Projet didactique : Jean Racine, Bérénice · 2019. 9. 16. · Jean Racine Edition GF - Analyser...
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Projet didactique
Année universitaire
Département des Langues et des Sciences de l’Education
Filière : Licence Professionnelle Métiers d’Enseignement du
Réalisé par :
Oukhadja Intissar
Hantat Oumaima
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Projet didactique : Jean Racine, Bérénice
Année universitaire : 2018-2019
Projet de fin d’études
Département des Langues et des Sciences de l’Education
: Licence Professionnelle Métiers d’Enseignement du
Français
Encadré par
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Bérénice
Département des Langues et des Sciences de l’Education
: Licence Professionnelle Métiers d’Enseignement du
Encadré par :
Mme Laila Lahlali
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Dédicace
C’est avec tant de considération et de sincérité que nous dédions cet humble travail qui constitue une part considérable de nos études et de notre formation :
A mes chers parents, ma source de tendresse, de noblesse et d’encouragement. Je ne saurai nullement exprimer à juste valeur mon respect, ma considération pour les sacrifices qu’ils ont déployés pour notre instruction et notre bien-être. Ainsi que les meilleures consignes pour arriver au bout.
À mes chers professeurs, source d’inspiration, pour leurs précieux conseils, leurs encouragements continus, pour leur générosité en matière de formation et d’encadrement agréablement abondants. A mes chers frères, sœurs et amis. Enfin à tous lecteurs de ce projet.
Oumaima HANTAT
C’est avec tant d’amour et de tendresse que je dédie ce mémoire à :
Ma mère pour son soutien, son amour et pour les sacrifices qu’elle a consentis pour mon instruction.
Mon père, source de patience et de tendresse, qui m’a accompagnée par ses prières précieuses.
A mes sœurs et mes amis qui m’ont aidée à supporter les moments difficiles.
A mes professeurs qui étaient toujours à mes côtés, pour leurs encouragements, soutien, amour, et aides précieux.
A tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce mémoire.
A tous ceux que j’ai omis de citer.
Que vous puissiez trouver ici le témoignage de ma reconnaissance.
OUKHADJA Intissar
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Remerciements
« La pierre n’a point d’espoir d’être autre chose qu’une pierre. Mais
de collaborer, elle s’assemble et devient temple. » A.de Saint Exupéry
Nous tenons à remercier toute personne qui a contribué de loin ou
de près à la réalisation de ce projet, ainsi que celles qui nous ont
accompagnées.
Nous tenons à souligner l’accompagnement, la rigueur et le
souci d’excellence de Mme Laila Lahlali grâce à qui nous avons
pu dépasser les difficultés. Nous tenons à la remercier
chaleureusement pour sa bienveillance, sa confiance en nous et
ses nombreux encouragements.
Nous tenons à remercier tous nos enseignants à l’Ecole
Normale Supérieurs département des langues pour leur
générosité et leur soutien précieux
Nous souhaitons adresser nos remerciements à nos amis, nos
proches qui ont fait preuve de grand amour et de tendresse.
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Table de matière
Dédicace -----------------------------------------------------------------------------------------------------------
Remerciements--------------------------------------------------------------------------------------------------
Introduction----------------------------------------------------------------------------------------------------- 1
Séquences du projet------------------------------------------------------------------------------------------3
Séquence préliminaire ------------------------------------------------------------------------------------10
Activité 1 : Travaux encadrés -----------------------------------------------------------------------------11
Activité 2 : Travaux encadrés------------------------------------------------------------------------------19
Activité 3 : Lecture-------------------------------------------------------------------------------------------23
Activité 4 : Production écrite-------------------------------------------------------------------------------26
Séquence I : une exposition révélatrice----------------------------------------------------28
Activité 1 : Lecture-------------------------------------------------------------------------------------------29
Activité 2 : Langue-------------------------------------------------------------------------------------------38
Activité 3 : Production orale-------------------------------------------------------------------------------41
Activité 4 : Production écrite ------------------------------------------------------------------------------44
Séquence II : le dilemme tragique ----------------------------------------------------------46
Activité 1 : Lecture ------------------------------------------------------------------------------------------47
Activité 2 : Langue -------------------------------------------------------------------------------------------56
Activité 3 : Production orale -------------------------------------------------------------------------------59
Activité 4 : Production écrite ------------------------------------------------------------------------------61
Séquence III : le héros tragique-------------------------------------------------------------63
Activité 1 : Lecture ------------------------------------------------------------------------------------------64
Activité 2 : Langue-------------------------------------------------------------------------------------------74
Activité 3 : Production orale ------------------------------------------------------------------------------78
Activité 4 : Production écrite ------------------------------------------------------------------------------80
Séquence IV : Un dénouement singulier---------------------------------------------------82
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Activité 1 : Lecture ------------------------------------------------------------------------------------------83
Activité 2 : Langue-------------------------------------------------------------------------------------------93
Activité 3 : Production orale-------------------------------------------------------------------------------97
Activité 4 : Production écrite-----------------------------------------------------------------------------100
Séquence d’évaluation ----------------------------------------------------------------------102
Travaux encadrés-------------------------------------------------------------------------------------------103
Evaluation sommative -------------------------------------------------------------------------------------106
Conclusion ------------------------------------------------------------------------------------111
Webographie et bibliographie ------------------------------------------------------------113
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Introduction
L’enseignement du français langue étrangère au cycle secondaire qualifiant occupe une place
prépondérante dans le système de l’enseignement marocain. Il vise la préparation des élèves à des
études supérieures réussies, ainsi que la formation d’un citoyen autonome capable d’agir et
d’interagir avec les percées scientifiques. Il est aussi « un tremplin pour une bonne insertion des
élèves dans le marché du travail. »les Orientations Pédagogiques. En vue de réaliser ces finalités, le
Ministère de l’Education Nationale a mis en place un enseignement fondé principalement sur la
mobilisation et l’exploitation optimale des savoirs et des savoir-faire acquis au niveau de toute
démarche éducative.
Au lycée, depuis 2002, l’enseignement apprentissage du français a connu un véritable renouveau
épistémologique. La littérature française et francophone est devenue un support pour acquérir la
langue française. De ce fait, les activités de la classe dans les trois années du cycle secondaire
qualifiant sont organisées selon une démarche progressive visant la consolidation des acquis des
cycles antérieurs. Les domaines de l’enseignement apprentissage à ce niveau sont : la lecture, la
langue, la production orale et la production écrite.
La concrétisation de cette démarche se fait par la mise en place d’un projet pédagogique dans
lequel l’enseignant organise les séquences en clarifiant les objectifs à atteindre au terme de chaque
séquence ; cette dernière comprend des activités diverses : lecture, langue, production orale,
production écrite, travaux encadrés et travaux dirigés.
Le Ministère de l’Education Nationale pour la réforme de 1999 a instauré le recours à l’œuvre
intégrale comme support d’enseignement-apprentissage du français au cycle secondaire qualifiant.
Ces œuvres ont pour vocation la transmission de savoirs culturels et littéraire et linguistiques. Et c’est
pour cette raison qu’on avait choisi de travailler sur une tragédie classique de Jean Racine, Bérénice.
Le choix de cette œuvre classique n’est pas gratuit dans la mesure où Bérénice permettra aux
élèves d’acquérir des connaissances solides au niveau de la langue française. D’un côté, cette œuvre
les dotera des savoirs concernant le théâtre et la littérature classiques. Ainsi, la dimension esthétique
et littéraire de cette œuvre leur donnera l’envie de s’ouvrir sur d’autres œuvres classiques. D’un autre
côté, le genre littéraire de la pièce qui est le théâtre leur permettra de s’affirmer au niveau de
l’expression orale et de dépasser les cours magistraux traditionnels. De surcroît, nous avons repéré
dans Bérénice des éléments qui pourrait répondre à l’un des enjeux du ministère de l’éducation au
niveau de l’enseignement du français au cycle secondaire qualifiant, comme le stipulent les
orientations pédagogiques : « … aussi cette réforme donne-t-elle pour finalités : la formation d’un
citoyen autonome par le biais d’une appropriation des valeurs civiques et humaines universelles »
(2007 page 4). A ce niveau, l’intrigue de Bérénice présente l’exemple d’un citoyen qui a su faire
preuve de sens de responsabilité et de dévouement pour sa patrie choisissant ainsi d’ensevelir sa
passion pour la reine et d’obéir aux lois de sa cité.
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Nous avons choisi le niveau de la première année du baccalauréat répondant ainsi aux exigences
des orientations pédagogiques et qui stipulent que l’un des modules à ce niveau soit consacré à
l’étude de la tragédie comme genre littéraire.
Notre projet sera réparti en six séquences organisées comme suit :
La première séquence, dite préliminaire sera consacrée à l’étude des éléments paratextuels de
l’œuvre dont : la biographie de Jean Racine, la tragédie classique, l’étude de la première et la
quatrième de couverture, ainsi que la rédaction d’une fiche de lecture récapitulant toutes les
informations nécessaires à la compréhension de la pièce. La deuxième séquence portera sur
l’étude de l’exposition étant un point de départ pour la compréhension de l’intrigue. La troisième
séquence sera consacrée à l’étude de l’un des thèmes phares de la tragédie racinienne qui est le
dilemme tragique auquel est exposé le personnage principal Titus. La quatrième séquence sera
réservée à l’étude des caractéristiques du héros tragique racinien. La cinquième séquence portera
sur l’étude du dénouement de la pièce, et permettra à l’élève, par le biais du visionnage de la
pièce, de suivre le cours des événements et de cerner l’évolution des personnages. La dernière
séquence qui clôturera le projet sera consacrée à une évaluation des acquis des élèves, elle sera
composée de d’une activité de travaux dirigés qui contient un quiz de lecture sur l’œuvre puis
d’une évaluation sommative pour vérifier le degré d’assimilation du module.
