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Les Compagnons de Jehu

Alexandre Dumas pèreOeuvre du domaine public.En lecture libre sur Atramenta.net

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d'o4 ils viennent$ on cerce le mo#en de les pr%venir.Or$ pour le penseur$ pour l'istorien$ pour le poète$ il # a un bien autresu*et de r6verie dans les r%volutions$ ces temp6tes de l'atmospèresociale "ui couvrent la terre de san! et brisent toute une !%n%ration

d'ommes$ "ue dans les ora!es du ciel "ui noient une moisson ou!r6lent une vendan!e$ c'est7+7dire l'espoir d'une ann%e seulement$ et"ui &ont un tort "ue peut$ + tout prendre$ lar!ement r%parer l'ann%esuivante$ + moins "ue le 8ei!neur ne soit dans ses *ours de colère.Ainsi$ autre&ois$ soit oubli$ soit insouciance$ i!norance peut76tre 9eureux "ui i!nore : maleureux "ui sait : 9 autre&ois$ *'eusse eu +raconter l'istoire "ue *e vais vous dire au*ourd'ui$ "ue$ sansm'arr6ter au lieu o4 se passe la première scène de mon livre$ *'eusseinsoucieusement %crit cette scène$ *'eusse travers% le idi commeune autre province$ *'eusse nomm% Avi!non comme une autre ville.ais au*ourd'ui$ il n'en est pas de m6me *'en suis non plus auxbourras"ues du printemps$ mais aux ora!es de l'%t%$ mais auxtemp6tes de l'automne. Au*ourd'ui$ "uand *e nomme Avi!non$ *;%vo"ue un spectre$ et$ de m6me "u'Antoine$ d%plo#ant le linceul de<%sar$ disait 3

 = Voici le trou "u'a &ait le poi!nard de <asca$ voici celui "u'a &ait le!laive de <assius$ voici celui "u'a &ait l'%p%e de >rutus?$ *e dis$ moi$en vo#ant le suaire san!lant de la ville papale 3 = Voil+ le san! desAlbi!eois voil+ le san! des <%vennois voil+ le san! desr%publicains voil+ le san! des ro#alistes voil+ le san! de Lescu#er voil+ le san! du mar%cal >rune. ?Et *e me sens alors pris d'une pro&onde tristesse$ et *e me mets +

%crire mais$ dès les premières li!nes$ *e m'aper)ois "ue$ sans "ue *em'en doutasse$ le bureau de l'istorien a pris$ entre mes doi!ts$ laplace de la plume du romancier.E bien$ so#ons l'un et l'autre 3 lecteur$ accorde/ les dix$ les "uin/e$les vin!t premières pa!es + l'istorien le romancier aura le reste.Disons donc "uel"ues mots d'Avi!non$ lieu o4 va s'ouvrir la premièrescène du nouveau livre "ue nous o&&rons au public.

(eut76tre avant de lire ce "ue nous en dirons$ est7il bon de *eter les#eux sur ce "u'en dit son istorien national$ @ran)ois ou!uier.

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= Avi!non$ dit7il$ ville noble pour son anti"uit%$ a!r%able pour sonassiette$ superbe pour ses murailles$ riante pour la &ertilit% du sol$carmante pour la douceur de ses abitants$ ma!ni&i"ue pour sonpalais$ belle pour ses !randes rues$ merveilleuse pour la structure de

son pont$ rice par son commerce$ et connue par toute la terre. ? Bue l'ombre de @ran)ois ou!uier nous pardonne si nous ne vo#onspas tout + &ait sa ville avec les m6mes #eux "ue lui.<eux "ui connaissent Avi!non diront "ui l'a mieux vue de l'istorienou du romancier.Il est *uste d'%tablir avant tout "u'Avi!non est une ville + part$ c'est7+7dire la ville des passions extr6mes l'%po"ue des dissensionsreli!ieuses "ui ont amen% pour elle les aines politi"ues$ remonte audou/ième siècle les vall%es du mont Ventoux abritèrent$ après sa&uite de L#on$ (ierre de Valdo et ses Vaudois$ les anc6tres de cesprotestants "ui$ sous le nom d'Albi!eois$ coCtèrent aux comtes deoulouse et valurent + la papaut% les sept cteaux "ue Fa#mond VIposs%dait dans le Lan!uedoc.(uissante r%publi"ue !ouvern%e par des podestats$ Avi!non re&usa de

se soumettre au roi de @rance. n matin$ Louis VIII 9 "ui trouvaitplus simple de se croiser contre Avi!non$ comme avait &ait 8imon deont&ort$ "ue pour ,%rusalem$ comme avait &ait (ilippe7Au!uste 9un matin$ disons7nous$ Louis VIII se pr%senta aux portes d'Avi!non$demandant + # entrer$ la lance en arr6t$ le cas"ue en t6te$ lesbannières d%plo#%es et les trompettes de !uerre sonnant. Les bour!eois re&usèrent ils o&&rirent au roi de @rance$ comme

dernière concession$ l'entr%e paci&i"ue$ t6te nue$ lance aute$ etbannière ro#ale seule d%plo#%e. Le roi commen)a le blocus ceblocus dura trois mois$ pendant les"uels$ dit le croni"ueur$ lesbour!eois d'Avi!non rendirent aux soldats &ran)ais &lèces pour&lèces$ blessures pour blessures$ mort pour mort.La ville capitula en&in. Louis VIII conduisait dans son arm%e lecardinal7l%!at romain de 8aint7An!e ce &ut lui "ui dicta les

conditions$ v%ritables conditions de pr6tre$ dures et absolues.Les Avi!nonnais &urent condamn%s + d%molir leurs remparts$ +

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combler leurs &oss%s$ + abattre trois cents tours$ + livrer leurs navires$+ brCler leurs en!ins et leurs macines de !uerre. Ils durent$ en outre$pa#er une contribution %norme$ ab*urer l'%r%sie vaudoise$ entreteniren (alestine trente ommes d'armes par&aitement arm%s et %"uip%s

pour # concourir + la d%livrance du tombeau du <rist. En&in$ pourveiller + l'accomplissement de ces conditions$ dont la bulle existeencore dans les arcives de la ville$ il &ut &ond% une con&r%rie dep%nitents "ui$ traversant plus des six siècles$ s'est perp%tu%e *us"u'+nos *ours. En opposition avec ces p%nitents$ "u'on appelait les p%nitents blancs$se &onda l'ordre des p%nitents noirs$ tout impr%!n%s de l'espritd'opposition de Fa#mond de oulouse.0 partir de ce *our$ les aines reli!ieuses devinrent des ainespoliti"ues.<e n'%tait point asse/ pour Avi!non d'6tre la terre de l'%r%sie$ il&allait "u'elle dev-nt le t%tre du scisme.Bu'on nous permette$ + propos de la Fome &ran)aise$ une courtedi!ression istori"ue + la ri!ueur$ elle ne serait point n%cessaire au

su*et "ue nous traitons$ et peut76tre &erions7nous mieux d'entrer deplein bond dans le drame mais nous esp%rons "u'on nous lapardonnera. ous %crivons surtout pour ceux "ui$ dans un roman$aiment + rencontrer par&ois autre cose "ue du roman.En 12H$ (ilippe le >el monta sur le trJne.<'est une !rande date istori"ue "ue cette date de 12H. La papaut%$"ui$ dans la personne de Gr%!oire VII$ a tenu t6te + l'empereurd'Allema!ne la papaut%$ "ui$ vaincue mat%riellement par Kenri IV$

l'a vaincu moralement la papaut% est sou&&let%e par un simple!entilomme sabin$ et le !antelet de &er de <olonna rou!it la &ace de>oni&ace VIII. ais le roi de @rance$ par la main du"uel le sou&&let avait %t%r%ellement donn%$ "u'allait7il advenir de lui sous le successeur de>oni&ace VIII

<e successeur$ c'%tait >eno-t I$ omme de bas lieu$ mais "ui eCt %t%un omme de !%nie peut76tre$ si on lui en eCt donn% le temps.

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rop &aible pour eurter en &ace (ilippe le >el$ il trouva un mo#en"ue lui eCt envi%$ deux cents ans plus tard$ le &ondateur d'un ordrec%lèbre 3 il pardonna autement$ publi"uement + <olonna.(ardonner + <olonna$ c'%tait d%clarer <olonna coupable les

coupables seuls ont besoin de pardon.8i <olonna %tait coupable$ le roi de @rance %tait au moins soncomplice.Il # avait "uel"ue dan!er + soutenir un pareil ar!ument aussi >eno-tI ne &ut7il pape "ue uit mois.n *our$ une &emme voil%e$ "ui se donnait pour converse de 8ainte7(%tronille + (%rouse$ vint$ comme il %tait$ + table$ lui pr%senter unecorbeille de &i!ues. n aspic # %tait7il cac%$ comme dans celle de <l%optre Le &ait est"ue$ le lendemain$ le saint7siè!e %tait vacant.Alors (ilippe le >el eut une id%e %tran!e$ si %tran!e$ "u'elle dut luipara-tre d'abord une allucination.<'%tait de tirer la papaut% de Fome$ de l'amener en @rance$ de lamettre en !eJle et de lui &aire battre monnaie + son pro&it.

Le rè!ne de (ilippe le >el est l'avènement de l'or.L'or$ c'%tait le seul et uni"ue dieu de ce roi "ui avait sou&&let% unpape. 8aint Louis avait eu pour ministre un pr6tre$ le di!ne abb%8u!er (ilippe le >el eut pour ministres deux ban"uiers$ les deux@lorentins >iscio et usiato.Vous attende/7vous$ cer lecteur$ + ce "ue nous allons tomber dans celieu commun pilosopi"ue "ui consiste + anat%matiser l'or Vousvous tromperie/.

Au trei/ième siècle$ l'or est un pro!rès.,us"ue7l+ on ne connaissait "ue la terre.L'or$ c'%tait la terre monna#%e$ la terre mobile$ %can!eable$transportable$ divisible$ subtilis%e$ spiritualis%e$ pour ainsi dire. ant "ue la terre n'avait pas eu sa repr%sentation dans l'or$ l'omme$comme le dieu erme$ cette borne des camps$ avait eu les pieds pris

dans la terre. Autre&ois$ la terre emportait l'omme au*ourd;ui$ c'estl'omme "ui emporte la terre.

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ais l'or$ il &allait le tirer d'o4 il %tait et o4 il %tait$ il %tait bienautrement en&oui "ue dans les mines du <ili ou de exico.L'or %tait ce/ les *ui&s et dans les %!lises.(our le tirer de cette double mine$ il &allait plus "u'un roi$ il &allait un

pape.<'est pour"uoi (ilippe le >el$ le !rand tireur d'or$ r%solut d'avoir unpape + lui.>eno-t I mort$ il # avait conclave + (%rouse les cardinaux &ran)ais%taient en ma*orit% au conclave.(ilippe le >el *eta les #eux sur l'arcev6"ue de >ordeaux$ >ertrandde Got. Il lui donna rende/7vous dans une &or6t$ près de 8aint7,eand'An!%l#.>ertrand de Got n'avait !arde de man"uer au rende/7vous. Le roi et l'arcev6"ue # entendirent la messe$ et$ au moment del'%l%vation$ sur ce Dieu "ue l'on !lori&iait$ ils se *urèrent un secretabsolu.>ertrand de Got i!norait encore ce dont il %tait "uestion.La messe entendue 3

 9 Arcev6"ue$ lui dit (ilippe le >el$ il est en mon pouvoir de te &airepape.>ertrand de Got n'en %couta pas davanta!e et se *eta aux pieds du roi. 9 Bue &aut7il &aire pour cela demanda7t7il. 9 e &aire six !rces "ue *e te demanderai$ r%pondit (ilippe le >el. 9 <'est + toi de commander et + moi d'ob%ir$ dit le &utur pape.Le serment de serva!e %tait &ait.Le roi releva >ertrand de Got$ le baisa sur la bouce et lui dit 3

 9 Les six !rces "ue *e te demande sont les suivantes 3= La première$ "ue tu me r%concilies par&aitement avec l'!lise$ et"ue tu me &asses pardonner le m%&ait "ue *'ai commis + l'%!ard de>oni&ace VIII. = La seconde$ "ue tu me rendes + moi et aux miens la communion"ue la cour de Fome m'a enlev%e.

= La troisième$ "ue tu m'accordes les d%cimes du cler!%$ dans monro#aume$ pour cin" ans$ a&in d'aider aux d%penses &aites en la !uerre

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de @landre.= La "uatrième$ "ue tu d%truises et annules la m%moire du pape>oni&ace VIII.= La cin"uième$ "ue tu rendes la di!nit% de cardinal + messires

,acopo et (ietro de <olonna.= (our la sixième !rce et promesse$ *e me r%serve de t'en parler entemps et lieu. ?>ertrand de Got *ura pour les promesses et !rces connues$ et pour lapromesse et !rce inconnue.<ette dernière$ "ue le roi n'avait os% dire + la suite des autres$ c'%taitla destruction des empliers.Outre la promesse et le serment &aits sur le <orpus Dominici$>ertrand de Got donna pour ota!es son &rère et deux de ses neveux. Le roi *ura$ de son cJt%$ "u'il le &erait %lire pape.<ette scène$ se passant dans le carre&our d'une &or6t$ au milieu dest%nèbres$ ressemblait bien plus + une %vocation entre un ma!icien etun d%mon$ "u'+ un en!a!ement pris entre un roi et un pape.Aussi$ le couronnement du roi$ "ui eut lieu "uel"ue temps après +

L#on$ et "ui commen)ait la captivit% de l'!lise$ parut7il peu a!r%able+ Dieu.Au moment o4 le cortè!e ro#al passait$ un mur car!% de spectateurss'%croula$ blessa le roi et tua le duc de >reta!ne.Le pape &ut renvers%$ la tiare roula dans la boue.>ertrand de Got &ut %lu pape sous le nom de <l%ment V.<l%ment V pa#a tout ce "u'avait promis >ertrand de Got.(ilippe &ut innocent%$ la communion &ut rendue + lui et aux siens$ la

pourpre remonta aux %paules des <olonna$ l'!lise &ut obli!%e depa#er les !uerres de @landre et la croisade de (ilippe de Valoiscontre l'empire !rec. La m%moire du pape >oni&ace VIII &ut$ sinon d%truite et annul%e$ dumoins &l%trie les murailles du emple &urent ras%es et les empliersbrCl%s sur le terre7plein du pont eu&.

ous ces %dits 9 cela ne s'appelait plus des bulles$ du moment o4c'%tait le pouvoir temporel "ui dictait 9 tous ces %dits %taient dat%s

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d'Avi!non.(ilippe le >el &ut le plus rice des rois de la monarcie &ran)aise ilavait un tr%sor in%puisable 3 c'%tait son pape. Il l;avait acet%$ il s'enservait$ il le mettait au pressoir$ et$ comme d'un pressoir coulent le

cidre et le vin$ de ce pape %cras%$ coulait l'or.Le ponti&icat$ sou&&let% par <olonna dans la personne de >oni&aceVIII$ abdi"uait l;empire du monde dans celle de <l%ment V.ous avons dit comment le roi du san! et le pape de l'or %taientvenus.On sait comment ils s'en allèrent.,ac"ues de ola#$ du aut de son bCcer$ les avait a*ourn%s tousdeux + un an pour compara-tre devant Dieu.dit Aristopane 3 Les moribonds cenus ont l'esprit de la sib#lle. <l%ment V partit le premier il avait vu en son!e son palais incendi%.= 0 partir de ce moment$ dit >alu/e$ il devint triste et ne dura!uère. ?8ept mois après$ ce &ut le tour de (ilippe les uns le &ont mourir + lacasse$ renvers% par un san!lier$ Dante est du nombre de ceux7l+.

= <elui$ dit7il$ "ui a %t% vu près de la 8eine &alsi&iant les monnaies$mourra d'un coup de dent de san!lier. ?ais Guillaume de an!is &ait au roi &aux7monna#eur une mort bienautrement providentielle.= in% par une maladie inconnue aux m%decins$ (ilippe s'%tei!nit$dit7il$ au !rand %tonnement de tout le monde$ sans "ue son pouls nison urine r%v%lassent ni la cause de la maladie ni l'imminence dup%ril. ?

Le roi d%sordre$ le roi vacarme$ Louis $ dit le Kutin$ succède + sonpère (ilippe le >el ,ean II$ + <l%ment V.Avi!non devint alors bien v%ritablement une seconde Fome$ ,eanII et <l%ment VI la sacrèrent reine du luxe. Les mQurs du tempsen &irent la reine de la d%bauce et de la mollesse. 0 la place de ses tours$ abattues par Fomain de 8aint7An!e$

Kernande/ de K%redi$ !rand ma-tre de 8aint7,ean de ,%rusalem$ luinoua autour de la taille une ceinture de murailles. Elle eut des moines

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dissolus$ "ui trans&ormèrent l;enceinte b%nie des couvents en lieux ded%bauce et de luxure elle eut de belles courtisanes "ui arracèrentles diamants de la tiare pour s'en &aire des bracelets et des colliers en&in$ elle eut les %cos de Vaucluse$ "ui lui renvo#èrent les molles et

m%lodieuses cansons de (%trar"ue.<ela dura *us"u'+ ce "ue le roi <arles V$ "ui %tait un prince sa!e etreli!ieux$ a#ant r%solu de &aire cesser ce scandale$ envo#a lemar%cal de >oucicaut pour casser d'Avi!non l'antipape >eno-t III mais$ + la vue des soldats du roi de @rance$ celui7ci se souvint"u'avant d'6tre pape sous le nom de >eno-t III$ il avait %t% capitainesous le nom de (ierre de Luna. (endant cin" mois$ il se d%&endit$pointant lui7m6me$ du aut des murailles du cteau$ ses macines de!uerre$ bien autrement meurtrières "ue ses &oudres ponti&icales.En&in$ &orc% de &uir$ il sortit de la ville par une poterne$ après avoirruin% cent maisons et tu% "uatre mille Avi!nonnais$ et se r%&u!ia enEspa!ne$ o4 le roi d'Ara!on lui o&&rit un asile. L+$ tous les matins$ duaut d'une tour$ assist% de deux pr6tres$ dont il avait &ait son sacr%collè!e$ il b%nissait le monde$ "ui n'en allait pas mieux$ etexcommuniait ses ennemis$ "ui ne s'en portaient pas plus mal.

 En&in$ se sentant près de mourir$ et crai!nant "ue le scisme nemourCt avec lui$ il nomma ses deux vicaires cardinaux$ + la condition"ue$ lui tr%pass%$ l'un des deux %lirait l'autre pape. L'%lection se &it. Lenouveau pape poursuivit un instant le scisme$ soutenu par lecardinal "ui l'avait proclam%. En&in$ tous deux entrèrent enn%!ociation avec Fome$ &irent amende onorable et rentrèrent dans le!iron de la sainte !lise$ l'un avec le titre d'arcev6"ue de 8%ville$

l'autre avec celui d'arcev6"ue de olède.0 partir de ce moment *us"u'en 1NPR$ Avi!non$ veuve de ses papes$avait %t% !ouvern%e par des l%!ats et des vice7l%!ats elle avait eusept souverains ponti&es "ui avaient r%sid% dans ses murs pendantsept di/aines d'ann%es elle avait sept Jpitaux$ sept con&r%ries dep%nitents$ sept couvents d'ommes$ sept couvents de &emmes$ septparoisses et sept cimetières. (our ceux "ui connaissent Avi!non$ il #

avait + cette %po"ue$ il # a encore$ deux villes dans la ville 3 la villedes pr6tres$ c'est7+7dire la ville romaine la ville des commer)ants$

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c'est7+7dire la ville &ran)aise.La ville des pr6tres$ avec son palais des papes$ ses cent %!lises$ sescloces innombrables$ tou*ours pr6tes + sonner le tocsin de l'incendie$le !las du meurtre.

La ville des commer)ants$ avec son FJne$ ses ouvriers en soierie etson transit crois% "ui va du nord au sud$ de l'ouest + l'est$ de L#on +arseille$ de -mes + urin. La ville &ran)aise$ la ville damn%e$ envieuse d'avoir un roi$ *aloused'obtenir des libert%s et "ui &r%missait de se sentir terre esclave$ terredes pr6tres$ a#ant le cler!% pour sei!neur.Le cler!% 9 non pas le cler!% pieux$ tol%rant$ austère au devoir et + lacarit%$ vivant dans le monde pour le consoler et l'%di&ier$ sans sem6ler + ses *oies ni + ses passions 9 mais le cler!% tel "ue l'avaient&ait l'intri!ue$ l'ambition et la cupidit%$ c'est7+7dire des abb%s de cour$rivaux des abb%s romains$ oisi&s$ libertins$ %l%!ants$ ardis$ rois de lamode$ autocrates des salons$ baisant la main des dames dont ilss'onoraient d'6tre les si!isb%es$ donnant leurs mains + baiser aux&emmes du peuple$ + "ui ils &aisaient l'onneur de les prendre pour

ma-tresses.Voule/7vous un t#pe de ces abb%s7l+ (rene/ l'abb% aur#.Or!ueilleux comme un duc$ insolent comme un la"uais$ &ils decordonnier$ plus aristocrate "u'un &ils de !rand sei!neur.On comprend "ue ces deux cat%!ories d'abitants$ repr%sentant$ l'unel'%r%sie$ l'autre l'ortodoxie l'une le parti &ran)ais$ l'autre le partiromain l'une le parti monarciste absolu$ l'autre le particonstitutionnel pro!ressi&$ n'%taient pas des %l%ments de paix et de

s%curit% pour l'ancienne ville ponti&icale on comprend$ disons7nous$"u'au moment o4 %clata la r%volution + (aris et o4 cette r%volution semani&esta par la prise de la >astille$ les deux partis$ encore toutcauds des !uerres de reli!ion de Louis IV$ ne restèrent pas inertesen &ace l'un de l'autre. ous avons dit 3 Avi!non ville de pr6tres$ a*outons ville de aines.

ulle part mieux "ue dans les couvents on n'apprend + aSr. Le cQurde l'en&ant$ partout ailleurs pur de mauvaises passions$ naissait l+

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plein de aines paternelles$ l%!u%es de père en &ils$ depuis uit centsans$ et$ après une vie aineuse$ l%!uait + son tour l'%rita!ediaboli"ue + ses en&ants.Aussi$ au premier cri de libert% "ue poussa la @rance$ la ville

&ran)aise se leva7t7elle pleine de *oie et d'esp%rance le moment %taiten&in venu pour elle de contester tout aut la concession &aite par une *eune reine mineure$ pour raceter ses p%c%s$ d'une ville$ d'uneprovince et avec elle d'un demi7million d'mes. De "uel droit cesmes avaient7elles %t% vendues in Qternum au plus dur et au plusexi!eant de tous les ma-tres$ au ponti&e romain La @rance allait se r%unir au <amp7de7ars dans l'embrassement&raternel de la @%d%ration. '%tait7elle pas la @rance  On nomma des d%put%s ces d%put%s se rendirent ce/ le l%!at et leprièrent respectueusement de partir.On lui donnait vin!t7"uatre eures pour "uitter la ville.(endant la nuit$ les papistes s'amusèrent + pendre + une potence unmanne"uin portant la cocarde tricolore.On diri!e le FJne$ on canalise la Durance$ on met des di!ues aux

pres torrents "ui$ au moment de la &onte des nei!es$ se pr%cipitent enavalances li"uides des sommets du mont Ventoux. ais ce &lotterrible$ ce &lot vivant$ ce torrent umain "ui bondit sur la penterapide des rues d'Avi!non$ une &ois lc%$ une &ois bondissant$ Dieului7m6me n'a point encore essa#% de l'arr6ter.0 la vue du manne"uin aux couleurs nationales$ se balan)ant au boutd'une corde$ la ville &ran)aise se souleva de ses &ondements enpoussant des cris de ra!e. Buatre papistes soup)onn%s de ce

sacrilè!e$ deux mar"uis$ un bour!eois$ un ouvrier$ &urent arrac%s deleur maison et pendus + la place du manne"uin.<'%tait le 11 *uin 1NPR.La ville &ran)aise tout entière %crivit + l'Assembl%e nationale "u'ellese donnait + la @rance$ et avec elle son FJne$ son commerce$ leidi$ la moiti% de la (rovence. 

L'Assembl%e nationale %tait dans un de ses *ours de r%action$ elle nevoulait pas se brouiller avec le pape$ elle m%na!eait le roi 3 elle

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a*ourna l'a&&aire.Dès lors$ le mouvement d'Avi!non %tait une r%volte$ et le papepouvait &aire d'Avi!non ce "ue la cour eCt &ait de (aris$ après la prisede la >astille$ si l'Assembl%e eCt a*ourn% la proclamation des droits

de l'omme.Le pape ordonna d'annuler tout ce "ui s'%tait &ait dans le <omtatVenaissin$ de r%tablir les privilè!es des nobles et du cler!%$ et derelever l'in"uisition dans toute sa ri!ueur.Les d%crets ponti&icaux &urent a&&ic%s.n omme$ seul$ en plein *our$ + la &ace de tous$ osa aller droit + lamuraille o4 %tait a&&ic% le d%cret et l'en arracer.Il se nommait Lescu#er.<e n'%tait point un *eune omme il n'%tait donc point emport% par la&ou!ue de l'!e. on$ c'%tait pres"ue un vieillard "ui n'%tait m6me pasdu pa#s il %tait @ran)ais$ (icard$ ardent et r%&l%ci + la &ois anciennotaire$ %tabli depuis lon!temps + Avi!non. <e &ut un crime dont Avi!non romaine se souvint un crime si !rand$"ue la Vier!e en pleura :

Vous le vo#e/$ Avi!non$ c'est d%*+ l'Italie. Il lui &aut + tout prix desmiracles et$ si Dieu n'en &ait pas$ il se trouve + coup sCr "uel"u'unpour en inventer. Encore &aut7il "ue le miracle soit un miracle de laVier!e. La Vier!e est tout pour l'Italie$ cette terre po%ti"ue. Laadonna$ tout l'esprit$ tout le cQur$ toute la lan!ue des Italiens estpleine de ces deux mots.<e &ut dans l'%!lise des <ordeliers "ue ce miracle se &it.La &oule # accourut.

<'%tait beaucoup "ue la Vier!e pleurt mais un bruit se r%pandit enm6me temps "ui mit le comble + l;%motion. n !rand co&&re bien&erm% avait %t% transport% par la ville 3 ce co&&re avait excit% lacuriosit% des Avi!nonnais. Bue pouvait7il contenir Deux eures après$ ce n'%tait plus un co&&re dont il %tait "uestion$c'%taient dix7uit malles "ue l'on avait vues se rendant au FJne.Buant aux ob*ets "u'elles contenaient$ un porte&aix l'avait r%v%l% 3

c'%taient les e&&ets du mont7de7pi%t%$ "ue le parti &ran)ais emportaitavec lui en s'exilant d'Avi!non.

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 Les e&&ets du mont7de7pi%t%$ c'est7+7dire la d%pouille des pauvres.(lus une ville est mis%rable$ plus le mont7de7pi%t% est rice. (eu demonts7de7pi%t% pouvaient se vanter d'6tre aussi rices "ue celui

d'Avi!non.<e n'%tait plus une a&&aire d'opinion$ c'%tait un vol et un vol in&me.>lancs et rou!es coururent + l'%!lise des <ordeliers$ criant "u'il &allait"ue la municipalit% leur rend-t compte.Lescu#er %tait le secr%taire de la municipalit%.8on nom &ut *et% + la &oule$ non pas comme a#ant arrac% les deuxd%crets ponti&icaux 9 dès lors il # eCt eu des d%&enseurs 9 maiscomme a#ant si!n% l'ordre au !ardien du mont7de7pi%t% de laisserenlever les e&&ets.On envo#a "uatre ommes pour prendre Lescu#er et l;amener +l'%!lise. On le trouva dans la rue$ se rendant + la municipalit%. Les"uatre ommes se ruèrent sur lui et le tra-nèrent dans l'%!lise avecdes cris &%roces.Arriv% l+$ au lieu d'6tre dans la maison du 8ei!neur$ Lescu#ercomprit$ aux #eux &lambo#ants "ui se &ixaient sur lui$ aux poin!s

%tendus "ui le mena)aient$ aux cris "ui demandaient sa mort$Lescu#er comprit "u'il %tait dans un de ces cercles de l;en&er oubli%spar Dante. La seule id%e "ui lui vint &ut "ue cette aine soulev%e contre lui avaitpour cause la mutilation des a&&ices ponti&icales il monta dans lacaire$ comptant s'en &aire une tribune$ et$ de la voix d'un omme"ui$ non seulement ne se reproce rien$ mais "ui encore est pr6t +

recommencer 3 9 es &rères$ dit7il$ *'ai cru la r%volution n%cessaire *'ai$ encons%"uence$ a!i de tout mon pouvoirTLes &anati"ues comprirent "ue si Lescu#er s'expli"uait$ Lescu#er%tait sauv%.<e n'%tait point cela "u'il leur &allait. Ils se *etèrent sur lui$l'arracèrent de la tribune$ le poussèrent au milieu de la meute

abo#ante$ "ui l;entra-na vers l;autel en poussant cette espèce de criterrible "ui tient du si&&lement du serpent et du ru!issement du ti!re$

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ce meurtrier /ou /ou : particulier + la population avi!nonnaise.Lescu#er connaissait ce cri &atal il essa#a de se r%&u!ier au pied del'autel. 

Il ne s'# r%&u!ia pas$ il # tomba.n ouvrier matelassier$ arm% d'un bton$ venait de lui en ass%ner unsi rude coup sur la t6te$ "ue le bton s'%tait bris% en deux morceaux.Alors on se pr%cipita sur ce pauvre$ corps$ et$ avec ce m%lan!e de&%rocit% et de !aiet% particulier aux peuples du idi$ les ommes$ encantant$ se mirent + lui danser sur le ventre$ tandis "ue les &emmes$a&in "u'il expit les blaspèmes "u'il avait prononc%s contre le pape$lui d%coupaient$ disons mieux$ lui &estonnaient les lèvres avec leursciseaux.Et de tout ce !roupe e&&ro#able sortait un cri ou plutJt un rle cerle disait 3 9 Au nom du ciel : au nom de la Vier!e : au nom de l'umanit% :tue/7moi tout de suite.<e rle &ut entendu 3 d'un commun accord$ les assassins s'%loi!nèrent.On laissa le maleureux$ san!lant$ d%&i!ur%$ bro#%$ savourer son

a!onie.Elle dura cin" eures pendant les"uelles$ au milieu des %clats de rire$des insultes et des railleries de la &oule$ ce pauvre corps palpita surles marces de l;autel. Voil+ comment on tue + Avi!non.Attende/ il # a une autre &a)on encore.n omme du parti &ran)ais eut l'id%e d'aller au mont7de7pi%t% et de

s'in&ormer.out # %tait en bon %tat$ il n'en %tait pas sorti un couvert d'ar!ent.<e n'%tait donc pas comme complice d'un vol "ue Lescu#er venaitd'6tre si cruellement assassin% 3 c'%tait comme patriote.Il # avait en ce moment + Avi!non un omme "ui disposait de lapopulace.ous ces terribles meneurs du idi ont con"uis une si &atale

c%l%brit%$ "u'il su&&it de les nommer pour "ue cacun$ m6me lesmoins lettr%s$ les connaisse.

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<et omme$ c'%tait ,ourdan.Vantard et menteur$ il avait &ait croire aux !ens du peuple "ue c'%taitlui "ui avait coup% le cou au !ouverneur de la >astille.Aussi l'appelait7on ,ourdan <oupe76te. <e n'%tait pas son nom 3 il

s'appelait atieu ,ouve. Il n'%tait pas (roven)al$ il %tait du (u#7en7Vela#. Il avait d'abord %t%muletier sur ces pres auteurs "ui entourent sa ville natale$ puissoldat sans !uerre$ la !uerre l'eCt peut76tre rendu plus umain puiscabaretier + (aris.0 Avi!non$ il %tait marcand de !arance.Il r%unit trois cents ommes$ s'empara des portes de la ville$ # laissala moiti% de sa troupe$ et$ avec le reste$ marca sur l'%!lise des<ordeliers$ pr%c%d% de deux pièces de canon.Il les mit en batterie devant l'%!lise et tira tout au asard.Les assassins se dispersèrent comme une nu%e d'oiseaux e&&arouc%s$laissant "uel"ues morts sur les de!r%s de l'%!lise.,ourdan et ses ommes en*ambèrent par7dessus les cadavres etentrèrent dans le saint lieu.

Il n'# restait plus "ue la Vier!e et le maleureux Lescu#er respirantencore.,ourdan et ses camarades se !ardèrent bien d'acever Lescu#er 3 sona!onie %tait un supr6me mo#en d'excitation. Ils prirent ce reste devivant$ ces trois "uarts de cadavre$ et l'emportèrent sai!nant$pantelant$ rlant. <acun &u#ait + cette vue$ &ermant portes et &en6tres.

Au bout d'une eure$ ,ourdan et ses trois cents ommes %taientma-tres de la ville.Lescu#er %tait mort$ mais peu importait on n'avait plus besoin deson a!onie.,ourdan pro&ita de la terreur "u'il inspirait$ et arr6ta ou &it arr6ter"uatre7vin!ts personnes + peu près$ assassins ou pr%tendus assassinsde Lescu#er.

rente peut76tre n'avaient pas m6me mis le pied dans l'%!lise mais$"uand on trouve une bonne occasion de se d%&aire de ses ennemis$ il

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&aut en pro&iter les bonnes occasions sont rares.<es "uatre7vin!ts personnes &urent entass%es dans la tour rouillas.On l'a appel%e istori"uement la tour de la Glacière.(our"uoi donc can!er ce nom de la tour rouillas Le nom est

immonde et va bien + l'immonde action "ui devait s'# passer.<'%tait le t%tre de la torture in"uisitionnelle. Au*ourd'ui encore on # voit$ le lon! des murailles$ la !rasse suie "uimontait avec la &um%e du bCcer o4 se consumaient les cairsumaines au*ourd'ui encore$ on vous montre le mobilier de latorture pr%cieusement conserv% 3 la caudière$ le &our$ les cevalets$les ca-nes$ les oubliettes et *us"u'+ des vieux ossements$ rien n'#man"ue.<e &ut dans cette tour$ btie par <l%ment V$ "ue l'on en&erma les"uatre7vin!ts prisonniers.<es "uatre7vin!ts prisonniers &aits et en&erm%s dans la tour rouillas$on en &ut bien embarrass%.(ar "ui les &aire *u!er Il n'# avait de tribunaux l%!alement constitu%s "ue les tribunaux du

pape.@aire tuer ces maleureux comme ils avaient tu% Lescu#er ous avons dit "u'il # en avait un tiers$ une moiti% peut76tre$ "ui nonseulement n'avaient point pris part + l'assassinat$ mais "ui m6men'avaient pas mis le pied dans l'%!lise.Les &aire tuer : La tuerie passerait sur le compte des repr%sailles. ais pour tuer ces "uatre7vin!ts personnes$ il &allait un certain

nombre de bourreaux.ne espèce de tribunal$ improvis% par ,ourdan$ si%!eait dans une dessalles du palais 3 il avait un !re&&ier nomm% Fapel$ un pr%sidentmoiti% Italien$ moiti% @ran)ais$ orateur en patois populaire$ nomm%>arbe 8avournin de la Foua puis trois ou "uatre pauvres diables un boulan!er$ un carcutier les noms se perdent dans l'in&imit% desconditions.

<'%taient ces !ens7l+ "ui criaient 3 9 Il &aut les tuer tous s'il s'en sauvait un seul$ il servirait de t%moin.

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ais$ nous l'avons dit$ les tueurs man"uaient.0 peine avait7on sous la main une vin!taine d'ommes dans la cour$tous appartenant au petit peuple d'Avi!non 3 un perru"uier$ uncordonnier pour &emmes$ un savetier$ un ma)on$ un menuisier tout

cela arm% + peine$ au asard$ l'un d'un sabre$ l'autre d'une baSonnette$celui7ci d'une barre de &er$ celui7l+ d'un morceau de bois durci au &eu.ous ces !ens7l+ re&roidis par une &ine pluie d'octobre. Il %tait di&&icile d'en &aire des assassins.>on : rien est7il di&&icile au diable Il # a$ dans ces sortes d'%v%nements$ une eure o4 il semble "ue Dieuabandonne la partie.Alors$ c'est le tour du d%mon.Le d%mon entra en personne dans cette cour &roide et boueuse.Il avait rev6tu l'apparence$ la &orme$ la &i!ure d'un apoticaire dupa#s$ nomm% endes 3 il dressa une table %clair%e par deux lanternes sur cette table$ il d%posa des verres$ des brocs$ des cruces$ desbouteilles.Buel %tait l'in&ernal breuva!e ren&erm% dans ces m#st%rieux

r%cipients$ aux &ormes bi/arres On l;i!nore$ mais l'e&&et en est bienconnu.ous ceux "ui burent de la li"ueur diaboli"ue se sentirent prissoudain d'une ra!e &i%vreuse$ d'un besoin de meurtre et de san!. Dèslors$ on n'eut plus "u'+ leur montrer la porte$ ils se ruèrent dans lecacot.Le massacre dura toute la nuit 3 toute la nuit$ des cris$ des plaintes$des rles de mort &urent entendus dans les t%nèbres.

 On tua tout$ on %!or!ea tout$ ommes et &emmes ce &ut lon! 3 lestueurs$ nous l'avons dit$ %taient ivres et mal arm%s.<ependant ils # arrivèrent.Au milieu des tueurs$ un en&ant se &aisait remar"uer par sa cruaut%bestiale$ par sa soi& immod%r%e de san!.<'%tait le &ils de Lescu#er.

Il tuait$ et puis tuait encore il se vanta d'avoir + lui seul$ de sa mainen&antine$ tu% dix ommes et "uatre &emmes.

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 9 >on : *e puis tuer + mon aise$ disait7il 3 *e n'ai pas "uin/e ans$ on neme &era rien.0 mesure "u'on tuait$ on *etait morts et bless%s$ cadavres et vivants$dans la tour rouillas ils tombaient de soixante pieds de aut les

ommes # &urent *et%s d'abord$ les &emmes ensuite. Il avait &allu auxassassins le temps de violer les cadavres de celles "ui %taient *euneset *olies.0 neu& eures du matin$ après dou/e eures de massacres$ une voixcriait encore du &ond de ce s%pulcre 3  9 (ar !rce : vene/ m'acever$ *e ne puis mourir.n omme$ l'armurier >ou&&ier se penca dans le trou et re!arda lesautres n'osaient. 9 Bui crie donc demandèrent7ils. 9 <'est Lami$ r%pondit >ou&&ier.(uis$ "uand il &ut au milieu des autres 3 9 E bien$ &irent7ils$ "u'as7tu vu au &ond  9 ne drJle de marmelade$ dit7il 3 tout p6le7m6le$ des ommes et des&emmes$ des pr6tres et des *olies &illes$ c'est + crever de rire.

= D%cid%ment c'est une vilaine cenille "ue l'omme :T ? disait lecomte de onte7<risto + . de Ville&ort.E bien$ c'est dans la ville encore san!lante$ encore caude$ encore%mue de ces derniers massacres$ "ue nous allons introduire les deuxpersonna!es principaux de notre istoire.

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I : UNE TABLE D'HÔTE

Le P octobre de l'ann%e 1NPP$ par une belle *ourn%e de cet automne

m%ridional "ui &ait$ aux deux extr%mit%s de la (rovence$ mCrir lesoran!es d'K#ères et les raisins de 8aint7(%ra#$ une calèce attel%e detrois cevaux de poste traversait + &ond de train le pont *et% sur laDurance$ entre <availlon et <teau7Fenard$ se diri!eant surAvi!non$ l'ancienne ville papale$ "u'un d%cret du 2H mai 1NP1 avait$uit ans auparavant$ r%unie + la @rance$ r%union con&irm%e par letrait% si!n%$ en 1NPN$ + olentino$ entre le !%n%ral >onaparte et lepape (ie VI.La voiture entra par la porte d'Aix$ traversa dans toute sa lon!ueur$ etsans ralentir sa course$ la ville aux rues %troites et tortueuses$ btietout + la &ois contre le vent et contre le soleil$ et alla s'arr6ter +cin"uante pas de la porte d'Oulle$ + l'Jtel du (alais7!alit%$ "ue l'oncommen)ait tout doucement + rappeler l'Jtel du (alais7Fo#al$ nom"u'il avait port% autre&ois et "u'il porte encore au*ourd'ui.<es "uel"ues mots$ pres"ue insi!ni&iants$ + propos du titre de l;Jtel

devant le"uel s'arr6tait la caise de poste sur la"uelle nous avons les#eux &ix%s$ indi"uent asse/ bien l'%tat o4 %tait la @rance sous ce!ouvernement de r%action termidorienne "ue l'on appelait leDirectoire. Après la lutte r%volutionnaire "ui s'%tait accomplie du 1 *uillet 1NPau P termidor 1NP après les *ourn%es des H et M octobre$ du 21 *uin$ du 1R aoCt$ des 2 et 5 septembre$ du 21 mai$ du 2P termidor$ et

du 1er prairial après avoir vu tomber la t6te du roi et de ses *u!es$de la reine et de son accusateur$ des Girondins et des <ordeliers$ des

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mod%r%s et des ,acobins$ la @rance avait %prouv% la plus e&&ro#able etla plus naus%abonde de toutes les lassitudes$ la lassitude du san! :Elle en %tait donc revenue$ sinon au besoin de la ro#aut%$ du moinsau d%sir d'un !ouvernement &ort$ dans le"uel elle pCt mettre sa

con&iance$ sur le"uel elle pCt s'appu#er$ "ui a!-t pour elle et "ui luiperm-t de se reposer elle7m6me pendant "u'il a!issait.0 la place de ce !ouvernement va!uement d%sir%$ elle avait le &aibleet irr%solu Directoire$ compos% pour le moment du voluptueux>arras$ de l'intri!ant 8ie#ès$ du brave oulins$ de l'insi!ni&iantFo!er Ducos et de l'onn6te$ mais un peu trop naS&$ Goier.Il en r%sultait une di!nit% m%diocre au deors et une tran"uillit% &ortcontestable au dedans. Il est vrai "u'au moment o4 nous en sommes arriv%s$ nos arm%es$ si!lorieuses pendant les campa!nes %pi"ues de 1NPM et 1NPN$ uninstant re&oul%es vers la @rance par l'incapacit% de 8cerer + V%roneet + <assano$ et par la d%&aite et la mort de ,oubert + ovi$commencent + reprendre l'o&&ensive. oreau a battu 8ouvaro&& +>assi!nano >rune a battu le duc d'Uor et le !%n%ral Kermann +

>er!en ass%na a an%anti les Austro7Fusses + Wuric Xorsaovs'est sauv% + !rand7peine et l'Autricien Kot/ ainsi "ue trois autres!%n%raux ont %t% tu%s$ et cin" &aits prisonniers.ass%na a sauv% la @rance + Wuric$ comme$ "uatre7vin!t7dix ansauparavant$ Villars l'avait sauv%e + Denain.ais$ + l'int%rieur$ les a&&aires n'%taient point en si bon %tat$ et le!ouvernement directorial %tait$ il &aut le dire$ &ort embarrass% entre la!uerre de la Vend%e et les bri!anda!es du idi$ aux"uels$ selon son

abitude$ la population avi!nonnaise %tait loin de rester %tran!ère.8ans doute$ les deux vo#a!eurs "ui descendirent de la caise deposte$ arr6t%e + la porte de l'Jtel du (alais7Fo#al$ avaient7ils"uel"ue raison de craindre la situation d'esprit dans la"uelle setrouvait la population$ tou*ours a!it%e$ de la ville papale$ car$ un peuau7dessus d'Or!on$ + l'endroit o4 trois cemins se pr%sentent auxvo#a!eurs 9 l'un conduisant + -mes$ le second + <arpentras$ le

troisième + Avi!non 9 le postillon avait arr6t% ses cevaux$ et$ seretournant$ avait demand% 3

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  9 Les cito#ens passent7ils par Avi!non ou par <arpentras  9 La"uelle des deux routes est la plus courte avait demand%$ d'unevoix brève et stridente$ l'a-n% des deux vo#a!eurs$ "ui$ "uoi"ue

visiblement plus vieux de "uel"ues mois$ %tait + peine !% de trenteans. 9 O : la route d'Avi!non$ cito#en$ d'une bonne lieue et demie aumoins. 9 Alors$ avait7il r%pondu$ suivons la route d'Avi!non.Et la voiture avait repris un !alop "ui annon)ait "ue les cito#ensvo#a!eurs$ comme les appelait le postillon$ "uoi"ue la "uali&icationde monsieur commen)t + rentrer dans la conversation$ pa#aient aumoins trente sous de !uides.<e m6me d%sir de ne point perdre de temps se mani&esta + l'entr%e del'Jtel.<e &ut tou*ours le plus !% des deux vo#a!eurs "ui$ l+ comme sur laroute$ prit la parole. Il demanda si l'on pouvait d-ner promptement$ etla &orme dont %tait &aite la demande indi"uait "u'il %tait pr6t + passersur bien des exi!ences !astronomi"ues$ pourvu "ue le repas demand%

&Ct promptement servi. 9 <ito#en$ r%pondit l'Jte "ui$ au bruit de la voiture$ %tait accouru$ laserviette + la main$ au7devant des vo#a!eurs$ vous sere/ rapidementet convenablement servis dans votre cambre mais si *e mepermettais de vous donner un conseilT Il %sita. 9 O : donne/ : donne/ : dit le plus *eune des deux vo#a!eurs$

prenant la parole pour la première &ois. 9 E bien$ ce serait de d-ner tout simplement + table d'Jte$ comme&ait en ce moment le vo#a!eur "ui est attendu par cette voiture toutattel%e le d-ner # est excellent et tout servi.L'Jte$ en m6me temps$ montrait une voiture or!anis%e de la &a)on laplus con&ortable$ et attel%e$ en e&&et$ de deux cevaux "ui &rappaientdu pied tandis "ue le postillon prenait patience$ en vidant$ sur le bord

de la &en6tre$ une bouteille de vin de <aors.Le premier mouvement de celui + "ui cette o&&re %tait &aite &ut n%!ati&

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cependant$ après une seconde de r%&lexion$ le plus !% des deuxvo#a!eurs$ comme s'il &ut revenu sur sa d%termination première$ &itun si!ne interro!ateur + son compa!non.<elui7ci r%pondit d'un re!ard "ui si!ni&iait 3 = Vous save/ bien "ue *e

suis + vos ordres. ?  9 E bien$ soit$ dit celui "ui paraissait car!% de prendre l'initiative$nous d-nerons + table d'Jte.(uis$ se retournant vers le postillon "ui$ capeau bas$ attendait sesordres 3 9 Bue dans une demi7eure au plus tard$ dit7il$ les cevaux soient + lavoiture.Et$ sur l'indication du ma-tre d'Jtel$ tous deux entrèrent dans la salle+ man!er$ le plus !% des deux marcant le premier$ l'autre le suivant.On sait l'impression "ue produisent$ en !%n%ral$ de nouveaux venus +une table d'Jte. ous les re!ards se tournèrent vers les arrivants laconversation$ "ui paraissait asse/ anim%e$ &ut interrompue.Les convives se composaient des abitu%s de l'Jtel$ du vo#a!eurdont la voiture attendait tout attel%e + la porte$ d'un marcand de vin

de >ordeaux en s%*our momentan% + Avi!non pour les causes "uenous allons dire$ et d'un certain nombre de vo#a!eurs se rendant dearseille + L#on par la dili!ence.Les nouveaux arriv%s saluèrent la soci%t% d'une l%!ère inclination det6te$ et se placèrent + l'extr%mit% de la table$ s'isolant des autresconvives par un intervalle de trois ou "uatre couverts. <ette espèce de r%serve aristocrati"ue redoubla la curiosit% dont ils

%taient l'ob*et d'ailleurs$ on sentait "u'on avait a&&aire + despersonna!es d'une incontestable distinction$ "uoi"ue leurs v6tements&ussent de la plus !rande simplicit%.ous deux portaient la botte + retroussis sur la culotte courte$ l'abit +lon!ues bas"ues$ le surtout de vo#a!e et le capeau + lar!es bords$ ce"ui %tait + peu près le costume de tous les *eunes !ens de l'%po"ue mais ce "ui les distin!uait des %l%!ants de (aris et m6me de la

province$ c'%taient leurs ceveux$ lon!s et plats$ et leur cravate noireserr%e autour du cou$ + la &a)on des militaires.

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Les muscadins 9 c'%tait le nom "ue l'on donnait alors aux *eunes !ens+ la mode 9 les muscadins portaient les oreilles de cien bou&&ant auxdeux tempes$ les ceveux retrouss%s en ci!non derrière la t6te$ et lacravate immense aux lon!s bouts &lottants et dans la"uelle

s'en!ou&&rait le menton. Buel"ues7uns poussaient la r%action *us"u'+la poudre.Buant au portrait des deux *eunes !ens$ il o&&rait deux t#pescomplètement oppos%s. Le plus !% des deux$ celui "ui plusieurs &ois avait$ nous l'avons d%*+remar"u%$ pris l'initiative$ et dont la voix$ m6me dans ses intonationsles plus &amilières$ d%notait l'abitude du commandement$ %tait$ nousl'avons dit$ un omme d'une trentaine d'ann%es$ aux ceveux noirss%par%s sur le milieu du &ront$ plats et tombant le lon! des tempes *us"ue sur ses %paules. Il avait le teint basan% de l'omme "ui avo#a!% dans les pa#s m%ridionaux$ les lèvres minces$ le ne/ droit$ lesdents blances$ et ces #eux de &aucon "ue Dante donne + <%sar.8a taille %tait plutJt petite "ue !rande$ sa main %tait d%licate$ son pied&in et %l%!ant il avait dans les manières une certaine !6ne "ui

indi"uait "u'il portait en ce moment un costume dont il n'avait pointl'abitude$ et "uand il avait parl%$ si l'on eCt %t% sur les bords de laLoire au lieu d'6tre sur les bords du FJne$ son interlocuteur auraitpu remar"uer "u'il avait dans la prononciation un certain accentitalien.8on compa!non paraissait de trois ou "uatre ans moins !% "ue lui.<'%tait un beau *eune omme au teint rose$ aux ceveux blonds$ aux#eux bleu clair$ au ne/ &erme et droit$ au menton prononc%$ mais

pres"ue imberbe. Il pouvait avoir deux pouces de plus "ue son compa!non$ et$ "uoi"ued'une taille au7dessus de la mo#enne$ il semblait si bien pris dans toutson ensemble$ si admirablement libre dans tous ses mouvements$"u'on devinait "u'il devait 6tre$ sinon d'une &orce$ au moins d'unea!ilit% et d'une adresse peu communes.

Buoi"ue mis de la m6me &a)on$ "uoi"ue se pr%sentant sur le pied del'%!alit%$ il paraissait avoir pour le *eune omme brun une d%&%rence

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remar"uable$ "ui$ ne pouvant tenir + l'!e$ tenait sans doute + unein&%riorit% dans la condition sociale. En outre$ il l'appelait cito#en$tandis "ue son compa!non l'appelait simplement Foland.<es remar"ues$ "ue nous &aisons pour initier plus pro&ond%ment le

lecteur + notre r%cit$ ne &urent probablement point &aites dans touteleur %tendue par les convives de la table d'Jte car$ après "uel"uessecondes d'attention donn%es aux nouveaux venus$ les re!ards sed%tacèrent d'eux$ et la conversation$ un instant interrompue$ repritson cours.Il &aut avouer "u'elle portait sur un su*et des plus int%ressants pourdes vo#a!eurs 3 il %tait "uestion de l'arrestation d'une dili!encecar!%e d'une somme de soixante mille &rancs appartenant au!ouvernement. L'arrestation avait eu lieu$ la veille$ sur la route dearseille + Avi!non$ entre Lambesc et (ont7Fo#al.Aux premiers mots "ui &urent dits sur l;%v%nement$ les deux *eunes!ens pr6tèrent l'oreille avec un v%ritable int%r6t. L'%v%nement avait eu lieu sur la route m6me "u'ils venaient de suivre$et celui "ui le racontait %tait un des acteurs principaux de cette scène

de !rand cemin.<'%tait le marcand de vin de >ordeaux.<eux "ui paraissaient le plus curieux de d%tails %taient les vo#a!eursde la dili!ence "ui venait d'arriver et "ui allait repartir. Les autresconvives$ ceux "ui appartenaient + la localit%$ paraissaient asse/ aucourant de ces sortes de catastropes pour donner eux7m6mes desd%tails$ au lieu d'en recevoir. 9 Ainsi$ cito#en$ disait un !ros monsieur contre le"uel se pressait$

dans sa terreur$ une &emme !rande$ sèce et mai!re$ vous dites "uec'est sur la route m6me "ue nous venons de suivre "ue le vol a eu lieu 9 Oui$ cito#en$ entre Lambesc et (ont7Fo#al. Ave/7vous remar"u% unendroit o4 la route monte et se resserre entre deux monticules Il # al+ une &oule de rocers. 9 Oui$ oui$ mon ami$ dit la &emme en serrant le bras de son mari$ *e$

l'ai remar"u% *'ai m6me dit$ tu dois t'en souvenir 3 = Voici unmauvais endroit$ *'aime mieux # passer de *our "ue de nuit. ?

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  9 O : madame$ dit un *eune omme dont la voix a&&ectait le parler!rasse#ant de l'%po"ue$ et "ui$ dans les temps ordinaires$ paraissaitexercer sur la table d'Jte la ro#aut% de la conversation$ vous save/

"ue$ pour . Les compa!nons de ,%u il n'# a ni *our ni nuit. 9 <omment : cito#en$ demanda la dame encore plus e&&ra#%e$ c'est enplein *our "ue vous ave/ %t% arr6t%  9 En plein *our$ cito#enne$ + dix eures du matin. 9 Et combien %taient7ils demanda le !ros monsieur. 9 Buatre$ cito#en. 9 Embus"u%s sur la route  9 on ils sont arriv%s + ceval$ arm%s *us"u'aux dents et mas"u%s. 9 <'est leur abitude$ dit le *eune abitu% de la table d'Jte ils ontdit$ n'est7ce pas 3 = e vous d%&ende/ point$ il ne vous sera &ait aucunmal$ nous n'en voulons "u'+ l'ar!ent du !ouvernement. ? 9 ot pour mot$ cito#en.  9 (uis$ continua celui "ui paraissait si bien rensei!n%$ deux sontdescendus de ceval$ ont *et% la bride de leurs cevaux + leurs

compa!nons et ont somm% le conducteur de leur remettre l'ar!ent. 9 <ito#en$ dit le !ros omme %merveill%$ vous raconte/ la cosecomme si vous l'avie/ vue. 9 onsieur # %tait peut76tre$ dit un des vo#a!eurs$ moiti% plaisantant$moiti% doutant. 9 ,e ne sais$ cito#en$ si$ en disant cela$ vous ave/ l'intention de medire une impolitesse$ &it insoucieusement le *eune omme "ui venaitsi complaisamment et si pertinemment en aide au narrateur mais

mes opinions politi"ues &ont "ue *e ne re!arde pas votre soup)oncomme une insulte. 8i *'avais eu le maleur d'6tre du nombre de ceux"ui %taient atta"u%s$ ou l'onneur d'6tre du nombre de ceux "uiatta"uaient$ *e le dirais aussi &rancement dans un cas "ue dansl'autre mais$ ier matin$ + dix eures$ *uste au moment o4 l'onarr6tait la dili!ence + "uatre lieues d'ici$ *e d%*eunais tran"uillement +cette m6me place$ et *ustement$ tene/$ avec les deux cito#ens "ui me

&ont en ce moment l'onneur d'6tre plac%s + ma droite et + ma !auce. 9 Et$ demanda le plus *eune des deux vo#a!eurs "ui venaient de

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prendre place + table$ et "ue son compa!non d%si!nait sous le nom deFoland$ et combien %tie/7vous d'ommes dans la dili!ence   9 Attende/ *e crois "ue nous %tionsT oui$ c'est cela$ nous %tions

sept ommes et trois &emmes. 9 8ept ommes$ non compris le conducteur r%p%ta Foland. 9 >ien entendu. 9 Et$ + sept ommes$ vous vous 6tes laiss%s d%valiser par "uatrebandits ,e vous en &ais mon compliment$ messieurs. 9 ous savions + "ui nous avions a&&aire$ r%pondit le marcand devin$ et nous n'avions !arde de nous d%&endre. 9 <omment : r%pli"ua le *eune omme$ + "ui vous avie/ a&&aire mais vous avie/ a&&aire$ ce me semble$ + des voleurs$ + des bandits : 9 (oint du tout 3 ils s'%taient nomm%s. 9 Ils s'%taient nomm%s  9 Ils avaient dit 3 = essieurs$ il est inutile de vous d%&endre mesdames$ n'a#e/ pas peur nous ne sommes pas des bri!ands$ noussommes des compa!nons de ,%u. ? 

 9 Oui$ dit le *eune omme de la table d'Jte$ ils pr%viennent pour"u'il n'# ait pas de m%prise$ c'est leur abitude. 9 A )+ : dit Foland$ "u'est7ce "ue c'est donc "ue ce ,%u "ui a descompa!nons si polis Est7ce leur capitaine  9 onsieur$ dit un omme dont le costume avait "uel"ue cose d'unpr6tre s%cularis% et "ui paraissait$ lui aussi$ non seulement un abitu%de la table d'Jte$ mais encore un initi% aux m#stères de l'onorablecorporation dont on %tait en train de discuter les m%rites$ si vous %tie/

plus vers% "ue vous ne paraisse/ l;6tre dans la lecture des crituressaintes$ vous saurie/ "u'il # a "uel"ue cose comme deux mille sixcents ans "ue ce ,%u est mort$ et "ue$ par cons%"uent$ il ne peutarr6ter$ + l'eure "u'il est$ les dili!ences sur les !randes routes. 9 onsieur l'abb%$ r%pondit Foland "ui avait reconnu l'ommed'!lise$ comme$ mal!r% le ton ai!relet avec le"uel vous parle/$ vousparaisse/ &ort instruit$ permette/ + un pauvre i!norant de vous

demander "uel"ues d%tails sur ce ,%u mort il # a eu deux mille sixcents ans$ et "ui$ cependant$ a l'onneur d'avoir des compa!nons "ui

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portent son nom.  9 ,%u : r%pondit l'omme d'!lise du m6me ton vinai!r%$ %tait un roid'IsraYl$ sacr% par lis%e$ sous la condition de punir les crimes de la

maison d'Acab et de ,%/abel$ et de mettre + mort tous les pr6tres de>aal. 9 onsieur l;abb%$ r%pli"ua en riant le *eune omme$ *e vousremercie de l'explication 3 *e ne doute point "u'elle ne soit exacte etsurtout très savante seulement$ *e vous avoue "u'elle ne m'apprendpas !rand7cose. 9 <omment$ cito#en$ dit l'abitu% de la table d'Jte$ vous necomprene/ pas "ue ,%u$ c'est 8a a*est% Louis VIII$ sacr% sous lacondition de punir les crimes de la F%volution et de mettre + mort lespr6tres de >aal$ c'est7+7dire tous ceux "ui ont pris une part"uelcon"ue + cet abominable %tat de coses "ue$ depuis sept ans$ onappelle la F%publi"ue  9 Oui7da : &it le *eune omme si &ait$ *e comprends. ais$ parmiceux "ue les compa!nons de ,%u sont car!%s de combattre$compte/7vous les braves soldats "ui ont repouss% l'%tran!er des

&rontières de @rance$ et les illustres !%n%raux "ui ont command% lesarm%es du #rol$ de 8ambre7et7euse et d'Italie  9 ais sans doute$ ceux7l+ les premiers et avant tout. Les #eux du *eune omme lancèrent un %clair sa narine se dilata$ seslèvres se serrèrent 3 il se souleva sur sa caise mais son compa!nonle tira par son abit et le &it rasseoir$ tandis "ue$ d'un seul re!ard$ illui imposait silence.

(uis celui "ui venait de donner cette preuve de sa puissance$ prenantla parole pour la première &ois 3 9 <ito#en$ dit7il$ s'adressant au *eune omme de la table d'Jte$excuse/ deux vo#a!eurs "ui arrivent du bout du monde$ comme "uidirait de l'Am%ri"ue ou de l'Inde$ "ui ont "uitt% la @rance depuis deuxans$ "ui i!norent complètement ce "ui s'# passe$ et "ui sont d%sireuxde s'instruire.

 9 ais$ comment donc$ r%pondit celui au"uel ces paroles %taientadress%es$ c'est trop *uste$ cito#en interro!e/ et l'on vous r%pondra.

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 9 E bien$ continua le *eune omme brun + l'Qil d'ai!le$ aux ceveuxnoirs et plats$ au teint !raniti"ue$ maintenant "ue *e sais ce "ue c;est,%u et dans "uel but sa compa!nie est institu%e$ *e voudrais savoir ce"ue ses compa!nons &ont de l;ar!ent "u;ils prennent.

 9 O : mon Dieu$ c;est bien simple$ cito#en vous save/ "u;il est &ort"uestion de la restauration de la monarcie bourbonienne   9 on$ *e ne le savais pas$ r%pondit le *eune omme brun d'un ton"u'il essa#ait inutilement de rendre naS& *'arrive$ comme *e vous l'aidit$ du bout du monde. 9 <omment : vous ne savie/ pas cela e bien$ dans six mois ce seraun &ait accompli. 9 Vraiment : 9 <'est comme *'ai l'onneur de vous le dire$ cito#en.Les deux *eunes !ens + la tournure militaire %can!èrent entre eux unre!ard et un sourire$ "uoi"ue le *eune blond parCt sous le poids d'unevive impatience.Leur interlocuteur continua 3 9 L#on est le "uartier !%n%ral de la conspiration$ si toute&ois on peut

appeler conspiration un complot "ui s'or!anise au !rand *our le nomde !ouvernement provisoire conviendrait mieux. 9 E bien$ cito#en$ dit le *eune omme brun avec une politesse "uin'%tait point exempte de raillerie$ disons !ouvernement provisoire. 9 <e !ouvernement provisoire a son %tat7ma*or et ses arm%es.  9 >a : son %tat7ma*or$ peut76treT mais ses arm%esT 9 8es arm%es$ *e le r%pète.

 9 O4 sont7elles  9 Il # en a une "ui s'or!anise dans les monta!nes d'Auver!ne$ sousles ordres de . de <ardon une autre dans les monta!nes du ,ura$sous les ordres de . e#ssonnet en&in$ une troisième "ui&onctionne$ et m6me asse/ a!r%ablement + cette eure$ dans laVend%e$ sous les ordres d'Escarboville$ d'Acille Leblond et de<adoudal.

 9 En v%rit%$ cito#en$ vous me rende/ un v%ritable service enm'apprenant toutes ces nouvelles. ,e cro#ais les >ourbons

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complètements r%si!n%s + l;exil *e cro#ais la police &aite de manière"u;il n;existt ni comit% provisoire ro#aliste dans les !randes villes$ni bandits sur les !randes routes. En&in$ *e cro#ais la Vend%ecomplètement paci&i%e par le !%n%ral Koce.

Le *eune omme au"uel s;adressait cette r%ponse %clata de rire. 9 ais d;o4 vene/7vous s;%cria7t7il$ d;o4 vene/7vous  9 ,e vous l;ai dit$ cito#en$ du bout du monde. 9 On le voit. (uis continuant 3 9 E bien$ vous comprene/ dit7il$ les >ourbons ne sont pas rices les %mi!r%s dont on a vendu les biens$ sont ruin%s il est impossibled;or!aniser deux arm%es et d;en entretenir une troisième sans ar!ent.On %tait embarrass% il n;# avait "ue la F%publi"ue "ui pCt solder sesennemis 3 or$ il n;%tait pas probable "u;elle s;# d%cidt de !r% + !r% alors$ sans essa#er avec elle cette n%!ociation scabreuse$ on *u!ea"u;il %tait plus court de lui prendre son ar!ent "ue de le lui demander. 9 A : *e comprends en&in. 9 <'est bien eureux.

 9 Les compa!nons de ,%u sont les interm%diaires entre laF%publi"ue et la contre7r%volution$ les percepteurs des !%n%rauxro#alistes. 9 Oui ce n'est plus un vol$ c'est une op%ration militaire$ un &aitd'armes comme un autre. 9 ,ustement$ cito#en$ vous # 6tes$ et vous voil+ sur ce point$maintenant$ aussi savant "ue nous. 9 ais$ !lissa timidement le marcand de vin de >ordeaux$ si .

les compa!nons de ,%u 9 remar"ue/ "ue *e n'en dis aucun mal 9 si. Les compa!nons de ,%u n;en veulent "u;+ l;ar!ent du!ouvernementT  9 0 l'ar!ent du !ouvernement$ pas + d'autre il est sans exemple"u'ils aient d%valis% un particulier. 9 8ans exemple

 9 8ans exemple. 9 <omment se &ait7il alors "ue$ ier$ avec l;ar!ent du !ouvernement$

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ils aient emport% un !roup de deux cents louis "ui m;appartenait  9 on cer onsieur$ r%pondit le *eune omme de la table d;Jte$ *evous ai d%*+ dit "u;il # avait l+ "uel"ue erreur$ et "u;aussi vrai "ue *em;appelle Al&red de >ar*ols$ cet ar!ent vous sera rendu un *our ou

l;autre.Le marcand de vin poussa un soupir et secoua la t6te en omme "ui$mal!r% l;assurance "u;on lui donne$ conserve encore "uel"uesdoutes.ais$ en ce moment$ comme si l'en!a!ement pris par le *eune noble$"ui venait de r%v%ler sa condition sociale en disant son nom$ avait%veill% la d%licatesse de ceux pour les"uels il se portait !arant$ unceval s'arr6ta + la porte$on entendit des pas dans le corridor$ la portede la salle + man!er s'ouvrit$ et un omme mas"u% et arm% *us"u'auxdents parut sur le seuil.  9 essieurs$ dit7il au milieu du pro&ond silence caus% par sonapparition$ # a7t7il parmi vous un vo#a!eur nomm% ,ean (icot$ "ui setrouvait ier dans la dili!ence "ui a %t% arr6t%e entre Lambesc et(ont7Fo#al

 9 Oui$ dit le marcand de vin tout %tonn%. 9 <'est vous demanda l'omme mas"u%. 9 <'est moi. 9 e vous a7t7il rien %t% pris  9 8i &ait$ il m'a %t% pris un !roup de deux cents louis "ue *'avaiscon&i% au conducteur. 9 Et *e dois m6me dire$ a*outa le *eune noble$ "u'+ l'instant m6memonsieur en parlait et le re!ardait comme perdu.

 9 onsieur avait tort$ dit l'inconnu mas"u%$ nous &aisons la !uerre au!ouvernement et non aux particuliers nous sommes des partisans etnon des voleurs. Voici vos deux cents louis$ monsieur$ et si pareilleerreur arrivait + l'avenir$ r%clame/ et recommande/7vous du nom deor!an. 0 ces mots$ l'omme mas"u% d%posa un sac d'or + la droite du

marcand de vin$ salua courtoisement les convives de la table d'Jteet sortit$ laissant les uns dans la terreur et les autres dans la

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stup%&action d;une pareille ardiesse.

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II : UN PROERBE ITALIEN

Au reste$ "uoi"ue les deux sentiments "ue nous venons d'indi"uer

eussent %t% les sentiments dominants$ ils ne se mani&estaient pointce/ tous les assistants + un de!r% semblable. Les nuances se!raduèrent selon le sexe$ selon l'!e$ selon le caractère$ nous dironspres"ue selon la position sociale des auditeurs.Le marcand de vin$ ,ean (icot$ principal int%ress% dans l'%v%nement"ui venait de s'accomplir$ reconnaissant dès la première vue$ + soncostume$ + ses armes et + son mas"ue$ un des ommes aux"uels ilavait eu a&&aire la veille$ avait d'abord$ + son apparition$ %t% &rapp% destupeur 3 puis$ peu + peu$ reconnaissant le moti& de la visite "ue lui&aisait le m#st%rieux bandit$ il avait pass% de la stupeur + la *oie entraversant toutes les nuances interm%diaires "ui s%parent ces deuxsentiments. 8on sac d'or %tait près de lui et l'on eCt dit "u'il n'osait #toucer 3 peut76tre crai!nait7il$ au moment o4 il # porterait la main$de le voir s'%vanouir comme l'or "ue l'on croit trouver en r6ve et "uidispara-t m6me avant "ue l'on rouvre les #eux$ pendant cette p%riode

de lucidit% pro!ressive "ui s%pare le sommeil pro&ond du r%veilcomplet.Le !ros monsieur de la dili!ence et sa &emme avaient mani&est%$ ainsi"ue les autres vo#a!eurs &aisant partie du m6me convoi$ la plus&rance et la plus complète terreur. (lac% + la !auce de ,ean (icot$ "uand il avait vu le bandits'approcer du marcand de vin$ il avait$ dans l'esp%rance illusoire de

maintenir une distance onn6te entre lui et le compa!non de ,%u$recul% sa caise sur celle de sa &emme$ "ui$ c%dant au mouvement$ de

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pression$ avait essa#% de reculer la sienne + son tour. ais$ comme lacaise "ui venait ensuite %tait celle du cito#en Al&red de >ar*ols$ "ui$lui$ n'avait aucun moti& de craindre des ommes sur les"uels il venaitde mani&ester une si aute et si avanta!euse opinion$ la caise de la

&emme du !ros monsieur avait trouv% un obstacle dans l'immobilit%de celle du *eune noble de sorte "ue$ de m6me "u'il arriva +aren!o$ uit ou neu& mois plus tard$ lors"ue le !%n%ral en ce& *u!ea "u'il %tait temps de reprendre l'o&&ensive$ le mouvementr%tro!rade s'%tait arr6t%.Buant + celui7ci 9 c'est du cito#en Al&red de >ar*ols "ue nous parlons 9 son aspect$ comme celui de l'abb% "ui avait donn% l'explicationbibli"ue toucant le roi d'IsraYl ,%u et la mission "u'il avait re)ued'lis%e$ son aspect$ disons7nous$ avait %t% celui d'un omme "ui nonseulement n'%prouve aucune crainte$ mais "ui s'attend m6me +l'%v%nement "ui arrive$ si inattendu "ue soit cet %v%nement. Il avait$le sourire sur les lèvres$ suivi du re!ard l'omme mas"u%$ et$ si tousles convives n'eussent %t% si pr%occup%s des deux acteurs principauxde la scène "ui s'accomplissait$ ils eussent pu remar"uer un si!nepres"ue imperceptible %can!% des #eux entre le bandit et le *eune

noble$ si!ne "ui$ + l;instant m6me$ s'%tait reproduit entre le *eunenoble et l'abb%. De leur cJt%$ les deux vo#a!eurs "ue nous avons introduits dans lasalle de la table d'Jte et "ui$ comme nous l'avons dit$ %taient asse/isol%s + l'extr%mit% de la table$ avaient conserv% l'attitude propre +leurs di&&%rents caractères. Le plus *eune des deux avaitinstinctivement port% la main + son cJt%$ comme pour # cercer une

arme absente$ et s'%tait lev%$ comme mC par un ressort$ pour s'%lancer+ la !or!e de l;omme mas"u%$ ce "ui n'eCt certes pas man"u%d'arriver s'il eCt %t% seul mais le plus !%$ celui "ui paraissait avoirnon seulement l'abitude$ mais le droit de lui donner des ordres$s'%tait$ comme il l'avait d%*+ &ait une première &ois$ content% de leretenir vivement par son abit en lui disant d'un ton imp%rati&$pres"ue dur m6me 3

 9 Assis$ Foland :Et le *eune omme s'%tait assis.

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ais celui de tous les convives "ui %tait demeur%$ en apparence dumoins$ le plus impassible pendant toute la scène "ui venait des'accomplir$ %tait un omme de trente7trois + trente7"uatre ans$ blondde ceveux$ roux de barbe$ calme et beau de visa!e$ avec de !rands

#eux bleus$ un teint clair$ des lèvres intelli!entes et &ines$ une taille%lev%e$ et un accent %tran!er "ui indi"uait un omme n% au sein decette -le dont le !ouvernement nous &aisait$ + cette eure$ une si rude!uerre autant "u'on pouvait en *u!er par les rares paroles "ui lui%taient %capp%es$ il parlait$ mal!r% l'accent "ue nous avons si!nal%$la lan!ue &ran)aise avec une rare puret%. Au premier mot "u'il avait prononc% et dans le"uel il avait reconnucet accent d'outre7ance$ le plus !% des deux vo#a!eurs avaittressailli$ et$ se retournant du cJt% de son compa!non$ abitu% + lirela pens%e dans son re!ard$ il avait sembl% lui demander comment unAn!lais se trouvait en @rance au moment o4 la !uerre acarn%e "uese &aisaient les deux nations exilait naturellement les An!lais de la@rance$ comme les @ran)ais de l'An!leterre. 8ans doute$ l'explicationavait paru impossible + Foland$ car celui7ci avait r%pondu d'un

mouvement des #eux et d'un !este des %paules "ui si!ni&iaient 3= <ela me para-t tout aussi extraordinaire "u'+ vous mais$ si vous netrouve/ pas l'explication d'un pareil problème$ vous$ lemat%maticien par excellence$ ne me la demande/ pas + moi. ?<e "ui %tait rest% de plus clair dans tout cela$ dans l'esprit des deux *eunes !ens$ c'est "ue l'omme blond$ + l'accent an!lo7saxon$ %tait levo#a!eur dont la calèce con&ortable attendait tout attel%e + la portede l'Jtel$ et "ue ce vo#a!eur %tait de Londres ou$ tout au moins$ de

"uel"u'un des comt%s ou duc%s de la Grande7>reta!ne. Buant aux paroles "u'il avait prononc%es$ nous avons dit "u'elles%taient rares$ si rares "u'en r%alit% c'%taient plutJt des exclamations"ue des paroles seulement$ + ca"ue explication "ui avait %t%demand%e sur l'%tat de la @rance$ l'An!lais avait ostensiblement tir%un calepin de sa poce$ et$ en priant soit le marcand de vin$ soit

l'abb%$ soit le *eune noble$ de r%p%ter l'explication 9 ce "ue cacunavait &ait avec une complaisance pareille + la courtoisie "ui pr%sidait

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+ la demande 9 il avait pris en note ce "ui avait %t% dit de plusimportant$ de plus extraordinaire et de plus pittores"ue$ surl'arrestation de la dili!ence$ l'%tat de la Vend%e et les compa!nons de,%u$ remerciant ca"ue &ois de la voix et du !este$ avec cette roideur

&amilière + nos voisins d'outre7mer$ et ca"ue &ois remettant dans lapoce de cJt% de sa redin!ote son calepin enrici d'une notenouvelle.En&in$ comme un spectateur tout *o#eux d'un d%nouement inattendu$il s'%tait %cri% de satis&action + l'aspect de l'omme mas"u%$ avait%cout% de toutes ses oreilles$ avait re!ard% de tous ses #eux$ ne l'avaitpoint perdu de vue$ "ue la porte ne se &Ct re&erm%e derrière lui$ etalors$ tirant vivement son calepin de sa poce 9 O : monsieur$ avait7il dit + son voisin$ "ui n'%tait autre "ue l'abb%$serie/7vous asse/ bon$ si *e ne m'en souvenais pas$ de me r%p%ter motpour mot ce "u'a dit le !entleman "ui sort d'ici  Il s'%tait mis + %crire aussitJt$ et$ la m%moire de l'abb% s'associant + lasienne$ il avait eu la satis&action de transcrire$ dans toute sonint%!rit%$ la prase du compa!non de ,%u au cito#en ,ean (icot.

(uis$ cette prase transcrite$ il s'%tait %cri% avec un accent "ui a*outaitun %tran!e cacet d'ori!inalit% + ses paroles 9 O : ce n'est "u'en @rance$ en v%rit%$ "u'il arrive de pareillescoses la @rance$ c'est le pa#s le plus curieux du monde. ,e suisencant%$ messieurs$ de vo#a!er en @rance et de conna-tre les@ran)ais.Et la dernière prase avait %t% dite avec tant de courtoisie "u'il nerestait plus$ lors"u'on l'avait entendue sortir de cette bouce s%rieuse$

"u'+ remercier celui "ui l'avait prononc%e$ &Ct7il le descendant desvain"ueurs de <r%c#$ de (oitiers et d'A/incourt.<e &ut le plus *eune des deux vo#a!eurs "ui r%pondit + cette politesseavec le ton d'insouciante causticit% "ui paraissait lui 6tre naturel. 9 (ar ma &oi : *e suis exactement comme vous$ milord *e dis milord$car *e pr%sume "ue vous 6tes An!lais. 9 Oui$ monsieur$ r%pondit le !entleman$ *'ai cet onneur.

  9 E bien : comme *e vous le disais$ continua le *eune omme$ *e suis

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encant% de vo#a!er en @rance et d'# voir ce "ue *'# ai vu. Il &autvivre sous le !ouvernement des cito#ens Goier$ oulins$ Fo!erDucos$ 8ie#ès et >arras$ pour assister + une pareille drJlerie$ et"uand$ dans cin"uante ans$ on racontera "u'au milieu d'une ville de

trente mille mes$ en plein *our$ un voleur de !rand cemin est venu$le mas"ue sur le visa!e$ deux pistolets et un sabre + la ceinture$rapporter + un onn6te n%!ociant "ui se d%sesp%rait de les avoirperdus$ les deux cents louis "u'il lui avait pris la veille "uand ona*outera "ue cela s'est pass% + une table d'Jte o4 %taient assises vin!tou vin!t7cin" personnes$ et "ue ce bandit modèle s'est retir% sans "uepas une des vin!t ou vin!t7cin" personnes pr%sentes lui ait saut% + la!or!e *'o&&re de parier "ue l'on traitera d'in&ime menteur celui "uiaura l'audace de raconter l'anecdote.Et le *eune omme$ se renversant sur sa caise$ %clata de rire$ maisd'un rire si nerveux et si strident$ "ue tout le monde le re!arda avec%tonnement$ tandis "ue$ de son cJt%$ son compa!non avait les #eux&i!%s sur lui avec une in"ui%tude pres"ue paternelle.  9 onsieur$ dit le cito#en Al&red de >ar*ols$ "ui$ ainsi "ue les autres$

paraissait impressionn% de cette %tran!e modulation$ plus triste$ ouplutJt plus douloureuse "ue !aie$ et dont$ avant de r%pondre$ il avaitlaiss% %teindre *us"u'au dernier &r%missement monsieur$ permette/7moi de vous &aire observer "ue l'omme "ue vous vene/ de voir n'estpoint un voleur de !rand cemin. 9 >a &rancement$ "u'est7ce donc  9 <'est$ selon toute probabilit%$ un *eune omme d'aussi bonne&amille "ue vous et moi.

 9 Le comte de Korn$ "ue le r%!ent &it rouer en place de Grève$ %taitaussi un *eune omme de bonne &amille$ et la preuve$ c'est "ue toutela noblesse de (aris envo#a des voitures + son ex%cution. 9 Le comte de Korn avait$ si *e m'en souviens bien$ assassin% un *ui&pour lui voler une lettre de can!e "u'il n'%tait point en mesure de luipa#er$ et nul n'osera vous dire "u'un compa!non de ,%u ait touc% +un ceveu de la t6te d'un en&ant.

 9 E bien : soit admettons "ue l;institution soit &ond%e au point devue pilantropi"ue$ pour r%tablir la balance entre les &ortunes$

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redresser les caprices du asard$ r%&ormer les abus de la soci%t% pour6tre un voleur + la &a)on de Xarl oor$ votre ami or!an$ n'est7cepoint or!an "u'a dit "ue s'appelait cet onn6te cito#en  

 9 Oui$ dit l'An!lais. 9 E bien : votre ami or!an n'en est pas moins un voleur.Le cito#en Al&red de >ar*ols devint très ple. 9 Le cito#en or!an n'est pas mon ami$ r%pondit le *eune aristocrate$et$ s'il l'%tait$ *e me &erais onneur de son amiti%. 9 8ans doute$ r%pondit Foland en %clatant de rire comme dit. de Voltaire 3 = L'amiti% d'un !rand omme est un bien&ait desdieux. ? 9 Foland$ Foland : lui dit + voix basse son compa!non. 9 O : !%n%ral$ r%pondit celui7ci laissant$ + dessein peut76tre$%capper le titre "ui %tait dC + son compa!non$ laisse/7moi$ par!rce$ continuer avec monsieur une discussion "ui m'int%resse auplus aut de!r%.<elui7ci aussa les %paules. 9 8eulement$ cito#en$ continua le *eune omme avec une %tran!e

persistance$ *'ai besoin d'6tre %di&i% 3 il # a deux ans "ue *'ai "uitt% la@rance$ et$ depuis mon d%part$ tant de coses ont can!%$ costume$mQurs$ accent$ "ue la lan!ue pourrait bien avoir can!% aussi. <omment appele/7vous$ dans la lan!ue "ue l'on parle au*ourd'ui en@rance$ arr6ter les dili!ences et prendre l'ar!ent "u'elles ren&erment  9 onsieur$ dit le *eune omme du ton d'un omme d%cid% + soutenirla discussion *us"u'au bout$ *'appelle cela &aire la !uerre et voil+

votre compa!non$ "ue vous ave/ appel% !%n%ral tout + l'eure$ "ui$ ensa "ualit% de militaire$ vous dira "u'+ part le plaisir de tuer et d'6tretu%$ les !%n%raux de tout temps n'ont pas &ait autre cose "ue ce "ue&ait le cito#en or!an. 9 <omment : s'%cria le *eune omme$ dont les #eux lancèrent un%clair$ vous ose/ comparer T 9 Laisse/ monsieur d%velopper sa t%orie$ Foland$ dit le vo#a!eur

brun$ dont les #eux$ tout au contraire de ceux de son compa!non$ "uisemblaient s'6tre dilat%s pour *eter leurs &lammes$ se voilèrent sous

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ses lon!s cils noirs$ pour ne point laisser voir ce "ui se passait dansson cQur. 9 A : dit le *eune omme avec son accent saccad%$ vous vo#e/ bien"u'+ votre tour vous commence/ + prendre int%r6t + la discussion.

 (uis$ se tournant vers celui "u'il semblait avoir pris + partie 3 9 <ontinue/$ monsieur$ continue/$ dit7il$ le !%n%ral le permet.Le *eune noble rou!it d'une &a)on aussi visible "u'il venait de plir uninstant auparavant et$ les dents serr%es$ les coudes sur la table$ lementon sur son poin! pour se rapprocer autant "ue possible de sonadversaire$ avec un accent proven)al "ui devenait de plus en plusprononc% + mesure "ue la discussion devenait plus intense 3 9 (uis"ue le !%n%ral le permet$ reprit7il en appu#ant sur ces deuxmots le !%n%ral$ *'aurai l'onneur de lui dire$ et + vous$ cito#en$ parcontrecoup$ "ue *e crois me souvenir d'avoir lu dans (lutar"ue$ "u'aumoment o4 Alexandre partit pour l'Inde$ il n'emportait avec lui "uedix7uit ou vin!t talents d'or$ "uel"ue cose comme cent ou centvin!t mille &rancs. Or$ cro#e/7vous "ue ce soit avec ces dix7uit ouvin!t talents d'or "u'il nourrit son arm%e$ !a!na la bataille du

Grani"ue$ soumit l'Asie ineure$ con"uit #r$ Ga/a$ la 8#rie$l'!#pte$ btit Alexandrie$ p%n%tra *us"u'en Lib#e$ se &it d%clarer &ilsde ,upiter par l'oracle d'Ammon$ p%n%tra *us"u'+ l;K#pase$ et$comme ses soldats re&usaient de le suivre plus loin$ revint + >ab#lonepour # surpasser en luxe$ en d%bauces et en mollesse$ les plusluxueux$ les plus d%bauc%s et les plus voluptueux des rois d'Asie  Est7ce de ac%doine "u'il tirait son ar!ent$ et cro#e/7vous "ue le roi

(ilippe$ un des plus pauvres rois de la pauvre Grèce$ &aisait onneuraux traites "ue son &ils tirait sur lui on pas 3 Alexandre &aisaitcomme le cito#en or!an seulement$ au lieu d'arr6ter les dili!encessur les !randes routes$ il pillait les villes$ mettait les rois + ran)on$levait des contributions sur les pa#s con"uis. (assons + Annibal. Voussave/ comment il est parti de <arta!e$ n'est7ce pas Il n'avait pasm6me les dix7uit ou vin!t talents de son pr%d%cesseur Alexandre

mais$ comme il lui &allait de l'ar!ent$ il prit et sacca!ea$ au milieu dela paix et contre la &oi des trait%s$ la ville de 8a!onte dès lors il &ut

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rice et put se mettre en campa!ne. (ardon$ cette &ois7ci$ ce n'est plusdu (lutar"ue$ c'est du <orn%lius %pos. ,e vous tiens "uitte de sadescente des (#r%n%es$ de sa mont%e des Alpes$ des trois batailles"u'il a !a!n%es en s'emparant ca"ue &ois des tr%sors du vaincu$ et

 *'en arrive aux cin" ou six ans "u'il a pass%s dans la <ampanie.<ro#e/7vous "ue lui et son arm%e pa#aient pension aux <apouans et"ue les ban"uiers de <arta!e$ "ui %taient brouill%s avec lui$ luienvo#aient de l'ar!ent on 3 la !uerre nourrissait la !uerre$ s#stèmeor!an$ cito#en. (assons + <%sar. A : <%sar$ c'est autre cose. Il part de l;Espa!ne avec "uel"ue cose comme trente millions dedettes$ revient + peu près au pair$ part pour la Gaule$ reste dix ansce/ nos anc6tres pendant ces dix ans$ il envoie plus de centmillions + Fome$ repasse les Alpes$ &rancit le Fubicon$ marce droitau <apitole$ &orce les portes du temple de 8aturne$ o4 est le tr%sor$ #prend pour ses besoins particuliers$ et non pas pour la r%publi"ue$trois mille livres pesant d'or en lin!ots$ et meurt$ lui "ue sescr%anciers$ vin!t ans auparavant$ ne voulaient pas laisser sortir de sapetite maison de la rue 8uburra$ laissant deux ou trois mille sesterces

par ca"ue t6te de cito#en$ dix ou dou/e millions + <alpurnie ettrente ou "uarante millions + Octave s#stème or!an tou*ours$ +l'exception "ue or!an$ *'en suis sCr$ mourra sans avoir touc% pourson compte ni + l'ar!ent des Gaulois$ ni + l'or du <apitole.aintenant$ sautons dix7uit cents ans et arrivons au !%n%ral>uonapart%TEt le *eune aristocrate$ comme avaient l'abitude de le &aire lesennemis du vain"ueur de l'Italie$ a&&ecta d'appu#er sur l'u$ "ue

>onaparte avait retranc% de son nom$ et sur l'e dont il avait enlev%l'accent ai!u.<ette a&&ectation parut irriter vivement Foland$ "ui &it un mouvementcomme pour s'%lancer en avant mais son compa!non l'arr6ta. 9 Laisse/$ dit7il$ laisse/$ Foland *e suis bien sCr "ue le cito#en>ar*ols ne dira pas "ue le !%n%ral >uonapart%$ comme il l'appelle$ estun voleur.

  9 on$ *e ne le dirai pas$ moi mais il # a un proverbe italien "ui le

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dit pour moi. 9 Vo#ons le proverbe demanda le !%n%ral se substituant + soncompa!non$ et$ cette &ois$ &ixant sur le *eune noble son Qil limpide$calme et pro&ond.

 9 Le voici dans toute sa simplicit% 3 = @rancesi non sono tutti ladroni$ma buona$ parte. ? <e "ui veut dire 3 = ous les @ran)ais ne sont pasdes voleurs$ maisT ? 9 ne bonne partie dit Foland. 9 Oui$ mais >uonapart%$ r%pondit Al&red de >ar*ols.0 peine l'insolente parole %tait7elle sortie de la bouce du *eunearistocrate$ "ue l'assiette avec la"uelle *ouait Foland s'%tait %capp%ede ses mains et l'allait &rapper en plein visa!e.Les &emmes *etèrent un cri$ les ommes se levèrent.Foland %clata de ce rire nerveux "ui lui %tait abituel et retomba sursa caise.Le *eune aristocrate resta calme$ "uoi"u'une ri!ole de san! coult deson sourcil sur sa *oue.En ce moment$ le conducteur entra$ disant$ selon la &ormuleabituelle 3

  9 Allons$ cito#ens vo#a!eurs$ en voiture :Les vo#a!eurs$ press%s de s'%loi!ner du t%tre de la rixe + la"uelleils venaient d'assister$ se pr%cipitèrent vers la porte. 9 (ardon$ monsieur$ dit Al&red de >ar*ols + Foland$ vous n'6tes pasde la dili!ence$ *'espère  9 on$ monsieur$ *e suis de la caise de poste mais$ so#e/tran"uille$ *e ne pars pas.

 9 i moi$ dit l'An!lais d%tele/ les cevaux$ *e reste. 9 oi$ *e pars$ dit avec un soupir le *eune omme brun$ au"uelFoland avait donn% le titre de !%n%ral tu sais "u'il le &aut$ mon ami$et "ue ma pr%sence est absolument n%cessaire l+7bas. ais *e te *urebien "ue *e ne te "uitterais point ainsi si *e pouvais &aire autrementTEt$ en disant ces mots$ sa voix traissait une %motion dont sontimbre$ ordinairement &erme et m%talli"ue$ ne paraissait pas

susceptible.out au contraire$ Foland paraissait au comble de la *oie on eCt dit

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"ue cette nature de lutte s'%panouissait + l'approce du dan!er "u'iln'avait peut76tre pas &ait na-tre$ mais "ue du moins il n'avait pointcerc% + %viter. 

 9 >on : !%n%ral$ dit7il$ nous devions nous "uitter + L#on$ puis"uevous ave/ eu la bont% de m'accorder un con!% d'un mois pour aller +>our!$ dans ma &amille. <'est une soixantaine de lieues de moins "uenous &aisons ensemble$ voil+ tout. ,e vous retrouverai + (aris.8eulement$ vous save/$ si vous ave/ besoin d'un omme d%vou% et"ui ne boude pas$ son!e/ + moi. 9 8ois tran"uille$ Foland$ &it le !%n%ral.(uis$ re!ardant attentivement les deux adversaires 3 9 Avant tout$ Foland$ dit7il + son compa!non avec un ind%&inissableaccent de tendresse$ ne te &ais pas tuer mais$ si la cose est possible$ne tue pas non plus ton adversaire. <e *eune omme$ + tout prendre$est un omme de cQur$ et *e veux avoir un *our pour moi tous les!ens de cQur. 9 On &era de son mieux$ !%n%ral$ so#e/ tran"uille.En ce moment$ l;Jte parut sur le seuil de la porte.

 9 La caise de poste pour (aris est attel%e$ dit7il. Le !%n%ral prit son capeau et sa canne d%pos%s sur une caise mais$ au contraire$ Foland a&&ecta de le suivre nu7t6te$ pour "ue l'onv-t bien "u'il ne comptait point partir avec son compa!non.Aussi Al&red de >ar*ols ne &it7il aucune opposition + sa sortie.D'ailleurs$ il %tait &acile de voir "ue son adversaire %tait plutJt deceux "ui cercent les "uerelles "ue de ceux "ui les %vitent.

<elui7ci accompa!na le !%n%ral *us"u'+ la voiture$ o4 le !%n%ralmonta. 9 <'est %!al$ dit ce dernier en s'asse#ant$ cela me &ait !ros cQur de telaisser seul ici$ Foland$ sans un ami pour te servir de t%moin. 9 >on : ne vous in"ui%te/ point de cela$ !%n%ral on ne man"ue *amais de t%moin 3 il # a et il # aura tou*ours des !ens curieux desavoir comment un omme en tue un autre.

 9 Au revoir$ Foland tu entends bien$ *e ne te dis pas adieu$ *e te disau revoir :

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 9 Oui$ mon cer !%n%ral$ r%pondit le *eune omme d'une voixpres"ue attendrie$ *'entends bien$ et *e vous remercie.  9 (romets7moi de me donner de tes nouvelles aussitJt l'a&&aire

termin%e$ ou de me &aire %crire par "uel"u'un$ si tu ne pouvaism'%crire toi7m6me. 9 O : n'a#e/ crainte$ !%n%ral avant "uatre *ours$ vous aure/ unelettre de moi$ r%pondit Foland.(uis$ avec un accent de pro&onde amertume 3 9 e vous 6tes7vous pas aper)u$ dit7il$ "u'il # a sur moi une &atalit%"ui ne veut pas "ue *e meure  9 Foland : &it le !%n%ral d'un ton s%vère$ encore : 9 Fien$ rien$ dit le *eune omme en secouant la t6te$ et en donnant +ses traits l'apparence d'une insouciante !aiet%$ "ui devait 6trel'expression abituelle de son visa!e avant "ue lui &Ct arriv% lemaleur inconnu "ui$ si *eune$ paraissait lui &aire d%sirer la mort. 9 >ien. 0 propos$ tce de savoir une cose. 9 La"uelle$ !%n%ral  9 <'est comment il se &ait "u'au moment o4 nous sommes en !uerre

avec l'An!leterre$ un An!lais se promène en @rance$ aussi libre etaussi tran"uille "ue s'il %tait ce/ lui. 9 >on 3 *e le saurai.  9 <omment cela  9 ,e l'i!nore mais "uand *e vous promets de le savoir$ *e le saurai$duss%7*e le lui demander$ + lui. 9 auvaise t6te : ne va pas te &aire une autre a&&aire de ce cJt%7l+.

 9 Dans tous les cas$ comme c'est un ennemi$ ce ne serait plus un duel$ce serait un combat. 9 Allons$ encore une &ois$ au revoir et embrasse7moi.Foland se *eta avec un mouvement de reconnaissance passionn%e aucou de celui "ui venait de lui donner cette permission. 9 O : !%n%ral : s'%cria7t7il$ "ue *e serais eureuxT si *e n'%tais pas simaleureux :

Le !%n%ral le re!arda avec une a&&ection pro&onde. 9 n *our$ tu me conteras ton maleur$ n'est7ce pas$ Foland dit7il.

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Foland %clata de ce rire douloureux "ui$ deux ou trois &ois d%*+$s'%tait &ait *our entre ses lèvres.  9 O : par ma &oi$ non$ dit7il$ vous en ririe/ trop.

Le !%n%ral le re!arda comme il eCt re!ard% un &ou. 9 En&in$ dit7il$ il &aut prendre les !ens comme ils sont. 9 8urtout lors"u'ils ne sont pas ce "u'ils paraissent 6tre. 9 u me prends pour Zdipe$ et tu me poses des %ni!mes$ Foland. 9 A : si vous devine/ celle7l+$ !%n%ral$ *e vous salue roi de èbes.ais$ avec toutes mes &olies$ *'oublie "ue cacune de vos minutes estpr%cieuse et "ue *e vous retiens ici inutilement. 9 u as raison. As7tu des commissions pour (aris  9 rois$ mes amiti%s + >ourrienne$ mes respects + votre &rère Lucien$et mes plus tendres omma!es + madame >onaparte. 9 Il sera &ait comme tu le d%sires. 9 O4 vous retrouverai7*e$ + (aris  9 Dans ma maison de la rue de la Victoire$ et peut76treT  9 (eut76treT

 9 Bui sait peut76tre au Luxembour! :(uis$ se re*etant en arrière$ comme s'il re!rettait d'en avoir tant dit$m6me + celui "u'il re!ardait comme son meilleur ami 3 9 Foute d'Oran!e : cria7t7il au postillon$ et le plus vite possible.Le postillon$ "ui n'attendait "u'un ordre$ &ouetta ses cevaux lavoiture partit$ rapide et !rondante comme la &oudre$ et disparut par laporte d'Oulle.

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III : L'ANGLAI!

Foland resta immobile + sa place$ non seulement tant "u'il put voir la

voiture$ mais encore lon!temps après "u'elle eut disparu.(uis$ secouant la t6te comme pour &aire tomber de son &ront le nua!e"ui l'assombrissait$ il rentra dans l'Jtel et demanda une cambre. 9 <onduise/ monsieur au n[ 5$ dit l'Jte + une &emme de cambre.La &emme de cambre prit une cle& suspendue + une lar!e tablette debois noir$ sur la"uelle %taient ran!%s$ sur deux li!nes$ des num%rosblancs$ et &it si!ne au *eune vo#a!eur "u'il pouvait la suivre. 9 @aites7moi monter du papier$ une plume et de l'encre$ dit le *euneomme + l'Jte$ et si . de >ar*ols s'in&orme o4 *e suis$ donne/7lui lenum%ro de ma cambre.L'Jte promit de se con&ormer aux intentions de Foland$ "ui montaderrière la &ille en si&&lant la arseillaise.<in" minutes après$ il %tait assis près d'une table$ a#ant devant lui lepapier$ la plume$ l'encre demand%s$ et s'appr6tant + %crire.ais$ au moment o4 il allait tracer la première li!ne$ on &rappa trois

coups + sa porte.  9 Entre/$ dit7il en &aisant pirouetter sur un de ses pieds de derrière le&auteuil dans le"uel il %tait assis$ a&in de &aire &ace au visiteur$ "ui$dans son appr%ciation$ devait 6tre soit . de >ar*ols$ soit un de sesamis.La porte s'ouvrit d'un mouvement r%!ulier comme celui d'unem%cani"ue$ et l'An!lais parut sur le seuil.

 9 A : s'%cria Foland$ encant% de la visite au point de vue de larecommandation "ue lui avait &aite son !%n%ral$ c'est vous

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 9 Oui$ dit l'An!lais$ c'est moi. 9 8o#e/ le bienvenu. 9 O : "ue *e sois le bienvenu$ tant mieux : car *e ne savais pas si *edevais venir.

 9 (our"uoi cela  9 0 cause d'Abouir.Foland se mit + rire. 9 Il # a deux batailles d'Abouir$ dit7il 3 celle "ue nous avons perdue$celle "ue nous avons !a!n%e.  9 0 cause de celle "ue vous ave/ perdue. 9 >on : dit Foland$ on se bat$ on se tue$ on s'extermine sur le campde bataille mais cela n'emp6ce point "u;on ne se serre la main"uand on se rencontre en terre neutre. ,e vous r%pète donc$ so#e/ lebienvenu$ surtout si vous voule/ bien me dire pour"uoi vous vene/. 9 erci mais$ avant tout$ lise/ ceci.Et l'An!lais tira un papier de sa poce. 9 Bu'est7ce demanda Foland. 9 on passeport.

 9 Bu'ai7*e a&&aire de votre passeport demanda Foland *e ne suispas !endarme. 9 on mais comme *e viens vous o&&rir mes services$ peut76tre neles accepterie/7vous point$ si vous ne savie/ pas "ui *e suis. 9 Vos services$ monsieur  9 Oui mais lise/.\] = Au nom de la F%publi"ue &ran)aise$ le Directoire ex%cuti& invite+ laisser circuler librement$ et + lui pr6ter aide et protection en cas de

besoin$ sir ,on anla#$ dans toute l;%tendue du territoire de laF%publi"ue.= 8i!n% 3 @O<K. ?  9 Et plus bas$ vo#e/.= ,e recommande tout particulièrement + "ui de droit sir ,on anla#comme un pilantrope et un ami de la libert%.

= 8i!n% 3 >AFFA8. ? 

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 9 Vous ave/ lu  9 Oui$ *'ai lu après T 9 O : après T on père$ milord anla#$ a rendu des services +. >arras c'est pour"uoi . >arras permet "ue *e me promène en

@rance$ et *e suis bien content de me promener en @rance *em'amuse beaucoup. 9 Oui$ *e me le rappelle$ sir ,on vous nous ave/ d%*+ &ait l'onneurde nous dire cela + table. 9 ,e l'ai dit$ c'est vrai *'ai dit aussi "ue *'aimais beaucoup les@ran)ais. Foland s'inclina. 9 Et surtout le !%n%ral >onaparte$ continua sir ,on. 9 Vous aime/ beaucoup le !%n%ral >onaparte  9 ,e l'admire c'est un !rand$ un très !rand omme. 9 A : pardieu : sir ,on$ *e suis &c% "u'il n'entende pas un An!laisdire cela de lui.. 9 O : s'il %tait l+$ *e ne le dirais point. 9 (our"uoi

 9 ,e ne voudrais pas "u'il crCt "ue *e dis cela pour lui &aire plaisir$ *edis cela parce "ue c'est mon opinion. 9 ,e n'en doute pas$ milord$ &it Foland$ "ui ne savait pas o4 l'An!laisen voulait venir$ et "ui$ a#ant appris par le passeport ce "u'il voulaitsavoir$ se tenait sur la r%serve. 9 Et "uand *'ai vu$ continua l'An!lais avec le m6me &le!me$ "uand *'ai vu "ue vous prenie/ le parti du !%n%ral >onaparte$ cela m'a &aitplaisir.

  9 Vraiment  9 Grand plaisir$ &it l'An!lais avec un mouvement de t6te a&&irmati&. 9 ant mieux : 9 ais "uand *'ai vu "ue vous *etie/ une assiette + la t6te de. Al&red de >ar*ols$ cela m'a &ait de la peine. 9 <ela vous a &ait de la peine$ milord et en "uoi

 9 (arce "u'en An!leterre$ un !entleman ne *ette pas une assiette + lat6te d'un autre !entleman.

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 9 A : milord$ dit Foland en se levant et &ron)ant le sourcil$ serie/7vous venu$ par asard$ pour me &aire une le)on  9 O : non *e suis venu vous dire 3 vous 6tes embarrass% peut76trede trouver un t%moin

 9 a &oi$ sir ,on$ *e vous l;avouerai$ et$ au moment o4 vous ave/&rapp% + la porte$ *e m'interro!eais pour savoir + "ui *e demanderaisce service. 9 oi$ si voule/$ dit l;An!lais$ *e serai votre t%moin.  9 A : pardieu : &it Foland$ *'accepte et de !rand cQur : 9 Voil+ le service "ue *e voulais rendre$ moi$ + vous :Foland lui tendit la main. 9 erci$ dit7il.L'An!lais s'inclina. 9 aintenant$ continua Foland$ vous ave/ eu le bon !oCt$ milord$avant de m'o&&rir vos services$ de me dire "ui vous %tie/ il est trop *uste$ du moment o4 *e les accepte$ "ue vous sacie/ "ui *e suis. 9 O : comme vous voudre/. 9 ,e me nomme Louis de ontrevel *e suis aide de camp du !%n%ral

>onaparte. 9 Aide de camp du !%n%ral >onaparte : *e suis bien aise. 9 <ela vous expli"ue comment *'ai pris$ un peu trop caudementpeut76tre$ la d%&ense de mon !%n%ral. 9 on$ pas trop caudement seulement$ l'assietteT  9 Oui$ *e sais bien$ la provocation pouvait se passer de l'assiette mais$ "ue voule/7vous : *e la tenais + la main$ *e ne savais "u'en &aire$

 *e l'ai *et%e + la t6te de . de >ar*ols elle est partie toute seule sans"ue *e le voulusse. 9 Vous ne lui dire/ pas cela$ + lui  9 O : so#e/ tran"uille *e vous le dis$ + vous$ pour mettre votreconscience en repos. 9 rès bien alors$ vous vous battre/  9 ,e suis rest% pour cela$ du moins.

 9 Et + "uoi vous battre/7vous  9 <ela ne vous re!arde pas$ milord.

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 9 <omment$ cela ne me re!arde pas  9 on . de >ar*ols est l'insult%$ c'est + lui de coisir ses armes. 9 Alors$ l'arme "u'il proposera$ vous l'acceptere/ \] 9 (as moi$ sir ,on$ mais vous$ en mon nom$ puis"ue vous me

&aites l'onneur d'6tre mon t%moin.  9 Et$ si c'est le pistolet "u'il coisit$ + "uelle distance et commentd%sire/7vous vous battre  9 <eci$ c'est votre a&&aire$ milord$ et non la mienne. ,e ne sais pas sicela se &ait ainsi en An!leterre$ mais$ en @rance$ les combattants ne sem6lent de rien c'est aux t%moins d'arran!er les coses ce "u'ils &ontest tou*ours bien &ait. 9 Alors ce "ue *e &erai sera bien &ait  9 (ar&aitement &ait$ milord.L'An!lais s'inclina. 9 L'eure et le *our du combat  9 O : cela$ le plus tJt possible il # a deux ans "ue *e n'ai vu ma&amille$ et *e vous avoue "ue *e suis press% d'embrasser tout monmonde.

L'An!lais re!arda Foland avec un certain %tonnement il parlait avectant d'assurance$ "u'on eCt dit "u'il avait d'avance la certitude de nepas 6tre tu%.En ce moment$ on &rappa + la porte$ et la voix de l'auber!istedemanda 3  9 (eut7on entrer Le *eune omme r%pondit a&&irmativement 3 la porte s'ouvrit$ et

l'auber!iste entra e&&ectivement$ tenant + la main une carte "u'ilpr%senta + son Jte.Le *eune omme prit la carte et lut 3= <arles de Valensolle. ? 9 De la part de . Al&red de >ar*ols$ dit l'Jte. 9 rès bien : &it Foland.(uis$ passant la carte + l;An!lais 3

 9 ene/$ cela vous re!arde c'est inutile "ue *e voie ce monsieur$puis"ue$ dans ce pa#s7ci$ on n'est plus cito#enT . de Valensolle est

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le t%moin de . de >ar*ols$ vous 6tes le mien 3 arran!e/ la coseentre vous seulement$ a*outa le *eune omme en serrant la main del'An!lais et en le re!ardant &ixement$ tce/ "ue ce soit s%rieux *ene r%cuserais ce "ue vous aure/ &ait "ue s'il n'# avait point cance de

mort pour l'un ou pour l;autre. 9 8o#e/ tran"uille$ dit l;An!lais$ *e &erai comme pour moi.  9 0 la bonne eure$ alle/$ et$ "uand tout sera arr6t%$ remonte/ *e nebou!e pas d'ici.8ir ,on suivit l;auber!iste Foland se rassit$ &it pirouetter son&auteuil dans le sens inverse et se retrouva devant sa table.Il prit sa plume et se mit + %crire.Lors"ue sir ,on rentra$ Foland$ après avoir %crit et cacet% deuxlettres$ mettait l;adresse sur la troisième.Il &it si!ne de la main + l'An!lais d'attendre "u'il eCt &ini a&in depouvoir lui donner toute son attention.Il aceva l;adresse$ caceta la lettre$ et se retourna. 9 E bien$ demanda7t7il$ tout est7il r%!l%  9 Oui$ dit l;An!lais$ et )a a %t% cose &acile$ vous ave/ a&&aire + un

vrai !entleman. 9 ant mieux : &it Foland.Et il attendit.  9 Vous vous batte/ dans deux eures + la &ontaine de Vaucluse 9 unlieu carmant 9 au pistolet$ en marcant l'un sur l'autre$ cacun tirant+ sa volont% et pouvant continuer de marcer après le &eu de sonadversaire.

 9 (ar ma &oi : vous ave/ raison$ sir ,on voil+ "ui est tout + &aitbien. <'est vous "ui ave/ r%!l% cela  9 oi et le t%moin de . >ar*ols$ votre adversaire a#ant renonc% +tous ses privilè!es d'insult%. 9 8'est7on occup% des armes  9 ,'ai o&&ert mes pistolets ils ont %t% accept%s$ sur ma paroled'onneur "u'ils %taient aussi inconnus + vous "u'+ . de >ar*ols ce

sont d'excellentes armes avec les"uelles$ + vin!t pas$ *e coupe uneballe sur la lame d'un couteau.

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 9 (este : vous tire/ bien$ + ce "u'il para-t$ milord  9 Oui *e suis$ + ce "ue l'on dit$ le meilleur tireur de l;An!leterre. 9 <'est bon + savoir "uand *e voudrai me &aire tuer$ sir ,on$ *e vouscercerai "uerelle.

  9 O : ne cerce/ *amais une "uerelle + moi$ dit l'An!lais$ cela me&erait trop !rand7peine d'6tre obli!% de me battre avec vous. 9 On tcera$ milord$ de ne pas vous &aire de ca!rin. Ainsi$ c'estdans deux eures. 9 Oui vous m'ave/ dit "ue vous %tie/ press%. 9 (ar&aitement. <ombien # a7t7il d'ici + l'endroit carmant  9 D'ici + Vaucluse  9 Oui. 9 Buatre lieues. 9 <'est l'a&&aire d'une eure et demie nous n'avons pas de temps +perdre d%barrassons7nous donc des coses ennu#euses pour n'avoirplus "ue le plaisir.L'An!lais re!arda le *eune omme avec %tonnement.Foland ne parut &aire aucune attention + ce re!ard.

 9 Voici trois lettres$ dit7il 3 une pour madame de ontrevel$ mamère une pour mademoiselle de ontrevel$ ma sQur$ une pour lecito#en >onaparte$ mon !%n%ral. 8i *e suis tu%$ vous les mettre/ purement et simplement + la poste.Est7ce trop de peine  9 8i ce maleur arrive$ *e porterai moi7m6me les lettres$ dit l'An!lais.O4 demeurent madame votre mère et mademoiselle votre sQur

demanda celui7ci. 9 0 >our!$ ce&7lieu du d%partement de l'Ain. 9 <'est tout près d'ici$ r%pondit l'An!lais. Buant au !%n%ral>onaparte$ *'irai$ s'il le &aut$ en !#pte *e serais extr6mementsatis&ait de voir le !%n%ral >onaparte. 9 8i vous prene/$ comme vous le dites$ milord$ la peine de porter lalettre vous7m6me$ vous n'aure/ pas une si lon!ue course + &aire 3 dans

trois *ours$ le !%n%ral >onaparte sera + (aris. 9 O : &it l'An!lais$ sans mani&ester le moindre %tonnement$ vous

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cro#e/  9 ,'en suis sCr$ r%pondit Foland. 9 <'est$ en v%rit%$ un omme &ort extraordinaire$ "ue le !%n%ral>onaparte. aintenant$ ave/7vous encore "uel"ue autre

recommandation + me &aire$ monsieur de ontrevel \] 9 ne seule$ milord.  9 O : plusieurs si vous voule/. 9 on$ merci$ une seule$ mais très importante. 9 Dites. 9 8i *e suis tu%T mais *e doute "ue *'aie cette canceT8ir ,on re!arda Foland avec cet Qil %tonn% "u'il avait d%*+ deux outrois &ois arr6t% sur lui. 9 8i *e suis tu%$ reprit Foland$ car$ au bout du compte$ il &aut bien toutpr%voirT 9 Oui$ si vous 6tes tu%$ *'entends. 9 coute/ bien ceci$ milord$ car *e tiens express%ment en ce cas$ + ce"ue les coses se passent exactement comme *e vais vous le dire. 9 <ela se passera comme vous le dire/$ r%pli"ua sir ,on *e suis un

omme &ort exact. 9 E bien donc$ si *e suis tu%$ insista Foland en posant et en appu#antla main sur l'%paule de son t%moin$ comme pour mieux imprimerdans sa m%moire la recommandation "u'il allait lui &aire$ vousmettre/ mon corps comme il sera$ tout abill%$ sans permettre "uepersonne le touce$ dans un cercueil de plomb "ue vous &ere/ souderdevant vous vous en&ermere/ le cercueil de plomb dans une bière dec6ne$ "ue vous &ere/ %!alement clouer devant vous.

 En&in$ vous exp%diere/ le tout + ma mère$ + moins "ue vous n'aimie/mieux *eter le tout dans le FJne$ ce "ue *e laisse absolument + votrecoix$ pourvu "u'il # soit *et%. 9 Il ne me coCtera pas plus de peine$ reprit l'An!lais$ puis"ue *e portela lettre$ de porter le cercueil avec moi. 9Allons$ d%cid%ment$ milord$ dit Foland riant aux %clats de son rire

%tran!e$ vous 6tes un omme carmant$ et c'est la (rovidence enpersonne "ui a permis "ue *e vous rencontre. En route$ milord$ en

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I : LE DUEL

La route n'est praticable "ue d'Avi!non + l'Isle. On &it les trois lieues

"ui s%parent l'Isle d'Avi!non en une eure.(endant cette eure$ Foland$ comme s'il eCt pris + tce de &airepara-tre le temps court + son compa!non de vo#a!e$ &ut verveux etplein d'entrain plus il approcait du lieu du combat$ plus sa !aiet%redoublait. Buicon"ue n'eCt pas su la cause du vo#a!e ne se &Ct *amais dout% "ue ce *eune omme$ au babil intarissable et au rireincessant$ &Ct sous la menace d'un dan!er mortel.Au villa!e de l'Isle$ il &allut descendre de voiture. On s'in&orma Foland et sir ,on %taient les premiers arriv%s.Ils s'en!a!èrent dans le cemin "ui conduit + la &ontaine. 9 O : o : dit Foland$ il doit # avoir un bel %co ici.Il # *eta un ou deux cris aux"uels l'%co r%pondit avec unecomplaisance par&aite. 9 A : par ma &oi$ dit le *eune omme$ voici un %co merveilleux. ,ene connais "ue celui de la 8einonnetta$ + ilan$ "ui lui soit

comparable. Attende/$ milord.Et il se mit$ avec des modulations "ui indi"uaient + la &ois une voixadmirable et une m%tode excellente$ + canter une t#rolienne "uisemblait un d%&i port%$ par la musi"ue r%volt%e$ au !osier umain. 8ir ,on re!ardait et %coutait Foland avec un %tonnement "u'il ne sedonnait plus la peine de dissimuler.Lors"ue la dernière note se &ut %teinte dans la cavit% de la monta!ne 3

 9 ,e crois$ Dieu me damne : dit sir ,on$ "ue vous ave/ le spleen.Foland tressaillit et le re!arda comme pour l'interro!er. ais$ vo#ant

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"ue sir ,on n'allait pas plus loin 3 9 >on : et "ui vous &ait croire cela demanda7t7il. 9 Vous 6tes trop bru#amment !ai pour n'6tre pas pro&ond%ment triste. 9 Oui$ et cette anomalie vous %tonne

 9 Fien ne m'%tonne$ ca"ue cose a sa raison d'6tre. 9 <'est *uste le tout est d'6tre dans le secret de la cose. E bien$ *evais vous # mettre.\] 9 O : *e ne vous # &orce aucunement.  9 Vous 6tes trop courtois pour cela mais avoue/ "ue cela vous &eraitplaisir d'6tre &ix% + mon endroit. 9 (ar int%r6t pour vous$ oui. 9 E bien$ milord$ voici le mot de l'%ni!me$ et *e vais vous dire$ +vous$ ce "ue *e n'ai encore dit + personne. el "ue vous me vo#e/$ etavec les apparences d'une sant% excellente$ *e suis atteint d'unan%vrisme "ui me &ait orriblement sou&&rir. <e sont + tout momentdes spasmes$ des &aiblesses$ des %vanouissements "ui &eraient onte +une &emme. ,e passe ma vie + prendre des pr%cautions ridicules$ et$avec tout cela$ Larre# m'a pr%venu "ue *e dois m'attendre +

dispara-tre de ce monde d'un moment + l'autre$ l'artère atta"u%epouvant se rompre dans ma poitrine au moindre e&&ort "ue *e &erai.,u!e/ comme c'est amusant pour un militaire : Vous comprene/ "ue$du moment o4 *'ai %t% %clair% sur ma situation$ *'ai d%cid% "ue *e me&erais tuer avec le plus d'%clat possible. ,e me suis mis incontinent +l'Quvre. n autre plus canceux aurait r%ussi d%*+ cent &ois maismoi$ a bien$ oui$ *e suis ensorcel% 3 ni balles ni boulets ne veulent demoi on dirait "ue les sabres ont peur de s'%br%cer sur ma peau. ,e

ne man"ue pourtant pas une occasion vous l'ave/ vu d'après ce "uis'est pass% + table. E bien$ nous allons nous battre$ n'est7ce pas  ,e vais me livrer comme un &ou$ donner tous les avanta!es + monadversaire$ cela n'# &era absolument rien 3 il tirera + "uin/e pas$ + dixpas$ + cin" pas$ + bout portant sur moi$ et il me man"uera$ ou sonpistolet brClera l'amorce sans partir et tout cela$ la belle avance$ *e

vous le demande un peu$ pour "ue *e crève un beau *our au momento4 *e m'# attendrai le moins$ en tirant mes bottes ais silence$ voici

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mon adversaire.En e&&et$ par la m6me route "u'avaient suivie Foland et sir ,on +travers les sinuosit%s du terrain et les asp%rit%s du rocer$ on vo#aitappara-tre la partie sup%rieure du corps de trois personna!es "ui

allaient !randissant + mesure "u'ils approcaient.Foland les compta. 9 rois. (our"uoi trois$ dit7il$ "uand nous ne sommes "ue deux. 9 A : *'avais oubli%$ dit l'An!lais 3 . de >ar*ols$ autant dans votreint%r6t "ue dans le sien$ a demand% d'amener un cirur!ien de sesamis. 9 (our"uoi &aire demanda Foland d'un ton brus"ue et en &ron)ant lesourcil. 9 ais pour le cas o4 l'un de vous serait bless% une sai!n%e$ danscertaines circonstances$ peut sauver la vie + un omme.  9 8ir ,on$ &it Foland avec une expression pres"ue &%roce$ *e necomprends pas toutes ces d%licatesses en matière de duel. Buand onse bat$ c'est pour se tuer. Bu'on se &asse auparavant toutes sortes depolitesses$ comme vos anc6tres et les miens s'en sont &ait + @onteno#$

très bien mais$ une &ois "ue les %p%es sont ors du &ourreau ou lespistolets car!%s$ il &aut "ue la vie d'un omme pa#e la peine "ue l'ona prise et les battements de cQur "ue l'on a perdus. oi$ sur votreparole d;onneur$ sir ,on$ *e vous demande une cose 3 c'est "uebless% ou tu%$ vivant ou mort$ le cirur!ien de . de >ar*ols ne metoucera pas. 9 ais cependant$ monsieur FolandT 9 O : c'est + prendre ou + laisser. Votre parole d'onneur$ milord$ ou$

le diable m'emporte$ *e ne me bats pas.L'An!lais re!arda le *eune omme avec %tonnement 3 son visa!e %taitdevenu livide$ ses membres %taient a!it%s d'un tremblement "uiressemblait + de la terreur.8ans rien comprendre + cette impression inexplicable$ sir ,on donnasa parole. 9 0 la bonne eure$ &it Foland tene/$ c'est encore un des e&&ets de

cette carmante maladie 3 

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tou*ours *e suis pr6t + me trouver mal + l;id%e d;une trousse d%roul%e$+ la vue d'un bistouri ou d'une lancette. ,'ai dC devenir très ple$ n'est7ce pas  9 ,'ai cru un instant "ue vous allie/ vous %vanouir.

Foland %clata de rire. 9 A : la belle a&&aire "ue cela eCt &ait$ dit7il$ nos adversaires arrivantet vous trouvant occup% + me &aire respirer des sels comme + une&emme "ui a des s#ncopes. 8ave/7vous ce "u'ils auraient dit$ eux$ etce "ue vous aurie/ dit vous le premier Ils auraient dit "ue *'avaispeur.Les trois nouveaux venus$ pendant ce temps$ s'%taient avanc%s et setrouvaient + port%e de la voix$ de sorte "ue sir ,on n'eut pas m6me letemps de r%pondre + Foland.Ils saluèrent en arrivant. Foland$ le sourire sur les lèvres$ ses bellesdents + &leur de lèvres$ r%pondit + leur salut.8ir ,on s'approca de son oreille. 9 Vous 6tes encore un peu ple$ dit7il alle/ &aire un tour *us"u'+ la&ontaine *'irai vous cercer "uand il sera temps. 

 9 A : c'est une id%e$ cela$ dit Foland *'ai tou*ours eu envie de voircette &ameuse &ontaine de Vaucluse$ Kippocrène de (%trar"ue. Vousconnaisse/ son sonnet  <iare$ &resce e dolci ac"ueOve le belle membra(ose colei$ ce so&a a me par donna. 

 9 Et cette occasion7ci pass%e$ *e n'en retrouverais peut76tre pas unepareille. De "uel cJt% est7elle$ votre &ontaine  9 Vous en 6tes + trente pas suive/ le cemin$ vous alle/ la trouver aud%tour de la route$ au pied de cet %norme rocer dont vous vo#e/ le&a-te. 9 ilord$ dit Foland$ vous 6tes le meilleur cic%rone "ue *econnaisse merci.

Et$ &aisant + son t%moin un si!ne amical de la main$ il s'%loi!na dansla direction de la &ontaine en cantonnant entre ses dents la

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carmante villanelle de (ilippe Desportes 3 Fosette$ pour un peu d;absence$Votre cQur vous ave/ can!%.

Et$ moi sacant cette inconstance$ Le mien autre part *;ai ran!%.,amais plus beaut% si l%!ère8ur moi tant de pouvoir n;aura ous verrons$ vola!e ber!ère$Bui premier s;en repentira. ? 8ir ,on se retourna aux modulations de cette voix + la &ois &ra-ce ettendre$ et "ui$ dans les notes %lev%es$ avait "uel"ue cose de la voixd'une &emme son esprit m%todi"ue et &roid ne comprenait rien +cette nature saccad%e et nerveuse$ sinon "u'il avait sous les #eux unedes plus %tonnantes or!anisations "ue l'on pCt rencontrer.Les deux *eunes !ens l'attendaient le cirur!ien se tenait un peu +l'%cart.

8ir ,on portait + la main sa bo-te de pistolets il la posa sur unrocer a#ant la &orme d'une table$ tira de sa poce une petite cle& "uisemblait travaill%e par un or&èvre$ et non par un serrurier$ et ouvrit labo-te.Les armes %taient ma!ni&i"ues$ "uoi"ue d'une !rande simplicit% elles sortaient des ateliers de enton$ le !rand7père de celui "uiau*ourd'ui est encore un des meilleurs ar"uebusiers de Londres. 

Il les donna + examiner au t%moin de . de >ar*ols$ "ui en &it *ouerles ressorts et poussa la !cette d'arrière en avant$ pour voir s'ils%taient + double d%tente.Ils %taient + d%tente simple.. de >ar*ols *eta dessus un coup d'Qil mais ne les touca m6mepas. 9 otre adversaire ne conna-t point vos armes demanda

. de Valensolle. 9 Il ne les a m6me pas vues$ r%pondit sir ,on$ *e vous en donne ma

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parole d'onneur. 9 O : &it . de Valensolle$ une simple d%n%!ation su&&isait.On r%!la une seconde &ois$ a&in "u'il n'# eCt point de malentendu$ lesconditions du combat d%*+ arr6t%es puis$ ces conditions r%!l%es$ a&in

de perdre le moins de temps possible en pr%parati&s inutiles$ oncar!ea les pistolets$ on les remit tout car!%s dans la bo-te$ oncon&ia la bo-te au cirur!ien$ et sir ,on$ la cle& de sa bo-te dans sapoce alla cercer Foland.Il le trouva causant avec un petit ptre "ui &aisait pa-tre trois cèvresaux &lancs roides et rocailleux de la monta!ne$ et *etant des caillouxdans le bassin. 8ir ,on ouvrait la bouce pour lui dire "ue tout %tait pr6t mais lui$sans donner + l;An!lais le temps de parler 3 9 Vous ne save/ pas ce "ue me raconte cet en&ant$ milord : nev%ritable l%!ende des bords du Fin. Il dit "ue ce bassin$ dont on neconna-t pas le &ond$ s'%tend + plus de deux ou trois lieues sous lamonta!ne$ et sert de demeure + une &%e$ moiti% &emme$ moiti%serpent$ "ui$ dans les nuits calmes et pures de l'%t%$ !lisse + la sur&ace

de l;eau$ appelant les ptres de la monta!ne et ne leur montrant$ bienentendu$ "ue sa t6te aux lon!s ceveux$ ses %paules nues et ses beauxbras mais les imb%ciles se laissent prendre + ce semblant de &emme 3ils s'approcent$ lui &ont si!ne de venir + eux$ tandis "ue$ de son cJt%$la &%e leur &ait si!ne de venir + elle. Les imprudents s'avancent sanss'en apercevoir$ ne re!ardant pas + leurs pieds tout + coup la terreleur man"ue$ la &%e %tend le bras$ plon!e avec eux dans ses palaisumides$ et$ le lendemain$ repara-t seule. Bui diable a pu &aire + ces

idiots de ber!ers le m6me conte "ue Vir!ile racontait en si beaux vers+ Au!uste et + %cène Il demeura pensi& un instant$ et les #eux &ix%s sur cette eau a/ur%e etpro&onde puis$ se retournant vers sir ,on 3  9 On dit "ue *amais na!eur$ si vi!oureux "u'il soit$ n'a reparu aprèsavoir plon!% dans ce !ou&&re si *'# plon!eais$ milord$ ce serait peut7

6tre plus sCr "ue la balle de . de >ar*ols. Au &ait$ ce sera tou*oursune dernière ressource en attendant$ essa#ons de la balle. Allons$

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milord$ allons.Et$ prenant par dessous le bras l'An!lais %merveill% de cette mobilit%d'esprit$ il le ramena vers ceux "ui les attendaient.Eux$ pendant ce temps$ s'%taient occup%s de cercer un endroit

convenable et l'avaient trouv%.<'%tait un petit plateau$ accroc% en "uel"ue sorte + la rampeescarp%e de la monta!ne$ expos% au soleil coucant et portant uneespèce de cteau en ruine$ "ui servait d'asile aux ptres surpris parle mistral.n espace plan$ d'une cin"uantaine de pas de lon! et d'une vin!tainede pas de lar!e$ le"uel avait dC 6tre autre&ois la plate7&orme ducteau$ allait 6tre le t%tre du drame "ui approcait de sond%nouement. 9 ous voici$ messieurs$ dit sir ,on. 9 ous sommes pr6ts$ messieurs$ dit . de Valensolle. 9 Bue les adversaires veuillent bien %couter les conditions ducombat$ dit sir ,on. (uis$ s'adressant + . de Valensolle 3

 9 Fedites7les$ monsieur$ a*outa7t7il vous 6tes @ran)ais et moi%tran!er vous les expli"uere/ plus clairement "ue moi. 9 Vous 6tes de ces %tran!ers$ milord$ "ui montreraient la lan!ue + depauvres (roven)aux comme nous mais$ puis"ue vous ave/ lacourtoisie de me c%der la parole$ *'ob%irai + votre invitation.Et il salua sir ,on$ "ui lui rendit son salut. 9 essieurs$ continua le !entilomme "ui servait de t%moin +. de >ar*ols$ il est convenu "ue l'on vous placera + "uarante pas

"ue vous marcere/ l'un vers l'autre "ue cacun tirera + sa volont%$et$ bless% ou non$ aura la libert% de marcer après le &eu de sonadversaire.Les deux combattants s'inclinèrent en si!ne d'assentiment$ et$ d'unem6me voix$ pres"ue en m6me temps$ dirent 3 9 Les armes :8ir ,on tira la petite cle& de sa poce et ouvrit la bo-te.

(uis il s'approca de . de >ar*ols et la lui pr%senta tout ouverte. 

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<elui7ci voulut renvo#er le coix des armes + son adversaire mais$d'un si!ne de la main$ Foland re&usa en disant avec une voix d'unedouceur pres"ue &%minine 3 9 Après vous$ monsieur de >ar*ols *'apprends "ue$ "uoi"ue insult%

par moi$ vous ave/ renonc% + tous vos avanta!es c'est bien le moins"ue *e vous laisse celui7ci$ si toute&ois cela en est un.. de >ar*ols n'insista point davanta!e et prit au asard un des deuxpistolets.8ir ,on alla o&&rir l'autre + Foland$ "ui le prit$ l'arma$ et$ sans m6meen %tudier le m%canisme$ le laissa pendre au bout de son bras.(endant ce temps$ . de Valensolle mesurait les "uarante pas 3 unecanne avait %t% plant%e au point de d%part. 9 Voule/7vous mesurer après moi$ monsieur demanda7t7il + sir,on. 9 Inutile$ monsieur$ r%pondit celui7ci nous nous en rapportons$. de ontrevel et moi$ par&aitement + vous.. de Valensolle planta une seconde canne au "uarantième pas.\] 9 essieurs$ dit7il$ "uand vous voudre/. 

L'adversaire de Foland %tait d%*+ + son poste$ capeau et abit bas.Le cirur!ien et les deux t%moins se tenaient + l'%cart.L'endroit avait %t% si bien coisi$ "ue nul ne pouvait avoir sur sonennemi d%savanta!e de terrain ni de soleil.Foland *eta près de lui son abit$ son capeau$ et vint se placer +"uarante pas de . de >ar*ols$ en &ace de lui.ous deux$ l'un + droite$ l'autre + !auce$ envo#èrent un re!ard sur lem6me ori/on.

L'aspect en %tait en armonie avec la terrible solennit% de la scène"ui allait s'accomplir.Fien + voir + la droite de Foland$ ni + la !auce de . de >ar*ols c'%tait la monta!ne descendant vers eux avec la pente rapide et %lev%ed'un toit !i!antes"ue.ais du cJt% oppos%$ c'est7+7dire + la droite de . de >ar*ols et + la!auce de Foland$ c'%tait tout autre cose.

L'ori/on %tait in&ini. 

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 9 Buand vous sere/ pr6t$ monsieur$ dit7il$ *e le suis.Foland tressaillit. 9 (ardon de vous avoir &ait attendre$ monsieur$ dit7il mais il ne&allait pas vous pr%occuper de moi$ *e suis &ort distrait me voici$

monsieur.Et$ le sourire aux lèvres$ les ceveux soulev%s par le vent du soir$sans s'e&&acer$ comme il eCt &ait dans une promenade ordinaire$ tandis"u'au contraire son adversaire prenait toutes les pr%cautions usit%esen pareil cas$ Foland marca droit sur . de >ar*ols.La p#sionomie de sir ,on$ mal!r% son impassibilit% ordinaire$traissait une an!oisse pro&onde.La distance s'e&&a)ait rapidement entre les deux adversaires.. de >ar*ols s'arr6ta le premier$ visa et &it &eu$ au moment o4Foland n'%tait plus "u'+ dix pas de lui.La balle de son pistolet enleva une boucle des ceveux de Foland$mais ne l'attei!nit pas.Le *eune omme se retourna vers son t%moin.  9 E bien$ demanda7t7il$ "ue vous avais7*e dit

 9 ire/$ monsieur$ tire/ donc : dirent les t%moins.. de >ar*ols resta muet et immobile + la place o4 il avait &ait &eu. 9 (ardon$ messieurs$ r%pondit Foland mais vous me permettre/$ *el'espère$ d'6tre *u!e du moment et de la &a)on dont *e dois riposter.Après avoir essu#% le &eu de . de >ar*ols$ *'ai + lui dire "uel"uesparoles "ue *e ne pouvais lui dire auparavant.(uis$ se retournant vers le *eune aristocrate$ ple mais calme 3 9 onsieur$ lui dit7il$ peut76tre ai7*e %t% un peu vi& dans notre

discussion de ce matin.Et il attendit. 9 <'est + vous de tirer$ monsieur$ r%pondit . de >ar*ols. 9 ais$ continua Foland comme s'il n'avait pas entendu$ vous alle/comprendre la cause de cette vivacit% et l'excuser peut76tre. ,e suismilitaire et aide de camp du !%n%ral >onaparte. 9 ire/$ monsieur$ r%p%ta le *eune noble.

  9 Dites une simple parole de r%tractation$ monsieur$ reprit le *eune

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o&&icier dites "ue la r%putation d'onneur et de d%licatesse du!%n%ral >onaparte est telle$ "u'un mauvais proverbe italien$ &ait pardes vaincus de mauvaise umeur$ ne peut lui porter atteinte ditescela$ et *e *ette cette arme loin de moi$ et *e vais vous serrer la main

car$ *e le reconnais$ monsieur$ vous 6tes un brave. 9 ,e ne rendrai omma!e + cette r%putation d'onneur et ded%licatesse dont vous parle/$ monsieur$ "ue lors"ue votre !%n%ral ence& se servira de l'in&luence "ue lui a donn%e son !%nie sur lesa&&aires de la @rance$ pour &aire ce "u'a &ait on$ c'est7+7dire pourrendre le trJne + son souverain l%!itime. 9 A : &it Foland avec un sourire$ c'est trop demander d'un !%n%ralr%publicain. 9 Alors$ *e maintiens ce "ue *'ai dit$ r%pondit le *eune noble tire/$monsieur$ tire/.(uis$ comme Foland ne se tait pas d'ob%ir + l;in*onction 3 9 ais$ ciel et terre : tire/ donc : dit7il en &rappant du pied.Foland$ + ces mots$ &it un mouvement indi"uant "u'il allait tirer enl'air. 

Alors$ avec une vivacit% de parole et de !este "ui ne lui permit pas del;accomplir 3 9 A : s'%cria . de >ar*ols$ ne tire/ point en l'air$ par !rce : ou *'exi!e "ue l'on recommence et "ue vous &assie/ &eu le premier. 9 8ur mon onneur : s'%cria Foland devenant aussi ple "ue si toutson san! l'abandonnait$ voici la première &ois "ue *'en &ais autantpour un omme$ "uel "u'il soit. Alle/7vous en au diable : et$ puis"uevous ne voule/ pas de la vie$ prene/ la mort.

Et + l'instant m6me$ sans prendre la peine de viser$ il abaissa sonarme et &it &eu.Al&red de >ar*ols porta la main + sa poitrine$ oscilla en avant et enarrière$ &it un tour sur lui7m6me et tomba la &ace contre terre.La balle de Foland lui avait travers% le cQur.8ir ,on$ en vo#ant tomber . de >ar*ols$ alla droit + Foland etl'entra-na vers l'endroit o4 il avait *et% son abit et son capeau.

 9 <'est le troisième$ murmura Foland avec un soupir mais vousm'6tes t%moin "ue celui7ci l'a voulu.

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 Et$ rendant son pistolet tout &umant + sir ,on$ il rev6tit son abit etson capeau.(endant ce temps$ . de Valensolle ramassait le pistolet %capp% + la

main de son ami et le rapportait avec la bo-te + sir ,on. 9 E bien demanda l;An!lais en d%si!nant des #eux Al&red de>ar*ols. 9 Il est mort$ r%pondit le t%moin. 9 Ai7*e &ait en omme d'onneur$ monsieur demanda Foland enessu#ant avec son moucoir la sueur "ui$ + l'annonce de la mort deson adversaire$ lui avait subitement inond% le visa!e. 9 Oui$ monsieur$ r%pondit . de Valensolle seulement$ laisse/7moivous dire ceci 3 vous ave/ la main maleureuse.Et$ saluant Foland et son t%moin avec une ex"uise politesse$ ilretourna près du cadavre de son ami. 9 Et vous$ milord$ reprit Foland$ "ue dites7vous  9 ,e dis$ r%pli"ua sir ,on avec une espèce d'admiration &orc%e$ "uevous 6tes de ces ommes + "ui le divin 8aespeare &ait dire d'eux7m6mes 3

 = Le dan!er et moi sommes deux lions n%s le m6me *our 3 mais *esuis l'a-n%. ?

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: ROLAND

Le retour &ut muet et triste on eCt dit "u'en vo#ant s'%vanouir ses

cances de mort$ Foland avait perdu toute sa !aiet%.La catastrope dont il venait d'6tre l'auteur pouvait bien 6tre pour"uel"ue cose dans cette taciturnit% mais$ tons7nous de le dire$Foland$ sur le camp de bataille$ et surtout dans sa dernièrecampa!ne contre les Arabes$ avait eu trop souvent + enlever sonceval par7dessus les cadavres "u'il venait de &aire$ pour "uel'impression produite sur lui par la mort d'un inconnu l'eCt si &ortimpressionn%.Il # avait donc une autre raison + cette tristesse il &allait donc "ue ce&Ct bien r%ellement celle "ue le *eune omme avait con&i%e + sir ,on.<e n'%tait donc pas le re!ret de la mort d'autrui$ c'%tait led%sappointement de sa propre mort.En rentrant + l'Jtel du (alais7Fo#al$ sir ,on monta dans sa cambrepour # d%poser ses pistolets$ dont la vue pouvait exciter dans l'espritde Foland "uel"ue cose de pareil + un remords puis il vint

re*oindre le *eune o&&icier pour lui remettre les trois lettres "u'il enavait re)ues.Il le trouva tout pensi& et accoud% sur sa table. 8ans prononcer une parole$ l'An!lais d%posa les trois lettres devantFoland.Le *eune omme *eta les #eux sur les adresses$ prit celle "ui %taitdestin%e + sa mère$ la d%caceta et la lut.

0 mesure "u'il la lisait$ de !rosses larmes coulaient sur ses *oues.8ir ,on re!ardait avec %tonnement cette nouvelle &ace sous la"uelle

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Foland lui apparaissait.Il eCt cru tout possible + cette nature multiple$ except% de verser leslarmes "ui coulaient silencieusement de ses #eux.(uis$ secouant la t6te et sans &aire le moins du monde attention + la

pr%sence de sir ,on$ Foland murmura 3 9 (auvre mère : elle eCt bien pleur% peut76tre vaut7il mieux "ue celasoit ainsi 3 des mères ne sont pas &aites pour pleurer leurs en&ants :Et$ d'un mouvement macinal$ il d%cira la lettre %crite + sa mère$celle %crite + sa sQur$ et celle %crite au !%n%ral >onaparte.Après "uoi$ il en brCla avec soin tous les morceaux.\] Alors$ sonnant la &ille de cambre 3  9 ,us"u'+ "uelle eure peut7on mettre les lettres + la poste demanda7t7il. 9 ,us"u'+ six eures et demie$ r%pondit celle7ci vous n'ave/ plus "ue"uel"ues minutes. 9 Attende/$ alors.Il prit une plume et %crivit 3= on cer !%n%ral$

= ,e vous l'avais bien dit$ *e suis vivant et lui mort. Vous conviendre/"ue cela a l'air d'une !a!eure.= D%vouement *us"u'+ la mort.= Votre paladin. ? (uis il caceta la lettre$ %crivit sur l'adresse 3 Au !%n%ral >onaparte$rue de la victoire$ + (aris$ et la remit + la &ille de cambre en luirecommandant de ne pas perdre une seconde pour la &aire mettre + la

poste.<e &ut alors seulement "u'il parut remar"uer sir ,on et "u'il lui tenditla main.\] 9 Vous vene/ de me rendre un !rand service$ milord$ lui dit7il$ unde ces services "ui lient deux ommes pour l'%ternit%. ,e suis d%*+votre ami voule/7vous me &aire l'onneur d'6tre le mien  

8ir ,on serra la main "ue lui pr%sentait Foland. 9 O : dit7il *e vous remercie bien beaucoup. ,e n'eusse point os%

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vous demander cet onneur mais vous me l'o&&re/T *e l'accepte.Et$ + son tour$ l;impassible An!lais sentit s'amollir son cQur etsecoua une larme "ui tremblait au bout de ses cils.(uis$ re!ardant Foland 3

 9 Il est très maleureux$ dit7il$ "ue vous so#e/ si press% de partir  *'eusse %t% eureux et satis&ait de passer encore un *our ou deux avecvous. 9 O4 allie/7vous$ milord$ "uand *e vous ai rencontr%  9 O : moi$ nulle part$ *e vo#a!eais pour d%sennu#er moi : ,'ai lemaleur de m'ennu#er souvent. 9 De sorte "ue vous n'allie/ nulle part  9 ,'allais partout.  9 <'est exactement la m6me cose$ dit le *eune o&&icier en souriant.E bien$ voule/7vous &aire une cose  9 O : très volontiers$ si c'est possible. 9 (ar&aitement possible 3 elle ne d%pend "ue de vous. 9 Dites. 9 Vous devie/$ si *'%tais tu%$ me reconduire mort + ma mère$ ou me

 *eter dans le FJne  9 ,e vous eusse reconduit mort + votre mère et pas *et% dans leFJne. 9 E bien$ au lieu de me reconduire mort$ reconduise/7moi vivant$vous n'en sere/ "ue mieux re)u. 9 O : 9 ous resterons "uin/e *ours + >our! c'est ma ville natale$ une desvilles les plus ennu#euses de @rance mais$ comme vos compatriotes

brillent surtout par l'ori!inalit%$ peut76tre vous amusere/7vous o4 lesautres s'ennuient. Est7ce dit  9 ,e ne demanderais pas mieux$ &it l'An!lais mais il me semble "uec'est peu convenable de ma part.  9 O : nous ne sommes pas en An!leterre$ milord$ o4 l'%ti"uette estune souveraine absolue. ous$ nous n'avons plus ni roi ni reine$ et

nous n'avons pas coup% le cou + cette pauvre cr%ature "ui s;appelaitarie7Antoinette$ pour mettre 8a a*est% l'ti"uette + sa place.

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 9 ,'en ai bien envie$ dit sir ,on. 9 Vous le verre/$ ma mère est une excellente &emme$ d'ailleurs &ortdistin!u%e. a sQur avait sei/e ans "uand *e suis parti$ elle doit enavoir dix7uit elle %tait *olie$ elle doit 6tre belle. Il n'# a pas *us"u'+

mon &rère douard$ un carmant !amin de dou/e ans$ "ui vous &erapartir des &us%es dans les *ambes et "ui bara!ouinera l'an!lais avecvous puis$ ces "uin/e *ours pass%s$ nous irons + (aris ensemble. 9 ,'en viens$ de (aris$ &it l'An!lais. 9 Attende/ donc$ vous voulie/ aller en !#pte pour voir le !%n%ral>onaparte 3 il n'# a pas si loin d'ici + (aris "ue d'ici au <aire *e vouspr%senterai + lui pr%sent% par moi$ so#e/ tran"uille$ vous sere/ bienre)u. (uis vous parlie/ de 8aespeare tout + l'eure.  9 O : oui$ *'en parle tou*ours. 9 <ela prouve "ue vous aime/ les com%dies$ les drames. 9 ,e les aime beaucoup$ c'est vrai. 9 E bien$ le !%n%ral >onaparte est sur le point d'en &aire repr%senterun + sa &a)on$ "ui ne man"uera pas d'int%r6t$ *e vous en r%ponds. 9 Ainsi$ dit sir ,on %sitant encore$ *e puis$ sans 6tre indiscret$

accepter votre o&&re  9 ,e le crois bien$ et vous &ere/ plaisir + tout le monde$ + moi surtout. 9 ,'accepte$ alors. 9 >ravo : E bien$ vo#ons$ "uand voule/7vous partir  9 AussitJt "u'il vous plaira. a calèce %tait attel%e "uand vous ave/ *et% cette maleureuse assiette + la t6te de >ar*ols mais comme$ sanscette assiette$ *e ne vous eusse *amais connu$ *e suis content "ue vousla lui a#e/ *et%e oui$ très content.

 9 Voule/7vous "ue nous partions ce soir  9 0 l'instant. ,e vais dire au postillon de renvo#er un de ses camarades avecd'autres cevaux$ et$ le postillon et les cevaux arriv%s$ nous partons.Foland &it un si!ne d'assentiment.8ir ,on sortit pour donner ses ordres$ remonta en disant "u'il venait

de &aire servir deux cJtelettes et une volaille &roide.Foland prit la valise et descendit.

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L'An!lais r%int%!ra ses pistolets dans le co&&re de sa voiture.ous deux man!èrent un morceau pour pouvoir marcer toute la nuitsans s'arr6ter$ et$ comme neu& eures sonnaient + l'%!lise des<ordeliers$ tous deux s'accommodèrent dans la voiture et "uittèrent

Avi!non$ o4 leur passa!e laissait une nouvelle tace de san!$ Folandavec l;insouciance de son caractère$ sir ,on anla# avecl;impassibilit% de sa nation.n "uart d'eure après$ tous deux dormaient$ ou du moins le silence"ue cacun !ardait de son cJt% pouvait &aire croire "u'ils avaient c%d%au sommeil.ous pro&iterons de cet instant de repos pour donner + nos lecteurs"uel"ues rensei!nements indispensables sur Foland et sa &amille. Foland %tait n% le 1er *uillet 1NN5$ "uatre ans et "uel"ues *ours après>onaparte$ aux cJt%s du"uel$ ou plutJt + la suite du"uel il a &ait sonapparition dans ce livre.Il %tait &ils de . <arles de ontrevel$ colonel d'un r%!imentlon!temps en !arnison + la artini"ue$ o4 il s'%tait mari% + une cr%olenomm%e <lotilde de la <l%mencière.

rois en&ants %taient n%s de ce maria!e$ deux !ar)ons et une &ille 3Louis$ avec "ui nous avons &ait connaissance sous le nom de Foland Am%lie$ dont celui7ci avait vant% la beaut% + sir ,on$ et douard.Fappel% en @rance vers 1N2$ . de ontrevel avait obtenul'admission du *eune Louis de ontrevel _nous verrons plus tardcomment il tro"ua son nom de Louis contre celui de Foland` +l'cole militaire de (aris.Louis %tait le plus *eune des %lèves.

Buoi"u'il n'eCt "ue trei/e ans$ il se &aisait d%*+ remar"uer par cecaractère indomptable et "uerelleur dont nous lui avons vu$ dix7septans plus tard$ donner un exemple + la table d'Jte d'Avi!non. >onaparte avait$ lui$ tout en&ant aussi$ le bon cJt% de ce caractère$c'est7+7dire "ue$ sans 6tre "uerelleur$ il %tait absolu$ ent6t%$indomptable il reconnut dans l;en&ant "uel"ues unes des "ualit%s

"u'il avait lui7m6me$ et cette parit% de sentiments &it "u'il luipardonna ses d%&auts et s'attaca + lui.

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De son cJt%$ l'en&ant$ sentant dans le *eune <orse un soutien$ s'#appu#a.n *our$ l;en&ant vint trouver son !rand ami$ c'est ainsi "u'il appelaitapol%on$ au moment o4 celui7ci %tait pro&ond%ment enseveli dans la

solution d'un problème de mat%mati"ues.Il savait l;importance "ue le &utur o&&icier d'artillerie attacait + cettescience "ui lui avait valu$ *us"ue7l+$ ses plus !rands$ ou plutJt sesseuls succès.Il se tint debout près de lui$ sans parler$ sans bou!er.Le *eune mat%maticien devina la pr%sence de l;en&ant et s'en&on)ade plus en plus dans ses d%ductions mat%mati"ues$ d'o4$ au bout dedix minutes$ il se tira en&in + son onneur. Alors$ il se retourna vers son *eune camarade avec la satis&actionint%rieure de l;omme "ui sort vain"ueur d'une lutte "uelcon"ue$ soitcontre la science$ soit contre la matière.L'en&ant %tait debout$ ple$ les dents serr%es$ les bras roides$ lespoin!s &erm%s. 9 O : o : dit le *eune >onaparte$ "u'# a7t7il donc de nouveau

 9 Il # a "ue Valence$ le neveu du !ouverneur$ m'a donn% un sou&&let. 9 A : dit >onaparte en riant$ et tu viens me cercer pour "ue *e lelui rende L'en&ant secoua la t6te. 9 on$ dit7il *e viens te cercer parce "ue *e veux me battre. 9 Avec Valence  9 Oui. 9 ais c'est Valence "ui te battra$ mon en&ant il est "uatre &ois &ort

comme toi. 9 Aussi$ *e ne veux pas me battre contre lui comme se battent lesen&ants$ mais comme se battent les ommes. 9 A ba :  9 <ela t;%tonne demanda l'en&ant. 9 on$ dit >onaparte. Et + "uoi veux7tu te battre

 9 0 l;%p%e. 9 ais les ser!ents seuls ont des %p%es$ et ils ne vous en pr6teront

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pas. 9 ous nous passerons d'%p%es. 9 Et avec "uoi vous battre/7vous L'en&ant montra au *eune mat%maticien le compas avec le"uel il

venait de &aire ses %"uations. 9 O : mon en&ant$ dit >onaparte$ c'est une bien mauvaise blessure"ue celle d'un compas.ant mieux$ r%pli"ua Louis$ *e le tuerai. 9 Et$ s'il te tue$ toi  9 ,'aime mieux cela "ue de !arder son sou&&let.>onaparte n'insista pas davanta!e 3 il aimait le coura!e par instinct 3celui de son *eune camarade lui plut.  9 E bien soit : reprit7il *'irai dire + Valence "ue tu veux te battreavec lui$ mais demain. 9 (our"uoi demain  9 u auras la nuit pour r%&l%cir. 9 Et d'ici + demain$ r%pli"ua l'en&ant$ Valence croira "ue *e suis unlce :

(uis$ secouant la t6te 3 9 <'est trop lon! d'ici + demain.Et il s'%loi!na. 9 O4 vas7tu lui demanda >onaparte. 9 ,e vais demander + un autre s'il veut 6tre mon ami. 9 ,e ne le suis donc plus$ moi  9 u ne l'es plus$ puis"ue tu me crois un lce. 9 <'est bien$ dit le *eune omme en se levant.

 9 u # vas \] 9 ,'# vais.  9 out de suite  9 out de suite. 9 A : s'%cria l'en&ant$ *e te demande pardon 3 tu es tou*ours mon ami.Et il lui sauta au cou en pleurant.

<'%taient les premières larmes "u'il avait vers%es depuis le sou&&letre)u.

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>onaparte alla trouver Valence et lui expli"ua !ravement la missiondont il %tait car!%.Valence %tait un !rand !ar)on de dix7sept ans$ a#ant d%*+$ commece/ certaines natures tives$ de la barbe et des moustaces 3 il en

paraissait vin!t. Il avait$ en outre$ la t6te de plus "ue celui "u'il avaitinsult%.Valence r%pondit "ue Louis %tait venu lui tirer la "ueue de la m6me&a)on "u'il eCt tir% un cordon de sonnette 9 on portait des "ueues +cette %po"ue 9 "u'il l'avait pr%venu deux &ois de ne pas # revenir$ "ueLouis # %tait revenu une troisième$ et "u'alors$ ne vo#ant en lui "u'un!amin$ il l'avait trait% comme un !amin. On alla porter la r%ponse de Valence + Louis$ "ui r%pli"ua "ue tirer la"ueue d'un camarade n'%tait "u'une ta"uinerie$ tandis "ue donner unsou&&let %tait une insulte.L'ent6tement donnait + un en&ant de trei/e ans la lo!i"ue d'un ommede trente.Le moderne (opilius retourna porter la !uerre + Valence.Le *eune omme %tait &ort embarrass% 3 il ne pouvait$ sous peine de

ridicule$ se battre avec un en&ant 3 s'il se battait et "u'il le blesst$c'%tait odieux s'il %tait bless% lui7m6me$ c'%tait + ne *amais s'enconsoler de sa vie.<ependant l'ent6tement de Louis$ "ui n'en d%mordait pas$ rendaitl'a&&aire !rave.On assembla le conseil des !rands$ comme cela se &aisait dans lescirconstances s%rieuses.Le conseil des !rands d%cida "u'un des leurs ne pouvait pas se battre

avec un en&ant mais "ue$ puis"ue cet en&ant s'obstinait + se re!ardercomme un *eune omme$ Valence lui dirait devant tous sescompa!nons "u'il %tait &c% de s'6tre laiss% emporter + le traitercomme un en&ant et "ue d%sormais il le re!arderait comme un *euneomme. On envo#a cercer Louis$ "ui attendait dans la cambre de son

ami on l'introduisit au milieu du cercle "ue &aisaient dans la cour les *eunes %lèves.

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L+$ Valence$ + "ui ses camarades avaient dict% une sorte de discourslon!temps d%battu entre eux pour sauve!arder l'onneur des !rands +l'endroit des petits$ d%clara + Louis "u'il %tait au d%sespoir de ce "ui%tait arriv%$ "u'il l'avait trait% selon son !e$ et non selon son

intelli!ence et son coura!e$ le priant de vouloir bien excuser savivacit% et de lui donner la main en si!ne "ue tout %tait oubli%.ais Louis secoua la t6te. 9 ,'ai entendu dire un *our + mon père$ "ui est colonel$ r%pli"ua7t7il$"ue celui "ui recevait un sou&&let et "ui ne se battait pas %tait unlce. La première &ois "ue *e verrai mon père$ *e lui demanderai sicelui "ui donne le sou&&let et "ui &ait des excuses pour ne pas sebattre n'est pas plus lce "ue celui "ui l'a re)u.Les *eunes !ens se re!ardèrent mais l'avis !%n%ral avait %t% contreun duel "ui eCt ressembl% + un assassinat$ et les *eunes !ens +l'unanimit%$ >onaparte compris$ a&&irmèrent + l'en&ant "u'il devait secontenter de ce "u'avait dit Valence$ ce "ue Valence avait dit %tant ler%sum% de l'opinion !%n%rale. Louis se retira ple de colère$ et boudant son !rand ami$ "ui$ disait7il

avec un imperturbable s%rieux$ avait abandonn% les int%r6ts de sononneur.Le lendemain$ + la le)on de mat%mati"ues des !rands$ Louis se!lissa dans la salle d'%tudes$ et$ tandis "ue Valence &aisait uned%monstration sur la table noire$ il s'approca de lui sans "uepersonne le remar"ut$ monta sur un tabouret$ a&in de parvenir + laauteur de son visa!e$ et lui rendit le sou&&let "u'il en avait re)u laveille.

 9 L+$ dit7il$ maintenant nous sommes "uittes et *'ai tes excuses deplus car$ moi$ *e ne t'en &erai pas$ tu peux bien 6tre tran"uille.Le scandale &ut !rand le &ait s'%tait pass% en pr%sence du pro&esseur$"ui &ut obli!% de &aire son rapport au !ouverneur de l'%cole$ lemar"uis iburce Valence.<elui7ci "ui ne connaissait pas les ant%c%dents du sou&&let re)u parson neveu$ &it venir le d%lin"uant devant lui$ et après une e&&ro#able

semonce$ lui annon)a "u'il ne &aisait plus partie de l'%cole$ et "u'ildevait le m6me *our se tenir pr6t + retourner + >our!$ près de sa

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mère.Louis r%pondit "ue$ dans dix minutes$ son pa"uet serait &ait$ et "ue$dans un "uart d'eure$ il serait ors de l'%cole. 

Du sou&&let "u'il avait re)u lui7m6me$ il ne dit point un mot.La r%ponse parut plus "u'irr%v%rencieuse au mar"uis iburceValence il avait bonne envie d'envo#er l'insolent pour uit *ours aucacot$ mais il ne pouvait + la &ois l'envo#er au cacot et le mettre +la porte.On donna + l'en&ant un surveillant "ui ne devait plus le "uitter"u'après l'avoir d%pos% dans la voiture de con madame deontrevel serait pr%venue d'aller recevoir son &ils + la descente de lavoiture.>onaparte rencontra le *eune omme suivi de son surveillant$ et luidemanda une explication sur cette espèce de !arde de la conn%tablieattac% + sa personne. 9 ,e vous raconterais cela si vous %tie/ encore mon ami$ r%ponditl'en&ant mais vous ne l'6tes plus 3 pour"uoi vous in"ui%te/7vous dece "ui m'arrive de bon ou de mauvais

>onaparte &it un si!ne au surveillant$ "ui$ tandis "ue Louis &aisait sapetite malle$ vint lui parler + la porte.Il apprit alors "ue l'en&ant %tait cass% de l'%cole.\] La mesure %tait !rave 3 elle d%sesp%rait toute une &amille et brisaitpeut76tre l'avenir de son *eune camarade. Avec cette rapidit% de d%cision "ui %tait un des si!nes caract%risti"uesde son or!anisation$ il prit le parti de &aire demander une audience au

!ouverneur$ tout en recommandant au surveillant de ne pas presser led%part de Louis.>onaparte %tait un excellent %lève$ &ort aim% + l'%cole$ &ort estim% dumar"uis iburce Valence sa demande lui &ut donc accord%e +l'instant m6me.Introduit près du !ouverneur$ il lui raconta tout$ et$ sans car!er lemoins du monde Valence$ il tca d'innocenter Louis.

 9 <'est vrai$ ce "ue vous me raconte/ l+$ monsieur demanda le!ouverneur.

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 9 Interro!e/ votre neveu lui7m6me$ *e m'en rapporterai + ce "u'il vousdira.On envo#a cercer Valence. Il avait appris l'expulsion de Louis etvenait lui m6me raconter + son oncle ce "ui s'%tait pass%.

8on r%cit &ut entièrement con&orme + celui du *eune >onaparte.\] 9 <'est bien$ dit le !ouverneur Louis ne partira pas$ c'est vous"ui partire/ vous 6tes en !e de sortir de l'%cole. (uis$ sonnant 3 9 Bue l'on me donne le tableau des sous7lieutenances vacantes$ dit7ilau planton.Le m6me *our$ une sous7lieutenance %tait demand%e d'ur!ence auministre pour le *eune Valence.Le m6me soir$ Valence partait pour re*oindre son r%!iment.Il alla dire adieu + Louis$ "u'il embrassa moiti% de !r%$ moiti% de&orce$ tandis "ue >onaparte lui tenait les mains.L'en&ant ne re)ut l'accolade "u'+ contrecQur. 9 <'est bien pour maintenant$ dit7il mais$ si nous nous rencontrons *amais et "ue nous a#ons tous deux l'%p%e au cJt%T

n !este de menace aceva sa prase.Valence partit.Le 1R octobre 1NH$ >onaparte recevait lui7m6me son brevet de sous7lieutenant 3 il &aisait partie des cin"uante7uit brevets "ue Louis VIvenait de si!ner pour l;%cole militaire. On/e ans plus tard$ le 1H novembre 1NPM$ >onaparte$ !%n%ral en ce&de l'arm%e d'Italie$ + la t6te du pont d'Arcole$ "ue d%&endaient deux

r%!iments de <roates et deux pièces de canon$ vo#ant la mitraille etla &usillade d%cimer ses ran!s$ sentant la victoire plier entre sesmains$ s'e&&ra#ant de l'%sitation des plus braves$ arracait aux doi!tscrisp%s d'un mort un drapeau tricolore et s'%lan)ait sur le pont ens'%criant 3 = 8oldats : n'6tes7vous plus les ommes de Lodi ?lors"u'il s'aper)ut "u'il %tait d%pass% par un *eune lieutenant "ui lecouvrait de son corps.

<e n'%tait point ce "ue voulait >onaparte il voulait passer le premier il eCt voulu$ si la cose eCt %t% possible$ passer seul.

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Il saisit le *eune omme par le pan de son abit$ et$ le tirant en arrière3 9 <ito#en$ dit7il$ tu n;es "ue lieutenant$ *e suis !%n%ral en ce& + moile pas.

 9 <;est trop *uste$ r%pondit celui7ci.Et il suivit >onaparte$ au lieu de le pr%c%der.\] Le soir$ en apprenant "ue deux divisions autriciennes avaient %t%complètement d%truites$ en vo#ant les deux mille prisonniers "u;ilavait &aits$ en comptant les canons et les drapeaux enlev%s$ >onapartese souvint de ce *eune lieutenant "u;il avait trouv% devant lui aumoment o4 il cro#ait n;avoir devant lui "ue la mort.  9 >ertier$ dit7il$ donne l;ordre + mon aide de camp Valence de mecercer un *eune lieutenant de !renadiers avec le"uel *;ai eu unea&&aire ce matin sur le pont d;Arcole. 9 G%n%ral$ r%pondit >ertier en balbutiant$ Valence est bless%. 9 En e&&et$ *e ne l;ai pas vu au*ourd;ui. >less%$ o4 comment surle camp de bataille  9 on !%n%ral il a pris ier une "uerelle et a re)u un coup d;%p%e +

travers la poitrine.>onaparte &ronce le sourcil 3 9 On sait cependant autour de moi "ue *e n;aime pas les duels lesan! d;un soldat n;est pas + lui$ il est + la @rance. Donne l;ordre +uiron$ alors. 9 Il est tu%$ !%n%ral.  9 0 Elliot$ en ce cas.

 9 u% aussi.>onaparte tira un moucoir de sa poce et le passa sur son &rontinond% de sueur. 9 0 "ui vous voudre/$ alors mais *e veux voir ce lieutenant.Il n'osait plus nommer personne$ de peur d'entendre encore retentircette &atale parole 3 = Il est tu%. ?n "uart d'eure après$ le *eune lieutenant %tait introduit sous sa

tente.La lampe ne *etait "u'une &aible lueur.

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 9 Approce/$ lieutenant$ dit >onaparte.Le *eune omme &it trois pas et entra dans le cercle de lumière. 9 <'est donc vous$ continua >onaparte$ "ui voulie/ ce matin passeravant moi

 9 <'%tait un pari "ue *'avais &ait$ !%n%ral$ r%pondit !aiement le *eunelieutenant$ dont la voix &it tressaillir le !%n%ral en ce&.\] 9 Et *e vous l;ai &ait perdre   9 (eut76tre oui$ peut76tre non. 9 Et "uel %tait ce pari  9 Bue *e serais nomm% au*ourd'ui capitaine. 9 Vous ave/ !a!n%. 9 erci$ !%n%ral.Et le *eune omme s;%lan)a comme pour serrer la main de>onaparte mais pres"ue aussitJt il &it un mouvement en arrière.La lumière avait %clair% son visa!e pendant une seconde cetteseconde avait su&&i au !%n%ral en ce& pour remar"uer le visa!ecomme il avait remar"u% la voix.i l'un ni l;autre ne lui %taient inconnus.

Il cerca un instant dans sa m%moire mais$ trouvant sa m%moirerebelle 3 9 ,e vous connais$ dit7il. 9 <'est possible$ !%n%ral.\] 9 <'est certain m6me seulement *e ne puis me rappeler votrenom.  9 Vous vous 6tes arran!%$ !%n%ral$ de manière "u'on n'oublie pas le

vJtre. 9 Bui 6tes7vous  9 Demande/ + Valence$ !%n%ral.>onaparte poussa un cri de *oie. 9 Louis de ontrevel$ dit7il.Et il ouvrit ses deux bras.<ette &ois$ le *eune lieutenant ne &it point di&&icult% de s'# *eter.

 9 <'est bien$ dit >onaparte$ tu &eras uit *ours le service de tonnouveau !rade$ a&in "u'on s'abitue + te voir sur le dos les %paulettes

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de capitaine$ et puis tu remplaceras mon pauvre uiron comme aidede$ camp. Va : 9 Encore une &ois$ dit le *eune omme en &aisant le !este d'un omme"ui ouvre les bras.

 9 A : ma &oi : oui$ dit >onaparte avec *oie. Et$ le retenant contre lui après l'avoir embrass% une seconde &ois 3 9 A )+ : c'est donc toi "ui as donn% un coup d'%p%e + Valence luidemanda7t7il. 9 Dame : !%n%ral$ r%pondit le nouveau capitaine et le &utur aide decamp$ vous %tie/ l+ "uand *e le lui ai promis 3 un soldat n'a "ue saparole.Kuit *ours après$ le capitaine ontrevel &aisait le service d'o&&icierd'ordonnance près du !%n%ral en ce& "ui avait remplac% son pr%nomde Louis$ malsonnant + cette %po"ue$ par le pseudon#me de Foland.Et le *eune omme s'%tait consol% de ne plus descendre de saint Louisen devenant le neveu de <arlema!ne.Foland 9 nul ne se serait avis% d'appeler le capitaine ontrevelLouis$ du moment o4 >onaparte l;avait baptis% Foland 9 Foland &it

avec le !%n%ral en ce& la campa!ne d'Italie$ et revint avec lui + (aris$après la paix de <[email protected]"ue l;exp%dition d'!#pte &ut d%cid%e$ Foland$ "ue la mort du!%n%ral de bri!ade de ontrevel$ tu% sur le Fin tandis "ue son &ilscombattait sur l'Adi!e et le incio$ avait rappel% près de sa mère$Foland &ut d%si!n% un des premiers par le !%n%ral en ce& pourprendre ran! dans l'inutile mais po%ti"ue croisade "u'il entreprenait. 

Il laissa sa mère$ sa sQur Am%lie et son *eune &rère douard + >our!$ville natale du !%n%ral de ontrevel ils abitaient + trois "uarts delieue de la ville$ c'est7+7dire aux oires7@ontaines$ une carmantemaison + la"uelle on donnait le nom de cteau$ et "ui$ avec une&erme et "uel"ues centaines d'arpents de terre situ%s aux environs$&ormait toute la &ortune du !%n%ral$ six ou uit mille livres de rente +peu près.

