Quoi de neuf€¦ · masse. Entre Galice et Cantabrie, entre mer et montagne les Asturies ne...

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CHERS amis cyclotes et cyclos L'été n'est pas encore là mais les projets pour 2016 sont réalisés ou vont l'être. Déjà il faut préparer 2017 ... le temps, contrairement à nos jambes, va décidé- ment trop vite.... Pour les différentes AG de décembre, les bilans seront faits et les projets déjà expo- sés. Encore faut-il en avoir - des projets ? Les anciens qui sont à la tête du club depuis de (trop) nombreuses années sont parfois à courts d'idées. Un renouvellement des cadres ne peut être que bénéfique pour tous. J'ai cru comprendre que certains d'entre vous étaient volontaires pour intégrer le bureau en fin d'année ? Alors n'hésite pas! Tu seras accueilli avec grand plaisir. Tu as des projets, des idées ? Parles-en ! Nous pouvons t'aider à les concrétiser. Avec l'expérience des uns et des autres, ils pourront se réaliser et devenir une ambi- tion commune. Jouons collectifs. Tu fais des photos, Partage les ! Certains d’entre nous peuvent t'aider à créer des albums. Une randonnée club un samedi après- midi, avec grillades le soir, pourrait donner un nouvel essor aux sempiternelles randon- nées du dimanche matin, d'autant plus que nous avons encore des locaux pour assurer cette prestation. Nous y réfléchissons pour l’année prochaine. Dianick Schück va prospecter la région des Asturies pour proposer un prochain séjour. Cet endroit sur la côte ouest de l’Espagne est encore peu convoité par le tourisme de masse. Entre Galice et Cantabrie, entre mer et montagne les Asturies ne manquent pas d'attraits pour le cyclisme sous toutes ses formes. Les amoureux de la nature seront comblés. La météo plutôt capricieuse de ces der- nières semaines, nous a malheureusement contraints à annuler la journée familiale. C’est fort regrettable ! Nous nous efforce- rons de la reprogrammer ultérieurement, peut-être au cours de l’automne. N’hésite pas à en parler autour de toi et rassembler un public autour de cet événement. D’autre part, deux randonnées de club voisins vont avoir lieu prochainement, alors n’attends pas le dernier moment pour prendre la bonne décision et dis-toi qu’ils viendront plus tard chez nous. Bonnes vacances Prenez soin de vous et tous à vos vélos. Quoi de neuf ? JUIN 2016 PRÉPARONS L'AVENIR – JOUONS COLLECTIFS Serge Polloni , président 12 juin : randonnée d'Albret, Nérac 13 juin : souvenir Michel Merly ; 9 juil : messe en souvenir de Michel

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CHERS amis cyclotes et cyclos

L'été n'est pas encore là mais les projetspour 2016 sont réalisés ou vont l'être.

Déjà il faut préparer 2017 ... le temps,contrairement à nos jambes, va décidé-ment trop vite....

Pour les différentes AG de décembre, lesbilans seront faits et les projets déjà expo-sés. Encore faut-il en avoir - des projets ?

Les anciens qui sont à la tête du clubdepuis de (trop) nombreuses années sontparfois à courts d'idées. Un renouvellementdes cadres ne peut être que bénéfique pourtous. J'ai cru comprendre que certainsd'entre vous étaient volontaires pourintégrer le bureau en fin d'année ? Alorsn'hésite pas! Tu seras accueilli avec grandplaisir.

Tu as des projets, des idées ? Parles-en !Nous pouvons t'aider à les concrétiser.

Avec l'expérience des uns et des autres, ilspourront se réaliser et devenir une ambi-tion commune. Jouons collectifs.

Tu fais des photos, Partage les ! Certainsd’entre nous peuvent t'aider à créer desalbums.

Une randonnée club un samedi après-midi, avec grillades le soir, pourrait donnerun nouvel essor aux sempiternelles randon-nées du dimanche matin, d'autant plus quenous avons encore des locaux pour assurercette prestation. Nous y réfléchissons pourl’année prochaine.

Dianick Schück va prospecter la région desAsturies pour proposer un prochain séjour.Cet endroit sur la côte ouest de l’Espagneest encore peu convoité par le tourisme demasse. Entre Galice et Cantabrie, entre meret montagne les Asturies ne manquent pasd'attraits pour le cyclisme sous toutes sesformes. Les amoureux de la nature serontcomblés.

La météo plutôt capricieuse de ces der-nières semaines, nous a malheureusementcontraints à annuler la journée familiale.C’est fort regrettable ! Nous nous efforce-rons de la reprogrammer ultérieurement,peut-être au cours de l’automne. N’hésitepas à en parler autour de toi et rassemblerun public autour de cet événement.

D’autre part, deux randonnées de clubvoisins vont avoir lieu prochainement, alorsn’attends pas le dernier moment pourprendre la bonne décision et dis-toi qu’ilsviendront plus tard chez nous.

Bonnes vacances

Prenez soin de vous et tous à vos vélos.

Quoi de neuf ?JUIN 2016

PRÉPARONS L'AVENIR – JOUONS COLLECTIFS

Serge Polloni, président

12 juin : randonnée d'Albret, Nérac

13 juin : souvenir Michel Merly ; 9 juil : messe en souvenir de Michel

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Prochainement

12 juin Rando d'Albret, Nérac, un bus et une remorque seront mis à disposition à l'ASPTT avec un départ à 7h30 (9 places dispo-nible) ou alors chacun se rendra individuellement à Nérac.

13 juin Souvenir Michel, rassemblement à 17h30 à Rosette. Le cortège déposera une gerbe à l'endroit où Michel nous a quittés

25 juin Pot de l'amitié, après la sortie, 17h à l'ASPTT

9 juil Messe en souvenir de Michel Merly, 18h à l'église St Joseph, Le Passage, suivi du pot du souvenir

9-16 juil Semaine Européenne de Cyclotourisme, Auch

31 juil-7 août Semaine Fédérale, Dijon

b Quoi de neuf ? ...

