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points de repère point de vue d e l a r é g i o n g r e n o b l o i s e 2005 : un programme aux petits oignons Le conseil d’administration du 15 mars 2005 a validé le programme de travail partenarial. La série de réunions qui se sont déroulées d’octobre 2004 à février 2005 a permis de dresser le bilan 2004, puis de construire, d’abord avec chaque partenaire, puis collégialement, le programme d’activité. Le tout avec la ligne conductrice difficile d’une adéquation entre demandes et moyens. Petit bilan 2004 : de nouvelles institutions sont venues rejoindre l’Agence, des liens ont été renoués avec l’Institut de géographie alpine et l’Institut d’urbanisme et le réseau des agences d’urbanisme de Rhône-Alpes a été consolidé. En interne, une nouvelle organisation structure l’agence en équipes projets territoires et l’installation de trois pôles transversaux (gouvernance/modes de vie/cadre urbain, développement/acteurs/marchés et structuration des terri- toires) permet de croiser les réflexions et les études. 5 500 hommes jours et 179 projets pour le territoire 179 fiches projets regroupées en quatre thématiques, 60 collaborateurs et 5 500 jours de travail : voici la force d’in- tervention de l’Agence. L’axe majeur du programme 2005 est le renforcement et l’intensification des liens avec les partenaires. Premier outil en ligne, l’extranet offre à tous les adhérents un accès réservé à un espace d’informations et de données. Le programme de travail est divisé en deux grandes parties : le socle partenarial et les projets. Le premier, qui représente environ un tiers de l’activité de l’Agence, est le fond commun de production qui permet la culture partagée sur le territoire. Il regroupe le travail du centre de documentation, l’information et la communication, la formation des acteurs locaux, ainsi que le développement partenarial d’échanges et d’analyse de données, s’ajoute également l’assistance générale aux membres (dont le conseil juridique). Quatre thématiques répondent au double rôle de l’Agence : mise en relation des acteurs et aide à la décision publique. La première porte sur l’observation et la connaissance approfondie du territoire et de ses évolutions. La deuxième concerne l’accompagnement des projets de territoires, avec bien entendu les 56 plans locaux d’urbanisme en cours, le Schéma de secteur du Voironnais, la modification du Schéma directeur et l’accompagnement de programma- tions urbaines. Le troisième axe fort est l’accompagnement des cadres nouveaux des politiques publiques découlant de la mise en œuvre du Schéma directeur. Enfin, le quatrième thème doit permettre l’articulation des politiques publiques avec les territoires dans une approche transversale. L’année 2005 se terminera sur un temps fort avec l’organi- sation de la XXVI e rencontre de la Fédération nationale des agences d’urbanisme à Lyon, Saint-Étienne et Grenoble sur le thème de la métropolisation. On vous le dit, l’année 2005 sera un bon cru ! Les élus et techniciens des institutions adhérentes peuvent télécharger le programme en ligne sur l’extranet (www.aurg.net) La maison « néorégionaliste » ou le conformisme rêvé ? Le rêve d’une maison nous poursuit toute notre vie. Enfant, nous construisions des cabanes. Adulte, nous bâtissons des maisons. L’acquéreur d’une maison indi- viduelle n’est pas prêt à habiter un produit banal. Il entend exprimer sa différence, traduire son ascension sociale dans l’acquisition d’une maison individuelle néorégionaliste, mélange contradictoire d’une certaine idée de l’architecture contemporaine et de références au caractère traditionnel des constructions vernacu- laires. Car la maison « néorégionaliste » présente l’avantage paradoxal de concilier uniformité des goûts, souhait d’une originalité formelle, attachement à des valeurs classiques et traditionnelles, acceptation du joug des medias, reconnaissance familiale et sociale. Elle traduit aussi le rejet d’une architecture contemporaine assimi- lée à l’uniformité, la modernité, le fonctionnalisme forcené. La crainte d’une certaine marginalisation, d’un excès d’originalité, alliée à une méconnaissance de la culture architecturale contemporaine pousse les élus, les services d’urbanisme à imposer un carcan régionaliste au nom d’une hypothétique harmonie avec le site ou son environnement. Ce néorégionalisme, à travers les valeurs qu’il porte, est certes rassurant mais finalement bien loin de ce qu’est la maison individuelle : un espace adapté aux besoins et usages du maître d’ouvrage aussi bien dans les espaces intérieurs que dans l’expression architectu- rale du bâtiment, qui réponde à la notion du mieux vivre ensemble dans le respect de l’identité de chacun. Frédéric Bossard Directeur adjoint de l’AURG 2005, un programme aux petits oignons Point à la ligne « Nous sommes dans un archipel métropolitain » rencontre avec Pierre Kermen Points de suspension Prendre le pouls des quartiers de l’agglomération grenobloise Des autoroutes apaisées pour un « chronoaménagement » du territoire Point-clé La région urbaine grenobloise : mobile Varces-Allières-et-Risset : nouvelles populations, nouvelles demandes Étudiant cherche logement Territoires point par point Mise au point Trois petits points lettre de l’agence d’urbanisme n°2 mai 2 0 05 1 2 1 3 4 5 6 La recette d’un « bon » programme partenarial ? Prenez des élus mobilisés et des professionnels compétents, mettez-les autour d’une table, serrez le budget (secouez) et attendez… Le cru 2005 du programme d’activité de l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise sera-t-il classé ? En tout cas, tous les ingrédients sont réunis pour construire, entre partenaires, un aménagement durable. 7 8 PY2 17/05/05 12:05 Page 1

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Frédéric Bossard Directeur adjoint de l’AURG La recette d’un « bon » programme partenarial ? Prenez des élus mobilisés et des professionnels compétents, mettez-les autour d’une table, serrez le budget (secouez) et attendez… Le cru 2005 du programme d’activité de l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise sera-t-il classé ? En tout cas, tous les ingrédients sont réunis pour construire, entre partenaires, un aménagement durable. mai 2 0 05 7 8 5 6 1 4 2 3 n°2 1

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points de repère

point de vue

d e l a r é g i o n g r e n o b l o i s e

2005 : un programme aux petits oignons

Le conseil d’administration du 15 mars 2005 a validé leprogramme de travail partenarial. La série de réunions quise sont déroulées d’octobre 2004 à février 2005 a permisde dresser le bilan 2004, puis de construire, d’abord avecchaque partenaire, puis collégialement, le programmed’activité. Le tout avec la ligne conductrice difficile d’uneadéquation entre demandes et moyens.Petit bilan 2004 : de nouvelles institutions sont venuesrejoindre l’Agence, des liens ont été renoués avec l’Institutde géographie alpine et l’Institut d’urbanisme et le réseaudes agences d’urbanisme de Rhône-Alpes a été consolidé.En interne, une nouvelle organisation structure l’agence enéquipes projets territoires et l’installation de trois pôlestransversaux (gouvernance/modes de vie/cadre urbain,développement/acteurs/marchés et structuration des terri-toires) permet de croiser les réflexions et les études.

5 500 hommes jours et 179 projets pour le territoire179 fiches projets regroupées en quatre thématiques, 60collaborateurs et 5 500 jours de travail : voici la force d’in-tervention de l’Agence.L’axe majeur du programme 2005 est le renforcement etl’intensification des liens avec les partenaires. Premier outilen ligne, l’extranet offre à tous les adhérents un accèsréservé à un espace d’informations et de données.Le programme de travail est divisé en deux grandes parties :le socle partenarial et les projets. Le premier, qui représenteenviron un tiers de l’activité de l’Agence, est le fond

commun de production qui permet la culture partagée sur leterritoire. Il regroupe le travail du centre de documentation,l’information et la communication, la formation des acteurslocaux, ainsi que le développement partenarial d’échangeset d’analyse de données, s’ajoute également l’assistancegénérale aux membres (dont le conseil juridique). Quatre thématiques répondent au double rôle de l’Agence :mise en relation des acteurs et aide à la décision publique.La première porte sur l’observation et la connaissanceapprofondie du territoire et de ses évolutions. La deuxièmeconcerne l’accompagnement des projets de territoires,avec bien entendu les 56 plans locaux d’urbanisme encours, le Schéma de secteur du Voironnais, la modificationdu Schéma directeur et l’accompagnement de programma-tions urbaines. Le troisième axe fort est l’accompagnementdes cadres nouveaux des politiques publiques découlant dela mise en œuvre du Schéma directeur. Enfin, le quatrièmethème doit permettre l’articulation des politiques publiquesavec les territoires dans une approche transversale.L’année 2005 se terminera sur un temps fort avec l’organi-sation de la XXVIe rencontre de la Fédération nationale desagences d’urbanisme à Lyon, Saint-Étienne et Grenoble surle thème de la métropolisation. On vous le dit, l’année 2005 sera un bon cru !

Les élus et techniciens des institutions adhérentes peuventtélécharger le programme en ligne sur l’extranet(www.aurg.net)

La maison « néorégionaliste » ou le conformismerêvé ?

