Projet Debout les terriens

Debout Les Terriens / dossier juin 08 1�

Corse du Sud :

04.95.26.14.31

Haute Corse

04.95.38.54.12 [email protected]

Siret 449 739 598 00034

DEBOUT LES TERRIENSUn projet éducatif et de citoyenneté sur le thème de l’environnement et du

développement durable


Mise en place d’un programme pédagogique expérimental à destination des collèges Janvier 2009 DEBOUT LES TERRIENS ! Un espace d’engagement scientifico-écolo-explorateur Vers un développement durable Ouvert à toutes et à tous ! DEBOUT LES TERRIENS ! Est un rendez-vous hebdomadaire avec un animateur spécialisé Où on débat, on construit, On expérimente, On rencontre des associations, des chercheurs, On visite des labos ou des entreprises, On monte des projets, On participe à des évènements… LES PROJETS : Définir des objectifs, élaborer une stratégie, étudier un budget et les moyens de réaliser son projet, projet de voyage, d’animation, de construction, de manifestation, de sensibilisation… Les visites extérieures : lieux culturels, entreprises, laboratoires L’international : Accueillir des délégations étrangères, monter des projets de rencontres à l’étranger, connaître d’autres pays… Les expériences scientifiques : manipulations, expériences, bidouilles, constructions techniques et artistiques... L’animation avec des enfants et des adultes : apprendre à faire de l’animation auprès d’un public… Les rencontres et les débats : rencontres avec des acteurs associatifs, des chercheurs, des professionnels, d’autres jeunes, des délégations étrangères… Les thèmes abordés : le réchauffement climatique, la malbouffe, le commerce équitable, les énergies renouvelables, les habitats du monde et l’architecture, l’eau, les transports, la consommation et les marques, la biodiversité et l’interdépendance, les systèmes complexes… Contacts région : Fabien Bossuat Adresse : Residence San Gaetano ; Bat B4 rdc ; 20200 Bastia Tél. 04 95 38 54 12 Mel: [email protected]


Sommaire 1. DESCRIPTIF 4 2. CONTEXTE D’INTERVENTION 4 3. OBJECTIFS 5 4. PUBLICS, TERRITOIRES ET CADRES 5 5. PRESENTATION DES ACTIONS 6 Des ateliers de manipulation L’organisation et la rencontre avec des chercheurs La visite de laboratoires La visite de sites L’accompagnement dans une démarche de projet Une pratique d’animation Rencontres avec des acteurs associatifs Événements culturels

Outils pédagogiques et démarche 6. THEMATIQUES POUVANT ÊTRE ABORDEES 8 7. PLAN DE MISE EN ŒUVRE 9 a. « Debout Les Terriens » : mise en oeuvre b. Déroulement type d’un club 8. LES MOYENS 11 a. Moyens techniques b. Partenaire du projet identifiés c. Moyens humains d. Moyens financiers e. Communication 9. SUITES ENVISAGEABLES ET EVALUATION 13 a. Méthode retenue b. Cadre général c. Éléments pris en compte


