Protéger la biodiversité

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Doctissimo.fr Avril 2012 Page 1 sur 27 Protéger la biodiversité Recueil de Maryam RAHOU

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Lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, la convention mondiale sur la biodiversité a souligné la nécessité de préserver la diversité du vivant. Aujourd’hui, l’homme continue pourtant à mettre en péril l’équilibre des espèces. Arrêter le déclin de la biodiversité reste un objectif majeur pour la planète et les générations futures.

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Protéger la

biodiversité

Recueil de

Maryam RAHOU

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I. Les espèces menacées

I.1. Zoom sur quelques espèces en grand danger

I.2. Une sixième extinction ?

I.3. Un réseau de préservation : Natura 2000

I.4. Les menaces qui pèsent sur les animaux

I.5. Les plantes en danger

II. Protéger la faune et la flore

II.1. Qu'est-ce que la biodiversité et pourquoi la préserver ?

II.2. La réintroduction des espèces

II.3. Parcs naturels : ça vaut le détour !

II.4. Ours : les "pro" et les "anti"

II.5. Biosphère 2 : pas facile d'imiter la vie

II.6. Espèces importées, quand la nature se mondialise

II.7. Au jardin : préserver les variétés oubliées

II.8. De Versailles à Vanikoro, la funeste épopée de La Pérouse

II.9. La biodiversité forestière : le trésor vivant de la planète

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Lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, la convention mondiale sur la biodiversité a souligné la

nécessité de préserver la diversité du vivant. Aujourd’hui, l’homme continue pourtant à mettre en

péril l’équilibre des espèces. Arrêter le déclin de la biodiversité reste un objectif majeur pour la

planète et les générations futures.

I. Les espèces menacées

Selon l'Union mondiale pour la Nature, 15 600 espèces seraient menacées dans le monde. De

nombreuses ont déjà disparu. Aujourd’hui, il apparaît de plus en plus évident que la préservation de

la biodiversité est une priorité pour la faune et la flore qui nous entoure, mais également pour

l’humanité toute entière.

I.1. Zoom sur quelques espèces en grand danger

Mammifères, prédateurs, oiseaux : tout ce qui vole, nage et marche est menacé par l'humanité. Leur

habitat disparaît, ils sont victimes de la chasse, du braconnage et du trafic. Les maladies les guettent et

leur nourriture se fait rare. Tour d'horizon des animaux en danger.

Depuis plusieurs années, les scientifiques s'inquiètent régulièrement de découvrir quelles nouvelles espèces

animales sont menacées de disparition. L'Union mondiale pour la nature fait le compte annuel et révèles les

milliers d'animaux que l'on ne verra plus sur la surface du globe dans les prochaines décennies. En 2004,

elles étaient 3 300. Et d'ici à moins d'un demi-siècle, 15 à 50% de la biodiversité, animale et végétale, risque

de disparaître. 16 000 espèces sont menacées. Parmi les espèces les plus en danger, plusieurs animaux

emblématiques risquent de n'être qu'un lointain souvenir pour les générations futures :

Les grands singes

Nos plus proches cousins n'existeront peut-être plus à l'avenir. Particulièrement les gorilles et chimpanzés

d'Afrique. Chassés de leur habitat naturel, tués pour leur viande ou pour certaines croyances fétichistes, leur

population a considérablement diminué sur tout le continent. A cela s'ajoute l'apparition de la fièvre

hémorragique due au virus Ebola. L'orang-outan d'Indonésie est également chassé et menacé par le trafic. 1/3

de ces singes roux est protégé dans des parcs nationaux, mais la majorité reste à la merci des braconniers.

Les grands mammifères

Si le panda géant est menacé, c'est aussi à cause du bambou. Une fois qu'elle fleurit, cette plante meurt et il

faut compter dix ans à un siècle pour que les nouvelles pousses grandissent.

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Souvent, des forêts entières disparaissent, et le panda meurt de faim. Surtout si les hommes détruisent les

forêts qui restent pour le bois et l'agriculture. Aujourd'hui très protégés, il ne reste pourtant que 1 600 pandas

dans la nature. C'est également le cas de certaines races d'ours, d'éléphants, de rhinocéros et de beaucoup

d'autres grands mammifères.

Certains prédateurs

Si les prédateurs ont toujours plus de chance de survivre, ils n'en attirent pas moins la haine des humains. Les

loups, qu'ils vivent en Amérique du Nord ou en Europe, ne cessent de diminuer en nombre du fait de la

chasse et du rapt de bétail. Plus loin, dans la jungle tropicale ou la taïga, la chasse aux trophées a longtemps

été l'explication de la disparition des tigres. Mais la destruction de leur milieu naturel et la diminution de

leurs proies sont aujourd'hui des facteurs aggravants. Il en est de même pour le guépard. Disparu en Inde

depuis 1948, certains scientifiques souhaiteraient même ressusciter l'espèce. Mais s'il ne retrouve pas son

milieu naturel et ses proies, il semble bien que la tâche soit vaine.

Les mammifères marins

Le dauphin de Chine a officiellement disparu en 2007. Et il en sera de même pour de nombreuses autres

espèces de dauphins. La pollution des océans fait que l'on retrouve en eux des traces de pesticides, de métaux

lourds et de dioxine. Les blessures, souvent mortelles, dans les chaluts ou les filets maillants provoquent des

milliers de disparition chaque année.

Convoitées pour leur graisse et leur chair, les baleines ont longtemps été victimes des chasseurs. Aujourd'hui

interdite, le Japon et la Norvège continuent pourtant de pratiquer la chasse pour de prétendus essais

scientifiques. Pourtant, le cadavre d'une baleine, au fond de l'océan, est à la base de toute la chaîne

alimentaire océanique. Leur disparition risque d'amplifier la diminution des planctons, qui nourrissent des

millions de poissons.

Les oiseaux

Ils sont très nombreux, les oiseaux, à souffrir le changement de leur milieu naturel. Les marais asséchés, les

plages polluées, l'expansion agricole, l'urbanisation galopante. Ils doivent apprendre à s'adapter. Impossible,

désormais, de trouver un lieu de nidification. Pour les oiseaux piscivores, la nourriture commence aussi à

manquer. Plusieurs espèces comme certaines mouettes et pélicans sont menacées de disparition.

Les espèces rares des forêts tropicales sont doublement menacées. Pour les aras, la disparition de leur milieu

naturel en Amazonie est une perte considérable. Le commerce de perroquets en fait donc de plus en plus un

animal domestiqué. Certains même se vendent à quelques milliers d'euros.

Cette liste oublie des milliers d'autres espèces animales qui, pour autant de raisons, disparaissent

progressivement. Des insectes, des ruminants, des papillons, des araignées, des rongeurs. Car aujourd'hui, la

majorité des animaux vivant grâce à leur milieu naturel n'ont qu'un choix : s'adapter pour exister.

I.2. Une sixième extinction ?

Les espèces animales de notre planète seraient menacées par une sixième grande vague d’extinction,

après les cinq précédentes qui ont frappé la vie sur Terre depuis les origines. Mais la grande différence

avec celles-ci, c’est que pour la première fois, une espèce est directement responsable de la disparition

des autres : la nôtre.

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L'expression « sixième extinction » est apparue pour la première fois lors du sommet mondial sur le

développement durable de 2002 à Johannesburg. Mais c'est surtout à partir de 2004, suite au 3e congrès

mondial de la nature organisé par l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) à

Bangkok, que la notion a été popularisée auprès du grand public.

Si l'on parle de sixième extinction, c'est évidemment parce qu'il y en a eu cinq avant. Avec une différence

fondamentale : lors des précédentes vagues de disparition massive, l'homme n'était pas soupçonné d'être le

principal responsable. Et pour cause : il n'existait pas encore !

Cinq extinctions aux motifs différents

La plus connue des grandes extinctions précédentes est celle des dinosaures à la fin du Crétacé, il y a 65

millions d'années. C'est aussi la plus récente. Les quatre qui l'ont précédée se sont produites :

1. A la fin de l'ordovicien, il y a 440 millions d'années : plus de la moitié des espèces marines

disparaissent, à une époque où la vie n'est pas encore présente sur la terre ferme ;

2. A la fin du dévonien, il y a 367 millions d'années : les espèces terrestres sont également frappées

(amphibiens notamment) ;

3. A la fin du permien, il y a 245 millions d'années : la plus importante de toutes, car 90% des espèces

vivantes sont éliminées ;

4. A la fin du trias, il y a 208 millions d'années : cette fois, ce sont principalement les espèces marines

qui sont concernées.

Ces extinctions d'espèces ne sont cependant pas les seules à s'être produites. Les zoologistes en recensent une

vingtaine d'autres, d'ampleur plus ou moins importante. Mais il s'agit là des principales. Au total, ce serait

ainsi 99% des espèces vivantes qui auraient été rayées du globe au fil des différentes ères.

Concernant l'explication de ces disparitions, les spécialistes en sont réduits à des conjectures. Selon les ères,

des changements climatiques, l'accentuation de l'activité volcanique ou encore la chute de météorites

pourraient être impliqués.

La bonne nouvelle, c'est qu'à chaque fois, la vie a fini par reconquérir le terrain perdu. La mauvaise, de notre

point de vue, c'est que les espèces dominantes des différentes ères ont dû céder la place à des successeurs

appartenant à un autre groupe zoologique. Et que la reconstitution d'une nouvelle biosphère prend un temps

considérable, une dizaine de millions d'années environ.

