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1- Une mémoire vivante

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Une mémoire Une mémoire vivantevivante

La page d’histoire d’Auschwitz est très présente dans la société et surtout pour ce 60ème anniversaire.

Des séries de commémorations et de témoignages se sont succédées pour que ce souvenir reste vivant.

Une mémoire vivante signifie qu’au quotidien le souvenir du passé reste présent par les hommages et les récits écrits ou oraux qui remémorent le passé et redonnent toute la dimension des événements et de l’horreur.

1-1 1-1 Les témoignages

1-2 1-2 Les Les commémorationscommémorations

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Les témoignages

Les témoignages ont permis dans un premier temps de condamner les

coupables comme au procès de Nuremberg où l’expérience personnelle

des survivants a permis de mettre à jour beaucoup

d’aspects des opérations allemandes.

Mais à présent 60ans plus tard les témoignages ont

une toute autre dimension: celle de raviver le passé et de redonner sa place à l’immensité de ce

massacre, qu’a été Auschwitz-Birkenau.

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Suite des témoignages…

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Le Canada

La sélection

La libération

Les chambres à gaz

Le quotidien

Retour

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Le Canada

Le Canada en feu à la libération, détruit par les allemands pour effacer les traces de la

déportation.

Le Canada est le lieu à Auschwitz où toutes les affaires personnelles des déportés récupérées, étaient

emmenées pour être triées et ensuite réexpédiées en

Allemagne, là-bas on les recyclait.

Ce lieu de stockage a été appelé Canada par ceux qui y

travaillaient en l'honneur du pays de l'abondance et de la féerie que

représentait ce pays à cette époque.

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"Notre travail consistait à trier les biens de ceux qui avaient été gazés et incinérés.

Dans une baraque, un groupe triait uniquement les chaussures ; un autre groupe ne s’occupait que des vêtements d’hommes, un troisième des vêtements de femmes, un quatrième des vêtements d’enfants.

Une autre baraque était nommée baraque de la bouffe. Des montagnes entières de victuailles qui avaient été emportées lors de leur déportation par les gazés, y moisissaient et pourrissaient.

Dans une autre baraque, on triait les objets de valeurs, les bijoux, l’or et autres objets précieux, (…)"

Kitty Hart: déportée de Auschwitz

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A proximité se trouvait une autre montagne de malles, de couvertures celle-là, cinquante mille, cent mille peut-être.

J’étais tellement stupéfait par le spectacle de ces deux montagnes jumelles d’effets personnels que je ne pensais même pas à me demander ou étaient les propriétaires…"

"L’ordre fut donné: « Nettoyeurs, avancez ! »

Sur ces paroles, nous pénétrâmes dans le « Canada », le centre commercial d’Auschwitz, l’entrepôt des dépouilleurs de cadavres humains où des centaines de prisonniers triaient frénétiquement vêtements, nourriture, objets précieux des personnes dont les corps brûlaient encore, dont les cendres serviraient bientôt d’engrais.

C’était un spectacle incroyable, une énorme cour rectangulaire avec un mirador à chaque coin, et entourée de barbelés.

Il y avait plusieurs entrepôts gigantesques et un bâtiment qui ressemblait à des bureaux avec un balcon ouvert dans les coins.

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Pourtant, ce qui me frappa au premier abord fut une montagne de malles, de valises, de sacs à dos, de sacs et de paquets entassés au milieu de la cour.

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Une autre montagne cette fois-ci, des ustensiles de cuisine provenant de milliers de cuisines et d’une douzaine de pays différents.

Vidéo tournée dans le musée d’Auschwitz, ce sont des centaines de jambes de bois qui sont entassées là.

"Mais je n’eus pas grand loisir pour y réfléchir, car chaque instant m’apporta de nouveaux chocs.

A gauche je vis entassés des centaines de landaus.

Des landaus tout neufs, parfaits pour un premier né.

Des landaus qui avaient joyeusement souffert de passer de main en main et de génération en génération.

Des landaus riches et ostentatoires, symboles du statut social de leurs propriétaires, des landaus modestes, appartenant à des gens sans standing sans argent.

Je les regardais avec effroi, mais toujours sans me demander où étaient les bébés.