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Module :
Bérénice, Jean Racine
objectif du Module :
Etudier une tragédie
classique
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Séquence préliminaire : Contextualisation
de l’œuvre.
Séance Durée Activité Support Objectifs
1 1H Travaux encadrés
Exposés des élèves :
Biographie de Racine Contexte littéraire et
historique de l’œuvre.
- Recueillir des informations
sur la vie de Racine - Situer l’œuvre dans son
contexte historique et littéraire.
2 1H Travaux encadrés
Exposés des élèves : La tragédie classique - Reconnaitre les
caractéristiques de la tragédie classique.
3 1H Lecture La première et la quatrième de couverture de Bérénice,
Jean Racine Edition GF
- Analyser la première et la quatrième de couverture
- Formuler des hypothèses de lecture.
4 1H Production écrite
Fiche de lecture
- Être capable de synthétiser les éléments paratextuels de l’œuvre.
Etudier le paratexte de l’œuvre
Recueillir des informations sur la vie de Jean Racine.
Situer l’œuvre dans ses contextes littéraire et historique.
Découvrir la tragédie classique.
Analyser la première et la quatrième de couverture, et formuler des hypothèses de lecture.
Être capable de synthétiser les éléments paratextuels de l’œuvre.
Objectifs de la séquence
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Séquence I : une exposition révélatrice
Séance Durée Activité Support \ contenu Objectifs
1 1H Lecture Acte 1 Scène 4 -Comprendre la fonction de l’exposition.
2 1H Langue Le registre pathétique -Découvrir le registre pathétique -Être capable de repérer ses procédés.
3 1H Production orale Chanson : Idir, « Lettre à ma fille ».
-Débattre du thème de la relation père fille à partir d’un support audio.
4 1H Production écrite Sujet : Dans votre vie, il vous arrive des fois de vivre une situation où vous étiez
obligés de dévoiler un secret ou de faire un aveu
émouvant, bouleversant. Dans une lettre d’une dizaine de lignes, vous rédigerez un
aveu pathétique que vous adresserez à une personne qui
vous est chère.
-Rédiger un aveu pathétique.
-Être capable de réinvestir les procédés du registre pathétique.
Étudier l’exposition de la pièce.
- Comprendre la fonction de l’exposition
- Étudier le registre pathétique.
- Débattre le thème de la relation père fille à partir d’une chanson, et en relever la
dimension pathétique
- Rédiger un aveu pathétique.
Objectifs de la séquence
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Séquence II : Le dilemme tragique
Séance Durée Activité Support \ contenu Objectifs
1 1H Lecture
Bérénice, Jean Racine Acte II, scène 2
De « parlez donc » à « vous pouvez seigneur préparer votre réponse ».
-Cerner les aspects du dilemme tragique dans le texte.
2 1H Langue
Cours : Le registre tragique
Support : Texte étudié dans la séance de
lecture
-Découvrir le registre tragique
-Savoir repérer ses caractéristiques.
3 1H Oral
« Si je fondais mon bonheur sur le Débris des lois » Tout comme Titus, certaines
personnes se laissent conditionner par des lois imposées par leur entourage mais qui entrave tout de même leur bonheur. Pensez-vous qu’il faut toujours se plier à des lois même si elles s’opposent à notre Moi heureux ?
-Discuter sur le dilemme entre le devoir et le plaisir personnel.
4 1H Écrit
Sujet : Tout comme Titus, il vous est arrivé de faire face à un dilemme qui a été difficilement résolu. En un texte d’une vingtaine de lignes décrivez les circonstances de cette situation en racontant comment vous avez pu vous en
sortir.
Réutiliser les procédés du registre tragique.
Étudier le dilemme tragique
- Cerner les aspects du tragique dans la scène. - Étudier le registre tragique. - Relever la part entre le devoir et le plaisir personnel - Réutiliser les procédés du registre tragique.
Objectifs de la séquence
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Séquence III : le héros tragique
Séance Durée Activité Support \ contenu Objectifs
1 1H Lecture Lecture méthodique
Bérénice, Jean Racine Acte IV, scène 5
De « non laisser moi » à « seulement qu’il vous aime. »
- Identifier les
caractéristiques du héros
tragique
2 1H Langue Les figures d’amplification et
d’insistance.
-Identifier les figures
d’amplification
-Connaitre leur effet recherché
3 1H Oral Jeu de rôle : Dialogue : De « Non laissez moi » à « il ne
s’agit pas de vivre il faut régner ».
- Être capable de dramatiser un dialogue théâtral.
4 1H Écrit Consigne : En vous basant sur le dialogue entre Titus et Bérénice vous réécrivez le dialogue entre les personnages en
prose.
-Être capable de réécrire un dialogue théâtral
Étudier la confrontation des protagonistes
- Découvrir les caractéristiques du héros tragique
- Étudier les figures d’amplification et d’insistance.
- Être capable de mettre en scène un dialogue théâtral.
- Être capable de réécrire un dialogue théâtral
Objectifs de la séquence
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Séquence IV : Un dénouement singulier
Séance Durée Activité Support \ contenu Objectifs
1 1H Lecture Lecture
Bérénice, Jean Racine
Acte V, scène 7
- Connaitre les
caractéristiques du
dénouement de la
pièce.
2 1H Langue Les figures de sonorité
L’allitération et l’assonance - Connaitre quelques figures de
sonorité et leur effet
recherché
- Étudier les émotions subies
par le changement de
sonorités.
3 1H Oral Support audio-visuel : Adaptation de
Bérénice :
Réalisé par : Jean Daniel Verhaghe
Producteur délégué Jean-Pierre
Guerrin
- Étudier le cheminement des événements.
4 1H Écrit Consigne : Au niveau de la dernière scène de la
pièce, un dénouement s'impose par la confrontation mouvementée des
protagonistes. Dans un texte d'une dizaine de lignes imaginez le discours
du chœur relatant des moments où l’action tragique est fort apparente
(suicide, mort, sang ou autres).
- Rédiger un dénouement
tragique.
- Imaginer la suite d’une pièce
de théâtre.
Etudier le dénouement de la pièce
- Comprendre les caractéristiques du dénouement de Bérénice.
- Etudier les figures de sonorité
- Etudier le cheminement des événements.
- Rédiger un dénouement tragique.
Objectifs de la séquence
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Séquence d’évaluation
Séance Durée Activité Support / Contenu Objectifs
1 2 heures Évaluation Évaluation sommative
Bérénice, Jean Racine
Évaluer les acquis des élèves en relation avec l’œuvre
Bérénice.
2 1 heure Correction de
l’évaluation
Correction de l’évaluation sommative
Bérénice, Jean Racine
Corriger et remédier aux lacunes des élèves.
Certifier l’atteinte des objectifs. - Vérifier le degré de la compréhension de l’œuvre.
- Évaluer les acquis des élèves.
Objectifs de la séquence
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Séquence préliminaire :
Contextualisation de l’œuvre
Séance Durée Activité Support Objectifs
1 1H Travaux encadrés
Exposés des élèves :
Biographie de Racine
Contexte littéraire et historique de l’œuvre.
- Recueillir des informations sur
la vie de Racine - Situer l’œuvre dans son contexte
historique et littéraire.
2 1H Travaux encadrés
Exposés des élèves :
La tragédie classique - Découvrir la tragédie classique.
3 1H Lecture La première et la quatrième de couverture de Bérénice , Jean
Racine Edition GF
- Analyser la première et la quatrième de couverture
- Formuler des hypothèses de lecture.
4 1H Production écrite
Fiche de lecture
- Etre capable de synthétiser les éléments paratextuels de l’œuvre.
Objectifs de la séquence :
Étudier le paratexte de l’œuvre
- Recueillir des informations sur la vie de Jean Racine.
- Situer l’œuvre dans ses contextes littéraire et historique.
- Découvrir la tragédie classique.
- Analyser la première et la quatrième de couverture, et formuler des hypothèses de lecture.
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Déroulement de la séance :
L’enseignant aurait donné aux élèves les sujets des exposés au préalable. Il entame l’activité et rappelle que la séance sera consacrée aux exposés sur le paratexte de l’œuvre. Il précise les éléments qui seront traités au niveau de la séance, et qui seront comme suit :
I- La biographie de Jean Racine.
II-Le contexte littéraire de Bérénice
L’enseignant donne la parole aux exposants et demande aux autres élèves de prendre
notes au fur et à mesure.
Exemples des exposés
I-Biographie de Jean Racine (1639-1699)
Qui est Jean Racine ?
Jean Racine est un dramaturge et poète français considéré par la critique comme l’un des
plus grands auteurs français de tragédies, il est l’un des trois dramaturges majeurs avec
Corneille et Molière de la période classique en France.
Niveau : 1ère année Bac Activité : Travaux encadrés Support : Exposés des élèves Durée : 1 Heure Objectifs :
Recueillir des informations sur la vie de Racine
Situer l’œuvre dans ses contextes historique et littéraire
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Naissance de Racine :
Racine est né à La Ferté-Milon le 21 Décembre 1639. A l’âge de deux ans, il perdit sa
mère et, bientôt après son père. Orphelin, il fut élevé par sa grand-mère, Marie des
Moulins. Or celle-ci avait deux sœurs et une fille à Port-Royal. Le petit Racine vécut
donc pendant sa première enfance au milieu d’influence jansénistes.
