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points de repère d e l a r é g i o n g r e n o b l o i s e lettre de l’agence d’urbanisme n°10 Décembre 2008 1 2 1 Les nouvelles instances sont arrivées ! Point à la ligne Entretien avec Michel Destot, député-maire de Grenoble Points de suspension Plateau matheysin : développement du plateau et réhabilitation des cités Le Pays voironnais retenu au programme Leader Dossier La région grenobloise : un positionnement en interrogation Grenoble et sa région à travers la presse Points sur la région La région Rhône-Alpes : des desseins grands formats Mise au point Le mot, le métier, la commune Trois petits points... À lire à l’Agence L’ Agence hors les murs Les rendez-vous 6 3 Jeudi 11 septembre 18 heures, la grande salle de réunion de l’Agence d’urbanisme est comble. L’assemblée générale se réunit pour procéder au renouvellement des instances de l’Agence. Levons tout de suite le suspens : Michel Issindou, député, vice-président de la commu- nauté d’agglomération Grenoble Alpes Métropole (la Métro), maire de Gières, est élu, à l’unanimité, prési- dent de l’Agence d’urbanisme de la région greno- bloise. D’emblée, le nouveau président remercie l’ancienne équipe et en particulier Annie Deschamps, présidente pendant sept riches années 2000 - 2008. Celle-ci pointe dans son rapport moral cinq chantiers importants : « premièrement, le démarrage du Schéma de cohérence territoriale (Scot) en faisant preuve d’originalité et en trouvant des modes opéra- toires moins rigides que ceux du Schéma directeur, car il s’agit de mettre en confiance les partenaires. Deuxième chantier : la réflexion métropolitaine liée notamment à la rocade nord, en notant bien la difficulté de la compréhension de la modélisation des déplace- ments, nécessitant un fort travail de pédagogie. Puis, l’exposition « Graines de quartiers », prélude à d’au- tres expositions sur des sujets concrets, permettant la sensibilisation des habitants. À noter aussi, l’ouverture internationale et la coopération avec l’Agence urbaine de Meknès au Maroc. Enfin, le suivi du calcul des coûts via la comptabilité analytique ». « Savoir solliciter l’outil » « L’Agence est là, c’est un formidable outil dont les élus doivent se saisir. Il faut savoir le solliciter, le mobiliser… à l’heure du travail sur le Scot et de la nécessaire articulation entre développement de l’ag- glomération grenobloise et territoires voisins » explique Michel Issindou. Le bureau est élu dans la foulée : Jean-Paul Bret devient 1 er vice-président, Georges Bescher, 2 e vice- président, Christophe Ferrari, trésorier, Marie- Christine Parade, secrétaire du bureau. À noter aussi la nomination de deux représentants de l’Agence d’urbanisme à la Fédération nationale des agences d’urbanisme (Fnau) : Michel Issindou et Michel Destot, nouvellement élu à l’Assemblée géné- rale de l’Agence (lire son interview page 2). Autre point à l’ordre du jour : l’adhésion de deux nouvelles communes, Laval et Venon (secteur Grésivaudan) ainsi que celle de l’Agence de l'envi- ronnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Ainsi, avec 114 membres dont 94 communes, l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise dis- pose d’un très vaste et riche partenariat, qui nécessite « de permanents aller-retour entre l’utilisation maxi- male de l’outil et l’exigence de réactivité », explique Frédéric Bossard, directeur adjoint, « ce qui implique un certain « surbooking » du programme partenarial ! ». Lancement du comité scientifique L’idée de la mise en place d’un comité scientifique trottait dans les têtes depuis déjà quelques temps, et l’occasion de l’élection du nouveau conseil d’administration a per- mis son lancement expérimental. Christophe Ferrari, vice-président de la Métro, maire de Pont-de-Claix, a été élu président de cette toute nouvelle instance, dont les objectifs - entre aide méthodologique, construction d’ex- pertise et regard prospectif - sont encore à peaufiner. Il est 20 heures. L’ordre du jour très chargé est épuisé. Les participants aussi ! Les nouvelle instances sont arrivées ! Salle comble, visages concentrés, l’élection du nouveau conseil d’administration de l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise est un moment fort. Les nouvelles instances sont sur les rails, le programme de travail - nécessairement partenarial - chargé ! 4 point à la une Membres du bureau de l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise (Conseil d’administration du 11 septembre 2008) Président : Michel Issindou 1 er Vice-président : Jean-Paul Bret 2 ème Vice-président : Georges Bescher Trésorier : Christophe Ferrari Secrétaire : Marie-Christine Parade Membres du bureau : José Arias, Yannick Belle, Jean-Claude Peyrin, Philippe Volpi Représentant de l’Etat : Charles Arathoon Membres du conseil d’administration (Assemblée générale du 11 septembre 2008) Membres de droit Etat : Charles Ararthoon, directeur départemental de l’Équipe- ment et Jean-Pierre Lestoille, directeur départemental de l’Agriculture. Conseil régional : Éric Grasset, Serge Nicodie. Conseil général : Catherine Brette, Brigitte Périllié, Georges Bescher, Jean-Claude Coux, Jean-Claude Peyrin, Pierre Ribeaud. Communauté d’agglomération Grenoble Alpes Métropole : Geneviève Fioraso, Daniel Boisset, Christophe Ferrari, Michel Issindou. Communauté d’agglomération du Pays voironnais : Jean-Paul Bret. Communauté de com- munes du moyen Grésivaudan : Philippe Volpi. Syndicat intercommunal de la zone verte : Marie-Christine Parade. Syndicat mixte des transports en commun : José Arias. Syndicat mixte du Schéma directeur : Yannick Belle. Membres adhérents Collège Bièvre : Thierry Dubuc (représentant de la Communauté de communes Bièvres Toutes-Aures). Collège Sud : Georges Claveri (représentant de la Communauté de communes du Sud grenoblois). Collège Grésivaudan : Geneviève Bonnefon (adjointe au maire de la Terrasse). Collège Voironnais : Danielle Falchier (adjointe au maire de Voiron). Collège Agglomération : Yves Ballu (adjoint au maire de Veurey). Collège des autres col- lectivités territoriales ou Syndicats mixtes : Bernard Michon (Vice-Président du Pays du Grésivaudan). Collège des per- sonnes morales de droit public ou de droit privé chargées d’une mission de service public : Elu représentant l’EPFL. Représentants du personnel : membres élus du comité d’entreprise. 7 8

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« Savoir solliciter l’outil » « L’Agence est là, c’est un formidable outil dont les élus doivent se saisir. Il faut savoir le solliciter, le mobiliser… à l’heure du travail sur le Scot et de la nécessaire articulation entre développement de l’ag- glomération grenobloise et territoires voisins » 2008 Membres du conseil d’administration 1 Les nouvelles instances sont arrivées ! Décembre (Assemblée générale du 11 septembre 2008) n°10 4 7 Membres adhérents 2 6 3 8 1

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points de repère

d e l a r é g i o n g r e n o b l o i s el e t t r e d e l ’ a g e n c e d ’ u r b a n i s m en°10

D é c e m b r e

2008

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1 Les nouvelles instances sont arrivées !

Point à la ligne

Entretien avec Michel Destot, député-maire de Grenoble

Points de suspension

Plateau matheysin : développement du plateau

et réhabilitation des cités

Le Pays voironnais retenu au programme Leader

DossierLa région grenobloise : un positionnement en interrogation

Grenoble et sa région à travers la presse

Points sur la région

La région Rhône-Alpes : des desseins grands formats

Mise au point

Le mot, le métier, la commune

Trois petits points...

À lire à l’Agence

L’ Agence hors les murs

Les rendez-vous

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Jeudi 11 septembre 18 heures, la grande salle de réunionde l’Agence d’urbanisme est comble. L’assembléegénérale se réunit pour procéder au renouvellementdes instances de l’Agence. Levons tout de suite le suspens :Michel Issindou, député, vice-président de la commu-nauté d’agglomération Grenoble Alpes Métropole (laMétro), maire de Gières, est élu, à l’unanimité, prési-dent de l’Agence d’urbanisme de la région greno-bloise. D’emblée, le nouveau président remerciel’ancienne équipe et en particulier Annie Deschamps,présidente pendant sept riches années 2000 - 2008.Celle-ci pointe dans son rapport moral cinq chantiersimportants : « premièrement, le démarrage duSchéma de cohérence territoriale (Scot) en faisantpreuve d’originalité et en trouvant des modes opéra-toires moins rigides que ceux du Schéma directeur, caril s’agit de mettre en confiance les partenaires.Deuxième chantier : la réflexion métropolitaine liéenotamment à la rocade nord, en notant bien la difficultéde la compréhension de la modélisation des déplace-ments, nécessitant un fort travail de pédagogie. Puis,l’exposition « Graines de quartiers », prélude à d’au-tres expositions sur des sujets concrets, permettant lasensibilisation des habitants. À noter aussi, l’ouvertureinternationale et la coopération avec l’Agence urbainede Meknès au Maroc. Enfin, le suivi du calcul des coûtsvia la comptabilité analytique ».

