PSYCHOPATHOLOGIE ADULTE · L’actuel, l’adolescent, l’infanle et le primaire LES MODÈLES ......

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PSYCHOPATHOLOGIE ADULTE INSTITUT DE PSYCHOLOGIE – L3 Pr. Alain FERRANT

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PSYCHOPATHOLOGIE ADULTE 

INSTITUT DE PSYCHOLOGIE – L3

Pr. Alain FERRANT

PLAN Introduc)on 

Méthodologie clinique générale 

Les modèles en psychopathologie 

Pôle de souffrance névro)que 

Pôle de souffrance psycho)que 

Pôle de souffrance narcissique iden)taire 

Approche psychosoma)que 

INTRODUCTION

La  psychopathologie  peut  être  définie  comme  approche  visant  une compréhension raisonnée de la souffrance psychique 

 ‐ Approche 

 ‐ Compréhension raisonnée 

 ‐ Souffrance psychique 

Prendre soin / traiter / guérir 

DÉFINITIONS

• Psychologue 

• Psychiatre 

• Psychanalyste 

• Psychothérapeute 

GLOSSAIRE

Symptôme 

Syndrome 

Diagnos)c 

Pronos)c 

Nosologie 

MÉTHODOLOGIE CLINIQUE GÉNÉRALE

Les opéra)ons méthodologiques fondamentales 

⇒  Refus ⇒  Retournement ⇒  Déplacement sur le disposi)f ⇒  Néga)vité ⇒  Associa)vité 

L’actuel, l’adolescent, l’infan)le et le primaire 

LES MODÈLES Dégénérescence 

Fixa)on 

Régression 

Structure (J. Bergeret) 

 => Structure psycho)que 

 => Structure névro)que 

 => Astructura)ons 

Pôles de souffrance / Processualité / Posi)on schizoïde paranoïde / Posi)on dépressive / Triangula)on œdipienne 

PÔLE DE SOUFFRANCE NÉVROTIQUE

La névrose  : état du psychisme dans  lequel  les  symptômes sont  l’expression symbolique  d’un  conflit  psychique  qui  trouve  ses  racines  dans  l’histoire infan)le du sujet et cons)tue un compromis entre le désir et la défense.  

Le  conflit  est  de  nature  sexuelle,  irréduc)ble  à  l’éventuelle matérialité  d’un incident,  référé  aux  avatars  de  l’évolu)on  libidinale.  Le  conflit  est structurellement œdipien.  

Le conflit névro)que se situe entre le surmoi et les pulsions sexuelles.  

Trois grandes organisa)ons névro)ques :  ⇒  hystérie de conversion  ⇒  hystérie d’angoisse  ⇒  névrose obsessionnelle.  

Caractéristiques communes

Conflit entre surmoi et pulsions sexuelles  

Conflictualité liée à l’histoire infan)le  

Probléma)que fondamentalement œdipienne  

Lien avec la réalité maintenu 

Lien à l’objet maintenu à l’horizon de la psyché 

Objet cons)tué comme autre et sexuellement différencié  

Angoisse et refoulement

Angoisse de castra)on 

Défense essen)elle : refoulement 

La représentation et l’affect

R : Représenta)on 

Q : Quantum d’affect 

R/Q 

Dynamique du refoulement

R/Q => . /Q 

R : représenta)on refoulée 

Des)ns de Q : 

 => Conversion 

 => R’/Q ; R’’ / Q 

Conversion / Somatisation

Conversion :  

 ‐ autoéro)smes,   ‐ corps libidinalisé   ‐ symbolisa)on secondaire 

Soma<sa<on :  

 ‐ défaillance des autoéro)smes  ‐ corps mal libidinalisé  ‐ symbolisa)on primaire 

Deux théories de l’angoisse

1ère théorie de l’angoisse : 

 => Le refoulement crée l’angoisse 

2ème théorie de l’angoisse : 

 => L’angoisse crée le refoulement 

1ère théorie Hystérie de conversion

R / Q 

Refoulement :  . / Q 

Conversion / Q 

« Indifférence » au symptôme 

1ère théorie Hystérie d’angoisse

R / Q 

Refoulement : . / Q 

Déplacement : R’ / Q 

R’ : représenta)on phobique 

R (interne) => R’ (externe) 

Défense par la motricité ‐ évitement 

1ère théorie Névrose de contrainte

R / Q 

Refoulement : . / Q 

 =>  Phobie du toucher : R’ / Q 

Echec de la phobie => défenses complémentaires :  

 => Réorganisa)on dans l’ordre de l’analité  => Maîtrise / Emprise / Contrôle du dehors et du dedans  => Isola)on  => Annula)on rétroac)ve  => Ritualisa)ons 

PÔLE DE SOUFFRANCE PSYCHOTIQUE

La  psychose  se  caractérise  par  une  transforma)on  radicale  du  rapport  du sujet à la réalité.  