<e &ut une !rande douleur au cQur de la pauvre veuve "ue le d%partde Foland pour cette aventureuse exp%dition la mort du père

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semblait pr%sa!er celle du &ils$ et madame de ontrevel$ douce ettendre cr%ole$ %tait loin d'avoir les pres vertus d'une mère de 8parteou de Lac%d%mone.>onaparte$ "ui aimait de tout son cQur son ancien camarade de

l'cole militaire$ avait permis + celui7ci de le re*oindre au derniermoment + oulon.ais la peur d'arriver trop tard emp6ca Foland de pro&iter de lapermission dans toute son %tendue. Il "uitta sa mère en lui promettantune cose "u'il n'avait !arde de tenir 3 c'%tait de ne s'exposer "ue dansles cas d'une absolue n%cessit%$ et arriva + arseille uit *ours avant"ue la &lotte ne m-t + la voile.\] otre intention n'est pas plus de &aire une relation de la campa!ned'!#pte "ue nous n'en avons &ait une de la campa!ne d'Italie. ous n'en dirons "ue ce "ui sera absolument n%cessaire +l'intelli!ence de cette istoire et au d%veloppement du caractère deFoland.Le 1P mai 1NP$ >onaparte et tout son %tat7ma*or mettaient + la voilepour l'Orient le 1H *uin$ les cevaliers de alte lui rendaient les

cle&s de la citadelle. Le 2 *uillet$ l'arm%e d%bar"uait au arabout lem6me *our$ elle prenait Alexandrie le 2H$ >onaparte entrait au <aireaprès avoir battu les mamelus + <%breSss et aux (#ramides.(endant cette suite de marces et de combats$ Foland avait %t%l'o&&icier "ue nous connaissons$ !ai$ coura!eux$ spirituel$ bravant lacaleur d%vorante des *ours$ la ros%e !laciale des nuits$ se *etant en%ros ou en &ou au milieu des sabres turcs ou des balles b%douines.En outre$ pendant les "uarante *ours de travers%e$ il n'avait point

"uitt% l'interprète Ventura de sorte "u'avec sa &acilit% admirable$ il%tait arriv%$ non point + parler couramment l'arabe$ mais + se &aireentendre dans cette lan!ue.Aussi arrivait7il souvent "ue$ "uand le !%n%ral en ce& ne voulaitpoint avoir recours + l;interprète *ur%$ c'%tait Foland "u'il car!eait de&aire certaines communications aux mu&tis$ aux ul%mas et aux ceis. 

(endant la nuit du 2R au 21 octobre$ le <aire se r%volta + cin"eures du matin$ on apprit la mort du !%n%ral Dupu#$ tu% d'un coup

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de lance + uit eures du matin$ au moment o4 l'on cro#ait 6trema-tre de l;insurrection$ un aide de camp du !%n%ral mort accourut$annon)ant "ue les >%douins de la campa!ne mena)aient >ab7el7asrou la porte de la Victoire.

>onaparte d%*eunait avec son aide de camp 8ulo^s#$ !rièvementbless% + 8alaie$ et "ui se levait + !rand7peine de son lit de douleur.>onaparte$ dans sa pr%occupation$ oublia l'%tat dans le"uel %tait le *eune (olonais. 9 8ulo^s#$ dit7il$ prene/ "uin/e !uides$ et alle/ voir ce "ue nousveut cette canaille.8ulo^s# se leva. 9 G%n%ral$ dit Foland$ car!e/7moi de la commission vous vo#e/bien "ue mon camarade peut + peine se tenir debout. 9 <'est *uste$ dit >onaparte va.Foland sortit$ prit "uin/e !uides et partit. ais l'ordre avait %t% donn% + 8ulo^s#$ et 8ulo^s# tenait +l'ex%cuter.Il partit de son cJt% avec cin" ou six ommes "u'il trouva pr6ts.

8oit asard$ soit "u'il connCt mieux "ue Foland les rues du <aire$ ilarriva "uel"ues. secondes avant lui + la porte de la Victoire.En arrivant + son tour$ Foland vit un o&&icier "ue les Arabesemmenaient ses cin" ou six ommes %taient d%*+ tu%s.Buel"ue&ois les Arabes$ "ui massacraient impito#ablement lessoldats$ %par!naient les o&&iciers dans l'espoir d'une ran)on.Foland reconnut 8ulo^s# il le montra de la pointe de son sabre +ses "uin/e ommes$ et car!ea au !alop.

ne demi7eure après$ un !uide rentrait seul au "uartier !%n%ral$annon)ant la mort de 8ulo^s#$ de Foland et de ses vin!t et uncompa!nons.>onaparte$ nous l'avons dit$ aimait Foland comme un &rère$ commeun &ils$ comme il aimait Eu!ène il voulut conna-tre la catastropedans tous ses d%tails et interro!ea le !uide. 

Le !uide avait vu un Arabe trancer la t6te de 8ulo^s# et attacercette t6te + l'ar)on de sa selle.

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Buant + Foland$ son ceval avait %t% tu%. (our lui$ il s'%tait d%!a!%des %triers et avait combattu un instant + pied mais bientJt il avaitdisparu dans une &usillade pres"ue + bout portant.>onaparte poussa un soupir$ versa une larme$ murmura 3 = Encore un

: ? et sembla n'# plus penser.8eulement$ il s'in&orma + "uelle tribu appartenaient les Arabesb%douins "ui venaient de lui tuer deux des ommes "u'il aimait lemieux.Il apprit "ue c'%tait une tribu d'Arabes insoumis dont le villa!e %taitdistant de dix lieues + peu près. >onaparte leur laissa un mois$ a&in "u'ils crussent bien + leurimpunit% puis$ un mois %coul%$ il ordonna + un de ses aides decamp$ nomm% <roisier$ de cerner le villa!e$ de d%truire les buttes$ de&aire couper la t6te aux ommes$ de mettre les t6tes dans des sacs$ etd'amener au <aire le reste de la population$ c'est7+7dire les &emmes etles en&ants. <roisier ex%cuta ponctuellement l'ordre on amena au <aire toute la

population de &emmes et d'en&ants "ue l'on put prendre$ et$ parmicette population$ un Arabe vivant$ li% et !arrott% sur son ceval. 9 (our"uoi cet omme vivant demanda >onaparte *'avais dit detrancer la t6te + tout ce "ui %tait en %tat de porter les armes. 9 G%n%ral$ dit <roisier$ "ui$ lui aussi$ bara!ouinait "uel"ues motsd'arabe$ au moment o4 *'allais &aire couper la t6te de cet omme$ *'aicru comprendre "u'il o&&rait d'%can!er sa vie contre celle d'unprisonnier. ,'ai pens% "ue nous aurions tou*ours le temps de lui

couper la t6te$ et *e l'ai amen%. 8i *e me suis tromp%$ la c%r%monie "uiaurait dC avoir lieu l+7bas se &era ici m6me ce "ui est di&&%r% n'estpas perdu.On &it venir l'interprète Ventura et l'on interro!ea le >%douin.Le >%douin r%pondit "u'il avait sauv% la vie + un o&&icier &ran)ais$!rièvement bless% + la porte de la Victoire "ue cet o&&icier$ "uiparlait un peu l;arabe$ s'%tait dit aide de camp du !%n%ral >onaparte

"u'il l;avait envo#% + son &rère$ "ui exer)ait la pro&ession de m%decindans la tribu voisine "ue l'o&&icier %tait prisonnier dans cette tribu$ et

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"ue$ si on voulait lui promettre la vie$ il %crirait + son &rère derenvo#er le prisonnier au <aire. <'%tait peut76tre une &able pour !a!ner du temps$ mais c'%tait peut7

6tre aussi la v%rit% on ne ris"uait rien d'attendre.On pla)a l;Arabe sous bonne !arde$ on lui donna un taleb "ui %crivitsous sa dict%e$ il scella la lettre de son cacet$ et un Arabe du <airepartit pour mener la n%!ociation.Il # avait$ si le n%!ociateur r%ussissait$ la vie pour le >%douin$ cin"cents piastres pour le n%!ociateur.rois *ours après$ le n%!ociateur revint ramenant Foland.>onaparte avait esp%r% ce retour$ mais il n'# avait pas cru.<e cQur de bron/e$ "ui avait paru insensible + la douleur$ se &onditdans la *oie. Il ouvrit ses bras + Foland comme au *our o4 il l;avaitretrouv%$ et deux larmes$ deux perles 9 les larmes de >onaparte%taient rares 9 coulèrent de ses #eux.Buant + Foland$ cose %tran!e : il resta sombre au milieu de la *oie"u'occasionnait son retour$ con&irma le r%cit de l;Arabe$ appu#a samise en libert%$ mais re&usa de donner aucun d%tail personnel sur la

&a)on dont il avait %t% pris par les b%douins et trait% par le taleb 3"uant + 8ulo^s#$ il avait %t% tu% et d%capit% sous ses #eux il n'#&allait donc plus son!er. 8eulement$ Foland reprit son service d'abitude$ et l'on remar"ua "uece "ui$ *us"ue7l+$ avait %t% du coura!e ce/ lui$ %tait devenu de lat%m%rit% "ue ce "ui avait %t% un besoin de !loire$ semblait 6tredevenu un besoin de mort.

D;un autre cJt%$ comme il arrive + ceux "ui bravent le &er et le &eu$ le&er et le &eu s'%cartèrent miraculeusement de lui devant$ derrièreFoland$ + ses cJt%s$ les ommes tombaient 3 lui restait debout$invuln%rable comme le d%mon de la !uerre.Lors de la campa!ne de 8#rie$ on envo#a deux parlementairessommer D*e//ar7(aca de rendre 8aint7,ean d'Acre les deuxparlementaires ne reparurent plus 3 ils avaient eu la t6te tranc%e.

On dut en envo#er un troisième 3 Foland se pr%senta$ insista pour #aller$ en obtint$ + &orce d'instances$ la permission du !%n%ral en ce&$

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et revint.Il &ut de cacun des dix7neu& assauts "u'on livra + la &orteresse +ca"ue assaut on le vit parvenir sur la brèce 3 il &ut un des dixommes "ui p%n%trèrent dans la tour audite neu& # restèrent$ lui

revint sans une %!rati!nure.\] (endant la retraite$ >onaparte ordonna + ce "ui restait decavaliers dans l'arm%e de donner leurs cevaux aux bless%s et auxmalades c'%tait + "ui ne donnerait pas son ceval aux pesti&%r%s$ depeur de la conta!ion. Foland donna le sien de pr%&%rence + ceux7ci 3 trois tombèrent de sonceval + terre il remonta son ceval après eux$ et arriva sain et sau&au <aire.0 Abouir$ il se *eta au milieu de la m6l%e$ p%n%tra *us"u'au paca en&or)ant la ceinture de noirs "ui l'entouraient$ l'arr6ta par la barbe$ etessu#a le &eu de ses deux pistolets$ dont l'un brCla l'amorce seulement la balle de l'autre passa sous son bras et alla tuer un !uide derrièrelui.Buand >onaparte prit la r%solution de revenir en @rance$ Foland &ut

le premier + "ui le !%n%ral en ce& annon)a ce retour. out autre eCtbondi de *oie lui resta triste et sombre$ disant 3 9 ,'aurais mieux aim% "ue nous restassions ici$ !%n%ral *'avais plusde cance d'# mourir.<ependant$ c'eCt %t% une in!ratitude + lui de ne pas suivre le !%n%ralen ce& il le suivit.(endant toute la travers%e$ il resta morne et impassible. 

Dans les mers de <orse$ on aper)ut la &lotte an!laise l+ seulement$ ilsembla se reprendre + la vie. >onaparte avait d%clar% + l'amiralGanteaume "ue l'on combattrait *us"u'+ la mort$ et avait donn%l;ordre de &aire sauter la &r%!ate plutJt "ue d'amener le pavillon.On passa sans 6tre vu au milieu de la &lotte$ et$ le octobre 1NPP$ ond%bar"ua + @r%*us.<e &ut + "ui toucerait le premier la terre de @rance Foland

descendit le dernier.Le !%n%ral en ce& semblait ne &aire attention + aucun de ces d%tails$

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pas un ne lui %cappait il &it partir Eu!ène$ >ertier$ >ourrienne$ sesaides de camp$ sa suite$ par la route de Gap et de Dra!ui!nan.Lui prit inco!nito la route d'Aix$ a&in de *u!er par ses #eux de l'%tatdu idi$ ne !ardant avec lui "ue Foland.

Dans l'espoir "u'+ la vue de la &amille$ la vie rentrerait dans ce tueurbris% d'une atteinte inconnue$ il lui avait annonc%$ en arrivant + Aix$"u'il le laisserait + L#on$ et lui donnait trois semaines de con!% + titrede !rati&ication pour lui et de surprise + sa mère et + sa sQur. Foland avait r%pondu 3\] 9 erci$ !%n%ral ma sQur et ma mère seront bien eureuses de merevoir.Autre&ois Foland aurait r%pondu 3 =erci$ !%n%ral$ *e serai bieneureux de revoir ma mère et ma sQur. ?ous avons assist% + ce "ui s'%tait pass% + Avi!non nous avons vuavec "uel m%pris pro&ond du dan!er$ avec "uel d%!oCt amer de la vieFoland avait marc% + un duel terrible. ous avons entendu la raison"u'il avait donn%e + sir ,on de son insouciance en &ace de la mort 3 laraison %tait7elle bonne ou mauvaise$ vraie ou &ausse 8ir ,on dut se

contenter de celle7l+ %videmment$ Foland n'%tait point dispos% + endonner d'autre.Et maintenant$ nous l;avons dit$ tous deux dormaient ou &aisaientsemblant de dormir$ rapidement emport%s par le !alop de deuxcevaux de poste sur la route d'Avi!non + Oran!e.

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I : "ORGAN

Il &aut "ue nos lecteurs nous permettent d'abandonner un instant

Foland et sir ,on$ "ui$ !rce + la disposition p#si"ue et moraledans la"uelle nous les avons laiss%s$ ne doivent leur inspirer aucunein"ui%tude$ et de nous occuper s%rieusement d'un personna!e "ui n'a&ait "u'appara-tre dans cette istoire et "ui$ cependant$ doit # *ouer un!rand rJle.ous voulons parler de l'omme "ui %tait entr% mas"u% et arm% dansla salle de la table d'Jte d'Avi!non$ pour rapporter + ,ean (icot le!roup de deux cents louis "ui lui avait %t% vol% par m%!arde$con&ondu "u'il %tait avec l;ar!ent du !ouvernement.ous avons vu "ue l'audacieux bandit$ "ui s'%tait donn% + lui7m6mele nom de or!an$ %tait arriv% + Avi!non$ mas"u%$ + ceval et enplein *our. Il avait$ pour entrer dans l'Jtel du (alais7!alit%$ laiss%son ceval + la porte$ et$ comme si ce ceval eCt *oui dans la villeponti&icale et ro#aliste de la m6me impunit% "ue son ma-tre$ il l;avaitretrouv% au tournebride$ l'avait d%tac%$ avait saut% dessus$ %tait sorti

par la porte d'Oulle$ avait lon!% les murailles au !rand !alop et avaitdisparu sur la route de L#on.8eulement$ + un "uart de lieue d'Avi!non$ il avait ramen% sonmanteau autour de lui pour d%rober aux passants la vue de ses armes$et$ Jtant son mas"ue$ il l'avait !liss% dans une de ses &ontes. <eux "u'il avait laiss%s + Avi!non si &ort intri!u%s de ce "ue pouvait6tre ce terrible or!an$ la terreur du idi$ eussent pu alors$ s'ils se

&ussent trouv%s sur la route d'Avi!non + >%darrides$ s'assurer parleurs propres #eux si l'aspect du bandit %tait aussi terrible "ue l'%tait

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sa renomm%e.ous n'%sitons point + dire "ue les traits "ui se &ussent alors o&&erts +leurs re!ards leur auraient paru si peu en armonie avec l'id%e "ueleur ima!ination pr%venue s'en %tait &aite$ "ue leur %tonnement eCt %t%

extr6me.En e&&et$ le mas"ue$ enlev% par une main d'une blanceur et d'uned%licatesse par&aites$ venait de laisser + d%couvert le visa!e d'un *eune omme de vin!t7"uatre + vin!t7cin" ans + peine$ visa!e "ui$ parla r%!ularit% des traits et la douceur de la p#sionomie$ eCt pu ledisputer + un visa!e de &emme.n seul d%tail donnait + cette p#sionomie ou plutJt devait luidonner$ dans certains moments$ un caractère de &ermet% %tran!e 3c'%taient$ sous de beaux ceveux blonds &lottant sur le &ront et sur lestempes$ comme on les portait + cette %po"ue$ des sourcils$ des #euxet des cils d'un noir d'%bène.Le reste du visa!e$ nous l;avons dit$ %tait pres"ue &%minin. Il se composait de deux petites oreilles dont on n'apercevait "uel'extr%mit% sous cette tou&&e de ceveux temporale + la"uelle les

incro#ables de l'%po"ue avaient donn% le nom d'oreilles de cien d'un ne/ droit et d'une proportion par&aite d'une bouce un peubrande$ mais ros%e et tou*ours souriante$ et "ui$ en souriant$ laissaitvoir une double ran!%e de dents admirables d'un menton &in etd%licat$ l%!èrement teint% de bleu et indi"uant$ par cette nuance$ "ue$si sa barbe n'eCt point %t% si soi!neusement et si r%cemment &aite$ elleeCt$ protestant contre la couleur dor%e de la cevelure$ %t% du m6meton "ue les sourcils$ les cils et les #eux$ c'est7+7dire du noir le plus

prononc%.Buant + la taille de l'inconnu$ on avait pu l'appr%cier au moment o4 il%tait entr% dans la salle de la table d'Jte 3 elle %tait %lev%e$ bien prise$&lexible$ et d%notait$ sinon une !rande &orce musculaire$ du moinsune !rande souplesse et une !rande a!ilit%.Buant + la &a)on dont il %tait + ceval$ elle indi"uait l'assurance d'un%cu#er consomm%.

 8on manteau re*et% sur son %paule$ son mas"ue cac% dans ses &ontes$

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son capeau en&onc% sur ses #eux$ le cavalier reprit l'allure rapide uninstant abandonn%e par lui$ traversa >%darrides au !alop$ et$ arriv%aux premières maisons d'Oran!e$ entra sous une porte "ui se re&ermaimm%diatement derrière lui.

n domesti"ue attendait et sauta au mors du ceval.Le cavalier mit rapidement pied + terre. 9 on ma-tre est7il ici demanda7t7il au domesti"ue. 9 on$ monsieur le baron$ r%pondit celui7ci cette nuit$ il a %t% &orc%de partir$ et il a dit "ue$ si monsieur venait et le demandait$ onr%pond-t + monsieur "u'il vo#a!eait pour les a&&aires de la compa!nie. 9 >ien$ >aptiste. ,e lui ramène son ceval en bon %tat "uoi"ue un peu&ati!u%. Il &audrait le laver avec du vin$ en m6me temps "ue tu luidonnerais$ pendant deux ou trois *ours$ de l'or!e au lieu d'avoine il a&ait "uel"ue cose comme "uarante lieues depuis ier matin. 9 onsieur le baron en a %t% content  9 rès content. La voiture est7elle pr6te  9 Oui$ monsieur le baron$ tout attel%e sous la remise le postillon boitavec ,ulien 3 monsieur avait recommand% "u'on l;occupt ors de lamaison pour "u'il ne le v-t pas venir.

  9 Il croit "ue c'est ton ma-tre "u'il conduit  9 Oui$ monsieur le baron voici le passeport de mon ma-tre$ avecle"uel on a %t% prendre les cevaux + la poste$ et$ comme mon ma-treest all% du cJt% de >ordeaux avec le passeport de . le baron$ et "ue. le baron va du cJt% de Genève avec le passeport de mon ma-tre$ ilest probable "ue l'%ceveau de &il sera asse/ embrouill% pour "uedame police$ si subtils "ue soient ses doi!ts$ ne le d%vide pas

&acilement. 9 D%tace la valise "ui est + la croupe du ceval$ >aptiste$ et donne7la7moi.>aptiste se mit en devoir d'ob%ir seulement$ la valise &aillit lui%capper des mains. 9 A : dit7il en riant$ . le baron ne m'avait pas pr%venu : Diable :. le baron n'a pas perdu son temps$ + ce "u'il para-t.

 9 <'est ce "ui te trompe$ >aptiste 3 si *e n'ai pas perdu tout montemps$ *'en ai au moins perdu beaucoup aussi *e voudrais bien

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repartir le plus tJt possible.\] 9 . le baron ne d%*eunera7t7il pas   9 ,e man!erai un morceau$ mais très rapidement.

 9 onsieur ne sera pas retard% il est deux eures de l;après7midi$ etle d%*euner l'attend depuis dix eures du matin eureusement "uec'est un d%*euner &roid.Et >aptiste se mit en devoir de &aire$ en l'absence de son ma-tre$ lesonneurs de la maison + l'%tran!er en lui montrant la route de la salle+ man!er. 9 Inutile$ dit celui7ci$ *e connais le cemin. Occupe7toi de la voiture "u'elle soit sous l'all%e$ la portière tout ouverte au moment o4 *esortirai$ a&in "ue le postillon ne puisse me voir. Voil+ de "uoi luipa#er sa première poste.Et l'%tran!er$ d%si!n% sous le titre de baron$ remit + >aptiste unepoi!n%e d'assi!nats. 9 A : monsieur$ dit celui7ci$ mais il # a l+ de "uoi pa#er le vo#a!e *us"u'+ L#on : 9 <ontente7toi de le pa#er *us"u'+ Valence$ sous pr%texte "ue *e veux

dormir le reste sera pour la peine "ue tu vas prendre + &aire lescomptes. 9 Dois7*e mettre la valise dans le co&&re   9 ,e l'# mettrai moi7m6me.Et$ prenant la valise des mains du domesti"ue$ sans laisser voir"u'elle pest + sa main$ il s'acemina vers la salle + man!er$ tandis"ue >aptiste s'aceminait vers le cabaret voisin$ en mettant de l;ordre

dans ses assi!nats.<omme l'avait dit l'%tran!er$ le cemin lui %tait &amilier car ils'en&on)a dans un corridor$ ouvrit sans %siter une première porte$puis une seconde$ et$ cette seconde porte ouverte$ se trouva en &aced'une table %l%!amment servie.ne volaille$ deux perdreaux$ un *ambon &roid$ des &roma!es deplusieurs espèces$ un dessert compos% de &ruits ma!ni&i"ues$ et deux

cara&es contenant$ l'une du vin couleur de rubis$ et l'autre du vincouleur de topa/e$ constituaient un d%*euner$ "ui$ "uoi"ue

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%videmment servi pour une seule personne puis"u'un seul couvert%tait mis$ pouvait$ en cas de besoin$ su&&ire + trois ou "uatre convives.Le premier soin du *eune omme$ en entrant dans la salle + man!er$&ut d'aller droit + une !lace$ d'Jter son capeau$ de ra*uster ses

ceveux avec un petit pei!ne "u'il tira de sa poce après "uoi$ ils'avan)a vers un bassin de &aSence surmont% de sa &ontaine$ prit uneserviette "ui paraissait pr%par%e + cet e&&et$ et se lava le visa!e et lesmains. <e ne &ut "u'après ces soins 9 "ui indi"uaient l'omme %l%!ant parabitude 9 ce ne &ut$ disons7nous$ "u'après ces soins minutieusementaccomplis "ue l;%tran!er se mit + table.Buel"ues minutes lui su&&irent pour satis&aire un app%tit au"uel la&ati!ue et la *eunesse avaient cependant donn% de ma*estueusesproportions et$ "uand >aptiste reparut pour annoncer au convivesolitaire "ue la voiture %tait pr6te$ il le vit aussitJt debout "uepr%venu.L'%tran!er en&on)a son capeau sur ses #eux$ s'enveloppa de sonmanteau$ mit sa valise sous son bras$ et$ comme >aptiste avait eu le

soin de &aire approcer le marcepied aussi près "ue possible de laporte$ il s'%lan)a dans la caise de poste sans avoir %t% vu dupostillon.>aptiste re&erma la portière sur lui puis$ s'adressant + l'omme aux!rosses bottes 3 9 out est pa#% *us"u'+ Valence$ n'est7ce pas$ postes et !uides demanda7t7il. 9 out vous &aut7il un re)u r%pondit en !o!uenardant le postillon.

\] 9 on mais . le mar"uis de Fibier$ mon ma-tre$ ne d%sire pas6tre d%ran!% *us"u'+ Valence.  9 <'est bien$ r%pondit le postillon avec le m6me accent !ouailleur$ onne d%ran!era pas le cito#en mar"uis. Allons oup :Et il enleva ses cevaux en &aisant r%sonner son &ouet avec cettebru#ante %lo"uence "ui dit + la &ois aux voisins et aux passants 3

= Gare ici$ !are l+7bas$ ou sinon tant pis pour vous : *e mène unomme "ui pa#e bien et "ui a le droit d'%craser les autres. ?

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ne &ois dans la voiture$ le &aux mar"uis de Fibier ouvrit les !laces$baissa les stores$ leva la ban"uette$ mit sa valise dans le co&&re$ s'assitdessus$ s'enveloppa dans son manteau$ et$ sCr de n'6tre r%veill% "u'+Valence$ s'endormit comme il avait d%*eun%$ c'est7+7dire avec tout

l'app%tit de la *eunesse.On &it le tra*et d'Oran!e + Valence en uit eures un peu avantd'entrer dans la ville$ notre vo#a!eur se r%veilla.Il souleva un store avec pr%caution et reconnut "u'il traversait le petitbour! de la (aillasse 3 il &aisait nuit il &it sonner sa montre 3 ellesonna on/e eures du soir.Il *u!ea inutile de se rendormir$ &it le compte des postes + pa#er *us"u;+ L#on$ et pr%para son ar!ent. Au moment o4 le postillon de Valence s'approcait de son camarade"u'il allait remplacer$ le vo#a!eur entendit celui7ci "ui disait +l'autre 3 9 Il para-t "ue c'est un ci7devant mais$ depuis Oran!e$ il estrecommand%$ et$ vu "u'il pa#e vin!t sous de !uides$ &aut le menercomme un patriote.

 9 <'est bon$ r%pondit le Valentinois$ on le mènera en cons%"uence.Le vo#a!eur crut "ue c'%tait le moment d'intervenir$ il souleva sonstore. 9 Et tu ne &eras "ue me rendre *ustice$ dit7il$ un patriote$ corbleu : *eme vante d'en 6tre un$ et du premier calibre encore et la preuve$tiens$ voil+ pour boire + la sant% de la F%publi"ue :Et il donna un assi!nat de cent &rancs au postillon "ui l'avaitrecommand% + son camarade.

Et comme l'autre re!ardait d'un Qil avide le ci&&on de papier 3 9 Et voil+ le pareil pour toi$ dit7il$ si tu veux &aire aux autres la m6merecommandation "ue tu viens de recevoir.  9 O : so#e/ tran"uille$ cito#en$ dit le postillon$ il n'# aura "u'un motd'ordre d'ici + L#on 3 ventre + terre : 9 Et voici d'avance le prix des sei/e postes$ # compris la double poste

d'entr%e *e pa#e vin!t sous de !uides arran!e/ cela entre vous.Le postillon en&ourca son ceval et partit au !alop.

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La voiture rela#ait + L#on vers les "uatre eures de l'après7midi.(endant "ue la voiture rela#ait$ un omme abill% encommissionnaire$ et "ui$ son crocet sur le dos$ se tenait assis sur uneborne$ se leva$ s'approca de la voiture et dit tout bas au *eune

compa!non de ,%u "uel"ues paroles "ui parurent *eter celui7ci dansle plus pro&ond %tonnement. 9 En es7tu bien sCr demanda7t7il au commissionnaire. 9 Buand *e te dis "ue *e l'ai vu$ de mes #eux vu : r%pondit ce dernier. 9 ,e puis donc annoncer + nos amis la nouvelle comme certaine  9 u le peux seulement$ te7toi.  9 Est7on pr%venu + 8erval  9 Oui tu trouveras un ceval pr6t$ entre 8erval et 8ue.Le postillon s'approca le *eune omme %can!ea un dernier re!ardavec le commissionnaire "ui s'%loi!na comme s'il %tait car!% d'unelettre très press%e. 9 Buelle route$ cito#en demanda le postillon. 9 La route de >our! il &aut "ue *e sois + 8erval + neu& eures du soir *e pa#e trente sous de !uides.

 9 Buator/e lieues en cin" eures$ c'est dur mais$ en&in$ cela peut se&aire. 9 <ela se &era7t7il  9 On tcera.Et le postillon enleva ses cevaux au !rand !alop.0 neu& eures sonnantes$ on entrait dans 8erval. 9 n %cu de six livres pour ne pas rela#er et me conduire + moiti%cemin de 8ue : cria par la portière le *eune omme au postillon.

  9 a va : r%pondit celui7ci.Et la voiture passa sans s'arr6ter devant la poste.0 un demi7"uart de lieue de 8erval$ or!an &it arr6ter la voiture$passa sa t6te par la portière$ rapproca ses mains$ et imita le cri ducat7uant.L'imitation %tait si &idèle$ "ue$ des bois voisins$ un cat7uant lui

r%pondit. 9 <'est ici$ cria or!an.

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Le postillon arr6ta ses cevaux. 9 8i c'est ici$ dit7il$ inutile d'aller plus loin.Le *eune omme prit la valise$ ouvrit la portière$ descendit$ et$s'approcant du postillon.

 9 Voici l'%cu de six livres promis.Le postillon prit l;%cu$ le mit dans l;orbite de son Qil$ et l;# maintintcomme un %l%!ant de nos *ours # maintient son lor!non.\] or!an devina "ue cette pantomime avait une si!ni&ication.  9 E bien$ demanda7t7il "ue veut dire cela  9 <ela veut dire$ &it le postillon$ "ue$ *'ai beau &aire$ *'# vois d'un Qil. 9 ,e comprends$ reprit le *eune omme en riant$ et si *e bouce l'autreQilT 9 Dame : *e n'# verrai plus. 9 En voil+ un drJle$ "ui aime mieux 6tre aveu!le "ue bor!ne : En&in$il ne &aut pas disputer des !oCts tiens :Et il lui donna un second %cu.Le postillon le mit sur son autre Qil$ &it tourner la voiture$ et reprit lecemin de 8erval.

Le compa!non de ,%u attendit "u'il se &Ct perdu dans l'obscurit%$ et$approcant de sa bouce une cle& &or%e$ il en tira un son prolon!% ettremblotant$ comme celui d'un si&&let de contrema-tre.n son pareil lui r%pondit.Et$ en m6me temps$ on vit un cavalier sortir du bois et s'approcer au!alop. 0 la vue de ce cavalier$ or!an se couvrit de nouveau le visa!e de

son mas"ue. 9 Au nom de "ui vene/7vous demanda le cavalier$ dont on nepouvait point voir la &i!ure$ cac%e "u'elle %tait sous les bords d'un%norme capeau. 9 Au nom du propète lis%e$ r%pondit le *eune omme mas"u%. 9 Alors c'est vous "ue *'attends.Et il descendit de ceval.

 9 Es7tu propète ou disciple demanda or!an. 9 ,e suis disciple$ r%pondit le nouveau venu.

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 9 Et ton ma-tre$ o4 est7il  9 Vous le trouvere/ + la cartreuse de 8eillon. 9 8ais7tu le nombre des compa!nons "ui # sont r%unis ce soir  9 Dou/e.

 9 <'est bien si tu en rencontres "uel"ues autres$ envoie7les aurende/7vous.<elui "ui s'%tait donn% le titre de disciple s'inclina en si!ned'ob%issance$ aida or!an + attacer la valise sur la croupe de sonceval$ et le tint respectueusement par le mors$ tandis "ue celui7cimontait. 8ans m6me attendre "ue son second pied eCt atteint l'%trier$ or!anpi"ua son ceval$ "ui arraca le mors des mains du domesti"ue etpartit au !alop.On vo#ait + la droite de la route s'%tendre la &or6t de 8eillon$ commeune mer de t%nèbres dont le vent de la nuit &aisait onduler et !%mir lesva!ues sombres.0 un "uart de lieue au del+ de 8ue$ le cavalier poussa son ceval +travers terres$ et alla au7devant de la &or6t$ "ui$ de son cot%$ semblait

venir au7devant de lui.Le ceval$ !uid% par une main exp%riment%e$ s'# en&on)a sans%sitation.Au bout de dix minutes$ il reparut de l'autre cJt%.0 cent pas de la &or6t s'%levait une masse sombre$ isol%e au milieu dela plaine.\] <'%tait un btiment d'une arcitecture massive$ ombra!% par cin"ou six arbres s%culaires.

Le cavalier s'arr6ta devant une !rande porte au7dessus de la"uelle%taient plac%es$ en trian!le$ trois statues 3 celle de la Vier!e$ celle deotre78ei!neur ,%sus$ et celle de saint ,ean7>aptiste. La statue de laVier!e mar"uait le point le plus %lev% du trian!le.Le vo#a!eur m#st%rieux %tait arriv% au but de son vo#a!e$ c'est7+7dire+ la cartreuse de 8eillon.La cartreuse de 8eillon$ la vin!t7deuxième de l'ordre$ avait %t%

&ond%e en 11N. 

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En 1MN2$ un btiment moderne avait %t% substitu% au vieux monastère c'est de cette dernière construction "ue l'on voit encore au*ourd'uiles vesti!es.<es vesti!es sont$ + l'ext%rieur$ la &a)ade "ue$ nous avons dite$ &a)ade

orn%e de trois statues$ et devant la"uelle nous avons vu s'arr6ter lecavalier m#st%rieux + l'int%rieur$ une petite capelle a#ant son entr%e+ droite sous la !rande porte.n pa#san$ sa &emme$ deux en&ants l'abitent + cette eure$ et$ del'ancien monastère$ ils ont &ait une &erme.En 1NP1$ les cartreux avaient %t% expuls%s de leur couvent en 1NP2$la cartreuse et ses d%pendances avaient %t% mises en vente commepropri%t% eccl%siasti"ue.Les d%pendances %taient d'abord le parc$ attenant aux btiments$ etensuite la belle &or6t "ui porte encore au*ourd'ui le nom de 8eillon.ais$ + >our!$ ville ro#aliste et surtout reli!ieuse$ personne ne ris"uade compromettre son me$ en acetant un bien "ui avait appartenu +de di!nes moines "ue cacun v%n%rait.Il en r%sultait "ue le couvent$ le parc et la &or6t %taient devenus$ sousle titre de biens de l'tat$ la propri%t% de la F%publi"ue$ c'est7+7dire

n'appartenaient + personne 9 ou$ du moins$ restaient d%laiss%s 9 car laF%publi"ue$ depuis sept ans$ avait eu bien autre cose + penser "uede &aire recr%pir des murs$ entretenir un ver!er$ et mettre en couper%!l%e une &or6t. Depuis sept ans donc$ la cartreuse %tait complètement abandonn%e$et "uand$ par asard$ un re!ard curieux p%n%trait par le trou de laserrure$ il vo#ait l'erbe poussant dans les cours comme les ronces

dans le ver!er$ comme les broussailles dans la &or6t$ la"uelle$ perc%e+ cette %po"ue d'une route et de deux ou trois sentiers seulement$ %taitpartout ailleurs$ en apparence du moins$ devenue impraticable.ne espèce de pavillon$ nomm% la <orrerie$ d%pendant de lacartreuse et distant du monastère d'un demi7"uart de lieue$verdissait de son cJt% dans la &or6t$ la"uelle$ pro&itant de la libert% "uilui %tait laiss%e de pousser + sa &antaisie$ l'avait envelopp% de tout

cJt% d'une ceinture de &euilla!es$ et avait &ini par le d%rober + la vue.Au reste$ les bruits les plus %tran!es couraient sur ces deux btiments

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3 on les disait ant%s par des Jtes invisibles le *our$ e&&ra#ants la nuit des bCcerons ou des pa#sans attard%s$ "ui par&ois allaient encoreexercer dans la &or6t de la F%publi"ue les droits d'usa!e dont la villede >our! *ouissait du temps des cartreux$ pr%tendaient avoir vu$ +

travers les &entes des volets &erm%s$ courir des &lammes dans lescorridors et dans les escaliers$ et avoir distinctement entendu desbruits de ca-nes tra-nant sur les dalles des clo-tres et les pav%s descours. Les esprits &orts niaient la cose mais$ en opposition avec lesincr%dules$ deux sortes de !ens l;a&&irmaient et donnaient$ selon leursopinions et leurs cro#ances$ + ces bruits e&&ra#ants et + ces lueursnocturnes$ deux causes di&&%rentes 3 les patriotes pr%tendaient "uec'%taient les mes des pauvres moines "ue la t#rannie des clo-tresavait ensevelis vivants dans les in7pace$ "ui revenaient en appelant laven!eance du ciel sur leurs pers%cuteurs$ et "ui tra-naient après leurmort les &ers dont ils avaient %t% car!%s pendant leur vie lesro#alistes disaient "ue c'%tait le diable en personne "ui$ trouvant uncouvent vide et n'a#ant plus + craindre le !oupillon des di!nes

reli!ieux$ venait tran"uillement prendre ses %bats l+ o4 autre&ois iln'eCt pas os% asarder le bout de sa !ri&&e mais il # avait un &ait "uilaissait toute cose en suspens 3 c'est "ue pas un de ceux "ui niaientou "ui a&&irmaient 9 soit "u'il eCt pris parti pour les mes des moinesmart#rs ou pour le sabbat tenu par >el/%but 9 n'avait eu le coura!ede se asarder dans les t%nèbres et de venir$ aux eures solennelles dela nuit$ s'assurer de la v%rit%$ a&in de pouvoir dire le lendemain si lacartreuse %tait solitaire ou ant%e$ et$ si elle %tait ant%e$ "uelle

espèce d'Jtes # revenaient. ais sans doute tous ces bruits$ &ond%s on non$ n'avaient aucunein&luence sur le cavalier m#st%rieux car$ ainsi "ue nous l'avons dit$"uoi"ue neu& eures sonnassent + >our!$ et "ue$ par cons%"uent$ il &-tnuit close$ il arr6ta son ceval + la porte du monastère abandonn%$ et$sans mettre pied + terre$ tirant un pistolet de ses &ontes$ il &rappa du

pommeau contre la porte trois coups espac%s + la manière des &rancs7ma)ons.

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(uis il %couta.n instant il avait dout% "u'il # eCt r%union + la cartreuse$ car$ si&ixement "u'il eCt re!ard%$ si attentivement "u'il eCt pr6t% l'oreille iln'avait vu aucune lumière$ n'avait entendu aucun bruit.

 <ependant$ il lui sembla "u'un pas circonspect s'approcaitint%rieurement de la porte.Il &rappa une seconde &ois avec la m6me arme et de la m6me &a)on. 9 Bui &rappe demanda une voix. 9 <elui "ui vient de la part d'lis%e$ r%pondit le vo#a!eur. 9 Buel est le roi au"uel les &ils d'Isaac doivent ob%ir  9 ,%u. 9 Buelle est la maison "u'ils doivent exterminer  9 <elle d'Acab. 9 tes7vous propète ou disciple  9 ,e suis propète. 9 Alors$ so#e/ le bienvenu dans la maison du 8ei!neur$ dit la voix.AussitJt les barres de &er "ui assuraient la massive clJturebasculèrent sur elles7m6mes$ les verrous !rincèrent dans les tenons$

un des battants de la porte s'ouvrit silencieusement$ et le ceval et lecavalier s'en&oncèrent sous la sombre voCte "ui se re&erma derrièreeux.<elui "ui avait ouvert cette porte$ si lente + s'ouvrir$ si prompte + sere&ermer$ %tait v6tu de la lon!ue robe blance des cartreux$ dont lecapucon$ retombant sur son visa!e$ voilait entièrement ses traits.

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II : LA CHARTREU!E DE !EILLON

8ans doute$ de m6me "ue le premier a&&ili% rencontr% sur la route de

8ue par celui "ui venait de se donner le titre de propète$ le moine"ui avait ouvert la porte n'occupait "u'un ran! secondaire dans lacon&r%rie car$ saisissant la bride du ceval$ il le maintint tandis "ue lecavalier mettait pied + terre$ rendant ainsi au *eune omme le m6meservice "ue lui eCt rendu un pale&renier.or!an descendit$ d%taca la valise$ tira les pistolets de leurs &ontes$les passa + sa ceinture$ près de ceux "ui # %taient d%*+$ et$ s'adressantau moine d'un ton de commandement 9 ,e cro#ais$ dit7il$ trouver les &rères r%unis en conseil. 9 Ils sont r%unis$ en e&&et$ r%pondit le moine. 9 O4 cela  9 Dans la <orrerie on a vu$ depuis "uel"ues *ours$ rJder autour de lacartreuse des &i!ures suspectes$ et des ordres sup%rieurs ont ordonn%les plus !randes pr%cautions.Le *eune omme aussa les %paules en si!ne "u'il re!ardait ces

pr%cautions comme inutiles$ et$ tou*ours du m6me ton decommandement 3 9 @aites mener ce ceval + l;%curie et conduise/7moi au conseil$ dit7il. Le moine appela un autre &rère aux mains du"uel il *eta la bride duceval$ prit une torce "u'il alluma + une lampe brClant dans la petitecapelle "ue l'on peut$ au*ourd'ui encore$ voir + droite sous la

!rande porte$ et marca devant le nouvel arriv%.Il traversa le clo-tre$ &it "uel"ues pas dans le *ardin$ ouvrit une porte

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conduisant + une espèce de citerne$ &it entrer or!an$ re&erma aussisoi!neusement la porte de la citerne "u'il avait re&erm% celle de larue$ poussa du pied une pierre "ui semblait se trouver l+ par asard$d%mas"ua un anneau et souleva une dalle &ermant l'entr%e d'un

souterrain dans le"uel on descendait par plusieurs marces.<es marces conduisaient + un couloir arrondi en voCte et pouvantdonner passa!e + deux ommes s'avan)ant de &ront.os deux personna!es marcèrent ainsi pendant cin" + six minutes$après les"uelles ils se trouvèrent en &ace d'une !rille. Le moine tiraune cle& de dessous sa robe et l'ouvrit. (uis$ "uand tous deux eurent&ranci la !rille et "ue la !rille se &ut re&erm%e 3 9 8ous "uel nom vous annoncerai7*e demanda le moine.\] 9 8ous le nom de &rère or!an.  9 Attende/ ici dans cin" minutes *e serai de retour.Le *eune omme &it de la t6te un si!ne "ui annon)ait "u'il %tait&amiliaris% avec toutes ces d%&iances et toutes ces pr%cautions. (uis ils'assit sur une tombe 9 on %tait dans les caveaux mortuaires ducouvent 9$ et il attendit.

En e&&et$ cin" minutes ne s'%taient point %coul%es$ "ue le moinereparut. 9 8uive/7moi$ dit7il 3 les &rères sont eureux de votre pr%sence ilscrai!naient "u'il ne vous &Ct arriv% maleur.Buel"ues secondes plus tard$ &rère or!an %tait introduit dans lasalle du conseil.Dou/e moines l'attendaient$ le capucon rabattu sur les #eux mais$dès "ue la porte se &ut re&erm%e derrière lui et "ue le &rère servant eut

disparu$ en m6me temps "ue or!an lui7m6me Jtait son mas"ue$tous les capucons se rabattirent et ca"ue moine laissa voir sonvisa!e.,amais communaut% n'avait brill% par une semblable r%union debeaux et *o#eux *eunes !ens.\] Deux ou trois seulement$ parmi ces %tran!es moines$ avaientatteint l'!e de "uarante ans.

 outes les mains se tendirent vers or!an deux ou trois accolades

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&urent donn%es au nouvel arrivant. 9 A : par ma &oi$ dit l'un de ceux "ui l'avaient embrass% le plustendrement$ tu nous tires une &ameuse %pine ors du pied 3 nous tecro#ions mort ou tout au moins prisonnier.

 9 ort$ *e te le passe$ Amiet mais prisonnier$ non$ cito#en$ commeon dit encore "uel"ue&ois 9 et comme on ne dira bientJt plus$ *'espère 9 il &aut m6me dire "ue les coses se sont pass%es de part et d'autreavec une am%nit% toucante 3 dès "u'il nous ont aper)us$ leconducteur a cri% au postillon d'arr6ter *e crois m6me "u'il a a*out% 3= ,e sais ce "ue c'est ?. 9 Alors$ lui ai7*e dit$ si vous save/ ce "uec'est$ mon cer ami$ les explications ne seront pas lon!ues. 9 L'ar!entdu !ouvernement a7t7il demand%. 9 ,ustement$ ai7*e r%pondu. (uis$comme il se &aisait un !rand remue7m%na!e dans la voiture 3= Attende/$ mon ami$ ai7*e a*out% avant tout$ descende/$ et dites +ces messieurs$ et surtout + ces dames$ "ue nous sommes des !enscomme il &aut$ "u'on ne les toucera pas 9 ces dames$ bien entendu 9et "ue l'on ne re!ardera "ue celles "ui passeront la t6te par laportière. ? ne s'est asard%e$ ma &oi : il est vrai "u'elle %taitcarmanteT

 ,e lui ai envo#% un baiser elle a pouss% un petit cri et s'est r%&u!i%edans la voiture$ ni plus ni moins "ue Galat%e mais comme il n'#avait pas de saules$ *e ne l'# ai pas poursuivie. (endant ce temps$ leconducteur &ouillait dans sa caisse en toute te$ et il se tait si bien$"u'avec l'ar!ent du !ouvernement$ il m'a remis$ dans sa pr%cipitation$deux cents louis appartenant + un pauvre marcand de vin de>ordeaux.

 9 A : diable : &it celui des &rères au"uel le narrateur avait donn% lenom d'Amiet$ "ui probablement$ comme celui de or!an$ n'%tait"u'un nom de !uerre$ voil+ "ui est &ceux : u sais "ue le Directoire$"ui est plein d'ima!ination$ or!anise des compa!nies de cau&&eurs"ui opèrent en notre nom$ et "ui ont pour but de &aire croire "ue nousen voulons aux pieds et aux bourses dès particuliers$ c'est7+7dire "uenous sommes de simples voleurs.

 9 Attende/ donc$ reprit or!an$ voil+ *ustement ce "ui m'a retard%  *'avais entendu dire "uel"ue cose de pareil + L#on$ de sorte "ue

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 *'%tais d%*+ + moiti% cemin de Valence "uand *e me suis aper)u del'erreur par l'%ti"uette. <e n'%tait pas bien di&&icile$ il # avait sur lesac$ comme si le bonomme eCt pr%vu le cas 3 ,ean (icot$ marcandde vin + @ronsac$ près >ordeaux.

 9 Et tu lui as renvo#% son ar!ent   9 ,'ai mieux &ait$ *e le lui ai report%. 9 0 @ronsac  9 O : non$ mais + Avi!non. ,e me suis dout% "u'un omme sisoi!neux devait s'6tre arr6t% + la première ville un peu importantepour prendre des in&ormations sur ses deux cents louis. ,e ne metrompais pas 3 *e m'in&orme + l'Jtel si l'on conna-t le cito#en ,ean(icot on me r%pond "ue non seulement on le conna-t$ mais "u'il d-ne+ table d'Jte. ,'entre. Vous devine/ de "uoi l'on parlait 3 del'arrestation de la dili!ence. ,u!e/ de l'e&&et de l;apparition : le dieuanti"ue descendant dans la macine ne &aisait pas un d%nouementplus inattendu. ,e demande le"uel de tous les convives s'appelle ,ean(icot celui "ui porte ce nom distin!u% et armonieux se montre. ,ed%pose devant lui les deux cents louis en lui &aisant mes excuses$ au

nom de la soci%t%$ de l'in"ui%tude "ue lui ont caus%e les compa!nonsde ,%u. ,'%can!e un si!ne d'amiti% avec >ar*ols$ un salut depolitesse avec l'abb% de Fians$ "ui %taient l+ *e tire ma r%v%rence +la compa!nie et *e sors. <'est peu de cose mais cela m'a pris une"uin/aine d'eures 3 de l+ le retard. ,'ai pens% "ue mieux valait 6tre enretard et ne pas laisser sur nos traces une &ausse opinion de nous. Ai7 *e bien &ait$ mes ma-tres La soci%t% %clata en bravos.

  9 8eulement$ dit un des assistants$ *e trouve asse/ imprudent$ + vous$d'avoir tenu + remettre l'ar!ent vous7m6me au cito#en ,ean (icot. 9 on cer colonel$ r%pondit le *eune omme$ il # a un proverbed'ori!ine italienne "ui dit 3 = Bui veut va$ "ui ne veut pas envoie. ? ,evoulais$ *'ai %t%. 9 Et voil+ un !aillard "ui$ pour vous remercier$ si vous ave/ un *our

la mauvaise cance de tomber entre les mains du Directoire$ seterait de vous reconna-tre reconnaissance "ui aurait pour r%sultat

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de vous &aire couper le cou. 9 O : ,e l'en d%&ie bien de me reconna-tre. 9 Bui l'en emp6cerait  9 A )+ : mais vous cro#e/ donc "ue *e &ais mes %"uip%es + visa!e

d%couvert En v%rit%$ mon cer colonel$ vous me prene/ pour unautre. Buitter mon mas"ue$ c'est bon entre amis mais avec les%tran!ers$ allons donc. e sommes7nous pas en plein carnaval ,e nevois pas pour"uoi *e ne me d%!uiserais pas en Abellino ou en Xarloor$ "uand . Goier$ 8ie#ès$ Fo!er Ducos$ oulin et >arras sed%!uisent en rois de @rance. 9 Et vous 6tes entr% mas"u% dans la ville   9 Dans la ville$ dans l'Jtel$ dans la salle de la table d'Jte. Il est vrai"ue$ si le visa!e %tait couvert$ la ceinture %tait d%couverte$ et$ commevous vo#e/$ elle %tait bien !arnie.Le *eune omme &it un mouvement "ui %carta son manteau$ et montrasa ceinture$ + la"uelle %taient pass%s "uatre pistolets et suspendu uncourt couteau de casse.(uis$ avec cette !aiet% "ui semblait un des caractères dominants de

cette insoucieuse or!anisation 3 9 ,e devais avoir l'air &%roce$ n'est7ce pas Ils m'auront pris pour &euandrin descendant des monta!nes de la 8avoie. 0 propos$ voil+ lessoixante mille &rancs de 8on Altesse le Directoire.Et le *eune omme poussa d%dai!neusement du pied la valise "u'ilavait d%pos%e + terre et dont les entrailles &roiss%es rendirent ce sonm%talli"ue "ui indi"ue la pr%sence de l'or.(uis il alla se con&ondre dans le !roupe de ses amis$ dont il avait %t%

s%par% par cette distance "ui se &ait naturellement entre le narrateur etses auditeurs.n des moines se baissa et ramassa la valise.  9 %prise/ l'or tant "ue vous voudre/$ mon cer or!an$ puis"uecela ne vous emp6ce pas de le recueillir mais *e sais de braves !ens"ui attendent les soixante mille &rancs "ue vous crosse/

d%dai!neusement du pied$ avec autant d'impatience et d'anxi%t% "uela caravane %!ar%e au d%sert attend la !outte d'eau "ui l;emp6cera de

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mourir de soi&. 9 os amis de la Vend%e$ n'est7ce pas r%pondit or!an !rand bienleur &asse : Les %!oSstes$ ils se battent$ eux. <es messieurs ont coisiles roses et nous laissent les %pines. A )+ : mais ils ne re)oivent

donc rien de l'An!leterre  9 8i &ait$ dit !aiement un des moines + Buiberon$ ils ont re)u desboulets et de la mitraille. 9 ,e ne dis pas des An!lais$ reprit or!an$ *e dis de l;An!leterre. 9 (as un sou. 9 Il me semble$ cependant$ dit un des assistants$ "ui paraissaitposs%der une t6te un peu plus r%&l%cie "ue celles de sescompa!nons$ il me semble "ue nos princes pourraient bien envo#erun peu d'or + ceux "ui versent leur san! pour la cause de lamonarcie : e crai!nent7ils pas "ue la Vend%e &inisse par se lasser$un *our ou l'autre$ d'un d%vouement "ui$ *us"u'au*ourd'ui$ ne lui apas encore valu$ "ue *e sace$ m6me un remerciement   9 La Vend%e$ cer ami$ reprit or!an$ est une terre !%n%reuse et "uine se lassera pas$ so#e/ tran"uille d'ailleurs$ "uel serait le m%rite de

la &id%lit%$ si elle n'avait point a&&aire + l;in!ratitude Du moment o4le d%vouement rencontre la reconnaissance$ ce n'est plus dud%vouement 3 c'est un %can!e$ puis"u'il est r%compens%. 8o#ons&idèles tou*ours$ so#ons d%vou%s tant "ue nous pourrons$ messieurs$et prions le ciel "u'il &asse in!rats ceux aux"uels nous nousd%vouons$ et nous aurons$ cro#e/7moi$ la belle part dans l;istoire denos !uerres civiles.0 peine or!an acevait7il de &ormuler cet axiome cevaleres"ue et

exprimait7il un souait "ui avait toute cance d'6tre accompli$ "uetrois coups ma)onni"ues retentirent + la m6me porte par la"uelle ilavait %t% introduit lui7m6me. 9 essieurs$ dit celui des moines "ui paraissait remplir le rJle depr%sident$ vite les capucons et les mas"ues nous ne savons pas "uinous arrive.

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III : # $UOI !ERAIT L'ARGENT DUDIRECTOIRE

<acun s'empressa d'ob%ir$ les moines rabattant les capucons deleurs lon!ues robes sur leurs visa!es$ or!an remettant son mas"ue. 9 Entre/ : dit le sup%rieur.La porte s'ouvrit et l'on vit repara-tre le &rère servant. 9 n %missaire du !%n%ral Geor!es <adoudal demande + 6treintroduit$ dit7il. 9 A7t7il r%pondu aux trois mots d'ordres

 9 (ar&aitement. 9 Bu'il soit introduit.Le &rère servant rentra dans le souterrain$ et$ deux secondes après$reparut$ conduisant un omme "u'+ son costume il %tait &acile dereconna-tre pour un pa#san$ et + sa t6te carr%e$ coi&&%e de !randsceveux roux$ pour un >reton.Il s'avan)a *us"u'au milieu du cercle sans para-tre intimid% le moinsdu monde$ &ixant tour + tour ses #eux sur cacun des moines et

attendant "ue l;une de ces dou/e statues de !ranit romp-t le silence.<e &ut le pr%sident "ui lui adressa la parole 3\] 9 De la part de "ui viens7tu lui demanda7t7il.  9 <elui "ui m'a envo#%$ r%pondit le pa#san$ m'a command%$ si l'onme &aisait une "uestion$ de dire "ue *e venais de la part de ,%u. 9 Es7tu porteur d'un messa!e verbal ou %crit  9 ,e dois r%pondre aux "uestions "ui me seront &aites par vous et%can!er un ci&&on de papier contre de l;ar!ent. 9 <'est bien commen)ons par les "uestions 3 o4 en sont nos &rères

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de Vend%e  9 Ils avaient d%pos% les armes et n'attendaient "u'un mot de vous pourles reprendre. 9 Et pour"uoi avaient7ils d%pos% les armes

 9 Ils en avaient re)u l'ordre de 8. . Louis VIII. 9 On a parl% d'une proclamation %crite de la main m6me du roi. 9 En voici la copie.Le pa#san pr%senta le papier au personna!e "ui l;interro!eait.<elui7ci l;ouvrit et lut 3 = La !uerre n'est absolument propre "u'+ rendre la ro#aut% odieuse etmena)ante. Les monar"ues "ui rentrent par son secours san!lant nepeuvent *amais 6tre aim%s 3 il &aut donc abandonner les mo#enssan!lants et se con&ier + l'empire de l'opinion$ "ui revient d'elle7m6me aux principes sauveurs. Dieu et le roi seront bientJt le cri deralliement des @ran)ais il &aut r%unir en un &ormidable &aisceau les%l%ments %pars du ro#alisme$ abandonner la Vend%e militante + sonmaleureux sort$ et marcer dans une voie plus paci&i"ue et moinsinco%rente. Les ro#alistes de l'Ouest ont &ait leur temps$ et l'on doit

s'appu#er en&in sur ceux de (aris$ "ui ont tout pr%par% pour unerestauration procaineT ?Le pr%sident releva la t6te$ et$ cercant or!an d'un Qil dont soncapucon ne pouvait voiler entièrement l;%clair 3 9 E bien$ &rère$ lui dit7il$ *'espère "ue voil+ ton souait de tout +l'eure accompli$ et les ro#alistes de la Vend%e et du idi auront toutle m%rite du d%vouement.(uis$ abaissant son re!ard sur la proclamation$ dont restaient

"uel"ues li!nes + lire$ il continua 3 \] = Les ,ui&s avaient cruci&i% leur roi$ depuis ce temps ils errent partout le monde 3 les @ran)ais ont !uillotin% le leur$ ils seront dispers%spar toute la terre.= Dat%e de >lanenbour!$ le 2H aoCt 1NPP$ *our de notre &6te$ denotre rè!ne le sixième.

= 8i!n% 3 Louis. ? 

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Les *eunes !ens se re!ardèrent. 9 Buos vultperdere ,upiter dementat : dit or!an. 9 Oui$ dit le pr%sident mais$ "uand ceux "ue ,upiter veut perdrerepr%sentent un principe$ il &aut les soutenir$ non seulement contre

,upiter$ mais contre eux7m6mes. A*ax$ au milieu de la &oudre et des%clairs$ se cramponnait + un rocer$ et$ dressant au ciel son poin!&erm%$ disait 3 = *;%capperai mal!r% les dieuxT ?(uis$ se retournant du cJt% de l'envo#% de <adoudal 3 9 Et + cette proclamation "u'a r%pondu celui "ui t'envoie  9 0 peu près ce "ue vous vene/ de r%pondre vous7m6me. Il m'a dit devenir voir et de m'in&ormer de vous si vous %tie/ d%cid%s + tenirmal!r% tout$ mal!r% le roi lui7m6me.  9 (ardieu : dit or!an. 9 ous sommes d%cid%s$ dit le pr%sident. 9 En ce cas$ dit le pa#san$ tout va bien. Voici les noms r%els desnouveaux ce&s et leurs noms de !uerre le !%n%ral vousrecommande de ne vous servir le plus possible dans voscorrespondances "ue des noms de !uerre 3 c'est le soin "u'il prend

lors"ue$ de son cJt%$ il parle de vous. 9 Vous ave/ la liste demanda le pr%sident. 9 on *e pouvais 6tre arr6t%$ et la liste eCt %t% prise. crive/$ *e vaisvous dicter.Le pr%sident s'assit + sa table$ prit une plume et %crivit sous la dict%edu pa#san vend%en les noms suivants 3= Geor!es <adoudal$ ,%u ou la 6te7ronde ,osep <adoudal$ ,udasaccab%e Laa#e 8aint7Kilaire$ David >urban alabr#$ >rave7

la7ort (oulpi"ue/$ Fo#al7<arna!e >on&ils$ >rise7>arrière Dampern%$ (i"uevers Duca#la$ la <ouronne Duparc$ leerrible la Foce$ itridate (uisa!e$ ,ean le >lond. ?  9 Voil+ les successeurs des <arrette$ des 8to&&let$ des <atelineau$des >oncamp$ des d'Elb%e$ des la Foce*ac"uelein et des Lescure :dit une voix.

 Le >reton se retourna vers celui "ui venait de parler 3

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 9 8'ils se &ont tuer comme leurs pr%d%cesseurs$ dit7il$ "ue leurdemandere/7vous  9 Allons$ bien r%pondu$ dit or!an de sorteT  9 De sorte "ue$ dès "ue notre !%n%ral aura votre r%ponse$ reprit le

pa#san$ il reprendra les armes. 9 Et si notre r%ponse eCt %t% n%!ativeT demanda une voix. 9 ant pis pour vous : r%pondit le pa#san dans tous les cas$l;insurrection %tait &ix%e au 2R octobre. 9 E bien$ dit le pr%sident$ le !%n%ral aura$ !rce + nous$ de "uoipa#er son premier mois de solde. O4 est votre re)u  9 Le voici$ dit le pa#san tirant de sa poce un papier sur le"uel%taient %crits ces mots 3= Fe)u de nos &rères du idi et de l'Est$ pour 6tre emplo#%e au biende la cause$ la somme de 3= GEOFGE8 <ADODAL$ = G%n%ral en ce& de l'arm%e ro#aliste de >reta!ne. ? La somme$ comme on voit$ %tait rest%e en blanc.

 9 8ave/7vous %crire demanda le pr%sident. 9 Asse/ pour remplir les trois ou "uatre mots "ui man"uent. 9 E bien$ %crive/ 3 = <ent mille &rancs. ?Le >reton %crivit puis$ tendant le papier au pr%sident 3 9 Voici le re)u$ dit7il o4 est l'ar!ent  9 >aisse/7vous$ et ramasse/ le sac "ui est + vos pieds il contientsoixante mille &rancs.(uis$ s'adressant + un des moines 3

 9 ontbar$ o4 sont les "uarante autres mille demanda7t7il.Le moine interpell% alla ouvrir une armoire et en tira un sac un peumoins volumineux "ue celui "u'avait rapport% or!an$ mais "ui$cependant$ contenait la somme asse/ ronde de "uarante mille &rancs.  9 Voici la somme complète$ dit le moine. 9 aintenant$ mon ami$ dit le pr%sident$ man!e/ et repose/7vous

demain$ vous partire/. 9 On m'attend l+7bas$ dit le Vend%en *e man!erai et *e dormirai sur

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mon ceval. Adieu$ messieurs$ le ciel vous !arde :Et il s'avan)a$ pour sortir$ vers la porte par la"uelle il %tait entr%. 9 Attende/ : dit or!an.Le messa!er de Geor!es s'arr6ta.

 9 ouvelle pour nouvelle$ &it or!an dites au !%n%ral <adoudal "uele !%n%ral >onaparte a "uitt% l'arm%e d'!#pte$ est d%bar"u% avant7ier + @r%*us et sera dans trois *ours + (aris. a nouvelle vaut bienles vJtres "u'en dites7vous  9 Impossible : s'%crièrent tous les moines d'une voix. 9 Fien n'est pourtant plus vrai$ messieurs *e tiens la cose de notreami le (r6tre$ "ui l'a vu rela#er une eure avant moi + L#on et "ui l'areconnu.  9 Bue vient7il &aire en @rance demandèrent deux ou trois voix. 9 a &oi$ dit or!an$ nous le saurons bien un *our ou l'autre il estprobable "u'il ne revient pas + (aris pour # !arder l;inco!nito. 9 e perde/ pas un instant pour annoncer cette nouvelle + nos &rèresde l'Ouest$ dit le pr%sident au pa#san vend%en 3 tout + l;eure *e vousretenais maintenant$ c'est moi "ui vous dis 3 = Alle/ : ?

Le pa#san salua et sortit le pr%sident attendit "ue la porte &Ctre&erm%e 3 9 essieurs$ dit7il$ la nouvelle "ue vient de nous annoncer &rèreor!an est tellement !rave$ "ue *e proposerai une mesure sp%ciale. 9 La"uelle demandèrent d'une seule voix les compa!nons de ,%u. 9 <'est "ue l'un de nous$ d%si!n% par le sort$ parte pour (aris$ et$ avecle ci&&re convenu$ nous tienne au courant de tout ce "ui se passera. 9 Adopt%$ r%pondirent7ils.

  9 En ce cas$ reprit le pr%sident$ %crivons nos trei/e noms$ cacun lesien$ sur un morceau de papier mettons7les dans un capeau$ et celuidont le nom sortira partira + l'instant m6me.Les *eunes !ens$ d'un mouvement unanime$ s'approcèrent de latable$ %crivirent leurs noms sur des carr%s de papier "u'ils roulèrent$et les mirent dans un capeau.

Le plus *eune &ut appel% pour 6tre le pr6te7nom du asard.Il tira un des petits rouleaux de papier et le pr%senta au pr%sident$ "ui

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le d%plia. 9 or!an$ dit le pr%sident. 9 es instructions$ demanda le *eune omme. 9 Fappele/7vous$ r%pondit le pr%sident$ avec une solennit% + la"uelle

les voCtes de ce clo-tre pr6taient une supr6me !randeur$ "ue vousvous appele/ le baron de 8ainte7Kermine$ "ue votre père a %t%!uillotin% sur la place de la F%volution et votre &rère tu% + l'arm%e de<ond%. oblesse obli!e : voil+ vos instructions. 9 Et pour le reste$ demanda le *eune omme.  9 (our le reste dit le pr%sident$ nous nous en rapportons + votrero#alisme et + votre lo#aut%. 9 Alors$ mes amis$ permette/7moi de prendre con!% de vous +l'instant m6me *e voudrais 6tre sur la route de (aris avant le *our$ et *'ai une visite indispensable + &aire avant mon d%part. 9 Va : dit le pr%sident en ouvrant ses bras + or!an *e t'embrasse aunom de tous les &rères. 0 un autre *e dirais 3 = sois brave$ pers%v%rant$acti& : ? + toi *e dirai 3 = 8ois prudent : ?Le *eune omme re)ut l'accolade &raternelle$ salua d'un sourire ses

autres amis$ %can!ea une poi!n%e de main avec deux ou trois d'entreeux$ s'enveloppa de son manteau$ en&on)a son capeau sur sa t6te etsortit.

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I% : RO"&O ET JULIETTE

Dans la pr%vo#ance d;un procain d%part$ le ceval de or!an$ après

avoir %t% lav%$ bouconn%$ s%c%$ avait re)u double ration d'avoine etavait %t% de nouveau sell% et brid%.Le *eune omme n'eut donc "u'+ le demander et + sauter dessus.0 peine &ut7il en selle "ue la porte s'ouvrit comme parencantement le ceval s'%lan)a deors ennissant et rapide$ a#antoubli% sa première course et pr6t + en d%vorer une seconde.0 la porte de la cartreuse$ or!an demeura un instant ind%cis$ poursavoir s'il tournerait + droite ou + !auce en&in$ il tourna + droite$suivit un instant le sentier "ui conduit de >our! + 8eillon$ se *eta uneseconde &ois + droite$ mais + travers plaine$ s'en&on)a dans un an!lede &or6t "u'il rencontra sur son cemin$ reparut bientJt de l'autre cJt%du bois$ !a!na la !rande route de (ont7d'Ain$ la suivit pendantl'espace d'une demi7lieue + peu près$ et ne s'arr6ta "u'+ un !roupe demaisons "ue l'on appelle au*ourd'ui la aison7des7Gardes.ne de ces maisons portait pour ensei!ne un bou"uet de oux$ "ui

indi"uait une de ces altes campa!nardes o4 les pi%tons sed%saltèrent et reprennent des &orces en se reposant un instant$ avantde continuer le lon! et &ati!ant vo#a!e de la vie. \] Ainsi "u'il avait &ait + la porte de la cartreuse$ or!an s'arr6ta$tira un pistolet de sa &onte et se servit de sa crosse comme d'unmarteau seulement$ comme$ selon toute probabilit%$ les braves !ens"ui abitaient l'umble auber!e ne conspiraient pas$ la r%ponse +

l'appel du vo#a!eur se &it plus lon!temps attendre "u'+ la cartreuse.En&in$ on entendit le pas du !ar)on d'%curie$ alourdi par ses sabots

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la porte cria$ et le bonomme "ui venait de l'ouvrir$ vo#ant uncavalier tenant un pistolet + la main$ s'appr6ta instinctivement + lare&ermer. 9 <'est moi$ (ataut$ dit le *eune omme n'aie pas peur.

 9 A : de &ait$ dit le pa#san$ c'est vous$ monsieur <arles. A : *e n'aipas peur non plus mais vous save/$ comme disait . le cur%$ dutemps "u'il # avait un bon Dieu$ les pr%cautions$ c'est la mère de lasCret%. 9 Oui$ (ataut$ oui$ dit le *eune omme en mettant pied + terre et en!lissant une pièce d'ar!ent dans la main du !ar)on d'%curie mais$sois tran"uille$ le bon Dieu reviendra$ et$ par contrecoup$ . le cur%aussi. 9 O : "uant + )a$ &it le bonomme$ on voit bien "u'il n'# a pluspersonne l+7aut$ + la &a)on dont tout marce. Est7ce "ue )a dureralon!temps encore comme )a$ monsieur <arles   9 (ataut$ *e te promets de &aire de mon mieux pour "ue tu net;impatientes pas trop$ parole d'onneur : *e ne suis pas moins press%"ue toi. Aussi te prierai7*e de ne pas te coucer$ mon bon (ataut.

 9 A : vous save/ bien$ monsieur$ "ue$ "uand vous vene/$ c'est asse/mon abitude de ne pas me coucer et$ "uant au cevalT A )+ :vous en can!e/ donc tous les *ours$ de ceval L'avant7dernière&ois$ c'%tait un ale/an la dernière &ois$ c'%tait un pommel%$ et$au*ourd'ui$ c'est un noir. 9 Oui$ *e suis capricieux de ma nature. Buant au ceval$ comme tudisais$ mon cer (ataut$ il n'a besoin de rien$ et tu ne t;en occuperas"ue pour le d%brider. Laisse lui la selle sur le dosT Attends 3 remets

donc ce pistolet dans les &ontes$ et puis !arde7moi encore ces deux7l+.Et le *eune omme d%taca ceux "ui %taient pass%s + sa ceinture et lesdonna au !ar)on d'%curie. 9 >on : &it celui7ci en riant$ plus "ue )a d'abo#eurs : 9 u sais$ (ataut$ on dit "ue les routes ne sont pas sCres. 9 A : *e crois bien "u'elles ne sont pas sCres : nous na!eons en pleinbri!anda!e$ monsieur <arles. Est7ce "u'on n'a pas arr6t% et

d%pouill%$ pas plus tard "ue la semaine dernière$ la dili!ence deGenève + >our!

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  9 >a : &it or!an et "ui accuse7t7on de ce vol  9 O : c'est une &arce ima!ine/7vous "u'ils disent "ue c'est lescompa!nons de ,%sus. ,e n'en ai pas cru un mot$ vous pense/ bien

"u'est7ce "ue c'est "ue les compa!nons de ,%sus$ sinon les dou/eapJtres  9 En e&&et$ dit or!an avec son %ternel et *o#eux sourire$ *e n'en voispas d'autres. 9 >on : continua (ataut$ accuser les dou/e apJtres de d%valiser lesdili!ences$ il ne man"uerait plus "ue cela : O : *e vous le dis$monsieur <arles$ nous vivons dans un temps o4 l'on ne respecteplus rien.Et$ tout en secouant la t6te en misantrope d%!oCt%$ sinon de la vie$du moins des ommes$ (ataut conduisit le ceval + l'%curie.Buant + or!an$ il re!arda pendant "uel"ues secondes (atauts'en&oncer dans les pro&ondeurs de la cour et dans les t%nèbres des%curies puis$ tournant la aie "ui cei!nait le *ardin$ il descendit versun !rand massi& d'arbres dont les autes cimes se dressaient et sed%coupaient dans la nuit avec la ma*est% des coses immobiles$ tout

en ombra!eant une carmante petite campa!ne "ui portait$ dans lesenvirons$ le titre pompeux de cteau des oires7@ontaines. <omme or!an attei!nait le mur du cteau$ l'eure sonna auclocer du villa!e de onta!nac. Le *eune omme pr6ta l;oreille autimbre "ui passait en vibrant dans l;atmospère calme et silencieused'une nuit d'automne$ et compta *us"u'+ on/e coups.>ien des coses$ comme on le voit$ s'%taient pass%es en deux eures.

or!an &it encore "uel"ues pas$ examina le mur$ paraissant cercerun endroit connu$ puis$ cet endroit trouv%$ introduisit la pointe de sabotte dans la *ointure de deux pierres$ s'%lan)a comme un omme "uimonte + ceval$ saisit le caperon du mur de la main !auce$ d'unseul %lan se trouva + cali&ourcon sur le mur$ et$ rapide commel'%clair$ se laissa retomber de l;autre cJt%.out cela s'%tait &ait avec tant de rapidit%$ d'adresse et de l%!èret%$

"ue$ si "uel"u'un eCt pass% par asard en ce moment7l+$ il eCt pucroire "u'il %tait le *ouet d'une vision.

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<omme il avait &ait d'un cJt% du mur$ or!an s'arr6ta et %couta del'autre$ tandis "ue son Qil sondait$ autant "ue la cose %tait possible$dans les t%nèbres obscurcies par le &euilla!e des trembles et despeupliers$ les pro&ondeurs du petit buis.

 out %tait solitaire et silencieux. or!an se asarda de continuer soncemin.ous disons se asarda$ parce "u'il # avait$ depuis "u'il s'%taitapproc% du cteau des oires7@ontaines$ dans toutes les allures du *eune omme$ une timidit% et une %sitation si peu abituelles + soncaractère$ "u'il %tait %vident "ue$ cette &ois$ s'il avait des craintes$ cescraintes n'%taient pas pour lui seul.Il !a!na la lisière du bois en prenant les m6mes pr%cautions.Arriv% sur une pelouse$ + l'extr%mit% de la"uelle s'%levait le petitcteau$ il s'arr6ta et interro!ea la &a)ade de la maison.ne seule &en6tre %tait %clair%e$ des dou/e &en6tres "ui$ sur trois%ta!es$ per)aient cette &a)ade.Elle %tait au premier %ta!e$ + l'an!le de la maison.n petit balcon tout couvert de vi!nes vier!es "ui !rimpaient le lon!

de la muraille$ s'enroulaient autour des rinceaux de &er et retombaienten &estons$ s'avan)ait au7dessous de cette &en6tre et surplombait le *ardin. Aux deux cJt%s de la &en6tre$ plac%s sur le balcon m6me$ des arbres +lar!es &euilles s'%lan)aient de leurs caisses et &ormaient au7dessus dela cornice un berceau de verdure.ne *alousie$ montant et descendant + l'aide de cordes$ &aisait une

s%paration entre le balcon et la &en6tre$ s%paration "ui disparaissait +volont%.<'%tait + travers les interstices de la *alousie "ue or!an avait vu lalumière.Le premier mouvement du *eune omme$ &ut de traverser la pelouseen droite li!ne mais$ cette &ois encore$ les craintes dont nous avonsparl% le retinrent.

ne all%e de tilleuls lon!eait la muraille et conduisait + la maison.Il &it un d%tour et s'en!a!ea sous la voCte obscure et &euillue.

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(uis$ arriv% + l'extr%mit% de l;all%e$ il traversa$ rapide comme un daime&&arouc%$ l'espace libre$ et se trouva au pied de la muraille$ dansl;ombre %paisse pro*et%e par la maison. 

Il &it "uel"ues pas + reculons$ les #eux &ix%s sur la &en6tre$ mais demanière + ne pas sortir de l'ombre.(uis$ arriv% au point calcul% par lui$ il &rappa trois &ois dans sesmains.0 cet appel$ une ombre s'%lan)a du &ond de l'appartement$ et vint$!racieuse$ &lexible$ pres"ue transparente$ se coller + la &en6tre.or!an renouvela le si!nal.AussitJt la &en6tre s'ouvrit$ la *alousie se leva$ et une ravissante *eune&ille$ en pei!noir de nuit avec sa cevelure blonde ruisselant sur ses%paules$ parut dans l;encadrement de verdure.Le *eune omme tendit les bras + celle dont les bras %taient tendusvers lui$ et deux noms$ ou plutJt deux cris sortis du cQur$ secroisèrent$ allant au7devant l'un de l;autre. 9 <arles : 9 Am%lie :

(uis le *eune omme bondit contre la muraille$ s'accroca aux ti!esdes vi!ies$ aux asp%rit%s de la pierre$ aux saillies des cornices$ et enune seconde se trouva sur le balcon. <e "ue les deux beaux *eunes !ens se dirent alors ne &ut "u'unmurmure d'amour perdu dans un interminable baiser.ais$ par un doux e&&ort$ le *eune omme entra-na d'un bras la *eune&ille dans la cambre$ tandis "ue l'autre lcait les cordons de la

 *alousie$ "ui retombait bru#ante derrière eux.Derrière la *alousie la &en6tre se re&erma.(uis la lumière s'%tei!nit$ et toute la &a)ade du cteau des oires7@ontaines se trouva dans l'obscurit%.<ette obscurit% durait depuis un "uart d'eure + peu près$ lors"u'onentendit le roulement d'une voiture sur le cemin "ui conduisait de la!rande route de (ont7d'Ain + l'entr%e du cteau.

(uis le bruit cessa il %tait %vident "ue la voiture venait de s'arr6terdevant la !rille.

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% : LA A"ILLE DE ROLAND

<ette voiture "ui s'arr6tait + la porte %tait celle "ui ramenait + sa

&amille Foland$ accompa!n% de sir ,on.On %tait si loin de l'attendre$ "ue$ nous l'avons dit$ toutes les lumièresde la maison %taient %teintes$ toutes les &en6tres dans l'obscurit%$m6me celle d'Am%lie.Le postillon$ depuis cin" cents pas$ &aisait bien cla"uer son &ouet +outrance mais le bruit %tait insu&&isant pour r%veiller desprovinciaux dans leur premier sommeil.La voiture une &ois arr6t%e$ Foland ouvrit la portière$ sauta + terresans toucer le marcepied$ et se pendit + la sonnette.<ela dura cin" minutes pendant les"uelles$ après ca"ue sonnerie$Foland se retournait vers la voiture en disant 3 9 e vous impatiente/ pas$ sir ,on.En&in$ une &en6tre s'ouvrit et une voix en&antine$ mais &erme$ cria 3 9 Bui sonne donc ainsi  9 A : c'est toi$ petit douard$ dit Foland ouvre vite :

L'en&ant se re*eta en arrière avec un cri *o#eux et disparut. ais$ en m6me temps$ on entendit sa voix "ui criait dans lescorridors 3 9 ère : r%veille7toi$ c'est Foland :T 8Qur : r%veille7toi$ c'est le!rand &rère.(uis$ avec sa cemise seulement et ses petites pantou&les$ il sepr%cipita par les de!r%s en criant 3

 9 e t'impatiente pas$ Foland$ me voil+ : me voil+ :n instant après$ on entendit la cle& "ui !rin)ait dans la serrure$ les

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verrous "ui !lissaient dans les tenons puis une &orme blanceapparut sur le perron et vola$ plutJt "u'elle ne courut$ vers la !rille$"ui$ au bout d'un instant$ !rin)a + son tour sur ses !onds et s'ouvrit.L'en&ant sauta au cou de Foland et # resta pendu.

 9 A : &rère : a : &rère : criait7il en embrassant le *eune omme et enriant et pleurant tout + la &ois a : !rand &rère Foland$ "ue mère va6tre contente : et Am%lie donc : out le monde se porte bien$ c'estmoi le plus maladeT a : except% icel$ tu sais$ le *ardinier$ "uis'est donn% une entorse. (our"uoi donc n'es7tu pas en militaire TA : "ue tu es laid en bour!eois : u viens d'!#pte m'as7turapport% des pistolets mont%s en ar!ent et un beau sabre recourb%  on : a bien$ tu n'es pas !entil et *e ne veux plus t'embrasser maisnon$ non$ va$ n'aie pas peur$ *e t'aime tou*ours :Et l'en&ant couvrait le !rand &rère de baisers$ comme il l'%crasait de"uestions.L'An!lais$ rest% dans la voiture$ re!ardait$ la t6te inclin%e + laportière$ et souriait.Au milieu de ces tendresses &raternelles$ une voix de &emme %clata.

ne voix de mère : 9 O4 est7il$ mon Foland$ mon &ils bien7aim% demandait madame deontrevel d'une voix empreinte d'une %motion *o#euse si violente$"u'elle allait pres"ue *us"u'+ la douleur o4 est7il Est7ce bien vrai"u'il soit revenu est7ce bien vrai "u'il ne soit pas prisonnier$ "u'il nesoit pas mort est7ce bien vrai "u'il vive L'en&ant$ + cette voix$ !lissa comme un serpent dans les bras de son&rère$ tomba debout sur le !a/on$ et$ comme enlev% par un ressort$

bondit vers sa mère. 9 (ar ici$ mère$ par ici : dit7il en entra-nant sa mère + moiti% v6tuevers Foland. 0 la vue de sa mère$ Foland n'# put tenir il sentit se &ondre cetteespèce de !la)on "ui semblait p%tri&i% dans sa poitrine son cQurbattit comme celui d'un autre.

 9 A : s'%cria7t7il$ *'%tais v%ritablement in!rat envers Dieu "uand lavie me !arde encore de semblables *oies.

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Et il se *eta tout san!lotant au cou de madame de ontrevel sans sesouvenir de sir ,on$ "ui$ lui aussi$ sentait se &ondre son &le!mean!lican$ et "ui essu#ait silencieusement les larmes "ui coulaient surses *oues et "ui venaient mouiller son sourire.

L'en&ant$ la mère et Foland &ormaient un !roupe adorable detendresse et d'%motion.out + coup$ le petit douard$ comme une &euille "ue le ventemporte$ se d%taca du !roupe en criant 3 9 Et sQur Am%lie$ o4 est7elle donc (uis il s'%lan)a vers la maison$ en r%p%tant 3 9 8Qur Am%lie$ r%veille7toi : lève7toi accours :Et l'on entendit les coups de pied et les coups de poin! de l'en&ant "uiretentissaient contre une porte. Il se &it un !rand silence.(uis pres"ue aussitJt on entendit le petit douard "ui criait 3 9 Au secours$ mère : au secours$ &rère Foland : sQur Am%lie setrouve mal.adame de ontrevel et son &ils s'%lancèrent dans la maison sir

,on$ "ui$ en touriste consomm% "u'il %tait$ avait dans une trousse deslancettes et dans sa poce un &lacon de sels$ descendit de voiture$ et$ob%issant + un premier mouvement$ s'avan)a *us"u'au perron.L+$ il s'arr6ta$ r%&l%cissant "u'il n'%tait point pr%sent%$ &ormalit% toutepuissante pour un An!lais.ais$ d'ailleurs$ en ce moment$ celle au7devant de la"uelle il allaitvenait au7devant de lui.Au bruit "ue son &rère &aisait + sa porte$ Am%lie avait en&in paru sur

le palier mais sans doute la commotion "ui l'avait &rapp%e enapprenant le retour de Foland %tait trop &orte$ et$ après avoirdescendu "uel"ues de!r%s d'un pas pres"ue automati"ue et en &aisantun violent e&&ort sur elle7m6me$ elle avait pouss% un soupir et$comme une &leur "ui plie$ comme une brance "ui s'a&&aisse$ commeune %carpe "ui &lotte$ elle %tait tomb%e ou plutJt s'%tait couc%e surl'escalier.

 <'%tait alors "ue l'en&ant avait cri%.

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ais$ au cri de l'en&ant$ Am%lie avait retrouv%$ sinon la &orce$ dumoins la volont% elle s'%tait redress%e et en balbutiant 3 = ais7toi$douard : tais7toi au nom du ciel : me voil+ : ? Elle s'%taitcramponn%e d'une main + la rampe$ et$ appu#%e de l'autre sur l'en&ant$

elle avait continu% de descendre les de!r%s.0 la dernière marce$ elle avait rencontr% sa mère et son &rère alorsd'un mouvement violent$ pres"ue d%sesp%r%$ elle avait *et% ses deuxbras au cou de Foland$ en criant 3 9 on &rère : mon &rère :(uis Foland avait senti "ue la *eune &ille pesait plus lourdement + son%paule$ et en disant 3 = Elle se trouve mal$ de l'air : de l'air : ? ill'avait entra-n%e vers le perron.<'%tait ce nouveau !roupe$ si di&&%rent du premier$ "ue sir ,on avaitsous les #eux.Au contact de l'air$ Am%lie respira et redressa la t6te. En ce moment$ la lune$ dans toute sa splendeur$ se d%barrassait d'unnua!e "ui la voilait$ et %clairait le visa!e d'Am%lie$ aussi ple "u'elle.8ir ,on poussa un cri d'admiration.

Il n'avait *amais vu statue de marbre si par&aite "ue ce marbre vivant"u'il avait sous les #eux.Il &aut dire "u'Am%lie %tait merveilleusement belle$ vue ainsi.V6tue d'un lon! pei!noir de batiste$ "ui dessinait les &ormes d'uncorps moul% sur celui de la (ol#mnie anti"ue$ sa t6te ple$l%!èrement inclin%e sur l'%paule de son &rère$ ses lon!s ceveux d'unblond d'or tombant sur des %paules de nei!e$ son bras *et% au cou desa mère$ et "ui laissait pendre sur le cle rou!e dont madame de

ontrevel %tait envelopp%e une main d'albtre ros%$ telle %tait la sQurde Foland apparaissant aux re!ards de sir ,on.Au cri d'admiration "ue poussa l;An!lais$ Foland se souvint "uecelui7ci %tait l+$ et madame de ontrevel s'aper)ut de sa pr%sence.Buant + l'en&ant$ %tonn% de voir cet %tran!er ce/ sa mère$ ildescendit rapidement le perron$ et$ restant seul sur la troisièmemarce$ non pas "u'il crai!n-t d'aller plus loin$ mais pour rester + la

auteur de celui "u'il interpellait 3 

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 9 Bui 6tes7vous$ monsieur demanda7t7il + sir ,on$ et "ue &aites7vous ici  9 on petit douard$ dit sir ,on$ *e suis un ami de votre &rère$ et *eviens vous apporter les pistolets mont%s en ar!ent et le damas "u'il

vous a promis. 9 O4 sont7ils demanda l'en&ant. 9 A : dit sir ,on$ ils sont en An!leterre$ et il &aut le temps de les&aire venir mais voil+ votre !rand &rère "ui r%pondra de moi et "uivous dira "ue *e suis un omme de parole. 9 Oui$ douard$ oui$ dit Foland si milord te les promet$ tu les auras.(uis$ s'adressant + madame de ontrevel et + sa sQur 3 9 Excuse/7moi$ ma mère excuse7moi$ Am%lie$ dit7il$ ou plutJtexcuse/7vous vous7m6mes comme vous pourre/ près de milord 3vous vene/ de &aire de moi un abominable in!rat.(uis$ allant + sir ,on et lui prenant la main 3 9 a mère$ continua Foland$ milord a trouv% mo#en$ le premier *our"u'il m'a vu$ la première &ois "u'il m'a rencontr%$ de me rendre un%minent service *e sais "ue vous n'oublie/ pas ces coses7l+ 3 

 *'espère donc "ue vous voudre/ bien vous souvenir "ue sir ,on estun de vos meilleurs amis$ et il va vous en donner une preuve enr%p%tant avec moi "u'il consent + s'ennu#er "uin/e *ours ou troissemaines avec nous. 9 adame$ dit sir ,on$ permette/7moi$ au contraire$ de ne pointr%p%ter les paroles de mon ami Foland ce ne serait point "uin/e *ours$ ce ne serait point trois semaines "ue *e voudrais passer aumilieu de votre &amille$ ce serait une vie toute entière..

adame de ontrevel descendit le perron$ et tendit + sir ,on unemain "ue celui7ci baisa avec une !alanterie toute &ran)aise. 9 ilord$ dit7elle$ cette maison est la vJtre le *our o4 vous # 6tesentr% a %t% un *our de *oie$ le *our o4 vous la "uittere/ sera un *our dere!ret et de tristesse.8ir ,on se tourna vers Am%lie$ "ui$ con&use de para-tre ainsi d%&aitedevant un %tran!er$ ramenait autour de son cou les plis de son

pei!noir 3 9 ,e vous parle en mon nom et au nom de ma &ille$ trop %mue encore

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du retour inattendu de son &rère pour vous accueillir elle7m6mecomme elle le &era dans un instant$ continua madame de ontrevelen venant au secours d'Am%lie. 

 9 a sQur$ dit Foland$ permettra + mon ami sir ,on de lui baiser lamain$ et il acceptera$ *'en suis sCr$ cette &a)on de lui souaiter labienvenue.Am%lie balbutia "uel"ues mots$ souleva lentement le bras$ et tendit samain + sir ,on avec un sourire pres"ue douloureux.L'An!lais prit la main d'Am%lie mais$ sentant "ue cette main %tait!lac%e et &rissonnante$ au lieu de la porter + ses lèvres 3 9 Foland$ dit7il$ votre sQur est s%rieusement indispos%e ne nousoccupons ce soir "ue de sa sant% *e suis un peu m%decin$ et$ si elleveut bien convertir la &aveur "u'elle dai!nait m'accorder en celle "ue *e lui tte le pouls$ *e lui en aurai une %!ale reconnaissance.ais$ comme si elle crai!nait "ue l'on ne devint la cause de son mal$Am%lie retira vivement sa main en disant 3 9 ais$ non$ milord se trompe 3 la *oie ne rend pas malade$ et la *oieseule de revoir mon &rère a caus% cette indisposition d'un instant "ui a

d%*+ disparu.(uis$ se retournant vers madame de ontrevel 3  9 a mère$ dit7elle avec un accent rapide$ pres"ue &i%vreux$ nousoublions "ue ces messieurs arrivent d'un lon! vo#a!e "ue$ depuisL#on ils n'ont probablement rien pris et "ue$ si Foland a tou*ours cebon app%tit "ue nous lui connaissions$ il ne m'en voudra pas de vouslaisser &aire$ + lui et + milord$ les onneurs de la maison$ en son!eant

"ue *e m'occupe des d%tails peu po%ti"ues$ mais très appr%ci%s par luidu m%na!e.Et laissant$ en e&&et$ sa mère &aire les onneurs de la maison$ Am%lierentra pour r%veiller les &emmes de cambre et le domesti"ue$laissant dans l'esprit de sir ,on cette espèce de souvenir &%eri"ue "uelaisserait$ dans celui d'un touriste descendant les bords du Fin$l'apparition de la Lor%l# debout sur son rocer$ sa l#re + la main et

laissant &lotter au vent de la nuit l'or &luide de ses ceveux :(endant ce temps$ or!an remontait + ceval$ reprenant au !rand

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!alop le cemin de la cartreuse$ s'arr6tant devant la porte$ tirant uncarnet de sa poce$ et %crivant sur une &euille de ce carnet "uel"uesli!nes au cra#on$ "u'il roulait et &aisait passer d'un cJt% + l'autre de laserrure$ sans prendre le temps de descendre de son ceval.

 (uis$ pi"uant des deux et se courbant sur la crinière du noble animal$il disparaissait dans la &or6t$ rapide et m#st%rieux comme @aust serendant + la monta!ne du sabbat.Les trois li!nes "u'il avait %crites %taient celles7ci 3= Louis de ontrevel$ aide de camp du !%n%ral >onaparte$ est arriv%cette nuit au cteau des oires7@ontaines.= Garde + vous$ compa!nons de ,%u : ?ais$ tout en pr%venant ses amis de se !arder de Louis de ontrevel$or!an avait trac% une croix au7dessus de son nom$ ce "ui voulaitdire "ue$ "uel"ue cose "u'il arrivt$ le *eune o&&icier devait leur 6tresacr%.<a"ue compa!non de ,%u pouvait sauve!arder un ami sans avoirbesoin de rendre compte des moti&s "ui le &aisaient a!ir ainsi.or!an usait de son privilè!e 3 il sauve!ardait le &rère d'amiti%.

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%I : LE CH(TEAU DE! NOIRE!:ONTAINE!

Le cteau des oires7@ontaines$ o4 nous venons de conduire deux

des principaux personna!es de cette istoire$ %tait situ% dans une desplus carmantes situations de la vall%e$ ou s'%lève la ville de >our!.8on parc$ de cin" ou six arpents$ plant% d'arbres centenaires$ %tait&erm% de trois cJt%s par des murailles de !rès$ ouvertes sur le devantde toute la lar!eur d'une belle !rille de &er travaill%e au marteau$ et&a)onn%e du temps et + la manière de Louis V$ et du "uatrième cJt%par la petite rivière de la Fo#ssouse$ carmant ruisseau "ui prend sasource + ,ournaud$ c'est7+7dire au bas des premières rampes *urassi"ues$ et "ui$ coulant du midi au nord d'un cours pres"ueinsensible$ va se *eter dans la 8aJne au pont de @leurville$ en &ace de(ont7de7Vaux$ patrie de ,oubert$ le"uel$ un mois avant l;%po"ue o4nous sommes arriv%s$ venait d'6tre tu% + la &atale bataille de ovi.Au7del+ de la Fe#ssouse et sur ses rives s'%tendaient$ + droite et +!auce du cteau des oires7@ontaines$ les villa!es de onta!nat etde 8aint7,ust$ domin%s par celui de <e#/eriat.

Derrière ce dernier bour! se dessinent les !racieuses silouettes descollines du ,ura$ au7dessus de la cr6te des"uelles on distin!ue la cimebleutre des monta!nes du >u!e#$ "ui semblent se ausser pourre!arder curieusement par7dessus l'%paule de leurs sQurs cadettes ce"ui se passe dans la vall%e de l'Ain. <e &ut en &ace de ce ravissantpa#sa!e "ue se r%veilla sir ,on. (our la première &ois de sa vie peut76tre$ le morose et taciturne

An!lais souriait + la nature il lui semblait 6tre dans une de ces bellesvall%es de la essalie$ c%l%br%es par Vir!ile$ ou près de ces douces

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rives du Li!non$ cant%es par d'r&%$ dont la maison natale$ "uoi"u'en disent les bio!rapes$ tombait en ruine + trois "uarts de lieue ducteau des [email protected] &ut tir% de sa contemplation par trois coups l%!èrement &rapp%s + sa

porte 3 c'%tait son Jte$ Foland$ "ui venait s'in&ormer de "uelle &a)onil avait pass% la nuit.Il le trouva radieux comme le soleil "ui se *ouait sur les &euilles d%*+ *aunies des marronniers et des tilleuls. 9 O : o : sir ,on$ dit7il$ permette/7moi de vous &%liciter *em'attendais + voir un omme triste comme ces pauvres cartreux auxlon!ues robes blances "ui m'e&&ra#aient tant dans ma *eunesse$"uoi"ue$ + vrai dire$ *e n'aie *amais %t% &acile + la peur et$ pas dutout$ *e vous trouve$ au milieu de notre triste mois d'octobre$ souriantcomme une matin%e de mai.\] 9 on cer Foland$ r%pondit sir ,on$ *e suis pres"ue orpelin  *'ai perdu ma mère le *our de ma naissance$ mon père + dou/e ans.0 l'!e o4 l'on met les en&ants au collè!e$ *'%tais ma-tre d'une &ortunede plus d'un million de rente mais *'%tais seul en ce monde$ sanspersonne "ue *'aimasse$ sans personne "ui m'aimt les douces *oies

de la &amille me sont donc complètement inconnues. De dou/e + dix7uit ans$ *'ai %tudi% + l'universit% de <ambrid!e moncaractère taciturne$ un peu autain peut76tre$ m'isolait au milieu demes *eunes compa!nons. 0 dix7uit ans$ *e vo#a!eai. Vo#a!eur arm%"ui parcoure/ le monde + l'ombre de votre drapeau$ c'est7+7dire +l'ombre de la patrie "ui ave/ tous les *ours les %motions de la lutte etles or!ueils de la !loire$ vous ne vous doute/ point "uelle cose

lamentable c'est "ue de traverser les villes$ les provinces$ les tats$les ro#aumes$ pour visiter tout simplement une %!lise ici$ un cteaul+ de "uitter le lit + "uatre eures du matin + la voix du !uideimpito#able$ pour voir le soleil se lever du aut du Fi!i ou del'Etna de passer$ comme un &antJme d%*+ mort$ au milieu de cesombres vivantes "ue l'on appelle les ommes de ne savoir o4s'arr6ter de n'avoir pas une terre o4 prendre racine$ pas un bras o4

s'appu#er$ pas un cQur o4 verser son cQur : E bien$ ier au soir$mon cer Foland$ tout + coup$ en un instant$ en une seconde$ ce vide

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de ma vie a %t% combl% *'ai v%cu en vous les *oies "ue *e cerce$ *e vous les ai vu %prouver cette &amille "ue *'i!nore$ *e l'ai vues'%panouir &lorissante autour de vous en re!ardant votre mère$ *e mesuis dit 3 ma mère %tait ainsi$ *'en suis certain. En re!ardant votre

sQur$ *e me suis dit 3 si *'avais eu une sQur$ *e ne l'aurais pas voulueautrement. En embrassant votre &rère$ *e me suis dit "ue *e pourrais$ +la ri!ueur$ avoir un en&ant de cet !e7l+$ et laisser ainsi "uel"ue coseaprès moi dans ce monde tandis "u'avec le caractère dont *e meconnais$ *e mourrai comme *'ai v%cu$ triste$ maussade aux autres etimportun + moi7m6me. A : vous 6tes eureux$ Foland : vous ave/ la &amille$ vous ave/ la!loire$ vous ave/ la *eunesse$ vous ave/ 9 ce "ui ne !te rien m6mece/ un omme 9 vous ave/ la beaut%. Aucune *oie ne vous man"ue$aucun boneur ne vous &ait d%&aut *e vous le r%pète$ Foland$ vous6tes un omme eureux$ bien eureux. 9 >on : dit Foland$ et vous oublie/ mon an%vrisme$ milord.8ir ,on re!arda le *eune omme d'un air d'incr%dulit%. En e&&et$Foland paraissait *ouir d'une sant% &ormidable.

 9 Votre an%vrisme contre mon million de rente$ Foland$ dit avec unsentiment de pro&onde tristesse lord anla#$ pourvu "u'avec votrean%vrisme vous me donnie/ cette mère "ui pleure de *oie en vousrevo#ant$ cette sQur "ui se trouve mal de boneur + votre retour$ ceten&ant "ui se pend + votre cou comme un *eune et beau &ruit + unarbre *eune et beau pourvu "u'avec tout cela encore vous medonnie/ ce cteau aux &rais ombra!es$ cette rivière aux rives!a/onneuses et &leuries$ ces lointains bleutres$ o4 blancissent$

comme des troupes de c#!nes$ de *olis villa!es avec leurs clocersbourdonnants votre an%vrisme$ Foland$ la mort dans trois ans$ dansdeux ans$ dans un an$ dans six mois mais six mois de votre vie sipleine$ si a!it%e$ si douce$ si accident%e$ si !lorieuse : et *e mere!arderai comme un omme eureux. Foland %clata de rire$ de ce rire nerveux "ui lui %tait particulier.

 9 A : dit7il$ "ue voil+ bien le touriste$ le vo#a!eur super&iciel$ le *ui&errant de la civilisation$ "ui$ ne s'arr6tant nulle part$ ne peut rien

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appr%cier$ rien appro&ondir$ *u!e ca"ue cose par la sensation "u'ellelui apporte$ et dit$ sans ouvrir la porte de ces cabanes o4 sontren&erm%s ces &ous "u'on appelle des ommes 3 derrière cettemuraille on est eureux : E bien$ mon cer$ vous vo#e/ bien cette

carmante rivière$ n'est7ce pas ces beaux !a/ons &leuris$ ces *olisvilla!es 3 c'est l'ima!e de la paix$ de l'innocence$ de la &raternit% c'est le siècle de 8aturne$ c'est l'!e d'or c'est l'den c'est leparadis. E bien$ tout cela est peupl% de !ens "ui s'%!or!ent les unsles autres les *un!les de <alcutta$ les roseaux du >en!ale ne sontpas peupl%s de ti!res plus &%roces et de pantères plus cruelles "ueces *olis villa!es$ "ue ces &rais !a/ons$ "ue les bords de cettecarmante rivière. Après avoir &ait des &6tes &un%raires au bon$ au!rand$ + l'immortel arat$ "u'on a &ini$ Dieu merci : par *eter + lavoirie comme une caro!ne "u'il %tait$ et m6me "u'il avait tou*ours%t% après avoir &ait des &6tes &un%raires dans les"uelles cacunapportait une urne o4 il versait toutes les larmes de son corps$ voil+"ue nos bons >ressans$ nos doux >ressans$ nos en!raisseurs depoulardes$ se sont avis%s "ue les r%publicains %taient tous desassassins$ et "u'ils les ont assassin%s par carret%es$ pour les corri!er

de ce vilain d%&aut "u'a l;omme sauva!e ou civilis% de tuer sonsemblable. Vous doute/ O : mon cer$ sur la route de Lons7le78aulnier$ sivous 6tes curieux$ on vous montrera la place o4$ voil+ six mois +peine$ il s'est or!anis% une tuerie "ui &erait lever le cQur aux plus&%roces sabreurs de nos camps de bataille. Ima!ine/7vous unecarrette car!%e de prisonniers "ue l'on conduisait + Lons7le7

8aulnier$ une carrette + ridelles$ une de ces immenses carrettes surles"uelles on conduit les veaux + la boucerie dans cette carrette$une trentaine d'ommes dont tout le crime %tait une &olle exaltationde pens%es et de paroles mena)antes tout cela li%$ !arrott%$ la t6tependante et bossel%e par les caots$ la poitrine aletante de soi&$ ded%sespoir et de terreur des maleureux "ui n'ont pas m6me$ commeau temps de %ron et de <ommode$ la lutte du cir"ue$ la discussion +

main arm%e avec la mort "ue le massacre surprend impuissants etimmobiles "u'on %!or!e dans leurs liens et "u'on &rappe non

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seulement pendant leur vie$mais *us"u'au &ond de la mort sur lecorps des"uels 9 "uand$ dans ces corps$ le cQur a cess% de battre 9sur le corps des"uels l'assommoir retentit sourd et mat$ pliant lescairs$ bro#ant les os$ et des &emmes re!ardant ce massacre$ paisibles

et *o#euses$ soulevant au7dessus de leurs t6tes leurs en&ants battantdes mains des vieillards "ui n'auraient plus dC penser "u'+ &aire unemort cr%tienne$ et "ui contribuaient$ par leurs cris et leursexcitations$ + &aire + ces maleureux une mort d%sesp%r%e$ et$ aumilieu de ces vieillards$ un petit septua!%naire$ bien co"uet$ bienpoudr%$ ci"uenaudant son *abot de dentelle pour le moindre !rain depoussière$ prenant son tabac d'Espa!ne dans une tabatière d'or avec un ci&&reen diamants$ man!eant ses pastilles + l;ambre dans une bonbonnièrede 8èvres "ui lui a %t% donn%e par madame du >arr#$ bonbonnièreorn%e du portrait de la donatrice$ ce septua!%naire 9 vo#e/ le tableau$mon cer : 9 pi%tinant avec ses escarpins sur ces corps "ui nelaissaient plus "u'un matelas de cair umaine$ et &ati!ant son bras$appauvri par l'!e$ + &rapper avec un *onc + pomme de vermeil ceux

de ces cadavres "ui ne lui paraissaient pas su&&isamment morts$convenablement pass%s au pilonT (oua : mon cer$ *'ai vuontebello$ *'ai vu Arcole$ *'ai vu Fivoli$ *'ai vu les (#ramides *ecro#ais ne pouvoir rien voir de plus terrible. E bien$ le simple r%citde ma mère$ ier$ "uand vous ave/ %t% rentr% dans votre cambre$ m'a&ait dresser les ceveux a &oi : voil+ "ui expli"ue les spasmes dema pauvre sQur aussi clairement "ue mon an%vrisme expli"ue lesmiens.

8ir ,on re!ardait et %coutait Foland avec cet %tonnement curieux"ue lui causaient tou*ours les sorties misantropi"ues de son *euneami. En e&&et$ Foland semblait embus"u% au coin de la conversationpour tomber sur le !enre umain + la moindre occasion "ui s'enpr%senterait.Il s'aper)ut du sentiment "u'il venait de &aire p%n%trer dans l'esprit desir ,on et can!ea complètement de ton$ substituant la raillerie

amère + l'emportement pilantropi"ue. 

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 9 Il est vrai$ dit7il$ "u'après cet excellent aristocrate "ui acevait ce"ue les massacreurs avaient commenc%$ et "ui retrempait dans lesan! ses talons rou!es d%teints$ les !ens "ui &ont ces sortesd'ex%cutions sont des !ens de bas %ta!e$ des bour!eois et des

manants$ comme disaient nos aSeux en parlant de ceux "ui lesnourrissaient les nobles s'# prennent plus %l%!amment. Vous ave/vu$ au reste$ ce "ui s'est pass% + Avi!non 3 on vous le raconterait$n'est7ce pas "ue vous ne le croirie/ pas. <es messieurs lesd%trousseurs de dili!ences se pi"uent d'une d%licatesse in&inie ilsont deux &aces sans compter leur mas"ue 3 ce sont tantJt des<artouces et des andrins$ tantJt des Amadis et des Galaors. Onraconte des istoires &abuleuses de ces %ros de !rand cemin. amère me disait ier "u'il # avait un nomm% Laurent 9 vouscomprene/ bien$ mon cer$ "ue Laurent est un nom de !uerre "ui sert+ cacer le nom v%ritable$ comme le mas"ue cace le visa!e 9 il #avait un nomm% Laurent "ui r%unissait toutes les "ualit%s d'un %rosde roman$ tous les accomplissements$ comme vous dites$ vous autresAn!lais$ "ui$ sous le pr%texte "ue vous ave/ %t% ormands autre&ois$vous permette/ de temps en temps d'enricir notre lan!ue d'une

expression pittores"ue$ d'un mot dont la !ueuse demandait l'aumJne+ nos savants$ "ui se !ardaient bien de la lui &aire. Le susdit Laurent %tait donc beau *us"u'+ l'id%alit% il &aisait partied'une bande de soixante et dou/e compa!nons de ,%u "ue l'on vientde *u!er + Ussen!eaux 3 soixante7dix &urent ac"uitt%s lui et un de sescompa!nons &urent seuls condamn%s + mort on renvo#a lesinnocents s%ance tenante$ et l'on !arda Laurent et son compa!non

pour la !uillotine. ais bast : ma-tre Laurent avait une trop *olie t6tepour "ue cette t6te tombt sous l'i!noble couteau d'un ex%cuteur 3 les *u!es "ui l'avaient *u!%$ les curieux "ui s'attendaient + le voirex%cuter$ avaient oubli% cette recommandation corporelle de labeaut%$ comme dit ontai!ne. Il # avait une &emme ce/ le !eJlierd'Ussen!eaux$ sa &ille$ sa sQur$ sa nièce l;istoire 9 car c'est uneistoire "ue *e vous raconte et non un roman 9 l'istoire n'est pas

&ix%e l+7dessus tant il # a "ue la &emme$ "uelle "u'elle &Ct$ devintamoureuse du beau condamn% si bien "ue$ deux eures avant

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Lens et le peuple d'applaudir et les &emmes de trouver l'action%roS"ue et de devenir amoureuses du %ros.Foland s'arr6ta et$ vo#ant "ue sir ,on !ardait le silence$ ill'interro!ea du re!ard.

 9 Alle/ tou*ours$ r%pondit l'An!lais$ *e vous %coute$ et$ comme *e suissCr "ue vous ne me dites tout cela "ue pour arriver + un point "uivous reste + dire$ *'attends. 9 E bien$ reprit en riant Foland$ vous ave/ raison$ très cer$ et vousme connaisse/$ ma parole$ comme si nous %tions amis de collè!e. Ebien$ save/7vous l'id%e "ui m'a$ toute la nuit$ trott% dans l'esprit <'est de voir de près ce "ue c'est "ue ces messieurs de ,%u.  9 A :oui$ *e comprends$ vous n'ave/ pas pu vous &aire tuer par . de>ar*ols$ vous alle/ essa#er de vous &aire tuer par . or!an. 9 Ou un autre$ mon cer sir ,on$ r%pondit tran"uillement le *euneo&&icier car *e vous d%clare "ue *e n'ai rien particulièrement contre. or!an$ au contraire$ "uoi"ue ma première pens%e$ "uand il estentr% dans la salle et a &ait son petit speec 9 n'est7ce pas un speec"ue vous appele/ cela

8ir ,on &it de la t6te un si!ne a&&irmati&. 9 >ien "ue ma première pens%e$ reprit Foland$ ait %t% de lui sauter aucou et de l;%tran!ler d'une main$ tandis "ue$ de l'autre$ *e lui eussearrac% son mas"ue. 9 aintenant "ue *e vous connais$ mon cer Foland$ *e me demande$en e&&et$ comment vous n'ave/ pas mis un si beau pro*et + ex%cution. 9 <e n'est pas ma &aute$ *e vous le *ure : *'%tais parti$ mon compa!nonm;a retenu.

 9 Il # a donc des !ens "ui vous retiennent  9 (as beaucoup$ mais celui7l+. 9 De sorte "ue vous en 6tes aux re!rets   9 on pas$ en v%rit% ce brave d%trousseur de dili!ences a &ait sapetite a&&aire avec une crnerie "ui m'a plu 3 *'aime instinctivementles !ens braves si *e n'avais pas tu% . de >ar*ols$ *'aurais voulu 6tre

son ami. Il est vrai "ue *e ne pouvais savoir combien il %tait brave"u'en le tuant. ais parlons d'autre cose. <'est un de mes mauvais

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souvenirs "ue ce duel. (our"uoi %tais7*e donc mont% 0 coup sCr$ cen'%tait point pour vous parler des compa!nons de ,%u$ ni desexploits de . LaurentT A : c'%tait pour m'entendre avec vous surce "ue vous compte/ &aire ici. ,e me mettrai en "uatre pour vous

amuser$ mon cer Jte$ mais *;ai deux cances contre moi 3 monpa#s$ "ui n'est !uère amusant votre nation$ "ui n'est !uère amusable. 9 ,e vous ai d%*+ dit$ Foland$ r%pli"ua lord anla# en tendant la mainau *eune omme$ "ue *e tenais le cteau de oires7@ontaines pourun paradis. 9 D'accord mais$ pourtant$ dans la crainte "ue vous ne trouvie/bientJt votre paradis monotone$ *e &erai de mon mieux pour vousdistraire. Aime/7vous l'arc%olo!ie$ estminster$ <antorb%r# nousavons l'%!lise de >rou$ une merveille$ de la dentelle sculpt%e parma-tre <olomban il # a une l%!ende l+7dessus$ *e vous la dirai unsoir "ue vous aure/ le sommeil di&&icile. Vous # verre/ les tombeaux de ar!uerite de >ourbon$ de (ilippe le>eau et de ar!uerite d'Autrice nous vous poserons le !randproblème de sa devise 3 = @ortune$ in&ortune$ &ortune ? "ue *'ai la

pr%tention d'avoir r%solu par cette version latinis%e 3 = @ortuna$in&ortuna$ &orti una ?. Aime/7vous la p6ce$ mon cer Jte vousave/ la Fe#ssouse au bout de votre pied + l'extr%mit% de votre mainune collection de li!nes et d'ame)ons appartenant + douard$ unecollection de &ilets appartenant + icel. Buant aux poissons$ voussave/ "ue c'est la dernière cose dont on s'occupe. Aime/7vous lacasse nous avons la &or6t de 8eillon + cent pas de nous pas lacasse + courre$ par exemple$ il &aut # renoncer$ mais la casse + tir.

Il para-t "ue les bois de mes anciens cro"uemitaines$ les cartreux$&oisonnent de san!liers$ de cevreuils$ de lièvres et de renards.(ersonne n'# casse par la raison "ue c'est au !ouvernement$ et "ue le!ouvernement$ dans ce moment7ci$ c'est personne. En ma "ualit%d'aide de camp du !%n%ral >onaparte$ *e remplirai la lacune$ et nousverrons si "uel"u'un ose trouver mauvais "u'après avoir cass% lesAutriciens sur l'Adi!e et les mamelus sur le il$ *e casse les

san!liers$ les daims$ les cevreuils$ les renards et les lièvres sur laFe#ssouse. n *our d'arc%olo!ie$ un *our de p6ce et un *our de

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casse. Voil+ d%*+ trois *ours$ vous vo#e/$ mon cer Jte$ nousn'avons plus + avoir d'in"ui%tude "ue pour "uin/e ou sei/e.  9 on cer Foland$ dit sir ,on avec une pro&onde tristesse et sans

r%pondre + la verbeuse improvisation du *eune o&&icier$ ne me dire/7vous *amais "uelle &ièvre vous brCle$ "uel ca!rin vous mine  9 A : par exemple$ &it Foland avec un %clat de rire strident etdouloureux$ *e n'ai *amais %t% si !ai "ue ce matin c'est vous "ui ave/le spleen$ milord$ et "ui vo#e/ tout en noir. 9 n *our$ *e serai r%ellement votre ami$ r%pondit s%rieusement sir,on ce *our7l+$ vous me &ere/ vos con&idences ce *our7l+$ *eporterai une part de vos peines. 9 Et la moiti% de mon an%vrismeT Ave/7vous &aim$ milord  9 (our"uoi me &aites7vous cette "uestion  9 <'est "ue *'entends dans l'escalier les pas d'douard$ "ui vient nousdire "ue le d%*euner est servi.En e&&et$ Foland n'avait pas prononc% le dernier mot$ "ue la portes'ouvrait et "ue l'en&ant disait 3 9 Grand &rère Foland$ mère et sQur Am%lie attendent pour d%*euner

milord et toi.(uis$ s'attacant + la main droite de l'An!lais$ il lui re!ardaattentivement la première palan!e du pouce$ de l'index et del;annulaire.  9 Bue re!arde/7vous$ mon *eune ami demanda sir ,on. 9 ,e re!arde si vous ave/ de l'encre aux doi!ts. 9 Et si *'avais de l'encre aux doi!ts$ "ue voudrait dire cette encre

 9 Bue vous aurie/ %crit en An!leterre. Vous aurie/ demand% mespistolets et mon sabre. 9 on$ *e n'ai pas %crit$ dit sir ,on mais *'%crirai au*ourd'ui. 9 u entends$ !rand &rère Foland *'aurai dans "uin/e *ours mespistolets et mon sabre :Et l'en&ant$ tout *o#eux$ pr%senta ses *oues roses et &ermes au baiserde sir ,on$ "ui l;embrassa aussi tendrement "ue l;eCt &ait un père.

(uis tous trois descendirent dans la salle + man!er$ o4 les attendaientAm%lie et madame de ontrevel.

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%II : LE! PLAI!IR! DE LA PROINCE

Le m6me *our$ Foland mit une partie du pro*et arr6t% + ex%cution 3 il

emmena sir ,on voir l'%!lise de >rou.<eux "ui ont vu la carmante petite capelle de >rou savent "ue c'estune des cent merveilles de la Fenaissance ceux "ui ne l'ont pas vuel;ont entendu dire.Foland$ "ui comptait &aire + sir ,on les onneurs de son bi*ouistori"ue$ et "ui ne l'avait pas vu depuis sept ou uit ans$ &ut &ortd%sappoint% "uand$ en arrivant devant la &a)ade$ il trouva les nicesdes saints vides et les &i!urines du portail d%capit%es.Il demanda le sacristain on lui rit au ne/ 3 il n'# avait plus desacristain.Il s'in&orma + "ui il devait s'adresser pour avoir les cle&s 3 on luir%pondit "ue c'%tait au capitaine de la !endarmerie.Le capitaine de la !endarmerie n'%tait pas loin le clo-tre attenant +l;%!lise avait %t% converti en caserne.Foland monta + la cambre du capitaine$ se &it reconna-tre pour aide

de camp de >onaparte. Le capitaine$ avec l;ob%issance passive d'unin&%rieur pour son sup%rieur$ lui remit les cle&s et le suivit parderrière.8ir ,on attendait devant le porce$ admirant$ mal!r% les mutilations"u'ils avaient subies$ les admirables d%tails de la &a)ade. Foland ouvrit la porte et recula d'%tonnement 3 l;%!lise %taitlitt%ralement bourr%e de &oin$ comme un canon car!% *us"u'+ la

!ueule. 9 Bu'est7ce "ue cela demanda7t7il au capitaine de !endarmerie.

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 9 on o&&icier$ c'est une pr%caution de la municipalit%. 9 <omment : une pr%caution de la municipalit%  9 Oui. 9 Dans "uel but

 9 <elui de sauve!arder l;%!lise. On allait la d%molir mais le maire ad%cr%t% "u'en expiation du culte d'erreur au"uel elle avait servi$ elleserait convertie en ma!asin + &ourra!es.Foland %clata de rire$ et$ se retournant vers sir ,on 3 9 on cer lord$ dit7il$ l'%!lise %tait curieuse + voir mais *e crois "uece "ue monsieur nous raconte l+ est non moins curieux. Voustrouvere/ tou*ours$ soit + 8trasbour!$ soit + <olo!ne$ soit + ilan$une capelle ou un dJme "ui vaudront la capelle de >rou maisvous ne trouvere/ pas tou*ours des administrateurs asse/ b6tes pourvouloir d%molir un ce&7d'Quvre$ et un maire asse/ spirituel pour en&aire une %!lise + &ourra!es. ille remerciements$ capitaine voil+vos cle&s. 9 <omme *e le disais + Avi!non$ la première &ois "ue *'eus l'onneurde vous voir$ mon cer Foland$ r%pli"ua sir ,on$ c'est un peuple bienamusant "ue le peuple &ran)ais.

  9 <ette &ois$ milord$ vous 6tes trop poli$ r%pondit Foland 3 c'est bienidiot "u'il &aut dire %coute/ 3 *e comprends les catacl#smespoliti"ues "ui ont boulevers% notre soci%t% depuis mille ans *ecomprends les communes$ les pastoureaux$ la ,ac"uerie$ lesmaillotins$ la 8aint7>art%lem#$ la Li!ue$ la @ronde$ les dra!onnades$la F%volution *e comprends le 1 *uillet$ les H et M octobre$ le 2R *uin$ le 1R aoCt$ les 2 et 5 septembre$ le 21 *anvier$ le 51 mai$ les 5R

octobre et P termidor *e comprends la torce des !uerres civilesavec son &eu !r%!eois "ui se rallume dans le san! au lieu des;%teindre *e comprends la mar%e des r%volutions "ui montetou*ours avec son &lux "ue rien n'arr6te$ et son re&lux "ui roule lesd%bris des institutions "ue son &lux a renvers%es *e comprends toutcela$ mais lance contre lance$ %p%e contre %p%e$ ommes contreommes$ peuple contre peuple : ,e comprends la colère mortelle des

vain"ueurs$ *e comprends les r%actions san!lantes des vaincus *ecomprends les volcans politi"ues "ui !rondent dans les entrailles du

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!lobe$ "ui secouent la terre$ "ui renversent les trJnes$ "ui culbutentles monarcies$ "ui &ont rouler t6tes et couronnes sur les %ca&audsTmais ce "ue *e ne comprends pas$ c'est la mutilation du !ranit$ la miseors la loi des monuments$ la destruction de coses inanim%es "ui

n'appartiennent ni + ceux "ui les d%truisent$ ni + l'%po"ue "ui lesd%truit c'est la mise au pilon de cette bibliotè"ue !i!antes"ue o4l;anti"uaire peut lire l'istoire arc%olo!i"ue d'un pa#s. O : les vandales et les barbares : mieux "ue tout cela$ les idiots : "uise ven!ent sur des pierres des crimes de >or!ia et des d%bauces deLouis V : Bu'ils connaissaient bien l'omme pour l'animal le pluspervers$ le plus destructi&$ le plus mal&aisant de tous$ ces (araons$ces %nès$ ces <%ops$ ces Os#mandias "ui &aisaient btir desp#ramides$ non pas avec des rinceaux de !uipure et des *ub%s dedentelle$ mais avec des blocs de !ranit de cin"uante pieds de lon! :Ils ont bien dC rire au &ond de leurs s%pulcres "uand ils ont vu letemps # user sa &aux et les pacas # retourner leurs on!les. >tissonsdes p#ramides$ mon cer lord 3 ce n'est pas di&&icile commearcitecture$ ce n'est pas beau comme art mais c'est solide$ et cela

permet + un !%n%ral de dire au bout de "uatre mille ans 3 = 8oldats$du aut de ces monuments$ "uarante siècles vous contemplent : ?ene/$ ma parole d'onneur$ mon cer lord$ *e voudrais rencontrerdans ce moment7ci un moulin + vent pour lui cercer "uerelle.Et Foland$ %clatant de son rire abituel$ entra-na sir ,on dans ladirection du cteau.8ir ,on l'arr6ta. 9O : dit7il$ n'# avait7il donc + voir dans toute la ville "ue l'%!lise de

>rou   9 Autre&ois$ mon cer lord$ r%pondit Foland$ avant "u'elle &Ctconvertie en ma!asin + &ourra!es$ *e vous eusse o&&ert de descendreavec moi dans les caveaux des ducs de 8avoie nous eussionscerc% ensemble un passa!e souterrain "u'on dit exister$ "ui a prèsd'une lieue de lon!$ et "ui communi"ue$ + ce "ue l'on assure$ avec la

!rotte de <e#/eriat 9 remar"ue/ bien "ue *e n'aurais pas propos% unepareille partie de plaisir + un autre "u'un An!lais 9 c'%tait rentrer dans

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les #stères d'dolpe$ de la c%lèbre Anne Fadcli&&e mais vousvo#e/ "ue c'est impossible. Allons$ il &aut en &aire notre deuil$ vene/. 9 Et o4 allons7nous  9 a &oi$ *e n'en sais rien il # a dix ans$ *e vous eusse men% vers les

%tablissements o4 l'on en!raissait les poulardes. Les poulardes de>resse$ vous le save/$ avaient une r%putation europ%enne >our!%tait une succursale de la ais$ pendant la erreur$ vous comprene/bien "ue les en!raisseurs ont &erm% bouti"ue on %tait r%put%aristocrate pour avoir man!% de la poularde$ et vous connaisse/ lere&rain &raternel 3 !rande rue de 8trasbour!. A : )a ira$ )a ira$ les aristocrates + la lanterne : Après la cute deFobespierre$ ils ont rouvert mais$ depuis le 1 &ructidor$ il # a eu en@rance ordre de mai!rir$ m6me pour la volaille. 'importe$ vene/tou*ours$ + d%&aut de poulardes$ *e vous &erai voir autre cose 3 laplace o4 l'on ex%cutait ceux "ui en man!eaient$ par exemple. Enoutre$ depuis "ue *e ne suis venu en ville$ nos rues ont can!% denom *e connais tou*ours les sacs$ mais *e ne connais plus les%ti"uettes.

 9 A )+ : demanda sir ,on$ vous n'6tes donc pas r%publicain  9 oi$ pas r%publicain allons donc : *e me crois un excellentr%publicain$ au contraire$ et *e suis capable de me laisser brCler lepoi!net comme ucius 8c%vola$ ou de me *eter dans un !ou&&recomme <urtius$ pour sauver la r%publi"ue mais *'ai le maleurd'avoir l'esprit trop bien &ait 3 le ridicule me prend mal!r% moi auxcJtes et me catouille + me &aire crever de rire. ,'accepte volontiers laconstitution de 1NP1 mais$ "uand le pauvre K%rault de 8%celles

%crivait au directeur de la bibliotè"ue nationale de lui envo#er leslois de inos a&in "u'il pCt &aire une constitution sur le modèle decelle de l'-le de <r6te$ *e trouvais "ue c'%tait aller cercer un modèleun peu loin et "ue nous pouvions nous contenter de celle deL#cur!ue. ,e trouve "ue *anvier$ &%vrier et mars$ tout m#tolo!i"ues "u'ils

%taient$ valaient bien nivJse$ pluviJse et ventJse. ,e ne comprendspas pour"uoi$ lors"u'on s'appelait Antoine ou <r#sostome en 1NP$

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on s'appelle >rutus ou <assius en 1NP5. Ainsi$ tene/$ milord$ voil+une onn6te rue "ui s'appelait la rue des Kalles cela n'avait riend'ind%cent$ ni d'aristocrate$ n'est7ce pas E bien$ elle s'appelleau*ourd'uiT attende/ _Foland re!arda l'inscription` 3 elle s'appelle

au*ourd'ui la rue de la F%volution. En voil+ une autre "ui s'appelaitla rue otre7Dame et "ui s'appelle la rue du emple. (our"uoi la ruedu emple (our %terniser probablement le souvenir de l'endroit o4l'in&me 8imon a essa#% d'apprendre l'%tat de savetier + l'%ritier desoixante7trois rois 3 *e me trompe d'un ou deux$ ne me &aites pas une"uerelle pour cela. En&in$ vo#e/ cette troisième 3 elle s'appelait la rue<rèvecQur$ un nom illustre en >resse$ en >our!o!ne et dans les@landres elle s'appelle la rue de la @%d%ration. La @%d%ration est unebelle cose$ mais <rèvecQur %tait un beau nom. Et puis$ vo#e/7vous$elle conduit tout droit au*ourd'ui + la place de la Guillotine ce "uiest un tort$ + mon avis. ,e voudrais "u'il n'# eCt point de rues pourconduire + ces places7l+. <elle7ci a un avanta!e 3 elle est + cent pasde la prison ce "ui %conomisait et ce "ui %conomise m6me encoreune carrette et un ceval + . de >our!. 

Femar"ue/ "ue le bourreau est rest% noble$ lui. Au surplus$ la placeest admirablement bien dispos%e pour les spectateurs$ et mon aSeulontrevel$ dont elle porte le nom$ a$ dans la pr%vo#ance sans doutede sa destination$ r%solu ce !rand problème$ encore + r%soudre dansles t%tres 3 c'est "u'on voit bien de partout. 8i *amais on m'# coupela t6te$ ce "ui n'aurait rien d'extraordinaire par les temps o4 nousvivons$ *e n'aurais "u'un re!ret 3 celui d'6tre moins bien plac% et devoir plus mal "ue les autres. L+$ maintenant montons cette petite

rampe nous voil+ sur la place des Lices. os r%volutionnaires luiont laiss% son nom$ parce "ue$ selon toute probabilit%$ ils ne saventpas ce "ue cela veut dire *e ne le sais !uère mieux "u'eux$ mais *ecrois me rappeler "u'un sire d'Estava#er a d%&i% *e ne sais "uel comte&lamand$ et "ue le combat a eu lieu sur cette place. aintenant$ moncer lord$ "uant + la prison$ c'est un btiment "ui vous donnera uneid%e des vicissitudes umaines Gil >las n'a pas plus souvent can!%

d'%tat "ue ce monument de destination. Avant l'arriv%e de <%sar$c'%tait un temple !aulois <%sar en &it une &orteresse romaine un

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arcitecte inconnu le trans&orma en un ouvra!e militaire du o#en7!e les sires de >a#e$ + l'exemple de <%sar$ le re&irent &orteresse.Les princes de 8avoie # ont eu une r%sidence c'%tait l+ "uedemeurait la tante de <arles Buint "uand elle visitait son %!lise de

>rou$ "u'elle ne devait pas avoir la satis&action de voir termin%e. En&in$ après le trait% de L#on$ "uand la >resse &it retour + la @rance$on en tira + la &ois une prison et un palais de *ustice. Attende/7moi l+$milord$ si vous n'aime/ pas le cri des !rilles et le !rincement desverrous.,'ai une visite + rendre + certain cacot. 9 Le !rincement des verrous et le cri des !rilles ne sont pas un bruit&ort r%cr%ati&$ mais n'importe : puis"ue vous voule/ bien vous car!erde mon %ducation$ conduise/7moi + votre cacot. 9 E bien$ alors$ entrons vite il me semble "ue *e vois une &oule de!ens "ui ont l'air d'avoir envie de me parler.Et$ en e&&et$ peu + peu une espèce de rumeur semblait se r%pandredans la ville on sortait des maisons$ on &ormait des !roupes dans larue$ et ces !roupes se montraient Foland avec curiosit%.

Foland sonna + la !rille situ%e$ + cette %po"ue$ + l'endroit o4 elle estencore au*ourd'ui$ mais s'ouvrant sur le pr%au de la prison.n !uicetier vint ouvrir. 9 A : a : c'est tou*ours vous$ père <ourtois demanda le *euneomme.(uis$ se retournant vers sir ,on 3 9 n beau nom de !eJlier$ n'est7ce pas$ milord Le !eJlier re!arda le *eune omme avec %tonnement.

  9 <omment se &ait7il$ demanda7t7il + travers la !rille$ "ue voussacie/ mon nom et "ue *e ne sace pas le vJtre  9 >on : *e sais non seulement votre nom$ mais encore votre opinion vous 6tes un vieux ro#aliste$ père <ourtois : 9 onsieur$ dit le !eJlier tout e&&ra#%$ pas de mauvaisesplaisanteries$ s'il vous pla-t$ et dites ce "ue vous d%sire/.

 9 E bien$ mon brave père <ourtois$ *e d%sirerais visiter le cacot o4l'on a mis ma mère et ma sQur$ madame et mademoiselle de

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 9 Est7ce "u'il # a "uel"u'un dans le cacot  9 (ersonne. 9 E bien$ &aites7moi la !rce de m'en ouvrir la porte voici monami$ lord anla#$ un An!lais pilantrope$ "ui vo#a!e pour savoir si

l'on est mieux dans les prisons de @rance "ue dans cellesd'An!leterre. Entre/$ milord$ entre/.Et$ le père <ourtois a#ant ouvert la porte$ Foland poussa sir ,ondans un cacot &ormant un carr% par&ait de dix + dou/e pieds surtoutes les &aces. 9 O : o : &it sir ,on$ l'endroit est lu!ubre. 9 Vous trouve/  E bien$ mon cer lord$ voil+ l;endroit o4 ma mère$ la plus di!ne&emme "u'il # ait au monde$ et ma sQur$ vous la connaisse/$ ontpass% six semaines$ avec la perspective de n'en sortir "ue pour aller&aire un tour sur la place du >astion remar"ue/ bien "u'il # a cin"ans de cela ma sQur en avait$ par cons%"uent$ dou/e + peine. 9 ais "uel crime avaient7elles donc commis  9 O : un crime %norme 3 dans la &6te anniversaire "ue la ville de

>our! a cru devoir consacrer + la mort de l'Ami du peuple$ ma mèrea re&us% de laisser &aire + ma sQur une des vier!es "ui portaient lesurnes contenant les larmes de la @rance. Bue voule/7vous : pauvre&emme$ elle avait cru avoir asse/ &ait pour la patrie en lui o&&rant lesan! de son &ils et de son mari$ "ui coulait pour l'un$ en Italie$ pourl'autre$ en Allema!ne 3 elle se trompait. La patrie$ + ce "u'il para-t$r%clamait encore les larmes de sa &ille pour le coup$ elle a trouv%"ue c'%tait trop$ du moment surtout o4 ces larmes coulaient pour le

cito#en arat. Il en r%sulta "ue$ le soir m6me de la &6te$ au milieu del'entousiasme "ue cette &6te avait excit%$ ma mère &ut d%cr%t%ed'accusation. (ar boneur$ >our! n'%tait pas + la auteur de (aris sousle rapport de la c%l%rit%. n ami "ue nous avions au !re&&e &it tra-nerl'a&&aire$ et$ un beau *our$ on apprit tout + la &ois la cute et la mort deFobespierre. 

<ela interrompit beaucoup de coses$ et$ entre autres$ les!uillotinades notre ami du !re&&e &it comprendre au tribunal "ue le

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Lices encombr%e de !ens "ui avaient appris le retour du !%n%ral>onaparte en @rance et "ui criaient 3 = Vive >onaparte : ? + tue7t6te$les uns parce "u'ils %taient e&&ectivement les admirateurs duvain"ueur d'Arcole$ de Fivoli et des (#ramides$ les autres parce

"u'on leur avait dit$ comme au père <ourtois$ "ue ce m6me vain"ueurn'avait vaincu "u'au pro&it de 8a a*est% Louis VIII.<ette &ois$ comme Foland et sir ,on avaient visit% tout ce "ue laville de >our! o&&rait de curieux$ ils reprirent le cemin du cteaudes oires7@ontaines$ o4 ils arrivèrent sans "ue rien les arr6ttdavanta!e. adame de ontrevel et Am%lie %taient sorties. Foland installa sir,on dans un &auteuil en le priant d'attendre cin" minutes.Au bout de cin" minutes$ il revint tenant + la main une espèce debrocure en papier !ris$ asse/ mal imprim%e. 9 on cer Jte$ dit7il$ vous m'ave/ paru %lever "uel"ues doutes surl;autenticit% de la &6te dont *e vous parlais tout + l'eure$ et "ui a&ailli coCter la vie + ma mère et + ma sQur *e vous en apporte lepro!ramme 3 lise/7moi cela$ et$ pendant ce temps$ *'irai voir ce "ue

l;on a &ait de mes ciens car *e pr%sume "ue vous me tene/ "uitte dela *ourn%e de p6ce et "ue nous passerons tout de suite + la casse.Et il sortit$ laissant entre les mains de sir ,on l;arr6t% de lamunicipalit% de la ville de >our! toucant la &6te &unèbre + c%l%breren l'onneur de arat$ le *our anniversaire de sa mort.

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%III : LE RAGOT

8ir ,on acevait la lecture de cette pièce int%ressante$ lors"ue

madame de ontrevel et sa &ille rentrèrent.Am%lie$ "ui ne savait point "u'il eCt %t% si &ort "uestion d'elle entreFoland et sir ,on$ &ut %tonn%e de l'expression avec la"uelle le!entleman &ixa son re!ard sur elle.Am%lie semblait + celui7ci plus ravissante "ue *amais.Il comprenait bien cette mère "ui$ au p%ril de sa vie$ n'avait pointvoulu "ue cette carmante cr%ature pro&ant sa *eunesse et sa beaut%en servant de comparse + une &6te dont arat %tait le dieu.Il se rappelait ce cacot &roid et umide "u'il avait visit% une eureauparavant$ et il &rissonnait + l'id%e "ue cette blance et d%licateermine "u'il avait sous les #eux # %tait rest% six semaines en&erm%e$sans air et sans soleil.Il re!ardait ce cou$ un peu trop lon! peut76tre$ mais$ comme celui duc#!ne$ plein de mollesse et de !rce dans son exa!%ration$ et il serappelait ce mot si m%lancoli"ue de la pauvre princesse de Lamballe$

passant la main sur le sien 3 = Il ne donnera pas !rand mal aubourreau : ?Les pens%es "ui se succ%daient dans l;esprit de sir ,on donnaient +sa p#sionomie une expression si di&&%rente de celle "u'il avaitabituellement$ "ue madame de ontrevel ne put s'emp6cer de luidemander ce "u'il avait. 8ir ,on alors raconta + madame de ontrevel sa visite + la prison et

le pieux pèlerina!e de Foland au cacot "ui avait en&erm% sa mère etsa sQur.

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Au moment o4 sir ,on terminait son r%cit$ une &an&are de cassesonnant le bien aller se &it entendre$ et Foland entra son cor + labouce.ais$ le d%tacant pres"ue aussitJt de ses lèvres 3

 9 on cer Jte$ dit7il$ remercie/ ma mère 3 !rce + elle$ nous &eronsdemain une casse ma!ni&i"ue. 9 Grce + moi demanda madame de ontrevel. 9 <omment cela dit sir ,on. 9 ,e vous ai "uitt% pour aller voir ce "ue l'on avait &ait de mes ciens$n'est7ce pas  9 Vous me l;ave/ dit$ du moins. 9 ,'en avais deux$ >arbicon et Favaude$ deux excellentes b6tes$ lemle et la &emelle. 9 O : &it sir ,on$ seraient7elles mortes   9 A bien$ oui$ ima!ine/7vous "ue cette excellente mère "ue voil+ _etil prit madame de ontrevel par la t6te et l;embrassa sur les deux *oues` n'a pas voulu "u'on *ett + l'eau un seul des petits "u'ils ont&aits$ sous le pr%texte "ue c'%taient les ciens de mes ciens de sorte$

mon cer lord$ "ue les en&ants$ les petits7en&ants et les arrière7petits7en&ants de >arbicon et Favaude sont aussi nombreux au*ourd'ui"ue les descendants d;IsmaYl$ et "ue ce n'est plus une paire de ciens"ue *'ai$ mais toute une meute$ vin!t7cin" b6tes cassant du m6mepied tout cela noir comme une bande de taupes$ avec les pattesblances$ du &eu aux #eux et au poitrail$ et un r%!iment de "ueues entrompette "ui vous &era plaisir + voir.Et$ l+7dessus$ Foland sonna une nouvelle &an&are "ui &it accourir son

 *eune &rère. 9 A : s'%cria celui7ci en entrant$ tu vas demain + la casse$ &rèreFoland *'# vais aussi$ *'# vais aussi$ *'# vais aussi : 9 >on : &it Foland$ mais sais7tu + "uelle casse nous allons  9 on *e sais seulement "ue *'# vais. 9 ous allons + la casse au san!lier. 

 9 O : "uel boneur : &it l'en&ant en &rappant ses deux petites mainsl'une contre l'autre.

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 9 ais tu es &ou : dit madame de ontrevel en plissant. 9 (our"uoi cela$ madame maman$ s'il vous pla-t  9 (arce "ue la casse au san!lier est une casse &ort dan!ereuse. 9 (as si dan!ereuse "ue la casse aux ommes tu vois bien "ue mon

&rère est revenu de celle7l+$ *e reviendrai bien de l'autre. 9 Foland$ &it madame de ontrevel tandis "u'Am%lie$ plon!%e dansune r6verie pro&onde$ ne prenait aucune part + la discussion$ Foland$&ais donc entendre raison + douard$ et dis7lui donc "u'il n'a pas lesens commun.ais Foland$ "ui se revo#ait en&ant et "ui se reconnaissait dans son *eune &rère$ au lieu de le blmer$ souriait + ce coura!e en&antin. 9 <e serait bien volontiers "ue *e t'emmènerais$ dit7il + l'en&ant mais$ pour aller + la casse$ il &aut au moins savoir ce "ue c'est "u'un&usil. 9 O : monsieur Foland$ &it douard$ vene/ un peu dans le *ardin$ etmette/ votre capeau + cent pas$ et *e vous montrerai ce "ue c'est"u'un &usil.  9 aleureux en&ant : s'%cria madame de ontrevel toute tremblante

mais o4 l'as7tu appris  9 iens$ ce/ l;armurier de onta!nat$ o4 sont les &usils de papa etde &rère Foland. u me demandes "uel"ue&ois ce "ue *e &ais de monar!ent$ n'est7ce pas E bien$ *'en acète de la poudre et des balles$ et *'apprends + tuer les Autriciens et les Arabes$ comme &ait mon &rèreFoland.adame de ontrevel leva les mains au ciel. 9 Bue voule/7vous$ ma mère$ dit Foland$ bon cien casse de race

il ne se peut pas "u'un ontrevel ait peur de la poudre. u viendrasavec nous demain$ douard.L'en&ant sauta au cou de son &rère. 9 Et moi$ dit sir ,on$ *e me car!e de vous armer au*ourd'uicasseur$ comme on armait autre&ois cevalier. ,'ai une carmantepetite carabine "ue *e vous donnerai et "ui vous &era prendre patiencepour attendre vos pistolets et votre sabre.

 9 E bien$demanda Foland$ es7tu content$ douard  

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 9 Oui mais "uand me la donnere/7vous 8'il &aut %crire enAn!leterre$ *e vous pr%viens "ue *e n'# crois pas. 9 on$ mon *eune ami 3 il ne &aut "ue monter + ma cambre et ouvrirma bo-te + &usil vous vo#e/ "ue cela sera bientJt &ait.

 9 Alors$ montons7# tout de suite$ + votre cambre. 9 Vene/$ &it sir ,on.Et il sortit$ suivi d'douard.n instant après$ Am%lie$ tou*ours r6veuse$ se leva et sortit + sontour.i madame de ontrevel ni Foland ne &irent attention + sa sortie ils%taient en!a!%s dans une !rave discussion.adame de ontrevel tcait d'obtenir de Foland "u'il n'emmentpoint$ le lendemain$ son *eune &rère + la casse$ et Foland luiexpli"uait comme "uoi douard$ destin% + 6tre soldat comme sonpère et son &rère$ ne pouvait "ue !a!ner + &aire le plus tJt possible sespremières armes et + se &amiliariser avec la poudre et le plomb.La discussion n'%tait pas encore &inie lors"ue douard rentra avec sacarabine en bandoulière. 

 9 iens$ &rère$ dit7il en se tournant vers Foland$ vois donc le beaucadeau "ue milord m'a &ait.Et il remerciait du re!ard sir ,on$ "ui se tenait sur la porte cercantdes #eux$ mais inutilement$ Am%lie.<'%tait$ en e&&et$ un ma!ni&i"ue cadeau 3 l'arme$ ex%cut%e avec cettesobri%t% d'ornements et cette simplicit% de &orme particulière auxarmes an!laises$ %tait du plus pr%cieux &ini comme les pistolets$dont Foland avait pu appr%cier la *ustesse$ elle sortait des ateliers de

enton et portait une balle du calibre 2. Elle avait dC 6tre &aite pourune &emme 3 c'%tait &acile + voir au peu de lon!ueur de la crosse et aucoussin de velours dont %tait !arnie la couce cette destinationprimitive en &aisait une arme par&aitement appropri%e + la taille d'unen&ant de dou/e ans.Foland enleva la carabine des %paules du petit douard$ la re!arda enamateur$ en &it *ouer les batteries$ la mit en *oue$ la *eta d'une main

dans l'autre$ et$ la rendant + douard 3 9 Femercie encore une &ois milord$ dit7il 3 tu as l+ une carabine "ui a

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%t% &aite pour un &ils de roi allons l;essa#er.Et tous trois sortirent pour essa#er la carabine de sir ,on$ laissantmadame de ontrevel triste comme %tis lors"u'elle vit Acille$sous sa robe de &emme$ tirer l;%p%e du &ourreau d'l#sse.

 n "uart d'eure après$ douard rentrait triompant il rapportait +sa mère un carton de la !randeur d'un rond de capeau dans le"uel$ +cin"uante pas$ il avait mis dix balles sur dou/e.Les deux ommes %taient rest%s + causer et + se promener dans leparc.adame de ontrevel %couta sur ses prouesses le r%cit l%!èrement!ascon d'douard puis elle le re!arda avec cette lon!ue et saintetristesse des mères pour les"uelles la !loire n'est pas unecompensation du san! "u'elle &ait r%pandre.O : bien in!rat l;en&ant "ui a vu ce re!ard se &ixer sur lui$ et "ui nese rappelle pas %ternellement ce re!ard :(uis$ au bout de "uel"ues secondes de cette contemplationdouloureuse$ serrant son second &ils contre son cQur 3 9 Et toi aussi$ murmura7t7elle en %clatant en san!lots$ toi aussi$ un

 *our tu abandonneras donc ta mère  9 Oui$ ma mère$ dit l;en&ant$ mais pour devenir !%n%ral comme monpère$ ou aide de camp comme mon &rère.  9 Et pour te &aire tuer comme s'est &ait tuer ton père$ et comme se&era tuer ton &rère$ peut76tre.<ar ce can!ement %tran!e "ui s'%tait &ait dans le caractère de Folandn'avait point %capp% + madame de ontrevel$ et c'%tait une

in"ui%tude de plus + a*outer + ses autres in"ui%tudes.Au nombre de ces dernières$ il &allait ran!er cette r6verie et cettepleur d'Am%lie.Am%lie attei!nait dix7sept ans$ sa *eunesse avait %t% celle d'une en&antrieuse$ pleine de *oie et de sant%.La mort de son père %tait venue *eter un voile noir sur sa *eunesse etsur sa !aiet% mais ces ora!es du printemps passent vite 3 le sourire

ce beau soleil de aube de la vie$ %tait revenu$ et$ comme celui de lanature$ il avait brill% + travers cette ros%e du cQur "u'on appelle les

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larmes.(uis$ un *our 9 il # avait six mois de cela$ + peu près 9 le &rontd'Am%lie s'%tait attrist%$ ses *oues avaient pli$ et de m6me "ue lesoiseaux vo#a!eurs s'%loi!nent + l;approce des temps brumeux$ les

rires en&antins "ui s'%cappent des lèvres entr'ouvertes et des dentsblances$ s'%taient envol%s de la bouce d'Am%lie$ mais pour ne pasrevenir. adame de ontrevel avait interro!% sa &ille mais Am%lie avaitpr%tendu 6tre tou*ours la m6me 3 elle avait &ait un e&&ort pour sourire puis comme une pierre *et%e dans un lac # cr%e des cercles mouvants"ui s'e&&acent peu + peu$ les cercles cr%%s par les in"ui%tudesmaternelles s'%taient peu + peu e&&ac%s du visa!e d'Am%lie.Avec cet instinct admirable des mères$ madame de ontrevel avaitson!% + l'amour mais "ui pouvait aimer Am%lie On ne recevaitpersonne au cteau des oires7@ontaines les troubles politi"uesavaient d%truit la soci%t%$ et Am%lie ne sortait *amais seule.adame de ontrevel avait donc %t% &orc%e d'en rester auxcon*ectures.

Le retour de Foland lui avait un instant rendu l'espoir mais cetespoir avait bientJt disparu lors"u'elle avait vu l'impression produitesur Am%lie par ce retour.<e n'%tait point une sQur$ c'%tait un spectre$ on se le rappelle$ "ui %taitvenu au7devant de lui.Depuis l'arriv%e de son &ils$ madame de ontrevel n'avait pas perdude vue Am%lie$ et$ avec un %tonnement douloureux$ elle s'%taitaper)ue de l'e&&et "ue causait sur sa sQur la pr%sence du *eune o&&icier

c'%tait pres"ue de l'e&&roi. Il n'# avait "u'un instant encore$ Am%lie n'avait7elle pas pro&it% dupremier moment de libert% "ui s'%tait o&&ert + elle pour remonter danssa cambre$ seul endroit du cteau o4 elle parCt se trouver + peuprès bien$ et o4 elle passait$ depuis six mois$ la plus !rande partie deson temps.

La *ourn%e s'%tait pass%e$ pour Foland et pour sir ,on$ + visiter>our!$ comme nous l'avons dit$ et + &aire les pr%parati&s de la casse

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du lendemain.Du matin + midi$ on devait &aire une battue de midi au soir ondevait casser + courre. icel$ braconnier enra!%$ retenu sur sacaise par une entorse$ comme l'avait racont% le petit douard + son

&rère$ s'%tait senti soula!% dès "u'il s'%tait a!i de casse$ et s'%tait iss%sur un petit ceval "ui servait + &aire les courses de la maison$ pouraller retenir les rabatteurs + 8aint7,ust et + onta!nat.Lui$ "ui ne pouvait ni rabattre ni courir$ se tiendrait avec la meute$ lescevaux de sir ,on et de Foland et le pone# d'douard$ au centre +peu près de la &or6t$ perc%e seulement d'une !rande route et de deuxsentiers praticables. Les rabatteurs$ "ui ne pouvaient suivre une casse + courre$reviendraient au cteau avec le !ibier tu%.Le lendemain$ + six eures du matin$ les rabatteurs %taient + la porte.icel ne devait partir avec les ciens et les cevaux "u;+ on/eeures.Le cteau des oires7@ontaines toucait + la &or6t m6me de 8eillon on pouvait donc se mettre en casse imm%diatement après la sortie de

la !rille.<omme la battue promettait surtout des daims$ des cevreuils et deslièvres$ elle devait se &aire + plomb. Foland donna + douard un &usilsimple "ui lui avait servi + lui7m6me "uand il %tait en&ant$ et avecle"uel il avait &ait ses premières armes il n'avait point encore asse/de con&iance dans la prudence de l'en&ant pour lui con&ier un &usil +deux coups.Buant + la carabine "ue sir ,on lui avait donn%e la veille$ c'%tait un

canon ra#% "ui ne pouvait porter "ue la balle. Elle avait donc %t%remise aux mains de icel$ et devait$ dans le cas o4 on lancerait unsan!lier$ 6tre remise + l'en&ant pour la seconde partie de la casse. (our cette seconde partie de la casse$ Foland et sir ,oncan!eraient aussi de &usils et seraient arm%s de carabines + deuxcoups et de couteaux de casse pointus comme des poi!nards$ a&&il%s

comme des rasoirs$ "ui &aisaient partie de l'arsenal de sir ,on$ et "uipouvaient indi&&%remment se pendre au cJt% ou se visser au bout du

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Les abois des ciens !uidaient les casseurs$ de manière "u'ils nepouvaient d%vier du cemin "u'autant "ue les di&&icult%s du terrain lesemp6caient de suivre la li!ne droite.De temps en temps$ des cris de douleur indi"uaient "u'un des

assaillants s'%tait asard% + atta"uer l'animal de trop près et avait re)ule prix de sa t%m%rit%.0 vin!t pas de l'endroit o4 se passait le drame c#n%!%ti"ue$ oncommen)ait d'apercevoir les personna!es "ui en composaient&action.Le ra!ot s'%tait accul% + un rocer$ de &a)on + ne pouvoir 6tre atta"u%par derrière arc7bout% sur ses deux pattes de devant$ il pr%sentaitaux ciens sa t6te aux #eux san!lants$ arm%e de deux %normesd%&enses.Les ciens &lottaient devant lui$ autour de lui$ sur lui7m6me$ commeun tapis mouvant.<in" ou six$ bless%s plus ou moins !rièvement$ tacaient de san! lecamp de bataille$ mais n'en continuaient pas moins + assaillir lesan!lier avec un acarnement "ui eCt pu servir d'exemple de coura!eaux ommes les plus coura!eux.

<acun des casseurs %tait arriv% en &ace de ce spectacle dans lacondition de son !e$ de son caractère et de sa nation. douard$ le plus imprudent et en m6me temps le plus petit$ %prouvantmoins d'obstacle + cause de sa taille$ # %tait arriv% le premier.Foland$ insoucieux du dan!er$ "uel "u'il &Ct$ le cercait plutJt "u'ilne le &u#ait$ et l'# avait suivi.En&in$ sir ,on$ plus lent$ plus !rave$ plus r%&l%ci$ # %tait arriv% le

troisième.Au moment o4 le san!lier avait aper)u les casseurs$ il n'avait plusparu &aire aucune attention aux ciens.8es #eux s'%taient arr6t%s$ &ixes et san!lants$ sur eux$ et le seulmouvement "u'il indi"ut %tait un mouvement de ses mcoires$ "ui$en se rapprocant violemment l'une contre l;autre$ &aisaient un bruitmena)ant.

Foland re!arda un instant ce spectacle$ %prouvant %videmment led%sir de se *eter$ son couteau de casse + la main$ au milieu du

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!roupe et d'%!or!er le san!lier$ comme un boucer &ait d'un veau$ ouun carcutier d'un cocon ordinaire.<e mouvement %tait si visible$ "ue sir ,on le retint par le bras$ tandis"ue le petit douard disait 3

  9 O : mon &rère$ laisse7moi tirer le san!lier.Foland se retint. 9 E bien$ oui$ dit7il en posant son &usil contre un arbre et en restantarm% seulement de son couteau de casse$ "u'il tira du &ourreau$ tire7le 3 attention : 9 O : sois tran"uille$ dit l'en&ant les dents serr%es$ le visa!e plemais r%solu$ et levant le canon de sa carabine + la auteur de l'animal. 9 8'il le man"ue ou ne &ait "ue le blesser$ &it observer sir ,on$ voussave/ "ue l'animal sera sur nous avant "ue nous a#ons le temps de levoir  9 ,e le sais$ milord mais *e suis abitu% + cette casse7l+$ r%ponditFoland$ les narines dilat%es$ l'Qil ardent$ les lèvres entrouvertes. @eu$douard.Le coup partit aussitJt le commandement mais aussitJt le coup$ en

m6me temps "ue le coup$ avant peut76tre$ l;animal$ rapide commel;%clair$ avait &onc% sur l'en&ant.On entendit un second coup de &usil puis$ au milieu de la &um%e$ onvit briller les #eux san!lants de l'animal. ais$ sur son passa!e$ il rencontra Foland$ un !enou en terre et lecouteau de casse + la main.n instant$ un !roupe con&us et in&orme roula sur le sol$ l'omme li%

au san!lier$ le san!lier li% + l'omme.(uis un troisième coup de &usil se &it entendre$ suivi d'un %clat de rirede Foland. 9 E : milord$ dit le *eune o&&icier$ c'est de la poudre et une balleperdues ne vo#e/7vous pas "ue l;animal est %ventr% 8eulementd%barrasse/7moi de son corps le drJle pèse "uatre cents etm'%tou&&e.

ais$ avant "ue sir ,on se &Ct baiss%$ Foland$ d'un vi!oureuxmouvement d'%paule$ avait &ait rouler de cJt% le cadavre de l'animal$

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et se relevait$ couvert de san! mais sans la moindre %!rati!nure.Le petit douard$ soit d%&aut de temps$ soit coura!e$ n'avait pasrecul% d'un pas. Il est vrai "u'il %tait complètement prot%!% par lecorps de son &rère$ "ui s'%tait *et% devant lui.

8ir ,on avait &ait un saut de cJt% pour avoir l'animal en travers$ et ilre!ardait Foland se secouant après ce second duel$ avec le m6me%tonnement "u'il l;avait re!ard% après le premier. Les ciens 9 ceux "ui restaient$ et il en restait une vin!taine 9 avaientsuivi le san!lier et s'%taient ru%s sur son cadavre$ essa#ant$ maisinutilement$ d'entamer cette peau aux soies %riss%es$ pres"ue aussiimp%n%trable "ue le &er. 9 Vous alle/ voir$ dit Foland en essu#ant$ avec un moucoir de &inebatiste$ ses mains et son visa!e$ couverts de san!$ vous alle/ voir"u'ils vont le man!er et votre couteau avec$ milord. 9 En e&&et$ demanda sir ,on$ le couteau  9 Il est dans sa !aine$ dit Foland. 9 A : &it l;en&ant$ il n'# a plus "ue le mance "ui sorte.Et$ s'%lan)ant sur l'animal$ il arraca le poi!nard$ en&onc% en e&&et$

comme l'avait dit l'en&ant$ au d%&aut de l'%paule$ et *us"u'au mance.La pointe ai!uY$ diri!%e par un Qil calme$ maintenue par une mainvi!oureuse$ avait p%n%tr% droit au cQur.On vo#ait sur le corps du san!lier trois autres blessures. La première$ "ui %tait caus%e par la balle de l'en&ant$ %tait indi"u%epar un sillon san!lant trac% au7dessus de l'Qil$ la balle %tant trop&aible pour briser l'os &rontal.

La seconde venait du premier coup de sir ,on la balle avait prisl'animal en biais et avait !liss% sur sa cuirasse.La troisième$ re)ue + bout portant$ lui traversait le corps$ mais luiavait %t% &aite$ comme avait dit Foland$ lors"u'il %tait d%*+ mort.

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%I : UNE "AUAI!E CO""I!!ION

La casse %tait &inie$ la nuit tomb%e il s'a!issait de re!a!ner le

cteau.Les cevaux n'%taient "u'+ cin"uante pas$ + peu près on les entendaitennir d'impatience ils semblaient demander si l'on doutait de leurcoura!e en ne les &aisant point participer au drame "ui venait des'accomplir.douard voulait absolument tra-ner le san!lier *us"u'+ eux$ le car!eren croupe et le rapporter au cteau mais Foland lui &it observer"u'il %tait bien plus simple d'envo#er pour le cercer deux ommesavec un brancard. <e &ut aussi l'avis de sir ,on$ et &orce &ut +douard 9 "ui ne cessait de dire$ en montrant la blessure de la t6te 3= Voil+ mon coup + moi *e le visais l+ : ? 9 &orce &ut$ disons7nous$ +douard de se rendre + l;avis de la ma*orit%.Les trois casseurs re!a!nèrent la place o4 %taient attac%s lescevaux$ se remirent en selle$ et$ en moins de dix minutes$ &urentarriv%s au cteau des oires7@ontaines.

adame de ontrevel les attendait sur le perron il # avait d%*+ plusd'une eure "ue la pauvre mère %tait l+$ tremblant "u'il ne &Ct arriv%maleur + l'un ou + l'autre de ses &ils.Du plus loin "u'douard la vit$ il mit son pone# au !alop$ criant +travers la !rille 3  9 ère : mère : nous avons tu% un san!lier !ros comme un baudet moi$ *e le visais + la t6te 3 tu verras le trou de ma balle Foland lui a

&ourr% son couteau de casse dans le ventre *us"u'+ la !arde milordlui a tir% deux coups de &usil. Vite : vite : des ommes pour l;aller

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cercer. 'a#e/ pas peur en vo#ant Foland couvert de san!$ mère 3c'est le san! de l'animal mais Foland n'a pas une %!rati!nure.out cela se disait avec la volubilit% abituelle + douard$ tandis "uemadame de ontrevel &rancissait l'espace "ui se trouvait entre le

perron et la route$ et ouvrait la !rille.Elle voulut recevoir douard dans ses bras mais celui7ci sauta +terre$ et de terre$ se *eta + son cou.Foland et sir ,on arrivaient en ce moment aussi$ Am%lie paraissait+ son tour sur le perron.douard laissa sa mère s'in"ui%ter auprès de Foland "ui$ tout couvertde san!$ %tait e&&ra#ant + voir$ et courut &aire + sa sQur le m6me r%cit"u'il avait d%bit% + sa mère.Am%lie l'%couta d'une &a)on distraite "ui sans doute blessa l;amour7propre d'douard car celui7ci se pr%cipita dans les cuisines pourraconter l;%v%nement + icel$ par le"uel il %tait bien sCr d'6tre%cout%. En e&&et$ cela int%ressait icel au plus aut de!r% seulement$"uand douard$ après avoir dit l'endroit o4 !isait le san!lier$ lui

intima$ de la part de Foland$ l'ordre de trouver des ommes pour allercercer l'animal$ il secoua la t6te. 9 E bien$ "uoi : demanda douard$ vas7tu re&user d'ob%ir + mon&rère  9 Dieu m'en !arde$ monsieur douard$ et ,ac"ues va partir + l'instantm6me pour onta!nat. 9 u as peur "u'il ne trouve personne  9 >on : Il trouvera dix ommes pour un mais c'est + cause de l'eure

"u'il est$ et de l'endroit de l'allali. Vous dites "ue c'est près dupavillon de la cartreuse  9 0 vin!t pas. 9 ,'aimerais mieux "ue c'en &Ct + une lieue$ r%pondit icel en se!rattant la t6te mais n'importe 3 on va tou*ours les envo#er cercersans leur dire ni pour"uoi ni comment. ne &ois ici$ e bien$ dame$ cesera + votre &rère + les d%cider.

  9 <'est bien : c'est bien : "u'ils viennent$ *e les d%ciderai$ moi.

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 9 O : &it icel$ si *e n'avais pas ma !ueuse d'entorse$ *'irais moi7m6me mais la *ourn%e d'au*ourd'ui lui a &ait drJlement du bien.,ac"ues : ,ac"ues :,ac"ues arriva.

douard resta non seulement *us"u'+ ce "ue l'ordre &Ct donn% au *eune omme de partir pour onta!nat$ mais *us"u'+ ce "u'il &Ctparti.(uis il remonta pour &aire ce "ue &aisaient sir ,on et Foland$ c'est7+7dire pour &aire sa toilette.Il ne &ut$ comme on le comprend bien$ "uestion + table "ue desprouesses de la *ourn%e. douard ne demandait pas mieux "ue d'enparler$ et sir ,on$ %merveill% de ce coura!e$ de cette adresse et de ceboneur de Foland$ renc%rissait sur le r%cit de l'en&ant.adame de ontrevel &r%missait + ca"ue d%tail$ et cependant elle se&aisait redire ca"ue d%tail vin!t &ois.<e "ui lui parut le plus clair$ + la &in de tout cela$ c'est "ue Folandavait sauv% la vie + douard.  9 L'as7tu bien remerci%$ au moins demanda7t7elle + l;en&ant.

 9 Bui cela  9 Le !rand &rère. 9 (our"uoi donc le remercier dit douard. Est7ce "ue *e n'aurais pas&ait comme lui  9 Bue voule/7vous$ madame : dit sir ,on$ vous 6tes une !a/elle "ui$sans vous en douter$ ave/ mis au *our une race de lions.Am%lie avait$ de son cJt%$ accord% une !rande attention au r%cit mais c'%tait surtout "uand elle avait vu les casseurs se rapprocer de

la cartreuse.0 partir de ce moment$ elle avait %cout%$ l'Qil in"uiet$ et n'avait parurespirer "ue lors"ue les trois casseurs$ n'a#ant$ après l;allali$ aucunmoti& de poursuivre leur course dans le bois$ %taient remont%s +ceval.0 la &in du d-ner$ on vint annoncer "ue ,ac"ues %tait de retour avecdeux pa#sans de onta!nat les pa#sans demandaient des

rensei!nements pr%cis sur l'endroit o4 les casseurs avaient laiss%l'animal.

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\] Foland se leva pour aller les donner mais madame deontrevel$ "ui ne vo#ait *amais asse/ son &ils$ se tournant vers lemessa!er 3 

 9 @aites entrer ces braves !ens$ dit7elle il est inutile "ue Foland sed%ran!e pour cela.<in" minutes après$ les deux pa#sans entrèrent$ roulant leurscapeaux entre leurs doi!ts. 9 es en&ants$ dit Foland$ il s'a!it d'aller cercer dans la &or6t de8eillon un san!lier "ue nous # avons tu%. 9 a peut se &aire$ r%pondit un des pa#sans.Et il consulta son compa!non du re!ard. 9 a peut se &aire tout de m6me$ dit l;autre. 9 8o#e/ tran"uilles$ continua Foland$ vous ne perdre/ pas votrepeine. 9 O : nous sommes tran"uilles$ &it un des pa#sans on vous conna-t$monsieur de ontrevel. 9 Oui$ r%pondit l;autre$ on sait "ue vous n'ave/ pas plus "ue votrepère$ le !%n%ral$ l'abitude de &aire travailler les !ens pour rien.

 O : si tous les aristocrates avaient %t% comme vous$ il n'# aurait paseu de r%volution$ monsieur Louis. 9 ais non$ "u'il n'# en aurait pas eu$ dit l;autre$ "ui semblait venu l+pour 6tre l'%co a&&irmati& de ce "ue disait son compa!non. 9 Feste maintenant + savoir o4 est l;animal$ demanda le premierpa#san. 9 Oui$ r%p%ta le second$ reste + savoir o4 il est.

 9 O : il ne sera pas di&&icile + trouver. 9 ant mieux$ &it le pa#san. 9 Vous connaisse/ bien le pavillon de la &or6t  9 Le"uel  9 Oui$ le"uel  9 Le pavillon "ui d%pend de la cartreuse de 8eillon.Les deux pa#sans se re!ardèrent.

 9 E bien$ vous le trouvere/ + vin!t pas de la &a)ade du cJt% du boisde Genoud.

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 Les deux pa#sans se re!ardèrent encore. 9 Kum : &it l;un. 9 Kum : r%p%ta l;autre$ &idèle %co de son compa!non.

 9 E bien$ "uoi$ um demanda Foland. 9 DameT 9 Vo#ons$ expli"ue/7vous "u'# a7t7il  9 Il # a "ue nous aimerions mieux "ue ce &Ct + l;autre extr%mit% de la&or6t. 9 <omment + l'autre extr%mit% de la &or6t  9 a est un &ait$ dit le second pa#san. 9 ais pour"uoi + l;autre extr%mit% de la &or6t reprit Foland avecimpatience il # a trois lieues d'ici + l'autre extr%mit% de la &or6t$tandis "ue vous ave/ une lieue + peine d'ici + l;endroit o4 est lesan!lier. 9 Oui$ dit le premier pa#san$ c'est "ue l;endroit o4 est le san!lierT\] Et il s'arr6ta en se !rattant la t6te.  9 ,ustement$ voil+ : dit le second.

 9 Voil+ "uoi  9 <'est un peu trop près de la cartreuse. 9 (as de la cartreuse$ *e vous ai dit du pavillon. 9 <'est tout un vous save/ bien$ monsieur Louis$ "u'on dit "u'il # aun passa!e souterrain "ui va du pavillon + la cartreuse. 9 O : il # en a un$ c'est sCr$ dit le second pa#san. 9 E bien$ &it Foland$ "u'ont de commun la cartreuse$ le pavillon etle passa!e souterrain avec notre san!lier

 9 <ela a de commun "ue l;animal est dans un mauvais endroit voil+. 9 O : oui$ un mauvais endroit$ r%p%ta le second pa#san. 9 A )+ : vous expli"uere/7vous$ drJles s'%cria Foland$ "uicommen)ait + se &cer$ tandis "ue sa mère s'in"ui%tait et "u'Am%lieplissait visiblement. 

 9 (ardon$ monsieur Louis$ dit le pa#san$ nous ne sommes pas desdrJles 3 nous sommes des !ens crai!nant Dieu$ voil+ tout.

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 9 E : mille tonnerres : dit Foland$ moi aussi *e crains Dieu : Après  9 <e "ui &ait "ue nous ne nous soucions pas d'avoir des d%m6l%s avecle diable. 9 on$ non$ non$ dit le second pa#san.

 9 Avec son semblable$ continua le premier pa#san$ un omme vautun omme. 9 Buel"ue&ois m6me il en vaut deux$ dit le second bti en Kercule. 9 ais avec des 6tres surnaturels$ des &antJmes$ des spectres$ non$merci : continua le premier pa#san. 9 erci : r%p%ta le second. 9 A )+$ ma mère a )+$ ma sQur$ demanda Foland s'adressant auxdeux &emmes$ comprene/7vous$ au nom du ciel$ "uel"ue cose + ce"ue disent ces deux imb%ciles  9 Imb%ciles : &it le premier pa#san$ c'est possible mais il n'en est pasmoins vrai "ue (ierre are#$ pour avoir voulu re!arder seulementpar7dessus le mur de la cartreuse$ a eu le cou tordu il est vrai "uec'%tait un samedi$ *our de sabbat.  9 Et "u'on n'a *amais pu le lui redresser$ a&&irma le second pa#san de

sorte "u'on a %t% obli!% de l;enterrer le visa!e + l;envers et re!ardantce "ui se passe derrière lui. 9 O : o : &it sir ,on$ voil+ "ui devient int%ressant *'aime &ort lesistoires de &antJmes. 9 >on : dit douard$ ce n'est point comme ma sQur Am%lie$ milord$ +ce "u'il para-t. 9 (our"uoi cela  9 Fe!arde donc$ &rère Foland$ comme elle est ple.