« Savoir solliciter l’outil »« L’Agence est là, c’est un formidable outil dont lesélus doivent se saisir. Il faut savoir le solliciter, lemobiliser… à l’heure du travail sur le Scot et de lanécessaire articulation entre développement de l’ag-glomération grenobloise et territoires voisins »

explique Michel Issindou. Le bureau est élu dans la foulée : Jean-Paul Bretdevient 1er vice-président, Georges Bescher, 2e vice-président, Christophe Ferrari, trésorier, Marie-Christine Parade, secrétaire du bureau.À noter aussi la nomination de deux représentants del’Agence d’urbanisme à la Fédération nationale desagences d’urbanisme (Fnau) : Michel Issindou etMichel Destot, nouvellement élu à l’Assemblée géné-rale de l’Agence (lire son interview page 2).Autre point à l’ordre du jour : l’adhésion de deuxnouvelles communes, Laval et Venon (secteurGrésivaudan) ainsi que celle de l’Agence de l'envi-ronnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Ainsi, avec 114 membres dont 94 communes,l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise dis-pose d’un très vaste et riche partenariat, qui nécessite« de permanents aller-retour entre l’utilisation maxi-male de l’outil et l’exigence de réactivité », expliqueFrédéric Bossard, directeur adjoint, « ce qui impliqueun certain « surbooking » du programme partenarial ! ».

Lancement du comité scientifiqueL’idée de la mise en place d’un comité scientifique trottaitdans les têtes depuis déjà quelques temps, et l’occasionde l’élection du nouveau conseil d’administration a per-mis son lancement expérimental. Christophe Ferrari,vice-président de la Métro, maire de Pont-de-Claix, a étéélu président de cette toute nouvelle instance, dont lesobjectifs - entre aide méthodologique, construction d’ex-pertise et regard prospectif - sont encore à peaufiner.Il est 20 heures. L’ordre du jour très chargé est épuisé. Lesparticipants aussi ! ■

Les nouvelle instances sont arrivées !Salle comble, visages concentrés, l’élection du nouveau conseil d’administration de l’Agence d’urbanismede la région grenobloise est un moment fort. Les nouvelles instances sont sur les rails, le programme detravail - nécessairement partenarial - chargé !

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point à� la une

Membres du bureau de l’Agenced’urbanisme de la région grenobloise(Conseil d’administration du 11 septembre 2008)

Président : Michel Issindou 1er Vice-président : Jean-Paul Bret 2ème Vice-président : Georges Bescher Trésorier : Christophe FerrariSecrétaire : Marie-Christine ParadeMembres du bureau : José Arias, Yannick Belle, Jean-Claude Peyrin, Philippe VolpiReprésentant de l’Etat : Charles Arathoon

Membres du conseil d’administration(Assemblée générale du 11 septembre 2008)

Membres de droit

Etat : Charles Ararthoon, directeur départemental de l’Équipe-ment et Jean-Pierre Lestoille, directeur départemental del’Agriculture. Conseil régional : Éric Grasset, Serge Nicodie.Conseil général : Catherine Brette, Brigitte Périllié, GeorgesBescher, Jean-Claude Coux, Jean-Claude Peyrin, Pierre Ribeaud.Communauté d’agglomération Grenoble AlpesMétropole : Geneviève Fioraso, Daniel Boisset, ChristopheFerrari, Michel Issindou. Communauté d’agglomération duPays voironnais : Jean-Paul Bret. Communauté de com-munes du moyen Grésivaudan : Philippe Volpi. Syndicatintercommunal de la zone verte : Marie-Christine Parade.Syndicat mixte des transports en commun : José Arias.Syndicat mixte du Schéma directeur : Yannick Belle.

Membres adhérents

Collège Bièvre : Thierry Dubuc (représentant de la Communautéde communes Bièvres Toutes-Aures). Collège Sud : GeorgesClaveri (représentant de la Communauté de communes du Sudgrenoblois). Collège Grésivaudan : Geneviève Bonnefon(adjointe au maire de la Terrasse). Collège Voironnais : DanielleFalchier (adjointe au maire de Voiron). Collège Agglomération :Yves Ballu (adjoint au maire de Veurey). Collège des autres col-lectivités territoriales ou Syndicats mixtes : Bernard Michon(Vice-Président du Pays du Grésivaudan). Collège des per-sonnes morales de droit public ou de droit privé chargéesd’une mission de service public : Elu représentant l’EPFL.Représentants du personnel : membres élus du comité d’entreprise.

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Quelles attentes avez-vous de laFnau, une fédération d’outils profes-sionnels, et quel lien avec votremandat de président de l’Associationdes maires des grandes villes deFrance (AMGVF) ?Le lien est, bien sûr, le développementdurable. Ces fédérations sont des outilsefficaces pour construire des territoiresplus cohérents, plus solidaires, plusdurables, qu'il s'agisse de l’aménage-ment urbain et de la cohésion territorialepour la Fnau, ou de la reconnaissancede ce que l’on nomme le « fait urbain »pour l’AMGVF. Le phénomène d'urbanisation est plané-taire : une personne sur deux dans lemonde vit aujourd’hui en ville et, en2050, on estime ce chiffre à 80 %. Lesgrandes villes, avec leur poids démogra-phique, concentrent souvent les diffi-cutés sociales, mais elles sont aussi lelieu d’expérimentation de politiquespubliques innovantes… De plus, le dés-engagement de l'État oblige les collecti-vités locales à adapter leurs politiquespubliques, à faire des choix rationnels etéconomiquement viables permettant derelever les défis actuels, liés notammentà la mondialisation et au réchauffementclimatique.

Les élus locaux ont le devoir de fairevaloir ce qui est expérimenté sur le ter-rain, et la Fnau comme l'AMGVF peu-vent être leurs vecteurs. Ce sont deslieux d'échange, de capitalisation desexpériences et des savoir-faire, des outilspour promouvoir de nouvelles formes degouvernance, défendre les intérêts desterritoires et les logiques de développe-ment local.

Le mandat commence avec de grosprojets urbains pour Grenoble.Comment voyez-vous la place del’AURG dans le maillage des projetsqui façonneront un nouveau visageà Grenoble ?L'AURG est l'un des garants de la cohé-rence de notre développement urbain :elle est présente sur toute la régionurbaine et possède une connaissancefine des territoires. Elle doit favoriser leséquilibres territoriaux, notamment enmatière d'implantation d'activités écono-miques, de logements, de transportscollectifs.Les différents projets ne sont pas disso-ciés mais la résultante d’une stratégie dedéveloppement. Le renouvellement urbainet social du sud de la ville, l’évolution dela presqu'île scientifique, la requalifica-

tion du centre-ville sont trois projetsmajeurs et structurants pour Grenoble etson agglomération. Menés de front,associés au développement des liaisonsurbaines via les modes de transports(piste cyclable sur les quais, cinquièmeligne de tram, contournement nord per-mettant la redistribution de l'espace), ilsparticipent à la construction d’une villedurable. Pour ces projets, l'AURG peut adopterun rôle de conseil et de prospective,notamment par l'expertise qu'elle aacquise sur les thématiques liées auxdéplacements, au logement, aux activi-tés économiques.

Le territoire comprend deux agglo-mérations (Grenoble et Voiron) et demultiples intercommunalités auxenjeux parfois distincts : commentaborder les tensions entre phéno-mène de métropolisation et identitéet autonomie des territoires ?Il faut sortir de cette logique d'opposi-tion. Les enjeux actuels sont mondiaux :protection de l'environnement, dévelop-pement économique, mixité sociale etterritoriale, transports, doivent être pen-sés à l’échelle de la région urbaine, etmême de la région.