Le calendrier complet est ici

LA TOURNÉE DE JACQUES SIRAT CONTINUE.....

Les prochaines dates :

Mercredi 15 juin : Sérignac/Garonne, 14h45, à la MARPA

Samedi 18 Juin : Touget (32), 20h30, salle des fêtes

Ça roule toujours pour l'équipe qui rallie Strasbourg. Tu peux les suivre sur leur blog. Parmi lesseize participantes de Lot et Garonne, elles sont trois de l'ASPTT : Jeanine Brotto, Catherine etÉvelyne Desbois. Gérard Werner et Daniel Vanwaterloo assurent la logistique.

Attention !

Patrick Lamaison découvre des moustiques dans les boîtes de graines de couscous !

Daesh ?

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CET incontournable rendez-vous,figurant sur les toutes premièreslignes du calendrier, est le pre-mier vrai rassemblement desclubs cyclos du département.Jour de cérémonie, où les cadresboostent leurs contingents enscrutant minutieusement leseffectifs.

Fumel a été choisi pour 2016.Nombreux sont les cyclos quiaffectionnent ce territoire aunord du département, aux carac-tères physiques plus proche duPérigord. C’est toujours un ravis-sement de s’y rendre, car nossorties hebdomadaires viennentjuste effleurer les premières collines duFumélois.

Le soleil étant au rendez-vous, les partici-pants paraissent nombreux, malgré unetempérature qui fouette les extrémitésdécouvertes. L’optimisme des premiersrayons de soleil, nous induit parfois enerreur quant au choix du bon équipement.

Le château de Bonaguil n’échappera pas aucircuit proposé. Mais qui s’en plaindrait ?Ce château assis sur l’éperon rocheux de cevillage médiéval, garde sa beauté en toutessaisons. Et les cyclos avertis connaissent le

lieu exact où il leur apparaîtra en nousoffrant sa palette de couleurs. Juste après ledernier virage de la D158 avant d’arriver aupied du village.

La beauté ne s’arrête pas là. Le circuit nousachemine dans cette forêt de feuillus et dechâtaigniers du sud du Périgord, longtempsexploités pour la fabrication des barriquesdu vin de Cahors. Ici et là, la présence dedrôle de cuves, laisse présumer la fabrica-tion de charbon de bois. Les villages traver-sés ne sont certes pas nombreux, mais nouscharment toujours autant, par leurs cou-leurs et leur architecture propre au

Périgord.

Nous quitterons ces nombreuses col-lines par la vallée de Gavaudin qui nousramènera allégrement en pédale doucejusqu’ à Fumel.

Les filles de toutes à Strasbourgavaient choisi cette opportunité, pourrouler tous ensembles, histoire de seretrouver dans une certaine ambiance.Quant aux quatre filles du groupe desseize cyclos de l’ASPTT, elles ont suapprécier le rythme de la randonnée.

Une belle journée comme chacun denous les aiment. b

DianickSchück Ouverture du

CoDep en Fumélois

Le film

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« ON est pas bien ici, loin de la maison,détendus entre camarades, partageant unemême passion : le vélo ?»

Ce fût le leitmotiv de cette escapade de 8jours (6 jours de vélo et 2 jours de voyage enbus. Et c’est vrai qu’on était bien. Les plusanciens, comme les plus jeunes.

La chance nous a souri. Il a fait beau pen-dant tout notre séjour Grand soleil mais encontrepartie du vent, l’ennemi naturel ducyclotouriste. On est donc rentré bronzé,mais aussi les traits un peu tirés. Pour cer-tains couverts de coups de soleil. Commedirait Polloni « on va manger des gambasgrillée, ce soir. »

Avant le national d’Épernay,mon groupe, celui mené parDaniel Vanwaterloo, s’est posépendant les trois premiersjours au domaine du Bel air,village de vacances, sur leshauteurs de Bar sur Seine. Delà, nous avons rayonné, en

pétales de marguerite, au tour de Bar surSeine.

Le premier jour, vers l’Est, destinationColombey les Deux Églises, nous y avons vula croix de Lorraine, et visité le mémorial duGénéral De Gaulle. C’est un musée dédié augénéral. Occasion de réviser son histoire deFrance et de se replonger dans la Franced’après-guerre Le soir à table nous sommestous tombés d’accord sur le fait que « leGrand Charles » était un grand homme.

Sur le chemin du retour, nous sommes pas-sés à Clairvaux, ancienne abbaye transfor-mée en prison. De l’extérieur, cette grandebâtisse, actuellement en travaux, n’a absolu-ment rien d’attrayant.

Deuxième jour : cap au sud. À part les kilo-mètres avalés et d’immenses champs decolza, je n’ai plus une grande souvenancedes villages et des lieux traversés. On roule,on roule et on ne voit pas forcément ce quiest autour. Les spécialistes, ceux qui ont deskilomètres dans les jambes, les aguerris,disent que c’est le deuxième jour g

Escapade en Champagne

Jean-Marc Poinçot

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f le plus pénible. C’estpeut-être pour cela, queje garde en tête seule-ment cette mer jaune etl’impression de devenirun « forçat » du vélo.

Troisième jour, grandbeau temps. Le soleilbrille, et dans le ciel etdans la tête. Cette jour-née nous mène vers leNord Est, dédiée à ladécouverte de la Forêt d’Orient : Réserve natu-relle avec en son centre,un immense domainelacustre de plus de 1500hectares.

Le matin la route estplane, on longe les lacs,on avale des kilomètres, à midi nos sand-wiches. Tout va bien. On n’est pas bien là ?L’après-midi sur le chemin du retour, il yaura un moment culturel avec la visite dumusée Napoléon à Brienne le Château.Napoléon y a fait son école militaire entre saonzième et sa quinzième année.

