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Projet de lignes électriques très haute tension dans l’ouest de la Pévèle Techniques de chantier et protection des sols Pierre MORTREUX Septembre 2014

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Projet de lignes électriques très haute tension dans l’ouest de la Pévèle

Techniques de chantier et protection des sols

Pierre MORTREUX Septembre 2014

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Sommaire

1. Contexte et objet de l’étude ................................................................................................ 3

2. Description des sols sur les fuseaux d’étude ....................................................................... 5

2.1. Contexte pédologique .................................................................................................. 5

2.2. Caractéristiques des types de sols ................................................................................ 6

2.3. Cartographie des types et unités de sols ...................................................................... 6

3. Modes opératoires en pose aérienne ................................................................................... 8

3.1. Description des techniques de construction ................................................................. 8

3.2. Proposition de modes opératoires de moindre impact ......................................... 11

4. Modes opératoires en pose souterraine ............................................................................. 17

4.1. Description des infrastructures et travaux nécessaires .............................................. 17

4.2. Considérations préalables concernant l’enfouissement des fourreaux .............. 18

4.3. Schéma de chantier initial .......................................................................................... 22

4.4. Propositions de modes opératoires alternatifs pour l’enfouissement des fourreaux . 24

4.5. Opérations de restructuration des sols ....................................................................... 28

4.6. Réalisation des chambres de jonction ........................................................................ 29

5. Analyse comparée des poses aérienne et souterraine........................................................ 31

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1. Contexte et objet de l’étude La société RTE (Réseau de Transport d’Electricité) conduit actuellement un projet de reconstruction de la ligne aérienne Avelin-Gavrelle en double circuit. Dans la Pévèle, des incertitudes demeurent en termes de choix de tracé (3 fuseaux possibles à l’ouest de Mons-en-Pévèle) comme de techniques de pose (aérien ou souterrain). Afin d’alimenter les réflexions en cours, la Chambre d’Agriculture a été mandatée par RTE pour réaliser une étude pédologique préalable sur les trois fuseaux retenus. L’objectif de cette étude est triple :

• identifier, décrire et cartographier les types ou unités de sols présents, • analyser les contraintes des différents types de sols présents vis-à-vis des techniques

de pose envisagées, afin de mettre en évidence les choix de moindre impact sur l’activité agricole et en particulier sur le potentiel agronomique des sols

• cerner les impacts des chantiers envisagés sur les drainages actuels et futurs

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L’aire d’étude retenue est encadrée par Attiches au nord, Moncheaux au sud, la forêt de Phalempin et le bois des cinq tailles à l’ouest, Mons-en-Pévèle et Tourmignies à l’est.

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2. Description des sols sur les fuseaux d’étude

2.1. Contexte pédologique

La zone d’étude se situe dans la partie sud-ouest de la Pévèle. Elle comprend 3 fuseaux d’orientation nord-sud, d’une longueur d’environ 6 km, depuis Bouvincourt au sud jusque Attiches au nord. La plus grande partie du secteur se situe en position de plateau, à pente nulle ou faible (< 2 %). Seule la partie sur le bas du versant ouest de la butte de Mons-en-Pévèle se situe en position de versant avec des pentes de 3 à 5 %. La connaissance des sols sur les 3 fuseaux retenus repose sur l’interprétation de 22 sondages à 1,20 m et 1,60 m issus de la base de données créée et gérée par le Laboratoire Sols et Environnement du Groupe ISA, auxquels s’ajoutent 17 sondages à 2 m réalisés par l’ISA de Lille dans le cadre de la présente étude. L’interprétation des 39 sondages indique que les sols sont issus de dépôts d’origine éolienne, d’âge quaternaire, de texture limono-sablo-argileuse, limono-sableuse et limoneuse. Ces dépôts, dont l’épaisseur varie de 0,50 m à plus de 1,20 m, reposent sur des matériaux remaniés de l’ère tertiaire de texture argilo-sableuse, sablo-argileuse et argileuse. Des sols sont aussi issus directement de ces mêmes matériaux tertiaires présents à l’affleurement. Tous les sols subissent un engorgement temporaire en période hivernale à partir de 0,30-0,70 m de profondeur en raison de la mise en place de nappes perchées, avec des vitesses d’infiltration trop lentes des eaux pluviales au sein des matériaux à dominante argileuse. Pour six sondages, répartis de façon assez homogène sur l’ensemble du projet, l’examen de l’hydromorphie a montré l’existence d’une nappe quasi-permanente à partir de profondeurs comprises entre 1,10 et 1,50 m. Pour cinq d’entre eux, le niveau de la nappe a été observé le 18 juillet 2014 entre 1,10 et 1,40 m de profondeur. La présence de couches sableuses entre 1,10 et 1,80 m est signalée dans la carte jointe sur trois sondages (numérotés �, � et �). Ces sondages présentent des risques d’effondrement de tranchée particulièrement importants.

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2.2. Caractéristiques des types de sols

L’étude des 39 sondages a permis d’identifier cinq types de sols sur les 3 fuseaux étudiés : Type 1 : Limon sablo-argileux reposant entre 0,50 et 0,80 m sur des couches argilo-sableuses, sablo-argileuses et limono-argilo-sableuses jusque au moins 1,60 à 2,00 m de profondeur. Hydromorphie temporaire à partir de 0,30–0,40 m Type 2 : Limon reposant entre 0,80 et 1,00 m sur des couches argilo-sableuses, sablo-argileuses et limono-argilo-sableuses jusque au moins 1,60 à 2,00 m de profondeur. Hydromorphie temporaire à partir de 0,40–0,80 m Type 3 : Limon ou limon sablo-argileux de plus de 1,60 à 2,00 m ou reposant à partir de 1,00-1,20 m sur des couches limono-argileuses. Hydromorphie temporaire à partir de 0,70–0,80 m Type4 : Limon argileux, limon argilo-sableux et argile limoneuse reposant vers 0,30-0,50 m sur une argile. Hydromorphie temporaire à partir de 0,30 m Type5 : Superposition complexe de couches limono- argilo-sableuses, sablo-argileuses et argilo-sableuses sur plus de 1,60 à 2,00 m d’épaisseur. Hydromorphie temporaire à partir de 0,30-0,60 m

