Rapport d'activités 2013 d'Amnesty International France

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AMNESTY INTERNATIONAL FRANCE RAPPORT D’ACTIVITÉS 2013

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Ce rapport est une plongée dans une année de mobilisations et de combats pour le respect de la personne humaine et sa dignité. Un combat qui ne connaît aucun répit et qui exige une vigilance de tous les instants au coeur des interventions d’Amnesty International

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AMNESTY INTERNATIONAL

FRANCERAPPORT

D’ACTIVITÉS 2013

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• Promouvoir les droits civils et politiques, économiques, sociaux et culturels, indivisibles et universels, énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.

• Prévenir et faire cesser les atteintes graves à l’ensemble des droits humains.

• Défendre les victimes de ces violations et exiger réparation.

Pour un monde plus juste

• Solidarité : les actions et campagnes d’Amnesty International reposent sur l’engagement militant de femmes et d’hommes de tous horizons et de tous pays.

• Impartialité : pour chacune de ses actions, Amnesty International se réfère principalement au droit international en vigueur.

• Indépendance : Amnesty International est indépendante de tout gouvernement, de toute tendance politique, de tout intérêt économique et de toute croyance religieuse. Son financement repose donc essentiellement sur le soutien financier de ses donateurs et de ses membres. Elle n’accepte pas de subvention ni de don des États ou des partis politiques, et ne sollicite pas les entreprises.

Le pouvoir de l’indépendance

• Enquêter sur les violations des droits humains.

• Alerter médias et opinion par la publication régulière de communiqués et de rapports. En mai, le rapport annuel établit le bilan des violations pays par pays.

• Agir par des actions de pression auprès des autorités et des décideurs, par la mobilisation de réseaux militants (signatures de pétitions ou lettres de pression, manifestations, débats publics ou éducation aux droits humains) et par la sensibilisation du public.

De la recherche à l’action

E n décembre 2013, alors que nous lancions « 10 jours pour signer » – opération annuelle de mobilisation en faveur de personnes dont les droits

sont violés ou menacés – le monde apprenait la disparition de Nelson Mandela. Sa vie dédiée à la lutte contre les discriminations rappelle que le combat pour la justice et la liberté repose sur la ténacité de celles et ceux qui le mènent. Ce combat c’est celui d’Amnesty International, mouvement mondial qui chaque jour se mobilise et engage des citoyens du monde entier pour faire respecter et progresser les droits humains. Rendre compte, comme nous le faisons dans ce rapport, d’une année d’activités d’Amnesty International en France permet de souligner que, s’il est long et ambitieux, un tel combat est non seulement indispensable mais surtout possible. L’année 2013 a ainsi été marquée par une avancée cruciale dans la marche pour le respect des droits humains. En avril, les Nations unies adoptaient le traité international sur le commerce des armes classiques visant à encadrer un commerce responsable de violations massives des droits humains. Si le chemin pour qu’il entre en vigueur et qu’il devienne effectif sera long – et Amnesty International reste en cela mobilisée –, l’adoption de ce texte décisif couronne près de 20 ans d’une mobilisation continue. Un travail de campagne auquel Amnesty a apporté toute son expertise et tout son savoir-faire militant. Une victoire qui montre, une fois de plus, que des citoyens informés, impliqués et solidaires ont un véritable pouvoir d’action et d’influence. D’autres avancées sont moins spectaculaires mais tout aussi importantes : la libération de prisonniers d’opinion pour lesquels Amnesty International s’est mobilisée tout au long de l’année.De telles victoires peuvent sembler encore trop rares au regard de l’ampleur des violations des droits humains que nous ne cessons de dénoncer. L’enlisement de situations aussi dramatiques que celle des civils victimes des conflits qui ravagent la Syrie ou la République centrafricaine témoigne de l’inertie de la communauté internationale. Ces situations exigent de ne jamais renoncer et de rester unis et obstinés pour que les violences cessent et que leurs auteurs rendent des comptes. Ce rapport reflète la pluralité du combat pour les droits humains, de l’articulation entre mobilisations individuelles et collectives pour ces droits, nos droits, des droits universels. Nous avons chacun un formidable pouvoir : celui de nous impliquer et de nous mobiliser pour transformer notre indignation en action.

Stephan Oberreit Geneviève GarrigosDirecteur général Présidente

éDitOriaL

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Un mouvement mondial et indépendant

pour les droits humains

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DanS Le mOnDe

dispose d’un statut consultatif auprès des Nations unies, de l’Organisation des États américains (OEA) et de l’Union africaine (UA). Elle est aussi représentée auprès de l’Union européenne (UE).

amnesty international

72 sections ou structures nationales. +de 3 000 000de membres et sympathisants.

Le Conseil international (CI), composé de représentants des sections du monde entier, définit les orientations du mouvement.

Le Conseil exécutif international (9 élus) détermine la politique du mouvement à partir des orientations décidées par le CI.

Le Secrétariat international – basé à Londres – mène les recherches à partir desquelles il initie et coordonne les activités internationales d’AI.

en 2013 amneSty internatiOnaL FranCe

C’eSt aUSSi

150 communiqués de presse

25 tribunes publiées

en FranCe

Créée en 1971, Amnesty International France (AIF) compte

plus de 18 000 membres.

Certains agissent au sein des 400 groupes locaux ou antennes Jeunes.

Le Congrès, composé de représentants des membres, définit les orientations d’AIF.

Le Bureau exécutif (7 élus) décline les décisions prises par le Conseil international et le Congrès.

Le Secrétariat national coordonne l’action d’AI en France.

326 642 e-mails envoyés à des décideurs

Créée en 1961 par Peter Benenson, Amnesty International (AI) est prix nobel de la paix 1977.

Près de 240 000 donateurs soutiennent ses actions.

96 518 signataires de pétitions en ligne

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2,3 millions de courriers, messages et pétitions recueillis par AI dans 83 pays, lors des « 10 jours pour signer » en 2013.

609 actions urgentes publiées par AI en 2013, dont 101 portaient sur des atteintes à la liberté d’expression.

80 000 détenus à l’isolement aux États-Unis aujourd’hui.

Chacun peut agir pour défendre les droits humains : c’est le principe fondateur d’AI. Chaque année, l’association sollicite le public à travers une opération de grande envergure, les « 10 jours pour signer ». Parallèlement, elle lance toute l’année des « actions urgentes » pour des personnes en danger. Objectif : intervenir le plus vite possible auprès des autorités pour mettre un terme aux violations commises contre ces victimes.

Louisiane : un ancien détenu à l’isolement témoigneCondamnés sans preuve pour le meurtre d’un gardien de prison, Robert King, Albert Woodfox et Herman Wallace ont été placés à l’isolement dans la prison d’Angola (Louisiane) en 1974. Robert King a été libéré en 2001. Du 26 avril au 7 mai, AIF l’a invité à venir présenter à Paris et à Rennes le documentaire consacré à son histoire, Au pays de la liberté. Alors qu’Herman Wallace, libéré en octobre 2013, est décédé d’un cancer trois jours après sa sortie, Albert Woodfox est toujours détenu à l’isolement.

