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OBSERVATOIRE DU SAHARA ET DU SAHEL SAHARA AMID SAHEL OBSERVATORY R O S E L T RESEAU D'OBSERVATOIRES DE SURVEILLANCE ECOLOGIQUE A LONG TERME Caractérisation des ressources naturelles et des populations de la zone du Parc de Haddej Institut des Régions Arides Medenine – Tunisie UILLET 1996

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OBSERVATOIRE DU SAHARA ET DU SAHEL SAHARA AMID SAHEL OBSERVATORY

R O S E L T

RESEAU D'OBSERVATOIRES DE SURVEILLANCE ECOLOGIQUE A LONG TERME

Caractérisation des ressources naturelles et des populations de la zone du Parc de Haddej

Institut des Régions Arides Medenine – Tunisie

JUILLET 1996

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Le document ROSELT / OSS - 1996

"Caractérisation des ressources naturelles et des populations de la zone du Parc de Haddej"

a été réalisé par N. AKRIMI, M.S. ZAAFOURI, A. ROMDHANE, H. JEDER

de I'Institut des Régions Arides Médenine, République Tunisienne

Avec le soutien financier de

La Direction du Développement et de la Coopération de la Suisse

Le document a été examine par le Comite de pilotage et révisé (Rev. 1) par HARE, opérateur ROSELT/OSS, en juillet 1996

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PREFACE Les sociétés ont été, de tous temps, tributaires de la disponibilité des ressources naturelles. De leur capacité de gérer et de partager les ressources du milieu dépend toujours leur stabilité. C'est particulièrement le cas dans la zone du Sahara et du Sahel ou les ressources naturelles, particulièrement les ressources végétales, en terres et en eau, sont des biens essentiels qui font partie de la vie des hommes. Ces ressources, exploitées depuis des millénaires, sont aujourd'hui un enjeu considérable pour ces zones considérées parmi tous les grands ensembles du monde comme les plus démunies et les plus fragiles. L'Observatoire du Sahara et du Sahel depuis son lancement à accorde à la surveillance écologique une importance particulière. Les écosystèmes, en voie de dégradation ou non, sont des indicateurs des processus de désertification. Et pour être efficace, la lutte contre la désertification doit s'appuyer sur un dispositif de surveillance à long terme visant à

• Mieux comprendre les mécanismes qui conduisent à la désertification, • Evaluer I'impact des actions de développement et de lutte contre la désertification, • Identifier les méthodes et les techniques en matière de réhabilitation du milieu et de

gestion rationnelle des ressources naturelles, • Pallier le manque d'informations fiables sur I'ampleur de la désertification et ses

conséquences écologiques, agro-écologiques et socio-économiques. Les mesures fiables et harmonisées revêtent donc une importance capitale pour l'identification des dysfonctionnements et des ruptures des équilibres écologiques et la compréhension des phénomènes de désertification. Depuis 1992, l’OSS mène un programme majeur intitule "Réseau d'Observatoires de Surveillance a Long Terme, ROSELT". Ce programme s'appuie sur un ensemble de sites d'observation, identifies par les pays eux-mêmes en fonction de leurs stratégies nationales de développement, et couvrant les principales situations écologiques et socio-économiques de la région. La labellisation des Observatoires retenus à été menée selon une démarche rigoureuse avec le soutien d'un groupe de scientifiques.

Ce programme vise a favoriser la concertation scientifique et technique face aux problèmes en jeu

• Il met a disposition des utilisateurs des informations fiables et précises pour la surveillance continue de I'état de I'environnement,

• Il valorise les acquis de la recherche et la connaissance sur I'état et l'évolution des milieux sous I'effet conjugue de facteurs d'ordre écologique et socio-économique,

• Il favorise I'harmonisation des approches scientifiques, I'échange d'information et la synergie des équipes et des partenaires.

ROSELT occupe donc une place originale au sein des Programmes d'Action prévus par la Convention de lutte contre la désertification. L’OSS et son opérateur, I'IARE de Montpellier, a engage avec les pays circum-Sahariens une coopération fructueuse à ce sujet.

D'autre part, un programme spécifique sur le thème de la biodiversité et du développement durable a été engage sur les territoires de trois observatoires ROSELT en Afrique du Nord Oued Mird au Maroc, Parc de Haddej-Bou Hedma en Tunisie et El Omayed en Egypte, grâce à l'aide financière de la Direction du Développement et de la Coopération de la Suisse.

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En effet, les terres arides n’ont pas bénéficie a ce jour de toute l'attention nécessaire en ce qui concerne leur contribution aux stratégies nationales et internationales de préservation, de conservation et de valorisation de leur biodiversité ; ceci est tout particulièrement le cas en Afrique circum-saharienne. L'étude et le suivi de la biodiversité dans l'ensemble des observatoires de ROSELT permettra d'échantillonner correctement le patrimoine biologique original caractérisant les zones arides circum-sahariennes. Ces travaux permettront de dresser les listes et la cartographie des taxons et des habitats présents et d'établir une évaluation critique de leur vulnérabilité. La démarche de ROSELT permettra aussi d'évaluer le rôle fonctionnel de la biodiversité et d'établir les bases biologiques de programmes de conservation. L'étude des pratiques des populations devrait permettre de dégager les principes de la valorisation de la biodiversité dans le cadre d'un développement viable a long terme. Au Maroc, Oued Mird constitue un territoire exceptionnel sur la bordure Nord-Ouest du Sahara pour l'étude de la biodiversité des écosystèmes à Acacia raddiana. En Tunisie, le Parc de Haddej qui fait partie de la zone centrale protégée du Parc National de Bou Hedma, Réserve de la Biosphère depuis 1977, est aussi une zone refuge pour l'Acacia raddiana, arbre peri-saharien en limite septentrionale de répartition en Afrique. En Egypte, la Réserve de Biosphère d'EI Omayed se caractérise par une diversité d'habitats, des variations locales de distribution de la végétation et la présence de nombreuses espèces a haute valeur écologique et socioéconomique. Les travaux réalisés depuis 1995 au Maroc, en Tunisie et en Egypte traduisent les efforts de ces pays pour valoriser leurs acquis et les intégrer dans ROSELT. Si chaque pays parvient à donner corps à ce réseau commun, des progrès rapides permettront à chacun d'être mieux prévoyant et plus efficace.

Les études sur le thème de la biodiversité dans les observatoires ROSELT ont été réalisées : au Maroc par le Centre National de la Recherche Forestière, en Tunisie par institut des Régions Arides de Médenine et en Egypte par I'Université d'Alexandrie et le Désert Research Center. Elles ont bénéficie du concours d'Olivia DELANOE de I'IARE et de Jean-Marc LOUVET, OSS. Nous souhaitons tout particulièrement remercier le Département Fédéral suisse des Affaires Etrangères, Berne, dont le soutien nous a permis de réaliser ce travail.

Chedli FEZZANI, Gilbert LONG, Alain GERBE

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Plan du rapport Introduction.............................................................................................................................1 Chapitre I. Présentation de la zone du Bled Talah.............................................................. 3 1. Situation géographique et administrative............................................................................. 3 2. Caractéristiques climatiques et bioclimatiques ................................................................... 3 3. Les ressources naturelles.................................................................................................... 5

3.1. Les ressources édaphiques ................................................................................. 5 3.1.1. Géomorphologie..................................................................................... 5 3.1.2. Caractéristiques pédologique ..............................….............................. 6

3.2. Les réseau hydriques............................................................................................6 3.3. Les ressources végétales ................................................................................... 7

3.3.1. La végétation naturelle . ........................................................................ 7 3.3.2. La végétation anthropique...................................................................... 8

Chapitre II. Diagnostics relatifs à la population rurale et au milieu naturel. ..................11 1. Méthodologies des diagnostics ......................................................................................... 11 1.1. Méthode de diagnostic de la population rurale ....................................................11 1.2. Méthode de diagnostic phyto-écologie ................................….............................11 2. Identification et analyse de la population rurale et des syst6mes de production................13 2.1. La population rurale................................................................…...........................13 2.2. Analyse du statut foncier des terres . ....................................... ...........................13 2.3. Analyse des systèmes de production ...................................................................14 3. Diagnose du milieu naturel du Parc de Haddej .................................................................18 3.1. Les conditions climatiques ....................................................................................18 3.2. Les conditions édaphiques . ...............................................…...............................20 3.3. Analyse de la flore et de la végétation spontanée ................................................20 3.3.1. Le peuplement d’Acacia tortilis . ...........................................................20 3.3.2. Les groupements végétaux des strates arbustive et herbacée . ..........27 4. La diversité floristique et son évolution ..............................................................................28 5. Le couvert végétal et son évolution................................................................................... 29 6. L'état de la surface des sols...............................................................................................33 Chapitre III. Identification et évaluation des actions de développement ........................34

1. Le projet de développement rural intègre.........................................................................34 2. Les réalisations du projet.................................................................................................34 3. Evaluation succincte du projet........................................................................................ 35

Conclusion générale .........................................................................................................36

Bibliographie consultée.....................................................................................................38

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INTRODUCTION

La Tunisie connaît depuis le début du siècle une forte croissance démographique. Cette croissance, qui à entrains une intensification agricole, s'est traduite par une surexploitation des ressources naturelles, puis par des perturbations qui ont affects les écosystèmes : dégradation de la végétation naturelle, déforestation, surexploitation des nappes d'eau et désertification des régions arides, etc ... La croissance démographique a aussi favorise des mouvements migratoires vers les pôles d'emploi extra-agricoles.

