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Votre mission : mener à bien le Brexit en un temps record. Ferez-vous mieux que les Britanniques, à qui il aura fallu 1 652 jours (quatre ans et demi) pour quitter le giron de Bruxelles ? NOMBRE DE JOUEURS Le plus possible, pour un effet chaotique décuplé. MATÉRIEL NÉCESSAIRE Un dé, des pions, de la patience. EXIT BR David Cameron a convoqué un référendum sur l’appartenance à l’UE. Son ambition : enterrer pour de bon la question européenne au sein du Parti conservateur. Le scrutin aura lieu le 23 juin 2016. Le maire de Londres, Boris Johnson, surprend son monde en publiant dans The Daily Telegraph une tribune en soutien au Brexit : “Il faut quitter l’UE”. Il sera la figure principale de la campagne pour la sortie de l’UE. Avancez de deux cases. 16 mars La surprise du chef À son tour, Boris Johnson dégaine l’arme des élections générales anticipées. Mais, cette fois, le coup réussit ! Les conservateurs, portés par un message clair (“Mettons le Brexit en œuvre”), écrasent les travaillistes. Rendez-vous le 31 janvier. Cette fois, c’est fait ! L’accord remanié (seule l’Irlande du Nord resterait alignée sur les règles de l’UE, pour éviter le retour d’une frontière dure) a été adopté outre-Manche. Le Royaume-Uni quitte l’UE après quarante-sept ans d’adhésion. Mais ce n’est pas fini ! Le pays reste soumis à ses règles jusqu’au 31 décembre. Il faudra négocier les termes de la future relation commerciale. Avancez de deux cases. 13 déc. Le début de la fin 12 décembre Le triomphe de Johnson Ça va de mal en pis… Malgré quelques modifications négociées avec Bruxelles, les députés, y compris des dizaines de conservateurs, rejettent une nouvelle fois l’accord de divorce. Vous ne jouerez pas au prochain tour. Des milliers de manifestants réclament un plébiscite sur l’accord de divorce dans les rues de Londres. En vain. Pour la troisième fois, le Parlement rejette l’accord. Le Royaume-Uni ne sortira pas de l’Union européenne le 30 mars, comme prévu. Nouvelle date de départ : le 12 avril. Vous ne jouerez pas au prochain tour. 15 janvier Le Parlement dit no 23 mars Un deuxième référendum ? 29 mars Jamais deux sans trois 12 mars No again 2015 2016 31 janvier Independence day ! (bis) 2020 2019 29 mars Voilà l’article 50 ! ↑ l a n o i t a n r e t n i r e i r r u o C 7 1 0 2 l i r v a 6 u d ← Courrier international du 25 octobre 2018 2017 23 mai Le retour de Nigel Farage 24 juin Trop, c’est trop 28 août Coup de théâtre 24 septembre Patatras 2018 La Première ministre s’envole dans les sondages. En confiance, elle convoque des élections anticipées. C’est raté ! Au terme d’une campagne catastrophique, les conservateurs gardent le pouvoir mais perdent leur majorité absolue. Vous ne jouerez pas au tour suivant. Les trois questions prioritaires – la facture du divorce, la protection des droits des citoyens, le maintien d’une frontière nord-irlandaise ouverte – sont “réglées”. Bruxelles et Londres vont pouvoir commencer à discuter de leur future relation. Avancez d’une case. 8 juin Coup de poker manqué 17 juillet Début des négociations avec Bruxelles. Rejouez. 8 décembre Habemus un accord préliminaire 20 septembre L’humiliation de Salzbourg Si vous aviez pronostiqué le résultat à l’époque, avancez de quatre cases ; si vous vous êtes trompé, passez deux tours. 23 juin Independence day ! Le pari ↑ “Quelle pagaille”, titre The Sun, en jouant sur le nom de la Première ministre. ↑ “Le Brexit est devenu un piège”, analyse le New Statesman. ↑ “Ton heure est venue, Theresa”, titre The Sun. C’est l’image qui hantera May jusqu’à la fin de son mandat. La dirigeante seule face à ses homologues du continent. Les Européens n’aiment pas son idée d’une zone de libre-échange avec le Royaume-Uni. Et lui font (clairement) comprendre. Reculez de trois cases. ↑ “Ton Brexit est brisé”, lance le tabloïd europhile Daily Mirror à l’endroit de Theresa May. e u q t n a v u o p e N c e h c é ’ l r e t a t s n o c , e i g é t a r t s a s e d Theresa May quitte ses fonctions. . x u e y x u a s e m r a l s e L z e n r u o t e R . 