C'est parti pour la sixième ?

Aujourd'hui, 70% des biologistes dans le monde estiment que le monde est à l'orée d'une nouvelle vague de

disparition massive. Les chiffres n'ont en effet rien de rassurant : selon la liste rouge de l'UICN, 12% des

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espèces d'oiseaux, 23% des mammifères et 32% des amphibiens seraient ainsi menacés. L'ampleur du

phénomène est plus ou moins marquée selon les zones géographiques. Ainsi, en Grande-Bretagne, c'est plus

de la moitié des oiseaux qui seraient en déclin selon une étude parue dans la revue Science !

Au total, le rythme d'extinction actuel serait non seulement entre cent et mille fois supérieur à celui qui a pu

être mesuré depuis l'apparition de la vie... mais aussi dix à cent fois plus important que lors des grandes

phases d'extinction précédentes. Selon le biologiste Edward Wilson, la moitié des espèces actuellement

présentes sur Terre pourrait avoir disparu d'ici un siècle.

Cet emballement s'explique de façon simple : le déclin actuel est directement corrélé à l'action de l'homme.

C'est particulièrement vrai dans les forêts tropicales, dont la raréfaction ne cesse de s'accélérer et qui

constituent l'un des principaux milieux touchés.

Pourtant, l'heure n'est pas encore venue de céder au pessimisme le plus noir. Car ni les trilobites ni les

dinosaures, par exemple, n'avaient conscience de la menace qui pesait sur l'ensemble du vivant à leur

époque. Et ils ne disposaient donc pas non plus des moyens d'y faire face.

I.3. Un réseau de préservation : Natura 2000

Créé en 1992 à l’échelle de l’Union européenne, le réseau Natura 2000 a pour objectif de créer de

vastes espaces de préservation des écosystèmes menacés. Avec à son actif des résultats déjà

spectaculaires… mais aussi des frictions entre les acteurs concernés et avec les pouvoirs publics.

Natura 2000 est un réseau de sites naturels répartis sur tout le territoire de l'Union européenne. Il a été

institué par une directive du 21 mai 1992 dite « Directive Habitat », et a été ratifié par la France en 1996. Son

objectif : contribuer aux objectifs de préservation de la biodiversité tels que définis par la Convention sur la

diversité biologique, traité international adopté lors du Sommet de la Terre de 1992.

Aujourd'hui, le réseau Natura 2000 est constitué de 25 000 sites, dont 1700 sur le territoire français. Ceux-ci

couvrent 6,82 millions d'hectares, soit 12% de la surface du pays. Comme on le voit, les résultats obtenus en

une dizaine d'années sont loin d'être négligeables !

A chaque pays son mode d'action

A terme, Natura 2000 devrait couvrir 15% du territoire européen, soit une superficie équivalente à celle d'un

pays comme l'Allemagne. Cela représente une grande variété de biotopes, le continent se révélant

particulièrement riche dans ce domaine : des côtes atlantiques aux forêts de l'Europe continentale, du cercle

arctique à la zone méditerranéenne... Chacun avec ses espèces locales, ses conditions climatiques, sa

végétation et sa topographie particulières.

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Mais ces zones, tout comme les espèces qu'elles abritent, n'en sont pas moins sous la menace des activités

humaines : la moitié des 150 espèces de mammifères recensées, un tiers des 520 espèces d'oiseaux ou des

150 espèces de poissons se trouveraient en danger. C'est pourquoi Natura 2000 repose sur une grande latitude

d'action des membres de l'Union et la concertation avec tous les acteurs impliqués.

Selon les pays, la gestion des sites est menée au niveau central (France, Royaume Uni) ou déléguée à des

organismes régionaux (Allemagne) voire communaux (Suède). Certains Etats optent pour le rachat de terres

(Pays-Bas), tandis que d'autres (Finlande) instituent des permis pour réglementer certaines activités. Peu

importe les moyens employés, du moment que les résultats s'intègrent dans le plan d'ensemble défini à

l'échelon européen.

Une gestion concertée des sites

La principale originalité de Natura 2000 est de veiller à intégrer les activités humaines au sein des sites mis

en place. De multiples acteurs interviennent ainsi à chaque étape. En France, par exemple, la désignation des

sites s'appuie en premier lieu sur l'inventaire réalisé par des scientifiques d'horizon divers, puis validé par le

Muséum national d'histoire naturelle. L'ensemble des acteurs présents sur le site (associations, agriculteurs,

chasseurs, collectivités territoriales, etc.) est alors consulté pour en définir le périmètre et les règles qui s'y

appliquent.

Puis la gestion du site passe par l'établissement de contrats qui attribuent son rôle à chacun des intervenants.

En contrepartie, ceux-ci touchent des rémunérations correspondant à leur action de préservation du milieu

naturel concerné.

Un réseau qui fait débat

Tout n'est pourtant pas rose au royaume de Natura 2000. Du côté des associations écologiques, on stigmatise

le manque de moyens financiers destinés à appuyer la constitution du réseau, malgré des sources multiples

(fonds européens, nationaux, régionaux...). A l'opposé, chasseurs et agriculteurs se plaignent souvent d'être

tenus en marge de la concertation, et de n'y servir que de faire-valoir : leurs revendications seraient

insuffisamment prises en compte.

Autre critique fréquemment invoquée, le caractère technocratique de l'entreprise, qui donne l'impression de

décisions prises depuis Bruxelles sans toujours refléter la réalité complexe des territoires concernés. A

contrario, la volonté des pouvoirs publics de ne mécontenter personne se traduirait par des décisions

manquant parfois de cohérence.

On le voit, la concertation a encore des progrès à faire ! Il n'empêche que des progrès spectaculaires ont été

accomplis, et qu'à travers le réseau Natura 2000, un nouveau rapport aux espaces naturels s'invente

progressivement...

Bertrand Mauvy

I.4. Les menaces qui pèsent sur les animaux

Menacés par la pollution, le réchauffement climatique, la disparition de leur lieu de vie ou le

commerce international, les animaux sont les premières victimes de la mondialisation. Leur survie nuit

à l'intérêt de la majorité de la population mondiale, provoquant, à l'avenir, la disparition d'un animal

sur quatre.

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L'Union mondiale pour la Nature, l'IUCN, compte 15 600 espèces menacées dans le monde. Certaines

dépendent de la conservation, d'autres sont vulnérables, en danger ou en voie d'extinction. De nombreuses

espèces ont déjà disparu.

Un constat unique : les animaux ont de moins en moins leur place sur la planète. Qu'il s'agisse de leur habitat

naturel, du trafic illégal, du réchauffement climatique ou des conflits nés entre humains et animaux, les

nombreuses menaces menant à leur disparition progressive pourraient s'avérer inéluctables.

Disparition de l'habitat

La population mondiale a quasiment doublé en cinquante ans et provoque la disparition du milieu naturel de

85% des animaux. Les besoins alimentaires croissants nécessitent une déforestation vitale pour les petits

agriculteurs. 94 millions d'hectares de forêts ont été coupés pendant les années 1990. La forêt amazonienne,

l'exemple le plus emblématique, disparaît continuellement pour laisser un espace aux exploitations agricoles

et aux routes nationales. Ainsi, la moitié de la biodiversité risque de ne plus avoir de lieu de vie.

Conflits humains-animaux

Les animaux luttant pour leur survie dans un espace vital de plus en plus réduit provoquent un conflit funeste

avec les hommes. Dans les pays en voie de développement, les agriculteurs doivent affronter des prédateurs

à la recherche de nourriture. Les stocks, plantations et élevages sont la cible des animaux sauvages.

Les babouins en Namibie attaquent le bétail, les rhinocéros du Népal détruisent tout sur leur passage, et les

orang-outans d'Indonésie se nourrissent dans les plantations d'huile de palme. En Europe, ours et loups sont

le cauchemar des éleveurs. Face à cela, les villageois n'ont pour seule solution que de tuer les prédateurs ou

leurs proies. Il en a été ainsi pour le léopard d'Asie centrale.

Chassé de toutes les terres cultivables et face à l'augmentation du nombre d'animaux d'élevage, le léopard des

neiges se retrouve obligé de tuer le bétail. Le WWF a ainsi annoncé la mort de seize léopards dans le Nord

de l'Inde en 2002. Ces planteurs sont eux-mêmes souvent victimes des animaux. En Inde, 100 personnes

meurent chaque année de blessures causées par un éléphant. En remboursant les agriculteurs des dommages

causés par des animaux sauvages, en proposant des cultures de substitution à celles qui attirent les herbivores

et en créant des « corridors » pour faciliter les migrations, le WWF tente de remédier au problème.

Commerce et trafic

Le commerce animalier représente chaque année 160 milliards de dollars, et cela sans compter l'énorme part

du trafic illégal. Servant aussi bien à se nourrir, se vêtir ou se protéger. On sait, par le WWF, que 100

millions de tonnes de poissons sont vendues chaque année légalement, ainsi qu'1,5 million d'oiseaux

domestiques.

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La conséquence ? Le déclin des espèces. En moyenne, on compte 40% de réduction du nombre d'animaux

entre 1970 et 2000. Pourtant, la biodiversité est vitale pour la majorité des êtres humains. Certaines

populations du Sud vivent de la chasse, et les animaux servent également à la médecine traditionnelle.

