RAPPORT ANNUEL 2018 - Fondation TNS

49
RAPPORT ANNUEL 2018 1 RAPPORT ANNUEL 2018 «APPUI À LA COOPÉRATION TRI-NATIONALE DE LA SANGHA POUR LA CONSERVATION ET LA PROSPÉRITÉ DES PEUPLES» www.fondationtns.org

Transcript of RAPPORT ANNUEL 2018 - Fondation TNS

RAPPORT ANNUEL 2018 1

RAPPORT ANNUEL 2018

«APPUI À LA COOPÉRATION TRI-NATIONALE DE LA SANGHA POUR LA CONSERVATION ET LA PROSPÉRITÉ DES PEUPLES»

www.fondationtns.org

RAPPORT ANNUEL 2018 1

FONDATION POUR LE TRI-NATIONAL DE LA SANGHABP. 35372 Yaoundé, Cameroun

Tél: + (237) 222 21 69 54 / + (237) 698 30 45 33Charity No. 1123276; Company No. 6193079

[email protected]

2 RAPPORT ANNUEL 2018

Crée en 2007, la FTNS affiche fièrement ses 11 ans d’exis-tence et peut se féliciter d’avoir désormais une assise et un développement perceptible de ses activités. S’agissant plus particulièrement de l’année 2018, on peut légitimement se targuer d’avoir franchi de nouveaux paliers dans la dyna-mique de développement de la FTNS.

Il nous semble d´abord bon de signaler par ailleurs que, face aux différentes pressions anthropiques, la FTNS reste mobili-sée pour la préservation des milieux naturels et des espèces animales qui les peuplent, afin que les objectifs de conserva-tion de la biodiversité et de développement durable ne soit pas un vain mot pour ces pays, que les approvisionnements en bois et le processus de leur production soient plus respec-tueux de la nature, que nous puissions enfin contribuer à frei-ner, pour ne pas dire enrayer, la destruction de notre planète.

Notre stratégie biodiversité et soutenabilité se déploie donc avec des actions concrètes pour sauvegarder les milieux na-turels et leurs espèces, promouvoir un développement so-cio-économique durable, éduquer et sensibiliser à travers des actions concrètes les populations autochtones et les commu-nautés locales des espaces de conservation. Les patrouilles de lutte contre le braconnage sont aussi de plus en plus ré-gulières et efficaces surtout avec l’utilisation des nouvelles technologies1 même si on peut constater pour le déplorer, l’ingéniosité croissante des braconniers pour contourner ces mesures.

Nous avons au cours de l’année 2018, développé plusieurs projets en faveur des populations autochtones et des com-munautés locales (PACL). L’organisation de deux ateliers sur l’agriculture durable est un exemple de notre capacité à ap-porter notre appui au développement des peuples autoch-tones vivant dans et autour du complexe transfrontalier du TNS. Cette action qui s’est concrétisée sur le terrain par des projets pilotes dans sept villages autour des Aires Protégées de Dzanga Sangha et du Parc National de Lobeke, a pu être

1 Grâce au soutien de la KfW (et d´autres bailleurs), tous les parcs du TNS sont aujourd’hui dotés de l’outil SMART.

réalisée grâce à l’appui financier de nos principaux bailleurs de fonds dont la KFW et le Consortium Africain des Fonds En-vironnementaux. Un réseau de coopératives a été ainsi mis sur pied et les membres bénéficient de l’accompagnement de la FTNS pour le développement de leurs propres entreprises.

Au niveau local, ont démarré avec des partenaires dans les différentes aires protégées du TNS, de nouveaux projets d’aide à l’enfance. Le constat est que plus de 1000 élèves et d’étudiants sont pris en charge par la FTNS chaque année ; alors que des écoles et des centres de santé sont en cours de construction ou en projets notamment autour du Parc National de Lobéké et du Parc National de Nouabalé-Ndoki. Les Aires Protégées de Dzanga Sangha sont déjà dotées d’une école primaire, d’un collège de l’enseignement secondaire et d’un centre de santé entièrement équipé par la FTNS.

Pour maintenir ainsi le cap, nous avons besoin de plus de sou-tien, marque de la confiance placée en nous et condition de notre succès. Les défis auxquels nous allons faire face pour la prochaine année seront ceux liés à la gestion d’une orga-nisation en pleine croissance, nous demandant de disposer de plus de ressources pour pouvoir financer les différents projets en gestation et devant répondre aux besoins variés des populations riveraines du TNS. Loin de constituer des obstacles, ces besoins constituent au contraire des défis ex-trêmement stimulants que nous sommes prêts à relever afin de permettre à notre organisation de croître davantage en efficacité.

PREFACE DU PCA DE LA FTNSSamuel MAKON WEHIONGPCA FTNS

RAPPORT ANNUEL 2018 3

Fin 2017, avec l’apport supplémentaire de 25 M€ reçu de la COMIFAC grâce à un financement de la coopération alle-mande, le capital (fond de dotation) de la FTNS a pour la pre-mière fois dépassé les 50 M€, ce qui installe la FTNS dans le paysage des grands Fondations environnementales en Afrique.

Une nouvelle politique d’investissement

Cette nouvelle dimension appelait naturellement à reconsidé-rer la politique d’investissement adoptée fin 2015, pour tirer parti des leçons de l’expérience et aborder de nouveaux pro-duits de placements.

Un Comité d’investissement tenu à Paris en mai 2018 a exami-né les performances passées, les qualités de nouveaux véhi-cules de placement susceptibles de contribuer à la diversifica-tion du portefeuille, pour en maximiser le rendement tout en réduisant le risque encouru. Ce travail a conduit à remodeler le profil de notre porte-feuille pour les années à venir, avec des placements moins exposés aux fluctuations des marchés financiers traditionnels (actions- obligations).

La FTNS privilégie des investissements socialement responsables

Outre la liste d’exclusion existante qui écarte tout investisse-ment dans des compagnies fabriquant ou commercialisant des armes, les membres du Comité d’investissement ont souhaité privilégier pour l’avenir l’investissement dans des en-treprises engagées sur les aspects sociaux et environnemen-taux, et promouvoir ce que l’on appelle les Investissements socialement responsables (ISR).

Au total, si la performance globale recherchée n’a pas été modifiée (autour de 4%), elle sera dans les années à venir moins exposée aux risques et plus riche en investissements durables. Cette politique d’investissement actualisée a été adoptée fin 2018 par le Conseil d’administration pour mise en œuvre à compter de 2019. Son déploiement est en cours.

Une année 2018 très agitée sur les marchés financiers

Les marchés financiers ont été fortement orientés à la baisse en 2018 sur fond de Brexit, d’incertitudes au Moyen-Orient, de guerre commerciale sino-américaine et de resserrement des politiques monétaires. Cette baisse a concerné la quasi-totali-té des classes d’actifs fondés sur les valeurs mobilières.

Dans ce contexte, malgré sa diversification, la performance du portefeuille de la FTNS a été négative. Et après prélèvements pour le financement des trois parcs, le capital s’est établi en dessous de la barre des 50 M€ en fin d’année 2018. Toutefois, avec le fort rebond observé en 2019, la contre-performance financière de 2018 a été presque totalement effacée .

Emmanuel FOURMANNPrésident du Conseil d’investissement

Le mot du Président du Comité d’investissementEmmanuel FOURMANNPrésident du Conseil d’Investissement

4 RAPPORT ANNUEL 2018

SOMMAIRE1. Qui sommes-nous ? PG 6

2.Notre engagement : Contribuer à la préservation de la biodiversité et le développement socioéconomique dans le Tri-national de la Sangha, premier complexe forestier transfrontalier en Afrique centrale et site du patrimoine mondial de l’UNESCO.