Restes dramatiques de millions de repas, désormais anonymes, car leurs propriétaires ne mangeraient plus jamais…"

Rudolf Vrba, déporté de Slovaquie à Auschwitz en 1942

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Les témoignages permettent de redonner forme à ce qu'était le Canada. Une immense machine

où les derniers biens des déportés étaient arrachés. Cette

photo illustre parfaitement le gouffre Canada, car dès l'arrivée

des wagons ses équipes récupéraient déjà les affaires de

ceux qui étaient à peine sélectionnés et dont la majorité était en route pour les chambres

à gaz.

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Tous les biens des déportés étaient récupérés,

A partir des chambres à gaz les déportés étaient contraints de se déshabiller pour

prendre une douche, bien sûr c'est la mort qui les attendait. Leurs affaires étaient récupérées et emmenées au Canada. Tant qu'à ceux qui étaient

sélectionnés, ils subissaient le même traitement à l'exception qu'ils prenaient

de vraies douches.

Même les cheveux étaient récupérés ainsi que les chaussures, enfin tout ce que les déportés pouvaient emmener

avec eux.

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La libérationLibération

L’évacuation du camp d’Auschwitz a souvent été surnommé « la marche de la mort ». Ceux qui

n’avançaient pas assez vite étaient fusillés et ceux qui étaient trop faibles mouraient au bord de la route

d’épuisement.

Certains n’avaient même plus la force de quitter le camp

et mouraient à petit feu de faim, de froid

ou de maladie.

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Il n’était pas question de passer la nuit dans des granges ou dans des écoles, car tous les locaux habitables étaient remplis de réfugiés.

Il était aisé de suivre la trace de ce "Chemin de Croix" car, tous les cent mètres, on se heurtait à un détenu mort d’épuisement ou fusillé."

Extrait du Commandant d’Auschwitz parle.

"A l’ouest de l’Oder, je m’étais heurté sur toutes les routes et sur tous les sentiers à des colonnes de détenus qui avançaient péniblement dans la neige épaisse. Il n’y avait pour eux aucun approvisionnement.

Les Unterführer qui dirigeaient ces convois de cadavres vivants ignoraient, dans la plupart des cas, où il fallait diriger leurs pas.

Tout ce qu’ils savaient, c’est que Gross-Rosen devait être leur dernière étape, mais la façon dont ils y parviendraient restait pour eux un mystère.

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Ils réquisitionnaient de leur propre autorité des vivres dans les villages qu’ils traversaient, s’accordaient quelques heures de repos et poursuivaient leur route.

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"Beaucoup d’hommes étaient morts de froid ; il n’y avait pour eux aucun ravitaillement.

Je vis aussi des groupes de détenus qui avançaient paisiblement vers l’ouest, sans aucune escorte : ils s’étaient libérés et les sentinelles avaient disparu.

Je rencontrai aussi des bandes de prisonniers anglais, que personne n’accompagnait : ils ne voulaient pas tomber entre les mains des Russes.

Des soldats S.S. s’étaient hissés sur des camions qui transportaient des réfugiés ; des fonctionnaires chargés de la construction ou de l’agriculture prenaient la route pas convois entiers. Mais personne ne savaient où cette route les conduisait : ils connaissaient seulement le nom de Gross-Rosen qu’on leur avait assigné comme destination."Le Commandant d'Auschwitz parle de Rudolf Hoess (extrait)U

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"Eh bien, nous étions là, la gorge serrée, immobiles, parce qu’il était tout à fait impossible de regarder, de fixer, je ne dis pas les personnes, les hommes, mais les squelettes, les carcasses et ça, c’est un souvenir qui nous est resté pour toute la vie.

Ivan Alexandrovitch SOROKOPOUD60e Division de l’armée ukrainienne

[...] Pour ce qui est des enfants, je ne peux pas vous le dire mais, en ce qui concerne les adultes, c’était un regard, dirais-je, animal ; c’était quelqu’un... c’était le regard d’une personne réduite à l’animalité, plongée dans l’indifférence totale et c’était ça qui était effrayant ! Il va de soi qu’après avoir vu ce que nous avions vu, nous n’avions plus aucune pitié pour les Allemands ".

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" J’avais cru naïvement qu’à notre arrivée à Auschwitz, nous serions accueillis avec enthousiasme (…)

Au contraire, je n’ai vu que des gens effondrés, muets dans leurs uniformes rayés. (…) Ils étaient hébétés et ne participaient à rien (…)

Vassili Yakolevitch PETRENKO100e Division d’Infanterie russe

C’était atroce à regarder... Des squelettes ! La plupart étaient couchés; ils pouvaient à peine bouger et je me suis demandé contre quel monstre nous étions en guerre...