Le jansénisme
Le jansénisme est un mouvement religieux catholique qui se développa
au XVIIe siècle, en France. Il propose de revenir aux idées de Saint Augustin sur la grâce
divine qui permet de sauver l'âme des pécheurs. Les jansénistes s'opposent aux jésuites
qu'ils accusent d'avoir trop d'indulgence avec les pécheurs.
Racine et les petites écoles de Port-Royal :
Racine est admis aux petites écoles royales grâce à la protection de sa grand-mère. Il y
est un élève jusqu’en 1653. Il poursuit sa scolarité au collège de Beauvais, à Paris avant
de revenir à Port-Royal en 1655 à l’Ecole des Granges. En 1658, il suit les cours de
logique du collège Harcourt, à Paris. L’enseignement qu’il reçoit est fondé sur l’étude de
la Bible, de la rhétorique et des auteurs grecs et latins. Racine apprit le grec ; mais surtout
il y reçut une profonde éducation religieuse. Cette solide culture antique lui fournira de
nombreuses sources d’inspiration pour son théâtre.
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Les petites écoles du Port-Royal
La rupture avec Port-Royal :
Port-Royal revendique l’indépendance de la conscience face à toute hiérarchie et la
prédominance du spirituel sur le temporel. L’autorité de l’église et de l’absolutisme du
pouvoir royal est remise en cause. Pour cela, Racine prend ses distances avec les
jansénistes ; il se détache du Port-Royal au début de sa carrière. Les jansénistes
s’opposent violement au théâtre, comme à tout divertissement qui détourne l’Homme de
Dieu.
La rupture avec Port-Royal dure jusqu’en 1677, année où Racine, devenu
historiographe du roi, change de vie et renonce au théâtre. Il se rapproche alors des
Solitaires, se rend à l’abbaye, intervient à la Cour en faveur du monastère.
La carrière des lettres (1659-1666)
Jean Racine apparaît dès son jeune âge comme un jeune homme cherchant à faire
carrière dans les lettres.
Le 20 juin 1664 fut créée la première tragédie de Racine : la Thébaïde, qui n’eut pas de
succès, bien que la troupe de Molière ait monté la pièce avec soin.
Suivit Alexandre le Grand, que joua d'abord la troupe de Molière, en 1665. Insatisfait
des acteurs, Racine n'hésita pas à remettre sa pièce à la compagnie rivale, celle de l'Hôtel
de Bourgogne, ce qui lui a valu la brouille définitive avec Molière.
L'année suivante, il publia La Lettre à l'auteur des « Hérésies imaginaires », contre son
ancien maître janséniste Pierre Nicole, qui venait de condamner le genre théâtral.
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Pourtant, le jeune dramaturge, enivré de ses succès, entendait bien persévérer dans « la
voie criminelle » du théâtre. La rupture avec Port-Royal était alors consommée.
En 1667,Andromaque fut créée dans les appartements de la reine, puis jouée à l'Hôtel
de Bourgogne. Cette fois, le succès fut immense. L'amour du théâtre fut propice aux
liaisons avec les comédiennes.
En 1668, Racine écrivit son unique comédie, les Plaideurs. Mais c'était surtout avec
Britannicus (1669) dans lequel, en prenant pour sujet et pour cadre l'histoire romaine,
Racine s'engagea sur le terrain de prédilection de son rival, Corneille – que sa gloire
devint éclatante. Dès lors, il rencontra le succès avec chacune de ses pièces : en 1671
avec Bérénice, en 1672 avec Bajazet, en 1673 (année où le poète fut élu à l'Académie
française) avec Mithridate, en 1674 avec Iphigénie en Aulide.
Trois ans plus tard, Racine fit éditer son théâtre et donne Phèdre. Louis XIV lui
octroya alors une gratification exceptionnelle de 6 000 livres et le chargea, avec Boileau,
d'être son historiographe.
La mort de Racine :
Racine est mort le 21 Avril à Paris. Il est inhumé à Port-Royal, suivant ses volontés et
par autorisation du roi. Après la destruction de Port-Royal sur ordre du même roi Louis
XIV, sa dépouille a été transportée à l’église Saint-Etienne-du-Mont, ou il repose près de
Pascal.
Quelques œuvres de Jean Racine :
II-Le contexte littéraire :
A quel courant littéraire appartient Bérénice ?
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Bérénice est une tragédie classique qui appartient au courant du classicisme.
Qu’est ce que le classicisme ? Que savez-vous sur le classicisme ?
Définition du classicisme
Principes du classicisme
Quelques auteurs classiques
Définition du classicisme
Le classicisme est un mouvement culturel, esthétique et artistique qui se développe en
France, et plus largement en Europe, à la frontière entre le XVIIe siècle et le
XVIIIe siècle, de 1660 à 1715. Il se définit par un ensemble de valeurs et de critères qui
dessinent un idéal s'incarnant dans l’« honnête homme » et qui développent une
esthétique fondée sur une recherche de la perfection, son maître mot est la raison.
Le terme a une définition esthétique mais aussi historique puisqu’en France l’époque
classique est la période de la création artistique correspondant à ce que Voltaire
appelait « Le Siècle de Louis XIV ». Le culte des Anciens se double du
souci « d’instruire et de plaire ». Pour accéder à cet idéal, il faut accomplir certaines
conditions que les théoriciens définissent.
Principes du classicisme
Parmi les règles à suivre, figurent :
L’imitation des œuvres de l’Antiquité :
Les grands auteurs de l’époque tels Corneille, Racine, Molière, La Fontaine
s’inspirent des Grecs Euripide, Aristophane, et des latins Plaute et Térence. Cette
imitation, considérée comme une loi fondamentale de l’esthétique classique ne doit pas
être confondue avec le plagiat.
Les « disciples » conservent dans leurs œuvres cette part caractéristique qui leur
permet de faire autre chose tout en gardant à ces derniers leur admiration. Dans ce sens
La Fontaine affirme, dans son « Epitre à Huet » : « Mon imitation n’est point un
esclavage, je ne prends que le sens et le tour et l’idée tachant à rendre mien cet aire
d’antiquité ».
« L’Honnête Homme » :
L’Honnête Homme est un être de contraste et d’équilibre. Il incarne une personnalité
qui résulte de cette recherche d’équilibre entre le corps et l’âme, entre les exigences de
la vie et celle de la pensée, il est un idéal de modération et d’équilibre dans l’usage de
toutes les facultés.
L’Honnête Homme est :
Celui qui sait briller en société.
Il veut plaire, séduire.
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Il est maitre dans l’art d’être agréable.
Ses manières sont raffinées, ses vêtements sont élégants, mais d’une élégance qui
évite de tomber dans l’excès.
Il possède le talent de la conversation.
Il montre son ouverture d’esprit, sa capacité à s’effacer, à dominer son amour-
propre et son égoïsme.
Par un alliage judicieux de la culture générale avec le bon goût et la politesse des
manières, il entendait que l’Homme réalise pleinement la définition antique qui faisait
de lui un animal raisonnable. Selon la formule de Boileau : « savoir, converser et
vivre ».
La littérature classique repose aussi sur la raison et la morale :
L'écriture classique se veut fondée sur la raison. On y a parfois vu l'influence du
rationalisme de Descartes, mais il s'agit plutôt d'un intérêt pour la lucidité et l'analyse.
Les héros et héroïnes classiques ne sont en général pas rationnels, mais leurs passions,
souvent violentes, sont analysées par l'écriture qui les rend intelligibles. Le classicisme
est donc davantage influencé par une volonté de soumettre le déraisonnable à l'ordre de
la raison que par un véritable rationalisme qui inspirera plus tard les philosophes des
Lumières.
Quelques auteurs et œuvres classiques :
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-III-Le contexte historique de Bérénice
Bérénice : Du personnage historique à celui de Jean Racine :
Dans l’histoire romaine, Rome a conquis une grande partie du Moyen-Orient, dont la
Palestine. Agrippa Ier, le père de Bérénice, en est le roi de 41 à 44 après Jésus-Christ.
Agrippa II devient le roi de Judée en 52et le reste jusqu’en 92-93. Bérénice, sœur du roi,
obtient le statut de reine de Palestine. Agrippa II est d’ailleurs né à Rome et a été élevé à
la cour de l’empereur Claude. Il a joué le rôle d’intercesseur des Juifs auprès de
l’empereur et de représentant de l’autorité romaine auprès des Juifs.
Mais des troubles éclatent en Judée entre les Juifs et les Romains et Néron, l’empereur
romain, envoie en 67 un homme de fer, le général Vespasien, pour les réprimer. La
Judée est prise par Vespasien et par son fils Titus, qui a alors 28 ans. Il rencontre
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Bérénice, âgée de 41 ans. Après le suicide de Néron, Vespasien est
en 69 et rentre à Rome. Il envoie son fils Titus pour prendre Jérusalem, qui n’est
toujours pas soumise. Titus est jeune, be
Comagène (une région située au nord de la Syrie)
prend en juillet 70.C’est pendant cet épisode historique qu’Antiochus Épiphane aide
Titus et s’efforce laborieusement de franchir la dernière enceinte de la ville, sans succès.