A terme, la disparition de la biodiversité peut mener à la disparition de l'homme. Une espèce éteinte, c'est

parfois tout un écosystème qui est menacé. La grande barrière de corail, si elle vient à mourir, peut causer la

disparition de milliers d'espèces qui en dépendent.

Enfin, le problème majeur des animaux marins reste le filet de pêche. Etalé sur des kilomètres, il tue

accidentellement des milliers d'espèces chaque année. Dauphins, requins, petites baleines, tortues et même

les oiseaux marins : un quart des espèces marines sont menacées de disparition à cause de la maladresse

humaine.

Réchauffement climatique : la grande migration

Le réchauffement climatique devrait, à terme, bouleverser les écosystèmes. Ce qui signifie, pour les

animaux, la nécessité de retrouver leur milieu naturel à des centaines de kilomètres de leur lieu de vie

habituel. Certaines espèces devraient déjà se déplacer d'un kilomètre par an si elles veulent survivre. La

sélection naturelle devrait néanmoins faciliter la survie des animaux les plus mobiles et les herbivores dont

les besoins nutritifs ne sont pas considérables.

Les déplacements d'animaux

Les grandes découvertes, la colonisation et le commerce international favorisent un phénomène peu naturel :

le déplacement de certaines espèces dans de nouveaux milieux. Accidentelles ou intentionnelles, ces

migrations d'animaux et végétaux peuvent gravement perturber un milieu naturel stable. Le renard d'Europe

a ainsi été introduit en Amérique du Nord et en Australie et a chassé en quantité les proies vivant dans ces

terres, provoquant la disparition de certains marsupiaux.

Il y a donc urgence, même si ce ne serait pas la première fois que le règne animal vit une grande extinction.

La vie est apparue il y a des millénaires, et a eu à subir cinq grandes crises décimant la majorité des espèces.

Celle qui approche serait la première d'origine humaine. Avec la déforestation, les mises en culture,

l'urbanisation galopante, le trafic d'animaux et la chasse, sans oublier la pollution, l'homme compromet les

capacités de milliers d'espèces de se reproduire, et à terme, d'exister.

I.5. Les plantes en danger

L'exploration du monde a permis de découvrir la richesse de la biodiversité planétaire. Mais la

croissance économique basée sur la surexploitation des ressources naturelles et la destruction des

plantes et forêts a permis à l'homme d'asseoir sa domination sur le règne végétal. Elle pourrait, à

l'avenir, se retourner contre lui. L'empêcher de se soigner, se nourrir ou même tout simplement

d'exister.

Sans végétation, pas de vie sur Terre. Les plantes, en absorbant le CO² et en produisant de l'oxygène, sont

aussi la base de la chaîne alimentaire. Elles approvisionnent notre nourriture et nous en consommons

également. Elles servent même à soigner la majorité de la population mondiale. Or, la surexploitation des

ressources végétales, la transformation des paysages, la pollution et la déforestation bouleversent l'équilibre

écologique planétaire.

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Une perpétuelle menace

L'exploration rapide des zones naturelles, aux XIXe et XXe siècles dans le monde entier, a permis aux

scientifiques de découvrir des milliers d'espèces végétales inconnues. On en découvre même toujours

aujourd'hui en Amazonie. Mais ces écosystèmes fragiles sont sous la perpétuelle menace de la déforestation,

la pollution et l'érosion des sols. La disparition d'une seule espèce de plante peut entraîner la disparition de

tout un milieu naturel.

Il suffit de constater le développement humain dans les îles du monde entier. Chacune est un petit monde à

part, faune et flore y ont évolué en donnant naissances à des espèces endémiques, c'est-à-dire qu'elles

n'existent nulle part ailleurs.

A Hawaii et en Polynésie, dont 96% des fleurs sont endémiques, la biodiversité disparaît à cause de

l'introduction massive d'autres plantes exotiques. Les zones côtières sont menacées par la pêche intensive et

l'urbanisation. La Réunion, en 2025, devrait compter un million d'habitants. Le département d'outre-mer est

classé parmi les dix îles dont les espèces sont les plus menacées au monde.

La santé en danger

Les plantes médicinales pourraient également disparaître. 80% des humains s'en remettent pourtant aux

remèdes et systèmes sanitaires de la médecine traditionnelle. Même un quart des médicaments américains

sont élaborés à base de plantes tropicales. Mais la déforestation change la donne.

A l'avenir, ce sont peut-être des plantes qui pourraient servir à soigner certaines maladies comme le sida qui

disparaîtront. Il s'agit pourtant d'un secteur porteur, les petits agriculteurs du Sud pouvant, par la culture de

plantes médicinales, se constituer un revenu d'appoint important.

Mais la réalité est toute autre actuellement. La planète perd cinquante hectares de forêt par heure. Les

populations démunies d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Sud voient comme unique solution la déforestation

pour se développer. Il en fut ainsi en Europe au Moyen-Age ou en Amérique lors de la colonisation.

L'agriculture, l'exploitation minière, l'urbanisation, l'exploitation du bois sont les causes de la grande coupe

forestière mondiale.

Une surexploitation qui explique en grande partie les menaces qui pèsent sur les plantes, et les conséquences

qu'elle engendrerait sont tout aussi inquiétantes. Le défrichement des forêts est nécessaire à 75% pour

développer les monocultures, ce qui provoque donc une perte considérable de biodiversité. La pollution

atmosphérique attaque également certaines régions, comme les zones polaires, y tuant la végétation sans

espoir de régénération.

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Des forêts essentielles

C'est aussi le cas lorsque les forêts sont détruites et que le terrain devenu désert ne donne aucun moyen de

cultiver. Les forêts tropicales arrachées en Amazonie libèrent le carbone qu'elles contiennent, et les déchets

organiques émettent du méthane : deux gaz à effet à serre nocifs pour l'atmosphère.

Les arbres, à l'échelle mondiale et locale, maintiennent une partie de l'humidité au sol et jouent un rôle de

coupe-vent. Ils empêchent enfin les coulées de boue et inondations. Le climat peut donc se retrouver

transformé par leur disparition, comme la désertification provoquée par l'absence de forêts, qui touche

aujourd'hui 900 millions de personnes dans le monde. Sans oublier la perte d'un patrimoine médical

inestimable, c'est surtout pour les plantes et espèces végétales protégées par les forêts une menace

irréversible.

II. Protéger la faune et la flore

Pour assurer la préservation de certaines espèces de la faune et de la flore, certaines associations et

collectivités locales s’engagent. Mais ce combat peut passer par des actions individuelles et

quotidiennes. Devenez un acteur de la protection de notre environnement grâce à nos conseils.

II.1. Qu'est-ce que la biodiversité et pourquoi la préserver ?

La vie ne cesse d'évoluer vers plus de diversité depuis des millions d'années. Mais l'humanité

compromet gravement son maintien par l'épuisement des ressources naturelles. Elle doit prendre

conscience qu'il en va de l'intérêt de la planète, et de l'économie humaine, de laisser la biodiversité

s'épanouir dans toute sa richesse.

Diversité biologique : l'expression est inventée par le biologiste américain Thomas Lovejoy en 1980. Elle est

reprise en 1985 pour le Forum national sur la diversité biologique par le biologiste Walter G. Rosen, qui

invente le néologisme de la biodiversité. Un mot-valise pour désigner l'hétérogénéité du monde vivant et les

interactions qui le régissent.

Des espèces découvertes ou disparues

C'est au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, en 1992, que la biodiversité entre en force dans les relations

internationales. Prenant conscience des convoitises dont elle fait l'objet, les pays du monde entier s'engagent

par une Convention à la respecter et déclare le 22 mai Journée internationale de la biodiversité. Oubliant en

même temps de créer une Agence internationale pour la biodiversité.

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Le problème se situe là. Les engagements sont pris sur le papier, mais dans la réalité, c'est une biodiversité

de moins en moins riche qui nous entoure. Il y aurait, en théorie, entre 3,6 et 100 millions d'espèces animales

et végétales sur la planète.

Les estimations varient grandement, surtout en matière d'insectes, d'arachnides et de champignons. Le

rythme de leur découverte va lentement, même s'il évolue rapidement. On a ainsi découvert en dix ans autant

d'araignées que depuis 1758.

Mais l'installation de l'homme dans la plupart des terres cultivables et la destruction du milieu de la majorité

des espèces n'est pas sans conséquences. Une extinction massive est en cours selon la majorité des

scientifiques. Chaque année, entre 17 000 et 100 000 espèces disparaissent, soit 20% de la biodiversité en

2030.

Toutes les espèces de poissons menacées aujourd'hui auront disparu en 2048. L'exemple illustré par le

documentaire « Le cauchemar de Darwin » le montre bien. Au Lac Victoria, l'exploitation des ressources

naturelles a engendré la pollution de ces eaux parmi les plus poissonneuses au monde, et l'introduction de la

perche du Nil en 1954 a achevé de détruire toute la biodiversité de cet écosystème.

La plus grande richesse planétaire

La biodiversité est l'une des plus grandes richesses de la planète, et c'est pourtant la moins reconnue.

L'industrie pharmaceutique ne pourrait subsister sans l'apport des nombreuses molécules tirées des végétaux

ou des animaux de toute la planète. Idem pour les fibres de l'habillement, le bois pour le chauffage, la

construction, la papeterie, les graisses pour la cosmétique...

