Projet de loi relatif à la transparence, à la lutte contre ... · de qualification...

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1 N° 120 – 1 er juillet 2016 Confédération Force ouvrière - Secteur économique 141 avenue du Maine – 75680 PARIS Cedex 14 Projet de loi relatif à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique Le projet de loi relatif à « la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique » est actuellement en cours de discussions parlementaires. La lutte contre la corruption, la protection des lanceurs d’alerte et l’encadrement de l’activité des représentants d’intérêts (ou lobbyistes) réunis sous le titre « de la lutte contre les manquements à la probité » y occupent une place importante. Parmi les principales dispositions dans ces domaines, on trouve la création d’un socle de droits communs à tous les lanceurs d’alerte ou encore la création d’une « agence française anti-corruption » destinée à pallier l’insuffisance, reconnue, de la France en matière de prévention et de répression des actes de corruption 1 . Dans ces domaines, en particulier celui de la lutte contre la corruption, le projet de loi semble être en capacité d’apporter des avancées réelles. Aprement discutée, l’inscription des organisations syndicales au registre des représentants d’intérêts reste exclue. Force Ouvrière défend cette exclusion. 1 Cette insuffisance vaut à la France d’être très mal classée à l’international sur ce sujet et de faire l’objet depuis plusieurs années de recommandations de la part de l’OCDE Deux autres dispositions sont à mettre au crédit de ce texte, sous réserve toutefois de modifications encore possibles au cours du débat parlementaire : le principe d’un accord contraignant de l’assemblée générale des actionnaires sur la rémunération des dirigeants et la décision de rendre public les obligations des multinationales en matière de reporting financier. Ces deux dispositions qui ne figuraient pas dans le projet de loi initial et ont été déposés par amendement. Le projet de loi compte également un ensemble de mesures très diverses. Une partie d’entre elles concernent le renforcement de la régulation financière et de la protection des consommateurs en matière financière. D’autres, initialement envisagées par le ministre de l’économie dans son projet de loi Noé qui a finalement « coulé », s’inscrivent dans la perspective de favoriser le développement du travail indépendant et notamment l’auto-entreprenariat dans le domaine de l’artisanat. Pour ce faire, le projet de loi initial prévoit un assouplissement de la fiscalité des micro-

Transcript of Projet de loi relatif à la transparence, à la lutte contre ... · de qualification...

1

N° 120 – 1er juillet 2016

Confédération Force ouvrière - Secteur économique 141 avenue du Maine – 75680 PARIS Cedex 14

Projet de loi relatif à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la

modernisation de la vie économique

Le projet de loi relatif à « la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique » est actuellement en cours de discussions parlementaires.

La lutte contre la corruption, la protection des lanceurs d’alerte et l’encadrement de l’activité des représentants d’intérêts (ou lobbyistes) réunis sous le titre « de la lutte contre les manquements à la probité » y occupent une place importante. Parmi les principales dispositions dans ces domaines, on trouve la création d’un socle de droits communs à tous les lanceurs d’alerte ou encore la création d’une « agence française anti-corruption » destinée à pallier l’insuffisance, reconnue, de la France en matière de prévention et de répression des actes de corruption1.

Dans ces domaines, en particulier celui de la lutte contre la corruption, le projet de loi semble être en capacité d’apporter des avancées réelles. Aprement discutée, l’inscription des organisations syndicales au registre des représentants d’intérêts reste exclue. Force Ouvrière défend cette exclusion.

1 Cette insuffisance vaut à la France d’être très mal classée à l’international sur ce sujet et de faire l’objet depuis plusieurs années de recommandations de la part de l’OCDE

Deux autres dispositions sont à mettre au crédit de ce texte, sous réserve toutefois de modifications encore possibles au cours du débat parlementaire : le principe d’un accord contraignant de l’assemblée générale des actionnaires sur la rémunération des dirigeants et la décision de rendre public les obligations des multinationales en matière de reporting financier. Ces deux dispositions qui ne figuraient pas dans le projet de loi initial et ont été déposés par amendement.

Le projet de loi compte également un ensemble de mesures très diverses. Une partie d’entre elles concernent le renforcement de la régulation financière et de la protection des consommateurs en matière financière.

D’autres, initialement envisagées par le ministre de l’économie dans son projet de loi Noé qui a finalement « coulé », s’inscrivent dans la perspective de favoriser le développement du travail indépendant et notamment l’auto-entreprenariat dans le domaine de l’artisanat. Pour ce faire, le projet de loi initial prévoit un assouplissement de la fiscalité des micro-

2

entreprises (nouvelle dénomination des auto-entrepreneurs) mais également une remise en cause inquiétante des exigences de qualification professionnelle considérées comme autant de « barrières inutiles à la création d’entreprises ». Parce que la dangerosité d’une telle disposition (que Force Ouvrière a plusieurs fois rappelée), en termes notamment de qualité de service rendu au client, de concurrence déloyale - sans compter la problématique du financement de la protection sociale –, est vite apparue, elle n’a pas été votée en première lecture par l’Assemblée Nationale.

