Qui a ramené Doruntine ? Qui a ramené Ismaïl …...RÉSUMÉ 7 ÉTUDE DES PERSONNAGES 12 Stres...

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lePetitLittéraire.fr Fiche de lecture Qui a ramené Doruntine ? Ismaïl Kadaré (Université de Provence) Docteur ès langues, lettres et arts Document rédigé par Valérie Nigdélian-Fabre lePetitLittéraire.fr Fiche de lecture Document rédigé par Valérie Nigdélian-Fabre Qui a ramené Doruntine ? Ismaïl Kadaré

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Fiche de lecture

Qui a ramené Doruntine ?

Ismaïl Kadaré

(Université de Provence)Docteur ès langues, lettres et arts

Document rédigé par Valérie Nigdélian-Fabre

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Fiche de lectureDocument rédigé par Valérie Nigdélian-Fabre

Qui a ramené Doruntine ?

Ismaïl Kadaré

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RÉSUMÉ 7

ÉTUDE DES PERSONNAGES 12Stres

Doruntine

Constantin

L’adjoint

CLÉS DE LECTURE 16Le surnaturel

La mort

La culture populaire

En toile de fond : les conflits entre catholiques et orthodoxes

La parabole politique

PISTES DE RÉFLEXION 22

POUR ALLER PLUS LOIN 23

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Ismail KadaréÉcrivain albanais

•  Né en 1936 à Gjirokastër (Albanie)•  Quelques- unes de ses œuvres :

ʟ Le Général de l’armée morte (1963), roman ʟ Avril brisé (1980), roman ʟ Qui a ramené Doruntine ? (1980), roman

Né en 1936,  Ismail Kadaré, de nationalité albanaise, s’im-pose comme un romancier de stature  internationale dès la publication de son premier roman, Le Général de l’armée morte  (1963). Ses responsabilités politiques (il est député de  1970  à  1982)  lui  permettent  de  voyager  et  de  faire découvrir  l’Albanie aux Occidentaux. Échappant à la voie du réalisme socialiste, Kadaré puise dans le vaste registre de la culture populaire albanaise pour en recycler les légendes, empruntant  les voies de  l’analogie et de  l’allégorie pour construire une œuvre critique vis- à- vis du totalitarisme : victime de la censure dès 1973, il bénéficie de l’asile politique en France en 1990 et ne revient dans son pays natal qu’après le départ des communistes en 1992. Depuis lors, il partage sa vie entre Paris et Tirana.

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RÉSUMÉ

UN RETOUR MYSTÉRIEUX 

Doruntine est une  jeune fille âgée de 23 ans qui a quitté sa  famille  albanaise  pour  vivre  avec  son mari  dans  une contrée lointaine (la Bohême, en Europe centrale). Le seul à  avoir  soutenu  ce  mariage  est  son  frère,  Constantin, qui a  convaincu sa mère d’accepter  le départ de  sa  fille, moyennant sa bessa (un terme albanais qui équivaut à la « parole donnée ») de ramener Doruntine chaque fois que la matriarche souffrirait trop de son éloignement. Le narra-teur évoque le débat suscité par le mariage de Doruntine : il  s’agissait  de « la  première union aussi  lointaine d’une jeune fille du pays » (p. 55), « séparée des siens par la moitié du continent » (p. 56).

Un  jour en pleine nuit,  le  capitaine Stres est  réveillé par son second : la mère Vranaj et sa fille Doruntine, arrivée la nuit précédente dans des circonstances très mystérieuses, sont à l’agonie après un violent choc émotionnel. Doruntine prétend en effet avoir été ramenée de son lointain foyer conjugal  par  son  frère  Constantin,  dont  elle  ignorait  la mort, advenue  trois ans auparavant. Elle  ignorait égale-ment le décès de ses huit autres frères, qui ont succombé à une attaque de  l’armée normande,  certains durant  les combats, d’autres de l’épidémie de peste dont l’agresseur était porteur. Stres et son adjoint trouvent les deux femmes alitées chez elles. L’interrogatoire de Doruntine n’apporte aucun élément nouveau. Le capitaine charge son second d’examiner les archives de la maison Vranaj.

Qui a ramené Doruntine ?En plein cœur d’une Albanie légendaire

•  Genre : roman•  Édition de référence : Qui a ramené Doruntine ?, traduit 

de l’albanais par  Jusuf Vrioni, Paris, Le Livre de Poche, 1988, 152 p.