6 1 0 2 t e l l i u j 3 1 u a Boris Johnson fonce tout droit ! Il demande à la reine de suspendre les travaux du Parlement pour cinq semaines, afin d’empêcher le vote d’une loi excluant un “no deal”. Les parlementaires crient au déni de démocratie. Avancez de deux cases. ↑ , ” t i x e r B e l r a p e é s i r B “ e r t i t n a i d r a u G e h T . La Cour suprême juge la suspension du Parlement illégale. Les députés sont de retour. Ils forcent Johnson à demander à Bruxelles un délai de trois mois si aucun accord n’est signé avant le 31 octobre. Vous ne jouerez pas au prochain tour. Le conservateur David Cameron voulait le maintien du pays dans l’UE. Désavoué, il démissionne. Un temps candidat, Johnson jette l’éponge. Par défaut, l’europhile Theresa May prend les rênes du pouvoir. Elle se pose en “dame de faire” du Brexit. Avancez de quatre cases. 13 juillet La chute Le secrétaire d’État au Brexit, David Davis, et le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Boris Johnson, partisans d’un Brexit “dur”, quittent leur poste. Ils fustigent la volonté de Theresa May de créer une zone de libre-échange pour les biens avec l’UE. Une trahison ! Reculez de trois cases. 8 juillet Coup de tonnerre Encore une trahison ! Pour éviter le retour d’une frontière en Irlande, May accepte de maintenir le Royaume-Uni dans l’Union douanière européenne en cas d’absence d’accord commercial à l’avenir. Les députés conservateurs partisans d’un Brexit “dur” sont furieux. Ils provoquent un vote de défiance. Pour sauver sa peau, May promet de partir une fois le Brexit devenu réalité. Avancez d’une case. Pour que l’accord de divorce soit définitivement adopté, les députés britanniques doivent le valider. Le texte est rejeté par 432 voix contre 202. C’est un affront sans précédent pour un gouvernement en place ! Vous ne jouerez pas au prochain tour. ↑ Courrier international du 28 mars 2019 ↑ “Prochain arrêt, le Brexit”, se désole The Guardian, classé à gauche. → Courrier international du 5 septembre 2019 Aïe, aïe, aïe ! l’épidémie de Covid-19 préoccupe la planète entière. Les négociations devront attendre. Le Royaume-Uni, comme nombre d’autres pays, se confine. Vous ne jouerez pas au prochain tour. 23 mars Pandémie ! Boris Johnson a contracté le Covid-19 ! Il est mis à l’isolement avant d’être transféré à l’hôpital dans une unité de soins intensifs. Stupeur dans le pays ! Retournez au 31 janvier. ↑ “Un nouveau départ pour la Grande-Bretagne”, souffle le Daily Mail, tabloïd pro-Brexit, le 31 janvier 2020. 27 mars Le Premier ministre sur le flanc Vous avez en tout cas mis moins de temps que les Britanniques à réussir dans votre entreprise. Bravo ! 31 décembre Adieu, l’Union ! C’est fait, un accord commercial a été signé ! Ce ne fut pas de tout repos. Mais, ça y est, vous pouvez quitter l’UE pour de bon, l’esprit tranquille. Vraiment ? À la surprise générale, 51,9 % des électeurs choisissent le Brexit. Figure de proue de la campagne en faveur du Brexit, Boris Johnson devient Premier ministre. Il promet de faire sortir le Royaume-Uni de l’UE le 31 octobre, coûte que coûte. Avancez de trois cases. → “Le Premier ministre placé en soins intensifs”, s’inquiète Metro, à Londres. Theresa May invoque cet article du traité de Lisbonne, qui permet à un État membre de quitter l’UE. Le délai accordé pour négocier les termes du divorce est de deux ans. Date de sortie prévue : le 30 mars 2019. Avancez de trois cases. 24 juillet Le retour de M. Brexit ! C’était un allié de choix des pro-Brexit. Il promettait même la signature rapide d’un accord commercial avec Londres ! Mais voilà que Donald Trump perd la présidentielle. Coup dur. Vous ne jouerez pas au prochain tour. Les Britanniques accusent les “Froggies”, ces affreux Français, de vouloir faire capoter l’accord commercial au nom de la défense des pêcheurs ! On craint un “no deal”. Patientez encore un tour. 7 novembre Adieu, Trump 5 décembre Friture sur la ligne Conséquence inattendue du blocage : le Royaume-Uni participe aux élections européennes. Le Brexit Party, nouvelle formation lancée par Nigel Farage, dont l’objectif est de s’assurer d’une rupture franche du pays avec l’UE, l’emporte largement avec 29 sièges. 12 avril Encore raté ! L’accord de divorce ne passe toujours pas à Londres. La sortie de l’UE est repoussée au 31 octobre, “jour d’Halloween”, s’esclaffe la presse. ← “Le Brexit est en fusion”, hallucine The Spectator, magazine eurosceptique. 1 2 33 54 55 35 37 36 38 4 6 8 0 1 1 1 2 1 3 1 4 1 40 41 42 43 45 47 4950 44 46 48 5 1 16 17 18 20 22 29 19 21 23 9 39 3 31 32 53 51 52 34 5 7 26 27 28 25 24 30 56 57 58 59 62 60 61 63 64 JEU DE L’OIE C’EST PAR OÙ LA SORTIE ?