Pour faire face à cette situation et lutter contre la désertification, le gouvernement

tunisien à adoptes une approche intégrée pour le développement des zones rurales, visant à la sédentarisation et à l'amélioration des conditions de vie de la population. Bien qu'ils aient contribue à une amélioration substantielle des revenus, ces efforts ont induit une dégradation plus poussée et aggrave les risques de désertification.

La sédentarisation de la population à profondément transformes les écosystèmes

naturels. La foret de "gommiers" du Bled Talah constitue un exemple illustratif de la transformation du systèmes d'exploitation en zone aride tunisienne. Les ressources naturelles végétales (il s'agit du peuplement le plus septentrional d'Acacia tortilis ssp. raddiana var. raddiana), y subissent, depuis plus d'un siècle et demi, une utilisation abusive et irrationnelle. Les conséquences de cette utilisation irrationnelle des ressources naturelles sur le développement agricole de la zone du Bled Talah sont nombreuses. Parmi elles, on peut citer:

- La troncature du sol (affleurement et mise a nu du substrat) ; - La formation de ravins (forme la plus avancée de (érosion hydrique) ; - L’appauvrissement de la couche arable (absence de matière organique) ; - L’aridité édaphique accentuée (infiltration nulle) ; - L'augmentation du ruissellement ;

- La dégradation quantitative et qualitative des terres à pâturage. La faune sauvage à aussi été touches par la dégradation du couvert végétal. Ainsi, le lièvre, le mouflon à manchette, la perdrix et les divers reptiles ont presque disparu de la zone.

Pour étudier l’impact de la transformation du systèmes d'exploitation et du mode de gestion des ressources naturelles, l'Institut des Régions Arides de Médenine, aidé par l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), l’Institut des Aménagements Régionaux et de l'Environnement de Montpellier (TARE) et la Coopération suisse, a entrepris un travail sur la dynamique des milieux naturels et des populations humaines dans la réserve de Haddej qui fait partie du Parc National de Bouhedma, localisé dans la zone du Bled Talah.

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Le rapport de cette première phase décrit les ressources naturelles et les populations et fournit une première analyse de la diversité floristique du Parc et des systèmes de production dans la zone du Bled Talah. Ce rapport comporte trois chapitres

- Présentation de la zone du Bled Talah. - Diagnostics relatifs a la population rurale et au milieu naturel - Conclusion générale

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Chapitre I. PRESENTATION DE LA ZONE DU BLED TALAH

1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE

Du point de vue territorial, le Parc de Haddej est localise dans les délégations de

Belkhir (Gouvernorat de Gafsa) et de Mezzouna (Gouvernorat de Sidi Bouzid). Il releve administrativement de la Direction Générale des Forets et sa gestion est assurée par 1'Arrondissement forestier de Gafsa. Il est localise dans la zone connue sous le nom de Bled Talah (Fig. 1).

Le terme Bled signifie région et celui Talah est le nom arabe d'Acacia tortilis. le Parc

est situe en Tunisie centrale à 107 km au nord-ouest de Gabès, 70 km à Pest de Gafsa et à 130 km au sud-ouest de Sfax (Fig. 2). Les coordonnées géographiques sont: 34°30' de longitude Est et 9°38' de latitude Nord.

Ce Parc, dont la délimitation à été effectuée au cours de l'année 1990, couvre une

superficie de 10 000 ha qui sont actuellement clôtures et mis en défens intégrale.

2. CARACTERISTIQUES CLIMATIQUES ET BIOCLIMATIQUES Situe dans faire iso-climatique méditerranéenne, le Bled Talah appartient aux sous-

étages bioclimatiques méditerranéens : (a) aride supérieur à variante fraîche sur les hauteurs de la chaîne montagneuse de Orbata-Beida-Bouhedma et (b) aride inférieur à variante tempérée à fraîche en zone de glacis et de plaine.

Le Bled Talah est situe dans la région naturelle des Basses Plaines Méridionales qui fait partie de la Tunisie presaharienne caractérisée par les traits climatiques suivants

- Des pluies peu abondantes (150 mm/an en moyenne) tombant durant la période froide (maximum hivernal ou automnal);

- Une extrême irrégularité des pluies dans l’espace et dans le temps (50% de la pluviosité de l’année et plus de 100% de la moyenne annuelle peuvent tomber en 24 h)

- L’imprévisibilité des précipitations; - Une succession de séries d'années pluvieuses et d'années sèches (2 à 4 ans

consécutifs);

- Un nombre restreint de fours de pluie (15 à 40 fours an-1 ); - Des pluies orageuses et de forte intensité, pouvant dépasser les 100 mm.h-1

pendant 5 mn; - Une température moyenne annuelle de l’ordre de 20°C. et des températures

maxima absolues de 1'ordre de 40°C.; - Une amplitude thermique (journalière, mensuelle, annuelle) de 25°C 4 35°C.;

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Fig. 1 Situation géographique de Bled Talah

Equidistance des courbes de niveau 100m

Fig. 2 Situation du Parc de Hadej dans Bled Talah

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- Une évapotranspiration potentielle élevée (ETP Penman: 1000 à 1500 mm. an- ); - Une période sèche très longue de 8 à 11 mois.an-1 qui débute à la fin de la période

froide et pluvieuse; - Des vents violents pouvantsouffler30 à 60 jours.an-1 et des vents chauds et secs en

provenance du Sahara) soufflant 20 à 50 jours.an-1 . Dans le tableau I figurent les principales caractéristiques climatiques (moyennes de 52 ans) de la station météorologique du Parc National de Bouhedma, situe a 15 km au nord du Parc de Haddej. P

(mm) T

(°C) Tmi. (°C)

Tmx. (°C)

M (°C)

m (°0

M - m (°C)

ETP (°C)

IC Q2

220 17,2 8,3 26,2 36,2 3,8 32,4 2523 32,4 23,2

Tableau I. Caractéristiques climatiques du Parc National de Bouhedma durant la periode1934/1985

P = Pluviométrie annuelle T = Température moyenne Tmi. = Moyenne des températures minima Tmx. = Moyenne des températures M = Moyenne des températures maxima du mois le plus chaud m= " " minima " " froid M - m = Amplitude thermique ETP = Evapotranspiration potentielle (Fiche) IC = Indice de continentalité Q2 = Quotient pluviothermique d'Emberger 3. LES RESSOURCES NATURELLES

3.1. Les ressources édaphiques

3.1.1. Géomorphologie

Le Bled Talah est localise dans une vallée entre deux chaînes montagneuses (fig. 1) : au nord la chaîne d'Orbata-Bouhedma et au sud celle de Belkhir-Chamsi. Ces deux chaînes, relativement peu élevées (point culminant à 814 m), se présentent sous la forme de deux anticlinaux évidés dont les deux flancs datent du Crétacé moyen (marne et calcaire) et une vallée (un synclinal) dont Page remonte du Jurassique au Quaternaire. De nombreux oueds dont les principaux sont Oued Es Seyah, Oued Hallouf et Oued Haddej entaillent la plaine centrale qui est un bassin sédimentaire, issu d'un dépôt détritique d'éléments provenant des chaînes voisines. Ces éléments sont transporter par 1'erosion hydrique ou 1'érosion éolienne. Si 1'erosion éolienne est insignifiante à cause des caractéristiques physiques du sot, l'érosion hydrique est par contre très intense du fait du relief, du caractère torrentiel des pluies et du couvert végétal faible et en régression continue.

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3.1.2. Caractéristiques pédologique

Les processus de formation et d’évolution des sols du Bled Talah sont la conséquence de l'interaction de plusieurs facteurs pedogenetiques, a savoir le climat, la géologie, la géomorphologie et la végétation. Au pied des jbels et sur les glacis, les sols sont caillouteux et la couche arable est totalement inexistante. La vallée est constituée d'un sol profond peu évolue de texture sableuse moyenne A grossière mais pauvre en matière organique. Le d6p6t détritique ancien datant du Quaternaire est arrache aux flancs des jbels par 1'erosion hydrique. Le sable grossier, le gravier, les cailloux et le quartz forment les matériaux de surface. La pellicule de battante est presque généralisée a la surface du sol et en profondeur les horizons sont peu différencies et les inclusions de "lentillons" sont importantes.

Les principaux types des sols du Bled Talah sont:

- Les sols d'érosion a croûte ou encroûtement calcaire, situes au pied des jbels et sur les

glacis ; - Les sols peu évolues d'apport mixte (éolien et hydrique), de texture sablo- limoneuse,

localises principalement sur les terrasses et les cônes de déjection des oueds ;

- Les sols peu évolues d'apport alluvial et ayant une texture limoneuse, situes dans les basses plaines de la vallée ;

- Les sols peu évolues d'apport éolien à texture sableuse à sablo-limoneuse, situes le

long des cours d'eau. Ces types de sols, a faible teneur en matière organique, se caractérisent par une sécheresse

édaphique de 5 a 7 mois/an. 3.2. Les ressources hydriques

Les ressources en eau du Bled Talah sont de 4 types:

- Les eaux de ruissellement

Les jbels qui entourent la zone du Bled Talah et le glacis sont presque dépourvus de végétation et les caractéristiques torrentielles et orageuses des pluies sont, en plus d'autres paramètres, des facteurs qui diminuent 1'infiltration et favorisent le ruissellement des eaux de pluies. Les eaux de ruissellement constituent une ressource hydrique non négligeable qui pourrait être mobilisée pour 1'arboriculture et les cultures vivrières derrière les jessours et les tabias. Ces techniques de mobilisation des eaux de ruissellement sont très répandues dans la zone.