•  1re édition : 1980•  Thématiques  :  enquête,  rumeur,  religion,  surnaturel, 

résurrection

Avec Le Pont aux trois arches (1979) et Avril brisé (1980), Qui a ramené Doruntine ?  (1980)  s’inspire de  la  tradition orale albanaise pour  livrer une  critique  implicite de  la  société totalitaire – la bureaucratie albanaise a d’ailleurs  interdit la  publication de  l’ouvrage.  Reprenant  les  données  thé-matiques essentielles de la légende de Doruntine, Kadaré superpose à la trame surnaturelle du conte une véritable enquête policière en  introduisant le personnage du capi-taine Stres, chargé par le pouvoir politique et religieux de résoudre l’énigme. Dans ce récit où ne cessent de s’opposer rationalité et mystère, sur un fond de division spirituelle et d’enjeux politiques pour l’avenir, Kadaré révèle toute la subtilité de ses talents de conteur.

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LA RÉSURRECTION

Une  semaine plus  tard,  Stres est  convoqué par  l’arche-vêque (orthodoxe), que l’on a informé « d’une prétendue résurrection » (p. 60). N’y voyant que menace pour l’équi-libre  fragile  de  l’Église  orthodoxe,  l’archevêque  exige d’« enterrer cette affaire » et de « nier la résurrection de cet homme » (p. 61). Stres rédige alors une nouvelle  ins-truction, plus ample et plus approfondie que la première, d’autant qu’au commandement de  l’archevêque s’ajoute une injonction identique du prince à tirer rapidement l’af-faire au clair. Mais comment le capitaine peut- il empêcher une rumeur de s’étendre ?

Deux cousins germains du mari de Doruntine  font  leur apparition et informent Stres qu’un cavalier mystérieux a  été  aperçu  par  des  femmes  près  du  foyer  conju-gal.  Ils  ramènent  de  plus  un billet  écrit  de  la main  de Doruntine attestant son départ avec Constantin. Devant les  tombes de  la  famille Vranaj,  les hommes évoquent « l’énigmatique voyage de  la  jeune fille » (p. 80), causé sans doute par l’ennui, l’isolement et l’angoisse de n’avoir vu aucun des siens durant trois ans. Ils soupçonnent une trahison conjugale  : ne serait- ce donc qu’« une banale histoire  d’amour »  (p.  84) ?  Trouver  la  vérité  devient l’obsession de Stres.

Quarante  jours  après  la mort  des  deux  femmes,  celui- ci  se  rend  au  cimetière.  Là,  dans  un  éclair  de  lucidité, il comprend que dans cette histoire, seules comptent les retrouvailles d’êtres qui s’aiment. Toutes  les hypothèses et les tentatives d’explications ne sont que « petits men-songes mesquins, dépourvus de signification » (p. 101).

L’examen minutieux de la correspondance de la mère Vranaj révèle d’étonnantes conclusions. On y découvre une allu-sion au sentiment incestueux de Constantin pour sa sœur Doruntine.  Terriblement  jaloux  et  possessif,  Constantin aurait  soutenu  le  départ  de  sa  sœur  pour  des  contrées lointaines afin d’échapper à ses funestes pulsions. L’adjoint pense que si « le sentiment incestueux inassouvi est si puis-sant que la mort elle- même ne peut l’éteindre » (p. 94-95), Constantin a peut- être, en sortant de tombe, réalisé le rêve de sa vie, ce que Stres ne peut accepter.

Après avoir rédigé un rapport pour  informer la chancelle-rie du prince de  l’affaire, Stres et son second se  rendent au cimetière. L’examen de la tombe de Constantin révèle que « les pierres ont été déplacées » (p. 25). Mais puisque Constantin est mort, qui donc a ramené Doruntine et que signifie  cette profanation de  tombe ?  Face  aux  rumeurs que suscite l’affaire, Stres est prié par le prince de faire la lumière « de manière à prévenir […] tout trouble ou malen-tendu parmi la population » (p. 39).

Le gardien du cimetière confie à Stres la scène à laquelle il a assisté, une quinzaine de  jours auparavant  : penchée sur sa tombe, la mère Vranaj a maudit son fils parce qu’il n’avait pas tenu sa promesse de lui « ramener Doruntine chaque fois [qu’elle s’]ennuyerai[t] d’elle » (p. 42). Stres et son second décident d’aller  interroger  la matriarche, mais  il  est  trop  tard  : mère et  fille viennent de mourir. Les  funérailles  ont  lieu  au milieu  d’une  extraordinaire affluence populaire.

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eux :  libérée du « ramassis de règles coercitives, frappant l’homme de l’extérieur » (p. 134), la société nouvelle qu’ils appellent serait fondée sur « des structures éternelles et universelles, au- dedans même de l’homme,  inviolables et invisibles,  partant  indestructibles »  (p.  137).  De  ces  lois « intérieures,  émanant de  l’homme  lui- même »  (p.  134), la bessa, « cette force sublime, capable de forcer  les  lois de la mort » (p. 149), constitue l’archétype.