Les dynamiques d'une métropole ont deseffets d'entraînement pour l'ensembled'une région urbaine. En matière dedéveloppement économique, concentrerles moyens sur des activités stratégiquesc'est faire bénéficier chacun de leursretombées en matière d'emploi, de créa-tion d'entreprises, de recherche… C'estle sens de la politique que nous menonsà Grenoble avec tous nos partenaires,dans une logique de complémentarité.C'est parce que nos régions urbainesseront organisées selon les spécificitésdes territoires qui les composent, ens'appuyant sur leur potentiel et leurdynamique, que leur identité prendra dusens.De plus, la concentration urbaine, avecune politique réfléchie et maîtrisée surles territoires périurbains, peut permettrede limiter l'étalement urbain. On peutorganiser le territoire en pôles d'activitéset développer une agglomération com-pacte, bien adossée à ses réseaux detransports, avec des espaces verts et desespaces publics favorisant les écono-mies d'énergie, diminuant l'usage de lavoiture individuelle, et in fine permettantd'assurer la durabilité de notre modèlede développement. ■

Rencontre avec Michel Destot,député-maire de Grenoble,

président de l’AMGVF, repré-sentant la ville de Grenobleà l’assemblée générale de

l’AURG et élu vice-président dela Fédération nationale des

agences d’urbanisme (Fnau).

point à� la ligne « Les dynamiques d'une métropole ont des effets d'entraînement pour l'ensemble d'une région urbaine »

Réhabiliter plusieurs cités minières, soit 438 logementssur quatre communes, nécessitait de comprendre le ter-ritoire, son ancrage historique et son actuel développe-ment, ainsi que les enjeux sociaux, économiques,environnementaux… L’Agence d’urbanisme réalise

actuellement une étude portée par trois de ses membres(l’État, le conseil régional et le conseil général). Celle-ci s’articule autour de trois axes, à travailler à l’échellede chaque cité minière, du projet urbain et du territoirede la Communauté de communes du plateau matheysin :parc immobilier et marché local de l’habitat ; insertionurbaine et environnementale des projets ; développe-ment territorial et politiques contractuelles en cours. Ladémarche s’incrit dans le volet « aménagement durableen moyenne montagne pour quatre communes minièresde la Matheysine » du Contrat de projet plan État-Région Rhône-Alpes 2007/2013. L’engagement publicest donc important (10 millions d’euros de subventions)pour ce territoire au passé récent riche. « En deux siè-cles, l’exploitation minière a marqué durablement le ter-ritoire et a façonné une identité si profondément inscritedans les esprits que le pays en oublie parfois son passérural… »1.

Les élus du plateau souhaitent entreprendre uneréflexion d’ampleur sur le développement du territoire :comment accueillir de nouvelles populations et déve-lopper le tourisme ? Comment ne pas perdre toute laculture minière, caractérisée notamment par la solida-rité, avec l’arrivée de nouveaux habitants « néoruraux » ou « rurbains » qui travaillent souvent dansl’agglomération grenobloise ? Comment développer lapetite et moyenne industrie ?... Concrètement, dès 2008, les premiers logements réha-bilités seront livrés cité Pré Cordier (Pierre-Châtel) etPaulin (La Motte d’Aveillans) et des travaux dans unedes cités minières de La Mure (chemin de l’Araignée)seront engagés. ■Contacts : [email protected] , [email protected] [email protected] BIAIS, Gueules noires en Dauphiné, l’épopée des mineurs de laMatheysine, Au delà des Mots, 2007.

points de suspension

Le Pays voironnais retenu au programme Leader

La candidature du Pays voironnais au programmeLeader a été retenue par le comité de sélection (copré-sidé par l’État et la région) pour un cofinancement euro-péen de 1,5 millions d’euros sur un projet de 3 à4 millions.Leader (Liaison entre actions de développement del’économie rurale) 2007-2013 est une politique ruraleeuropéenne d’exception, financée sur des fonds duFeader (Fonds européen agricole et de développementrural), qui permet d’expérimenter de nouvellesméthodes sur de nouveaux champs et d’élargir les poli-tiques de développement local. Le partenariat public-privé y est plus que valorisé : il est nécessaire.

Faire émerger une identité ruraleEn filiation avec le Schéma de secteur et le Schémagénéral des espaces naturels élaborés par le Pays voironnais, et dans un contexte de périurbanisation, lafinalité du projet est de « chercher à faire émerger etconsolider une culture commune de territoire entreruraux et urbains, assise sur l’identité rurale ».La candidature s’articule autour de trois axes : favoriserl’émergence d’une culture commune sur le territoire,

assise sur l’identité rurale ; renforcer une identité com-mune de territoire par la protection et la valorisationd’un cadre de vie de qualité, partagé par tous et pourtous ; renforcer cette identité commune par le dévelop-pement des ressources, savoir-faire et services issus dumonde rural.Plusieurs groupes ont ou vont être mis en place. LeGroupe d’action local (Gal) anime le projet et impulseles actions. Il est composé d’élus et de personnes de lasociété civile. Il s’est doté d’un « pré-comité de pro-grammation » qui définira sa stratégie et l’affectationde fonds publics aux projets soumis. Un comité tech-nique associant les services de l’État appuiera le Gal.L’officialisation du lancement du projet passera par lasignature d’une convention tripartite État, Cnasea(Centre national pour l’aménagement des structures desexploitations agricoles) et Pays voironnais, à laquelled’autres acteurs pourront être associés (comme leconseil général de l’Isère).L’Agence d’urbanisme a été sollicitée pour participer aucomité de pilotage préparant la candidature de novem-bre 2007 à avril 2008. Elle sera invitée dans les ins-tances de gouvernance (forum annuel, comités

territoriaux et groupes de travail ponctuels) et dans lecomité ressources, chargé d’apporter éléments deconnaissance et de compréhension des enjeux. Il estenvisagé qu’elle intègre le Gal et que, dans le cadre deson programme partenarial, elle accompagne le Paysvoironnais sur les actions liées notamment à la mise enen œuvre du Schéma de secteur, à la gestion de l’es-pace, aux ressources naturelles, aux paysages, au patri-moine rural et à la notion d’identité rurale. ■Contact : [email protected]

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Plaine de St Jean-de-Moirans, champs de maïs

Plateau matheysin : développement du plateau et réhabilitation des cités

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Les évidences grenobloises L’image de la région grenobloise, vuede loin, et souvent reprise par lesacteurs locaux, est associée à celle dela ville centre. Ainsi l’appelationGrenoble devient-elle en quelque sorteun terme générique qui s’applique, selonle propos, à des échelles différentes : lacommune, l’agglomération ou l’aireurbaine. Les points forts réunissent un largeconsensus : spécialisation dans lesmicro et nano technologies, et récentpositionnement dans les sciences duvivant et de l’environnement ; implica-tion dans plusieurs pôles de compéti-tivité ; innovation et adaptation auxmutations économiques grâce auxsynergies entre recherche, université etindustries ; forte concentration demoyens sur les pôles de compétitivité,les incubateurs, et les sites technolo-giques ; émergence et confortementd’un couloir high-tech dans la valléedu Grésivaudan...La population, jeune, cosmopolite,très étudiante et à haut niveau de qua-lification, favorise une ville et un terri-toire socialement actifs, à fortengagement associatif, aux multiplesinitiatives en matière de culture etd’action sociale et aux pratiques spor-

tives très développées. Une image de« ville laboratoire » s’est créée, enmatière de démocratie locale, de poli-tiques publiques sur les transportspublics et l’accessibilité, mais aussi enmatière d’accueil de la petite enfance,de renouvellement des quartiers d’habitatsocial et d’insertion des publics en difficulté...Enfin, le cœur de l’agglomération cultive son image internationale deville alpine, héritée des Jeux olym-piques de 1968, mettant en avant unenvironnement séduisant, avec laproximité des Parcs naturels régionauxet des stations de montagne.

Les paradoxes et les mythes Au-delà des discours récurrents sur lesdomaines d’excellence, les acteurslocaux de la région grenobloise et lesarticles de presse portent aussi sur laville - au sens large - un regard cri-tique, mettant l’accent sur lescontrastes et les limites de ce modèlegrenoblois. Il reste une part significative d’emploisindustriels, dans des secteurs fragili-sés, dont les effectifs se réduisent,avec de grandes incertitudes sur l’ave-nir de filières (chimie, papeterie…) etdes interrogations sur le devenir des

industries de haute technologie(Hewlett Packard, ST Microélectronics…)dont les stratégies de localisationéchappent aux acteurs locaux. Lesécarts de revenus se creusent et ilexiste peu de passerelles et de bras-sage entre les différents milieuxsociaux : « une partie de la popula-tion vit à l’intérieur de son quartier etl’autre à l’échelle de la planète ». Lecœur d’agglomération est souventconsidéré comme très élitiste et troppointu, devenant inaccessible à cer-

tains publics et peinant à garder lesfamilles. L’université aussi sembleavancer à deux vitesses, avec unedémographie étudiante en baisse.Enfin, l’image d’innovation sociale eturbaine apparaît à certains comme unmythe qui tend à s’effriter…

Qualité de vie et désenclavement :des rendez-vous manqués ? L’offre résidentielle et urbaine est lacible de nombreuses critiques : unparc de logement obsolète pour les

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dossier

La région grenobloise : un positionnement en interrogation

Qui dit élaboration d’un Schéma de cohérence territoriale (Scot), dit

réflexion sur le positionnement de la région grenobloise et des territoires

qui la constituent. Répondant à l’intérêt exprimé par le Syndicat mixte du

Schéma directeur et après validation par ses instances, l’Agence

d’urbanisme de la région grenobloise a commencé à se pencher sur cette

question en allant à la rencontre d’acteurs des territoires.

Lors des entretiens, ces derniers ont exprimé leur vision de la région

urbaine grenobloise dans ce contexte d’élaboration du Scot. Ces entre-

tiens, l’Agence d’urbanisme les a croisés avec sa connaissance du terri-

toire et de ses enjeux et avec « ce que nous dit la presse de la région

grenobloise et de Grenoble ». Car, entre excellence scientifique et

technologique de Grenoble, « micro valley » du Grésivaudan et attracti-

vité touristique des parcs naturels et stations alpines, d’autres images et

identités pevent-elles se développer ?

