PROJETS D’IMPLANTATION D’UNE PRATIQUE CLINIQUE FONDÉE...

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PROJETS D’IMPLANTATION D’UNE PRATIQUE CLINIQUE FONDÉE SUR DES RÉSULTATS PROBANTS DANS LE CADRE DU PLAN D’ACTION SUR LE TRANSFERT DE CONNAISSANCES DU COMITÉ DIRECTEUR DE LA RECHERCHE EN TRAUMATOLOGIE Titre du projet: Développement et implantation d’un protocole clinique pour le dépistage précoce de la dysphagie oropharyngée chez les traumatisés crânien-cérébraux et les blessés médullaires Établissement: Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal Membres de l’équipe d’implantation: Mélanie Bérubé, M.Sc., CSI (c), PhD (c) – Responsable du projet - Conseillère clinicienne en soins infirmiers – Volets Orthopédie et Traumatologie, Coordonnatrice à la recherche, Direction des soins infirmiers et de la qualité des services Marie-Pierre Valiquette, M.Sc. – Coordonnatrice de recherche Philipe Rico, MD, Intensiviste Marc Giroux, MD, Neurochirurgien Francis Bernard, MD, Intensiviste Anne-Marie Pauzé, M.Sc., Orthophoniste Marie-Ève Côté, B.Sc., Nutritionniste Dany Fortin, M.Sc., Coordonnateur du programme de traumatologie Isabelle Lepage, B.Sc., Chef de l’unité de neurosciences (5èD) Michelle Tremblay, B.Sc., Chef de l’unité des soins intensifs-intermédiaires Luc-Étienne Boudrias, M.Sc., CSI (c), Conseiller clinicien en soins infirmiers – Soins intensifs Geneviève Lefrançois, M.Sc., Conseillère clinicienne en soins infirmiers - Neurosciences

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PROJETS D’IMPLANTATION D’UNE PRATIQUE CLINIQUE FONDÉE SUR DES

RÉSULTATS PROBANTS DANS LE CADRE DU PLAN D’ACTION SUR LE TRANSFERT DE CONNAISSANCES DU COMITÉ DIRECTEUR DE LA RECHERCHE EN TRAUMATOLOGIE

Titre du projet: Développement et implantation d’un protocole clinique pour le dépistage précoce de la dysphagie oropharyngée chez les traumatisés crânien-cérébraux et les blessés médullaires Établissement: Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal Membres de l’équipe d’implantation: • Mélanie Bérubé, M.Sc., CSI (c), PhD (c) – Responsable du projet - Conseillère clinicienne en

soins infirmiers – Volets Orthopédie et Traumatologie, Coordonnatrice à la recherche, Direction des soins infirmiers et de la qualité des services

• Marie-Pierre Valiquette, M.Sc. – Coordonnatrice de recherche • Philipe Rico, MD, Intensiviste • Marc Giroux, MD, Neurochirurgien • Francis Bernard, MD, Intensiviste • Anne-Marie Pauzé, M.Sc., Orthophoniste • Marie-Ève Côté, B.Sc., Nutritionniste • Dany Fortin, M.Sc., Coordonnateur du programme de traumatologie • Isabelle Lepage, B.Sc., Chef de l’unité de neurosciences (5èD) • Michelle Tremblay, B.Sc., Chef de l’unité des soins intensifs-intermédiaires • Luc-Étienne Boudrias, M.Sc., CSI (c), Conseiller clinicien en soins infirmiers – Soins intensifs • Geneviève Lefrançois, M.Sc., Conseillère clinicienne en soins infirmiers - Neurosciences

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Court résumé du projet d’implantation

La dysphagie oropharyngée est une complication fréquemment rencontrée en traumatologie, particulièrement chez les traumatisés crânien-cérébraux (TCC) modérés-sévères (Mackay, Morgan & Bernstein, 1999; Terré & Mearin, 2007) et les blessés médullaires avec atteinte cervicale (Shin et al., 2011). La dysphagie peut entraîner l’aspiration de matériel solide ou liquide dans les voies respiratoires, ce problème pouvant engendrer des complications graves comme la pneumonie d’aspiration et même le décès (Brown et al., 2012; Chaw et al., 2012 ; Shem et al., 2012; Starmer et al., 2014). Par ailleurs, en plus des conséquences que la dysphagie peut entraîner sur la fonction vitale respiratoire, elle peut aussi créer un délai dans le début de l’alimentation orale, contribuant à la malnutrition (Alhashemi, 2010; Hammond, 2008; MacKay et al., 1999). Enfin, la problématique de dysphagie peut porter atteinte à l’efficience organisationnelle en augmentant le recours à des ressources spécialisées (p.ex. orthophonistes) et les durées de séjour (Norman et al., 2008) lors du développement d’événements indésirables. Le présent projet avait pour objectif, à la lumière des recommandations de l’Acquired Brain Injury Knowledge Uptake Strategy (ABIKUS) (Bayley et al., 2007) et le Consortium for Spinal Cord Medecine (2008) de développer et d’implanter un protocole clinique de dépistage précoce de la dysphagie oropharyngée par un clinicien qualifié (ou formé). Les infirmières et les médecins étaient plus particulièrement ciblés dans le cadre de ce projet étant donné leur présence plus constante auprès des usagers, diminuant ainsi les délais potentiels pour le dépistage de la dysphagie. Le protocole interpelle également les orthophonistes lors de l’identification de troubles de déglutition, ainsi que les nutritionnistes qui assurent la prise en charge de l’état nutritionnel des patients. Ainsi, ce projet d’implantation d’une pratique clinique fondée sur des résultats probants a permis de faire la sélection, en comité interdisciplinaire, d’un outil de dépistage précoce de la dysphagie, de développer une règle de soins infirmiers balisant la pratique, de former près de 200 infirmières ainsi que l’équipe d’intensivistes et de neurochirurgiens au dépistage de la dysphagie, d’implanter l’outil de dépistage et de collecter des données relatives au processus d’implantation et à ses résultats. Le présent rapport fait état des étapes de l’implantation de façon détaillée.

Bilan du processus d’implantation en regard du protocole et de l’échéancier proposés initialement (préciser les modifications apportées accompagnées des justifications)

Ressources humaines et matérielles mises en place pour la réalisation du projet d’implantation En termes de ressources humaines et matérielles, la planification établie dans le protocole a été respectée. De fait, une infirmière clinicienne a été libérée à raison de deux journées semaine en moyenne (744,77 heures) pour assurer la coordination du projet, développer la formation pour le personnel infirmier ainsi que les documents reliés au projet, en collaboration avec la responsable. Cette infirmière a également prodigué la formation à l’ensemble du personnel ciblé et effectué un suivi de l’implantation de la pratique de même qu’une revue de dossiers pour colliger les données en lien avec les indicateurs retenus. Parallèlement, l’infirmière coordonnatrice a participé aux démarches d’accréditation universitaire de la formation sur la dysphagie et a développé une formation audio-enregistrée pour faciliter la pérennisation de l’implantation de la nouvelle pratique. Une orthophoniste et une nutritionniste ont également contribué de près à l’élaboration des documents en lien avec le projet et le développement de la formation pour le personnel infirmier, en plus d’être présentes à chacune des rencontres du comité d’implantation. Ces professionnelles ont aussi participé à l’ensemble des formations et à la réalisation de la formation audio-enregistrée, renforçant ainsi les éléments importants d’évaluation pour le dépistage précoce de la dysphagie et les