Cebe  transforma)on  entraîne  une  modifica)on  profonde  et  durable  de l’iden)té et de la personnalité.  

Le  sujet  psycho)que  ne  raisonne  pas  dans  le  même  registre  que  le  sujet « normal »,  il ne reconnaît pas  les mêmes échelles de  jugement,  les mêmes modalités  d’approche  du  monde,  les  mêmes  codes  sociaux  et  les  mêmes logiques de pensée.  

Du fait de sa gravité, la psychose nécessite généralement une prise en charge intensive et parfois l’exigence d’hospitalisa)on du pa)ent. 

Délire et hallucination Dans  les  psychoses,  le  lien  consensuel  avec  la  réalité  est  aboli  ou par)ellement  aboli.  À  la  place,  on  assiste  à  l’émergence  d’une  néo‐réalité marquée par le délire et/ou l’hallucina)on. 

Le  délire  ‐  la)n delirare  :  «  sor)r  du  sillon  »  ‐  qualifie  ce  qui  s’écarte  de  la réalité commune et la remplace radicalement. Délirer, c’est sor)r du réel sans pouvoir s’en rendre compte, dans la mesure où le délire passe, aux yeux du sujet  délirant,  pour  le  réel.  Avoir  conscience  qu’on  délire  signifie  qu’on  a cessé de délirer. 

L’hallucina)on est « une percep)on sans objet » (H. Ey, 1970)  

Percep<on = sensa<on + interpréta<on 

Troubles psychotiques brefs Bouffée délirante 

La bouffée délirante présente un début aigu, en deux semaines ou moins.  Passage rapide d’un « état » non psycho)que à un « état » psycho)que.  Le  délire  ou  les  hallucina<ons  ne  sont  pas  organisés  autour  de  thèmes précis.  

L’humeur est variable, allant de  l’ababement à  l’agressivité ou au  sen)ment de toute puissance comme dans les phases maniaques.  La bouffée délirante disparaît en quelques semaines voire en quelques jours.  La  cessa)on  complète  est  effec)ve  en  moins  de  trois  mois  :  diagnos)c différen)el avec la schizophrénie. Au delà,  la bouffée délirante signe l’entrée dans un processus psychopathologique au long cours. 

Aspects psycho dynamiques

La  bouffée délirante  est  liée  à  une  rupture  interne  et  au  surgissement  d’un élément  qui  envahit  la  psyché  et  «  demande  »  à  être  intégré  et  signifié. Classiquement,  on  associe  bouffée  délirante  et  stress,  c’est‐à‐dire  une accumula)on  d’événements  qui  affectent  le  sujet  (deuil,  rela)on  affec)ve conflictuelle, difficultés professionnelles).  Ces  facteurs sont plus ou moins  intenses, mais on peut penser que, soit par leur  intensité,  soit  par  leur  significa)on,  ils  entrent  en  contact  avec  des éléments  de  l’histoire  du  sujet  qui,  jusque  là,  n’avaient  pas  trouvé d’expression psychique.  Il  se  produit  alors  un  «  court‐circuit  »  psychique.  Un  débordement  interne ramène  à  la  conscience,  sous  forme  délirante  ou  hallucinatoire,  différents éléments insuffisamment subjec)vés de l’histoire du sujet. 

Traitement

Trois formes, associées ou disjointes : 

  =>  Un  traitement  médicamenteux  qui  favorise  la  cessa)on  des symptômes (délire, hallucina)on, troubles de l’humeur). 

  => Un traitement ins)tu)onnel (hospitalisa)on) : soin médicamenteux et soin ins)tu)onnel qui favorise les possibilités de contenance et d’élabora)on psychiques. 

