Prospection aérienne des gîtes de Simulium damnosum s.l. du...
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O.C.Cet.E.
INSTITUT DE RECHERCHES
ENTOMOLOGIQUES
SUR VONCHOCERCOSE
JROSPECTION AERIENNE DES GITES DE SIMULIUM DAMNOSUM s.l.=================~===============
)U 5ENECAL ORIENTAL EN PERIODE DE HAUTES EAUX:~=====~=============================~====~============
(Septembre 1978)----------------------------
B.P. 1500 - BOUAKE - COTE D'IVOIRE - Tél. 63.37.46
ORGANISATION DE COORDINATION ET DE COOPERATION
POUR LA LUTTE CONTRE LES GRANDES ENDEMIES**********************************************==============================================
O. C. C. G. E.+++++++++++++
INSTITUT DE RECHERCHES SUR L'ONCHOCERCOSEB.P. 1500
BOUAKE COTE D'IVOIRE************************
DU SENEGAL ORIENTAL EN PERIODE DE HAUTES EAUX=======================================================
(5 ept embre 1978)----------------------------
par
B. PHILIPPON(*) & M. SARR(**)
~~~------------------~-----~-~-----------------------------~~ -----
(*) Entomologiste médical de l'ORSTOM, Directeur de l'Institut deRecherches sur l'Onchocercose, BP~1500, Bouak~, COte d'Ivoire.
(**) Entomologiste médical diplOmé de 110RSTDM, Service de LutteAntiparasitaire, BP. 151, Thiès, Sénégal.
1. INTRODUCTION.
La mission qui est l'objet du présent rapport faisait suite
à plusieurs tentatives du m~me genre effectuées par l'IRD depuis
trois années (MONDET & PENDRIEZ, 1976; 8ERNADOU & JUNOD, 1976;
GU ILLET", 1977 r. Demandée à 110CCGE par le Ministère de la Santé
Publique du Sénégal, elle a en définitive été effectuée dans le ca
dre d'études préliminaires de faisabilité suscitées par l'OMS pour
la mise sur pied d'un programme de lutte contre l'onchocercose cou
vrant les régions de savane situées à l'ouest de l'actuel Programme
de Lutte contre l'Onchocercose dans le Bassin de la Volta.
Cette mission avait pour objectif principal de déterminer
llextension maximum des g!tes préimaginaux du complexe S,damnàsum à
la période des hautes eaux sur le réseau hydrographique du Sénégal
Oriental.
Il avait d'autre part été décidé de mettre à profit cette
prospection aérienne pour établir la cartographie précise des g!tes
de hautes eaux du vecteur et pour procéder à des prélèvements de
larves destinées à des études cytotaxonomiques d'identification des
espèces du complexe S.damriosum.
Ce court rapport ne donne que les résultats de cette derniè
re prospection; pour tous les renseignements relatifs à la présenta
tion de la région ou aux prospections précédentes nous renverrons le
lecteur aux rapports antérieurs cités en bibliographie.
2. CONDITIONS DE LA PROSPECTION.
2.1. L'aéronef~
La prospection a été réalisée à l'aide d'un hélicoptère
Alouette de l'Armée de l'Air sénégalaise dont l'équipage se compo
sait d'un pilote, un co-pilote et un mécanicien.
Les prospections ont eu lieu du 20 au 26 septembre; une
trentaine d'heures de vol (arrêts décomptés) ont été effectuées à
partir des bases de Tambacounda et de Kédougou durant cette période •
...1...
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2.2. Conditions météorologiques et hydrologiques.
2.2.1. Pluviométrie.
La pluviométrie cumulée de l'année atteignait les valeurs
suivantes le 21 septembre :
1===========1=============1===============1.. ,Nombre de jours
, Stat10ns IHauteur d eau, de pluies 1
IKédougou 1085,6 1 65 1
!Bandafassi 961,0 1 57 f
'Sa16mata 1045;2 1 61 1
IFongolimbi 914;2 55
ISaraya 763,6 45! Il!==========================================
Dans le m~me temps la hauteur d'eau cumulée atteignait à
peine 700 mm. le 27 septembre à Tambocounda.
Bien que la pluviométrie apparOt~ comme moyenne, par rapport
aux années précédentes l'année 1978 était considérée comme une année
bien arrosée, et il faut signaler que des pluies tardives s'abat
taient encore sur la région à la fin du mois de septembre.