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éléments d’optimisation de la nutrition des usagers. Ces deux professionnelles ont participé au projet pour un total de 108,78 heures. En ce qui concerne les ressources matérielles, un ordinateur a été acheté pour faciliter les travaux de la coordonnatrice de recherche. De plus, nous avons fait l’acquisition de boitiers de plastique pour constituer des trousses contenant tout le matériel requis pour procéder au dépistage de la dysphagie: cuillères, verres, compotes de pomme, biscuits et liste des allergènes contenus dans les produits alimentaires. Ces trousses ont été mises à la disposition des infirmières pour faciliter l’implantation de la nouvelle pratique. Le service alimentaire de la nutrition et les unités de soins impliquées (total de 4) assument désormais conjointement les coûts inhérents au remplissage régulier de ces trousses. Adaptations effectuées à la pratique à implanter en regard du contexte local et des utilisateurs de la nouvelle pratique Les adaptations effectuées à la pratique à implanter respectent également le protocole ainsi que l’étape 2 du Modèle du cycle des connaissances à l’action (l’adaptation des connaissances au contexte local) (Graham et al., 2006) et le processus ADAPTE (modules 1 à 9) (ADAPTE Collaboration, 2007). Ainsi, après avoir formé un comité d’implantation (Modules 1 à 5: Préparation, Identification du problème, Recherche, Évaluation de l’évidence et Décision et sélection), la sélection de l’outil de dépistage précoce de la dysphagie a été effectuée par les membres de ce comité. Une présélection d’outils avait été réalisée lors de l’élaboration du protocole de recherche, en fonction de leur fiabilité et validité. Les trois outils alors ciblés étaient, le Standardized Swallowing Assessment (Perry, 2001a, 2001b; Perry and Love, 2001), le Modified Mann Assessment of Swallowing Ability (Antonios et al., 2010) et le Acute Stroke Dysphagia Screening (Edmiaston et al., 2010). La matrice de décision Kepner-Tregoe (Donovan et al., 2012 ; Kepner & Tregoe, 1965) a été utilisée pour procéder au choix de l’outil de dépistage. Cette matrice permet de procéder à une décision d’équipe concertée en tenant compte non seulement des propriétés psychométriques d’un outil, mais également des facteurs propres au contexte. À cet égard, les éléments qui ont été retenus par le comité d’implantation concernant la matrice ainsi que la pondération pour chacun de ces éléments sont les suivants: Processus de développement (20%), Faisabilité d’implantation (20%), Approprié à la clientèle cible (40%), et Formation requise (20%). À la lumière de l’évaluation individuelle effectuée par les membres du comité d’implantation, le Standardized Swallowing Assessment a obtenu le plus haut pointage et a par conséquent été retenu. Le Standardized Swallowing Assessment a par la suite été traduit de l’anglais au français, après avoir obtenu l’accord de la chercheuse ayant développé l’outil, la Dre L. Perry. La traduction a été effectuée de manière collaborative par la responsable du projet, la coordonnatrice de recherche, l’orthophoniste et la nutritionniste siégeant sur le comité d’implantation afin d’assurer l’exactitude de la traduction en tenant compte de l’équivalence conceptuelle clinique (Sidani et al., 2010). Une rencontre a également eu lieu avec le comité d’implantation pour obtenir l’avis des membres quant à ces critères. Une étape supplémentaire d’évaluation de l’outil original a été ajoutée à suite à la recommandation de l’orthophoniste et la lecture de deux articles scientifiques spécifiant la nécessité d’évaluer la déglutition au moyen de textures semi-solide et solide en plus de l’eau au moment du dépistage de la dysphagie (Dias Marques, de Rosso & André, 2008; Ellis & Hannibal, 2013). De plus, des spécifications en lien avec les professionnels à informer des résultats du dépistage ont été ajoutées à l’outil original (Module 6: Personnalisation). Enfin, la démarche de traduction et d’adaptation de l’outil de dépistage sélectionné a été complétée par la consultation de huit infirmières travaillant sur les unités de soins ciblées, des membres de la Direction des soins infirmiers et de la qualité des services (DSIQS), de la Directrice des services professionnels (DSP), des médecins intensivistes, neurochirurgiens et chirurgiens de la

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colonne (Module 7: Revue externe). L’outil a également été testé par des membres du comité d’implantation auprès de six usagers avec TCC modéré-sévère ou avec blessure médullaire cervicale avant le début de la formation du personnel et le déploiement de la nouvelle pratique à grande échelle. Des éléments de présentation visuelle et des spécifications en lien avec le début de l’alimentation et la supervision requise lors de la reprise du premier repas ont été ajoutés à l’outil de dépistage, après avoir complété les démarches de consultation et l’essai de l’outil. Puis, une mise en page de l’outil a été effectuée par l’équipe de réingénierie des formulaires aux fins de numérisation, qui a été approuvée par le comité des formulaires de l’hôpital (Modules 8 et 9: Planification de la révision et Développement d’un produit final de haute qualité) (Annexe A). Par ailleurs, de façon à baliser la pratique infirmière en lien avec le dépistage précoce de la dysphagie, une règle de soins infirmiers a été développée (Annexe B). Une règle de soins infirmiers est un outil clinico-administratif qui donne des directives claires concernant la prestation de certains soins infirmiers dans l’établissement afin de rendre des services adéquats et efficients aux usagers. La règle de soins infirmiers s’applique spécifiquement à l’accomplissement d’activités professionnelles liées aux soins infirmiers. La règle touche les divers intervenants professionnels ou non-professionnels susceptibles de les accomplir à l’intérieur de différents programmes, services ou milieux de soins. Adoptée par la Directrice des soins infirmiers, elle a un caractère obligatoire, puisque les conditions et directives qui y sont énoncées doivent être respectées par les personnes visées (Ordre des Infirmières et Infirmiers du Québec – OIIQ-, 2005). La règle de soins infirmiers concernant le dépistage précoce de la dysphagie spécifie les professionnels concernés, les clientèles visées, les intentions thérapeutiques, les conditions de réalisation, les directives à suivre (avant, pendant et après le dépistage) ainsi que les éléments de documentation importants. Moyens de formation utilisés pour l’implantation de la nouvelle pratique Après avoir obtenu une accréditation universitaire pour la formation de deux heures, celle-ci a été dispensée aux infirmières et aux candidates à la profession infirmière (CEPI) en lien avec les mécanismes physiopathologiques principaux impliqués dans la dysphagie, l’utilisation de l’outil de dépistage précoce de la dysphagie selon la règle de soins, le risque de pneumonie d’aspiration chez les clientèles visées et les besoins nutritionnels de ces dernières. La formation a été développée selon une approche par compétences (Goudreau et al., 2009; Lasnier, 2000) spécifiant les indicateurs de développement des compétences visées. Dans son ensemble, elle est le fruit d’une collaboration interdisciplinaire étroite entre infirmières, les orthophonistes et les nutritionnistes. Différentes méthodes pédagogiques ont été utilisées lors de la formation, dont la lecture préalable d’un article scientifique, l’utilisation de support auditif et visuel (vidéos d’une gorgée barytée modifiée et d’un usager avec une voix rauque) et une analyse de cas. Une évaluation des connaissances par l’intermédiaire d’un questionnaire a également été réalisée à la fin de la formation. L’infirmière coordonnatrice de recherche, l’orthophoniste et la nutritionniste ont offert 28 séances de formation interdisciplinaire destinées aux infirmières et aux CEPI des trois quarts de travail (8h15-14h45-16h15-22h15). Un total de 185 infirmières travaillant dans les diverses unités de soins ciblées ont été formées à l’utilisation de l’outil de dépistage précoce de la dysphagie. De plus, les préposés aux bénéficiaires ont été rencontrés pour les informer de la nouvelle pratique et leur rappeler les principes à respecter lors de l’alimentation des usagers, notamment de positionner ceux-ci à 90 degrés lorsqu’ils ingèrent des liquides et des aliments, et de rapporter à l’infirmière des signes cliniques comme la toux et les aliments qui restent dans la bouche ou qui s’en écoulent au moment des repas. Les équipes d’intensivistes et de neurochirurgiens ont également été renseignées sur les différentes étapes du dépistage de la dysphagie lors de leurs réunions de service respectives. Par la suite, des capsules de formation d’une durée de 15 minutes ont été diffusées auprès des infirmières et des assistantes infirmières-chefs sur les unités impliquées durant les