 9 En e&&et$ dit sir ,on$ mademoiselle semble près de se trouver mal. 9 oi pas du tout$ &it Am%lie seulement ne trouve/7vous pas "u'il&ait un peu caud ici$ ma mère Et Am%lie essu#a son &ront couvert de sueur. 9 on$ dit madame de ontrevel.  9 <ependant$ insista Am%lie$ si *e ne crai!nais pas de vous

incommoder$ madame$ *e vous demanderais la permission d'ouvrirune &en6tre.

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 9 @ais$ mon en&ant.Am%lie se leva vivement pour mettre + pro&it la permission re)ue$ et$tout en cancelant$ alla ouvrir une &en6tre donnant sur le *ardin.La &en6tre ouverte$ elle resta debout$ adoss%e + la barre d'appui$ et +

moiti% cac%e par les rideaux. 9 A : dit7elle$ ici$ au moins$ on respire.8ir ,on se leva pour lui o&&rir son &lacon de sels mais vivement 3 9 on$ non$ milord$ dit Am%lie$ *e vous remercie$ cela va tout + &aitmieux. 9 Vo#ons$ vo#ons$ dit Foland$ il ne s'a!it pas de cela$ mais de notresan!lier. 9 E bien$ votre san!lier$ monsieur Louis$ on l'ira cercer demain. 9 <'est )a$ dit le second pa#san$ demain matin il &era *our.  9 De sorte "ue$ pour # aller ce soir T 9 O : pour # aller ce soirTLe pa#san re!arda son camarade$ et$ tous deux en m6me temps$secouant la t6te 3 9 (our # aller ce soir$ )a ne se peut pas.

 9 (oltrons : 9 onsieur Louis$ on n'est pas poltron pour avoir peur$ dit le premierpa#san. 9 Bue non$ on n'est pas poltron pour )a$ r%pondit le second. 9 A : &it Foland$ *e voudrais bien "u'un plus &ort "ue vous mesout-nt cette tèse$ "ue l'on n'est pas poltron pour avoir peur. 9 Dame$ c'est selon la cose dont on a peur$ monsieur Louis 3 "u'onme donne une bonne serpe et un bon !ourdin$ *e n'ai pas peur d'un

loup "u'on me donne un bon &usil$ *e n'ai pas peur d'un omme$"uand bien m6me *e saurais "ue cet omme m'attend pourm'assassinerT  9 Oui$ dit douard mais d'un &antJme$ &Ct7ce d'un &antJme demoine$ tu as peur  9 on petit monsieur douard$ dit le pa#san$ laisse/ parler votre

&rère$ . Louis vous n'6tes pas encore asse/ !rand pour plaisanteravec ces coses7l+$ non.

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 9 on$ a*outa l;autre pa#san attende/ "ue vous a#e/ de la barbe aumenton$ mon petit monsieur. 9 ,e n'ai pas de barbe au menton$ r%pondit douard en se redressant mais cela n'emp6ce point "ue$ si *'%tais asse/ &ort pour porter le

san!lier$ *e l'irais bien cercer tout seul$ "ue ce &Ct le *our ou la nuit. 9 Grand bien vous &asse$ mon *eune monsieur mais voil+ moncamarade et moi "ui vous disons "ue$ pour un louis$ nous n'irionspas. 9 ais pour deux dit Foland$ "ui voulait les pousser + bout. 9 i pour deux$ ni pour "uatre$ ni pour dix$ monsieur de ontrevel.<'est bon$ dix louis mais "u'est7ce "ue *e &erais de vos dix louis"uand *'aurais le cou tordu  9 Oui$ le cou tordu comme (ierre are#$ dit le second pa#san.\] 9 <e n'est pas vos dix louis "ui donneront du pain + ma &emme et+ mes en&ants pour le restant de leurs *ours$ n'est7ce pas   9 Et encore$ "uand tu dis dix louis$ reprit le second pa#san$ cela neserait "ue cin"$ puis"u'il # en aurait cin" pour moi. 9 Alors$ il revient des &antJmes dans le pavillon demanda Foland.

 9 ,e ne dis pas dans le pavillon 9 dans le pavillon$ *e n'en suis pas sCr 9 mais dans la cartreuseT 9 Dans la cartreuse$ tu en es sCr  9 O : oui$ l+$ bien certainement. 9 u les as vus  9 (as moi mais il # a des !ens "ui les ont vus. 9 on camarade demanda le *eune o&&icier en se tournant vers lesecond pa#san.

 9 ,e ne les ai pas vus mais *'ai vu des &lammes$ et <laude (ilippona entendu des ca-nes. 9 A : il # a des &lammes et des ca-nes demanda Foland.  9 Oui : et$ "uant aux &lammes$ dit le premier pa#san$ *e les ai vues$moi. 9 Et <laude (ilippon a entendu les ca-nes$ r%p%ta le premier.

 9 rès bien$ mes amis$ très bien$ reprit Foland d'un ton !o!uenard donc$ + aucun prix$ vous n'ire/ ce soir

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 9 0 aucun prix. 9 (as pour tout l;or du monde. 9 Et vous ire/ demain au *our  9 O : monsieur Louis$ avant "ue vous so#e/ lev%$ le san!lier sera

ici. 9 Il # sera "ue vous ne sere/ pas lev%$ r%pondit l;%co. 9 E bien$ &it Foland$ vene/ me revoir après7demain. 9 Volontiers$ monsieur Louis pour"uoi &aire  9 Vene/ tou*ours. 9 O : nous viendrons.  9 <'est7+7dire "ue$ du moment o4 vous nous dites 3 = Vene/ : ? vouspouve/ 6tre sCr "ue nous n'# man"uerons pas$ monsieur Louis. 9 E bien$ moi$ *e vous en donnerai des nouvelles sCres. 9 De "ui  9 Des &antJmes.Am%lie *eta un cri %tou&&% madame de ontrevel$ seule$ entendit cecri. Louis prenait de la main con!% des deux pa#sans$ "ui seco!naient + la porte$ o4 ils voulaient passer tous les deux en m6me

temps.Il ne &ut plus "uestion$ pendant tout le reste de la soir%e$ ni de la<artreuse$ ni du pavillon$ ni des Jtes surnaturels$ spectres ou&antJmes$ "ui les antaient.

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% : L'E!PRIT ORT

0 dix eures sonnantes$ tout le monde %tait couc% au cteau des

oires7@ontaines$ ou tout au moins cacun %tait retir% dans sacambre.Deux ou trois &ois pendant la soir%e$ Am%lie s'%tait approc%e deFoland$ comme si elle eCt eu "uel"ue cose + lui dire mais tou*oursla parole avait expir% sur ses lèvres.Buand on avait "uitt% le salon$ elle s'%tait appu#%e + son bras$ et$"uoi"ue la cambre de Foland &Ct situ%e un %ta!e au7dessus de lasienne$ elle avait accompa!n% Foland *us"u'+ la porte de sa cambre.Foland l'avait embrass%e$ avait &erm% sa porte$ en lui souaitant unebonne nuit et en se d%clarant très &ati!u%.<ependant$ mal!r% cette d%claration$ Foland$ rentr% ce/ lui$ n'avaitpoint proc%d% + sa toilette de nuit il %tait all% + son trop%e d'armes$en avait tir% une ma!ni&i"ue paire de pistolets d'onneur$ de lamanu&acture de Versailles$ donn%e + son père par la <onvention$ enavait &ait *ouer les ciens$ et avait sou&&l% dans les canons pour voir

s'ils n'%taient pas vieux car!%s.Les pistolets %taient en excellent %tat.Après "uoi$ il les avait pos%s cJte + cJte sur la table$ %tait all% ouvrirdoucement la porte de la cambre$ re!ardant du cJt% de l'escalierpour savoir si personne ne l;%piait$ et$ vo#ant "ue corridor et escalier%taient solitaires$ il %tait all% &rapper + la porte de sir ,on.  9 Entre/$ dit l;An!lais.

8ir ,on$ lui non plus$ n'avait pas encore commenc% sa toilette denuit.

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 9 ,'ai compris$ + un si!ne "ue vous m'ave/ &ait$ "ue vous avie/"uel"ue cose + me dire$ &it sir ,on$ et$ vous le vo#e/$ *e vousattendais. 9 <ertainement$ "ue *'ai "uel"ue cose + vous dire$ r%pondit Foland

en s'%tendant *o#eusement dans un &auteuil. 9 on cer Jte$ r%pondit l;An!lais$ *e commence + vous conna-tre de sorte "ue$ "uand *e vous vois aussi !ai "ue cela$ *e suis commevos pa#sans$ *'ai peur. 9 Vous ave/ entendu ce "u'ils ont dit  9 <'est7+7dire "u'ils ont racont% une ma!ni&i"ue istoire de &antJmes.,'ai un cteau en An!leterre$ o4 il en revient$ des &antJmes. 9 Vous les ave/ vus$ milord   9 Oui$ "uand *'%tais petit par maleur$ depuis "ue *e suis !rand$ ilsont disparu. 9 <'est comme cela$ les &antJmes$ dit !aiement Foland$ )a va$ )avient "uelle cance$ ein : "ue *e sois revenu *ustement + l'eure o4il # a des &antJmes + la cartreuse de 8eillon. 9 Oui$ &it sir ,on$ c'est bien eureux seulement$ 6tes7vous sCr "u'il

# en ait  9 on mais$ après7demain$ *e saurai + "uoi m'en tenir l+7dessus. 9 <omment cela  9 ,e compte passer l+7bas la nuit de demain. 9 O : dit l'An!lais$ voule/7vous$ moi$ "ue *'aille avec vous  9 <e serait avec plaisir mais$ par maleur$ la cose est impossible. 9 Impossible$ o : 9 <'est comme *'ai l'onneur de vous le dire$ mon cer Jte.

 9 Impossible : (our"uoi   9 <onnaisse/7vous les mQurs des &antJmes$ milord demanda!ravement Foland. 9 on. 9 E bien$ *e les connais$ moi 3 les &antJmes ne se montrent "ue danscertaines conditions.

 9 Expli"ue/7moi cela. 9 Ainsi$ par exemple$ tene/$ milord$ en Italie$ en Espa!ne$ pa#s des

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plus superstitieux$ e bien$ il n'# a pas de &antJmes$ ou$ s'il # en a$dame$ dame$ c'est tous les dix ans$ c'est tous les vin!t ans$ c'est tousles siècles. 9 Et + "uoi attribue/7vous cette absence de &antJmes

 9 Au d%&aut de brouillard$ milord. 9A : a : 9 8ans doute vous comprene/ bien l'atmospère des &antJmes$ c'estle brouillard 3 en cosse$ en Danemar$ en An!leterre$ pa#s debrouillards$ on re!or!e de &antJmes 3 on a le spectre du pèred'Kamlet$ le spectre de >an"uo$ les ombres des victimes de FicardIII. En Italie$ vous n'ave/ "u'un spectre$ celui de <%sar et encore o4appara-t7il + >rutus  0 (ilippes en ac%doine$ en race$ c'est7+7dire dans le Danemarde la Grèce$ dans l'cosse de l'Orient$ o4 le brouillard a trouv%mo#en de rendre Ovide m%lancoli"ue + ce point "u'il a intitul% ristesles vers "u'il # a &aits. (our"uoi Vir!ile &ait7il appara-tre l'ombred'Ancise + n%e (arce "ue Vir!ile est de antoue. <onnaisse/7vous antoue un pa#s de marais$ une vraie !renouillère$ une

&abri"ue de rumatismes$ une atmospère de vapeurs$ parcons%"uent$ un nid de &antJmes : 9 Alle/ tou*ours$ *e vous %coute. 9 Vous ave/ vu les bords du Fin  9 Oui. 9 L'Allema!ne$ n'est7ce pas  9 Oui. 9 Encore un pa#s de &%es$ d'ondines$ de s#lpes et$ par cons%"uent$

de &antJmes _"ui peut le plus$ peut le moins` tout cela + cause dubrouillard tou*ours mais$ en Italie$ en Espa!ne$ o4 diable voule/7vous "ue les &antJmes se r%&u!ient (as la plus petite vapeurTAussi$ si *'%tais en Espa!ne ou en Italie$ *e ne tenterais m6me pasl'aventure de demain. 9 out cela ne me dit point pour"uoi vous re&use/ ma compa!nie$insista sir ,on.

  9 Attende/ donc 3 *e vous ai d%*+ expli"u% comment les &antJmes ne

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se asardent pas dans certains pa#s$ parce "u'ils n'# trouvent pascertaines conditions atmosp%ri"ues laisse/7moi vous expli"uer lescances "u'il &aut se m%na!er "uand on d%sire en voir. 9 Expli"ue/ : expli"ue/ : dit sir ,on en v%rit%$ vous 6tes l'omme

"ue *'aime le mieux entendre parler$ Foland.Et sir ,on s'%tendit + son tour dans un &auteuil$ s'appr6tant + %couteravec d%lices les improvisations de cet esprit &antas"ue$ "u'il avaitd%*+ vu sous tant de &aces depuis cin" ou six *ours + peine "u'il leconnaissait.Foland s'inclina en si!ne de remerciement. 9 E bien$ voici donc l'a&&aire$ et vous alle/ comprendre cela$milord 3 *'ai tant entendu parler &antJmes dans ma vie$ "ue *e connaisces !aillards7l+ comme si *e les avais &aits. (our"uoi les &antJmes semontrent7ils  9 Vous me demande/ cela &it sir ,on. 9 Oui$ *e vous le demande. 9 ,e vous avoue "ue$ n'a#ant pas %tudi% les &antJmes comme vous$ *ene saurais vous &aire une r%ponse positive. 

 9 Vous vo#e/ bien : Les &antJmes se montrent$ mon cer lord$ pour&aire peur + celui au"uel ils apparaissent. 9 <'est incontestable. 9 (arbleu : s'ils ne &ont pas peur + celui + "ui ils apparaissent$ c'estcelui + "ui ils apparaissent "ui leur &ait peur 3 t%moin . de urenne$dont les &antJmes se sont trouv%s 6tre des &aux7monna#eurs.<onnaisse/7vous cette istoire7l+  9 on.

 9 ,e vous la raconterai un autre *our ne nous embrouillons pas. Voil+pour"uoi$ lors"u'ils se d%cident + appara-tre 9 ce "ui est rare 9 voil+pour"uoi les &antJmes coisissent les nuits ora!euses$ o4 il &ait des%clairs$ du tonnerre$ du vent 3 c'est leur mise en scène. 9 ,e suis &orc% d'avouer "ue tout cela est on ne peut pas plus *uste. 9 Attende/ : il # a certaines secondes o4 l;omme le plus brave sentun &risson courir dans ses veines du temps o4 *e n'avais pas un

an%vrisme$ cela m'est arriv% dix &ois$ "uand *e vo#ais briller sur mat6te l;%clair des sabres et "ue *'entendais !ronder + mes oreilles le

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tonnerre des canons. Il est vrai "ue$ depuis "ue *'ai un an%vrisme$ *e cours o4 l'%clair brille$o4 le tonnerre !ronde mais *'ai une cance 3 c'est "ue les &antJmes

ne sacent pas cela$ c'est "ue les &antJmes croient "ue *e puis avoirpeur. 9 andis "ue c'est impossible$ n'est7ce pas demanda sir ,on. 9 Bue voule/7vous "uand$ au lieu d'avoir peur de la mort$ on croit$+ tort ou + raison$ avoir un moti& de cercer la mort$ *e ne sais pas de"uoi l'on aurait peur mais$ *e vous le r%pète$ il est possible "ue les&antJmes$ "ui savent beaucoup de coses cependant$ ne sacent pointcela. 8eulement$ ils savent ceci 3 c'est "ue le sentiment de la peurs'au!mente ou diminue par la vue et par l'audition des ob*etsext%rieurs. Ainsi$ par exemple$ o4 les &antJmes apparaissent7ils depr%&%rence dans les lieux obscurs$ dans les cimetières$ dans lesvieux clo-tres$ dans les ruines$ dans les souterrains parce "ue d%*+l;aspect des localit%s a dispos% l'me + la peur. Après "uoiapparaissent7ils après des bruits de ca-nes$ des !%missements$ dessoupirs$ parce "ue tout cela n'a rien de bien r%cr%ati& ils n'ont !arde

de venir au milieu d'une !rande lumière ou après un air decontredanse non$ la peur est ab-me o4 l'on descend marce +marce$ *us"u;+ ce "ue le verti!e vous prenne$ *us"u'+ ce "ue le piedvous !lisse$ *us"u'+ ce "ue vous tombie/ les #eux &erm%s *us"u'au&ond du pr%cipice. Ainsi$ lise/ le r%cit de toutes les apparitions$ voici comment les&antJmes procèdent 3 d'abord le ciel s;obscurcit$ le tonnerre !ronde$

le vent si&&le$ les &en6tres et les portes crient$ la lampe$ s'il # a unelampe dans la cambre de celui + "ui ils tiennent + &aire peur$ lalampe p%tille$ plit et s'%teint obscurit% complète : alors$ dansl;obscurit%$ on entend des plaintes des !%missements des bruits deca-nes$ en&in la porte s'ouvre et le &antJme appara-t. ,e dois dire "uetoutes les apparitions "ue *'ai$ non pas vues$ mais lues$ se sontproduites dans des circonstances pareilles. Vo#ons$ est7ce bien cela$

sir ,on  9 (ar&aitement.

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 9 Et ave/7vous *amais vu "u'un &antJme ait apparu + deux personnes+ la &ois  9 En e&&et$ *e ne l'ai *amais lu$ ni entendu dire. 9 <'est tout simple$ mon cer lord 3 + deux$ vous comprene/$ on n'a

pas peur la peur$ c'est une cose m#st%rieuse$ %tran!e$ ind%pendantede la volont%$ pour la"uelle il &aut l;isolement$ les t%nèbres$ lasolitude. n &antJme n'est pas plus dan!ereux "u'un boulet de canon.E bien$ est7ce "u'un soldat a peur d'un boulet de canon$ le *our$"uand il est en compa!nie de ses camarades$ "uand il sent les coudes+ !auce  on$ il va droit + la pièce$ il est tu% ou il tue 3 c'est ce "ue ne veulentpas les &antJmes c'est ce "ui &ait "u'ils n;apparaissent pas + deuxpersonnes + la &ois : c'est ce "ui &ait "ue *e veux aller seul + lacartreuse$ milord votre pr%sence emp6cerait le &antJme le plusr%solu de para-tre. 8i *e n'ai rien vu$ ou si *'ai vu "uel"ue cose "ui envaille la peine$ e bien$ ce sera votre tour après demain. Le marc%vous convient7il  9 0 merveille : ais pour"uoi n;irais7*e pas le premier

 9 A : d'abord$ parce "ue l;id%e ne vous en est pas venue$ et "ue c'estbien le moins "ue *'aie le b%n%&ice de mon id%e ensuite$ parce "ue *esuis du pa#s$ "ue *;%tais li% avec tous ces bons moines de leur vivant$et "u'il # a dans cette liaison une cance de plus "u'ils m'apparaissentaprès leur mort en&in$ parce "ue$ connaissant les localit%s$ s'il &aut&uir ou poursuivre$ *e me tirerai mieux "ue vous de l'a!ression ou dela retraite. out cela vous para-t7il *uste$ mon cer lord  9 On ne peut plus *uste$ oui mais$ moi$ *'irai le lendemain

 9 Le lendemain$ le surlendemain$ tous les *ours$ toutes les nuits sivous voule/ ce + "uoi *e tiens$ c'est + la primeur. aintenant$continua Foland en se levant$ c'est entre vous et moi$ n'est7ce pas  (as un mot + "ui "ue ce soit au monde les &antJmes pourraient 6trepr%venus et a!ir en cons%"uence. Il ne &aut pas nous &aire rouler parces !aillards7l+$ ce serait trop !rotes"ue.

 9 8o#e/ tran"uille. Vous prendre/ des armes$ n'est7ce pas  9 8i *e cro#ais n'avoir a&&aire "u'+ des &antJmes$ *'irais les deux mains

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dans mes poces$ et rien dans les !oussets mais$ comme *e vousdisais tout + l'eure$ *e me rappelle les &aux7monna#eurs de. de urenne$ et *e prendrai des pistolets. 9 Voule/7vous les miens

 9 on$ merci ceux7l+$ "uoi"u'ils soient bons$ *'ai + peu près r%solude ne m;en servir *amais.(uis$ avec un sourire dont il serait impossible de rendre l;amertume 3 9 Ils me portent maleur$ a*outa Foland. >onne nuit$ milord : Il &aut"ue *e dorme les poin!s &erm%s$ cette nuit$ pour ne pas avoir envie dedormir demain.Et$ après avoir secou% %ner!i"uement la main de l;An!lais$ il sortitde la cambre de celui7ci et rentra dans la sienne. 8eulement$ en rentrant dans la sienne$ une cose le &rappa 3 c'est "u'ilretrouvait ouverte sa porte$ "u'il %tait sCr d'avoir laiss%e &erm%e.ais il &ut + peine entr%$ "ue la vue de sa sQur lui expli"ua cecan!ement. 9 iens : &it7il moiti% %tonn%$ moiti% in"uiet$ c'est toi$ Am%lie  9 Oui$ c'est moi$ &it la *eune &ille.

(uis$ s'approcant de son &rère et lui donnant son &ront + baiser. 9 u n'iras pas$ dit7elle d'un ton suppliant$ n'est7ce pas$ mon ami  9 O4 cela demanda Foland. 9 0 la cartreuse. 9 >on et "ui t'a dit "ue *'# allais  9 O : lors"u'on te conna-t$ comme c'est di&&icile + deviner : 9 Et pour"uoi veux7tu "ue *e n'aille pas + la cartreuse  

 9 ,e crains "u'il ne t'arrive un maleur. 9 A )+ : tu crois donc aux &antJmes$ toi dit Foland en &ixant sonre!ard sur celui d'Am%lie.Am%lie baissa les #eux$ et Foland sentit la main de sa sQur tremblerdans la sienne. 9 Vo#ons$ dit Foland$ Am%lie$ celle "u'autre&ois *'ai connue$ dumoins$ la &ille du !%n%ral de ontrevel$ la sQur de Foland$ est trop

intelli!ente pour subir des terreurs vul!aires il est impossible "ue tucroies + ces contes d'apparitions$ de ca-nes$ de &lammes$ de spectres$

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de &antJmes. 9 8i *'# cro#ais$ mon ami$ mes craintes seraient moins !randes 3 si les&antJmes existent$ ce sont des mes d%pouill%es de leur corps$ et$ parcons%"uent$ "ui ne peuvent sortir du tombeau avec les aines de la

matière or$ pour"uoi un &antJme te aSrait7il$ toi$ Foland$ "ui n'as *amais &ait de mal + personne  9 >on : tu oublies ceux "ue *'ai tu%s + l;arm%e ou en duel.Am%lie secoua la t6te. 9 ,e ne crains pas ceux7l+.\] 9 Bue crains7tu donc$ alors  La *eune &ille leva sur Foland. ses beaux #eux tout mouill%s delarmes$ et$ se *etant dans les bras de son &rère 3 9 ,e ne sais$ dit7elle$ Foland mais$ "ue veux7tu : *e crains :Le *eune omme$ par une l%!ère violence$ releva la t6te "u'Am%liecacait dans sa poitrine$ et$ baisant doucement et tendrement seslon!ues paupières 3 9 u ne crois pas "ue ce soient des &antJmes "ue *'aurai demain +combattre$ n'est7ce pas demanda7t7il.

 9 on &rère$ ne va pas + la cartreuse : insista Am%lie d'un tonsuppliant$ en %ludant la "uestion. 9 <'est notre mère "ui t'a car!%e de me demander cela 3 avoue7le$Am%lie. 9 O : mon &rère$ non$ ma mère ne m'en a pas dit un mot c'est moi"ui ai devin% "ue tu voulais # aller. 9 E bien$ si *e voulais # aller$ Am%lie$ dit Foland d'un ton &erme$ tudois savoir une cose$ c'est "ue *'irais.

 9 6me si *e t'en prie + mains *ointes$ mon &rère dit Am%lie avec unaccent pres"ue douloureux$ m6me si *e t'en prie + !enoux  Et elle se laissa !lisser aux pieds de son &rère. 9 O : &emmes : &emmes : murmura Foland$ inexplicables cr%aturesdont les paroles sont un m#stère$ dont la bouce ne dit *amais lessecrets du cQur$ "ui pleurent$ "ui prient$ "ui tremblent$ pour"uoi

Dieu le sait : mais nous autres ommes$ *amais : ,'irai$ Am%lie$ parce"ue *'ai r%solu d'# aller$ et "ue$ "uand *'ai pris une &ois une r%solution$

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%I : LE ANTÔ"E

Le lendemain$ + l;eure + peu près + la"uelle nous venons de "uitter

Foland$ le *eune o&&icier$ après s'6tre assur% "ue tout le monde %taitcouc% au cteau des oires7@ontaines$ entrouvrit doucement saporte$ descendit l;escalier en retenant sa respiration$ !a!na levestibule$ tira sans bruit les verrous de la porte d'entr%e$ descendit leperron$ se retourna pour s'assurer "ue tout %tait bien tran"uille$ et$rassur% par l;obscurit% des &en6tres$ il atta"ua bravement la !rille.La !rille$ dont les !onds avaient$ selon toute probabilit%$ %t% uil%sdans la *ourn%e$ tourna sans &aire entendre le moindre !rincement$ etse re&erma comme elle s'%tait ouverte$ après avoir donn% passa!e +Foland$ "ui s'avan)a rapidement alors dans la direction du cemin de(ont7d'Ain + >our!.0 peine eut7il &ait cent pas "ue la cloce de 8aint7,ust tinta un coup 3celle de onta!nat lui r%pondit comme un %co de bron/e dixeures et demie sonnaient.Au pas dont marcait le *eune omme$ il lui &allait + peine vin!t

minutes pour atteindre la cartreuse de 8eillon$ surtout si$ au lieu decontourner le bois$ il prenait le sentier "ui conduisait droit aumonastère.Foland %tait trop &amiliaris% depuis sa *eunesse avec les moindreslaies de la &or6t de 8eillon pour allon!er inutilement son cemin dedix minutes. Il prit donc sans %siter + travers bois$ et$ au bout de cin" minutes$ il

reparut de l'autre cJt% de la &or6t.Arriv% l+$ il n'avait plus + traverser "u'un bout de plaine pour 6tre

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arriv% au mur du ver!er du clo-tre.<e &ut l'a&&aire de cin" autres minutes + peine.Au pied du mur$ il s'arr6ta$ mais ce &ut pour "uel"ues secondes.Il d%!ra&a son manteau$ le roula en tampon et le *eta par7dessus le

mur.8on manteau Jt%$ il resta avec une redin!ote de velours$ une culottede peau blance et des bottes + retroussis.La redin!ote %tait serr%e autour du corps par une ceinture dansla"uelle %taient pass%s deux pistolets.n capeau + lar!es bords couvrait son visa!e et le voilait d'ombre.Avec la m6me rapidit% "u'il s'%tait d%barrass% du v6tement "uipouvait le !6ner pour &rancir le mur$ il se mit + l'escalader.8on pied cerca une *ointure "u'il n'eut pas de peine + trouver ils'%lan)a$ saisit la cr6te du caperon$ et retomba de l;autre cJt% sansavoir m6me touc% le &a-te de ce mur$ par7dessus le"uel il avaitbondi. Il ramassa son manteau$ le re*eta sur ses %paules$ l;a!ra&a denouveau$ et$ + travers le ver!er$ !a!na + !rands pas une petite porte

"ui servait de communication entre le ver!er et le clo-tre.<omme il &rancissait le seuil de cette petite porte$ on/e euressonnaient.Foland s'arr6ta$ compta les coups$ &it lentement le tour du clo-tre$re!ardant et %coutant.Il ne vit rien et n'entendit pas le moindre bruit.Le monastère o&&rait l;ima!e de la d%solation et de la solitude toutesles portes %taient ouvertes 3 celles des cellules$ celle de la capelle$

celle du r%&ectoire.Dans le r%&ectoire$ immense pièce o4 les tables %taient encoredress%es$ Foland vit voleter cin" ou six cauves7souris une couettee&&ra#%e s'%cappa par une &en6tre bris%e$ se perca sur un arbre +"uel"ues pas de l+ et &it entendre son cri &unèbre. 9 >on : dit tout aut Foland$ *e crois "ue c'est ici "ue *e dois %tablirmon "uartier !%n%ral cauves7souris et couettes sont l;avant7!arde

des &antJmes. 

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ailes de bron/e$ puis s'%tei!nit lentement$ tristement$douloureusement.En m6me temps$ il sembla$ au *eune omme "u'il entendait uneplainte.

Foland tendit l'oreille du cJt% d'o4 venait le bruit.La plainte se &it entendre plus rapproc%e.Il se leva$ mais les mains appu#%es sur la table et a#ant sous lapaume de cacune de ses mains la crosse d;un pistolet. n &rJlementpareil + celui d'un drap ou d;une robe "ui tra-nerait sur l'erbe$ se &itentendre + sa !auce$ + dix pas de lui. Il se redressa comme mC par un ressort.Au m6me moment$ une ombre apparut au seuil de la salle immense.<ette ombre ressemblait + une de ces vieilles statues couc%es sur less%pulcres elle %tait envelopp%e d'un immense linceul "ui tra-naitderrière elle.Foland douta un instant de lui7m6me. La pr%occupation de son espritlui &aisait7elle voir ce "ui n'%tait pas %tait7il la dupe de ses sens$ le *ouet de ces allucinations "ue la m%decine constate$ mais ne peut

expli"uer ne plainte pouss%e par le &antJme &it %vanouir ses doutes. 9 A : par ma &oi : dit7il en %clatant de rire$ + nous deux$ amispectre :Le spectre s'arr6ta et %tendit la main vers le *eune o&&icier. 9 Foland : Foland$ dit le spectre d;une voix sourde$ ce serait unepiti% "ue de ne pas poursuivre les morts dans le tombeau o4 tu les as&ait descendre.

\] Et le spectre continua son cemin sans ter le pas. Foland$ un instant %tonn%$ descendit de son estrade et se mitr%solument + la poursuite du &antJme.Le cemin %tait di&&icile$ encombr% "u'il se pr%sentait de pierres$ debancs mis en travers$ de tables renvers%es.Et cependant on eCt dit "u'+ travers tous ces obstacles un sentier

invisible %tait trac% pour le spectre$ "ui marcait du m6me pas sans"ue rien l'arr6tt.

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<a"ue &ois "u'il passait devant une &en6tre$ la lumière ext%rieure$ si&aible "u'elle &Ct$ se r%&l%cissait sur ce linceul$ et le &antJmedessinait ses contours$ "ui$ la &en6tre &rancie$ se perdaient dansl;obscurit% pour repara-tre bientJt et se perdre encore.

Foland$ l'Qil &ix% sur celui "u'il poursuivait$ crai!nant de le perdre devue s'il en d%tacait un instant son re!ard$ ne pouvait interro!er dure!ard ce cemin si &acile au spectre et si %riss% d'obstacles pour lui.0 ca"ue pas$ il tr%bucait le &antJme !a!nait sur lui.Le &antJme arriva près de la porte oppos%e + celle par la"uelle il %taitentr%$ Foland vit s'ouvrir l;entr%e d'un corridor obscur il comprit"ue l;ombre allait lui %capper.  9 Komme ou spectre$ voleur ou moine$ dit7il$ arr6te$ ou *e &ais &eu : 9 On ne tue pas deux &ois le m6me corps$ et la mort$ tu le sais bien$continua le &antJme d'une voix sourde$ n'a pas de prise sur les mes. 9 Bui es7tu donc demanda Foland. 9 ,e suis le spectre de celui "ue tu as violemment arrac% de cemonde.Le *eune o&&icier %clata de rire$ de son rire strident et nerveux rendu

plus e&&ra#ant encore dans les t%nèbres. 9 (ar ma &oi$ dit7il$ si tu n'as pas d'autre indication + me donner$ *e neprendrai pas m6me la peine de cercer$ *e t'en pr%viens. 9 Fappelle7toi la &ontaine de Vaucluse$ dit le &antJme avec un accentsi &aible$ "ue cette prase sembla sortir de sa bouce plutJt commeun soupir "ue comme des paroles articul%es.n instant$ Foland sentit$ non pas son cQur &aiblir$ mais la sueurperler + son &ront par une r%action sur lui7m6me$ il reprit sa &orce$

et$ d'une voix mena)ante 3  9 ne dernière &ois$ apparition ou r%alit%$ cria7t7il$ *e te pr%viens "ue$si tu ne m'attends pas$ *e &ais &eu.Le spectre &ut sourd et continua son cemin.Foland s'arr6ta une seconde pour viser 3 le spectre %tait + dix pas delui 3 Foland avait la main sCre$ c'%tait lui7m6me "ui avait !liss% la

balle dans le pistolet$ un instant auparavant il venait de passer laba!uette dans les canons pour s'assurer "u'ils %taient car!%s.

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Au moment o4 le spectre se dessinait de toute sa auteur$ blanc$ sousla voCte sombre du corridor$ Foland &it &eu.La &lamme illumina comme un %clair le corridor$ dans le"uelcontinua de s'en&oncer le spectre$ sans ter ni ralentir le pas.

(uis tout rentra dans une obscurit% d'autant plus pro&onde "ue lalumière avait %t% plus vive.Le spectre avait disparu sous l;arcade sombre.Foland s'# %lan)a + sa poursuite$ tout en &aisant passer son secondpistolet dans sa main droite. ais$ si court "u'eCt %t% le temps d'arr6t$ le &antJme avait !a!n% ducemin Foland le vit au bout du corridor$ se dessinant cette &ois envi!ueur sur l'atmospère !rise de la nuit.Il doubla le pas et arriva + l'extr%mit% du corridor au moment o4 lespectre disparaissait derrière la porte de la citerne.Foland redoubla de vitesse arriv% sur le seuil de la porte$ il luisembla "ue le spectre s'en&on)ait dans les entrailles de la terre.<ependant tout le torse %tait encore visible. 9 @usses7tu le d%mon$ dit Foland$ *e te re*oindrai.

Et il lca son second coup de pistolet$ "ui emplit de &lamme et de&um%e le caveau dans le"uel s'%tait en!louti le spectre.Buand la &um%e &ut dissip%e$ Foland cerca vainement il %tait seul.Foland se pr%cipita dans le caveau en urlant de ra!e il sonda lesmurs de la crosse de ses pistolets$ il &rappa le sol du pied 3 partout lesol et la pierre rendirent ce son mat des ob*ets solides. Il essa#a de percer l;obscurit% du re!ard mais c'%tait cose

impossible 3 le peu de lumière "ue laissait &iltrer la lune s'arr6tait auxpremières marces de la citerne. 9 O : s'%cria Foland$ une torce : une torce :(ersonne ne lui r%pondit le seul bruit "ui se &-t entendre %tait lemurmure de la source coulant + trois pas de lui.Il vit "u'une plus lon!ue recerce serait inutile$ sortit du caveau$ tirade sa poce une poire + poudre$ deux balles tout envelopp%es dans du

papier$ et recar!ea vivement ses pistolets.(uis il reprit le cemin "u'il venait de suivre$ retrouva le couloir

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Il alla droit au *eune omme. 9 E bien lui demanda7t7il. 9 E bien$ *e n'ai point &ait complètement buisson creux. 9 Vous ave/ vu un &antJme

 9 ,'ai vu "uel"ue cose$ du moins$ "ui # ressemblait beaucoup. 9 Vous alle/ me raconter cela. 9 Oui$ *e comprends$ vous ne dormirie/ pas ou vous dormirie/ mal voici en deux mots la cose telle "u'elle s'est pass%eT Et Foland &it un r%cit exact et circonstanci% de l;aventure de la nuit. 9 >on : dit sir ,on "uand Foland eut acev%$ *'espère "ue vous enave/ laiss% pour moi  9 ,'ai m6me peur$ dit Foland$ de vous avoir laiss% le plus dur.(uis$ comme sir ,on insistait$ revenant sur ca"ue d%tail$ se &aisantindi"uer la disposition des localit%s 3 9 coute/$ dit Foland au*ourd'ui$ après d%*euner$ nous irons &aire +la cartreuse une visite de *our$ ce "ui ne vous emp6cera point d'#&aire votre station de nuit au contraire$ la visite de *our vous servira+ %tudier les localit%s. 8eulement$ ne dites rien + personne.

 9 O : &it sir ,on$ ai7*e donc l'air d'un bavard  9 on$ c'est vrai$ dit Foland en riant ce n'est pas vous$ milord$ "ui6tes un bavard$ c'est moi "ui suis un niais.Et il rentra dans sa cambre. Après le d%*euner$ les deux ommes descendirent les pentes du *ardincomme pour aller &aire une promenade aux bords de la Fe#ssouse$puis ils appu#èrent + !auce$ remontèrent au bout de "uarante pas$

!a!nèrent la !rande route$ traversèrent le bois$ et se trouvèrent aupied du mur de la cartreuse$ + l'endroit m6me o4 la veille Folandl'avait escalad%. 9 ilord$ dit Foland$ voici le cemin. 9 En bien$ &it sir ,on$ prenons7le.Et lentement$ mais avec une admirable &orce de poi!net "ui indi"uaitun omme poss%dant + &ond sa !#mnasti"ue$ l'An!lais saisit le

caperon du mur$ s'assit sur le &a-te$ et se laissa retomber de l'autre.Foland le suivit avec la prestesse d'un omme "ui n'en %tait point +

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son coup d'essai.ous deux se trouvèrent de l'autre cJt%.L'abandon %tait encore plus visible de *our "ue la nuit.L'erbe avait pouss% partout dans les all%es et montait *us"u'aux

!enoux les escaliers %taient envais par des vi!nes devenues si%paisses$ "ue le raisin n;# pouvait mCrir sous l'ombre des &euilles enplusieurs endroits$ le mur %tait d%!rad%$ et le lierre$ ce parasite bienplus "ue cet ami des ruines$ commen)ait + s'%tendre de tous cJt%s. Buant aux arbres en plein vent$ pruniers$ p6cers$ abricotiers$ ilsavaient pouss% avec la libert% des 6tres et des c6nes de la &or6t$dont ils semblaient envier la auteur et l'%paisseur$ et la sève$ toutentière absorb%e par les brances aux *ets multiples et vi!oureux$ nedonnait "ue des &ruits rares et mal venus.Deux ou trois &ois$ au mouvement des lon!ues erbes a!it%es devanteux$ sir ,on et Foland devinèrent "ue la couleuvre$ cette Jtesserampante de la solitude$ avait %tabli l+ son domicile et &u#ait tout%tonn%e "u'on la d%ran!et.Foland conduisit son ami droit + la porte donnant du ver!er dans le

clo-tre mais$ avant d'entrer dans le clo-tre$ il *eta les #eux sur lecadran de l'orlo!e l'orlo!e$ "ui marcait la nuit$ %tait arr6t%e le *our.Du clo-tre$ il passa dans le r%&ectoire 3 l+$ le *our lui r%v%la sous leurv%ritable aspect les ob*ets "ue l'obscurit% avait rev6tus des &ormes&antasti"ues de la nuit.Foland montra + sir ,on l'escabeau renvers%$ la table ra#%e sous lesbatteries des pistolets$ la porte par la"uelle %tait entr% le &antJme.

 Il suivit$ avec l'An!lais$ le cemin "u'il avait suivi + la piste du&antJme il reconnut les obstacles "ui l'avaient arr6t%$ mais "ui%taient &aciles + &rancir pour "uel"u'un "ui d'avance aurait prisconnaissance de la localit%.Arriv% + l'endroit o4 il avait &ait &eu$ il retrouva les bourres$ mais ilcerca inutilement la balle.

(ar la disposition du corridor$ &u#ant en biais$ il %tait cependantimpossible$ si la balle n'avait pas laiss% de traces sur la muraille$

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"u'elle n'eCt point atteint le &antJme.Et cependant$ si le &antJme avait %t% atteint et pr%sentait un corpssolide$ comment se &aisait7il "ue ce corps &Ct rest% debout comment$ au moins$ n'avait7il point %t% bless% et comment$ a#ant

%t% bless%$ ne trouvait7on sur le sol aucune trace de san! Or$ il n'# avait ni trace de san! ni trace de balle.Lord anla# n'%tait pas loin d'admettre "ue son ami eCt eu a&&aire +un spectre v%ritable. 9 On est venu depuis moi$ dit Foland$ et l'on a ramass% la balle.  9 ais$ si vous ave/ tir% sur un omme$ comment la balle n'est7ellepas entr%e  9 O : c'est bien simple$ l'omme avait une cotte de mailles sous sonlinceul.<'%tait possible 3 cependant$ sir ,on secoua la t6te en si!ne dedoute il aimait mieux croire + un %v%nement surnaturel$ cela le&ati!uait moins.L'o&&icier et lui continuèrent leur investi!ation.On arriva au bout du corridor$ et l'on se trouva + l'autre extr%mit% du

ver!er.<'%tait l+ "ue Foland avait revu son spectre$ un instant disparu sousla voCte sombre.Il alla droit + la citerne il semblait suivre encore le &antJme$ tant il%sitait peu.L+$ il comprit l'obscurit% de la nuit devenue plus intense encore parl'absence de tout re&let ext%rieur 3 + peine # vo#ait7on pendant le *our.Foland tira de dessous son manteau deux torces d'un pied de lon!$

prit un bri"uet$ # alluma de l'amadou$ et + l;amadou une allumette. Les deux torces &lambèrent.Il s'a!issait de d%couvrir le passa!e par o4 le &antJme avait disparu.Foland et sir ,on approcèrent les torces du sol.La citerne %tait pav%e de !randes dalles de liais "ui semblaientpar&aitement *ointes les unes aux autres.

Foland cercait sa seconde balle avec autant de persistance "u'ilavait cerc% la première. ne pierre se trouvait sous ses pieds$ il

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repoussa la pierre et aper)ut un anneau scell% dans une des dalles.8ans rien dire$ Foland passa sa main dans l;anneau$ s'arc7bouta surses pieds et tira + lui.La dalle tourna sur son pivot avec une &acilit% "ui indi"uait "u'elle

op%rait souvent la m6me manQuvre.En tournant$ elle d%couvrit l;entr%e du souterrain. 9 A : &it Foland$ voici le passa!e de mon spectre. Et il descendit dans l;ouverture b%ante.8ir ,on le suivit.Ils &irent le m6me tra*et "u'avait &ait or!an lors"u'il %tait revenurendre compte de son exp%dition au bout du souterrain$ ilstrouvèrent la !rille donnant sur les caveaux &un%raires.Foland secoua la !rille la !rille n'%tait point &erm%e$ elle c%da.Ils traversèrent le cimetière souterrain et attei!nirent l'autre !rille comme la première$ elle %tait ouverte.Foland marcant tou*ours le premier$ ils montèrent "uel"ues marceset se trouvèrent dans le cQur de la capelle o4 s'%tait pass%e la scène"ue nous avons racont%e entre or!an et les compa!nons de ,%u.

8eulement$ les stalles %taient vides$ le cQur %tait solitaire$ et l'autel$d%!rad% par l'abandon du culte$ n'avait plus ni ses cier!es&lambo#ants$ ni sa nappe sainte.Il %tait %vident pour Foland "ue l+ avait abouti la course du &aux&antJme$ "ue sir ,on s'obstinait + croire v%ritable. ais$ "ue le &antJme &Ct vrai ou &aux$ sir ,on avouait "ue c'%tait l+en e&&et "ue sa course avait dC aboutir.

Il r%&l%cit un instant$ puis$ après cet instant de r%&lexion 3 9 E bien$ dit l;An!lais$ puis"ue c'est + mon tour + veiller ce soir$puis"ue *'ai le droit de coisir la place o4 *e veillerai$ *e veillerai l+$dit7il.Et il montra une espèce de table &orm%e au milieu du cQur par lepied de c6ne "ui supportait autre&ois l'aile du lutrin. 9 En e&&et$ dit Foland avec la m6me insouciance "ue s'il se &Ct a!i de

lui7m6me$ vous ne sere/ pas mal l+ seulement$ comme ce soir vouspourrie/ trouver la pierre scell%e et les deux !rilles &erm%es$ nous

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allons cercer une issue "ui vous conduise$ directement ici.Au bout de cin" minutes$ l'issue %tait trouv%e.La porte d'une ancienne sacristie s'ouvrait sur le cQur$ et$ de cettesacristie$ une &en6tre d%!rad%e donnait passa!e dans la &or6t.

Les deux ommes sortirent par la &en6tre et se trouvèrent dans le plus%pais du bois$ *uste + vin!t pas de l'endroit o4 ils avaient tu% lesan!lier.  9 Voil+ notre a&&aire$ dit Foland seulement$ mon cer lord$ commevous ne vous retrouverie/ pas de nuit dans cette &or6t o4 l'on a d%*+asse/ de mal + se retrouver de *our$ *e vous accompa!nerai *us"u'ici. 9 Oui$ mais$ moi entr%$ vous vous retire/ aussitJt$ dit l'An!lais *eme souviens de ce "ue vous m'ave/ dit toucant la susceptibilit% des&antJmes 3 vous sacant + "uel"ues pas de moi$ ils pourraient %siter+ appara-tre$ et$ puis"ue vous en ave/ vu un$ *e veux aussi en voir unau moins. 9 ,e me retirerai$ r%pondit Foland$ so#e/ tran"uille seulement$a*outa7t7il en riant$ *e n'ai "u'une peur. 9 La"uelle

 9 <'est "u'en votre "ualit% d'An!lais et d'%r%ti"ue ils ne soient mal+ l;aise avec vous. 9 O : dit sir ,on !ravement$ "uel maleur "ue *e n'aie pas le tempsd'ab*urer d'ici + ce soir :Les deux amis avaient vu tout ce "u'ils avaient + voir 3 encons%"uence$ ils revinrent au cteau. (ersonne$ pas m6me Am%lie$ n'avait paru soup)onner dans leur

promenade autre cose "u'une promenade ordinaire.La *ourn%e se passa donc sans "uestions et m6me sans in"ui%tudesapparentes 3 d'ailleurs$ au retour des deux amis$ elle %tait d%*+ bienavanc%e.On se mit + table$ et$ + la !rande *oie d'douard$ on pro*eta unenouvelle casse.<ette casse &it les &rais de la conversation pendant le d-ner et

pendant une partie de la soir%e.0 dix eures$ comme d'abitude$ cacun %tait rentr% dans sa

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cambre$ seulement Foland %tait dans celle de sir ,on.La di&&%rence des caractères %clatait visiblement dans les pr%parati&s 3Foland avait &ait les siens *o#eusement$ comme pour une partie deplaisir sir ,on &aisait les siens !ravement$ comme pour un duel.

Les pistolets &urent car!%s avec le plus !rand soin et pass%s + laceinture de l'An!lais$ et$ au lieu d'un manteau "ui pouvait !6ner sesmouvements$ ce &ut une !rande redin!ote + collet "u'il endossa par7dessus son abit. 0 dix eures et demie$ tous deux sortirent avec les m6mespr%cautions "ue Foland avait prises pour lui tout seul.0 on/e eures moins cin" minutes$ ils %taient au pied de la &en6tred%!rad%e$ mais + la"uelle des pierres tomb%es de la voCte pouvaientservir de marcepied.L+$ ils devaient$ selon leurs conventions$ se s%parer.8ir ,on rappela ces conditions + Foland 3 9 Oui$ dit le *eune omme$ avec moi$ milord$ une &ois pour toutes$ ce"ui est convenu est convenu seulement$ + mon tour$ unerecommandation.

 9 La"uelle  9 ,e n'ai pas retrouv% les balles parce "ue l;on est venu les enlever on est venu les enlever pour "ue *e ne visse pas l;empreinte "u'ellesavaient conserv%e sans doute. 9 Et$ dans votre opinion$ "uelle empreinte eussent7elles conserv%e  9 <elle des ca-nons d'une cotte de mailles mon &antJme %tait unomme cuirass%.\] 9 ant pis$ dit sir ,on$ *'aimais &ort le &antJme$ moi.

 (uis$ après un moment de silence o4 un soupir de l;An!lais exprimaitson re!ret pro&ond d'6tre &orc% de renoncer au spectre 3 9 Et votre recommandation dit7il. 9 ire/ au visa!e.L'An!lais &it un si!ne d'assentiment$ serra la main du *eune o&&icier$escalada les pierres$ entra dans la sacristie$ et disparut.

 9 >onne nuit : lui cria Foland.Et$ avec cette insouciance du dan!er "u'en !%n%ral un soldat a pour

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lui7m6me et pour ses compa!nons$ Foland$ comme il l;avait promis +sir ,on$ reprit le cemin du cteau des oires7@ontaines.

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%III : LE JUGE"ENT

Le lendemain$ Foland$ "ui n'%tait parvenu + s'endormir "ue vers deux

eures du matin$ s'%veilla + sept eures.En s'%veillant$ il r%unit ses souvenirs %pars$ se rappela ce "ui s'%taitpass% la veille$ entre lui et sir ,on$ et s'%tonna "u'+ son retourl'An!lais ne l;eCt point %veill%.Il s'abilla vivement et alla$ au ris"ue de le r%veiller au milieu de sonpremier sommeil$ &rapper + la porte de la cambre de sir ,on.ais sir ,on ne r%pondit point.Foland &rappa plus &ort.6me silence.<ette &ois$ un peu d'in"ui%tude se m6lait + la curiosit% de Foland.La cle& %tait en deors le *eune o&&icier ouvrit la porte et plon!eadans la cambre un re!ard rapide.8ir ,on n'%tait point dans la cambre$ sir ,on n'%tait point rentr%.Le lit %tait intact.Bu'%tait7il donc arriv%

 Il n'# avait pas un instant + perdre$ et$ avec la rapidit% de r%solution"ue nous connaissons + Foland$ on devine "u'il ne perdit pas uninstant.Il s'%lan)a dans sa cambre$ aceva de s'abiller$ mit son couteau decasse + sa ceinture$ son &usil en bandoulière$ et sortit.(ersonne n'%tait encore %veill%$ sinon la &emme de cambre.Foland la rencontra sur l;escalier 3

 9 Vous dire/ + madame de ontrevel$ dit7il$ "ue *e suis sorti pour&aire un tour dans la &or6t de 8eillon avec mon &usil "u'on ne soit

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pas in"uiet si milord et moi ne rentrions pas pr%cis%ment + l;eure dud%*euner.Et Foland s'%lan)a rapidement ors du cteau.Dix minutes après$ il %tait près de la &en6tre o4$ la veille$ + on/e

eures du soir$ il avait "uitt% lord anla#.Il %couta 3 on n'entendait aucun bruit + l'int%rieur + l;ext%rieurseulement$ l;oreille d'un casseur pouvait reconna-tre toutes cesrumeurs matinales "ue &ait le !ibier dans les bois. Foland escalada la &en6tre avec son a!ilit% ordinaire et s'%lan)a de lasacristie dans le cQur.n re!ard lui su&&it pour s'assurer "ue non seulement le cQur$ maisle vaisseau entier de la petite capelle$ %tait vide.Les &antJmes avaient7ils &ait suivre + l;An!lais le cemin oppos% +celui "u'il avait suivi lui7m6me <'%tait possible.Foland passa rapidement derrière l;autel$ !a!na la !rille descaveaux 3 la !rille %tait ouverte.Il s'en!a!ea dans le cimetière souterrain.

L'obscurit% l'emp6cait de voir dans ses pro&ondeurs. Il appela + troisreprises sir ,on personne ne lui r%pondit.Il !a!na l;autre !rille donnant dans le souterrain elle %tait ouvertecomme la première.Il s'en!a!ea dans le passa!e voCt%.8eulement$ l+$ comme il eCt %t% impossible$ au milieu des t%nèbres$de se servir de son &usil$ il le passa en bandoulière et mit le couteaude casse + la main.

 En ttonnant$ il s'en&on)a tou*ours davanta!e sans rencontrerpersonne$ et$ au &ur et + mesure "u'il allait en avant$ l;obscurit%redoublait$ ce "ui indi"uait "ue la dalle de la citerne %tait &erm%e.Il arriva ainsi + la première marce de l;escalier$ monta *us"u'+ ce"u'il touct la dalle tournante avec sa t6te$ &it un e&&ort$ la dalletourna.

Foland revit le *our.Il s'%lan)a dans la citerne.

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La porte "ui donnait sur le ver!er %tait ouverte Foland sortit parcette porte$ traversa la partie du ver!er "ui se trouvait entre la citerneet le corridor$ + l;autre extr%mit% du"uel il avait &ait &eu sur son&antJme.

Il traversa le corridor et se trouva dans le r%&ectoire.Le r%&ectoire %tait vide.<omme il avait &ait dans le souterrain &unèbre$ Foland appela trois&ois sir ,on. L'%co %tonn%$ "ui semblait avoir d%sappris les sons de la paroleumaine$ lui r%pondit seul en balbutiant.Il n'%tait point probable "ue sir ,on &Ct venu de ce cJt% il &allaitretourner au point de d%part.Foland repassa par le m6me cemin et se retrouva dans le cQur dela capelle.<'%tait l+ "ue sir ,on avait dC passer la nuit$ c'%tait l+ "u'on devaitretrouver sa trace.Foland s'avan)a dans le cQur.0 peine # &ut7il$ "u'un cri s'%cappa de sa poitrine.

ne lar!e tace de san! s'%tendait + ses pieds et tacait les dalles ducQur.De l'autre cJt% du cQur$ + "uatre pas de celle "ui rou!issait lemarbre + ses pieds$ il # avait une seconde tace non moins lar!e$ nonmois rou!e$ non moins r%cente$ et "ui semblait &aire le pendant de lapremière.ne de ces taces %tait + droite$ l'autre + !auce de cette espèce depi%destal devant le"uel milord avait dit "u'il %tablirait son domicile.

 Foland s'approca du pi%destal le pi%destal %tait ruisselant de san!.<'%tait l+ %videment "ue le drame s'%tait pass%.Le drame$ s'il &allait en croire les traces "u'il avait laiss%es$ le drameavait %t% terrible.Foland$ en sa double "ualit% de casseur et de soldat$ devait 6tre unabile cerceur de piste.

Il avait pu calculer ce "u'a r%pandu de san! un omme mort$ ou ce"u'en r%pand un omme bless%.

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<ette nuit avait vu tomber trois ommes morts ou bless%s.aintenant$ "uelles %taient les probabilit%s Les deux taces de san! du cQur$ celle de droite et celle de !auce$%taient probablement le san! de deux des anta!onistes de sir ,on.

Le san! du pi%destal$ %tait probablement le sien.Atta"u% de deux cJt%s$ + droite et + !auce$ il avait &ait &eu des deuxmains et avait tu% ou bless% un omme de ca"ue coup. De l+ les deux taces de san! "ui rou!issaient le pav%.Atta"u% + son tour lui7m6me$ il avait %t% &rapp% près du pi%destal$ etsur le pi%destal son san! avait re*ailli.Au bout de cin" secondes d'examen$ Foland %tait aussi sCr de ce "uenous venons de dire$ "ue s'il avait vu la lutte de ses propres #eux.aintenant "u'avait7on &ait des deux autres corps et du corps de sir,on <e "u'on avait &ait des deux autres corps$ Foland s'en in"ui%tait asse/peu.ais il tenait &ort + savoir ce "u'%tait devenu celui de sir ,on.ne trace de san! partait du pi%destal et allait *us"u;+ la porte.

Le corps de sir ,on avait %t% port% deors.Foland secoua la porte massive elle n'%tait &erm%e "u'au p6ne.8ous son premier e&&ort elle s'ouvrit 3 de l'autre cJt% du seuil$ ilretrouva les traces de san!. (uis$ + travers les broussailles$ le cemin "u'avaient suivi les !ens "uiemportaient le corps.Les brances bris%es$ les erbes &oul%es conduisirent Foland *us"u'+

la lisière de la &or6t donnant sur le cemin de (ont7d'Ain + >our!.L+$ vivant ou mort$ le corps semblait avoir %t% d%pos% le lon! du talusdu &oss%.Après "uoi$ plus rien.n omme passa$ venant du cJt% du cteau des oires7@ontaines Foland alla + lui. 9 'ave/7vous rien vu sur votre cemin n'ave/7vous rencontr%

personne demanda7t7il. 9 8i &ait$ r%pondit l'omme$ *'ai vu deux pa#sans "ui portaient un

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corps sur une civière. 9 A : s'%cria Foland$ et ce corps %tait celui d'un omme vivant  9 L'omme %tait ple et sans mouvement$ et il avait bien l'air d'6tremort.

 9 Le san! coulait7il   9 ,'en ai vu des !outtes sur le cemin. 9 En ce cas$ il vit.Alors$ tirant un louis de sa poce 3 9 Voil+ un louis$ dit7il cours ce/ le docteur illiet$ + >our! dis7lui de monter + ceval et de se rendre + &ranc %trier au cteau desoires7@ontaines a*oute$ "u'il # a un omme en dan!er de mort.Et$ tandis "ue le pa#san$ stimul% par la r%compense re)ue$ pressait sacourse vers >our!$ Foland$ bondissant sur son *arret de &er$ pressaitla sienne vers le cteau.Et maintenant$ comme notre lecteur est selon toute probabilit%$ aussicurieux "ue Foland de savoir ce "ui est arriv% + sir ,on$ nous allonsle mettre au courant des %v%nements de la nuit.8ir ,on$ comme on l;a vu$ %tait entr% + on/e eures moins "uel"ues

minutes dans ce "ue l'on avait coutume d'appeler la <orrerie ou lepavillon de la cartreuse$ et "ui n'%tait rien autre cose "u'unecapelle %lev%e au milieu du bois.De la sacristie$ il avait pass% dans le cQur. Le cQur %tait vide et paraissait solitaire. ne lune asse/ brillante$mais "ui cependant disparaissait de temps en temps voil%e par lesnua!es$ in&iltrait son ra#on bleutre + travers les &en6tres en o!ive et

les vitraux de couleur + moiti% bris%s de la capelle.8ir ,on p%n%tra *us"u'au milieu du cQur$ s'arr6ta devant le pi%destalet s'# tint debout.Les minutes s'%coulèrent mais$ cette &ois$ ce ne &ut point l'orlo!e dela cartreuse "ui donna la mesure du temps$ ce &ut l'%!lise de(%ronna/$ c'est7+7dire du villa!e le plus proce de la capelle o4 sir,on attendait.

out se passa$ *us"u'+ minuit$ comme tout s'%tait pass% pour Foland$c'est7+7dire "ue sir ,on ne &ut distrait "ue par de va!ues rumeurs et

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par des bruits passa!ers.inuit sonna 3 c'%tait le moment "u'attendait avec impatience sir,on$ car c'%tait celui o4 l'%v%nement devait se produire$ si un%v%nement "uelcon"ue se produisait.

Au dernier coup$ il lui sembla entendre des pas souterrains et voirune lumière appara-tre du cJt% de la !rille "ui communi"uait auxtombeaux. oute son attention se porta donc de ce cJt%.n moine sortit du passa!e$ son capucon rabattu sur ses #eux ettenant une torce + la main.Il portait la robe des cartreux.n second le suivit$ puis un troisième. 8ir ,on en compta dou/e.Ils se s%parèrent devant l;autel. Il # avait dou/e stalles dans lecQur six + la droite de sir ,on$ six + sa !auce.Les dou/e moines prirent silencieusement place dans les dou/estalles.<acun planta sa torce dans un trou prati"u% + cet e&&et dans lesappuis du c6ne$ et attendit.

n trei/ième parut et se pla)a devant l;autel.Aucun de ces moines n'a&&ectait l'allure &antasti"ue des &antJmes oudes ombres tous appartenaient %videmment encore + la erre$ tous%taient des ommes vivants.8ir ,on$ debout$ un pistolet de ca"ue main$ appu#% + son pi%destalplac% *uste au milieu du cQur$ re!ardait avec un !rand &le!me cettemanQuvre "ui tendait + l'envelopper. 

<omme lui$ les moines %taient debout et muets.Le moine de l;autel rompit le silence. 9 @rères$ demanda7t7il$ pour"uoi les ven!eurs sont7ils r%unis  9 (our *u!er un pro&ane$ r%pondirent les moines. 9 <e pro&ane$ reprit l'interro!ateur$ "uel crime a7t7il commis  9 Il a tent% de p%n%trer les secrets des compa!nons de ,%u. 9 Buelle peine a7t7il m%rit%e

 9 La peine de mort.Le moine de l'autel laissa$ pour ainsi dire$ + l'arr6t "ui venait d'6tre

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rendu le temps de p%n%trer *us"u'au cQur de celui "u'il attei!nait.(uis$ se retournant vers l;An!lais$ tou*ours aussi calme "ue s'il eCtassist% + une com%die 3 9 8ir ,on anla#$ lui dit7il$ vous 6tes %tran!er$ vous 6tes An!lais

c'%tait une double raison pour laisser tran"uillement les compa!nonsde ,%u d%battre leurs a&&aires avec le !ouvernement dont ils ont *ur%la perte. Vous n'ave/ point eu cette sa!esse vous ave/ c%d% + une vainecuriosit% au lieu de vous en %carter$ vous ave/ p%n%tr% dans l;antredu lion$ le lion vous d%cirera.(uis$ après un instant de silence pendant le"uel il sembla attendre lar%ponse de l'An!lais$ vo#ant "ue celui7ci demeurait muet 3 9 8ir ,on anla#$ a*outa7t7il$ tu es condamn% + mort pr%pare7toi +mourir. 9 A : a : *e vois "ue *e suis tomb% au milieu d'une bande devoleurs. 8'il en est ainsi$ on peut se raceter par une ran)on.(uis se tournant vers le moine de l;autel 3 9 0 combien la &ixe/7vous$ capitaine

n murmure de menaces accueillit ces insolentes paroles.Le moine de l;autel %tendit la main. 9 u te trompes$ sir ,on 3 nous ne sommes pas une bande de voleurs$dit7il d'un ton "ui pouvait lutter de calme et de san!7&roid avec celuide l;An!lais$ et la preuve$ c'est "ue$ si tu as "uel"ue sommeconsid%rable ou "uel"ues bi*oux pr%cieux sur toi$ tu n'as "u'+ donnertes instructions$ et ar!ent et bi*oux seront remis$ soit + ta &amille$ soit+ la personne "ue tu d%si!neras.

  9 Et "uel !arant aurais7*e "ue ma dernière volont% sera accomplie  9 a parole. 9 La parole d'un ce& d'assassins : *e n'# crois pas. 9 <ette &ois comme l'autre$ tu te trompes$ sir ,on 3 *e ne suis pas plusun ce& d'assassins "ue *e n'%tais un capitaine de voleurs. 9 Et "u'es7tu donc alors

 9 ,e suis l;%lu de la ven!eance c%leste *e suis l;envo#% de ,%u$ roid'IsraYl$ "ui a %t% sacr% par le propète lis%e pour exterminer la

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maison d'Acab. 9 8i vous 6tes ce "ue vous dites$ pour"uoi vous voile/7vous levisa!e (our"uoi vous cuirasse/7vous sous vos robes Des %lus&rappent + d%couvert et ris"uent la mort en donnant la mort. Fabatte/

vos capucons$ montre/7moi vos poitrines nues$ et *e vousreconna-trai pour ce "ue vous pr%tende/ 6tre.  9 @rères$ vous ave/ entendu dit le moine de l'autel.Et$ d%pouillant sa robe$ il ouvrit d'un seul coup son abit$ son !ilet et *us"u'+ sa cemise.<a"ue moine en &it autant$ et se trouva visa!e d%couvert et poitrinenue.<'%taient tous de beaux *eunes !ens dont le plus !% ne paraissait pasavoir trente7cin" ans.Leur mise indi"uait l;%l%!ance la plus par&aite seulement$ cose%tran!e$ pas un seul n'%tait arm%.<'%taient bien des *u!es et pas autre cose. 9 8ois content$ sir ,on anla#$ dit le moine de l;autel$ tu vas mourir mais$ en mourant$ comme tu en as exprim% le d%sir tout + l'eure$ tu

pourras reconna-tre et tuer. 8ir ,on$ tu as cin" minutes pourrecommander ton me + Dieu.8ir ,on$ au lieu de pro&iter de la permission accord%e et de son!er +son salut spirituel$ souleva tran"uillement la batterie de ses pistoletspour voir si l;amorce %tait en bon %tat$ &it *ouer les ciens pours'assurer de la bont% des ressorts$ et passa la ba!uette dans les canonspour 6tre bien certain de l'immobilit% des balles. 

(uis$ sans attendre les cin" minutes "ui lui %taient accord%es 3 9 essieurs$ dit7il$ *e suis pr6t l'6tes7vous Les *eunes !ens se re!ardèrent 3 puis$ sur un si!ne de leur ce&$marcèrent droit + sir ,on$ l'enveloppant de tous les cJt%s.Le moine de l;autel resta immobile + sa place$ dominant du re!ard lascène "ui allait se passer.8ir ,on n'avait "ue deux pistolets$ par cons%"uent "ue deux ommes

+ tuer.Il coisit ses victimes et &it &eu.

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Deux compa!nons de ,%u roulèrent sur les dalles "u'ils rou!irent deleur san!.Les autres$ comme si rien ne s'%tait pass%$ s'avancèrent du m6me pas$%tendant la main sur sir ,on.

8ir ,on avait pris ses pistolets par le canon et s'en servait comme dedeux marteaux. Il %tait vi!oureux$ la lutte &ut lon!ue.(endant près de dix minutes$ un !roupe con&us s'a!ita au milieu ducQur puis$ en&in$ ce mouvement d%sordonn% cessa$ et lescompa!nons de ,%u s'%cartèrent + droite et + !auce$ re!a!nant leursstalles$ et laissant sir ,on !arrott% avec les cordes de leur robes etcouc% sur le pi%destal au milieu du cQur. 9 As7tu recommand% ton me + Dieu demanda le moine de l'autel. 9 Oui$ assassin : r%pondit sir ,on tu peux &rapper.Le moine prit sur l'autel un poi!nard$ s'avan)a le bras aut vers sir,on$ et suspendant le poi!nard au7dessus de sa poitrine 3 9 8ir ,on anla#$ lui dit7il$ tu es brave$ tu dois 6tre lo#al &aisserment "ue pas un mot de ce "ue tu viens de voir ne sortira de ta

bouce *ure "ue dans "uel"ue circonstance "ue ce soit$ tu nereconna-tras aucun de nous$ et nous te &aisons !rce de la vie. 9 AussitJt sorti d'ici$ r%pondit sir ,on$ ce sera pour vous d%noncer aussitJt libre$ ce sera pour vous poursuivre. 9 ,ure : r%p%ta une seconde &ois le moine.  9 on : dit sir ,on. 9 ,ure : r%p%ta une troisième &ois le moine.

 9 ,amais : r%p%ta + son tour sir ,on. 9 E bien$ meurs donc$ puis"ue tu le veux :Et il en&on)a son poi!nard *us"u'+ la !arde dans la poitrine de sir,on$ "ui$ soit &orce de volont%$ soit "u'il eCt %t% tu% sur le coup$ nepoussa pas m6me un soupir.(uis$ d;une voix pleine$ sonore$ de la voix d'un omme "ui a laconscience d'avoir accompli son devoir 3

 9 ,ustice est &aite : dit le moine.Alors$ remontant + l'autel en laissant le poi!nard dans la blessure 3

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 9 @rères$ dit7il$ vous save/ "ue vous 6tes invit%s + (aris$ rue du >ac$n[ 5H$ au bal des victimes$ "ui aura lieu le 21 *anvier procain$ enm%moire de la mort du roi Louis VI.(uis$ le premier$ il rentra dans le souterrain$ o4 le suivirent les dix

moines rest%s debout$ emportant cacun sa torce. Deux torces restaient pour %clairer les trois cadavres.n instant après$ + la lueur de ces deux torces$ "uatre &rères servantsentrèrent ils commencèrent par prendre les deux cadavres !isant surles dalles et les emportèrent dans le caveau.(uis ils rentrèrent$ soulevèrent le corps de sir ,on$ le posèrent sur unbrancard$ l'emportèrent ors de la capelle$ par la !rande ported'entr%e$ "u'ils re&ermèrent derrière eux.Les deux moines "ui marcaient devant le brancard avaient pris lesdeux dernières torces.Et maintenant$ si nos lecteurs nous demandent pour"uoi cettedi&&%rence entre les %v%nements arriv%s + Foland et ceux arriv%s + sir,on pour"uoi cette mansu%tude envers l'un$ et pour"uoi cetteri!ueur envers l'autre$ nous leur r%pondrons 3

= 8ouvene/7vous "ue or!an avait sauve!ard% le &rère d'Am%lie$ et"ue$ sauve!ard% ainsi$ Foland$ dans aucun cas$ ne pouvait mourir dela main d'un compa!non de ,%u. ?

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a7t7il place sur les siè!es pour s'asseoir$ et sur les tables et lesbureaux pour %crire.Au milieu d'un encombrement de rapports$ de lettres$ de brocures etde livres o4 il s'est m%na!% une place$ un omme est assis et essa#e$

en s'arracant de temps en temps les ceveux d'impatience$ ded%ci&&rer une pa!e de notes près des"uelles les i%ro!l#pes del;ob%lis"ue de Lou"sor sont intelli!ibles *us"u'+ la transparence.Au moment o4 l;impatience du secr%taire approcait du d%sespoir$ laporte s'ouvrit$ et un *eune o&&icier entra en costume d'aide de camp.Le secr%taire leva la t6te et une vive expression de *oie se r%&l%citsur son visa!e. 9 O : mon cer Foland$ dit7il$ c'est vous$ en&in : ,e suis encant% devous voir pour trois raisons 3 la première$ parce "ue *e m'ennu#ais devous + en mourir la seconde$ parce "ue le !%n%ral vous attend avecimpatience et vous demande + cor et + cri la troisième parce "uevous alle/ m'aider + lire ce mot7l+$ sur le"uel *e plis depuis dixminutesT ais$ d'abord$ et avant tout$ embrasse/7moi.

Le secr%taire et l'aide de camp s'embrassèrent. 9 E bien$ vo#ons$ dit ce dernier$ "uel est ce mot "ui vousembarrasse tant$ mon cer >ourrienne  9 A : mon cer$ "uelle %criture : il m'en vient un ceveu blanc parpa!e "ue *e d%ci&&re$ et *'en suis + ma troisième pa!e d'au*ourd'ui :ene/$ lise/ si vous pouve/.Foland prit la pa!e des mains du secr%taire et$ &ixant son re!ard +l'endroit indi"u%$ il lut asse/ couramment 3

 9 = (ara!rape I. Le il$ depuis Assouan *us"u'+ trois lieues aunord du <aire$ coule dans une seule branceT ? E bien$ mais$ &it7ilen s'interrompant$ cela va tout seul. Bue disie/7vous donc Le!%n%ral s'est appli"u% au contraire. 9 <ontinue/$ continue/$ dit >ourrienne.Le *eune omme reprit 3 9 = De ce point "ue l'on appelleT ? A : a :

 9 ous # sommes$ "u'en dites7vous  

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Foland r%p%ta 3 9 = Bue l'on appelleT ? Diable : = Bue l'on appelleT ? 9 Oui$ "ue l'on appelle$ après  9 Bue me donnere/7vous$ >ourrienne$ s'%cria Foland$ si *e le tiens

 9 ,e vous donnerai le premier brevet de colonel "ue *e trouverai si!n%en blanc. 9 (ar ma &oi$ non$ *e ne veux pas "uitter le !%n%ral$ *'aime mieuxavoir un bon père "ue cin" cents mauvais en&ants. ,e vais vousdonner vos trois mots pour rien. 9 <omment : il # a trois mots l+  9 Bui n'ont pas l;air d'en &aire tout + &ait deux$ *'en conviens. coute/et incline/7vous 3 = De ce point "ue l'on appelle Ventre della Vacca. ? 9 A : = Ventre de la Vace :T ? (ardieu : c'est d%*+ illisible en&ran)ais 3 s'il va se mettre dans l;ima!ination d'%crire en italien$ et enpatois d'A*accio encore : *e cro#ais ne courir "ue le ris"ue de devenir&ou$ *e deviendrai stupide : T <'est cela. Et il r%p%ta la prase tout entière 3 9 = Le il$ depuis Assouan *us"u'+ trois lieues au nord du <aire$

coule dans une seule brance de ce point$ "ue l'on appelle Ventre dela Vace$ il &orme les brances de Fosette et de Damiette. ? erci$Foland.Et il se mit en devoir d'%crire la &in du para!rape dont lecommencement %tait d%*+ *et% sur le papier. 9 A )+ : demanda Foland$ il a donc tou*ours son dada$ notre !%n%ral3 coloniser l'!#pte  9 Oui$ oui$ et puis$ par contrecoup$ un petit peu !ouverner la @rance

nous coloniseronsT + distance. 9 E bien$ vo#ons$ mon cer >ourrienne$ mette/7moi au courant del'air du pa#s$ "ue *e n'aie point l'air d'arriver du onomotapa. 9 D'abord$ revene/7vous de vous7m6me$ ou 6tes7vous rappel%  9 Fappel%$ tout ce "u'il # a de plus rappel% : 9 (ar "ui  

 9 ais par le !%n%ral lui7m6me. 9 D%p6ce particulière

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 9 De sa main vo#e/ :Le *eune omme tira de sa poce un papier contenant deux li!nesnon si!n%es$ de cette m6me %criture dont >ourrienne avait tout uncaier sous les #eux.

<es deux li!nes disaient 3= (ars$ et sois + (aris le 1M brumaire *'ai besoin de toi. ? 9 Oui$ &it >ourrienne$ *e crois "ue ce sera pour le 1. 9 (our le 1$ "uoi  9 A : par ma &oi$ vous m'en demande/ plus "ue *e n'en sais$ Foland.L'omme$ vous ne l'i!nore/ pas$ n'est point communicati&. Bu'# aura7t7il le 1 brumaire ,e n'en sais rien encore cependant$ *er%pondrais "u'il # aura "uel"ue cose. 9 O : vous ave/ bien un l%!er doute  9 ,e crois "u'il veut se &aire directeur + la place de 8ie#ès$ peut76trepr%sident + la place de Goier.  9 >on : et la constitution de l;an III  9 <omment : la constitution de l;an III  9 E bien$ oui$ il &aut "uarante ans pour 6tre directeur$ et il s'en &aut

 *uste de dix ans "ue le !%n%ral n'en ait "uarante. 9 Dame$ tant pis pour la constitution on la violera. 9 Elle est bien *eune encore$ >ourrienne on ne viole !uère lesen&ants de sept ans. 9 Entre les mains du cito#en >arras$ mon cer$ on !randit bien vite 3la petite &ille de sept ans est d%*+ une vieille courtisane.Foland secoua la t6te. 9 E bien$ "uoi demanda >ourrienne.

 9 E bien$ *e ne crois pas "ue notre !%n%ral se &asse simple directeuravec "uatre collè!ues *u!e donc$ mon cer$ cin" rois de @rance$ cen'est plus un dictatoriat$ c'est un attela!e. 9 En tout cas$ *us"u'+ pr%sent$ il n'a laiss% apercevoir "ue cela mais$vous save/$ mon cer ami$ avec notre !%n%ral$ "uand on veut savoir$il &aut deviner. 

 9 A : ma &oi$ *e suis trop paresseux pour prendre cette peine$>ourrienne moi$ *e suis un v%ritable *anissaire 3 ce "u'il &era sera

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bien &ait. (our"uoi diable me donnerais7*e la peine d'avoir uneopinion$ de la d%battre$ de la d%&endre <'est d%*+ bien asse/ennu#eux de vivre.Et le *eune omme appu#a cet aporisme d'un lon! billement puis

il a*outa$ avec l'accent d'une pro&onde insouciance 3 9 <ro#e/7vous "ue l'on se donnera des coups de sabre$ >ourrienne  9 <'est probable. 9 E bien$ il # aura une cance de se &aire tuer c'est tout ce "u'il me&aut. O4 est le !%n%ral  9 <e/ madame >onaparte il est descendu il # a un "uart d'eure.Lui ave/7vous &ait dire "ue vous %tie/ arriv%  9 on$ *e n'%tais point &c% de vous voir d'abord. ais$ tene/$ *'entends son pas 3 le voici.Au m6me moment$ la porte s'ouvrit brus"uement$ et le m6mepersonna!e istori"ue "ue nous avons vu remplir inco!nito +Avi!non un rJle silencieux$ apparut sur le seuil de la porte dans soncostume pittores"ue de !%n%ral en ce& de l;arm%e d'!#pte. 8eulement$ comme il %tait ce/ lui$ la t6te %tait nue.

Foland lui trouva les #eux plus caves et le teint plus plomb% encore"ue d'abitude.<ependant$ en apercevant le *eune omme$ l'Qil sombre ou plutJtm%ditati& de >onaparte lan)a un %clair de *oie. 9 A : c'est toi$ Foland : dit7il &idèle comme l;acier on t'appelle$ tuaccours. 8ois le bienvenu.Et il tendit la main au *eune omme.(uis$ avec un imperceptible sourire 3

 9 Bue &ais7tu ce/ >ourrienne  9 ,e vous attends$ !%n%ral. 9 Et$ en attendant$ vous bavarde/ comme deux vieilles &emmes. 9 ,e vous l;avoue$ !%n%ral *e lui montrais mon ordre d'6tre ici le 1Mbrumaire.  9 ,'ai *e %crit le 1M ou le 1N

 9 O : le 1M !%n%ral le 1N$ c'eCt %t% trop tard. 9 (our"uoi trop tard le 1N

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 9 Dame$ s'il # a$ comme l;a dit >ourrienne$ de !rands pro*ets pour le1. 9 >on : murmura >ourrienne$ voil+ mon %cervel% "ui va me &airelaver la t6te.

 9 A : il t'a dit "ue *'avais de !rands pro*ets pour le 1 Il alla + >ourrienne$ et$ le prenant par l'oreille 3 9 (ortière : lui dit7il.(uis + Foland 3 9 E bien$ oui$ mon cer$ nous avons de !rands pro*ets pour le 1 3nous d-nons$ ma &emme et moi$ ce/ le pr%sident Goier$ unexcellent omme$ "ui a par&aitement re)u ,os%pine en mon absence.u d-neras avec nous$ Foland.Foland re!arda >onaparte.  9 <;est pour cela "ue vous m'ave/ &ait revenir$ !%n%ral dit7il enriant. 9 (our cela$ oui$ et peut76tre encore pour autre cose. cris$>ourrienne.>ourrienne reprit vivement la plume.

 9 U es7tu  9 Oui$ !%n%ral.= on cer pr%sident$ *e vous pr%viens "ue ma &emme$ moi et un demes aides de camp$ irons vous demander + d-ner après7demain 1.= <'est vous dire "ue nous nous contenterons du d-ner de &amilleT. ? 9 Après &it >ourrienne. 9 <omment$ après

 9 @aut7il mettre 3 = Libert%$ %!alit%$ &raternit% ? 9 = Ou la mort : ? a*outa Foland. 9 on$ dit >onaparte.Donne7moi la plume.Il prit la plume des mains de >ourrienne et a*outa de la sienne 3= out + vous$ >OA(AFE. ? 

(uis$ repoussant le papier 3 9 iens$ mets l;adresse$ >ourrienne$ et envoie cela par ordonnance.

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>ourrienne mit l;adresse$ caceta$ sonna. n o&&icier de serviceentra. 9 @aites porter cela par ordonnance$ dit >ourrienne. 9 Il # a r%ponse$ a*outa >onaparte.

L'o&&icier re&erma la porte. 9 >ourrienne$ dit le !%n%ral en montrant Foland$ re!arde ton ami. 9 E bien$ !%n%ral$ *e le re!arde. 9 8ais7tu ce "u'il a &ait + Avi!non  9 ,'espère "u'il n'a pas &ait un pape. 9 on il a *et% une assiette + la t6te d'un omme.  9 O : c'est vi&. 9 <e n'est pas le tout 9 ,e le pr%sume bien. 9 Il s'est battu en duel avec cet omme. 9 Et tout naturellement il l'a tu%$ dit >ourrienne. 9 ,ustement et sais7tu pour"uoi  9 on.Le !%n%ral aussa les %paules.

 9 (arce "ue cet omme avait dit "ue *'%tais un voleur.(uis$ re!ardant Foland avec une ind%&inissable expression de raillerieet d'amiti% 3 9 iais : dit7il.(uis$ tout + coup 3 9 0 propos$ et l;An!lais \] 9 ,ustement$ l;An!lais$ mon !%n%ral$ *'allais vous en parler. 

 9 Il est tou*ours en @rance  9 Oui$ et *'ai m6me cru un instant "u'il # resterait *us"u'au *our o4 latrompette du *u!ement dernier sonnera la diane dans la vall%e de,osapat. 9 As7tu man"u% de tuer celui7l+ aussi  9 O : non$ pas moi nous sommes les meilleurs amis du monde et$mon !%n%ral$ c'est un si excellent omme$ et si ori!inal en m6me

temps$ "ue *e vous demanderai un tout petit brin de bienveillancepour lui.

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 9 Diable : pour un An!lais >onaparte secoua la t6te. 9 ,e n'aime pas les An!lais. 9 >on : comme peuple mais les individusT

 9 E bien$ "ue lui est7il arriv%$ + ton ami  9 Il a %t% *u!%$ condamn% et ex%cut%. 9 Bue diable me comptes7tu l+   9 La v%rit% du bon Dieu$ mon !%n%ral. 9 <omment : il a %t% *u!%$ condamn% et !uillotin%  9 O : pas tout + &ait *u!%$ condamn%$ oui !uillotin%$ non s;ilavait %t% !uillotin%$ il serait encore plus malade "u'il n'est. 9 Vo#ons$ "ue me rabces7tu par "uel tribunal a7t7il %t% *u!% etcondamn%  9 (ar le tribunal des compa!nons de ,%u. 9 Bu'est7ce "ue c'est "ue cela$ les compa!nons de ,%u  9 Allons : voil+ "ue vous ave/ d%*+ oubli% notre ami or!an$l;omme mas"u% "ui a rapport% au marcand de vin ses deux centslouis.

 9 on$ &it >onaparte$ *e ne l'ai pas oubli%. >ourrienne$ *e t'ai racont%l;audace de ce drJle$ n'est7ce pas  9 Oui$ !%n%ral$ &it >ourrienne$ et *e vous ai r%pondu "u'+ votre place *'aurais voulu savoir "ui il %tait. 9 O : le !%n%ral le saurait d%*+ s'il m'avait laiss% &aire 3 *'allais luisauter + la !or!e et lui arracer son mas"ue$ "uand le !%n%ral m'a ditde ce ton "ue vous lui connaisse/ 3 Ami Foland : 

 9 Vo#ons$ reviens + ton An!lais$ bavard : &it le !%n%ral. <e or!anl;a7t7il assassin%  9 on$ pas luiT ce sont ses compa!nons. 9 ais tu parlais tout + l;eure de tribunal$ de *u!ement. 9 on !%n%ral$ vous 6tes tou*ours le m6me$ dit Foland avec ce restede &amiliarit% prise + l'cole militaire 3 vous voule/ savoir$ et vous nedonne/ pas le temps de parler.

 9 Entre aux <in"7<ents$ et tu parleras tant "ue tu voudras. 9 >on : aux <in"7<ents$ *'aurai "uatre cent "uatre7vin!t7dix7neu&

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collè!ues "ui auront tout autant envie de parler "ue moi$ et "ui mecouperont la parole 3 *'aime encore mieux 6tre interrompu par vous"ue par un avocat. 9 (arleras7tu

 9 ,e ne demande pas mieux. Ima!ine/7vous$ !%n%ral$ "u'il # a près de>our! une cartreuseT 9 La cartreuse de 8eillon 3 *e connais cela.  9 <omment : vous connaisse/ la cartreuse de 8eillon demandaFoland. 9 Est7ce "ue le !%n%ral ne conna-t pas tout &it >ourrienne. 9 Vo#ons$ ta cartreuse$ est7ce "u'il # a encore des cartreux  9 on il n'# a plus "ue des &antJmes. 9 Aurais7tu$ par asard$ une istoire de revenant + me raconter  9 Et des plus belles. 9 Diable : >ourrienne sait "ue *e les adore. Va. 9 E bien$ on est venu nous dire ce/ ma mère "u'il revenait des&antJmes + la cartreuse vous comprene/ "ue nous avons voulu enavoir le cQur net$ sir ,on et moi$ ou plutJt moi et sir ,on nous #

avons donc pass% cacun une nuit. 9 O4 cela  9 0 la cartreuse$ donc.>onaparte prati"ua avec le pouce un imperceptible si!ne de croix$abitude corse "u'il ne perdit *amais.  9 A : a : &it7il et en as7tu vu des &antJmes  9 ,'en ai vu un.

 9 Et "u'en as7tu &ait  9 ,'ai tir% dessus. 9 Alors  9 Alors$ il a continu% son cemin. 9 Et tu t'es tenu pour battu : 9 A : bon : voil+ comme vous me connaisse/ : ,e l;ai poursuivi$ et *'ai retir% dessus mais$ comme il connaissait mieux son cemin "ue

moi + travers les ruines$ il m'a %capp%. 9 Diable :

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 9 Avec le plus !rand int%r6t. 9 Il &audra me rappeler cela$ Foland. 9 Buand$ !%n%ral  9 BuandT "uand *e serai ma-tre. Viens dire bon*our + ,os%pine

viens$ >ourrienne$ tu d-neras avec nous &aites attention + ce "uevous dire/ l'un et l'autre 3 nous avons oreau + d-ner. A : *e !arde le poi!nard comme curiosit%.Et il sortit le premier$ suivi de Foland$ "ui bientJt &ut suivi lui7m6mede >ourrienne.8ur l'escalier$ il rencontra l'ordonnance "u'il avait envo#%e + Goier. 9 E bien$ demanda7t7il  9 Voici la r%ponse du pr%sident. 9 Donne/.Il d%caceta la lettre et lut 3= Le pr%sident Goier est encant% de la bonne &ortune "ue luipromet le !%n%ral >onaparte il l'attendra après7demain$ 1 brumaire$+ d-ner avec sa carmante &emme et l'aide de camp annonc%$ "uel"u'il soit.

= On se mettra + table + cin" eures.= 8i cette eure ne convenait pas au !%n%ral >onaparte$ il est pri% de&aire conna-tre celle contre la"uelle il d%sirerait "u'elle &Ct can!%e. = Le pr%sident$ = 1M brumaire an VII. 

= GOKIEF. ? >onaparte mit$ avec un indescriptible sourire$ la lettre dans sa poce.(uis$ se retournant vers Foland 3 9 <onnais7tu le pr%sident Goier lui demanda7t7il. 9 on$ mon !%n%ral. 9 A : tu verras$ c'est un bien brave omme.

Et ces paroles &urent prononc%es avec un accent non moinsindescriptible "ue le sourire.

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%% : LE! CONIE! DU G&N&RALBONAPARTE

,os%pine$ mal!r% ses trente7"uatre ans$ et peut76tre m6me + cause deses trente7"uatre ans 9 cet !e d%licieux de la &emme$ du sommetdu"uel elle plane + la &ois sur sa *eunesse pass%e et sur sa vieillesse&uture 9 ,os%pine$ tou*ours belle$ plus "ue *amais !racieuse$ %tait la&emme carmante "ue vous save/.ne con&idence imprudente de ,unot avait$ au moment du retour deson mari$ *et% un peu de &roid entre celui7ci et elle mais trois *ours

avaient su&&i pour rendre + l;encanteresse tout son pouvoir sur levain"ueur de Fivoli et des (#ramides.Elle &aisait les onneurs du salon "uand Foland # entra.ou*ours incapable$ en v%ritable cr%ole "u'elle %tait$ de ma-triser sessensations$ elle *eta un cri de *oie et lui tendit la main enl'apercevant elle savait Foland pro&ond%ment d%vou% + son mari elle connaissait sa &olle bravoure elle n'i!norait pas "ue$ si le *euneomme avait eu vin!t existences$ il les eCt donn%es toutes pour le

!%n%ral >onaparte.Foland prit avec empressement la main "u'elle lui tendait$ et la baisaavec respect. ,os%pine avait connu la mère de Foland + la artini"ue *amais$lors"u'elle vo#ait Foland$ elle ne man"uait de lui parler de son!rand7père maternel . de la <l%mencière$ dans le ma!ni&i"ue *ardindu"uel$ %tant en&ant$ elle allait cueillir ces &ruits splendides inconnus+ nos &roides r%!ions.Le texte de la conversation %tait donc tout trouv% elle s'in&orma

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tendrement de la sant% de madame de ontrevel$ de celle de sa &illeet de celle du petit douard.(uis$ ces in&ormations prises 3 9 on cer Foland$ lui dit7elle$ *e me dois + tout le monde mais

tace/ donc$ ce soir$ de rester après les autres ou de vous trouverdemain seul avec moi 3 *'ai + vous parler de lui _elle d%si!nait>onaparte de l;Qil`$ et *;ai des millions de coses + raconter.(uis$ avec un soupir et en serrant la main du *eune omme 3 9 Buoi "u'il arrive$ dit7elle$ vous ne le "uittere/ point$ n'est7ce pas  9 <omment : "uoi "u'il arrive demanda Foland %tonn%. 9 ,e me comprends$ dit ,os%pine$ et *e suis sCre "ue$ "uand vousaure/ caus% dix minutes avec >onaparte$ vous me comprendre/ aussi. En attendant$ re!arde/$ %coute/ et taise/7vous.Foland salua et se retira + l;%cart$ r%solu$ ainsi "ue le conseil venaitde lui en 6tre donn% par ,os%pine$ de se borner au rJle d'observateur.Il # avait de "uoi observer.rois !roupes principaux occupaient le salon.n premier$ "ui %tait r%uni autour de madame >onaparte$ seule

&emme "u'il # eCt dans l;appartement 3 c'%tait$ au reste$ plutJt un &luxet un re&lux "u'un !roupe.n second$ "ui %tait r%uni autour de alma et "ui se composaitd'Arnault$ de (arseval7Grandmaison$ de on!e$ de >ertollet et dedeux ou trois autres membres de l'Institut.n troisième$ au"uel >onaparte venait de se m6ler et dans le"uel onremar"uait alle#rand$ >arras$ Lucien$ l;amiral >rui!$ Foederer$Fe!naud de 8aint7,ean d'An!%l#$ @ouc%$ F%al et deux ou trois

!%n%raux au milieu des"uels on remar"uait Le&ebvre.Dans le premier !roupe$ on parlait modes$ musi"ue$ spectacle dansle second$ on parlait litt%rature$ sciences$ art dramati"ue dans letroisième$ on parlait de tout$ except% de la cose dont cacun avaitenvie de parler. 8ans doute$ cette retenue ne correspondait point + la pens%e "ui

animait en ce moment >onaparte car$ après "uel"ues secondes decette banale conversation$ il prit par le bras l'ancien %v6"ue d'Autun

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et l;emmena dans l;embrasure d'une &en6tre. 9 E bien $ lui demanda7t7il.alle#rand re!arda >onaparte avec cet Qil "ui n'appartenait "u'+ lui. 9 E bien$ "ue vous avais7*e dit de 8ie#ès$ !%n%ral

 9 Vous m'ave/ dit 3 = <erce/ un appui dans les !ens "ui traitent de *acobins les amis de la F%publi"ue$ et so#e/ convaincu "ue 8ie#ès est+ la t6te de ces !ens7l+. ? 9 ,e ne m'%tais pas tromp%. 9 Il se rend donc  9 Il &ait mieux$ il est renduT 9 L'omme "ui voulait me &aire &usiller pour avoir d%bar"u% + @r%*ussans &aire "uarantaine : 9 O : non$ ce n'%tait point pour cela.\] 9 (our"uoi donc   9 (our ne l;avoir point re!ard% et pour ne lui avoir point adress% laparole + un d-ner ce/ Goier. 9 ,e vous avoue "ue *e l;ai &ait exprès *e ne puis pas sou&&rir cemoine d%&ro"u%.

>onaparte s'aper)ut$ mais un peu tard$ "ue la parole "u'il venait delcer %tait$ comme le !laive de l;arcan!e$ + double trancant 3 si8ie#ès %tait d%&ro"u%$ alle#rand %tait d%mitr%.Il *eta un coup d'Qil rapide sur le visa!e de son interlocuteur l'ex7%v6"ue d'Autun souriait de son plus doux sourire. 9 Ainsi *e puis compter sur lui  9 ,'en r%pondrais. 9 Et <ambac%rès$ et Lebrun$ les ave/7vous vus

 9 ,e m'%tais car!% de 8ie#ès$ c'est7+7dire du plus r%calcitrant c'est>ruix "ui a vu les deux autres.L'amiral$ du milieu du !roupe o4 il %tait rest%$ ne "uittait pas des#eux le !%n%ral et le diplomate il se doutait "ue leur conversationavait une certaine importance. >onaparte lui &it si!ne de venir le re*oindre.

n omme moins abile eCt ob%i + l;instant m6me >ruix s'en !ardabien.

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Il &it$ avec une indi&&%rence a&&ect%e$ deux ou trois tours dans lesalon puis$ comme s'il apercevait tout + coup alle#rand et>onaparte causant ensemble$ il alla + eux. 9 <'est un omme très &ort "ue >ruix$ dit >onaparte$ "ui *u!eait les

ommes aussi bien d'après les petites coses "ue d'après les !randes. 9 Et très prudent surtout$ !%n%ral : dit alle#rand. 9 E bien$ mais il va &alloir un tire7boucon pour lui tirer les parolesdu ventre. 9 O : non maintenant "u'il nous a re*oints$ il va$ au contraire$aborder &rancement la "uestion.En e&&et$ + peine >ruix %tait7il r%uni + >onaparte et + alle#rand$ "u'ilentra en matière par ces mots aussi clairs "ue concis 3 9 ,e les ai vus$ ils %sitent :  9 Ils %sitent : <ambac%rès et Lebrun %sitent Lebrun$ *e lecomprends encore 3 une espèce d'omme de lettres$ un mod%r%$ unpuritain mais <ambac%rèsT 9 <'est comme cela. 9 e leur ave/7vous pas dit "ue *e comptais &aire de cacun d'eux un

consul  9 ,e ne me suis pas avanc% *us"ue7l+$ r%pondit >ruix en riant. 9 Et pour"uoi cela demanda >onaparte. 9 ais parce "ue voil+ le premier mot "ue vous me dites de vosintentions$ cito#en !%n%ral. 9 <'est *uste$ dit >onaparte en se mordant les lèvres. 9 @aut7il r%parer cette omission demanda >ruix. 9 on$ non$ &it vivement >onaparte ils croiraient "ue *'ai besoin

d'eux *e ne veux pas de ter!iversations. Bu'ils se d%cidentau*ourd'ui sans autres conditions "ue celles "ue vous leur ave/o&&ertes$ sinon$ demain$ il sera trop tard *e me sens asse/ &ort pour6tre seul$ et *'ai maintenant 8ie#ès et >arras. 9 >arras r%p%tèrent les deux n%!ociateurs %tonn%s. 9 Oui$ >arras$ "ui me traite de petit caporal et "ui ne me renvoie pasen Italie parce "ue$ dit7il$ *'# ai &ait ma &ortune$ et "u'il est inutile "ue

 *'# retourneT e bien$ >arrasT 

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 9 >arras  9 FienT(uis$ se reprenant 3 9A : ma &oi$ au reste$ *e puis bien vous le dire : 8ave/7vous ce "ue

>arras a avou% ier + d-ner devant moi "u'il %tait impossible demarcer plus lon!temps avec la constitution de l'an III "u'ilreconnaissait la n%cessit% d'une dictature "u'il %tait d%cid% + seretirer$ + abandonner les r6nes du !ouvernement$ a*outant "u'il %taitus% dans l'opinion et "ue la F%publi"ue avait besoin d'ommesnouveaux. Or$ devine/ sur "ui il est dispos% + d%verser son pouvoir 9 *e vous le donne$ comme madame de 8%vi!n%$ en cent$ en mille$ endix mille : 9 sur le !%n%ral K%douville$ un brave ommeT mais *en'ai eu besoin "ue de le re!arder en &ace pour lui &aire baisser les#eux il est vrai "ue mon re!ard devait 6tre &oudro#ant : Il en estr%sult% "ue$ ce matin$ + uit eures$ >arras %tait auprès de mon lit$s'excusant comme il pouvait de sa b6tise d'ier$ reconnaissant "ue$seul$ *e pouvais sauver la F%publi"ue$ me d%clarant "u'il venait semettre + ma disposition$ &aire ce "ue *e voudrais$ prendre le rJle "ue *e lui donnerais$ et me priant de lui promettre "ue$ si *e m%ditais

"uel"ue cose$ *e compterais sur luiT oui$ sur lui$ "u'il m'attendesous l'orme :  9 <ependant$ !%n%ral$ dit . de alle#rand ne pouvant r%sister aud%sir de &aire un mot$ du moment o4 l'orme n'est point un arbre de lalibert%.>onaparte *eta un re!ard de cJt% + l'ex7%v6"ue. 9 Oui$ *e sais "ue >arras est votre ami$ celui de @ouc% et de F%al

mais il n'est pas le mien et *e le lui prouverai. Vous retournere/ ce/Lebrun et ce/ <ambac%rès$ >ruix$ et vous leur mettre/ le marc% +la main.(uis$ re!ardant + sa montre et &ron)ant le sourcil 3 9 Il me semble "ue oreau se &ait attendre.Et il se diri!ea vers le !roupe o4 dominait alma.Les deux diplomates le re!ardèrent s'%loi!ner.

(uis$ tout bas 3\] 9 Bue dites7vous$ mon cer aurice$ demanda l'amiral >rui!$ de

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ces sentiments pour l'omme "ui l;a distin!u% au siè!e de oulonn'%tant "ue simple o&&icier$ "ui lui a donn% la d%&ense de la<onvention au 15 vend%miaire$ "ui$ en&in$ l'a &ait nommer$ + vin!t7six ans$ !%n%ral en ce& de l'arm%e d'Italie

  9 ,e dis$ mon cer amiral$ r%pondit . de alle#rand avec son sourireple et nar"uois tout ensemble$ "u'il existe des services si !rands$"u'ils ne peuvent se pa#er "ue par l'in!ratitude.En ce moment la porte s'ouvrit et l'on annon)a le !%n%ral oreau.0 cette annonce$ "ui %tait plus "u'une nouvelle$ "ui %tait un%tonnement pour la plupart des assistants$ tous les re!ards setournèrent vers la porte.oreau parut.rois ommes occupaient$ + cette %po"ue$ les re!ards de la @rance$ etoreau %tait un de ces trois ommes.Les deux autres %taient >onaparte et (ice!ru.<acun d'eux %tait devenu une espèce de s#mbole.(ice!ru$ depuis le 1 &ructidor$ %tait le s#mbole de la monarcie. 

oreau$ depuis "u'on l'avait surnomm% @abius$ %tait le s#mbole de lar%publi"ue.>onaparte$ s#mbole de la !uerre$ les dominait tous deux par le cJt%aventureux de son !%nie.oreau %tait alors dans toute la &orce de l'!e$ nous dirions danstoute la &orce de son !%nie$ si un des caractères du !%nie n'%tait pas lad%cision. Or$ nul n'%tait plus ind%cis "ue le &ameux cunctateur.Il avait alors trente7six ans$ %tait de aute taille$ avait + la &ois la

&i!ure douce$ calme et &erme il devait ressembler + %nopon.>onaparte ne l'avait *amais vu 3 lui$ de son cJt%$ n'avait *amais vu>onaparte.andis "ue l'un combattait sur l'Adi!e et le incio$ l'autre combattaitsur le Danube et sur le Fin.>onaparte$ en l'apercevant$ alla au7devant de lui. 9 8o#e/ le bienvenu$ !%n%ral : lui dit7il.

oreau sourit avec une extr6me courtoisie 3 

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 9 G%n%ral$ r%pondit7il pendant "ue cacun &aisait cercle autour d'euxpour voir comment cet autre <%sar aborderait cet autre (omp%e$ vousarrive/ d'!#pte victorieux$ et moi$ *'arrive d'Italie après une !randed%&aite.

 9 Bui n'%tait pas vJtre et dont vous ne deve/ pas r%pondre$ !%n%ral.<ette d%&aite$ c'est la &aute de ,oubert s'il s'%tait rendu + l'arm%ed'Italie aussitJt "u'il en a %t% nomm% !%n%ral en ce&$ il est plus "ueprobable "ue les Fusses et les Autriciens$ avec les seules troupes"u'ils avaient alors$ n'eussent pas pu lui r%sister mais la lune de miell;a retenu + (aris$ ce mois &atal$ "ue le pauvre ,oubert a pa#% de savie$ leur a donn% le temps de r%unir toutes leurs &orces la redditionde antoue les a accrues de "uin/e mille ommes arriv%s la veille ducombat il %tait impossible "ue notre brave arm%e ne &Ct pas accabl%epar tant de &orces r%unies : 9 K%las : oui$ dit oreau$ c'est tou*ours le plus !rand nombre "ui batle plus petit. 9 Grande v%rit%$ !%n%ral : s'%cria >onaparte$ v%rit% incontestable : 9 <ependant$ dit Arnault se m6lant + la conversation$ avec de petitesarm%es$ !%n%ral$ vous en ave/ battu de !randes.

  9 8i vous %tie/ arius$ au lieu d'6tre l;auteur de arius$ vous nedirie/ pas cela$ monsieur le poète. 6me "uand *'ai battu de !randesarm%es avec de petites 9 %coute/ bien cela$ vous surtout$ *eunes !ens"ui ob%isse/ au*ourd'ui et "ui commandere/ plus tard 9 c'esttou*ours le plus petit nombre "ui a %t% battu par le !rand. 9 ,e ne comprends pas dirent ensemble Arnault et Le&ebvre.ais oreau &it un si!ne de t6te indi"uant "u'il comprenait$ lui.

>onaparte continua 3 9 8uive/ bien ma t%orie$ c'est tout l'art de la !uerre. Lors"ue avec demoindres &orces *'%tais en pr%sence d'une !rande arm%e$ !roupantavec rapidit% la mienne$ *e tombais comme la &oudre sur l'une de sesailes et *e la culbutais *e pro&itais ensuite du d%sordre "ue cettemanQuvre ne man"uait *amais de mettre dans l'arm%e ennemie pourl'atta"uer dans une autre partie$ tou*ours avec toutes mes &orces *e la

battais ainsi en d%tail$ et la victoire "ui %tait le r%sultat %tait tou*ours$comme vous le vo#e/$ le triompe du !rand nombre sur le petit.

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 Au moment o4 l'abile !%n%ral venait de donner cette d%&inition deson !%nie$ la porte s'ouvrit et un domesti"ue annon)a "u'on %taitservi.

 9 Allons$ !%n%ral$ dit >onaparte conduisant oreau + ,os%pine$donne/ le bras + ma &emme$ et + table :Et$ sur cette invitation$ cacun passa du salon dans la salle + man!er.Après le d-ner$ sous le pr%texte de lui montrer un sabre ma!ni&i"ue"u'il avait rapport% d'!#pte$ >onaparte emmena oreau dans soncabinet.L+$ les deux rivaux restèrent plus d'une eure en&erm%s.Bue se passa7t7il entre eux "uel &ut le pacte si!n% "uelles &urentles promesses &aites ul ne le sut *amais.8eulement$ >onaparte$ en rentrant seul au salon$ r%pondit + Lucien$"ui lui demandait 3 = E bien$ oreau ? 9 <omme *e l;avais pr%vu$ il pr%&ère le pouvoir militaire au pouvoirpoliti"ue *e lui ai promis le commandement d;une arm%eTEn pronon)ant ces derniers mots$ >onaparte sourit. 9 Et$ en attendantT$ continua7t7il.

  9 En attendant demanda Lucien. 9 Il aura celui du Luxembour! *e ne suis pas &c% d'en &aire le!eJlier des directeurs avant d'en &aire le vain"ueur des Autriciens.Le lendemain on lisait dans le oniteur 3= (aris$ 1N brumaire. 9 >onaparte a &ait pr%sent + oreau d'un damas!arni de pierres pr%cieuses "u'il a rapport% d'!#pte$ et "ui est estim%dou/e mille &rancs. ?

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%%I : LE BILAN DU DIRECTOIRE

ous avons dit "ue oreau$ muni sans doute de ses instructions$ %tait

sorti de la petite maison de la rue de la Victoire$ tandis "ue >onaparte%tait rentr% seul au salon.out %tait ob*et de contrJle dans une pareille soir%e aussi remar"ua7t7on l'absence de oreau$ la rentr%e solitaire de >onaparte$ et lavisible bonne umeur "ui animait la p#sionomie de ce dernier.Les re!ards "ui s'%taient &ix%s le plus ardemment sur lui %taient ceuxde ,os%pine et de Foland 3 oreau pour >onaparte a*outait vin!tcances de succès au complot oreau contre >onaparte lui enenlevait cin"uante.L'Qil de ,os%pine %tait si suppliant "ue$ en "uittant Lucien$>onaparte poussa son &rère du cJt% de sa &emme.Lucien comprit il s'approca de ,os%pine. 9 out va bien$ dit7il. 9 oreau  9 Il est avec nous.

 9 ,e le cro#ais r%publicain. 9 On lui a prouv% "ue l'on a!issait pour le bien de la F%publi"ue.  9 oi$ *e l;eusse cru ambitieux$ dit Foland.Lucien tressaillit et re!arda le *eune omme. 9 Vous 6tes dans le vrai$ vous$ dit il. 9 E bien$ alors$ demanda ,os%pine$ s'il est ambitieux$ il ne laisserapas >onaparte s'emparer du pouvoir.

 9 (our"uoi cela  9 (arce "u'il le voudra pour lui7m6me.

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 9 Oui mais il attendra "u'on le lui apporte tout &ait$ vu "u'il ne saurapas le cr%er et "u'il n'osera pas le prendre.(endant ce temps >onaparte s'approcait du !roupe "ui s'%tait &orm%$comme avant le d-ner$ autour de alma les ommes sup%rieurs sont

tou*ours au centre. 9 Bue raconte/7vous l+$ alma demanda >onaparte il me semble"u'on vous %coute avec bien de l;attention. 9 Oui$ mais voil+ mon rè!ne &ini$ dit l'artiste.  9 Et pour"uoi cela  9 ,e &ais comme le cito#en >arras$ *'abdi"ue. 9 Le cito#en >arras abdi"ue donc  9 Le bruit en court. 9 Et sait7on "ui sera nomm% + sa place  9 On s'en doute. 9 Est7ce un de vos amis$ alma  9 Autre&ois$ dit alma en s'inclinant$ il m'a &ait l;onneur de me dire"ue *'%tais le sien. 9 E bien$ en ce cas$ alma$ *e vous demande votre protection.

 9 Elle vous est ac"uise$ dit alma$ en riant maintenant reste + savoirpour"uoi &aire. 9 (our m'envo#er en Italie$ o4 le cito#en >arras ne veut pas "ue *eretourne. 9 Dame$ &it alma$ vous connaisse/ la$ canson$ !%n%ral  = ous n'irons plus au bois$ Les lauriers sont coup%s : ? 9 f Foscius : Foscius : dit en souriant >onaparte$ serais7tu devenu

&latteur en mon absence  9 Foscius %tait l'ami de <%sar$ !%n%ral$ et$ + son retour des Gaules$ ildut lui dire + peu près ce "ue *e vous dis.>onaparte posa la main sur l;%paule de alma. 9 Lui eCt7il dit les m6mes paroles après le passa!e du Fubicon alma re!arda >onaparte en &ace 3 9 on$ r%pondit7il il lui eCt dit$ comme le devin 3 = <%sar$ prends

!arde aux ides de mars : ?>onaparte &ourra sa main dans sa poitrine comme pour # cercer

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"uel"ue cose$ et$ # retrouvant le poi!nard des compa!nons de ,%u$il l'# serra convulsivement.Avait7il un pressentiment des conspirations d'Ar%na$ de 8aint7F%!entet de <adoudal

En ce moment la porte s'ouvrit et l'on annon)a 3  9 Le !%n%ral >ernadotte. 9 >ernadotte : ne put s'emp6cer de murmurer >onaparte$ "ue vient7il &aire ici En e&&et$ depuis le retour de >onaparte$ >ernadotte s'%tait tenu +l'%cart$ se re&usant + toutes les instances "ue le !%n%ral en ce& luiavait &aites ou lui avait &ait &aire par ses amis.<'est "ue$ dès lon!temps$ >ernadotte avait devin% l'omme politi"uesous la capote du soldat$ le dictateur sous le !%n%ral en ce& c'est"ue >ernadotte$ tout roi "u'il &ut depuis$ %tait alors bien autrementr%publicain "ue oreau.D'ailleurs$ >ernadotte cro#ait avoir + se plaindre de >onaparte.8a carrière militaire avait %t% non moins brillante "ue celle du *eune!%n%ral sa &ortune devait %!aler la sienne *us"u'au bout seulement$

plus eureux "ue lui$ il devait mourir sur le trJne.Il est vrai "ue$ ce trJne$ >ernadotte ne l'avait pas con"uis 3 il # avait%t% appel%.@ils d'un avocat de (au$ >ernadotte$ n% en 1NM$ c'est7+7dire cin" ansavant >onaparte$ s'%tait en!a!% comme simple soldat + l'!e de dix7sept ans. En 1NP$ il n'%tait encore "ue ser!ent7ma*or mais c'%tait l'%po"ue

des avancements rapides en 1NP$ Xl%ber l'avait proclam% !%n%ralde bri!ade sur le camp de bataille m6me o4 il venait de d%cider dela victoire devenu !%n%ral de division$ il avait pris une part brillanteaux *ourn%es de @leurus et de ,uliers$ &ait capituler aYstrict$ prisAltdor&$ et prot%!%$ contre une arm%e une &ois plus nombreuse "ue lasienne$ la marce de ,ourdan &orc% de battre en retraite en 1NPN$ leDirectoire l'avait car!% de conduire dix7sept mille ommes +

>onaparte 3 ces dix7sept mille ommes$ c'%taient ses vieux soldats$les vieux soldats de Xl%ber$ de arceau$ de Koce$ des soldats de

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8ambre7et7euse$ et alors$ il avait oubli% la rivalit% et second%>onaparte de tout son pouvoir$ a#ant sa part du passa!e dua!liamento$ prenant Gradisa$ rieste$ La#bac$ Idria$ venant aprèsla campa!ne rapporter au Directoire les drapeaux pris + l'ennemi$ et

acceptant$ + contrecQur peut76tre$ l;ambassade de Vienne$ tandis "ue>onaparte se &aisait donner le commandement en ce& de l'arm%ed'!#pte.0 Vienne$ une %meute suscit%e par le drapeau tricolore arbor% + laporte de l;ambassade$ %meute dont l;ambassadeur ne put obtenirsatis&action$ le &or)a de demander ses passeports. De retour + (aris$ il avait %t% nomm% par le Directoire ministre de la!uerre une subtilit% de 8ie#ès$ "ue le r%publicanisme de >ernadotteo&&us"uait$ avait amen% celui7ci + donner sa d%mission$ la d%missionavait %t% accept%e$ et$ lors"ue >onaparte avait d%bar"u% + @r%*us$ led%missionnaire %tait depuis trois mois remplac% par Dubois7<ranc%.Depuis le retour de >onaparte$ "uel"ues amis de >ernadotte avaientvoulu le rappeler au ministère mais >onaparte s'# %tait oppos% il enr%sultait une ostilit%$ sinon ouverte$ du moins r%elle$ entre les deux

!%n%raux.La pr%sence de >ernadotte dans le salon de >onaparte %tait donc un%v%nement pres"ue aussi extraordinaire "ue celle de oreau$ etl'entr%e du vain"ueur de aYstrict &it retourner au moins autant det6tes "ue l'entr%e du vain"ueur de Fastadt.8eulement$ au lieu d'aller + lui comme il avait %t% au7devant deoreau$ >onaparte$ pour le nouveau venu$ se contenta de seretourner et d'attendre.

>ernadotte$ du seuil de la porte$ *eta un re!ard rapide sur le salon ildivisa et anal#sa les !roupes$ et$ "uoi"u'il eCt$ au centre du !roupeprincipal$ aper)u >onaparte$ il s'approca de ,os%pine$ + demicouc%e au coin de la cemin%e sur une caise lon!ue$ belle etdrap%e comme la statue d'A!rippine du mus%e (itti$ et la salua avectoute la courtoisie d'un cevalier$ lui adressa "uel"ues compliments$s'in&orma de sa sant%$ et$ alors seulement$ releva la t6te pour voir sur

"uel point il devait aller cercer >onaparte. 

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oute cose avait trop de si!ni&ication dans un pareil moment pour"ue cacun ne remar"ut point cette a&&ectation de courtoisie de lapart de >ernadotte.>onaparte$ avec son esprit rapide et compr%ensi&$ n'avait point %t% le

dernier + &aire cette remar"ue aussi l;impatience le prit7elle$ et$ aulieu d'attendre >ernadotte au milieu du !roupe o4 il se trouvait$ sediri!ea7t7il vers l'embrasure d'une &en6tre$ comme s'il portait + l'ex7ministre de la !uerre le d%&i de l'# suivre.>ernadotte salua !racieusement + droite et + !auce$ et$ commandantle calme + sa p#sionomie d'ordinaire si mobile$ il s'avan)a vers>onaparte$ "ui l'attendait comme un lutteur attend son adversaire$ lepied droit en avant et les lèvres serr%es.Les deux ommes se saluèrent seulement$ >onaparte ne &it aucunmouvement pour tendre la main + >ernadotte celui7ci$ de son cJt%$ne &it aucun mouvement pour la lui prendre. 9 <'est vous$ dit >onaparte *e suis bien aise de vous voir.\] 9 erci$ !%n%ral$ r%pondit >ernadotte *e viens ici parce "ue *ecrois avoir + vous donner "uel"ues explications. 

 9 ,e ne vous avais pas reconnu d'abord. 9 ais il me semble cependant$ !%n%ral$ "ue mon nom avait %t%prononc%$ par le domesti"ue "ui m'a annonc%$ d'une voix asse/ auteet asse/ claire pour "u'il n'# eCt point de doute sur mon identit%. 9 Oui 3 mais il avait annonc% le !%n%ral >ernadotte. 9 E bien  9 E bien$ *'ai vu un omme en bour!eois$ et$ tout en vousreconnaissant$ *e doutais "ue ce &Ct vous.

Depuis "uel"ue temps$ en e&&et$ >ernadotte a&&ectait de porter l;abitbour!eois$ de pr%&%rence + l'uni&orme. 9 Vous save/$ r%pondit7il en riant$ "ue *e ne suis plus militaire "u'+moiti% 3 *e suis mis au traitement de r%&orme par le cito#en 8ie#ès. 9 Il para-t "u'il n'est point maleureux pour moi "ue vous n'a#e/ plus%t% ministre de la !uerre$ lors de mon d%bar"uement + @r%*us. 

 9 (our"uoi cela  9 Vous ave/ dit$ + ce "ue l'on m'assure$ "ue si vous avie/ re)u l;ordre

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de me &aire arr6ter pour avoir trans!ress% les lois sanitaires$ vousl'eussie/ &ait. 9 ,e l'ai dit et *e le r%pète$ !%n%ral soldat$ *'ai tou*ours %t% un &idèleobservateur de la discipline ministre$ *e devenais un esclave de la

loi.>onaparte se mordit les lèvres. 9 Et vous dire/ après cela "ue vous n'ave/ pas une inimiti%personnelle contre moi : 9 ne inimiti% personnelle contre vous$ !%n%ral r%pondit >ernadotte pour"uoi cela nous avons tou*ours marc% + peu près sur le m6meran!$ *'%tais m6me !%n%ral avant vous mes campa!nes sur le Fin$pour 6tre moins brillantes "ue vos campa!nes sur l;Adi!e$ n'ont pas%t% moins pro&itables + la F%publi"ue$ et$ "uand *'ai eu l;onneur deservir sous vos ordres en Italie$ vous ave/$ *e l'espère$ trouv% en moiun lieutenant d%vou%$ sinon + l;omme$ du moins + la patrie. Il estvrai "ue$ depuis votre d%part$ !%n%ral$ *'ai %t% plus eureux "ue vous$n'a#ant pas la responsabilit% d'une !rande arm%e "ue$ s'il &aut encroire les dernières d%p6ces de Xl%ber$ vous ave/ laiss%e dans une&ceuse position.

  9 <omment : d'après les dernières d%p6ces de Xl%ber Xl%ber a%crit  9 L'i!nore/7vous$ !%n%ral Le Directoire ne vous aurait7il pascommuni"u% les plaintes de votre successeur <e serait une !rande&aiblesse de sa part$ et *e me &%licite alors doublement d'6tre venuredresser dans votre esprit ce "ue l'on dit de moi$ et vous apprendrece "ue l'on dit de vous.

>onaparte &ixa sur >ernadotte un Qil sombre comme celui de l'ai!le. 9 Et "ue dit7on de moi demanda7t7il. 9 n dit "ue$ puis"ue vous revenie/$ vous aurie/ du ramener l'arm%eavec vous. 9 Avais7*e une &lotte et i!nore/7vous "ue >rue#s a laiss% brCler lasienne  9 Alors$ on dit$ !%n%ral$ "ue$ n'a#ant pu ramener l'arm%e$ il eCt peut7

6tre %t% meilleur pour votre renomm%e de rester avec elle. 9 <'est ce "ue *'eusse &ait$ monsieur$ si les %v%nements ne m'eussent

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 Il # eut un instant de silence pendant le"uel >onaparte essa#a de &airebaisser les #eux + >ernadotte mais$ vo#ant "u'il n'# r%ussissait pas 3 9 <ontinue/$ lui dit7il.

>ernadotte s'inclina et reprit 3 9 ,amais ministre de la !uerre peut76tre 9 et les arcives du ministèresont l+ pour en &aire &oi 9 *amais ministre de la !uerre ne re)ut sonporte&euille dans des circonstances plus criti"ues 3 la !uerre civile +l'int%rieur$ l'%tran!er + nos portes$ le d%coura!ement dans nos vieillesarm%es$ le d%nuement le plus absolu de mo#ens pour en mettre surpied de nouvelles voil+ o4 *'en %tais le *uin au soir mais *'%taisd%*+ entr% en &onctionsT 0 partir du *uin$ une correspondanceactive$ %tablie avec les autorit%s civiles et militaires$ ranimait leurcoura!e et leurs esp%rances mes adresses aux arm%es 9 c'est un tortpeut76tre 9 sont celles$ non pas d'un ministre + des soldats$ mais d'uncamarade + des camarades$ de m6me "ue mes adresses auxadministrateurs sont celles d'un cito#en + ses concito#ens. ,em'adressais au coura!e de l'arm%e et au cQur des @ran)ais$ *'obtinstout ce "ue *e demandais 3

 la !arde nationale s'or!anisa avec un nouveau /èle$ des l%!ions se&ormèrent sur le Fin$ sur la oselle$ des bataillons de v%t%ransprirent la place d'anciens r%!iments pour aller ren&orcer ceux "uid%&endent nos &rontières au*ourd'ui$ notre cavalerie se recrute d'uneremonte de "uarante mille cevaux$ cent mille conscrits abill%s$arm%s et %"uip%s$ re)oivent au cri de = Vive la F%publi"ue : ? lesdrapeaux sous les"uels ils vont combattre et vaincreT

 9 ais$ interrompit amèrement >onaparte$ c'est toute une apolo!ie"ue vous &aites l+ de vous7m6me : 9 8oit *e diviserai mon discours en deux parties 3 la première seraune apolo!ie contestable la seconde sera une exposition de &aitsincontest%s laissons de cJt% l'apolo!ie$ *e passe aux &aits.= Les 1N et 1 *uin$ bataille de la rebbia 3 ac Donald veutcombattre sans oreau il &rancit la rebbia$ atta"ue l'ennemi$ est

battu par lui et se retire sur odène. Le 2R *uin$ combat de ortona 3oreau bat l;Autricien >elle!arde. Le 22 *uillet$ reddition de la

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citadelle d'Alexandrie aux Austro7Fusses. La balance pence pour lad%&aite. Le 5R$ reddition de antoue 3 encore un %cec : Le 1H aoCt$bataille de ovi 3 cette &ois$ c'est plus "u'un %cec$ c'est une d%&aite enre!istre/7la$ !%n%ral$ c'est la dernière.

 = En m6me temps "ue nous nous &aisons battre + ovi$ ass%na semaintient dans ses positions de Wu! et de Lucerne$ et s'a&&ermit surl'Aar et sur le Fin$ tandis "ue Lecourbe$ les 1 et 1H aoCt$ prend le8aint7Gotard. Le 1P$ bataille de >er!en 3 >rune d%&ait l;arm%ean!lo7russe$ &orte de "uarante7"uatre mille ommes et &ait prisonnierle !%n%ral russe Kermann. Les 2H$ 2M et 2N du m6me mois$ combatsde Wuric 3 ass%na bat les Austro7Fusses command%s par Xorsaov Kot/e et trois autres !%n%raux autriciens sont pris$ trois sont tu%s l;ennemi perd dou/e mille ommes$ cent canons$ tous ses ba!a!es :les Autriciens$ s%par%s des Fusses$ ne peuvent les re*oindre "u'au7del+ du lac de <onstance. L+ s'arr6tent les pro!rès "ue l;ennemi&aisait depuis le commencement de la campa!ne depuis la reprise deWuric$ le territoire de la @rance est !aranti de toute invasion.= Le 5R aoCt$ olitor bat les !%n%raux autriciens ,eilacic et

Linen$ et les re*ette dans les Grisons. Le 1er septembre$ olitoratta"ue et bat dans la uttatalle le !%n%ral Fosember!. Le 2$olitor &orce 8ouvaro&& d'%vacuer Glaris$ d'abandonner ses bless%s$ses canons et sei/e cents prisonniers. Le M$ le !%n%ral >rune bat pourla seconde &ois les An!lo7Fusses$ command%s par le duc d'Uor. LeN$ le !%n%ral Ga/an s'empare de <onstance. Le P$ vous aborde/ prèsde @r%*us. 

= E bien$ !%n%ral$ continua >ernadotte$ puis"ue la @rance vaprobablement passer entre vos mains$ il est bon "ue vous sacie/dans "uel %tat vous la prene/$ et "u'+ d%&aut de re)u$ un %tat des lieux&asse &oi de la situation dans la"uelle nous vous la donnons. <e "uenous &aisons + cette eure7ci$ !%n%ral$ c'est de l;istoire$ et il estimportant "ue ceux "ui auront int%r6t + la &alsi&ier un *our$ trouventsur leur cemin le d%menti de >ernadotte :

 9 Dites7vous cela pour moi$ !%n%ral  9 ,e dis cela pour les &latteursT Vous ave/ pr%tendu$ assure7t7on$ "ue

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vous revenie/ parce "ue nos arm%es %taient d%truites$ parce "ue la@rance %tait menac%e$ la F%publi"ue aux abois. Vous pouve/ 6treparti d'!#pte dans cette crainte mais$ une &ois arriv% en @rance$ il&aut "ue cette crainte disparaisse et &asse place + une cro#ance

contraire. 9 ,e ne demande pas mieux "ue de me ran!er + votre avis$ !%n%ral$r%pondit >onaparte avec une supr6me di!nit%$ et plus vous memontrere/ la @rance !rande et puissante$ plus *'en serai reconnaissant+ ceux + "ui elle devra sa puissance et sa !randeur. 9 O : le r%sultat est clair$ !%n%ral : rois arm%es battues et disparues$ les Fusses extermin%s$ lesAutriciens vaincus et mis en d%route vin!t mille prisonniers$ centpièces de canon "uin/e drapeaux$ tous les ba!a!es de l'ennemi ennotre pouvoir neu& !%n%raux pris ou tu%s$ la 8uisse libre$ nos&rontières assur%es$ le Fin &ier de leur servir de limite voil+ lecontin!ent de ass%na et la situation de l'Kelv%tie.= L'arm%e an!lo7russe deux &ois vaincue$ entièrement d%coura!%e$nous abandonnant son artillerie$ ses ba!a!es$ ses ma!asins de !uerre

et de bouce$ et *us"u'aux &emmes et aux en&ants d%bar"u%s avec lesAn!lais$ "ui se re!ardaient d%*+ comme ma-tres de la Kollande uitmille prisonniers &ran)ais et bataves rendus + la patrie$ la Kollandecomplètement %vacu%e 3 voil+ le contin!ent de >rune et la situationde la Kollande.= L'arrière7!arde du !%n%ral Xlenau &orc%e de mettre bas les armes +Villanova mille prisonniers$ trois pièces de canon tomb%es entre nosmains et les Autriciens re*et%s derrière la >ormida en tout$ avec les

combats de la 8tura$ de (i!nerol$ "uatre mille prisonniers$ sei/ebouces + &eu$ la place de ondovi$ l'occupation de tout le pa#s situ%entre la 8tura et le anaso voil+ le contin!ent de <ampionnet et lasituation de l'Italie.= Deux cent mille soldats sous les armes$ "uarante mille cavaliersmont%s$ voil+ mon contin!ent + moi$ et la situation de la @rance. 

 9 ais$ demanda >onaparte d'un air railleur$ si vous ave/$ commevous le dites$ deux cent "uarante mille soldats sous les armes$

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"u'avie/7vous a&&aire "ue *e vous ramenasse les "uin/e ou vin!t milleommes "ue *'avais en !#pte et "ui sont utiles l+7bas pourcoloniser  9 8i *e vous les r%clame$ !%n%ral$ ce n'est pas pour le besoin "ue nous

avons d'eux$ c'est dans la crainte "u'il ne leur arrive maleur. 9 Et "uel maleur voule/7vous "u'il leur arrive$ command%s parXl%ber  9 Xl%ber peut 6tre tu%$ !%n%ral$ et$ derrière Xl%ber$ "ue reste7t7il enouT Xl%ber et vos vin!t mille ommes sont perdus$ !%n%ral : 9 <omment$ perdus  9 Oui$ le sultan enverra des troupes il a la terre. Les An!laisenverront des &lottes ils ont la mer. ous$ nous n'avons ni la terre nila mer$ et nous serons obli!%s d;assister d'ici + l'%vacuation del'!#pte et + la capitulation de notre arm%e. 9 Vous vo#e/ les coses en noir$ !%n%ral : 9 L'avenir dira "ui de nous deux les a vues comme elles %taient. 9 Bu;eussie/7vous donc &ait + ma place   9 ,e ne sais pas mais$ "uand *;aurais dC les ramener par

<onstantinople$ *e n;eusse pas abandonn% ceux "ue la @rance m;avaitcon&i%s. %nopon$ sur les rives du i!re$ %tait dans une situationplus d%sesp%r%e "ue vous sur les bords du il 3 il ramena les dixmille *us"u;en Ionie$ et ces dix mille$ ce n;%taient point des en&antsd;Atènes$ ce n;%taient pas ses concito#ens$ c;%taient desmercenaires :Depuis "ue >ernadotte avait prononc% le mot de <onstantinople$>onaparte n;%coutait plus on eCt dit "ue ce nom avait %veill% en lui

une source d;id%es nouvelles et "u;il suivait sa propre pens%e.Il posa sa main sur le bras de >ernadotte %tonn%$ et les #eux perduscomme un omme "ui suit$ dans l'espace$ le &antJme d'un !randpro*et %vanoui 3 9 Oui$ dit7il$ oui : *'# ai pens%$ et voil+ pour"uoi *e m'obstinais +prendre cette bico"ue de 8aint7,ean d'Acre. Vous n'ave/ vu d'ici "uemon ent6tement$ vous$ une perte d'ommes inutile$ sacri&ice +

l'amour7propre d'un !%n%ral m%diocre "ui craint "u'on ne lui reproceun %cec "ue m'eCt import% la lev%e du siè!e de 8aint7,ean d'Acre$

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si 8aint7,ean d'Acre n'avait %t% une barrière plac%e au7devant du plusimmense pro*et "ui ait *amais %t% con)u : T Des villes : e : mon Dieu$ *'en prendrai autant "u'en ont pris

Alexandre et <%sar mais c'%tait 8aint7,ean d'Acre "u'il &allaitprendre : si *'avais pris 8aint7,ean d'Acre$ save/7vous ce "ue *e&aisais Et son re!ard se &ixa$ ardent$ sur celui de >ernadotte$ "ui$ cette &ois$baissa les #eux sous la &lamme du !%nie. 9 <e "ue *e &aisais$ r%p%ta >onaparte$ et$ comme A*ax$ il semblamenacer le ciel du poin!$ si *'avais pris 8aint7,ean d'Acre$ *e trouvaisdans la ville les tr%sors du paca et des armes pour trois cent milleommes *e soulevais et *;armais toute la 8#rie$ "u'avait tantindi!n%e la &%rocit% de D*e//ar$ "u'+ cacun de mes assauts$ lespopulations en prière demandaient sa cute + Dieu *e marcais surDamas et Alep *e !rossissais mon arm%e de tous les m%contents +mesure "ue *;avan)ais dans le pa#s$ *'annon)ais aux peuplesl;abolition de la servitude et l;an%antissement du !ouvernementt#ranni"ue des pacas. ,;arrivais + <onstantinople avec des masses

arm%es *e renversais l;empire turc$ et *e &ondais + <onstantinople un!rand empire "ui &ixait ma place dans la post%rit% au7dessus de<onstantin et de aomet II : En&in$ peut76tre revenais7*e + (aris parAndrinople ou par Vienne$ après avoir an%anti la maison d;Autrice.E bien : on cer !%n%ral$ voil+ le pro*et "ue cette bico"ue de8aint7,ean d'Acre a &ait avorter : Et il oubliait si bien + "ui il parlait$ pour se bercer dans les d%bris de

son r6ve %vanoui$ "u'il appelait >ernadotte$ mon cer !%n%ral.<elui7ci$ pres"ue %pouvant% de la !randeur du pro*et "ue venait de luid%velopper >onaparte$ avait &ait un pas en arrière. 9 Oui$ dit >ernadotte$ *e vois ce "u'il vous &aut$ et vous vene/ detrair votre pens%e 3 en Orient et en Occident$ un trJne : n trJne :soit pour"uoi pas : <ompte/ sur moi pour le con"u%rir$ mais partoutailleurs "u'en @rance 3 *e suis r%publicain et *e mourrai r%publicain.

>onaparte secoua la t6te$ comme pour casser les pens%es "ui lesoutenaient dans les nua!es.

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 9 Et moi aussi$ *e suis r%publicain$ dit7il mais vo#e/ donc ce "u'estdevenue votre F%publi"ue : 9 Bu;importe : s'%cria >ernadotte$ ce n'est ni au mot ni + la &orme "ue *e suis &idèle$ c'est au principe. Bue les directeurs me donnent le

pouvoir$ et *e saurai bien d%&endre la F%publi"ue de ses ennemisint%rieurs comme *e l'ai d%&endue de ses ennemis ext%rieurs.Et$ en disant ces derniers mots$ >ernadotte releva les #eux sonre!ard se croisa avec celui de >onaparte. Deux !laives nus "ui se co"uent ne *ettent pas un %clair plus terribleet plus brClant.Depuis lon!temps$ ,os%pine$ in"uiète$ observait les deux ommesavec attention.Elle vit ce double re!ard$ plein de menaces r%cipro"ues.Elle se leva vivement$ et$ allant + >ernadotte 3 9 G%n%ral$ dit7elle.>ernadotte s'inclina. 9 Vous 6tes li% avec Goier$ n'est7ce pas continua7t7elle. 9 <'est un de mes meilleurs amis$ madame$ dit >ernadotte.

 9 E bien$ nous d-nons ce/ lui après7demain$ 1 brumaire vene/donc # d-ner aussi$ et amene/7nous madame >ernadotte *e serais sieureuse de me lier avec elle : 9 adame$ dit >ernadotte$ du temps des Grecs$ vous eussie/ %t% unedes trois Grces au mo#en !e$ vous eussie/ %t% une &%e au*ourd'ui$ vous 6tes la &emme la plus adorable "ue *e connaisse. Et$ &aisant trois pas en arrière$ en saluant$ il trouva mo#en de se

retirer sans "ue >onaparte eCt la moindre part + son salut.,os%pine suivit des #eux >ernadotte *us"u'+ ce "u'il &Ct sorti.Alors$ se retournant vers son mari 3 9 E bien$ lui demanda7t7elle$ il para-t "ue cela n'a pas %t% avec>ernadotte comme avec oreau  9 Entreprenant$ ardi$ d%sint%ress%$ r%publicain sincère$ inaccessible+ la s%duction. <'est un omme obstacle 3 on le tournera puis"u'on ne

peut le renverser.Et$ "uittant le salon sans prendre con!% de personne$ il remonta dans

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son cabinet$ o4 Foland et >ourrienne le suivirent.0 peine # %taient7ils depuis un "uart d'eure$ "ue la cle& tournadoucement dans la serrure et "ue la porte s'ouvrit.Lucien parut.

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%%II : UN PROJET DE D&CRET

Lucien %tait %videmment attendu. (as une seule &ois >onaparte$

depuis son entr%e dans le cabinet$ n'avait prononc% son nom mais$tout en !ardant le silence$ il avait$ avec une impatience croissante$tourn% trois ou "uatre &ois la t6te vers la porte$ et$ lors"ue le *euneomme parut$ une exclamation d'attente satis&aite s'%cappa de labouce de >onaparte.Lucien$ &rère du !%n%ral en ce&$ %tait n% en 1NNH$ ce "ui lui donnaitvin!t7cin" ans + peine 3 depuis 1NPN$ c'est7+7dire + l;!e de vin!t7deux ans et demi$ il %tait entr% au conseil des <in"7<ents$ "ui$ pour&aire onneur + >onaparte$ venait de le nommer son pr%sident.Avec les pro*ets "u'il avait con)us$ c'%tait ce "ue >onaparte pouvaitd%sirer de plus eureux.@ranc et lo#al au reste$ r%publicain de cQur$ Lucien$ en secondant lespro*ets de son &rère$ cro#ait servir encore plus la F%publi"ue "ue le&utur premier consul.0 ses #eux$ nul ne pouvait mieux la sauver une seconde &ois "ue

celui "ui l;avait d%*+ sauv%e une première.<'est donc anim% de ce sentiment "u'il venait retrouver son &rère.  9 e voil+ : lui dit >onaparte *e t'attendais avec impatience.  9 ,e m'en doutais mais il me &allait attendre$ pour sortir$ un momento4 personne ne son!eait + moi. 9 Et tu crois "ue tu as r%ussi

 9 Oui alma racontait *e ne sais "uelle istoire sur arat etDumourie/. out int%ressante "u'elle paraissait 6tre$ *e me suis priv%

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de l;istoire et me voil+. 9 ,e viens d'entendre une voiture "ui s'%loi!nait la personne "uisortait ne t'a7t7elle pas vu prendre l'escalier de mon cabinet  9 La personne "ui sortait$ c'%tait moi7m6me la voiture "ui

s'%loi!nait$ c'%tait la mienne ma voiture absente$ tout le monde mecroira parti.>onaparte respira. 9 E bien$ vo#ons$ demanda7t7il + "uoi as7tu emplo#% ta *ourn%e  9 O : *e n'ai pas perdu mon temps$ va : 9 Aurons7nous le d%cret du conseil des Anciens \] 9 ous l'avons r%di!% au*ourd'ui$ et *e te l;apporte 9 le brouillondu moins 9 pour "ue tu voies s'il # a "uel"ue cose + en retrancer ou+ # a*outer.  9 Vo#ons : dit >onaparte.Et$ prenant vivement des mains de Lucien le papier "ue celui7ci luipr%sentait$ il lut 3= Art. 1er. Le <orps l%!islati& est trans&%r% dans la commune de8aint7<loud les deux conseils # si%!eront dans les deux ailes du

palaisT ? 9 <'%tait l;article important$ dit Lucien *e l'ai &ait mettre en t6te pour"u'il &rappe tout d'abord le peuple. 9 Oui$ oui$ &it >onaparte.Et il continua 3= Art. 2. Ils # seront rendus demain 2R brumaireT ? 9 on non$ dit >onaparte 3 = Demain 1P. ? <an!e/ la date$>ourrienne.

Et il passa le papier + son secr%taire. 9 u crois 6tre en mesure pour le 1   9 ,e le serai. @ouc% m'a dit avant7ier 3 = (resse/7vous ou *e ner%ponds plus de rien. ? 9 = 1P brumaire ? dit >ourrienne en rendant le papier au !%n%ral.>onaparte reprit 3

= Art. 2. 9 Ils seront rendus demain$ 1P brumaire$ + midi. outecontinuation de d%lib%rations est interdite ailleurs et avant ce terme. ?

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>onaparte relut cet article. 9 <'est bien$ dit7il il n'# a point de double entente. Et il poursuivit 3= Art. 5. Le !%n%ral >onaparte est car!% de l;ex%cution du pr%sentd%cret 3 il prendra toutes les mesures n%cessaires pour la sCret% de la

repr%sentation nationale. ?n sourire railleur passa sur les lèvres de pierre du lecteur mais$pres"ue aussitJt$ continuant 3= Le !%n%ral commandant la 1Ne division militaire$ la !arde du <orpsl%!islati&$ la !arde nationale s%dentaire$ les troupes de li!ne "ui setrouvent dans la commune de (aris$ dans l;arrondissementconstitutionnel et dans toute l;%tendue de la Ne division$ sont misimm%diatement sous ses ordres et tenus de le reconna-tre en cette"ualit%. ?  9 A*oute$ >ourrienne 3 = ous les cito#ens lui porteront main7&orte +sa première r%"uisition. ? Les bour!eois adorent se m6ler des a&&airespoliti"ues$ et "uand ils peuvent nous servir dans nos pro*ets$ il &autleur donner cette satis&action.>ourrienne ob%it puis il rendit le papier au !%n%ral$ "ui continua 3

= Art. . Le !%n%ral >onaparte est appel% dans le sein du conseil pour# recevoir une exp%dition du pr%sent d%cret et pr6ter serment. Il seconcertera avec les commissaires inspecteurs des deux <onseils. ?= Art. H. Le pr%sent d%cret sera de suite transmis par un messa!er auconseil des <in"7<ents et au Directoire ex%cuti&. ?= Il sera imprim%$ a&&ic%$ promul!u% dans toutes les communes de laF%publi"ue par des courriers extraordinaires. ?= (aris$ ceT ?

 9 La date est en blanc$ dit Lucien. 9 ets 3 = 1 brumaire ? >ourrienne il &aut "ue le d%cret surprennetout le monde. Fendu + sept eures du matin$ il &aut "u'en m6metemps "u'il sera rendu$ auparavant m6me$ il soit a&&ic% sur tous lesmurs de (aris.  9 ais$ si les Anciens allaient re&user de le rendreT

 9 Faison de plus pour "u'il soit a&&ic%$ niais : dit >onaparte nousa!irons comme s'il %tait rendu.

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 9 @aut7il corri!er en m6me temps une &aute de &ran)ais "ui se trouvedans le dernier para!rape demanda >ourrienne en riant. 9 La"uelle &it Lucien avec l;accent d'un auteur bless% dans sonamour7propre.

 9 De suite$ reprit >ourrienne dans ce cas7l+ on ne dit pas de suite$on dit tout de suite. 9 <e n'est point la peine$ dit >onaparte *'a!irai$ so#e/ tran"uille$comme s'il # avait tout de suite.(uis$ après une seconde de r%&lexion 3 9 Buant + ce "ue tu disais tout + l;eure de la crainte "ue tu avais "uele d%cret ne passt point$ il # a un mo#en bien simple pour "u'ilpasse.  9 Le"uel  9 <'est de convo"uer pour six eures du matin les membres dontnous sommes sCrs$ et pour uit eures ceux dont nous ne sommes passCrs. 'a#ant "ue des ommes + nous$ c'est bien le diable si nousman"uons la ma*orit%. 9 ais six eures aux uns$ et uit eures aux autresT$ &it Lucien.

 9 (rends deux secr%taires di&&%rents il # en aura un "ui se seratromp%.(uis$ se tournant vers >ourrienne 3 9 cris$ lui dit7il.Et$ tout en se promenant$ il dicta sans %siter$ comme un omme "uia son!% d'avance et lon!temps + ce "u'il dicte$ mais en s'arr6tant detemps en temps devant >ourrienne pour voir si la plume du secr%tairesuivait sa parole 3

= <ito#ens := Le conseil des Anciens$ d%positaire de la sa!esse nationale$ vient derendre le d%cret ci7*oint il # est autoris% par les articles 1R2 et 1R5de l;acte constitutionnel. = Il me car!e de prendre des mesures pour la sCret% de larepr%sentation nationale$ sa translation n%cessaire et momentan%eT?

>ourrienne re!arda >onaparte 3 c'%tait instantan%e "ue celui7ci avaitvoulu dire mais$ comme le !%n%ral ne se reprit point$ >ourrienne

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laissa momentan%e.>onaparte continua de dicter 3= Le <orps l%!islati& se trouvera + m6me de tirer la repr%sentation dudan!er imminent o4 la d%sor!anisation de toutes les parties de

l;administration nous a conduits.= Il a besoin$ dans cette circonstance essentielle$ de l'union et de lacon&iance des patriotes rallie/7vous autour de lui c'est le seulmo#en d'asseoir la F%publi"ue sur les bases de la libert% civile$ duboneur int%rieur$ de la victoire et de la paix. ?>onaparte relut cette espèce de proclamation$ et$ de la t6te$ &it si!ne"ue c'%tait bien.(uis il tira sa montre 3 9 On/e eures$ dit7il il est temps encore. Alors$ s'asse#ant + la place de >ourrienne$ il %crivit "uel"ues mots en&orme de billet$ caceta et mit sur l'adresse 3 = Au cito#en >arras. ? 9 Foland$ dit7il "uand il eut acev%$ tu vas prendre$ soit un ceval +l'%curie$ soit une voiture sur la place$ et tu te rendras ce/ >arras *elui demande un rende/7vous pour demain + minuit. Il # a r%ponse.

Foland sortit.n instant après$ on entendit dans la cour de l'Jtel le !alop d'unceval "ui s'%loi!nait dans la direction de la rue du ont7>lanc. 9 aintenant$ >ourrienne$ dit >onaparte$ après avoir pr6t% l;oreilleau bruit$ demain + minuit$ "ue *e sois + l'Jtel ou "ue *e n'# sois pas$vous &ere/ atteler$ vous montere/ dans ma voiture et vous ire/ + maplace ce/ >arras. 9 0 votre place$ !%n%ral

 9 Oui toute la *ourn%e$ il comptera sur moi pour le soir$ et ne &erarien$ cro#ant "ue *e le mets dans ma partie. 0 minuit$ vous sere/ ce/lui$ vous lui dire/ "u'un !rand mal de t6te m'a &orc% de me coucer$mais "ue *e serai ce/ lui + sept eures du matin sans &aute. Il vous croira ou ne vous croira pas mais$ en tout cas$ il sera troptard pour "u'il a!isse contre nous 3 + sept eures du matin$ *'aurai dix

mille ommes sous mes ordres. 9 >ien$ !%n%ral. Ave/7vous d'autres ordres + me donner

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 9 >on : si *'avais de mauvaises nouvelles$ est7ce "ue *e te le dirais  9 <omme c'est rassurant : 9 ais$ sois tran"uille$ *e n'en ai "ue de bonnes seulement$ *e t'aidonn% une part dans la conspiration.

 9 La"uelle  9 ets7toi l+$ et %cris + Goier. 9 Bue nous n'irons pas d-ner ce/ lui  9 Au contraire 3 "u;il vienne avec sa &emme d%*euner ce/ nous entre !ens "ui s'aiment comme nous nous aimons$ on ne saurait tropse voir.,os%pine se mit + un petit secr%taire en bois de rose. 9 Dicte$ dit7elle$ *'%crirai.  9 >on : pour "u'on reconnaisse mon st#le : allons donc : tu sais bienmieux "ue moi comment on %crit un de ces billets carmantsaux"uels il est impossible de r%sister.,os%pine sourit du compliment$ tendit son &ront +. >onaparte "uil'embrassa amoureusement$ et %crivit ce billet "ue nous copions surl'ori!inal 3

= Au cito#en Goier$ pr%sident du Directoire ex%cuti& de laF%publi"ue &ran)aiseT ? 9 Est7ce cela demanda7t7elle. 9 (ar&ait : <omme il n'a pas lon!temps + !arder ce titre de pr%sident$ne le lui marcandons pas. 9 'en &ere/7vous donc rien  9 ,'en &erai tout ce "u'il voudra$ s'il &ait tout ce "ue *e veux :<ontinue$ cère amie.

,os%pine reprit la plume et %crivit 3= Vene/$ mon cer Goier et votre &emme$ d%*euner demain avecmoi$ + uit eures du matin n'# man"ue/ pas 3 *'ai + causer avecvous sur des coses très int%ressantes. = Adieu$ mon cer Goier : compte/ tou*ours sur ma sincère amiti% := LA (AGEFIE7>OA(AFE. ?

  9 ,'ai mis demain$ &it ,os%pine il &aut "ue *e date ma lettre du 1N

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brumaire. 9 Et tu ne mentiras pas$ dit >onaparte 3 voil+ minuit "ui sonne.En e&&et$ un *our de plus venait de tomber dans l'ab-me du temps lapendule tinta dou/e coups.

>onaparte les %couta$ !rave et r6veur il n'%tait plus s%par% "ue parvin!t7"uatre eures du *our solennel "u'il pr%parait depuis un mois$"u'il r6vait depuis trois ans :@aisons ce "u'il eCt bien voulu &aire$ sautons par7dessus les vin!t7"uatre eures "ui nous s%parent de ce *our "ue l'istoire n'a pasencore *u!%$ et vo#ons ce "ui se passait$ + sept eures du matin$ surles di&&%rents points de (aris o4 les %v%nements "ue nous allonsraconter devaient produire une supr6me sensation.

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%%III : ALEA JACTA E!T

0 sept eures du matin$ le ministre de la police$ @ouc%$ entrait ce/

Goier$ pr%sident du Directoire. 9 O : o : &it Goier en l'apercevant$ "u'# a7t7il donc de nouveau$monsieur le ministre de la *ustice$ "ue *'aie le plaisir de vous voir simatin  9 Vous ne connaisse/ pas encore le d%cret dit @ouc%. 9 Buel d%cret demanda l'onn6te Goier. 9 Le d%cret du conseil des Anciens. 9 Fendu "uand  9 Fendu cette nuit. 9 Le conseil des Anciens se r%unit donc la nuit maintenant  9 Buand il # a ur!ence$ oui. 9 Et "ue dit le d%cret  9 Il trans&ère les s%ances du corps l%!islati& + 8aint7<loud.Goier sentit le coup. Il comprenait tout le parti "ue le !%nieentreprenant de >onaparte pouvait tirer de cet isolement.

  9 Et depuis "uand$ demanda7t7il + @ouc%$ un ministre de la policeest7il trans&orm% en messa!er du conseil des Anciens  9 Voil+ ce "ui vous trompe$ cito#en pr%sident$ r%pondit l'ex7conventionnel *e suis ce matin plus ministre de la police "ue *amais$puis"ue *e viens vous d%noncer un acte "ui peut avoir les plus !ravescons%"uences.@ouc% ne savait pas encore comment tournerait la conspiration de la

rue de la victoire il n'%tait point &c% de se m%na!er une porte deretraite au Luxembour!.

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ais Goier$ tout onn6te "u'il %tait$ connaissait trop bien l'ommepour 6tre sa dupe. 9 <'%tait ier "u'il &allait m'annoncer le d%cret$ cito#en ministre$ etnon ce matin car$ en me &aisant cette communication$ vous ne

devance/ "ue de "uel"ues instants l'annonce o&&icielle "ui va m'en6tre &aite.En e&&et$ en ce moment$ un uissier ouvrit la porte et pr%vint lepr%sident "u'un envo#% des inspecteurs du palais des Anciens %tait l+et demandait + lui &aire une communication. 9 Bu'il entre : dit Goier. Le messa!er entra$ et pr%senta une lettre au pr%sident.<elui7ci la d%caceta vivement et lut 3= <ito#en pr%sident$= la commission s'empresse de vous &aire part du d%cret de latranslation de la r%sidence du <orps l%!islati& + 8aint7<loud.= Le d%cret va vous 6tre exp%di% mais des mesures de sCret% exi!entdes d%tails dont nous nous occupons.= ous vous invitons + venir + la commission des Anciens vous #

trouvere/ 8ie#ès et Ducos.= 8alut &raternel$= >AFILLO 9 @AFGE8 9 <OFE. ?  9 <'est bien$ dit Goier au messa!er en le con!%diant d'un si!ne.Le messa!er sortit.Goier se retourna vers @ouc% 3 9 A : dit7il$ le complot est bien men% 3 on m'annonce le d%cret$ mais

on ne me l'envoie pas par boneur vous alle/ me dire dans "uelstermes il est con)u.  9 ais$ dit @ouc%$ *e n'en sais rien. 9 <omment : il # a s%ance au conseil des Anciens$ et vous$ ministrede la police$ vous n'en save/ rien$ "uand cette s%ance estextraordinaire$ "uand elle a %t% arr6t%e par lettres

 9 8i &ait$ *e savais la s%ance$ mais *e n'ai pu # assister. 9 Et vous n'# avie/ pas un de vos secr%taires$ un st%no!rape$ "ui pCt$

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paroles pour paroles$ vous rendre compte de cette s%ance$ "uand$selon toute probabilit%$ cette s%ance va disposer du sort de la @rance T A : cito#en @ouc%$ vous 6tes un ministre de la police bienmaladroit ou plutJt bien adroit :

 9 Ave/7vous des ordres + me donner cito#en pr%sident demanda@ouc%. 9 Aucun$ cito#en ministre$ r%pondit le pr%sident. 8i le Directoire *u!e+ propos de donner des ordres$ il les donnera + des ommes "u'ilcroira di!nes de sa con&iance. Vous pouve/ retourner vers ceux "uivous envoient$ a*outa7t7il en tournant le dos + son interlocuteur. @ouc% sortit. Goier sonna aussitJt.n uissier entra. 9 (asse/ ce/ >arras$ ce/ 8ie#ès$ ce/ Ducos et ce/ oulin$ etinvite/7les + se rendre + l'instant m6me ce/ moiT A : pr%vene/ enm6me temps$ madame Goier de passer dans mon cabinet etd'apporter la lettre de madame >onaparte "ui nous invite + d%*euner.<in" minutes après$ madame Goier entrait$ la lettre + la main et toutabill%e l'invitation %tait pour uit eures du matin il %tait plus de

sept eures et demie$ et il &allait vin!t minutes au moins pour aller duLuxembour! + la rue de la Victoire. 9 Voici$ mon ami$ dit madame Goier en pr%sentant la lettre + sonmari c'est pour uit eures. 9 Oui$ r%pondit Goier$ *e ne doute pas de l'eure$ mais du *our.Et$ prenant la lettre des mains de sa &emme$ il relut 3= Vene/$ mon cer Goier et votre &emme$ d%*euner demain avecmoi$ + uit eures du matinT n'# man"ue/ pasT *'ai + causer avec

vous sur des coses très int%ressantes. ?  9 A : continua7t7il$ il n'# a pas + s'# tromper : 9 E bien$ mon ami$ # allons7nous demanda madame Goier. 9 oi$ tu # vas$ mais pas moi. Il nous survient un %v%nement au"uel lecito#en >onaparte n'est probablement pas %tran!er$ et "ui nousretient$ mes collè!ues et moi au Luxembour!.

 9 n %v%nement !rave  9 (eut76tre.

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 9 Alors$ *e reste près de toi. 9 on pas 3 tu ne peux m'6tre d'aucune utilit%. Va ce/ madame>onaparte *e me trompe peut76tre$ mais$ s'il s'# passe "uel"ue cosed'extraordinaire et "ui te paraisse alarmant$ &ais7le7moi savoir par un

mo#en "uelcon"ue tout sera bon$ *e comprendrai + demi7mot. 9 <'est bien$ mon ami$ *'# vais l'espoir de t;6tre utile l+7bas med%cide. 9 Va :En ce moment l'uissier rentra.  9 Le !%n%ral oulin me suit$ dit7il le cito#en >arras est au bain etva venir les cito#ens 8ie#ès et Ducos sont sortis + cin" eures dumatin et ne sont point rentr%s. 9 Voil+ les deux tra-tres : dit Goier. >arras n'est "ue dupe.Et$ embrassant sa &emme 3 9 Va : dit7il$ va :En se retournant$ madame Goier se trouva &ace + &ace avec le!%n%ral oulin celui7ci$ d'un caractère emport%$ paraissait &urieux. 9 (ardon$ cito#enne$ dit7il.

(uis$ s'%lan)ant dans le cabinet de Goier 3 9E bien$ dit7il$ vous save/ ce "ui se passe$ pr%sident  9 on mais *e m'en doute. 9 Le corps l%!islati& est trans&%r% + 8aint7<loud le !%n%ral>onaparte est car!% de l'ex%cution du d%cret$ et la &orce arm%e estmise sous ses ordres.\] 9 A : voil+ le &ond du sac : dit Goier. E bien$ il &aut nousr%unir et lutter.

  9 Vous ave/ entendu 3 8ie#ès et Fo!er Ducos ne sont pas au palais. 9 (arbleu : ils sont aux uileries : ais >arras est au bain couronsce/ >arras. Le Directoire peut prendre des arr6t%s du moment o4 ilest en ma*orit% nous sommes trois 3 *e le r%pète$ luttons : 9 Alors$ &aisons dire + >arras de venir nous trouver aussitJt "u'il serasorti du bain.

 9 on$ allons le trouver avant "u;il en sorte.Les deux directeurs sortirent et se diri!èrent vivement vers

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l;appartement de >arras.Ils le trouvèrent e&&ectivement au bain ils insistèrent pour entrer. 9 E bien demanda >arras en les apercevant. 9 Vous save/

 9 Fien au monde :Ils lui racontèrent alors ce "u;ils savaient eux7m6mes.  9 A : dit >arras$ tout m'est expli"u% maintenant. 9 <omment  9 Oui$ voil+ pour"uoi il n'est pas venu ier au soir. 9 Bui 9 E : >onaparte : 9 Vous l'attendie/ ier au soir  9 Il m'avait &ait dire par un de ses aides de camp "u'il viendrait deon/e eures + minuit. 9 Et il n'est pas venu  9 on il m'a envo#% >ourrienne avec sa voiture en me &aisant dire"u'un violent mal de t6te le retenait au lit$ mais "ue ce matin$ debonne eure$ il serait ici.

Les directeurs se re!ardèrent. 9 <'est clair : dirent7ils. 9 aintenant$ continua >arras$ *'ai envo#% >ollot$ mon secr%taire$ un!ar)on très intelli!ent$ + la d%couverte. Il sonna$ un domesti"ue parut. 9 AussitJt "ue le cito#en >ollot rentrera$ dit >arras$ vous le priere/de se rendre ici.

 9 Il descend + l'instant m6me de voiture dans la cour du palais. 9 Bu'il monte : "u'il monte :>ollot %tait d%*+ + la porte. 9 E bien &irent les trois directeurs. 9 E bien$ le !%n%ral >onaparte$ en !rand uni&orme$ accompa!n% des!%n%raux >eurnonville$ ac Donald et oreau$ marce sur lesuileries$ dans la cour des"uelles dix mille ommes l'attendent :

 9 oreau :T oreau est avec lui : s'%cria Goier. 9 0 sa droite :

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 9 ,e vous l;ai tou*ours dit : s'%cria oulin$ avec sa rudesse militaire$oreau$ c'est uneT salope et pas autre cose :  9 tes7vous tou*ours d'avis de r%sister$ >arras demanda Goier

 9 Oui$ r%pondit >arras. 9 E bien$ alors$ abille/7vous et vene/ nous re*oindre dans la salledes s%ances. 9 Alle/$ dit >arras$ *e vous suis.Les deux directeurs se rendirent dans la salle des s%ances.Au bout de dix minutes d'attente 3 9 ous aurions dC attendre >arras$ dit oulin 3 si oreau est unesT$ >arras est une pT :Deux eures après$ ils attendaient encore >arras.Derrière eux$ on avait introduit$ dans la m6me salle de bain$alle#rand et >ruix$ et$ en causant avec eux$ >arras avait oubli% "u'il%tait attendu.Vo#ons ce "ui s'%tait pass% rue de la Victoire.0 sept eures$ contre son abitude$ >onaparte %tait lev% et attendaiten !rand uni&orme dans sa cambre.

 Foland entra.>onaparte %tait par&aitement calme on %tait + la veille d'une bataille. 9 'est7il venu personne encore$ Foland demanda7t7il. 9 on$ mon !%n%ral$ r%pondit le *eune omme mais *'ai entendu tout+ l'eure le roulement d'une voiture. 9 oi aussi$ dit >onaparte.En ce moment$ on annon)a 3

 9 Le cito#en ,osep >onaparte et le cito#en !%n%ral >ernadotte.Foland interro!ea >onaparte de l'Qil.Devait7il rester ou sortir Il devait rester.Foland resta debout + l'an!le d'une bibliotè"ue$ comme unesentinelle + son poste. 9 A : a : &it >onaparte en vo#ant >ernadotte abill% comme la

surveille en simple bour!eois$ vous ave/ donc d%cid%ment orreur del'uni&orme$ !%n%ral

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  9 A )+ : reprit >ernadotte$ pour"uoi diable serais7*e en uni&orme +sept eures du matin$ "uand *e ne suis pas de service  9 Vous # sere/ bientJt.

 9 >on : *e suis en non7activit%. 9 Oui mais$ moi$ *e vous remets en activit%. 9 Vous  9 Oui$ moi. 9 Au nom du Directoire  9 Est7ce "u'il # a encore un Directoire  9 <omment : il n'# a plus de Directoire  9 'ave/7vous pas vu$ en venant ici$ des soldats %celonn%s dans lesrues conduisant aux uileries  9 ,e les ai vus et m'en suis %tonn%. 9 <es soldats$ ce sont les miens.  9 (ardon : dit >ernadotte$ *'avais cru "ue c'%taient ceux de la @rance. 9 E : moi ou la @rance$ n'est7ce pas tout un  9 ,e l'i!norais$ dit &roidement >ernadotte.

 9 Alors$ vous vous en doute/ maintenant ce soir$ vous en sere/ sCr.ene/$ >ernadotte$ le moment est supr6me$ d%cide/7vous : 9 G%n%ral$ dit >ernadotte$ *'ai le boneur d'6tre en ce moment simplecito#en laisse/7moi rester simple cito#en. 9 >ernadotte$ prene/ !arde$ "ui n'est pas pour moi est contre moi : 9 G%n%ral$ &aites attention + vos paroles vous m;ave/ dit 3 = (rene/!arde : ? si c;est une menace$ vous save/ "ue *e ne les crains pas.>onaparte revint + lui et lui prit les deux mains.

 9 E : oui$ *e sais cela voil+ pour"uoi *e veux absolument vousavoir avec moi. on seulement *e vous estime$ >ernadotte$ maisencore *e vous aime. ,e vous laisse avec ,osep vous 6tes beaux7&rères "ue diable : entre parents$ on ne se brouille pas.  9 Et vous$ o4 alle/7vous  9 En votre "ualit% de 8partiate$ vous 6tes un ri!ide observateur des

lois$ n'est7ce pas E bien$ voici un d%cret rendu cette nuit par leconseil des <in"7<ents$ "ui me con&ère imm%diatement le

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commandement de la &orce arm%e de (aris *'avais donc raison$a*outa7t7il$ de vous dire "ue les soldats "ue vous ave/ rencontr%s sontmes soldats$ puis"u'ils sont sous mes ordres.Et il remit entre les mains de >ernadotte l'exp%dition du d%cret "ui

avait %t% rendu + six eures du matin.>ernadotte lut le d%cret depuis la première *us"u'+ la dernière li!ne. 9 0 ceci$ *e n'ai rien + a*outer$ &it7il 3 veille/ + la sCret% de larepr%sentation nationale$ et tous les bons cito#ens seront avec vous. 9 E bien$ so#e/ donc avec moi$ alors : 9 (ermette/7moi$ !%n%ral$ d'attendre encore vin!t7"uatre eures pourvoir comment vous remplire/ votre mandat. 9 Diable d'omme$ va : &it >onaparte. Alors$ le prenant par le bras et l'entra-nant + "uel"ues pas de ,osep 3 9 >ernadotte$ reprit7il$ *e veux *ouer &ranc *eu avec vous : 9 0 "uoi bon$ r%pondit celui7ci$ puis"ue *e ne suis pas de votrepartie  9 'importe : vous 6tes + la !alerie et *e veux "ue la !alerie dise "ue *e n'ai pas tric%.

 9 e demande/7vous le secret  9 onT 9 Vous &aites bien car dans ce cas *;eusse re&us% d'%couter voscon&idences. 9 O : mes con&idences$ elles ne sont pas lon!ues :T VotreDirectoire est d%test%$ votre <onstitution est us%e il &aut &airemaison nette et donner une autre direction au !ouvernement. Vous neme r%ponde/ pas

 9 ,'attends ce "ui vous reste + me dire. 9 <e "ui me reste + vous dire$ c'est d'aller mettre votre uni&orme *ene puis vous attendre plus lon!temps 3 vous viendre/ me re*oindreaux uileries au milieu de tous nos camarades. >ernadotte secoua la t6te. 9 Vous cro#e/ "ue vous pouve/ compter sur oreau$ sur

>eurnonville$ sur Le&ebvre$ reprit >onaparte tene/$ re!arde/ par la&en6tre$ "ui vo#e/7vous l+T l+ : oreau et >eurnonville : Buant +

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Le&ebvre$ *e ne le vois pas$ mais *e suis certain "ue *e ne &erai pascent pas sans le rencontrerT E bien$ vous d%cide/7vous  9 G%n%ral$ reprit >ernadotte$ *e suis l'omme "ui se laisse le moinsentra-ner par l;exemple$ et surtout par le mauvais exemple. Bue

oreau$ "ue >eurnonville$ "ue Le&ebvre &assent ce "u'ils veulent *e&erai$ moi$ ce "ue *e dois. 9 Ainsi$ vous re&use/ positivement de m'accompa!ner aux uileries  9 ,e ne veux pas prendre part + une r%bellion. 9 ne r%bellion : une r%bellion : et contre "ui <ontre un tasd'imb%ciles "ui avocassent du matin au soir dans leur taudis : 9 <es imb%ciles$ !%n%ral$ sont en ce moment les repr%sentants de laloi$ la <onstitution les sauve!arde ils sont sacr%s pour moi.  9 Au moins$ promette/7moi une cose$ barre de &er "ue vous 6tes : 9 La"uelle  9 <'est de rester tran"uille. 9 ,e resterai tran"uille comme cito#en maisT 9 ais "uoi T Vo#ons$ *e vous ai vid% mon sac$ vide/ le vJtre : 9 ais$ si le Directoire me donne l;ordre d'a!ir$ *e marcerai contre

les perturbateurs$ "uels "u'ils soient. 9 A )+ : mais vous cro#e/ donc "ue *e suis ambitieux dit>onaparte.>ernadotte sourit. 9 ,e le soup)onne$ dit7il. 9 A : par ma &oi : dit >onaparte$ vous ne me connaisse/ !uère *'enai asse/ de la politi"ue$ et$ si *e d%sire une cose$ c'est la paix. A :mon cer$ la almaison avec cin"uante mille livres de rente$ et *e

donne ma d%mission de tout le reste. Vous ne voule/ pas me croire *e vous invite + venir m'# voir danstrois mois$ et$ si vous aime/ la pastorale$ e bien$ nous en &eronsensemble. Allons$ au revoir : *e vous laisse avec ,osep$ et$ mal!r%vos re&us$ *e vous attends aux uileriesT ene/$ voil+ nos amis "uis'impatientent.

On criait 3 = Vive >onaparte : ?>ernadotte plit l%!èrement.

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>onaparte vit cette pleur. 9 A : a : murmura7t7il$ *alouxT ,e me trompais$ ce n'est point un8partiate 3 c;est un At%nien :En e&&et$ comme l'avait dit >onaparte$ ses amis s'impatientaient.

Depuis une eure "ue le d%cret %tait a&&ic%$ le salon$ lesanticambres et la cour de l;Jtel %taient encombr%s.La première personne "ue >onaparte rencontra au aut de l;escalier&ut son compatriote le colonel 8%bastiani.Il commandait le Pe r%!iment de dra!ons. 9 A : c'est vous$ 8%bastiani : dit >onaparte. Et vos ommes   9 En bataille dans la rue de la Victoire$ !%n%ral. 9 >ien dispos%s  9 Entousiastes : ,e leur ai &ait distribuer dix mille cartouces "ui%taient en d%pJt ce/ moi. 9 Oui mais "ui n'en devaient sortir "ue sur un ordre du commandantde (aris. 8ave/7vous "ue vous ave/ brCl% vos vaisseaux$ 8%bastiani  9 (rene/7moi avec vous dans votre bar"ue$ !%n%ral *'ai &oi en votre&ortune.

