Programme du PTB+ Liège aux élections communales d’octobre 2012

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CHANGER POUR AVANCER ! Votez liege.ptbplus.be É.r. : M.-R. Eligius, bd Lemonnier 171. 1000 Bruxelles - Elections communales 14 octobre 2012 Programme du PTB+ Liège aux élections communales d’octobre 2012

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Le programme du PTB+ Liège résumé en 15 droits à la ville.

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CHANGERPOUR AVANCER !

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Programme du PTB+ Liège aux élections communales d’octobre 2012

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rue Mathieu Laensberg 20, Liège 4000Tél. : 04 227 99 52E-mail : [email protected]

É.r. : M-R. Eligius, bd M. Lemonnier 171, 1000 Bruxelles

Introduction

Vous tenez dans vos mains le programme du PTB+ pour les élections communales 2012 pour la ville de Liège. Loin d’être un programme écrit dans les salons feutrés d’experts coupés des réalités, c’est en collaboration avec les associations et les travailleurs habitant sur le territoire de la ville de Liège que le PTB+ a voulu écrire ce programme « partagé ». Un programme partagé qui verra sa richesse s’agrandir au cours des multiples luttes nécessaires à sa réalisation. En vue de la préparation de ce programme, le PTB+ a réalisé une enquête approfondie auprès de 1 560 Liégeois pour savoir quelles étaient leurs attentes envers les politiques communales. Ce qui en fait une des consultations les plus larges de ces dix dernières années sur la ville de Liège. Cette démarche se veut un exemple de ce que le PTB+ souhaite comme démo-cratie : une démocratie participative qui implique le citoyen à toutes les étapes de la décision politique. Vous découvrirez les résultats de cette enquête dans chaque point spécifique du programme. Nous vous en souhaitons une bonne lecture et attendons avec impatience vos multiples questions et propositions. Ensemble, prenons l’hôtel de ville pour changer Liège et pour avancer vers le droit à la ville pour tous !

Raoul Hedebouw | [email protected] Tête de liste PTB+ pour les élections communales à Liège

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« PRENEZ L’HÔTEL DE VILLE ! »   3 .

Table des matières

Introduction ..........................................................................................................................................2

Liège : changer pour avancer 15 droits à la ville ...................................................................................4

1. Droit à l’emploi ...............................................................................................................................7

2. Droit au logement ......................................................................................................................... 11

3. Droit à un enseignement gratuit et de qualité .............................................................................. 15

4. Droit à des taxes payables ...........................................................................................................18

5. Droit à des services de proximité ................................................................................................ 22

6. Droit à la santé ............................................................................................................................25

7. Droit à la mobilité : des transports publics, fréquents et accessibles ......................................... 28

8. Droit à un environnement sain, à une ville durable et aux espaces verts .....................................32

9. Droit à la culture, au sport et à la vie associative .........................................................................35

10. Droit à la sécurité ........................................................................................................................ 38

11. Droit à une ville « enfants admis » ...............................................................................................41

12. Droit à l’aide sociale .....................................................................................................................43

13. Droit à l’énergie accessible à tous : pour une nouvelle Socolie du 21e siècle produisant de l’énergie 100 % liégeoise, écologique et peu chère .................................................................45

14. Droit à la diversité, droits égaux pour tous ! .................................................................................47

15. Droit à la participation démocratique, droit à une ville connectée .............................................. 49

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4 . PROGRAMME DU PTB+ AUX ÉLECTIONS COMMUNALES • LIÈGE 2012

Liège : changer pour avancer 15 droits à la ville

Liège. Ville de Belgique de 194 000 habitants. Liège. Ville de travailleurs avec 107 000 salariés et indépendants sur son territoire. Ville aussi de travail-leurs qui n’ont pas la chance d’avoir un emploi avec 22 388 chômeurs, soit 26,6 % de la population. Liège. Ville de brassage multiculturel avec 140 nationalités en son sein.Liège. Ville, qui depuis les années 70, est victime d’une crise dont notre population n’est pas responsable. Victime d’une crise économique incessante parce que l’enrichissement de grosses multinationales est passé avant les intérêts des gens. Liège. Ville victime d’une crise de ses finances publiques parce que le monde bancaire n’est pas là pour aider la ville, mais pour s’enrichir sur son dos. Victime d’une crise de ses finances publiques parce qu’en Belgique, les mécanismes de solidarité entre villes pauvres et villes riches ont été démantelés le long des dernières décennies.Mais aussi. Liège, terre de résistance. Terre de résistance à cette logique néolibérale qui met les villes de Belgique et d’Europe en concurrence les unes avec les autres.

« Un Liège à deux vitesses, le PTB+ n’en veut pas »

Le PTB+ ne croit pas que c’est en rentrant dans le jeu de la concurrence libérale entre villes que nous sorti-rons de cette crise sociale sans précédent. Ce n’est pas en rentrant dans la concurrence pour savoir qui va attirer le plus de touristes, le plus de nouveaux habitants à haut pouvoir d’achat ou le plus de promoteurs immobiliers que l’on va relancer notre ville.

Le PTB+ ne croit pas que c’est en rentrant dans la concurrence libérale pour savoir qui, des villes de Cologne, Maastricht, Charleroi ou Liège, a l’aéroport le plus beau et le plus rentable que les travailleurs de ces villes s’en sortiront mieux.

Le PTB+ ne croit pas que c’est en investissant dans des projets de prestige censés attirer les touristes que l’on va donner un travail stable aux milliers de jeunes qui attendent leur premier contrat d’embauche.

Le PTB+ ne croit pas que c’est en rentrant dans la concurrence libérale entre communes de la région liégeoise pour savoir qui a le plus de surfaces commerciales que l’on va relancer notre économie : ces dizaines de milliers de mètres carrés de nouvelles surfaces commerciales dans l’arrondissement ne trou-veront d’ailleurs pas de nouveaux acheteurs vu le blocage salarial imposé aux travailleurs.

Le PTB+ ne croit pas que c’est en acceptant avec fatalisme les décisions d’une multinationale comme ArcelorMittal que notre ville va se sortir de cette crise. Pendant que M. Mittal fermait la phase à chaud à Liège, le PTB+ révélait que ce dernier jouissait de gros cadeaux fiscaux de la part de nos élites politiques lui permettant de payer… 0 euro sur un bénéfice de 1,3 milliard d’euros. Et cela, au nom de la création d’emploi !

Le PTB+ ne croit pas que c’est en acceptant la logique libérale de la privatisation des services publics que nos quartiers renforceront leur cohésion sociale. Fermeture de bureaux de poste, disparition d’agences bancaires, raréfaction des distributeurs de billets, appauvrissement des écoles de quartier. Il est indé-niable que la concurrence libérale retire des services publics dans les quartiers.

Le PTB+ ne croit pas que c’est en attendant les investissements immobiliers privés que l’on va résoudre les immenses besoins en logement sur le territoire de notre ville. Comme le montrent les dossiers de Droixhe et de Bavière, les investisseurs ne viennent que quand c’est rentable. Pas quand c’est sociale-ment nécessaire.

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« PRENEZ L’HÔTEL DE VILLE ! »   5 .

Le PTB+ ne croit pas que c’est en jouant en bourse avec l’agent des communes que notre ville assainira sa situation financière. Dexia, la banque des communes, a bien fonctionné pendant 110 ans. En 1997, elle était privatisée avec l’accord de l’ensemble des responsables politiques communaux. Treize ans plus tard, elle faisait faillite car Dexia a joué en bourse avec notre argent et celui de nos villes et communes. Résultat : des millions d’euros de perte pour la ville de Liège que l’on ira chercher dans les poches des travailleurs.

Bref, le PTB+ ne croit pas que c’est en « se vendant » sur le marché concurrentiel des villes d’Europe que l’on se sortira de cette crise économique et sociale, causée justement par cette concurrence libérale entre pays, régions et villes de notre continent. Les hôtels 5 étoiles, les expositions internationales « bling-bling », les belles gares à 500 millions, les rénovations urbaines de « high standing » ne seront que de la poudre aux yeux si les autorités ne rendent pas le « droit à la ville » aux habitants de Liège. Qu’est ce que l’organisation à répétition des départs du Tour de France a apporté à la sécurité des milliers de cyclistes à Liège ? Rien. L’événementiel et les projets de prestige sont sûrement une stratégie de communication redoutable, mais résolvent-ils concrètement les problèmes quotidiens des Liégeois ?

C’est avec les habitants de Liège, avec les acteurs de terrain, avec les associations de quartiers, avec les organisations syndicales que le PTB+ veut construire et continuer à élaborer son programme partagé. Car c’est ensemble que devra être mené le combat pour un véritable « droit à la ville » pour tous. Lutter pour le maintien et la création de nouveaux emplois, lutter pour le droit au logement pour tous, lutter pour plus de moyens à l’enseignement, lutter pour une fiscalité communale juste… tant de luttes pour lesquelles le PTB+ s’engage à être le haut-parleur au conseil communal de Liège.

« Le droit à la ville »

Le PTB+ défend le droit à la ville pour tous les Liégeois. Le droit de disposer de leur ville, de leurs espaces publics, de leurs espaces culturels, de leurs espaces professionnels.

Le PTB+ défend le droit à une ville où il y a un emploi pour chacun. On ne peut pas accepter de vivre dans une des régions les plus riches du monde et en même temps constater que 26,6 % des Liégeois et 38 % de ses jeunes sont des travailleurs sans emploi. En cette période de crise, le PTB+ estime que c’est aux autorités publiques de prendre leur responsabilité : la proportion d’emplois publics doit augmenter de manière substantielle. Nous proposons concrètement que la ville de Liège prenne l’initiative de la création d’une intercommunale publique de construction et de rénovation de logements sociaux. Ce type d’entre-prises publiques existe en Allemagne : pourquoi pas chez nous ?

Le PTB+ défend le droit à des quartiers intégrés. Des quartiers où il y a du logement accessible et de qua-lité pour tous. Des logements où le secteur public prend en charge 25 à 30 % du parc locatif, comme aux Pays-Bas. Parce qu’avoir un logement est un droit bien trop fondamental pour être abandonné à la loi de la jungle libérale de l’offre et de la demande.

Le PTB+ défend le droit à des quartiers intégrés avec de bonnes écoles dans chaque quartier de manière à ce que les habitants ne doivent pas se déplacer à travers la ville chaque matin pour avoir accès à une école de qualité. La Belgique francophone connaît un des enseignements les plus inégalitaires d’Europe. L’enseignement de la ville de Liège ne fait pas exception. Par de multiples fusions et la création de mul-tiples filières différenciées, la ville de Liège participe à cette concurrence inutile entre écoles. Nous refu-sons cette concurrence parce que le résultat certain de celle-ci est le développement d’un enseignement à deux vitesses avec des écoles « qui gagnent » et des écoles « qui perdent ».