Retour au village de vacances après avoircherché et trouvé des cales à chaussure chezle vélociste de Bar sur Seine, mes chaus-sures ayant menacé de se détacher pendanttoute cette journée, et le vélo d’AndréBénard « le nordiste », grinçant parfoisd’une façon inquiétante.

Le quatrième jour estune étape de transition(le vocabulaire cyclisteest en train de rentrerdans ma caboche) quinous mène de Bar surSeine à Épernay. La routeest longue, le vent soufflefort Il y a peu à voir surcet immense plateau deLangres, si ce n’est deschamps d’éoliennes,quelques fermes isoléeset au loin une centraleatomique, pardon ! il fautdire une centralenucléaire.

Après le repas de midi,avalé sur le bord de laroute, (on n’est pas bien

ici !) on est enfin rejoint par Polo et PhilippeMeurice, qui ont choisi de passer toute lasemaine à Épernay. Les conditions de routesont assez dures, le vent de trois quart faceviolent, le soleil nous crame la peau. Desnoms d’oiseaux pleuvent sur ceux quiveulent imprimer un certain tempo. Lesgens commencent à être fatigués et un peusur les nerfs.

A une trentaine de kilomètres d’Épernay nous entrons enfin dans le vignobleMarnais. Le paysage change, on a enfinlaissé derrière, cet immense plateau, c’est denouveau vallonné, et au gré des collines,

Épernay s’éloigne et se rap-proche. Ces effets d’optiquesont éprouvants, car le chevalfatigué aimerait rentrer enfinà l’écurie.

Finalement un dernier vil-lage, très beau, les villages devignoble sont toujours beaux.Sur une terrasse d’une pro-priété champenoise s’ydéroule une réception, lesgens sont élégammenthabillés, boivent du Cham-pagne et semble être très heu-reux (on ne serait pas mieuxlà ?) mais il faut encore don-ner quelques coups de pédalepour atteindre enfin gPlus beau que le colza ...

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f la terre promise : l’Auberge Champenoisede Moussy, village vigneron situé à quatrekilomètres d’Épernay.

On est le jeudi 5 mai il est 15h30. Fin dupremier acte. L’ASPTT Agen est maintenantau grand complet. Les choses sérieuses vontcommencer : le National d’Épernay.

Pour les novices, comme moi, une préci-sion est nécessaire : le National, c’est laconcentration ou la rencontre de toutes lessections cyclotouristes des ASPTT deFrance. En bref Il y a des cyclistes de par-tout.et il y en a beaucoup : environ 800. Simoi, je ne connais personne d’autres, Jea-nine, par exemple, claque des bises en cas-cade, Polo sert des pognes à tire larigot.Viserait-il un mandat national ?

Pendant deux jours, nous allons « cyclo-ter » dans le vignoble champenois autourd’Épernay. Malgré le nombre élevé de parti-cipants, la route ne fut jamais encombrée.Les ravitaillements et les repas fluides. A cestade il faut dire un grand merci à l’ ASPTTd’Épernay qui a fait un travail d’organisa-tion remarquable. Un seul bémol, le repasdu soir qui se prenait dans une salle malventilée où la chaleur devenait assez viteéprouvante.

Dès le dimanche matin, vers 8h nousreprenions la route avec des images plein latête pour rentrer chez nous, à la maison etretrouver nos petites habitudes. Enfin pastout le monde, car là notre cher Présidentnous quittait en enfourchant sa randon-neuse, lourde comme un âne mort pourdans un premier temps aller à Dunkerque(connaîtrait-il quelques migrants fous devélo ?) Et delà rejoindre Hendaye, en 5 jours(voir le récit ailleurs dans ce numéro). En levoyant s’éloigner je me repassais machinale-ment dans la tête quelques scènes du film« On achève bien les chevaux »

En épilogue un grand coup de chapeau :

— au couple Desbois, deux êtres très atta-chants. Bernard, ne change rien. Tu es trèsbien comme cela. !

— à Daniel pour son organisation parfaitedu séjour à Bar sur Seine.

— à Dominique Delogeau. Tu nous a faittant rire avec tes anecdotes croustillantes.En moi le sanglier est devenu un person-nage réel. « Avec Meetic on clique et onn…. »

— à Serge, notre Pollo national, Bien aiméprésident, tu mérites notre respect de cyclo-

touriste. Bravo l’artiste !

- aux photographes. Tutrouves leurs images ici

— à tous les aux autresparticipants. Sans vous,l’aventure n’aurait-pas été cequ’elle a été.

On n’était pas bien là ? b

Consommés avec modération … je le jure !

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PROFITANT de notre séjour àÉpernay, pour le National ASPTTcyclo (voir le récit ailleurs dans cenuméro), je décide de redescendrechez moi en réalisant une diago-nale.

Épernay étant à 300km de Stras-bourg et autant de Dunkerque, c'estfinalement la diagonale Dunkerqueà Hendaye qui est choisie.

Comme d'habitude le parcoursétant prêt depuis longtemps, il neme restait plus que quelques ajuste-ments en fonction des divers héber-gements. Quelques échanges demails sur le site de l'Amicale desdiagonales et voilà qu'Alain Roy mepropose de faire un bout de route avec moiet de m'héberger la première nuit; puis unjeune néo diagonaliste suggère de m'accom-pagner afin de l'initier aux diagonales. Unmoment surpris et après quelques échangestéléphoniques j'accepte la proposition deSamuel.

Le séjour en terre champenoise m'ayantpermis une bonne mise en jambe, je ralliaisDunkerque en deux jours et retrouvaisSamuel sur la route entre Lens etDunkerque et fîmes ainsi connaissance encours de route.