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premières semaines d’implantation de la nouvelle pratique. Ces capsules avaient pour objectif de rappeler les principaux éléments concernant l’utilisation adéquate de l’outil auprès des clientèles ciblées et d’insister sur l’importance du leadership et du jugement infirmier dans l’application de la nouvelle pratique. Finalement, la formation a été audio-enregistrée pour être utilisée comme outil éducatif auprès des infirmières qui n’ont pas été formées pour le dépistage précoce de la dysphagie jusqu’à maintenant. Cet outil pourra également être utilisé par les équipes intéressées à implanter l’outil de dépistage sélectionné auprès des autres clientèles de l’hôpital ainsi que dans les autres établissements de santé. Barrières et facilitateurs rencontrés durant l’implantation L’analyse des barrières et facilitateurs a été réalisée à l’aide du Consolidated Framework for Implementation Research (CFIR) (Damschroder et al., 2009) par les membres du comité d’implantation, la Directice des soins infirmiers de la qualité des services, la responsable de la formation à la DSIQS ainsi que par 8 infirmières travaillant sur les unités de soins impliquées avant l’implantation de la nouvelle pratique. D’autres barrières et facilitateurs ont pu être identifiés par les outils - Indice de l’évaluation du contexte (McCormack et al., 2009) et Évaluation du degré de disposition organisationnelle au changement (Helfrich et al., 2009) – complétés par la responsable du projet ainsi que par des entrevues individuelles auprès de la responsable du projet et de la coordonnatrice effectuées par le groupe de recherche mettant en commun les quatre projets de transfert de connaissances (TC) subventionnés. L’ensemble des barrières et facilitateurs identifié lors de ces démarches a été circonscrit lors d’un groupe Triage (Lamontage & Tétreault, 2014) composé de la responsable du projet, de la coordonnatrice de recherche, du coordonnateur du programme de traumatologie, de deux médecins membres du comité d’implantation ainsi que de deux infirmières de l’unité des soins intensifs-intermédiaires impliquées directement dans l’utilisation de l’outil de dépistage durant son implantation. Obstacles à l’implantation. Les principaux obstacles à l’implantation de la nouvelle pratique sont présentés ci-après. Ces obstacles font référence à la pratique innovante en elle-même, à l’environnement interne, à l’environnement externe, aux individus impliqués et au processus d’implantation. Une clientèle cible restreinte. Le fait que la nouvelle pratique s’applique seulement aux usagers avec TCC modérés-sévères et avec blessure médullaire cervicale a limité le nombre de dépistages pouvant être effectués par chaque intervenant, engendrant des difficultés dans l’intégration du dépistage précoce de la dysphagie dans la pratique quotidienne. À cet égard, les usagers ciblés sont hospitalisés sur des unités de soins où se retrouvent d’autres types de clientèle et pour lesquelles aucune mesure de dépistage précoce n’a été implantée. Ainsi, le dépistage précoce de la dysphagie a difficilement pu devenir un automatisme pour les infirmières et les médecins impliqués. La nécessité de communiquer et de partager l’information avec un grand nombre d’acteurs. La nouvelle pratique a été implantée sur quatre unités de soins différentes et touche plusieurs groupes professionnels, donc un total de plus de 200 individus. Par conséquent, il a été difficile d’effectuer un suivi rapproché avec l’ensemble de ces intervenants et d’assurer une rétroaction sur l’évolution du projet et sur les améliorations à apporter en lien avec l’application du dépistage précoce de la dysphagie. Le nombre important de personnes à former. Un grand nombre d’infirmières était ciblé par l’implantation du dépistage précoce de la dysphagie. Le déploiement de la formation a par conséquent demandé des efforts considérables de coordination auprès des chefs des unités de soins ciblées pour s’assurer qu’un maximum d’infirmières puissent être formées. De plus, bien que cette

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étape du projet ait été planifiée ainsi, un total de huit semaines a dû être consacré à la formation du personnel, ce qui a diminué le temps disponible pour les étapes subséquentes du projet. L’attitude du personnel face au changement. Toute nouvelle pratique, qu’elle soit jugée très pertinente ou non, engendre certaines craintes et questionnements auprès des individus interpellés. Dans le cadre du projet, la nouvelle pratique a été perçue par certaines infirmières comme une tâche supplémentaire que l’on ajoutait à leur travail quotidien. De plus, des infirmières croient que le dépistage précoce de la dysphagie est la responsabilité professionnelle de l’orthophoniste et qu’elles ne devraient pas être impliquées dans cette évaluation. Certaines infirmières ont présenté de la résistance à appliquer la nouvelle pratique. Le soutien rendu parfois difficile de la part de l’établissement. Les établissements de santé doivent d’abord assurer une offre de services en plus de faire face à plusieurs demandes prioritaires simultanément. Ainsi, il n’a pas été facile au début du projet de libérer la coordonnatrice de recherche de ses activités cliniques aux soins intensifs. De plus, après réévaluation des objectifs d’apprentissage à atteindre, une formation de trois heures au lieu de 90 minutes a été jugée comme étant optimale. Toutefois, étant donné le budget de formation limité, il n’a pas été possible de dispenser une formation de trois heures. Enfin, plusieurs changements de chefs à l’unité des soins intensifs ont eu lieu dans l’année durant laquelle l’implantation du dépistage a été effectuée, complexifiant le partage d’information auprès des intervenants de cette unité ainsi que les suivis requis auprès du personnel. La rapidité de l’implantation. Les différentes étapes du projet ont été réalisées en seulement une année, demandant à la coordonnatrice de recherche de consacrer plus d’heures que prévu au projet (parfois non rémunérées) de façon à respecter les échéanciers. De plus, les instances responsables d’approuver les documents requis au dépistage précoce de la dysphagie ont dû, à certains moments, être bousculées considérant le peu de temps pour réaliser le projet. Par ailleurs, le fait qu’un projet de recherche ait été mené en simultané, en lien avec l’implantation de la nouvelle pratique (i.e. étude d’implantation concernant les quatre sites subventionnés) a diminué le temps disponible pour effectuer le suivi de l’implantation. Dans une même perspective, la démarche d’évaluation qualitative auprès du personnel qui avait été planifiée au protocole de recherche n’a pas été réalisée, afin de diminuer la sollicitation des intervenants qui ont dû participer aux deux projets de recherche. Facilitateurs à l’implantation. Tout comme les barrières, les facilitateurs à l’implantation de la nouvelle pratique sont multidimensionnels. Ceux-ci ont été d’importants catalyseurs au bon déroulement du projet. La pertinence de l’intervention. Des délais dans l’évaluation de la dysphagie étaient parfois présents avant l’implantation de la nouvelle pratique, considérant qu’elle faisait appel à des ressources spécialisées, en l’occurrence les orthophonistes. Par exemple, un usager extubé le vendredi devait parfois attendre au mardi avant d’être évalué pour la reprise de l’alimentation. Dans ce contexte, les cliniciens ressentaient un inconfort de ne pas reprendre l’alimentation orale alors que les usagers semblaient aptes à s’alimenter. Dans l’attente de l’intervention de l’orthophoniste, une pratique d’essai/erreur non standardisée de la part des infirmières et des médecins faisait parfois office de dépistage. Ainsi, le dépistage précoce de la dysphagie est venu répondre à un réel besoin clinique. Les qualités personnelles et professionnelles du comité d’implantation à l’HSCM. L’ensemble des personnes impliquées dans le comité d’implantation est particulièrement engagé à la cause de l’innovation et de l’amélioration de la qualité des soins. Cet engagement a été un facilitateur pour effectuer le choix de l’outil, développer les documents requis et pour soutenir l’implantation de la nouvelle pratique en un temps record. De plus, la responsable ainsi que la coordonnatrice de recherche connaissent bien les processus de gestion de projet, ayant toutes les deux complété des

