L’insécurité des professionnels face à la violence au sein ...
RAPPORT D’EVALUATION RAPIDE DE SECURITE ......9- Analyse de la sécurité alimentaire A Tissi, et...
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RAPPORT D’EVALUATION RAPIDE DE SECURITE
ALIMENTAIRE
TISSI du 17 au 24 Avril 2013
Présenté par l’équipe AGROACTIONPrésenté par l’équipe AGROACTIONPrésenté par l’équipe AGROACTIONPrésenté par l’équipe AGROACTION
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Avril 2013
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1- CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS
La situation d’avril 2013 dans la zone de Tissi, à l’extrême Sud Est du Tchad à est liée à la crise du
Darfour (Soudan) a occasionné une première vague de 5210 réfugiés (soudanais et centrafricains) et
16 872 retournés. Les récents conflits intercommunautaires au Soudan ont provoqué un autre afflux
massif des personnes réfugiés et retournées ramenant les nombres à 25 695 refugiés et 16 872
retournés tchadiens (suivant l’opération de pré-enregistrement menée par l’UNHCR). C’est dans ce
cadre que AGROACTION a organisé une mission d’évaluation rapide sur le terrain à Tissi et ses
environs pour mener une prospection afin d’évaluer, analyser les besoins et proposer à temps aux
bailleurs des projets d’assistance humanitaire. Vu l’urgence de la situation et la facilité d’adaptation, le
conseil d’administration a recommandé de se rapprocher des autorités régionales des Agences des
Nations Unis et autres ONGs de la place afin d’amorcer des échanges préliminaires pour une
intervention dans la zone.
2- Objectif générale de la mission
� Evaluer et Analyser la situation dans son contexte général avec un accent particulier sur le
volet sécurité alimentaire.
3- Objectifs spécifiques
� Mener une évaluation rapide de la situation relative à la sécurité alimentaire dans les villages
d’accueil des réfugiés et rapatriés;
� Recueillir des informations détaillées en vue d’éclairer les décisions sur les interventions en
matière de sécurité alimentaire ainsi que les priorités de financement initiales en réponse à la
phase d’urgence actuelle ;
� Définir les axes prioritaires d’intervention et formuler une réponse adéquate d’assistance
humanitaire.
4- Démarche adoptée
� Entretien avec les autorités administratives et les chefs traditionnels ;
� Visite d’échange avec les agences UN et les ONGs actives dans la sous-préfecture de Tissi ;
� Visite dans les sites d’accueil des réfugiés, rapatriés et entretiens avec leurs leaders ;
� Observation directe, interview individuel ;
5- Résultats attendus
� Une évaluation rapide de la situation relative à la sécurité alimentaire dans les villages
d’accueil des réfugiés et rapatriés est réalisé et les tendances sont dégagées;
� Les informations détaillées dans l’optique d’éclairer les décisions sur les interventions, les
priorités de financement en matière de sécurité alimentaire sont recueillies et analysées ;
� Les axes prioritaires d’intervention sont définis ainsi qu’une réponse adéquate d’assistance
humanitaire est formulée.
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6- Déroulement de l’évaluation rapide
La mission composée des messieurs Ahmat Mahamat Zène Chargé des Programmes, Faical Abdel-
kerim Coordinateur et Kodjingar Le Salut, administrateur financier s’est déroulée du 17 au 24 avril 2013
par le fonds propre de l’ONG qui a permis d’assurer la prise en charge du staff et la location d’un
véhicule pour la période indiquée.
7- Méthodologie
L’évaluation rapide à Tissi s’est basée sur une approche pratique combinant une analyse des
informations recueillies sur terrain auprès des communautés et celles collectées individuellement au
niveau de certains ménages des réfugiés et personnes rapatriées. Tous les sites/villages accueillant les
réfugiés et personnes rapatriées ont été visitées et évaluées par la mission. Les données secondaires
récentes recueillies auprès des acteurs humanitaires et autorités locales, les séances de travail
organisées avec les autorités locales, ainsi qu’avec les informateurs clés de chaque localité visitée ont
permis d’apprécier d’avantage la situation.