Après un excellent et copieux repas (« buf-fet à volonté » dans un restaurant chi-nois) et une bonne nuit à l'auberge dejeunesse de Dunkerque, le réveil esthumide. En effet après huit jours detrès beau soleil la pluie s'est invitée ànotre départ. Alain qui fait la pre-mière étape avec nous, attend devantle commissariat et c’est à 6h pétanteque nous prenons le départ commeprévu. g

Ma onzième diagonale… série en cours

b On en a tous rêvé...

Serge Polloni

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f La pluie, plus ou moins soutenue, nousaccompagne une partie de la matinée. Unpeu avant midi nous sommes à Abbeville oùnous repérons un restaurant qui accepte denous servir rapidement le plat du jour.Ainsi, 30 minutes plus tard nous sommes ànouveau sur nos montures, pointage et pleindes bidons inclus.

L'après-midi se passe sans anicroche, bienaidé en cela par une météo bien plusclémente et un vent plutôt favorable. Le GPSindique toujours la bonne direction. Aprèsles Andelys Samuel file passer la nuit danssa famille à Vernon et moi je suis Alainjusqu'à sa demeure au bord de l'Eure, prèsde Passy.

La douche, les tagliatelles à la crèmefraîche, le lit douillet et le petit déjeuner debûcheron nous ont fait oublier le départmatinal, et c’est ainsi que nous partîmes debonne humeur et en pleine forme.

Samuel nous rejoint au pied du châteaud'Anet puis Alain, sur son vélo couché prendla direction de Châteauneuf enThymerais. Bien que l’itiné-raire parallèle au nôtre, nousapprendrons qu’il essuiera unorage tropical du côté de Ven-dôme.

Samuel et moi continuonssans problème particulier cetteseconde étape qui nous amèneà passer par quelques pointsBPF : Nogent le Rotrou, Mont-miral, Mondoubleau, Poncésur le Loir et son magnifiquechâteau que l'on aperçoit furti-vement depuis la route. Maisl'orage menaçant nous oblige àne pas nous attarder et nousarrivons dès 20h à notre hôtelà Avoine -(tout près de la cen-trale nucléaire !

La seule difficulté de la troi-sième étape a été la traverséede Loudun. N’ayant pas detraces GPS et ne souhaitant pasprendre la rocade, nous avonsun peu « jardiné » dans cegros bourg provincial. Maisassez rapidement, nous

sommes aiguillés sur la bonne route.Champs de blés et de colza sont notre hori-zon jusqu’au vignoble de Cognac puis duBordelais.

L’ensemble du parcours de la journéen'étant pas très excitant. Mis à part un oudeux villages un peu plus remarquablesdont Exoudun, nous filons bon train pourrejoindre le domicile de notre copain duclub, Dominique Delogeau, résidant à StCiers sur Gironde. Samuel et moi sommesaccueillis par Dominique et son épouse telsdes vainqueurs de Tour de France : apéro,bonne bouteille pour accompagner lesspaghettis à la bolognaise et… extinction desfeux tardive !

Pour cette dernière étape, le but étant d'ar-river à l'heure pour la traversée de laGironde par le bac de Blaye. Nous arrivonstout juste alors que la sirène annonçait ledébut de l'embarquement. La parfaite exac-titude du timing tout au long de notre par-cours nous échappe à l'arrivée. Un sournoissilex s’incruste dans mon pneu avant. g

Avec le néophyte, Samuel

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f Patatracà cause dece petitcaillou, nosprévisionss’écroulent

et le retardcommence à

grignoter lamontre.

Pour cette dernière étape, Bernard Ducort-nez, autre diagonaliste célèbre, vient à notrerencontre et effectue une vingtaine de kilo-mètres avec nous. Il veut nous tirer le por-trait mais son appareil photo semble ne pasfonctionner. Il opte pour son portable maisla qualité s’avère plus que moyenne. C'estfinalement avec mon appareil qu'il immor-talisera la première diagonale de Samuelainsi que ma onzième.

Passage et arrêt casse-croûte à Pontenx lesForges, petite bourgade landaise près deMimizan et nous continuons notre routeavec une dernière pause « ravitaillement »au Vieux Boucau. Puis Hossegor par le lac etvoilà déjà Bayonne qui apparaît.

Avec le GPS pas de problème pour latraversée du centre-ville, ni pour rejoindreHendaye par la corniche, malgré ma crevai-son sur les hauteurs de St Jean de Luz.

En conclusion: j'ai trouvé cette diagonalecertes plus accidentée, mais relativementfacile par rapport à d'autres. La compagniede Samuel a été agréable et nous noussommes bien soutenus. Nous étions bienpréparés et la météo a été bienveillante,excepté le premier matin.

Les diagonales de France – c'est quoi ?

Des randonnées de longues distances dans un esprit de régularité et d’opiniâtreté à l’opposé de vitesse et performance

Longues distances journalières (environ 280km par jour) ce qui veut dire rouler longtemps n’étant pas compatible avec rouler vite

Délais à respecter

Autonomie du cycliste, étude de l’itinéraire, et de de l’horaire

Esprit d’équipe. Partir ensemble et arriver ensemble, dans le cas d’une diagonale à plusieurs

Plus d'infos sur : Diagonales de France

Diagonale Distance Délai

Brest- Menton 1400km 116h

Dunkerque Perpignan 1990km 100h

Dunkerque-Menton 1190km 100h

Strasbourg-Hendaye 1170km 99h

Brest-Perpignan 1060km 89h

Brest-Strasbourg 1050km 88h

Dunkerque-Hendaye 1050km 88h

Hendaye-Menton 940km 78h

Srasbourg-Perpignan 940km 78h

Prêt à repartir pour une nouvelle aventure. b

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PARFOIS il suffit depeu de choses pourfaire naître unepassion.

Outre son engoue-ment pour le vélo,Alain Andrieu cultivede nombreuses autrespassions.

Mais celle du trainreste incontestable-ment la plus ancienneet celle à laquelle ilconsacre le plus detemps.