Le PTB+ défend le droit à une ville payable. Ce n’est pas normal qu’en Belgique les habitants des villes les plus pauvres paient les impôts les plus hauts. Cela devrait être le contraire. Pourquoi payons-nous à Liège 8 % d’additionnel à l’impôt des personnes physiques (IPP) alors qu’à Spa on ne paie que 6 % ? Les habitants de Liège paient de plus en plus d’impôts, alors que les entreprises sur son territoire en paient

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de moins en moins. L’entreprise InBev, brasseur bien connu de Jupille, a réalisé 6,4 milliards euros de bénéfice. Impôt payé en Belgique ? Zéro euro.

Le PTB+ défend une ville payable où les taxes forfaitaires comme la taxe urbaine sont largement dimi-nuées. Parce que nous payons de plus en plus cher pour le traitement de nos déchets, mais nos efforts de tri servent surtout à enrichir les multinationales qui traitent ces déchets. Shanks, la société qui vient récol-ter nos déchets, a réalisé un bénéfice de 45 millions d’euros en 2010. Suez environnement, copropriétaire de l’incinérateur d’Intradel, a réalisé un bénéfice de 500 millions d’euros. Bref, nous trions… ils encaissent ! De plus, le caractère forfaitaire de cette taxe urbaine la rend encore plus injuste. À Liège, une personne isolée paie 100 euros de taxe urbaine sur base annuelle. Si elle gagne 1 000 euros, elle paiera 10 % de son salaire mensuel. Si elle gagne 4 000 euros, elle paiera 2,5 % de son salaire manuel. Les taxes forfaitaires pèsent donc beaucoup plus lourdement sur le portefeuille de ceux qui ont de moindres revenus.

Le PTB+ défend le droit à des quartiers intégrés où chacun a droit à des services publics : un bureau de poste, une agence bancaire, une mairie de quartier. Des quartiers où chacun a accès à un transport public de qualité, des quartiers enfants admis où l’on ne doit pas inscrire son enfant à la crèche avant sa conception, des quartiers en sécurité où l’agent de police de proximité est en dialogue permanent avec les associations et les citoyens du quartier, des quartiers où une maison médicale est présente pour une médecine de première ligne de qualité, des quartiers où les maisons de jeunes sont financées à la hauteur de leurs projets ambitieux et non pour faire de l’occupationnel, des quartiers où les espaces culturels de diffusion et de production se multiplient, des quartiers où les droits fondamentaux à l’eau et à l’énergie sont respectés, des quartiers où se multiplient les espaces verts, des quartiers où l’interculturalité est promue et vécue comme une richesse et non comme un choc de civilisations ou comme un devoir de cha-rité paternaliste.

Le PTB+ défend le droit à la participation des habitants de la ville à la gestion de la cité. La démocratie ne peut se limiter à un vote tous les six ans. Le nombre extrêmement réduit de citoyens qui viennent assister au conseil communal démontre la rupture existante entre les institutions de la ville et sa population. Il est temps d’instaurer des organes de consultations permanents avec pouvoir de décision aux différents échelons de la ville.

Plus globalement, le PTB+ estime que Liège a besoin d’une vraie politique de gauche afin de relever les défis sociaux immenses dus à la crise capitaliste dont les travailleurs ne sont pas responsables. Le PTB+ ne se reconnaît pas dans la politique libérale appliquée par la majorité PS-cdH depuis près de 24 ans à la tête de la Ville de Liège. Les politiques libérales initiées depuis le début des années 80 par la majorité PS-Ecolo de l’époque à coup de grandes restructurations et coupes budgétaires doivent être inversées.

D’autres décisions aux niveaux fédéral et régional devront être prises. Le PTB+ n’accepte pas le jeu hypo-crite des élus communaux des partis traditionnels qui consiste à regretter des décisions prises au régional ou au fédéral alors qu’elles sont prises par les mêmes partis à un échelon de pouvoir supérieur. Pour rappel, PS et cdH sont à tous les niveaux de pouvoir, le MR est au fédéral et Ecolo au régional et commu-nautaire. Dans ce programme, le PTB+ développe toute une série de propositions concrètes réalisables dans un cadre strictement communal ou intercommunal, mais il sera rappelé une série de combats menés par le PTB+ aux niveaux fédéral et régional. Plus fondamentalement, le PTB+ refuse le carcan strict imposé aux communes où une majorité de décisions sont la transcription pure et simple de décrets européens et où les budgets sont de plus en plus limités par les pouvoirs régional et fédéral.

Le PTB+ jettera toutes ses forces dans la bataille pour le maintien et la conquête de nouveaux droits pendant cette campagne comme après celle-ci. Les conseillers communaux PTB, comme ils l’ont déjà démontré à Herstal et à Seraing, seront les portes-voix des luttes nécessaires à la conquête de ces droits. De la rue au conseil et du conseil à la rue, tel est le va-et-vient qu’emprunteront les conseillers PTB+ pour mobiliser les gens pour leurs droits. Plus que jamais, les gens d’abord, pas le profit !

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1. Droit à l’emploi

Constats

26,6 % de chômage à Liège : un échec intolérable

Le PTB+ est allé à la rencontre des Liégeois dans les quartiers pour leur demander ce qu’ils trouvaient le plus important de changer dans les années à venir. 32 % des Liégeois nous ont répondu sans hésiter : l’emploi.

Et pour cause, un quart (26,6 %) des habitants de notre ville, quatre jeunes sur dix (38 %) n’ont pas de travail. Or le travail est une condition sine qua non pour se sentir bien dans notre société. 26,6 % : rendez-vous compte ! Si deux Martiens débarquaient à la place Saint-Lambert et qu’on leur expliquait que plus d’un quart de notre population est exclu méthodiquement du système de production, ils nous prendraient pour des fous ! Non seulement cette situation est intolérable mais l’impuissance affichée par nos autori-tés politiques communales est un aveu d’échec que nous ne pouvons accepter. Et le plus inquiétant, c’est qu’avec la crise la situation va s’aggraver.

Mittal restera-t-il le plus grand assisté de Belgique ? 

Il y aura de nouvelles pertes d’emplois. L’annonce de la fermeture de la phase liquide d’ArcelorMittal menace à terme toute la sidérurgie dans son ensemble et celle-ci est pourvoyeuse de milliers d’emplois directs et indirects aux Liégeois.

Où étaient les autorités de la ville — dont les dirigeants occupent des postes en vue dans les partis actifs au fédéral — lorsque Mittal annonçait la fermeture de la phase à chaud alors que les usines à Liège ga-gnaient des centaines de millions d’euros de profits ? Pendant que les sidérurgistes menaient leur combat pour la réouverture du haut fourneau puis contre la fermeture de la ligne à chaud, on demandait à Mittal de payer 496 euros d’impôt sur les 1,4 milliard de bénéfice de la branche financière en Belgique (chiffre de 2009), soit un taux de 0,000034 %. Ce qui fait de Lakshmi Mittal le plus grand assisté de Belgique.

Les multinationales du transport sauveront-elles Liège ?

La majorité PS-cdH ainsi que l’opposition Ecolo et MR nous proposent la reconversion vers les secteurs de la logistique et du transport. Mais qu’y aura-t-il à transporter lorsqu’on ne produira plus rien à Liège ? Comme le démontre une récente étude du PTB1, la logistique repose encore largement sur la sidérurgie. Le Trilogiport ne peut avoir d’avenir que s’il y a une industrie forte sur la région de Liège. Or, on est en train, lentement mais sûrement, de la tuer. Avoir fait dépendre la reconversion logistique d’entreprise comme TNT à Bierset rend celle-ci tributaire de multinationales comme UPS qui n’ont cure d’un quelconque déve-loppement économique régional. En rachetant TNT, UPS entend augmenter ses marges bénéficiaires en faisant monter les enchères entre les aéroports de Cologne et de Liège et ce au détriment des conditions de travail et du nombre global d’emplois dans la région.

Chasser les chômeurs chasse-t-il le chômage ?

Dans cette situation de sous-emploi structurel, il est incompréhensible de la part des autorités d’intensi-fier la chasse aux travailleurs sans emploi. Chasser les chômeurs n’a jamais chassé le chômage ! Selon les organisations syndicales, près de 4 000 Liégeois seront directement menacés par les mesures prévues. Soit par des exclusions, soit par des baisses sensibles de revenus. Il y a là un risque réel de paupérisa-tion accrue de la population qui est déjà dans les difficultés. Ce qui aura aussi des conséquences sur les

1 Damien Robert, « Emploi, sidérurgie et reconversion », mars 2012.

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finances du CPAS de Liège. Rappelons d’ailleurs que ces mesures n’ont qu’un seul but, c’est d’obliger les chômeurs à accepter des emplois de moins en moins bien payés et faire pression sur tous les salariés pour qu’ils acceptent tous les blocages salariaux qu’on veut leur imposer. C’est la loi de l’offre et de la demande : plus il y a une offre de force de travail peu chère sur le marché, plus la valeur de cette force de travail diminue. Au final, c’est le pouvoir d’achat de l’ensemble des travailleurs qui sera touché.

Un piétonnier peut-il créer de l’emploi ?

Dans cette situation d’urgence sociale, force est de constater que les autorités communales n’ont pas de réponse sérieuse à ce problème majeur qu’est l’emploi. Quel est le premier axe du redéveloppement économique de la ville ? Nous pouvons le lire dans le plan d’actions prioritaires 2007-2012 de la ville de Liège2. La première mesure est : agrandir le piétonnier du centre-ville. Et la deuxième mesure est : harmo-niser les enseignes commerciales du centre-ville. Mais comment le commerce et le tourisme pourraient-ils résoudre l’immense problème d’emploi dans notre ville, alors que l’Europe est en crise et que les gens ont moins d’argent pour consommer, les salaires étant bloqués ?

Pour les commerces, en outre, on ne peut même pas parler de création nette d’emplois sur la région mais tout au plus d’un transfert. Les communes de l’arrondissement se livrent à une concurrence permanente à coup de dizaines de milliers de mètres carrés de surfaces commerciales supplémentaires : 58 000 m2 de surface commerciale à Herstal, 52 000 m2 à Awans, 79 000 m2 de surface commerciale à Seraing auxquels viendront se rajouter 73 200 m2 dans le cadre du Crystal Parc, 135 000 m2 dans le centre de Liège auxquels sont venus se rajouter les 77 000 m2 du quartier du Longdoz avec la Médiacité. Cela ne crée au final pas d’emplois nouveaux mais déplace les emplois de commune en commune et des quartiers populaires vers la périphérie.