Les relevés d'échelles de crue auxquels il a été procédé du
rant la tournée ont été les suivants 1
1============T============l========l========!====;~~~~:===,
1 Rivières 1 Echelle , Dates !~~uteur lapproximatifsl1 1 eau cm! m3/s (*) 1
'Thiokoye ,p ont routier! 20/09/78! 610 155 1
! Niériko ! Wassadou 126/09/78! 760 20 1
INiokolo-KobalCampement 125/09/78! 350 35 (
(Gambie IKédougou !19/09/781 578 650 1
'Gambie ! Kédougou ! 21 /09/781 462 430 1
IGambie IMako 122/09/781 415 500 1
IGambie ISimenti 126/09/78! 761 800 1
!Gambie IWassadou 126/09/78 ! 900 740
IF81émé IKidira 125/09/78j 537 1 ?=========================================================
... / ...~-~~----------------------------~--~--~--~--~~~----~--------------~
(*) Débits estimés grossièrement, en l'absence de courbes de tarage.
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Les débits apparaissent ainsi partout lég~rement supérieurs
aux débits moyens du mois de septembre; mais partout la décrue s'an
nonçait rapidement à la fin de la mission (cf. échelle de crue de
Kédougou).
3. RESULTATS.
3.1. Rivières prospectés.
Bassin de la Gambie. - La Gambie sur l'intégralité de son
cours sénégalais, de la frontière
guinéenne à la frontière gambienne.
- Le Niaoulé en aval du pont de la rou
te· Tambacounda-Missira.
- Le Niériko sur son cours aval.
- Le San ons sur son courS aval et amont.
- Le Niokolo-Koba, intégralement.
- Le Diaguéri
- Le Koulountou sur tout son cours sé
négalais.
- Le Bouloufiling aval.
- Le Diarha aval.
- Le Thiokoye sur tout son cours séné
galais.
Bassin de la Falémé. - La Falémé amont entre la frontière
guinéenne et Ilimalo.
- La Falémé aval, entre le confluent du
Gandamaka et celui du Sénégal.
- Le Koila-Kabé sur son cours sénéga
lais.
- Le Daléma aval.
- Le Gandamaka aval.
- Le Denndji aval.
Bassin du Kayanga. - Le Kayanga sur son cours sénégalais.
- Le Mayol Diaobé sur son cours sénéga
lais.
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3.2. Les gttes pr~imaginaux.
La localisation des zones de rapides a ~t~ port~e sur la
carte jointe en annexe.
Sur la Gambie il n1existe pratiquement pas de zone de rapi
des individualis~s en aval de Simenti; mais jusqu'à la frontière
gambienne la vitesse propre de la masse d'eau du fleuve suffit à
faire nattre des possibilités de gttes diffus au niveau d'tles, de
coudes, de la v~g~tation submergée, etc •••• Vers l'amont les rapi
des deviennent de plus en plus grands et nombreux au fur et à mesu
re qu10n se rapproche de la frontière guin~enne; les lignes de gîtes
sont en particulier très importantes sur la boucle de la Gambie.
Il est probable que les gîtes eussent ~té plus nombreux en
core à un niveau des eaux 1~gèr8ment inf~rieur. Mais il faut souli
gner que les gîtes diffus de hautes eaux étaient n~anmoins presque
continus ~tant donn~ que la Gambie inondait sa galerie forestière
lors de notre prospection.
Les affluents sont tous refoulés par la Gambie sur leur
bief inf~rieur, sur une distance d'autant plus longue que leur pente
est plus faible.
Le Thiokoye et le Diarha ont un cours entrecoup~ d'impor
tants rapides, jusqu'au rebord du plateau guinéen, qu1ils franchis
sent par des chutes spectaculaires (le Thiokoye du moins).
Le Koulountou montre un cours extraordinairement m~andreux
et contorsionné, sans rupture de pente. Il ne pr~sente des accéléra
tions de courant que dans son bief tout-à-fait sup~rieur (gîtes dif
fus de hautes eaux).
Le cours du Niokolo-Koba est très accident~ et entrecoup~
de rapides importants en aval du campement de chasse; en amont ces
rapides s'espacent mais se poursuivent jusqu1au confluent du Farako;
en amont de ce confluent ainsi que sur les affluents les rapides
(voire l'écoulement prolongé ) disparaissent ou deviennent impro
pres aux vecteurs d'onchocercose.
