Quelques repères en Histoire de la Musique · 2018. 6. 11. · 2007 à Kürten, en Allemagne. Son...

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Quelques repères en Histoire de la Musique : Préhistoire et Antiquité : Instruments faits à partir de l’environnement immédiat…d’os (rhombes, flûtes), de pierres (lithophones) Puis avec l’ère du feu et l’invention des outils, fabrication de tambours (creusés dans les troncs), fabrication d’instruments en terre cuite D’arc à bouche Première musique codée et écrite vers -2°millénaire (AV JC)* Chants psalmodiques monodiques a capella (quelques fois accompagnés d’un instrument) Chant responsorial (édit de Milan 313)…. puis des répertoires multiples de chants Quelques morceaux à écouter (illustrations sonores) : . « Second hymne delphique à Appolon », Limenios (-128 AV JC) [Dalle de marbre (fragments) trésor des Athéniens à Delphes] . « Plainte de Tecmessa » (2° s ap JC) [D’après fragments de papyrus] .*Essai de transcription d’une partitionvieille de plus de 3000 ans (elle a été datée du 2° millénaire avtJ-C. La tablette a été découverte en 1948 à Ugarit, sur la côte nord-ouest de la Syrie, par une mission archéologique française. Les transcriptions représentent le texte d'un hymne religieux en langue houri adressé à une déesse par une femme pour avoir des enfants. Plusieurs autres tablettes, expliquant la manière de décrypter ces symboles, ont été également découvertes à Ugarit, ajoute le pianiste, qui s'est basé sur les précédents travaux de musicologues. Malek Jandali est né en Allemagne en 1972. Il a étudié la musique en Syrie et aux Etats-Unis. CPEM 15-TC-LM

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  • Quelques repères en Histoire de la Musique :

    Préhistoire et Antiquité :

    Instruments faits à partir de l’environnement immédiat…d’os (rhombes, flûtes), de pierres (lithophones)

    Puis avec l’ère du feu et l’invention des outils, fabrication de tambours (creusés dans les troncs), fabrication

    d’instruments en terre cuite

    D’arc à bouche

    Première musique codée et écrite vers -2°millénaire (AV JC)*

    Chants psalmodiques monodiques a capella (quelques fois accompagnés d’un instrument)

    Chant responsorial (édit de Milan 313)…. puis des répertoires multiples de chants

    Quelques morceaux à écouter (illustrations sonores) : . « Second hymne delphique à Appolon », Limenios (-128 AV JC) [Dalle de marbre (fragments) trésor des Athéniens à Delphes]

    . « Plainte de Tecmessa » (2° s ap JC) [D’après fragments de papyrus]

    .*Essai de transcription d’une partition… vieille de plus de 3000 ans (elle a été datée du 2° millénaire avtJ-C.

    La tablette a été découverte en 1948 à Ugarit, sur la côte nord-ouest de la Syrie, par une mission archéologique française. Les transcriptions représentent le texte d'un hymne religieux en langue houri adressé à une déesse par une femme pour avoir des enfants. Plusieurs autres

    tablettes, expliquant la manière de décrypter ces symboles, ont été également découvertes à Ugarit, ajoute le pianiste, qui s'est basé sur les précédents travaux de musicologues.

    Malek Jandali est né en Allemagne en 1972. Il a étudié la musique en Syrie et aux Etats-Unis.

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  • Epoque du Moyen-âge :

    Musique religieuse, sacrée : chants grégoriens

    Uniformisation des répertoires par l’église (pape Grégoire)

    Début de l’écriture musicale (neumes)

    Développement de la musique profane (poèmes et danses) grâce aux trouvères (langue d’Oï) et troubadours

    (langue d’Oc)………….

    Monodie ……… puis sur la fin de la période plusieurs voix dans les chants sacrés (bourdon + mélodie)

    Instruments : tambours, flûtes, cordes

    Pôle de l’art =France

    Quelques compositeurs :

    Guillaume de Machaut Baude Cordier Bernard de Ventadour Chrétien de Troyes

    Quelques morceaux à écouter (illustrations sonores) :

    . Dies irae, extrait de la messe de requiem grégorienne

    .A l'entrada dels tems clar, chant d'un troubadour inconnu

    .Agnus dei, extrait de la Messe de Guillaume de Machaut.