Le rêve d’une maison nous poursuit toute notre vie.Enfant, nous construisions des cabanes. Adulte, nousbâtissons des maisons. L’acquéreur d’une maison indi-viduelle n’est pas prêt à habiter un produit banal. Ilentend exprimer sa différence, traduire son ascensionsociale dans l’acquisition d’une maison individuellenéorégionaliste, mélange contradictoire d’une certaineidée de l’architecture contemporaine et de référencesau caractère traditionnel des constructions vernacu-laires. Car la maison « néorégionaliste » présente l’avantageparadoxal de concilier uniformité des goûts, souhaitd’une originalité formelle, attachement à des valeursclassiques et traditionnelles, acceptation du joug desmedias, reconnaissance familiale et sociale. Elle traduitaussi le rejet d’une architecture contemporaine assimi-lée à l’uniformité, la modernité, le fonctionnalismeforcené.La crainte d’une certaine marginalisation, d’un excèsd’originalité, alliée à une méconnaissance de la culturearchitecturale contemporaine pousse les élus, les services d’urbanisme à imposer un carcan régionalisteau nom d’une hypothétique harmonie avec le site ouson environnement. Ce néorégionalisme, à travers les valeurs qu’il porte,est certes rassurant mais finalement bien loin de cequ’est la maison individuelle : un espace adapté auxbesoins et usages du maître d’ouvrage aussi bien dansles espaces intérieurs que dans l’expression architectu-rale du bâtiment, qui réponde à la notion du mieuxvivre ensemble dans le respect de l’identité de chacun.

Frédéric BossardDirecteur adjoint de l’AURG

2005, un programme aux petits oignonsPoint à la ligne« Nous sommes dans un arc h i p e l m é t ro p o l i t a i n »rencontre avec Pierre KermenPoints de suspensionPrendre le pouls des quartiers de l’agglomération grenobloiseDes autoroutes apaisées pour un « chronoaménagement » du territoirePoint-cléLa région urbaine grenobloise : mobileVarces-Allières-et-Risset : nouvelles populations, nouvelles demandesÉtudiant cherche logementTerritoires point par pointMise au pointTrois petits points

l e t t r e d e l ’ a g e n c e d ’ u r b a n i s m en°2m a i

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La recette d’un « bon » programme partenarial ? Prenez des élus mobilisés et des professionnelscompétents, mettez-les autour d’une table, serrez le budget (secouez) et attendez… Le cru 2005 duprogramme d’activité de l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise sera-t-il classé ? En tout cas,tous les ingrédients sont réunis pour construire, entre partenaires, un aménagement durable.

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Pouvez-vous nous expliquer les axesforts du Plan local d’urbanisme deGrenoble arrêté par délibération duconseil municipal le 31 janvier 2005 ?On passe de l’occupation des sols à del’urbanisme, au projet urbain. Le PLU estbien le résultat d’une volonté de comprendre les enjeux et de débattre del’évolution de la ville : il ne peut y avoirde projet à dix ans qui ne puisse êtredébattu et partagé.À Grenoble, nous avons identifié quatre axesmajeurs. Le premier est la construction d elogements. Concrètement, nous nousengageons à construire 750 logementspar an dont 30 % de logements sociaux,en rééquilibrant entre le Nord et le Sud dela ville. Mais la construction neuve nereprésentant qu’ 1 % du parc de logements,il faut rénover l’existant (isolation phonique

et thermique) et embellir le bâti ancien.Deuxième axe, les déplacements, enfavorisant les transports en commun, levélo et la marche à pied, en réduisant letrafic et donc la pollution automobile donton sait l’impact sur la santé des habitants. La qualité de la vie en ville est le troisièmeaxe. On ne peut pas souhaiter le retouren ville des familles notamment, si onne propose pas une qualité desespaces publics et des espaces verts.Nous voulons aussi réduire la consom-mation d’énergie des logements et mêmeconcevoir des logements produisant del’énergie (le logement représente35 % de la consommation énergé-tique de Grenoble). Mais il s’agitaussi de travailler sur les formesurbaines. Dans l’hypercentre, il fautmaintenir la continuité historique ;

dans la ville plus nouvelle, il faut analyserle contexte, travailler sur les discontinuitésurbaines. Enfin, il nous faut mieuxfaire vivre les quartiers les uns avecles autres, en travaillant sur l’espacepublic notamment.Enfin, dernier axe important : l’économie,car la ville-centre ne peut pas être uneville dortoir, avec le souhait de mixer lesfonctions économiques et d’habitat,comme nous le prévoyons sur 1 100 des1 800 hectares que compte la ville deGrenoble.

Mais la ville de Grenoble ne peut pasréfléchir toute seule à son développe-ment. Aujourd’hui les bassins de viedes populations vont au-delà deslimites administratives des collectivi-tés locales.

Nous sommes dans un archipel métro-politain, donc chaque commune,chaque territoire doit penser à seslimites d’urbanisation tout en travaillantsur les liens. Certes, il n’y a pas d’auto-rité organisatrice de l’urbanisme, maisnous sommes dans une communautéd’acteurs et c’est tout l’enjeu du SCoT etle rôle de l’Agence d’urbanisme deréussir la ville – au sens large – rassem-blée et organisée autour de liens, delignes de transports. Grenoble a besoinde la région urbaine grenobloise etl’inverse est aussi vrai. L’espace est unbien commun, nous devons com-prendre, penser, organiser le territoiresur d’autres modes que l’arbitrage indi-viduel ; or, si on n’organise pas leslimites et les continuités, l’espace va sedégrader, on n’a plus le choix.

Rencontre avec Pierre Kermen,

deuxième adjoint dela ville de Grenoble

chargé de l’urbanismeet de l’environnement.

Le Baromètre des quartiers de l’agglomération grenobloise est unprojet porté par la communauté d’agglomération GrenobleAlpes Métropole (la Métro) et coordonné par l’Agence d’urba-nisme dans le cadre de l’Observation dynamique de la poli-tique de la ville. C’est une démarche d’agglomération réaliséesur plusieurs quartiers qui a pour objectif de faire remonter laparole des habitants « silencieux », ceux qui ne sont pas connuspubliquement ou qui n’ont ou n’exercent pas le droit de v o t e ,ceux qui n’ont pas l’occasion de s’exprimer habit u e l l e m e n t .Il s’agit de prendre chaque année le pouls de quartiers sélec-tionnés par les élus en recueillant le ressenti des habitants parrapport à l’évolution de leurs conditions de vie : les rapportsde voisinage, l’habitat, les déplacements, les services, les équi-pement, l’environnement et la santé, leurs relations au reste del’agglomération, leur perception de l’avenir. L’Agence s’est associée au département de sociologie del’Université Pierre Mendès- France pour mettre en œuvre le dis-p o s i t i f. Pour chaque quartier enquêté, l’équipe choisit au « hasardraisonné », comme pour faire un « carottage » qualitatif aléatoi-re, une vingtaine d’habitants. Elle réalise d’abord au domiciledes habitants des entretiens individuels non directifs suivant unguide d’entretien unique. Puis elle complète la démarche parun entretien collectif avant de faire la restitution aux élus, professionnels, voire habitants concernés. Analyser et comprendre quels sont les facteurs qui comptent l eplus dans la satisfaction des habitants permet d’aider les élusdans leurs choix de développement social et urbain.La périodicité de la démarche permettra de saisir l’évolutionde la perception d’un quartier par ses habitants. La synthèseinterquartiers met en évidence des problématiques communesaux différents quartiers et permet de resituer le Baromètre dans

une réflexion théorique sur le rapport entre lesocial et le territoire. En 2003, quatre quartiers de l’agglomération

grenobloise ont été sondés : Teisseire àGrenoble, Bastille à Fo n t a i n e ,Rochepleine à Saint-Égrève et Pique-Pierre, Buisserate, Champeyrard àSaint-Martin-le-Vinoux. En 2004, les

quartiers Villancourt Nord-120 Toisesà Pont-de-Claix, Paul Mistral à Grenoble

et Paul Bert à Saint-Martin-d’Hères se sont ajoutés aux pre-miers. En 2005, le premier quartier enquêté sera celui duVillage 2 à Échirolles.

Les différents rapports sont disponibles au centre de docu-mentation de l’Agence et en ligne sur l’extranet réservé auxpartenaires (www.aurg.net).

Contact : [email protected]

point à la ligne

points de suspension

« Nous sommes dans un archipel métropolitain »

Dynamisée par une forte attractivité économiqueet un environnement montagnard d’exception, larégion grenobloise subit, malgré ses contraintesgéographiques, un important phénomène d’ex-pansion urbaine, qui réorganise un territoire deplus en plus vaste.La présence d’autoroutes urbaines et de voiesrapides sur ce territoire a permis aux activités économiques de se concentrer sur des e s p a c e sfaciles d’accès et situés au centre de leurs marchés, et aux habitants de s’éparpiller sur desterritoires périphériques attractifs (environnementnaturel, urbain, social, et prix fonciers) mais deplus en plus éloignés des pôles d’emplois et deservices qu’ils utilisent au quotidien.Ce double phénomène a deux conséquences :d’une part, une dépendance de plus en plus fortedes habitants des territoires périphériques vis-à-vis de l’agglomération grenobloise pour la viequotidienne, d’autre part de nombreux effetsnégatifs comme la consommation excessive d’un espacedevenu rare et fragile, des encombrements routiers de plusen plus importants et permanents, un stress, un danger routier, une pollution et un bruit des infrastructures en accrois-sement.