Aucun rapide n'a pu être décel~ sur le Ni~riko et son af
fluent le Sanone-Mayel Samou. Il s'agit de petits cours d'eau méan
dreux et vaseux à pente très faible. Leur ~coulement était toutefois
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bloqué par la Gambie en ~e et il n'est pas exclu que des gttes arti
ficiels, peu nombreux et fugaces (barrages de pêcheurs etc ••• ) puis~
sent s'installer en certaines années favorables et entretenir une
faible transmission épisodique dans quelques villages riverains.
Le Niaoulé n'a coulé à aucun moment de notre mission, malgré
la pluviométrie relativement élevée de 1978.
Parmi les autres affluents seuls le Diaguéri, le Bouloufi
ling ab un affluent de la rive gauche en aval de Kékréti ont révé-
lé quelques rapides en amont de la zone de refoulement par la Gambie.
Pour des raisons logistiques la Falémé nia pu être prospec
tée que sur son cours inférieur et supérieur. En amont les zones de
rapides sont très nombreuses mais moins importantes que sur la Gam
bie amont et, de plus, au moment de la prospection, la galerie était
moindrement noyée par les crues. En aval du confluent du Gandamaka
les rapides s'espacent considérablement mais il persiste des accélé
rations de courant au niveau de la végétation submergée jusque sur le
bief tout-à-fait inférieur (Kidira-confluent Sénégal). Une simple
reconnaissance a montré que les gîtes les plus importants se trouvent
sur le bief non prospecté, entre Ilimalo et le confluent du Gandama
ka, plus précisément en amont de ce confluent.
En amont le Koila-Kabé montre une succession continue de
gros rapides sur tout son cours sénégalais.
Parmi les autres affluents des biefs prospectés de la Falémé
seuls le Daléma, le Gandamaka et le Oenndji montraient des rapides
relativement importants sur leur cours aval.
Aucun cours d'eau du ~assin du Kayanga ne semble propice à
S,damnosum s.l~, Il slagit en effet de cours d'eau de plaine, boueux
et méandreux, à courant faible. Il en est de même pour les affluents
de la rive gauche de la Gambie inférieure, et probablement pour ceux
de la rive droite de CG même bief (Sandougou et Koussanar)~
3,3. Les espèces~ présentes.
Il n'a été possible de procéder qu'à un nombre réduit de
prélèvements sur les rapides prospectés. Seuls les points suivants
ont ainsi fait l'objet de récoltes 1 Kédougou, Mako et Worouli sur
la Gambie, l'ancien radier du campement et un point aval sur le
Niokolo-Koba.
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Le peuplement de ces gttes par le8 larves et nymphes de
S.damnosum s.l. était dense sur le Niokolo-Koba; sur la Gambie ce
peuplement était diffus, d'autres espèces étant majoritaires (S.har
greavesi, S.schoutedeni, S.unicornutum, S.bovis, S.macmahoni).
L'examen cytotaxonomique des larves a montré la présence de
S,sirbanum et S.sudanense (espèces dominantes) et de S.damnosum 9.S ••
4. CONCLUSIONS.
La présente mission a rempli san objectif premier qui était
de délimiter llextension maximum des gîtes des vecteurs de l'oncho
Cercose humaine aux hautes eaux afin de déterminer le kilométrage de
cours d1eau à traiter au Sénégal Oriental dans llhypothèse d1une
campagne larvicide de traitements antisimulidiens.
Les deux principaux axes de gîtes sant donc la Gambie et la
Falémé dont le traitement intégral doit être envisagé dans tout pro
jet de campagne régionale antisimulidienne.
Sur les affluents, le Niokolo-Koba (en aval du confluent du
Farako) le Thiokoye et le Diarha devraient être traités intégrale
ment ainsi que le Bouloufing et, éventuellement, le Diaguéri.
Le complexe Niériko-Sanone pourrait ~tre exclu des traite
ments dans les conditions hydrologiques de la dernière prospection,
mais dans des conditions peu différentes le bas Niériko devrait être
surveillé étroitement et la possibilité de traitements d'appoint
d'intér~t local ne serait pas à exclure.