La biodiversité est la première des ressources naturelles. Elle fournit l'oxygène que nous respirons, nourrit le

bétail que nous mangeons et contribue à épurer la terre et l'eau que nous polluons.

La biodiversité rend donc nos terres fertiles, recycle nos déchets organiques et a même un impact positif sur

le climat. Si l'intérêt écologique est bien là, la valeur économique n'est pas tout à fait prise en compte, alors

qu'elle pourrait être la première de notre planète. Les biotechnologies se développent d'ailleurs grâce à la

biodiversité et permet la création de nouveaux marchés porteurs. Ce qui demande donc une gestion

appropriée.

On en est loin. Les activités humaines, pour être compatibles avec le maintien de la biodiversité, doivent être

fortement jugulées pour ne pas nuire au développement des milieux naturels. Et c'est tout le contraire qui est

actuellement en train de se dérouler. La communauté scientifique, les associations écologistes, au contraire

de la communauté internationale, inventent donc des moyens de conservation de cette richesse naturelle. Par

deux voies : la conservation in-situ et ex-situ.

La première est la plus préconisée : elle requiert la création de zones de protection d'espèces menacées,

comme le gorille, l'orang-outan ou de nombreux autres mammifères. Difficile à mettre en place lorsque leur

habitat est grandement menacé de destruction afin de laisser la place à des surfaces cultivables.

La solution de secours reste donc l'ex-situ, notamment en stockant le patrimoine génétique d'innombrables

espèces. Car chaque extinction est une perte irréparable. La mort d'un processus long de plusieurs millions

d'années, d'une évolution biologique stoppée en plein cours. L'humanité met ainsi en place une sorte de «

bio-uniformité », compromettant gravement le maintien et la poursuite de l'évolution des espèces.

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II.2. La réintroduction des espèces

L'une des solutions pour lutter contre la diminution de la biodiversité consiste à réintroduire des

espèces animales ou végétales dans leur milieu d'origine. Une entreprise de longue haleine, qui repose

sur un changement de mentalité chez les populations locales et une évolution dans la place accordée à

la nature...

Aujourd'hui, le rythme de disparition des espèces animales ou végétales est dix à cent fois supérieur à celui

qui existerait sans intervention de l'homme, et pourrait encore s'accélérer dans les décennies à venir. C'est

pourquoi les initiatives se multiplient afin de préserver la biodiversité des menaces qui pèsent sur elle :

création de réserves naturelles, étude du fonctionnement des écosystèmes, etc.

La réintroduction d'espèces sauvages dans leur milieu d'origine fait partie de ces mesures visant à protéger la

nature des atteintes portées à son encontre. Celle-ci peut s'effectuer soit à partir d'un biotope où l'espèce s'est

maintenue (cas des ours des Pyrénées en provenance de Slovénie), soit à partir d'un lieu de conservation

artificiel tel que les jardins zoologiques (cas du lynx ou des vautours en France).

Quelle que soit la méthode suivie, cela suppose que le milieu naturel soit encore à même d'accueillir cette

nouvelle population... mais aussi que les habitants des régions concernées acceptent sa présence. Une

condition qu'il n'est pas toujours facile d'obtenir, surtout dans le cas d'espèces prédatrices ou susceptibles de

causer des dégâts aux cultures (éléphants en Afrique).

Une réussite fragile

Les réintroductions d'espèces ont débuté au tournant des années 1970-1980, parallèlement à l'émergence des

problématiques environnementales auprès du grand public. Les premières tentatives étaient souvent l'œuvre

de passionnés, et souffraient du manque de repères dans ce domaine.

Ainsi en Lozère, les premiers vautours relâchés vers 1974 n'ont pas survécu longtemps en liberté. Il a donc

tout fallu reprendre à zéro, en permettant à une colonie de se former en captivité, tout en sensibilisant

patiemment la population locale. Des sites de reproduction seront même marqués à la peinture blanche pour

donner aux volatiles l'impression qu'il s'agit de traces laissées par leurs fientes ! Une vingtaine d'années plus

tard, les vautours ont prospéré, et leur nombre est estimé à 200 environ, contre 60 relâchée au départ.

Depuis, les réintroductions sont mieux encadrées, et doivent réunir plusieurs conditions avant de bénéficier

d'une autorisation administrative (délivrée en France par le Conseil National de Protection de la Nature).

Parmi ces exigences figurent notamment :

Une préservation suffisante du milieu d'accueil ;

Une évaluation précise des causes de la disparition de l'espèce ;

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L'assurance que ces causes ne posent plus problème, sinon qu'il existe des possibilités d'y remédier ;

Une sensibilisation préalable des habitants de la zone d'accueil, en particulier les chasseurs.

Près d'une trentaine d'espèces disparues ont ainsi été réintroduites en France depuis les années 1970, avec

une réussite variable selon les cas.

Des équilibres à restaurer

Les cas les plus difficiles sont souvent ceux des espèces prédatrices. Non pas tant du fait des dommages

qu'elles peuvent causer, mais plutôt à cause des réactions hostiles d'une partie de la population à leur égard.

On pense bien sûr aux ours relâchés dans les Pyrénées, dont la réapparition a déclenché les passions des

opposants. Mais qui se souvient que le retour du lynx dans les Vosges et le Jura, à l'orée des années 1980,

avait provoqué des polémiques analogues ? Aujourd'hui, le félin est mieux accepté, et certains chasseurs

participent même à son suivi. L'empoisonnement, accidentel ou provoqué, n'en reste pas moins la deuxième

cause de mortalité pour cet animal.

Mais d'autres menaces pèsent sur les espèces réintroduites. Ainsi, le morcellement des milieux naturels

contribue à réduire leur territoire avec tous les risques que cela comporte (collisions avec des véhicules...)

tout en augmentant les risques de consanguinité. Pour y palier, des « corridors biologiques » sont instaurés

afin de relier entre elles les parcelles d'écosystèmes encore intactes et de favoriser de la sorte un plus grand

brassage des populations.

On le voit, la réintroduction d'espèces sauvages dans leur milieu d'origine soulève une question plus large,

celle de la préservation ou de la restauration dudit milieu. Sans compter le coût de l'opération, qui s'élève

souvent à plusieurs millions d'euros par espèce - à nuancer toutefois du fait de son impact économique

positif, sur le plan touristique notamment.

Cela suppose également de développer une nouvelle attitude à l'égard de la nature, en acceptant les

contraintes qui en découlent. En Italie, par exemple, la présence de loups est mieux acceptée qu'en France, et

les éleveurs s'y adaptent en plaçant leurs troupeaux dans des enclos sous la surveillance de chiens de berger...

une condition indispensable pour être indemnisé lorsqu'une de leurs bêtes est tuée par un loup.

Bernard Rastoin

II.3. Parcs naturels : ça vaut le détour !

Le réseau des parcs naturels régionaux, au nombre de 45 aujourd'hui, couvre 13% du territoire

français. De quoi protéger de vastes pans de nature sauvage tout en y intégrant mieux les activités

humaines. Avec des retombées favorables tant en termes de tourisme que de préservation de la culture

locale...

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Les parcs naturels régionaux sont les héritiers d'une longue histoire, qui débute dans les années 1960, avec la

signature, le 1er

mars 1967, du décret autorisant leur création. En 1969, le premier d'entre eux voit le jour :

c'est le parc de Saint-Amand-Raismes, qui s'étend sur 12 000 ha aux portes de la métropole lilloise.

Progressivement, les dispositions législatives sur lesquelles s'appuie leur existence vont se préciser. Il faut

attendre 1976 pour qu'une loi sur la protection de la nature soit votée par le parlement.

Dans la foulée, une ligne budgétaire est allouée en faveur des parcs naturels régionaux au sein du ministère

de l'environnement. En 1993, la loi « Paysages » permet d'encadrer davantage les missions des parcs. Enfin,

en septembre 2000, le Code de l'Environnement reprend et codifie les différentes avancées législatives

adoptées dans ce domaine.

Quarante ans après leurs timides débuts, les parcs naturels régionaux sont désormais présents dans vingt-et-

une des vingt-deux régions françaises. Plus de trois millions d'habitants y vivent au quotidien, inaugurant un

nouveau rapport aux espaces naturels. Mais comment se crée au juste un parc naturel, avec quel rôle... et

quelles retombées ? Voici quelques éléments de réponse.

Favoriser la cohabitation homme/nature

Un parc naturel régional s'inscrit dans le cadre d'un paysage à dominante rurale. Son but est de préserver

l'environnement naturel constituant celui-ci, mais aussi les activités humaines traditionnelles qu'il accueille.

Au départ, la décision de l'instituer revient au Conseil régional. Puis celui-ci consulte les différents acteurs

concernés, des collectivités locales aux associations et aux entreprises présentes sur le site, afin d'établir une

charte réglementant son fonctionnement.

La charte est ensuite soumise à enquête publique, avant d'être validées par les divers intervenants. Dès lors,

la gestion du parc est confiée à un syndicat mixte regroupant au minimum les régions et communes, mais

aussi, souvent, les départements et organismes socioprofessionnels impliqués. La charte est soumise à

révision tous les douze ans. Dans l'intervalle, l'organisme de pilotage va donc s'efforcer de remplir les

missions pour lesquelles le parc a été créé :

La protection et la gestion de son patrimoine naturel et culturel ;

La contribution à l'aménagement du territoire ;

Le soutien aux activités économiques et sociales, notamment celles qui valorisent l'environnement ;

L'accueil et l'information du public ;

L'expérimentation de nouvelles approches pour remplir ces objectifs, et la communication auprès de

partenaires (à l'international notamment) sur les résultats obtenus.