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Votre mission : mener à bien le Brexit en un temps record. Ferez-vous mieux que les Britanniques, à qui il aura fallu 1 652 jours (quatre ans et demi) pour quitter le giron de Bruxelles ?
NOMBRE DE JOUEURS Le plus possible, pour un effet chaotique décuplé. MATÉRIEL NÉCESSAIRE Un dé, des pions, de la patience.
EXITBR
David Cameron a convoqué un référendum sur l’appartenance à l’UE.
Son ambition : enterrer pour de bon la question européenne au sein du Parti conservateur. Le scrutin aura lieu le 23 juin 2016.
Le maire de Londres, Boris Johnson, surprend son monde en publiant dans The Daily Telegraph une tribune en soutien au Brexit : “Il faut quitter l’UE”. Il sera la figure principale de la campagne pour la sortie de l’UE.Avancez de deux cases.
16 mars La surprise du chef
À son tour, Boris Johnson dégaine l’arme des élections générales anticipées. Mais, cette fois, le coup réussit ! Les conservateurs, portés par un message clair (“Mettons le Brexit en œuvre”), écrasent les travaillistes. Rendez-vous le 31 janvier.
Cette fois, c’est fait ! L’accord remanié (seule l’Irlande du Nord resterait alignée sur les règles de l’UE, pour éviter le retour d’une frontière dure) a été adopté outre-Manche. Le Royaume-Uni quitte l’UE après quarante-sept ans d’adhésion. Mais ce n’est pas fini !Le pays reste soumis à ses règles jusqu’au 31 décembre. Il faudra négocier les termes de la future relation commerciale. Avancez de deux cases.
13 déc.
Le début
de la fin
12 décembreLe triomphe de Johnson
Ça va de mal en pis… Malgré quelques modifications négociées avec Bruxelles, les députés, y compris des dizaines de conservateurs, rejettent une nouvelle fois l’accord de divorce. Vous ne jouerez pas au prochain tour.
Des milliers de manifestants réclament un plébiscite sur l’accord de divorce dans les rues de Londres. En vain.
Pour la troisième fois, le Parlement rejette l’accord. Le Royaume-Uni ne sortira pas de l’Union européenne le 30 mars, comme prévu. Nouvelle date de départ : le 12 avril. Vous ne jouerez pas au prochain tour.
15 janvier Le
Parlement dit no 23 marsUn deuxième référendum ?
29 marsJamais deux sans trois
12 marsNo again
20152016
31 janvierIndependence day ! (bis)
20202019
29 mars Voilà
l’article 50 !
↑
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← Courrier international du 25 octobre 2018
2017
23 mai Leretour deNigel Farage
24 juin
Trop,
c’est trop
28 aoûtCoup de théâtre
24 septembrePatatras
2018
La Première ministre s’envole dans les sondages. En confiance, elle convoque des élections anticipées. C’est raté ! Au terme d’une campagne catastrophique, les conservateurs gardent le pouvoir mais perdent leur majorité absolue.Vous ne jouerez pas au tour suivant.
Les trois questions prioritaires – la facture du divorce, la protection des droits des citoyens, le maintien d’une frontière nord-irlandaise ouverte – sont “réglées”. Bruxelles et Londres vont pouvoir commencer à discuter de leur future relation. Avancez d’une case.
8 juinCoup de pokermanqué
17 juilletDébutdesnégociationsavecBruxelles.Rejouez.
