Puissance 29 N99 Novembre 2013

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REFLETS « Le patois, c’est le souvenir du pays » p. 27 ÉVÉNEMENT Dépaysement pour la rentrée du Conservatoire p. 03 ÉCO-AGGLO Projets et initiatives pour la filière agricole pp. 18-19 P. 06 Sciences et techniques CULTIVER la diffusion du SAVOIR PUISSANCE 29 L’ACTUALITÉ DU PAYS DE MONTBÉLIARD 99 | NOVEMBRE 2013 www.agglo-montbeliard.fr

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REFLETS« Le patois, c’est le souvenir du pays »p. 27

ÉVÉNEMENTDépaysement pour la rentrée du Conservatoirep. 03

ÉCO-AGGLOProjets et initiatives pour la filière agricole pp. 18-19

P. 06 Sciences et techniques CULTIVER la diffusion du SAVOIR

PUISSANCE 29L ’ A C T U A L I T É D U P A Y S D E M O N T B É L I A R D

N° 99 | NOVEMBRE 2013www.agglo-montbeliard.fr

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03 Événement Concert de rentrée du Conservatoire

04-05 Repères

06-11 DOSSIER Cultiver la diffusion du savoir

12-13 ServicesL’aérodrome de Courcelles-lès-MontbéliardL’actualité du projet Caden’cité

14-15 En images

16-17 ÉconomieEntreprises Zimmer et Jardot

18-19 Éco-aggloDéveloppement des circuits courts

20 Tribune

21 PortraitDeux nouveaux restaurateurs labellisés

22-23 Rendez-vousLe Festival GénériqLes automnales du GospelStyle & Design au Musée de l’Aventure PeugeotSalon « Fête vos jeux »

24 Entracte31ème édition de la Fête de la BD

25 CommuneVieux-Charmont

26 EnsembleLe Cinéma et rien d’autre

27 RefletsIl était une fois le patois

sommaire

Retrouvez Puissance 29 et toute l’actualité en ligne sur www.agglo-montbeliard.frDirectrice de la publication : Martine Voidey – Directeur de la communication : Christophe Devillers – Rédactrice en chef : Adeline Coquet – Rédaction : Pierre Accard - Jérémie Pignard - Eléonore Tournier - Régis Tullon - Maquette : Scoop Communication - Réalisation : Ahmed Aliouane – Impression : Estimprim – Photos : Christian Berthelot - Denis Bretey - Samuel Coulon - John Darboux - Simon Daval - Stéphanie Durbic - Emmanuelle Freget - Guillaume Frey - Sophie Graehling - François Jouffroy - Christian Lemontey - Claude Nardin - Daniel Nowak - Régis Ravegnani - Florian Roy - Lorius – Coordinateur photos : Philippe Michel – Puissance 29 : Pays de Montbéliard Agglomération, 8, avenue des Alliés – BP 98407 – 25208 Montbéliard Cedex – Téléphone : 03 81 31 88 88 – Courriel : [email protected] – N° ISSN : 1279-869X Puissance 29 est adhérent de l’Union des journaux et journalistes d’entreprises de France. Tirage : 50 000 exemplaires – Couverture : Simon Daval

Cultiver la diffusion du savoir ! Voilà un mot d’ordre enthousiasmant pour qui sait combien la transmission des connaissances est importante dans le développement des êtres et des civilisations. Un mot d’ordre que le Pays de Montbéliard a pris depuis longtemps au pied de la lettre. Car la culture scientifique et technique est inscrite dans les gènes d’un bassin de vie, devenu grâce à cela, pionnier de l’automobile ou de l’aéronautique à la fin du XIXème siècle, mais aussi de la biologie (en matière de recherche avec Cuvier ou d’amélioration des espèces bovines). C’est à cette préoccupation omniprésente que Puissance 29 consacre son dossier de ce mois-ci, avec le Pavillon des sciences en élément central et incontesté, bientôt rejoint, en 2014, par le Parc de l’Ile en Mouvement. La recherche, la technique, le goût, la création, le numérique, rien n’échappe à l’envie montbéliardaise de partager et de faire partager aux plus jeunes et au plus grand nombre, le virus de la connaissance.

Mais Puissance 29 va également puiser au plus profond de l’histoire du Pays de Montbéliard, en dédiant sa rubrique patrimoniale Reflets au patois local. Ainsi vont les thèmes, « ici-dedans », entre tradition réjouissante et modernité prometteuse. Ces contraires attirants se mêlent d’ailleurs en page 18 pour évoquer un projet économique et écologique ambitieux qui se concrétisera dans quelques jours : la fromagerie de Montbéliard ouvrira en effet ses portes d’ici la fin du mois de novembre. Installée dans l’ancienne ferme Graber, là où est née la race montbéliarde, elle a été totalement transformée en fruitière par Pays de Montbéliard Agglomération. Dès lors, les habitants de la région pourront déguster production et fabrication laitières du cru, et privilégier les fameux « circuits-courts. »

Imprégnés de tradition également, comme de créativité, les restaurateurs labellisés « qualité tourisme » dont nous vous livrons le portrait ici. Il est question, encore, dans cet opus de la reprise des concerts du conservatoire, qui lorgne à l’Est pour l’événement. On n’oubliera pas non plus la musique rock avec Génériq, le 7ème art, avec l’association le Cinéma et rien d’autre, la BD avec le festival d’Audincourt, pour finir aux portes du ciel avec un sujet sur l’aérodrome à Courcelles-lès-Montbéliard.

Bonne lecture,

La Rédaction

ÉDITO

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PUISSANCE 29

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Les Balkans s’invitent à Montbéliard pour le concert de rentrée du Conservatoire

Aksak en résidenceEn turc, Aksak signifie « boiteux », à l’image des rythmes asymétriques qui ponctuent la musique balkanique. Le groupe éponyme, formé en 1989, est constitué de cinq musiciens polyvalents. Isabelle Courroy, Lionel Romieu, Philippe Franceschi, Patrice Gabet et Christiane Ildevert jouent aussi bien de la flûte kaval, du bratsch, du def, ou de l’oud que du tambura. À l’occasion d’ateliers avec les scolaires et les professionnels, ils transmettent oralement les spécificités rythmiques et modales des répertoires des Balkans. En résidence cette année au conservatoire, ils rencontreront les élèves du collège Brossolette en janvier ainsi que ceux de classes orchestre et de formations musicales du conservatoire. En avril, un spectacle réunissant Aksak, les professeurs et les élèves marquera le point d’orgue de cette belle collaboration.

Les enseignants du Conservatoire ont d’évi-dence pris plaisir à préparer « Le temps des Bal-kans », présenté le 9 novembre au Jules-Verne. Certains n’ont pas hésité à troquer leur costume d’instrumentiste pour endosser celui de choriste ou de danseur, accompagnés sur scène par le

groupe Aksak (voir encadré). Le résultat ? « Ça va bouger, ce sera plein de surprises comme dans une grande fête », assure Thierry Perrout, direc-teur du conservatoire. « Le temps des Balkans » inaugure en effet la thématique choisie cette

année par le conservatoire, intitulée « mytholo-gies et légendes des siècles ». Car c’est en Thrace, dans les franges de la Turquie, de la Bulgarie et de la Grèce, que serait né Orphée, fils d’Œagre, roi de Thrace et de la muse Calliope.

Farandoles, rondes et pas de danse« L’idée, c’est de faire un aller-retour entre tradition et modernité, entre patrimoine historique et création d’aujourd’hui », résume le direc-teur. De ce point de vue, Aksak et le conservatoire se sont bien trouvés. Le premier « s’approprie les tradi-tions anciennes folkloriques tout en créant son propre langage ». Le second « comme son nom l’indique, conserve tout en faisant revivre les arts », précise Thierry Perrout. Les enseignants ont dû revoir leur manière de travailler en privilégiant l’improvisation et en s’appuyant sur la transmission orale. Farandoles, rondes et pas de danse ont rythmé

les ateliers à la rentrée. « On est vraiment dans le vécu, pas dans la prise de tête », se félicite le directeur. Un concert de Noël et un grand bal festif en fin de saison finiront de vous faire adorer les Balkans. █

Le 9 novembre au Jules-Verne, partez pour un flamboyant voyage visuel et sonore aux confins de la Bulgarie, de la Grèce et de la Turquie. « Le temps des Balkans » est le premier d’une série de concerts programmés autour du thème « mythologies et légendes des siècles ».

ÉVÉNEMENT I REPÈRES I DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I ENSEMBLE I REFLETS I

Le Temps des Balkans, samedi 9 novembre à 20h30 au Jules-Verne. Entrée libre sur réservation obligatoire [email protected] Tél. 03 81 94 78 13

Délicieuse balkanisation pour le Conservatoire

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ÉVÉNEMENT I REPÈRES I DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I ENSEMBLE I REFLETS I

Depuis 1998, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs a fait le choix d’adhérer au réseau national « Charte Qualité Accueil Conseil Écoute ». À partir de critères bien définis, au total 73 points de contrôle, les commerces qui le souhaitent sont évalués et passés au crible par un client-mys-tère. L’enquête ainsi faite permet d’identifier immédiatement ses forces et ses points d’amélioration pour rester compétitif. Si le com-merce fait bonne impression, la CCI lui délivre le fameux label Qualité. 28 commerçants locaux situés sur

les communes de Montbéliard, Man-deure, Sochaux, Audincourt, Sainte-Suzanne et Valentigney disposent du précieux sésame, garant d’un bon accueil, d’un environnement agréable, d’une écoute profession-nelle et de conseils pertinents. Les commerçants intéressés par cette démarche d’amélioration continue peuvent se faire connaître auprès de la CCI. █

Retrouvez la liste des commerçants sur : www.qualitecommerce.fr

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Parce que faire du Pays de Montbéliard une éco-agglomération est un objectif toujours affirmé, la collectivité a à cœur de mettre en place des dispositifs de tri et de recyclage toujours plus performants et en adéquation avec les attentes des usagers. Trier son car-ton, son verre ou ses papiers est maintenant un geste quasi machinal. Pourtant, c’est le fruit d’un travail de longue haleine qui permet aujourd’hui une diminution de 30 kg d’ordures ménagères par habitant et par an par rapport à 2010, plus de 90 000 tonnes de déchets traitée et ce pour 12,5 millions d’euros, soit une économie d’1 million d’euros comparative-ment à 2010. Des actions récompensées par l’obtention des labels qualiTri, qualiplus, et par le Trophée du Point vert décerné par Éco-emballages. Ces bons résultats en matière environnementale s’entendent également au niveau régional puisque la Franche-Comté se hisse à la deuxième place nationale en perfor-mance de recyclage des emballages ména-gers avec 66 kg par an et par habitant. █

L’agglo bonne élèveTRI-RECYCLAGE

Des commerçants de qualité ATTRACTIVITÉ

Du 18 au 22 n o v e m b r e , l’association BGE et ses partenaires p r o p o s e n t aux porteurs d e p ro j e t , conférences et speed dating* pour obtenir des conseils de professionnels gratuits et personnalisés dans la création de leur future entreprise. Durant une semaine, les chefs d’entreprise en herbe reçoivent un accompagnement privilégié au cours duquel les intervenants les aident à mieux définir leur projet, à réaliser leur étude de marché, à trouver des financements ou encore à choisir le statut juridique de leur future société. Cinq jours dans divers lieux du Pays de Montbéliard, pour allier théorie, avec des conférences d’1h30 tous les jours sur les thématiques de la création/reprise d’entreprise, et pratique, avec deux heures de rencontres d’experts et de professionnels. La semaine de la création du Pays de Montbéliard, financée par Pays de Montbéliard Agglomération, est un vrai tremplin et constitue un point d’entrée pour qui veut se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. █

*Entretiens individuels avec des professionnels de la création d’entreprise.