Qui pouvaient être ces soldats de la grande puissance allemande qui avaient osé faire la guerre à des enfants ? "

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Lorsque les troupes Alliées arrivèrent dans le camp c'est une autre bataille qu'il a fallu mener : avec les épidémies de typhus qui le ravageaient, avec les cadavres en décomposition, avec la déchéance de ceux qui avaient survécu.

La libération du camp d'Auschwitz n'a pas été une libération comme les autres, faite de joie et de soulagement.

Ceux qui avaient la force de marcher, partaient sur les routes sans savoir où ils allaient, emportés par la déroute allemande et fusillés s'ils ne marchaient pas assez vite, d'où "la marche de la mort".

Quant à ceux qui n'avaient même plus la force de quitter le camp, ils mouraient de faim, de soif ou de maladie.

De plus, deux semaines après la libération ils restaient encore de nombreux déportés à Auschwitz.

La libération s'est donc faite dans la douleur.

Trop peu ravitaillées en nourriture, elles n'avaient pas les bonnes réactions face aux déportés ; elles leur donnaient à manger mais ces déportés, à l'estomac si rétracté, mouraient dans des souffrances atroces à cause de cette abondance relative.Elles ne purent pas grand-chose.

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Les chambres à gaz

Photo d’un four crématoire d’époque

Photo d’un four crématoire de nos jours

Les fours crématoires de Auschwitz- Birkenau ont

été détruits avant la libération encore une fois

par les allemands pour effacer toute trace de

l’extermination.

Désormais les fours crématoires ne sont plus

qu'un tas de ruines, pourtant des milliers des gens ont disparu à cause

de ce processus.

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une chambre à gaz

st Je remarque qu’en bas du tas de cadavres se trouvent les bébés, les enfants, les femmes et les vieillards ; au sommet, les plus forts. Leurs corps, qui portent de nombreuses égratignures, sont souvent enlacés. Le nez et la bouche saignants, le visage tuméfié et bleu, déformé, les rendent méconnaissables. »

Dr Miklos Nyiszli, médecin à Auschwitz.

« Un tableau horrible s’offre alors aux yeux du spectateur.

Les cadavres ne sont pas couchés un peu partout en long et en large dans la salle, mais entassés en amas de toute la hauteur de la pièce.

L’explication réside dans le fait que le gaz inonde d’abord les couches inférieures de l’air et ne monte que lentement vers le plafond.

C’est cela qui oblige les malheureux à se piétiner et à grimper les uns sur les autres. Quelques mètres plus haut, les gaz les atteint un peu plus tard. Quelle lutte désespérée pour la vie! Cependant il ne s’agissait que d’un répit de deux ou trois minutes.

S’ils avaient su réfléchir, ils auraient réalisé qu’ils piétinaient leurs enfants, leurs parents, leur femme. Mais ils ne peuvent pas réfléchir. Leurs gestes ne sont plus que des réflexes automatiques de l’instinct de conservation.

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"Un autre jour, je remarquais une jeune femme qui ne cessait de courir à travers les pièces pour aider les vieilles et les enfants à se déshabiller.

Elle-même était accompagnée de deux petits enfants au moment de la sélection. Son agitation et son aspect physique m’avait frappé : elle n’avait pas du tout l’air d’une Juive.

Maintenant elle n’avait plus les enfants auprès d’elle. Jusqu’au bout elle entourait de ses soins les femmes et les enfants qui n’avaient pas encore achevés de se déshabiller ; elle avait pour tous une parole aimable.

Bâtiment de crématoire

Fours crématoires

Elle entra l’une des dernières dans le Bunker, s’arrêta sur le seuil et dit :

« Je savais dès le début qu’on nous avait conduits à Auschwitz pour nous gazer. Je me suis chargée des deux enfants pour échapper à la sélection des détenus capable de travailler. Je voulais subir mon sort en pleine conscience. J’espère que cela ira vite. Adieu."

Extrait du Commandant d’Auschwitz parle de Rudolf Hoess.

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Le quotidienLe quotidien dans les camps était

particulièrement dur en témoignent ces images. Elles montrent l'endroit où passaient la nuit les déportés, sans

couverture et entassés les uns sur les autres.

