Rapport annuel 2014, Eco-Emballages

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DÉFI MONDIAL ACTION LOCALE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE IMPOSE UNE MOBILISATION DE TOUS. LE GESTE DE TRI DES EMBALLAGES DONNE À CHACUN LA CAPACITÉ D’AGIR. RAPPORT ANNUEL 2014

Transcript of Rapport annuel 2014, Eco-Emballages

DÉFI MONDIALACTION LOCALE

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE IMPOSE UNE MOBILISATION DE TOUS. LE GESTE DE TRI DES EMBALLAGES DONNE À CHACUN LA CAPACITÉ D’AGIR.

RAPPORT ANNUEL 2014

RAPP

ORT

ANN

UEL 2

014

SOMMAIRE

Défi mondialaction localeAlors que l’année 2015 s’annonce décisive pour l’avenir du climat, Eco-Emballages mobilise tous les acteurs du dispositif pour réduire l’impact de la fin de vie des emballages sur l’environnement et gagner en effi cacité.

RAPPORT ANNUEL 2014 9

Climat & EmballagesFaible émettrice de CO2, la fi lière des emballages ménagers peut encore réduire son impact environnemental, selon un rapport CDC Climat Recherche.

11Jacques PélissardDurant ces dix années à la tête de L’Association des Maires de France, il a joué un rôle clé dans le dispositif.

12Plan de relanceLes actions prioritaires à mener pour atteindre 75 % de recyclage.

16Faits marquantsRetour sur l’actualité de l’année 2014.

18Chiff res clésLes données clés du gisement, du tri et du recyclage des emballages ménagers en France.

4 ÉditosPar Philippe-Loïc Jacob, président du conseil d’administration, et Eric Brac de La Perrière, directeur général d’Eco-Emballages.

6 TribunesPar Ségolène Royal, ministre de l’Écologie ; Alain Juppé, maire de Bordeaux ; et Jean-Philippe Girard, président de l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA).

20Le dispositifPrésentation du dispositif de tri et de recyclage des emballages ménagers et de ses évolutions futures.

CONCEPTION-RÉDACTION-RÉALISATION �: WE DEMAIN ET ECO-EMBALLAGES • COPYRIGHT�: ECO-EMBALLAGES MÉDIATHÈQUE - DROITS RÉSERVÉS. ALTITUDE/YANN ARTHUS-BERTRAND - PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE/L.BLEVENNEC - MEDDE/ARNAUD BOUISSOU. IMPRIMÉ SUR DU PAPIER 100% RECYCLÉ.

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 3

22ÉCO-CONCEPTIONMinimiser le poids et le volume des emballages, améliorer leur recyclabilité et aider le consommateur à mieux les trier : comment poursuivre les actions engagées�?

30GESTE DE TRIPremier geste écologique des Français, le geste de tri doit aujourd’hui être systématisé.

40COLLECTEAdapter la collecte aux besoins, la faire évoluer et ainsi augmenter les tonnages à moindre coût, c’est possible.

50TRILes centres de tri font face à un impératif de modernisation pour trier plus de tonnes et plus d’emballages en plastique.

58RECYCLAGETraiter une plus large variété de plastiques et adopter de nouveaux modes de valorisation : tels sont les challenges de l’industrie du recyclage.

66 Qui sommes-nousEco-Emballages reçoit les contributions des entreprises et les redistribue aux collectivités locales, tout en veillant à l’amélioration du dispositif.

68 Qualité environnementEco-Emballages et Adelphe travaillent à l’amélioration continue de leurs pratiques via plusieurs plans d’action.

70 Gouvernance

73 Compte de résultat anaytique

74 Glossaire

4 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

EDITO

PHILIPPE-LOÏC JACOB

Un nouvel élan pour le recyclage

Chers acteurs du dispositif Eco-Emballages, l’année 2014 a encore été particulièrement riche en initiatives et avancées concrètes qui révèlent bien

notre objectif de réussir à recycler plus tout en maîtrisant les coûts, avec l’ensemble des acteurs.

Parmi les principaux faits marquants de l’année 2014, je citerais le consensus des parties prenantes sur notre Plan de relance du recyclage. Doté d’un budget de 90 millions d’euros sur 3 ans, ce plan nous donne la possibilité d’agir de manière ciblée sur les zones où les performances de tri sont les plus faibles et de lancer le vaste chantier de la modernisation des centres de tri pour pouvoir recycler tous les emballages en plastique. Ce plan, qui fonctionne sous le mode d’un appel à projets auprès des collectivités locales et des acteurs du dispositif, verra ses premières réalisations concrètes en 2015. D’ores et déjà, nos appels à candidatures ont recueilli plus de 450 réponses.

J’évoquerais aussi et saluerais les efforts de très nombreuses entreprises pour faciliter le geste de tri du consommateur. 25 milliards d’emballages portent désormais un marquage permettant de savoir immédiatement ce qui se recycle et ce qui se jette, c’est une avancée tout à fait considérable pour les consommateurs qui sont 89 % à demander la généralisation de cette consigne. En matière d’éco-conception, les efforts sont également tangibles. Notre catalogue de bonnes pratiques en ligne sur notre site internet s’enrichit chaque année de nouveaux cas, ce qui permet de mettre en open source l’ensemble de ces précieuses informations et d’aider et d’inspirer l’ensemble des entreprises.

Avec 750 d’entre elles (sur un total de 1�082 sous contrat) qui ont adhéré au soutien au développement durable, les

Président du conseil d’administration d’Eco-Emballages

collectivités locales ont témoigné de leur engagement pour améliorer le dispositif de tri et de recyclage d’un point de vue environnemental, social et économique en se dotant d’indicateurs fiables.

Nous avons aussi mobilisé des moyens importants pour lever les doutes des Français sur l’efficacité du tri dans notre pays. Avec notre champion du tri, M. Papillon, la campagne #suivezmoi a eu un réel écho auprès des Français avec plus de 5 millions de nos webdocumentaires qui ont été visionnés sur Internet.

Je citerais enfin la création de la plateforme pour la reprise des matériaux qui favorise la mise en relation des acteurs de la reprise et dynamise ainsi le marché du recyclage.

Toutes ces actions et initiatives montrent la dynamique créée par les élus, les entreprises, les opérateurs, les filières, les ONG ; une dynamique que l’on observe dans les territoires et au sein des entreprises pour progresser et diminuer l’empreinte environnementale des emballages. On a trop souvent en France tendance à voir le verre à moitié vide, regardons aussi ce qui

marche et reconnaissons les efforts réalisés !C’est particulièrement important de

le souligner à l’aube de la COP21, cette conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en fin d’année et vers laquelle tous les regards se tournent.

Avec 2 millions de tonnes de gaz à effet de serre évitées, soit l’équivalent d’un million de voitures en moins chaque année sur les routes, l’étude réalisée par CDC Climat Recherche montre la contribution de la REP à relever le défi du changement climatique.

À un moment où chacun cherche des solutions pour relever ce défi, nous sommes une solution, concrète, efficace. Une solution à laquelle chacun contribue, entreprises, collectivités et, bien sûr, les 66 millions de Français.

La transition énergétique ne réussira que si tout le monde s’y met, c’est une chaîne de valeurs que nous sommes invités à construire. Les filières REP sont un maillon clé de la chaîne de valeur. Ce principe fondateur de la responsabilité des producteurs permet aux entreprises de faire cause commune avec l’Etat, les territoires et les citoyens pour diminuer les impacts de la consommation et faire des déchets de nouvelles ressources.

Je tiens à saluer l’implication de toute l’équipe d’Eco-Emballages et des membres du conseil d’administration dont le travail permet au conseil et à ses différents comités d’être de véritables lieux de décision, tout autant que de débats et d’impulsion pour se préparer aux évolutions futures avec, en ligne de mire, le futur agrément 2017/2022.

J’aimerais enfin rendre hommage ici à Jacques Pelissard qui vient de quitter la présidence de l’Association des maires de France après 10 années passées au service de l’intérêt général et à soutenir les efforts de notre éco-organisme, dans un souci de toujours préserver les équilibres dans notre système multi-acteurs.

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 5

ÉRIC BRAC DE LA PERRIÈRE

Il faut réformer pour plus d’efficacité

Eco-Emballages inscrit son action dans le long terme et le temps long chez Eco-Emballages, ça commence par trois secondes. Trois secondes, c’est le temps

qu’il faut pour trier, c’est peu mais fait tous les jours par 66 millions de Français, ce geste protège les ressources naturelles. Le tri est devenu le premier engagement citoyen des Français juste après le vote(1). Ce résultat témoigne de l’attachement des consommateurs au recyclage et de notre réussite à tous pour en faire le symbole d’une écologie efficace et populaire.

Le lien fait par les consommateurs entre geste de tri et citoyenneté est un signal fort qui nous donne des obligations et des devoirs vis-à-vis des Français. Nous devons leur garantir que le système est efficient d’un point de vue environnemental et sobre économiquement. Renforcer le sentiment d’utilité du geste est une nécessité pour atteindre 75 % de recyclage dans de bonnes conditions économiques.

Pour lever les doutes des Français sur l’efficacité du dispositif, il faut plus de transparence.

Transparence sur ce qui se passe après le geste de tri, c’est l’objectif de la campagne de communication #suivezmoi dont le succès montre le vif intérêt des Français pour savoir si les emballages qu’ils trient sont vraiment recyclés. Le déploiement de la consigne de tri sur l’emballage est aussi un élément clé de la transparence, le Point vert n’a plus d’ambiguïté, on sait désormais ce qui est à trier et ce qui est à jeter. C’est inscrit sur plus de 25 milliards d’emballages.

Transparence sur la matière recyclée, Eco-Emballages trace chaque tonne triée depuis le centre de tri jusqu’au recyclage, vérifie le respect des cahiers des charges sur la qualité des matériaux pour en assurer les débouchés et mène des contrôles et audits de toutes les déclarations qui lui

Directeur général d’Eco-Emballages

sont transmises par les acteurs des filières. Grâce à ce dispositif, nous pouvons affirmer que 89 % de ce qui est trié par les Français est recyclé en France.

Ce travail fait avec l’ensemble des acteurs est remarquable. Il faut maintenant mettre la même exigence pour assurer la transparence des coûts. Nous y travaillons avec les collectivités locales grâce au Soutien au développement durable. Plus de 700 d’entre elles adhèrent à cette démarche de transparence, c’est un progrès important. Il faut aussi aller vers la généralisation de la comptabilité analytique dans les collectivités locales, sans quoi il n’y aura pas de véritable lisibilité des budgets et de suivi des flux financiers.

Le digital ouvre aussi de nouvelles perspectives en matière de transparence. La technologie permet de se doter d’indicateurs, clairs et partagés, et seuls les indicateurs changent les comportements.

Le temps de la cohérence est venu. Chacun doit avoir le même droit au tri dans ce pays, on ne peut pas accepter que l’on trie deux fois moins en ville qu’à la campagne alors que c’est là que l’on

consomme le plus ; on ne peut pas accepter que le taux de recyclage des plastiques plafonnent à 23 % alors que c’est un matériau que l’on utilise de plus en plus du fait de ses grandes qualités de protection des produits.

Grâce à une concertation à large échelle, nous savons aujourd’hui que nous pouvons changer la donne sur ces enjeux.

En ville aussi, il faut innover, passer d’un système de collecte en porte-à-porte coûteux et inadapté aux centres urbains à un vrai service d’apport volontaire pour le consommateur : un service proche de l’habitant, proche des commerces, des métros et des gares. Un service plus simple, plus propre et connecté. La collecte doit sortir des sous-sols et s’afficher fièrement dans les villes car les emballages sont des ressources.

Sur le plastique, grâce à l’expérimentation que nous avons menée ces deux dernières années avec 51 collectivités locales auprès de 6 % de la population française, on sait que l’on peut doubler le taux de recyclage de ces emballages (de 24 % à 56 %) sans que cela coûte plus au consommateur. A cela, une condition : moderniser et rationaliser les centres de tri.

Nous pouvons diminuer les coûts à la tonne de 20 % pour investir sur des bases saines et ainsi recycler toujours plus. Pour cela, il faut réformer, bousculer les habitudes, construire ensemble.

Vous le verrez, ce rapport annuel fourmille de témoignages qui montrent que les solutions existent. Eco-Emballages est là pour les accompagner et déployer les bonnes pratiques avec l’ensemble des acteurs, entreprises, municipalités, élus, pouvoirs publics, associations, opérateurs et filières, qui œuvrent chaque jour pour une économie plus positive.

(1) Etude Harris interactive, mars 2015, pour la fondation Jean Jaurès.

SÉGOLÈNE ROYALTransition énergétique, emplois de la croissance verte et climat :

le recyclage doit monter en puissance

En cette année 2015 d’engagement pour la cause climatique, tous les regards sont tournés vers la France pour savoir si nous serons

capables de préserver notre monde. Je crois en notre capacité à y arriver car nous nous sommes dotés des outils pour changer. La loi de transition énergétique va nous permettre de lutter contre toutes les formes de gaspillage avec des objectifs précis parmi lesquels :

• la réduction de 10 % de nos volumes de déchets d’ici 2020 ;

• la diminution de moitié, à l’horizon 2025, des déchets mis en décharge ;

• la valorisation de 70 % des déchets du bâtiment et de 55 % des déchets non dangereux en 2020 (60 % en 2025) ;

• la valorisation des déchets non recyclables dans les réseaux de chaleur.

Notre vieux modèle d’économie linéaire a vécu, nous nous engageons désormais vers un nouveau modèle d’économie circulaire. C’est un véritable changement de paradigme, partie intégrante d’un plus vaste changement de notre modèle de développement et de société.

Cela suppose une mobilisation de chacun et une répartition équilibrée des responsabilités assumées, d’une part, par les collectivités et, d’autre part, par les entreprises. Cette loi conforte le modèle des filières à responsabilité élargie du producteur. Je me souviens du rôle pionnier, dans ce domaine, de la filière emballage, pour avoir créé Eco-Emballages il y a une vingtaine d’années, ministre de l’Environnement : elle a ouvert la voie et beaucoup d’autres ont suivi depuis. Car les filières à responsabilité élargie du producteur, conçues à l’origine pour gérer les déchets de leur filière, sont devenues des outils efficaces pour lutter contre le changement climatique. Pour la protection des ressources, priorité à l’éco-conception, priorité à l’économie de la

Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie

fonctionnalité qui privilégie l’usage et le partage plutôt que la propriété, priorité aussi au tri et au recyclage. Nous devons intensifier nos efforts, en particulier sur les matières plastiques. Eco-Emballages a conduit une expérimentation d’ampleur pour voir comment le tri par les particuliers pourrait être étendu à l’ensemble des emballages en plastique, en particulier aux films et aux barquettes. Il y a là un potentiel très important pour l’économie circulaire mais aussi des défis à relever : adapter nos centres de tri et développer, en aval, des filières utilisatrices de ce plastique recyclé.

Voilà un chantier à lancer dès maintenant tout en donnant le temps à la transition de s’organiser.

La loi relative à la transition énergétique pour une croissance verte crée un formidable élan d’écologie

positive qui lève les freins, libère les initiatives et apporte dès aujourd’hui des bénéfices tangibles à chacun. Cet élan sera poursuivi, alimenté et amplifié pour nous engager ensemble sur le chemin d’une croissance verte, porteuse d’innovation et créatrice d’activité, bonne pour le climat, l’emploi et la santé. La bonne nouvelle, c’est que les citoyens sont prêts à se mobiliser, si les informations sont accessibles et s’ils disposent d’outils adaptés. Des pans entiers du monde économique et de nouvelles filières industrielles d’avenir font le choix de la croissance verte, car il en va de leur compétitivité. Les territoires font souvent la démonstration probante du possible. L’Etat se met également en mouvement pour ouvrir la voie de l’exemplarité.

Pour que nous réussissions à engager pleinement cette transition par une politique de la preuve, la mobilisation des forces vives du pays doit être le maître mot et elle est en marche, pour faire de ce moment historique celui d’une révolution écologique, pacifique et bénéfique à notre peuple et à notre planète.

6 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

TRIBUNE

Les filières à responsabilités élargie du producteur sont devenues des outils efficaces pour lutter contre le changement climatique

JEAN-PHILIPPE GIRARDle recyclage des emballages

alimentaires est en pleine innovation

Dans le secteur agroalimentaire, l’emballage joue un rôle essentiel pour nos produits, pour nos consommateurs et pour

la société. Il se situe au croisement de quatre enjeux majeurs pour notre industrie : assurer la sécurité et la qualité de l’alimentation, lutter contre le gaspillage alimentaire, minimiser les impacts sur l’environnement et apporter de l’information aux consommateurs.

Dans ce contexte, nous sommes face à un enjeu important : exercer efficacement notre responsabilité en soutenant des éco-organismes écologiquement et économiquement efficients.

Une société comme Eco-Emballages, qui permet de mettre en œuvre notre responsabilité – la Responsabilité élargie de producteur, sous la forme d’un dispositif mutualisé, représente une vraie force pour développer le recyclage en France tout en en maîtrisant les coûts.

Nous sommes fiers d’être à l’origine d’un dispositif responsable qui a fait ses preuves. Aujourd’hui, plus de 2 emballages sur 3 sont recyclés en France et nous souhaitons encore progresser collectivement, notamment sur le recyclage des emballages plastique.

Pour nos produits consommés chaque jour par des millions de personnes, l’emballage assure une préservation optimale de la qualité et de la sécurité sanitaire, depuis la conception des aliments jusqu’à leur consommation. En apportant une protection optimale aux aliments et en permettant de proposer des formats adaptés aux besoins nutritionnels et à l’évolution des modes de vie des consommateurs, l’emballage joue un rôle essentiel dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, enjeu de société pour lequel notre industrie est fortement mobilisée (cf. charte ANIA pour la lutte contre le gaspillage alimentaire).

L’emballage doit également être conçu et utilisé afin de limiter son impact sur l’environnement

Président de l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA)

dans une logique de préservation des ressources et d’économie circulaire. C’est dans ce cadre que l’ANIA et Eco-Emballages ont souhaité renforcer leur collaboration. Pour relever ce défi et progresser plus efficacement, il est nécessaire de mieux concevoir, mieux distribuer, mieux consommer mais aussi mieux trier et mieux valoriser. Par exemple, afin d’améliorer le geste de tri des consommateurs, les entreprises agroalimentaires ont massivement apposé l’Info-tri Point vert développé par Eco-Emballages sur leurs produits.

L’emballage est donc au cœur de nos attentions et constitue un thème prospectif ambitieux. Avec tous les acteurs de la filière, nous nous interrogeons sur les emballages du futur, leur conception plus écologique, leurs usages intelligents et leur complémentarité avec les outils

d’information numérique. Nous avons d’ailleurs tenu à saluer les objectifs du projet « Industrie du futur » lancé le 18 mai 2015 par Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, dont une des priorités est consacrée à l’alimentation intelligente, dans laquelle seront évidemment évoqués les emballages du futur. Contenant et contenu, notre avenir et notre responsabilité sont liés !

Ainsi, toutes les initiatives et les réflexions visant à améliorer les emballages, de leur conception à leur fin de vie, participent à la mission collective de nos entreprises : redonner de la valeur à l’alimentation de tous.

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 7

« L’industrie alimentaire, 1er secteur industriel de France - 15�789 entreprises, dont 98 % de TPE-PME- 1er employeur industriel avec 493�272 salariés- 157,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires- 8 milliards d’euros d’excédent commercial (2e contributeur à la balance commerciale de la France)- En savoir plus : www.ania.net

8 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

TRIBUNE

ALAIN JUPPÉ

« la question de la responsabilité

est centrale »A la veille de la COP21, les

regards sont tournés vers les centres urbains qui rassemblent désormais plus de la moitié de la population mondiale et concentrent les émissions de GES. En quoi la ville peut-elle devenir un laboratoire de solutions pour la transition

C’était tout l’enjeu des dernières « Assises nationales de l’énergie » co-organisées par Bordeaux Métropole, la Communauté urbaine de Dunkerque et l’Ademe, qui se sont tenues en janvier à Bordeaux. Nous avons lancé, avec plusieurs grands élus locaux, « L’appel de Bordeaux » : il s’agit d’un engagement très fort des territoires pour faire face à l’urgence du défi lié au dérèglement climatique. Les grandes agglomérations, en première ligne dans ce combat, peuvent agir et activer de nombreux leviers, notamment dans les domaines des réseaux de chaleur, de la construction et de la rénovation de logements, de la promotion des énergies renouvelables et des transports collectifs intelligents.

Le geste de tri a été récemment déclaré deuxième engagement citoyen des Français, après le vote. Selon vous, en quoi ce geste du quotidien est révélateur de la prise de conscience des Français du

Dans ce domaine, Bordeaux Métropole est exemplaire. Historiquement, nous avons toujours eu une gestion responsable en considérant les déchets davantage comme une ressource qu’une fatalité. Ainsi, aujourd’hui, 92 % des déchets sont valorisés dans nos différentes filières. Au final, 37 % des 400�000 tonnes produites par nos

Maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole

concitoyens des 28 communes sont recyclés. Les déchets sont soit valorisés de manière biologique, permettant de produire un compost certifié pour l’utilisation en agriculture biologique, réemployé localement, soit de manière énergétique via nos réseaux de chaleur en plein développement qui alimentent en chauffage et électricité plusieurs dizaines de milliers d’habitants.

Cependant, nous avons le souci permanent d’améliorer notre situation. Nous sommes par exemple lauréats de l’appel à projets de l’Ademe « zéro gaspillage – zéro déchet » et candidat pour celui d’Eco-Emballages pour la relance du tri. Tous nos objectifs en terme de prévention des déchets et d’amélioration du tri figurent dans notre récent Plan de gestion des déchets. Le prochain enjeu est d’améliorer de 20 % la collecte du verre

par habitant.Eco-Emballages est une entreprise

général. Pour vous les entreprises

En matière environnementale et à la veille de la Conférence Climat de Paris, la question de la responsabilité est centrale.

Notamment celle des industriels qui, à travers Eco-Emballages, sont responsables de l’impact environnemental de leurs emballages et, par conséquent, financent une grande partie de la collecte sélective en France. Les entreprises ont donc un rôle clé à jouer dans la meilleure gestion de nos ressources. Les collectivités locales, bien évidemment, sont au centre de ce dispositif pour développer le tri et le recyclage sur notre territoire et sensibiliser les habitants. Les solutions de demain viendront d’une plus grande concertation entre tous les acteurs.

Les solutions de demain viendront d’une plus grande concertation entre tous les acteurs.

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 9

Les 3,2 millions de tonnes d’emballages ménagers recyclées en France en 2014 ont permis d’éviter l’émission de 2,1 millions de tonnes de gaz à effet de serre.

En décembre prochain, se tiendra la Conférence Paris Climat 2015. Un rendez-vous crucial pour la planète. Si les gaz à effet de serre (GES) ne sont présents qu’en faible proportion dans

l’atmosphère, ils jouent un rôle déterminant dans le maintien de la température terrestre. Toute modification de leur concentration est susceptible de déstabiliser l’équilibre climatique. Mais, depuis le début de la révolution industrielle, cette concentration n’a cessé d’augmenter. Au point que les géologues parlent maintenant d’anthropocène pour évoquer un changement d’ère géologique lié à l’activité humaine ! Le défi ? La signature d’un accord international, afin de limiter l’augmentation de la température à 2 degrés à l’horizon 2100.

Ce sommet aux enjeux cruciaux est l’occasion de s’interroger sur les solutions que chacun peut apporter pour décarboner l’économie. Les filières REP jouent-elles un rôle dans la lutte contre le changement climatique ? C’est le point de départ d’une étude menée par Vivian Dépoues et Cécile Bordier, de CDC Climat Recherche(1), sous la direction de Benoît Leguet, qui ont choisi la filière

Le double bénéfice du recyclageLa responsabilité élargie du producteur a pour premier objectif la gestion des déchets, mais elle est également un moyen de lutte contre le changement climatique en diminuant les émissions de gaz à effet de serre. Une étude de CDC Climat Recherche s’est interrogée sur le rôle des filières REP dans cette lutte.

CLIMAT ET EMBALLAGES

des emballages ménagers, la plus ancienne des REP, comme cas d’étude.

« Nous nous sommes rendu compte que le lien entre filière REP et changement climatique était peu identifié, explique Benoît Leguet, directeur de la recherche de CDC Climat Recherche. Le bénéfice de la valorisation des emballages étant peu connu et reconnu. » La part relativement faible du traitement des déchets dans les émissions de GES (2,6 %) peut expliquer ce manque de visibilité.