Un grand-pèrecheminot, des garessouvent fréquentées,un premier réseau etune locomotive àressort, le tout fabri-qués par son père, une atmosphère qui nelaisse pas le jeune Alain indifférent.

Le grenier, lieu idéal, fut vite investi pourprofiter pleinement du réseau.

L’affectation de ce papa ingénieur EDF à unnouveau poste oblige la petite famille à unpremier déménagement.

Malheureusement, de nombreux objets ontdû être abandonnés ou donnés à des amis,dont un coffre de bois où étaient rangés lesprécieux jouets, et notamment le fameuxtrain.

Alain nous témoignede sa grande frustra-tion lors de larecherche du coffre àjouet : « Mamanavait tout bonnementestimé que nousavions passé l’âge desjouets et a généreuse-ment offert le coffre àdes enfant d’amis. »

Il continua avec unair attristé : « Nousapprîmes très viteque le train et sonréseau avaient étémassacrés; »

Il n’eut certes pas denouveau train minia-ture mais son goûtpour le chemin de

fer, des locomotives et des halles de gares,resteront intacts.

Alors que Chantal, son épouse, était sur lepoint d’accoucher et Alain promu au gradede papa, cette dernière lui demanda ce qu’ilsouhaiterait comme cadeau pour fêter cetévénement.

Alain, rétorqua sans hésitation:« Un train !

Si c’est un garçon ? « Oh ! Et puis même sic’est une fille... » Stéphanie naquit et l’heu-reux papa reçut son magnifique coffretJouef. g

Un homme peut en cacher un autre...

b Ma vie que tu ne connais pas

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f Toutes lesoccasions sontbonnes pourprendre le trainet Stéphanie asouvent était ber-cée par la mélo-die rythmée desbogies sur le rail.

La passiond’Alain s’accélèreet le grenier de samaison du Pas-sage devient vitele lieu prédestinéde son nouveaujouet. Le réseaus’étend vite.

Visite d’exposferroviaires,revues spéciali-sées, rien n’estlaissé au hasard.

De sa cinquan-taine de locomo-tives, dont la plus ancienne va fêter ses 40ans, certaines restent le clou de la collection.

Ces précieuses machines, il les sort avecdélicatesse hors de leurs écrins. Modèle detechnologie, sonorisées, à s’y méprendreavec une vraie machine, on ne peut êtrequ’admiratif.

Son et lumièredans la gared’Alain, pas deplace pour l’im-prévu, sur ceréseau d’unecentaine demètres, unemaquette copieconforme despaysages du tourde France.

Pourquoi cetamour du train ?

— Jusqu’à 15ans, nous habi-tions à proximitéd’une voie fer-rée. »

Et il renchérit :

— Les petitstrains m’ont faitaimer lesgrands. »

— Certaines miniatures fonctionnentcomme les vrais trains, mais je resteimmanquablement amoureux des locomo-tives à vapeur, surtout pour les odeurs dugoudron, du charbon. »

Néanmoins, il regrette avec amertume lamarque Française Jouef, reprise par les g

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f chinois. Malgré tout quelques marqueseuropéennes, comme Hornby Railways pourla Grande Bretagne, Lima pour l’Italie,Arnold pour l’Allemagne, restent des leadersincontestés.

Après cette passionnante visite dudomaine, Alain nous confie :

« Heureusement que j’ai deux petits-fils.Car ce n’est pas trop une passion de fille !

— Et ils aiment ça ?

— Surtout Basile, il voue lamême passion. Il veut enfaire son métier.

Il est même venu faire unstage scolaire en entreprise àla gare d’Agen, car son dépar-tement de l’Ardèche reste leseul département de l’hexa-gone dépourvu de gare. »

— Je suis comblé ! »

Avant de nous séparer, Alainnous dirige vers son nouveauchantier.

Une pièce restée vacantejusqu’alors mais qu’il a rapi-dement accaparée pour yconstruire son nouveauréseau, de la même grandeurque son amour pour le train.

DIANICK SCHÜCK

A regarder sans modération : Basilerail

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SOUVENT, sur mon vélo, je me remémoreles exploits des illustres champions cyclistesbretons comme Lucien Petit-Breton, JeanRobic, Louison Bobet et surtout BernardHinault.

Sillonnant les routes du Périgord ou duLot-et-Garonne, je me suis interrogé surl’origine des patronymes bretons dansla région, les le Bihan, Cadalen, LeGall, Guéguen, Le Gac, Créhen,Cadiou, le Guen, Coat.

C’est en flashant sur le titre Cœurs deBreizh que me fut fournie la réponse :en fin du 19ème siècle, la Bretagne estune région très pauvre. L’activité estprincipalement agricole. Les fermessont de petite taille, 9,3ha de moyenne.

La misère sévit dans les campagnes. Lamécanisation n’existe pas encore.

Les épidémies de choléra des années 1827,1824 et 1832 font des ravages. 1830 est ledébut de la construction du canal de Nantes

à Brest. En 1840, le mildiou de la pomme deterre entraîne une famine identique à cellede l’Irlande.

En Bretagne, Pays de Contes et deLégendes, les traditions sont fortementancrées.

1850 est l’année du premier Fest Noz,avec cornemuses, bombardes et dansesceltiques. On danse allègrement auxsoirs des moissons, pour les noces etles baptêmes.

1861 est l’arrivée du train dans leFinistère, appelé aussi Pen Ar Bed(Bout du Monde)

1875 marque le début de la scolarisa-tion, en français alors que la majeure partiedes paysans ne parle que breton.

En ce début du 20ème siècle, les famillessont très nombreuses. Six à douze enfantsvivent souvent entassées dans le Pen Ty(corps de ferme). La mortalité infantile estimportante. Le dur travail g

Moi, Breton...

Jean-YvesLegoas

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f des champsoccupe les hommes;les femmes sont sou-vent lavandières oucouturières.