Il importe cependant de demeurer vigilant : non seulement le débat parlementaire n’est pas terminé mais, plus

fondamentalement, cette mesure d’abaissement des exigences professionnelles, s’inscrit à l’échelle européenne dans un contexte largement favorable au développement du travail non salarié via notamment la mise en œuvre d’un régime spécifique de libre prestation de services qui pourrait être, par excès de libéralisation, un véritable vecteur « d’uberisation » d’un champ de plus en plus large de métiers.

L’annexe à cette circulaire établie une présentation synthétique, assortie de l’analyse et des revendications de Force Ouvrière, des principales dispositions du projet de loi, telles qu’ont été proposées par le projet de loi initial et votées en première lecture à l’Assemblée Nationale.

Achevé de rédiger le 1er juillet 2016

1

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2

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icle

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ent

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art

icle

6A

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nit

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d

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ilit

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u

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e

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resp

onsab

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péna

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u lance

ur

d’a

lert

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e e

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ulg

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st

nécessaire e

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ionné à

la s

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nté

rêts

en

cause

» (

art

icle

6 B

no

uvea

u)

C

ontr

air

em

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roje

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itia

l, les IR

P p

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ve

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e le

s d

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icle

6 c

)

4

En

cad

rem

en

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on

: «

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rocédure

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e d

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u m

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s 5

0 s

ala

riés »

(a

rtic

le 6

C)

Mis

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n p

lace

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ne p

rote

cti

on

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socle

de

dro

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om

muns à

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« le

lanceur

d’a

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e n

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eut

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e l

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ire l

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t d’u

ne

sanction,

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ne

mesure

dis

crim

inato

ire

d

irecte

ou

in

directe

ou

d

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tou

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art

icle

6 E

)

Les lance

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d’a

lert

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gés d

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de le

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il (a

rtic

le 6

E et

6 F

B).

P

ara

llèle

ment

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tection,

les

art

icle

s L

113

2-3

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L 1

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et

L4

133

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u c

od

e d

u t

rava

il so

nt

su

pprim

és

(art

icle

6 G

). P

our

Fo

rce O

uv

rière

, il

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êm

em

ent dang

ere

ux d

e s

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u

code d

u tra

va

il des r

èg

les d

e p

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ction

des s

ala

riés. E

n e

ffet, c

es a

rtic

les o

nt

une v

ocatio

n p

lus é

tend

ue q

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es lance

urs

d’a

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e.

Aid

e f

inan

ciè

re : «

le D

éfe

nseur

des d

roits p

eut accord

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un

e a

ide fin

anciè

re

destin

ée à

la r

épara

tio

n d

es d

om

mages m

ora

ux e

t financie

rs e

t à l

’avance

des f

rais

de p

rocédure

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monta

nt

de

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ide e

st

déte

rmin

ée e

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n d

es

ressourc

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u l

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port

e p

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imin

ution

de s

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ém

unéra

tio

n »

(art

icle

6 F

)

Généra

lisation d

e l

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ein

e d

’inég

ibili

té à

tou

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ers

onne c

on

dam

née p

our

manquem

ents

au d

evoir d

e p

robité (

art

icle

10)

Intr

odu

it p

ar

am

endem

ent

de la c

om

mis

sio

n d

es lois

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pro

jet

de loi vo

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n

pre

miè

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lectu

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vo

it

de

rendre

ob

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ire

le

pro

no

ncé

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la

pe

ine

d’in

ég

ibili

té à to

ute

p

ers

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ndam

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atte

inte

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la

pro

bité

(concussio

n,

corr

up

tio

n,

trafic

d’in

flue

nce,

prise

illéga

le

d’in

térê

ts,

soustr

action,

déto

urn

em

ent

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ien,

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ert

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hés p

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lics e

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gation

s d

e s

erv

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ub

lics),

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serv

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ilité

po

ur

la j

uri

dic

tion

de décid

er

de n

e pas la

pro

no

ncer

pour

une

décis

ion m

otivée.

5

Exte

nsio

n d

e l’in

crim

ination

de

tra

fic d

’influe

nce a

ux a

gents

public

s é

tra

ngers

(art

icle

11)

et

levée

des e

ntr

aves a

u f

onctio

nnem

ent d

es a

uto

rité

s f

rançais

es

lors

que les f

aits s

ont com

mis

à l’é

tra

ng

er

(art

icle

12)

Insta

ura

tion

d’u

ne «

co

nve

ntio

n jud

icaire d

’inté

rêt p

ublic

» c

om

me a

ltern

ative

pré

ala

ble

aux p

ours

uites p

éna

les p

our

les e

ntr

eprises c

ondam

nées p

our

des

faits d

e c

orr

uption

(a

rtic

le 1

2 b

is)

Reto

qué p

ar

le C

onseil

d’E

tat et re

tiré

du p

roje

t de

lo

i in

itia

l, le p

rincip

e d

’un

e

« c

on

ventio

n jud

icaire

d’in

térê

t p

ublic

» a

été

voté

en p

rem

ière

lectu

re à

l’A

N.