La première approche est elle-même un croisement entre la lecture des documentsproduits par les territoires et des enquêtes auprès de personnes ressources de col-lectivités territoriales dans la région grenobloise et dans le Sillon alpin. La deuxièmeapproche est, elle, constituée de la vision qu’a la presse nationale de la région gre-nobloise (quatre périodiques nationaux de 2000 à 2007 ont été analysés, lire page4). Ces deux approches croisées permettent à l’Agence d’urbanisme d’analyser la per-ception du positionnement de la région grenobloise et de construire un discoursqualitatif sur les ressources endogènes des espaces, les politiques et les projets des

institutions chargées de leur administration et les représentations dont ils fontl’objet. Ce travail permet enfin, d’alimenter les réflexions sur le futur Scot 2010 ; il doitencore être approfondi et débattu entre élus.

Il s’agit, dans cet exercice, d’articuler une réflexion sur la planification territorialeavec celle sur le développement local : reconnaître à la fois la spécificité des terri-toires, à travers l’identification de leurs singularités physiques et humaines, etappréhender l’interdépendance entre eux. ■

Deux approches croisées pour analyser le positionnement de la région grenobloise

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étudiants et une image peu attractived’agglomération polluée, embouteil-lée à ses entrées, sans confort et peuattrayante par son offre commerciale :« Une ville laide, sans charme, unparc de logement très cher et de qua-lité médiocre ». Grenoble et les com-munes voisines n’auraient pas jouéjusqu’ici, la carte du design urbain,de l’embellissement et du confort desespaces publics, ni d’une architecturesuffisamment renouvelée. Certains acteurs locaux soulignent ledécalage croissant entre l’excellencetechnologique, d’une part, et la qua-lité urbaine ressentie comme médio-cre d’autre part, comparée à d’autresvilles françaises ou européennes quiont su, ces dernières années, trans-former radicalement leur image,comme Bilbao, Barcelone, Manchester,Bordeaux, Nantes, Montpellier, ou,plus près de Grenoble, Lyon etChambéry…Paradoxalement, le positionnement àl’international ne se retrouve pas,non plus, dans la qualité de la des-serte par les grands réseaux de trans-ports : choix de localisation desgares TGV à Valence et bientôtChambéry, offre ferroviaire déficientedans le sillon alpin et future ligneLyon-Turin située à distance du pôlegrenoblois. Une situation en cul desac et des temps d’accès aux garesTGV et aux aéroports internationauxconsidérés par les acteurs écono-miques comme pénalisants pour ledéveloppement.

Plus de coopération avec les territoires voisinsLes acteurs rencontrés soulignent l’en-jeu de la coopération renforcée et dessynergies à construire entre l’agglo-mération, la ville centre et les secteurs

extérieurs. Les efforts engagés dans cesens semblent encore insuffisants.Pour ces territoires, l’environnement,alpin notamment, est encore trop sou-vent réduit à ses seules fonctionsrécréatives et paysagères, au détri-ment de ses capacités productives.Ils revendiquent donc un rôle dans lepositionnement de la région greno-bloise. Lors des entretiens, ils ont étéplusieurs à l’affirmer : les territoiresextérieurs à l’agglomération souhai-tent faire valoir un positionnementdiversifié, contrastant avec l’imagespécialisée de l’agglomération.

A travers les documents d’orientationet les chartes qu’ils ont élaborés, ilsveulent mobiliser et articuler leurs res-sources, proscrire toute spécialisationet s’inscrire dans une logique de déve-loppement durable. Leurs appuis : lepaysage et l’environnement commeressources identitaires, facteurs d’at-tractivité touristique et supports d’acti-vités pédagogiques et de loisirs ; lesactivités traditionnelles du rural, reva-lorisées par les nouvelles aspirations

sociétales (productions agricoleslocales et biologiques, filière bois,biomasse, matériaux sains dans lebâtiment…), le développement del’agrotourisme, la création d’AOC… Mais ils disposent aussi d’un tissu dePME/PMI organisant leur développe-ment notamment avec l’apport de l’in-novation technologique du bassingrenoblois ; ainsi que des activités artis-tiques, culturelles, événementielles,souvent portées par les nouveaux arri-vants ; et des activités de formationautour de nouveaux métiers (servicesà la personne, tourisme…) ou de nou-

veaux savoir-faire. Mais aussi unearmature urbaine, avec un patrimoinebâti spécifique à chaque territoire,valorisant le réseau des bourgs, villages, ou pôles urbains ; une attracti-vité résidentielle parfois controversée,mais souvent perçue comme un facteur de dynamisme social et éco-nomique et comme une opportunitéde renouvellement des solidaritéslocales. Les territoires extérieurs partagent

aussi certaines inquiétudes liées à unecroissance non maîtrisée : pressionrésidentielle en provenance de l’agglomération et augmentation descoûts du logement ; difficulté d’accèsau foncier, notamment en montagne ;absence de coordination des acteursdu tourisme face aux changements cli-matiques ; difficulté d’organiser certaines filières, comme celle dubois, quand les propriétés sont morce-lées et qu’il manque des maillons à lachaîne ; faiblesse, voire absence, dedialogue avec l’agglomération, auregard des enjeux d’interdépendancede ces territoires...

Les territoires périurbains exprimentde nouvelles attentesLes attentes des secteurs extérieurss’inscrivent dans une logique d’inter-dépendance et de co développementavec l’agglomération : sortir du dis-cours de solidarité, perçu commehumiliant par certains : « on nedemande pas l’aumône » ! Une meilleure cohérence est souhai-tée dans la planification des grandssites économiques et dans la défini-tion de leurs complémentarités (planification négociée entre l’agglo-mération, le Grésivaudan, leVoironnais). Une politique concertéeest demandée pour développer untourisme de proximité palliant labaisse du tourisme de séjour. Côtééconomie, les attentes sont à une fer-tilisation des activités industrielles etdes PME/PMI, par les capacités d’in-novation du pôle grenoblois et à undéveloppement de l’essaimage d’acti-vités high-tech dans les secteurs exté-rieurs de l’agglomération et demontagne. La proximité de l’agglomération estaussi considérée comme un atout

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Grenoble et sa région à travers la presse

Une image d’excellence technologique« Grenoble se pose en capitale régionaledes industries de pointe ». « C’est la plusaméricaine des métropoles françaises ! »(Les Échos, 8 juin 2001 et 5 novembre 2003)et bénéficie d’une image forte dans les nano,les nouvelles et les biotechnologies :« Grenoble nourrit des ambitions euro-péennes dans les biotechnologies » (Les Échos, 7 janvier 2003).Mais en revanche, l’A 51 est perçue comme« le maillon manquant pour desservir les ter-ritoires alpins enclavés » (Le Monde, 3 juin2005) et le TGV Lyon-Turin comme un projetd’ouverture.

Le Grésivaudan, territoire de haute technologie« Transformée en véritable « micro-valley »de l'Europe, [la vallée du Grésivaudan] portedésormais la croissance de l'ensemble de larégion grenobloise, en accueillant les têtes depont européennes des plus grands groupesmondiaux de l'informatique et de la micro-électronique, dans le domaine de larecherche et du développement » (Le Monde,17 avril 2002). Mais elle pâtit d’une imagede territoire cher (La Tribune, 12 avril 2002,dans l’article intitulé La high-tech fait flamberles prix de l'immobilier).

Une agglomération de cadres et un environnement séduisant« 6,4 % d'ingénieurs à Grenoble, 1re ville deFrance en proportion d'ingénieurs » (LesÉchos, 28 mars 2007). Et son environnementconstitue un atout fort : « Il suffit de quelquesdizaines de minutes pour atteindre les zonesmontagnardes et respirer l'air des cimes »(Les Échos, novembre 2003). « Le week-end,à l'heure où le Parisien piétine sur l'autorouteen quête de dépaysement, le Grenoblois adéjà les deux pieds dans ses chaussures deski… » (Libération, 16 juin 2001).

Une ville moyenne et… à deux vitesses« Grenoble a toujours nourri une sorte decomplexe ; ce n'est pas une métropole régio-nale. Elle a longtemps toqué à la porte deParis, en ignorant superbement Lyon, qu'elleconsidérait avec mépris comme la capitale dugras-double. Et elle se verrait bien tutoyer SanFrancisco, alors qu'à bien des égards elleconserve des airs de sous-préfecture » (LeMonde, 18 mai 2000).« Pourtant, quelque chose manque pour quel'harmonie soit idéale entre la tête bien pleinede Grenoble et le corps social de la ville.Abstraction faite des passerelles institution-nelles, rares sont les hommes ou les femmes

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à faire trait d'union entre les différentsmilieux » (Les Échos, 5 novembre 2003). Etsi la ville reste fortement marquée par sonpassé (Jeux olympiques, démocratie locale) :« Trente ans après, le mythe de la ville labo-ratoire où la gauche expérimenta un nouvelurbanisme social s'est effrité ».