C’est finalement Titus qui soumet la ville sainte, affamée
et Bérénice vécurent une grande passion. À la mort de Vespasien en 79, ils rentrent à
Rome. Titus est proclamé empereur et est contraint par le Sénat et par le peuple romain
de renvoyer Bérénice en Orient, terme général désig
aujourd’hui le Moyen-Orient. En effet, à Rome, le Sénat, représentant le peuple romain
fit valoir. Une loi romaine
Territoire de Rome en 79
Bérénice et le Roi Soleil, quel rapport
La tragédie de Racine ayant été exposée au
rappelle l’union amoureuse de ce dernier avec Marie Mancini.
Qui est Marie Mancini
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Bérénice, âgée de 41 ans. Après le suicide de Néron, Vespasien est proclamé empereur
en 69 et rentre à Rome. Il envoie son fils Titus pour prendre Jérusalem, qui n’est
toujours pas soumise. Titus est jeune, beau, cruel et est aidé par Antiochus
ion située au nord de la Syrie) ; il fait le siège de Jérus
C’est pendant cet épisode historique qu’Antiochus Épiphane aide
Titus et s’efforce laborieusement de franchir la dernière enceinte de la ville, sans succès.
C’est finalement Titus qui soumet la ville sainte, affamée. Pendant cette période, Titus
et Bérénice vécurent une grande passion. À la mort de Vespasien en 79, ils rentrent à
Rome. Titus est proclamé empereur et est contraint par le Sénat et par le peuple romain
de renvoyer Bérénice en Orient, terme général désignant ce que nous appellerions
Orient. En effet, à Rome, le Sénat, représentant le peuple romain
loi romaine stipulait que l’impératrice devait être romaine.
Territoire de Rome en 79 après JC La Judée en 79 après JC
et le Roi Soleil, quel rapport ?
La tragédie de Racine ayant été exposée au XVIIème siècle, siècle du règne du Roi S
rappelle l’union amoureuse de ce dernier avec Marie Mancini.
Qui est Marie Mancini ?
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proclamé empereur
en 69 et rentre à Rome. Il envoie son fils Titus pour prendre Jérusalem, qui n’est
Antiochus, le roi de
e de Jérusalem et la
C’est pendant cet épisode historique qu’Antiochus Épiphane aide
Titus et s’efforce laborieusement de franchir la dernière enceinte de la ville, sans succès.
. Pendant cette période, Titus
et Bérénice vécurent une grande passion. À la mort de Vespasien en 79, ils rentrent à
Rome. Titus est proclamé empereur et est contraint par le Sénat et par le peuple romain
nant ce que nous appellerions
Orient. En effet, à Rome, le Sénat, représentant le peuple romain
stipulait que l’impératrice devait être romaine.
La Judée en 79 après JC
siècle, siècle du règne du Roi Soleil
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Marie Mancini Le roi Louis XIV
Marie Mancini : Marie Mancini est l’une des nièces du cardinal Mazarin ; elle a vécu ses premières années à Rome en Italie, avant de suivre sa famille, mère, sœurs et cousines appelées à Paris par leur oncle Mazarin. En 1658, Louis XIV tombe gravement malade. D’ailleurs Monsieur se voit bientôt roi et toute la cour en est émoi quant à Marie qui s’est secrètement éprise du roi, elle ne cherche plus à cacher ses sentiments. Plus rien ne lui importe si le roi doit mourir. Louis XIV est touché d’inspirer une telle passion, il y répond. Mazarin n’a jamais favorisé une telle passion ; il veut bien marier ses nièces, mais le roi de France a des devoirs et la raison d’Etat prévaut. D’accord avec Anne d’Autriche, il ordonne à sa nièce de ne plus voir le roi ni d’entrer en contact avec lui. LOUIS XIV dut être sensiblement touché en retrouvant ces quatre mots dans la bouche de Bérénice : Bérénice « Vous êtes empereur seigneur, et vous pleurez » « Vous m’aimez, vous me le soutenez, et cependant je pars… »
Bérénice ; Jean Racine L’enseignant commente les travaux et corrige en cas de fausses informations. Les élèves auraient pris notes à partir l’exposé.
-
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Déroulement de la séance :
L’enseignant aurait donné le travail au préalable Il entame l’activité et explique qu’il s’agit d’un exposé qui porte sur la tragédie classique. Il donne la parole aux exposants et demandent aux autres élèves de prendre notes au fur et à mesure.
Exemple d’exposé :
La tragédie classique :
I. L’histoire de la tragédie classique :
La tragédie est née dans l’Antiquité en Grèce. Elle permet de divertir les
spectateurs lors des fêtes organisées en l’honneur du dieu Dionysos, mais aussi de
réfléchir à différents problèmes liés à la Cité. Le thème de la fatalité y est
essentiel. Sophocle, grand auteur dramatique grec est l’un des plus célèbres
représentants du genre.
II. Définition de la tragédie :
Plan de l’exposé :
I. Histoire de la tragédie classique
II. Définition
III. Les caractéristiques de la tragédie classique.
IV. Le héros tragique
V. L’action tragique
VI. La structure dramatique
v
Niveau : 1ère année Bac Activité : Travaux encadrés Support : Recherche des élèves Durée : 1 heure Objectif : Découvrir la tragédie classique.
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La tragédie classique est un récit théâtral, né au XVIIème siècle. C’est un récit
caractérisé par des personnages nobles, des héros ayant accompli d’exploits
mythiques. Il est écrit en alexandrin. La mort effective ou symbolique apparaît au
dénouement.
III. Caractéristiques :
La règle des trois unités :
L’unité du temps : la durée de l’histoire ne doit pas dépasser 24 heures. L’idéal
est que la durée de l’histoire coïncide avec la durée du spectacle (3 heures environ)
mais comme c’était rarement réalisable, on admettait qu’elle s’étende sur une
journée. Au-delà, le décalage était trop grand et devenait préjudiciable à la
vraisemblance.
L’unité du lieu : le lieu devait être un lieu unique durant toute la pièce (pas de
changements de lieu, donc pas d changements de décors). Les auteurs tragiques
situent donc leur histoire dans un lieu qui peut être traversé par n’importe qui (le Roi
mais aussi les valets, les confidents...) : il s’agit souvent de manière générale du
palais ou de l’antichambre.
L’unité d’action : elle n’est pas synonyme d’action simple mais implique que
tous les fils de l’intrigue soient fortement tissés et que toute action (ou parole) d’un
personnage ait une conséquence sur les autres. C’est donc un principe de cohérence :
rien n’est gratuit, rien n’est superflu.
La règle de la bienséance : Le souci de plaire est au cœur de l’esthétique
classique : l’auteur se veut donc en harmonie avec la morale et les goûts de son
public de manière à rencontrer son adhésion. La personne royale est, bien entendu,
l’arbitre suprême du bon goût. S’instaure dès lors une règle tacite : celle des
bienséances (= conduites en accord avec les usages).
La vraisemblance : cette règle de vraisemblance est censée donner au texte une
impression que ce qui se passe dans le texte aurait pu se produire dans la vie de tous
les jours ce qui permet au spectateur de mieux se projeter à la place des personnages
et peut-être de mieux comprendre leurs réactions, leurs gestes et leurs pensées. Cette
règle a donc pour but de rendre plus réaliste les actions des récits pour les
spectateurs.
IV. -Le héros tragique :
À la mesure de sa situation hors norme, le héros tragique, en résonance avec le
public aristocratique du XVIIe siècle, est toujours d'une condition illustre (rang
social, rôle politique, mythologique ou biblique prestigieux). Les devoirs de
l'héroïsme font sa grandeur intérieure : déchiré entre le sublime et l'humain, le héros
est impliqué, par le souci de sa « gloire » et de « ses passions », dans des conflits qui
l'opposent soit aux autres (Auguste à Cinna dans la tragédie de Corneille), soit à lui-
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même (Titus dans Bérénice de Racine). « Ni tout à fait bon, ni tout à fait mauvais »,
le héros est capable d'erreurs, et néanmoins digne de pitié.
Le héros vise la perfection dans la générosité, le sacrifice, ou même le crime. Le
dilemme, qui s'inscrit souvent dans un monologue enferme le héros dans un choix
impossible et inéluctable entre deux exigences contradictoires.
Poursuivi par un destin inique, le héros se reconnaît pourtant coupable et engage un
combat perdu d'avance, mais dont il sort grandi : ainsi, Phèdre « n'est ni tout à fait
coupable, ni tout à fait innocente. Elle est engagée, par sa destinée et par la colère des
dieux, dans une passion illégitime, dont elle a horreur toute la première. Elle fait tous
ses efforts pour la surmonter. » (Racine, Préface de Phèdre.)
V. -L’action tragique :
L'action tragique est placée sous le signe du « fatum », destin qui dépasse
l'homme, à la fois inéluctable et sacré. Cette fatalité peut être extérieure (puissances
célestes, dieux ou Dieu, pouvoir humain : Rome pour Titus dans Bérénice), ou
intérieure (les passions). Par une ironie tragique, le destin semble se jouer du héros
pour mieux le prendre au piège et retourne contre lui tous ses actes. Ainsi, dans la
tragédie de Sophocle Œdipe roi, Œdipe maudit le coupable du sacrilège qui a attiré
sur Thèbes le fléau de la peste, avant de découvrir que ce coupable n'est autre que
lui-même, puisqu'il a, sans le savoir, tué son père et épousé sa mère. Dans cette
confrontation avec des forces supérieures, l'enjeu est souvent la mort, revendiquée
(Camille dans Horace), acceptée (Phèdre), ou subie (Bajazet ou Britannicus).