 9 u me prends pour <%sar$ 8%bastiani  9 (ar ma &oi : on se tromperait de plus loinT Il # a$ en outre$ dans lacour de votre Jtel$ une "uarantaine d'o&&iciers de toutes armes$ sanssolde$ et "ue le Directoire laisse depuis un an dans le d%nuement leplus complet ils n'ont d'espoir "u'en vous$ !%n%ral aussi sont7ilspr6ts + se &aire tuer pour vous. 9 <'est bien. Va te mettre + la t6te de ton r%!iment et &ais7lui tesadieux :

 9 es adieux : comment cela$ !%n%ral   9 ,e te le tro"ue contre une bri!ade. Va$ va :8%bastiani ne se le &it pas r%p%ter deux &ois >onaparte continua soncemin.Au bas de l;escalier$ il rencontra Le&ebvre. 9 <'est moi$ !%n%ral$ dit Le&ebvre.

 9 oi :T E bien$ et la 1Ne division militaire$ o4 est7elle  9 ,'attends ma nomination$ pour la &aire a!ir.

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 9 'es7tu pas nomm%  9 (ar le Directoire$ oui mais$ comme *e ne suis pas un tra-tre$ *eviens de lui envo#er ma d%mission$ a&in "u'il sace "u'il ne doit pascompter sur moi.

 9 Et tu viens pour "ue *e te nomme$ a&in "ue *'# puisse compter$moi  9 ,ustement : 9 Vite$ Foland$ un brevet en blanc remplis7le aux noms du !%n%ral$"ue *e n'aie plus "u'+ # mettre mon nom. ,e le si!nerai sur l'ar)on dema selle.  9 <e sont ceux7l+ "ui sont les bons$ dit Le&ebvre. 9 Foland Le *eune omme$ "ui avait d%*+ &ait "uel"ues pas pour ob%ir$ serapproca de son !%n%ral. 9 (rends sur ma cemin%e$ lui dit >onaparte + voix basse$ une pairede pistolets + deux coups$ et apporte7les7moi en m6me temps. On nesait pas ce "ui peut arriver. 9 Oui$ !%n%ral$ dit Foland d'ailleurs$ *e ne vous "uitterai pas.

 9 0 moins "ue *e n'aie besoin de te &aire tuer ailleurs. 9 <'est *uste$ dit le *eune omme.Et il courut remplir la double commission "u'il venait de recevoir.>onaparte allait continuer son cemin "uand il aper)ut comme uneombre dans le corridor.Il reconnut ,os%pine et courut + elle.  9 on Dieu : lui dit celle7ci$ # a7t7il donc tant de dan!er

 9 (our"uoi cela  9 ,e viens d'entendre l'ordre "ue tu as donn% + Foland. 9 <'est bien &ait : voil+ ce "ue c'est "ue d'%couter aux portesT EtGoier  9 Il n'est pas venu. 9 i sa &emme  9 8a &emme est l+.

>onaparte %carta ,os%pine de la main et entra dans le salon. Il # vitmadame Goier$ seule et asse/ ple.

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 9 E "uoi : demanda7t7il sans autre pr%ambule$ le pr%sident ne vientpas  9 <ela ne lui a pas %t% possible$ !%n%ral$ r%pondit madame Goier.>onaparte r%prima un mouvement d'impatience.

 9 Il &aut absolument "u'il vienne$dit7il. crive/7lui "ue *e l'attends *evais lui &aire porter la lettre.  9 erci$ !%n%ral$ r%pli"ua madame Goier$ *'ai mes !ens ici 3 ils s'encar!eront. 9 crive/$ ma bonne amie$ %crive/$ dit ,os%pine.Et elle pr%senta une plume$ de l;encre et du papier + la &emme dupr%sident.>onaparte %tait plac% de &a)on + lire par7dessus l;%paule de celle7ci ce"u'elle allait %crire.adame Goier le re!arda &ixement.Il recula d'un pas en s'inclinant.adame Goier %crivit.(uis elle plia la lettre$ et cerca de la cire mais 9 soit asard$ soitpr%m%ditation 9 il n'# avait sur la table "ue des pains + caceter.

Elle mit un pain + caceter + la lettre et sonna.n domesti"ue parut. 9 Femette/ cette lettre + <omtois$ dit madame Goier$ et "u'il laporte + l'instant au Luxembour!. >onaparte suivit des #eux le domesti"ue ou plutJt la lettre *us"u'+ ce"ue la porte &Ct re&erm%e. (uis 3 9 ,e re!rette$ dit7il + madame Goier de ne pouvoir d%*euner avec

vous mais si le pr%sident a ses a&&aires$ moi aussi$ *'ai les miennes.Vous d%*eunere/ avec ma &emme bon app%tit :Et il sortit.0 la porte$ il rencontra Foland. 9 Voici le brevet$ !%n%ral$ dit le *eune omme$ et voil+ la plume.>onaparte prit la plume$ et$ sur le revers du capeau de son aide decamp$ si!na le brevet.

Foland pr%senta alors les deux pistolets au !%n%ral. 9 Les as7tu visit%s demanda celui7ci.

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Foland sourit. 9 8o#e/ tran"uille$ dit7il$ *e vous r%ponds d'eux.\] >onaparte passa les pistolets + sa ceinture$ et$ tout en les #passant$ murmura 3

  9 ,e voudrais bien savoir ce "u'elle a %crit + son mari. 9 <e "u'elle a %crit$ mon !%n%ral$ *e vais vous le dire mot pour mot. 9 oi$ >ourrienne  9 Oui elle a %crit 3 = u as bien &ait de ne pas venir$ mon ami 3 toutce "ui se passe ici m'annonce "ue l'invitation %tait un piè!e. ,e netarderai + te re*oindre. ? 9 u as d%cacet% la lettre T 9 G%n%ral$ 8extus (omp%e donnait + d-ner sur sa !alère + Antoine et +L%pide son a&&ranci vint lui dire 3 = Voule/7vous "ue *e vous &asseempereur du monde 9 <omment cela 9 <'est bien simple 3 *ecoupe le cble de votre !alère$ et Antoine et L%pide sont vosprisonniers. 9 Il &allait le &aire sans me le dire$ r%pondit 8extus maintenant$ sur ta vie$ ne le &ais pas : ? ,e me suis rappel% ces mots$!%n%ral 3 Il &allait le &aire sans me le dire.

>onaparte resta un instant pensi& puis$ sortant de sa r6verie 3  9 u te trompes$ dit7il + >ourrienne 3 c;%tait Octave$ et non pasAntoine$ "ui %tait avec L%pide sur la !alère de 8extus.Et il descendit dans la cour$ bornant ses reproces + recti&ier cette&aute istori"ue.0 peine le !%n%ral parut7il sur le perron$ "ue les cris de = Vive>onaparte ? retentirent dans la cour$ et$ se prolon!eant *us"u'+ la rue$

allèrent %veiller le m6me cri dans la bouce des dra!ons "uistationnaient + la porte. 9 Voil+ "ui est de bon au!ure$ !%n%ral$ dit Foland. 9 Oui donne vite + Le&ebvre son brevet$ et$ s'il n'a pas de ceval$"u'il en prenne un des miens. ,e lui donne rende/7vous dans la courdes uileries. 9 8a division # est d%*+.

 9 Faison de plus.Alors$ re!ardant autour de lui$ >onaparte vit >eurnonville et oreau

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"ui l'attendaient leurs cevaux %taient tenus par des domesti"ues. Illes salua du !este$ mais d%*+ bien plus en ma-tre "u'en camarade.(uis$ apercevant le !%n%ral Debel sans uni&orme$ il descendit deuxmarces et alla + lui.

  9 (our"uoi en bour!eois demanda7t7il. 9 on !%n%ral$ *e n'%tais aucunement pr%venu *e passais par asarddans la rue$ et$ vo#ant un attroupement devant votre Jtel$ *e suisentr%$ crai!nant "ue vous ne courussie/ "uel"ue dan!er. 9 Alle/ vite mettre votre uni&orme. 9 >on : *e demeure + l'autre bout de (aris 3 ce serait trop lon!.Et cependant$ il &it un pas pour se retirer. 9 Bu'alle/7vous &aire  9 8o#e/ tran"uille$ !%n%ral.Debel avait avis% un artilleur + ceval 3 l'omme %tait + peu près desa taille. 9 on ami$ lui dit7il$ *e suis le !%n%ral Debel par ordre du !%n%ral>onaparte$ donne7moi ton abit et ton ceval 3 *e te dispense de toutservice au*ourd'ui. Voil+ un louis pour boire + la sant% du !%n%ral en

ce&. Demain$ tu reviendras prendre le tout ce/ moi uni&orme etceval. ,e demeure rue du <erce7idi$ [ 11.  9 Et il ne m'arrivera rien  9 8i &ait$ tu seras nomm% bri!adier. 9 >on : &it l;artilleur.Et il remit son abit et son ceval au !%n%ral Debel.(endant ce temps$ >onaparte avait entendu causer au7dessus de lui

il avait lev% la t6te et avait vu ,osep et >ernadotte + sa &en6tre. 9 ne dernière &ois$ !%n%ral$ dit7il + >ernadotte$ voule/7vous veniravec moi  9 on$ lui r%pondit &ermement celui7ci.(uis$ + voix basse 3 9 Vous m'ave/ dit tout + l'eure de prendre !arde dit >ernadotte. 9 Oui.

 9 E bien$ *e vous le dis + mon tour$ prene/ !arde. 9 0 "uoi

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  9 Vous alle/ aux uileries  9 8ans doute. 9 Les uileries sont bien près de la place de la F%volution.

 9 >a : dit >onaparte$ la !uillotine a %t% trans&%r%e + la barrière durJne. 9 Bu'importe : c'est tou*ours le brasseur 8anterre "ui commande au&aubour! 8aint7Antoine$ et 8anterre est &arci de oulin. 9 8anterre est pr%venu "u'au premier mouvement "u'il tente$ *e le &ais&usiller. Vene/7vous  9 on. 9 <omme vous voudre/. Vous s%pare/ votre &ortune de la mienne mais *e ne s%pare pas la mienne de la vJtre.(uis$ s'adressant + son pi"ueur 3 9 on ceval$ dit7ilOn lui amena son ceval.ais$ vo#ant un simple artilleur près de lui 3  9 Bue &ais7tu l+$ au milieu des !rosses %paulettes dit7il.

L'artilleur se mit + rire. 9 Vous ne me reconnaisse/ pas$ !%n%ral dit7il. 9 A : par ma &oi$ c'est vous$ Debel : Et + "ui ave/7vous pris ceceval et cet uni&orme  9 0 cet artilleur "ue vous vo#e/ l+$ + pied et en bras de cemise. Ilvous en coCtera un brevet de bri!adier. 9 Vous vous trompe/$ Debel$ dit >onaparte$ il m'en coCtera deux 3 unde bri!adier et un de !%n%ral de division. En marce$ messieurs :

nous allons aux uileries.Et$ courb% sur son ceval$ comme c'%tait son abitude$ sa main!auce tenant les r6nes lces$ son poi!net droit appu#% sur sacuisse$ la t6te inclin%e$ le &ront r6veur$ le re!ard perdu$ il &it lespremiers pas sur cette pente !lorieuse et &atale + la &ois$ "ui devait leconduire au trJneT et + 8ainte7K%lène.

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%%I : LE )* BRU"AIRE

En d%boucant dans la rue de la Victoire$ >onaparte trouva les

dra!ons de 8%bastiani ran!%s en bataille.Il voulut les aran!uer mais ceux7ci$ l'interrompant aux premiersmots 3 9 ous n'avons pas besoin d'explications$ crièrent7ils nous savons"ue vous ne voule/ "ue le bien de la F%publi"ue. Vive >onaparte :Et le cortè!e suivit$ aux cris de = Vive >onaparte : ?$ les rues "uiconduisaient de la rue de la Victoire aux uileries.Le !%n%ral Le&ebvre$ selon sa promesse$ attendait + la porte du palais.>onaparte$ + son arriv%e aux uileries$ &ut salu% des m6mes vivats"ui l'avaient accompa!n% *us"ue7l+.Alors$ il releva le &ront et secoua la t6te. (eut76tre n'%tait7ce pointasse/ pour lui "ue ce cri de = Vive >onaparte : ? et r6vait7il d%*+celui de = Vive apol%on : ?Il s'avan)a sur le &ront de la troupe$ et$ entour% d'un immense %tat7ma*or$ il lut le d%cret des <in"7<ents "ui trans&%rait les s%ances du

corps l%!islati& + 8aint7<loud et lui donnait le commandement de la&orce arm%e. (uis$ de m%moire$ ou en improvisant 9 >onaparte ne mettaitpersonne dans cette sorte de secret 9$ au lieu de la proclamation "u'ilavait dict%e l'avant7veille + >ourrienne$ il pronon)a celle7ci 3= 8oldats$ 

= Le conseil extraordinaire des Anciens m'a remis le commandementde la ville et de l'arm%e.

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= ,e l'ai accept% pour seconder les mesures "u'il va prendre et "uisont tout entières en &aveur du peuple.= La F%publi"ue est mal !ouvern%e depuis deux ans vous ave/esp%r% "ue mon retour mettrait un terme + tant de maux vous l'ave/

c%l%br% avec une union "ui m'impose des obli!ations "ue *e remplis.Vous remplire/ les vJtres$ et vous secondere/ votre !%n%ral avecl'%ner!ie$ la &ermet%$ la con&iance "ue *'ai tou*ours vues en vous.= La libert%$ la victoire$ la paix$ replaceront la F%publi"ue &ran)aiseau ran! "u'elle occupait en Europe$ et "ue l;ineptie et la traison ontpu$ seules$ lui &aire perdre. ?Les soldats applaudirent avec &r%n%sie c'%tait une d%claration de!uerre au Directoire$ et des soldats applaudissent tou*ours + uned%claration de !uerre. Le !%n%ral mit pied + terre$ au milieu des cris et des bravos.Il entra aux uileries.<'%tait la seconde &ois "u'il &rancissait le seuil du palais des Valois$dont les voCtes avaient si mal abrit% la couronne et la t6te du dernier>ourbon "ui # avait r%!n%.

0 ses cJt%s marcait le cito#en Foederer.En le reconnaissant$ >onaparte tressaillit. 9 A : dit7il$ cito#en Foederer$ vous %tie/ ici dans la matin%e du 1RaoCt  9 Oui$ !%n%ral$ r%pondit le &utur comte de l;Empire. 9 <'est vous "ui ave/ donn% + Louis VI le conseil de se rendre +l'Assembl%e nationale  9 Oui.

 9 auvais conseil$ cito#en Foederer : *e ne l;eusse pas suivi. 9 8elon "ue l'on conna-t les ommes on les conseille. ,e ne donneraipas au !%n%ral >onaparte le conseil "ue *'ai donn% au roi Louis VI.Buand un roi a$ dans son pass%$ la &uite + Varennes et le 2R *uin$ il estdi&&icile + sauver : Au moment o4 Foederer pronon)ait ces paroles$ on %tait arriv%

devant une &en6tre "ui donnait sur le *ardin des uileries.>onaparte s'arr6ta$ et$ saisissant Foederer par le bras 3

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 9 Le 2R *uin$ dit7il$ *'%tais l+ _et il montrait du doi!t la terrasse dubord de l;eau`$ derrière le troisième tilleul *e pouvais voir$ + traversla &en6tre ouverte$ le pauvre roi avec le bonnet rou!e sur la t6te il&aisait une piteuse &i!ure$ *'en eus piti%.

 9 Et "ue &-tes7vous  9 O : *e ne &is rien$ *e ne pouvais rien &aire 3 *'%tais lieutenantd'artillerie seulement *'eus envie d'entrer$ comme les autres$ et dedire tout bas 3 = 8ire : Donne/7moi "uatre pièces d'artillerie$ et *e mecar!e de vous bala#er toute cette canaille : ?Bue serait7il arriv% si le lieutenant >onaparte eCt c%d% + son envie$ et$bien accueilli par Louis VI$ eCt$ en e&&et$ bala#% cette canaille$ c'est7+7dire le peuple de (aris En mitraillant$ le 2R *uin$ au pro&it du roi$n'eCt7il plus eu + mitrailler$ le 15 vend%miaire$ au pro&it de la<onvention T (endant "ue l'ex7procureur7s#ndic$ demeur% r6veur$ es"uissait peut76tre d%*+$ dans sa pens%e$ les premières pa!es de son Kistoire du<onsulat$ >onaparte se pr%sentait + la barre du conseil des Anciens$suivi de son %tat7ma*or$ suivi lui7m6me de tous ceux "ui avaient

voulu le suivre.Buand le tumulte caus% par l;arriv%e de cette &oule &ut apais%$ lepr%sident donna lecture au !%n%ral du d%cret "ui l;investissait dupouvoir militaire. (uis$ en l;invitant + pr6ter serment 3 9 <elui "ui ne promit *amais en vain des victoires + la patrie$ a*outale pr%sident$ ne peut "u'ex%cuter reli!ieusement sa nouvelle promessede la servir et de lui rester &idèle.>onaparte %tendit la main et dit solennellement 3

 9 ,e le *ure :ous les !%n%raux r%p%tèrent après lui$ cacun pour soi 3 9 ,e le *ure :Le dernier acevait + peine$ "uand >onaparte reconnut le secr%tairede >arras$ ce m6me >ollot$ dont le directeur avait parl% le matin + sesdeux collè!ues. 

Il %tait purement et simplement venu l+ pour pouvoir rendre compte +son patron de ce "ui se passait >onaparte le crut car!% de "uel"ue

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mission secrète de la part de >arras.Il r%solut de lui %par!ner le premier pas$ et$ marcant droit au *euneomme 3 9 Vous vene/ de la part des directeurs dit7il.

(uis$ sans lui donner le temps de r%pondre 3 9 Bu'ont7ils &ait$ continua7t7il$ de cette @rance "ue *'avais laiss%e sibrillante ,'avais laiss% la paix$ *'ai retrouv% la !uerre *'avais laiss%des victoires$ *'ai retrouv% des revers *'avais laiss% les millions del;Italie$ *'ai retrouv% la spoliation et la misère : Bue sont devenus centmille @ran)ais "ue *e connaissais tous par leur nom Ils sont morts :<e n'%tait point pr%cis%ment au secr%taire de >arras "ue ces cosesdevaient 6tre dites mais >onaparte voulait les dire$ avait besoin deles dire peu lui importait + "ui il les disait.(eut76tre m6me$+ son point de vue$ valait7il mieux "u'il les d-t +"uel"u'un "ui ne pouvait lui r%pondre. En ce moment$ 8ie#ès se leva. 9 <ito#ens$ dit7il$ les directeurs oulin et Goier demandent + 6treintroduits.

 9 Ils ne sont plus directeurs$ dit >onaparte$ puis"u'il n'# a plus deDirectoire. 9 ais$ ob*ecta 8ie#ès$ ils n'ont pas encore donn% leur d%mission. 9 Bu'ils entrent donc et "u'ils la donnent$ r%pli"ua >onaparte.oulin et Goier entrèrent.Ils %taient ples mais calmes ils savaient "u'ils venaient cercer lalutte$ et "ue$ derrière leur r%sistance$ il # avait peut76tre 8innamari.Les d%port%s "u'ils avaient &aits au 1 &ructidor leur en montraient le

cemin. 9 ,e vois avec satis&action$ se ta de dire >onaparte$ "ue vous vousrende/ + nos vQux et + ceux de vos deux collè!ues.Goier &it un pas en avant$ et$ d'une voix &erme 3  9 ous nous rendons$ non pas + vos vQux ni + ceux de nos deuxcollè!ues$ "ui ne sont plus nos collè!ues$ puis"u'ils ont donn% leur

d%mission$ mais aux vQux de la loi 3 elle veut "ue le d%cret "uitrans&ère + 8aint7<loud le siè!e du corps l%!islati& soit proclam% sans

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d%lai nous venons remplir le devoir "ue nous impose la loi$ biend%termin%s + la d%&endre contre les &actieux$ "uels "u;ils soient$ "uitenteraient + l;atta"uer. 9 Votre /èle ne nous %tonne point$ reprit &roidement >onaparte$ et

c'est parce "ue vous 6tes connu pour un omme aimant votre pa#s"ue vous alle/ vous r%unir + nous. 9 ous r%unir + vous : et pour "uoi &aire  9 (our sauver la F%publi"ue. 9 8auver la F%publi"ue :.. il &ut un temps$ !%n%ral$ o4 vous avie/l;onneur d'en 6tre le soutien mais$ au*ourd'ui$ c'est + nous "u'estr%serv%e la !loire de la sauver. 9 La sauver : &it >onaparte$ et avec "uoi avec les mo#ens "ue vousdonne votre <onstitution Vo#e/ donc : elle croule de toute part$ et$"uand m6me *e ne la pousserais pas du doi!t + cette eure$ ellen'aurait pas uit *ours + vivre.  9 A : s'%cria oulin$ vous avoue/ en&in vos pro*ets ostiles : 9 es pro*ets ne sont pas ostiles : s;%cria >onaparte en &rappant lepar"uet du talon de sa botte la F%publi"ue est en p%ril$ il &aut la

sauver$ *e le veux : 9 Vous le voule/ dit Goier$ mais il me semble "ue c'est auDirectoire$ et non + vous$ de dire 3 = ,e le veux : ? 9 Il n'# a plus de Directoire : 9 En e&&et$ on m'a dit "u'un instant avant notre entr%e$ vous avie/annonc% cela. 9 Il n'# a plus de Directoire du moment o4 8ie#ès et Fo!er7Ducos ontdonn% leur d%mission.

 9 Vous vous trompe/ 3 il # a un Directoire tant "u'il reste troisdirecteurs$ et ni oulin$ ni moi$ ni >arras$ ne vous avons donn% lanJtre.En ce moment$ on !lissa un papier dans la main de >onaparte endisant 3 9 Lise/ :>onaparte lut.

  9 Vous vous trompe/ vous7m6me$ reprit7il 3 >arras a donn% sa

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d%mission$ car la voici. La loi veut "ue vous so#e/ trois pour exister 3vous n'6tes "ue deux : et "ui r%siste + la loi$ vous l;ave/ dit tout +l'eure$ est un rebelle.(uis$ donnant le papier au pr%sident 3

 9 F%unisse/$ dit7il$ la d%mission du cito#en >arras + celle descito#ens 8ie#ès et Ducos$ et proclame/ la d%c%ance du Directoire.oi$ *e vais l;annoncer + mes soldats.oulin et Goier restèrent an%antis cette d%mission de >arrasd%truisait tous leurs pro*ets.>onaparte n'avait plus rien + &aire au conseil des Anciens$ et il luirestait encore beaucoup de coses + &aire dans la cour des uileries.Il descendit$ suivi de ceux "ui l'avaient accompa!n% pour monter.0 peine les soldats le virent7ils repara-tre$ "ue les cris de = Vive>onaparte : ? retentirent plus bru#ants et plus press%s "u'+ sonarriv%e.Il sauta sur son ceval et &it si!ne "u'il voulait parler. Dix mille voix "ui %clataient en cris se turent + la &ois$ et le silence se&it comme par encantement.

 9 8oldats : dit >onaparte d'une voix si puissante$ "ue tout le mondel;entendit$ vos compa!nons d'armes$ "ui sont aux &rontières$ sontd%nu%s des coses les plus n%cessaires le peuple est maleureux.Les auteurs de tant de maux sont les &actieux contre les"uels *e vousrassemble au*ourd'ui. ,'espère sous peu vous conduire + la victoire mais$ auparavant$ il &aut r%duire + l'impuissance de nuire tous ceux"ui voudraient s'opposer au bon ordre public et + la prosp%rit%!%n%rale :

8oit lassitude du !ouvernement dictatorial$ soit &ascination exerc%epar l'omme ma!i"ue "ui en appelait + la victoire$ si lon!tempsoubli%e en son absence$ des cris d'entousiasme s'%levèrent$ et$comme une tra-n%e de poudre en&lamm%e$ se communi"uèrent desuileries au <arrousel$ du <arrousel aux rues ad*acentes.>onaparte pro&ita de ce mouvement$ et$ se tournant vers oreau 3 9 G%n%ral$ lui dit7il$ *e vais vous donner une preuve de l;immense

con&iance "ue *'ai en vous. >ernadotte$ "ue *'ai laiss% ce/ moi$ et "uire&use de nous suivre$ a eu l;audace de me dire "ue$

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 s'il recevait un ordre du Directoire$ il l'ex%cuterait$ "uels "ue &ussentles perturbateurs. G%n%ral$ *e vous con&ie la !arde du Luxembour! la tran"uillit% de (aris et le salut de la F%publi"ue sont entre vos

mains.Et$ sans attendre la r%ponse de oreau$ il mit son ceval au !alop etse porta sur le point oppos% de la li!ne.oreau$ par ambition militaire$ avait consenti + *ouer un rJle dans ce!rand drame 3 il %tait &orc% d'accepter celui "ue lui distribuaitl;auteur.Goier et oulin$ en revenant au Luxembour!$ ne trouvèrent rien decan!% en apparence toutes les sentinelles %taient + leurs postes. Ilsse retirèrent dans un des salons de la pr%sidence a&in de se consulter.ais + peine venaient7ils d'entrer en con&%rence$ "ue le !%n%ral ,ub%$commandant du Luxembour!$ recevait l'ordre de re*oindre >onaparteaux uileries avec la !arde directoriale$ et "ue oreau prenait saplace avec des soldats encore %lectris%s par le discours de >onaparte.<ependant$ les deux directeurs r%di!eaient un messa!e au conseil des<in"7<ents$ messa!e o4 ils protestaient %ner!i"uement contre ce "ui

venait de se &aire. Buand il &ut termin%$ Goier le remit + sonsecr%taire$ et oulin$ tombant d'inanition$ passa ce/ lui pourprendre "uel"ue nourriture. Il %tait près de "uatre eures de l;après7midi.n instant après$ le secr%taire de Goier rentra tout a!it%. 9 E bien : lui demanda Goier$ vous n'6tes pas encore parti  9 <ito#en pr%sident$ r%pondit le *eune omme$ nous sommes

prisonniers au palais : 9 <omment : prisonniers  9 La !arde est can!%e$ et ce n'est plus le !%n%ral ,ub% "ui lacommande. 9 Bui le remplace donc  9 ,'ai cru entendre "ue c'%tait le !%n%ral oreau. 9 oreau impossible :T et >arras$ le lce : o4 est7il

 9 (arti pour sa terre de Grosbois. 9 A : il &aut "ue *e voie oulin : s'%cria Goier en s'%lan)ant vers la

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porte. ais$ + l'entr%e du corridor$ il trouva une sentinelle "ui lui barra lepassa!e.

Goier voulut insister. 9 On ne passe pas : dit la sentinelle. 9 <omment : on ne passe pas  9 on. 9 ais *e suis le pr%sident Goier. 9 On ne passe pas : c'est la consi!ne.Goier vit "ue cette consi!ne$ il ne parviendrait point + la &aire lever.L'emploi de la &orce %tait impossible. Il rentra ce/ lui.(endant ce temps$ le !%n%ral oreau se pr%sentait ce/ oulin 3 ilvenait pour se *usti&ier.ais$ sans vouloir l;entendre$ l'ex7directeur lui tourna le dos et$comme oreau insistait 3 9 G%n%ral$ lui dit7il$ passe/ dans l;anticambre 3 c'est la place des!eJliers.oreau courba la t6te et comprit seulement alors dans "uel piè!e$

&atal + sa renomm%e$ il venait de tomber. 0 cin" eures$ >onaparte reprenait le cemin de la rue de laVictoire tout ce "u'il # avait de !%n%raux et d'o&&iciers sup%rieurs +(aris l'accompa!naient.Les plus aveu!les$ ceux "ui n'avaient pas compris le 15 vend%miaire$ceux "ui n'avaient pas compris le retour d'!#pte$ venaient de voirra#onner au7dessus des uileries l'astre &lambo#ant de son avenir et$

cacun ne pouvant 6tre planète$ c'%tait + "ui se &erait satellite :Les cris de = Vive >onaparte : ? "ui venaient du bas de la rue duont7>lanc$ et montaient comme une mar%e sonore vers la rue de laVictoire$ annoncèrent + ,os%pine le retour de son %poux.L'impressionnable cr%ole l;attendait avec anxi%t% elle s'%lan)a au7devant de lui$ tellement %mue "u'elle ne pouvait prononcer une seuleparole.

 9 Vo#ons$ vo#ons$ lui dit >onaparte redevenant le bonomme "u'il%tait dans son int%rieur$ tran"uillise7toi tout ce "ue l'on a pu &aire

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%% : UNE CO""UNICATIONI"PORTANTE

Buel"ue temps après cette r%volution militaire$ "ui avait eu unimmense retentissement dans toute l;Europe$ dont elle devait uninstant bouleverser la &ace comme la temp6te bouleverse la &ace del'Oc%an "uel"ue temps après$ disons7nous$ dans la matin%e du 5RnivJse$ autrement et plus clairement dit pour nos lecteurs$ du 2R *anvier 1RR$ Foland$ en d%cacetant la volumineuse correspondance"ue lui valait sa car!e nouvelle$ trouva$ au milieu de cin"uante

autres demandes d'audience$ une lettre ainsi con)ue 3= onsieur le !ouverneur$= ,e connais votre lo#aut%$ et vous alle/ voir si *'en &ais cas.= ,'ai besoin de causer avec vous pendant cin" minutes pendant cescin" minutes$ *e resterai mas"u%.= ,'ai une demande + vous &aire.= <ette demande$ vous me l'accordere/ ou me la re&usere/ dans l'unet l;autre cas$ n'essa#ant de p%n%trer dans le palais du Luxembour!

"ue pour l;int%r6t du premier consul >onaparte et de la causero#aliste$ + la"uelle *'appartiens$ *e vous demande votre paroled'onneur de me laisser sortir librement comme vous m'aure/ laiss%entrer. = 8i demain$ + sept eures du soir$ *e vois une lumière isol%e + la&en6tre situ%e au7dessous de l'orlo!e$ c'est "ue le colonel Foland deontrevel m'aura en!a!% sa parole d'onneur$ et *e me pr%senteraiardiment + la petite porte de l'aile !auce du palais$ donnant sur le *ardin.

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= A&in "ue vous sacie/ d'avance + "ui vous en!a!e/ ou re&use/votre parole$ *e si!ne d'un nom "ui vous est connu$ ce nom a#antd%*+$ dans une circonstance "ue vous n'ave/ probablement pasoubli%e$ %t% prononc% devant vous

= OFGA$= <e& des compa!nons de ,%u. ? Foland relut deux &ois la lettre$ resta un instant pensi& puis$ tout +coup$ il se leva$ et$ passant dans le cabinet du premier consul$ il luitendit silencieusement la lettre.<elui7ci la lut sans "ue son visa!e tra-t la moindre %motion$ nim6me le moindre %tonnement$ et$ avec un laconisme toutlac%d%monien 3 9 Il &aut mettre la lumière$ dit7il.Et il rendit la lettre + Foland. Le lendemain$ + sept eures du soir$ la lumière brillait + la &en6tre$ et$+ sept eures cin" minutes$ Foland$ en personne$ attendait + la petiteporte du *ardin.

Il # %tait + peine depuis "uel"ues instants$ "ue trois coups &urent&rapp%s + la manière des &rancs7ma)ons$ c'est7+7dire deux et un.La porte s'ouvrit aussitJt 3 un omme envelopp% d'un manteau sedessina en vi!ueur sur l;atmospère !ristre de cette nuit d'iver "uant + Foland$ il %tait absolument cac% dans l;ombre.e vo#ant personne$ l;omme au manteau demeura une secondeimmobile. 9 Entre/$ dit Foland.

 9 A : c'est vous$ colonel. 9 <omment save/7vous "ue c'est moi demanda Foland. 9 ,e reconnais votre voix. 9 a voix : mais$ pendant les "uel"ues secondes o4 nous noussommes trouv%s dans la m6me cambre$ + Avi!non$ *e n'ai pointprononc% une seule parole. 

 9 En ce cas$ *'aurai entendu votre voix ailleurs.Foland cerca o4 le ce& des compa!nons de ,%u avait pu entendre

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sa voix.ais celui7ci$ !aiement 3 9 Est7ce une raison$ colonel$ parce "ue *e connais votre voix$ pour"ue nous restions + cette porte

 9 on pas$ dit Foland prene/7moi par le pan de mon abit$ etsuive/7moi *'ai d%&endu + dessein "u'on %clairt l'escalier et lecorridor "ui conduisent + ma cambre. 9 ,e vous sais !r% de l'intention mais$ avec votre parole$ *etraverserais le palais d'un bout + l;autre$ &Ct7il %clair% a !iorno$comme disent les Italiens. 9 Vous l;ave/$ ma parole$ r%pondit Foland ainsi$ monte/ ardiment.or!an n'avait pas besoin d'6tre encoura!%$ il suivit ardiment son!uide.Au aut de l'escalier$ celui7ci prit un corridor aussi sombre "uel'escalier lui7m6me$ &it une vin!taine de pas$ ouvrit une porte et setrouva dans sa cambre. or!an l'# suivit.La cambre %tait %clair%e$ mais par deux bou!ies seulement.

ne &ois entr%$ or!an re*eta son manteau et d%posa ses pistolets surune table. 9 Bue &aites7vous demanda Foland. 9 a &oi$ avec votre permission$ dit !aiement son interlocuteur$ *e memets + mon aise. 9 ais ces pistolets dont vous vous d%pouille/T  9 A )+ : cro#e/7vous "ue ce soit pour vous "ue *e les ai pris  9 (our "ui donc

 9 ais pour dame (olice vous entende/ bien "ue *e ne suis pasdispos% + me laisser prendre par le cito#en @ouc%$ sans brCler"uel"ue peu la moustace au premier de ses sbires "ui mettra la mainsur moi. 9 Alors$ une &ois ici$ vous ave/ la conviction de n'avoir plus rien +craindre  9 (arbleu : dit le *eune omme$ puis"ue *'ai votre parole.

  9 Alors$ pour"uoi n'Jte/7vous pas votre mas"ue

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 9 (arce "ue ma &i!ure n'est "ue moiti% + moi l;autre moiti% est +mes compa!nons. Bui sait si un seul de nous$ reconnu$ n'entra-ne pasles autres + la !uillotine car vous pense/ bien$ colonel$ "ue *e ne medissimule pas "ue c'est l+ le *eu "ue nous *ouons.

 9 Alors$ pour"uoi le *oue/7vous  9 A : "ue voil+ une bonne "uestion : (our"uoi alle/7vous sur lecamp de bataille o4 une balle peut vous trouer la poitrine ou unboulet vous emporter la t6te  9 <'est bien di&&%rent$ permette/7moi de vous le dire 3 sur un campde bataille$ *e ris"ue une mort onorable. 9 A )+ : vous &i!ure/7vous "ue$ le *our o4 *'aurai eu le cou tranc%par le trian!le r%volutionnaire$ *e me croirai d%sonor% (as le moinsdu monde 3 *'ai la pr%tention d'6tre un soldat comme vous seulement$ tous ne peuvent pas servir leur cause de la m6me &a)on 3ca"ue reli!ion a ses %ros et ses mart#rs bieneureux dans cemonde les %ros$ mais bieneureux dans l'autre les mart#rs : Le *eune omme avait prononc% ces paroles avec une conviction "uin'avait pas laiss% "ue d'%mouvoir ou plutJt d'%tonner Foland.

 9 ais$ continua or!an$ abandonnant bien vite l'exaltation$ etrevenant + la !aiet% "ui paraissait le trait distincti& de son caractère$ *ene suis pas venu pour &aire de la pilosopie politi"ue *e suis venupour vous prier de me &aire parler au premier consul. 9 <omment : au premier consul s'%cria Foland. 9 8ans doute relise/ ma lettre 3 *e vous dis "ue *'ai une demande +vous &aire  9 Oui.

 9 E bien$ cette demande$ c'est de me &aire parler au !%n%ral>onaparte. 9 (ermette/$ comme *e ne m'attendais point + cette demandeT 9 Elle vous %tonne 3 elle vous in"uiète m6me. on cer colonel$vous pourre/$ si vous ne vous en rapporte/ pas + ma parole$ me&ouiller des pieds + la t6te$ et vous verre/ "ue *e n'ai d'autres armes"ue ces pistolets$ "ue *e n'ai m6me plus$ puis"ue les voil+ sur votre

table. 

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Il # a mieux 3 prene/7en un de ca"ue main$ place/7vous entre lepremier consul et moi$ et brCle/7moi la cervelle au premiermouvement suspect "ue *e &erai. La <ondition vous va7t7elle  9 ais si *e d%ran!e le premier consul pour "u'il %coute la

communication "ue vous ave/ + lui &aire$ vous m'assure/ "ue cettecommunication en vaut la peine  9 O : "uant + cela$ *e vous en r%ponds :(uis$ avec son *o#eux accent 3 9 ,e suis pour le moment$ a*outa7t7il$ l'ambassadeur d'une t6tecouronn%e$ ou plutJt d%couronn%e$ ce "ui ne la rend pas moinsrespectable pour les nobles cQurs d'ailleurs$ *e prendrai peu detemps + votre !%n%ral$ monsieur Foland$ et$ du moment o4 laconversation tra-nera en lon!ueur$ il pourra me con!%dier *e ne mele &erai pas redire + deux &ois$ so#e/ tran"uille.Foland demeura un instant pensi& et silencieux. 9 Et c'est au premier consul seul "ue vous pouve/ &aire cettecommunication  9 Au premier consul seul$ puis"ue$ seul$ le premier consul peut mer%pondre.

  9 <'est bien$ attende/7moi$ *e vais prendre ses ordres.Foland &it un pas vers la cambre de son !%n%ral mais il s'arr6ta$ *etant un re!ard d'in"ui%tude vers une &oule de papiers amoncel%s sursa table.or!an surprit ce re!ard. 9 A : bon : dit7il$ vous ave/ peur "u'en votre absence *e ne lise cespaperasses 8i vous savie/ comme *e d%teste lire : c'est au point "ue

ma condamnation + mort serait sur cette table$ "ue *e ne medonnerais pas la peine de la lire *e dirais 3 <'est l'a&&aire du !re&&ier$+ cacun sa beso!ne. onsieur Foland$ *'ai &roid aux pieds$ *e vais envotre absence me les cau&&er$ assis dans votre &auteuil vous m'#retrouvere/ + votre retour$ et *e n'en aurai pas bou!%. 9 <'est bien$ monsieur$ dit Foland.Et il entra ce/ le premier consul.

>onaparte causait avec le !%n%ral K%douville$ commandant en ce&des troupes de la Vend%e.

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En entendant la porte s'ouvrir$ il se retourna avec impatience. 9 ,'avais dit + >ourrienne "ue *e n'# %tais pour personne.  9 <'est ce "u'il m'a appris en passant$ mon !%n%ral mais *e lui ai

r%pondu "ue *e n'%tais pas "uel"u'un. 9 u as raison. Bue me veux7tu dis vite. 9 Il est ce/ moi. 9 Bui cela  9 L'omme d'Avi!non. 9 A : a : et "ue demande7t7il  9 Il demande + vous voir. 9 0 me voir$ moi  9 Oui vous$ !%n%ral cela vous %tonne  9 on mais "ue peut7il avoir + me dire. 9 Il a obstin%ment re&us% de m'en instruire mais *'oserais a&&irmer"ue ce n'est ni un importun ni un &ou. 9 on mais c'est peut76tre un assassin.Foland secoua la t6te. 

 9 En e&&et$ du moment o4 c'est toi "ui l'introduisT 9 D'ailleurs$ il ne se re&use pas + ce "ue *'assiste + la con&%rence 3 *eserai entre vous et lui.>onaparte r%&l%cit un instant. 9 @ais7le entrer$ dit7il. 9 Vous save/$ mon !%n%ral$ "u'except% moiT 9 Oui le !%n%ral K%douville aura la complaisance d'attendre uneseconde notre conversation n'est point de celles "ue l'on %puise en

une s%ance. Va$ Foland.Foland sortit$ traversa le cabinet de >ourrienne$ rentra dans sacambre$ et retrouva or!an$ "ui se cau&&ait les pieds comme ilavait dit. 9 Vene/ : le premier consul vous attend$ dit le *eune omme.or!an se leva et suivit Foland.Lors"u'ils rentrèrent dans le cabinet de >onaparte$ celui7ci %tait seul.

\] Il *eta un coup d'Qil rapide sur le ce& des compa!nons de ,%u$et ne &it point de doute "ue ce ne &Ct le m6me omme "u'il avait vu +

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Avi!non. or!an s'%tait arr6t% + "uel"ues pas de la porte$ et$ de son cJt%$re!ardait curieusement >onaparte$ et s'a&&ermissait dans la conviction

"ue c'%tait bien lui "u'il avait entrevu + la table d'Jte le *our o4 ilavait tent% cette p%rilleuse restitution des deux cents louis vol%s parm%!arde + ,ean (icot. 9 Approce/$ dit le premier consul.or!an s'inclina et &it trois pas en avant.>onaparte r%pondit + son salut par un l%!er si!ne de t6te. 9 Vous ave/ dit + mon aide de camp$ le colonel Foland$ "ue vousavie/ une communication + me &aire. 9 Oui$ cito#en premier consul. 9 <ette communication exi!e7t7elle le t6te7+7t6te  9 on$ cito#en premier consul$ "uoi"u'elle soit d'une telleimportanceT 9 Bue vous aimerie/ mieux "ue *e &usse seul..  9 8ans doute$ mais la prudenceT

 9 <e "u'il # a de plus prudent en @rance$ cito#en or!an$ c'est lecoura!e. 9 a pr%sence ce/ vous$ !%n%ral$ est une preuve "ue *e suispar&aitement de votre avis.>onaparte se retourna vers le *eune colonel. 9 Laisse7nous seuls$ Foland$ dit7il. 9 ais$ mon !%n%ral :T insista celui7ci.>onaparte s'approca de lui puis$ tout bas 3

 9 ,e vois ce "ue c'est$ reprit7il 3 tu es curieux de savoir ce "ue cem#st%rieux cevalier de !rand cemin peut avoir + me dire$ soistran"uille$ tu le saurasT 9 <e n'est pas cela mais$ si$ comme vous le disie/ tout + l'eure$ cetomme %tait un assassin  9 e m'as7tu pas r%pondu "ue non Allons$ ne &ais pas l;en&ant$laisse7nous.

\] Foland sortit. 

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 9 ous voil+ seuls$ monsieur dit le premier consul parle/ :or!an$ sans r%pondre$ tira une lettre de sa poce et la pr%senta au!%n%ral.Le !%n%ral l'examina 3 elle %tait + son adresse et &erm%e d'un cacet

aux trois &leurs de lis de @rance. 9 O : o : dit7il$ "u'est7ce "ue cela$ monsieur  9 Lise/$ cito#en premier consul.>onaparte ouvrit la lettre et alla droit + la si!nature. 9 = Louis ? dit7il. 9 Louis$ r%p%ta or!an. 9 Buel Louis  9 ais Louis de >ourbon$ *e pr%sume. 9 . le comte de (rovence$ le &rère de Louis VI  9 Et$ par cons%"uent$ Louis VIII depuis "ue son neveu le Daupinest mort. >onaparte re!arda de nouveau l'inconnu car il %tait %vident "ue cenom de or!an$ "u'il s'%tait donn%$ n'%tait "u'un pseudon#me destin%+ cacer son v%ritable nom.

Après "uoi$ reportant son re!ard sur la lettre$ il lut 3= 5 *anvier 1RR$= Buelle "ue soit leur conduite apparente$ monsieur$ des ommes tels"ue vous n'inspirent *amais d'in"ui%tude vous ave/ accept% uneplace %minente$ *e vous en sais !r% 3 mieux "ue personne$ vous save/ce "u'il &aut de &orce et de puissance pour &aire le boneur d'une!rande nation 3 8auve/ la @rance de ses propres &ureurs$ et vous aure/rempli le vQu de mon cQur rende/7lui son roi$ et les !%n%rations

&utures b%niront votre m%moire. 8i vous doute/ "ue *e soissusceptible de reconnaissance$ mar"ue/ votre place$ &ixe/ le sort devos amis. Buant + mes principes$ *e suis @ran)ais cl%ment parcaractère$ *e le serai encore par raison. on$ le vain"ueur de Lodi$ de<asti!lione et d;Arcole$ le con"u%rant de l;Italie et de l;!#pte nepeut pr%&%rer + la !loire une vaine c%l%brit%. e perde/ pas un tempspr%cieux 3

 nous pouvons assurer la !loire de la @rance$ *e dis nous parce "ue *'ai

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besoin de >onaparte pour cela et "u'il ne le pourrait sans moi.G%n%ral$ l'Europe vous observe$ la !loire vous attend$ et *e suisimpatient de rendre le boneur + mon peuple.= LOI8. ?

 >onaparte se retourna vers le *eune omme$ "ui attendait debout$immobile et muet comme une statue. 9 <onnaisse/7vous le contenu de cette lettre demanda7t7il.Le *eune omme s'inclina. 9 Oui$ cito#en premier consul. 9 Elle %tait cacet%e$ cependant. 9 Elle a %t% envo#%e sous cacet volant + celui "ui me l'a remise$ et$avant m6me de me la con&ier$ il me l'a &ait lire a&in "ue *'en connussebien toute l'importance. 9 Et peut7on savoir le nom de celui "ui vous l'a con&i%e  9 Geor!es <adoudal.>onaparte$ tressaillit l%!èrement. 9 Vous connaisse/ Geor!es <adoudal demanda7t7il. 

 9 <'est mon ami. 9 Et pour"uoi vous l'a7t7il con&i%e$ + vous$ plutJt "u'+ un autre  9 (arce "u'il savait "u'en me disant "ue cette lettre devait vous 6treremise en main propre$ elle serait remise comme il le d%sirait. 9 En e&&et$ monsieur$ vous ave/ tenu votre promesse. 9 (as encore tout + &ait$ cito#en premier consul. 9 <omment cela ne me l'ave/7vous pas remise  9 Oui mais *'ai promis$ de rapporter une r%ponse.

 9 Et si *e vous dis "ue *e ne veux pas en &aire  9 Vous aure/ r%pondu$ pas pr%cis%ment comme *'eusse d%sir% "uevous le &issie/ mais ce sera tou*ours une r%ponse.>onaparte demeura "uel"ues instants pensi&. (uis$ sortant de sar6verie par un mouvement d'%paules 3 9 Ils sont &ous : dit7il. 

 9 Bui cela$ cito#en demanda or!an. 9 <eux "ui m'%crivent de pareilles lettres &ous$ arci&ous : <roient7

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ils donc "ue *e suis de ceux "ui prennent leurs exemples dans lepass%$ "ui se modèlent sur d'autres ommes Fecommencer on :+ "uoi bon (our &aire un <arles II : <e n'est$ ma &oi$ pas la peine.Buand on a derrière soi oulon$ le 15 vend%miaire$ Lodi$ <asti!lione$

Arcole$ Fivoli$ les (#ramides$ on est un autre omme "ue on$ etl'on a le droit d'aspirer + autre cose "u'au duc% d'Albemarle et aucommandement des arm%es de terre et de mer de 8a a*est% LouisVIII. 9 Aussi$ vous dit7on de &aire vos conditions$ cito#en premier consul.>onaparte tressaillit au son de cette voix comme s'il eCt oubli% "ue"uel"u'un %tait l+. 9 8ans compter$ reprit7il$ "ue c'est une &amille perdue$ un rameaumort d'un tronc pourri les >ourbons se sont tant mari%s entre eux$"ue c'est une race abtardie$ "ui a us% sa sève et toute sa vi!ueur dansLouis IV. Vous connaisse/ l'istoire$ monsieur dit >onaparte en setournant vers le *eune omme. 9 Oui$ !%n%ral$ r%pondit celui7ci du moins$ comme un ci7devantpeut la conna-tre. 

 9 E bien$ vous ave/ dC remar"uer dans l'istoire$ dans celle de@rance surtout$ "ue ca"ue race a son point de d%part$ son pointculminant et sa d%cadence. Vo#e/ les <ap%tiens directs 3 partis deKu!ues$ ils arrivent + leur apo!%e avec (ilippe7Au!uste et Louis I$et tombent avec (ilippe V et <arles IV. Vo#e/ les Valois 3 partis de(ilippe VI$ ils ont leur point culminant dans @ran)ois Ier et tombentavec <arles I et Kenri III. En&in$ vo#e/ les >ourbons 3 partis deKenri IV$ ils ont leur point culminant dans Louis IV et tombent

avec Louis V et Louis VI seulement$ ils tombent plus bas "ueles autres 3 plus bas dans la d%bauce avec Louis V$ plus bas dans lemaleur avec Louis VI. Vous me parle/ des 8tuarts$ et vous memontre/ l'exemple de on. Voule/7vous me dire "ui succède +<arles II ,ac"ues II et + ,ac"ues II Guillaume d'Oran!e$ unusurpateur. 'aurait7il pas mieux valu$ *e vous le demande$ "ue onm-t tout de suite la couronne sur sa t6te E bien$ si *'%tais asse/ &ou

pour rendre le trJne + Louis VIII$ comme <arles II$ il n'aurait pasd'en&ants$ comme ,ac"ues II$ son &rère <arles lui succ%derait$ et$

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comme ,ac"ues II$ il se &erait casser par "uel"ue Guillaumed'Oran!e. O : non$ Dieu n'a pas mis la destin%e d'un beau et !randpa#s "u'on appelle la @rance entre mes mains pour "ue *e la rende +ceux "ui l'ont *ou%e et "ui l'ont perdue.

 \] 9 Femar"ue/$ !%n%ral$ "ue *e ne vous demandais pas tout cela. 9 ais$ moi$ *e vous le demandeT 9 ,e crois "ue vous me &aites l'onneur de me prendre pour lapost%rit%.>onaparte tressaillit$ se retourna$ vit + "ui il parlait$ et se tut. 9 ,e n'avais besoin$ continua or!an avec une di!nit% "ui %tonnacelui au"uel il s'adressait$ "ue d'un oui ou d'un non. 9 Et pour"uoi avie/7vous besoin de cela  9 (our savoir si nous continuerions de vous &aire la !uerre comme +un ennemi$ ou si nous tomberions + vos !enoux comme devant unsauveur. 9 La !uerre : dit >onaparte$ la !uerre : insens%s ceux "ui me la &ont ne voient7ils pas "ue *e suis l'%lu de Dieu  9 Attila disait la m6me cose.

 9 Oui mais il %tait l;%lu de la destruction$ et moi$ *e suis celui del'ère nouvelle l;erbe s%cait o4 il avait pass% 3 les moissonsmCriront partout o4 *'aurai pass% la carrue. La !uerre : dites7moi ce"ue sont devenus ceux "ui me l;ont &aite Ils sont couc%s dans lesplaines du (i%mont$ de la Lombardie ou du <aire.  9 Vous oublie/ la Vend%e. La Vend%e est tou*ours debout. 9 Debout$ soit mais ses ce&s mais <atelineau$ mais Lescure$

mais La Foce*ac"uelein$ mais d'Elb%e$ mais >oncamp$ mais8to&&let$ mais <arrette  9 Vous ne parle/ l+ "ue des ommes 3 les ommes ont %t%moissonn%s$ c'est vrai mais le principe est debout$ et tout autour delui combattent au*ourd'ui d'Auticamp$ 8u/annet$ Gri!non$ @rott%$<tillon$ <adoudal les cadets ne valent peut76tre pas les a-n%s mais pourvu "u'ils meurent + leur tour$ c'est tout ce "ue l'on peut

exi!er d'eux. 9 Bu'ils prennent !arde : si *e d%cide une campa!ne de la Vend%e$ *e

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n'# enverrai ni des 8anterre ni des Fossi!nol : 9 La <onvention # a envo#% Xl%ber$ et le Directoire KoceT 9 ,e n'enverrai pas$ *'irai moi7m6me. 9 Il ne peut rien leur arriver de pis "ue d'6tre tu%s$ comme Lescure$

ou &usill%s$ comme <arette.  9 Il peut leur arriver "ue *e leur &asse !rce. 9 <aton nous a appris comment on %cappait au pardon de <%sar. 9 A : &aites attention 3 vous cite/ un r%publicain : 9 <aton est un de ces ommes dont on peut suivre l'exemple$ +"uel"ue parti "ue l'on appartienne. 9 Et si *e vous disais "ue *e tiens la Vend%e dans ma main T 9 Vous  9 Et "ue$ si *e veux$ dans trois mois elle sera paci&i%e Le *eune omme secoua la t6te. 9 Vous ne me cro#e/ pas  9 ,'%site + vous croire. 9 8i *e vous a&&irme "ue ce "ue *e dis est vrai si *e vous le prouve envous disant par "uel mo#en$ ou plutJt par "uels ommes$ *'# arriverai

\] 9 8i un omme comme le !%n%ral >onaparte m'a&&irme une cose$ *e la croirai$ et si cette cose "u'il m'a&&irme est la paci&ication de laVend%e$ *e lui dirai + mon tour 3 (rene/ !arde : mieux vaut pour vousla Vend%e combattant "ue la Vend%e conspirant 3 la Vend%ecombattant$ c'est l'%p%e la Vend%e conspirant c'est le poi!nard.  9 O : *e le connais$ votre poi!nard$ dit >onaparte le voil+ :

Et il alla prendre dans un tiroir le poi!nard "u'il avait tir% des mainsde Foland et le posa sur une table$ + la port%e de la main de or!an. 9 ais$ a*outa7t7il$ il # a loin de la poitrine de >onaparte au poi!nardd'un assassin essa#e/ plutJt.Et il s'avan)a sur le *eune omme en &ixant sur lui son re!ard de&lamme. 9 ,e ne suis pas venu ici pour vous assassiner$ dit &roidement le *eune

omme plus tard$ si *e crois votre mort indispensable au triompede la cause$ *e &erai de mon mieux$ et$ si alors *e vous man"ue$ ce

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n'est point parce "ue vous sere/ arius et "ue *e serai le <imbreTVous n'ave/ pas autre cose + me dire$ cito#en premier consul continua le *eune omme en s'inclinant. 9 8i &ait dites + <adoudal "ue$ lors"u'il voudra se battre contre

l'ennemi au lieu de se battre contre des @ran)ais$ *'ai dans mon bureauson brevet de colonel tout si!n%.  9 <adoudal commande$ non pas + un r%!iment$ mais + une arm%e vous n'ave/ pas voulu d%coir en devenant$ de >onaparte$ on pour"uoi voule/7vous "u'il devienne$ de !%n%ral$ colonel T Vousn'ave/ pas autre cose + me dire$ cito#en premier consul  9 8i &ait ave/7vous un mo#en de &aire passer ma r%ponse au comtede (rovence  9 Vous voule/ dire au roi Louis VIII  9 e cicanons pas sur les mots + celui "ui m'a %crit. 9 8on envo#% est au camp des Aubiers. 9 E bien : *e can!e d'avis$ *e lui r%ponds ces >ourbons sont siaveu!les$ "ue celui7l+ interpr%terait mal mon silence.Et >onaparte$ s'asse#ant + son bureau$ %crivit la lettre suivante avec

une application indi"uant "u'il tenait + ce "u'elle &Ct lisible.= ,'ai re)u$ monsieur$ votre lettre *e vous remercie de la bonneopinion "ue vous # exprime/ sur moi. Vous ne deve/ pas souaitervotre retour en @rance$ il vous &audrait marcer sur cent millecadavres sacri&ie/ votre int%r6t au repos et au boneur de la @rance$l;istoire vous en tiendra compte. ,e ne suis point insensible aux maleurs de votre &amille$ et

 *'apprendrai avec plaisir "ue vous 6tes environn% de tout ce "ui peutcontribuer + la tran"uillit% de votre retraite.= >OA(AFE. ? Et$ pliant et cacetant la lettre$ il %crivit l'adresse 3 0 monsieur lecomte de (rovence$ la remit + or!an$ puis appela Foland$ commes'il pensait bien "ue celui7ci n'%tait pas loin.

 9 G%n%ral T demanda le *eune o&&icier$ paraissant en e&&et au m6meinstant.

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 9 Feconduise/ monsieur *us"ue dans la rue$ dit >onaparte *us"ue7l+$ vous r%ponde/ de lui.Foland s'inclina en si!ne d'ob%issance$ laissa passer le *eune omme$"ui se retira sans prononcer une parole$ et sortit derrière lui.

ais$ avant de sortir$ or!an *eta un dernier re!ard sur >onaparte.<elui7ci %tait debout$ immobile$ muet et les bras crois%s$ l'Qil &ix% surce poi!nard$ "ui pr%occupait sa pens%e plus "u'il ne voulait sel'avouer + lui7m6me. En traversant la cambre de Foland$ le ce& des compa!nons de ,%ureprit son manteau et ses pistolets.andis "u'il les passait + sa ceinture 3 9 Il para-t$ lui dit Foland$ "ue le cito#en premier consul vous amontr% le poi!nard "ue *e lui ai donn%. 9 Oui$ monsieur$ r%pondit or!an. 9 Et vous l;ave/ reconnu  9 (as celui7l+ particulièrementT tous nos poi!nards se ressemblent. 9 E bien : &it Foland$ *e vais vous dire d'o4 il vient. 9 A :T Et d'o4 vient7il

 9 De la poitrine d'un de mes amis$ o4 vos compa!nons$ et peut76trevous7m6me l;avie/ en&onc%. 9 <'est possible$ r%pondit insoucieusement le *eune omme maisvotre ami se sera expos% + ce ctiment.  9 on ami a voulu voir ce "ui ce passait la nuit dans la cartreuse de8eillon. 9 Il a eu tort.

 9 ais$ moi$ *'avais eu le m6me tort la veille$ pour"uoi ne m'est7ilrien arriv%  9 (arce "ue sans doute "uel"ue talisman vous sauve!ardait. 9 onsieur$ *e vous dirai une cose 3 c'est "ue *e suis un omme dedroit cemin et de !rand *our il en r%sulte "ue *'ai orreur dum#st%rieux. 9 Keureux ceux "ui peuvent marcer au !rand *our et suivre le !rand

cemin$ monsieur de ontrevel. 9 <'est pour cela "ue *e vais vous dire le serment "ue *'ai &ait$

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monsieur or!an. En tirant le poi!nard "ue vous ave/ vu de lapoitrine de mon ami$ le plus d%licatement possible$ pour ne pas entirer son me en m6me temps$ *'ai &ait serment "ue ce seraitd%sormais entre ses assassins et moi une !uerre + mort$ et c'est en

!rande partie pour vous dire cela + vous7m6me "ue *e vous ai donn%la parole "ui vous sauve!ardait.  9 <'est un serment "ue *'espère vous voir oublier$ monsieur deontrevel. 9 <'est un serment "ue *e tiendrai dans toutes les occasions$ monsieuror!an$ et vous sere/ bien aimable de m'en &ournir une le plus tJtpossible. 9 De "uelle &a)on$ monsieur  9 E bien : mais$ par exemple$ en acceptant avec moi une rencontresoit au bois de >oulo!ne$ soit au bois de Vincennes nous n'avonspas besoin de dire$ bien entendu$ "ue nous nous battons parce "uevous ou vos amis ave/ donn% un coup de poi!nard + lord anla#.on$ nous dirons ce "ue vous voudre/$ "ue c'est + propos$ parexempleT _Foland cerca` de l;%clipse de lune "ui doit avoir lieu

le 12 du mois procain. Le pr%texte vous va7t7il  9 Le pr%texte m'irait$ monsieur$ r%pondit or!an avec un accent dem%lancolie dont on l;eCt cru incapable$ si le duel lui7m6me mepouvait aller. Vous ave/ &ait un serment$ et vous le tiendre/$ dites7vous E bien : tout initi% en &ait un aussi en entrant dans lacompa!nie de ,%u 3 c'est de n'exposer dans aucune "uerelleparticulière une vie "ui appartient + sa cause$ et non plus + lui. 9 Oui si bien "ue vous assassine/$ mais ne vous batte/ pas.

  9 Vous vous trompe/$ nous nous battons "uel"ue&ois. 9 8o#e/ asse/ bon pour m'indi"uer une occasion d'%tudier cep%nomène. 9 <'est bien simple 3 tce/$ monsieur de ontrevel$ de vous trouver$avec cin" ou six ommes r%solus comme vous$ dans "uel"uedili!ence portant l'ar!ent du !ouvernement d%&ende/ ce "ue nous

atta"uerons$ et l;occasion "ue vous cerce/ sera venue mais$cro#e/7moi$ &aites mieux "ue cela 3 ne vous trouve/ pas sur notre

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cemin. 9 <'est une menace$ monsieur dit le *eune omme en relevant lat6te. 9 on$ monsieur$ &it or!an d'une voix douce$ pres"ue suppliante$

c'est une prière. 9 'est7elle particulièrement adress%e$ ou la &erie/7vous + un autre  9 ,e la &ais + vous particulièrement.Et le ce& des compa!nons de ,%u appu#a sur ce dernier mot. 9 A : a : &it le *eune omme$ *'ai donc le boneur de vous int%resser  9 <omme un &rère$ r%pondit or!an$ tou*ours de sa m6me voixdouce et caressante. 9 Allons$ dit Foland$ d%cid%ment c'est une !a!eure.En ce moment$ >ourrienne entra. 9 Foland$ dit7il$ le premier consul vous demande. 9 Le temps de reconduire monsieur *us"u'+ la porte de la rue$ et *esuis + lui. 9 Kte/7vous vous save/ "u'il n'aime point + attendre.

 9 Voule/7vous me suivre$ monsieur dit Foland + son m#st%rieuxcompa!non. 9 Il # a lon!temps "ue *e suis + vos ordres$ monsieur. 9 Vene/$ alors.Et Foland$ reprenant le m6me cemin par le"uel il avait amen%or!an$ le reconduisit$ non pas *us"u'+ la porte donnant dans le *ardin 9 le *ardin %tait &erm% 9 mais *us"u'+ celle de la rue.Arriv% l+ 3 \]

  9 onsieur$ dit7il + or!an$ *e vous ai donn% ma parole$ *e l'ai tenue&idèlement mais$ pour "u'il n'# ait point de malentendu entre nous$dites7moi bien "ue cette parole %tait pour une &ois et pour au*ourd'uiseulement. 9 <'est comme cela "ue *e l'ai entendu$ monsieur. 9 Ainsi$ cette parole$ vous me la rende/

 9 ,e voudrais la !arder$ monsieur mais *e reconnais "ue vous 6teslibre de me la reprendre.

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 9 <'est tout ce "ue *e d%sirais. Au revoir$ monsieur or!an. 9 (ermette/7moi de ne pas &aire le m6me souait$ monsieur deontrevel.Les deux *eunes !ens se saluèrent avec une courtoisie par&aite$

Foland rentrant au Luxembour!$ et or!an prenant$ en suivant lali!ne d'ombre pro*et%e par la muraille$ une des petites rues "uiconduisent + la place 8aint78ulpice.<'est celui7ci "ue nous allons suivre.

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%%I : LE BAL DE! ICTI"E!

Au bout de cent pas + peine$ or!an Jta son mas"ue au milieu des

rues de (aris$ il courait bien autrement ris"ue d'6tre remar"u% avecun mas"ue "ue remar"u% sans mas"ue.Arriv% rue aranne$ il &rappa + la porte d'un petit Jtel !arni "ui&aisait le coin de cette rue et de la rue du Dra!on$ entra$ prit sur unmeuble un candelier$ + un clou la cle& du num%ro 2$ et monta sans%veiller d'autre sensation "ue celle d'un locataire bien connu "uirentre après 6tre sorti.Dix eures sonnaient + la pendule au moment m6me o4 il re&ermaitsur lui la porte de sa cambre.Il %couta attentivement les eures$ la lumière de la bou!ie ne sepro*etant pas *us"u'+ la cemin%e puis$ a#ant compt% dix coups 3 9 >on : se dit7il + lui7m6me$ *e n'arriverai pas trop tard.al!r% cette probabilit%$ or!an parut d%cid% + ne point perdre detemps il passa un papier &lambo#ant sous un !rand &o#er pr%par%dans la cemin%e$ et "ui s'en&lamma aussitJt$ alluma "uatre bou!ies$

c'est7+7dire tout ce "u'il # en avait dans la cambre$ en disposa deuxsur la cemin%e$ deux sur la commode en &ace$ ouvrit un tiroir de lacommode$ et %tendit sur le lit un costume complet d'incro#able dudernier !oCt. <e costume se composait d'un abit court et carr% par devant$ lon!par derrière$ d'une couleur tendre$ &lottant entre le vert d'eau et le!ris7perle$ d'un !ilet de panne camois + dix7uit boutons de nacre$

d'une immense cravate blance de la plus &ine batiste$ d'un pantaloncollant de casimir blanc$ avec un &lot de rubans + l;endroit o4 il se

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boutonnait$ c'est7+7dire au7dessous du mollet en&in des bas de soie!ris7perle$ ra#%s transversalement du m6me vert "ue l;abit$ et de&ins escarpins + boucles de diamants.Le lor!non de ri!ueur n'%tait pas oubli%.

Buant au capeau$ c'%tait le m6me "ue celui dont <arle Vernet acoi&&% son %l%!ant du Directoire.<es ob*ets pr%par%s$ or!an parut attendre avec impatience.Au bout de cin" minutes$ il sonna un !ar)on parut. 9 Le perru"uier$ demanda or!an$ n'est7il point venu 0 cette %po"ue$ les perru"uiers n'%taient pas encore des coi&&eurs. 9 8i &ait$ cito#en$ r%pondit le !ar)on$ il est venu mais vous n'%tie/pas encore rentr%$ et il a dit "u'il allait revenir. Du reste$ comme voussonnie/$ on &rappait + la porte c'%tait probablementT  9 Voil+ : voil+ : dit une voix dans l;escalier. 9 A : bravo : &it or!an arrive/$ ma-tre <adenette : il s'a!it de&aire de moi "uel"ue cose comme Adonis. 9 <e ne sera pas di&&icile$ monsieur le baron$ dit le perru"uier. 9 E bien$ e bien$ vous voule/ donc absolument me compromettre$

cito#en <adenette  9 onsieur le baron$ *e vous en supplie$ appele/7moi <adenette toutcourt$ cela m'onorera$ car ce sera une preuve de &amiliarit% mais nem'appele/ pas cito#en 3 &i : c'est une d%nomination r%volutionnaire et$ au plus &ort de la erreur$ *'ai tou*ours appel% mon %pouse madamecadenette. aintenant$ excuse/7moi de ne pas vous avoir attendu mais il # a ce soir !rand bal rue du >ac$ bal des victimes _leperru"uier appu#a sur ce mot` *'aurais cru "ue monsieur le baron

devait en 6tre. 9 A )+ : &it or!an en riant$ vous 6tes donc tou*ours ro#aliste$<adenette  Le perru"uier mit tra!i"uement la main sur son cQur. 9 onsieur le baron$ dit7il$ c'est non seulement une a&&aire deconscience$ mais aussi une a&&aire d'%tat.

 9 De conscience : *e comprends$ ma-tre <adenette$ mais d'%tat : "uediable l'onorable corporation des perru"uiers a7t7elle + &aire + la

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politi"ue  9 <omment : monsieur le baron$ dit <adenette tout en s'appr6tant +coi&&er son client$ vous demande/ cela vous$ un aristocrate : 9 <ut$ <adenette :

 9 onsieur le baron$ entre ci7devant$ on peut se dire ces coses7l+. 9 Alors vous 6tes un ci7devant  9 out ce "u'il # a de plus ci7devant. Buelle coi&&ure monsieur lebaron d%sire7t7il  9 Les oreilles de cien$ et les ceveux retrouss%s par derrière. 9 Avec un Qil de poudre \] 9 Deux #eux si vous voule/$ <adenette.  9 A : monsieur$ "uand on pense "ue$ pendant cin" ans$ on n'a trouv%"ue ce/ moi de la poudre + la mar%cale : monsieur le baron$ pourune bo-te de poudre$ on %tait !uillotin%. 9 ,'ai connu des !ens "ui l;ont %t% pour moins "ue cela$ <adenette.ais expli"ue/7moi comment vous vous trouve/ 6tre un ci7devant  *'aime + me rendre compte de tout. 9 <'est bien simple$ monsieur le baron. Vous admette/$ n'est7ce pas$

"ue$ parmi les corporations$ il # en avait de plus ou moinsaristocrates  9 8ans doute$ selon "u'elles se rapprocaient des autes classes de lasoci%t%. 9 <'est cela$ monsieur le baron. E bien$ les autes classes de lasoci%t%$ nous les tenions par les ceveux moi$ tel "ue vous mevo#e/$ *'ai coi&&% un soir madame de (oli!nac mon père a coi&&%madame du >arr#$ mon !rand7père madame de (ompadour nous

avions nos privilè!es$ monsieur 3 nous portions l'%p%e. Il est vrai "ue$pour %viter les accidents "ui pouvaient arriver entre t6tes caudescomme les nJtres$ la plupart du temps nos %p%es %taient en bois mais tout au moins$ si ce n'%tait pas la cose$ c'%tait le simulacre. Oui$ monsieur le baron$ continua <adenette avec un soupir$ ce temps7l+$ c'%tait le beau temps$ non seulement des perru"uiers$ mais aussi de

la @rance. ous %tions de tous les secrets$ de toutes les intri!ues$ onne se cacait pas de nous 3 et il n'# a pas d'exemple$ monsieur le

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baron$ "u'un secret ait %t% trai par un perru"uier. Vo#e/ notre pauvrereine$ + "ui a7t7elle con&i% ses diamants au !rand$ + l;illustreL%onard$ au prince de la coi&&ure. E bien$ monsieur le baron$ deuxommes ont su&&i pour renverser l'%ca&auda!e d'une puissance "ui

reposait sur les perru"ues de Louis IV$ sur les pou&s de la F%!ence$sur les cr6pes de Louis V et sur les !aleries de arie7Antoinette. 9 Et ces deux ommes$ ces deux niveleurs$ ces deux r%volutionnaires$"uels sont7ils$ <adenette "ue *e les voue$ autant "u'il sera en monpouvoir$ + l;ex%cration publi"ue. 9 . Fousseau et le cito#en alma. . Fousseau$ "ui a dit cetteabsurdit% 3 = Fevene/ + la nature ? et le cito#en alma$ "ui a invent%les coi&&ures + la itus. 9 <'est vrai$ <adenette$ c'est vrai. 9 En&in$ avec le Directoire$ on a eu un instant d'esp%rance. . >arras n'a *amais abandonn% la poudre$ et le cito#en oulin aconserv% la "ueue mais$ vous comprene/$ le 1 brumaire a toutan%anti 3 le mo#en de &aire &riser les ceveux de . >onaparte :T A: tene/$ continua <adenette en &aisant bou&&er les oreilles de cien de

sa prati"ue$ + la bonne eure$ voil+ de v%ritables ceveuxd'aristocrate$ doux et &ins comme de la soie$ et "ui tiennent le &er$ "uec'est + croire "ue vous porte/ perru"ue. Fe!arde/7vous$ monsieur lebaron vous voulie/ 6tre beau comme AdonisT A : si V%nus vousavait vu$ ce n'est point d'Adonis "ue ars eCt %t% *aloux.Et <adenette$ arriv%$ au bout de son travail$ et satis&ait de son Quvre$pr%senta un miroir + main + or!an$ "ui se re!arda aveccomplaisance.

 9 Allons$ allons : dit7il au perru"uier$ d%cid%ment$ mon cer$ vous6tes un artiste : Fetene/ bien cette coi&&ure7l+ 3 si *amais on me coupele cou$ comme il # aura probablement des &emmes + mon ex%cution$c'est cette coi&&ure7l+ "ue *e me coisis. 9 onsieur le baron veut "u'on le re!rette$ dit s%rieusement leperru"uier. 9 Oui$ et$ en attendant$ mon cer <adenette$ voici un %cu pour la

peine "ue vous ave/ prise. A#e/ la bont% de dire en descendant "uel'on m'appelle une voiture.

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<adenette poussa un soupir. \] 9 onsieur le baron$ dit7il$ il # a une %po"ue o4 *e vous eusser%pondu 3 ontre/7vous + la cour avec cette coi&&ure$ et *e serai

pa#% mais il n'# a plus de cour$ monsieur le baron$ et il &aut vivreTVous aure/ votre voiture.8ur "uoi$ <adenette poussa un second soupir$ mit l'%cu de or!andans sa poce$ &it le salut r%v%rencieux des perru"uiers et des ma-tresde danse$ et laissa le *eune omme paracever sa toilette.ne &ois la coi&&ure acev%e$ ce devait 6tre cose bientJt &aite lacravate$ seule$ prit un peu de temps + cause des brouillards "u'ellen%cessitait$ mais or!an se tira de cette tce di&&icile en ommeexp%riment%$ et$ + on/e eures sonnantes$ il %tait pr6t + monter envoiture.<adenette n'avait point oubli% la commission 3 un &iacre attendait + laporte.or!an # sauta en criant 3 9 Fue du >ac$ n[ MR.Le &iacre prit la rue de Grenelle$ remonta la rue du >ac et s'arr6ta au

n[ MR. 9 Voil+ votre course pa#%e double$ mon ami$ dit or!an$ mais + lacondition "ue vous ne stationnere/ pas + la porte. Le &iacre re)ut trois &rancs et disparut au coin de la rue de Varennes.or!an *eta les #eux sur la &a)ade de la maison c'%tait + croire "u'ils'%tait tromp% de porte$ tant cette &a)ade %tait sombre et silencieuse.<ependant or!an n'%sita point$ il &rappa d'une certaine &a)on.

La porte s'ouvrit.Au &ond de la cour s'%tendait un !rand btiment ardemment %clair%.Le *eune omme se diri!ea vers le btiment + mesure "u'ilapprocait$ le son des instruments venait + lui.Il monta un %ta!e et se trouva dans le vestiaire.Il tendit son manteau au contrJleur car!% de veiller sur lespardessus.

 9 Voici un num%ro$ lui dit le contrJleur "uant aux armes$ d%pose/7les dans la !alerie$ de manière "ue vous puissie/ les reconna-tre.

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or!an mit le num%ro dans la poce de son pantalon$ et entra dansune !rande !alerie trans&orm%e en arsenal. Il # avait l+ une v%ritable collection d'armes de toutes les espèces 3

pistolets$ tromblons$ carabines$ %p%es$ poi!nards. <omme le balpouvait 6tre tout + coup interrompu par une descente de la police$ il&allait "u'+ la seconde ca"ue danseur pCt se trans&ormer encombattant.D%barrass% de ses armes$ or!an entra dans la salle du bal.ous doutons "ue la plume puisse donner + nos lecteurs une id%e del;aspect "u'o&&rait ce bal.En !%n%ral$ comme l'indi"uait son nom$ bal des victimes$ on n'%taitadmis + ce bal "u'en vertu des droits %tran!es "ue vous # avaientdonn%s vos parents envo#%s sur l'%ca&aud par la <onvention ou lacommune de (aris$ mitraill%s par <ollot7d'Kerbois$ ou no#%s par<arrier mais comme$ + tout prendre$ c'%taient les !uillotin%s "ui$pendant les trois ann%es de terreur "ue l'on venait de traverser$l'avaient emport% en nombre sur les autres victimes$ les costumes "ui&ormaient la ma*orit% %taient les costumes des victimes de l;%ca&aud.

Ainsi$ la plus !rande partie des *eunes &illes$ dont les mères et lessQurs a-n%es %taient tomb%es sous la main du bourreau$ portaientelles7m6mes le costume "ue leur mère et leur sQur avaient rev6tupour la supr6me et lu!ubre c%r%monie$ c'est7+7dire la robe blance$ lecle rou!e et les ceveux coup%s + &leur de cou. Buel"ues7unes$ pour a*outer + ce costume$ d%*+ si caract%risti"ue$ und%tail plus si!ni&icati& encore$ "uel"ues7unes avaient nou% autour de

leur cou un &il de soie rou!e$ mince comme le trancant d'un rasoir$le"uel$ comme ce/ la ar!uerite de @aust au sabbat$ indi"uait lepassa!e du &er entre les mastoSdes et les clavicules.Buant aux ommes "ui se trouvaient dans le m6me cas$ ils avaient lecollet de leur abit rabattu en arrière$ celui de leur cemise &lottant$ lecou nu et les ceveux coup%s.ais beaucoup avaient d'autres droits$ pour entrer dans ce bal$ "ue

d'avoir eu des victimes dans leurs &amilles 3 beaucoup avaient &aiteux7m6mes des victimes.

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<eux7l+ cumulaient.Il # avait l+ des ommes de "uarante + "uarante7cin" ans$ "ui avaient%t% %lev%s dans les boudoirs des belles courtisanes du VIIe siècle$"ui avaient connu madame du >arr# dans les mansardes de

Versailles$ la 8opie Arnoult ce/ . de Laura!uais$ la Dut% ce/ lecomte d'Artois$ "ui avaient emprunt% + la politesse du vice le vernisdont ils recouvraient leur &%rocit%. Ils %taient encore *eunes et beaux ils entraient dans un salonsecouant leurs cevelures odorantes et leurs moucoirs par&um%s$ etce n'%tait point une pr%caution inutile$ car$ s'ils n'eussent senti l;ambreou la verveine$ ils eussent senti le san!.Il # avait l+ des ommes de vin!t7cin" + trente ans$ mis avec une%l%!ance in&inie$ "ui &aisaient partie de l;Association des Ven!eurs$"ui semblaient saisis de la monomanie de l'assassinat$ de la &olie del'%!or!ement "ui avaient la &r%n%sie du san!$ et "ue le san! ned%salt%rait pas "ui$ lors"ue l;ordre leur %tait venu de tuer$ tuaientcelui "ui leur %tait d%si!n%$ ami ou ennemi "ui portaient laconscience du commerce dans la comptabilit% du meurtre "ui

recevaient la traite san!lante "ui leur demandait la t6te de tel ou tel *acobin$ et "ui la pa#aient + vue.Il # avait l+ des *eunes !ens de dix7uit + vin!t ans$ des en&antspres"ue$ mais des en&ants nourris comme Acille$ de la moelle desb6tes &%roces$ comme (#rrus de la cair des ours c'%taient des%lèves bandits de 8ciller$ des apprentis &rancs7*u!es de la sainteVeme c'%tait cette !%n%ration %tran!e "ui arrive après les !randesconvulsions politi"ues$ comme vinrent les itans après le caos$ les

#dres après le d%lu!e$ comme viennent en&in les vautours et lescorbeaux après le carna!e. <'%tait un spectre de bron/e$ impassible$ implacable$ in&lexible "u'onappelle le talion.Et ce spectre se m6lait aux vivants il entrait dans les salons dor%s$ il&aisait un si!ne du re!ard$ un !este de la main$ un mouvement de la

t6te$ et on le suivait.On &aisait$ dit l;auteur au"uel nous empruntons ces d%tails si

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inconnus et cependant si v%ridi"ues$ on &aisait <arlema!ne + labouillotte pour une partie d'extermination.La erreur avait a&&ect% un !rand c#nisme dans ses v6tements$ uneaust%rit% lac%d%monienne dans ses repas$ le plus pro&ond m%pris en&in

d'un peuple sauva!e pour tous les arts et pour tous les spectacles.La r%action termidorienne$ au contraire$ %tait %l%!ante$ par%e etopulente elle %puisait tous les luxes et toutes les volupt%s$ commesous la ro#aut% de Louis V seulement$ elle a*outa le luxe de laven!eance$ la volupt% du san!.@r%ron donna son nom + toute cette *eunesse "ue l;on appela la *eunesse de @r%ron ou *eunesse dor%e.(our"uoi @r%ron$ plutJt "u'un autre$ eut7il cet %tran!e et &atal onneur ,e ne me car!erai pas de vous le dire 3 mes recerces 9 et ceux "uime connaissent me rendront cette *ustice "ue$ "uand *e veux arriver +un but$ les recerces ne me coCtent pas 9 mes recerces ne m'ontrien appris l+7dessus.<e &ut un caprice de la mode la mode est la seule d%esse plus

capricieuse encore "ue la &ortune.0 peine nos lecteurs savent7ils au*ourd'ui ce "ue c'%tait "ue @r%ron$et celui "ui &ut le patron de Voltaire est plus connu "ue celui "ui &ut lepatron de ces %l%!ants assassins.L'un %tait le &ils de l'autre. Louis 8tanislas %tait le &ils d'lie7<aterine le père %tait mort de colère de voir son *ournal supprim%par le !arde des sceaux$ iromesnil.L'autre$ irrit% par les in*ustices dont son père avait %t% victime$ avait

d'abord embrass% avec ardeur les principes r%volutionnaires$ et$ + laplace de l'Ann%e litt%raire$ morte et %tran!l%e en 1NNH$ il avait$ en1NP$ cr%% l'Orateur du peuple. Envo#% dans le idi$ comme a!entextraordinaire$ arseille et oulon !ardent encore au*ourd'ui lesouvenir de ses cruaut%s. ais tout &ut oubli% "uand$ au P termidor$ il se pronon)a contre

Fobespierre$ et aida + pr%cipiter de l'autel de l'tre supr6me lecolosse "ui$ d'apJtre$ s'%tait &ait dieu. @r%ron$ r%pudi% par la

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onta!ne$ "ui l;abandonna aux lourdes mcoires de oSse >a#le @r%ron$ repouss% avec d%dain par la Gironde$ "ui le livra auximpr%cations d'Isnard @r%ron$ comme le disait le terrible etpittores"ue orateur du Var$ @r%ron tout nu et tout couvert de la lèpre

du crime$ &ut recueilli$ caress%$ co#% par les termidoriens puis$ ducamp de ceux7ci$ il passa dans le camp des ro#alistes$ et$ sans aucuneraison d'obtenir ce &atal onneur$ se trouva tout + coup + la t6te d'unparti puissant de *eunesse$ d'%ner!ie et de ven!eance$ plac% entre lespassions du temps$ "ui menaient + tout$ et l'impuissance des lois$ "uisou&&raient tout.<e &ut au milieu de cette *eunesse dor%e$ de cette *eunesse de @r%ron$!rasse#ant$ /%/a#ant$ donnant sa parole d'onneur + tout propos$ "ueor!an se &ra#a un passa!e.oute cette *eunesse$ il &aut le dire$ mal!r% le costume dont elle %taitrev6tue$ mal!r% les souvenirs "ue rappelaient ces costumes$ toutecette *eunesse %tait d'une !aiet% &olle.<'est incompr%ensible$ mais c'%tait ainsi. Expli"ue/ si vous pouve/ cette danse macabre "ui$ au

commencement du Ve siècle$ avec la &urie d'un !alop moderneconduit par usard$ d%roulant ses anneaux dans le cimetière m6medes Innocents$ laissa coir au milieu des tombes cin"uante mille deses &unèbres danseurs.or!an cercait %videmment "uel"u'un.n *eune %l%!ant "ui plon!eait$ dans une bonbonnière de vermeil "uelui tendait une carmante victime$ un doi!t rou!e de san!$ seulepartie de sa main d%licate "ui eCt %t% soustraite + la pte d'amande$

voulait l'arr6ter pour lui donner des d%tails sur l'exp%dition dont ilavait rapport% ce san!lant trop%e mais or!an lui sourit$ pressacelle de ses deux mains "ui %tait !ant%e$ et se contenta de luir%pondre 3 9 ,e cerce "uel"u'un. 9 A&&aire press%e  9 <ompa!nie de ,%u.

Le *eune omme au doi!t san!lant le laissa passer.ne adorable &urie$ comme eCt dit <orneille$ "ui avait ses ceveux

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or!an &it un si!ne au danseur.i&&au!es s'arr6ta + l;instant m6me$ salua sa danseuse$ la reconduisit+ sa place$ s'excusa sur l'ur!ence de l;a&&aire "ui l;appelait$ et vintprendre le bras de or!an.

  9 L'ave/7vous vu demanda i&&au!es + or!an. 9 ,e le "uitte$ r%pondit celui7ci. 9 Et vous lui ave/ remis la lettre du roi  9 0 lui7m6me. 9 L'a7t7il lue  9 0 l'instant. 9 Et il a &ait une r%ponse  9 Il en a &ait deux$ une verbale et une %crite la seconde dispense dela première. 9 Et vous l;ave/  9 La voici. 9 Et save/7vous le contenu  9 <'est un re&us. 9 (ositi&

 9 out ce "u'il # a de plus positi&. 9 8ait7il "ue$ du moment o4 il nous Jte tout espoir$ nous le traitons enennemi   9 ,e le lui ai dit. 9 Et il a r%pondu  9 Il n'a pas r%pondu$ il a auss% les %paules. 9 Buelle intention lui cro#e/7vous donc

 9 <e n'est pas di&&icile + deviner. 9 Aurait7il l'id%e de !arder le pouvoir pour lui  9 <ela m'en a bien l'air. 9 Le pouvoir$ mais pas le trJne : 9 (our"uoi pas le trJne  9 Il n'oserait se &aire roi. 9 O : *e ne puis pas vous r%pondre si c'est pr%cis%ment roi "u'il se

&era mais *e vous r%ponds "u'il se &era "uel"ue cose. 9 ais$ en&in$ c'est un soldat de &ortune.

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 9 on cer$ mieux vaut en ce moment 6tre le &ils de ses Quvres "uele petit7&ils d'un roi. Le *eune omme resta pensi&.

 9 ,e rapporterai tout cela + <adoudal$ &it7il. 9 Et a*oute/ "ue le premier consul a dit ces propres paroles 3 = ,etiens la Vend%e dans ma main$ et$ si *e veux$ dans trois mois$ il ne s'#brClera plus une amorce. ? 9 <'est bon + savoir. 9 Vous le save/ "ue <adoudal le sace$ et &aites7en votre pro&it.En ce moment$ la musi"ue cessa tout + coup le bourdonnement desdanseurs s'%tei!nit il se &it un !rand silence$ et$ au milieu de cesilence$ "uatre noms &urent prononc%s par une voix sonore etaccentu%e.<es "uatre noms %taient ceux de or!an$ de ontbar$ d'Adler et ded'Assas. 9 (ardon$ dit or!an + i&&au!es$ il se pr%pare probablement "uel"ueexp%dition dont *e suis &orce m'est donc$ + mon !rand re!ret$ devous dire adieu 3 seulement$ avant de vous "uitter$ laisse/7moi

re!arder de plus près votre !ilet et votre pantalon$ dont on m'a parl% c'est une curiosit% d'amateur$ *'espère "ue vous l;excusere/.  9 <omment donc : &it le *eune Vend%en$ bien volontiers.

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%%II : LA PEAU DE! OUR!

Et$ avec une rapidit% et une complaisance "ui &aisaient onneur + sa

courtoisie$ il s'approca des cand%labres "ui brClaient sur lacemin%e.Le !ilet et le pantalon paraissaient 6tre de la m6me %to&&e mais"uelle %tait cette %to&&e c'%tait l+ "ue le connaisseur le plusexp%riment% se &Ct trouv% dans l'embarras.Le pantalon %tait un pantalon collant ordinaire$ de couleur tendre$&lottant entre le camois et la couleur de cair il n'o&&rait rien deremar"uable "ue d'6tre sans couture aucune et de coller exactementsur la cair.Le !ilet avait$ au contraire$ deux si!nes caract%risti"ues "uiappelaient plus particulièrement l'attention sur lui 3 il %tait trou% detrois balles dont on avait laiss% les trous b%ants$ en les ravivant avecdu carmin "ui *ouait le san! + s'# m%prendre.En outre$ au cJt% !auce %tait peint le cQur san!lant "ui servait depoint de reconnaissance aux Vend%ens.

or!an examina les deux ob*ets avec la plus !rande attention$ maisl'examen &ut in&ructueux.  9 8i *e n'%tais pas si press%$ dit7il$ *e voudrais en avoir le cQur net etne m'en rapporter "u'+ mes propres lumières mais$ vous ave/entendu$ il est probablement arriv% "uel"ues nouvelles au comit% c'est de l'ar!ent "ue vous pouve/ annoncer + <adoudal 3 seulement$ il&aut l'aller prendre. ,e commande d'ordinaire ces sortes d'exp%ditions$

et$ si *e tardais$ un autre se pr%senterait + ma place. Dites7moi donc"uel est le tissu dont vous 6tes abill%

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 9 on cer or!an$ dit le Vend%en$ vous ave/ peut76tre entendu dire"ue mon &rère avait %t% pris aux environs de >ressuire et &usill% parles bleus  9 Oui$ *e sais cela.

 9 Les bleus %taient en retraite ils laissèrent le corps au coin d'uneaie nous les poursuivions l'%p%e dans les reins$ de sorte "ue nousarrivmes derrière eux. ,e retrouvai le corps de mon &rère encorecaud. Dans une de ses blessures %tait plant%e une brance d'arbreavec cette %ti"uette 3 = @usill% comme bri!and$ par moi$ <laude@la!eolet$ caporal au 5e bataillon de (aris. ? ,e recueillis le corps demon &rère *e lui &is enlever la peau de la poitrine$ cette peau "ui$trou%e de trois balles$ devait %ternellement crier ven!eance devantmes #eux$ et *'en &is &aire mon !ilet de bataille.  9 A : a : &it or!an avec un certain %tonnement dans le"uel$ pourla première &ois$ se m6lait "uel"ue cose "ui ressemblait + de laterreur a : ce !ilet est &ait avec la peau de votre &rère Et lepantalon  9 O : r%pondit le Vend%en$ le pantalon$ c'est autre cose 3 il est &ait

avec celle du cito#en <laude @la!eolet$ caporal au 5e bataillon de(aris.En ce moment la m6me voix retentit$ appelant pour la seconde &ois$et dans le m6me ordre$ les noms de or!an$ de ontbar$ d'Adler etde d'Assas.or!an s'%lan)a ors du cabinet.or!an traversa la salle de danse dans toute sa lon!ueur et se diri!eavers un petit salon situ% de l'autre cJt% du vestiaire.

8es trois compa!nons$ ontbar$ Adler et d'Assas l'# attendaient d%*+.Avec eux se trouvait un *eune omme portant le costume d'uncourrier de cabinet + la livr%e du !ouvernement$ c'est7+7dire l'abitvert et or.Il avait les !rosses bottes poudreuses$ la cas"uette7visière et le sac ded%p6ces "ui constituent le arnacement essentiel d'un courrier decabinet.

 ne carte de <assini$ sur la"uelle on pouvait relever *us"u'aux

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moindres sinuosit%s de terrain$ %tait %tendue sur une table.Avant de dire ce "ue &aisait l+ ce courrier et dans "uel but %tait%tendue cette carte$ *etons un coup d'Qil sur les trois nouveauxpersonna!es dont les noms venaient de retentir dans la salle du bal$ et

"ui sont destin%s + *ouer un rJle important dans la suite de cetteistoire.Le lecteur conna-t d%*+ or!an$ l'Acille et le (ris tout + la &ois decette %tran!e association. or!an avec ses #eux bleus$ ses ceveuxnoirs$ sa taille aute et bien prise$ sa tournure !racieuse$ vive etsvelte$ son Qil "u'on n'avait *amais vu sans un re!ard anim% sabouce aux lèvres &ra-ces et aux dents blances$ "u'on n'avait *amaisvue sans un sourire sa p#sionomie si remar"uable$ compos%e d'unm%lan!e d'%l%ments "ui semblaient %tran!ers les uns aux autres$ etsur la"uelle on retrouvait tout + la &ois la &orce et la tendresse$ ladouceur et l'%ner!ie$ et tout cela m6l% + l'%tourdissante expressiond'une !aiet% "ui devenait e&&ra#ante par&ois lors"u'on son!eait "ue cetomme cJto#ait %ternellement la mort$ et la plus e&&ra#ante de toutesles morts$ celle de l'%ca&aud. 

Buant + d'Assas$ c'%tait un omme de trente7cin" + trente7uit ans$aux ceveux tou&&us et !risonnants$ mais aux sourcils et auxmoustaces d'un noir d'%bène pour ses #eux$ ils %taient de cetteadmirable nuance des #eux indiens tirant sur le marron. <'%tait unancien capitaine de dra!ons$ admirablement bti pour la luttep#si"ue et morale$ dont les muscles indi"uaient la &orce$ et lap#sionomie l'ent6tement. Au reste$ d'une tournure noble$ d'une!rande %l%!ance de manières$ par&um% comme un petit7ma-tre$ et

respirant par manie ou par manière de volupt%$ soit un &lacon de selan!lais$ soit une cassolette de vermeil contenant les par&ums les plussubtils.ontbar et Adler$ dont on ne connaissait pas plus les v%ritables noms"ue l'on ne connaissait ceux de d'Assas et de or!an$ %taient!%n%ralement appel%s dans la compa!nie les ins%parables. @i!ure/7vous Damon et (#tias$ Eur#ale et isus$ Oreste et (#lade + vin!t7

deux ans l'un *o#eux$ lo"uace$ bru#ant l'autre triste$ silencieux$r6veur$ parta!eant tout$ dan!ers$ ar!ent$ ma-tresses se compl%tant

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l'un par l'autre$ attei!nant + eux deux les limites de tous lesextr6mes cacun dans le p%ril s'oubliant lui7m6me pour veiller surl'autre$ comme les *eunes 8partiates du bataillon sacr%$ et vous aure/une id%e de ontbar et d'Adler.

Il va sans dire "ue tous trois %taient compa!nons de ,%u.Ils %taient convo"u%s$ comme s'en %tait dout% or!an$ pour a&&aire dela compa!nie. \] or!an$ en entrant$ alla droit au &aux courrier et lui serra la main. 9 A : ce cer ami : dit celui7ci avec un mouvement de l'arrière7trainindi"uant "u'on ne &ait pas impun%ment$ si bon cavalier "ue l'on soit$une cin"uantaine de lieues + &ranc %trier sur des bidets de poste vousvous la passe/ douce$ vous autres (arisiens$ et$ relativement + vous$Annibal + <apoue %tait sur des ronces et des %pines : ,e n'ai &ait "ue *eter un coup d'Qil sur la salle de bal$ en passant$ comme doit &aire unpauvre courrier de cabinet portant les d%p6ces du !%n%ral ass%naau cito#en premier consul mais vous ave/ l+$ il me semble$ un coixde victimes par&aitement entendu seulement$ mes pauvres amis$ il&aut pour le moment dire adieu + tout cela c'est d%sa!r%able$ c'est

maleureux$ c'est d%sesp%rant$ mais la maison de ,%u avant tout. 9 on cer Kastier$ dit or!an. 9 Kol+ : dit Kastier$ pas de noms propres$ s'il vous pla-t$ messieurs.La &amille Kastier est une onn6te &amille de L#on &aisant n%!oce$comme on dit$ place des erreaux$ de père en &ils$ et "ui serait &ortumili%e d'apprendre "ue son %ritier s'est &ait courrier de cabinet$ etcourt les !rands cemins avec la besace nationale sur le dos. Leco"$tant "ue vous voudre/$ mais Kastier point *e ne connais pas Kastier.

 Et vous$ messieurs$ continua le *eune omme s'adressant + ontbar$+ Adler et + d'Assas$ le connaisse/7vous  9 on$ r%pondirent les trois *eunes !ens$ et nous demandons pardonpour or!an$ "ui a &ait erreur. 9 on cer Leco"$ &it or!an. 9 0 la bonne eure$ interrompit Kastier$ *e r%ponds + ce nom7l+. E

bien$ vo#ons$ "ue voulais7tu me dire  9 ,e voulais te dire "ue$ si tu n'%tais pas l'antipode du dieu

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Karpocrate$ "ue les !#ptiens repr%sentaient un doi!t sur la bouce$au lieu de te *eter dans une &oule de diva!ations plus ou moins&leuries$ nous saurions d%*+ pour"uoi ce costume et pour"uoi cettecarte.

 9 E : pardieu : si tu ne le sais pas encore$ reprit le *eune omme$c'est ta &aute et non la mienne. 8'il n'avait point &allu t'appeler deux&ois$ perdu "ue tu %tais probablement avec "uel"ue belle Eum%nide$demandant + un beau *eune omme vivant ven!eance pour de vieuxparents morts$ tu serais aussi avanc% "ue ces messieurs$ et *e ne seraispas obli!% de bisser ma cavatine. Voici ce "ue c'est 3 il s'a!it toutsimplement d'un reste du tr%sor des ours de >erne$ "ue$ par ordre du!%n%ral ass%na$ le !%n%ral Lecourbe a exp%di% au cito#en premierconsul. ne misère$ cent mille &rancs$ "u'on n'ose &aire passer par le ,ura +cause des partisans de . e#sonnet$ "ui seraient$ + ce "ue l'onpr%tend$ !ens + s'en emparer$ et "ue l'on exp%die par Genève$ >our!$con$ Di*on et ro#es route bien autrement sCre$ comme on s'enapercevra au passa!e.

 9 rès bien : 9 ous avons %t% avis%s de la nouvelle par Fenard$ "ui est parti deGex + &ranc %trier$ et "ui l;a transmise + l;Kirondelle$ pour le momenten station + <lons7sur78aJne$ le"uel ou la"uelle l;a transmise +Auxerre$ + moi$ Leco"$ le"uel vient de &aire "uarante7cin" lieuespour vous la transmettre + son tour. Buant aux d%tails secondaires$ lesvoici. Le tr%sor est parti de >erne octodi dernier$ 2 nivJse an VIII dela F%publi"ue triple et divisible. Il doit arriver au*ourd'ui duodi +

Genève il en partira$ demain tridi avec la dili!ence de Genève +>our! de sorte "u'en partant cette nuit m6me$ après7demain"uintidi$ vous pouve/$ mes cers &ils d'IsraYl$ rencontrer le tr%sor de. les ours entre Di*on et ro#es$ vers >ar7sur78eine ou <tillon.Bu'en dites7vous   9 (ardieu : &it or!an$ ce "ue nous en disons$ il me semble "u'il n'# a

pas de discussions l+7dessus nous disons "ue *amais nous ne nousserions permis de toucer + l'ar!ent de messei!neurs les ours de

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>erne tant "u'il ne serait pas sorti des co&&res de Leurs 8ei!neuries mais "ue$ du moment o4 il a can!% de destination une première &ois$ *e ne vois aucun inconv%nient + ce "u'il en can!e une seconde.8eulement comment allons7nous partir

 9 'ave/7vous donc pas la caise de poste  9 8i &ait$ elle est ici$ sous la remise. 9 'ave/7vous pas des cevaux pour vous conduire *us"u'+ laprocaine poste  9 Ils sont + l'%curie. 9 'ave/7vous pas cacun votre passeport  9 ous en avons cacun "uatre. 9 E bien  9 E bien$ nous ne pouvons pas arr6ter la dili!ence en caise de poste nous ne nous !6nons !uère$ mais nous ne prenons pas encore nosaises + ce point7l+. 9 >on : pour"uoi pas dit ontbar ce serait ori!inal. ,e ne vois paspour"uoi$ puis"u'on prend un btiment + l'aborda!e avec une bar"ue$on ne prendrait pas aussi une dili!ence + l'aborda!e avec une caisede poste cela nous man"ue comme &antaisie en essa#ons7nous$

Adler   9 ,e ne demanderais pas mieux$ r%pondit celui7ci mais le postillon$"u'en &eras7tu  9 <'est *uste$ r%pondit ontbar. 9 Le cas est pr%vu$ mes en&ants$ dit le courrier on a exp%di% uneesta&ette + ro#es 3 vous laissere/ votre caise de poste ce/Delbauce vous # trouvere/ "uatre cevaux tout sell%s "ui

re!or!eront d'avoine vous calculere/ votre temps$ et$ après7demain$ou plutJt demain$ car minuit est sonn%$ demain$ entre sept et uiteures du matin$ l'ar!ent de . Les ours passera un mauvais "uartd'eure. 9 Allons7nous can!er de costumes demanda d'Assas. 9 (our "uoi &aire dit or!an il me semble "ue nous sommes &ortpr%sentables comme nous voici *amais dili!ence n'aura %t% soula!%e

d'un poids incommode par des !ens mieux v6tus. ,etons un derniercoup d'Qil sur la carte$ &aisons apporter du bu&&et dans les co&&res de

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la voiture un pt%$ une volaille &roide et une dou/aine de bouteilles devin de <ampa!ne$ armons7nous + l'arsenal$ enveloppons7nous dansde bons manteaux$ et &ouette cocer : 9 iens$ dit ontbar$ c'est une id%e$ cela.

  9 ,e crois bien$ continua or!an nous crèverons les cevaux s'il le&aut nous serons de retour ici + sept eures du soir$ et nous nousmontrerons + l;Op%ra. 9 <e "ui %tablira un alibi$ dit d;Assas. 9 ,ustement$ continua or!an avec son inalt%rable !aiet% le mo#end'admettre "ue des !ens "ui applaudissent mademoiselle <lotilde et. Vestris + uit eures du soir$ %taient occup%s le matin$ entre >ar et<tillon$ + r%!ler leurs comptes avec le conducteur d'une dili!ence Vo#ons$ mes en&ants$ un coup d'Qil sur la carte$ a&in de coisir notreendroit.Les "uatre *eunes !ens se pencèrent sur l'Quvre de <assini. 9 8i *'avais un conseil topo!rapi"ue + vous donner$ dit le courrier$ ceserait de vous embus"uer un peu en7de)+ de assu il # a un !u% en&ace des Fice#sT tene/$ l+ :

Et le *eune omme indi"ua le point pr%cis sur la carte.  9 ,e !a!nerais <aource$ "ue voil+ de <aource$ vous ave/ uneroute d%partementale$ droite comme un I$ "ui vous conduit + ro#es + ro#es$ vous retrouve/ votre voiture$ vous prene/ la route de 8ensau lieu de celle de <oulommiers les badauds 9 il # en a en province 9 "ui vous ont vus passer la veille$ ne s'%tonnent pas de vous voirrepasser le lendemain vous 6tes + l;Op%ra + dix eures$ au lieu d'#

6tre + uit$ ce "ui est de bien meilleur ton$ et ni vu ni connu$ *et'embrouille. 9 Adopt% pour mon compte$ dit or!an. 9 Adopt% : r%p%tèrent en cQur les trois autres *eunes !ens.or!an tira une des deux montres dont les ca-nes se balan)aient +sa ceinture c'%tait un ce&7d'Quvre de (etitot comme %mail$ et sur ladouble bo-te "ui prot%!eait la peinture %tait un ci&&re en diamants.

La &iliation de ce merveilleux bi*ou %tait %tablie comme celle d'unceval arabe 3 elle avait %t% &aite pour arie7Antoinette$ "ui l;avait

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donn%e + la ducesse de (olastron$ la"uelle l;avait donn%e + la mèrede or!an. 9 ne eure du matin$ dit or!an allons$ messieurs$ il &aut "u'+trois eures nous rela#ions + La!n#.

0 partir de ce moment$ l'exp%dition %tait commenc%e$ or!andevenait le ce& il ne consultait plus$ il ordonnait. D'Assas 9 "ui en son absence commandait 9 lui pr%sent$ ob%issaittout le premier.ne demi7eure après$ une voiture en&ermant "uatre *eunes !ensenvelopp%s de leurs manteaux %tait arr6t%e + la barrière@ontainebleau par le ce& de poste$ "ui demandait les passeports. 9 O : la bonne plaisanterie : &it l'un d'eux en passant sa t6te par laportière et en a&&ectant l'accent + la mode il &aut donc des passeportspour sasser + Grosbois$ ce/ le cito#en >aas a paole d'onneurpanac%e$ vous 6tes &ou$ mon c% ami : Allons$ &ouette cocer :Le cocer &ouetta et la voiture passa sans di&&icult%.

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%%III : EN A"ILLE

Laissons nos "uatre casseurs !a!ner La!n#$ o4$ !rce aux

passeports "u'ils doivent + la complaisance des emplo#%s du cito#en@ouc%$ ils tro"ueront leurs cevaux de ma-tre contre des cevaux deposte$ et leur cocer contre un postillon$ et vo#ons pour"uoi lepremier consul avait &ait demander Foland.Foland s'%tait empress%$ en "uittant or!an$ de se rendre aux ordresde son !%n%ral.Il avait trouv% celui7ci debout et pensi& devant la cemin%e.Au bruit "u'il avait &ait en entrant$ le !%n%ral >onaparte avait lev% lat6te. 9 Bue vous 6tes7vous dit tous les deux demanda >onaparte sanspr%ambule$ et se &iant + l'abitude "ue Foland avait de r%pondre + sapens%e. 9 ais$ dit Foland$ nous nous sommes &ait toutes sortes decomplimentsT et nous nous sommes "uitt%s$ les meilleurs amis dumonde.

 9 Buel e&&et te &ait7il  9 L'e&&et d'un omme par&aitement %lev%. 9 Buel !e lui donnes7tu  \] 9 on !e$ tout au plus. 9 Oui$ c'est bien cela la voix est *eune. A )+$ Foland$ est7ce "ue *eme tromperais est7ce "u'il # aurait une *eune !%n%ration ro#aliste  9 E : mon !%n%ral$ r%pondit Foland avec un mouvement d'%paules$

c'est un reste de la vieille. 9 E bien$ Foland$ il &aut en &aire une autre "ui soit d%vou%e + mon

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&ils$ si *amais *'ai un &ils.Foland &it un !este "ui pouvait se traduire par ces mots 3 = ,e ne m'#oppose pas. ?>onaparte comprit par&aitement le !este.

 9 <e n'est pas le tout "ue tu ne t'# opposes pas$ dit7il$ il &aut #contribuer.n &rissonnement nerveux passa sur le corps de Foland. 9 Et comment cela demanda7t7il. 9 En te mariant.Foland %clata de rire. 9 >on : avec mon an%vrisme : dit7il. >onaparte le re!arda. 9 on cer Foland$ dit7il$ ton an%vrisme m'a bien l'air d'un pr%textepour rester !ar)on. 9 Vous cro#e/  9 Oui et$ comme *e suis un omme moral$ *e veux "u'on se marie. 9 Avec cela "ue *e suis immoral$ moi$ r%pondit Foland$ et "ue *ecause du scandale avec mes ma-tresses :

 9 Au!uste$ reprit >onaparte$ avait rendu des lois contre lesc%libataires il les privait de leurs droits de cito#ens romains. 9 Au!usteT 9 E bien  9 ,'attendrai "ue vous so#e/ Au!uste vous n'6tes encore "ue <%sar.>onaparte s'approca du *eune omme. 9 Il # a des noms$ mon cer Foland$ dit7il en lui posant la main surl'%paule$ "ue *e ne veux pas voir s'%teindre$ et le nom de ontrevel

est de ceux7l+.  9 E bien : !%n%ral$ est7ce "u'+ mon d%&aut$ et en supposant "ue$ parun caprice$ une &antaisie$ un ent6tement$ *e me re&use + la perp%tuer$est7ce "u'il n'# a pas mon &rère : 9 <omment ton &rère tu as donc un &rère  9 ais oui$ *'ai un &rère : pour"uoi donc n'aurais7*e pas un &rère

 9 Buel !e a7t7il  9 On/e + dou/e ans.

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 9 (our"uoi ne m'as7tu *amais parl% de lui  9(arce "ue *'ai pens% "ue les &aits et !estes d'un !amin de cet !e7l+ne vous int%resseraient pas beaucoup. 9 u te trompes$ Foland 3 *e m'int%resse + tout ce "ui touce mes

amis il &allait me demander "uel"ue cose pour ce &rère. 9 Buoi$ !%n%ral  9 8on admission dans un collè!e de (aris.  9 >a : vous ave/ asse/ de solliciteurs autour de vous sans "ue *'en!rossisse le nombre. 9 u entends$ il &aut "u'il vienne dans un collè!e de (aris "uand ilaura l'!e$ *e le &erai entrer + l'cole militaire ou + "uel"ue autre%cole "ue *e &onderai d'ici l+. 9 a &oi$ !%n%ral$ r%pondit Foland$ + l'eure "u'il est$ comme si *'eusse devin% vos bonnes intentions + son %!ard$ il est en route oubien près de s'# mettre. 9 <omment cela  9 ,'ai %crit$ il # a trois *ours$ + ma mère d'amener l'en&ant + (aris *ecomptais lui coisir un collè!e sans vous en rien dire$ et$ "uand il

aurait l'!e$ vous en parlerT en supposant toute&ois "ue monan%vrisme ne m'ait pas enlev% d'ici l+. ais$ dans ce casT 9 Dans ce cas  9 Dans ce cas$ *e laissais un bout de testament + votre adresse$ "uivous recommandait la mère$ le &ils et la &ille$ tout le bataclan. 9 <omment$ la &ille  \] 9 Oui$ ma sQur.

 9 u as donc aussi une sQur  9 (ar&aitement 3 9 Buel !e  9 Dix7sept ans. 9 ,olie  9 <armante : 9 ,e me car!e de son %tablissement.

Foland se mit + rire. 9 Bu'as7tu lui demanda le premier consul.

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 9 ,e dis$ !%n%ral$ "ue *e vais &aire mettre un %criteau au7dessus de la!rande porte du Luxembour!. 9 Et sur cet %criteau  9 >ureau de maria!es.

 9 A )+ : mais$ si tu ne veux pas te marier$ toi$ ce n'est point uneraison pour "ue ta sQur reste &ille. ,e n'aime pas plus les vieilles &illes"ue les vieux !ar)ons.  9 ,e ne vous dis pas$ mon !%n%ral$ "ue ma sQur restera vieille &ille c'est bien asse/ "u'un membre de la &amille ontrevel encoure votrem%contentement. 9 E bien$ alors$ "ue me dis7tu  9 ,e vous dis "ue$ si vous le voule/ bien$ comme la cose la re!arde$nous la consulterons l+7dessus. 9 A : a : # aurait7il "uel"ue passion de province  9 ,e ne dirais pas non : ,'avais "uitt% la pauvre Am%lie &ra-ce etsouriante$ *e l;ai retrouv%e ple et triste. ,e tirerai tout cela au clairavec elle et$ puis"ue vous voule/ "ue *e vous en reparle$ e bien$ *evous en reparlerai.

 9 Oui$ + ton retour de la Vend%e c'est cela. 9 A : *e vais donc en Vend%e  9 Est7ce comme pour le maria!e as7tu des r%pu!nances  9 Aucunement. 9 E bien$ alors$ tu vas en Vend%e.  9 Buand cela  9 O : rien ne presse$ et$ pourvu "ue tu partes demain matinT

 9 0 merveille : plus tJt si vous voule/ dites7moi ce "ue *'# vais&aire. 9 ne cose de la plus aute importance$ Foland. 9 Diable : ce n'est pas une mission diplomati"ue$ *e pr%sume  9 8i$ c'est une mission diplomati"ue pour la"uelle *;ai besoin d;unomme "ui ne soit pas diplomate. 9 O : !%n%ral$ comme *e &ais votre a&&aire : 8eulement$ vous

comprene/$ moins *e suis diplomate$ plus il me &aut des instructionspr%cises.

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 9 Aussi vais7*e te les donner. iens$ vois7tu cette carte Et il montra au *eune omme une !rande carte du (i%mont %tendue +terre et %clair%e par une lampe suspendue au pla&ond. 9 Oui$ *e la vois$ r%pondit Foland$ abitu% + suivre son !%n%ral dans

tous les bonds inattendus de son !%nie seulement$ c;est une carte du(i%mont.  9 Oui$ c;est une carte du (i%mont. 9 A : Il est donc "uestion de l;Italie  9 Il est tou*ours "uestion de l;Italie. 9 ,e cro#ais "u;il s;a!issait de la Vend%e  9 8econdairement. 9 A )+$ !%n%ral$ vous n;alle/ pas m;envo#er dans la Vend%e et vousen aller en Italie$ vous  9 on$ sois tran"uille. 9 0 la bonne eure : ,e vous pr%viens "ue$ dans ce cas l+$ *e d%serteet vous re*oins. 9 ,e te le permets mais revenons + %las. 9 (ardon$ !%n%ral$ c;est la première &ois "ue nous en parlons.

 9 Oui mais il # a lon!temps "ue *;# pense. 8ais7tu o4 *e bats%las   9 (arbleu : 9 O4 cela  9 O4 vous le rencontrere/.>onaparte se mit + rire. 9 iais : dit7il avec la plus intime &amiliarit%.

(uis se coucant sur la carte 3 9 Viens ici$ dit7il + Foland.Foland se couca + cJt% de lui. 9 iens$ reprit >onaparte$ voil+ o4 *e le bats. 9 (rès d;Alexandrie  9 0 deux ou trois lieues. Il a + Alexandrie ses ma!asins$ ses Jpitaux$son artillerie$ ses r%serves il ne s;en %loi!nera pas. Il &aut "ue *e

&rappe un !rand coup$ *e n'obtiendrai la paix "u'+ cette condition. ,epasse les Alpes 9 il montra le !rand 8aint7>ernard 9 *e tombe sur

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%las au moment o4 il s'# attend le moins$ et *e le bats + platecouture.\] 9 O : *e m'en rapporte bien + vous pour cela. 

 9 ais$ tu comprends$ pour "ue *e m'%loi!ne tran"uille$ Foland$ pasd'in&lammation d'entrailles$ c'est7+7dire pas de Vend%e derrière moi. 9 A : voil+ votre a&&aire 3 pas de Vend%e : et vous m'envo#e/ enVend%e pour "ue *e supprime la Vend%e. 9 <e *eune omme m'a dit de la Vend%e des coses très !raves. <esont de braves soldats "ue ces Vend%ens conduits par un omme det6te il # a Geor!es <adoudal surtoutT ,e lui ai &ait o&&rir unr%!iment$ "u'il n'acceptera pas. 9 (este : il est bien d%!oCt%. 9 ais il # a une cose dont il ne se doute point. 9 Bui$ <adoudal  9 <adoudal. <'est "ue l'abb% >ernier$ m;a &ait des ouvertures. 9 L'abb% >ernier  9 Oui. 9 Bu'est7ce "ue c'est "ue cela$ l;abb% >ernier

  9 <'est le &ils d;un pa#san de l'An*ou$ "ui peut avoir au*ourd'ui detrente7trois + trente7"uatre ans$ "ui %tait cur% + 8aint7Laud + An!erslors de l;insurrection$ "ui a re&us% le serment$ et "ui s'est *et% parmiles Vend%ens. Deux ou trois &ois la Vend%e a %t% paci&i%e$ une oudeux &ois on l;a crue morte. On se trompait 3 la Vend%e %tait paci&i%e mais l;abb% >ernier n'avait pas si!n% la paix la Vend%e %tait morte$mais l;abb% >ernier %tait vivant. n *our$ la Vend%e &ut in!rate envers

lui 3 il voulait 6tre nomm% a!ent !%n%ral de toutes les arm%esro#alistes de l'int%rieur 8to&&let pesa sur la d%cision et &it nommer lecomte <olbert de aulevrier$ son ancien ma-tre. 0 deux eures dumatin$ le conseil s'%tait s%par%$ l'abb% >ernier avait disparu. <e "u'il&it$ cette nuit7l+$ Dieu et lui pourraient seuls le dire mais$ + "uatreeures du matin$ un d%tacement r%publicain entourait la m%tairie o4dormait 8to&&let d%sarm% et sans d%&ense. 0 "uatre eures et demie$

8to&&let %tait pris uit *ours après$ il %tait ex%cut% + An!ersT Lelendemain$ d'Auticamp prenait le commandement en ce&$ et$ le

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m6me *our$ a&in de ne pas tomber dans la m6me &aute "ue sonpr%d%cesseur 8to&&let$ il nommait l;abb% >ernier a!ent !%n%ralT Ues7tu  9 (ar&aitement :

  9 E bien$ l'abb% >ernier$ a!ent !%n%ral des puissances belli!%rantes$&ond% des pleins pouvoirs du comte d'Artois$ l'abb% >ernier m'a &ait&aire des ouvertures. 9 0 vous$ + >onaparte$ premier consul$ il dai!neT 8ave/7vous "uec'est très bien de la part de l'abb% >ernier Et vous accepte/ lesouvertures de l'abb% >ernier  9 Oui$ Foland "ue la Vend%e me donne la paix$ *e lui rouvre ses%!lises$ *e lui rends ses pr6tres. 9 Et s'ils cantent le Domine$ salvum &ac re!em  9 <ela vaut encore mieux "ue de ne rien canter du tout. Dieu esttout puissant et d%cidera. La mission te convient7elle$ maintenant "ue *e te l'ai expli"u%e  9 0 merveille : 9 E bien$ voil+ une lettre pour le !%n%ral F%douville. Il traitera avec

l'abb% >ernier$ comme !%n%ral en ce& de l;arm%e de l;Ouest maistu assisteras + toutes les con&%rences 3 lui$ ne sera "ue ma parole toi$tu es ma pens%e. aintenant$ pars le plus tJt possible plus tJt tureviendras$ plus tJt %las sera battu. 9 G%n%ral$ *e vous demande le temps d'%crire + ma mère$ voil+ tout.  9 O4 doit7elle descendre  9 KJtel des Ambassadeurs.

 9 Buand crois7tu "u'elle arrive  9 ous sommes dans la nuit du 21 au 22 *anvier elle arrivera le 25au soir ou le 2 au matin. 9 Et elle descend Jtel des Ambassadeurs  9 Oui$ !%n%ral. 9 ,e me car!e de tout. 9 <omment : vous vous car!e/ de tout

 9 <ertainement : ta mère ne peut pas rester + l'Jtel. 9 O4 voule/7vous donc "u'elle reste

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 9 <e/ un ami. 9 Elle ne conna-t personne + (aris. 9 ,e vous demande bien pardon$ monsieur Foland 3 elle conna-t lecito#en >onaparte$ premier consul$ et la cito#enne ,os%pine$ sa

&emme.  9 Vous n'alle/ pas lo!er ma mère au Luxembour!$ !%n%ral *e vouspr%viens "ue cela la !6nerait beaucoup. 9 on$ mais *e la lo!erai rue de la Victoire. 9 O : !%n%ral : 9 Allons : allons : c'est d%cid%. (ars et reviens le plus vite possible.Foland prit la main du premier consul pour la baiser mais>onaparte$ l'attirant vivement + lui 3 9 Embrasse7moi$ mon cer Foland$ lui dit7il$ et bonne cance.Deux eures après$ Foland roulait en caise de poste sur la routed'Orl%ans.Le lendemain$ + neu& eures du matin$ il entrait + antes après trente7trois eures de vo#a!e.

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%%I% : LA DILIGENCE DE GEN+E

0 l;eure + peu près o4 Foland entrait + antes$ une dili!ence

pesamment car!%e s'arr6tait + l'auber!e de la <roix7d'Or au milieude la !rande rue de <tillon7sur78eine.Les dili!ences se composaient$ + cette %po"ue$ de deuxcompartiments seulement$ le coup% et l;int%rieur.La rotonde est une ad*onction d;invention moderne.La dili!ence + peine arr6t%e$ le postillon mit pied + terre et ouvrit lesportières.La voiture %ventr%e donna passa!e aux vo#a!eurs.<es vo#a!eurs$ vo#a!euses comprises$ attei!naient en tout au ci&&rede sept personnes.Dans l'int%rieur$ trois ommes$ deux &emmes et un en&ant + lamamelle.Dans le coup%$ une mère et son &ils.Les trois ommes de l'int%rieur %taient$ l'un un m%decin de ro#es$l'autre un orlo!er de Genève$ le troisième un arcitecte de >our!.

Les deux &emmes %taient$ l'une une &emme de cambre "ui allaitre*oindre sa ma-tresse + (aris$ l;autre une nourrice. L'en&ant %tait le nourrisson de cette dernière 3 elle le ramenait + sesparents.La mère et le &ils du coup% %taient$ la mère une &emme d'une"uarantaine d'ann%es$ !ardant les traces d'une !rande beaut%$ et le &ilsun en&ant de on/e + dou/e ans.

La troisième place du coup% %tait occup%e par le conducteur.Le d%*euner %tait pr%par%$ comme d'abitude$ dans la !rande salle de

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l'Jtel un de ces d%*euners "ue le conducteur$ d'accord sans douteavec l;Jte$ ne laisse *amais aux vo#a!eurs le temps de man!er.La &emme et la nourrice descendirent pour aller ce/ le boulan!er #prendre cacune un petit pain caud$ au"uel la nourrice *oi!nit un

saucisson + l'ail$ et toutes deux remontèrent dans la voiture$ o4 elless'%tablirent tran"uillement pour d%*euner$ s'%par!nant ainsi les &rais$sans doute trop consid%rables pour leur bud!et$ du d%*euner de l;Jte.Le m%decin$ l;arcitecte$ l'orlo!er$ la mère et son &ils entrèrent +l'auber!e$ et$ après s'6tre rapidement cau&&%s en passant + la !randecemin%e de la cuisine$ entrèrent dans la salle + man!er et se mirent +table. \] La mère se contenta d'une tasse de ca&% + la crème et de "uel"ues&ruits.L'en&ant$ encant% de constater "u'il %tait un omme$ par l;app%tit dumoins$ atta"ua bravement le d%*euner + la &ourcette.Le premier moment &ut$ comme tou*ours$ donn% + l'apaisement de la&aim.L'orlo!er de Genève prit le premier la parole 3

 9 a &oi : cito#en$ dit7il _dans les endroits publics on s'appelaitencore cito#en`$ *e vous avouerai &rancement "ue *e n'ai %t%aucunement &c% ce matin "uand *'ai vu venir le *our. 9 onsieur ne dort pas en voiture demanda le m%decin. 9 8i &ait$ monsieur$ r%pondit le compatriote de ,ean7,ac"ues d'abitude$ au contraire$ *e ne &ais "u'un somme mais l;in"ui%tude a%t% plus &orte "ue la &ati!ue. 9 Vous crai!nie/ de verser demanda l;arcitecte.

 9 on pas$ *'ai de la cance$ sous ce rapport$ et *e crois "u'il su&&it"ue *e sois dans une voiture pour "u'elle devienne inversable non$ce n'est point cela encore.  9 Bu'%tait7ce donc demanda le m%decin. 9 <'est "u'on dit l+7bas$ + Genève$ "ue les routes de @rance ne sontpas sCres.

 9 <'est selon$ dit l;arcitecte. 9 A : c'est selon$ &it le Genevois.

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 9 Oui$ continua l;arcitecte ainsi$ par exemple$ si nous transportionsavec nous de l'ar!ent du !ouvernement$ nous serions bien sCrs d'6trearr6t%s$ ou plutJt nous le serions d%*+. 9 Vous cro#e/ dit le Genevois.

 9 a$ c'est imman"uable *e ne sais comment ces diables decompa!nons de ,%u s'# prennent pour 6tre si bien rensei!n%s maisils n'en man"uent pas une.Le m%decin &it un si!ne de t6te a&&irmati&. 9 A : ainsi$ demanda le Genevois au m%decin$ vous aussi$ vous 6tesde l'avis de monsieur  9 Entièrement.  9 Et$ sacant "u'il # a de l;ar!ent du !ouvernement sur la dili!ence$aurie/7vous &ait l'imprudence de vous # embar"uer  9 ,e vous avoue$ dit le m%decin$ "ue *'# eusse re!ard% + deux &ois. 9 Et vous$ monsieur demanda le "uestionneur + l'arcitecte. 9 O : moi$ r%pondit celui7ci$ %tant appel% par une a&&aire trèspress%e$ *e &usse parti tout de m6me. 9 ,'ai bien envie$ dit le Genevois$ de &aire descendre ma valise et mes

caisses et d'attendre la dili!ence de demain$ parce "ue *'ai pour unevin!taine de mille &rancs de montres dans mes caisses nous avonseu de la cance *us"ue au*ourd'ui$ mais il ne &aut pas tenter Dieu. 9 'ave/7vous pas entendu$ monsieur$ dit la mère se m6lant + laconversation$ "ue nous ne courions ris"ue d'6tre arr6t%s 9 cesmessieurs le disent du moins 9 "ue dans le cas o4 nous porterions del;ar!ent du !ouvernement  9 E bien$ c'est *ustement cela$ reprit l;orlo!er en re!ardant avec

in"ui%tude tout autour de lui 3 nous en avons l+ : \] La mère plit l%!èrement en re!ardant son &ils 3 avant de craindrepour elle$ toute mère craint pour son en&ant. 9 <omment : nous en transportons reprirent en m6me temps$ etd'une voix %mue + des de!r%s di&&%rents$ le m%decin et l'arcitecte 6tes7vous bien sCr de ce "ue vous dites

 9 (ar&aitement sCr$ monsieur. 9 Alors$ vous aurie/ dC nous le dire plus tJt$ ou$ nous le disant

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maintenant$ vous devie/ nous le dire tout bas. 9 ais$ r%p%ta le m%decin$ monsieur n'est peut76tre pas bien certainde ce "u'il dit  9 Ou monsieur s'amuse peut76tre a*outa l;arcitecte.

 9 Dieu m'en !arde : 9 Les Genevois aiment &ort + rire$ reprit le m%decin. 9 onsieur$ dit le Genevois &ort bless% "ue l'on pCt penser "u'il aimt+ rire$ monsieur$ *e l'ai vu car!er devant moi. 9 Buoi  9 L'ar!ent.  9 Et # en a7t7il beaucoup  9 ,'ai vu passer bon nombre de sacs. 9 ais d'o4 vient cet ar!ent7l+  9 Il vient du tr%sor des ours de >erne. Vous n'6tes pas sans savoir$messieurs$ "ue les ours de >erne ont eu *us"u'+ cin"uante et m6mesoixante mille livres de rente.Le m%decin %clata de rire. 9 D%cid%ment$ dit7il$ monsieur nous &ait peur.

 9 essieurs$ dit l;orlo!er$ *e vous donne ma parole d'onneurT 9 En voiture$ messieurs : cria le conducteur ouvrant la porte envoiture : nous sommes en retard de trois "uarts d'eure. 9 n instant$ conducteur$ un instant$ dit l'arcitecte$ nous nousconsultons. 9 8ur "uoi  9 @erme/ donc la porte$ conducteur$ et vene/ ici. 

 9 >uve/ donc un verre de vin avec nous$ conducteur. 9 Avec plaisir$ messieurs$ dit le conducteur un verre de vin$ cela nese re&use pas.Le conducteur tendit son verre les trois vo#a!eurs trin"uèrent aveclui.Au moment o4 il allait porter le verre + sa bouce$ le m%decin luiarr6ta le bras.

 9 Vo#ons$ conducteur$ &rancement$ est7ce "ue c'est vrai  9 Buoi

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 9 <e "ue nous dit monsieur.Et il montra le Genevois. 9 onsieur @%raud  9 ,e ne sais pas si monsieur s'appelle . @%raud.

 9 Oui$ monsieur$ c'est mon nom$ pour vous servir$ dit le Genevois ens'inclinant$ @%raud et compa!nie$ orlo!ers$ rue du Fempart$ n[ M$ +Genève. \] 9 essieurs$ dit le conducteur$ en voiture : 9 ais vous ne nous r%ponde/ pas. 9 Bue diable voule/7vous "ue *e vous r%ponde vous ne medemande/ rien. 9 8i &ait$ nous vous demandons s'il est vrai "ue vous transporte/ dansvotre dili!ence une somme consid%rable appartenant au!ouvernement &ran)ais  9 >avard : dit le conducteur + l'orlo!er c'est vous "ui ave/ ditcela  9 Dame$ mon cer monsieurT 9 Allons$ messieurs$ en voiture.

 9 ais c'est "u'avant de remonter$ nous voudrions savoirT 9 Buoi si *'ai de l;ar!ent au !ouvernement Oui$ *'en ai maintenant$ si nous sommes arr6t%s$ ne sou&&le/ pas un mot$ et tout sepassera + merveille. 9 Vous 6tes sCr  9 Laisse/7moi arran!er l;a&&aire avec ces messieurs. \] 9 Bue &ere/7vous si l'on nous arr6te demanda le m%decin +

l'arcitecte. 9 a &oi : *e suivrai le conseil du conducteur. 9 <'est ce "ue vous ave/ de mieux + &aire$ reprit celui7ci. 9 Alors$ *e me tiendrai tran"uille$ dit l;arcitecte. 9 Et moi aussi$ dit l'orlo!er. 9 Allons$ messieurs$ en voiture$ d%p6cons7nous.L'en&ant avait %cout% toute cette conversation le sourcil contract%$ les

dents serr%es. 9 E bien$ moi$ dit7il + sa mère$ si nous sommes arr6t%s$ *e sais bien

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ce "ue *e &erai. 9 Et "ue &eras7tu demanda celle7ci. 9 u verras. 9 Bue dit ce *eune en&ant demanda l'orlo!er.

 9 ,e dis "ue vous 6tes tous des poltrons$ r%pondit l'en&ant sans %siter.  9 E bien$ douard : &it la mère$ "u'est7ce "ue cela  9 ,e voudrais "u'on arr6tt la dili!ence$ moi$ dit l;en&ant$ l'Qil%tincelant de volont%. 9 Allons$ allons$ messieurs$ au nom du ciel : en dili!ence$ s'%criapour la dernière &ois le conducteur. 9 <onducteur$ dit le m%decin$ *e pr%sume "ue vous n'ave/ pasd'armes. 9 8i &ait$ *'ai des pistolets. 9 aleureux :Le conducteur se penca + son oreille$ et$ tout bas 3 9 8o#e/ tran"uille$ docteur ils ne sont car!%s "u'+ poudre. 9 0 la bonne eure.Et il &erma la portière de l'int%rieur.

 9 Allons$ postillon$ en route :Et tandis "ue le postillon &ouettait ses cevaux et "ue la lourdemacine s'%branlait$ il re&erma la portière du coup%.  9 e monte/7vous pas avec nous$ conducteur demanda la mère. 9 erci$ madame de ontrevel$ r%pondit le conducteur$ *'ai a&&airesur l'imp%riale.(uis$ en passant devant l'ouverture du carreau 3

 9 (rene/ !arde$ dit7il$ "ue . douard ne touce aux pistolets "uisont dans la poce$ il pourrait se blesser. 9 >on : dit l'en&ant$ comme si l'on ne savait pas ce "ue c'est "ue despistolets 3 *'en ai de plus beaux "ue les vJtres$ alle/$ "ue mon ami sir,on m'a &ait venir d'An!leterre n'est7ce pas$ maman  9 'importe$ dit madame de ontrevel *e t'en prie$ douard$ netouce + rien.

 9 O : sois tran"uille$ petite mère.8eulement$ il r%p%ta + demi7voix 3

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 9 <'est %!al$ si les compa!nons de ,%u nous arr6tent$ *e sais bien ce"ue *e &erai$ moi.La dili!ence avait repris sa marce pesante et roulait vers (aris. 

Il &aisait une de ces belles *ourn%es d;iver "ui &ont comprendre$ +ceux "ui croient la nature morte$ "ue la nature ne meurt pas$ maisdort seulement. L'omme "ui vit soixante et dix ou "uatre7vin!ts ans$dans ses lon!ues ann%es a des nuits de dix + dou/e eures$ et se plaint"ue la lon!ueur de ses nuits abrè!e encore la brièvet% de ses *ours lanature$ "ui a une existence in&inie$ les arbres$ "ui ont une viemill%naire$ ont des sommeils de cin" mois$ "ui sont des ivers pournous et "ui ne sont "ue des nuits pour eux. Les poètes cantent$ dansleurs vers envieux$ l;immortalit% de la nature$ "ui meurt ca"ueautomne et ressuscite ca"ue printemps les poètes se trompent 3 lanature ne meurt pas ca"ue automne$ elle s'endort la nature neressuscite pas ca"ue printemps$ elle se r%veille. Le *our o4 notre!lobe mourra r%ellement$ il sera bien mort$ et alors il roulera dansl'espace ou tombera dans les ab#mes du caos$ inerte$ muet$ solitaire$sans arbres$ sans &leurs$ sans verdure$ sans poètes.

Or$ par cette belle *ourn%e du 25 &%vrier 1RR$ la nature endormiesemblait r6ver du printemps un soleil brillant$ pres"ue *o#eux$&aisait %tinceler$ sur l'erbe du double &oss% "ui accompa!nait la routedans toute sa lon!ueur$ ces trompeuses perles de !ivre "ui &ondentaux doi!ts des en&ants et "ui r%*ouissent l;Qil du laboureurlors"u'elles tremblent + la pointe de ses bl%s$ sortant bravement deterre. 

On avait ouvert les vitres de la dili!ence$ pour donner passa!e + cepr%coce sourire de Dieu$ et l'on disait au ra#on$ depuis si lon!tempsabsent 3 8ois le bienvenu$ vo#a!eur "ue nous avions cru perdu dansles pro&onds nua!es de l'ouest ou dans les va!ues tumultueuses del'Oc%an.out + coup$ et après avoir roul% une eure + peu près depuis<tillon$ en arrivant + un coude de la rivière$ la voiture s'arr6ta sans

obstacle apparent seulement$ "uatre cavaliers s'avan)aienttran"uillement au pas de leurs cevaux$ et l'un d'eux$ "ui marcait +

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deux ou + trois pas en avant des autres$ avait &ait de la main$ aupostillon$ si!ne de s;arr6ter.Le postillon avait ob%i. 9 O : maman$ dit le petit douard "ui$ debout mal!r% les

recommandations de madame de ontrevel$ re!ardait par l'ouverturede la vitre baiss%e o : maman$ les beaux cevaux : ais pour"uoidonc ces cavaliers ont7ils un mas"ue : ous ne sommes point encarnaval.adame de ontrevel r6vait une &emme r6ve tou*ours un peu 3 *eune$ + l'avenir vieille$ au pass%.Elle sortit de sa r6verie$ avan)a + son tour la t6te ors de la dili!ence$et poussa un cri. douard se retourna vivement. 9 Bu'as7tu donc$ mère : lui demanda7t7il.adame de ontrevel$ plissant$ le prit dans ses bras sans luir%pondre.On entendait des cris de terreur dans l;int%rieur de la dili!ence. 9 ais "u'# a7t7il donc demandait le petit douard en se d%battant

dans la ca-ne pass%e + son cou par le bras de sa mère. 9 Il # a$ mon petit ami$ dit d'une voix pleine de douceur un desommes mas"u%s en passant sa t6te dans le coup%$ "ue nous avons uncompte + r%!ler avec le conducteur$ un compte "ui ne re!arde en rien. les vo#a!eurs dites donc + madame votre mère de vouloir biena!r%er l;omma!e de nos respects$ et de ne pas &aire plus d'attention+ nous "ue si nous n'%tions pas l+.(uis$ passant + l;int%rieur 3

 9 essieurs$ votre serviteur$ dit7il$ ne crai!ne/ rien pour votre bourseou pour vos bi*oux$ et rassure/ la nourrice nous ne sommes pasvenus pour &aire tourner son lait.(uis au conducteur 3\]  9 Allons : père ,%rJme$ nous avons une centaine de mille &rancs surl;imp%riale et dans les co&&res$ n'est7ce pas

 9 essieurs$ *e vous assureT 9 L'ar!ent est au !ouvernement$ il appartient au tr%sor des ours de

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>erne soixante et dix mille &rancs sont en or$ le reste en ar!ent l'ar!ent est sur la voiture$ l;or dans le co&&re du coup% est7ce cela$ etsommes7nous bien rensei!n%s 0 ces mots dans le co&&re du coup%$ madame de ontrevel poussa un

second cri de terreur elle allait se trouver en contact imm%diat avecces ommes "ui$ mal!r% leur politesse$ lui inspiraient une pro&ondeterreur. 9 ais "u'as7tu donc$ mère "u'as7tu donc demandait l;en&ant avecimpatience. 9 ais7toi$ douard$ tais7toi. 9 (our"uoi me taire  9 e comprends7tu pas  9 on. 9 La dili!ence est arr6t%e.  9 (our"uoi mais dis donc pour"uoi T A : mère$ *e comprends. 9 on$ non$ dit madame de ontrevel$ tu ne comprends pas. 9 <es messieurs$ ce sont des voleurs. 9 Garde7toi bien de dire cela.

 9 <omment : ce ne sont pas des voleurs les voil+ "ui prennentl'ar!ent du conducteur.En e&&et$ l'un d'eux car!eait$ sur la croupe de son ceval$ les sacsd'ar!ent "ue le conducteur lui *etait de dessus l;imp%riale. 9 on$ dit madame de ontrevel$ non$ ce ne sont pas des voleurs.(uis$ baissant la voix 3 9 <e sont des compa!nons de ,%u. 9 A : dit l;en&ant$ ce sont donc ceux7l+ "ui ont assassin% mon ami sir

,on Et l;en&ant devint très ple + son tour$ et sa respiration commen)a desi&&ler entre ses dents serr%es. En ce moment$ un des ommes mas"u%s ouvrit la portière du coup%$et$ avec la plus ex"uise politesse 3 9 adame la comtesse$ dit7il$ + notre !rand re!ret$ nous sommes

&orc%s de vous d%ran!er mais nous avons$ ou plutJt le conducteur aa&&aire dans le co&&re de son coup% so#e/ donc asse/ bonne pour

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mettre un instant pied + terre ,%rJme &era la cose aussi vite "uepossible.(uis$ avec un accent de !aiet% "ui n'%tait *amais complètement absentde cette voix rieuse 3

 9 'est7ce pas$ ,%rJme dit7il.,%rJme r%pondit du aut de sa dili!ence$ con&irmant les paroles deson interlocuteur.(ar un mouvement instincti&$ et pour se mettre entre le dan!er et son&ils$ s'il # avait dan!er$ madame de ontrevel$ tout en ob%issant +l;invitation$ avait &ait passer douard derrière elle.<et instant avait su&&i + l;en&ant pour s'emparer des pistolets duconducteur.Le *eune omme + la voix rieuse aida$ avec les plus !rands %!ards$madame de ontrevel + descendre$ &it si!ne + un de ses compa!nonsde lui o&&rir le bras$ et se retourna vers la voiture. ais$ en ce moment$ une double d%tonation se &it entendre douardvenait de &aire &eu de ses deux mains sur le compa!non de ,%u$ "uidisparut dans un nua!e de &um%e.

adame de ontrevel *eta un cri et s'%vanouit.(lusieurs cris$ expressions de sentiments divers$ r%pondirent au crimaternel.Dans l;int%rieur$ ce &ut un cri d'an!oisse on %tait bien convenu den'opposer aucune r%sistance$ et voil+ "ue "uel"u'un r%sistait.<e/ les trois autres *eunes !ens$ ce &ut un cri de surprise c'%tait lapremière &ois "u'arrivait pareille cose.Ils se pr%cipitèrent vers leur camarade$ "u'ils cro#aient pulv%ris%.

Ils le trouvèrent debout$ sain et sau&$ et riant aux %clats$ tandis "ue leconducteur$ les mains *ointes$ s'%criait 3 9 onsieur$ *e vous *ure "u'il n'# avait pas de balles monsieur$ *evous proteste "u'ils %taient car!%s + poudre seulement.  9 (ardieu : &it le *eune omme$ *e le vois bien "u'ils %taient car!%s +poudre seulement 3 mais la bonne intention # %taitT n'est7ce pas$

mon petit douard (uis$ se retournant vers ses compa!nons 3

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 9 Avoue/$ messieurs$ dit7il$ "ue voil+ un carmant en&ant$ "ui estbien le &ils de son père$ et le &rère de son &rère bravo$ douard$ tuseras un omme un *our :Et$ prenant l'en&ant dans ses deux bras$ il le baisa mal!r% lui sur les

deux *oues.douard se d%battait comme un d%mon$ trouvant sans doute "u'il %taitumiliant d'6tre embrass% par un omme sur le"uel il venait de tirerdeux coups de pistolet.(endant ce temps$ un des trois autres compa!nons avait emport% lamère d'douard + "uel"ues pas de la dili!ence$ et l;avait couc%e surun manteau au bord d'un &oss%.<elui "ui venait d'embrasser douard avec tant d'a&&ection et depersistance la cerca un instant des #eux$ et l;apercevant 3\]  9 Avec tout cela$ dit7il$ madame de ontrevel ne revient pas + elle nous ne pouvons abandonner une &emme dans cet %tat$ messieurs conducteur$ car!e/7vous de . douard.Il remit l'en&ant entre ses bras$ et s'adressant + l'un de ses

compa!nons 3 9 Vo#ons$ toi$ l;omme aux pr%cautions$ dit7il$ est7ce "ue tu n'as passur toi "uel"ue &lacon de sels ou "uel"ue bouteille d'eau de m%lisse  9 iens$ r%pondit celui au"uel il s'adressait.Et il tira de sa poce un &lacon de vinai!re an!lais. 9 L+ : maintenant$ dit le *eune omme$ "ui paraissait le ce& de labande$ termine sans moi avec ma-tre ,%rJme moi$ *e me car!e deporter secours + madame de ontrevel.

Il %tait temps$ en e&&et l'%vanouissement de madame de ontrevelprenait peu + peu le caractère d'une atta"ue de ner&s 3 desmouvements saccad%s a!itaient tout son corps$ et des cris sourdss'%cappaient de sa poitrine.Le *eune omme s'inclina vers elle et lui &it respirer les sels. adame de ontrevel rouvrit des #eux e&&ar%s$ et tout en appelant 3

= douard : douard : ? d'un !este involontaire$ elle &it tomber lemas"ue de celui "ui lui portait secours.

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Le visa!e du *eune omme se trouva + d%couvert.Le *eune omme$ courtois et rieur 9 nos lecteurs l;ont d%*+ reconnu 9$c'%tait or!an.adame de ontrevel demeura stup%&aite + l;aspect de ces beaux

#eux bleus$ de ce &ront %lev%$ de ces lèvres !racieuses$ de ces dentsblances entrouvertes par un sourire.Elle comprit "u'elle ne courait aucun dan!er aux mains d'un pareilomme et "ue rien de mal n'avait pu arriver + douard.Et$ traitant or!an non pas comme le bandit "ui est la cause del;%vanouissement$ mais comme l'omme du monde "ui porte secours+ une &emme %vanouie 3 9 O : monsieur$ dit7elle$ "ue vous 6tes bon :Et il # avait$ dans ces paroles et dans l;intonation avec la"uelle ellesavaient %t% prononc%es$ tout un monde de remerciements$ nonseulement pour elle$ mais pour son en&ant. \] Avec une co"uetterie %tran!e et "ui %tait tout entière dans soncaractère cevaleres"ue$ or!an$ au lieu de ramasser vivement sonmas"ue et de le ramener asse/ rapidement sur son visa!e pour "ue

madame de ontrevel n'en !ardt "u'un souvenir passa!er et con&us$or!an r%pondit par une salutation au compliment$ laissa + sap#sionomie tout le temps de produire son e&&et$ et$ passant le &laconde d'Assas aux mains de madame de ontrevel$ renoua seulementalors les cordons de son mas"ue.adame de ontrevel comprit cette d%licatesse du *eune omme. 9 O : monsieur$ dit7elle$ so#e/ tran"uille$ en "uel"ue lieu et dans"uel"ue situation "ue *e vous retrouve$ vous m'6tes inconnu.

 9 Alors$ madame$ dit or!an$ c'est + moi de vous remercier et devous dire$ + mon tour$ "ue vous 6tes bonne : 9 Allons$ messieurs les vo#a!eurs$ en voiture : dit le conducteur avecson intonation abituelle et comme si rien d'extraordinaire ne s'%taitpass%. 9 tes7vous tout + &ait remise$ madame$ et ave/7vous besoin encorede "uel"ues instants demanda or!an la dili!ence attendrait.

 9 on$ messieurs$ c'est inutile *e vous en rends !rces et me senspar&aitement bien.

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 or!an pr%senta son bras + madame de ontrevel$ "ui s'# appu#apour traverser tout le revers du cemin et pour remonter dans ladili!ence.

Le conducteur # avait d%*+ introduit le petit douard.Lors"ue madame de ontrevel eut repris sa place$ or!an$ "ui avaitd%*+ &ait la paix avec la mère$ voulut la &aire avec le &ils. 9 8ans rancune$ mon *eune %ros$ dit7il en lui tendant la main.ais l;en&ant reculait. 9 ,e ne donne pas la main + un voleur de !rande route$ dit7il.adame de ontrevel &it un mouvement d;e&&roi. 9 Vous ave/ un carmant en&ant$ madame$ dit or!an seulement$ ila des pr%*u!%s.Et$ saluant avec la plus !rande courtoisie 3 9 >on vo#a!e$ madame : a*outa t7il en &ermant$ la portière.  9 En route : cria le conducteur.La voiture s'%branla. 9 O : pardon$ monsieur$ s'%cria madame de ontrevel$ votre

&lacon : votre &lacon : 9 Garde/7le$ madame$ dit or!an$ "uoi"ue *'espère "ue vous so#e/asse/ bien remise pour n'en avoir plus besoin.ais l;en&ant$ l;arracant des mains de sa mère 3 9 aman ne re)oit pas de cadeau d'un voleur$ dit7il.Et il *eta le &lacon par la portière. 9 Diable : murmura or!an avec le premier soupir "ue sescompa!nons lui eussent entendu pousser$ *e crois "ue *e &ais bien de

ne pas demander ma pauvre Am%lie en maria!e.(uis$ + ses camarade 3 9 Allons : messieurs$ dit7il$ est7ce &ini  9 Oui : r%pondirent ceux7ci d'une seule voix.  9 Alors$ + ceval et en route : ;oublions pas "ue nous devons 6trece soir + neu& eures + l'op%ra.

Et$ sautant en selle$ il s'%lan)a le premier par7dessus le &oss%$ !a!na lebord de la rivière$ et$ sans %siter$ s'en!a!ea dans le !u% indi"u% sur

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la carte de <assini par le &aux courrier.Arriv% sur l;autre bord et tandis "ue les *eunes !ens se ralliaient 3 9 Dis donc$ demanda d'Assas + or!an$ est7ce "ue ton mas"ue n'estpas tomb%

 9 Oui mais madame de ontrevel seule a vu mon visa!e. 9 Kum : &it d;Assas$ mieux vaudrait "ue personne ne l;eCt vu.Et tous "uatre$ mettant leurs cevaux au !alop$ disparurent + traverscamps du cJt% de <aource.

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%%% : LE RAPPORT DU CITO,EN OUCH&

En arrivant le lendemain$ vers on/e eures du matin$ + l'Jtel des

Ambassadeurs$ madame de ontrevel &ut tout %tonn%e de trouver$ aulieu de Foland$ un %tran!er "ui l;attendait.<et %tran!er s'approca d'elle. 9 Vous 6tes la veuve du !%n%ral de ontrevel$ madame luidemanda7t7il 9 Oui$ monsieur$ r%pondit madame de ontrevel asse/ %tonn%e. 9 Et vous cerce/ votre &ils  9 En e&&et$ et *e ne comprends pas$ après la lettre "u;il m'a %criteT 9 L'omme propose et le premier consul dispose$ r%pondit en riantl'%tran!er le premier consul a dispos% de votre &ils pour "uel"ues *ours et m'a envo#% pour vous recevoir + sa place.adame de ontrevel s'inclina. 9 Et *'ai l'onneur de parlerT demanda7t7elle. 9 Au cito#en @auvelet de >ourrienne$ son premier secr%taire$r%pondit l'%tran!er.

  9 Vous remerciere/ pour moi le premier consul$ r%pli"ua madame deontrevel$ et vous aure/ la bont% de lui exprimer$ *e l'espère$ lepro&ond re!ret "ue *'%prouve de ne pouvoir le remercier moi7m6me. 9 ais rien ne vous sera plus &acile$ madame. 9 <omment cela  9 Le premier consul m'a ordonn% de vous conduire au Luxembour!. 9 oi

 9 Vous et monsieur votre &ils. 9 O : *e vais voir le !%n%ral >onaparte$ *e vais voir le !%n%ral

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>onaparte$ s'%cria l'en&ant$ "uel boneur :Et il sauta de *oie en battant des mains. 9 E bien$ e bien$ douard : &it adame de ontrevel.(uis$ se retournant vers >ourrienne 3

 9 Excuse/7le$ monsieur$ dit7elle$ c'est un sauva!e des monta!nes du,ura.>ourrienne tendit la main + l'en&ant.  9 ,e suis un ami de votre &rère$ lui dit7il voule/7vous m'embrasser  9 O : bien volontiers$ monsieur$ r%pondit douard$ vous n'6tes pasun voleur$ vous. 9 ais non$ *e l;espère$ repartit en riant le secr%taire. 9 Encore une &ois$ excuse/7le$ monsieur$ mais nous avons %t% arr6t%sen route. 9 <omment$ arr6t%s  9 Oui. 9 (ar des voleurs  9(as pr%cis%ment. 9 onsieur$ demanda douard$ est7ce "ue les !ens "ui prennent

l'ar!ent des autres ne sont pas des voleurs  9 En !%n%ral$ mon cer en&ant$ on les nomme ainsi. 9 L+ : tu vois$ maman. 9Vo#ons$ douard$ tais7toi$ *e t'en prie. >ourrienne *eta un re!ard sur madame de ontrevel et vitclairement$ + l'expression de son visa!e$ "ue le su*et de laconversation lui %tait d%sa!r%able il n'insista point.

 9 adame$ dit7il$ oserai7*e vous rappeler "ue *'ai re)u l;ordre de vousconduire au Luxembour!$ comme *'ai d%*+ eu l;onneur de vous ledire$ et d'a*outer "ue madame >onaparte vous # attend : 9 onsieur$ le temps de can!er de robe et d'abiller douard. 9 Et ce temps7l+$ madame$ combien durera7t7il  9 Est7ce trop de vous demander une demi7eure  9 O : non$ et$ si une demi7eure vous su&&isait$ *e trouverais la

demande &ort raisonnable. 9 8o#e/ tran"uille$ monsieur$ elle me su&&ira.

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 9 E bien$ madame$ dit le secr%taire en s'inclinant$ *e &ais une course$et$ dans une demi7eure$ *e viens me mettre + vos ordres. 9 ,e vous remercie$ monsieur. 

 9 e m'en veuille/ pas si *e suis ponctuel. 9 ,e ne vous &erai pas attendre.>ourrienne partit.adame de ontrevel abilla d'abord douard puis s'abilla elle7m6me$ et$ "uand >ourrienne reparut$ depuis cin" minutes elle %taitpr6te. 9 (rene/ !arde$ madame$ dit >ourrienne en riant$ "ue *e ne &asse partau premier consul de votre ponctualit%. 9 Et "u'aurais7*e + craindre dans ce cas  9 Bu'il ne vous ret-nt près de lui pour donner des le)ons d'exactitude+ madame >onaparte. 9 O : &it madame de ontrevel$ il &aut bien passer "uel"ue coseaux cr%oles. 9 ais vous 6tes cr%ole aussi$ madame$ + ce "ue *e crois. 9 adame >onaparte$ dit en riant madame de ontrevel$ voit son

mari tous les *ours$ tandis "ue$ moi$ *e vais voir le premier consulpour la première &ois.  9 (artons : partons$ mère : dit douard.Le secr%taire s'e&&a)a pour laisser passer madame de ontrevel.n "uart d'eure après$ on %tait au Luxembour!.>onaparte occupait$ au petit Luxembour!$ l;appartement du re/7de7causs%e + droite ,os%pine avait sa cambre et son boudoir au

premier %ta!e un couloir conduisait du cabinet du premier consulce/ elle.Elle %tait pr%venue$ car$ en apercevant madame de ontrevel$ elle luiouvrit ses bras comme + une amie.adame de ontrevel s'%tait arr6t%e respectueusement + la porte. 9 O : vene/ donc : vene/$ madame dit ,os%pine *e ne vousconnais pas d'au*ourd'ui$ mais du *our o4 *'ai connu votre di!ne et

excellent Foland. 8ave/7vous une cose "ui me rassure "uand>onaparte me "uitte <'est "ue Foland le suit$ et "ue$ "uand *e sais

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Foland près de lui$ *e crois "u'il ne peut plus lui arriver maleurTE bien$ vous ne voule/ pas m'embrasser adame de ontrevel %tait con&use de tant de bont%. 

 9 ous sommes compatriotes$ n'est7ce pas continua7t7elle. O : *eme rappelle par&aitement . de la <l%mencière$ "ui avait un si beau *ardin et des &ruits si ma!ni&i"ues : ,e me rappelle avoir entrevu unebelle *eune &ille "ui en paraissait la reine. Vous vous 6tes mari%e bien *eune$ madame  9 0 "uator/e ans. 9 Il &aut cela pour "ue vous a#e/ un &ils de l;!e de Foland maisasse#e/7vous donc :Elle donna l'exemple en &aisant si!ne + madame de ontrevel des'asseoir + ses cJt%s. 9 Et ce carmant en&ant$ continua7t7elle en montrant douard$ c'estaussi votre &ils TElle poussa un soupir. 9 Dieu a %t% prodi!ue envers vous$ madame$ reprit7elle$ et puis"u'il&ait tout ce "ue vous pouve/ d%sirer$ vous devrie/ bien le prier de

m'en envo#er un.Elle appu#a envieusement ses lèvres$ sur le &ront d'douard. 9 on mari sera bien eureux de vous voir$ madame. Il aime tantvotre &ils : Aussi ne serait7ce pas ce/ moi "ue l'on vous eCt conduite d'abord$s'il n'%tait pas avec le ministre de la policeT Au reste$ a*outa7t7elle enriant$ vous arrive/ dans un asse/ mauvais moment il est &urieux :

 9 O : s'%cria madame de ontrevel pres"ue e&&ra#%e$ s'il en %taitainsi$ *'aimerais mieux attendre. 9 on pas : non pas : au contraire$ votre vue le calmera *e ne sais ce"ui est arriv% 3 on arr6te$ + ce "u'il para-t$ les dili!ences comme dansla &or6t oire$ au !rand *our$ en pleine route. @ouc% n'a "u'+ bien setenir$ si la cose se renouvelle.adame de ontrevel allait r%pondre mais$ en ce moment$ la porte

s'ouvrit$ et un uissier paraissant 3 9 Le premier consul attend madame de ontrevel$ dit7il.

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 9 Alle/$ alle/$ dit ,os%pine le temps est si pr%cieux pour >onaparte$"u'il est pres"ue aussi impatient "ue Louis IV$ "ui n'avait rien +&aire. Il n'aime pas + attendre.adame de ontrevel se leva vivement et voulut emmener son &ils.

 9 on$ dit ,os%pine$ laisse/7moi ce bel en&ant7l+ nous vous!ardons + d-ner 3 >onaparte le verra + six eures d'ailleurs$ s'il a envie de le voir$ il le&era demander pour l'instant$ *e suis sa seconde maman. Vo#ons$"u'allons7nous &aire pour vous amuser  9 Le premier consul doit avoir de bien belles armes$ madame ditl'en&ant. 9 Oui$ très belles. E bien$ on va vous montrer les armes du premierconsul.,os%pine sortit par une porte$ emmenant l;en&ant$ et madame deontrevel par l;autre$ suivant l'uissier.8ur le cemin$ la comtesse rencontra un omme blond$ au visa!eple et + l'Qil terne$ "ui la re!arda avec une in"ui%tude "ui semblaitlui 6tre abituelle.

Elle se ran!ea vivement pour le laisser passer.L'uissier vit le mouvement. 9 <'est le pr%&et de police$ lui dit7il tout bas.adame de ontrevel le re!arda s'%loi!ner avec une certainecuriosit% @ouc%$ + cette %po"ue$ %tait d%*+ &atalement c%lèbre. En ce moment$ la porte du cabinet de >onaparte s'ouvrit$ et l'on vit sedessiner sa t6te dans l'entrebillement.

Il aper)ut madame de ontrevel. 9 adame de ontrevel$ dit7il$ vene/$ vene/ :adame de ontrevel pressa le pas et entra dans le cabinet. 9 Vene/$ dit >onaparte en re&ermant la porte sur lui7m6me. ,e vous ai&ait attendre$ c'est bien contre mon d%sir *'%tais en train de laver lat6te + @ouc%. Vous save/ "ue *e suis très content de Foland$ et "ue *ecompte en &aire un !%n%ral au premier *our. 0 "uelle eure 6tes7vous

arriv%e  9 0 l'instant m6me$ !%n%ral.

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 9 Votre &ils : mais votre &ils est en Vend%e. 9 Foland$ oui mais douard %tait avec moi. 9 douard : "u'est7ce "u'douard  

 9 Le &rère de Foland. 9 Il m'en a parl% mais c'est un en&ant : 9 Il n'a pas encore dou/e ans$ !%n%ral. 9 Et c'est lui "ui a tir% les deux coups de pistolet  9 Oui$ !%n%ral. 9 (our"uoi ne me l'ave/7vous pas amen%  9 Il est avec moi. 9 O4 cela  9 ,e l'ai laiss% ce/ madame >onaparte.>onaparte sonna$ un uissier parut. 9 Dites + ,os%pine de venir avec l'en&ant.(uis$ se promenant dans son cabinet 3 9 Buatre ommes$ murmura7t7il et c'est un en&ant "ui leur donnel'exemple du coura!e : 

Et pas un de ces bandits n'a %t% bless%  9 Il n'# avait pas de balles dans les pistolets. 9 <omment$ il n'# avait pas de balles  9 on 3 c'%taient ceux du conducteur$ et le conducteur avait eu lapr%caution de ne les car!er "u'+ poudre. 9 <'est bien$ on saura son nom.En ce moment$ la porte s'ouvrit$ et madame >onaparte parut$ tenantl;en&ant par la main.

 9 Viens ici$ dit >onaparte + l'en&ant.douard s'approca sans %sitation et &it le salut militaire. 9 <'est donc toi "ui tires des coups de pistolet aux voleurs  9 Vois7tu$ maman$ "ue ce sont des voleurs interrompit l'en&ant. 9 <ertainement "ue ce sont des voleurs *e voudrais bien "u'on medit le contraire : En&in$ c'est donc toi "ui tires des coups de pistoletaux voleurs$ "uand les ommes ont peur

  9 Oui$ c'est moi$ !%n%ral mais$ par maleur$ ce poltron de

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conducteur n'avait car!% ses pistolets "u'+ poudre sans cela$ *etuais leur ce&. 9 u n'as donc pas eu peur$ toi  9 oi non$ dit l'en&ant *e n'ai *amais peur.

 9 Vous devrie/ vous appeler <orn%lie$ madame$ &it >onaparte en seretournant vers madame de ontrevel$ appu#%e au bras de ,os%pine.(uis$ + l'en&ant 3 9 <'est bien$ dit7il en l'embrassant$ on aura soin de toi "ue veux7tu6tre  9 8oldat d'abord. 9 <omment$ d'abord  9 Oui et puis plus tard colonel comme mon &rère et !%n%ral commemon père. 9 <e ne sera pas de ma &aute$ si tu ne l'es pas$ dit le premier consul. 9 i la mienne$ r%pli"ua l'en&ant.  9douard : &it madame de ontrevel craintive. 9 'alle/7vous pas le !ronder pour avoir bien r%pondu Il prit l'en&ant$ l'amena + la auteur de son visa!e et l'embrassa.

 9 Vous d-ne/ avec nous$ dit7il$ et$ ce soir$ >ourrienne$ "ui a %t% vouscercer + l'Jtel$ vous installera rue de la Victoire vous restere/ l+ *us"u'au retour de Foland$ "ui vous cercera un lo!ement + sa!uise. douard entrera au (r#tan%e$ et *e marie votre &ille. 9 G%n%ral : 9 <'est convenu avec Foland.(uis$ se tournant vers ,os%pine 3 9 Emmène madame de ontrevel$ et tce "u'elle ne s'ennuie pas

trop. adame de ontrevel$ si votre amie 9 >onaparte appu#a sur cemot 9 veut entrer ce/ une marcande de modes$ emp6ce/7la ellene doit pas man"uer de capeaux 3 elle en a acet% trente7uit le moisdernier.Et$ donnant un petit sou&&let d'amiti% + douard$ il con!%dia les deux&emmes du !este.

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%%%I : LE IL! DU "EUNIER DELEGUERNO

ous avons dit "u'au moment m6me o4 or!an et ses troiscompa!nons arr6taient la dili!ence de Genève$ entre >ar7sur78eine et<tillon$ Foland entrait + antes.8i nous voulons savoir le r%sultat de sa mission$ nous devons$ nonpas le suivre pas + pas$ au milieu des ttonnements dont l'abb%>ernier enveloppait ses d%sirs ambitieux$ mais le prendre au bour! deu/illac$ situ% entre Ambon et le Guernic$ + deux lieues au7dessus

du petit !ol&e dans le"uel se *ette la Vilaine.L+$ nous sommes en plein orbian$ c'est7+7dire + l;endroit o4 la<ouannerie a pris naissance c'est près de Laval$ sur la closerie des(oiriers$ "ue sont n%s de (ierre <ottereau et de ,eanne o#n%$ les"uatre &rères <ouans. n de leurs aSeux$ bCceron misantrope$pa#san morose$ se tenait %loi!n% des autres pa#sans comme le cat7uant se tient %loi!n% des autres oiseaux 3 de l+$ par corruption$ lenom de <ouan.

<e nom devint celui de tout un parti sur la rive droite de la Loire$ ondisait les <ouans pour dire les >retons$ comme$ sur la rive !auce$on disait les bri!ands pour dire les Vend%ens. <e n'est pas + nous de raconter la mort$ la destruction de cette%roS"ue &amille$ de suivre sur l;%ca&aud les deux sQurs et un &rère$sur les camps de bataille$ o4 ils se coucent bless%s ou morts$ ,eanet Fen%$ mart#rs de leur &oi. Depuis les ex%cutions de (errine$ deFen% et de (ierre$ depuis la mort de ,ean$ bien des ann%es se sont%coul%es$ et le supplice des sQurs et les exploits des &rères sont

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pass%s + l'%tat de l%!ende.<'est + leurs successeurs "ue nous avons a&&aire.Il est vrai "ue ces !ars sont &idèles aux traditions 3 tels on les a vuscombattre aux cJt%s de la FouYrie$ de >ois7Kard# et de >ernard de

Villeneuve$ tels ils combattent aux cJt%s de >ourmont$ de @rott% et deGeor!es <adoudal c'est tou*ours le m6me coura!e et le m6med%vouement ce sont tou*ours les soldats cr%tiens et les ro#alistesexalt%s leur aspect est tou*ours le m6me$ rude et sauva!e leursarmes sont tou*ours les m6mes$ le &usil ou le simple bton "ue$ dansle pa#s$ on appelle une &erte c'est tou*ours le m6me costume$ c'est7+7dire le bonnet de laine brune ou le capeau + lar!es bords$ a#antpeine + couvrir les lon!s ceveux plats "ui coulent en d%sordre surleurs %paules ce sont encore les vieux Aulerci <enomani$ comme autemps de <%sar$ promisso capilto ce sont encore les >retons auxlar!es braies$ dont artial a dit 3= am taxa estT= Buam veteres braccae >ritonis pauperis. ? (our se prot%!er contre la pluie et le &roid$ ils portent la casa"ue de

peau de cèvre !arnie de lon!s poils et$ pour si!ne de ralliement$sur la poitrine ceux7ci un scapulaire et un capelet$ ceux7l+ un tueur$le tueur de ,%sus$ mar"ue distincte d'une con&r%rie "ui s'astrei!naitca"ue *our + une prière commune.els sont les ommes "ui$ + l;eure o4 nous traversons la limite "uis%pare la Loire7In&%rieure du orbian$ sont %parpill%s de la Foce7>ernard + Vannes$ et de Buertember! + >illers$ enveloppant$ parcons%"uent$ le bour! de u/illac.

8eulement$ il &aut l'Qil de l;ai!le "ui plane du aut des airs$ ou ducat7uant "ui voit dans les t%nèbres$ pour les distin!uer au milieudes !en6ts$ des bru#ères et des buissons o4 ils sont tapis.(assons au milieu de ce r%seau de sentinelles invisibles$ et$ aprèsavoir travers% + !u% deux ruisseaux a&&luents du &leuve sans nom "uivient se *eter + la mer près de >illiers$ entre Ar/al et Dam!an$ entronsardiment dans le villa!e de u/illac. out # est sombre et calme

une seule lumière brille + travers les &entes des volets d'une maisonou plutJt d'une caumière "ue rien$ d'ailleurs$ ne distin!ue des autres.

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 <'est la "uatrième + droite$ en entrant.Approcons notre Qil d'une des &en6tres de ce volet$ et re!ardons.ous vo#ons un omme v6tu du costume des rices pa#sans du

orbian seulement$ un !alon d'or$ lar!e d'un doi!t$ borde le colletet les boutonnières de son abit et les extr%mit%s de son capeau.Le reste de son costume se complète d'un pantalon de peau et debottes + retroussis.8ur une caise son sabre est *et%.ne paire de pistolets est + la port%e de sa main.Dans la cemin%e$ les canons de deux ou trois carabines re&lètent un&eu ardent.Il est assis devant une table une lampe %claire des papiers "u'il litavec la plus !rande attention$ et %claire en m6me temps son visa!e.<e visa!e est celui d'un omme de trente ans "uand les soucis d'une!uerre de partisans ne l'assombrissent pas$ on voit "ue son expressiondoit 6tre &rance et *o#euse 3 de beaux ceveux blonds l'encadrent$ de!rands #eux bleus l;animent la t6te a cette &orme particulière auxt6tes bretonnes$ et "u'ils doivent$ si l'on en croit le s#stème de Gall$

au d%veloppement exa!%r% des or!anes de l'ent6tement. Aussi$ cet omme a7t7il deux noms 38on nom &amilier$ le nom sous le"uel le d%si!nent ses soldats 3 la t6teronde.(uis son nom v%ritable$ celui "u'il a re)u de ses di!nes et bravesparents$ Geor!es <adudal$ ou plutJt Geor!es <adoudal$ la traditiona#ant can!% l'orto!rape de ce nom devenu istori"ue.