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études de 2è cycle universitaire et collaboré à l’implantation de projets cliniques importants dans l’établissement auparavant. Leurs connaissances, leur expérience et leur compréhension approfondies du contexte organisationnel ont été des éléments-clé pour assurer la bonne coordination du projet. Une approche interdisciplinaire concertée. Le comité d’implantation de la nouvelle pratique est composé de membres représentant plusieurs disciplines, c’est-à-dire les soins infirmiers, la médecine (intensivistes et chirurgiens), l’orthophonie et la nutrition. L’implantation de pratiques reliées à des actes partagés peut parfois susciter certaines tensions entre les membres représentant chacune des disciplines, mais ce ne fut pas le cas dans le présent contexte. Les membres du comité d’implantation étaient d’accord dès le départ à ce que les infirmières et les médecins participent au dépistage précoce de la dysphagie et chacun d’eux avait comme objectif de répondre aux besoins des usagers tout en établissant des balises pour une pratique sécuritaire. L’accréditation de la formation. Depuis quelques années, les infirmières doivent suivre un minimum d’heures de formation continue accréditées pour renouveler leur permis annuel auprès de l’OIIQ. Plusieurs infirmières arrivent difficilement à obtenir ces heures de formation. Le fait que la formation au dépistage ait pu être accréditée a motivé les infirmières à assister à la formation après leur quart de travail et à être plus ouvertes à être rémunérées à taux simple plutôt qu’à taux et demi. La faisabilité d’application de la nouvelle pratique. L’outil sélectionné pour dépister la dysphagie est facile à appliquer et requiert peu de temps de la part des intervenants. La faisabilité d’utilisation de l’outil vient contrebalancer le fait que celui-ci peut être perçu comme une tâche supplémentaire à accomplir chez les infirmières. Le soutien interne (HCSM) et externe (AQESSS-AERDPQ) au processus d’implantation. Bien que le soutien provenant de l’organisation ait parfois été rendu difficile, des efforts de la part de la DSIQS ont été déployés afin de faciliter l’implantation de la nouvelle pratique. De plus, cette direction a démontré une certaine flexibilité dans la libération de la coordonnatrice de recherche. D’un point de vue du soutien externe, l’obtention d’une subvention pour réaliser le projet a grandement facilité l’implantation du dépistage précoce de la dysphagie. Dans le contexte économique actuel, il aurait été difficile de procéder à cette implantation et d’en assurer le suivi. Aussi, le soutien apporté par la Chargée de projet en TC AERDPQ-AQESSS ainsi que sa disponibilité pour répondre aux questions tout au long du processus d’implantation ont été déterminants dans le processus d’implantation.

L’échéancier d’un an pour réaliser le projet. Même si la rapidité de l’implantation de la nouvelle pratique constitue un obstacle, l’échéancier d’un an peut aussi être considéré comme un facilitateur. À cet effet, le déploiement d’efforts concentrés à la réalisation d’un projet permet généralement de maintenir la motivation des personnes impliquées et également d’éviter que d’autres priorités ne viennent diluer l’importance accordée à une nouvelle pratique. Stratégies et moyens utilisés pour pallier aux barrières rencontrées et pour tirer avantage des facilitateurs en cours d’implantation Pour pallier à l’obstacle relié à l’application de la nouvelle pratique auprès d’une clientèle restreinte, un rappel général auprès des infirmières travaillant sur les unités de soins ciblées a été effectué par la responsable du projet et la coordonnatrice de recherche au début de l’implantation de la nouvelle pratique. Un des intensivistes ainsi que le neurochirurgien impliqués dans le comité d’implantation ont aussi fait des suivis auprès des membres de leur équipe lorsque requis. De plus, la coordonnatrice de recherche a effectué des interventions plus personnalisées lors du suivi de l’implantation. Les assistantes infirmières-chefs de tous les quarts de travail travaillant sur les unités de soins ciblées ont aussi été rencontrées pour susciter leur collaboration dans le suivi de l’implantation de la nouvelle pratique. Une réunion a également eu lieu en fin de projet pour planifier

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l’élargissement de l’utilisation de l’outil de dépistage précoce de la dysphagie à toutes les clientèles hospitalisées à l’unité des soins intensifs et des soins intensifs-intermédiaires. L’équipe responsable de suivre les usagers avec accident vasculaire-cérébral (AVC) a également opté pour l’utilisation de l’outil sélectionné dans le cadre de ce projet. Les obstacles reliés à la nécessité de communiquer avec un grand nombre d’acteurs ainsi que le nombre important de personnes à former ont été amoindris grâce à l’engagement des membres du comité d’implantation qui ont collaboré à faire des suivis auprès de leur équipe en temps opportun. De plus, les infirmières-chefs des unités de soins ciblées ont facilité la libération et l’inscription des infirmières aux formations ainsi que l’obtention du matériel requis sur les unités de soins pour procéder au dépistage de la dysphagie. La résistance au changement s’est vue diminuée par la simplicité de l’outil et la pertinence de la nouvelle pratique. Un nombre minimal d’infirmières et de médecins demeure résistant au changement. Un suivi a été réalisé auprès de ces personnes par les chefs de service et les médecins membres du comité d’implantation lorsque le dépistage précoce de la dysphagie n’était pas effectué. Concernant le soutien rendu parfois difficile de la part de l’organisation, des représentations fréquentes ont eu lieu auprès des cadres supérieurs de la DSIQS pour les informer des besoins en lien avec le projet. Le fait d’avoir interpellé ceux-ci dans l’évaluation des barrières et facilitateurs à l’implantation du projet a aussi contribué à faciliter un travail de collaboration avec cette direction. Enfin, en ce qui concerne la rapidité d’implantation de la nouvelle pratique, la bonne compréhension du contexte organisationnel de la part de l’infirmière responsable du projet et de la coordonnatrice de recherche a permis l’activation rapide de certaines démarches pour respecter les échéanciers. De plus, le fait d’avoir obtenu une subvention et d’être tenus de répondre aux exigences des organismes subventionnaires a facilité l’obtention du soutien organisationnel nécessaire pour permettre l’implantation de la pratique à l’intérieur d’une seule année. Niveau d’implantation de la nouvelle pratique (indicateurs de progression du processus d’implantation et indicateurs du degré d’implantation de la pratique). Tel que le sous-tend le modèle de Donabedian pour l’amélioration de la qualité des soins (1988), trois niveaux d’indicateurs - Structure, Processus et Résultats - étaient ciblés en lien avec l’implantation du dépistage précoce de la dysphagie. Le tableau suivant fait état du niveau d’implantation de la nouvelle pratique en fonction des éléments spécifiques reliés à ces indicateurs, qui avaient été ciblés dans le protocole de recherche en plus d'autres éléments identifiés en cours d’implantation. Indicateurs et éléments associés

Niveau d’implantation

Structure - Formation d’au moins 75%

du personnel - Un total de 185 infirmières a été formé représentant 92% du

personnel actif. - Préparation de ressources

pour un dépistage adéquat de la dysphagie (p.ex. algorithme décisionnel, ordonnances préimprimées, vidéo, etc.).