Des milliers  de  personnes  affluent  de  tout  le  pays  pour écouter  les conclusions de Stres qui présente un rapport circonstancié  du  déroulement  de  l’affaire.  Son  récit  se trouble lorsqu’il avoue avoir mis de nouveau le prisonnier à la torture après ses premiers aveux pour le disculper. À la surprise  générale,  alors qu’il  passe depuis  le début pour un  contempteur  acharné  de  la  thèse  surnaturelle,  Stres donne sa conclusion finale  : Doruntine a bien été enlevée par  Constantin.  Là- dessus,  il  se  démet  de  ses  fonctions et disparait.

Contre  toute  attente,  le  second  vient  annoncer  à  Stres qu’« on  a  capturé  l’homme  qui  a  ramené  Doruntine » (p.  103).  Stres  ne  montre  aucun  signe  de  satisfaction à  l’annonce  de  cette  nouvelle  qu’il  attendait  pourtant fébrilement depuis  le début. Le vagabond capturé dans le comté voisin est amené à Stres qui l’envoie au cachot. S’il nie d’abord toute implication dans cette histoire dont il dit ne pas connaitre un traitre mot, l’homme, menacé de tor-ture, avoue tout. Interrogé le lendemain, il dit avoir connu Doruntine en Bohême. À sa proposition (malhonnête) de la  ramener chez elle, Doruntine avait  fini par consentir  : l’histoire de Constantin n’aurait été qu’un stratagème per-mettant de couvrir son départ.

Resté  froid à  l’écoute de  ces  révélations,  Stres ordonne, à  la surprise de tous, de mettre à nouveau l’homme à  la torture. De retour chez lui, comme anesthésié, il envoie un rapport détaillant les faits à la principauté, à l’archevêque et au monastère. Après huit  jours de résistance,  l’homme révèle que ses aveux n’étaient que mensonges.

Les rumeurs autour de l’affaire se sont développées de façon considérable : la résurrection qu’elle suppose implique la venue d’un Nouveau Messie. La moindre accréditation de ce sacrilège dans la principauté orthodoxe où vivent les protagonistes fra-giliserait l’Église byzantine face aux catholiques, au moment même où les deux Églises se disputent le pouvoir spirituel dans la région. Tout le pays attend donc la grande assemblée qui donnera le fin mot de l’affaire et en démontrera l’inanité.

Après avoir rédigé son rapport final, Stres passe son temps avec les proches amis de Constantin, lesquels évoquent son caractère contestataire et l’utopie à laquelle  il rêvait avec 

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personnage un caractère étonnamment romantique. Stres est tout en ambigüités et ambivalences. Sa rationalité n’est qu’une façade que le mystère de Doruntine fissure, tant et si bien qu’au moment de l’arrestation du coupable présumé, il n’éprouve qu’une satisfaction mitigée : « Peut- être senti-mentalement attaché à cette énigme, il aurait souhaité de pas la voir élucider. » (p. 84)

Tout au long du récit, on le voit évoluer, s’ouvrir progressi-vement au doute, pourtant catégoriquement exclu au début par l’exigence du prince et de l’archevêque : il faut donner une explication rationnelle au mystère – quitte à l’inven-ter. Gagnant peu à peu  en  indépendance d’esprit,  il  ose finalement affirmer  le caractère sacré de l’affaire devant toute l’assemblée réunie en attente d’une démystification – ce qui lui coute sa position dans la société puisqu’il s’en exclut de lui- même et disparait. De cette histoire, il garde un émerveillement secret face à la force de l’amour et face à la bessa.

DORUNTINE

Doruntine a 23 ans lorsqu’elle revient chez elle, accrochée comme elle le dit à son frère Constantin. Est- elle une jeune fille sincère ou une épouse infidèle à l’origine d’un pernicieux stratagème pour quitter son époux ? Pour le lecteur qui voit passer dans ses yeux « le chagrin, l’épouvante, le doute ou quelque douloureuse nostalgie » (p. 34), il n’y a pas de doute : Doruntine ne ment pas. Elle a vu ce qui ne peut être vu.

Sœur éplorée et fille obéissante, elle est une victime inno-cente qui s’incarne en une image violemment romantique : le narrateur  la  fige à  l’instant précédant son départ  loin 

ÉTUDE DES PERSONNAGES

STRES

C’est le personnage central du roman. Sous l’autorité du prince,  il  incarne  l’autorité  séculaire,  sans  respect parti-culier pour  la  religion. C’est à  lui qu’est confiée  la  tâche d’élucider  les  circonstances  mystérieuses  du  retour  de Doruntine. Capitaine de police et marié,  il apparait dès le début comme un serviteur fidèle et efficace du système, mais est- il vraiment le « destructeur de légendes » (p. 99) qu’on nous présente ?