2.3. Cartographie des types et unités de sols

La répartition des 39 sondages et leur rattachement à l’un des 5 types de sols (cf carte ci-dessous), n’a pas permis, en raison de la forte variabilité spatiale des sols, de délimiter des zones homogènes. Seul le doublement, voire le triplement de la densité de sondages permettrait de délimiter spatialement chaque type de sols. La synthèse des résultats permet néanmoins de délimiter 2 unités cartographiques de sols (cf carte ci-dessous) où plusieurs types de sols sont présents. Unité 1 : Association des types de sols 1, 2 et 3 Unité 2 : Association des types de sols 4 et 5 Précisons qu’à ce stade des investigations, cette connaissance des sols s’avère suffisante pour se projeter dans les techniques de chantier et proposer des modes opératoires de moindre impact sur les sols et les drainages. Par la suite, des investigations plus fines pourront être menées sur le tracé retenu (chaque fuseau fait plusieurs centaines de mètres de large), en particulier en cas d’enfouissement. Les données recueillies ne permettent pas d’identifier aisément de tracé de moindre impact sur les sols en enfouissement, ceux-ci se répartissant souvent par veines homogènes plus ou moins perpendiculaires aux tracés, et les sondages ayant mis en évidence des niveaux sableux comme des nappes hautes dans les trois fuseaux. Toutefois, le tracé passant au pied de Mons-en-Pévèle semble un peu plus pénalisant en raison du relief et des risques de ruissellement.

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Réalisation : Hervé Fourrier, Laboratoire Sols et Environnement, ISA de Lille

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3. Modes opératoires en pose aérienne

3.1. Description des techniques de construction

De façon synthétique, un chantier de pose de lignes de très haute tension en aérien repose sur la construction de pylônes avec leurs fondations, et l’aménagement de pistes d’accès et d’aires temporaires de montage-levage ou de déroulage de câbles. RTE n’envisage pas l’amenée des pylônes par voie aérienne, solution qui permettrait de limiter le trafic vers les emplacements des futurs pylônes. Deux types de pylônes sont utilisables, des pylônes à 4 pieds dits F44 et des pylônes monopodes dits « équilibre ».

Montage d’un pylône F44 Pylône monopode équilibre

Caractéristiques globales des 2 types de pylônes

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Les pylônes F44 sont ancrés dans le sol aux moyens de fondations

1/ Fondations dites profondes qui font appel à 2 types de technologies e

• Fondations sur pieux forés

2/ Fondations « superficielles » :

Caractéristiques des fondations de pylônes F44

ancrés dans le sol aux moyens de fondations :

qui font appel à 2 types de technologies en fonction du terrain :

ondations sur pieux forés • Fondations sur pieux battus

Caractéristiques des fondations de pylônes F44

Dimensions minimales

Dimensions maximales

fonction du terrain :

Dimensions minimales

Dimensions maximales

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Caractéristiques des fondations de pylônes équilibre

Schéma de principe du déroulage des câbles

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3.2. Proposition de modes opératoires de moindre impact

Isolation hydraulique préalable Le secteur étant drainé à plus de 80%, le préalable à tous travaux de terrassement consistera à recenser les parcelles drainées, puis à isoler hydrauliquement les aires de montage-levage des pylônes (surface nécessaire d’environ 30 m x 30 m). Cette étape consiste à reprendre dans de nouveaux collecteurs les drains ou collecteurs amont qui seront coupés lors des terrassements, ou qui risquent d’être écrasés sous les passages d’engins. Elle permet de préserver les drainages en place en maintenant leurs exutoires à l’amont, et en bouchant les parties aval afin qu’elles ne se colmatent pas par des dépôts terreux. Cela évite également les résurgences de drains dans les tranchées lors des travaux, et améliore la stabilité et la portance des sols par le ressuyage accéléré des couches supérieures aux drains. Ces travaux doivent être confiés à des entreprises qualifiées en matière de drainage agricole. Un piquetage précis et un respect strict des emprises sont nécessaires à proximité des aires de montage - levage, afin de ne pas dégrader les drainages à l’extérieur des zones isolées.

Plateforme de

montage – levage

30 x 30 m

limites de la parcelle cultivée

PRINCIPE DES ISOLATIONS HYDRAULIQUES PREALABLES

collecteur existant

3 bouchons de protection

des drains aval

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Pistes d’accès De façon chronologique, l’étape suivante va consister à réaliser les pistes d’accès aux futurs pylônes et aux zones de tirage des câbles. En effet, les travaux supposent des passages multiples d’engins parfois lourds, de matériel et de matériaux (pylônes, béton pour les fondations, exports de déblais excédentaires…), et ce sur une durée d’environ un an. Cela signifie donc à la fois des contraintes pour les sols (risques d’orniérage, de mélanges de terres, de tassements profonds, d’intempéries…) et pour les travaux (accès au chantier par tous temps : praticabilité, sécurité du personnel). En préalable, signalons que les emplacements de pylônes peuvent être choisis judicieusement afin de limiter les emprises sur les terres agricoles, ou tout au moins limiter les longueurs des pistes d’accès en privilégiant des zones en limite de parcelle, près de chemins… En étant relativement exhaustif, plusieurs solutions techniques existent :

• Aucune protection : ce mode opératoire suppose de rouler directement sur la terre végétale en place en respectant des conditions de portance et de ressuyage des sols qui semblent trop contraignantes pour le déroulement d’un chantier de ce type ; il cumule tous les risques possibles (mélange de la terre végétale avec les horizons inférieurs, orniérage et tassements, stagnation d’eau en surface rendant les sols impraticables sur de longues durées et encourageant les entreprises à rouler hors emprise, tassements profonds pouvant atteindre un mètre de profondeur, très difficiles à résorber avec des outils de sous-solage et trop profonds pour une régénération climatique, écrasement des drainages en place et contraintes très fortes pour leur bonne réfection)

Les risques de circulations multiples directement sur la terre végétale

• Décapage de la terre végétale : par rapport au mode opératoire précédent, celui-ci présente l’avantage de préserver la terre végétale des mélanges et des tassements en circulant sur l’horizon sous-jacent non travaillé plus ferme et plus portant ; cette technique couramment utilisée dans certains types de chantiers limite un peu mais ne supprime pas les tassements ; elle n’est pas adaptée au cas présent pour diverses raisons : praticabilité du terrain non garantie notamment pour les véhicules à pneus, risques de stagnation d’eau du fait du dénivelé de terrain dû au décapage, trafic lourd