Tout le monde s’accorde à reconnaître que cette situation s’aggrave encore et ne peut perdurer. C’est aussi ce quedisent toutes les lois sur l’aménagement du territoire et l’envi-ronnement et tous les documents d’urbanisme tels les direc-tives territoriales d’aménagement, les Schémas de cohérenceterritoriale (SCoT) et les Schémas directeurs. Fort de ce constatet décidé à sortir de cette impasse, un groupe d’élus et d’experts propose de développer un concept novateur autourde l’appellation d’« autoroutes apaisées ».

Ce projet consiste, pour la partie routière, à réaménager lesgrandes voies de circulation en réduisant les vitesses autori-sées et possibles sur les autoroutes, à l’intérieur de l’aireurbaine. Il s’agit d’améliorer la vie quotidienne en réduisantles nuisances, de renforcer la place des transports en commun, mais également de contribuer à limiter l’importancedes déplacements entre les territoires périurbains et le centre.En incitant à des modifications des comportements individuels,ce projet vise un objectif fondamental du Schéma directeur : lerééquilibrage des grands territoires de la région urbaine. Enenvisageant de redessiner l’espace-temps, il s’agit de conforterles pratiques de proximité pour les activités les plus quoti-diennes en offrant les conditions pour que se développentcommerces, activités et services au sein des territoires périphé-riques. Cette recherche d’une plus grande autonomie des ter-ritoires s’accompagne donc de toutes les actions conduitespar les collectivités responsables dans les domaines de l’habi-

tat, de l’économie, du commerce, des services et du foncier.Aucune de ces actions n’est en soi suffisante, mais c’est bienl’ensemble cohérent qu’elles constituent qui peut aboutir à cettevision du développement durable portée par les élus qui ontélaboré, voté, et maintenant assurent la mise en œuvre duSchéma directeur.Plusieurs groupes travaillent sous l’impulsion du Syndicat mixtedu schéma directeur, avec les services de l’État (DDE) et duconseil général et l’assistance de l’Agence d’urbanisme, avecla volonté d’associer étroitement les différents territoiresconcernés :- un groupe technique travaille pour inventer et proposer des

hypothèses d’aménagement des voies et de leurs abords ;- un groupe fonctionnel travaille à l’identification des voies

concernées, aux conséquences sur les autres réseaux et auxmodes d’exploitation à mettre en œuvre ;

- des groupes de prospective évaluent les futurs possibles etrecherchent les conditions pour assurer l’efficacité et la receva-bilité d’un tel projet par les populations et les acteurs du territoire.

C’est dans ce contexte qu’un groupe de chercheurs et d’experts s’est réuni pour proposer une première expertise duprojet. Ce travail servira à alimenter les réflexions d’autresgroupes de prospective organisés avec des élus des territoireset des représentants des conseils de développement de larégion urbaine.

L’importance du sujet et ses impacts nécessitent que ces travaux fassent l’objet d’une large communication et dedébats approfondis avec l’ensemble des acteurs de la région(et en particulier ses acteurs économiques) et les différentsgroupes d’usagers.

Contact : [email protected]

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Des autoroutes apaisées pour un « chronoaménagement » du territoirePrendre le pouls des quartiers del’agglomération grenobloise

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En 1999, la région urbaine grenobloise (péri-mètre du Schéma directeur de 2000) comptait36 800 personnes de plus qu’en 1990, ce quireprésente une progression de 0,68 % par an.Cette augmentation s’explique cependant pluspar la forte croissance naturelle (0,62 % paran) qui a généré une augmentation de33 600 personnes que par l’excédent migratoire(0,06 % par an) qui a permis de gagner 3 200habitants. Notons également que parmi les625 700 personnes recensées dans la régionurbaine grenobloise en 1999, 82 % y habi-taient déjà en 1990 et 46 % n’ont pas changéde logement.

À noter qu’au niveau national, l’Insee a constatéque la mobilité résidentielle était en baisse, enparticulier sur les courtes distances (change-ment de logement ou de commune à l’intérieurd’un même département). En revanche, labaisse est moins marquée pour les change-ments de départements ou de régions.Comment expliquer cette évolution ? L’intensité de la mobilité résidentielle est lerésultat de dynamiques parfoiscontradictoires : les change-ments dans la vie familiale(décohabitation, mise en couple,séparation, naissances…) e tdans la vie professionnelle(licenciements, CDD, mutations,retraite) ont tendance à provo-quer des déménagements, alorsque le vieillissement de la popu-lation et l’accession à la pro-priété ont plutôt tendance à frei-ner la mobilité.

La région urbaine grenobloise accueilleplus de ménages qu’elle n’en voit partir

Entre 1990 et 1999, 42 200 ménages se sontinstallés dans la région urbaine grenobloisealors que 38 300 ménages l’ont quittée. Lesolde des entrées et des sorties de la régionurbaine grenobloise avec le reste de la Francemétropolitaine s’élève à donc à 3 900 ménages.En terme de population, l’excédent migratoireest moindre (+ 3 200 personnes) puisque lesménages qui sont venus habiter la région deGrenoble sont de plus petite taille (2,2 per-sonnes en moyenne) que ceux qui en sont partis(2,4 personnes).

Intensification des échanges

Entre 1990 et 1999, 4 700 ménages (10 550personnes) se sont installés chaque annéedans notre région, alors que 4 300 ménages(10 200 personnes) en sont partis. Ces chiffrestraduisent une intensification des échangesentre la région urbaine grenobloise et le restede la France ; entre 1982 et 1990, on comp-tait en effet moins d’arrivées et de départsqu’aujourd’hui.

Selon le dernier recensement, la région urbai-ne grenobloise conforte son attractivité : entre1982 et 1990, elle gagnait en moyennechaque année 200 ménages par le jeu desentrées et sorties. Entre 1990 et 1999, leséchanges migratoires apportent un gainannuel de 400 ménages.

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point-clé

La région urbaine grenobloise : m o b i l eAvec un taux de mobilité annuel de 8,4 % dans la région urbaine grenobloise

contre 7,4 % en moyenne au niveau national, la région est plus mobile que les

autres régions françaises. De plus, elle accueille plus de ménages qu’elle n’en

voit partir et cette dynamique se renforce. Enfin, au sein de la région greno-

bloise, les échanges entre l’agglomération et les secteurs périurbains se sont

intensifiés, avec un fort mouvement de périurbanisation.

Les migrations résidentielles entre la région urbainegrenobloise et l’extérieur

Détail des entrées et sorties d’habitants par commune entre 1990 et 1999

Qu’est-ce que les migrations résidentielles ?Les recensements de population apportent des informations sur les flux migratoires exprimés en terme de population ou de ménages.

L’analyse détaillée des mouvements résidentiels entre 1990 et 1999 vient alimenter la réflexion pour la mise en œuvre du Schéma

directeur de la région grenobloise (voté en 2000), elle permet en particulier de :

- mesurer l’attractivité globale de la région urbaine grenobloise ;

- étudier la périurbanisation et analyser les mouvements entre la ville centre, les communes de banlieue et les secteurs périur-

bains.

Le recensement nous permet donc de connaître les migrants, c'est-à-dire les personnes qui ont changé de lieu de résidence entre

les deux derniers recensements, et nous informe sur la commune d’origine et la commune de destination.

Ainsi, pour un secteur géographique donné, nous avons pu comptabiliser les entrées (c'est-à-dire le nombre de personnes arrivées

sur ce territoire entre 1990 et 1999) et les sorties (c’est-à-dire le nombre de personnes ayant quitté ce territoire entre 1990 et 1999).

Si les entrées sont supérieures aux sorties, alors le territoire bénéficie d’un excédent migratoire, dans le cas inverse il s’agit d’un défi-

cit migratoire.

10000

Légende

ArrivéesDéparts

Flux annuels moyens des ménages Population recensée dans la RUG en 1999

Taux de mobilité annuels

BDCARTO®IGN 1992/AURGRP©INSEE 1999/AURG

Lieu de résidence en 1990

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De Grenoble à Moirans dans le VoironnaisCela faisait plus de deux ans que Xavier habitait Grenoble etplus d’un an pour Juliette. Ils habitaient au centre de la commu-ne et ont souhaité avoir un logement avec plus de confort. Alorsqu’ils n’avaient pas prévu, au départ, de partir de la ville centre,en étudiant le rapport qualité/surface des logements s’offrant àeux, la décision fut prise de regarder ailleurs, dans la région gre-nobloise. Avec pour contrainte l’accessibilité en transports encommun à Grenoble, lieu de leur travail. Il ont alors choisi dedéménager voici quelques mois à Moirans, dans le Voironnais,à 22 km de Grenoble.