VI. - Structure dramatique (3 moments)
Exposition
Nœud
Dénouement
Exposition:: La 1ère scène a pour rôle de présenter les personnages et leurs relations, d’inscrire les actions dans un cadre spatiotemporel donné, de citer l’intrigue et même parfois son dénouement. Elle est prise en charge soit par un personnage seul qui fait un monologue ou par plusieurs personnages dans le cadre d’un dialogue. Le nœud : Au centre de la pièce un problème se présente ; la situation se noue, une crise surgit et se complique que le héros ou l’héroïne doivent affronter et chercher à dépasser, à ce moment-là, on peut assister à un rebondissement ou à un coup de théâtre qui fait basculer ou changer le cours des événements. Le dénouement :
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Il correspond à la résolution de tous les problèmes, au franchissement de tous les obstacles et au dépassement de toutes les crises.
Retenons :
Dans toute tragédie classique :
Personnages : Nobles et illustres : héros, rois, princes,
Temps Antiquité vers X avant JC
Lieu Grèce antique, lieu fermé , Rome.
Durée 24 Heure maximum
Forme du texte En vers
Thèmes Fatalité, la lutte des hommes, des dieux,la passion ,la vengeance , l’héroïsme
Dénouement Folie ou mort
Ton et style Noble, soutenu, recherché
Règles -la règle des 3 unités (temps, lieu, action) -la bienséance -la vraisemblance
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L
Déroulement de la séance :
I. Observation : L’enseignant entame la séance et explique qu’elle est consacrée à l’étude de la première et la quatrième de couverture. Il pose les questions suivantes en guise d’introduction à l’analyse de la première de couverture.
La première de couverture : - Quels sont les éléments qui figurent sur la première de couverture ? - Les éléments qui figurent sur la première de couverture sont : Le titre, l’auteur (Jean
Racine), la présentation de l’édition : Garnier Flammarion. - Le titre et le nom de l’auteur sont écrits en gras pour attirer l’attention du lecteur.
Observez l’image de la première de couverture :
- Du point de vue esthétique, que remarquez vous concernant les couleurs et les caractères choisis ?
Niveau: 1 ère année baccalauréat Activité : Lecture Support : Bérénice, Racine. La 1ère et la 4ème page de couverture Durée : 1 heure Objectifs :
Analyser la première et la quatrième de couverture Formuler des hypothèses de lecture.
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Les couleurs rouge et noire forment le cadre du premier plan, l’arrière-plan est plus vif, plus on est proche du centre, plus les couleurs sont claires. Ce qui forme un cadre favorable pour une vision plus claire.
- Quels sont les éléments qui figurent dans l’image ? Les éléments qui figurent dans l’image sont un aigle, une femme et un homme.
- D’après leurs aspects vestimentaires quelle impression donnent-ils ? Il s’agirait peut-être des personnages de rang social élevé : l’homme porte un drap
d’épaules, et la femme une robe Julia.
- Que remarquez vous concernant leurs couleurs ? Il s’agit des couleurs pâles qui donnent naissance à des ombres.
- Sur quels éléments ses ombres s’appuient-ils ? Ils s’appuient sur un aigle doré qui forme le fond de l’image. Un aigle doré. La signification éventuelle : l’aigle pourrait connoter la royauté ; les
mains des personnages sont mis en lumière.
- Où oriente-t-il son regard ? Il oriente son regard vers l’homme. Ceci fait peut être référence au pouvoir en tant
qu’élément décisif du destin du personnage ou même une représentation symbolique de la divinité.
-Comment qualifiez-vous les mains des personnages ? Les mains des personnages sont mises en valeurs au détriment de leurs corps mis en
ombre.
- Qu’est ce que cela révèle-t-il ? Les personnages n’ont d’autres appuis que leurs mains ;en plus , on alloue à leurs mains
la même couleur que celle de l’aigle. La couleur dorée étant signe du pouvoir forme la base de leur union. Amour et pouvoir font ainsi thèmes phares comblant le vide qui réside derrière leurs mains, un vide qui symbolise le caractère précaire de leur union.
Hypothèses de lecture : Il s’agirait peut-être d’un empereur et d’une reine. Une passion amoureuse serait le lien entre les deux personnages. Une force majeure ou une divinité contrôlerait leur destin.
La quatrième de couverture. -Quels sont les éléments de la quatrième de couverture ? L’élément crucial dans la quatrième de couverture est le texte de présentation. Il s’agit d’un petit résumé généralement d’un mot de l’éditeur à visée commerciale.
La quatrième de couverture a pour but d’appâter le lecteur et de lui donner envie de lire et donc d’acheter.
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Texte de présentation de la quatrième de couverture :
« De quoi la tragédie de Bérénice est-elle donc faite ? La préface de Racine a des mots trop décisifs pour n’être pas suspecte : Toute l’invention consiste à faire quelque chose de rien-un simple événement rapporté par l’historien latin Suétone-, Racine a prétendu tirer la plus émouvante, car la plus épurée des pièces de son temps. »
- Quelle idée donne ce texte sur l’œuvre ? Le mot de l’éditeur motive le lecteur à l’achat du livre. En effet la phrase « Faire quelque chose de rien », ainsi que l’expression « -, Racine a prétendu tirer la plus émouvante, car la plus épurée des pièces de son temps » font naitre un sentiment de curiosité chez le lecteur, ce qui le mot
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Déroulement de la séance :
Déroulement de la séance
I-Phase d’explication
L’enseignant entame l’activité et explique qu’il s’agira de la rédaction d’une fiche de
lecture de Bérénice.
Ensuite il pose les questions suivantes :
- Qu’est-ce qu’une fiche de lecture ?
Une fiche de lecture est un document qui va présenter de façon résumée l’œuvre
étudiée. Il s’agit d’un résumé qui doit renseigner le lecteur sur les éléments clés de
l’ouvrage.
- Quels sont les constituants d’une fiche de lecture ?
Réponse :
Auteur
Tite de l’œuvre
Année d’édition
Nombre de pages
Le genre de l’œuvre.
Le courant de l’œuvre.
L’intrigue de l’histoire
Les thèmes traités
Les personnages principaux.
L’avis personnel des apprenants
II-Phase d’exécution
Rédaction individuelle
L’enseignant accorde aux élèves 15 min pour rédiger la fiche de lecture et rappelle
qu’il s’agit d’un travail individuel. Au fur et à mesure, l’enseignant fait le tour des
rangs pour aider les élèves dans les moments de difficultés.
Rédaction collective
Niveau : 1ère année du Bac Activité : Production écrite Support : Bérénice, Jean Racine Durée : 1 Heure Objectifs : Etre capable de synthétiser les éléments paratextuels de l’œuvre.
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Les 15min sont écoulées ; l’enseignant arrête le travail individuel. Il passe à la
rédaction collective de la fiche de lecture.
Fiche de lecture de Bérénice :
Titre Bérénice
Auteur
Jean Racine (1639-1699)
Date de parution 1671
Genre Tragédie classique
Courant littéraire Classicisme
Les personnages Titus :Empereur de Rome Bérénice : Reine de Palestine
Antiochus: Roi de Commagène Paulin : Confident de Titus
Phénice :Confidente de Bérénice Arsace : Confident d’Antiochus
Résumé de l’œuvre
Depuis cinq ans, Titus aime Bérénice, Reine de Judée, qui a quitté sa Palestine pour le suivre à Rome. Par la mort de son père Vespasien, Titus vient d’accéder au trône de l’empire romain et détient désormais tous les pouvoirs. Le peuple de Rome déteste Bérénice, l’étrangère. Il se voit donc forcé, à son grand regret, de sacrifier son amour à son ambition; Bérénice, qui a de la peine à y croire s’éloigne aussitôt, résolue à se donner la mort ; mais bientôt, assurée de l’amour de Titus et ne voulant pas compromettre son autorité, elle prend la généreuse résolution de quitter l’Italie avec Antiochus dont elle n’encourage pas néanmoins les espérances.
Thèmes abordés La passion, le devoir, le dilemme.
Avis personnel Personnellement, je trouve que Bérénice est une œuvre intéressante dans la mesure où elle traite des thèmes touchants comme la passion, le dilemme. Ceci constitue des éléments clés de la tragédie classique. J’ai notamment aimé la personnalité de la protagoniste Bérénice qui incarne les traits d’une véritable héroïne tragique. Elle est soumise à ses passions si intenses et si violentes. Malgré sa grandeur due à son statut social, Bérénice demeure faible face à son vécu où la tyrannie des passions prend nettement son sens. Elle est ainsi à la proie d'un combat contre son destin. Cette résistance s'avère être anodine. La fatalité s'acharne conte l'héroïne qui ne peut guère agir autrement que de souffrir
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Séquence I : Une exposition
révélatrice.
Séance Durée Activité Support \ contenu Objectifs
1 1H Lecture Acte 1 Scène 4 - Comprendre la fonction
de l’exposition.
2 1H Langue Le registre pathétique -Découvrir le registre pathétique -Etre capable de repérer ses procédés.
3 1H Production orale
Chanson : Idir, « Lettre à ma fille ».
-Débattre du thème de la relation père fille à partir d’un support audio.