Une marque déposée... et un gage de confiance

Un parc naturel régional n'est pas délimité par des barrières : peut-être vous êtes-vous promené sur le

territoire de l'un d'eux sans vous en rendre compte ! En réalité, le parc est constitué de deux espaces bien

distincts : l'un, central et dit « espace sanctuaire », au sein duquel l'accent est mis sur la protection de la

nature ; l'autre, plus périphérique, et où s'appliquent généralement des règles moins strictes.

Le choix de s'intégrer ou non dans un parc naturel est laissé à la libre appréciation des communes. Les parcs

naturels actuels regroupent en moyenne 80 communes. Leur étendue varie de 25 000 ha (Haute-Vallée de

Chevreuse) à 395 ha (Volcans d'Auvergne). Les avantages offerts sont nombreux : valorisation touristique,

professionnelle, participation aux circuits de décision... La marque « Parc naturel régional » est déposée à

l'INPI et propriété du Ministère de l'Ecologie.

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En contrepartie, les communes veillent à faire appliquer sur leur territoire un certain nombre de dispositions

définies par la charte du parc en question. Cela concerne aussi bien l'urbanisme que la circulation ou

l'affichage des publicités qui est sérieusement restreint.

Les agriculteurs, les entreprises comme les résidents et les visiteurs occasionnels sont eux aussi incités à

respecter des règles de bonne conduite. Le principe des parcs naturels régionaux, c'est de reposer sur la libre

adhésion des populations à la préservation de leur environnement naturel et culturel !

Bernard Rastoin

II.4. Ours : les "pro" et les "anti"

La réintroduction de l’ours dans les Pyrénées provoque de vives polémiques. Des deux côtés, on

fourbit ses arguments dans un climat passionnel, tandis que le plan se poursuit avec des résultats

plutôt favorables. Mais qu’on soit pour ou contre ce retour des plantigrades, celui-ci dépasse l’enjeu

local pour soulever des questions d’une portée universelle sur la préservation des espèces, son utilité et

ses moyens…

Les ours, autrefois nombreux dans les Pyrénées, ont vu leur population décliner à partir du 19e siècle devant

l'avancée humaine. Dans les années 1980, seule une quinzaine d'individus subsistait dans les vallées d'Ossau

et d'Aspe. Insuffisant pour assurer la préservation de l'espèce dans la région. C'est pourquoi, à partir des

années 1990, un plan de réintroduction de l'ours brun a été mis en place afin de sauvegarder cet animal

emblématique du pays de Bigorre.

Les plantigrades, en provenance de Slovénie, sont réintroduits en deux phases : deux femelles (Ziva et

Mellba) et un mâle (Pyros) en 1996-1997, puis à nouveau quatre femelles (Francka, Hvala, Palouma et

Sarousse) et un mâle (Balou) en 2006. Progressivement, la population s'élargit grâce à de nouvelles

naissances (cinq oursons en 1997, deux en 2007).

Mais ce retour ne va pas sans provoquer de vives réactions. D'un côté, le camp « pro-ours » multiplie les

arguments en faveur de la réintroduction. En face, les opposants se lancent dans des actions diverses

(manifestations, campagnes d'information, mais aussi pose de pièges) afin de contrecarrer le plan en cours.

Parallèlement, trois des femelles réintroduites sont retrouvées mortes, soi-disant des suites d'accidents, en

juin 1996 (Mellba) puis en août 2007 (Franska et Palouma). Sans même parler des deux autres, de forts

soupçons pèsent concernant Franska, dans le corps de laquelle ont été retrouvés des plombs de chasse.

Pourtant, l'opinion reste globalement favorable à cette réintroduction. Mais qu'en est-il exactement des

positions défendues par les uns et les autres ?

L'ours au centre des débats

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L'objectif de la réintroduction, on l'a vu, est de préserver l'animal dans son environnement naturel. Selon ses

partisans, cela rétablira les équilibres de l'écosystème, menacés en l'absence de prédateurs. Généralement,

l'opération s'inscrit dans la prise de conscience des intérêts de la biodiversité. Aussi, sur le plan symbolique,

cela contribue à valoriser l'image de la région, avec des retombées favorables en termes de tourisme.

Les opposants, pour leur part, invoquent la menace que cette réintroduction fait peser sur les troupeaux, voire

sur les habitants. De plus, ils observent que l'ours brun ne constitue nullement une espèce menacée, et

regrettent les sommes dépensées alors que les populations locales se débattent déjà dans les difficultés

économiques. Enfin, ils soulignent le manque de concertation qui a présidé au projet.

A leur tour, les pro-ours réfutent ces arguments. Les dégâts provoqués dans les troupeaux sont indemnisés, et

les accidents touchant des êtres humains sont rarissimes (aucun décès constaté dans les Pyrénées depuis 150

ans). Concernant la biodiversité, ils estiment que celle-ci doit se défendre d'abord au niveau local. Quant au

coût, il est relativement faible comparé au budget de l'Etat et aux avantages induits. Et pour ce qui touche à

la concertation, ils rappellent que 77% des habitants de la région sont favorables à la réintroduction.

Cohabiter avec une espèce sauvage

Ultime objection soulevée par les adversaires du projet, celui-ci relèverait du fantasme d'écologistes urbains,

peu au fait des réalités de la vie naturelle. Mais même si les « pro-ours » font parfois montre d'une tendresse

un peu bêtifiante à l'égard des plantigrades, ils se recrutent aussi dans les zones rurales, y compris parmi les

chasseurs (tout comme leurs détracteurs d'ailleurs !).

Ainsi, on peut penser que le fond du débat oppose plutôt deux façons de vivre le rapport à la nature : l'une

plus conflictuelle, héritée d'une longue tradition remontant à des époques où celle-ci représentait un réel

danger pour l'homme et ses activités. En ce temps-là, les brebis dévorées par les ours n'étaient pas

remboursées par les pouvoirs publics. De plus, les plantigrades faisaient office dans la région de « boucs

émissaires » pour conjurer des peurs diverses. Les battues à l'ours, accompagnées de tout un cérémonial,

restent encore gravées dans les mémoires.

L'autre rapport à la nature est en train de s'inventer. Il s'agit, ayant maîtrisé cette vie sauvage, de lui rendre un

espace dont elle se trouve aujourd'hui privée. Mais cela ne doit pas se faire sans précaution. Les ours ne sont

pas en peluche, et si d'aventure on rencontre l'un d'eux, diverses règles doivent être observées, notamment lui

céder la priorité, car il est alors sur son territoire, sur lequel il a bien l'intention de conserver sa domination.

Ainsi, seule une mutation profonde des comportements permettra de développer une véritable politique de

développement durable. Quant à l'utilité de cette dernière, on peut l'illustrer par la phrase célèbre de

l'ornithologue américain Mac Millan : « Il faut sauver les condors. Pas tellement parce que nous avons

besoin des condors, mais parce que nous avons besoin de développer les qualités humaines nécessaires pour

les sauver. Car ce seront celles-là mêmes dont nous avons besoin pour nous sauver nous-mêmes. »

Bernard Rastoin

II.5. Biosphère 2 : pas facile d'imiter la vie

L’histoire tient du scénario de science-fiction : créer sous bulle un écosystème autonome, intégrant des

êtres humains, et vérifier si celui-ci peut perdurer sans aucun apport extérieur. Elle est pourtant vraie,

et a englouti 200 millions de dollars. Mais si l’expérience Biosphère 2 s’avéra un échec, elle n’est pas

restée sans enseignement…

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L'histoire de Biosphère 2 débute dans les années 1980, en plein désert de l'Arizona. Space Biosphere

Ventures, une entreprise dirigée par John Allen et Margret Augustine, y édifie une gigantesque serre de

verre d'1,3 hectare, totalement coupée du monde extérieur. Le projet est financé à hauteur de 200 millions de

dollars par un richissime Texan passionné d'écologie, un certain Edward Bass.

L'objectif affiché est de recréer intégralement les conditions de vie prévalant sur Terre, afin de préparer la

mise en place de tels écosystèmes autonomes pour la conquête spatiale à venir. Le projet est baptisé

Biosphère 2, en référence à la première biosphère, celle de notre monde natal.

L'édifice est achevé en 1989. Rien n'y manque, chaque biotope étant reproduit avec un prodigieux luxe de

détails : un océan en miniature et ses récifs coralliens, une forêt pluviale dont les arbres culminent à 27

mètres de hauteur, la savane et ses variétés comestibles, un marais, un désert, une zone semi-aride...

L'ensemble représente 170 000 m3 d'air, 1500 m

3 d'eau douce ou encore 17 000 m

3 de terre. On y compte

3800 espèces animales et végétales, dont huit chercheurs (quatre hommes et quatre femmes) destinés à servir

de cobayes volontaires tout en menant différentes expériences scientifiques.

Quand l'oxygène vient à manquer

L'écosystème mis en place étant supposé s'auto-suffire, plantes et animaux ne bénéficient d'aucun apport

extérieur. Les phénomènes naturels sont reproduits grâce à des mécanismes sophistiqués, avec la possibilité

d'agir sur divers paramètres physico-chimiques (mélange des gaz, concentration d'éléments nutritifs, etc.).