Ven

ue

de

la

pra

tiq

ue

am

éricain

e,

cette

tra

nsactio

n

péna

le

à

l’égard

d

e

pers

onn

es m

ora

les c

onvain

cues d

e c

orr

uption a

ctive c

onsis

te à

pro

poser

à

l’entr

epri

se,

sous c

onditio

n d

e v

alid

ation p

ar

un juge,

une a

mende e

t la

mis

e

en p

lace s

ous c

ontr

ôle

de l

a j

ustice d

’un p

rogra

mm

e d

e m

ise e

n c

onfo

rmité

de s

es p

rocéd

ure

s d

e p

révention

et

de d

éte

ction

de la

corr

uption

et

du t

rafic

d’in

fluence

.

Tit

re 2

: D

e la

tra

nsp

are

nce d

es

rap

po

rts e

ntr

e le

s r

ep

résen

tan

ts d

’in

térê

ts e

t le

s p

ou

vo

irs p

ub

lic

s (

4 a

rtic

les)

Ob

jet

1 :

lu

tte c

on

tre l

es c

on

flit

s d

’in

térê

ts

Défi

nit

ion

d

es

rep

rés

en

tan

ts

d’in

térê

ts :

«

son

t des

repré

senta

nts

d’in

térê

ts,

les p

ers

onn

e m

ora

les d

e d

roit p

rivé,

les é

tablis

sem

ents

pub

lics o

u

gro

up

em

ents

public

s e

xerç

ant

une

activité

industr

ielle

et

com

merc

iale

, le

s

La d

éfin

itio

n d

es r

epré

se

nta

nts

d’in

térê

ts t

enus d

e s

’inscrire

dans u

n r

egis

tre

(im

pliq

uan

t p

our

ces d

ern

iers

un c

ert

ain

nom

bre

d’o

blig

ations)

a é

volu

é e

ntr

e

6

org

an

ism

es m

entionn

ées a

u c

ha

pitre

1er du

code

de c

om

merc

e e

t a

u t

itre

II

du c

ode

de

l’a

rtis

ana

t dont

l’activité

pri

ncip

ale

ou a

ccessoire a

pour

fin

alité

d’in

flu

er,

p

ou

r le

ur

co

mp

te p

rop

re o

u celu

i d

e ti

ers

, su

r la

d

écis

ion

pu

bliq

ue,

no

tam

men

t s

ur

le

co

nte

nu

d

’un

e

loi,

ou

d

’un

a

cte

rég

lem

en

tair

e »

en

entr

ant

en

com

munic

ation

a

ve

c

un

cert

ain

nom

bre

d’a

cte

urs

pub

lics (

art

icle

13

)

Sont

éga

lem

ent

des r

epré

senta

nts

d’in

térê

ts [

.. ;)

les p

ers

on

nes p

hysiq

ues

[…]

qu

i exerc

en

t à t

itre

ind

ivid

ue

l un

e a

ctivité p

rofe

ssio

nne

lle r

ép

ond

ant

[aux

conditio

ns d

éfin

ies p

lus h

aut]

l’ava

nt

pro

jet

de lo

i, le

pro

jet

de

lo

i in

itia

l et

le te

xte

voté

à l’a

ssem

blé

e

nationa

le e

n p

rem

ière

lectu

re –

elle

po

urr

a e

ncore

évo

luer

au S

énat.

La c

om

mis

sio

n d

es l

ois

a é

larg

i le

reg

istr

e d

es r

epré

senta

nts

d’in

térê

ts a

ux

éta

blis

sem

ents

public

s

ou

gro

up

em

ents

public

s

exerç

ant

un

e

activité

ind

istr

ielle

et

com

merc

iale

et

éla

rgi

le p

éri

mètr

e d

es a

cte

urs

pub

lics a

upré

s

desque

ls l

’exerc

ice

de

cett

e a

ctivité e

mport

e l

’inscrip

tion

ob

lioga

toire

sur

le

regis

tre d

ont

la t

en

ue e

st

confiée à

la H

aute

auto

rité

pour

la t

ranspare

nce d

e

la v

ie p

ubliq

ue (

HA

TV

P).