C’est le premier constat de l’étude : la REP, si elle a d’abord été imaginée avec un objectif de gestion des déchets, est également un levier de lutte contre le changement climatique. Les 3,2 millions de tonnes d’emballages ménagers recyclées en 2014 en France ont permis en effet d’éviter l’émission de 2,1 millions de tonnes de GES. « Le climat, poursuit le chercheur, est bien un cobénéficiaire des effets de la filière REP des emballages. » D’autant que les bénéfices peuvent être encore amplifiés. « L’étude le montre, avoir une approche filière, c’est prendre en compte l’ensemble du cycle de vie d’un produit. Et impliquer tous ses acteurs. C’est une approche qui peut être très efficace ! » se réjouit Vivian Dépoues.

RECYCLAGE & CLIMAT

10 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

RECYCLAGE & CLIMATSecond constat de CDC Climat Recherche, le

recyclage peut cacher un bénéfice plus important qui n’apparaît pas dans les bilans nationaux : recycler permet de réduire les déchets à traiter, mais aussi d’économiser de la matière première, comptabilisée avec les émissions industrielles.

La réduction des émissions commence d’ailleurs dès la phase de conception de l’emballage. La réduction à la source fait partie intégrante de l’action des entreprises, là encore avec le bénéfice multiple de réduire la consommation de ressources naturelles, la production de déchets et les émissions de GES. Un objectif de réduction de 106�900 tonnes a d’ailleurs été atteint en 2012. « En économiste qui croit à l’avenir, je pense qu’on peut toujours aller plus loin, poursuit Benoît Leguet. Mais la réduction de l’emballage doit être menée avec précaution. Il faut tenir compte de sa fonction de protection du produit et d’information du consommateur. Trop réduire l’emballage peut conduire à perdre le produit et alors toutes les ressources qui ont été utilisées en amont pour sa production auront été mobilisées à perte ! »

Acteurs clésSecond levier identifié par l’étude : développer

les tonnages recyclés par l’augmentation du nombre d’emballages ménagers collectés. Ce sujet est au cœur du Plan de relance lancé par Eco-Emballages en 2014. De même que l’augmentation du gisement des emballages recyclables, en développant le recyclage des emballages en plastique. L’extension des consignes de tri à tous les plastiques constitue ainsi un troisième levier, pouvant, à lui seul, permettre d’éviter jusqu’à 750�000 tonnes de CO2 supplémentaires en associant recyclage et valorisations énergétiques complémentaires.

Comme le résume l’étude, « l’analyse croisée des incitations et des efforts de réduction des émissions de GES permet de souligner le rôle de chaque acteur tout au long du cycle de la matière. » Et donc de cerner ce qui peut booster l’action de ces derniers. « L’essentiel des réductions d’émissions a lieu au niveau de l’industrie, grâce aux économies de matière et d’énergie permises par le recyclage. Ce dernier maillon de la chaîne est le plus important, reprend Benoît Leguet, mais il faut toute la chaîne pour y arriver, depuis le consommateur, qui doit jeter son emballage dans le bac, jusqu’aux collectivités qui doivent développer la collecte et le tri. »

Autres acteurs clés, les collectivités locales. « L’intérêt climatique du recyclage doit leur être rappelé, poursuit-il. Les collectivités ne comprennent pas toujours qu’elles peuvent intégrer le recyclage au service du climat dans les Plans Climat territoriaux. Notre étude montre en effet que les collectivités les plus actives sont celles qui ont intégré l’approche de la gestion des déchets et du recyclage dans un cadre plus large associant leur PCET et leurs démarches de

développement durable. » Et les consommateurs ? Là encore, l’étude met l’accent sur le travail en amont : « Lorsqu’on punit le consommateur, c’est que le mal est déjà fait, commente Benoît Leguet. L’enjeu, c’est d’impliquer le consommateur, bien sûr au niveau du geste de tri, mais bien plus en amont, dans ses choix de consommation. »

La contribution de la REP à la lutte contre le changement climatique a de surcroît l’avantage de reposer sur un modèle économique original et vertueux qui pèse peu sur les finances publiques. « Si les filières industrielles de recyclage se sont développées, c’est grâce à la disponibilité d’une matière à recycler à un prix compétitif. A travers la REP, les entreprises ont pris en charge presque 80 % du coût net de la gestion des déchets d’emballages ménagers en payant plus de 670 millions d’euros. Et la matière collectée est revendue par les collectivités pour plus de 200 millions d’euros », rappelle Jan Le Moux, directeur éco-conception et recyclage chez Eco-Emballages. Une économie circulaire, donc, initiée dès 1992 !

Avec 2,1 Mt éq. CO2 évitées par an, et en tenant compte des recettes de la vente des matériaux recyclés, le coût net moyen pour chaque tonne d’émission de GES évitée est évalué à 390 €. Pour autant, l’étude rappelle que le bénéfice climatique n’est pas l’objectif premier de la REP emballages ménagers mais un cobénéfice. Ce coût n’est donc pas à proprement parler un coût d’abattement des émissions de GES puisqu’il intègre également les autres bénéfices sociaux et environnementaux du recyclage. D’autres politiques publiques qui ont un cobénéfice climatique (par exemple dans le secteur du transport ou du bâtiment) ont aussi des objectifs premiers différents, ce qui rend toute comparaison entre secteurs difficile.

En mai dernier, François Hollande a incité les industriels à « passer à l’acte ». Comment ? En évoluant d’un partage du fardeau à un partage des solutions. Le défi climatique devant, selon lui, aussi être vécu comme « une opportunité de créations d’emplois et de richesse, d’invention de nouveaux modes de production et de consommation ».

« Le concept d’Agenda des solutions proposé par M. Hollande est une bonne initiative, commente Benoît Leguet. Mettre en avant les solutions plutôt que les contraintes est nettement plus motivant ! »

Si la filière REP des emballages ménagers ne résoudra pas à elle seule toute la question, sa contribution est donc efficace. Elle a, plus que jamais, un rôle à jouer !

(1) CDC Climat Recherche est une filiale de la Caisse des Dépôts. CDC Climat Recherche apporte une expertise indépendante dans l’analyse des questions économiques liées aux politiques climat-énergie.

« L’essentiel des réductions d’émissions a lieu au niveau de l’industrie, grâce aux économies de matière et d’énergie permises par le recyclage. Ce dernier maillon de la chaîne est le plus important. »

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 11

20 ANS D’ENGAGEMENT

JACQUES PÉLISSARD

un défenseur de l’intérêt général

efficace

En 1989, la ville de Lons-le-Saunier a vu en son nouveau maire un homme convaincu. Convaincu d’abord que le développement durable

était l’affaire de tous, à commencer par les maires. Ces « fantassins du développement durable » comme Jacques Pélissard aime à les qualifier sont, pour lui, les organisateurs de la vie locale, à la recherche d’un équilibre économique, social et environnemental. C’est dans cette optique que le tout nouveau président du Syndicat de traitement des déchets du Jura, conscient de la valeur d’un déchet, a mis fin à l’incinération systématique, et fait adopter le tri des emballages par les habitants de Lons-le-Saunier, qu’il a su persuader en moins de deux ans. Convaincu ensuite que la réussite du développement du recyclage en France passerait par la capacité des acteurs à se rassembler autour d’une même table, à commencer par les entreprises et les collectivités locales.

Fort de ces convictions, Jacques Pélissard a été un acteur majeur dans la création de la REP emballages ménagers. C’est lui qui a porté les positions de l’AMF au cours des discussions qui ont fait émerger, en 1992, ce modèle innovant, créateur d’un lien entre le monde de l’entreprise et le monde des collectivités, mais aussi les associations de défense du consommateur et de

Dès 1992, Jacques Pélissard a eu cette conviction visionnaire que la réussite du développement du recyclage en France passerait par la capacité des acteurs à se rassembler autour d’une même table, à commencer par les entreprises et les collectivités locales. Vingt ans plus tard, au moment où il quitte

la présidence de l’Association des Maires de France (AMF), il a marqué de son empreinte un modèle de l’économie circulaire dont la concertation avec tous les acteurs est le moteur.

l’environnement. Les entreprises de la grande consommation ont en effet pris la responsabilité du financement et du pilotage du recyclage des emballages ménagers en s’appuyant sur les collectivités pour mettre en œuvre la collecte sélective sur le terrain.

Par la suite, la présence de Jacques Pélissard aux côtés d’Eco-Emballages et des industriels de l’emballage a été décisive pour engager les collectivités dans ce partenariat inédit, où le privé délègue au public. En l’absence d’un marché établi pour la matière recyclée, cette alliance a été fondamentale pour assurer aux collectivités la pérennité de cette chaîne de valeur émergente,

en installant la garantie de reprise des tonnes d’emballages recyclés. Jacques Pélissard a ainsi contribué à la naissance d’une nouvelle industrie en France, l’industrie du recyclage, précurseur d’une économie circulaire, locale et créatrice d’emplois.

« J’ai tout de suite vu en lui une personne d’engagement et de dialogue, se souvient Eric Brac de La Perrière lors de sa première rencontre avec Jacques Pélissard, en 2009. Il a cette qualité de rassembler des acteurs de culture différente et de les amener à progresser ensemble au bon rythme. »

Celui qui deviendra président de la Commission consultative d’agrément pendant une dizaine d’années a mis un point d’honneur à ce que toutes les parties puissent s’exprimer dans une logique d’optimisation du dispositif. Il a toujours défendu le fait qu’une partie des coûts devait être assumée par les collectivités locales, afin de préserver leur implication et leur mobilisation.

« Jacques Pélissard est un défenseur de l’intérêt général efficace ! Gardien du temple, il est présent à chaque fois qu’un arbitrage est nécessaire. Nous sommes liés par cette volonté d’améliorer toujours le recyclage des déchets pour répondre au mieux aux attentes des habitants. C’est un homme qui respecte ses semblables, toujours à l’écoute et capable de faire confiance pour innover et avancer vers un même but. »

12 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

PLAN DE RELANCE

C’est un véritable plan Marshall du tri et du recyclage qu’a lancé fin 2014 Eco-Emballages. Un plan de relance de 90 millions d’euros pour donner un grand coup d’accélérateur au processus

vertueux lancé il y a 23 ans qui, du tri au recyclage en passant par la collecte, représente plus que jamais un enjeu industriel, environnemental et sociétal majeur. Pilotée par Eco-Emballages, financée par les entreprises en concertation avec l’ensemble des acteurs du dispositif, cette opération d’envergure vise à atteindre le taux de 75 % de recyclage.

En un peu plus de deux décennies, nos actions ont porté leurs fruits. Le geste de tri, estimé comme « simple et naturel » par 86 % des Français, est devenu le premier geste environnemental. Et le taux de recyclage des emballages a atteint 67 %. Mais, on le sait, les dernières marches sont toujours les plus difficiles à gravir et, depuis quelques années, ce taux stagne : entre 2008 et 2013, les rémunérations versées aux collectivités ont augmenté de 42 % et le recyclage, lui, de seulement 8,9 %. Avec d’importantes disparités de performances d’une région à l’autre.

Pour atteindre l’objectif stratégique de 75 %, les « petits gestes » ne suffisent plus. C’est une transformation en profondeur du dispositif national de collecte et de tri des emballages qui doit être entreprise. Une mutation indispensable, qui exige de cibler les contraintes afin d’optimiser les solutions, comprend deux volets stratégiques :

Notre plan de relance pour recycler 75 % des emballagesRecycler plus d’emballages, notamment les plastiques, collecter plus d’emballages, moderniser les centres de tri... Fin 2014, Eco-Emballages a lancé un Plan de relance afin d’atteindre 75 % de recyclage des emballages ménagers.

DÉFI

BRETAGNE

BASSE- NORMANDIE

HAUTE- NORMANDIE

PICARDIE

NORD- PAS DE CALAIS

CHAMPAGNE- ARDENNE

LORRAINE

ALSACE

FRANCHE- COMTEBOURGOGNE

AUVERGNERHÔNE-ALPES

LIMOUSIN

POITOU- CHARENTES

AQUITAINE

MIDI-PYRÉNÉESLANGUEDOC- ROUSSILLON PROVENCE-ALPES-

CÔTE D’AZUR

CORSE

PAYS DE LA LOIRECENTRE

ILE-DE-FRANCE

45,9 35,8

38,5

37,3

38,6

33,3

33,3

38,9

37,2

37,734,1

41,6

20,8

25,7

27,7

20,731,5

30,828,7

31,1

29,528

GUYANE SAINT-MARTIN

C

6,4

+ de 33kg/hab AU-DESSUS DE LA MOYENNE

Entre 28-32kg/hab DANS

LA MOYENNE

- de 28kg/hab EN-DESSOUS DE

LA MOYENNE

Les Français trient en moyenne 30,5Kg/hab/an

NT-PIERRE -MIQUELON

TRI DES EMBALLAGES EN VERRE

(en kg/hab/an)

GUADELOUPE

6,3

6

GUYANERÉUNION SAINT-MARTIN

7NC6,4

12

MARTINIQUESAINT-PIERRE ET-MIQUELON

+ de 33kg/hab AU-DESSUS DE LA MOYENNE

Entre 28-32kg/hab DANS

LA MOYENNE

- de 28kg/hab EN-DESSOUS DE

LA MOYENNE

Les Français trient en moyenne 30,5Kg/hab/an

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 13

étendre progressivement les consignes de tri à tous les emballages et notamment aux plastiques, en doublant leur taux de recyclage d’ici à 2030, et établir des plans d’action adaptés à chaque territoire pour améliorer la collecte dans les zones réalisant de faibles performances.

RECYCLER PLUS D’EMBALLAGES EN PLASTIQUE

Toujours plus utilisé, avec un gisement de plus d’un million de tonnes annuel, le plastique doit être davantage valorisé : seuls 24 % des emballages plastique sont aujourd’hui recyclés. Doubler ce taux de recyclage représente un défi qu’Eco-Emballages, qui a alloué 45 millions d’euros à cet objectif, est bien décidé à relever. La feuille de route s’articule autour de deux axes.

Première priorité : l’extension des consignes de tri à tous les emballages plastique. Menée entre 2011 et 2013 auprès de 51 collectivités représentant 3,7 millions d’habitants, cette dernière sera poursuivie et élargie, pour toucher de 8 à 10 millions d’habitants supplémentaires en 2016 et l’ensemble du territoire en 2022.

Seconde priorité : la modernisation du parc des centres de tri, devenu en partie obsolète : seuls 15 % d’entre eux sur les 228 existants sont en mesure de gérer efficacement et à coûts maîtrisés les nouveaux flux d’emballages en plastique. Une modernisation qui passe par l’instauration d’un nouveau maillage du territoire et une transformation des centres existants afin de

Seuls 24 % des emballages plastique sont aujourd’hui recyclés. Doubler ce taux de recyclage représente un défi qu’Eco-Emballages est bien décidé à relever.

OU TRIE-T-ON LE MIEUX EN FRANCE ?

Pour la première fois, Eco-Emballages présente les disparités de performances de tri entre les régions. Ces deux cartes, l’une

consacrée au tri du verre, l’autre aux emballages légers, révèlent des écarts territoriaux importants. Dans l’Ouest, le Nord-Pas-

de-Calais et l’Est, on trie mieux que dans le Sud-Est et en Ile-de-France. Une façon pour chacun de mesurer les progrès à accomplir.

TRI DES EMBALLAGES LÉGERS

(en kg/hab/an)

BRETAGNE

n 2013

BASSE- NORMANDIE

HAUTE- NORMANDIE

PICARDIE

NORD- PAS DE CALAIS

CHAMPAGNE- ARDENNE

LORRAINE

ALSACE

FRANCHE- COMTEBOURGOGNE

AUVERGNERHÔNE-ALPES

LIMOUSIN

POITOU- CHARENTES

AQUITAINE

MIDI-PYRÉNÉES LANGUEDOC- ROUSSILLON PROVENCE-ALPES-

CÔTE D’AZUR

CORSE

PAYS DE LA LOIRECENTRE

ILE-DE-FRANCE

20,2 17,7

21,5

18,2

20,3

17,4

19,3

21,7

17,6

18,617,5

20,2

10,2

9

13,5

10,514,9

16,716,5

16

17,817

GUYANE SAINT-MARTIN

S

C

3,2

+ de 18kg/hab AU-DESSUS DE LA MOYENNE

Entre 14-18kg/hab DANS

LA MOYENNE

- de 14kg/hab EN-DESSOUS DE

LA MOYENNE

LesFrançais trient en moyenne 15,8Kg/hab/an

AINT-PIERRE -MIQUELON

GUADELOUPE

3 5,7

GUYANERÉUNION SAINT-MARTIN

NSNC3,2

11,6

MARTINIQUESAINT-PIERRE ET-MIQUELON

+ de 18kg/hab AU-DESSUS DE LA MOYENNE

Entre 14-18kg/hab DANS

LA MOYENNE

- de 14kg/hab EN-DESSOUS DE

LA MOYENNE

Les Français trient en moyenne 15,8Kg/hab/an

14 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

PLAN DE RELANCE

Entériné le 7 novembre 2014 par la Commission consultative d’agrément (CCA), dans le cadre de la modification de l’agrément d’Eco-Emballages et de l’Adelphe, le Plan de relance du tri et du

recyclage a été pensé et sera mis en œuvre avec les industriels, collectivités, opérateurs, ONG et pouvoirs publics. La concertation de tous les acteurs du tri et du recyclage est une condition essentielle de sa réussite.

Un plan d’action concerté

rendre ces derniers plus adaptés à la densité de la population des zones qu’ils desservent. La finalité ? Inciter les acteurs du dispositif à concevoir et investir dans des sites plus grands, moins nombreux et plus automatisés, qui permettront de surcroît de traiter plus efficacement l’ensemble des matériaux d’emballages. Avec d’importants bénéfices environnementaux, en termes de réduction des gaz à effet de serre et d’économie d’énergie.

Pour donner une impulsion décisive à cette réorganisation, Eco-Emballages et Adelphe participent au financement de la modernisation des centres de tri existants, à l’expérimentation d’unités pilotes et à la création de centres de surtri. Avec comme objectif d’impliquer, d’ici le 1er janvier 2016, 20 à 30 centres de tri supplémentaires. A cette fin, Eco-Emballages a lancé un appel à candidatures aux collectivités volontaires : plus que jamais la mobilisation de ces dernières est indispensable.

COLLECTER ENCORE PLUS D’EMBALLAGES RECYCLABLES

Mais le plastique n’est pas le seul vecteur de progression. Avec une progression annuelle de 1 %, le recyclage des emballages ménagers plafonne. Et ce malgré, depuis 2011, la hausse de la contribution des entreprises et la mise en place d’un barème de rémunération des collectivités locales plus incitatif à la performance. Là encore, et malgré les efforts accomplis par chacun, on peut faire mieux. Les performances de recyclage et leurs coûts présentent des disparités importantes selon les régions (voir cartes). Dans certaines zones, on trie plus de 65 kg par an et par habitant, quand ailleurs, on ne dépasse pas 15 kg. Collecte inadaptée aux contraintes des centres-villes et de l’habitat collectif et information insuffisante des habitants peuvent expliquer ces rendements décevants.

Pour lever les freins et les blocages, notre Plan d’amélioration de la collecte va permettre de mieux adapter les efforts aux enjeux locaux, en ciblant les zones dans lesquelles la collecte d’emballages

ménagers est inférieure à 40 kg par an et par habitant pour la métropole et 30 kg pour les DOM-TOM. Ciblant quatre territoires, ce plan bénéficie d’un pilotage national, territorial et local.

Mise en place ou amélioration de la desserte, changement de fréquence ou du mode de collecte, densification de l’apport volontaire autant en habitat collectif qu’en centre-ville, développement des opérations de communication auprès des habitants et mobilisation accrue des « ambassadeurs du tri » : les actions pour optimiser la collecte et mobiliser les trieurs font l’objet de deux appel à projets devant être mis en œuvre avant 2016.

Concertation des acteurs, collaboration des collectivités pour travailler au-delà de leur seul périmètre d’intervention et partager les bonnes pratiques, incitation du consommateur à toujours plus trier : ensemble, nous pouvons mettre en place cette nouvelle organisation du tri et du recyclage. L’enjeu n’est autre que l’avènement d’une économie circulaire transformant le déchet en ressource.

Eco-Emballages et Adelphe participent au financement de la modernisation des centres de tri existants, à l’expérimentation d’unités pilotes et à la création de centres de surtri.

Un plan d’action progressif

NO

VEMBRE

DÉCEM

BRE

MAI

JUIN

SEPTEMBRE

JANVIE

R

Lancement du Plan de relance

Organisation de réunions de présentation en région

2015 2016

Date limite de réception des dossiers de candidature

Publication des projets « collecte » et « plastique » sélectionnés Démarrage des projets

2014

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 15

SENSIBILISATION - 4�M€

CONNAISSANCE DES COÛTS - 1�M€

90 millions d’euros investissur la période 2014-2016 Pour changer la donne, Eco-Emballages porte des efforts supplémentaires sur deux enjeux majeurs, le recyclage des emballages en plastisque et l’amélioration de la collecte. Deux enjeux complémentaires s’ajoutent à ce plan : la relance de la mobilisation sur le geste de tri et l’amélioration de la connaissance des coûts.

90�M€45�M€

40�M€

4�M€ 1�M€

PLASTIQUE - 45�M€

COLLECTE - 40�M€

RATIONNALISER ET MODERNISER

LES CENTRES DE TRI

AMÉLIORER LA COLLECTE

RENFORCER L’EFFICACITÉ DES

AMBASSADEURS

IDENTIFIER LES BONNES

PRATIQUES

INFORMER LES CONSOMMATEURS

RENFORCER LA SENSIBILISATION

DIFFUSION D’OUTILS

PÉDAGOGIQUES

AUGMENTER LES TONNESET BAISSER LES COÛTS

CRÉER DES UNITÉS

DE SURTRI

DENSIFIER LES POINTS

D’APPORT VOLONTAIRE

RENFORCER LA CAMPAGNE

#SUIVEZMOI

CONFRONTER LES DONNÉES DE

PERFORMANCEET COÛTS

©PR

ÉSID

ENCE

DE

LA R

ÉPU

BLIQ

UE/

L.BL

EVEN

NEC

.

16 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

RETOUR

ANNE HIDALGO À LA RÉUNION ANNUELLE DES ADHÉ-RENTSLe geste de tri était au cœur des échanges de cet événement marqué par la présence d’Anne Hidalgo, à la maison des Océans. La maire de Paris a fait le bilan des progrès réalisés par Paris en matière de collecte sélective et a annoncé la tenue des Etats généraux de l’économie circulaire dans la Capitale en 2015.

25 JUIN LANCEMENT DE LA CAMPAGNE #SUIVEZMOIPour lever les doutes et convaincre de l’efficacité du geste de tri, Eco-Emballages a mobilisé des moyens inédits en lançant une nouvelle campagne de mobilisation baptisée #SUIVEZMOI. Le but : sensibiliser le grand public aux différentes étapes qui permettent à l’emballage de devenir une ressource.

7 FÉVRIER NOUVELLE EXPÉRIMENTATION POUR RECYCLER PLUS DE PETITS EMBALLAGES MÉTALEco-Emballages s’engage dans une nouvelle expérimentation pour développer le recyclage des petits emballages en métal et assimilés. L’objectif : définir les conditions techniques et économiques de création d’une filière française de tri et de recyclage pour ces petits emballages. Engagée en 2010, cette démarche menée par le Club de l’emballage léger en alumium et en acier (CELAA) sera étendue à de nouvelles collectivités, en partenariat avec l’Association des Maires de France (AMF).

22 AOÛT FRANÇOIS HOLLANDE À MAYOTTE, LABORATOIRE DU TRILe président de la République a salué la mise en place de Tri-O, le dispositif de tri sélectif dont a été doté ce territoire d’outre-mer. Le 101e département français entend ainsi collecter plus et mieux les emballages ménagers.

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 17

SUR 2014

13 JUIN ÉCO-ACTION LAB : UNE DÉMARCHE DE RÉFLEXION COLLECTIVEEn présence d’une cinquantaine d’entreprises, Eco-Emballages et Adelphe, avec l’assistance de l’équipe de Noveterra, ont organisé une journée de réflexion autour d’une question centrale : comment, ensemble, trouver des solutions pour développer le geste de tri ?

5 OCTOBRE LE GESTE DE TRI AU TEDXPARISDepuis 30 ans, la conférence américaine TED rassemble des esprits en pointe dans leur domaine pour partager leurs idées. TEDxParis a été fondé en avril 2009 dans l’idée de diffuser l’esprit TED à travers le monde. C’est sur la scène du théâtre du Châtelet qu’Eric Brac de La Perrière a été invité pour rappeler la valeur du geste de tri et lancer un appel à projets visant à relancer la collecte et le tri en ville.

10 SEPTEMBRE UN ACTE D’ENGAGEMENT POUR LA RELANCE DE LA COLLECTEA Bordeaux, le maire de la ville, Alain Juppé, a participé à la célébration

des 40 ans du recyclage du verre. Bordeaux Métropole et Eco-Emballages y ont signé un

acte d’engagement pour relancer la collecte sélective des emballages ménagers et tout

particulièrement la collecte du verre.

