Quand je serai grand(e), je ferai du street art · je signais Snake sur les murs (qui veut dire «...

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J’IMAGINE MON MÉTIER | LE DAUPHINÉ DES ENFANTS 6/11 ans - J’IMAGINE MON MÉTIER : « Je m'appelle Nicolas. Je suis en CE2 à l’école du Moulin d'Albon à Bourg-lès- Valence (Drôme). J'aimerais devenir artiste peintre car je sais bien dessiner. J'aime les activités créatives comme la peinture. » L’interview : Nicolas : À quel âge as-tu commencé à peindre? Snek : J’ai découvert les graffitis (inscriptions ou dessins sur un mur) vers 10-11 ans sur le bord des routes et dans des magazines de rap. Ça m’a donné envie de faire des lettrages, d’abord sur papier. Puis vers 16-17 ans, j’ai commencé à prendre la spray (des bombes de peinture) et à écrire et dessiner sous les ponts et dans des usines désaffectées. C’est vite devenu une passion ! Nicolas : Quel matériel utilises-tu pour faire d’aussi grandes peintures? Snek : J’utilise des gros pots de peinture. Pour faire le fond, je prends un rouleau que je fixe au bout d’une perche. J’ai parfois besoin d’une nacelle si le mur est grand et haut. Je fais les personnages à la spray et pour la calligraphie (l’écriture), je me sers de pinceaux plats et larges. Nicolas : Combien as-tu fait de fresques? Snek : Je ne sais pas exactement parce que je ne m’amuse pas à les compter. (rires) Je fais des fresques pour des événements, comme des festivals par exemple. Mais j’en réalise également sur commande pour des clients dans des bars, des salles de jeux, des maisons. Je fais aussi des fresques avec des copains graffeurs comme moi, parfois à l’étranger. J’ai mon propre style et ma propre technique, mais j’aime beaucoup échanger avec les autres. Ça me permet d’évoluer. Nicolas : As-tu déjà raté une fresque? Snek : Non, car lorsque je commence une fresque, je ne m’attends jamais à quelque chose de précis à la fin. Le dessin peut changer un peu par rapport à ce que j’avais prévu au départ, ce n’est pas grave. Nicolas : Est-ce que l’une de tes fresques est connue? Snek : La plus connue est une grande fresque que j’ai réalisée à Grenoble, « L’arme de paix ». Elle porte le même nom qu’un album du rappeur Oxmo Puccino. Elle a fait beaucoup de bruit parce qu’elle dénonce les guerres dans le monde. Et aussi car le personnage, une femme, a un beau visage. Elle est touchante. *« street » veut dire « rue » en anglais. Snek, ce n’est pas son vrai nom, mais son pseudo, c’est- à-dire son nom d’artiste… En réalité, Snek s’appelle Marc- Alexandre Pisicchio. Alors pourquoi Snek ? «Quand j’ai commencé à faire des graffs, je signais Snake sur les murs (qui veut dire « serpent » en anglais). Petit à petit, j’ai raccourci ma signature et je l’ai transformée en Snek. » Quand je serai grand(e), je ferai du street art Snek est un street* artiste. Ce Grenoblois réalise des fresques, parfois immenses, sur les murs des villes en France et à l’étranger. Il répond aux questions de Nicolas, 8 ans. Snek : « Je peins depuis longtemps, mais je ne voulais pas en faire mon métier. Aujourd’hui, je ne fais que ça : des fresques sur les murs (photos ci-dessous et ci-contre), des toiles aussi et de la sculpture. Mais pendant 15 ans, j’ai fait un autre métier à côté de ma passion : j’étais menuisier, vernisseur et finisseur sur bois. » ET AUSSI Pour voir plus d’œuvres de Snek, rends-toi sur son site Internet : https://snek-art.com/ Comme beaucoup d’artistes de street art qui dessinent « sur des murs où ce n’est pas toujours autorisé », Snek préfère ne pas montrer son visage. © Anrea Berlese Snek : « Il faut 8 à 10 jours pour réaliser une fresque monumentale comme « L’arme de paix » (photo ci-dessus) dans le centre de Grenoble. » © Thomas Bartel © Anrea Berlese