Cré

ati

on

d

’un

pert

oir

e

de

s

rep

rés

en

tan

ts

d’in

térê

ts

em

port

ant

l’oblig

atio

n

de

re

specte

r un

cert

ain

nom

bre

d’e

xig

ences

déon

tolo

giq

ues p

arm

i la

qu

elle

ce

lle de com

muniq

ue

r chaqu

e ann

ée à la

HA

TV

P l

a d

escription d

es a

ctions r

ele

va

nt

du c

ham

p d

e l

a r

epré

senta

tion

d’in

térê

ts,

le

bila

n

des

activités

de

repré

senta

tion

d’in

térê

ts

réa

lisé

es

et

em

port

ant

un c

ert

ain

nom

bre

d’in

terd

ictions c

om

me c

elle

de r

em

ettre

des

dons,

des ré

munéra

tions,

de fa

ire

des dém

arc

hes en vue d

’obte

nir des

info

rmations o

u d

es d

écis

ions p

ar

des m

oyens f

raud

ule

ux…

) (a

rtic

le 1

3)

Viv

em

ent

déb

attu

e,

l’inscriptio

n des org

anis

atio

ns syn

dic

ale

s ou

patr

on

ale

s a

u r

eg

istr

e d

es r

epré

senta

nts

d’in

térê

ts q

ui

éta

it e

xclu

e

dans le p

roje

t de lo

i in

itia

l re

ste

po

ur

l’insta

nt

exclu

e d

u t

exte

vo

té à

l’A

N e

n

pre

miè

re lectu

re. E

lles r

este

nt exclu

e d

e la n

otion d

e r

épré

senta

nts

d’in

térê

ts

en tant q

u’a

cte

urs

du d

ialo

gue s

ocia

l au s

ens d

e l’

art

icle

L 1

du

code

du tra

va

il.

Pour

Fo

rce O

uv

rière

, cett

e e

xclu

sio

n,

cett

e «

para

tio

n d

es r

ôle

s e

t des

notions »

, sont

nécessaires.

Ob

jet

2 :

mo

dern

isati

on

du

dro

it d

om

an

ial

(art

icle

15)

Ob

jet

3 :

hab

ilit

ati

on

po

ur

la c

réati

on

du

co

de d

e l

a c

om

man

de

pu

bliq

ue

(art

icle

16)

Cet art

icle

hab

ilite

le

go

uve

rnem

ent à p

rocéd

er,

par

ord

onn

ance, à

l’a

doptio

n

de l

a p

art

ie l

ég

isla

tive d

u c

ode

de

la c

om

mande p

ub

lique.

Cett

e h

abili

tation

s’in

scrit

da

ns l

e c

adre

du c

hantier

de r

én

ovation d

e l

a c

om

mande p

ubliq

ue

7

déjà

en

gag

é p

ar

la tra

nspositio

n d

es o

rdon

nances d

e ju

illet 2

015 e

t d

e ja

nvie

r

2016

sur

les m

arc

hés p

ublic

s e

t le

s c

ontr

ats

de c

once

ssio

n

Tit

re 5

: D

e l’a

mélio

rati

on

de la s

itu

ati

on

fin

an

ciè

re d

es e

ntr

ep

ris

es a

gri

co

les

et

du

fin

an

cem

en

t d

es e

ntr

ep

ris

es (

7 a

rtic

les)

Ob

jet

1 :

mesu

res

desti

es à

aid

er

les e

xp

loit

ati

on

s a

gri

co

les

(art

icle

s 3

0 e

t 31)

Ob

jet

2 :

mesu

res

desti

es à

am

élio

rer

le f

inan

ce

men

t d

es e

ntr

ep

rises

et

de l’é

co

no

mie

(a

rtic

les 3

2 à

36)

Habili

tation

po

ur

la r

éfo

rme d

u r

ég

ime p

ruden

tie

l de

s activités de re

traite

pro

fessio

nne

lle s

upp

lém

enta

ire e

t m

odern

isation d

e c

ert

ain

s d

ispositifs d

e

retr

aite

supp

lém

enta

ire

à a

dhésio

n ind

ivid

ue

lle (

art

icle

33)

Mesure

in

itia

lem

ent e

nvis

agée p

ar

le m

inis

tre d

e l’é

co

nom

ie E

. M

acro

n s

ur

le c

onsta

t qu

e l

a F

ran

ce s

era

it l

e s

eu

l E

tat

mem

bre

à n

e p

as d

isposer

de

fonds d

e p

ensio

n p

our

la g

estion d

es p

rodu

its d

e r

etr

aite s

upp

lém

enta

ire

par

cap

ita

lisatio

n :

il s’a

git

donc

d’a

uto

riser

la

cré

ation

d

’un

e

nou

ve

lle

caté

gori

e d

’org

anis

mes,

les I

nstitu

tions d

e R

etr

aite

Pro

fessio

nnelle

(IO

RP

)

pour

la g

estion d

es c

ontr

ats

de «

retr

aite p

rofe

ssio

nne

lle s

upp

lém

enta

ire

»

par

capitalis

ation souscris par

les em

plo

ye

urs

pour

le com

pte

de le

urs

sala

riés (c

ontr

ats

P

ER

E,

contr

at

Mad

elin

, P

ER

CO

). C

es co

ntr

ats

so

nt

actu

elle

ment

géré

s

par

les

org

an

ism

es

d’a

ssura

nce

qu

i,

so

um

is

à

un

régim

e pru

den

tie

l re

nfo

rcé (S

olv

abili

té II),

sera

ient

trop contr

ain

ts p

our

assure

r une b

on

ne a

llocation d

e c

es f

onds.