    .Tout par compas, Baude Cordier

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  • Epoque de la Renaissance :

    Madrigaux (poèmes chantés

    Messes

    Arrivée peu à peu, depuis le Moyen-âge tardif, de la polyphonie (bcp) (parfois complexe…jusqu’à 5 voix)

    Pôles artistiques = France, Flandres, P-B

    Compositeurs :

    Jean Ockeghem

    Obrecht

    Josquin des près

    Janequin

    Quelques morceaux à écouter (illustrations sonores) :

    .Sanctus de la Messe de requiem, Jean Ockeghem

    .Le chant des oyseaux ou Les cris de Paris Clément Janequin

    Johannes Ockeghem Jacob Obrecht Joquin des prés Clément Janequin

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  • Epoque Baroque :

    Orchestre = 20 mus

    Basse continue Musique tonale

    Fugues Canons Nouvelle forme musicale : le concerto

    Clavecin Castrats

    Oppositions nombreuses : construction des morceaux en réponses (un groupe d’instruments répond à un autre)

    Musique théâtrale dramatique

    Pôles artistiques = Italie, Allemagne

    Compositeurs :

    Vivaldi Bach

    Vivaldi, Monteverdi, Corelli, Albinoni, Pergolese (It) Telemann, Pachelbel, J-S Bach, Haendel (D)

    Lully et Rameau (Fr) Purcell (GB)

    Quelques morceaux à écouter (illustrations sonores) :

    .Concerto pour mandoline, Gloria in exelsis Deo, Vivaldi

    . Suite pour orchestre n°3, Le clavecin bien tempéré, Bach

    . Marche pour la cérémonie des Turcs, Lully

    . Danse des sauvages, J-P Rameau

    . Sarabande, Haendel

    .Canon, Pachelbel

    AntonioVivaldi Jean-Sébastien Bach Jean-Philippe Rameau Henry Purcell

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  • Epoque « Classique » :

    Orchestre = 40 mus

    Mélodies « simples »

    Dynamique de transition

    Sonates, quatuors, sérénades, symphonies, concerto solo

    Recherche d’équilibre d’harmonie

    Pôle artistique = Vienne

    Compositeurs :

    Mozart Haydn (Aut)

    Gluck (D)

    Salieri (I)

    Quelques morceaux à écouter (illustrations sonores) :

    .Menuet et trio, Sonate KV 545, Sérénade n°10 KV361, Concerto n°3 KV216, Mozart

    + Mozart-Concerto pr piano n°21 en utM-K467

    + Mozart-UnePetite Musique de Nuit-K525

    .Allegro con spirito, 4°mvt Symph n°88, Haydn

    Wolfgang Amadeus Mozart Joseph Haydn

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  • Epoque Romantique :

    Orchestre =90 mus + Chef d’Orchestre

    Exploration des limites

    Gde dynamique, puissance

    Nationalisme, thèmes folkloriques repris

    Etudes, valses, romances, nocturnes

    Exaltations des sentiments

    Pôle artistique =Paris

    Compositeurs :

    Beethoven , Wagner, Schubert, R.Strauss , Smetana, Chopin, Dvorak, Schumann, Brahms

    Berlioz, Saint-Saëns, Fauré (Fr)

    Quelques morceaux à écouter (illustrations sonores) :

    . « La chevauchée des Walkyries », Wagner

    . « Scherzo » 3° mvt 3° symph, Beethoven

    . « Aquarium », Saint-Saëns

    . « La Moldau », Ma patrie, Biedrich Smetana

    Ludwig van Beethoven Richard Wagner Camille Saint-Saëns Hector Berlioz

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  • Epoque Moderne ( 1945) et ….contemporaine (1945 nos jours) :

    =90 mus + Chef d’Orchestre (idem Romantique) + de plus en plus de percussions

    Rythme important Absence de pulsation ou métrique différente

    ou pulsation répétitive, entêtante

    Dynamique extrême Abîme entre public / compositeur (incompréhension)

    Orchestre de chambre, à cordes Sons insolites, du quotidien, concrets

    Divers styles : impressionnisme, expressionnisme, folklorisme… Nouvelles explorations expérimentales

    Musique Atonale ou polytonale Musique Atonale ou retour à des courants anciens (Moyen-âge [Arvo Pärt : Symphonie n° 3 en 1971]

    ou Baroque [György Ligeti : Continuum en 1968] [A l’île de Gorée Chojnacka-Xénakis en 1986] (par ex)

    Dissonances, contrastes, « rugosités» (qui durent, pas de « passage »)…….> EN GRAND NOMBRE (parfois)

    Pôles artistiques = Paris, Vienne, Berlin

    Compositeurs de l’époque moderne : Compositeurs de l’époque contemporaine :

    Stravinski, Schönberg Musique expérimentale : John Cage

    Respighi, Bartok, Courant minimaliste : Steve Reich, Philipp Glass,

    Prokofiev, Rachmaninov Arvo Pärt

    Chostakovitch, Falla Musique concrète : Ferrari, Schaeffer, Pierre Henry

    Sibelius, Webern Autres : Boulez, Ligeti, Xénakis, Aperghis

    Debussy, Ravel, Varèse, Poulenc, Milhaud, Satie …(Fr)

    Britten (GB)

    L'expression musique contemporaine désigne les différents courants de musique savante apparus après la fin de

    la Seconde Guerre mondiale. Certains de ces courants recherchent des voies nouvelles, parfois de manière

    radicale, en dehors du système tonal.