De Paris à GrenobleDepuis que Laurent et Cathie avaient eu leur fille, ilsn’avaient plus envie de rester dans la région parisienne :trop de temps de trajet domicile-travail et un cadre de viemoyen. Ce fut décidé : le premier qui trouverait du tra-vail entraînerait l’autre. La recherche d’un nouvel emplois’est tournée vers de grandes agglomérations dans lamoitié sud. Cathie a trouvé la première un poste àGrenoble. Laurent qui pensait être au chômage quelquestemps s’est rapidement aperçu que le bassin d’emploigrenoblois lui correspondait complètement puisqu’il estingénieur physicien. Ils sont donc installés à Grenoble,dans le centre-ville, depuis maintenant quatre ans.

Le gain de ménages semble être surtout lefait d’un regain d’attractivité de la régionurbaine grenobloise pour les étudiants : onconstate, en effet, qu’entre 1990 et 1999,la région grenobloise a vu partir plus d’actifsqu’elle n’en a attiré, en revanche, on enre-gistre des entrées massives d’inactifs, essen-tiellement des étudiants.

Des échanges avec les départements voi-sins, les régions du soleil et l’Île-de-France

Avec les différents départements de Rhône-Alpes et en particulier les départements del’académie de Grenoble (Ardèche, Drôme,Isère, Savoie, Haute-Savoie), la région gre-nobloise entretient des relations privilégiées.Avec un fort excédent pour l’académie, maisun déficit pour le Rhône.

Les échanges avec l’ensemble des autresrégions françaises sont aussi importants, maisils correspondent à une dispersion de flux defaible intensité. Seule l’Île-de-France se dis-tingue. Il faut aussi noter l’importance deséchanges, et notamment des départs vers lesrégions du soleil, de la Méditerranée( Pr o v e n c e-A l p e s-C ô t e-d ’ A z u r, La n g u e d o c -

Roussillon, Midi-Pyrénées, Corse) mais ausside l’Atlantique (Aquitaine).

Grenoble, porte d’accueil des nouveauxarrivants

En 1999, comme en 1990, près des troisquarts des nouveaux ménages arrivés dans larégion grenobloise ont choisi de s’installerdans l’agglomération. Ils sont relativementplus nombreux qu’avant à choisir Grenoble( 4 5 % des nouveaux ménages en 1999contre 42 % en 1990) et s’installent moinsfréquemment dans les autres communes del’agglomération (28 % contre 31 %).

Les autres secteurs de la région urbaine grenobloise périurbains attirent 27 % desménages nouvellement installés dans larégion (Bièvre : 3 %, Grésivaudan : 10 %,Sud : 4 %, Voironnais : 10 %). En terme depopulation, cela représente 34 % des nou-veaux arrivants. Les ménages qui s’y installentsont de plus grande taille : ils comptent enmoyenne 2,9 personnes contre 2 personnespour les ménages qui choisissent l’agglomé-ration (Grenoble : 1,8 personnes, communesde banlieue : 2,4 personnes).

Un mouvement de périurbanisation… au delà de la région urbaine grenobloise

Les échanges entre la région urbaine greno-bloise et les autres communes de l’Isère sontforts ; ces flux sont à rapprocher des mouve-ments de courte distance de type périurbani-sation, liés à une recherche de changementde logement. Ils se soldent par un déficitmigratoire (perte de 700 ménages) qui traduiten partie l’installation de ménages dans lespetites communes situées à proximité de larégion urbaine grenobloise.

Une analyse plus détaillée montre que lescommunes du Sud de l’Isère bénéficient forte-ment des départs de la région grenobloise. Cephénomène touche aussi le plateau duVercors et dans une moindre mesure laChartreuse. Ainsi, la périurbanisation se fait àlarge échelle, au-delà du périmètre duSchéma directeur actuel, à l’échelle du bassind’emploi marqué par les navettesdomicile/travail.

Des échanges intenses et favorables à la région grenobloise

Varces-Allières-et-Risset : nouvelles populations, nouvelles demandes

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La commune de Varces-Allières-et-Risset adoublé de population en vingt-cinq ans.Cette commune de 6 000 habitants (caserneet maison d’arrêt comprise), située à unequinzaine de kilomètres au sud de Grenoble,attire de nombreuses familles venant majori-tairement d’autres communes de l’agglomé-ration. « Ce sont des personnes relativementaisées, compte tenu des prix des terrains »,explique Claude Faubert, adjoint à l’urbanismede la Ville, des familles de catégories socio-professionnelles élevées ou des personnesqui s’endettent à un niveau relativementimportant pour acquérir un logement, le plussouvent une maison. « Les gens aiment l’ima -ge semi rurale semi urbaine de Varces »,indique Claude Faubert. Mais à l’inverse, desenfants de Varçois ne trouvent pas aujour-d’hui à se loger sur la commune à cause desprix élevés. « Il faudrait construire plus delogements sociaux, mais compte tenu du prixdes terrains, ce n’est pas évident » analysel’adjoint à l’urbanisme. Il ne reste presqueplus de résidences secondaires sur la commune,les vieilles fermes ont été rénovées et lesgrandes propriétés avec parcs se vendentpour réaliser des ensembles immobiliers.

À noter une des spécificités de la commune :le quartier militaire Reyniès. Ce 93e régimentd’artillerie de montagne apporte un renou-vellement important de population, lié auxmutations militaires. Mais certaines jeunesfamilles de militaires n’arrivent pas à se logersur la commune et s’installent plus loin.Conclusion, avec l’arrivée de l’autoroute, ledéveloppement d’entreprises de pointe dansl’agglomération et les prix qui flambent, bonnombre de familles ou personnes sontexclues du marché du logement à Varces.

35-40 ans avec jeunes enfantsEn revanche, l’arrivée de nouvelles popula-tions a permis l’ouverture d’un groupe scolaireet d’un collège supplémentaires. « Et cesfamilles recherchent fortement des servicespériscolaires et extrascolaires » indique SylvieOmez-Pommier, directrice du centre sociocul-turel de Varces. Aujourd’hui, les structures degarde de la petite enfance sont saturées, toutcomme la cantine scolaire. Les assistantesmaternelles n’ont plus de place. La communeréfléchit donc à de nouvelles solutions poursatisfaire les demandes de ménages dont lesdeux parents travaillent, avec des revenus

supérieurs à la moyenne (tranches supé-rieures des quotients Caf) ; comme la propo-sition de cantines familiales - des familles quiaccueillent des enfants pour le repas - maisaussi une négociation entamée avec la casernepour l’ouverture d’un nouvel espace petiteenfance mêlant halte garderie et crèche. Pourl’instant en tout cas, l’arrivée de nouvellesfamilles se traduit par un centre de loisirsexploité à 100 % de ses capacités d’accueil,« même lors des périodes de ski où l’on voyaitauparavant les effectifs baisser, ce qui n’estplus le cas aujourd’hui, explique SylvieOmez-Pommier. Avec dix enfants de plus, onne pourrait plus faire face ». Évolutions quantitatives, mais aussi qualita-tives des demandes. Les familles sont trèsattachées à ce que les enfants font pendant letemps périscolaire et demandent des activitésprécises. Elles sont également demandeusesde temps de débat et de discussion autour del’enfance et de l’adolescence. Cette évolutiona aussi pour conséquence l’augmentation dela fréquentation de la bibliothèque étenduesur 300 m2, avec une ouverture le samedimatin pour répondre aux personnes quitravaillent.

Relations de proximitéCôté associations, l’évolution se fait aussisentir. Trois nouvelles associations sportivesviennent de voir le jour : l’une axée sur le rollerhockey, une autre sur l’escrime et la troisièmesur le basket. Elles s’adressent tant aux jeunesqu’aux adultes. « À travers la création d’asso -ciations de ce type, c’est un mode de vie dif -férent et l’envie de créer des relations deproximité et conviviales » analyse la directricedu centre socioculturel.Pour Claude Faubert, « nous sommes un peuvictimes de notre succès, il faut maintenantoffrir des infrastructures et des services adé -quats ». D’où une vraie réflexion sur l’animationet les espaces petite enfance et jeune, maisaussi de nouveaux services pour les per-sonnes âgées. Avec le souhait de favoriser desliens d’échange et de solidarité entre nouvelleet ancienne population.Parmi les personnes recensées à Varces en1999, 2 280 (43 %) habitaient déjà le mêmelogement en 1990, 860 (16 %) ont changéde logement dans Varces entre 1990 et1999, et 2 210 (41 %) sont venues d’uneautre commune, pour 40 % de l’aggloméra-tion grenobloise.

point-clé

Échanges entre l’Isère et lesautres départements français

Fort déficitDéficit modéréÉquilibreExcédent modéréFort excédent

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De Lyon à GrenobleTravaillant à Lyon, Olivier a eu l’opportunité de venir travailler à Grenoble, ville quil’attirait par son dynamisme économique et le brassage d’idées. Arrivé à Grenoble début 2004, il a recherché un nouveau logement entre Grenobleet le lieu de travail de sa femme (dans le Nord Isère). Les possibilités étaient assez limitéesdans l’agglomération grenobloise et ne correspondaient pas au budget consenti parle couple pour loger la famille de quatre personnes. La décision d’acheter a été viteprise au regard des loyers des 4-5 pièces. De même, certains territoires ont été exclusd’office à cause des prix : le Grésivaudan, le Sud et l’agglomération grenobloise. Larecherche s’est orientée vers les secteurs où l’offre était la plus abondante et la plusaccessible financièrement : Voironnais et Bièvre. Mais ce ne fut pas si simple ! Lecouple a été confronté à plusieurs difficultés : un propriétaire qui augmente le prix devente de 20 000 € entre le mardi et le vendredi en raison de propositions nombreuses,un propriétaire qui donne son accord le lundi pour signer le samedi un compromis devente, et qui entre temps signe avec un autre acquéreur le mercredi…Finalement, la famille a pu acquérir une maison dans la Bièvre, à 35 km de Grenoblemi 2004 au prix d’un 4 pièces sur Grenoble.