8 décembreHabemus un accordpréliminaire
20 septembre
L’humiliation
de Salzbourg
Si vous aviez pronostiqué le résultat à l’époque, avancez de quatre cases ; si vous vous êtes trompé, passez deux tours.
23 juin Independence day !Le pari
↑ “Quelle pagaille”, titre The Sun, en jouant sur le nom de la Première ministre.
↑ “Le Brexit est devenu un piège”,
analyse le New Statesman. ↑ “Ton heure est venue, Theresa”, titre The Sun.
C’est l’image qui hantera May jusqu’à
la fin de son mandat. La dirigeante seule
face à ses homologues du continent. Les
Européens n’aiment pas son idée d’une zone
de libre-échange avec le Royaume-Uni.
Et lui font (clairement) comprendre.
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↑ “Ton Brexit est brisé”, lance le tabloïd europhile
Daily Mirror à l’endroit de Theresa May.
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La Cour suprême juge la suspension du Parlement illégale. Les députés sont de retour. Ils forcent Johnson à demander à Bruxelles un délai de trois mois si aucun accord n’est signé avant le 31 octobre. Vous ne jouerez pas au prochain tour.
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13 juillet
La chute
Le secrétaire d’État au Brexit, David Davis, et le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Boris Johnson, partisans d’un Brexit “dur”, quittent leur poste. Ils fustigent la volonté de Theresa May de créer une zone de libre-échange pour les biens avec l’UE. Une trahison ! Reculez de trois cases.
8 juilletCoup de tonnerre
Encore une trahison ! Pour éviter le retour d’une frontière en Irlande, M
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le Royaume-Uni dans l’Union
douanière européenne en cas d’absence d’accord com
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députés conservateurs partisans d’un Brexit “dur” sont furieux. Ils provoquent un vote de défiance.
Pour sauver
sa peau, May promet de partir
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définitivement adopté, les députés
britanniques doivent le valider.
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par 432 voix contre 202.
C’est un affront sans précédent
pour un gouvernement en place ! Vous
ne jouerez pas au prochain tour. ↑ Courrier international du 28 mars 2019
↑ “Prochain arrêt, le Brexit”, se désole The Guardian, classé à gauche. → Courrier international du 5 septembre 2019
Aïe, aïe, aïe !
l’épidémie de Covid-19
préoccupe la planète
entière. Les négociations
devront attendre. Le
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d’autres pays, se confine.
Vous ne jouerez pas
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23 mars
Pandémie !
Boris Johnson a contracté
le Covid-19 ! Il est mis à l’isolement avant d’être
transféré à l’hôpital dans une unité de soins intensifs. Stupeur dans le
pays ! Retournez au 31 janvier.
↑ “Un nouveau départ pour la Grande-Bretagne”, souffle le Daily Mail, tabloïd pro-Brexit, le 31 janvier 2020.
27 mars LePremier ministre sur le �anc
Vous avez en tout cas mis moins de temps que les Britanniques à réussir dans votre entreprise. Bravo !
31 décembre Adieu, l’Union !
C’est fait, un accord commercial a été signé !
Ce ne fut pas de tout repos. Mais, ça y est, vous pouvez quitter l’UE pour de bon, l’esprit tranquille. Vraiment ?
À la surprise générale, 51,9 % des électeurs choisissentle Brexit.
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24 juillet
Le retour
de M. Brexit !
C’était un allié de choix des pro-Brexit. Il promettait même la signature rapide d’un accord commercial avec Londres ! Mais voilà que Donald Trump perd la présidentielle. Coup dur.Vous ne jouerez pas au prochain tour.
Les Britanniques accusent les “Froggies”, ces affreux Français, de vouloir faire capoter l’accord commercial au nom de la défense des pêcheurs ! On craint un “no deal”. Patientez encore un tour.
7 novembre Adieu, Trump
5 décembre Friture sur la ligne
Conséquence inattendue du blocage : le Royaume-Uni participe aux élections européennes. Le Brexit Party, nouvelle formation lancée par Nigel Farage, dont l’objectif est de s’assurer d’une rupture franche du pays avec l’UE, l’emporte largement avec 29 sièges.
12 avril Encoreraté !
L’accord de divorce ne passe toujours pas à Londres. La sortie de l’UE est repoussée au 31 octobre, “jour d’Halloween”, s’esclaffe la presse.← “Le Brexit est en fusion”, hallucine The Spectator, magazine eurosceptique.
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