L’emploi public restera-t-il un emploi de qualité ?

Le PTB+ s’inquiète également de la qualité de l’emploi de notre région. Spécifiquement pour l’emploi public à la ville de Liège, pour la première fois de son histoire, cette dernière législature a vu le nombre de personnel contractuel à la ville (1 721) dépasser le nombre de statutaires nommés (1 407). Et ce malgré les nominations de cette année. Le PTB+ demande l’accélération des nominations à la ville de Liège pour retrouver les proportions d’avant les années 80.

La vision du PTB+

Si les autorités publiques investissent pour l’emploi, il serait préférable que ce soit pour garantir la créa-tion d’emplois et non pour verser de l’argent dans les puits sans fonds de sociétés privées. Les autorités devraient donner le bon exemple et créer de nouveaux emplois là où c’est nécessaire socialement et écologiquement. Face aux dizaines de milliers de familles menacées de perdre leur travail, et donc leur revenu, l’état d’urgence sociale doit être déclaré à tous les niveaux de pouvoir.

L’emploi public est un emploi qui peut être sûr et stable. À ce titre, sur 1 560 Liégeois interrogés par le PTB+, 81 % disent vouloir voir la ville montrer l’exemple en ces temps de crise en créant de l’emploi public pour satisfaire aux besoins de la population. Et des besoins il y en a. Voici quelques axes importants créateurs d’emploi pour le PTB+.

Une société publique intercommunale de construction et de rénovation

C’est le deuxième thème phare qui ressort de l’enquête réalisée par le PTB+ en vue des élections commu-nales : le logement. Hausse démographique, manque de logements sociaux et loyers élevés demandent un plan ambitieux pour élargir sensiblement le parc de logements publics.

2 http://www.liege.be/telechargements/pdf/projet-de-ville/liege-projet-de-ville-2007-2015-actions-prioritaires.pdf

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La création d’une société intercommunale de construction et de rénovation de logements publics pour-rait permettre de construire et de rénover des dizaines de milliers de logements sociaux. Ce point est plus longuement développé dans le point logement mais côté emploi, sachant qu’un logement construit peut induire la création de deux emplois sur base annuelle, en construire 1 000 par an pourrait amener la création de 2 000 emplois. Pour l’environnement, un plan d’isolation généralisé est nécessaire : quatre logements sur dix dans notre pays ont une mauvaise isolation du toit. Or isoler 4 000 bâtiments et loge-ments publics pourrait amener la création de 600 emplois tout en permettant des économies d’énergie durables.

Plus de professeurs pour une école de meilleure qualité

L’enseignement est pointé comme la troisième priorité des Liégeois dans notre enquête d’opinion. Pour améliorer la qualité de l’enseignement et lutter contre l’échec, les classes dans le fondamental devraient être limitées au moins pour les trois premières années du primaire à quinze élèves par classe. Créer près de 150 emplois, surtout dans l’enseignement primaire, serait ainsi nécessaire.

Des emplois de proximité : crèches, hôpitaux, maisons de repos, services publics 

Des parents qui ne trouvent pas de place pour leur bébé, des garderies insuffisantes, des maisons de re-pos à construire pour faire face au vieillissement, des pénuries d’infirmières… 200 à 400 emplois seraient nécessaires pour commencer à combler ces besoins sur la ville de Liège.

Mais des emplois doivent aussi être créés pour restaurer des services de proximité comme des bureaux de poste et des agences bancaires. Dans notre enquête, 35,2 % des Liégeois nous ont indiqué qu’ils vou-laient que « la ville exige assez de services de proximité dans chaque quartier ».

Malgré les différentes actions menées par le PTB+ et d’autres associations contre la fermeture des bu-reaux de poste, force est de constater que les autorités communales ont laissé faire. Pire même, différents mandataires communaux présents aux instances nationales, dont notre bourgmestre, ont voté le plan de gestion de La Poste qui prévoit la fermeture de la moitié des bureaux de poste en Belgique.

Arrêt de la privatisation rampante des intercommunales de la région liégeoise

La ville de Liège, vu sa taille, a un poids important dans le processus de décisions des différentes inter-communales de la région liégeoise. Ces différentes sociétés ont un poids important dans le secteur de l’emploi dans la région. Ne citons que le CHR de la citadelle (2 845 emplois), l’Intercommunale des soins spécialisés de Liège (2 215 emplois) ou Tecteo (2 000 emplois). On assiste malheureusement de plus en plus à une privatisation rampante de ces différentes sociétés. Dernièrement encore, les travailleurs de Tecteo ont exprimé leur crainte envers cette privatisation, suite à la création de deux sociétés privées dans le giron de l’intercommunale.

Comment payer ces mesures créatrices d’emploi ?

Pour la société de construction intercommunale, nous tablons sur l’autofinancement des logements pu-blics par le versement de loyers raisonnables, l’élargissement de l’offre permettant aux revenus moyens d’y avoir accès et donc de payer de plus hauts loyers.

Au niveau des capitaux de départ, nous prônons la remise sur pied d’un « crédit communal du 21e siècle », c’est-à-dire la remise sur pied d’une banque publique des communes qui pourrait mobiliser l’épargne des gens pour subvenir aux besoins en capitaux des autorités communales de notre pays. Actuellement, les autorités fédérales s’appuient sur des milliards d’euros apportés par le système bancaire privé alors que celui-ci continue à gérer les affaires comme avant la crise en spéculant sur les marchés internationaux.

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Les emplois publics dans le non-marchand, dans l’enseignement, doivent être financés quant à eux grâce aux revenus d’une taxe des millionnaires (1 % d’impôt sur le patrimoine au-dessus d’un million d’euros) qui pourrait rapporter 8 milliards d’euros et dont quatre seraient consacrés à la création d’emplois (dont un milliard dans l’enseignement). Au moins 2 % de cette somme (Liège représentant 2 % de la popula-tion belge) pourrait être consacrés à des emplois publics (au fédéral, à la Région, dans les entreprises publiques, à la commune).

La commune peut déjà prendre des initiatives dans ce sens, grâce à une fiscalité plus orientée vers les plus fortunés (voir la partie « Droit à une ville payable »).

Propositions du PTB+

1 La création de plus de 2 000 emplois publics liés à la création d’une société publique de construction et de rénovation de logements.

2 La création de 150 emplois dans l’enseignement communal fondamental. 200 à 400 em-plois dans le non-marchand et les services de proximité (poste, service bancaire…)

3 Pour les emplois dépendant directement de la Ville de Liège, le PTB+ s’oppose aux priva-tisations rampantes et à l’outsourcing qui diminuent l’emploi public et qui détériorent la qualité des emplois restants et des services liés à ces emplois.

4 La Ville doit aussi inclure des clauses sociales lors de la conclusion de marchés publics avec des entreprises privées pour effectuer des travaux pour la commune (hors des com-pétences de la société communale de construction). Ces marchés représentent 15 mil-liards d’euros par an en Belgique. Ces clauses sociales doivent inclure la garantie d’un bon niveau d’emploi et de bonnes conditions de travail et environnementales aux firmes qui exécutent ces travaux.

Au niveau fédéral, le PTB+ se bat pour :

[ Le droit à la prépension à 55 ans avec embauche compensatoire de jeunes[ Une loi InBev pour interdire les licenciements des entreprises bénéficiaires. En cas de

non-respect de la loi, tous les avantages fiscaux, aides publiques et réductions de coti-sations patronales accordés devraient être remboursés immédiatement.

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« PRENEZ L’HÔTEL DE VILLE ! »   11 .

2. Droit au logement

Constats

Peut-on encore se loger à Liège ?

Le titre du site de la ville de Liège « Une ville où l’on trouve des logements décents et accessibles pour tous » démontre à quel point les autorités communales vivent loin des réalités. Pourtant, la Constitution garantit le droit à un logement décent. Mais force est de constater que les loyers actuels et les prix d’achat en font un droit qui n’existe que sur papier. Un tiers des jeunes ménages est dans l’impossibilité d’acheter une maison. Acheter coûte de plus en plus cher. En trente ans, les maisons sont devenues trois fois plus chères. Les familles doivent s’enfoncer de plus en plus dans les dettes pour acheter une maison ou un appartement.

La situation sur le marché locatif est aussi alarmante. Les prix des loyers explosent. Trois quarts des loca-taires en Wallonie et à Bruxelles dépensent au moins un tiers de leurs revenus pour le logement. Même des taudis se louent aujourd’hui à prix d’or sans le moindre contrôle. Ce phénomène est à l’?uvre à Liège. Plus de la moitié des Liégeois sont locataires et font face à des loyers qui augmentent fortement au fil des années : 508 euros en moyenne pour un appartement et 711 euros en moyenne pour une maison1. La hausse du prix d’achat des maisons rend aussi peu accessible le logement à des habitants aux revenus modestes et moyens.

De plus, la demande en logements va grandir dans les années à venir sous la pression de deux phéno-mènes : l’augmentation démographique et l’augmentation du nombre de ménages. À Liège-ville, entre 2010 et 2040, ce sont entre 28 000 et 33 000 habitants de plus qui sont attendus. Et vu la diminution continue du nombre moyen de personnes par ménage : de 2,95 en 1970 à 2,3 en 2008, les consé-quences en matière de logement ne se feront pas attendre. Pour la Wallonie, il faudra 107 000 loge-ments supplémentaires d’ici 2020. Appliqué à Liège, il faudra donc entre 12 000 et 15 000 nouveaux logements.

Si l’on continue avec la politique actuelle en faveur de l’achat cher de maisons et d’un marché locatif privé non régulé, les prix vont continuer à augmenter et il y aura une pénurie certaine de logements accessibles financièrement.

La loi de la jungle peut-elle offrir un toit pour tous ?

C’est la propriété privée du marché du logement qui est à la base de cette situation catastrophique d’un point de vue social. La question du logement est un droit beaucoup trop fondamental pour être aban-donné à la loi de la jungle libérale de l’offre et de la demande. Il faut une intervention forte des pouvoirs publics pour réguler ce marché. Cette intervention doit se faire par une augmentation substantielle de l’offre de logements publics de qualité. À Liège, il n’y a que 8,5 % de logements publics alors qu’aux Pays-Bas on frôle les 36 %. Pourquoi ce qui est possible à Maastricht ne l’est pas à Liège ?

La construction de logements sociaux dans les années 90 a été stoppée net dans toute la Wallonie. De 2 000 logements construits par an entre 1950 et 1990, on en arrive à moins de 200 par an ces quinze der-nières années. Les grands projets immobiliers sont aujourd’hui laissés aux PPP (partenariat public-privé) qui ne fonctionnent que dans des projets de prestige où le privé est sûr de faire du fric. Les autres, ils les abandonnent (Bavière) ou n’y participent pas (Droixhe).