    Parvenus aux confins de l’exploration harmonique et stylistique de la musique romantique, les compositeurs du début du

    XXe siècle ont essayé de se délier des systèmes classiques. Pour ce faire, ils ont tenté de purifier l’écoute de la musique

    de ses éternels couplages entre tensions et détentes que la tonalité lui avait inculqués. L’« extra-tonalité » s’est employée

    à explorer, parfois en les combinant, tantôt la modalité (Debussy, Moussorgski…), tantôt l’espace harmonique dans son entier (dodécaphonisme), tantôt l’espace rythmique (Igor Stravinski…).

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  • 1. Naissance de la musique sérielle : Schönberg (1874-1951)

    La seconde école de Vienne (Arnold Schönberg, Alban Berg, Anton Webern) crée une musique où l'organisation de

    l'harmonie et de la mélodie est remplacée, d'abord de manière empirique puis de façon théorique et systématique,

    en utilisant la série dodécaphonique*, combinaison utilisant comme base les douze demi-tons chromatiques, fondement de la musique sérielle.

    Après les expériences des futuristes italiens du début du XXe siècle (le bruitisme de Luigi Russolo), Edgard

    Varèse mêle à sa musique des bruits industriels et se préoccupe autant de timbre et de rythme que de

    mélodie et d'harmonie.

    Charles Ives ajoute à sa musique des éléments de quasi mise en scène, et utilise des techniques de collage.

    Olivier Messiaen favorise les rythmes et les intensités et les intègre dans des échelles sérielles (étude pour piano Mode de valeur et d'intensité).

    *Le dodécaphonisme, théorisé, puis développé par Arnold Schönberg à partir de 1923, donnera naissance à la musique sérielle.

    De nombreux musiciens ont adapté le concept de Schönberg à leur style de composition, en commençant par ses

    deux élèves les plus célèbres, Alban Berg, qui utilisa le dodécaphonisme plus librement, sans chercher à éviter

    l'implication tonale, et Anton Webern, qui se servit de la méthode de la façon la plus stricte. En 1949, dans une

    composition intitulée Mode de valeurs et d'intensités, Olivier Messiaen mit en série d'autres éléments musicaux

    que la hauteur (les nuances et les valeurs rythmiques). Il devait ainsi ouvrir la voie à la « série généralisée » qui

    suivit la Seconde Guerre mondiale et dont les autres pionniers ont été Milton Babbitt, Karlheinz Stockhausen et

    Pierre Boulez. Igor Stravinski fut également influencé par Webern et son « In Memoriam Dylan Thomas »

    (1954) le classe dans ce groupe de compositeurs.

    Compositeurs de musique sérielle :

    Messiaen Stockhausen Krzysztof Penderecki

    Olivier Eugène Charles Prosper Messiaen (1908 – 1992), est un compositeur, organiste, pianiste, ornithologue et pédagogue français. Son œuvre trouve ses sources dans une profonde ferveur catholique, un goût

    prononcé pour le plain-chant médiéval, les rythmes hindous ainsi que grecs. L'Ascension (1933), le Quatuor

    pour la fin du Temps (1940), les Vingt regards sur l'Enfant-Jésus (1944), la Turangalîla-Symphonie (1946-48),

    Saint François d'Assise et la Messe de la Pentecôte, entre autres œuvres majeures, ont contribué à faire d'Olivier

    Messiaen l'un des compositeurs les plus influents de la Musique contemporaine de la seconde moitié du

    XXe siècle.

    Karlheinz Stockhausen est un compositeur allemand né le 22 août 1928 à Mödrath et mort le 5 décembre 2007 à Kürten, en Allemagne. Son travail se construit autour de la musique électroacoustique, de la spatialisation

    du son et, les dernières années, de longs cycles de création qui aboutissent à des œuvres monumentales.

    Krzysztof Penderecki (né en 1933) a fait ses études au conservatoire de Cracovie avant d'y enseigner, puis d'en devenir le directeur en 1972. Il remporte en 1959 le premier prix du concours de composition de Varsovie.