  =>  Un  soin  psychothérapeu)que  (individuel  et/ou  familial)  pour  tenter d’éclairer  le  sens  de  la  bouffée  délirante,  la  façon  dont  elle  s’inscrit  dans l’histoire individuelle et familiale. Le traitement psychothérapeu)que s’efforce d’aider le sujet et son entourage dans le processus de subjec)va)on.  

Trouble psycho<que puerpéral 

Après  un  accouchement,  toute  mère  traverse,  de  façon  plus  ou  moins marquée,  une période dépressive qui  s’estompe en quelques  jours  :  « baby blues ».  

La  psychose  puerpérale  :  éclosion  d’un  délire,  parfois  risques  suicidaires, agita)on  motrice,  violence  dirigée  effec)vement  ou  fantasma)quement contre le nouveau‐né ou, à l’inverse, peur de faire mal au bébé.  

Cet  épisode  prend  généralement  fin  après  quelques  jours  ou  quelques semaines mais  il  peut  également,  lorsque  les  troubles  se prolongent,  signer l’entrée dans un processus psychopathologique au long cours (schizophrénie, psychose maniaco‐dépressive). 

Aspects psycho dynamiques

L’accouchement : bouleversement corporel intense.  

Réorganisa)on de l’iden)té et de la place du sujet dans la lignée familiale. La femme, en devenant mère, change de statut généra)onnel. 

Cebe révolu)on  iden)taire et  intergénéra)onnelle entre en contact avec un ou  plusieurs  éléments  de  l’histoire  du  sujet  non  suffisamment  intégrés  au moi.  

Si, dans l’histoire familiale, on rencontre un élément caché, honteux, non dit, qui fait porter sa marque sur la psyché de la jeune maman, sans pour autant être subjec)vé alors, dans ce moment de réorganisa)on profonde de la lignée familiale, il surgit et exige d’être pris en compte. 

Traitement

Le traitement associe trois types de soins. 

 => Un soin médicamenteux qui vise l’abénua)on des symptômes. 

 => Un soin ins)tu)onnel avec hospitalisa)on pendant quelques jours ou quelques semaines. 

 => Un soin psychothérapeu)que qui permet à la fois à la jeune mère de cons)tuer  ou  recons)tuer  les  fondements  de  son  fonc)on  maternelle  et, éventuellement,  d’intégrer  les  éléments  de  son  histoire  qui  ont  surgi  sous forme de délire, d’hallucina)on ou d’angoisse    

Troubles psychotiques au long cours

Les formes de schizophrénie 

Les formes de paranoïa 

Psychose Maniaco – dépressive (PMD) 

Mélancolie délirante 

La schizophrénie Plan 

•  GÉNÉRALITÉS •  HISTORIQUE •  DÉFINITION •  EPIDÉMIOLOGIE •  CLINIQUE •  ÉVOLUTION •  DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL •  ÉTIOLOGIE •  TRAITEMENT •  ÉLÉMENTS PSYCHO DYNAMIQUES 

Généralités •  Affec)on fréquente 

•  Évolu)on prolongée et invalidante.  

•  La schizophrénie appar)ent au groupe des psychoses chroniques : délire et perte du sens de la réalité 

•  Symptomatologie variable d’un pa)ent à l’autre 

•  Plusieurs formes cliniques 

•  Plusieurs formes d’évolu)on possibles 

•  Facteurs é)ologiques variés. Pas de cause unique 

Historique   

Kraepelin  (1899)  regroupe  sous  le  nom  de  démence  précoce  les  pa)ents abeints d’hébéphrénie, de catatonie et de démence paranoïde du fait d’une évolu)on vers un déficit intellectuel qui paraissait inéluctable. 

Bleuler  (1911)  crée  le  terme  schizophrénie  :  «  esprit  coupé  ».  Le  déficit intellectuel  ne  représente  pas  une  évolu)on  inéluctable, même  s’il  persiste presque toujours des séquelles.

La  schizophrénie  est  une  altéra)on  de  la  pensée,  du  sen)ment  et  des rela)ons avec le monde extérieur d’un type spécifique et qu’on ne rencontre nulle part ailleurs (Bleuler)  

Cebe  altéra)on  est  due  à  une  scission  des  fonc)ons  psychiques  ou dissocia1on qui se traduit au niveau clinique par la discordance. 

Pour Bleuler, la schizophrénie représente plus un groupe de maladies qu’une en)té nosologique proprement dite. 