Depuis plus de 20 ans, Les Petits Débrouillards proposent au jeune public des activités scientifiques et techniques. Cet engagement quotidien répond à une préoccupation sociale : celle de fournir aux jeunes de tous les horizons la possibilité de se forger un regard curieux et informé sur le monde qui les entoure. Il s'agit de développer leurs capacités à élaborer des connaissances à partir de faits d'expérience. Nous espérons ainsi contribuer à former des citoyens actifs, capables d'opinions réfléchies et critiques. La démarche que nous utilisons, mise au point à l'initiative de chercheurs, d'enseignants, d'étudiants et d'animateurs, entend répondre à cet idéal. Elle s'appuie sur l'étude approfondie des concepts, se nourrit des réflexions contemporaines sur l'éducation, l'apprentissage et les loisirs. Sa force reste cependant la pratique de terrain : le monde change et nécessite une adaptation constante aux nouvelles données de la société. C'est pour cette raison que les Petits Débrouillards désirent mettre en place à partir de 2009 des clubs « Debout les Terriens » à destination de jeunes du secondaire en Corse (niveau collège et lycée) sur le temps de loisir, périscolaire voire scolaire. DESCRIPTIF Le projet « Debout Les Terriens ! » consiste à accompagner et à animer la mise en projet de jeunes à partir de sensibilisations, d’animations et de rencontres en lien avec le thème du Développement Durable. Ce projet s’articule autour des préoccupations des jeunes, et s’appuie sur l’intervention d’acteurs éducatifs (associations, enseignants, professionnels…) et de scientifiques. Ces rencontres régulières sont coordonnées par un animateur des Petits Débrouillards en relation étroite avec l’équipe pédagogique de la structure référente pour les jeunes. Notre objectif est de proposer un espace facilitant l’émergence de projets de nature scientifique et technique, en lien direct avec l’environnement des jeunes. Cela leur donne la possibilité de devenir acteurs de ces projets et d’en mesurer l’impact sur leur territoire. Nous proposons qu’ils s’inscrivent dans une démarche participative par la construction d’actions de terrain ou par l’échange avec un public (autres collégiens, grand public, enfants, personnes âgées…). La forme des actions peut être multiple : exposition, animations d’ateliers (écoles, lieux publics…), organisation d’un événement…


CONTEXTE D’INTERVENTION L’engagement, la Culture Scientifique, le Développement Durable…

• Les jeunes ont besoin de participer à des projets concrets, des actions de proximité dont ils peuvent voir les effets directs. Ils donnent ainsi du sens aux savoirs ;

• Nous devons permettre aux jeunes d’être acteurs et auteurs dans leur dynamique d’apprentissage et de faciliter les prises de responsabilités ;

• Face à l’évolution rapide des sciences et des techniques, les jeunes manquent de repères pour comprendre le monde qui les entoure ;

• Les inscriptions universitaires dans les filières scientifiques reculent chaque année ; • Les questions scientifiques sont au cœur des débats politiques et citoyens,

beaucoup d’enjeux de société actuels et à venir relèvent de questions scientifiques ;

• À partir de la conférence de Rio en 1992, la plupart des Etats se sont engagés à élaborer une stratégie nationale de Développement Durable ;

• Le concept de Développement Durable qui tente de réconcilier l’économie, l’écologie et le social est l’affaire de tous ;

• La question du Développement Durable a largement intégré les programmes scolaires ;

OBJECTIFS 2009 / 2011

• Créer 6 clubs au sein de collèges et de lycées de Bastia, Ajaccio, et Corte, rassemblant des jeunes autour d’un projet qu’ils définiront ensemble, accompagnés d’un animateur Petits Débrouillards.

• Proposer à des jeunes l’opportunité de mener des projets en lien direct avec leur environnement.

• Sensibiliser les partenaires du projet et le public visé aux problématiques environnementales liées au Développement Durable.

• Faciliter la prise de parole et l’appropriation des débats qui concernent la science dans la société.

• Valoriser les sciences comme outils d’appréhension de certaines problématiques sociétales et permettre une meilleure connaissance des milieux scientifiques.

PUBLICS, TERRITOIRES ET CADRES Publics :

Bénéficiaires directs : Jeunes de 12 à 16 ans de niveau collège (5ème, 4ème, 3ème).. 6 Groupes de 12 jeunes Bénéficiaires indirects : Participants aux actions de valorisation des projets, aux échanges et débats 100 personnes

Territoire : Bastia, Ajaccio, Corte

Cadres : • Péri-scolaire (établissements scolaires généraux, techniques, agricoles)


