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QUALITÉ ET CONTINUITÉ DES SOINS Conférence d’ouverture du 8e symposium de l'Hôpital Universitaire de Coimbra, Portugal « A Pessoa no processo de cuidados: qualidade e continuidade » (La personne au coeur du processus de soins : qualité et continuité), les 24, 25, 26 février 2005. Margot Phaneuf, inf. PhD. INTRODUCTION La qualité et la continuité des soins sont des préoccupations majeures des centres de soins un peu partout dans le monde. De tous les côtés, des experts cherchent des indicateurs fiables pour en faire l’évaluation et mettre en place des mécanismes d’amélioration. Des analyses qui sont faites, ressortent certaines évidences, tous les personnels d’un hôpital, quel que soit leur rôle, sont responsables de cet idéal recherché. Le service infirmier, en raison de sa position de plaque tournante des soins, d’interface entre le malade et le système médico-administratif est particulièrement impliqué. Même si toutes les décisions ne sont pas uniquement prises à ce niveau, les infirmières et les infirmiers sont toujours concernés. À partir des grands objectifs prioritaires des divers organismes responsables de la qualité des soins dans le monde, j’ai réuni certains critères que j’aimerais vous exposer. C’est un grand défi, car d’une part « la qualité est le facteur qui contribue le plus à donner confiance à la population » (A. Jacquerye, 1999), mais c’est aussi celui qui donne sens à nos systèmes de soins. C’est donc, dans ce peu de temps, un pari un peu risqué! Les grands axes de la qualité et de la continuité des soins Aux plans . Relationnel . Organisationnel . Clinique Éléments essentiels à la qualité et à la continuité des soins Les concepts de qualité et de continuité possèdent de multiples facettes. Aussi sans prétendre épuiser le sujet, les critères réunis ici portent sur trois plans principaux : le plan relationnel, le plan organisationnel et le plan clinique. Cette classification, un peu arbitraire, satisfait des besoins Margot Phaneuf, Inf. PhD. La qualité et la continuité des soins. Conférence prononcée dans le cadre du congrès de Coimbra, Portugal, février, 2005. Tous droits réservés© 1

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QUALITÉ ET CONTINUITÉ DES SOINS Conférence d’ouverture du 8e symposium de l'Hôpital Universitaire de Coimbra, Portugal « A Pessoa no processo de cuidados: qualidade e continuidade » (La personne au coeur du processus de soins : qualité et continuité), les 24, 25, 26 février 2005.

Margot Phaneuf, inf. PhD. INTRODUCTION La qualité et la continuité des soins sont des préoccupations majeures des centres de soins un peu partout dans le monde. De tous les côtés, des experts cherchent des indicateurs fiables pour en faire l’évaluation et mettre en place des mécanismes d’amélioration. Des analyses qui sont faites, ressortent certaines évidences, tous les personnels d’un hôpital, quel que soit leur rôle, sont responsables de cet idéal recherché. Le service infirmier, en raison de sa position de plaque tournante des soins, d’interface entre le malade et le système médico-administratif est particulièrement impliqué. Même si toutes les décisions ne sont pas uniquement prises à ce niveau, les infirmières et les infirmiers sont toujours concernés. À partir des grands objectifs prioritaires des divers organismes responsables de la qualité des soins dans le monde, j’ai réuni certains critères que j’aimerais vous exposer. C’est un grand défi, car d’une part « la qualité est le facteur qui contribue le plus à donner confiance à la population » (A. Jacquerye, 1999), mais c’est aussi celui qui donne sens à nos systèmes de soins. C’est donc, dans ce peu de temps, un pari un peu risqué!

Les grands axes de la qualité et de la continuité des soins

Aux plans

. Relationnel

. Organisationnel

. Clinique

Éléments essentiels à la qualité et à la continuité des soins

Les concepts de qualité et de continuité possèdent de multiples facettes. Aussi sans prétendre épuiser le sujet, les critères réunis ici portent sur trois plans principaux : le plan relationnel, le plan organisationnel et le plan clinique. Cette classification, un peu arbitraire, satisfait des besoins

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logiques, pour cet exposé, mais certains de ses éléments pourraient appartenir à plusieurs catégories. Les aspects premiers de la qualité des soins Ces deux concepts sont intimement liés, car sans continuité, la qualité se trouve grandement affaiblie. C’est pourquoi il est difficile de les dissocier, mais dans les premiers aspects que je toucherai, le concept de qualité est plus manifeste. L’ASPECT RELATIONNEL

Je donne d’abord la première importance à l’aspect relationnel parce que la qualité technique et organisationnelle des soins ne suffit pas à recueillir la satisfaction des malades. Bien que ce critère ne soit pas le seul, il demeure un indicateur important de la qualité des soins. Les commissaires aux plaintes de nos hôpitaux nous disent

d’ailleurs que bon nombre de griefs, qui leur sont faits, portent sur l’aspect relationnel. Des personnes ne se sont pas senties bien accueillies ou des familles n’ont pas reçu le soutien attendu dans leurs épreuves de santé et elles se plaignent.

Au plan

Relationnel : . communication: accueil du malade et de la famille,

. soutient du malade et de la famille particulièrement dans les situations critiques,

. enseignement au malade et à la famille.

Éléments essentiels à la qualitéet à la continuité des soins

La communication Il faut considérer, que bien que les utilisateurs de soins soient de plus en plus avertis, ils ne peuvent pas toujours juger de manière pertinente des soins reçus, mais ils peuvent facilement évaluer leurs qualités humaines reliées à la communication et à la relation d’aide. En soins infirmiers, ce sont des éléments de compétence essentiels et leurs effets positifs sur l’évolution de l’état des malades n’est plus à démontrer. Herbert Marshall McLuhan, un penseur de notre temps disait, sur le plan de la communication, que le

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messager est le message et, tout en relativisant, on pourrait aussi dire que celui qui traite fait partie intégrante du traitement et qu’il est le meilleur placebo. En effet, comment ne pas lier à la qualité des soins la chaleur de l’accueil qui sécurise, la douceur du geste, la parole qui réconforte ou motive, la présence qui apaise la personne ou la famille dans les tournants difficiles de la maladie ou lors de l’approche de la mort. Sans cette qualité de présence les soins infirmiers perdraient leur sens profond? L’accueil et le soutien du malade et de sa famille Parmi les facteurs jugés importants à cet égard, l’accueil du malade et de sa famille demeure primordial. L’accueil est plus qu’un acte banal de la vie quotidienne, plus qu’un rituel social émanant du polissage de nos mœurs et de nos obligations professionnelles, écrivait, en substance Chauchard (1971), il y a déjà longtemps (Formarier (2003). Ce qui se passe au moment de l’arrivée d’un malade dans un service de soins est particulier. C’est pour lui un temps fort, un moment d’imprégnation, un peu à la manière dont l’entendent les éthologues où il est sensible et vulnérable et où il a besoin de se raccrocher à quelqu’un. La personne qui le reçoit, lui et sa famille, prend alors une figure importante et à cet instant, le malade reçoit l’image, la mesure de la relation qui pourra fleurir dans ce milieu. Dès ce moment, sa perception de la qualité des soins prend forme. Elle se confirme ensuite au cours de son séjour, à travers le soutien qui lui est apporté dans ses difficultés, par l’écoute et la compréhension que le personnel lui manifeste, autre élément majeur de la qualité des soins. Tout acte de soin est un acte relationnel et l’aspect de la communication et de la relation d’aide en tisse la trame et lui donne la forme d’un acte humain par excellence. C’est ce qui fait la différence entre « donner des soins » et « prendre soins ». « Donner des soins » représente des gestes banals, aux aspects techniques, bien sûr fort importants, mais « prendre soin » de quelqu'un possède un sens beaucoup plus profond, supposant une implication personnelle et des qualités de cœur et d’intelligence bien différentes. Cela inclut des considérations éthiques, des manifestations d’empathie, des stratégies organisationnelles adaptées aux conditions et aux besoins du malade et de sa famille. La nécessité s’en fait surtout sentir dans

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des situations critiques. C’est pourquoi ce soutien est une composante essentielle de la qualité des soins. L’enseignement au malade et à la famille Le troisième facteur relié à ces aspects relationnels concerne l’enseignement au malade et à sa famille. Il est non seulement lui aussi un élément important de la qualité des soins, mais aussi de leur continuité. Les infirmières et les infirmiers sont de plus en plus considérés comme des agents de promotion de la santé, de prévention des complications et de la maladie. Ce rôle grandissant, ils peuvent l’exercer en expliquant le traitement en cours au malade, mais aussi en l’aidant à le poursuivre adéquatement après l’hospitalisation. Là encore, l’action auprès de la famille est déterminante. LES ÉLÉMENTS ORGANISATIONNELS

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services au quotidien et, nous demander où

L’autre catégorie de facteurs importants au regard de la qualité et de la continuité des soins touche le plan organisationnel. D’abord pour s’assurer de la présence et du degré de ces dimensions dans les soins, il faut nous donner une image précise de ce qu’elles représentent. Il faut ensuite voir quels en sont les reflets dans nos sont les écarts et quels seraient

les correctifs à apporter.