… Et qui se poursuit

Entre 1990 et 1999, 46 400 ménages (124800 personnes) ont changé de commune ausein de la région grenobloise. 27 400ménages (71 800 personnes) ont effectué unchangement de commune dans le même secteur,16 800 ménages (46 600 personnes) ontréalisé une migration entre l’agglomération etles secteurs périurbains ou l’inverse. Le séchanges entre secteurs périurbains sontnégligeables (2 200 ménages soit 6 400 per-sonnes), excepté entre Bièvre et Vo i r o n n a i s.Comme dans les décennies précédentes,l’agglomération entretient des échangesfortement déficitaires avec le Grésivaudan, leSud et le Voironnais et, à un degré moindre,la Bièvre. Il y a toujours plus de départs deGrenoble et sa banlieue vers les secteurspériurbains que l’inverse.

Par exemple, 4 600 ménages ont quittél’agglomération grenobloise pour s’installerdans le Grésivaudan alors que seulement2 500 ont fait le chemin inverse.

Le desserrement de l’agglomération :moins de la moitié des arrivées dans lessecteurs périurbains

Mais contrairement à ce qu’on aurait tendanceà penser, moins de la moitié des arrivéesdans les secteurs périurbains proviennentde l’agglomération grenobloise. Po u rexemple, dans le Voironnais, les arrivéesextérieures à la région urbaine grenobloisereprésentent plus de la moitié des nouveauxménages. Alors que l’influence du desserre-ment de Grenoble et sa périphérie demeu-re très sensible dans le Sud et à un degrémoindre dans le Grésivaudan.

Contacts : [email protected]@[email protected]

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Étudiant cherche logement

60 000 étudiants, 4 universités, 10 écolesd’ingénieurs, 1 institut universitaire de forma-tion des maîtres, 3 écoles d’enseignementsupérieur (arts, architecture et management) :mais d’où viennent ces milliers d’étudiants etoù vont-ils s’installer dans l’agglomérationgrenobloise ? 27 % des étudiants viennent de l’agglomérationgrenobloise, 10 % des autres secteurs de larégion urbaine grenobloise, 7 % de l’Isère,25 % des autres départements de la régionRhône-Alpes, 15 % des autres départementsfrançais, 3 % de pays européens et 13 %d’autres pays. Les étudiants originaires desdépartements et régions limitrophes repré-sentent trois quarts des effectifs des universi-tés grenobloises. Près de 10 000 étudiantsviennent de l’étranger, avec une progressionrégulière chaque année. 44 % des étudiantsinternationaux sont européens et 31 % sontoriginaires d’Afrique, avec en tête le Marocpuis l’Algérie, la Tunisie, la Chine,l’Allemagne et le Sénégal.

Origine géographique des étudiantsétrangers

D’une façon générale, les étudiants sontmobiles : la durée de leur séjour est d’environ9 mois, ils ont des ressources peu élevées etcherchent des petits logements en hyper centrebien desservis par les transports en commun età proximité de services à la personne (laveries,restauration rapide…). De plus, leurs demandesévoluent avec leur âge et leur situation familiale :studios pour la décohabitation, logementsplus grands pour s’installer en couple…En terme de logement donc, 90 % des étu-

diants habitent dans 6 communes de l’agglo-mération dont 56 % à Grenoble et 19 % àS a i n t- M a r t i n -d’Hères suivies par les com-munes de Meylan, Échirolles et la Tronche. Onnote donc une très forte attractivité du centre-ville de Grenoble, un intérêt pour les grandsboulevards et une tendance qui se développedes étudiants déclarant résider hors del’agglomération qui seraient aujourd’hui prèsde 1 sur 4. Le rêve d’un logement est souventbalayé par la réalité : « quand tu attaques tesrecherches, tu te dis que tu vas trouver unsuper appartement… Après quand tu as cher -ché, l’idéal baisse par rapport à la réalité, tescritères de sélection se restreignent » expliqueun étudiant lors des rencontres « Le logementdans tous ses états : quelles alternatives pourl’agglomération » du 27 septembre 2003.42 % des étudiants logent dans le parc privé,34 % résident au domicile parental, 12 %logent en résidence universitaire et 12 % enchambre chez l’habitant, meublé ou autres. On note un accroissement du nombre d’étu-

diants étrangers hors cadre de coopération ethors programme, qui ne sont donc pas pris encharge par une structure, ainsi qu’un élargis-sement de la géographie des échanges versdes pays au niveau de vie plus bas (paysd’Europe de l’Est et d’Afrique) ; ce phénomè-ne entraîne une précarisation de cette popula-tion internationale qui a du mal à trouver unlogement.

Sources : . Grenoble en chiffres, le site universitaire et

scientifique, publié en 2003 par Grenoble uni-versité recherche et l’Agence d’urbanisme.

. L’impact sur l’économie et sur le développementdu territoire de l’enseignement supérieur et de larecherche à Grenoble, rapport d’étape réaliséen février 2005 par Grenoble université avec lesoutien de la région Rhône-Alpes et les parte-naires de Grenoble université.

. Étude thématique du PLH : le logement étudiant,rapport final réalisé en mai 2003 par Algoépour Grenoble Alpes Métropole.

Origine des nouveaux arrivants des secteurs périurbains Ménages

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Rapport 2004 de l’observation dynamique de la politiquede la villeLe rapport 2004 de l’observation dynamique de la politiquede la ville, le troisième depuis l’actuel contrat de ville, traitede certains aspects de ce que l’on peut appeler la cohésionsociale et des quartiers les plus concernés par la politique dela ville dans l’agglomération grenobloise. Cet instrument d’aide à la connaissance des situations et àl’évaluation des politiques de lutte contre les disparités

sociales et spatiales combine des approches par chiffres et des dires d’experts (lire page 2l’article sur le baromètre des quartiers) et s’appuie sur des travaux spécifiques commandés parune commune ou un maître d’ouvrage.Le rapport 2004 apporte un éclairage original sur la façon dont s’exprime l’inégalité des

populations et des territoires en matière de déplacements. Cette analyse des données del’enquête ménages déplacements montre que certains territoires et catégories (les femmesnotamment) sont moins mobiles et ont donc un accès plus restreint que d’autres aux res-sources de la ville. Ce rapport permet aussi de commencer à rendre compte des efforts de mutualisation desmultiples pratiques de participation des habitants mises en œuvre dans les communes del’agglomération.Les données chiffrées présentées dans ce rapport sont issues des travaux du réseau desagences d’urbanisme et de l’Insee, dans le cadre du tableau de bord des quartiers Rhône-Alpes commandité par le secrétariat général pour les affaires régionales (SGAR) et la régionRhône-Alpes et s’appuyant sur de nombreux partenaires (ANPE, CAF, DRE, bailleurs sociaux,rectorat).Le rapport est disponible sous la forme d’un cédérom au centre de documentation.

Assistance au Schéma directeur d'assainissement deBièvre Toutes AuresAfin de permettre la mise en œuvre technique du futurréseau d’assainissement de Bièvre Toutes Aures,l’Agence est chargée de réaliser une étude prospective etd’évaluation sur les capacités de développement urbaindes territoires concernés. Cette étude permettra deconnaître par simulation le poids de population du sec-teur, à court, moyen et long terme, sur la base d’uneanalyse exhaustive des espaces potentiellement urbani-

sables, en considérant les contextes environnementaux en présence. Ce travail est conduiten collaboration étroite avec chacune des collectivités afin de croiser le potentiel global

d’urbanisation prévisible et les volontés locales de développe-ment. Ce travail est en cours de finalisation.

Modification du POS de Renage La commune de Renage a procédé à une modification de sonPOS afin de permettre un développement du plateau du Crielplus en adéquation avec son environnement urbain et paysager,

composé essentiellement d’habitat à caractère résidentiel. De nombreuses réunions se sonttenues afin d’assister la commune sur le plan juridique et préopérationnel (participation pourréseau et voirie, schéma de cohérence). Le projet de modification a été soumis à enquêtepublique et a été approuvé par la commune.

