Qu'est-ce que le sexisme ?

Consigne : à partir des documents qui vous sont fournis, imaginez une scénette d'environ 2- 3 minutes dans laquelle

vous mettrez en scène une situation sexiste.

La classe est divisée en groupe de trois/ quatre élèves qui inventent une scénette sur le sexisme.

Chaque groupe présente sa scénette, à la fin, ceux qui observent doivent remplir le tableau suivant.

Action est mise en scène. En quoi est-ce sexiste ?

Reprise : revenir sur les différentes scénette afin de comprendre les différentes formes du sexisme et d'aboutir à

une définition.

Trace écrite possible : Le sexisme est présent dans de nombreux domaines, à la maison, dans la rue, au travail. Le

sexisme est le comportement de ceux qui considèrent que les hommes et les femmes ne sont pas égaux, c'est une

attitude discriminatoire fondée sur le sexe.

Ouverture : Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe (1949)

"Le garçon rivalise de dureté et d'indépendance avec les autres garçons, il méprise les filles. Grimpant aux arbres, se

battant avec des camarades, les affrontant dans des jeux violents, il saisit son corps comme un moyen de dominer la

nature et un instrument de combat ; en même temps, il connaît les leçons sévères de la violence ; il apprend à

encaisser les coups, à maîtriser la douleur, à refuser les larmes du premier âge. Il entreprend, il invente, il ose. Au

contraire, chez la femme, on lui apprend que pour plaire, il faut chercher à plaire, il faut se faire objet ; elle doit donc

renoncer à son autonomie. On la traite comme une poupée vivante et on lui refuse la liberté."

(cité dans le manuel Hachette Education EMC, 2016)

La sensibilité : comprendre ce qu'est le sexisme.

Objectifs de formation 1. Identifier et exprimer en les régulant ses

émotions et ses sentiments.

Connaissances, capacités et attitudes visées : 1/a - Exprimer des

sentiments moraux à partir de questionnements ou de supports variés et

les confronter avec ceux des autres (proches ou lointains).

Objet d'enseignement : Connaissance de soi et respect de l'autre, en lien

avec l'éducation affective et sexuelle.

Démarche proposée : Jeu de rôle : proposer aux élèves d'inventer et de

jouer des scénettes sur des situations sexistes à partir d'un corpus

documentaire.

1) Le sexisme à la maison.

www.letelegramme.fr

Une étude française de l'INSEE, en demi teinte, montre que si les hommes consacrent un

peu plus de temps au travail domestique, les femmes loin d'en faire moins, en font de

plus en plus.

"L’inégalité du partage des tâches domestiques ne cesse de s’accentuer avec le nombre

d’enfants dans le ménage, en particulier s’il y a un jeune enfant de moins de trois ans

(entre 2 et 4 heures de plus pour les femmes, selon les configurations familiales)." Si les

hommes acceptent de partager plus souvent les courses, la vaisselle ou le ménage, ils

renâclent toujours à s'occuper des enfants, surtout quand ils sont petits et qu'il s'agit de

leur prodiguer des soins ou de les faire manger. Les papas préfèrent se consacrer aux

activités plus gratifiantes, jeux ou devoirs.

Les femmes comme les hommes sont pourtant d'accord pour apprécier très

modérément les "corvées" ménagères, en particulier le repassage et la vaisselle… Et

plus ces activités sont rejetées, plus elles sont accomplies par les femmes. "Ainsi, pour

le repassage, activité considérée comme la plus déplaisante, 66%des femmes y

participent, contre 14 %des hommes. L’écart de participation n’est que de 19 points pour

les courses."

Sylvie Braibant, tv5monde.com, 31 octobre 2015.

2) Le sexisme dans la rue.

Affiche du collectif "stop au harcèlement de rue

http://www.dailymotion.com/video/xsi69g_sofie-peeters-femme-de-la-rue-bruxelles_news

En Belgique, la vidéo de Sofie Peeters, mettant en évidence la réalité du harcèlement de rue à Bruxelles, a fait l'effet

d'une bombe dans le débat public et suscité de nombreux témoignages sur la Toile. [...]

Oui, la rue est un lieu où les femmes sont exposées au sexisme et aux violences de certains hommes. La plupart des

femmes, si ce n'est toutes, ont connu dans leur vie, de manière plus ou moins fréquente, le harcèlement de rue. Celui-ci peut

prendre différentes formes, allant des remarques sur le physique ou la tenue aux insultes machistes, en passant par les

sifflets et les invitations insistantes. Il s'accompagne parfois d'agressions physiques (bousculade, main aux fesses, etc.).