- Les sources: Elles constituent une ressource essentielle pour 1' alimentation humaine et 1'abreuvement. On dénombre, dans la zone du Bled Talah, 4 sources dont le dépit est très faible. La source de Haddej est la plus connue par ses eaux thermales.

- Les nappes phréatiques: le Bled Talah est alimente par l'unique nappe phréatique de Haouel El Oued. Cette nappe superficielle est issue d'un remplissage qui date du Quaternaire et/ou du Plio-Quaternaire. Elle est alimentée par les deux anticlinaux qui 1'entourent: Bouhedma au nord et Belkhir/Chamsi au sud. Cette nappe, captée entre 6 et 60 m de profondeur selon

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1'emplacement du puits sur la topo-séquence générale, est exploitée actuellement par 44 puits de surface dont 13 se sont taris. Le débit fictif continu des puits est environ 1 l.s-1 et les résidus secs des eaux est de l’ordre de 3 g.l-1 .

- Les aquifères profonds: 1'aquifere de Bou Omrane, Bou Saad et Haouel El Oued est 1'unique nappe profonde qui intéresse la zone du Bled Talah. Vue la qualité médiocre de ses eaux, cet aquifère profond est peu exploite. Le seul forage qui existe actuellement est celui de Haouel El Oued. Cette nappe profonde peut être captée entre 150 et 350 m de profondeur en fonction de 1'emplacement sur la topo-séquence générale. Le débit fictif continu varie de 3 a 8 l.s-1 et les résidu secs des eaux sont de 1'ordre de 3 g.l-1. Les ressources en eau au niveau, de 1'aquifere profond qui intéresse le Bled Talah, sont de l’ordre de 23,3 l.s-1 , dont uniquement 8 l.s-1 sont actuellement exploites.

3.3. Les ressources végétales 3.3.1. La végétation naturelle

La végétation spontanée du Bled Talah est actuellement très dégradée. Elle est

essentiellement steppique à base des chamephytes et de fragments très dégradés de steppes graminéennes sp. pl. (Stipa sp. pl. Aristida sp.pl.). Des therophytes et des hemicryptophytes se développent sur les friches post-culturales au cours des années pluvieuses.

Quelques vestiges d'une végétation arbustive et arborée très dégradée à base de nanophanerophytes occupent les bas fonds, les terrasses des cours d'eau (Zizyphus lotus, Lycium arabicum, Calicotome villosa, Retama raetam, Nerium oleander, etc ....), les glacis pierreux (Acacia tortilis subsp. raddiana) et les jbels (Periploca laevigata, Rhus tripartitum, Juniperus phoenicea, etc. ). Cette végétation xerique appartient à 1'etage de végétation thermomediterraneen.

La végétation naturelle du Bled Talah, soumise depuis fort longtemps a une pression anthropozoï que persistante et forte (pacage, défrichement, eradiction), se caractérise par:

- Une faible diversité floristique; - Une régression du couvert végétal; - Une dégradation qualitative (raréfaction des bonnes espèces pastorales); - La raréfaction de la strate arbustive et arborée; - Une faible résilience; On distingue généralement les groupements végétaux suivants - Groupements de dégradation forestière de la série à Juniperus phoenicea subsp. phoenicea

qui sont localises en altitude sur les jbels. Ces groupements, tres degrades produisent environ 30 UF. ha I (1 OF = 1 Unite fourragere = equivalent alimentaire d' l kg d'orge en graines).

- Association a Hedysarum carnosum et Peganum harmala: elle est située sur les dépressions

très sèches en années peu pluvieuses, mais inondables lors des hivers pluvieux au cours desquels de nombreux oueds déversent eaux et alluvions. Cette association qui couvrait

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presque toute la vallée est actuellement artificialisée (céréales, jachères, légumes, arboricultures). La production pastorale est à peine 80 UF. ha-1 en saison pluvieuse.

- Variante à Artemisia campestris de 1'association à Arthrophytum schmittianum et Thymelaea microphylla. Localisée sur les sols sableux, cette variante est, actuellement, toute utilisée pour les cultures vivrières, sauf dans la zone mise en défens (Parc de Haddej).

- Faciès à Stipa tenacissima de la sous-association à Gymnocarpos decander de la variante à Linaria fallax et Chrysanthemum fuscatum de 1'association à Artemisia herba-albs et Arthrophytum scoparium. Ce faciès situe sur les croûtes et les encroûtements calcaires est très dégradé suite à la persistance du pacage et produit a peine 40 UF. ha I.

- Association à Artemisia herba-alba et Arthrophytum scoparium. Cette association, peu représentée, est localisée sur les glacis calcaires a limon localise. Elles est tres degradee et sa production pastorale ne dépasse guère les 50 UF. ha-l. Elle est relativement présente dans le Parc de Haddej. 3.3.2. La végétation anthropique

On entend par végétation anthropique, celle introduite par 1'homme dans la zone. La

sédentarisation dans le Bled Talah est très ancienne, la cite archéologique de Gsar Graouch qui date de 1'epoque romaine en témoigne (Photos 1 et 2). Cette sédentarisation a été à l’origine de (introduction des espèces vivrières (Photos 3 et 4). Actuellement on rencontre 1'olivier qui, parfois, est associe a 1'amandier dans les jessours et les tabias. Dans la plaine se développent surtout les cultures céréaliers (blé et orge) et les légumes (petit pois, fèves, pois-chiches...) en années pluvieuses. En années sèches c'est la jachère qui prédomine. D'autres espèces arboricoles ont aussi été introduites telles que le pistachier et le figuier.

En tant que zone pastorale, certaines espèces fourragères ont été introduites pour

augmenter et améliorer la production des parcours naturels. Atriplex halimus, Acacia cyanophylla et Opuntia ficus indica sont les principales espèces utilisées dans la zone. Bien que leur réussite ne soit pas spectaculaire, l’introduction de ces espèces a favorise la résilience de l’écosystème a la suite de la mise en défens des périmètres ou elles furent introduites. Certaines graminées spontanées menacées de disparition (Stipa lagascae et St. parviflora, Cenchrus ciliaris, Digitaria commutata, Aristida ciliata et Ar. obtusa, etc ...) réapparaissent dans ces périmètres mis en défens. De nombreuses espèces d'Eucalyptus furent également introduites dans des bosquets ou le long des pistes qui desservent la zone.

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Photo 1et 2. Cités archéologiques de Gsar Grouach dans la zone du Bled Talah

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Photo 3. Culture d’oliviers à l’amont des tabias de rétention des eaux de ruisellement

Photo 4. Céréaliculture pratiquée dans l’aire occupée par la forêt de gommier

(Acacia tortilis)

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Chapitre II. DIAGNOSTICS RELATIFS A LA POPULATION RURALE ET AU MILIEU NATUREL

1. METHODOLOGIES DES DIAGNOSTICS

1.1. Méthode de diagnostic de la population rurale

Le diagnostic de la population est base sur la technique des enquêtes socio-

économiques. Une liste exhaustive portant les noms de la totalité de la population des trois Imadas (secteurs) est miss a notre disposition par les chefs des secteurs (Omda) et le chef de Cellule Territoriale de Vulgarisation Agricole (CTV). Vu le nombre 61evs de la population, nous avons procédé à un échantillonnage stratifié; la strate retenue est le secteur. La taille de 1'schantillon est fixé a 57 exploitations. Un questionnaire est préparé

a 1'avance, comportant 150 variables détaillées. Seules 57 variables sélectionnées sont prises en compte dans 1'analyse du fait de leur pertinence. Ces variables restituent la majorité de l’information et possèdent les plus grands pouvoirs qui déterminent les systèmes de production.

1.2. Méthode de diagnostic phyto-ecologique

L'étude du milieu est basse sur (identification des différents groupements végétaux

du Parc. Les groupements sont définis sur la base des unités morpho- (plaine, glacis, lit d'oued, etc.) pédologique (texture et structure de la couche meuble) et a partir des espèces vsg6tales dominantes (une ou deux espèces).

Dans chaque groupement sont matérialisés deux transects linéaires de 20 m chacun

et deux carrés permanents de 1 m2/ groupement (Photos 5 et 6). La caractérisation floristique de chaque transect est réalisée selon la méthode d'analyse linéaire: de points-quadrat. La distance entre les points est de 10 cm; soit 200 points/transect et 400 points/groupement. Les espèces végétales pressentes dans les carrés permanents sont dénombrées afin de caractériser la dynamique de régénération de la végétation.