La  vision  de  Doruntine  alitée,  chevelure  défaite, yeux  hagards,  fait  naitre  le  trouble  chez  ce  personnage à  l’apparence très  lisse  : voilà donc qu’affleure  la  fragile résurgence d’un sentiment amoureux à l’égard de Doruntine, volontairement  éteint,  presque  sacrifié  à  l’autel  d’une certaine respectabilité. À l’annonce de sa mort,  il ne peut réprimer un violent mouvement de l’âme. Bientôt, l’enquête devient son obsession, acquérant une mystérieuse dimension personnelle. Élaborant sans cesse de nouvelles hypothèses tout  aussi  insatisfaisantes  les  unes  que  les  autres,  il  ne cesse de les écarter aussi vite qu’elles se sont  imposées à lui – comme si son entêtement à insuffler de la rationalité à un évènement désespérément mystérieux s’emballait de plus en plus et tournait à vide.

Sous sa froideur apparente – comme domestiquée par une intégration parfaitement réussie dans la société et par l’or-gueil que lui- même en retire –, le feu couve, ce qui donne au 

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parfois à l’extrême » (p. 66). Son opposition aux mariages proches  était  fondée  sur  le  fait  que  « la  noble  race  des Albanais était dotée de toutes  les qualités requises pour supporter  l’épreuve  de  l’éloignement  et  les  drames  qui pouvaient en découler » (p. 66). Constantin est surtout le symbole de l’utopie d’une société plus libre, moins coerci-tive, où l’individu ne serait plus contraint par un système de règles imposées de l’extérieur, mais enfin responsable de lui- même et d’autrui : de ce monde différent, la bessaserait le fondement.

L’ADJOINT

Convaincu dès le départ du caractère surnaturel de l’affaire, il forme avec le capitaine Stres un couple ambivalent – le symbole de notre rapport ambivalent à cette histoire, entre confiance et incrédulité.

Même s’il est tétanisé par le rapport hiérarchique quelque peu écrasant que lui impose Stres, il est doté d’une grande lucidité et d’une profonde droiture : « Non, chef, je ne suis pas  fou. Vous  êtes mon  supérieur,  vous avez  le droit de prendre des sanctions contre moi, de me radier, de m’arrê-ter même, mais pas de m’offenser. » (p. 95)  Il  incarne en quelque sorte le bon sens populaire.

de sa famille, « toute vaporeuse », « appartena[n]t déjà à l’horizon davantage qu’à eux- mêmes » (p. 56). Elle est  la seule figure lumineuse du récit, à la pureté non entachée : Kadaré la compare à « un service de cristal [qui] resplendit encore plus sur un tapis de velours noir » (p. 56).

CONSTANTIN

Constantin est l’un des huit frères de Doruntine, et visible-ment celui qui lui est le plus fortement attaché. De l’enquête minutieuse que mène l’adjoint du capitaine Stres, il ressort même que Constantin  éprouvait de  violents  sentiments incestueux  à  l’égard  de  sa  sœur,  sentiments  auxquels  il aurait tenté d’échapper en soutenant le mariage lointain de Doruntine.

Quand le roman commence,  il est déjà mort depuis long-temps –  il  est décédé peu après  le départ de Doruntine, soit  depuis  trois  ans.  Il  est  donc  l’absent  autour  duquel tourne l’intrigue romanesque, le vide central autour duquel elle se déploie. Est- il vraiment sorti de sa tombe pour res-pecter la bessa donnée à sa mère de lui ramener Doruntine à chaque fois que celle- ci lui manquerait ?

De  lui,  on  sait  finalement  peu  de  choses.  L’enquête  de Stres ne dévoilant que des éléments hypothétiques, il faut attendre la fin de l’ouvrage, alors que le capitaine semble désormais acquis à  l’explication surnaturelle du mystère et qu’il fréquente les amis les plus proches de Constantin, pour qu’on le découvre de façon plus complète. On le devi-nait peu respectueux à l’égard de la religion : on découvre un esprit  libre et peu conventionnel, « attiré par les  idées nouvelles,  les  cultiva[n]t  avec  passion,  les  poussant 

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la malédiction  que profère  la mère Vranaj  sur  la  tombe de  son  fils.  En plaçant  son  récit  en automne et en hiver (« Les évènements les plus étranges se produisent toujours en automne », p. 28), Kadaré accentue encore son irréalité globale, dans une nature blanche et noire, peu à peu engour-die par les premières neiges.