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très/trop intense engendrant des tassements profonds pouvant atteindre 60cm à plus d’un mètre sous la végétale, destruction des drainages en place, fortes difficultés voire impossibilité à la fois de restructurer les sols en profondeur et de réfectionner les drainages

o 1/ sous-solage antérieur au drainage : permet éventuellement de restructurer toute la couche tassée, mais limite la portance des sols pour les draineurs et compromet la durée de vie des nouveaux drains posés dans un sol remanié instable

o 2/ sous-solage postérieur au drainage : réduit les contraintes de la première solution mais ne permet pas de restructurer toute la profondeur tassée, avec des risques d’accrochage des drains par les dents de sous-soleur

Décaper la terre végétale (stockée en cordon) permet de la protéger, mais ne supprime pas les tassements profonds

• Décapage de la terre végétale + géotextile renforcé + couche de cailloux : une autre technique, couramment utilisée par RTE pour ses accès, qui permet de protéger la terre végétale, d’offrir une bonne praticabilité par tous temps moyennant un entretien régulier (position haute évitant d’enfermer les eaux de ruissellement dans le décapage, par opposition avec la solution précédente), et de limiter la profondeur des tassements ; néanmoins, cette technique n’apporte pas une protection suffisante contre les tassements (mauvaise répartition du poids des engins sur la largeur, orniérage et enfoncement des cailloux suite aux passages multiples) et pose des difficultés proches de la solution précédente en termes de sous-solage et de drainage ; cette technique nécessite des précautions élémentaires en termes de mise en œuvre : un géotextile renforcé de très bonne qualité pour éviter son déchirement, avec débord large évitant que les cailloux ne se répandent dans les champs, une bande tampon entre le tas de végétale et la piste encailloutée, un entretien régulier afin de maintenir une épaisseur homogène d’au moins 30 cm, un enlèvement soigné en fin de chantier de tous les cailloux sans laisser de morceaux de bidime ; signalons enfin qu’il faut également

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prévoir des solutions pour maîtriser le salissement inévitable du tas de terre végétale sur la durée (grenaison générant un stock de graines adventices)

Piste empierrée sur bidime

• Pose de plaques ou plats-bords : différents types de plaques existent (tapis de caoutchouc armé, PEHD rigide, métal, bois + cadres acier, plats-bords épais en bois) ; les plaques sont posées de préférence sur un géotextile renforcé afin de faciliter leur enlèvement et d’éviter que la terre ne remonte à leurs jonctions ; elles peuvent être posées directement sur la végétale ou après son décapage : dans le cas présent, il semble préférable de ne pas décaper la terre végétale (permet de limiter la profondeur finale des tassements par rapport au terrain naturel et de protéger les drainages, évite l’ennoiement de la piste en maintenant une position haute, évite le problème du salissement des tas de végétale et facilite les déplacements des engins agricoles en ne barrant pas le parcellaire) ; l’expérience a montré que seules les plaques en bois épais permettaient une bonne répartition des contraintes au sol ; celles-ci demandent néanmoins un peu d’entretien, en particulier un nettoyage lorsque de la terre y est déposée (afin d’éviter les accidents du personnel intervenant à pied)

Plaques en PEHD rigide Plaques en métal (protection localisée ici)

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Plaques bois + métal Plats-bords épais en bois Au final, en raison des contraintes du secteur traversé, seule la pose de plats-bords en bois épais sans décapage semble adaptée aux exigences de protection des sols et des drainages. Néanmoins, au vu du trafic plus limité vers les aires de tirage de câbles, ces types d’accès pourraient également être réalisés à l’aide de plaques en bois + métal. Aires de montage-levage des pylônes Ces aires doivent être au préalable décapées afin de préserver la terre végétale, et de poser les déblais ou matériaux sur la sous-couche. La surface décapée devra permettre aux entreprises d’avoir suffisamment de place pour bien travailler, notamment pour séparer physiquement les différents tas de terre. Les terrassements de fondations devront respecter au mieux les couches de sol naturellement en place, dans l’objectif d’évacuer les matériaux excédentaires les moins fertiles et de préserver les meilleurs substrats pour les remblais sur les flancs et surtout sur l’amont des fondations (environ un mètre de terre à replacer au dessus des semelles de fondation). Trois types de terres doivent être triés et stockés séparément :

• Terre végétale A : épaisseur généralement proche de 30 cm (sauf anciennes prairies), profondeur à adapter au cas par cas en cherchant à en récupérer le maximum

• 1ère sous-couche B : épaisseur de 50 cm à plus de 2 m pour les types de sols 1-2-3 (matériaux limoneux ou limono-sablo-argileux reposant sur des matériaux argilo-sableux, sablo-argileux, limono-argilo-sableux ou limono-argileux), épaisseur de 30 à 50 cm pour le type de sol 4 (limons argileux, limons argilo-sableux et argile limoneuse reposant sur de l’argile), épaisseur indéterminée pour le type de sol 5 (superposition complexe d’horizons : s’efforcer de trier les matériaux argileux en C)

• 2nde sous-couche C : les horizons restants, qui seront à évacuer autant que de besoin, et si possible au fur et à mesure des terrassements afin de limiter les emprises nécessaires

Etant donné la profondeur des terrassements et la nature des sols (très hydromorphes, souvent sablo-argileux ou argilo-sableux, voire même très sableux), les risques d’effondrements et d’ennoiement des puits de fondations sont très importants. Cela demandera des précautions particulières : dates d’intervention appropriées (nappes basses), rabattements ou pompages fond de fouille, talutages adaptés, blindages.

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Coffrage de fondations F44 Pieds visibles (pointe de diamant) Ces aires étant soumises à des contraintes très fortes, il est recommandé de les aménager avec des plats-bords en bois épais posés sur géotextile renforcé. Ces aires étant isolées hydrauliquement, il serait également possible de les aménager avec des cailloux posés sur géotextile renforcé, ce qui offrirait un avantage en termes de sécurité du personnel, mais engendrerait un trafic accru pour amener et enlever les matériaux, avec des risques de pollution des sols par les cailloux ou les éventuels morceaux de bidime, et une moins bonne protection contre les tassements. Aires de tirage de câbles Ces aires ne nécessitent pas de terrassements : elles reçoivent les tourets et autres équipements qui vont permettre de dérouler les câbles. Pour des raisons de sécurité et garantir l’équipotentialité de ces plateformes, les aires de tirage de câbles doivent être réalisées avec des plaques en métal. Disposer par-dessous un géotextile permettra de les retirer plus facilement et d’éviter leur salissement par d’éventuelles remontées de terres boueuses à leurs jonctions.

