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36 ° 1799 8 2019 © QUELLE PLACE POUR L’ANIMAL EN VILLE ET POUR LE VÉTÉRINAIRE URBAIN ? Outre une compétence en matière de chiens et de chats, la société semble aussi attendre du vétérinaire qu’il soit de plus en plus en prise avec l’évolution de la biodiversité, y compris en ville ! Mais dispose-t-il réellement aujourd’hui des formations, des moyens et d’une crédibilité suffisante auprès des autres acteurs (pouvoirs publics, spécialistes de l’environnement, etc.) pour être le garant d’un écosystème urbain vivant un minimum équilibré ?

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36 I LA SEMAINE VÉTÉRINAIRE I N° 1799 I 8 MARS 2019

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QUELLE PLACE POURL’ANIMAL EN VILLE ET POUR LE

VÉTÉRINAIRE URBAIN ?Outre une compétence en matière de chiens et de chats, la société semble

aussi attendre du vétérinaire qu’il soit de plus en plus en prise avecl’évolution de la biodiversité, y compris en ville ! Mais dispose-t-il réellementaujourd’hui des formations, des moyens et d’une crédibilité suffisante auprès

des autres acteurs (pouvoirs publics, spécialistes de l’environnement, etc.)pour être le garant d’un écosystème urbain vivant un minimum équilibré ?

D O S S I E R R É A L I S É P A R C H A N T A L B É R A U D

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Aujourd’hui, il peut paraître branché d’êtrevégan. Des gens tentent parfois aussi d’al-ler caresser des ragondins réintroduits surla berge végétalisée d’un fleuve. « Une frac-tion de la population urbaine risque de dé-velopper une version trop naïve de la biodi-versité, avertit Jean-François Cosson,vétérinaire et écologue1. Par exemple, on

entend quand même des pseudo-thérapeutes appeler à sepromener pieds nus dans la nature, sans faire attentionà rien ! » Alors, tout comme Gilbert Gault, vétérinairede formation et ancien fonctionnaire urbain en chargedes affaires animales, il considère que la professiondoit ramener dans ce débat une vision scientifique,pragmatique et objective, qui intègre et pondère la dy-namique de la nature en ville.

Pas n’importe quelle biodiversité urbaineEt Gilbert Gault de poursuivre : « La place de l’animalen ville évolue effectivement avec les changements so-ciétaux. Depuis le film d’animation Ratatouille, la per-ception du rat au sein d’une fraction de la population aévolué de nuisible, vecteur de maladies, à sympathiquegastronome muridé et utile éboueur ! Certains citadinsestiment qu’avoir deux ou trois souris dans leur appar-tement est partie intégrante de la faune sauvage autoch-tone. Mais qu’est-ce que l’on fait quand on arrive àdix ? » Autre exemple frappant en la matière : les

maires (des villes comme des campagnes) ont incitéles citoyens à adopter un couple de poules pour ré-duire les quantités de déchets organiques collectés,tout en motivant ce geste citoyen par l’obtentiond’œufs frais. « Mais chaque couple de poules a besoind’un minimum de 5 à 10 m2 enherbés, rappelle GilbertGault. Vouloir en élever sur son balcon ne respecte doncpas le bien-être animal. » De plus, ces campagnes sontfréquemment associées à un objectif illusoire et pu-blicitaire de déchets consommés de l’ordre de 150 kgpar an, « alors que l’objectif réel de la poule est de 15 kg !,s’indigne Gilbert Gault. Conséquence : on voit réappa-raître des cas de salmonellose à la suite de la consom-mation des produits issus de ces élevages familiaux in-suffisamment rigoureux, alors même que les plans demaîtrise sanitaire avaient fait régresser l’incidence dansles élevages industriels, fermiers et biologiques ». Le recours à l’écopâturage dans des espaces urbains aégalement le vent en poupe. Mais des associations pro-posent parfois des prestations avec des animaux ina-daptés au biotope à traiter. « J’ai eu connaissance d’un cas,explique Gilbert Gault, où des moutons du Nord ont étéenvoyés brouter à Montpellier, sans analyse de l’impact dela végétation ligneuse méditerranéenne sur leur digestionet leur santé ! » Par ailleurs, y compris dans des parcs oudes jardins urbains, les vétérinaires sont confrontés auxrisques de tiques et de chenilles processionnaires. Parexemple, Gilbert Gault signale que « les chenilles proces-sionnaires du pin progressent vers Caen (Calvados), à lafaveur de la constitution, par plantation, d’un peuplementcontinu de pin, le long de l’autoroute A28 ».