Chacun fait l'objet d'observations minutieuses, afin de mieux connaître le fonctionnement d'un biotope

complet. L'ensemble est alimenté en chaleur par une centrale d'énergie extérieure.

Mais au bout de deux années, l'oxygène commence à se raréfier dans l'atmosphère de Biosphère 2. Le taux

de concentration du précieux gaz, indispensable à la vie, descend de 21% (comme sur Terre) à 14,5%. Or, en

dessous de 14%, le risque mortel est élevé. Les chercheurs comprennent mieux pourquoi, depuis quelque

temps, ils commençaient à se sentir envahis par une insidieuse léthargie.

Différentes hypothèses furent émises avant d'identifier le responsable : il s'agissait du terreau lui-même, dont

les bactéries absorbaient l'oxygène au détriment des autres êtres vivants. Parallèlement, le taux de monoxyde

de carbone avait grimpé, bien que lé béton à la base du dôme en ait absorbé une partie. Le projet fut

finalement abandonné en 1994, et la gestion des lieux confiée à l'université de Columbia.

Biosphère 2, le retour

L'échec par lequel s'est terminée l'expérience ne l'a pas empêchée de fournir de nombreuses indications sur

une science tout juste émergente, et qu'on pourrait qualifier d'« écologie expérimentale ». A commencer par

la difficulté qu'il y a à reconstituer des milieux vivants, et donc à la nécessité de les préserver !

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Après avoir failli être racheté pour transformer le terrain en lotissement résidentiel, Biosphère 2 a finalement

retrouvé sa 1ère

mission, l'étude scientifique. Aujourd'hui, les sols de la forêt pluviale, particulièrement riches

en composés organiques, sont ainsi utilisés pour des recherches sur le cycle du carbone. L'océan miniature,

lui, permet de mieux connaître les effets de la concentration en CO2 sur le développement des coraux.

Le site est désormais ouvert au public, et accueille chercheurs et étudiants de l'université d'Arizona grâce à

un nouveau don de l'incorrigible Edward Bass. Alors, si d'aventure vous passez là-bas, à 20 km au nord de

Tucson, ayez une pensée pour ce philanthrope aussi généreux qu'obstiné...

Bernard Rastoin

II.6. Espèces importées, quand la nature se mondialise

Le développement de l'activité humaine partout dans le monde a eu une conséquence inattendue :

l'importation d'espèces végétales et animales dans des écosystèmes qui n'étaient pas destinés à l'origine

à les accueillir. Une invasion d'un genre nouveau, aux conséquences parfois lourdes sur la

biodiversité...

Un continent amené au bord de la désertification par une poignée de lapins enfuis d'un enclos... Des

grenouilles géantes colonisant les étangs d'Aquitaine et y dévorant tout ce qui bouge... Une algue tueuse

éliminant ses concurrentes pour investir la Méditerranée en moins de vingt ans... Non, vous ne rêvez pas : les

situations décrites sont bien réelles, et se produisent de nos jours dans le monde entier.

Des lapins qui prennent la clé des champs pour chambouler l'écosystème local, c'est en Australie que ça se

passe, à la fin du XIXe siècle. Depuis, leurs descendants se sont répandus dans tout le pays, dévorant la

maigre végétation au détriment des espèces locales. Aucun des moyens de lutte employés (clôtures,

prédateurs, virus...) n'a pu en venir à bout, tout juste limiter leur expansion. Aujourd'hui, on estime à 200

millions la population de lapins australiens.

A la conquête d'un autre écosystème

La grenouille-taureau, elle, est arrivée de Floride à la fin des années 1960 pour s'imposer dans le sud-ouest

de la France. Cet impressionnant batracien, pouvant peser jusqu'à deux kilos, se manifeste par une voracité

impressionnante au détriment des espèces autochtones, insectes, reptiles, amphibiens... voire des poussins

d'oiseaux aquatiques et des chauves-souris. L'affaire est prise suffisamment au sérieux pour que soient

désormais organisées de véritables battues.

Enfin, l'algue tueuse est connue sous le nom scientifique de Caulerpa taxifolia. Plante d'origine tropicale,

elle s'est échappée en 1984 de l'aquarium de Monaco pour éradiquer, grâce à sa résistance hors du commun,

de nombreuses variétés locales, entraînant le déclin des espèces animales qui leur étaient associées.

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Des espèces qui voyagent...

La notion même d'espèce invasive est fortement liée au développement des activités humaines. Avant cela, il

était extrêmement rare qu'une espèce quitte son écosystème pour en investir brutalement un autre. Depuis le

début de la révolution industrielle et l'accélération des échanges qu'elle a provoqué, c'est devenu beaucoup

plus fréquent. Les migrations de ce type peuvent être provoquées par :

Les transports longue distance, qu'ils soient aériens, maritimes ou terrestres (moustique tigre d'Asie

ayant voyagé à l'intérieur de pneus usagés) ;

Une volonté délibérée, notamment pour l'agriculture ou l'élevage : cas de la perche du Nil introduite

dans le lac Victoria et qui a éliminé les espèces locales ;

La négligence : quelques individus sont relâchés dans le milieu d'accueil et parviennent à s'y adapter.

Un bon exemple est fourni par la tortue de Floride, interdite à la vente en France depuis 1997, mais

qui semble aujourd'hui s'y être acclimaté.

Une menace grave pour la biodiversité

Selon l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), le phénomène des espèces invasives

constituerait la deuxième plus grande menace contre la biodiversité, après la destruction des milieux naturels,

mais avant la pollution ! L'introduction d’espèces concurrentes par l'homme serait à l'origine de 81% des

disparitions de mammifères, de 90% pour les reptiles et amphibiens et 93% pour les oiseaux. Un danger qui

concerne aussi l'économie : une enquête américaine a évalué à 1 milliard de dollars le coût annuel de ces

invasions. Rappelons que le champignon qui causa la grande famine d'Irlande en 1845, où le phylloxera qui

attaqua le vignoble français au début du XXe siècle, étaient aussi des espèces importées.

Quant aux moyens de lutte pour endiguer ces invasions, ils sont variés, incertains et souvent voués à l'échec.

Pas si étonnant, puisque pour réussir à s'implanter, les espèces en question ont déjà dû faire preuve d'une

résistance hors du commun. Certains moyens d'éradication en viennent d'ailleurs parfois à aggraver la

situation. Comme ces varans, introduits au cours des années 40 sur des îles du Pacifique pour en chasser les

rats eux-mêmes importés, et qui les ont superbement ignorés pour s'attaquer aux poules des fermiers locaux...

Bernard Rastoin

II.7. Au jardin : préserver les variétés oubliées

Plusieurs espèces de plantes ont déjà disparu en France, et de nombreuses autres sont menacées. Le

passionné de jardin peut donc trouver dans la préservation de ces raretés précieuses le moyen de

mener un combat mêlant protection de l'environnement à l'amour de la diversité végétale.

Une véritable résurrection. A la fin des années 80, la culture des herbes aromatiques s'organisait comme une

activité de cueillette. L'urbanisation et le repli de l'agriculture faisait disparaître la culture agricole des herbes

de Provence. Mais grâce à la mobilisation de l'Association interprofessionnelle des Herbes de Provence, la

remise à l'honneur des plantes aromatiques est devenue réalité dans le sud-est de la France.

Des plantes menacées

La mobilisation citoyenne permet donc d'agir en faveur de la diversité végétale. Car les forêts tropicales ne

sont pas les seules touchées par l'extinction des espèces, la France est également concernée. Or, les plantes

sont la base de la vie et notre devoir est de transmettre ce patrimoine naturel aux générations futures.

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Drainage des milieux humides, urbanisation, créations d'autoroutes, mise en culture de zones naturelles,

invasion d'espèces envahissantes : autant de menaces sur le Sabot de Vénus, l'Evax de Canavillès et le

Lycopode des tourbières, déjà disparues. Et la législation n'est pas pour aider ceux qui font tout pour protéger

les plantes. La protection nationale, établie en 1976, interdit l'usage des plantes menacées dont elle fait une

liste qui n'est pas encore achevée. Les conventions internationales, elles, n'ont toujours pas été ratifiées.

Comment les préserver

Le citoyen-jardinier peut donc se faire un devoir de protéger lui-même les espèces actuellement menacées.

Pour cela, plusieurs techniques horticoles à suivre avant d'obtenir un jardin des raretés :

Avant de commencer : faire le tour du jardin, déterminer les conditions environnementales, étudier la

qualité du sol sont essentiels. Beaucoup d'espèces menacées ont des exigences particulières et une bonne

information permettra de réussir son jardin.

Un jardin naturel : une plante qu'il faut préserver doit grandir comme dans son propre milieu. On peut donc

s'inspirer des lieux naturels de la région pour tenter de reproduire dans son jardin ce qu'on peut étudier dans

la nature. Les fougères, les herbes, les vignes et arbustes ont donc toute leur place dans ce mini-écosystème.

Préparer le sol est capital : il laissera les plantes menacées s'établir correctement. Evidemment, aucun

engrais chimique ni pesticide ne doit être parsemé. Un paillis de feuilles et un compost préparé à partir de

déchets organiques sont beaucoup plus bénéfiques.

Protéger ses plantes : planter des haies permet de créer de l'ombre tout en servant de coupe-vent et

développe l'habitat naturel. On peut aussi créer des fourrés pour remplacer les haies, si le jardin est petit. Et

si l'espace le permet, pourquoi ne pas aménager à la fois des haies et des fourrés ?