1 http://www.immoweb.be/fr/a-louer/article/prix-de-la-location.htm?mycurrent_section=rent&artid=4087&page=1#6

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Construire des logements sociaux, la promesse la plus mal tenue

La promesse électorale « construction de logements sociaux » est la promesse politique la plus mal tenue de tous les temps en Belgique : à Liège, plus de 3 000 personnes sont en attente d’un logement social ! Le bilan de la majorité sortante est maigre : le nombre de logements nouveaux construits se compte en dizaines alors qu’en même temps la démolition des tours de Droixhe réduit d’un bon millier le nombre de logements sociaux disponibles. Résultat : les listes d’attentes continuent de s’allonger et les chancres de Droixhe et de Bavière sont toujours là.

Les milliers de logements vides le resteront-ils encore cet hiver ?

Enfin, cette jungle du marché laisse 3 000 logements et bureaux à l’abandon sur le territoire de la ville de Liège. 3 000 logements vides alors qu’il y a tant de besoin en logement, c’est simplement inaccep-table ! 49,3 % des Liégeois interrogés par le PTB+ demandent « une réquisition des maisons occupées qui doivent être rachetées par la ville, restaurées et louées à des prix démocratiques ». Une loi existe en Bel-gique depuis 1993 pour autoriser la réquisition mais les autorités peinent à la rendre effective. Malgré plu-sieurs faiblesses, cette loi a réussi à La Louvière à contraindre les propriétaires irresponsables à remettre plus vite leur bien sur le marché mais le manque criant de volonté politique en a fait autrement à Liège.

Vision du PTB+

Le PTB+ part du constat que la politique de logement appliquée ces trente dernières années en Wallonie en général, et dans la ville de Liège en particulier, est un échec. Avoir donné les leviers principaux du sec-teur aux lois du marché est la cause principale de cet échec.

L’urgence de la mise en place d’une vision publique est encore plus grande au vu de la crise. D’une part, la demande de logements de qualité et abordables va s’agrandir vu les conséquences sociales de la crise sur les Liégeois. D’autre part, la crise du secteur immobilier débutée en 2008 va avoir pour conséquence une diminution des investissements privés comme le démontrent les multiples soubresauts du dossier du site de Bavière.

Cette stratégie du « tout à l’initiative privée » est toujours appliquée aujourd’hui en Belgique : si l’on additionne, tous niveaux de pouvoir confondus, tous les moyens budgétaires consacrés à la politique acquisitive en Belgique, on dépasse les 2 milliards d’euros redistribués aux propriétaires pour moins de 500 millions d’euros aux locataires publics et presque rien aux locataires du secteur privé.

Le PTB+ ne pense pas qu’il soit possible de résoudre le problème du logement en Belgique par l’encou-ragement de l’unique initiative privée. La situation désastreuse de la question du logement dans notre pays tend assez à le prouver. Ce n’est que par une intrusion importante des autorités publiques dans l’économie de marché que le marché du logement pourra être régulé. 27,7 % des Liégeois questionnés par le PTB+ demandent à ce que la ville « construise plus de logements sociaux de bonne qualité afin de garantir une bonne mixité sociale et pas des ghettos ».

Pour ce faire, l’offre de logements sociaux doit dépasser le cap des 30 % afin de pouvoir influencer les prix de l’ensemble du marché immobilier. Rester sous ce seuil ne permettra pas d’avoir une telle influence nécessaire et limitera l’offre de logement qu’aux couches les plus défavorisées des travailleurs. Dépas-ser le cap des 30 % permettra par contre de donner accès au logement social à des travailleurs ou à des indépendants ayant des revenus plus élevés. Et de ce fait, le logement social prendra un caractère « popu-laire ». Cette augmentation permettrait l’entrée dans le secteur locatif public de milliers de Liégeois qui actuellement se retrouvent sur le marché locatif privé.

Il n’y a pas d’argent pour ce type de projet ? Au PTB+, nous pensons que c’est une question de priorité.

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« PRENEZ L’HÔTEL DE VILLE ! »   13 .

Des moyens ont bien été trouvés pour construire la gare des Guillemins à hauteur de 500 millions d’euros. Avec cet argent, on aurait pu construire 4 000 logements de qualité à Liège ! Une ville comme Vienne a décidé en pleine crise des années 30 d’investir massivement dans son parc de logement public comme projet phare de toute la ville. Aujourd’hui encore, le prestige de la ville de Vienne s’en trouve renforcé et attire des milliers de personnes voulant venir voir ces édifices sociaux.

Propositions du PTB+

1 Concrètement pour la ville de Liège, passer le cap des 30 % de logements sociaux et po-pulaires consiste en un plan de développement ambitieux pour la construction de 20 000 logements sociaux supplémentaires (passer de 8 500 à 28 500) que nous proposons de construire au cours des trois législatures à venir (Plan 2012-2030). Soit l’équivalent de 1 000 nouveaux logements par an. Ces logements pourraient soit être de nouvelles constructions, soit être de la rénovation de bâtiments.

2 Pour y arriver, le PTB+ propose la mise sur pied d’une société publique de construction et de rénovation de bâtiments comme c’est le cas dans quelques grandes villes alle-mandes. Ces sociétés, par le fait même qu’elles permettent l’intégration de classes plus aisées dans les nouvelles habitations, se révèlent être autonomes financièrement. Situa-tion assez logique étant donné que le secteur est rentable pour le privé, pourquoi ne le serait-il pas pour le public ?

3 Au niveau du financement, le PTB+ rappelle que l’endettement des sociétés de logement de service public est en grande partie dû au fait que les seuls à accéder aux logements publics sont les couches les plus paupérisées et de ce fait ne contribuent pas à juste titre au coût réel de leur logement. Comme le démontre l’exemple néerlandais où le logement public culmine à 36 % de parts du marché locatif, augmenter le nombre et donc l’accès aux logements publics permet d’augmenter en moyenne les rentrées financières de ces sociétés et ainsi de les rendre autonomes financièrement.

4 Dans les quartiers denses (comme Sainte-Marguerite, Saint-Léonard…) et avec un parc de logement relativement obsolète, une telle société publique de logement et de réno-vation peut aussi devenir le moteur du renouvellement du quartier. Une société publique de logement communal2 devrait exercer un droit de préemption et pourrait acheter, réno-ver et transformer des habitations à vendre en locations publiques. De cette manière, les logements publics créés sont des « maisons de rangée » intégrées dans la rue et on éviterait les grands blocs d’habitations. Dans le même temps, les maisons et les rues sont rénovées petit à petit et la société publique de logement devient un moteur pour le renouvellement du quartier. Une politique de mise en location publique qui s’adresse à différents segments du marché locatif permet de réaliser un mixte social sans tomber dans la gentrification.

5 Le PTB+ préconise aussi une réorientation des projets de prestige de la ville de Liège. Tout comme l’a fait la ville de Vienne dans les années 30, nous préconisons de réorienter les investissements de la ville vers des projets augmentant le prestige social de notre ville par l’investissement massif dans des bâtiments de logements publics.

6 Le PTB+ est pour l’expropriation des bâtiments vides et leur réaffectation. Nous sommes pour une politique diversifiée d’expropriation entre les propriétaires désargentés indi-viduels (qui doivent être indemnisés de manière raisonnable) et les grandes sociétés immobilières qui doivent être contraintes à remettre leurs biens sur le marché à défaut d’expropriation sans indemnisation.

7 Une loi sur les loyers dans le privé. Dans certains de nos pays voisins (France, Pays-Bas…), les gouvernements fixent les loyers maximaux en fonction de critères objectifs, comme la qualité du logement, les équipements qu’on y trouve, sa situation, etc. Nous

2 Qui gérerait tout le parc immobilier public de la commune.

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sommes pour une loi similaire. Les pouvoirs publics doivent désigner des contrôleurs indépendants du logement qui fixeront des prix plafonnés pour les loyers sur base de cri-tères objectifs comme la qualité du logement, sa situation, son isolation, etc. Ce « code des loyers » encadrerait les prix des logements sur le marché privé. Aux Pays-Bas, le locataire peut solliciter l’avis de la commission de location (huurcommissie) sur la valeur effective du logement. Constituée paritairement de représentants de syndicats de loca-taires et de propriétaires, la huurcommissie apprécie le caractère raisonnable du loyer sur base de critères précis (surface habitable, installations de chauffage, sanitaires, quartier et environnement, par exemple). Dans l’attente d’une telle loi, nous proposons que les régions bloquent les loyers et n’autorisent que leur indexation.

8 Le PTB+ plaide pour la création de « boutiques publiques du logement » pour obtenir les informations pratiques utiles quand on cherche à louer (accès au logement social, bail, droits et obligations du propriétaire et du locataire…) ou à acheter (crédit le plus adapté, accompagnement pour avantages et primes, projections budgétaires…) La maison de l’habitat à Liège est un pas dans la bonne direction mais ne répond pas à un besoin de décentralisation de ce type de service.

Au niveau fédéral, le PTB+ se bat pour :

[ La fixation des prix des logements selon des critères objectifs, en fonction de la qualité du logement, de sa situation dans la commune, des équipements dont il est pourvu, etc.

[ Des mesures sévères contre les marchands de sommeil. Dans l’attente d’un éventail raisonnable de logements sociaux, nous demandons un blocage des loyers. Seule leur indexation serait permise.

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3. Droit à un enseignement gratuit et de qualité

Constats

L’enseignement est la 3e préoccupation la plus importante dans l’enquête du PTB, juste derrière l’emploi et le logement. C’est dire l’importance qu’accordent les Liégeois à la qualité des écoles situées sur le territoire de la ville de Liège.

Des écoles « qui gagnent » et des écoles « qui perdent »

Comme le démontrent de multiples études internationales (dont l’étude PISA), l’enseignement en com-munauté française est un des plus inégalitaires en Europe. L’écart entre les 25 % des élèves les plus nantis et les 25 % les moins nantis est le plus grand de tous les pays industrialisés. Le projet éducatif communal de la Ville de Liège stipule pourtant que « l’école communale est ouverte à tous, refuse la sé-lection économique et sociale. Elle accorde à tous les enfants la sollicitude adéquate, quelle que soit leur origine sociale et culturelle. » Force est de constater qu’en pratique ces objectifs ne sont pas rencontrés. Depuis ces dernières années, Pierre Stassart, l’échevin PS de l’instruction publique, développe comme stratégie la promotion d’un enseignement en immersion ou de pédagogie de type Frenet, ceci dans le but d’attirer de nouveaux élèves et de sauver des écoles communales. Malheureusement, quelles que soient les bonnes intentions, il est démontré que ce type d’enseignement attire essentiellement des couches plus aisées de la population et participe de ce fait à une dualisation plus grande de notre enseignement. Contrairement à ces objectifs officiels, force est de constater que l’enseignement communal ne constitue pas un frein à la dualisation et à la marchandisation de l’enseignement au sein de la fédération Wallonie-Bruxelles.

