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Résumé Mémoire
« Proposition d’une démarche d’évaluation de la Responsabilité
Sociale des Entreprises adaptée aux Scop »
François BOUSSO – Master Professionnel Management des Organisations de
l’Economie Sociale - Le Mans (72)
La Responsabilité Sociale (ou Sociétale) des Entreprises est un concept qui prend de plus en
plus d’importance dans les organisations. Fondé autour des trois piliers que sont l’environnement, le
social et l’économique, il fait désormais partie intégrante des entreprises dans le cadre de leurs
stratégies. Dans un contexte marqué par la dégradation de l’environnement, la crise économique, la
hausse du chômage et ses conséquences sociales, les entreprises doivent désormais répondre de leurs
actes quant à leurs impacts sur leur environnement. C’est ainsi que naît le concept de RSE, dans la
lignée du Développement Durable.
Dès lors, un certain nombre de modèles d’évaluation voient le jour. Entre l’établissement de
démarches qualifiées de RSE, des labels, normes et autres certifications, le champ d’évaluation de la
RSE devient complexe au travers de démarches dont la pertinence, les modes d’évaluation et les
finalités s’écartent parfois des enjeux d’un développement collectif au profit d’une recherche de «
bonne image » et de légitimité.
L’objet de ce mémoire est de proposer une démarche RSE pouvant s’adapter aux
particularités des Sociétés Coopératives et Participatives (SCOP).
La première partie vise à décrire les particularités du modèle de la coopérative, et dans le
même temps, de la Scop (réserves impartageables, management démocratique, développement local).
Au travers de ce descriptif basé sur le statut et les valeurs coopératives, nous aborderons les affinités
que peuvent avoir ses structures avec la Responsabilité Sociale des Entreprises.
La deuxième partie offre une description en trois étapes de la RSE. Dans un premier temps,
nous expliquerons la genèse de ce concept né aux Etats-Unis sous le nom de « Corporate Social
Responsability » et nous verrons que sa transposition en Europe, et notamment sa traduction
française, laisse apparaître des imprécisions et des différences de point de vue entre les deux
continents. Nous déroulerons la chronologie de ce concept, des années 50 aux années 2000, avec
toutes les étapes importantes, du sommet de la Terre à Rio en 1992 avec l’Agenda 21, en passant par
le protocole de Kyoto et la prise en compte de la RSE au niveau de la Commission Européenne. Puis
nous aborderons le droit français, avec deux textes de lois majeurs à savoir en 2001 l’article 116 de la
loi NRE (Nouvelles Régulations Economiques) et le décret d’application de la loi Grenelle 2 du 26
avril 2012, faisant entrer la RSE dans un cadre législatif.
Nous verrons ensuite la documentation qui a émergé sur la RSE au travers d’une liste non-
exhaustive visant à présenter la documentation la plus importante qui a été réalisée à ce jour. En
premier lieu, nous parlerons de la norme internationale ISO 26000, apparu au début des années 2000
suite à un besoin d’harmonisation des modèles de RSE au niveau internationale. Nous détaillerons les
sept principes et questions centrales, éléments phares de cette norme. Nous aborderons ensuite le
document le plus important de l’Union Européenne sur la RSE, le « Livre Vert » proposant
notamment une définition précise de ce concept. Nous expliquerons ensuite la démarche du « Bilan
Sociétal » mise en place par le Centre des Jeunes Dirigeants de l’Economie Sociale » (CJDES) et qui
propose un modèle d’évaluation très complet visant à valoriser les bonnes pratiques dans le cadre
d’une démarche participative de progrès. Nous terminerons enfin par aborder le concept de
« Performance globale » qui nous permettra de mieux comprendre la notion de « performance » au
sein d’une organisation et d’identifier la manière dont on peut mesurer cette notion selon les trois
piliers de la RSE, au travers de trois outils que sont le « Balanced Scorecard », le « Triple Bottom
Line » et le « reporting GRI (Global Reporting Initiative ». Nous montreront que l’évaluation d’une
démarche RSE n’est pas dénuée de complexité.
A la suite de cette description des outils d’évaluation de la RSE, nous irons constater ce qui
est réalisé sur le terrain, en prenant soin d’observer des démarches utilisant chacune des outils
différents, afin de pouvoir mener une étude comparative. Nous commencerons par la démarche de
certification ISO 26000 mise en place par la fédération des Scop du BTP, et qui est toujours en cours
de réalisation. Nous observerons de quelle manière la fédération est partie de cette norme
internationale pour réussir à la transposer à des structures, les Scop, et un secteur (Bâtiment et
Travaux Publics) bien spécifique. Grâce aux annexes, nous pourrons observer les documents qui
permettent la mise en place de ce type de démarche. Nous décrirons deux expériences menées par
l’Union Régionale des Scop de l’Ouest, qui a d’abord expérimenté en 2006 la démarche de « Bilan
Sociétal » auprès de sept Scop bretonnes. Nous verrons quelles sont les parties prenantes qui
interviennent dans ce type de démarche, les différentes étapes de l’évaluation, ainsi qu’un bilan de la
part des acteurs concernés (les Scop) et de l’évaluateur (le cabinet Pennec). Nous analyserons ensuite
l’étude sur les pratiques coopératives en Bretagne qui a été menée sur la période 2010-2011, avec ses
objectifs, la méthodologie et le bilan qui en a été fait. Nous verrons ce que l’Union Régionale des
Scop d’Ile-de-France met en place au niveau de sa démarche d’évaluation de la Qualité de Vie au
Travail. Puis nous terminerons par l’analyse de deux démarches misent en place par deux
organismes, d’abord l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT)
qui propose d’accompagner les entreprises sur leurs projets de développement et de résolution des
problèmes. Et enfin les outils d’évaluation proposés par le Centre des Jeunes Dirigeants qui, au
travers de trois outils de diagnostic, propose une démarche basée sur l’évaluation de la performance
globale des organisations, avec ses avantages et ses limites.
Dans une troisième et dernière partie, nous reprendrons les éléments qui auront été abordé
précédemment à savoir les particularités des Scop, les outils existant sur l’évaluation de la RSE et les
expériences qui ont été mené sur ce sujet. Par la suite, nous bâtirons une réflexion critique sur
l’évaluation de ses pratiques (notamment la norme ISO 26000) avant de proposer une démarche en
trois étapes destinée aux Scop.