Historique suite

Définition

« La schizophrénie désigne un ensemble de troubles où dominent les idées délirantes,  l’incohérence  verbale,  l’ambivalence,  les  hallucina)ons  mal systéma)sées,  et  de  profondes  perturba)ons  affec)ves  (détachement  et étrangeté des sen)ments).  Ces troubles ont tendance à évoluer vers un déficit et une dissocia)on de la personnalité » (H. Ey) 

Épidémiologie La schizophrénie est l’une des affec)ons mentales les plus fréquentes 

Elle concerne environ 1 % de la popula)on, soit 600 000 personnes en France 

Elle  touche  autant  les  hommes que  les  femmes.  Chez  les  hommes  le début semble plus précoce et les formes sont plus sévères 

La  schizophrénie  apparaît  à  la  fin  de  l’adolescence  le  plus fréquemment, ou chez le jeune adulte (entre 15 ans et 35 ans) 

Clinique Avant la décompensa<on proprement dite, on peut noter des difficultés chez le futur sujet schizophrène : retards d’appren)ssage, maladresse, caractère rêveur, isolement  (personnalité  schizoïde),  méfiance,  pensée  magique,  croyances irra)onnelles 

Début  aigu  :  bouffée  délirante,  éclosion  d’un  délire  polymorphe  dans  ses thèmes.  Fluctua)ons  de  l’humeur,  angoisse…  Sen)ment  d’être  observé  sans cesse,  possédé,  qu’on  viole  les  pensées,  sensa)on  d’être  en  contact  avec  le monde en)er, impression de voir des signes qui sont personnellement adressés (télé, radio…) 

Différencier  la  bouffée  délirante  en  tant  que  telle  et  l’éclosion  de  la schizophrénie  :  dimension  temporelle.  Facteurs  de  mauvais  pronos)c  de  la bouffée délirante : délire pauvre, absence d’angoisse, rareté de signes rela)fs à l’humeur 

Clinique 1 La  schizophrénie  évolue  par  poussées  entrecoupées  d’intervalles  libres  ou évolu)on vers la chronicité dès la fin de l’accès aigu inaugural. 

Début progressif  : baisse du  rendement  intellectuel, fléchissement  scolaire en l’absence de contexte source 

Modifica)on  des  croyances  :  ac)vités  ésotériques  (magie,  occul)sme), adhésion à une secte ; croyance forte dans des phénomènes surnaturels 

Modifica)on de l’affec)vité : isolement de plus en plus marqué ; opposi)on systéma)que  ;  pensée  allusive  (secrets,  hermé)sme)  ;  discours  peu cohérent  ;  présenta)on  bizarre  (inversion  des  vêtements  adaptés  aux saisons) ; agressivité 

Troubles des conduites : addic)on, anorexie, errance 

Clinique 2 Appari)on progressive d’idées délirantes, d’hallucina)ons ou de  symptômes dépressifs atypiques 

Hypochondrie  et  dysmorphophobie.  Plaintes  variables,  non  organisées, sensa)ons  de modifica)ons  corporelles  (miroir)  ;  sen)ment  d’étrangeté,  de dépersonnalisa)on 

Syndrome posi)f : hallucina)ons et délire 

Syndrome  néga)f  :  fermeture,  distance,  appauvrissement  du  discours, apragma)sme, retrait social, froideur affec)ve 

Désorganisa)on, dissocia)on 

Clinique 3 Le  délire  (delirare  :  sor)r  du  sillon)  est  la  conséquence  d’une  expérience pathologique du sujet (esprit, corps, monde) 

Le délire a une triple fonc)on : 

  1  ‐  Il  exprime  l’expérience  interne  du  sujet,  il  «  parle  »  ou  «  peint  »  le monde interne 

 2 ‐ Il parle de l’histoire du sujet, de son histoire subjec)ve, de ce qu’il a vécu  

  3  ‐  Il  est  une  tenta)ve  de  guérison  en  essayant  de  donner  un  sens  à l’expérience du sujet 

Clinique 4 Forme  paranoïde  (schizophrénie  paranoïde  ou  syndrome  d’influence)  : différent de la paranoïa (délire organisé, parfois assez convaincant) 

Le délire est polymorphe, mal organisé, non systéma)sé. Pas de structure ni de lien cohérent entre les thèmes 

L’adhésion du sujet à son délire peut être rela)ve, fluctuante 

Hallucina)ons 

Discours incohérent, contradictoire 

Angoisse  importante pouvant entraîner des  troubles du comportement auto ou hétéro agressifs 

Désorganisa)on intellectuelle  

Troubles  du  langage  :  altéra)ons  phoné)ques  ()mbre  de  la  voix, prononcia)on),  néologismes,  peu  ou  pas  de  prise  en  compte  de l’interlocuteur 

Troubles du cours de la pensée : accéléra)on, ralen)ssement, fading 

Pas  d’abeinte  des  capacités  mnésiques  ou  intellectuelles.  Mais  souvent impossibles à u)liser.  