Il faut, tout d'abord, signaler que nous n'avons pas pu localiser les transects réalisés

par Schoenenberger en 1990 lors de 1'installation de la cl6ture du Parc. Ainsi, le présent travail pourrait être considéré comme une première diagnose qui servira de base pour la seconde phase du projet ROSELT (1997/2000). Toutefois, en se basant sur les relevés effectués par Schoenenberger que Le Floc'h (CEFE. L. Emberger/CNRS Montpellier) nous à aimablement communiqués ; et sur ceux actuels que nous avons effectués, nous essayerons d'analyser la dynamique qu'a connu la végétation naturelle du Parc depuis sa miss en défens.

Notons que nos relevés ont été effectués entre le 11 janvier et le 5 mars 1996 et que

les pluies enregistrées depuis le début de la saison agricole (septembre 1995/février 1996) sont:

- Du 1er septembre au 31 décembre 1995 = 269 mm - Du 1er janvier au 29 février 1996 = 32 mm

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Photo 5. Transect linéaire

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2. IDENTIFICATION ET ANALYSE DE LA POPULATION RURALE ET DES SYSTEMES DE PRODUCTION

L'identification et 1'analyse ont touche toute la population de la région du Bled Talah qui est usagers de la foret de "gommier".

2.1. La population rurale

Selon le recensement de 1994, la population de la zone du Bled Talah est de 8 100

habitants. Le taux d'accroissement de cette population est de 2,5 %. Elle est composée de 1339 m6nages, soit environ 6 individus par ménage. 85 % de la population active sont en ch6mage et seulement 15 % sont actifs pratiquant soit des activités agricoles (94 %), commerciales (5 %) et autres (1 %).

La population est très dispersée dans la zone. En effet, mise A part 1'agglomeration

de Haoual El Oued (chef lieu de la zone), on ne rencontre que de petites agglomérations de 3 à 5 ménages voisins pour des raisons de parente. Cette population est installée sur les glacis de la chaîne de Orbata-Bouhedma et Belkhir-Chamsi, laissant ainsi la plaine pour les cultures vivrières épisodiques.

Le degré d'alimentation en eau potable et d'électrification est faible. 22 % des

habitants sont relies au réseau public d'électricité. Le recours aux sondages et aux robinets publics ainsi qu'aux sources naturelles est le seul moyen de s'approvisionner en eau. Les moyens traditionnels sont utilises pour 1'eclairage (lampes à pétroles, mèches à huile, etc.). Le bois est utilise par presque la totalité des ménages pour la cuisson et le chauffage durant la période froide.

Le niveau d'alphabétisation est bas. En effet, 54 % des chefs des ménages sont

analphabètes, 26 % ayant reçu une instruction coranique "niveau Kotteb", 16 % n’ont pas dépassé le niveau primaire et seulement 4 % ont atteint le niveau de 1'enseignement secondaire.

Les infrastructures à caractères sanitaires et éducatives sont modestes: 3 dispensaires et 9 écoles primaires. Ces infrastructures souffrent d’un manque de moyens humains et matériels.

Le ch6mage et la dispersion de la population dans la for^t de gommier constituent des facteurs qui menacent la pérennité de cette foret et la disparition du cortège floristique qui 1'accompagne.

2.2. Analyse du statut foncier des terres

Le statut foncier des terres de la zone du Bled Talah est résume dans le tableau II ;

ses principaux traits sont les suivants - Les terres privées présentent 40,4 % de la superficie totale; elles sont localisées, en

majorité, dans la vallée et dans les zones d'épandage des eaux de ruissellement. Ces terres sont toutes mises en valeur par 1'arboriculture en sec (olivier principalement);

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- Les terres collectives et les terres de parcours ne présentent que 10,6 %; - Les terres domaniales représentent 10 %; - Les terres incultes (jbels et sebkhas) représentent 39 %.

La privatisation des terres depuis 1960 a entraine leur mise en valeur et a contribue a la diminution des parcours collectifs.

Statut des terres Superficie totale % de la superficie totale Terres rivées 14653 ha 40,4 Terres collectives et en instance d'attribution 3787 " 10,4 Terres domaniales (domaine forestier) 3630 " 10,0 Terres collectives sous régime forestier 70 " 0,2 Jbels et sebkhas 14160 " 39,0 Total 36300 ha 100

Tableau II. Statut foncier des terres de la zone du Bled Talah (CRDA Gafsa, 1990)

La superficie moyenne des exploitations est de 20 ha/foyer, dont 80 % sont acquis dans le cadre de la privatisation des anciennes terres collectives. Le Mgharsa et 1'achat sont deux autres formes d'acquisition des terres (70 % des terres collectives). Dans la zone du Bled Talah la propriété foncière est caractérisée par un déséquilibre très net; en effet, 5 % des foyers possèdent 80% de la superficie des terres privées. Cette catégorie dispose généralement de propriété foncière > 20 ha. En revanche, 20 % des foyers ne disposent que de 5 % de la superficie des terres privées ( propri6te < 20 ha). En plus d'un déséquilibre entre les foyers, il y a un déséquilibre entre les tribus.

La privatisation des terres collectives dans la zone du Bled Talah à entraîne des

transaction foncières liées a la pratique de 1"'achaba" (location saisonnière de parcours) ; à la vente et au développement de (arboriculture en sec.

2.3. Analyse des systèmes de production (Fig. 3, 4, 5, et 6) Le diagnostic socio-économique au niveau de la zone du Bled Talah a permis de

constater une diversité entre les différentes catégories sociales et les unités de production. L'analyse statistique a fait dégager 4 principaux systèmes d'exploitation

1er système: "les marginaux". Ce système qui représente 63,1 % des exploitants de

la zone est constitue de petites exploitations dont les principales caractéristiques sont - foyer compose en moyenne de 2 ménages ayant un effectif de 10 personnes, dont

seulement 2 personnes actives. Leur activité principale est l’agriculture ;

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Fig. 3. Répartition des superficies par type de système de production

Type de systèmes de production

Fig. 4. Occupation du sol par type de système de production

Type de cultures

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Fig. 5. Répartition du cheptel animal par type de système de production

Types d’animaux

Fig. 6. Répartition de l’arboriculture en sec par type de système de production

Type de systèmes de production

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- La propriété foncière est en moyenne de 5 ha/foyer qui proviennent de 1'heritage et de 1'achat (respectivement 20 % et S %);

- Les exploitants de ce système détiennent 43,2 % des terres privées et 57 % de l’effectif du cheptel de la zone (20 têtes ovines et caprines/exploitation);

- La ration alimentaire du cheptel est tirée essentiellement du parcours (+ de 70 %); - Les exploitants sont des éleveurs sédentaires et ne pratiquent pas "1'achaba". Ils ont

un faible patrimoine arboricole; - Le revenu annuel, faible, est de 1'ordre de 500 dinars tunisiens (DT)/foyer.an-1

(2500 Francs français "FF") dont 20 % proviennent de 1'elevage, 30 % de 1'arboriculture en sec et 50 % des activités extra-agricoles.

2eme système: "les arboriculteurs". Ils représentent 10,5% des exploitants de la zone. Ce système est marque par la prédominance de 1' activité arboricole. Les principales caractéristiques de ce système sont

- 1'elevage (34 têtes/foyer) est bien intègre à 1'exploitation agricole à base d'arboriculture. Le capital arboricole est pour 90 % constitue par des oliviers;

- Le nombre moyen des pieds par exploitation est de 500 oliviers et 32 amandiers. De nouvelles esp6ces sont en cours d'introduction (pécher, poirier, pommier et pistachier);

- Le revenu familial provient en grande partie de la production arboricole. Cependant les exploitants de ce système diversifient la source de leur revenu par la pratique des autres activités agricoles telles que la céréaliculture (56,4 %) et le maraîchage (41,3%).

3eme système: "les éleveurs céréalicultures". Les exploitants de ce système représentent 14 % de la population de la zone. Il se caractérise par:

- Des exploitations de grande superficie (30,5 ha, dont 0,5 ha irrigue) destinées A la céréaliculture en période humide et au parcours en période sèche;

- Le morcellement des terres (en moyenne 3 parcelles/exploitant) ; - Le ménage est compose de 2 foyers de 7 personnel dont 2 actives. Les chefs de

famille (60 ans en moyenne) consacrent la totalité de leurs temps a 1'activite agricole; -L'effectif moyen du cheptel/exploitation est de 32 fêtes (ovins + caprins) conduit par

un berger de la famille. Les caprins, gardes près de la maison, sont destines a la production laitières. Les sous-produits agricoles sont réserves a ce type de cheptel;

- Le système garde encore les caractéristiques de 1'ancienne société pastorale ;1'elevage constitue la principale source de revenu et les céréales, en année pluviométriquement favorable, procurent un revenu supplémentaire (environ 20 ha semés en céréales par exploitation).

4eme système: "les petits agriculteurs émigrants". Ce système d'exploitation regroupe 12,2 % de la population qui pratiquent 1'arboriculture et 1'emigration interne. Les principaux traits de ce système sont:

- Un nombre moyen de 7 personnel/foyer dont une seule active; - Les exploitants de ce système migrent a 1'interieur ou a 1'exterieur du pays pour

chercher du travail. Signalons que 80 % ont émigre en Libye au cours des années 1980/1985.

