Réalisations 2013 - Iles de Paix€¦ · 7 FiChe des Réalisations 2013 > Bénin Commune de...
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Réalisations
2013Le compte-rendu
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Opération reboisement au Burkina Faso : lutter contre l’érosion pour
protéger les cultures.
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L’essentiel est invisible
Chers amis d’iles de Paix,
Nous sommes fiers du travail accompli en 2013 par
les équipes d’Iles de Paix et les bénéficiaires de nos
projets. Les chiffres sont éloquents, vous allez les
découvrir.
Mais, parfois, l’essentiel est invisible. Les acquis ne
se résument pas à des forages d’eau potable, à des
hectares de rizières, à de nouvelles écoles… Même si
tout cela est évidemment si précieux !
L’invisible pour les bénéficiaires des projets d’Iles de Paix, c’est ce gain en dignité, cette fierté retrouvée. Parce qu’ils ont pris conscience de leurs
potentialités et talents, mais aussi de leur capacité à
en tirer parti. Pour œuvrer à l’amélioration de leur
situation, au développement de leur région. Songeons
à toutes ces femmes qui ont pu entreprendre, à
ces paysans devenus techniciens, à ces villageois
participant à un comité de gestion d’un point d’eau.Laurence Albert
Secrétaire générale
Du côté des équipes d’Iles de Paix, cet invisible, c’est le travail de l’ombre accompli pour identifier et préciser le contenu de nouvelles interventions, déterminer les critères de réussite
qui permettront d’évaluer le travail réalisé et les
résultats obtenus. En 2013, des interventions dans
sept nouvelles communes et la montée en puissance
des projets de développement dans une huitième ont
été préparées. Ce labeur invisible va déboucher dès
2014 sur des réalisations très concrètes et durables !
Vous trouverez dans ce compte-rendu de nombreux
témoignages de bénéficiaires des interventions d’Iles
de Paix. Ils disent en quoi cet appui a changé leur vie,
leur satisfaction pour une réussite personnelle ou
collective. Ils transmettent aussi leurs remerciements
pour la main tendue, cette fraternité venue de loin.
À ces remerciements, toute l’équipe d’Iles de Paix
joint les siens !
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Le développement du maraîchage sera l’un des trois volets principaux des nouvelles
interventions d’Iles de Paix au Bénin.
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Mali Burkina Bénin
Iles de Paix a clôturé fin 2013 son interven-
tion dans la commune de Toucountouna.
Une aventure humaine s’est achevée. Une
autre commence. De nouvelles interven-
tions ont, en effet, débuté en janvier 2014
dans trois localités voisines.(*)
L’année dernière, notre équipe au Bénin a
accompli tout un travail de recherche et de
prospection pour identifier des communes
en situation particulièrement précaire,
où un appui d’Iles de Paix apportera une
réelle valeur ajoutée.
Dans ces localités, les difficultés rencon-
trées par les familles paysannes (90 %
de la population) ont été cernées : des
sols pauvres, des techniques de culture
mal maîtrisées, le manque de semences
et d’engrais de qualité, etc. Autant d’obs-
tacles qu’Iles de Paix peut lever, fort de
l’expérience acquise dans la région.
Un plan d’action a été défini pour trois ans
avec la participation des acteurs locaux
(Mairies, services de l’État, organisations
paysannes, producteurs). Il est centré
sur un objectif majeur : une amélioration
de la sécurité alimentaire et des revenus
des ménages. Les projets qui se sont révé-
lés très porteurs à Toucountouna seront
transposés dans les trois communes :
l’augmentation des rendements du maïs
par l’usage d’engrais verts, le développe-
ment du maraîchage grâce à l’irrigation
et la promotion d’activités rémunératrices
pour les femmes.
Pour chacun de ces projets, des objectifs
à atteindre ont été définis. Cela permettra
une évaluation rigoureuse des résultats
obtenus. Il faut que les bénéficiaires tirent
des dividendes des efforts qu’ils vont
consentir !
(*) Boukoumbé, Cobly et Matéri (plus de 250.000 habitants)
Fin prêts pour trois nouvelles interventions !