PG 9

3. Quelques faits majeurs dans le Tri-national de la Sangha en 2018 PG 12

4. Focus sur la gouvernance et les relations institutionnelles de la FTNS

PG 15

5. Quelques actions de communication et de levée de fonds réalisées en 2018

PG 20

6. La dynamisation du programme de subventions PG 22

7. Focus sur quelques résultats majeurs obtenus grâce aux subven-tions de la FTNS

PG 25

8. Situation financière de la FTNS en 2018 PG 43

9. Constats et perspectives PG 46

RAPPORT ANNUEL 2018 5 5 RAPPORT ANNUEL 2018

AFD Agence Française de Développement

APDS Aires Protégées de Dzanga Sangha

BE Bureau Exécutif

BLAB Brigade Tri-nationale de Lutte Anti Braconnage

BMZ Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement

CA Conseil d’Administration

CAFE Consortium Africain des Fonds Environnementaux

CAWHFI Initiative pour le Patrimoine Mondial Forestier d'Afrique Centrale

COMIFAC Commission des Forêts de l’Afrique Centrale

CTPE Comité Tri-national de Planification et d’Exécution

CTS Comité Tri-national de Suivi

CTSA Comité Tri-national de Supervision et d’Arbitrage

FNN Fondation Nouabalé Ndoki

FTNS Fondation pour le Tri-national de la Sangha

KfW Coopération financière Allemande

LAB Lutte Anti-Braconnage

MINFOF Ministère des Forêts et de la Faune (Cameroun)

MEFCP Ministère des Eaux, Forêt, Chasse et Pêche (République centrafricaine)

MoU Memorandum of Understanding

PEA Permis d’Exploitation et d’Aménagement

PNL Parc National de Lobéké

PNNN Parc National de Nouabalé Ndoki

SINFOCAM Société Industrielle des Forêts Centrafricaines et d’Aménagement

STBC Société de Transformation de Bois en Afrique Centrale

TNS Tri-national de la Sangha

UFA Unité forestière d’aménagement

ULAB Unité de Lutte Anti-braconnage

WWF Fonds Mondial pour la Nature

WCS Wild life Conservation Society

LISTE DES ABBREVIATION

6 RAPPORT ANNUEL 2018 RAPPORT ANNUEL 2018 6

1. Qui sommes-nous ?

©W

CS

RAPPORT ANNUEL 2018 7

La Fondation pour le Tri-national de la Sangha (FTNS) a été créée en mars 2007 avec pour mission de contri-buer au financement durable des activités de conser-vation, d’écodéveloppement et de coopération trans-frontalière dans l’espace Tri-National de la Sangha (TNS). Elle vient ainsi en appui au Plan de Convergence 2015-2025 de la Commission des forêts d’Afrique cen-trale (COMIFAC), dans son axe stratégique 6 qui est de développer des mécanismes innovants de finan-cement de la conservation, en l’occurrence des fonds fiduciaires.

La FTNS est membre du Consortium Africain des Fonds Environnementaux (CAFE), institution regroupant en son sein 18 fonds environnementaux en Afrique et fai-sant partie du réseau mondial « Conservation Finance Alliance ». En tant que fonds fiduciaire enregistré en Angleterre, la FTNS est également membre de la «Cha-rity Commission» une organisation corporative.

Depuis 2008, la FTNS a signé des conventions de coo-pération avec les gouvernements des différents États parties du TNS. En 2010, la FTNS obtient un accord du Gouvernement camerounais qui l’autorise à s’établir au Cameroun comme association étrangère, devenant ainsi le premier fonds fiduciaire en Afrique à vocation transfrontalière.

La FTNS est constituée de deux principaux organes de gouvernance : le Conseil d’Administration (CA) et le Bureau Exécutif (BE) avec son siège à Yaounde. Le CA, structure de décision stratégique de la FTNS, est composé de onze membres comprenant des repré-sentants du Gouvernement du Cameroun, du Gouver-nement du Congo, du Gouvernement de la République centrafricaine, de la KfW Entwicklungsbank (Coopéra-tion financière allemande), de l’Agence française de Dé-

veloppement (AFD), de la Wildlife Conservation Society (WCS), du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) et de la Regenwald Stiftung, ainsi que trois représentants de la société civile des pays concernés.

Le Bureau exécutif est chargé de la mise en œuvre des décisions du CA, du développement institutionnel de la FTNS, de la mobilisation des fonds et de l’octroi des subventions. Il est composé d’un Directeur exécutif, d’un Chargé de programme et d’un personnel admi-nistratif et logistique composé de 3 personnes. Cette équipe est appuyée par un cabinet comptable et une assistance technique internationale représentée au sein du Bureau exécutif par un Conseiller technique.

BMZ/KfW

Gestion durable des forêts dans le bassin du Congo, Fondation tri-national de la Sangha (FTNS). Volet Congo et RCA (BMZ n° 2010 67 206).

Gestion durable des forêts dans le bassin du Congo : Fondation pour le Tri-national de la Sangha (FTNS) :

QUI SOMMES NOUS ?

©FTNS

CAPITAL DE subventionNEMENTFonds pour l’octroie des subventions aux

instances de gouvernance du TNS

£ € $

1 2

LES Mécanisme de financements de la FTNS

Fonds de dotationLes revenus issus du capital investis

dans les marchés financiers

Fonds d’AMORTISSEMENTFonds issus des contributions pour

les projets de développement & infrastructures

€ €

8 RAPPORT ANNUEL 2018

Volet Cameroun (BMZ n°2011 67 071)

Contribution financière à la Fondation pour le Tri-National de la Sangha (FTNS)- n° 2016 68 581

UNION EUROPEENNE-UNESCO

Initiative pour le Patrimoine Mondial Forestier D’Afrique Centrale (CAWHFI) de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO)

FEM, FFEM, Fondation MAEVA (PROJET K)

Mise en place d’un fonds Carbone pour réduire la déforestation et améliorer les conditions de vie des popula-tions du tri-national de la Sangha

Membres du Conseil d‘administration de la FTNS en 2018

Administrateurs et personnel du Bureau Exécutif et gestionnaires des parcs lors de la 22ème session du CA à Douala, Cameroun©FTNS

Dr. Thomas BREUERREGENWALD

STIFTUNG

RAPPORT ANNUEL 2018 9

2.Notre engagement :

Contribuer à la préservation de la biodiversité et le développement

socioéconomique dans le Tri-national de la Sangha, premier complexe forestier transfrontalier en Afrique centrale et site

du patrimoine mondial de l’UNESCO

3 PARCSPAYS

44,400 Km2

DE SUPERFICIE

SITE DU PATRIMOINE MONDIAL DEPUIS

2012

QUELQUES CHIFFRES CLés du TNS

©W

WF

10 RAPPORT ANNUEL 2018

2. Notre engagement : Contribuer à la préservation de la biodiversité et le développement socioéconomique dans le Tri-national de la Sangha, premier complexe forestier transfronta-lier en Afrique centrale et site du patrimoine mondial de l’UNESCO

Le Tri-national pour la Sangha (TNS) est un complexe forestier transfrontalier de 44 000 km2, à cheval sur trois pays de l’Afrique centrale : le Cameroun, la Répu-blique centrafricaine et la République du Congo. Il a été créé en décembre 2000 à la suite d’un accord de coopération entre les trois États et constitue la pre-mière manifestation concrète de la volonté des Chefs d’État des pays du bassin du Congo de converger vers une gestion concertée des aires protégées transfron-talières.

Le complexe TNS est en effet composé de trois parcs contigus : le Parc national de Lobéké (PNL) au Came-roun, les Aires protégées de Dzanga-Sangha (APDS) en République Centrafricaine et le Parc National de Nouabalé-Ndoki (PNNN) en République du Congo. En outre, le TNS comprend une zone périphérique aux trois parcs dans laquelle des processus participatifs de gestion durable de ressources fauniques et fores-tières sont développés.

Les organes de fonctionnement prévus par l’Accord, à savoir le Comité Tri-national de Supervision et d’Ar-bitrage (CTSA), le Comité Tri-national de Suivi (CTS) et le Comité de Tri-national de Planification et d’Exécu-tion (CTPE) sont fonctionnels. Le Comité Scientifique Tri-national (CST) est en cours de mise en place.

La mise en œuvre de l’Accord de Coopération TNS

s’est traduite par la signature et l’entrée en vigueur de trois protocoles d’accords entre les trois pays à savoir : le protocole d’accord sur la lutte anti-braconnage, le protocole d’accord sur la libre circulation du person-nel TNS et le protocole d’accord sur l’organisation et le fonctionnement de la brigade tri-nationale de lutte anti-braconnage (BLAB).

Sur le plan bioécologique, « L’empreinte humaine » montre que le paysage TNS est une des forêts les moins dégradées de toute l’Afrique centrale. Au sein du bassin du Congo, le paysage TNS est reconnu par le « Congo Basin Forest Partnership (CBFP) » comme une des plus importantes priorités pour la conserva-tion des forêts et de la biodiversité. Un total de 116 espèces fauniques appartenant à 11 ordres a été enregistré dans le paysage TNS. C’est un des rares endroits dans lequel une importante population ma-ture d’éléphants de forêt (estimer à plus de 5000 élé-phants) peut se comporter naturellement, et se dé-placer à travers le paysage transfrontalier le long des grands corridors. Pour toutes ces raisons, le TNS a été identifié comme un site crucial pour la conservation des éléphants de forêt, et un site exceptionnellement prioritaire pour la conservation des chimpanzés et des gorilles de plaine. L’abondance et la densité de cette dernière espèce (estimées à plus de 20 000 go-rilles) est sans pareille. En vertu des principes (IX) et

PARC NATIONALDE NOUABALE NDOKI

SA PéRIPHéRIERépublique du Congo

PARC NATIONALDE LOBEKE ET SA PéRIPHERIE

République du Cameroun

AIRES PROTEGEES DE DZANGA SANGHA &

leurS périphérieSRépublique Centrafriquaine

RAPPORT ANNUEL 2018 11

(X) de la Convention du Patrimoine mondial de 1972, ce complexe a été inscrit sur la Liste des sites du Patri-moine mondial, lors de la 36e session de l’UNESCO en juillet 2012 à Saint-Pétersbourg : « Décision 35 COM 12B point 17.C ». (liens UNESCO whc.unesco.org/en/list/1380/). Le TNS devient ainsi le premier patrimoine mondial forestier tri-national.