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- La superficie moyenne par exploitation est de 8 ha morcelés en 2 a 3 parcelles; -L'effectif moyen du cheptel est de 12 têtes/exploitation (ovins + caprins) conduits par

un membre de la famille; - L'arboriculture en sec, 186 pieds d'olivier et 28 pieds d'amandier (en moyenne),

constitue une activité récente dans ce système d'exploitation (67 % sont des jeunes pieds); - le revenu moyen par exploitation qua provient de sources extra-agricoles (chantiers

des travaux forestiers, émigration vers les grandes vines industrielles), est relativement faible. Il n'excède pas les 400 DT. an-1 (2000 FF).

- Le diagnostic de la population du Bled Talah montre que les rapports de production sont inégaux. L'inégalité apparaît au niveau de (appropriation de la terre et du cheptel. La main-d’œuvre familiale joue un rôle important dans les 4 systèmes de production. La stratégie de 1'emigration et des activâtes extra-agricoles est très développée dans la zone du Bled Talah afro d'assurer des recettes supplémentaires pour subvenir aux besoins familiaux et assurer la pérennité des activâtes agricoles en année difficile.

Le rôle de la femme dans les 4 systèmes est très important. Elle participe a toutes les activâtes pratiquées dans les systèmes d'exploitation (désherbage, ramassage du boas, cueillette, moisson, recherche d'eau, tissage, etc ...) en plus des activâtes de ménage.

Ces systèmes d'exploitation, caractérises par l’entraide dans le cercle de la parente, sont très fragiles du fait que les sources de revenu sont trop aléatoires en raison de 1' imprévisibilité des circonstances climatiques. 3. DIAGNOSE DU MILIEU NATUREL DU PARC DE HADDEJ

3.1. Les conditions climatiques Une station météorologique à enregistrement automatique à été installée, dan,s le Parc

de Haddej, a la fin de 1'annee 1993 (Photo 7). Dans le tableau III sont récapitulées les principales caractéristiques climatiques de l’année 1995.

Les premières observations montrent que la période pluvieuse (plus de 90 % de pluie) s'étend sur 4 mois (septembre, octobre, novembre et décembre). Cette période coï ncide avec le début de la période froide.

Par rapport a la moyenne régional (220 mm), l’année 1995 est relativement pluvieuse (295 mm) et les moyennes des températures minima et maxima de la période considérée sont également plus élevées que celles des moyennes générales.

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Photo 7. Station météorologique à enregistrement automatique installée fin 1993 Dans le Parc de Haddej

Photo 8. Dynamique du développement d’acacia trotilis dans le parc de Haddej après 6 ans de mise en défens. Jeune peuplement issu d’une régénération naturelle

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J F M A M J J A S O N D P (mm) 2 0 10 13 1 0 0 0 79 87 54 49 295 T (°C) 11,7 15,4 15,2 17,4 23,0 26,7 28,9 30,7 26,0 20,7 16,0 14,3 20,5 Tmi. (°C) 6,0 8,3 9,0 11,1 15,7 19,6 22,3 23,4 20,9 16,5 10,3 9,5 14,4 Tmx.(°C) 17,3 22,2 21,5 23,9 30,5 34,1 36,4 38,3 31,7 25,7 21,5 19,0 26,8 R (w.m-2) 3140 4503 5139 6580 7269 7521 7558 7250 5164 4028 3306 2747 5350 HR (%) 48,8 51,1 47,7 51,9 44,2 45>9 50,3 48,1 63,0 73,7 60,5 73,6 54,9 V (m.s-0 3,1 2,5 2,9 3,1 2,8 3,0 2,7 2,5 2,4 1,3 1,8 2,1 2,5

Tableau III. Caractéristiques climatiques du Parc du Haddej durant l’année 1995 P = Pluviométrie annuelle T= Température moyenne Tmi. = Moyenne des températures minima Tmx.= Moyenne des températures maxima Rg = Moyenne du rayonnement global HR = Moyenne de l’humidité relative

V= � de vitesse du vent 3.2. Les conditions édaphiques

Les sots du Parc de Haddej se caractérisent principalement par la faible teneur en

matière organique (< 2 %) et les fortes teneurs en sables (> 70 %), en argiles (7 a 11 %) et en limons (10 a 16 %), par une forte teneur en calcaire et une teneur en gypse nulle. La densité apparente est en moyenne de 2,8 et traduit le compactage des sots. Les faibles humidités pondérales des sots (2 a 6,5 %) aux pF4,2 et 3 leur confèrent une perméabilise élevée. Deux principaux types de sots sont distingues dans le Parc de Haddej. II s'agit de:

- Sols peu évolues d'apport alluvial et ayant une texture limoneuse. Ils couvrent

presque la totalité du Parc; - Sols peu évolues d'apport éolien a texture sableuse à sablo-limoneuse. Its sont

localises le long des cours d'eau. 3.3. Analyse de la flore et de la végétation spontanée 3.3.1. Le peuplement d'Acacia tortilis 3.3.1.1. Bref historique de la foret d'Acacia tortilis du Bled Talah

Acacia tortilis fut signale pour la première fois en 1853 par Pélissier, consul de France

a Tunis. Il mentionne qu'une "petite rivière" (Oued Chrichira actuellement) traverse un peuplement de Mimosa gummifera et va se jeter dans un "petit lac" (Sebkhat En Noual actuellement). Les explorations de la foret de gommier du Bled Talah se sont succedees depuis. Au début l’espèce qui constitue cette forêt à été prise pour Acacia gummifera originaire du Maroc, d'ou le nom de forêt de gommier du Bled Talah et ce West que vers 1874 que Doumet-Adonson et Cosson ont admis que le "gommier" du Bled Talah, est une foret d'Acacia

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tortilis. Cette dénomination taxonomique à été confirmée par plusieurs autres botanistes dont, De Chaignon (1905) et Brenan (1983).

L'aire de répartition d'Acacia tortilis dans la zone du Bled Talah, comme cela fut

signale depuis la première exploration de Doumet-Adanson (1887), est limitée dans une vallée située entre les chaînes montagneuses Orbata-Bouhedma au nord et Chamsi-Belkhir au sud (Fig. 2 et Fig. 3). La limite est sebkhat en Noual et Borj Bouhedma; a 1'ouest, faire de cette espèce longe ces deux chaînes et arrive jusqu'a El Guettar.

La situation juridique de la foret de "gommier" à été définie par le procès-verbal de la commission de délimitation en date de 27 mai 1912, homologue par Décret beylical du 27 avril 1917, pare au Journal Officiel Tunisien du 5 mai 1917.

Les caractéristiques forestières de cette foret, décrites entre 1900 et 1925 par les différents explorateurs, sont les suivantes:

-hauteur totale des arbres adultes: 9 a 10 m (10 m au maximum) -longueur du tronc: 3 a 4 m au maximum -diamètre basal moyen du tronc: 15 a 20 cm -diamètre basal des plus gros arbres: 2,3 a 3 m -densité a 1'hectare: 4 a 25 pieds, équidistants dans le premier cas de 50 m et dans le deuxième cas de 20 m. 3.3.1.2. Caractéristiques actuelles de la Foret de "gommier" du Bled Talah. Cas du Parc de Haddej et de la zone hors Parc Un peuplement se caractérise par son origine (issu de semences ou de rejets), sa structure (arrangement des classes d'ages ou des diamètres), sa hauteur et sa densité. - Origine: le peuplement d'Acacia tortilis du Bled Talah est issue dune régénération naturelle. Ainsi ce peuplement est une futaie naturelle. - Structure: elle est définie par la répartition des classes d'ages et dans la pratique par les classes des diamètres du tronc. Dans le tableau IV sont consignées les différentes classes des diamètres du peuplement de Parc de Haddej et de ses environs. Le diamètre est mesure a 10-15 cm au-dessus du niveau du sol (diamètre basal).

Un peuplement se caractérise par Tune des trois structures suivantes: * une structure régulière ou tous les arbres ont des ages voisins et par conséquent des diamètres peu différents; le peuplement dans ce cas est dit equien. La courbe de fréquence des diamètres est une courbe en cloche (courbe de Gauss); * une structure jardinée ou tous les ages, ou en pratique tous les diamètres, sont représentes ; le peuplement peut être jardine pied par pied ou jardine par bouquet. La courbe de fréquence des diamètres est représentative dune fonction sensiblement exponentielle; * une structure irrégulière. Cette structure n’est pas reconnue comme une structure naturelle; elle est en effet très artificielle et provient dune perturbation externe ou des conditions

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très particulières. La courbe de fréquence des diamètres de ce type de peuplement n'obéit a aucune loi.

Diamètre basal du tronc (cm)

1,25 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60

Peuplement du Parc

33* 11,9**

31 11,2

25 9

18 6,5

6 2,2

13 4,7

16 5,8

4 1,4

7 2,5

2 0,7

3 0,7

1 0,4

1 0,4

Peuplement hors Parc et ses environs

9 * 3,2**

18 6,4

7 2,5

14 5

3 1,1

9 3,2

6 2,2

18 6,5

14 5

10 3,6

5 1,8

3 1,1

1 0,4

Tableau IV. Distribution des classes des diamètres basaux du peuplement d'Acacia tortilis du Parc de Haddej et ses environs * nombre d'individus/classe de diamètre ** pourcentage du nombre total des individus

Si nous examinons la représentation graphique de la fréquence de diamètre des peuplements d'Acacia tortilis du Parc de Haddej et ses environs (Fig. 7), nous constatons que:

- La courbe de fréquence des diamètres, du peuplement du Parc, a une allure exponentielle. Ce peuplement est donc jardine.