22 NOVEMBRE SENSIBILISATION AU TRI DU VERRE CHEZ MONOPRIXDu 22 au 30 novembre, des ambassadeurs du tri ont sensibilisé des clients de 65 magasins Monoprix au tri des emballages en verre. Une opération menée en partenariat avec Eco-Emballages et quarante-et--une collectivités locales. Si le verre est aujourd’hui trié à 85 %, la marge de progression demeure importante, particulièrement en ville.

26 NOVEMBRE LES ACTEURS ENGAGÉS À L’HONNEUR

A l’occasion du Salon des maires, Eco-Emballages a remis les Marianne d’or du

développement durable, promotion spéciale des Marianne d’or de la République. Parmi les lauréats,

l’association R20, représentée par Michèle Sabban, est récompensée par Patricia Ricard, Christian Poncelet et François-Michel Lambert. Jacques Pélissard a reçu une Marianne d’or saluant l’ensemble de son œuvre en faveur du développement durable, au moment où il quitte la présidence de l’AMF.

18 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

CHIFFRES CLÉS 2014Données consolidées d’Eco-Emballages et d’Adelphe à la date de l’arrêté des comptes 2014.

ENTREPRISES

*Base de calcul Insee 2010 contractuelle pour l’année 2014 Base de calcul Insee 2007 contractuelle pour l’année 2013

COLLECTE SÉLECTIVE

36 501COMMUNES SOUS CONTRAT (36 502 en 2013 )

992COLLECTIVITÉS LOCALES SOUS CONTRAT (contre 1 082 en 2013)

64,70 MILLIONS D’HABITANTS* sous contrat (63,58 en 2013)

soit 99,7 % DE LA POPULATION TOTALE (99,6 % en 2013)

0,6%

9,5 %

Répartition du gisement d’emballages contribuant

par type de matériaux, en kilo-tonnes

47,8 %

670Contributions versées au titre de l’année 2014 (679 M€ en 2013)

millionsd’euros

4792 KtGisement contribuant au recyclage

Nombre d’entreprises adhérentes à Eco-Emballages et à Adelphe, regroupées en 21 807 contrats (21 687 contrats en 2013)

50 000

13,2 % PAPIER/CARTON autre que brique

2289 Kt

939 Kt633 Kt

456Kt

294Kt83 Kt

66 Kt

30 KtACIER

6,1 %

1,7 %

BRIQUESALIMENTAIRES

ALUMINIUM

1,4 %AUTRES

VERRE

19,6 %

AUTRES EMBALLAGES EN PLASTIQUE

BOUTEILLES et FLACONSEN PLASTIQUE

25 MILLIARDSD’EMBALLAGES PORTEURSDE L’INFO-TRI POINT VERT EN 2014

Collectivités utilisent le SDD (Soutien au Développement Durable en 2013 )

750

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 19

TRI ET RECYCLAGE

BÉNÉFICES ENVIRONNEMENTAUX

36 %37 %

4455 %%4499 %

107%%

87%

666%

54%

108 %

85 %

6667 %

55 %

ACIER

PAPIER/CARTONautre que brique

VERRE

BRIQUESALIMENTAIRES

ALUMINIUM

BOUTEILLESEN PLASTIQUE

et FLACONS

Taux de recyclage par matériau

Destination du recyclage

de 2,1 millions de tonnes de CO2

de 34 millions de m3 d’eau

de 6000 GwhEn 2014, la collecte sélective a permis d'éviter la consommation

En 2014,

3,220 millions de tonnes ont été recyclées

C'est l'équivalent de plus

d'un million de voitures en circulation en moins pendant un anC'est l'équivalent

de 12 000 piscines olympiques

C’est l’équivalent de la consommation annuelle d’électricité par les habitants d’une ville comme Paris.

DONT

Les Français trienten moyenne

45,9 kgd’emballages

ménagerspar habitant

en 2014

15,8 kgd’emballages

légers

30,1 kgd’emballages

en verre

l’émission

1%1 %%

AUTRESEMBALLAGES

PLASTIQUE

89 % France

10% Europe

1% Asie

20 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

MAGASINS

SOLUTIONSPOUR AMÉLIORER LE DISPOSITIF

Des centres de tri de plus grande taille et plus efficaces

Des centres de tri de proximité couplés à des centres de surtri

Des appels à projets pour mieux valoriser

les emballages encore non recyclables

Plus d’emballages en plastique mieux recyclés

Une filière française pour le recyclage des petits

emballages métalliques

- 106 900 TONNES d’emballages entre 2007 et 2012

MILLIARDSd’emballages porteursd’une consigne de tri+ 25Des emballages

plus légers, plus faciles à trier et plus faciles à recycler

Conception - Mise en marché - SensibilisationContribution financière

1•ENTREPRISESADHÉRENTES

Séparation par matériaux - Mise en balles4•CENTRE DE TRI

Production de nouvelles matières premières5•RECYCLEURS

MODERNISER

INNOVER

ÉCO-CONCEVOIR

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 21

PENSEZ

AU TRI !

ENSEMBLE

RÉDUISONS L’IMPACT

ENVIRONNEMENTAL

DES EMBALLAGES

LA BARQUETTE ET

LE FILM PLASTIQUE

À JETER

L’ÉTUIT CARTON

À RECYCLER

L’éducation à l’environnement, pilier

de la sensibilisation des enfants

« M. Papillon », le champion

national du tri sélectif

les relais de proximité et les associations mobilisés

pour changer les comportements

Des points de collecte plus accessibles

et plus visibles

Couvrir 100 % du territoire, en particulier les zones urbaines denses et les centres historiques

100%

Isoler les emballages en plastique souple pour traiter plus facilement les plastiques rigides

Plus d’efficacité pour la collecte, renforcement du réseau de bornes d’apport volontaire

Collecte sélective - Sensibilisation

3•COLLECTIVITÉSLOCALES

Geste de tri2•CONSOMMATEURS

ADAPTEROPTIMISER

SENSIBILISER

ÉCO-CONCEPTION

Epinards dans un bloc de glace. Ou quand l’emballage disparaît...© Lesprit

ÉTUDES

24 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

ÉCO-CONCEPTION CONSTAT

© X

XXX

Dans un contexte de crise économique qui perdure, la préoccupation environnementale des Français reste importante et impacte leur perception en tant que consommateurs. C’est ce

qui ressort de la dernière étude initiée par Eco-Emballages sur les perceptions des Français de l’emballage et de la matière recyclée, avec le soutien technique et financier de l’Ademe. Réalisée en avril 2013 par Ipsos et publiée en 2014, cette enquête révèle que le prix et la composition du produit restent bien naturellement les critères d’achat prioritaires pour plus de huit Français sur dix. Mais elle révèle également qu’un quart est attentif aux rôles de protection et à la praticité de l’emballage, ainsi qu’à son poids ou sa recyclabilité.

Cette étude met à nu une idée reçue. La première impression des Français face aux emballages ? Il y en a « trop ». 80 % des sondés affirment ainsi avoir remarqué des emballages non adaptés aux produits. Mais lorsque l’on s’attarde sur des catégories de produit, cette proportion diminue, oscillant entre 36 % pour les boissons et 47 % pour l’entretien-hygiène. De même, si 65 % des Français déclarent qu’il devrait y en avoir « beaucoup moins », voire que l’on pourrait « s’en passer » (44 %), ils reconnaissent leur utilité pour informer sur le produit (44 %) et le protéger (33 %).

Il n’a donc pas échappé aux Français que des progrès conséquents ont été réalisés en matière d’éco-conception. Cette dynamique d’amélioration est même largement perçue s’agissant de la matière recyclée. 78 % des sondés estiment ainsi que les emballages contiennent plus de matière recyclée qu’il y a cinq ans. De même, 77 % reconnaissent les progrès effectués en matière de recyclabilité. Quant à la tendance à la réduction ou à la suppression des emballages, un Français sur deux l’a notée, ce qui valide les efforts réalisés par les entreprises ces dernières années pour limiter la quantité d’emballages produite – et ce bien que la réduction d’emballage est souvent faite pour ne pas perturber les habitudes du consommateur !

Signe que les principes de l’économie circulaire progressent dans les mœurs, les Français sont

L’emballage, un critère d’achat et une ressourcePour l’Ademe et Eco-Emballages, Ipsos a sondé les perceptions de l’emballage et de la matière recyclée par les Français. Ces derniers sont attentifs aux efforts d’éco-conception réalisés par les entreprises.

86 % à considérer l’emballage une fois jeté comme une ressource pour fabriquer un autre produit plutôt qu’un déchet qui ne sert plus à rien. Et la perception de la matière recyclée s’améliore : seuls 11 % des Français l’associent désormais aux produits bas de gamme. Pour six sondés sur dix, sa présence joue même positivement dans l’image d’un produit ou d’une marque. Une chose est sûre : les emballages en matière recyclée ne sont plus un frein, car plus de neuf sondés sur dix leur font confiance.

Cependant, dans l’esprit du consommateur, le fait qu’un emballage intègre de la matière recyclée reste un critère d’achat moins incitatif (pour 13 % des sondés) que le fait qu’il puisse lui-même être recyclé (pour 54 % des sondés). La recyclabilité semble donc une notion plus concrète peut-être parce qu’elle le rend acteur d’un geste favorable à l’environnement.

De nombreux arguments donc, en faveur de la réduction à la source et de la recyclabilité, dans le respect du rôle de l’emballage. Et une opportunité, pour les entreprises, de différencier leur produit pour répondre aux attentes du consommateur.

92% DES FRANÇAIS

font confiance aux emballages contenant de la

matière recyclée.

Cette dynamique open source s’est aussi concré-tisée par un catalogue en ligne de bonnes pratiques continuellement alimenté par les entreprises..

OUTILS

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 25

NOS SOLUTIONS

Afin que chacun s’approprie les bonnes pratiques de l’éco-conception, ces outils sont développés dans une logique open source.

La réduction à la source de l’emballage, sa recyclabilité, sont des actions auxquelles le consommateur est sensible. Un moyen, donc, d’enrichir les valeurs d’une marque, et de répondre à l’attente du consommateur. Mais

comment se lancer ? Eco-Emballages a développé pour cela des outils dans une logique d’open source et de partage de son expertise. Agréé organisme de formation, Eco-Emballages a ainsi formé plus de 148 stagiaires en 2014 autour de ces problématiques. Pour évaluer les besoins et déterminer les bonnes pratiques à adopter, des diagnostics rapides sont réalisés par des experts, depuis 2006 par Eco-Emballages et Adelphe sur les sites de quelque 560 petites et grandes entreprises.

Eco-Emballages met aussi à la disposition des entreprises une palette d’outils informatiques. A commencer par le Bilan environnemental des emballages (BEE). Cet outil en ligne quantifie les impacts environnementaux d’un système d’emballage, évalue la recyclabilité et compare les solutions de développement packaging. Simple d’utilisation, librement accessible aux entreprises, à leurs fournisseurs, aux universités et aux écoles, il a été enrichi de nouvelles fonctionnalités en 2014 : check-list d’optimisation de l’emballage, génération de rapports automatiques, version anglaise, vidéos d’e-learning, intégration des dernières données environnementales. BEE compte aujourd’hui 2�000 comptes utilisateurs (+ 769 entre 2013 et 2014). Et sa méthodologie peut être librement utilisée par tous les acteurs qui le souhaitent !

TREE, pour Test de recyclabilité des emballages, est également une application en ligne qui permet à chacun d’évaluer facilement la recyclabilité d’un emballage ménager dès sa conception. Lorsqu’il n’est pas recyclable, l’outil indique la source de la perturbation et propose des alternatives. Et s’il est recyclable, TREE propose des solutions pour booster sa recyclabilité. Un outil qui fait aussi l’objet de mises à jour régulières pour tenir compte des évolutions de la connaissance.

Des solutions partagées et adaptées pour réduire les impacts des déchets d’emballageFormation, diagnostics, logiciels en libre accès, partage de bonnes pratiques... Eco-Emballages propose aux entreprises les outils pour les aider en matière de réduction à la source et de recyclabilité… au service du consommateur !

Eco-Emballages publie et diffuse également des guides d’éco-conception. Après la publication de guides spécifiques aux secteurs vitivinicole et du médicament en 2012 et 2013, Eco-Emballages a publié, début 2015, un guide consacré à la recyclabilité des emballages ménagers papier-carton, en partenariat avec Revipac (lire en page 63). Plus récemment, un guide à destination des secteurs de l’épicerie sucrée et salée a été publié en partenariat avec l’Alliance 7, en réunissant un groupe de travail composé d’entreprises mobilisées sur l’éco-conception. Eco-Emballages est également membre fondateur du Cotrep et du Cerec, deux comités techniques créés en partenariat avec les professionnels de l’emballage et du recyclage qui publient régulièrement des avis sur la recyclabilité des emballages.

Afin que chacun s’approprie les bonnes pratiques de l’éco-conception, ces outils sont développés dans une logique open source. Pour aller encore plus loin dans la mutualisation des bonnes pratiques, en 2014, Eco-Emballages et Adelphe ont initié des sessions de co-travail. L’objectif ? Que chaque participant reparte avec une nouvelle idée à tester ! Deux ateliers ont eu lieu en 2014, réunissant 17 entreprises : conditionneurs et distributeurs, secteurs alimentaire et non alimentaire, entreprises très avancées et moins avancées dans la démarche. Cette dynamique open source s’est aussi concrétisée par un catalogue en ligne de bonnes pratiques (http://reduction.ecoemballages.fr) continuellement alimenté par les entreprises. On y retrouve près de 200 cas concrets d’actions d’éco-conception. La dynamique de réduction à la source ne faiblit pas !

Pour diffuser ces bonnes pratiques aux futurs concepteurs d’emballages, Eco-Emballages intervient auprès d’étudiants de grandes écoles d’ingénieurs spécialisées en éco-conception, agro-alimentaire et/ou emballage. Il soutient également le concours « Emballé 3.0 » du Conseil national de l’emballage (CNE), à destination des élèves ingénieurs et designers d’emballages.

26 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

ÉCO-CONCEPTION BONNES PRATIQUES

Plus pratique, car moins encombrant, et plus écologique : une nouvelle catégorie de déodorants féminins a fait son

arrivée sur le marché en 2014. Avec les nouveaux formats compressés des marques Rexona, Dove et Monsavon, le groupe Unilever a réussi à prendre la tête des ventes de déodorants sur le marché français tout en réduisant son impact sur l’environnement.

Les aérosols constituent 80 % des 4 milliards de déodorants vendus chaque année dans le monde. Unilever détenant 50 % de ce marché mondial, le groupe a une responsabilité écologique de taille.

Conscient de cet impact, Unilever s’est lancé dans une longue phase de recherche et développement. Il s’agissait de

Chez Unilever, des déodorants deux fois plus petitsLe groupe Unilever, leader sur le marché mondial des déodorants et conscient de l’impact écologique des emballages de ses produits, a investi dans la recherche et développement afin de créer un nouveau type d’aérosol plus doux pour l’environnement. Une technologie à suivre et à imiter.

NOUVEAUX AÉROSOLS

proposer des déodorants deux fois plus petits, mais offrant la même quantité

de produit actif (et donc le même nombre d’utilisations), dans le but

de réduire les emballages et d’agir contre la hausse des émissions de gaz à effet de serre. L’objectif a été atteint en janvier 2014, avec la mise sur le marché des

déodorants « Compressé », moins gourmands en matière.

Les bienfaits de cette initiative ne sont pas qu’économiques, puisque l’empreinte carbone de chaque aérosol « Compressé » est réduite de 25 % comparée à celle des déodorants classiques. Concrètement, ce nouvel emballage a permis une diminution de 25 % d’aluminium de ses emballages et donc du nombre de camions sur les routes (à hauteur de

20 % par an), soit 99 tonnes des déchets d’aluminium et 1�550 tonnes d’émissions de CO2 en moins en France en 2014.

Pour illustrer cette réduction d’impact sur l’environnement, Unilever précise que la quantité de CO2 économisée équivaut à « une voiture effectuant 280 tours de la Terre » et que la quantité d’aluminium économisée équivaut à « la quantité d’aluminium nécessaire pour produire 52�500 vélos ». Président d’Unilever France, Bauke Rouwers y voit « un petit geste pour [les] consommateurs mais un grand changement pour l’environnement », tout en reconnaissant que « la réduction

de l’impact environnemental sera d’autant plus considérable lorsque

l’intégralité du marché des déodorants aura migré ».

Pour que ses concurrents le suivent dans cette stratégie,

Unilever mise sur l’open-source. En s’abstenant de breveter son invention, le groupe permet à qui veut de l’imiter et d’agrandir un cercle vertueux pour l’économie et

la planète. Ce type d’initiative positive devrait continuer à se développer : la même technologie a été développée en 2015 par Unilever sur le marché masculin avec en France les marques Axe, Rexona Men et Williams. Une démarche audacieuse activement encouragée par Eco-Emballages.

1�550 TONNES

d’émissions de CO2 en moins en France en 2014.

Concrètement, ce nouvel emballage a permis de réduire la quantité d’aluminium de 25 %. En réduisant sa taille c’est 20 % de camions en moins sur les routes

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 27

LE GUIDE DE L’ÉCO-CONCEPTION

Pour aider les entreprises à réduire les emballages et faciliter leur recyclage, Eco-Emballages et L’Alliance 7 ont travaillé durant l’année

2014 à un guide pratique et innovant tenant compte des particularités du secteur de l’épicerie et de la nutrition spécialisée. Tout est parti du Pacte Point vert, l’engagement signé en 2012 avec la fédération. La rédaction de ce guide est une réponse concrète qui profitera à l’ensemble des adhérents, dans un secteur où 80 % d’entre eux sont des PME avec des moyens en R&D limités.

« L’éco-conception consiste à se centrer sur les services essentiels du produit, tout en réduisant les impacts sur l’environnement », résume Sonia Le Masne, responsable du programme Harmony Europe chez Mondelez International et coauteur du guide. « Chez Mondelez, notre objectif est de maximiser le rôle de l’emballage, c’est-à-dire d’apporter au produit protection, fraîcheur et praticité, tout en l’optimisant par notre choix de matériaux et par son poids. » Une démarche qui, précise Sonia Le Masne, permet « à la fois de réduire les coûts de fabrication et de transport pour l’entreprise, tout en augmentant la valeur pour le

Comment enrichir les valeurs d’une marque 36 pages pour tout comprendre à l’éco-conception, la réduction à la source… Les entreprises de l’épicerie et de la nutrition spécialisée disposent désormais d’un guide qui démontre que l’on peut réduire l’impact des emballages et différencier le produit.

consommateur, qui s’orientera ainsi vers des achats malins et responsables. »

Pour tenir la plume, un groupe de travail s’est constitué autour des experts en matériaux et éco-conception d’Eco-Emballages et réunissant un panel d’entreprises du secteur : Valrhona, Lindt & Sprüngli, Biscuiterie de l’Abbaye, Mondelez International, Blédina et Réveillon Chocolatier… Ces entreprises ont partagé leur expérience pour expliquer de manière concrète la marche à suivre pour mieux concevoir les emballages. Pourquoi se lancer ? Comment s’y prendre ? Avec quelles ressources ? Les réponses sont dans ce guide de 36 pages. Qu’il s’agisse de Ricola, qui a allégé ses étuis carton sans

modifier l’aspect de son produit, de Nestlé, qui a déplacé sa cartonnette-recette pour réduire le poids des tablettes de chocolat, ou encore du nouvel emballage en papier kraft biodégradable des biscuits St-Michel, le guide fourmille d’exemples concrets à l’adresse des producteurs et fournisseurs.

Outre une démarche vertueuse pour l’environnement, l’éco-conception constitue ainsi une opportunité de différenciation et fidélisation que les entreprises de L’Alliance 7 sont de plus en plus nombreuses à saisir. Un enjeu important dans un secteur où la concurrence est forte !

Retrouver le guide sur www.ecoemballages.fr

« L’éco-conception consiste à se centrer sur les services essentiels du produit, tout en réduisant les impacts sur l’environnement. » Sonia Le Masne - Mondelez International

ÉCO-CONCEPTION BONNES PRATIQUES

28 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

SIMPLIFIER L’EMBALLAGE À UN SEUL MATÉRIAU, LE PAPIER-CARTON

Pour sa gamme d’aliments diététiques, Gerblé, Nutrition et Santé a travaillé en partenariat avec Eco-Emballages pour réduire les dimensions de l’étui carton, supprimer le film plastique entourant l’étui sans modification de la durée de conservation et remplacer le bec verseur en aluminium par un système de pliage de l’étui, assurant une fonction inchangée de saupoudrage. Cette modification a non seulement amélioré la recyclabilité, en diminuant le nombre de matériau, mais aussi réduit le poids de chaque boîte de 11 %.

Cinq exemples à suivreRéduction de l’emballage, amélioration de la recyclabilité, utilisation de matériaux recyclés, suppression de matériaux perturbateurs... Les industriels poursuivent leurs efforts pour réduire l’impact et améliorer la valorisation des emballages. Ces cinq initiatives en témoignent.

ILS L’ONT FAIT

LA RÉDUCTION COMME LEVIER DE DIFFÉRENCIATION

Dès 2008, Danone a réduit la taille de la cartonnette des yaourts en lot par 12 ou 16, de 20 à 35 %, soit 45 tonnes par an de carton en moins. Cartonnette totalement supprimée des lots par 4 en 2010 sur 126 millions de packs (soit 1�600 tonnes par an de carton en moins). Sur cet élan de reconception, c’est en 2011 qu’est né “Kiss”. Permettant une meilleure restitution du produit, ce pot séduit les consommateurs par sa forme arrondie, immédiatement reconnaisable en rayon. L’adoption du nouveau pot sur la gamme Velouté a participé à la croissance des ventes du produit de 15 % en 2013 sur le marché français.

RÉDUIRE TOUT EN S’ADAPTANT AUX BESOINS DES CONSOMMATEURS

Les emballages Prince de LU présentent désormais une ouverture facile, pratique et refermable, et offrent ainsi la possibilité d’une consommation fractionnée sans détérioration du produit et donc sans gaspillage. En complément, la couche d’aluminium de l’emballage a été supprimée, permettant une réduction des déchets générés de 104 tonnes/an.

SUPPRIMER UN ÉLÉMENT SANS PERDRE LA RECETTE

Menier a ainsi supprimé la cartonnette-recette située à l’intérieur de ses tablettes de chocolat pâtissier, ce qui a permis une réduction de 50 % du poids de l’emballage. Les recettes de dessert, désormais imprimées sur la face interne du papier, restent toujours présentes !

MOINS DE MATIÈRE POUR PLUS DE PRODUITS SUR CHAQUE PALETTE

En diminuant la taille et le poids de l’étui des biscuits le Trouvillais, la Biscuiterie de l’Abbaye a permis d’optimiser la palettisation, en passant de 12�000 à 15�000 produits transportés par palette, ce qui permet une réduction des impacts liés au transport.

L’EMBALLAGE, PRÉCURSEUR DES DÉMARCHES RSE

Dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), l’emballage joue un rôle d’aiguillon. En effet, les entreprises agissent en

ce sens depuis déjà 25 ans mais de façon relativement discrète.

Le développement durable, l’économie circulaire, la lutte con-tre le changement climatique sont devenus des termes courants ces dix dernières années. Mais la situ-

ation était très différente au début des an-nées 1990. Ces sujets étaient bien moins connus. Et pourtant, dès cette époque, les entreprises ont été précurseurs en pro-posant aux consommateurs une solution pour recycler leurs emballages.

Il en va de même pour l’éco-concep-tion  : les entreprises ont constamment réduit le poids des emballages et amélioré leur recyclabilité. C’est même souvent par là qu’une entreprise commence, lorsqu’elle veut réduire l’impact environnemental de ses produits  : il est plus facile de se lanc-er en modifiant l’emballage, plutôt que de toucher à la recette ou la conception du produit !

Bref, depuis presque 25 ans, les en-treprises agissent, et l’emballage devrait donc être le bon élève des rapports RSE des entreprises... Or, force est de constater qu’elles sont peu nombreuses à en parler !

Le rapport RSE est pourtant le support qui permet à l’entreprise d’échanger avec

ses parties prenantes et d’expliquer sa dé-marche. Et ainsi de répondre aux attentes des consommateurs et des associations. Il s’agit d’un enjeu de réputation pour l’entreprise autant que pour ses marques, alors que les exigences réglementaires et les normes sur les démarches et le report-ing RSE des entreprises se sont dévelop-pées.

En resituant le rôle de l’emballage dans son activité et dans les impacts envi-ronnementaux du produit, en expliquant les réalisations de l’entreprise en matière de conception et pour sensibiliser le con-sommateur en rappelant sa contribution au recyclage, l’entreprise aidera ses parties prenantes à mieux appréhender ce sujet, l’importance à y accorder et à compren-dre la stratégie RSE mise en place. Cela démontrera que le plan d’action mis en place par l’entreprise repose sur une base robuste.