Les portraits de prisonniers d’opinion mis en avant lors des « 10 jours pour signer » ont été projetés de nuit sur les murs de leurs ambassades respectives à Paris, le 6 décembre : russe (pour les participants à une manifestation d'opposition sur la place Bolotnaia, emprisonnés), du royaume de Bahrein (pour 13 opposants jetés en prison), et vietnamienne (pour le blogueur Nguyen Tien Trung, photo ci-dessus).

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Des actions phares pour mobiliser l’opinion publique

« 10 jours pour signer » : un marathon de pétitions

Organisée chaque année autour de la Journée mondiale des droits de l’homme, le 10 décembre, l’opération « 10 jours pour signer » (ex-Marathon des signatures) met l’accent sur douze situations de violation des droits humains à travers le monde. Les cas d’hommes et de femmes dont les droits sont bafoués sont diffusés de façon la plus large possible, afin d’encourager les soutiens et les mobili-sations en leur faveur. En France, l’édition 2013 a permis de recueillir 590 000 signatures, dont 400 000 sur Internet. Du 6 au 16 décembre, les groupes locaux et les antennes Jeunes d’AIF sont allés à la rencontre du public dans près de 250 villes. Le comédien Patrick Timsit, l’écrivain Marc Levy, ou encore les chanteurs Jane Birkin et Abd al Malik se sont aussi associés à ces actions. Dès le 18 novembre, AIF avait mis en place un site Internet dédié, www.10jourspoursigner.org, pour inciter le public à agir et à partager les contenus sur Facebook ou Twitter. Parmi les situations mises en lumière, celle de Nguyen Tien Trung, jeune blogueur vietnamien emprisonné. Ou encore celle de Hakan Yaman, chauffeur de minibus passé à tabac lors de la répression contre l’occupation du parc Gezi en Turquie, en juin 2013. Cette opération marque le lancement d’une campagne de long terme en leur faveur. L’édition 2013 a notamment conduit à la libération de trois manifestants russes, ainsi que des prisonniers d’opinion Jabeur Mejri en Tunisie (lire page 5) et Yorm Bopha au Cambodge (lire page 7).

40 ans d’actions urgentes

Depuis 1973, AI lance chaque année près de 600 actions urgentes en faveur de personnes menacées d’un danger immédiat : torture, exécution, emprisonnement arbitraire, expulsion… En quelques heures, l’information est diffusée auprès d’un réseau mondial de volontaires qui s’engagent à intervenir dans la foulée (courrier, mail, fax) auprès des autorités responsables.Quarante ans après sa création, ce réseau compte plus de 170 000 relais dans le monde, dont plus de 10 000 en France. Cette année anniversaire a été l’occasion pour AIF de communiquer sur ce mode d’action historique et de le consolider. Résultat : plus de 3 000 nouvelles personnes inscrites.On estime généralement que le tiers de ces actions connaissent une issue favorable.

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Cette marque de solidarité à travers le monde adresse un message fort au gouvernement chinois.

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La Russie en ligne de mire

L’élection présidentielle russe de 2012 a entraîné une vague inédite de contestations, violemment réprimées par les autorités, qui n’ont cessé de prendre des mesures pour réduire au silence toute forme d’opposition. Depuis, les atteintes à la liberté d’expression, de rassem-blement et d’association sont légion, comme en atteste la situation du groupe punk-rock les Pussy Riot. En juin 2013, AIF a accueilli deux de ses membres à la faveur d’une tournée européenne de sensibilisation. Des rencontres ciblées (presse, élus) leur ont permis de témoigner. En décembre 2013, une loi d’amnistie a permis la libération de plusieurs prisonniers d’opinion, parmi lesquels Nadia et Macha, les deux autres Pussy Riot emprisonnées. Si AI n’a pu que s’en réjouir, elle n’a cependant pas manqué de souligner que cette annonce, en amont des jeux Olympiques de Sotchi, risquait de n’être qu’opportuniste. La vigilance reste de mise. Le 30 janvier 2014, les directeurs de sept pays, dont celui d’AIF, Stephan Oberreit, ont déposé à Moscou des pétitions réunissant 350 000 signatures pour exiger le respect de la liberté d’expression.

Soutien à Liu Xiaobo

Militants associatifs, personnalités reconnues ou simples citoyens : AI soutient tous les défenseurs des droits humains menacés en raison de leurs prises de position. Parmi ces hommes et ces femmes qui agissent pour protéger les droits fondamentaux, AIF continue son action en faveur du lauréat du prix Nobel de la paix 2010, le Chinois Liu Xiaobo, toujours emprisonné. AI s’est associée à la campagne menée par l’archevêque Desmond Tutu pour réclamer sa libération, qui a permis de récolter 450 000 signatures à travers le monde. En février 2013, des militants d’AIF ont remis ces pétitions à l’ambassade de Chine, à Paris.

Une formation aux droits humains dans la vallée du Jourdain

L’expansion des colonies israéliennes dans les territoires occupés entraîne de nombreuses violations des droits à l’encontre de la population palestinienne. C’est le cas dans la vallée du Jourdain, zone en quasi-totalité sous contrôle israélien.Pour les aider à se défendre et à faire connaître leur situation (entraves à la liberté de circulation, restrictions de l’accès à l’eau, démolition de maisons), AIF a mis en place un programme de for-mation avec un mouvement d’habitants, la Jordan Valley Solidarity. Une équipe de juristes parcourt ainsi les villages et les écoles pour sensibiliser et former aux droits humains. Cette action débutée en 2013 se poursuit en 2014.

En mars 2012, le Tunisien Jabeur mejri a été condamné à sept ans et demi de prison pour des publications sur Facebook jugées offensantes envers l’islam. Pour obtenir sa libération, AIF a lancé une campagne associant actions de solidarité et pression sur les autorités. 500 photos avec un message de soutien lui ont été remises, et une pétition réunissant 50 000 signatures a été transmise aux autorités. L’action a porté ses fruits puisque Jabeur Mejri a été libéré le 4 mars 2014.

17 511 euros le montant des aides d’AIF aux victimes et aux défenseurs des droits humains en 2013.

Près de

100 000 prisonniers politiques dans des camps de travail en Corée du Nord.

565 constructions démolies en 2013 dans les territoires palestiniens occupés.

Ouïghours : Rebiya Kadeer au SénatRebiya Kadeer est la présidente du Congrès mondial du peuple ouïghour, une minorité turcophone

et musulmane de Chine persécutée en raison de ses croyances religieuses. Avec le soutien d’AIF, elle a organisé le deuxième Congrès mondial des femmes ouïghoures, du 20 au 23 avril à Roissy, et a été reçue au Sénat.

La liberté d’expression est un droit fondamental bafoué à travers le monde. Militants notoires ou simples citoyens, défenseurs des droits humains ou manifestants : AI soutient et défend toute personne persécutée pour avoir exprimé pacifiquement ses opinions.

Défendre la liberté d’expression

Salil Shetty, secrétaire général d’AI, à propos des 450 000 pétitions récoltées dans 130 pays en faveur de la libération de Liu Xiaobo.