- Un algorithme décisionnel sur lequel le résultat du dépistage de la dysphagie doit être documenté a été développé et approuvé par le comité des formulaires de l’hôpital.

- Une règle de soins infirmiers balisant la pratique des infirmières en lien avec le dépistage précoce de la dysphagie chez les clientèles ciblées a été développée et approuvée par la DSIQS.

- Une formation audio-enregistrée a été créée.

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Indicateurs et éléments associés

Niveau d’implantation

Processus - Proportion d’usagers ayant

reçu le dépistage (suivi à effectuer auprès d’au moins 30 usagers)

- Un total de 41 usagers admis pour TCC modérés-sévères et blessure médullaire cervicale et répondant aux critères de dépistage précoce de la dysphagie a été évalué de la période s’étalant de juillet à octobre 2014. Chez l’ensemble des 41 usagers, 33 dépistages (80%) ont été effectués.

- Une période de transition a été nécessaire pour un démarrage adéquat de la nouvelle pratique. Par conséquent, les données relatives aux usagers qui ont été suivis pendant les trois premières semaines n’ont pas été retenues. Ainsi, l’ensemble des données a été colligé auprès de 33 usagers. Chez ces 33 usagers, 28 dépistages ont été effectués (85%).

- Nombre moyen de tentatives de dépistage effectuées par usager

- Un total de 41 tentatives de dépistage a été effectué chez les 28 usagers auprès de qui un dépistage a été effectué, donc une moyenne de 1,46 tentative par usager a eu lieu.

- Proportion d’application adéquate de l’outil de dépistage

- 37/41 (90%) tentatives de dépistage. Les problèmes identifiés sont les suivants : § Deux dépistages ont été faits moins de 4 heures post-

extubation; § Le dépistage a été poursuivi chez deux usagers présentant

une voix rauque/éteinte. - Proportion de l’implication

de l’orthophoniste pour l’évaluation de la dysphagie avant que le dépistage soit effectué par l’infirmière ou le médecin

- 1/33 candidats au dépistage (3%). Lors de la période de transition, l’orthophoniste a été demandé plus souvent en consultation. De fait, une consultation en orthophonie a été demandée pour évaluation de la déglutition chez trois usagers sur huit (38%) durant cette période.

- Proportion des usagers où le médecin a été avisé du résultat du dépistage pour obtenir une ordonnance en lien avec le début de l’alimentation

- 21/28 (75%) des usagers chez qui le dépistage a été effectué. Une diète avait déjà été prescrite chez cinq usagers avant le dépistage. Le médecin n’a pas été avisé du résultat du dépistage à une occasion.

Résultats - Proportion de réalisation du

dépistage dans les délais établis (initiaux)

- 22/28 (79%) des usagers chez qui un dépistage a été effectué. Le délai moyen avant le dépistage est de 16,7 heures. Plus d’un dépistage a été requis chez huit usagers.

- Taux de pneumonie suite au dépistage de la dysphagie

- Un usager sur les 28 usagers dépistés a développé une pneumonie d’aspiration. Toutefois, la pneumonie a été diagnostiquée 24 heures post-extubation et pourrait, par conséquent, être une pneumonie associée à la ventilation mécanique.

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Moyens envisagés pour assurer la pérennité de la pratique implantée Afin de s’assurer de l’application continue du dépistage précoce de la dysphagie et de répondre aux questions du personnel en temps opportun, des audits de pratique seront effectués tous les mercredis à compter de janvier 2015. Ces audits seront réalisés par l’infirmière à la gestion de l’épisode de soins pour la clientèle blessée médullaire, par la conseillère clinique en traumatologie et par le conseiller en soins infirmiers pour la clientèle TCC, sur les unités des soins intensifs et de soins intensifs-intermédiaires, de même que par la conseillère clinique en neurosciences pour l’unité de soins de neurochirurgie. La grille utilisée pour la collecte de données dans le cadre du projet d’implantation de la nouvelle pratique sera utilisée pour réaliser les audits. Les assistantes infirmières-chefs seront aussi mises à contribution en identifiant les usagers présentant les critères requis au dépistage et en rappelant aux infirmières d’effectuer le dépistage. Une mise en commun mensuelle des résultats obtenus lors de la collecte sera effectuée et les résultats seront communiqués aux équipes sous forme de tableaux. Les résultats seront aussi partagés avec les membres du comité local de traumatologie dans la rubrique – Qualité des soins – lors de chacune des rencontres. Nous prévoyons effectuer des audits hebdomadaires pour une période de trois mois, puis un suivi mensuel sera par la suite réalisé. Cependant, la fréquence des audits et leur durée dans le temps pourront être révisées selon les résultats obtenus. Parallèlement, le fait d’élargir l’utilisation de l’outil de dépistage précoce de la dysphagie auprès d’autres clientèles facilitera la pérennité de la pratique implantée. De fait, l’utilisation de l’outil auprès de davantage d’usagers permettra de standardiser la pratique reliée au dépistage précoce de la dysphagie dans l’établissement et par conséquent, son intégration dans la pratique quotidienne des intervenants impliqués. De plus, la formation sur le dépistage précoce de la dysphagie oropharyngée chez les usagers présentant un TCC modéré à sévères et les blessés médullaires avec atteinte cervicale a été introduite officiellement dans la grille horaire du programme de résidence pour les infirmières intégrant les soins critiques dans l’établissement. La cohorte d’infirmières et de CEPI qui débutera le programme de résidence en janvier 2015 aura donc la formation, et il en sera ainsi dans l’avenir pour toutes les nouvelles infirmières de soins critiques.

Description, s’il y a lieu, des retombées mesurées ou perçues de l’implantation de la nouvelle pratique par rapport à la pratique ou l’organisation de service antérieures

L’implantation de la nouvelle pratique a permis de standardiser l’application du dépistage précoce de la dysphagie par les infirmières et les médecins en plus de conscientiser davantage ces professionnels aux signes de dysphagie avant, pendant et après le dépistage. Avant le début du projet, le dépistage de la dysphagie était uniquement effectué par les orthophonistes à l’HSCM. Le recours à cette ressource spécialisée engendrait parfois des délais dans le début de l’alimentation contribuant potentiellement à la malnutrition des usagers lorsque l’alimentation entérale était cessée au moment de l’extubation. De plus, il pouvait arriver que l’alimentation soit débutée sans qu’une évaluation appropriée ait été effectuée et sans que les professionnels œuvrant auprès des usagers présentant un TCC modéré-sévère ou des usagers blessés médullaires n’aient reçu la formation requise pour identifier les signes de dysphagie, augmentant ainsi le risque de pneumonie d’aspiration. D’autre part, un délai de 24 heures pour le dépistage précoce de la dysphagie tel que le sous-tend l’outil de dépistage sélectionné a été respecté dans le cadre de l’implantation de la nouvelle pratique. Un total de 37 pneumonies d’aspiration a été documenté chez un total de 639 (5,8%) usagers avec blessure médullaire ou un TCC dans le registre de traumatologie de l’année précédant l’implantation de la nouvelle pratique (2012-2013). Une pneumonie d’aspiration survenant 24 heures

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post-cessation de la ventilation mécanique a été identifiée chez un usager lors du suivi réalisé en cours d’implantation de la nouvelle pratique. Afin de confirmer la sécurité du dépistage précoce de la dysphagie, un suivi longitudinal du taux de pneumonie d’aspiration via le registre de traumatologie sera effectué à plus long terme. À cet égard, considérant les délais requis pour colliger les données dans le registre de traumatologie, les cas de pneumonie d’aspiration seront révisés par des membres du comité d’implantation, dont au moins un médecin, tous les six mois après la fin du projet.