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  • Il s'affirme d'emblée comme un grand compositeur de musique sérielle ainsi qu'en témoignent ses premières

    compositions (Strophes, Anaklasis). Il a toutefois évolué par la suite vers une certaine forme de classicisme, ce

    qui conduit à distinguer dans son œuvre au moins deux périodes.

    Dans les années 1960-1970, il utilise les instruments classiques comme des instruments à percussion sur un

    mode résolument atonal ou sériel, recourt en abondance aux glissandos ou aux clusters [exemple dans « Thrène à la

    mémoire des victimes d'Hiroshima » (1960)] et travaille sur le chromatisme d'une manière audacieuse. Son œuvre

    est néanmoins empreinte, à partir de sa Passion selon saint Luc (1965-1966), d'une forte inspiration religieuse.

    Dès la fin des années 1980, il donne à son travail une nouvelle orientation marquée tout à la fois par une

    simplification du langage musical et un retour à la tonalité classique ainsi qu'en témoigne son imposant Requiem

    polonais. Il s'inscrit même, à travers son œuvre symphonique, dans la tradition romantique ou post-romantique.

    En plus de la musique, Penderecki est un passionné de botanique. Il a créé son propre arboretum en Pologne.

    Sa musique a été utilisée au cinéma par des réalisateurs aussi différents que Wojciech Has (Le Manuscrit trouvé

    à Saragosse), William Friedkin (L'Exorciste), Stanley Kubrick (Shining), Andrzej Wajda (Katyń) ou Martin

    Scorsese (Shutter Island).

    Il a par ailleurs été une grande source d'inspiration pour le musicien de musique électronique SebastiAn,

    notamment pour son titre Threnody.

    2. Naissance de la musique expérimentale ou concrète :

    À l'origine le terme désignait exclusivement une tendance de la musique savante moderne. Le terme est

    apparu dans les années 1950 en Europe. Il était alors employé pour désigner la musique concrète, la

    musique électronique ainsi que la fusion de ces deux mouvements : la musique électro-acoustique.

    Parfois, dans un sens plus étendu, il pouvait désigner l'ensemble des tendances avant-gardistes de la

    musique contemporaine.

    Au cours des années 1960, le terme a pris un sens plus restreint tout particulièrement aux États-Unis. Il

    fut alors principalement utilisé pour distinguer des compositeurs anti-traditionnels (comme John Cage)

    par contraste avec la tendance avant-gardiste européenne. Cette musique se caractérise par une volonté

    de déresponsabilisation du compositeur, un non-déterminisme du geste créateur et donc un résultat

    musical en partie imprévisible. Une volonté de non-contrôle qui va à l'inverse des approches de la

    musique avant-gardiste européenne officielle de l’époque plus formelle telle que le sérialisme intégral

    qui se caractérise par un déterminisme et un contrôle total de tous les paramètres musicaux.

    Schaeffer (1910-1995) John Cage (1912-1992) Pierre Henry (né en 1927) Pierre Boulez (né en 1925)

    John Milton Cage Jr est un compositeur, poète et plasticien américain, né en 1912 à Los Angeles aux États-Unis et mort en 1992 à New York. Élève de Schönberg, John Cage s'est illustré comme compositeur de

    musique contemporaine expérimentale et comme philosophe.

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  • …parmi d’autres compositeurs.

    Ligeti Aperghis Xenakis Luc Ferrari (1923-2006) (né en 1945) (1922-2001) (1929-2005)

    György Ligeti est un compositeur de citoyenneté roumaine et hongroise, naturalisé autrichien, né en Roumanie en

    1923 et mort en juin 2006. Son œuvre est des plus diverses, puisqu’elle va de la pièce pour piano seul à l’opéra, en passant par la musique de chambre, l’orchestre, la musique électronique et des formations plus anecdotiques (Poème symphonique pour 100 métronomes), sans oublier l’orgue et le clavecin qui apparaissent assez peu dans la musique contemporaine.

    Georges Aperghis est installé à Paris depuis 1963. Il essaye le sérialisme, la musique concrète de Pierre Schaeffer et de Pierre Henry, les recherches d’Iannis Xenakis (dont il s'inspire dans ses premières œuvres), puis

    en 1970, il décide d'approfondir un langage plus libre et plus personnel. Il explore le son de la parole d'une

    manière originale.

    3. Naissance de la musique minimaliste

    La musique minimaliste est un courant de musique contemporaine apparu dans les années 1960 aux États-Unis, qui représente une part importante de la musique classique de ce pays. En France, le courant est

    fréquemment appelé musique répétitive, et désigne plus spécifiquement l'ensemble des œuvres utilisant la répétition comme technique de composition. Les principaux compositeurs de musique minimaliste sont La

    Monte Young, Terry Riley, Steve Reich, Philip Glass, et John Adams. L'œuvre considérée comme fondatrice du

    minimalisme est In C de Terry Riley, composée en 1964. La musique minimaliste est parfois désignée sous

    l'étiquette plus large de musique postmoderne.