Transports, culture, enseignementsupérieur et grands projetsAprès la recherche et la technologie, lestransports sont mis en avant : dernière lignede tramway, rocade, plans de déplacementsdes grandes entreprises... En revanche, lesmanifestations culturelles sont peu relayées et

la formation supérieure surtout abordée à tra-vers les écoles de management et l’Institutnational polytechnique de Grenoble. Lesgrands projets d’équipement relevés sont lapatinoire : « les architectes Isabel Hérault etYves Arnod […] ont souhaité renouer avecl'esprit des Jeux olympiques d'hiver de 1968 àla faveur de ce projet phare de la métropoledes Alpes » (Les Échos, 3 mai 2001); enfin lapresse parle aussi du stade d’agglomérationen relatant sur la période analysée, l’opposi-tion radicale qu’il a généré.

Des stations de ski en voie de mutationLa presse souligne la concurrence entre

grandes et petites stations de ski qui doiventse positionner, la vétusté de certaines installa-tions et l’enneigement variable obligeant lesstations à envisager une mutation. Les poli-tiques du conseil général visant à fermer lesstations structurellement déficitaires ont aussiété relayées : « Le conseil général va inciterles stations connaissant des problèmes d'enneigement à investir ailleurs que dans leski » (Les Échos, 10 novembre 2007).■

Pour lire la totalité de l’étude : [email protected]

200 articles traitant de Grenoble et de sa région, sur lapériode 2000-2007, ont été sélectionnés dans LeMonde, Libération, Les Échos et La Tribune.

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pour le développement des circuitscourts de commercialisation des pro-ductions locales et la redynamisationdes filières agricoles, forestières et dematériaux existant sur l’ensemble dubassin grenoblois. Compte tenu des interactions entreces territoires, une coordination despolitiques sectorielles apparaît commeune nécessité à de nombreux acteurs,notamment dans l’élaboration des pro-grammes locaux de l’habitat (PLH),plans de déplacement urbain (PDU),actions foncières, ou gestion des res-sources en eau…

Des acteurs à part entière de laplanification territorialeFace à ces constats, les acteurs desterritoires de la région grenobloiseveulent conjuguer interdépendance etautonomie, avec un slogan qui revientde façon récurrente : « le Scot d’accord,mais avec un schéma de secteur ! »Ainsi, les Parcs naturels régionaux etles Pays se positionnent de plus enplus sur le champ de la planification,dans le prolongement de leurs vocations traditionnelles de dévelop-pement local. Les schémas de secteursont vus comme un moyen d’organi-ser le fonctionnement d’un territoire,de valoriser ses ressources spécifiqueset d’afficher, à l’instar du Voironnaisqui a élaboré le sien, une autonomie

de positionnement portée par lesacteurs locaux. Cette volonté d’affirmer ses spécifici-tés s’exprime dans tous les secteurs dela région grenobloise. IPour l’Agence d’urbanisme de larégion grenobloise, l’léaboration duScot pourrait ainsi ouvrir une table denégociations entre les territoires sur lesconditions d’un co-développement enpartant de trois enjeux. Le premier est le maintien des condi-tions de l’innovation du pôle greno-blois, dans un contexte marqué par ledéveloppement d’une économie dusavoir très concurrentielle à l’échelleinternationale et de fortes interdépen-dances des économies locales. Le deuxième enjeu identifié est lanécessaire diffusion de l’innovationscientifique et technologique du pôlegrenoblois vers les territoires voisins ;la valorisation de la complémentaritédes territoires dans une logique de co-développement (tourisme, agricul-ture, énergie, matériaux de construc-tion, environnement, santé…). Enfin troisième enjeux : l’attractivitérésidentielle et touristique, levier dudéveloppement local et de la diversifi-cation de l’emploi, comme axe depositionnement privilégié de certainsterritoires périurbains, ruraux ou demontagne.■Contact : [email protected]

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Rencontre avec PierreGras, journaliste et éditeur

Auteur d’essais et derécits de voyageconsacrés au mondeurbain, Pierre Gras anotamment publié

Petit imprécis de voyage à l’usage desnavigateurs urbains paru chezHomnisphères, réflexion sur le tou-risme, la mobilité, le nomadisme, lamodernité et la quête de l’autre. PierreGras collabore aussi à la revueUrbanisme, il vit et enseigne à Lyon.

Quels sont les trois mots que vous utiliseriez pour qualifier la région grenobloise ?Très rapidement et non sans clichés : tech-nologie, montagne, laboratoire urbain, culture… Au-delà, il faut entrer dans desanalyses plus fines qui montrent le décalageentre ces évidences et la réalité : il n’y a pasque la montagne, il n’y a pas que la techno-logie, mais aussi des choses qui se voientmoins…

Selon vous, jusqu’où va la région greno-bloise, en particulier dans le nordIsère ; peut-on tracer un trait entre larégion grenobloise et la région lyonnaise ?De mon point de vue de Lyonnais, par lesflux qu’elle engendre, la région lyonnaise vajusqu’à l’Isle-d’Abeau, voire Bourgoin-Jallieu, mais qui commence à être, avec laTour-du-Pin, un territoire tampon, entredeux... De l’autre côté, la grande régiongrenobloise va jusqu’au nord de Voiron,prenant une partie de la Chartreuse et duVercors. Mais ces territoires, vus deCalifornie ou de Shanghai sont mitoyens !

Est-ce qu’on peut, selon vous, parler demétropole en parlant de Grenoble ?Être métropole n’est pas qu’une question detaille ; même si l’agglomération grenobloisen’accueille qu’un peu plus de 400 000 habitants, elle peut être assimilée à une

métropole, car elle est attractive et a desrelations autonomes avec d’autres grandesvilles comme Genève, Paris, Turin… Bienentendu, il y a des métropoles de différentestailles et Grenoble n’est pas non plus unegrande métropole… Sous le terme de « métropolisation », onretrouve les questions de mobilité, de déca-lages entre l’offre d’habitat et les zonesd’emploi, les rapports complexes et emboî-tés entre ville(s) et campagne(s) dans uncontexte de mondialisation. Et Grenoble estde plain-pied dans ces phénomènes.

Le Schéma de cohérence territoriale dela région grenobloise s’élabore sur untrès vaste périmètre, alliant des espacesurbains, périurbains et ruraux.Qu’est-ce qui, selon vous, lient ces dif-férents territoires ?L’ambition est généreuse et le périmètre sejustifie particulièrement en lien avec lesquestions d‘habitat, de mobilité liés à lamétropolisation, au territoire vécu, aux rela-tions à la montagne… mais il faut certaine-ment redécouper des périmètres d’étudespour les analyser plus finement. Tout ne peutpas être traité à la même échelle et il fauttravailler à la cohérence des politiquespubliques, pour ne pas gaspiller les atoutséconomiques, naturels et géographiques dela région grenobloise.

Quels sont les atouts et les éléments decomplémentarité que Grenoble peutmettre en avant en lien avec Lyon ?Dans les relations entre deux villes, c’estparfois de l’ordre de la concurrence, et par-fois de la complémentarité… Le réseau desvilles de Rhône-Alpes avait identifié despoints de complémentarité comme l’univer-sité, les biotechnologies, le numérique,voire les sciences politiques, l’aéroport…Au quotidien cependant, cent kilomètresc’est beaucoup, car quand une entreprises’installe à Grenoble, elle a ses propres critères et ne fait pas le même choix quelorsqu’elle s’installe à Lyon...■

Ne pas gaspiller les atouts de la région grenobloise

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La région Rhône-Alpes : des desseins grands formatsL’Agence d’urbanisme de la région grenobloise intervient à l’échelle régionaleau sein du réseau des trois agences d’urbanisme de Rhône-Alpes (A3). Enaccompagnement de l’importance instiutionnelle prise par le conseil régional etdu renforcement de ses politiques, le réseau A3 apporte un éclairage sur les problématiques d’urbanisme-déplacement, d’habitat et de quartiers durables,d’agriculture et d’écologie, d’économie et de métropolisation. Il aide égalementà la conception de guides régionaux sur le foncier, les Scot ; anime des parte-nariats régionaux thématiques ; réunit les acteurs autour d’enjeux territoriauxcomme le Franco-valdo-genevois, le Nord Isère, Rovaltain…

Le réseau A3 assiste également le montage technique d’observatoires ou decentres de ressources par les services de l’État et de la région. Il publie avecl’Insee Rhône-Alpes des plaquettes thématiques sur les déplacements domicile-travail, les équipements…Enfin, l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise accompagne les acteursdu Sillon alpin dans les démarches de coopération métropolitaine ou de déve-loppement des territoires (comme le plateau matheysin, lire page 2).