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17 000 Roms vivent dans 400 campements illicites en France. En 2013, 165 campements ont été évacués, soit 19 380 personnes, contre 9 404 en 2012.*

1 personne LGBTI sur quatre dit avoir été victime d’agression ou de menaces avec violence au cours des cinq dernières années en Europe.**

France : rappeler les droits des Roms

En 2013, AIF a dénoncé l’intensification des expulsions forcées menées à l’encontre des Roms sur l’ensemble du territoire. En septembre 2013 est sorti Condamnés à l’errance, un rapport circonstancié s’appuyant notamment sur des témoignages recueillis dans les régions de Lille et de Lyon, où vit près du quart de la population rom. Il dénonçait en particulier l’application aléatoire des dispositifs « d’anticipation et d’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites » préconisés par la circulaire interministérielle du 26 août 2012. En effet, les familles continuent dans la grande majorité des cas d’être expulsées sans avoir été ni informées ni consultées et sans se voir proposer de solutions d’hébergement adaptées ou de relogement. Le 28 mai 2013, AIF a également remis aux conseillers du Premier ministre une pétition comportant 12 675 signatures. Elle y engage les autorités françaises à respecter les garanties mises en place par le droit international contre ces expulsions forcées qui laissent des familles entières sans abri. Le contexte électoral de 2014 oblige AIF à maintenir la pression.La section française suit également de près le sort réservé aux Roms au niveau européen. Le 27 juin 2013, AI a remis à Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, 95 240 signatures visant à engager une procédure à l’égard des pays ayant une poli-tique discriminatoire envers ces populations.

Personnes LGBTI : un soutien aux marches des fiertés

AIF poursuit sa lutte contre l’homophobie et contre les discriminations et les violences dont sont victimes les personnes LGBTI. En 2013, AIF a participé à 21 des 24 marches des fiertés organisées partout en France, ainsi qu’à l’Europride, qui s’est déroulée à Marseille, prenant part notamment à diverses tables rondes du 10 au 20 juillet. L’organisation a également accueilli en décembre le défenseur gay bélarusse Ihar Tsikhanyuk dans le cadre de la campagne « 10 jours pour signer ». Ce militant, frappé et insulté par la police de son pays en raison de son orientation sexuelle, a pu rencontrer des parlementaires et faire des interventions à Paris, Strasbourg, Haguenau et Dijon. AIF est en outre intervenue en faveur de marches des fiertés dans les pays d’Europe de l’Est, souvent interdites. Deux représentants d’AIF ont été envoyés à la Baltic Pride de Vilnius (Lituanie), le 27 juillet.

En raison de leur « différence », certaines personnes sont victimes de traitements inégaux, de violences, ou sont privées de leurs droits fondamentaux (liberté de circulation, de religion, d’orientation sexuelle…). En France, AIF se bat plus particulièrement contre les discriminations à l’encontre des Roms et des personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées).

Des BD pour sensibiliser La palette d’outils pédagogiques d’AIF s’est élargie cette année avec le lancement d’une série de bandes dessinées inspirées des causes qu’elle défend. Grâce à un partenariat avec l’éditeur La Boîte à bulles, une première BD a vu le jour : Noxolo, du prénom de cette jeune Sud-Africaine violée et assassinée en 2011 en raison de son homosexualité. Cette nouvelle collection doit permettre à des auteurs d’interpréter librement des histoires mises en avant par AIF. Noxolo est signée par Jean-Christophe Morandeau.

Le 6 avril à Paris (place de la Bastille), AIF a organisé une action pour dénoncer les expulsions forcées de campements illicites de Roms. Des témoignages ainsi qu’une reconstitution d’expulsion avec un bulldozer ont permis de sensibiliser le grand public à cette question, en présence notamment de la comédienne Fanny Ardant et de la violoniste franco-roumaine Sarah Nemtanu.

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Dénoncer les discriminations

* Source : Ligue des droits de l'homme (LDH) et European Roma Rights Center (ERRC).

** Source : Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (UE).

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Cambodge : Yorm Bopha libérée

À Phnom Penh (Cambodge), la mise en œuvre de programmes de rénovation urbaine a délogé, depuis 2007, plus de 20 000 habitants de bidonvilles de leur terrain près du lac Boeung Kak, sans qu’aucune proposition de relogement ou d’indemnisation ne leur soit faite. En 2013, AIF a concentré ses actions sur Yorm Bopha, militante emprisonnée en septembre 2012 pour avoir pris part à une manifestation pacifique contre ces expulsions. L’envoi de plusieurs milliers de lettres et de pétitions – dont plus de 16 000 signatures depuis la France – aux autorités cambodgiennes a contribué à sa libération sous caution en novembre 2013. Son cas a été mis en avant dans l’opération « 10 jours pour signer », car elle reste passible d’un nouveau jugement.

Nigeria : des expulsions stoppées

Au Nigeria aussi, AI relève de nombreuses violations de droits liées à des projets de rénovation urbaine. Le 23 février 2013, 2 237 familles de Badia-Est, dans l’État de Lagos, ont vu leurs logements rasés par les bulldozers, sans préavis ni concertation. AI a immédiatement réagi en mettant en ligne des pétitions et en encourageant les militants à laisser des commentaires sur la page Facebook du gouverneur de Lagos. Grâce à cette campagne, à laquelle AIF a activement pris part, les expulsions ont été suspendues et le gouvernement de Lagos, en collaboration avec la Banque mondiale, s’est engagé à mettre en œuvre un plan de réinstallation et d’indemnisation. AI maintient cependant sa pression sur les autorités, en faveur de la promulgation de lois-cadres contre les expulsions forcées.

Brésil : mobilisation en amont du Mondial

Les chantiers de la Coupe du monde de football 2014 et des jeux Olympiques de 2016 entraînent de nombreuses expulsions forcées à Rio, où les habitants des favelas sont délogés sans proposition décente de relogement. Pour sensibiliser le public, AIF a tenu des stands dans une cinquantaine de festivals de musique, durant l’été : Solidays, Vieilles Charrues, Francofolies… 1 300 messages de soutien sous forme d’origamis ont été collectés auprès du public et envoyés aux habitants concernés.Par ailleurs, les militants d’AIF sont allés au-devant de clubs sportifs locaux pour leur demander de se prendre en photo avec le logo de la campagne (un bulldozer barré) : plus de 1 000 photos ont été collectées et mises en ligne sur la galerie Flickr.

Aux côtés de Yorm Bopha, Tep Vanny est l’une des principales animatrices de la mobilisation contre les expulsions forcées à Phnom Penh. Son combat est retracé dans le documentaire Même un oiseau a besoin de son nid, de Christine Chansou

et Vincent Trintignant-Corneau, soutenu par AIF. Emprisonnée en mai 2012 et libérée un mois après grâce à une importante mobilisation internationale, Tep Vanny a pris part, en mars 2013, au Festival international de films de femmes de Créteil. Le film y a reçu le prix du public et a été suivi d’un débat en présence de Geneviève Garrigos, présidente d’AIF.

Plus de 420 000 Cambodgiens ont été victimes d’expulsions forcées et de confiscations de terre depuis 2003.

320 000 personnes vivaient dans 385 camps à Haïti en 2013. 75 000 d’entre elles étaient encore sous la menace d’une expulsion.

100 000 personnes ont été expulsées dans le cadre des chantiers sportifs de rio de Janeiro depuis 2009.