Présentation des Actions Découvrir, Chercher, Rencontrer, Expérimenter, Agir… Les Petits Débrouillards s’appuient sur leur savoir-faire et proposent : DES ATELIERS DE MANIPULATION : L'expérimentation nous met en lien direct avec l'observable et le réel. Elle développe la curiosité pour le monde qui nous entoure et l'esprit critique à travers des faits scientifiques observables et mesurables. L’ORGANISATION ET LA RENCONTRE AVEC DES CHERCHEURS : La collaboration avec les milieux de la recherche, en particulier le CNRS, permet aux jeunes de se confronter aux chercheurs et d'avoir une meilleure appréhension du milieu scientifique. C'est dans cette optique que chaque club est parrainé par un scientifique qui rend visite aux élèves. LA VISITE DE LABORATOIRES : Suite a un travail avec les acteurs de la culture scientifique et les milieux de la recherche (CNRS, INRA, Universités, …) nous espérons envisager l’ouverture de certains laboratoires aux élèves. Un rapport convivial a pour objet d’encourager des pratiques culturelles régulières et de tisser des liens avec le milieu professionnel. LA VISITE DE SITES : Les sites de production ou de diffusion de la Culture Scientifiques et Techniques (CST) sont autant de moyens pour les collégiens de trouver les ressources nécessaires à leurs recherches. L’ACCOMPAGNEMENT DANS UNE DEMARCHE DE PROJET : S’inscrire dans un projet nécessite de définir des objectifs, élaborer une stratégie d’action, étudier un budget et les moyens de réaliser son projet. La démarche de projet implique les jeunes, les responsabilise et encourage le travail en groupe. Les projets de CST peuvent prendre différentes formes : projet de recherche, projet de diffusion, projet d’échange, etc. UNE PRATIQUE D’ANIMATION : Les jeunes peuvent s'ils le souhaitent, mettre en œuvre une démarche d’animation. Ils animent leurs projets, encadrent un atelier d’expérimentation autour des sciences et communiquent avec les plus jeunes ou leurs pairs. RENCONTRES AVEC DES ACTEURS ASSOCIATIFS : Afin d’offrir d'avantage d’angles de lecture des problématiques traitées au sein des clubs, il semble intéressant de faciliter la rencontre des jeunes avec des acteurs de terrain. ÉVENEMENTS CULTURELS : Des événements nationaux ou locaux sont des occasions de créer des rencontres autour des projets de jeunes : Semaine du développement durable, Semaine de la solidarité internationale, Place Publique Junior, Festival des Explorateurs… LES OUTILS PEDAGOGIQUES UTILISES :

• La mallette pédagogique « 1° de + » sur le réchauffement climatique ; • L’exposition d’affiches « L’avenir a un futur » sur le thème du développement


durable (création APDB-AFPD-LISAA 2005).

• Mise en place de Blogs, pour rendre compte de l’avancée des projets et favoriser les échanges entre des établissements corses et des établissements continentaux


Thématiques possibles Les thèmes scientifiques abordés s’inscriront dans des problématiques d’actualité. La liste n’est pas exhaustive, mais illustre la diversité des approches possibles pour parler de développement durable :

• Réchauffement climatique • Alimentation • Commerce équitable • Agriculture • Énergies renouvelables • Habitat et architecture • Eau • Déchets • Transports • Consommation • Économie • Biodiversité • Risques et catastrophes naturelles • Pollutions • Santé • Migrations


PLAN DE MISE EN OEUVRE « DEBOUT LES TERRIENS » : MISE EN ŒUVRE Novembre - Décembre 2008 Elaboration du projet Janvier – Juin 2009 Phase 1 : Actions expérimentales sur le terrain,