Renseignements et inscriptions : 03 84 57 03 18 [email protected]

1,2,3… Créez !ENTREPRISES

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REPÈRES

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Dès 1998 et l’accréditation de son labora-toire des eaux, Pays de Montbéliard Agglo-mération s’est engagée dans une démarche dite d’amélioration en continue de ses services. C’est ainsi que d’autres certifica-tions sont venues, depuis, récompenser les efforts de la collectivité, comme en matière de marchés publics (2003) et de mainte-nance des ouvrages de protection contre les inondations (2006). Aujourd’hui, quatre domaines d’intervention de l’agglomération sont certifiés et un accrédité. À chaque fois, Pays de Montbéliard Agglomération s’attelle à leur renouvellement, comme elle s’implique dans d’autres activités, qui ne répondent pas totalement aux exigences des organismes certificateurs. C’est le cas par exemple des actions menées dans le cadre du projet d’aggloméra-tion ou encore pour l’accompa-gnement à l’implantation et au développement des entreprises sur le territoire. D’autres encore, à l’image du S3A ou des Rubans du Développement durable, corres-pondent à des labels nationaux qui sanctionnent la qualité d’un service ou d’un produit en direction des usagers. L’ensemble de ces actions sont désormais inventoriées dans une brochure qui rassemble de manière exhaustive les objectifs de qualité que l’agglomération s’est fixés au profit de ses usagers. █

Document téléchargeable sur agglo-montbeliard.fr

27 nouveaux élèves (dont une représentante de la gente féminine) ont rejoint les rangs de l’école Sbarro en septembre dernier. Pendant près de dix mois, ils suivront une formation aux techniques de l’automobile, riche en théorie mais surtout en pratique, puisqu’ils auront, entre autres, en charge la conception et la réalisation d’un concept-car présenté au prochain Salon de Genève. Cette année d’ensei-gnement leur permettra d’obtenir

le certificat de styliste prototypiste. Créée en 1992 par le célèbre créateur Franco Sbarro, cette formation est intégrée depuis deux ans au service Formation continue de l’UTBM et affiche un taux de réussite tout à fait satisfaisant puisque 90% des diplô-més trouvent un emploi dans l’année. █

www.e-sbarro.frContact : 03 81 32 90 [email protected]

La rentrée chez SbarroENSEIGNEMENT

Le Conseil communautaire du 4 octobre dernier a adopté le principe de rachat de l’immobilier de l’entreprise IPM France (IP Marti) localisée à Vieux-Charmont. Une importante opération de portage financier (946 000 euros) par Pays de Montbéliard Agglomération. L’entreprise centenaire a connu plusieurs vies et a toujours su rebondir via notamment la diversification de son activité première, l’horlogerie, au profit de productions de pièces de précision pour l’automobile. Un siècle et trois rachats plus tard, l’entreprise se trouve dans une situation économique critique et a fait

l’objet d’une vaste stratégie de développement exposée devant les élus par Patrick Mermillod (actionnaire et ancien dirigeant de Peugeot-Japy).

Un plan de développement que l’agglomération a souhaité accompagner pour assurer sur le long terme l’avenir de la société. █

IP Marti : un nouveau départEMPLOI

Opération qualitéSERVICE PUBLIC

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Sciences & techniques

CULTIVER LA DIFFUSION DU SAVOIR

C’est dans la transmission des connaissances que se façonne l’esprit d’un territoire

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Sciences & techniques

CULTIVER LA DIFFUSION DU SAVOIR

Le paléontologue Georges Cuvier, le découvreur d’Angkor Henri Mouhot,

le mycologue Lucien Quélet, le mathématicien René Thom, mais aussi

l’architecte-hydraulicien Heinrich Schickhardt, les Japy, Armand Peugeot, ou encore Étienne Œhmichen, inventeur

de l’hélicoptère, ont contribué à faire du Pays de Montbéliard une terre

d’inventeurs. Intimement liée à l’image du territoire,

la culture scientifique et technique est plus vivante que jamais dans

l’agglomération. Elle a pour vecteurs le Pavillon des sciences, le parc du

Près-la-Rose, Numerica, la recherche universitaire et les développements

industriels, et bientôt l’Ile en mouvement…

Ouvert en 1986 à l’initiative de l’agglomération montbéliardaise, le Pavillon des sciences symbo-lise la vitalité de la culture scientifique et tech-nique dans le Pays de Montbéliard et dans l’Aire urbaine. Voué à l’alphabétisation scientifique, ce Centre de culture scien-tifique, technique et industrielle fait en effet partie des plus actifs de France. « Situé dans un bassin industriel, comme le décrit son directeur Samuel Cordier, il a voca-tion à aller vers tous les publics. » Pour remplir ses mis-sions, le Pavillon dispose de son espace d’expo-sition. Là, il réalise des expositions avec des scientifiques de la région et en accueille d’autres, nationales ou internationales. Il part également à la rencontre des publics dans les allées du parc du Près-la-Rose et dans les écoles, via huit animateurs, dont les colporteurs des sciences équipés de camionnettes, « un concept inventé à Montbéliard », rappelle fièrement Samuel Cor-

dier. L’animateur peut également enfourcher un triporteur, équipé pour réaliser de petites expé-riences scientifiques en plein air.

Non conformiste et ludiqueL’été, quatre animateurs complètent l’équipe pour assurer la médiation scientifique de façon non conformiste et ludique. On peut alors obser-ver au Près-la-Rose les drôles de véloconférences qui permettent de découvrir mille choses de façon terriblement conviviale. Être assis à sept autour du même vélo circulaire pour échanger sur des sujets variés, c’est une idée géniale, ini-tialement conçue pour faire se rencontrer les grands de ce monde lors d’un G7 !Outre les expositions permanentes - la forêt

mystérieuse et l’ î le de la découverte -, le Pavillon accueille deux fois par an une exposi-tion temporaire. En ce moment même, neuf d’entre elles, créées à Montbéliard, tournent au niveau national et international. Pas moins de 70 expositions pan-

neaux s’invitent également dans les lycées et médiathèques de Franche-Comté. Pour réaliser ce matériel d’exposition, l’association compte une vingtaine de contractuels permanents, dont un graphiste et un muséographe. À ce propos, le mois prochain verra l’ouverture d’une exposition Trésors oubliés de l’expédition Schley, du nom du plasticien de l’équipe, où l’on reverra les éton-nantes créations imaginées par lui au fil des ans.

À LA UNE

07-09 CULTIVER LA DIFFUSION DU SAVOIR

> Culture et investissement d’avenir

La science, levier de la réussite éducative

10 CRÉATION NUMÉRIQUE

> Fab lab

Vous avez dit « moteur moléculaire » ?

11 L’ILE EN MOUVEMENT

> Un parc ludique et scientifique

Visitez le chantier !

“ LA CULTURE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE EST

INTIMEMENT LIÉE À L’IMAGE DU TERRITOIRE ”

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Partenariats éducatifsDes partenariats sont noués par le Pavillon avec les structures éducatives de l’agglomération, notamment dans le cadre de la réorganisation des rythmes scolaires comme à Taillecourt et à Montbéliard. Qu’il s’agisse d’expositions, de médiation scientifique ou d’interven-tions des colporteurs des sciences, « la démarche reste identique : déstabiliser les idées reçues, éviter le texte, favori-ser les manipulations, expérimenter… afin de susciter l’intérêt et d’entraîner la compréhension », comme l’explique Guillaume Kuntz, chargé de projet ex-positions. Ce leitmotiv du Pavillon des sciences, les enfants de 3 à 9 ans le retrouvent dans l’île de la découverte, où il est « interdit de ne pas toucher ! ».

www.pavillon-sciences.com █

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DES SCIENCES DURES AUX SCIENCES HUMAINES

Né il y a huit ans à la demande de PMA dans le but d’animer le cœur d’agglomé-ration, le bar des sciences se tient en moyenne deux fois par mois, en principe à l’hôtel Bristol, à Montbéliard. Conçu, organisé et animé

par Pascal Rémond, du Pavillon des sciences, ces soirées s’inspirent des cafés philo qui ont fleuri dans de nombreuses villes ces dernières années. De deux à six invités se retrouvent au milieu des citoyens intéressés afin de débattre d’un sujet généralement en lien avec l’actualité et de croiser leurs points de vue. Le cerveau, les sous-marins, la laïcité, la face cachée de l’Internet, le champagne, le sommeil ou encore les phobies ou l’éthique en entreprise permettent à des spécialistes très pointus de vulgariser l’état de la recherche dans leur domaine, tout en exprimant leurs doutes et leurs interrogations. L’interactivité est de mise : « Les invités ne sont pas face au public, mais au milieu, comme sur un ring », insiste Pascal Rémond. Réputé et envié dans la France entière, le bar des sciences est l’occasion d’échanger avec des spécialistes de haut vol sur des thèmes passionnants, tout en jetant un pont entre sciences exactes et sciences humaines. █

La science,

levier de la réussite éducative

Estelle Grandperrin, en charge des ateliers scien-tifiques du Pavillon des sciences, travaille notam-ment avec des jeunes en situation d’échec scolaire. Il ont de 7 à 17 ans, fréquentent des centres éducatifs, des classes relais ou des SEGPA. L’objectif est de les réinsérer dans le groupe et de leur donner le goût de s’approprier des bases scientifiques. Concrètement, il s’agit de les guider pour fabriquer des objets-coccinelle à hélice, papillon solaire… en privi-légiant le pratique, la manipulation, l’expérimentation et les sorties sur le terrain : éoliennes, musées, bar-rages… Ce faisant, ils se responsabi-lisent, revalorisent leur propre image au sein de leur famille et apprennent des règles de sécurité en utilisant des outils. « Parallèlement, remarque l’animatrice, ils apprennent l’entraide et à faire ensemble spontanément, c’est un gage de confiance en soi ! » █

http://recits.utbm.fr

Culture et investissementsD’AVENIR Grâce aux « investissements d’avenir », les membres du projet Territoires de la culture scientifique, technique et industrielle disposent de moyens accrus pour mutualiser leurs expositions. Le Pavillon des sciences va notamment créer un atelier ouvert au public.

Les CCSTI - centres de culture scientifique, tech-nique et industrielle - d’Alsace, d’Aquitaine, de Bre-tagne, du Centre, de Franche-Comté et de Marti-nique, réunis au sein de Territoires de la CSTI, ont été retenus pour la qualité de leur projet suite à l’appel

d’offres national portant sur la culture scientifique. Le consortium, piloté par le Pavillon des sciences, va ainsi bénéficier des investissements d’avenir gé-rés par l’Agence Nationale pour le Renouvellement Urbain (ANRU).