Cartes 1 : Localisation et présentation du TNS

12 RAPPORT ANNUEL 2018

3. Quelques faits majeurs dans le

Tri-national de la Sangha en 2018

©W

WF

RAPPORT ANNUEL 2018 13

Un nouveau Ministre des Forêts et de la Faune au Cameroun Depuis mars 2018, le Cameroun a un nouveau ministre des forêts et de la faune en la personne de Monsieur Jules Doret NDONGO. Ce dernier assure désormais, en remplacement de son prédécesseur, la présidence en exercice du Comité Tri-national de Supervision et d’Ar-bitrage (CTSA) réunissant les ministres en charge des forêts et des aires protégées des trois pays du TNS. Il a la responsabilité de veiller à la signature par la partie camerounaise des deux nouveaux protocoles déjà si-gnés par les parties centrafricaines et congolaises : le protocole d’accord sur la circulation des touristes et le protocole d’accord sur l’organisation et le fonctionne-ment du comité scientifique Tri-national (CST).

Un nouveau Chef de Brigade pour la brigade tri-nationale de lutte an-ti-braconnageLe Cameroun, à travers Monsieur Anicet NGARKA, assure depuis septembre 2018 le commande-ment de la Brigade Tri-nationale de lutte anti-bra-connage (BLAB). Il sera appuyé dans cette tâche par le conservateur des APDS, Monsieur NDADET Christian, en sa qualité de président du Collectif des conservateurs du TNS.

Lancement d’une opération de Dispositif de traçage des éléphants de forêtUne première opération de bagage d’éléphants a été conduite dans les APDS du 24 juin au 07 juillet 2018. La seconde opération aura lieu en 2019 avec comme objectif à terme le suivi d’au moins 20 éléphants. Les données qui seront collectées sur les éléphants ba-gués permettront d’identifier les couloirs de migration de ces pachydermes, afin de mieux organiser leur pro-tection au niveau des APDS et dans l’ensemble du com-plexe du TNS.

Monsieur Jules Doret NDONGO Ministre Camerounais des Eaux & Forêts ©FTNS

Des écogardes à la base de la BLAB à Nyangouté ©FTNS

Baguage d’éléphants dans les APDS ©APDS

14 RAPPORT ANNUEL 2018

L’arrêt des activités du Groupe RougierActeur important dans le secteur de l’exploitation forestière dans le TNS, ce Groupe en difficulté financière a dé-cidé de mettre un terme à ses activités au Cameroun avec comme effet immédiat la mise en chômage plusieurs ouvriers. Cette situation a accentué les difficultés sociales et économiques locales, avec pour conséquence une augmentation du braconnage et du commerce des produits fauniques.

Activités d’Extraction forestière dans les périphéries du TNS ©FTNS

Maintien du statut de site du patrimoine mondial Les Etats parties ont soumis en décembre 2018 le troisième rapport sur l’état de conservation du TNS au Comité du patrimoine mondial. Il res-sort que malgré des pressions importantes sur les ressources et particulièrement les actions de braconnage, l’intégrité du Bien et la diversité biolo-gique n’ont pas été significativement modifiées. Ce résultat est le fruit des efforts importants des Etat parties et de leurs partenaires techniques et finan-ciers notamment la FTNS.

Un gorille dans le Parc National de Nouabalé-Ndoki ©WCS

RAPPORT ANNUEL 2018 15

4. Focus sur la gouvernance et

les relations institutionnelles de la FTNS

©W

WF

16 RAPPORT ANNUEL 2018

Au courant de l’année 2018, le CA s’est réuni en deux sessions ordinaires : la session de mai 2018 et celle de novembre 2018.

La 21e session du Conseil d’administration de la FTNS s’est tenue à Douala du 16 au 17 mai 2018, en présence de onze administrateurs. Cette session a permis aux administrateurs entre autres d’approuver les comptes sta-tutaires pour l’exercice 2017, d’apprécier les performances du portefeuille d’actifs, de donner des orientations sur la gestion des opérations avec les parcs. Un autre fait majeur a été l’introduction d’un nouvel administrateur représentant la Regenwald Stiftung, Monsieur Thomas BREUER, en remplacement de Madame Ilka Herbinger,

La 22e session du Conseil d’administration s’est tenue du 20 au 21 novembre 2018 à Douala. Cette session s’est déroulée en présence des gestionnaires des trois parcs du TNS qui ont présenté leur plan de travail et budget 2019 aux membres du Conseil d’administration.

Comme principales résolution :

• l’autorisation d’un prélèvement des revenus du capital pour financer les besoins en fonctionnement des parcs et de consacrer les fonds projets (moins durables) aux investissements.

• la validation d’un nouveau manuel de procédures d’octroi et de gestion qui entre en application dès janvier 2019

• l’admission d’un administrateur représentant le Secrétariat Exécutif de la COMIFAC ;

• la révision de la politique d’investissement

Administrateurs et personnel du Bureau exécutif lors de la 21e session du CA à Douala, Cameroun ©FTNS

Douala à abrité les deux sessions du Conseil d’administration en 2018

RAPPORT ANNUEL 2018 17

La FTNS a renforcé sa collaboration avec ses partenaires dans la sous-région et au niveau internationalLa FTNS a poursuivi sa collaboration avec des instances au niveau des trois pays du TNS, au niveau régional et international.

Au niveau national (pays du TNS), la FTNS a pris part à :

la réunion d’appropriation commune des modalités d’intervention des partenaires techniques et fi-nanciers (PTF) du sous-secteur forêts et faune et l’instauration d’un dialogue permanent en mai 2018, organisé par le Ministère des Forêts et de la Faune du Cameroun;

la réunion avec le Gouverneur de la Région de l’Est Cameroun et des administrations sectorielles le 21 février 2018 avec entre autres résolutions le renforcement de la coopération entre le parc national de Lobéké et autres administrations en matière de lutte anti-braconnage, de réduction de la circulation des armes et le respect des textes règlementaires du TNS dans l’attribution des titres miniers ;

plusieurs séances de travail avec le gouvernement camerounais pour la négociation d’un arrangement d’établissement au profit de la FTNS au Cameroun. Ce statut permettra à la FTNS de bénéficier de cer-tains avantages fiscaux et administratifs dans le cadre des opérations du Bureau Exécutif opérations au Cameroun

la conférence débat sur « La participation des populations locales à l’aménagement des aires proté-gées : État des lieux et perspectives au Parc national de Lobéké – Cameroun » organisée à l’Institut des Relations internationales du Cameroun (IRIC) en octobre 2019. Cette conférence a été l’occasion pour une équipe de jeunes chercheurs allemands (SLE) de restituer les résultats des travaux menés dans le parc national de Lobeke.

Séance de travail entre la FTNS et le Gouverneur de la région de l’Est au Cameroun en février 2018 ©FTNS

18 RAPPORT ANNUEL 2018

Au niveau sous régional, la FTNS a participé à :

la réunion de planification de la COMIFAC à Kribi au Cameroun en janvier 2018 ;

la réunion des partenaires de l’initiative pour le patrimoine mondial forestier d’Afrique centrale (CAWH-FI) en juin 2018, organisée par l’Organisation des Nations unies pour la science et la culture (UNESCO) et dont le TNS est un des sites bénéficiaires;

la réunion du partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC) organisées en octobre 2018 à Bruxelles en novembre 2018 avec une contribution importante de la FTNS à différents groupes de travail (Aires protégées et biodiversité, Organisation pour a Conservation de la Faune Sauvage, …)

Panel des officiels (IRIC, FTNS, coopéra-tion allemande, Congo, RCA) lors de la conférence débat organisé à l’IRIC le 19 octobre 2018 avec l’appui de la FTNS©FTNS

Des participants à la réunion des parte-naires de l’initiative pour le patrimoine mondial forestier d’Afrique centrale (CAWHFI) en juin 2018, organisée par l’Organisation des Nations unies pour la science et la culture (UNESCO) ©UNESCO

RAPPORT ANNUEL 2018 19

Au niveau continental et international, en tant que membre du Consortium Africain des Fonds Envi-ronnementaux (CAFÉ) et de la « Charity Commission », la FTNS a été active dans plusieurs évènements ci-dessous décrits.

Participation à la 8iè assemblée générale du CAFE en septembre 2018, à Kasane au Botswana.