Une zone de transition : dans la nature, les zones de transition, ou écotones, permettent à deux habitats de

se côtoyer. Ce sont des emplacements très fertiles pour la faune et la flore. On peut en créer une en alternant

haies et fourrés avec des petites clairières d'herbes, de fleurs et de petites plantes.

Comment sélectionner les plantes ? Il faut pour cela établir quelles plantes poussent dans la région afin de

dresser une liste qui permettra de connaître les plantes menacées qui s'adapteront le mieux. Le climat, la

température et les maladies végétales ont aussi leur importance.

Comment se procurer ces plantes ? Il est évidemment hors de question de cueillir des plantes qui poussent

à l'état sauvage, mais on peut néanmoins ramasser des semences. Quelques graines d'un large éventail

suffisent, mais il faut connaître auparavant quelle est la meilleure saison pour les ramasser.

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Les conservatoires botaniques nationaux peuvent aider : ils connaissent les espèces menacées de leur

région, les moyens de les conserver et se plaisent à sensibiliser le public au respect du patrimoine végétal. Le

personnel de ces conservatoires sera donc prêt à donner de précieux conseils. On compte neuf CBN en

France (Bailleul, Brest, Gap, Ile de la Réunion, Massif Central, Nancy, Paris, Porquerolles).

II.8. De Versailles à Vanikoro, la funeste épopée de La Pérouse

L'exposition "Sciences et curiosités à la cour de Versailles" (au Château de Versailles dès le 26

octobre) revient sur la passion de Louis XVI pour les grandes expéditions. C'est l'occasion de revenir

sur la plus célèbre d'entre elles, menée par le comte de La Pérouse.

La Pérouse… A lui seul, ce nom emprunt de mystère évoque les grandes expéditions scientifiques du siècle

des Lumières. Après avoir traversé toutes les mers du monde, de l’Alaska au Japon en passant par le Cap

Horn, la frégate du plus célèbre navigateur français échoue à Vanikoro, petite île volcanique des Iles

Salomon, perdues au bout du monde. Si le lieu de sa mort est connu, les circonstances qui l’entourent sont

encore floues. Aujourd’hui, plus de 200 ans plus tard, expéditions et missions scientifiques se succèdent pour

tenter de percer à jour le mystère de la mort de La Pérouse.

Louis XVI fasciné par James Cook

L’histoire passionnante de La Pérouse débute à la cour de Versailles. Féru de géographie et admirateur du

célébrissime James Cook, Louis XVI voulait que la France puisse avoir un explorateur de sa trempe.

Considéré par le roi comme un bienfaiteur de l’humanité, James Cook bénéficiait même d’un traitement de

faveur : consigne était donnée à la flotte française, en guerre à l’époque, de lui porter secours s’il se

présentait à leur rencontre. Profondément touché par la mort tragique du Britannique en 1779 (il fut massacré

par les Hawaiiens suite à un malentendu, l’homme ayant été auparavant reçu comme un Dieu), le roi décide

de poursuivre l’œuvre de Cook.

Le Pacifique restait alors une terre à découvrir, en particulier sa géographie septentrionale. Ainsi les plans du

premier voyage français dans le Pacifique furent jetés ! Castries, ministre de la Marine, recommande au roi

un valeureux capitaine nommé Jean François de Galaup, comte de La Pérouse, qui s’est notamment illustré

lors de l’épisode de la Baie d’Hudson de la guerre d’Amérique. Nommé chef de l’expédition, Jean-François

de La Pérouse reçoit, le 26 juin 1785, les instructions royales à Versailles pour ce qui doit être la plus grande

expédition maritime de son époque !

La plus grande expédition scientifique française jamais organisée !

Découvrir de nouvelles terres et de nouveaux peuples, réécrire les cartes et pourquoi pas, conquérir de

nouveaux territoires… Tels sont les principaux objectifs de cette mission extraordinaire. Plus de 220 marins

et scientifiques et 1 000 tonnes de matériel seront embarqués à bord de la Boussole et de l’Astrolabe, les

deux frégates affrétées pour cette formidable aventure : instruments de mesure et d’observations, boussoles

et notamment boussoles d’inclinaison, horloges, bibliothèques scientifiques exhaustives…

Sans compter les vivres, armes et trésors destinés à faire office de cadeaux pour les populations rencontrées.

Sur le papier, tout était fait pour faire de cette expédition une mission scientifique, géographique et

diplomatique des plus réussies… Le 1er août 1785, la Boussole et l’Astrolabe quittent la rade de Brest. La

Pérouse a 44 ans. Les frégates traversent les continents et les peuples : L’île de Pâques, les îles Hawaï

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(celles-là même qui virent s’achever tragiquement le fabuleux destin de James Cook), la côte Nord-Ouest de

l’Amérique, Macao, les Philippines, puis le Japon en 1787. Pratiquement deux ans jours pour jour après son

départ, le 2 août 1787, l’albigeois reconnaît entre les îles Sakhaline et Hokkaido, un détroit qui portera son

nom : le "Détroit de La Pérouse".

Vanikoro, la fin du voyage

La Pérouse ne serait pas aujourd’hui encore une légende, si tout s’était déroulé comme prévu. Fin janvier

1788, au niveau de Botany Bay, en Australie, Le Commodore Phillip, vaisseau britannique, croise les deux

frégates françaises. La Pérouse en profite pour lui remettre une lettre, décrivant deux nouvelles méthodes de

détermination de la longitude, destinée au Maréchal de Castries. Ce fût la dernière fois qu’on eut des

nouvelles de La Pérouse… Toujours à l’affût des nouvelles du comte dont il suivait assidument l’aventure, le

roi Louis XVI lui-même s’inquiète.

Il se raconte qu’au pied de l’échafaud, le 21 janvier 1793, il s’enquit des nouvelles du navigateur. Cette

légende sans fondement mais tenace participe également au mythe La Pérouse. Il aura fallu attendre plus de

40 ans pour en savoir plus. En 1827, Peter Dillon explorateur irlandais, met à jour les restes des frégates

françaises disparues. La Boussole et l’Astrolabe avaient fait naufrage au large de Vanikoro, dans l’archipel

des Santa Cruz (Iles Salomon), île inhospitalière balayée par les tempêtes. Il fit d’ailleurs construire un

monument à la mémoire des disparus.

L’association Salomon tente de percer le mystère

Aujourd’hui encore, la fabuleuse épopée de La Pérouse continue d’animer une poignée de passionnés bien

décidés à percer le mystère de ce naufrage. Car, malgré la découverte des épaves, de nombreuses questions

restent en suspens : Y a-t-il eu des rescapés au naufrage ? Si oui, que sont-ils devenus ? Ont-ils pu survivre

sur l’île ? Ont-ils réussi à s’enfuir sur des embarcations de fortune ? Qu’est-il advenu du trésor scientifique

amassé durant plus de 3 années de traversées ?

Créée en Nouvelle-Calédonie par Alain Conan en 1981, l’association Salomon s’efforce de répondre à ces

questions. Pour y arriver, diverses campagnes de recherches ont été menées, tant sur terre qu’en mer. Avec à

la clé de nombreuses découvertes : il semblerait que quelques-uns de 220 embarqués réussirent à survivre et

à atteindre Vanikoro. Ils y établirent un camp de fortune et tentèrent bien évidemment de rependre le large à

bord d’embarcations de fortune.

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Une de leurs campagnes de recherche fut l’objet d’un passionnant documentaire Le mystère de Vanikoro,

réalisé en 2001 (d’après la campagne de fouilles de 1999) dans le cadre de l’intemporelle émission Thalassa.

Aujourd’hui, l’association entame sa huitième campagne de recherches ! Elle pourrait apporter de nouveaux

éléments sur la disparition du plus célèbre explorateur français et ainsi résoudre l’énigme d’une des plus

passionnantes enquêtes de l’Histoire.

Yamina Saïdj, le 21 octobre 2010

Informations pratiques

Sciences et curiosités à la cour de Versailles

du 26 octobre 2010 au 27 février 2011

Droit d'accès : 15 €, tarif réduit : 13 € (audiguide inclus)

site web : www.sciences.chateauversailles.fr

Des sites pour aller plus loin

L'association Salomon

II.9. La biodiversité forestière : le trésor vivant de la planète

Le 22 mai, nous célébrons la Journée Internationale de la biodiversité biologique. Cet événement a été

mis en place par les Nations-Unies pour mieux faire connaître les enjeux relatifs à la biodiversité et

sensibiliser l’ensemble de la planète à cette problématique. Le thème de cette 11ème

édition ? La

biodiversité forestière.

Les forêts abritent plus de la moitié de la biodiversité terrestre et elles sont indispensables à la survie et au

bien-être des 7 milliards d’individus qui peuplent la terre. C’est dire s’il est urgent de les protéger à l’heure

où elles font face à tant de menaces et de défis.

La biodiversité forestière, vitale pour l’être humain

La biodiversité est définie comme « la variété parmi les organismes vivants de toutes origines, incluant

notamment les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques ainsi que les complexes

écologiques dont elles font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces, entre espèces et la

diversité des écosystèmes. ». (Convention sur la diversité biologique, article 2).