Aire de déroulage de câbles aménagée en plaques métalliques

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4. Modes opératoires en

4.1. Description des infrastructures et travaux nécessaires

Dans ce projet, l’enfouissement de lignes très haute tensiontranchées à 1,4 à 2 mètres de profondeuren polyéthylène qui recevront à terme six tricâblessouterraines disposées à raison d’environ une par kilomètresoit environ 600 m² pour 6 travaux. Enfin, à chaque extrémitéseront nécessaires afin de faire la jonction entre les lignes prévisible d’un tel chantier en tracé courant serait de 30 à 35

Vue d’ensemble d’un

Vues de postes aérien en Espagne à gauche (2 tricâbles

odes opératoires en pose souterraine

Description des infrastructures et travaux nécessaires

’enfouissement de lignes très haute tension reposera mètres de profondeur. Celles-ci permettront l’enfouissement de

qui recevront à terme six tricâbles, tirés depuis des chambres de on d’environ une par kilomètre. Chaque chambre fait 3 chambres contigües, qui seront remises en culture après les

extrémité, des postes aéro-souterrains d’une surface de 1 à 2in de faire la jonction entre les lignes aériennes et souterrain

révisible d’un tel chantier en tracé courant serait de 30 à 35 m de large.

d’un chantier d’enfouissement en Angleterre (4 tricâbles)

Vues de postes aérien en Espagne à gauche (2 tricâbles), et en Angleterre à droite (4 tricâbles)

pose souterraine

Description des infrastructures et travaux nécessaires

sur la création de l’enfouissement des fourreaux

des chambres de jonction haque chambre fait 3 m x 16 m

seront remises en culture après les souterrains d’une surface de 1 à 2 ha

et souterraines. L’emprise

chantier d’enfouissement en Angleterre (4 tricâbles)

), et en Angleterre à droite (4 tricâbles)

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L’objectif est d’essayer de concilier au mieux les impératifs du chantier (techniques, sécurité, vitesse d’avancement…) avec les exigences de préservation du potentiel agronomique des sols présents sur les fuseaux d’études. La réussite d’un tel chantier dépend des réflexions menées en amont sur le choix du tracé et des modes opératoires, de la concertation et de l’information (notamment des agriculteurs), mais aussi de la sensibilisation et du suivi en temps réel des équipes intervenant sur le terrain en lien avec les conditions météorologiques et le milieu naturel.

4.2. Considérations préalables concernant l’enfouissement des

fourreaux

L’enfouissement des lignes électriques très haute tension consistera à placer vers 1,4 à 2 m de profondeur 6 jeux de 3 fourreaux en PEHD espacés de 1 à 2,5 mètres minimum (barres rigides de 12 mètres de long et 250 mm de diamètre). A minima, un mètre de remblai doit être réservé au-dessus du haut des fourreaux. Chaque jeu de fourreaux est habituellement disposé en trèfle (trois fourreaux de 250 mm + un fourreau accessoire de 50 mm pour la communication), sanglé puis mis en fouille. Les récentes simulations menées par RTE ont montré que la section prévue comme la disposition en trèfles n’étaient pas adaptées à ce projet en raison des risques d’échauffement. Une disposition en nappes de trois fourreaux en PEHD de 25 cm de diamètre et espacés de 25 cm (chaque ensemble de 3 étant séparé d’un mètre minimum), ainsi qu’une section accrue des câbles en cuivre (2 500 mm² soit une quinzaine de cm), ont été proposés comme base de travail.

Un jeu de fourreaux assemblés et prêts à enfouir Une chambre de jonction Les points principaux de vigilance en matière de préservation des sols sont les suivants :

• Respect de l’intégrité de la terre végétale (restituer en fin de chantier une épaisseur équivalente et homogène, sans mélange avec des horizons inférieurs, des éléments grossiers, du bidime, des cailloux exogènes…)

• Respect des horizons pédologiques présents initialement par un tri, un remblai et un terrassement adaptés des terres (avec au besoin des exports de matériaux stériles

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excédentaires), en évitant les effondrements ou ennoiements de tranchée sources de mélanges et de pertes de portance des terrains

• Tassements limités en profondeur et en intensité (conditions météorologiques et matériel utilisé), et résorbables de façon satisfaisante par des outils de type décompacteur ou sous-soleur

• Isolation préalable, puis restauration effective et durable de l’hydraulique agricole en parcelles drainées

Concernant les modes opératoires, deux questions centrales doivent être posées :

1/ Faut-il décaper la terre végétale ? Sur quelle largeur ? 2/ Comment réaliser les terrassements : pelle mécanique ou trancheuse ?

1/ Le décapage de la terre végétale Le décapage de la terre végétale sur une large bande est une technique fréquemment utilisée dans les chantiers :

• Elle préserve l’intégrité du volume de terre végétale des risques de mélange (fluage sur la bande de roulement en conditions humides, mélanges par effondrement de tranchée, tris, exports et remblais inadaptés des sous-couches, pollution par des déchets divers).

• Cette technique permet en outre de constituer une piste de roulement sur un sol décapé non travaillé plus ferme et plus portant (sous certaines limites néanmoins), ce qui limite en général l’orniérage et la profondeur des tassements. Qu’il y ait ou non décapage de la terre végétale, la restructuration des sols (matériel, profondeur, nombre de passages adaptés à l’historique du chantier) reste dans la quasi-totalité des cas indispensable : elle s’effectue avant remblai de la végétale s’il y a décapage, ou en fin de chantier dans le cas contraire.

• Enfin, le décapage permet d’étaler les sur-volumes éventuels en léger dôme avant de remblayer la végétale (uniquement lorsque les sous-couches sont fertiles et ne posent pas de contraintes particulières nécessitant de l’export : cailloux, argile, sable pur…).

Le décapage permet de gérer les excédents sans exporter (lorsque ceux-ci ne présentent pas de contrainte particulière)

A

B

terre végétale décapée

régalée en couche

homogène

SANS DECAPAGE AVEC DECAPAGE

excédent

de terre B

foisonnée

végétale triée

à l’ouverture

et régalée en

surface en fin

de remblai

étalement du

survolume de B

en léger dôme

tranchée tranchée

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Le recours au décapage ne constitue pour autant pas une panacée : • Il ne supprime pas les risques de tassement, ce qui demande de respecter des

conditions minimales de portance lors des interventions, ainsi qu’une bonne efficacité des restructurations de la sous-couche en fin de chantier (celles-ci seront délicates voire impossibles à réaliser à posteriori après remblai de la végétale, en cas de tassements résiduels par exemple).