LE GOÛT ET L’ALIMENTATION, MATIÈRES À DISCUSSION

Avec le colporteur nutrition-santé Thomas Mehaouche, le Pavillon des sciences décline le concept de colporteur des sciences. Équipé d’une camionnette contenant du matériel de démonstration et de vulgarisation ludiques, Thomas part au contact des élèves de maternelle, primaire, collège et lycée et de groupes d’adultes de la région, à la ville comme à la campagne. Des ateliers expérimentaux du goût, de l’alimentation et du corps humain, conçus avec des universitaires et des chercheurs sont alors montés. On y découvre la fabrication de produits alimentaires, les dessous des aliments, ou encore le fonctionnement des organes humains à l’aide de poupées de la taille d’un adulte. Thomas explique « disposer d’une demi-douzaine d’animations clé-en-main » et en « créer une nouvelle chaque année avec des matériels originaux pour conserver l’aspect ludique de la démarche. » █

CONFÉRENCES SENSIBILISATIONATELIERS SCOLAIRES

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DOSSIER

4,3 M€ seront financés par l’État, sur 4 ans, représentant 50% des dépenses concernées. Le projet porte notamment sur la réalisation annuelle par chaque structure d’une exposi-tion de 200 m2, d’une de 80 m2 et de deux objets mobiles de découvertes - ateliers et malles pédagogiques -, des outils bien enten-du mutualisés. D’autres actions communes sont prévues, dont un programme de visio-conférences. « Pour le Pavillon des sciences,

détaille son directeur Samuel Cordier, cette partie du projet repré-sente 464 000 € de financement. »

Réalisation d’un atelierSont aussi concernées la réalisation ou la réhabilitation de bâti-ments destinés à ac-cueillir les productions. Le CCSTI montbéliar-dais bénéficiera ainsi d’un financement de 50% par l’État pour la réalisation d’un atelier de fabrication d’exposi-

tions ouvert au public. Soit 475 000 € sur une dépense estimée à 950 000 €, PMA participant à hauteur de 50 000 € par an. L’atelier sera hébergé dans la conciergerie de la villa Chenevière. « Les travaux commence-ront début 2015 et l’ouverture au public aura lieu au 2ème trimestre 2017, précise Samuel Cordier. Très utile en interne, l’atelier consti-tuera en même temps une vitrine vivante des savoir-faire d’ici. » █

L’intégra-tion air-sol se projette à Numerica

Depuis trois ans, des projets utilisés par les forces de l’Armée de l’air sont développés à Numerica : géopositionnement, images de synthèse, réalité augmentée… Il y a quelques mois, la société Impact, hébergée par la société d’économie mixte et spécialisée dans les applications militaires et civiles, s’est vue décerner le prix Sofins 2013 de la meilleure coopération PME/forces spéciales. Le 11 octobre dernier, de hauts représentants du renseignement aérien et de l’Armée de l’air avaient rendez-vous à Numerica pour Alins, les 1ères rencontres nationales de l’intégration air-sol. En effet, afin d’éviter les dommages collatéraux et les tirs fratricides, cette intégration passe désormais

par la création d’une boucle d’information complète entre un très petit nombre d’agents au sol, les avions, les drones et le poste opérationnel de commandement parfois situé à 5 000 ou 10 000 km du lieu des opérations. Pour Michel Stenta, directeur de Numerica,

« ces rencontres annuelles permettent de mettre en contact chercheurs, industriels de l’armement et personnalités des forces spéciales de l’Armée de l’air. Elles favorisent notamment les synergies entre les acteurs de ce domaine des TIC, bien implantés dans le Nord-Franche-Comté, et le commandement aérien. » █

www.alins.fr

MÉMOIRES D’INDUSTRIE

À l’UTBM, Université de Technologie de Bel-fort-Montbéliard, le labo-ratoire RECITS propose une approche multidis-ciplinaire des humanités aux futurs ingénieurs. Ainsi, pour aborder l’his-toire des techniques ou les enjeux de la reconversion du patrimoine industriel, Marina Gasnier s’appuie sur les logi-ciels de conception assistée par ordinateur. Après avoir mené l’enquête sur le terrain - d’anciens ateliers -, effectué des prises de vue et rencontré d’anciens ouvriers, les étudiants reconstituent des procédés qui souvent ne fonctionnent plus. Pour cela, les machines sont modélisées en 3D selon une mé-thode initiée par Pierre Lamard et Michel Cotte, professeurs à l’UTBM. « Je fais également appel à la CAO pour l’étude de friches industrielles afin de sensibiliser nos étudiants aux enjeux de la reconversion, explique la maître de conférences. La modélisation facilite la compréhension des contraintes patrimoniales, urbaines et environnementales pour envisager une nouvelle affectation de ces sites. » █

http://recits.utbm.fr

SUR LE PAS DE TIR

Les fusées, en France, ce n’est pas seulement à K o u r o u ! Dans le Pays de Montbéliard, David Geoffroy, a n i m a t e u r d u Pa v i l l o n des sciences, initie collégiens et lycéens à la fabrication de minifusées équipées de moteurs fournis par le Centre national d’études spatiales. Chargé de former les enseignants à ces techniques, il accompagne les classes franc-comtoises lors de chaque lancer. L’an passé, sur 125 tirs opérés en milieu scolaire en France, 112 ont eu lieu dans la région. Les engins atteignent une altitude modeste, environ 250 m, mais en toute sécurité. David réalise également des lâchers de ballons sondes. Gonflés à l’hélium, équipés de nacelles chargées de matériels destinés aux expériences scientifiques imaginées par les élèves, les ballons montent

au-delà de 30 000m en seulement deux heures. Puis, des parachutes et un système de localisation permettent de

récupérer la nacelle et son contenu.Quant au concours international de fusées Rocketry, c’est encore David qui le pilote pour la Franche-Comté. Une quarantaine d’équipes participent à la sélection nationale qui précède la finale. Celle-ci se tient alternativement au Bourget et en Angleterre. Cette année, les fusées embarqueront deux œufs crus comme passagers. Objectif : les récupérer intacts au sol à l’issue du vol. Là encore, des miniparachutes sont mis à contribution. █

www.planete-sciences.org/espace/Le-Rocketry-Challenge

Culture et investissementsD’AVENIR

DÉFENSE

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Installé, cet été, à la villa Chenevière par le Pavillon des sciences grâce au soutien de PMA, le Fab lab nous vient directement du célèbre MIT (Massachu-setts Institute of Technology), à Boston. Ce laboratoire de création numérique est organisé autour d’une batterie d’or-dinateurs, dotés des logiciels de concep-tion ad hoc, d’une graveuse laser, d’une fraiseuse numérique, d’une découpeuse vinyle et d’une imprimante 3D.En créant cet atelier du futur, le Pavil-

lon des sciences s’adresse à une multitude de publics : scolaires, seniors et autres particuliers, mais également universitaires ou encore entreprises. Des séances d’initiation aux logiciels de créa-tion 3D et aux équipements asso-ciés seront bientôt organisées, en partenariat notamment avec les EPN. Les initiés, eux, se sont déjà passés le mot : il est désormais possible dans le Pays de Montbé-liard de créer des objets et d’en faire des maquettes en volume pour un coût raisonnable.

Création de prototypesPour Samuel Cordier, directeur du Pavillon, ce Fab lab présente un double intérêt : « En interne, il nous permet de créer des objets que nous utilisons pour nos expo-sitions, avec une liberté et une réactivité fabuleuses, et des coûts modestes. Vis-à-vis des habitants de l’agglomération, nous donnons accès aux outils de la création nu-

mérique de demain dans l’esprit associatif propre à l’éducation populaire. »L’installation du Fab lab dans les locaux du Pavillon des sciences rappelle l’importance du terme « technique » dans l’intitulé com-plet du Centre de culture scien-tifique technique et industrielle de Franche-Comté. « Nous sou-haitons, explique Samuel Cordier, faciliter la réalisation de repro-ductions pour ceux qui ont besoin de recréer un composant d’une machine ou d’un équipement, ou souhaitent créer un objet original. Mais également provoquer des rencontres dans ce lieu ouvert à tous. La création de prototypes, les échanges spontanés qui vont se faire contribueront à faire émerger de nouvelles idées, à permettre la mise au point de solutions innovantes… » L’innovation, en effet, loin du mythe de l’inventeur solitaire, passe désormais par la confrontation et l’échange. █

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De la conception assistée par ordinateur à la réalisation numérique de maquettes en volume, le Fab lab, au Pavillon des sciences, multiplie les possibilités de créations originales.

Franck Palmino, « chercheur-trouveur » en nanosciences

« Fab lab », le cybercentredu futur

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Frank Palmino, professeur-chercheur, effectue des recherches en nanosciences au sein du laboratoire FEMTO-ST, associant notamment l’UTBM et le CNRS, à Montbéliard. Des projets de recherche fondamentale menés par son équipe portent sur le dépôt de molécules sur des surfaces de silicium et impliquent de nombreuses modélisations 3D. Afin de « sortir du virtuel et travailler sur une représentation matérielle », le scientifique est devenu l’un des premiers utilisateurs du Fab lab du Pavillon des sciences. « Il est intéressant de pouvoir manipuler à l’échelle macroscopique les nano-

objets que nous synthétisons, explique-t-il. Il s’agit pour nous de savoir comment les réseaux moléculaires que nous concevons peuvent permettre la réalisation de nanomoteurs, sortes d’étoiles à cinq branches qui pourraient produire de l’énergie sous forme de nanorotors dans un futur assez lointain. L’utilisation de l’imprimante 3D du Fab lab contribue à comprendre si le modèle est viable. Nous disposons donc désormais, en plus d’une représentation numérique, de modèles en vinyle d’une vingtaine de centimètres. Nous pouvons ainsi, par exemple, observer leur mise en réseau. »

VOUS AVEZ DIT« MOTEUR MOLÉCULAIRE » ?

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DOSSIER

Situés au cœur de l’agglomération, entre vieille ville de Montbéliard et Petite Hollande, dans le prolongement du Près-la-Rose, les huit hectares de l’Ile en mouvement formeront au printemps un superbe espace de loisirs et un fabu leux out i l de vulgarisation scientifique. Lancé en juin dernier, le chantier a déjà permis la dispa-rition des friches industrielles et commerciales qui occupaient cette partie de l’île du Mont-Bart.Aujourd’hui, les allées sont tracées. Le modelage de l’espace, recouvert de terre végétale, se dessine. Bien-tôt, la végétation donnera vie au paysage. Le plan d’eau central de 3 800 m2 et 80 cm de profondeur, conçu pour participer à la maîtrise des inondations du secteur, sera mis en eau. Franchi par des passerelles et entouré

de plantes aquatiques indigènes, il favorisera la biodiversité. Un jardin de collection réunis-sant des végétaux de quatre continents verra le jour. Puis des jeux, imaginés pour sensibili-

ser les enfants à la perception du mouve-ment par l’homme, seront installés. Créés à partir des travaux d’Alain Berthoz, pro-fesseur au Col-lège de France et conseiller s c i e n t i f i q u e du projet, ils constitueront le f i l rouge du parcours scientifique où interviendront les animateurs du Pavillon des sciences.Avec ce parc urbain, PMA dote l’agglomé-ration d’un lieu de loisirs pro-pice au déve-loppement de

la culture scienti-fique. Trait d’union entre la ville et les espaces naturels,

bordée par l’eurovéloroute, équipée de bancs et de tables de pique-nique, l’Ile en mouvement se trouve à l’intersection des coulées vertes et au voisinage du port de plaisance. Ce dernier et sa capitainerie seront également mis en valeur avec notamment l’installation d’un platelage en bois et de mobilier urbain assorti. █

Avec l’Ile en mouvement, le Pays de Montbéliard se dote d’un formidable espace de loisirs à vocation scientifique, librement accessible dès ce printemps.

Dans quelques semaines, les habitants du Pays de Montbéliard profiteront d’un nouveau parc original, et agréable

75 MINUTES POUR UNE AVANT-PREMIÈRE

Pays de Montbéliard Agglo-mération propose de dé-couvrir le chantier de l’Ile en mouvement en avant-première, mercredi 27 no-vembre. Pour vous joindre à la visite guidée par une pay-sagiste, réservez votre place par téléphone à PMA au 03 81 31 87 80, ou auprès de l’Of-fice de tourisme du Pays de Montbéliard au 03 81 94 45 60. Deux groupes de 15 privi-légiés se succéderont sur le site, à 14h et 15h30.