La FTNS a contribué à l’examen et l’adoption du plan stratégique 2019-2023 du CAFÉ, a participé au groupe de travail sur le suivi évaluation ainsi qu’aux sessions de renforcement de capacités sur les mécanismes de financement innovants.

Participation à la 20E assemblée générale du Redlac, en novembre 2018 en Bolivie

Dans le cadre de cet évènement la FTNS a pris part à des conférences et groupes de travail sur le finan-cement durable et le suivi évaluation. Cela a aussi été l’occasion pour la FTNS de partager son expérience de mise en place d’un fonds carbone dans le cadre des mécanismes innovants de financement de la conser-vation.

Groupe de travail sur le suivi évaluation en atelier au Botswana en septembre 2018 avec la participation du Chargé de pro-grammes de la FTNS ©FTNS

Equipe du BE présentant l’expérience de la FTNS lors de l’assem-blée générale du REDLAC en Bolivie (novembre 2018). ©FTNS

20 RAPPORT ANNUEL 2018

5. Quelques actions de communication

et de levée de fonds réalisées

©W

WF

RAPPORT ANNUEL 2018 21

Animation du site web et production des notes de synthèse trimestrielle

La FTNS à travers son équipe de communication a régulièrement mis en ligne des informations relatives à ses ac-tivités en ligne via son site web et son compte Facebook. Permettant ainsi à plusieurs personnes de s’imprégner des grands évènements ayant marqué l’année 2018. Par ailleurs les notes de synthèse d’activités trimestrielle ont été produites et distribuées à près d’une centaine d’organisations intervenant dans la sous-région.

Mise en place d’un mécanisme de financement en lien avec le Paiement des Services Environne-mentaux (PSE) dans le TNS

Dans le cadre de sa collaboration avec le CAFÉ et le REDLAC, la FTNS a bénéficié d’un appui financier pour la mise en place d’un mécanisme de financement des initiatives communautaires de conservation à travers le marché volontaire de paiement de services environnementaux. Des études ont été réalisées à cet effet (inventaires de biomasse, analyses des tendances de déforestation, données socioéconomiques de base…) par un Expert dé-veloppeur de projets PSE et des ONG locales afin d’élaborer un projet détaillé (PDD) sous le standard Plan Vivo.

Renforcement de la collaboration avec l’UNESCO dans le cadre du projet CAWHFI

La collaboration entre la FTNS et l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) pour la mise en œuvre de la phase 2 du projet CAWHFI dans le TNS, démarré en 2016 sur financement de l’Union européenne, s’est poursuivie en 2018 avec la signature d’une nouvelle convention de financement d’environ 109 000 USD.

Une activité de terrain dans le cadre de la mise en place d’un mécanisme de financement des initiatives communautaires de conservation à travers le marché volontaire de paiement de services environnementaux ©FTNS

22 RAPPORT ANNUEL 2018

6. La dynamisation du programme de

subventions

£ € $

RAPPORT ANNUEL 2018 23

Près de 3 milliards de francs CFA de subventions octroyées en 2018 aux aires protégées du TNS

Comme indiqué dans le tableau 1 ci-dessous, un volume de subventions d’une valeur globale de 2 ,914 milliards de francs CFA (environ quatre virgule 4 millions d’euros) a été octroyé au bénéfice des trois parcs, de la Brigade Tri-nationale de lutte anti-braconnage (BLAB) ,des instances de gouvernance du TNS (CTPE, CTS, Groupe San-gha…) et de du BE de la FTNS, ceci via les comptes d’amortissement ou projet : Coopération financière allemande - KfW Régional Congo-RCA, KfW volet contribution financière à la FTNS, CAWHFI et projet K. Ce montant est en augmentation d’environ 38% comparativement à 2017.

Six domaines d’activités financés avec une part importante pour les infrastructures et la gestion du personnel des parcs

Les subventions ont été affectées à sept domaines d’activités tel qu’indiqué dans le tableau ci-dessous :

Total (EN FCFA)KfW Régional

Volet Cameroun

KfW Régional Volet

CONGO - RCA

KfW Régional Volet

CONTRIBUTION FINANCIèrE à la

ftns

PROJET K CAWHFI

BENE

FICI

ARIE

S

PNL (Y Compris ONG) 1 307 020 339 82 085 516

31 480 500 1 420 586 355

APDS 719 384 866 6 026 000 725 410 866

PNNN 523 751 464 523 751 464

INSTANCE DE GESTION DU TNS 3 311 350 3 311 350

BLAB 11 623 300 11 623 300

BE FTNS 222 587 664 5 142 762 2 167 397 229 897 823

TOTAL 1 529 608 003 523 751 464 719 384 866 87 228 278 54 608 547 2 914 581 158

Projet KfW Projet K CAWHFI Total

Administration et personnel

790 979 244 790 979 244

Infrastructures et équipements

716 276 099 716 276 099

Surveillance 465 685 319 1 000 000 466 685 319

Ecodéveloppement et tourisme

332 083 968 82 085 516 17 229 500 431 398 984

suivi écologique et recherche 156 028 414 13 701 000 169 729 414

coopération TRANSFRONTALIERE

89 103 625 20 510 650 109 614 275

Fonctionnement BE FTNS 222 587 664 5 142 762 2 167 397 229 897 823

2 772 744 332 87 228 278 54 608 547 2 914 581 157

Tableau : Subventions octroyées aux sites du TNS (en FCFA)

Tableau : Affectation des subventions aux activités (en FCFA)

24 RAPPORT ANNUEL 2018

On peut noter que la grosse part des subventions (27%) a été affectée à l’administration générale des sites (y compris entretien du site et paiement des salaires et indemnités du personnel) et l’amélioration des infrastruc-tures et équipements (24%). Pour les autres activités, on note : les opérations de surveillance et de lutte anti-bra-connage (16%) ; les activités de recherche, suivi écologique (6%) ; les activités de développement communautaire et tourisme (15%) et enfin la coopération transfrontalière (4%). Les frais de fonctionnement du BE de la FTNS représentent 8% du volume des subventions globales

Les demandes de financement des parcs à l’endroit de la FTNS sont principalement orientées vers les frais du personnel, l’administration générale et les investissements (infrastructures et équipements) qui totalisent plus de la moitié des besoins de financement exprimés par les parcs. Cette situation illustre un positionnement de fait de la FTNS, tel que perçu par les bénéficiaires, pour le financement de ce type de besoins et surtout l’objectif recherché des fonds projets pour l’amélioration des infrastructures de base et la gestion globale des parcs.

Notons par ailleurs la particularité des fonds CAWHFI qui ont été principalement affectés aux activités en rapport avec les communautés locales, au suivi des normes de gestion des ressources forestières et aux activités de coopération transfrontalière, notamment les opérations de la BLAB.

Figure : Répartition des subventions par activités en 2018

FONCTIONNEMENT DU BE FTNS

ADMINISTRATION & PERSONNEL

surveillance

COOPération TRANSFRONTALièRE

24 %16 %

15 %

27 %8 %4 %

6 %

suivi écologique

écodéveloppement

INFRASTRUCTURES & Equipements

RAPPORT ANNUEL 2018 25 25 RAPPORT ANNUEL 2018

7. Focus sur quelques résultats majeurs obtenus grâce aux

subventions de la FTNS

2.98 MILLIARDS FCFADE SUBVENTION OCTROYée

missions de PATROUILLE BLAB

patrouilles Réalisées dans l’ensemble des sites du TNS

75

882

©W

CS

26 RAPPORT ANNUEL 2018

75 missions de patrouilles transfrontalières réalisées

Conformément aux protocoles d’accords sur la lutte anti-braconnage (LAB) au niveau transfrontalier, des mis-sions binationales ont été réalisées de part et d’autre des frontières des trois pays. À cela s’ajoute celles de la BLAB.

Tel qu’indiqué dans le tableau ci-dessous, c’est un total de soixante-quinze (75) missions de patrouilles transfron-talières correspondant à quatre-mille-deux-cent-dix-neuf (4 219) hommes-jours d’efforts qui ont été réalisées en 2018.

Tableau : Nombre patroiulles réalisées en 2019

Coopération renforcée dans le cadre des réunions des instances de gestion du TNS

Les réunions des instances de gestion du TNS ont été organisées notamment :

Les 26e, 27e et 28e Réunions des conservateurs du TNS organisées respectivement du 1er au 04 mars 2018, du 18 au 21 septembre 2018 et du 2 au 5 novembre 2018 à Nyangouté (RCA)

La 32e Session ordinaire du Comité Tri-National de Planification et d’Exécution du TNS (CTPE) à Pokola (République du Congo) du 19 au 23 mars 2018.