• La zone décapée devient rapidement imperméable suite aux passages d’engins, ce qui canalise les eaux de pluie ou de ruissellement dans les points bas dont elle ne peut s’évacuer facilement (topographie en décaissement, obstacle du tas de terre végétale au niveau notamment des thalwegs).

• Il faut prévoir de maîtriser le salissement des tas de terre végétale lorsque le chantier dure plusieurs mois (risques de grenaison d’adventices).

• Le décapage peut masquer certains dégâts ou dysfonctionnements, en rendant en fin de chantier une image flatteuse qui ne reflète pas la réalité du fonctionnement du sol.

• Il pose enfin de fortes contraintes en sols drainés. Il impose de restructurer les sols à des profondeurs importantes par rapport au terrain naturel (60 à 90 cm), avec le risque de perturber la zone de pose des futurs drains et de compromettre la portance des sols lors des réfections hydrauliques.

Quelques exemples de points de vigilance lors des décapages Le décapage est une étape qui ne pose en général pas de difficultés de mise en œuvre dans la mesure où les pelleurs sont expérimentés et consciencieux, que le matériel est adapté (pelle à chenilles larges de type marée si possible + godet large sans dents) et que l’on intervienne sur des sols ressuyés friables. 2/ Le matériel de terrassement L’ouverture et le remblai de la tranchée peuvent être réalisés soit à la pelle à chenilles, soit à la trancheuse. La trancheuse offre un débit de chantier plus important, une largeur de tranchée minimale avec un rebouchage immédiat évitant les effondrements, mais ne permet pas de trier les terres. Elle est adaptée aux sols profonds et homogènes en termes de successions de textures (cas des limons profonds), mais est généralement proscrite dès que des tris de sous-couche sont requis (cailloux, argile, sable pur, etc) avec au besoin export des excédents de matériaux à contrainte (afin de ne pas les étaler sur le décapage, et de préserver une première sous-couche fertile au droit de la tranchée). Avec la trancheuse en sols profonds homogènes

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en termes de texture, le non décapage suppose cependant d’accepter de diluer la matière organique sur la tranchée (en prenant la précaution d’éviter tout orniérage ou tassement significatifs sur la bande de roulement, via des interruptions en cas d’intempéries).

Pose classique à la pelle mécanique (avec bande de roulement protégée)

Pose des fourreaux à la trancheuse sans décapage (à gauche) et avec décapage (à droite) Suite à des échanges avec RTE et avec des entreprises spécialisées, l’enfouissement à la trancheuse de trèfles en PEHD en barres en sections de 25 cm ne semble pas réalisable. Les fourreaux ne pourraient être enfouis à la trancheuse qu’à raison de un fourreau par tranchée de 50 cm, ce qui réduit fortement l’intérêt de ce matériel (18 tranchées de 50 cm = 9 m de large très fortement remaniés + obligation de décaler les voies des chenilles pour ne pas circuler sur du remblai frais = 2 m environ de décalage x 18 fourreaux soit 36 m !). Néanmoins, des trancheuses spécialisées existent. Elles permettraient d’ouvrir rapidement des tranchées de 125 cm de large, des pelles à chenilles suivant rapidement l’ouverture pour enfouir les fourreaux en nappes. Ce matériel présenterait l’avantage de débits de chantier élevés limitant les délais ouverture – remblai, mais va générer un remaniement intense et agressif du sol (6 x 125 cm = 7,5 m de large) avec des risques d’éboulements ou d’ennoiement de tranchée. L’utilisation de pelles à godets trapézoïdaux pourrait de ce fait être préférable, bien qu’également très impactante en raison des volumes à extraire.

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4.3. Schéma de chantier initial

RTE a proposé initialement l’enfouissement des six fourreaux de tricâbles dans une tranchée unique de 2 mètres de profondeur sur 13,5 mètres de largeur. A minima, il conviendrait d’inclure une bande de roulement protégée par plats-bords de 5 mètres de large pour préparer les jeux de fourreaux, et de décaper la terre végétale afin de stocker les déblais volumineux qui seraient séparés en deux tas.

Malgré cela, ce schéma comporte des risques tels qu’il ne semble pas concevable sur le plan de la préservation des sols d’une part, mais même du point de vue pratique :

• Le décapage préalable de la terre végétale sur une bande d’une trentaine de mètres permettra d’éviter son mélange avec les déblais, comme sa perte par effondrement dans la tranchée. Son stockage nécessitera à lui seul une bonne dizaine de mètres. Cette intervention n’évite pas tous les risques, comme les tassements sous les tas ou lors des remblais…

• Les volumes de sous-couche B et C à excaver sont considérables, de l’ordre de 25 mètres cubes au mètre linéaire (compter environ 40 m3 avec le foisonnement). Leur stockage en tas disjoints nécessitera des emprises conséquentes, de l’ordre d’une vingtaine de mètres.

• Les matériaux extraits ne seront pas ressuyés sur toute leur profondeur en raison de l’hydromorphie des terrains, ce qui amènera à manipuler et stocker des terres parfois gorgées d’eau (ce qui aura pour conséquence de les déstructurer). La mise en place d’un rabattement de nappe ne sera pas forcément efficace dans ces types de sols, notamment dans les horizons argileux et argilo-sableux. Il est envisagé des pompages fond de fouille : ceux-ci vont générer des volumes d’eau turbides considérables et délicats à gérer (nécessitant l’aménagement de bassins de décantation qui seront d’autres sources de contraintes pour les sols), sans régler les problèmes d’humidité des sols en fond de fouille (conditions de travail très délicates voire dangereuses).

A

B

C

isolation

hydraulique

préalable

terre

végétale

décapée

A

tranchée de 13,5m de large en base

à 2m de profondeur, recevant 6 jeux

de fourreaux PEHD espacés de 2,5m

terrassements en séparant

2 sous-couches B et C talutage ou

blindage pour éviter

les effondrements

bande de

roulement en

plats-bords

sur géotextile

renforcé

pompage fond de fouille

ou rabattement de nappe

SCHEMA TYPE DU CHANTIER A LA PELLE MECANIQUE,

AVEC DECAPAGE, UNE SEULE TRANCHEE

2 m

~ 20 m ~ 7 m ~ 10-12 m

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• Il faudra prévoir un talutage approprié, voire un blindage des flancs de la tranchée, très instables en raison de la nature du sous-sol (forte hydromorphie avec nappes superficielles, présence d’horizons sableux boulants, risques de fissuration des argiles gonflées d’eau). Le passage des engins, du matériel voire des hommes entre le terrain naturel et le fond de fouille pour la dépose des fourreaux sera également délicat, nécessitant des rampes d’accès ou des escaliers.