L’Île en mouvement :un vaste parc, ludique & scientifique

PMA À LA POINTE SUR LA GESTION DES RISQUES

Soutien des organismes qui promeuvent la culture scientifique et technologique dans le Pays de Montbéliard, la collectivité y contribue aussi directement. Ainsi, le service hygiène et sécurité publique a entamé en 2011 la mise au point d’un outil de gestion des risques en s’appuyant sur l’expertise du CEPN, Centre d’Étude sur l’Évaluation de la Protection dans le domaine Nucléaire. Cette base de données, opérationnelle depuis 2012, recense la totalité des risques naturels, technologiques et environnementaux qu’encourt le territoire. Elle est utilisée par les maires et les services des communes concernées par les risques d’inondation, de rupture de barrages, nucléaires, de mouvements de terrain, ou encore les installations classées, en Franche-Comté et dans les régions périphériques. Unique en France, cet outil a fait l’objet de présentations nationales et internationales. █

COLLECTE DES DONNÉES

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Aérodrome de Montbéliard- Courcelles, aux portes du ciel

Hommes d’affaires, footballeurs, pilotes amateurs, parachutistes en herbe, fana de modélisme, adorateurs de vieux zincs… se croisent quotidiennement au pied de la tour de contrôle de l’aérodrome du Pays de Montbéliard.

Ses deux premières pistes, en herbe, furent créées en 1933. Elles sont remplacées par une piste en dur dans les années 70. Les installations, modestes au début (un chalet et un petit hangar), se sont étoffées au fil des ans jusqu’en 2010 avec la réfection de la piste principale passant de 20 à 23 mètres. Au début des années 90, la gestion de l’aérodrome est confiée à un Syndicat Mixte for-mé de la CCI du Doubs, du Conseil général et de l’Agglomération. Voué à l’aviation d’affaires et de loisirs, c’est aujourd’hui un équipement de pre-mier ordre. Avec plus de 11 000 « mouvements » par an, c’est-à-dire décollages ou atterrissages, il joue un rôle socio-économique important pour le développement de l’Aire urbaine.

Le foot aime l’avionLes vols commerciaux, passagers et fret, sont assurés principalement par deux com-pagnies, Farnair Europe et Sky Taxi, qui ex-ploitent des avions dont la capacité peut at-teindre 45 passagers. Il s’agit pour l’essentiel d’une clientèle issue de l’industrie (notam-ment PSA et industriels locaux). Il est à noter que le football génère une part conséquente de ce trafic. Après quelques années de baisse consécutive à la crise, l’activité commerciale s’est stabilisée. Mais la reprise sera lente.

Pour pallier cette conjoncture défavorable, le Syndicat Mixte étudie la création d’une unité de maintenance pour l’aviation légère qui pourrait capter une clientèle de propriétaires d’avions de loisirs sur tout l’Est de la France.

Voler fera toujours rêverDu côté de l’aviation de loisirs, l’aérodrome foi-sonne d’associations. Outre le très dynamique Aéroclub, principal acteur de la plateforme, on y trouve l’École de Parachutisme Nord Franche-Comté, le très réputé Aéromodélisme Club, le RSA (Réseau du Sport de l’Air et constructeurs amateurs), les vieilles Hélices, le Cercle Aéros-tatique (montgolfières), Aérojet hélicoptère, Frédéric air passion, et Montbéliard Dassault 312. Toutes ces activités, commerciales ou de loisirs, s’organisent autour de cinq agents (dont deux en tour de contrôle) et de trois pompiers spécialisés qui assurent la vie et la sécurité de l’aérodrome. L’équipe de direction est com-posée de salariés de l’Agglomération mis à disposition et qui gèrent l’équipement pour le compte du Syndicat Mixte.La réduction des nuisances sonores, inhérentes à toute activité aérienne, est une préoccupa-tion constante de l’aérodrome (incitation à l’usage des motorisations les moins bruyantes et régulation stricte des activités de loisirs).

Depuis peu, les riverains bénéficient du nou-veau mur antibruit de l’autoroute. Ce surcroît de « silence » rend plus perceptible l’activité de l’aérodrome qui va s’efforcer d’atténuer encore son niveau sonore. █

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L’aérodrome, facteur décisif d’attractivité du territoire

À VENIR

D’ici mars 2014 deux nou-veaux hangars complèteront les équipements existants sur l’aérodrome : — un hangar privé de 1300 m2

— un hangar pour l’aéroclub de 500 m2

Ces deux nouveaux bâti-ments pourraient s’accompa-gner d’un essor des d’activi-tés de loisirs.

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UN GAGNANT POUR L’ABONNEMENT À VIE AU RÉSEAU CTPM Avec presque 160 bulletins gagnants, le jeu-concours Caden’cité aura permis au plus grand nombre de découvrir le futur réseau de transports en commun.

Les dix énigmes proposées correspondaient soit à des lieux emblé-matiques du Pays de Montbéliard desservis par les nouvelles lignes à haut niveau de service, soit à des caractéristiques du futur réseau Caden’cité. Fini le suspense, Puissance 29 vous révèle enfin les réponses : 1. Pays de Montbéliard Agglomération, 2. Axone, 3. Ca-den’cité, 4. Acropole, 5. Arrêts de bus, 6. Intermodalité, 7. Stade Bonal, 8. Modernisation, 9. Economique, 10. Développement durable. Félicitations aux gagnants, notamment au lauréat d’un abonnement à vie sur le réseau CTPM !

Distribué lors du Salon du Véhicule Innovant, aux Portes Ouvertes des ateliers Keolis Pays de Montbéliard, aux agences CTPM et à certains arrêts, le jeu-concours a pris fin le 11 octobre dernier. █

Suite à l’enquête publique, qui a eu lieu du 22 avril au 28 mai derniers, « la commission d’enquête considère que le projet revêt un intérêt géné-ral et émet un avis favorable sur l’utilité publique de la réalisation des travaux d’aménagement du projet de Transport à Haut Niveau de Ser-vice (THNS) du Pays de Montbéliard dénommé Caden’cité. »Lors du Conseil de Communauté du 4 octobre dernier, les élus se sont

également prononcés favorablement sur ce projet. La préfecture du Doubs doit à présent prendre l’arrêté de dé-claration d’utilité publique. D’ailleurs, une déclaration d’utilité publique, communément abrégée DUP, c’est quoi ? C’est la procédure qui permet de réaliser une opération d’aménage-ments, tels que ceux prévus dans le cadre du projet de Transport à Haut Niveau de Service, en les déclarant justement « d’utilité publique .» █

EN ROUTE vers la déclaration d’utilité publique

Premiers coups de pelle prévus fin novembreSous réserve de la déclaration d’utilité publique, les premiers travaux dé-buteront officiellement à la fin du mois de novembre sur différents sites. Il s’agit des diagnostics archéologiques préventifs, qui concerneront les secteurs des Gros-Pierrons à Montbéliard, de Champagne à Exincourt, de La Naille à Audincourt et des Longines à Valentigney.D’autres travaux démarreront aux Tâles à Valentigney à l’emplacement de l’ancien collège. Sur ce secteur, 101 logements, une résidence de l’ADAPEI et un hôpital de jour seront construits de part et d’autre de la voie propre qui longera le bois jusqu’à l’extrémité de la rue de la Novie, pour répondre aux attentes de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine.Sur toutes ces zones, vous pourrez croiser ponctuellement tracteurs et pelleteuses, sans que cela n’ait d’impact majeur sur la circulation ou le stationnement. █

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À l’intérieur de la caravane « Airstream® », véritable maison itinérante du projet, on comprend mieux Caden’cité

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LES PRODUITS LOCAUX S’EXPORTENT SUR LE TERRITOIRE 27 septembre – Au début de l’automne se tient à Valentigney le dernier marché paysan nocturne de la saison, clôturant une troisième édition en tous points réussie : parti de deux marchés en 2011, le millésime 2013 a vu seize communes accueillir une douzaine de producteurs sur leurs terres. À la faveur d’un travail partenarial mené par l’Agglomération aux côtés des communes, des associations et des producteurs locaux, plus de 5 000 visiteurs soucieux de manger mieux sans dépenser plus ont pu profiter d’une offre adaptée à leurs envies.

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OVATION POUR UN BEST OF 28 septembre – Un millier de spectateurs se pressent à la Mals pour saluer la performance de sept artistes, conduits par un des plus grands chorégraphes de sa génération, Decouflé, qui présente un Panorama* envoutant de ses trente années de carrière.

* le nom du spectacle

VISITE DE L’AGGLO DE DEMAIN 5 octobre – En présence de Jacques Hélias, président de PMA, élus et dirigeants du Pays de Montbéliard suivent la visite de projets en cours sur le territoire : la future promenade scientifique de l’Ile en mouvement et Technoland 2, le centre aquatique la Citédo et la fromagerie du Pied des Gouttes sont au programme.

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L’AXONE, DOJO DE LA FRANCHE-COMTÉ28 septembre – En cette fin septembre, l’Axone déroule le tatami rouge aux judokas venus de tous horizons et de toutes catégories pour offrir une véritable fête de sport au public. Si les Montbéliardais n’ont pas démérité, à l’image de Victor Vieille-Marchiset (photo), troisième en -66 kg, l’open Franche-Comté - PMA aura fini de convaincre que le Pays de Montbéliard est terre de tous les sports.

LES PRODUITS LOCAUX S’EXPORTENT SUR LE TERRITOIRE 27 septembre – Au début de l’automne se tient à Valentigney le dernier marché paysan nocturne de la saison, clôturant une troisième édition en tous points réussie : parti de deux marchés en 2011, le millésime 2013 a vu seize communes accueillir une douzaine de producteurs sur leurs terres. À la faveur d’un travail partenarial mené par l’Agglomération aux côtés des communes, des associations et des producteurs locaux, plus de 5 000 visiteurs soucieux de manger mieux sans dépenser plus ont pu profiter d’une offre adaptée à leurs envies.

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LE LION PLUS VIF QUE JAMAIS22 septembre – Le semi-marathon le plus couru de la région fait recette : plus de 30 000 spectateurs étaient présents pour encourager les 4 800 athlètes au départ des 21,097 km. Ambiance chaleureuse également chez les enfants du mini-Lion, les sportives de la Féline, les ‘‘sprinters’’ du 10 km ou les marcheurs de la randonnée. Tous ces passionnés étaient réunis pour fêter un Lion de trente ans. Traversée dans le – difficile – sens Montbéliard-Belfort, l’édition 2013 doublait son plaisir en accueillant les Championnats de France de semi-marathon, remportés en séniors par Aline Camboulives chez les dames et Abdellatif Meftah chez les messieurs.

SEMI-MARATHON

LA FILIÈRE CUIR DANS LA LIGNÉE DE ROBERT BOUDARD 4 octobre – Afin de rendre hommage à l’artisan de l’activité du cuir dans le Pays de Montbéliard, un «espace Boudard » est inauguré au CFA de Bethoncourt par Jacques Hélias et Pierre Moscovici, accompagné du co-gérant d’Hermès Axel Dumas, en déplacement dans le Pays de Montbéliard.

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L’un des leaders mondiaux de l’orthopédie est installé depuis plus de vingt ans dans le Pays de Montbéliard. Malgré sa réorganisation actuelle, le groupe a jugé opportun de garder son attache sur le territoire.