Au planOrganisationnel: . évaluation de la qualité et de

la charge en soins,. analyse des pratiques

professionnelles,. enquête de satisfactionet analyse des plaintes,

. données probantes,

. accroissement de la motivation des personnels.

. Multidisciplinarité.

Éléments essentiels à la qualitéet la continuité des soins

L’évaluation de la qualité des soins et de la charge en soins

Ici les facteurs reposent pour une bonne part sur l’évaluation de la qualité des soins. Depuis plusieurs années s’est implantée, dans nos milieux une pratique de mesure des divers aspects des soins et de recherche d’amélioration de la qualité. Mais ccoommmmee ll’’éénnoonnccee llee DDrr JJeeaann PPeettiitt ddee ll’’AANNEEAASS,, oorrggaanniissmmee cchhaarrggéé ddee llaa qquuaalliittéé eenn FFrraannccee,, ssoonn éévvaalluuaattiioonn «« ddééppeenndd ddee ccee qquu’’oonn rreeggaarrddee eett ddee ccee qquu’’oonn vveeuutt bbiieenn vvooiirr »».. PPoouurr mmooii,, cceettttee aapppprréécciiaattiioonn rreellèèvvee ddee llaa mmuullttiipplliicciittéé ddeess aassppeeccttss ccoonnssiiddéérrééss eett ddee llaa pplluurraalliittéé ddeess rreeggaarrddss qquuii éévvaalluueenntt,, cc’’eesstt--àà--ddiirree cceelluuii ddeess pprrooffeessssiioonnnneellss

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éttéémmooiinnss pprriivviillééggiiééss ddee ll’’eennsseemmbbllee ddeess aaccttiivviitt ss..

our ces évaluations plusieurs méthodes

Nos hôpitaux sont des établissements de services à l’intention du public et

our les soins infirmiers les enjeux de l’évaluation sont grands, puisqu’ils

évvaalluuaatteeuurrss,, ddeess ddiivveerrss ppeerrssoonnnneellss ddee llaa ssaannttéé eett ssuurrttoouutt cceelluuii ddeess mmaallaaddeess,, ééss ddee ssooiinn

Il existe p

-L’Instrument Global d’Évaluation de la Qualitédes Soins Infirmiers de longue ou de courte durée (IGEQSI et IGEQSI-CD)

-La « Méthode d’Appréciation de la Qualité de l’Organisation de l’Unité de Soins » (IEQOUS),

-La « Méthode d’Appréciation de la Qualité des Soins Infirmiers » (MAQSI).

Quelques instruments dQuelques instruments d’é’évaluation des soins valuation des soins infirmiersinfirmiers performantes ciblant les soins

infirmiers. Ces systèmes sont intéressants et performants, mais leur absence ne devrait pas nous dispenser d’évaluer nos soins, car il y a aussi d’autres moyens évidemment moins systématiques et moins scientifiques, mais qui peuvent aussi donner quelques résultats.

comme tout service, ils devraient être évalués dans leurs principales dimensions d’efficacité, d’efficience et surtout de qualité. Cette évaluation devrait ensuite se traduire par la mise en circulation de « guides des bonnes pratiques » pour le personnel infirmier et pour les enseignantes afin de toujours intégrer les améliorations nécessaires (ex : relations avec la famille). P

devraient aussi s’accompagner d’une étude de la charge en soins. En effet, on ne peut garantir la qualité des soins, si la charge de travail dépasse les capacités du personnel. Une mesure efficace du niveau de soins requis et des calculs rigoureux quant à la nécessité du nombre d’infirmière et d’infirmiers par service, permet de mieux équilibrer charge de travail et qualité des soins.

- La méthode des « Soins Infirmiers Individualisés à la Personne » ou SIPPS, utilisée en France.

- Le « Programme de recherche en Nursing » ou PRN.

Quelques instruments d’évaluation de Quelques instruments d’évaluation de la charge en soins la charge en soins

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L’analyse des pratiques professionnelles J’évoquais à l’instant d’autres moyens d’évaluer les soins et, en lien avec ces systèmes reconnus et peut-être surtout ou en leur absence, l’analyse des pratiques professionnelles constitue une voie intéressante. Devant les exigences méthodologiques de ces systèmes, face aux aspects personnels et relationnels complexes que supposent l’organisation et la prestation des soins, il m’apparaît qu’un mode plus global d’analyse des pratiques peut également avoir sa place. Il touche à la fois des aspects individuels et relatifs aux équipes infirmières. Il s’agit d’une application des groupes Balint, du nom du psychanalyste hongrois Michael Balint. Ces groupes autrefois populaires sont maintenant remis à l’honneur en éducation et en soins infirmiers. Ce ne sont pas des dynamiques de groupe, ni des groupes de production, mais plutôt une occasion de prendre ensemble du recul par rapport à la tâche effectuée, de prendre le temps de voir, de mieux comprendre ce qu’on fait et de l’améliorer. Ces petits groupes se réunissent sous la direction d’un animateur, cadre ou autre membre du personnel avec l’objectif de réfléchir au service offert dans leur unité de soins en ne considérant qu’un aspect limité à la fois. Par exemple, en examinant quelle est la qualité de l’accueil offert au malade et à sa famille? Comment l’équipe reçoit-elle une plainte ou une critique de leur part? Quelle est la qualité du suivi entre les quarts horaires, entre les personnes de l’équipe, comment se prépare le congé du malade, etc.? La fonction de ces rencontres est métacognitive et vise à susciter la réflexion et l’auto-observation. L'accent est mis principalement sur la relation soignant-soigné et la dimension du soin est capitale. Mais la dynamique du groupe joue également un rôle important. On émet des commentaires toujours respectueux de l’autre et on échange des suggestions; il en résulte une expérience éducative enrichissante, inspirée du compagnonnage, principe qui favorise à la fois la transmission, la mutualisation et l’assimilation des savoirs. L’analyse des pratiques est une forme de réflexion sur la qualité des soins qui constitue une méthode simple, informelle, plus profonde que certains systèmes institutionnels complexes. Ses résultats, bien présents, sont cependant à plus petite échelle. Un de ses grands avantages est de pouvoir

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s’installer dans les établissements de soins comme d’éducation, dans les milieux mieux nantis comme dans ceux aux budgets plus limités. Les enquêtes de satisfaction et l’analyse des plaintes Pour prendre la mesure de la qualité et de la continuité des soins, les enquêtes de satisfaction de la population desservie sont d’autres moyens éclairants. Leur rigueur méthodologique permet de découvrir où se trouvent les points de forces et de faiblesse de l’organisation. Un des objectifs étant d’obtenir des données continues, le questionnaire peut être remis à la sortie du malade. Bien que souvent le taux de réponse soit faible, cette manière de faire donne des indications utiles. Un autre moyen de conserver et d’améliorer la continuité et la qualité des soins est le traitement des plaintes et des commentaires. Malgré leur côté négatif, les plaintes sont facteurs d’évolution. Ces rapports ont un aspect constructif, car ils permettent, en complément avec les enquêtes de satisfaction, de prendre la mesure de ce que pense la population. Au delà de leur aspect juridique, ces commentaires peuvent être inspirants pour les soins infirmiers. Les données probantes ou « Evidence Based Nursing » Un autre facteur organisationnel à considérer est la tendance actuelle à fonder les pratiques hospitalières sur les données probantes c’est-à-dire ll’’«« EEvviiddeennccee BBaasseedd NNuurrssiinngg »».. CCee qquuii ssiiggnniiffiiee,, ssii nnoouuss ttrraadduuiissoonnss ddee mmaanniièèrree lliibbrree,, llaa pprraattiiqquuee ffoonnddééee ssuurr lleess éévviiddeenncceess,, lleess iinnddiicceess ssûûrrss,, cc’’eesstt--àà--ddiirree lleess pprreeuuvveess ffoouurrnniieess ppaarr llaa ppeennssééee ccrriittiiqquuee,, ppaarr uunn eexxeerrcciiccee iinnffiirrmmiieerr ssyyssttéémmaattiiqquuee eett ppaarr llaa rreecchheerrcchhee.. CCeellaa mmoonnttrree bbiieenn llaa ppeerrttiinneennccee ddee ccee ccoonnggrrèèss ooùù llaa rreecchheerrcchhee pprreenndd uunnee ttrrèèss ggrraannddee iimmppoorrttaannccee.. CCee ccoonncceepptt eesstt nnéé vveerrss 11998866 àà llaa ssuuiittee ddee llaa CChhaarrttee dd’’OOttttaawwaa aauu CCaannaaddaa ppoouurr llaa pprroommoottiioonn ddee llaa ssaannttéé.. MMaaiiss iill nn’’aa ccoonnnnuu ssaa ppooppuullaarriittéé qquuee ddaannss lleess aannnnééeess 11999900 ppaarrttiiccuulliièèrreemmeenntt aavveecc lleess aavvaannccééeess ddee llaa CCoocchhrraannee CCoollllaabboorraattiioonn eenn AAnngglleetteerrrree,, uunnee oorrggaanniissaattiioonn qquuii vviissee àà iinnffoorrmmeerr lleess ppeerrssoonnnneellss ddee ssaannttéé eett àà lleess aaiiddeerr àà pprreennddrree ddeess ddéécciissiioonnss ééccllaaiirrééeess ppaarr llaa cciirrccuullaattiioonn ddeess ddoonnnnééeess pprroovveennaanntt ddee llaa rreecchheerrcchhee.. LL’’iinnfflluueennccee ddee ll’’OOrrggaanniissaattiioonn MMoonnddiiaallee ddee llaa SSaannttéé ddaannss llaa ppooppuullaarriissaattiioonn ddee ccee ccoonncceepptt aa aauussssii ééttéé ddéétteerrmmiinnaannttee..