Le 3 août 1914 onsonne le tocsin danstoutes les églises.C’est l’appel à lamobilisation. Lesjeunes soldatsbretons participentactivement à labataille de la Marne.Hélas, la majorité d’entre eux ne revien-dra pas.

En 1920, à la fin de lagrande guerre, une loiagricole est votée, ditele moratorium. Cetteloi redéfinit les rela-tions entre propriétaires et fermiers, large-ment au profit des premiers.

L’inflation sur le prix des fermages vacontraindre de nombreux petits agriculteursà quitter leurs terres. C’est l’époque de lanaissance des fermiers sans terre.

Certains deviennent saisonniers dans lesfermes du nord de la France, ou journaliersagricoles. Les plus doués seront instituteur,curé ou officier de marine.

C’est à cette époque que deux leadersapparaissent : Vincent Inizan, agriculteurdans le Finistère, maire de sa commune, etdéputé, M de Guébriant, fondateur del’Office Central Agricole, devenant plus tardcoopérative de Landerneau, Groupama etCrédit Mutuel de Bretagne.

L’ultimatum du 29 septembre 1921approche, la St-Michel est fin du bail despaysans fermiers. En février 1920, 87passeports sont déjà délivrés pour expatria-tion au Canada et aux États-Unis.

Toutefois, un événement important vavenir bouleverser la donne : en juillet 1920se tient à Strasbourg le congrès de l’ Unioncentrale des syndicats agricoles.

Le problème bretonest largement évo-qué : familles tropnombreuses, pasassez de terres, unexode rendu obliga-toire, amplifié par lanouvelle loi agricole.Et aussi le développe-ment de la mécanisa-tion.

Dans les autresrégions, notammenten Aquitaine, ledésastre de 1914-18 :9 400 agriculteurs duPérigord morts à laguerre, des terres nonvalorisées, en friches,abandonnées. Idemdans le Lot-et-Ga-ronne, Gers…

Devant ce constat, en mars 1921, uneenquête identifie les fermes à reprendre.Une autre enquête, simultanée, identifie lescandidats bretons à l’immigration. Ceux-cisont principalement Finistériens.

Devant l’urgence de la situation et lesintérêts communs, les accords sont vitetrouvés.

Le 13 juin 1921, 5h22, gare de Landerneau,le premier convoi démarre, 37 familles depaysans en route pour l’aventure de leur vie,direction Châteaulin, puis Quimper,Nantes, Bordeaux.

Puis le Périgord, pays de Jacquou le Cro-quant. Les Bretons découvrent pour la pre-mière fois les coteaux vallonnés de la Dor-dogne parsemés de rangs de vignes.

Arrivée à la gare de Périgueux, les hommesarborent des chapeaux noirs à large bord, legilet brodé, et les femmes la coiffe bigou-dène.

Puis transfert vers les fermes attribuées,sur les secteurs de Lanouaille, St-Astiernotamment.

Ce premier exode est organisé par troishommes pilotes : Francois Tinevez g

C’est en flashant sur le titre Cœurs deBreizh que me fut fournie la réponse...

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f (maire de Plabennec), Pierre Le Bihan(le petit), et l’ abbé Lanchès, afin d’assurerles offices religieux. Les bretons sontcroyants et très pratiquants.

L’adaptation se fait rapidement. Les Bre-tons sont appréciés, car courageux et tra-vailleurs. Dans la même année, trois autresconvois suivent, cette fois pour Bergerac,Lalinde.

Le 7 février1922, le premiertrain arrive dansla vallée de laGaronne. Lesterres d’alluvionssont réputéesplus fertilesqu’en Périgord.Les installationsse font près deMarmande, Ton-neins, Miramont-de-Guyenne,Seyches, Lauzun. Puis plus au nord : Ville-réal, Castillonnes

Toutefois, certaines difficultés appa-raissent rapidement. Les paysans bretonssont d’anciens fermiers qui acceptent mal leprincipe de la métairie en vigueur en Aqui-taine. Le métayer doit partager 50/50 avecson bailleur ses récoltes de blé, de vigne, denoix, ou de tabac. Un rééquilibrage vers lestatut de fermier puis de propriétaire se feraprogressivement.

Et puis, les paysans bretons travaillent laterre avec des chevaux de trait de race pos-tiers bretons, animaux très puissants,calmes et disciplinés.

En Aquitaine on travaille la terre, souventcalcaire et caillouteuse, avec des bœufs. Lerendement est moindre. Pour être plus effi-cace, on fera dont descendre des chevaux detrait breton 15 octobre 1929. C'est aussi pourcela que l’on retrouve des étalons dans lesHaras nationaux de Villeneuve-sur-Lot,Bergerac.

Et un Breton sans beurre, c’est un Bretonqui meurt, proverbe bien connu. Or, en1937, dans le Périgord, il y a très peu devaches laitières et le beurre n’ existe pas. La

cuisine se fait principalement avec la graissede canard ou de cochon. Après les chevaux,les vaches arrivent et rapidement on trouvedu beurre salé sur les marchés de Beau-mont-du-Périgord et de Villeréal.

La communauté bretonne s’organise. En1932 on trouve des Bretons sur 450 com-munes. Ils ont déjà mis en valeur plus de

20 000 ha. Ilssont fortementimpliqués dansla vie culturelleet associative.

Ils créerontaussi leurspropres revues.Certains devien-drons élus,maires, d’autresresponsables desyndicats agri-coles Ils ferontaussi naître,

grâce à leur foi catholique, les fameux par-dons bretons, et pèlerinages (Peyragude).

En 1955, au Congrès de Tonneins, 12 000Bretons sont recensés en Aquitaine. Ils sonttotalement intégrés, leurs enfants sont néset ont pris l’accent rocailleux de la région.

Ils se sont mélangés aux Italiens, Portugaiset autres migrants.