    Plus qu'un retour à la tonalité, le courant est surtout caractérisé par l'utilisation d'une pulsation

    régulière et la répétition de courts motifs évoluant lentement. Au-delà d'un mouvement de réaction au sérialisme, alors dominant en Europe, la musique minimaliste marque l'émergence d'une musique

    américaine novatrice, déliée de ses attaches européennes. Les compositeurs minimalistes ont aussi opéré un

    retour vers plus d'émotion musicale, au lieu de l'approche essentiellement intellectuelle

    de la musique sérielle, ou l'approche conceptuelle de la musique expérimentale telle que la pratique John Cage. Après des débuts difficiles hors des circuits traditionnels de la musique classique, la

    musique minimaliste a acquis l'adhésion d'un certain public, venant parfois d'univers différents comme le jazz, le

    rock, les musiques improvisées, ou la musique électronique. La télévision et le cinéma ont utilisé abondamment

    cette musique, en particulier les œuvres de Philip Glass, contribuant à sa diffusion jusque dans le grand public.

    De violentes critiques se sont aussi exprimées de la part du monde musical envers le courant minimaliste,

    l'accusant de produire une musique de consommation, superficielle, et sans âme.

    Steve Reich (né en 1936) Philipp Glass (né en 1937) Arvo Pärt (né en 1935)

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  • Steve Reich, né Stephen Michael Reich le 3 octobre 1936 à New York, est un musicien et compositeur

    américain. Il est considéré comme l'un des pionniers de la musique minimaliste, un courant

    de la musique contemporaine jouant un rôle central dans la musique classique des États-Unis.

    Pour caractériser son œuvre, et spécialement ses compositions de la période 1965-1976, il préfère utiliser

    l'expression « musique de phases » (traduite de l'américain Phasing), qui fait référence à son

    invention de la technique musicale du déphasage. À partir de 1976, il développe une écriture

    musicale basée sur le rythme et la pulsation avec l'une de ses œuvres les plus importantes, Music

    for 18 Musicians, qui marque le début de son large succès international. Dès lors reconnu comme un compositeur contemporain essentiel, il oriente son travail de composition autour de la mise en musique du

    discours, notamment dans des œuvres multimédia associant la vidéo créées en collaboration avec son épouse

    Beryl Korot.

    Bien qu'ayant joué un rôle central dans l'évolution de la musique contemporaine, et, par ses œuvres, influencé

    des artistes au-delà de son champ de création, comme en musique électronique et en danse contemporaine, Steve

    Reich reste toutefois un compositeur peu prolifique qui n'a écrit, durant l'ensemble de sa carrière, qu'une

    cinquantaine de pièces distinctes. Celles-ci lui ont cependant valu de nombreux prix et distinctions

    internationaux et font l'objet d'une très importante discographie.

    Philip Glass, né le 31 janvier 1937 à Baltimore dans le Maryland, est un musicien et compositeur

    américain de musique contemporaine. Il est considéré comme l'un des compositeurs les plus

    influents de la fin du XXe siècle. Il est, avec ses contemporains Terry Riley et Steve Reich, l'un des

    pionniers et l'un des représentants les plus éminents de la musique minimaliste, notamment de l'école

    répétitive, et de la musique classique des États-Unis.

    Si ses premières œuvres (jusqu'en 1974) sont typiquement répétitives et minimalistes, elles montreront, par la

    suite, une évolution stylistique. Il préfèrera utiliser, pour les œuvres suivantes, l'expression « musique avec

    structures répétitives », indiquant que l'aspect répétitif n'est plus prépondérant. Ses dernières œuvres

    sont très éloignées du courant minimaliste et, actuellement, il se décrit lui-même comme

    un compositeur classique, rompu à l'harmonie et au contrepoint, ayant étudié Jean-

    Sébastien Bach, Ludwig van Beethoven et Franz Schubert.

    Il a composé des œuvres pour ensemble, des opéras, des symphonies, des concertos, des musiques de film et des

    œuvres pour soliste. Il est de loin le compositeur d'opéras vivant le plus joué au monde.

    Arvo Pärt ([ˈɑrvo ˈpært]), né le 11 septembre 1935 à Paide, en Estonie, est un compositeur estonien de

    musique contemporaine vivant à Tallinn. Il est souvent associé au mouvement de musique

    minimaliste qui s'est formé à partir des années 1960.