Geor!es %tait le &ils d'un cultivateur de la paroisse de Xerl%ano$ dansla paroisse de >rec. La l%!ende veut "ue ce cultivateur ait %t% enm6me temps meunier. Il venait$ au collè!e de Vannes 9 dont >recn'est distant "ue de "uel"ues lieues 9$ de recevoir une bonne et solide%ducation$ lors"ue les premiers appels de l'insurrection ro#aliste%clatèrent dans la Vend%e 3 <adoudal les entendit$ r%unit "uel"ues7uns de ses compa!nons de casse et de plaisir$ traversa la Loire + leur

t6te$ et vint o&&rir ses services + 8to&&let mais 8to&&let exi!ea de levoir + l'Quvre avant de l'attacer + lui 3 c'est ce "ue demandait

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Geor!es. On n'attendait pas lon!temps ces sortes d'occasions dansl'arm%e vend%enne dès le lendemain$ il # eut combat Geor!es semit + la beso!ne$ et s'# acarna si bien$ "u'en le vo#ant car!er lesbleus$ l'ancien !arde7casse de . de aulevrier ne put s'emp6cer

de dire tout aut + >oncamp$ "ui %tait près de lui 3  9 8i un boulet de canon n'emporte pas cette !rosse t6te ronde$ elle iraloin$ *e vous le pr%dis.Le nom en resta + <adoudal.<'%tait ainsi "ue$ cin" siècles auparavant$ les sires de alestroit$ de(enoYt$ de >eaumanoir et de Foce&ort d%si!naient le !randconn%table dont les &emmes de la >reta!ne &ilèrent la ran)on.= Voil+ la !rosse t6te ronde$ disaient7ils 3 nous allons %can!er debons coups d'%p%e avec les An!lais. ?(ar maleur$ ce n'%tait plus >retons contre An!lais "ue l'on%can!eait les coups d'%p%e + cette eure 3 c'%tait @ran)ais contre@ran)ais.Geor!es resta en Vend%e *us"u'+ la d%route de 8avena#.L'arm%e vend%enne tout entière demeura sur le camp de bataille$ ou

s'%vanouit comme une &um%e.Geor!es avait$ pendant près de trois ans$ &ait des prodi!es de coura!e$d'adresse et de &orce il repassa la Loire et rentra dans le orbianavec un seul de ceux "ui l'avaient suivi. <elui7l+ sera + son tour aide de camp$ ou plutJt son compa!non de!uerre il ne le "uittera plus$ et$ en %can!e de la rude campa!ne"u'ils ont &aite ensemble$ il can!era son nom de Lemercier contre

celui de i&&au!es. ous l;avons vu$ au bal des victimes$ car!% d'unemission pour or!an.Fentr% sur sa terre natale$ c'est pour son compte "ue <adoudal #&omente dès lors l;insurrection les boulets ont respect% la !rosse t6teronde$ et la !rosse t6te ronde$ *usti&iant la prop%tie de 8to&&let$succ%dant aux La Foce*ac"uelein$ aux d'Elb%e$ aux >oncamp$ auxLescure$ + 8to&&let lui7m6me$ est devenu leur rival en !loire et leur

sup%rieur en puissance car il en %tait arriv% 9 cose "ui donnera lamesure de sa &orce 9 + lutter + peu près seul contre le !ouvernement

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de >onaparte$ nomm% premier consul depuis trois mois.Les deux ce&s rest%s &idèles$ avec lui$ + la d#nastie bourbonienne%taient @rott% et >ourmont.0 l;eure o4 nous sommes arriv%s$ c'est7+7dire au 2M *anvier 1RR$

<adoudal commande + trois ou "uatre mille ommes avec les"uels ils'appr6te + blo"uer dans Vannes le !%n%ral Katr#. out le temps "u'il a attendu la r%ponse du premier consul + la lettrede Louis VIII$ il a suspendu les ostilit%s mais$ depuis deux *ours$i&&au!es est arriv% et la lui a remise.Elle est d%*+ exp%di%e pour l'An!leterre$ d'o4 elle passera + ittau et$ puis"ue le premier consul ne veut point la paix aux conditionsdict%es par Louis VIII$ <adoudal$ !%n%ral en ce& de Louis VIII$dans l'Ouest$ continuera la !uerre contre >onaparte$ dCt7il la &aireseul avec son ami i&&au!es$ en ce moment$ au reste$ + (ouanc%$ o4se tiennent les con&%rences entre <tillon$ d'Auticamp$ l'abb%>ernier et le !%n%ral K%douville.Il r%&l%cit$ + cette eure$ ce dernier survivant des !rands lutteurs dela !uerre civile$ et les nouvelles "u'il vient d'apprendre sont$ en e&&et$

matière + r%&lexion.Le !%n%ral >rune$ le vain"ueur d'Almaar et de <astricum$ lesauveur de la Kollande$ vient d'6tre nomm% !%n%ral en ce& desarm%es r%publicaines de l'Ouest$ et$ depuis trois *ours$ est arriv% +antes il doit$ + tout prix$ %craser <adoudal et ses <ouans.0 tout prix$ il &aut "ue les <ouans et <adoudal prouvent au nouveau!%n%ral en ce& "ue l'on n'a pas peur et "u'il n'a rien + attendre del'intimidation.

 Dans ce moment$ le !alop d'un ceval retentit sans doute$ lecavalier a le mot d'ordre$ car il passe sans di&&icult% au milieu despatrouilles %celonn%es sur la route de la Foce7>ernard$ et$ sansdi&&icult%$ il est entr% dans le bour! de u/illac.Il s'arr6te devant la porte de la caumière o4 est Geor!es. <elui7cilève la t6te$ %coute$ et$ + tout asard$ met la main sur ses pistolets$

"uoi"u'il soit probable "u'il va avoir a&&aire + un ami.Le cavalier met pied + terre$ s'en!a!e dans l;all%e$ et ouvre la porte

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de la cambre o4 se trouve Geor!es. 9 A : c'est toi$ <Qur7de7Foi : dit <adoudal d'o4 viens7tu  9 De (ouanc%$ !%n%ral : 9 Buelles nouvelles

 9 ne lettre de i&&au!es. 9 Donne.Geor!es prit vivement la lettre des mains de <Qur7de7Foi$ et la lut. 9 A : &it7il. Et il la relut une seconde &ois. 9 As7tu vu celui dont il m'annonce l;arriv%e demanda <adoudal. 9 Oui$ !%n%ral$ r%pondit le courrier. 9 Buel omme est7ce  9 n beau *eune omme de vin!t7six + vin!t7sept ans. 9 8on air  9 D%termin% : 9 <'est bien cela "uand arrive7t7il  9 (robablement cette nuit. 9 L'as7tu recommand% tout le lon! de la route

 9 Oui il passera librement. 9 Fecommande7le de nouveau il ne doit rien lui arriver de mal 3 ilest sauve!ard% par or!an. 9 <'est convenu$ !%n%ral. 9 As7tu autre cose + me dire   9 L;avant7!arde des r%publicains est + la Foce7>ernard. 9 <ombien d'ommes

 9 n millier d'ommes + peu près ils ont avec eux une !uillotine etle commissaire du pouvoir ex%cuti& illi%re. 9 u en es sCr  9 ,e les ai rencontr%s en route le commissaire %tait + ceval près ducolonel$ *e l;ai par&aitement reconnu. Il a &ait ex%cuter mon &rère$ et *'ai *ur% "u'il ne mourrait "ue de ma main. 9 Et tu ris"ueras ta vie pour tenir ton serment

 9 0 la première occasion. 9 (eut76tre ne se &era7t7elle point attendre.

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En ce moment$ le !alop d'un ceval retentit dans la rue. 9 A : dit <Qur7de7Foi$ voil+ probablement celui "ue vous attende/. 9 on$ dit Geor!es le cavalier "ui nous arrive vient du cJt% deVannes.

 En e&&et$ le bruit %tant devenu plus distinct$ on put reconna-tre "ue<adoudal avait raison.<omme le premier$ le second cavalier s'arr6ta devant la porte comme le premier$ il mit pied + terre comme le premier il entra.Le ce& ro#aliste le reconnut tout de suite$ mal!r% le lar!e manteaudont il %tait envelopp%. 9 <'est toi$ >%n%dicit%$ dit7il. 9 Oui$ mon !%n%ral. 9 D'o4 viens7tu  9 De Vapues$ o4 vous m'avie/ envo#% pour surveiller les bleus. 9 E bien "ue &ont7ils les bleus  9 Ils crai!nent de mourir de &aim$ si vous blo"ue/ la ville$ et$ pour seprocurer des vivres$ le !%n%ral Kart# a le pro*et d'enlever cette nuitles ma!asins de Grandcamp le !%n%ral commandera en personne

l;exp%dition$ et pour "u'elle se &asse plus lestement$ la colonne serade cent ommes seulement.  9 Es7tu &ati!u%$ >%n%dicit%   9 ,amais$ !%n%ral. 9 Et ton ceval  9 Il est venu bien vite$ mais il peut &aire encore "uatre ou cin" lieues

du m6me train sans crever. 9 Donne7lui deux eures de repos$ double ration d;avoine$ et "u;il en&asse dix. 9 0 ces conditions$ il les &era. 9 Dans deux eures$ tu partiras tu seras + Grandcamp au point du *our tu donneras en mon nom l;ordre d'%vacuer le villa!e 3 *e mecar!e du !%n%ral Katr# et de sa colonne. Est7ce tout ce "ue tu as +

me dire  9 on$ *'ai + vous apprendre une nouvelle.

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 9 La"uelle  9 <'est "ue Vannes a un nouvel %v6"ue. 9 A : l;on nous rend donc nos %v6"ues  9 Il para-t mais$ s'ils sont tous comme celui7l+$ ils peuvent bien les

!arder. 9 Et "uel est celui7l+   9 Audrein : 9 Le r%!icide  9 Audrein le ren%!at. 9 Et "uand arrive7t7il  9 <ette nuit ou demain. 9 ,e n'irai pas au7devant de lui$ mais "u'il ne tombe pas entre lesmains de mes ommes :>%n%dicit% et <Qur7de7Foi &irent entendre un %clat de rire "uicompl%tait la pens%e de Geor!es. 9 <ut : &it <adoudal.Les trois ommes %coutèrent. 9 <ette &ois$ c'est probablement lui$ dit Geor!es.

On entendait le !alop d'un ceval venant du cJt% de la Foce7>ernard. 9 <'est lui$ bien certainement$ r%p%ta <Qur7de7Foi. 9 Alors$ mes amis$ laisse/7moi seulT oi$ >%n%dicit%$ + Grandcample plus tJt possible toi$ <Qur7de7Foi$ dans la cour avec unetrentaine d'ommes 3  *e puis avoir des messa!ers + exp%dier sur di&&%rentes routes. 0

propos$ arran!e7toi pour "ue l'on m'apporte ce "ue l'on aura de mieux+ souper dans le villa!e. 9 (our combien de personnes$ !%n%ral  9 O : pour deux personnes. 9 Vous sorte/  9 on$ *e vais au7devant de celui "ui arrive.Deux ou trois !ars avaient d%*+ &ait passer dans la cour les cevaux

des deux messa!ers.Les messa!ers s'es"uivèrent + leur tour.

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Geor!es arrivait + la porte de la rue$ *uste au moment o4 un cavalier$arr6tant son ceval et re!ardant de tous cJt%s$ paraissait %siter. 9 <'est ici$ monsieur$ dit Geor!es. 9 Bui est ici demanda le cavalier.

 9 <elui "ue vous cerce/.  9 <omment save/7vous "uel est celui "ue *e cerce  9 ,e pr%sume "ue c'est Geor!es <adoudal$ autrement dit la !rosse t6teronde. 9 ,ustement. 9 8o#e/ le bienvenu alors$ monsieur Foland de ontrevel$ car *e suiscelui "ue vous cerce/. 9 A : a : &it le *eune omme %tonn%.Et$ mettant pied + terre$ il sembla cercer des #eux "uel"u'un + "uicon&ier sa monture. 9 ,ete/ la bride sur le cou de votre ceval$ et ne vous in"ui%te/ pointde lui vous le retrouvere/ "uand vous en aure/ besoin 3 rien ne seperd en >reta!ne$ vous 6tes sur la terre de la lo#aut%.Le *eune omme ne &it aucune observation$ *eta la bride sur le cou de

son ceval$ comme il en avait re)u l'invitation$ et suivit <adoudal$"ui marca devant lui. 9 <'est pour vous montrer le cemin$ colonel$ dit le ce& des<ouans.Et tous deux entrèrent dans la caumière dont une main invisiblevenait de ranimer le &eu.

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%%%II : BLANC ET BLEU

Foland entra$ comme nous l'avons dit$ derrière Geor!es$ et$ en

entrant$ *eta autour de lui un re!ard d'insouciante curiosit%.<e re!ard lui su&&it pour voir "u'ils %taient par&aitement seuls. 9 <'est ici votre "uartier !%n%ral demanda Foland avec un sourire eten approcant de la &lamme le dessous de ses bottes. 9 Oui$ colonel. 9 Il est sin!ulièrement !ard%.Geor!es sourit + son tour. 9 Vous me demande/ cela$ dit7il$ parce "ue$ de la Foce7>ernard +ici$ vous ave/ trouv% la route libre  9 <'est7+7dire "ue *e n'ai point rencontr% une me. 9 <ela ne prouve aucunement "ue la route n'%tait point !ard%e. 9 0 moins "u'elle ne l'ait %t% par les couettes et les cats7uants "uisemblaient voler d'arbre en arbre pour m'accompa!ner$ !%n%ralT ence cas7l+$ *e retire ma proposition. 9 ,ustement$ r%pondit <adoudal$ ce sont ces cats7uants et ces

couettes "ui sont mes sentinelles$ sentinelles "ui ont de bons #eux$puis"ue ces #eux ont sur ceux des ommes l;avanta!e d'# voir lanuit.  9 Il n'en est pas moins vrai "ue$ par boneur$ *e m'%tais &aitrensei!ner + la Foce7>ernard sans "uoi$ *e n'eusse pas trouv% uncat pour me dire o4 *e pourrais vous rencontrer. 9 0 "uel"ue endroit de la route "ue vous eussie/ demand% + aute

voix 3 = O4 trouverai7*e Geor!es <adoudal ? une voix vous eCtr%pondu 3 = Au bour! de u/illac$ la "uatrième maison + droite. ?

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Vous n'ave/ vu personne$ colonel seulement$ + l;eure "u'il est$ il #a "uin/e cents ommes$ + peu près$ "ui savent "ue le colonel Foland$aide de camp du premier consul$ est en con&%rence avec le &ils dumeunier de Le!uerno.

 9 ais$ s'ils savent "ue *e suis colonel au service de la F%publi"ue etaide de camp du premier consul$ comment m'ont7ils laiss% passer  9 (arce "u'ils en avaient re)u l;ordre. 9 Vous savie/ donc "ue *e venais  9 ,e savais non seulement "ue vous venie/$ mais encore pour"uoivous venie/. \] Foland re!arda &ixement son interlocuteur. 9 Alors$ il est inutile "ue *e vous le dise : et vous me r%pondrie/"uand m6me *e !arderais le silence  9 ais + peu près. 9 A : pardieu : *e serais curieux d'avoir la preuve de cette sup%riorit%de votre police sur la nJtre. 9 ,e m'o&&re de vous la donner$ colonel. 9 ,'%coute$ et cela avec d'autant plus de satis&action$ "ue *e serai tout

entier + cet excellent &eu$ "ui$ lui aussi$ semblait m'attendre. 9 Vous ne cro#e/ pas si bien dire$ colonel$ il n'# a pas *us"u'au &eu"ui ne &asse de son mieux pour vous souaiter la bienvenue. 9 Oui$ mais$ pas plus "ue vous$ il ne me dit l'ob*et de ma mission. 9 Votre mission$ "ue vous me &aites l'onneur d'%tendre *us"u'+ moi$colonel$ %tait primitivement pour l'abb% >ernier tout seul. (armaleur$ l'abb% >ernier$ dans la lettre "u'il a &ait passer + son amiartin Dubo#s$ a un peu trop pr%sum% de ses &orces il o&&rait sa

m%diation au premier consul.  9 (ardon$ interrompit Foland$ mais vous m'apprene/ l+ une cose"ue *'i!norais 3 c'est "ue l'abb% >ernier eCt %crit au !%n%ral>onaparte. 9 ,e dis "u'il a %crit + son ami artin Dubo#s$ ce "ui est biendi&&%rentT es !ens ont intercept% sa lettre et me l'ont apport%e 3 *e

l'ai &ait copier$ et *'ai envo#% la lettre "ui$ *'en suis certain$ estparvenue + bon port votre visite au !%n%ral K%douville en &ait &oi.

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 9 Vous save/ "ue ce n'est plus le !%n%ral "ui commande + antes$mais le !%n%ral >rune. 9 Vous pouve/ m6me dire "ui commande + la Foce7>ernard car unmillier de soldats r%publicains ont &ait leur entr%e dans cette ville ce

soir vers six eures$ accompa!n%s de la !uillotine et du cito#encommissaire !%n%ral omas illière. A#ant l'instrument$ il &allait lebourreau. 9 Vous dites donc$ !%n%ral$ "ue *'%tais venu pour l;abb% >ernier  9 Oui 3 l;abb% >ernier avait o&&ert sa m%diation mais il a oubli%"u'au*ourd'ui il # a deux Vend%es$ la Vend%e de la rive !auce et laVend%e de la rive droite "ue$ si l'on peut traiter avec d'Auticamp$<tillon et 8u/annet + (ouanc%$ reste + traiter avec @rott%$>ourmont et <adoudalT mais o4 cela voil+ ce "ue personne nepeut direT  9 Bue vous$ !%n%ral. 9 Alors$ avec la cevalerie "ui &ait le &ond de votre caractère$ vousvous 6tes car!% de venir m'apporter le trait% si!n% le 2H. L'abb%>ernier$ d'Auticamp$ <tillon et 8u/annet vous ont si!n% un

laisse/7passer$ et vous voil+. 9 a &oi : !%n%ral$ *e dois dire "ue vous 6tes par&aitement rensei!n% 3le premier consul d%sire la paix de tout cQur il sait "u'il a a&&aire envous + un brave et lo#al adversaire$ et$ ne pouvant vous voir$ attendu"ue vous ne viendre/ probablement point + (aris$ il m'a d%p6c% versvous. 9 <'est7+7dire vers l'abb% >ernier. 9 G%n%ral$ peu vous importe$ si *e m'en!a!e + &aire rati&ier par le

premier consul ce "ue nous aurons arr6t% entre nous. Buelles sontvos conditions pour la paix  9 O : elles sont bien simples$ colonel 3 "ue le premier consul rendele trJne + 8a a*est% Louis VIII "u'il devienne son conn%table$son lieutenant !%n%ral$ le ce& de ses arm%es de terre et de mer$ et *edeviens$ moi$ son premier soldat. 

 9 Le premier consul a d%*+ r%pondu + cette demande. 9 Et voil+ pour"uoi *e suis d%cid% + r%pondre moi7m6me + cette

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r%ponse. 9 Buand  9 <ette nuit m6me$ si l'occasion s'en pr%sente. 9 De "uelle &a)on

 9 En reprenant les ostilit%s. 9 ais vous save/ "ue <tillon$ d'Auticamp et 8u/annet ontd%pos% les armes  9Ils sont ce&s des Vend%ens$ et$ au nom des Vend%ens$ ils peuvent&aire tout ce "u'ils veulent *e suis ce& des <ouans$ et$ au nom des<ouans$ *e &erai ce "ui me conviendra. 9 Alors$ c'est une !uerre d'extermination + la"uelle vous condamne/ce maleureux pa#s$ !%n%ral  9 <'est un mart#re au"uel *e convo"ue des cr%tiens et des ro#alistes. 9 Le !%n%ral >rune est + antes avec les uit mille prisonniers "ueles An!lais viennent de nous rendre$ après leurs d%&aites d'Almaar etde <astricum.  9 <'est la dernière &ois "u'ils auront eu cette cance les bleus nousont donn% cette mauvaise abitude de ne point &aire de prisonniers

"uant au nombre de nos ennemis$ nous ne nous en soucions pas$ c'estune a&&aire de d%tail.  9 8i le !%n%ral >rune et ses uit mille prisonniers$ *oints aux vin!tmille soldats "u'il reprend des mains du !%n%ral K%douville$ nesu&&isent point$ le premier consul est d%cid% + marcer contre vous enpersonne$ et avec cent mille ommes.<adoudal sourit.

 9 ous tcerons$ dit7il$ de lui prouver "ue nous sommes di!nes dele combattre. 9 Il incendiera vos villes. 9 ous nous retirerons dans nos caumières. 9 Il brClera vos caumières. 9 ous vivrons dans nos bois. 9 Vous r%&l%cire/$ !%n%ral.

  9 @aites7moi l'onneur de rester avec moi "uarante7uit eures$

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colonel$ et vous verre/ "ue mes r%&lexions sont &aites. 9 ,'ai bien envie d'accepter. 9 8eulement$ colonel$ ne me demande/ pas plus "ue *e ne puis vousdonner 3 le sommeil sous un toit de caume ou dans un manteau$

sous les brances d'un c6ne un de mes cevaux pour me suivre$ unsau&7conduit pour me "uitter. 9 ,'accepte. 9 Votre parole$ colonel$ de ne vous opposer en rien aux ordres "ue *edonnerai$ de ne &aire %couer en rien les surprises "ue *e tenterai. 9 ,e suis trop curieux de vous voir &aire pour cela vous ave/ maparole$ !%n%ral. 9 Buel"ue cose "ui se passe sous vos #eux. 9 Buel"ue cose "ui se passe sous mes #eux *e renonce au rJled'acteur pour m'en&ermer dans celui de spectateur *e veux pouvoirdire au premier consul= ,'ai vu. ? <adoudal sourit. 9 E bien$ vous verre/$ dit7il.

En ce moment$ la porte s'ouvrit$ et deux pa#sans apportèrent unetable toute servie$ o4 &umaient une soupe aux coux et un morceaude lard un %norme pot de cidre "ui venait d'6tre tir% + la pièce$d%bordait et moussait entre deux verres.Buel"ues !alettes de sarrasin %taient destin%es + &aire le dessert de cemodeste repas.La table portait deux couverts. 9 Vous le vo#e/$ monsieur de ontrevel$ dit <adoudal$ mes !ars

espèrent "ue vous me &ere/ l'onneur de souper avec moi. 9 Et$ sur ma &oi$ ils n'ont pas tort *e vous le demanderais si vous nem'invitie/ pas$ et *e tcerais de vous en prendre de &orce ma part$ sivous me la re&usie/. 9 Alors + table :Le *eune colonel s'assit !aiement. 9 (ardon pour le repas "ue *e vous o&&re$ dit <adoudal *e n'ai point

comme vos !%n%raux des indemnit%s de campa!ne$ et ce sont messoldats "ui me nourrissent.

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 Bu'as7tu + nous donner avec cela$ >rise7>leu  9 ne &ricass%e de poulet$ !%n%ral. 9 Voil+ le menu de votre d-ner monsieur de ontrevel.

 9 <'est un &estin : aintenant$ *e n'ai "u'une crainte$ !%n%ral. 9 La"uelle  9 <ela ira très bien$ tant "ue nous man!erons mais "uand il s'a!irade boire T 9 Vous n'aime/ pas le cidre A : diable$ vous m'embarrasse/. Ducidre ou de l'eau$ voil+ ma cave. 9 <e n'est point cela 3 + la sant% de "ui boirons7nous  9 'est7ce "ue cela$ monsieur dit <adoudal avec une supr6medi!nit%. ous boirons + la sant% de notre mère commune$ la @rance nous la servons cacun avec un esprit di&&%rent$ mais$ *e l'espère$avec un m6me cQur. 0 la @rance : monsieur$ dit <adoudal enremplissant les deux verres. 9 0 la @rance : !%n%ral$ r%pondit Foland en co"uant son verrecontre celui de Geor!es. 

Et toux deux se rassirent !aiement$ et$ la conscience en repos$atta"uèrent la soupe$ avec des app%tits dont le plus !% n'avait pastrente ans.

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%%%III : LA PEINE DU TALION

 9 aintenant$ !%n%ral$ dit Foland lors"ue le souper &ut &ini$ et "ue les

deux *eunes !ens$ les coudes sur la table$ allon!%s devant un !rand&eu commencèrent d'%prouver ce bien76tre$ suite ordinaire d'unrepas dont l'app%tit et la *eunesse ont %t% l'assaisonnement maintenant$ vous m'ave/ promis de me &aire voir des coses "ue *epuisse reporter au premier consul. 9 Et vous ave/ promis$ vous$ de ne pas vous # opposer  9 Oui mais *e me r%serve$ si ce "ue vous me &ere/ voir eurtait tropma conscience$ de me retirer. 9 On n'aura "ue la selle + *eter sur le dos de votre ceval$ colonel$ ou$sur le dos du mien dans le cas o4 le vJtre serait trop &ati!u%$ et vous6tes libre. 9 rès bien. 9 ,ustement$ dit <adoudal$ les %v%nements vous servent *e suis icinon seulement !%n%ral$ mais encore aut *usticier$ et il # a lon!temps"ue *'ai une *ustice + &aire. Vous m'ave/ dit$ colonel$ "ue le !%n%ral

>rune %tait + antes 3 *e le savais vous m'ave/ dit "ue son avant7!arde %tait + "uatre lieues d'ici$ + la Foce7>ernard$ *e le savaisencore mais une cose "ue vous ne save/ peut76tre pas$ c'est "uecette avant7!arde n'est pas command%e par un soldat comme vous etmoi 3 elle est command%e par le cito#en illière$ commissaire du pouvoirex%cuti&. ne autre cose$ "ue vous i!nore/ peut76tre$ c'est "ue le

cito#en omas illière ne se bat point comme nous$ avec descanons$ des &usils$ des baSonnettes$ des pistolets et des sabres$ mais

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avec un instrument invent% par un de vos pilantropes r%publicainset "u'on appelle la !uillotine. 9 Il est impossible$ monsieur$ s'%cria Foland$ "ue$ sous le premierconsul$ on &asse cette sorte de !uerre.

 9 A : entendons7nous bien$ colonel *e ne vous dis pas "ue c'est lepremier consul "ui la &ait$ *e vous dis "u'elle se &ait en son nom. 9 Et "uel est le mis%rable "ui abuse ainsi de l'autorit% "ui lui estcon&i%e pour &aire la !uerre avec un %tat7ma*or de bourreaux  9 ,e vous l'ai dit$ il s'appelle le cito#en omas illière in&orme/7vous$ colonel$ et$ dans toute la Vend%e et dans toute la >reta!ne$ iln'# aura "u'une seule voix sur cet omme. Depuis le *our du premiersoulèvement vend%en et breton$ c'est7+7dire depuis six ans$ ceillière a %t% tou*ours et partout un des a!ents les plus acti&s de laerreur pour lui$ la erreur n'a point &ini avec Fobespierre.D%non)ant aux autorit%s sup%rieures ou se &aisant d%noncer + lui7m6me les soldats bretons ou vend%ens$ leurs parents$ leurs amis$ leurs&rères$ leurs sQurs$ leurs &emmes$ leurs &illes$ *us"u'aux bless%s$ *us"u'aux mourants$ il ordonnait de tout &usiller$ de tout !uillotinersans *u!ement.

 0 Daumera#$ par exemple$ il a laiss% une trace de san!$ "ui n'estpoint encore e&&ac%e$ "ui ne s'e&&acera *amais plus de "uatre7vin!tsabitants ont %t% %!or!%s sous ses #eux des &ils ont %t% &rapp%s dansles bras de leurs mères$ "ui *us"u'ici ont vainement$ pour demanderven!eance$ lev% leurs bras san!lants au ciel. Les paci&icationssuccessives de la Vend%e ou de la >reta!ne n'ont point calm% cettesoi& de meurtre "ui brCle ses entrailles. En 1RR$ il est le m6me "u'en

1NP5. E bien$ cet ommeTFoland re!arda le !%n%ral. 9 <et omme$ continua Geor!es avec le plus !rand calme$ vo#ant"ue la soci%t% ne le condamnait pas$ *e l'ai condamn%$ moi cetomme va mourir. 9 <omment : il va mourir$ + la Foce7>ernard$ au milieu desr%publicains$ mal!r% sa !arde d'assassins$ mal!r% son escorte de

bourreaux  9 8on eure a sonn%$ il va mourir.

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<adoudal pronon)a ces paroles avec une telle solennit%$ "ue pas undoute ne demeura dans l;esprit de Foland$ non seulement sur l;arr6tprononc%$ mais encore sur l'ex%cution de cet arr6t. 

Il demeura pensi& un instant. 9 Et vous vous cro#e/ le droit de *u!er et de condamner cet omme$tout coupable "u'il est  9 Oui car cet omme a *u!% et condamn%$ non pas des coupables$mais des innocents. 9 8i *e vous disais 3 0 mon retour + (aris$ *e demanderai la mise enaccusation et le *u!ement de cet omme$ n'aurie/7vous pas &oi en maparole  9 ,'aurais &oi en votre parole mais *e vous dirais 3 une b6te enra!%ese sauve de sa ca!e$ un meurtrier se sauve de sa prison les ommessont des ommes su*ets + l;erreur. Ils ont par&ois condamn% desinnocents$ ils peuvent %par!ner un coupable. a *ustice est plus sCre"ue la vJtre$ colonel$ car c;est la *ustice de Dieu. <et omme mourra. 9 Et de "uel droit dites7vous "ue votre *ustice$ + vous$ omme soumis+ l'erreur comme les autres ommes$ est la *ustice de Dieu

 9 (arce "ue *'ai mis Dieu de moiti% dans mon *u!ement. O : ce n'estpas d'ier "u'il est *u!%. \] 9 <omment cela  9 Au milieu d'un ora!e o4 la &oudre !rondait sans interruption$ o4l'%clair brillait de minute en minute$ *'ai lev% les bras au ciel et *'ai dit+ Dieu 3 = on Dieu : toi dont cet %clair est le re!ard$ toi dont cetonnerre est la voix$ si cet omme doit mourir$ %teins pendant dix

minutes ton tonnerre et tes %clairs le silence des airs et l;obscurit%du ciel seront ta r%ponse : ? et$ ma montre + la main$ *'ai compt% on/eminutes sans %clairs et sans tonnerreT ,'ai vu + la pointe du !randmont$ par une temp6te terrible$ une bar"ue mont%e par un seulomme et "ui mena)ait + ca"ue instant d'6tre submer!%e une lamel;enleva comme le sou&&le d'un en&ant enlève une plume$ et la laissaretomber sur un rocer. La bar"ue vola en morceaux$ l;omme se

cramponna au rocer tout le monde s'%cria 3 = <et omme estperdu : ? 8on père %tait l+$ ses deux &rères %taient l+ et ni &rères ni

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père n'osaient lui porter secours. ,e levai les bras au 8ei!neur et *e dis3 = 8i illière est condamn%$ mon Dieu$ par vous comme par moi$ *esauverai cet omme$ et sans autre secours "ue vous$ *e me sauveraimoi7m6me. ? ,e me d%sabillai$ *e nouai le bout d'une corde autour

de mon bras$ et *e na!eai *us"u'au rocer. On eCt dit "ue la mers'aplanissait sous ma poitrine *'attei!nis l;omme. 8on père et ses&rères tenaient l'autre bout de la corde. Il !a!na le riva!e. ,e pouvais# revenir comme lui$ en &ixant ma corde au rocer. ,e la *etai loin de moi$ et me con&iai + Dieu et aux &lots les &lots meportèrent au riva!e aussi doucement et aussi sCrement "ue les eauxdu il portèrent le berceau de oSse vers la &ille de (araon. nesentinelle ennemie %tait plac%e en avant du villa!e de 8aint7ol&  *'%tais cac% dans le bois de Grandcamp avec cin"uante ommes. ,esortis seul du bois en recommandant mon me + Dieu et en disant 3= 8ei!neur$ si vous ave/ d%cid% la mort de illière$ cette sentinelletirera sur moi et me man"uera$ et$ moi$ *e reviendrai vers les mienssans &aire de mal + cette sentinelle$ car vous aure/ %t% avec elle uninstant. ? ,e marcai au r%publicain + vin!t pas$ il &it &eu sur moi et

me man"ua. Voici le trou de la balle dans mon capeau$ + un poucede ma t6te la main de Dieu elle7m6me a lev% l;arme. <'est ier "uela cose est arriv%e. ,e cro#ais illière + antes. <e soir$ on est venum'annoncer "ue illière et sa !uillotine %taient + la Foce7>ernard.Alors *'ai dit 3 = Dieu me l'amène$ il va mourir : ?Foland avait %cout% avec un certain respect la superstitieuse narrationdu ce& breton. Il ne s'%tonnait point de trouver cette cro#ance et cettepo%sie dans l'omme abitu% + vivre en &ace de la mer sauva!e$ au

milieu des dolmens de Xarnac. Il comprit "ue illière %taitv%ritablement condamn%$ et "ue Dieu$ "ui semblait trois &ois avoirapprouv% son *u!ement$ pouvait seul le sauver. 8eulement$ une dernière "uestion lui restait + &aire. 9 <omment le &rappere/7vous demanda7t7il. 9 O : dit Geor!es$ *e ne m'in"uiète point de cela il sera &rapp%.

n des deux ommes "ui avaient apport% la table du souper entrait ence moment.

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 9 >rise7>leu$ lui dit <adoudal$ pr%viens <Qur7de7Foi "ue *'ai un mot+ lui dire.Deux minutes après$ le >reton %tait en &ace de son !%n%ral. 9 <Qur7de7Foi$ lui demanda <adoudal$ n'est7ce pas toi "ui m'as dit

"ue l'assassin omas illière %tait + la Foce7>ernard  9 ,e l'# ai vu entrer cJte + cJte avec le colonel r%publicain$ "uiparaissait m6me peu &latt% du voisina!e. 9 'as7tu pas a*out% "u'il %tait suivi de sa !uillotine  9 ,e vous ai dit "ue sa !uillotine suivait entre deux canons$ et *e crois"ue$ si les canons avaient pu s'%carter d'elle$ ils l'eussent laiss%erouler toute seule.  9 Buelles sont les pr%cautions "ue prend illière dans les villes "u'ilabite  9 Il a autour de lui une !arde sp%ciale il &ait barricader les rues "uiconduisent + sa maison il a tou*ours une paire de pistolets + port%ede sa main. 9 al!r% cette !arde$ mal!r% cette barricade$ mal!r% ces pistolets$ tecar!es7tu d'arriver *us"u'+ lui

 9 ,e m'en car!e$ !%n%ral : 9 ,'ai$ + cause de ses crimes$ condamn% cet omme il &aut "u'ilmeure : 9 A : s'%cria <Qur7de7Foi$ le *our de la *ustice est donc venu : 9 e car!es7tu d'ex%cuter mon *u!ement$ <Qur7de7Foi  9 ,e m'en car!e$ !%n%ral. 9 Va$ <Qur7de7Foi$ prends le nombre d'ommes "ue tu voudrasTima!ine le strata!ème "ue tu voudrasT mais parviens *us"u'+ lui et

&rappe. 9 8i *e meurs$ !%n%ralT  9 8ois tran"uille$ le cur% de Le!uerno dira asse/ de messes + tonintention pour "ue ta pauvre me ne demeure pas en peine mais tune mourras pas$ <Qur7de7Foi. 9 <'est bien$ c'est bien$ !%n%ral : du moment o4 il # aura des messes$

on ne vous en demande pas davanta!e *'ai mon plan. 9 Buand pars7tu

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 9 <ette nuit. 9 Buand sera7t7il mort  9 Demain. 9 Va$ et "ue trois cents ommes soient pr6ts + me suivre dans une

demi7eure.<Qur7de7Foi sortit aussi simplement "u'il %tait entr%. 9 Vous vo#e/$ dit <adoudal$ voil+ les ommes aux"uels *ecommande votre premier consul est7il aussi bien servi "ue moi$monsieur de ontrevel  9 (ar "uel"ues7uns$ oui. 9 E bien$ moi$ ce n'est point par "uel"ues7uns$ c'est par tous. >%n%dicit% entra et interro!ea Geor!es du re!ard. 9 Oui$ r%pondit Geor!es$ tout + la &ois de la voix et de la t6te.>%n%dicit% sortit. 9 Vous n'ave/ pas vu un omme en venant ici dit Geor!es. 9 (as un. 9 ,'ai demand% trois cents ommes dans une demi7eure$ et$ dans unedemi7eure$ ils seront l+ *'en eusse demand% cin" cents$ mille$ deux

mille$ "u'ils eussent %t% pr6ts aussi promptement. 9 ais$ dit Foland$ vous ave/$ comme nombre du moins$ des limites"ue vous ne pouve/ &rancir. 9 Voule/7vous conna-tre l'e&&ecti& de mes &orces$ c'est bien simple 3 *ene vous le dirai pas moi7m6me$ vous ne me croirie/ pas maisattende/$ *e vais vous le &aire dire.Il ouvrit la porte et appela 3 9 >rance7d'or

 Deux secondes après$ >rance7d'or parut. 9 <'est mon ma*or !%n%ral$ dit en riant <adoudal il remplit près demoi les &onctions "ue le !%n%ral >ertier remplit près du premierconsul. >rance7d'or  9 on !%n%ral : 9 <ombien d'ommes %celonn%s depuis la Foce7>ernard *us"u'ici$

c'est7+7dire sur la route suivie par monsieur pour me venir trouver  9 8ix cents dans les landes d'Ar/al$ six cents dans les bru#ères de

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 9 inuit moins un "uart$ dirent7ils. 9 >on : &it Geor!es$ nos montres mar"uent la m6me eure$ c'est bonsi!ne peut76tre$ un *our$ nos cQurs seront7ils d'accord comme nosmontres.

 9 Vous disie/$ !%n%ral  9 ,e disais "u'il %tait minuit moins un "uart$ colonel$ "u'+ six eures$avant le *our$ nous devions 6tre + sept lieues d'ici ave/7vous besoinde repos  9 oi : 9 Oui$ vous pouve/ dormir une eure.\] 9 erci c'est inutile.  9 Alors$ nous partirons "uand vous voudre/. 9 Et vos ommes  9 O : mes ommes sont pr6ts. 9 O4 cela  9 (artout. 9 ,e voudrais les voir. 9 Vous les verre/.

 9 Buand  9 Buand cela vous sera a!r%able o : mes ommes sont desommes &ort discrets$ et ils ne se montrent "ue si *e leur &ais si!ne dese montrer. 9 De sorte "ue$ "uand *e d%sirerai les voirT 9 Vous me le dire/$ *e &erai un si!ne$ et ils se montreront. 9 (artons$ !%n%ral : 9 (artons.

\] Les deux *eunes !ens s'enveloppèrent de leurs manteaux etsortirent. 0 la porte$ Foland se eurta + un petit !roupe de cin" ommes.<es cin" ommes portaient l;uni&orme r%publicain l;un deux avaitsur ses mances des !alons de ser!ent. 9 Bu'est7ce "ue cela demanda Foland.

 9 Fien$ r%pondit <adoudal en riant. 9 ais$ en&in$ ces ommes$ "uels sont7ils

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 9 <Qur7de7Foi et les siens$ "ui partent pour l;exp%dition "ue voussave/. 9 Alors$ ils comptent + l;aide de cet uni&orme T 9 O : vous alle/ tout savoir$ colonel$ *e n'ai point de secret pour

vous.Et$ se tournant du cJt% du !roupe 3 9 <Qur7de7Foi : dit <adoudal.L'omme dont les mances %taient orn%es de deux !alons se d%tacadu !roupe et vint + <adoudal.  9 Vous m'ave/ appel%$ !%n%ral demanda le &aux ser!ent. 9 ,e veux savoir ton plan. 9 O : !%n%ral$ il est bien simple. 9 Vo#ons$ *'en *u!erai. 9 ,e passe ce papier dans la ba!uette de mon &usilT<Qur7de7Foi montra une lar!e enveloppe scell%e d'un cacet rou!e"ui$ sans doute$ avait ren&erm% "uel"ue ordre r%publicain surpris parles <ouans. 9 ,e me pr%sente aux &actionnaires en disant 3 = Ordonnance du

!%n%ral de division : ? ,'entre au premier poste$ *e demande "u'onm'indi"ue la maison du cito#en commissaire on me l;indi"ue$ *eremercie 3 il &aut tou*ours 6tre poli *'arrive + la maison$ *'# trouve unsecond &actionnaire$ *e lui &ais le m6me conte "u'au premier$ *e monteou *e descends ce/ le cito#en illière$ selon "u'il demeure au!renier ou + la cave$ *'entre sans di&&icult% aucune vous comprene/ 3Ordre du !%n%ral de division : *e le trouve dans son cabinet ouailleurs$ *e lui pr%sente mon papier$ et$ tandis "u'il le d%cacette$ *e le

tue avec ce poi!nard cac% dans ma mance.  9 Oui$ mais toi et tes ommes  9 A : ma &oi$ + la !arde de Dieu : nous d%&endons sa cause$ c'est +lui de s'in"ui%ter de nous. 9 E bien$ vous le vo#e/$ colonel$ dit <adoudal$ ce n'est pas plusdi&&icile "ue cela. 0 ceval$ colonel : >onne cance$ <Qur7de7Foi :

 9 Le"uel des deux cevaux dois7*e prendre demanda Foland. 9 (rene/ au asard 3 ils sont aussi bons l;un "ue l;autre$ et cacun a

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dans ses &ontes une excellente paire de pistolets de &abri"ue an!laise. 9 out car!%s  9 Et bien car!%s$ colonel c'est une beso!ne pour la"uelle *e ne me&ie + personne.

 9 Alors + ceval.Les deux *eunes !ens se mirent en selle$ et prirent la route "uiconduisait + Vannes$ <adoudal servant de !uide + Foland$ et>rance7d'or$ le ma*or !%n%ral de l;arm%e$ comme l;avait appel%Geor!es$ marcant une vin!taine de pas en arrière. Arriv% + l'extr%mit% du villa!e$ Foland plon!ea son re!ard sur laroute "ui s'%tend sur une li!ne pres"ue tir%e au cordeau de u/illac +la rinit%.La route$ entièrement d%couverte$ paraissait par&aitement solitaire.On &it ainsi une demi7lieue + peu près.Au bout de cette demi7lieue 3 9 ais o4 diable sont donc vos ommes demanda Foland. 9 0 notre droite$ + notre !auce$ devant nous$ derrière nous. 9 A la bonne plaisanterie : &it Foland.

 9 <e n'est point une plaisanterie$ colonel cro#e/7vous "ue *e suisasse/ imprudent pour me asarder ainsi sans %claireurs  9 Vous m'ave/ dit$ *e crois$ "ue$ si *e d%sirais voir vos ommes$ *en'avais "u'+ vous le dire. 9 ,e vous l'ai dit. 9 E bien$ *e d%sire les voir.  9 En totalit% ou en partie

 9 <ombien ave/7vous dit "ue vous en emmenie/ avec vous  9 rois cents. 9 E bien$ *e d%sire en voir cent cin"uante. 9 Kalte : &it <adoudal.Et$ rapprocant ses deux mains de sa bouce$ il &it entendre unououlement de cat7uant$ suivi d'un cri de couette seulement$ il *eta le ououlement + droite$ et le cri de couette + !auce.

(res"ue instantan%ment$ aux deux cJt%s de la route$ on vit s'a!iter des&ormes umaines$ les"uelles$ &rancissant le &oss% "ui s%parait le

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cemin du taillis$ vinrent se ran!er aux deux cJt%s des cevaux. 9 Bui commande + droite demanda <adoudal. 9 oi$ oustace$ r%pondit un pa#san s'approcant. 9 Bui commande$ + !auce r%p%ta le !%n%ral.

\] 9 oi$ <ante7en7iver$ r%pondit un pa#san s'approcant.  9 <ombien d'ommes avec toi$ oustace  9 <ent. 9 <ombien d'ommes avec toi$ <ante7en7iver  9 <in"uante. 9 En tout cent cin"uante$ alors demanda Geor!es. 9 Oui$ r%pondirent les deux ce&s bretons. 9 Est7ce votre compte$ colonel demanda <adoudal en riant. 9 Vous 6tes un ma!icien$ !%n%ral. 9 E : non$ *e suis un pauvre pa#san comme eux seulement$ *ecommande une troupe o4 ca"ue cerveau se rend compte de ce "u'il&ait$ o4 ca"ue cQur bat pour les deux !rands principes de cemonde 3 la reli!ion et la ro#aut%.(uis$ se retournant vers ses ommes 3

 9 Bui commande l'avant7!arde demanda <adoudal.  9 @end7l'air$ r%pondirent les deux <ouans. 9 Et l'arrière7!arde  9 La Giberne.La seconde r%ponse &ut &aite avec le m6me ensemble "ue la première. 9 Alors$ nous pouvons continuer tran"uillement notre route  9 A : !%n%ral$ comme si vous allie/ + la messe + l'%!lise de votre

villa!e. 9 <ontinuons donc notre route$ colonel$ dit <adoudal + Foland.(uis$ se retournant vers ses ommes 3 9 !a#e/7vous$ mes !ars$ leur dit7il.Au m6me instant ca"ue omme sauta le &oss% et disparut.On entendit$ pendant "uel"ues secondes$ le &roissement des brancesdans le taillis$ et le bruit des pas dans les broussailles.

(uis on n'entendit plus rien. 

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 9 E bien$ demanda <adoudal$ cro#e/7vous "u'avec de pareilsommes *'aie "uel"ue cose + craindre de vos bleus$ si braves "u'ilssoient Foland poussa un soupir il %tait par&aitement de l'avis de <adoudal.

On continua de marcer.0 une lieue + peu près de la rinit%$ on vit sur la route appara-tre unpoint noir "ui allait !rossissant avec rapidit%.Devenu plus distinct$ ce point sembla tout + coup rester &ixe. 9 Bu'est7ce "ue cela demanda Foland. 9 Vous le vo#e/ bien$ r%pondit <adoudal$ c'est un omme. 9 8ans doute$ mais cet omme$ "ui est7il  9 Vous ave/ pu deviner$ + la rapidit% de sa course$ "ue c'est unmessa!er. 9 (our"uoi s'arr6te7t7il  9 (arce "u'il nous a aper)us de son cJt%$ et "u'il ne sait s'il doitavancer ou reculer.  9 Bue va7t7il &aire  9 Il attend pour se d%cider.

 9 Buoi  9 n si!nal. 9 Et + ce si!nal$ il r%pondra  9 on seulement il r%pondra$ mais il ob%ira. Voule/7vous "u'il avance Voule/7vous "u'il recule voule/7vous "u'il se *ette de cJt%  9 ,e d%sire "u'il s'avance 3 c'est un mo#en "ue nous sacions lanouvelle "u'il porte.<adoudal &it entendre le cant du coucou avec une telle per&ection$

"ue Foland re!arda tout autour de lui. 9 <'est moi$ dit <adoudal$ ne cerce/ pas. 9 Alors$ le messa!er va venir  9 Il ne va pas venir$ il vient.En e&&et$ le messa!er avait repris sa course$ et s'avan)ait rapidement 3en "uel"ues secondes il &ut près de son !%n%ral. 

 9 A : dit celui7ci$ c'est toi$ onte7+7l'assaut :Le !%n%ral se penca onte7+7l'assaut lui dit "uel"ues mots +

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l'oreille. 9 ,'%tais d%*+ pr%venu par >%n%dicit%$ dit Geor!es.(uis$ se retournant vers Foland 3 9 Il va$ dit7il$ se passer$ dans un "uart d'eure$ au villa!e de la rinit%$

une cose !rave et "ue vous deve/ voir au !alop :Et$ donnant l'exemple$ il mit son ceval au !alop.Foland le suivit.En arrivant au villa!e$ on put distin!uer de loin une multitudes'a!itant sur la place$ + la lueur des torces r%sineuses.Les cris et les mouvements de cette multitude annon)aient$ en e&&et$un !rave %v%nement. 9 (i"uons : pi"uons : dit <adoudal.Foland ne demandait pas mieux 3 il mit les %perons au ventre de samonture.Au bruit du !alop des cevaux$ les pa#sans s'%cartèrent ils %taientcin" ou six cents au moins$ tous arm%s.<adoudal et Foland se trouvèrent dans le cercle de lumière$ au milieu

de l;a!itation et des rumeurs.Le tumulte se pressait$ surtout + l'entr%e de la rue conduisant auvilla!e de ridon.ne dili!ence venait par cette rue$ escort%e de dou/e <ouans 3 deuxse tenaient + ca"ue cJt% du postillon$ les dix autres !ardaient lesportières.Au milieu de la place$ la voiture s'arr6ta.out le monde %tait si pr%occup% de la dili!ence$ "u'+ peine si l'on

avait &ait attention + <adoudal. 9 Kol+ : cria Geor!es$ "ue se passe7t7il donc 0 cette voix bien connue$ cacun se retourna$ et les &ronts sed%couvrirent. \] 9 La !rosse t6te ronde : murmura ca"ue voix. 9 Oui$ dit <adoudal.

n omme s'approca de Geor!es. 9 '%tie/7vous pas pr%venu$ et par >%n%dicit% et par onte7+7

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l;assaut demanda7t7il. 9 8i &ait est7ce donc la dili!ence de (loYrmel + Vannes "ue vousramene/ l+  9 Oui$ mon !%n%ral elle a %t% arr6t%e entre r%&l%on et 8aint7ol&.

 9 Est7il dedans  9 On le croit. 9 @aites selon votre conscience s'il # a crime vis7+7vis de Dieu$prene/7le sur vous *e ne me car!e "ue de la responsabilit% vis7+7visdes ommes *'assisterai + ce "ui va se passer$ mais sans # prendrepart$ ni pour l;emp6cer$ ni pour # aider. 9 E bien$ demandèrent cent voix$ "u'a7t7il dit$ 8abre7tout  9 Il a dit "ue nous pouvions &aire selon notre conscience$ et "u'il s'enlavait les mains.  9 Vive la !rosse t6te ronde : s'%crièrent tous les assistants en sepr%cipitant vers la dili!ence.<adoudal resta immobile au milieu de ce torrent.Foland %tait debout près de lui$ immobile comme lui$ plein decuriosit% car il i!norait complètement de "ui et de "uoi il %tait

"uestion.<elui "ui %tait venu parler + <adoudal$ et "ue ses compa!nonsavaient d%si!n% sous le nom de 8abre7tout$ ouvrit la portière.On vit alors les vo#a!eurs se presser$ tremblants$ dans lespro&ondeurs de la dili!ence. 9 8i vous n'ave/ rien + vous reprocer contre le roi et la reli!ion$ dit8abre7tout d'une voix pleine et sonore$ descende/ sans crainte nousne sommes pas des bri!ands$ nous sommes des cr%tiens et des

ro#alistes.8ans doute cette d%claration rassura les vo#a!eurs$ car un omme sepr%senta + la portière et descendit$ puis deux &emmes$ puis une mèreserrant son en&ant entre ses bras$ puis un omme encore.Les <ouans les recevaient au bas du marcepied$ les re!ardaientavec attention$ puis$ ne reconnaissant pas celui "u'ils cercaient 3 =(asse/ : ?

 n seul omme resta dans la voiture.

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n <ouan # introduisit la &lamme d'une torce$ et l'on vit "ue cetomme %tait un pr6tre. 9 inistre du 8ei!neur$ dit 8abre7tout$ pour"uoi ne descends7tu pasavec les autres n'as7tu pas entendu "ue *'ai dit "ue nous %tions des

ro#alistes et des cr%tiens Le pr6tre ne bou!ea pas seulement ses dents cla"uèrent. 9 (our"uoi cette terreur continua 8abre7tout ton abit ne plaide7t7il pas pour toi T L'omme "ui porte une soutane ne peut avoir rien&ait contre la ro#aut% ni contre la reli!ion.Le pr6tre se ramassa sur lui7m6me en murmurant 3 9 Grce : !rce : 9 (our"uoi !rce demanda 8abre7tout tu te sens donc coupable$mis%rable : 9 O : o : &it Foland messieurs les ro#alistes et cr%tiens$ voil+comme vous parle/ aux ommes de Dieu :  9 <et omme$ r%pondit <adoudal$ n'est pas l'omme de Dieu$ maisl'omme du d%mon : 9 Bui est7ce donc

 9 <'est + la &ois un at%e et un r%!icide il a reni% son Dieu et vot% lamort de son roi 3 c'est le conventionnel Audrein.Foland &rissonna. 9 Bue vont7ils lui &aire demanda7t7il. 9 Il a donn% la mort$ il recevra la mort$ r%pondit <adoudal.(endant ce temps$ les <ouans avaient tir% Audrein de la dili!ence. 9 A : c'est donc bien toi$ %v6"ue de Vannes : dit 8abre7tout. 9 Grce : s'%cria l;%v6"ue.

 9 ous %tions pr%venus de ton passa!e$ et c'est toi "ue nousattendions. 9 Grce : r%p%ta l;%v6"ue pour la troisième &ois.  9 As7tu avec toi tes abits ponti&icaux  9 Oui$ mes amis$ *e les ai. 9 E bien$ abille7toi en pr%lat il # a lon!temps "ue nous n'en avons

vu.On descendit de la dili!ence une malle au nom du pr%lat on l;ouvrit$

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on en tira un costume complet d'%v6"ue$ et on le pr%senta + Audrein$"ui le rev6tit.(uis$ lors"ue le costume &ut entièrement rev6tu$ les pa#sans seran!èrent en cercle$ cacun tenant son &usil + la main.

La lueur des torces se re&l%tait sur les canons$ "ui lan)aient desinistres %clairs.Deux ommes prirent l'%v6"ue et l;amenèrent dans ce cercle$ en lesoutenant par7dessous les bras.Il %tait ple comme un mort.Il se &it un instant de lu!ubre silence.ne voix le rompit c'%tait celle de 8abre7tout.  9 ous allons$ dit le <ouan$ proc%der + ton *u!ement pr6tre deDieu$ tu as trai l;!lise en&ant de la @rance$ tu as condamn% tonroi. 9 K%las : %las : balbutia le pr6tre. 9 Est7ce vrai  9 ,e ne le nie pas. 9 (arce "ue c'est impossible + nier. Bu'as7tu + r%pondre pour ta

 *usti&ication  9 <ito#ensT 9 ous ne sommes pas des cito#ens$ dit 8abre7tout d'une voix detonnerre$ nous sommes des ro#alistes. 9 essieursT 9 ous ne sommes pas des messieurs$ nous sommes des <ouans. 9 es amisT 9 ous ne sommes pas tes amis$ nous sommes tes *u!es tes *u!es

t'interro!ent$ r%ponds. 9 ,e me repens de ce "ue *'ai &ait$ et *'en demande pardon + Dieu etaux ommes.  9 Les ommes ne peuvent te pardonner$ r%pondit l+ m6me voiximplacable$ car$ pardonn% au*ourd'ui$ tu recommencerais demain tupeux can!er de peau$ *amais de cQur. u n'as plus "ue la mort +

attendre des ommes "uant + Dieu$ implore sa mis%ricorde.Le r%!icide courba la t6te$ le ren%!at &l%cit le !enou.

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ais$ tout + coup$ se redressant 3 9 ,'ai vot% la mort du roi$ dit7il$ c'est vrai$ mais avec la r%serveT 9 Buelle r%serve  9 La r%serve du temps o4 l;ex%cution devait avoir lieu.

 9 (roce ou %loi!n%e$ c'%tait tou*ours la mort "ue tu votais$ et le roi%tait innocent. 9 <'est vrai$ c'est vrai$ dit le pr6tre$ mais *'avais peur. 9 Alors tu es non seulement un r%!icide$ non seulement un apostat mais encore$ un lce : ous ne sommes pas des pr6tres$ nous maisnous serons plus *ustes "ue toi 3 tu as vot% la mort d'un innocent nous votons la mort d'un coupable. u as dix minutes pour tepr%parer + para-tre devant Dieu. L'%v6"ue *eta un cri d'%pouvante et tomba sur ses deux !enoux lescloces de l;%!lise sonnèrent comme si elles s'%branlaient toutesseules$ et deux de ces ommes$ abitu%s aux cants d'%!lise$commencèrent + r%p%ter les prières des a!onisants.L'%v6"ue &ut "uel"ue temps sans trouver les paroles par les"uelles ildevait r%pondre.

Il tournait sur ses *u!es des re!ards e&&ar%s "ui allaient suppliants desuns aux autres mais sur aucun visa!e il n'eut la consolation derencontrer la douce expression de la piti%.Les torces "ui tremblaient au vent donnaient$ au contraire$ + tousces visa!es une expression sauva!e et terrible.Alors$ il se d%cida + m6ler sa voix aux voix "ui priaient pour lui.Les *u!es laissèrent s'%puiser *us"u'au dernier mot de la prière&unèbre.

(endant ce temps$ des ommes pr%paraient un bCcer. 9 O : s'%cria le pr6tre$ "ui vo#ait ces appr6ts avec une terreurcroissante$ aurie/7vous la cruaut% de me r%server une pareille mort   9 on$ r%pondit l;in&lexible accusateur$ le &eu est la mort des mart#rs$et tu n'es pas di!ne d'une pareille mort. Allons$ apostat$ ton eure estvenue.

 9 O : mon Dieu : mon Dieu : s'%cria le pr6tre en levant les bras auciel.

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 9 Debout : dit le <ouan.L'%v6"ue essa#a d'ob%ir$ mais les &orces lui man"uèrent et il retombasur ses !enoux. 9 Alle/7vous donc laisser s'accomplir cet assassinat sous vos #eux

demanda Foland + <adoudal. 9 ,'ai dit "ue *e m'en lavais les mains$ r%pondit celui7ci. 9 <'est le mot de (ilate et les mains de (ilate sont rest%es rou!es dusan! de ,%sus7<rist. 9 (arce "ue ,%sus7<rist %tait un *uste mais cet omme$ ce n'est pas,%sus7<rist$ c'est >arrabas. 9 >aise ta croix$ baise ta croix : s'%cria 8abre7tout. Le pr%lat le re!arda d'un air e&&ar%$ mais sans ob%ir : il %tait %vident"u'il ne vo#ait d%*+ plus$ "u'il n'entendait d%*+ plus. 9 O : s'%cria Foland en &aisant un mouvement pour descendre deceval$ il ne sera pas dit "ue l'on aura assassin% un omme devantmoi et "ue *e ne lui aurai pas port% secours.n murmure de menaces !ronda tout autour de Foland les paroles"u'il venait de prononcer avaient %t% entendues.

<'%tait *uste ce "u'il &allait pour exciter l'imp%tueux *eune omme. 9 A : c'est ainsi dit7il.Et il porta la main droite + une de ses &ontes.ais$ d'un mouvement rapide comme la pens%e$ <adoudal lui saisitla main$ et$ tandis "ue Foland essa#ait vainement de la d%!a!er del'%treinte de &er 3 9 @eu : dit <adoudal.Vin!t coups de &usil retentirent + la &ois$ et$ pareil + une masse inerte$

l'%v6"ue tomba &oudro#%.  9 A : s'%cria Foland$ "ue vene/7vous de &aire  9 ,e vous ai &orc% de tenir votre serment$ r%pondit <adoudal vousavie/ *ur% de tout voir et de tout entendre sans vous opposer + rienT 9 Ainsi p%rira tout ennemi de Dieu et du roi$ dit 8abre7tout d'une voixsolennelle.

 9 Amen : r%pondirent tous les assistants d'une seule voix et avec unsinistre ensemble.

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(uis ils d%pouillèrent le cadavre de ses ornements sacerdotaux$ "u'ils *etèrent dans la &lamme du bCcer$ &irent remonter les autresvo#a!eurs dans la dili!ence$ remirent le postillon en selle$ ets'ouvrant pour les laisser passer 3

 9 Alle/ avec Dieu : dirent7ils.La dili!ence s'%loi!na rapidement. 9 Allons$ allons$ en route : dit <adoudal nous avons encore "uatrelieues + &aire$ et nous avons perdu une eure ici.(uis$ s'adressant aux ex%cuteurs 3  9 <et omme %tait coupable$ cet omme a %t% puni la *usticeumaine et la *ustice divine sont satis&aites. Bue les prières des mortssoient dites sur son cadavre$ et "u'il ait une s%pulture cr%tienne$ vousentende/ Et$ sCr d'6tre ob%i$ <adoudal mit son ceval au !alop.Foland sembla %siter un instant s'il le suivrait$ puis$ comme s'il sed%cidait + accomplir un devoir 3 9 Allons *us"u'au bout$ dit7il.Et$ lan)ant + son tour son ceval dans la direction "u'avait prise

<adoudal$ il le re*oi!nit en "uel"ues %lans.ous deux disparurent bientJt dans l'obscurit%$ "ui allaits'%paississant au &ur et + mesure "ue l'on s'%loi!nait de la place o4 lestorces %clairaient le pr%lat mort$ o4 le &eu d%vorait ses v6tements.

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%%%I : LA DIPLO"ATIE DE GEORGE!CADOUDAL

Le sentiment "u'%prouvait Foland en suivant Geor!es <adoudalressemblait + celui d'un omme + moiti% %veill% "ui se sent sousl'empire d'un r6ve$ et "ui se rapproce peu + peu des limites "uis%parent pour lui la nuit du *our 3 il cerce + se rendre compte s'ilmarce sur le terrain de la &iction ou sur celui de la r%alit%$ et plus ilcreuse les t%nèbres de son cerveau$ plus il s'en&once dans le doute.n omme existait pour le"uel Foland avait un culte pres"ue divin

accoutum% + vivre dans l'atmospère !lorieuse "ui enveloppait cetomme$ abitu% + voir les autres ob%ir + ses commandements et + #ob%ir lui7m6me avec une promptitude et une abn%!ation pres"ueorientales$ il lui semblait %tonnant de rencontrer aux deux extr%mit%sde la @rance deux pouvoirs or!anis%s$ ennemis du pouvoir de cetomme$ et pr6ts + lutter contre ce pouvoir. 8uppose/ un de ces ,ui&sde ,udas accab%e$ adorateur de ,%ova$ l'a#ant$ depuis sonen&ance$ entendu appeler le Foi des rois$ le Dieu &ort$ le Dieu

ven!eur$ le Dieu des arm%es$ l'ternel$ en&in$ et se eurtant tout +coup au m#st%rieux Osiris des !#ptiens ou au &oudro#ant ,upiterdes Grecs.8es aventures + Avi!non et + >our!$ avec or!an et les compa!nonsde ,%u$ ses aventures au bour! de u/illac et au villa!e de larinit%$ avec <adoudal et les <ouans$ lui semblaient une initiation%tran!e + "uel"ue reli!ion inconnue mais$ comme ces n%op#tescoura!eux "ui ris"uent la mort pour conna-tre le secret de l'initiation$il %tait r%solu d'aller *us"u'au bout. 

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D'ailleurs$ il n'%tait pas sans une certaine admiration pour cescaractères exceptionnels ce n'%tait pas sans %tonnement "u'ilmesurait ces itans r%volt%s$ "ui luttaient contre son Dieu$ et il sentaitbien "ue ce n'%taient point des ommes vul!aires$ ceux7l+ "ui

poi!nardaient sir ,on + la <artreuse de 8eillon$ et "ui &usillaientl'%v6"ue de Vannes au villa!e de la rinit%.aintenant$ "u'allait7il voir encore <'est ce "u'il ne tarderait pas +savoir on %tait en marce depuis cin" eures et demie$ et le *ourapprocait.Au7dessus du villa!e de ridon$ on avait pris + travers camps puis$laissant Vannes + !auce$ on avait !a!n% r%&l%on. 0 r%&l%on$<adoudal$ tou*ours suivi de son ma*or !%n%ral >rance7d'or$ avaitretrouv% onte7+7l'assaut et <ante7en7iver$ leur avait donn% desordres$ et avait continu% sa route en appu#ant + !auce et en !a!nantla lisière du petit bois "ui s'%tend de Grandcamp + Larr%.L+$ <adoudal &it alte$ imita trois &ois de suite le ououlement duibou$ et au bout d'un instant$ se trouva entour% de ses trois centsommes. 

ne lueur !ristre apparaissait du cJt% de r%&l%on et de 8aint7ol& c'%taient$ non pas les premiers ra#ons du soleil$ mais les premièreslueurs du *our.ne %paisse vapeur sortait de terre$ et emp6cait "ue l'on ne v-t +cin"uante pas devant soi.Avant de se asarder plus loin$ <adoudal semblait attendre desnouvelles.out + coup$ on entendit$ + cin" cents pas + peu près$ %clater le cant

du co".<adoudal dressa l;oreille ses ommes se re!ardèrent en riant.Le cant retentit une seconde &ois$ mais plus rapproc%. 9 <'est lui$ dit <adoudal 3 r%ponde/.Le urlement d'un cien se &it entendre + trois pas de Foland$ imit%avec une telle per&ection$ "ue le *eune omme$ "uoi"ue pr%venu$cerca des #eux l;animal "ui poussait la plainte lu!ubre.

(res"ue au m6me instant$ on vit se mouvoir au milieu du brouillardun omme "ui s'avan)ait rapidement$ et dont la &orme se dessinait au

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&ur et + mesure "u'il avan)ait. \] Le survenant aper)ut les deux cavaliers et se diri!ea vers eux.<adoudal &it "uel"ues pas en avant$ tout en mettant un doi!t sur sa

bouce$ pour inviter l;omme "ui accourait + parler bas.<elui7ci$ en cons%"uence$ ne s'arr6ta "ue lors"u'il &ut près du !%n%ral. 9 E bien$ @leur7d'%pine$ demanda Geor!es$ les tenons7nous  9 <omme la souris dans la souricière$ et pas un ne rentrera + Vannes$si vous le voule/. 9 ,e ne demande pas mieux. <ombien sont7ils  9 <ent ommes$ command%s par le !%n%ral en personne. 9 <ombien de cariots  9 Dix7sept. 9 Buant se mettent7ils en marce  9 Ils doivent 6tre + trois "uarts de lieue d'ici. 9 Buelle route suivent7ils   9 <elle de Grandcamp + Vannes. 9 De sorte "u'en m'%tendant de eucon + (lescopT

 9 Vous leur barre/ le cemin. 9 <'est tout ce "u'il &aut.<adoudal appela + lui ses "uatre lieutenants 3 <ante7en7iver$onte7+7l'assaut$ @end7l;air et la Giberne.(uis$ "uand ils &urent près de lui$ il donna + cacun ses ommes.<acun &it entendre + son tour le cri de la couette et disparut aveccin"uante ommes.Le brouillard continuait d'6tre si %pais$ "ue les cin"uante ommes

&ormant cacun de ces !roupes$ en s'%loi!nant de cent pas$disparaissaient comme des ombres.<adoudal restait avec une centaine d'ommes$ >rance7d'or et @leur7d'%pine.Il revint près de Foland. 9 E bien$ !%n%ral$ lui demanda celui7ci$ tout va7t7il selon vosd%sirs

  9 ais$ oui$ + peu près$ colonel$ r%pondit le <ouan et$ dans une

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demi7eure$ vous alle/ en *u!er par vous7m6me. 9 Il sera di&&icile de *u!er "uel"ue cose avec ce brouillard7l+.<adoudal *eta les #eux autour de lui. 9 Dans une demi7eure$ dit7il$ il sera dissip%. Voule/7vous utiliser

cette demi7eure en man!eant un morceau et en buvant un coup  9 a &oi$ dit le *eune omme$ *'avoue "ue la marce m'a creus%. 9 Et moi$ dit Geor!es$ *'ai l;abitude$ avant de me battre$ de d%*eunerdu mieux "ue *e puis. 9 Vous alle/ donc vous battre  9 ,e le crois. 9 <ontre "ui  9 ais contre les r%publicains$ et$ comme nous avons a&&aire au!%n%ral atr# en personne$ *e doute "u'il se rende sans &airer%sistance.  9 Et les r%publicains savent7ils "u'ils vont se battre contre vous  9 Ils ne s'en doutent pas. 9 De sorte "ue c'est une surprise  9 (as tout + &ait$ attendu "ue le brouillard se lèvera et "u'ils nous

verront + ce moment comme nous les verrons eux7m6mes.Alors$ se retournant vers celui "ui paraissait car!% du d%partementdes vivres 3 9 >rise7>leu$ demanda <adoudal$ as7tu de "uoi nous donner$ +d%*euner >rise7>leu &it un si!ne a&&irmati&$ entra dans le bois et en sortittra-nant un ne car!% de deux paniers.En un instant un manteau &ut %tendu sur une butte de terre$ et$ sur le

manteau$ un poulet rJti$ un morceau de petit sal% &roid$ du pain et des!alettes de sarrasin &urent %tal%s.<ette &ois$ >rise7>leu # avait mis du luxe 3 il s'%tait procur% unebouteille de vin et un verre. \] <adoudal montra + Foland la table mise et le repas improvis%.Foland sauta + bas de son ceval et remit la bride + un <ouan.

<adoudal l'imita. 9 aintenant$ dit celui7ci en se tournant vers ses ommes$ vous ave/

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une demi7eure pour en &aire autant "ue nous ceux "ui n'auront pasd%*eun% dans une demi7eure$ sont pr%venus "u'ils se battront leventre vide.L'invitation semblait %"uivaloir + un ordre$ tant elle &ut ex%cut%e avec

promptitude et pr%cision. <acun tira un morceau de pain ou une!alette de sarrasin de son sac ou de sa poce$ et imita l'exemple deson !%n%ral$ "ui avait d%*+ %cartel% le poulet + son pro&it et + celui deFoland.<omme il n;avait "u'un verre$ tout deux burent dans le m6me.(endant "u'ils d%*eunaient cJte + cJte$ pareils + deux amis "ui &ontune alte de casse$ le *our se levait$ et$ comme l'avait pr%dit<adoudal$ le brouillard devenait de moins en moins intense. >ientJt on commen)a + apercevoir les arbres les plus proces$ puison distin!ua la li!ne du bois s'%tendant + droite de eucon +Grandcamp$ tandis "u'+ !auce$ la plaine de (lescop$ coup%e par unruisseau$ allait en s'abaissant *us"u'+ Vannes.On # sentait cette d%clivit% naturelle + la terre au &ur et + mesure"u'elle approce de l'Oc%an.

8ur la route de Grandcamp + (lescop$ on distin!ua bientJt une li!nede cariots dont la "ueue se perdait dans le bois.<ette li!ne de cariots %tait immobile il %tait &acile de comprendre"u'un obstacle impr%vu l'arr6tait dans sa course.En e&&et$ + un demi7"uart de lieue en avant du premier cariot$ onpouvait distin!uer les deux cents ommes de onte7+7l'assaut$ de<ante7en7iver$ de @end7l'air et de la Giberne "ui barraient lecemin.

Les r%publicains$ in&%rieurs en nombre 9 nous avons dit "u'ilsn'%taient "ue cent 9 avaient &ait alte$ et attendaient l'%vaporationentière du brouillard pour s'assurer du nombre de leurs ennemis etdes !ens + "ui ils avaient a&&aire.Kommes et cariots %taient dans un trian!le dont <adoudal et sescent ommes &ormaient une des extr%mit%s. 

0 la vue de ce petit nombre d'ommes envelopp%s par des &orcestriples$ + l;aspect de cet uni&orme dont la couleur avait &ait donner le

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nom de bleus aux r%publicains$ Foland se leva vivement.Buant + <adoudal$ il resta noncalamment %tendu$ acevant sonrepas.Des cent ommes "ui entouraient le !%n%ral$ pas un ne semblait

pr%occup% du spectacle "u'il avait sous les #eux on eCt dit "u'ilsattendaient l'ordre de <adoudal pour # &aire attention.Foland n'eut besoin de *eter "u'un seul coup d'Qil sur les r%publicainspour voir "u'ils %taient perdus.<adoudal suivait sur le visa!e du *eune omme les divers sentiments"ui s'# succ%daient. 9 E bien$ lui demanda le <ouan après un moment de silence$trouve/7vous mes dispositions bien prises$ colonel  9 Vous pourrie/ m6me dire vos pr%cautions$ !%n%ral$ r%pondit Folandavec un sourire railleur. 9 'est7ce point l'abitude du premier consul$ demanda <adoudal$ deprendre ses avanta!es "uand il les trouve  Foland se mordit les lèvres$ et$ au lieu de r%pondre + la "uestion duce& ro#aliste 3

 9 G%n%ral$ dit7il$ *'ai + vous demander une &aveur "ue vous ne mere&usere/ pas$ *e l'espère. 9 La"uelle  9 <'est la permission d'aller me &aire tuer avec mes compa!nons.<adoudal se leva. 9 ,e m'attendais + cette demande$ dit7il. 9 Alors$ vous me l'accorde/$ dit Foland$ dont les #eux %tincelaient de *oie.

 9 Oui mais *'ai auparavant un service + r%clamer de vous$ dit le ce&ro#aliste avec une supr6me di!nit%. 9 Dites$ monsieur. 9 <'est d'6tre mon parlementaire près du !%n%ral Katr#. 9 Dans "uel but  9 ,'ai plusieurs propositions + lui &aire avant de commencer lecombat.

 \] 9 ,e pr%sume "ue$ parmi ces propositions dont vous voule/ me

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&aire l'onneur de me car!er$ vous ne compte/ pas celle de mettrebas les armes  9 Vous comprene/$ au contraire$ colonel$ "ue celle7l+ vient en t6tedes autres.

 9 Le !%n%ral Katr# re&usera. 9 <'est probable. 9 Et alors  9 Alors$ *e lui laisserai le coix entre deux autres propositions "u'ilpourra accepter$ *e crois$ sans &or&aire + l'onneur. 9 Les"uelles  9 ,e vous les dirai en temps et lieu commence/ par la première. 9 @ormule/7la. 9 Voici. Le !%n%ral Katr# et ses cent ommes sont entour%s par des&orces triples 3 *e leur o&&re la vie sauve mais ils d%poseront leursarmes$ et &eront serment de ne pas servir + nouveau$ de cin" ans$ dansla Vend%e.Foland secoua la t6te.  9 <ela vaudrait mieux cependant "ue de &aire %craser ses ommes

 9 8oit mais il aimera mieux les &aire %craser et se &aire %craser aveceux. 9 e cro#e/7vous point$ en tout cas$ dit en riant <adoudal$ "u'il seraitbon$ avant tout$ de le lui demander  9 <'est *uste$ dit Foland. 9 E bien$ colonel$ a#e/ la bont% de monter + ceval$ de vous &airereconna-tre par le !%n%ral et de lui transmettre ma proposition. 9 8oit$ dit Foland.

 9 Le ceval du colonel$ dit <adoudal en &aisant si!ne au <ouan "uile !ardait.n amena le ceval + Foland.Le *eune omme sauta dessus$ et on le vit traverser rapidementl'espace "ui le s%parait du convoi arr6t%.n !roupe s'%tait &orm% sur les &lancs de ce convoi 3 il %tait %vident"u'il se composait du !%n%ral Katr# et de ses o&&iciers.

 Foland se diri!ea vers ce !roupe$ %loi!n% des <ouans de trois

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port%es de &usil + peine.L'%tonnement &ut !rand$ de la part du !%n%ral Katr#$ "uand il vit venir+ lui un o&&icier portant l;uni&orme de colonel r%publicain.Il sortit du !roupe$ et &it trois pas au7devant du messa!er.

Foland se &it reconna-tre$ raconta comment il se trouvait parmi lesblancs$ et transmit la proposition de <adoudal au !%n%ral Katr#.<omme l;avait pr%vu le *eune omme$ celui7ci re&usa.Foland revint vers <adoudal$ le cQur *o#eux et &ier. 9 Il re&use : cria7t7il d'aussi loin "ue sa voix put se &aire entendre.<adoudal &it un si!ne de t6te annon)ant "u'il n'%tait aucunement%tonn% de ce re&us. 9 E bien$ dans ce cas$ dit7il$ porte/7lui ma seconde proposition *ene veux avoir rien + me reprocer$ a#ant + r%pondre + un *u!ed'onneur comme vous. Foland s'inclina. 9 Vo#ons la seconde proposition dit7il 9 La voici 3 le !%n%ral Katr# viendra au7devant de moi$ dans l'espace"ui est libre entre nos deux troupes il aura les m6mes armes "ue

moi 3 c'est7+7dire son sabre et deux pistolets$ et la "uestion sed%cidera entre nous deux si *e le tue$ ses ommes se soumettrontaux conditions "ue *'ai dites$ car$ des prisonniers$ nous n'en pouvonspas &aire s'il me tue$ ses ommes passeront librement et !a!nerontVannes sans 6tre in"ui%t%s. A : *'espère "ue voil+ une proposition"ue vous accepterie/$ colonel : 9 Aussi$ *e l'accepte pour moi$ dit Foland. 9 Oui$ &it <adoudal mais vous n'6tes pas le !%n%ral Katr#

contente/7vous donc$ pour le moment$ d'6tre son parlementaire$ et$ sicette proposition$ "u'+ sa place *e ne laisserais pas %capper$ ne luia!r%e pas encore$ e bien$ *e suis bon prince : vous reviendre/$ et *elui en &erai une troisième.Foland s'%loi!na une seconde &ois il %tait attendu du cJt% desr%publicains avec une visible impatience.Il transmit son messa!e au !%n%ral Katr#.

  9 <ito#en$ r%pondit le !%n%ral$ *e dois compte de ma conduite au

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premier consul$ vous 6tes son aide de camp$ et c'est vous "ue *ecar!e$ + votre retour + (aris$ de t%moi!ner pour moi auprès de lui.Bue &erie/7vous + ma place <e "ue vous &erie/$ *e le &erai.Foland tressaillit sa &i!ure prit l'expression !rave de l'omme "ui

discute avec lui7m6me une "uestion d'onneur.(uis$ au bout de "uel"ues secondes 3 9 G%n%ral$ dit7il$ *e re&userais. 9 Vos raisons$ cito#en demanda le !%n%ral. 9 <'est "ue les cances d'un duel sont al%atoires 3 c'est "ue vous nepouve/ soumettre la destin%e de cent braves + ces cances c'est "ue$dans une a&&aire comme celle7ci$ o4 cacun est en!a!% pour soncompte$ c'est + cacun + d%&endre sa peau de son mieux. 9 <'est votre avis$ colonel  9 8ur mon onneur : 9 <'est aussi le mien porte/ ma r%ponse au !%n%ral ro#aliste. Foland revint au !alop vers <adoudal$ et lui transmit la r%ponse du!%n%ral Katr#.<adoudal sourit.

 9 ,e m'en doutais$ dit7il. 9 Vous ne pouvie/ pas vous en douter$ puis"ue ce conseil$ c'est moi"ui le lui ai donn%. 9 Vous %tie/ cependant d'un avis contraire tout + l'eure  9 Oui mais vous7m6me m'ave/ &ait observer "ue *e n'%tais pas le!%n%ral Katr#T Vo#ons donc votre troisième proposition demandaFoland avec impatience car il commen)ait + s'apercevoir$ ou plutJtil s'apercevait depuis le commencement$ "ue le !%n%ral ro#aliste

avait le beau rJle. 9 a troisième proposition$ dit <adoudal$ n'est point uneproposition c'est un ordre 3 l'ordre "ue *e donne + deux cents de mesommes de se retirer. Le !%n%ral Katr# a cent ommes$ *'en !ardecent mes aSeux les >retons ont %t% abitu%s + se battre pied contrepied$ poitrine contre poitrine$ omme contre omme$ et plutJt uncontre trois "ue trois contre un si le !%n%ral Katr# est vain"ueur$ il

passera sur nos corps et rentrera tran"uillement + Vannes s'il estvaincu$ il ne dira point "u'il l'a %t% par le nombreT

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 Alle/$ monsieur de ontrevel$ et reste/ avec vos amis *e leur donnel'avanta!e du nombre + leur tour 3 vous vale/ dix ommes + vousseul.

Foland leva son capeau. 9 Bue &aites7vous$ monsieur demanda <adoudal. 9 ,'ai l'abitude de saluer tout ce "ui me para-t !rand$ monsieur$ et *evous salueT 9 Allons$ colonel$ dit <adoudal$ un dernier verre de vin : cacun denous le boira + ce "u'il aime$ + ce "u'il re!rette de "uitter sur la terre$+ ce "u'il espère revoir au ciel.(uis$ prenant la bouteille et le verre uni"ue$ il l'emplit + moiti% et lepr%senta + Foland. 9 ous n'avons "u'un verre$ monsieur de ontrevel$ buve/ lepremier. 9 (our"uoi le premier  9 (arce "ue$ d'abord$ vous 6tes mon Jte ensuite$ parce "u'il # a unproverbe "ui dit "ue "uicon"ue boit après un autre sait sa pens%e. 

(uis$ il a*outa en riant 3 9 ,e veux savoir votre pens%e$ monsieur de ontrevel.Foland vida le verre$ et rendit le verre vide + <adoudal.<adoudal$ comme il l'avait &ait pour Foland$ l'emplit + moiti%$ et levida + son tour. 9 E bien$ maintenant$ demanda Foland$ save/7vous ma pens%e$!%n%ral  9 on$ r%pondit celui7ci$ le proverbe est &aux.

 9 E bien$ dit Foland avec sa &rancise abituelle$ ma pens%e est "uevous 6tes un brave !%n%ral$ et *e serai onor% "u'au moment decombattre l'un contre l'autre$ vous voulie/ bien me donner la main.Les deux *eunes !ens se tendirent et se serrèrent la main plutJtcomme deux amis "ui se "uittent pour une lon!ue absence$ "uecomme deux ennemis "ui vont se retrouver sur un camp de bataille.Il # avait une !randeur simple et cependant pleine de ma*est% dans ce

"ui venait de se passer. 

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<acun d'eux leva son capeau. 9 >onne cance : dit Foland + <adoudal mais permette/7moi dedouter "ue mon souait se r%alise. ,e dois vous avouer$ il est vrai$ "ue *e le &ais des lèvres et non du cQur.

 9 Dieu vous !arde$ monsieur : dit <adoudal + Foland$ et *'espère "uemon souait$ + moi$ se r%alisera$ car il est l'expression complète dema pens%e. 9 Buel sera le si!nal annon)ant "ue vous 6tes pr6t demandaFoland. 9 n coup de &usil tir% en l'air et au"uel vous r%pondre/ par un coupde &usil de votre cJt%. 9 <'est bien$ !%n%ral$ r%pondit Foland.Et$ mettant son ceval au !alop$ il &rancit$ pour la troisième &ois$l'espace "ui se trouvait entre le !%n%ral ro#aliste et le !%n%ralr%publicain.Alors$ %tendant la main vers Foland 3 9 es amis$ dit <adoudal$ vous vo#e/ ce *eune omme  \] ous les re!ards se diri!èrent vers Foland$ toutes les bouces

murmurèrent le mot oui. 9 E bien$ il nous est recommand% par nos &rères du midi "ue sa vievous soit sacr%e on peut le prendre$ mais vivant et sans "u'il tombeun ceveu de sa t6te. 9 <'est bien$ !%n%ral$ r%pondirent les <ouans. 9 Et$ maintenant$ mes amis$ souvene/7vous "ue vous 6tes les &ils deces trente >retons "ui combattirent trente An!lais entre (loermel et,osselin$ + dix lieues d'ici$ et "ui &urent vain"ueurs.

(uis$ avec un soupir et + demi7voix 3 9 (ar maleur$ a*outa7t7il$ nous n'avons point$ cette &ois$ a&&aire + desAn!lais.Le brouillard s'%tait dissip% tout + &ait$ et$ comme il arrive pres"uetou*ours en ce cas$ "uel"ues ra#ons d'un soleil d'iver marbraientd'une teinte *auntre la plaine de (lescop.On pouvait donc distin!uer tous les mouvements "ui se &aisaient

dans les deux troupes.En m6me temps "ue Foland retournait vers les r%publicains$

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>rance7d'or partait au !alop$ se diri!eant vers ses deux centsommes "ui leur coupaient la route. 0 peine >rance7d'or eut7il parl% aux "uatre lieutenants de <adoudal$

"ue l'on vit cent ommes se s%parer et &aire demi7tour + droite$ etcent autres nomm%s$ par un mouvement oppos%$ &aire demi7tour +!auce.Les deux troupes s'%loi!nèrent cacune dans sa direction 3 l'unemarcant sur (lumer!at$ l;autre marcant sur 8aint7Av%$ et laissant laroute libre.<acune &it alte + un "uart de lieue de la route$ mit la crosse du &usil+ terre et se tint immobile.>rance7d'or revint vers <adoudal. 9 Ave/7vous des ordres particuliers + me donner$ !%n%ral dit7il. 9 n seul$ r%pondit <adoudal prends uit ommes et suis7moi "uand tu verras le *eune r%publicain avec le"uel *'ai d%*eun% tombersous son ceval$ tu te *etteras sur lui$ toi et tes uit ommes$ avant"u'il ait eu le temps de se d%!a!er$ et tu le &eras prisonnier. 9 Oui$ !%n%ral.

 9 u sais "ue *e veux le retrouver sain et sau&.  9 <'est convenu$ !%n%ral. 9 <oisis tes uit ommes . de ontrevel prisonnier et sa paroledonn%e$ vous pouve/ a!ir + votre volont%. 9 Et s'il ne veut pas donner sa parole  9 Vous l;enveloppere/ de manière + ce "u'il ne puisse &uir$ et vous le!ardere/ *us"u'+ la &in du combat.

 9 8oit : dit >rance7d'or en poussant un soupir seulement$ ce seraun peu triste de se tenir les bras crois%s tandis "ue les autress'%!a#eront. 9 >a : "ui sait dit <adoudal$ il # en aura probablement pour tout lemonde.(uis$ *etant un re!ard sur la plaine$ vo#ant ses ommes + l'%cart et lesr%publicains mass%s en bataille 3

 9 n &usil : dit7il.On lui apporta un &usil.

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<adoudal le leva au7dessus de sa t6te et lca le coup en l'air. (res"ue au m6me instant$ un coup de &eu lc% dans les m6mesconditions$ au milieu des r%publicains$ r%pondit comme un %co au

coup de <adoudal.On entendit$ deux tambours "ui battaient la car!e un clairon lesaccompa!nait.<adoudal se dressa sur ses %triers. 9 En&ants : demanda7t7il$ tout le monde a7t7il &ait sa prière du matin  9 Oui : oui : r%pondit la pres"ue totalit% des voix. 9 8i "uel"u'un d'entre vous avait oubli% ou n'avait pas eu le temps dela &aire$ "u'il la &asse.<in" ou six pa#sans se mirent aussitJt + !enoux et prièrent.On entendit les tambours et le clairon "ui se rapprocaient. 9 G%n%ral : !%n%ral : dirent plusieurs voix avec impatience$ vousvo#e/ "u'ils approcent.Le !%n%ral montra d'un !este les <ouans a!enouill%s.  9 <'est *uste$ dirent les impatients.

<eux "ui priaient se relevèrent tour + tour$ selon "ue leur prière avait%t% plus ou moins lon!ue.Lors"ue le dernier &ut debout$ les r%publicains avaient d%*+ &ranci +peu près le tiers de la distance.Ils marcaient$ la baSonnette en avant$ sur trois ran!s$ ca"ue ran!a#ant trois ommes d'%paisseur.Foland marcait en t6te du premier ran! le !%n%ral Katr# entre lepremier et le second.

Ils %taient tous deux &aciles + reconna-tre$ %tant les seuls "ui &ussent +ceval.(armi les <ouans$ <adoudal %tait le seul cavalier.>rance7d'or avait mis pied + terre en prenant le commandement desuit ommes "ui devaient suivre Geor!es. 9 G%n%ral$ dit une voix$ la prière est &aite et tout le monde est debout.<adoudal s'assura "ue la cose %tait vraie.

 (uis$ d'une voix &orte 3

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 9 Allons : cria7t7il$ %!a#e/7vous$ mes !ars :<ette permission$ "ui$ pour les <ouans et les Vend%ens$ %"uivalait +la car!e battue ou sonn%e$ %tait + peine donn%e$ "ue les <ouans ser%pandirent dans la plaine aux cris de = Vive le roi : ? en a!itant leur

capeau d'une main et leur &usil de l;autre.8eulement$ au lieu de rester serr%s comme les r%publicains$ ilss'%parpillèrent en tirailleurs$ prenant la &orme d'un immense croissantdont Geor!es et son ceval %taient le centre.En un instant les r%publicains &urent d%bord%s$ et la &usilladecommen)a + p%tiller.(res"ue tous les ommes de <adoudal %taient des braconniers$ c'est7+7dire d'excellents tireurs arm%s de carabines an!laises d'une port%edouble des &usils de munition.Buoi"ue ceux "ui avaient tir% les premiers coups eussent paru 6treors de port%e$ "uel"ues messa!ers de mort n'en p%n%trèrent pasmoins dans les ran!s des r%publicains$ et trois ou "uatre ommestombèrent. \] 9 En avant : cria le !%n%ral.

Les soldats continuèrent de marcer + la baSonnette.ais$ en "uel"ues secondes$ ils n'eurent plus rien devant eux.Les cent ommes de <adoudal %taient devenus des tirailleurs$ etavaient disparu comme troupe.<in"uante ommes s'%taient r%pandus sur ca"ue aile.Le !%n%ral Katr# ordonna &ace + droite et &ace + !auce.(uis$ on entendit retentir le commandement 3 9 @eu :

Deux d%car!es s'accomplirent avec l;ensemble et la r%!ularit% d'unetroupe par&aitement exerc%e mais elles &urent pres"ue sans r%sultat$les r%publicains tirant sur des ommes isol%s.Il n'en %tait point ainsi des <ouans "ui tiraient sur une masse deleur part$ ca"ue coup portait.Foland vit le d%savanta!e de la position. 

\] Il re!arda tout autour de lui$ et$ au milieu de la &um%e$ distin!ua<adoudal$ debout et immobile comme une statue %"uestre.

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Il comprit "ue le ce& ro#aliste l;attendait.Il *eta un cri et pi"ua droit + lui.De son cJt%$ pour lui %par!ner une partie du cemin$ <adoudal mitson ceval au !alop.

ais$ + cent pas de Foland$ il s'arr6ta. 9 Attention : dit7il + >rance7d'or et + ses ommes. 9 8o#e/ tran"uille$ !%n%ral on est l+$ dit >rance7d'or.<adoudal tira un pistolet de ses &ontes et l'arma.Foland avait mis le sabre + la main et car!eait couc% sur le cou deson ceval.Lors"u'il ne &ut plus "u;+ vin!t pas de lui$ <adoudal leva lentement lamain dans la direction de Foland.0 dix pas$ il &it &eu. Le ceval "ue montait Foland avait une %toile blance au milieu du&ront.La balle &rappa au milieu de l'%toile.Le ceval$ mortellement bless%$ vint rouler avec son cavalier auxpieds de <adoudal.

<adoudal mit les %perons au ventre de sa propre monture$ et sautapar7dessus ceval et cavalier.>rance7d'or et ses ommes se tenaient pr6ts. Ils bondirent commeune troupe de *a!uars sur Foland$ en!a!% sous le corps de son ceval.Le *eune omme lca son sabre et voulut saisir ses pistolets mais$avant "u'il eCt mis la main + ses &ontes$ deux ommes s'%taientempar%s de cacun de ses bras$ tandis "ue les "uatre autres luitiraient le ceval d'entre les *ambes.

La cose s'%tait &aite avec un tel ensemble$ "u'il %tait &acile de voir"ue c'%tait une manQuvre combin%e d'avance.Foland ru!issait de ra!e.>rance7d'or s'approca de lui et mit le capeau + la main.  9 ,e ne me rends pas : cria Foland. 9 Il est inutile "ue vous vous rendie/$ monsieur de ontrevel$

r%pondit >rance7d'or avec la plus !rande politesse. 9 Et pour"uoi cela demanda Foland %puisant ses &orces dans une

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lutte aussi d%sesp%r%e "u'inutile. 9 (arce "ue vous 6tes pris$ monsieur.La cose %tait si par&aitement vraie$ "u'il n'# avait rien + r%pondre. 9 E bien$ alors$ tue/7moi : s'%cria Foland.

 9 ous ne voulons pas vous tuer$ monsieur$ r%pli"ua >rance7d'or. 9 Alors$ "ue voule/7vous  9 Bue vous nous donnie/ votre parole de ne plus prendre part aucombat + ce prix$ nous vous lcons$ et vous 6tes libre. 9 ,amais : dit Foland. 9 Excuse/7moi$ monsieur de ontrevel$ dit >rance7d'or$ mais ce"ue vous &aites l+ n'est pas lo#al.  9 <omment : s'%cria Foland au comble de la ra!e$ pas lo#al um'insultes$ mis%rable$ parce "ue tu sais "ue *e ne puis ni me d%&endre$ni te punir. 9 ,e ne suis pas un mis%rable et *e ne vous insulte pas$ monsieur deontrevel seulement$ *e dis "u'en ne donnant pas votre parole$ vousprive/ le !%n%ral du secours de neu& ommes "ui peuvent lui 6treutiles et "ui vont 6tre &orc%s de rester ici pour vous !arder ce n'est

pas comme cela "u'a a!i la !rosse t6te ronde vis7+7vis de vous ilavait deux cents ommes de plus "ue vous$ et il les a renvo#%s maintenant$ nous ne sommes plus "ue "uatre7vin!t7on/e contre cent.ne &lamme passa sur le visa!e de Foland puis pres"ue aussitJt ildevint ple comme la mort. 9 u as raison$ >rance7d'or$ lui r%pondit7il$ secouru ou non secouru$ *e me rends tu peux aller te battre avec tes compa!nons.Les <ouans *etèrent un cri de *oie$ lcèrent Foland$ et se

pr%cipitèrent vers les r%publicains en a!itant leurs capeaux et leurs&usils et en %criant 3 9 Vive le roi : Foland$ libre de leur %treinte$ mais d%sarm% mat%riellement par sacute$ moralement par sa parole$ alla s'asseoir sur la petite %minenceencore couverte du manteau "ui avait servi de nappe pour le

d%*euner.De l+$ il dominait tout le combat et n'en perdait pas un d%tail.

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<adoudal %tait debout sur son ceval au milieu du &eu et de la &um%e$pareil au d%mon de la !uerre$ invuln%rable et acarn% comme lui.+ et l+$ on vo#ait les cadavres d'une dou/aine de <ouans %parpill%ssur le sol.

ais il %tait %vident "ue les r%publicains$ tou*ours serr%s en masse$avaient d%*+ perdu plus du double.Des bless%s se tra-naient dans l'espace vide$ se *oi!naient$ seredressaient comme des serpents bris%s et luttaient$ les r%publicainsavec leurs baSonnettes$ et les <ouans avec leurs couteaux.<eux des <ouans "ui$ bless%s$ %taient trop loin pour se battre corps+ corps avec des bless%s comme eux$ recar!eaient leurs &usils$ serelevaient sur un !enou$ &aisaient &eu et retombaient.Des deux cJt%s$ la lutte %tait impito#able$ incessante$ acarn%e onsentait "ue la !uerre civile$ c'est7+7dire la !uerre sans merci$ sanspiti%$ secouait sa torce au7dessus du camp de bataille. <adoudal tournait$ sur son ceval$ tout autour de la redoute vivante$&aisait &eu + vin!t pas$ tantJt de ses pistolets$ tantJt d'un &usil + deuxcoups "u'il *etait après l'avoir d%car!% et "u'il reprenait tout car!%

en repassant.0 cacun de ses coups$ un omme tombait.0 la troisième &ois "u'il renouvelait cette manQuvre$ un &eu depeloton l'accueillit le !%n%ral Katr# lui en &aisait les onneurs pourlui tout seul.Il disparut dans la &lamme et dans la &um%e$ et Foland le vits'a&&aisser$ lui et son ceval$ comme s'ils eussent %t% &oudro#%s tousdeux.

Dix ou dou/e r%publicains s'%lancèrent ors des ran!s contre autantde <ouans.<e &ut une lutte terrible$ corps + corps$ dans la"uelle les <ouans$avec leurs couteaux$ devaient avoir l'avanta!e.out + coup$ <adoudal se retrouva debout$ un pistolet de ca"uemain c'%tait la mort de deux ommes 3 deux ommes tombèrent. 

(uis$ par la brèce de ces dix ou dou/e ommes$ il se pr%cipita avectrente.

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(uis$ "uand il avait vu venir la &ortune contraire$ il avait laiss%tomber sa t6te dans ses mains$ et %tait demeur% le &ront courb% vers laterre.<adoudal arriva *us"u'+ lui sans "u;il parut entendre le bruit de ses

pas il lui touca l'%paule 3 le *eune omme releva lentement la t6tesans essa#er de cacer deux larmes "ui roulaient sur ses *oues. 9 G%n%ral : dit Foland$ dispose/ de moi$ *e suis votre prisonnier. 9 On ne &ait pas prisonnier un ambassadeur du premier consul$r%pondit <adoudal en riant$ mais on le prie de rendre un service. 9 Ordonne/$ !%n%ral : 9 ,e man"ue dgambulance pour les bless%s$ *e man"ue de prison pourles prisonniers car!e/7vous de ramener + Vannes les soldatsr%publicains prisonniers ou bless%s. 9 <omment$ !%n%ral s'%cria Foland.  9 <'est + vous "ue *e les donne$ ou plutJt + vous "ue *e les con&ie *ere!rette "ue votre ceval soit mort$ *e re!rette "ue le mien ait %t% tu% mais il vous reste celui de >rance7d'or$ accepte/7le.Le *eune omme &it un mouvement.

 9 ,us"u'+ ce "ue vous a#e/ pu vous en procurer un autre$ bienentendu$ &it <adoudal en s'inclinant.Foland comprit "u'il &allait 6tre$ par la simplicit% du moins$ + laauteur de celui au"uel il avait a&&aire. 9 Vous reverrai7*e$ !%n%ral demanda7t7il en se levant. 9 ,'en doute$ monsieur mes op%rations m'appellent sur la cJte de(ort7Louis$ votre devoir vous appelle au Luxembour!. 9 Bue dirai7*e au premier consul$ !%n%ral

 9 <e "ue vous avec vu$ monsieur il *u!era entre la diplomatie del;abb% >ernier et celle de Geor!es <adoudal. 9 D;après ce "ue *'ai vu$ monsieur$ *e doute "ue vous a#e/ *amaisbesoin de moi$ dit Foland$ mais$ en tout cas$ souvene/7vous "ue vousave/ un ami près du premier consul. Et il tendit la main + <adoudal.

Le ce& ro#aliste la lui prit avec la m6me &rancise et le m6meabandon "u;il l'avait &ait avant le combat.

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 9 Adieu$ monsieur de ontrevel$ lui dit7il$ *e n'ai point + vousrecommander$ n'est7ce pas$ de *usti&ier le !%n%ral Katr# nesemblable d%&aite est aussi !lorieuse "u'une victoire.(endant ce temps$ on avait amen% au colonel r%publicain le ceval de

>rance7d'or.Il sauta en selle. 9 0 propos$ lui dit <adoudal$ in&orme/7vous un peu$ en passant + laFoce7>ernard$ de ce "u'est devenu le cito#en omas illière. 9 Il est mort$ r%pondit une voix.<Qur7de7Foi et ses "uatre ommes$ couverts de sueur et de boue$venaient d'arriver$ mais trop tard pour prendre part + la bataille.Foland promena un dernier re!ard sur le camp de bataille$ poussaun soupir$ et$ *etant un adieu + <adoudal$ partit au !alop$ et + traverscamps$ pour aller attendre sur la route de Vannes la carrette debless%s et de prisonniers "u'il %tait car!% de reconduire au !%n%ralKatr#. <adoudal avait &ait donner un %cu de six livres + ca"ue omme.Foland ne put s'emp6cer de penser "ue c'%tait avec l'ar!ent du

Directoire$ acemin% vers l'ouest par or!an et ses compa!nons$ "uele ce& ro#aliste &aisait ses lib%ralit%s.

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%%% : PROPO!ITION DE "ARIAGE

La première visite de Foland$ en arrivant + (aris$ &ut pour le premier

consul il lui apportait la double nouvelle de la paci&ication de laVend%e$ mais de l'insurrection plus ardente "ue *amais de la>reta!ne.>onaparte connaissait Foland 3 le triple r%cit de l'assassinat deomas illière$ du *u!ement de l'%v6"ue Audrein et du combat deGrandcamp$ produisit donc sur lui une pro&onde impression il #avait$ d'ailleurs$ dans la narration du *eune omme$ une espèce ded%sespoir sombre au"uel il ne pouvait se tromper.Foland %tait d%sesp%r% d'avoir man"u% cette nouvelle occasion de se&aire tuer.(uis il lui paraissait "u'un pouvoir inconnu veillait sur lui$ "u'ilsortait sain et sau& de dan!ers o4 d'autres laissaient leur vie o4 sir,on avait trouv% dou/e *u!es et un *u!ement + mort$ lui n'avaittrouv% "u'un &antJme$ invuln%rable$ c'est vrai$ mais ino&&ensi&.Il s'accusa avec amertume d'avoir cerc% un combat sin!ulier avec

Geor!es <adoudal$ combat pr%vu par celui7ci$ au lieu de s'6tre *et%dans la m6l%e !%n%rale$ o4$ du moins$ il eCt pu tuer ou 6tre tu%. Le premier consul le re!ardait avec in"ui%tude tandis "u'il parlait iltrouvait persistant dans son cQur ce d%sir de mort "u'il avait cru voir!u%rir par le contact de la terre natale$ par les embrassements de la&amille.Il s'accusa pour innocenter$ pour exalter le !%n%ral Katr# mais$ *uste

et impartial comme un soldat$ il &it + <adoudal la part de coura!e etde !%n%rosit% "ue m%ritait le !%n%ral ro#aliste.

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>onaparte l'%couta !ravement$ pres"ue tristement autant il %taitardent + la !uerre %tran!ère$ pleine de ra#onnements !lorieux$ autantil r%pu!nait + cette !uerre intestine o4 le pa#s verse son propre san!$d%cire ses propres entrailles.

<'%tait dans ce cas "u'il lui paraissait "ue la n%!ociation devait 6tresubstitu%e + la !uerre.ais comment n%!ocier avec un omme comme <adoudal >onaparte n'i!norait point tout ce "u'il # avait en lui de s%ductionspersonnelles lors"u'il voulait # mettre un peu de bonne volont% ilprit la r%solution de voir <adoudal$ et$ sans en rien dire + Foland$compta sur lui pour cette entrevue lors"ue l'eure en serait arriv%e.En attendant$ il voulait savoir si >rune$ dans les talents militairesdu"uel il avait une !rande con&iance$ serait plus eureux "ue sespr%d%cesseurs. Il con!%dia Foland après lui avoir annonc% l'arriv%e de sa mère$ etson installation dans la petite maison de la rue de la Victoire.Foland sauta dans une voiture et se &it conduire + l'Jtel.Il # trouva madame de ontrevel$ eureuse et &ière autant "ue puisse

l'6tre une &emme et une mère.douard %tait install% de la veille au (r#tan%e &ran)ais.adame de ontrevel s'appr6tait + "uitter (aris pour retournerauprès d'Am%lie$ dont la sant% continuait de lui donner desin"ui%tudes.Buant + sir ,on$ il %tait non seulement ors de dan!er$ mais + peuprès !u%ri il %tait + (aris$ %tait venu pour &aire une visite + madamede ontrevel$ l'avait trouv%e sortie pour conduire douard au

(r#tan%e$ et avait laiss% sa carte.8ur cette carte %tait son adresse. 8ir ,on lo!eait rue de Ficelieu$Jtel irabeau.Il %tait on/e eures du matin 3 c'%tait l'eure du d%*euner de sir ,on Foland avait toute cance de le rencontrer + cette eure. Il remonta en voiture et ordonna au cocer de toucer + l'Jtel

irabeau.Il trouva sir ,on$ en e&&et$ devant une table servie + l'an!laise$ cose

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rare + cette %po"ue$ et buvant de !randes tasses de t%$ et man!eantdes cJtelettes sai!nantes.En apercevant Foland$ sir ,on *eta un cri de *oie$ se leva et courutau7devant de lui.

Foland avait pris$ pour cette nature exceptionnelle o4 les "ualit%s ducQur semblaient prendre + tce de se cacer sous les excentricit%snationales$ un sentiment de pro&onde a&&ection.8ir ,on %tait ple et amai!ri mais$ du reste$ il se portait + merveille.8a blessure %tait complètement cicatris%e$ et$ + part une oppression"ui allait ca"ue *our diminuant et "ui bientJt devait dispara-tre tout+ &ait$ il %tait tout pr6t + recouvrer sa première sant%.Lui$ de son cJt%$ &it + Foland des tendresses "ue l'on eCt %t% bien loind'attendre de cette nature concentr%e$ et pr%tendit "ue la *oie "u'il%prouvait de le revoir allait lui rendre ce compl%ment de sant% "ui luiman"uait. Et d'abord$ il o&&rit + Foland de parta!er son repas$ en s'en!a!eant +le &aire servir + la &ran)aise.Foland accepta mais$ comme tous les soldats "ui avaient &ait ces

rudes !uerres de la F%volution o4 le pain man"uait souvent$ Foland%tait peu !astronome$ et il avait pris l'abitude de man!er de toutesles cuisines$ dans la pr%vo#ance des *ours o4 il n'aurait pas de cuisinedu tout.L'attention de sir ,on de le &aire servir + la &ran)aise &ut donc uneattention + peu près perdue.ais ce "ui ne &ut point perdu$ ce "ue remar"ua Foland$ ce &ut lapr%occupation de sir ,on.

Il %tait %vident "ue son ami avait sur les lèvres un secret "ui %sitait +en sortir.Foland pensa "u'il &allait l'# aider.Aussi$ le d%*euner arriv% + sa dernière p%riode$ Foland$ avec cette&rancise "ui allait ce/ lui pres"ue *us"u'+ la brutalit%$ appu#ant sescoudes sur la table et son menton entre ses deux mains 3 9 E bien : &it7il$ mon cer lord$ vous ave/ donc + dire + votre ami

Foland "uel"ue cose "ue vous n'ose/ pas lui dire  

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8ir ,on tressaillit$ et$ de ple "u'il %tait$ devint pourpre. 9 (este : continua Foland$ il &aut "ue cela vous paraisse bien di&&icile mais$ si vous ave/ beaucoup de coses + me demander$ sir ,on$ *'ensais peu$ moi$ "ue *'aie le droit de vous re&user. (arle/ donc$ *e vous

%coute.Et Foland &erma les #eux$ comme pour concentrer toute son attentionsur ce "u'allait lui dire sir ,on.ais$ en e&&et$ c'%tait$ au point de vue de lord anla#$ "uel"ue cosesans doute de bien di&&icile + dire$ car$ au bout d'une di/aine desecondes$ vo#ant "ue sir ,on restait muet$ Foland rouvrit les #eux.8ir ,on %tait redevenu ple seulement$ il %tait redevenu plus ple"u'il n'%tait avant de devenir rou!e.Foland lui tendit la main. 9 Allons$ dit7il$ *e vois "ue vous voule/ vous plaindre + moi de la&a)on dont vous ave/ %t% trait% au cteau des oires7@ontaines. 9 ,ustement$ mon ami attendu "ue de mon s%*our dans ce cteaudatera le boneur ou le maleur de ma vie. Foland re!arda &ixement sir ,on.

 9 A : pardieu : dit7il$ serais7*e asse/ eureux TEt il s'arr6ta$ comprenant "u'au point de vue ordinaire de la soci%t%$ ilallait commettre une &aute d'inconvenance. 9 O : dit sir ,on$ aceve/ mon cer Foland. 9 Vous le voule/  9 ,e vous en supplie. 9 Et si *e me trompe si *e dis une niaiserie  9 on ami$ mon ami$ aceve/.

 9 E bien : *e disais$ milord$ serais7*e asse/ eureux pour "ue Votre8ei!neurie &it + ma sQur l'onneur d'6tre amoureuse d'elle 8ir ,on *eta un cri de *oie$ et$ d'un mouvement si rapide "u'on l'eneCt cru$ lui$ l'omme &le!mati"ue$ complètement incapable$ il sepr%cipita dans les bras de Foland. 9 Votre sQur est un an!e$ mon cer Foland$ s'%cria7t7il$ et *e l'aime detoute mon me :

  9 Vous 6tes complètement libre$ ilord

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 9 <omplètement depuis dou/e ans$ *e vous l'ai dit$ *e *ouis de ma&ortune$ et cette &ortune est de vin!t7cin" mille livres sterlin! par an. 9 <'est beaucoup trop$ mon cer$ pour une &emme "ui n'a + vousapporter "u'une cin"uantaine de mille &rancs.

 9 O : &it l'An!lais avec cet accent national "u'il retrouvait par&oisdans les !randes %motions$ s'il &aut se d%&aire de la &ortune$ on s'end%&era. 9 on$ dit en riant Foland$ c'est inutile vous 6tes rice$ c'est unmaleur mais "u'# &aire T on$ l+ n'est point la "uestion. Vousaime/ ma sQur  9 O : *'adore elle. 9 ais elle$ reprit Foland parodiant l'an!licisme de son ami$ aime7t7elle vous$ ma sQur  9Vous comprene/ bien$ reprit sir ,on$ "ue *e ne le lui ai pasdemand% *e devais$ avant toute cose$ mon cer Foland$ m'adresser+ vous$ et$ si la cose vous a!r%ait$ vous prier de plaider ma causeprès de votre mère puis$ votre aveu + tous deux obtenu$ alors *e med%clarais$ ou plutJt$ mon cer Foland$ vous me d%clarie/$ car$ moi$ *en'oserais *amais.

  9 Alors$ c'est moi "ui re)ois votre première con&idence  9 Vous 6tes mon meilleur ami$ c'est trop *uste. 9 E bien : mon cer$ vis7+7vis de moi$ votre procès est !a!n%naturellement. 9 Festent votre mère et votre sQur. 9 <'est tout un. Vous comprene/ 3 ma mère laissera Am%lieentièrement libre de son coix$ et *e n'ai pas besoin de vous dire "ue$

si ce coix se porte sur vous$ elle en sera par&aitement eureuse mais il reste "uel"u'un "ue vous oublie/. 9 Bui cela demanda sir ,on en omme "ui a lon!temps pes% danssa t6te les cances contraires et &avorables + un pro*et$ "ui croit lesavoir toutes pass%es en revue$ et au"uel on pr%sente un nouvelobstacle "u'il n'attendait pas. 9 Le premier consul$ &it Foland.

 9 GodT : laissa %capper l'An!lais avalant la moiti% du *uronnational.

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  9 Il m'a *ustement$ avant mon d%part pour la Vend%e$ continuaFoland$ parl% du maria!e de ma sQur$ me disant "ue cela ne nousre!ardait plus$ ma mère ni moi$ mais bien lui7m6me.

 9 Alors$ dit sir ,on$ *e suis perdu. 9 (our"uoi cela  9 Le premier consul$ il n'aime pas les An!lais. 9 Dites "ue les An!lais n'aiment pas le premier consul. 9 ais "ui parlera de mon d%sir au premier consul  9 oi. 9 Et vous parlere/ de ce d%sir comme d'une cose "ui vous esta!r%able$ + vous  9 ,e &erai de vous une colombe de paix entre les deux nations$ ditFoland en se levant. 9 O : merci$ s'%cria sir ,on en saisissant la main du *eune omme.(uis$ avec re!ret 3  9 Et vous me "uitte/  9 <er ami$ *'ai un con!% de "uel"ues eures 3 *'en ai donn% une + ma

mère$ deux + vous$ *'en dois une + votre ami douardT ,e vaisl'embrasser et recommander + ses ma-tres de le laisser se co!ner tout+ son aise avec ses camarades puis *e rentre au Luxembour!. 9 E bien$ porte/7lui mes compliments$ et dites7lui "ue *e lui aicommand% une paire de pistolets$ a&in "u'il n'ait plus besoin$ "uand ilsera atta"u% par des bri!ands$ de se servir des pistolets duconducteur.Foland re!arda sir ,on.

 9 Bu'est7ce encore demanda7t7il. 9 <omment : vous ne save/ pas  9 on "u'est7ce "ue *e ne sais pas  9 ne cose "ui a &ailli &aire mourir de terreur notre pauvre Am%lie : 9 Buelle cose  9 L'atta"ue de la dili!ence. 9 ais "uelle dili!ence

  9 <elle o4 %tait votre mère.

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 9 La dili!ence o4 %tait ma mère  9 Oui. 9 La dili!ence o4 %tait ma mère a %t% arr6t%e  9 Vous ave/ vu madame de ontrevel$ et elle ne vous a rien dit

 9 (as un mot de cela$ du moins. 9 E bien$ mon cer douard a %t% un %ros comme personne ne sed%&endait$ lui s'est d%&endu. Il a pris les pistolets du conducteur et a&ait &eu. 9 >rave en&ant : s'%cria Foland. 9 Oui mais par maleur$ ou par boneur$ le conducteur avait eu lapr%caution d'enlever les balles douard a %t% caress% par . les<ompa!nons de ,%u$ comme %tant le brave des braves$ mais il n'atu% ni bless% personne. 9 Et vous 6tes sCr de ce "ue vous me dites l+  9 ,e vous r%pète "ue votre sQur a pens% en mourir d'e&&roi.  9 <'est bien$ dit Foland. 9 Buoi$ c'est bien &it sir ,on. 9 OuiT raison de plus pour "ue *e voie douard.

 9 Bu'ave/7vous encore  9 n pro*et. 9 Vous m'en &ere/ part. 9 a &oi$ non mes pro*ets$ + moi$ ne tournent pas asse/ bien pourvous. 9 <ependant vous comprene/$ cer Foland$ s'il # avait une revance+ prendre  9 E bien$ *e la prendrai pour nous deux vous 6tes amoureux$ mon

cer lord$ vive/ dans votre amour. 9 Vous me promette/ tou*ours votre appui  9 <'est convenu *'ai le plus !rand d%sir de vous appeler mon &rère. 9 tes7vous las de m'appeler votre ami  9 a &oi$ oui 3 c'est trop peu.  9 erci.

Et tous deux se serrèrent la main et se s%parèrent.n "uart d'eure après$ Foland %tait au (r#tan%e &ran)ais$ situ% o4 est

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situ% au*ourd'ui le l#c%e Louis7le7Grand$ c'est7+7dire vers le aut dela rue 8aint7,ac"ues$ derrière la 8orbonne.Au premier mot "ue lui dit le directeur de l'%tablissement$ Foland vit"ue son *eune &rère avait %t% recommand% tout particulièrement.

On &it venir l'en&ant.douard se *eta dans les bras de son !rand &rère avec cet %land'adoration "u'il avait pour lui.Foland$ après les premiers embrassements$ mit la conversation surl'arrestation de la dili!ence.8i madame de ontrevel n'avait rien dit$ si lord anla# avait %t%sobre de d%tails$ il n'en &ut pas de m6me d'douard.<ette arrestation de dili!ence$ c'%tait son Iliade + lui. Il raconta la cose + Foland dans ses moindres d%tails$ la connivencede ,%rJme avec les bandits$ les pistolets car!%s$ mais + poudreseulement$ l'%vanouissement de sa mère$ les secours prodi!u%spendant cet %vanouissement par ceux7l+ m6mes "ui l'avaient caus%$son nom de bapt6me connu des a!resseurs$ en&in le mas"ue uninstant tomb% du visa!e de celui "ui portait secours + madame de

ontrevel$ ce "ui &aisait "ue madame de ontrevel avait dC voir levisa!e de celui "ui la secourait.Foland s'arr6ta surtout + ce dernier d%tail.(uis vint$ racont%e par l'en&ant$ la relation de l'audience du premierconsul$ comment celui7ci l'avait embrass%$ caress%$ co#%$ et en&inrecommand% au directeur du (r#tan%e &ran)ais.Foland apprit de l'en&ant tout ce "u'il en voulait savoir$ et$ comme iln'# a "ue cin" minutes de cemin de la rue 8aint7,ac"ues au

Luxembour!$ il %tait au Luxembour! cin" minutes après.

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%%%I : !CULPTURE ET PEINTURE

Lors"ue Foland rentra au Luxembour!$ la pendule du palais mar"uait

une eure et un "uart de l'après7midi.Le premier consul travaillait avec >ourrienne.8i nous ne &aisions "u'un simple roman$ nous nous terions vers led%nouement$ et$ pour # arriver plus vite$ nous n%!li!erions certainsd%tails dont$ assure7t7on$ les !randes &i!ures istori"ues peuvent sepasser.<e n'est point notre avis.Du *our o4 nous avons mis la main + la plume 9 et il # aura de celabientJt trente ans 9 soit "ue notre pens%e se concentrt dans undrame$ soit "u'elle s'%tend-t dans un roman$ nous avons eu un doublebut 3 instruire et amuser.Et nous disons instruire d'abord car l;amusement$ ce/ nous$ n'a %t%"u'un mas"ue + l'instruction.Avons7nous r%ussi ous le cro#ons.ous allons tantJt avoir parcouru avec nos r%cits$ + "uel"ue date

"u'ils se soient rattac%s$ une p%riode immense 3 entre la <omtesse de8alisbur# et le <omte de onte7<risto$ cin" siècles et demi setrouvent en&erm%s. E bien$ nous avons la pr%tention d;avoir$ sur ces cin" siècles etdemi$ appris + la @rance autant d;istoire "u;aucun istorien.Il # a plus 3 "uoi"ue notre opinion soit bien connue$ "uoi"ue$ sous les>ourbons de la brance cadette$ sous la r%publi"ue comme sous le

!ouvernement actuel$ nous l'a#ons tou*ours proclam%e autement$nous ne cro#ons pas "ue cette opinion se soit *amais mani&est%e

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intempestivement$ ni dans nos drames ni dans nos livres.ous admirons le mar"uis de (osa dans le Don <arlos de 8ciller mais$ + la place de 8ciller$ nous n'eussions pas anticip% sur l'espritdes temps$ au point de placer un pilosope du VIIIe siècle au

milieu de %ros du VIe$ un enc#clop%diste + la cour de (ilippe II.Ainsi$ de m6me "ue nous avons %t% 9 litt%rairement parlant 9monarciste sous la monarcie$ r%publicain sous la r%publi"ue$ noussommes au*ourd'ui reconstructeurs sous le consulat.<ela n'emp6ce point notre pens%e de planer au7dessus des ommeset au7dessus de l'%po"ue$ et de &aire + cacun sa part dans le biencomme dans le mal.Or$ cette part$ nul n'a le droit$ except% Dieu$ de la &aire + lui tout seul. <es rois d'!#pte "ui$ au moment d'6tre livr%s + l'inconnu$ %taient *u!%s au seuil de leur tombeau$ n'%taient point *u!%s par un omme$mais par un peuple.<'est pour cela "u'on a dit 3 = Le *u!ement du peuple est le *u!ementde Dieu. ?Kistorien$ romancier$ poète$ auteur dramati"ue$ nous ne sommes rien

autre cose "u'un de ces pr%sidents de *ur# "ui$ impartialement$r%sument les d%bats et laissent les *ur%s prononcer le *u!ement.Le livre$ c'est le r%sum%.Les lecteurs$ c'est le *ur#.<'est pour"uoi$ a#ant + peindre une des &i!ures les plus !i!antes"ues$non seulement du monde moderne$ mais encore de tous les temps$a#ant + la peindre + l;%po"ue de sa transition$ c'est7+7dire au momento4 >onaparte se &ait apol%on$ o4 le !%n%ral se &ait empereur c'est

pour"uoi$ disons7nous$ dans la crainte d'6tre in*uste$ nousabandonnons les appr%ciations pour # substituer des &aits.ous ne sommes pas de l;avis de ceux "ui disent$ c'%tait Voltaire "uidisait cela 3 = Il n'# a pas de %ros pour son valet de cambre. ?<'est possible$ "uand le valet de cambre est m#ope ou envieux$deux in&irmit%s "ui se ressemblent plus "u'on ne le pense. 

ous soutenons$ nous$ "u'un %ros peut devenir un bon omme$ mais"u'un bon omme$ pour 6tre bon omme$ n'en est pas moins un

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%ros.Bu'est7ce "u'un %ros en &ace du public n omme dont le !%niel'emporte momentan%ment sur le cQur.Bu'est7ce "u'un %ros dans l'intimit%

n omme dont le cQur l'emporte momentan%ment sur le !%nie.Kistoriens$ *u!e/ le !%nie.(euple$ *u!e le cQur.Bui a *u!% <arlema!ne Les istoriens.Bui a *u!% Kenri IV Le peuple.Le"uel + votre avis est le mieux *u!% E bien$ pour "u'un *u!ement soit *uste$ pour "ue le tribunal d'appel$"ui n'est autre cose "ue la post%rit%$ con&irme l'arr6t descontemporains$ il ne &aut point %clairer un seul cJt% de la &i!ure "uel'on a + peindre 3 il &aut en &aire le tour$ et$ l+ o4 ne peut arriver lesoleil$ porter le &lambeau et m6me la bou!ie. Fevenons + >onaparte.Il travaillait$ nous l'avons dit$ avec >ourrienne.Buelle %tait la division du temps pour le premier consul au

Luxembour! Il se levait de sept + uit eures du matin$ appelait aussitJt un de sessecr%taires$ >ourrienne de pr%&%rence$ travaillait avec lui *us"u'+ dixeures. 0 dix eures$ on venait annoncer "ue le d%*euner %tait servi ,os%pine$ Kortense et Eu!ène attendaient ou se mettaient + table en&amille$ c'est7+7dire avec les aides de camp de service et >ourrienne.Après le d%*euner$ on causait avec les commensaux et les invit%s$ s'il# en avait une eure %tait consacr%e + cette causerie$ + la"uelle

venaient prendre part$ d'abitude$ les deux &rères du premier consul$Lucien et ,osep$ Fe!nault de 8aint7,ean d'An!%l#$ >oula# _de laeurte`$ on!e$ >ertollet$ Laplace$ Arnault. Vers midi arrivait<ambac%rès. En !%n%ral$ >onaparte consacrait une demi7eure + soncancelier puis$ tout + coup$ sans transition$ il se levait$ disant 3 9 Au revoir$ ,os%pine : au revoir$ Kortense :T >ourrienne$ allonstravailler.

 <es paroles$ "ui revenaient + peu près r%!ulièrement et dans les

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m6mes termes tous les *ours + la m6me eure$ une &ois prononc%es$>onaparte sortait du salon et rentrait dans son cabinet.L+$ aucune m%tode de travail n;%tait adopt%e c'%tait une a&&aired'ur!ence ou de caprice 3 ou >onaparte dictait$ ou >ourrienne &aisait

une lecture après "uoi$ le premier consul se rendait au conseil.Dans les premiers mois$ il %tait obli!%$ pour s'# rendre$ de traverser lacour du petit Luxembour! ce "ui$ par les temps pluvieux$ le mettaitde mauvaise umeur mais$ vers la &in de d%cembre$ il avait pris leparti de &aire couvrir la cour. Aussi$ depuis cette %po"ue$ rentrait7ilpres"ue tou*ours en cantant dans son cabinet.>onaparte cantait pres"ue aussi &aux "ue Louis V.ne &ois rentr% ce/ lui$ il examinait le travail "u'il avait command%$si!nait "uel"ues lettres$ s'allon!eait dans son &auteuil$ dont$ tout encausant$ il taillait un des bras avec son cani& s'il n'%tait point en trainde causer$ il relisait les lettres de la veille ou les brocures du *our$riait dans les intervalles avec l'air bonomme d'un !rand en&ant puis$ tout + coup$ comme se r%veillant d'un son!e$ il se dressait toutdebout$ disant 3 

 9 crive/$ >ourrienne.Et alors$ il indi"uait le plan d'un monument + %ri!er$ ou dictait"uel"u'un de ces pro*ets immenses "ui ont %tonn% 9 disons mieux 9"ui ont par&ois %pouvant% le monde.0 cin" eures$ on d-nait après le d-ner$ le premier consul remontaitce/ ,os%pine$ o4 il recevait abituellement la visite des ministres$et particulièrement celle du ministre des a&&aires ext%rieures$. de alle#rand.

0 minuit$ "uel"ue&ois plus tJt$ *amais plus tard$ il donnait le si!nalde la retraite$ en disant brus"uement 3 9 Allons nous coucer.Le lendemain$ + sept eures du matin$ la m6me vie recommen)ait$troubl%e seulement par les incidents impr%vus.Après les d%tails sur les abitudes particulières au !%nie puissant$ "uenous tentons de montrer sous son premier aspect$ il nous semble "ue

doit venir le portrait.>onaparte$ premier consul$ a laiss% moins de monuments de sa

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propre personne "ue apol%on empereur or$ comme rien neressemble moins + l'empereur de 112 "ue le premier consul de1RR$ indi"uons$ s'il est possible$ avec notre plume$ ces traits "ue lepinceau ne peut traduire$ la p#sionomie "ue le bron/e ni le marbre

ne peuvent &ixer. La plupart des peintres et des sculpteurs dont s'onorait cette illustrep%riode de l'art$ "ui a vu &leurir les Gros$ les David$ les (rud'on$ lesGirodet et les >osio$ ont essa#% de conserver + la post%rit% les traitsde l'omme du destin$ aux di&&%rentes %po"ues o4 se sont r%v%l%es les!randes vues providentielles aux"uelles il %tait appel% 3 ainsi$ nousavons des portraits de >onaparte !%n%ral en ce&$ de >onapartepremier consul et de apol%on empereur$ et$ "uoi"ue peintres oustatuaires aient saisi$ plus ou moins eureusement$ le t#pe de sonvisa!e$ on peut dire "u'il n'existe pas$ ni du !%n%ral$ ni du premierconsul$ ni de l'empereur$ un seul portrait ou buste par&aitementressemblant.<'est "u'il n'%tait pas donn%$ m6me au !%nie$ de triomper d'uneimpossibilit% c'est "ue$ dans la première p%riode de la vie de

>onaparte$ on pouvait peindre ou sculpter son crne pro%minent$ son&ront sillonn% par la ride sublime de la pens%e$ sa &i!ure ple$allon!%e$ son teint !raniti"ue et l'abitude m%ditative de sap#sionomie c'est "ue$ dans la seconde$ on pouvait peindre ousculpter son &ront %lar!i$ son sourcil admirablement dessin%$ son ne/droit$ ses lèvres serr%es$ son menton model% avec une rare per&ection$tout son visa!e en&in devenu la m%daille d'Au!uste mais "ue nibuste ni portrait ne pouvaient rendre ce "ui %tait ors du domaine de

l'imitation$ c'est7+7dire la mobilit% de son re!ard 3 le re!ard$ "ui est +l'omme ce "ue l'%clair est + Dieu$ c'est7+7dire la preuve de sadivinit%. <e re!ard$ dans >onaparte$ ob%issait + sa volont% avec la rapidit% del'%clair dans la m6me minute$ il *aillissait de ses paupières tantJt vi&et per)ant comme la lame d'un poi!nard tir% violemment du &ourreau$

tantJt doux comme un ra#on ou une caresse$ tantJt s%vère commeune interro!ation ou terrible comme une menace.

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>onaparte avait un re!ard pour cacune des pens%es "ui a!itaient sonme.<e/ apol%on$ ce re!ard$ except% dans les !randes circonstances desa vie$ cesse d'6tre mobile pour devenir &ixe mais$ &ixe$ il n'en est

"ue plus impossible + rendre 3 c'est une vrille "ui creuse le cQur decelui "u'il re!arde et "ui semble vouloir en sonder *us"u'+ la pluspro&onde$ *us"u'+ la plus secrète pens%e.Or$ le marbre et la peinture ont bien pu rendre cette &ixit% mais nil'un ni l'autre n'ont pu rendre la vie$ c'est7+7dire l;action p%n%trante etma!n%ti"ue de ce re!ard.Les cQurs troubles ont les #eux voil%s. >onaparte$ m6me au temps de sa mai!reur$ avait de belles mains ilmettait + les montrer une certaine co"uetterie. Lors"u'il en!raissa$ sesmains devinrent superbes il en avait un soin tout particulier$ et$ encausant$ les re!ardait avec complaisance.Il avait la m6me pr%tention pour les dents les dents$ en e&&et$ %taientbelles$ mais elles n'avaient point la splendeur des mains.Lors"u'il se promenait$ soit seul$ soit avec "uel"u'un$ "ue la

promenade eCt lieu dans ses appartements ou dans un *ardin$ ilmarcait pres"ue tou*ours un peu courb%$ comme si sa t6te eCt %t%lourde + porter et$ les mains crois%es derrière le dos$ il &aisait&r%"uemment un mouvement involontaire de l'%paule droite$ commesi un &rissonnement nerveux passait + travers cette %paule$ et$ enm6me temps$ sa bouce &aisait$ de !auce + droite$ un mouvement"ui semblait se rattacer au premier. <es mouvements$ au reste$n'avaient$ "uoi "u'on en ait dit$ rien de convulsi& 3 c'%tait un simple tic

d'abitude$ indi"uant ce/ lui une !rande pr%occupation$ une sorte decon!estion d'esprit aussi ce tic se produisait7il plus &r%"uemmentaux %po"ues o4 le !%n%ral$ le premier consul ou l;empereur mCrissaitde vastes pro*ets. <'%tait après de telles promenades$ accompa!n%es de ce doublemouvement de l'%paule et de la bouce$ "u'il dictait ses notes les plus

importantes en campa!ne$ + l;arm%e$ + ceval$ il %tait in&ati!able$ etpres"ue aussi in&ati!able dans la vie ordinaire$ o4 par&ois il marcait

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pendant cin" ou six eures de suite sans s'en apercevoir.Buand il se promenait ainsi avec "uel"u'un de sa &amiliarit%$ ilpassait abituellement son bras sous celui de son interlocuteur ets'appu#ait dessus.

out mince$ tout mai!re "u'il %tait + l;%po"ue o4 nous le mettons sousles #eux de nos lecteurs$ il se pr%occupait de sa &uture ob%sit%$ c'%taitd'ordinaire + >ourrienne "u'il &aisait cette sin!ulière con&idence. 9 Vous vo#e/$ >ourrienne$ combien *e suis sobre et mince e bien$on ne m'Jterait pas de l;id%e "u'+ "uarante ans *e serai !ros man!euret "ue *e prendrai beaucoup d'embonpoint. ,e pr%vois "ue maconstitution can!era$ et$ cependant$ *e &ais asse/ d'exercice mais"ue voule/7vous : c'est un pressentiment$ cela ne peut man"uerd;arriver.On sait + "uel de!r% d'ob%sit% %tait parvenu le prisonnier de 8ainte7K%lène.Il avait pour les bains une v%ritable passion "ui$ sans doute$ necontribua point m%diocrement + d%velopper son ob%sit% cettepassion lui &aisait du bain un besoin irr%sistible. 

Il en prenait un tous les deux *ours$ # restait deux eures$ se &aisant$pendant ce temps$ lire les *ournaux ou les pamplets pendant cettelecture$ il ouvrait + toute minute le robinet d'eau caude$ de sorte"u'il %levait la temp%rature de son bain + un de!r% "ue ne pouvaitsupporter le lecteur$ "ui d'ailleurs n'# vo#ait plus pour lire.8eulement alors$ il permettait "ue l'on ouvr-t la porte.On a parl% des atta"ues d'%pilepsie aux"uelles$ dès la premièrecampa!ne d'Italie$ il aurait %t% su*et >ourrienne est rest% on/e ans

près de lui et ne l;a *amais vu atteint de ce mal.D'un autre cJt%$ in&ati!able le *our$ il avait la nuit un imp%rieuxbesoin de sommeil$ surtout dans la p%riode o4 nous le prenons >onaparte$ !%n%ral ou premier consul$ &aisait veiller les autres$ maisdormait$ lui$ et dormait bien. Il se coucait + minuit$ "uel"ue&oism6me plus tJt$ nous l;avons dit$ et$ lors"ue$ + sept eures du matin$on entrait dans sa cambre pour l'%veiller$ on le trouvait tou*ours

endormi le plus souvent$ au premier appel$ il se levait maispar&ois$ tout sommeillant encore$ il disait en balbutiant 3

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 9 >ourrienne$ *e t;en prie$ laisse7moi dormir encore un moment. Et$ "uand rien ne pressait$ >ourrienne rentrait + uit eures sinon ilinsistait$ et$ tout en !ro!nant$ >onaparte &inissait par se lever.

Il dormait sept eures sur vin!t7"uatre$ par&ois uit eures$ &aisantalors une courte sieste dans l;après7midi.Aussi avait7il des instructions particulières pour la nuit. 9 La nuit$ disait7il$ vous entrere/$ en !%n%ral$ le moins possible dansma cambre ne m'%veille/ *amais "uand vous aure/ une bonnenouvelle + m'annoncer 3 une bonne nouvelle peut attendre mais$ s'ils'a!it d'une mauvaise nouvelle$ r%veille/7moi + l;instant m6me car$alors$ il n'# a pas un instant + perdre pour # &aire &ace.Dès "ue >onaparte %tait lev% et avait &ait sa toilette du matin$tou*ours très complète$ son valet de cambre entrait$ lui &aisait labarbe et pei!nait ses ceveux pendant "u'on le rasait$ un secr%taireou un aide de camp lui lisait les *ournaux en commen)ant tou*ourspar le oniteur. Il ne donnait d'attention r%elle "u'aux *ournauxan!lais et allemands. 9 (asse/$ passe/$ disait7il + la lecture des *ournaux &ran)ais *e sais

ce "u'ils disent$ parce "u'ils ne disent "ue ce "ue *e veux.La toilette de >onaparte &aite dans sa cambre + coucer$ ildescendait dans son cabinet. ous avons vu plus aut ce "u'il #&aisait. 0 dix eures$ on annon)ait$ avons7nous dit$ le d%*euner.<'%tait le ma-tre d'Jtel "ui &aisait cette annonce et il la &aisait en cestermes 3

 9 Le !%n%ral est servi.Aucun titre$ comme on voit$ pas m6me celui de premier consul.Le repas %tait &ru!al tous les matins$ on servait + >onaparte un platde pr%dilection dont il man!eait pres"ue tous les *ours 3 c'%tait unpoulet &rit + l'uile et + l'ail$ le m6me "ui a pris depuis$ sur la cartedes restaurateurs$ le nom de poulet + la aren!o.>onaparte buvait peu$ ne buvait "ue du vin de >ordeaux ou de

>our!o!ne$ et pr%&%rablement ce dernier.Après son d%*euner comme après son d-ner$ il prenait une tasse de

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ca&% noir *amais entre ses repas.Buand il lui arrivait de travailler *us"u'+ une eure avanc%e de la nuit$c'%tait$ non point du ca&%$ mais du cocolat "u'on lui apportait$ et lesecr%taire "ui travaillait avec lui en avait une tasse pareille + la

sienne. La plupart des istoriens$ des croni"ueurs$ des bio!rapes$ aprèsavoir dit "ue >onaparte prenait beaucoup de ca&%$ a*outent "u'ilprenait immod%r%ment de tabac.<'est une double erreur.Dès l'!e de vin!t7"uatre ans$ >onaparte avait contract% l'abitude depriser$ mais *uste ce "u'il &allait pour tenir son cerveau %veill% 3 ilprisait abituellement non pas dans la poce de son !ilet$ comme onl'a pr%tendu$ mais dans une tabatière "u'il %can!eait pres"ue ca"ue *our contre une nouvelle$ a#ant$ sur ce point de collectionneur detabatières$ une certaine ressemblance avec le !rand @r%d%ric s'ilprisait$ par asard$ dans la poce de son !ilet$ c'%tait les *ours debataille$ o4 il lui eCt %t% di&&icile de tenir + la &ois$ en traversant le &euau !alop$ la bride de son ceval et une tabatière il avait pour ces

 *ours7l+ des !ilets avec la poce droite doubl%e en peau par&um%e$ et$comme l'%cancrure de son abit lui permettait d'ins%rer le pouce etl'index dans sa poce sans ouvrir son abit$ il pouvait$ en "uel"uecirconstance et + "uel"ue allure "ue ce &Ct$ priser tout + son aise. G%n%ral ou premier consul$ il ne mettait pas de !ants$ se contentantde les tenir et de les &roisser dans sa main !auce empereur$ il # eutun pro!rès$ il en mit un$ et$ comme il can!eait de !ants non

seulement tous les *ours$ mais encore deux ou trois &ois par *our$ sonvalet de cambre eut l'id%e de ne &aire re&aire "u'un seul !ant$compl%tant la paire avec celui "ui ne servait pas.>onaparte avait deux !randes passions dont apol%on %rita 3 la!uerre et les monuments.Gai et pres"ue rieur dans les camps$ il devenait r6veur et sombredans le repos c'%tait alors "ue$ pour sortir de cette tristesse$ il avait

recours + l'%lectricit% de l'art et r6vait ces monuments !i!antes"uescomme il en a entrepris beaucoup et acev% "uel"ues7uns. Il savait

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"ue les monuments &ont partie de la vie des peuples "u'ils sont sonistoire %crite en lettres ma*uscules "ue$ lon!temps après "ue les!%n%rations ont disparu de la terre$ ces *alons des !es restentdebout "ue Fome vit dans ses ruines$ "ue la Grèce parle dans ses

monuments$ "ue$ par les siens$ l'!#pte appara-t$ spectre splendide etm#st%rieux$ au seuil des civilisations.ais ce "u'il aimait par7dessus tout$ ce "u'il caressait pr%&%rablement+ tout$ c'%tait la renomm%e$ c'%tait le bruit de l+ ce besoin de !uerre$cette soi& de !loire.8ouvent il disait 3  9 ne !rande r%putation$ c'est un !rand bruit plus on en &ait$ plus ils'entend au loin les lois$ les institutions$ les monuments$ les nations$tout cela tombe mais le bruit reste et retentit dans d'autres!%n%rations. >ab#lone et Alexandrie sont tomb%es 8%miramis etAlexandre sont rest%s debout$ plus !rands peut76tre par l'%co de leurrenomm%e$ r%p%t% et accru d'!e en !e$ "u'ils ne l'%taient dans lar%alit% m6me.(uis$ rattacant ces !randes id%es + lui7m6me 3

 9 on pouvoir$ disait7il$ tient + ma !loire$ et ma !loire aux batailles"ue *'ai !a!n%es la con"u6te m'a &ait ce "ue *e suis$ la con"u6teseule peut me maintenir. n !ouvernement nouveau7n% a besoind'%tonner et d'%blouir 3 dès "u'il ne &lamboie plus$ il s'%teint dumoment o4 il cesse de !randir$ il tombe.Lon!temps il avait %t% <orse$ supportant avec impatience la con"u6tede sa patrie mais$ le 15 vend%miaire pass%$ il s'%tait &aitv%ritablement @ran)ais$ et en %tait arriv% + aimer la @rance avec

passion son r6ve c'%tait de la voir !rande$ eureuse$ puissante$ + lat6te des nations comme !loire et comme art il est vrai "ue$ &aisant la@rance !rande$ il !randissait avec elle$ et "u'indestructiblement ilattacait son nom + sa !randeur. (our lui$ vivant %ternellement dans cette pens%e$ le moment actueldisparaissait dans l'avenir partout o4 l'emportait l'oura!an de la

!uerre$ il avait$ avant toute cose$ avant tout autre pa#s$ la @rancepr%sente + sa pens%e. =Bue penseront les At%niens ? disait

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Alexandre après Issus et Arbelles. = ,'espère "ue les @ran)ais serontcontents de moi?$ disait >onaparte après Fivoli et les (#ramides.Avant la bataille$ le moderne Alexandre s'occupait peu de ce "u'il&erait en cas de succès$ mais beaucoup en cas de revers il %tait$ plus

"ue tout autre$ convaincu "u'un rien d%cide par&ois des plus !rands%v%nements aussi %tait7il plus occup% de pr%voir ces %v%nements "uede les provo"uer il les re!ardait na-tre$ il les vo#ait mCrir puis$ lemoment venu$ il apparaissait$ mettait la main sur eux$ et les domptaitet les diri!eait comme un abile %cu#er dompte et diri!e un ceval&ou!ueux.8a !randeur rapide au milieu des r%volutions$ les can!ementspoliti"ues "u'il avait pr%par%s ou vus s'accomplir$ les %v%nements"u'il avait domin%s lui avaient donn% un certain m%pris des ommes$"ue$ d'ailleurs$ par sa nature$ il n'%tait point port% + estimer 3 aussiavait7il souvent + la bouce cette maxime d'autant plus d%solante"u'il en avait reconnu la v%rit% 3= Il # a deux leviers pour remuer les ommes$ la crainte et l'int%r6t. ? Avec de pareils sentiments$ >onaparte ne devait pas croire et ne

cro#ait point + l'amiti%.= <ombien de &ois$ dit >ourrienne$ ne m'a7t7il pas r%p%t% 3 L'amiti%n'est "u'un mot *e n'aime personne$ pas m6me mes &rèresT ,osepun peu$ peut76tre et encore$ si *e l;aime$ c'est par abitude et parce"u'il est mon a-n%T Duroc$ oui$ lui$ *e l'aime mais pour"uoi parce"ue son caractère me pla-t$ parce "u'il est &roid$ sec et s%vère puisDuroc ne pleure *amais :T D'ailleurs$ pour"uoi aimerais7*e <ro#e/7vous "ue *'aie de vrais amis$ moi ant "ue *e serai ce "ue *e

suis$ *e m'en &erai$ en apparence du moins mais "ue *e cesse d'6treeureux$ et$ vous verre/ : Les arbres n'ont pas de &euilles pendantl'iverT Vo#e/7vous$ >ourrienne$ il &aut laisser pleurnicer les&emmes. <'est leur a&&aire mais$ moi$ pas de sensibilit%. Il &aut avoirla main vi!oureuse et le cQur &erme autrement il ne &aut se m6ler nide !uerre ni de !ouvernement. ?Dans ses relations &amilières$ >onaparte %tait ce "ue l'on appelle au

collè!e un ta"uin mais ses ta"uineries %taient exemptes dem%cancet% et pres"ue *amais d%sobli!eantes sa mauvaise umeur$

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&acile d'ailleurs + exciter$ passait comme un nua!e cass% par le vent$s'exalait en paroles$ se dissipait dans ses propres %clats. (ourtant$ lors"u'il s'a!issait des a&&aires publi"ues$ de "uel"ue &aute

d'un de ses lieutenants ou de ses ministres$ il se laissait aller + de!raves emportements ses boutades alors %taient vives et durestou*ours$ umiliantes par&ois il donnait un coup de massue sousle"uel il &allait$ bon !r% mal !r%$ courber la t6te 3 ainsi sa scène avec,omini$ ainsi sa scène avec le duc de >ellune.>onaparte avait deux sortes d'ennemis$ les *acobins et les ro#alistes 3il d%testait les premiers et crai!nait les seconds lors"u'il parlait des *acobins$ il ne les appelait "ue les assassins de Louis VI "uant auxro#alistes$ c'%tait autre cose 3 on eCt dit "u'il pr%vo#ait laFestauration.Il avait près de lui deux ommes "ui avaient vot% la mort du roi 3@ouc% et <ambac%rès.Il renvo#a @ouc% de son ministère$ et$ s'il !arda <ambac%rès$ ce &ut+ cause des services "ue pouvait rendre l'%minent l%!iste mais il n'#pouvait tenir$ et$ souvent$ prenant par l'oreille son collè!ue le second

consul 3 9 on pauvre <ambac%rès$ disait7il$ *'en suis bien &c%$ mais votrea&&aire est claire 3 si *amais les >ourbons reviennent$ vous sere/pendu :n *our$ <ambac%rès s'impatienta$ et$ par un ocement de t6te$arracant son oreille aux pinces vivantes "ui la tenaient 3  9 Allons$ dit7il$ laisse/ donc de cJt% vos mauvaises plaisanteries :

outes les &ois "ue >onaparte %cappait + un dan!er$ une abituded'en&ance$ une abitude corse reparaissait 3 il &aisait sur sa poitrine$ etavec le pouce$ un rapide si!ne de croix.Buand il %prouvait "uel"ue contrari%t% ou %tait en proie + une pens%ed%sa!r%able$ il &redonnait 3 "uel air un air + lui$ "ui n'en %tait pasun$ "ue personne n'a reconnu$ tant il avait la voix &ausse alors$ ettout en cantonnant$ il s'asse#ait devant sa table de travail$ se

dandinant dans son &auteuil$ se pencant en arrière au point detomber + la renverse$ et mutilant$ comme nous l'avons dit$ le bras de

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son &auteuil avec un cani& "ui n'avait pas pour lui d'autre utilit%$attendu "ue *amais il ne taillait une plume lui7m6me 3 c'%tait sonsecr%taire "ui avait cette car!e$ et "ui les lui taillait du mieuxpossible$ int%ress% "u'il %tait + ce "ue cette e&&ro#able %criture "ue

l'on conna-t ne &Ct pas tout + &ait illisible.On sait l'e&&et "ue produisait sur >onaparte le son des cloces 3 c'%taitla seule musi"ue "u'il compr-t et "ui lui allt au cQur s'il %tait assislors"ue la vibration se &aisait entendre$ d'un si!ne de la main ilrecommandait le silence et se pencait du cJt% du son s'il %tait entrain de se promener$ il s'arr6tait$ inclinait la t6te et %coutait 3 tant "uela cloce tintait$ il restait immobile le bruit %teint dans l'espace$ ilreprenait son travail$ r%pondant + ceux "ui le priaient d'expli"uercette sin!ulière s#mpatie pour la voix de bron/e 3  9 <ela me rappelle les premières ann%es "ue *'ai pass%es + >rienne.,'%tais eureux alors :0 l'%po"ue o4 nous sommes arriv%s$ sa !rande pr%occupation %taitl'acat "u'il venait de &aire du domaine de la almaison il allait tousles samedis soirs + cette campa!ne$ # passait$ comme un %colier en

vacances$ la *ourn%e du dimance et souvent m6me celle du lundi.L+$ le travail %tait n%!li!% pour la promenade pendant cettepromenade$ il surveillait lui7m6me les embellissements "u'il &aisaitex%cuter. Buel"ue&ois$ et dans les commencements surtout$ sespromenades s'%tendaient ors des limites de la maison de campa!ne les rapports de la police mirent bientJt ordre + ces excursions$ "ui&urent supprim%es complètement après la conspiration d'Ar%na etl'a&&aire de la macine in&ernale.

Le revenu de la almaison$ calcul% par >onaparte lui7m6me$ ensupposant "u'il &it vendre ses &ruits et ses l%!umes$ pouvait monter +six mille &rancs. 9 <ela n'est pas mal$ disait7il + >ourrienne mais$ a*outait7il avec unsoupir$ il &audrait avoir trente mille livres de rente en deors pourpouvoir vivre ici. 

>onaparte m6lait une certaine po%sie + son !oCt pour la campa!ne 3 ilaimait + voir sous les all%es sombres du parc se promener une &emme

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+ la taille aute et &lexible seulement$ il &allait "u'elle &Ct v6tue deblanc 3 il d%testait les robes de couleur &onc%e$ et avait en orreur les!rosses &emmes "uant aux &emmes enceintes$ il %prouvait pour ellesune telle r%pu!nance$ "u'il %tait bien rare "u'il les invitt + ses soir%es

ou + ses &6tes du reste$ peu !alant de sa nature$ imposant trop pourattirer$ + peine poli avec les &emmes$ il prenait rarement sur lui dedire$ m6me aux plus *olies$ une cose a!r%able souvent m6me ontressaillait$ %tonn% des mauvais compliments "u'il &aisait auxmeilleures amies de ,os%pine. 0 telle &emme il avait dit 3 = O :comme vous ave/ les bras rou!es : ? + telle autre 3 = O : la vilainecoi&&ure "ue vous ave/ l+ : ? + celle7ci 3 = Vous ave/ une robe biensale$ *e vous l'ai d%*+ vue vin!t &ois : ? + celle7l+ 3 = Vous devrie/bien can!er de couturière$ car vous 6tes sin!ulièrement &a!ot%e. ?n *our$ il dit + la ducesse de <evreuse$ carmante blonde donttout le monde admirait la cevelure 3 9 A : c'est sin!ulier$ comme vous 6tes rousse :  9 <'est possible$ r%pondit la ducesse seulement$ c'est la première&ois "u'un omme me le dit.

>onaparte n'aimait pas le *eu$ et$ "uand il *ouait par asard$ c'%tait auvin!t7et7un du reste$ il avait cela de commun avec Kenri IV$ "u'iltricait mais$ le *eu &ini$ il laissait tout ce "u'il avait d'or et de billetssur la table en disant 3 9 Vous 6tes des niais : *'ai tric% pendant tout le temps "ue nousavons *ou%$ et vous ne vous en 6tes pas aper)us. Bue ceux "ui ontperdu se rattrapent.>onaparte$ n% et %lev% dans la reli!ion catoli"ue$ n'avait de

pr%&%rence pour aucun do!me lors"u'il r%tablit l'exercice du culte$ ce&ut un acte politi"ue "u'il accomplit et non un acte reli!ieux. Il aimaitcependant les causeries "ui portaient sur ce su*et mais lui7m6me setra)ait d'avance sa part dans la discussion en disant 3 9 a raison me tient dans l'incr%dulit% de beaucoup de coses maisles impressions de mon en&ance et les inspirations de ma première *eunesse me re*ettent dans l'incertitude.

(ourtant$ il ne voulait pas entendre parler de mat%rialisme peu luiimportait le do!me$ pourvu "ue ce do!me reconnCt un <r%ateur.

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 (endant une belle soir%e de messidor$ tandis "ue son btiment !lissaitentre le double a/ur de la mer et du ciel$ les mat%maticienssoutenaient "u'il n'# avait pas de Dieu$ mais seulement une matière

anim%e. >onaparte re!arda cette voCte c%leste$ plus brillante cent &oisentre alte et Alexandrie "u'elle ne l'est dans notre Europe$ et$ aumoment o4 l'on cro#ait "u'il %tait bien loin de la conversation 3 9 Vous ave/ beau dire$ s'%cria7t7il en montrant les %toiles$ c'est unDieu "ui a &ait tout cela.>onaparte$ très exact + pa#er ses d%penses particulières$ l'%taitin&iniment moins pour les d%penses publi"ues il %tait convaincu"ue$ dans les marc%s pass%s entre les ministres et les &ournisseurs$ sile ministre "ui avait conclu le marc% n'%tait pas dupe$ l'tat$ en toutcas$ %tait vol% aussi reculait7il autant "ue possible l'%po"ue dupa#ement alors il n'# avait point de cicanes et de di&&icult%s "u'il ne&it$ point de mauvaises raisons "u'il ne donnt c'%tait ce/ lui uneid%e &ixe$ un principe invariable$ "ue tout &ournisseur %tait un &ripon.n *our$ on lui pr%sente un omme "ui avait &ait une soumission etavait %t% accept%.

 9 <omment vous appele/7vous demanda7t7il avec sa brus"uerieordinaire. 9 Vollant$ cito#en premier consul. 9 >eau nom de &ournisseur.  9 on nom$ cito#en$ s'%crie avec deux ll. 9 On n'en vole "ue mieux$ monsieur$ reprit >onaparte.Et il lui tourna le dos.

>onaparte revenait rarement sur une d%cision arr6t%e$ m6me "uand ill'avait reconnue in*uste *amais nul ne lui entendit dire 3 = ,'ai eutort. ? tout au contraire$ son mot &avori %tait 3 = ,e commencetou*ours par croire le mal. ? La maxime %tait plus di!ne de imon"ue d'Au!uste.ais$ avec tout cela$ on sentait "ue c'%tait ce/ >onaparte plutJt unparti pris d'avoir l'air de m%priser les ommes "ue de les m%priser

v%ritablement. Il n'%tait ni aineux ni vindicati& seulement$ par&oiscro#ait7il trop + la n%cessit%$ la d%esse aux coins de &er au reste$ ors

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du camp de la politi"ue$ sensible$ bon$ accessible + la piti%$ aimantles en&ants$ !rande preuve d'un cQur doux et pito#able$ a#ant dans lavie priv%e de l'indul!ence pour les &aiblesses umaines$ et par&ois unecertaine bonomie$ celle de Kenri IV *ouant avec ses en&ants$ mal!r%

l'arriv%e de l'ambassadeur d'Espa!ne.8i nous &aisions ici de l'istoire$ nous aurions encore bien des coses+ dire de >onaparte$ sans compter 9 "uand nous aurions &ini avec>onaparte 9 ce "ui nous resterait + dire de apol%on. ais nous %crivons une simple croni"ue dans la"uelle >onaparte *oue son rJle par maleur$ l+ o4 se montre >onaparte$ ne &-t7il"u'appara-tre$ il devient$ mal!r% le narrateur$ un personna!e principal.Bu'on nous pardonne donc d'6tre retomb% dans la di!ression$ cetomme "ui est + lui seul tout un monde$ nous a$ en d%pit de nous7m6me$ entra-n% dans son tourbillon.Fevenons + Foland et$ par cons%"uent$ + notre r%cit.

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%%%II : L'A"BA!!ADEUR 

ous avons vu "u'en rentrant$ Foland avait demand% le premier

consul$ et "u'on lui avait r%pondu "ue le premier consul travaillaitavec le ministre de la police.Foland %tait le &amilier de la maison "uel "ue &Ct le &onctionnaireavec le"uel travaillt >onaparte$ + son retour d'un vo#a!e ou d'unesimple course$ il avait l'abitude d'entr'ouvrir la porte du cabinet et depasser la t6te.8ouvent le premier consul %tait si occup%$ "u'il ne &aisait pasattention + cette t6te "ui passait.Alors$ Foland pronon)ait ce seul mot 3= G%n%ral : ? ce "ui voulait dire dans cette lan!ue intime "ue lesdeux condisciples avaient continu% de parler 3 = G%n%ral$ *e suis l+ ave/7vous besoin de moi *'attends vos ordres. ? 8i le premier n'avaitpas besoin de Foland$ il r%pondait 3 = <'est bien. ? 8i$ au contraire$ ilavait besoin de lui$ il disait ce seul mot 3 = Entre. ?Foland entrait alors$ et attendait dans l'embrasure d'une &en6tre "ue

son !%n%ral lui dit pour "uel moti& il l'avait &ait entrer.<omme d'abitude$ Foland passa la t6te en disant 3\] 9 G%n%ral :  9 Entre$ r%pondit le premier consul$ avec une satis&action visible.Entre : Entre :Foland entra.<omme on le lui avait dit$ >onaparte travaillait avec le ministre de la

police.L'a&&aire dont s'occupait le premier consul$ et "ui paraissait le

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pr%occuper &ort$ avait aussi pour Foland son cJt% d'int%r6t.Il s'a!issait de nouvelles arrestations de dili!ences op%r%es par lescompa!nons de ,%u.8ur la table %taient trois procès7verbaux constatant l'arrestation d'une

dili!ence et de deux malles7poste.Dans une de ces malles7poste se trouvait le caissier de l'arm%ed'Italie$ riber.Les arrestations avaient eu lieu$ la première sur la !rande route deeximieux + ontluel$ dans la partie du cemin "ui traverse leterritoire de la commune de >eli!nieux la seconde$ + l'extr%mit% dulac de 8ilans$ du cJt% de antua la troisième$ sur la !rande route de8aint7tienne + >our!$ + l'endroit appel% les <arronnières. n &ait particulier se rattacait + l'une de ces arrestations.ne somme de "uatre mille &rancs et une caisse de bi*outerie avaient$par m%!arde$ %t% con&ondues avec les !roupes d'ar!ent appartenant au!ouvernement$ et enlev%es aux vo#a!eurs ceux7ci les cro#aientperdues$ lors"ue le *u!e de paix de antua re)ut une lettre sanssi!nature$ "ui lui indi"uait l'endroit o4 ces ob*ets avaient %t% enterr%s$

avec prière de les remettre + leurs propri%taires$ les compa!nons de,%u &aisant la !uerre au !ouvernement$ mais non aux particuliers.D'un autre cJt%$ dans l'a&&aire des <artonnières$ o4 les voleurs$ pourarr6ter la malle7poste$ "ui$ mal!r% leur ordre de &aire alte$ redoublaitde vitesse$ avaient %t% &orc%s de &aire &eu sur un ceval$ lescompa!nons de ,%u avaient cru devoir un d%domma!ement auma-tre de poste$ et celui7ci avait re)u cin" cents &rancs en paiementde son ceval tu%.

<'%tait *uste ce "ue le ceval avait coCt% uit *ours auparavant$ etcette estimation prouvait "ue l'on avait a&&aire + des !ens "ui seconnaissaient en cevaux.Les procès7verbaux dress%s par les autorit%s locales %taientaccompa!n%s des d%clarations des vo#a!eurs. >onaparte cantonnait cet air inconnu dont nous avons parl% ce "ui

prouvait "u'il %tait &urieux.Aussi$ comme de nouveaux rensei!nements devaient lui arriver avec

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Foland$ avait7il r%p%t% trois &ois + Foland d'entrer. 9 E bien$ lui dit7il$ d%cid%ment ton d%partement est en r%volte contremoi tiens$ re!arde.Foland *eta un coup d'Qil sur les papiers et comprit.

 9 ,ustement$ dit7il$ *e revenais pour vous parler de cela$ mon !%n%ral. 9 Alors$ parlons7en mais$ d'abord$ demande + >ourrienne mon atlasd%partemental.Foland demanda l'atlas$ et$ devinant ce "ue d%sirait >onaparte$l'ouvrit au d%partement de l'Ain. 9 <'est cela$ dit >onaparte montre7moi o4 les coses se sontpass%es.Foland posa le doi!t sur l'extr%mit% de la carte$ du cJt% de L#on. 9 ene/$ mon !%n%ral$ voici l'endroit pr%cis de la première atta"ue$ici$ en &ace de >elli!nieux.  9 Et la seconde  9 A eu lieu ici$ dit Foland reportant son doi!t de l'autre cJt% dud%partement$ vers Genève voici le lac de antua$ et voici celui de8ilans.

 9 aintenant$ la troisième Foland ramena son doi!t vers le centre. 9 G%n%ral$ voici la place pr%cise les <artonnières ne sont pointmar"u%es sur la carte$ + cause de leur peu d'importance. 9 Bu'est7ce "ue les <artonnières demanda le premier consul. 9 G%n%ral$ on appelle <artonnières$ ce/ nous$ des &abri"ues de tuiles elles appartiennent au cito#en errier 3 voici la place "u'ellesdevraient occuper sur la carte.

Et Foland indi"ua$ du bout d'un cra#on "ui laissa sa trace sur lepapier$ l'endroit pr%cis o4 devait avoir eu lieu l'arrestation. 9 <omment$ dit >onaparte$ la cose s'est pass%e + une demi7lieue +peine de >our! :  9 0 peine$ oui$ !%n%ral cela expli"ue comment le ceval bless% a %t%ramen% + >our!$ et n'est mort "ue dans les %curies de la >elle7

Alliance. 9 Vous entende/ tous ces d%tails$ monsieur : dit >onaparte en

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s'adressant au ministre de la police. 9 Oui$ cito#en premier consul$ r%pondit celui7ci. 9 Vous save/ "ue *e veux "ue les bri!anda!es cessent. 9 ,'# &erai tous mes e&&orts.

 9 Il ne s'a!it pas de &aire tous vos e&&orts$ il s'a!it de r%ussir.Le ministre s'inclina. 9 <e n'est "u'+ cette condition$ continua >onaparte$ "ue *ereconna-trai "ue vous 6tes v%ritablement l'omme abile "ue vouspr%tende/ 6tre. 9 ,e vous # aiderai$ cito#en$ dit Foland. 9 ,e n'osais vous demander votre concours$ dit le ministre.  9 Oui$ mais moi *e vous l;o&&re ne &aites rien "ue nous ne nousso#ons concert%s ensemble.Le ministre re!arda >onaparte. 9 <'est bien$ dit >onaparte$ alle/. Foland passera au ministère.Le ministre salua et sortit. 9 En e&&et$ continua le premier consul$ il # va de ton onneurd'exterminer ces bandits$ Foland 3 d'abord$ la cose se passe dans ton

d%partement puis ils paraissent en vouloir particulièrement + toi et +ta &amille. 9 Au contraire$ dit Foland$ et voil+ ce dont *'enra!e$ c'est "u'ils%par!nent moi et ma &amille. 9 Fevenons l+7dessus$ Foland ca"ue d%tail a son importance c'estla !uerre de >%douins "ue nous recommen)ons. 9 Femar"ue/ ceci$ !%n%ral 3 *e vais passer une nuit + la cartreuse de8eillon$ attendu$ m'assure7t7on$ "u'il # revient des &antJmes. En e&&et$

un &antJme m'appara-t$ mais par&aitement ino&&ensi& 3 *e tire sur luideux coups de pistolet$ il ne se retourne m6me pas. a mère se trouve dans une dili!ence arr6t%e$ elle s'%vanouit 3 un desvoleurs a pour elle les soins les plus d%licats$ lui &rotte les tempesavec du vinai!re et lui &ait respirer des sels. on &rère douard sed%&end autant "u'il est en lui 3 on le prend$ on l'embrasse$ on lui &ait

toutes sortes de compliments sur son coura!e peu s'en &aut "u'on nelui donne des bonbons en r%compense de sa belle conduite. out au

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contraire$ mon ami sir ,on m'imite$ va o4 *'ai %t% on le traite enespion et on le poi!narde : 9 ais il n'en est pas mort  9 on 3 tout au contraire$ il se porte si bien$ "u'il veut %pouser ma

sQur. 9 A : a : il a &ait la demande  9 O&&icielle. 9 Et tu as r%pondu T 9 ,'ai r%pondu "ue ma sQur d%pendait de deux personnes. 9 a mère et toi$ c'est trop *uste. 9 on pas 3 ma sQur elle7m6meT et vous. 9 Elle$ *e comprends mais moi   9 e m'ave/7vous pas dit$ !%n%ral$ "ue vous voulie/ la marier >onaparte se promena un instant$ les bras crois%s$ et r%&l%cissant puis$ tout + coup$ s'arr6tant devant Foland 3 9 Bu'est7ce "ue ton An!lais  9 Vous l;ave/ vu$ !%n%ral. 9 ,e ne parle pas p#si"uement tous les An!lais se ressemblent 3 des

#eux bleus$ les ceveux roux$ le teint blanc et la mcoire allon!%e. 9 <'est le te$ dit !ravement Foland. 9 <omment$ le t%  9 Oui vous ave/ appris l'an!lais$ !%n%ral  9 <'est7+7dire "ue *'ai essa#% de l;apprendre. 9 Votre pro&esseur a dC vous dire alors "ue le te se pronon)ait enappu#ant la lan!ue contre les dents e bien$ + &orce de prononcer lete$ et$ par cons%"uent$ de repousser leurs dents avec leur lan!ue$ les

An!lais &inissent par avoir cette mcoire allon!%e "ui$ comme vousle disie/ tout + l;eure$ est un des caractères distincti&s de leurp#sionomie. >onaparte re!arda Foland pour savoir si l'%ternel railleur riait ouparlait s%rieusement.Foland demeura imperturbable.

 9 <'est ton opinion dit >onaparte. 9 Oui$ !%n%ral$ et *e crois "ue$ p#siolo!i"uement$ elle en vaut bien

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une autre *'ai une &oule d'opinions comme celle7l+ "ue *e mets au *our au &ur et + mesure "ue l;occasion s'en pr%sente. 9 Fevenons + ton An!lais. 9 Volontiers$ !%n%ral.

 9 ,e te demandais ce "u'il %tait. 9 ais c'est un excellent !entleman 3 très brave$ très calme$ trèsimpassible$ très noble$ très rice$ et$ de plus 9 ce "ui n'estprobablement pas une recommandation pour vous 9 neveu de lordGrenville$ premier ministre de 8a a*est%. 9 u dis   9 ,e dis premier ministre de 8a a*est% >ritanni"ue.>onaparte reprit sa promenade$ et$ revenant + Foland 3 9 (uis7*e le voir ton An!lais  9 Vous save/ bien$ mon !%n%ral$ "ue vous pouve/ tout. 9 O4 est7il  9 0 (aris. 9 Va le cercer et amène7le7moi.Foland avait l'abitude d'ob%ir sans r%pli"uer il prit son capeau et

s'avan)a vers la porte. 9 Envoie7moi >ourrienne$ dit le premier consul$ au moment o4Foland passait dans le cabinet de son secr%taire.<in" minutes après "ue Foland avait disparu$ >ourrienne paraissait. 9 Asse#e/7vous l+$ >ourrienne$ dit le premier consul.>ourrienne s'assit$ pr%para son papier$ trempa sa plume dans l'encreet attendit. 

 9 U 6tes7vous demanda >onaparte en s'asse#ant sur le bureau m6meo4 %crivait >ourrienne$ ce "ui %tait encore une de ses abitudes$abitude "ui d%sesp%rait le secr%taire$ >onaparte ne cessant point dese balancer pendant tout le temps "u'il dictait$ et$ par ce balancement$a!itant le bureau de la m6me &a)on + peu près "ue s'il eCt %t% aumilieu de l'Oc%an sur une mer ouleuse. 9 ,'# suis$ r%pondit >ourrienne$ "ui avait &ini par se &aire$ tant bien

"ue mal$ + toutes les excentricit%s du premier consul. 9 Alors$ %crive/.