Toutes ces données ne font pas pour autant de l’œuvre un récit fantastique à proprement parler  : Kadaré se situe à la frontière entre réalisme et fantastique, empruntant le trouble et  l’incertitude du second et  les conventions for-melles du premier. Son texte est une habile hybridation des conventions génériques.

LA MORT

La  mort  est  omniprésente,  elle  est  même  menaçante, augure  d’une  contamination  généralisée.  L’automne  et l’hiver marquent de  fait  la  fin du cycle naturel de  la vie. Dans  des  paysages  lugubres  et  de  plus  en  plus  noirs, la nature succombe à la menace de l’anéantissement que symbolise l’image récurrente de feuilles pourries dans des flaques d’eau boueuse.

Le décès de la mère Vranaj et de sa fille Doruntine attestent du mouvement d’expansion de la mort, mais c’est sans sur-prise  : « En chevauchant en croupe derrière un trépassé, comme elle- même [Doruntine] croyait l’avoir fait, elle avait déjà, de quelque manière, tant soit peu accédé à la mort. » (p. 46)

CLÉS DE LECTURE

LE SURNATUREL

Le  récit de Kadaré, habité par des  images au symbolisme puissant, nous plonge immédiatement dans le surnaturel. La chevauchée nocturne d’une jeune femme avec un fantôme en est bien sûr le motif essentiel, obsédant, récurrent. Toutes les spéculations de Stres y reviennent et butent sur son carac-tère inexplicable. Alors que le voyage en provenance d’Europe centrale nécessite entre dix et quinze jours, Doruntine évoque « une nuit interminable, [des] myriades d’étoiles qui couraient en troupeaux à travers ciel »  (p. 21). Par ailleurs,  la pierre tombale de Constantin a été mystérieusement déplacée.

Ces  éléments  sont  initialement  rejetés  par  Stres, qui  recherche  au  contraire  des  preuves matérielles  per-mettant  d’établir  que  la  résurrection  momentanée  de Constantin  est une pure  invention.  En avançant dans  le récit,  les  certitudes de Stres vacillent  : paradoxalement, la découverte d’« éléments concrets et avérés […], au lieu de  lui  donner  le  sentiment  d’avancer  en  terrain  solide, ne  lui  communiquèrent qu’une  sensation de grand vide. Apparemment, leur voisinage avec l’irréel, au lieu d’atténuer celui- ci, le rendait encore plus effrayant » (p. 79).

Au- delà même du mystère du retour de Doruntine, le récit baigne dans une  atmosphère  étrange,  traversée par  des images  poétiques  troublantes,  qui  vont  des  pétales  de roses blanches parsemant  le chemin où s’avance Stres à une odeur récurrente de « terre mouillée » (p. 22), jusqu’à 

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elles inventent une longue complainte apte à recueillir la dimension sacrée de l’aventure. Kadaré donne par ailleurs la retranscription des chants de la ballade de Constantin et Doruntine : ceux- ci possèdent un indiscutable carac-tère poétique.

La bessa, pièce maitresse du dispositif de la légende puisque c’est  de  la  parole  donnée  de  Constantin  que  découle l’intrigue, est une expression fondamentale de la culture albanaise. Le kanun, un code de lois archaïque encore en vigueur en Albanie et au Kosovo, est en effet fondé sur la règle de la bessa, notion où convergent la loyauté, la garan-tie, la fidélité et le respect de la parole donnée. Le caractère absolument contraignant de ce principe fait de toute viola-tion du serment la plus grave des ignominies.

EN TOILE DE FOND : LES CONFLITS ENTRE CATHOLIQUES ET ORTHODOXES

L’émergence de la légende a lieu sur fond d’affrontement entre catholiques et orthodoxes : depuis des temps immé-moriaux, les deux Églises mènent une lutte acharnée pour imposer leur influence en Albanie, coincée entre Orient et Occident, entre Byzance et Rome. L’aventure de Doruntine possède des enjeux qui la dépassent : elle est en l’occurrence instrumentalisée par l’Église catholique qui y voit le moyen de fragiliser  les autorités religieuses orthodoxes si celles- ci n’établissent pas rapidement qu’il s’agit d’une hérésie, d’« une  affreuse  hérésie[,  d’une]  archi- hérésie »  (p.  64). L’intense  prosélytisme  catholique  pourrait  ainsi  rompre l’équilibre précaire entre  les deux confessions  (la moitié des principautés albanaises est catholique, celle de Stres est orthodoxe depuis seulement cinquante ans).