Ne laissons pas croire qu'il s'agirait d'éradiquer la drague dans les lieux publics. Il est aisé de faire la différence entre la

séduction et le harcèlement de rue. La première appelle la réciprocité et n'est pas insistante en cas de fin de non-recevoir ; le

deuxième crée une situation intimidante, hostile ou offensante. Par ailleurs, le caractère répétitif de ces comportements crée

une situation de tension permanente pour les femmes qui les subissent.

Le Monde.fr, 31 juillet 2012

2) Le sexisme au travail.

Caricature de Plantu

Dans le monde de l'entreprise

Le monde du travail demeure l'un des univers où le sexisme est le plus présent. Et pour cause, le monde des

affaires est longtemps resté une corporation exclusivement masculine où les femmes n'avaient pas leurs entrées.

Aujourd'hui encore, rares sont les femmes à se hisser au dernier étage de la pyramide hiérarchique des

entreprises du CAC 40. [...]

Des écarts de salaires persistants, encore plus pour les mères Les femmes accèdent moins souvent aux postes à responsabilités que les hommes. Plus souvent à temps partiel

ou employées dans des secteurs moins rémunérants, leur salaire s'en retrouve impacté. Dans le classement des

inégalités de salaires établi par le Forum économique mondial, la France se classe à la 132e place. En 2013, les

femmes gagnaient en moyenne 19% de salaire en moins que les hommes, d'après les chiffres de l'Insee. À

poste, temps et compétences équivalents, persiste un écart inexpliqué légèrement inférieur à 10%.

Ce plafond de verre se durcit d'autant plus lorsque les femmes actives ont des enfants. [...]. D'après une étude

Glassdoor Economic Research publiée en mai 2016, en France, une mère active toucherait en moyenne 12% de

revenus en moins qu'une femme sans enfant.

Dans la sphère politique et médiatique

Les femmes représentent plus de la moitié de la population française, mais seulement 27% des députés de

l'Assemblée nationale et 22% des sénateurs. À une échelle plus locale, on ne compte que 7,7% de présidentes

de conseils régionaux et 13% de femmes maires, d'après les chiffres du Haut Conseil à l'égalité. [...].

À la télévision ou la radio, aussi, les femmes manquent à l'appel. Elles représentent moins de 20% des

spécialistes et témoins intervenant dans les journaux télévisés de 20 h des chaînes généralistes. Leurs

apparitions dans les émissions de plateau représentent moins d'un tiers du temps de parole global, d’après une

étude du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de 2013.

D'après Lucie Quillet, le figaro.fr, 8 septembre 2016.

Pourquoi le sexisme est-il puni par la loi ?

Consigne : à votre avis, le sexisme est-il puni par la loi ? Pourquoi ? Depuis quand ?

Cours dialogué visant à faire émerger que le sexisme est une forme de discrimination et est donc punit par la loi.

Cependant l'apparition du mot sexisme dans la loi française est très récente.

Trace écrite possible : Le sexisme est une forme de discrimination or toutes les formes de discrimination sont

interdites par la loi ; cependant, ce n'est qu'en juillet 2015 que le mot sexisme apparaît dans la loi française.

Comment et pourquoi ?

Le droit et la règle : comprendre que le sexisme est puni par la

loi :

Objectifs de formation 2. Comprendre les principes et les valeurs de la

République française et des sociétés démocratiques.

Connaissances, capacités et attitudes visées : 1/b- Identifier les grandes

étapes du parcours d'une loi dans la République française.

et /ou Définir les principaux éléments des grandes déclarations des Droits de

l'homme

Objet d'enseignement.- Le rôle de la justice : principes et fonctionnement et

/ou -Les différentes déclarations des Droits de l'homme.

Démarche proposée: Etude de cas : la loi Rebsamen contre le sexisme au

travail (le parcours d'une loi - lien avec les grandes déclarations des droits

de l'homme et / ou Une affaire de discrimination sexiste devant un tribunal)

"Art1 : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits.

Art 2-1 Chacun peut se prévaloir de tous les droits [...]sans

distinction [...] de race, de couleur, de sexe, de langue, de

religion, d'opinion, d'origine"

Déclaration universelle des droits de l'Homme, 1948.