Occupation de l’espace dans le Sud grenoblois :le bilanFormulé par la communauté de communes du Sud gre-noblois, le souhait de dresser le bilan de la consomma-tion de l’espace se verra concrétisé durant toute l’année2005 par l’analyse de l’évolution de l’occupation del’espace et l’identification des espaces disponibles àl’urbanisation. Lancée en janvier, la première phase du projet a permisde dresser un état des lieux des plans d’occupation dessols (POS) opposables au 1er janvier 2005. La base

ainsi constituée sera réactualisée chaque année.La deuxième phase, qui se déroule d’avril à mai, permet de produire une analyse fine del’évolution de l’occupation de l’espace entre 1990 et 2000 en termes d’habitat, d’ac-tivités et de grands équipements. Ce diagnostic sera en outre complété par différentesanalyses thématiques par superposition de la carte de recollement des POS avec les docu-ments existants relatifs aux espaces naturels remarquables, aux risques technologiques,aux périmètres de captage des eaux et aux contraintes qui y sont liées. Enfin, la troisième phase qui devrait s’achever en novembre 2005 permettra d’identifierles espaces disponibles à l’urbanisation. Cet outil évolutif d’analyse de l’espace devrait participer à la construction du projet dedéveloppement du territoire du Sud grenoblois.

Préserver et développer les corridors écologiquesPour préserver la biodiversité et la faune sauvage, le réflexe a étéde protéger des espaces naturels remarquables. Mais cela nesuffit plus dans un contexte de fragmentation du territoire (infra-structures, urbanisation…). Il faut aussi maintenir une continuitéentre ces espaces : des milieux naturels continus libres d’obs-tacles, canalisant la circulation de la faune. C’est ce qu’onappelle les corridors écologiques, maillons faibles du réseauécologique mais essentiels à sa dynamique.Le conseil général a financé une étude d’envergure établissant

le « réseau écologique départemental de l’Isère ». Sur sa demande, l’Agence d’urbanismeest chargée de l’animation et du diagnostic de la déclinaison à l’échelle locale :la recherche de corridors transversaux entre les deux massifs dans le Grésivaudan.

Il s’agit ici d’identifier les périmètres des corridors à réhabiliter (type d’occupation du sol),de savoir à quelle faune on s’intéresse et à leurs déplacements, de localiser l’ensembledes obstacles physiques (mais aussi les zones inhospitalières), et d’inventorier l’ensembledes moyens de connexions potentiels (boisements le long des cours d’eau, alignementsd’arbres, espaces agricoles…). L’objectif fixé est de rechercher des solutions pérennes(règlementaires, foncières, aménagements d’obstacles, entretien des ouvrages, conven-tions avec les agriculteurs…) et d’impulser une dynamique locale d’aménagement durabledu territoire. Un plan d’actions multi-partenaires constituera l’aboutissement de ce travailavec la définition de mesures à prendre pour chacun des corridors répertoriés. Ce dossier est conduit en partenariat avec les membres de deux comités de pilotageconstitués à cette occasion (haut et moyen Grésivaudan) : communes, Adayg, Area, asso-ciations syndicales de gestion des digues, Avenir, Cora, Econat, Frapna, fédérations dechasse et de pèche, RFF, services de l’État, Symbhi, EDF…

Élaboration conjointe des PLU de Montferrat et PaladruNouvellement adhérentes à l’Agence, les communes deMontferrat et Paladru ont formulé le souhait de réviser simulta-nément leur document d’urbanisme communal. Les cinq com-munes du Tour du lac – Charavines, Le Pin, Bilieu, Paladru etMontferrat – pratiquent depuis de nombreuses années une inter-communalité de projet autour de l’aménagement du lac. Cettepratique se renforce avec la mise en place d’un zoom dans lecadre de l’élaboration du Schéma de secteur du Pays voironnaisen cours d’élaboration. L’Agence d’urbanisme interviendra auprès des deux communesen assistance renforcée à maîtrise d’ouvrage dans le cadre d’une

élaboration conjointe des deux documents d’urbanisme. Il s’agira pour elle de définir les grandsenjeux à partir d’un pré-diagnostic partagé et de formuler des objectifs communaux, basede travail pour l’élaboration des projets d’aménagement et de développement durable(PADD) respectifs. Par ailleurs, elle assistera les communes dans la préparation de laconcertation et la consultation des bureaux d’études. Puis elle participera, de façon plusponctuelle, à la définition des orientations d’aménagements, à l’élaboration du règlementet à la mise en œuvre d’outils de suivi et de gestion des actions issues du PADD.L’ensemble de la procédure devrait s’étaler sur une trentaine de mois.

Schéma de secteur du Voironnais : l’élaboration se poursuitAprès une première tournée par bassins de vie portant sur l’habitat, les équipements et lesservices, une deuxième série de rencontres portant cette fois sur les espaces naturels, agri-coles et forestiers, toujours en lien avec le développement urbain, vient de se dérouler.Elles ont porté sur la protection et la mise en valeur de ces espaces, les zones prioritairesde développement urbain et les limites entre zones urbanisées et non urbanisées. Lespropositions dégagées permettront d’alimenter à la fois le Schéma de secteur et le Schémagénéral des espaces naturels, agricoles et forestiers.Par ailleurs, le zoom portant sur le tour du lac de Paladru a permis de faire débattre élus,techniciens et partenaires institutionnels afin de proposer au comité de pilotage duSchéma de secteur, un schéma d’aménagement plus fin à l’échelle des cinq communesconcernées.

À lire à l’Agence : Schéma de secteur du Pays Voironnais : quel Pays Voironnais pour demain ?Les orientations stratégiques : document de référence. VITORGE Maya, PARENT Benoît, LUCASCéline, DELATOUR Anne, Agence d’urbanisme de la région grenobloise, Communauté d'agglo-mération du Pays voironnais, septembre 2004, 44 p.

territoires point par point

Agglomération

Bièvre

Grésivaudan

Sud

Voironnais

Responsables EPT : f r a n ç o i s e . p i c h a v a n t @ a u r g. a s s o . f [email protected]

Élu représentant : Daniel de Murcia

Responsables EPT :[email protected]@aurg.asso.fr

Élu représentant : François Brochier

Responsables EPT : m u r i e l l e . p e z e t . k u h n @ a u r g. a s s o . f [email protected]

Élu représentant : Claude Dailly

Responsables EPT : j a n . k a c z o r o w s k i @ a u r g. a s s o . f [email protected]

Élu représentant : Jean-Claude Ogier

Responsables EPT : e m m a n u e l . b o u l a n g e r @ a u r g. a s s o . f [email protected]

Élu représentant : Maurice Berthet

L’Agence d’urbanisme s’est organisée en équipes projets territoires (en lien avec l’élu représentantun secteur au sein du conseil d’administration de l’Agence) sur les cinq secteurs de son périmètre

géographique d’action principal et de partenariat.Ces équipes ont pour objectif de disposer d’une connaissance globale de chaque territoire, mais aussi d’accompagner et d’articuler les différents projets à l’échellecommunale, intercommunale ou inter-intercommunale.

5 équipesprojets territoires

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Assurer un équilibre durable entre mobilité, protection del’environnement et santéLe plan de déplacements urbains (PDU) est un document deréférence qui élabore une démarche de planification sur dixans à l’échelle de l’agglomération. Il définit les principes del’organisation des transports de personnes et de marchan-dises, de la circulation et du stationnement dans le périmètredes transports urbains.Concept initié par la loi sur les transports intérieurs (Loti) de1982, le PDU est devenu obligatoire pour les agglomérationsde plus de 100 000 habitants avec la loi sur l’air et l’utilisa-tion rationnelle de l’énergie (Laure) de 1996 qui définit sixgrandes orientations : - la diminution du trafic automobile ;- le développement des transports collectifs et des modes doux ;- l’aménagement et l’exploitation du réseau principal de voirie

d’agglomération ;- l’organisation du stationnement ;- le transport et la livraison des marchandises ;- l’encouragement pour les entreprises et les collectivités

publiques à favoriser le transport de leur personnel.La loi Solidarité et renouvellement urbains (SRU) du13 décembre 2000 vient renforcer l’outil.Après avoir établi le diagnostic des déplacements et élaboréplusieurs scénarii de développement, le projet de PDU finalisé

est arrêté par délibération de l’Autorité organisatrice de trans-ports urbains (AOTU). La concertation officielle permet d’asso-cier au projet les personnes publiques et la population avantl’approbation définitive du PDU par l’AOTU.