Description de l’impact du projet d’implantation sur a) les déterminants personnels des acteurs concernés et b) sur l’organisation

En raison de la courte période écoulée entre l’implantation de la nouvelle pratique et la période de suivi, seulement les données standardisées pré-implantation recueillies à l’aide du Theoretical Domains Framework (TDF) (Cane, O’Connor & Michie, 2012; Michie et al., 2005; 2008) et du Evidence-Based Practice Attitude Tool (EBPAT) (Aarons, 2004; Aarons et al., 2007) ont pu être recueillies. Il a été convenu avec le comité directeur de l’AERDPQ de ne pas recueillir de données post-implantation avant janvier 2015 de façon à permettre aux professionnels impliqués d’être suffisamment exposés à la nouvelle pratique. L’analyse des retombées du projet sur les intervenants sera donc fournie en même temps que les données comparatives inter-établissements, dans le rapport final de février 2015. Des retombées positives d’un point de vue organisationnel ont toutefois été identifiées par la responsable du projet et la coordonnatrice de recherche, soit: - La mise en place d’une nouvelle règle de soins infirmiers qui a permis d’encadrer la pratique au

niveau légal, et de définir clairement le rôle et les responsabilités des infirmières et la collaboration requise de ces professionnelles avec les médecins, les orthophonistes, les nutritionnistes, les infirmières auxiliaires et les préposés aux bénéficiaires.

- Le développement d’une plus grande autonomie décisionnelle de la part des infirmières qui sont désormais autorisées à faire un dépistage précoce de la dysphagie et à référer les usagers en orthophonie au besoin.

- Une meilleure intégration des nutritionnistes dans les équipes multidisciplinaires en lien avec le dépistage de la dysphagie et le suivi requis à la lumière du résultat du dépistage.

- Une optimisation de la clarté et de l’efficience des communications entre les infirmières et les orthophonistes, et entre les infirmières et les médecins en lien avec la dysphagie.

- Une diminution des demandes systématiques de consultation en orthophonie pour l’évaluation de la dysphagie et une diminution des délais entre l’identification d’un usager candidat au dépistage de la dysphagie et ce dépistage.

- Une volonté d’implanter le dépistage précoce de la dysphagie auprès d’autres clientèles, notamment celles avec un AVC et ayant été ventilées mécaniquement pour une période prolongée, considérant le succès obtenu dans le cadre de ce projet et la nécessité de favoriser une application plus systématique du dépistage précoce de la dysphagie.

D’autre part, le projet n’aurait pas significativement altéré le climat d’implantation de pratiques fondées sur des résultats probants à l’HSMC, un établissement qui est généralement favorable à ce genre d’initiative. À l’inverse, le projet a plutôt bénéficié de ce climat, facilitant par le fait même l’implantation du dépistage précoce de la dysphagie.

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Description de certaines mesures envisagées par la direction de l’établissement pilote pour faciliter les futurs projets de transfert de connaissances dans leur organisation

à la lumière de l’expérience vécue durant le présent projet

Des pratiques fondées sur des résultats probants sont régulièrement implantées à l’HSCM. Les apprentissages réalisés dans le cadre du présent projet permettront d’optimiser les futurs projets de TC dans l’organisation. Ces apprentissages font référence à la reconnaissance de la nécessité de suivre une démarche rigoureuse de TC, notamment en utilisant le modèle du cycle des connaissances à l’action (Graham et al., 2006) et le processus ADAPTE (ADAPTE Collaboration, 2007), et de bien identifier les barrières et facilitateurs ainsi que les stratégies pour contrer ou optimiser ces dernières à l’aide d’un modèle théorique, et enfin, d’établir un plan de suivi pour lequel les membres du comité d’implantation et la direction se portent imputables. Outre la reconnaissance de l’importance de ces étapes, l’expérience acquise en lien avec leur application aura permis aux membres du comité d’implantation de développer des compétences en TC. Ces membres pourront agir à titre d’agents multiplicateurs et soutenir d’autres équipes dans leur démarche d’implantation de résultats probants dans l’avenir. Par ailleurs, d’autres demandes de subvention et collaboration à des projets multicentriques de TC sont également envisagées par certains membres du comité d’implantation du dépistage précoce de la dysphagie et des cliniciens-chercheurs travaillant dans l’organisation. Il existe de plus en plus d’opportunités de financement par des organismes subventionnaires pour des projets de TC et les cliniciens-chercheurs de l’HSCM en sont globalement bien informés. Toutefois, la diminution de la présence et de l’accès à des ressources spécialisées ayant les compétences pour mener à bien des projets de TC dûs aux mesures entreprises par les instances gouvernementales pour limiter les dépenses reliées à la santé ainsi que les remaniements des organisations de santé qui devraient avoir lieu sous peu, pourraient ralentir et même faire obstacle aux initiatives de TC à l’HSCM. De fait, un écart pourrait se développer entre la nécessité et la volonté d’implanter des pratiques fondées sur des résultats probants et la capacité organisationnelle de procéder à ce type d’initiative.

Bilan des moyens de communication/diffusion utilisés pour partager l’expérience vécue avec les autres programmes de l’établissement pilote et les sites non pilotes

Une présentation du projet dans l’établissement a eu lieu en juin 2014 lors de la 4è journée scientifique en neurotraumatologie de l’HSCM. Toutefois, étant donné l’implication de professionnels œuvrant auprès de clientèles multiples dans le cadre de l’implantation du dépistage précoce de la dysphagie en plus du fait que les membres des différentes directions de l’hôpital aient été informés de cette nouvelle pratique, l’expérience vécue s’est partagée sans démarche préétablie auprès des autres programmes de l’établissement. À cet égard, tel que précisé précédemment, le dépistage précoce de la dysphagie sera implanté sous peu auprès de la clientèle d’AVC, à partir de l’unité d’urgence, et auprès des clientèles hospitalisées en soins intensifs. L’exercice de réflexion en lien avec l’implantation du dépistage précoce de la dysphagie auprès de ces clientèles permettra peut-être d’identifier d’autres catégories d’usagers auprès de qui cette pratique pourrait aussi être appliquée. En ce qui concerne les moyens de diffusion utilisés avec les sites non pilotes, la nouvelle pratique implantée a été présentée dans le cadre d’une capsule dans le journal ReadaptAction et de présentations orales lors du Congrès Interprofessionnel de Traumatologie tenu à Montréal en septembre 2014 et du congrès des lésions médullaires – De la Science à la Communauté – ayant eu lieu à Québec en novembre 2014. Un résumé a également été accepté pour le Congrès Mondial du

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Secrétariat international des infirmières et infirmiers de l’espace francophones (SIDIIEF) qui aura lieu en juin 2015. De plus, la formation concernant le dépistage précoce de la dysphagie a aussi été audio-enregistrée et sera rendue disponible via le site intranet de l’HSCM ainsi que sur le site web de l’AERDPQ, de l’Institut National d’Excellence en Santé et en Services Sociaux et le Réseau Universitaire Intégré en Santé de l’Université de Montréal au cours de l’hiver 2015.