Art 225-1 : "Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes

physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur

grossesse, de leur apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de leur

situation économique, apparente ou connue de son auteur, de leur patronyme, de leur lieu

de résidence, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques,

de leurs mœurs, de leur orientation ou identité sexuelle, de leur âge, de leurs opinions

politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance,

vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée."

Extrait du code pénal français

La naissance d'une loi : l'exemple de la loi Rebsamen (juillet 2015) Le sexisme fait irruption dans le Code du travail Quelques semaines après la présentation par le gouvernement d’un plan de lutte contre le harcèlement sexiste dans les transports, c’est désormais dans le Code du travail que la notion de sexisme fait sa toute première apparition. [...] La rédaction du nouvel article L. 1142-2-1 du Code du travail est désormais la suivante : « Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ». Pour comprendre les tenants et aboutissants de cet ajout, il faut revenir quelques mois en arrière.

Le 24 mars 2015, se déroule à l’Assemblée Nationale l’audition de Brigitte Grésy , secrétaire générale du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (CSEP) et de sa collègue Marie Becker. Ces deux membres du CSEP sont entendus par la délégation aux droits des femmes pour présenter leur rapport sur le sexisme dans le monde du travail. Ce rapport très complet, long de 130 pages, est le fruit d’un an de travail. S’appuyant sur une enquête réalisée dans le cadre de ce rapport, Mme Grésy explique que le sexisme manque cruellement de visibilité dans le monde du travail, bien qu’il soit très répandu et entraîne des conséquences importantes. Ainsi, sur 15.000 salarié(e)s interrogé(e)s, 80% des femmes et 56% des hommes considèrent que les femmes sont régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes au travail. Néanmoins, malgré l’ampleur de ces chiffres, seules 9% des salariées ont parlé à leurs supérieurs hiérarchiques des comportements sexistes à leur égard, et 4% aux représentants syndicaux. L’impact du sexisme au travail est double, d’une part sur le bien-être et la santé, mais également sur la performance des salariées concernées. Face aux explications de Brigitte Grésy, la délégation aux droits des femmes convient de la nécessité de codifier l’interdiction des « agissements sexistes » dans le Code du travail afin d’en améliorer la visibilité. Quatre mois plus tard, le projet de loi relatif au dialogue social et à l’emploi (aussi connue sous le nom de Loi Rebsamen) est définitivement voté, emportant avec lui la codification de l’interdiction des agissements sexistes. Adrien Roux Dit Buisson, Elève-Avocat, 29 septembre 2015. www.village-justice.com

Jeudi 23 juillet 2015, le projet de loi relatif au dialogue social et à l'emploi a été adopté définitivement par le Parlement.

Le 13 août 2015, le Conseil constitutionnel, saisi par plus de soixante député, a rendu sa décision sur le texte. Il a jugé conforme à la Constitution les dispositions contestées de l'article 1er. Lundi 17 août 2015, le Président a promulgué la loi n° 2015-994 du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l'emploi. Les étapes de la discussion

Première lecture à l’Assemblée nationale (26 mai - 2 juin 2015)

Examen en commissions au Sénat (juin 2015)

Première lecture au Sénat (22, 23, 24, 25, 30 juin 2015)

Commission mixte paritaire (30 juin 2015)

Nouvelle lecture à l’Assemblée nationale (7 et 8 juillet 2015)

Examen en commission au Sénat (15 juillet 2015)

Nouvelle lecture au Sénat (20 juillet 2015)

Lecture définitive à l'Assemblée nationale

(23 juillet 2015)

D'après Sénat .fr

Mise en activité :

Reprise : correction question ou tâche complexe.

Présentation des grandes étapes d'une loi en France.

Sous forme d'un questionnaire :

1) Quelle notion a fait son apparition dans le code du travail ?

2) Qu'est-ce qui est à l'origine de cette loi ? Pourquoi une loi sur le sexisme apparaît-elle nécessaire ?

3) Visionne le vidéo suivante sur la naissance d'une loi : http://www.vie-publique.fr/decouverte-

institutions/institutions/fonctionnement/parlement/loi/quelles-sont-etapes-du-vote-loi.html

4) Est-ce le gouvernement ou le Parlement qui est à l'initiative de cette loi justifie ta réponse.

5) En combien de temps la loi fut-elle adoptée ? Pourquoi ?

Sous forme d'une tâche complexe

A l'aide des documents et de la vidéo http://www.vie-publique.fr/decouverte-

institutions/institutions/fonctionnement/parlement/loi/quelles-sont-etapes-du-vote-loi.html,

explique pourquoi et comment une loi contre le sexisme a vu le jour en France.