• Le remblai de tels volumes suscite les plus grandes inquiétudes vis-à-vis du potentiel des sols. Il conviendrait en effet de remblayer des matériaux ressuyés en respectant au mieux les horizons initiaux (terres C puis B), en bonnes conditions (risques majeurs d’interruptions pour intempéries), en rappuyant les matériaux sans pour autant les compacter, en soignant les terrassements et nivellements (couches homogènes en léger dôme pour anticiper les affaissements futurs), en exportant une fraction du C très délicate à estimer à l’avance (afin de gérer les excédents dus au foisonnement important des terres et au volume des fourreaux).

• Après travaux, tout drainage viable sera quasiment impossible dans une bande de 15 m voire davantage. Il n’est pas envisageable de laisser de larges bandes non assainies au sein du parcellaire. La bonne réfection des drainages sous les tas de déblais B et C n’est pas non plus garantie : elle dépendra des profondeurs effectives des tassements et des besoins de sous-solage.

Les impacts probables des travaux sur le potentiel agronomique des sols seraient donc très importants et durables, en particulier en raison du remaniement des sols au sein d’une large tranchée dans des sols hydromorphes instables. Combien d’années seront nécessaires pour que les sols se remettent en place, s’ils retrouvent un jour leur fonctionnement initial ? Quelle sera la portance des terrains dans les années futures ? Quelle sera la viabilité des réseaux de drainage à rétablir dans ou autour de ces zones remaniées ? Par ailleurs, quelle sera la capacité des entreprises à bien gérer ces travaux (et celle du maître d’ouvrage à les faire appliquer), et ce dans la durée prévisible de tels travaux et avec d’impondérables aléas climatiques ?

Page 24: Projet de lignes électriques très haute tension dans l ...

4.4. Propositions de modes opératoires alternatifs pour

l’enfouissement des fourreaux

Le schéma proposé initialement parait inapplicable en l’état, tant sur le plan opérationnel que du point de vue de la protection des sols. La création d’une tranchée unique de 15 mètres semble qui plus est démesurée pour enfouir six jeux de fourreaux en PEHD. D’autres alternatives doivent être étudiées, que nous allons désormais développer. Celles-ci resteront des bases de travail, qui pourront évoluer suite aux échanges avec le maître d’ouvrage et les entreprises de pose.

• La faisabilité, les contraintes techniques (disposition en nappe et non en trèfle, diamètre et rigidité des fourreaux, risques d’échauffement, champs magnétiques…) et la sécurité du personnel définissent le champ des possibilités. Toutes les matériels innovants ou expériences de chantiers similaires peuvent s’avérer utiles.

• La forte hydromorphie des sols et les risques d’effondrement de tranchée constituent les premières contraintes qui vont peser sur les choix de modes opératoires de moindre impact sur les sols. Dans la mesure du possible, il conviendra de limiter les volumes à terrasser (profondeurs et largeurs minimales, sauf passages spécifiques de routes, chemins, fossés… et axes érosifs nécessitant des sur-profondeurs) comme les délais ouverture - remblai.

• Enfin, le schéma de chantier doit tenir compte des drainages futurs (réfections post chantier, futurs réseaux éventuels). Tel que proposé initialement, ce schéma ne s’avère pas applicable car il fragiliserait voire empêcherait les drainages sur une bande de 30 à 35 m de large.

Le croisement de l’ensemble de ces considérations ne permet pas de dégager de solution satisfaisante en termes de protection des sols : quelque soit le mode opératoire retenu, il y aura nécessairement des compromis à faire et des priorités à fixer. Seule une pose de trèfles à la trancheuse sur décapage minimisait suffisamment les risques (faibles largeurs de tranchées + mise en fouille et remblai immédiats). Le passage à une disposition en nappes avec des tranchées larges contraint très fortement les modes opératoires :

• Afin de restaurer le fonctionnement hydraulique en parcelles drainées, ainsi que de permettre le drainage ultérieur en parcelles non drainées, il conviendrait de prévoir un « couloir technique ». Protégé des tassements par des plats-bords ou des plaques rigides, il permettrait de circuler sur le chantier par tous temps, de préparer confortablement les jeux de fourreaux, puis de tirer des drains après chantier dans un sol non perturbé et sans risquer d’accrocher les fourreaux (tout en respectant les servitudes).

• Le planning des préparations de fourreaux, comme leur disposition sur le terrain, devront être soigneusement étudiés. Les 7500 soudures ou emboitements à réaliser représenteront en effet une charge considérable de travail qui devra être anticipée. Il serait judicieux de la démarrer en fin d’hiver ou début de printemps depuis des pistes protégées par plats-bords, afin d’être prêts à poser en période « probable » de nappes basses. Les fourreaux préparés pourraient être disposés par ensembles de 9 aux 2 extrémités de l’emprise, puis mis en fouille par exemple par jeux de 3 de l’extérieur vers l’intérieur afin d’éviter aux équipes de circuler sur du remblai frais ou d’être enfermés par des dépôts de terre.

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• Un schéma comportant six tranchées parallèles successives semble préférable à une ou même deux tranchées de grande largeur. Cela permettrait aux entreprises de travailler à des niveaux proches du terrain naturel, et non en fond de fouille instable et humide. Cela limiterait également les volumes à terrasser, comme les emprises nécessaires aux stockages de déblais (possibilité de stocker sur des tranchées rebouchées ou à venir, en travaillant par « translations »).

• Au vu des largeurs de tranchées requises, l’intérêt des trancheuses devient discutable

(agressivité du matériel sur des tranchées de 125 cm + enfouissement immédiat impossible). Pour l’ouverture de tranchée, l’utilisation de pelles à godets légèrement trapézoïdaux pourrait convenir et stabiliser plus ou moins les flancs de tranchée. Les délais ouverture – premier remblai devront néanmoins être les plus courts possibles, avec des risques importants d’effondrements ou d’ennoiements de tranchée.

• La largeur des tranchées nécessaires à l’enfouissement des nappes de fourreaux

(1,25m chacune x 6) impose de décaper la terre végétale afin de ne pas la mélanger aux sous-couches.