Troubles aben)onnels 

Clinique 5 

Désorganisa)on de la vie affec)ve : indifférence ou expériences intenses 

Réac)ons non appropriées, paradoxales, imprévisibles 

Maniérisme, a|tudes empruntées, sourires ou rires non mo)vés 

Clinique 6 

On dis)ngue quatre grandes formes cliniques 

1 ‐ Schizophrénie paranoïde 

2 ‐ Schizophrénie désorganisée 

3 ‐ Schizophrénie catatonique 

4 ‐ Schizophrénie résiduelle 

Formes cliniques

Schizophrénie paranoïde

C’est la forme la plus fréquente 

Délire et hallucina)ons audi)ves, cénesthésiques, psychomotrices 

Symptômes néga)fs au 2ème plan 

Evolu)on : 

 ‐ Améliora)on (diminu)on du délire) 

 ‐ Forme déficitaire (schizophrénie résiduelle) 

 ‐ Poussées 

Schizophrénie désorganisée (hébéphrénie)

Début précoce (entre 15 et 25 ans), progressif ou brutal. 

La désorganisa)on et les symptômes néga)fs sont au 1er plan 

Pas de délire manifeste. Il peut être latent mais il est pauvre 

Peu ou pas d’affects. Aspect puéril 

Importante détériora)on 

Évolu)on  parfois  entrecoupée  de  poussées  délirantes  vers  une  forme d’au)sme 

Pronos)c médiocre  

Schizophrénie catatonique

Forme rare aujourd’hui (médicaments) 

Discordance motrice : catalepsie, a|tudes corporelles 

Immobilité, néga)visme, raideur du corps, mu)sme, refus de tout contact 

Etat  stuporeux  :  pa)ent  replié  sur  lui‐même,  absence  de  réac)on  aux s)mula)ons 

Parfois obéissance automa)que aux ordres donnés 

Schizophrénie résiduelle

Suite à la symptomatologie bruyante (délires, hallucina)ons) 

Persistance des symptômes néga)fs 

Contact social faible, chronicité 

Affects émoussés 

Autres formes

Schizophrénie simple : installa)on insidieuse de symptômes néga)fs Pas de délire ni d’hallucina)ons. Forme peu grave d’hébéphrénie 

Troubles  schizo  affec<fs  :  présence  mixte  de  symptômes  thymiques (varia)ons  de  l’humeur  :  manie,  dépression)  et  de  symptômes schizophréniques.  Évolue  par  poussées.  Pas  de  déficit  marqué  dans  les intervalles libres 

Évolution globale Taux de mortalité élevé : 10 % de décès par suicide 

Évolu)on par poussées : réappari)on du délire, des hallucina)ons, des troubles de l’humeur Évolu)on con)nue : régression, incohérence, symptômes installés Mixte  :  fond  symptoma)que  permanent  (symptômes  néga)fs)  et  poussées transitoires (symptômes posi)fs) 

‐  20  à  25 %  des  pa)ents  ne  présenteront  plus  de  signes  patents  et  auront  une inser)on socioprofessionnelle considérée comme normale 

‐  50  %  des  pa)ents  présenteront  une  forme  intermédiaire  (accès  récurrents  ou symptomatologie modérée) 

‐  20  à  25%  présenteront  une  forme  grave  de  la  maladie  (délire  permanent, symptômes déficitaires) : hospitalisa)on prolongée ou prise en charge permanente 

Diagnostic différentiel Délire chronique systéma<sé : délire organisé 

Bouffée délirante aiguë : évolu)on dans le temps 

Troubles affec<fs : pas de dissocia)on ni de délire 

Affec<ons  neurologiques  :  tumeur,  trauma)sme,  infec)on  ;  présence  de signes de localisa)on 

Syndromes confusionnels : troubles de la vigilance 

Démence sénile : abeintes cogni)ves majeures 

Troubles névro<ques : présence du sujet, pas de dissocia)on 

Troubles iden<taires narcissiques : présence du sujet même si mécanismes de défenses (clivage, projec)on, déni) 

Étiologie Facteurs géné<ques :  

  =>  Risque  de  10  à  12  %  chez  frères  et  sœurs  et  enfants  de  pa)ents schizophrènes.  