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J’IMAGINE MON MÉTIER| LE DAUPHINÉ DES ENFANTS 6/11

ans-

J’IMAGINE MON MÉTIER :

« Je m'appelle Nicolas. Je suis en CE2 à l’école du Moulin

d'Albon à Bourg-lès-

Valence (Drôme). J'aimerais devenir artiste peintre car je sais bien dessiner. J'aime les activités créatives comme la peinture. »

L’interview : Nicolas : À quel âge as-tu commencé à peindre?Snek : J’ai découvert les graffitis (inscriptions ou dessins sur un mur) vers 10-11 ans sur le bord des routes et dans des magazines de rap. Ça m’a donné envie de faire des lettrages, d’abord sur papier. Puis vers 16-17 ans, j’ai commencé à prendre la spray (des bombes de peinture) et à écrire et dessiner sous les ponts et dans des usines désaffectées. C’est vite devenu une passion !

Nicolas : Quel matériel utilises-tu pour faire d’aussi grandes peintures?Snek : J’utilise des gros pots de peinture. Pour faire le fond, je prends un rouleau que je fixe au bout d’une perche. J’ai parfois besoin d’une nacelle si le mur est grand et haut.

Je fais les personnages à la spray et pour la calligraphie (l’écriture), je me sers de pinceaux plats et larges.

Nicolas : Combien as-tu fait de fresques?Snek : Je ne sais pas exactement parce que je ne m’amuse pas à les compter. (rires) Je fais des fresques pour des événements, comme des festivals par exemple. Mais j’en réalise également sur commande pour des clients dans des bars, des salles de jeux, des maisons. Je fais aussi des fresques avec des copains graffeurs comme moi, parfois à l’étranger. J’ai mon propre style et ma propre technique, mais j’aime beaucoup échanger avec les autres. Ça me permet d’évoluer.

Nicolas : As-tu déjà raté une fresque? Snek : Non, car lorsque je

commence une fresque, je ne m’attends jamais à quelque chose de précis à la fin. Le dessin peut changer un peu par rapport à ce que j’avais prévu au départ, ce n’est pas grave.

Nicolas : Est-ce que  l’une de tes fresques est connue?Snek : La plus connue est une grande fresque que j’ai réalisée à Grenoble, « L’arme de paix ». Elle porte le même nom qu’un album du rappeur Oxmo Puccino. Elle a fait beaucoup de bruit parce qu’elle dénonce les guerres dans le monde. Et aussi car le personnage, une femme, a un beau visage. Elle est touchante.*« street » veut dire « rue » en anglais.

Snek, ce n’est pas son vrai nom, mais son pseudo, c’est-à-dire son nom d’artiste… En réalité, Snek s’appelle Marc-Alexandre Pisicchio. Alors pourquoi Snek ? «Quand j’ai commencé à faire des graffs, je signais Snake sur les murs (qui veut dire « serpent » en anglais). Petit à petit, j’ai raccourci ma signature et je l’ai transformée en Snek. »

Quand je serai grand(e),je ferai du street art

Snek est un street* artiste. Ce Grenoblois réalise des fresques,

parfois immenses, sur les murs des villes en France et à l’étranger.

Il répond aux questions de Nicolas, 8 ans.

Snek : « Je peins depuis longtemps, mais je ne voulais pas en faire mon métier. Aujourd’hui, je ne fais que ça : des fresques sur les murs (photos ci-dessous

et ci-contre), des toiles aussi et de la sculpture. Mais pendant 15 ans, j’ai fait un autre métier à côté de ma passion : j’étais menuisier, vernisseur et finisseur sur bois. »

ET AUSSI

Pour voir plus d’œuvres de Snek, rends-toi sur

son site Internet : https://snek-art.com/

Comme beaucoup d’artistes de street

art qui dessinent « sur des murs où ce n’est pas

toujours autorisé », Snek préfère ne pas montrer son visage.

© Anrea Berlese

Snek : « Il faut 8 à 10 jours pour réaliser une fresque monumentale comme « L’arme de paix » (photo ci-dessus) dans le centre de Grenoble. » ©

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