Autre exemple de conditions de vie effroyables, les latrines qui déjà très

vétustes, n'étaient pas disponibles pour tous les déportés car pas assez

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"Du bord de l'obscurité une voix criait « Aufstehen (1)». De l'obscurité une voix en écho criait «Stavache », et il y avait un remuement noir d'où chacune tirait ses membres.

Nous n'avions qu'à trouver nos chaussures pour sauter en bas.

Sur celles qui ne surgissaient pas assez vite des couvertures, la lanière sifflait et cinglait. La lanière, à la main de la stubhova (2) debout dans l'allée, volait jusqu'au troisième étage, volait jusqu'au milieu des carrés, fouettait les visages, les jambes endolories de sommeil.

Charlotte Delbo

NOTES : (1) Aufstehen : "debout" en

allemand(2) Stubhova : chef de

chambrée, déportée choisie par les SS pour faire régner l'ordre dans les baraques. 

Elles revenaient des cuisines qui étaient loin, loin quand on porte un bidon énorme dont les poignées tranchent les paumes. Loin dans la neige, dans le verglas ou dans la boue où on avance de trois pas, reculant de deux, avançant et reculant, tombant et se relevant et retombant sous la charge trop lourde à des bras sans force.

Lorsqu'elles ont repris haleine, elles disent : « II fait froid ce matin, plus froid que cette nuit.» Elles disent « ce matin ». Il est pleine nuit, passé trois heures à peine…"

Quand tout remuait et bougeait, quand les couvertures partout se secouaient et se pliaient, on entendait un bruit de métal qui s'entrechoque, la vapeur brouillait le clignotement de la bougie au centre de l'obscurité,on découvrait les bidons pour servir le thé.

Et celles qui venaient d'entrer s'appuyaient au mur, la respiration accélérée, aidant leur coeur de la main sur la poitrine.

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"Le thé fume en odeur écœurante. Les stubhovas (2) le servent chichement à nos soifs de fièvre. Elles en gardent la plus grande part pour leur toilette. C'est la meilleure utilisation qu'on en puisse faire, certes, et le désir nous vient de nous laver nous aussi dans une bonne eau chaude. Nous ne nous sommes pas lavées depuis notre arrivée, pas même les mains à l'eau froide. Nous prenons le thé dans nos gamelles qui sentent la soupe de la veille.

2) Stubhova : chef de chambrée,

déportée choisie par les SS pour

faire régner l'ordre dans les les baraques. 

(3) Alles raus : "tout le monde dehors",

en allemand

Dehors, c'est la terre à découvert, des tas de pierres, des tas de terre, autant d'obstacles à contourner, des fossés à éviter, avec le verglas, la boue ou la neige et les excréments de la nuit. Dehors, le froid saisit, saisit jusqu'aux os. Nous sommes transpercées de froid. En lames glacées. Dehors, la nuit est claire de froid. Les ombres de lune sont bleues sur le verglas ou sur la neige." 

Il n'y a pas d'eau pour les gamelles non plus. Prendre son thé, c'est l'emporter de haute lutte, dans une mêlée de coups de bâton, de coups de coude, de coups de poing, de hurlements. Dévorées par la soif et la fièvre, nous tourbillonnons dans la mêlée.

Nous buvons debout, bousculées par celles qui craignent de n'être pas servies et par celles qui veulent sortir, parce qu'elles doivent sortir tout de suite, dès qu'elles sont debout il faut qu'elles sortent tout de suite. Le sifflet siffle le dernier coup. Alles raus. (3)

La porte est ouverte aux étoiles. Chaque matin il n'a jamais fait aussi froid. Chaque matin on a l'impression que si on l'a supporté jusqu'ici, maintenant c'est trop, on ne peut plus. Au seuil des étoiles on hésite, on voudrait reculer. Alors les bâtons, les lanières et les hurlements se déchaînent. Les premières près de la porte sont projetées dans le froid. Du fond du block, sous les bâtons, une poussée projette tout le monde dans le froid.U

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        Il faudra rester des heures immobiles dans le froid et dans le vent. Nous ne parlons pas. Les paroles glacent sur nos lèvres. Le froid frappe de stupeur tout un peuple de femmes qui restent debout immobiles. Dans la nuit. Dans le froid. Dans le vent.      Nous restons debout immobiles et l'admirable est que nous restions debout."