Eco-Emballages a donc publié un guide, à retrouver sur le site ecoemballages.fr, pour aider à travers 5 règles simples les en-treprises à intégrer ce sujet dans leur com-munication RSE et engager un dialogue fructueux avec leurs parties prenantes.

ÉCO-CONCEPTION ET DEMAIN

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 29

LE GESTE DE TRI

© Julien Daniel/Myop

32 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

GESTE DE TRI CONSTAT

Des points d’apport volontaire suffisamment nombreux et proches du domicile encouragent les Français à systématiser leur geste de tri. C

ité comme le premier geste environnemental, le tri des déchets a conquis près de neuf Français sur dix. Mieux, il est considéré à 81 % comme l’action citoyenne la plus importante

après le vote. C’est ce que révèle une étude Harris Interactive réalisée pour l’Assemblée nationale et la Fondation Jean Jaurès, publiée en mars 2015. « Il y a derrière le tri une double attitude : c’est à la fois un geste citoyen, moment important de la relation entre la collectivité et l’habitant, qui a ainsi la capacité d’agir pour son environnement, au quotidien, estime Jean-Daniel Levy, directeur du département Politique-Opinion d’Harris Interactive. C’est aussi un engagement à l’égard des générations futures : c’est un geste simple, facilement transmis par les parents auprès de leurs enfants. »

La bataille pour ce geste, qui conditionne l’ensemble de la chaîne du recyclage des

Un geste de tri quasi généralisé, mais pas systématiquePlébiscité, le geste de tri reste inégalement effectué selon le type d’habitat, l’âge et la région du consommateur. Pour le systématiser, l’accent doit être mis sur l’information et la commodité des équipements.

ENQUÊTE

emballages, n’est pas pour autant gagnée : moins d’un Français sur deux l’effectue de manière systématique, indique une étude conduite par Eco-Emballages en 2014 dans le cadre de l’Observatoire du geste de tri. Menée par Ipsos, cette première enquête d’ampleur sur le tri des emballages en France a notamment permis de mesurer les différences de pratiques chez 5�500 personnes représentatives de la population, par lieu de résidence et catégorie sociale.

L’étude dresse le portrait-robot des 44 % de « bons trieurs » – plutôt âgés (50-64 ans), propriétaires d’une maison de plus de 100 m2 en zone rurale – et des 13 % de « mauvais trieurs » : plutôt jeunes (15-24 ans), locataires d’un appartement de moins de 60 m2 dans le secteur social. Si les différences d’habitat et de mode de vie expliquent le fait que « les plus jeunes trient moins que les plus âgés », l’enquête révèle aussi que dans l’Ouest, le Nord-Pas-de-Calais et l’Est, on trie mieux que dans le Sud-Est et en Ile-de-France.

Surtout, elle définit les leviers à actionner pour faciliter le geste et éviter les erreurs. L’amélioration du niveau d’information arrive en tête. Lorsque les Français ne trient pas, c’est à cause d’emballages souillés (34 %), mais aussi face à la méconnaissance du bac dans lequel jeter (28 %).

Deuxième levier, l’accès au dispositif. Alors que six Français sur dix trient « systématiquement » quand le conteneur est situé à moins de deux minutes, moins de quatre sur dix le font quand il est à plus de 15 minutes. De même, le geste de tri diminue à mesure que le bac devient trop rempli. À noter que les dispositifs de collecte en apport volontaire remportent, chez les sondés, la même adhésion que le porte-à-porte.

Troisième levier, la communication sur l’efficacité du tri et du recyclage. Preuve que celle-ci doit être au cœur de la stratégie de relance du geste de tri, 53 % des Français affirment qu’ils trieraient davantage s’ils étaient « sûrs que l’emballage est bien recyclé ». Pour accroître leur confiance, les collectivités doivent enfin veiller à rendre le système de collecte plus pratique et propre : un immeuble, une rue, une ville qui néglige cet aspect, et l’habitant est dissuadé d’effectuer ce geste.

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 33

En seulement 2 minutes, le consommateur peut suivre en détail le cheminement de son emballage : du bac de tri à la fabrication d’un nouvel emballage en passant par la transformation de la matière première.

A quoi cela sert-il de trier ses emballages ? Où vont-ils une fois jetés ? Pour répondre à ces questions que se posent de nombreux consommateurs, Eco-

Emballages a lancé en 2014 une nouvelle campagne de mobilisation : #SUIVEZMOI. Menée en collaboration et en concertation avec les acteurs du dispositif (collectivités, filières) et les parties prenantes d’Eco-Emballages (DGPR, Ademe, associations…), elle a permis de répondre aux deux grandes interrogations des Français sur le geste de tri : son utilité et la finalité. L’objectif ? Les amener à systématiser ce geste, en apportant

Ce qu’il fallait démontrer sur le recyclageLancé en 2014, ce programme de sensibilisation relayé sur le Web, à la télévision et à la radio a permis à des millions de Français de mieux comprendre le cheminement d’un emballage, de la poubelle jaune à l’usine de recyclage.

#SUIVEZMOI

la preuve qu’il est suivi d’effets.Quoi de plus concret que de suivre les étapes

de la vie d’un emballage pour réaliser que ce dernier devient une ressource lorsqu’il est placé dans le bac jaune ? Pour ce faire, cinq web-documentaires ont été produits, chacun portant sur une catégorie d’emballage (acier, aluminium, carton, plastique, verre) et avec des moyens inédits. Equipé d’une balise GPS, chaque emballage test a été pisté de la benne de collecte jusqu’à l’usine de recyclage. Un suivi rendu possible par un drone, des caméras GoPro et une équipe de tournage disposant d’un accès total aux coulisses du tri et du recyclage dans

NOS SOLUTIONS

5 MILLIONS

45 MILLIONS

de webdocumentaires vus

de Français exposés aux spots TV

34 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

GESTE DE TRI NOS SOLUTIONS

Selon une étude post-test réalisée par TNS Sofres, 87 % des Français trouvent que la campagne donne « la certitude que les emballages triés sont bel et bien recyclés » et 80 % déclarent qu’elle leur donne envie de trier plus.

Sensibiliser les enfants, premiers ambassadeurs du tri Les enfants sont prescripteurs du tri auprès de leur entourage et doivent donc en comprendre tous les enjeux. C’est pourquoi des programmes pédagogiques sont développés avec les écoles.

Pour ancrer le geste de tri dès le plus jeune âge, il faut interpeller les enfants sur l’impact de leur consommation sur

l’environnement. C’est pourquoi, dès sa création en 1992, Eco-Emballages s’est engagé dans une démarche pédagogique auprès des écoles.

Prescripteurs du tri auprès de leurs parents et de leur entourage, les enfants constituent un public prioritaire. Il est primordial de les inciter à adopter des comportements responsables en les aidant à mieux appréhender la notion de développement durable, à saisir les grands enjeux environnementaux liés à la gestion des déchets, et à leur transmettre les connaissances sur le recyclage et ses bénéfices environnementaux.

Au travers des partenariats

plusieurs usines de France.Publiés sur le site internet d’Eco-

Emballages, ces films sont accompagnés d’interviews d’experts, de chiffres clés, d’outils pratiques (guide du tri, éco-calculette) et d’un lien renvoyant vers l’application Questions/Réponses #suivezmoi sur la page Facebook d’Eco-Emballages. Un dispositif complété par deux spots TV sur le recyclage du plastique et du verre ainsi que trois spots radio sur les consignes de tri des emballages en métal, en carton et des briques alimentaires. Enfin, des kits de communication ont été mis à disposition sur la plateforme web gratuite Trions+, ainsi qu’au format DVD. Le but : permettre à tous les acteurs du dispositif (entreprises, collectivités, recycleurs, associations…) de relayer la campagne et diffuser largement ces contenus pédagogiques.

Au total, ces web-documentaires ont été vus plus de cinq millions de fois. Les spots diffusés à la télévision ont touché 45,4 millions de Français et ceux diffusés à la radio, 33 millions. Une campagne « vue », mais aussi « appréciée et comprise », comme l’indique une étude post-test réalisée par TNS Sofres : 91 % des Français jugent l’opération « claire et facile à comprendre » et plus de 50 % d’entre eux déclarent que les messages diffusés leur ont appris quelque chose. Mieux, 87 % des Français trouvent que la campagne donne « la certitude que les emballages triés sont bel et bien recyclés » et 80 % déclarent qu’elle leur donne envie de trier plus. CQFD ! En 2015, la campagne #SUIVEZMOI s’installera chez les Français en apportant des preuves locales de l’efficacité du geste de tri.

associatifs et des programmes spécifiques en direction des écoles et des centres de loisirs, Eco-Emballages sensibilise chaque année plus d’un million d’enfants (soit 20 % des 6-12 ans) au tri et à l’environnement. Tous ces programmes s’inscrivent dans une démarche de pédagogie active, qui permet aux relais éducatifs (enseignants et animateurs) de proposer un apprentissage fondé sur l’expérience et le partage.

Les outils de cette sensibilisation ? Le magazine Eco-Junior, édité depuis 13 ans et diffusé à 330�000 exemplaires, le programme Tri Master, lancé en 2013, qui a permis la diffusion de 8�000 kits en 2014, mais aussi la nouvelle version junior du site d’Eco-Emballages. Sans oublier les partenariats associatifs menés avec l’office français de la Fondation pour l’éducation à l’environnement en Europe (of-FEEE) et le réseau Ecole et Nature.

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 35

PARTENARIAT

Depuis 2012, Monoprix a apposé l’Info-tri Point vert sur plus de 1�400 références.

Monoprix et Eco-Emballages unis pour le recyclage du verreUne vaste campagne de sensibilisation à destination des urbains a été menée à l’occasion de la Semaine européenne de la réduction des déchets (SERD) dans 65 magasins de l’enseigne.

Avec un taux de recyclage de 85 %, le verre est aujourd’hui le matériau le mieux trié par les Français. Pour autant, il existe une marge de

progression importante, en particulier en habitat urbain. Ainsi, 18 % des personnes habitant en appartement ne trient toujours pas. Un vrai gâchis, lorsqu’on sait que le verre se recycle à l’infini et que chaque tonne non triée peut coûter jusqu’à 150 euros aux collectivités.

Quoi de plus efficace, pour y remédier, que d’aller directement au contact des urbains ? Du 22 au 30 novembre 2014, à l’occasion de la Semaine européenne de la réduction des déchets, Monoprix, Eco-Emballages et 41 collectivités locales se sont ainsi associés pour sensibiliser les consommateurs au tri des emballages en verre dans 65 magasins.

Pour informer les clients et répondre à leurs questions, des « ambassadeurs du tri » des collectivités ont arpenté les rayons à leur rencontre. Monoprix et Eco-Emballages avaient déployé, pour l’occasion, des affiches et autres supports de sensibilisation afin de baliser le parcours des clients en magasin, de mettre en avant les consignes de tri et les bénéfices du recyclage du verre.

Et l’opération s’est aussi déroulée au-delà de ces 65 magasins. Des spots sonores et des rappels de consignes sur les écrans des caisses ont été adoptés par 261 magasins de l’enseigne, ainsi qu’un encart sur le tri et le recyclage des emballages ménagers dans son catalogue promotionnel. L’opération a également été relayée sur le site et les réseaux sociaux de l’enseigne, sur le site d’Eco-Emballages et ceux des collectivités partenaires. Enfin, elle a donné lieu à divers articles dans la presse locale et nationale.

Cette opération s’inscrit dans une démarche globale et de long terme de Monoprix. Depuis 2012, l’enseigne a apposé l’Info-tri Point vert sur plus de 1�400 références de sa marque propre. Elle a également entrepris des actions de sensibilisation

en direction de ses salariés. « Monoprix est engagée depuis plus de 20 ans en faveur du développement durable, explique Karine Viel, responsable du développement durable du distributeur. Essentiellement implantés en centre-ville, nos points de vente sont une tribune de choix pour sensibiliser les trieurs les moins systématiques. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité nous associer à Eco-Emballages pour réaliser cette opération pédagogique de grande ampleur. »

Chez Eco-Emballages, la directrice du pôle sensibilisation, Stéphanie Foucard, tire elle aussi un bilan positif de ce partenariat. « L’opération que nous avons menée avec Monoprix est exemplaire car elle a mobilisé autour d’un même objectif les ambassadeurs du tri de 41 collectivités

et les équipes en magasin. L’activation de tous les canaux d’information des consommateurs (information sur lieu de vente, catalogue commercial, presse, réseaux sociaux…), mais aussi les animations en points de vente, ont permis de sensibiliser près de 20�000 personnes en face à face sur une semaine. Un beau résultat ! »

BONNES PRATIQUES GESTE DE TRI

36 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

GESTE DE TRI BONNES PRATIQUES

Lancée en 2012, l’Info-tri Point vert a véritablement été adoptée par les entreprises, avec plus de 25 milliards d’emballages porteurs sur un volume total de 90 milliards d’unités de vente consommateurs, soit près d’un emballage sur trois.

Pour encourager encore plus l’apposition de cette consigne de tri, en 2014, Eco-Emballages a multiplié par quatre le bonus lié à cette action de sensibilisation, passant à 8 %.

Adoptée par les producteurs, à l’instar des 350 millions d’emballages de marque E. Leclerc mis en rayon en 2013, l’Info-tri est aussi plébiscitée par les consommateurs. Pour trier plus, ces derniers attendent qu’on leur simplifie la tâche et qu’on réponde à leurs questions. La première d’entre elles est de savoir dans quel bac ils doivent mettre les emballages : mon pot de yaourt, mon flacon de shampoing ou ma boîte de biscuits, bac de tri ou poubelle des ordures ménagères ?

Face à ce micro-stress du quotidien, l’Info-tri est la réponse la plus simple et la plus immédiate qu’on puisse faire, précisant la destination de chacun des composants de l’emballage. Les Français sont d’ailleurs 93 % à réclamer sa généralisation sur l’emballage et 80 % d’entre eux affirment que l’Info-tri leur permet d’adopter le bon geste de tri.

La consigne de tri la plus reconnue par les Français

Que deviennent les emballages recyclés ?

L’Info-tri Point vert rencontre un réel succès. En moins de trois ans, la consigne s’est déployée de manière extrêmement rapide, et est désormais présente sur près d’un tiers des emballages mis en vente en 2014.

INFO-TRI

PAPIER/CARTON/BRIQUE ALIMENTAIRE

BRIQUES DE LAIT

BOUTEILLE

CANETTES CADRE DE VÉLO

BANC DE 3 PERSONNES

FLACONS DE LESSIVE

BOÎTES DECONSERVE

BOÎTESDE CÉRÉALES

ROULEAU DE PAPIER TOILETTE

BOUTEILLEBOULE DE PÉTANQUE

BOÎTE DE CHAUSSURES

VERRE

ALUMINIUM

ACIER

PLASTIQUE

6

1

650 1

14100

9

3

1

1 1

1

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 37

Un programme au cœur de la stratégie Développement durable du groupe Le groupe Henkel s’est engagé au niveau mondial à tripler le rapport entre la valeur créée et son empreinte écologique d’ici 2030. Le projet Le Chat Eco-Efficacité s’inscrit pleinement dans cette stratégie. Il respecte l’intégralité du cahier des charges de l’Ecolabel, mais en plus, la marque s’attaque à deux enjeux majeurs du cycle de vie d’une lessive : son utilisation et sa fin de vie. Le programme de sensibilisation des consommateurs aux bonnes pratiques, développé avec la participation d’Eco-Emballages, est un élément essentiel pour atteindre cet objectif.

Le lave-linge occupe une place importante dans le quotidien des Français : avec une moyenne de 3,1 lessives par semaine1, chaque

foyer consomme près de 20 litres de produit par an ! A travers sa marque-phare Le Chat, le groupe Henkel entraîne les consommateurs vers des comportements plus responsables. Son objectif : multiplier par trois d’ici 2030 le rapport entre la valeur produite et l’empreinte écologique générée par ses activités.

Support grand public de cette opération, le site lavonsmieux.com rassemble trucs et astuces pour « laver vert » : comment reconnaître une lessive écologique ? Quel programme de lavage pour quels vêtements ? Comment trier les flacons de lessive après usage ? Un partenariat noué avec Eco-Emballages a permis d’alimenter le dispositif en messages sur l’importance de trier les emballages. Avec seulement 55 % des bouteilles et flacons recyclés2 en France, il était important de rappeler les bonnes consignes de tri. Également sur la plateforme, une foire aux questions, des conseils d’experts… et même une web-série comique autour du lavage, Brèves de hublot, à laquelle sera prochainement associé Monsieur Papillon.

L’offensive d’Henkel pour un lavage éco-responsableAvec une gamme de lessive éco-conçue, des conseils de lavage en ligne, une campagne de presse et des animations en magasin, l’acteur clé dans le domaine des détergents s’engage pour des lessives plus vertes qui lavent bien blanc.

CAMPAGNE

Ce programme d’éducation aux éco-gestes s’est aussi décliné dans la presse, avec sept encarts différents dans des titres tels que 20 minutes, L’Express, Télérama ou Marie-Claire. Au total, ces insertions ont été visibles dans plus

de 20 millions d’exemplaires de journaux et magazines, avec

sur chacune un rappel des consignes de tri via l’Info-tri Point vert. La campagne a aussi eu lieu en magasin, à l’occasion d’animations où 50�000 prospectus ont été distribués d’avril à décembre 2014.

Passant de la parole aux actes, Henkel a également lancé

une gamme de lessive Le Chat éco-conçue et éco-labelisée. Celle-ci

combine l’une des plus hautes efficacités

100�% PET RECYCLÉ

Des flacons mieux recyclables et qui participent

à la sensibilisation.

du marché avec un impact environnemental réduit. Son flacon « éco-efficacité » intègre un plastique PET 100 % recyclé et peut être rempli avec des recharges contenant 30 % de plastique de moins que les recharges traditionnelles. Bien sûr, chacun de ces emballages porte également des consignes développées par Eco-Emballages pour effectuer le bon geste de tri.

1 Chiffres AFISE, étude paneuropéenne réalisée en 2011.

2 En 2013, sur l’ensemble du gisement français.

38 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

GESTE DE TRI BONNES PRATIQUES

Dans les DOM-TOM comme en métropole, la connaissance du recyclage et de ses bénéfices est une motivation pour trier plus. C’est dans cet esprit

qu’est née la première « Semaine du tri », organisée du 8 au 11 décembre 2014 par la Communauté d’agglomération du centre de la Martinique (Cacem) sur quatre communes. L’objectif : répondre aux questions que se posent les consommateurs sur l’utilité et l’efficacité de leur geste de tri, à travers plusieurs actions festives et éducatives.

Une soixantaine d’habitants a ainsi pu visiter le centre de tri, l’usine de recyclage des emballages en plastique ou encore la

« Semaine du tri », achat de nouveaux conteneurs, candidature au Plan de relance… la Communauté d’agglomération du centre de la Martinique s’emploie à améliorer les performances de l’île, encore en-deçà de la moyenne nationale.

plateforme de traitement du verre. Douze gardiens d’immeuble ont bénéficié d’une formation pour répondre aux questions des locataires sur le tri et le recyclage des emballages ménagers, alors qu’au Village Artris’tik, où chaque habitant était invité à apporter 5 kg de bouteilles, pots et bocaux en verre, 1,9 tonne d’emballages a été collectée !

Enfin, huit classes de collège et lycée ont pu façonner des objets d’art à partir de papier et carton. Un public « important à sensibiliser quand on sait que l’âge joue sur le geste de tri, les plus jeunes étant peu nombreux à trier systématiquement », explique Olivier Michel, chef du service Gestion collecte des déchets de la Cacem.

Objectif 25 kg par anCette semaine a permis de sensibiliser

le grand public et de doper les performances de tri, notamment des emballages en verre, qui font l’objet d’une attention particulière de la Cacem.

1,9 t. D’EMBALLAGES

collectés en 1 semaine.

Mise en place depuis une quinzaine d’années, la collecte sélective en Martinique doit encore être améliorée. On y trie seulement 13 kg par an et par habitant,

lorsque la moyenne nationale est de 46 kg.

Il faut dire que la nature insulaire de la Martinique

apporte des contraintes supplémentaires, notamment en termes d’espace. Dans certaines parties de l’île, le dispositif de collecte n’est pas encore optimisé. À Fort-de-France, le chef-lieu, on ne compte qu’un conteneur à verre pour 770 habitants – moitié moins que ce qu’Eco-Emballages recommande en ville.

Pour rattraper ce retard, la Cacem s’est fixée un objectif : une borne pour 300 habitants et 25 kg triés par an et par habitant. Elle est candidate au Plan de relance du tri et du recyclage pour l’amélioration de ses performances. Elle a déjà lancé un marché pour se doter de nouveaux conteneurs. Et compte bien poursuivre son action de sensibilisation auprès des habitants, comme ce fut le cas lors de la Semaine du tri.

Geste de tri : la Martinique se mobilise pour le tri

SEMAINE DU TRI

Pour rattraper ce retard, la Cacem s’est fixée un objectif : une borne pour 300 habitants et 25 kg triés par an et par habitant.

Fort de france

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 39

COMMENT RENDRE L’ACTION DES AMBASSADEURS

DE TRI PLUS EFFICACE ?Dans les zones où le tri n’est pas encore systématique, les

ambassadeurs de tri jouent un rôle très important auprès du public. Eco-Emballages renforce ce dispositif.

Créée par Eco-Emballages au milieu des années 1990, la fonction d’amba-ssadeur du tri est devenue indispensable au dispositif.

Aujourd’hui, 3�000 ambassadeurs du tri parcourent la France pour mener des opérations de sensibilisation en porte-à-porte, souvent en habitat collectif. Un rôle clé pour faire progresser le recyclage, tout en développant du lien social, mais qui pourrait encore être amélioré. Avec trois collectivités locales, Eco-Emballages a lancé en septembre 2014 une expérimentation en ce sens. Premier axe : élargir le champ de com-pétence des ambassadeurs. « L’idée est d’impliquer et de responsabiliser encore plus les ambassadeurs dans le diagnos-tic de leur territoire », explique Thomas Flusin, en charge du projet chez Eco-Emballages. «  On les implique dans le montage des opérations, la définition des objectifs ainsi que dans la mesure de

la performance. On les amène à se poser les bonnes questions  : y a-t-il assez de bacs, sont-ils placés au bon endroit ? » Il s’agit également de favoriser le travail en partenariat avec les relais de chaque territoire.Deuxième axe  : travailler sur une « communication engageante ». Plutôt que vouloir persuader les habitants de tout trier, leur «  mettre le pied à l’étrier  » en commençant par de pe-tits gestes. «  Personne n’est contre le recyclage. Mais parfois, l’ampleur sup-posée de la tâche décourage certains de se lancer.  » Les habitants peuvent, dans un premier temps, s’engager au-près des ambassadeurs à ne trier que le verre ou les bouteilles plastique. «  L’idée est de dédramatiser et d’être dans l’empathie  », précise Thomas Flusin, qui collabore avec des docteurs en psychologie sociale pour imagin-er de nouvelles façons d’engager les citoyens sur un geste de tri concret.

GESTE DE TRI ET DEMAIN

COLLECTER

Avignon, France.© Jason Hawkes/CORBIS

42 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

COLLECTE CONSTAT

© X

XXX

Recycler trois quarts des emballages mis sur le marché, tout en couvrant 80 % des coûts du système : pour atteindre les objectifs ambitieux qui lui ont été fixés, la filière des emballages ménagers

va devoir améliorer les performances de ses dispositifs de collecte. Concrètement, il s’agit pour elle d’augmenter le taux d’emballages recyclés – qui plafonne aujourd’hui à 67 % – et, dans le même temps, d’améliorer la maîtrise des coûts de ce processus.

Pour repenser les modèles actuels, différents travaux ont été initiés par Eco-Emballages et une étude est actuellement conduite par l’Ademe. Leur but : définir un nombre limité de schémas de collecte et proposer une harmonisation des dispositifs en place dans les collectivités locales.

La difficulté est de trouver le juste équilibre entre « l’effort » demandé à l’habitant dans son geste de tri et le « confort » du service qui lui est proposé : quelle distance lui demander de parcourir jusqu’au point de collecte ? Quelle fréquence d’enlèvement lui proposer ? Enfin, comment intégrer les dispositifs de collecte dans des espaces (publics ou résidentiels) qui n’ont pas été pensés pour favoriser la bonne gestion des déchets, le tout sans multiplier des services de collecte gourmands en main-d’oeuvre ?