La mort apparait dans toute sa brutalité lorsqu’elle frappe impitoyablement  l’ensemble  de  la  fratrie  Vranaj,  tel  un « un cauchemar, en pleines ténèbres : pendant plus d’une semaine, des cercueils étaient sortis de la maison des Vranaj presque chaque jour » (p. 54). Peu importe alors l’ordre exact des morts, ou même leur cause (guerre ou peste)  : seule demeure l’image terrifiante de ce mouvement ininterrompu des cercueils. La maison Vranaj s’éteint  inexorablement : « De toute cette maison, il ne reste plus qu’une rangée de tombes. » (p. 81)

LA CULTURE POPULAIRE

La culture populaire apparait dans toute son ambivalence, mixte de conservatisme et de vitalité créative :

•  la société albanaise est dépeinte comme très tradition-nelle, engoncée dans une religiosité quelque peu étriquée. Dès lors, dans toute cette histoire, peu importe finale-ment de savoir ce qui s’est réellement passé, mais on doit s’interroger avec Stres sur le puissant « désir de résurrec-tion » qu’elle rend manifeste. Le peuple s’empare avec fougue de l’aventure de Doruntine et lui accorde quasi spontanément un caractère surnaturel. On assiste dès lors à la naissance d’une légende, puis la rumeur enfle et  lui donne un visage définitif  : « Un mort était sorti de sa tombe pour tenir la promesse qu’il avait faite à sa mère de lui ramener, quand elle en exprimerait le désir, sa sœur mariée dans un pays lointain » (p. 57) ;

•  c’est aussi à travers cette légende que trouve à s’exprimer la puissance de l’invention populaire. Lorsque Doruntine et sa mère meurent, des pleureuses viennent célébrer le deuil. Dans des scènes frappantes par leur intensité, 

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tout trouble ou malentendu parmi la population » (p. 39). Les  injonctions autoritaires du prince et de  l’archevêque à éclaircir  le mystère, voire à l’étouffer, peuvent être lues comme une analogie avec  la dictature communiste et  la chape de plomb qu’elle appose sur toute pensée individuelle tentée de lui échapper : on y retrouve en effet une volonté identique  de  réduire  la  complexité  du  réel  à  l’idéologie du régime.

On  trouve  également  une  nette  fracture  entre  le  pou-voir (religieux ou politique) et  le peuple,  instinctivement détenteur de  la vérité de  l’histoire de Doruntine  :  la ver-sion politiquement correcte s’oppose en tous points à  la poésie populaire, qui s’impose dès lors comme un lieu de résistance. Alors qu’il  s’est  rendu au  cimetière,  Stres  vit une sorte de révélation où  il  reconnait enfin  le caractère sacré de l’affaire : « Il eût aimé rester encore un peu à ces hauteurs où la pensée se déploie librement, mais il sentait un monde de banalités l’attirer en permanence vers le bas, de plus en plus vite, pour le faire choir au plus tôt dans son vol. » (p. 101)

Notons enfin que le récit se clôt par l’évocation d’un nou-veau mariage  lointain  :  serait- ce  un  timide  signe  d’une infime libération ?

Mais le lecteur ne doit pas rechercher dans ce roman, ni dans l’œuvre de Kadaré en général,  l’illustration directe d’une situation historique et politique précise : l’histoire albanaise (du Moyen Âge à l’époque contemporaine) constitue d’abord un appui pour l’imagination – ainsi Kadaré n’est pas qu’un contempteur du régime mais un écrivain majeur.

Au titre qu’« à ce  jour,  seul  Jésus- Christ est  sorti de son tombeau » (p. 64),  l’idée de la résurrection de Constantin doit donc être infirmée, même s’il faut pour cela fabriquer de toutes pièces une explication rationnelle et l’imposer à la population, « la venue d’un Nouveau Messie » (p. 129) ne pouvant être même envisagée.

Bon à savoir : orthodoxie et catholicisme

Le schisme de 1054 a séparé le christianisme entre l’Église dite « ortho-doxe » et l’Église dite « catholique ». Plusieurs querelles théologiques et canoniques les séparent, mais  les principaux points de discorde sont les suivants :

•  selon les orthodoxes, l’Esprit saint procède uniquement du Père, selon les catholiques du Père et du Fils ;

•  le  dogme  de  l’Immaculée  Conception  a  été  proclamé  par  les catholiques au xixe siècle, sans que les orthodoxes y prêtent foi ;

•  le  dogme  de  l’infaillibilité  pontificale  est  apparu  lui  aussi au  xixe  siècle  et  a  conféré  au  pape  une  suprématie  sur  toute l’Église. Mais les orthodoxes rejettent cette autorité centralisée ;

•  l’Église orthodoxe baptise par immersion et autorise l’ordination d’hommes mariés (mais pas le mariage des prêtres déjà ordonnés).