(2

(4) block : baraque du camp (5) Lagerstrasse : "rue du

camp", allée principale conduisant à la place d'appel.

"C'est l'appel. Tous les blocks (4) rendent leurs ombres. Avec des mouvements gourds de froid et de fatigue une foule titube vers la Lagerstrasse (5). La foule s'ordonne par rangs de cinq dans une confusion de cris et de coups. Il faut longtemps pour que se rangent toutes ces ombres qui perdent pied dans le verglas, dans la boue ou dans la neige, toutes ces ombres qui se cherchent et se rapprochent pour être au vent glacé de moindre prise possible.      Puis le silence s'établit.

  Le cou dans les épaules, le thorax rentré, chacune met ses mains sous les bras de celle qui est devant elle. Au premier rang, elles ne peuvent le faire, on les relaie.

Dos contre poitrine, nous nous tenons serrées, et tout en établissant ainsi pour toutes une même circulation, un même réseau sanguin, nous sommes toutes glacées. Anéanties par le froid. Les pieds, qui restent extrémités lointaines et séparées, cessent d'exister. Les godasses étaient encore mouillées de la neige ou de la boue d'hier, de tous les hiers. Elles ne sèchent jamais.

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"Pourquoi ? Personne ne pense « à quoi bon » ou bien ne le dit pas. A la limite de nos forces, nous restons debout. [...]      C'est l'appel du matin. Le ciel se colore lentement à l'est. Une gerbe de flammes s'y répand, des flammes glacées, et l'ombre qui noie nos ombres se dissout peu à peu et de ces ombres se modèlent les visages.

Tous ces visages sont violacés et livides, s'accentuent en violacé et en livide à proportion de la clarté qui gagne le ciel et on distingue maintenant ceux que la mort a touchés cette nuit, qu'elle enlèvera ce soir.

Car la mort se peint sur le visage, s'y plaque implacablement et il n'est pas besoin que nos regards se rencontrent pour que nous comprenions toutes en regardant Suzanne Rose qu'elle va mourir, en regardant Mounette qu'elle va mourir.

La mort est marquée à la peau collée aux pommettes, à la peau collée aux orbites, à la peau collée aux maxillaires. Et nous savons qu'il ne servirait de rien à présent d'évoquer leur maison ou leur fils ou leur mère. Il est trop tard. Nous ne pouvons plus rien pour elles.

L'ombre se dissout un peu plus. Les aboiements des chiens se rapprochent. Ce sont les SS qui arrivent. Les blockhovas crient « Silence !» dans leurs langues impossibles.

  Le froid mord aux mains qui sortent de sous les bras. Quinze mille femmes se mettent au garde-à-vous.      Les SS passent — grandes dans la pèlerine noire, les bottes, le haut capuchon noir. Elles passent et comptent. Et cela dure longtemps."

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"Quand elles sont passées, chacune remet ses mains aux creux des aisselles de l'autre, les toux jusque-là contenues s'exhalent et les blockhovas crient « Silence! » [...]. Il faut attendre encore, attendre le jour. 

L'ombre se dissout. Le ciel s'embrase. On voit maintenant passer d'hallucinants cortèges. [...] Ce sont les mortes de la nuit qu'on sort des revirs (6) pour les porter à la morgue.     

(6) revir ou Revier :

infirmerie du camp, en

réalité plutôt un mouroir. (7) Le 25 : le

"block" 25.

Elles sont nues sur un brancard de branches grossièrement assemblées, un brancard trop court. Les jambes — les tibias — pendent avec les pieds au bout, maigres et nus. La tête pend de l'autre côté, osseuse et rasée. Une couverture en loques est jetée au milieu.

Quatre prisonnières tiennent chacune une poignée du brancard et c'est vrai qu'on s'en va les pieds devant, c'était toujours dans ce sens-là qu'elles les portaient.

Elles marchent péniblement dans la neige ou dans la boue, vont jeter le cadavre sur le tas près du 25 (7), reviennent la civière vide à peine moins lourde et passent de nouveau avec un autre cadavre. C'est tous les jours leur travail de tout le jour." U

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"Je les regarde passer et je me raidis. Tout à l'heure je cédais à la mort. A chaque aube, la tentation. Quand passe la civière, je me raidis. Je veux mourir mais pas passer sur la petite civière.