La réponse à ces questions réside dans le bon équilibre entre les différents modes de collecte. Aujourd’hui, seuls 30 % de la population sont desservis en apport volontaire, contre 70 % en porte-à-porte. Naturellement plus impliquante aux yeux du consommateur, parce que plus proche, cette seconde formule permet certes de collecter un peu plus d’emballages, mais elle a ses limites. Car lorsque l’on s’intéresse à la dispersion des résultats et que l’on réintègre la notion de qualité, les écarts de performances entre le porte-à-porte et l’apport volontaire s’estompent : les indésirables et le refus de tri sont plus nettement élevés en porte-à-porte. Ce mode de collecte requiert en outre plus de main-d’oeuvre, ce qui le rend structurellement plus coûteux.

Le niveau de séparation entre les matériaux

Collecte : le juste équilibre entre l’effort et le confortLes objectifs de coût et de recyclage fixés pour la filière des emballages nécessitent d’interroger les modes de collecte existants. Si le porte-à-porte est sur-représenté, il n’est pas toujours la solution la plus performante.

ACCESSIBILITÉ

demandé aux habitants, lui aussi, impacte le coût de la collecte. Faute d’espace ou pour sa simplicité supposée, la collecte « en mélange » des papiers et des emballages est aujourd’hui la plus répandue, le plus souvent associée au système du porte-à-porte. Or, ce modèle nécessite en aval des installations de tri plus complexes et plus équipées. Il s’en retrouve donc potentiellement plus coûteux que la collecte « séparée », faisant gonfler, par effet ricochet, le coût de la collecte en porte-à-porte.

Face à ces constats, il apparaît clairement qu’un grand nombre de collectivités, en fonction de leurs spécificités urbaines et de la nature de leur habitat, gagnerait à passer d’une collecte en porte-à-porte à une collecte en apport volontaire, tout en invitant les habitants à trier plus finement leurs emballages.

Un grand nombre de collectivités, en fonction de leurs spécificités urbaines, gagnerait à passer d’une collecte en porte-à-porte à une collecte en apport volontaire.

Avnat apres

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 43

Pour faire évoluer les dispositifs de collecte des emballages ménagers, Eco-Emballage a identifi é deux volets d’action. En premier lieu : promouvoir et développer l’apport volontaire. Aujourd’hui sous-utilisé, ce

mode de collecte est pourtant potentiellement moins coûteux que le porte-à-porte. Dans bien des cas, en zone urbaine particulièrement, il constitue une solution extérieure aux domiciles et à des locaux propreté exigus, déjà garnis de vélos et poussettes. Une solution d’autant plus à-propos que l’élargissement des consignes de tri va engendrer l’arrivée d’un nouveau gisement d’emballages : les pots, barquettes et fi lms plastique.

Second volet d’action, faciliter le tri-fl ux, qui consiste en une séparation plus fi ne des fl ux des matières par le consommateur : emballages fi breux et non fi breux. Un principe qui pourrait d’ores et déjà être déployé dans bon nombre de collectivités, notamment en milieu rural et pavillonnaire. A plus long terme, associé au développement de l’apport volontaire, le tri-fl ux pourrait être étendu en ville.

Il ne s’agit pas de repartir de zéro. Mais, dans un souci de performance, nombreux sont les dispositifs de collecte susceptibles d’être améliorés, en partie ou en totalité. Puisqu’il n’existe pas un mais plusieurs types de collecte en apport volontaire, à chaque territoire de trouver celui ou ceux qui lui conviennent le mieux. Pour le déterminer, des retours d’expériences existent déjà

Apport volontaire : la recette de l’effi cacitéEco-Emballages s’engage dans un programme d’actions visant à mettre en œuvre une nouvelle approche des collectes en apport volontaire et à défendre un tri plus poussé des matériaux par l’habitant.

PERFORMANCE

(en France comme dans les pays frontaliers) sur diff érents équipements : colonnes, bacs grande contenance à préhension latérale, kiosques, micro-déchetteries urbaines, bacs quatre roues en poste fi xe. Citons aussi les nouveaux lieux de collecte tels que les drives, les galeries commerciales, les grandes surfaces. Autant d’outils actuellement testés dans le cadre de pilotes et de démonstrateurs.

Ces évolutions ne peuvent être menées sans la mobilisation des acteurs concernés : habitants, élus locaux, opérateurs de service… Pour cela, il est impératif de donner à voir une autre image de la collecte en apport volontaire. Celle-ci doit être pensée comme un service propre, qui permet de valoriser les matériaux aux yeux de tous. Ce mode de collecte, pour être adopté, doit porter des valeurs de sobriété, de partage et d’accessibilité, tout en s’appuyant si nécessaire sur la technologie et en travaillant sur l’esthétique des équipements.

L’apport volontaire n’est évidemment pas la solution unique. Il peut coexister avec d’autres schémas, sous réserve d’éviter la superposition des coûts par un allègement ou un meilleur dimensionnement du porte-à-porte : réduction éventuelle de fréquence, suppression de la collecte de certains jours fériés, absorption des pics de production saisonniers… Mais il reste la façon la plus effi cace de donner une existence palpable à l’économie circulaire.

La collecte en apport volontaire doit être pensée comme un service propre, qui permet de valoriser les matériaux aux yeux de tous.

NOS SOLUTIONS

L’apport volontaire aussi performant que le porte-à-porteStatistiques France entière : performances en kg/an/habitant des emballages et papiers

30

25

20

15

10

5

0

20CHEVAUCHEMENT DES PERFORMANCES

25�% des CLles plus fortes

25�% des CLles plus fortes

25�% des CLles plus faibles

25�% des CLles plus faibles

kg/an/hab

Minimun Maximum

3e quartile 1er quartile

44 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

COLLECTE BONNES PRATIQUES

Quels étaient les inconvénients

Avant tout, un rapport coût/résultat très faible. Seule une minorité d’usagers fidèles utilisaient le service de façon optimale. De manière générale, le geste de tri était souvent mal effectué. Les habitants emballaient le verre n’importe comment, ce qui rendait le ramassage anarchique et onéreux pour la collectivité. En prime, c’était dangereux pour les employés chargés du ramassage, qui devaient manier des contenants non adaptés au transport du verre. Cela abîmait en outre les bennes des entreprises, avec un coût écologique important : faire tourner un camion dans toute la ville a un impact carbone non négligeable.

Enfin, c’était contre-éducatif pour les citoyens. Cela ne les poussait pas à faire l’effort de s’impliquer, à réfléchir à leurs modes de consommation. Lorsqu’on doit se déplacer jusqu’à un point d’apport volontaire, on est plus enclin à réfléchir à la problématique des déchets. C’est donc plus économique, plus écologique et plus citoyen !

Pourquoi, alors, ne pas avoir pris

Les vieilles habitudes ont la vie dure. Ce n’est pas toujours très populaire électoralement de retirer un service, alors on préfère payer le coût écologique plutôt que le coût politique. Sans compter que l’investissement initial dans les 11 colonnes en apport volontaire représente 80�000 euros pour la commune – même si par la suite ça ne coûte pas le quart ! Il a donc fallu convaincre. Eco-Emballages

Collecte du verre en apport volontaire : « plus économique, écologique et citoyen »Hazebrouck était la dernière commune de Flandre intérieure (CCFI) à collecter le verre en porte-à-porte. En novembre 2015, la municipalité passera à l’apport volontaire. Président du Syndicat mixte de collecte et de traitement des ordures ménagères (SMICTOM) des Flandres, Philippe Brouteele explique les raisons de ce tournant.

SMICTOM DES FLANDRES

a mis en place un argumentaire présenté à la collectivité, puis en conseil syndical, pour démontrer que l’apport volontaire reviendrait beaucoup moins cher que la collecte en porte-à-porte : 37 euros au lieu de 262 euros par tonne de verre recyclé. Tous les chiffres montrent par ailleurs qu’un tel système améliore le taux de tri. Le conseil municipal d’Hazebrouck a alors décidé d’arrêter la collecte en porte-à-porte à compter du 20 décembre 2015.

Comment assurer la transition

Des flyers vont être distribués dans les

boîtes aux lettres et des messages seront diffusés dans le journal communal deux fois par mois. On peut aussi trouver des infos sur notre page Facebook et le site du SMICTOM. Surtout, on compte sur le bouche-à-oreille et le travail pédagogique des élus. Pour l’instant, les habitants réagissent bien et je suis plutôt confiant. La collecte en apport volontaire est aussi l’occasion de créer du lien social : dans ma commune de Lestrem, je passe prendre le verre de ma voisine de plus de 90 ans et c’est l’occasion pour nous de bavarder un peu !

NORD

Fini le verre déposé devant la porte, les habitants de Hazebrouk vont pouvoir emmener leurs bouteilles dans les bacs de recyclage extérieurs ou enterrés prévus à cet effet.

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 45

Comment le Syndicat Centre Hérault gère-t-il la collecte sur son

Depuis 2003, la collecte des emballages est réalisée exclusivement en points d’apport volontaire « tri-flux » : verre, papier, carton. Pour cela, plus de 400 colonnes sont réparties sur tout le territoire. Ce choix tient compte de l’urbanisme local : des villages très denses aux ruelles étroites qui rendaient les tournées de ramassage longues et compliquées. En parallèle, nous avons opté pour une collecte des bio-déchets et des déchets résiduels en porte-à-porte.

Nos performances de collecte sélective de 60 kg/hab/an sont dans la moyenne nationale pour les collectivités en porte-à-porte mais notre collecte en apport volontaire est moins coûteuse : deux camions suffisent à la collecte alors qu’autrement il nous en faudrait une dizaine ! Notre taux de valorisation des bio-déchets, via le compost et la

L’apport volontaire responsabilise l’habitantLe Syndicat Centre Hérault recouvre une population de 66 000 habitants répartis dans 76 communes, dont une grande majorité de villages. La collectivité a réussi à obtenir des performances de collecte supérieures à la moyenne tout en maîtrisant ses dépenses. Les explications de Renaud Piquemal, son Directeur général des services.

HÉRAULT

méthanisation, est, lui, supérieur de 50 % à la moyenne. Enfin, nos centres d’enfouissement et nos services sont certifiés ISO 9000 et 14000.

pas les habitants dans leur geste

Non, car cette gestion performante et à moindre coût s’appuie sur la responsabilisation de l’habitant, mis au cœur du dispositif. Comme nous sommes un territoire qui accueille de plus en plus d’habitants, il nous faut communiquer auprès des nouveaux arrivants. Lorsqu’on explique le projet global, l’arbitrage, l’équilibre des coûts lors de réunions publiques, les habitants comprennent. Enfin, pour les déchets, le dimensionnement des bacs est limité et adapté aux foyers, ce qui incite à trier.

Quel rôle joue Eco-Emballages

Nous avons eu parfois des divergences de point de vue avec Eco-Emballages sur la stratégie à mettre en œuvre. C’est aujourd’hui un partenaire. Ils apportent leur poids au niveau national, via des campagnes de communication, leur légitimité sur la question des emballages, et bien sûr un soutien financier, pour nous qui voulons maximiser les recettes pour réduire les coûts. Ils partagent enfin les retours d’expérience d’autres collectivités.

Comment améliorer encore vos  

Il nous faut communiquer, mais toute la question est de savoir comment. Nous menons un travail avec l’université de Montpellier 3 pour analyser la réaction du public aux différents discours : doit-on insister sur les avantages économiques, ou plutôt sur la morale ? La société civile a aussi son rôle à jouer. Il y a deux ans, l’Eco-Parlement des jeunes Cœur d’Hérault nous a ainsi préconisé un plan d’action pour réduire la quantité de déchets, notamment en s’attaquant au problème de la publicité papier distribuée dans les boîtes aux lettres. Nous comptons aussi renforcer l’utilisation des bio-déchets, en les valorisant auprès des viticulteurs de la région.

HÉRAULT

46 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

COLLECTE BONNES PRATIQUES

Eco-Emballages forme les nouveaux élus

96C’est le nombre de réunions de formation « Nouveaux Elus » menées par les équipes régionales d’Eco-Emballages en 2014. En seulement six mois, ce sont plus de 2�300 élus et collaborateurs fraîchement installés en mars

2014, venant de 524 collectivités à travers la France, qui ont découvert le dispositif de recyclage des emballages.

Le constat est sans appel : on trie deux fois moins et deux fois moins bien lorsque l’on vit dans un immeuble. À peine 30 kg par habitant et par an contre 46 kg

d’emballage triés par Français en moyenne nationale, avec de surcroît 30 % d’erreurs contre 15 % au niveau français. En cause : des logements mal desservis, des équipements manquants et un moindre intérêt des habitants aux enjeux du tri.

En partenariat avec Eco-Emballages, la ville de Saint-Denis (93) et la communauté d’agglomération Plaine Commune ont travaillé à améliorer la collecte dans une zone à l’habitat urbain très dense et aux performances de collecte très basses.

Deux sites de 1�000 logements, dans les quartiers Allende et Floréal/Courtilles, ont ainsi fait l’objet d’une expérimentation de mai 2013 à juin 2014. Une action à l’échelle volontairement réduite, pour permettre « une action ciblée, courte dans la durée et mesurable », explique Stéphanie Coupé, responsable du projet chez Eco-Emballages.

Première étape : les ambassadeurs du tri ont réalisé un diagnostic des installations, à commencer par une visite

Mieux trier en habitat collectif, c’est possible !Dans cette zone d’habitat collectif dense, qui affiche des performances de collecte faibles, une expérimentation a permis de démultiplier les quantités de déchets collectées.

SAINT-DENIS / PLAINE COMMUNE

de tous les locaux propreté en présence des gardiens des immeubles concernés. Cette phase a permis de rajouter des bacs de tri là où il en manquait, et de replacer les supports d’information sur les consignes de tri : affiches sur les murs et autocollants sur les poubelles. À l’issue de cette première action, les quantités collectées de déchets recyclables ont augmenté de 59 % passant de 340 à 540 kg par semaine pour les 2�000 logements.

Deuxième étape : amplifier, par des actions de communication, les progrès obtenus. Pour cela, deux méthodes ont été déployées : sensibilisation en porte-à-porte par les ambassadeurs du tri à Allende versus envoi d’un courrier du maire avec un mémo tri à Floréal/Courtilles. Là encore, les quantités de

déchets triés augmentent fortement, passant de 540 à 820 kg sur les deux sites.

« Une expérimentation couronnée de succès et duplicable », juge Delphine Helle, élue en charge de la propreté à Saint-Denis. Car mis à part le coût des quelques bacs et affiches, elle n’a demandé que d’impliquer les ambassadeurs avec une nouvelle approche, « en mode projet » : « Ça leur permet de suivre un territoire sur le long terme et de récolter les fruits de leur travail, ce qui augmente leur motivation. » Par ailleurs, cette méthode de travail a permis aux ambassadeurs de nouer des liens avec les acteurs locaux au rôle primordial dans la collecte des emballages, tels que les gardiens.

Suite à cette expérience réussie, Plaine Commune, qui organise la collecte sélective pour 400�000 habitants, envisage de déployer cette méthode à 7�000 autres logements dans le cadre de sa candidature au Plan de relance du tri et du recyclage.

SEINE SAINT DENIS

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 47

Le compte-rendu annuel d’activités d’Eco-Emballages présente, de manière claire, les performances de la collecte et du tri des collectivités.

Lancé en novembre 2014 par Eco-Emballages, le compte-rendu annuel d’activités est devenu, en quelques mois seulement, un must-have des collectivités

locales. En une dizaine de pages, ce tableau de bord nouvelle génération présente, de manière synthétique, pédagogique et très visuelle, les données annuelles de performances et de coûts de la collecte et du tri des emballages ménagers. Il dresse également un diagnostic du dispositif de la collectivité par comparaison aux dispositifs moyens (même type d’habitat) et aux dispositifs les plus efficients, matériau par matériau. Sur la base de cette analyse, les équipes régionales d’Eco-Emballages y intègrent des préconisations personnalisées pour améliorer le service. Un document à mettre entre toutes les mains ! Chaque compte-rendu est en effet accompagné d’infographies spécialement conçues pour les habitants, avec une traduction très concrète des bénéfices de leur geste de tri, que ce soit en nouveaux objets fabriqués grâce au recyclage ou en pleins d’essence économisés.

Toute la collecte en un clin d’œil

Peu importe le flacon pourvu qu’on ait le verreMalgré de bonnes performances, Bordeaux Métropole souhaite améliorer ses résultats en matière de tri, notamment celui du verre. Pour y parvenir, elle a signé un engagement avec Eco-Emballages.

BORDEAUX

Sur les 13 principales agglomérations françaises, Bordeaux Métropole occupe la troisième place pour le tri des emballages et la septième

pour le tri du verre. Des performances honorables qui peuvent néanmoins être renforcées. En septembre 2014, Eco-Emballages et la Métropole , par la main d’Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de la collectivité, ont signé un acte d’engagement pour y parvenir, via trois objectifs.

D’abord, installer de nouvelles bornes de tri du verre et diminuer les coûts de collecte. Dix nouveaux conteneurs ont ainsi été installés dès octobre 2014. Ensuite, mettre en place des dispositifs de collecte pour tous les autres emballages, adaptés à chaque zone et type d’habitat, notamment l’habitat collectif. Enfin, sensibiliser les habitants par une communication de proximité.

Pour donner plus d’écho à cette signature, et lancer officiellement ce plan verre, une opération de remobilisation des habitants a par ailleurs été organisée le 14 septembre

sur les quais de Bordeaux.Les habitants de la région sont

venus nombreux pour participer à des animations pédagogiques et ludiques pour mieux comprendre le geste de tri. L’enjeu est de taille. En 2030, la métropole bordelaise dépassera le million d’habitants. Chaque tonne de verre non triée peut coûter jusqu’à 130 euros à la collectivité, sans compter l’impact écologique et les perspectives d’emploi inexploitées. Le plan d’action devrait ainsi permettre à Bordeaux Métropole de réaliser une économie de l’ordre d’un million d’euros par an, mais pas seulement. Troisième département producteur de vin en France, la Gironde produit chaque année quelque 750 millions de bouteilles. Autant dire que le recyclage du verre constitue un objectif stratégique pour l’agglomération, avec bon nombre d’emplois à la clé. Les 15�500 tonnes de verre triées et collectées en 2013 sont d’ores et déjà à 100 % recyclées dans la verrerie de Vayres, qui emploie 270 personnes.

GIRONDE

48 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

COLLECTE BONNES PRATIQUES HAUTE-SAÔNE DOUBS

« La redevance incitative joue un rôle fondamental »Performances multipliées par deux et coûts maîtrisés, réseau de ressourceries, développement des filières de tri... Autant d’atouts qui ont valu au Sytevom (Haute-Saône et Doubs) d’atteindre 8 des 9 cibles du Soutien au développement durable (SDD). Entretien avec son président, Franck Tisserand.

SYTEVOM HAUTE-SAÔNE/DOUBS

En quoi consiste l’action du

Le Sytevom est en charge de la maîtrise des déchets dans le département de la Haute-Saône et une partie du Doubs : usine d’incinération, centre de tri, réseau de 32 déchetteries... Déjà en 2012, il obtenait la Marianne d’or du développement durable pour son action. Et pour cause : en cinq ans, les tonnages de tri avaient été multipliés par deux et le volume d’ordures ménagères avait baissé de 33 %, soit une réduction de près de 18�000 tonnes. Par ailleurs, un réseau de ressourceries développant l’emploi et l’insertion professionnelle a été créé et 28�000 composteurs domestiques ont été distribués. Les nouvelles filières de tri – meubles, polystyrène, plâtre – se développent et les déchetteries sont en pleine modernisation. Le tout avec des coûts à la tonne inférieurs à la moyenne nationale, tant sur le verre que sur les emballages légers.

Quel est le secret d’une telle réussite 

La redevance incitative joue un rôle fondamental pour impliquer les habitants. Cela permet de leur faire comprendre que plus on trie, moins c’est cher, puisqu’on obtient des matières premières que l’on peut valoriser. On leur donne les moyens et les outils pour qu’ils deviennent acteurs de leurs déchets et que cela ait un impact direct sur leurs factures.

Depuis 7 ans, vous êtes également président du Sictom Val-de-Saône, en charge de la collecte pour 60 000 habitants.

Oui, et nous sommes partis de rien. Mise en place des bacs, redevance incitative, plan de compostage mais aussi programme de communication et site internet : en sept ans, un travail immense a été fait, permettant de passer de 330 kg d’ordures ménagères par an et par habitant à seulement 100 l’année dernière ! Les tonnages de matière triée ont été multipliés par trois, le compostage domestique est devenu un réflexe sur le territoire. Nos performances, au-dessus de la moyenne nationale, ont été récompensées par l’obtention des bonus SDD dès leur lancement, en 2012.

Sur quels axes comptez-vous travailler dans les années à venir 

J’aimerais que l’on fasse bénéficier l’ensemble du département de l’expérience du Sictom. Nous allons ainsi développer notre « brigade du tri », qui contrôle les bacs en amont sur le terrain d’une manière aléatoire. Cela permet d’aller chez l’habitant et lui rappeler les consignes de tri et l’importance de trier. Et ainsi diminuer nos refus de tri, qui est la seule cible du SDD qui nous manque. Je voudrais aussi que l’on aille plus loin sur l’extension des consignes de tri sur les plastiques, déjà expérimentée sur le territoire du Sictom, dans toute la Haute-Saône. En modernisant notre centre de tri, notamment grâce au tri optique, nous pourrons recycler plus d’emballages en plastique tout en diminuant les coûts et en améliorant les conditions de travail des agents. A terme, le Sictom pourrait transférer sa charge au Sytevom, afin de former un syndicat unique de collecte et de traitement à l’échelle départementale.

En Val-de-Saône, la quantité de déchets triés a été multipliée par trois l’année dernière.

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 49

LA COLLECTE HORS FOYER

5 % des emballages utilisés par les ménages français sont jetés hors du domicile. Eco-Emballages explore de nouvelles pistes pour que ces emballages soient bien triés. À commencer par s’appuyer sur le

civisme des habitants qui, plutôt que de les abandonner, ramènent ces emballages chez eux pour les trier.

En raison des modes de consom-mation nomade, les Français sont susceptibles d’abandonner des déchets d’emballages mé-nagers en dehors de leur do-

micile, à la plage, en forêt, dans la rue, au bureau, dans une gare, ou encore sur une aire d’autoroute. Ces emballages mé-nagers abandonnés en dehors de la maison représentent environ 5 % de la totalité des emballages de produits consommés par les ménages.

Si le dispositif de collecte sélective aujourd’hui mis en place via les collectivi-tés est surtout concentré sur la collecte des déchets d’emballages ménagers à la mai-son (concentrant 95 % des volumes), Eco-Emballages cherche aujourd’hui à identifi-er les bonnes pratiques concernant le geste de tri à faire en dehors du domicile.

Pour ce faire, Eco-Emballages expéri-mente, via plusieurs initiatives proposées par des entreprises ou des associations, des dispositifs de collecte sélective adap-tés, pour tester leur pertinence technique, économique et environnementale.

Ces projets menés depuis 2014 ont per-mis la réalisation de guides de bonnes pra-tiques à suivre, pour mettre en place des dispositifs de collecte sélective efficaces et efficients dans les campings et les festivals. Ces guides sont maintenant utilisés par les gestionnaires de campings ou les organisa-teurs de festivals pour leur permettre de mettre en place volontairement la collecte sélective.

Par ailleurs, les bureaux et le secteur de

la restauration rapide représentent égale-ment un fort enjeu en termes de tonnage. Eco-Emballages mène des projets expéri-mentaux sur ces deux secteurs afin de pou-voir définir d’ici fin 2015 quelles sont les bonnes pratiques de mise en place de dis-positifs de collecte sélective dans ces lieux.

A terme, les consignes de tri devront être adaptées en fonction du lieu de con-sommation des produits par les ménages. Ainsi, les espaces naturels devraient pou-voir s’affranchir de poubelles et de bacs de tri. En effet, il est préférable de s’appuyer sur le civisme des habitants, qui, lorsqu’ils apportent des produits emballés dans ces lieux à protéger, rapportent chez eux les emballages pour les trier. Par ailleurs, les points d’apport volontaire urbains de col-lecte sélective permettent d’ores et déjà d’apporter une solution satisfaisante à la collecte des emballages issus de la con-sommation nomade.

Ainsi, ces expérimentations et ces travaux vont permettre d’ici fin 2016 de définir ces lieux pour lesquels il existerait un intérêt économique et environnemen-tal à mettre en place la collecte sélective hors foyer, en complément du dispositif à domicile actuel. En tenant compte des en-jeux de l’ensemble des acteurs du disposi-tif et en adéquation avec les nombreuses innovations des entreprises concernées, Eco-Emballages travaille pour apporter une solution aux habitants, leur apportant la garantie que les emballages triés seront bien recyclés, et ce, via des moyens compé-titifs, efficaces et adaptés.