LA PARABOLE POLITIQUE

Le poids de la censure étant tel dans ce petit pays commu-niste, Kadaré a dû adapter sa prose pour voir son œuvre publiée : il a repris des pans de la culture populaire, ce qui permet  de  célébrer  l’âme  albanaise,  tout  en  lui  super-posant  par  un  traitement  subtil  une  lecture  allégorique et symbolique.

Dans  le  système  figé  de  la  société  où  s’énonce  le  récit, l’apparition du sacré constitue un élément perturbateur qu’il faut à tout prix écraser, « de manière à prévenir […] 

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POUR ALLER PLUS LOIN

ÉDITION DE RÉFÉRENCE

•  Kadaré I., Qui a ramené Doruntine ?, traduit de l’albanais par Jusuf Vrioni, Paris, Le Livre de Poche, 1988.

ADAPTATION

•  Doruntine, fille- sœur,  livret  d’opéra  écrit  par  Besnik Mustafaj,  traduit de  l’albanais par Élizabeth Chabuel, Arles, Actes- Sud Théâtre, 1997.

PISTES DE RÉFLEXION

QUELQUES QUESTIONS POUR APPROFONDIR SA RÉFLEXION…

•  Commentez cette citation de l’auteur : « J’étais écrivain avant d’être contestataire. »

•  L’histoire de l’Albanie est une source d’inspiration per-manente pour Kadaré. Comment l’auteur conjugue- t-il l’ancrage nationaliste  et  l’universalité  à  laquelle  doit prétendre toute grande littérature ?

•  La  littérature  doit- elle  être  création  ou  recréation ? Écriture ou réécriture ?

•  Commentez cette  citation de  l’auteur  : « En Albanie, le stalinisme du régime était tel qu’il ne laissait aucun espace pour la dissidence. La seule dissidence possible était la littérature. »

•  À la fin du récit, le mystère reste entier, malgré les tenta-tives acharnées d’élucidation entreprises par le capitaine Stres. Que signifie cette suspension du sens ?

•  Par quels stratagèmes formels Kadaré réussit- il à échap-per à la censure ?

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Gaudé• La Mort du roi Tsongor• Le Soleil des Scorta

Gautier• La Morte amoureuse• Le Capitaine Fracasse

Gavalda• 35 kilos d’espoir

Gide• Les Faux-Monnayeurs

Giono• Le Grand Troupeau• Le Hussard sur le toit

Giraudoux• La guerre de Troie  n’aura pas lieu

Golding• Sa Majesté des  Mouches

Grimbert• Un secret

Hemingway• Le Vieil Homme  et la Mer

Hessel• Indignez-vous !

Homère• L’Odyssée

Hugo• Le Dernier Jour• d’un condamné• Les Misérables• Notre-Dame de Paris

Huxley• Le Meilleur des mondes

Ionesco• Rhinocéros• La Cantatrice chauve

Jary• Ubu roi

Jenni• L’Art français  de la guerre

Joffo• Un sac de billes

Kafka• La Métamorphose

Kerouac• Sur la route

Kessel• Le Lion

Larsson• Millenium I. Les hommes qui n’aimaient pas les femmes

Le Clézio• Mondo

Levi• Si c’est un homme 

Levy• Et si c’était vrai…

Maalouf• Léon l’Africain

Malraux• La Condition humaine

Marivaux• La Double Inconstance• Le Jeu de l’amour et du hasard

Martinez• Du domaine des murmures

Maupassant• Boule de suif• Le Horla• Une vie

Mauriac• Le Nœud de vipères

Mauriac• Le Sagouin

Mérimée• Tamango• Colomba

Merle• La mort est mon métier

Molière• Le Misanthrope• L’Avare• Le Bourgeois gentilhomme

Montaigne• Essais

Morpurgo• Le Roi Arthur

Musset• Lorenzaccio

Musso• Que serais-je  sans toi ?

Nothomb• Stupeur et Tremblements

Orwell• La Ferme des animaux

• 1984Pagnol• La Gloire de mon père

Pancol• Les Yeux jaunes des crocodiles

Pascal• Pensées

Pennac• Au bonheur des ogres

Poe• La Chute de la maison Usher

Proust• Du côté de chez Swann

Queneau• Zazie dans le métro

Quignard• Tous les matins du monde

Rabelais• Gargantua

Gaudé• La Mort du roi Tsongor• Le Soleil des Scorta

Gautier• La Morte amoureuse• Le Capitaine Fracasse

Gavalda• 35 kilos d’espoir

Gide• Les Faux-Monnayeurs

Giono• Le Grand Troupeau• Le Hussard sur le toit

Giraudoux• La guerre de Troie  n’aura pas lieu

Golding• Sa Majesté des  Mouches

Grimbert• Un secret

Hemingway• Le Vieil Homme  et la Mer

Hessel• Indignez-vous !