La session extraordinaire du Comité Tri-National de Suivi du TNS (CTS) à Bayanga (République Centra-fricaine) du 26 au 28 Avril 2018

l’Atelier d’Élaboration du 3e Rapport sur l’état de Conservation du Bien TNS et d’Évaluation de sa Ges-tion à l’aide de l’outil EoH : Douala (Cameroun) du 16-19 novembre 2018.

La 13e Réunion du Groupe d’appui scientifique « Groupe Sangha » du TNS tenue à Pokola (République du Congo) du 04 au 08 décembre 2018.

Comparativement à l’année 2017, les efforts de patrouilles ont connu une augmentation d’environ 6% pour ré-pondre à une pression importante de la criminalité faunique dans les frontières des trois états du TNS.

Ces missions ont permis, entre autres, d’arrêter et traduire en justice trois braconniers, de saisir plusieurs armes de chasse et munitions, détruire une cinquantaine de campements et près de 6 500 câbles d’acier servant de pièges pour la petite chasse.

Type de patrouilles Nombre de missions Homme/jour

Binationale 11 1 386

BLAB 64 2 833

Total 75 4219

RAPPORT ANNUEL 2018 27

Coopération renforcée dans le cadre des réunions des instances de gestion du TNS

Les résultats obtenus à l’issue de ces réunions sont principalement les suivants :

La prise de fonction du nouveau président en exercice du CTS, Monsieur Valeri Norbert KUELA, Préfet de la Boumba et Ngoko en avril 2018 ;

La signature de 243 badges pour la circulation du personnel TNS par les trois Préfets du CTS

L’adoption du budget d’opérationnalisation du CTS lors de sa session extraordinaire à Bayanga en avril 2018

L’élaboration et la soumission à L’UNESCO du 3e rapport sur l’état de conservation du Bien TNS

La mise à jour de dynamique du changement en matière de conservation et de développement dans le TNS (cf. fig. ci-dessous).

Des participants à la session extraordinaire du CTS en avril 2018 à Bayanga ©APDS

L’amélioration ou la réhabilitation des infrastructures touristiques permettant d’accueillir 531 touristes en 2018

Plusieurs actions ont été réalisées afin d’assurer la disponibilité d’infrastructures touristiques de base au ni-veau des parcs notamment :

Les travaux de maintenance, de rénovation et d’équipements des camps d’hébergement de tou-ristes : Doli Lodge et centre d’accueil (RCA), Bomassa(Congo) – et Lobéké ;

L’entretien d’une cinquantaine de kilomètres de pistes d’accès aux sites touristiques à l’intérieur du parc dans les APDS : Dzanga Bai, Mongambe, Bai Hokou y compris la réfection du pont de Mongam-bé permettant d’accéder au site d’observation de primates/gorilles ;

L’aménagement de nouveaux et la réhabilitation de sites d’attraction touristique : pont en liane, sentier ethno botanique de Wali bai, etc.

Des campagnes de promotion des sites via des affichages, les sites Internet et la sensibilisation des autorités sur les obstacles administratifs au développement du tourisme dans la région.

Malgré une situation sécuritaire encore précaire en RCA, le TNS a accueilli plus de touristes en 2018 (531) qu’en 2017 (441), soit une augmentation d’environ 20% du niveau de fréquentations.

28 RAPPORT ANNUEL 2018

Pont de Mongambé reconstruit pour faciliter l’accès aux sites touristiques stratégiques dans les APDS. ©APDS

882 patrouilles Réalisées dans l’ensemble des sites du TNSAu courant de l’année 2018, les subventions de la FTNS ont contribué à la réalisation de 882 patrouilles visant à sécuriser les ressources des trois aires protégées du TNS. La ventilation de ces patrouilles par aire protégée est indiquée dans le tableau 3 ci-dessous.

les travaux de maintenance, de rénovation et d’équipements des camps d’hébergement de touristes : Doli Lodge et centre d’accueil (RCA), Bomassa(Congo) ;

l’entretien d’une cinquantaine de kilomètres de pistes d’accès aux sites touristiques à l’intérieur de parcs dans les APDS : Dzanga bai, Mongambe, Bai hoku y compris la réfection du pont de Mongambé permettant d’accéder au site d’observation de primates ;

l’aménagement de nouveaux et la réhabilitation de sites d’attraction touristique : pont en liane, sentier ethno botanique de Wali bai, etc.

Des campagnes de promotion des sites via les campagnes d’affichage, les sites Internet et la sensibi-lisation des autorités sur les obstacles administratifs au développement du tourisme dans la région.

Le nombre de gardes mobilisés (effort hommes-jour) en 2018 pour la réalisation de ces patrouilles a connu une augmentation considérable comparativement aux chiffres de 2014 à 2016 (voir figure ci-dessous). En 2018, il y’a eu une légère baisse d’environ 2% du fait d’un processus de restructuration des effectifs du personnel aux APDS et PNNN (mise en retraite de certains membres du personnel et recrutement puis formation de plusieurs autres). Le parc national de Lobéké a continué dans sa dynamique positive en affectant plus de ressources humaines dans des opérations de sécurisation (combien – explique aussi que ces écogardes sont financé de l´état.

Aire Protégées 2014 2015 2016 2017 2018

APDS 324 272 270 430 393

PNNN 161 269 265 301 292

PNL 55 26 91 165 197

Total 540 567 626 896 882

Tableau: Missions LAB réalisées par chacun des sites de 2014 à 2018

RAPPORT ANNUEL 2018 29

La carte 3 ci-dessous présente la couverture spatiale des patrouilles en 2018. On peut noter qu’en-viron 80% de la surface des trois parcs ont été couvertes par les patrouilles de surveillance en 2018.

Figure: Evolution des efforts de patrouilles (h-jr) dans les trois sites du TNS de 2014 à 2018

Parc national de Lobeke

Parc national de Nouabalé Ndoki Aires protégées de Dzanga Sangha

30 RAPPORT ANNUEL 2018

Evolution Indicielle des efforts de patrouilles et dépouilles d’éléphants dans le TNS de 2015 à 2018 (Indice de base 2015)

Le nombre d’armes de guerre et de fusils de chasse saisis, principalement en Centrafrique, reste toujours impor-tant et illustre la récurrence des activités de grand braconnage dans le TNS malgré l’accroissement des efforts de patrouilles depuis 2016. Toutefois on note en 2018 une baisse globale des indices de braconnages, ce qui pourrait illustrer une baisse du niveau de braconnage comparativement aux années antérieures (cf. fig. 4). Malgré ces résultats positifs, les défis en matière de protection des éléphants, espèces phares du site, restent importants comme en témoigne la tendance en matière de découverte de carcasses d’éléphants au cours des quatre dernières années (Cf. fig. 5 ci-dessous). En 2018, plus de 75 éléphants ont été abattus par les braconniers dans le TNS.

AireS Protégées

Armes de guerre

Calibres / armes de

chasse

Pointes d’ivoires

Câbles Gibier (en kg)Braconniers

arrêtés & déferrés

PNL 9 23 12 4 781 92 30

APDS 0 119 8 17 257 762 39

PNNN 5 35 75 846 2025 29

Total 14 177 95 22 884 2 879 98

Figure: Evolution indicielle des efforts et résultats de patrouilles dans le TNS de 2015 à 2018 (Indice de base 2015)

Ces différentes missions en 2018 ont abouti à l’arrestation et mise à la disposition des tribunaux de 98 bracon-niers, la saisie de 95 pointes d’ivoires et de plusieurs outils de chasse, dont 14 armes de guerre, 177 fusils de chasse, 22 884 câbles en aciers et 2 874 kg de gibier. Le tableau ci-dessous présente les différentes saisies et arrestations par aire protégée.

RAPPORT ANNUEL 2018 31

Le renforcement des capacités de plus de 100 membres du personnel dédié à la LABPlus de 100 personnes affectées dans les activités de surveillance dont des écogardes des trois aires protégées ont bénéficié de formation ou recyclage dans des domaines variés : opérations paramilitaires, outil SMART (Spa-tial Monitoring and Reporting Tool), mise en place de réseau d’informateurs, techniques d’investigation ... Le tableau ci-dessous reprend les formations par site.

Incinération du matériel de chasse et produits connexes par M. Le Gourveneur de la région de l’Est du Cameroun©PNL

Séance de formation du nouveau personnel éco-gardes des APDS au centre de Kongana ©APDS

Évolution indicielle des efforts de patrouilles et dépouilles d’éléphants dans le TNS de 2015 à 2018 (Indice de base 2015)

32 RAPPORT ANNUEL 2018

APDS PNNN PNL

Formation de 14 membres du personnel sur l’application des lois sur la criminalité faunique et le braconnage en République Centra-fricaine (du 05 au 06 février 2018 à Bangui) Formation 20 éco-gardes nouvelle-ment recrutés (dont 4 Ba’aka et 1 femme) sur les techniques de base du métier.