Dilemme moral

Consigne : Prends le temps de réfléchir à cette situation, de bien comprendre les différents enjeux posé par cette

question puis défends une réponse en développant des arguments précis.

Reprise.

Pourquoi Pierre devrait proposer la promotion à Sandra ? Parce que c'est elle qui la mérite, elle s'investie avec

sérieux et professionnalisme dans l'entreprise de Pierre. Parce qu'un congé maternité ne dure "que 16 semaines" ce

qui est relativement court sur une carrière. Parce que ne pas nommer Sandra responsable du nouveau projet parce

qu'elle est enceinte est un acte sexiste.

Pourquoi Pierre devrait proposer la promotion à Paul ? Parce qu'il sera disponible pour mener le projet à bien sans

risquer de perdre les clients. Parce qu'il sera difficile pour Sandra de prouver la discrimination sexiste si elle n'obtient

pas la promotion... après tout Paul est très prometteur

Lors de la reprise, les élèves doivent défendre une réponse en présentant des arguments et en justifiant leur point

de vue. Les différents arguments peuvent être classés et hiérarchisés.

Ce dilemme moral est l'occasion d'élargir la réflexion sur des situations proches et sur les différentes formes de

discriminations.

Le jugement : comprendre pourquoi le sexisme est injuste

(et réprouvable)

Objectifs de formation 1. Développer les aptitudes à la réflexion critique :

en recherchant les critères de validité des jugements moraux ; en

confrontant ses jugements à ceux d'autrui dans une discussion ou un

débat argumenté.

Connaissances, capacités et attitudes visées 1/a - Expliquer les différentes

dimensions de l'égalité, distinguer une inégalité d'une discrimination. Objet d'enseignement : Les différentes formes de discrimination (raciales,

antisémites, religieuses, xénophobes, sexistes, homophobes...).

Démarche proposée : Dilemme moral sur le sexisme

Sandra travaille pour l'entreprise de Pierre depuis cinq ans, chargée des relations avec les

clients, elle fourni un excellent travail et Pierre est entièrement satisfait d'elle.

Lorsqu'un très gros client présente son projet à Pierre, il est enthousiaste et pense

immédiatement à nommer Sandra responsable du projet ce qui serait pour elle une belle

promotion. Cependant, au moment où il s'apprête à lui annoncer sa promotion, Sandra lui

apprend qu'elle est enceinte et qu'elle sera en congé maternité pendant 16 semaines.

Pierre pense alors à Paul, le collaborateur de Sandra, plus jeune, avec moins d'expérience ...

mais lui au moins il ne s'absentera pas pendant 16 semaines...

Que devrait faire Pierre ? Nommer Sandra ou proposer la promotion à Paul ?

Consigne : par groupe de 3, réalisez une affiche contre le sexisme qui sera présentée au reste de la classe puis

affichée dans la classe (ou dans le collège)

Pour chaque affiche, vous choisirez une grande conquête de l'égalité hommes - femmes au 20ème siècle et

expliquerez pourquoi cette conquête a été importante et en quoi elle lutte contre le sexisme.

1944 : Droit de vote des femmes

1965 : Droit pour les femmes de travailler sans l'accord de leur mari

1970 : Droit pour la femme de partager avec son mari l'autorité parentale

1972 : Loi sur l'égalité de rémunération entre les hommes et les femmes

2000 : Loi sur la parité aux mandats électoraux et aux fonctions électives

2006 : loi contre les violences au sein du couple

Votre affiche doit être "vivante", n'hésitez pas à mettre des couleurs et à l'illustrer par des images.

L'engagement : sensibiliser les élèves du collège au

sexisme

Objectifs de formation : 1. S'engager et assumer des responsabilités

dans l'école et dans l'établissement.

Connaissances, capacités et attitudes visées 2/c - Comprendre la

relation entre l'engagement des citoyens dans la cité et l'engagement

des élèves dans l'établissement.

Objet d'enseignement : L'exercice de la citoyenneté dans une

démocratie (évolution des droits des femmes dans l'histoire et dans le

monde...)

Démarche proposée : réaliser des affiches contre le sexisme à partir

d'une frise de la conquêtes des droits des femmes (ex : 1946 le droit

de vote pour les femmes / elles peuvent penser par elles même et ne

vont pas voter comme leur curé / ou leur mari)