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Et il dicta 3= >onaparte$ premier consul de la F%publi"ue$ + 8a a*est% le roi dela Grande7>reta!ne et d'Irlande.= Appel% par le vQu de la nation &ran)aise + occuper la première

ma!istrature de la F%publi"ue$ *e crois convenable d'en &airedirectement part + Votre a*est%.= La !uerre "ui$ depuis uit ans$ rava!e les "uatre parties du monde$doit7elle 6tre %ternelle 'est7il donc aucun mo#en de s'entendre  = <omment les deux nations les plus %clair%es de l;Europe$puissantes et &ortes toutes deux plus "ue ne l'exi!ent leur sCret% etleur ind%pendance$ peuvent7elles sacri&ier + des id%es de vaine!randeur ou + des antipaties mal raisonn%es le bien du commerce$ laprosp%rit% int%rieure$ le boneur des &amilles comment ne sentent7elles pas "ue la paix est le premier des besoins comme la premièredes !loires = <es sentiments ne sauraient 6tre %tran!ers au cQur de Votrea*est%$ "ui !ouverne une nation libre dans le seul but de la rendreeureuse.

= Votre a*est% ne verra dans cette ouverture "ue mon d%sir sincèrede contribuer e&&icacement$ pour la seconde &ois$ + la paci&ication!%n%rale par une d%marce prompte$ toute de con&iance et d%!a!%e deces &ormes "ui$ n%cessaires peut76tre pour d%!uiser la d%pendance destats &aibles$ ne d%cèlent dans les tats &orts "ue le d%sir mutuel de setromper.= La @rance et l;An!leterre$ par l'abus de leurs &orces$ peuventlon!temps encore$ pour le maleur de tous les peuples$ en retarder

l;%puisement mais$ *'ose le dire$ le sort de toutes les nationscivilis%es est attac% + la &in d'une !uerre "ui embrase le mondeentier. ? >onaparte s'arr6ta. 9 ,e crois "ue c'est bien ainsi$ dit7il relise/7moi cela$ >ourrienne.>ourrienne lut la lettre "u'il venait d'%crire.

Après ca"ue para!rape$ le premier consul approuvait de la t6te$ endisant 3

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 9 Alle/.Avant m6me les derniers mots$ il prit la lettre des mains de>ourrienne$ et si!na avec une plume neuve.<'%tait son abitude de ne se servir "u'une &ois de la m6me plume$

rien ne lui %tait plus d%sa!r%able "u'une tace d'encre aux doi!ts. 9 <'est bien$ dit7il cacete/ et mette/ l'adresse 3 0 lord Grenville.>ourrienne &it ce "ui lui %tait recommand%.En ce moment$ on entendit le bruit d'une voiture "ui s'arr6tait dans lacour du Luxembour!. (uis$ un instant après$ la porte s'ouvrit et Foland parut.\] 9 E bien demanda >onaparte.  9 Buand *e vous disais "ue vous pouvie/ tout ce "ue vous voulie/$!%n%ral. 9 u as ton An!lais  9 ,e l'ai rencontr% au carre&our de >uci$ et$ sacant "ue vous n'aimie/pas + attendre$ *e l'ai pris tel "u'il %tait et l'ai &orc% de monter envoiture. (ar ma &oi$ un instant *'ai cru "ue *e serais obli!% de le &aire

conduire ici par le poste de la rue a/arine il est en bottes et enredin!ote. 9 Bu'il entre$ dit >onaparte. 9 Entre/$ milord$ &it Foland en se retournant.Lord anla# parut sur le seuil de la porte.>onaparte n'eut besoin "ue de *eter un coup d'Qil sur lui pourreconna-tre le par&ait !entleman.n peu d'amai!rissement$ un reste de pleur donnaient + sir ,on

tous les caractères d'une aute distinction.Il s'inclina et attendit la pr%sentation en v%ritable An!lais "u'il %tait.  9 G%n%ral$ dit Foland$ *'ai l'onneur de vous pr%senter sir ,onanla#$ "ui voulait$ pour avoir l'onneur de vous voir$ aller *us"u'+ latroisième cataracte$ et "ui$ au*ourd'ui$ se &ait tirer l'oreille pour venir *us"u'au Luxembour!.

 9 Vene/$ milord$ vene/$ dit >onaparte ce n'est ni la première &ois"ue nous nous vo#ons$ ni la première &ois "ue *'exprime le d%sir de

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vous conna-tre il # avait donc pres"ue de l'in!ratitude$ + vous$ devous re&user + mon d%sir. 9 8i *'ai %sit%$ !%n%ral$ r%pondit sir ,on en excellent &ran)ais$ selonson abitude$ c'est "ue *e ne pouvais croire + l'onneur "ue vous me

&aites. 9 Et puis$ tout naturellement et par sentiment national$ vous med%teste/$ n'est7ce pas$ comme tous vos compatriotes  9 ,e dois avouer$ !%n%ral$ r%pondit sir ,on en souriant$ "u'ils n'ensont encore "u'+ l'admiration. 9 Et parta!e/7vous cet absurde pr%*u!% de croire "ue l'onneurnational veut "ue l'on aSsse au*ourd'ui l'ennemi "ui peut 6tre notreami demain   9 La @rance a pres"ue %t% pour moi une seconde patrie$ !%n%ral$ etmon ami Foland vous dira "ue *'aspire au moment o4$ de mes deuxpatries$ celle + "ui *e devrai le plus sera la @rance. 9 Ainsi$ vous verrie/ sans r%pu!nance la @rance et l'An!leterre sedonner la main pour le boneur du monde  9 Le *our o4 *e verrais cela serait pour moi un *our eureux.

 9 Et$ si vous pouvie/ contribuer + amener ce r%sultat$ vous #pr6terie/7vous  9 ,'# exposerais ma vie. 9 Foland m'a dit "ue vous %tie/ parent de lord Grenville. 9 ,e suis son neveu. 9 tes7vous en bons termes avec lui  9 Il aimait &ort ma mère$ "ui %tait sa sQur a-n%e. 9 Ave/7vous %rit% de la tendresse "u'il portait + votre mère

 9 Oui seulement$ *e crois "u'il la tient en r%serve pour le *our o4 *erentrerai en An!leterre.  9 Vous car!erie/7vous de lui porter une lettre de moi  9 Adress%e + "ui  9 Au roi Geor!e III. 9 <e serait un !rand onneur pour moi.

 9 Vous car!erie/7vous de dire de vive voix + votre oncle ce "ue l'onne peut %crire dans une lettre

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 9 8ans # can!er un mot 3 les paroles du !%n%ral >onaparte sont del'istoire. 9 E bien$ dites7luiTais$ s'interrompant et se retournant vers >ourrienne 3

 9 >ourrienne$ dit7il$ cerce/7moi la dernière lettre de l'empereur deFussie.>ourrienne ouvrit un carton$ et$ sans cercer$ mit la main sur unelettre "u'il donna + >onaparte.>onaparte *eta un coup d'Qil sur la lettre$ et$ la pr%sentant + lordanla# 3\] 9 Dites7lui$ reprit7il$ d'abord et avant toute cose "ue vous ave/ lucette lettre. 8ir ,on s'inclina et lut 3= <ito#en premier consul$= ,'ai re)u$ arm%s et abill%s + neu&$ cacun avec l'uni&orme de soncorps$ les neu& mille Fusses &aits prisonniers en Kollande$ et "uevous m'ave/ envo#%s sans ran)on$ sans %can!e$ sans conditionaucune.

= <'est de la pure cevalerie$ et *'ai la pr%tention d'6tre un cevalier.= ,e crois "ue ce "ue *e puis vous o&&rir de mieux$ cito#en premierconsul$ en %can!e de ce ma!ni&i"ue cadeau$ c'est mon amiti%.= La voule/7vous = <omme arres de cette amiti%$ *'envoie ses passeports + lordit^ort$ ambassadeur d'An!leterre + 8aint7(%tersbour!.= En outre$ si vous voule/ 6tre$ *e ne dirai pas m6me mon second$mais mon t%moin$ *e provo"ue en duel personnel et particulier tous

les rois "ui ne prendront point parti contre l'An!leterre et "ui ne lui&ermeront pas leurs ports. = ,e commence par mon voisin$ le roi du Danemar$ et vous pouve/lire$ dans la Ga/ette de la <our$ le cartel "ue *e lui envoie.= Ai7*e encore autre cose + vous dire = on.

= 8i ce n'est "u'+ nous deux nous pouvons &aire la loi au monde.= Et puis encore "ue *e suis votre admirateur et sincère ami.

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= (AL. ? Lord anla# se retourna vers le premier consul. 9 Vous save/ "ue l'empereur de Fussie est &ou$ dit7il.

 9 8erait7ce cette lettre "ui vous l;apprendrait$ milord demanda>onaparte. 9 on mais elle me con&irme dans mon opinion. 9 <'est d'un &ou "ue Kenri VI de Lancastre a re)u la couronne desaint Louis$ et le blason d'An!leterre 9 *us"u'au moment o4 *e les #!ratterai avec mon %p%e 9 porte encore les &leurs de lis de @rance. 8ir ,on sourit son or!ueil national se r%voltait + cette pr%tention duvain"ueur des (#ramides. 9 ais$ reprit >onaparte$ il n'est point "uestion de cela au*ourd'ui$ etca"ue cose viendra en son temps. 9 Oui$ murmura sir ,on$ nous sommes encore trop près d'Abouir. 9 O : ce n'est pas sur mer "ue *e vous battrai$ dit >onaparte 3 il me&audrait cin"uante ans pour &aire de la @rance une nation maritime c'est l+7basT

Et de sa main$ il montra l'Orient. 9 (our le moment$ *e vous le r%pète$ il s'a!it$ non pas de !uerre$ maisde paix 3 *'ai besoin de la paix pour accomplir le r6ve "ue *e &ais$ etsurtout de la paix avec l'An!leterre. Vous vo#e/ "ue *e *oue cartes surtable 3 *e suis asse/ &ort pour 6tre &ranc. Le *our o4 un diplomate dirala v%rit%$ ce sera le premier diplomate du monde$ attendu "uepersonne ne le croira$ et "ue$ dès lors$ il arrivera sans obstacle + sonbut.

 9 ,'aurai donc + dire + mon oncle "ue vous voule/ la paix   9 out en lui disant "ue *e ne crains pas la !uerre. <e "ue *e ne &aispas avec le roi Geor!e$ vous le vo#e/$ *e puis le &aire avec l'empereur(aul mais la Fussie n'en est pas au point de civilisation o4 *e lavoudrais pour en &aire une alli%e. 9 n instrument vaut "uel"ue&ois mieux "u'un alli%.

 9 Oui mais$ vous l'ave/ dit$ l'empereur est &ou$ et$ au lieu d'armer les&ous$ milord$ mieux vaut les d%sarmer. ,e vous dis donc "ue deux

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nations comme la @rance et l;An!leterre doivent 6tre deux amiesins%parables ou deux ennemies acarn%es 3 amies$ elles sont les deuxpJles de la terre$ %"uilibrant son mouvement par un poids %!al ennemies$ il &aut "ue l'une d%truise l;autre et se &asse l'axe du monde.

 9 Et si lord Grenville$ sans douter de votre !%nie$ doutait de votrepuissance s'il est de l;avis de notre poète <olerid!e$ s'il croit "uel'Oc%an au rau"ue murmure !arde son -le et lui sert de rempart$ "uelui dirai7*e  9 D%roule/7nous une carte du monde$ >ourrienne$ dit >onaparte.>ourrienne d%roula une carte >onaparte s'en approca. \] 9 Vo#e/7vous ces deux &leuves dit7il.Et il montrait + sir ,on le Vol!a et le Danube. 9 Voil+ la route de l'Inde$ a*outa7t7il. 9 ,e cro#ais "ue c'%tait l'!#pte$ !%n%ral$ dit sir ,on. 9 ,e l'ai cru un instant comme vous$ ou plutJt$ *'ai pris celle7l+ parce"ue *e n'en avais pas d'autre. Le t/ar m'ouvre celle7ci "ue votre!ouvernement ne me &orce point + la prendre : e suive/7vous  9 Oui$ cito#en marce/ devant.

 9 E bien$ si l;An!leterre me &orce + la combattre$ si *e suis obli!%d'accepter l;alliance du successeur de <aterine$ voici ce "ue *e &ais 3 *'embar"ue "uarante mille Fusses sur le Vol!a *e leur &ais descendrele &leuve *us"u'+ Astraan ils traversent la mer <aspienne et vontm'attendre + Asterabad.8ir ,on s'inclina en si!ne d'attention pro&onde.>onaparte continua. 9 ,'embar"ue "uarante mille @ran)ais sur le Danube.

  9 (ardon$ cito#en premier consul$ mais le Danube est un &leuveautricien. 9 ,'aurai pris Vienne.8ir ,on re!arda >onaparte. 9 ,'aurai pris Vienne$ continua celui7ci. ,'embar"ue donc "uarantemille @ran)ais sur le Danube *e trouve$ + son emboucure$ des

vaisseaux russes "ui les transportent *us"u'+ a!anro! *e leur &aisremonter par terre le cours du Don *us"u'+ (ratisbiansaSa$ d'o4 ils se

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portent + /aritsin l+$ ils descendent le Vol!a + leur tour avec lesm6mes btiments "ui ont conduit les "uarante mille Fusses +Asterabad "uin/e *ours après$ *'ai "uatre7vin!t mille ommes dansla (erse occidentale. D'Asterabad$ les deux corps r%unis se porteront

sur l'Indus la (erse$ ennemie de l'An!leterre$ est notre alli%enaturelle. 9 Oui mais$ une &ois dans le (end*ab$ l'alliance perse vous man"ue$et une arm%e de "uatre7vin!t mille ommes ne tra-ne point &acilementavec elle ses approvisionnements. 9 Vous oublie/ une cose$ dit >onaparte$ comme si l'exp%dition %tait&aite$ c'est "ue *'ai laiss% des ban"uiers + %%ran et + <aboul or$rappele/7vous ce "ui arriva$ il # a neu& ans$ dans la !uerre de lord<orn^allis contre ippo78aSb 3 le !%n%ral en ce& man"uait de vivres un simple capitaineT *e neme rappelle plus son nomT 9 Le capitaine alcom$ &it lord anla#. 9 <'est cela$ s'%cria >onaparte$ vous save/ l'a&&aire : Le capitainealcom eut recours + la caste des brin*aries$ ces bo%miens de l'Inde$

"ui couvrent de leurs campements la p%ninsule indoustani"ue$ o4 ils&ont exclusivement le commerce de !rains e bien$ ces bo%mienssont + ceux "ui les pa#ent$ &idèles *us"u'au dernier sou 3 ce sont eux"ui me nourriront. 9 Il &audra passer l'Indus. 9 >on : dit >onaparte$ *'ai soixante lieues de d%veloppement entreD%ra7IsmaYl7Xan et Atto *e connais l'Indus comme *e connais la8eine c'est un &leuve lent "ui &ait une lieue + l'eure$ dont la

pro&ondeur mo#enne$ l+ o4 *e dis$ est de dou/e + "uin/e pieds et "ui adix !u%s peut76tre sur ma li!ne d'op%ration. 9 Ainsi votre li!ne d'op%ration est d%*+ trac%e demanda sir ,on ensouriant.  9 Oui$ attendu "u'elle se d%ploie devant un massi& non interrompu deprovinces &ertiles et bien arros%es attendu "u'en l'abordant *e tourne

les d%serts sablonneux "ui s%parent la vall%e in&%rieure de l'Indus duFad*epoutana attendu$ en&in$ "ue c'est sur cette base "ue se sont

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&aites toutes les invasions de l'Inde "ui ont eu "uel"ues succès depuisamoud de Gi/ni$ en l'an 1RRR$ *us"u'+ adir78ca$ en 1N5P 3 etcombien entre ces deux %po"ues ont &ait la route "ue *e compte &aire :passons7les en revueT Après amoud de Gi/ni$ aomet7Gouri$

en 11$ avec cent vin!t mille ommes après aomet7Gouri$imour7Lun! ou imour le >oiteux$ dont nous avons &ait amerlan$avec soixante mille ommes après imour7Lun!$ >abour après>abour$ Kuma#oun "ue sais7*e$ moi : L'Inde n'est7elle pas + "uiveut ou + "ui sait la prendre  9 Vous oublie/$ cito#en premier consul$ "ue tous ces con"u%rants "uevous vene/ de nommer n'ont eu a&&aire "u'aux peuplades indi!ènes$tandis "ue vous aure/ a&&aire aux An!lais$ vous. ous avons dansl'IndeT 9 Vin!t + vin!t7deux mille ommes. 9 Et cent mille cipa#es. 9 ,'ai &ait le compte de cacun$ et *e traite l'An!leterre et l'Inde$ l'uneavec le respect$ l'autre avec le m%pris "u'elle m%rite 3 partout o4 *e trouve l'in&anterie europ%enne$ *e pr%pare une seconde$

une troisième$ s'il le &aut une "uatrième li!ne de r%serve$ supposant"ue les trois premières peuvent plier sous la baSonnette an!laise mais partout o4 *e ne rencontre "ue des cipa#es$ des &ouets de postepour cette canaille$ c'est tout ce "u'il me &aut. Ave/7vous encore"uel"ues "uestions + me &aire$ milord  9 ne seule$ cito#en premier consul 3 d%sire/7vous s%rieusement lapaix  9 Voici la lettre par la"uelle *e la demande + votre roi$ milord et c'est

pour 6tre bien sCr "u'elle sera remise + 8a a*est% >ritanni"ue$ "ue *e prie le neveu de lord Grenville d'6tre mon messa!er. 9 Il sera &ait selon votre d%sir$ cito#en et$ si *'%tais l'oncle au lieud'6tre le neveu$ *e promettrais davanta!e. 9 Buand pouve/7vous partir  9 Dans une eure$ *e serai parti. 9 Vous n'ave/ aucun d%sir + m'exprimer avant votre d%part

 9 Aucun. En tous cas$ si *'en avais$ *e laisse mes pleins pouvoirs +mon ami Foland.

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  9 Donne/7moi la main$ milord ce sera de bon au!ure$ puis"ue nousrepr%sentons$ vous l'An!leterre$ et moi la @rance.8ir ,on accepta l'onneur "ue lui &aisait >onaparte$ avec cette exacte

mesure "ui indi"uait + la &ois sa s#mpatie pour la @rance et sesr%serves pour l'onneur national.(uis$ a#ant serr% celle de Foland avec une e&&usion toute &raternelle$il salua une dernière &ois le premier consul et sortit.>onaparte le suivit des #eux$ parut r%&l%cir un instant puis$ tout +coup 3 9 Foland$ dit7il$ non seulement *e consens au maria!e de ta sQur aveclord anla#$ mais encore *e le d%sire 3 tu entends *e le d%sire.Et il pesa tellement sur cacun de ces trois mots$ "u'ils si!ni&ièrentclairement$ pour "uicon"ue connaissait le premier consul$ non plus= *e le d%sire ?$ mais = *e le veux : ?La t#rannie %tait douce pour Foland aussi l'accepta7t7il avec unremerciement plein de reconnaissance.

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%%%III : LE! DEU% !IGNAU%

Disons ce "ui se passait au cteau des oires7@ontaines$ trois *ours

après "ue les %v%nements "ue nous venons de raconter se passaient +(aris.Depuis "ue$ successivement$ Foland d'abord$ puis madame deontrevel et son &ils$ et en&in sir ,on$ avaient pris la route de (aris$Foland pour re*oindre son !%n%ral$ madame de ontrevel pourconduire douard au collè!e$ et sir ,on pour &aire + Foland sesouvertures matrimoniales$ Am%lie %tait rest%e seule avec <arlotte aucteau des [email protected] disons seule$ parce "ue icel et son &ils ,ac"ues n'abitaientpas pr%cis%ment le cteau 3 ils lo!eaient dans un petit pavillonattenant + la !rille ce "ui ad*oi!nait pour icel les &onctions deconcier!e + celles de *ardinier.Il en r%sultait "ue$ le soir 9 + part la cambre d'Am%lie$ situ%e$comme nous l'avons dit$ au premier %ta!e sur le *ardin$ et celle de<arlotte$ situ%e dans les mansardes au troisième 9 les trois ran!s de

&en6tres du cteau restaient dans l'obscurit%.adame de ontrevel avait emmen% avec elle la seconde &emme decambre. Les deux *eunes &illes %taient peut76tre bien isol%es dans ce corps debtiment$ se composant d'une dou/aine de cambres et de trois%ta!es$ surtout au moment o4 la rumeur publi"ue si!nalait tantd'arrestations sur les !randes routes aussi icel avait7il o&&ert + sa

 *eune ma-tresse de coucer dans le corps de lo!is principal$ a&ind'6tre + m6me de lui porter secours en cas de besoin mais celle7ci

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avait$ d;une voix &erme$ d%clar% "u'elle n'avait pas peur et "u'elled%sirait "ue rien ne &Ct can!% aux dispositions abituelles ducteau.icel n'avait point autrement insist% et s'%tait retir% tout en disant

"ue$ du reste$ mademoiselle pouvait dormir tran"uille$ et "ue lui et,ac"ues &eraient des rondes autour du cteau.<es rondes de icel avaient paru un instant in"ui%ter Am%lie maiselle avait bientJt reconnu "ue icel se bornait + aller$ avec ,ac"ues$se mettre + l'a&&Ct sur la lisière de la &or6t de 8eillon$ et la &r%"uenteapparition sur la table$ ou d'un rble de lièvre ou d'un cuissot decevreuil$ prouvait "ue icel tenait sa parole + l'endroit des rondespromises.Am%lie avait donc cess% de s'in"ui%ter de ces rondes de icel "uiavaient lieu *ustement du cJt% oppos% + celui o4 elle avait craintd'abord "u'il ne les &-t. Or$ comme nous l'avons dit$ trois *ours après les %v%nements "uenous venons de raconter$ ou$ pour parler plus correctement$ pendantla nuit "ui suivit ce troisième *our$ ceux "ui %taient abitu%s + ne voir

de lumière "u'+ deux &en6tres du cteau des oires7@ontaines$ c'est7+7dire + la &en6tre d'Am%lie au premier %ta!e$ et + la &en6tre de<arlotte au troisième$ eussent pu remar"uer avec %tonnement "ue$de on/e eures du soir + minuit$ les "uatre &en6tres du premier %taient%clair%es.Il est vrai "ue cacune d'elles n'%tait %clair%e "ue par une seulebou!ie.Ils eussent pu voir encore la &orme d'une *eune &ille "ui$ + travers son

rideau$ &ixait les #eux dans la direction du villa!e de <e#/eriat.<ette *eune &ille$ c'%tait Am%lie$ Am%lie ple$ la poitrine oppress%e$ etparaissant attendre anxieusement un si!nal.Au bout de "uel"ues minutes$ elle s'essu#a le &ront et respira pres"ue *o#eusement.n &eu venait de s'allumer dans la direction o4 se perdait son re!ard.AussitJt elle passa de cambre en cambre$ et %tei!nit les unes après

les autres les trois bou!ies$ ne laissant vivre et brCler "ue celle "ui setrouvait dans sa cambre.

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 \] <omme si le &eu n'eCt attendu "ue cette obscurit%$ il s'%tei!nit +son tour.Am%lie s'assit près de sa &en6tre$ et demeura immobile$ les #eux &ix%s

sur le *ardin.Il &aisait une nuit sombre$ sans %toiles$ sans lune$ et cependant$ aubout d'un "uart d'eure$ elle vit$ ou plutJt elle devina une ombre "uitraversait la pelouse et s'approcait du cteau.Elle pla)a son uni"ue bou!ie dans l'an!le le plus recul% de lacambre et revint ouvrir sa &en6tre.<elui "u'elle attendait %tait d%*+ sur le balcon.<omme la première nuit o4 nous l;avons vu &aire cette escalade$ ilenveloppa de son bras la taille de la *eune &ille et l'entra-na dans lacambre.ais celle7ci opposa une l%!ère r%sistance elle cercait de la mainla cordelette de la *alousie 3 elle la d%taca du clou "ui la retenait$ etla *alousie retomba avec plus de bruit "ue la prudence ne l;eCt peut76tre voulu.Derrière la *alousie$ elle &erma la &en6tre.

(uis elle alla cercer la bou!ie dans l;an!le o4 elle l;avait cac%e. La bou!ie alors %claira son visa!e.Le *eune omme *eta un cri d'e&&roi le visa!e d'Am%lie %tait couvertde larmes. 9 Bu'est7il donc arriv% demanda7t7il. 9 n !rand maleur : dit la *eune &ille. 9 O : *e m'en suis dout% en vo#ant le si!nal par le"uel tu me

rappelais$ m'a#ant re)u la nuit dernièreT ais$ dis$ ce maleur est7ilirr%parable  9 0 peu près$ r%pli"ua Am%lie. 9 Au moins$ *'espère$ ne menace7t7il "ue moi  9 Il nous menace tous deux.Le *eune omme passa sa main sur son &ront pour en essu#er lasueur.

 9 Allons$ &it7il$ *'ai de la &orce. 9 8i tu as la &orce d'%couter tout$ *e n'ai point celle de tout te dire.

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 Alors$ prenant une lettre sur la cemin%e 3 9 Lis$ dit7elle voici ce "ue *'ai re)u par le courrier du soir.Le *eune omme prit la lettre$ et$ l'ouvrant$ courut + la si!nature.

 9 Elle est de madame de ontrevel$ dit7il. 9 Oui$ avec un post7scriptum de Foland.Le *eune omme lut 3= a &ille bien7aim%e$= ,e d%sire "ue la nouvelle "ue *e t'annonce te cause une *oie %!ale +celle "u'elle m'a &aite et "u'elle &ait + notre cer Foland. 8ir ,on$ +"ui tu contestais un cQur et "ue tu pr%tendais 6tre une m%cani"uesortie des ateliers de Vaucanson$ reconna-t "u'on eCt eu par&aitementraison de le *u!er ainsi *us"u'au *our o4 il t;a vue mais il soutient"ue$ depuis ce *our$ il a v%ritablement un cQur$ et "ue ce cQurt'adore.= 'en serais7tu dout%e$ ma cère Am%lie$ + ses manièresaristocrati"uement polies$ mais o4 l'Qil m6me de ta mère n'avait rienreconnu de tendre  

= <e matin$ en d%*eunant avec ton &rère$ il lui a &ait la demandeo&&icielle de ta main. on &rère a accueilli cette ouverture avec *oie cependant$ il n'a rien promis d'abord. Le premier consul$ avant led%part de Foland pour la Vend%e$ avait d%*+ parl% de se car!er deton %tablissement mais voil+ "ue le premier consul a d%sir% voir lordanla#$ "u'il l;a vu$ et "ue lord anla#$ du premier coup$ tout en&aisant ses r%serves nationales$ est entr% dans les bonnes !rces dupremier consul$ au point "ue celui7ci l;a car!%$ s%ance tenante$ d'une

mission pour son oncle lord Grenville. Lord anla# est parti +l;instant m6me pour l'An!leterre.= ,e ne sais combien de *ours sir ,on restera absent mais$ + coupsCr$ + son retour$ il demandera la permission de se pr%senter devanttoi comme ton &ianc%.= Lord anla# est *eune encore$ d'une &i!ure a!r%able$ immens%mentrice il est admirablement apparent% en An!leterre il est l'ami de

Foland. ,e ne sais pas d'omme "ui ait plus de droits$ *e ne diraipoint + ton amour$ ma cère Am%lie$ mais + ta pro&onde estime.

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= aintenant$ tout le reste en deux mots. = Le premier consul est tou*ours par&aitement bon pour moi et pourtes deux &rères$ et madame >onaparte m'a &ait entendre "u'elle

n'attendait "ue ton maria!e pour t'appeler près d'elle.= Il est "uestion de "uitter le Luxembour! et d'aller demeurer auxuileries 3 <omprends7tu toute la port%e de ce can!ement dedomicile = a mère$ "ui t'aime$= <LOILDE DE OFEVEL ? 8ans s'arr6ter$ le *eune omme passa au post7scriptum de Foland.Il %tait con)u en ces termes 3= u as lu$ cère petite sQur$ ce "ue t'%crit notre bonne mère. <emaria!e est convenable sous tous les rapports. Il ne s'a!it point ici de&aire la petite &ille le premier consul d%sire "ue tu sois lad# anla#$c'est7+7dire "u'il le veut.= ,e "uitte (aris pour "uel"ues *ours mais$ si *e ne te vois pas$ tuentendras parler de moi.

= ,e t'embrasse. = FOLAD ?  9 E bien$ <arles$ demanda Am%lie lors"ue le *eune omme eut &inisa lecture$ "ue dis7tu de cela  9 Bue c'%tait une cose + la"uelle nous devions nous attendre d'un *our + l'autre$ mon pauvre an!e$ mais "ui n'en est pas moins terrible.

 9 Bue &aire  9 Il # a trois coses + &aire. 9 Dis. 9 Avant tout$ r%siste$ si tu en as la &orce c'est le plus court et le plussCr.Am%lie baissa la t6te. 9 u n'oseras *amais$ n'est7ce pas

 9 ,amais. 9 <ependant tu es ma &emme$ Am%lie. n pr6tre a b%ni notre union.

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 9 ais ils disent "ue ce maria!e est nul devant la loi$ parce "u'il n'a%t% "ue b%ni par un pr6tre. 9 Et toi$ dit or!an$ toi$ l;%pouse d'un proscrit$ cela ne te su&&it pas  

En parlant ainsi$ sa voix tremblait.Am%lie eut un %lan pour se *eter dans ses bras. 9 ais ma mère : dit7elle. ous n'avions pas la pr%sence et lab%n%diction de ma mère. 9 (arce "u'il # avait des ris"ues + courir et "ue nous avons voulu lescourir seuls. 9 Et cet omme$ surtoutT 'as7tu pas entendu "ue mon &rère dit "u'ilveut  9O : si tu m'aimais$ Am%lie$ cet omme verrait bien "u'il peutcan!er la &ace d'un tat$ porter la !uerre d'un bout du monde +l;autre$ &onder une l%!islation$ btir un trJne$ mais "u'il ne peut&orcer une bouce + dire oui lors"ue le cQur dit non. 9 8i *e t'aimais : dit Am%lie du ton d'un doux reproce. Il est minuit$tu es dans ma cambre$ *e pleure dans tes bras$ *e suis la &ille du!%n%ral de ontrevel$ la sQur de Foland$ et tu dis 3 = 8i tu

m'aimais. ? 9 ,'ai tort$ *'ai tort$ mon ador%e Am%lie oui$ *e sais "ue tu es %lev%edans l;adoration de cet omme tu ne comprends pas "ue l'on puisselui r%sister$ et "uicon"ue lui r%siste est + tes #eux un rebelle.  9 <arles$ tu as dit "ue nous avions trois coses + &aire "uelle est laseconde  9 Accepter en apparence l'union "u'on te propose$ mais !a!ner du

temps en la retardant sous toutes sortes de pr%textes. L'omme n'estpas immortel. 9 on mais il est bien *eune pour "ue nous comptions sur sa mort.La troisième cose$ mon ami  9 @uirT mais$ + cette ressource extr6me$ Am%lie$ il # a deuxobstacles 3 tes r%pu!nances d'abord. 9 ,e suis + toi$ <arles ces r%pu!nances$ *e les surmonterai.

 9 (uis$ a*outa le *eune omme$ mes en!a!ements. 9 es en!a!ements

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 9 es compa!nons sont li%s + moi$ Am%lie mais *e suis li% + eux.ous aussi$ nous avons un omme dont nous relevons$ un omme +"ui nous avons *ur% ob%issance. <et omme$ c'est le &utur roi de@rance. 8i tu admets le d%vouement de ton &rère + >onaparte$ admets

le nJtre + Louis VIII. Am%lie laissa tomber sa t6te dans ses mains en poussant un soupir. 9 Alors$ dit7elle$ nous sommes perdus. 9 (our"uoi cela 8ous di&&%rents pr%textes$ sous celui de ta sant%surtout$ tu peux !a!ner un an avant un an$ il sera obli!% derecommencer une !uerre en Italie probablement une seule d%&aitelui Jte tout son presti!e en&in$ en un an$ il se passe bien des coses. 9 u n'as donc pas lu le post7scriptum de Foland$ <arles  9 8i &ait mais *e n'# vois rien de plus "ue dans la lettre de ta mère. 9 Felis la dernière prase.Et Am%lie remit la lettre sous les #eux du *eune omme.Il lut 3= ,e "uitte (aris pour "uel"ues *ours mais$ si tu ne me vois pas$ tuentendras parler de moi. ?

 9 E bien   9 8ais7tu ce "ue cela veut dire  9 on. 9 <ela veut dire "ue Foland est + ta poursuite. 9 Bu'importe$ puis"u'il ne peut mourir de la main d'aucun de nous  9 ais$ toi$ maleureux$ tu peux mourir de la sienne : 9 <rois7tu "ue *e dusse lui en vouloir beaucoup s'il me tuait$ Am%lie

 9 O : cela ne s'%tait point encore pr%sent% + mon esprit$ dans mescraintes les plus sombres. 9 Ainsi$ tu crois ton &rère en casse de nous  9 ,'en suis sCre. 9 D'o4 te vient cette certitude  9 8ur sir ,on mourant et "u'il cro#ait mort$ il a *ur% de le ven!er. 9 8'il eCt %t% mort au lieu d'6tre mourant$ &it le *eune omme avec

amertume$ nous ne serions pas o4 nous en sommes$ Am%lie. 

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 9 Dieu l;a sauv%$ <arles il %tait donc bon "u'il ne mourCt pas. 9 (our nous T 9 ,e ne sonde pas les desseins du 8ei!neur. ,e te dis$ mon <arlesbien7aim%$ !arde7toi de Foland Foland est près d'ici.

<arles sourit d'un air de doute. 9 ,e te dis "u'il est non seulement près d'ici$ mais ici on l'a vu. 9 On l'a vu : o4 Bui  9 Bui l;a vu  9 Oui. 9 <arlotte$ la &emme de cambre$ la &ille du concier!e de la prison elle m'avait demand% la permission d'aller visiter ses parents ierdimance 3 *e devais te voir$ *e lui ai donn% con!% *us"u'+ ce matin. 9 E bien  9 Elle a donc pass% la nuit ce/ ses parents. 0 on/e eures$ le capitaine de !endarmerie est venu amener desprisonniers. andis "u'on les %crouait$ un omme est arriv%envelopp% d'un manteau$ et a demand% le capitaine. <arlotte a crureconna-tre la voix du nouvel arrivant elle a re!ard% avec attention

et$ dans un moment o4 le manteau s'est %cart% du visa!e$ elle areconnu mon &rère.Le *eune omme &it un mouvement. 9 <omprends7tu$ <arles mon &rère "ui vient ici$ + >our! "ui #vient m#st%rieusement$ sans me pr%venir de sa pr%sence mon &rère"ui demande le capitaine de !endarmerie$ "ui le suit *us"ue dans laprison$ "ui ne parle "u'+ lui et "ui dispara-t 'est7ce point unemenace terrible pour mon amour$ dis

Et$ en e&&et$ au &ur et + mesure "u'Am%lie parlait$ le &ront de sonamant se couvrait d'un nua!e sombre. 9 Am%lie$ dit7il$ "uand nous nous sommes &aits ce "ue nous sommes$nul de nous ne s'est dissimul% les p%rils "u'il courait. 9 ais$ au moins$ demanda Am%lie$ vous ave/ can!% d'asile$ vousave/ abandonn% la cartreuse de 8eillon  9 os morts seuls # sont rest%s et l;abitent + cette eure.

  9 Est7ce un asile bien sCr "ue la !rotte de <e#/eriat

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 9 Aussi sCr "ue peut l'6tre tout asile a#ant deux issues. 9 La cartreuse de 8eillon aussi avait deux issues$ et cependant$ tu ledis$ vous # ave/ laiss% vos morts. 9 Les morts sont plus en sCret% "ue les vivants 3 ils sont certains de

ne pas mourir sur l'%ca&aud.Am%lie sentit un &risson lui passer par tout le corps. 9 <arles : murmura7t7elle. 9 coute$ dit le *eune omme$ Dieu m'est t%moin$ et toi aussi$ "ue *'aitou*ours$ dans nos entrevues$ mis mon sourire et ma !aiet% entre tespressentiments et mes craintes mais$ au*ourd'ui$ l'aspect des cosesa can!% nous arrivons en &ace de la lutte. Buel "u'il soit$ nousapprocons du d%nouement *e ne te demande point$ mon Am%lie$ces coses &olles et %!oSstes "ue les amants menac%s d'un !randdan!er exi!ent de leurs ma-tresses$ *e ne te demande pas de !arderton cQur au mort$ ton amour au cadavreT 9 Ami$ &it la *eune &ille en lui posant la main sur le bras$ prends!arde$ tu vas douter de moi.  9 on 3 *e te &ais le m%rite plus !rand en te laissant libre d'accomplir

le sacri&ice dans toute son %tendue mais *e ne veux pas "u'aucunserment te lie$ "u'aucun lien t'%trei!ne. 9 <'est bien$ &it Am%lie. 9 <e "ue *e te demande$ continua le *eune omme$ ce "ue tu vas me *urer sur notre amour$ %las : si &uneste pour toi$ c'est "ue$ si *e suisarr6t%$ si *e suis d%sarm%$ si *e suis emprisonn%$ condamn% + mort$ ce"ue *e te demande$ ce "ue *'exi!e de toi$ Am%lie$ c'est "ue$ par tousles mo#ens possibles$ tu me &asses passer des armes$ non seulement

pour moi$ mais encore pour mes compa!nons$ a&in "ue nous so#onstou*ours ma-tres de notre vie. 9ais alors$ <arles$ ne me permettrais7tu donc pas de tout dire$ d'enappeler + la tendresse de mon &rère$ + la !%n%rosit% du premier consulLa *eune &ille n'aceva point$ son amant lui saisissait violemment lepoi!net.

 9 Am%lie$ lui dit7il$ ce n'est plus un serment$ ce sont deux serments"ue *e te demande. 'u vas me *urer d'abord$ et avant tout$ "ue tu ne

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solliciteras point ma !rce. ,ure$ Am%lie$ *ure :  9 Ai7*e besoin de *urer$ ami dit la *eune &ille en %clatant ensan!lots *e te le promets.

 9 8ur le moment o4 *e t'ai dit "ue *e t'aimais$ sur celui o4 tu m'asr%pondu "ue *'%tais aim%  9 8ur ta vie$ sur la mienne$ sur le pass%$ sur l'avenir$ sur nos sourires$sur nos larmes : 9 <'est "ue *e n'en mourrais pas moins$ vois7tu$ Am%lie$ duss%7*e mebriser la t6te contre la muraille seulement$ *e mourrais d%sonor%. 9 ,e te le promets$ <arles. 9 Feste ma seconde prière$ Am%lie 3 si nous sommes pris etcondamn%s des armes ou du poison$ en&in un mo#en de mourir unmo#en$ "uelcon"ue : e venant de toi$ la mort me sera encore unboneur. 9 De près ou de loin$ libre ou prisonnier$ vivant ou mort$ tu es monma-tre$ *e suis ton esclave ordonne et *e t'ob%irai. 9 Voil+ tout$ Am%lie tu le vois$ c'est simple et clair 3 point de !rce$et des armes.

  9 8imple et clair$ mais terrible. 9 Et cela sera ainsi$ n'est7ce pas  9 u le veux  9 ,e t'en supplie. 9 Ordre ou prière$ mon <arles$ ta volont% sera &aite.Le *eune omme soutint de son bras !auce la *eune &ille$ "uisemblait près de s'%vanouir$ et rapproca sa bouce de la sienne.

ais$ au moment o4 leurs lèvres allaient se toucer$ le cri de lacouette se &it entendre si près de la &en6tre$ "u'Am%lie tressaillit$ et"ue <arles releva la t6te.Le cri se &it entendre une seconde &ois$ puis une troisième. 9 A : murmura Am%lie$ reconnais7tu le cri de l'oiseau de mauvaisau!ure : ous sommes condamn%s$ mon ami.ais <arles secoua la t6te.

 9 <e n'est point le cri de la couette$ Am%lie$ dit7il$ c'est l'appel del'un de mes compa!nons. teins la bou!ie.

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 Am%lie sou&&la la lumière$ tandis "ue son amant ouvrait la &en6tre. 9 A : *us"u'ici : murmura7t7elle on vient te cercer *us"u'ici : 9 O : c'est notre ami$ notre con&ident$ le comte de ,a#at nul autre

"ue lui ne sait o4 *e suis.(uis$ du balcon 3 9 Est7ce toi$ ontbar demanda7t7il. 9 Oui$ est7ce toi$ or!an  9 Oui.n omme sortit d'un massi& d'arbres. 9 ouvelles de (aris pas un instant + perdre 3 il # va de notre vie +tous. 9 u entends$ Am%lie Et$ prenant la *eune &ille dans ses bras$ il la serra convulsivementcontre son cQur. 9 Va$ dit7elle d'une voix mourante$ va n'as7tu pas entendu "u'ils'a!issait de votre vie + tous   9 Adieu$ mon Am%lie bien7aim%e$ adieu :

 9 O : ne dis pas adieu : 9 on$ non$ au revoir. 9 or!an : or!an : dit la voix de celui "ui attendait au bas dubalcon.Le *eune omme appu#a une dernière &ois ses lèvres sur cellesd'Am%lie$ et$ s'%lan)ant vers la &en6tre$ il en*amba le balcon$ et$ d'unseul bond$ se trouva près de son ami.Am%lie poussa un cri et s'avan)a *us"u'+ la balustrade mais elle ne

vit plus "ue deux ombres "ui se perdaient dans les t%nèbres$ renduesplus %paisses par le voisina!e des !rands arbres "ui &ormaient le parc.

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%%%I% : LA GROTTE DE CE,-ERIAT

Les deux *eunes !ens s'en&oncèrent sous l;ombre des !rands arbres

or!an !uida son compa!non$ moins &amilier "ue lui avec lesd%tours du parc$ et le conduisit *uste + l;endroit o4 il avait l;abituded'escalader le mur.Il ne &allut "u'une seconde + cacun d'eux pour accomplir cetteop%ration.n instant après$ ils %taient sur les bords de la Fe#ssouse.n bateau attendait au pied d'un saule.Ils s'# *etèrent tous deux$ et$ en trois coups d'aviron$ toucèrent l'autrebord.n sentier cJto#ait la ber!e de la rivière et conduisait + un petit bois"ui s'%tend de <e#/eriat + tre/$ c'est7+7dire sur une lon!ueur de troislieues$ &aisant ainsi$ de l'autre cJt% de la Fe#ssouse$ le pendant de la&or6t de 8eillon.Arriv%s + la lisière du bois$ ils s'arr6tèrent *us"ue7l+$ ils avaientmarc% aussi rapidement "u'il est possible de le &aire sans courir$ et ni

l'un ni l'autre n'avaient prononc% une parole.oute la route parcourue %tait d%serte il %tait probable$ certainm6me$ "u'on n'avait %t% vu de personne. On pouvait donc respirer. 9 O4 sont les compa!nons demanda or!an. 9 Dans la !rotte$ r%pondit ontbar. 9 Et pour"uoi ne nous # rendons7nous pas + l;instant m6me

 9 (arce "u'au pied de ce 6tre nous devons trouver un des nJtres "uinous dira si nous pouvons aller plus loin sans dan!er.

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 9 Le"uel  9 D'Assas.ne ombre apparut derrière l'arbre et s'en d%taca. 9 e voici$ dit l'ombre.

 9 A : c'est toi$ &irent les deux *eunes !ens. 9 Buoi de nouveau demanda ontbar. 9 Fien on vous attend pour prendre une d%cision.\] 9 En ce cas$ allons vite. Les trois *eunes !ens reprirent leur course au bout de trois cents pas$ontbar s'arr6tait de nouveau. 9 Armand : &it7il + demi7voix.0 cet appel$ on entendit le &roissement des &euilles sèces$ et une"uatrième ombre sortit d'un massi& et s'approca des troiscompa!nons. 9 Fien de nouveau demanda ontbar. 9 8i &ait 3 un envo#% de <adoudal. 9 <elui "ui est d%*+ venu  9 Oui.

 9 O4 est7il  9 Avec les &rères$ dans la !rotte. 9 Allons.ontbar s'%lan)a le premier le sentier %tait devenu si %troit$ "ue les"uatre *eunes !ens ne pouvaient marcer "ue l'un après l'autre.Le cemin monte$ pendant cin" cents pas + peu près$ par une penteasse/ douce$ mais tortueuse. 

Arriv% + une clairière$ ontbar s'arr6ta et &it entendre trois &ois cem6me cri de la couette "ui avait indi"u% sa pr%sence + or!an.n seul ououlement de ibou lui r%pondit.(uis$ du milieu des brances d'un c6ne tou&&u$ un omme se laissa!lisser + terre c'%tait la sentinelle "ui veillait + l'ouverture de la!rotte.<ette ouverture %tait + dix pas du c6ne.

(ar la disposition des massi&s "ui l'entouraient$ il &allait 6tre pres"uedessus pour l'apercevoir.

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La sentinelle %can!ea "uel"ues mots tout bas avec ontbar$ "uisemblait$ en remplissant les devoirs d'un ce&$ vouloir laisser or!antout entier + ses pens%es puis$ comme sa &action sans doute n'%taitpoint acev%e$ le bandit remonta dans les brances du c6ne$ et$ au

bout d'un instant$ se trouva si bien ne &aire "u'un avec le corps del'arbre$ "ue ceux + la vue des"uels il venait d'%capper le cercaientvainement dans son bastion a%rien.Le d%&il% devenait plus %troit au &ur et + mesure "u'on approcait del;entr%e de la !rotte. ontbar # p%n%tra le premier$ et$ d'un en&oncement o4 il les savaittrouver$ tira un bri"uet$ une pierre + &eu$ de l;amadou$ des allumetteset une torce.L'%tincelle *aillit$ l'amadou prit &eu$ l'allumette r%pandit sa &lammebleutre et incertaine$ + la"uelle succ%da la &lamme p%tillante etr%sineuse de la torce.rois ou "uatre cemins se pr%sentaient$ ontbar en prit un sans%siter.<e cemin tournait sur lui7m6me en s'en&on)ant dans la terre on eCt

dit "ue les *eunes !ens reprenaient sous le sol la trace de leurs pas$ etsuivaient le contre7pied de la route "ui les avait amen%s.Il %tait %vident "ue l'on parcourait les d%tours d'une ancienne carrière$peut76tre celle d'o4 sortirent$ il # a dix7neu& cents ans$ les trois villesromaines "ui ne sont plus au*ourd'ui "ue des villa!es$ et le camp de<%sar "ui les surmonte.De place en place$ le sentier souterrain "ue l'on suivait %tait coup%dans toute sa lar!eur par un lar!e &oss%$ &rancissable seulement +

l'aide d'une plance$ "ue l'on pouvait d'un coup de pied &aire tomberau &ond de la tranc%e. De place en place encore$ on vo#ait des %paulements derrièreles"uels on pouvait se retrancer et &aire &eu$ sans exposer + la vue del'ennemi aucune partie de son corps.En&in$ + cin" cents pas de l'entr%e + peu près$ une barricade + auteur

d'omme o&&rait un dernier obstacle + ceux "ui eussent vouluparvenir *us"u'+ une espèce de rotonde o4 se tenaient$ assis ou

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couc%s$ une di/aine d'ommes occup%s$ les uns + lire$ les autres + *ouer.Aucun des lecteurs ni des *oueurs ne se d%ran!ea au bruit des pas desarrivants$ ou + la vue de la lumière "ui se *ouait sur les parois de la

carrière$ tant ils %taient sCrs "ue des amis seuls pouvaient p%n%trer *us"u'+ eux$ !ard%s comme ils l;%taient.Au reste$ l'aspect "u'o&&rait ce campement %tait des plus pittores"ues les bou!ies$ "ui brClaient + pro&usion 9 les compa!nons de ,%u%taient trop aristocrates pour s'%clairer + une autre lumière "ue cellede la bou!ie 9$ se re&l%taient sur des trop%es d'armes de touteespèce$ parmi les"uelles les &usils + deux coups et les pistoletstenaient le premier ran! des &leurets et des mas"ues d'armes %taientpendus dans les intervalles "uel"ues instruments de musi"ue %taientpos%s )+ et l+ en&in une ou deux !laces dans leurs cadres dor%sindi"uaient "ue la toilette n'%tait pas un de ces passe7temps les moinsappr%ci%s des %tran!es abitants de cette demeure souterraine. ous paraissaient aussi tran"uilles "ue si la nouvelle "ui avait tir%or!an des bras d'Am%lie eCt %t% inconnue$ ou re!ard%e comme sans

importance.<ependant$ lors"ue + l'approce du petit !roupe venant du deors$ces mots 3 = Le capitaine : le capitaine : ? se &urent &ait entendre$ tousse levèrent$ non pas avec la servilit% des soldats "ui voient venir leurce&$ mais avec la d%&%rence a&&ectueuse de !ens intelli!ents et &ortspour un plus &ort et plus intelli!ent "u'eux.or!an alors secoua la t6te$ releva le &ront$ et$ passant devantontbar$ p%n%tra au centre du cercle "ui s'%tait &orm% + sa vue.

 9 E bien$ amis$ demanda7t7il$ il para-t "u'il # a des nouvelles  9 Oui$ capitaine$ dit une voix on assure "ue la police du premierconsul nous &ait l'onneur de s'occuper de nous. 9 O4 est le messa!er demanda or!an. 9 e voici$ dit un *eune omme v6tu de l'uni&orme des courriers decabinet$ et tout couvert encore de poussière et de boue. 

 9 Ave/7vous des d%p6ces  9 crites$ non verbales$ oui.

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 9 D'o4 viennent7elles  9 Du cabinet particulier du ministre. 9 Alors$ on peut # croire  9 ,e vous en r%ponds c'est tout ce "u'il # a de plus o&&iciel.

 9 Il est bon d'avoir des amis partout$ &it ontbar en manière deparentèse. 9 Et surtout près de . @ouc%$ reprit or!an vo#ons les nouvelles. 9 Dois7*e les dire tout aut$ ou + vous seul  9 <omme *e pr%sume "u'elles nous int%ressent tous$ dites7nous lestout aut. 9 E bien$ le premier consul a &ait venir le cito#en @ouc% au palaisdu Luxembour!$ et lui a lav% la t6te + notre endroit.\] 9 >on : Après   9 Le cito#en @ouc% a r%pondu "ue nous %tions des drJles &ortadroits$ &ort di&&iciles + *oindre$ plus di&&iciles encore + prendre "uandon nous avait re*oints. >re&$ il a &ait le plus !rand %lo!e de nous. 9 <'est bien aimable + lui. Après  9 Après$ le premier consul a r%pondu "ue cela ne le re!ardait pas$ "ue

nous %tions des bri!ands$ et "ue c'%taient nous "ui$ avec nosbri!anda!es$ soutenions la !uerre de la Vend%e "ue le *our o4 nousne &erions plus passer d'ar!ent en >reta!ne$ il n'# aurait plus de<ouannerie. 9 <ela me para-t admirablement raisonn%. 9 Bue c'%tait dans l'Est et dans le idi "u'il &allait &rapper l'Ouest. 9 <omme l'An!leterre dans l'Inde. 9 Bu'en cons%"uence$ il donnait carte blance au cito#en @ouc%$ et

"ue$ dCt7il d%penser un million et &aire tuer cin" cents ommes$ il lui&allait nos t6tes. 9 E bien$ mais il sait + "ui il les demande reste +$ savoir si nous leslaisserons prendre.  9 Alors$ le cito#en @ouc% est rentr% &urieux$ et il a d%clar% "u'il&allait$ "u'avant uit *ours$ il n'existt plus en @rance un seul

compa!non de ,%u. 9 Le d%lai est court.

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 9 Le m6me *our$ des courriers sont partis pour L#on$ pour con$pour Lons7le78aulnier$ pour >esan)on et pour Genève$ avec ordreaux ce&s des !arnisons de &aire personnellement tout ce "u'ilspourraient pour arriver + notre destruction$ mais$ en outre$ d'ob%ir

sans r%pli"ue + . Foland de ontrevel$ aide de camp du premierconsul$ et de mettre + sa disposition$ pour en user comme bon luisemblerait$ toutes les troupes dont il pourrait avoir besoin. 9 Et *e puis a*outer ceci$ dit or!an$ "ue . Foland de ontrevel estd%*+ en campa!ne ier$ il a eu$ + la prison de >our!$ une con&%renceavec le capitaine de !endarmerie. 9 8ait7on dans "uel but demanda une voix. 9 (ardieu : dit un autre$ pour # retenir nos lo!ements. 9 aintenant le sauve!arderas7tu tou*ours demanda d'Assas. 9 (lus "ue *amais.  9 A : c'est trop &ort$ murmura une voix. 9 (our"uoi cela r%pli"ua or!an d'un ton imp%rieux n'est7ce pasmon droit de simple compa!non  9 <ertainement$ dirent deux autres voix.

 9 E bien$ *'en use$ et comme simple compa!non$ et comme votrecapitaine. 9 8i cependant$ au milieu de la m6l%e$ une balle s'%!are : dit unevoix. 9 Alors$ ce n'est pas un droit "ue *e r%clame$ ce n'est pas un ordre "ue *e donne$ c'est une prière "ue *e &ais mes amis$ promette/7moi$ surl'onneur$ "ue la vie de Foland de ontrevel vous sera sacr%e.D'une voix unanime$ tous ceux "ui %taient l+ r%pondirent en %tendant

la main 9 8ur l'onneur$ nous le *urons : 9 aintenant$ reprit or!an$ il s'a!it d'envisa!er notre position sousson v%ritable point de vue$ de ne pas nous &aire d'illusions$ le *our o4une police intelli!ente se mettra + notre poursuite et nous &erav%ritablement la !uerre$ il est impossible "ue nous r%sistions 3 nousruserons comme le renard$ nous nous retournerons comme le

san!lier$ mais notre r%sistance sera une a&&aire de temps$ et voil+tout 3

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 c'est mon avis du moins.or!an interro!ea des #eux ses compa!nons$ et l'ad%sion &utunanime 3 seulement$ c'%tait le sourire sur les lèvres "u'ils

reconnaissaient "ue leur perte %tait assur%e.Il en %tait ainsi + cette %tran!e %po"ue 3 on recevait la mort sanscrainte$ comme on la donnait sans %motion. 9 Et maintenant$ demanda ontbar$ n'as7tu rien + a*outer  9 8i &ait$ dit or!an *'ai + a*outer "ue rien n'est plus &acile "ue denous procurer des cevaux ou m6me de partir + pied 3 nous sommestous casseurs et plus ou moins monta!nards. 0 ceval$ il nous &autsix eures pour 6tre ors de @rance + pied$ il nous en &aut dou/e une &ois en 8uisse$ nous &aisons la ni"ue au cito#en @ouc% et + sapolice voil+ ce "ue *'avais + a*outer. 9 <'est bien amusant de se mo"uer du cito#en @ouc%$ dit Adler$ maisc'est bien ennu#eux de "uitter la @rance.  9 Aussi ne mettrai7*e aux voix ce parti extr6me "u'après "ue nousaurons entendu le messa!er de <adoudal.

 9 A : c'est vrai$ dirent deux ou trois voix$ le >reton : o4 donc est le>reton  9 Il dormait "uand *e suis parti$ dit ontbar. 9 Et il dort encore$ dit Adler en d%si!nant du doi!t un omme couc%sur un lit de paille dans un ren&oncement de la !rotte.On r%veilla le >reton$ "ui se dressa sur ses !enoux en se &rottant les#eux d'une main et en cercant par abitude sa carabine de l'autre. 9 Vous 6tes avec des amis$ dit une voix$ n'a#e/ donc pas peur.

 9 (eur : dit le >reton "ui donc suppose l+7bas "ue *e puisse avoirpeur  9 Buel"u'un "ui probablement ne sait pas ce "ue c'est$ mon cer>rance7d'or$ dit or!an _car il reconnaissait le messa!er de<adoudal pour celui "ui %tait d%*+ venu et "u'on avait re)u dans lacartreuse pendant la nuit o4 lui7m6me %tait arriv% + Avi!non`$ et aunom du"uel *e vous &ais des excuses.

 >rance7d'or re!arda le !roupe de *eunes !ens devant le"uel il se

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trouvait$ d'un air "ui ne laissait pas de doute sur la r%pu!nance avecla"uelle il acceptait un certain !enre de plaisanteries mais$ commece !roupe n'avait rien d'o&&ensi& et "u'il %tait %vident "ue sa !aiet%n'%tait point de la raillerie$ il demanda d'un air asse/ !racieux 3

 9 Le"uel de vous tous$ messieurs$ est le ce& ,'ai + lui remettre unelettre de la part de mon !%n%ral.or!an &it un pas en avant. 9 <'est moi$ dit7il. 9 Votre nom  9 ,'en ai deux. 9 Votre nom de !uerre  9 or!an. 9 Oui$ c'est bien celui7l+ "ue le !%n%ral a dit d'ailleurs$ *e vousreconnais c'est vous "ui$ le soir o4 *'ai %t% re)u par des moines$m'ave/ remis un sac de soixante mille &rancs 3 alors$ *'ai une lettrepour vous. 9 Donne. Le pa#san prit son capeau$ en arraca la coi&&e$ et$ entre la coi&&e et

le &eutre$ prit un morceau de papier "ui avait l'air d'une double coi&&eet "ui semblait blanc au premier abord.(uis$ avec le salut militaire$ il pr%senta le papier + or!an.<elui7ci commen)a par le tourner et le retourner vo#ant "ue rien n'#%tait %crit$ ostensiblement du moins 3 9 ne bou!ie$ dit7il.On approca une bou!ie or!an exposa le papier + la &lamme.(eu + peu le papier se couvrit de caractères$ et + la caleur l'%criture

parut.<ette exp%rience paraissait &amilière aux *eunes !ens le >reton seulla re!ardait avec une certaine surprise.(our cet esprit naS&$ il pouvait bien # avoir$ dans cette op%ration$ unecertaine ma!ie mais$ du moment o4 le diable servait la causero#aliste$ le <ouan n'%tait pas loin de pactiser avec le diable. 9 essieurs$ dit or!an$ voule/7vous savoir ce "ue nous dit le

ma-tre ous s'inclinèrent$ %coutant.

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 Le *eune omme lut 3= on cer or!an$= 8i l;on vous disait "ue *'ai abandonn% la cause et trait% avec le

!ouvernement du premier consul en m6me temps "ue les ce&svend%ens$ n'en cro#e/ pas un mot *e suis de la >reta!nebretonnante$ et par cons%"uent$ ent6t% comme un vrai >reton. Lepremier consul a envo#% un de ses aides de camp m'o&&rir amnistieentière pour mes ommes$ et pour moi le !rade de colonel *e n'aipas m6me consult% mes ommes$ et *'ai re&us% pour eux et pour moi.= aintenant$ tout d%pend de vous 3 comme nous ne recevons desprinces ni ar!ent ni encoura!ement$ vous 6tes notre seul tr%sorier &erme/7nous votre caisse$ ou plutJt cesse/ de nous ouvrir celle du!ouvernement$ et l'opposition ro#aliste$ dont le cQur ne bat plus"u'en >reta!ne$ se ralentit peu + peu et &init par s'%teindre tout + &ait.= ,e n'ai pas besoin de vous dire "ue$ lors"u'il se sera %teint$ c'est "uele mien aura cess% de battre.= otre mission est dan!ereuse il est probable "ue nous # laisseronsnotre t6te mais ne trouve/7vous pas "u'il sera beau pour nous

d'entendre dire après nous$ si l;on entend encore "uel"ue cose au7del+ de la tombe 3 ous avaient d%sesp%r%$ eux ne d%sesp%rèrent pas := L'un de nous deux survivra + l;autre$ mais pour succomber + sontour "ue celui7l+ dise en mourant 3 Etiamsi omnes$ e!o non.= <ompte/ sur moi comme *e compte sur vous.= GEOFGE8 <ADODAL ?

 = (.8. Vous save/ "ue vous pouve/ remettre + >rance7d'or tout ce"ue vous ave/ d'ar!ent pour la cause il m'a promis de ne pas selaisser prendre$ et *e me &ie + sa parole. ? n murmure d'entousiasme s'%leva$ parmi les *eunes !ens lors"ueor!an eut acev% les derniers mots de cette lettre.

 9 Vous ave/ entendu$ messieurs dit7il. 9 Oui$ oui$ oui$ r%p%tèrent toutes les voix.

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 9 D'abord$ "uelle somme avons7nous + remettre + >rance7d'or  9 rei/e mille &rancs du lac de 8ilans vin!t7deux mille des<arronnières$ "uator/e mille de eximieux en tout$ "uarante7neu&mille$ dit Adler.

  9 Vous entende/$ mon cer >rance7d'or dit or!an ce n'est pas!rand7cose$ et nous sommes de moiti% plus pauvres "ue la dernière&ois mais vous connaisse/ le proverbe 3 = La plus belle &ille dumonde ne peut donner "ue ce "u'elle a. ? 9 Le !%n%ral sait ce "ue vous ris"ue/ pour con"u%rir cet ar!ent$ et il adit "ue$ si peu "ue vous puissie/ lui envo#er$ il le recevrait avecreconnaissance. 9 D'autant plus "ue le procain envoi sera meilleur$ dit la voix d'un *eune omme "ui venait de se m6ler au !roupe sans 6tre vu$ tantl'attention s'%tait concentr%e sur la lettre de <adoudal et sur celui "uila lisait$ surtout si nous voulons dire deux mots + la malle de<amb%r# samedi procain. 9 A : c'est toi$ Valensolle$ dit or!an. 9 (as de noms propres$ s'il te pla-t$ baron &aisons7nous &usiller$

!uillotiner$ rouer$ %carteler$ mais sauvons l'onneur de la &amille. ,em'appelle Adler et ne r%ponds pas + d'autre nom. 9 (ardon$ *'ai tort tu disais doncT   9 Bue la malle de (aris + <amb%r# passerait samedi entre la<apelle7de7Guinca# et >elleville$ portant cin"uante mille &rancs du!ouvernement aux reli!ieux du mont 8aint7>ernard$ ce + "uoi *'a*outais "u'il # avait$ entre ces deux localit%s$ un endroit nomm% la

aison7>lance$ le"uel me para-t admirable pour tendre uneembuscade. 9 Bu'en dites7vous$ messieurs demanda or!an &aisons7nousl'onneur au cito#en @ouc% de nous in"ui%ter de sa police (artons7nous Buittons7nous la @rance ou bien restons7nous les &idèlescompa!nons de ,%u Il n'# eut "u'un cri 3

 9 Festons : 9 0 la bonne eure : dit or!an *e nous reconnais l+$ &rères

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<adoudal nous a trac% notre route dans l'admirable lettre "ue nousvenons de recevoir de lui adoptons donc son %roS"ue devise 3Etiamsi omnes$ e!o non.Alors$ s'adressant au pa#san breton 3

 9 >rance7d'or$ lui dit7il$ les "uarante neu& mille &rancs sont + tadisposition pars "uand tu voudras promets en notre nom "uel"uecose de mieux pour la procaine &ois$ et dis au !%n%ral$ de ma part$"ue$ partout o4 il ira$ m6me + l'%ca&aud$ *e me &erai un onneur de lesuivre ou de le pr%c%der au revoir$ >rance7d'or : (uis$ se retournant vers le *eune omme "ui avait paru si &ort d%sirer"ue l'on respectt son inco!nito 3 9 on cer Adler$ lui dit7il en omme "ui a retrouv% sa !aiet% uninstant absente$ c'est moi "ui me car!e de vous nourrir et de vouscoucer cette nuit$ si toute&ois vous dai!ne/ m'accepter pour votreJte. 9 Avec reconnaissance$ ami or!an$ r%pondit le nouvel arrivant 3seulement$ *e te pr%viens "ue *e m'accommoderai de tous les lits$attendu "ue *e tombe de &ati!ue mais pas de tous les soupers$

attendu "ue *e meurs de &aim. 9 u auras un bon lit et un souper excellent. 9 Bue &aut7il &aire pour cela  9 e suivre. 9 ,e suis pr6t. 9 Alors$ viens. >onne nuit$ messieurs : <'est toi "ui veilles$ontbar  

 9 Oui. 9 En ce cas$ nous pouvons dormir tran"uilles.8ur "uoi$ or!an passa un de ses bras sous le bras de son ami$ pritde l'autre main une torce "u'on lui pr%sentait$ et s'avan)a dans lespro&ondeurs de la !rotte$ o4 nous allons le suivre si le lecteur n'estpas trop &ati!u% de cette lon!ue s%ance.<'%tait la première &ois "ue Valensolle$ "ui %tait$ ainsi "ue nous

l'avons vu$ des environs d'Aix$ avait l'occasion de visiter la !rotte de<e#/eriat$ tout r%cemment adopt%e par les compa!nons de ,%u pour

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lieu de re&u!e. Dans les r%unions pr%c%dentes$ il avait eu l'occasionseulement d'explorer les tours et les d%tours de la cartreuse de8eillon$ "u'il avait &ini par conna-tre asse/ intimement pour "ue$ dansla com%die *ou%e devant Foland$ on lui con&it le rJle de &antJme.

out %tait donc curieux et inconnu pour lui dans le nouveau domicileo4 il allait &aire son premier somme$ et "ui paraissait 6tre$ pour"uel"ues *ours du moins$ le "uartier !%n%ral de or!an. <omme il en est de toutes les carrières abandonn%es$ et "uiressemblent$ au premier abord$ + une cit% souterraine$ les di&&%rentesrues creus%es pour l'extraction de la pierre &inissaient tou*ours paraboutir + un cul7de7sac$ c'est7+7dire + ce point de la mine o4 le travailavait %t% interrompu.ne seule de ces rues semblait se prolon!er ind%&iniment.<ependant$ arrivait un point o4 elle7m6me avait dC s'arr6ter un *our mais$ vers l'an!le de l'impasse$ avait %t% creus%e 9 dans "uel but lacose est rest%e un m#stère pour les !ens du pa#s m6me 9 uneouverture des deux tiers moins lar!e "ue la !alerie + la"uelle elleaboutissait$ et pouvant donner passa!e + deux ommes de &ront + peu

près.Les deux amis s'en!a!èrent dans cette ouverture.L'air # devenait si rare$ "ue leur torce$ + ca"ue pas$ mena)ait des'%teindre.Valensolle sentit des !outtes d'eau !lac%es tomber sur ses %paules etsur ses mains. 9 iens : dit7il$ il pleut ici  9on$ r%pondit or!an en riant 3 seulement$ nous passons sous la

Fe#ssouse. 9 Alors$ nous allons + >our!  9 0 peu près. \] 9 8oit tu me conduis$ tu me promets + souper et + coucer 3 *en'ai + m'in"ui%ter de rien$ "ue de voir s'%teindre notre lampecependantT$ a*outa le *eune omme en suivant des #eux la lumière

plissante de la torce. 9 Et ce ne serait pas bien in"ui%tant$ attendu "ue nous nous

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retrouverions tou*ours. 9 En&in : dit Valensolle$ et "uand on pense "ue c'est pour des princes"ui ne savent pas m6me notre nom$ et "ui$ s'ils le savaient un *our$l'auraient oubli% le lendemain du *our o4 ils l'auraient su$ "u'+ trois

eures du matin nous nous promenons dans une !rotte$ "ue nouspassons sous des rivières$ et "ue nous allons coucer *e ne sais o4$avec la perspective d'6tre pris$ *u!%s et !uillotin%s un beau matin sais7tu "ue c'est stupide$ or!an  9 on cer$ r%pondit or!an$ ce "ui passe pour stupide$ et ce "uin'est pas compris du vul!aire en pareil cas$ a bien des cances pour6tre sublime. 9 Allons$ dit Valensolle$ *e vois "ue tu perds encore plus "ue moi aum%tier "ue nous &aisons *e n'# mets "ue du d%vouement$ et tu # metsde l'entousiasme.or!an poussa un soupir.  9 ous sommes arriv%s$ dit7il$ laissant tomber la conversationcomme un &ardeau "ui lui pesait + porter plus lon!temps.En e&&et$ il venait de eurter du pied les premières marces d'un

escalier.or!an$ %clairant et pr%c%dant Valensolle$ monta dix de!r%s etrencontra une !rille.Au mo#en d'une cle& "u'il tira de sa poce$ la !rille &ut ouverte.On se trouva dans un caveau &un%raire.Aux deux cJt%s de ce caveau$ deux cercueils %taient soutenus par destr%pieds de &er des couronnes ducales et l'%cusson d'a/ur + la croixd'ar!ent indi"uaient "ue ces cercueils devaient ren&ermer des

membres de la &amille de 8avoie avant "ue cette &amille portt lacouronne ro#ale.n escalier apparaissait dans la pro&ondeur du caveau$ conduisant +un %ta!e sup%rieur.Valensolle *eta un re!ard curieux autour de lui$ et$ + la lueurvacillante de la torce$ reconnut la localit% &unèbre dans la"uelle il setrouvait.

  9 Diable : &it7il$ nous sommes$ + ce "u'il para-t$ tout le contraire des

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8partiates. 9 En ce "u'ils %taient r%publicains et "ue nous sommes ro#alistes demanda or!an. 9 on 3 en ce "u'ils &aisaient venir un s"uelette + la &in de leurs repas$

tandis "ue nous$ c'est au commencement. 9 Es7tu bien sCr "ue ce soient les 8partiates "ui donnassent cettepreuve de pilosopie demanda or!an en re&ermant la porte. 9 Eux ou d'autres$ peu m'importe$ dit Valensolle par ma &oi$ macitation est &aite l'abb% Vertot ne recommen)ait pas son siè!e$ *e nerecommencerai pas ma citation. 9 E bien : une autre &ois$ tu diras les !#ptiens. 9 >on : &it Valensolle avec une insouciance "ui ne man"uait pasd'une certaine m%lancolie$ *e serai probablement un s"uelette moi7m6me avant d'avoir l;occasion de montrer mon %rudition une seconde&ois. ais "ue diable &ais7tu donc et pour"uoi %teins7tu la torce u ne vas pas me &aire souper et coucer ici$ *'espère bien En e&&et$ or!an venait d'%teindre sa torce sur la première marcede l'escalier "ui conduisait + l'%ta!e sup%rieur. 

 9 Donne7moi la main$ r%pondit le *eune omme.Valensolle saisit la main de son ami avec un empressement "uit%moi!nait d'un m%diocre d%sir de &aire$ au milieu des t%nèbres$ unlon! s%*our dans le caveau des ducs de 8avoie$ "uel"ue onneur "u'il# eCt pour un vivant + &ra#er avec de si illustres morts.or!an monta les de!r%s.(uis il parut$ au roidissement de sa main$ "u'il &aisait un e&&ort.En e&&et$ une dalle se souleva$ et$ par l;ouverture$ une lueur

cr%pusculaire tremblota aux #eux de Valensolle$ tandis "u'une odeuraromati"ue$ succ%dant + l'atmospère m%piti"ue du caveau$ vintr%*ouir son odorat. 9 A : dit7il$ par ma &oi$ nous sommes dans une !ran!e$ *'aime mieuxcela.or!an ne r%pondit rien il aida son compa!non + sortir du caveau$et laissa retomber la dalle.

Valensolle re!arda tout autour de lui 3 il %tait au centre d'un vastebtiment rempli de &oin$ et dans le"uel la lumière p%n%trait par des

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&en6tres si admirablement d%coup%es$ "ue ce ne pouvaient 6tre cellesd'une !ran!e.  9 ais$ dit Valensolle$ nous ne sommes pas dans une !ran!e

 9 Grimpe sur ce &oin et va t'asseoir près de cette &en6tre$ r%ponditor!an.Valensolle ob%it$ !rimpa sur le &oin comme un %colier en vacances$ etalla$ ainsi "ue le lui avait dit or!an$ s'asseoir près de la &en6tre. ninstant après$ or!an d%posa entre les *ambes de son ami uneserviette contenant un pt%$ du pain$ une bouteille de vin$ deuxverres$ deux couteaux et deux &ourcettes. 9 (este : dit Valensolle$ Lucullus soupe ce/ Lucullus.(uis$ plon!eant son re!ard$ + travers les vitraux sur un btiment perc%d'une "uantit% de &en6tres$ "ui semblait une aile de celui o4 les deuxamis se trouvaient$ et devant le"uel se promenait un &actionnaire 3 9 D%cid%ment$ &it7il$ *e souperai mal si *e ne sais pas o4 nous sommes "uel est ce btiment et pour"uoi ce &actionnaire se promène7t7ildevant la porte  9 E bien : dit or!an$ puis"ue tu le veux absolument$ *e vais te le

dire 3 nous sommes dans l'%!lise de >rou$ "u'un arr6t% du conseil municipala convertie en ma!asin + &ourra!e. <e btiment au"uel noustoucons$ c'est la caserne de la !endarmerie$ et ce &actionnaire$ c'estla sentinelle car!%e d'emp6cer "u'on ne nous d%ran!e pendant notresouper et "u'on ne nous surprenne pendant notre sommeil. 9 >raves !endarmes$ dit Valensolle$ en remplissant son verre. 0 leur

sant%$ or!an : 9 Et + la nJtre : dit le *eune omme en riant le diable m'%tran!le sil'on a l;id%e de venir nous cercer ici.0 peine or!an eut7il vid% son verre$ "ue$ comme si le diable eCtaccept% le d%&i "ui lui %tait port%$ on entendit la voix stridente de lasentinelle "ui criait 3 = Bui vive ? 9 E : &irent les deux *eunes !ens$ "ue veut dire cela

En e&&et$ une troupe d'une trentaine d'ommes venait du cJt% de (ont7d'Ain$ et$ après avoir %can!% le mot d'ordre avec la sentinelle$ se

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&ractionna 3 une partie$ la plus consid%rable$ conduite par deuxommes "ui semblaient des o&&iciers$ rentra dans la caserne l'autrepoursuivit son cemin. 

\] 9 Attention : &it or!an.Et tous deux sur leurs !enoux$ l'oreille au !uet$ l;Qil coll% contre lavitre$ attendirent.Expli"uons au lecteur ce "ui causait une interruption dans un repas"ui$ pour 6tre pris + trois eures du matin$ n'en %tait pas$ comme on levoit$ plus tran"uille.

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%L : BUI!!ON CREU%

La &ille du concier!e ne s'%tait point tromp%e 3 c'%tait bien Foland

"u'elle avait vu parler dans la !eJle au capitaine de !endarmerie.De son cJt%$ Am%lie n'avait pas tort de craindre car c'%tait bien surles traces de or!an "u'il %tait lc%.8'il ne s'%tait point pr%sent% au cteau des oires7@ontaines$ cen'%tait pas "u'il eCt le moindre soup)on de l'int%r6t "ue sa sQur portaitau ce& des compa!nons de ,%u mais il se d%&iait d'une indiscr%tiond'un de ses domesti"ues.Il avait bien reconnu <arlotte ce/ son père mais celle7ci n'a#antmani&est% aucun %tonnement$ il cro#ait n'avoir pas %t% reconnu parelle d'autant plus "u'après avoir %can!% "uel"ues mots avec lemar%cal des lo!is$ il %tait all% attendre ce dernier sur la place du>astion$ &ort d%serte + une pareille eure.8on %crou termin%$ le capitaine de !endarmerie %tait all% le re*oindre.Il avait trouv% Foland se promenant de lon! en lar!e et l'attendantimpatiemment.

<e/ le concier!e Foland s'%tait content% de se &aire reconna-tre l+$il pouvait entrer en matière. \] Il initia$ en cons%"uence$ le capitaine de !endarmerie au but deson vo#a!e.De m6me "ue$ dans les assembl%es publi"ues$ on demande la parolepour un &ait personnel et on l'obtient sans contestation$ Foland avaitdemand% au premier consul$ et cela pour un &ait personnel$ "ue la

poursuite des compa!nons de ,%u lui &Ct con&i%e et il avait obtenucette &aveur sans di&&icult%.

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n ordre du ministre de la !uerre mettait + sa disposition les!arnisons non seulement de >our!$ mais encore des villesenvironnantes.n ordre du ministre de la police en*oi!nait + tous les o&&iciers de

!endarmerie de lui pr6ter main7&orte.Il avait pens% naturellement$ et avant tout$ + s'adresser au capitaine dela !endarmerie de >our!$ "u'il connaissait de lon!ue date$ et "u'ilsavait 6tre un omme de coura!e et d'ex%cution.Il avait trouv% ce "u'il cercait 3 le capitaine de !endarmerie de>our! avait la t6te orriblement mont%e contre les compa!nons de,%u$ "ui arr6taient les dili!ences + un "uart de lieue de la ville$ et surles"uels il ne pouvait point arriver + mettre la main. Il connaissait les rapports envo#%s sur les trois dernières arrestationsau ministre de la police$ et il comprenait la mauvaise umeur decelui7ci.ais Foland porta le comble + son %tonnement en lui racontant ce"ui lui %tait arriv%$ dans la cartreuse de 8eillon$ la nuit o4 il avaitveill%$ et surtout ce "ui %tait arriv%$ dans la m6me cartreuse$ + sir

,on pendant la nuit suivante.Le capitaine avait bien su par la rumeur publi"ue "ue l'Jte demadame de ontrevel avait re)u un coup de poi!nard mais$ commepersonne n'avait port% plainte$ il ne s'%tait pas cru le droit de percerl'obscurit% dans la"uelle il lui semblait "ue Foland voulait laisserl'a&&aire ensevelie.0 cette %po"ue de trouble$ la &orce arm%e avait des indul!ences"u'elle n'eCt point eues en d'autres temps...

Buant + Foland$ il n'avait rien dit$ d%sirant se r%server la satis&actionde poursuivre$ en temps et lieu$ les Jtes de la cartreuse$m#sti&icateurs ou assassins.<ette &ois$ il venait avec tous les mo#ens de mettre son dessein +ex%cution$ et bien r%solu + ne pas revenir près du premier consul sansl'avoir accompli. 

D'ailleurs$ c'%tait l+ une de ces aventures comme les cercaitFoland. '# avait7il pas + la &ois du dan!er et du pittores"ue

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'%tait7ce point une occasion de *ouer sa vie contre des !ens "ui$ nem%na!eant pas la leur$ ne m%na!eraient probablement pas la sienne Foland %tait loin d'attribuer + sa v%ritable cause$ c'est7+7dire lasauve!arde %tendue sur lui par or!an$ le boneur avec le"uel il

s'%tait tir% du dan!er$ la nuit o4 il avait veill% dans la cartreuse et le *our o4 il avait combattu contre <adoudal.<omment supposer "u'une simple croix avait %t% &aite au7dessus deson nom$ et "u'+ deux cent cin"uante lieues de distance ce si!ne de lar%demption l'avait prot%!% aux deux bouts de la @rance Au reste$ la première cose + &aire %tait d'envelopper la cartreuse de8eillon et de la &ouiller dans ses recoins les plus secrets ce "ueFoland se cro#ait par&aitement en %tat de &aire.8eulement$ la nuit %tait trop avanc%e pour "ue cette exp%dition pCtavoir lieu avant la nuit procaine.En attendant$ Foland se cacerait dans la caserne de !endarmerie etse tiendrait dans la cambre du capitaine$ a&in "ue personne nesoup)onnt + >our! sa pr%sence ni la cause "ui l'amenait. Le lendemain$ il !uiderait l'exp%dition.

Dans la *ourn%e du lendemain$ un des !endarmes$ "ui %tait tailleur$lui con&ectionnerait un costume complet de mar%cal des lo!is.Il passerait pour 6tre attac% + la bri!ade de Lons7le78aulnier$ et$!rce + cet uni&orme$ il pourrait$ sans 6tre reconnu$ diri!er laper"uisition dans la cartreuse.out s'accomplit selon le plan convenu.Vers une eure$ Foland rentra dans la caserne avec le capitaine$monta + la cambre de ce dernier$ s'# arran!ea un lit de camp$ et #

dormit en omme "ui vient de passer deux *ours et deux nuits$ encaise de poste.Le lendemain il prit patience en &aisant$ pour l'instruction dumar%cal des lo!is$ un plan de la cartreuse de 8eillon + l'aidedu"uel$ m6me sans l'aide de Foland$ le di!ne o&&icier eCt pu diri!erl'exp%dition sans s'%!arer d'un pas.<omme le capitaine n'avait "ue dix7uit soldats sous ses ordres$ "ue

ce n'%tait point asse/ pour cerner complètement la cartreuse$ ouplutJt pour en !arder les deux issues et la &ouiller entièrement$"u'il

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eCt &allu deux ou trois *ours pour compl%ter la bri!ade diss%min%edans les environs et attendre un ci&&re d'ommes n%cessaire$ lecapitaine$ par ordre de Foland$ alla dans la *ourn%e mettre le coloneldes dra!ons$ dont le r%!iment %tait en !arnison + >our!$ au courant

de l'%v%nement$ et lui demander dou/e ommes "ui$ avec les dix7uitdu capitaine$ &eraient un total de trente. on seulement le colonel accorda ces dou/e ommes$ mais encore$apprenant "ue l'exp%dition devait 6tre diri!%e par le ce& de bri!adeFoland de ontrevel$ aide de camp du premier consul$ il d%clara"u'il voulait$ lui aussi$ 6tre de la partie$ et "u'il conduirait ses dou/eommes.Foland accepta son concours$ et il &ut convenu "ue le colonel 9 nousemplo#ons indi&&%remment le titre de colonel ou celui de ce& debri!ade "ui d%si!nait le m6me !rade 9 et il &ut convenu$ disons7nous$"ue le colonel et dou/e dra!ons prendraient en passant Foland$ lecapitaine et leurs dix7uit !endarmes$ la caserne de la !endarmerie setrouvant *ustement sur la route de la cartreuse de 8eillon.Le d%part %tait &ix% + on/e eures.

0 on/e eures$ eure militaire$ c'est7+7dire + on/e eures pr%cises$ lecolonel des dra!ons et ses dou/e ommes ralliaient les !endarmes$ etles deux troupes$ r%unies en une seule$ se mettaient en marce. Foland$ sous son costume de mar%cal des lo!is de !endarmerie$s'%tait &ait reconna-tre de son collè!ue le colonel de dra!ons mais$pour les dra!ons et les !endarmes$ il %tait$ comme la cose avait %t%convenue$ un mar%cal des lo!is d%tac% de la bri!ade de Lons7le7

8aulnier.8eulement$ comme ils eussent pu s'%tonner "u'un mar%cal des lo!is%tran!er aux localit%s leur &Ct donn% pour !uide$ on leur avait dit "ue$dans sa *eunesse$ Foland avait %t% novice + 8eillon$ noviciat "uil'avait mis + m6me de reconna-tre mieux "ue personne les d%tours lesplus m#st%rieux de la <artreuse.Le premier sentiment de ces braves militaires avait bien %t% de se

trouver un peu umili%s d'6tre conduits par un ex7moine mais$ aubout du compte$ comme cet ex7moine portait le capeau + trois

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cornes d'une &a)on asse/ co"uette$ comme son allure %tait celle d'unomme "ui$ en portant l'uni&orme$ semblait avoir complètementoubli% "u'il eCt autre&ois port% la robe$ ils avaient &ini par prendre leurparti de cette umiliation$ se r%servant d'arr6ter d%&initivement leur

opinion sur le mar%cal des lo!is d'après la &a)on dont il manierait lemous"uet "u'il portait au bras$ les pistolets "u'il portait + la ceinture$et le sabre "u'il portait au cJt%. On se munit de torces$ et l'on se mit en route dans le plus pro&ondsilence et en trois pelotons 3 l'un de uit ommes command% par lecapitaine de !endarmerie$ l'autre de dix ommes command% par lecolonel$ l'autre de dou/e command% par Foland.En sortant de la ville$ on se s%para.Le capitaine de !endarmerie$ "ui connaissait mieux les localit%s "uele colonel de dra!ons$ se car!ea de !arder la &en6tre de la <orreriedonnant sur le bois de 8eillon il avait avec lui uit !endarmes.Le colonel de dra!ons &ut car!% par Foland de !arder la !randeporte d'entr%e de la <artreuse. Il avait avec lui cin" dra!ons et cin"!endarmes.

Foland se car!ea de &ouiller l'int%rieur il avait avec lui cin"!endarmes et sept dra!ons.On donna une demi7eure + cacun pour 6tre + son poste. <'%tait plus"u'il ne &allait.0 on/e eures et demie sonnantes + l'%!lise de (%ronna/$ Foland etses ommes devaient escalader le mur du ver!er.Le capitaine de !endarmerie suivit la route de (ont7d'Ain *us"u'+ lalisière de la &or6t$ et$ en cJto#ant la lisière$ !a!na le poste "ui lui %tait

indi"u%. Le colonel de dra!ons prit le cemin de traverse "ui s'embrance surla route de (ont7d'Ain et "ui mène + la !rande porte de la <artreuse.En&in$ Foland prit + travers terres$ et !a!na le mur du ver!er "u'end'autres circonstances il avait$ on se le rappelle$ d%*+ escalad% deux&ois.

0 on/e eures et demie sonnantes$ il donna le si!nal + ses ommes etescalada le mur du ver!er !endarmes et dra!ons le suivirent.

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Arriv%s de l'autre cJt% du mur$ ils ne savaient pas encore si Foland%tait brave$ mais ils savaient "u'il %tait leste.Foland leur montra dans l'obscurit% la porte sur la"uelle ils devaientse diri!er c'%tait celle "ui donnait du ver!er dans le clo-tre.

(uis il s'%lan)a le premier + travers les autes erbes$ le premierpoussa la porte$ le premier se trouva dans le clo-tre.out %tait obscur$ muet$ solitaire.Foland$ servant tou*ours de !uide + ses ommes$ !a!na le r%&ectoire. \] (artout la solitude$ partout le silence.Il s'en!a!ea sous la voCte obli"ue$ et se retrouva dans le *ardin sansavoir e&&arouc% d'autres 6tres vivants "ue les cats7uants et lescauves7souris.Festait + visiter la citerne$ le caveau mortuaire et le pavillon ou plutJtla capelle de la &or6t.Foland traversa l'espace vide "ui le s%parait de la citerne. Arriv% aubas des de!r%s$ il alluma trois torces$ en !arda une et remit les deuxautres$ l'une aux mains d'un dra!on$ l'autre aux mains d'un!endarme puis il souleva la pierre "ui mas"uait l'escalier.

Les !endarmes "ui suivaient Foland commen)aient + croire "u'il %taitaussi brave "ue leste.On &rancit le couloir souterrain et l'on rencontra la première !rille elle %tait pouss%e$ mais non &erm%e.On entra dans le caveau &unèbre.L+$ c'%tait plus "ue la solitude$ plus "ue le silence 3 c'%tait la mort.Les plus braves sentirent un &risson passer dans la racine de leursceveux.

 Foland alla de tombe en tombe$ sondant les s%pulcres avec la crossedu pistolet "u'il tenait + la main.out resta muet.On traversa le caveau &unèbre$ on rencontra la seconde !rille$ onp%n%tra dans la capelle.6me silence$ m6me solitude tout %tait abandonn%$ et$ on eCt pu le

croire$ depuis des ann%es.Foland alla droit au cQur il retrouva le san! sur les dalles 3

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personne n'avait pris la peine de l'e&&acer.L+$ on %tait + bout de recerces et il &allait d%sesp%rer.Foland$ ne pouvait se d%cider + la retraite.Il pensa "ue peut76tre n'avait7il pas %t% atta"u%$ + cause de sa

nombreuse escorte il laissa dix ommes et une torce dans lacapelle$ les car!ea de se mettre$ par la &en6tre ruin%e$ encommunication avec le capitaine de !endarmerie embus"u% dans l+&or6t$ + "uel"ues pas de cette &en6tre$ et$ avec deux ommes$ revint$sur ses pas.<ette &ois$ les deux ommes "ui suivaient Foland le trouvaient plus"ue brave$ ils le trouvaient t%m%raire. ais Foland$ ne s'in"ui%tant pas m6me s'il %tait suivi$ reprit sa proprepiste$ + d%&aut de celle des bandits.Les deux ommes eurent onte et le suivirent.D%cid%ment$ la cartreuse %tait abandonn%e.Arriv% devant la !rande porte$ Foland appela le colonel de dra!ons le colonel et ses dix ommes %taient + leur poste.Foland ouvrit la porte et &it sa *onction avec eux.

Ils n'avaient rien vu$ rien entendu.Ils rentrèrent tous ensemble$ re&ermant et barricadant la porte derrièreeux pour couper la retraite aux bandits$ s'ils avaient le boneur d'enrencontrer.(uis ils allèrent re*oindre leurs compa!nons$ "ui$ de leur cJt%$ avaientralli% le capitaine de !endarmerie et ses uit ommes.out cela les attendait dans le cQur.Il &allait se d%cider + la retraite 3 deux eures du matin venaient de

sonner depuis près de trois eures$ on %tait en "u6te sans avoir rientrouv%. Foland$ r%abilit% dans l;esprit des !endarmes et des dra!ons$ "uitrouvaient "ue l'ex7novice ne boudait pas$ donna$ + son !rand re!ret$le si!nal de la retraite en ouvrant la porte de la capelle "ui donnaitsur la &or6t.

<ette &ois$ comme on n'esp%rait plus rencontrer personne$ Foland secontenta de la &ermer derrière lui.

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(uis$ au pas acc%l%r%$ la petite troupe reprit le cemin de >our!.Le capitaine de !endarmerie$ ses dix7uit ommes et Folandrentrèrent + leur caserne après s'6tre &ait reconna-tre de la sentinelle.Le colonel de dra!ons et ses dou/e ommes continuèrent leur cemin

et rentrèrent dans la ville.<'%tait ce cri de la sentinelle "ui avait attir% l;attention de or!an etde Valensolle c'%tait la rentr%e de ces dix7uit ommes + la caserne"ui avait interrompu leur repas c'%tait en&in cette circonstanceimpr%vue "ui avait &ait dire + or!an 3 = Attention : ?\] En e&&et$ dans la situation o4 se trouvaient les deux *eunes !ens$tout m%ritait attention. Aussi le repas &ut7il interrompu$ les mcoires cessèrent7elles de&onctionner pour laisser les #eux et les oreilles remplir leur o&&icedans toute son %tendue.On vit bientJt "ue les #eux seuls seraient occup%s.<a"ue !endarme re!a!na sa cambre sans lumière rien n'attiradonc l'attention des deux *eunes !ens sur les nombreuses &en6tres dela caserne$ de sorte "u'elle put se concentrer sur un seul point.

Au milieu de toutes ces &en6tres obscures$ deux s'illuminèrent elles%taient plac%es en retour relativement au reste du btiment$ et *uste en&ace de celle$ o4 les deux amis prenaient leur repas.<es &en6tres %taient au premier %ta!e mais$ dans la position "u'ilsoccupaient$ c'est7+7dire sur le &a-te des bottes de &ourra!e$ or!an etValensolle non seulement se trouvaient + la m6me auteur "u'elles$mais encore plon!eaient dessus.<es &en6tres %taient celles du capitaine de !endarmerie.

 8oit insouciance du brave capitaine$ soit p%nurie de l'tat$ on avaitoubli% de !arnir ces &en6tres de rideaux$ de sorte "ue$ !rce aux deuxcandelles allum%es par l'o&&icier de !endarmerie pour &aire onneur+ son Jte$ or!an et Valensolle pouvaient voir tout ce "ui se passaitdans cette cambre.out + coup$ or!an saisit le bras de Valensolle et l;%trei!nit avec

&orce 3 9 >on : dit Valensolle$ "u'# a7t7il encore de nouveau

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Foland venait de *eter son capeau + trois cornes sur une caise$ etor!an l'avait reconnu. 9 Foland de ontrevel : dit7il$ Foland sous l'uni&orme d'un mar%caldes lo!is de !endarmerie : cette &ois$ nous tenons sa piste$ tandis "u'il

cerce encore la nJtre. <'est + nous de ne pas la perdre. 9 Bue &ais7tu demanda Valensolle sentant "ue son ami s'%loi!nait delui. 9 ,e vais pr%venir nos compa!nons toi$ reste$ et ne le perds pas devue il d%tace son sabre et d%pose ses pistolets$ il est probable "u'ilpassera la nuit dans la cambre du capitaine 3 demain$ *e le d%&ie deprendre une route$ "uelle "u'elle soit$ sans avoir l'un de nous sur sestalons. Et or!an$ se laissant !lisser sur la d%clivit% du &ourra!e$ disparutaux #eux de son compa!non$ "ui$ accroupi comme un spinx$ neperdait pas de vue Foland de ontrevel.n "uart d'eure après$ or!an %tait de retour et les &en6tres del;o&&icier de !endarmerie %taient$ comme toutes les autres &en6tres dela caserne$ rentr%es dans l;obscurit%.

 9 E bien demanda or!an. 9 E bien$ r%pondit Valensolle$ la cose a &ini de la &a)on la plusprosaS"ue du monde 3 ils se sont d%sabill%s$ ont %teint les candelleset se sont couc%s$ le capitaine dans son lit$ et Foland sur unmatelas il est probable "u'+ cette eure ils ron&lent + "ui mieuxmieux. 9 En ce cas$ dit or!an$ bonne nuit + eux et + nous aussi.Dix minutes après$ ce souait %tait exauc%$ et les deux *eunes !ens

dormaient comme s'ils n'avaient pas eu le dan!er pour camarade delit.

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%LI : L'HÔTEL DE LA PO!TE

Le m6me *our$ vers six eures du matin$ c'est7+7dire pendant le lever

!ristre et &roid d'un des derniers *ours de &%vrier$ un cavalier$%peronnant un bidet de poste et pr%c%d% d'un postillon car!% deramener le ceval en main$ sortait de >our! par la route de con oude 8aint7,ullien.ous disons par la route de con ou de 8aint7,ullien$ parce "u'+une lieue de la capitale de la >resse la route bi&ur"ue et pr%sentedeux cemins$ l;un "ui conduit$ en suivant tout droit$ + 8aint7,ullien l;autre "ui$ en d%viant + !auce$ mène + con.Arriv% + l;embrancement des deux routes$ le cavalier allait prendrele cemin de con$ lors"u'une voix "ui semblait sortir de dessousune voiture renvers%e implora sa mis%ricorde.Le cavalier ordonna au postillon de voir ce "ue c'%tait.n pauvre mara-cer %tait pris$ en e&&et$ sous une voiture de l%!umes.8ans doute avait7il voulu la soutenir au moment o4 la roue$ mordantsur le &oss%$ perdait l'%"uilibre la voiture %tait tomb%e sur lui$ et cela

avec tant de boneur$ "u'il esp%rait$ disait7il$ n'avoir rien de cass%$ etne demandait "u'une cose$ c'est "u'on aidt sa voiture + se remettresur ses roues il esp%rait$ lui$ alors$ pouvoir se remettre sur ses *ambes. \] Le cavalier %tait mis%ricordieux pour son procain$ car nonseulement il permit "ue le postillon s'arr6tt pour tirer le mara-cerde l;embarras o4 il se trouvait$ mais encore il mit lui7m6me pied +

terre$ et$ avec une vi!ueur "u'on eCt %t% loin d'attendre d'un ommede taille mo#enne comme il l;%tait$ il aida le postillon + remettre la

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voiture$ non seulement sur ses roues$ mais encore sur le pav% ducemin.Après "uoi$ il voulut aider l;omme + se relever + son tour maiscelui7ci avait dit vrai 3 il %tait sain et sau&$ et$ s'il lui restait une espèce

de &la!eolement dans les *ambes$ c'%tait pour *usti&ier le proverbe "uipr%tend "u'il # a un Dieu pour les ivro!nes.Le mara-cer se con&ondit en remerciements et prit son ceval par labride$ mais tout autant 9 la cose %tait &acile + voir 9 pour se soutenirlui7m6me "ue pour conduire l'animal par le droit cemin.Les deux cavaliers se remirent en selle$ lancèrent leurs cevaux au!alop et disparurent bientJt au coude "ue &ait la route cin" minutesavant d'arriver au bois onnet.ais + peine eurent7ils disparu$ "u'il se &it un can!ement notabledans les allures du mara-cer 3 il arr6ta son ceval$ se redressa$ porta + ses lèvres l'emboucure d'unepetite trompe$ et sonna trois coups.ne espèce de pale&renier sortit du bois "ui borde la route$conduisant un ceval de ma-tre par la bride.

Le mara-cer d%pouilla rapidement sa blouse$ *eta bas son pantalonde !rosse toile$ et se trouva en veste et en culotte de daim et causs%de bottes + retroussis.Il &ouilla dans sa voiture$ en tira un pa"uet "u'il ouvrit$ secoua unabit de casse vert$ + brandebour!s d'or$ l'endossa$ passa par7dessusune ouppelande marron$ prit des mains du pale&renier un capeau"ue celui7ci lui pr%sentait et "ui %tait assorti + son %l%!ant costume$ se&it visser des %perons + ses bottes$ et$ sautant sur son ceval avec la

l%!èret% et l'adresse d'un %cu#er consomm% 3 9 rouve7toi ce soir + sept eures$ dit7il au pale&renier$ entre 8aint7,ust et <e#/eriat tu # rencontreras or!an$ et tu lui diras "ue celui"u'il sait va + con$ mais "ue *'# serai avant lui.Et$ en e&&et$ sans s'in"ui%ter de la voiture de l%!umes$ "u'il laissaitd'ailleurs + la !arde de son domesti"ue$ l'ex7mara-cer$ "ui n'%taitautre "ue notre ancienne connaissance ontbar$ tourna la t6te de son

ceval du cJt% du bois onnet et le mit au !alop. 

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\] <elui7l+ n'%tait pas un mauvais bidet de poste$ comme celui "uemontait Foland$ mais$ au contraire$ c'%tait un excellent ceval decourse de sorte "u'entre le bois onnet et (olliat$ ontbar re*oi!nitet d%passa les deux cavaliers.

Le ceval$ sau& une courte alte + 8aint7<#r7sur7enton$ &it d'uneseule traite$ et en moins de trois eures$ les neu& ou dix lieues "uis%parent >our! de con.Arriv% + con$ ontbar descendit + l'Jtel de la (oste$ le seul "ui$ +cette %po"ue$ avait la r%putation d'accaparer tous les vo#a!eurs dedistinction.Au reste$ + la &a)on dont ontbar &ut re)u dans l'Jtel$ on vo#ait "uel'Jte avait a&&aire + une ancienne connaissance. 9 A : c'est vous$ monsieur de ,a#at$ dit l;Jte nous nousdemandions ier ce "ue vous %tie/ devenu il # a plus d'un mois"u'on ne vous a vu dans nos pa#s. 9 Vous cro#e/ "u'il # a aussi lon!temps "ue cela$ mon ami dit le *eune omme en a&&ectant le !rasse#ement + la mode oui$ c'est maparole$ vrai : ,'ai %t% ce/ des amis$ ce/ les re&&ort$ les Kautecourt vous connaisse/ ces messieurs de nom$ n'est7ce pas

 9 O : de nom et de personne.  9 ous avons cass% + courre ils ont d'excellents %"uipa!es$ paroled'onneur : ais d%*eune7t7on ce/ vous$ ce matin  9 (our"uoi pas  9 E bien alors$ serve/7moi un poulet$ une bouteille de vin de>ordeaux$ deux cJtelettes$ des &ruits$ la moindre cose. 9 Dans un instant. Voule/7vous 6tre servi dans votre cambre$ ou

dans la salle commune  9 Dans la salle commune$ c'est plus !ai seulement$ serve/7moi surune table + part. A : n'oublie/ pas mon ceval 3 c'est une excellenteb6te$ et "ue *'aime mieux "ue certains cr%tiens$ parole d'onneur.L'Jte donna ses ordres$ ontbar se mit devant la cemin%e$retroussa sa ouppelande et se cau&&a les mollets. 9 <'est tou*ours vous "ui tene/ la poste demanda7t7il + l;Jte$

comme pour ne pas laisser tomber la conversation. 9 ,e crois bien :

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Alors$ c'est ce/ vous "ue rela#ent les dili!ences   9 on pas les dili!ences$ les malles. 9 A : dites donc 3 il &aut "ue *'aille + <amb%r# un de ces *ours$

combien # a7t7il de places dans la malle  9 rois 3 deux dans l'int%rieur$ une avec le courrier. 9 Et ai7*e cance de trouver une place libre  9 a se peut encore "uel"ue&ois mais le plus sCr$ vo#e/7vous$ c'esttou*ours d'avoir sa calèce ou son cabriolet + soi. 9 On ne peut donc pas retenir sa place d'avance  9 on car vous comprene/ bien$ monsieur de ,a#at$ s'il # a desvo#a!eurs "ui aient pris leurs places de (aris + L#on$ ils vouspriment. 9 Vo#e/7vous$ les aristocrates : dit en riant ontbar. 0 proposd'aristocrates$ il vous en arrive un derrière moi en poste *e l'aid%pass% + un "uart de lieue de (olliat 3 il m'a sembl% "u'il montait unbidet un peu poussi&. 9 O : &it l'Jte$ ce n'est pas %tonnant$ mes con&rères sont si mal%"uip%s en cevaux :

  9 Et tene/$ *ustement voil+ notre omme reprit ontbar *e cro#aisavoir plus d'avance "ue cela sur lui.En e&&et$ Foland au moment m6me passait au !alop devant les&en6tres et entrait dans la cour. 9 (rene/7vous tou*ours la cambre n[ 1$ monsieur de ,a#at demanda l'Jte. 9 (our"uoi la "uestion

 9 ais parce "ue c'est la meilleure$ et "ue$ si vous ne la prene/ pas$nous la donnerions + la personne "ui arrive$ dans le cas o4 elle &eraits%*our. 9 O : ne vous pr%occupe/ pas de moi$ *e ne saurai "ue dans lecourant de la *ourn%e si *e reste ou si *e pars. 8i le nouvel arrivant &aits%*our comme vous dites$ donne/7lui le n[ 1 *e me contenterai du n[2.

 9 onsieur est servi$ dit le !ar)on en paraissant sur la porte decommunication "ui conduisait de la cuisine + la salle commune.

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ontbar &it un si!ne de t6te et se rendit + l;invitation "ui lui %tait&aite il entrait dans la salle commune *uste au moment o4 Folandentrait dans la cuisine. 

La table %tait servie en e&&et ontbar can!ea son couvert de cJt%$et se pla)a de &a)on + tourner le dos + la porte.La pr%caution %tait inutile 3 Foland n'entra point dans la sallecommune$ et le d%*euneur put acever son repas sans 6tre d%ran!%.8eulement$ au dessert$ son Jte vint lui apporter lui7m6me le ca&%.ontbar comprit "ue le di!ne omme %tait en umeur de causer cela tombait + merveille 3 il # avait certaines coses "ue lui7m6med%sirait savoir. 9 E bien$ demanda ontbar$ "u'est donc devenu notre omme est7ce "u'il n'a &ait "ue can!er de ceval  9 on$ non$ non$ r%pondit l'Jte comme vous le disie/$ c'est unaristocrate 3 il a demand% "u'on lui serv-t son d%*euner dans sacambre. 9 Dans sa cambre ou dans ma cambre : demanda ontbar car *esuis bien sCr "ue vous lui ave/ donne/ le &ameux n[ 1.

 9 Dame : monsieur de ,a#at$ c'est votre &aute vous m'ave/ dit "ue *'en pouvais disposer.  9 Et vous m'ave/ pris au mot$ vous ave/ bien &ait *e me contenteraidu n[ 2. 9 O : vous # sere/ bien mal la cambre n'est s%par%e du n[ 1 "uepar une cloison$ et l'on entend tout ce "ui se &ait ou se dit d'unecambre dans l'autre.

 9 A )+ : mon cer Jte$ vous cro#e/ donc "ue *e suis venu ce/vous pour &aire des coses inconvenantes ou canter des cansonss%ditieuses$ "ue vous ave/ peur "u'on n'entende ce "ue *e dirai ou ce"ue *e &erai  9 O : ce n'est pas cela. 9 Bu'est7ce donc  9 ,e n'ai pas peur "ue vous d%ran!ie/ les autres *'ai peur "ue vous ne

so#e/ d%ran!%. 9 >on : votre *eune omme est donc un tapa!eur

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 9 on mais )a m'a l'air d'un o&&icier. 9 Bui a pu vous &aire croire cela   9 8a tournure d'abord puis il s'est in&orm% du r%!iment "ui %tait en

!arnison + con *e lui ai dit "ue c'%tait le Ne casseurs + ceval.= A : bon$ a7t7il repris$ *e connais le ce& de bri!ade$ un de mesamis votre !ar)on peut7il lui porter ma carte$ et lui demander s'ilveut venir d%*euner avec moi ? 9 A : a : 9 De sorte "ue$ vous comprene/$ des o&&iciers entre eux$ )a va 6tre dubruit$ du tapa!e : Ils vont peut76tre non seulement d%*euner$ maisd-ner$ mais souper. 9 ,e vous ai d%*+ dit$ mon cer Jte$ "ue *e ne cro#ais point avoir leplaisir de passer la nuit ce/ vous *'attends$ poste restante$ deslettres de (aris "ui d%cideront de ce "ue *e vais &aire. En attendant$allume/7moi du &eu dans la cambre n[ 2$ en &aisant le moins de bruitpossible$ pour ne pas !6ner mon voisin vous me &ere/ monter enm6me temps une plume$ de l;encre et du papier$ *'ai + %crire.Les ordres de ontbar &urent ponctuellement ex%cut%s$ et lui7m6me

monta sur les pas du !ar)on de service pour veiller + ce "ue Folandne &Ct point incommod% de son voisina!e.La cambre %tait bien telle "ue l'Jte de la poste l;avait dite$ et pasun mouvement ne pouvait se &aire dans l'une$ pas un mot ne pouvaits'# dire "ui ne &Ct entendu dans l'autre. Aussi ontbar entendit7il par&aitement le !ar)on d'Jtel annoncer +Foland le ce& de bri!ade 8aint7aurice$ et$ + la suite du pas

r%sonnant de celui7ci dans le corridor$ les exclamations "ue laissèrent%capper les deux amis$ encant%s de se revoir.De son cJt%$ Foland$ distrait un instant par le bruit "ui s'%tait &aitdans la cambre voisine$ avait oubli% ce bruit dès "u'il avait cess%$ etil n'# avait point de dan!er "u'il se renouvelt. ontbar$ une &oisseul$ s'%tait assis + la table sur la"uelle %taient d%pos%s$ encre$ plumeet papier$ et %tait rest% immobile.

Les deux o&&iciers s'%taient connus autre&ois en Italie$ et Folands'%tait trouv% sous les ordres de 8aint7aurice lors"ue celui7ci %tait

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capitaine$ et "ue lui$ Foland$ n'%tait "ue lieutenant.Au*ourd'ui$ les !rades %taient %!aux de plus$ Foland avait doublemission du premier consul et du pr%&et de police$ "ui lui donnaitcommandement sur les o&&iciers du m6me !rade "ue lui$ et m6me$

dans les limites de sa mission$ sur des o&&iciers d'un !rade plus %lev%.or!an ne s'%tait pas tromp% en pr%sumant "ue le &rère d'Am%lie %tait+ la poursuite des compa!nons de ,%u 3 "uand les per"uisitions nocturnes &aites dans la cartreuse de 8eillonn'en eussent pas donn% la preuve$ cette preuve eCt ressorti de laconversation du *eune o&&icier avec son collè!ue$ en supposant "uecette conversation eCt %t% entendue.Ainsi le premier consul envo#ait bien e&&ectivement cin"uante mille&rancs$ + titre de don$ aux pères du 8aint7>ernard ainsi cescin"uante mille &rancs %taient bien r%ellement envo#%s par la poste mais ces cin"uante mille &rancs n'%taient "u'une espèce de piè!e o4l'on comptait prendre les d%valiseurs de dili!ences$ s'ils n'%taientpoint surpris dans la cartreuse de 8eillon ou dans "uel"ue autre lieude leur retraite.

aintenant$ restait + savoir comment on les prendrait.<e &ut ce "ui$ tout en d%*eunant$ se d%battit lon!uement entre les deuxo&&iciers.Au dessert$ ils %taient d'accord$ et le plan %tait arr6t%.Le m6me soir$ or!an recevait une lettre ainsi con)ue 3= <omme nous l;a dit Adler$ vendredi procain$ + cin" eures du soir$la malle partira de (aris avec cin"uante mille &rancs destin%s auxpères du 8aint7>ernard.

 = Les trois places$ la place du coup% et les deux places de l;int%rieursont d%*+ retenues par trois vo#a!eurs "ui monteront$ le premier +8ens$ les deux autres + onnerre.=<es vo#a!eurs seront$ dans le coup%$ un des plus braves a!ents ducito#en @ouc%$ et dans l;int%rieur$ . Foland de ontrevel et lece& de bri!ade du Ne casseurs$ en !arnison + con.

= Ils seront en costumes bour!eois$ pour ne point inspirer desoup)ons$ mais arm%s *us"u'aux dents.

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= Dou/e casseurs + ceval$ avec mous"uetons$ pistolets et sabres$escorteront la malle$ mais + distance$ et de manière + arriver aumilieu de l'op%ration.= Le premier coup de pistolet tir% doit leur donner le si!nal de mettre

leurs cevaux au !alop et de tomber sur les d%valiseurs.= aintenant$ mon avis est "ue$ mal!r% toutes ces pr%cautions$ etm6me + cause de toutes ces pr%cautions$ l'atta"ue soit maintenue ets'opère + l'endroit indi"u%$ c'est7+7dire + la aison7>lance.= 8i c'est l;avis des compa!nons$ "u'on me le &asse savoir c'est moi"ui conduirai la malle en postillon$ de con + >elleville. = ,e &ait mon a&&aire du ce& de bri!ade "ue l'un de vous &asse lasienne de l;a!ent du cito#en @ouc%.= Buant + . Foland de ontrevel$ il ne lui arrivera rien$ attendu "ue *e me car!e$ par un mo#en + moi connu et par moi invent%$ del'emp6cer de descendre de la malle7poste.= L'eure pr%cise o4 la malle de <amb%r# passe + la aison7>lance est samedi$ + six eures du soir.= n seul mot de r%ponse con)u en ces termes 3 8amedi + six eures

du soir$ et tout ira comme sur des roulettes.= O>AF ? 0 minuit$ ontbar$ "ui e&&ectivement s'%tait plaint du bruit &ait parson voisin et avait %t% mis dans une cambre situ%e + l'autre extr%mit%de l'Jtel$ %tait r%veill% par un courrier$ le"uel n'%tait autre "ue lepale&renier "ui lui avait amen% sur la route un ceval tout sell%.<ette lettre contenait simplement ces mots$ suivis d'un post7

scriptum 3= 8amedi$ + six eures du soir. = OFGA. = (.8. e pas oublier$ m6me au milieu du combat$ "ue la vie deFoland de ontrevel est sauve!ard%e. ?

 Le *eune omme lut cette r%ponse avec une *oie visible ce n'%tait

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plus une simple arrestation de dili!ence$ cette &ois$ c'%tait une espèced'a&&aire d'onneur entre ommes d'une opinion di&&%rente$ unerencontre entre braves.<e n'%tait pas seulement de l;or "u'on allait r%pandre sur la !rande

route$ c'%tait du san!.<e n'%tait pas aux pistolets sans balles du conducteur$ mani%s par lesmains d'un en&ant$ "u'on allait avoir a&&aire$ c'%tait aux armesmortelles de soldats abitu%s + s'en servir.Au reste$ on avait toute la *ourn%e "ui allait s'ouvrir$ et toute celle dulendemain$ pour prendre ses mesures. ontbar se contenta donc dedemander au pale&renier "uel %tait le postillon de service "ui devait$ +cin" eures$ prendre la malle + con et &aire la poste ou plutJt lesdeux postes "ui s'%tendent de con + >elleville.Il lui recommanda en outre d'aceter "uatre pitons et deux cadenas&ermant + cle&. Il savait d'avance "ue la malle arrivait + "uatre eures et demie +con$ # d-nait$ et en repartait + cin" eures pr%cises.8ans doute$ toutes les mesures de ontbar %taient prises d'avance$

car$ ces recommandations &aites + son domesti"ue$ il le con!%dia$ ets'endormit comme un omme "ui a un arri%r% de sommeil + combler.Le lendemain$ il ne se r%veilla$ ou plutJt ne descendit "u'+ neu&eures du matin. Il demanda sans a&&ectation + l'Jte des nouvelles deson bru#ant voisin.Le vo#a!eur %tait parti + six eures du matin$ par la malle7poste deL#on + (aris$ avec son ami le ce& de bri!ade des casseurs$ et l'Jteavait cru entendre "u'ils n'avaient retenu leurs places "ue *us"u'+

onnerre.Au reste$ de m6me "ue . de ,a#at s'in"ui%tait du *eune o&&icier$ le *eune o&&icier$ de son cJt%$ s'%tait in"ui%t% de lui$ avait demand% "ui il%tait$ s'il venait d'abitude dans l'Jtel$ et si l'on cro#ait "u'ilconsent-t + vendre son ceval.L'Jte avait r%pondu "u'il connaissait par&aitement . de ,a#at$ "uecelui7ci avait l'abitude de lo!er + son Jtel toutes les &ois "ue ses

a&&aires l'appelaient + con$ et "ue$ "uant + son ceval$ il ne cro#aitpas$ vu la tendresse "ue le *eune !entilomme avait mani&est%e pour

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lui$ "u'il consent-t + s'en d%&aire + "uel"ue prix "ue ce &Ct. 8ur "uoi$ le vo#a!eur %tait parti sans insister davanta!e.Après le d%*euner$ . de ,a#at$ "ui paraissait &ort d%sQuvr%$ &it seller

son ceval$ monta dessus et sortit de con par la route de L#on.ant "u'il &ut dans la ville$ il laissa marcer son ceval + l'allure "uiconvenait + l'%l%!ant animal mais$ une &ois ors de la ville$ ilrassembla les r6nes et serra les !enoux.L'indication %tait su&&isante. L'animal partit au !alop.ontbar traversa les villa!es de Varennes et de la <rèce et la<apelle7de7Guinca#$ et ne s'arr6ta "u'+ la aison7>lance.Le lieu %tait bien tel "ue l'avait dit Valensolle$ et merveilleusementcoisi pour une embuscade.La aison7>lance %tait situ%e au &ond d'une petite vall%e$ entre unedescente et une mont%e + l'an!le de son *ardin passait un petitruisseau sans nom "ui allait se *eter dans la 8aJne + la auteur de<alle.\] Des arbres tou&&us et %lev%s suivaient le cours de la rivière et$d%crivant un demi7cercle$ enveloppaient la maison.

 Buant + la maison elle7m6me$ après avoir %t% autre&ois une auber!edont l'auber!iste n'avait pas &ait ses a&&aires$ elle %tait &erm%e depuissept ou uit ans$ et commen)ait + tomber en ruine.Avant d'# arriver$ en venant de con$ la route &aisait un coude.ontbar examina les localit%s avec le soin d'un in!%nieur car!% decoisir le terrain d'un camp de bataille$ tira un cra#on et unporte&euille de sa poce et tra)a un plan exact de la position.

(uis il revint + con.Deux eures après$ le pale&renier partait$ portant le plan + or!an etlaissant + son ma-tre le nom du postillon "ui devait conduire lamalle il s'appelait Antoine. Le pale&renier avait$ en outre$ acet% les"uatre pitons et les deux cadenas.ontbar &it monter une bouteille de vieux bour!o!ne et demandaAntoine.

Dix minutes après$ Antoine entrait. 

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<'%tait un !rand et beau !ar)on de vin!t7cin" + vin!t7six ans$ de lataille + peu près de ontbar$ ce "ue celui7ci$ après l'avoir tois% despieds + la t6te$ avait remar"u% avec satis&action.Le postillon s'arr6ta sur le seuil de la porte$ et$ mettant la main + son

capeau + la manière des militaires 3 9 Le cito#en m'a &ait demander dit7il. 9 <'est bien vous "u'on appelle Antoine &it ontbar. 9 (our vous servir$ si *'en %tais capable$ vous et votre compa!nie. 9 E bien$ oui$ mon ami$ tu peux me servirT @erme donc la porte etviens ici.Antoine &erma la porte$ s'approca *us"u'+ distance de deux pas deontbar$ et$ portant de nouveau la main + son capeau 3 9 Voil+$ notre ma-tre. 9 D'abord$ dit ontbar$ si tu n'# vois point d'inconv%nient$ nousallons boire un verre de vin + la sant% de ta ma-tresse. 9 O : o : de ma ma-tresse : &it Antoine$ est7ce "ue les !ens commenous ont des ma-tresses <'est bon pour des sei!neurs comme vousd'avoir des ma-tresses. 

 9 e vas7tu pas me &aire accroire$ drJle$ "u'avec une encolure commela tienne$ on &ait vQu de continence  9 O : *e ne veux pas dire "ue l'on soit un moine + cet endroit on apar7ci par7l+ "uel"ue amourette sur le !rand cemin. 9 Oui$ + ca"ue cabaret c'est pour cela "u'on s'arr6te si souvent avecles cevaux de retour pour boire la !outte ou allumer sa pipe. 9 Dame : &it Antoine avec un intraduisible mouvement d'%paules$ il&aut bien rire.

 9 E bien$ !oCte7moi ce vin7l+$ mon !ar)on : *e te r%ponds "ue cen'est pas lui "ui te &era pleurer.Et$ prenant un verre plein$ ontbar &it si!ne au postillon de prendrel;autre verre. 9 <'est bien de l;onneur pour moiT 0 votre sant% et + celle de votrecompa!nie :<'%tait une locution &amilière au brave postillon$ une espèce

d'extension de politesse "ui n'avait pas besoin d'6tre *usti&i%e pour luipar une compa!nie "uelcon"ue.

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  9 A : oui$ dit7il après avoir bu et en &aisant clapper sa lan!ue$ envoil+ du cenu$ et moi$ "ui l'ai aval% sans le !oCter$ comme si c'%taitdu petit bleu.

 9 <'est un tort$ Antoine. 9 ais oui$ "ue c'est un tort. 9 >on : &it ontbar en versant un second verre$ eureusement "u'ilpeut se r%parer. 9 (as plus aut "ue le pouce$ notre bour!eois$ dit le &ac%tieuxpostillon en tendant le verre et a#ant soin "ue son pouce &Ct auniveau du bord. 9 inute$ &it ontbar au moment o4 Antoine allait porter le verre +sa bouce. 9 Il %tait temps$ dit le postillon il allait # passer$ le maleureux :Bu'# a7t7il  9 u n'as pas voulu "ue *e boive + la sant% de ta ma-tresse mais tu nere&useras pas$ *e l;espère$ de boire + la sant% de la mienne. 9 O : )a ne se re&use pas$ surtout avec de pareil vin + la sant% devotre ma-tresse et de sa compa!nie :

 Et le cito#en Antoine avala la rou!e li"ueur$ en la d%!ustant cette&ois. 9 E bien$ &it ontbar$ tu t'es encore trop press%$ mon ami. 9 >a : &it le postillon. 9 OuiT suppose "ue *'aie plusieurs ma-tresses 3 du moment o4 nousne nommons pas celle + la sant% de la"uelle nous buvons$ commentveux7tu "ue cela lui pro&ite.

 9 <'est ma &oi$ vrai : 9 <'est triste$ mais il &aut recommencer cela$ mon ami. 9 A : recommen)ons : Il ne s'a!it pas$ avec un omme comme vous$de mal &aire les coses on a commis la &aute$ on la boira.Et Antoine tendit son verre "ue ontbar remplit *us"u'au bord. 9 aintenant$ dit7il en *etant un coup d'Qil sur la bouteille$ et ens'assurant par ce coup d'Qil "u'elle %tait vide$ il ne s'a!it plus de nous

tromper. 

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8on nom  9 0 la belle ,os%pine : dit ontbar. 9 0 la belle ,os%pine : r%p%ta Antoine.Et il avala le bour!o!ne avec une satis&action "ui semblait aller

croissant.(uis$ après avoir bu et s'6tre essu#% les lèvres avec sa mance$ aumoment de reposer le verre sur la table 3 9 E : dit7il$ un instant$ bour!eois. 9 >on : &it ontbar$ est7ce "u'il # a encore "uel"ue cose "ui ne vapas  9 ,e crois bien 3 nous avons &ait de la mauvaise beso!ne$ mais il esttrop tard. 9 (our"uoi cela  9 La bouteille est vide. 9 <elle7ci$ oui$ mais pas celle7l+.Et ontbar prit dans le coin de la cemin%e une bouteille touted%bouc%e. 9 A : a : &it Antoine$ dont le visa!e s'%claira d'un radieux sourire. 

 9 U a7t7il du remède demanda ontbar. 9 Il # en a &it Antoine.Et il tendit son verre.ontbar le remplit avec la m6me conscience "u'il # avait mise lestrois premières &ois. 9 E bien$ &it le postillon mirant au *our le li"uide rubis "ui %tincelaitdans son verre$ *e disais donc "ue nous avions bu + la sant% de labelle ,os%pineT

 9 Oui$ dit ontbar. 9 ais$ continua Antoine$ il # a diablement de ,os%pines en @rance. 9 <'est vrai combien crois7tu "u'il # en ait$ Antoine  9 >on : il # en a bien cent mille. 9 ,e t'accorde cela après  9 E bien$ sur ces cent mille$ *'admets "u'il n'# en a "u'un dixième debelles.

  9 <'est beaucoup.

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 9 ettons un vin!tième. 9 8oit. 9 <ela &ait cin" mille. 9 Diable : sais7tu "ue tu es &ort en aritm%ti"ue

 9 ,e suis &ils de ma-tre d'%cole. 9 E bien  9 E bien$ + la"uelle de ces cin" mille avons7nous bu T a : 9 u as$ par ma &oi$ raison$ Antoine il &aut a*outer le nom de &amilleau nom de bapt6me + la belle ,os%pineT 9 Attende/$ le verre est entam%$ il ne peut plus servir il &aut$ pour"ue la sant% soit pro&itable$ le vider et le remplir.Antoine porta le verre + sa bouce. 9 Le voil+ vide$ dit7il. 9 Et le voil+ rempli$ &it ontbar en le mettant en contact avec labouteille.  9 Aussi$ *'attends + la belle ,os%pine T 9 0 la belle ,os%pineT Lollier :Et ontbar vida son verre.

 9 ,arnidieu : &it Antoine mais$ attende/ donc$ ,os%pine Lollier$ *econnais cela. 9 ,e ne dis pas non. 9 ,os%pine Lollier$ mais c'est la &ille du ma-tre de la poste auxcevaux de >elleville. 9 ,ustement. 9 @ictre : &it le postillon$ vous n'6tes pas + plaindre$ notrebour!eois un *oli brin de &ille : 0 la sant% de la belle ,os%pine

Lollier :Et il avala son cin"uième verre de >our!o!ne. 9 E bien$ maintenant$ demanda ontbar$ comprends7tu pour"uoi *et'ai &ait monter$ mon !ar)on  9 on mais *e ne vous en veux pas tout de m6me.  9 <'est bien !entil de ta part.

 9 O : moi$ *e suis bon diable. 9 E bien$ *e vais te le dire$ pour"uoi *e t'ai &ait monter.

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 9 ,e suis tout oreilles. 9 Attends : ,e crois "ue tu entendras encore mieux si ton verre estplein "ue s'il est vide. 9 Est7ce "ue vous ave/ %t% m%decin des sourds$ vous$ par asard

demanda le postillon en !o!uenardant. 9 on mais *'ai beaucoup v%cu avec les ivro!nes$ r%pondit ontbaren remplissant de nouveau le verre d'Antoine. 9 On n'est pas ivro!ne parce "u'on aime le vin$ dit Antoine. 9 ,e suis de ton avis$ mon brave$ r%pli"ua ontbar on n'est ivro!ne"ue "uand on ne sait pas le porter. 9 >ien dit : &it Antoine$ "ui paraissait porter le sien + merveille  *'%coute.  9 u m'as dit "ue tu ne comprenais pas pour"uoi *e t'avais &ait monter 9 ,e l'ai dit. 9 <ependant$ tu dois bien te douter "ue *'avais un but  9 out omme en a un$ bon ou mauvais$ + ce "ue pr%tend notre cur%$dit sentencieusement Antoine.

 9 E bien$ le mien$ mon ami$ reprit ontbar$ est de p%n%trer la nuit$sans 6tre reconnu$ dans la cour de ma-tre icolas Denis Lollier$ma-tre de poste de >elleville. 9 0 >elleville$ r%p%ta Antoine$ "ui suivait les paroles de ontbaravec toute l'attention dont il %tait capable *e comprends. Et vousvoule/ p%n%trer$ sans 6tre reconnu$ dans la cour de ma-tre icolasDenis Lollier$ ma-tre de poste + >elleville$ pour voir + votre aise labelle ,os%pine A : mon !aillard :

 9 u # es$ mon cer Antoine et *e veux # p%n%trer sans 6tre reconnu$parce "ue le père Lollier a tout d%couvert$ et "u'il a d%&endu + sa &illede me recevoir. 9 Vo#e/7vous :T Et "ue puis7*e + cela$ moi   9 u as encore les id%es obscures$ Antoine bois ce verre de vin7l+pour les %claircir.

 9 Vous ave/ raison$ &it Antoine.Et il avala son sixième verre de vin.

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 9 <e "ue tu # peux$ Antoine  9 Oui$ "u'est7ce "ue *'# peux Voil+ ce "ue *e demande. 9 u # peux tout$ mon ami. 9 oi

 9 oi. 9 A : *e serais curieux de savoir cela 3 %claircisse/$ %claircisse/.Et il tendit son verre. 9 u conduis$ demain$ la malle de <amb%r#  9 n peu + six eures. 9 E bien$ supposons "u;Antoine soit un bon !ar)on.  9 <'est tout suppos%$ il l'est. 9 E bien$ voici ce "ue &ait AntoineT 9 Vo#ons$ "ue &ait7il  9 D'abord$ il vide son verre. 9 <e n'est pas di&&icileT c'est &ait. 9 (uis il prend ces dix louis.ontbar ali!na dix louis sur la table. 9 A : a : &it Antoine$ des *aunets$ des vrais : ,e cro#ais "u'ils

avaient tous %mi!r%$ ces diables7l+ : 9 u vois "u'il en reste. 9 Et "ue &aut7il "u'Antoine &asse pour "u'ils passent dans sa poce  9 Il &aut "u'Antoine me pr6te son plus bel abit de postillon. 9 0 vous  9 Et me donne sa place demain au soir.  9 E : oui$ pour "ue vous vo#ie/ la belle ,os%pine sans 6tre reconnu.

 9 Allons donc : ,'arrive + uit eures + >elleville$ *'entre dans la cour$ *e dis "ue les cevaux sont &ati!u%s$ *e les &ais reposer *us"u'+ dixeures$ et$ de uit eures + dixT 9 i vu ni connu$ *e t'embrouille le père Lollier. 9 E bien$ )a # est7il$ Antoine  9 a # est : on est *eune$ on est du parti des *eunes on est !ar)on$ onest du parti des !ar)ons "uand on sera vieux et papa$ on sera du

parti des papas et des vieux$ et on criera 3 =Vivent les !anaces : ? 9 Ainsi$ mon brave Antoine$ tu me pr6tes ta plus belle veste et ta plus

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belle culotte  9 ,'ai *ustement une veste et une culotte "ue *e n'ai pas encore mises. 9 u me donnes ta place  9 Avec plaisir.

 9 Et moi$ *e te donne d'abord ces cin" louis d'arres.  9 Et le reste  9 Demain$ en passant les bottes seulement$ tu auras unepr%cautionT 9 La"uelle  9 On parle beaucoup de bri!and "ui d%valisent les dili!ences tuauras soin de mettre des &ontes + la selle du porteur. 9 (our "uoi &aire  9 (our # &ourrer des pistolets. 9 Allons donc : n'alle/7vous pas leur &aire du mal + ces braves !ens  9 <omment : tu appelles braves !ens des voleurs "ui d%valisent lesdili!ences  9 >on : on n'est pas un voleur parce "u'on vole l'ar!ent du!ouvernement.

 9 <'est ton avis. 9 ,e crois bien$ et encore "ue c'est l'avis de bien d'autres. ,e sais bien$"uant + moi$ "ue$ si *'%tais *u!e$ *e ne les condamnerais pas.\] 9 u boirais peut76tre + leur sant%   9 A : tout de m6me$ ma &oi$ si le vin %tait bon. 9 ,e t'en d%&ie$ dit ontbar en versant dans le verre d'Antoine tout ce"ui restait de la seconde bouteille.

 9 Vous save/ le proverbe dit le postillon. 9 Le"uel  9 Il ne &aut pas d%&ier un &ou de &aire sa &olie. 0 la sant% descompa!nons de ,%u. 9 Ainsi soit7il : dit ontbar. 9 Et les cin" louis &it Antoine en reposant le verre sur la table. 9 Les voil+.

 9 erci vous aure/ des &ontes + votre selle mais$ cro#e/7moi$ nemette/ pas de pistolets dedans ou$ si vous mette/ des pistolets

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dedans$ &aites comme le père ,%rJme$ le conducteur de Genève$ nemette/ pas de balles dans vos pistolets.Et$ sur cette recommandation pilantropi"ue$ le postillon prit con!%de ontbar et descendit l'escalier en cantant d'une voix avin%e.

 =Le matin$ *e me prends$ *e me lève = Dans le bois$ *e m'en suis all% = ,'# trouvai ma ber!ère "ui r6ve = Doucement *e la r%veillai.= ,e lui dis 3 Aimable ber!ère$= n ber!er vous &erait7il peur = n ber!er : + moi pour"uoi &aire = aise/7vous$ monsieur le trompeur. ? ontbar suivit consciencieusement le canteur *us"u'+ la &in dusecond couplet mais$ "uel"ue int%r6t "u'il pr-t + la romance dema-tre Antoine$ la voix de celui7ci s'%tant perdue dans l'%loi!nement il &ut obli!% de &aire son deuil du reste de la canson.

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%LII : LA "ALLE DE CHA"B&R,

Le lendemain$ + cin" eures de l;après7midi$ Antoine$ pour ne point

6tre en retard sans doute$ arnacait$ dans la cour de l'Jtel de laposte$ les trois cevaux "ui devaient enlever la malle.n instant après$ la malle entrait au !rand !alop dans la cour del'Jtel et venait se ran!er sous les &en6tres de la cambre "ui avaittant paru pr%occuper Antoine$ c'est7+7dire + trois pas de la dernièremarce de l'escalier de service.8i l'on eCt pu &aire$ sans # avoir un int%r6t positi&$ attention + un sipetit d%tail$ on eCt remar"u% "ue le rideau de la &en6tre s'%cartaitd'une &a)on pres"ue imprudente pour permettre + la personne "uiabitait la cambre de voir "ui descendait de la malle7poste.Il en descendit trois ommes "ui$ avec la te de vo#a!eurs a&&am%s$se diri!èrent vers les &en6tres ardemment %clair%es de la sallecommune.0 peine %taient7ils entr%s$ "ue l'on vit$ par l'escalier de service$descendre un %l%!ant postillon non causs% encore de ses !rosses

bottes$ mais simplement de &ins escarpins par7dessus les"uels ilcomptait les passer. Le postillon %l%!ant passa les !rosses bottes d'Antoine$ lui !lissa cin"louis dans la main$ puis se tourna pour "ue celui7ci lui *ett sur les%paules sa ouppelande$ "ue la ri!ueur de la saison rendait + peu prèsn%cessaire.<ette toilette acev%e$ Antoine rentra lestement dans l'%curie$ o4 il se

dissimula dans le coin le plus obscur.Buant + celui au"uel il venait de c%der sa place$ rassur% sans doute

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par la auteur du col de la ouppelande$ "ui lui cacait la moiti% duvisa!e$ il alla droit aux trois cevaux arnac%s d'avance parAntoine$ !lissa une paire de pistolets + deux coups dans les ar)ons$et$ pro&itant de l'isolement o4 %tait la malle7poste par le d%tellement

des cevaux et l'%loi!nement du postillon de ournus$ il planta$ +l'aide d'un poin)on ai!u "ui pouvait + la ri!ueur devenir un poi!nard$ses "uatre pitons dans le bois de la malle7poste$ c'est7+7dire + ca"ueportière$ et les deux autres en re!ard dans le bois de la caisse.Après "uoi$ il se mit + atteler les cevaux avec une promptitude etune adresse "ui indi"uaient un omme &amiliaris% depuis son en&anceavec tous les d%tails de l'art pouss% si loin de nos *ours par cetteonorable classe de la soci%t% "ue nous appelons les !entilsommesriders. <ela &ait$ il attendit$ calmant ses cevaux impatients + l'aide de laparole et du &ouet$ savamment combin%s$ ou emplo#%s cacun + sontour.On conna-t la rapidit% avec la"uelle s'ex%cutaient les repas desmaleureux condamn%s au r%!ime de la malle7poste la demi7eure

n'%tait donc pas %coul%e$ "u'on entendit la voix du conducteur "uicriait 3 9 Allons$ cito#ens vo#a!eurs$ en voiture.ontbar se tint près de la portière$ et$ mal!r% leur d%!uisement$reconnut par&aitement Foland et le ce& de bri!ade du Ne casseurs$"ui montèrent et prirent place dans l'int%rieur sans &aire attention aupostillon.<elui7ci re&erma sur eux la portière$ passa le cadenas dans les deux

pitons et donna un tour de cle&.(uis$ contournant la malle$ il &it semblant de laisser tomber son &ouetdevant l'autre portière$ passa$ en se baissant$ le second cadenas dansles autres pitons$ lui donna un tour de cle& en se relevant et$ sCr "ueles deux o&&iciers %taient bien verrouill%s$ il en&ourca son ceval en!ourmandant le conducteur$ "ui lui laissait &aire sa beso!ne.En e&&et$ le vo#a!eur du coup% %tait d%*+ + sa place$ "ue le

conducteur d%battait encore un reste de compte avec l'Jte. 

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\] 9 Est7ce pour ce soir$ pour cette nuit$ ou pour demain matin$ père@ran)ois cria le &aux postillon en imitant de son mieux la voix duvrai. 9 <'est bon$ c'est bon$ on # va$ r%pondit le conducteur.

(uis$ re!ardant autour de lui 3 9 iens : o4 sont donc les vo#a!eurs demanda7t7il. 9 ous voil+$ dirent + la &ois les deux o&&iciers$ dans l;int%rieur de lamalle$ et l;a!ent du coup%. 9 La portière est bien &erm%e insista le père @ran)ois. 9 O : *e vous en r%ponds$ &it ontbar. 9 En ce cas$ en route$ mauvaise troupe : cria le conducteur tout en!ravissant le marcepied$ en prenant place près du vo#a!eur et entirant la portière après lui.Le postillon ne se le &it pas redire il enleva ses cevaux enen&on)ant ses %perons dans le ventre du porteur et en cin!lant auxdeux autres un vi!oureux coup de &ouet.La malle7poste partit au !alop.\] ontbar conduisait comme s'il n'eCt &ait "ue cela toute sa vie iltraversa la ville en &aisant danser les vitres et trembler les maisons

 *amais v%ritable postillon n'avait &ait cla"uer son &ouet d'une sisavante manière. 0 la sortie de con$ il vit un petit !roupe de cavaliers 3 c'%taient lesdou/e casseurs "ui devaient suivre la malle sans avoir l'air del'escorter.Le ce& de bri!ade passa la t6te par la portière et &it si!ne aumar%cal des lo!is "ui les commandait.

ontbar ne parut rien remar"uer mais$ au bout de cin" cents pas$tout en ex%cutant une s#mponie avec son &ouet$ il retourna la t6te etvit "ue l;escorte s'%tait mise en marce. 9 Attende/$ mes petits en&ants$ dit ontbar$ *e vais vous en &aire voirdu pa#s :Et il redoubla de coups d'%perons et de coups de &ouet.Les cevaux semblaient avoir des ailes$ la malle volait sur le pav%$ on

eCt dit le car du tonnerre "ui passait.Le conducteur s'in"ui%ta.

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 9 E : ma-tre Antoine$ cria7t7il$ est7ce "ue nous serions ivre parasard   9 Ivre a bien oui : r%pondit ontbar$ *'ai d-n% avec une salade de

betterave. 9 ais$ morbleu s'il va de ce train7l+$ cria Foland en passant + sontour la t6te par la portière$ l;escorte ne pourra nous suivre. 9 u entends ce "u'on te dit : cria le conducteur. 9 on$ r%pondit ontbar$ *e n'entends pas. 9 E bien$ on te &ait observer "ue$ si tu vas de ce train7l+$ l'escorte nepourra pas suivre. 9 Il # a donc une escorte demanda ontbar. 9 E oui : puis"ue nous avons de l;ar!ent du !ouvernement. 9 <'est autre cose$ alors il &allait donc dire cela tout de suite.ais$ au lieu de ralentir sa course$ la malle continua d'aller le m6metrain$ et$ s'il se &it un can!ement$ ce &ut "u'elle !a!na encore env%locit%.\] 9 u sais "ue$ s'il nous arrive un accident$ dit le conducteur$ *e tecasse la t6te d'un coup de pistolet.

  9 Allons donc : &it ontbar$ on les conna-t vos pistolets$ il n'# a pasde balles dedans. 9 <'est possible$ mais il # en a dans les miens : cria l;a!ent de police. 9 <'est ce "u'on verra dans l'occasion$ r%pondit ontbar.Et il continua sa route sans plus s'in"ui%ter des observations.On traversa$ avec la vitesse de l'%clair$ le villa!e de Varennes$ celuide la <rèce et la petite ville de la <apelle7de7Guinca#.

Il restait un "uart de lieue$ + peine$ pour arriver + la aison7>lance.Les cevaux ruisselaient et ennissaient de ra!e en *etant l'%cume parla bouce.ontbar *eta les #eux derrière lui + plus de mille pas de la malle7poste$ les %tincelles *aillissaient sous les pieds de l'escorte.Devant lui %tait la d%clivit% de la monta!ne. 

Il s'%lan)a sur la pente$ mais tout en rassemblant ses r6nes de manière+ se rendre ma-tre des cevaux "uand il voudrait.

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Le conducteur avait cess% de crier$ car il reconnaissait "u'il %taitconduit par une main abile et vi!oureuse + la &ois.8eulement$ de temps en temps$ le ce& de bri!ade re!ardait par laportière pour voir + "uelle distance %taient ses ommes.

0 la moiti% de la pente$ ontbar %tait ma-tre de ses cevaux$ sansavoir eu un seul moment l'air de ralentir leur course.Il se mit alors + entonner + pleine voix le F%veil du (euple 3 c'%tait lacanson des ro#alistes$ comme la arseillaise %tait le cant des *acobins. 9 Bue &ait donc ce drJle7l+ cria Foland en passant la t6te par laportière dites7lui donc "u'il se taise$ conducteur$ ou *e lui envoie uneballe dans les reins.(eut76tre le conducteur allait7il r%p%ter au postillon la menace deFoland$ mais il lui sembla voir une li!ne noire "ui barrait la route. En m6me temps$ une voix tonnante cria 3 9 Kalte7l+$ conducteur : 9 (ostillon$ passe/7moi sur le ventre de ces bandits7l+ : cria l'a!ent depolice.

 9 >on : comme vous # alle/$ vous : dit ontbar. Est7ce "ue l'onpasse comme cela sur le ventre des amis T Kooo :La malle7poste s'arr6ta comme par encantement. 9 En avant : en avant : crièrent + la &ois Foland et le ce& de bri!ade$comprenant "ue l;escorte %tait trop loin pour les soutenir. 9 A : bri!and de postillon : cria l;a!ent de police en sautant + bas ducoup% et en diri!eant un pistolet sur ontbar$ tu vas pa#er pour tous.ais il n'avait pas acev%$ "ue ontbar$ le pr%venant$ &aisait &eu et

"ue l'a!ent roulait$ mortellement bless%$ sous les roues de la malle.8on doi!t crisp% par l;a!onie appu#a sur la !cette$ le coup partit$mais au asard$ sans "ue la balle attei!n-t personne.  9 <onducteur$ criaient les deux o&&iciers$ de par tous les tonnerres duciel$ ouvre/ donc : 9 essieurs$ dit or!an s'avan)ant$ nous n'en voulons pas + vos

personnes$ mais seulement + l'ar!ent du !ouvernement. Ainsi donc$conducteur$ les cin"uante mille livres et vivement :

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Deux coups de &eu partis de l'int%rieur &urent la r%ponse des deuxo&&iciers$ "ui$ après avoir vainement %branl% les portières$ essa#aientvainement encore de sortir par l'ouverture des vitres.8ans doute$ un des coups de &eu porta$ car on entendit un cri de ra!e

en m6me temps "u'un %clair illuminait la route.Le ce& de bri!ade poussa un soupir et tomba sur Foland. Il venaitd'6tre tu% raide.Foland &it &eu de son second pistolet$ mais personne ne lui riposta.8es deux pistolets %taient d%car!%s en&erm% "u'il %tait$ il ne pouvaitse servir de son sabre et urlait de colère.(endant ce temps$ on &or)ait le conducteur$ le pistolet sur la !or!e$ dedonner l'ar!ent deux ommes prirent les sacs "ui contenaient lescin"uante mille &rancs et en car!èrent le ceval de ontbar$ "ue sonpale&renier lui amenait tout sell% et brid% comme + un rende/7vous decasse. ontbar s'%tait d%barrass% de ses !rosses bottes$ et sauta en selle avecses escarpins. 9 >ien des coses au premier consul$ monsieur de ontrevel : cria

or!an.(uis$ se tournant vers ses compa!nons 3 9 Au lar!e$ en&ants$ et par la route "ue cacun voudra. Vousconnaisse/ le rende/7vous + demain au soir. 9 Oui$ oui$ r%pondirent dix ou dou/e voix.Et toute la bande s'%parpilla comme une vol%e d'oiseaux$disparaissant dans la vall%e sous l;ombre des arbres "ui cJto#aient larivière et enveloppaient la aison7>lance.

En ce moment$ on entendit le !alop des cevaux et l'escorte$ attir%epar les coups de &eu$ apparut au sommet de la mont%e$ "u'elledescendit comme une avalance.ais elle arriva trop tard 3 elle ne trouva plus "ue le conducteur assissur le bord du &oss% les deux cadavres de l'a!ent de police et du ce&de bri!ade$ et Foland$ prisonnier et ru!issant comme un lion "uimord les barreaux de sa ca!e.

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%LIII : LA R&PON!E DE LORD GRENILLE

(endant "ue les %v%nements "ue nous venons de raconter

s'accomplissaient et occupaient les esprits et les !a/ettes de laprovince$ d'autres %v%nements$ bien autrement !raves$ se pr%paraient+ (aris "ui allaient occuper les esprits et les !a/ettes du monde toutentier.Lord anla# %tait revenu avec la r%ponse de son oncle lord Grenville.<ette r%ponse consistait en une lettre adress%e + . de alle#rand$ etdans une note %crite pour le premier consul.La lettre %tait con)ue en ces termes 3= Do^nin!7street$ le 1 &%vrier 1RR.= onsieur$= ,'ai re)u et mis sous les #eux du roi la lettre "ue vous m'ave/transmise par l'interm%diaire de mon neveu lord anla#. 8a a*est%$ne vo#ant aucune raison de se d%partir des &ormes "ui ont %t%lon!temps %tablies en Europe pour traiter d'a&&aires avec les tats%tran!ers$ m'a ordonn% de vous &aire passer en son nom la r%ponse

o&&icielle "ue *e vous envoie ci7incluse.= ,'ai l'onneur d'6tre avec une aute consid%ration$ monsieur$ votretrès umble et très ob%issant serviteur$= GFEVILLE ? La$ r%ponse %tait sèce$ la note pr%cise.De plus$ une lettre avait %t% %crite auto!rape par le premier consulau roi Geor!es$ et le roi Geor!es$ ne se d%partissant point des &ormes

%tablies en Europe pour traiter avec les tats %tran!ers$ r%pondait parune simple note de l'%criture du premier secr%taire venu.

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Il est vrai "ue la note %tait si!n%e Grenville.<e n'%tait "u'une lon!ue r%crimination contre la @rance$ contre l'espritde d%sordre "ui l'a!itait$ contre les craintes "ue cet esprit de d%sordreinspirait + toute l'Europe$ et sur la n%cessit% impos%e$ par le soin de

leur propre conservation$ + tous les souverains r%!nants de lar%primer. En somme$ c'%tait la continuation de la !uerre.0 la lecture d'un pareil &actum$ les #eux de >onaparte brillèrent decette &lamme "ui pr%c%dait ce/ lui les !randes d%cisions$ commel'%clair pr%cède la &oudre. 9 Ainsi$ monsieur$ dit7il en se retournant vers lord anla#$ voil+ toutce "ue vous ave/ pu obtenir  9 Oui$ cito#en premier consul.  9 Vous n'ave/ donc point r%p%t% verbalement + votre oncle tout ce"ue *e vous avais car!% de lui dire  9 ,e n;en ai pas oubli% une s#llabe. 9 Vous ne lui ave/ donc pas dit "ue vous abitie/ la @rance depuisdeux ou trois ans$ "ue vous l'avie/ vue$ "ue vous l'avie/ %tudi%e$"u'elle %tait &orte$ puissante$ eureuse$ d%sireuse de la paix$ mais

pr%par%e + la !uerre  9 ,e lui ai dit tout cela. 9 Vous n'ave/ donc pas a*out% "ue c'est une !uerre insens%e "ue nous&ont les An!lais "ue cet esprit de d%sordre dont ils parlent$ et "uin'est$ + tout prendre$ "ue les %carts de la libert% trop lon!tempscomprim%e$ il &allait l'en&ermer dans la @rance m6me par une paixuniverselle "ue cette paix %tait le seul cordon sanitaire "ui pCtl'emp6cer de &rancir nos &rontières "u'en allumant en @rance le

volcan de la !uerre$ la @rance$ comme une lave$ va se r%pandre surl'%tran!erT L'Italie est d%livr%e$ dit le roi d'An!leterre maisd%livr%e de "ui De ses lib%rateurs : L'Italie est d%livr%e$ maispour"uoi (arce "ue *e con"u%rais l'!#pte$ du Delta + la troisièmecataracte l'Italie est d%livr%e$ parce "ue *e n'%tais pas en ItalieTais me voil+ 3 dans un mois$ *e puis # 6tre$ en Italie$ et$ pour larecon"u%rir des Alpes + l'Adriati"ue$ "ue me &aut7il ne bataille.

Bue cro#e/7vous "ue &asse ass%na en d%&endant G6nes  

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Il m'attendT A : les souverains de l'Europe ont besoin de la !uerrepour assurer leur couronne : e bien$ milord$ c'est moi "ui vous ledis$ *e secouerai si bien l'Europe$ "ue la couronne leur en trembleraau &ront. Ils ont besoin de la !uerre Attende/T >ourrienne :

>ourrienne :La porte de communication du cabinet du premier consul avec lecabinet du premier secr%taire s'ouvrit pr%cipitamment$ et >ourrienneparut$ le visa!e aussi e&&ar% "ue s'il eCt cru "ue >onaparte appelait ausecours.Il vit celui7ci &ort anim%$ &roissant la note diplomati"ue d'une main et&rappant de l'autre sur le bureau$ et lord anla# calme$ debout et muet+ trois pas de lui.Il comprit tout de suite "ue c'%tait la r%ponse de l'An!leterre "uiirritait le premier consul. 9 Vous m'ave/ appel%$ !%n%ral dit7il. 9 Oui$ &it le premier consul mette/ vous l+ et %crive/.Et$ d'une voix brève et saccad%e$ sans cercer les mots$ mais$ aucontraire$ comme si les mots se pressaient aux portes de son esprit$ ildicta la proclamation suivante 3

 = 8oldats := En promettant la paix au peuple &ran)ais$ *'ai %t% votre or!ane *econnais votre valeur.= Vous 6tes les m6mes ommes "ui con"uirent le Fin$ la Kollande$l'Italie$ et "ui donnèrent la paix sous les murs de Vienne %tonn%e.= 8oldats : ce ne sont plus vos &rontières "u'il &aut d%&endre$ ce sontles tats ennemis "u'il &aut envair.

= 8oldats : lors"u'il en sera temps$ *e serai au milieu de vous$ etl'Europe %tonn%e se souviendra "ue vous 6tes de la race desbraves : ?>ourrienne leva la t6te$ attendant$ après ces derniers mots %crits. 9 E bien$ c'est tout$ dit >onaparte. 9 A*outerai7*e$ les mots sacramentels 3 = Vive la F%publi"ue ? 9 (our"uoi demande/7vous cela

 9 <'est "ue nous n'avons pas &ait de proclamation depuis "uatremois$et "ue "uel"ue cose pourrait 6tre can!% aux &ormules

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ordinaires.  9 La proclamation est bien telle "u'elle est$ dit >onaparte n'# a*oute/rien.

Et$ prenant une plume$ il %crasa plutJt "u'il n'%crivit sa si!nature aubas de la proclamation.(uis$ la rendant + >ourrienne 3 9 Bue cela paraisse demain dans le oniteur$ dit7il.>ourrienne sortit$ emportant la proclamation.>onaparte$ rest% avec lord anla#$ se promena un instant de lon! enlar!e$ comme s'il eCt oubli% sa pr%sence mais$ tout + coup$ s'arr6tantdevant lui 3 9 ilord$ dit7il$ cro#e/7vous avoir obtenu de votre oncle tout ce"u'un autre + votre place eCt pu obtenir  9 Davanta!e$ cito#en premier consul. 9 Davanta!e : davanta!e :T "u'ave/7vous donc obtenu  9 ,e crois "ue le cito#en premier consul n'a pas lu la note ro#ale avectoute l'attention "u'elle m%rite. 

 9 >on : &it >onaparte$ *e la sais par cQur. 9 Alors le cito#en premier consul n'a pas pes% l'esprit de certainpara!rape$ n'en a pas pes% les mots. 9 Vous cro#e/  9 ,'en suis sCrT et$ si le cito#en premier consul me permettait de luilire le para!rape au"uel *e &ais allusionT>onaparte desserra la main dans la"uelle %tait la note &roiss%e$ lad%plia et la remit + lord anla#$ en lui disant 3

 9 Lise/.8ir ,on *eta les #eux sur la note$ "ui lui paraissait &amilière$ s'arr6taau dixième para!rape et lut 3 9 = Le meilleur et le plus sCr !a!e de la r%alit% de la paix$ ainsi "uede sa dur%e$ serait la restauration de cette li!n%e de princes "ui$pendant tant de siècles$ ont conserv% + la nation &ran)aise laprosp%rit% au dedans$ la consid%ration et le respect au deors. n tel

%v%nement aurait %cart%$ et dans tous les temps %cartera les obstacles"ui se trouvent sur la voie des n%!ociations et de la paix il

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con&irmerait + la @rance la *ouissance tran"uille de son ancienterritoire$ et procurerait + toutes les autres nations de l'Europe$ par latran"uillit% et la paix$ cette s%curit% "u'elles sont obli!%es maintenantde cercer par d'autres mo#ens. ?

  9 E bien$ &it >onaparte impatient$ *'avais très bien lu$ et par&aitementcompris. 8o#e/ on$ a#e/ travaill% pour un autre$ et l'on vouspardonnera vos victoires$ votre renomm%e$ votre !%nie abaisse/7vous$ et l'on vous permettra de rester !rand : 9 <ito#en premier consul$ dit lord anla#$ personne ne sait mieux "uemoi la di&&%rence "u'il # a de vous + on$ et combien vous led%passe/ en !%nie et en renomm%e. 9 Alors$ "ue me lise/7vous donc  9 ,e ne vous lis ce para!rape$ r%pli"ua sir ,on$ "ue pour vous prierde donner + celui "ui suit sa v%ritable valeur. 9 Vo#ons celui "ui suit$ dit >onaparte avec une impatience contenue.8ir ,on continua 3 9 = ais$ "uel"ue d%sirable "ue puisse 6tre un pareil %v%nement pourla @rance et pour le monde$ ce n'est point + ce mode exclusivement

"ue 8a a*est% limite la possibilit% d'une paci&ication solide etsCreT 8ir ,on appu#a sur ces derniers mots. 9 A : a : &it >onaparte.Et il se rapproca vivement de sir ,on.L'An!lais continua 3 9 = 8a a*est% n'a pas la pr%tention de prescrire + la @rance "uelle

sera la &orme de son !ouvernement ni dans "uelles mains sera plac%el'autorit% n%cessaire pour conduire les a&&aires d'une !rande etpuissante nation. ? 9 Felise/$ monsieur$ dit vivement >onaparte. 9 Felise/ vous7m6me$ r%pondit sir ,on.Et il lui tendit la note.>onaparte relut.

 9 <'est vous$ monsieur$ dit7il$ "ui ave/ &ait a*outer ce para!rape  9 ,'ai du moins insist% pour "u'il &Ct mis.

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 >onaparte r%&l%cit. 9 Vous ave/ raison$ dit7il$ il # a un !rand pas de &ait le retour des>ourbons n'est plus une condition sine "ua non. ,e suis accept% non

seulement comme puissance militaire$ mais aussi comme pouvoirpoliti"ue.(uis$ tendant la main + sir ,on 3 9 Ave/7vous "uel"ue cose + me demander$ monsieur  9 La seule cose "ue *'ambitionne vous a %t% demand%e par mon amiFoland. 9 Et *e lui ai d%*+ r%pondu$ monsieur$ "ue *e vous verrais avec plaisirdevenir l'%poux de sa sQurT 8i *'%tais plus rice$ ou si vous l;%tie/moins$ *e vous o&&rirais de la doterT8ir ,on &it un mouvement. 9 ais *e sais "ue votre &ortune peut su&&ire + deux$ et m6me$ a*outa>onaparte en souriant$ peut su&&ire + davanta!e. ,e vous laisse doncla *oie de donner non seulement le boneur mais encore la ricesse +la &emme "ue vous aime/.(uis$ appelant 3

  9 >ourrienne :>ourrienne parut. 9 <'est parti$ !%n%ral$ dit7il. 9 >ien$ &it le premier consul mais ce n'est pas pour cela "ue *e vousappelle. 9 ,'attends vos ordres. 9 0 "uel"ue eure du *our ou de la nuit "ue se pr%sente lord anla#$

 *e serai eureux de le recevoir$ et de le recevoir sans "u'il attende vous entende/$ mon cer >ourrienne Vous entende/$ milord Lord anla# s'inclina en si!ne de remerciement. 9 Et maintenant$ dit >onaparte$ *e pr%sume "ue vous 6tes press% departir pour le cteau des oires7@ontaines *e ne vous retiens pas$ *en'# mets "u'une condition. 9 La"uelle$ !%n%ral

 9 <'est "ue$ si *'ai besoin de vous pour une nouvelle ambassadeT 9 <e n'est point une condition$ cito#en premier consul$ c'est une

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novembre$ le premier consul avait &ait venir le r%publicain David etl;avait car!% de placer ce buste dans la !alerie des uileries.<omment croire "ue David$ l;ami de arat$ pr%parait la demeured'un empereur &utur$ en pla)ant dans la !alerie des uileries le buste

du meurtrier de <%sar Aussi$ personne non seulement ne l'avait cru$ mais m6me ne s'en %taitdout%.En allant voir si le buste &aisait bien dans la !alerie$ >onapartes'aper)ut des d%vastations commises dans le palais de <aterine de%dicis les uileries n'%taient plus la demeure des rois$ c'est vrai$mais elles %taient un palais national$ et la nation ne pouvait laisser unde ses palais dans le d%labrement.>onaparte &it venir le cito#en Lecomte$ arcitecte du palais$ et luiordonna de netto#er les uileries.Le mot pouvait se prendre + la &ois dans son acception p#si"ue etdans son acception morale.n devis &ut demand% + l'arcitecte pour savoir ce "ue coCterait lenetto#a!e.Le devis montait + cin" cent mille &rancs.

 >onaparte demanda si$ mo#ennant ce netto#a!e$ les uileriespouvaient devenir le palais du !ouvernement.L'arcitecte r%pondit "ue cette somme su&&irait$ non seulement pourles remettre dans leur ancien %tat$ mais encore pour les rendreabitables.<'%tait tout ce "ue voulait >onaparte$ un palais abitable. Avait7ilbesoin$ lui$ r%publicain$ du luxe de la ro#aut%T (our le palais du

!ouvernement$ il &allait des ornements !raves et s%vères$ desmarbres$ des statues seulement$ "uelles seraient ces statues <'%taitau premier consul de les d%si!ner.>onaparte les coisit dans trois !rands siècles et dans trois !randesnations 3 ce/ les Grecs$ ce/ les Fomains$ ce/ nous et ce/ nosrivaux.<e/ les Grecs$ il coisit Alexandre et D%mostène$ le !%nie des

con"u6tes et le !%nie de l;%lo"uence.<e/ les Fomains$ il coisit 8cipion$ <ic%ron$ <aton$ >rutus et

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<%sar$ pla)ant la !rande victime près du meurtrier$ pres"ue aussi!rand "u'elle. Dans le monde moderne$ il coisit Gustave7Adolpe$ urenne$ le

!rand <ond%$ Du!a#7rouin$ arlborou!$ le prince Eu!ène et lemar%cal de 8axe en&in$ le !rand @r%d%ric et asin!ton$ c'est7+7dire la &ausse pilosopie sur le trJne et la vraie sa!esse &ondant untat libre.(uis il a*outa + ces illustrations !uerrières$ Dampierre$ Du!ommier et,oubert$ pour prouver "ue$ de m6me "ue le souvenir d'un >ourbon nel'e&&ra#ait pas dans la personne du !rand <ond%$ il n'%tait pointenvieux de la !loire de trois &rères d'armes victimes d'une cause "ui$d'ailleurs$ n'%tait d%*+ plus la sienne.Les coses en %taient l+ + l'%po"ue o4 nous sommes arriv%s$ c'est7+7dire + la &in de &%vrier 1RR les uileries %tait netto#%es$ les bustes%taient sur leurs socles$ les statues sur leurs pi%destaux onn'attendait "u'une occasion &avorable.<ette occasion %tait arriv%e 3 on venait de recevoir la nouvelle de lamort de asin!ton.

Le &ondateur de la libert% des tats7nis avait cess% de vivre le 1d%cembre 1NPP.<'%tait + "uoi son!eait >onaparte$ lors"ue >ourrienne avait reconnu +sa p#sionomie "u'il &allait le laisser tout entier aux r%&lexions "uil'absorbaient. La voiture s'arr6ta devant les uileries >onaparte en sortit avec lam6me vivacit% "u'il # %tait entr%$ monta rapidement les escaliers$

parcourut les appartements$ examina plus particulièrement ceux"u'avaient abit%s Louis VI et arie7Antoinette.(uis$ s'arr6tant au cabinet de Louis VI 3 9 ous lo!erons ici$ >ourrienne$ dit7il tout + coup comme si celui7ciavait pu le suivre dans le lab#rinte o4 il s'%!arait avec ce &il d'Ariane"u'on appelle la pens%e oui$ nous lo!erons ici le troisième consullo!era au pavillon de @lore <ambac%rès restera + la <ancellerie.

 9 <ela &ait$ dit >ourrienne$ "ue$ le *our venu$ vous n'en aure/ "u'un +renvo#er.

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>onaparte prit >ourrienne par l'oreille. 9 Allons$ dit7il$ pas mal : 9 Et "uand emm%na!eons7nous$ !%n%ral demanda >ourrienne. 9 O : pas demain encore car il nous &aut au moins uit *ours pour

pr%parer les (arisiens + me voir "uitter le Luxembour! et venir auxuileries.  9 Kuit *ours$ &it >ourrienne on peut attendre. 9 8urtout en s'# prenant tout de suite. Allons$ >ourrienne$ auLuxembour!.Et$ avec la rapidit% "ui pr%sidait + tous ses mouvements$ "uand ils'a!issait d'int%r6ts !raves$ il repassa par la &ile d'appartements "u'ilavait d%*+ visit%s$ descendit l'escalier et sauta dans la voiture en criant3 9 Au Luxembour! : 9 E bien$ e bien$ dit >ourrienne encore sous le vestibule$ vous nem'attende/ pas$ !%n%ral  9 ra-nard : &it >onaparte.Et la voiture partit comme elle %tait venue$ c'est7+7dire au !alop.

En rentrant dans son cabinet$ >onaparte trouva le ministre de lapolice "ui l'attendait. 9 >on : dit7il$ "u'# a7t7il donc$ cito#en @ouc% vous ave/ le visa!etout boulevers% : 'aurait7on assassin% par asard  9 <ito#en premier consul$ dit le ministre$ vous ave/ paru attacer une!rande importance + la destruction des bandes "ui s'intitulent lescompa!nies de ,%u. 

 9 Oui$ puis"ue *'ai envo#% Foland lui7m6me + leur poursuite. A7t7onde leurs nouvelles  9 On en a. 9 (ar "ui  9 (ar leur ce& lui7m6me. 9 <omment$ par leur ce&  9 Il a eu l'audace de me rendre compte de sa dernière exp%dition.

 9 <ontre "ui  9 <ontre les cin"uante mille &rancs "ue vous ave/ envo#%s aux pères

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du 8aint7>ernard. 9 Et "ue sont7ils devenus  9 Les cin"uante mille &rancs : 9 Oui.

 9Ils sont entre les mains des bandits$ et leur ce& m'annonce "u'ilsseront bientJt entre celles de <adoudal.  9 Alors$ Foland est tu%  9 on. 9 <omment$ non  9on a!ent est tu%$ le ce& de bri!ade 8aint7aurice est tu%$ maisvotre aide de camp est sain et sau&. 9 Alors$ il se pendra$ dit >onaparte. 9 (our "uoi &aire la corde casserait vous connaisse/ son boneur. 9 Ou son maleur$ ouiT O4 est ce rapport  9 Vous voule/ dire cette lettre  9 <ette lettre$ ce rapport$ la cose$ en&in$ "uelle "u'elle soit$ "ui vousdonne les nouvelles "ue vous m'apporte/.Le ministre de la police pr%senta au premier consul un petit papier

pli% %l%!amment dans une enveloppe par&um%e. 9 Bu'est cela  9 La cose "ue vous demande/.>onaparte lut 3= Au cito#en @ouc%$ ministre de la police$ en son Jtel$ + (aris.? Il ouvrit la lettre elle contenait ce "ui suit 3= <ito#en ministre$ *'ai l'onneur de vous annoncer "ue les cin"uante

mille &rancs destin%s aux pères du 8aint7>ernard sont pass%s entrenos mains pendant la soir%e du 2H &%vrier 1RR _vieux st#le`$ et "ue$d'ici + uit *ours$ ils seront entre celles du cito#en <adoudal.= La cose s'est op%r%e + merveille$ sau& la mort de votre a!ent etcelle du ce& de bri!ade de 8aint7aurice "uant + . Foland deontrevel$ *'ai la satis&action de vous apprendre "u'il ne lui est rienarriv% de &ceux. ,e n'avais point oubli% "ue c'%tait lui "ui m'avait

introduit au Luxembour!.= ,e vous %cris$ cito#en ministre$ parce "ue *e pr%sume "u'+ cette

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eure . Foland de ontrevel est trop occup% de notre poursuitepour vous %crire lui7m6me.= ais$ au premier instant de repos "u'il prendra$ *e suis sCr "ue vousrecevre/ de lui un rapport o4 il consi!nera tous les d%tails dans

les"uels *e ne puis entrer$ &aute de temps et de &acilit% pour vous%crire. = En %can!e du service "ue *e vous rends$ cito#en ministre$ *e vousprierai de m'en rendre un autre 3 c'est de rassurer sans retard madamede ontrevel sur la vie de son &ils.= OFGA. = De la aison7>lance$ route de con + L#on$ le samedi$ + neu&eures du soir. ?  9 A : pardieu$ dit >onaparte$ voil+ un ardi drJle :(uis$ avec un soupir 3 9 Buels capitaines et "uels colonels tous ces ommes7l+ me &eraient :a*outa7t7il.

 9 Bu'ordonne le premier consul demanda le ministre de la police. 9 Fien cela re!arde Foland 3 son onneur # est en!a!% et$ puis"u'iln'est pas mort$ il prendra sa revance. 9 Alors$ le premier consul ne s'occupe plus de cette a&&aire. 9 (as dans ce moment$ du moins.(uis$ se retournant du cJt% de son secr%taire 3 9 ous avons bien d'autres cats + &ouetter$ dit7il n'est7ce pas$>ourrienne

 >ourrienne &it de la t6te un si!ne a&&irmati&. 9 Buand le premier consul d%sire7t7il me revoir demanda leministre. 9 <e soir$ + dix eures$ so#e/ ici. ous d%m%na!erons dans uit *ours. 9 O4 alle/7vous

 9 Aux uileries.@ouc% &it un mouvement de stup%&action.

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 9 <'est contre vos opinions$ *e le sais$ dit le premier consul mais *evous mcerai la beso!ne et vous n'aure/ "u'+ ob%ir.@ouc% salua et s'appr6ta + sortir. 9 0 propos : &it >onaparte.

@ouc% se retourna. 9 'oublie/ pas de pr%venir madame de ontrevel "ue son &ils estsain et sau& c'est le moins "ue vous &assie/ pour le cito#en or!an$après le service "u'il vous a rendu.Et il tourna le dos au ministre de la police$ "ui se retira en se mordantles lèvres *us"u'au san!.