4 1H Production écrite
Sujet :Dans votre vie, il vous arrive des fois de vivre une
situation où vous étiez obligés de dévoiler un secret ou de faire
un aveu émouvant, bouleversant. Dans une lettre d’une dizaine de lignes, vous rédigerez un aveu pathétique
que vous adresserez à une personne qui vous est chère.
-Rédiger un aveu pathétique. -Etre capable de réinvestir les procédés du registre pathétique.
Objectifs de la séquence
Etudier l’exposition de la pièce.
- Comprendre la fonction de l’exposition
- Etudier le registre pathétique.
- Débattre le thème de la relation père fille à partir d’une chanson, et en
relever la dimension pathétique
- Rédiger un aveu pathétique.
-
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Déroulement de la séance :
I-Phase d’identification
L’enseignant entame l’activité et explique qu’elle portera sur l’étude de la 4ème scène de l’acte I de Bérénice. Il désigne deux élèves pour lire l’extrait de façon à ce que l’un lise les répliques d’Antiochus et l’autre celles de Bérénice ; il explique les mots difficiles au fur et à mesure. Mots difficiles proposés :
Hymen : Mariage Sénat : Conseil souverain de la Rome antique. Se dérober : Se soustraire à quelque chose qui pèse, menace ; éviter. Support : Bérénice Enfin je me dérobe à la joie importune De tant d'amis nouveaux, que me fait la fortune. Je fuis de leurs respects l'inutile longueur, Pour chercher un ami, qui me parle du coeur. Il ne faut point mentir, ma juste impatience Vous accusait déjà de quelque négligence. Quoi ! Cet Antiochus, disais-je, dont les soins Ont eu tout l'Orient et Rome pour témoins, Lui que j'ai vu toujours constant dans mes traverses Suivre d'un pas égal mes fortunes diverses; Aujourd'hui que le ciel semble me présager Un honneur, qu'avec vous je prétends partager, Ce même Antiochus se cachant à ma vue, Me laisse à la merci d'une foule inconnue ? ANTIOCHUS Il est donc vrai, Madame ? Et selon ce discours L'hymen va succéder à vos longues amours ? BÉRÉNICE
Niveau : 1ère année baccalauréat Activité : lecture Support : Acte I, scène 4, Bérénice, Jean Racine ; De « Enfin je me dérobe à la joie importune »à « je pars plus amoureux que je ne fus jamais »
Durée : 1 heure. Objectif : Comprendre les fonctions de la scène d’exposition
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Seigneur, je vous veux bien confier mes alarmes. Ces jours ont vu mes yeux baignés de quelques larmes. Ce long deuil que Titus imposait à sa cour, Avait même en secret suspendu son amour. Il n'avait plus pour moi cette ardeur assidue Lorsqu'il passait les jours, attaché sur ma vue. Muet, chargé de soins, et les larmes aux yeux, Il ne me laissait plus que de tristes adieux. Jugez de ma douleur, moi dont l'ardeur extrême, Je vous l'ai dit cent fois, n'aime en lui que lui-même, Moi, qui loin des grandeurs, dont il est revêtu, Aurais choisi son coeur, et cherché sa vertu. ANTIOCHUS Il a repris pour vous sa tendresse première ? BÉRÉNICE Vous fûtes spectateur de cette nuit dernière, Lorsque, pour seconder ses soins religieux, Le Sénat a placé son père entre les dieux. De ce juste devoir sa piété contente A fait place, Seigneur, au soin de son amante. Et même en ce moment, sans qu'il m'en ait parlé, Il est dans le Sénat par son ordre assemblé. Là, de la Palestine il étend la frontière, Il y joint l'Arabie, et la Syrie entière. Et si de ses amis j'en dois croire la voix, Si j'en crois ses serments redoublés mille fois Il va sur tant d'États couronner Bérénice, Pour joindre à plus de noms le nom d'impératrice ; Il m'en viendra lui-même assurer en ce lieu. ANTIOCHUS Et je viens donc vous dire un éternel adieu. BÉRÉNICE Que dites-vous ? Ah ciel ! Quel adieu ? Quel langage ? Prince, vous vous troublez, et changez de visage ? ANTIOCHUS Madame, il faut partir. BÉRÉNICE Quoi ? Ne puis-je savoir Quel sujet... ANTIOCHUS Il fallait partir sans la revoir. BÉRÉNICE Que craignez-vous ? Parlez, c'est trop longtemps se taire. Seigneur, de ce départ quel est donc le mystère ? ANTIOCHUS Au moins, souvenez-vous que je cède à vos lois, Et que vous m'écoutez pour la dernière fois. Si dans ce haut degré de gloire et de puissance, Il vous souvient des lieux où vous prîtes naissance,
-
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Madame, il vous souvient que mon coeur en ces lieux Reçut le premier trait qui partit de vos yeux. J'aimai, j'obtins l'aveu d'Agrippa votre frère. Il vous parla pour moi. Peut-être sans colère Alliez-vous de mon coeur recevoir le tribut, Titus, pour mon malheur, vint, vous vit, et vous plut. Il parut devant vous dans tout l'éclat d'un homme Qui porte entre ses mains la vengeance de Rome. La Judée en pâlit. Le triste Antiochus Se compta le premier au nombre des vaincus. Bientôt de mon malheur interprète sévère, Votre bouche à la mienne ordonna de se taire. Je disputai longtemps, je fis parler mes yeux. Mes pleurs et mes soupirs vous suivaient en tous lieux. Enfin votre rigueur emporta la balance, Vous sûtes m'imposer l'exil, ou le silence : Il fallut le promettre, et même le jurer. Mais, puisqu'en ce moment j'ose me déclarer, Lorsque vous m'arrachiez cette injuste promesse, Mon coeur faisait serment de vous aimer sans cesse. BÉRÉNICE Ah ! que me dites-vous ? ANTIOCHUS Je me suis tu cinq ans, Madame, et vais encor me taire plus longtemps. De mon heureux rival j'accompagnai les armes. J'espérai de verser mon sang après mes larmes, Ou qu'au moins jusqu'à vous porté par mille exploits, Mon nom pourrait parler, au défaut de ma voix. Le ciel sembla promettre une fin à ma peine. Vous pleurâtes ma mort, hélas ! trop peu certaine. Inutiles périls ! Quelle était mon erreur ! La valeur de Titus surpassait ma fureur. Il faut qu'à sa vertu mon estime réponde. Quoique attendu, Madame, à l'empire du monde, Chéri de l'univers, enfin aimé de vous, Il semblait à lui seul appeler tous les coups, Tandis que sans espoir, haï, lassé de vivre, Son malheureux rival ne semblait que le suivre. Je vois que votre cœur m'applaudit en secret, Je vois que l'on m'écoute avec moins de regret, Et que trop attentive à ce récit funeste, En faveur de Titus vous pardonnez le reste. Enfin après un siège aussi cruel que lent, Il dompta les mutins, reste pâle et sanglant Des flammes, de la faim, des fureurs intestines, Et laissa leurs remparts cachés sous leurs ruines. Rome vous vit, Madame, arriver avec lui.
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Dans l'Orient désert quel devint mon ennui ! Je demeurai longtemps errant dans Césarée,
Lieux charmants, où mon coeur vous avait adorée. Je vous redemandais à vos tristes États, Je cherchais en pleurant les traces de vos pas. Mais enfin succombant à ma mélancolie, Mon désespoir tourna mes pas vers l'Italie. Le sort m'y réservait le dernier de ses coups. Titus en m'embrassant m'amena devant vous. Un voile d'amitié vous trompa l'un et l'autre ; Et mon amour devint le confident du vôtre. Mais toujours quelque espoir flattait mes déplaisirs,. Rome, Vespasien, traversaient vos soupirs. Après tant de combats Titus cédait peut-être.. Vespasien est mort, et Titus est le maître. Que ne fuyais-je alors ! J'ai voulu quelques jours De son nouvel empire examiner le cours. Mon sort est accompli. Votre gloire s'apprête, Assez d'autres sans moi, témoins de cette fête, À vos heureux transports viendront joindre les leurs. Pour moi, qui ne pourrais y mêler que des pleurs, D'un inutile amour trop constante victime, Heureux dans mes malheurs, d'en avoir pu sans crime Conter toute l'histoire aux yeux qui les ont faits, Je pars plus amoureux que je ne fus jamais.
Acte I scène 4 : Bérénice, Jean Racine
L’enseignant passe à une lecture magistrale pour situer le passage.
II-Situation du passage : L’enseignant demande aux élèves de situer le passage. Il choisit une des situations proposées pour la noter sur le tableau.
Situation proposée : La scène étudiée est extraite de la tragédie classique Bérénice de Jean Racine publiée en 1670. Il s’agit de l’exposition ; Antiochus roi de Comagène, las de son amour non réciproque vient l’avouer à la reine Bérénice.
L’enseignant accorde quelques minutes aux élèves pour noter la situation du passage. Après avoir situé le passage, l’enseignant passe à la formulation de la problématique du texte.
III-Problématique : Pour formuler la problématique, l’enseignant pose les questions suivantes :
-
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-De quoi s’agit-il dans la scène ? Il s’agit d’un aveu d’amour ; Antiochus dévoile le secret de ses passions dissimulées.
- Quel effet produit cet aveu ? Cet aveu produit un effet pathétique ; d’où le caractère tragique de la passion
d’Antiochus.
Problématique : Comment la mise en scène d’un aveu singulier donnerait-elle lieu à un élan pathétique ?