    Quand il sort diplômé du conservatoire de Tallinn en 1963, sa carrière professionnelle de compositeur est déjà

    bien amorcée1.

    Au début des années 1960, il s'initie à la composition sérielle, dont relèvent ses deux premières symphonies ;

    cela lui attire immédiatement d'importantes inimitiés, la musique sérielle étant considérée comme un avatar de la

    décadence bourgeoise occidentale. Tout aussi incorrectes politiquement dans le contexte soviétique, ses

    compositions d'inspiration religieuse, ainsi que sa technique du collage un temps utilisée, limitent

    considérablement le rayonnement de son œuvre.

    En 1968, en proie à une crise créatrice, et à la suite de la censure par le régime communiste de son œuvre Credo,

    Arvo Pärt renonce au sérialisme et plus globalement à la composition elle-même, et ce durant une dizaine

    d’années, temps qu'il consacre à l'étude du plain-chant grégorien et à celle de compositeurs médiévaux français

    et flamands tels que Guillaume de Machaut, Ockeghem, Obrecht et Josquin des Prés. Ces études et

    réflexions aboutiront à l'écriture d'une pièce de style intermédiaire, la Symphonie no 3 (1971).

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  • Son évolution stylistique est notable en 1976 avec la composition d'une pièce pour piano devenue célèbre, Für

    Alina, qui marque une rupture avec ses premières œuvres et qui pose les jalons de son nouveau style, qualifié par

    lui-même de « style tintinnabuli ». L'auteur l'explique ainsi : « Je travaille avec très peu d'éléments - une ou

    deux voix seulement. Je construis à partir d'un matériau primitif - avec l'accord parfait, avec une tonalité

    spécifique. Les trois notes d'un accord parfait sont comme des cloches. C'est la raison pour laquelle je l'ai

    appelé tintinnabulation ». L'année suivante, Pärt écrira dans ce nouveau style trois de ses pièces les plus

    importantes et reconnues : Fratres, Cantus in Memoriam Benjamin Britten et Tabula rasa.

    En 1980, accompagné de sa famille, il quitte son pays où il est en proie à la censure pour Vienne où il obtient la

    nationalité autrichienne. L'année suivante il part pour Berlin-Ouest. De fréquents séjours le conduisent près de

    Colchester dans l'Essex. Il revient ensuite en Estonie et vit désormais à Tallinn. Son succès jamais démenti dans

    tout l'Occident, et particulièrement aux États-Unis, a pour inconvénient de le ranger dans la catégorie des

    compositeurs « minimalistes mystiques », avec Henryk Górecki et John Tavener. En 1996, il devient membre de

    l'Académie américaine des arts et des lettres.

    Créateur d'une musique épurée, d'inspiration profondément religieuse — il est de confession chrétienne

    orthodoxe, et les chants orthodoxes ainsi que les chants grégoriens ont influencé son style sur la

    modulation lente des sons —, associée par certains à la musique postmoderne, Arvo Pärt creuse à présent le

    sillon de son style tintinnabuli. Ses œuvres ont été jouées dans le monde entier et ont donné lieu à plus de 80

    enregistrements, ainsi qu'à de très nombreuses utilisations pour l'illustration sonore de films et de spectacles de

    danse.

    Style tintinnabuli : il se caractérise par l'écriture minimaliste de Pärt, une musique épurée qui donne une

    impression de simplicité.

    Le premier élément est l'utilisation de rythmes simples tels que « noire, blanche, noire, blanche » ou

    « blanche, noire, blanche, noire ». Le second élément est le fameux style tintinnabuli. Chez Arvo Pärt,

    cette écriture s'inspire donc du son de la clochette, lorsqu'un instrument - quel qu'il soit - articule son jeu

    entre trois notes principales, celle de l'accord parfait d'une gamme. Cette simplicité se retrouve également

    dans l'utilisation de notes récurrentes et d'une certaine stabilité de la gamme. Pärt, contrairement à

    beaucoup de compositeurs des époques baroque, classique et romantique, n'utilise donc pratiquement

    jamais de modulations.

    4. Retour vers le futur …

    La musique est un éternel recommencement ou, du moins, retourne-telle dans des cycles anciens pour les faire entendre sous un autre angle. De la même manière qu’à la Renaissance, on a voulu remettre l’Art Grec à la mode, l’époque contemporaine s’est intéressée au chant-plain du Moyen-âge [Arvo Pärt dans la « Symphonie n°3 » en 1971 et dans « Canon Pokajanen » (canon de la repentance)] ou à l’utilisation du clavecin de l’époque baroque (György Ligeti dans « Continuum » en 1968 ou Iannis Xénakis dans « A l’île de Gorée » en 1986).