Le vétérinaire, au carrefour de la Global Health

Lors de la première journée nationale vétérinaire, du7 février dernier à Paris, l’accent a justement été missur la contribution scientifique de la profession à la

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La profession doit apprendre à proposerdes outils adaptés et à rédiger des avisutilisables dans le domaine juridique.

Pour notre confrère GilbertGault, le réseau diversifiédes vétérinaires doit resterpolitiquement neutre, uni,pragmatique et objectif,pour devenir un maillonopérationnel du processuspolitique décisionnel.

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bonne intégration du vivant en ville. Le président duSyndicat national des vétérinaires d’exercice libéral(SNVEL), Laurent Perrin, a même appelé les minis-tères à « faire avec les 75 % de vétérinaires exerçant enanimaux de compagnie »2. Un point de vue que sou-tient Gilbert Gault, en soulignant ce qui est déjà ac-quis… et tout ce qu’il reste à structurer pour passerdu discours théorique à la réalité de terrain ! « Effec-tivement, commente Gilbert Gault, le concept de GlobalHealth embrasse le végétal, le biotope, l’animal,l’homme. Pour intervenir efficacement sur les problèmes

aux interfaces de ces quatre éléments, il serait nécessairede s’appuyer sur un réseau de vétérinaires structuré entrois lignes. Avec, effectivement, en première ligne, lespraticiens qui agissent sur les principaux risques iden-tifiés et consultent des vétérinaires plus spécialisés surde nouveaux risques, avec la possibilité pour ces derniersde faire appel aux experts de la thématique. Mais cetteintégration du vivant en ville suppose de modifier l’ap-proche actuelle d’une médecine individuelle de soins, etde s’orienter vers une prévention collective. » Il faudraitaussi créer des interfaces de concertation entre lesvétérinaires, les médecins, les agents des collectivités,les spécialistes de l’environnement et les décideurs

publics. Un chemin encore long pour trouver un pointde convergence, quand certains médecins n’ontmême pas conscience que l’homme peut aussi conta-miner les animaux…

Un millefeuille territorial difficile à gérerPar ailleurs, la profession doit aussi apprendre à pro-poser des outils adaptés et à rédiger des avis quisoient utilisables dans le domaine juridique (parexemple, en rédigeant des avis motivés en droit pourla prise d’un arrêté municipal). « Le vétérinaire doitégalement s’appuyer sur des dispositifs existants, en ré-pondant aux compétences propres à chaque niveau decollectivité, poursuit Gilbert Gault. Un conseil régionalagira si on lui propose des actions intégrables à l’amé-nagement du territoire, dont il a la charge. Un conseildépartemental est compétent en action sociale et pourl’environnement. Les présidents des métropoles, lesmaires, garants de la sécurité, de la santé et de la tran-quillité publiques, devront aussi être correctement ciblés». Certes, face à ce millefeuille territorial, la tâchen’est parfois pas simple. En effet, des rivalités poli-tiques peuvent parfois entrer en jeu, et empêcher lamise à exécution d’un plan cohérent. Difficile notam-ment d’agir efficacement contre la prolifération despigeons d’une commune, si celle qui la jouxten’adhère pas aux mêmes objectifs et moyens mis enœuvre…« Mais en sachant jouer intelligemment et humblementde ces différentes strates administratives, assure GilbertGault, le praticien apportera son appui technique et per-tinent aux problèmes des décideurs politiques, et pourraainsi les fédérer dans un objectif commun. Prenons lecas d’un centre de soins pour la faune sauvage, sousl’angle sécurité et salubrité publique. Un maire seul nepeut pas en assurer le financement. Mais si le conseil ré-gional, le conseil départemental, la ou les agglomé-

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“ Cette intégration du vivant en villesuppose de modifier l’approche actuelle

d’une médecine individuelle de soins, et des’orienter vers une prévention collective. ”

GILBERT GAULT, VÉTÉRINAIRE

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« Vétérinaires, médecins et écologues doiventapprendre à travailler sur des concepts communs »

La biodiversité progresse-t-elle en ville ? Il y a effectivement une création de parcs oumême de bois autour des grandesagglomérations, avec souvent des corridorsécologiques menant jusqu’au cœur des villes.Ces corridors servent également de ported’entrée à divers animaux : oiseaux, mais aussirenards, sangliers… Or cette faune estpotentiellement porteuse de tiques. Ixodesricinus est une tique généraliste, capable de senourrir sur plus de 300 espèces animales, qui abesoin de gros mammifères pour se reproduire.Aujourd’hui, dans de nombreuses grandes villeseuropéennes, l’homme a de fait créé unbiotope favorable à son développement1.