Survol et appréciation du soutien reçu par les membres de l’équipe en lien avec la présence en cours d’implantation

Soutien de la part d’une équipe de recherche Le soutien apporté par l’équipe de recherche étudiant les processus et les résultats de l’implantation des projets dans les quatre sites pilotes a particulièrement été apprécié en ce qui concerne l’analyse des barrières et facilitateurs à l’implantation du dépistage de la dysphagie selon une démarche rigoureuse. Ce groupe de recherche a aussi permis d’analyser le contexte organisationnel en regard de l’intégration des résultats probants dans la pratique et de débuter des démarches pour évaluer le niveau d’implantation du dépistage précoce de la dysphagie en utilisant des instruments reconnus dans le domaine du TC. L’équipe de recherche a par conséquent été d’un soutien important d’un point de vue méthodologique. D’un autre côté, il aurait été optimal de connaitre à l’avance les réelles implications de ce projet de recherche avant la soumission du protocole pour l’obtention de la subvention. De fait, la connaissance de ces implications aurait permis à la responsable du projet et la coordonnatrice du programme de traumatologie de mieux estimer le temps requis pour participer aux deux projets de recherche, c’est-à-dire l’initiative locale et celle reliée aux quatre sites pilotes, et d’en faire une présentation plus juste aux directions de l’hôpital. À cet égard, il est important de considérer qu’il est souvent plus facile d’obtenir le soutien requis des décideurs cliniques lorsque ceux-ci sont en toute connaissance de cause des ressources qui devront être dédiées à des projets. Soutien des responsables des autres projets pilotes et des membres du comité de coordination Les rencontres régulières avec les responsables des autres projets pilotes et les membres du comité de coordination ont permis de confirmer que notre équipe était sur la bonne voie en lien avec l’implantation de la nouvelle pratique. Certains questionnements soulevés lors de ces rencontres ont aussi contribué à circonscrire les indicateurs de résultats et les méthodes utilisées pour collecter les données. Par exemple, l’importance d’utiliser le registre de traumatologie pour obtenir les données relatives aux pneumonies d’aspiration l’année précédant l’implantation du dépistage précoce de la dysphagie et de ce suivre cet indicateur de façon longitudinale par l’intermédiaire de ce registre, tout en considérant ses limites, a été soulevée. Les échanges avec les responsables des autres projets ont aussi permis le développement d’une meilleure compréhension des barrières et facilitateurs qui peuvent se présenter lors de l’implantation de pratique fondée sur des résultats probants ainsi que des stratégies pouvant être utilisées pour les contrer ou les potentialiser. Malgré le côté positif des échanges, plusieurs sujets de discussion avec les responsables du projet et des membres du comité de coordination étaient redondants avec les rencontres chapeautées par l’équipe de recherche. Il aurait peut-être été possible de jumeler certaines de ces rencontres pour en maximiser l’efficience. Soutien d’une chargée de projet chapeautant la démarche et servant de personne-ressource La personne chargée de projet a été d’une aide déterminante pour permettre de nous assurer que les étapes d’implantation de la nouvelle pratique soient respectées. Elle a également soulevé des

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questions importantes en lien avec le suivi d’indicateurs et la nécessité de procéder à une démarche de validation sérieuse de l’outil de dépistage de la dysphagie auprès des clientèles ciblées à la fin du projet. Ainsi, la chargée de projet a contribué de façon significative à la rigueur de la démarche entreprise à l’HSCM. En ce sens, l’implantation de pratiques fondées sur des résultats probants ne doit pas se faire à l’improviste et l’implication d’une chargée de projet a permis d’éviter qu’une telle situation ne se produise dans notre organisation et dans les trois autres organisations ayant été financées par la même initiative de TC. Cela a été rendu possible grâce aux compétences de la chargée de projet de même que le respect et la grande éthique professionnelle qu’elle a démontrées lors de ses interventions. De plus, la disponibilité de la chargée de projet a permis de répondre à des questionnements qui ont émergé au fur et à mesure de l’implantation de la nouvelle pratique et d’en faciliter ainsi le déroulement.

Bilan des dépenses réelles par rapport au budget initial

Élément de dépense Coût estimé

Coût réel

Infirmière clinicienne coordonnatrice du projet

26, 900$ 34, 829.61$

Orthophoniste et nutritionniste

12, 600$ 3 986.28$

Formation du personnel 0$ 0$ Matériel informatique

2000$ 1213.84$

Papeterie

700$ 0$

Séance d’information en ligne incluant les outils développés et le vidéo

Logiciel = 300$ Correction de l’anglais

(IRTC Inc. Medical Editor): 30$/page de texte = 1000$

0$ Logiciel non acheté.

Formation audio-enregistrée avec équipement à l’HSCM.

Traduction anglaise des documents non effectués.

Congrès

1500$ (inscriptions)

1500$

Participation d’infirmières aux 2 projets de recherche

Budget non planifié lors de la soumission du protocole de

recherche

980.83$

45 000$

42, 510.56$

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S’il y a lieu, décrire ce que vous feriez différemment dans de futurs projets de transfert de connaissances et énoncez quelques suggestions

Quatre grands constats émergent de l’expérience acquise dans le cadre de l’implantation du dépistage précoce de la dysphagie. Ceux-ci pourront guider les futures initiatives de TC à l’HSCM. Ces constats relèvent en grande partie des réflexions en lien avec les barrières à l’implantation de la nouvelle pratique.

1. Considérer à l’avance les conséquences de l'implantation d’une pratique en traumatologie sur les autres clientèles de l’établissement et établir un plan de déploiement auprès de ces dernières lorsque indiqué.

2. Planifier une plus grande marge de manœuvre en lien avec les ressources humaines dédiées à un projet de TC. À cet égard, la coordonnatrice de recherche a été interpelée en cours de projet pour participer à une autre priorité organisationnelle ce qui a limité la possibilité pour celle-ci de consacrer plus de 2 jours par semaine au projet lorsque requis. Certains imprévus ou difficultés sont à considérer dans tous projets de TC. Prévoir une banque d’heures à cet effet est une stratégie à considérer.

3. Prévoir un suivi continu de l’application des nouvelles pratiques dans le cadre de projets de TC jusqu'à l’établissement et le déploiement du plan de pérennisation. À cet égard, quelques semaines se sont écoulées depuis la fin du suivi de l’implantation du dépistage précoce de la dysphagie tel que prévu au protocole de recherche et la planification du suivi à effectuer à long terme. Ce délai pourrait avoir contribué à une diminution de l’application optimale de la nouvelle pratique.

4. Créer une entité sous forme de comité ou bureau pour faciliter les initiatives de TC en traumatologie à l’HSCM de façon à mobiliser plus facilement les personnes clés et faire en sorte que ces initiatives soient davantage perçues comme la responsabilité de tous. Certains professionnels représentant les différentes disciplines impliquées en traumatologie et des décideurs cliniques pourraient siéger sur ce comité. D’autres membres pourraient s’y joindre en fonction de la nature des projets prioritaires identifiés. Ce comité pourrait pallier à la difficulté reliée à la nécessité de communiquer et de partager l’information avec un grand nombre d’acteurs dans un établissement employant plusieurs personnes et impliquant plusieurs services comme l’HSCM.

5. Solliciter davantage la participation de professionnels impliqués dans l’encadrement des pratiques dans le quotidien (p.ex. assistantes infirmières-chefs) et directement dans l’application des nouvelles pratiques dans le comité d’implantation des projets de TC pour former plus précocement et efficacement des agents multiplicateurs.