    Voici l’analyse, ci-dessous, d’un morceau de musique contemporaine intitulé « Continuum »

    utilisant un clavecin, instrument que l’on attribue peut-être trop systématiquement à la période

    de musique baroque.

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  • CONTINUUM

    György Ligeti : Continuum (clavecin)

    DONNÉES-CLÉS ANALYSE

    Année-création : 1968

    Âge-compositeur : 45 ans

    Ancienneté (vs. 2014) : 46

    ans

    Durée-pièce : 4 mn

    Valeur-catalogue :

    accessoire (xx)

    Accessibilité-écoute : facile

    (++++)

    Type-Effectifs : solo divers

    autres instruments

    Clavecin-solo. Très courte pièce, phare du répertoire pour clavecin moderne, artificielle par sa

    rapidité qui vise à une continuité, obtenue théoriquement par 18 notes par seconde (tant les notes

    sont rapprochées, aux limites des possibilités du mécanisme du clavecin qui est d'environ 15 à

    16 notes par seconde) ; la partition oblige l'interprète à jouer dans la même position sur les 2

    claviers superposés de l'instrument (et souvent avec les même notes transposées), donnant une

    impression de musique répétitive au sens des minimalistes Américains ; la pièce ne donne rien

    pour piano solo car il n'est pas possible de jouer aussi vite au piano qu'au clavecin (cet

    instrument est à cordes pincées, non frappées, qui en plus permet un contact facile et léger au

    toucher) ; la pièce débute énergiquement par une série d'impulsions sonores, puis s'accélère

    fiévreusement pour déjà atteindre un quasi-continuum en 20 secondes (par superposition) ;

    parfois des intonations émergent, puis les tournoiements prévalent avec un mouvement moteur,

    mais très vite ils deviennent mécaniques et surtout, par effet de fusion, donnent l'impression

    d'une quasi-immobilité, avec, isolés, des effets de cliquetis et de bourdons fantômatiques

    (d'ailleurs on entend en plus le mécanisme de l'instrument qui suffoque) ; également, des

    versions pour 2 pianos accordés différemment (autorisée par le compositeur) et pour orgue de

    barbarie ou 2 marimbas ; Extrait-Vidéo [création : 1968, à Bâle (Suisse), par Antoinette

    Vischer]... de la même veine, "Hungarian Rock" ou "Passacaglia Ungherese" (1978, 5 mn,

    pulsée, avec référence aux Beatles par des accords de basse obstinée)

    Style musical du compositeur

    Hongrie - Moderniste-Indépendant. György Ligeti est un des 10 compositeurs majeurs de la Musique Contemporaine, mais il

    se positionne complètement à part dans la création musicale : à l'écart des écoles ou des tendances, touche à tout (y compris à

    la musique concrète, peu de temps) comme Stravinsky, indépendant (aventurier) et profondément original ; après une belle

    (mais pas toujours essentielle) première période de langage Bartókien (jusqu'à 1956), sa musique est marquée par un fondu

    sonore planant (micro-polyphonie ou polyphonie saturée, en trames sonores), par le contrepoint (avec éparpillement des

    pupitres), et par une recherche sur le son qui a paru absolument révolutionnaire à ses auditeurs des années 60, mais l'est en fait

    moins - ce qui n'enlève rien à sa beauté et à son inspiration- depuis qu'a été découvert Scelsi ; une autre dimension de sa

    musique est son ironie, sa dérision qui s'exprime le plus dans "Le Grand Macabre" et "Hungarian Rock"; enfin, à la fin de sa

    vie, s'amorce un tournant de style (comme chez beaucoup d'autres compositeurs) par un retour partiel à la tonalité et à la

    mélodie (Trio avec cor, de référence Brahmsienne par ironie envers les post-modernes, Concerto pour Violon, Études de

    Piano, des œuvres vraiment accessibles), et aussi par des recherches accentuées sur la polyrythmie (Concerto pour piano,

    Études), avec un retour aux premières approches anciennes plus simples de type Bartokiennes ou à mouvements d'horloge

    (métronomes, balancements asynchrones), avec une influence (inattendue) de Conlon Nancarrow... Pièces emblématiques (sur

    un total d'une cinquantaine, après 1956) : "Glissandi" (pour bande, 1958), "Atmosphères" (1961, pour grand orchestre),

    "Poème Symphonique" (1962, pour 100 métronomes, une curiosité provocatrice de tendance «Fluxus»), "Aventures et