Bénin
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Au sujet de l’école, Iles de Paix s’est
concentré en 2013 sur une sensibilisation
des parents, pour qu’ils envoient leurs
enfants à l’école.
Victor Iro, responsable de la Coordination
des associations de parents de la com-
mune de Toucountouna :
« Les mots me manquent pour exprimer nos remerciements à Iles de Paix. Tant d’élèves et d’enseignants travaillaient sous une paillotte ou même un manguier ! Maintenant que les écoles ont été construites,
nous nous préoccupons du fait que trop de parents gardent encore leurs
enfants à la maison ou les retirent très tôt de l’école, surtout les filles. Les associations de parents luttent contre
cette situation. Nous avons même organisé une marche dans le centre de la commune pour sensibiliser la
population à ce problème. Les initiatives d’Iles de Paix pour
promouvoir la scolarisation des enfants nous ont été d’un grand secours. »
Doper la scolarisation
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FiChe des Réalisations 2013 > Bénin
Commune de Toucoutouna : 41.000 habitants. Services de base• Scolarisation> Après avoir construit, entre 2005 et 2008,
sept écoles primaires accueillant 1.700 élèves, Iles de Paix
s’attache à la promotion de la scolarisation des enfants, en
particulier des filles. Organisation de concours d’excellence
scolaire, de journées portes ouvertes et diffusion dans 10
villages d’un film illustrant les bienfaits de l’éducation.
Bonne gestion locale
• Partenariat>Iles de Paix a aidé la commune de
Toucountouna à constituer un dossier et obtenir l’appui
de la commune de Merelbeke.
• Marchécommunal>Réflexion avec la Mairie pour une
gestion plus rentable du marché communal.
• Sociétécivile>Formation à la citoyenneté, amélioration de
la concertation entre la Mairie et le milieu associatif local.
Sécuritéalimentaireetrevenusaméliorés• Culturedumaïs> Formation technique complémentaire
et suivi des 180 agriculteurs ayant été formés à l’usage
d’engrais verts pour la culture du maïs. Cet amendement
augmente sensiblement la production : plus de 200 kilos
supplémentaires par ménage, soit 20 kilos par personne. Diffusion de cette technique par des émissions de radio, des séances d’information dans les villages, des voyages d’échange d’expériences.
• Maraîchage>Formation technique complémentaire et suivi des 105 maraîchers qui ont bénéficié de l’aménagement de périmètres de culture. Voyage d’échange d’expériences pour 35 d’entre eux. Organisation d’une journée de promotion du maraîchage dans le département. L’évaluation réalisée en 2013 montre que le programme a permis aux maraîchers d’augmenter leurs gains de plus de 50 %.
• Actionsenfaveurdesfemmes> Suivi technique de 98 femmes qui ont été formées à la pratique d’activités rémunératrices (fabrication et commercialisation de semoule de manioc, beurre de karité, fromage de soja). Formation en gestion de ces productrices.
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La culture du riz sous irrigation a considérablement amélioré la sécurité
alimentaire des familles.
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Mali Burkina Bénin
En 2013, 28 hectares de rizières ont été
aménagés sur des terres jadis inexploitées.
Au total, depuis le démarrage du projet,
198 ha ont été convertis à la riziculture au
profit de 2.600 familles.
Ce programme a fait l’objet, l’année der-
nière, d’une étude commandée à un expert
indépendant, l’ingénieur agronome Kas-
soum Dembélé. Sa conclusion est inté-
ressante : « Cette expérience réussit la prouesse de réaliser des aménagements à très faible coût (450 € par ha). À ce titre, elle peut faire école au plan natio-nal. Il faut la diffuser, en partenariat avec les médias et les services techniques de l’Agriculture. »(*)
En attendant, la technique se propage
dans la région. Bolenli Ouoba, agriculteur
à Yamba, est un de ces paysans qui ont co-
pié « le système » sur leurs champs. « La première récolte que j’ai obtenue a im-pressionné mes voisins et les a encoura-gés à suivre mon exemple. Aujourd’hui, j’exploite avec ma famille 2.500 m2. Nous récoltons chaque année un peu plus de 900 kilos de riz ! »Deux choses sont à mettre en exergue
dans ce programme. D’une part, il a
permis à de très nombreuses femmes
d’avoir accès à la terre, un droit qui leur
est habituellement refusé au Burkina Faso.