 => Risque de 50 % chez jumeaux homozygotes même élevés séparément 

Facteurs environnementaux : 

‐  Complica)ons ante et péri natales ‐  Contexte familial 

=> Présence conjointe de facteurs géné<ques (prédisposant) et de facteurs environnementaux 

Traitement

Approche pharmacologique, psychothérapeu)que et sociale 

‐  Pharmacologie : neurolep)ques (Aldol), an)psycho)ques (Risperdal)  => Risque de rechute : 70% sous placebo ; 25% sous neurolep)ques  3 à 4 semaines avant effet  => Effets indésirables : somnolence, aggrava)on des symptômes néga)fs, 

dépression, syndrome extrapyramidal, suicide 

‐ Psychothérapie : ins)tu)onnelle (hôpital), groupale (groupes d’expression) et/ou individuelle 

 ‐ Sociale : ergothérapie, ateliers protégés, emplois protégés, protec)on des biens  

Éléments psycho dynamiques

Il s’agit d’aider le pa)ent à trouver une significa)on aux expériences indicibles qu’il vit : préven)on de la construc)on du délire. 

La ques)on de l’origine :  

 ‐ mésorganisa)on de la scène primi)ve 

 ‐ mésorganisa)on du lien intergénéra)onnel 

 ‐ fantasme d’autoengendrement 

La ques)on des différences 

 ‐ Différence des sexes 

 ‐ Différence dedans/dehors 

Pathologies qui ont en commun avec la schizophrénie : 

 => Un délire (+ structuré)  => Un caractère chronique 

Mais pas de symptômes néga<fs 

Le délire : construc)on d’un convic)on non fondée sur les données du réel et non partagée par le groupe culturel auquel le pa)ent appar)ent.  

Le pa)ent n’a pas conscience de délirer et adhère totalement à sa convic)on 

DÉLIRES CHRONIQUES

La  nosologie  tradi)onnelle  dis)ngue  plusieurs  types  de  délires  chroniques non schizophréniques : 

  =>  la  psychose  hallucinatoire  chronique  (PHC,  prédominance hallucinatoire, rabachée à la schizophrénie, dont elle cons)tuerait une forme d’appari)on tardive) 

    => la paraphrénie (où prédominent les mécanismes imagina)fs) 

  =>  les  délires  paranoïaques  (délire  de  jalousie,  persécutoire, érotomaniaque, mégalomaniaques, etc.) 

Les délires

 => persécu<on : on en veut au sujet, on le spolie, on le vole, etc. 

 => grandeur : le sujet a des pouvoirs spéciaux, descendance illustre 

 => jalousie : le sujet croit que son conjoint est infidèle 

 => amour  :  la pa)ente croit qu’une personne célèbre  l’aime  (érotomanie délirante décrite par de Clérambault) 

 => revendica<on : délires quérulents au cours desquels le sujet entreprend des ac)ons judiciaires 

 => religion : le sujet vit une expérience mys)que pathologique 

Ces  délires  ont  en  commun  une  altéra<on  de  la  compréhension  des inten<ons et des ac<ons d’autrui 

Les thèmes délirants

Les délires paranoïaques

Selon Kraepelin  (1919),  la paranoïa se caractérise par un délire  systéma)sé, sans hallucina)ons, de début tardif, ne guérissant pas, mais n’entrainant pas une détériora)on inéluctable.  