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%LI : D&"&NAGE"ENT

Le m6me *our$ le premier consul$ rest% avec >ourrienne$ lui avait

dict% l;ordre suivant$ adress% + la !arde des consuls et + l'arm%e 3= asin!ton est mort : <e !rand omme s'est battu contre lat#rannie il a consolid% la libert% de l'Am%ri"ue sa m%moire seratou*ours cère au peuple &ran)ais comme + tous les ommes libresdes deux mondes$ et sp%cialement aux soldats &ran)ais "ui$ commelui et les soldats am%ricains$ se battirent pour la libert% et l'%!alit% encons%"uence$ le premier consul ordonne "ue$ pendant dix *ours$ descr6pes noirs seront suspendus + tous les drapeaux et + tous les!uidons de la F%publi"ue. ?ais le premier consul ne comptait point se borner + cet ordre du *our.(armi les mo#ens destin%s + &aciliter son passa!e du Luxembour!aux uileries$ &i!urait une de ces &6tes par les"uelles il savait si bien$non seulement amuser les #eux$ mais encore p%n%trer les esprits cette &6te devait avoir lieu aux Invalides$ ou plutJt$ comme on disait

alors$ au temple de ars 3 il s'a!issait tout + la &ois d'inau!urer lebuste de asin!ton$ et de recevoir des mains du !%n%ral Lannes lesdrapeaux d'Abouir.<'%tait l+ une de ces combinaisons comme >onaparte les comprenait$un %clair tir% du coc de deux contrastes. Ainsi il prenait un !rand omme au monde nouveau$ une victoire auvieux monde$ et il ombra!eait la *eune Am%ri"ue avec les palmes de

èbes et de empis :Au *our &ix% pour la c%r%monie$ six mille ommes de cavalerie

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%taient %celonn%s du Luxembour! aux Invalides.0 uit eures$ >onaparte monta + ceval dans la !rande cour dupalais consulaire$ et$ par la rue de ournon$ se diri!ea vers les "uais$accompa!n% d'un %tat7ma*or de !%n%raux dont le plus vieux n'avait

pas trente7cin" ans.Lannes marcait en t6te derrière lui$ soixante !uides portaient lessoixante drapeaux con"uis puis venait >onaparte$ de deuxlon!ueurs de ceval en avant de son %tat7ma*or.Le ministre de la !uerre$ >ertier$ attendait le cortè!e sous le dJmedu temple il %tait appu#% + une statue de ars au repos tous lesministres et conseillers d'tat se !roupaient autour de lui. Auxcolonnes soutenant la voCte %taient suspendus d%*+ les drapeaux deDenain et de @onteno# et ceux de la première campa!ne d'Italie deux invalides centenaires$ "ui avaient combattu aux cJt%s dumar%cal de 8axe$ se tenaient$ l'un + la !auce$ l;autre + la droite de>ertier$ comme ces cariatides des anciens *ours re!ardant pardessusla cime des siècles en&in$ + droite$ sur une estrade$ %tait pos% lebuste de asin!ton "ue l'on devait ombra!er avec les drapeauxd'Abouir.

 8ur une autre estrade$ en &ace de celle7l+$ %tait le &auteuil de>onaparte.Le lon! des bas7cJt%s du temple s'%levaient des ampit%tres o4toute la soci%t% %l%!ante de (aris 9 celle du moins "ui se ralliait +l;ordre d'id%es "ue l'on &6tait dans ce !rand *our 9 %tait venue prendreplace.0 l;apparition des drapeaux$ des &an&ares militaires &irent %clater

leurs notes cuivr%es sous les voCtes du temple.Lannes entra le premier$ et &it un si!ne aux !uides$ "ui$ montant deux+ deux les de!r%s de l;estrade$ passèrent les ampes des drapeauxdans les tenons pr%par%s d'avance.(endant ce temps$ >onaparte avait$ au milieu des applaudissements$pris place dans son &auteuil.Alors$ Lannes s'avan)a vers le ministre de la !uerre$ et$ de cette voix

puissante "ui savait si bien crier 3 = En avant : ? sur les camps debataille 3

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ces termes 3= lever aux bords de la 8eine des trop%es con"uis sur les rives duil suspendre aux voCtes de nos temples$ + cJt% des drapeaux deVienne$ de (%tersbour! et de Londres$ les drapeaux b%nis dans les

mos"u%es de >#/ance et du <aire les voir ici pr%sent%s + la patriepar les m6mes !uerriers *eunes d'ann%es$ vieux de !loire$ "ue lavictoire a si souvent couronn%s$ c'est ce "ui n'appartient "u'+ la@rance r%publicaine. = <e n'est l+$ d'ailleurs$ "u;une partie de ce "u'a &ait$ + la &leur de son!e$ ce %ros "ui$ couvert des lauriers d'Europe$ se montra vain"ueurdevant ces p#ramides du aut des"uelles "uarante siècles lecontemplaient$ a&&rancissant par la victoire la terre natale des arts$ etvenant # reporter$ entour% de savants et de !uerriers$ les lumières dela civilisation.= 8oldats$ d%pose/ dans ce temple des vertus !uerrières ces ensei!nesdu croissant$ enlev%es sur les rocers de <anope par trois mille@ran)ais + dix7uit mille !uerriers aussi braves "ue barbares "u'elles# conservent le souvenir de cette exp%dition c%lèbre dont le but et le

succès semblent absoudre la !uerre des maux "u'elle cause "u'elles# attestent$ non la bravoure du soldat &ran)ais$ l'univers entier enretentit$ mais son inalt%rable constance$ mais son d%vouementsublime "ue la vue de ces drapeaux vous r%*ouisse et vous console$vous$ !uerriers$ dont les corps$ !lorieusement mutil%s dans lescamps de l;onneur$ ne permettent plus + votre coura!e "ue desvQux et des souvenirs "ue$ du aut de ces voCtes$ ces ensei!nesproclament aux ennemis du peuple &ran)ais l;in&luence du !%nie$ la

valeur des %ros "ui les con"uirent$ et leur pr%sa!ent aussi tous lesmaleurs de la !uerre s'ils restent sourds + la voix "ui leur o&&re lapaix oui$ s'ils veulent la !uerre$ nous la &erons$ et nous la &eronsterrible : = La patrie$ satis&aite$ contemple l;arm%e d'Orient avec un sentimentd'or!ueil.

= <ette invincible arm%e apprendra avec *oie "ue les braves "uivain"uirent avec elle aient %t% son or!ane elle est certaine "ue le

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premier consul veille sur les en&ants de la !loire elle saura "u'elleest l;ob*et des plus vives sollicitudes de la F%publi"ue elle saura"ue nous l'avons onor%e dans nos temples$ en attendant "ue nousimitions$ s'il le &aut$ dans les camps de l'Europe$ tant de vertus

!uerrières "ue nous avons vu d%plo#er dans les d%serts brClants del'A&ri"ue et de l;Asie.= Vene/ en son nom$ intr%pide !%n%ral : vene/$ au nom de tous ces%ros au milieu des"uels vous vous montre/$ recevoir dans cetembrassement le !a!e de la reconnaissance nationale.= ais$ au moment de ressaisir les armes protectrices de notreind%pendance$ si l'aveu!le &ureur des rois re&use au monde la paix"ue nous lui o&&rons$ *etons$ mes camarades$ un rameau de laurier surles cendres de asin!ton$ de ce %ros "ui a&&rancit l'Am%ri"ue du *ou! des ennemis les plus implacables de notre libert%$ et "ue sonombre illustre nous montre au7del+ du tombeau la !loire "uiaccompa!ne la m%moire des lib%rateurs de la patrie : ?>onaparte descendit de son estrade$ et$ au nom de la @rance$ &utembrass% par >ertier. 

\] . de @ontanes$ car!% de prononcer l;%lo!e de asin!ton$laissa courtoisement s'%couler *us"u'+ la dernière !outte le torrentd'applaudissements "ui semblait tomber par cascades de l'immenseampit%tre.Au milieu de ces !lorieuses individualit%s$ . de @ontanes %tait unecuriosit%$ moiti% politi"ue$ moiti% litt%raire.Après le 1 &ructidor$ il avait %t% proscrit avec 8uard et Laarpe mais$ par&aitement cac% ce/ un de ses amis$ ne sortant "ue le soir$

il avait trouv% mo#en de ne pas "uitter (aris.n accident impossible + pr%voir l;avait d%nonc%.Fenvers% sur la place du <arrousel par un cabriolet dont le cevals'%tait emport%$ il &ut reconnu par un a!ent de police "ui %tait accouru+ son aide. <ependant @ouc%$ pr%venu non seulement de sa pr%sence+ (aris$ mais encore de la retraite "u'il abitait$ &it semblant de nerien savoir.

Buel"ues *ours après le 1 brumaire$ aret$ "ui &ut depuis duc de>assano$ Laplace$ "ui resta tout simplement un omme de science$ et

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Fe!nault de 8aint7,ean d'An!%l#$ "ui mourut &ou$ parlèrent aupremier consul de . de @ontanes et de sa pr%sence + (aris.  9 (r%sente/7le7moi$ r%pondit simplement le premier consul.

. de @ontanes &ut pr%sent% + >onaparte$ "ui$ connaissant cecaractère souple et cette %lo"uence adroitement louan!euse$ l'avaitcoisi pour &aire l'%lo!e de asin!ton et peut76tre bien un peu lesien en m6me temps.Le discours de . de @ontanes &ut trop lon! pour "ue nous lerapportions ici mais ce "ue nous pouvons dire$ c'est "u'il &ut tel "uele d%sirait >onaparte.Le soir$ il # eut !rande r%ception au Luxembour!. (endant lac%r%monie$ le bruit avait couru d'une installation probable du premierconsul aux uileries les plus ardis ou les plus curieux enasardèrent "uel"ues mots + ,os%pine mais la pauvre &emme$ "uiavait encore sous les #eux la carrette et l'%ca&aud de arie7Antoinette$ r%pu!nait instinctivement + tout ce "ui la pouvaitrapprocer de la ro#aut% elle %sitait donc + r%pondre$ renvo#ant les"uestionneurs + son mari.

(uis$ il # avait une autre nouvelle "ui commen)ait + circuler et "ui&aisait contrepoids + la première.urat avait demand% en maria!e mademoiselle <aroline >onaparte. Or$ ce maria!e$ s'il devait se &aire$ ne se &aisait pas tout seul.>onaparte avait eu un moment de brouille$ nous devrions dire uneann%e de brouille$ avec celui "ui aspirait + l'onneur de devenir sonbeau7&rère.

Le moti& de cette brouille va para-tre un peu bien %tran!e + noslecteurs.urat$ le lion de l'arm%e$ urat$ dont le coura!e est devenuproverbial$ urat$ "ue l'on donnerait + un sculpteur comme lemodèle + prendre pour la statue du dieu de la !uerre$ urat$ un *our"u'il avait mal dormi ou mal d%*eun%$ avait eu une d%&aillance.<'%tait devant antoue$ dans la"uelle urmser$ après la bataille de

Fivoli$ avait %t% &orc% de s'en&ermer avec vin!t7uit mille ommes.Le !%n%ral iollis$ avec "uatre mille seulement$ devait maintenir le

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blocus de la place or$ pendant une sortie "ue tentaient lesAutriciens$ urat$ + la t6te de cin" cents ommes$ re)ut l'ordre d'encar!er trois mille.urat car!ea$ mais mollement.

>onaparte$ dont il %tait l'aide de camp$ en &ut tellement irrit%$ "u'ill'%loi!na de sa personne. <e &ut pour urat un d%sespoir d'autant plus !rand$ "ue$ dès cette%po"ue$ il avait le d%sir$ sinon l'espoir$ de devenir le beau7&rère deson !%n%ral 3 il %tait amoureux de <aroline >onaparte.<omment cet amour lui %tait7il venu ous le dirons en deux mots 3(eut76tre ceux "ui lisent cacun de nos livres isol%ment s'%tonnent7ils"ue nous appu#ions par&ois sur certains d%tails "ui semblent un peu%tendus pour le livre m6me dans le"uel ils se trouvent.<'est "ue nous ne &aisons pas un livre isol% mais$ comme nousl'avons dit d%*+$ nous remplissons ou nous essa#ons de remplir uncadre immense.(our nous$ la pr%sence de nos personna!es n'est point limit%e +

l;apparition "u'ils &ont dans un livre celui "ue vous vo#e/ aide decamp dans cet ouvra!e$ vous le retrouvere/ roi dans un second$proscrit et &usill% dans un troisième.>al/ac a &ait une !rande et belle Quvre + cent &aces$ intitul%e la<om%die umaine.otre Quvre$ + nous$ commenc%e en m6me temps "ue la sienne$ mais"ue nous ne "uali&ions pas$ bien entendu$ peut s'intituler le Drame dela @rance.

 Fevenons + urat.Disons comment cet amour$ "ui in&lua d'une &a)on si !lorieuse etpeut76tre si &atale sur sa destin%e$ lui %tait venu.urat$ en 1NPM$ avait %t% envo#% + (aris et car!% de pr%senter auDirectoire les drapeaux pris par l'arm%e &ran)aise aux combats deDe!o et de ondovi pendant ce vo#a!e$ il &it la connaissance de

madame >onaparte et de madame allien.<e/ madame >onaparte$ il retrouva mademoiselle <aroline

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>onaparte.ous disons retrouva$ car ce n'%tait point la première &ois "u'ilrencontrait celle avec la"uelle il devait parta!er la couronne deaples 3 il l'avait d%*+ vue + Fome ce/ son &rère ,osep$ et l+$

mal!r% la rivalit% d'un *eune et beau prince romain$ il avait %t%remar"u% par elle.Les trois &emmes se r%unirent et obtinrent du Directoire le !rade de!%n%ral de bri!ade pour urat.urat retourna + l'arm%e d'Italie$ plus amoureux "ue *amais demademoiselle >onaparte$ et$ mal!r% son !rade de !%n%ral de bri!ade$sollicita et obtint la &aveur immense pour lui de rester aide de campdu !%n%ral en ce&. (ar maleur arriva cette &atale sortie de antoue$ + la suite dela"uelle il tomba dans la dis!rce de >onaparte.<ette dis!rce eut un instant tous les caractères d'une v%ritableinimiti%.>onaparte le remercia de ses services comme aide de camp et lepla)a dans la division de eille$ puis dans celle de >ara!ue#7

d'Killiers.Il en r%sulta "ue$ "uand >onaparte revint + (aris après le trait% deolentino$ urat ne &ut pas du vo#a!e.<e n'%tait point l'a&&aire du trium&%minat "ui avait pris sous saprotection le *eune !%n%ral de bri!ade.Les trois belles solliciteuses se mirent en campa!ne$ et$ comme il%tait "uestion de l'exp%dition d'!#pte$ elles obtinrent du ministère dela !uerre "ue urat &-t partie de l'exp%dition.

Il s'embar"ua sur le m6me btiment "ue >onaparte$ c'est7+7dire +bord de l'Orient$ mais pas une seule &ois pendant la travers%e>onaparte ne lui adressa la parole.\] D%bar"u% + Alexandrie$ urat ne put d'abord rompre la barrièrede !lace "ui le s%parait de son !%n%ral$ le"uel$ pour l'%loi!ner de luiplutJt encore "ue pour lui donner l'occasion de se si!naler$ l'opposa +ourad7>e#.

 ais$ dans cette campa!ne$ urat &it de tels prodi!es de valeur$ il

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e&&a)a$ par de telles t%m%rit%s$ le souvenir d'un moment de mollesse$il car!ea si intr%pidement$ si &ollement + Abouir$ "ue >onaparten'eut pas le coura!e de lui !arder plus lon!temps rancune.En cons%"uence$ urat %tait revenu en @rance avec >onaparte

urat avait puissamment coop%r% au 1 et surtout au 1P brumaire urat %tait donc rentr% en pleine &aveur$ et$ comme preuve de cette&aveur$ avait re)u le commandement de la !arde des consuls.Il avait cru "ue c'%tait le moment de &aire l'aveu de son amour pourmademoiselle >onaparte$ amour par&aitement connu de ,os%pine$"ui l'avait &avoris%.,os%pine avait eu deux raisons pour cela.D'abord$ elle %tait &emme dans toute la carmante acception du mot$c'est7+7dire "ue toutes les douces passions de la &emme lui %taients#mpati"ues ,oacim aimait <aroline$ <aroline aimait urat$c'%tait d%*+ cose su&&isante pour "u'elle prot%!et cet amour. (uis ,os%pine %tait d%test%e des &rères de >onaparte elle avait desennemis acarn%s dans ,osep et Lucien elle n'%tait pas &c%e de se&aire deux amis d%vou%s dans urat et <aroline.

Elle encoura!ea donc urat + s'ouvrir + >onaparte.rois *ours avant la c%r%monie "ue nous avons racont%e plus aut$urat %tait donc entr% dans le cabinet de >onaparte$ et$ après delon!ues %sitations et des d%tours sans &in$ il en %tait arriv% + luiexposer sa demande.8elon toute probabilit%$ cet amour des deux *eunes !ens l'un pourl'autre n'%tait point une nouvelle pour le premier consul.<elui7ci accueillit l'ouverture avec une !ravit% s%vère et se contenta

de r%pondre "u'il # son!erait.La cose m%ritait "ue l'on # son!et$ en e&&et 3 >onaparte %tait issud'une &amille noble$ urat %tait le &ils d'un auber!iste. <ette alliance$dans un pareil moment$ avait une !rande si!ni&ication.Le premier consul$ mal!r% la noblesse de sa &amille$ mal!r% le ran!%lev% "u'il avait con"uis$ %tait7il$ non seulement asse/ r%publicain$mais encore asse/ d%mocrate pour m6ler son san! + un san! roturier

 Il ne r%&l%cit pas lon!temps 3 son sens si pro&ond%ment droit$ son

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esprit si par&aitement lo!i"ue lui dirent "u'il avait tout int%r6t + le&aire$ et$ le *our m6me$ il donna son consentement au maria!e deurat et de <aroline.Les deux nouvelles de ce maria!e et du d%m%na!ement pour les

uileries &urent donc lanc%es en m6me temps dans le public l'unedevait servir de contrepoids + l'autre.Le premier consul allait occuper la r%sidence des anciens rois$coucer dans le lit des >ourbons$ comme on disait + cette %po"ue mais il donnait sa sQur au &ils d'un auber!iste.aintenant$ "uelle dot apportait au %ros d'Abouir la &uture reine deaples rente mille &rancs en ar!ent et un collier de diamants "ue le premierconsul prenait + sa &emme$ %tant trop pauvre pour en aceter un. <ela&aisait un peu !rimacer ,os%pine$ "ui tenait &ort + son collier dediamants$ mais cela r%pondait victorieusement + ceux "ui disaient"ue >onaparte avait &ait sa &ortune en Italie et puis pour"uoi,os%pine avait7elle pris si &ort + cQur les int%r6ts des &uturs %poux : Elle avait voulu le maria!e$ elle devait contribuer + la dot.

Il r%sulta de cette abile combinaison "ue$ le *our o4 les consuls"uittèrent le Luxembour! _5R pluviJse an VIII` pour se rendre aupalais du !ouvernement$ escort%s par le &ils d'un auber!iste devenubeau7&rère de >onaparte$ ceux "ui virent passer le cortè!e neson!èrent "u'+ l'admirer et + l'applaudir.Et$ en e&&et$ c'%taient des cortè!es admirables et di!nesd'applaudissements "ue ceux "ui avaient + leur t6te un ommecomme >onaparte et dans leurs ran!s des ommes comme urat$

comme oreau$ comme >rune$ comme Lannes$ comme ,unot$comme Duroc$ comme Au!ereau$ et comme ass%na.ne !rande revue %tait command%e pour ce *our7l+$ dans la cour du<arrousel madame >onaparte devait # assister$ non pas du balconde l'orlo!e$ le balcon de l'orlo!e %tait trop ro#al$ mais desappartements occup%s par Lebrun$ c'est7+7dire du pavillon de @lore.>onaparte partit + une eure pr%cise du palais du Luxembour!$

escort% de trois mille ommes d'%lite$ au nombre des"uels le superber%!iment des !uides$ cr%% depuis trois ans$ + propos d'un dan!er

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couru par >onaparte dans ses campa!nes d'Italie 3 après le passa!e du incio$ il se reposait$ arass% de &ati!ue$ dans unpetit cteau$ et se disposait + # prendre un bain$ "uand un

d%tacement autricien$ en &uite et se trompant de direction$ envaitle cteau$ !ard% par les sentinelles seulement >onaparte n'avait eu"ue le temps de s'en&uir en cemise :n embarras "ui m%rite la peine d'6tre rapport% s'%tait pr%sent% lematin de cette *ourn%e du 5R pluviJse.Les !%n%raux avaient bien leurs cevaux$ les ministres leursvoitures mais les autres &onctionnaires n'avaient point encore *u!%opportun de &aire une pareille d%pense.Les voitures man"uaient donc.On # suppl%a en louant des &iacres dont on couvrit les num%ros avecdu papier de la m6me couleur "ue la caisse.La voiture seule du premier consul %tait attel%e de six cevaux blancs mais$ comme les trois consuls %taient dans la m6me voiture$>onaparte et <ambac%rès au &ond$ Lebrun sur le devant$ ce n'%tait$ +tout prendre$ "ue deux cevaux par consul.

D'ailleurs$ ces six cevaux blancs$ donn%s par l'empereur @ran)ois au!%n%ral en ce& >onaparte après le trait% de <ampo7@ormio$n'%taient7ils pas eux7m6mes un trop%e après le passa!e du incio$ il se reposait$ arass% de &ati!ue$ dans unpetit cteau$ \] La voiture traversa une partie de (aris en suivant la rue deionville$ le "uai Voltaire et le pont Fo#al.

0 partir du !uicet du <arrousel *us"u'+ la !rande porte des uileries$la !arde des consuls &ormait la aie.En passant sous la porte du !uicet$ >onaparte leva la t6te et lutl'inscription "ui s'# trouvait.<ette inscription %tait con)ue en ces termes 3 1R AOh 1NP2

LA FOUA E8 A>OLIE E @FA<EE E 8E FELVEFA ,AAI8

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 n imperceptible sourire contracta les lèvres du premier consul.0 la porte des uileries$ >onaparte descendit de voiture et sauta enselle pour passer la troupe en revue.

Lors"u'on le vit sur son ceval de bataille$ les applaudissements%clatèrent de tous les cJt%s.La revue termin%e$ il vint se placer en avant du pavillon de l'orlo!e$a#ant urat + sa droite$ Lannes + sa !auce$ et derrière lui tout le!lorieux %tat7ma*or de l'arm%e d'Italie. Alors le d%&il% commen)a.L+$ il trouva une de ces inspirations "ui se !ravaient pro&ond%mentdans le cQur du soldat.Buand passèrent devant lui les drapeaux de la PMe$ de la 5Re et de la55e demi7bri!ades$ vo#ant ces drapeaux "ui ne pr%sentaient plus"u'un bton surmont% de "uel"ues lambeaux cribl%s de balles etnoircis par la poudre$ il Jta son capeau et s'inclina.(uis$ le d%&il% acev%$ il descendit de ceval et monta d'un pied ardil'escalier des Valois et des >ourbons.

Le soir$ "uand il se retrouva seul avec >ourrienne 3 9 E bien$ !%n%ral$ lui demanda celui7ci$ 6tes7vous content  9 Oui$ r%pondit va!uement >onaparte tout s'est bien pass%$ n'est7cepas  9 0 merveille : 9 ,e vous ai vu près de madame >onaparte + la &en6tre du re/7de7causs%e du pavillon de @lore. 9 oi aussi$ *e vous ai vu$ !%n%ral 3 vous lisie/ l'inscription du

!uicet du <arrousel.  9 Oui$ dit >onaparte 3 1R aoCt 1NP2. La ro#aut% est abolie en @rance$et ne se relèvera *amais. 9 @aut7il la &aire enlever$ !%n%ral demanda >ourrienne. 9 Inutile$ r%pondit le premier consul$ elle tombera bien toute seule.(uis$ avec un soupir 3

 9 8ave/7vous$ >ourrienne$ l'omme "ui m'a man"u% au*ourd'ui demanda7t7il.

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 9 on !%n%ral. 9 FolandT Bue diable peut7il &aire$ "u'il ne nous donne pas de sesnouvelles <e "ue &aisait Foland$ nous allons le savoir.

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%L : LE CHERCHEUR DE PI!TE

Le lecteur n'a pas oubli% dans "uelle situation l'escorte du Ne

casseurs avait retrouv% la malle7poste de <amb%r#.La première cose dont on s'occupa &ut de cercer l'obstacle "uis'opposait + la sortie de Foland on reconnut la pr%sence d'uncadenas$ on brisa la portière.Foland bondit ors de la voiture comme un ti!re ors de sa ca!e.ous avons dit "ue la terre %tait couverte de nei!e.Foland$ casseur et soldat$ n'avait "u'une id%e 3 c'%tait de suivre lapiste des compa!nons de ,%u.Il les avait vus s'en&oncer dans la direction de oisse# mais il avaitpens% "u'ils n'avaient pu suivre cette direction$ puis"ue entre cettepetite ville et eux coulait la 8aJne$ et "u'il n'# avait de ponts pourtraverser la rivière "u'+ >elleville et + con.Il donna l'ordre + l'escorte et au conducteur de l'attendre sur la !randeroute$ et$ + pied$ s'en&on)a seul$ sans son!er m6me + recar!er sespistolets$ sur les traces de or!an et de ses compa!nons.

 Il ne s'%tait pas tromp% 3 + un "uart de lieue de la route$ les &u!iti&savaient trouv% la 8aJne l+$ ils s'%taient arr6t%s$ avaient d%lib%r% uninstant 9 on le vo#ait au pi%tinement des cevaux 9 puis ils s'%taients%par%s en deux troupes 3 l'une avait remont% la rivière du cJt% decon$ l'autre l'avait descendue du cJt% de >elleville.<ette division avait eu pour but %vident de *eter dans le doute ceux"ui les poursuivraient s'ils %taient poursuivis.

Foland avait entendu le cri de ralliement du ce& 3 = Demain soir o4vous save/. ?

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Il ne doutait donc pas "ue$ "uelle "ue &Ct la piste "u'il suiv-t$ soitcelle "ui remontait$ soit celle "ui descendait la 8aJne$ elle ne leconduis-t 9 si la nei!e ne &ondait pas trop vite 9 au lieu du rende/7vous$ puis"ue$ soit r%unis$ soit s%par%ment$ les compa!nons de ,%u

devaient aboutir au m6me but.Il revint$ suivant ses propres traces$ ordonna au conducteur de passerles bottes abandonn%es sur la !rande route par le &aux postillon$ demonter + ceval et de conduire la malle *us"u'au procain relais$c'est7+7dire *us"u'+ >elleville le mar%cal des lo!is des casseurs et"uatre casseurs sacant %crire devaient accompa!ner le conducteurpour si!ner avec lui au procès7verbal. D%&ense absolue de &aire mention de lui$ Foland$ ni de ce "u'il %taitdevenu$ rien ne devant mettre les d%trousseurs de dili!ences en %veilsur ses pro*ets &uturs.Le reste de l'escorte ramènerait le corps du ce& de bri!ade + con$et &erait$ de son cJt%$ un procès7verbal "ui concorderait avec celui duconducteur$ et dans le"uel il ne serait pas plus "uestion de Foland"ue dans l'autre.

<es ordres donn%s$ le *eune omme d%monta un casseur$ coisissantdans toute l'escorte le ceval "ui lui paraissait le plus solide puis ilrecar!ea ses pistolets "u'il mit dans les &ontes de sa selle + la placedes pistolets d'ar)on du casseur d%mont%.Après "uoi$ promettant au conducteur et aux soldats une prompteven!eance$ subordonn%e cependant + la &a)on dont ils lui !arderaientle secret$ il monta + ceval et disparut dans la m6me direction "u'ilavait d%*+ suivie.

Arriv% au point o4 les deux troupes s'%taient s%par%es$ il lui &allut&aire un coix entre les deux pistes.Il coisit celle "ui descendait la 8aJne et se diri!eait vers >elleville.Il avait$ pour &aire ce coix$ "ui peut76tre l'%loi!nait de deux ou troislieues$ une excellente raison. \] D'abord$ il %tait plus près de >elleville "ue de con.

(uis il avait &ait un s%*our de vin!t7"uatre eures + con$ et pouvait6tre reconnu$ tandis "u'il n'avait *amais stationn% + >elleville "ue le

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temps de can!er de cevaux$ lors"ue par asard il # avait pass% enposte.ous les %v%nements "ue nous venons de raconter avaient pris uneeure + peine uit eures du soir sonnaient donc + l'orlo!e de

oisse# lors"ue Foland se lan)a + la poursuite des &u!iti&s.La route %tait toute trac%e cin" ou six cevaux avaient laiss% leursempreintes$ sur la nei!e un de ces cevaux marcait l'amble.Foland &rancit les deux ou trois ruisseaux "ui coupent la prairie "u'iltraversait pour arriver + >elleville.0 cent pas de >elleville$ il s'arr6ta 3 l+ avait eu lieu une nouvelledivision 3 deux des six cavaliers avaient pris + droite$ c'est7+7dires'%taient %loi!n%s de la 8aJne$ "uatre avaient pris + !auce$ c'est7+7dire avaient continu% leur cemin vers >elleville.Aux premières maisons de >elleville$ une troisième scission s'%taitop%r%e 3 trois cavaliers avaient tourn% la ville un seul avait suivi larue. Foland s'attaca + celui "ui avait suivi la rue$ bien certain deretrouver la trace des autres.

<elui "ui avait suivi la rue s'%tait lui7m6me arr6t% + une *olie maisonentre cour et *ardin$ portant le n[ MN. Il avait sonn% "uel"u'un %taitvenu lui ouvrir. On vo#ait + travers la !rille les pas de la personne "ui%tait venue lui ouvrir$ puis$ + cJt% de ces pas$ une autre trace 3 celledu ceval$ "ue l'on menait + l'%curie.Il %tait %vident "u'un des compa!nons de ,%u s'%tait arr6t% l+.Foland$ en se rendant ce/ le maire$ en exibant ses pouvoirs$ enre"u%rant la !endarmerie$ pouvait le &aire arr6ter + l'instant m6me.

ais ce n'%tait point l+ son but$ ce n'%tait point un individu isol% "u'ilvoulait arr6ter 3 c'%tait toute la troupe "u'il tenait + prendre d'un coupde &ilet.Il !rava dans son souvenir le n[ MN et continua son cemin.Il traversa toute la ville$ &it une centaine de pas au7del+ de la dernièremaison sans revoir aucune trace. 

\] Il allait retourner sur ses pas mais il son!ea "ue ces traces$ sielles devaient repara-tre$ repara-traient + la t6te du pont seulement.

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En e&&et$ + la t6te du pont$ il reconnut la piste de ses trois cevaux.<'%taient bien les m6mes 3 un des cevaux marcait l'amble.Foland !alopa sur la voie m6me de ceux "u'il poursuivait. Enarrivant + onceaux$ m6me pr%caution les trois cavaliers avaient

tourn% le villa!e mais Foland %tait trop bon limier pour s'in"ui%terde cela il suivit son cemin$ et$ + l'autre bout de onceaux ilretrouva les traces des &u!iti&s.n peu avant <tillon$ un des trois cevaux "uittait la route$ prenait+ droite$ et se diri!eait vers un petit cteau situ% sur une colline$ +"uel"ues de la route de <tillon + r%voux.<ette &ois$ les cavaliers restants$ cro#ant avoir asse/ &ait pour d%pisterceux "ui auraient eu envie de les suivre$ avaient tran"uillementtravers% <tillon et pris la route de euville.La direction suivie par les &u!iti&s r%*ouissait &ort Foland ils serendaient %videmment + >our! 3 s'ils ne s'# &ussent pas rendus$ ilseussent pris la route de arlieux. \] Or$ >our! %tait le "uartier !%n%ral "u'avait coisi lui7m6meFoland pour en &aire le centre de ses op%rations >our!$ c'%tait sa

ville + lui$ et$ avec cette sCret% des souvenirs de l'en&ance$ ilconnaissait *us"u'au moindre buisson$ *us"u'+ la moindre masure$ *us"u'+ la moindre !rotte des environs.0 euville$ les &u!iti&s avaient tourn% le villa!e.Foland ne s'in"ui%ta pas de cette ruse d%*+ connue et %vent%e 3seulement$ de l'autre cJt% de euville$ il ne retrouva plus "ue la traced'un seul ceval.ais il n'# avait pas + s'# tromper 3 c'%tait celui "ui marcait l'amble.

8Cr de retrouver la trace "u'il abandonnait pour un instant$ Folandremonta la piste.Les deux amis s'%taient s%par%s + la route de Vannas l'un l'avaitsuivie$ l'autre avait contourn% le villa!e$ et$ comme nous l'avons dit$%tait revenu prendre la route de >our!.<'%tait celui7l+ "u'il &allait suivre d'ailleurs$ l'allure de son cevaldonnait une &acilit% de plus + celui "ui le poursuivait$ puis"ue son pas

ne pouvait se con&ondre avec un autre pas. 

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\] (uis il prenait la route de >our!$ et$ de euville + >our!$ il n'#avait d'autre villa!e "ue 8aint7Denis.Au reste$ il n'%tait pas probable "ue le dernier des &u!iti&s allt plusloin "ue >our!.

Foland se remit sur la voie avec d'autant plus d'acarnement$ "u'ilapprocait visiblement du but. En e&&et$ le cavalier n'avait pas tourn%>our!$ il s'%tait bravement en!a!% dans la ville.L+$ il parut + Foland "ue le cavalier avait %sit% sur le cemin "u'ildevait suivre$ + moins "ue l'%sitation ne &Ct une ruse pour &aireperdre sa trace.ais$ au bout de dix minutes emplo#%es + suivre ces tours et cesd%tours$ Foland &ut sCr de son &ait ce n'%tait point une ruse$ c'%tait del'%sitation.Les pas d'un omme + pied venaient par une rue transversale lecavalier et l;omme + pied avaient con&%r% un instant puis lecavalier avait obtenu du pi%ton "u'il lui serv-t de !uide. On vo#ait$ +partir de ce moment$ des pas d'omme cJto#ant les pas de l'animal.Les uns et les autres aboutissaient + l'auber!e de la >elle7Alliance. 

Foland se rappela "ue c'%tait + cette auber!e "u'on avait ramen% leceval bless% après l'atta"ue des <arronnières.Il # avait$ selon toute probabilit%$ connivence entre l'auber!iste et lescompa!nons de ,%u.Au reste$ selon toute probabilit% encore$ le vo#a!eur de la >elle7Alliance # resterait *us"u'au lendemain soir. Foland sentait + sapropre &ati!ue "ue celui7ci devait avoir besoin de se reposer.Et Foland$ pour ne point &orcer son ceval et aussi pour reconna-tre

la route suivie$ avait mis six eures + &aire les dou/e lieues.rois eures sonnaient au clocer tron"u% de otre7Dame.Bu'allait &aire Foland 8'arr6ter dans "uel"ue auber!e de la ville Impossible il %tait trop connu + >our! d'ailleurs son ceval$ %"uip%d'une cabra"ue de casseur$ donnerait des soup)ons.ne des conditions de son succès %tait "ue sa pr%sence + >our! &Ctcomplètement i!nor%e.

Il pouvait se cacer au cteau des oires7@ontaines$ et l+$ se tenir enobservation mais serait7il sCr de la discr%tion des domesti"ues

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 icel et ,ac"ues se tairaient$ Foland %tait sCr d'eux Am%lie setairait mais <arlotte$ la &ille du !eJlier$ ne bavarderait7elle point Il %tait trois eures du matin$ tout le monde dormait le plus sCr pour

le *eune omme %tait de se mettre en communication avec icel.icel trouverait bien mo#en de le cacer.Au !rand re!ret de sa monture$ "ui avait sans doute &lair% uneauber!e$ Foland lui &it tourner bride et prit la route de (ont7d'Ain.En passant devant l;%!lise de >rou$ il *eta un re!ard sur la casernedes !endarmes. 8elon toute probabilit%$ les !endarmes et leurcapitaine dormaient du sommeil des *ustes.Foland traversa la petite aile de &or6t "ui en*ambait par7dessus laroute. La nei!e amortissait le bruit des pas de son ceval.En d%boucant de l'autre cJt%$ il vit deux ommes "ui lon!eaient le&oss% en portant un cevreuil suspendu + un petit arbre par ses "uatrepattes li%es.Il lui sembla reconna-tre la tournure de ces ommes. Il pi"ua son ceval pour les re*oindre.

Les deux ommes avaient l'oreille au !uet ils se retournèrent$ virentun cavalier "ui semblait en vouloir + eux ils *etèrent l'animal dans le&oss%$ et s'en&uirent + travers camps$ pour re!a!ner la &or6t de8eillon. 9 K% : icel : cria Foland de plus en plus convaincu "u'il avaita&&aire + son *ardinier.icel s'arr6ta court l'autre omme continua de !a!ner aux camps. 9 K% : ,ac"ues : cria Foland.

L'autre omme s'arr6ta.8'ils %taient reconnus$ inutile de &uir d'ailleurs$ l'appel n'avait riend'ostile 3 la voix %tait plutJt amie "ue mena)ante. 9 iens : &it ,ac"ues$ on dirait . Foland. 9 Et "ue c'est lui tout de m6me$ dit icel.Et les deux ommes$ au lieu de continuer + &uir vers le bois$ revinrentvers la !rande route.

 Foland n'avait point entendu ce "u'avaient dit les deux braconniers$

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mais il l'avait devin%. 9 E : pardieu$ oui$ c'est moi : cria7t7il.Au bout d'un instant$ icel et ,ac"ues %taient près de lui.Les interro!ations du père et du &ils se croisèrent$ et il &aut convenir

"u'elles %taient motiv%es.Foland en bour!eois$ mont% sur un ceval de casseur$ + trois euresdu matin$ sur la route de >our! aux [email protected] *eune o&&icier coupa court aux "uestions. 9 8ilence$ braconniers : dit7il "ue l'on mette ce cevreuil en croupederrière moi et "ue l'on s'acemine vers la maison tout le mondedoit i!norer ma pr%sence aux oires7@ontaines$ m6me ma sQur.Foland parlait avec la &ermet% d'un militaire$ et cacun savait "ue$lors"u'une &ois il avait donn% un ordre$ il n'# avait point + r%pli"uer.On ramassa le cevreuil$ on le mit en croupe derrière Foland$ et lesdeux ommes$ prenant le !rand trot$ suivirent le petit trot du ceval. Il restait + peine un "uart de lieue + &aire.Il se &it en dix minutes.0 cent pas du cteau$ Foland s'arr6ta.

Les deux ommes &urent envo#%s en %claireurs$ pour s'assurer "uetout %tait calme.L'exploration acev%e$ ils &irent si!ne + Foland de venir.Foland vint$ descendit de ceval$ trouva la porte du pavillon ouverteet entra.icel conduisit le ceval + l'%curie et porta le cevreuil + l'o&&ice car icel appartenait + cette onorable classe de braconniers "uituent le !ibier pour le plaisir de le tuer$ et non pour l'int%r6t de le

vendre.Il ne &allait s'in"ui%ter ni du ceval ni du cevreuil Am%lie ne sepr%occupait pas plus de ce "ui se passait + l'%curie "ue de ce "u'on luiservait + table.(endant ce temps$ ,ac"ues allumait du &eu. En revenant$ icel apporta un reste de !i!ot et une demi7dou/aine

d'Qu&s destin%s + &aire une omelette ,ac"ues pr%para un lit dans uncabinet.

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Foland se r%cau&&a et soupa sans prononcer une parole.Les deux ommes le re!ardaient avec un %tonnement "ui n'%tait pointexempt d'une certaine in"ui%tude.Le bruit de l'exp%dition de 8eillon s'%tait r%pandu$ et l'on disait tout

bas "ue c'%tait Foland "ui l'avait diri!%e.Il %tait %vident "u'il revenait pour "uel"ue exp%dition du m6me !enre.Lors"ue Foland eut soup%$ il releva la t6te et appela icel. 9 A : tu %tais l+ &it Foland. 9 ,'attendais les ordres de monsieur. 9 Voici mes ordres %coute7moi bien. 9 ,e suis tout oreilles.  9 Il s'a!it de vie et de mort il s'a!it de plus encore 3 il s'a!it de mononneur. 9 (arle/$ monsieur Foland.Foland tira sa montre. 9 Il est cin" eures. 0 l'ouverture de l'auber!e de la >elle7Alliance$tu seras l+ comme si tu passais$ tu t'arr6teras + causer avec celui "uit'ouvrira.

 9 <e sera probablement (ierre. 9 (ierre ou un autre$ tu sauras de lui "uel est le vo#a!eur "ui estarriv% ce/ son ma-tre sur un ceval marcant l'amble tu sais ce "uec'est$ l'amble  9 (arbleu : c'est un ceval "ui marce comme les ours$ les deux *ambes du m6me cJt% + la &ois. 9 >ravoT u pourras bien savoir aussi$ n'est7ce pas$ si le vo#a!eurest dispos% + partir ce matin$ ou s'il para-t devoir passer la *ourn%e +

l'Jtel  9 (our sCr *e le saurai. 9 E bien$ "uand tu sauras tout cela$ tu viendras me le dire mais leplus !rand silence sur mon s%*our ici. 8i l'on te demande de mes nouvelles$ on a re)u une lettre de moiier *e suis + (aris$ près du premier consul.

 9 <'est convenu.icel partit. Foland se couca et s'endormit$ laissant + ,ac"ues la

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!arde du pavillon.Lors"ue Foland se r%veilla$ icel %tait de retour.Il savait tout ce "ue son ma-tre lui avait recommand% de savoir.Le cavalier arriv% dans la nuit devait repartir dans la soir%e$ et$ sur le

re!istre des vo#a!eurs "ue ca"ue auber!iste %tait &orc% de tenirr%!ulièrement + cette %po"ue$ on avait %crit 3= 8amedi$ 5R pluviJse$ dix eures du soir 3 le cito#en Valensolle$arrivant de L#on$ allant + Genève. ?Ainsi l'alibi %tait pr%par%$ puis"ue le re!istre &aisait &oi "ue le cito#enValensolle %tait arriv% + dix eures du soir et "u'il %tait impossible"u'il eCt arr6t%$ + uit eures et demie$ la malle + la aison7>lance$et "u'il &Ct entr% + dix eures + l'Jtel de la >elle7Alliance. ais ce "ui pr%occupa le plus Foland$ c'est "ue celui "u'il avait suiviune partie de la nuit$ et dont il venait de d%couvrir la retraite et lenom$ n'%tait autre "ue le t%moin d'Al&red de >ar*ols$ tu% par lui enduel + la &ontaine de Vaucluse$ t%moin "ui$ selon toute probabilit%$avait *ou% le rJle du &antJme dans la cartreuse du 8eillon.Les compa!nons de ,%u n'%taient donc pas des voleurs ordinaires$

mais$ au contraire$ comme le bruit en courait$ des !entilsommes debonne &amille$ "ui$ tandis "ue les nobles bretons ris"uaient leur viedans l'Ouest pour la cause ro#aliste$ a&&rontaient$ de leur cJt%$l'%ca&aud pour &aire passer aux combattants l'ar!ent recueilli + l'autrebout de la @rance dans leurs asardeuses exp%ditions.

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%LI : UNE IN!PIRATION

ous avons vu "ue$ dans la poursuite "u'il avait &aite la nuit

pr%c%dente$ Foland eCt pu &aire arr6ter un ou deux de ceux "u'ilpoursuivait.Il pouvait en &aire autant de . de Valensolle$ "ui$ probablement$&aisait ce "u'avait &ait Foland$ c'est7+7dire prenait un *our de reposaprès une nuit de &ati!ue.Il lui su&&isait$ pour cela$ d'%crire un petit mot au capitaine de!endarmerie$ ou au ce& de bri!ade de dra!ons "ui avait &ait avec luil'exp%dition de 8eillon 3 leur onneur %tait en!a!% dans l'a&&aire oncernait . de Valensolle dans son lit$ on en %tait "uitte pour deuxcoups de pistolet$ c'est7+7dire pour deux ommes tu%s ou bless%s$ et. de Valensolle %tait pris.ais l'arrestation de . de Valensolle donnait l'%veil au reste de latroupe$ "ui se mettait + l'instant m6me en sCret% en traversant la&rontière.Il valait donc mieux s'en tenir + la première id%e de Foland$ c'est7+7

dire temporiser$ suivre les di&&%rentes pistes "ui devaient conver!er +un m6me centre$ et$ au ris"ue d'un v%ritable combat$ *eter le &ilet surtoute la compa!nie.(our cela$ il ne &allait point arr6ter . de Valensolle il &allaitcontinuer de le suivre dans son pr%tendu vo#a!e + Genève$ "uin'%tait$ vraisemblablement$ "u'un pr%texte pour d%router lesinvesti!ations. 

Il &ut convenu cette &ois "ue Foland$ "ui$ si bien d%!uis% "u'il &Ct$pouvait 6tre reconnu$ resterait au pavillon$ et "ue ce seraient icel

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et ,ac"ues "ui$ pour cette nuit$ d%tourneraient le !ibier.8elon toute probabilit%$ . de Valensolle ne se mettrait en vo#a!e"u'+ la nuit close.Foland se &it rensei!ner sur la vie "ue menait sa sQur depuis le

d%part de sa mère.Depuis le d%part de sa mère$ Am%lie n'avait pas une seule &ois "uitt%le cteau des oires7@ontaines. 8es abitudes %taient les m6mes$moins les sorties abituelles "u'elle &aisait avec madame deontrevel.Elle se levait + sept ou uit eures du matin$ dessinait ou &aisait de lamusi"ue *us"u'au d%*euner après le d%*euner$ elle lisait ou s'occupaitde "uel"ue ouvra!e de tapisserie$ ou bien encore pro&itait d'un ra#onde soleil pour descendre *us"u'+ la rivière avec <arlotte par&ois elleappelait icel$ &aisait d%tacer la petite bar"ue$ et$ bien envelopp%edans ses &ourrures$ remontait la Fe#ssouse *us"u'+ onta!nac ou ladescendait *us"u'+ 8aint7,ust$ puis rentrait sans *amais avoir parl% +personne d-nait après son d-ner$ montait dans sa cambre avec<arlotte$ et$ + partir de ce moment$ ne paraissait plus. 

0 six eures et demie$ icel et ,ac"ues pouvaient donc d%campersans "ue personne au monde s'in"ui%tt de ce "u'ils %taient devenus.0 six eures$ icel et ,ac"ues prirent leurs blouses$ leurs carniers$leurs &usils$ et partirent.Ils avaient re)u leurs instructions.8uivre le ceval marcant l'amble *us"u'+ ce "u'on sCt o4 il menaitson cavalier$ ou *us"u'+ ce "ue l'on perd-t sa trace.icel devait aller s'embus"uer en &ace de la &erme de la >elle7

Alliance ,ac"ues$ se placer + la patte7d'oie "ue &orment$ en sortantde >our!$ les trois routes de 8aint7Amour$ de 8aint7<laude et deantua.<ette dernière est en m6me temps celle de Genève.Il %tait %vident "u'+ moins de revenir sur ses pas$ ce "ui n'%tait pasprobable$ . de Valensolle prendrait une de ces trois routes.Le père partit d'un cJt%$ le &ils de l'autre.

 icel remonta vers la ville par la route de (ont7d'Ain$ en passant

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devant l'%!lise de >rou.,ac"ues traversa la Fe#ssouse$ suivit la rive droite de la petite rivière$et se trouva$ en appu#ant d'une centaine de pas ors du &aubour!$ +l'an!le ai!u "ue &aisaient les trois routes en aboutissant + la ville.

Au m6me moment$ + peu près$ o4 le &ils prenait son poste$ le pèredevait 6tre arriv% au sien.En ce moment encore$ c'est7+7dire vers sept eures du soir$interrompant la solitude et le silence accoutum%s du cteau desoires7@ontaines$ une voiture de poste s'arr6tait devant la !rille$ et undomesti"ue en livr%e tirait la ca-ne de &er de la sonnette.<'eCt %t% l'o&&ice de icel d'ouvrir$ mais icel %tait o4 vous save/.Am%lie et <arlotte comptaient probablement sur lui$ car le tintementde la cloce se renouvela trois &ois sans "ue personne v-nt ouvrir.En&in$ la &emme de cambre parut au aut de l'escalier. Elles'approca timidement$ appelant icel. \] icel ne r%pondit point.En&in$ prot%!%e par la !rille$ <arlotte se asarda + s'approcer.al!r% l'obscurit%$ elle reconnut le domesti"ue.

 9 A : c'est vous$ monsieur ,ames s'%cria7t7elle un peu rassur%e.,ames %tait le domesti"ue de con&iance de sir ,on. 9 O : oui$ dit le domesti"ue$ ce %tait moi$ mademoiselle <arlotte$ou plutJt ce %tait milord.En ce moment$ la portière s'ouvrit et l'on entendit la voix de sir ,on"ui disait 3 9 ademoiselle <arlotte$ veuille/ dire + votre ma-tresse "ue *'arrivede (aris et "ue *e viens m'inscrire ce/ elle$ non pas pour 6tre re)u ce

soir$ mais pour lui demander la permission de me pr%senter demain$si elle veut bien m'accorder cette &aveur demande/7lui l'eure +la"uelle *e serai le moins indiscret.ademoiselle <arlotte avait une !rande consid%ration pour milord aussi s'empressa7t7elle de s'ac"uitter de la commission.\] <in" minutes après$ elle revenait annoncer + milord "u'il seraitrevu le lendemain$ de midi + une eure.

 Foland savait ce "ue venait &aire milord dans son esprit$ le maria!e

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%tait d%cid%$ et sir ,on %tait son beau7&rère.Il %sita un instant pour savoir s'il se &erait reconna-tre + lui et s'il lemettrait de moiti% dans ses pro*ets mais il r%&l%cit "ue lord anla#n'%tait pas omme + le laisser op%rer seul. Il avait une revance +

prendre avec les compa!nons de ,%u il voudrait accompa!nerFoland dans l'exp%dition$ "uelle "u'elle &Ct. L'exp%dition$ "uelle"u'elle &Ct$ serait dan!ereuse$ et il pourrait lui arriver maleur.La cance "ui accompa!nait Foland 9 et Foland l'avait %prouv% 9 nes'%tendait point + ses amis sir ,on$ !rièvement bless%$ en %taitrevenu + !rand7peine le ce& de bri!ade des casseurs avait %t% tu%roide.Il laissa donc sir ,on s'%loi!ner sans donner si!ne d'existence.Buant + <arlotte$ elle ne parut nullement %tonn%e "ue icel n'eCtpoint %t% l+ pour ouvrir on %tait %videmment abitu% + ses absences$et ces absences ne pr%occupaient ni la &emme de cambre ni sama-tresse.\] Au reste$ Foland s'expli"ua cette espèce d'insouciance Am%lie$&aible devant une douleur morale$ inconnue + Foland$ "ui attribuait +de simples crises nerveuses les variations de caractère de sa sQur$

Am%lie eCt %t% !rande et &orte devant un dan!er r%el. De l+ sans doute venait le peu de crainte "ue les deux *eunes &illesavaient + rester seules dans un cteau isol%$ et sans autres !ardiens"ue deux ommes "ui passaient leurs nuits + braconner.Buant + nous$ nous savons comment icel et son &ils$ ens'%loi!nant$ servaient les d%sirs d'Am%lie bien mieux "u'en restant aucteau leur absence &aisait le cemin libre + or!an$ et c'%tait tout

ce "ue demandait Am%lie.La soir%e et une partie de la nuit s'%coulèrent sans "ue Foland eCtaucune nouvelle.Il essa#a de dormir$ mais dormit mal il cro#ait$ + ca"ue instant$entendre rouvrir la porte.Le *our commen)ait en r%alit% de percer + travers les volets lors"ue laporte s'ouvrit.

<'%taient icel et ,ac"ues "ui rentraient.Voici ce "ui s'%tait pass%.

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 <acun s'%tait rendu + son poste 3 icel + la porte de l'auber!e$,ac"ues + la patte7d'oie.0 vin!t pas de l'auber!e$ icel avait trouv% (ierre en trois mots$ il

s'%tait assur% "ue . de Valensolle %tait tou*ours + l'auber!e celui7ciavait annonc% "u'a#ant une lon!ue route + &aire$ il laisserait reposerson ceval et ne partirait "ue dans la nuit.(ierre ne doutait point "ue le vo#a!eur ne part-t pour Genève$comme il l'avait dit.icel proposa + (ierre de boire un verre de vin s'il man"uait l'a&&Ctdu soir$ il lui resterait l'a&&Ct du matin.(ierre accepta. Dès lors icel %tait bien sCr d'6tre pr%venu (ierre%tait !ar)on d'%curie 3 rien ne pouvait se &aire$ dans le d%partementdont il %tait car!%$ sans "u'il en eCt avis.<et avis$ un !amin attac% + l'Jtel promit de le lui donner$ et re)uten r%compense$ de icel$ trois car!es de poudre pour &aire des&us%es.0 minuit$ le vo#a!eur n'%tait pas encore parti on avait bu "uatrebouteilles de vin$ mais icel s'%tait m%na!% 3

 sur ces "uatre bouteilles$ il avait trouv% mo#en d'en vider trois dansle verre de (ierre$ o4$ bien entendu$ elles n'%taient pas rest%es.0 minuit$ (ierre rentra pour s'in&ormer mais alors "u'allait &aireicel le cabaret &ermait$ et icel avait encore "uatre eures +attendre *us"u'+ l'a&&Ct du matin.(ierre o&&rit + icel un lit de paille dans l'%curie il aurait caud etserait doucement couc%.

icel accepta.Les deux amis entrèrent par la !rande porte$ bras dessus$ brasdessous (ierre tr%bucait$ icel &aisait semblant de tr%bucer.0 trois eures du matin$ le domesti"ue de l'Jtel appela (ierre.Le vo#a!eur voulait partir.icel pr%texta "ue l'eure de l'a&&Ct %tait arriv%e$ et se leva.8a toilette n'%tait pas lon!ue + &aire 3 il s'a!issait de secouer la paille

"ui pouvait s'6tre attac%e + sa blouse$ + son carnier ou + ses ceveux.Après "uoi$ icel prit con!% de son ami (ierre et alla s'embus"uer

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au coin d'une rue. n "uart d'eure après$ la porte s'ouvrit$ un cavalier sortit de l'Jtel 3le ceval de ce cavalier marcait l'amble.

<'%tait bien . de Valensolle.Il prenait les rues "ui conduisaient + la route de Genève.icel le suivait sans a&&ectation$ en si&&lant un air de casse.8eulement$ icel ne pouvait courir$ il eCt %t% remar"u% il r%sultade cette di&&icult% "u'en un instant il eut perdu de vue. de Valensolle.Festait ,ac"ues$ "ui devait attendre le *eune omme + la patte7d'oie.ais ,ac"ues %tait + la patte7d'oie depuis plus de six eures$ par unenuit d'iver$ avec un &roid de cin" ou six de!r%s :,ac"ues avait7il eu le coura!e de rester six eures les pieds dans lanei!e$ + battre la semelle contre les arbres de la route icel prit au !alop par les rues et ruelles$ raccourcissant le cemin mais ceval et cavalier$ "uel"ue te "u'il # eCt mise$ avaient %t% plusvite "ue lui. 

Il arriva + la patte7d'oie.La route %tait solitaire.La nei!e$ &oul%e pendant toute la *ourn%e de la veille$ "ui %tait undimance$ ne permettait pas de suivre la trace du ceval$ perdue dansla boue du cemin.Aussi icel ne s'in"ui%ta7t7il point de la trace du ceval c'%taitcose inutile$ c'%tait du temps perdu.Il s'occupa de savoir ce "u'avait &ait ,ac"ues.

8on coup d'Qil de braconnier le mit bientJt sur la voie.,ac"ues avait stationn% au pied d'un arbre combien de temps <ela%tait di&&icile + dire$ asse/ lon!temps$ en tout cas$ pour avoir &roid 3 lanei!e %tait battue par ses !ros souliers de casse.Il avait essa#% de se r%cau&&er en marcant de lon! en lar!e.(uis$ tout + coup$ il s'%tait souvenu "u'il # avait$ de l'autre cJt% de laroute$ une de ces petites uttes bties avec de la terre$ o4 les

cantonniers vont cercer un abri contre la pluie. 

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Il avait descendu le &oss%$ avait travers% le cemin on pouvait suivresur les bas cJt%s la trace perdue un instant sur le milieu de la route.<ette trace &ormait une dia!onale allant droit + la utte.Il %tait %vident "ue c'%tait dans cette utte "ue ,ac"ues avait pass% la

nuit.aintenant$ depuis "uand en %tait7il sorti et pour"uoi en %tait7ilsorti Depuis "uand il en %tait sorti La cose n'%tait !uère appr%ciable$tandis "u'au contraire le pi"ueur le plus malabile eCt reconnupour"uoi il en %tait sorti.Il en %tait sorti pour suivre . de Valensolle.Le m6me pas "ui avait abouti + la utte en sortait et s'%loi!nait dansla direction de <e#/eriat.Le cavalier avait donc bien r%ellement pris la route de Genève 3 lepas de ,ac"ues le disait clairement. <e pas %tait allon!% comme celui d'un omme "ui court$ et il suivait$en deors du &oss%$ du cJt% des camps$ la li!ne d'arbres "ui pouvaitle d%rober + la vue du vo#a!eur.

En &ace d'une auber!e bor!ne$ d'une de ces auber!es au7dessus de laporte cocère des"uelles sont %crits ces mots 3 Ici on donne + boire et+ man!er$ lo!e + pied et + ceval$ les pas s'arr6taient.Il %tait %vident "ue le vo#a!eur avait &ait alte dans cette auber!e$puis"ue + vin!t pas de l+ ,ac"ues avait &ait lui7m6me alte derrière unarbre.8eulement$ au bout d'un instant$ probablement "uand la porte s'%taitre&erm%e sur le cavalier et le ceval$ ,ac"ues avait "uitt% son arbre$

avait travers% la route$ cette &ois avec %sitation$ et + petits pas$ ets'%tait diri!% non point vers la porte$ mais vers la &en6tre.icel embo-ta son pas dans celui de son &ils$ et arriva + la &en6tre +travers le volet mal *oint$ on pouvait$ "uand l'int%rieur %tait %clair%$voir dans l'int%rieur mais alors l'int%rieur %tait sombre$ et l'on nevo#ait rien.<'%tait pour voir dans l;int%rieur "ue ,ac"ues s'%tait approc% de la

&en6tre sans doute l'int%rieur avait %t% %clair% un instant$ et ,ac"uesavait vu.

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 O4 %tait7il all% en "uittant la &en6tre Il avait tourn% autour de la maison en lon!eant le mur on pouvaitais%ment le suivre dans cette excursion 3 la nei!e %tait vier!e.

Buant + son but en contournant la maison$ il n'%tait pas di&&icile +deviner. ,ac"ues$ en !ar)on de sens$ avait bien pens% "ue le cavaliern'%tait point parti + trois eures du matin$ en disant "u'il allait +Genève$ pour s'arr6ter + un "uart de lieue du bour! dans une pareilleauber!e.Il avait dC sortir par "uel"ue porte de derrière.,ac"ues contournait donc la muraille dans l;esp%rance de retrouver del'autre cJt% de la maison$ la trace du ceval ou tout au moins celle ducavalier.En e&&et$ + partir d'une petite porte de derrière donnant sur la &or6t "uis'%tend de <otre/ + <e#/eriat$ on pouvait suivre une trace de pass'avan)ant en li!ne directe vers la lisière du bois.<es pas %taient ceux d'un omme %l%!amment causs%$ et causs% encavalier. 

8es %perons avaient laiss% trace sur la nei!e.,ac"ues n'avait pas %sit%$ il avait suivi les pas.On vo#ait la trace de son !ros soulier près de celle de la &ine botte$ dular!e pied du pa#san près du pied %l%!ant du citadin.Il %tait cin" eures du matin$ le *our allait venir icel r%solut de nepas aller plus loin.Du moment o4 ,ac"ues %tait sur la piste$ le *eune braconnier valait levieux. icel &it un !rand tour par la plaine$ comme s'il revenait de

<e#/eriat$ et r%solut d'entrer dans l'auber!e et d'# attendre ,ac"ues.,ac"ues comprendrait "ue son père avait dC le suivre et "u'il s'%taitarr6t% + la maison isol%e.icel &rappa au contrevent$ se &it ouvrir il connaissait l'Jte$abitu% + le voir dans ses exercices nocturnes$ lui demanda unebouteille de vin$ se plai!nit d'avoir &ait buisson creux$ et demanda$tout en buvant$ la permission d'attendre son &ils$ "ui %tait + l;a&&Ct de

son cJt%$ et "ui peut76tre aurait %t% plus eureux "ue lui. 

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Il va sans dire "ue la permission &ut &acile + obtenir.icel avait eu soin de &aire ouvrir les volets pour voir sur la route.Au bout d'un instant$ on &rappa aux carreaux.<'%tait ,ac"ues.

8on père l;appela.,ac"ues avait %t% aussi maleureux "ue son père 3 il n'avait rien tu%.,ac"ues %tait !el%.ne brass%e de bois &ut *et%e sur le &eu$ un second verre apport%.,ac"ues se r%cau&&a et but.(uis$ comme il &allait rentrer au cteau des oires7@ontaines avec le *our$ pour "u'on ne s'aper)Ct point de l'absence des deux braconniers$icel pa#a la bouteille de vin et la &lamb%e$ et tous deux partirent.i l'un ni l'autre n'avaient dit devant l'Jte un mot de ce "ui lespr%occupait il ne &allait point "ue l'on soup)onnt "u'ils &ussent en"u6te d'autre cose "ue du !ibier. ais$ une &ois de l'autre cJt% du seuil$ icel se rapproca vivementde son &ils.Alors$ ,ac"ues lui raconta "u'il avait suivi les traces asse/ avant dans

la &or6t$ mais "u'arriv% + un carre&our$ il avait vu tout + coup se leverdevant lui un omme arm% d'un &usil et "ue cet omme lui avaitdemand% ce "u'il venait &aire + cette eure dans le bois.,ac"ues avait r%pondu "u'il cercait un a&&Ct. 9 Alors$ alle/ plus loin$ avait r%pondu l'omme car$ vous le vo#e/$cette place est prise.,ac"ues avait reconnu la *ustesse de la r%clamation et avait$ en e&&et$%t% cent pas plus loin.

ais$ au moment o4 il obli"uait + !auce pour rentrer dans l'enceintedont il avait %t% %cart%$ un autre omme$ arm% comme le premier$s'%tait tout aussi inopin%ment lev% devant lui$ lui adressant la m6me"uestion.,ac"ues n'avait pas d'autre r%ponse + &aire "ue la r%ponse d%*+ &aite 3 9 ,e cerce un a&&Ct.L'omme alors lui avait montr% du doi!t la lisière de la &or6t$ et$ d'un

ton pres"ue mena)ant$ lui avait dit 3 

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 9 8i *'ai un conseil + vous donner$ mon *eune ami$ c'est d'aller l+7bas  *e crois "u'il &ait meilleur l+7bas "u'ici.,ac"ues avait suivi le conseil$ ou du moins avait &ait semblant de lesuivre car$ arriv% + l'endroit indi"u%$ il s'%tait !liss% le lon! du &oss%$

et$ convaincu de l'impossibilit% de retrouver$ en ce moment du moins$la piste de . de Valensolle$ il avait !a!n% au lar!e$ avait re*oint la!rande route + travers camps et %tait revenu vers le cabaret$ o4 ilesp%rait retrouver son père et o4 il l'avait retrouv% en e&&et.Ils %taient arriv%s tous deux au cteau des oires7@ontaines$ on lesait d%*+$ au moment o4 les premiers ra#ons du *our p%n%traient +travers les volets.out ce "ue nous venons de dire &ut racont% + Foland avec une &oulede d%tails "ue nous omettons$ et "ui n'eurent pour r%sultat "ue deconvaincre le *eune o&&icier "ue les deux ommes arm%s de &usils "uis'%taient lev%s + l'approce de ,ac"ues$ n'%taient autres$ toutbraconniers "u'ils semblaient 6tre$ "ue des compa!nons de ,%u.ais "uel pouvait 6tre ce repaire  Il n'# avait de ce cJt%7l+ ni couvent abandonn%$ ni ruines.

out + coup$ Foland se &rappa la t6te. 9 O : b%l-tre "ue *e suis : comment n'avais7*e point son!% + cela n sourire de triompe passa sur ses lèvres$ et$ s'adressant aux deuxommes$ d%sesp%r%s de ne point lui apporter de nouvelles pluspr%cises 3 9 es en&ants$ dit7il$ *e sais tout ce "ue *e voulais savoir. <ouce/7vous et dorme/ tran"uilles vous l'ave/$ pardieu$ bien m%rit%.Et$ de son cJt%$ donnant l'exemple$ Foland dormit en omme "ui

vient de r%soudre un problème de la plus aute importance$ "u'il alon!temps creus% inutilement.L'id%e lui %tait venue "ue les compa!nons de ,%u avaient abandonn%la cartreuse de 8eillon pour les !rottes de <e#/eriat et en m6metemps il s'%tait rappel% la communication souterraine "ui existaitentre cette !rotte et l'%!lise de >rou.

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%LII : UNE RECONNAI!!ANCE

Le m6me *our$ usant de la permission "ui lui avait %t% accord%e la

veille$ sir ,on se pr%senta entre midi et une eure ce/ mademoisellede ontrevel.out se passa$ comme l'avait d%sir% or!an. 8ir ,on &ut re)u commeun ami de la &amille$ lord anla# &ut re)u comme un pr%tendant dontla recerce onorait.Am%lie n'opposa aux d%sirs de son &rère et de sa mère$ aux ordres dupremier consul$ "ue l;%tat de sa sant% c'%tait demander du temps.Lord anla# s'inclina il obtenait autant "u'il avait esp%r% obtenir$ il%tait a!r%%.<ependant il comprit "ue sa pr%sence trop prolon!%e + >our! seraitinconvenante$ Am%lie se trouvant %loi!n%e$ tou*ours par ce pr%textede sant%$ de sa mère et de son &rère.En cons%"uence$ il annon)a + Am%lie une seconde visite pour lelendemain et son d%part pour la m6me soir%e.Il attendrait$ pour la revoir$ ou "u'Am%lie v-nt + (aris$ ou "ue

madame de ontrevel rev-nt + >our!. <ette seconde circonstance%tait la plus probable$ Am%lie disant "u'elle avait besoin du printempset de l'air natal pour aider au retour de sa sant%. Grce + la d%licatesse par&aite de sir ,on$ les d%sirs d'Am%lie et deor!an %taient accomplis$ les deux amants avaient devant eux dutemps et de la solitude.icel sut ces d%tails de <arlotte$ et Foland les sut de icel.

Foland r%solut de laisser partir sir ,on avant de rien tenter.ais cela ne l;emp6ca point de lever un dernier doute.

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La nuit venue$ il prit un costume de casseur$ *eta sur ce costume lablouse de icel$ abrita son visa!e sous un lar!e capeau$ passa unepaire de pistolets dans le ceinturon de son couteau de casse$ cac%comme ses pistolets sous sa blouse$ et se asarda sur la route des

oires7@ontaines + >our!.Il s'arr6ta + la caserne de !endarmerie et demanda + parler aucapitaine.Le capitaine %tait dans sa cambre Foland monta et se &itreconna-tre puis$ comme il n'%tait "ue uit eures du soir et "u'ilpouvait 6tre reconnu par "uel"ue passant$ il %tei!nit la lampe.Les deux ommes restèrent dans l'obscurit%.Le capitaine savait d%*+ ce "ui s'%tait pass%$ trois *ours auparavant$sur la route de L#on$ et$ certain "ue Foland n'avait pas %t% tu%$ ils'attendait + sa visite. 0 son !rand %tonnement$ Foland ne venait lui demander "u'une seulecose$ ou plutJt "ue deux coses 3 la cle& de l'%!lise de >our! et unepince.Le capitaine lui remit les deux ob*ets demand%s et o&&rit + Foland de

l;accompa!ner dans son excursion mais Foland re&usa 3 il %tait%vident "u'il avait %t% trai par "uel"u'un lors de son exp%dition de laaison7>lance il ne voulait pas s'exposer + un second %cec.Aussi recommanda7t7il au capitaine de ne parler + personne de sapr%sence et d'attendre son retour$ "uand m6me ce retour tarderaitd'une eure ou deux.Le capitaine s'# en!a!ea.Foland$ sa cle& + la main droite$ sa pince + la main !auce$ !a!na

sans bruit la porte lat%rale de l'%!lise$ l'ouvrit$ la re&erma et se trouvaen &ace de la muraille de &ourra!e.Il %couta 3 le plus pro&ond silence r%!nait dans l;%!lise solitaire.Il rappela ses souvenirs de *eunesse$ s'orienta$ mit la cle& dans sapoce$ et escalada la muraille de &oin$ "ui avait une "uin/aine depieds de aut$ et &ormait une espèce de plate7&orme puis$ comme ondescend d'un rempart au mo#en d'un talus$ par une espèce de talus il

se laissa !lisser *us"u'au sol$ tout pav% de dalles mortuaires. 

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Le cQur %tait vide$ !rce au *ub% "ui le prot%!eait d'un cJt%$ et !rceaux murailles "ui l'encei!naient + droite et + !auce.La porte du *ub% %tait ouverte 3 Foland p%n%tra donc sans di&&icult%dans le cQur.

Il se trouva en &ace du monument de (ilibert le >eau.0 la t6te du prince se trouvait une !rande dalle carr%e 3 c'%tait cellepar la"uelle on descendait dans les caveaux souterrains.Foland connaissait ce passa!e car$ arriv% près de la dalle$ ils'a!enouilla$ cercant avec sa main la *ointure de la pierre.Il la trouva$ se releva$ introduisit la pince dans la rainure et souleva ladalle.D'une main$ il la soutint au7dessus de sa t6te$ tandis "u'il descendaitdans le caveau. (uis lentement il la laissa retomber.On eCt dit "ue$ volontairement$ le visiteur nocturne se s%parait dumonde des vivants et descendait dans le monde des morts.Et ce "ui devait para-tre %tran!e + celui "ui voit dans le *our et dansles t%nèbres$ sur la terre comme dessous$ c'%tait l;impassibilit% de cet

omme "ui cJto#ait les morts pour d%couvrir les vivants$ et "ui$mal!r% l;obscurit%$ la solitude$ le silence$ ne &rissonnait m6me pas aucontact des marbres &unèbres.Il alla$ ttonnant au milieu des tombes$ *us"u'+ ce "u'il eCt reconnu la!rille "ui donnait dans le souterrain.Il explora la serrure elle %tait &erm%e au p6ne seulement. Ilintroduisit l;extr%mit% de sa pince entre le p6ne et la !ce$ et poussal%!èrement.

La !rille s'ouvrit.Il tira la porte$ mais sans la &ermer$ a&in de pouvoir revenir sur sespas$ et dressa la pince dans son an!le. (uis$ l;oreille tendue$ la pupille dilat%e$ tous les sens surexcit%s par led%sir d'entendre$ le besoin de respirer$ l'impossibilit% de voir$ ils'avan)a lentement$ un pistolet tout arm% d'une main$ et s'appu#ant$

de l;autre$ + la paroi de la muraille. 

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Il marca ainsi un "uart d'eure.Buel"ues !outtes d'eau !lac%e$ en &iltrant + travers la voCte dusouterrain et en tombant sur ses mains et sur ses %paules$ lui avaientappris "u'il passait au7dessous de la Fe#ssouse.

Au bout de ce "uart d'eure de marce$ il trouva la porte "uicommuni"uait du souterrain dans la carrière. Il &it alte un instant ilrespirait plus librement$ en outre$ il lui semblait entendre des bruitslointains$ et voir volti!er sur les piliers de pierre "ui soutenaient lavoCte comme des lueurs de &eux &ollets.On eCt pu croire$ en ne distin!uant "ue la &orme de ce sombre%couteur$ "ue c'%tait de l;%sitation$ mais$ si l'on eCt pu voir sap#sionomie$ on eCt compris "ue c'%tait de l'esp%rance.Il se remit en cemin$ se diri!eant vers les lueurs "u'il avait cruapercevoir$ vers ce bruit "u'il avait cru entendre.0 mesure "u'il approcait$ le bruit arrivait + lui plus distinct$ lalumière lui apparaissait plus vive. Il %tait %vident "ue la carrière %tait abit%e par "ui Il n'en savaitrien encore mais il allait le savoir.

Il n'%tait plus "u'+ dix pas du carre&our de !ranit "ue nous avonssi!nal% + notre première descente dans la !rotte de <e#/eriat. Il secolla contre la muraille$ s'avan)ant imperceptiblement on eCt dit$ aumilieu de l;obscurit%$ un bas7relie& mobile.En&in$ sa t6te arriva + d%passer un an!le$ et son re!ard plon!ea sur ce"ue l'on pouvait appeler le camp des compa!nons de ,%u.Ils %taient dou/e ou "uin/e occup%s + souper.Il prit + Foland une &olle envie 3 c'%tait de se pr%cipiter au milieu de

tous ces ommes$ de les atta"uer seul$ et de combattre *us"u'+ lamort.ais il comprima ce d%sir insens%$ releva sa t6te avec la m6melenteur "u'il l;avait avanc%e$ et$ les #eux pleins de lumière$ le cQurplein de *oie$ sans avoir %t% entendu$ sans avoir %t% soup)onn%$ ilrevint sur ses pas$ reprenant le cemin "u'il venait de &aire.Ainsi$ tout lui %tait expli"u% 3 l'abandon de la cartreuse de 8eillon$ la

disparition de . de Valensolle$ les &aux braconniers plac%s auxenvirons de l;ouverture de la !rotte de <e#/eriat.

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 <ette &ois$ il allait donc prendre sa ven!eance$ et la prendre terrible$la prendre mortelle.ortelle$ car$ de m6me "u'il soup)onnait "u'on l'avait %par!n%$ il

allait ordonner d'%par!ner les autres seulement$ lui$ on l'avait%par!n% pour la vie les autres$ on allait les %par!ner pour la mort.0 la moiti% du retour + peu près$ il lui sembla entendre du bruitderrière lui il se retourna et crut voir le ra#onnement d'une lumière.Il doubla le pas une &ois la porte d%pass%e$ il n'# avait plus + s'%!arer3 ce n'%tait plus une carrière aux mille d%tours$ c'%tait une voCte%troite$ ri!ide$ aboutissant + une !rille &un%raire.Au bout de dix minutes$ il passait de nouveau sous la rivière une oudeux minutes après$ il toucait la !rille du bout de sa main %tendue.Il prit sa pince o4 il l;avait laiss%e$ entra dans le caveau$ tira la !rilleaprès lui$ la re&erma doucement et sans bruit$ !uid% par les tombeauxretrouva l;escalier$ poussa la dalle avec sa t6te et se retrouva sur lesol des vivants. L+$ relativement$ il &aisait *our.

Il sortit du cQur$ repoussa la porte du *ub% a&in de la remettre dansle m6me %tat o4 il l'avait trouv%e$ escalada le talus$ traversa la plate7&orme et redescendit de l;autre cJt%.Il avait conserv% la cle& il ouvrit la porte et se trouva deors.Le capitaine de !endarmerie l;attendait il con&%ra "uel"ues instantsavec lui$ puis tous deux sortirent ensemble.ous deux rentrèrent + >our! par le cemin de ronde pour ne pas 6trevus$ prirent la porte des alles$ la rue de la F%volution$ la rue de la

Libert%$ la rue d'Espa!ne$ devenue la rue 8imonneau. (uis Folands'en&on)a dans un des an!les de la rue du Gre&&e et attendit.Le capitaine de !endarmerie continua seul son cemin.Il allait rue des rsules$ devenue depuis sept ans la rue des <asernes c'%tait l+ "ue le ce& de bri!ade des dra!ons avait son lo!ement$ et ilvenait de se mettre au lit au moment o4 le capitaine entra dans sacambre celui7ci lui dit deux mots tout bas$ et en te le ce& de

bri!ade s'abilla et sortit. 

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Au moment o4 le ce& de bri!ade des dra!ons et le capitaine de!endarmerie apparaissaient sur la place$ une ombre se d%tacait de lamuraille et s'approcait d'eux.<ette ombre$ c'%tait Foland.

Les trois ommes restèrent en con&%rence dix minutes$ Folanddonnant des ordres$ les deux autres l;%coutant et l;approuvant.(uis ils se s%parèrent.Le ce& de bri!ade rentra ce/ lui Foland et le capitaine de!endarmerie$ par la rue de l'toile$ les de!r%s des ,acobins et la ruedu >our!neu&$ re!a!nèrent le cemin de ronde$ puis$ en dia!onale$ ilsallèrent re*oindre la route de (ont7d'Ain.Foland laissa$ en passant$ le capitaine de !endarmerie + la caserne etcontinua son cemin.Vin!t minutes après$ pour ne pas r%veiller Am%lie$ au lieu de sonner +la !rille$ il &rappait au volet de icel icel ouvrit le volet$ et$d'un seul bond$ Foland 9 d%vor% de cette &ièvre "ui s'emparait de luilors"u'il courait ou m6me r6vait tout simplement "uel"ue dan!er 9sautait dans le pavillon. 

Il n'eCt point r%veill% Am%lie$ eCt7il sonn% + la porte$ car Am%lie nedormait point.<arlotte$ "ui$ elle aussi$ de son cJt%$ arrivait de la ville sous pr%texted'aller voir son père$ mais$ en r%alit% pour &aire parvenir une lettre +or!an$ avait trouv% or!an et rapportait la r%ponse + sa ma-tresse.Am%lie lisait cette r%ponse elle %tait con)ue en ces termes 3= Amour + moi := Oui$ tout va bien de ton cJt%$ car tu es l'an!e$ mais *'ai bien peur

"ue tout n'aille mal du mien$ moi "ui suis le d%mon.= Il &aut absolument "ue *e te voie$ "ue *e te presse dans mes bras$"ue *e te serre contre mon cQur *e ne sais "uel pressentiment planeau7dessus de moi$ *e suis triste + mourir.= Envoie demain <arlotte s'assurer "ue sir ,on est bien parti puis$lors"ue tu auras ac"uis la certitude de ce d%part$ &ais le si!nalaccoutum%.

= e t'e&&ra#e point$ ne me parle point de la nei!e$ ne me dis pas "uel'on verra mes pas.

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 = <e n'est pas moi$ cette &ois$ "ui irai + toi$ c'est toi "ui viendras +moi comprends7tu bien tu peux te promener dans le parc$personne n'ira suivre la trace de tes pas.

= u te couvriras de ton cle le plus caud$ de tes &ourrures les plus%paisses puis$ dans la bar"ue amarr%e sous les saules$ nouspasserons une eure en can!eant de rJle. D'abitude$ *e te dis mesesp%rances et tu me dis tes craintes demain$ mon ador%e Am%lie$c'est toi "ui me diras tes esp%rances et moi "ui te dirai mes craintes.= 8eulement$ aussitJt le si!nal &ait$ descends *e t'attendrai +onta!nac$ et$ de onta!nac + la Fe#ssouse$ il n'# a pas$ pour moi"ui t'aime$ cin" minutes de cemin.= Au revoir$ ma pauvre Am%lie : si tu ne m'eusses pas rencontr%$ tueusses %t% eureuse entre les eureuses.= La &atalit% m'a mis sur ton cemin$ et *'ai$ *'en ai bien peur$ &ait detoi une mart#re.= on <KAFLE8. = 0 demain$ n'est7ce pas + moins d'obstacle surumain. ?

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%LIII : O. LE! PRE!!ENTI"ENT! DE"ORGAN !E R&ALI!ENT

Fien de plus calme et de plus serein souvent "ue les eures "uipr%cèdent une !rande temp6te.La *ourn%e &ut belle et sereine$ une de ces belles *ourn%es de &%vriero4$ mal!r% le &roid pi"uant de l'atmospère$ o4$ mal!r% le blanclinceul "ui couvre la terre$ le soleil sourit aux ommes et leur prometle printemps.8ir ,on vint sur le midi &aire + Am%lie sa visite d'adieu. 8ir ,on

avait ou cro#ait avoir la parole d'Am%lie cette parole lui su&&isait.8on impatience %tait personnelle mais Am%lie$ en accueillant sarecerce$ "uoi"u'elle eCt laiss% l'%po"ue de leur union dans le va!uede l'avenir$ avait combl% toutes ses esp%rances.Il s'en rapportait pour le reste au d%sir du premier consul et + l'amiti%de Foland.Il retournait donc + (aris pour &aire sa cour + madame de ontrevel$ne pouvant rester pour la &aire + Am%lie.

n "uart d'eure après la sortie de sir ,on du cteau des oires7@ontaines$ <arlotte + son tour prenait le cemin de >our!.Vers les "uatre eures$ elle venait rapporter + Am%lie "u'elle avait vude ses #eux sir ,on monter en voiture + la porte de l'Jtel de @ranceet partir par la route de con. Am%lie pouvait donc 6tre par&aitement tran"uille de ce cJt%. Ellerespira.Am%lie avait tent% d'inspirer + or!an une tran"uillit% "u'elle n'avaitpoint elle m6me depuis le *our o4 <arlotte lui avait r%v%l% la

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pr%sence de Foland + >our!$ elle avait pressenti$ comme or!an$"ue l'on approcait d'un d%nouement terrible. Elle connaissait tousles d%tails des %v%nements arriv%s + la cartreuse de 8eillon ellevo#ait la lutte en!a!%e entre son &rère et son amant$ et$ rassur%e sur le

sort de son &rère$ !rce + la recommandation &aite par le ce& descompa!nons de ,%u$ elle tremblait pour la vie de son amant.De plus$ elle avait appris l'arrestation de la malle de <amb%r# et lamort du ce& de bri!ade des casseurs de con elle avait su "ueson &rère %tait sauv%$ mais "u'il avait disparu.Elle n'avait re)u aucune lettre de lui.<ette disparition et ce silence$ pour elle "ui connaissait Foland$c'%tait "uel"ue cose de pis "u'une !uerre ouverte et d%clar%e.Buant + or!an$ elle ne l'avait pas revu depuis la scène "ue nousavons racont%e$ et dans la"uelle elle avait pris l'en!a!ement de lui&aire parvenir des armes partout o4 il serait$ si *amais il %taitcondamn% + mort. <ette entrevue demand%e par or!an$ Am%lie l'attendait donc avecautant d'impatience "ue celui "ui la demandait.

Aussi$ dès "u'elle put croire "ue icel et son &ils %taient couc%s$alluma7t7elle aux "uatre &en6tres les bou!ies "ui devaient servir desi!nal + or!an.(uis$ comme le lui avait recommand% son amant$ elle s'enveloppad'un cacemire rapport% par son &rère du camp de bataille des(#ramides$ et "u'il avait lui7m6me d%roul% de la t6te d'un be# tu% parlui 3 elle *eta par7dessus son cacemire une mante de &ourrures$ laissa<arlotte pour lui donner avis de ce "ui pouvait arriver$ et esp%rant

"u'il n'arriverait rien$ elle ouvrit la porte du parc et s'acemina vers larivière.Dans la *ourn%e$ elle avait %t% deux ou trois &ois *us"u'+ la Fe#ssouse$et en %tait revenue$ a&in de tracer un r%seau de pas dans les"uels lespas nocturnes ne &ussent point reconnus.Elle descendit donc$ sinon tran"uillement$ du moins ardiment$ lapente "ui conduisait *us"u'+ la Fe#ssouse arriv%e au bord de la

rivière$ elle cerca des #eux la bar"ue amarr%e sous les saules.n omme l'# attendait.

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 <'%tait or!an.En deux coups de rame$ il arriva *us"u'+ un endroit praticable + ladescente Am%lie s'%lan)a$ il la re)ut dans ses bras.

La première cose "ue vit la *eune &ille$ ce &ut le ra#onnement *o#eux"ui illuminait$ pour ainsi dire$ le visa!e de son amant. 9 O : s'%cria7t7elle$ tu as "uel"ue cose d'eureux + m'annoncer. 9 (our"uoi cela$ cère amie demanda or!an avec son plus douxsourire. 9 Il # a sur ton visa!e$ J mon bien aim% <arles$ "uel"ue cose deplus "ue le boneur de me revoir. 9 u as raison$ dit or!an enroulant la ca-ne de la bar"ue au troncd'un saule$ et laissant les avirons battre les &lancs du canot.(uis$ prenant Am%lie dans ses bras 3 9 u as raison$ mon Am%lie$ lui dit7il$ et mes pressentiments metrompaient. O : &aibles et aveu!les "ue nous sommes$ c'est aumoment o4 il va toucer le boneur de la main "ue l'ommed%sespère et doute. 9 O : parle$ parle : dit Am%lie "u'est7il donc arriv%

  9 e rappelles7tu$ mon Am%lie$ ce "ue$ dans notre dernière entrevue$tu me r%pondis "uand *e te parlais de &uir et "ue *e crai!nais tesr%pu!nances  9 O : oui$ *e m'en souviens 3 <arles$ *e te r%pondis "ue *'%tais + toi$et "ue$ si *'avais des r%pu!nances$ *e les surmonterais. 9 Et moi$ *e te r%pondis "ue *'avais des en!a!ements "uim'emp6caient de &uir "ue$ de m6me "u'ils %taient li%s + moi$ *'%tais

li% + eux "u'il # avait un omme dont nous relevions$ et + "ui nousdevions ob%issance absolue$ et "ue cet omme$ c'%tait le &utur roi de@rance$ Louis VIII. 9 Oui$ tu m'as dit tout cela. 9 E bien$ nous sommes relev%s de notre vQu d'ob%issance$ Am%lie$non seulement par le roi Louis VIII$ mais encore par notre !%n%ralGeor!es <adoudal.

 9 O : mon ami$ tu vas donc redevenir un omme comme tous lesautres$ au7dessus de tous les autres :

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 9 ,e vais redevenir un simple proscrit$ Am%lie. Il n'# a pas + esp%rerpour nous l'amnistie vend%enne ou bretonne.  9 Et pour"uoi cela

 9 ous ne sommes pas des soldats$ nous$ mon en&ant bien7aim%e nous ne sommes pas m6me des rebelles 3 nous sommes descompa!nons de ,%u.Am%lie poussa un soupir. 9 ous sommes des bandits$ des bri!ands$ des d%valiseurs de malles7poste$ appu#a or!an avec une intention visible. 9 8ilence : &it Am%lie en appu#ant sa main sur la bouce de sonamant silence : ne parlons point de cela$ dis7moi comment votre roivous relève de vos en!a!ements$ comment votre !%n%ral vous donnecon!%. 9 Le premier consul a voulu voir <adoudal. D'abord$ il lui a envo#%ton &rère pour lui &aire des propositions <adoudal a re&us% d'entreren arran!ements mais$ comme nous$ <adoudal a re)u de LouisVIII l'ordre de cesser les ostilit%s. <oSncidant avec cet ordre$ estarriv% un nouveau messa!e du premier consul ce messa!er$ c'%tait

un sau&7conduit pour le !%n%ral vend%en$ une invitation de venir +(aris un trait% en&in de puissance + puissance. <adoudal a accept%$et doit 6tre + cette eure sur la route de (aris 3 Il # a donc sinon paix$du moins tr6ve.  9 O : "uelle *oie$ mon <arles : 9 e te r%*ouis pas trop$ mon amour. 9 Et pour"uoi cela

 9 (arce "ue cet ordre de cesser les ostilit%s est venu$ sais7tupour"uoi  9 on. 9 E bien$ c'est un omme très &ort "ue . @ouc% il a compris "ue$ne pouvant nous vaincre$ il &allait nous d%sonorer. Il a or!anis% de&aux compa!nons de ,%u "u'il a lc%s dans le aine et dansl;An*ou$ et "ui ne contentent pas$ eux$ de prendre l'ar!ent du

!ouvernement$ mais "ui pillent et d%troussent les vo#a!eurs$ "uientrent la nuit dans les cteaux et dans les &ermes$ "ui mettent les

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propri%taires de ces &ermes et de ces cteaux les pieds sur descarbons ardents$ et "ui leur arracent par des tortures le secret del'endroit o4 est cac% leur ar!ent. E bien$ ces ommes$ cesmis%rables$ ces bandits$ ces cau&&eurs$ ils prennent le m6me nom

"ue nous$ et sont cens%s combattre pour le m6me principe si bien"ue la police de . @ouc% nous met non seulement ors la loi$ maisaussi ors l'onneur. 9 O :  9 Voil+$ ce "ue *'avais + te dire$ mon Am%lie$ avant de te proposer uneseconde &ois de &uir ensemble. Aux #eux de la @rance$ aux #eux del;%tran!er$ aux #eux du prince m6me "ue nous avons servi et pour "uinous avons ris"u% l'%ca&aud$ nous serons dans l'avenir$ nous sommesprobablement d%*+ des mis%rables di!nes de l'%ca&aud. 9 OuiT mais$ pour moi$ mon bien7aim% <arles$ tu es l'ommed%vou%$ l'omme de conviction$ le ro#aliste obstin% "ui a continu% decombattre "uand tout le monde avait mis bas les armes pour moi$ tues le lo#al baron de 8ainte7Kermine pour moi$ si tu l'aimes mieux$tu es le noble$ le coura!eux et l'invincible or!an.

 9 A : voil+ tout ce "ue *e voulais savoir$ ma bien7aim%e tun'%siteras donc pas un instant$ mal!r% le nua!e in&me "ue l'onessa#e d'%lever entre nous et l'onneur$ tu n'%siteras donc pas$ *e nedirai point + te donner + moi$ tu t'es d%*+ donn%e$ mais + 6tre ma&emme  9 Bue dis7tu l+ (as un instant$ pas une seconde mais ce serait la *oie de mon 6tre$ le boneur de ma vie : a &emme$ *e suis ta &emmedevant Dieu Dieu comblera tous mes d%sirs les *ours o4 il permettra

"ue *e sois ta &emme devant les ommes.or!an tomba + !enoux.  9 E bien$ dit7il$ + tes pieds$ Am%lie$ les mains *ointes$ avec la voix laplus suppliante de mon cQur$ *e viens te dire 3 = Am%lie$ veux7tu&uir Am%lie$ veux7tu "uitter la @rance Am%lie$ veux7tu 6tre ma&emme ?

Am%lie se dressa tout debout$ prit son &ront entre ses deux mains$comme si la violence du san! "ui a&&luait + son cerveau allait le &aire

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%clater.or!an lui saisit les deux mains$ et$ la re!ardant avec in"ui%tude 3 9 K%sites7tu lui demanda7t7il d'une voix sourde$ tremblante$ pres"uebris%e.

 9 on : o : non : pas une seconde$ s'%cria r%solument Am%lie *esuis + toi$ dans le pass% et dans l'avenir$ en tout et partout. 8eulement$le coup est d'autant plus violent "u'il %tait inattendu. 9 F%&l%cis bien$ Am%lie ce "ue *e te propose$ c'est l'abandon de lapatrie et de la &amille$ c'est7+7dire de tout ce "ui est cer$ de tout ce"ui est sacr% 3 en me suivant$ tu "uittes le cteau o4 tu es n%e$ lamère "ui t'# a en&ant%e et nourrie$ le &rère "ui t'aime$ et "ui$ lors"u'ilsaura "ue tu es la &emme d'un bri!and$ te aSra peut76tre$ te m%priseracertainement. Et$ en parlant ainsi$ or!an interro!eait avec anxi%t% le visa!ed'Am%lie.<e visa!e s'%claira !raduellement d'un doux sourire$ et$ comme ils'abaissait du ciel sur la terre$ s'inclinant sur le *eune omme tou*ours+ !enoux.

 9 O : <arles : dit la *eune &ille d'une voix douce comme lemurmure de la rivière "ui s'%coulait claire et limpide sous ses pieds$ il&aut "ue ce soit une cose bien puissante "ue l'amour "ui %manedirectement de Dieu puis"ue$ mal!r% les paroles terribles "ue tu viensde prononcer$ sans crainte$ sans %sitation$ pres"ue sans re!rets$ *e tedis 3 <arles$ me voil+ <arles$ *e suis + toi <arles$ "uandpartons7nous  9 Am%lie$ nos destin%es ne sont point de celles avec les"uelles on

transi!e et on discute si nous partons$ si tu me suis$ c'est + l'instantm6me demain$ il &aut "ue nous so#ons de l'autre cJt% de la &rontière. 9 Et nos mo#ens de &uite  9 ,'ai$ + onta!nac$ deux cevaux tout sell%s 3 un pour toi$ Am%lie$un pour moi *'ai pour deux cent mille &rancs de lettres de cr%dit surLondres ou sur Vienne. L+ o4 tu voudras aller$ nous irons. 

 9 O4 tu seras$ <arles$ *e serai "ue m'importe le pa#s : "uem'importe la ville :

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 9 Alors$ viens : 9 <in" minutes$ <arles$ est7ce trop  9 O4 vas7tu  9 ,'ai + dire adieu + bien des coses$ *'ai + emporter tes lettres c%ries$

 *'ai + prendre le capelet d'ivoire de ma première communion$ *'ai"uel"ues souvenirs c%ris$ pieux$ sacr%s$ des souvenirs d'en&ance "uiseront l+7bas tout ce "ui me restera de ma mère$ de ma &amille$ de la@rance *e vais les prendre et *e reviens. 9 Am%lie : 9 Buoi  9 ,e voudrais bien ne pas te "uitter il me semble "u'au momentd'6tre r%unis$ te "uitter un instant$ c'est te perdre pour tou*ours Am%lie$ veux7tu "ue *e te suive  9 O : viens "u'importe "u'on voie tes pas maintenant : nous seronsloin demain au *our viens :Le *eune omme sauta ors de la bar"ue et donna la main + Am%lie$puis il l'enveloppa de son bras$ et tous deux prirent le cemin de lamaison. 

8ur le perron$ <arles s'arr6ta. 9 Va$ lui dit7il$ la reli!ion des souvenirs a sa pudeur "uoi"ue *e lacomprenne$ *e te !6nerais. ,e t'attends ici$ d'ici *e te !arde dumoment o4 *e n'ai "u'+ %tendre la main pour te prendre$ *e suis biensCr "ue tu ne m'%capperas point. Va$ mon Am%lie$ mais reviens vite.Am%lie r%pondit en tendant ses lèvres au *eune omme puis ellemonta rapidement l'escalier$ rentra dans sa cambre$ prit un petitco&&ret de c6ne sculpt%$ cercl% de &er$ o4 %tait son tr%sor$ les lettres

de <arles$ depuis la première *us"u'+ la dernière$ d%taca de la !lacede la cemin%e le blanc et vir!inal capelet d'ivoire "ui # %taitsuspendu$ mit + sa ceinture une montre "ue son père lui avaitdonn%e puis elle passa dans la cambre de sa mère$ s'inclina aucevet de son lit$ baisa l;oreiller "ue la t6te de madame de ontrevelavait touc%$ s'a!enouilla devant le <rist veillant au pied de son lit$commen)a une action de !rces "u'elle n'osa continuer$ l;interrompit

par un acte de &oi$ puis tout + coup s'arr6ta. Il lui avait sembl% "ue<arles l'appelait.

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Elle pr6ta l;oreille$ et entendit une seconde &ois son nom prononc%avec un accent d'an!oisse dont elle ne pouvait se rendre compte. Elle tressaillit$ se redressa et descendit rapidement l;escalier.

<arles %tait tou*ours + la m6me place mais$ penc% en avant$l;oreille tendue$ il semblait %couter avec anxi%t% un bruit lointain. 9 Bu'# a7t7il demanda Am%lie en saisissant la main du *euneomme. 9 coute$ %coute$ dit celui7ci.Am%lie pr6ta l'oreille + son tour.Il lui sembla entendre des d%tonations successives comme unp%tillement de mous"ueterie.<ela venait du cJt% de <e#/eriat. 9 O : s'%cria or!an$ *'avais bien raison de douter de mon boneur *us"u'au dernier moment : es amis sont atta"u%s : Am%lie$ adieu$adieu : 9 <omment : adieu s'%cria Am%lie plissante tu me "uittes Le bruit de la &usillade devint plus distinct. 9 'entends7tu pas

 Ils se battent$ et *e ne suis pas l+ pour me battre avec eux :@ille et sQur de soldat$ Am%lie comprit tout$ et n'essa#a point der%sister. 9 Va$ dit7elle en laissant tomber ses bras tu avais raison$ noussommes perdus.Le *eune omme poussa un cri de ra!e$ saisit une seconde &ois la *eune &ille$ la serra sur sa poitrine$ comme s'il voulait l'%tou&&er puis$

bondissant du aut en bas du perron$ et s'%lan)ant dans la direction dela &usillade avec la rapidit% du daim poursuivi par les casseurs 3 9 e voil+$ amis : cria7t7il$ me voil+ :Et il disparut comme une ombre sous les !rands arbres du parc.Am%lie tomba + !enoux$ les bras %tendus vers lui$ mais sans avoir la&orce de le rappeler ou$ si elle le rappela$ ce &ut d'une voix si &aible"ue or!an ne lui r%pondit point$ et ne ralentit point sa course pour

lui r%pondre.

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%LI% : LA REANCHE DE ROLAND

On devine ce "ui s'%tait pass%.

Foland n'avait point perdu son temps avec le capitaine de!endarmerie et le colonel de dra!ons.<eux7ci$ de leur cJt%$ n'avaient pas oubli% "u'ils avaient une revance+ prendre.Foland avait d%couvert au capitaine de !endarmerie le passa!esouterrain "ui communi"uait de l'%!lise de >rou + la !rotte de<e#/eriat.0 neu& eures du soir$ le capitaine et les dix7uit ommes "u'il avaitsous ses ordres devaient entrer dans l'%!lise$ descendre dans lecaveau des ducs de 8avoie$ et &ermer de leurs baSonnettes lacommunication des carrières avec le souterrain.Foland$ + la t6te de vin!t dra!ons$ devait envelopper le bois$ le battreen resserrant le demi7cercle$ a&in "ue les deux ailes de ce demi7cerclevinssent aboutir + la !rotte de <e#/eriat.0 neu& eures$ le premier mouvement devait 6tre &ait de ce cJt%$ se

combinant avec celui du capitaine de !endarmerie.On a vu$ par les paroles %can!%es entre Am%lie et or!an$ "uelles%taient pendant ce temps les dispositions des compa!nons de ,%u. Les nouvelles arriv%es + la &ois de ittau et de >reta!ne avaient mistout le monde + l'aise cacun se sentait libre et$ comprenant "ue l'on&aisait une !uerre d%sesp%r%e$ %tait *o#eux de sa libert%.Il # avait donc r%union complète dans la !rotte de <e#/eriat$ pres"ue

une &6te + minuit$ tous se s%paraient$ et cacun$ selon les &acilit%s"u'il pouvait avoir de traverser la &rontière$ se mettait en route pour

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"uitter la @rance.On a vu + "uoi leur ce& occupait ses derniers instants.Les autres$ "ui n'avaient point les m6mes liens de cQur$ &aisaientensemble dans le carre&our$ splendidement %clair%$ un repas de

s%paration et d'adieu 3 car$ une &ois ors de la @rance$ la Vend%e et la>reta!ne paci&i%es$ l'arm%e de <ond% d%truite$ o4 se retrouveraient7ils sur la terre %tran!ère Dieu le savait :out + coup$ le retentissement d'un coup de &usil arriva *us"u'+ eux.<omme par un coc %lectri"ue$ cacun &ut debout.n second coup de &usil se &it entendre. \] (uis$ dans les pro&ondeurs de la carrière$ ces deux motsp%n%trèrent$ &rissonnant comme les ailes d'un oiseau &unèbre 3 9 Aux armes :(our des compa!nons de ,%u$ soumis + toutes les vicissitudes d'unevie de bandits$ le repos d'un instant n'%tait *amais la paix.(oi!nards$ pistolets et carabines %taient tou*ours + la port%e de lamain.Au cri pouss%$ selon toute probabilit%$ par la sentinelle$ cacun sauta

sur ses armes et resta le cou tendu$ la poitrine aletante$ l'oreilleouverte.Au milieu du silence$ on entendit le bruit d'un pas aussi rapide "uepouvait le permettre l'obscurit% dans la"uelle le pas s'en&on)ait.(uis$ dans le ra#on de lumière pro*et% par les torces et par lesbou!ies$ un omme apparut. 9 Aux armes : cria7t7il une seconde$ &ois$ nous sommes atta"u%s :Les deux coups "ue l'on avait entendus %taient la double d%tonation

du &usil de casse de la sentinelle.<'%tait elle "ui accourait$ son &usil encore &umant + la main.  9 O4 est or!an crièrent vin!t voix. 9 Absent$ r%pondit ontbar$ et$ par cons%"uent$ + moi lecommandement : tei!ne/ tout$ et en retraite sur l'%!lise un combatest inutile maintenant$ et le san! vers% serait du san! perdu.

On ob%it avec cette promptitude "ui indi"ue "ue cacun appr%cie ledan!er.

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(uis on se serra dans l'obscurit%.ontbar$ + "ui les d%tours du souterrain %taient aussi bien connus"u'+ or!an$ se car!ea de diri!er la troupe$ et s'en&on)a$ suivi deses compa!nons$ dans les pro&ondeurs de la carrière.

out + coup$ il lui sembla entendre + cin"uante pas devant lui uncommandement prononc% + voix basse$ puis le cla"uement d'uncertain nombre de &usils "ue l'on arme.Il %tendit les deux bras en murmurant + son tour le mot 3 = Kalte :?Au m6me instant$ on entendit distinctement le commandement 3= @eu : ?<e commandement n'%tait pas prononc%$ "ue le souterrain s'%clairaavec une d%tonation terrible. Dix carabines venaient de &aire &eu + la &ois.0 la lueur de cet %clair$ ontbar et ses compa!nons purentapercevoir et reconna-tre l'uni&orme des !endarmes. 9 @eu : cria + son tour ontbar.8ept ou uit coups de &usil retentirent + ce commandement.La voCte obscure s'%claira de nouveau.

Deux compa!nons de ,%u !isaient sur le sol$ l'un tu% raide$ l'autrebless% mortellement. 9 La retraite est coup%e$ dit ontbar volte7&ace$ mes amis si nousavons une cance$ c;est du cJt% de la &or6t.Le mouvement se &it avec la r%!ularit% d'une manQuvre militaire.ontbar se retrouva + la t6te de ses compa!nons$ et revint sur sespas.En ce moment$ les !endarmes &irent &eu une seconde &ois.

 (ersonne ne riposta 3 ceux "ui avaient d%car!% leurs armes lesrecar!èrent ceux "ui n'avaient pas tir% se tenaient pr6ts pour lav%ritable lutte$ "ui allait avoir lieu + l'entr%e de la !rotte.n ou deux soupirs indi"uèrent seuls "ue cette riposte de la!endarmerie n'%tait point sans r%sultat.Au bout de cin" minutes$ ontbar s'arr6ta.

On %tait revenu + la auteur du carre&our$ + peu près. 9 ous les &usils et tous les pistolets sont7ils car!%s demanda7t7il.

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 9 ous$ r%pondirent une dou/aine de voix. 9 Vous vous rappele/ le mot d'ordre pour ceux de nous "ui tomberontentre les mains de la *ustice 3 nous appartenons aux bandes de. e#ssonnet nous sommes venus pour recruter des ommes + la

cause ro#aliste nous ne savons pas ce "ue l'on veut dire "uand onnous parle des malles7poste et des dili!ences arr6t%es. 9 <'est convenu. 9 Dans l'un ou l'autre cas$ c'est la mort$ nous le savons bien maisc'est la mort du soldat au lieu de la mort des voleurs$ la &usillade aulieu de la !uillotine.  9 Et la &usillade$ dit une voix railleuse$ nous savons ce "ue c'est. Vivela &usillade : 9 En avant$ mes amis$ dit ontbar$ et vendons7leur notre vie ce"u'elle vaut$ c'est7+7dire le plus cer possible. 9 En avant : r%p%tèrent les compa!nons.Et aussi rapidement "u'il %tait possible de le &aire dans les t%nèbres$ lapetite troupe se remit en marce$ tou*ours conduite par ontbar.0 mesure "u'ils avan)aient$ ontbar respirait une odeur de &um%e

"ui l;in"ui%tait.En m6me temps$ se re&l%taient sur les parois des murailles et auxan!les des piliers$ certaines lueurs "ui indi"uaient "u'il se passait"uel"ue cose d'insolite vers l;ouverture de la !rotte. 9 ,e crois "ue ces !redins7l+ nous en&ument$ dit ontbar. 9 ,'en ai peur$ r%pondit Adler.\] 9 Ils croient avoir a&&aire + des renards. 

 9 O : r%pondit la m6me voix$ ils verront bien + nos !ri&&es "ue noussommes des lions.La &um%e devenait de plus en plus %paisse$ la lueur de plus en plusvive.On arriva au dernier an!le.n amas de bois sec avait %t% allum% dans l'int%rieur de la carrière$ +une cin"uantaine de pas de son ouverture$ non pas pour en&umer$

mais pour %clairer.0 la lumière r%pandue par le &o#er incandescent$ on vo#ait reluire +

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l'entr%e de la !rotte les armes des dra!ons.0 dix pas en avant d'eux$ un o&&icier attendait$ appu#% sur sacarabine$ non seulement expos% + tous les coups$ mais semblant lesprovo"uer.

<'%tait Foland.Il %tait &acile + reconna-tre 3 il avait *et% loin de lui son capeau$ sat6te %tait nue$ et la r%verb%ration de la &lamme se *ouait sur sonvisa!e.ais ce "ui eCt dC le perdre le sauvait. ontbar le reconnut et &it un pas en arrière. 9 Foland de ontrevel : dit7il rappele/7vous la recommandation deor!an. 9 <'est bien$ r%pondirent les compa!nons d'une voix sourde. 9 Et maintenant$ cria ontbar$ mourons$ mais tuons :Et il s'%lan)a le premier dans l'espace %clair% par la &lamme du &o#er$d%car!ea un des canons de son &usil + deux coups sur les dra!ons"ui r%pondirent par une d%car!e !%n%rale.Il serait impossible de raconter ce "ui se passa alors 3 la !rotte

s'emplit d'une &um%e au sein de la"uelle ca"ue coup de &eu brillaitcomme un %clair les deux troupes se *oi!nirent et s'atta"uèrent corps+ corps 3 ce &ut le tour des pistolets et des poi!nards. Au bruit de lalutte$ la !endarmerie accourut mais il lui &ut impossible de &aire &eu$tant %taient con&ondus amis et ennemis.8eulement$ "uel"ues d%mons de plus semblèrent se m6ler + cette luttede d%mons.On vo#ait des !roupes con&us luttant au milieu de cette atmospère

rou!e et &umeuse$ s'abaissant$ se relevant$ s'a&&aissant encore onentendait un urlement de ra!e ou un cri d'a!onie 3 c'%tait le dernier soupir d'un omme.Le survivant cercait un nouvel adversaire$ commen)ait unenouvelle lutte.<et %!or!ement dura un "uart d'eure$ vin!t minutes peut76tre.

Au bout de ces vin!t minutes$ on pouvait compter dans la !rotte de<e#/eriat vin!t7deux cadavres.

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rei/e appartenaient aux dra!ons et aux !endarmes$ neu& auxcompa!nons de ,%u.<in" de ces derniers survivaient %cras%s par le nombre$ cribl%s deblessures$ ils avaient %t% pris vivants.

Les !endarmes et les dra!ons$ au nombre de vin!t7cin"$ lesentouraient.Le capitaine de !endarmerie avait eu le bras !auce cass%$ le ce& debri!ade des dra!ons avait eu la cuisse travers%e par une balle.8eul$ Foland$ couvert de san! mais d'un san! "ui n'%tait pas le sien$n'avait pas re)u une %!rati!nure.\] Deux des prisonniers %taient si !rièvement bless%s$ "u'on renon)a+ les &aire marcer il &allut les transporter sur des brancards. On alluma des torces pr%par%es + cet e&&et$ et on prit le cemin de laville.Au moment o4 l'on passait de la &or6t sur la !rande route$ on entenditle !alop d'un ceval.<e !alop se rapprocait rapidement. 9 <ontinue/ votre cemin$ dit Foland *e reste en arrière pour savoir

ce "ue c'est.<'%tait un cavalier "ui$ comme nous l;avons dit$ accourait + toutebride. 9 Bui vive cria Foland$ lors"ue le cavalier ne &ut plus "u'+ vin!t pasde lui.Et il appr6ta sa carabine. 9 n prisonnier de plus$ monsieur de ontrevel$ r%pondit lecavalier *e n'ai pas pu me trouver au combat$ *e veux du moins me

trouver + l;%ca&aud. O4 sont mes amis  9 L+$ monsieur$ r%pondit Foland$ "ui avait reconnu$ non pas la &i!ure$mais la voix du *eune omme$ voix "u'il entendait pour la troisième&ois. Et il indi"ua de la main le !roupe &ormant le centre de la petite troupe"ui suivait la route de <e#/eriat + >our!.

 9 ,e vois avec boneur "u'il ne vous est rien arriv%$ monsieur deontrevel$ dit le *eune omme avec une courtoisie par&aite$ et ce

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m'est une !rande *oie$ *e vous le *ure.Et$ pi"uant son ceval$ il &ut en "uel"ues %lans près des dra!ons etdes !endarmes. 9 (ardon$ messieurs$ dit7il en mettant pied + terre$ mais *e r%clame

une place au milieu de mes trois amis$ le vicomte de ,aiat$ le comtede Valensolle et le mar"uis de Fibier.Les trois prisonniers *etèrent un cri d'admiration et tendirent lesmains + leur ami.Les deux bless%s se soulevèrent sur leur brancard et murmurèrent 3 9 >ien$ 8ainte7Kermine..$ bien : 9 ,e crois$ Dieu me pardonne : s'%cria Foland$ "ue le beau cJt% del'a&&aire restera *us"u'au bout + ces bandits :

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L : CADOUDAL AU% TUILERIE!

Le surlendemain du *our$ ou plutJt de la nuit$ o4 s'%taient pass%s les

%v%nements "ue nous venons de raconter$ deux ommes marcaientcJte + cJte dans le !rand salon des uileries donnant sur le *ardin.Ils parlaient vivement des deux cJt%s$ les paroles %taientaccompa!n%es de !estes rapides et anim%s.<es deux ommes$ c'%taient le premier consul >onaparte et Geor!es<adoudal.Geor!es <adoudal$ touc% des maleurs "ue pouvait entra-ner pour la>reta!ne une plus lon!ue r%sistance$ venait de si!ner la paix avec>rune.<'%tait après la si!nature de cette paix "u'il avait d%li% de leurserment les compa!nons de ,%u.(ar maleur$ le con!% "u'il leur donnait %tait arriv%$ comme nousl'avons vu$ vin!t7"uatre eures trop tard.En traitant avec >rune$ Geor!es <adoudal n'avait rien stipul% pourlui7m6me$ "ue la libert% de passer imm%diatement en An!leterre.

ais >rune avait tant insist%$ "ue le ce& vend%en avait consenti +une entrevue avec le premier consul.\] Il %tait$ en cons%"uence$ parti pour (aris. Le matin m6me de son arriv%e$ il s'%tait pr%sent% aux uileries$ s'%taitnomm% et avait %t% re)u.<'%tait Fapp "ui$ en l'absence de Foland$ l;avait introduit.En se retirant$ l'aide de camp avait laiss% les deux portes ouvertes$

a&in de tout voir du cabinet de >ourrienne$ et de porter secours aupremier consul$ s'il %tait besoin.

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ais >onaparte$ "ui avait compris l'intention de Fapp$ avait %t%&ermer la porte.(uis$ revenant vivement vers <adoudal 3 9 A : c'est vous$ en&in : lui avait7il dit *e suis bien aise de vous voir

un de vos ennemis$ mon aide de camp$ Foland de ontrevel$ m'adit le plus !rand bien de vous. 9 <ela ne m'%tonne point$ avait r%pondu <adoudal pendant le peu detemps "ue *'ai vu . de ontrevel$ *'ai cru reconna-tre en lui lessentiments les plus cevaleres"ues. 9 Oui$ et cela vous a touc% r%pondit le premier consul. (uis$ &ixant sur le ce& ro#aliste son Qil de &aucon 3 9 coute/$ Geor!es$ reprit7il$ *'ai besoin d'ommes %ner!i"ues pouraccomplir l;Quvre "ue *'entreprends. Voule/7vous 6tre des miens ,evous ai &ait o&&rir le !rade de colonel vous vale/ mieux "ue cela 3 *evous o&&re le !rade de !%n%ral de division. 9 ,e vous remercie du plus pro&ond de mon cQur$ cito#en premierconsul$ r%pondit Geor!es mais vous me m%priserie/ si *'acceptais. 9 (our"uoi cela demanda vivement >onaparte.

 9 (arce "ue *'ai pr6t% serment + la maison de >ourbon$ et "ue *e luiresterai &idèle$ "uand m6me. 9 Vo#ons$ reprit le premier consul$ n'# a7t7il aucun mo#en de vousrallier + moi  9 G%n%ral$ r%pondit l'o&&icier ro#aliste$ m'est7il permis de vous r%p%terce "ue l'on ma dit  9 Et pour"uoi pas  9 <'est "ue cela touce aux plus pro&onds arcanes de la politi"ue.

  9 >on : "uel"ue niaiserie$ &it le premier consul avec un sourirein"uiet.<adoudal s'arr6ta et re!arda &ixement son interlocuteur. 9 On dit "u'il # a eu un accord &ait + Alexandrie$ entre vous et lecommodore 8idne# 8mit "ue cet accord avait pour ob*et de vouslaisser le retour libre en @rance$ + la condition$ accept%e par vous$ de

relever le trJne de nos anciens rois.>onaparte %clata de rire.

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 9 Bue vous 6tes %tonnants$ vous autres pl%b%iens$ dit7il$ avec votreamour pour vos anciens rois : 8uppose/ "ue *e r%tablisse ce trJne 9cose dont *e n'ai nulle envie$ *e vous le d%clare 9 "ue vous enreviendra7t7il$ + vous "ui ave/ vers% votre san! pour le r%tablissement

de ce trJne (as m6me la con&irmation du !rade "ue vous ave/con"uis$ colonel : Et o4 ave/7vous vu dans les arm%es ro#ales uncolonel "ui ne &Ct pas noble Ave/7vous *amais entendu dire "ue$près de ces !ens7l+$ un omme se soit %lev% par son propre m%rite andis "u'auprès de moi$ Geor!es$ vous pouve/ atteindre + tout$puis"ue plus *e m'%lèverai$ plus *'%lèverai avec moi ceux "uim'entoureront. Buant + me voir *ouer le rJle de on$ n'# compte/pas on vivait dans un siècle o4 les pr%*u!%s "ue nous avonscombattus et renvers%s en 1NP avaient toute leur vi!ueur on eCtvoulu se &aire roi$ "u'il ne l'eCt pas pu dictateur$ pas davanta!e : Il &allait 6tre <rom^ell pour cela. Ficard n'# a pas pu tenir il estvrai "ue c'%tait un v%ritable &ils de !rand omme$ c'est7+7dire un sot.8i *'eusse voulu me &aire roi$ rien ne m'en eCt emp6c%$ et$ si l'enviem'en prend *amais$ rien ne m'en emp6cera. Vo#ons$ vous ave/

"uel"ue cose + r%pondre : F%ponde/. 9 Vous dites$ cito#en premier consul$ "ue la situation n'est point lam6me en @rance en 1RR "u'en An!leterre en 1MMR *e n'# vois moiaucune di&&%rence. <arles Ier avait %t% d%capit% en 1MP$ Louis VIl;a %t% en 1NP5 on/e ans se sont %coul%s en An!leterre entre la mortdu père et la restauration du &ils sept ans se sont d%*+ %coul%s en@rance depuis la mort de Louis VIT (eut76tre me dire/7vous "uela r%volution an!laise &ut une r%volution reli!ieuse$ tandis "ue la

r%volution &ran)aise est une r%volution politi"ue e bien$ *er%pondrai "u'une carte est aussi &acile + &aire "u'une ab*uration.>onaparte sourit. 9 on$ reprit7il$ *e ne vous dirai pas cela *e vous dirai simplement 3 <rom^ell avait cin"uante ans "uand <arles Ier a %t% ex%cut% moi$ *'en avais vin!t7"uatre$ + la mort de Louis VI. <rom^ell est mort en

1MH$ c'est7+7dire + cin"uante7neu& ans en dix ans de pouvoir$ il a eule temps d'entreprendre beaucoup$ mais d'accomplir peu et$

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d'ailleurs$ lui$ c'%tait une r%&orme complète "u'il entreprenait$ r%&ormepoliti"ue par la substitution du !ouvernement r%publicain au!ouvernement monarci"ue. E bien$ accorde/7moi de vivre lesann%es de <rom^ell$ cin"uante7neu& ans$ ce n'est pas beaucoup. ,'ai

encore vin!t ans + vivre$ *uste le double de <rom^ell$ et$ remar"ue/7le$ *e ne can!e rien$ *e poursuis *e ne renverse pas$ *'%lève.8uppose/ "u'+ trente ans$ <%sar$ au lieu de n;6tre encore "ue lepremier d%bauc% de Fome$ en ait %t% le premier cito#en suppose/"ue sa campa!ne des Gaules ait %t% &aite$ sa campa!ne d'!#pteacev%e$ sa campa!ne d'Espa!ne men%e + bonne &in suppose/ "u'ilait eu trente ans au lieu d'en avoir cin"uante$ cro#e/7vous "u'il n'eCtpas %t% + la &ois <%sar et Au!uste  9 Oui$ s'il n'eCt pas trouv% sur son cemin >rutus$ <assius et <asca. 9 Ainsi$ dit >onaparte avec m%lancolie$ c'est sur un assassinat "uemes ennemis comptent : en ce cas$ la cose leur sera &acile et + voustout le premier$ "ui 6tes mon ennemi car "ui vous emp6ce en cemoment$ si vous ave/ la conviction de >rutus$ de me &rapper commeil a &rapp% <%sar  

,e suis seul avec vous$ les portes sont &erm%es vous aurie/ le tempsd'6tre + moi avant "u'on &Ct + vous.<adoudal &it un pas en arrière. 9 on$ dit7il$ nous ne comptons point sur l'assassinat$ et *e crois "u'il&audrait une extr%mit% bien !rave pour "ue l'un de nous se d%termint+ se &aire assassin mais les cances de la !uerre sont l+. n seulrevers peut vous &aire perdre votre presti!e une d%&aite introduitl'ennemi au cQur de la @rance 3 des &rontières de la (rovence$ on peut

voir le &eu des bivouacs autriciens un boulet peut vous enlever lat6te$ comme au mar%cal de >er^ic alors$ "ue devient la @rance Vous n'ave/ point d'en&ants$ et vos &rèresT 9 O : sous ce point de vue$ vous ave/ raison mais$ si vous necro#e/ pas + la (rovidence$ *'# crois$ moi *e crois "u'elle ne &ait rienau asard *e crois "ue$ lors"u'elle a permis "ue$ le 1H aoCt 1NMP 9 unan *our pour *our après "ue Louis V eut rendu l;%dit "ui r%unissait

la <orse + la @rance 9 na"u-t + A*accio un en&ant "ui &erait le 15vend%miaire et le 1 brumaire$ elle avait sur cet en&ant de !randes

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vues$ de supr6mes pro*ets. <et en&ant$ c'est moi si *'ai une mission$ *e ne crains rien$ ma mission me sert de bouclier si *e n'en ai pas$ si *e me trompe$ si$ au lieu de vivre les vin!t7cin" ou trente ans "ui mesont n%cessaires pour acever mon Quvre$ *e suis &rapp% d'un coup de

couteau comme <%sar$ ou atteint d'un boulet comme >er^ic$ c'est"ue la (rovidence aura sa raison d'a!ir ainsi$ et ce sera + elle depourvoir + ce "ui convient + la @ranceT ous parlions de <%sar tout+ l'eure 3 "uand Fome suivait en deuil les &un%railles du dictateur et brClait lesmaisons de ses assassins "uand$ aux "uatre points cardinaux dumonde$ la ville %ternelle re!ardait d'o4 lui viendrait le !%nie "uimettrait &in + ses !uerres civiles "uand elle tremblait + la vue del'ivro!ne Antoine ou de l'#pocrite L%pide$ elle %tait loin de son!er +l'%colier d'Apollonie$ au neveu de <%sar$ au *eune Octave. Buipensait + ce &ils du ban"uier de Velletri$ tout blanci par la &arine deses aSeux Bui le devina lors"u'on le vit arriver boitant et cli!notantdes #eux pour passer en revue les vieilles bandes de <%sar (asm6me le pr%vo#ant <ic%ron 3 Ornandum et tollendum$ disait7il. E

bien$ l'en&ant *oua toutes les barbes !rises du s%nat$ et r%!na pres"ueaussi lon!temps "ue Louis IV : Geor!es$ Geor!es$ ne lutte/ pascontre la (rovidence "ui me suscite car la (rovidence vous brisera. 9 ,'aurai %t% bris% en suivant la voie et la reli!ion de mes pères$r%pondit <adoudal en s'inclinant$ et *'espère "ue Dieu me pardonneramon erreur "ui sera celle d'un cr%tien &ervent et d'un &ils pieux.>onaparte posa la main sur l'%paule du *eune ce& 3 9 8oit$ lui dit7il mais$ au moins$ reste/ neutre laisse/ les

%v%nements s'accomplir$ re!arde/ les trJnes s'%branler$ re!arde/tomber les couronnes ordinairement$ ce sont les spectateurs "uipa#ent 3 moi$ *e vous pa#erai pour re!arder &aire.  9 Et combien me donnere/7vous pour cela$ cito#en premier consul demanda en riant <adoudal. 9 <ent mille &rancs par an$ monsieur$ r%pondit >onaparte.

 9 8i vous donne/ cent mille &rancs par an + un simple ce& derebelles$ dit <adoudal$ combien o&&rire/7vous au prince pour le"uel il

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a combattu  9 Fien$ monsieur ce "ue *e pa#e en vous$ c'est le coura!e et non pasle principe "ui vous a &ait a!ir *e vous prouve "ue pour moi$ ommede mes Quvres$ les ommes n'existent "ue par leurs Quvres.

Accepte/$ Geor!es$ *e vous en prie. 9 Et si *e re&use  9 Vous aure/ tort. 9 8erai7*e tou*ours libre de me retirer o4 il me conviendra >onaparte alla + la porte et l'ouvrit. 9 L'aide de camp de service : demanda7t7il.\] Il s'attendait + voir para-tre Fapp. Il vit para-tre Foland. 9 A : dit7il$ c'est toi (uis$ se retournant vers <adoudal 3 9 ,e n'ai pas besoin$ colonel$ de vous pr%senter mon aide de campFoland de ontrevel 3 c'est une de vos connaissances. 9 Foland$ dis au colonel "u'il est aussi libre + (aris "ue tu l'%tais dansson camp de u/illac$ et "ue$ s'il d%sire un passeport pour "uel"ue

pa#s du monde "ue ce soit$ @ouc% a l'ordre de le lui donner. 9 Votre parole me su&&it$ cito#en premier consul$ r%pondit ens'inclinant <adoudal ce soir$ *e pars. 9 Et peut7on vous demander o4 vous alle/  9 0 Londres$ !%n%ral. 9 ant mieux. 9 (our"uoi tant mieux  9 (arce "ue$ l+$ vous verre/ de près les ommes pour les"uels vous

vous 6tes battu.  9 Après  9 Et "ue$ "uand vous les aure/ vusT 9 E bien  9 Vous les comparere/ + ceux contre les"uels vous vous 6tes battuT8eulement$ une &ois sorti de @rance$ colonelT

>onaparte s'arr6ta. 9 ,'attends$ &it <adoudal.

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 9 E bien$ n'# rentre/ "u'en me pr%venant$ ou sinon$ ne vous %tonne/pas d'6tre trait% en ennemi. 9 <e sera un onneur pour moi$ !%n%ral$ puis"ue vous me prouvere/$en me traitant ainsi$ "ue *e suis un omme + craindre.

Et Geor!es salua le premier consul et se retira. 9 E bien$ !%n%ral$ demanda Foland$ après "ue la porte &ut re&erm%esur <adoudal$ est7ce bien l'omme "ue *e vous avais dit  9 Oui$ r%pondit >onaparte pensi& seulement$ il voit mal l'%tat descoses mais l'exa!%ration de ses principes prend sa source dans denobles sentiments$ "ui doivent lui donner une !rande in&luence parmiles siens. Alors$ + voix basse 3 9 Il &audra pourtant en &inir : a*outa7t7il.(uis$ s'adressant + Foland 3 9 Et toi demanda7t7il. 9 oi$ r%pondit Foland$ *'en ai &ini. 9 A : a : de sorte "ue les compa!nons de ,%uT  9 Ont cess% d'exister$ !%n%ral les trois "uarts sont morts$ le reste est

prisonnier. 9 Et toi sain et sau&  9 e m'en parle/ pas$ !%n%ral *e commence + croire "ue$ sans m'endouter$ *'ai &ait un pacte avec le diable.Le m6me soir$ comme il l'avait dit au premier consul$ <adoudal partitpour l'An!leterre.0 la nouvelle "ue le ce& breton %tait eureusement arriv% + Londres$Louis VIII lui %crivait 3

 = ,'ai appris avec la plus vive satis&action$ !%n%ral$ "ue vous 6tesen&in %capp% aux mains du t#ran$ "ui vous a m%connu au point devous proposer de le servir *'ai !%mi des maleureuses circonstances"ui vous ont &orc% de traiter avec lui mais *e n'ai *amais con)u laplus l%!ère in"ui%tude 3 le cQur de mes &idèles >retons et le vJtre enparticulier me sont trop bien connus. Au*ourd'ui$ vous 6tes libre$

vous 6tes auprès de mon &rère 3 tout mon espoir rena-t 3 *e n'ai pasbesoin d'en dire davanta!e + un @ran)ais tel "ue vous.

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= Louis ? 0 cette lettre %taient *oints le brevet de lieutenant7!%n%ral et le !randcordon de 8aint7Louis.

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LI : L'AR"&E DE R&!ERE

Le premier consul en %tait arriv% au point "u'il d%sirait 3 les

compa!nons de ,%u %taient d%truits$ la Vend%e %tait paci&i%e.out en demandant la paix + l'An!leterre$ il avait esp%r% la !uerre ilcomprenait très bien "ue$ n% de la !uerre$ il ne pouvait !randir "uepar la !uerre il semblait deviner "u'un *our un poète l'appellerait le!%ant des batailles.ais cette !uerre$ comment la &erait7il n article de la constitution de l'an VIII s'opposait + ce "ue lepremier consul commandt les arm%es en personne et "uittt [email protected] # a tou*ours dans les constitutions un article absurde bieneureuses les constitutions o4 il n'# en a "u'un :Le premier consul trouva un mo#en.Il %tablit un camp + Di*on l;arm%e "ui devait occuper ce campprendrait le nom d'arm%e de r%serve.Le no#au de cette arm%e &ut &orm% par ce "ue l'on put tirer de la

Vend%e et de la >reta!ne$ trente mille ommes + peu près. Vin!tmille conscrits # &urent incorpor%s. Le !%n%ral >ertier en &ut nomm%commandant en ce&. Le plan "u'avait$ un *our$ dans son cabinet du Luxembour!$ expli"u%>onaparte + Foland$ %tait rest% le m6me dans son esprit.Il comptait recon"u%rir l'Italie par une seule bataille cette batailledevait 6tre une !rande victoire.

oreau$ en r%compense de sa coop%ration au 1 brumaire$ avaitobtenu ce commandement militaire "u'il d%sirait 3 il %tait !%n%ral en

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ce& de l'arm%e du Fin$ et avait "uatre7vin!t mille ommes sous sesordres.Au!ereau commandait l'arm%e !allo7batave$ &orte de vin!t7cin" milleommes.

En&in$ ass%na commandait l'arm%e d'Italie$ r%&u!i%e dans le pa#s deG6nes$ et soutenait avec acarnement le siè!e de la capitale de cepa#s$ blo"u%e du cJt% de la terre par le !%n%ral autricien Ott$ et ducJt% de la mer par l'amiral Xeit.(endant "ue ces mouvements s'op%raient en Italie$ oreau avait prisl'o&&ensive sur le Fin et battu l;ennemi + 8tocac et + oesirc.ne seule victoire devait 6tre$ pour l'arm%e de r%serve$ le si!nald'entrer + son tour en li!ue deux victoires ne laissaient aucun doutesur l'opportunit% de ses op%rations. 8eulement$ comment cette arm%e descendrait7elle en Italie La première pens%e de >onaparte avait %t% de remonter le Valais et ded%boucer par le 8implon 3 on tournait ainsi le (i%mont et l'on entrait+ ilan mais l'op%ration %tait lon!ue et se mani&estait au !rand *our.>onaparte # renon)a il entrait dans son plan de surprendre les

Autriciens$ et d'6tre avec toute son arm%e dans les plaines du(i%mont avant "ue l'on pCt se douter "u'il eCt pass% les Alpes.Il s'%tait donc d%cid% + op%rer son passa!e par le !rand 8aint7>ernard.<'%tait alors "u'il avait envo#% aux pères desservant le monastère "uicouronne cette monta!ne les cin"uante mille &rancs dont s'%taientempar%s les compa!nons de ,%u.<in"uante mille autres avaient %t% exp%di%s$ "ui %taient parvenuseureusement + leur destination.

Grce + ces cin"uante mille &rancs$ les moines devaient 6treabondamment pourvus de ra&ra-cissements n%cessaires + une arm%ede cin"uante mille ommes &aisant une alte d'un *our.En cons%"uence$ vers la &in d'avril$ toute l'artillerie &ut diri!%e surLausanne$ Villeneuve$ arti!n# et 8aint7(ierre. Le !%n%ral armont$ commandant l;artillerie$ avait %t% envo#% en

avant pour veiller au transport des pièces.<e transport des pièces %tait une cose + peu près impraticable. Il

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&allait cependant "u'il eCt lieu.Il n'# avait point d'ant%c%dent sur le"uel on pCt s'appu#er Annibalavec ses %l%pants$ ses umides et ses Gaulois$ <arlema!ne avecses @rancs$ n;avaient rien eu de semblable + surmonter.

Lors de la première campa!ne d'Italie$ en 1NPM$ on n'avait pas &ranciles Alpes$ on les avait tourn%es on %tait descendu de ice +<%rasco par la route de la <ornice.<ette &ois$ on allait entreprendre une Quvre v%ritablement!i!antes"ue.Il &allait d'abord s'assurer "ue la monta!ne n'%tait point occup%e lamonta!ne sans Autriciens %tait d%*+ un ennemi asse/ di&&icile +vaincre :Lannes &ut lanc% en en&ant perdu avec toute une division il passa lecol du 8aint7>ernard$ sans artillerie$ sans ba!a!es$ et s'empara de<tillon. Les Autriciens n'avaient rien laiss% dans le (i%mont$ "ue de lacavalerie$ des d%pJts et "uel"ues postes d'observation il n'# avaitdonc plus d'autres obstacles + vaincre "ue ceux de la nature. On

commen)a les op%rations.On avait &ait construire des tra-neaux pour transporter les canons mais$ si %troite "ue &Ct leur voie$ on reconnut "u'elle serait tou*ourstrop lar!e.Il &allut aviser + un autre mo#en.On creusa des troncs de sapins$ on # embo-ta les pièces + l'extr%mit%sup%rieure$ on &ixa un cble pour tirer + l;extr%mit% in&%rieure$ unlevier pour diri!er.

Vin!t !renadiers s'attelaient au cble$ vin!t autres portaient$ avec leurba!a!e$ le ba!a!e de ceux "ui tra-naient les pièces. n artilleurcommandait ca"ue d%tacement$ et avait sur lui pouvoir absolu$ aubesoin droit de vie et de mort.Le bron/e$ en pareille circonstance$ %tait bien autrement pr%cieux "uela cair :Avant de partir$ on donna + ca"ue omme une paire de souliers

neu&s et vin!t biscuits. 

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<acun caussa les souliers$ et se pendit les biscuits au cou.Le premier consul$ install% au bas de la monta!ne$ donnait + ca"ueprolon!e le si!nal du d%part.Il &aut avoir travers% les m6mes cemins en simple touriste$ + pied ou

+ mulet$ avoir sond% de l'Qil les m6mes pr%cipices pour se &aire uneid%e de ce "u'%tait ce vo#a!e 3 tou*ours !ravir par des pentesescarp%es$ par des sentiers %troits$ sur des cailloux "ui coupaient lessouliers d'abord$ les pieds ensuite :De temps en temps$ on s'arr6tait$ on reprenait aleine et l'on seremettait en route sans une plainte.On arriva aux !laces 3 avant de s'# en!a!er$ les ommes re)urentd'autres souliers 3 ceux du matin %taient en lambeaux on cassa unmorceau de biscuit$ on but une !outte d'eau7de7vie + la !ourde$ et l'onse remit en cemin.On ne savait o4 l'on montait "uel"ues7uns demandaient pourcombien de *ours on en avait encore d'autres$ s'il serait permis des'arr6ter un instant + la lune.En&in$ l'on attei!nit les nei!es %ternelles. 

L+$ le travail devenait plus &acile les sapins !lissaient sur la nei!e$ etl'on allait plus vite.n &ait donnera la mesure du pouvoir conc%d% + l'artilleur conduisantca"ue prolon!e.Le !%n%ral <amberlac passait il trouva "ue l'on n'allait pas asse/vite$ et$ voulant &aire ter le pas$ il s'approca du canonnier et pritavec lui un ton de ma-tre. 9 <e n'est pas vous "ui commande/ ici$ r%pondit l'artilleur c'est

moi : c'est moi "ui suis responsable de la pièce$ c'est moi "ui la diri!e passe/ votre cemin :Le !%n%ral s'avan)a vers le canonnier comme pour lui mettre la mainau collet.ais celui7ci$ &aisant un pas en arrière 3 9 G%n%ral$ dit7il$ ne me touce/ pas$ ou *e vous assomme d'un coupde levier et *e vous *ette dans le pr%cipice.

Après des &ati!ues inouSes$ on attei!nit le pied de la mont%e ausommet de la"uelle s'%lève le couvent.

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Le !%n%ral se retira. L+$ on trouva la trace du passa!e de la division Lannes 3 comme lapente est très rapide$ les soldats avaient prati"u% une espèce d'escalier

!i!antes"ue.On l;escalada.Les pères du 8aint7>ernard attendaient sur la plate7&orme. Ilsconduisirent successivement + l;ospice ca"ue peloton &ormant lesprolon!es. Des tables %taient dress%es dans de lon!s corridors$ et$ surces tables$ il # avait du pain$ du &roma!e de Gru#ère et du vin.En "uittant le couvent$ les soldats serraient les mains des moines etembrassaient leurs ciens.La descente$ au premier abord$ semblait plus commode "uel'ascension aussi les o&&iciers d%clarèrent7ils "ue c'%tait + leur tour detra-ner les pièces. ais$ cette &ois$ les pièces entra-naient l'attela!e et"uel"ues7unes descendaient beaucoup plus vite "u'ils n'eussentvoulu.Le !%n%ral Lannes$ avec sa division$ marcait tou*ours + l'avant7!arde. Il %tait descendu avant le reste de l'arm%e dans la vall%e il

%tait entr% + Aoste et avait re)u l'ordre de se porter sur Ivr%e$ +l'entr%e des plaines du (i%mont.\] ais$ l+$ il rencontra un obstacle "ue nul n'avait pr%vu 3 c'%tait le&ort de >ard. Le villa!e de >ard est situ% + uit lieues d'Aoste en descendant lecemin d'Ivr%e$ un peu en arrière du villa!e$ un monticule &ermepres"ue erm%ti"uement la vall%e la Doire coule entre ce monticule

et la monta!ne de droite.La rivière ou plutJt le torrent remplit tout l'intervalle.La monta!ne de !auce pr%sente + peu près le m6me aspect seulement$ au lieu de la rivière$ c'est la route "ui # passe.<'est de ce cJt% "u'est bti le &ort de >ard il occupe le sommet dumonticule et descend *us"u'+ la moiti% de son %l%vation.<omment personne n'avait7il son!% + cet obstacle$ "ui %tait tout

simplement insurmontable Il n'# avait pas mo#en de le battre en brèce du bas de la vall%e$ et il

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%tait impossible de !ravir les rocs "ui le dominaient.<ependant$ + &orce de cercer$ on trouva un sentier "ue l'on aplanitet par le"uel l'in&anterie et la cavalerie pouvaient passer mais onessa#a vainement de le &aire !ravir + l'artillerie$ m6me en la

d%montant comme au 8aint7>ernard. >onaparte &it bra"uer deux pièces de canon sur la route et ouvrir le&eu contre la &orteresse mais on s'aper)ut bientJt "ue ces pièces%taient sans e&&et d'ailleurs$ un boulet du &ort s'en!ou&&ra dans unedes deux pièces "ui &ut bris%e et perdue.Le premier consul ordonna un assaut par escalade des colonnes&orm%es dans le villa!e et munies d'%celles s'%lancèrent au pas decourse et se pr%sentèrent sur plusieurs points. Il &allait$ pour r%ussir$non seulement de la c%l%rit%$ mais encore du silence 3 c'%tait unea&&aire de surprise. Au lieu de cela$ le colonel Du&our$ "uicommandait une des colonnes$ &it battre la car!e et marcabravement + l'assaut.La colonne &ut repouss%e$ et le commandant re)ut une balle autravers du corps.

Alors$ on &it coix des meilleurs tireurs on les approvisionna devivres et de cartouces ils se !lissèrent entre les rocers etparvinrent + une plate7&orme d'o4 ils dominaient le &ort.Du aut de cette plate7&orme$ on en d%couvrait une autre moins%lev%e et "ui cependant plon!eait %!alement sur le &ort + !rand7peine on # issa deux pièces de canon "ue l'on mit en batterie. <es deux pièces d'un cJt%$ et les tirailleurs$ de l'autre$ commencèrent

+ in"ui%ter l'ennemi.(endant ce temps$ le !%n%ral armont proposait au premier consulun plan tellement ardi$ "u'il n'%tait pas possible "ue l'ennemi s'end%&it.<'%tait de &aire tout simplement passer l'artillerie$ la nuit$ sur la!rande route$ mal!r% la proximit% du &ort.On &it r%pandre sur cette route du &umier et la laine de tous les

matelas "ue l'on put trouver dans le villa!e$ puis on enveloppa lesroues$ les ca-nes et toutes les parties sonnantes des voitures avec du

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&oin tordu.En&in$ on d%tela les canons et les caissons$ et l'on rempla)a$ pourca"ue pièce$ les cevaux par cin"uante ommes plac%s en !alère.<et attela!e o&&rait deux avanta!es consid%rables 3 d'abord$ les

cevaux pouvaient ennir$ tandis "ue les ommes avaient tout int%r6t+ !arder le plus pro&ond silence ensuite un ceval tu% arr6tait tout leconvoi$ tandis "u'un omme tu% ne tenait point + la voiture$ %taitpouss% de cJt%$ remplac% par un autre$ et n'arr6tait rien. On mit + la t6te de ca"ue voiture un o&&icier et un sous7o&&icierd'artillerie$ et l'on promit six cents &rancs pour le transport de ca"uevoiture ors de la vue du &ort.Le !%n%ral armont$ "ui avait donn% ce conseil$ pr%sidait lui7m6me +la première op%ration.(ar boneur$ un ora!e avait rendu la nuit &ort obscure.Les six premières pièces d'artillerie et les six premiers caissonsarrivèrent + leur destination sans "u'un seul coup de &usil eCt %t% tir%du &ort.On revint par le m6me cemin sur la pointe du pied$ + la "ueue les

uns des autres mais$ cette &ois$ l;ennemi entendit "uel"ue bruit$ et$voulant en conna-tre la cause$ il lan)a des !renades.Les !renades$ par boneur$ tombaient de l;autre cJt% du cemin.(our"uoi ces ommes$ une &ois pass%s$ revenaient7ils sur leurs pas (our cercer leurs &usils et leurs ba!a!es on eCt pu leur %par!nercette peine et ce dan!er$ en pla)ant ba!a!es et &usils sur les caissons mais on ne pense pas + tout et la preuve$ c'est "ue l'on n'avait paspens% non plus au &ort de >ard.

 ne &ois la possibilit% du passa!e d%montr%e$ le transport del'artillerie &ut un service comme un autre seulement$ l;ennemipr%venu$ il devenait plus dan!ereux. Le &ort semblait un volcan$ tantil vomissait de &lammes et de &um%e mais$ vu la &a)on verticale dontil %tait obli!% de tirer$ il &aisait plus de bruit "ue de mal.On perdit cin" ou six ommes par voiture$ c'est7+7dire un dixième sur

cin"uante mais l;artillerie passa$ le sort de la campa!ne %tait l+ :(lus tard$ on s'aper)ut "ue le col du petit 8aint7>ernard %tait

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praticable et "ue l'on eCt pu # &aire passer toute l;artillerie sansd%monter une seule pièce.Il est vrai "ue le passa!e eCt %t% moins beau$ %tant moins di&&icile.En&in$ on se trouva dans les ma!ni&i"ues plaines du (i%mont.

8ur le essin$ on rencontra un corps de dou/e mille ommes d%tac%de l'arm%e du Fin par oreau$ "ui$ après les deux victoiresremport%es par lui$ pouvait pr6ter + l'arm%e d'Italie ce suppl%ment desoldats il avait d%bouc% par le 8aint7Gotard$ et$ ren&orc% de cesdou/e mille ommes$ le premier consul entra dans ilan sans coup&%rir. 0 propos$ comment avait &ait le premier consul$ "ui$ d'après unarticle de la constitution de l;an VIII$ ne pouvait sortir de @rance et semettre + la t6te des arm%es ous allons vous le dire.La veille du *our o4 il devait "uitter (aris$ c'est7+7dire le H mai$ ou$selon le calendrier du temps$ le 1H &lor%al$ il avait &ait venir ce/ luiles deux autres consuls et les ministres$ et avait dit + Lucien 3 9 (r%pare/ pour demain une circulaire aux pr%&ets.

(uis$ + @ouc% 3 9 Vous &ere/ publier cette circulaire dans les *ournaux elle dira "ue *e suis parti pour Di*on$ o4 *e vais inspecter l;arm%e de r%serve vousa*outere/$ mais sans rien a&&irmer$ "ue *'irai peut76tre *us"u'+Genève en tous cas$ &aites bien remar"uer "ue *e ne serai pas absentplus de "uin/e *ours. 8'il se passait "uel"ue cose d'insolite$ *ereviendrais comme la &oudre. ,e vous recommande + tous les !randsint%r6ts de la @rance *'espère "ue bientJt on parlera de moi$ + Vienne

et + Londres. Et$ le M$ il %tait parti.Dès lors$ son intention %tait bien de descendre dans les plaines du(i%mont et d'# livrer une !rande bataille puis$ comme il ne doutaitpas de la victoire$ il r%pondrait$ de m6me "ue 8cipion accus%$ + ceux"ui lui reproceraient de violer la constitution 3 =0 pareil *our et +

pareille eure$ *e battais les <arta!inois montons au <apitole etrendons !rce aux dieux : ?

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 9 Et bien$ *e te destinais ma sQur <aroline. 9 Votre sQur  9 Oui cela t'%tonne  9 ,e ne cro#ais pas "ue *amais vous eussie/ pens% + me &aire un tel

onneur. 9 u es un in!rat$ Foland$ ou tu ne me dis pas ce "ue tu penses tusais "ue *e t;aime. 9 O : mon !%n%ral : s'%cria Foland.Et il prit les deux mains du premier consul$ "u'il serra avec unepro&onde reconnaissance. 9 E bien$ *'aurais voulu t'avoir pour beau7&rère.  9 Votre sQur et urat s'aimaient$ !%n%ral$ dit Foland 3 mieux vautdonc "ue votre pro*et ne se soit point r%alis%. D'ailleurs$ a*outa7t7ild'une voix sourde$ *e cro#ais vous avoir d%*+ dit$ !%n%ral$ "ue *e neme marierais *amais.>onaparte sourit. 9 Bue ne dis7tu tout de suite "ue tu te &eras trappiste. 9 a &oi !%n%ral$ r%tablisse/ les couvents et enleve/7moi les

occasions de me &aire tuer$ "ui$ Dieu merci$ ne vont point nousman"uer$ *e l;espère$ et vous pourrie/ bien avoir devin% la &a)on dont *e &inirai. 9 Buel"ue ca!rin de cQur "uel"ue in&id%lit% de &emme  9 A : bon : &it Foland$ vous me cro#e/ amoureux : il ne meman"uait plus "ue cela pour 6tre di!nement class% dans votre esprit. 9 (lains7toi de la place "ue tu # occupes$ toi + "ui *e voulais donnerma sQur.

 9 Oui mais$ par maleur$ voil+ la cose devenue impossible : vostrois sQurs sont mari%es$ !%n%ral la plus *eune a %pous% le !%n%ralLeclerc$ la seconde a %pous% le prince >acciocci$ l;autre a %pous%urat.  9 De sorte$ dit >onaparte en riant$ "ue te voil+ tran"uille et eureux tu te crois d%barrass% de mon alliance.

 9 O : !%n%ral :T &it Foland. 9 u n'es pas ambitieux$ + ce "u'il para-t

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 9 G%n%ral$ laisse/7moi vous aimer pour le bien "ue vous m'ave/ &ait$et non pour celui "ue vous voule/ me &aire. 9 Et si c'%tait par %!oSsme "ue *e d%sirasse t;attacer + moi$ nonseulement par les liens de l;amiti%$ mais encore par ceux de la

parent% si *e te disais 3 = Dans mes pro*ets d'avenir$ *e compte peusur mes &rères$ tandis "ue *e ne douterais pas un instant de toi ? 9 8ous le rapport du cQur$ vous aurie/ bien raison. 9 8ous tous les rapports : Bue veux7tu "ue *e &asse de Leclerc c'estun omme m%diocre de >acciocci$ "ui n'est pas @ran)ais deurat$ cQur de lion$ mais t6te &olle Il &audra pourtant bien "u'un *our *'en &asse des princes$ puis"u'ils seront les maris de mes sQurs. (endant ce temps$ "ue &erais7*e de toi  9 Vous &ere/ de moi un mar%cal de @rance. 9 Et puis après  9 <omment$ après ,e trouve "ue c'est &ort *oli d%*+. 9 Et alors tu seras un dou/ième au lieu d'6tre une unit%. 9 Laisse/7moi 6tre tout simplement votre ami laisse/7moi vous dire%ternellement la v%rit% et$ *e vous en r%ponds$ vous m'aure/ tir% de

la &oule. 9 <'est peut76tre asse/ pour toi$ Foland$ ce n'est point asse/ pour moi$insista >onaparte.(uis$ comme Foland !ardait le silence 3 9 ,e n'ai plus de sQurs$ dit7il$ c'est vrai mais *'ai r6v% pour toi"uel"ue cose de mieux encore "ue d'6tre mon &rère.Foland continua de se taire. 9 Il existe de par le monde$ Foland$ une carmante en&ant "ue *'aime

comme ma &ille elle vient d'avoir dix7sept ans tu en as vin!t7six$ tues !%n%ral de bri!ade de &ait avant la &in de la campa!ne$ tu seras!%n%ral de division e bien$ Foland$ + la &in de la campa!ne$ nousreviendrons + (aris$ et tu %pouserasT  9 G%n%ral$ interrompit Foland$ voici$ *e crois$ >ourrienne "ui vouscerce.

En e&&et$ le secr%taire du premier consul %tait + dix pas + peine desdeux causeurs.

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 9 <'est toi$ >ourrienne demanda >onaparte avec "uel"ueimpatience. 9 Oui$ !%n%ralT n courrier de @rance. 9 A :

 9 Et une lettre de madame >onaparte. 9 >on : dit le premier consul se levant vivement donne.Et il lui arraca pres"ue la lettre des mains. 9 Et pour moi$ demanda Foland$ rien  9 Fien. 9 <'est %tran!e : &it le *eune omme tout pensi&. La lune s'%tait lev%e$ et$ + la lueur de cette belle lune d'Italie$>onaparte pouvait lire et lisait.(endant les deux premières pa!es$ son visa!e indi"ua la s%r%nit% laplus par&aite >onaparte adorait sa &emme 3 les lettres publi%es par lareine Kortense &ont &oi de cet amour. Foland suivait sur le visa!e du!%n%ral les impressions de son me.ais$ vers la &in de la lettre$ son visa!e se rembrunit$ son sourcil se&ron)a$ il *eta + la d%rob%e un re!ard sur Foland.

 9 A : &it le *eune omme$ il para-t "u'il est "uestion de moi danscette lettre.>onaparte ne r%pondit point et aceva sa lecture.La lecture acev%e$ il plia la lettre et la mit dans la poce de cJt% deson abit puis$ se tournant vers >ourrienne 3 9 <'est bien$ dit7il$ nous allons rentrer probablement exp%dierai7*eun courrier. Alle/ m'attendre en me taillant des plumes.>ourrienne salua et reprit le cemin de <ivasso.

 >onaparte alors s'approca de Foland$ et$ lui posant la main surl;%paule 3 9 ,e n'ai pas de boneur avec les maria!es "ue *e d%sire$ dit7il. 9 (our"uoi cela demanda Foland. 9 Le maria!e de ta sQur est man"u%. 9 Elle a re&us%

 9 on$ pas elle. 9 <omment : pas elle 8erait7ce lord anla#$ par asard

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 9 Oui. 9 Il a re&us% ma sQur après avoir demand%e + moi$ + ma mère$ + vous$+ elle7m6me  9 Vo#ons$ ne commence point par t'emporter$ et tce de comprendre

"u'il # a "uel"ue m#stère l+7dessous. 9 ,e ne vois pas de m#stère$ *e vois une insulte. 9 A : voil+ bien mon omme : cela m'expli"ue pour"uoi ni ta mère ni ta sQur n'ont voulu t'%crire mais ,os%pine a pens% "ue$ l'a&&aire %tant !rave$ tu devais en 6treinstruit. Elle m'annonce donc cette nouvelle en m'invitant + te latransmettre si *e le crois convenable. u vois "ue *e n'ai pas %sit%. 9 ,e vous remercie sincèrement$ !%n%ralT Et lord anla# donne7t7ilune raison + ce re&us  9 ne raison "ui n'en est pas une. 9 La"uelle  9 <ela ne peut pas 6tre la v%ritable cause. 9 ais encore  9 Il ne &aut "ue voir l'omme et causer cin" minutes avec lui pour le

 *u!er sous ce rapport. 9 ais$ en&in$ !%n%ral$ "ue dit7il pour d%!a!er sa parole  9 Bue ta sQur est moins rice "u'il ne le cro#ait.Foland %clata de ce rire nerveux "ui d%celait ce/ lui la plus violentea!itation. 9 A : &it7il$ *ustement$ c'est la première cose "ue *e lui ai dite.  9 La"uelle

 9 Bue ma sQur n'avait pas le sou. Est7ce "ue nous sommes rices$nous autres en&ants de !%n%raux r%publicains  9 Et "ue t'a7t7il r%pondu  9 Bu'il %tait asse/ rice pour deux. 9 u vois donc "ue ce ne peut 6tre l+ le moti& de son re&us. 9 Et vous 6tes d'avis "u'un de vos aides de camp ne peut pas recevoirune insulte dans la personne de sa sQur$ sans en demander raison

 9 Dans ces sortes de situations$ mon cer Foland$ c'est + la personne"ui se croit o&&ens%e + peser elle7m6me le pour et le contre.

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 9 G%n%ral$ dans combien de *ours cro#e/7vous "ue nous a#ons unea&&aire d%cisive >onaparte calcula. 9 (as avant "uin/e *ours ou trois semaines$ r%pondit7il.

  9 G%n%ral$ *e vous demande un con!% de "uin/e *ours. 9 0 une condition. 9 La"uelle  9 <'est "ue tu passeras par >our! et "ue tu interro!eras ta sQur poursavoir d'elle de "uel cJt% vient le re&us. 9 <'%tait bien mon intention. 9 En ce cas$ il n'# a pas un instant + perdre. 9 Vous vo#e/ bien "ue *e ne perds pas un instant$ dit le *eune ommeen &aisant "uel"ues pas pour rentrer dans le villa!e. 9 ne minute encore 3 tu te car!eras de mes d%p6ces pour (aris$n'est7ce pas  9 ,e comprends 3 *e suis le courrier dont vous parlie/ tout + l'eure +>ourrienne. 9 ,ustement.

 9 Alors$ vene/. 9 Attends encore. Les *eunes !ens "ue tu as arr6t%sT 9 Les compa!nons de ,%u  9 OuiT Et bien$ il para-t "ue tout cela appartient + des &amillesnobles ce sont des &anati"ues plutJt "ue des coupables. Il para-t "ueta mère$ victime de *e ne sais "uelle surprise *udiciaire$ a t%moi!n%

dans leur procès et a %t% cause de leur condamnation. 9 <'est possible. a mère$ comme vous le save/$ avait %t% arr6t%e pareux et avait vu la &i!ure de leur ce&. 9 E bien$ ta mère me supplie$ par l'interm%diaire de ,os%pine$ de&aire !rce + ces pauvres &ous 3 c'est le terme dont elle se sert. Ils sesont pourvus en cassation. u arriveras avant "ue le pourvoi soitre*et%$ et$ si tu *u!es la cose convenable$ tu diras de ma part au

ministre de la *ustice de surseoir. 0 ton retour$ nous verrons ce "u'il #aura + &aire d%&initivement.

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 9 erci$ !%n%ral. 'ave/7vous rien autre cose + me dire  9 on$ si ce n'est de penser + la conversation "ue nous venonsd'avoir. 9 0 propos

\] 9 0 propos de maria!e.

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LII : LE JUGE"ENT

 9 E bien$ *e vous dirai comme vous disie/ vous7m6me tout +

l'eure 3 nous parlerons de cela + mon retour$ si *e reviens. 9 O : pardieu : &it >onaparte$ tu tueras encore celui7l+ comme tu astu% les autres$ *e suis bien tran"uille cependant$ *e te l'avoue$ si tu letues$ *e le re!retterai. 9 8i vous deve/ le re!retter tant "ue cela$ !%n%ral$ il est bien &acile"ue ce soit moi "ui sois tu% + sa place. 9 e vas pas &aire une b6tise comme celle7l+$ niais : &it vivement lepremier consul *e te re!retterais encore bien davanta!e. 9 En v%rit%$ mon !%n%ral$ &it Foland avec son rire saccad%$ vous 6tesl'omme le plus di&&icile + contenter "ue *e connaisse.Et$ cette &ois$ il reprit le cemin de <ivasso sans "ue le !%n%ral leret-nt.ne demi7eure après Foland !alopait sur la route d'Ivr%e dans unevoiture de poste il devait vo#a!er ainsi *us"u'+ Aoste + Aosteprendre un mulet$ traverser le 8aint7>ernard$ descendre + arti!n#$

et$ par Genève$ !a!ner >our!$ et$ de >our!$ (aris. (endant "ue Foland !alope$ vo#ons ce "ui s'%tait pass% en @rance$ et%claircissons les points "ui peuvent 6tre rest%s obscurs pour noslecteurs dans la conversation "ue nous venons de rapporter entre>onaparte et son aide de camp.Les prisonniers &aits par Foland dans la !rotte de <e#/eriat n'avaientpass% "u'une nuit seulement dans la prison de >our!$ et avaient %t%

imm%diatement trans&%r%s dans celle de >esan)on$ o4 ils devaientcompara-tre devant un conseil de !uerre.

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On se rappelle "ue deux de ces prisonniers avaient %t% si !rièvementbless%s$ "u'on avait %t% obli!% de les transporter sur des brancards l'un %tait mort le m6me soir$ l'autre trois *ours après son arriv%e +>esan)on.

Le nombre des prisonniers %tait donc r%duit + "uatre 3 or!an$ "uis'%tait rendu volontairement et "ui %tait sain et sau&$ et ontbar$Adler et d'Assas$ "ui avaient %t% plus ou moins bless%s pendant lecombat$ mais dont aucun n'avait re)u de blessures dan!ereuses.<es "uatre pseudon#mes cacaient$ on se le rappellera$ les noms dubaron de 8ainte7Kermine$ du comte de ,aiat$ du vicomte deValensolle et du mar"uis de Fibier. (endant "ue l'on instruisait$ devant la commission militaire de>esan)on$ le procès des "uatre prisonniers$ arriva l'expiration de laloi "ui soumettait aux tribunaux militaires les d%lits d'arrestation dedili!ences sur les !rands cemins.Les prisonniers se trouvaient dès lors passibles des tribunaux civils.<'%tait une !rande di&&%rence pour eux$ non point relativement + lapeine$ mais "uant au mode d'ex%cution de la peine.

<ondamn%s par les tribunaux militaires$ ils %taient &usill%s condamn%s par les tribunaux civils$ ils %taient !uillotin%s.La &usillade n'%tait point in&amante$ la !uillotine l'%tait.Du moment o4 ils devaient 6tre *u!%s par un *ur#$ leur procès relevaitdu *ur# de >our!.Vers la &in de mars$ les accus%s avaient donc %t% trans&%r%s desprisons de >esan)on dans celle de >our!$ et l'instruction avaitcommenc%.

ais les "uatre accus%s avaient adopt% un s#stème "ui ne laissait pas"ue d'embarrasser le *u!e d'instruction. Ils d%clarèrent s'appeler le baron de 8ainte7Kermine$ le comte de,aiat$ le vicomte de Valensolle et le mar"uis de Fiier$ mais n'avoir *amais eu aucune relation avec les d%trousseurs de dili!ences "uis'%taient &ait appeler or!an$ ontbar$ Adler et d'Assas.

Ils avouaient bien avoir &ait partie d'un rassemblement + main arm%e mais ce rassemblement appartenait aux bandes de . de e#ssonnet$

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et %tait une rami&ication de l'arm%e de >reta!ne destin%e + op%rerdans le idi ou dans l'Est$ tandis "ue l'arm%e de >reta!ne$ "ui venaitde si!ner la paix$ %tait destin%e + op%rer dans l'Ouest.Ils n'attendaient eux7m6mes "ue la soumission de <adoudal pour

&aire la leur$ et l'avis de leur ce& allait sans doute leur arriver$ "uandils avaient %t% atta"u%s et pris.La preuve contraire %tait di&&icile + &ournir la spoliation desdili!ences avait tou*ours %t% &aite par des ommes mas"u%s$ et$ + partmadame de ontrevel et sir ,on$ personne n'avait vu le visa!e d'unde nos aventuriers.On se rappelle dans "uelles circonstances 3 sir ,on$ dans la nuit o4 ilavait %t% *u!%$ condamn%$ &rapp% par eux madame de ontrevel$lors de l'arrestation de la dili!ence$ et "uand$ en se d%battant contreune crise nerveuse$ elle avait &ait tomber le mas"ue de or!an. \] ous deux avaient %t% appel%s devant le *u!e d'instruction$ tousdeux avaient %t% con&ront%s avec les "uatre accus%s mais sir ,on etmadame de ontrevel avaient d%clar% ne reconna-tre aucun de cesderniers.

D'o4 venait cette r%serve De la part de madame de ontrevel$ elle %tait compr%ensible 3madame de ontrevel avait !ard% une double reconnaissance +l;omme "ui avait sauve!ard% son &ils douard$ et "ui lui avait port%secours + elle.De la part de sir ,on$ le silence %tait plus di&&icile + expli"uer car$bien certainement$ parmi les "uatre prisonniers$ sir ,on reconnaissaitau moins deux ses assassins.

Eux l;avaient reconnu$ et un certain &rissonnement avait pass% dansleurs veines + sa vue$ mais ils n'en avaient pas moins r%solument &ix%leurs re!ards sur lui$ lors"ue$ + leur !rand %tonnement$ sir ,on$mal!r% l'insistance du *u!e$ avait obstin%ment r%pondu 3 9 ,e n'ai pas l'onneur de reconna-tre ces messieurs.Am%lie 9 nous n'avons point parl% d'elle 3 

il # a des douleurs "ue la plume ne doit pas m6me essa#er de peindre 9 Am%lie$ ple$ &i%vreuse$ mourante depuis la nuit &atale o4 or!an

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avait %t% arr6t%$ Am%lie attendait avec anxi%t% le retour de sa mère etde lord anla# de ce/ le *u!e d'instruction.<e &ut lord anla# "ui rentra le premier madame de ontrevel %taitrest%e un peu en arrière pour donner des ordres + icel.

Dès "u'elle aper)ut sir ,on$ Am%lie s'%lan)a vers lui en s'%criant 3 9 E bien 8ir ,on re!arda autour de lui pour s'assurer "ue madame deontrevel ne pouvait ni le voir ni l'entendre. 9 i votre mère ni moi n'avons reconnu personne$ r%pondit7il. 9 A : "ue vous 6tes noble : "ue vous 6tes !%n%reux : "ue vous 6tesbon$ milord : s'%cria la *eune &ille en essa#ant de baiser la main de sir,on.ais lui$ retirant sa main 3 9 ,e n'ai &ait "ue tenir ce "ue *e vous avais promis$ dit7il maissilence : voici votre mère.Am%lie &it un pas en arrière.  9 Ainsi$ madame$ dit7elle$ vous n'ave/ pas contribu% + compromettreces maleureux

 9 <omment$ r%pondit madame de ontrevel$ voulais7tu "ue *'envo#asse + l;%ca&aud un omme "ui m'avait port% secours$ et "ui$au lieu de &rapper douard$ l'avait embrass%  9 Et cependant$ madame$ demanda Am%lie toute tremblante$ vousl;avie/ reconnu  9 (ar&aitement$ r%pondit madame de ontrevel c;est le blond avecdes sourcils et des #eux noirs$ celui "ui se &ait appeler <arles de8ainte7Kermine.

Am%lie *eta un cri %tou&&% puis$ &aisant un e&&ort sur elle7m6me 3 9 Alors$ dit7elle$ tout est &ini pour vous et pour milord$ et vous nesere/ plus appel%s  9 Il est probable "ue non$ r%pondit madame de ontrevel. 9 En tout cas$ r%pondit sir ,on$ *e crois "ue$ comme moi "ui n'aie&&ectivement reconnu personne$ madame de ontrevel persisteraitdans sa d%position.

 9 O : bien certainement$ &it madame de ontrevel Dieu me !ardede causer la mort de ce maleureux *eune omme$ *e ne me le

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pardonnerais *amais c'est bien asse/ "ue lui et ses compa!nons aient%t% arr6t%s par Foland. Am%lie poussa un soupir cependant$ un peu de calme se r%pandit sur

son visa!e.Elle *eta un re!ard de reconnaissance + sir ,on et remonta dans sonappartement$ o4 l'attendait <arlotte.<arlotte %tait devenue pour Am%lie plus "u'une &emme de cambre$elle %tait devenue pres"ue une amie.ous les *ours$ depuis "ue les accus%s avaient %t% ramen%s + la prisonde >our!$ <arlotte allait passer une eure près de son père.(endant cette eure$ il n'%tait "uestion "ue des prisonniers$ "ue ledi!ne !eJlier$ en sa "ualit% de ro#aliste$ plai!nait de tout son cQur.<arlotte se &aisait rensei!ner sur les moindres paroles$ et$ ca"ue *our$ elle rapportait + Am%lie des nouvelles des accus%s.<'%tait sur ces entre&aites "u'%taient arriv%s aux oires7@ontainesmadame de ontrevel et sir ,on. Avant de "uitter (aris$ le premier consul avait &ait dire par Foland$ et

redire par ,os%pine$ + madame de ontrevel "u'il d%sirait "ue lemaria!e eCt lieu en son absence et le plus promptement possible.8ir ,on$ en partant avec madame de ontrevel pour les oires7@ontaines$ avait d%clar% "ue ses d%sirs les plus ardents seraientaccomplis par cette union$ et "u'il n'attendait "ue les ordres d'Am%liepour devenir le plus eureux des ommes.Les coses %tant arriv%es + ce point$ madame de ontrevel 9 le matinm6me du *our o4 sir ,on et elle devaient d%poser comme t%moins 9

avait autoris% un t6te7+7t6te entre sir ,on et sa &ille.L'entrevue avait dur% plus d'une eure$ et sir ,on n'avait "uitt%Am%lie "ue pour monter en voiture avec madame de ontrevel etaller &aire sa d%position.ous avons vu "ue cette d%position avait %t% tout + la d%car!e desaccus%s nous avons vu encore comment$ + son retour$ sir ,on avait%t% re)u par Am%lie.

Le soir$ madame de ontrevel avait eu + son tour une con&%renceavec sa &ille.