L’école est-elle encore payable ?

39,6 % des Liégeois sondés par le PTB+ demande la mise en place d’une gratuité réelle de l’enseigne-ment, constatant ainsi la discordance entre la gratuité « officielle » de l’enseignement en Belgique et une réalité différente sur le terrain. Pour rappel, la Belgique est signataire du Pacte de New York qui enjoint les États signataires à ?uvrer à la gratuité de leur enseignement. Pourtant, une récente étude de l’université de Louvain démontrait que les frais de scolarité moyens pour un enfant dans le fondamental étaient de 350 à 400 euros et de 750 euros dans le secondaire. Dans les écoles communales de la Ville de Liège, on ne peut que s’étonner de la disparité des frais de scolarité entre les différentes écoles. Paradoxe : c’est dans les écoles secondaires techniques et de qualification, donc auprès des élèves les moins nantis, que l’on retrouve les frais de scolarité les plus élevés. Ainsi, il n’est pas rare de voir des frais de scolarité de plus de 250 euros en école d’hôtellerie. Cette inégalité est encore plus forte lorsqu’on y intègre les frais de participation aux remédiations scolaires organisée par la ville de Liège.

Les bâtiments scolaires vont-ils s’écrouler ?

L’état des bâtiments scolaires de la Ville de Liège est indigne de celui d’une ville d’un pays industrialisé du 21e siècle. Le désinvestissement massif dans l’infrastructure scolaire depuis près de 30 ans a fait des dégâts. Même aujourd’hui, l’échevin de l’instruction publique admet qu’actuellement on ne peut parer qu’aux entretiens les plus urgents. Ce n’est pas pour rien que 80 % des Liégeois sondés par le PTB+ esti-ment que « la ville a délaissé les bâtiments de ses écoles ». 25,2 % demandent comme 1re mesure à mettre en place, la rénovation des bâtiments scolaires. Parmi ces 25,2 %, une immense majorité de parents ayant leurs enfants dans le réseau de la Ville de Liège. Il n’est pas normal de voir les écoles de la Ville gaspiller des milliers de calories de chaleur par manque d’isolation. Tout comme il n’est pas normal d’entendre que des jeunes filles se retiennent d’aller aux toilettes parce que l’état des sanitaires est délabré dans leur école.

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Le PTB+ déplore que dans ce dossier-ci également, les pouvoirs publics liégeois aient remis leur espoir dans la mise en place de PPP (partenariat public-privé) pour la rénovation et la construction de nouveaux bâtiments scolaires. Ce type de solutions va entraîner, dans les faits, une privatisation d’une partie de l’enseignement. Comme le démontre le cas de l’école Naniot, les partenaires privés ne sont intéressés dans ce type de PPP que s’il leur est garanti une marge bénéficiaire considérable. Le PTB+ estime que l’enseignement doit rester public et doit être refinancé.

Les commandes de matériel vont-elles un jour arriver ?

Le PTB+ rejoint les préoccupations des organisations syndicales du personnel enseignant de la ville de Liège quant à la livraison trop tardive de matériel scolaire. Il n’est pas rare de voir des enseignants at-tendre trois à quatre mois pour recevoir le matériel nécessaire pour pouvoir donner correctement leurs cours. Dans certaines écoles, il manque même du papier WC. Cette situation n’est plus tolérable. La bu-reaucratie et le manque de communication entre les différents échevinats amènent à des situations de plus en plus absurdes. Il n’est dès lors pas étonnant de voir les enseignants de la ville partir en action pour avoir une réponse à leur préoccupation. Malheureusement, malgré les promesses, force est de constater que peu de choses changent dans la pratique.

Vision du PTB+

L’enseignement est une des compétences les plus importantes de la ville de Liège. Un enseignement de qualité est une condition sine qua non pour créer des citoyens critiques et émancipés et assurer un avenir digne à tous les jeunes. Le désinvestissement dont a été victime ce secteur de la part des autorités de la Ville de Liège comme de part de la fédération Wallonie-Bruxelles est inacceptable. Le PTB+ s’oppose à la marchandisation de l’enseignement et à la concurrence effrénée sur le « marché scolaire», que ce soit entre réseaux mais aussi entre écoles du réseau public de la ville de Liège. Cette concurrence libérale est à la base de la dualisation de notre enseignement. Le PTB+ préconise la mise en place du modèle finlandais en matière d’enseignement, soit la mise en place d’un tronc commun pour tous les élèves jusque 16 ans. Ce tronc commun enseignera des compétences techniques et générales. C’est ce modèle qui permet à la Finlande de jouir de l’enseignement non seulement le moins inégalitaire en Europe, mais aussi de l’ensei-gnement le plus performant et ce quel que soit le niveau scolaire.

Un souci récurrent des parents et un déterminant important de la réussite sont le nombre d’élèves par classe et plus spécialement dans l’enseignement fondamental. Comme le démontre une des études les plus larges réalisées aux États-Unis, l’étude STAR, il y a un lien direct entre le nombre d’élèves par classe et la réussite scolaire, et ce, même dans les années secondaires. En d’autres termes, plus le nombre d’élèves par classe est élevé, plus ce sont les enfants des couches populaires qui ratent leurs études. Le PTB+ préconise la mise en place de classes de maximum quinze élèves dans le fondamental. Ce qui doit mener à l’embauche de 150 instituteurs afin de garantir ces normes pour les 9 800 élèves des écoles fon-damentales de la Ville de Liège.

Le PTB+ préconise aussi une simplification administrative pour les commandes matérielles pour l’ensei-gnement. À ce sujet, il propose que la gestion des bâtiments publics de l’enseignement communal lié-geois revienne sous la compétence exclusive de l’échevin de l’instruction publique.

Pour la rénovation des bâtiments scolaires, le PTB+ soutient la mise sur pied d’une société publique de construction et de rénovation de logements publics. Cette même société pourra également être sollicitée pour l’entretien des bâtiments scolaires de la Ville de Liège. Le PTB+ rappelle sa proposition de la (re)mise sur pied d’une banque publique de manière à financer en partie les capitaux de départ de cette entreprise publique construite sur une base intercommunale.

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Propositions du PTB+

1 La ville de Liège doit ?uvrer à la gratuité effective de son enseignement.2 Quinze élèves par classe maximum dans l’enseignement fondamental liégeois. Em-

bauche de 150 instituteurs ou institutrices pour pouvoir assurer ce cadre.3 Rénovation urgente des bâtiments scolaires de la Ville.4 Mise en place d’un tronc commun jusqu’à 16 ans, à l’image de l’enseignement le plus

performant en Europe qu’est le modèle finlandais.5 Simplification des procédures de commande de matériel pour le personnel enseignant.

Octroi des compétences des bâtiments scolaires à un seul échevinat. 6 La Ville doit développer son réseau de soutien aux écoles : CPMS, bâtiments pour classes

vertes, cellule informatique pour gérer le parc informatique dans les écoles, une cellule administrative qui aide les directions du fondamental dans la gestion de leur école.

7 La Ville doit développer les complexes sportifs qui sont dans un état de délabrement équivalent à celui des écoles : il n’y a par exemple plus de piscine publique dans le centre de Liège (Outremeuse et Grivegnée) !

Au niveau de la fédération Wallonie-Bruxelles, le PTB+ se bat pour :

[ De solides investissements dans l’enseignement. Pour un budget de l’enseignement re-présentant au minimum 7 % du produit intérieur brut. En guise de premier pas, le gouver-nement doit adapter la loi de financement des Communautés et accroître de 5 milliards d’euros les dotations de l’enseignement (néerlandophone et francophone).

[ Un financement des universités et des hautes écoles attribué en fonction des besoins et non selon des « enveloppes » arbitraires. Ce financement doit être public.

[ La fusion des réseaux en un seul service public. Programme et objectifs nationaux. Et pas d’examens d’entrée dans le supérieur.

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4. Droit à des taxes payables

Constats

L’argent est le nerf de la guerre. Et aussi d’une commune. Après avoir subi une grave crise de la dette dans les années 80, la ville de Liège comme beaucoup de communes belges est face à de nouveaux dangers dus à la crise de 2008.

Liège survivra-t-elle à la crise ?

La crise est passée par là et tant du côté des recettes que des dépenses, il y a de graves problèmes qui guettent les finances de la ville :

[ la suppression des dividendes du Holding communal1 dans le cadre de la débâcle de Dexia , à savoir 3,7 millions en 2008 ;

[ la diminution des rentrées de l’additionnel à l’IPP par diminution des salaires moyens des Lié-geois ;

[ l’augmentation des dépenses sociales, notamment causées par les mesures gouvernementales contre les chômeurs qui vont pousser quelques milliers de personnes au CPAS ;

[ Pour Liège, cela signifie un million de charge nette supplémentaire entre 2008 et 2009 pour le CPAS, 500000 euros de plus par an pour les pensions à l’ONSS et une augmentation des dépenses de 10 millions pour trois sauts d’index ;

[ l’impact de la libéralisation du secteur énergétique tant au niveau des prix pour la ville elle-même qu’en diminution des dividendes des intercommunales dans le secteur ;

[ la hausse des prix de l’énergie sur le marché mondial. Pour Liège, cela signifie une augmenta-tion des dépenses de 3,6 millions d’euros.

Devrons-nous payer à nouveau pour les banques ?

Le PTB+ n’acceptera pas que les Liégeois paient une fois de plus pour cette crise dont ils ne sont pas responsables. Il n’est pas normal que les habitants paient une nouvelle fois au niveau communal pour les banques alors qu’on a déjà déboursé au niveau fédéral. Les banques ont déjà largement profité ces 30 dernières années du remboursement des intérêts sur la dette de la ville dans les années 80 et 90. Chaque année, des millions d’euros des deniers publics liégeois sont transférés dans les caisses des grandes banques comme charge de la dette. Aujourd’hui, nous risquons de devoir payer une fois de plus pour la débâcle des banques.

Pourtant, pendant 120 ans, nous avions une banque publique comme le Crédit communal : la banque des communes. Les partis de M. Demeyer (PS), Mme Defraigne (MR) et M. Firket (cdH) l’ont privatisée pour en faire ce qui est devenu Dexia. Douze ans plus tard, elle ne fonctionne plus. Pire même, en pleine tornade fi-nancière en 2008, la ville de Liège décide de souscrire à une augmentation de capital de 9,6 millions d’euros. Le PTB+ avait mis en garde contre cette augmentation de capital qui revenait en fait à jouer au casino avec notre argent public. Aujourd’hui, tout cet argent est parti en fumée. Tout cet argent, c’est 1,3 million de divi-dendes en moins par an. Tout cet argent, c’est 52 millions de patrimoine en moins pour notre ville de Liège.