Elle se dis)ngue de  la démence précoce  (début précoce, mauvais pronos)c, détériora)on  mentale,  troubles  des  affects)  et  de  la  paraphrénie  (forme intermédiaire  :  délire  systéma)sé  con)nu,  hallucina)ons,  pas  de  démence terminale) 

Le délire doit durer plus d’un mois et impliquer des situa)ons plausibles (être poursuivi,  empoisonné,  contaminé,  aimé  à  distance,  trompé  par  son partenaire ou abeint d’une maladie). Des hallucina)ons olfac)ves ou tac)les peuvent être associées 

Caractéristiques

Construc)on  délirante  permanente  et  inébranlable  (convic<on  délirante) organisée en secteur 

Développement insidieux chez une personne en milieu de vie ou plus âgée 

Pas d’altéra)on des autres fonc)ons mentales : le pa)ent garde souvent une bonne inser)on professionnelle et sa vie sociale peut rester sa)sfaisante 

Formes particulières

Jalousie pathologique = délire de  jalousie =  jalousie morbide =  jalousie psycho)que = Cf. Othello (Shakespeare) 

Erotomanie délirante 

Délires quérulents et processifs 

Folie à deux = trouble psycho)que partagé = trouble délirant induit  

Psychose migratoire 

Psychose carcérale 

Erotomanie délirante

Elle concerne essen)ellement les femmes. 

La  pa)ente  (la  plupart  du  temps  elle  vit  seule)  est  convaincue  qu’une personne célèbre ou inaccessible est amoureuse d’elle.  

Elle croit que cet homme l’aime mais qu’il est incapable de lui révéler son amour,  qu’il  est  contraint  de  le  lui  cacher  et  d’agir  de  manière contradictoire  pour  diverses  raisons. Mais  il  lui  fait  passer  des messages implicites. 

Erotomanie délirante suite

La convic)on est généralement très forte 

Evolu)on  en  3  phases  selon  de  Clérambault  :  espoir,  dépit,  rancune  (la troisième étant associée à la dangerosité) 

L’érotomanie  délirante  peut  se  développer  dans  le  cadre  d’une schizophrénie 

Jalousie pathologique

Plus fréquente chez l’homme, en par)culier dans l’alcoolisme 

Dangerosité  poten)elle  :  risque  d’agression  physique,  d’homicide  ou  de suicide (lorsque le conjoint le quibe)  

Croyance  anormale  (fondée  sur  des  bases  erronées  et  inaccessible  aux arguments ra)onnels) que le conjoint est devenu infidèle 

D’autres  idées  délirantes  peuvent  être  associées  :  complot  du  conjoint contre  le  pa)ent,  tenta)ve  d’empoisonnement,  d’affaiblissement  de  ses capacités sexuelles ou de transmission d’une maladie vénérienne 

Jalousie suite

Le pa)ent surveille son conjoint, se montre inquisiteur, irrité, agressif, voire menaçant ou violent Sa  personnalité  serait  caractérisée  par  une  faible  es)me  de  soi,  un décalage  entre  ambi)ons  et  succès  et  une  grande  importance accordée à son statut social La jalousie pathologique peut être associée aux troubles suivants : 

schizophrénie paranoïde alcoolisme trouble de la personnalité dépression toxicomanie abeinte  cérébrale  organique  :  infec)on,  tumeur,  affec)on dégénéra)ve 

Hypochondrie délirante

Croyance inappropriée dans le fait d’être abeint par une maladie 

A dis)nguer des croyances hypochondriaques survenant au cours de la  schizophrénie  ou  d’un  épisode  mélancolique  (pouvant  aller jusqu’au syndrome de Cotard = délire de néga)on d’organe) 

Délires quérulents

Le pa)ent effectue plaintes et revendica)ons à l’égard des autorités (forme quérulente)  ou  entreprend  une  succession  d’ac)ons  judiciaires  (forme processive) 

Les délires de revendica)on peuvent également prendre d ’autres formes : délires réformistes délires de filia)on sinistrose délirante délires d’inventeur méconnu 

Psychose maniaco-dépressive (PMD)

La  psychose  maniaco‐dépressive  (PMD),  disparaît  du  vocabulaire  de  la psychopathologie  actuelle  (DSM  4)  au  profit  de  l’expression  «  troubles bipolaires » 

Troubles bipolaires : alternance d’humeur dépressive et maniaque (agitée) ou hypomaniaque sans pour autant fonc)onner de façon psycho)que : troubles de  l’humeur  rabachés à  la  catégorie des  troubles  iden)taires – narcissiques (états‐limites)  

Psychose maniaco‐dépressive  : situa)ons dans  lesquelles  le pa)ent présente une  alternance  marquée  entre  des  phases  dépressives  et  des  phases maniaques avec perte du lien au réèl.   