Une pétition pour HaïtiPlus de trois ans après le séisme qui a dévasté une partie du pays, en janvier 2011, des milliers d’habitants vivent toujours dans des abris de fortune. Dans un rapport publié en avril 2013, AI dénonce les expulsions forcées qui aggravent ces situations déjà désespérées. En mai, 131 familles vivant dans le camp Mozayik, à Port-au-Prince, ont ainsi été déplacées dans des conditions violentes par les forces de l’ordre. Dans le cadre de la Journée mondiale de l’habitat, en octobre, AIF a remis une pétition au président haïtien. Elle avait recueilli 26 000 signatures en France.

Interdites par le droit international, les expulsions forcées d’habitants se poursuivent à un rythme soutenu dans de nombreux pays, en particulier dans les bidonvilles. Dans le cadre de la campagne « Exigeons la dignité » lancée en 2009, AI se bat pour mettre un terme à ces atteintes qui perpétuent voire aggravent la pauvreté des populations concernées.

mettre fin aux expulsions forcées

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Plus de 500 000 migrants travaillent dans le secteur de la construction au Qatar.

388 articles et sujets audiovisuels parus dans les médias français (presse, radio, TV, web) en octobre et novembre 2013 sur la question des réfugiés et des migrants. Méditerranée : revoir la politique aux frontières

En 2013, plus de 600 personnes sont mortes aux portes de l’Europe, dont près de 500 à Lampedusa au mois d’octobre. Dans un rapport publié en juillet, AI déplorait les mesures adoptées par la Grèce, tournées exclusivement vers la dissuasion et non vers la protection des personnes : renvois forcés et violences à l’encontre des per-sonnes interceptées en mer, conditions dégradantes de détention des migrants...AIF a relayé ce constat et participé à une collecte européenne de signatures dans le but de pousser les autorités grecques à changer radicalement leur politique à l’égard des réfugiés et des migrants. Plus de 16 000 signatures ont été recueillies pour être remises au gouvernement grec. La campagne « SOS Europe » a également été portée devant le Parlement européen. Le 24 avril 2013, plus de 71 000 demandes de citoyens européens en faveur du respect des droits des migrants ont été remises au député Juan Fernando Lòpez Aguilar, président de la commission des Libertés civiles, de la Justice et des Affaires intérieures. AIF y a contribué avec plus de 8 000 signatures collectées. À l’occasion du Conseil européen des 24 et 25 octobre, AIF a aussi appelé le président de la République française à promouvoir trois points : augmenter les capacités de sauvetage en Méditerranée ; mettre fin à toute coopération avec les États tiers ne respectant pas les droits des migrants ; et mettre en place des itinéraires sûrs vers l’Europe pour les réfugiés.

France : la nécessité d’un rapport transparent

Au mois d’avril, à la demande d’AIF, 300 militants et sympathi-sants ont interpellé une centaine de députés et de sénateurs pour porter à leur connaissance les dérives du contrôle des migrations au niveau européen. Les groupes locaux ont également appuyé le plaidoyer en faveur d’une plus grande transparence de la politique française, en réclamant au gouvernement un rapport précis sur la participation du pays aux opérations de contrôle des frontières européennes. AIF demande en effet que le ministère de l’Intérieur informe chaque année le Parlement sur les accords de contrôle des migrations conclus et sur les opérations de contrôle que la France a organisées ou auxquelles elle a pris part. Autre souhait exprimé : que le directeur des étrangers en France, qui assiste le ministre de l’Intérieur, soit auditionné sur la position et les actions du pays.

Quel que soit le motif de leur départ (persécutions, guerre ou espoir d’un avenir meilleur), les migrants se heurtent bien souvent à des situations dramatiques. Pour les protéger des dangers et des traitements dégradants, AI a lancé en 2012 la campagne « SOS Europe ». Objectif : placer les droits humains au cœur des politiques migratoires de l’Union européenne (UE).

aiF soutient des actions culturelles destinées à faire connaître la situation des migrants et des réfugiés. Parmi elles, trois films : La Pirogue, fiction sénégalaise sur une embarcation à destination des Canaries ; L’Escale, documentaire sur la vie des migrants à Athènes ; et Ceuta, douce prison, documentaire sur les migrants bloqués dans cette enclave espagnole au nord du Maroc. Des débats ont aussi été organisés autour de deux pièces de théâtre : Bruits d’eaux, jouée au Festival d’Avignon en juillet, et un triptyque consacré à la tragédie de Lampedusa par la Comédie-Française.

Un rapport sur les travailleurs migrants au Qatar En novembre, lors de sa sortie, AIF a diffusé un rapport sur la situation des travailleurs migrants au Qatar : dépendance envers l’employeur, hébergement indigne, absence de salaire… La présence d’entreprises françaises sur les chantiers de construction liés à la Coupe du monde de football 2022 a suscité de nombreuses parutions dans les médias français. Les autorités qataries ont annoncé vouloir procéder à un état des lieux de la situation.

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Protéger les droits des migrants

mi-novembre, le secrétaire général d’ai ainsi que les chercheurs d’ai se sont rendus dans le camp de travailleurs situé dans la zone industrielle d’al Sailiya.

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Dans le camp de réfugiés de Zaatari, en Jordanie, les femmes et les jeunes filles sont souvent victimes de violences sexuelles et d’agressions. Une action menée par AIF du 25 novembre au 10 décembre a permis l’envoi de lettres au ministre jordanien

de l’Intérieur, lui demandant de prendre des mesures. Les membres d’AIF ont collecté des photos de personnes tenant un message de soutien, « Je suis aux côtés des femmes de Zaatari ». 643 images ont été mises en ligne et seront remises à ces réfugiées.

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Le cas des réfugiés syriens

Depuis le début du soulèvement en Syrie mi-mars 2011, plus de 2 millions de Syriens ont fui le pays. Un rapport publié en décembre 2013 par AI fait la lumière sur la condition des réfugiés dans les principaux pays d’accueil : Liban, Jordanie, Turquie, Irak et Égypte. AIF de son côté a relayé les appels à une solidarité accrue de la communauté internationale. Elle a mis en cause la défaillance de l’UE et de la France, qui privilégient le maintien des réfugiés dans les pays voisins de la Syrie sans s’engager à accueillir les plus vulnérables sur leur territoire. Mi-septembre, avec plusieurs organisations non gouvernementales, AIF a publié une tribune d’une page dans Le Monde, appelant le président de la République française à mettre en place une politique d’accueil des réfugiés syriens. Le 16 octobre, François Hollande annonçait l’accueil de 500 d’entre eux à partir du printemps 2014. Tout en saluant cette annonce, AIF a déploré le délai de mise en place de la mesure ainsi que le faible nombre de personnes concernées. À titre de comparaison, alors que le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies a appelé les États à accueillir 30 000 réfugiés syriens en 2014, l’Allemagne a offert à elle seule 10 000 places. AIF a également critiqué le choix trop restrictif de privilégier les personnes ayant des liens avec la France.

France : pour une réforme du droit d’asile

En février 2013, la Coordination française pour le droit d’asile (CFDA), dont AIF est membre, a publié un état des lieux de l’accueil des demandeurs d’asile en France. Dans la foulée de ce rapport, qui appelle à une réforme en profondeur des conditions d’accueil, le ministre de l’Intérieur a annoncé en mai son intention de réformer la procédure d’asile et missionné deux parlementaires pour formuler des recommandations. Entre les mois de septembre et de novembre, AIF a ainsi participé à la concertation aux côtés des représentants du ministère de l’Intérieur, de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), de la Cour nationale du droit d’asile, du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et d’autres ONG. Le projet de réforme devrait être examiné au Parlement courant 2014.Cependant, les pistes évoquées dans le rapport remis au ministre de l’Intérieur le 28 novembre ne sont pas satisfaisantes pour AIF, qui réclame plus de protection pour les personnes sollicitant l’asile. La CFDA a réagi en élaborant un contre-rapport : Recommandations pour une réforme d’envergure.