Renfo

rcem

ent de la r

égle

menta

tio

n s

ur

les d

éla

is d

e p

aie

ment (a

rtic

le 3

6)

Sur

le c

onsta

t de

l’im

pact n

égatif

qu’a

le n

on

-respect d

es d

éla

is d

e p

aie

ment

sur

la tré

sore

rie d

es P

ME

et des E

TI, c

et art

icle

vis

e à

renfo

rcer

le d

ispositif

de s

anction d

éjà

exis

tant

avec u

ne a

ugm

enta

tion d

u n

iveau d

es a

mendes

8

de 3

75 0

00 e

uro

s à

2 m

illio

ns. A

mende q

ue p

eu

ve

nt se v

oir a

ussi in

flig

er

les

entr

epri

ses p

ub

liqu

es.

Tit

re 6

: D

e l’a

mélio

rati

on

du

parc

ou

rs d

e c

rois

san

ce p

ou

r le

s e

ntr

ep

ris

es (

12

art

icle

s)

Ob

jet

1 :

facilit

er

la c

réati

on

et

la c

rois

san

ce

des m

icro

-en

trep

ris

es e

t au

tres

en

trep

ren

eu

rs in

div

idu

els

Evolu

tio

n d

u r

ég

ime f

iscal des m

icro

-entr

eprises (

art

icle

37)

Dans l

e p

roje

t de l

oi

initia

l, c

e t

itre

com

port

ait p

lusie

urs

mesure

s

initia

lem

ent

pré

vues d

ans f

eu l

e p

roje

t de l

oi

Noé d

u m

inis

tre d

e

l’éco

nom

ie et

don

t l’o

bje

t éta

it

de fa

voriser

l’entr

epre

nari

at

indiv

idu

el, e

t

nota

mm

ent

l’en

trepre

neuri

at

art

isan

al, v

ia u

ne f

iscalit

é p

lus i

ncita

tive e

t une

bais

se d

es e

xig

ences d

e q

ualif

icatio

n p

rofe

ssio

nne

lle.

Parc

e q

ue

ces m

esure

s é

taie

nt

dan

gere

uses d

u p

oin

t des v

ue

de

la

qualit

é

des s

erv

ices r

en

dus a

u c

lient, d

e l’

aven

ir d

es m

étiers

art

isanaux a

u r

eg

ard

de

la c

oncurr

ence a

ccru

e d

’indépe

nda

nts

sans q

ualif

ication é

qu

ivale

nte

, sans

com

pte

r l’i

mpact

néga

tif

sur

les

finances

pub

liqu

es

et

nota

mm

ent

le

financem

ent de la p

rote

ctio

n s

ocia

le, F

orc

e O

uv

rière

se félic

ite q

u’u

ne p

art

ie

de

ces

mesure

s

n’a

ien

t pas

été

ad

opté

es

en

pre

miè

re

lectu

re

ou

pas

adop

tées e

n l’é

tat.

9

Sim

plif

ication d

u p

assage

du ré

gim

e de l’e

ntr

epre

neur

indiv

idu

el

vers

l’entr

epre

neur

indiv

idu

el

à r

esponsab

ilité

lim

itée (

EIR

L)

; de l

’entr

eprise

ind

ivid

uelle

vers

la s

ocié

té u

nip

ers

onn

elle

par

div

ers

es d

ispositio

ns d

e

sim

plif

ication (

art

icle

40 e

t 41)

Ela

rgis

sem

ent du c

ham

p d

e la

dis

pense d

e r

eco

urs

à u

n c

om

mis

saire a

ux

com

pte

s (

art

icle

42)

L’a

rtic

le 3

7 p

révo

ya

it,

da

ns l

e p

roje

t d

e l

oi

initia

l, d

e r

ele

ver

les p

lafo

nds d

e

chiffr

e

d’a

ffaires

en

dessous

desq

uels

le

s

mic

ro-e

ntr

epri

ses

(nou

ve

lle

dénom

ination

des auto

entr

epre

neurs

) bén

éficie

nt

d’u

n r

ég

ime f

iscal

et

de

TV

A p

réfé

rentiel

(fra

nchis

e d

e T

VA

) e

t de

« lis

ser

» l

es c

onséque

nces p

our

les m

icro

-entr

epre

neurs

du

fra

nchis

sem

ent

tem

pora

ire d

es s

euils

de c

hiffr

e

d’a

ffaire.

Alo

rs q

ue l

e m

inis

tre d

e l

’écon

om

ie s

ouhaitait u

n t

rip

lem

ent

des

seuils

, le

pro

jet

de l

oi

initia

l avait p

révu u

n d

ou

ble

ment, a

uto

risé p

our

de

ux

anné

es s

eule

ment.