Cette belle histoire ainsi résumée trouveson origine en 1920-1921. Cet exode est nédu courage et de la clairvoyance de quelqueshommes pragmatiques, initiateurs et vision-naires.

Personnellement, je suis arrivé pour desraisons de mariage, et aussi professionnelle,à Bergerac en 1985, puis Agen en 2004.

Savoir d’ où on vient pour savoir où on va,telle est une de ma devise. Le sang qui couledans nos veines détermine nos façons depenser et d’agir. Les couleurs de la mer, lebruit des vagues, les odeurs iodées, leschants de marins devant le soleil couchant,sont pour moi des instants d’émotionincomparables.

Être déraciné permet de mieux vivre cesvaleurs. b

Le 3 août 1914 on sonne le tocsin dans toutesles églises

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EN passant par la Lorraine (sansmes sabots), certes maintenantenglobée dans une région GrandEst depuis la réforme territoriale

« Parce que notre monde setransforme sans cesse et changevite, nous avons plus que jamaisbesoin de savoir d’où nousvenons »

Le mot Lorraine est un termehistorique qui signifie « royaumede Lothaire ».

Elle abrite deux villes importantes,Metz la guerrière, considéré à l’époquecomme le camp retranché le plus puis-sant du monde suite aux fortificationsallemandes post 1870, et Nancy, labelle, avec sa place Stanislas.

Le plateau Lorrain est dominé à l’estpar des montagnes peu élevées, les Vosges,où vous pouvez voir la ligne bleue.

Les ballons des Vosges et les cols peuventen surprendre plus d’un avec ces lacetsentre les sapins où le schlitteur travaillait.

A l’ouest, ce plateau est sillonné par delongues rangées de côtes, les côtes de Meuseet de Moselle que j’avais l’habitude de fré-quenter avec la redoutable montée d’Ancy etl’incontournable tranchée des baïonnettes.

Le relief escarpé était propice auxcourses sélectives comme le Circuit desChamps de Batailles, référence à labataille de Verdun en 1916.

Les combats meurtriers aux alentoursdu village mosellan Gravelotte (j’habi-tais à quelques kilomètres) pendant laguerre de 1870 sont à l’origine de l’ex-

pression « ça tombait comme à Gravelotte »pour qualifier maintenant une pluie dilu-vienne.

Les mauvaises langues diront qu’il n’y aque deux saisons : l’hiver et le 15 août.

Mais je me souviens que les premièrescourses étaient sous la neige et le vent etl’équipement thermique étaient loin d’êtrecomparable à celui d’aujourd’hui. g

Je viens de la Lorraine sans messabots

Un schlitteur travaille dans la fôret

DidierSirjaques

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f Quoique avecle réchauffementclimatique, lemercure grimpe ;cependant rien àvoir avec le Lot-et-Garonne.

La Lorrainepossédait notam-ment le plusriche gisement defer de France etdu monde. Sonexploitation adonné naissanceà de très nom-breuses mines.

La course parétapes, le Circuitdes Mines, ren-dait hommage àcette époque riche et prospère.

Joop Zoetemelk a gagné ce circuit en 1969.Plus près de nous, j’ai pu assister à la vic-toire Alexandre Vinokourov.

Le Circuit des Mines deviendra le circuit deLorraine mais dispa-raitra faute de spon-sors.

La Lorraine était unpays à elle touteseule : elle a le fer,métal des forts, le sel« emblème de lasagesse », la houilleblanche et la houillenoire qui sont le painde l’industrie. Lesgrandes usines métal-lurgiques de toutessortes maillaient le territoire lorrain.

La Tour Eiffel a été fabriquée par les acié-ries de Pompey grâce à l’appel d’offre rem-portée par les forges de Pompey, dirigéespar les Fould Dupont, dynastie de la métal-lurgie Lorraine.

Il y a eu bien entendu aussi la famille deWendel.

Après-guerre, François de Wendel pré-sident du Comité des Forges, est aussi

régent de la Banque de France car faisantpartie des 200 familles actionnaires de labanque. Pays riche, les banques s’im-plantent et les succursales de la Banque deFrance s’ouvrent en nombre.

C’est dans l’uned’elle que j’ai com-mencé à travailler, àBriey « diamant d’eaudans un écrin de ver-dure » avant larestructuration.

Dans un ouvraged’après-guerre, il étaitécrit : « Nés sous unclimat rude,contraints de luttercontre des ennemisnombreux, obligés de

peiner journellement pour vivre, les lorrainsn’ont pu contracter des habitudes de mol-lesse et de vie facile.

Tous ceux qui les ont observés recon-naissent qu’ils sont laborieux, tenaces, éco-nomes, courageux et patriotes et ne se déra-cinent pas volontiers ».

Je crois que j’ai conservé modestementcertaines de ces qualités ; je continue doncma rééducation patiemment. b

La Tour Eiffel a été fabriquée par les aciéries de Pompey

Joop Zoetemelk

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IL s'appelle – ou,plutôt, il s'appelait -Paul Dangla.

Tu connais le nom ?Peut-être non, mais il ya une rue Paul Dangla àAgen, pas loin del'ASPTT.

Et un collège PaulDangla dans la mêmerue.

Tu as sans doute vuson image à l'entrée deLaroque-Timbaut... oupas.

Ce qui est dommageparce que l'AgenaisPaul Dangla a établihuit records du mondesur son vélo.

Et parce qu'il est morttragiquement jeune.

Le 16 août 1903, sur lapiste du Parc desPrinces à Paris, il a battu les records dumonde de 30, 40, 50, 60, 70 et 80 km avantd'enlever le record de l'heure.

Derrière une grande moto, naturellement,parce qu'il a roulé les 80 km en un peumoins de 59 minutes.

L'Anglais Tommy Hall arepris le record de l'heurepeu après avec 84 km 140,et puis notre Paul Dangla l'arepris avant la fin del'année avec 84 km 577.