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ThTheeorie de la diffusion de lorie de la diffusion de l’’innovation innovation (1)((MarthaMartha Rogers)Rogers)

Elle se compose de quatre Elle se compose de quatre eetapestapes.

1-Permettre la prise de conscience de la recherche.Ses sources sont le oui-dire, la lecture de textes appropries et l’enseignement. Il s’agit de l’etape de ladiffusion de l’information, de sa reception et deson assimilation par les infirmieres et les enseignantes.2- La ≪persuasion douce ≫. Ses sources sont le leadership d’un cadre, d’une enseignante ou d’une chercheure. Mais, l’argument d’autorite, peut jouer de maniere defavorable. La discussion au cours de reunions est alors benefique.

Si l’objectif de notre profession est de donner les meilleurs soins possible aux personnes dont nous nous occupons, nous devons en conséquence nous inscrire dans ce mouvement de progression scientifique qui anime actuellement le monde de la santé. La mise en œuvre de recherches, la

ThTheeorie de la diffusion de lorie de la diffusion de l’’innovation innovation ((MarthaMartha Rogers)Rogers) (2)

3- La ≪decision de rejeter ou d’accepterl’innovation ≫au moins sur une base d’essai. Les informations sont evaluees et les idees nouvelles font leur chemin. Leurs exigences et leurs avantages sont consideres.

4- L’≪integration ≫a la pratique des soins. La nouvelle information devient un point de reference et il y a un effort pour l’adapter a son milieu de travail.

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consommation et l’utilisation de leurs résultats et la mise en circulation de données probantes pour mieux étayer notre pratique devraient être une priorité. C’est un des enjeux importants des années 2000. Mais qu’est-ce que cette pratique infirmière fondée sur les données probantes (Evidence Based Nursing)? Elle comprend d’abord la mise sur pied d’une observation systématique de la personne soignée, de ses difficultés, de ses valeurs et la poursuite de recherches sur les différents domaines impliqués dans les soins et ou intéressant le personnel. L’interprétation des données de ces recherches est ensuite suivie de leur diffusion dans le milieu et selon les besoins de leur intégration au quotidien. Mais comment stimuler l’intérêt pour la recherche et pour l’utilisation des données probantes? Un de ces moyens est de solliciter le leadership des cadres pour initier des investigations et les soutenir, pour organiser des rencontres d’information avec le personnel, pour susciter la lecture de textes intéressants, pour servir de modèles de rôle et pour suggérer l’utilisation des données qui en sont issues.

ThThééorie de la diffusion de lorie de la diffusion de l’’innovation innovation ((MarthaMartha Rogers)Rogers) (3)

À cette théorie il faudrait ajouter une autre étape celle de l’évaluation des résultats de l’implantation afin de voir s’ils sont probants.

En effet, les efforts d'adoption et d'adaptation ne suffisent pas pour assurer que les nouvelles connaissances soient appliquées, qu'elles aient un impact et qu’elles soient définitivement intégrées aux soins.

MMaaiiss llee mmoonnddee ddee ll’’eennsseeiiggnneemmeenntt ppeeuutt lluuii aauussssii ddoonnnneerr uunnee ffoorrttee iimmppuullssiioonn eenn mmeettttaanntt uunnee pplluuss ggrraannddee iinnssiissttaannccee ssuurr llaa rreecchheerrcchhee aauu nniivveeaauu ddee llaa ffoorrmmaattiioonn ddee bbaassee eett ssuurr llaa lleeccttuurree ddeess ccoommpptteess rreenndduuss ddee rreecchheerrcchhee ddèèss llee ddéébbuutt ddee llaa ffoorrmmaattiioonn.. UUnnee iinntteennssiiffiiccaattiioonn ddee ll’’eennsseeiiggnneemmeenntt ddee llaa ppeennssééee ccrriittiiqquuee ppeerrmmeettttrraaiitt aauussssii ddee ddéévveellooppppeerr ddaavvaannttaaggee lleess ccaappaacciittééss ddee ll’’ééttuuddiiaanntt ppoouurr ccee pprroocceessssuuss ccoommpplleexxee.. Mais nous savons que la résistance au changement est forte et que l’intégration des produits de la recherche dans les soins est difficile. Martha Rogers nous propose une séquence à suivre qui peut nous inspirer.

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L

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UUnn aauuttrree ffaacctteeuurr ddee qquuaalliittéé eett ddee ccoonnttiinnuuiittéé ddeess ssooiinnss eesstt llaa mmoottiivvaattiioonn eett llee sseennss ddeess rreessppoonnssaabbiilliittééss dduu ppeerrssoonnnneell.. UUnn sseerrvviiccee ddee ssaannttéé vvaauutt aauuttaanntt qquuee llaa ccoommppéétteennccee eett qquuee ll’’aapppplliiccaattiioonn ddee sseess eeffffeeccttiiffss.. CCeess ddeeuuxx éélléémmeennttss ppaarrttiicciippeenntt aauu cclliimmaatt ssoocciiaall aauu sseeiinn ddeess ééqquuiippeess eett ssoonntt ffaacctteeuurrss ddee ssaattiissffaaccttiioonn aauu

ttrraavvaaiill,, ccee qquuii aa dd’’éénnoorrmmeess ccoonnssééqquueenncceess ssuurr llaa qquuaalliittéé eett llaa ccoonnttiinnuuiittéé ddeess ssooiinnss.. UUnn ppeerrssoonnnneell qquuii aa uunnee éévvaalluuaattiioonn ppoossiittiivvee ddee ssoonn ttrraavvaaiill eesstt pplluuss ssttiimmuulléé àà ooffffrriirr uunn bboonn sseerrvviiccee eett àà êêttrree pprréésseenntt.. LL’’aabbsseennttééiissmmee,, ll’’ééppuuiisseemmeenntt pprrooffeessssiioonnnneell ssoonntt ssoouuvveenntt llaa ccoonnssééqquueennccee dd’’uunn ddééssiinnttéérrêêtt iinnddiivviidduueell oouu dd’’uunnee nnoonn--rreeccoonnnnaaiissssaannccee ddeess ppeerrssoonnnneess eett ddee lleeuurrss bbeessooiinnss ddee vvaalloorriissaattiioonn ppaarr lleess aauuttoorriittééss,, ppaarr llee ssyyssttèèmmee.. LL’’iinnssttaabbiilliittéé dduu ppeerrssoonnnneell,, ppaarr ll’’oobblliiggaattiioonn ddee rreeccoouurriirr àà ddeess iinnttéérriimmaaiirreess,, ssoouuvveenntt mmooiinnss iinnttéérreessssééss,, nnuuiitt àà llaa ccoonnttiinnuuiittéé eett ppaarrttaanntt àà llaa qquuaalliittéé ddeess ssooiinnss..

--Les conditions physiques du travailLes conditions physiques du travail: : surcharge, stress.surcharge, stress.