COLLECTE ET DEMAIN

TRIER

Contenu d’une poubelle d’un habitant de Neuilly-sur-Seine.© Bruno Mouron - Pascal Rostain

52 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

TRI CONSTAT - NOS SOLUTIONS

Des centres de tri moins nombreux et plus performantsExtension des consignes à tous les emballages en plastique, automatisation, nouvelle carte du tri… Les centres de tri vont devoir se réinventer ces prochaines années. Avec deux maîtres mots : maîtrise des coûts et efficacité.

COÛT - EFFICACITÉ À quelques exceptions près, les 228 centres de tri actuels ne sont pas adaptés à l’importante évolution des flux de matière attendue ces prochaines années : hausse du

gisement d’emballages ménagers, nouveaux modes de consommation et schémas de gestion des déchets… Il va falloir tenir compte de tout cela, tout en maintenant les standards de qualité pour les matériaux sortants. Un véritable projet de transformation et d’innovation industrielle sur l’ensemble de ce dispositif, alors que 3,7 millions d’habitants expérimentent depuis 2011 le tri de la totalité des emballages plastique.

Ces évolutions qualitatives conduisent en particulier à une baisse significative de la densité du flux entrant, des volumes à traiter plus

Les centres de tri vont devoir s’adapter à

l’évolution des flux de matière prévue dans

les années à venir.

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 53

Le tri va devoir s’automatiser, intégrer des technologies plus poussées, mais aussi être en cohérence avec les bassins de population, dans un souci d’efficacité et de maîtrise des coûts.

importants, résultat de la baisse de la densité et de la hausse des tonnages par habitant, elle-même liée à l’amélioration des performances, et un équilibre des volumes très différent entre fibreux et non-fibreux. Concrètement, cela se traduira par une hausse du nombre de résines, des objets plus hétérogènes, plus de petits pour les films et les emballages rigides comme les pots de yaourt ou les barquettes. Ils devront aussi s’adapter à la baisse de proportion des papiers graphiques et à l’augmentation des indésirables, des imbriqués, des déchets souillés. Et enfin, à un meilleur recyclage des petits emballages métalliques et assimilés (voir ci-contre).

Pour faire face, le tri va devoir s’automatiser, intégrer des technologies plus poussées, mais aussi être en cohérence avec les bassins de population, dans un souci d’efficacité et de maîtrise des coûts. D’abord, comme l’avancent les travaux menés par Eco-Emballages et l’Ademe, à travers l’augmentation de la taille moyenne des centres de tri : toutes les analyses montrent que les coûts financier et environnemental du tri baissent lorsque la taille du centre de tri augmente. Ainsi, jusqu’à une capacité de 60�000 à 80�000 tonnes, les gains engendrés par les effets d’échelle sont plus importants que les surcoûts engendrés par le transport.

Ces économies d’échelle engendreront des bassins versants plus importants. C’est pourquoi tout projet de modernisation ou de construction de centres de tri devra s’intégrer dans une approche territoriale élargie. Il sera également nécessaire de veiller à la cohérence entre les schémas de collecte et les installations de tri, notamment dans l’optique d’une répartition plus large des tâches du tri, depuis le consommateur – qui pourra être appelé à séparer le verre, les emballages et les papiers-journaux – jusqu’au recycleur.

De l’autre côté de la chaîne, l’industrie va réclamer de plus en plus de matière issue du recyclage, avec des niveaux de qualité identique ou supérieure aux niveaux requis aujourd’hui. Il importera donc, pour chaque centre, de définir le degré de tri pouvant être assumé dans les meilleures conditions techniques et économiques. Selon leurs tonnages et la capacité des centres qui les environnent, certaines collectivités auront intérêt à faire réaliser un tri simplifié, en particulier pour les plastiques rigides et les fibreux (flux fibreux

Recycler plus de petits emballages métalAvec un taux de recyclage de 37 %, l’aluminium fait partie des matériaux les moins bien valorisés. Capsules de boisson, tubes de colle liquide, feuilles de fromage… rarement triés par l’habitant, ils sont pourtant intégralement recyclables. Dès 2010, des aménagements destinés à capter ces aluminiums et aciers en centre de tri ont été expérimentés à l’initiative du Club de l’emballage léger en aluminium et acier (CELAA), avec l’appui d’Eco-Emballages. Début 2014, pour confirmer les premiers résultats positifs, Eco-Emballages et le CELAA ont élargi le test à de nouvelles collectivités, avec l’Association des maires de France et un soutien complémentaire de Nespresso, membre fondateur du CELAA. Avec déjà 2 millions d’habitants concernés fin 2014, l’objectif est d’atteindre les 4 millions à fin 2015.Conduite sur trois ans, cette opération permettra de déterminer les moyens nécessaires pour installer le recyclage de ces petits emballages comme partie intégrante de nos filières françaises de tri et de recyclage, tant sur la sensibilisation des habitants que sur les modalités de collecte, de tri et de recyclage. D’ores et déjà, la production d’aluminium a doublé dans certains centres de tri. Rendez-vous fin 2016 pour un bilan complet.

en mélange, flux plastiques rigides en mélange, flux aluminium, flux acier et flux de films) dans le centre de tri de proximité, qui sera suivi d’un second tri dans des unités spécialisées.

Maîtriser le coût du dispositif sur les cinq matériaux d’emballage, dans une logique d’efficacité économique, sociétale et environnementale, tel est le défi du tri pour les années à venir.

54 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

TRI BONNES PRATIQUES

Une petite révolution industrielle ! » C’est en ces termes que Francis Signoret, président de Valodéa, le syndicat mixte pour le

traitement des déchets du département des Ardennes, évoque le centre de tri unique inauguré en novembre 2014 à Charleville-Mézières pour remplacer les deux anciens centres devenus obsolètes.

Aujourd’hui, la totalité de la collecte sélective du département est dirigée directement vers ce centre. Soit les emballages de 463 communes ardennaises représentant 285�000 habitants. Outil d’une nouvelle génération au service d’une économie locale et circulaire, le centre regroupe l’usine de tri des déchets ménagers recyclables, mais aussi toute l’administration de Valodéa.

Six mois après l’ouverture de cette structure, dont l’idée datait de 2007, ses acteurs ne peuvent que se féliciter de ses apports industriels performants : hausse des performances qualitatives, amélioration des conditions de travail et diminution des coûts de gestion et d’entretien. « On a changé de monde avec ce nouveau centre », s’enthousiasme Francis Signoret. Tout d’abord

« On a changé de monde avec ce nouveau centre »Valodéa a inauguré un centre de tri high-tech qui absorbe le flux jadis traité par deux structures vieillissantes. Et les performances sont au rendez-vous !

SYNDICAT MIXTE DES ARDENNES

économiquement : après amortissement des investissements, les coûts de tri de la collecte sélective diminuent de près de 20 %.

Socialement ensuite. Avec, pour les quinze salariés se consacrant au tri, des conditions de travail bien meilleures. Ce grâce au « tout mécanisé », à la mise aux normes des installations et à une attention toute particulière portée à l’ergonomie des postes de travail. Les bénéfices sont aussi environnementaux. Construit selon les standards HQE (Haute qualité environnementale), le centre permet, entre autres, une optimisation des transports limitant l’émission de gaz à effet de serre.

ARDENNES

Mais surtout, la conception de ce centre de tri novateur a considérablement fait évoluer la qualité du tri en réduisant les erreurs et permet ainsi une meilleure valorisation des emballages ménagers. L’accent a été mis sur la modernisation et l’automatisation du tri, avec la mise en place du tri optique pour séparer mécaniquement flacons plastique, papiers, cartons, métaux pré-triés par tous les Ardennais.

Au total, cette structure de 15�000 mètres carrés a bénéficié d’un investissement de 16 millions d’euros, dont 3 millions d’euros de subventions. Cela lui permet de traiter près de 16�000 tonnes de matières valorisables par an.

« On est désormais prêt à accueillir le tri des plastiques l’arme au pied ! », assure le président du Syndicat mixte de traitement des déchets Ardennais, qui a répondu sans tarder à l’appel à projets lancé par Eco-Emballages dans le cadre de l’extension des consignes de tri.

Le nouveau centre de tri de Charleville-Mézières est entière-

ment mécanisé et répond aux normes HQE (Haute qualité environnementale).

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 55

Département exemplaire depuis des années en termes de tri des emballages, la Vendée ne faillit pas à sa réputation du « toujours plus,

toujours mieux ». Pour preuve, le succès de l’expérimentation d’extension des consignes de tri à laquelle elle a participé à l’invitation d’Eco-Emballages. Assurant en Vendée le traitement des déchets ménagers et assimilés depuis 2003, c’est le syndicat Trivalis qui a piloté ce test grandeur nature.

Depuis mars 2012, 170�000 habitants du sud du territoire ont donc changé leurs habitudes, triant désormais pots et barquettes en plastique dans le bac jaune. Résultat : 2,5 kg de matériaux en plastique par an et par habitant ont été triés en plus. Un résultat satisfaisant qui, pour les dirigeants de Trivalis, ne peut qu’évoluer de façon positive.

« Les changements d’habitude exigent du temps. Preuve en est, les pots et barquettes sont devenus plus nombreux au fil du temps », explique Gérard Hérault, vice-président en charge du tri et des relations avec les éco-organismes. Qui dit changement d’habitudes dit changement de communication. « La communication directe avec l’habitant est à privilégier, poursuit Gérard Herault. Il est essentiel de rassurer l’habitant qui a en mémoire le refus de son sac jaune, avant l’expérimentation, en raison de la présence de pots et barquettes. » Et adaptation des

La Vendée montre l’exempleLa Vendée est un département exemplaire pour le tri des emballages. Les performances sont là, depuis des années. L’expérimentation récente de l’extension du tri des plastiques a mis sur les rails le projet d’un centre de tri départemental.

TRIVALIS

méthodes de travail. Le surtri manuel généré par le nouveau process représentant un surplus de stress et de fatigue pour les trieurs, un système de tri optique a été mis en place. Ce dernier soulage considérablement le travail des opérateurs et améliore les performances du centre de tri.

Devant le succès de l’expérimentation, Trivalis a décidé d’aller plus loin en engageant une réflexion pour équiper le département d’un centre de tri capable d’absorber ces emballages plastique dès la généralisation de l’extension des

consignes de tri.Projet collaboratif mené avec toutes les collectivités

adhérentes du Syndicat, ce nouveau centre de tri départemental obéit au

2,5 MILLIONS

d’euros économisés avec la mise en place du nouveau

centre de tri.

strict respect de la démarche HQE. Elaboration d’une charte

« chantier vert », respect des éléments bioclimatiques et environnementaux, intégration des matériaux recyclés et biosourcés, installation de panneaux

solaires pour l’eau chaude sanitaire, réutilisation des eaux pluviales

pour les toilettes et l’aire de lavage : cet équipement,

conçu pour avoir, à long terme, les impacts sur l’environnement le plus maîtrisé possible, va permettre – via des collectes séparées des

papiers et des emballages sur l’ensemble du département –

d’harmoniser les consignes de tri pour tous les Vendéens et les touristes.

Il sera surtout en capacité, dès son ouverture, d’absorber tous les emballages ménagers en plastique.

« Pour la préservation des ressources, pour réduire encore plus les déchets enfouis, nous souhaitons être prêts techniquement à recevoir ces nouveaux flux, explique Hervé Robineau, président de Trivalis. Comparé à notre fonctionnement actuel, nous ambitionnons d’économiser 2,5 millions d’euros par an grâce au centre de tri départemental, qui sera de surcroît une vitrine pédagogique pour toujours plus de prévention et de sensibilisation. »

VÉNDÉE

56 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

TRI BONNES PRATIQUES

Trier encore plus sans oublier… les emballages plastique : le message a été reçu cinq sur cinq par le SMVO, le Syndicat mixte de la vallée de l’Oise et ses 490�000 habitants. Depuis 2012, à l’instar

de 51 collectivités locales, ces derniers ont pris une large part dans l’expérimentation d’extension des consignes de tri aux emballages plastique, lancée par Eco-Emballages.

Il faut dire que le territoire a la particularité de gérer le centre de tri le plus moderne de France, le seul à être équipé de dix séparateurs optiques permettant de trier tous les emballages en plastique issus de la collecte sélective. Traitant 30�000 tonnes par an, le centre Verdi de Villers-Saint-Paul fait d’ailleurs l’objet, dans le cadre de l’appel à projets « Plastique », d’une étude pour porter ce volume à rien moins que 60�000 tonnes.

Pots, barquettes, films plastique : les habitants ont donc jeté sans hésitation dans leur bac jaune la totalité de ces emballages plastique estampillés jusqu’alors « non recyclables ». Pouvoir jeter ces derniers a facilité le geste de tri, plus simple à comprendre et donc à réaliser. Avec pour résultante « des performances qui ne cessent de s’améliorer », explique Philippe Marini, président du SMVO.

Reste qu’il a fallu gérer l’arrivée en centre de tri de ces pots, barquettes et films : 5,8 kg

Une extension des consignes « 100 % gagnante »Dans l’Oise, le SMVO observe les effets positifs de l’expérimentation menée autour du tri des nouveaux plastiques. Notamment, plus de simplicité pour le consommateur.

SMVO

supplémentaires par an et par habitant, soit 10 % du flux pour 2014. Voilà qui n’a pas été sans impact sur le process de tri, qui a nécessité une adaptation du centre et du travail des équipes. Non sans quelques imprévus. « Les films plastique mettent un peu le cirque dans la chaîne, reconnaît Gilles Choquer, directeur général des services du SMVO. Mais le bénéfice en termes d’augmentation globale de la collecte sélective et de confort des habitants est 100 % gagnant. Il y a encore du travail pour fluidifier le process, trouver des débouchés, mais nous y travaillons au quotidien et les programmes de travaux ont été efficaces. »

Et enrichissants. Car l’expérience du centre de tri de Villers-Saint-Paul a permis d’avoir un retour sur les impacts de l’opération d’extension des consignes de tri. « Les perspectives de la généralisation progressive de l’extension des consignes à l’ensemble du territoire national nous incitent à confirmer notre engagement en travaillant à un doublement de capacité de notre centre de tri, tout en apportant des réponses aux problèmes techniques rencontrés lors de la première modernisation. Ceci permettra, comme en matière de valorisation énergétique, de répondre aux besoins d’un territoire plus large que le SMVO, et ainsi de diminuer les coûts du tri dans l’intérêt des habitants », poursuit Gilles Choquer.

L’opération d’extension des consignes de tri a par ailleurs relancé la communication autour « du petit geste aux grands effets ». « Nous nous étions un peu essoufflés sur le tri et l’expérimentation a créé une nouvelle dynamique, explique Catherine Fournier, responsable de la communication du syndicat. Les relais d’information que sont les collectivités adhérentes sollicitent désormais régulièrement le service de communication du SMVO. Toutefois, il ne faut pas penser que c’est un acquis. Nous sommes sur un sujet qui nécessite une communication régulière, il faut continuer. »

Présidente de la commission Environnement, Arielle François est tout aussi enthousiaste : « Du point de vue de la population, il est clair que nous avons bien fait de partir dans cette expérimentation. On sait maintenant ce qu’il faut faire. Il y aura une partie de la matière qui sera triée industriellement et une autre partie plus simplement. Il est évident que l’on ne reviendra pas sur la simplification du geste pour l’habitant. Il y a aussi des recherches sur la recyclabilité des matériaux en amont. Pour que cela soit plus facile pour la chaîne derrière. C’est bien que cela continue. » Quand simplicité rime avec efficacité.

Pots, barquettes, films plastique : les habitants ont donc jeté sans hésitation dans leur bac jaune la totalité de ces emballages plastique estampillés jusqu’alors « non recyclables ».

OISE

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2013 # 57

Dans quelle situation se trouve

Créé en 2002, le SMTD est en charge du traitement des déchets sur presque tout le Béarn. Son centre de tri avait été conçu en 1998 pour les collectivités autour de la commune de Sévignacq, qui comptaient quelque 80�000 habitants, puis dans une logique de massification des flux, il a été transféré au SMTD qui a aujourd’hui la charge de neuf collectivités adhérentes dont l’agglomération de Pau, soit près de 300�000 habitants. Il en résulte que les capacités du centre sont aujourd’hui insuffisantes pour traiter les 17�000 tonnes d’emballages triées par les habitants chaque année. L’expérimentation de l’extension des consignes de tri à tous les emballages plastique, mise en place depuis 3 ans sur environ 12 % du territoire, a confirmé que le centre actuel n’est pas adapté. En effet, durant l’expérimentation, la productivité a baissé et le coût de tri est monté en flèche. De plus, les agents ont dû trier manuellement beaucoup plus d’emballages et ont vu leurs conditions de travail se dégrader.

Plus de tonnes et plus de compétencesLe centre de tri du Syndicat mixte de traitement des déchets (SMTD) du bassin Est des Pyrénées-Atlantiques (64) n’est plus en mesure de faire face au volume d’emballages triés par les habitants. Sa présidente, Monique Sémavoine, nous présente les avancées du nouveau centre en construction.

SMTD 64

Comment comptez-vous vous attaquer

Le syndicat a décidé la construction d’un centre de tri plus moderne d’une capacité de 24�000 tonnes, doté de technologies de tri modernes. Ce choix se justifie d’autant plus que le volume des emballages à trier augmentera avec la généralisation de l’extension des consignes de tri à l’ensemble de notre territoire dans les prochaines années.

Quelles seront les principales innovations

Il sera équipé de technologies très performantes. Trois cribles balistiques sépareront mécaniquement la collecte sélective. Le process sera ensuite équipé de six machines de tri optique permettant de séparer les différentes fractions. Une de ces machines sera d’ailleurs exclusivement dédiée au tri automatique des films plastique. Il y aura également une séparation spécifique des emballages en acier et en aluminium de petites tailles. Tous ces process communiqueront entre eux et seront gérés par logiciel informatique. Mais la technologie ne fait pas tout. Pour augmenter les performances, nous voulons aussi améliorer le tri effectué en amont par les habitants via des campagnes de communication. Avec l’ouverture du nouveau centre en octobre 2015 et la candidature de tout son bassin de chalandise à la deuxième phase d’expérimentation d’extension des consignes, nous comptons rendre notre tri plus efficace et baisser le taux de refus. Tout cela devrait permettre de réduire significativement les quantités résiduelles enfouies ou incinérées et réduire les coûts de tri.

Une attention particulière a aussi été portée aux conditions de travail des agents chargés du tri.

Oui. C’est un métier très manuel et répétitif qui peut être éprouvant physiquement. Des postes de travail plus ergonomiques sont prévus. Surtout, les agents vont monter en compétences. En effet, le tri des nouvelles résines plastique n’est pas possible de manière manuelle, il sera de plus en plus effectué automatiquement par les machines. Leur rôle va donc plutôt consister à contrôler le bon déroulement des opérations et à effectuer un surtri manuel.

En résumé, ce centre de tri a pour objectif de mieux valoriser les déchets, et pour ambition de valoriser les métiers des hommes. Ces deux objectifs seront mis en avant sur site grâce à un parcours pédagogique moderne et attractif ouvert à tous les publics. En outre, notre syndicat a décidé de se doter d’une identité forte en se baptisant Valor Béarn afin de communiquer vers tous les publics et les sensibiliser aux enjeux environnementaux.

Le nouveau centre de tri a pour objectif de mieux valoriser les déchets, et pour ambition de valoriser les métiers des hommes.

PYRÉNÉES ATLANTIQUES

RECYCLER

Sommet de la Terre, Rio de Janeiro, juin 2012.© AFP PHOTO/Christophe Simon

60 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

RECYCLAGE CONSTAT

PLASTIQUES

Petits, légers, divers, de formes et compositions différentes... Les emballages ménagers en plastique sont les plus complexes et les plus coûteux à collecter sélectivement et recycler. Voilà

pourquoi, il y a 20 ans, le tri a été limité aux seules bouteilles et flacons, facilement identifiables par le consommateur. Pour s’adapter aux progrès techniques et industriels, d’importants travaux ont été impulsés par Eco-Emballages au niveau des centres de tri, en association avec les acteurs du recyclage. Un premier appel à projets a été lancé en 2010, donnant lieu à neuf expérimentations dont les résultats ont été présentés en 2012.

Pour affiner ces travaux et étudier la création de filières industrielles, un second appel à projets a été lancé en 2012. Sur neuf candidatures présentées, six ont été sélectionnées. A l’image du projet « Recycl’eps », conduit par Ecopse, le Crepim, Elipso, Ikos et Valorplast pour expérimenter le recyclage du plastique PS/PSE, ces initiatives ont été soutenues financièrement par l’Ademe et Eco-Emballages à hauteur de 50 % des dépenses engagées. Un premier bilan de cette seconde phase a été dévoilé en mai 2014, venant enrichir le rapport de synthèse de l’appel à projets. Celui-ci souligne le potentiel de recyclage des nouvelles résines, tout en pointant les efforts à accomplir en vue de nouvelles filières.

Accompagner le développement de nouvelles filières industriellesLes résultats de l’appel à projets lancé en 2012 par Eco-Emballages confirment la possibilité de créer des filières industrielles pour une large part des plastiques issus des emballages ménagers. A condition d’adapter les outils et les process.

Le rapport confirme d’abord le potentiel de recyclage des barquettes monocouches PET en mélange avec les bouteilles et flacons en PET. Tout en précisant que, sur ce marché « extrêmement sensible » (complexité des process et difficulté d’équilibrer l’offre et la demande), « l’élargissement des lots aux barquettes monocouches devra être accompagné d’une importante surveillance de la qualité des balles à destination des recycleurs ».

Quant à l’hypothèse de séparer directement chez les recycleurs les lots de PE-PP-PS (bouteilles, flacons, pots et barquettes en mélange), elle est jugée « économiquement plus intéressante que le tri direct en centre de tri ». La création d’une filière est envisageable « sans faire exploser les coûts », mais à vitesse progressive, « pour permettre aux recycleurs d’adapter leurs capacités de traitement ». Pour le PVC, en revanche, « des solutions techniques de recyclage existent », mais leur coût, combiné à la baisse du gisement, rend la création d’une filière « difficilement envisageable ».

Concernant les films en PE (polyéthylène), « l’atteinte en centre de tri d’un niveau de pureté supérieur à 90 %, permettant le développement de l’industrie du recyclage » est également jugée « possible » dans des conditions économiques « maîtrisées ».

Le rapport de synthèse se penche enfin sur les moyens de parvenir à une automatisation plus poussée des process de tri et à l’accroissement des capacités de traitement des centres, confirmant les hypothèses formulées par Eco-Emballages et Adelphe. Dans des bassins de population à forte densité, estime le rapport, « le tonnage à trier permettra de développer des centres de tri de capacité importante, dans lesquels les résines pourront être séparées en 3 flux ou en 5 flux, envoyés ensuite directement chez les recycleurs ». A l’inverse, dans les bassins de population à faible densité où le tonnage ne permet pas l’émergence d’unités fortement automatisées, des « centres de tri de proximité » devront être développés pour effectuer un « tri simplifié, avec la production d’un flux comprenant l’ensemble des emballages rigides en plastique, envoyé ensuite vers une unité dédiée au surtri ». Plus que jamais, le défi à relever se situe à l’échelle industrielle.

Quant à l’hypothèse de séparer chez les recycleurs les lots de PE-PP-PS, elle est jugée économiquement plus intéressante que le tri direct en centre de tri. La création d’une filière est envisageable sans faire exploser les coûts, mais à vitesse progressive.

LES RECETTES ISSUES DE LA VENTE DES MATÉRIAUX PAR LES COLLECTIVITÉS SONT EN LÉGÈRE BAISSE

0 50

10

0 15

0 20

0 25

0

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

*

44 M

 E

57 M

 E

58 M

 E

59 M

 E

97 M

 E 120

M €

136

M E

146

M E

87 M

 E

158

M E

238

M E

218

M €

203

M E

194

M E

* 2014 : valeur provisoire.

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 61

REPRISE

En vingt ans, l’application du principe de reprise a considérablement évolué. Au fur et à mesure que les tonnages triés ont augmenté, que la qualité des matériaux s’est améliorée, les débouchés du recyclage

se sont développés. De nouveaux acteurs industriels se sont intéressés à la matière recyclée.

« La reprise est un enjeu crucial, souligne Maïté Ketterer, responsable du pôle Recyclage et Marché chez Eco-Emballages. Plus de 3  millions de tonnes recyclées par an, cela représente près de 150�000 camions, dont nous devons connaître précisément la destination. C’est ce qui garantira la robustesse du taux de recyclage, et donnera l’assurance à tous les acteurs que les emballages triés sont bien recyclés. »

Au lieu de travailler par échantillonnage, Eco-Emballages trace chaque tonne triée (lire encadré). Connaître l’origine, la destination et la qualité de chaque tonne est indispensable pour valider la

Nous garantissons la traçabilité de chaque tonneSans « reprise » des matériaux triés, pas de recyclage possible. Dès sa création en 1992, le dispositif a pris en compte cette nécessité en offrant une garantie aux collectivités territoriales de pouvoir vendre l’ensemble des emballages collectés et triés à l’industrie du recyclage. Financer en partie le recyclage par la revente des matériaux triés par le citoyen : il s’agissait déjà d’économie circulaire ! Mais c’était une gageure : il fallait s’assurer que le déploiement de bacs jaunes et des centres de tri serait suivi d’effets, à une époque où l’industrie du recyclage était moins structurée qu’aujourd’hui.

rémunération de la collectivité qui l’a produite.Pour cela, une équipe dédiée scrute au

quotidien la traçabilité des flux, du centre de tri aux usines de recyclage, qui sont situées à 89 % en France. En créant ce système transparent avec les industriels, Eco-Emballages et ses partenaires ont contribué à forger l’image de sérieux dont jouit aujourd’hui la profession.