Pas passer sur la petite civière avec les jambes qui pendent et la tête qui pend, nue sous la couverture en loques. Je ne veux pas passer sur la petite civière. 

La mort me rassure : je ne le sentirais pas. « Tu n'as pas peur du crématoire (8), alors pourquoi? » [...]. La répugnance l'emporte. Je ne veux pas passer sur la petite civière. [...]

(8) Le crématoire : le

four crématoire où étaient

brûlés les corps

L'ombre se dissout tout à fait. Il fait plus froid. [...] Le rouge du ciel s'éteint et tout le ciel blêmit et au loin du ciel blême apparaissent les corbeaux qui fondent noirs sur le camp, en vols épais.

Nous attendons la fin de l'appel. Nous attendons la fin de l'appel pour partir au travail."

Témoignage de Charlotte Delbo, déportée à Auschwitz.

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La sélectionLa sélection est le passage obligé de

tous les déportés à la descente des wagons. Hommes et femmes sont divisés en deux files, entre ces deux files traversent des gardes S.S. qui décident qui ira à la chambre à gaz parce qu'il est trop vieux, trop jeune ou pas assez fort et ceux qui iront au travail forcé.

Ainsi sont cruellement séparées des familles: maris et femmes, frères et sœurs, enfants et parents.

Généralement après plusieurs jours de train, les déportés enfermés dans des wagons à bestiaux arrivent à Auschwitz vaste complexe d'extermination.

Lorsque les déportés arrivent pour la première fois dans le camp il n'en croit pas leurs yeux et voit des corps décharnés, des yeux perdus et des hommes réduits à la bestialité.

Comment en croire ces yeux lorsque la plupart des déportés pensaient être envoyés en Allemagne pour travailler et peut-être connaître de meilleurs jours car rien ne pouvait leur arriver de pire que de rester plusieurs jours à croupir dans un wagon, sauf peut-être…Une m

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"Bien sûr, je suis un peu débordée. Nous sommes soixante dans notre wagon, dont une cinquantaine d'enfants et je suis la seule monitrice. Bien sûr, je suis un peu débordée.

Heureusement, Beila et des garçons que j'ai connus au centre Lamarck m'apportent leur aide.

Quant aux autres adultes, ils sont odieux et ne supportent pas d'être dérangés par les enfants qui, vu le manque de place, les bousculent, font du bruit et se plaignent de la chaleur, de la soif, du manque d'air.

J'ai ainsi au moins la chance de pouvoir prendre l'air, boire un peu plus que les autres et faire un brin de toilette. Mais les arrêts sont rares.

Dès le premier soir, nous passons le Rhin et le voyage continue, de plus en plus pénible, et toujours sans savoir où nous allons. "

Je porte un brassard qui me permet de descendre, quand le train s'arrête, pour aller chercher toute l'eau que je peux rapporter dans des récipients de fortune et vider les seaux hygiéniques qui, d'ailleurs, ont déjà débordé dans les wagons.

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"Alors, il me dit que nous sommes à Auschwitz, que c'est l'horreur, qu'on doit travailler, qu'il n'y a pas de place pour se coucher, très peu de nourriture, juste de quoi ne pas mourir. Il me dit aussi : « Surtout, ne prends pas de gosse dans les bras ».

Je ne comprends pas, je lui demande pourquoi. « Tu comprendras d'ici quelques jours. » Puis, me montrant les petits : « Tu vois, ça va faire du savon».

Drôles de propos qui, apparemment, ne veulent rien dire. Je pense qu'il est fou. Je lui demande quand même s'il connaît des Holstein dans ce camp. Ça le fait sourire : « Nous sommes peut-être plusieurs millions dans ce camp et je te conseille de ne plus demander de nouvelles de ta famille, de ne plus y penser."

"La troisième nuit, arrêt brutal. Les portes sont violemment ouvertes et les enfants qui s'étaient, enfin, pour la plupart, endormis, sont réveillés par des hurlements : « Raus ! Schnell ! » (« Dehors ! Vite ! »)

II faut les habiller, récupérer un peu partout les affaires des uns et des autres. Ils sont terrorisés, tirés dehors par des hommes en costumes rayés de bagnards qui ne parlent pas français et qui ne laissent personne emporter de bagages.

J'en vois un qui a une allure un peu moins sinistre que les autres, quoique la tête rasée et l'air un peu hagard. Il a de grands yeux bleus et il me semble qu'il doit être français. En effet, mais il me dit de remonter dans le wagon, afin qu'on ne voie pas qu'il me parle."