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Journal of Clinical Nursing, 10, 463-473. Perry, L. (2001b). Screening swallowing function of patients with acute stroke: part two: detailed evaluation of the tool used by nurses. Journal of Clinical Nursing, 10, 474–481. Perry, L., & Love, C.P. (2001). Screening for dysphagia and aspiration in acute stroke: a systematic review. Dysphagia, 16, 7–18. Shem, K., Castillo, K., Wong, S.L., Chang, J., & Kolakowsky-Hayner, S. (2012). Dysphagia and Respiratory Care in Individuals with Tetraplegia: Incidence, Associated Factors, and Preventable Complications. Topics in Spinal Cord Injury Rehabilitation,18, 15–22. Shin, JC., Yoo, JH., Lee, YS., Goo, HR., & Kim, DH. (2011). Dysphagia in cervical spinal cord injury. Spinal Cord, 49, 1008–1013. Sidani, S., Guruge, S., Miranda, J., Ford-Gilboe, M., Varcoe, C. (2010). Cultural Adaptation and Translation of Measures: An Integrated Method. Research in Nursing & Health, 33, 133–143. Starmer, H.M., Riley, L.H., Hillel, A.T., Akst, L.M., Best, S.R., & Gourin, C.G. (2014). Dysphagia, Short-Term Outcomes, and Cost of Care After Anterior Cervical Disc Surgery. Dysphagia, 29,68-77. Terré, R., & Mearin, F. (2007). Prospective evaluation of oro-pharyngeal dysphagia after severe traumatic brain injury. Brain Injury, 21, 1411–1417.

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Signatures des membres de l’équipe de recherche :

Demandeur principal :

Marie-Ève Lamontagne

Nom

Université Laval, CIRRIS

Affiliation

8 janvier 2015

Signature Date

Autres membres de l’équipe de recherche :

1. Dahlia Kairy____________________________

Nom

Université de Montréal, CRIR________________

Affiliation

________________ 8 janvier 2015

Signature Date

2. André Bussières_________________________

Nom

Université McGill, UQTR, CRIR________________

Affiliation

________________________________ 8 janvier 2015

Signature Date

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2

3. Cynthia Gagnon_________________________

Nom

Université de Sherbrooke____________________

Affiliation

8 janvier 2015 Signature Date

4. Frédéric Messier_________________________

Nom

N/A (Professionnel de recherche & travailleur autonome)___

Affiliation

8 janvier 2015 Signature Date

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HSM0132-(2014-10) Page 1 de 2 # d’approvisionnement

Dépistage standardisé de la dysphagie

*HSM

0132

*

Dépistage précoce de la dysphagie oropharyngée chez les traumatisés crâniocérébraux modérés à sévères et les blessés médullaires avec atteinte cervicale.

Étape A – Évaluation des critères préalables au dépistage de la dysphagie

À compléter dans les 24 h après l’admission ou entre 4 h et 24 h post-extubation sauf si trachéotomie. Si trachéotomie, discutez avec le médecin traitant, l’orthophoniste et le nutritionniste pour conduite à suivre.

1. L’usager est-il éveillé et alerte, ou capable de répondre à la parole ? Oui Non

2. L’usager est-il capable d’être en position assise à 900 en maintenant sa tête alignée ? Oui Non

Si vous avez répondu NON à L’UNE des questions ci-dessus :

NE POURSUIVEZ PAS L’ÉVALUATION DES CRITÈRES PRÉALABLES AU DÉPISTAGE**

**Réévaluez les critères 1 et 2 à toutes les 24 heures.

Si l’usager ne se qualifie pas pour le dépistage, discutez de l’hydratation et de la nutrition avec le médecin traitant ET le nutritionniste.

3. L’usager peut-il tousser à la demande ? Oui Non

4. L’usager peut-il avaler sa salive ? Oui Non

5. L’usager est-il capable de se lécher la lèvre supérieure ET inférieure ? Oui Non

6. L’usager est-il eupnéique avec une concentration d’O2 et une SpO2 stables ? Oui Non

Si vous avez répondu OUI aux questions 3 à 6 : ÉVALUEZ LE CRITÈRE 7.

Si vous avez répondu NON à L’UNE des questions 3 à 6 : NE POURSUIVEZ PAS L’ÉVALUATION.

AVISEZ LE MÉDECIN TRAITANT ET RÉFÉREZ À L’ORTHOPHONISTE ET AU NUTRITIONNISTE.

7. L’usager a-t-il une voix « mouillée » ou « rauque » ou « de faible intensité » ?

NON : PROCÉDEZ AU DÉPISTAGE

OUI ou DOUTE : ARRÊTEZ, AVISEZ LE MD TRAITANT ET RÉRÉREZ À L’ORTHOPHONISTE ET AU NUTRITIONNISTE

Évaluation effectuée par : Date (aaaa-mm-jj) :

Orthophoniste avisé : Oui Non Date (aaaa-mm-jj) :

Nutritionniste avisé : Oui Non Date (aaaa-mm-jj) :

Médecin traitant avisé : Oui Non Date (aaaa-mm-jj) :

Traduction libre et adaptation du Standardised Swallowing Screen, Perry, L. (2001). J Clin Nurs, 10, 463-473

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Nom : Prénom : # dossier :

HSM0132-(2014-10) Page 2 de 2 # d’approvisionnement

Étape B : Dépistage de la dysphagie USAGER ALERTE ET EN POSITION ASSISE À 900

Lors de l’identification d’un problème vous empêchant de compléter le dépistage, cochez le carré correspondant à l’étape échouée. Donnez une première cuillère à thé d’eau (5 ml)

Aucune tentative d’avaler, ou fuite d’eau de la bouche, ou présence de toux, suffocation, essoufflement, ou voix enrouée / mouillée après avoir avalé ou vous êtes incertain

Usager NPO Référez à

l’orthophoniste et au nutritionniste

Aucun problème

Donnez une deuxième cuillère à thé d’eau (5 ml)

Présence de toux, ou suffocation, ou

essoufflement ou voix enrouée / mouillée après avoir avalé, ou vous êtes incertain

Usager NPO

Référez à l’orthophoniste et au

nutritionniste

Aucun problème

Donnez une troisième cuillère à thé d’eau (5 ml)

Présence de toux, ou suffocation, ou

essoufflement ou voix enrouée / mouillée après avoir avalé, ou vous êtes incertain

Usager NPO Référez à

l’orthophoniste et au nutritionniste

Aucun problème

Donnez un petit verre d’eau (125 ml)

Présence de toux, ou suffocation, ou essoufflement ou voix enrouée / mouillée après avoir avalé, ou vous êtes incertain

Usager NPO Référez à

l’orthophoniste et au nutritionniste

Aucun problème

Donnez une compote suivi d’un biscuit

Présence de toux, ou suffocation, ou

essoufflement ou voix enrouée / mouillée après avoir avalé, ou vous êtes incertain

Obtenir ordonnance médicale pour eau claire. Référez à

l’orthophoniste et au nutritionniste

Aucun problème

Si AUCUN PROBLÈME : Obtenir ordonnance médicale pour diète progressive appropriée à la condition de santé de l’usager. Assurez-vous que l’usager est assis à (900) pour manger ET supervisez le premier repas (par l’infirmière). Pour toutes préoccupations, référez à l’orthophoniste et au nutritionniste.

RÉPÉTEZ L’ÉVALUATION ET LE DÉPISTAGE S’IL Y A DÉTÉRIORATION DE L’ÉTAT GÉNÉRAL OU DE LA FONCTION DE LA DÉGLUTITION

Si aucune préoccupation, poursuivre l’alimentation et maintenir une surveillance attentive aux différents signes de dysphagie. Dépistage effectué par : Date (aaaa-mm-jj)

Problème identifié : Oui Non Incertain

Orthophoniste avisé : Oui Non Date (aaaa-mm-jj) :

Nutritionniste avisé : Oui Non Date (aaaa-mm-jj) :

Médecin traitant avisé : Oui Non Date (aaaa-mm-jj) :

Traduction libre et adaptation du Standardised Swallowing Screen, Perry, L. (2001). J Clin Nurs, 10, 463-473

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