Rapport d'activité de l'ALCS 2011
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Sommaire
Qui sommes-nous ? ..................................................................... 4
Epidémie du VIH, où en sommes-nous ?........................................ 6
Les temps forts ........................................................................... 7
Le département des programmes ............................................... 14
Le département financier........................................................... 31
Acronymes
ALCS Association de Lutte Contre le SIDA
VIH Virus d’Immunodéficience Humaine
SIDA Syndrome d’Immunodéficience Acquise
CIDAG Centre d’Information et de Dépistage Anonyme et Gratuit
CIDAG mobile Unité mobile d’Information et de Dépistage Anonyme et Gratuit
JND Journée Nationale de Dépistage
IST Infection Sexuellement Transmissible
ONUSIDA Programme commun des Nations-Unies sur le VIH/sida
PVVIH Personne Vivant avec le VIH
FASP Fond d’Appui aux Structures Partenaires
Qui sommes-nous ?
Première association de lutte contre le SIDA constituée dans la région du Maghreb et du
Moyen Orient, l’ALCS a vu le jour en 1988.
Reconnue d’utilité publique depuis 1993, l’ALCS a trois objectifs :
La prévention de l’infection à VIH
L’accès au traitement et la prise en charge psychosociale des personnes vivant avec le
VIH
Le plaidoyer et la défense des droits des personnes vivant avec le VIH et celles appartenant à des groupes vulnérables
L’ALCS compte actuellement :
19 sections : Agadir, Béni Mellal, Casablanca, El Jadida, Essaouira, Fès, Guelmin, Laâyoune, Larache, Marrakech, Meknès, Nador, Oujda, Rabat, Safi, Tanger, Taroudant, Tétouan et Tiznit
28 Centres d’Information et de Dépistage Anonyme et Gratuit (CIDAG)
4 CIDAG mobiles
Une présence nationale et internationale
L’ALCS est un acteur important de la lutte contre le sida au Maroc et à l’étranger.
L’association travaille en partenariat avec les ministères de la Santé, du Développement
social, de la famille et de la solidarité, de la jeunesse et des sports, le syndicat national de la
presse, les organisations de femmes et de droits humains…
L’ALCS est également membre de comités scientifiques et exécutifs de diverses ONG et
institutions au niveau international, actives dans la lutte contre le SIDA, notamment:
SIDACTION, AIDES, Coalition Plus, ONUSIDA, Union Européenne, PATAM, CSAT…
Activités de l’ALCS
Prise en charge médicale et psychosociale des personnes vivant avec le VIH
Actions de prévention et de sensibilisation auprès des populations-clés : routiers, ouvriers et ouvrières, professionnel(le)s du sexe, migrants, usagers de drogue
injectable, jeunes et grand public
Réalisation de 80% des tests de dépistage anonyme et gratuit au Maroc, dans ses 28 CIDAG fixes et 4 CIDAG mobiles.
Plaidoyer pour l’accès au traitement et la défense des droits des personnes vivant avec le VIH
Lutte contre la discrimination et la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH
Recherche communautaire
Ligne téléphonique d’écoute et d’orientation : Allo Info Sida
Formations en interne et en externe
Les instances dirigeantes de l’ALCS
Le conseil national
Le conseil national est l’organe d’orientation et de décision de l’association. Il est chargé de
faire le bilan de l’action de l’association entre chaque réunion et de tracer ses orientations
pour l’avenir. Tous les trois ans, il se prononce sur l’action du bureau national sortant et élit
le bureau qui doit lui succéder. Le conseil se compose de la totalité des membres de
l’ensemble des bureaux de l’association. Il se réunit 4 fois par an et à chaque fois que les
circonstances l’exigent.
Le bureau national
Constitué de personnes élues, il est l’organe d’administration courant et de décision au
niveau national, dans le cadre des orientations tracées par les Assises et le Conseil. A défaut
de ces orientations, il jouit des pleins pouvoirs pour déterminer lui-même l’action à
entreprendre. Les bureaux locaux des sections sont tenus d’adresser chaque année au
bureau national une copie de leurs rapports annuels moraux et financiers, des procès -
verbaux de réunion des assemblées, ainsi que tout autre document qui représente un intérêt
national. Le bureau national se réunit tous les 15 jours.
Le bureau local
C’est l’organe d’administration courante de la section qui exécute les décisions prises par les
assemblées générales et se conforme à leurs orientations. Les volontaires des sections de
l’ALCS élisent leurs instances dirigeantes tous les 3 ans et déterminent leur action en pleine
autonomie, dans le cadre des statuts, du règlement intérieur et des orientations de
l’association. Le bureau local est composé de 3 à 5 personnes : un président, un trésorier, un
trésorier adjoint, un secrétaire général et un secrétaire adjoint. Ce bureau représente la
section au sein du conseil national.
Les assises nationales
Les assises sont l’organe d’orientation de base de l’association. Elles sont chargées de faire le
bilan de l’action de l’association durant les deux années précédentes. C’est un rendez-vous
privilégié de tous les acteurs de lutte contre le VIH/sida au Maroc. Elles se présentent
comme un moment de réflexion collective de l’ensemble des volontaires, pour faire le point
et repenser les actions et les orientations. Elles sont aussi un espace de partage des
initiatives et des expériences diverses en matière de lutte contre le sida. Les partenaires
nationaux et internationaux, institutions, programmes gouvernementaux et associations
amies sont invitées à participer activement à ces rencontres. Les actes des assises font
l’objet d’une publication.
Epidémie du VIH, où en sommes-nous ?
Le nombre cumulé de cas de VIH/sida déclarés entre 1986 et 2011 est de 6453 cas, dont
4169 cas au stade sida-maladie. Cependant, et selon les estimations du ministère de la santé
et de l’ONUSIDA, le nombre de personnes qui vivent avec le VIH s’élève à 29.000 personnes ,
dont 10.000 nécessitant un traitement ARV.
Le Maroc est un pays à faible prévalence (moins de 1%), mais qui connait une épidémie
concentrée parmi les professionnelles du sexe dans la région d’Agadir (plus de 5%), et chez
les usagers de drogues injectables dans la région de Nador (22%).
Le mode de transmission prédominant est hétérosexuel (85%), avec 67% des nouvelles
infections notées chez les populations les plus exposées et leurs partenaires. Parmi les cas
notifiés, 48% sont des femmes, dont 70% infectées par leur conjoint. 71% des cas sont âgés
entre 25-44 ans
Les régions du Maroc les plus touchées sont Souss-Massa-Draâ, Marrakech-Tensift-Al Haouz
et le Grand Casablanca où sont notifiés 58% des cas.
Les temps forts
Projet de plaidoyer pour les droits des personnes usagères de drogues
Janvier-décembre 2011
Au Maroc, le nombre d’usagers de drogues par voie injectable ne cesse d’augmenter,
particulièrement au nord du Royaume (plus de 14.000 usagers de drogues injectables selon
les estimations du ministère de la santé). Cette population est très vulnérable à l’infection à
VIH et à l’hépatite B et C, et ce à cause des comportements à risques liés à l’usage et aux
modes de consommation de ces drogues. C’est notamment le cas dans la ville de Nador où
37% des usagers de drogues injectables sont atteints d’infection à VIH et 90% d’hépatite C.