D’autre part, cette riziculture à la portée
de tous, ou presque, a remarquablement
contribué à la sécurité alimentaire de la
région. Nico Bakker, coordinateur d’Iles de
Paix au Burkina : « Elle a diversifié et donc sécurisé la production agricole. Même les années de sécheresse, on produit du riz alors qu’ailleurs, il n’y a rien. Et ça, c’est vraiment très précieux ! »
(*) Iles de Paix a réalisé un film sur son intervention dans la commune de Yamba, qui se clôturera fin 2014. Il fait la part belle à la riziculture. Ce film a été diffusé en décembre par la RTB, la télévision nationale burkinabè. Vous pouvez le visionner sur www.ilesdepaix.org/filmYamba.
Ce riz qui sécurise
Burkina Faso
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Promotion d’activités rémunératrices, formation en gestion et
épargne, appui aux agricultrices, sensibilisation des autorités à la
condition féminine… Iles de Paix s’investit pour améliorer la situation
financière des femmes et leur position au sein de la société.
Ramata Traoré, responsable Iles de Paix en charge de la réflexion sur
l’égalité homme-femme :
« Nous avons la conviction qu’il faut améliorer la situation des femmes. Elles ont moins que les hommes accès à l’éducation, à la santé, au crédit, à la terre. La formation sur la condition de la femme proposée au conseil municipal contribuera à ce change-ment. Elle a par exemple sensibilisé les responsables communaux à l’élaboration de plans de développement local qui tiennent compte des intérêts des femmes. Chacun a à y gagner car du bien-être de la femme dépend aussi celui de toute sa communauté. »
Améliorer la condition des femmes
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FiChe des Réalisations 2013 > BuRkina Faso
Communes de Diapangou et de Yamba : 64.000 habitants.
Sécuritéalimentaireetrevenusaméliorés•Aménagementde17,3hapourlacultureduriz>
215 agriculteurs supplémentaires sont à pied d’œuvre,
dont 62 femmes. Formation aux techniques de culture
et à la bonne gestion des récoltes, accompagnement
individuel, organisation des producteurs en groupements,
voyages d’échange d’expériences. En 2013, chaque famille
a récolté en moyenne 250 kilos de riz, en plus des céréales
traditionnelles. Cela permet de nourrir une famille de 10
personnes pendant deux bons mois.
•Barrages> Appui à la gestion du barrage de Sougoudou
(surtout destiné à l’abreuvement du bétail) et à celui
de Panpangou, qui irrigue un périmètre de culture
(riziculture et maraîchage) de 21,3 ha.
•Actionsenfaveurdesfemmes> Promotion d’activités
rémunératrices (petit commerce, production et vente de
boissons et de plats) et formation en gestion de celles-ci
pour 49 femmes.
Services de base•Scolarisation> Démarrage de la construction d’un
collège (enseignement secondaire) à Louargou.
240 élèves y seront accueillis. Sensibilisation des
parents à l’importance de la scolarisation des enfants, en
particulier des filles. Formation de comités de gestion des
écoles et d’associations de parents d’élèves.
•Eaupotable> Formation et appui aux Mairies et aux
associations d’usagers sur la gestion des points d’eau.
Bonne gestion locale•AppuiauxMairies> Formation des conseillers
municipaux sur leur rôle et les enjeux du développement
local. Aide à l’élaboration de plans de développement
communal. La Mairie a défini avec les populations ses
priorités pour les cinq prochaines années. C’est sur base
d’un tel plan que les communes peuvent solliciter des
financements de l’État burkinabè.
•Démocratielocale> Promotion de la concertation
entre la Mairie et les représentants de la population
(responsables d’associations et d’organisations).