Recyclage du personnel éco-garde sur des thématiques diverses notam-ment discipline, respect des droits de l’homme, opérations en forêt

Formation du personnel écogarde sur l’utilisation des inReach-Explorer (Delorme Garmin)

Formation de quatre écogardes dans l’utilisation des chiens renifleurs avec à terme l’objectif de mettre en place une brigade canine

Formation approfondie à tous les écogardes et fonctionnaires du parc (71) sur la question des Droits de l’Homme, du traitement des suspects durant la période de garde à vue, des droits et devoirs des écogardes dans le cadre de leurs activités profession-nelles, des mesures anticorrup-tion,

Formation de 23 nouveaux éco-gardes et 6 fonctionnaires nouvel-lement affectés au PNNN sur la maitrise des techniques de base du métier d’éco-garde.

Formation de trois analystes et une demi-douzaine de collecteurs de la Wildlife Crime Unit du Parc National de Nouabalé-Ndoki pour les professionnaliser dans les pro-cédures de collecte et d’analyses des informations obtenues des réseaux d’informateurs.

Formation de deux observateurs aériens affectés au Programme Aviation sur le logiciel SMART

L’organisation de 02 ateliers de formation/recyclage du personnel sur les techniques d’utilisation du matériel de navigation et com-munication (INREACH DELORME, CONQUEST, GPS, Boussole, Lecture de carte) et sur la cartographie assistée par l’ordinateur (SIG).

La tenue d’une session de renfor-cement des capacités de 40 éco-gardes dans la collecte et la gestion des données de lutte anti-bra-connage avec l’outil SMART

L’organisation d’un voyage d’échange au Kenya en faveur de 02 staffs séniors du PNL sur la pro-blématique de gestion des conflits Homme-Eléphant ;

Formation/recyclage de 40 per-sonnes dont 30 écogardes et 10 membres de la communauté sur les techniques de collecte des données d’inventaire faunique à Mambélé en juillet 2018. ;

Participation du conservateur et du Chef Service Protection et Suivi Ecologique à l’atelier de formation sur la gestion des risques de catas-trophe dans les sites du Patrimoine mondial organisé à Yaoundé en octobre 2017

RAPPORT ANNUEL 2018 33

Le renforcement de la collaboration entre les parcs et les sociétés d’exploitation forestière dans la périphérie des parcs

La collaboration avec les sociétés forestières a été principalement caractérisée par le suivi des bonnes pratiques en matière d’exploitation forestière dans les PEA 189 et 190 en périphérie du parc de Dzanga Ndoki et principa-lement dans la réserve spéciale de Dzanga Sangha.

Six missions de suivi ont été réalisées dans les PEA 189 et 190 pour s’assurer de la conformité de l’exploitation forestière aux normes et standards prescrits aux sociétés forestières sur le plan environnemental et social.

Ces missions ont contribué à encourager les exploitants forestiers bénéficiaires des deux permis vers une confor-mité règlementaire et une exploitation à faible impact environnemental dans les assiettes de coupe provisoires qui leur ont été octroyées.

En outre, les Unités de surveillance et de lutte anti-braconnage prise en charge par SINFOCAM (exploitant du PEA 190) ont mené plusieurs patrouilles en collaboration avec les écogardes des parcs de Nouabalé Ndoki et de Dzanga Ndoki.

La mise en œuvre des programmes d’habituation des primates au sein des parcs

Les programmes d’habituation de primates dans les trois aires protégées ont été régulièrement mis en œuvre : Bai Hokou et Mongambe dans les APDS ; Mbeli, Mondika et Goualougo dans le PNNN, Pont Cassé dans le PNL. C’est une dizaine de groupes de grands singes qui font l’objet de suivi quotidien permettant ainsi d’augmenter le potentiel touristique et d’améliorer les connaissances sur la dynamique de la population faunique des parcs du TNS. À Mondika, le troisième groupe nouvellement identifié est en processus d’habituation depuis le début de l’année.

Comme évènements majeurs :

Le partenariat avec l’institut Robert Koch en Allemagne pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un protocole de suivi sanitaire des primates et personnel dans les APDS est en cours d’exécution et se manifeste sur le terrain par un suivi régulier de l’état sanitaire du personnel, l’analyse des dépouilles animales et tout comportement suspect d’un élément de la faune ;

Dans le cadre de la gestion de la transmission des maladies homme faune, les APDS ont élaboré un plan d’intervention et de réponse à la survenance d’une épidémie d’Ebola. Ce plan intègre des inter-ventions au niveau des APDS, au niveau national et international. À ce titre, des centres de prise en charge locaux ont été renforcés et les populations bénéficient d’une campagne de sensibilisation sur la prévention de la transmission des maladies hommes-faune ;

À Nouabalé-Ndoki, le Programme de Santé Animale en collaboration avec les Rocky Mountain Labora-tories a développé une application pour iPhone ayant la capacité de détecter Ebola dans les échantil-lons collectés sur le terrain en moins d’une heure, ce qui facilitera effectivement la préparation d’une réponse adéquate si un cas positif venait à être découvert.

La mise au terme du processus d’habituation du groupe Wonga dans les APDS après environ 11 an-nées de travail sans succès en raison principalement d’un espace vital assez vaste et contraignant pour les opérations de contrainte environnementale très difficile.

Formation des assistants de recherche sur l’échantillon-nage de carcasses de grands singes dans le cadre de la veille épidémiologique. ©FG.Mehon/WCS

34 RAPPORT ANNUEL 2018

Plusieurs missions d’observation des clairières réalisées

Au parc national de Lobéké, trente-neuf missions d’observations de la fréquentation des clairières par les es-pèces phares des parcs ont été réalisées principalement dans les cinq clairières prioritaires du parc : Petite Savane, Bolo, Dangayé, Djangui, Djaloumbé. Ces observations ont été appuyées par la pose de plusieurs cameras pièges permettant de suivre de façon permanente la fréquentation de ces clairières par les animaux. Ces don-nées indiquent que le Sitatunga (Tragelaphus spekei) avec un taux d’observation journalier global de 6,03 indivi-dus/jour, le buffle (Syncerus caffer nanus) avec un taux de 4,18 individus/jour sont les espèces les plus présentes dans ces clairières.

Dans les APDS, cinq clairières ont fait également l’objet d’observations au premier trimestre avec comme principal constat la prévalence d’éléphants (Loxodonta africana cyclotis) particulièrement dans la clairière de Bai Hokou 2.

Au parc national de Nouabalé-Ndoki, l’équipe a assuré 298 jours d’observation à la clairière de Mbeli avec comme principales cibles les groupes de gorilles, elephants et sitatungas.

Observations de perroquets à queue rouge et buffles de forêt dans la clairière de Njangui (parc national de Lobeke) © PNL

Réalisation des travaux d’inventaires de grands mammifères dans les segments Congo et Cameroun

La phase de collecte de données d’inventaires faunique dans le parc national de Lobéké et la périphérie s’est réalisée en 2018. Après analyses, on aura plus d’information sur l’évolution des espèces prioritaires depuis 2015.

L’analyse des données d’inventaires dans le parc national de Nouabalé Ndoki est achevée et montre une stabilité de la population des espèces prioritaires. En effet, les populations des éléphants, de gorilles, de chimpanzés et d’ongulés n’ont pas subi de changements significatifs au cours des cinq dernières années. Par ailleurs, l’étude sur la dynamique des populations d’éléphant et la menace de braconnage dans le Parc et sa périphérie au moyen de la méthode acoustique montre à travers les premiers résultats que les informations issues du suivi acoustique des éléphants sont similaires aux résultats des inventaires fauniques par transects, que ce soit en matière de distribution, mais également en termes d’abondance relative des éléphants.

RAPPORT ANNUEL 2018 35

Le renforcement de la collaboration entre les parcs et les sociétés d’exploitation forestière dans la périphérie des parcs

Afin de mobiliser les populations et différentes administrations locales dans l’objectif de préservation des parcs, plusieurs activités ont été réalisées notamment :

L’organisation des séances d’éducation environnementale au profit des populations riveraines des parcs via des émissions radiophoniques à l’instar de la radio Ndjoku à Bayanga et radio Bisso na bisso à Bomassa. Les thématiques portant aussi bien sur la protection de la faune, la mission des écogardes et le respect des droits d l’homme dans le cadre des differrentes opérations des parcs ;

L’organisation des excursions dans le parc de Dzanga Ndoki (saline de Dzanga Bai) au profit des élèves des établissements scolaires dans les APDS ;

L’organisation des réunions de sensibilisation de 24 autorités traditionnelles et 142 personnalités ad-ministratives à Lobéké sur les textes règlementaires en matière de gestion des parcs, la lutte contre le braconnage et la circulation des armes de tous calibres ;

L’organisation des ateliers de formations des chasseurs locaux sur les législations en matière de chasse et la gestion durable de la faune dont 41 dans les APDS et 89 à Lobéké.