Et dans la région urbaine grenobloise ?Le deuxième PDU de l’agglomération grenobloise – le premieravait été élaboré en 1987 – a été adopté par le comité syndicaldu Syndicat mixte des transports en commun (SMTC) le 29 mai2000. Un comité de pilotage s’est réuni chaque trimestreassociant collectivités, représentants des acteurs socio-écono-miques, partenaires associatifs et privés afin d’élaborer cedocument dont les quatre objectifs principaux sont :- l’amélioration de la qualité de vie urbaine et la protection de

l’environnement quotidien et de la santé des habitants ;- la vitalité économique, commerciale et universitaire ;- la solidarité entre les territoires de l’agglomération avec une

véritable politique d’aménagement du territoire qui réponde

aux besoins des zones sensibles ;- l’instauration progressive et durable d’un nouvel équilibre

modal pour diminuer la part des déplacements en voitureparticulière au profit des modes alternatifs (amélioration duréseau piétonnier et cyclable, développement des transportsen commun urbains et périurbains, organisation de l’inter-modalité, etc.).

La démarche doit s’accompagner de la création d’une agencede mobilité (services et renseignements à destination du grandpublic) ainsi que d’un observatoire des déplacements et deleurs impacts sur l’environnement que l’Agence est chargé demettre en place.Non contraint par la loi du fait de son niveau démographique,le Pays voironnais a quant à lui fait la démarche volontaired’élaborer son PDU avec le souhait particulier d’y associer lapopulation. Il en finalise actuellement le diagnostic. L’Agencelui porte une assistance et une validation méthodologiques.

Vous pouvez consulter en ligne et télécharger le PDU de l’agglo -mération grenobloise sur le site internet du SMTC : www.smtc-gre -noble.org/PDU/sommaire.htm.

mise au point

Le chiffre

Qu’est-ce qu’un Plan de déplacements urbains ?Le mot

+0,5%

Un SIG est un système d’information géographique. C’est un outil qui permet de créer, stocker,gérer, présenter, valoriser, analyser de l’information spatialisée. Il permet de produire des cartes,mais également des tableaux ou des graphiques. Depuis cinq ans, les chargés d’études obser-vation constituent le SIG de l’Agence d’urbanisme, l’exploitent, le font évoluer.Ils sont chargés de collecter les données (cadastres, bases de données thématiques…), deles préparer (numérisation…), de les harmoniser et de les organiser pour qu’elles soient exploi-tables. Par ailleurs, ils la traitent (production de cartographies, analyses spatiales…) en collabo-rant aux études réalisées pour les partenaires de l’Agence. Avec quelques années de collecte dedonnées et d’analyses spatiales, ils constituent petit à petit un fond pérenne qui permet d’avoirune vision globale du territoire, de constituer son histoire et d’imaginer son développement futur.Enfin, ils créent des outils méthodologiques réexploitables dans des contextes différents.Les chargés d’études de l’Agence d’urbanisme utilisant le SIG sont pluridisciplinaires et peuventintervenir à différents titres dans la réalisation d’une étude. Ils associent leurs compétences d’ur-baniste, de géomaticien, de statisticien, de cartographe, de gestionnaire de bases de donnéespour en faire un outil d’aide à la décision.

Visualiser les évolutions possiblesEn amont de la production d’une étude, l’exploitation du SIG permet par exemple d’élaborerdifférents scénarios. C’est la démarche mise à l’œuvre dans le cadre de l’éventuelle ligne detramway Moirans-Grenoble : en fonction de différents tracés possibles ont été mesurés lenombre d’emplois, d’habitants, de commerces situés dans une zone de 400 mètres autour dela ligne. L’outil permet ainsi d’envisager différentes hypothèses et d’analyser leurs impacts.En aval, le SIG permet de produire des représentations cartographiques, éléments de visualisa-tion et de compréhension des enjeux d’un territoire. En croisant des données issues de diffé-rentes bases, on peut ainsi obtenir, par exemple, une carte des emplois à Grenoble, situés à 300mètres des arrêts de transport collectif dans les quartiers prioritaires du Contrat de ville : les

cartes produites étayent le discours et la réflexion en les illustrant.Enfin, le SIG peut être un outil de réflexion et développer des méthodologies nouvelles. Pour unschéma directeur d’assainissement par exemple, les chargés d’études élaborent plusieurs hypothèses afin d’aider le maître d’ouvrage à faire le choix d’aménagement sanitaire le plus pertinent : en fonction du nombre d’habitants actuel, de l’espace potentiellement urbanisable etde l’hypothèse de développement (haute, basse, intermédiaire), on peut déterminer le nombred’habitants futur et ainsi aider au choix du diamètre des canalisations à mettre en place.

Qu’est-ce qu’un SIG ?Le métier

En 2003, la région urbaine grenobloise (périmètre du Schémadirecteur) a enregistré une hausse de 0,5 % de l’emploi salariédu secteur privé pour atteindre 185 310 emplois.Parallèlement, il diminuait de 0,2 % dans la région Rhône-Alpes et de 0,3 % au niveau national. Une évolution quiconfirme cependant la tendance à l’essoufflement de la créa-tion d’emplois amorcé depuis 2001, alors que l’emploi salariéa connu une croissance de 2,1 % par an en moyenne depuis1993. La croissance plus modérée des effectifs dans le secteurdes services peine, en effet, à compenser la baisse récente del’emploi salarié industriel (1 800 emplois en moins depuis2001). En liaison avec ces évolutions sectorielles, l’emploiféminin résiste toutefois mieux que l’emploi masculin ; unetendance de fond que l’on retrouve sur la longue période avecune hausse de l’emploi salarié féminin de 2,3 % par an enmoyenne depuis 1993, contre 1,9 % pour l’emploi salariémasculin.Du fait d’une forte concentration de la population et des acti-vités, l’agglomération regroupe à elle seule 68 % de l’emploisalarié privé de la région urbaine grenobloise, loin devant leVoironnais (13 %), le Grésivaudan (12 %), la Bièvre (5 %) et le

Sud (2 %). Cette polarisation de l’emploi n’a que faiblementdiminué en dix ans, malgré une croissance de l’emploi salariéplus soutenue dans les autres secteurs de la région urbaine gre-nobloise (à l’exception du Sud). En revanche, le Grésivaudan avu son poids économique renforcé avec une hausse des effec-tifs salariés du secteur privé de 5,9 % par an en moyenne entre1993 et 2003. Une dynamique plus importante que dans laBièvre (4,6 %) et le Voironnais (4,4 %) et plus encore que dansl’agglomération (1,4 %) et le Sud grenoblois (0,8 % ) .

Source : UNEDICNote : Les statistiques annuelles des effectifs salariés sont établies à partir desdéclarations d’employeurs assujettis à l’Assurance chômage, elles ne concer -nent donc que les établissements et les salariés du secteur privé industriel etcommercial. Elles ne couvrent pas les salariés de l’Etat et des collectivitéslocales, les salariés des Établissements publics à caractère administratif (Banquede France, Caisse des dépôts et des consignations, …), les salariés des secteursagricoles et para agricoles cotisant auprès des caisses de Mutualitésociale agricole, les professions libérales, les employés de maison au servicedes particuliers cotisant auprès des URSSAF et de l’IRCEM, ou encore les sala -riés des EPCI, des régies départementales et des sociétés d’économie mixtedans lesquelles les collectivités locales ont une participation majoritaire.

Évolution de l’emploi salarié privé dans la région urbainegrenobloise depuis 1993

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La rue du futur, approche sociétale, innovations technologiquesDans le cadre du projet européen New road constructionconcepts, une journée d’étude et de débats a été organisée enjanvier 2005 par la Direction régionale de l’équipement d’Île-de-France, l’Association des ingénieurs territoriaux de France, leClub d’échange d’expériences sur les routes départementalesd’Île-de-France et le Laboratoire central des Ponts et chaussées.Maya Vitorge et Alain Perron, directeurs d’études à l’Agenced’urbanisme ont présenté la démarche d’autoroutes apaisées(lire l’encadré page 2).Contact : [email protected] [email protected]

La prise en compte de l’environnement dans la région grenobloiseDans le cadre de la conférence départementale de l’environne-ment organisée par le conseil général de l’Isère en novembre2004, Murielle Pezet-Kuhn, chargée d’études environnement àl’Agence d’urbanisme, est intervenue sur la prise en compte dela biodiversité dans l’urbanisme.Elle est également intervenue sur la prise en compte du déve-loppement durable et de l'environnement dans la région greno-bloise lors d’une formation organisée par le CNFPT endécembre 2004.Contact : [email protected]

Concertation et participation des habitantsDans le cadre d’un séminaire sur le management urbain orga-nisé par l’Institut d’architecture de Genève en janvier 2005,suivi par des étudiants en architecture et en urbanisme venus dedifférents pays francophones, Sylvie Barnezet, chargée d’étudescommunication, est intervenue sur les formes de participationdes habitants en France. Un regard particulier a été posé sur lesexpériences menées dans l’agglomération grenobloise, en

s’appuyant sur les éléments issus de l’observatoire des pratiquesparticipatives animé par l’Agence d’urbanisme.Contact : [email protected]