En plus des risques sanitaires, l’approche répressive de la politique de la drogue, la
criminalisation, la réponse pénale, et bien d’autres violations des droits humains, sont des
éléments constituant une entrave à la mise en place et à l’efficacité des politiques de
réduction des risques (RdR), à l’accès au soin et aux outils de prévention et d’interventions
pour la lutte contre le sida, et par conséquent une contrainte à la santé publique.
L’ALCS a donc pris l’initiative de mener un plaidoyer national pour le respect des droits
humains des personnes usagères de drogues, en mettant l'accent sur la non-pénalisation,
et la mise en œuvre d'un paquet exhaustif de réduction des risques.
Ce travail de plaidoyer s’est fait en plusieurs phases :
1- La réalisation d’une enquête de terrain auprès de 300 usagers de drogues, au niveau de
trois villes (Tétouan, Tanger et Nador), et l’élaboration d’un rapport d’enquête réalisé
par Olivier Maguet, consultant en matière de RdR.
Il s’agit de documenter la nature des atteintes des droits humains et l’intensité des violations
liées à l’usage de drogue sur trois niveaux : police/justice, le service de santé et
professionnels de santé, et l’environnement.
2- L’élaboration d’un rapport sur l’usage de drogues et le droit au Maroc, par le Pr Abdellah
Ounnir.
Les deux rapports constituent une documentation de référence pour toutes actions
concernant la réduction des risques et une base permettant à l’ALCS de mieux communiquer
sur ce sujet.
3- L’organisation d’une conférence nationale de plaidoyer contre la stigmatisation des
usagers de drogues, en partenariat avec le Conseil National
des Droits de l’Homme, sous le thème « Pour une nouvelle
approche des usages de drogues fondée sur la santé et les
droits humains ».
Cette conférence a été l’occasion de présenter les résultats des
deux rapports, et de sensibiliser les décideurs et l’opinion
publique à cette thématique. A l’issue de cette conférence,
l’ALCS, les organisations de droits humains et les associations
travaillant dans la réduction des risques au Maroc sont sortis
avec « la déclaration de Rabat », un énoncé visant à mobiliser
les décideurs politiques à prendre position en faveur des droits
humains des usagers de drogues.
4- La publication et la dissémination des deux rapports et de la déclaration de Rabat auprès
des organisations et institutions des droits humains , de la presse et des décideurs
pouvant aider à la modification de l’environnement légal en matière d’usage de drogues
au Maroc.
5- L’organisation d’une conférence maghrébine, parallèlement
aux assises nationales de l’ALCS qui se sont tenues autour du
thème de l’usage de drogues.
Le but était d’encourager et de convaincre les participants à
soumettre une série de recommandations sur les droits
humains des utilisateurs de drogues et la réduction des risques à
leur gouvernement et de plaider pour leur application. Cet
atelier maghrébin a permis de sensibiliser les participants
sur l'importance du plaidoyer pour les droits Humains
des usagers de drogues.
Courir contre le VIH et la stigmatisation
30 janvier 2011 L’ALCS s’est invitée cette année au 22ème Marathon International de Marrakech. Volontaires de l’ALCS Marrakech, partenaires, amis et sympathisants se sont mobilisés le 30 janvier 2011 pour une course contre le VIH et la stigmatisation. Cet évènement qui rassemble chaque année de nombreux participants du monde entier, était une occasion pour faire de la prévention au VIH/sida auprès d’un grand nombre de personnes, et de les inciter à faire le test de dépistage du VIH. Durant 2 jours, des stands d’info-prévention ont été mis en place sur le lieu de départ et d’arrivée du marathon, avec distribution de dépliants, et dépistage dans le CIDAG mobile.
Au total, plus de 1000 personnes ont été sensibilisées et une centaine de tests de dépistage ont été effectués.
Mobilisation pour le financement du Fonds Mondial de Lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme
Février 2011 L’ALCS se bat depuis le début de la crise de financement du fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, pour le maintien et la reconstitution du fonds. Suite à la publication dans la presse des affaires de corruption dans quelques pays
bénéficiaires du Fonds mondial, certains pays pourvoyeurs ont décidé d’arrêter le financement du fonds. Il s’agit de l’Allemagne, du Danemark, de l’Irlande et de la Suède qui ont annoncé le gel de leur contribution au fonds.
L’ALCS s’est donc mobilisée avec la Coalition Plus et a envoyé des lettres à l’attention des ambassadeurs de ces pays pour exprimer
son inquiétude quant aux conséquences dramatiques du gel de leurs contributions sur la lutte contre le sida, et leur demander de revenir sur leur décision. L’ALCS a également mené un plaidoyer auprès du Comité de Coordination Maroc pour le sida et la tuberculose (CCM) afin qu’il interpelle à son tour les ambassades de ces pays.
Campagne « Si j’étais séropositif »
Mars, avril, mai 2011 Le besoin fondamental pour les personnes séropositives est de pouvoir parler de leur maladie, dans la sphère privée comme dans la sphère publique, sans risquer d’être stigmatisés ni rejetés par la société et par leurs proches. Malheureusement, un pourcentage très élevé de personnes vivant avec le VIH sont discriminées du fait de leur séropositivité (vie professionnelle ou scolaire, voisinage, famille…). Afin de sensibiliser le public marocain à cette problématique, l’ALCS a décidé d’adapter au contexte marocain la campagne « Si j’étais séropositif » initiée par l’association française de lutte contre le sida AIDES. Cette campagne, lancée en 2011, et basée essentiellement sur l’affichage (panneaux publicitaires, affiches et insertions presse), a été adaptée dans d’autres pays comme la Belgique et la Chine. Elle part du fait que la stigmatisation et la discrimination liées au VIH sont reconnues comme des obstacles majeurs à la lutte contre le sida, aussi bien en matière de prévention que de prise en charge. Cette campagne, lancée en 2011, repose sur la participation de personnalités connues du public, autour d’une question toute simple : et si ces personnes connues et admirées étaient séropositives, comment réagiriez-vous ? A travers cette question, la campagne vise à inciter
à un changement de comportement vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH, avec un mot d’ordre : « C’est le sida qu’il faut exclure, pas les séropositifs »
La chanteuse Sofia Marikh, le journaliste et animateur Ali Baddou, le réalisateur Noureddine Lakhmari et l’acteur Hicham Nazzal ont accepté d’associer leur image à cette campagne, qui sera reconduite par la suite avec d’autres personnalités. La campagne a été
bien accueillie par le public et a été largement reprise par la presse écrite et sur Internet.