évaluation et diagnostic de faisabilité Juin – Août 2009 Evaluation Phase 1 (réajustement du projet) Rédaction du cahier des charges des clubs et outils d’information Septembre 2009 Phase 2 : Lancements des clubs « Debout Les Terriens » Finalisation des outils de suivi et évaluation Mai – juin 2010 Valorisation des projets Juin – Août 2010 Evaluation des projets développés Septembre 2010 Phase 3 selon résultats de l’évaluation (arrêt, maintien, démultiplication… ). DETAILS DE LA PHASE 1 La phase 1 Actions expérimentales auprès d’un collège de Bastia 1 séance d’animation en classe en partenariat avec les enseignants 15 jours à un mois plus tard, inauguration du Club, les jeunes s’inscrivent sur la base du volontariat ; le club dure 6 séances 1 journée de valorisation du club, pendant un événementiel lié au DD (Festival Terra è natura, Semaine du Développement Durable) DEROULEMENT TYPE D’UN CLUB Les clubs se dérouleront selon le schéma suivant : 1° phase :

• Découverte de la thématique générale, des enjeux et des différentes composantes du Développement Durable.

• Découverte de la démarche expérimentale : les jeunes se familiarisent avec le matériel et le rôle de l’expérimentation dans la construction des savoirs.

En parallèle avec des interventions d’associations d’Education à l’Environnement, les jeunes abordent par la démarche expérimentale les problématiques environnementales, économiques et sociales liées au Développement Durable. 2° phase : Durant ces séances, les jeunes définissent une thématique si cela n’a pas déjà été fait, et précisent les axes d’exploration. Au cours de cette phase, l’animateur les guide dans un cheminement de questions, d’expérimentations, d’opérations et de pistes à explorer. Il les conduit à mettre en œuvre une démarche scientifique précise et rigoureuse. Il favorise l’échange, la confrontation et la répartition des tâches pour une exploration plus riche et plus approfondie. Retours sur les démarches expérimentales et scientifiques comme outil pertinent de la construction d’un savoir partagé. En décomposant les étapes de la construction d’un savoir scientifique, les jeunes s’approprient la démarche, ses avantages et ses contraintes. Cette phase d’acquisition d’un savoir-faire s’accompagne de rencontres avec des scientifiques travaillant dans les différents domaines étudiés, afin de mieux envisager les relations entre Développement Durable et progrès scientifique. Des visites de sites en rapport au thème seront envisagées.


3° phase : Formation à la mise en œuvre de projet de diffusion de la culture scientifique et technique. Les jeunes, accompagnés par un formateur de l’association, appréhendent les différents aspects et modes de communication autour d’un projet de culture scientifique (animation auprès de différents publics, exposition, conférences, débats…). Afin de faciliter le choix du projet à mener, plusieurs expériences d’actions similaires seront présentées, si possible par ceux qui en sont à l’origine (au moins dans le cas d’acteurs régionaux). Définition du projet et élaboration d’un échéancier pour sa réalisation. Les jeunes se concertent et se répartissent les tâches en fonction des échéances fixées. Un budget est évalué et les sources de financements envisagées. 4° phase : Réalisation du projet accompagnée par un animateur de l’association, puis valorisation du club au cours d’un échange avec un public, suivant les choix faits par le groupe.


LES MOYENS MOYENS TECHNIQUES Les clubs débuteront de manière expérimentale sur l’année 2009 par séance de une ou deux heures toutes les semaines ou quinzaines (moyenne de 20 heures d’intervention / projet). Chaque club peut accueillir jusqu’à 12 élèves. Les Clubs « Debout les Terriens » peuvent intervenir dans le cadre d'IDD dans les collèges, de TPE dans les lycées d'enseignement général ou de PPCP dans les lycées professionnels ou bien dans un cadre restant à définir dans une structure de loisirs. Le club a besoin d’une salle à l’intérieur ou à l’extérieur de la structure, où l’on peut stocker du matériel et se réunir. PARTENAIRES DU PROJET IDENTIFIES

• La Collectivité territoriale de Corse Soutien financier au lancement du projet, soutient technique au travers de l’office de

l’environnement.

• Les Conseils Généraux Soutien technique à la relation aux collèges, sollicités pour la pérennisation du projet.

• La Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports

• L’Education Nationale / Rectorat

Information sur le projet, partenaire technique, contribution pédagogique.