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Grâce aux revenus du maraîchage, la position des femmes est renforcée
au sein des familles.
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« Nous ne savions pas qu’une mine d’or existait dans notre village. La culture des légumes rapporte vraiment bien. Nous allons encourager nos époux et nos enfants à s’y mettre aussi, plutôt que de partir vers les villes. S’ils sont là, on pourra tirer plus de bénéfices de notre terrain. »Mariam est maraîchère. Elle s’est mise
à la culture des légumes avec un groupe
de femmes sur un terrain aménagé avec
l’aide d’Iles de Paix.
Le manque d’eau était le principal obs-
tacle à cette activité. Les cinq hectares
aménagés en 2013 sont équipés de puits,
de pompes et bassins pour le stockage de
l’eau. Le problème de l’arrosage est résolu !
Les 99 maraîchers (dont 50 femmes) qui
ont démarré leur activité l’année dernière
étaient pour la plupart des débutants. Iles
de Paix leur a proposé une formation tech-
nique et un accompagnement de proximi-
té. Le service local de l’agriculture y a col-
laboré. C’est important pour la durabilité
de l’activité.
En 2013, l’accent a été mis sur la diversifi-
cation. Dans la commune de Bénéna, on a
encouragé l’échalote dont la culture était
assez méconnue. À Fangasso, haut lieu de
l’échalote, les producteurs se sont initiés à
la culture d’autres légumes.
Fébé Kamaté, agricultrice à Barana :
« Le maraîchage m’apporte vraiment quelque chose en plus. De l’argent pour acheter ce qui est nécessaire pour la famille et les enfants et aussi des légumes qui rendent mes sauces plus nourrissantes. Et puis, ce que j’aime bien, c’est qu’on travaille en groupe. Nous les femmes, on a appris à mieux se connaître et à s’apprécier. Chacune apporte son soutien aux autres ! »
De l’eau pour un maraîchage rentable
Mali
Mali Burkina Bénin
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Entre 2008 et 2010, Iles de Paix a installé 17 forages(*) dans des vil-
lages qui ne disposaient pas d’eau potable.
En 2013, l’équipe s’est concentrée sur la bonne gestion de ces points
d’eau. Un forage constitue un gros investissement. Il faut tout faire
pour qu’il fonctionne bien et longtemps.
Ousseini Koudougou, coordinateur d’Iles de Paix au Mali :
« Nous avons formé des comités de gestion des points d’eau. Ils sont chargés d’assurer leur maintenance. Plus de 150 personnes ont été formées en comptabilité, hygiène et entretien d’un forage, tandis que des artisans ont été initiés à la réparation des pompes. Nous avons aussi sensibilisé les usagers à un usage économe de l’eau et au respect de règles d‘hygiène élémentaires. Par des ani-mations dans les villages, des émissions de radio et un concours qui a récompensé les comités de gestion modèles. »
(*) 7 forages qui ne fonctionnaient plus ont aussi été réhabilités.
Des points d’eau bien gérés
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FiChe des Réalisations 2013 > Mali
CommunesdeBénénaetdeFangasso: 37.206habitants.
Services de base• Eaupotable> Formation des membres des comités
de gestion des points d’eau potable (150 personnes)
en matière de gestion financière, d’hygiène et de
maintenance technique (réparateurs de pompes).
Concours d’excellence en gestion d’un point d’eau.
• Marchécommunal> Appui et formation des agents
communaux pour une gestion rentable du marché.
• Voiesdecommunication> Réparation et
rehaussement d’une piste qui était submergée en
saison des pluies.
• Actionsenfaveurdesfemmes> Appui à la
formation d’une coopérative féminine qui valorise en
les transformant le miel et le karité.
Sécuritéalimentaireetrevenusaméliorés• Cultureduriz> Aménagement de 29 ha pour
161 exploitants (dont 44 femmes). Formation
aux techniques de culture et au compostage pour
améliorer la fertilité des sols. Chaque ménage récolte
324 kilos de riz, de quoi couvrir ses besoins annuels.