- La courbe de fréquence des diamètres du peuplement des environs du Parc n'a ni 1'allure dune courbe de Gauss ni celle dune courbe exponentielle. La structure de ce peuplement n’est par conséquent ni régulière (peuplement equien), ni jardinée: il s'agit dune structure irrégulière.

Ainsi le peuplement d'Acacia tortilis du Parc de Haddej à évolue dune structure

irrégulière, qui caractérise actuellement le peuplement hors zone protégée, a une structure jardinée. Cette évolution, positive, est essentiellement due à la disparition des perturbations externes (anthropiques principalement). La disparition des ces perturbations, à la suite de la mise en défense, a permis le maintien des jeunes semis issus de la régénération naturelle (diamètre > 10 cm) et a permis la protection des autres classes de diamètres contre les coupes illicites. En revanche le peuplement d'Acacia tortilis des environs du Parc, soumis encore aux perturbations anthropiques, possède une structure irrégulière. Cette structure semble caractériser toute la foret de "gommier", non protégée, du Bled Talah qui est soumise aux actions anthropiques persistantes et fortes.

Signalons que la structure irrégulière d'un peuplement n’est pas la conséquence dune évolution naturelle, mais la résultante de perturbations externes.

La distribution des effectifs/classe de diamètre est reportée sur la figure 8. Cette distribution montre que:

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Fig. 7. Structure de peuplement d’acacia tortiis du ParcHadj en Référence à la structure hors parc et environs (Courbe de

fréquence/ classe de diamètre

Classe des diamètre basaux en cm à 10-15 cm du Sol

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Fig. 8. Structure de peuplement d’acacia tortiis du ParcHadj en Référence à la structure hors par cet à la structure générale

(Effectif/classe de diamètre)

Classes des diamètre basaux en cm

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Photo 9. Peuplement d’Acacia tortilis hors Parc caractéristique de la forêt de gommier du Bled Talah. Peuplement relativement âgé suite d’une régénération naturelle, sur des

terres livrées à la céréaliculture en sec

Photo 10. Bosquet d’Acacia tortilis dans le Parc de Hadeji. Densité 300 individus. Ha-1

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- Le peuplement d'Acacia tortilis du Parc de Haddej se caractérise par l’abondance relative d'individus jeunes (diamètre < 15 cm), et le déficit des individus moyens (diamètre 20 et 25 cm) et vieux (diamètre > 35 cm). C'est la conséquence dune ancienne action anthropique négative (exploitation) et positive récente (protection par miss en défens). La première ayant perturbés (évolution naturelle de la structure et la seconds induisant un renversement de cette tendance. En effet, faction persistante et forte de l’homme à été a (origines du déficit dans les classes des diamètres sus-indiquées. Toutefois, après la création du Parc la régénération naturelle était abondante et la miss en défens à sauvegardés les jeunes pousses (diamètre < 5 cm) contre le pacage. Les individus de diamètre 10 et 15 cm ont été aussi protégés contre (exploitation.

- Le peuplement d'Acacia tortilis hors de la zone protégée se caractérise par

l’abondance des individus des diamètres 5, 15, 35, 40 et 45 cm et la déficience en individus de classes 10, 20 A 30 et > 50 cm. Ce déséquilibre dans la structure est dA essentiellement a la perturbation anthropique.

La comparaison fait ressortir que le peuplement d'Acacia tortilis du Parc est plus

jeune que celui des environs (Photos 8 et 9), en raison dune régénération naturelle suite A la miss en défens depuis 1990. Le peuplement hors zone protégée et de touts la foret de "gommier" du Bled Talah continue A subir faction anthropozoï que (pacage, coupe); c'est ainsi que la régénération naturelle de ce peuplement est compromise.

Globalement le peuplement d'Acacia tortilis du Parc de Haddej pourrait être considérer comme une jeans futaie jardinée; celui des environs pourrait être considérer comme une futaie irrégulière relativement ages.

Les diamètres basaux moyens (a 10-15 cm du sol) des peuplements d'Acacia tortilis du Parc de Haddej et de la zone hors Parc sont les suivants:

* Peuplement global = 19,4 cm ± 15,8 soit la classe de diamètre 20 cm ± 15 * Peuplement hors Parc = 25,3 cm ± 16,5 soit la classe de diamètre 25 cm ± 15 * Peuplement du Parc = 15,1 ± 13,7 soit la classe de diamètre 15 cm ± 15 -Hauteur: la hauteur moyenne (a partir du sol jusqu'au sommet de la cime) varie en

fonction des diamètres. Elles n’est pas influences par faction anthropique. Ainsi la hauteur est sensiblement la même pour tout les peuplements d'Acacia tortilis du Bled Talah (y compris les zones protégés) et varie de 8 a 10 m.

-Densités: la densité par hectare des deux types de peuplements est très variable. Si hors de la zone protégée la densité est de 1 a 5 pieds.ha-1, dans le Parc cette densité se présents ainsi:

* quelques pieds spars (1 a S.ha-1): cas dune veille futaie (diamètre > 40 cm); * 5 a 15 pieds.ha-1: cas dune futaie d'age moyen (diamètre 20 a 40 cm);

* 15 A 30 pieds.ha-1: cas dune jeans futaie (diamètre < 15 cm) Dans un bosquet formé d'individus ayant un diamètre de 5 A 20 cm, nous avons dénombrés une densité de 300 individus.ha-1 (Photo 10).

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Dans le Parc, les jeunes individus (diamètre <15 cm) prédominent; en revanche, hors du Parc, le peuplement est relativement plus vieux. Les individus de diamètre > 35 cm sont les plus abondants dans ce dernier peuplement. La densité est plus élevée dans le peuplement du Parc que celui de l’extérieur.

Si la résistance des deux types de peuplements aux perturbations anthropiques semble

être bonne, la vitesse de cicatrisation ou résilience du peuplement du Parc est plus rapide que celle des environs en raison de la disparition des perturbations externes a la suite de la mise en défens. Le peuplement hors Parc continue a subir les perturbations anthropiques et par conséquent sa capacité de résilience est presque bloquée.

En général, la foret de "gommier" du Bled Talah semble se caractériser par une bonne

stabilité (résilience et résistance), et ce malgré les perturbations anthropiques qu'elle subit depuis longtemps.

3.3.2. Les groupements végétaux des strates arbustive et herbacée

Il s'agit des groupements qui constituent les strates arbustive et herbacée du

peuplement d'Acacia tortilis, ainsi que de ceux caractérises par 1'absence de la strate arborée liée à cette espèce. Les groupements végétaux, de la gone protégée du Parc de Haddej, au nombre de 9, sont les suivants: Transect 1 (TI) - Groupement à Rhanterium suaveolens Transect 2 (T2) - " à Artemisia campestris Transect 3 (T3) - " à Hamada scoparia (--Arthrophytum scoparium) Transect 4 (T4) - " à Cynodon dactylon et Ziziphus lotus Transect 5 (T5) - " à Cenchrus ciliaris Transect 6 (T6) - " à Helianthemum kahiricum et Gymnocarpos decander: Transect 7 (T7) - " à Cynodon dactylon et Pituranthos tortuosus Transect 8 (T8) - " à Arthrophytum schmittianum et Astragalus armatus Transect 9 (T9) - " à Helianthemum lippii var intricatum et Helianthemum kahiricum

Pour aborder 1'etude de ces groupements, nous nous sommes bases sur un certain nombre "d'attributs vitaux" au sens d'Odum (1969), a savoir:

- La richesse floristique en espèces pérennes; - La richesse floristique en espèces annuelles; - La richesse floristique en espèces clé de voûte - Le recouvrement de la végétation; - La présence d'espèces clés de voûte; - L’état de la surface du sol.

Les attributs vitaux sont définis comme étant les caractéristiques ou attributs qui sont corrélés et peuvent servir d'indicateurs de la structure et du fonctionnement d'un écosystème (Aronson et al., 1995). Les espèces "clés de voûte" sont celles dont la présence; a une densité suffisante, est

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nécessaire au maintien de la structure et du fonctionnement de 1'ecosysteme. Notons que certaines espèces hemicryptophytes sont considérées comme espèces clés de voûte (cas de Plantago albicans); par contre certaines espèces pérennes ne le sont pas (cas d'Artemisia campestris).

Les résultats des relevés floristiques effectues dans les 9 transects du Parc de Haddej sont consignes dans le tableau V. Les caractéristiques des principaux attributs vitaux sont récapitules dans les tableaux VI et VII. 4. LA DIVERSITE FLORISTIQUE ET SON EVOLUTION

La flore regroupe plusieurs attribute vitaux qu'on peut discuter et interpréter a partir de 1'ensemble des données des tableaux V, VI et VII.

La diversité floristique du Parc de Haddej (Tab. V et VI), après 6 années de mise en

défens, est composée en moyenne de 23 espèces dont 17 annuelles et 6 pérennes. Les espèces clés de voûte sont au nombre de 7. En terme de pourcentages cette diversité se traduit par 73,6 % d'annuelles et 26,4 % de pérennes. Les espèces clés de voûte représentent 30,4 % de la composition floristique totale. Selon les caractéristiques édaphiques, la diversité floristique est représente par 35 espèces (30 annuelles et 5 pérennes) sur les sole sableux et par 10 espèces (6 annuelles et 4 pérennes) sur les sole limoneux compacts.