Les communes sont-elles des victimes consentantes ?

Les partis traditionnels (PS et cdH présents à tous les niveaux de pouvoir, Ecolo à la région et MR au fédé-ral) acceptent tous de faire payer les conséquences de la crise et les réformes austères injustes par les communes. Citons par exemple, la réforme des polices, le CPAS, la réforme des pompiers, la suppression

1 40 millions de recette communale en moins pour toutes les communes de Wallonie.

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« PRENEZ L’HÔTEL DE VILLE ! »   19 .

de la taxe communale sur la force motrice (en faveur du patronat et sans garantie de compensation suffi-sante pour les communes).

Ceci s’ajoute à une évolution lente où la part du fonds des communes (un fonds régional censé gommer les différences de revenus moyens entre communes) diminue par rapport aux différents impôts commu-naux perçus (qui dépendent de la richesse des habitants de la commune). L’année 2010 est la première année dans l’histoire de la ville de Liège où les rentrées venant des impôts locaux (IPP, taxe urbaine, taxe horodateurs…) ont dépassé celui des fonds des communes.

La dotation du fonds des communes pour Liège ville était de 97 millions d’euros en 1977 et est de 131 mil-lions d’euros aujourd’hui : soit une diminution de 50,6 %2, si l’on tient compte de l’inflation.

Moins de solidarité = plus de taxes injustes

La part du fonds des communes diminuant, les mécanismes de solidarité entre communes riches et pauvres s’en retrouvent grandement atténués. Ce qui a pour conséquence une diminution relative des ser-vices publics dans ces communes pauvres souvent combinée à une augmentation de la fiscalité. Plus les habitants d’une commune sont pauvres, plus la commune appliquera un impôt communal élevé pour pou-voir garantir des rentrées équivalentes à celle d’une commune riche. Comme le disait Coluche : « Moins tu peux payer, plus tu paies. »

La ville de Liège connaît ainsi une des fiscalités les plus hautes du pays. Avec 8 % d’additionnel à l’IPP et 2 870 de centimes additionnels, la ville de Liège se retrouve ainsi au niveau de l’IPP largement au-dessus de communes plus aisées comme Oreye (6 %) et Spa (6 %). Au niveau de l’additionnel au précompte immobilier (PRI), la ville de Liège connaît l’impôt le plus élevé des 84 communes de toute la province (à l’exception de Huy) avec 2 870 centimes à comparer ici aussi avec les communes plus riches comme Oreye (1 900) et Spa (1 900).

La taxe urbaine sert-elle à engraisser Shanks ?

Mais les communes n’ont pas seulement l’IPP et les centimes additionnels comme source de taxation com-munale. La part de la fiscalité locale dans les recettes communales est passée de 51,2 % des recettes en 2007 à 52,1 % en 2012 . Les taux fixés par les communes pour les additionnels à l’impôt des personnes physiques et au précompte immobilier sont restés stables. Par contre, les taxes strictement locales, après une période de paix fiscale, ont grimpé de 4,3 % dans les budgets 2012. La hausse vaut surtout pour les villes.

À Liège, on peut le voir avec un foisonnement de taxes les plus diverses servant à payer des services par-ticuliers, souvent à des firmes privées. La plus emblématique est la taxe urbaine, dite « taxe poubelle ». Elle se divise en une partie variable (sacs payants) et une partie forfaitaire. La taxe forfaitaire s’élève à 100 euros pour un isolé et 155 euros pour un ménage. Une exonération est prévue pour les isolés qui gagnent moins que 9 768 euros bruts par an ou moins de 12 210 euros pour l’ensemble des membres du ménage. Il est alors possible d’avoir une réduction à 26 (isolé) ou 39 euros (ménage).

Cette taxe est profondément injuste d’abord parce qu’elle est un transfert d’argent des poches des tra-vailleurs vers celles des multinationales des déchets. Avec l’argent de la taxe urbaine, la ville de Liège paie les deux entreprises principales qui traitent nos déchets. À la récolte, il s’agit de la société Shanks Belgium, dont le chiffre d’affaires s’élève à 219 millions d’euros et le bénéfice à 46 millions d’euros pour l’année 2010. Pour le traitement des déchets, il s’agit de l’incinérateur d’Intradel avec comme acteur important le Groupe GDF Suez environnement dont le bénéfice s’élève à 565 millions d’euros. Le PTB+ n’est évidemment pas opposé au tri des déchets mais refuse que les Liégeois paient des taxes de plus en plus élevées pour enrichir des multinationales. Le PTB+ s’oppose à la logique : « Je trie, tu tries, nous

2 Calcul effectué par notre camarade Christian Remacle.

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trions… ils empochent. » La main-d’?uvre gratuite que nous sommes doit-elle en plus payer le traitement de déchets qu’elle n’a pas choisi de produire ?

Cette taxe est également profondément injuste car elle est forfaitaire. Si vous gagnez 1 000 euros par mois, cette taxe équivaut donc à 10 % de votre salaire. Par contre, si vous gagnez 4 000 euros par mois, cette taxe représente 2,5 % de votre loyer mensuel. Pourquoi les plus riches paient-ils quatre fois moins de taxe urbaine que les moins nantis ? Quand on pense que rien qu’avec le budget publicitaire de l’ex-po 2017 estimé à 6 millions d’euros, on pourrait réduire de moitié la taxe urbaine de tous les Liégeois.

Vision du PTB+

Nous mettons en garde la prochaine majorité communale. Ce n’est pas aux habitants de Liège de payer la crise. Pas question d’augmenter la fiscalité communale pour renflouer les caisses. Pas question d’aug-menter l’additionnel à l’impôt des personnes physiques pour combler les trous. Pas question d’augmen-ter la taxe urbaine, une des taxes les plus injustes qui soient. Face à des responsabilités accrues, il faut plus de moyens. Les épaules les plus fortes doivent porter les charges les plus lourdes.

Au niveau de l’État fédéral, il faudrait modifier le mode de calcul de l’impôt communal. L’impôt communal est calculé sur base de l’impôt des personnes physiques. Comme ce dernier est progressif, on pourrait supposer que l’impôt communal l’est aussi. Mais le taux de cet impôt communal est généralement plus élevé dans les communes pauvres que dans les communes riches. Il est urgent de revoir ce mécanisme fis-cal aberrant au profit d’un système qui garantirait une réelle solidarité financière entre communes riches et moins riches. Concrètement cela veut dire refinancer de manière substantielle le Fonds des communes. Ce Fonds donne plus aux villes et aux communes moins argentées.

En outre, le PTB+ constate que, depuis 1983, les revenus mobiliers provenant du capital (dividendes, inté-rêts…) ne sont plus globalisés sur notre fiche d’impôt. Résultats : ce type de rentrées n’est plus soumis à l’impôt des personnes physiques (l’impôt fédéral que chacun paie selon sa déclaration d’impôt) et les revenus des capitaux ne contribuent plus aux finances communales ! Seuls les salariés et les indépen-dants contribuent à l’effort. Ce n’est pas acceptable. Le PTB+ estime qu’il faut à nouveau faire contribuer les revenus du capital par une globalisation des rentrées financière sur la feuille d’impôt.

Le PTB+ s’oppose aux taxes forfaitaires car elles sont les plus injustes. Il propose la diminution de moitié de la partie non variable de la taxe urbaine annuelle de la ville de Liège, soit 50 euros pour un isolé et 75 euros pour un ménage. Le PTB+ propose la remise sur pied d’un service entièrement public de traite-ment et de collecte des déchets.

Le PTB+ s’oppose au démantèlement de toutes les taxes sur les entreprises sur son territoire. En cette période de crise, il n’est pas normal que l’on diminue la fiscalité sur les entreprises et augmente celle sur les habitants.

Propositions du PTB+

1 Réduction de 50 % de la taxe urbaine. Cette mesure coûterait 7 millions d’euros aux finances communales.

2 Pas d’augmentation des autres taxes pendant la législature 2012-2018.3 La restauration de la taxation force motrice pour les investissements après 2006.4 L’augmentation de la taxe sur les enseignes bancaires.5 L’application de la taxe sur les enseignes commerciales de plus de 400 m², taxe qui ne

toucherait donc que les enseignes des grosses multinationales de la distribution.6 Augmentation de la dotation du Fonds des communes pour la ville de Liège. En 1978,

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« PRENEZ L’HÔTEL DE VILLE ! »   21 .

un tiers des revenus des communes venait de là, aujourd’hui un cinquième. En Wallo-nie, 188,5 millions d’euros sont nécessaires pour ramener le Fonds des communes à 25 % des recettes communales ordinaires. L’Union des communes et villes wallonnes demande un mécanisme d’adaptation automatique qui lie le Fonds des communes à l’évolution des charges des communes (essentiellement, les dépenses de personnel). Ce fonds doit donc être refinancé sur base de revenus provenant d’une réforme fiscale sur l’impôt (tranches d’impôts plus élevés pour les revenus les plus élevés, revenus du capital taxés comme revenus du travail…)

Au niveau fédéral, le PTB+ se bat pour :[ La garantie d’une meilleure progressivité de l’impôt par l’application de taux d’imposi-

tion allant de 10 à 55 % (aujourd’hui : de 25 à 50 %).[ L’introduction d’un impôt annuel sur les grosses fortunes : 1 % à partir d’un million d’eu-

ros, 2 % sur la partie dépassant deux millions d’euros, 3 % sur la partie dépassant trois millions. Avec déduction de la première maison d’habitation, plafonnée à 500 000 euros.

[ La suppression complète du monstre fiscal que sont les intérêts notionnels. Cela pourrait rapporter au moins deux milliards d’euros au budget fédéral afin de réduire son déficit.

Au niveau régional, le PTB+ se bat pour :[ L’augmentation de la dotation du Fonds des communes. En Wallonie, 188,5 millions

d’euros sont nécessaires pour ramener le Fonds des communes à 25 % des recettes communales ordinaires.

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22 . PROGRAMME DU PTB+ AUX ÉLECTIONS COMMUNALES • LIÈGE 2012

5. Droit à des services de proximité

Constats

Dans l’enquête menée par le PTB+ auprès de 1 560 Liégeois, ceux-ci y ont exprimé un grand besoin de proximité. 40 % d’entre eux demandent de « diminuer l’obligation de se déplacer en favorisant les ser-vices et commerces de proximité » en citant les « bureaux de poste, les agences bancaires, les boulange-ries… » 35,2 % d’entre eux y lient également la question de l’emploi en demandant que « pour créer de l’emploi, la ville doive exiger assez de services de proximité dans chaque quartier ». En matière de santé également, 14,2 % des Liégeois demandent un « retour aux hôpitaux de proximité » tandis qu’en matière de sécurité on retrouve ce même besoin avec 49,1 % qui demandent que « la ville investisse dans la pré-sence de police de proximité ».