5ème édition de la Journée Nationale de Dépistage
14 mai 2011 Le nombre total de tests de dépistage effectués annuellement au Maroc reste en dessous des besoins, malgré les efforts de l’ALCS et du ministère de la santé. Afin d’améliorer l’accessibilité du test rapide du VIH, l’ALCS organise depuis 2007, une Journée Nationale de Dépistage. La 5ème édition, organisée le 14 mai 2011, a permis de communiquer autour de la thématique VIH/SIDA, de combattre la stigmatisation et de tisser des liens solides avec différents partenaires. Durant cette dernière édition, l’ALCS a réalisé 6.938 tests de dépistage, dont 43% auprès des femmes, dans 81 sites répartis sur 39 villes et 14 communes rurales. Sur ces 81 sites, 12 points étaient couverts par les 4 unités mobiles de dépistage. Les 69 points fixes étaient répartis sur 21 centres de dépistage
de l’ALCS, 9 centres de santé gouvernementaux, 5 maisons de jeunes, 33 locaux associatifs d'associations thématiques partenaires (féminines, droits humains, développement,…) et un
cabinet médical privé. Les tests étaient assurés par 83 médecins conseillers, avec le support de 307 volontaires. Près de 31.980 contacts ont été enregistrés, 64.436 brochures et 31.612 préservatifs distribués. La mobilisation des volontaires de l’ALCS, et le travail collaboratif avec les partenaires gouvernementaux et les ONG partenaires, ont contribué à la réussite de cette journée.
Taxe Robin des Bois : Action de mobilisation internationale 22 juin 2011
La spéculation financière est la source de la crise économique qui
affecte le monde depuis 2008, et afin de lutter efficacement contre ses dérives, il faut la taxer. La Taxe sur les Transactions Financières (TTF), communément connue sous le nom de « taxe Robin des Bois », prévoit un prélèvement à hauteur de 0,05% sur l’ensemble des transactions financières (actions, obligations et produits dérivés). Une journée globale de soutien a eu lieu le 22 juin 2011, à la veille de la
réunion du conseil européen à Bruxelles, avec la mobilisation d’activistes de 35 pays, dont le Maroc. L’ALCS s’est jointe à ce mouvement en envoyant un communiqué à la presse et en interpellant le gouvernement, à travers une lettre déposée au Premier ministre et au Ministre de l’économie et des finances, avec copie pour le chef de la délégation européenne.
Tout en décourageant les opérations indésirables qui déstabilisent les marchés, cette taxe permettrait, selon les experts, de rapporter entre 200 et 300 milliards de dollars par an au niveau mondial, soit suffisamment pour débarrasser le monde du sida, de la faim, de l’illettrisme, et régler les autres urgences sociales et environnementales de la planète.
Lancement de la plateforme sms et web « Bila7araje »
Octobre 2011 Dans le cadre de son engagement dans la prévention du VIH/sida auprès des jeunes, l’ALCS héberge depuis mai 2011, la plateforme sms et web « Bilaharaje». Cette plateforme est la version marocaine du projet « Learning about living », conçu et développé par Oneworld UK et Butterfly Works. Destinée aux jeunes, la plateforme Bilaharaje a pour objectif la prévention du VIH/sida et l’accès aux informations sur la santé sexuelle et reproductive, en se basant sur les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Bilahraje est accessible par GSM au numéro 5808, sur internet à travers le site web www.bila7araje.org, et sur la page Facebook à l’adresse www.facebook/bila7araje.
Une équipe de conseillers a été formée afin de répondre, dans un délai qui ne dépasse pas les 24h, aux différentes préoccupations des jeunes. Depuis son lancement et jusqu’à fin 2011, la plateforme a reçu et traité plus de 2000 questions. Les questions les plus fréquentes concernent la puberté et les changements corporels, la santé sexuelle et reproductive, les IST/sida et la planification familiale.
Assemblée annuelle du Réseau Afrique 2000 : comment arrêter l’épidémie du sida ? 12 - 18 octobre 2011
L’Association de Lutte Contre le Sida a accueilli, du 12 au 18 octobre 2011, l’assemblée annuelle de Réseau Afrique. Organisée en partenariat avec l’association française de lutte contre le sida AIDES, l’assemblée a réuni 31 associations membres du réseau venant d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique Centrale et du Maghreb.
Cette réunion s’est tenue à un moment crucial de la lutte contre le sida, notamment avec les résultats des recherches scientifiques sur le
lien entre le traitement du VIH et la prévention de l’épidémie qui ouvrent la perspective de la fin de l’épidémie. Cependant, les menaces sur les financements du fonds mondial, les insuffisances dans l’accès aux droits des personnes vulnérables, la discrimination et la stigmatisation freinent encore l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements. C’est dans ce contexte que les associations du réseau se sont retrouvées pour mutualiser leurs expériences et se renforcer sur les thématiques suivantes : prévention combinée, genre et VIH, qualité des actions et des organisations, accès aux financements et démocratie sanitaire.
Tajine Electrik Tour au profit de l’ALCS
Du 8 octobre au 12 novembre 2011 A l’occasion de la sortie de son dernier album « Tajine Electrik », le groupe de « Chaâbi-Groove » Mazagan a organisé une tournée de promotion, en partenariat avec l’ALCS. Des stands de sensibilisation ont été animés par nos sections, et les recettes de la tournée ont été reversées à l’ALCS. La veille de chaque spectacle, le groupe Mazagan s’est déplacé aux orphelinats pour rencontrer les enfants et leur expliquer le métier d’artiste et leur offrir des cours d’initiation à la musique.
Dates programmées:
8 octobre : Institut Français de Marrakech, en collaboration avec la section de Marrakech 15 octobre : Institut Français de Meknès, en collaboration avec la section de Fès 12 novembre : Alliance Franco-Marocaine de Safi, en collaboration avec la section de Safi
Journée mondiale de lutte contre le sida
1er décembre 2011 La journée mondiale de lutte contre le sida était axée cette année sur le thème : « Objectif zéro : zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida ». Cet objectif ambitieux a été annoncé quelques jours après la décision du conseil d’administration du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, d’annuler le 11ème cycle de financement qui sera repoussé à 2013, et d’exclure l’éligibilité d’un certain nombre de pays au financement. L’ALCS a envoyé à cet effet un communiqué conjoint (ALCS-ITPC-CSAT) à la presse dénonçant
le désengagement des pays donateurs à la veille de cette journée. Et toujours dans ce mouvement de dénonciation, le site web de l’ALCS à l'instar d'autres sites internationaux, s'est ouvert sur une page noire avec le message: "La fin du Fonds mondial, c'est notre fin! Faisons disparaître le sida, pas les personnes vivants avec le VIH".
Pour célébrer cette journée, les différentes sections se sont mobilisées au niveau nationa l
avec la tenue de stands et l’organisation d’actions diversifiées pour les jeunes et le grand public. Certains organismes ont également pris l’initiative de fêter cette journée en partenariat avec l’ALCS. C’était le cas de l’atelier culturel de la faculté des lettres et sciences humaines d’Ain Chock de Casablanca. Au programme : une matinée débat avec la présence d’artistes, une projection de vidéos et courts métrages, une séance de sensibilisation aux IST/SIDA, le tout ponctué de pauses musicales. Plus de 500 étudiants ont été sensibilisés à cette occasion, avec distribution de dépliants et de préservatifs.