• Les volumes de déblais à manipuler seront conséquents (et avec eux les risques de

dégradation des sols), au minimum 8,4 m3/ml (sans compter le foisonnement, et sans talutage ni effondrements). Il faudra de ce fait gérer les risques de sur-volumes par une gestion adaptée des remblais : interventions en conditions ressuyées, rappui au godet en léger dôme (voire avec des chenilles en très bonnes conditions), export éventuel des excédents à contrainte de type argile ou sable pur (circulation des bennes exclusivement sur des plats-bords).

• En raison de l’hydromorphie des sols, il semble illusoire d’espérer excaver des

matériaux ressuyés sur toute leur profondeur, et ce même en plein été (nappe quasi-permanente régulièrement détectée vers 1,10 à 1,50 m de profondeur). La question de l’intérêt et de l’efficacité d’un rabattement de nappe dans ces terrains (à croiser avec les techniques de chantier utilisées) devra cependant être confiée à des bureaux d’études spécialisés en la matière. A minima, des pompages fond de fouille avant remblai seront indispensables pour ne pas déstructurer les remblais lorsque les fonds de tranchée seront ennoyés.

• L’hydromorphie des sols et les aléas climatiques vont engendrer des arrêts ou des difficultés de chantiers multiples, dont on ne peut prédire à l’avance l’ampleur. Cela va compliquer la réalisation et le respect des plannings par les entreprises. Une partie des remises en état, voire des mises en fouille, pourra de ce fait être reportée au printemps suivant.

Un tel chantier va produire une sorte de lacération des sols par des tranchées multiples, avec des mélanges et des déstructurations des sols, des sur-volumes à étaler en surface du décapage ou à exporter, ainsi que des risques d’enlisement du matériel agricole au droit des tranchées. Le suivi régulier des travaux et des équipes intervenant sur le terrain sera impératif, afin de restituer les terrains dans le meilleur état possible. Des aléas climatiques, des interruptions de chantier et des dysfonctionnements sont quasiment inévitables au vu de la durée prévisible des travaux. Enfin, les restaurations hydrauliques seront nombreuses et complexes (le territoire est drainé à plus de 80% avec beaucoup d’anciennes poteries toujours fonctionnelles).

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Deux schémas de chantier de pose avec 6 tranchées parallèles sont proposés. La question du mode d’ouverture (pelle ou trancheuse) reste posée : le fait que l’on ne puisse pas enfouir directement des jeux de 3 fourreaux à la trancheuse réduit fortement son intérêt. Le second schéma semble préférable, car il s’affranchit davantage des aléas climatiques (position haute de la piste en plats-bords) et préserve davantage des tassements profonds (qualité des drainages de phase 2).

A

B

C

isolation

hydraulique

préalable

bande de roulement

protégée par plaques

rigides ou plats-bords posés

sur géotextile renforcé

terre végétale

décapée

2 x 3 tranchées de 1,25m pour les fourreaux

en nappes, espacées chacune de 1 m

couloir technique

protégé pour les

drainages futurs

SCHEMA TYPE DU CHANTIER AVEC DECAPAGE

LARGE ET PISTE PROTEGEE PAR PLAQUES

1,4 m minimum

A

B

C

isolation

hydraulique

préalable

bande de roulement protégée par

plaques posées sur géotextile

renforcé sans décapage

terre végétale

décapée

SCHEMA TYPE DU CHANTIER AVEC DECAPAGE PARTIEL

ET PISTE PROTEGEE PAR PLAQUES

2 x 3 tranchées de 1,25m pour les fourreaux

en nappes, espacées chacune de 1 m

couloir technique

protégé pour les

drainages futurs

1,4 m mini

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Un schéma de chantier à la pelle mécanique avec deux tranchées larges a été également étudié. Il n’est pas satisfaisant sur le plan de la protection des sols, car il nécessite des terrassements importants avec des risques d’effondrement et d’ennoiement de tranchée (augmente la durée des ouvertures de tranchées, impose les blindages, pompages ou rabattements). Il permet néanmoins de réduire un peu les emprises requises par rapport à la tranchée unique, en stockant les déblais sur les zones adjacentes qui recevront (ou auront reçu) les tranchées. Les déplacements de fourreaux, voire d’engins ou de personnel, entre les plats-bords et les fonds de tranchées seront également très délicats.

A

B

C

isolation

hydraulique

préalable

bande de roulement

protégée par plaques

rigides ou plats-bords posés

sur géotextile renforcé

terre végétale

décapée

2 tranchées en V d’une largeur minimum de 6 m en base,

3 jeux de 3 fourreaux en nappes par tranchée

couloir technique

protégé pour les

drainages futurs

SCHEMA TYPE DU CHANTIER A LA PELLE MECANIQUE

AVEC DEUX TRANCHEES LARGES, DECAPAGE ET PISTE

PROTEGEE PAR PLAQUES

1,4 m minimum

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4.5. Opérations de restructuration des sols

Quelque soit le schéma de chantier retenu, des opérations de fissuration du sol seront nécessaires, sur le décapage et/ou sur la terre végétale selon les cas, et ce obligatoirement en conditions parfaitement ressuyées à légèrement sèches. Cette contrainte peut amener à reporter les remises en état au printemps suivant, lorsque les poses de fourreaux s’achèvent lors d’un automne humide. Le nombre de passages et leur profondeur seront dictés par les conditions de chantier (cf schéma ci-dessous), l’objectif étant de parvenir à résorber au moins grossièrement les tassements sur toute leur profondeur, avec des outils de type décompacteur ou sous-soleur. Il s’agit de ne pas laisser de semelle de tassement en profondeur, afin de permettre les passages de l’eau, de l’air et des racines, indispensables au bon fonctionnement des sols. Le climat, les racines et les lombriciens achèveront progressivement et dans le temps cette restructuration. Il faut également impérativement éviter d’avoir à intervenir dans la future zone de pose des drains, soit au-delà de 70 cm par rapport à la surface du terrain naturel (conditions de ressuyage des sols, canalisation des trafics lourds sur des plats-bords, pas de hors piste). Le schéma ci-dessous donne à titre indicatif des exemples d’interventions possibles. Celles-ci seront à affiner en fonction du schéma de chantier retenu et des conditions.