• Maraîchage> Aménagement de quatre sites
équipés de puits et de pompes à pédales (5 ha au
total, 99 producteurs dont 50 femmes). Mise en
place de comités de gestion des sites. Actions pour
l’amélioration de la commercialisation de l’échalote
et la promotion de la culture des légumes en saison
sèche. Le gain par exploitant peut atteindre 40 à 50 %
du revenu annuel moyen dans la région.
• élevage> Formation des comités de gestion des
parcs à vaccination. Formation continuée et aide à
l’organisation de 13 apiculteurs.
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L’eau potable à domicile a changé la vie quotidienne de centaines de familles.Elle leur a donné l’envie de rénover le
reste de la maison.
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Pérou Equateur
« L’arrivée de l’eau dans notre com-munauté a changé nos vies. En plus, l’installation chez nous d’un évier et d’une toilette m’a donné la motivation et l’énergie pour améliorer le confort du reste de la maison ! » La famille d’Alberto,
agriculteur à Molino, fait partie des 800
foyers (350 en 2013) qui ont été raccordés
à l’eau courante par Iles de Paix.(*)
La dimension santé et hygiène de cette
initiative est évidente. Des milliers de
personnes ne sont plus condamnées à se
contenter d’une eau insalubre puisée dans
un canal ou un ruisseau. Mais cela va bien
au-delà : ce confort a réconcilié les gens
avec leur habitat et leur environnement.
Bien plus que de l’eau, une dignité retrouvée !
Pérou
Comme s’ils avaient découvert que l’on
peut vivre décemment en milieu rural, et
pas seulement en ville.
Les bénéficiaires de ce programme se sont
beaucoup investis dans sa réalisation. Ils
ont notamment creusé et rebouché des kilo-
mètres de tranchées pour les canalisations.
Les communes concernées y ont aussi mis
du leur. Elles ont financé 59 % du coût des
réseaux et installé un service technique
de l’eau au sein de leur administration. La
commune de Molino a fait réaliser à ses
frais les études de deux nouveaux réseaux
et obtenu des financements pour les ins-
taller. L’initiative d’Iles de Paix a enclenché
une dynamique.
Raul Primo Leberato, maire de Molino : « Nous avons déjà noté des changements très positifs dans les villages raccordés. Par exemple, la forte diminution des troubles intestinaux. Ici, à Molino, nous voulons être des pionniers parce que nous avons mesuré l’enjeu que représente l’accès à l’eau potable. »
(*) Ce programme a bénéficié de l’appui financier du ministère belge de la Coopération au développement.
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Veaux, vaches, moutons - et aussi cochons
d’Inde ! Iles de Paix soutient au Pérou des
centaines d’éleveurs de tout type. Cette
activité, souvent accessoire, était à peine
rentable. Il n’en va plus de même au-
jourd’hui comme en témoigne Christina,
éleveuse de cochons d’Inde.
«Avant, je n’avais que quelques ani-maux dans un coin de la cuisine. Au-jourd’hui j’en ai 250 ! Ils sont mieux nourris et mieux soignés grâce à la for-mation que j’ai suivie et à la parcelle de fourrage que je cultive maintenant à leur intention.Avant, on ne mangeait de la viande de cochon d’Inde que deux ou trois fois par an, lors de fêtes. Nous en mangeons aujourd’hui une fois par semaine. C’est plein de protéines pour les enfants.J’ai installé toute seule un deuxième clapier, pour encore développer mon élevage. Je rêve d’avoir un jour un mil-lier de cochons d’Inde ! »
Élever comme des pros !
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FiChe des Réalisations 2013 > PéRou
CommunesdeMolino,SantaMariadelValleet Umari : 48.500 habitants.
Services de base• Eaupotable> Réalisation de 4 réseaux de distribution
d’eau (252 familles, plus de 1250 personnes) et formation
des comités d’usagers chargés de leur gestion.
• Assainissement> Programmes de formation à l’hygiène
dans 3 écoles pour 2.000 élèves.