2,3 millions de réfugiés syriens, dont 52 % d’enfants, en décembre 2013.

Au Liban, les réfugiés représentent

plus de 19 % de la population. 120 000 personnes dans le camp de Zaatari, en Jordanie (deuxième camp de réfugiés au monde), dont plus de la moitié sont des femmes.

Contre l’extradition de Moukhtar Abliazov Moukhtar Abliazov, opposant du président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, a été arrêté par la police française le 31 juillet 2013, près de Cannes. Début janvier 2014, un tribunal français a statué sur son envoi en Russie ou en Ukraine. AIF a immédiatement demandé au gouvernement de ne pas autoriser cette extradition en raison des risques de procès inéquitable ou de mauvais traitements qu’il pourrait subir.

Quitter son pays et chercher refuge n’est pas un choix, mais une nécessité. AI appelle les États à respecter leur obligation de solidarité en accueillant les personnes qui fuient leur pays pour éviter un danger, par le biais de programmes de réinstallation ou par l’adoption de procédures d’asile.

Développer l’accueildes réfugiés

L’UE a lamentablement failli à son devoir de fournir un lieu sûr pour les réfugiés qui ont tout perdu (...). Le nombre de personnes qu’elle est disposée à réinstaller est réellement pitoyable.

Salil Shetty, secrétaire général d’AI, le 13 décembre 2013, après la proposition de 10 pays de l’UE d’accueillir 12 000 réfugiés syriens (dont 10 000 en Allemagne).

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Plus de 8 000 blessés et au moins 3 morts au parc Gezi durant l’été 2013, en Turquie.

38 méthodes de torture recensées en Syrie.

4 pétitions diffusées par aiF pour la Syrie en 2013 : pour la protection des civils, pour la liberté d’expression, contre les disparitions forcées, pour les réfugiés du camp de Zaatari.

En alerte sur la Syrie

AI a produit pas moins de huit rapports sur la Syrie en 2013. Ils dénoncent aussi bien l’usage par le gouvernement de bombes sur les civils, que les violences commises par les groupes armés de l’opposition. En France, AIF s’est plus spécialement associée à la dénonciation de la torture, utilisée par le régime contre les oppo-sants. En février, elle a soutenu l’exposition au palais de Tokyo de Salle noire de la torture, une œuvre du collectif chilien Denùncia. Pour témoigner son soutien au peuple syrien et réclamer l’arrêt des crimes contre la population, AIF a aussi pris part à la « Vague blanche », une journée de solidarité interassociative, organisée le 15 mars à l’occasion des deux ans du début du soulèvement syrien. Les membres d’AIF se sont mobilisés publiquement dans une vingtaine de villes de France. À cette occasion, chaque citoyen a été invité à poster sa photo, le mot « Stop » à la main, sur le site www.vagueblanchepourlasyrie.org. De nombreuses personnalités ont prêté leur visage à cette « webmanifestation », à l’image de Stéphane Hessel, Jacques Higelin, Lou Doillon, Sonia Rykiel, Erik Orsenna…

Campagne « Pas de sécurité sans droits humains »

De nombreuses violations de droits fondamentaux sont commises dans le monde au nom de la sécurité des États. En 2013, par le biais de la campagne « Pas de sécurité sans droits humains », AIF a continué à dénoncer de tels abus. Dans ce cadre, elle a accueilli fin juin 2013 un avocat russe du Caucase du Nord, Batyr Akhilgov. Lors de rencontres organisées à Paris et en Bretagne, celui-ci a dénoncé les témoignages obtenus sous la torture en Russie et fait connaître les pressions que subissent ses confrères lorsqu’ils défendent les victimes. Une collaboration avec le barreau de Paris a été mise en place afin que les avocats français puissent servir de relais et de soutien à ces situations.

Des lettres de soutien pour Guantanamo

En février, pour protester contre des fouilles abusives, les détenus du centre de détention de Guantanamo (base américaine de Cuba) ont entamé une grève de la faim. Trois mois plus tard, alors que 102 des 166 détenus avaient cessé de s’alimenter, une partie d’entre eux ont été nourris de force, acte constitutif de torture. AIF a appelé ses militants à envoyer des lettres de soutien aux détenus et des courriers aux autorités françaises et américaines pour mettre fin aux mauvais traitements infligés à ces prisonniers.

Crimes de guerre, crimes contre l’humanité, actes de torture, pressions diverses… AI s’élève contre les États qui abusent de leur autorité et continuent à violer ouvertement les droits humains.

Violences policières en TurquieAIF a diffusé un nouveau rapport, publié le 2 octobre, sur les violences policières commises lors du mouvement de protestation du parc Gezi, durant l’été, à Istanbul. Dans ce rapport, AI décrit les excès dont la police s’est rendue coupable : tirs de balles réelles, gaz lacrymogène… et appelle les gouvernements et les fournisseurs de matériel antiémeute à interdire les exportations vers la Turquie, jusqu’à l’ouverture d’une enquête indépendante et impartiale.

L’année 2013 a été marquée, en juin, par les révélations d’Edward Snowden sur les surveillances réalisées par l’Agence de sécurité nationale des États-Unis (NSA). Par le biais

de communiqués, AIF a condamné la campagne menée par les autorités américaines pour faire obstacle à ses tentatives de demande d’asile. L’organisation estime que ce lanceur d’alerte, réfugié en Russie, risque de subir de mauvais traitements s’il est extradé.

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Combattre l’impunité des états

Alerte sur le Kenya Le Kenya, dont le président Uhuru Kenyatta est accusé de crimes contre l’humanité, a réussi à obtenir un assouplissement des règles relatives à la comparution des chefs d’État en exercice devant la Cour pénale internationale (CPI) : ceux-ci peuvent désormais demander à être exemptés de présence au procès. Une délégation d’AIF a participé, en novembre, à l’assemblée annuelle des États parties, en vue de plaider contre tout affaiblissement de la CPI.

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Une proposition de loi en France

À l’heure actuelle, la responsabilité juridique entre les sociétés mères et leurs filiales ou leurs sous-traitants est difficile à établir. En cas de violations de droits, il n’existe donc pas de recours pour les victimes devant les tribunaux français. En 2013, AIF a lancé une action pour dénoncer et corriger ce vide juridique. Après un colloque à l’Assemblée nationale fin 2012, et grâce à l’appui des militants locaux et à leurs contacts privilégiés avec les élus, la section française a encouragé la mise en place d’un cercle de réflexion parlementaire. Cette action de lobbying a débouché sur le dépôt par deux groupes de députés, le 6 novembre 2013, d’une proposition de loi : elle introduit dans le Code du commerce une obligation de moyens pour prévenir un « dommage sanitaire, environnemental ou constitutif d’une atteinte aux droits fonda-mentaux ». Ce texte vise ainsi à mettre un terme à l’impunité dont jouissent les multinationales en dehors du territoire où leur siège est implanté.