-- La reconnaissance des besoins individuelsLa reconnaissance des besoins individuels: : pour la formation, pour le soutien pour la formation, pour le soutien professionnel, la flexibilitprofessionnel, la flexibilitéé et let l’’ouverture aux ouverture aux nnéécessitcessitéés de la conciliation travail/famille. s de la conciliation travail/famille.

Les critLes critèères de motivation du personnelres de motivation du personnel

-- LLe climat organisationnel du servicee climat organisationnel du service: les : les valeurs partagvaleurs partagéées, la communication, la es, la communication, la coopcoopéération, la rration, la réésolution de conflits, solution de conflits, ll’’ouverture au changement.ouverture au changement.-- Les conditions psychologiques du travailLes conditions psychologiques du travail: : ll’’autonomie en fonction du rautonomie en fonction du rôôle, le caractle, le caractèère re appropriappropriéé des compdes compéétences du personnel, la tences du personnel, la qualitqualitéé du contrdu contrôôlele des chefs: souplesse, des chefs: souplesse, humanithumanitéé, attention aux vuln, attention aux vulnéérabilitrabilitéés, exs, ex : : ll’é’épuisement professionnel.puisement professionnel.

Les critères de motivation du personnelLes critères de motivation du personnel

IIll eexxiissttee uunn lliieenn iimmppoorrttaanntt eennttrree llaa ssaattiissffaaccttiioonn dduu ppeerrssoonnnneell eett lleess ccoonnddiittiioonnss ddee ttrraavvaaiill.. EEnnttrree aauuttrreess,, llee pprrooggrraammmmee eeuurrooppééeenn EEuurriiccuuss ((11999977--9999)) eett lleess ééttuuddeess AAiikkeenn ((22000000)) mmeetttteenntt eenn éévviiddeennccee lleess eeffffeettss bbéénnééffiiqquueess dd’’uunnee ccuullttuurree ccoommmmuunnee,, cceennttrrééee

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suurr llaa rrééppoonnssee aauuxx bbeessooiinnss dduu mmaallaaddee,, uunnee bboonnnnee ccoollllaabboorraattiioonn eennttrree lleess pprrooffeessssiioonnnneellss eett uunnee aapppprroocchhee oouuvveerrttee ddaannss lleess mméétthhooddeess ddee rrééssoolluuttiioonn ddee pprroobbllèèmmee ((CCoommppaaqqhh,, 22000033,, pp..110055)).. LLeess ccrriittèèrreess àà ccoonnssiiddéérreerr ssoonntt nnoommbbrreeuuxx eett iimmppoorrttaannttss.. UUnnee ppoolliittiiqquuee mmaannaaggéérriiaallee qquuii ttiieenntt ccoommppttee ddee cceess ffaacctteeuurrss eesstt ssuusscceeppttiibbllee ddee ccrrééeerr llaa mmoottiivvaattiioonn eett llaa rreessppoonnssaabbiilliissaattiioonn dduu ppeerrssoonnnneell eett dd’’aassssuurreerr aaiinnssii llaa qquuaalliittéé eett llaa ccoonnttiinnuuiittéé ddeess ssooiinnss.. LLEESS ÉÉLLÉÉMMEENNTTSS CCLLIINNIIQQUUEESS NNoouuss aarrrriivvoonnss mmaaiinntteennaanntt àà llaa ttrrooiissiièèmmee ccaattééggoorriiee ddee nnoottrree lliissttee,, ssooiitt lleess éélléémmeennttss aauu ppllaann cclliinniiqquuee.. IIllss ssoonntt ppaarrttiiccuulliièèrreemmeenntt ssiiggnniiffiiaannttss ppoouurr llee ppeerrssoonnnneell iinnffiirrmmiieerr ppuuiissqquu’’iillss iimmpplliiqquueenntt ddeess ccoommppoossaanntteess dd’’oorrggaanniissaattiioonn dd uueess,, qquuoottiiddiieennnness dduu ttrraavvaaiill.. LLddoouu euurr UUrreeccuueeiillllee llaa ssaattiissffaaccttiioonn aauuttaanntt ddeess mmaallaaddeess,, ddeess ffaammiilllleess qquuee ddeess iinnffiirrmmiièèrreess eett ddeess iinnffiirrmmiieerrss eesstt llee ssoouullaaggeemeenntt eeffffiiccaaccee dde llaa ddoouulleeuurr.. EEnn eeffffeett,, ccoommmmee tt jjuuggeerr bboonnss ddeess ssooiinnss qquuii llaaiisssseenntt ssoouuffffrriirr.. IIll yy aa ppeeuu ddee tteemmppss,, llaa ddoouulleeuurr ééttaaiitt ccoonnssiiddéérrééee ccoommmmee uunn ssyymmppttôômmee nnoorrmmaall aauu ppllaann ddiiaaggnnoossttiiqquuee eett dduu ssuuiivvii ddee ll’’éévvoolluuttiioonn dduu mmaallaaddee..

Au plan

Clinique : . soins de la douleur, . prévention des infections nosocomiales,

. itinéraires cliniques,

. dossier infirmier,

. préparation du congé,

. Interdisciplinarité,

Éléments essentiel à la qualité et la continuité des soins

PPoouurr cceerrttaaiinnss,, eellllee aavvaaiitt mmêêmmee vvaalleeuurr ddee ssaalluutt.. PPrrooggrreessssiivveemmeenntt,, aavveecc ll’’éévvoolluuttiioonn ddeess mmeennttaalliittééss,, ddeeppuuiiss qquueellqquueess aannnnééeess eellllee eesstt ddeevveennuuee,, iinnaacccceeppttaabbllee.. EEtt,, uunn ppeeuu ppaarrttoouutt oonn aa vvuu ssuurrggiirr ddeess llooiiss oouu ddeess rreeccoommmmaannddaattiioonnss ffaaiissaanntt ééttaatt ddeess ddrrooiittss ddeess mmaallaaddeess aauu ssoouullaaggeemmeenntt.. LLaa lluuttttee ccoonnttrree llaa ddoouulleeuurr ssoouuss ttoouutteess sseess ffoorrmmeess eesstt mmaaiinntteennaanntt rreeccoonnnnuuee ccoommmmee uunn ddrrooiitt ffoonnddaammeennttaall.. EEllllee rrééppoonndd àà uunnee vvoolloonnttéé éétthhiiqquuee eett hhuummaanniissttee qquuii ccoonnssttiittuuee uunn ddeess ccrriittèèrreess ddee qquuaalliittéé eett dd’’éévvoolluuttiioonn ddee nnooss ssyyssttèèmmeess ddee ssaannttéé..

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ll’’aannaaeesstt mmuullttiiffaaccttoorriieellllee eett ssee ssiittuuee ddaannss uunn rraappppoorrtt àà ll’’aauuttrree nntt ccoommppttee

pp oss a oo qq n

EEnn pprriinncciippee,, iill eesstt ddiiffffiicciillee dd’’êêttrree ccoonnttrree lleess llooiiss eett ccoonnttrree llaa vveerrttuu.. EEtt mmêêmmee ssii dd’’eemmbbllééee lleess iinnffiirrmmiièèrreess eett lleess iinnffiirrmmiieerrss ssee rraalllliieenntt àà cceettttee ppoossiittiioonn,, ddaannss lleess ffaaiittss,, eellllee nnee ppeeuutt ss’’aapppplliiqquueerr qquu’’eenn ffoonnccttiioonn dd’’uunnee ccoonnnnaaiissssaannccee ppaarrttaaggééee ddeess mmooddeess ddee ssoouullaaggeemmeenntt ppeerrmmeettttaanntt ddeess aattttiittuuddeess pprrooffeessssiioonnnneelllleess ccoohhéérreenntteess,, uunnee cceerrttaaiinnee ssoouupplleessssee dd’’aaccttiioonn ppoouurr ooffffrriirr llee ssoouullaaggeemmeenntt eenn tteemmppss ooppppoorrttuunn eett uunnee bboonnnnee ééccoouuttee ddeess mmaallaaddeess.. LLaa ddoouulleeuurr eesstt uunn pphhéénnoommèènnee uunniivveerrsseell,, ccaarr nnoouuss aavvoonnss ttoouuss ddééjjàà ssoouuffffeerrtt.. MMaaiiss rriicchheessssee oouu iinnccoonnvvéénniieenntt,, nnoouuss iinntteerrpprrééttoonnss llaa ddoouulleeuurr ddeess aauuttrreess àà ppaarrttiirr ddee nnoottrree pprroopprree eexxppéérriieennccee.. OOrr llaa ddoouulleeuurr eesstt uunn pphhéénnoommèènnee iinnddiivviidduueell qquuii eennggaaggee llaa ttoottaalliittéé dduu ssuujjeett eett ddoonntt llaa vvaalleennccee aaffffeeccttiivvee eesstt iimmppoorrttaannttee.. UUnnee éévvoolluuttiioonn iinnttéérreessssaannttee ddee nnoottrree pprriissee eenn cchhaarrggee ddee ccee pphhéénnoommèènnee ppssyycchhoosseennssoorriieell eesstt llaa rreeccoonnnnaaiissssaannccee,, ll’’aacccceeppttaattiioonn ddee llaa ppeerrcceeppttiioonn ssuubbjjeeccttiivvee ddee llaa sseennssaattiioonn nnoocciicceeppttiivvee,, cc’’eesstt--àà--ddiirree qquuee nnoouuss ccoonnssiiddéérroonnss mmaaiinntteennaanntt llaa ddoouulleeuurr àà ppaarrttiirr ddee ccee qquuee nnoouuss eenn ddiitt llee mmaallaaddee.. CCee qquuii aauuttrreeffooiiss aauurraaiitt ééttéé iinnaacccceeppttaabbllee.. MMaaiiss pplluuss,, eellllee eesstt mmaaiinntteennaanntt rreeccoonnnnuuee ccoommmmee uunnee eexxppéérriieennccee pplluurriiddiimmeennssiioonnnneellllee.. AAuussssii,, iill nnoouuss ffaauutt ccrraaiinnddrree qquuee nnoottrree éévvaalluuaattiioonn rraappiiddee ddee llaa ddoouulleeuurr nnee ssooiitt rréédduuccttrriiccee.. NNoouuss nnee ddeevvoonnss ppaass oouubblliieerr qquuee ssoonn ssoouullaaggeemmeenntt ppaassssee nnaattuurreelllleemmeenntt ppaarr llaa rreellaattiioonn ddee ccoonnffiiaannccee