Combien de kilomètres faut-il marcher pour retrouver un bureau de poste ?

C’est pourtant à l’opposé qu’on assiste ces dernières années à Liège. Des fermetures multiples de bu-reaux de poste ont retiré progressivement ce service public vital des quartiers de Liège. C’est pour ce besoin de proximité que plus de 200 habitants de Sainte-Marguerite ont rejoint le PTB+ lors de sa mani-festation le 15 mars 2011 contre la fermeture du bureau de poste de la rue Saint-Séverin. C’est pour les mêmes raisons que le PTB+ a également organisé des actions pour les bureaux de Saint-Léonard et de Grivegnée. « La poste est là pour les gens, pas pour le profit », disions nous à l’époque. Pourtant, cela n’a pas empêché plusieurs élus de notre conseil communal ayant un mandat fédéral de voter le contrat de gestion de La Poste prévoyant ces fermetures. Le premier d’entre eux est d’ailleurs notre bourgmestre M. Demeyer. Il avait dès lors été promis que les « points-poste » allaient avantageusement remplacer les bureaux. Le résultat est sans appel : depuis plusieurs mois, des quartiers comme Grivegnée, Saint-Léo-nard et Sainte-Marguerite se trouvent quasiment sans point-poste. Notons d’ailleurs le même phénomène avec les agences bancaires fermées pour cause de rentabilité et les distributeurs de billets. Est-il normal qu’il n’y ait qu’un seul distributeur de billets pour tous les quartiers de Droixhe, Bressoux et le bas de Grivegnée réunis ?

Les méga centres commerciaux étouffent le commerce de proximité

C’est aussi à l’opposé qu’on assiste lorsque la ville donne son autorisation à l’établissement de méga centres commerciaux comme Belle-Île et la Médiacité dont un des effets est celui de chasser les petits commerçants des quartiers. Qu’elles le veuillent ou non, ces offres commerciales rentrent en concurrence avec ces commerces locaux vu que le pouvoir d’achat des travailleurs est bloqué depuis des années.

L’école de quartier face au « marché scolaire »

Au niveau scolaire également, on ne peut que déplorer l’offre inégale de qualité d’établissement entre les différents quartiers de la ville. La promotion de l’immersion et des pédagogies actives a cet effet pervers de chasser les enfants des quartiers populaires de ces écoles. La ville de Liège participe ainsi de plus en plus à cet enseignement à deux vitesses si caractéristique du pays connaissant les plus grandes inégalités en matière d’enseignement. Encourageant ainsi une certaine mobilité pour aller chercher les « meilleures écoles », les autorités détricotent le besoin d’une présence d’un réseau scolaire fondamental et secondaire de proximité et de qualité.

Les mairies de quartier, une décentralisation sans projet

Si les mairies de quartier se sont développées durant ces deux dernières législatures, elles restent des lieux uniquement conçus pour soulager les longues files de la cité administrative. Malheureusement,

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« PRENEZ L’HÔTEL DE VILLE ! »   23 .

aucun projet d’intégration de ces mairies dans un processus participatif n’a accompagné l’installation de ces mairies dans les quartiers. Or, vu leur proximité, elles pourraient constituer un lieu de dialogue per-manent entre les autorités de la ville d’une part et les habitants et leurs associations d’autre part.

Vision du PTB+

Des quartiers intégrés conçus en fonction des besoins des habitants

Le PTB+ préconise des « quartiers intégrés », c’est-à-dire des quartiers qui fonctionnent « à échelle hu-maine ». Cela veut dire qu’outre les espaces (verdure et places), c’est surtout avec et autour des gens du quartier qu’on construit cette intégration. Un quartier intégré est un quartier où le logement est abor-dable. Un quartier où les soins de santé sont accessibles. Un quartier où l’enseignement est abordable et de qualité. Mais aussi où il y a assez d’équipements publics proches des gens comme des bibliothèques, des bassins de natation, des crèches, des gardes d’enfants, des plaines de jeu, des infrastructures spor-tives, des centres culturels… Ce sont aussi évidemment des quartiers où on trouve à nouveau des bureaux de poste, des agences bancaires et des magasins de proximité.

Une poste moderne consciente de son rôle social

Nous insistons particulièrement sur le maintien des bureaux de poste. Cinq jours par semaine, la poste délivre le courrier. Ceux qui sont moins mobiles peuvent s’adresser au facteur pour leur pension, pour un versement ou parfois même encore pour avoir une petite causette. Le bureau de poste occupe une place de premier plan dans la vie sociale du quartier. Nous voulons que ça continue et que des bureaux ouverts reviennent là où ils ont été fermés. Nous proposons d’ailleurs, afin de diminuer la fracture numérique, la mise en place d’un cybercafé dans chaque bureau de poste. La Poste est une entreprise de communica-tion. Dans le passé, la poste, en tant que service public, a démocratisé la distribution du courrier et la com-munication par lettres, qui étaient jadis réservées aux notables. Aujourd’hui, Internet est devenu un nou-veau moyen de communication, bien plus rapide. Mais tout le monde, loin de là, n’y a pas encore accès. Tout le monde ne peut s’offrir un ordinateur, un branchement ADSL et un entretien régulier de surcroît.

Faire des mairies de quartier de véritables lieux d’information et de rencontres

Le PTB+ demande également l’élargissement des heures d’ouverture des différents services administra-tifs centralisés et décentralisés de la ville de Liège. Les services rendus doivent s’adapter à la flexibilité accrue demandée aux travailleurs. Il devrait être prévu un élargissement des horaires d’ouverture jusque 20 h deux ou trois jours par semaine.

Dans les quartiers, les mairies devraient devenir un lieu d’information et d’échanges avec la population. Elle serait le lieu idéal pour construire un réel projet participatif avec les associations et les habitants du quartier.

Propositions du PTB+La Ville doit favoriser le développement des services de proximité. Cela veut dire entre autres :

1 Une bonne école dans le voisinage.2 Un médecin, un dentiste et un pharmacien dans le voisinage (soins de première ligne

bons et pas chers).3 Un bureau de poste (avec accès à l’Internet) et une agence d’une banque publique dans

le quartier.

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24 . PROGRAMME DU PTB+ AUX ÉLECTIONS COMMUNALES • LIÈGE 2012

4 Un espace suffisant : espaces verts et espaces de jeux. 5 Des lieux de rencontre et maisons de jeunes accessibles.6 Des infrastructures de quartier : bibliothèque locale, éventuellement salon-lavoir de la

ville, etc.7 Présence d’indépendants : salons-lavoirs, pharmaciens, boulangers, marchands de lé-

gumes, assez de terminaux Bancontact, etc.8 Maintien des écoles de quartiers de qualité dans tous les quartiers de Liège. Pas d’ensei-

gnement à deux vitesses.9 Plus aucune autorisation de construction de centres commerciaux sur le territoire de la

ville.

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« PRENEZ L’HÔTEL DE VILLE ! »   25 .

6. Droit à la santé

Constats

Un droit inégal socialement

Dans notre pays, une famille sur trois est souvent incapable de payer sa facture de soins de santé. Les montants élevés des factures d’hôpital pèsent lourdement sur les budgets des familles en raison des sup-pléments demandés par les spécialistes. L’espérance de vie des travailleurs et des sans-emploi est entre trois et cinq ans inférieure à celle des plus nantis. L’espérance de rester en bonne santé varie, quant à elle, entre 18 et 25 ans selon la classe sociale à laquelle on appartient. L’état de santé est donc principalement déterminé par les inégalités sociales. C’est une question d’hygiène de vie, mais surtout du type de travail, de l’endroit où l’on habite (plus ou moins pollué), du stress vécu et du coût plus ou moins supportable des soins de santé.

La marchandisation creuse les inégalités

La santé devient de plus en plus une marchandise. En commercialisant et en privatisant les soins de santé, les inégalités sociales ne font que s’accentuer : les clients plus riches sont plus rentables et donc privilé-giés et mieux soignés.

Ces évolutions se manifestent malheureusement de plus en plus à Liège :

(a) Les hôpitaux se regroupent peu à peu en pôles hospitaliers. Les hôpitaux de Sainte-Rosalie, Château rouge et de la Citadelle se sont regroupés dans le CHR et les hôpitaux du Sart Tilman, des Bruyères et du Brull se sont regroupés dans le CHU . Il existe donc aujourd’hui deux gros pôles hospitaliers, le CHU et le CHR. En plus de ces deux pôles, il existe encore des « hôpitaux de quartiers » du réseau chrétien tels que Saint-Joseph, l’Espérance et Saint-Vincent mais qui sont, eux aussi, sur le point de se regrouper dans le CHC qui sera un nouveau complexe hospi-talier situé à Glain (2016). Une politique de centralisation générale des structures de soins de santé est unilatérale et va à l’encontre d’une demande générale des citoyens qui est de vouloir « un retour aux hôpitaux de proximité ». 14,2 % des Liégeois l’ont indiqué dans l’enquête menée par le PTB.

(b) L’accès à la médecine de première ligne est en grande partie dominé par la médecine libérale, la médecine de prestation. L’approche intégrée des maisons médicales est encore minoritaire. Il existe six maisons médicales seulement actuellement à Liège. Elles soignent 15 000 patients. Pourtant, la demande est grande. La revendication « développer le réseau des maisons médi-cales pour un accès gratuit à la santé » recueille 70,5 % d’avis favorables, ce qui en fait une des revendications les plus portées dans l’ensemble de l’enquête du PTB+ auprès de 1 560 Liégeois.

(c) Dans une enquête du Regerm (TODO Réf ?), le groupe de travail des maisons médicales de Liège, une des demandes les plus soutenues est le manque de maisons de repos. Il existe sur Liège actuellement 48 maisons de repos et, pour chacune d’entre elles, des listes d’attente souvent interminables.

(e) Les différents statuts et aides possibles ne sont pas assez promus et les personnes pouvant en bénéficier ne le savent souvent pas. Par exemple, pour le statut Omnio, seule une personne sur cinq qui y a droit en fait la demande simplement par manque d’information de l’existence même de ce statut et de ce droit. Ce manque d’information diminue l’accès aux soins de santé pour les populations plus précaires. De plus, les procédures de prises en charge mais aussi de remboursement sont souvent floues, compliquées et surtout très lourdes aussi bien pour les patients que pour les praticiens.