Une visite des services sociaux de base existants (centre de santé en réhabilitation, école primaire)
ainsi que les marchés locaux a été effectuée. La collecte d’informations s’est faite à partir d’une fiche
conçue pour le besoin de l’évaluation et qui a servi de guide.
Les ménages ont été choisis de façon aléatoire pour les réponses aux questions posées. La majorité
des ménages sont constitués en grande partie par des femmes chef de ménage et des enfants.
8- Résultats de l’évaluation
Cette évaluation rapide basée sur des questions simples mais essentielles visant à évaluer les moyens
de subsistance de la population dans les jours à venir a été effectuée dans les sites de Tissi, Kélé,
Amdoukhoune Tchad, Goza, Haraza, Chinguila et Saraf Bourgou. L’objet est de savoir combien de
temps la population peut survivre avec ce qu’elle a comme stock en vivre ? Quelles sont les moyens de
subsistances etc…. Car, jusqu’à ce jour, aucune assistance en matière de vivre n’a été faite aux
réfugiés dans cette zone.
Questionnaires et pourcentage par réponses :
a- Quelle est la quantité de vivre que vous possédez à votre arrivée ?
• Environ 80% de la population ont moins de 30 kg de céréales ;
• Environ 20% de la population ont entre 30 et 80 kg.
Les quantités en légumineuses, sel et huile sont presque inexistantes.
b- Combien de temps estimez-vous tenir avec cette quantité de vivre?
• 1 mois : 2% ;
• 2 semaines 10% ;
• Moins de 10 jours : 88%
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c- Fréquence alimentaire par jour:
• Enfants
1 repas : 60%
2 repas : 40%
3 repas : 00%
• Adultes
1 repas : 95%
2 repas : 05%
3 repas : 00%
d- Avez-vous reçu une aide alimentaire ?
• OUI : 00%
• NON : 100%
9- Analyse de la sécurité alimentaire
A Tissi, et les sites visités par l’équipe de la mission, la situation de l’insécurité alimentaire semble
critique puisque d’après les informations collectées auprès des communautés qui confirment avoir
disposé d’une quantité réduite voire quasi inexistante des vivres, de n’avoir aucune autre source de
revenu, et aussi les prix des denrées alimentaires qui s’avèrent très élevés. Ce qui aura un grand
impact sur la fréquence alimentaire des populations et surtout les enfants.
10- Sources de revenus et moyens de subsistance des populations
Les revenus et les moyens de subsistance constituent un indicateur fondamental pour la sécurité
alimentaire des ménages, dans la mesure où toutes les dépenses (alimentaires et non alimentaires) en
sont tributaires. Lors des discussions au sein des ménages et les informateurs clés de chaque localité
visitée, il a été demandé à ces derniers de citer les activités qui sont exercées pour générer la plus
grande part de leurs revenus ; il ressort que cette population n’a présentement aucune activité générant
des revenus.
11- Situation nutritionnelle
La mission a constaté qu’il n’y pas eu d’enquête nutritionnelle sur l’ensemble de la zone de Tissi. Par
conséquent, il est difficile de connaitre le niveau de malnutrition.
12- Analyse de la consommation et de la sécurité alimentaire
� Disponibilité alimentaire
D’après les informations collectées, les ménages rencontrés affirment avoir perdu leurs vivres au cours
des périodes de troubles dans leurs villages d’origine. Beaucoup affirment voir leurs biens brûlés dans
leurs villages. Un constat de déficit de disponibilité alimentaire a donc été fait sur l’ensemble des sites
visites. Devant cette situation, la quasi-totalité des ménages consultés fait recours à la diminution du
nombre de repas, jusqu’à un seul repas par jour avec priorité aux enfants.
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Ainsi, l’arrivée probable des nouvelles personnes dans cette zone risque la fragiliser d’avantage la
situation sur le plan des disponibilités alimentaires.
13- Stratégie de survie
Au cours de nos visites sur le terrain, nous avons constaté que d’une manière générale, 55% des
ménages possèdent au moins un animal principalement des petits ruminants et quelques bovidés.