eennttrree ssooiiggnnaanntt eett ssooiiggnnéé.. CCeess aassppeeccttss ffoonntt dduu rrôôllee iinnffiirrmmiieerr ffaaccee àà llaa ddoouulleeuurr uunnee mmiissssiioonn ddee pprreemmiieerr oorrddrree,, ccaarr ccoommmmee oonn llee vvooiitt,, llaa qquuaalliittéé ddee ssoonn ssoouullaaggeemmeenntt nnee ttiieenntt ppaass uunniiqquueemmeenntt aauu ffaaiitt

dd’’aaddmmiinniissttrreerr llggééssiiqquuee.. EEllllee

tteennaa ddee ddiimmeennssiioonnss bbeeaauuccoouupp pplluuss ccoomm lleexxeess ddee llaa ppeerrssoonnnnee.. LL’’oobbsseerrvvaattiionn,, ll’’ééccoouuttee,, llee ssaavvooiirr pphhyy iioollooggiiqquuee,, pphhaarrmmaccooll ggii uuee eett tteecchhniiqquuee lluuii ssoonntt,,

Margot Phaneuf Inf. PhD. 1

Rôle de protection de la Rôle de protection de la personne personne

En vertu du principeEn vertu du principede respect de la dignitéde respect de la dignité

des personnes, de la bienfaisance des personnes, de la bienfaisance et de nonet de non--malfaisance malfaisance

et de son droit à la dissidence, et de son droit à la dissidence, l’intervenante possède un rôle de protectionl’intervenante possède un rôle de protection

de la personne dont elle s’occupe (de la personne dont elle s’occupe (advocacyadvocacy). ).

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bb upp tt e e

ll aarrrriivvee ttoouutteeffooiiss qquuee llee ppeerrssoonnnneell iinnffiirrmmiieerr ddooiivvee aalllleerr pplluuss llooiinn eett qquuee ssaa

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RRÉÉVVEENNTTIIOONN DDEESS IINNFFEECCTTIIOONNSS NNOOSSOOCCOOMMIIAALLEESS

oouuss ttoouucchhoonnss mmaaiinntteennaanntt llaa pprréévveennttiioonn ddeess mmaallaaddiieess nnoossooccoommiiaalleess.. DDaannss

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pprrooccéédduurreess mmééddiiccoo--aaddmmiinniissttrraattiivveess iimmppoorrttaanntteess ddee ll’’aaiirr,, lliieeuuxx eett ddee ssttéérriilliissaattiioonn dduu mmaattéérriieell..

iieenn ssûûrr,, eesssseennttiieellss.. MMaaiiss llaa ccoommpprrééhheennssiioonn cchhaalleeurreeuussee eett eemmppaatthhiiqquuee ddeemmeeuurree uunn aassppeecctt iimm oorrttaann ddee ll’’aaccccoommppaaggnneemmenntt dduu mmaallaadde ddoouulloouurreeuuxx..

biieenn ssûûrr,, eesssseennttiieellss.. MMaaiiss llaa ccoommpprrééhheennssiioonn cchhaalleeurreeuussee eett eemmppaatthhiiqquuee ddeemmeeuurree uunn aassppeecctt iimm oorrttaann ddee ll’’aaccccoommppaaggnneemmenntt dduu mmaallaadde ddoouulloouurreeuuxx.. IIIIrreellaattiioonn àà ll’’aaddoouucciisssseemmeenntt ddee llaa ddoouulleeuurr pprreennnnee uunn ccaarraaccttèèrree ddee ddééffeennssee dduu mmaallaaddee.. DDeevvaanntt qquueellqquu’’uunn qquuii ssoouuffffrree ddoonntt llee ssoouullaaggeemmeenntt eesstt iinnaaddééqquuaatt,, nnoouuss aavvoonnss éétthhiiqquueemmeenntt ppaarrllaannt,, llee ddeevvooiirr dd’’«« aaddvvooccaaccyy »»,, cc’’eesstt--àà--ddiirree ddee ddééffeennsseeuurrss ddee llaa ppeerrssoonnnnee ssooiiggnnééee,, ccee qquuii ddaannss ccee ccaass,, nnoouuss ccoonndduuiitt àà ffaaiirree ttoouutt eenn nnoottrree ppoouuvvooiirr,, ppaarr nnooss ssooiinnss eett ppaarr nnooss iinntteerrvveennttiioonnss,, ppoouurr oobbtteenniirr lleess ccoonnddiittiioonnss lleess mmeeiilllleeuurreess ppoossssiibbllee.. CCeess ddiimmeennssiioonnss eett lleess oobblliiggaattiioonnss qquu’’eelllleess nnoouuss ccrrééeenntt ssoonntt ddeess iinnddiiccaatteeuurrss ddiirreeccttss ddee llaa qquuaalliittéé ddeess ssooiinnss..

rreellaattiioonn àà ll’’aaddoouucciisssseemmeenntt ddee llaa ddoouulleeuurr pprreennnnee uunn ccaarraaccttèèrree ddee ddééffeennssee dduu mmaallaaddee.. DDeevvaanntt qquueellqquu’’uunn qquuii ssoouuffffrree ddoonntt llee ssoouullaaggeemmeenntt eesstt iinnaaddééqquuaatt,, nnoouuss aavvoonnss éétthhiiqquueemmeenntt ppaarrllaannt,, llee ddeevvooiirr dd’’«« aaddvvooccaaccyy »»,, cc’’eesstt--àà--ddiirree ddee ddééffeennsseeuurrss ddee llaa ppeerrssoonnnnee ssooiiggnnééee,, ccee qquuii ddaannss ccee ccaass,, nnoouuss ccoonndduuiitt àà ffaaiirree ttoouutt eenn nnoottrree ppoouuvvooiirr,, ppaarr nnooss ssooiinnss eett ppaarr nnooss iinntteerrvveennttiioonnss,, ppoouurr oobbtteenniirr lleess ccoonnddiittiioonnss lleess mmeeiilllleeuurreess ppoossssiibbllee.. CCeess ddiimmeennssiioonnss eett lleess oobblliiggaattiioonnss qquu’’eelllleess nnoouuss ccrrééeenntt ssoonntt ddeess iinnddiiccaatteeuurrss ddiirreeccttss ddee llaa qquuaalliittéé ddeess ssooiinnss.. PPPP NNNNttoouuss lleess ssyyssttèèmmeess dd’’éévvaalluuaattiioonn eett ddee pprroommoottiioonn ddee llaa qquuaalliittéé ddeess ssooiinnss,, cceettttee pprréévveennttiioonn eesstt uunn éélléémmeenntt mmaajjeeuurr qquuii ssee ccllaassssiiffiiee ppaarrmmii lleess rriissqquueess iiaattrrooggèènneess.. LLeess pprrooccéédduurreess ddiiaaggnnoo ttiiqquueess tt tthhéérraappeeuuttiiqquuee iinnvvaassiivveess pprréésseenntteenntt nn rrii qquuee aaccccrruu,, mmaaiiss ttoouutt ttrraaii eemm nntt oouu ssééjjoouurr nn mmiilliieeuu hhoossppiittaalliieerr ll’’eesstt aauussssii.. CCeess pprroobbllèèmmeess ddeevviieennnneenntt mmêêmmee uunn eennjjeeuu dd ssaannttéé ppuubblliiqquuee eett aauu--ddeellàà ddee lleeuurr cooûûtt hhuummaaiinn,, ll’’aalllloonnggeemmeenntt ddeess ssééjjoouurrss ccoonnssttiittuuee aauussssii uunnee cchhaarrggee ééccoonnoommiiqquuee ddee ttaaiillllee,, ssaannss ccoommpptteerr lleeuurrss rrééppeerrccuussssiioonnss jjuurriiddiiqquueess ett mmééddiiaattiiqquueess..