• Des partenaires associatifs Mise en lien des groupes de jeunes et des associations d’éducation à l’environnement (ressources au développement des projets de jeunes).

• Les Petits Débrouillards Initiatrice du projet, l’association coordonne les actions et les mène en partenariat étroit avec les différents acteurs. Un suivi régulier d’actions similaires au sein du réseau national permettra d’alimenter l’analyse, l’état d’avancement, de valoriser les projets.


MOYENS TECHNIQUES • Un animateur Petits Débrouillards accompagne chaque Club durant toute la durée

du ou des projets. • Les animateurs des Clubs sont membres de l’Association des Petits Débrouillards.

Un groupe de travail se réunit régulièrement pour échanger sur ces Clubs ateliers. Outre la formation de base à la démarche expérimentale, une formation continue répond aux besoins des interventions dans les collèges et les lycées. Des échanges et valorisations seront initiés entre les Clubs, y compris en dehors du département.

• La coordination du projet est assurée par l’association APDRC (Permanents et volontaires sur la phase de mise en œuvre).

• Les interventions des chercheurs et des industriels se feront sur la base du volontariat

COMMUNICATION Afin de faciliter et de favoriser une dynamique au niveau régional, une identité visuelle du projet est prévue. Une plaquette de présentation de l’action pour mobiliser les jeunes volontaires au projet sera éditée puis diffusée. Un cahier des charges du projet « Debout Les terriens » devra être élaboré par les partenaires et intégrer les éléments d’évaluation successifs. Une charte d’engagement assurera également le lien entre les différents acteurs du projet.


SUITES ENVISAGEABLES ET EVALUATION METHODE RETENUE L’évaluation est prévue de manière chronologique :

• Evaluation a priori. Le diagnostic appartient à cette évaluation. C’est un travail d’anticipation (jan – août 2009)

• Chemin faisant (sept 2009 – juin 2010) • A posteriori (juillet –août 2010)

Elle se basera sur des indicateurs prédéfinis. CADRE GENERAL Choix des indicateurs Ceux-ci sont à la base de l’évaluation, avec les objectifs. Ils seront validés avec les partenaires du programme.


ÉLEMENTS PRIS EN COMPTE Au vu des objectifs attendus par rapport aux jeunes participants (individu / collectif)

• Développer la capacité d’expression (animation, débats, rencontres, prise de parole, initiatives, organisation) ;

• Contribuer à une prise de position argumentée (démarche scientifique / démarche expérimentale) ;

• Initier et développer des dynamiques de groupe et de réseau (implication citoyenne, prise d’initiative, action locale à globale) ;

• Accompagner la prise de conscience et les prises d’initiatives provoquées par le thème du développement durable (discours, identification d’actions, propositions, mises en œuvre).

Au vu du dispositif (projet général)

• Pertinence du cadre (mise en projet) • Travail partenarial • Qualité, quantité des projets développés et effets de démultiplication