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Hanches, genoux, traumas, rachis, extrémités… Zimmer France n’a jamais eu de cesse de diver-sifier ses fabrications, quelle que soit l’évolution de son actionnariat : d’origine 100% française, la société est ensuite passée sous une direc-tion suisse, avant de revendre son pôle médical au géant américain Zimmer en 2003. Ainsi, le groupe qui employait initialement une cinquan-taine de personnes est-il devenu cette partie intégrante d’une multinationale basée près de Chicago (Illinois).

Une spécialité à multiples facettesAujourd’hui, le site d’Étupes reçoit et traite les centaines de commandes quotidiennes de ses clients français. Pour ce faire, 70 salariés inter-

viennent sur huit métiers différents, de l’adminis-tration des ventes au contrôle des instruments, en passant par le service clients ou la vérification de la qualité des prothèses. Cela étant, afin de permettre une meilleure cohérence entre la fabri-cation et l’envoi des produits finis, une restructu-ration du groupe a été planifiée. Ainsi, à comp-ter de 2014, le site logistique de Zimmer Étupes intégrera un nouveau bâtiment pour gagner en valeur ajoutée. Une optimisation souhaitée par les dirigeants américains et rendue possible par les outils mobilisables sur le Pays de Montbéliard dans le domaine du développement économique. En effet, le nouveau site de 3 000 m2 sera livré par la SEM PMIE*, qui a su trouver une solution rapide et conforme aux attentes de Zimmer, tant

en terme de surfaces que de délais de mise à disposition.Par ailleurs, rester à Technoland permet à la société de profiter des compétences du bas-sin industriel montbéliardais, nécessaires aux renouvellements des capacités techniques d’un tel laboratoire. Une restructuration qui s’avère un gain non négligeable pour le Pays de Montbé-liard, puisqu’il permet de consolider et d’ancrer sur son territoire un groupe à fort contenu tech-nologique, tout en contribuant à la diversification du tissu local. █

* la SEM Pays de Montbéliard immobilier d’entreprises (PMIE) est la société d’économie mixte patrimoniale dont l’Agglomération est l’actionnaire principal

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Créée en 1968 à Beaucourt par Christian Jar-dot, l’entreprise de serrurerie pour particuliers a rapidement transformé son activité pour devenir pour l’essentiel un prestataire de Peugeot (60% de son chiffre d’affaire). Dès lors, cette société familiale se rapproche de son client principal, et sa croissance l’incite à ouvrir un atelier de fabri-cation de 1 000 m2 à Badevel en 1980, puis un second à Dampierre-les-Bois sept ans plus tard.Néanmoins, la société a conscience qu’il lui faut être en veille permanente sur les opportunités de marchés et investir pour maintenir son niveau de compétitivité dans un contexte concurrentiel qui se durcit. L’entreprise se lance alors dans une stratégie active de recherches de nouveaux clients susceptibles d’être attirés par ses com-pétences.

Car l’activité des établissements Jardot ne se limite plus à la serru-rerie, à la tôlerie ou à la mécano-soudure. Plus que jamais spécia-liste dans le domaine de la grosse chaudronnerie – et notamment le capotage industriel, insonorisé ou non – Jardot affirme progres-sivement ses positions dans le secteur de l’énergie, dans l’in-dustrie mécanique, du bâtiment, mais également dans le transport ferroviaire. Une ouverture sur son environnement qui coïncide avec l’arrivée de Marc Rougeot à la tête du groupe.

Être présent au bon moment avec les bons moyensÀ la manœuvre depuis 2004 mais toujours avec le concours actif du couple fondateur de l’entre-prise, M. Rougeot fait ainsi valoir « la réactivité et la flexibilité qui font la force des PME et qui ont toujours fait partie de l’identité de Jardot. » Pour ce faire, « nous devons nous préparer et anticiper les demandes de demain pour la tran-sition énergétique dont les besoins sont présents et existants. »C’est ainsi que le groupe a décidé de s’orien-ter vers le marché de l’éolien offshore, dans le cadre des marchés lancés par la France pour la construction de champs d’éoliennes dans l’ouest du pays. Ce nouvel objectif au fort potentiel de

Originaire du Territoire de Belfort, la société Jardot s’est installée dans le Pays de Montbéliard depuis le début des années 1980. Trente ans plus tard, l’entreprise ne regrette pas son choix et entend même désormais s’embarquer dans l’aventure de l’éolien.

ÉCONOMIE

Jardot trouve un nouveau souffle dans le Pays de Montbéliard

développement ne vient pas de nulle part : ce sont bien les clients, dont les liens de confiance sont entretenus parfois depuis une dizaine d’an-nées qui sont venus chercher l’entreprise Jardot du fait de son savoir-faire différenciateur. Pres-tataire, entre autres, de multinationales comme Alstom ou General Electric, Jardot a su égale-ment proposer ses compétences en maîtrise du process de fabrication (découpe, façonnage, montage, préparation avant peinture…) pour exporter ses savoir-faire jusqu’en Suède ou aux Pays-Bas.À la tête d’une PME de 23 personnes, Marc Rou-geot se prépare à la mise en œuvre d’un plan d’in-vestissements ambitieux : nouvelles machines plus performantes pour répondre à ces nouveaux marchés, agrandissement immobilier pour amé-liorer ses flux de production, recrutements pour répondre efficacement aux demandes à venir, le tout, toujours dans le Pays de Montbéliard.» █

Marc Rougeot est à la tête

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Circuits courts, de la terre à la tableEn favorisant les circuits de proximité, parmi un vaste programme d’actions, Pays de Montbéliard Agglomération assure le rapprochement entre producteurs et consommateurs, bénéfique à l’économie locale, à l’environnement et à la santé des familles.

De la vache montbéliarde au fromage « Le Montbéliard », la même envie de promouvoir le terroir s’exprime

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La ronde des marchés paysans nocturnes

C’est certainement l’action la plus populaire de ces dernières années. Il y en eu deux la pre-mière année, en 2011, puis huit l’année suivante, et seize en 2013. À chaque fois la rencontre est réussie. Les visiteurs sont nombreux, ils aiment l’ambiance, ils aiment l’idée, et ils apprécient certainement leurs achats car ils reviennent. Le succès ne se dément pas. Il faut dire que les commune qui « reçoivent » le marché nocturne rivalisent d’imagination pour animer la soirée (musique, théâtre, barbecue…). Les 24 produc-teurs sont satisfaits eux aussi, et flattés de cet engouement qui rend hommage à leur travail. Ils ont tous signé la Charte qualité proposée par la Chambre d’agriculture et l’agglomération.

La dominante industrielle de l’économie locale ne doit pas faire oublier l’intérêt de développer le secteur agricole. Or celui-ci est confronté, comme partout ailleurs, à des difficultés. Les terres cultivables diminuent face à l’étalement urbain, certains exploitants peinent à trouver des repreneurs, et tous doivent faire face à la doulou-reuse question des prix et des débouchés. Cette tension n’affecte pas seulement les entreprises agricoles ; elle touche aussi la population à tra-vers son cadre de vie. Car c’est à la présence de ces exploitations que l’on doit le maintien de la biodiversité et l’entretien des paysages. Tout est lié. C’est la raison pour laquelle le projet d’agglo-mération, dès 2009, affirmait l’ambition de faire du Pays de Montbéliard une « écoaggloméra-tion », fondée sur les valeurs et les principes du développement durable.En 2010, Pays de Montbéliard Agglomération signait une convention avec la Chambre Inter-départementale d’Agriculture du Doubs et du Territoire de Belfort. Objectifs : limiter la perte des surfaces agricoles, favoriser l’installation

des jeunes agriculteurs, soutenir les exploitants actuels (diversification, passage au bio, accès au foncier…) et développer les circuits de proximité. La création des marchés paysans nocturnes en constitue l’initiative la plus visible et la plus sym-bolique, réconciliant économie, écologie et art de vivre. À Vandoncourt, la Damassine avec sa grande foire paysanne annuelle, ses expositions, ses animations pédagogiques, est devenue, elle aussi, emblématique de cette politique. Bientôt, la toute nouvelle fromagerie de Montbéliard commencera à brasser le lait dans ses cuves toutes neuves. Et le Montbéliard, nouveau fro-mage à pâte molle à croûte lavée, viendra enri-chir le plateau - déjà bien garni - des fromages français. Portée par les Jardins d’Idées, une cou-veuse (pépinière pour futurs maraîchers) verra le jour dans les prochains mois à Bavans. D’autres opérations comme les Paniers Fraîcheur ont été soutenues. Et d’autres encore sont en cours de réflexion. Il sera question de restauration col-lective, de finance solidaire pour les exploitants agricoles. Un sentier de valorisation de l’espace

rural est également à l’étude sur la commune de Vandoncourt. Rapprocher les producteurs et les consomma-teurs n’a jamais paru aussi pertinent. Ce projet d’agriculture durable se met en place au moment où grandit le malaise qui plane sur nos assiettes. Que mange-t-on exactement ? D’où vient ce que l’on mange ? A-t-on vraiment les moyens de la sa-voir ? La défiance finit par modifier les compor-tements. On fait davantage attention. Et lorsque c’est possible, on achète ce que l’on connaît. Au plus près de chez soi. █

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La fromagerie de Montbéliard prépare son ouverture Depuis dix ans, on y entreposait les cabanes du

marché de Noël. Demain, la vieille ferme va reprendre vie. Pour l’heure, les artisans s’affairent dans une ambiance de carrelage blanc. Les grandes cuves en inox sont déjà là, encore dissimulées sous des bâches. Dans la boutique, les meubles réfrigérés sont prêts

à être branchés. Dans quelques jours tout sera installé, réglé, aseptisé. Les pre-mières livraisons de lait sont prévues pour la dernière semaine de Novembre. Le fro-mager, Jérôme Tra-muset, et son équipe, pourront alors com-mencer la production espérée pour le début de l’année prochaine :

yaourts, crème, beurre, faisselles, Tome, Raclette, Morbier, sans oublier la nouveauté, le Montbéliard, fierté de la fromagerie. À la date de son inauguration, le 30 novembre, la fromagerie emploiera six salariés. Elle traitera

800 000 litres de lait par an (3 millions de litres à terme) pour produire, artisanalement, 1,2 million de yaourts, 220 000 fromages à pâtes molle et 3 500 meules de fromage à pâte pressée. La création de cette coopérative fromagère en milieu périurbain est l’une des actions majeures du projet d’agriculture durable de l’agglomération. Cette initia-tive vise à structurer la filière laitière et à préserver les espaces agricoles, tout en offrant aux consom-mateurs des produits locaux de première qualité. André Alix, agriculteur à Montenois en est la cheville ouvrière. C’est lui qui a réuni le groupe des huit pro-ducteurs laitiers. « Pour nous, producteurs de lait, la conquête du marché local, à travers une production variée et imaginative, est la meilleure façon de ne pas dépendre exclusivement des industriels qui collectent le lait. » La boutique de la fromagerie ne sera pas le seul point de vente. Le Montbéliard et ses cousins seront présents dans un grand nombre de com-merces (petits et grands) de l’agglomération et de la région. Des accords ont également été conclus avec les professionnels de la restauration collective locale. Bientôt, les produits de la marque « La fromagerie de Montbéliard » seront sur votre table. █

Aux Jardins d’IDéES1 à Bavans, on produit toute l’année de bons légumes certifiés bio, vendus sous forme de paniers hebdomadaires. Mais ce jardin n’est pas une entreprise maraîchère comme les autres. Ses jardiniers sont des personnes en inser-tion qui retrouvent ici, au contact de la terre, des habitudes structurantes. Créés il y a 16 ans, les Jardins d’IDéES avaient besoin de s’agrandir. Dix hectares supplémentaires ont été acquis récem-ment. Une partie de ces terres va permettre d’aug-menter la production de légumes et d’envisager

une diversification vers l’arboriculture (ajouter des fruits au panier). Une autre partie sera consacrée à une activité nouvelle et complémentaire. Des par-celles « test » vont être attribuées à des personnes souhaitant créer leur propre activité maraichère. Grâce à cette couveuse, le porteur de projet pour-ra démarrer une production sans avoir à investir immédiatement dans un terrain où dans les outils les plus coûteux. Il pourra surtout bénéficier d’un précieux tutorat technique et managérial (en par-tenariat avec la coopérative d’activité Coopilote). Et comme dans toute pépinière d’entreprise, il pourra échanger, comparer ses méthodes et renforcer ses connaissances. Dans tous les secteurs de l’écono-mie, on sait aujourd’hui que les entreprises accom-pagnées franchissent, beaucoup mieux que les autres, le cap délicat des trois premières années. █

1 L’association Les Jardins d’IDéES fait partie de « l’Ensem-blier DéFI », dispositif global d’insertion composé de cinq autres structures, soutenu par Pays de Montbéliard Agglo-mération. Le Jardin est aussi membre du réseau national des Jardins de Cocagne.