Les programmes
Le département des programmes
Le département des programmes est une instance technique de l’ALCS dont le rôle est d’appuyer la direction dans la gestion des programmes mis en œuvre par l’ALCS. Cette
instance a été mise en place en 2008 pour coordonner l’action de l’ALCS dans la prévention, l’appui à la prise en charge des personnes vivant avec le VIH et la recherche communautaire
liée au VIH/sida. En effet, tous les projets de prévention ont des points de convergences (dépistage VIH, prévention, prise en charge des PVVIH…) et de ce fait, la gestion de ces
différents programmes ne peut être compartimentée ni cloisonnée. Le département crée donc un espace de coordination et de collaboration entre les différents chargés de projets
selon un cadrage stratégique des instances politiques.
La mise en place du département des programmes a permis la standardisation du système de suivi et d’évaluation de l’ALCS, l’amélioration du suivi financier des projets, la formation
des chargés de projets en matière de montage de projets, mais également la participation à des projets comme la préparation collégiale de la soumission du Round 10 du Fonds Mondial
de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Le département se réunit 4 fois par an pour faire le suivi des projets, leur évaluation annuelle, et la mise en place des objectifs pour l’année à venir. Une adresse e-mail groupée
a été créée pour faciliter les échanges entre toutes les personnes concernées au sein du département des programmes.
Place de l’ALCS dans la réalisation des indicateurs du Fonds Mondial de lutte contre le sida,
la tuberculose et le paludisme, 2010 – 2011
Projets de prévention de proximité
Total des contacts
2010-2011
Pourcentage par rapport
à la totalité des réalisations
Ouvrier(ère)s
34335 100%
Routiers
47670 100%
Professionnelles du sexe
47305 55%
Hommes ayant des relations
sexuelles avec des hommes
21816 96%
Migrants
6467 42%
Dépistage du VIH
Total des tests
effectués 2010-2011
Pourcentage par
rapport à la totalité des réalisations
Tests de dépistage du VIH
82564 83%
Tests de dépistage positifs
669 84%
Prise en charge psychosociale des personnes vivant avec le VIH
Implantation : Agadir, Casablanca, Fès, Marrakech, Meknès, Nador, Oujda, Rabat, Tanger Bailleurs : Fonds Mondial de Lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme – Fondation Drosos – ESTHER – Sidaction – Sidaction Maroc – Ministère de la Santé
La prise en charge psychosociale des personnes vivant avec le VIH représente un volet
important du travail de l’ALCS. Ce travail est assurée par une équipe composée de 18
médiateurs thérapeutiques, 3 médiateurs sociaux, 6 assistantes sociales, trois psychologues,
une kinésithérapeute, des coordinateurs locaux, des médecins infectiologues, du personnel
paramédical, des volontaires… En 2011, 3691 personnes vivant avec le VIH ont bénéficié de
cette prise en charge psychosociale, dont les activités se répartissent comme suit :
Soutien psychologique des personnes infectées et affectées par le VIH : à travers l’organisation de séances individuelles de soutien psychologique, et de groupes de parole. Soutien social : par l’accompagnement des personnes vivant avec le VIH vers les structures de prise en charge médicale, leur orientation en cas de besoin vers d’autres associations (associations féminines, association de défense des droits humains, orphelinats…). Ce
soutien se fait également à travers la prise en charge des billets de transport pour les PVVIH résidents loin des centres de prise en charge, et la mise en place d’une caisse de solidarité. Cette caisse a permis de financer du lait artificiel pour les nouveaux nés de mères séropositives, et de paniers alimentaires pour assurer aux PVVIH les plus démunis un soutien nutritionnel. Soutien économique : en faisant bénéficier les PVVIH d’activités génératrices de revenu dans le but de leur assurer une intégration sociale, mais surtout d’améliorer leur qual ité de vie et leur estime de soi. Soutien thérapeutique : par l’organisation de séances de médiation thérapeutique, dont l’objectif est de doter les patients de connaissances leur permettant d’atteindre la meilleure observance thérapeutique. L’ALCS prend aussi en charge les bilans radiologiques non accessibles au niveau des centres de prise en charge, dans le but de diagnostiquer précocement les infections opportunistes et leur fournir les médicaments nécessaires à la prise en charge de ces infections, en plus de quelques ARV de 3ème ligne.
L’année 2011 a été caractérisée par l’élaboration d’un référentiel de la prise en charge,
préparé avec la contribution de plusieurs acteurs au sein de l’ALCS. Ce référentiel, dont la
mise en place est prévue pour 2012, a pour objectif de réorganiser les activités de prise en
charge au niveau national. Il permettra ainsi d’assurer une meilleure qualité des prestations
fournies aux personnes infectées et affectées par le VIH/sida.
2011 en chiffres
5.852 séances de médiation thérapeutique 21 groupes de parole
2.112 billets de transport 445 paniers alimentaires
1.470 bilans biologiques et radiologiques 3.090 médicaments pour infections opportunistes
Prévention de proximité auprès des professionnelles du sexe
Implantation : Agadir, Awlouz, Azrou, Béni Mellal, Casablanca, El Hajeb, Essaouira, Fès,
Guelmim, Inezgane, Larache, Marrakech, Meknès, Nador, Oujda, Rabat, Tanger, Taroudant,
Tantan, Tétouan, Tiznit
Bailleurs : Fonds Mondial de Lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme - Fondation
Drosos – Fondation GSK - ONU Femmes
L’ALCS travaille depuis 1991 dans la réduction de la vulnérabilité au VIH/sida auprès des professionnelles du sexe. Ce programme, présent aujourd’hui sur 21 villes, a pour objectif la
sensibilisation des bénéficiaires à l’infection à VIH/sida, tout en favorisant un changement de comportement sur le long terme.
Le projet s’est enrichi en 2011 avec
une approche de lutte contre la
violence basée sur le genre. Ce
projet, mis en place grâce au
financement d’ONUFEMMES, a
pour objectif la lutte contre la
violence à l’égard des
professionnelles du sexe. Des
affiches et dépliants ont été
conçus pour appuyer le travail des
intervenantes avec les
bénéficiaires, en plus d’un CD
contenant des témoignages de
victimes de violence, afin d’inciter les bénéficiaires à parler librement, lors de séances
thématiques, des violences qu’elles subissent. Ces séances ont permis de toucher environ
1200 de femmes, dont 603 ont été orientées vers des structures spécialisées , notamment
des associations féminines de lutte contre la violence, avec lesquelles l’ALCS a signé des
conventions dans ce sens. Parmi ces bénéficiaires, 346 femmes ont bénéficié d’un
accompagnement juridique. Un autre projet a été lancé en 2011, avec l’appui de la fondation
GSK. Il s’agit d’un projet de cliniques mobiles pour les régions du Souss Massa Draâ et du
Moyen Atlas. La première phase de ce projet, prévu sur deux années, a permis d’établir une
cartographie des sites, d’animer des focus groupes, et de former des intervenants, des
éducateurs pairs et des agents communautaires.