Delta du Niger : rien n’est réglé

Shell et ses partenaires sont accusés d’avoir déversé près de 13 mil-lions de barils de pétrole depuis une soixantaine d’années au Nigeria, dans le delta du Niger. Dans un rapport publié le 7 novembre 2013, et largement diffusé en France, AI accuse le pétrolier de manipuler ses enquêtes sur les déversements, lorsqu'il affirme que la majeure partie des marées noires est due aux sabotages et aux vols.De son côté, AIF poursuit sa campagne de soutien aux habitants de Bodo, touchés en 2008 par deux fuites de plusieurs milliers de barils. À partir du 5 juin 2013, les adhérents et le grand public ont été invités à envoyer des cartes de soutien, dans l’attente de la réouverture du procès contre Shell. Plus de 2 890 cartes avaient été envoyées, début 2014.

Côte d’Ivoire : une mission sur les déchets toxiques

Après la publication du rapport Trafigura, une vérité toxique, en septembre 2012, les recherches d’AIF sur l’épandage de déchets toxiques à Abidjan se poursuivent. Sabine Gagnier, coordinatrice de projets Acteurs économiques et droits humains, est partie en mission de suivi en Côte d’Ivoire, du 6 au 12 décembre 2013, avec deux chercheurs du Secrétariat international. Ils ont constaté une reprise partielle des activités de décontamination, mais regretté l’absence de suivi médical de la population. Ils ont également rapporté que 6 000 indemnisations, sur près de 30 000, restent dues.

Rana Plaza : l’alerteL’effondrement d’une usine à Dacca, au Bangladesh, a causé la mort de plus de 1 000 ouvriers du textile le 24 avril 2013. AIF a rappelé que seule la reconnaissance effective par la loi de la responsabilité des entreprises vis-à-vis de leurs filiales et sous-traitants pourrait empêcher de tels drames.

80 000 entreprises multinationales sont recensées dans le monde. Elles comptent plus de 800 000 filiales.

Plus de 100 000 victimes du déversement de déchets toxiques à Abidjan, en 2006.

Les entreprises multinationales et leurs filiales peuvent être à l’origine d’atteintes aux droits humains ou de dommages environnementaux irréversibles. AI souhaite responsabiliser ces acteurs économiques et garantir la transparence de leurs activités.

responsabiliserles acteurs économiques

Katanga : des activités minières toxiquesDu 4 au 11 août 2013, Lisa Tassi, directrice des campagnes d’AIF, s’est rendue au Katanga, province du sud-est de la République démocratique du Congo, pour enquêter sur les violations de droits humains liées aux activités minières. Elle a pu rapporter notamment la pollution qu’elles entraînent, tout en déplorant les conditions de travail des employés. 40 000 enfants de moins de 16 ans ont été recensés sur les sites miniers.

De nouvelles analyses réalisées par un expert indépendant ont montré que les rapports d’enquête dits « officiels » [de Shell] (...) pouvaient être (...) purement et simplement faux.Audrey Gaughran, directrice chargée des questions internationales, dans le rapport publié par AI le 7 novembre 2013.

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875 millions d’armes à feu en circulation dans le monde, dont 100 millions de kalachnikovs.

Les états-Unis sont le premier exportateur d’armes au monde, avec 40 % de parts de marché.

Près de 250 000 enfants soldats dans le monde.

Un traité pour réguler le commerce des armes

L’adoption du traité international sur le commerce des armes (TCA) était au cœur des revendications d’AI depuis plus de vingt ans. Grâce notamment à la campagne mondiale « Contrôlez les armes », lancée en 2003 avec Oxfam International et le Réseau d’action international sur les armes légères, la mobilisation a porté ses fruits : après la conférence des Nations unies qui s’est réunie à New York du 18 au 28 mars, les États membres ont adopté ce traité à une forte majorité, le 2 avril. Il interdira aux États de transférer des armes classiques dans d’autres pays lorsqu’ils savent que ces armes serviront à com-mettre ou à faciliter des génocides, des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre.Malgré la décision de la Corée du Nord, de l’Iran et de la Syrie de bloquer son adoption par consensus, 155 pays ont voté en sa faveur. Pour AI, il s’agit de la plus grande avancée du droit international depuis le traité de Rome instituant la Cour pénale internationale, en 1998. Mais il reste encore du travail après cette étape, car, pour entrer en vigueur, le traité doit être ratifié au total par 50 États. En France, la loi autorisant la ratification a été promulguée le 24 décembre 2013. AIF a été auditionnée au Sénat quelques jours avant le vote, avec d’autres organisations non gouvernementales (ONG).

Pour une réelle transparence au niveau français

AIF réclame une plus grande transparence sur les activités commer-ciales de la France, cinquième puissance exportatrice d’armes en 2013. À l’heure actuelle, le rapport annuel fourni par le ministère de la Défense sur les exportations réalisées n’est ni exhaustif ni assez précis. L’organisation souhaiterait y voir figurer certaines informa-tions indispensables, telles que les types de matériels, les quantités exactes commandées et livrées, l’utilisation finale déclarée, ainsi que le recours ou non à des intermédiaires (courtage, transport, finance). Dans certains pays européens, en Espagne ou en Suède par exemple, le Parlement se saisit formellement de ce rapport annuel remis par le ministère de la Défense. Après en avoir débattu, il est amené à faire des recommandations, voire à publier un contre-rapport. En France, le débat parlementaire reste à construire.Le 3 juillet, AIF a remis une pétition en ce sens, comportant plus de 29 000 signatures, à la présidente de la commission de la Défense nationale à l’Assemblée nationale, Patricia Adam.

Les armes sont à l’origine de plus de 500 000 morts dans le monde chaque année. Un véritable fléau alimenté par les grandes puissances exportatrices, dont la France. En 2013, la mobilisation d’AI, qui n’a eu de cesse de dénoncer les transferts d’armes irresponsables, a permis une avancée historique : l’adoption d’un traité par les Nations unies.

Une action devant les ambassades En mars, peu avant la conférence des Nations unies à New York (lire ci-contre), une petite équipe de militants d’Amnesty International France a parcouru les rues de Paris, « armée » d’une symbolique kalachnikov au canon noué. Le but : remettre aux ambassades des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies le rapport d’AI Pourquoi le monde a besoin d’un solide traité sur le commerce des armes. Les représentations de Russie et de Chine l’ont refusé.

Visuel diffusé (France et monde) à l’occasion des ultimes négociations du traité international sur le commerce des armes. AIF fait régulièrement appel à des agences de communication pour amplifier les messages de ses campagnes, à titre gracieux.

12 - wwwamnesty fr

encadrer le commerce des armes

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Les femmes et les enfants en danger

La protection des civils dans les zones de conflit, en particulier les femmes et les enfants, est un enjeu majeur pour AI. En 2013, deux pays ont plus particulièrement retenu l’attention. Au Mali, AIF a relayé en juin l’enquête réalisée par une délégation internationale d’AI sur l’enrôlement d’enfants soldats par les groupes islamistes armés. Sur ce thème, une trentaine de débats ont par ailleurs été organisés par les groupes locaux autour du film de Kim Nguyen, Rebelles, soutenu par AIF. En Égypte, pays au bord de la guerre civile après la destitution de Mohamed Morsi en juillet, de nombreuses agressions sexuelles envers les femmes ont été signalées autour de la place Tahrir. Fin novembre, AIF a invité le public à envoyer des cartes postales au président Adly Mansour pour dénoncer ces violences. De façon plus générale, AIF a pris part à une table ronde sur les violences commises à l’égard des femmes dans les zones de conflit, au Sénat le 21 novembre.