Il n

’a p

as é

té a

dopté

en l’

éta

t. E

n r

evanch

e, de c

et art

icle

, il

reste

dans le

texte

adop

té e

n p

rem

ière

lectu

re l

e f

ait d

e p

erm

ettre

aux m

icro

-entr

eprises a

ya

nt

chois

i un

rég

ime r

éel d

’impositio

n d

e d

écid

er

ch

aq

ue a

nnée

de r

este

r ou

pas

sur

cette

op

tio

n

actu

elle

ment,

l’option

« r

ée

l »

peut

êtr

e

réactivée

ou

désactivée

tous les d

eux a

ns s

eule

ment.

Ob

jet

2 :

facilit

er

la c

réati

on

d’e

ntr

ep

rises

art

isan

ale

s

Encadre

ment

de l

’oblig

atio

n d

u s

tag

e p

réala

ble

à l

’insta

llation d

es a

rtis

ans

(art

icle

38)

L’a

rtic

le 3

8 v

ise à

favori

se

r la

cré

atio

n e

t le

ve

lop

pem

ent

des a

ctivités

art

isana

les

en

assou

plis

sant

les

cond

itio

ns

liées

au

sta

ge

oblig

ato

ire

.

10

Réfo

rmer

les o

blig

atio

ns d

e q

ua

lific

atio

ns a

pp

lica

ble

s à

cert

ain

es a

ctivités

art

isana

les (

art

icle

43)

L’o

bje

ctif pours

uiv

i par

cette

mesure

est de n

e p

lus im

poser

com

me p

réala

ble

à l’i

mm

atr

icula

tion a

u ré

pert

oire d

es m

étiers

le

suiv

i d

’un sta

ge.

Ce

lui-

ci

pourr

a ê

tre a

insi

eff

ectu

é a

prè

s l’im

matr

icula

tio

n v

oire

mêm

e ê

tre s

upprim

é

dans l

e c

as o

ù,

la d

em

ande d

e s

tage n

’aura

it p

u ê

tre s

atisfa

ite d

ans l

es 3

0

jours

suiv

ant

la

dem

ande

ou

si

le

dem

andeu

r a

bénéficié

d

’un

accom

pagnem

ent

à la c

réa

tion d

’entr

epri

se d

’un

e d

uré

e m

inim

ale

de t

rente

heure

et

assort

ie

d’u

ne

form

ation

à

la

gestion

d

’un

niv

ea

u

au

moin

s

équ

ivale

nt a

u s

tag

e (

art

icle

38).

A l’

orig

ine

, l’o

bje

ctif d

e c

et a

rtic

le 4

3 é

tait d

e fix

er

par

cre

t un

e li

ste

limitative

de

secte

urs

é

conom

iques

soum

is

à

ob

ligation

d

e

qua

lific

ation

pro

fessio

nnelle

au

reg

ard

des r

isques p

our

la s

an

té e

t la

sécuri

des p

ers

on

nes.

En d

’autr

es t

erm

es,

il s’a

gis

sait d

e s

up

prim

er

des e

xig

ences

de q

ua

lific

ation

pro

fessio

nn

elle

dans u

n c

ert

ain

nom

bre

de

secte

ur

d’a

ctivités

pour

abo

utir

in fin

e à

la r

em

ise e

n c

ause d

e la

notion m

êm

e d

e s

avoir

-faire

et

de m

étier,

auta

nt de b

arr

ag

e s

elo

n le m

inis

tre d

e l’é

co

nom

ie à

l’in

sta

llation d

e

trava

ille

urs

ind

épe

nda

nts

Trè

s d

angere

ux,

Fo

rce O

uv

rière

se r

éjo

uit q

ue c

et

art

icle

n’a

it p

as é

té v

oté

en l’é

tat et ait é

té larg

em

ent ré

écrit en p

rem

ière

lectu

re p

our

lais

se

r in

ch

an

le

dis

positif

actu

el

d’e

nca

dre

ment

de

la

qua

lific

atio

n

pro

fessio

nnelle

et

reconnu

e la d

éfin

itio

n a

ctu

elle

de la «

pers

onne

qu

alif

iée »

.

L’a

rtic

le 4

3 v

oté

allo

nge l

a l

iste

des s

ecte

urs

concern

és p

ar

l’ob

ligation d

e

qua

lific

ation à

celu

i de la c

oiffu

re -

pour

ce s

ecte

ur,

un d

écre

t fixera

les r

ègle

s

app

licab

les à

l’a

ppre

ntissage d

e c

ette p

rofe

ssio

n (

do

nt

les o

rgan

ism

es d

e

form

ation e

t le

s f

orm

ate

urs

).

11

Une d

ispositio

n e

n r

evanch

e d

e c

et

art

icle

43 a

été

vo

tée e

t m

érite

ra d

’êtr

e

suiv

ie d

e p

rés.

En e

ffet, p

our

l’ensem

ble

des s

ecte

urs

lis

tés, un

décre

t fixera

les c

on

ditio

ns p

erm

ettant

à u

ne p

ers

onn

e q

ualif

iée

pour

exerc

er

un m

étier

appart

ena

nt à u

n d

e c

es s

ecte

urs

d’e

xerc

er

un m

étier

connexe d

ans le

cham

p

de c

e m

êm

e s

ecte

ur.