Effectif % de l’effectif total Nombre total d'espèces 23 + 7 - Nombre d'espèces annuelles* 17 + 8 73,9 Nombre d'espèces pérennes 6 ± 3 26,1 Nombre d'espèces clés de voûte 7 + 4 30,4 Nombre total d'espèces. m-2** 10 + 5 - Nombre d'espèces annuelles . m-2 7 + 4 70,0 Nombre d'espèces pérennes. m-2 3 + 2 30,0 Nombre d'espèces clés de voûte. m-2 3 + 2 30,0

Tableau VI. Richesse floristique (6 ans après mise en défens) * therophytes + geophytes + hemicryptophytes ** densite

La diversité floristique des espèces pérennes est généralement faible (7 espèces en moyenne). Mais elle pourrait presque atteindre la moitie de la flore du Parc et ce dans les situations édaphiques favorables (sole d'apports alluviaux) ou nous avons dénombre 10/24 a 11/23 d'espèces (nombre d'espèces pérennes/ nombre total d'espèces).

La densité des espèces au mètre carre est en moyenne de 10 dont 7 annuelles (70 %) et 3 pérennes (30 %). Les espèces clés de voûte ont une densité de 3 espèces. m 2.

Avant la mise en défens la diversité floristique à été décrite par Schoenenberger (1990) ainsi qu'il suit

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- 9 espèces, dont 7 annuelles et 2 pérennes, soit en terme de pourcentage 77,8 % d'espèces annuelles et seulement 22,2 % d'espèces pérennes;

3 espèces (33,3 % de la flore) dues clés de voûte. L'évolution de la diversité floristique, au cours de 6 années de mise en défens, semble

être positive. En effet, 14 nouvelles espèces se sont rajoutées a la flore dont 10 annuelles et 4 pérennes qui sont au même temps espèces clés de voûte.

Malgré une pluviométrie supérieure à la normale au cours de l’année 1995 (295 mm), la dynamique de résilience de la végétation pourrait être qualifiée de lente. La faible vitesse de cicatrisation de la végétation du Parc de Haddej s'explique par:

- Les années sèches qui se sont succédées depuis sa mise en défens (1990); - La pression anthropique forte sur la végétation et surtout sur les espèces clés de

voûte qui sont les plus utilisées pour les besoins quotidiens (chauffage, pacage, ...); - Le compactage du sol du au piétinement depuis fort longtemps, entraînant une

diminution de 1'infiltration des eaux et l’enfouissement des semences; - La dominance de certaines espèces (cas de Cynodon dactylon et de Zizyphus lotus)

dans certains endroits du Parc (dépression, lits des oueds) à entrave la régénération des espèces clés de voûte.

5. LE COUVERT VEGETAL ET SON EVOLUTION

Le recouvrement de la surface du sol du Parc de Haddej par la végétation naturelle est

en moyenne de 75 % au pic saisonnier de la végétation active et pour une année pluvieuse (Tab. VII). Cette couverture végétale Vane, selon les situations gemorphologiques, de 49 % dans les sots limoneux compacts a 100 % dans les bas fonds, les dépressions et les Tits d'oueds Tab. V). Cette couverture élevée au pic de végétation, dans une région aride, est due essentiellement à la pluviosité de l’année (295 mm).

Le recouvrement moyen des espèces annuelles et des espèces pérennes est

respectivement de 48,3 % et 26,6 %. Les espèces clés de voûte ont une couverture de 28,9 %. 64,4 % de la couverture végétale globale (75%) est constituée des annuelles et 35,6 % des pérennes. Les espèces clés de voûte présentent 38,5 % du couvert végétal global.

Recouvrement (en %) % du Recv. global Recouvrement global 75,0 - Recouvrement des annuelles 48,3 + 28,4 64,4 Recouvrement des pérennes 26,6 ± 20,5 35,6 Recouvrement d'espèces clé de voûte 28,9 + 22,6 38,5

Tableau VII. Recouvrement de la strate herbacée (6 années après mise en

défens) au pic de végétation active. En mars 1990, avant la mise en défens, les différents recouvrements étaient ainsi:

- recouvrement global = 39,8 % - recouvrement des annuelles = 30

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Espèes \ Transects T1 T2 T3 T4 TS T6 T7 T8 T9 Daucus carota o Di lotaxis simplex o 25,2 0 Echiochilon ruticosum 6* Medica o truncatula + 0 38 ++ ++ ++ H ocre is bicontorta 6,5 + + + Launea nudicaulis + 30,5 + o Launaea uerci olia o Launaea resedi olia o 20 0 Cynara cardunculus o Planta o albicans ++ 0 0 0 Rhanterium suaveolens 6,7 Cynodon dactylon ++ + 87,5 ++ 31,2 ++ Paron chia arabica ++ + o Ifloga spicata o + Asphodelus tenuifolius 8 26 + + 0 12 0 plantule non identifiée + o Atractylis serratuloides o o + o + Matthiola longipetala + Atractylis flava o 0 Emex s inosus o 8 0 Enarthrocar us clavatus 8,2 + + plantule non identifiée o Silene allica o Astra alas cruciatus ++ ++ ++ + o + + ++ Allium roseum o Cenchrus ciliaris o 0 0 30,5 + 18,7 plantule non identifiée o Stipa retorta ++ + 36,2 0 21 0 45,5 + Senecio allicus + 0 0 Helianthemum sessiliflorum ++ ++ ++ ++ plantule non identifiée o 0

Tableau V. Relevés floristiques du Parc de Haddej 6 années après sa mise en protection

(clôture) (mi janvier/début mars 1996) Légende en gras les espèces pérennes o = recouvrement < 1 % +=1%recouvrement < 3 % ++ = 3 % < recouvrement < 6 % * chiffre (exemple 6) = recouvrement en%

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Espèces \ Transects T1 T2 T3 T4 T5 T6 T7 T8 T9 Neurada rocumbens o Schismus barbatus o 7,2 0 Astragalus tenuifoliosus ++ + o + + Euphorbia retuses o + Plantago ovate 13,7 0 Anacyclus cyrtoleidioides ++ 7,2 0 6,5 0 Artemisia campestris ++ Asphodelus refactus + Malva aegytiara + o plantule non identifies o + 0 0 Salvia aegytiara o o + o ++ Volutaria lippii + - o Erodium triangulare + Medicago minima o + o ++ Koelpinia linearis o Erodium arborescens o Adonis dentata o Lotus creticus o o + 0 0 8,2 Pituranthos tortuosus + + 7,5 16 ++ Astragalus armatus 6 ++ 19 Limonium sinuatum o + Arthrophytum scoparium ++ + plantule non identifies + Filesgo germanica + 0 0 Arthrophytum schmittianum

o 12,5

Fagonia cretica o Echium pycnanthum o 0 Fagonia glutinosa + + o Scorzonera undulata o 0 Anagalis arvensis + Argrolobium unflorum + + o ++ o Ononis serrate o Rumex vesicarius + plantule non identifies 0

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Tableau V bis. Relevés floristiques du Parc de Haddej 6 années après sa mise en clôture (mi janvier/début mars 1996)

Espèces \ Transects T 1 T2 T3 T4 TS T6 T7 T8 T9 Stipa arviflora o Cutandia divaricata o Aristida obtusa + ++ Aristida ciliata + + Helianthemum kahiricum ++ 0 17,5 Gymnocarpos decander + o Asteriscus pygmeus + + Onopordon arenarium + ++ Erodium glaucophyllum o 0 Marrubium desertii + Centaurea fiufiracea o Salsola vermiculata o Aristida lumosa + Salvia verbenaca o 0 Helianthemum intricatum 17 Tri onella stellata o Nbre total d'especes " d'especes annuelles " pI rennes " " C1es de voûte Recouvrement global (%) Recouvr. des annuelles* (%) " des pérennes (%) " es ces clés de voûte** (%)

35 30 5 6

80,7 61,8 18,9 23,1

31 29 2 2

100 93,6 6,4 6,6

17 12 5 6

53,5 45,9 7,6 7,8

21 17 4 3

100 95,4 4,6 4,6

29 19 10 11

77,5 22,2 55,3 58,3

24 14 10 11

50,5 32,0 18,5 18,9

15 12 3 4

63,7 40,2 23,5 25,9

23 12 11 12 100 36,6 63,4 72,3

10 6 4 4

49,0 7,3 41,7 41,7

Tableau V bis. Relevés floristiques du Parc de Haddej 6 années après sa mise en protection (clôture) (mi janvier/début mars 1996) * therophytes + geophytes + hemicryptophytes - recouvrement des pérennes = 9,8 %

-recouvrement des espèces clés de voûte = 10,7% L'6volution du couvert végétal de 1990 a 1996 est significativement positive. On constate qu'il y a une augmentation de 35,2 % pour le recouvrement global entre les deux périodes. Cette augmentation du couvert végétal est respectivement de 10,3 %, de 16,8 % et de 18,2 % pour les espèces annuelles, les pérennes et les espèces clés de voûte. Cette dynamique

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évolutive est due, entre autres, aux quantités de pluies relativement importantes de la saison agricole 1995/ 1996. 6. L'ETAT DE LA SURFACE DES SOLS

En raison des caractéristiques physiques des sols (compacts), mais aussi dune

couverture végétale importante (70 %) et la situation géomorphologie du Parc (plaine a pente presque nulle), les processus de (érosion hydrique et éolienne sont peu développes. La surface du sot du Parc se caractérise par:

- une pellicule de battance presque généralisée; - un voile éolien couvrant les sots anciennement cultives;

- une faible érosion hydrique sous forme de griffes résultant des crues épisodiques dues au caractère torrentiel des pluies.