République centrafricaine : la nécessité d’intervenir

En République centrafricaine, les violences se sont accentuées à partir de mars 2013, après le renversement du président François Bozizé. Face à la gravité des massacres commis en particulier entre chrétiens et musulmans, AIF a soutenu dès novembre les appels à l’envoi d’une force de maintien de la paix de l’ONU. Un rapport publié par AI début 2014 fait le constat de l’échec des forces internatio-nales à faire cesser les exactions tout en dénonçant des nettoyages ethniques commis par diverses parties au conflit.

L’Égypte est soumise à une instabilité permanente depuis la destitution d’Hosni Moubarak en février 2011, puis de Mohamed Morsi en juillet 2013. En octobre,

AIF a pris la défense des coptes, victimes d’attaques de grande ampleur après la dispersion de deux rassemblements pro-Morsi au Caire, le 14 août. Une pétition à ce sujet a recueilli 10 000 signatures. AIF n’oublie pas non plus les civils qui ont perdu la vie lors de la révolution égyptienne du 28 janvier 2011. En décembre, la section s’est associée à la sortie du livre du photographe Denis Dailleux, Égypte, les martyrs de la révolution, qu’elle a postfacé.

93 pays conservent la peine de mort dans leur arsenal judiciaire, et 58 pays l’appliquent encore.

2 pays du G8 ont procédé à des exécutions en 2013 : les états-Unis et le Japon.

80 % des victimes de conflits armés sont des civils.

Pétitions pour Chiou Ho-shunArrêté en 1988 et accusé d’un double meurtre, le Taïwanais Chiou Ho-shun a été condamné à mort à l’issue d’un procès inique, sans preuve matérielle. L’action en faveur de la révision de son procès, soutenue par Robert Badinter, a permis de récolter 105 683 signatures en France. Le 14 février 2013, une délégation d’AIF a rencontré l’ambassadeur de Taïwan, M. Michel Ching-long Lu, qui s’est engagé à les faire parvenir aux autorités. Alors qu’il risque d’être exécuté à tout moment, la mobilisation continue.

Protéger les civilsdans les conflits

Égypte les martyrs de la révolutionDenis DailleuXTextes d’abdellah Taïa et de Mahmoud Farag

Égyp

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À travers ses photographies, Denis Dailleux rend hommage aux martyrs, ces hommes

et ces femmes – souvent jeunes – qui ont perdu la vie lors de la révolution égyptienne

du 28 janvier 2011, victimes des violences policières et des milices pro-Moubarak.

Mahmoud Farag et Abdellah Taïa retracent la vie des défunts et la nature de leur

engagement à partir des témoignages de leurs proches.

« Je crois en cela. Je veux croire que la vie des Arabes et leur rapport à eux-mêmes

ont été modifiés. Ils ont la parole. Ils ont les rues. Ils ont les moyens d’exprimer

et de revendiquer leurs droits. Leurs rêves. Leur désir de justice et de dignité.

Leur volonté de devenir des citoyens libres, des individus protégés par les lois.

Loin de la soumission. Dans le mouvement. Le débat. Autour de la liberté.

La sienne. Celle des autres. Le monde arabe est en ce moment un grand

laboratoire pour toutes ces idées. » AbdellAh TAïA

978-2-36744-045-3 28 €

abolir la peine de mortLe combat d’AI contre la peine capitale continue. Selon le rapport statistique annuel établi par l’organisation, le nombre de personnes exécutées n’a pas diminué : 682 (dans 21 pays) en 2012, contre 680 en 2011. En revanche, les condamnations sont en baisse. AI en a recensé 1722 dans 58 pays en 2012, contre 1923 dans 68 pays en 2011 (seuls les chiffres confirmés de façon fiable étant publiés, ces statistiques ne tiennent pas compte des exécutions réalisées ou programmées en Chine).Du 12 au 15 juin, une délégation d’AIF a participé au 5e congrès mondial des ONG abolitionnistes, à Madrid. Les participants ont appelé à des actions plus fortes en faveur de l’abolition universelle.

Page 14: Rapport d'activités 2013 d'Amnesty International France

Soutenir en toute confiance

• AIF prend les garanties indispensables pour permettre à celles et ceux qui sou-

tiennent ses actions, quelle qu’en soit la

manière, de le faire en toute confiance.

Chaque année, nos comptes sont certifiés

par un commissaire aux comptes et trans-

mis au ministère de l’Intérieur.

• Amnesty International est membre du Comité de la Charte. En France depuis

1989, le Comité de la Charte du « don en

confiance » – organisme de contrôle des

associations et fondations qui font appel

à la générosité du public – permet, à tra-

vers l’agrément qu’il accorde à ses

membres, d’assurer le respect des règles

de déontologie pour que les donateurs

puissent donner en confiance. Le Comité

de la Charte vérifie la transparence et la

rigueur de la gestion d’Amnesty

International, qui se soumet régulière-

ment à son contrôle.

• Amnesty International est reconnue d’uti-lité publique. À ce titre, Amnesty

International est habilitée à recevoir des

legs, des donations et des assurances-

vie exonérés de droits de succession.

66 % du montant des dons effectués par

les particuliers est déductible de l’impôt

sur le revenu à concurrence de 20 % de la

base imposable. Votre don de 15 D par

mois revient alors à 4 D après déduction

fiscale.

FinanCierBiLan

Pour assurer son indépendance et son impartialité, Amnesty International n’accepte aucune subvention d’États ou de partis politiques, tant en France qu’au niveau international. Le financement d’Amnesty International France (AIF) repose sur la générosité du public, les cotisations de ses membres, les abonnements au mensuel La Chronique ou la vente de produits de soutien.

Grâce au soutien des donateurs nous pouvons :

Enquêter sur le terrain pour détecter et révéler les violations des droits humains.Alerter pour faire pression sur les autorités afin que les auteurs de violations soient poursuivis et condamnés.Agir en diffusant des rapports et mobiliser nos militants pour dénoncer les atteintes aux droits fondamentaux et soutenir ainsi ceux qui en sont victimes.En dépit d’un contexte économique toujours sensible, la fidélité des donateurs d’AIF ne s’est pas démentie. Cette année, de nouveaux membres et donateurs nous ont rejoints. Leur générosité nous donne les moyens de ne pas faillir dans notre mobilisation quotidienne contre les violations des droits humains et de développer nos interventions au niveau international. Elle nous permet surtout de le faire en toute indépendance et impartialité.

La bonne utilisation des fonds

Sur l’exercice 2013, 14 824 161 euros proviennent de la générosité du public et 3 210 089 euros des ventes de produits de soutien, des cotisations et des abon-nements au mensuel La Chronique, soit respectivement 82,2 % et 17,8 % des ressources d’AIF.AIF consacre 59,6 % de ses ressources aux campagnes et au financement de la recherche et du soutien international.La générosité du public recouvre 89,8 % de la mission sociale, qui s’élève à 10 750 211 euros, soit 59,2 % des emplois.La contribution au mouvement international, d’un montant de 5 014 196 euros, finance à hauteur de 78,5 % des frais directement liés à la mission sociale. La France contribue pour 7,2 % aux dépenses du Secrétariat international, consacrées à enquêter et à dénoncer les atteintes aux droits humains commises à travers le monde et au développement de son implantation dans de nouveaux pays.