Le Niaoulé~ l~ensemble Sandougou-Koussanar semblent sans Disque. Le Koulountou pourrait également ~tre éliminé des traitements
à l'exception de son cours tout-à-fait amont.
Parmi les affluents de la Falémé, le Koila-Kabé devrait fai
re partie intégrante de toute campagne régionale et des affluents
moins importants comme le Daléma, le bas Gandamaka, le Denndji et
éventuellement d1autres affluents du bief Ilimalo-Gandamaka de
vraient être surveillés attentivement et probablement traités.
Le survol du foyer confirme à llenvi que les lignes de gîtes
se prolongent et souvent s'amplifient en Guinée le long de la Falémé,
du Koi1a-Kabé, de la Gambie et du Koulountou •
.. .1. · .
•
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Par contre la prospection systématique des gîtes a laissé
des lacunes qui sont imputables à l'inadéquation de l'équipage de
l'appareil de prospection: Falémé et affluents entre Ilimalo et le
confluent du Gandamaka d'une part. et: ensemble Niériko-Sanone
d'autre part, devront respectivement faire l'objet d'une première
prospection et d'un nouveau survol plus approfondi.
Pour les m~mes raisons l'étude de la distribution des espè
ces du complexe S.damnosum a été très partielle et il est en parti
culier regrettable qü'elle n'ait pas concerné la Falémé. Il appa
raît toutefois, comme cela était prévisible, que les espèces sava
nicoles du complexe sont très largement dominantes, sinon seules
présentes dans le foyer du Sénégal Oriental.
Cette prospection aura aussi confirmé que, si la période des
plus hautes eaux est bien celle de l'extension maximum des gîtes du
vecteur, elle n'est pas nécessairement celle de la plus grande pro
ductivité de ces gîtes, dont bon nombre sont noyés par la crue. Cela
est vérifié par les densités journalières relativement modérées de
femelles. piquouses de S. damnosum s.l, capturées sur homme durant la
mission 1 37 à Thiokoye (20/09), 107 à Kédougou (21/09), 63 à Mako
(22/09) et 182 au radier du Niokolo-Koba (25/09).
5. REMERCIEMENTS.
Nous tenons à remercier ici toutes les personnes qui par
leur assistance et leur accueil ont contribué à faciliter cette
mission, en particulier :
Le Dr. S. DIALLD, Professeur de Parasitologie de la Faculté
de Médecine à Abidjan.
Le Dr. C. RALINORO, Coordinateur des activités de l'OMS au
Sénégal.
MM. A. BASSENE, A. BADJI, B. SIDIBE et D. DIOP, du Secteur
des Grandes Endémies de Tambacounda, dont l'assistance matérielle
fUt déterrninante.
Les Commandants GAYE, NDIAYE et DIALLD du camp militaire de
Tambacounda qui ont assuré la f~aintenance au sol de la prospection
aérienne.
,....1•. ·
•
~ 8 -
Les Religieuses de la Mission Catholique de Kédougou et Mon
sieur M, EYRAUD, Entomologiste m~diccl de llDRSrOM, pour la qualité
de leur accueil,
Miss S, MEREDITH, de l'Ecale de M~decine Tropicale de Liver
pool, qui a effectué les d~terminations chromosomiques spécifiques
à partir des larves de S,damnosum s,l, collectées dans le foyer,
K, y, SECHAN, qui a r~alisé la cartographie de ce rapport.
6. BIBLIOGRAPHIE.
BERNADOU (J.) & JUNOD (A,), 1976 - Prospection aérienne des gîtes à
Simulium damnosum sur le Fleuve Gambie et ses affluents,
(République du Sénég2.l), 22 - 27 novembre 1976. Dac. multi
graphié OCCGE/IRO, 32/0nchoL76, 5 pp" 1 carte,
PENDRIEZ (B,) & SECHAN (y.), 1971 - Enqu~te entomologique sur l'on
chocercose au Sénégal Oriental. Dac, multigraphié, OCCGE/Sec
tian Onchocercosa, 198/0nchoL71, 22 pp" 2 cartes,
PHILIPPON (B,"), 1978 - Le foyer d'onchocercose du Sénégal Oriental.
Connaissances actuelles, Perspectives de lutte, Dac. multi
graphié OCCGE/IRO a 11/0ncho/78, 53 pp., 1 carte,
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