IV-Axes de lecture : I-Une exposition en action 1-Un cadre spatio-temporel dramatique :
- Où se situe l’extrait étudié dans l’œuvre ? Il se situe au début de la pièce. - Qu’appelle-t-on les premières scènes d’une pièce ?
Il s’agit de l’exposition. - Dans quelle mesure cet extrait comble-t-il la fonction d’exposition ?
On repère la présence des indices spatio-temporels. Par ailleurs, la situation d’énonciation présente les personnages : Bérénice et Antiochus, en montrant le rapport qui les unit ainsi que le contexte qui les entoure.
- Relevez des indices du temps et du lieu figurant dans le texte. ‘’je me suis tu Cinq ans ‘’ vers 209 , représente un indicateur de temps qui annonce la
durée de l’amour dissimulé. « Rome vous vint Madame arriver avec lui» vers 233, c’est le lieu du déroulement des évènements de la pièce.
- Au niveau du vers 209, « je me suis tu cinq ans » à qui réfère la première personne ? « Je » réfère à Antiochus. Il se fait sujet de son discours. Il en est l’énonciateur.
- Quels sont les pronoms personnels utilisés dans les répliques de Bérénice ? On remarque la prédominance du pronom personnel "je", "Je n'ai pas cru"(vers 259), avec des occurrences d'autres pronoms "Titus vous chérissait, vous admiriez Titus"(vers 270)
- Au niveau du vers 266:"Je fais plus à regret je reçois vos adieux" comment Bérénice s'est-elle identifiée ?
Bérénice se positionne au niveau d’une zone de réception, elle subit et sa volonté est conditionnée par ce qu'elle "reçoit à regret". Le terme "adieux" précise que l'objet en question est une souffrance liée à l'adieu.
Transition :
La scène d’exposition introduit le lecteur, non seulement dans le cadre spatio-temporel de l’action mais aussi dans le monde interne des personnages qu’on peut qualifier de troublé. 2-Des personnages troublés :
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- Comment peut-on qualifier l’état des personnages dans cet extrait ? Les personnages sont agités ; le mouvement intérieur y prend tout son sens.
- Quelle est la fonction grammaticale d’Antiochus dans les phrases prononcées ? Antiochus constitue le COD de la plupart des phrases, exemples :« je me suis tu
cinq ans » vers 209, « le sort m’y réservait le dernier de ses coups. » vers 241. - Que cela connote-t-il ?
Cela inscrit Antiochus dans un statut de faiblesse : Antiochus subit l’action de la passion tragique qui domine sa vie. De plus, l’utilisation des verbes d’état témoigne de cette soumission morale.
- Lisez le vers 197 : « le triste Antiochus Se compta au nombre des vaincus. » et 224,« son malheureux rival ne semblait que le suivre. », que remarquez-vous ?
Le personnage d’Antiochus n’est défini qu’à travers son malheur, les adjectifs appartenant au champ lexical de la souffrance sont antéposés.
- « Heureux dans mes malheurs » vers 256, de quelle figure de style s’agit-il ? Il s’agit d’une antithèse, Il est ainsi question de mettre en avant un trouble et une
instabilité interne. Ceci traduit ainsi le mal-être d’un personnage qui trouve du mal à se débarrasser de la situation où il vit. Dans ce contexte, l’expression exprime donc la distinction de ce personnage en tant qu’être souffrant et rare en son genre. Il s’identifie par ses malheurs qui constituent sa véritable rareté. Son malheur le définit ce qui le pousse à souligner la rareté de son genre.
- Que remarquez-vous concernant les types de phrases dans les répliques de Bérénice ? On repère des phrases interrogatives et exclamatives, donnant ainsi lieu à une
ponctuation forte. - Comment pouvez-vous qualifier l’état de Bérénice ?
Elle est agitée, elle vient de recevoir un aveu d’amour imprévu, cela est intensifié par la joute verbale fort présente dans leur dialogue ainsi que la dominance des phrases exclamatives et interrogatives, exemples : « Ah !Que me dites vous » vers 208, « Quoi ne puis-je savoir » vers 182.
- « Je me dérobe » vers 135, « je fuis » vers 137, à quel champ lexical appartiennent ces termes ?
Ils appartiennent au champ lexical de la fuite. - Qu’est ce que cela révèle ?
Il montre que la réalité est autre que ce qui est dévoilé, le considérant comme confident.Antiochus est alors vu comme refuge pour Bérénice.
Bilan Cette scène d’exposition s’inscrit dans une dimension dramatique dans la mesure où elle expose le cadre spatio-temporel de l’action théâtrale. Corroborée par l’énonciation, cette scène donne au lecteur accès à une vision panoramique de l’action tout en présentant les protagonistes troublés donnant à la scène son caractère pathétique.
Transition : A travers cette exposition se dresse un cadre où s’installent des personnages qui se définissent par leurs mouvements intérieurs, ce qui définit leurs traits donnant ainsi lieu à un élan pathétique.
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II-Une exposition pathétique 1-Un amour exacerbé :
- Quel est l’objet de l’aveu proclamé par Antiochus dans ce passage ? Antiochus déclare son amour pour Bérénice.
- -A quoi Antiochus fait-il référence dans le vers 188 ? Il évoque la naissance de Bérénice : La répétition de l’expression « il vous souvient »
souligne ce retour en arrière. - -En quoi cet événement est-il révélateur ?
L’amour d’Antiochus s’inscrit dans le passé et s’y ancre. La naissance de Bérénice se fait élément déclencheur d’un amour ardent. Il procède ainsi à la dramatisation de sa passion.
- -Quel est le temps verbal utilisé dans ce vers ? Le passé simple.
- -Quel en est effet ? Il souligne le caractère immédiat de l’amour.
- «Reçut le premier trait qui partit de vos yeux »,de quelle figure de style s’agit-il dans cette phrase ? Que révèle-t-elle ?
Une métaphore.-La passion se fait une flèche perçant le cœur d’Antiochus.
Transition : Cette passion et ce lyrisme s’inscrivent dans une dimension tragique où le protagoniste est condamné à un état qui dépasse sa volonté.
2-Un amour servi par la politique -«Titus, pour mon malheur, vint, vous vit, vous plût », quel effet produit cette
accumulation ?
Elle montre l’instantanéité de l’amour.
-Qui sont le sujet et les compléments dans cet énoncé.
Titus constitue le sujet. Bérénice le complément.
- « Vint, vous vit, vous plut » ,quelle est la figure de style employée ? Quel en est l’effet ?
Il s’agit d’une allitération en [V], elle connote la victoire. En effet Titus qui avait charmé le cœur de la reine n’est identifié que par ses victoires, et ses exploits. Il est question d’une double victoire : Une victoire aussi bien militaire qu’amoureuse.
Il s’agit aussi d’une gradation marquant également la séduction conquérante entre Titus et Antiochus. L’identification de Titus s’appuie principalement sur son statut politique, il est l’empereur et c’est là où réside son pouvoir.
-Quelle est donc la force qui s’oppose à celle de l’amour ? Le pouvoir militaire voire politique. Contrairement à Antiochus qui s’identifie à
travers son amour et sa passion, Titus se présente par son statut de guerrier et d’empereur.
-Au niveau du vers 211, à qui revient le terme ‘’Mon heureux rival » ? Il réfère à Titus.
-De quelle figure de style s’agit-il ? Il s’agit d’une périphrase, On opère ici une compensation par la gloire militaire.
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En outre, la répétition du prénom « Titus » accentue la position de force qu’il occupe. Il est passif ;Antiochus « ne semblait que le suivre »vers. Ceci fait allusion à l’effet de Titus. Ce dernier est donc évoqué en tant que pouvoir qui oriente, force qui guide et dont Antiochus n’est qu’une ombre.
Bilan : Le pathétique prend tout son sens dans ce passage dans la mesure où l’état de douleur dû à l’amour ardent et inaccompli même fait que la faiblesse s’ancre en des traits de personnages qui va même à la perte de repères. L’opposition des statuts fait que le pouvoir politique et celui de l’amour se livrent un véritable combat.
III-Une exposition annonciatrice
1-Un monde de parallélisme
- Le parallélisme est fort présent au niveau de l’action dramatique. Quel parallélisme repérez-vous ?
Le bouillonnement interne du personnage avec le bouillonnement externe. Antiochus mène une double guerre une interne l’autre externe.
- Où se manifeste l’action interne ? L’action interne se manifeste au niveau du trouble du personnage causé par la passion tragique.
- Quel est le type de vers dominant dans le texte ? La plupart des vers sont en Alexandrin, ce qui donne à la tirade son caractère cathartique.
- Quel est le champ lexical dominant dans le texte ? Le champ lexical dominant et celui de la passion. Cette exaltation amoureuse prend la forme d’une guerre interne du personnage, une guerre qui s’opère entre ses sentiments et le destin inéluctable qui condamne la passion.
- La guerre interne est en parallélisme avec quel autre apport ? Elle est en parallélisme avec une guerre externe.
- Qui mène cette guerre ? et pourquoi ? Antiochus est à la conquête de son amour.
- Quel est le registre dominant expliquant cet apport de combat ? Le registre épique intensifié par le champ lexical de la guerre.
2-Une mise en abyme : -Observez-le vers 233 « Rome vous vit Madame arriver avec lui », quel est le temps verbal utilisé ?
-Le passé simple : Temps du récit. -Que vient faire le récit au sein d’une pièce de théâtre ?
-Le récit anime et illustre l’image de l’homme malheureux -Que raconte-t-on au niveau de ces phrases ?