Une couveuse pour les futurs maraîchers

C’est frais, c’est bon, c’est à la gareC’est une idée SNCF, soutenue par les acteurs locaux1. Tous les jeudis, les amateurs de saveurs et d’authenticité peuvent trouver des Paniers Fraîcheurs en gare de Montbéliard. Cinq producteurs (pour l’instant) se sont unis pour composer ces paniers que l’on peut acheter sous forme d’un abonnement hebdomadaire, ou de façon ponctuelle (selon la disponibilité des produits). « Dans un panier rond que met-on ? » disait la comptine. Le panier est un cabas réutilisable. Il contient des légumes, des yaourts et fromages de chèvres, des œufs, du miel, et d’autres bonnes choses selon les saisons. Tout est bio, ou produit en agriculture raisonnée. Le contenu du panier n’est pas imposé, on peut choisir entre des formules variées, adaptées aux besoins des familles. L’idée, c’est la proximité et la commodité. Les Paniers Fraîcheurs, distribués par l’association Doubs Locavores, ont soufflé leur première bougie en juin 2013. █

1 Chambre d’Agriculture, Région, Département, Ville, Agglomération.

La ferme Graber, un lien entre le passé et l’avenirLa fromagerie de Montbéliard s’installe dans un lieu chargé d’histoire. Cette ferme, située à 300 mètres du Pied des Gouttes, fut la propriété de la famille Graber jusqu’au début des années 2000. Joseph Graber est « le père » de la vache Montbéliarde. C’était en 1872. Cette année-là, il se rendit au concours agricole de Langres pour y présenter un lot de vaches sélectionnées (croisées, améliorées…) sous le nom de Montbé l i a rdes . L’éleveur avait choisi ce nom pour rendre hommage à cette ville dont le prince, Léopold-Eberhard de Wurtemberg, avait accueilli ses ancêtres, des protestants mennonites chassés de Suisse, puis d’Alsace, au siècle précédent. Les vaches de Joseph Graber retinrent l ’attention des professionnels. La race Montbéliarde fut officiellement reconnue en 1889, lors du concours de l’exposition universelle. Ses qualités en ont fait une race universelle, désormais implantée sur les cinq continents.

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PUISSANCE 29 OUVRE SES COLONNES AUX GROUPES POLITIQUES DU CONSEIL D’AGGLOMÉRATION. LES TEXTES PUBLIÉS SONT SOUS LA SEULE RESPONSABILITÉ DES SIGNATAIRES.

Élus Républicains et CommunistesFront de Gauche

Christian VÉRY

Sacrifices contre emplois ?

Pour tenter d’impo-ser son « nouveau contrat social »- gel des salaires, allonge-ment du temps de tra-vail, mobilité forcée, flexibilité accrue…, la Direction de PSA est obligée de produire quelques « contre-parties ». Vue de près elles sont plus que légères et n’apportent aucune garantie sur le maintien de l’emploi, alors que 11 000 suppressions d’emploi sont déjà en cours.

Les marchés pay-sans nocturnes sont sur de nombreuses communes de l’agglo-mération. C’est avec grand plaisir que nous les retrouvons dans une ambiance festive et conviviale afin d’y acheter de très bons produits naturels, proposés par des pro-ducteurs locaux. Alors allons leurs rendre hommage en leurs faisant une petite visite, car de nos jours petits producteurs n’est pas un métier facile, alors qu’il est noble.

Groupe SolidaritéCommunautaire

Thierry GABLE

Maître…, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage…

Suite à la signature du bail emphytéo-tique avec la ville de Montbéliard, PMA devra verser pour la création d’une fromagerie, une redevance annuelle de 11K€ correspondant aux débours exposés par la ville de Montbéliard pour reloger dans le parc privé son employé municipal (soit un loyer mensuel non négligeable de 900€). Or, au BP 2012 était inscrite la somme de 10K€ pour la location des ter-rains et du bâtiment, quid de l’augmen-tation du loyer ? D’autant que l’on peut s’interroger sur sa non gratuité sachant que PMA participe à la réhabilitation de l’ensemble immobilier pour un montant de 800K€ (projet estimé à 1,5M€) per-mettant ainsi à la ville de valoriser son

bien et de bénéficier notamment des re-tombées économiques. On ne va pas en faire tout un fromage mais il aurait été plus judicieux de ne pas avoir à suppor-ter cette charge même si cette dernière est reportée de façon progressive sur la coopérative laitière à hauteur de 25% la 1ère année, 50% la deuxième et 75% la 3ème année.

L’intercommunalité ne serait-elle pas écorchée par des villes-centres qui pro-fiteraient des largesses de l’agglo ? L’as-sociation qui souhaite protéger sa filière aurait mérité plus de soutien de la ville de Montbéliard.

« Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute… »

Groupe « Ensemble pour le Paysde Montbéliard »

Charles DEMOUGE

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Depuis le lundi 16 sep-tembre 2013, le ramassage des ordures m é n a g è r e s est passé de deux collectes à une pour l’ensemble des communes de PMA. Deux collectes sont

cependant maintenues dans les grands quartiers d’habitat collectif ainsi que dans les centres villes denses.Cette évolution fait suite au constat qu’une grande majorité de nos concitoyens ne présentaient déjà leur poubelle qu’une seule fois par semaine. Elle ne pénalise pas les usagers et doit permettre à notre col-

lectivité de réduire les kilomètres parcou-rus par les véhicules ainsi que les tonnages incinérés. Elle répond également aux exi-gences du Grenelle de l’environnement en diminuant les émissions atmosphériques, mais surtout en incitant au recyclage qui devra atteindre 45 % d’ici 2015.Il faut savoir que la gestion (la collecte et le traitement) de l’ensemble des déchets a représenté en 2012 un coût de 12,5 Mil-lions d’€uros à la charge de la collectivité et que la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères ne couvre que 40 % de cette dépense.La réorganisation que nous conduisons permet de maintenir la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères sur le territoire de PMA à son taux actuel (5,44 %) bien infé-rieur à celui pratiqué par la majorité des autres collectivités du Grand Est.

Groupe Socialiste Républicainet Citoyen

Marc TIROLE

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On serait tenté de croire qu’il est banal de manger « franc-comtois » à Montbé-liard. Ce n’est pas l’avis de Didier Noegelen ! Le chef de « La Table de Marie », restau-rant situé au pied du château de Montbéliard s’est justement mis en tête de « valoriser les produits du pays » qu’il estime « souvent mal représentés ou pas assez présents » dans les restaurants de la ville. Sau-cisses des compagnons du Boitchu, morilles, Savagnin, filet de sandre, le restaura-teur natif de Montbéliard et formé à l’Hôtel franco-suisse d’Audincourt aime travailler avec des produits locaux de qualité et tire son inspiration culinaire de sa terre natale. « Nous avons tenu un bar hô-tel restaurant à Hossegor dans le sud-ouest avec mon épouse avant de revenir ici. On a de très bons produits dans notre terroir, et c’est l’occasion de les faire goûter à la clientèle de passage », explique Didier Noegelen. Jusque dans les desserts, où le caractère ré-

gional se révè-lera dans un soufflé glacé à l ’a b s i n t h e ou encore une crème brûlée au macvin. Mais ces bons pro-duits, Didier ne les travaille pas sans une certaine exigence : « Cela m’arrive de rapporter des produits au magasin s’ils ne sont pas frais. J’aime le travail bien fait. » « C’est un perfectionniste, la chambre froide par exemple, même moi je n’y rentre pas ! » renchérit sa femme Marie. Pour autant, la politique de la maison ren-voie à l’image de la cuisine franc-comtoise : simple mais identitaire. « On ne cherche pas à viser du haut-de-gamme, mais du bon. Un poulet au vin jaune et aux morilles, c’est très bien. Il n’y a pas besoin de ne travailler qu’avec des produits nobles comme de la langouste pour que ce soit bon ! » assure le chef. █

Si le premier aime cuisiner selon la tradition, son confrère David Perrin est plutôt du genre à la bousculer ! À « La Cité des Princes », entre la rue Clemenceau et la place Saint-Martin, on fait mariner le chevreuil dans du vin blanc plutôt que du rouge, on ar-rose le cabillaud d’une sauce « champagne – citron vert » et on assortit le magret de canard avec de la framboise. « Le magret à la framboise, je n’ai jamais pu l’enlever de la carte depuis quatre ans, sinon les habitués font la grimace », rapporte David Perrin. Lui

aussi Montbé-l i a r d a i s d e naissance, il a débuté comme boulanger-pâ-t iss ier avant d’aller fourbir ses armes de re s ta u ra te u r dans le Vieux

Lille. « Je travaillais dans un restaurant gastronomique qui ne faisait que du poisson. Au-jourd’hui, c’est ma principale source d’inspiration. » Et La Cité des Princes s’en est fait une spécialité, n’en déplaise aux chevreuils et autres canards. « On fait beaucoup de poisson et ça varie selon les arrivages : noix de Saint-Jacques, fera du Léman, filet de perche… On essaye aussi d’avoir du poisson plus exo-tique. Et ici, aucune arête ! » Un argument de poids pour ceux qui ont l’habitude de se fâcher avec le poisson dans leur assiette… Malgré une carte qui sort de l’ordinaire, les origines franc-comtoises de David Perrin ne sont jamais loin. Sa cuisine reste teintée de touches locales et il affiche « quelques menus franc-com-tois complets durant le mar-ché de Noël. » █

Révolution douce dans la tradition

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Entre terre et mer

La Cité des Princes1, rue Laurillard25200 Montbéliard Tél. 03 81 96 77 81

La Table de Marie 4, rue du Château

25200 Montbéliard Tél. 03 81 91 27 58

Puissance 29 continue de vous faire découvrir les restaurateurs du Pays de Montbéliard, et alentours, labellisés « Qualité Tourisme ». Parmi eux, Didier Noegelen chef de « La Table de Marie » et David Perrin de « La Cité des Princes ». Deux Montbéliardais aux inspirations différentes.