À quelles nouvelles maladies le vétérinaireurbain se trouve-t-il alors confronté ?À des maladies de type Lyme ou autres(sachant que peuvent se développer via latique une trentaine d’agents pathogènes, sousforme de bactéries, virus et autres parasitespotentiellement transmissibles). Quant aux

chenilles processionnaires, elles induisentd’autres problèmes… C’est pourquoi, dans lecadre d’une santé One Health, trois mondescommencent juste à communiquer : lesvétérinaires, les médecins et les spécialistes del’environnement. Rappelons ici que plus de70 % des maladies infectieuses humaines sontportées ou transmises par des animaux,domestiques ou sauvages. Et afin de rendreencore plus fructueux ce travailinterdisciplinaire en train d’émerger, il fautdévelopper des relations de collaboration – etnon de dominance – entre ces intervenants. Àcet égard, je trouve que la formation desvétérinaires devrait enseigner les concepts liés àl’écologie de la santé, collaborer plusétroitement avec les médecins et les écologueset éviter les raisonnements écologiquessimplistes.

Pouvez-vous en donner un exempleconcret ?Sachant que les tiques se multiplient sur leschevreuils, on pourrait donc penser qu’il suffitde réduire la population des chevreuils (en leschassant davantage…) pour que baisse lapopulation des tiques. Sauf que ces dernièrespeuvent alors se reporter sur d’autres proies,comme les sangliers ! En ne prenant pas encompte suffisamment les interactions entre lesespèces (prédation, compétition, parasitisme)et la capacité de développement de réponsesadaptatives aux changementsenvironnementaux, on risque de dépenserbeaucoup d’argent et d’énergie sur dessolutions simplistes qui ne fonctionneront pas.En revanche, on peut trouver des solutionsvalables via un travail de réflexioninterdisciplinaire poussé. Je pense qu’il y a làune place à prendre pour les vétérinaires, quipar leur formation peuvent s’investir (pourceux qui le souhaitent) dansl’épidémiosurveillance des animaux sauvages,participer davantage à des projets ou à desinitiatives sur la relation entre la biodiversité etla santé. On peut même espérer que demainémergeront de nouveaux métiers, pourlesquels l’expertise vétérinaire sera essentielle àl’amélioration de la santé humaine…

1 Rizzoli A., Cornelia S., Anna O. et coll. Ixodesricinus an its transmitted pathogens in urban andperiurban aeras in Europe : new hazards andrelevance for public health. Front Public Health. doi:10.3389/fpubh.2014.00251.

Jean-François CossonVétérinaire et écologue, directeur de rechercheà l’Institut national de la rechercheagronomique (Inra) à Jouy-en-Josas(Yvelines).

Introduire davantage de nature enville apporte des bienfaitspsychologiques indéniables pourl’homme. Mais Jean-François Cosson,vétérinaire et écologue, appelle laprofession à davantage s’impliquerface aux nouveaux défis de santéqu’induisent également ceschangements environnementaux.

T R O I S Q U E S T I O N S À J E A N - F R A N Ç O I S C O S S O N

rations, plus la commune le financent de concert, alorsle projet devient réalisable et raisonnable en matière decoût par habitant ».

Grâce à différentes actions de formationComment les vétérinaires peuvent-ils devenir des per-sonnes ressources en la matière ? « Les praticiens quisouhaitent s’investir devraient bénéficier de formationsinitiales et continues par les organisations profession-

nelles et les écoles nationales vétérinaires, avance GilbertGault. La gestion de l’animal urbain est aussi l’objet dediverses conférences. Notamment, le 16 mai prochain, àParis, Jean-Yves Gauchot organise à l’Académie vétéri-naire de France un colloque intitulé “Le vivant dans laville”. » Et puis, ce sujet intéresse également une par-tie de la jeune génération. Par exemple, les étudiantsde VetAgro Sup montent, du 15 au 17 avril, un évé-nement3 traitant de la cohabitation entre l’hommeet la faune sauvage, qui mélangera élèves, vétéri-naires, économistes, anthropologues, biologistes,etc. •

1 Lire la suite de son intervention page 42 de ce numéro.2 Voir La Semaine vétérinaire n° 1796 du 15/2/2019, pages 10 à 12.3 www.conflict-or-coexistence.com.