Demain, nous devrons continuer à faire évoluer ce système. Les tonnages augmentent chaque année et les flux à recycler changent : il faut trouver sans cesse de nouveaux débouchés. Notre prochain défi ? Les nouveaux emballages en plastique. L’industrie est en train de s’adapter à ce nouveau gisement. Au fil des évolutions technologiques, il faudra con-tinuer à vérifier l’adéquation entre ce qui est trié et recyclé tout en assurant une veille sur les nouveaux matériaux. L’enjeu est d’autant plus grand que l’on parle ici d’une industrie à haute valeur ajoutée. La

valeur des matériaux a augmenté significa-tivement depuis 2001, ce qui permet aux

collectivités de financer une partie du coût de la gestion des déchets.

Oscar, un nouvel outil pour suivre chaque tonne de matériaux

Rien n’échappe à Oscar. Mise en service fin 2014, cette plateforme web est la dernière née d’une série d’outils de suivi initiée par Eco-

Emballages. Conçu à partir des retours d’expérience des premiers outils de traçabilité utilisés par Eco-Emballages, Oscar est plus flexible, plus ergonomique, il offre une vision adaptée à la réalité de terrain. Chaque tonne de verre, carton, métaux ou plastique fait l’objet d’un suivi exhaustif, de sa sortie du centre de tri à son recyclage. Oscar est un outil de gestion incontournable pour les 500 utilisateurs. Chacun y dispose d’un accès personnel et confidentiel, afin d’y entrer les tonnages, la destination et la collectivité émettrice des matériaux. Tout ce qui est déclaré est envoyé à la collectivité, qui vérifie la concordance avec ce qu’elle a produit. Un contrôle ultra sécurisé qui met tout le monde d’accord, et qui permet de s’assurer que la rémunération de la collecte et du tri correspond à un recyclage effectif, donnant tout son sens au geste de tri !

150 000 CAMIONS

sont tracés chaque année par Eco-Emballages.

NOS SOLUTIONS

Environ

62 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

RECYCLAGE BONNES PRATIQUES

Une innovation qui colle avec le recyclageAprès avoir déjà réduit le poids de ses emballages, Heineken a de nouveau innové en créant des étiquettes adhésives plus facilement recyclables.

HEINEKEN

Depuis quelques années, l’usage d’étiquettes en plastique adhésives se développe sur les emballages en verre. Si ces étiquettes permettent

une très bonne résistance aux variations d’humidité et offrent un rendu graphique proche de celui de la sérigraphie, leur développement croissant pourrait entraîner des difficultés lors du recyclage des emballages en verre. En grandes quantités, elles empêcheraient la bonne séparation des matériaux qui est une phase cruciale pour les recycleurs afin de maintenir un parfait niveau de qualité de la matière recyclée.

Réduire les impacts environnementaux de ses emballages est une priorité pour Heineken qui, depuis longtemps, a multiplié les actions pour réduire à la source les emballages et développer leur recyclabilité : en 2012, l’entreprise a ainsi allégé le poids de ses bouteilles en verre de 25 cl, tout en modifiant leur design pour créer une plus forte identification.

Améliorer la recyclabilité des bouteilles portant des étiquettes plastique adhésives constituait donc pour la marque, grande utilisatrice de ces étiquettes, un challenge prioritaire qu’elle a souhaité aborder avec l’expertise d’Eco-Emballages. Initié en 2011 avec l’aide du Cetie (Centre international technique de l’embouteillage), qui réunit tous les acteurs dont les fournisseurs d’étiquettes et d’adhésif de Heineken (Avery Dennison, Constancia et CCL), le brasseur a lancé un projet de R&D pour mettre au point un nouveau type d’étiquette répondant aux contraintes techniques exigées dans le cadre d’un recyclage efficace et de qualité.

En 2014, des tests industriels ont permis de valider ces étiquettes nouvelle

génération qui, depuis début 2015, sont utilisées sur l’intégralité des bouteilles de 25 cl mises en marché par Heineken, et dont le déploiement a été planifié sur d’autres marques et formats du brasseur.

Les bonnes pratiques se devant d’être partagées, les conclusions du projet feront l’objet d’un guide diffusé par le Cetie et Eco-Emballages, sorte de vade mecum de l’étiquetage des bouteilles en verre.

Exemple réussi d’optimisation du système de recyclage et donc de participation au cercle vertueux de l’économie circulaire, le travail réalisé sur les étiquettes par Heineken illustre l’opportunité que l’éco-conception représente pour une marque : se différencier et s’offrir un nouveau positionnement. « Notre philosophie de la RSE est d’avancer avec l’ensemble des acteurs : cette collaboration avec les équipes d’Eco-Emballages est de ce point de vue exemplaire », se félicite Kristelle Robic, secrétaire générale d’Heineken France.

« Pour améliorer la compétitivité de notre industrie sur la disponibilité des matières premières, indique de son côté Victoire de Margerie, présidente du comité Matériaux et Emballages d’Eco-Emballages, il est impératif d’optimiser notre économie circulaire et donc notre système de recyclage. La coopération d’Eco-Emballages avec Heineken est un bel exemple où l’innovation, dans le secteur de l’emballage, est mise au service d’un recyclage efficace et de qualité. »

Ces nouvelles étiquettes sont utilisées sur les bouteilles de 25 cl, et leur déploiement a été planifié sur d’autres marques et formats du brasseur.

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 63

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le recyclage des emballages papier et carton se trouve désormais dans un guide. Intitulé

Recyclage et recyclabilité des emballages ménagers en papier-carton usagés, ce recueil pratique conçu par Eco-Emballages et Revipac, organisme de reprise et de recyclage des emballages papier-carton ménagers, constitue un outil indispensable pour accompagner les différents acteurs de la filière dans leur démarche d’éco-conception.

La finalité du recyclage est claire, il s’agit bien du retour à la matière du papier-carton, la fibre de cellulose. Et pour que cette matière recyclée soit effectivement réutilisée, elle doit être d’une qualité la plus proche possible de celle de la matière d’origine. En effet, avec des emballages de plus en plus complexes, des associations de matériaux et l’utilisation d’additifs de plus en plus innovants, de nouvelles contraintes apparaissent, générant ainsi des freins au recyclage papetier, à considérer dès la conception. Car s’il n’est pas « nouveau que la recyclabilité du carton est totale, il reste que les colles, adhésifs, encres et autres composants ne sont pas une mince affaire, surtout si l’on veut recycler davantage de types d’emballage et plus de quantités », précise Noël Mangin, Directeur général de Revipac. Le guide s’attache à présenter et décoder les incidences de ces choix de conception sur le recyclage. Sont également recensés les outils et services mis à disposition des professionnels par Eco-Emballages tels que BEE (Bilan environnemental des

Recyclage du papier- carton, suivez le guideEco-Emballages et Revipac ont édité un guide à destination des professionnels du secteur de l’emballage papier-carton (fabricants, producteurs, conditionneurs…). L’objectif : les accompagner dans leurs choix d’éco-conception.

RECYCLABILITÉ

emballages), TREE (Test de recyclabilité des emballages), l’Info-tri Point vert, etc. Une mine d’informations et de conseils pour comprendre les freins au recyclage, et aider à faire les bons choix techniques.

Ce guide a été réalisé sous l’égide du Cerec (Comité d’évaluation de la recyclabilité des emballages papier-carton), lequel, « avec l’aide d’un comité d’experts et des compétences du Centre technique du papier à Grenoble, met tout en œuvre pour que la commercialisation des nouveaux emballages soit compatible avec les conditions industrielles disponibles pour leur recyclage », comme l’explique Maryon Pailleux, ingénieur Matériaux chez Eco-Emballages. Pour Carlos de los Llanos, Directeur du département Recyclage d’Eco-Emballages, le Cerec est un véritable « numéro vert Recyclabilité » au service des industriels. Le guide s’appuie par conséquent sur des exemples concrets d’emballages ayant fait l’objet de tests d’évaluation de recyclabilité. On y apprend que des emballages, a priori éco-conçus, posent de vrais problèmes au recyclage, comme les barquettes à base de fibres de bambou. L’ajout de liants hydrophobes, nécessaires à la cohésion de ces fibres, perturbe le process de recyclage et génère des

Le guide apporte en effet des solutions pour que les metteurs en marché améliorent la recyclabilité de leurs emballages et spécifient les filières de recyclage.

pertes à la fois de matière et financières pour le papetier. A contrario, d’autres emballages, autrefois écartés du dispositif, sont aujourd’hui, suite aux tests menés par le Cerec, parfaitement intégrables au processus de recyclage. C’est le cas des gobelets enduits de polyéthylène, comme ceux utilisés dans les fast-foods.

Cette lecture pourrait faire bouger les lignes. Loin de se limiter au constat, le guide apporte en effet des solutions pour que les metteurs en marché améliorent la recyclabilité de leurs emballages et spécifient les filières de recyclage pour les différents types d’emballage.

En effet, si tous les emballages en papier et carton se recyclent, leur taux de recyclage est aujourd’hui de 67 % pour un gisement approchant un million de tonnes. Ce taux de recyclage, rappelle le guide, pourrait être augmenté par l’amélioration du geste de tri des habitants mais aussi par la modernisation des centres de tri avec la possibilité de traiter les matériaux fibreux dans un circuit spécialisé.

Enjeu primordial, le recyclage et la recyclabilité des emballages constituent aussi une préoccupation forte pour les consommateurs : pour 67 % d’entre eux, la présence de matière recyclée dans un emballage représente en effet un élément d’incitation à l’achat.

*Etude de perception de l’emballage et d’image du recyclé – Ipsos/Ademe/Eco-Emballages – 2013.

64 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

RECYCLAGE BONNES PRATIQUES

En Seine-Maritime, le Smedar (Syndicat mixte d’élimination des déchets de l’arrondissement de Rouen) revendique fièrement le volume d’emballage recyclable

traité par son centre de tri chaque année : 30�000 tonnes, soit la collecte issue de 165 communes autour de Rouen et Dieppe, triées et valorisées au rythme soutenu de 10 tonnes par heure ! Une performance en grande partie permise par la mise en place, au sein du centre de tri construit en 2007 sur l’Ecopôle Vesta, dans le prolongement de l’unité de valorisation énergétique, de nouvelles technologies permettant d’optimiser toutes les étapes du tri, notamment la qualité des flux.

L’instauration d’une Gestion de production assistée par ordinateur (GPAO), l’utilisation d’un trieur optique (capteur infrarouge permettant d’avoir une idée visuelle de la qualité du tri

Quand haute technologie rime avec qualité optimaleÀ Rouen, les bonnes performances du centre de tri du Smedar s’expliquent en partie par l’effort réalisé par le syndicat pour s’équiper d’un système de contrôle qualité dernier cri.

SMEDAR

effectué en déterminant la nature des emballages) et, il y a un an, la mise en place d’une méthode d’autodiagnostic ont en effet permis d’optimiser la qualité des déchets d’emballage triés par ce centre avant d’être vendus aux filières de recyclage. Avec pour objectif, tant technique que financier, de ne pas expédier aux recycleurs, qui exigent une qualité élevée, de mauvaises balles.

La qualité du tri représente un élément primordial pour les 300 unités industrielles (spécialisées par matériau) qui assurent le recyclage en France et en Europe. Chaque tonne recyclée fait l’objet d’un certificat transmis à Eco-Emballages, qui assure le contrôle et la traçabilité de ces matériaux. L’un des objectifs étant que la qualité des déchets d’emballage respecte les standards spécifiés dans le cahier des charges d’Eco-Emballages et Adelphe. Standards qui fixent le niveau de séparation des différents types de déchets d’emballage que doivent respecter tous les dispositifs de collecte et de tri, et à partir duquel le marché du recyclage peut s’organiser. Ils correspondent à un juste équilibre entre une qualité insuffisante qui nécessiterait un traitement

supplémentaire avant recyclage, et une qualité qui augmenterait excessivement les coûts de tri.

En 2014, pour aider les centres de tri à détecter de façon simple et efficace les anomalies et à rectifier le tri dès la détection d’une faille de qualité, Eco-Emballages a proposé la mise en place d’une méthode d’autodiagnostic en partenariat avec les acteurs du dispositif : exploitants des centres de tri, repreneurs et recycleurs.

Initiée et testée avec le concours de Varlopast sur les balles de bouteilles et flacons en plastique, cette méthode innovante est aujourd’hui développée sur douze centres de tri. Permettant d’évaluer visuellement la qualité des balles produites, en comptant le nombre d’indésirables présents sur deux faces de balles, elle fait l’objet de premiers retours très positifs. Et pour cause, aucune décote financière n’a été enregistrée depuis le début de l’expérience. Cette dernière, menée sur les bouteilles et flacons, sera élargie en 2015 à un plus grand nombre de centres mais aussi – et c’est l’objet d’une étude en cours – à d’autres types de matériaux.

Initiée et testée sur les balles de bouteilles et flacons en plastique, cette méthode est développée sur 12 centres de tri.

EURE

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 65

Elément stratégique du projet d’extension des consignes de tri, la valorisation des emballages ménagers en plastique non recyclable est un défi majeur.

En effet que faire des refus de tri ? La réponse tient en un acronyme : CSR. Tous ces déchets sont en effet compatibles avec la fabrication d’un « combustible solide de récupération », qu’il est possible de valoriser en vertu de son pouvoir calorifique. Mais ce dernier a bien d’autres atouts pour les acteurs de différentes filières voulant éviter le recours aux combustibles fossiles. Celle des cimentiers tout particulièrement, pour lesquels le CSR constitue une énergie de substitution au coke de pétrole.

Reste à répondre aux contraintes du cahier des charges des utilisateurs. Le défi principal ? Disposer d’un CSR de qualité constante, que ce soit en termes de granulométrie, de taux de chlore, de cendres et de pouvoir calorifique. Car les propriétés du CSR varient sensiblement en fonction du gisement qui le compose : déchets de chantier, d’encombrants, d’emballages ménagers… L’expérience menée dans le Sud-Ouest par Paprec, l’un des principaux acteurs français du recyclage, du traitement et de la valorisation des déchets, avec le cimentier Lafarge, montre que le défi peut être relevé.

« Nous avons répondu à l’appel à projets lancé par Eco-Emballages dans le contexte de l’opération d’extension des consignes de tri, explique Mathieu Breton, directeur de PAPREC Sud-Ouest. Notre projet portait sur la transformation des plastiques non recyclables en CSR. Dans une première phase, nous avons testé quatre sortes de plastiques. La seconde phase a consisté

Et si les refus de tri devenaient combustiblesQue faire des emballages plastique issus des refus de tri ? L’une des solutions réside dans cette initiative menée par un recycleur et un cimentier, véritable mise en pratique de l’économie circulaire.

VALORISATION COMPLÉMENTAIRE

à incorporer des plastiques dans notre CSR “classique”, avec des taux de 20 %, 40 %, 60 %. Le retour de notre client a été globalement très positif. Reste à trouver un équilibre économique. » En tous cas, pas de doute, pour Mathieu Breton, « les flux riches en matériaux de plastique, donc à haut pouvoir calorifique, contribuent à réaliser un combustible de qualité conforme aux attentes de notre partenaire cimentier Lafarge ».

Une conclusion partagée par

Christophe Bignolas, directeur de l’usine Lafarge de Martres-Tolosane : « On utilise le CSR classique depuis des années. Notre souhait était d’avoir un CSR à plus forte valeur calorifique et à la teneur en chlore moindre, ce dernier étant pénalisant pour le processus cimentier. Les résultats de l’expérimentation menée avec PAPREC avec un CSR à base de plastiques légers sont très bons avec une valeur énergétique élevée et un taux de chlore faible. Seul bémol : nos équipements ne sont pas adaptés pour un matériau à si faible densité. Dans la perspective d’une augmentation de ce gisement, il nous faudra investir pour adapter notre outil industriel. »

Avec un impact environnemental et économique positif, le CSR est une véritable mise en pratique de l’économie circulaire.

Les flux riches en plastique non recyclable donc à haut pouvoir calorifique, contribuent à réaliser un combustible de qualité.

HAUTE GARONNE

66 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

PRÉSENTATION ECO-EMBALLAGES

Eco-Emballages est une société de services aux entreprises soumises à la Responsabilité élargie du producteur (REP). Concrètement, elle permet à ces acteurs privés, émetteurs d’emballages

ménagers, de respecter efficacement leur obligation de collecte, de tri, de recyclage et de valorisation de ces derniers en France. En 1992, pour respecter cette obligation, les industriels ont choisi de mettre en place un dispositif mutualisé à travers la création d’Eco-Emballages. L’objectif : permettre au consommateur d’assumer, lui aussi, sa responsabilité, à travers son geste de tri.

Grâce à l’engagement financier des entreprises de la grande consommation et de la distribution, qui ont investi plus de 7 milliards d’euros depuis 1992, et à la mobilisation des collectivités locales et des associations, les progrès accomplis sont majeurs. Aujourd’hui, 67 % des emballages ménagers sont recyclés, l’accès au tri est présent partout sur le territoire et le tri est devenu le

Une entreprise 100 % privée et 100 % d’intérêt généralActeur central du dispositif de collecte, de tri et de recyclage des emballages, Eco-Emballages reçoit les contributions des entreprises et les redistribue aux collectivités locales, tout en veillant à l’amélioration du dispositif.

MISSIONS

premier geste environnemental des Français.Son statut d’entreprise privée n’empêche pas

Eco-Emballages de voir ses activités encadrées par l’Etat. Tous les six ans, l’éco-organisme reçoit un agrément délivré par six ministères, assorti d’objectifs de recyclage et de couverture des coûts. L’agrément en cours, obtenu en 2011, prendra fin en 2016. Autre gage de cette mise au service de l’intérêt général, Eco-Emballages a

Adelphe : un accompagnement spécifiqueAdelphe, filiale d’Eco-Emballages, a été créé en 1993 par le secteur des Vins et Spiritueux. A travers le dispositif de collecte de tri et de recyclage, elle assure la Responsabilité Elargie du Producteur (REP), des entreprises de ce secteur et de celles du Médicament; deux secteurs dont la mise sur le marché des produits est soumise à de fortes contraintes réglementaires. La spécificité d’Adelphe au sein d’Eco-Emballages réside dans sa connaissance des particularités des métiers de ses entreprises adhérentes et dans les réponses adaptées qu’elle leur apporte, aussi bien au plan administratif qu’en matière d’éco-conception et de sensibilisation au geste de tri des emballages. www.adelphe.fr

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 67

choisi de ne pas faire de bénéfices et de reverser l’intégralité de ses résultats dans le dispositif de tri et de recyclage.

Cette coopération avec le secteur public se joue aussi à l’échelle locale. Pour mettre en œuvre le dispositif de collecte et de tri, et ainsi remplir sa mission, Eco-Emballages rémunère les collectivités et d’autres acteurs locaux en charge d’assurer sur le terrain ces services de collecte et de tri. Dans les départements et régions d’outre-mer, cette mission peut être élargie à la gestion des déchets d’emballages ménagers des collectivités territoriales qui en font la demande. Mayotte, par exemple, a sollicité Eco-Emballages pour pourvoir à la gestion des déchets d’emballages ménagers sur son territoire.

Ces différentes missions, Eco-Emballages les conduit grâce à quelque 220 salariés répartis au sein de neuf départements. A commencer par celui consacré aux Relations Entreprises & Marketing, qui vise à assister les industriels dans leurs déclarations annuelles et à les accompagner dans leurs actions de prévention et d’information du consommateur. Le tout, en les aidant à comprendre les enjeux et la performance du dispositif de collecte, de tri et de recyclage des emballages ménagers.

De son côté, le département des Opérations régionales vise à rendre opérationnelle la mission d’Eco-Emballages et l’application des engagements contractuels avec les acteurs locaux, en particulier les collectivités locales. Ses missions ? Piloter localement les projets d’expérimentation, veiller à l’optimisation du dispositif et à la diffusion des bonnes pratiques. En déployant sa stratégie sur l’ensemble du territoire français, grâce à un découpage en neuf grandes régions (voir carte), ce département occupe un rôle fondamental dans le Plan de relance lancé par Eco-Emballages en 2014.

Autre gage de cette mise au service de l’intérêt général, Eco-Emballages a choisi de ne pas faire de bénéfices et de reverser l’intégralité de ses résultats dans le dispositif de tri et de recyclage.

Le rôle du département Tri et Recyclage est tout aussi central. Sa mission : contribuer à mettre en œuvre le meilleur dispositif de collecte et de tri, et contrôler la qualité et le recyclage des tonnes triées. Cela, en couvrant les différentes problématiques allant de la prévention et de l’éco-conception en amont à la mise en marché des matériaux triés et au recyclage en aval.

Le département Sensibilisation et Communication occupe, lui aussi, un rôle stratégique, en mobilisant l’habitant pour qu’il trie plus et mieux, par le biais de nombreux partenariats. Enfin, les départements Relations institutionnelles, Développement, Juridique, Finance et Gestion et Ressources humaines viennent compléter cet édifice, qui a contribué à faire passer le taux de recyclage de 18 % en 1992 à 67 % en 2014.

RÉGIONCENTRE-OUEST

05 55 36 80 65

RÉGIONSUD-OUEST

05 61 19 07 50

DOM-COM 01 81 69 06 00

RÉGION OUEST 02 41 22 16 50

RÉGION EST 03 88 78 90 20

RÉGIONCENTRE-EST 04 72 81 03 70

RÉGIONSUD-EST

04 88 19 62 80

RÉGIONÎLE-DE-FRANCE

01 81 69 06 00RÉGION NORD 03 20 06 75 10

Guadeloupe Martinique Réunion Guyane

68 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

QUALITÉ ENVIRONNEMENT

1. L’ENGAGEMENT AUPRÈS DES SALARIÉS

Les résultats du baromètre social démontrent un niveau très élevé d’engagement des salariés d’Eco-Emballages, très au-dessus de la moyenne des entreprises françaises.A titre d’exemple, 71% des salariés sont engagés dans l’entreprise, 70% sont satisfaits de leur situation professionnelle prise dans sa globalité, 87% sont fiers d’appartenir à Eco-Emballages et 67% recommanderaient la société à des proches. 87% des salariés considèrent que leur manager leur manifeste du respect, et 73% des salariés considèrent que leur manager communique bien avec son équipe et fixe des objectifs réalistes et  ambitieux, plaçant très haut les pratiques managériales dans les items mesurés dans l’étude de climat social.

Tout ceci explique notamment la fidélité des salariés à la structure, avec un taux de turn over de 7,3% en 2014 et une moyenne d’ancienneté de 8 ans. Pour permettre aux salariés d’évoluer, une politique de mobilité professionnelle très volontaire a été mise en place avec un taux de 15% par an en moyenne.

le programme RacineFruit de plusieurs mois de travail entre tous les

départements d’Eco-Emballages, le programme Racine a permis à chaque collaborateur de l’entreprise d’améliorer sa connaissance de la

Démarche d’amélioration continueEco-Emballages et Adelphe travaillent à l’amélioration continue de leurs pratiques via plusieurs plans d’action. Ils impliquent l’ensemble des départements et touchent le management, l’organisation, et la relation clients.

ENGAGEMENT

REP, de son mécanisme, et de l’histoire d’Eco-Emballages tout en se projetant dans les enjeux des prochaines années. Loin d’être une formation classique, les collaborateurs ont participé à des ateliers immersifs et interactifs animés par un organisme extérieur.

Eco-Emballages a mis en place courant 2013, en concertation avec les représentants du personnel, un plan d’action générations. En application depuis le 1er janvier 2014, il vise à favoriser l’emploi des jeunes, le maintien des seniors dans l’emploi, la transmission des savoirs (deux binômes jeune/senior ont ainsi été formés en 2014) mais aussi à faciliter l’intégration du handicap et de la diversité au sein de l’entreprise.

2. LA DÉMARCHE QUALITÉ ET ENVIRONNEMENT CHEZ ECO-EMBALLAGES ET ADELPHE

Eco-Emballages et Adelphe sont engagés dans une démarche d’amélioration continue portée par le système Qualité et Environnement. La démarche environnementale de nos sociétés agréées est certifiée depuis 2003. La double certification par l’AFNOR obtenue en avril 2012 a été confirmée en 2015 lors de l’audit de renouvellement réalisé par deux auditeurs AFNOR pendant une semaine au siège ainsi que sur certains sites régionaux.