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"Cette fois, la situation est terriblement angoissante et, comme en descendant du wagon je vois une petite fille, toute seule, qui pleure, je la prends par la main.

L'homme vient vers moi et, sur un ton très autoritaire, me dit : « Tu n'as pas compris ? Ne prends pas d'enfant par la main ! »

Alors, le cœur serré, je laisse la petite au milieu de la foule et je marche seule le long de la voie ferrée, comme on nous l'ordonne.

Il fait nuit, mais des projecteurs nous éclairent violemment. Un peu plus loin, en travers de la route, il y a cinq ou six Allemands.

L'un d'eux, plus grand que les autres, fait des gestes avec sa cravache sans rien dire, tantôt vers la droite, tantôt vers la gauche, je me rends compte que tous les petits enfants partent d'un côté, avec les personnes âgées.

De l'autre, il ne doit rester que des gens qui ont environ entre dix-huit et trente-cinq ans."

Femmes qui ont passées la sélection et seront contraintes au travail forcé.

Jeune femme qui vient d'être sélectionnée, derrière elle continue la sélection.

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"Des familles sont ainsi brutalement séparées, sans aucune explication. Peu importe qu'on soit mari et femme, mère et enfant, frère et sœur.

Ce sont des scènes déchirantes, des gens s'accrochent les uns aux autres, mais les Allemands ne se laissent pas attendrir et frappent violemment ceux qui sortent du rang. Terrible sensation de terreur.

Ou bien ils envoient du même côté, toujours du côté des enfants, ceux qui ne veulent pas être séparés.

Tout se passe très vite et je suis incapable de dire si cette scène dure deux heures ou une demi-heure. Tout est rapide, brutal.

Les Allemands procèdent à cette sélection avec une grande froideur, comme s'il s'agissait de bestiaux au marché."

Témoignage de Denise Holstein, déporté au camp d’Auschwitz, extrait de Je ne vous oublierai jamais, les enfants…

C'est aussi par là que je vois partir mon amie Beila, avec son frère et sa sœur.

Et c'est par là que disparaissent les enfants de Louveciennes et des autres centres de l'U.G.I.F., et surtout les neuf petits dont je me suis occupée pendant plusieurs mois, auxquels je me suis tellement attachée.

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Pour écouter le témoignage de Madame Choko appuyez sur cette

icône…

Isabelle Choko Sztrauch Galewska est née à Lodz

en Pologne. Elle vit actuellement à Paris

entourée de son mari, ses enfants, petits enfants et

arrière petits enfants. Très active elle exerce la

profession d’expert en art. Elle s’est aussi engagée

dans la voie de l’assistance aux enfants et du témoignage pour la mémoire avant que cela ne sombre dans l’oubli.

…et pour écouter la suite

cliquer sur celle-ci.

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Les témoignages permettent de redonner vie à ce qu'était Auschwitz: un immense camp d'extermination où les conditions de vie étaient effroyables, où la plupart des gens étaient gazés puis leurs cadavres brûlés. Quant à la sélection, ce n'était que le lieu de terribles scènes d'adieu où la vie se jouait à un fil.

Les témoignages sont essentiels pour la mémoire car sans eux comment s'imaginer l'immense machine Canada? Ou l'horreur de la violence S.S.? Même si personne ne peut vraiment savoir ce qu'était Auschwitz-Birkenau car c'est impossible, il faut au moins garder un enseignement.

Si les témoignages font partie d'une mémoire vivante c'est parce qu'ils font perdurer le souvenir de ce passé sanglant, et permettent de se dire "jamais plus".

"Je t'envoie une photographie de ma fille adoptive. Regarde-la bien et souviens-toi que des enfants comme elle étaient jetés dans les fours en flammes. Essaie seulement d'imaginer ma petite Tulcia est l'une des rares survivantes et que des centaines de milliers d'enfants tout pareils furent engloutis dans les chambres à gaz après avoir été arrachés à leurs parents.

Situ as l'imagination malade, peut-être arriveras-tu à te représenter la scène, mais si tu es une personne normale, jamais tu n'arriveras à donner vie à de telles horreurs, malgré tous tes efforts d'imagination."

Un avocat juif qui a survécu à la guerre en Pologne écrit à un ami le 2 décembre 1945.

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