Contact : A3 : [email protected] - Plaquettes Insee : [email protected]

points sur la région

Suite à la décision de labelliser « grand projet Rhône-Alpes » le projet de développement territorialRovaltain, le conseil régional a sollicité le réseau A3 pour l'accompagner dans ses réflexions pré-opé-rationnelles. Au sein d’A3, l'Agence d'urbanisme de la région grenobloise a été désignée pour porterce projet en lien avec celle de la région stéphanoise. L’enjeu est de taille et peut avoir valeur demodèle pour d’autres régions : quel territoire peut produire une gare TGV, située en plein champ, etconnectée avec la France entière ?La méthode de travail s’articule autour de plusieurs entrées : prise de connaissance et intégration desétudes existantes sur le secteur ; diagnostic des échelles d'impact du projet - de l’échelle locale àrégionale - en passant par la gare, la Zone d’aménagement concerté (Zac) et la Zone d’aménage-ment différé (Zad) ; potentiel et orientations programmatiques du projet au regard du territoire et au-delà ; et positionnement et image de la zone en lien avec les objectifs d’implantation de structures derecherche et d’activités.L’idée est, en effet, de ne pas se focaliser uniquement sur le projet de zone d’activitéen cours de mise en œuvre, mais de réfléchir au projet de territoire intégranthabitat, services, équipements, animation commerciale… afinde produire des scénarii de projets d’aménagement à vingtans.

Enjeux d’un grand projetCe territoire, entre Valence et Romans-sur-Isère, regroupe 53communes membres du Syndicat d’aménagement duRovaltain, sur un périmètre de 150 hectares pour la Zac et de330 hectares pour la Zad, sans oublier l’espace du Scot de laPlaine de Valence. Le projet permettrait un rééquilibrage régionalvers le sud, avec notamment la création d’un pôle national derecherche et d’expertise en toxicologie et éco toxicologie expéri-mentales. Les enjeux sont donc importants pour ce territoire enpleine mutation avec des espaces libres à forte valeur écono-mique et résidentielle, mais axé aujourd’hui sur l’accessibilitéautoroutière favorisant les déplacements individuels. Il s’agitdonc de travailler au développement des déplacements alterna-tifs ; de rechercher une cohérence du développement des zoneséconomiques et commerciales autour de Rovaltain ; d’assurerune réponse aux besoins de logements et d’équipements (12 000emplois sont projetés sur le site) ; tout en préservant le potentiel d’acti-vités de l’agriculture. . Vaste chantier…PS : Depuis cet été, l’Agence d’urba-nisme de Lyon, aidée de l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise, travaille sur leterritoire du Nord-Isère dans l’objectif « grand projet de Rhône-Alpes ».■Contact : [email protected]

Sur le territoire frontalier du Franco-valdo-genevois, stratégique pour la région Rhône-Alpes, se met en place un projet ambitieux de coordination des politiques publiques (amé-nagement, déplacements, habitat, culture, économie, environnement…). L’objectif est depallier l’effet frontière qui accentue les phénomènes de périurbanisation dans un territoire oùla pression urbaine est démultipliée : attractivité de Genève, richesse et dynamisme du sec-teur, présence d’un aéroport, très bonne accessibilité autoroutière… tout ce qu’il faut, apriori, pour que ce territoire puissant et attractif le reste.Mais la frontière, pourvoyeuse d’activités a aussi des effets pervers : les déplacements quotidiensdes travailleurs transfrontaliers engorgent les trois douanes principales, les sites écono-miques s’installent de préférence en Suisse alors que la pression résidentielle pèse sur les

territoires français… Un vrai déséquilibre et une fragmentation sociale tranfron-talière s’installent et peuvent, à court terme, freiner les dynamiques

de développement et un aménagement désorganisé peutdévaloriser le site du lac Léman.

Coup d’accélérateurDepuis maintenant plus de dix ans, le canton de Genèveœuvre pour mettre en place des outils de coopération etcréer l’idée d’un destin commun dans lequel la frontièreserait dépassée. Le projet d’agglomération inter-frontalier apris un coup d’accélérateur en 2007, et en est aujourd’huiaux déclinaisons opérationnelles d’aménagement de quar-tiers denses autour des axes de déplacements.L’organisation institutionnelle des coopérations politiquesest entraînée par la dynamique de projet et non l’inverse.Les calendriers techniques impulsent le rythme des opéra-

tions et des débats. C’est dans ce contexte que le réseau A3accompagne la région : s’assurer que les objectifs prioritaires sont

au cœur du projet ; réagir à de nombreuses sollicitations ; affirmerun positionnement régional ; associer les démarches de Schémas de

cohérence territoriale (Scot) ; assumer un rôle de coordination car larégion est la seule collectivité française à représenter l’unité institutionnelle

face au canton de Genève… ■Contact : [email protected] , [email protected]

Inter Scot - Parcs naturels régionaux du Sillon alpin

Le projet d’agglomération franco-valdo-genevois :

les 3 agences sur la frontière

Prospective de la mobilité à un horizon 2050

Rovaltain : un territoire d’excellence autour de la gare TGV

La Région est autorité organisatrice des transports ferroviaires régionaux. Dans ce domaineles investissements en matériel roulant ont des durées d’amortissement de quarnte ans,voire plus …. 2050 se prépare donc aujourd’hui. Or 2050, c’est l’échéance que s’est donnée la France pour atteindre le facteur 4, c'est-à-dire la diminution par quatre des émis-sions de gaz à effet de serre, c’est un horizon au-delà du pic oil, c'est-à-dire d’un accèsrelativement facile à la ressource pétrolière. Et pourtant 2050 est un horizon auquel il ne paraît pas simple de réfléchir à ce que serontles déplacements quotidiens des personnes, les besoins en matière de fret, l’organisationde nos villes et de nos territoires et les déplacements nécessaires à leur fonctionnement.La Région a donc demandé au réseau A3 de l’aider à conduire une réflexion prospectiveimpliquant élus et techniciens en charge de ces questions. En quelque sorte un essai de tra-vaux pratiques de l’exigence centrale du développement durable : comment répondre auxbesoins d’aujourd’hui sans mettre en cause la capacité des générations futures à répondreà leurs propres besoins.Ue réflexion qui démarre tout juste et qui devrait s’articuler autour de séminaires au coursdu premier semestre 2009. ■Contact : [email protected]

L’action inter Scot - Parcs naturels régionaux (PNR) s’inscrit dans la mise en œuvre du projet decoopération métropolitaine du Sillon alpin. Cette démarche a vocation à constituer un cadre fédé-rateur pour aborder les questions de développement durable et coordonner les politiques de pla-nification et d’observation sur le Sillon alpin. Son pilotage a été confié au Syndicat mixte duSchéma directeur de la région grenobloise, assisté de l’Agence d’urbanisme de la région greno-bloise.Compte tenu de la géographie particulière du Sillon alpin, étiré sur environ 250 km et structurépar cinq pôles urbains entre Valence et Genève, il a été convenu de travailler par maillons, pouraborder, ensuite, la dimension métropolitaine. Quatre grands maillons ont été proposés, intégrantles parcs naturels et s’appuyant sur une agglomération, à chacune de leurs extrémités. Les rotulesde cette chaîne métropolitaine sont donc constituées par Valence, Grenoble, Chambéry, Annecy,Genève.Sur chacun de ces maillons, comme à l’échelle du Sillon alpin, la démarche a vocation à amé-liorer l’intégration des enjeux métropolitains dans l’élaboration des documents Scot et des chartesdes Parcs naturels régionaux et à faire converger les politiques de planification vers des objectifsde maîtrise des effets de la métropolisation, de confortement des synergies économiques et devalorisation des complémentarités entre les territoires. ■

Contact : [email protected]

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mise au point

Le métier

Eclairer et accompagner les politiques de l’habitatLes chargés d’études qui travaillent plus spécifiquement sur lesquestions d’habitat à l’Agence d’urbanisme ont une double mis-sion : faire progresser la connaissance de la situation spécifiquede l’habitat dans la région grenobloise et aider les élus à mettreen place des politiques de logement et d’urbanisme permettantde mieux répondre aux besoins diversifiés en habitat, de réduireles difficultés de logement que connaît le territoire.

Mieux connaître pour agir L’objectif de fond des chargés d’études habi-tat est de construire pour les partenaires desapports réguliers de connaissances sur lesévolutions des marchés immobiliers et pluslargement sur la situation de l’habitat dans larégion grenobloise : évaluation des besoinsen logement et besoins de construction, étatdu parc et besoins de réhabilitation,approche des attentes et stratégies résiden-tielles, mesure de la ségrégation…Cette connaissance doit être en permanencerenouvelée, pour alimenter le débat et l’ac-tion : les attentes résidentielles évoluent, lesparcours sociaux et résidentiels sontaujourd’hui plus complexes ou chaotiquesque lors des trente glorieuses. Si le marché local est globalementcher, les nuances territoriales sont importantes. D’autre part, lefonctionnement du marché immobilier questionne les politiquesd’aménagement durable : comment, par exemple, concilier lesattentes des familles pour l’habitat individuel en périurbain, avecla lutte contre l’étalement urbain et la nécessaire densifica-tion des centres urbains ? Comment produire de l’habitat dequalité accessible à tous dans un contexte où les coûts deconstruction sont de plus en plus élevés ?