Une d

ern

ière

dis

positio

n,

elle

aussi

inqu

iéta

nte

, port

e s

ur

l’assoup

lissem

ent

des r

èg

les p

erm

ett

ant à u

n r

essort

issant d

e l’U

E, et d

ont l’E

tat n

e r

égle

men

te

pas l

’activité c

oncern

ée o

u l

a f

orm

ation,

de s

’éta

blir

en F

rance.

L’a

rtic

le 4

3

voté

abais

se

en

eff

et

l’oblig

atio

n q

ui est

faite à

ces r

essort

issants

euro

ens

d’a

vo

ir e

xerc

é d

ans u

n o

u p

lusie

urs

Eta

ts d

e l’U

E (

ou p

art

ies à

l’a

ccord

EE

E)

de d

eux a

ns à

un

an (

ou s

ur

une d

uré

e é

qu

iva

lente

à t

em

ps p

art

iel).

Ces d

eux d

isp

ositio

ns s

on

t le

pro

du

it d

e la tra

nspositio

n d

ans le

dro

it fra

nçais

de

la

directive

euro

enne

201

3/5

5/U

E

rela

tive

aux

qu

alif

icatio

ns

pro

fessio

nne

lles

et

dont

l’obje

t est

de

fa

cili

ter

l’accès

aux

pro

fessio

ns

régle

menté

es e

t d’a

mélio

rer

la lib

re p

resta

tio

n d

e s

erv

ice e

n E

uro

pe,

c'e

st-

à-

dire,

pour

résum

er,

« l’o

ffre

de s

erv

ices »

par

des p

ers

onnes s

ou

ve

nt

peu

qua

lifié

es a

u s

ein

du m

arc

hé in

térie

ur.

La t

ranspositio

n p

lein

e e

t e

ntière

de c

ett

e d

irective f

ais

ait,

dans le

pro

jet

de

loi

initia

l, l

’obje

t de l

’art

icle

44 q

ui

n’a

pas é

té v

oté

en p

rem

ière

lectu

re p

ar

l’Assem

blé

e n

atio

nale

.

Pour

Fo

rce O

uv

rière

, ce

pro

jet

euro

péen q

ui

est

d’a

ccélé

rer

da

ns

l’UE

« la p

resta

tio

n t

em

pora

ire e

t occasio

nne

lle d

e s

erv

ices »

, e

t

12

dont

l’aba

issem

ent

des

exig

ences

de

qu

alif

icatio

n

et/ou

d’e

xpérie

nce

pro

fessio

nne

lle e

st un

e d

es m

odalit

és, est p

ote

ntie

llem

ent da

ng

ere

ux à

la fois

pour

les consom

mate

urs

m

ais

égale

ment

du p

oin

t de vue

d

u cara

ctè

re

délo

ya

l de la c

oncurr

ence d

ont

il est un v

ecte

ur.

E

n v

ert

u d

e c

et

art

icle

, l’E

tat

éta

blir

a d

es p

lans d

e f

orm

ation n

atio

naux –

soum

is à

la c

onsultation

du

CN

EF

OP

– p

ar

lesqu

els

il o

rganis

era

et fin

ancera

au pro

fit

des d

em

andeurs

d’e

mplo

i des actio

ns de fo

rmation perm

ettant

d’o

ccup

er

des m

étiers

conn

ais

sant un

faib

le d

éve

loppe

ment ou u

n c

ara

ctè

re

ém

erg

ent.

Pour

Fo

rce O

uv

riè

re,

les c

oncepts

évoq

ués n

on

défin

is à

ce

sta

de

reste

nt

à p

récis

er

com

me d

oiv

ent

l’êtr

e é

gale

ment

les m

odalit

és

d’o

rgan

isation e

t d

e c

oord

ination d

e c

es p

lans a

vec l

es a

utr

es a

cte

urs

non

plu

s (

art

icle

38 b

is).

Ob

jet

3 :

mesu

res

qu

i co

ncern

en

t le

s g

ran

des

en

tre

pri

se

s

Insta

ura

tion

d’u

n r

eport

ing f

ina

ncie

r p

ub

lic (

art

icle

45 b

is)

L’a

rtic

le a

do

pté

, in

scrit

par

am

endem

ent

de l

a c

om

mis

sio

n d

es l

ois

, vie

nt

com

plé

ter

l’ob

ligation

d

e

report

ing

fina

ncie

r déjà

exis

tante

po

ur

les

multin

ationa

les e

t in

scrite

dans l

a l

oi

de

fin

ances 2

016.

En v

ert

u d

e c

ette

oblig

atio

n q

ui

est

une r

eco

mm

andatio

n d

e l

’OC

DE

dans s

on p

lan d

e l

utt

e

contr

e

l’optim

isation

fiscale

d

es

entr

eprises,

les

multin

atio

nale

s

doiv

ent

13

fourn

ir,

chaq

ue a

nn

ée,

à l

’adm

inis

tratio

n f

iscale

, des d

onn

ées d

éta

illées s

ur

leur

activité à

l’é

trang

er.