Il s’agit du récit des exploits du guerrier Titus tel qu’il est présenté.
- Relevez le champ lexical qui le montre. Le champ lexical de la guerre ‘’exploits »vers 213 « rival » vers 211, « mutin » vers 230.
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-Comment appelle-t-on ce registre ? Il s’agit du registre épique.
-Que produit-il comme effet ? En racontant les exploits de Titus, on opère une héroïsation et une mise en valeur de ce dernier
-Comment Antiochus est-il présenté ici ? « Tandis que sans espoir, haï, lassé de vivre » -En marquant l’opposition à la situation héroïque qu’occupe Titus, Antiochus se présente en tant que« Vaincu » dont le désespoir et le malheur définissent son état.
-Comment appelle-t-on ce récit inséré au sein du théâtre ? Une mise en abyme.
-Quels autres procédés de mise en abyme repérez-vous dans l’extrait ? Tant qu’il s’agit d’un récit, on repère un schéma narratif.
-Quelle était la situation initiale ? La naissance de Bérénice représente le point de commencement.
-Quel en est l’élément perturbateur ? « Titus vint, vous vit, et vous plût », Titus fait alors le point de divergence du cours amoureux et paisible. Il vint alors rompre la stabilité de l’amour.
-Quels sont les événements qui y ont succédé ? La perte des repères : « Je demeurai longtemps errant dans Césarée »(vers 235) Ledénouement : « mon sort est accompli, votre gloire s’apprête » (vers 151)
Bilan :
Le récit se trouve inséré au sein du théâtre ayant ainsi une portée illustrative. La
dimension épique des exploits de Titus est mise en exergue. On assiste donc à un récit
commençant par une naissance créatrice et dont le dénouement n’est autre que le sort
inévitable que subit Antiochus.
L’enseignant demande aux élèves de récapituler les éléments analysés au niveau des axes
Synthèse : L’exposition révèle une dimension mouvementée de l’action dramatique. En effet,
l’aveu tragique d’un amour bicéphale met en place le caractère pathétique de l’histoire
qui inclut un monde de contraste entre volonté et conditionnement par la réalité, entre le
monde extérieur résistant et l’univers intérieur qui aime, veut et aspire.
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Déroulement de la séance :
I-Phase d’observation :
Afin de redécouvrir le texte, l’enseignant commence par une lecture magistrale du texte. Pour une mise en situation, il demande à un élève de rappeler son contenu. L’enseignant pose la question suivante :
- De quoi s’agit-il dans le texte ?
Il s’agit dune tirade prononcée par Antiochus dans laquelle: il exprime sa passion
amoureuse pour Bérénice, il exprime ainsi, ses souffrances causées par ses amours cachées.
Antiochus incarne le statut de l’amoureux délaissé.
Ensuite, il passe à repérer les procédés du registre pathétique qui lui serviront d’exemples :
Exemples :
- J’espérai de verser mon sang après mes larmes.
- Tandis que sans espoir, haï, lassé de vivre.
- Mon désespoir tourna mes pas vers l’Italie.
- Mais enfin succombant à ma mélancolie.
- Heureux dans mes malheurs, d'en avoir pu sans crime.
- Conter toute l'histoire aux yeux qui les ont faits.
- Je pars plus amoureux que je ne fus jamais.
Il pose alors la question suivante:
- A quel champ lexical appartiennent les mots soulignés ?
Les mots soulignés appartiennent au champ lexical de la souffrance.
- Donc, la dominance du champ lexical de la souffrance met l’accent sur la situation
déplorable d’Antiochus ce qui émeut le lecteur.
- Quel est le type des phrases suivantes :
Inutiles périls ! Quelle était mon erreur !
Niveau : 1ère année Baccalauréat Activité : Langue Intitulé du cours : Le registre pathétique Support : Bérénice, Jean Racine ; acte 1 scène 4 Durée : 1 Heure Objectifs :- Découvrir le registre pathétique.
-Être capable de repérer ses procédés.
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Hélas ! trop peu certaine.
Que ne fuyais-je alors !
Il s’agit de phrases exclamatives, elles donnent lieu à une ponctuation forte qui traduit
la charge émotive forte : Antiochus extériorise ses douleurs longtemps cachées.
II-Phase de conceptualisation Retenons :
.
III-Phase d’application / appropriation Consigne : Repérez les procédés du registre pathétique dans le texte suivant :
Texte :
HERMIONE
Où suis-je ? Qu’ai-je fait ? Que dois-je faire encore ?
Quel transport me saisit ? Quel chagrin me dévore ?
Errante et sans dessein je cours dans ce palais.
Ah ! ne puis-je savoir si j’aime ou si je hais ?
Le cruel ! de quel œil il m’a congédiée !
Sans pitié, sans douleur au moins étudiée !
L’ai-je vu se troubler et me plaindre un moment ?
En ai-je pu tirer un seul gémissement ?
Muet à mes soupirs, tranquille à mes alarmes,
Semblait-il seulement qu’il eût part à mes larmes ?
Et je le plains encore ! Et pour comble d’ennui,
Mon cœur, mon lâche cœur s’intéresse pour lui !
Jean Racine, Andromaque
Le registre pathétique cherche à créer une émotion forte chez le lecteur, notamment la pitié. Une scène pathétique définit la situation d’un personnage, souvent écrasé par le destin, et qui exprime sa souffrance par une plainte. Il cherche un sentiment d’attendrissement ou de compassion, et cherche souvent à émouvoir. Le ton pathétique inspire la pitié face à des souffrances ou des situations déplorables. Les exclamations, les apostrophes et les interrogations contribuent, elles aussi, à installer ce climat de douleur. Le lexique dominant dans les textes pathétiques est le vocabulaire de l'affectif (ceux de
l'émotion et de la souffrance) et les adjectifs appréciatifs.
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Le professeur accorde aux élèves dix minutes pour faire l’exercice, il fait le tour des rangs pour aider les élèves lors des difficultés. Les dix minutes écoulées, le professeur arrête l’exercice et passe à la correction collective. Corrigé de l’exercice :
Le pathétique dans ce texte se voit dans la situation de la protagoniste HERMIONE qui,
abandonnée par son amoureux PYRRHUS semble errer dans de profonds déboires, ce qui
émeut le lecteur.
- La présence du champ lexical de la souffrance : chagrin, gémissement, ennui,
larmes…
Types de phrases : phrases exclamatives et phrases interrogatives et qui donnent
naissance à une ponctuation forte. Cette dernière traduit l’agitation du personnage ainsi
que sa souffrance.
La présence de l’interjection : AH !
La lamentation.
L’enseignant accorde aux élèves deux minutes pour noter le corrigé de l’exercice.
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Production o
Déroulement de la séance :
L’enseignant entame la séance et explique qu’il s’agit d’une séance de production orale qui portera sur une chanson d’Idir « Lettre à ma fille ».
L’enseignant distribue les paroles de la chanson aux élèves.
Paroles de la chanson :
Comme tous les matins, tu es passée devant ce miroir Ajusté ce voile sur tes cheveux, qui devra tenir jusqu'à ce soir Tu m'as dit au revoir d'un regard, avant de quitter la maison Le bus t'emmène à la fac, où tu te construis un horizon Je suis resté immobile, j'ai pensé très fort à toi Réalisant la joie immense de te voir vivre sous mon toit C'est vrai, je ne te l'ai jamais dit, ni trop fort, ni tout bas Mais tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas Je t'ai élevée de mon mieux, et j'ai toujours fait attention À respecter les règles, à perpétuer la tradition Comme l'ont faits mes parents, crois moi sans riposter Comme le font tous ces hommes que je croise à la mosquée Je t'ai élevée de mon mieux comme le font tous les nôtres Mais étais-ce pour ton bien ? Ou pour faire comme les autres ? Tous ces doutes qui apparaissent et cette question affreuse : C'est moi qui t'ai élevée, mais es-tu seulement « heureuse » ? Je sais que je suis sévère, et nombreux sont les interdits Tu rentres tout de suite après l'école et ne sors jamais le samedi Mais plus ça va et moins j'arrive à effacer cette pensée « Tu songes à quoi dans ta chambre, quand tes amis vont danser ? » Tout le monde est fier de toi, tu as toujours été une bonne élève Mais a-t-on vu assez souvent un vrai sourire sur tes lèvres ? Tout ça je me le demande, mais jamais en face de toi
Niveau : 1ère Bac Activité : Production orale Support : Chanson, Idir « Lettre à ma fille » Durée : 1 Heure Objectifs : -Débattre sur le thème de la relation père-fille à partir d’un support audio. - En relever la dimension pathétique.
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Tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas… Et si on décidait que tous les bien-pensants se taisent ? Si pour un temps on oubliait ces convenances qui nous pèsent ? Si pour une fois tu avais le droit de faire ce que tu veux Si pour une fois tu allais danser en lâchant tes cheveux… J'veux qu'tu cries, et que tu chantes à la face du monde Je veux qu'tu laisses s'épanouir tous ces plaisirs qui t'inondent J'veux qu'tu ries, j'veux qu'tu sortes, j'veux qu'tu parles l'amour J'veux qu'tu aies le droit d'avoir 20 ans Au moins pour quelques jours… Il m'a fallu du courage pour te livrer mes sentiments Mais si j'écris cette lettre, c'est pour que tu saches, simplement Que je t'aime comme un fou, même si tu ne le vois pas Tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas.
L’enseignant fait écouter la chance pour la première fois, Il ex