Ces campagnes de sensibilisation et d’éducation environnementale touche chaque année plus de 3 000 per-sonnes dans l’ensemble du TNS.

Quelques élèves des établissements scolaires de Bayanga lors d’une visite de la saline de Dzanga Bai dans les APDS (RCA) ©APDS

Séances de sensibilisation des autorités locales des arrondissements de Moloundou et Salapoumbe (Cameroun) ©PNL

36 RAPPORT ANNUEL 2018

L’appui aux initiatives de promotion des droits des peuples autochtones dans le cadre de la ges-tion des aires protégées et l’utilisation durable des ressources forestières

Au Cameroun, l’appui au processus de prise en compte des droits coutumiers et ancestraux ainsi qu’une meil-leure prise participation des peuples Baka dans la gestion du parc national de Lobéké s’est poursuivi avec l’orga-nisation d’un atelier en août 2018 entre les différentes parties prenantes. Au terme des travaux qui ont regroupé les représentants de l’administration, la société civile et les organisations locales Baka, un consensus a été trouvé sur le contenu de mémorandum d’entente à signer entre le MINFOF et les populations Baka pour organiser l’ac-cès aux espaces ressources Baka dans le parc national de Lobéké et associer les organisations locales Baka dans la gestion des activités du parc.

En Centrafrique, le Centre des Droits de l’Homme de Bayanga a été mis en place avec pour objectif de promou-voir les droits indigènes de la population BaAka de Dzanga-Sangha en facilitant l’accès à la justice au niveau local et en améliorant leur participation sociale, économique et politique. Comme réalisations majeures :

L’organisation de plusieurs émissions radiodiffusées et interactives sur les thématiques clés liées aux instruments juridiques et au respect des droits de l’homme ;

L’assistance juridique à une dizaine de BaAka victimes d’abus autour du parc national de Dzanga Ndoki ;

L’assistance des Ba’aka dans la demande et l’obtention des actes de naissance des nouveau-nés avec comme acquis en 2018 plus de 130 enregistrements ;

L’assistance à une trentaine de Ba’aka dans le processus de candidature aux recrutements ouverts par les APDS avec comme aboutissement le recrutement de 4 personnes dans le corps des écogardes ;

L’organisation de plusieurs colonies de vacances pour faciliter le transfert des connaissances et savoir-faire ancestraux aux jeunes par des doyens d’âge. Plus de 200 jeunes (dont une cinquantaine de filles) ont saisi cette opportunité pour renforcer leur capacité en matière de fabrication d’objets artisanaux (filets de chasse, colliers traditionnels, paniers à dos, instruments musicaux, nattes…), l’utilisation des plantes médicinales et la collecte du miel sur des arbres en forêts.

Représentants Baka en séance de travail pour l’élaboration d’un MoU avec le MINFOF ©PNL

RAPPORT ANNUEL 2018 37

Plusieurs initiatives de développement réalisées au profit de plus de 5 000 bénéficiaires

De nombreuses initiatives visant l’amélioration des conditions de vie des populations ont été réalisées dans la pé-riphérie des aires protégées du TNS. Ces initiatives s’étendent dans les domaines de la santé, de l’éducation, des infrastructures de base, l’exploitation communautaire des ressources forestières, l’agroforesterie et l’agriculture.

Sur le plan de l’éducation, on notera le paiement des indemnités à une vingtaine d’instituteurs et l’allocation de fournitures scolaires à 11 (onze) écoles situées en périphérie des parcs de Nouabalé Ndoki (Bomassa et Makao) et Dzanga Ndoki (Bayanga). Ce sont au total plus de 2 500 élèves du primaire et du secondaire qui ont bénéficié de ces appuis en 2018. Un effort particulier en faveur de l’amélioration du taux de scolarisation des enfants Ba’aka en RCA a été encouragé à travers la prise en charge des frais de scolarité de plus de 680 élèves et les cam-pagnes de sensibilisation de leurs parents pour qu’ils envoient régulièrement leurs enfants à l’école.

Sur le plan de la santé, la prise en charge de 14 membres du personnel des centres de santé de Bayanga (RCA) et Bomassa (Congo) a permis d’assurer plus de 5 000 consultations en 2018. L’appui à des campagnes sanitaires a permis d’administrer des vaccins à plus de 500 enfants en RCA.

Pour ce qui est des activités de production, plusieurs actions ont été menées. Dans le domaine de l’agroforesterie et en partenariat avec le World Agroforestry Center (ICRAF), les communautés riveraines des parcs de Lobéké et des APDS ont bénéficié d’un appui dans la maitrise de techniques agroforestières avec comme principaux résultats :

la mise en place de 7 pépinières communautaires et 6 pépinières individuelles de production de cacao et différentes espèces d’arbres fruitiers qui ont contribué à la production de plus de 25 000 plants en 2018 dont environ 16 000 mis en plantations ;

plus de 100 personnes formées dans les techniques de multiplication végétative, dont le marcottage, le greffage et le bouturage ;

l’appui à la mise en place de 27 vergers d’une superficie globale d’environ 13 ha dans des espaces dégradées de la périphérie des parcs de Lobéké et Dzanga Ndoki (cf. fig. ci-dessous) avec des variétés améliorées semences et divers intrants agricoles à 8 villages pour la mise en place des champs pilotes intégrants des plantes fertilisantes ;

Plus de 50 membres des communautés villageoises formées sur les techniques d’apiculture avec comme résultat la fabrication et l’installation d’une dizaine de ruches pour la production de miel. À Bomassa, plus de 40 litres de miels ont été récoltés et vendus par les bénéficiaires de la formation.

Jeunes Ba’aka en séance d’apprentissage pour la fabrication d’objets d’art (Centrafrique) ©APDS

38 RAPPORT ANNUEL 2018

En plus de ces appuis en agroforesterie, plusieurs organisations communautaires locales ont bénéficié d’un appui technique et matériel pour la production alimentaire et la mise en œuvre des activités génératrices de revenus dont :

La création de deux bergeries communautaires à Lindjombo (d’une capacité initiale de 6 caprins et 6 ovins) en RCA ;

la formation et le suivi des des pêcheurs des bassins Sangha et Ndoki sur la l’utilisation des fours Chor-kors (21 fours construits).

©FTN

S

RAPPORT ANNUEL 2018 39

Travaux dans la pépinière communautaire de Mossapoula (Centrafrique)©APDS

Formation en apiculture et fabrication des ruches à Bayanga (RCA) ©APDS

Localisation des cacaoyères créées et suivies dans le cadre des activités agroforestières au Cameroun et en Centra-frique en 2018 © ICRAF

Projet area with the name of cocoa plantation owners

40 RAPPORT ANNUEL 2018

Renforcement des capacités des communautés pour leur participation à la lutte contre le chan-gement climatique

Dans le cadre du projet K, la FTNS a conduit, en collaboration avec les gestionnaires du parc de Lobéké, des ONG locales et plusieurs experts nationaux, à la sensibilisation et renforcement des capacités des quatre organisa-tions communautaires dans les processus de lutte contre le changement climatique basés sur un mécanisme de paiement de services environnementaux. À ce titre, on peut noter comme principaux résultats enregistrés en 2018 :

L’élaboration d’un plan de micro-zonage pour chacune des quatre forêts communautaires intégrant des zones vertes ou de conservation ;

L’évaluation de la biomasse dans chacune des quatre forêts communautaires avec des premières es-timations de bénéfices potentielles liées au paiement des services environnementaux.

Les investigations sur des allégations de violations de droits humains dans le TNS

En août 2018, la FTNS a reçu une correspondance de l’ONG Survival ayant pour objet des plaintes de certains mebres de communautés victimes d’abus de droits humain par le personnel des parcs nationaux de Lobéké (Cameroun) et de Dzanga Ndoki (Centrafrique) au cours de multiples opérations.

A la suite de ces plaintes, la FTNS a organisé des missions d’enquêtes auprès des villages et personnes cités dans les correspondances. Aux termes de ces investigations, il s’est avéré que les accusations n’étaient pas fondées. Toutefois, pour rester en droite ligne avec sa vision stratégique de promouvoir une meilleure implication et pré-servation des droits de communautés locales du TNS dans la gestion des parcs, la FTNS a organisé au second se-mestre 2018, en collaboration avec la coopération allemande notamment la KfW, une étude globale sur la situa-tion des peuples autochtones dans la périphérie du parc national de Lobéké avec comme finalité la formulation de propositions pour améliorer la participation de ces communautautés dans la gestion des parcs. Les résultats préliminaires de ces études ont été restitués lors de deux ateliers impliquant differrents parties prenantes qui en ont profité pour examiner et améliorer les recommandations de l’étude.