Annexes

ANNEXE 1 Les Petits Débrouillards et l’éducation à l’environnement « L’intelligence organise le monde en s’organisant elle-même » Jean Piaget Cette déclaration est au centre de l’approche de Jean Piaget. Elle affirme l’interdépendance de la construction de notre intelligence, qui nous permet de comprendre le monde, et de notre action, qui est la source des changements dans notre compréhension du monde. Ainsi, l’évolution de l’Homme, de la naissance à l’âge adulte, comme celle de l’humanité, dépend d’un échange sans fin entre l’action et la construction. C’est dans cette confrontation toujours renouvelée de la personne avec son environnement que se construisent de nouvelles connaissances et que se structurent de nouveaux instruments intellectuels. Rien n’est jamais définitif. Toute construction est relative, en éternel devenir. Elle appelle une action nouvelle, qui elle-même en amène d’autres dans un processus inachevé dont l’origine se perd dans l’histoire de l’humanité. Chacun de nous participe à cette construction, quelle que soit sa place dans la communauté humaine. Cette conviction est au cœur des choix pédagogiques des Petits Débrouillards. De la spécificité des Petits Débrouillards sur les thématiques environnementales PRESENTATION SYNTHETIQUE DE L’ASSOCIATION Historique Le réseau des Petits Débrouillards1 s'est constitué en France depuis une quinzaine d'années à partir d'une conviction : la culture scientifique et technique apporte une contribution fondamentale à l'éducation et à la formation des citoyens. Cette culture ne peut s'acquérir que par la pratique, l'échange et le débat, quels que soient l'âge ou l'origine socio-économique et culturelle. Réconcilier les hommes et les femmes avec les sciences, et plus particulièrement celles et ceux de nos concitoyens qui en sont exclus, pour des raisons sociales ou culturelles, constitue pour nous une des multiples façons de revigorer le débat démocratique. Notre société est trop complexe pour se satisfaire d’évidences ou de vérités préfabriquées. Observer, essayer, comprendre, cela peut paraître relever du simple bon sens. En fait, il s’agit ni plus, ni moins, de construire des savoirs et une lecture personnelle de notre environnement. En d’autres termes, regarder autour de soi avec curiosité et sens critique pour se faire sa propre opinion. C’est une affaire de dignité. Les Petits Débrouillards se définissent comme un mouvement d'Education Populaire qui a pour objectif de favoriser auprès de tous, plus particulièrement les enfants et les jeunes, l'intérêt pour la connaissance pratique et la compréhension de leur environnement quotidien par le jeu et l'expérimentation.

1 Charte des Petits Débrouillards


LES PETITS DEBROUILLARDS ET L’EDUCATION A L’ENVIRONNEMENT Pourquoi éduquer à l'environnement ? Pour permettre aux individus et aux groupes sociaux de participer à la prise de décisions sur l'environnement qui affectent leur vie quotidienne. En ce sens, l'Education à l'Environnement ne peut pas être dissociée du projet de construction d'une société démocratique. Sa spécificité réside principalement dans le souci de lutter contre, de prévenir les problèmes d'environnement et de gérer raisonnablement l'utilisation des ressources : il s'agit donc d'une Education pour l'Environnement, ce qui marque clairement l'engagement dans une action citoyenne. « Les Petits Débrouillards » sont membre du REEB et du réseau Citéphile. En 2001, l’association a participé activement à Planet’ERE 2, deuxième forum francophone d’Education à l’Environnement organisé par le Collectif Français d’Education à l’Environnement. « La curiosité est le ferment de la pensée. La débrouille est le ferment de l’action. » Pierre-Gilles DE GENNES, prix Nobel de physique La démarche éducative des Petits Débrouillards s’appuie sur l’exercice de la citoyenneté, c’est-à-dire la capacité de chacun à intervenir dans le débat public, quel que soit son âge, son histoire personnelle ou sa culture. En d’autres termes, sa capacité à se confronter à la complexité, car il s’agit de penser des systèmes en interaction. La démarche expérimentale ne prescrit pas ce qu’il faut faire, mais construit un questionnement qui aide à réfléchir et à se faire sa propre opinion. Observer, comprendre, agir, dans un monde en mutation constante où les choix de développement économique, technologique, nous interrogent sur l’avenir que nous voulons. L’environnement n’est pas seulement le milieu vivant, il est le monde en projet dont nous partageons la responsabilité. « Avec les Petits Débrouillards, vous aidez les enfants à s’approprier un peu de la science et

de la technique. C’est pour eux une démarche capitale pour participer à la construction du

monde dans lequel ils vivront. »