La biodiversité forestière désigne toutes les formes de vie trouvées dans les forêts : animaux, arbres, plantes,

champignons, micro-organismes et toutes leurs interactions. Les forêts, qui représentent 31% de la surface de

la Terre, sont les écosystèmes terrestres les plus riches sur le plan de la biodiversité. Elles contiennent plus

des 2/3 des espèces vivantes terrestres, dont 25% sont abritées par le seul bassin amazonien.

On répertorie aujourd’hui 1,75 millions de plantes, d’animaux et de champignons mais on estime qu’il

pourrait exister jusqu’à 100 millions d’espèces, en majorité dans les forêts tropicales. Cette biodiversité

forestière fournit de nombreux services écologiques/écosystémiques nécessaires aux conditions favorables à

la vie sur terre.

Premièrement, les forêts fournissent des services d’approvisionnement : bois de chauffe ou de construction,

aliments, vêtements, remèdes à base d’herbes, eau potable… On estime ainsi que les forêts sont à la base de

plus de 5000 produits commerciaux. Près de 80% de la population des pays en voie de développement se

soigne avec des médicaments à base de plantes : près de la moitié de ces substances proviennent de plantes

que l’on trouve essentiellement dans les forêts tropicales.

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Deuxièmement, la biodiversité forestière fournit des services de régulation : purification de l’air (séquestrati

on du carbone) et de l’eau, régulation du climat, pollinisation des cultures, atténuation des impacts du

changement climatique et des effets des maladies infectieuses. Les forêts protègent ainsi les réserves en eau

potable : 3/4 de l’eau douce accessible proviennent des bassins versants forestiers et en outre, les forêts

purifient l’eau potable du deux tiers des grandes villes des pays en développement. Enfin, la biodiversité

forestière fournit des services culturels - elle est ainsi la base de l’identité et la culture de plusieurs

communautés indigènes - de loisirs et d’enrichissement.

La biodiversité forestière en danger

Au niveau mondial, les menaces qui pèsent sur la diversité forestière sont la déforestation et la dégradation

des forêts et le recul des forêts primaires. Cause majeure de la perte de la biodiversité forestière, la

déforestation, surtout due à la conversion des forêts en surfaces agricoles, par exemple des plantations

d’huile de palme. Même si le taux de déforestation a légèrement ralenti ces 10 dernières années par rapport

aux années 1990, la situation reste alarmante.

Chaque année, environ 13 millions d’hectares de forêts du monde sont perdus car convertis à d’autres

utilisations ou dégradés. Particulièrement touchées, les forêts dites primaires -forêts sans aucune trace

d’activité humaine abritant des écosystèmes très riches- dont la forêt tropicale, souvent appelée "le poumon

de la terre".

Les conséquences ? Pénuries en eau et en aliments, émissions de carbone plus élevées d’où un impact

certain sur le réchauffement climatique - la déforestation serait responsable de 25% des émissions mondiales

de gaz à effet de serre -, moins bonne protection contre les catastrophes naturelles (tsunamis, ouragans), les

forêts étant des barrières naturelles contre celles-ci. En outre, plus de 100 espèces animales et végétales

disparaîtraient chaque jour avec les forêts tropicales. Le partenariat mondial pour la restauration des

paysages forestiers estime qu’un quart de toutes les terres forestières sont dégradées et nécessitent une

restauration.

D’autres menaces pèsent sur la biodiversité des forêts : les changements climatiques, l’abattage illégal, les

prélèvements et le commerce illicites de plantes et d’animaux… Ainsi, les changements climatiques

modifient la composition et le fonctionnement des forêts. A la clé, augmentation des risques de sécheresse,

d’incendie et d’attaques de parasites, invasion par des espèces exotiques au détriment des espèces indigènes

et disparition de certains habitats.

La chasse commerciale (commerce de viande de brousse) est une grande menace pour la faune. Plusieurs

espèces sont déjà menacées d’extinction. En outre, la disparition de certains animaux entraîne la perte de la

dispersion des graines et donc la dissémination de nouvelles plantes : pour rappel, près de 75% des espèces

d’arbres tropicales dépendent des animaux pour disperser leurs graines.

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Lutte contre la déforestation : chacun peut agir

Face à ces menaces, des organisations internationales mettent en place des actions pour protéger la

biodiversité forestière. Les Nations Unies ont proclamé l’année 2011 "Année internationale des forêts". Tout

au long de celle-ci, le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) et le Secrétariat de la Convention sur

la diversité biologique travaillent ensemble afin de rappeler à quel point les forêts sont importantes pour

l’avenir de l’humanité.

Les objectifs du nouveau plan stratégique de la CDB ? Réduire de moitié le taux de déforestation d’ici 2020

et de le ramener à près de 0 dans les endroits où cela est possible, restaurer 15% des forêts dégradées, gérer

toutes les forêts de manière durable, protéger les espèces menacées et augmenter la surface des aires

protégées de 12 à 17%. Reste à la communauté internationale à se mobiliser afin d’atteindre ces objectifs.

En France, des actions sont mises en place pour protéger la biodiversité forestière. « Au Comité français de

l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), nous défendons l’idée que la création

d’aires protégées est l’outil à privilégier » indique son directeur, Sébastien Moncorps. C’est-à-dire la

formation de réserves naturelles, de parcs nationaux, de parcs naturels régionaux, d’espaces naturels

sensibles et de réserves biologiques forestières.

Deuxième axe de protection, la prise en compte de la biodiversité dans la gestion forestière : concilier

exploitation forestière et préservation des espèces. De façon plus individuelle, nous avons tous un rôle à

jouer. Toutes les organisations le soulignent. Comment ? En étant respectueux de la forêt mais aussi grâce à

nos choix de consommation.

Commencez par limiter vos achats de produits "à forte consommation de carbone", c’est-à-dire dont la

production et/ou le transport nécessitent beaucoup de ressources et d’énergie. Diminuez votre consommation

de produits à base d’huile de palme ou préférez l’huile de palme durable CSPO ou issue de l’agriculture

biologique : plus de la moitié des plantations de palmiers à huile remplacent une forêt. Achetez du papier

100% recyclé ou avec des fibres vierges certifiées FSC et pensez à le recycler. Privilégiez aussi l’achat de

bois éco-certifié avec les labels FSC et PEFC et les essences locales, attention au bois exotique.

« Soutenez aussi des projets réalisés par des associations de protection de la nature, en France et dans le

monde » conseille Sébastien Moncorps. « Une autre bonne façon de protéger la biodiversité dans son

ensemble, c’est de bien connaître les espèces et les forêts, de les faire découvrir à ses enfants et à ses

proches et d’en parler aussi auprès des élus » conclut-il. Alors, apprenez…et agissez ! Pourquoi ne pas

commencer par planter le 22 mai un arbre d’une espèce locale ?

La stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020

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A la veille de la Journée mondiale de la biodiversité, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET a présenté la Stratégie

nationale pour la biodiversité 2011-2020 et les engagements de l’Etat pour la période 2011-2013. Principaux points.

La biodiversité prise en compte dans les politiques internationales, nationales et locales

La Stratégie 2011-2020 est la déclinaison française des engagements internationaux actés à Nagoya en 2010 pour

enrayer la perte de biodiversité. Elle s’intègre à toutes les politiques publiques et à tous les secteurs d’activités – eau,

sols, climat, énergie, agriculture, forêt, urbanisme, infrastructures… Tous les acteurs de la société civile sont invités à

adhérer à la Stratégie, afin de contribuer, à leur échelle, à la préservation de la biodiversité. Déjà plus de

140 organisations professionnelles, associations, élus, ONG, syndicats, établissements publics se sont déjà engagés à

mettre en place un plan d’actions. Pour accompagner les adhérents dans leurs démarches, un guide pour l’action, outil

méthodologique et pédagogique, sera rédigé et des indicateurs permettront de suivre les effets des politiques menées sur

la biodiversité.

L’Etat s’engage également pour la période 2011-2013 à mener des actions complémentaires à celles déjà initiées dans le

cadre du Grenelle de l’environnement. Quelques engagements :

La restauration de milieux dégradés (par les pollutions, les espèces exotiques, la fragmentation des

milieux…) ;

L’amélioration des connaissances (mieux connaître pour mieux protéger) ;

L’intégration de la biodiversité dans les politiques sectorielles (activités économiques ou institutionnelles) ;

La restauration des continuités écologiques (identifier et restaurer un réseau d’échanges permettant aux espèces

animales et végétales de communiquer, circuler, s’alimenter, et se reproduire).

Source : communiqué de presse, stratégie nationale pour la biodiversité, Ministère de l’Ecologie, du Développement

durable, des Transports et du Logement, 19 mai 2011

Anne-Sophie Glover-Bondeau, le 19 mai 2011

Sources

Journée Internationale de la diversité biologique, la biodiversité forestière, 22 mai 2011, Secrétariat de la Convention

sur la diversité biologique, 2010

Site de la Convention sur la diversité biologique (CDB)

Biodiversité forestière, ONU

WWF

Des sites pour aller plus loin

Sur le site du WWF: faites un don en ligne (achat d’une partie d’une parcelle) pour aider à la protection de la

biodiversité

Testez votre consommation et découvrez comment aider à la protection des forêts

La Vague Verte 2011, campagne mondiale de la biodiversité pour éduquer les enfants et les jeunes sur la biodiversité.

Les écoliers et étudiants des établissements participant plantent notamment des arbres.

Le site de l’UICN : Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Il a pour mission de

répondre aux enjeux de la biodiversité en France et de valoriser l’expertise française à l’international.