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Yann Tiersen au Musée du Château, Chokebore au Moloco et The Wooden Wolf en appartement, voilà les rendez-vous de choix de la 7ème édition du festival inter-régional Génériq dans le Pays de Montbéliard. Du 18 au 24 novembre.

Le retour de Génériq

Du concert de Moriarty en appartement à Montbé-liard comme du show de Murkage voilà deux ans, David Demange, directeur et programmateur du Moloco, garde des souvenirs mémorables. « On est vite pris par l’esprit des lieux atypiques et même nous, pro-grammateurs, nous faisons de belles découvertes. » Dans le Pays de Montbéliard, les six dates du « festi-val des tumultes musicaux en villes », pour la plupart gratuites sur réservation, s’annoncent une fois de plus (d)étonnantes. Chokebore, le légendaire groupe indie-rock, fêtera ses 20 ans de carrière au Moloco le 23 novembre avec Birth of Joy, « un des meilleurs groupes de rock psychédélique actuels », Dead Hippies et Mayerling. Autre tête d’affiche : Yann Tiersen et sa toute nouvelle formation pop-électronique, ESB, instal-leront leurs claviers vintage au milieu des œuvres d’art du Musée du Château, le 24 novembre. « Le groupe n’a fait que très peu de dates jusqu’à présent », souligne David Demange, impatient de découvrir le résultat. The Wooden Wolf succèdera à Jeff Lang pour un concert

en appartement à Montbéliard le 18 novembre tandis que Dear Criminals suivra les traces de Canailles dans les locaux d’Estimprim le même jour. Le 19 novembre, le temple de Vandoncourt rejoindra pour la première fois l’aventure Génériq en accueillant le projet d’Olivier Libaux (un des leaders de « Nouvelle Vague ») qui, avec « Uncovered Queen Of The Stone Edge », revisite les titres du célèbre groupe de rock. Autre nouveauté cette année : un ciné-concert pour enfants est programmé au Colisée le 23 novembre, orchestré par La Terre Tremble

sur des images de Tom et Jerry des années 30. Une performance inédite, un « super moment » à partager, promet David Demange. Et pour les aficionados, rien ne les empêche de pousser plus loin la découverte dans les agglomérations partenaires. █

Horaires, tarifs, réservations : [email protected] et www.generiq-festival.com

Deux belles voix vont enflammer les automnales du Gospel les 9 et 10 novembre à La Filature d’Audincourt.

Pour la 9ème édition des automnales du Gospel, The Glorious Gospel Singers placent la barre haute en s’entourant de deux pointures de la chanson qui ont su séduire et enthousiasmer sans faillir les télés-pectateurs de la dernière saison de The Voice durant

plus de neuf se-maines, Yoann Fréget, gagnant, et Emmanuel Pi Djob. Pour les non-initiés, ces deux têtes d’affiche n’en sont pas à leur coup d’essai et jouissent d’une belle notoriété dans le milieu. Pour preuve, leur pérennité dans le

métier et leurs représentations à travers le monde avec de grands noms de la soul music comme Stee-vie Wonder. L’association audincourtoise Festigospel, emmenée par Manyana Ngasi, fondateur et direc-teur artistique du groupe a l’habitude de côtoyer du

beau monde puisque depuis sa création, elle aura accompagné Demi Evans, Nicoletta, The Gloden Gate Quartet ou plus récemment Dick Rivers. Cette année encore, elle promet de belles rencontres et des moments forts en émotion, à l’instar des valeurs véhiculées par cette musique, entre chaleur, joie et espérance. Loin de se cantonner aux chants tradi-tionnels tels les « Oh Happy day », le groupe se veut résolument tourné vers l’avenir et pratique un gospel urbain et moderne. █

Automnales du Gospel Samedi 9 novembre à 20h30Dimanche 10 novembre à 17hLa filature – Espace Japy à Audincourt Tarifs : 25 € - réduit : 23€ Pass 2 jours : 38 €Renseignements : www.glorious-gospel.com

Les finalistes de The Voice à Audincourt

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Organisé pour la cinquième année à Montbéliard, le salon « Fête vos jeux » a connu depuis l’an dernier un essor considérable. Cette année encore, le succès devrait être au rendez-vous les 9 et 10 novembre prochains à la Roselière.

Devenu un rendez-vous traditionnel, le week-end « Style & Design » met à l’honneur les professionnels qui font de la patte Peugeot une ligne aussi recon-naissable que réputée.Placés sur le devant de la piste par le musée socha-lien, une quinzaine de designers des centres de style Peugeot du Pays de Montbéliard et de Vélizy-Villa-coublay (78) réaliseront des créations en direct de-vant le public. Qu’ils soient graphistes, développeurs numériques, selliers ou modeleurs maquette, ces spécialistes animeront également divers ateliers ouverts à tous – modelage, CAO (Conception Assis-tée par Ordinateur)… – qui ne manqueront pas de faire naître des vocations. Les jeunes visiteurs seront ainsi invités à proposer un croquis de la voiture de leur rêve, avant d’être guidés par un graphiste pour la dessiner sur ordinateur. Quant aux plus petits, un atelier coloriage leur sera réservé.Un week-end automobile placé sous le signe de l’in-

novation graphique s’offre au public qui pourra en profiter pour s’arrêter devant le tout dernier concept-car Peugeot présenté à Francfort en septembre der-nier : la 308 R. █

Salon Style & Design16 & 17 novembreMusée de l’Aventure PeugeotCarrefour de L’Europe - Sochaux

Face aux 2 000 visiteurs qui avaient envahi la Roselière l’an dernier, les orga-nisateurs du salon Fête vos jeux étaient « quelque peu débordés », victimes de leur succès. Pour répondre à ce nouvel engouement, et au mieux aux attentes de ces joueurs toujours plus nombreux, l’asso-ciation La Croisée des jeux en charge de la manifestation a renforcé son équipe d’animateurs. La recette, sympathique et chaleureuse, reste la même. Les visiteurs sont invités à venir jouer gratuitement à des jeux de société, cartes à collectionner ou encore au poker pendant deux jours, de 14h le samedi jusqu’à 18h le dimanche ! « C’est vraiment ouvert à tous les âges. C’est une ambiance familiale mais cela

s’adresse aussi aux gros joueurs qui aiment les jeux costauds sur plusieurs heures », explique Jérôme Vuittenez, l’un des orga-nisateurs. Des « gros joueurs » qui seront également impatients de découvrir et tes-ter les dernières nouveautés qui auront été présentées quelques semaines plus tôt au salon du jeu d’Essen en Allemagne. Petit clin d’œil local, le service culture et patrimoine de PMA viendra présenter son « Manduopoly » sur le thème de l’archéo-logie à Mandeure. Mais au-delà du simple fait de créer du divertissement chez les visiteurs, les organisateurs ont à cœur de sensibiliser le public à cette culture du jeu de société qui vise à « dépasser le Mono-poly ou la Bonne Paye que tout le monde connaît. On essaye aussi de faire découvrir des jeux qui sont peu présents en grande surface pour éviter cette uniformisation des cultures et des loisirs ! » confie Jérôme. La boutique de jeux présente sur place va également dans ce sens : « C’est important de pouvoir acheter des jeux sur place car on il n’y pas de magasin spécialisé dans le secteur. » Comme l’an dernier, la boutique « Les Jeux de la Comté » de Besançon fera donc le déplacement. L’occasion de se pro-curer son coup de cœur du week-end. █

Salon Fête vos jeux9 et 10 novembre - La Roselière - MontbéliardEntrée gratuite

RENDEZ-VOUS

« Fête vos jeux » !

Les 16 et 17 novembre, le musée de l’Aventure Peugeot accueille la cinquième édition de « Style & Design », un week-end bien nommé pour une marque à l’allure déposée.

La griffe Peugeot sort ses designers

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Avec trente-six auteurs annoncés et trois sites dédiés au neuvième art, dont un réservé au manga, la 31ème édition de la fête de la BD promet d’être un bon cru. Rendez-vous à l’Espace Japy les 30 novembre et 1er décembre.

Le 9ème art sur son 31

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Le manga sera à l’honneur de cette 31ème édition

Dans le Pays de Montbéliard, peu d’événements peuvent se prévaloir d’une telle longévité. Trente ans après sa création, la fête de la BD d’Audincourt attirait l’an passé 4 000 visiteurs : habitués, curieux ou mordus du phylactère sous toutes ses formes. Le secret de cette réussite ? « C’est un événement à taille humaine, pas un festival impersonnel où l’on attend des heures pour une dédicace », explique Anne Cheneau, responsable du pôle Culture et Ma-nifestations de la Mairie. Cette année, un nombre record d’auteurs a répondu présent parmi lesquels Amandine, créatrice du truculent personnage « Mistinguette » ou encore Denis Falque, dessina-teur des Gardiens du sang paru aux éditions Glé-nat. « Tout le monde devrait s’y retrouver », espère Anne Cheneau qui constate : « La BD a la particula-rité d’attirer un public très diversifié. Il y a ceux qui aiment la BD belge, les classiques des classiques, la BD historique ou de science-fiction. Il y a ceux

qui raffolent des scénarios ou qui préfèrent le graphisme. »

Ateliers, expositions, concertNouveauté cette année : tandis que le pavillon Jeunesse prendra ses quartiers à l’Harmonie et que le pavillon BD investira la Filature, le manga aura droit pour la première fois à son propre es-pace. Au Studio des Trois Oranges, six auteurs, dont Jean-Marie Omont, scénariste de « La ba-lade de Yaya » et Timoon, créateur de « Jinroku, le ninja suprême », attendront petits et grands pour des séances de dédicaces. « Nous espérons accueillir des auteurs japonais et chinois lors des prochaines éditions », confie Anne Cheneau. Des ateliers de dessin, des ateliers maquillages, des expositions de planches originales et un concert au Moloco sont également programmés durant le week-end. Et pour mieux se fondre dans l’uni-

vers du neuvième art, les bâtiments de

la Filature, des Trois Oranges et de l’Harmonie seront relookés par l’artiste plasticien François Gauthier. Le tout est entièrement gratuit, « pour que chacun puisse avoir accès à cette fête quels que soient ses moyens », conclut Anne Cheneau. █

Samedi 30 novembre de 13h à 19h Dimanche 1er décembre de 11h à 18hCollectif BD : 03 81 36 37 [email protected] fete-de-la-bd.audincourt.com

Des bulles toute l’année

La fête de la BD s’insère dans une vaste politique du livre. Toute l’année, la Ville d’Audincourt propose des ateliers BD pour enfants et adultes et programme des

rencontres entre auteurs et scolaires. Deux concours sont organisés : le « prix découverte » s’adresse aux jeunes auteurs ayant publié moins de trois BD. Des planches

originales du vainqueur seront exposées lors de la fête les 30 novembre et 1er décembre. Le prix « jeunes

lecteurs » permet aux enfants d’élire leur BD préférée à la bibliothèque. Le vainqueur, désigné

le 16 octobre, sera présent à l’espace Japy.