Cet

art

icle

vis

e en part

iculie

r à r

end

re c

e r

eport

ing

fin

ancie

r o

u r

ep

ort

ing

« p

ays p

ar

pa

ys »

accessib

le a

u g

rand p

ub

lic –

ce

qu

i constitu

e s

on p

rincip

al

apport

et

n’a

vait p

u ê

tre o

bte

nu d

ans le c

adre

des d

iscussio

ns d

u P

LF

20

16

car

frappé

d’in

constitu

tio

nna

lité.

Parm

i le

s

info

rmations

de

vant

êtr

e

renseig

nées p

ar

la m

ultin

ation

ale

, et

po

ur

chacune

de ses im

pla

nta

tions

(succurs

ale

s, filia

les..

.) à

l’é

tranger

: le

nom

bre

de

sala

riés, le

chiffr

e d

’aff

aire,

le r

ésultat

avant

impôts

, le

monta

nt

de

l’im

pôt

dû,

le m

onta

nt

de

l’im

pôt

sur

les b

énéfices p

ayé,

le m

onta

nt d

es b

énéfices n

on

dis

trib

ués.

Déjà

app

lica

ble

aux

entr

eprises

do

nt

le

chiffr

e

d’a

ffaires

consolid

é

est

supérie

ur

à

750

mill

ions

d’e

uro

s,

le

« r

eport

ing

pa

ys

par

pa

ys »

sera

app

licab

le a

ux e

ntr

eprises d

ont le

chiffr

e d

’aff

aires s

era

aba

issé à

50

0 m

illio

ns

puis

à 2

50 m

illio

ns r

espectivem

ent 2 a

ns p

uis

4 a

ns a

prè

s l’e

ntr

ée e

n v

igue

ur

de c

e d

ispositif.

Le p

rincip

al a

pport

de c

et art

icle

est d

e r

en

dre

ce r

eport

ing p

ub

lic e

t d

’éte

ndre

son p

érim

ètr

e a

u «

monde

». S

es a

va

ncées o

nt des c

hances d

e v

oir le jour

si

elle

s sont

en adé

qua

tio

n avec la

directive e

uro

enne,

actu

elle

ment

en

pré

para

tio

n,

et

qu

i vis

e e

lle a

ussi à

ce q

ue

les 2

8 E

tats

mem

bre

s d

e l’U

E s

e

dote

nt d

’un

dis

positif d

e r

ep

ort

ing

« p

ays p

ar

pa

ys »

.

14

Con

vain

cue q

ue la juste

co

ntr

ibu

tio

n a

ux c

harg

es p

ub

liqu

es e

st

au c

œur

du

pacte

rép

ub

lica

in,

Fo

rce O

uv

rière

sou

tient to

ute

s les m

esure

s v

isant

à lutt

er

contr

e l’o

ptim

isatio

n f

iscale

et l’é

vasio

n f

iscale

.

Vote

co

ntr

aig

na

nt

de

l’assem

blé

e

gén

éra

le

des

actionn

aires

sur

la

rém

unéra

tion d

es d

irig

eants

d’e

ntr

eprises (

num

éro

art

icle

54

bis

)

Alo

rs qu

e,

jusqu’a

lors

, l’a

vis

des action

naires n

’éta

it que consu

ltatif,

cet

art

icle

, in

scrit

par

am

ende

ment, p

révoit l

e p

rincip

e d

’un a

ccord

contr

aig

nant

de l’a

ssem

blé

e g

énéra

le d

es a

ction

nair

es s

ur

la r

ém

un

éra

tio

n d

es d

irig

eants

d’e

ntr

eprises p

rivées, qu

’il s

’agis

se d

e la s

a r

ém

unéra

tion

fix

e, vari

able

ou d

e

tout

élé

ment d

e r

ém

unéra

tion r

efléta

nt [s

a]

perf

orm

ance.

Con

vain

cue d

epu

is lon

gte

mps d

e l’in

eff

icacité d

u p

rin

cip

e d

e l’a

uto

régula

tion

(ou c

hart

es é

thiq

ues)

qu

i en

cadra

it ju

squ

’alo

rs la

rém

un

éra

tio

n d

es d

irig

ea

nts

,

Fo

rce O

uv

riè

re a

ccue

ille f

avora

ble

ment cette d

ispositio

n.

Plu

s larg

em

ent, p

our

Fo

rce O

uv

rière

, se

ul le

recours

à la

lo

i et

surt

out

à la

fiscalit

é e

st p

ert

inent po

ur

assure

r un e

ncadre

ment d

e fait d

es r

ém

unéra

tions,

encadre

ment qu

i n

e p

eut se lim

iter

aux s

eule

s s

ocié

tés c

oté

es.