PMD 1

Facteurs géné)ques  

Les  risques  encourus  par  les  enfants  dont  les  parents  présentent  des troubles bipolaires sont élevés quel que soit l’environnement dans lequel ils sont placés (20 %)  

Le traitement, la plupart du temps, est fondé sur les sels de lithium qui se montrent efficaces dans plus de la moi)é des cas. Le lithium a pour effet d’abénuer  les  changements  d’humeur  et  de  permebre  au  pa)ent  de mener  une  vie  à  peu  près  normale  sans  les  chocs  représentés  par  le surgissement des phases maniaques ou dépressives 

Le  traitement  médicamenteux  –  durant  toute  la  vie  dans  un  grand nombre de cas ‐ associe souvent un suivi psychothérapeu)que individuel 

PMD 2

La  psychose  maniaco‐dépressive  touche  autant  les  hommes  que  les femmes.  

Elle débute en fin d’adolescence, chez les hommes le plus souvent, par un épisode maniaque, chez les femmes par un épisode dépressif.  

Les pa)ents présentent en moyenne quatre ou cinq épisodes maniaques en dix ans.  

Entre les épisodes dépressifs et les épisodes maniaques, il y a récupéra)on complète : le sujet ne présente pas de symptôme par)culier.  

PMD 3 Le  début  de  l’épisode  maniaque  généralement  rapide,  de  quelques heures à quelques jours. Humeur euphorique, excessive, exubérante.  

Es)me de soi et op)misme ++.  Le  sujet devient agressif  si on discute ses projets grandioses. La pensée s’accélère : sen)ment de penser très vite  et  tout  le  temps.  Jeux  de  mots,  mais  sans  liens  humoris)ques. Accéléra)on du débit verbal.  

Troubles  du  sommeil  :  le  pa)ent  ne  dort  plus  mais  ne  se  sent  pas fa)gué. Mul)plica)on des ac)vités  sexuelles,  sociales,  religieuses, qui entraînent  l’hospitalisa)on  (conduites  d’exhibi)on,  discours  public incohérent, dépenses excessives).  

Troubles corporels : diges)on difficile, transpira)on. 

PMD 4

Moment dépressif : baisse de l’es)me de soi.  

Sen)ment d’impuissance voire d’indignité.  

La pensée se ralen)t, désintérêt pour le travail et pour le monde.  

Troubles du sommeil : insomnie.  

Le pa)ent ne peut plus se réveiller le ma)n. 

PMD 5 Approche psychodynamique Cf. Freud (1917) : travail du deuil. 

Double processus : travail de sépara)on et travail d’iden)fica)on 

Alternance  de  moments  dans  lesquels  le  sujet  «  triomphe  de l’objet  »  (phase maniaque)  et  d’autres  dans  lesquels  il  est  «  écrasé  »  par l’objet (phase dépressive) 

La  manie  aurait  pour  objec)f,  via  le  triomphe  sur  les  con)ngences  de l’objet,  de  n’avoir  plus  à  craindre  sa  perte.  Elle  fonc)onnerait  comme  un gigantesque  meurtre  psychique  de  l’objet  pour  fondamentalement  le trouver. 

Psychose maniaco‐dépressive  : L’objet,  impossible à perdre au‐dehors est également impossible à ériger au‐dedans.  

Mélancolie délirante

Sen)ment  profond  d’indignité  :  le  pa)ent  es)me  qu’il  ne  mérite  pas  de vivre, qu’il est de trop, qu’il « dérange » le monde.  

Passage  à  l’acte  suicidaire  déterminé,  parfois  précédé  par  une  apparence d’améliora)on clinique (difficulté du soin) 

Hospitalisa)on : traitement médicamenteux + Sismothérapie (parfois) 

Freud (1917) :  « L’ombre de l’objet tombe sur le moi » 

Freud (1924) : « Pure culture d’ins)nct de mort » 

Mélancolie délirante suite

Impossiblité d’une auto‐transforma)on. Pas de phase  (ou rarement) de triomphe « sur » l’objet.  

La  fonc)on miroir  de  l’objet  :  l’ombre  de  l’objet  qui  tombe  sur  le moi c’est ce qui, du sujet, n’a pas été reflété par l’objet (R. Roussillon)

Noyau mélancolique

Souffrances narcissiques identitaires

2ème théorie de l’angoisse Freud 1926 « Inhibi)on, symptome et angoisse » 

La perte et la ques)on du trauma)sme 

La sépara)on et le travail de deuil 

Approche psychosomatique