Échanger sur les potentiels d’observation en Rhône-AlpesLe 10 mars dernier s’est tenue à Villefontaine une conférencedébat sur les pratiques d’observation du territoire organisée parRhône-Alpes numérique. Ce centre de compétences, créé àl'initiative du Réseau des villes Rhône-Alpes, du conseil régionalet de l'État en région, développe des missions autour des indus-tries du numérique et de la diffusion des technologies de l’infor-mation et de la communication. L’intervention de Jean-PierreBarrel, chargé d’études observation à l’Agence d’urbanisme, aporté sur le potentiel et la mise en réseau des compétences destrois agences d’urbanisme de Rhône-Alpes en matière d’obser-vation. Cette première rencontre pourrait déboucher surd’autres temps d’échanges.Contact : [email protected]

IntenCités urbainesDu 26 janvier au 3 mars, la Plateforme, nouvel espace d’expo-sition et de débat proposé par la Ville de Grenoble a accueilliune exposition issue du réseau des agences d’urbanisme appe-lée IntenCités urbaines : formes urbaines et densités dans 30agglomérations. Une soirée débat regroupant élus locaux(Annie Deschamps, présidente de l’Agence d’urbanisme de larégion grenobloise, Pierre Kermen, adjoint à l’urbanisme et àl’environnement de la Ville de Grenoble) et professionnelsnationaux (Philippe Panerai, architecte urbaniste et FrancisCuillier, directeur de l’agence d’urbanisme de Bordeaux), uneconférence d’Yves Lion, architecte urbaniste, et des visites gui-dées ont été proposées avec succès. Cette exposition tourneradans différentes agences d’urbanisme comme Besançon,Toulouse, Clermont-Ferrand, Montbéliard…Contact : [email protected]

Les nouvelles études de l’agencePlan local d'urbanisme et bruit : la boîte àoutils de l'aménageurVilles d'Échirolles, de Grenoble, de Meylan, deS a i n t- M a r t i n -d'Hères, Agence d’urbanisme dela région grenobloise, Direction départemen-tale de l’Équipement de l’Isère, 2004, 48 p.Ce guide permet d'apporter une réponse auxobjectifs de réduction des nuisances sonores etde prévention des pollutions de toute nature,

fixés par la loi SRU. Il a été conçu par un groupe de techniciens deterrain du pôle de compétence Bruit de l'Isère. Il propose unensemble d'outils concrets et simples, une « boîte à outils » danslaquelle les élus ou les techniciens puiseront pour aborder le voletBruit de leur projet d'urbanisme.

Modes doux : premiers enseigne -ments de l'enquête ménages sur lesdéplacements 2002BLAIS Julie, MOREL Pierre Agence d’urbanisme de la région greno -bloise, 2004, 38 p.

Cette note rappelle les principaux résultats de l'enquête ménages2002 sur les déplacements dans la région grenobloise, et plus par-ticulièrement sur les modes de déplacements « doux ». La marcheà pied est en progression, alors que les déplacements en vélo bais-sent. Il apparaît que la baisse du nombre de déplacements en véloest davantage du fait des hommes, des jeunes et des plus de cin-quante ans. Alors que la marche à pied progresse chez leshommes et chez les 25-34 ans.

Étude intercommunale de prospectiveurbaine [Secteur Nord-O u e s t ]Communes de Saint- M a r t i n - l e-Vinoux, S a i n t-Égrève, le Fo n t a n i l -Cornillon, Noyarey, Ve u r e y-Voroize, Sassenage en lien avec Grenoble etFontaine. État des lieux et enjeux.TABOURET GeorgesAgence d’urbanisme de la région grenobloise,Grenoble Alpes Métropole , 2004, 115 p.

L'étude a pour objectif de quantifier les potentialités de développement(habitat, économie, commerces et services), d'identifier des sitespour l'accueil de grands équipements ou de fonctions stratégiques

et d'en spatialiser les scénarii. Elle présente l'état des lieux et lesprincipaux enjeux du secteur nord-ouest en matière de paysage etd'environnement, de démographie/habitat/équipement et services,de développement économique, et de mobilité et d'infrastructuresde déplacements. Elle se termine avec un exposé des attentes dechaque commune concernée.

Quelques ouvrages sur le territoire localPlan local d'urbanisme de la ville de Grenoble : projet arrêtépar délibération du conseil municipal du 31 janvier 2005Ville de Grenoble, 2005Ce cédérom est proposé comme un document d'informationréalisé à partir du projet du Plan local d'urbanisme de la Villede Grenoble, arrêté par délibération du conseil municipal du31 janvier 2005. Seuls les documents papier déposés en Mairieconstituent le projet du PLU arrêté. Sommaire du cédérom : rapport de présentation, PADD, orien-tations d'aménagement, règlement, documents graphiques,annexes, documents d'orientation.

Schéma d'aménagement de l'Isère en amont de GrenobleÉtude paysagère : paysages, usages et loisirs en lien avec lesterritoires traversés. Phase 1. Comité consultatif du 1er mars2005SYMBHI, mars 2005Présentation de l'étude paysagère des berges de l'Isère : étatactuel des berges et digues de l'Isère, mesures paysagères proposées, impacts et usages.

Territoires d'innovation : de la conception à la diffusion destechnologies clésIIIe rencontres du sillon alpin, INRIA, Montbonnot, 22 octobre2004Grenoble, Conseil Général de l'Isère, INRIA, 2005 Le cédérom comprend la synthèse du colloque (thème 1 : leSillon alpin, acteur de l'offre technologique, thème 2 : forma-tion, s'adapter aux besoins des acteurs locaux et aux exigencesde l'attractivité internationale, thème 3 : optimiser la diffusiondes technologies innovantes par une approche territoriale forteadaptée à la demande des utilisateurs) ainsi que la retranscrip-tion intégrale des interventions (fichiers texte, audio et vidéo).

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trois petits points...

L’Agence hors les murs

Les rendez-vous

Le Point sur l’Y est publié par l’Agence d’urbanisme de la région grenobloiseDirecteur de la publication : Jérôme GrangeCrédits photos : Ville de Grenoble, Agence d’urbanisme de la régiongrenobloise.Illustrations : Caroline NocartImprimé par l’Imprimerie des Eaux-Claires sur papier recyclé Cyclusoffset.Dépôt légal à parutionN° ISSN 1770-9717

21, rue Lesdiguières - 38000 GrenobleTél. : 04 76 28 86 00 - Fax : 04 76 28 86 12

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« Métropole en question, métropole en action »La XXVIe rencontre de la Fédération nationale desagences d’urbanisme aura lieu du 13 au 15 décembre2005 à Grenoble (le 13), Saint-Étienne (le 14) et Lyon(le 15). Coorganisée par les agences d’urbanisme deces trois agglomérations, elle portera sur la métropolisa-tion. Un séminaire se tiendra à la Maison de l’Isère, àParis, au printemps prochain, qui rassemblera experts,chercheurs et techniciens des agences afin d’élaborerfinement les problématiques qui seront mises en débatlors du colloque ; les échanges de ce séminaire alimen-teront le document introductif qui sera diffusé plusieurssemaines avant la rencontre.Moment fort de la rencontre, la plénière d’ouverture setiendra à Grenoble. Chaque journée se déroulera dansune des villes organisatrices et permettra aux partici-pants d’aborder trois grandes problématiques : lamétropole vécue, la métropole en construction, lamétropole et son rayonnement. Séances plénières etnombreux ateliers-visites seront au programme.Du 13 au 15 décembre à Grenoble, Saint-Étienne etLyon

Mobilité et villes « mythiques » de Curitiba àNew-York... en passant par Zürich Cette rencontre organisée par le Certu avec V. Kaufmannsur le « modèle suisse » propose une intervention de F. Beaucire sur un parallèle « Karlsruhe-Nantes », uneintervention sur les villes américaines (Los Angeles, NewYork...), une intervention sur le « modèle Curitiba-Bogota »...Le 31 mai 2005 à Lyon Plus d’information: [email protected]

Logiques métropolitaines : modèles, acteurs etprocessusCe colloque pluridisciplinaire est organisé par l’Institutfédératif de recherche sur les économies et les sociétésindustrielles de Lille. Les réflexions porteront sur le phé-nomène métropolitain comme élément essentiel dans lacompréhension des dynamiques territoriales. Les 2 et 3 juin 2005 à LillePlus d’informations : http://www.ifresi.univ-lille1.fr

Vivre dans la ville - La ville vivanteDans le cadre de la VIe biennale européenne des villeset des urbanistes, dirigeants locaux et urbanisteseuropéens seront rassemblés autour du thème de la

p l anification contemporaine.Expositions, ateliers, présenta-tions multimédia et exposésanimeront la conférence.Du 9 au 11 juin 2005 à Copenhague (Danemark)

Plus d’informations : http://www.cityliving-livingcity.org

Les chargés d’étude de l’Agence sont régulièrement invités à intervenir lors de colloques, de séminaires, de manifestations ou à collaborer à despublications pour proposer un regard d’expert sur des problématiques actuelles de l’aménagement du territroire.

À lire à l’AgenceLes documents présentés ici peuvent être consultés au centre de documentation de l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise. Le centre estouvert au public sur rendez-vous les lundis, mercredis et jeudis après-midi. Pour toute demande, vous pouvez contacter Martine Goujon : [email protected] ou 04 76 28 86 59.

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