Bonne gestion locale• Appuiàlamunicipalité> Eau potable : formations
en gestion et sur la mise en œuvre de projets « eau
potable et assainissement ». > Élaboration de plans
d’aménagement du territoire.
• Participationetconcertation> Information des
populations sur la décentralisation. > Aide pour la
formulation de plans de développement communautaires
à présenter au budget participatif de la commune.
> Formation de 38 jeunes leaders en développement
communautaire.
Sécuritéalimentaireetrevenusaméliorés • Formationdetechnicienspaysans> formation de
15 nouveaux paysans. Spécialisation de techniciens
déjà formés en irrigation, fertilisation des sols et
structuration de leurs associations.
• Agriculture> Professionnalisation de la culture de la
grenadille (une sorte de fruit de la passion) : renforcement
technique de 322 producteurs et appui à 80 producteurs
supplémentaires. Une attention particulière est accordée
à l’amélioration de la commercialisation. En 2013, on a
enregistré une hausse de 32 % de la production de fruits
de qualité supérieure. Globalement, les producteurs
ont pu tripler leur prix de vente depuis le démarrage
du programme. > Irrigation : diffusion d’un système
expérimental pour les parcelles familiales.
• Élevage> Appui et assistance technique à 80 éleveurs
de bovins, 228 éleveurs de moutons et 110 éleveuses
de cochons d’Inde. La production de lait a triplé. Les
agneaux se vendent deux fois plus cher. Les éleveuses de
cochons d’Inde enregistrent un revenu complémentaire de
500 € par an, soit autant que le revenu moyen par personne
dans la région.
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Iles de Paix propose à des jeunes des voyages de formation dans le Sud. Deux groupes d’élèves se
sont frottés en 2013 aux réalités du Bénin.
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En Belgique, Iles de Paix mène un pro-
gramme d’éducation à la citoyenneté mon-
diale et solidaire, avec l’appui financier du
ministère belge de la Coopération au déve-
loppement.
Nous aspirons à un monde dans lequel
chacun bénéficie de conditions aussi opti-
males que possible pour s’épanouir. Cet
objectif, nous nous efforçons qu’il soit par-
tagé par un maximum de Belges.
Les activités menées dans ce but sont très
diverses parce qu’elles s’adressent à dif-
férentes catégories de publics, avec une
attention toute particulière accordée aux
jeunes, ces citoyens en devenir. Plus de
500animationsontétéproposéesdans
lesécolesaucoursdel’annéeécoulée.
Coup de projecteur sur une activité ori-
ginale menée en 2013 avec des élèves de
l’Institut Sainte-Marie de Jambes. C’est un
projet théâtral intitulé « Carte blanche »,
sur le thème du refus de la fatalité dans le
cadre des relations Nord-Sud.
Il a abouti à la création et à la présentation
d’une pièce, deux séances grand public et
deux séances pour les élèves de l’Institut.
Outre les élèves comédiens, une dizaine de
classes ont contribué à la construction de
ce spectacle en participant à des « World
Café », séances de réflexion et de remue-
méninges au cours desquelles des tas
d’idées et de propositions ont été émises.
Elles ont nourri directement la pièce, été
exposées en marge des représentations
ou reprises dans un recueil.
Cette initiative a introduit chez les jeunes une
dynamique d’engagement, de dépassement
d’éventuels ressentis négatifs. Elle les a pla-
cés dans une optique de coopération, entre
eux et en ouverture sur le vaste monde.
Belgique
Une démarche en 3 DPour induire une prise de conscience et un engagement pertinent et efficace, Iles de Paix travaille sur trois dimensions :1.l’information et l’examen approfondi
des situations, pour ouvrir les esprits sur l’état du monde et la situation de ceux qui vivent dans des conditions difficiles ;
2.la prise de conscience qu’il existe dessolutions : l’injustice n’est pas une fatalité ;
3.laconfianceensacapacitéd’agir,àsonniveau : ces solutions, je suis personnelle-ment en mesure de les faire avancer.
Œil ouvert, cœur ouvert !