Albert JACQUARD, généticien OUTILS ET PEDAGOGIE Culture scientifique, vulgarisation et vie quotidienne La culture scientifique a-t-elle un sens telle qu’elle est définie aujourd’hui ? C’est-à-dire comme l’ensemble des connaissances acquises, des activités et des pratiques, dans le champ des sciences et des techniques. Il ne s’agit pas, à nos yeux, de « développer » la culture scientifique et technique, mais que la science retrouve sa place dans le champ culturel global, entendu comme l’ensemble des réponses élaborées par l’Homme pour répondre à ses besoins, de quelque nature qu’ils soient. La Science, dans l’histoire connue de l’humanité, est plus récente que l’Art ; son institutionnalisation, son absorption par l’activité économique et industrielle, l’ont peu à peu sortie du champ culturel. Dès lors, le lien défait entre sciences et conscience est à re-construire, à partir d’une approche critique comme elle existe dans le reste du champ culturel. La culture scientifique fait aujourd’hui figure d’OVNI pour les institutions culturelles de ce pays. Le travail à faire est double car il relève d’une dynamique à la fois centrifuge (de la science vers le public) et centripète (de la culture vers le monde scientifique). Nous disons souvent que les Petits Débrouillards font de la vulgarisation scientifique, encore faut-il savoir de quoi on parle. Vulgariser n’est pas réduire les données à un corpus simplifié mais utiliser autrement l’environnement quotidien. Il s’agit de faciliter la compréhension de l’environnement avec des repères familiers, de rendre vivants des concepts habituellement


confinés dans des espaces réservés aux experts. La vulgarisation, vue par les Petits Débrouillards, s’inscrit dans une logique d’éducation. Voilà pourquoi il nous paraît nécessaire à la fois de démythifier les sciences et les techniques et de créer les conditions de l’appropriation de la culture scientifique, en permettant à chacun de construire un regard curieux et critique sur son environnement, et d’abord à ceux qui en sont exclus. On peut parler, en ce qui concerne la démarche éducative des Petits Débrouillards, de médiation, car il s’agit de réconcilier la personne avec le goût d’apprendre, quel que soit l’objet concerné. Cette relation au monde (apprendre comprendre) est aussi nécessaire à l’être humain que la sécurité matérielle et affective ou les relations sociales : elle participe de l’identité et la dignité de la personne.


La démarche expérimentale La démarche expérimentale crée les conditions de cette réconciliation et, au-delà, avec ses propres capacités cognitives. Pourquoi ?

• Parce que la démarche repose sur le libre choix et le plaisir • Parce qu’elle encourage la curiosité et la découverte • Parce qu’elle suscite questionnement et débat • Parce que l’expérimentation part de ce que la personne connaît et non de ce

qu’elle ignore • Parce que le regard critique est l’antidote de la vérité dogmatique.

La démarche expérimentale est cousine de la recherche fondamentale selon Gaston Bachelard, ce qui signifie :

• Observer sans a priori • Questionner, poser une hypothèse • Expérimenter, tâtonner, manipuler • Observer à nouveau • Expérimenter en s’autorisant toutes les explorations possibles jusqu’à un résultat

analysable • Décrire les étapes de l’expérience, énoncer le résultat.

Peu à peu, le monde devient plus lisible, les conceptions évoluent au fil des expériences, la confiance revient au fur et à mesure que le plaisir de la découverte s’affirme. Ce patient travail d’émancipation est facilité par des situations collectives de coopération et d’expression, dans un cadre dont tout jugement est exclu : il n’y a pas de « bonne réponse », il n’y a que la construction collective de cheminements vers une compréhension ouverte du monde. L’expérimentation valorise les savoir-faire, non les connaissances acquises, et favorise l’interactivité. L’animateur est en situation de médiation : il crée les conditions nécessaires à la démarche, veille à ce que chacun ait la possibilité d’apporter une contribution à l’expérimentation et à la réflexion collective. Il anime le débat, pointe les moments clefs, encourage l’investigation, valorise les initiatives et capitalise les acquis. Il conforte les participants dans leur exploration et les aide à prendre conscience de leurs compétences.

Projet Debout les terriens

Documents

Transcript of Projet Debout les terriens