Homère• L’Odyssée

Hugo• Le Dernier Jour• d’un condamné• Les Misérables• Notre-Dame de Paris

Huxley• Le Meilleur des mondes

Ionesco• Rhinocéros• La Cantatrice chauve

Jary• Ubu roi

Jenni• L’Art français  de la guerre

Joffo• Un sac de billes

Kafka• La Métamorphose

Kerouac• Sur la route

Kessel• Le Lion

Larsson• Millenium I. Les hommes qui n’aimaient pas les femmes

Le Clézio• Mondo

Levi• Si c’est un homme 

Levy• Et si c’était vrai…

Maalouf• Léon l’Africain

Malraux• La Condition humaine

Marivaux• La Double Inconstance• Le Jeu de l’amour et du hasard

Martinez• Du domaine des murmures

Maupassant• Boule de suif• Le Horla• Une vie

Mauriac• Le Nœud de vipères

Mauriac• Le Sagouin

Mérimée• Tamango• Colomba

Merle• La mort est mon métier

Molière• Le Misanthrope• L’Avare• Le Bourgeois gentilhomme

Montaigne• Essais

Morpurgo• Le Roi Arthur

Musset• Lorenzaccio

Musso• Que serais-je  sans toi ?

Nothomb• Stupeur et Tremblements

Orwell• La Ferme des animaux• 1984

Pagnol• La Gloire de mon père

Pancol• Les Yeux jaunes des crocodiles

Pascal• Pensées

Pennac• Au bonheur des ogres

Poe• La Chute de la maison Usher

Proust• Du côté de chez Swann

Queneau• Zazie dans le métro

Quignard• Tous les matins du monde

Rabelais• Gargantua

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  des fiches de lectures  des commentaires littéraires  des questionnaires de lecture  des résumés

Anouilh• Antigone

Austen• Orgueil et Préjugés

Balzac• Eugénie Grandet• Le Père Goriot• Illusions perdues

Barjavel• La Nuit des temps

Beaumarchais• Le Mariage de Figaro

Beckett• En attendant Godot

Breton• Nadja

Camus• La Peste• Les Justes• L’Étranger

Carrère• Limonov

Céline• Voyage au bout  de la nuit

Cervantès• Don Quichotte de la Manche

Chateaubriand• Mémoires  d’outre-tombe

Choderlos de Laclos• Les Liaisons  dangereuses

Chrétien de Troyes• Yvain ou le Chevalier au lion

Christie• Dix Petits Nègres

Claudel• La Petite Fille de Monsieur Linh

• Le Rapport de Brodeck

Coelho• L’Alchimiste

Conan Doyle• Le Chien des Baskerville

Dai Sijie• Balzac et la Petite• Tailleuse chinoise

De Gaulle• Mémoires de guerre III. Le Salut. 1944-1946

De Vigan• No et moi

Dicker• La Vérité sur  l’affaire Harry Quebert

Diderot• Supplément au Voyage de Bougainville

Dumas• Les Trois Mousquetaires

Énard• Parlez-leur  de batailles,  de rois et d’éléphants

Ferrari• Le Sermon sur la chute de Rome

Flaubert• Madame Bovary

Frank• Journal  d’Anne Frank

Fred Vargas• Pars vite et  reviens tard

Gary• La Vie devant soi

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Racine• Andromaque• Britannicus• Phèdre

Rousseau• Confessions

Rostand• Cyrano de Bergerac

Rowling• Harry Potter à l’école des sorciers

Saint-Exupéry• Le Petit Prince• Vol de nuit

Sartre• Huis clos• La Nausée• Les Mouches

Schlink• Le Liseur

Schmitt• La Part de l’autre• Oscar et la Dame rose

Sepulveda• Le Vieux qui lisait des romans d’amour

Shakespeare• Roméo et Juliette

Simenon• Le Chien jaune

Steeman• L’Assassin habite au 21

Steinbeck• Des souris et des hommes

Stendhal• Le Rouge et le Noir

Stevenson• L’Île au trésor

Süskind• Le Parfum

Tolstoï• Anna Karénine

Tournier• Vendredi ou la Vie sauvage

Toussaint• Fuir

Uhlman• L’Ami retrouvé

Verne• Le Tour  du monde en 80 jours

• Vingt mille  lieues sous les mers

• Voyage au centre de  la terre

Vian• L’Écume des jours

Voltaire• Candide

Wells• La Guerre des mondes

Yourcenar• Mémoires d’Hadrien

Zola• Au bonheur des dames• L’Assommoir• Germinal

Zweig• Le Joueur d’échecs

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