Pour alimenter cette connaissance aux différentes échelles, leschargés d’étude mobilisent et analysent régulièrement des don-nées détenues par les différents acteurs du logement (bailleurssociaux, promoteurs, communes, intercommunalités, Etat, etc.),réalisent des enquêtes statistiques ou plus qualitatives (enquêterégulière pour mesurer l’évolution des loyers privés dans l’agglo-mération, enquête de motivation auprès des accédants à la pro-priété, etc.), participent activement au fonctionnement des

observatoires partenariaux de l’habitatet du foncier.Cet ensemble d’études et d’analysesprend d’autant plus de sens que, depuisune dizaine d’années, les collectivitéslocales s’emparent de plus en plus de laquestion du logement, construisent despolitiques locales pour faire face auxbesoins. L’Agence les accompagne :elle contribue à établir ainsi le volethabitat des documents de planification(PLU et Scot) ou des projets de terri-toires… Mais intervient aussi dans l’éla-boration de Programmes locaux del’habitat (PLH) intercommunaux en éva-luant les besoins, et en proposant aux

élus les réponses possibles en termes de politiques globales et ter-ritorialisées. Les projets en cours ? C’est notamment l’analyse des ségréga-tions sociales dans la région grenobloise en lien avec la prépa-ration du Scot, l’actualisation du PLH de la Métro, le montage del’appel à projet « quartiers durables », la reconversion des citésminières du plateau Matheysin… Des projets riches et nombreux,révélateurs d’une thématique cruciale dans une région et unesociété en tensions. ■Contacts : [email protected], [email protected],[email protected]

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Le mot

Il est du mot secteur comme d’autres termes de la languefrançaise que les pratiques professionnelles affectionnentparticulièrement, tant ils se prêtent au développement d’unvocabulaire jargonneux.

Des origines tranchantesLes différentes définitions des dictionnaires ne nous aidentpas vraiment à mieux le comprendre, si ce n’est qu’on esten face d’une question de géométrie, d’astronomie, voirede commandement. En latin dans le texte, la racine veutdire couper ; plutôt tranchant comme origine… Sans vouloir couper les cheveux en quatre, on peut facile-ment admettre que le mot secteur décrit une volonté del’esprit humain de réduire, de classifier, d’objectiver desensembles pas nécessairement homogènes, par décompo-sition ou réduction. C’est une définition certes un peu for-maliste mais qui correspond bien à la réalité des besoins del’esprit et de l’analyse : rendre descriptibles ou compara-bles des choses qui peuvent ne pas l’être vraiment enl’état…

Là où le secteur devient pouvoir…Nous autres urbanistes, nous nous plaisons à perce-voir le rapprochement entre la géométrie et le pou-voir. Si l’on fait référence à la « partie de l’enceintefortifiée sous commandement d’un officier »1, alors lagéographie du pouvoir nous rappelle que le territoireest juste là, caché sous la géométrie militaire et quele secteur devient politique, parce que partie de ter-ritoire.Ainsi la région grenobloise a-t-elle été divisée, lorsde l’élaboration du Schéma directeur de 2000, encinq secteurs, reprenant les logiques territoriales etgéographique à l’œuvre ; tous étant par ailleurs ter-ritoire politique : Agglomération, Pays voironnais,Pays de Bièvre-Valloire, Pays du Grésivaudan, Sudgrenoblois. Un sixième secteur est venu depuis com-

pléter le territoire de la région urbaine : le SudGrésivaudan.Le législateur, lui aussi, avoue son penchant pour la géo-métrie à travers la possibilité de réaliser des Schémas desecteurs (article L122-17 du code de l’urbanisme) ; le Paysvoironnais s’est ainsi saisi de cette possibilité pour élaborerle sien. Du coup, les secteurs se mettent à se comparer entre eux :où se trouvent les emplois, quelles sont les évolutions dulogement, combien de déplacements au sein du secteur,entre les secteurs…?

Du secteur au systèmeMais de la portion de quelque chose à la partie d’un tout,l’exercice se fait plus ardu, car ce qui est à l’origine un pro-cessus de regroupement par réduction, destiné à permettrela compréhension, peut-il alors devenir aussi facilementsource de comparaison ? Surtout si ces éléments partici-pent d’un système plus global... ■Contact : [email protected] Dictionnaire Littré

La commune

Le Plan d’occupation des sols (POS) de la commune deCorenc a été approuvé pour la première fois en janvier 1978et bien que mis à jour à l’occasion de différentes révisions etmodifications, il est nécessaire maintenant, et conformément àla Loi SRU, de transformer le POS en Plan local d’urbanisme(PLU). Cette démarche a été entreprise par la commune deCorenc depuis déjà plus d’une année.Pour l’équipe municipale, l’un des enjeux de ce passage auPLU est une meilleure adéquation entre les exigences de l’ag-glomération grenobloise et l’aménagement du territoire com-munal, notamment en matière d’habitat. Toutefois, lacommune est dotée d’un Plan de prévention des risques natu-rels (PPRN), approuvé depuis décembre 2006, faisant ressor-tir de nombreuses zones de risques sur la quasi-totalité duterritoire au nord des bois de Bouquéron (risque faible à fortde chute de pierres, glissement de terrain, crue torrentielle…).Une des conséquences est l’interdiction formelle d’infiltrer leseaux pluviales. D’où l’étroite relation entre la délimitation del’urbanisation à venir et le zonage du PPRN s’imposant audocument communal et qu’il s’agira de prendre en comptedans notre projet d’aménagement et de développement dura-ble.

Délimiter le développementIl est ressorti lors de la phase de diagnostic initial (réalisé surl’année écoulée depuis la délibération de mise en révision duPOS) que les Corençais, dans leur ensemble, tenaient àconserver un cadre de vie de qualité. Aussi, la densificationgénérale de la commune ne paraît pas être une solution. Celan’empêchera pas les élus de réfléchir au développement dezones bien délimitées, pour redynamiser des secteurs qui lenécessitent. Nous pensons surtout à deux centres que noussouhaiterions renforcer : l’un à Montfleury et l’autre à Corenc-village.A Montfleury, sur une verticale allant de l’église Sainte-Thérèseà l’avenue du Grésivaudan, une modification des règles de cesecteur permettrait aux commerces existants (tabac, superette,pharmacie, banque, cave…) de se moderniser et à d’autres des’implanter.La situation de Corenc-le-Haut avec sa place, ses écoles, sonéglise, son café, son récent commerce, mérite aussi que nousréfléchissions à une possibilité de densifier l’habitat pour queperdure cette centralité tout en veillant à ce que les nouveauxprojets s’intègrent vraiment dans l’esprit « village » du lieu.Une augmentation substantielle de la population au villagepermettrait en outre de renégocier, avec les différents acteursconcernés, une amélioration de la desserte en transports encommun aujourd’hui de très mauvaise qualité au nord del’avenue de l’Eygala.

Privilégier la mixitéEn ce qui concerne les logements sociaux, et bien que trèspénalisés par le prix du foncier, nous réalisons chaque fois quecela est possible de petites opérations, notamment dans lecadre de la rénovation de bâtis existants. De plus, la prochainemodification du POS (qui devrait être approuvée d’ici la fin del’année) imposera également pour toute construction neuve unminimum d’un logement social locatif par tranche de cinqlogements bâtis simultanément, tout en privilégiant la mixité.En terme de délais, les plannings que nous avons élaborésavec l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise devraientnous permettre de mener à bien l’établissement du PLU auxdeux-tiers de ce mandat.

Jacques Flandrin, adjoint à l’urbanisme de Corenc

Chargé d’études habitat : expertise et conseil

ville

de

Cor

enc

Corenc : transformation d’un POS enPLU et recherche de centralités

Le projet d’agglomération franco-valdo-genevois :

les 3 agences sur la frontière

Vous avez dit... secteur ?

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Quelques nouvelles études à l’Agence

Schéma directeur 2000, le bilan 2007Syndicat mixte pour l'élaboration et le suivi duSchéma directeur de la région grenobloise ;Agence d'urbanisme de la région greno-bloise. Grenoble : SMSD, avril 2008.

Dans la perspective du futur Scot 2010, cedocument rappelle les grandes tendances sur

le territoire de la région urbaine grenobloise, les orientationsprises par le Schéma directeur pour les maîtriser et le bilan dessept années de mise en œuvre.

Bilan-évaluation de la démarcheBaromètre des quartiers (2003-2007). Rapport final.Agence d’urbanisme de la région gre-nobloise ; Laboratoire de sociologieRoma. Grenoble : AURG, avril 2008,130 p.

Le bilan-évaluation du Baromètre des quartiers sur l'aggloméra-tion grenobloise a permis de voir :- ce que ces enquêtes pouvaient nous apprendre sur la manièred'habiter, l'esprit de quartier, le vécu de la différence...- quelles pourraient être les améliorations à apporter à ce dis-positif d'enquête des habitants silencieux des quartiers concer-nés aujourd'hui par la politique de la ville ;- ce que ces enquêtes pouvaient nous apprendre sur la manièred'habiter, l'esprit de quartier, le vécu de la différence...