A cette occasion, les auditeurs AFNOR ont

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 69

souligné la progression de l’organisation ainsi que la motivation de la direction et des collaborateurs pour cette démarche.

L’auditeur qui suit Eco-Emballages et Adelphe depuis 2012 a confirmé la tendance largement positive du système mis en place et le travail accompli jusqu’ici. Les trois axes de travail de notre démarche qualité et environnement s’articulent autour de cinq objectifs à atteindre d’ici 2016 (voir tableau).

• Le pilotage de la démarche, facteur

Les pilotes de processus suivent et animent l’amélioration continue de chacune des activités dont ils ont la charge via le suivi des indicateurs de performance décliné pour chaque activité. En 2015, ils ont évolué pour mesurer toujours mieux le déploiement de nos actions prioritaires avec notamment la mise en place d’indicateurs relatifs au déploiement du Plan de relance, à la mise en œuvre du contrôle interne, au délai moyen de règlement et à l’évolution du résultat du baromètre social.

Le tableau de bord de suivi des projets et des indicateurs clés fait l’objet d’une revue régulière par le Comité de direction. Le responsable qualité et performance conduit régulièrement les revues de processus et revues de direction, obligations normatives permettant de suivre et analyser les éventuels dysfonctionnements ou les opportunités d’amélioration à mettre en œuvre sur chaque activité.

Eco-Emballages et Adelphe améliorent l’écoute clients et partenaires en gérant, suivant et analysant leurs attentes et réclamations. Les baromètres clients et collectivités locales ont été renouvelés cette année.

La démarche a également incité Eco-Emballages et Adelphe à mettre en place le suivi des engagements contractuels qui les lie avec

leurs clients et partenaires collectivités locales. En 2014, le taux annuel de respect des engagements contractuels est de 90,5 % et dépasse l’objectif de 90 % que le groupe s’était fixé.

Outre les conséquences environnementales positives du recyclage des emballages en France, hors du périmètre de certification, Eco-Emballages et Adelphe, surveillent et minimisent l’impact de leurs activités de bureau sur l’environnement. Des indicateurs sont suivis pour maîtriser la consommation des ressources naturelles, le bilan carbone ou la production de déchets : des objectifs de réduction sont fixés et des plans d’action réalisés. De nombreuses initiatives sont également portées en régions en faveur de l’environnement, notamment l’incitation au co-voiturage lors d’organisation d’événements avec des acteurs externes. L’entreprise a, en 2014, diminué son empreinte carbone liée aux déplacements métropolitains.

Évolution des performances des mesures adoptées

MESURES INDICATEURS VALEUR VALEUR OBJECTIF MISES EN PLACE 2013 (ARC)* 2014 (ARC)* 2014 Calcul annuel Population 99,6�% 99,7�% 99,6�%de la population sous contratcouverte par un ou faisant l’objetcontrat Eco-Emballages du pourvoi Mesures trimestrielles Taux de recyclage 67�% 67�% 69�%des tonnes recyclées d’emballages ménagers Baromètre annuel de Note de satisfaction 6,1/10 6,3/10 6,5/10satisfaction des adhérents (sur 10) Mesures de respect Pourcentage de 90,7�% 90,5�% 90�% des engagements respect descontractuels engagements contractuels

* Sous réserve de validation des données arrêtées par le conseil d’administration de mai

70 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

GOUVERNANCE

Comment fonctionne Eco-Emballages ?Eco-Emballages SA est une société anonyme à but non lucratif, dotée d’un conseil d’administration de dix-huit administrateurs.

LE CAPITAL D’ÉCO-EMBALLAGES EST DÉTENU À :• 71,25 % par la société Ecopar, dont les actionnaires sont les entreprises de consommation et leurs organisations professionnelles ;• 20 % par la société Inter Emballage, constituée par cinq entités représentant des fabricants de matériaux et d’emballages ;• 8,75 % par les entreprises de la distribution et leurs organisations professionnelles.Les actionnaires ne perçoivent pas de dividende.

Cette situation est en adéquation avec le principe selon lequel les activités d’Eco-Emballages couvertes par l’agrément sont exercées sans but lucratif.

LE CONSEIL D’ADMINISTRATION Le conseil d’administration d’Eco-Emballages se compose de dix-huit membres, quatre censeurs et un censeur d’Etat, ainsi qu’un invité permanent, pour une gouvernance transparente et contrôlée. Les administrateurs sont nommés pour une durée statutaire de trois ans renouvelable. Le conseil d’administration se réunit cinq fois par an pour déterminer les orientations de l’activité, veiller à leur mise en œuvre et contrôler la gestion de la société.

CENSEURS• Gérard LEBAUDY, vice-président du Syndicat des fabricants de biscuits et gâteaux de France• ILEC (Institut de liaisons et d’études des industries de consommation) représentée par son directeur général, Richard PANQUIAULT • AFED (Association française des embouteilleurs distributeurs), représentée par son délégué général, Michel-Laurent PINAT • Association NET V&S France, représentée par Patrice ROBICHON

CENSEUR D’ÉTAT• Dominique VIEL, haut fonctionnaire chargé du développement durable au sein du ministère du Redressement productif et du ministère du Commerce et du Tourisme

INVITÉ PERMANENT • Michel FONTAINE, président du Conseil national de l’emballage

TRAVAUX DU CONSEILD’ADMINISTRATION EN 2014

Le conseil d’administration s’est réuni cinq fois durant l’année 2014. L’assiduité des administrateurs, exprimée par le taux de présence à ces réunions, a été de 78,5 %.Il a examiné et débattu des sujets récurrents relevant de sa compétence, à savoir la stratégie de la société (REP, optimisation du dispositif, tarif Eco-Emballages, recyclage des matériaux, etc.), le contrôle de sa mise en œuvre, la revue détaillée de l’activité, l’approbation du budget annuel et de ses révisions, la revue de la situation financière,

l’approbation annuelle de la politique de gestion de trésorerie et l’examen régulier de la situation de trésorerie, l’arrêté des comptes annuels, les questions liées à la gouvernance et, notamment, les comptes-rendus systématiques des réunions de ses comités spécialisés, la rémunération des mandataires sociaux, dont celle du directeur général, la préparation et la convocation de l’assemblée générale annuelle, etc.

En 2014, ses travaux ont notamment porté sur le suivi et la finalisation de la clause de revoyure prévue dans l’agrément, les conditions de mise en œuvre et le contenu du plan d’action pour la relance du recyclage portant sur l’extension des consignes de tri des plastiques, d’une part, la relance du recyclage pour les collectivités à faible performance, d’autre part ; les orientations pour le prochain agrément : évolution et principes structurants du dispositif, coûts et performances, étude des synergies possibles entre les filières papiers graphiques et emballages ménagers au regard de leur dispositif commun, etc.

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 71

COMITÉS SPÉCIALISÉS DU CONSEIL D’ADMINISTRATIONPlacés sous l’autorité du conseil d’administration, des comités spécialisés et permanents sont chargés, dans leurs domaines respectifs, de préparer ses travaux et de lui faire des recommandations, pour débats et décisions du conseil d’administration.

LE COMITÉ D’AUDIT

examen des comptes sociaux, suivi des procédures de contrôle interne et de gestion des risques, et suivi de la relation entre la société et le commissaire aux comptes.

Jacques CREYSSEL, Michel NALET, Georges ORTOLA et Bertrand de SENNEVILLE, qui en assure la présidence. Le censeur d’Etat et le commissaire aux comptes sont invités permanents de ce comité. Le comité s’est réuni cinq fois en 2014.

COMPOSITION DU CONSEILD’ADMINISTRATION Les administrateurs• Association nationale des industries alimentaires (ANIA), représentée par son vice-président, Thierry GAILLARD • Jérôme BEDIER, secrétaire général du groupe Carrefour• Benoist BERTON, directeur des Affaires publiques de Coca-Cola Entreprise• Catherine BRECHIGNAC (administrateur indépendant), secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences• Denis CANS, président de Nestlé Waters France • Guillaume DARRASSE, directeur général délégué de Système U Centrale nationale• Olivier DELAMEA, directeur général de Danone Produits frais France• Olivier DESFORGES, président du conseil d’administration d’Ecopar• Raymond DOIZON, directeur général délégué de Fleury Michon• Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), représentée par son délégué général, Jacques CREYSSEL• Inter Emballage SA, représentée par son président, Géraud DELORME • Philippe-Loïc JACOB, président du conseil d’administration • Noël MANGIN, délégué général de Revipac • Victoire de MARGERIE (administrateur indépendant), présidente de Rondol Industrie • Michel NALET, directeur général Communication & Relations extérieures du groupe Lactalis• Georges ORTOLA, président du conseil d’administration d’Adelphe• Bertrand de SENNEVILLE, directeur général des Relations sociales de L’Oréal• Jean TORCHIA, président de Mondelez France Biscuits Distribution SAS

GOUVERNANCE

LE COMITÉ MATÉRIAUX & EMBALLAGES

examen des projets avec les fabricants d’emballages, les industriels des matériaux et les acteurs du recyclage final et de la valorisation, pour une meilleure prévention, une éco-conception plus efficace, et un recyclage optimal des matériaux d’emballage mis en marché ; l’étude des évolutions techniques et technologiques des matériaux, des emballages et de leurs procédés de transformation ainsi que pour l’étude des conséquences éventuelles de ces évolutions sur le dispositif et pour le modèle économique d’Eco-Emballages ; et en matière de définition des matériaux et des emballages et de leur chaîne coûts/bénéfices en relation avec le Conseil national de l’emballage. Ce comité n’intervient pas dans les modalités de fonctionnement de la reprise des matériaux.

Géraud DELORME, Philippe-Loïc JACOB, Noël MANGIN, Jean TORCHIA et Victoire de MARGERIE, qui en assure la présidence. Assistent également à ce comité, en qualité d’invités permanents, les représentants ci-après des secteurs de l’emballage et des matériaux d’emballage : Mostafa ABOULFARAJ, Jacques BORDAT et Catherine JUNG, ainsi que le président du Conseil national de l’emballage, Michel FONTAINE. Le comité s’est réuni quatre fois en 2014 dont une réunion commune avec le comité Recherche & Développement.

LE COMITÉ DES NOMINATIONS ET DES RÉMUNÉRATIONS

sélection, détermination et contrôle de la politique de rémunération des mandataires sociaux de la société et de sa filiale (présidents du conseil d’administration, directeurs généraux, administrateurs, etc.) et des membres du comité de direction de la société. Composition : Thierry GAILLARD, Philippe-Loïc JACOB, Bertrand de SENNEVILLE et Olivier DESFORGES, qui en assure la présidence. Le comité s’est réuni trois fois en 2014.

LE COMITÉ RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT

fixation des objectifs du programme de recherche et développement ; pour l’établissement de coopérations et partenariats avec des acteurs du monde de la recherche et pour l’établissement du budget annuel dédié à la recherche et au développement. Le comité assure par ailleurs la sélection des projets de recherche et développement ainsi que le suivi et l’évaluation des projets en cours.Composition : Raymond DOIZON, Philippe-Loïc JACOB, Patrice ROBICHON et Catherine BRECHIGNAC, qui en assure la résidence. Le comité s’est réuni trois fois en 2014 dont une réunion commune avec le comité Matériaux & Emballages.

LE COMITÉ EN CHARGE DE LA STRATÉGIE ET DE L’AGRÉMENT

projets et axes stratégiques ainsi que pour la recherche de pistes de réflexion et de propositions dans le cadre des renouvellements d’agrément.

Catherine BRECHIGNAC, Jacques CREYSSEL, Olivier DELAMEA, Géraud DELORME, Olivier DESFORGES, Georges ORTOLA, Patrice ROBICHON, Bertrand de SENNEVILLE et Philippe-Loïc JACOB, qui en assure la présidence. Le comité s’est réuni quatre fois en 2014.

Jetons de présenceLes administrateurs d’Eco-Emballages ne perçoivent pas de jetons de présence au titre de leur simple mandat d’administrateur. Seuls les administrateurs qui siègent, participent et travaillent au sein des comités spécialisés perçoivent des jetons de présence, compte tenu du travail et de l’implication que ces comités requièrent pour une meilleure efficacité du conseil d’administration. Pour les mêmes motifs, la présidence du conseil d’administration et de l’assemblée générale des actionnaires est également rémunérée par des jetons de présence. Le montant total brut des jetons de présence au titre de l’année 2014 s’est élevé à 237�400 euros.

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 73

RÉSULTAT ANALYTIQUE

Chiffre d’affaires :Le chiffre d’affaires 2014 s’élève à 684,3 M€, en hausse de 11,3 M€ soit +�2 % par rapport à 2013. Il est constitué, d’une part, des contributions des adhérents estimées au titre de l’exercice 2014 pour 670 M€ et, d’autre part, de régularisations sur les exercices antérieurs pour 14,3 M€. Ces régularisations, associées à l’augmentation du tarif pour les unités de 0,1 g à 1 g et à un effet volume positif, sont partiellement compensées par les bonus sensibilisation et réduction qui ont été portés de 2 % à 8 %.

Charges d’exploitation : Les coûts de la prestation de collecte sélective augmentent de 10,5 M€ par rapport à 2013.

L’augmentation des tonnes recyclées (+�1,3 %) et le déploiement croissant de la démarche SDD dans les collectivités locales expliquent cette variation. Le transfert des soutiens à l’expérimentation plastique vers la destination analytique « Plan de relance du recyclage » explique la baisse des actions Eco-Emballages de 12,7 M€ par rapport à 2013.Les charges liées aux actions de sensibilisation sont maîtrisées et restent stables en 2014 par rapport à 2013.Le démarrage du Plan de relance du recyclage génère une charge de 6,3 M€ dont 5,5 M€ sur le volet Plan plastique et centre de tri dans le cadre du projet pilote sur l’extension des consignes de tri.Les charges de structure baissent de 1,2 M€, soit -�4 %, par rapport à l’année

dernière grâce à un effort commun de toute l’organisation et représentent 4 % du total des charges d’exploitation en 2014.Le coût du risque client 2013 était constitué de dotations exceptionnelles au titre des mandrins et procédures collectives. En 2014, suite à la réactualisation du risque réel d’impayés, il a été procédé à une reprise de provision de 2,6 M€.Le résultat financier 2014 s’élève à 2,1 M€ contre 2,6 M€ en 2013. Il est constitué d’un boni de 1,2 M€ sur les fonds de placement PRIMORES et de 0,9 M€ de produits liés aux placements sécurisés de trésorerie.L’impôt sur les sociétés s’élève à 0,6 M€, duquel est déduit le montant du Crédit impôt recherche (CIR) 2014 qui s’élève à 0,6 M€.

ECO-EMBALLAGES ECO-EMBALLAGES + ADELPHE 2013 2014 2013 2014

Chiffre d’affaires 612,6 620,2 673,0 684,3Charges d’exploitation -597,5 -579,6 -648,5 -637,2RÉSULTAT D’EXPLOITATION 15,2 40,7 24,4 47,1

Résultats financier et exceptionnel 2,5 1,8 2,7 2,1Participation 0,0 0,0 0,0 0,0Impôt sur les sociétés 0,0 0,1 0,0 0,0Dotation/reprise de provision pour charges futures -17,6 -42,6 -27,1 -49,2RÉSULTAT NET DE L’EXERCICE 0 0 0 0

COMPTE DE RÉSULTAT ANALYTIQUE en millions d’euros

RÉEL 2013* ARC 2014** VARIATION �%Soutien au service de la collecte sélective (Scs = Tus + Taa) 327 334 8 3�%Soutien à la performance (Spr) 137 123 -14 10�%Soutien à l’action de la sensibilisation (Sas = Tsc + Tsa) 25 26 0 2�%Soutien aux autres valorisations (Sav = Tum + Tvo + Tce + Tesc) 61 67 6 10�%Soutien au développement durable (Sdd) 9 15 6 63�%Soutien majoration DOM-COM 2 1 0 -18�%SOUTIENS AU BARÈME E 561 567 7 1�%SOUTIENS AU BARÈME D 3 0 -3 -100%SOUTIEN TOTAL 564 567 4 1�%

SOUTIENS AUX COLLECTIVITÉS LOCALES en millions d’euros

* Données révisées lors de l’arrêté des comptes 2014. ** Données à l’arrêté des comptes 2014.

74 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014

GLOSSAIRE

AMBASSADEUR DU TRI Chargé d’information sur le tri

et le recyclage, qui a des missions de communication de proximité : animation, porte-à-porte, intervention dans les réunions publiques et dans les écoles, actions vers les publics relais.

APPORT VOLONTAIREMode d’organisation de la collecte

dans lequel l’usager se déplace hors de son domicile pour utiliser des contenants de recyclage mis à sa disposition dans un espace collectif.

BRIQUE ALIMENTAIRELa brique alimentaire est un emballage

multicouche composé en moyenne de 75 % de carton, 21 % de polyéthylène (plastique) et 4 % d’aluminium. Le carton confère sa rigidité à l’emballage et offre un espace imprimable pour informer le consommateur, le polyéthylène garantit son étanchéité, l’aluminium forme une barrière contre l’oxygène et la lumière, protégeant le produit et sa conservation à température ambiante.

CENTRE DE TRI Installation dans laquelle les déchets

issus des collectes sélectives sont séparés par matériaux, conditionnés et stockés, avant d’être envoyés en recyclage.

CIRCUIT DE COLLECTEParcours prédéfini que suit un camion

benne afin de collecter un flux de déchets, entre le point de départ et le lieu de livraison.

COLLECTE SÉLECTIVECollecte de flux de déchets triés au

préalable par les habitants, en vue d’une valorisation ou d’un traitement spécifique.

CONSIGNES NATIONALES DE TRI Instructions définies par Eco-Emballages, qui permettent aux habitants de savoir dans quel contenant déposer leurs déchets d’emballages ménagers. Les instructions sont relayées par les collectivités et adaptées en fonction de leurs spécificités territoriales (équipements de collecte notamment).

CONTRAT POUR L’ACTION ET LA PERFORMANCE

Contrat type régissant les relations entre une collectivité engagée dans la collecte sélective et Eco-Emballages.

CONTRIBUTEURS OU ENTREPRISES ADHÉRENTES

Entreprises qui financent le dispositif Eco-Emballages pour pourvoir à la gestion des déchets d’emballages ménagers, et qui apposent, comme preuve de leur engagement, le Point Vert sur l’emballage qu’elles mettent sur le marché.

ÉCO-CONCEPTIONIntégration de l’environnement dans

la conception des produits (biens ou services). C’est une approche multicritère, répartie en deux grandes phases – ce qui est consommé et ce qui est rejeté –, et qui prend en compte les différentes étapes du cycle de vie du produit.

EMBALLAGE MÉNAGEREst un emballage ménager au sens

de l’article R. 543-55 du Code de l’environnement tout emballage :

• d’un produit vendu ou remis gratuitement à un ménage,

• qui est mis sur le marché en vue de la consommation ou de l’utilisation du produit qu’il contient par un ménage.

L’emballage ménager devient un déchet si le ménage s’en défait ou a l’intention de s’en défaire, quel que soit le lieu d’abandon.

EMBALLAGE PERTURBATEUR Un emballage perturbateur est un

emballage qui relève d’une consigne de tri, mais qui ne peut être recyclé ou dont certaines caractéristiques perturbent la qualité finale des matières recyclées, le tri, le process de recyclage et augmentent significativement le coût de traitement, dans l’état actuel du gisement et des technologies de tri et de recyclage.

FILIÈREOrganisme regroupant des entreprises

ayant pour activité la reprise, la récupération, le recyclage ou la valorisation de cinq types de matériaux (acier, aluminium, verre, plastique, papier-carton).

GISEMENT CONTRIBUANTEmballages ménagers mis sur le

marché en France par les entreprises adhérentes d’Eco-Emballages.

GISEMENT DES DÉCHETS D’EMBALLAGES MÉNAGERS

Quantité de déchets d’emballages ménagers produits et collectés sur un territoire défini. Le gisement est constitué par les quantités de chaque matériau présent dans les déchets produits.

HABITAT COLLECTIF (OU VERTICAL) Dénomination pour tout immeuble de plus de quatre étages. En 2007, 27 millions de Français résidaient en habitat collectif.

HORS FOYER (OU HORS DOMICILE) Les emballages ménagers consommés

hors foyer sont les emballages ménagers abandonnés par le ménage dans un lieu autre que son domicile ou le lieu d’achat du produit emballé.

ORDURES MÉNAGÈRES Déchets de l’activité domestique

quotidienne des ménages qui sont pris en compte par la collecte traditionnelle.

RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 75

PEBD (POLYÉTHYLÈNE BASSE DENSITÉ)Polymère thermoplastique de la

famille des polyoléfines, surtout utilisé pour la fabrication d’emballages souples et de films.

PEHD (POLYÉTHYLÈNE HAUTE DENSITÉ)Polymère thermoplastique de la

famille des polyoléfines, utilisé pour la fabrication de certains emballages (bouteilles, flacons, films, pots, barquettes ou bouchons).

PET (POLYÉTHYLÈNE TÉRÉPHTALATE)Polymère thermoplastique de type

polyester, utilisé pour la fabrication d’emballages tels que des bouteilles, des barquettes ou des couvercles.

PORTE-À-PORTE Mode d’organisation de la collecte

selon lequel le contenant est affecté à un usager ou à un groupe d’usagers nommément identifiables. Le point d’enlèvement est situé à proximité immédiate du domicile de l’usager ou du lieu de production des déchets.

POURVOI Intervention d’Eco-Emballages pour

mettre en place et assurer la gestion des déchets d’emballages ménagers dans les territoires et collectivités d’outre-mer (DROM-COM) qui le souhaitent et dont la fiscalité ne permet pas de couvrir les coûts de gestion des déchets d’emballages ménagers.

PP (POLYPROPYLÈNE) Polymère thermoplastique de la

famille des polyoléfines, utilisé pour la fabrication d’emballages tels que des bouteilles, des flacons, des films, des pots, des barquettes ou des bouchons.

PRÉVENTIONToute action visant à réduire

l’ensemble des impacts sur l’environnement des déchets et à faciliter leur gestion ultérieure (réduction à la source, réduction de leur quantité ou de leur nocivité, ou amélioration du caractère valorisable).

PS (POLYSTYRÈNE)Polymère styrénique utilisé pour la

fabrication d’emballages tels que des pots de yaourt ou des barquettes. (A ne pas confondre avec le PSE : polystyrène expansé.)

RECYCLAGEOpération visant à transformer les

matériaux provenant de déchets en nouvelles matières qui réintègrent un cycle de production, en remplacement total ou partiel d’une matière première vierge.

REPRISE DES MATÉRIAUXTrois formules de reprise des

matériaux sont proposées aux collectivités.

La reprise option Filières, selon la convention-cadre passée entre Eco-Emballages et les filières de matériaux, offre aux collectivités l’assurance que les matériaux seront enlevés et recyclés. Elle propose un prix identique sur tout le territoire, calculé en fonction des cours nationaux ou internationaux.

La reprise option Fédérations, conforme au cahier des clauses signé avec les fédérations professionnelles Fnade (Fédération nationale des activités de la dépollution et de l’environnement) et Federec (Fédération des entreprises du recyclage) : leurs adhérents s’engagent sur une garantie d’enlèvement et de recyclage, et négocient directement les formules de prix avec les collectivités territoriales.

La reprise option individuelle, en dehors de toute convention-cadre : le prix de rachat et les clauses commerciales (garantie d’enlèvement, certificat de recyclage, durée du contrat…) sont négociés au cas par cas entre la collectivité et son repreneur.

SOUTIEN À LA TONNE TRIÉE Montant versé par Eco-Emballages

aux collectivités locales en fonction de la quantité et de la qualité des tonnes récupérées dans le cadre de la collecte sélective.

TAUX DE RECYCLAGE Calculé ainsi : tonnes soutenues

(emballages recyclés + compost) / gisement contribuant.

TAUX DE REFUS Part des emballages triés refusés

en centre de tri (erreurs de tri de l’habitant, mais aussi pertes inhérentes au process). Mode de calcul : (tonnes collectées – tonnes recyclées) / tonnes collectées x 100.

VALORISATIONTerme générique recouvrant la

préparation en vue de la réutilisation, de la régénération, du recyclage, de la valorisation organique ou énergétique des déchets.

VALORISATION ÉNERGÉTIQUEUtilisation d’une source d’énergie

résultant du traitement des déchets (électricité, chaleur…).

VALORISATION MATIÈRE Mode de traitement des déchets

permettant leur réutilisation ou leur recyclage.

VALORISATION ORGANIQUE Utilisation de compost, digestat

ou autres déchets organiques transformés par voie biologique pour amender les sols.

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