ttoouuss lleess ssyyssttèèmmeess dd’’éévvaalluuaattiioonn eett ddee pprroommoottiioonn ddee llaa qquuaalliittéé ddeess ssooiinnss,, cceettttee pprréévveennttiioonn eesstt uunn éélléémmeenntt mmaajjeeuurr qquuii ssee ccllaassssiiffiiee ppaarrmmii lleess rriissqquueess iiaattrrooggèènneess.. LLeess pprrooccéédduurreess ddiiaaggnnoo ttiiqquueess tt tthhéérraappeeuuttiiqquuee iinnvvaassiivveess pprréésseenntteenntt nn rrii qquuee aaccccrruu,, mmaaiiss ttoouutt ttrraaii eemm nntt oouu ssééjjoouurr nn mmiilliieeuu hhoossppiittaalliieerr ll’’eesstt aauussssii.. CCeess pprroobbllèèmmeess ddeevviieennnneenntt mmêêmmee uunn eennjjeeuu dd ssaannttéé ppuubblliiqquuee eett aauu--ddeellàà ddee lleeuurr cooûûtt hhuummaaiinn,, ll’’aalllloonnggeemmeenntt ddeess ssééjjoouurrss ccoonnssttiittuuee aauussssii uunnee cchhaarrggee ééccoonnoommiiqquuee ddee ttaaiillllee,, ssaannss ccoommpptteerr lleeuurrss rrééppeerrccuussssiioonnss jjuurriiddiiqquueess ett mmééddiiaattiiqquueess..

Le lavage des mains est une mesure de

prévention essentielle

MMMMlluuttttee «« HHôôpp ttaall pprroopprree rréévvaalleennccee ddeess mmaallaaddiieess nnoossoo eenn EEuurrooppee vvaarriiee àà 1122 %%.. CCeerrttaaiinss hhôôppiittaauu uuaanntt lleess nnoorrmmeess IISSOO,, oonntt ttoouutteeffooiiss uunn ppoouurrcceennttaa eeuu mmooiinnss éélleevvéé. IIll ee iissttee éévviiddeemmmmeenntt ddeess pprroopprreettéé ddee ddeess

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ii oonntt ééttéé ffaaiitteess àà ccee ssuujjeett uunn ppeeuu ppaarrttoouutt,,

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ddee pprréévveennttiioonn ttrrèèss eeffffiiccaaccee qquuii nn’’eesstt ppaass sseeuulleemmeenntt uunn rriinncciippee ddee ssooiinnss,, mmaaiiss aauussssii uunnee oobblliiggaattiioonn éétthhiiqquuee ppoouurr nnoouuss.. EEnn eeffffeett,, eenn

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UUIITTÉÉ PPAARR EEXXCCEELLLLEENNCCEE

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CCeeppeennddaanntt ppaarrmmii lleess oobbsseerrvvaattiioonnss qquuccrraappiiddee eett ll’’éévviitteemmeenntt ddee llaa ssuurrcchhaarrggee ddee ttrraavvaaiill dduu ppeerrssoonnnneell.. LLeess ddeeuuxx pprreemmiieerrss ffaacctteeuurrss ssoonntt ddiirreecctteemmeenntt rreelliiééss àà llaa rreessppoonnssaabbiilliittéé ddeess iinnffiirrmmiièèrreess eett iinnffiirr iieerrss,, ccaarr lleess mmeessuurreess lleess pplluuss aaggiissssaanntteess ddeemmeeuurreenntt eennccoorree lleess pplluuss ssiimmpplleess,, cc’’eesstt--àà--ddiirree ll’’hhyyggiièènnee aauu nniivveeaauu ddeess ssooiinnss eett ppaarrttiiccuulliièèrreemmeenntt llee llaavvaaggee ddeess mmaaiinnss.. CC’’eesstt uunnee mmeessuurree ppvveerrttuu ddeess pprriinncciippeess ddee rreessppeecctt ddee ll’’iinnttééggrriittéé ddeess ppeerrssoonnnneess ssooiiggnnééeess eett ddeess pprriinncciippeess ddee bbiieennffaaiissaannccee eett ddee nnoonn--mmaallffaaiissaannccee,, nnoouuss ssoommmmeess tteennuueess ddee pprreennddrree ttoouutteess lleess mmeessuurreess nnéécceessssaaiirreess ppoouurr nnee ppaass pprrooppaaggeerr lleess aaggeennttss iinnffeeccttiieeuuxx àà nnooss mmaallaaddeess.. IIll yy aa lloonnggtteemmppss ddééjjàà,, FFlloorreenncce NNiigghhttiinnggaallee,, ddaannss sseess ddiissccuussssiioonnss aavveec lleess aauuttorriittééss rreessppoonnssaabblleess ddee llaa ssaannttéé ddaannss ssoonn ppaayyss,, ddiissaaiitt qquuee lleess hhôôppiittaauuxx ééttaaiieenntt pplluuss ddaannggeerreeuuxx qquuee lleess cchhaammppss ddee bbaattaaiillllee.. NNoouuss nn’’eenn ssoommmmeess ppaass llàà,, hheeuurreeuusseemmeenntt,, mmaaiiss iill ffaauutt ddeemmeeuurreerr vviiggiillaannttss.. EEtt,, cc’’eesstt nnoottrree rreessppoonnssaabbiilliittéé àà ttoouuss.. LLEESS FFAACCTTEEUURRSS DDEE CCOONNTTIINN LLeess ffaacctteeuurrss qquuee nnoouuss aabboorrddoonnss mmaaiinntteennaanntt ccoonncceerrnnaanntt bbiieenn ssûûddcceess ddeeuuxx ccoonncceeppttss ssoonntt iinnttiimmeemmeenntt lliiééss.. CCoommmmee llee ddééccllaarree ll’’OOMMSS,, llaa qquuaalliittéé ddeevvrraaiitt êêttrree uunn ccoonncceepptt ttrraannssvveerrssaall,, ccaarr ssoonn éévvaalluuaattiioonn nnee ppeeuutt ssee lliimmiitteerr àà uunn sseerrvviiccee,, àà uunn hhôôppiittaall.. EEllllee ddeevvrraaiitt pplluuttôôtt rreejjooiinnddrree ll’’eennsseemmbbllee ddeess ppaarrtteennaaiirreess

ddee ssaannttéé aappppaarrtteennaanntt àà uunn mmiilliieeuu ppoouurr vvéérriiffiieerr ssii cchhaaccuunn ppeeuutt yy rreecceevvooiirr llaa ccoommbbiinnaaiissoonn dd’’aacctteess ddiiaaggnn ssttiiqquueess eett tthhéérraappeeuuttiiqquueess qquuii ssoonntt nnéécceessssaaiirreess ppoouurr aamméélliioorreerr ssoonn ééttaat.. LLeess sseerrvviicceess rreeççuu ddaannss llaa ccoommmmuu aauuttéé,, ccoommmmee ccee xx dd ssppeennssééss een mmiilliieeuu hhoossppiitt iieerr,, ddee rraaiiee tt ffaaiirree ll’’oobbjjeett dd’’uunnee éévvaalluuaattiioonn dd’’eennsseemmbbllee.. EEtt ssee ppoossee éévviiddeemmmmeenntt llaa qquueessttiioonn ddee llaa ccoonnttiinnuuiittéé ddeess ssooiinnss.. CC’’eesstt

La continuitLa continuitéé::

- informationnelle, informationnelle, -- relationnelle relationnelle -- du plan ddu plan d’’intervention. intervention.