    Nouvelles Aventures" (1963-1966, pour voix et ensemble), "Requiem" (1963, pour voix et orchestre), "Lux Aeterna" (1963,

    pour chœur), Concerto pour violoncelle (1966), "Lontano" (1967, pour grand orchestre), "Continuum" (pour clavecin, 1968,

    célèbre par son traitement «Rock» de l'instrument), le Quatuor à cordes n°2 (1968, avec un 3ème mouvement innovant),

    "Kammerkonzert" (1970, pour ensemble, fusion de textures, de rythmes mécaniques détraqués), "Le Grand Macabre" (opéra,

    1977), "Hungarian Rock" (1978), "Trio pour Cor" (1982, post-moderne, expressif mais non essentiel), Concerto pour piano et

    orchestre (1986-1988), Études (piano, 1985-2001), Concerto pour violon et orchestre (1990-1992), Sonate pour alto (1994),

    "Sippal, dobbal, nadihegedüvel" (2000, pour mezzo-soprano et petit ensemble à vents et percussion, dernière pièce, non

    essentielle, mêlant modernisme et retour aux premières sources Hongroises). Portrait

  • Actualités du compositeur [Créations, Reprises, Projets]

    Né le 28 Mai

    1923

    M.A.J.-Actus :

    2011/02/04.

    Mort le 12 Juin 2006 ; reprise du "Requiem" le 4

    Février 2011, au Chatelet, à Paris ; beaucoup joué

    en 2006-2008 (et à un moindre degré en 2009) ;

    pas de site Internet par ses amis (même en

    Anglais), dommage

    Conseil-découverte :

    "Kammerkonzert" (1970,

    pour ensemble)

    Conseil-approfondissement :

    "Lontano" (1967, pour grand

    orchestre)

    Vu sur : http://www.musiquecontemporaine.info/zpiece-Ligeti-Continuum.php Autre document à consulter sur l’utilisation du clavecin dans la musique contemporaine :

    https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00770157/document dans lequel on parle précisément du lien entre la claveciniste

    ELISABETH CHOJNACKA et le compositeur IANNIS XENAKIS Les pièces musicales sont au nombre de cinq et parce que, d’autre part, quatre d’entre elles appartiennent à cette catégorie particulière des pièces écrites pour et dédiées à elle. Ces cinq pièces comprennent deux œuvres solistes, deux duos avec percussions et un concerto pour clavecin et petit ensemble. Il s’agit respectivement de : Khoaï, que notre musicienne créa le 5 mai 1976 à la Westdeutscher Rundfunk, et Naama, qu’elle créa le 20 mai 1984 au studio RTL du Luxembourg ; Komboï, co-dédié à Sylvio Gualda, que le duo créa le 22 décembre 1981 au Festival de Rencontres Internationales de Musique Contemporaine de Metz, et d’Oophaa, créé par le même duo le 17 septembre 1989 au Festival d’Automne de Varsovie;

    et, enfin, d’À l’île de Gorée, pour clavecin, amplifié et douze musiciens, la seule pièce qui ne porte aucune dédicace, et qui a été créée par Elisabeth Chojnacka et le « Xenakis Ensemble » de Middleburg, sous la direction de Huub Kerstens, le 4 juillet 1986 à Amsterdam.

    En résumé, la musique contemporaine explose dans diverses directions que l’on a grossièrement simplifiées ci-dessus.

    L’explosion des genres musicaux à partir du 20° siècle est telle qu’il serait fastidieux de les énumérer dans un résumé.

    Néanmoins, voici quelques directions qui nous semblent importantes de connaître :

    Utilisation de l’orchestre comme instrument de percussions : Le sacre du printemps, Stravinski

    Utilisation originale d’instruments inconnus : Pithoprakta, Xénakis

    Utilisation de sons concrets (musique concrète) : J’ai été coupé, Ferrari

    Utilisation d’une gamme inventée (par tons entiers) : …….. Voiles, Debussy

    Utilisation de plusieurs tonalités (polytonalité) : Le bœuf sur le toit, Milhaud

    Utilisation d’un mode (dans l’extrait, mode de La) : ……. Pavane de la Belle au bois dormant, Ravel

    Utilisation originale de la voix :…………….. Récitations, Aperghis

    Utilisation de la Micropolyphonie : ………………………. Lux aeterna, Ligeti

    Utilisation de séries (musique sérielle) :……... Extrait de « Cinq études », Anton von Webern

    Musique expérimentale :……………………………………… Sonate II pour piano préparé, John Cage

    Musique minimaliste ou répétitive :…………………………… Section III b, Music for 18 musicians Steve Reich,

    …………………….Façades de Philipp Glass, Spiegel im spiegel d’Arvo Pärt

    CPEM 15-TC-LM