Le rapport final de cette étude attendu en 2019 permettra à la FTNS d’engager plusieurs actions en faveur d’une amélioration de la participation des populations autochtones dans la gestion des ressources forestières au Ca-meroun et autres pays du TNS.

RAPPORT ANNUEL 2018 41

APDS PNNN PNL

Constructions Bloc de bâtiment pour l’équipe d’intervention rapide (un dortoir pour 8 personnes ; 1 salle à manger, une cuisine avec eau courante ; 2 douches et 1 toilette moderne avec eau courante).

1 bâtiment de 3 compartiments (2 salles de bureau et une salle d’archivage) a été construit au niveau du garage

1 bâtiment pour la base avancée de Yobé

Réhabilitation de l’aérodrome de Kabo

Démarrage du chantier de construction du hangar à avion de Kabo

Démarrage des chantiers réhabilitations des deux bâtiments administratifs de Lobéké

Matériel de transport

4 motocyclettes1 tracteur

25 pneus pour rechausser les véhicules ;

02 nouveaux véhicules ;

Matériels bureautiques et de télécom-munication

2 paratonnerres 1 VSAT 01 écran de projection01 appareil photo

1 batterie de sonorisation et d’un groupe électrogène de 7 KVA pour les missions de sensibilisation ;1 écran télé pour l’opération-nalisation de l’unité spéciale de lutte contre la criminalité faunique1 VSAT acquis et installé 06 radios fixes HF acquises et installées 04 radios HF acquises et ins-tallées dans les véhicules

Installations électriques et adduction en eau

48 batteries pour la centrale solaire

02 cuves de 5000l + 01 pompe à eau

01 Karcher pour la station de lavage de véhicule

1 groupe électrogène de 2,8 KVA pour l’électrification du camp Kombo

Finalisation du chantier d’ad-duction en eau de la base vie de Lobéké et du camp Kombo

Des infrastructures et équipements de base des parcs améliorés

Les subventions ont également servi à améliorer les infrastructures de base et niveau d’équipements des aires protégées ainsi que décrit dans le tableau ci-dessous.

Tableau : Infrastructures réalisées et équipements acquis au profit des aires protégées

42 RAPPORT ANNUEL 2018

En outre les infrastructures et équipements existants ainsi que des pistes desservant les parcs ont été réguliè-rement entretenus.

Véhicules acquis et équipés en radios HF à Lobéké© PNL

Tracteur acquis pour les APDS © APDS

RAPPORT ANNUEL 2018 43

Batiments administratifs du PNL en cours de réhabilitation © PNL

Bâtiments de l’équipe d’intervention rapide des APDS (Centrafrique) © APDS

VSAT et Routeur nouvellement installé dans APDS (Centrafrique) © APDS

44 RAPPORT ANNUEL 2018 RAPPORT ANNUEL 2018 44

8. Situation financière

de la FTNS en 2018

©W

CS

RAPPORT ANNUEL 2018 45

Situation des comptes de dotation

Fin décembre 2018, le portefeuille des actifs de la FTNS s’élevait à contre 49,4 millions d’euros contre 53,9 millions d’euros en 2017. Cette baisse des fonds s’explique par un prélèvement 750 000 euros pour le financement des parcs et surtout une contre-performance dans le placement des actifs avec un recul de -6,86%. Le comportement des marchés financiers a été très peu favorable au rendement des actifs avec une performance moyenne de -6.5% en EUR et -5.96% en USD dans l’ensemble.

Malgré cette contre-performance en 2018, la tendance en matière de mobilisation et de gestion du portefeuille d’actifs de la FTNS au cours des cinq dernières années reste dans une dynamique positive telle qu’illustrée dans le graphique ci-dessous.

L’objectif de la FTNS est d’atteindre à terme un capital d’environ 100 millions d’euros.

Dès 2019, la FTNS mettra en application sa politique de dépense qui consistera à prélever 3% maximum du capi-tal moyen au cours des trois dernières années pour le financement des opérations courantes des parcs du TNS.

Situation des comptes d’amortissements

Au 31 décembre 2018, la valeur cumulée des dépenses via les 4 comptes d’amortissement (projets) existants à la FTNS s’élève à 8,17 milliards de FCFA (12,4 millions d’euros), soit environ 66% des montants totaux mobilisés. Le solde budgétaire est d’environ 4,2 milliards de Fcfa (6,4 millions d’euros). Le projet KfW contribution financière à la FTNS dispose actuellement de la ligne la plus importante en termes de disponibilité budgétaire. Le Segment RCA a entièrement consommé ses budgets dans la ligne KfW Régional Congo-RCA.

Figure : Évolution du portefeuille d’actif de la FTNS en millions d’euros de 2014 à 2018

46 RAPPORT ANNUEL 2018

Dans les prochaines années, la FTNS consacrera le solde des ressources d’amortissement au financement des besoins en investissements, l’assistance technique et les frais de fonctionnement du BE.

Coût de fonctionnement du bureau exécutif

Au courant de l’année 2018, le BE de la FTNS a dépensé FCFA 229 897 823 soit 350 477 euros (qui est combien en %) pour sa gestion courante. Ces dépenses représentent 94% du budget de fonctionnement 2018 approu-vé par le CA et environ 8,5% du volume de subventions allouées aux parcs.

Les dépenses sont structurées comme suit :

Source de fonds Montant ligne Dépenses en 2018Dépenses cumulées au

31.12.18Solde au 31.12.18

KfW Régional Congo/RCA 5 247 656 000 529 790 835 5 051 561 424 196 094 576

KfW volet Cameroun 3 607 763 500 909 531 847 1 968 195 670 1 639 567 830

KfW contribution financière à la FTNS

3 279 785 000 944 655 426 944 655 426 2 335 129 574

CAWHFI 98 393 550 16 525 123 94 980 848 3 412 702

Projet K 120 000 000 82 085 516 115 342 011 4 657 989

Total 12 353 598 050 2 482 588 747 8 174 735 379 4 178 862 671

PERSONNEL

VOYAGES

Réunion du ca

autres coûts INdirect

Equipement & matériels divers

39 %

9 %9 %

14 %

14 %

9 %autres coûts direct

Tableau : Situation des comptes d’amortissement au 31 Décembre 2018

Tableau: Situation des comptes d’amortissement au 31 Décembre 2018

RAPPORT ANNUEL 2018 47 47 RAPPORT ANNUEL 2018

9. CONSTATS & PERSPECTIVE

©W

CS

48 RAPPORT ANNUEL 2018

Constats et perspectives

En 2018, la FTNS a davantage poursuivi et consolidé ses relations avec ses partenaires institutionnels notam-ment la COMIFAC, le CAFÉ, les Gouvernements des trois pays du TNS et l’UNESCO. Les avancées dans le pro-cessus d’obtention d’un accord d’établissement au Cameroun sont encourageantes. L’adoption d’un nouveau manuel de procédures est un indicateur des réformes profondes dans les relations avec les bénéficiaires des fonds de la FTNS et servira de base pour une amélioration substantielle de la gestion des opérations avec les parcs en 2019.

Environ 2 684 milliards de francs CFA (environ 4 millions d’euros) ont été mis à contribution pour la mise en œuvre des activités des trois parcs en 2018 et des activités de coopération tri-nationale. Un accent particulier a été mis dans l’amélioration des équipements et infrastructures des parcs ainsi qu’une meilleure prise en compte des intérêts des populations locales et le développement socioéconomique dans le paysage TNS. Les derniers résultats des patrouilles de sécurisation des parcs montrent une relative baisse des indices de crimi-nalité faunique, mais la menace reste importante particulièrement pour le braconnage des éléphants. Dans l’ensemble, la stabilité des populations d’éléphants et de grands singes suivant les derniers inventaires sont encourageants pour les efforts de la FTNS et l’ensemble de ses partenaires techniques et financiers.

Malgré la faible performance des investissements en 2018, le fonds de dotation de la FTNS reste relativement important (environ 50 millions d’euros), soit la moitié de ses objectifs de capitalisation. Ces fonds seront sollici-tés dès 2019 pour soutenir de façon plus importante les opérations des parcs. La politique d’investissement a été mise à jour pour contribuer à l’atteinte des objectifs fixés.

Si les défis sécuritaires et infrastructurels sont sur le point d’être maitrisés, le chemin vers la valorisation des ressources des parcs pour qu’ils contribuent de façon plus significative au développement socioéconomique dans le TNS reste long. Il reviendrait à la FTNS et ses partenaires d’actionner plusieurs leviers, notamment politiques pour favoriser entre autres la mise en place d’un environnement règlementaire plus favorable et la mobilisation des investissements privés conséquents. Pour l’instant, le TNS reste un Bien mondial qui continue de satisfaire les besoins quotidiens des populations locales ainsi que le maintien des équilibres écologiques.