Comme chaque année, à la mi-janvier, quelque
40 000 bénévoles d’Iles de Paix se sont mobilisés
en 2013 pour animer la campagne de sensibilisa-
tion et de récolte de fonds de l’association.
Cette campagne, manifestement, résiste à la crise :
911.438 € ont été récoltés. Les bénévoles et les
projets d’Iles de Paix ont encore démontré leur
force de conviction.
Merci aux personnes qui se sont engagées pour
la réussite de cette opération et à toutes celles et
ceux qui leur ont fait bon accueil.
> La campagne témoigne d’une solidarité humaine
forte et chaleureuse. Gaël de Bellefroid, coordina-
teur d’Iles de Paix au Pérou :
« Les gens que nous soutenons me disent souvent qu’ils sont très sensibles au fait qu’en Belgique, tant de gens se mobilisent pour eux ! »
Campagne annuelle :
la force vive d’Iles de Paix
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Ils nous soutiennent
L’ambassade de la République de Chine au Burkina Faso
L’ambassade de Belgique au Bénin
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RÉPARtitionDESDÉPEnSESAuSuD
Mali 14,02 %
Pérou 32,27 %
équateur 4,23 %
Burkina Faso 39,01 %
Bénin 10,47 %
RecettesFondspropres 1.807.230
Campagne annuelle 950.000
Dons et parrainages 635.000
Entreprises, fondations et communes 122.230
Produits financiers et divers 100.000
Financementspublics 1.227.870
total 3.035.100
DépensesProgrammesSud 3.049.931
Bénin 312.940
Burkina Faso 1.166.628
Mali 419.168
Pérou 964.688
Équateur (autonomisation) 126.442
Prospection de nouvelles interventions 60.065
Éducationaudéveloppement 505.214
Campagne 269.808
total 3.824.953
FonDSPRoPRES 60%
CAMPAGNE ANNUELLE 31,5 %
DONS ET PARRAINAGES 21 %
ENTREPRISES, FONDATIONS ET COMMUNES 4 %
PRODUITS FINANCIERS 3,5 %
FinanceMents PuBlics 40 %
Budget directeMent aFFecté aux PrograMMes 86,5 %
Frais Fixes de structure 13,5 %
Notre budget 2013Le tableau des recettes met en évidence
l’importance des apports des sympathi-
sants d’Iles de Paix. La campagne annuelle
et les dons de particuliers, entreprises et
fondations représentent 56 % des sommes
que l’association a affectées à ses mis-
sions dans le Sud.
Ces fonds nous permettent une autonomie
d’action et garantissent qu’Iles de Paix
peut tenir ses engagements à l’égard des
populations qu’il soutient dans le Sud. Ils
nous permettent aussi de disposer des
montants requis pour obtenir des sub-
sides publics (du gouvernement belge ou
de l’Union européenne, par exemple). En
effet, pour obtenir de tels subsides, une
ONG doit toujours engager des fonds en
propre pour une partie du budget d’un
programme de développement.
Il était prévu qu’iles de Paix dépense
dans le Sud un peu moins qu’en 2012.
Cela s’explique par le fait que 2013 fut une
année de transition. Nos équipes ont effec-
tué un travail d’identification de nouvelles
zones d’intervention et de réflexion straté-
gique dans deux pays pour bien préparer
l’avenir (Bénin et Burkina Faso).
Cela se traduit par une augmentation rela-
tive des frais de structure (de 11,7 % à 13,5 %).
Ces frais demeurent malgré tout très mi-
nimes : Iles de Paix s’efforce de les compri-
mer au maximum.
Il est à noter que le programme Nord
d’éducation au développement ou à la ci-
toyenneté mondiale et solidaire est finan-
cé à près de 70 % par le ministère belge de
la Coopération au développement.
> Ces chiffres sont des prévisions bud-
gétaires établies en janvier 2013. Ils
nous ont servi de guide tout au long de
l’année écoulée pour mener nos projets.
Les comptes définitifs seront soumis
mi-2014 à l’audit d’un commissaire aux
comptes externe. Une fois approuvés
par l’Assemblée générale d’Iles de Paix,
ils seront mis à la disposition du public
sur le site www.ilesdepaix.org.