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En perpétuel mouvement, la commune de Vieux-Charmont a grandi au rythme de l’industrie. L’exploitation de minerais de fer dès le XVIIème siècle, puis successivement une sablière, un moulin ainsi qu’une filature se sont développés dans le village, sans oublier la fa-brication Marti. Simple comptoir d’horlogerie en 1850, l’usine Marti subsiste encore avec une cinquantaine d’employés et s’est imposée dans la fabrication d’axes de piston aujourd’hui mon-dialement reconnus. En difficulté, l’entreprise

fait l ’objet d’un plan am-bitieux de dé-veloppement, accompagné par Pays de Montbéliard Aggloméra-tion. Voisine de Sochaux et de ses usines, Vieux-Char-mont figure

parmi les premières communes à rejoindre la communauté d’agglomération (à l’époque le « district ») en 1971. Grâce à sa situation géographique, la commune est portée après la Seconde Guerre mondiale par le rythme des usines Peugeot et des Trente Glorieuses de l’industrie française. Quand Peugeot comp-tait plus de 42 000 employés, Vieux-Charmont a vu son nombre d’habitants grimper au-delà des 3 500 avant de redescendre à 2 600 habi-tants actuellement. Ce yoyo démographique, c’est son histoire d’hier et d’aujourd’hui. En

effet, la création de deux nouveaux quartiers engendrera une hausse importante du « char-montais » !

Une commune en pleine expansionLe quartier « éco-responsable » des Hauts-Bois débuté en 2006 sera achevé cette année. Situé près de l’entrée de Nommay, ce quartier a créé 150 logements dans des bâtiments basse consommation (BBC) idéa-lement orientés pour accueillir des panneaux solaires. Des transformations que Caroline, qui habite la commune depuis trente ans, vit plutôt bien : « Effectivement ça a beaucoup changé mais cela s’est toujours fait dans une certaine continuité. Par exemple, le nouveau quartier des Hauts-Bois dans lequel j’habite depuis deux ans ne tranche pas trop avec le reste si ce n’est le fait qu’il soit neuf . » Et alors la vie dans une maison « BBC », ça ressemble à quoi ? « Les panneaux solaires permettent de faire des économies et ces mai-sons ont l’avantage de garder le frais en été et le chaud en hiver ! » s’enthousiasme Caroline. Il faut dire qu’en matière d’éco-quartier, Vieux-Charmont est la ville pionnière désignée par l’agglo. Le 26 septembre dernier a été posée la première pierre du nouvel éco-quartier « Les Séquanes ». Intégralement chauffé par une chaudière à bois, celui-ci accueillera 280 logements, ce qui représente près de 1 000 habitants de plus d’ici une dizaine d’année alors que la barre des 3 000 âmes devrait être franchie d’ici cinq ans. Une mutation antici-pée puisqu’une nouvelle classe de maternelle

a été ouverte et une classe de primaire devrait suivre. Autre projet d’envergure, un « boule-vard urbain » reliant l’autoroute à la sortie du village direction Montbéliard devrait voir le jour autour de 2015. Par son dynamisme, Vieux-Charmont s’est également distinguée par son activité culturelle et notamment par l’organisation d’expositions renouvelées tous les deux mois. « L’espace Rencontres Jean-Jaurès (qui accueille concerts, représenta-tions théâtrales et expositions) permet aux villageois de se retrouver sur de nombreux événements », remarque Caroline. Un élan culturel porté par 33 associations, dont un club photo-vidéo de belle renommée ainsi qu’un club de modèles réduits, qui a le pri-vilège d’évoluer sur l’un des rares circuits du grand Est situé en bordure de ville. Malgré d’importantes transformations, Vieux-Char-mont s’attache à conserver sa dimension hu-maine. Pour Caroline, c’est tout simplement « la petite ville qui a su garder son harmonie de village. » █

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Avec un nombre d’habitants en constante évolution, Vieux-Charmont a oscillé entre « village » et « ville ». Avec la création de deux nouveaux quartiers, la commune vit un nouveau tournant démographique et fourmille de projets et d’activités.

Vieux-Charmont, petit village devenu grand

Le quartier des Hauts-Bois,

un site « éco-responsable »

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Kubrick, Tarantino, Lang, Scor-sese… « et Miyazaki ! Ah, Miyazaki ! » Lorsqu’Emmanuel Scheele évoque avec le sourire du connaisseur ses réalisateurs fétiches, il est à mille lieux des metteurs en scène obscurs que louent de prétendus spécialistes dont l’écran noir reste indéfiniment suspendu dans une tour d’ivoire. À « art et essai », le jeune profes-seur des écoles préfère d’ailleurs l’expression « cinéma d’auteur ». Le Graal de l’association, ce n’est pas le film volontairement abscons, c’est la qualité et rien d’autre, ce « cinéma différent » à faire découvrir à tous les publics.Ils sont une dizaine à faire vivre ce groupe né en 1995, tous bénévoles, de tous âges et de toutes les sensibi-lités, animés par leur seul amour du Septième Art.À raison d’au moins trois films par se-maine au Colisée, « Le Cinéma et rien d’autre » continue sur sa belle lancée de 2012 et ses 20 000 entrées. Et puisqu’on n’est jamais à l’abri d’une belle surprise, « Le cinéma et rien d’autre » dispose d’une programma-tion qu’on ne pourra pas refuser.

Donner la réplique à tous les genresLa cohabitation avec les blockbus-ters* est-elle possible à leurs yeux ? Oui, dans la mesure où les deux enti-tés ne sont ni concurrentes, ni même adversaires, puisqu’elles n’ont pas le même objectif : sans mépris pour les multiplexes – « j’aime tous les ciné-mas ! » – Emmanuel se souvient être tombé dans le cinéma grâce aux films grand public et rappelle que la visée de son association n’est pas commerciale, mais culturelle. L’essentiel reste pour lui de demeurer au cœur de l’agglomé-ration pour faire vivre un autre cinéma et l’associer aux forces créatrices du territoire : le Moloco, MA scène natio-nale… L’association anime ainsi une fois par mois rue Mouhot, des soirées débats sur le thème du film diffusé juste avant, courues par une soixan-taine de personnes en moyenne.Au total, ce sont pas moins de 160 films qui ont été diffusés en 2012, de 29 na-tionalités différentes et en version originale.Pas fermé sur le passé de sa passion et enthousiaste sur son avenir, le ca-pitaine du cercle d’initiés parie sur la réussite de réalisateurs de demain : « Jeff Nichols. Avec Mud, il prouve qu’il possède un vrai univers. Jusque là, nous avons diffusé tous ses films. » Les cinéphiles avertis savent désormais vers qui se tourner pour connaitre, en avant-première, le frisson cinémato-graphique. █

*un blockbuster est une production à gros budgets dont on attend évidemment des recettes substantielles.

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Avec le Colisée, l’art de l’essai en 35 mm a son temple dans le Pays de Montbéliard. Avec l’association « Le Cinéma et rien d’autre », il a ses ministres du culte prêts à le faire rayonner. Rencontre avec son président Emmanuel Scheele, un cinéphile qui ne conçoit pas sa passion comme une aventure solitaire.

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À la croisée des temps Entre comédies légères, drames familiaux et docu-fictions

politiques, un cycle flashback met à l’honneur un dimanche par mois un chef-d’œuvre du cinéma mondial. Le 10 novembre, plongez dans le monde de Pier Paolo Pasolini.

Par ailleurs, la carte Art et Essai 2013-2014 est toujours en vente. Au prix de 5€, elle donne droit à des tarifs préférentiels : 3,80€ pour les films classés art et essai, 4,50€ pour les autres. Plus de cinq-cents amateurs de salles obscures ont déjà acquis le précieux sésame. █

Depuis 1995, l’association emmenée par Emmanuel Scheele (en haut à droite) propose un ciméma différent sans exclusives

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Le cinéma et rien d’autre

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Avant la Révolution, dit-on, il existait bien plus de différences entre un Breton et un Franc-comtois qu’il y en a aujourd’hui entre un Parisien et un New-yorkais. La faute, notam-ment, à la mosaïque désunie de langages que

constituait l’Hexagone. 1794 marque le début de la fin pour les patois du territoire français, auxquels on veut subs-tituer la langue du Paris jacobin. Fort de plusieurs siècles d’existence, le patois montbéliardais n’a pour autant pas dit son dernier mot : toujours parlé (mais peu) en 2013 (voir encadré), il reste à plus d’un titre une langue au sens plein du terme, et même une référence pour qui veut bien comprendre le français moderne, ce dialecte parmi d’autres, promu langue officielle par l’autorité nationale.Car attribuer une langue n’a rien de fortuit : posséder les mots, c’est posséder la pensée. Parler une langue, c’est en véhiculer sa vision du monde. Le parler des révolutionnaires pour en diffuser ses idéaux, celui du Pays de Montbéliard pour affirmer l’identité culturelle du territoire.Pour le naturaliste Charles Contejean (1824-1907), auteur du Glossaire du patois de Montbéliard, « le dialecte [du comté de Montbéliard, c’est-à-dire des seigneuries de Blamont, Clémont, Héricourt, Châtelot et Eto-bon] est très spécial, le mieux caractérisé, le plus riche en expressions propres, le plus grammaticalement correct » de l’ensemble des dialectes franco-bourguignons.Et pour cause ! Comme chaque langue verna-culaire1, le patois montbéliardais a su évoluer au gré des générations – patois, du latin sermo patrius, signifiant « langue transmise de père en fils » – mais aussi des événements : né du mélange d’anciens langages gaulois, puis du latin populaire déformé par les légionnaires de tous horizons et enfin de l’allemand, qui n’a pas attendu l’arrivée des Wurtemberg pour s’agglomérer au parler du territoire, le patois du Pays de Montbéliard s’est dessiné ses propres couleurs, son propre visage.

Dis-moi ce que tu parles, je te dirai qui tu esÀ partir du XVIème siècle, deux dogmes s’op-posent sur la terre montbéliardaise, et avec eux deux idées du verbe. Les luthériens, Guillaume Farel et Pierre Toussaint en tête, prêchent en français, mais dans un français que l’on greffe à l’ancien patois, tandis que les catholiques prônent – en toute logique – le français de la cour du Roi Très-Chrétien.Trois siècles et une Révolution plus tard, l’évolution économique occidentale implique un rythme social que ne peuvent suivre les divers patois. D’autant plus que celui du Pays de Montbéliard demeure celui du travail, rural par nature, local de fait, et ne peut s’adapter aux besoins contemporains, comme accueillir les nouveaux ouvriers venus d’au-delà de ses frontières.Néanmoins, à la veille de la Première Guerre mondiale, les catholiques deviennent majori-taires, entraînant un regain d’intérêt des pro-testants pour le patois de leurs ancêtres. La langue populaire par excellence devient l’affaire de quelques érudits : le mot de la fin veut reve-nir à un patois plus actuel que l’on veut bien le croire… █

1 Langue locale communément parlée au sein d’une communauté

À la fois riche et complexe, le patois du Pays de Montbéliard mérite plus de considération que ne lui en

attribue le dédain moderniste. Le patois serait juste bon pour des racontottes surannées entre trissus mal

gaupés ? Loin de là…

Patois rends-toi ! Nenni, ma foy

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« Le patois, c’est le souvenir du pays »

Rencontrer Annie, une des dernières patoisantes du territoire, c’est dialoguer avec un pan de l’héritage linguistique du Pays de Montbéliard au XXIème siècle. « Le patois, c’est du patrimoine. » À près de 90 ans, Annie aime se souvenir que ce sont ses grands-parents qui parlaient patois entre eux pour éviter « que la gamine ne les comprenne. Alors forcément, j’ai tout fait pour l’apprendre. » Et c’est ainsi que, sans en prononcer un seul mot avec ses camarades d’école, Annie devient bilingue, pour le plus grand plaisir de toute sa communauté luthérienne. « Oui, je suis triste de ne plus pouvoir le parler avec quiconque, d’avoir vu le patois s’éloigner. » Mais pour avoir pris le temps de l’écouter, Annie n’avait qu’une phrase à la bouche : « I vô vô remerciai. Ai bientôt. »1

1 « Je veux vous remercier. À bientôt. »

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