2011 en chiffres
5.973 actions de prévention
569 séances d’information
114 séances thématiques
39 séances de convivialité
29.896 nouveaux contacts
295.844 préservatifs distribués
7.804 tests de dépistage
Séance de prévention auprès des professionnelles du sexe. ©
Daniel Hérard
Prévention de proximité auprès des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres
hommes (HSH) et des professionnels du sexe Implantation : Agadir, Casablanca, El Jadida, Essaouira, Marrakech, Meknès, Rabat, Tanger, Tiznit Bailleurs : Fonds Mondial de Lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme - Fondation Drosos - Fondation amfAR L’année 2011 a été marquée par une croissance du nombre de bénéficiaires du projet. Grâce au soutien du Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l’ALCS a pu, à partir de mai 2011, renforcer le projet au niveau de six sections de l’ALCS. L’approche de l’éducation par les pairs a été renforcée, avec un suivi plus rigoureux des pairs formés qui sont venus renforcer l’équipe d’intervenants sur le terrain. L’approche de prévention par Internet a également gagné en maturité et devient un élément incontournable du projet, permettant de toucher une partie non négligeable de bénéficiaires. Ce programme offre également un espace d’information, d’écoute et de parole à travers des séances de sensibilisation à l’infection aux IST/sida et des séances thématiques. L’expertise de l’ALCS sur ce projet est reconnue aux niveaux régional et international. Ainsi,
l’association est souvent sollicitée pour animer des ateliers sur cette thématique. 2011 en chiffres 3.027 actions de sensibilisation 14.956 nouveaux contacts 141.387préservatifs distribués 3.229 tests VIH fixe 530 consultations IST
Prévention de proximité auprès des routiers
Implantation : Agadir, Béni Mellal, Casablanca, Guelmim, Marrakech, Tanger
Bailleurs : Fonds Mondial de Lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme – Fondation
Drosos – Fondation Total
Selon une étude menée par l’ALCS sur les caractéristiques sociodémographiques des
routiers, ils sont plus de 87% à avoir des comportements à risque élevé, et seuls 6,8% ont
une bonne connaissance des moyens de transmission. Ce projet de prévention est donc
destiné aux transporteurs et aux populations mobiles sur les grands axes entre Tanger et
Guelmim, mais également aux professionnelles du sexe qui les qu’ils fréquentent.
Le projet a atteint aujourd’hui sa vitesse de croisière. Il offre différentes prestations
préventives à travers des permanences de sensibilisation sur les sites de regroupement des
routiers, avec mise à disposition d’outils de prévention (préservatifs et supports d’IEC) ; des
actions mobiles sur les lieux de travail des routiers pour leur faciliter l’accès au dépistage et
soins IST ; des examens biologiques pour identifier le profil des germes responsables des IST
chez les routiers et les PS ; ainsi qu’un accompagnement des PVVIH à la prise en charge.
Le programme s’appuie également
sur une stratégie participative
mettant à contribution des
routiers dans la sensibilisation de
leurs pairs. L’ALCS forme chaque
année 50 relais de prévention
routiers pour faciliter le partage de
connaissances, promouvoir des
comportements sexuels préventifs
et vulgariser l’usage du préservatif.
Le programme mobilise aussi les associations et syndicats représentant les routiers. Et dans
un cadre de partenariat institutionnel, l’ALCS dispense un module de prévention sur les
IST/sida dans des instituts de formation des routiers.
2011 en chiffres :
3.998 tests de dépistage VIH
1135 actions de prévention
24.876 nouveaux contacts
86.491 préservatifs distribués
95.396 supports IEC distribués
Sortie de prévention à destination des routiers. © Daniel Hérard
Prévention de proximité dans le monde du travail, auprès des ouvriers et ouvrières
Implantation : Agadir, Casablanca, Fès, Guelmim, Laâyoune, Larache, Marrakech, Me »knès,
Oujda, Rabat, Tanger, Taroudant, Tétouan
Bailleurs : Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme – Fondation
Drosos – Fondation GSK
Consciente de la nécessité d’une sensibilisation dans le monde du travail, l’ALCS a mis en
place très tôt un programme de lutte contre l’infection à VIH orienté vers les employés et
ouvriers. Mis en place depuis 1993, ce projet a pris place dans les entreprises, les usines, les
fermes et même dans le secteur informel. Les actions de l’ALCS sont organisées dans des
entreprises de divers secteurs : agro-alimentaire, agriculture, pêche maritime, textile,
bâtiment…
En 2011, une caravane de sensibilisation a été organisée au profit des ouvriers et ouvrières
sur 21 sites : des ports, des points d’embarquement, des villages de pêche… La caravane a
ainsi permis de sensibiliser des marins pêcheurs, des ouvriers (mécaniciens, électriciens,
menuisiers…), des commerçants et des professionnelles du sexe travaillant dans ces sites.
Cette caravane organisée en trois phases entre le 18 décembre 2011 et le 4 janvier 2012 a
permis de réaliser 1476 tests de dépistage.
Le projet s’articule aussi autour d’un travail de plaidoyer. Plusieurs actions ont été menées,
notamment un séminaire de mobilisation des inspecteurs de travail, une action contre la loi
pour les travailleurs aux domiciles qui les obligent à faire les tests du VIH avant le
recrutement, et un atelier national tripartite d’appropriation de la Recommandation n° 200
de l’OIT en avril 2011 et qui est un première dans la région MENA.
Le programme a par ailleurs permis le développement d’un véritable travail collaboratif avec
les syndicats afin de faire adhérer les employés et employeurs aux activités de lutte contre le
VIH.
2011 en chiffres :
251 actions de prévention
15.935 nouveaux contacts
31.072 préservatifs distribués
28.230 supports IEC distribués
4568 tests de dépistage
39 relais de prévention formés
Prévention de proximité auprès des migrants subsahariens
Implantation : Casablanca, Rabat
Bailleurs : Fonds Mondial de Lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme -
Organisation Internationale pour les Migrants (OIM)
Le travail de l’ALCS auprès des migrants a pour objectif la réduction des risques d’infection à
VIH chez cette population, ainsi que le plaidoyer pour le respect de leurs droits, en
particulier le droit à la santé et la promotion de l’accès aux soins à travers le système de
santé marocain.
Du fait de leur irrégularité, les migrants vive nt au Maroc dans des conditions très précaires.
Cette situation implique une approche de prévention globale, adaptée selon les besoins de
cette population. C’est ainsi que l’ALCS a développé en 2012 un livret et des dépliants en
anglais destinés aux migrants. Ces outils on répondu à un besoin en matière d’outils
d’information et ont eu une valeur ajoutée pour le programme.