La continuité à évaluerLa continuité à évaluer

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oouurr êêttrree pplluuss pprréécciissee,, ccee qquu’’iill ffaauutt éévvaalluueerr cc’’eesstt llaa ccoonnttiinnuuiittéé nn ll ll e o

aa ccoonnttiinnuuiittéé iinnffoorrmmaattiioonnnneellllee

uunn ccoonncceepptt ccoommpplleexxee qquuii rreeccoouuvvrree uunnee nnoottiioonn ddee ssuuiivvii ddaannss llee tteemmppss,, eennttrree lleess ééttaabblliisssseemmeenttss ddee ssooiinns,, eennttrree lleess sseerrvviicceess eett eennttrree lleess ssooiiggnnaannttss ((JCAHO, 1997).. PPiinnffoorrmmaattiioonn eellllee,, rreellaattiioonnnnee llee eett ddee cceell ee dduu ppllaann dd’’iinntterrvveennttiionn.. LL eesstt llaa ddiissppoonniibbiilliittéé eett ll’’uuttiilliissaattiioonn ddeess

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aa ccoonnttiinnuuiittéé rreellaattiioonnnneellllee

rreennsseeiiggnneemmeennttss aannttéérriieeuurrss oouu pprroovveennaanntt ’’aauuttrreess ssoouurrcc ss ttouucchhaanntt llaa ssaannttéé,, ddaannss llee bbuutt dd’’aaddaapptteerr lleess ssooiinnss ccoouurraannttss,, aauu mmaallaaddee eett àà ssaa ccoonnddiittiioonn aaccttuueellllee,, eenn tteennaanntt ccoommppttee ddee ccee qquuii eesstt ccoonnnnuu dduu ppaasssséé ((CCOOMMPPAAHH,, 22000033)).. CCeettttee ccoonnnnaaiissssaannccee ppeerrmmeett dd’’ééviitteerr lleess bbrriiss ddee ccoonnttiinnuuittéé,, llaa dduupplliicc ttiioonn dd’’aacctteess ffiigguurraanntt ddééjjàà aauu ddoossssiieerr eett llaa mmullttiipplliiccaattiioonn ddeess aacctteess iinnuuttiilleess.. LL eesstt aauussssii iimmppoorrttaannttee.. EEllllee ddééssiiggnnee llaa rreellaattiioonn

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aa ccoonnttiinnuuiittéé dduu ppllaann dd’’iinntteerrvveennttiioonn

tthhéérraappeeuuttiiqquuee qquuii ss’’iinnssttaauurree eennttrre uunn pprrooffeessssiioonnnneell ddee llaa ssaannttéé eett llee mmaallaaddee.. LLaa ppoouurrssuuiittee ddee cceettttee rreellaattiioonn ddaannss llee tteemmppss eesstt uunn ffaacctteeuurr iimmppoorrttaanntt ddee llaa ccrrééaattiioonn dd’’uunn lliieenn ddee ccoonnffiiaannccee,, dd’’uunnee ccoommpprrééhheennssiioonn rréécciipprrooqquuee ffaavvoorriissaanntt ll’’ééttaabblliisssseemmeenntt dd’’uunn ppaarrtteennaarriiaatt ddee ssooiinnss eett ddee llaa rreessppoonnssaabbiilliissaattiioonn eennvveerrss llaa ppeerrssoonnnnee ssooiiggnnééee.. LLaa ssttaabbiilliittéé dduu ppeerrssoonnnneell eesstt àà ccee ppooiinntt ddee vvuuee uunn aattoouutt iimmppoorrttaanntt.. TToouuss cceess éélléémmeennttss ffaavvoorriisseenntt ppaarr llee ffaaiitt mmêêmmee llaa qquuaalliittéé ddeess ssooiinnss,, ppaarr uunnee mmeeiilllleeuurree oobbsseerrvvaannccee dduu ttrraaiitteemmeenntt eett uunn ssoouuttiieenn pplluuss eeffffiiccaaccee ddeevvaanntt lleess éépprreeuuvveess ddee llaa mmaallaaddiie.. LL ssee rrééaalliissee ppaarr llaa ccoooorrddiinnaattiioonn ccoohhéérreennttee

LEESS IITTIINNÉÉRRAAIIRREESS CCLLIINNIIQQUUEESS

eess iittiinnéérraaiirreess cclliinniiqquueess oouu ssuuiivviiss ssyyssttéémmaattiiqquueess ddeess cclliieennttèèlleess ssoonntt ddeess ee

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ddeess aaccttiioonnss ddee ssooiinnss,, qquu’’eelllleess ssooiieenntt mmééddiiccaalleess oouu iinnffiirrmmiièèrreess.. LLàà aauussssii,, llaa ssyynncchhrroonniissaattiioonn eesstt uunnee ddoonnnnééee pprréécciieeuussee.. L LLssyyssttèèmmeess ppaarrttiiccuulliièèrreemmeenntt ppeerrffoorrmmaannttss àà ccee ppooiinntt ddee vvuu .. IIllss ppeerrmmeetttteenntt ddee ggéérreerr lleess ééppiissooddeess ddee ssooiinnss ddee mmaanniièèrree àà lleess rreennddrree pplluuss eeffffiiccaacceess eett eeffffiicciieennttss,, eenn pprréévvooyyaanntt jjoouurrnneelllleemmeenntt,, eett ss nn ppee ttee ddee tteemmppss,, ccee qquuii eesstt àà ffaaiirree aauupprrèèss dd’’uunn mmaallaaddee.. CCeettttee ppllaanniiffiiccaattiioonn ssyyssttéémmaattiiqquuee ppeerrmmeett uunn ttaauuxx ddee rrééttaabblliisssseemmeenntt mmeeiilllleeuurr eett pplluuss rraappiiddee.. UUnnee aatttteennttiioonn ppaarrttiiccuulliièèrree eesstt ddoonnnnééee aauu cchheemmiinneemmeenntt dduu mmaallaaddee àà ttrraavveerrss lleess mmééaannddrreess dduu ssyyssttèèmmee ddee ssooiinnss,, aassss rraanntt aaiinnssii uunnee iinttééggrraattiioonn eett uunnee ccoooorrddiinnaattiioonn pplluus hhaarrmmoonniieeuussee ddee