L’écart entre les recettes et les dépenses
s’inscrit dans le cadre d’un plan finan-
cier prévoyant un retour à l’équilibre
d’ici un an.
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Iles de Paix sera encore bien présent
dans les communes de Diapangou et
de Yamba. Dans cette dernière, 2014
sera une année de préparation à
l’autonomie.
Des programmes de développe-
ment seront aussi engagés dans 4
nouvelles communes du centre-est
et de l’est du pays, qui totalisent
132.000 habitants.
Deux partenaires publics se sont engagés à nos côtés : le ministère
belge de la Coopération au développement et l’Union européenne.
Cela nous donne les moyens de toucher davantage de familles
(plus de 1.500 ménages seront directement concernés) par des
programmes de, respectivement, trois et quatre ans.
comme au Bénin, l’accent sera mis sur la sécurité alimentaire.
La zone a été très touchée par la crise de 2012 et plus de 50 %
des ménages vivent encore « sur le fil du rasoir ».
Voici trois aspects novateurs qui marquent l’évolution de la dé-
marche d’Iles de Paix au Bénin :
1. iles de Paix travaillera en partenariat avec des ong locales,
qui ont participé à l’élaboration du programme d’intervention et
en exécuteront les activités. On trouve dans le Sud de plus en plus
de compétences. Il faut en tirer parti et les renforcer.
2. les projets porteront sur plusieurs communes simultané-
ment. Pour des économies d’échelle et un impact augmenté.
3. la dimension environnementale est renforcée. Iles de Paix
entend proposer des approches alternatives et respectueuses
de l’environnement. C’est
important dans une ré-
gion où le milieu est très
fragile.
Programmes Sud 2014 : balises
une déMaRChe qui évolue et tRois nouvelles CoMMunesBénin Burkina Faso quatRe CoMMunes
SUPPLémeNtaIreS !
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Iles de Paix poursuivra ses interventions
dans trois communes : Molino, Santa Ma-
ria del Valle et Umari. Dans les deux pre-
mières, l’essentiel de la tâche a été accom-
pli et nos équipes s’y consacreront à la
préparation de l’autonomisation des pro-
jets (respectivement fin 2014 et fin 2015).
Dans la commune d’Umari, l’intervention d’Iles de Paix va passer
au stade de l’appui intensif.
Trois projets méritent une mention spéciale :
- l’irrigation, par la remise en état de réseaux et l’organisation de
leur bonne gestion ;
- des exploitations familiales intégrées, où les différentes acti-
vités se combinent entre elles et interagissent pour maximiser
les résultats ;
- la gestion écologique du patrimoine forestier, avec la pers-
pective d’obtenir des subsides de type « certificats verts » qui
seront consacrés au développement local.
La situation du Mali demeure incertaine. Il est difficile de recruter
le personnel nécessaire dans notre zone d’intervention. Des mis-
sions extérieures d’appui et d’encadrement sont devenues impos-
sibles car trop risquées.
Prenant acte de tout cela, le Conseil
d’administration d’Iles de Paix a déci-
dé en 2013 de ne pas entamer dans
ce pays de nouvelles interventions.
À Bénéna, les programmes ont été
menés à bon terme et 2014 sera,
comme c’était prévu, une année de
consolidation. À Fangasso, il a été
décidé de ne pas toucher de nouveaux bénéficiaires, mais bien de
préparer ceux qui ont été appuyés à la poursuite des projets de
façon indépendante.
l’année 2014 sera donc partout une année d’autonomisation.
C’est une phase cruciale à laquelle nous nous consacrerons avec
toute l’énergie et l’attention nécessaires.
AuBénin,auBurkinaFasoetauPérou,l’année2014seramarquéeparledémarragedenouveauxprogrammes
dedéveloppement.AuMali,aucontraire,elleverralafinalisationdesengagementsd’ilesdePaix.
une année de Finalisation
déMaRRage de nouveaux PRojets à uMaRiMali Pérou
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