A

B

C

isolation

hydraulique

préalable

terre

végétale

décapée

2 x 3 tranchées de 1,25m espacées chacune de 1 m

pour les fourreaux : ces 2 zones ne doivent être

circulées que par des engins chenillés

couloir technique

protégé par plats

bords pour les

drainages futurs

1 à 2

décompactages

vers 25-30 cm

2 à 4

décompactages

vers 40 cm

EXEMPLES POSSIBLES DE RESTRUCTURATION DU SOL- interventions probables en conditions normales de chantier

- à réaliser avant remblai de la végétale sur les côtés, après drainage au centre

1 à 2

décompactages

vers 25-30 cm

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4.6. Réalisation des chambres de jonction

Les 6 chambres de jonction par kilomètre d’un tel chantier auraient des dimensions inhabituelles, puisque l’ensemble occupera environ 600 m². Rappelons que ces chambres peuvent être idéalement localisées hors parcelles cultivées. Dans la négative, elles sont enterrées, remblayées et remises en culture.

Construction de chambres de jonction enterrées pour le passage des câbles Dès lors, diverses dispositions s’imposent afin de restaurer le mieux possible la qualité des sols (à affiner avec le maître d’ouvrage et les entreprises mandataires) :

• Une isolation hydraulique préalable de la future emprise, et l’aménagement d’un couloir technique pour drainer après chantier le milieu de l’infrastructure (on ne peut pas laisser 600 m² non drainés au sein du parcellaire)

• Des plats-bords sur géotextile renforcé sans décapage afin de protéger les pistes d’accès (tous les matériels lourds à pneus devront rester sur des plats-bords : toupies de béton, camions de matériaux, etc)

• Un décapage large de la terre végétale sur la future zone de travaux, permettant de construire les ouvrages et de stocker proprement les déblais ou le matériel (prévoir selon les besoins des protections de pistes pour circuler à l’intérieur de cette emprise)

• Des tris de sous-couche en 2 tas (matériaux argileux ou sableux en tas C), avec évacuation des matériaux excédentaires les moins fertiles

• Un talutage soigné, voire un blindage, afin d’éviter les affaissements • Des pompages fond de fouille, voire des rabattements de nappe (études spécifiques

préalables requises, afin de statuer sur les besoins de rabattements) • Une évacuation de tous les déchets

6 chambres de jonction par kilomètre soit ~600 m²

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• Un remblai de qualité et en bonnes conditions des sous-couches puis de la terre végétale (restaurer les épaisseurs initiales de façon homogène sur toute l’emprise), en évitant de laisser des semelles de tassement en profondeur, tout en rappuyant pour redonner de la portance aux sols

• Le drainage post-chantier de la zone des chambres de jonction La bonne mise en œuvre de toutes ces dispositions ne sera pas évidente, tout comme la remise en culture au droit des ouvrages (portance des sols suite aux importants remaniements nécessaires, perte d’épaisseur de sol voire de potentiel agronomique, qualité et durabilité des réfections hydrauliques).

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5. Analyse comparée des poses aérienne et

souterraine

Une première approche peut consister à comparer les surfaces requises par les deux types de chantiers, de façon temporaire pour les besoins du chantier comme de façon définitive une fois les infrastructures en place (= pertes de surfaces agricoles). Il s’agira dans un second temps de comparer les impacts sur les sols, et même plus largement sur les activités agricoles, des occupations temporaires de surfaces.

Pose aérienne

Pose souterraine

Surfaces temporaires

� 3 plateformes de déroulage DSTM x 600 m² = 1 800 m², avec leurs accès 3 x 1200 m² = 3 600 m²

� 12 plateformes de montage – levage x 300 m² = 3 600 m², avec 12 x 5 x 150 m² = 9 000 m²

� emprise du chantier en ligne : 5 km x 30 m large = 15 ha

Surfaces définitives

� 12 pylônes équilibre x 10 m² = 120 m² ou

� 12 pylônes F44 x 100 m² = 1 200 m²

� 2 postes aéro-souterrains x 1 à 2 ha chacun = 3 ha

� 4 ensembles de chambres de jonction x 600 m² = 2,4 ha

La pose souterraine va consommer environ 5,5 ha, soit environ 40 à 50 fois plus de surfaces que la pose aérienne. Ces surfaces seront perdues pour la production agricole, excepté au niveau des chambres de jonction dont la remise en culture sera néanmoins délicate. La pose souterraine va requérir environ 3 fois plus de surfaces pour les besoins temporaires du chantier. En termes d’impact sur les sols, les 6 tranchées attenantes et les terrassements sur le linéaire, auront des conséquences beaucoup plus lourdes que la remise en état des sols sous les pistes d’accès aux pylônes protégées en plats-bords et non terrassées. La restauration du potentiel agronomique des sols dépendra fortement de la qualité des différentes opérations (tri de terres, remblais, décompactages ou sous-solages…), en lien avec l’expérience et le sérieux des équipes intervenant sur le terrain, sans oublier l’impact difficilement maîtrisable des conditions météorologiques. Le chantier d’enfouissement devra faire l’objet d’échanges préalables entre les entreprises, le maître d’ouvrage et la profession agricole, afin de s’assurer de la bonne compréhension mutuelle des modes opératoires. Un suivi régulier du chantier devra être effectué, afin de s’assurer de la bonne mise en œuvre des modes opératoires, et d’interrompre le chantier ou certaines équipes lors d’intempéries significatives. Enfin, des incertitudes assez fortes se posent sur la qualité et la durabilité des réfections hydrauliques

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post-chantier, comme sur les possibilités de drainages futurs. L’aménagement d’un couloir technique protégé, situé en milieu d’emprise et destiné à recevoir les drainages, devrait permettre les réfections hydrauliques post-chantier, mais sera-t-il toujours possible d’y drainer dans le futur, les contraintes allant souvent croissant ? En termes d’impact sur les sols, la pose souterraine s’avère beaucoup plus impactante que la pose aérienne. D’une part, elle consomme beaucoup plus de surfaces agricoles. D’autre part, elle va générer des impacts résiduels conséquents sur la qualité des sols, et ce sur des surfaces très importantes (bande d’une trentaine de mètres de large potentiellement affectée en termes de rendement, de fertilité des sols, de ressuyage et de portance…), avec des incertitudes sur la viabilité des réfections hydrauliques. Ce travail prospectif visait à étudier la faisabilité et à préfigurer les modes opératoires de chantiers aériens et souterrains, ainsi qu’à identifier les choix de moindre impact sur les sols. Dès lors que les décisions stratégiques seront arrêtées (aérien ou souterrain, tracé retenu), des études complémentaires comme des échanges avec le maître d’ouvrage et les entreprises attributaires seront nécessaires afin d’affiner ces premières orientations.