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ll’’aaccttiioonn ddeess ddiivveerrss iinntteerrvveennaannttss,, uunnee mmeeiilllleeuurree ssaattiissffaaccttiioonn ddeess bbeessooiinnss dduu mmaallaaddee eett uunnee bboonnnnee ccoommmmuunniiccaattiioonn aavveecc ssaa ffaammiillllee.. DDee pplluuss,, ddaannss cceerrttaaiinnss ccaass,, cceess ssyyssttèèmmeess ttrroouuvveenntt uunnee eexxtteennssiioonn ddaannss llaa ccoommmmuunnaauuttéé ppoouurr ooffffrriirr ddeess sseerrvviicceess eenn aammoonntt eett eenn aavvaall ddee ll’’hhoossppiittaalliissaattiioonn aaffiinn dd’’aassssuurreerr uunn mmeeiilllleeuurr ssuuiivvii,, cc’’eesstt--àà--ddiirree ddeess ssooiinnss ccoohhéérreennttss eenn tteerrmmee ddee tteemmppss eett ddee lliieeuu.. CCeess sseerrvviicceess iinnttééggrrééss pprréévvooiieenntt qquuee lleess ssooiinnss rreeqquuiiss eett ddoonnnnééss,, llee ssooiieenntt ppaarr llaa bboonnnnee ppeerrssoonnnnee,, àà llaa bboonnnnee ppllaaccee eett aauu bboonn mmoommeenntt.. LLaa ffoorrccee dd’’uunnee tteellllee aapppprroocchhee rrééssiiddee ddaannss llee ffaaiitt qquuee ppoouurr uunn ggrroouuppee ddee mmaallaaddeess ddoonnnnéé,, uunnee ééqquuiippee ddee pprrooffeessssiioonnnneellss aappppaarrtteennaanntt àà ddiivveerrsseess ddiisscciipplliinneess,, mmeett ttoouutt eenn œœuuvvrree ppoouurr oorriieenntteerr sseess aaccttiioonnss eenn ffoonnccttiioonn ddeess gguuiiddeess ccoommmmuunnss ddee pprraattiiqquueess cclliinniiqquueess qquuii oonntt ééttéé ddéévveellooppppééss,, eenn ffoonnccttiioonn aauussssii ddeess rrééssuullttaattss aatttteenndduuss eett sseelloonn lleess bbeessooiinnss ddeess uussaaggeerrss eett ddee lleeuurr ffaammiillllee.. LLee ssuuiivvii ssyyssttéémmaattiiqquuee ccoonnttrriibbuuee ddoonncc àà ll’’aamméélliioorraattiioonn ddee llaa qquuaalliittéé ddee ssooiinnss ppaarr uunnee mmeeiilllleeuurree ccoooorrddiinnaattiioonn eett iill ssee ffaaiitt aaiinnssii ggaarraanntt dd’’uunnee mmeeiilllleeuurree ccoonnttiinnuuiittéé,, tteell qquuee pprrééccoonniisséé,, eennttrree aauuttrreess,, ppaarr llee CCoonnsseeiill CCaannaaddiieenn dd’’AAggrréémmeenntt ddeess hhôôppiittaauuxx.. Ces systèmes plus ou moins inclusifs peuvent s’intégrer à tous les services. Le rôle des infirmières et infirmiers dans leur implantation est primordial. Ici à Coimbra, dans votre hôpital, des applications intéressantes ont été faites en gynécologie et en orthopédie. Le dossier infirmier UUnn ddeess iinnssttrruummeennttss ddee llaa ccoonnttiinnuuiittéé ddeess ssooiinnss ppaarr eexxcceelllleennccee eesstt llee ddoossssiieerr dduu mmaallaaddee eett ppaarrttiiccuulliièèrreemmeenntt llee ddoossssiieerr iinnffiirrmmiieerr.. CCeett iinnssttrruummeenntt ddee ccoonnssiiggnnaattiioonn ddeess oobbsseerrvvaattiioonnss eett ddeess iinnffoorrmmaattiioonnss ddee ttoouutteess ssoorrtteess eesstt àà llaa ddiissppoossiittiioonn ddee ttoouuss lleess pprrooffeessssiioonnnneellss ddee llaa ssaannttéé qquuii ggrraavviitteenntt aauuttoouurr ddee llaa ppeerrssoonnnnee ssooiiggnnééee.. CCee rréécceeppttaaccllee pprréécciieeuuxx eesstt aauussssii uunn oouuttiill ddee ccoooorrddiinnaattiioonn ddeess ssooiinnss,, ccaarr lleess iinnffoorrmmaattiioonnss qquu’’iill ccoonnttiieenntt ccoonndduuiisseenntt àà llaa pprriissee ddee ddéécciissiioonn.. CC’’eesstt ppoouurrqquuooii lleess ccoolllleecctteess ddee ddoonnnnééeess,, lleess nnootteess aauu ddoossssiieerr,, lleess ppllaannss ddee ssooiinnss,, ddeevviieennnneenntt ddeess mmooyyeennss nnoonn nnéégglliiggeeaabblleess ddee llaa qquuaalliittéé eett ddee llaa ccoonnttiinnuuiittéé ddeess ssooiinnss.. IIllss ssoonntt eesssseennttiieellss aauuxx iittiinnéérraaiirreess cclliinniiqquueess,, mmaaiiss ééggaalleemmeenntt àà ttoouuss lleess aauuttrreess ttyyppeess dd’’oorrggaanniissaattiioonn ddeess ssooiinnss..

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LLaa pprrééppaarraattiioonn dduu ttrraannssffeerrtt eett dduu ccoonnggéé UUnn aauuttrree iitteemm iimmppoorrttaanntt aauu rreeggaarrdd ddee llaa ccoonnttiinnuuiittéé ddeess ssooiinnss eesstt llaa pprrééppaarraattiioonn dduu ttrraannssffeerrtt eett dduu ccoonnggéé dduu mmaallaaddee.. EEllllee ppoouurrrraaiitt êêttrree ttrraaiittééee aavveecc lleess ddoossssiieerrss ddee ssooiinn aauuxxqquueellss eellllee aappppaarrttiieenntt eett eellllee eesstt ééggaalleemmeenntt uunn éélléémmeenntt mmaajjeeuurr ddeess ppllaannss dd’’iinntteerrvveennttiioonn qquuii ssoonntt pprroopprreess aauu ssuuiivvii ssyyssttéémmaattiiqquuee.. MMaaiiss pplluussiieeuurrss rraappppoorrttss ssuurr llaa qquuaalliittéé eett llaa ccoonnttiinnuuiittéé ddeess ssooiinnss,, ddoonntt llee rraappppoorrtt CCOOMMPPAAQQHH,, llaa ccoonnssiiddèèrreenntt ssii iimmppoorrttaannttee qquu’’iillss eenn ffoonntt uunn ccrriittèèrree ppoouurr llaa mmeessuurree ddee cceess ccoonncceeppttss.. EEnn eeffffeett,, ttoouuttee llaa ppoouurrssuuiittee dduu ttrraaiitteemmeenntt rreeppoossee ssuurr cceettttee pprrééppaarraattiioonn aaddééqquuaattee.. EEllllee iinnttèèggrree ddeess éélléémmeennttss ddee ccoonnttiinnuuiittéé iinnffoorrmmaattiioonnnneellllee,, ppoouurr llee ppaassssaaggee ddeess rreennsseeiiggnneemmeennttss eesssseennttiieellss dd’’uunnee ssttrruuccttuurree ddee ssooiinnss àà ll’’aauuttrree oouu dd’’uunn pprrooffeessssiioonnnneell àà ll’’aauuttrree.. SSaannss cceettttee ttrraannssmmiissssiioonn ddeess eerrrreeuurrss oouu ddeess oommiissssiioonnss ssoonntt ssuusscceeppttiibblleess ddee ssee ppaasssseerr.. LLaa ttrraannssddiisscciipplliinnaarriittéé

LLee ddeerrnniieerr éélléémmeenntt àà rraattttaacchheerr àà cceess ccoonncceeppttss eesstt llaa ttrraannssddiisscciipplliinnaarriittéé.. LL’’eexxppaannssiioonn eexxttrraaoorrddiinnaaiirree eett llaa ssppéécciiaalliissaattiioonn ddeess ssaavvooiirrss ddeess ddiifffféérreennttss iinntteerrvveennaannttss dduu mmoonnddee ddee llaa ssaannttéé ppoosseenntt llee pprroobbllèèmmee ddee lleeuurr ccoommppaarrttiimmeennttaattiioonn.. CChhaaccuunn tteennttee dd’’aappppoorrtteerr ssaa ccoonnttrriibbuuttiioonn àà ll’’éévvoolluuttiioonn ddee ll’’ééttaatt dduu mmaallaaddee,, bbeeaauuccoouupp dd’’eennttrree eeuuxx ttrraavvaaiilllleenntt eenn ssiilloo,, ssee ccoouuppaanntt dduu rreeggaarrdd eett ddee ll’’eexxppeerrttiissee ddeess aauuttrreess.. ÀÀ cceerrttaaiinnss mmoommeennttss,, cceett ééttaatt eesstt ssoouurrccee dd’’uunnee tteellllee ffrraaggmmeennttaattiioonn ddee ll’’aaccttiioonn qquu’’oonn ppeeuutt ppaarrlleerr dd’’uunn pphhéénnoommèènnee ddee «« babélisation » (Basarab. Nicolescu) et même parfois de balkanisation.

Les défis actuels du monde de la santé réclament de plus en plus de compétences différentes qui se situent à l'intersection entre les différents domaines du savoir. Le besoin indispensable de liens entre ces disciplines a fait naître des concepts nouveaux au cours de ces dernières décennies.

D’abord, la pluridisciplinarité qui concerne l'étude d'un objet d'un même domaine par plusieurs disciplines à la fois (Basarab. Nicolescu). Par exemple, un problème psychiatrique dont s’occupent le psychiatre, l’infirmière, le psychologue, le travailleur social se trouve enrichi par leurs apports féconds.

Mais leur intervention demeure encore trop cloisonnée et il nous faudrait viser plutôt la transdisciplinarité. Comme le préfixe « trans » l'indique, elle recouvre ce qui est à la fois entre et à travers les différentes disciplines et même au-delà (Basarab. Nicolescu). Sa finalité est une compréhension plus

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globale de l’état du malade et une intervention partagée en fonction d’objectifs communs.

Bien qu’elle soit souhaitable, notre monde professionnel n’est hélas pas encore très ouvert à la transdisciplinarité. Chacun cherche encore à défendre son territoire et éprouve souvent de la difficulté à collaborer de manière aussi intime. Mais cela demeure un idéal à poursuivre au nom de la qualité et de la continuité des soins.

CONCLUSION

Voilà, nous avons fait un tour d’horizon bien superficiel d’un bon nombre de critères qui fondent les concepts si importants de qualité et de continuité des soins. Au cours de ce congrès, de nombreux travaux viendront les étayer et apporter leur richesse à notre compréhension. Je vous souhaite de bien en profiter. Bon congrès à vous tous!

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