L’observatoire foncier du Sillon alpinSafer, Perval, Agence d’urbanisme de larégion grenobloise, 2008, 8 p.Les quatre départements du Sillon alpinmènent depuis 2000 une réflexion conjointesur leur territoire afin de rendre compatibledéveloppement et qualité de vie. Ils ont misen place un observatoire foncier qui livre sespremiers résultats…

Le logement, un poste de dépense impor-tant... paticulièrement contraignant pourles ménages grenobloisNote de synthèse annuelle 2008. Dispositifpartagé d’observation sociale économique eturbaine de Grenoble avec la ville deGrenoble, le conseil général de l’Isère,l’Agence d’urbanisme, le CCAS et la Caf, 11 p.A partir de leur connaissance du territoire

grenoblois et des enseignements des études disponibles, lespartenaires du dispositif tentent de répondre aux interrogationssuivantes : pour quels postes les Grenoblois dépensent-ils leplus ? Quels segments de la population sont les plus sensiblesà l’évolution de la conjoncture ? Quels sont les territoires lesplus vulnérables ? Avec une focale particulière sur le logement.

Le prix de la thèse sur la ville 2008 Un contre-pied sur la notion de ville diffuse

Comment rapprocher jeunes cher-cheurs et professionnels de l’urba-nisme ? Comment introduire dansle format contraint des études etanalyses urbaines, la liberté et l’in-vestissement en profondeur de lathèse doctorale ? Comment l’urba-niste, souvent en réaction, peutrenouveler sa pensée et sa pratiqueen profitant de l’actualité et desréseaux de réflexion que proposel’encadrement d’une thèse ? Telssont les objectifs du Prix de la thèse

sur la ville. Le jury de 2008 a décerné deux prix parmi les 45thèses proposées. Le prix spécial du Jury a été attribué à Laurent Saby pour unethèse qui croise une approche très technique (génie civil etacoustique) à une attention à la fois sociale et d’ambianceurbaine : Vers une amélioration de l’accessibilité pour lessourds et les malentendants : quelles situations de handicaprésoudre et sur quelles spécificités perceptives s’appuyer ?Il faut ici rappeler que 16 % de la population est touchée, plusou moins, par ce handicap. Le 1er prix a été décerné à Bénédicte Grosjean pour son travail : La« ville diffuse » à l’épreuve de l’histoire. Urbanisme eturbanisation dans le Brabant belge. Cette thèse, malgré untitre austère, se révèle être une surprise « rafraîchissante » carelle dépoussière le thème convenu de la « ville diffuse ». C’est exactement le but du Prix de la thèse sur la ville : offrir aumilieu des praticiens et des acteurs de la ville un regard neuf surune réflexion de leur quotidien. Bénédicte Grosjean, au sein dedeux équipes de recherche (co-habilitation entre l’Université deLouvain et l’Université Paris 8), a mis au point une méthoded’analyse répondant à la double question : La Belgique est-elleune « ville diffuse » ? Et, à partir du cas belge, commentappréhender les territoires « ni urbains, ni ruraux » contempo-rains ? Par cette interrogation méthodologique, elle prouve que l’angledu regard induit la compréhension d’un phénomène et de sontraitement. Elle démontre que la caractérisation même de la dif-fusion empêche l’analyse et cache la variété typologique de cesurbanisations dites « diffuses ». Qui plus est, ces territoiresn’ont pas d’histoire, dans le sens où ils n’ont pas été regardéset où, aujourd’hui, il n’y a pas de sources montrant leur évolu-tion. Au-delà, de cet énorme travail de précision, à la fois his-torique, méthodologique et sémantique, la question posée est :qu’est-ce qui fait ville, aujourd’hui, au-delà de la ville ?Contact : [email protected]

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Chronoaménagement à l’École doctorale École polytechnique fédérale de Lausanne, 5 septembre 2008Dans le cadre des cours du programme doctoral« Architecture, ville, histoire », section « Ville, urbanisme,mobilité », Maya Vitorge a animé une journée intitulée« Chronoaménagement : genèse et développement d’uneinnovation en urbanisme des réseaux ».

Mixité sociale ou art des mélangesCampus universitaire, Saint-Martin-d’Hères, 18 septembre2008Jérôme Grange a participé à une table ronde avec BernardDevers et Jean-Philippe Motte sur le thème « Mixité sociale eturbanisme » lors des 57e journées nationales d’études de l’as-sociation des conseillers d’orientation-psychologues deFrance.

Journée d’animation régionale : trame verte et bleueCentre d’études techniques de l’équipement Méditerranée, Aixen Provence, 25 septembre 2008Lors de cette journée, Murielle Pezet-Kuhn est intervenue pourla direction régionale de l’environnement de Provence-Alpes-Côte d’Azur sur le sujet : « L’intégration de la trame écologiquedans la planification urbaine – Déclinaison du REDI dans lavallée du Grésivaudan ».

Ville, transports et énergie, changer les comportements Convention annuelle de l’association Trans.Cité, Séville, 2 octobre2008A l’occasion de cette convention, Jérôme Grange a effectuéune intervention introductive ayant pour thème « La villedemain, réflexions prospectives sur la mobilité ».

trois petits points...

L’Agence hors les murs

21, rue Lesdiguières - 38000 GrenobleTél. : 04 76 28 86 00 - Fax : 04 76 28 86 12

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Les chargés d’études de l’Agence sont régulièrement invités à intervenir lors de colloques, de séminaires, de manifestations ou à collaborer àdes publications pour proposer un regard d’expert sur des problématiques actuelles de l’aménagement du territoire.

�A lire à l’Agence

Les documents présentés ici peuvent être consultés au centre de documentation de l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise. Le centre estouvert au public sur rendez-vous les lundis, mercredis et jeudis après-midi. Pour toute demande, vous pouvez contacter Martine Goujon : [email protected] ou 04 76 28 86 59 et [email protected] ou 04 76 28 86 17.

Le Point sur l’Y est publié par l’Agence d’urbanisme de la région grenobloisePrésident : Michel IssindouDirecteur de la publication : Jérôme GrangeCrédits photos : Agence d’urbanisme de la région grenobloise, IGN bd-orthophotoConception graphique : Rachel Bernard - Illustrations : Caroline Nocart Imprimé par l’Imprimerie des Eaux-Claires sur papier recyclé Cyclus offset.Dépôt légal à parutionN° ISSN 1770-9717

Espaces déterritorialisésCe colloque fait suite à « La Ruine et le geste architectural » et« Tours et détours », organisés par la Société française desarchitectes en 2007 et 2008, qui ont amorcé une analyse dugeste architectural et de ses représentations symboliques. Ilentend prolonger cette réflexion en s’intéressant aux territoiresdéterritorialisés en passe de devenir un des nouveaux enjeux del’architecture actuelle et de prendre en compte l’évolution diachronique et synchronique de ces espaces et la manièredont la littérature en rend compte. Du 15 au 17 janvier 2009, à ParisPlus d’informations :www.sfarchi.org/ACTUcol.php

Via EnergiesLe salon des économies d’éner-gies présente trois grands objec-tifs : aborder toutes les sourcesd’énergies, qu’elles soient tradi-tionnelles ou renouvelables, endonnant la plus grande part devoix aux énergies nouvelles sus-ceptibles de soulager la planète,les factures de chauffage desconsommateurs… ; satisfaire tousles projets de construction ou derénovation ; présenter toutes les

solutions matérielles disponibles sur le marché.Du 16 au 18 janvier 2009, à ViennePlus d’informations : www.via-energies.fr

Développement territorialLes transformations technolo-giques, le commerce, les mou-vements des capitaux, les flux migratoires, les institutionsformelles et informelles, etc. affectent l'économie des terri-toires, et, partant, leurs capacités de se maintenir et de sedévelopper, que ce soit pour eux-mêmes ou par rapport àd'autres. Le colloque « Développement territorial : jeuxd’échelle et enjeux méthodologiques » permettra de pré-senter les méthodes d'analyse et de prospective les plus àmême de rendre compte des forces et des faiblesses éco-nomiques des territoires, mais aussi des opportunités etdes menaces auxquelles ils seront confrontés.Les 12 et 13 février 2009, à LausannePlus d’informations : www.unil.ch/ouvdd

Mobilités quotidienne et résidentielleLe 9e colloque du groupe « Mobilités spa-tiales et fluidité sociale » de l’Associationinternationale des sociologues de languefrançaise est une rencontre interdiscipli-

naire visant à faire dialoguer sociologues, géographes, démo-graphes, psychologues, économistes, aménageurs, ainsi queles divers acteurs territoriaux concernés par cette thématique.Trois axes de réflexion sont proposés : « Mobilités et évolutiondes structures familiales », « Mobilités, ressources techniqueset modes de vie » et « Mobilités, formes urbaines et inégalitéssociales ».Du 26 au 28 mars 2009, à LuxembourgPlus d’informations : http://msfs2009.ceps.lu

Les rendez-vous

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