Les courses derrièreentraîneur étaient lesgrands spectacles d'un vélo-drome à cette époque là.

La foule adorait la vitesseet, sans doute le danger.Parce qu'il y avait beau-coup, beaucoup de danger.

Les coureurs ne portaientpas de casque.

Les motos, énormes,n'avaient aucune mesure desécurité.

Elles étaient souvent fabri-quées ou modifiées maisonet elles n'étaient pas tou-jours fiables.

Si la moto n'explosait pas– ce qui arrivait souvent – il y avait toujoursle risque que le coureur touche le garde-boue avec son pneu avant.

Catastrophe assurée.

Et le 18 juin 1904, Paul Dangla est tombé g

La triste histoire de

l'Agenais tué à 26 ans et à 85 kmh

b Près de chez nous

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f de son vélo dans unaccident dramatique à Magde-bourg, en Allemagne.

Il est mort, à l'age de 26 ans,des blessures sévères à la têteet aux jambes.

Paul – Léopold-Marie de sonvrai prénom, mais il préféraitPaul – était le fils d'un gardechampêtre, Ferdinand Dangla.Ils habitaient 7 impasse de laGaronne au Passage d'Agen,une maison à la façade cou-verte de glycines.

La ville a construit un monu-ment sur sa tombe, dans lecimetière de Dolmayrac, avecl'inscription “Paul DANGLA,1878-1904, record du monde,demi-fond, 84km 577.”

Son vélo était aussi là... maisil a disparu.

Et pourquoi Laroque-Tim-baut ? Parce que c'est là qu'ilest né, le 16 janvier 1878.

Une vie tragiquement courte.Surtout pour sa famille, parcequ'elle avait déjà perdu sonfrère, Louis-Eloi, l'année pré-cédente. b

Albert disait : La vie, c’est comme unebicyclette, il faut avancer pour ne pas perdrel’équilibre."

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Jacques Sirat

DE mes premiers pas de voyageur jusqu’àaujourd’hui, l’itinérance constitue le filconducteur de mes périples successifs.

Certes je suis loin de certains modes de vie,fondés sur un déplacement motivé par laquête de nourriture (cueillette, chasse), oupar l’élevage, impliquant une mobilité del’homme liée aux déplacements de sesanimaux.

Il s’agit essentiellement, pour moi, de medélester au maximum de contraintes g

L’apologiede

l’itinérance

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f liées à la sédentarisation afin de goûterà une liberté qui nous échappe chaque jourun peu plus.

Je savoure donc la variété des paysages quise succèdent sans jamais se répéter.

J’apprécie la diversité des rencontres etm’adapte aux différentes situations quiapparaissent. Au fil des années, je ressensbien plus qu’un plaisir, mais réellement unbesoin de mouvement. g

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f Il m’est d’ailleurs surprenant deconstater que cette façon de vivre m’apporteun calme et une sérénité qui se dégradentlors de mes arrêts prolongés.

Si je suis heureux de retrouver ma familleet mes amis, je parviens de moins en moinsà me sentir chez moi.

Je ressens, lors de mes départs, la fortesensation de recouvrer enfin mes repères.

Dès les premiersbivouacs, je me sensà nouveau chez moi.

Ma toile de tenteest devenue mondomicile, où qu’ellesoit plantée.

C’est à ce moment-là que j’ai enfinl’impression devivre pleinement.

Dès lors la notionde temps n’est plusla même et monrythme de vie meparait beaucoupplus sain.

Je dispose du soleilcomme horloge etdes éléments natu-rels comme milieuambiant.

Je me sens en communion avec la natureenvironnante qui apaise mon être, comme simes pulsations ralentissaient, comme sij’étais dans un état méditatif.

Quoiqu’il en soit, je demeure dans un étatcontemplatif constant, cela justement grâceà cette itinérance qui me renouvelle sanscesse des raisons de m’émerveiller.

Sébastien Jallade écrit dans son livre,L’appel de la route, à propos du voyageurerrant :

« Dans sa soif de comprendre le monde, ilconvoque la raison tout en espérant s’abreu-ver au puits de l’émotion pure ».

C’est bien de cela qu’il s’agit : les émotionsqui nous envahissent et nous portent.

Combien de fois je me suis senti privilégiésavourant le moment intense en émotionsqui s’offrait à moi ?

N’ayant rien de vraiment planifié, je par-viens aisément à vivre le moment présent.

L’improvisation me permet de bénéficierd’une plus grande liberté.

Pas de kilométrage prévu, afin justementde faire sauter les contraintes.

Pas d’étapes déterminéespour les réaliser en fonctionde mon ressenti du moment.

C’est probablement pour celaqu’au retour je ressens ungrand manque d’oxygène.

Je ne parviens pas à faire untour de vélo pour rentrer à lamaison car j’ai horreur desboucles et préfère tracer maroute vers un horizon qui serenouvelle sans cesse.

J’ai toujours dit que levoyage n’était pas une fuite.

Pour me rassurer, je tenteencore de le penser; cepen-dant je n’en suis plus vraimentconvaincu.

J’ai l’étrange sensationd’être envoûté par cet amourinconditionnel de liberté, aupoint d’en être devenu totalement dépendant.

Être en mouvement me réconforte, mais puis-je à présent m’en passer ?

Je ne sais plus trop jusqu’où cela va memener et, à vrai dire, cela m’importe peu.

Je souhaite simplement ne pas m’empri-sonner dans une surenchère de kilomètresou de lieux à voir, mais juste me laisserguider par mon corps, mon esprit et lesémotions qui balisent mon chemin de vie.

Cette errance implique de se défaire d’unconfort qui tel des sables mouvants nousaspire dans la sédentarité et l’uniformisa-tion des modes de vie.

Mais lorsqu’on y parvient, oneffleure alors le bonheur ! b

“ Je me sensen

communionavec lanature

environnantequi apaisemon être...