Ce programme repose sur des permanences dans les lieux de rassemblement des migrants
et au local de l’ALCS, ainsi que des séances d’information au local et chez les partenaires
œuvrant auprès des migrants.
L’ALCS travaille dans ce domaine avec d’autres associations dans le cadre d’une plateforme
de protection des migrants. Cette plateforme, constituée de dix associations, a été créée en
2006 pour coordonner et renforcer les actions des associations travaillant auprès des
migrants. Un groupe de travail « collectif santé » a été crée au sein de cette plateforme avec
pour mission de coordonner et d’optimiser la prise en charge en matière de santé des
migrants à Rabat.
2011 en chiffres :
736 actions de prévention
1.325 tests de dépistage VIH
318 consultations IST
4.500 nouveaux contacts
31.205 préservatifs distribués
11.066 supports IEC distribués
Programme de réduction des risques à l’infection VIH et Hépatite auprès des usagers de
drogues injectables
Implantation : Tétouan
Bailleurs : Fondation Open Society Institute - Sidaction Maroc – Agence Catalane de Coopération et Développement (ACCD)
L’ALCS a été la première association de lutte contre le sida, au niveau national et maghrébin,
à se soucier de la problématique de l’usage de drogues et ses risques en matière de
transmission du VIH. Selon le ministère de la santé, le nombre d’usagers de drogues
injectables au Maroc est estimé à 14.000, et ce phénomène prend de l’ampleur en
particulier dans le nord du pays. Selon une étude menée dans la ville de Nador, 37% des
usagers de drogues injectables sont atteints d’infection à VIH et 90% d’hépatite C.
Ce projet de réduction des risques consiste en la distribution de kits d’injection propre et de
récupération des seringues utilisées. Les kits distribués correspondent à une moyenne entre
5 et 15 injections par jour. L’équipe mène aussi un travail de sensibilisation sur la manière de
s’injecter à moindre risque, en plus d’une prévention des IST et VIH/sida. Le taux de
récupération des seringues usées reste faible par rapport aux seringues distribuées (20.000
seringues usées contre plus de 500.000 distribuées). Cela nécessite davantage d’efforts en
matière de nettoyage des squats et de sensibilisation sur les impacts négatifs du matériel
utilisé non récupéré sur la santé des usagers et sur leur environnement.
La distribution se fait pour les usagers de drogues et
également pour des personnes relais qui se chargent
de remettre le matériel à des usagers de drogues qui
ne peuvent pas se rendre aux points de rencontre :
les professionnelles du sexe, les fonctionnaires, les
étudiants… Les intervenants du projet ont pu au fil
des sorties, programmées 4 fois par semaine, établir
une relation de confiance avec les usagers de
drogues.
En 2011, la convention signée avec l’agence catalane a ouvert de nouveaux horizons pour le
projet et a permis d’améliorer les conditions de travail et les performances réalisées sur le
terrain. A partir du mois de novembre 2011, l’équipe a commencé à distribuer de nouvelles
seringues à aiguille non détachable. Ce changement a nécessité un travail supplémentaire
d’éducation et d’information pour les usagers non habitués à ce matériel. En dehors des
tests de dépistage du VIH proposés aux UDI, l’ALCS propose des tests de dépistage de
l’Hépatite C. Les personnes usagères séropositives sont prises en charge, mais le problème
se pose pour les cas positifs à l’hépatite C, puisque leur prise en charge coûte très cher.
2010 en chiffres : 1518 contacts
536.020 kits distribués 20.019 seringues récupérées 4496 préservatifs distribués
Prévention de proximité auprès des jeunes en milieu scolaire
Implantation : Grand Casablanca
Bailleurs : Fondation Total
Le travail de l’ALCS avec les jeunes scolarisés a pour but de renforcer les capacités des
lycéens et des étudiants à prévenir et à réduire les risques d’infection aux IST/sida. Les
activités programmées au sein des lycées et universités sont également l’occasion de fournir
aux jeunes étudiants des connaissances en matière de santé sexuelle et reproductive.
Outre les actions de sensibilisation, ce projet est fortement basé sur l’approche de
l’éducation par les pairs. Le projet comprend la formation de jeunes lycéens et étudiants
universitaires motivés, qui deviennent par la suite des relais de prévention et organisent des
actions de sensibilisation dans leurs établissements. Près de 100 relais de prévention ont
ainsi été formés en 2011. Une formation des formateurs a aussi été organisée au profit de 10
volontaires. Cette formation leur a permis d’acquérir des techniques d’animation à utiliser
lors d’actions de sensibilisation auprès des jeunes scolarisés.
En dehors du volet de formation, le projet se déploie aussi à travers les clubs estudiantins
des universités dont les membres organisent des journées thématiques avec l’appui
technique et pédagogique de l’ALCS.
2011 en chiffres :
62 sorties CIDAG
10.460 contacts
13.320 préservatifs distribués
16.520 supports IEC distribués
2764 tests de dépistage
Séance de prévention auprès des jeunes scolarisés. © Daniel Hérard
Suivi des actions de prévention auprès des jeunes et du grand public
Implantation : projet national présents dans toutes les sections de l’ALCS
Aborder la question du sida avec les jeunes en construction de leur sexualité est
fondamental. Tous et toutes doivent recevoir une information claire, adaptée et actualisée
sur l’épidémie, ses modes de transmission et les moyens de prévention existants. La
dimension mondiale de cette épidémie doit amener à développer une véritable
responsabilité citoyenne, individuelle et collective, mais aussi une culture de la solidarité. Il
s’agit aussi de développer et d’accompagner, dans l’espace scolaire ou la structure
accueillant des jeunes, la mise en place d’un espace favorable au dialogue et à la réflexion
sur la sexualité et le Sida.
La démarche de l’ALCS en direction du grand public et des jeunes adultes consiste à aller
volontairement à la rencontre de ce public afin de le sensibiliser sur le VIH/Sida et de faire
émerger leurs questionnements sur cette thématique. Le but étant de permettre un contact
plus aisé entre les jeunes et les dispositifs de prévention, de dépistage et de soins, en plus
de les aider à prendre conscience de la nécessité de se protéger et de protéger l’autre.
Avant le démarrage de ce projet en janvier 2011, les prestations fournies en dehors des
projets de prévention de proximité n’étaient que partiellement rapportées dans le bilan
d’activités de l’ALCS. Grâce à ce projet, l’association peut dorénavant suivre ces activités et
avoir des données complètes pour toutes les sections de l’ALCS, permettant ainsi un meilleur
et suivi et une meilleure évaluation du travail effectué par l’ALCS.
2011 en chiffres :
563 actions de prévention 42.832 nouveaux contacts 171.250 préservatifs distribués 93.172 supports IEC distribués
Un éducateur pair assurant une séance d'information dans son lycée.