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Chapitre III. IDENTIFICATION ET EVALUATION DES ACTIONS DE DEVELOPPEMENT

1. LE PROJET DE DEVELOPPEMENT RURAL INTEGRE

La zone du Bled Talah à bénéficie d'un important investissement dans le cadre d'un projet de développement intègre. Le développement du secteur agricole était prioritaire;l’amélioration des conditions de vie de la population (eau potable, électricité) a été aussi prise en compte.

L'Office de Développement du Sud (O.D.S), en collaboration avec les services de

développement régionaux et locaux, a mis en oeuvre un projet de développement intègre a un projet de la Délégation de Belkhir, qui a démarré en 1984. Le coût global, finance a 95 % par le gouvernement tunisien, est de 5.163.709DT (25.818.545 FF ou 6.454.636 FS). Une partie importante de ce financement a intéressé la zone du Bled Talah qui représente 44 % de la superficie de cette Délégation. Les principales actions de ce projet sont les suivantes:

- Les travaux de conservation des eaux et des sols; - Le développement et l’amélioration de l’arboriculture en sec; - La mobilisation des ressources en eau; - L'intensification de 1'elevage; - La création des petits métiers et la réhabilitation de l’activité artisanale; - La construction des infrastructures (écoles, dispensaires, etc.).

2. LES REALISATIONS DU PROJET

Les réalisation de ce projet sont les suivantes: - Travaux de conservation des eaux et des sots (coût = 134.000 DT; 670.000 FF ou

167.500 FS): * Construction de jessours = 200 ha; * Confection de banquettes = 500 ha * Confection de tabias = 3150 mètres linéaires

- Développement de (arboriculture en sec (coût = 1.722.800 DT; 8.614.000 FF ou 2.153.500 FS)

* Plantation (700 ha d'oliviers, 700 ha de pistachiers, 400 ha d'amandiers, 200 ha de figuiers); * Formation de 40 jeunes personnes dans les techniques arboricoles (plantation, greffage, taille, etc.); * Acquisition de 300 pulvérisateurs a dos.

- Mobilisation des ressources en eau (coût 1.765.650 DT; soit 8.828.250 FF ou 2.207.062 FS)

* Création de 178 ha de périmètres irrgués;

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* Aménagement et équipement de 14 puits de surface; * Création de deux forages de 300 m de profondeur pour (eau potable.

- Intensification de l’élevage (coût = 376.600 DT; soit 1.883.000 FF ou 470.750 FS) * Amélioration de la production animale; * Comblement du déficit fourrager (plantation de 450 ha en arbustes fourragers); * Stabilisation des éleveurs et l’amélioration de leur niveau de vie.

- Créations des petits métiers et réhabilitation de l’activité artisanale (coût = 80.733 DT; soit 403.665 FF ou 100.916 FS)

Plusieurs petits métiers ont été crées (tailleurs, coiffeurs, boulangers, etc.) et L’activités artisanale a été encourages par des subventions - Infrastructure et équipement (coût = 1.083.926 DT, dont 83 % sous forme de subventions; soit 5.419.630 FF ou 1.354.907 FS) * Education = 8.951 DT; 44.755 FF; 11.189 FS * Same = 38.615 DT; 193.075 FF; 48.269 FS * Habitat = 125.000 DT; 625.000 FF; 156.250 FS' * Eau potable = 142.684 DT; 713.420 FF; 178.355 FS * Electrification = 143.676 DT; 718.380 FF; 179.595 FS * Route et pistes = 570.000 DT; 2.850.000 FF; 712.500 FS *Infrastructure d'appui = 55.000 DT; 275.000 FF; 68.750 FS

3. EVALUATION SUCCINCTE DU PROJET

L'objectif principal de ce projet de développement intégré est l’amélioration du niveau

de vie de la population. Le projet a touché presque tous les aspects: agriculture, infrastructure de base et aspects sociaux. Les réalisations sont très importantes.

Malgré l’amélioration constatée tant au niveau agricole (intensification de

l’arboriculture, des cultures annuelles, de l’élevage et la mobilisation des eaux de surface "travaux de C.E.S"), qu'au niveau social (éducation, santé, électrification et infrastructure), le projet n'a pas résolue le problème du chômage. Il a en outre transforme le mode de vie de la population (d'une population pastorale nomade en une population agro-pastorale sédentaire). Cette transformation est a 1'origine de 1'apparition de besoins nouveaux.

Cependant, le projet n'a pas suffisamment pris en considération les aspects pastoraux

et forestiers et ce malgré 1'importance de 1'slevage et de la superficie occupée par la foret de "gommiers" dans la zone. Cet état de fait a pour conséquence, à court terme, la supplémentation du cheptel en période de disette et la menace, à long terme, de détérioration de la forêt de "gommiers". En effet la foret d'Acacia tortilis et son cortège floristique qui, d'ailleurs, sont en voie de régression (superficie et bonnes espèces pastorales) se trouvent menaces sous 1'effet de (intensification des différentes spéculations agricoles. Ces spéculations occupent faire naturelle de l’espèce forestière relique et remplacent la végétation pastorale à base d'herbacés pérennes.

Ce sont actuellement les défis a relever.

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CONCLUSION GENERALE

Les ressources naturelles (eau, sol et végétation spontanée), de la zone du Bled Talah, sont très limitées. Elles sont soumises a une forte et persistante action anthropique.

L'analyse de la population usager de ces ressources fait ressortir - Une croissance et une densité démographiques importantes; - Un partage inégal de la propriété foncière; - Un morcellement des terres; - Un effectif très élevé du cheptel animal; - Une réduction des superficies de parcours; - Un déséquilibre entre les ressources naturelles disponibles et leur utilisation - Un déséquilibre entre les différents systèmes de production.

Cette situation est un héritage très ancien, qui s'est renforce après les années 1960. Les conséquences sur les ressources naturelles, et particulièrement sur la foret de "gommiers" et les sols sont néfastes. En effet dans la zone non protégée, la foret de "gommiers" se caractérise par une impossibilité biologique de la régénération malgré une bonne capacité de résistance des arbres ages vis-a-vis des perturbations anthropiques. Son évolution est presque bloquée. La structure irrégulière du peuplement d'Acacia tortilis témoigne dune faible capacité de régénération, en dépit dune assez bonne capacité de résilience de la strate arborescente.

L'élimination des perturbations externes, principalement anthropiques, permettrait a la foret de "gommiers" de se reconstituer plus au moins rapidement. En effet après une mise en défens de 6 années (cas du Parc de Haddej), la structure du peuplement d'Acacia tortilis a évolue d’une structure irrégulière, résultant des perturbations externes, vers une structure jardinée, caractéristique d'un peuplement forestier naturel. Il semble donc que la capacité de cet écosystème soit relativement rapide.

Le cortège floristique de la foret de "gommiers", dans le Parc de Haddej, s'est aussi

reconstitue. Toutefois, sa vitesse de cicatrisation est relativement lente, malgré une importante couverture végétal, composée essentiellement d'espèces herbacées annuelles, réapparue à la faveur dune année 1995/1996 exceptionnellement pluvieuse. En effet, la richesse floristique en espèces pérennes est encore faible en raison de la disparition des espèces clés de voûte présentes avant la mise en défens du Parc.

Le projet de développement intègre de la Délégation de Belkhir n'a malheureusement

pas épargne la forêt de "gommiers" du Bled Talah. Il a même mis en péril 1'existence dune dernière et unique ressource forestière de la Tunisie presaharienne en privilégiant le développement des autres spéculations agricoles aux dépens de 1'ecosysteme forestier.

Ainsi, la transformation que connaissent les systèmes d'exploitation et le mode de vie

de la population du Bled Talah, depuis deux décennies, menacent la foret de "gommiers". En effet, en dehors des zones protégées, la diversité floristique est très faible, les espèces clés de voûte

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ont presque disparu et le peuplement d'Acacia tortilis subit constamment des coupes a des fins d'utilisation ou d'extension des zones cultivables. Les bonnes espèces pastorales n'existent presque plus et la résilience de 1'ecosysteme sylvo-pastoral est bloquée dans la zone non protégée.

Cette analyse portent sur 1'etat général des ressources naturelles, sur la population usager,

sur les efforts de développement socio-économique, notamment par la mire en valeur agricole, et de leur impact sur 1'evolution dynamique du milieu naturel, justifie amplement 1'installation d'un observatoire permanent dans la zone de Haddej. Les données recueillies constituent une base essentielle et un outil indispensable a toute oeuvre de développement durable, tache qui reste à accomplir tant par la collecte de données pertinentes et leur exploitation, qu'en ce qui concerne les arguments à apporter aux aménageurs pour les inciter A appliquer d'autres scénarios du développement rural plus conformer a 1'esprit des conventions et des recommandations issues de la CNUED (Rio, 1992).

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