Cours d’éducation musicale – M.Clechet – Académie de Lyon Page 1

Introduction : Voici un extrait du film « Au nom de la rose » :

(La scène se situe dans une Abbaye au XIV° siècle).

Qu’observez-vous ?

Des hommes chantent une même mélodie.

C’est une chœur d’hommes qui chante à l’unisson.

I Le chant Grégorien (ou le plain-chant) :

Ecoutons l’hymne à Saint Jean-Baptiste : Quelle est la formation ?

C’est un chœur d’hommes qui chante à l’unisson.

Est-ce qu’il y a des instruments ?

Il n’y a pas d’instrument. On dit que cela est chanté a cappella.

(=> rappel de la chappelle sixtine).

Exercice : Vous devez vous déplacer à la vitesse de la musique.

Qu’observez-vous ?

Cela est très difficile de se déplacer en suivant la musique.

……………………………………………………………………………………………………………………….

Conclusion : Les débuts de la notation musicale correspondent à une

musique chantée à l’unisson sans tempo par un chœur d’hommes sans

accompagnement instrumental (a cappella).

Exercice : Voici une transcription de l’hymne à Jean Baptiste : Surlignez les

noms des notes de musique :

Voici une transcription de l’hymne à saint Jean Baptiste avec une écriture

moderne :

Musique et Moyen Age

De la monodie à la polyphonie….

Quel est le lien entre l’évolution de l’écriture musicale et le chant ?

Les débuts de l’écriture musicale :

C’est à partir du IX° siècle que l’on

voit apparaître les premières

notations musicales avec les

neumes au dessus du texte.

Neume veut dire en grec

« signe ».

Voici un extrait de manuscrit :

L’origine des notes :

Un jour un moine bénédictin italien, Guido d’Arezzo, (990-

1033) décida de nommer les sons afin de faciliter l'apprentissage de

la musique. Il choisit les premières syllabes de

L'Hymne à Saint Jean Baptiste. Plus tard ut, difficile à chanter, fut

remplacé par le do de Dominus.

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II Les débuts de la polyphonie

Kyrie : Messe XI ( Orbis factor), aux dimanches ordinaires du

graduel d’Aliénor de Bretagne.

Combien de voix différentes entendez-vous ?

Nous entendons deux voix différentes.

Fais un musicogramme de ce que tu viens d’entendre :

Qu’avez-vous observé ?

Le rôle de chaque voix est différent : la voix aigue chante le thème et la voix

Grave l’accompagne.

Exercice : Sur la chanson « Enae Volare », vous allez dans un premier temps

chanter la chanson à l’unisson. Puis, nous allons inventer une deuxième voix

afin de créer une polyphonie.

Voici la partition en écriture moderne :

Voici une page du « Graduel de

Fontevrault, dit d'Aliénor de

Bretagne » : (1250-1260).

Nous voyons à travers cette page

que la notation musicale à évolué

depuis les premières écritures.

Le scriptorium était une salle du

monastère réservée aux moines

copistes et enlumineurs qui

copiaient, écrivaient, décoraient et

reliaient les livres.

(Voir l’extrait vidéo)

Polyphonie : Plusieurs voix ou

parties musicales jouant en même

temps.

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Exercice : écrivez la deuxième voix inventée dans le style des premières

écritures musicales :

Combien de lignes possède chaque portée ? Il y a 4 lignes par portée

III La polyphonie

Kyrie extrait de la « messe de Notre-Dame » de Guillaume de Machaut

Combien de voix entendez-vous ? (Vous pouvez vous aider du manuscrit).

Il y a 4 voix différentes

Combien de lignes possède chaque portée ? Il y a cinq lignes par portée.

Exercice : entourez deux ligatures sur le manuscrit .

Bon à savoir : Au XIIe siècle,

l'écriture musicale connaît une

importante évolution avec

le remplacement du roseau par la

plume d'oie. La pointe de la

plume laisse une trace carrée (ou

en losange) qui se substitue au

système des neumes.

Pour la culture : Avec l’évolution de

la polyphonie qui devient plus

complexe, il y a besoin d’une plus

grande précision de la notation. La

notation neumatique n’est pas

assez précise pour le rythme. Ainsi,

l’école de Notre-Dame de Paris,

sont les premiers à utiliser des

ligatures (la longue et la brève) qui

servira de base à la « nota

mensurabilis » (notation

proportionnelle).

Les quatre voix sont :

Le ténor et le contre-ténor dans

les registres graves.

Le motetus et le triplum dans les

registres aigus.

La Messe de Notre Dame est une

œuvre de musique religieuse

polyphonique à quatre voix,

composée

au XIVe siècle par Guillaume de

Machaut (c. 1300-1377). Elle est

caractéristique de l'Ars nova, style

musical représentatif de cette

époque.

Elle est une des

premières messes à avoir été

écrites par un compositeur unique.

Cela veut dire qu’à partir de ce

moment là, la notion de création

artistique prend forme.

Le ténor est basé sur le Kyrie Cunctipotens genitor Deus, trope (ou développement) du

plain-chant, daté du Xe siècle (Messe IV pour les fêtes doubles du 1er

ton), qui sert de base

à plusieurs messes et polyphonies religieuses.

Ecoutons ce plain-chant

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IV Pour aller plus loin…

Exercice : Entraînez-vous à faire des clés de Sol

Exercice : Entraînez-vous à faire des clés de Fa

Exercice : Entraînez-vous à faire des clés d’Ut

V Lien avec d’autres arts :

Nous venons de voir que l’évolution de la notation musicale a suivi l’évolution de la pratique vocale au Moyen Age,

regardons maintenant l’évolution architecturale :

Pour la culture :

Les clés modernes données ici sont

le résultat d'une évolution allant de

la lettre en elle-même à une

configuration plus élaborée

(notation actuelle).

G = Sol

F = Fa

C = Do ou Ut

Voici la partition

moderne du Kyrie

de la messe de

Machaut

1 : Nef

2 : Bas-Côtés

3 : Tribune

4 : Triforium

5 : Voûte en berceau

6 : Voûte en demi-berceau

7 : Voûte d'ogive

8 : Contrefort étayant la base du mur

9 : Arc-boutant

10 : Culée d'arc-boutant

11 : Pinacle équilibrant la culée

12 : Fenêtre haute

Eglise romane

L’art Roman (X° - XII° siècle) : - correspond à

la monodie (une seule ligne mélodique)

- l’architecture des églises adopte des formes

rondes et peu élevées (voûtes en arc en plein

cintre – colonnes rondes)

L’art Gothique (XIIe – XVe s.) :- correspond à la naissance de

la polyphonie (empilement des voix, plusieurs mélodies

superposées).

- les édifices architecturaux s’élèvent grâce à la maîtrise des

jeux de force (empilement des niveaux grâce à la voute

en croisée d’ogive).

Eglise gothique