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 Aux instances pressantes de sa mère$ Am%lie s'%tait content%e der%pondre "ue son %tat de sou&&rance lui &aisait d%sirer l;a*ournementde son maria!e$ mais "u'elle s'en rapportait sur ce point + la

d%licatesse de lord anla#.Le lendemain$ madame de ontrevel avait %t% &orc%e de "uitter>our! pour revenir + (aris$ sa position auprès de madame >onapartene lui permettant pas une lon!ue absence.Le matin du d%part$ elle avait &ortement insist% pour "u'Am%liel;accompa!nt + (aris mais Am%lie s'%tait$ sur ce point encore$appu#%e de la &aiblesse de sa sant%. On allait entrer dans les moisdoux et vivi&iants de l;ann%e$ dans les mois d'avril et de mai elledemandait + passer ces deux mois + la campa!ne$ certaine$ disait7elle$"ue ces deux mois lui &eraient du bien.adame de ontrevel ne savait rien re&user + Am%lie$ surtoutlors"u'il s'a!issait de sa sant%.<e nouveau d%lai &ut accord% + la malade.<omme$ pour venir + >our!$ madame de ontrevel avait vo#a!%avec lord anla#$ pour retourner + (aris$ elle vo#a!ea avec lui + son

!rand %tonnement$ pendant les deux *ours "ue dura le vo#a!e$ sir,on ne lui avait pas dit un mot de son maria!e avec Am%lie. ais madame >onaparte$ en revo#ant son amie$ lui avait &ait sa"uestion accoutum%e 3 9 E bien$ "uand marions7nous Am%lie avec sir ,on Vous save/"ue ce maria!e est un des d%sirs du premier consul :<e + "uoi madame de ontrevel avait r%pondu 3

 9 La cose d%pend entièrement de lord anla#.<ette r%ponse avait lon!uement &ait r%&l%cir madame >onaparte.<omment$ après avoir paru d'abord si empress%$ lord anla# %tait7ildevenu si &roid Le temps seul pouvait expli"uer un pareil m#stère.Le temps s'%coulait et le procès des prisonniers s'instruisait.On les avait con&ront%s avec tous les vo#a!eurs "ui avaient si!n% les

di&&%rents procès7verbaux "ue nous avons vus entre les mains duministre de la police mais aucun des vo#a!eurs n'avait pu les

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reconna-tre$ aucun ne les a#ant vus + visa!e d%couvert.Les vo#a!eurs avaient$ en outre$ attest% "u'aucun ob*et leurappartenant$ ar!ent ou bi*oux$ ne leur avait %t% pris. 

,ean (icot avait attest% "u'on lui avait rapport% les deux cents louis"ui lui avaient %t% enlev%s par m%!arde.L'instruction avait pris deux mois$ et$ au bout de ces deux mois$ lesaccus%s$ dont nul n'avait pu constater l'identit%$ restaient sous le seulpoids de leurs propres aveux 3 c'est7+7dire "u'a&&ili%s + la r%voltebretonne et vend%enne$ ils &aisaient simplement partie des bandesarm%es "ui parcouraient le ,ura sous les ordres de . de e#ssonnet.Les *u!es avaient$ autant "ue possible$ retard% l'ouverture des d%bats$esp%rant tou*ours "ue "uel"ue t%moin + car!e se produirait leuresp%rance avait %t% tromp%e.(ersonne$ en r%alit%$ n'avait sou&&ert des &aits imput%s aux "uatre *eunes !ens$ + l'exception du r%sor$ dont le maleur n'int%ressaitpersonne.Il &allait bien ouvrir les d%bats.De leur cJt%$ les accus%s avaient mis le temps + pro&it.

On a vu "u'au mo#en d'un abile %can!e de passeports$or!anvo#a!eait sous le nom de Fibier$ Fibier sous celui de 8ainte7Kermine$ et ainsi des autres il en %tait r%sult% dans les t%moi!na!esdes auber!istes une con&usion "ue leurs livres %taient encore venusau!menter. L'arriv%e des vo#a!eurs$ consi!n%e sur les re!istres une eure plus tJtou une eure plus tard$ appu#ait des alibis irr%cusables.

Il # avait conviction morale ce/ les *u!es seulement$ cetteconviction %tait impuissante devant les t%moi!na!es.(uis$ il &aut le dire$ d'un autre cJt%$ il # avait pour les accus%ss#mpatie complète dans le public.Les d%bats s'ouvrirent.La prison de >our! est attenante au pr%toire par les corridorsint%rieurs$ on pouvait conduire les prisonniers + la salle d'audience.

8i !rande "ue &Ct cette salle d'audience$ elle &ut encombr%e le *our del'ouverture des d%bats toute la ville de >our! se pressait aux portes

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du tribunal$ et l'on %tait venu de con$ de Lons7le78aulnier$ de>esan)on et de antua$ tant les arrestations de dili!ences avaient &aitde bruit$ tant les exploits des compa!nons de ,%u %taient devenuspopulaires.

 L'entr%e des "uatre accus%s &ut salu%e d'un murmure "ui n'avait riende r%pulsi& 3 on # d%m6lait en partie pres"ue %!ale la curiosit% et las#mpatie.Et leur pr%sence %tait bien &aite$ il &aut le dire$ pour %veiller ces deuxsentiments. (ar&aitement beaux$ mis + la dernière mode de l'%po"ue$assur%s sans impudence$ souriants vis7+7vis de l'auditoire$ courtoisenvers leurs *u!es$ "uoi"ue railleurs par&ois$ leur meilleure d%&ense%tait dans leur propre aspect.Le plus !% des "uatre avait + peine trente ans.Interro!%s sur leurs noms$ pr%noms$ !e et lieu de naissance$ ilsr%pondirent se nommer 3<arles de 8ainte7Kermine$ n% + ours$ d%partement d'Indre7et7Loire$!% de vin!t7"uatre ans Louis7Andr% de ,aiat$ n% + >a!%7le7<teau$ d%partement de l'Ain$ !% de vin!t7neu& ans Faoul7

@r%d%ric7Au!uste de Valensolle$ n% + 8ainte7<olombe$ d%partementdu FJne$ !% de vin!t7sept ans (ierre7Kector de Fibier$ n% +>ollène$ d%partement de Vaucluse$ !% de vin!t7six ans. Interro!%s sur leur condition et leur %tat$ tous "uatre d%clarèrent 6tre!entilsommes et ro#alistes.<es "uatre beaux *eunes !ens "ui se d%&endaient contre la !uillotine$mais non contre la &usillade$ "ui demandaient la mort$ "ui d%claraient

l'avoir m%rit%e$ mais "ui voulaient la mort des soldats$ &ormaient un!roupe admirable de *eunesse$ de coura!e et de !%n%rosit%.Aussi les *u!es comprenaient "ue$ sous la simple accusation der%bellion + main arm%e$ la Vend%e %tant soumise$ la >reta!nepaci&i%e$ ils seraient ac"uitt%s.Et ce n'%tait point cela "ue voulait le ministre de la police la mortprononc%e par un conseil de !uerre ne lui su&&isait m6me pas$ il lui

&allait la mort d%sonorante$ la mort des mal&aiteurs$ la mort desin&mes.

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Les d%bats %taient ouverts depuis trois *ours et n'avaient pas &ait unseul pas dans le sens du ministère public. <arlotte$ "ui par la prisonpouvait p%n%trer la première dans la salle d'audience$ assistait ca"ue *our aux d%bats$ et ca"ue soir venait rapporter + Am%lie une parole

d'esp%rance.Le "uatrième *our$ Am%lie n'# put tenir elle avait &ait &aire uncostume exactement pareil + celui de <arlotte seulement$ ladentelle noire "ui enveloppait le capeau %tait plus lon!ue et plus%paisse "u'aux capeaux ordinaires. Il &ormait un voile et emp6cait "ue l'on ne pCt voir le visa!e.<arlotte pr%senta Am%lie + son père$ comme une de ses *eunesamies curieuse d'assister aux d%bats le bonomme <ourtois nereconnut point mademoiselle de ontrevel$ et$ pour "u'elles vissentbien les accus%s$ il les pla)a dans le corridor o4 ceux7ci devaientpasser et "ui conduisait de la cambre du concier!e du pr%sidial + lasalle d'audience.Le corridor %tait si %troit au moment o4 l;on passait de la cambre duconcier!e + l;endroit "ue l'on d%si!nait sous le nom de bCcer$ "ue$

des "uatre !endarmes "ui accompa!naient les prisonniers$ deuxpassaient d'abord$ puis venaient les prisonniers un + un$ puis les deuxderniers !endarmes.<e &ut dans le rentrant de la porte du bCcer "ue se ran!èrent<arlotte et Am%lie.Lors"u'elle entendit ouvrir les portes$ Am%lie &ut obli!%e de s'appu#ersur l'%paule de <arlotte il lui semblait "ue la terre man"uait sousses pieds et la muraille derrière elle.

 Elle entendit le bruit des pas$ les sabres retentissants des !endarmes en&in$ la porte de communication s'ouvrit.n !endarme passa.(uis un second.8ainte7Kermine marcait le premier$ comme s'il se &Ct encore appel%or!an.

Au moment o4 il passait 3 9 <arles : murmura Am%lie.

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Le prisonnier reconnut la voix ador%e$ poussa un &aible cri et sentit"u'on lui !lissait un billet dans la main.Il serra cette cère main$ murmura le nom d'Am%lie et passa.Les autres vinrent ensuite et ne remar"uèrent point ou &irent semblant

de ne point remar"uer les deux *eunes &illes.Buant aux !endarmes$ ils n'avaient rien vu ni entendu.Dès "u'il &ut dans un endroit %clair%$ or!an d%plia le billet.Il ne contenait "ue ces mots 3= 8ois tran"uille$ mon <arles$ *e suis et serai ta &idèle Am%lie dansla vie comme dans la mort. ,'ai tout avou% + lord anla# c'estl'omme le plus !%n%reux de la terre 3 *'ai sa parole "u'il rompra lemaria!e et prendra sur lui la responsabilit% de cette rupture. ,et'aime :?or!an baisa le billet et le posa sur son cQur puis il *eta un re!arddu cJt% du corridor les deux *eunes >ressanes %taient appu#%escontre la porte.Am%lie avait tout ris"u% pour le voir une &ois encore.

Il est vrai "ue l'on esp%rait "ue cette s%ance serait supr6me s'il ne sepr%sentait point de nouveaux t%moins + car!e 3 il %tait impossible decondamner les accus%s$ vu l'absence de preuves.Les premiers avocats du d%partement$ ceux de L#on$ ceux de>esan)on avaient %t% appel%s par les accus%s pour les d%&endre.Ils avaient parl%$ cacun + son tour$ d%truisant pièce + pièce l'acted'accusation$ comme$ dans un tournoi du mo#en !e$ un campionadroit et &ort &aisait tomber pièce + pièce l'armure de son adversaire.

 De &latteuses interruptions avaient$ mal!r% les avertissements desuissiers et les admonestations du pr%sident$ accueilli les parties lesplus remar"uables de ces plaido#ers.Am%lie$ les mains *ointes$ remerciait Dieu$ "ui se mani&estait sivisiblement en &aveur des accus%s un poids a&&reux s'%cartait de sapoitrine bris%e elle respirait avec d%lices$ et elle re!ardait$ + travers

des larmes de reconnaissance$ le <rist plac% au7dessus de la t6te dupr%sident.

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Les d%bats allaient 6tre &erm%s.out + coup$ un uissier entra$ s'approca du pr%sident et lui dit"uel"ues mots + l'oreille. 9 essieurs$ dit le pr%sident$ la s%ance est suspendue "ue l'on &asse

sortir les accus%s.Il # eut un mouvement d'in"ui%tude &%brile dans l'auditoire.Bu'%tait7il arriv% de nouveau "u'allait7il se passer d'inattendu <acun re!arda son voisin avec anxi%t%. n pressentiment serra lecQur d'Am%lie elle porta la main + sa poitrine$ elle avait senti"uel"ue cose de pareil + un &er !lac%$ p%n%trant *us"u'aux sources desa vie. Les !endarmes se levèrent$ les accus%s les suivirent et reprirent lecemin de leur cacot.Ils repassèrent les uns après les autres devant Am%lie.Les mains des deux *eunes !ens se toucèrent$ la main d'Am%lie %tait&roide comme celle d'une morte. 9 Buoi "u'il arrive$ merci$ dit <arles en passant.Am%lie voulut lui r%pondre les paroles expirèrent sur ses lèvres.

(endant ce temps$ le pr%sident s'%tait lev% et avait pass% dans lacambre du conseil.Il # avait trouv% une &emme voil%e "ui venait de descendre de voiture+ la porte m6me du tribunal$ et "u'on avait amen%e o4 elle %tait sans"u'elle eCt %can!% une seule parole avec "ui "ue ce &Ct. 9 adame$ lui dit7il$ *e vous pr%sente toutes mes excuses pour la&a)on un peu brutale dont$ en vertu de mon pouvoir discr%tionnaire$ *e vous ai &ait prendre + (aris et conduire ici 3 mais il # va de la vie

d'un omme$ et$ devant cette consid%ration$ toutes les autres ont dC setaire.  9 Vous n'ave/ pas besoin de vous excuser$ monsieur$ r%pondit ladame voil%e 3 *e sais "uelles sont les pr%ro!atives de la *ustice$ et mevoici + ses ordres. 9 adame$ reprit le pr%sident$ le tribunal et$ moi appr%cions le

sentiment d'ex"uise d%licatesse "ui vous a pouss%e$ au moment devotre con&rontation avec les accus%s$ + ne pas vouloir reconna-tre

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celui "ui vous avait port% des secours alors$ les accus%s niaient leuridentit% avec les spoliateurs de dili!ences depuis$ ils ont tout avou% 3seulement$ nous avons besoin de conna-tre celui "ui vous a donn%cette mar"ue de courtoisie de vous secourir$ a&in de le recommander

+ la cl%mence du premier consul. 9 <omment : s'%cria la dame voil%e$ ils ont avou%  9 Oui$ madame$ mais ils s'obstinent + taire celui d'entre eux "ui vousa secourue sans doute crai!nent7ils de vous mettre en contradictionavec votre t%moi!na!e$ et ne veulent7ils pas "ue l'un d'eux acète sa!rce + ce prix. 9 Et "ue demande/7vous de moi$ monsieur  \] 9 Bue vous sauvie/ votre sauveur. 9 O : bien volontiers$ dit la dame en se levant "u'aurai7*e + &aire  9 0 r%pondre + la "uestion "ui vous sera adress%e par moi. 9 ,e me tiens pr6te$ monsieur. 9 Attende/ un instant ici vous sere/ introduite dans "uel"uessecondes.Le pr%sident rentra.

n !endarme plac% + ca"ue porte emp6cait "ue personne necommuni"ut avec la dame voil%e.Le pr%sident reprit sa place. 9 essieurs$ dit7il$ la s%ance est rouverte.Il se &it un !rand murmure les uissiers crièrent silence.Le silence se r%tablit. 9 Introduise/ le t%moin$ dit le pr%sident.n uissier ouvrit la porte du conseil la dame voil%e &ut introduite.

 ous les re!ards se portèrent sur elle.Buelle %tait cette dame voil%e "ue venait7elle &aire + "uelle &in%tait7elle appel%e Avant ceux de personne$ les #eux d'Am%lie s'%taient &ix%s sur elle. 9 O : mon Dieu$ murmura7t7elle$ *'espère "ue *e me trompe. 9 adame$ dit le pr%sident$ les accus%s vont rentrer dans cette salle

d%si!ne/ + la *ustice celui d'entre eux "ui$ lors de l'arrestation de ladili!ence de Genève$ vous a prodi!u% des soins si toucants.

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n &rissonnement courut dans l'assembl%e on comprit "u'il # avait"uel"ue piè!e sinistre tendu sous les pas des accus%s.Dix voix allaient s'%crier 3 = e parle/ pas : ? lors"ue$ sur un si!nedu pr%sident$ l'uissier d'une voix imp%rative cria 3

 9 8ilence :n &roid mortel enveloppa le cQur d'Am%lie$ une sueur !lac%e perlason &ront$ ses !enoux plièrent et tremblèrent sous elle.  9 @aites entrer les accus%s$ dit le pr%sident en imposant silence dure!ard comme l'uissier l'avait &ait de la voix$ et vous$ madame$avance/ et leve/ votre voile.La dame voil%e ob%it + ces deux invitations. 9 a mère : s'%cria Am%lie$ mais d'une voix asse/ sourde pour "ueceux "ui l'entouraient l'entendissent seuls. 9 adame de ontrevel : murmura l'auditoire.En ce moment$ le premier !endarme parut + la porte$ puis le second après lui venaient les accus%s$ mais dans un autre ordre 3 or!ans'%tait plac% le troisième$ a&in "ue$ s%par% "u'il %tait des !endarmespar ontbar et Adler$ "ui marcaient devant lui$ et par d'Assas$ "ui

marcait derrière$ il pCt serrer plus &acilement la main d'Am%lie.ontbar entra donc d'abord.adame de ontrevel secoua la t6te.(uis vint Adler.adame de ontrevel &it le m6me si!ne de d%n%!ation. En ce moment$ or!an passait devant Am%lie. 9 O : nous sommes perdus : dit7elle.

Il la re!arda avec %tonnement une main convulsive serrait la sienne.Il entra. 9 <'est monsieur$ dit madame de ontrevel en apercevant or!an$ou$ si vous le voule/$ le baron <arles de 8ainte7Kermine$ "ui ne&aisait plus "u'un seul et m6me omme du moment o4 madame deontrevel venait de donner cette preuve d'identit%.<e &ut dans tout l'auditoire un lon! cri de douleur.

ontbar %clata de rire. 9 O : par ma &oi$ dit7il$ cela t'apprendra$ cer ami$ + &aire le !alant

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auprès des &emmes "ui se trouvent mal.(uis$ se retournant vers madame de ontrevel 3  9 adame$ lui dit7il$ avec deux mots vous vene/ de &aire tomber

"uatre t6tes. Il se &it un silence terrible$ au milieu du"uel un sourd!%missement se &it entendre.  9 Kuissier$ dit le pr%sident$ n'ave/7vous pas pr%venu le public "uetoute mar"ue d'approbation ou d'improbation %tait d%&endue L'uissier s'in&orma pour savoir "ui avait man"u% + la *ustice enpoussant ce !%missement.<'%tait une &emme portant le costume de >ressane$ et "ue l;on venaitd'emporter ce/ le concier!e de la prison.Dès lors$ les accus%s n'essa#èrent m6me plus de nier seulement$ dem6me "ue or!an s'%tait r%uni + eux$ ils se r%unirent + lui.Leurs "uatre t6tes devaient 6tre sauv%es ou tomber ensemble.Le m6me *our$ + dix eures du soir$ le *ur# d%clara les accus%scoupables$ et la cour pronon)a la peine de mort.rois *ours après$ + &orce de prières$ les avocats obtinrent "ue les

accus%s se pourvussent en cassation.ais ils ne purent obtenir "u'ils se pourvussent en !rce.

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LIII : OU A"&LIE TIENT !A PAROLE

Le verdict rendu par le *ur# de la ville de >our! avait produit un e&&et

terrible$ non seulement dans l'audience$ mais encore dans toute laville.Il # avait parmi les "uatre accus%s un tel accord de &raternit%cevaleres"ue$ une telle %l%!ance de manières$ une telle convictiondans la &oi "u'ils pro&essaient$ "ue leurs ennemis eux7m6mesadmiraient cet %tran!e d%vouement "ui avait &ait des voleurs de !randcemin de !entilsommes de naissance et de nom.adame de ontrevel$ d%sesp%r%e de la part "u'elle venait deprendre au procès et du rJle "u'elle avait bien involontairement *ou%dans ce drame au d%nouement mortel$ n'avait vu "u'un mo#en der%parer le mal "u'elle avait &ait 3 c'%tait de repartir + l'instant m6mepour (aris$ de se *eter aux pieds du premier consul et de lui demanderla !rce des "uatre condamn%s.Elle ne prit pas m6me le temps d'aller embrasser Am%lie au cteaudes oires7@ontaines elle savait "ue le d%part de >onaparte %tait

&ix% aux premiers *ours de mai$ et l'on %tait au M.Lors"u'elle avait "uitt% (aris$ tous les appr6ts du d%part %taient &aits. Elle %crivit un mot + sa &ille$ lui expli"ua par "uelle &atale su!!estionelle venait$ en essa#ant de sauver un des "uatre accus%s$ de les &airecondamner tous les "uatre.(uis$ comme si elle eCt eu onte d'avoir man"u% + la promesse "u'elleavait &aite + Am%lie$ et surtout "u'elle s'%tait &aite + elle7m6me$ elle

envo#a cercer des cevaux &rais + la poste$ remonta en voiture etrepartit pour (aris.

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Elle # arriva le mai au matin.>onaparte en %tait parti le M au soir.Il avait dit$ en partant$ "u'il n'allait "u'+ Di*on$ peut76tre + Genève$mais "u'en tout cas il ne serait pas plus de trois semaines absent.

Le pourvoi des condamn%s$ &Ct7il re*et%$ devait prendre au moins cin"ou six semaines.out espoir n'%tait donc pas perdu.ais il le &ut$ lors"u'on apprit "ue la revue de Di*on n'%tait "u'unpr%texte$ "ue le vo#a!e + Genève n'avait *amais %t% s%rieux$ et "ue>onaparte$ au lieu d'aller en 8uisse$ allait en Italie.Alors$ madame de ontrevel$ ne voulant pas s'adresser + son &ils$"uand elle savait le serment "u'il avait &ait au moment o4 lord anla#avait %t% assassin%$ et la part "u'il avait prise + l'arrestation descompa!nons de ,%u alors$ disons7nous$ madame de ontrevels'adressa + ,os%pine 3 ,os%pine promit d'%crire + >onaparte.Le m6me soir$ elle tint parole.ais le procès avait &ait !rand bruit il n'en %tait point de ces

accus%s7l+ comme d'accus%s ordinaires$ la *ustice &it dili!ence$ et$ letrente7cin"uième *our après le *u!ement$ le pourvoi en cassation &utre*et%.Le re*et &ut exp%di% imm%diatement + >our!$ avec ordre d'ex%cuterles condamn%s dans les vin!t7"uatre eures.ais "uel"ue dili!ence "u'eCt &aite le ministère de la *ustice$l'autorit% *udiciaire ne &ut point pr%venue la première.andis "ue les prisonniers se promenaient dans la cour int%rieure$ une

pierre passa par7dessus les murs et vint tomber + leurs pieds.ne lettre %tait attac%e + cette pierre.or!an$ "ui avait$ + l'endroit de ses compa!nons$ conserv%$ m6me enprison$ la sup%riorit% d'un ce&$ ramassa la pierre$ ouvrit la lettre et lalut. (uis$ se retournant vers ses compa!nons 3

 9 essieurs$ dit7il$ notre pourvoi est re*et%$ comme nous devionsnous # attendre$ et$ selon toute probabilit%$ la c%r%monie aura lieu

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demain.Valensolle et Fibier$ "ui *ouaient au petit palet avec des %cus de sixlivres et des louis$ avaient "uitt% leur *eu pour %couter la nouvelle.La nouvelle entendue$ ils reprirent leur partie sans &aire de r%&lexion.

,aiat$ "ui lisait la ouvelle K%loSse$ reprit sa lecture en disant 3 9 ,e crois "ue *e n'aurai pas le temps de &inir le ce&7d'Quvre de .,ean7,ac"ues Fousseau mais$ sur l'onneur$ *e ne le re!rette pas 3c'est le livre le plus &aux et le plus ennu#eux "ue *'aie lu de ma vie.8ainte7Kermine passa la main sur son &ront en murmurant 3 9 (auvre Am%lie :(uis$ apercevant <arlotte$ "ui se tenait + la &en6tre de la !eJledonnant dans la cour des prisonniers$ il alla + elle 3  9 Dites + Am%lie "ue c'est cette nuit "u'elle doit tenir la promesse"u'elle m'a &aite.La &ille du !eJlier re&erma la &en6tre et embrassa son père$ en luiannon)ant "u'il la reverrait selon toute probabilit% dans la soir%e.(uis elle prit le cemin des oires7@ontaines$ cemin "ue depuisdeux mois elle &aisait tous les *ours deux &ois 3 une &ois vers le milieu

du *our pour aller + la prison$ une &ois le soir pour revenir au cteau.<a"ue soir$ en rentrant$ elle trouvait Am%lie + la m6me place$ c'est7+7dire assise + cette &en6tre "ui$ dans des *ours plus eureux$ s'ouvraitpour donner passa!e + son bien7aim% <arles.Depuis le *our de son %vanouissement$ + la suite du verdict du *ur#$Am%lie n'avait pas vers% une larme$ et nous pourrions pres"ue a*outern'avait pas prononc% une parole.Au lieu d'6tre le marbre de l'anti"uit% s'animant pour devenir &emme$

on eCt pu croire "ue c'%tait l'6tre anim% "ui peu + peu se p%tri&iait.\] <a"ue *our$ il semblait "u'elle &Ct devenue un peu plus ple$ unpeu plus !lac%e. <arlotte la re!ardait avec %tonnement 3 les esprits vul!aires$ trèsimpressionnables aux bru#antes d%monstrations$ c'est7+7dire aux criset aux pleurs$ ne comprennent rien aux douleurs muettes.

Il semble "ue$ pour eux$ le mutisme$ c'est l'indi&&%rence.Elle &ut donc %tonn%e du calme avec le"uel Am%lie re)ut le messa!e

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"u'elle %tait car!%e de transmettre.Elle ne vit pas "ue son visa!e$ plon!% dans la demi7teinte ducr%puscule$ passait de la pleur + la lividit% elle ne sentit pointl'%treinte mortelle "ui$ comme une tenaille de &er$ lui bro#a le cQur

elle ne comprit point$ lors"u'elle s'acemina vers la porte$ "u'uneroideur plus automati"ue encore "ue de coutume accompa!nait sesmouvements.8eulement$ elle s'appr6ta + la suivre.ais$ arriv%e + la porte$ Am%lie %tendit la main 3 9 Attends7moi l+$ dit7elle.<arlotte ob%it. Am%lie re&erma la porte derrière elle et monta + la cambre deFoland.La cambre de Foland %tait une v%ritable cambre de soldat et decasseur$ dont le principal ornement %taient des panoplies et destrop%es.Il # avait l+ des armes de toute espèce$ indi!ènes et %tran!ères$ depuisles pistolets aux canons a/ur%s de Versailles *us"u'aux pistolets +

pommeau d'ar!ent du <aire$ depuis le couteau catalan *us"u'aucan!iar turc.Elle d%taca des trop%es "uatre poi!nards aux lames trancantes etai!uYs elle enleva aux panoplies uit pistolets de di&&%rentes &ormes.Elle prit des balles dans un sac$ de la poudre dans une corne.(uis elle descendit re*oindre <arlotte.Dix minutes après$ aid%e de sa &emme de cambre$ elle avait rev6tuson costume de >ressane.

On attendit la nuit la nuit vient tard au mois de *uin.Am%lie resta debout$ immobile$ muette$ appu#%e + sa cemin%e%teinte$ re!ardant par la &en6tre ouverte le villa!e de <e#/eriat$ "uidisparaissait peu + peu dans les ombres cr%pusculaires. Lors"ue Am%lie ne vit plus rien "ue les lumières s'allumant de placeen place 3

 9 Allons$ dit7elle$ il est temps.Les deux *eunes &illes sortirent icel ne &it point attention +

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Am%lie "u'il prit pour une amie de <arlotte "ui %tait venue voircelle7ci et "ue celle7ci allait reconduire.Dix eures sonnaient$ comme les *eunes &illes passaient devantl'%!lise de >rou.

Il %tait dix eures un "uart + peu près lors"ue <arlotte &rappa + laporte de la prison.Le père <ourtois vint ouvrir.ous avons dit "uelles %taient les opinions politi"ues du di!ne!eJlier.Le père <ourtois %tait ro#aliste.Il avait donc %t% pris d'une pro&onde s#mpatie pour les "uatrecondamn%s il esp%rait$ comme tout le monde$ "ue madame deontrevel$ dont on connaissait le d%sespoir$ obtiendrait leur !rce dupremier consul$ et$ autant "u'il avait pu le &aire sans man"uer + sesdevoirs$ il avait adouci la captivit% de ses prisonniers en %cartantd'eux toute ri!ueur inutile. Il est vrai "ue$ d'un autre cJt%$ mal!r% cette s#mpatie$ il avait re&us%soixante mille &rancs en or 9 somme "ui$ + cette %po"ue$ valait le

triple de ce "u'elle vaut au*ourd'ui 9 pour les sauver.ais$ nous l'avons vu$ mis dans la con&idence par sa &ille <arlotte$ ilavait autoris% Am%lie$ d%!uis%e en >ressane$ + assister au *u!ement.On se rappelle les soins et les %!ards "ue le di!ne omme avait euspour Am%lie$ lors"ue elle7m6me avait %t% prisonnière avec madamede ontrevel.<ette &ois encore$ et comme il i!norait le re*et du pourvoi$ il se laissa&acilement attendrir.

<arlotte lui dit "ue sa *eune ma-tresse allait dans la nuit m6me partirpour (aris$ a&in de ter la !rce$ et "u'avant de partir elle venaitprendre con!% du baron de 8ainte7Kermine et lui demander sesinstructions pour a!ir.Il # avait cin" portes + &orcer pour !a!ner celle de la rue 3 un corps de!arde dans la cour$ une sentinelle int%rieure et une ext%rieure parcons%"uent$ le père <ourtois n'avait point + craindre "ue les

prisonniers s'%vadassent. 

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Il permit donc "u'Am%lie v-t or!an.Bu'on nous excuse de dire tantJt or!an$ tantJt <arles$ tantJt lebaron de 8ainte7Kermine nos lecteurs savent bien "ue$ par cettetriple appellation$ nous d%si!nons le m6me omme.

Le père <ourtois prit une lumière et marca devant Am%lie.La *eune &ille$ comme si$ sortant de la prison$ elle devait partir par lamalle7poste$ tenait + la main un sac de nuit.<arlotte suivait sa ma-tresse. 9 Vous reconna-tre/ le cacot$ mademoiselle de ontrevel c'estcelui o4 vous ave/ %t% en&erm%e avec madame votre mère. Le ce& deces maleureux *eunes !ens$ le baron <arles de 8ainte7Kermine$ m'ademand% comme une &aveur la ca!e n[ . Vous save/ "ue c'est le nom"ue nous donnons + nos cellules. ,e n'ai pas cru devoir lui re&usercette consolation$ sacant "ue le pauvre !ar)on vous aimait. O :so#e/ tran"uille$ mademoiselle Am%lie 3 ce secret ne sortira *amais dema bouce. (uis il m'a &ait des "uestions$ m'a demand% o4 %tait le litde votre mère$ o4 %tait le vJtre *e le lui ai dit. Alors$ il a d%sir% "uesa coucette &Ct plac%e *uste au m6me endroit o4 la vJtre se trouvait ce n'%tait pas di&&icile 3

 non seulement elle %tait au m6me endroit$ mais encore c'%tait lam6me 3 De sorte "ue$ depuis le *our de son entr%e dans votre prison$le pauvre *eune omme est rest% pres"ue constamment couc%.Am%lie poussa un soupir "ui ressemblait + un !%missement ellesentit$ cose "u'elle n'avait pas %prouv%e depuis lon!temps$ unelarme pr6te + mouiller sa paupière.Elle %tait donc aim%e comme elle aimait$ et c'%tait une bouce

%tran!ère et d%sint%ress%e "ui lui en donnait la preuve.Au moment d'une s%paration %ternelle$ cette conviction %tait le plusbeau diamant "u'elle pCt trouver dans l'%crin de la douleur.Les portes s'ouvrirent les unes après les autres devant le père<ourtois.Arriv%e + la dernière$ Am%lie mit la main sur l'%paule du !eJlier.Il lui semblait entendre "uel"ue cose comme un cant.

 Elle %couta avec plus d'attention 3 une voix disait des vers.

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ais cette voix n'%tait point celle de or!an cette voix lui %taitinconnue.<'%tait + la &ois "uel"ue cose de triste comme une %l%!ie$ dereli!ieux comme un psaume.

La voix disait 3 ,'ai r%v%l% mon cQur au Dieu de l'innocence Il a vu mes pleurs p%nitents Il !u%rit mes remords$ il m'arme de constance 3Les maleureux sont ses en&ants$ es ennemis$ riant$ ont dit dans leur colère = Bu'il meure$ et sa !loire avec lui : ?ais + mon cQur calm% le 8ei!neur dit en père 3= Leur aine sera ton appui. ? 0 tes plus cers amis ils ont pr6t% leur ra!e out trompe ta simplicit% 3<elui "ue tu nourris court vendre ton ima!e$

oir de sa m%cancet%. ais Dieu t'entend !%mir Dieu$ vers "ui te ramènen vrai remords n% de douleurs Dieu "ui pardonne en&in + la nature umaineD'6tre &aible dans les maleurs. ,'%veillerai pour toi la piti%$ la *ustice

De l'incorruptible avenir 3Eux7m6mes %pureront$ par leur lon! arti&ice$on onneur "u'ils pensent ternir. 8o#e/ b%ni$ mon Dieu$ vous "ui dai!ne/ me rendreL'innocence et son noble or!ueil Vous "ui$ pour prot%!er le repos de ma cendre$

Veillere/ près de mon cercueil : 

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Au ban"uet de la vie$ in&ortun% convive$,'apparus un *our$ et *e meurs ,e meurs$ et sur ma tombe$ o4 lentement *'arrive$ul ne viendra verser des pleurs.

 8alut$ camps "ue *'aimais$ et vous$ douce verdure$Et vous$ riant exil des bois :<iel$ pavillon de l'omme$ admirable nature$8alut pour la dernière &ois : A : puissent voir lon!temps votre beaut% sacr%eant d'amis sourds + mes adieux :Bu'ils meurent pleins de *our : "ue leur mort soit pleur%eBu'un ami leur &erme les #eux : La voix se tut sans doute$ la dernière strope %tait dite.Am%lie$ "ui n'avait pas voulu interrompre la m%ditation supr6me descondamn%s et "ui avait reconnu la belle ode de Gilbert$ %crite par luisur le !rabat d'un Jpital$ la veille de sa mort$ &it si!ne au !eJlier

"u'il pouvait ouvrir.Le père <ourtois "ui$ tout !eJlier "u'il %tait$ semblait parta!erl'%motion de la *eune &ille$ &it le plus doucement possible "u'il puttourner la cle& dans la serrure 3 la porte s'ouvrit.Am%lie embrassa d'un coup d'Qil l'ensemble du cacot et despersonna!es "ui l'abitaient.\] Valensolle$ debout$ appu#% + la muraille$ tenait encore + la mainle livre o4 il venait de lire les vers "u'Am%lie avait entendus ,aiat

%tait assis près d'une table$ la t6te appu#%e sur sa main Fibier %taitassis sur la table m6me près de lui$ au &ond$ 8ainte7Kermine$ les#eux &erm%s$ et comme s'il eCt %t% plon!% dans le plus pro&ondsommeil$ %tait couc% sur le lit. 0 la vue de la *eune &ille "u'ils reconnurent pour Am%lie$ ,aiat etFibier se levèrent.

or!an resta immobile il n'avait rien entendu.Am%lie alla droit + lui$ et comme si le sentiment "u'elle %prouvait

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pour son amant %tait sancti&i% par l'approce de la mort$ sanss'in"ui%ter de la pr%sence de ses trois amis$ elle s'approca deor!an$ et$ tout en appu#ant ses lèvres sur les lèvres du prisonnier$elle murmura 3

 9 F%veille7toi$ mon <arles c'est ton Am%lie "ui vient tenir saparole.or!an *eta un cri *o#eux et enveloppa la *eune &ille de ses deuxbras. 9 onsieur <ourtois$ dit ontbar$ vous 6tes un brave omme laisse/ ces deux pauvres *eunes !ens ensemble 3 ce serait une impi%t%"ue de troubler par notre pr%sence les "uel"ues minutes "u'ils ontencore + rester ensemble sur cette terre. Le père <ourtois$ sans rien dire$ ouvrit la porte du cacot voisin.Valensolle$ ,aiat et de Fibier # entrèrent 3 il &erma la porte sur eux.(uis$ &aisant si!ne + <arlotte de le suivre$ il sortit + son tour.Les deux amants se trouvèrent seuls.Il # a des scènes "u'il ne &aut pas tenter de peindre$ des paroles "u'ilne &aut pas essa#er de r%p%ter Dieu$ "ui les %coute de son trJne

immortel$ pourrait seul dire ce "u'elles contiennent de sombres *oieset de volupt%s amères.Au bout d'une eure$ les deux *eunes !ens entendirent la cle& tournerde nouveau dans la serrure. Ils %taient tristes$ mais calmes$ et laconviction "ue leur s%paration ne serait pas lon!ue leur donnait cettedouce s%r%nit%. Le di!ne !eJlier avait l'air plus sombre et plus embarrass% encore +

cette seconde apparition "u'+ la première. or!an et Am%lie leremercièrent en souriant.Il alla + la porte du cacot o4 %taient en&erm%s les trois amis et ouvritcette porte en murmurant \] 9 (ar ma &oi$ c'est bien le moins "u'ils passent cette nuit ensemble$

puis"ue c'est leur dernière nuit.Valensolle$ ,aiat et Fibier rentrèrent.

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Am%lie$ en tenant or!an envelopp% dans son bras !auce$ leurtendit la main + tous les trois.ous les trois baisèrent$ l'un après l'autre$ sa main &roide et umide$puis or!an la conduisit *us"u'+ la porte.

 9 Au revoir : dit or!an. 9 0 bientJt : dit Am%lie.Et ce rende/7vous pris dans la tombe &ut scell% d'un lon! baiser$ aprèsle"uel ils se s%parèrent avec un !%missement si douloureux$ "u'on eCtdit "ue leurs deux cQurs venaient de se briser en m6me temps.La porte se re&erma derrière Am%lie$ les verrous et les cle&s!rincèrent. 9 E bien demandèrent ensemble Valensolle$ ,aiat et Fibier. 9 Voici$ r%pondit or!an en vidant sur la table le sac de nuit. Les trois *eunes !ens poussèrent un cri de *oie en vo#ant ces pistoletsbrillants et ces lames ai!uYs.<'%tait ce "u'ils pouvaient d%sirer de plus après la libert% c'%tait la *oie douloureuse et supr6me de se sentir ma-tres de leur vie$ et$ + lari!ueur$ de celle des autres.

(endant ce temps$ le !eJlier reconduisait Am%lie *us"u'+ la porte dela rue.Arriv% l+$ il %sita un instant puis$ en&in$ l'arr6tant par le bras 3 9 ademoiselle de ontrevel$ lui dit7il$ pardonne/7moi de vouscauser une telle douleur$ mais il est inutile "ue vous allie/ + (arisT 9 (arce "ue le pourvoi est re*et% et "ue l'ex%cution a lieu demain$n'est7ce pas r%pondit Am%lie.Le !eJlier$ dans son %tonnement$ &it un pas en arrière.

 9 ,e le savais$ mon ami$ continua Am%lie.(uis$ se tournant vers sa &emme de cambre 3\] 9 <onduis7moi *us"u'+ la procaine %!lise$ <arlotte$ dit7elle tuviendras m'# reprendre demain lors"ue tout sera &ini. La procaine %!lise n'%tait pas bien %loi!n%e 3 c'%tait 8ainte7<laire.Depuis trois mois + peu près$ sous les ordres du premier consul$ elle

venait d'6tre rendue au culte.<omme il %tait tout près de minuit$ l'%!lise %tait &erm%e mais

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<arlotte connaissait la demeure du sacristain et elle se car!ea del'aller %veiller.Am%lie attendit debout$ appu#%e contre la muraille$ aussi immobile"ue les &i!ures de pierre "ui ornent la &a)ade.

Au bout d'une demi7eure$ le sacristain arriva.(endant cette demi7eure$ Am%lie avait vu passer une cose "ui luiavait paru lu!ubre.<'%taient trois ommes v6tus de noir$ conduisant une carrette$ "u'+la lueur de la lune elle avait reconnue 6tre peinte en rou!e.<ette carrette portait des ob*ets in&ormes 3 plances d%mesur%es$%celles %tran!es peintes de la m6me couleur elle se diri!eait du cJt% du bastion ontrevel$ c'est7+7dire vers laplace des ex%cutions. Am%lie devina ce "ue c'%tait elle tomba + !enoux et poussa un cri.0 ce cri$ les ommes v6tus de noir se retournèrent il leur sembla"u'une des sculptures du porce s'%tait d%tac%e de sa nice et s'%taita!enouill%e.<elui "ui paraissait 6tre le ce& des ommes noirs &it "uel"ues pas

vers Am%lie. 9 e m'approce/ pas$ monsieur : cria celle7ci ne m'approce/ pas :L'omme reprit umblement sa place et continua son cemin.La carrette disparut au coin de la rue des (risons mais le bruit deses roues retentit encore lon!temps sur le pav%$ et dans le cQurd'Am%lie.Lors"ue le sacristain et <arlotte revinrent$ ils trouvèrent la *eune&ille + !enoux.

Le sacristain &it "uel"ues di&&icult%s pour ouvrir l'%!lise + une pareilleeure mais une pièce d'or et le nom de mademoiselle de ontrevellevèrent ses scrupules. ne seconde pièce d'or le d%termina + illuminer une petite capelle.<'%tait celle o4$ tout en&ant$ Am%lie avait &ait sa premièrecommunion.

<ette capelle illumin%e$ Am%lie s'a!enouilla au pied de l'autel etdemanda "u'on la laisst seule.

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Vers trois eures du matin$ elle vit s'%clairer la &en6tre aux vitraux decouleurs "ui surmontait l'autel de la Vier!e. <ette &en6tre s'ouvraitpar asard + l'orient$ de sorte "ue le premier ra#on du soleil vint droit+ la *eune &ille comme un messa!er de Dieu.

(eu + peu$ la ville s'%veilla 3 Am%lie remar"ua "u'elle %tait plusbru#ante "ue d'abitude bientJt m6me les voCtes de l'%!lisetremblèrent$ au bruit des pas d'une troupe de cavaliers cette troupese rendait du cJt% de la prison.n peu avant neu& eures$ la *eune &ille entendit une !rande rumeur$et il lui sembla "ue cacun se pr%cipitait du m6me cJt%.Elle essa#a de s'en&oncer plus avant encore dans la prière pour neplus entendre ces di&&%rents bruits$ "ui parlaient + son cQur unelan!ue inconnue$ et dont cependant les an!oisses "u'elle %prouvait luidisaient tout bas "u'elle comprenait ca"ue mot. <'est "ue$ en e&&et$ il se passait + la prison une cose terrible$ et "uim%ritait bien "ue tout le monde courCt la voir.Lors"ue$ vers neu& eures du matin$ le père <ourtois %tait entr% dansleur cacot$ pour annoncer aux condamn%s tout + la &ois "ue leur

pourvoi %tait re*et% et "u'ils devaient se pr%parer + la mort$ il les avaittrouv%s tous les "uatre arm%s *us"u'aux dents.Le !eJlier$ pris + l'improviste$ &ut attir% dans le cacot$ la porte &ut&erm%e derrière lui puis$ sans "u'il essa#t m6me de se d%&endre$tant sa surprise %tait inouSe$ les *eunes !ens lui arracèrent sontrousseau de cle&s$ et$ ouvrant puis re&ermant la porte situ%e en &acede celle par la"uelle le !eJlier %tait entr%$ ils le laissèrent en&erm% +leur place$ et se trouvèrent$ eux$ dans le cacot voisin$ o4$ la veille$

Valensolle$ ,aiat et Fibier avaient attendu "ue l'entrevue entreor!an et Am%lie &Ct termin%e.ne des cle&s du trousseau ouvrait la seconde porte de cet autrecacot cette porte donnait sur la cour des prisonniers.La cour des prisonniers %tait$ elle$ &erm%e par trois portes massives"ui$ toutes trois$ donnaient dans une espèce de couloir donnant lui7m6me dans la lo!e du concier!e du pr%sidial.

 De cette lo!e du concier!e du pr%sidial$ on descendait par "uin/e

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marces dans le pr%au du par"uet$ vaste cour &erm%e par une !rille.D'abitude$ cette !rille n'%tait &erm%e "ue la nuit.8i$ par asard$ les circonstances ne l;avaient pas &ait &ermer le *our$ il%tait possible "ue cette ouverture pr%sentt une issue + leur &uite.

or!an trouva la cle& de la cour des prisonniers$ l'ouvrit$ se pr%cipita$avec ses compa!nons$ de cette cour dans la lo!e du concier!e dupr%sidial$ et s'%lan)a sur le perron donnant dans le pr%au du tribunal.Du aut de cette espèce de plate7&orme$ les "uatre *eunes !ens virent"ue tout espoir %tait perdu.La !rille du pr%au %tait &erm%e$ et "uatre7vin!ts ommes + peu près$tant !endarmes "ue dra!ons$ %taient ran!%s devant cette !rille.0 la vue des "uatre condamn%s libres et bondissant de la lo!e du<oncier!e sur le perron$ un !rand cri$ cri d'%tonnement et de terreurtout + la &ois$ s'%leva de la &oule. En e&&et$ leur aspect %tait &ormidable.(our conserver toute la libert% de leurs mouvements$ et peut76treaussi pour dissimuler l'%pancement du san! "ui se mani&este si vitesur une toile blance$ ils %taient nus *us"u'+ la ceinture.

n moucoir$ nou% autour de leur taille$ %tait %riss% d'armes.Il ne leur &allut "u'un re!ard pour comprendre "u'ils %taient ma-tresde leur vie$ mais "u'ils ne l'%taient pas de leur libert%.Au milieu des clameurs "ui s'%levaient de la &oule et du cli"uetis dessabres "ui sortaient des &ourreaux$ ils con&%rèrent un instant.(uis$ après leur avoir serr% la main$ ontbar se d%taca de sescompa!nons$ descendit les "uin/e marces et s'avan)a vers la !rille.Arriv% + "uatre pas de cette !rille$ il *eta un dernier re!ard et un

dernier sourire + ses compa!nons$ salua !racieusement la &ouleredevenue muette$ et$ s'adressant aux soldats 3\] 9 rès bien$ messieurs les !endarmes : rès bien$ messieurs lesdra!ons : dit7il. Et$ introduisant dans sa bouce l'extr%mit% du canon d'un de sespistolets$ il se &it sauter la cervelle.

Des cris con&us et pres"ue insens%s suivirent l'explosion$ maiscessèrent pres"ue aussitJt Valensolle descendit + son tour 3 lui tenait

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simplement + la main un poi!nard + lame droite$ ai!uY$ trancante.8es pistolets$ dont il ne paraissait pas dispos% + &aire usa!e$ %taientrest%s + sa ceinture.Il s'avan)a vers une espèce de petit an!ar support% par trois

colonnes$ s'arr6ta + la première colonne$ # appu#a le pommeau dupoi!nard$ diri!ea la pointe vers son cQur$ prit la colonne entre sesbras$ salua une dernière &ois ses amis$ et serra la colonne *us"u'+ ce"ue la lame tout entière eCt disparu dans sa poitrine.Il resta un instant encore debout mais une pleur mortelle s'%tenditsur son visa!e$ puis ses bras se d%tacèrent$ et il tomba mort au piedde la colonne.<ette &ois la &oule resta muette.Elle %tait !lac%e d'e&&roi. <'%tait le tour de Fibier 3 lui tenait + la main ses deux pistolets.Il s'avan)a *us"u'+ la !rille puis$ arriv% l+$ il diri!ea les canons deses pistolets sur les !endarmes.Il ne tira pas$ mais les !endarmes tirèrent.rois ou "uatre coups de &eu se &irent entendre$ et Fibier tomba perc%

de deux balles.ne sorte d'admiration venait de &aire$ parmi les assistants$ place auxsentiments divers "ui$ + la vue de ces trois catastropes successives$s'%taient succ%d% dans son cQur.Elle comprenait "ue ces *eunes !ens voulaient bien mourir$ mais"u'ils tenaient + mourir comme ils l'entendraient$ et surtout$ commedes !ladiateurs anti"ues$ + mourir avec !rce.Elle &it donc silence lors"ue or!an$ rest% seul$ descendit$ en

souriant$ les marces du perron$ et &it si!ne "u'il voulait parler.D'ailleurs$ "ue lui man"uait7il$ + cette &oule avide de san!s On luidonnait plus "u'on ne lui avait promis. On lui avait promis "uatre morts$ mais "uatre morts uni&ormes$"uatre t6tes tranc%es et on lui donnait "uatre morts di&&%rentes$pittores"ues$ inattendues il %tait donc bien naturel "u'elle &-t silence

lors"u'elle vit s'avancer or!an.or!an ne tenait + la main ni pistolets$ ni poi!nard poi!nard et

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pistolets reposaient + sa ceinture.Il passa près du cadavre de Valensolle et vint se placer entre ceux de,aiat et de Fibier. 9 essieurs$ dit7il$ transi!eons.

Il se &it un silence comme si la respiration de tous les assistants %taitsuspendue. 9 Vous ave/ eu un omme "ui s'est brCl% la cervelle _il d%si!na,aiat` un autre "ui s'est poi!nard% _il d%si!na Valensolle` untroisième "ui a %t% &usill% _il d%si!na Fibier` vous voudrie/ voir!uillotiner le "uatrième$ *e comprends cela.Il passa un &rissonnement terrible dans la &oule. 9 E bien$ continua or!an$ *e ne demande pas mieux "ue de vousdonner cette satis&action. ,e suis pr6t + me laisser &aire$ mais *e d%sire aller + l'%ca&aud de monplein !r% et sans "ue personne me touce celui "ui m'approce$ *e lebrCle$ si ce n'est monsieur$ continua or!an en montrant le bourreau.<'est une a&&aire "ue nous avons ensemble et "ui$ de part et d'autre$ne demande "ue des proc%d%s.

<ette demande$ sans doute$ ne parut pas exorbitante + la &oule$ car detoute part on entendit crier 3 9 Oui : oui : oui :L'o&&icier de !endarmerie vit "ue ce "u'il # avait de plus court %tait depasser par o4 voulait or!an. 9 (romette/7vous$ dit7il$ si l'on vous laisse les pieds et les mainslibres$ de ne point cercer + vous %capper  9 ,'en donne ma parole d'onneur$ reprit or!an.

 9 E bien$ dit l'o&&icier de !endarmerie$ %loi!ne/7vous et laisse/7nousenlever les cadavres de vos camarades. 9 <'est trop *uste$ dit or!an.Et il alla$ + dix pas d'o4 il %tait$ s'appu#er contre la muraille. La !rille s'ouvrit.Les trois ommes v6tus de noir entrèrent dans la cour$ ramassèrent

l'un après l;autre les trois corps.Fibier n'%tait point tout + &ait mort il rouvrit les #eux et parut

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cercer or!an. 9 e voil+$ dit celui7ci$ sois tran"uille$ cer ami$ *'en suis.Fibier re&erma les #eux sans &aire entendre une parole.Buand les trois corps &urent emport%s 3

 9 onsieur$ demanda l'o&&icier de !endarmerie + or!an$ 6tes7vouspr6t  9 Oui$ monsieur$ r%pondit or!an en saluant avec une ex"uisepolitesse. 9 Alors$ vene/. 9 e voici$ dit or!an.Et il alla prendre place entre le peloton de !endarmerie et led%tacement de dra!ons.\] 9 D%sire/7vous monter dans la carrette ou aller + pied$monsieur demanda le capitaine.  9 0 pied$ + pied$ monsieur 3 *e tiens beaucoup + ce "ue l'on sace "uec'est une &antaisie "ue *e me passe en me laissant !uillotiner mais *en'ai pas peur.Le cortè!e sinistre traversa la place des Lices$ et lon!ea les murs du

 *ardin de l'Jtel ontba/on.La carrette tra-nant les trois cadavre marcait la première puisvenaient les dra!ons puis or!an$ marcant seul dans un intervallelibre d'une di/aine de pas puis les !endarmes$ pr%c%d%s de leurcapitaine.0 l'extr%mit% du mur$ le cortè!e tourna + !auce.out + coup$ par l;ouverture "ui se trouvait alors entre le *ardin et la!rande alle$ or!an aper)ut l;%ca&aud "ui dressait vers le ciel ses

deux poteaux rou!es comme deux bras san!lants. 9 (oua : dit7il$ *e n'avais *amais vu de !uillotine$ et *e ne savaispoint "ue ce &Ct aussi laid "ue cela.Et$ sans autre explication$ tirant son poi!nard de sa ceinture$ il se leplon!ea *us"u'au mance dans la poitrine. Le capitaine de !endarmerie vit le mouvement sans pouvoir le

pr%venir et lan)a son ceval vers or!an$ rest% debout$ au !rand%tonnement de tout le monde et de lui7m6me.

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LI : LA CONE!!ION

rois *ours après les %v%nements dont on vient de lire le r%cit$ vers les

sept eures du soir$ une voiture couverte de poussière et attel%e dedeux cevaux de poste blancs d'%cume$ s'arr6tait + la !rille ducteau des [email protected] !rand %tonnement de celui "ui paraissait si press% d'arriver$ la!rille %tait toute !rande ouverte$ des pauvres encombraient la cour$ etle perron %tait couvert d'ommes et de &emmes a!enouill%s.(uis$ le sens de l'ouSe s'%veillant au &ur et + mesure "ue l'%tonnementdonnait plus d'acuit% + celui de la vue$ le vo#a!eur crut entendre letintement d'une sonnette.Il ouvrit vivement la portière$ sauta + bas de la caise$ traversa lacour d'un pas rapide$ monta le perron et vit l'escalier "ui menait aupremier %ta!e couvert de monde.Il &rancit cet escalier comme il avait &ranci le perron$ et entendit unmurmure reli!ieux "ui lui parut venir de la cambre d'Am%lie.Il s'avan)a vers cette cambre elle %tait ouverte.

Au cevet %taient a!enouill%s madame de ontrevel et le petitdouard$ un peu plus loin <arlotte$ icel et son &ils. Le cur% de 8ainte7<laire administrait les derniers sacrements +Am%lie cette scène lu!ubre n'%tait %clair%e "ue par la lueur descier!es.On avait reconnu Foland dans le vo#a!eur dont la voiture venait des'arr6ter devant la !rille on s'%carta sur son passa!e$ il entra la t6te

d%couverte$ et alla s'a!enouiller près de sa mère.La mourante$ couc%e sur le dos$ les mains *ointes$ la t6te soulev%e

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par son oreiller$ les #eux &ix%s au ciel dans une espèce d'extase$ neparut point s'apercevoir de l'arriv%e de Foland.On eCt dit "ue le corps %tait encore de ce monde$ mais "ue l'me %taitd%*+ &lottante entre la terre et le ciel.

La main de madame de ontrevel cerca celle de Foland$ et lapauvre mère$ l'a#ant trouv%e$ laissa tomber en san!lotant sa t6te surl'%paule de son &ils.<es san!lots maternels ne &urent sans doute pas plus entendusd'Am%lie "ue la pr%sence de Foland n'en avait %t% remar"u%e car la *eune &ille !arda l'immobilit% la plus complète. 8eulement$ lors"ue leviati"ue lui eut %t% administr%$ lors"ue la b%atitude %ternelle lui eut%t% promise par la bouce consolatrice du pr6tre$ ses lèvres de marbreparurent s'animer$ et elle murmura$ d'une voix &aible$ mais intelli!ible3  9 Ainsi soit7il.Alors$ la sonnette tinta de nouveau l'en&ant de cQur "ui la portaitsortit le premier$ puis les deux clercs "ui portaient les cier!es$ puiscelui "ui portait la croix$ puis en&in le pr6tre$ "ui portait Dieu.

ous les %tran!ers suivirent le cortè!e les personnes de la maison etles membres de la &amille restèrent seuls.La maison$ un instant auparavant pleine de bruit et de monde$ restasilencieuse et pres"ue d%serte.La mourante n'avait pas bou!% 3 ses lèvres s'%taient re&erm%es$ sesmains %taient rest%es *ointes$ ses #eux lev%s au ciel.Au bout de "uel"ues minutes$ Foland se penca + l;oreille demadame de ontrevel$ et lui dit + voix basse 3

 9 Vene/$ ma mère$ *'ai + vous parler.adame de ontrevel se leva elle poussa le petit douard vers lelit de sa sQur l;en&ant se dressa sur la pointe des pieds$ et baisaAm%lie au &ront. (uis madame de ontrevel vint après lui$ s'inclina sur sa &ille$ et$tout en san!lotant$ d%posa un baiser + la m6me place.

Foland vint + son tour$ le cQur bris%$ mais les #eux secs il eCt donn%bien des coses pour verser les larmes "ui no#aient son cQur.

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Il embrassa Am%lie comme avaient &ait son &rère et sa mère.Am%lie parut aussi insensible + ce baiser "u'elle l'avait %t% aux deuxpr%c%dents.L'en&ant marcant le premier$ madame de ontrevel et Foland$

suivant douard$ s'avancèrent donc vers la porte.Au moment d'en &rancir le seuil$ tous trois s'arr6tèrent entressaillant.Ils avaient entendu le nom de Foland distinctement prononc%.Foland se retourna.Am%lie une seconde &ois pronon)a le nom de son &rère. 9 'appelles7tu$ Am%lie demanda Foland.  9 Oui$ r%pondit la voix de la mourante. 9 8eul$ ou avec ma mère  9 8eul.<ette voix$ sans accentuation$ mais cependant par&aitementintelli!ible$ avait "uel"ue cose de !lac% elle semblait un %co d'unautre monde. 9 Alle/$ ma mère$ dit Foland vous vo#e/ "ue c'est + moi seul "ue

veut parler Am%lie. 9 O : mon Dieu : murmura madame de ontrevel$ resterait7il undernier espoir 8i bas "ue ces mots eussent %t% prononc%s$ la mourante les entendit. 9 on$ ma mère$ dit7elle Dieu a permis "ue *e revisse mon &rère mais$ cette nuit$ *e serai près de Dieu.adame de ontrevel poussa un !%missement pro&ond. 9 Foland : Foland : &it7elle$ ne dirait7on point "u'elle # est d%*+

Foland lui &it si!ne de le laisser seul madame de ontrevels'%loi!na avec le petit douard. Foland rentra$ re&erma la porte$ et$ avec une indicible %motion$ revintau cevet du lit d'Am%lie.out le corps %tait d%*+ en proie + ce "u'on appelle la roideurcadav%ri"ue$ le sou&&le eCt + peine terni une !lace$ tant il %tait &aible

les #eux seuls$ d%mesur%ment ouverts$ %taient &ixes et brillants$comme si tout ce "ui restait d'existence dans ce corps condamn%

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avant l'!e s'%tait concentr% en eux.Foland avait entendu parler de cet %tat %tran!e "ue l'on nommel;extase$ et "ui n'est rien autre cose "ue la catalepsie.Il comprit "u'Am%lie %tait en proie + cette mort anticip%e.

 9 e voil+$ ma sQur$ dit7il "ue me veux7tu  9 ,e savais "ue tu allais arriver$ r%pondit la *eune &ille tou*oursimmobile$ et *'attendais. 9 <omment savais7tu "ue *'allais arriver demanda Foland. 9 ,e te vo#ais venir.Foland &rissonna.  9 Et$ demanda7t7il$ savais7tu pour"uoi *e venais  9 Oui aussi *'ai tant pri% Dieu du &ond de mon cQur$ "u'il a permis"ue *e me levasse et "ue *'%crivisse. 9 Buand cela  9 La nuit dernière. 9 Et la lettre  9 Elle est sous mon oreiller$ prends7la et lis.Foland %sita un instant sa sQur n'%tait7elle point en proie au

d%lire  9 (auvre Am%lie : murmura Foland. 9 Il ne &aut pas me plaindre$ dit la *eune &ille$ *e vais le re*oindre. 9 Bui cela demanda Foland. 9 <elui "ue *'aimais et "ue tu as tu%.Foland poussa un cri 3 c'%tait bien du d%lire$ de "ui sa sQur voulait7elle parler  

 9 Am%lie$ dit7il$ *'%tais venu pour t'interro!er. 9 8ur lord anla#$ *e le sais$ r%pondit la *eune &ille. 9 u le sais : et comment cela  9 e t'ai7*e pas dit "ue *e t;avais vu venir et "ue *e savais pour"uoi tuvenais  9 Alors$ r%ponds7moi. 9 e me d%tourne pas de Dieu et de lui$ Foland *e t'ai %crit$ lis ma

lettre.Foland passa sa main sous l'oreiller$ convaincu "ue sa sQur %tait en

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d%lire.0 son !rand %tonnement$ il sentit un papier "u'il tira + lui.<'%tait une lettre sous enveloppe sur l'enveloppe %taient %crits ces"uel"ues mots 3

= (our Foland$ "ui arrive demain. ?Il s'approca de la veilleuse$ a&in de lire plus &acilement.La lettre %tait dat%e de la veille + on/e eures du soir. Foland lut 3= on &rère$ nous avons cacun une cose terrible + nouspardonnerT ?Foland re!arda sa sQur$ elle %tait tou*ours immobile.Il continua 3= ,'aimais <arles de 8ainte7Kermine *e &aisais plus "ue de l'aimer 3il %tait mon amantT ? 9 O : murmura le *eune omme entre ses dents$ il mourra : 9 Il est mort$ dit Am%lie.Foland *eta un cri d'%tonnement il avait dit si bas les parolesaux"uelles r%pondait Am%lie$ "u'+ peine les avait7il entendues lui7

m6me.8es #eux se reportèrent sur la lettre 3= Il n'# avait aucune union possible entre la sQur de Foland deontrevel et le ce& des compa!nons de ,%u l+ %tait le secretterrible "ue *e ne pouvais pas dire et "ui me d%vorait.= ne seule personne devait le savoir et l;a su cette personne$ c'estsir ,on anla#. 

= Dieu b%nisse l;omme au cQur lo#al "ui m'avait promis de rompreun maria!e impossible et "ui a tenu parole.= Bue la vie de lord anla# te soit sacr%e$ J Foland : c'est le seul ami"ue *'aie eu dans ma douleur$ le seul omme dont les larmes se soientm6l%es aux miennes.= ,'aimais <arles de 8ainte7Kermine$ *'%tais la ma-tresse de <arles 3voil+ la cose terrible "ue tu as + me pardonner.

= ais en %can!e$ c'est toi "ui es cause de sa mort 3 voil+ la coseterrible "ue *e te pardonne.

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= Et maintenant arrive vite$ J Foland$ puis"ue *e ne dois mourir "ue"uand tu seras arriv%.= ourir$ c'est le revoir mourir$ c'est le re*oindre pour ne le "uitter *amais *e suis eureuse de mourir. ?

out %tait clair et pr%cis$ il %tait %vident "u'il n'# avait pas dans cettelettre trace de d%lire.Foland la relut deux &ois et resta un instant immobile$ muet$ aletant$plein d'anxi%t% mais$ en&in$ la piti% l;emporta sur la colère. Il s'approca d'Am%lie$ %tendit la main sur elle$ et d'une voix douce 3 9 a sQur$ dit7il$ *e te pardonne.n l%!er tressaillement a!ita le corps de la mourante. 9 Et maintenant$ dit7elle$ appelle notre mère c'est dans ses bras "ue *e dois mourir.Foland alla + la porte et appela madame de ontrevel.8a cambre %tait ouverte elle attendait %videmment$ et accourut. 9 Bu'# a7t7il de nouveau s'in&orma7t7elle vivement. 9 Fien$ r%pondit Foland$ sinon "u;Am%lie demande + mourir dansvos bras.

adame de ontrevel entra et alla tomber + !enoux devant le lit desa &ille.Elle$ alors$ comme si un bras invisible avait d%tac% les liens "uisemblaient la retenir sur sa couce d'a!onie$ se souleva lentement$d%tacant les mains de dessus sa poitrine et laissant !lisser une de sesmains dans celle de sa mère 3  9 a mère$ dit7elle$ vous m'ave/ donn% la vie$ vous me l;ave/ Jt%e$

so#e/ b%nie c'%tait ce "ue vous pouvie/ &aire de plus maternel pourmoi$ puis"u'il n'# avait plus pour votre &ille de boneur possible en cemonde.(uis$ comme Foland %tait all% s'a!enouiller de l;autre cJt% du lit laissant$ comme elle avait &ait pour sa mère$ tomber sa seconde maindans la sienne 3 9 ous nous sommes pardonn%s tous deux$ &rère$ dit7elle.

 9 Oui$ pauvre Am%lie$ r%pondit Foland$ et$ *e l;espère$ du pluspro&ond de notre cQur.

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 9 ,e n'ai plus "u'une dernière recommandation + te &aire. 9 La"uelle  9 'oublie pas "ue lord anla# a %t% mon meilleur ami. 9 8ois tran"uille$ dit Foland$ la vie de lord anla# m'est sacr%e.

Am%lie respira. (uis$ d'une voix dans la"uelle il %tait impossible de reconna-tre uneautre alt%ration "u'une &aiblesse croissante 3 9 Adieu$ Foland : dit7elle$ adieu$ ma mère : vous embrassere/douard pour moi.(uis$ avec un cri sorti du cQur et dans le"uel il # avait plus de *oie"ue de tristesse 3 9 e voil+$ <arles dit7elle$ me voil+.Et elle retomba sur son lit$ retirant + elle$ dans le mouvement "u'elle&aisait$ ses deux mains$ "ui allèrent se re*oindre sur sa poitrine.Foland et madame de ontrevel se relevèrent et s'inclinèrent sur ellecacun de son cJt%.Elle avait repris sa position première seulement$ ses paupièress'%taient re&erm%es$ et le &aible sou&&le "ui sortait de sa poitrine s'%tait

%teint.Le mart#re %tait consomm%$ Am%lie %tait morte.

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L : L'INULN&RABLE

Am%lie %tait morte dans la nuit du lundi au mardi$ c'est7+7dire du 2 au

5 *uin 1RR.Dans la soir%e du *eudi$ c'est7+7dire du H$ il # avait &oule au !randOp%ra$ o4 l'on donnait la seconde repr%sentation d'Ossian$ ou les>ardes.On savait l'admiration pro&onde "ue le premier consul pro&essait pourles cants recueillis par ac (erson$ et par &latterie autant "ue parcoix litt%raire$ l;Acad%mie nationale de musi"ue avait command% unop%ra "ui$ mal!r% les dili!ences &aites$ %tait arriv% un mois environaprès "ue le !%n%ral >onaparte avait "uitt% (aris pour aller re*oindrel'arm%e de r%serve.Au balcon de !auce$ un amateur de musi"ue se &aisait remar"uer parla pro&onde attention "u'il pr6tait au spectacle$ lors"ue$ dansl'intervalle du premier au second acte$ l'ouvreuse$ se !lissant entre lesdeux ran!s de &auteuils$ s'approca de lui et demanda + demi7voix 3 9 (ardon$ monsieur$ n'6tes7vous point lord anla#

 9 Oui$ r%pondit l;amateur de musi"ue. 9 En ce cas$ milord$ un *eune omme "ui aurait$ dit7il$ unecommunication de la plus aute importance + vous &aire$ vous pried'6tre asse/ bon pour venir le *oindre dans le corridor.  9 O : o : &it sir ,on un o&&icier  9 Il est en bour!eois$ milord mais$ en e&&et$ sa tournure indi"ue unmilitaire.

 9 >on : dit sir ,on$ *e sais ce "ue c'est.Il se leva et suivit l'ouvreuse.

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0 l'entr%e du corridor attendait Foland.Lord anla# ne parut aucunement %tonn% de le voir seulement la&i!ure s%vère du *eune omme r%prima en lui ce premier %lan del'amiti% pro&onde$ "ui l'eCt port% + se *eter au cou de celui "ui le

&aisait demander. 9 e voici$ monsieur$ dit sir ,on.Foland s'inclina. 9 ,e viens de votre Jtel$ milord$ dit Foland vous ave/$ + ce "u'ilpara-t$ pris depuis "uel"ue temps la pr%caution de dire au concier!eo4 vous alle/$ a&in "ue les personnes "ui pourraient avoir a&&aire +vous sacent o4 vous rencontrer. 9 <'est vrai$ monsieur.  9 La pr%caution est bonne$ surtout pour les !ens "ui$ venant de loin et%tant press%s$ n'ont$ comme moi$ pas le loisir de perdre leur temps. 9 Alors$ demanda sir ,on$ c'est pour me revoir "ue vous ave/ "uitt%l'arm%e$ et "ue vous 6tes venu + (aris  9 ni"uement pour avoir cet onneur$ milord et *'espère "ue vousdevinere/ la cause de mon empressement$ et m'%par!nere/ toute

explication. 9 onsieur$ dit sir ,on$ + partir de ce moment$ *e me tiens + votredisposition. 9 0 "uelle eure deux de mes amis pourront7ils se pr%senter ce/vous demain$ milord  9 ais depuis sept eures du matin *us"u'+ minuit$ monsieur +moins "ue vous n'aimie/ mieux "ue ce soit tout de suite  9 on$ milord *'arrive + l'instant m6me$ et il me &aut le temps de

trouver ces deux amis et de leur donner mes instructions. Ils ne vousd%ran!eront donc$ selon toute probabilit%$ "ue demain de on/e eures+ midi seulement$ *e vous serais bien obli!% si l'a&&aire "ue nousavons + r%!ler par leur interm%diaire pouvait se r%!ler dans la m6me *ourn%e.  9 ,e crois la cose possible$ monsieur$ et$ du moment o4 il s'a!it de

satis&aire votre d%sir$ le retard ne viendra pas de mon cJt%. 9 Voil+ tout ce "ue *e d%sirais savoir$ milord *e serais donc d%sol% de

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vous d%ran!er plus lon!temps.Et Foland salua.8ir ,on lui rendit son salut et$ tandis "ue le *eune ommes'%loi!nait$ il rentra au balcon et alla reprendre sa place.

outes les paroles %can!%es l;avaient %t%$ de part et d'autre$ d'unevoix si contenue et avec un visa!e si impassible$ "ue les personnesles plus proces ne pouvaient pas m6me se douter "u'il # eCt eu lamoindre discussion entre deux interlocuteurs "ui venaient de sesaluer si courtoisement.<'%tait le *our de r%ception du ministre de la !uerre Foland rentra +son Jtel$ &it dispara-tre *us"u'+ la dernière trace du vo#a!e "u'ilvenait de &aire$ monta en voiture$ et$ + dix eures moins "uel"uesminutes$ put encore se &aire annoncer ce/ le cito#en <arnot.Deux moti&s l'# conduisaient 3 le premier %tait une communication verbale "u'il avait + &aire auministre de la !uerre de la part du premier consul le second$ l'espoirde trouver dans son salon les deux t%moins dont il avait besoin pourr%!ler sa rencontre avec sir ,on.

out se passa comme Foland l'avait esp%r% le ministre de la !uerreeut par lui les d%tails les plus pr%cis sur le passa!e du 8aint7>ernardet la situation de l'arm%e$ et il trouva dans les salons minist%riels lesdeux amis "u'il # venait cercer.Buel"ues mots su&&irent pour les mettre au courant les militaires$d'ailleurs$ sont coulants sur ces sortes de con&idences.Foland parla d'une insulte !rave "ui demeurerait secrète$ m6me pourceux "ui devaient assister + son expiation. Il d%clara 6tre l'o&&ens% et

r%clama pour lui$ dans le coix des armes et le mode de combat$ tousles avanta!es r%serv%s aux o&&ens%s.Les deux *eunes !ens avaient mission de se pr%senter le lendemain$ +neu& eures du matin$ + l'Jtel irabeau$ rue de Ficelieu$ et des'entendre avec les deux t%moins de lord anla# après "uoi$ ilsviendraient re*oindre Foland$ Jtel de (aris$ m6me rue.Foland rentra ce/ lui + on/e eures$ %crivit pendant une eure + peu

près$ se couca et s'endormit. 

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0 neu& eures et demie$ ses deux amis se pr%sentèrent ce/ lui.Ils "uittaient sir ,on.8ir ,on avait reconnu tous les droits de Foland$ leur avait d%clar%"u'il ne discuterait aucune des conditions du combat$ et "ue$ du

moment o4 Foland se pr%tendait l'o&&ens%$ c'%tait + lui de dicter lesconditions.8ur l'observation &aite par eux$ "u'ils avaient cru avoir a&&aire + deuxde ses amis et non + lui7m6me$ lord anla# avait r%pondu "u'il neconnaissait aucune personne asse/ intimement + (aris pour la mettredans la con&idence d'une pareille a&&aire$ "u'il esp%rait donc "u'arriv%sur le terrain un des deux amis de Foland passerait de son cJt% etl'assisterait. En&in$ sur tous les points$ ils avaient trouv% lord anla#un par&ait !entleman.Foland d%clara "ue la demande de son adversaire$ + l'endroit d'un deses t%moins$ %tait non seulement *uste$ mais convenable$ et autorisal'un des deux *eunes !ens + assister sir ,on et + prendre ses int%r6ts.Festait$ de la part de Foland$ + dicter les conditions du combat.On se battrait au pistolet. 

Les deux pistolets car!%s$ les adversaires se placeraient + cin" pas.Au troisième coup &rapp% dans les mains des t%moins$ ils &eraient &eu.<'%tait$ comme on le voit$ un duel + mort$ o4 celui "ui ne tuerait pas&erait %videmment !rce + son adversaire.Aussi$ les deux *eunes !ens multiplièrent7ils les observations maisFoland insista$ d%clarant "ue$ seul *u!e de la !ravit% de l'o&&ense "uilui avait %t% &aite$ il la *u!eait asse/ !rave pour "ue la r%paration eCtlieu ainsi et pas autrement.

Il &allut c%der devant cette obstination.<elui des deux amis de Foland "ui devait assister sir ,on &it toutesses r%serves$ d%clarant "u'il ne s'en!a!eait nullement pour son client$et "u'+ moins d'ordre absolu de sa part$ il ne permettrait *amais unpareil %!or!ement. 9 e vous %cau&&e/ pas$ cer ami$ lui dit Foland *e connais sir,on$ et *e crois "u'il sera plus coulant "ue vous.

Les deux *eunes !ens sortirent et se pr%sentèrent de nouveau ce/ sir,on.

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Ils le trouvèrent d%*eunant + l;an!laise$ c'est7+7dire avec un bi&tec$des pommes de terre et du t%. <elui7ci$ + leur aspect$ se leva$ leur o&&rit de parta!er son repas$ et$

sur leur re&us$ se mit + leur disposition.Les deux amis de Foland commencèrent par annoncer + lord anla#"u'il pouvait compter sur l'un d'eux pour l'assister.(uis celui "ui restait dans les int%r6ts de Foland %tablit les conditionsde la rencontre.0 ca"ue exi!ence de Foland$ sir ,on inclinait la t6te en si!ned'assentiment$ et se contentait de r%pondre 3 9 rès bien.<elui des deux *eunes !ens "ui %tait car!% de prendre ses int%r6tsvoulut &aire "uel"ues observations sur un mode de combat "ui devait$+ moins d'un asard impossible$ amener + la &ois la mort des deuxcombattants mais lord anla# le pria de ne pas insister. 9 . de ontrevel est !alant omme$ dit7il *e d%sire ne le contrarieren rien ce "u'il &era sera bien &ait.Festait l;eure + la"uelle on se rencontrerait.

 8ur ce point comme sur les autres$ lord anla# se mettait entièrement+ la disposition de Foland.Les deux t%moins "uittèrent sir ,on encore plus encant%s de lui +cette seconde entrevue "u'+ la première.Foland les attendait ils lui racontèrent tout. 9 Bue vous avais7*e dit &it Foland.Ils lui demandèrent l'eure et le lieu 3 Foland &ixa sept eures du soir

et l;all%e de la uette c'%tait l;eure o4 le bois %tait + peu prèsd%sert et le *our serait encore asse/ clair 9 on se rappelle "ue l'on %taitau mois de *uin 9 pour "ue deux adversaires pussent se battre +"uel"ue arme "ue ce &Ct.(ersonne n'avait parl% des pistolets 3 les deux *eunes !ens o&&rirent +Foland d'en prendre ce/ un armurier. 9 on$ dit Foland lord anla# a une paire d'excellents pistolets dont

 *e me suis d%*+ servi s'il n'a pas de r%pu!nance + se battre avec sespistolets$ *e les pr%&ère + tous les autres.

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<elui des deux *eunes !ens "ui devait servir de t%moin + sir ,on allaretrouver son client et lui posa les trois dernières "uestions$ + savoir 3si l'eure et le lieu de la rencontre lui convenaient$ et s'il voulait "ueses pistolets servissent au combat.

 Lord anla# r%pondit en r%!lant sa montre sur celle de son t%moin eten lui remettant la bo-te de pistolets. 9 Viendrai7*e vous prendre$ milord demanda le *eune omme.8ir ,on sourit avec m%lancolie. 9 Inutile$ dit7il vous 6tes l'ami de . de ontrevel$ la route voussera plus a!r%able avec lui "u'avec moi$ alle/ donc avec lui *'irai +ceval avec mon domesti"ue$ et vous me trouvere/ au rende/7vous.Le *eune o&&icier rapporta cette r%ponse + Foland. 9 Bue vous avais7*e dit &it celui7ci.Il %tait midi on avait sept eures devant soi Foland donna + sesdeux amis con!% d'aller + leurs plaisirs ou + leurs a&&aires.0 six eures et demie pr%cises$ ils devaient 6tre + la porte de Folandavec trois cevaux et deux domesti"ues.Il importait$ pour ne point 6tre d%ran!%$ de donner + tous les appr6ts

du duel les apparences d'une promenade. 0 six eures et demie sonnantes$ le !ar)on de l'Jtel pr%venaitFoland "u'il %tait attendu + la porte de la rue.<'%taient les deux t%moins et les deux domesti"ues un de cesderniers tenait en bride un ceval de main.Foland &it un si!ne a&&ectueux aux deux o&&iciers et sauta en selle.(uis$ par les boulevards$ on !a!na la place Louis V et les <amps7

l#s%es.(endant la route$ cet %tran!e p%nomène "ui avait tant %tonn% sir,on lors du duel de Foland avec . de >ar*ols se reproduisit.Foland &ut d'une !aiet% "ue l'on eCt pu croire exa!%r%e$ si$%videmment$ elle n'eCt %t% si &rance.Les deux *eunes !ens "ui se connaissaient en coura!e$ restaient%tourdis devant une pareille insouciance. Ils l;eussent comprise dans

un duel ordinaire$ o4 le san!7&roid et l'adresse donnent l;espoir$ +l'omme "ui les possède$ de l'emporter sur son adversaire mais$

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dans un combat comme celui au7devant du"uel on allait$ il n'# avaitni adresse ni san!7&roid "ui pussent sauver les combattants$ sinon dela mort$ du moins de "uel"ue e&&ro#able blessure. 

En outre$ Foland poussait son ceval en omme "ui a te d'arriver$de sorte "ue$ cin" minutes avant l'eure &ix%e$ il %tait + l;une desextr%mit%s de l;all%e de la uette.n omme se promenait dans cette all%e.Foland reconnut sir ,on.Les deux *eunes !ens examinèrent d'un m6me mouvement lap#sionomie de Foland + la vue de son adversaire.0 leur !rand %tonnement$ la seule expression "ui se mani&esta sur levisa!e du *eune omme &ut celle d'une bienveillance pres"ue tendre.n temps de !alop su&&it pour "ue les "uatre principaux acteurs de lascène "ui allait se passer se *oi!nissent et se saluassent.8ir ,on %tait par&aitement calme$ mais son visa!e avait une teintepro&onde de m%lancolie.Il %tait %vident "ue cette rencontre lui %tait aussi douloureuse "u'elleparaissait a!r%able + Foland.

 On mit pied + terre un des deux t%moins prit la bo-te aux pistoletsdes mains d'un des domesti"ues$ aux"uels il ordonna de continuer desuivre l'all%e comme s'ils promenaient les cevaux de leurs ma-tres.Ils ne devaient se rapprocer "u'au bruit des coups de pistolet. Le!room de sir ,on devait se *oindre + eux et &aire ainsi "u'eux.Les deux adversaires et les deux t%moins entrèrent dans le bois$s'en&on)ant au plus %pais du taillis$ pour trouver une place

convenable.Au reste$ comme l'avait pr%vu Foland$ le bois %tait d%sert l'eure dud-ner avait ramen% ce/ eux les promeneurs.On trouva une espèce de clairière "ui semblait &aite exprès pour lacirconstance.Les t%moins re!ardèrent Foland et sir ,on.<eux7ci &irent de la t6te un si!ne d'assentiment.

 9 Fien n'est can!% demanda un des t%moins s'adressant + lordanla#.

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 9 Demande/ + . de ontrevel$ dit lord anla# *e suis ici sous sonentière d%pendance.  9 Fien$ &it Foland.

On tira les pistolets de la bo-te$ et on commen)a + les car!er.8ir ,on se tenait + l'%cart$ &ouillant les autes erbes du bout de sacravace.Foland le re!arda$ sembla %siter un instant puis$ prenant sar%solution$ marca + lui. 8ir ,on releva la t6te et attendit avec uneesp%rance visible. 9 ilord$ lui dit Foland$ *e puis avoir + me plaindre de vous souscertains rapports$ mais *e ne vous en crois pas moins omme deparole. 9 Et vous ave/ raison$ monsieur$ r%pondit sir ,on. 9 tes7vous omme$ si vous me survive/$ + me tenir ici la promesse"ue vous m'avie/ &aite + Avi!non  9 Il n'# a pas de probabilit% "ue *e vous survive$ monsieur$ r%ponditlord anla# mais vous pouve/ disposer de moi tant "u'il me resteraun sou&&le de vie.

 9 Il s'a!it des dernières dispositions + prendre + l'endroit de moncorps.  9 8eraient7elles les m6mes ici "u'+ Avi!non  9 Elles seraient les m6mes$ milord. 9 >ienT Vous pouve/ 6tre par&aitement tran"uille.Foland salua sir ,on et revint + ses deux amis. 9 Ave/7vous$ en cas de maleur$ "uel"ue recommandation

particulière + nous &aire demanda l'un d'eux. 9 ne seule. 9 @aites. 9 Vous ne vous opposere/ en rien + ce "ue milord anla# d%cidera demon corps et de mes &un%railles. Au reste$ voici dans ma main !auceun billet "ui lui est destin% au cas o4 *e serais tu% sans avoir le tempsde prononcer "uel"ues paroles vous ouvririe/ ma main et lui

remettrie/ le billet. 9 Est7ce tout

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 9 <'est tout. 9 Les pistolets sont car!%s.  9 E bien$ pr%vene/7en lord anla#.

n des *eunes !ens se d%taca et marca vers sir ,on.L'autre mesura cin" pas.Foland vit "ue la distance %tait plus !rande "u'il ne cro#ait. 9 (ardon$ &it7il$ *'ai dit trois pas. 9 <in"$ r%pondit l'o&&icier "ui mesurait la distance. 9 Du tout$ cer ami$ vous 6tes dans l;erreur.Il se retourna vers sir ,on et son t%moin en les interro!eant dure!ard. 9 rois pas vont très bien$ r%pondit sir ,on en s'inclinant.Il n'# avait rien + dire puis"ue les deux adversaires %taient du m6meavis. 9 On r%duisit les cin" pas + trois.(uis on couca + terre deux sabres pour servir de limite. 8ir ,on et Foland s'approcèrent cacun de son cJt%$ *us"u'+ ce

"u'ils eussent la pointe de leur botte sur la lame du sabre.Alors$ on leur mit + cacun un pistolet tout car!% dans la main.Ils se saluèrent pour dire "u'ils %taient pr6ts.Les t%moins s'%loi!nèrent ils devaient &rapper trois coups dans lesmains.Au premier coup$ les adversaires armaient leurs pistolets au second$ils a*ustaient au troisième$ ils lcaient le coup.Les trois battements de mains retentirent + une distance %!ale au

milieu du plus pro&ond silence on eCt dit "ue le vent lui7m6me setaisait$ "ue les &euilles elles7m6mes %taient muettes.Les adversaires %taient calmes mais une an!oisse visible se pei!naitsur le visa!e des deux t%moins.Au troisième coup$ les deux d%tonations retentirent avec une tellesimultan%it%$ "u'elles n'en &irent "u'une.ais$ au !rand %tonnement des t%moins$ les deux combattants

restèrent debout. 

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Au moment de tirer$ Foland avait d%tourn% son pistolet en l'abaissantvers la terre.Lord anla# avait lev% le sien et coup% une brance derrière Foland$+ trois pieds au7dessus de sa t6te.

<acun des combattants %tait %videmment %tonn% d'une cose 3 c'%taitd'6tre encore vivant$ a#ant %par!n% son adversaire.Foland &ut le premier "ui reprit la parole 3 9 ilord : s'%cria7t7il$ ma sQur me l'avait bien dit "ue vous %tie/l'omme le plus !%n%reux de la terre.Et$ *etant son pistolet loin de lui$ il tendit les bras + sir ,on.8ir ,on s'# pr%cipita. 9 A : *e comprends$ dit7il 3 cette &ois encore$ vous voulie/ mourir mais$ par boneur$ Dieu n'a pas permis "ue *e &usse votre meurtrier :Les deux t%moins s'approcèrent. 9 Bu'# a7t7il donc demandèrent7ils.  9 Fien$ &it Foland$ sinon "ue$ d%cid% + mourir$ *e voulais du moinsmourir de la main de l'omme "ue *'aime le mieux au monde parmaleur$ vous l'ave/ vu$ il pr%&%rait mourir lui7m6me plutJt "ue de

me tuer. Allons$ a*outa Foland d'une voix sourde$ *e vois bien "uec'est une beso!ne "u'il &aut r%server aux Autriciens.(uis$ se *etant encore une &ois dans les bras de lord anla#$ et serrantla main de ses deux amis 3 9 Excuse/7moi$ messieurs$ dit7il mais le premier consul va livrerune !rande bataille en Italie$ et *e n'ai pas de temps + perdre si *eveux en 6tre.Et$ laissant sir ,on donner aux o&&iciers les explications "ue ceux7ci

 *u!eaient convenable de lui demander$ Foland re!a!na l'all%e$ sautasur son ceval et retourna vers (aris au !alop.ou*ours poss%d% de cette &atale manie de la mort$ nous avons dit"uel %tait son dernier espoir.

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CONCLU!ION

<ependant l'arm%e &ran)aise avait continu% sa marce$ et$ le 2 *uin$

elle %tait entr%e + ilan.Il # avait eu peu de r%sistance 3 le &ort de ilan avait %t% blo"u%.urat$ envo#% + (laisance$ s'en %tait empar% sans coup &%rir. En&in$Lannes avait battu le !%n%ral Ott + ontebello.Ainsi plac%$ on se trouvait sur les derrières de l'arm%e autricienne$sans "ue celle7ci s'en doutt.Dans la nuit du *uin %tait arriv% un courrier de urat$ "ui$ ainsi "uenous venons de le dire$ occupait (laisance urat avait intercept%une d%p6ce du !%n%ral %las et l'envo#ait au premier consul.<ette d%p6ce annon)ait la capitulation de G6nes 3 ass%na$ aprèsavoir man!% les cevaux$ les ciens$ les cats$ les rats$ avait %t% &orc%de se rendre.%las$ au reste$ traitait l'arm%e de r%serve avec le plus pro&ondd%dain il parlait de la pr%sence de >onaparte en Italie comme d;une&able$ et savait de source certaine "ue le premier consul %tait tou*ours

+ (aris.<'%taient l+ des nouvelles "u'il &allait communi"uer sans retard +>onaparte$ la reddition de G6nes les ran!eant dans la cat%!orie desmauvaises. En cons%"uence$ >ourrienne r%veilla le !%n%ral + trois eures dumatin et lui traduisit la d%p6ce.Le premier mot de >onaparte &ut 3

 9 >ourrienne$ vous ne save/ pas l;allemand :ais >ourrienne recommen)a la traduction mot + mot.

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Après cette seconde lecture$ le !%n%ral se leva$ &it r%veiller tout lemonde$ donna ses ordres$ puis se recouca et se rendormit.Le m6me *our$ il "uitta ilan$ %tablit son "uartier !%n%ral + la8tradella$ # resta *us"u'au 12 *uin$ en partit le 15$ et marcant sur la

8crivia$ traversa ontebello$ o4 il vit le camp de bataille toutsai!nant et tout d%cir% encore de la victoire de Lannes. La trace dela mort %tait partout l'%!lise re!or!eait de morts et de bless%s. 9 Diable : &it le premier consul en s'adressant au vain"ueur$ il para-t"u'il a &ait caud$ ici : 9 8i caud$ !%n%ral$ "ue les os cra"uaient dans ma division comme la!r6le "ui tombe sur les vitra!es. Le 11 *uin$ pendant "ue le !%n%ral %tait + la 8tradella$ Desaix l'# avaitre*oint.Libre en vertu de la capitulation d'El7Aric$ il %tait arriv% + oulon leM mai$ c'est7+7dire le *our m6me o4 >onaparte %tait parti de (aris.Au pied du 8aint7>ernard$ le premier consul avait re)u une lettre deDesaix$ lui demandant s'il devait partir pour (aris ou re*oindrel'arm%e.

 9 A bien oui$ partir pour (aris : avait r%pondu >onaparte %crive/7lui de nous re*oindre en Italie partout o4 nous serons$ au "uartier!%n%ral.>ourrienne avait %crit$ et$ comme nous l;avons dit$ Desaix %tait arriv%le 12 *uin + la 8tradella.Le premier consul l;avait re)u avec une double *oie 3 d'abord$ ilretrouvait un omme sans ambition$ un o&&icier intelli!ent$ un amid%vou% ensuite$ Desaix arrivait *uste pour remplacer dans le

commandement de sa division$ >oudet$ "ui venait d'6tre tu%.8ur un &aux rapport du !%n%ral Gardanne$ le premier consul avait cru"ue l'ennemi re&usait la bataille et se retirait sur G6nes il envo#aDesaix et sa division sur la route de ovi pour lui couper la retraite. La nuit du 15 au 1 s'%tait pass%e le plus tran"uillement du monde. Il# avait eu$ la veille$ mal!r% un ora!e terrible$ un en!a!ement dans

le"uel les Autriciens avaient %t% battus. On eCt dit "ue la nature etles ommes %taient &ati!u%s et se reposaient.

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>onaparte %tait tran"uille un seul pont existait sur la >ormida$ et onlui avait a&&irm% "ue ce pont %tait coup%.Des avant7postes avaient %t% plac%s aussi loin "ue possible du cJt% dela >ormida$ et ils %taient %clair%s eux7m6mes par des !roupes de

"uatre ommes.oute la nuit &ut occup%e par l;ennemi + passer la rivière.0 deux eures du matin$ deux des !roupes de "uatre ommes &urentsurpris sept ommes &urent %!or!%s le uitième s'%cappa et vint$en criant 3 = Aux armes : ? donner dans l'un des avant7postes.0 l'instant m6me un courrier &ut exp%di% au premier consul$ "ui avaitcouc% + orre7di7Garo&olo.ais$ en attendant les ordres "ui allaient arriver$ la !%n%rale battit surtoute la li!ne. Il &aut avoir assist% + une pareille scène pour se &aire une id%e del;e&&et "ue produit sur une arm%e endormie$ le tambour appelant lesoldat aux armes$ + trois eures du matin.<'est le &risson pour les plus braves.Les soldats s'%taient couc%s tout abill%s cacun se leva$ courut

aux &aisceaux$ sauta sur son arme.Les li!nes se &ormèrent dans la vaste plaine de aren!o le bruit dutambour s'%tendait comme une lon!ue tra-n%e de poudre$ et$ dans lademi7obscurit%$ on vo#ait courir et s'a!iter l'avant7!arde.Buand le *our se leva$ nos troupes occupaient les positionssuivantes 3La division Gardanne et la division <amberlac$ &ormant l'extr6meavant7!arde$ %taient camp%es + la cassine de (etra7>ona$ c'est7+7dire

dans l'an!le "ue &ait$ avec la route de aren!o + ortone$ la >ormidatraversant cette route pour aller se *eter dans le anaro.Le corps du !%n%ral Lannes %tait en avant du villa!e de 8an7Giuliano$le m6me "ue le premier consul avait montr%$ trois mois auparavant$sur la carte$ + Foland$ en lui disant "ue l+ se d%ciderait le sort de laprocaine campa!ne. 

La !arde des consuls %tait plac%e en arrière des troupes du !%n%ralLannes$ + une distance de cin" cents toises environ.

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La bri!ade de cavalerie aux ordres du !%n%ral Xellermann et"uel"ues escadrons de ussards et de casseurs &ormaient la !auceet remplissaient sur la première li!ne les intervalles des divisionsGardanne et <amberlac.

ne seconde bri!ade de cavalerie$ command%e par le !%n%ral<ampeaux$ &ormait la droite et remplissait$ sur la seconde li!ne$ lesintervalles de la cavalerie du !%n%ral Lannes.En&in$ le 12e r%!iment de ussards et le 21e r%!iment de casseurs$d%tac%s par urat sous les ordres du !%n%ral Fivaud$ occupaient led%bouc% de 8alo situ% + l'extr6me droite de la position !%n%rale.out cela pouvait &ormer vin!t7cin" ou vin!t7six mille ommes sanscompter les divisions onnier et >oudet$ dix mille ommes + peuprès$ command%es par Desaix et d%tac%es de l'arm%e pour allercouper la retraite + l'ennemi sur la route de G6nes.8eulement$ au lieu de battre en retraite$ l'ennemi atta"uait. En e&&et$ le 15$ dans la *ourn%e$ le !%n%ral %las$ !%n%ral en ce& del'arm%e autricienne$ avait acev% de r%unir les troupes des !%n%rauxKaddic$ Xaim et Ott$ avait pass% le anaro$ et %tait venu camper en

avant d'Alexandrie avec trente7six mille ommes d'in&anterie$ septmille de cavalerie et une artillerie nombreuse$ bien servie et bienattel%e.0 "uatre eures du matin$ la &usillade s'en!a!eait sur la droite$ et le!%n%ral Victor assi!nait + cacun sa li!ne de bataille.0 cin" eures$ >onaparte &ut r%veill% par le bruit du canon.Au moment o4 il s'abillait + la te$ un aide de camp de Victoraccourut lui annoncer "ue l'ennemi avait pass% la >ormida et "ue l'on

se battait sur toute la li!ne.Le premier consul se &it amener son ceval$ sauta dessus$ s'%lan)a au!alop vers l'endroit o4 la bataille %tait en!a!%e.Du sommet d'un monticule$ il vit la position des deux arm%es.L'ennemi %tait &orm% sur trois colonnes celle de !auce$ compos%ede toute la cavalerie et de l'in&anterie l%!ère$ se diri!eait vers <astel7<eriolo par le cemin de 8alo$ en m6me temps "ue les colonnes du

centre et de la droite$ appu#%es l'une + l'autre$ et comprenant lescorps d'in&anterie des !%n%raux Kaddic$ Xaim et O'Feill# et la

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r%serve des !renadiers aux ordres du !%n%ral Ott$ s'avan)aient par laroute de ortone en remontant la >ormida. 0 leurs premiers pas au7del+ de la rivière$ ces deux dernières

colonnes %taient venues se eurter aux troupes du !%n%ral Gardanne$post%es$ comme nous l'avons dit$ + la &erme et sur le ravin de (etra7>ona c'%tait le bruit de l'artillerie marcant devant elles "ui attirait>onaparte sur le camp de bataille.Il arriva *uste au moment o4 la division Gardanne$ %cras%e par le &eude cette artillerie$ commen)ait + se replier$ et o4 le !%n%ral Victor&aisait avancer + son secours la division <amberlac.8outenues par ce mouvement$ les troupes de Gardanne op%raient leurretraite en bon ordre et couvraient le villa!e de aren!o.La situation %tait !rave toutes les combinaisons du !%n%ral en ce&%taient renvers%es. Au lieu d'atta"uer$ selon son abitude$ avec des&orces savamment mass%es$ il se vo#ait atta"u% lui7m6me avantd'avoir pu concentrer ses troupes. (ro&itant du terrain "ui s'%lar!issait devant eux$ les Autriciens

cessaient de marcer en colonnes et se d%plo#aient en li!nesparallèles + celles des !%n%raux Gardanne et <amberlac seulement$ ils %taient deux contre un.La première des li!nes ennemies %tait command%e par le !%n%ralKaddic la seconde$ par le !%n%ral %las la troisième$ par le!%n%ral Ott.0 une très petite distance en avant de la >ormida$ il existe unruisseau appel% le @ontanone ce ruisseau coule dans un ravin

pro&ond$ "ui &orme un demi7cercle autour du villa!e de aren!o et led%&end.Le !%n%ral Victor avait d%*+ vu le parti "ue l'on pouvait tirer de ceretrancement naturel$ et s'en %tait servi pour rallier les divisionsGardanne et <amberlac.>onaparte approuvant les dispositions de Victor$ lui envo#a l'ordre ded%&endre aren!o *us"u'+ la dernière extr%mit% 3 il lui &allait + lui le

temps de reconna-tre son *eu sur ce !rand %ci"uier en&erm% entre la>ormida$ le @ontanone et aren!o.

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La première mesure + prendre %tait de rappeler le corps de Desaix$ enmarce$ comme nous l'avons dit$ pour couper la route de Gènes. >onaparte exp%dia deux ou trois aides de camp en leur ordonnant de

ne s'arr6ter "ue lors"u'ils auraient re*oint ce corps.(uis il attendit$ comprenant "u'il n'# avait rien + &aire "u'+ battre enretraite le plus r%!ulièrement possible$ *us"u'au moment o4 unemasse compacte lui permettrait non seulement d'arr6ter lemouvement r%tro!rade$ mais encore de marcer en avant.8eulement$ l'attente %tait terrible.Au bout d'un instant$ l'action s'%tait r%en!a!%e sur toute la li!ne. LesAutriciens %taient parvenus au bord du @ontanone$ dont les @ran)aistenaient l'autre rive on se &usillait de ca"ue cJt% du ravin ons'envo#ait et se renvo#ait la mitraille + port%e de pistolet.(rot%!% par une artillerie terrible$ l'ennemi$ sup%rieur en nombre$ n'a"u'+ s'%tendre pour nous d%border.Le !%n%ral Fivaud$ de la division Gardanne$ le voit "ui s'appr6te +op%rer ce mouvement. 

Il se porte ors du villa!e de aren!o$ place un bataillon en rasecampa!ne$ lui ordonne de se &aire tuer sans reculer d'un pas puis$tandis "ue ce bataillon sert de point de mire + l'artillerie ennemie$ il&orme sa cavalerie en colonne$ tourne le bataillon$ tombe sur troismille Autriciens "ui s'avancent au pas de car!e$ les repousse$ lesmet en d%sordre$ et tout bless% "u'il est$ par un biscaSen$ les &orce +aller se re&ormer derrière leur li!ne.Après "uoi$ il vient se replacer + la droite du bataillon "ui n'a pas

bou!% d'un pas.ais$ pendant ce temps$ la division Gardanne$ "ui depuis le matinlutte contre l'ennemi$ est re*et%e dans aren!o$ o4 la suit la premièreli!ne des Autriciens$ dont la première li!ne &orce bientJt la division<amberlac + se replier en arrière du villa!e.L+$ un aide de camp du !%n%ral en ce& ordonne aux deux divisionsde se rallier$ et coCte "ue coCte$ de reprendre aren!o.

Le !%n%ral Victor les re&orme$ se met + leur t6te$ p%nètre dans les rues"ue les Autriciens n'ont pas eu le temps de barricader$ reprend le

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villa!e$ le reperd$ le reprend encore puis$ en&in$ %cras% par lenombre$ le reperd une dernière &ois. Il est vrai "u'il est on/e eures du matin$ et "u'+ cette eure$ Desaix$

re*oint par les aides de camp de >onaparte$ doit marcer au canon.<ependant$ les deux divisions de Lannes sont arriv%es au secours desdivisions en!a!%es ce ren&ort aide Gardanne$ et <amberlac +re&ormer leurs li!nes parallèlement + l'ennemi$ "ui d%bouce + la &oispar aren!o et par la droite et la !auce du villa!e.Les Autriciens vont nous d%border.Lannes$ &ormant son centre des divisions ralli%es de Victor$ s'%tendavec ses deux divisions moins &ati!u%es$ a&in de les opposer aux deuxailes autriciennes les deux corps$ l'un exalt% par un commencementde victoire$ l'autre tout &rais de son repos$ se eurtent avec ra!e$ et lecombat$ un instant interrompu par la double manQuvre de l'arm%e$recommence sur toute la li!ne.Après une lutte d'une eure$ pied + pied$ baSonnette + baSonnette$ lecorps d'arm%e du !%n%ral Xaim plie et recule le !%n%ral <ampeaux$+ la t6te du 1er et du e r%!iments de dra!ons$ car!e sur lui et

au!mente son d%sordre. Le !%n%ral atrin$ avec le Me l%!er$ les 22e ete de li!ne$ se met + leur poursuite et les re*ette + près de milletoises derrière le ruisseau. ais le mouvement "u'il vient de &aire l'a s%par% de son corpsd'arm%e les divisions du centre vont se trouver compromises par lavictoire de l'aile droite$ et les !%n%raux <ampeaux et atrin sontobli!%s de revenir prendre le poste "u'ils ont laiss% + d%couvert.

En ce moment$ Xellerman &aisait + l'aile !auce ce "ue atrin et<ampeaux venaient de &aire + l'aile droite. Deux car!es decavalerie ont perc% l'ennemi + *our mais$ derrière la première li!ne$il en a trouv% une seconde$ et$ n'osant s'en!a!er plus avant + cause dela sup%riorit% du nombre$ il a perdu le &ruit de sa victoiremomentan%e.Il est midi.

La li!ne &ran)aise$ "ui ondulait comme un serpent de &lamme sur unelon!ueur de près d'une lieue$ est bris%e vers son centre. <e centre$ en

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reculant$ abandonnait les ailes 3 les ailes ont donc %t% &orc%es desuivre le mouvement r%tro!rade. Xellermann + !auce$ atrin +droite$ ont donn% + leurs ommes l'ordre de reculer.La retraite s'op%ra par %ci"uier$ sous le &eu de "uatre7vin!ts pièces

d'artillerie "ui pr%c%daient la marce des bataillons autriciens lesran!s se d%!arnissaient + vue d'Qil 3 on ne vo#ait "ue bless%sapport%s + l'ambulance par leurs camarades$ "ui$ pour la plupart$ nerevenaient plus. ne division battait en retraite + travers un camp de bl%s mCrs unobus %clata et mit le &eu + cette paille d%*+ sèce$ deux ou trois milleommes se trouvèrent au milieu d'un incendie. Les !ibernes prirent&eu et sautèrent. n immense d%sordre se mit dans les ran!s.Alors$ >onaparte lan)a la !arde consulaire elle arriva au pas decourse$ se d%plo#a en bataille et arr6ta les pro!rès de l'ennemi. Deleur cJt%$ les !renadiers + ceval se pr%cipitèrent au !alop etculbutèrent la cavalerie autricienne.(endant ce temps$ la division %capp%e + l'incendie se re&ormait$recevait de nouvelles cartouces et rentrait en li!ne.

ais ce mouvement n'avait eu d'autre r%sultat "ue d'emp6cer laretraite de se can!er en d%route.Il %tait deux eures.>onaparte re!ardait cette retraite$ assis sur la lev%e du &oss% de la!rande route d'Alexandrie il %tait seul il avait la bride de sonceval pass%e au bras et &aisait volti!er de petites pierres en les&ouettant du bout de sa cravace. Les boulets sillonnaient la terre toutautour de lui.

Il semblait indi&&%rent + ce !rand drame$ au d%nouement du"uelcependant %taient suspendues toutes ses esp%rances. ,amais il n'avait *ou% si terrible partie 3 six ans de victoire contre lacouronne de @rance :out + coup$ il parut sortir de sa r6verie au milieu de l'e&&ro#ablebruit de la &usillade et du canon$ il lui semblait entendre le bruit d'un

!alop de ceval. Il leva la t6te. En e&&et$ du cJt% de ovi arrivait uncavalier + toute bride sur un ceval blanc d'%cume.

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Lors"ue le cavalier ne &ut plus "u'+ cin"uante pas$ >onaparte *eta uncri. 9 Foland : dit7il.<elui7ci$ de son cJt%$ arrivait en criant 3

 9 Desaix : Desaix : Desaix :>onaparte ouvrit les bras Foland sauta + bas de son ceval$ et sepr%cipita au cou du premier consul.Il # avait pour >onaparte deux *oies dans cette arriv%e 3 celle derevoir un omme "u'il savait lui 6tre d%vou% *us"u'+ la mort$ celle dela nouvelle apport%e par lui. 9 Ainsi$ Desaix T interro!ea le premier consul.  9 Desaix est + une lieue + peine l'un de vos aides de camp l;arencontr% revenant sur ses pas et marcant au canon. 9 Allons$ dit >onaparte$ peut76tre arrivera7t7il encore + temps. 9 <omment$ + temps  9 Fe!arde :Foland *eta un coup d'Qil sur le camp de bataille et comprit lasituation.

(endant les "uel"ues minutes o4 >onaparte avait d%tourn% ses #euxde la m6l%e$ elle s'%tait encore a!!rav%e.La première colonne autricienne$ "ui s'%tait diri!%e sur <astel7<eriolo et "ui n'avait pas encore donn%$ d%bordait notre droite.8i elle entrait en li!ne$ c'%tait la d%route au lieu de la retraite.Desaix arriverait trop tard. 9 (rends mes deux derniers r%!iments de !renadiers$ dit >onaparte rallie la !arde consulaire$ et porte7toi avec eux + l;extr6me droiteT

tu comprends en carr%$ Foland : et arr6te cette colonne comme uneredoute de !ranit. Il n'# avait pas un instant + perdre Foland sauta + ceval$ prit lesdeux r%!iments de !renadiers$ rallia la !arde consulaire et s'%lan)a +l;extr6me droite.Arriv% + cin"uante pas de la colonne du !%n%ral Elsnit/ 3

 9 En carr% : cria Foland le premier consul nous re!arde.Le carr% se &orma ca"ue omme sembla prendre racine + sa place.

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Au lieu de continuer son cemin pour venir en aide aux !%n%raux%las et Xaim$ au lieu de m%priser ces neu& cents ommes "uin'%taient point + craindre sur les derrières d'une arm%e victorieuse$ le!%n%ral Elsnit/ s'acarna contre eux.

<e &ut une &aute cette &aute sauva l;arm%e.<es neu& cents ommes &urent v%ritablement la redoute de !ranit"u'avait esp%r%e >onaparte 3 artillerie$ &usillade$ baSonnettes$ touts'usa sur elle.Elle ne recula point d'un pas.>onaparte la re!ardait avec admiration$ "uand$ en d%tournant en&inles #eux du cJt% de la route de ovi$ il vit appara-tre les premièresbaSonnettes de Desaix. (lac% au point le plus %lev% du plateau$ il vo#ait ce "ue ne pouvaitvoir l;ennemi.Il &it si!ne + un !roupe d'o&&iciers "ui se tenait + "uel"ues pas de lui$pr6ts + porter ses ordres.Derrière ces o&&iciers %taient deux ou trois domesti"ues tenant descevaux de main.

O&&iciers et domesti"ues s'avancèrent.>onaparte montra + l'un des o&&iciers la &or6t de baSonnettes "uireluisaient au soleil. 9 Au !alop vers ces baSonnettes$ dit7il$ et "u'elles se tent : Buant +Desaix$ vous lui dire/ "ue *e suis ici et "ue *e l;attends.L'o&&icier partit au !alop.>onaparte reporta ses #eux sur le camp de bataille.La retraite continuait mais le !%n%ral Elsnit/ et sa colonne %taient

arr6t%s par Foland et ses neu& cents ommes. La redoute de !ranit s'%tait can!%e en volcan elle *etait le &eu parses "uatre &aces.Alors$ s'adressant aux trois autres o&&iciers 3 9 n de vous au centre les deux autres aux ailes : dit >onaparte annonce/ partout l'arriv%e de la r%serve et la reprise de l'o&&ensive.

Les trois o&&iciers partirent comme trois &lèces lanc%es par le m6mearc$ s'%cartant de leur point de d%part au &ur et + mesure "u'ils

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approcaient de leur but respecti&.Au moment o4$ après les avoir suivis des #eux$ >onaparte seretournait$ un cavalier portant l;uni&orme d'o&&icier !%n%ral n'%taitplus "u'+ cin"uante pas de lui.

<'%tait Desaix.Desaix$ "u'il avait "uitt% sur la terre d'!#pte et "ui$ le matin m6me$disait en riant 3 9 Les boulets d'Europe ne me connaissent plus$ il m'arrivera maleur.ne poi!n%e de mains su&&it aux deux amis pour %can!er leur cQur. (uis >onaparte %tendit le bras vers le camp de bataille.La simple vue en apprenait plus "ue toutes les paroles du monde.Des vin!t mille ommes "ui avaient commenc% le combat vers cin"eures du matin$ + peine$ sur un ra#on de deux lieues$ restait7il neu&mille ommes d'in&anterie$ mille cevaux et dix pièces de canon en%tat de &aire &eu un "uart de l'arm%e %tait ors de combat l'autre"uart$ occup% + transporter les bless%s "ue le premier consul avaitdonn% l'ordre de ne pas abandonner. out reculait$ + l'exception deFoland et de ses neu& cents ommes.

Le vaste espace compris entre la >ormida et le point de retraite o4l'on %tait arriv%$ %tait couvert de cadavres d'ommes et de cevaux$de canons d%mont%s$ de caissons bris%s.De place en place montaient des colonnes de &lamme et de &um%e c'%taient des camps de bl% "ui brClaient.Desaix embrassa tous ces d%tails d'un coup d'Qil. 9 Bue pense/7vous de la bataille demanda >onaparte. 

 9 ,e pense$ dit Desaix$ "u'elle est perdue mais comme il n'est encore"ue trois eures de l;après7midi$ nous avons le temps d'en !a!ner uneautre. 9 8eulement$ dit une voix$ il vous &aut du canon.<ette voix$ c'%tait celle de armont$ "ui commandait en ce&l;artillerie. 9 Vous ave/ raison$ armont mais o4 alle/ vous en prendre$ du

canon  9 <in" pièces "ue *e puis retirer du camp de bataille encore intactes$

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cin" autres "ue nous avions laiss%es sur la 8crivia et "ui viennentd'arriver. 9 Et uit pièces "ue *'amène$ dit Desaix. 9 Dix7uit pièces$ reprit armont$ c'est tout ce "u'il me &aut.

n aide de camp partit pour ter l;arriv%e des pièces de Desaix.La r%serve approcait tou*ours et n'%tait plus "u'+ un demi7"uart delieue.La position$ du reste$ semblait coisie + l'avance + la !auce de laroute s'%levait une aie !i!antes"ue$ perpendiculaire au cemin etprot%!%e par un talus. On # &it &iler l;in&anterie au &ur et + mesure "u'elle arrivait lacavalerie elle7m6me put se dissimuler derrière ce lar!e rideau.(endant ce temps$ armont avait r%uni ses dix7uit pièces de canonet les avait mises en batterie sur le &ront droit de l;arm%e.out + coup$ elles %clatèrent et vomirent sur les %tran!ers un d%lu!ede mitraille.Il # eut dans les ran!s ennemis un moment d'%sitation.>onaparte en pro&ita pour passer sur toute la li!ne &ran)aise.

 9 <amarades$ s'%cria7t7il$ c'est asse/ &aire de pas en arrière$ souvene/7vous "ue c'est mon abitude de coucer sur le camp de bataille.En m6me temps$ et comme pour r%pondre + la canonnade dearmont$ des &eux de peloton %clatent + !auce$ prenant lesAutriciens en &lanc.<'est Desaix et sa division "ui les &oudroient + bout portant et enplein travers.oute l;arm%e comprend "ue c'est la r%serve "ui donne et "u'il &aut

l;aider d'un e&&ort supr6me. Le mot = En avant : ? retentit de l'extr6me !auce + l;extr6me droite.Les tambours battent la car!e.Les Autriciens$ "ui n'ont pas vu les ren&orts "ui viennent d'arriver et"ui$ cro#ant la *ourn%e + eux$ marcaient le &usil sur l'%paule comme+ une promenade$ sentent "u'il vient de se passer dans nos ran!s

"uel"ue cose d'%tran!e$ et veulent retenir la victoire "u'ils sentent!lisser entre leurs mains.

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ais partout les @ran)ais ont repris l'o&&ensive$ partout le terrible pasde car!e et la victorieuse arseillaise se &ont entendre la batteriede armont vomit le &eu Xellermann s'%lance avec ses cuirassiers ettraverse les deux li!nes ennemies.

Desaix saute les &oss%s$ &rancit les aies$ arrive sur une petite%minence et tombe au moment o4 il se retourne pour voir si sadivision le suit mais sa mort$ au lieu de diminuer l'ardeur de sessoldats$ la redouble 3 ils s'%lancent + la baSonnette sur la colonne du!%n%ral Wac. En ce moment$ Xellermann$ "ui a travers% les deux li!nes ennemies$voit la division Desaix aux prises avec une masse compacte etimmobile$ il car!e en &lanc$ p%nètre dans un intervalle$ l'ouvre$ labrise$ l'%cartèle en moins d'un "uart d'eure$ les cin" mille!renadiers autriciens "ui composent cette masse sont en&onc%s$culbut%s$ dispers%s$ &oudro#%s$ an%antis$ ils disparaissent comme une&um%e le !%n%ral Wac et son %tat7ma*or sont &aits prisonniers c'esttout ce "u'il en reste.Alors$ + son tour$ l'ennemi veut &aire donner son immense cavalerie

mais le &eu continuel de la mous"ueterie$ la mitraille d%vorante et laterrible baSonnette l'arr6tent court.urat manQuvre sur les &lancs avec deux pièces d'artillerie l%!ère etun obusier "ui envoient la mort en courant.n instant il s'arr6te pour d%!a!er Foland et ses neu& cents ommes un de ses obus tombe dans les ran!s des Autriciens et %clate uneouverture se &ait pareille + un !ou&&re de &lammes 3 Foland s'# %lance$un pistolet d'une main$ son sabre de l'autre toute la !arde consulaire

le suit$ ouvrant les ran!s autriciens comme un coin de &er ouvre untronc de c6ne il p%nètre *us"u'+ un caisson bris% "u'entoure lamasse ennemie il introduit son bras arm% du pistolet dansl'ouverture du caisson et &ait &eu.ne d%tonation e&&ro#able se &ait entendre$ un volcan s'est ouvert et ad%vor% tout ce "ui l'entourait. 

Le corps d'arm%e du !%n%ral Elsnit/ est en pleine d%route.Alors tout plie$ tout recule$ tout se d%bande les !%n%raux

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autriciens$ veulent en vain soutenir la retraite$ l'arm%e &ran)aise&rancit en une demi7eure la plaine "u'elle a d%&endue pied + piedpendant uit eures.L'ennemi ne s'arr6te "u'+ aren!o$ o4 il tente en vain de se re&ormer

sous le &eu des artilleurs de <arra78aint7<#r$ oubli%s + <astel7<eriolo$ et "u'on retrouve au d%nouement de la *ourn%e maisarrivent au pas de course les divisions Desaix$ Gardanne et<amberlac$ "ui poursuivent les Autriciens de rue en rue.aren!o est emport% l'ennemi se retire sur la position de (etra7>ana$ "ui est emport%e comme aren!o.Les Autriciens se pr%cipitent vers les ponts de la >ormida$ mais<arra78aint7<#r # est arriv% avant eux 3 alors la multitude des &u#ardscerce les !u%s$ et s'%lance dans la >ormida sous le &eu de toutenotre li!ne$ "ui ne s'%teint "u'+ dix eures du soirTLes d%bris de l'arm%e autricienne re!a!nèrent leur campd'Alexandrie l'arm%e &ran)aise bivoua"ua devant les t6tes de pont. La *ourn%e avait coCt% aux Autriciens "uatre mille cin" cents morts$six mille bless%s$ cin" mille prisonniers$ dou/e drapeaux$ trente

pièces de canon.,amais la &ortune ne s'%tait montr%e sous deux &aces si oppos%es.0 deux eures de l'après7midi$ c'%tait pour >onaparte une d%&aite etses d%sastreuses cons%"uences + cin" eures$ c'%tait l'Italierecon"uise d'un seul coup et le trJne de @rance en perspective.Le soir m6me$ le premier consul %crivait cette lettre + madame deontrevel 3= adame$

= ,'ai remport% au*ourd'ui ma plus belle victoire mais cette victoireme coCte les deux moiti%s de mon cQur$ Desaix et Foland.= e pleure/ point$ madame 3 depuis lon!temps$ votre &ils voulaitmourir et il ne pouvait mourir plus !lorieusement.= >OA(AFE. ? On &it des recerces inutiles pour retrouver le cadavre du *eune aide

de camp 3 comme Fomulus$ il avait disparu dans une temp6te.ul ne sut *amais "uelle cause lui avait &ait poursuivre$ avec tant

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d'acarnement$ une mort "u'il avait eu tant de peine + rencontrer.

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UN "OT AU LECTEUR 

Il # a + peu près un an "ue mon vieil ami ,ules 8imon$ l'auteur du

Devoir$ vint me demander de lui &aire un roman pour le ,ournal pourous.,e lui racontai un su*et de roman "ue *'avais dans la t6te. Le su*et luiconvenait. ous si!nmes le trait% s%ance tenante.L'action se passait de 1NP1 + 1NP5$ et le premier capitre s'ouvrait +Varennes$ le soir de l'arrestation du roi.8eulement$ si press% "ue &Ct le ,ournal pour ous$ *e demandai +,ules 8imon une "uin/aine de *ours avant de me mettre + son roman.,e voulais aller + Varennes *e ne connaissais pas Varennes.Il # a une cose "ue *e ne sais pas &aire 3 c'est un livre ou un dramesur des localit%s "ue *e n'ai pas vues.(our &aire <ristine$ *'ai %t% + @ontainebleau pour &aire Kenri III$ *'ai%t% + >lois pour &aire les ous"uetaires$ *'ai %t% + >oulo!ne et +>%tune pour &aire onte7<risto$ *e suis retourn% aux <atalans et aucteau d'I& pour &aire Isaac La"uedem$ *e suis retourn% + Fome et

 *'ai$ certes$ perdu plus de temps + %tudier ,%rusalem et <orinte +distance "ue si *'# &usse all%. <ela donne un tel caractère de v%rit% + ce "ue *e &ais$ "ue lespersonna!es "ue *e plante poussent par&ois aux endroits o4 *e les aiplant%s$ de telle &a)on "ue "uel"ues7uns &inissent par croire "u'ils ontexist%.Il # a m6me des !ens "ui les ont connus.

Ainsi *e vais vous dire une cose en con&idence$ cers lecteurs seulement$ ne la r%p%te/ point. ,e ne veux pas &aire tort + d'onn6tes

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pères de &amille "ui vivent de cette petite industrie$ mais$ si vousalle/ + arseille$ on vous montrera la maison de orel sur le <ours$la maison de erc%dès aux <atalans$ et les cacots de Dantès et de@aria au cteau d'I&.

Lors"ue *e mis en scène onte7<risto au %tre7Kistori"ue$ *'%crivis + arseille pour "ue l;on me &-t un dessin du cteau d'I&$ et"u'on me l'envo#t. <e dessin %tait destin% au d%corateur.Le peintre au"uel *e m'%tais adress% m'envo#a le dessin demand%.8eulement il &it mieux "ue *e n'eusse os% exi!er de lui il %crivit sousle dessin 3 = Vue du cteau d'I&$ + l'endroit o4 Dantès &ut pr%cipit%. ?,'ai appris$ depuis$ "u'un brave omme de cic%rone$ attac% aucteau d'I&$ vendait des plumes en cartila!es de poisson$ &aites parl'abb% @aria lui7m6me. Il n'# a "u'un maleur$ c'est "ue Dantès et l'abb% @aria n'ont *amaisexist% "ue dans mon ima!ination$ et "ue$ par cons%"uent$ Dantès n'apu 6tre pr%cipit% du aut en bas du cteau d'I&$ ni l'abb% @aria &airedes plumes.ais voil+ ce "ue c'est de visiter les localit%s.

,e voulais donc visiter Varennes avant de commencer mon roman$dont le premier capitre s'ouvrait + Varennes.(uis$ istori"uement$ Varennes me tracassait &ort 3 plus *e lisais derelations istori"ues sur Varennes$ moins *e comprenaistopo!rapi"uement l'arrestation du roi.,e proposai donc + mon *eune ami (aul >oca!e de venir avec moi +Varennes.,'%tais sCr d'avance "u'il accepterait. (roposer un pareil vo#a!e + cet

esprit pittores"ue et carmant$ c'%tait le &aire bondir de sa caise aucemin de &er.ous pr-mes le cemin de &er de <lons.0 <lons$ nous &-mes prix avec un loueur de voitures "ui$ + raisonde dix &rancs par *our$ nous pr6ta un ceval et une carriole. ous &Cmes sept *ours en cemin 3 trois *ours pour aller de <lons +

Varennes$ trois *ours de Varennes + <lons$ et un *our pour &airetoutes nos recerces locales dans la ville.

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,e reconnus$ avec une satis&action "ue vous comprendre/ &acilement$"ue pas un istorien n'avait %t% istori"ue$ et$ avec une satis&actionplus !rande encore$ "ue c'%tait . iers "ui avait %t% le moinsistori"ue de tous les istoriens.

,e m'en doutais bien d%*+$ mais *e n'en avais pas la certitude.Le seul "ui eCt %t% exact$ mais d'une exactitude absolue$ c'%tait VictorKu!o$ dans son livre intitul% Le Fin.Il est vrai "ue Victor Ku!o est un poète$ et non pas un istorien.Buels istoriens cela &erait$ "ue les poètes$ s'ils consentaient + se&aire istoriensn *our$ Lamartine me demandait + "uoi *'attribuais l'immense succèsde son Kistoire des Girondins.\] 9 0 ce "ue vous vous 6tes %lev% + la auteur du roman$ luir%pondis7*e. Il r%&l%cit lon!temps$ et &init$ *e crois$ par 6tre de mon avis.,e restai donc un *our + Varennes$ et visitai toutes les localit%sn%cessaires + mon roman$ "ui devait 6tre intitul% Fen% d'Ar!onne.(uis *e revins.

on &ils %tait + la campa!ne + 8ainte7Assise$ près elun macambre m'attendait *e r%solus d'# aller &aire mon roman.,e ne sais pas deux caractères plus oppos%s "ue celui d;Alexandre etle mien$ et "ui cependant aillent mieux ensemble.ous avons certes de bonnes eures parmi celles "ue nous passonsloin l'un de l'autre mais *e crois "ue nous n'en avons pas demeilleures "ue celles "ue nous passons l'un près de l'autre.Au reste$ depuis trois ou "uatre *ours$ *'%tais install%$ essa#ant de me

mettre + mon Fen% d;Ar!onne$ prenant la plume$ et la d%posantpres"ue aussitJt.<ela n'allait pas.\] ,e m'en consolais en racontant des istoires. Le asard &it "ue *'en racontai une "ui m'avait %t% racont%e + moi7m6me par odier 3 c'%tait celle de "uatre *eunes !ens a&&ili%s a la

compa!nie de ,%u$ et "ui avaient %t% ex%cut%s + >our! en >resse$avec des circonstances du plus aut dramati"ue.

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L'un de ces "uatre *eunes !ens$ celui "ui eut le plus de peine +mourir$ ou plutJt celui "ue l'on eut le plus de peine + tuer$ avait dix7neu& ans et demi.Alexandre %couta mon istoire avec beaucoup d'attention.

(uis$ "uand *'eus &ini 3 9 8ais7tu$ me dit7il$ ce "ue *e &erais + ta place  9 ,e laisserais l+ Fen% d'Ar!onne$ "ui ne rend pas$ et *e &erais tes<ompa!nons de ,%u$ + la place. 9 ais pense donc "ue *'ai l;autre roman dans ma t6te depuis un anou deux$ et "u'il est pres"ue &ini. 9 Il ne le sera *amais$ puis"u'il ne l'est pas maintenant. 9 u pourrais bien avoir raison mais *e vais perdre six mois + meretrouver o4 *'en suis.  9 >on : dans trois *ours$ tu auras &ait un demi7volume. 9 Alors$ tu m'aideras. 9 Oui$ *e vais te donner deux personna!es. 9 Voil+ tout  9 u es trop exi!eant : le reste te re!arde moi$ *e &ais ma Buestion

d'ar!ent. 9 E bien$ "uels sont tes deux personna!es  9 n !entleman an!lais et un capitaine &ran)ais. 9 Vo#ons l;An!lais d'abord. 9 8oit :Et Alexandre me &it le portrait de lord anla#. 9 on !entleman an!lais me va$ lui dis7*e maintenant$ vo#ons toncapitaine &ran)ais.

 9 on capitaine &ran)ais est un personna!e m#st%rieux$ "ui veut se&aire tuer + toute &orce et "ui ne peut pas en venir + bout de sorte"ue$ ca"ue &ois "u'il veut se &aire tuer$ comme il accomplit uneaction d'%clat$ il monte d'un !rade.  9 ais pour"uoi veut7il se &aire tuer  9 (arce "u'il est d%!oCt% de la vie.

 9 Et pour"uoi est7il d%!oCt% de la vie  9 A : voil+ le secret du livre.

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 9 Il &audra tou*ours &inir par le dire. 9 oi$ + ta place$ *e ne le dirais pas. 9 Les lecteurs le demanderont. 9 u leur r%pondras "u'ils n'ont "u'+ cercer il &aut bien leur laisser

"uel"ue cose + &aire$ aux lecteurs. 9 <er ami$ *e vais 6tre %cras% de lettres. 9 u n'# r%pondras pas. 9 Oui$ mais$ pour ma satis&action personnelle$ &aut7il au moins "ue *esace pour"uoi mon %ros veut se &aire tuer.  9 O : + toi *e ne re&use pas de le dire. 9 Vo#ons. 9 E bien$ *e suppose "u'au lieu d'6tre pro&esseur de dialecti"ue$Abeilard ait %t% soldat. 9 Après  9 E bien$ suppose "u'une balleT 9 rès bien. 9 u comprends : au lieu de se retirer au (araclet$ il aurait &ait tout ce"u'il aurait pu pour se &aire tuer.

 9 Kum : 9 Buoi  9 <'est rude : 9 Fude$ comment  9 0 &aire avaler au public. 9 (uis"ue tu ne le lui diras pas$ au public.  9 <;est *uste. (ar ma &oi$ *e crois "ue tu as raisonT Attends.

 9 ,;attends. 9 As7tu les 8ouvenirs de la F%volution$ de odier  9 ,;ai tout odier. 9 Va me cercer ses 8ouvenirs de la r%volution. ,e crois "u;il a %critune ou deux pa!es sur Gu#on$ Lepr6tre$ Amiet et K#vert. 9 Alors$ on va dire "ue tu as vol% odier. 9 O : il m'aimait asse/ de son vivant pour me donner ce "ue *e vais

lui prendre après sa mort. Va me cercer les 8ouvenirs de laF%volution.

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Alexandre alla me cercer les 8ouvenirs de la F%volution. ,'ouvrisle livre$ *e &euilletai trois ou "uatre pa!es$ et en&in *e tombai sur ce"ue *e cercais.n peu de odier$ cers lecteurs$ vous n'# perdre/ rien. <'est lui "ui

parle 3= Les voleurs de dili!ences dont il est "uestion dans l;article Amiet$"ue *'ai cit% tout + l;eure$ s'appelaient Lepr6tre$ K#vert$ Gu#on etAmiet. = Lepr6tre avait "uarante7uit ans c'%tait un ancien capitaine dedra!ons$ cevalier de 8aint7Louis$ dou% d'une p#sionomie noble$d'une tournure avanta!euse et d'une !rande %l%!ance de manières.Gu#on et Amiet n'ont *amais %t% connus sous leur v%ritable nom. Ilsdevaient ceux7l+ + l'obli!eance si commune des marcands depasseports. Bu'on se &i!ure deux %tourdis d'entre vin!t et trente ans$li%s par "uel"ue responsabilit% commune "ui %tait peut76tre celled'une mauvaise action$ ou par un int%r6t plus d%licat et plus !%n%reux$la crainte de compromettre leur nom de &amille$ on conna-tra deGu#on et d'Amiet tout ce "ue *e m'en rappelle. <e dernier avait la

&i!ure sinistre$ et c'est peut76tre + sa mauvaise apparence "u'il doit lamauvaise r%putation dont les bio!rapes l;ont dot%. K#vert %tait le&ils d'un rice n%!ociant de L#on$ "ui avait o&&ert$ au sous7o&&iciercar!% de son trans&èrement$ soixante mille &rancs pour le laissers;%vader. <'%tait + la &ois l;Acille de (ris et de la bande. 8a taille%tait mo#enne$ mais bien prise$ sa tournure !racieuse$ vive et svelte.On n'avait *amais vu son Qil sans un re!ard anim%$ ni sa bouce sansun sourire. Il avait une de ces p#sionomies "u'on ne peut oublier$ et

"ui se composent d'un m%lan!e inexprimable de douceur et de &orce$de tendresse et d'%ner!ie. Buand il se livrait + l'%lo"uente p%tulancede ses inspirations$ il s'%levait *us"u'+ l'entousiasme. 8a conversation annon)ait un commencement d'instruction bien &aiteet beaucoup d'esprit naturel. <e "u'il # avait d'e&&ra#ant en lui$ c'%taitl;expression %tourdissante de sa !aiet%$ "ui contrastait d'une manière

orrible avec sa position. D'ailleurs$ on s'accordait + le trouver bon$!%n%reux$ umain$ &acile + manier pour les &aibles car il aimait +

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&aire parade contre les autres d'une vi!ueur r%ellement atl%ti"ue$ "ueses traits e&&%min%s %taient loin d'indi"uer. Il se &lattait de n'avoir *amais man"u% d'ar!ent et de n'avoir *amais eu d'ennemis. <e &ut saseule r%ponse + l;imputation de vol et d'assassinat. Il avait vin!t7deux

ans.= <es "uatre ommes avaient %t% car!%s de l;atta"ue d'une dili!ence"ui portait "uarante mille &rancs pour le compte du !ouvernement.<ette op%ration s'ex%cutait en plein *our$ pres"ue + l'amiable$ et lesvo#a!eurs$ d%sint%ress%s dans l;a&&aire$ s'en souciaient &ort peu. <e *our7l+$ un en&ant de dix ans$ bravement extrava!ant$ s'%lan)a sur lepistolet du conducteur et tira sur les assaillants. <omme l;armepaci&i"ue n'%tait car!%e "u'+ poudre$ suivant l;usa!e$ personne ne &utbless% mais il # eut dans la voiture une !rande et *uste appr%ensionde repr%sailles. La mère du petit !ar)on &ut saisie d'une crise de ner&ssi a&&reuse$ "ue cette nouvelle in"ui%tude &it diversion + toutes lesautres$ et "u'elle occupa tout particulièrement l;attention desbri!ands. L'un d'eux s'%lan)a près d'elle en la rassurant de la manière la plus

a&&ectueuse$ en la &%licitant sur le coura!e pr%matur% de son &ils$ enlui prodi!uant les sels et les par&ums dont ces messieurs %taientordinairement munis pour leur propre usa!e. Elle revint + elle$ et sescompa!nons de vo#a!e remar"uèrent "ue$ dans ce momentd'%motion$ le mas"ue du voleur %tait tomb%$ mais ils ne le virentpoint.= La police de ce temps7l+$ retranc%e sur une observationimpuissante$ ne pouvait s'opposer aux op%rations des bandits mais

elle ne man"uait pas de mo#ens pour se mettre + leur trace. Le motd'ordre se donnait au ca&%$ et on se rendait compte d'un &ait "uiemportait la peine de mort d'un bout du billard + l'autre. elle %taitl;importance "u'# attacaient les coupables et "u'# attacait l'opinion.<es ommes de terreur et de san! se retrouvaient le soir dans lemonde et parlaient de leurs exp%ditions nocturnes comme d'uneveill%e de plaisir. Lepr6tre$ K#vert$ Gu#on et Amiet &urent traduits

devant le tribunal d'un d%partement voisin. (ersonne n'avait sou&&ertde leur attentat$ "ue le r%sor$ "ui n'int%ressait "ui "ue ce &Ct$ car on

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ne savait plus + "ui il appartenait. (ersonne n'en pouvait reconna-treun$ si ce n'est la belle dame$ "ui n'eut !arde de le &aire. Ils &urentac"uitt%s + l'unanimit%.= <ependant la conviction de l;opinion %tait si mani&este et si

prononc%e$ "ue le ministère public &ut obli!% d'en appeler. Le *u!ement &ut cass% mais telle %tait alors l'incertitude du pouvoir$"u'il redoutait pres"ue de punir des excès "ui pouvaient$ lelendemain$ 6tre cit%s comme des titres. Les accus%s &urent renvo#%sdevant le tribunal de l;Ain$ dans cette ville de >our! o4 %taient unepartie de leurs amis$ de leurs parents$ de leurs &auteurs$ de leurscomplices. On cro#ait avoir satis&ait aux r%clamations d'un parti enlui ramenant ses victimes. On cro#ait 6tre assur% de ne pas d%plaire +l;autre en les pla)ant sous des !aranties pres"ue in&aillibles. Leurentr%e dans les prisons &ut$ en e&&et$ une espèce de triompe.= L'instruction recommen)a elle produisit d'abord les m6mesr%sultats "ue la pr%c%dente. Les "uatre accus%s %taient plac%s sous la&aveur d'un alibi très &aux$ mais rev6tu de cent si!natures$ et pourle"uel on en aurait trouv% dix mille. outes les convictions morales

devaient tomber en pr%sence d'une pareille autorit%. L'absolutionparaissait in&aillible$ "uand une "uestion du pr%sident$ peut76treinvolontairement insidieuse$ can!ea l'aspect du procès.= 9 adame$ dit7il + celle "ui avait %t% si aimablement assist%e par undes voleurs$ "uel est celui des accus%s "ui vous a accord% tant desoins = <ette &orme inattendue d'interro!ation intervertit l'ordre de sesid%es.

 Il est probable "ue sa pens%e admit le &ait comme reconnu et "u'ellene vit plus dans la manière de l;envisa!er "u'un mo#en de modi&ier lesort de l'omme "ui l;int%ressait.= 9 <'est monsieur$ dit7elle en montrant Lepr6tre.= Les "uatre accus%s$ compris dans un alibi indivisible$ tombaient dece seul &ait sous le &er du bourreau. Ils se levèrent et la saluèrent en

souriant.= 9 (ardieu : dit K#vert en retombant sur sa ban"uette avec de !rands

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%clats de rire$ voil+$ capitaine$ "ui vous apprendra + 6tre !alant.= ,'ai entendu dire "ue$ peu de temps après$ cette maleureuse dame%tait morte de ca!rin.= Il # eut le pourvoi accoutum% mais$ cette &ois$ il donnait peu

d'esp%rances. Le parti de la r%volution$ "ue apol%on allait %craser unmois plus tard$ avait repris l;ascendant. <elui de la contre7r%volutions'%tait compromis par des excès odieux. On voulait des exemples$ eton s'%tait arran!% pour cela$ comme on le prati"ue ordinairement dansles temps di&&iciles$ car il en est des !ouvernements comme desommes les plus &aibles sont les plus cruels. Les compa!nies de,%u n'avaient d'ailleurs plus d'existence compacte. Les %ros de cesbandes &arouces$ Debeauce$ Kastier$ >ar#$ Le <o"$ Dabri$Delboulbe$ 8toren&eld$ %taient tomb%s sur l'%ca&aud ou + cJt%. Il n'# avait plus de ressources pour les condamn%s dans le coura!eentreprenant de ces &ous &ati!u%s$ "ui n'%taient pas m6me capables$dès lors$ de d%&endre leur propre vie$ et "ui se l'Jtaient &roidement$comme (iard$ + la &in d'un *o#eux repas$ pour en %par!ner la peine +la *ustice ou + la ven!eance. os bri!ands devaient mourir.

= Leur pourvoi &ut re*et% mais l'autorit% *udiciaire n'en &ut paspr%venue la première. rois coups de &usil tir%s sous les murailles$ ducacot avertirent les condamn%s. Le commissaire du Directoireex%cuti&$ "ui exer)ait le ministère public près des tribunaux$%pouvant% par ce s#mptJme de connivence$ re"uit une partie de la&orce arm%e$ dont mon oncle %tait alors le ce& 3 0 six eures dumatin$ soixante cavaliers %taient ran!%s devant la !rille du pr%au.= Buoi"ue les !uicetiers eussent pris toutes les pr%cautions

possibles pour p%n%trer dans le cacot de ces "uatre maleureux$"u'ils avaient laiss%s la veille si %troitement !arrott%s et car!%s de&ers si lourds$ ils ne purent pas leur opposer une lon!ue r%sistance.Les prisonniers %taient libres et arm%s *us"u'aux dents. Ils sortirentsans di&&icult%$ après avoir en&erm% leurs !ardiens sous les !onds etsous les verrous et$ munis de toutes les cle&s$ ils traversèrent aussiais%ment l;espace "ui les s%parait du pr%au. Leur aspect dut 6tre

terrible pour la populace "ui les attendait devant les !rilles. 

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brCle$ si ce n'est monsieur$ continua7t7il en montrant le bourreau.<ela$ c'est une a&&aire "ue nous avons ensemble$ et "ui ne demandede part et d'autre "ue des proc%d%s.= La concession %tait &acile$ car il n'# avait l+ personne "ui ne sou&&r-t

de la dur%e de cette orrible tra!%die$ et "ui ne &Ct press% de la voir&inir. Buand il vit "ue cette concession %tait &aite$ il prit un de sespistolets aux dents$ tira de sa ceinture un poi!nard$ et se le plon!eadans la poitrine *us"u'au mance. Il resta debout et en parCt %tonn%.On voulut se pr%cipiter sur lui. \] = 9 out beau$ messieurs : cria7t7il en diri!eant de nouveau sur lesommes "ui se disposaient + l'envelopper les pistolets dont il s'%taitressaisi pendant "ue le san! *aillissait + !rands &lots de la blessure o4le poi!nard %tait rest%. Vous save/ nos conventions 3 *e mourrai seul$ou nous mourrons trois. arcons := On le laissa marcer. Il alla droit + la !uillotine en tournant lecouteau dans son sein.= 9 Il &aut$ ma &oi$ dit7il$ "ue *'aie l'me cevill%e dans le ventre : *ene peux pas mourir. ce/ de vous tirer de l+.

= Il adressait ceci aux ex%cuteurs.= n instant après$ sa t6te tomba. 8oit par asard$ soit "uel"uep%nomène particulier de la vitalit%$ elle bondit$ elle roula ors detout l'appareil du supplice$ et on vous dirait encore + >our! "ue lat6te d'K#vert a parl%. ?La lecture n'%tait pas acev%e$ "ue *'%tais d%cid% + laisser de cJt%Fen% d;Ar!onne pour les <ompa!nons de ,%u.Le lendemain$ *e descendais$ mon sac de nuit sous le bras.

 9 u pars me dit Alexandre.\] 9 Oui.  9 O4 vas7tu  9 0 >our! en >resse. 9 Buoi &aire  9 Visiter les localit%s et consulter les souvenirs des !ens "ui ont vu

ex%cuter Lepr6tre$ Amiet$ Gu#on et K#vert. 

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jjj Deux cemins conduisent + >our!$ "uand on vient de (aris$ bienentendu 3 on peut "uitter le cemin de &er + con$ et prendre une

dili!ence "ui conduit de con + >our! on peut continuer *us"u'+L#on$ et prendre le cemin de &er de >our! + L#on.,'%sitais entre ces deux voies$ lors"ue *e &us d%termin% par un desvo#a!eurs "ui abitaient momentan%ment le m6me ^a!on "ue moi.Il allait + >our!$ o4 il avait$ me dit7il$ de &r%"uentes relations il #allait par L#on donc$ la route de L#on %tait la meilleure.,e r%solus d'aller par la m6me route "ue lui.,e coucai + L#on$ et$ le lendemain$ + dix eures du matin$ *'%tais +>our!.\] n *ournal de la seconde capitale du ro#aume m'# re*oi!nit. Ilcontenait un article ai!re7doux sur moi. L#on n'a pas pu me pardonner depuis 155$ *e crois$ il # a de celavin!t7"uatre ans$ d'avoir dit "u'il n'%tait pas litt%raire.K%las : *'ai encore sur L#on$ en 1HN$ la m6me opinion "ue *'avais sur

lui en 155. ,e ne can!e pas &acilement d'opinion.Il # a en @rance une seconde ville "ui m'en veut pres"ue autant "ueL#on 3 c'est Fouen.Fouen a si&&l% toutes mes pièces$ # compris le <ompte Kermann.n *our$ un apolitain se vantait + moi d'avoir si&&l% Fossini et laalibran$ le >arbier et la Desdemona. 9 <ela doit 6tre vrai$ lui r%pondis7*e$ car Fossini et la alibran$ deleur cJt%$ se vantent d'avoir %t% si&&l%s par les apolitains.

,e me vante donc d'avoir %t% si&&l% par les Fouennais.<ependant$ un *our "ue *'avais un Fouennais pur san! sous la main$ *e r%solus de savoir pour"uoi on me si&&lait + Fouen. Bue voule/7vous : *'aime + me rendre compte des plus petites coses.Le Fouennais me r%pondit 3 9 ous vous si&&lons$ parce "ue nous vous en voulons.

(our"uoi pas Fouen en avait bien voulu + ,eanne d'Arc.<ependant$ ce ne pouvait pas 6tre pour le m6me moti&.

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,e demandai au Fouennais pour"uoi lui et ses compatriotes m'envoulaient 3 *e n'avais *amais dit de mal du sucre de pomme *'avaisrespect% . >arbet tout le temps "u'il avait %t% maire$ et$ d%l%!u% parla 8oci%t% des !ens de lettres + l'inau!uration de la statue du !rand

<orneille$ *'%tais le seul "ui eCt pens% + saluer avant de prononcer sondiscours.Il n'# avait rien dans tout cela "ui dCt raisonnablement me m%riter laaine des Fouennais.Aussi$ + cette &ière r%ponse 3 = ous vous si&&lons parce "ue nousvous en voulons ? &is7*e umblement cette demande 3 9 Et pour"uoi m'en voule/7vous$ mon Dieu   9 O : vous le save/ bien$ r%pondit le Fouennais. 9 oi &is *e. 9 Oui$ vous. 9 'importe$ &aites comme si *e ne le savais pas. 9 Vous vous rappele/ le d-ner "ue vous a donn% la ville$ + propos dela statue de <orneille  9 (ar&aitement. 'en voudrait7elle de ne pas le lui avoir rendu

 9 on$ ce n'est pas cela. 9 Bu'est7ce  9 E bien$ + ce d-ner$ on vous a dit = onsieur Dumas$ vous devrie/bien &aire une pièce pour la ville de Fouen$ sur un su*et tir% de sonistoire. ? 9 <e + "uoi *'ai r%pondu 3 Fien de plus &acile *e viendrai$ + votrepremière sommation$ passer "uin/e *ours + Fouen. On me donneraun su*et$ et$ pendant ces "uin/e *ours$ *e &erai la pièce$ dont les droits

d'auteur seront pour les pauvres. 9 <'est vrai$ vous ave/ dit cela.  9 ,e ne vois rien de si blessant l+ dedans pour les Fouennais$ "ue *'aieencouru leur aine. 9 Oui mais l'on a a*out% 3 = La &ere/7vous en prose ? ce + "uoivous ave/ r%ponduT Vous rappele/7vous ce "ue vous ave/ r%pondu

 9 a &oi$ non. 9 Vous ave/ r%pondu 3 = ,e la &erai en vers$ ce sera plus tJt &ait. ?

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 9 ,'en suis bien capable. 9 E bien : 9 Après  9 Après$ c'%tait une insulte pour <orneille$ monsieur Dumas voil+

pour"uoi les Fouennais vous en veulent et vous en voudront encorelon!temps.extuel :f di!nes Fouennais : *'espère bien "ue vous ne me &ere/ *amais lemauvais tour de me pardonner et de m'applaudir.Le *ournal disait "ue . Dumas n'%tait rest% "u'une nuit + L#on$ sans doute parce "u'une ville si peu litt%raire n'%tait pas di!ne de le!arder plus lon!temps.. Dumas n'avait pas son!% le moins du monde + cela. Il n'%tait rest%"u'une nuit + L#on$ parce "u'il %tait press% d'arriver + >our! aussi$ +peine arriv% + >our!$ . Dumas se &it7il conduire au *ournal dud%partement.,e savais "u'il %tait diri!% par un arc%olo!ue distin!u%$ %diteur del'ouvra!e de mon ami >aux sur l'%!lise de >rou.

,e demandai . illiet. . illiet$ accourut.ous %can!emes une poi!n%e de main$ et *e lui exposai le but demon vo#a!e. 9 ,'ai votre a&&aire$ me dit7il *e vais vous conduire ce/ un ma!istratde notre pa#s "ui %crit l'istoire de la province. 9 ais o4 en est7il de votre istoire  9 Il en est + 122. 9 out va bien$ alors. <omme les %v%nements "ue *'ai + raconter

datent de 1NPP$ et "ue mes %ros ont %t% ex%cut%s en 1RR$ il aurapass% l'%po"ue et pourra me rensei!ner. Allons ce/ votre ma!istrat.En route$ . illiet m'apprit "ue ce m6me ma!istrat %tait en m6metemps un !ourmet distin!u%.Depuis >rillat78avarin$ c'est une mode "ue les ma!istrats soient

!ourmets. (ar maleur$ beaucoup se contentent d'6tre !ourmands ce"ui n'est pas du tout la m6me cose.

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On nous introduisit dans le cabinet du ma!istrat.,e trouvai un omme + la &i!ure luisante et au sourire !o!uenard.Il m'accueillit avec cet air protecteur "ue les istoriens dai!nent avoirpour les poètes.

 9 E bien$ monsieur$ me demanda7t7il$ vous vene/ donc cercer dessu*ets de roman dans notre pauvre pa#s on$ monsieur 3 mon su*et est tout trouv% *e viens seulementconsulter les pièces istori"ues. 9 >on : *e ne cro#ais pas "ue$ pour &aire des romans$ il &Ct besoin dese donner tant de peine. 9 Vous 6tes dans l'erreur$ monsieur$ + mon endroit du moins. ,'ail'abitude de &aire des recerces très s%rieuses sur les su*etsistori"ues "ue *e traite.  9 Vous aurie/ pu tout au moins envo#er "uel"u'un. 9 La personne "ue *'eusse envo#%e$ monsieur$ n'%tant point p%n%tr%ede mon su*et$ eCt pu passer près de &aits très importants sans les voir puis *e m'aide beaucoup des localit%s$ *e ne sais pas d%crire sans avoirvu.

 9 Alors$ c'est un roman "ue vous compte/ &aire vous7m6me  9 E : oui$ monsieur. ,'avais &ait &aire le dernier par mon valet decambre mais$ comme il a eu un !rand succès$ le drJle m'a demand%des !a!es si exorbitants "u'+ mon !rand re!ret *e n'ai pu le !arder.Le ma!istrat se mordit les lèvres. (uis$ après un instant de silence 3 9 Vous voudre/ bien m'apprendre$ monsieur$ me dit7il$ + "uoi *e puisvous 6tre bon dans cet important travail. 9 Vous pouve/ me diri!er dans mes recerces$ monsieur. A#ant &ait

une istoire du d%partement$ aucun des %v%nements importants "ui sesont pass%s dans le ce&7lieu ne doit vous 6tre inconnu.  9 En e&&et$ monsieur$ *e crois$ sous ce rapport$ 6tre asse/ bienrensei!n%. 9 E bien$ monsieur$ d'abord votre d%partement a %t% le centre desop%rations des compa!nons de ,%u.

 9 onsieur$ *'ai entendu parler des compa!nons de ,%sus$ r%pondit lema!istrat en retrouvant son sourire !ouailleur.

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 9 <'est7+7dire des *%suites$ n'est7ce pas <e n'est pas cela "ue *ecerce$ monsieur. 9 <e n'est pas de cela "ue *e parle non plus *e parle des voleurs dedili!ences "ui in&estèrent les routes de 1NPN + 1RR.

 9 E bien$ monsieur$ permette/7moi de vous dire "ue ceux7l+ *ustement sur les"uels *e viens cercer des rensei!nements + >our!s'appelaient les compa!nons de ,%u et non les compa!nons de ,%sus. 9 ais "u'aurait voulu dire ce titre de <ompa!nons de ,%u ,'aime+ me rendre compte de tout. 9 oi aussi$ monsieur voil+ pour"uoi *e n'ai pas voulu con&ondredes voleurs de !rand cemin avec les apJtres.  9 En e&&et$ ce ne serait pas très ortodoxe. 9 <'est ce "ue vous &aisie/ cependant$ monsieur$ si *e ne &usse pasvenu tout exprès pour recti&ier$ moi$ poète$ votre *u!ement$ + vous$istorien. 9 ,'attends l'explication$ monsieur$ reprit le ma!istrat en se pin)antles lèvres. 9 Elle sera courte et simple. ,%u %tait un roi d'IsraYl sacr% par lis%e

pour l'extermination de la maison d'Acab. lis%e$ c'%tait LouisVIII ,%u$ c'%tait <adoudal la maison d'Acab$ c'%tait laF%volution. Voil+ pour"uoi les d%trousseurs de dili!ences "uipillaient l'ar!ent du !ouvernement pour entretenir la !uerre de laVend%e s'appelaient les compa!nons de ,%u. 9 onsieur$ *e suis eureux d'apprendre "uel"ue cose + mon !e. 9 O : monsieur$ on apprend tou*ours$ en tout temps$ + tout !e 3pendant la vie$ on apprend l'omme pendant la mort$ on apprend

Dieu. 9 ais$ en&in$ me dit mon interlocuteur avec un mouvementd'impatience$ puis7*e savoir + "uoi *e puis vous 6tre bon  \] 9 Voici$ monsieur. Buatre de ces *eunes !ens$ les principauxparmi les compa!nons de ,%u$ ont %t% ex%cut%s + >our!$ sur la placedu >astion.

 9 D'abord$ monsieur$ + >our!$ on n'ex%cute pas sur la place du>astion on ex%cute au camp de &oire.

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 9 aintenant$ monsieurT depuis "uin/e ou vin!t ans$ c'est vraiTdepuis (e#tel. ais$ auparavant$ et du temps de la F%volutionsurtout$ on ex%cutait sur la place du >astion. 9 <'est possible.

 9 <'est ainsiT <es "uatre *eunes !ens se nommaient Gu#on$Lepr6tre$ Amiet et K#vert. 9 <'est la première &ois "ue *'entends prononcer ces noms7l+. 9 Ils ont pourtant eu un certain retentissement$ + >our! surtout. 9 Et vous 6tes sCr$ monsieur$ "ue ces !ens7l+ ont %t% ex%cut%s ici  9 ,'en suis sCr. 9 De "ui tene/7vous le rensei!nement  9 D'un omme dont l'oncle$ commandant de !endarmerie$ assistait +l'ex%cution.  9 Vous nomme/ cet omme  9 <arles odier. 9 <arles odier$ le romancier$ le poète  9 8i c'%tait un istorien$ *e n'%siterais pas monsieur. ,'ai apprisdernièrement$ dans un vo#a!e + Varennes$ le cas "u'il &aut &aire des

istoriens. ais$ *ustement parce "ue c'est un poète$ un romancier$ *'insiste. 9 Libre + vous$ mais *e ne sais rien de ce "ue vous d%sire/ savoir$ et *'ose m6me dire "ue$ si vous n'6tes venu dire + >our! "ue pour avoirdes rensei!nements sur l'ex%cution de T <omment les appele/7vous  9 Gu#on$ Lepr6tre$ Amiet et K#vert. 9 Vous ave/ &ait un vo#a!e inutile. Il # a vin!t ans$ monsieur$ "ue *e

compulse les arcives de la ville$ et *e n'ai rien vu de pareil + ce "uevous me dites l+. 9 Les arcives de la ville ne sont pas celles du !re&&e$ monsieur peut76tre$ dans celles du !re&&e$ trouverai7*e ce "ue *e cerce.  9 A : monsieur$ si vous trouve/ "uel"ue cose dans les arcives du!re&&e$ vous sere/ bien malin : c'est un caos$ monsieur$ "ue les

arcives du !re&&e$ un vrai caos il vous &audrait rester ici un mois$et encoreT encoreT

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 9 ,e compte n'# rester "u'un *our$ monsieur mais$ si$ dans ce *our$ *etrouve ce "ue *e cerce$ me permette/7vous de vous en &aire part T 9 Oui$ monsieur$ oui$ monsieur$ oui$ et vous me rendre/ un très !rand

service. 9 (as plus !rand "ue celui "ue *e venais vous demander *e vousapprendrai une cose "ue vous ne savie/ pas$ voil+ tout. jjj Vous devine/ "u'en sortant de ce/ mon ma!istrat *'%tais pi"u%d'onneur$ *e voulais$ coCte "ue coCte$ avoir mes rensei!nements surles compa!nons de ,%u.,e m'en pris + illiet et le mis au pied du mur. 9 coute/$ me dit7il$ *'ai un beau7&rère avocat. 9 Voil+ mon omme : Allons ce/ le beau7&rère. 9 <'est "u'+ cette eure$ il est au (alais.

 9 Allons au (alais. 9 Votre apparition &era rumeur$ *e vous en pr%viens. 9 Alors$ alle/7# tout seul dites7lui de "uoi il est "uestion "u'il &asseses recerces. oi$ *e vais aller voir les environs de la ville pour%tablir mon travail sur les localit%s nous nous retrouverons + "uatreeures sur la place du >astion$ si vous le voule/ bien. 9 (ar&aitement. 9 Il me semble "ue *'ai vu une &or6t en venant.

 9 La &or6t de 8eillon. 9 >ravo : 9 Vous ave/ besoin d'une &or6t  9 Elle m'est indispensable. 9 Alors permette/T 9 Buoi  

 9 ,e vais vous conduire ce/ un de mes amis$ . Leduc$ un poète$"ui$ dans ses moments perdus$ est inspecteur.

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 9 Inspecteur de "uoi  9 De la &or6t. 9 Il n'# a pas "uel"ues ruines dans la &or6t  9 Il # a la <artreuse$ "ui n'est pas dans la &or6t$ mais "ui en est +

cent pas. 9 Et dans la &or6t  9 Il # a une espèce de &abri"ue "ue l'on appelle la <orrerie$ "uid%pend de la <artreuse$ et "ui communi"ue avec elle par un passa!esouterrain. 9 >on : aintenant$ si vous pouve/ m'o&&rir une !rotte$ vous m'aure/combl%. 9 ous avons la !rotte de <e#/eriat$ mais de l;autre cJt% de laFe#ssouse. 9 (eu m'importe. 8i la !rotte ne vient pas + moi$ *e &erai commeaomet$ *'irai + la !rotte. En attendant$ allons ce/ . Leduc.\] <in" minutes après$ nous %tions ce/ . Leduc$ "ui$ sacant de"uoi il %tait "uestion$ se mettait$ lui$ son ceval et sa voiture$ + madisposition. 

,'acceptai le tout. Il # a des ommes "ui s'o&&rent d'une certaine &a)on"ui vous met du premier coup tout + l'aise.ous visitmes d'abord la <artreuse. ,e l;eusse &ait btir exprès$"u'elle n'eCt pas %t% plus + ma convenance. <lo-tre d%sert$ *ardind%vast%$ abitants pres"ue sauva!es. erci$ asard :De l+$ nous passmes + la <orrerie c'%tait le compl%ment de la<artreuse. ,e ne savais pas encore ce "ue *'en &erais mais il %tait%vident "ue cela pouvait m'6tre utile.

 9 aintenant$ monsieur$ dis7*e + mon obli!eant conducteur$ *'aibesoin d'un *oli site$ un peu sombre$ sous des !rands arbres$ prèsd'une rivière. ene/7vous cela dans le pa#s  9 (our "uoi &aire  9 (our # btir un cteau. 9 Buel cteau  9 n cteau de cartes$ parbleu :

 ,'ai une &amille + lo!er$ une mère modèle$ une *eune &ille

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m%lancoli"ue un &rère espiè!le$ un *ardinier braconnier. 9 ous avons un endroit appel% les oires7@ontaines. 9 Voil+ d'abord un nom carmant. 9 ais il n'# a pas de cteau.

 9 ant mieux$ car *'aurais %t% obli!% de l;abattre. 9 Allons aux [email protected] part-mes un "uart d'eure après$ nous descendions + la maisondes !ardes. 9 (renons ce petit sentier$ me dit . Leduc$ il nous conduira o4 vousvoule/ aller.Il nous conduisit$ en e&&et$ + un endroit plant% de !rands arbres$les"uels ombra!eaient trois ou "uatre sources. 9 Voil+ ce "u'on appelle les oires7@ontaines$ me dit . Leduc. 9 <'est ici "ue demeureront madame de ontrevel$ Am%lie et le petitdouard. aintenant "uels sont les villa!es "ue *e vois en &ace demoi   9 Ici$ tout près$ onta!nac l+7bas$ dans la monta!ne$ <e#/eriat. 9 Est7ce "u'il # a une !rotte

 9 Oui. <omment save/7vous "u'il # a une !rotte + <e#/eriat  9 Alle/ tou*ours. Le nom de ces autres villa!es$ s'il vous pla-t. 9 8aint7,ust$ r%connasse$ Famasse$ Villereversure. 9 rès bien. 9 Vous en ave/ asse/ : 9 Oui.,e pris mon calepin$ *e &is le plan de la localit% et *'inscrivis + peuprès + leur place le nom des villa!es "ue . Leduc venait de me &aire

passer en revue. 9 <'est &ait$ lui dis7*e. 9 O4 allons7nous  9 L'%!lise de >rou doit 6tre sur notre cemin   9 ,ustement. 9 Visitons l'%!lise de >rou.

 9 En ave/7vous aussi besoin dans votre roman  9 8ans doute vous vous ima!ine/ bien "ue *e ne vais pas &aire

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passer mon action dans un pa#s "ui possède le ce&7d'Quvre del'arcitecture du VIe siècle sans utiliser ce ce&7d'Quvre. 9 Allons + l'%!lise de >rou.n "uart d'eure après$ le sacristain nous introduisait dans cet %crin

de !ranit o4 sont ren&erm%s les trois *o#aux de marbre "ue l'onappelle les tombeaux de ar!uerite d'Autrice$ de ar!uerite de>ourbon et de (ilibert le >eau. 9 <omment$ demandai7*e au sacristain$ tous ces ce&s7d'Quvre n'ont7ils pas %t% mis en poussière + l'%po"ue de la F%volution  9 A : monsieur$ la municipalit% avait eu une id%e. 9 La"uelle  9 <'%tait de &aire de l'%!lise un ma!asin + &ourra!e.  9 Oui$ et le &oin a sauv% le marbre vous ave/ raison$ mon ami$ c'estune id%e. 9 L'id%e de la municipalit% vous en donne7t7elle une me demanda. Leduc. 9 a &oi$ oui$ et *'aurai bien du maleur si *e n'en &ais pas "uel"uecose.

,e tirai ma montre. 9 rois eures : allons + la prison *'ai rende/7vous + "uatre euresplace du >astion$ avec . illiet. 9 Attende/T une dernière cose. 9 La"uelle  9 Ave/7vous vu la devise de ar!uerite d'Autrice  9 on o4 cela  9 ene/$ partout d'abord au7dessus de son tombeau.

 9 @ortune$ in&ortune$ &ortune. 9 ,ustement.\] 9 E bien$ "ue veut dire ce *eu de mots   9 Les savants l'expli"uent ainsi 3 Le sort pers%cute beaucoup une&emme. 9 Vo#ons un peu.

 9 Il &aut d'abord supposer la devise latine + sa source. 9 8upposons$ c'est probable.

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 9 E bien 3 @ortuna in&ortunatT 9 O : o : in&ortunat. 9 DameT 9 <ela ressemble &ort + un barbarisme.

 9 Bue voule/7vous : 9 ,e veux une explication. 9 Donne/7la : 9 La voici 3 @ortuna$ in&ortuna &orti una 9 @ortune et in&ortune sont%!ales pour le &ort. 9 8ave/7vous "ue cela pourrait bien 6tre la vraie traduction   9 (arbleu : voil+ ce "ue c'est "ue de ne pas 6tre savant$ mon cermonsieur on est sens%$ et$ avec du sens$ on voit plus *uste "u'avec dela science. Vous n'ave/ pas autre cose + me dire  9 on. 9 Allons + la prison$ alors.ous remontmes en voiture$ rentrmes dans la ville et ne nousarr6tmes "ue devant la porte de la prison.,e passai la t6te par la portière.

 9 O : &is *e$ on me l'a !t%e. 9 <omment : on vous l;a !t%e  9 <ertainement$ elle n'%tait pas comme cela du temps de mesprisonniers$ + moi. (ouvons7nous parler au !eJlier  9 8ans doute. 9 (arlons7lui.ous &rappmes + la porte. n omme d'une "uarantaine d'ann%esvint nous ouvrir.

\] Il reconnut . Leduc.  9 on cer$ lui dit . Leduc$ voici un savant de mes amis. 9 E : l+7bas$ &is7*e en l;interrompant$ pas de mauvaises plaisanteries. 9 Bui pr%tend$ continua . Leduc$ "ue la prison n'est plus telle "u'audernier siècle  9 <'est vrai$ monsieur Leduc$ elle a %t% abattue et rebtie en 11M.

 9 Alors$ la disposition int%rieure n'est plus la m6me  9 O : non$ monsieur$ tout a %t% can!%.

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 9 (ourrait7on avoir un ancien plan  9 A : . artin l;arcitecte pourrait peut76tre vous en retrouver un. 9 Est7ce un parent de . artin l;avocat  9 <'est son &rère.

 9 rès bien$ mon ami *'aurai mon plan. 9 Alors$ nous n'avons plus besoin ici demanda . Leduc.  9 Aucunement. 9 ,e puis rentrer ce/ moi  9 <ela me &era de la peine de vous "uitter$ voil+ tout. 9 Vous n'ave/ pas besoin de moi pour trouver le >astion  9 <'est + deux pas. 9 Bue &aites7vous de votre soir%e  9 ,e la passe ce/ vous$ si vous voule/. 9 rès bien : 0 neu& eures$ une tasse de t% vous attendra. 9 ,e l;irai prendre.,e remerciai . Leduc. ous %can!emes une poi!n%e de main$ etnous nous "uittmes.,e descendis par la rue des Lisses _lise/ Lices$ + cause d'un combat

"ui eut lieu sur la place o4 elle conduit`$ et$ lon!eant le *ardinontburon$ *e me trouvai sur la place du >astion.\] <'est un %mic#cle o4 se tient au*ourd'ui le marc% de la ville.Au milieu de cet %mic#cle s'%lève la statue de >icat$ par David_d'An!ers`. >icat$ en redin!ote 9 pour"uoi cette exa!%ration der%alisme 9 pose la main sur le cQur d'un en&ant de neu& + dix ans$par&aitement nu 9 pour"uoi cet excès d'id%alit% 9 tandis "u'auxpieds de >icat est %tendu un cadavre. <'est le livre de >icat traduit

en bron/e 3 De la vie et de la mort :T,'%tais occup% + re!arder cette statue$ "ui r%sume les d%&auts et les"ualit%s de David _d'An!ers`$ lors"ue *e sentis "ue l'on me toucaitl;%paule. ,e me retournai 3 c'%tait . illiet. Il tenait un papier + lamain.

 9 E bien lui demandai7*e. 9 E bien$ victoire.

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 9 Bu'est7ce "ue cela  9 Le procès7verbal d'ex%cution. 9 T  9 De vos ommes.

 9 De Gu#on$ de Lepr6tre$ d'Amiet T 9 Et d'K#vert. 9 ais donne/7moi donc cela. 9 Le voici.,e pris et *e lus 3 (FO<87VEF>AL DE OF E E<IO DELAFE GUO$ IEE KUVEF$ @FAOI8 AIE$AOIE LE(FFE$ = <ondamn%s le 2R termidor an VIII$ et ex%cut%s le 25 Vend%miairean I = <e *ourd'ui$ 25 vend%miaire an I$ le commissaire du!ouvernement près le ribunal$ "ui a re)u$ dans la nuit et + on/e

eures du soir$ le pa"uet du ministre de la *ustice contenant laproc%dure et le *u!ement "ui condamne + mort Laurent Gu#on$tienne K#vert$ @ran)ois Amiet et Antoine Lepr6tre le *u!ement duribunal de cassation du M du courant$ "ui re*ette la re"u6te encassation contre le *u!ement du 2 termidor an VIII$ a &ait avertir$par lettre$ entre sept et uit eures du matin$ les "uatre accus%s "ueleur *u!ement + mort serait ex%cut% au*ourd'ui + on/e eures. Dansl'intervalle "ui s'est %coul% *us"u'+ on/e eures$ ces "uatre accus%s se

sont tir% des coups de pistolet et donn% des coups de poi!nard enprison. Lepr6tre et Gu#on$ selon le bruit public$ %taient morts K#vert bless% + mort et expirant Amiet bless% + mort$ maisconservant sa connaissance. ous "uatre$ en cet %tat$ ont %t% conduits + la !uillotine$ et$ morts ouvivants$ ils ont %t% !uillotin%s + on/e eures et demie$ l'uissier

<olin a remis le procès7verbal de leur supplice + la unicipalit% pourles inscrire sur le livre des morts.