Dépistage du VIH fixe et mobile
Implantation : 28 centres de dépistage anonyme et gratuit
Bailleurs : Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme – Fondation
Drosos – Sidaction Maroc
Afin d’augmenter l’accessibilité au test de dépistage et favoriser la qualité du service dans
ses centres d’information et de dépistage anonyme et gratuit (CIDAG), l’ALCS a mis en place
depuis 2010 un programme d’assurance-qualité de l’activité de dépistage. Le programme a
été reconduit cette année avec des objectifs élargis et l’élaboration de nouvelles normes.
L’objectif du programme est l’amélioration de la qualité des prestations de l’ALCS dans ce
domaine. Afin de valoriser et d’optimiser l’activité, l’ALCS a procédé à une restructuration du
programme ; en établissant diverses procédures et règles, en renforçant les capacités des
ressources humaines, en mettant en place de nouveaux outils de gestion, et en renouvelant
son équipement. Une enquête de satisfaction a été menée en 2011 auprès des médecins
conseillers et des bénéficiaires des CIDAG. Les résultats de l’enquête ont montré une
satisfaction des médecins quant à la qualité du travail, et ont confirmé le maintien de leur
engagement au sein l’ALCS. Les bénéficiaires ont eux aussi exprimé leur satisfaction par
rapport à l’accueil, à la prestation et aux informations reçues de la part des médecins.
Depuis le démarrage du programme d’assurance-qualité, trois centres de dépistage ont été
reconstruits et deux autres ont bénéficié de gros travaux de réaménagement pour leur mise
en conformité avec les normes de qualité. L’ensemble des CIDAG a été mis à niveau en
termes d’équipement et de matériel. Ce programme a permis d’instaurer une culture de la
qualité dans les CIDAG de l’ALCS et de créer des liens de confiance entre les différents
intervenants dans le dépistage, garantissant, à terme, une meilleure attractivité des centres
de l’ALCS. A travers ses 28 centres fixes de dépistage et ses 4 unités mobiles, l’ALCS a réalisé
en 2011 un total de 46.919 tests rapides de dépistage du VIH (représentant 80% des tests
réalisés au Maroc) dont 12.831 tests au niveau des structures fixes, 27.150 dans les unités
mobiles et 6.938 pendant la journée nationale de dépistage. Parmi ces tests, 407 se sont
révélés positifs, ce qui représente une prévalence de 0.9%. Près de 45% des tests ont été
réalisés auprès des populations clés, dont 19% auprès des routiers, 34% auprès des
professionnelles du sexe, 18% auprès des hommes ayant des relations sexuelles avec des
hommes, 22% auprès des ouvriers, 6% auprès des migrants et 1% auprès des personnes
usagères de drogues.
2011 en chiffres :
46.919 tests de dépistage du VIH
80% des tests réalisés au Maroc
Réalisations des projets de prévention de proximité et du dépistage
Synthèse des réalisations des projets de prévention : Janvier-Décembre 2011
Projet Nb d'actions de
prévention
Nouveaux contacts
Anciens Contacts
Préservatifs distribués
Gels distribués
Supports IEC
distribués
PPF 5 973 29 896 45 474 295 844
PPM 3 027 14 956 24 800 141 387 83 692 4 969
PPO 251 15 935 31 072 28 230
PPR 1 135 24 876 18 216 86 491 95 396
Migrants 736 4 500 3 398 31 205 10 11 066
UDI
200 1318
GP 563 42 832 171 250 2 548 93 172
Total 11 685 133 195 93 206 757 249 86 250 232 833
Réalisations globales en matière de dépistage VIH par
population clé : Janvier - Décembre 2011
Population Femmes Hommes Total
général Total Positif Total Positif
PS 7804 110 0 0 7804 HSH 1 0 3228 66 3229
GP 9798 74 16069 66 25867
Routiers 1 0 3997 6 3998
Ouvriers 1092 3 3476 13 4568
Migrants 605 30 720 17 1325
UDI 20 3 108 19 128
Total général 19321 220 27598 187 46919
Total tests réalisés 46 919
Total tests positifs 407
AMALI : Programme d’activités génératrices de revenus (AGR) pour les personnes infectées
et affectées par le VIH
Implantation : Agadir, Casablanca, Fès, Marrakech, Rabat, Tanger, Taroudant
Bailleurs : Agence de Développement Social – Sidaction Maroc
Lancé en 2006, le programme AMALI est un programme d’activités génératrices de revenus
au profit des personnes infectées et affectées par le VIH. Il vise à réduire l’impact socio-
économique du VIH/sida au sein des populations vulnérables . Ces projets vont de l’épicerie à
la couture en passant par la vente de diverses marchandises.
Le projet AMALI a entamé sa première phase en 2006, sous forme d’un partenariat tripartite
entre l’Agence de Développement Social, l’AMSED et l’ALCS. Une évaluation interne du
projet a été menée en 2011 afin de mesurer l’impact du programme, ses contraintes et ses
opportunités. L’objectif général de cette évaluation consiste à analyser les changements des
conditions de vie des personnes bénéficiant du Programme AMALI, à la fois en termes
d’amélioration de la situation socio-économique et de gestion des ressources induites par
l’AGR, mais aussi en termes de capacités de remboursement des échéances et de
développement de leurs activités. Les résultats de cette évaluation seront finalisés en 2012.
Le projet AMALI va se renforcer à partir de 2012 avec un cofinancement du fonds mondial de
lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme du projet AMALI, à hauteur de 3.964.075
DH pour 5 ans. Ce cofinancement contribuera à l’extension du programme à d’autres villes,
l’organisation de formations, et le développement d’outils et d’actions de communication
autour du programme.
2011 en chiffres :
24 projets approuvés et financés
576.000dh dédiés aux porteurs de projets
Fond d’Appui aux Structures Partenaires (FASP)
Issu des collectes du Sidaction Maroc, le fond d’appui aux structures partenaires (FASP), a
été lancé en 2008 pour favoriser le développement et l’émergence d’acteurs de la lutte
contre le sida au Maroc. Il s’agit d’un fond alimenté par les collectes du Sidaction,
bénéficiant à des associations et des instituts de recherche impliqués dans la lutte contre le
sida au Maroc, et porteurs de projets ayant trait à l’amélioration de la qualité de vie et au
soutien psychosocial aux personnes atteintes par l’infection à VIH, à la formation, à la
prévention et à la recherche scientifique et médicale. Les associations partenaires
bénéficient également d’un appui technique et font l’objet d’un suivi semestriel tout au lo ng
de la période du projet.
Ce fonds représente 35% de la collecte nette de 2010, soit 4.183.629 MAD.