Les bénévoles constituent une force essentielle sans laquelle nous ne pourrions réa-liser notre mission sociale. En France, les fonds collectés ont permis aux 77 salariés permanents (62,7 équivalents temps plein) et aux 389 bénévoles du Secrétariat national (46,3 ETP) d’accompagner les militants et sympathisants dans leurs actions.Pour la 2e année, AIF présente l’ensemble des ressources et des emplois de son Secrétariat national et de ses groupes locaux. En 2013, ces derniers ont contribué à hauteur de 3,6 % aux ressources et 3,5 % aux emplois, dont 78,1 % en mission sociale.Ces chiffres ne rendent pas compte de la mobilisation des 4 000 militants qui font vivre le mouvement et ses actions partout en France.

- Le programme « Personnes en danger » (pp. 4 et 5) mobilise les sympathisants en faveur des personnes dont les droits fondamentaux sont violés et vise à intervenir le plus vite possible auprès des autorités pour mettre un terme aux violations dont elles sont victimes. Chaque année, en décembre, l’association sollicite le public à travers

Nous remercions très sincèrement

toutes les personnes qui nous ont

soutenus en 2013 et rendons un hommage

particulier à ceux qui ont pris

des dispositions testamentaires pour faire

un legs à notre association.

• Nos comptes sont publiés chaque année et consultables sur www.amnesty.fr

• Pour les recevoir ou recevoir des informations détaillées, contactez notre service relations membres et donateurs. 76 bd de la Villette 75940 Paris cedex 1901 53 38 65 80

14 - wwwamnesty fr

Garantir notre liberté d’action

Amnesty International est agréée par le Comité de la Charte

du don en confiance.

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wwwamnesty fr - 15

une opération de grande envergure, les « 10 jours pour signer ». L’édition 2013 a permis de recueillir 590 000 signatures. Les groupes locaux et les antennes Jeunes d’AIF sont allés à la rencontre du public dans près de 250 villes et des personnalités se sont associées à ces actions. Les 1 287 304 euros dépensés (18,9 % de la mission sociale en France) ne repré-sentent qu’une partie du soutien apporté. La visibilité de ces actions serait impossible sans le soutien gracieux d’agences et de nombreux médias, évalué à 1 524 400 euros.

- Le programme « Personnes déracinées » (pp. 8 et 9) a, cette année, donné une priorité à la campagne « SOS Europe » pour placer les droits humains au cœur des politiques migratoires de l’UE. Les 498 570 euros dépensés (7,3 % de la mission sociale en France) ont permis de mettre en lumière ces situations, souvent dramatiques, et d’appeler les États à respecter leur obligation de solidarité.

- Le programme « Lutter contre la violence des acteurs étatiques et non étatiques » (pp. 10, 12 et 13) s’engage sur plusieurs fronts (torture, impunité, conflits armés, etc.). Les dépenses s’élèvent à 1 206 964 euros (17,7 % de la mission sociale en France). Dans le cadre de sa campagne pour un traité contre le commerce des armes, AI a obtenu en 2013 une avancée historique : l’adoption d’un traité par les Nations unies.AIF a bénéficié du soutien gracieux d’agences de communication pour un montant évalué à 100 000 euros.

- Le programme « Dignité » (pp. 6, 7 et 11) s'est poursuivi pour mettre un terme aux expulsions forcées qui perpétuent voire aggravent la pauvreté des populations concernées. 724 106 euros, soit 10,6 % de la mission sociale en France, ont été dédiés à ce volet.

En 2013, AIF a continué à dénoncer la situation au Moyen-Orient et notamment en Syrie avec 276 163 euros dépensés (4,1 % de la mission sociale en France). Cette crise ne doit cependant pas masquer les luttes à mener contre les violations des droits humains perpétrées dans les autres régions du monde. Cette année, ce sont 926 190 euros (13,6 % de la mission sociale en France) qui y ont été consacrés.

Les frais d’appel aux dons, d’un montant de 3 669 589 euros, représentent 24,8 % des ressources provenant de la générosité du public. Nos campagnes de recrute-ment de nouveaux membres et donateurs, indispensables au développement de nos actions, impactent cette année de façon importante les frais d’appel aux dons. Ces opérations ont permis à près de 12 850 personnes de nous rejoindre pour lutter contre les violations des droits humains.Les frais de fonctionnement s’élèvent à 2 602 028 euros. Ils représentent 14,4 % du total des emplois et sont financés à hauteur de 37,4 % par la générosité du public. Les achats pour revente, quant à eux, s’élèvent à 1 112 348 euros soit 6,1 % du total des emplois et sont intégralement financés par les ventes de produits.

emploi des ressources provenant de la générosité du public (80,6 %)■ 53,2 % Mission sociale

■ 20,2 % Frais de recherche de fonds

■ 7,1 % Frais de fonctionnement (1)

Les autres emplois (19,4 %)■ 6 % Mission sociale

■ 6,1 % Achats pour reventes

■ 7,3 % Frais de fonctionnement (1)

RÉPARTITIoN DES RESSoURCES

RÉPARTITIoN DES EMPLoIS

(1) Frais d’information & de communication, frais de gestion, frais financiers, autres charges (impôts, taxes, DAA).

Répartition des ressources

Répartition des emplois

Mission sociale : 59,2 %

ressources provenant de la générosité du public (82,2 %)■ 76,1 % Dons (non affectés)

■ 5,1 % Legs (non affectés)

■ 0,8 % Abonnements à la lettre d’Amnesty

■ 0,2 % Produits financiers

Les autres ressources (17,8 %)■ 7,2 % Autres ventes de produits

■ 4,2 % Cotisations

■ 2,2 % Abonnements

■ 2,9 % Manifestations

■ 1,3 % Ressources diverses (1)

(1) Mécénat et parrainages, manifestations, subventions régionales, produits financiers, autres ressources.

Répartition des ressources

Répartition des emplois

Dons (non affectés) : 76,1 %

Directrice de publication : Geneviève Garrigos - Rédactrice en chef : Pauline David Rédactrice : Charlotte Robinet (Accroche-press’) - Secrétaire de rédaction : Dominique Angelini (Accroche-com’) - Révision : Jeanne El Ayeb - Iconographie : Vanessa Lepoutre, Relecture : Francis Perrin - Conception graphique et maquette : Jacques Farine (Accroche-com’) Fabrication : Marie-Vincente Guglielmelli - Impression : La Galiote Prenant. Merci à l’ensemble des personnes, bénévoles et salariés, qui ont contribué à élaborer ce rapport d’activités 2013. Crédits photos : • Couverture : (gauche) © AP Photo ; (droite haut et bas) © L.Hini • Page 2 : © C. Meireis • Page 4 : © Py Brunaud/Picturetank • Page 5 : © AI • Page 6 : © Magali F. Fouquet • Page 7 : © AI • Page 8 : © AI • Page 9 : © AI • Page 10 : AP Photo • Page 12 : © TBWA\Paris • Rabat : L. Hini

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