Les sources d’alimentation de ces populations sont très fragiles et basées sur le peu qu’elles ont pu
emporter au départ de leurs villages d’origine. Elles n’ont en effet aucun moyen d’avoir de quoi se
nourrir. Il n’y avait pas des activités génératrices des revenus vu l’urgence de leur situation. Quelques
rares cas essaient de survivre avec des familles retrouvées dans les villages des populations hôtes,
mais cette situation ne durera pas longtemps, car, même ceux qui les ont accueillis sont dans des
situations précaires.
Même si quelques-uns d’entre eux décideront de vendre le peu de bétail qu’ils possèdent pour acheter
de la nourriture, au niveau des marchés les prix des denrées alimentaires sont si élevés qu’ils ne sont à
la portée de toute bourse :
Tableau des prix des principales denrées relevés sur le marché de Tissi ce jour 25 avril 2013
Désignation Unité Quantité Coût (en Franc CFA)
Mil pénicillaire kilogramme 1 250
Sorgho kilogramme 1 200
Sucre kilogramme ½ 350
Huile Litre 1 750
Farine de blé kilogramme 1 200
Sel kilogramme 1 200
Poisson fumé Tas 1 1000
Viande kilogramme 1 3000
Nota : les prix sont donnés en pound soudanais et nous avons tenu compte du taux de change local pour
les convertir en Francs CFA Il est de même pour le poids qui est donné en coro soudanais et routoul (unité de
mesure soudanaise) que nous avons adapté la conversion.
14- Assistance en vivres et non vivres dans la zone
Il n’y a pas eu une distribution ni en vivre ni en non vivre depuis l’arrivée des premiers réfugiés
soudanais et centrafricaine en territoire Tchadien. Cependant, une assistance a été fournie aux
personnes retournées de la zone de Tissi par le gouvernement tchadien et les dernières distributions
ont eu lieu dans la période d’avril 2013. Le panier de l’assistance fournie par le gouvernement est
constitué de mil penicillaire, sucre, farine de blé, sel et huile pour les vivres et des couvertures, des
nattes en plastiques et des seaux pour les non vivres (NFI).
Compte tenu de la situation décrite précédemment, et en cette période de soudure essentiellement
consacrée au démarrage des travaux champêtres, les populations sont exposées à des risques et
l’assistance alimentaire devra se poursuivre pour pallier à une éventuelle détérioration de la situation
alimentaire dans les zones d’accueil.
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15- Facteurs à risques :
La majorité des populations réfugiées et retournées a élu domicile dans et autour des champs des
autochtones qui, à l’approche de la saison pluvieuse seraient dans le besoin de les exploiter. Cela
pourrait avoir quelques impacts majeurs a considéré:
1- Risque de conflit entre les populations hôtes et les occupants ;
2- Même si la population hôte accepte difficilement cette situation malgré elle ou par pure
hospitalité (puisque c’est un peu les mêmes groupes tribaux) ; il y aura une très forte baisse de
productivité pour la saison prochaine;
3- Les trois catégories de populations (réfugiés, retournés et hôtes) verraient leur situation
s’empirée et s’enfoncent encore beaucoup plus dans la misère à la fin de la saison.
16- Recommandations
1. Bien qu’il y a d’autres priorités dans les autres secteurs d’activité, la situation de point de vue
sécurité alimentaire est très préoccupante ; les besoins prioritaires actuels sont de fournir une
assistance alimentaire d’urgence à travers des programmes de distribution des vivres aux
populations afin d’éviter toute catastrophe avant que les premières pluies ne tombent et rendent
inaccessible la zone.
2. L’approche de la saison des pluies sur cette zone ne facilite pas la tache à l’intervention
humanitaire. Les routes seront complètement coupées. Un grand défi logistique reste à lever;
Pour palier à cette situation, il est souhaitable de prévoir des distributions des vivres d’au moins
pour 90 jours à cette population.
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17- Annexes
Quelques images de la mission
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