Les structures financées en 2010 sont :
- Association du Jour
- Ligue Marocaine de lutte contre les Maladies Sexuellement Transmissibles (LMLMST)
- Association Marocaine de Solidarité et de Développement (AMSED)
- Association Soleil
- Association Marocaine de la Planification Familiale (AMPF)
- Association de Lutte contre les Maladies Infectieuses (ALMI)
- Association RDR Maroc, section Rabat
- Association de soutien au centre médico-psychologique Hasnouna
- Association Pasteur pour la recherche et le développement
- Institut Pasteur
- Service des Maladies Infectieuses, CHU Ibn Rochd de Casablanca
Dispositif d’écoute Allo Info Sida
Bailleurs : Fondation Drosos
Allo Info Sida est un dispositif d’écoute, d’information,
de soutien et d’orientation mis en place par l’ALCS en
2002. Il s’agit du premier dispositif d’écoute de ce genre
au Maroc et dans la région du Maghreb et du Moyen
Orient. La ligne est ouverte au profit e toute personne à
la recherche d’informations et d’accompagnement, dans
l’anonymat et la confidentialité les plus stricts, et au prix
d’une communication locale.
L’équipe est composée de quatre écoutants formés aux
techniques d’écoute et de soutien, et mobilisés du lundi
au samedi, de 9h à 19h. Le dispositif d’écoute se
compose aussi d’intervenants sur le terrain, qui partent
à la rencontre du grand public et des populations
vulnérables en leurs proposant les services de la ligne.
Depuis son ouverture, Allo Info Sida a reçu un total de 32.154 appels. En 2011, 2832 appels
ont été reçus, dont la moitié est constituée de nouveaux appelants. Le sexe et l’âge des
appelants sont des indicateurs relativement stables depuis quelques années. 76% des
appelants sont des hommes et 24% sont des femmes, avec une moyenne d’âge entre 20 et
44 ans. Les appelants sont généralement à la recherche de renseignements (46%),
d’orientations (41%), ou d’une aide à la prise de décisions (8%). La majorité des appels
portent sur les modes de contamination, les moyens de prévention et le dépistage. Les
personnes vivant avec le VIH constituent aussi une bonne partie des appelants de la ligne.
2011 en chiffres
2832 appels reçus et traités
Cellule de formation de l’ALCS
La cellule de formation a entamé en 2010 une phase de structuration à travers le
recrutement d’une chargée de formation interne et le développement d’un plan de
formation (2011-2012).
Durant la première année de la mise en application du plan de formation, l’ALCS a
commencé par une révision et une actualisation des modules de la formation initiale des
volontaires, considérée comme base d’accès à l’association.
La cellule de formation ne cesse de recueillir les besoins des volontaires et salariés de l’ALCS
et travaille régulièrement sur l’élaboration de nouvelles formations. Une nouvelle formation
a été élaborée en 2011 au profit des volontaires et intervenants accompagnants les sorties
de dépistage mobile, répondant ainsi à un besoin exprimé par les volontaires et les
médecins. D’autres formations sont en cours d’élaboration, notamment sur les thèmes du
conseil et test volontaire, du plaidoyer, de la gouvernance et de la responsabilité associative,
de la recherche communautaire…
L’ALCS a constitué au fil des années un pool de formateurs internes qui animent non
seulement les formations de l’ALCS, mais aussi celles du Ministère de la Santé et
d’associations partenaires.
2011 en chiffres :
82 formations
39 formateurs mobilisés
Projet : Recherche communautaire
La recherche communautaire est un moyen efficace pour sonder les besoins d’une communauté donnée. Ces recherches, basées sur des méthodes scientifiques, répondent à
des problèmes rencontrés sur le terrain. Les résultats sont ensuite traduits en actions (prévention, pris en charge, plaidoyer…). Les projets de recherche de l’ALCS ont pris de l’ampleur au fil du temps : après une première phase où l’ALCS faisait appel à des équipes extérieures, l’association a entamé une phase de professionnalisation avec une ébauche d’équipe de recherche à Marrakech, et des collaborations avec l’ONUSIDA et l’Université Columbia. Plusieurs sujets ont déjà fait l’objet de recherche : les professionnelles du sexe, les routiers, la stigmatisation et la discrimination.
Etudes menées en 2011 :
Etude RDS Bailleurs : Fonds Mondial de Lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme
Partenaires : ONUSIDA, INH, PNLS C’est une étude bio-comportementale, menée auprès d’environ 800 hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH), à Agadir et à Marrakech. Le but de cette étude était de recueillir des données comportementales sur les HSH, estimer la taille de la communauté et des réseaux qui la constituent, et aussi connaitre la prévalence du VIH et de la syphilis chez cette population pour les deux villes concernées.
En 2011, l’ALCS a poursuivi la collecte des données commencée en novembre 2010. Grâce
aux résultats collectés, une réunion de restitution a été organisée avec les partenaires institutionnels et associatifs engagés dans les programmes de prévention auprès des HSH. Ces résultats ont permis d’orienter le contenu des activités des programmes destinés aux HSH mis en place au niveau national pour les années à venir.
Projet Partages
Bailleurs : ANRS, Sidaction, Coalition Plus Partenaires : COCQ SIDA – Université de Montréal Il s’agit d’un projet multi-pays initié et mené par la Coalition Plus au Maroc, Equateur, Mali, République Démocratique du Congo et Roumanie. Cette étude est axée sur le partage du statut sérologique afin de comprendre ses facteurs, ses conséquences et les différentes stratégies pour conserver le secret. Il s’agit de mieux comprendre à qui, dans quelles conditions et pour quelles raisons les personnes séropositives décident de parler ou non de leur séropositivité. L’objectif de cette étude est de mettre en place des actions d’accompagnement au partage du statut sérologique, à destination des personnes vivant
avec le VIH qui le souhaitent, tout en préservant la confidentialité de la sérologie.
Après finalisation des outils de collecte (questionnaire en français et arabes, fiches de suivi des enquêteurs…) et formation des équipes, 300 interviews ont été réalisées entre mai et septembre 2011 à Agadir, Casablanca, Fès, Marrakech et Rabat. Suite à la collecte, les chercheurs associés au projet ont commencé l’analyse des données avant la rencontre avec
les partenaires internationaux du projet, prévue en janvier 2012.
Le département financier
La restructuration du département financier a commencé en 2006, avec l’installation du
progiciel comptable SAGE, et avec le soutien technique et financer de AIDES et Coalition
Plus. Ce progiciel a permis de mettre en place une comptabilité générale, centralisée
comportant celle du siège et des sections de l’ALCS. Ce programme permet également de
suivre analytiquement les projets, les bailleurs, les charges, et différentes informations utiles
à la bonne gestion de l’association.
Depuis cette restructuration, Le service comptable a été renforcé avec le recrutement d’une
équipe composée d’un responsable financier, d’un chef comptable, deux comptables et
deux coordinateurs régionaux.
Le département financier est en contact permanent avec le département des programmes
pour le suivi des projets, grâce à la création d’un groupe de diffusion pour le partage de tous
les documents financiers avec les chargés de projet et de documents de suivi. Le
département financier assure également un soutien aux sections avec l’aide des
coordinateurs régionaux pour l’envoi des virements, les inventaires et la formations des
secrétaires des sections.
Grâce à ce travail d’harmonisation, les sections sont de plus en plus impliquées, et envoient
à temps toutes les pièces comptables, relevés bancaires et rapports des projets.
L’ALCS est auditée par le cabinet Grant Thornton depuis 2006.