“ La place de l’animal en villeévolue avec les changements

sociétaux. ”GILBERT GAULT, VÉTÉRINAIRE

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CLAUDE CORDELVétérinaire, présidentedu Syndicat desvétérinaires d'exercicelibéral (SVEL) du Rhône.

(SVEL) du Rhône, que je préside, participe actuellement auxcôtés de la métropole lyonnaise à une campagne intitulée“Lui et moi, c’est pour la ville”, avec des éducateurs et desassociations canines représentatives de chaque parc urbain.Dans ce cadre, les vétérinaires vont donner à chaque nou-veau propriétaire de chiot une mallette pédagogique, avecune carte des parcs de Lyon, un bon d’entrée à une confé-rence animalière, et trois cours offerts à choisir (auprès d’unéducateur canin ou autres). Cette opération débutera courantmars. Donc, là, oui, je trouve que c’est un plan assez am-bitieux ». Affaire à suivre !

Quelle politique pour les chats ?En ville, une des principales préoccupations concernantle chat concerne la gestion des animaux errants. Anne-Claire Gagnon est vétérinaire, journaliste et comporte-mentaliste félin à domicile. Elle remarque que certainspays mènent parfois des politiques très volontaristespour lutter contre leur prolifération. « En Belgique fran-cophone, commente-t-elle, il y a eu une prise consciencede la nécessité d’imposer la stérilisation des chats et deschattes avant l’âge de 6 mois (sauf s’il s’agit d’un animald’élevage). Ceci afin de limiter tous les phénomènes d’aban-dons de chatons, avec ou sans leur mère, avec le cortège desouffrances et de mortalités prématurées, lors de maladiesou d’accidents, ainsi que les actes d’euthanasie associés ».Cet arrêté en date du 15 décembre 2016 a été présentéen détail par Claire Diederich, présidente du Conseil wal-lon du bien-être animal, lors d’une journée d’étude dela Société d’éthnozootechnie1. •1 Actes de la journée d’étude sur le chat (15 €), à commander surwww.bit.ly/2H3hTv7.

En 2017, l’École nationale vétérinaire de Toulouse(ENVT) a été partenaire du premier week-end en-tièrement dédié à l’animal de compagnie dans laville rose. Le grand public était invité à rencontrer

la mairie, les étudiants des cliniques de l’ENVT, l’Asso-ciation du chat libre de Toulouse, les brigades cynophiles,etc., réunis dans le but d’apprendre à se connaître et àmieux vivre ensemble. De fait, en France, selon leurs sensibilités, les élus ba-lancent entre des politiques plutôt amicales ou plutôtrépressives concernant l’insertion des animaux de com-pagnie en ville. Et, dans la pratique, l’amélioration deleur accueil se heurte encore à certains obstacles. Cedont témoigne Claude Cordel, praticien canin à Oullins(banlieue de Lyon, Rhône). « Quid de l’accessibilité deschiens dans les transports en commun dans bien des villes ?,interroge-t-elle. De même, pour pouvoir laisser les chienscourir en liberté, il faut des espaces verts clôturés. Ce quicoûte trop cher selon certaines communes… Alors, certes,les politiques semblent avoir majoritairement compris qu’ilfallait laisser une place aux chiens dans les parcs, mais ilreste encore bien des progrès à accomplir. »

Des élus peu à l’écoute des praticiensPar ailleurs, Claude Cordel pense que « dans le domainede l’éducation comme de l’environnement, le praticien ordi-naire n’est pas considéré comme un interlocuteur de poidspar les mairies. Ils nous “restreignent” au soin des animauxblessés, qu’ils soient domestiques ou sauvages… ». En re-vanche, elle constate que les associations ou les syndi-cats peuvent davantage se faire entendre. « Par exemple,explique-t-elle, le Syndicat des vétérinaires d’exercice libéral

Quelle politique d’accueil pour les chienset les chats ?

Pour promouvoir l’intégration des chiens et des chats dans la cité, tout comme lescomportements citoyens de leurs propriétaires, il est parfois fait appel aux vétérinaires praticiens

et aux comportementalistes. Mais les élus ne tiennent pas toujours compte de leurs conseils !

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