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26 . PROGRAMME DU PTB+ AUX ÉLECTIONS COMMUNALES • LIÈGE 2012

Vision du PTB+

Nous plaidons pour une approche globale et transversale de la santé intégrant la compréhension des principaux déterminants sociaux de la santé. Plusieurs de ces facteurs dépendent directement de l’action communale : qualité du logement, propreté et environnement sain, lien social et vie associative, aide sociale et lutte contre la pauvreté. La commune a de ce fait un rôle important d’information et de pré-vention à jouer. Elle doit être un facilitateur de coopération entre les différents intervenants locaux de la santé : hôpitaux, maisons médicales, CPAS, centres PMS etc. Les campagnes de prévention doivent être concertées et exécutées avec ces acteurs de terrain pour une plus grande efficacité.

Par ailleurs, la commune peut préventivement faire que chaque décision, dans quelque domaine que ce soit, intègre une étude préalable de son impact sur la santé : de l’aménagement du territoire à la gestion de l’environnement et des espaces verts en passant par l’organisation de la circulation locale : tous ces domaines devraient intégrer une dimension de santé publique avant leur exécution.

Enfin, le PTB+ défend des soins de santé accessibles, solidaires et de bonne qualité pour tous et le PTB+ lie les paroles aux actes. Depuis plus de 35 ans, les onze maisons médicales de l’organisation Médecine pour le Peuple, initiée par le PTB, pratiquent une médecine gratuite et de haute qualité. En région lié-geoise, nous avons une maison médicale à Herstal et une autre à Seraing qui soignent des milliers de patients. Par cette initiative, le PTB+ réalise « en petit » ce qu’il voudrait voir se réaliser « en grand » s’il dirigeait la politique de la santé en Belgique.

La santé doit être un droit, pas un privilège.

Propositions du PTB+

1 Généralisation des centres de santé de quartier gratuits tels que le pratique le réseau des maisons médicales sur le territoire de la ville de Liège. Les soins de première ligne doivent être prioritaires. Les consultations chez le généraliste devraient être entièrement remboursées. C’est le médecin généraliste qui connaît le mieux le patient. Il gère son dossier médical global et il est sa personne de confiance. C’est lui qui peut donner les meilleurs conseils quand il s’agit d’envoyer le patient chez un spécialiste. La commune pourrait soutenir la création de telles maisons médicales dans chaque quartier, notam-ment par la mise à disposition de locaux communaux.

2 Reconnaître l’expertise des maisons médicales comme acteur de terrain du fait de leur proximité avec les patients et établir un dialogue permanent avec elles pour de meil-leures campagnes de préventions.

3 En matière de dépistage, le PTB+ demande une plus grande synergie entre les autori-tés de la ville et la médecine de première ligne. On voit encore trop souvent les cars de dépistage arriver dans des quartiers sans aucune coordination avec les médecines géné-ralistes. Cette manière de pratiquer de la médecine verticale n’est pas la bonne manière de pratiquer des dépistages.

4 Faire la promotion d’une alimentation variée et saine dans les repas scolaires, les repas du CPAS et par des campagnes d’information dans les écoles.

5 Faciliter l’accès au sport dans une optique de prévention des problèmes de santé. 6 Supprimer les suppléments sur les honoraires et sur le matériel médical lors des hos-

pitalisations. La ville a l’autorité politique nécessaire pour que ce soit le cas au sein de l’intercommunale de la Citadelle. L’accès intégral de tous les hôpitaux doit être garanti pour tous. Le patient doit pouvoir faire appel à des spécialistes et des hôpitaux aux tarifs de la mutuelle et dans des délais raisonnables. Les hôpitaux publics sur la ville doivent être maintenus et refinancés.

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7 Renforcer la coopération entre les hôpitaux de l’agglomération pour améliorer l’offre des soins en fonction de critères scientifiques et sociaux et non pas pour faire des économies à tout prix.

8 Une diminution du prix de certains médicaments remboursés par le CPAS. L’accès aux médicaments doit être accessible à tous, il faut donc mettre en place une forme de mo-dèle kiwi sur certains médicaments remboursés par le CPAS. Le modèle kiwi, importé en Belgique par le médecin et conseiller communal PTB+ à Deurne Dirk Van Duppen, consiste en une adjudication publique organisée par les autorités pour chaque catégorie de médicament. Ce procédé permet de réduire le prix des médicaments de 50 à 90 %.

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28 . PROGRAMME DU PTB+ AUX ÉLECTIONS COMMUNALES • LIÈGE 2012

7. Droit à la mobilité : des transports publics, fréquents et accessibles

Constats

Le chaos organisé de nos sociétés industrielles capitalistes

La voiture est encore souvent le seul moyen pour aller du domicile au travail malgré la pollution de l’air, les nuisances sonores, les embouteillages, l’augmentation des prix des carburants. On ne pourra trouver de solutions durables à ces problèmes qu’en revoyant de fond en comble le modèle de production de notre société libérale. La flexibilité à outrance et l’établissement des entreprises dans des endroits coupés de tout transport en commun (un quart des patrons admettent que leur site n’est pas ou pas suffisamment desservi par les transports en commun) sont des caractéristiques de nos économies qui mènent à de grands gaspil-lages en matière de transport. Les pouvoirs publics doivent avoir l’ambition d’intervenir aussi dans ce type de compétences macro-économiques afin de résoudre le problème du transport durable dans notre société. Cette absence de volonté est une des causes majeures du chaos organisé de la mobilité à Liège.

Va-t-on répondre au besoin de proximité des Liégeois ?

Dans l’enquête réalisée par le PTB, 40,1 % des Liégeois ont demandé de « diminuer l’obligation de se déplacer en favorisant les services et commerces de proximité et d’arrêter de construire de nouveaux centres commerciaux ». D’une manière générale, un fort besoin de proximité, diamétralement opposé aux politiques de réduction et de centralisation encouragées par les autorités, a été exprimé par les Liégeois dans cette enquête. Outre ce besoin, 38,9 % des Liégeois sondés par le PTB+ demandent « un vrai plan de mobilité avec une priorité pour le service public ».

Les menaces qui pèsent sur les transports publics

Si les sociétés qui organisent les transports sont encore publiques en Belgique, elles sont grandement menacées par la Commission européenne. Celle-ci a déjà essayé à plusieurs reprises d’ouvrir ce secteur au privé. Les organisations syndicales ont réussi à freiner cette évolution jusqu’à aujourd’hui. Dans les pays où la privatisation est une réalité, une offre abondante sur des lignes urbaines très fréquentées côtoie la disparition de lignes qui desservent les régions plus éloignées et moins peuplées. Les prix élevés pour les usagers se pratiquent en parallèle avec des services dégradés et la détérioration de la situation sociale des travailleurs. Cette tendance de fond à la privatisation doit être arrêtée. Dans ce cadre, nous rejoignons les inquiétudes de l’association Attac1 qui dénonce l’utilisation des PPP (partenariats public-privé) dans la construction de la première ligne de tram à Liège. La mise en place d’un PPP pour le tram revient dans les faits à une privatisation partielle de la ligne de bus la plus rentable de Wallonie : la ligne 1.

Le tram, une occasion manquée d’un plan concerté de mobilité intermodale

Un projet de mobilité d’ensemble de l’agglomération urbaine de Liège est nécessaire. Or force est de constater que les questions de mobilité sont encore trop décidées au coup par coup et de manière parcel-laire. Aucune politique de mobilité multimodale visant à intégrer l’utilisation des trams, bus, voiture, vélo et marche à pied n’est sérieusement étudiée. Comme le démontre la gestion du dossier « tram », chaque commune de l’agglomération défend « son » plan de mobilité sans vision d’ensemble. À ce titre, le PTB+ regrette la limitation de la première ligne du tram de Sclessin à Coronmeuse dont le but premier semble être le transport des touristes pour l’expo Liège 2017. Ce n’est pas d’un tram touristique que les Liégeois ont besoin mais d’un transport structurant l’ensemble de la mobilité dans l’agglomération.

1 Communiqué du 29 novembre 2011 : http://tramliege.be/actualite/critique-du-partenariat-public.html.

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« PRENEZ L’HÔTEL DE VILLE ! »   29 .

En outre, dans le débat politique qui agite Liège depuis quelques années, le PTB+ s’inquiète de l’attention unilatérale donnée à la seule construction de la ligne du tram. Cela se fait au détriment d’un nécessaire débat sur la réorganisation des lignes de bus et de la mise en place d’un RER Liégeois. En effet, la mise en place d’une offre de transport public et performant entre Liège et sa région périurbaine est le seul moyen de décourager durablement le déplacement en voiture dans le centre-ville. La réactivation des différentes gares liégeoises et la mise en place d’une boucle ferroviaire rejoignant les gares de Bressoux, Liège, Hers-tal et Seraing ainsi que les gares intermédiaires se trouvant entre celles-ci, c’est une option importante pour l’agglomération liégeoise. La passivité de la SNCB, voire même le recul enregistré dans le domaine, comme en témoigne la fermeture des guichets des gares de Herstal et d’Angleur, est alarmante. La SNCB doit respecter son contrat de gestion.

Vu la complexité du dossier mobilité à Liège, le PTB+ regrette, comme c’est devenu une habitude à Liège, l’absence de concertation sérieuse avec la population sur le dossier. Deux semaines et une seule grande réunion centralisée pour discuter d’un projet aussi important que le tram, cela ne peut être vu que comme une volonté de la SRWT d’éviter un débat citoyen un tant soit peu sérieux. Les multiples réclamations des comités de quartier dans ce sens témoignent de ce manque de dialogue.

Les maillots jaunes valent-ils plus que les cyclistes de tous les jours ?

En matière de mobilité douce, le PTB+ ne peut se satisfaire des faibles avancées en matière d’infras-tructures dédiées à l’utilisation du vélo. À l’instar du GRACQ2, nous ne pouvons que dénoncer la dis-proportion entre les moyens mis en place pour accueillir à plusieurs reprises le tour de France à Liège (4 millions d’euros) et l’absence de moyens sérieux pour rendre la ville accessible aux cyclistes de tous les jours. 2 % de transport modal par vélo à Liège contre 15 % à Berne : une ville qui compte pourtant pas mal de pentes à 7 % et une météo similaire à la nôtre. La seule différence entre les deux villes est à mettre sur le manque de volonté politique des autorités communales. Outre le manque de pistes cyclables, le PTB+ a aussi dénoncé par une action en avril dernier le manque de place de parking vélo à Liège.

Vision du PTB+

Tendre vers la gratuité des transports publics

Pour améliorer la mobilité des personnes n’ayant pas de voiture, diminuer les émissions de gaz à effet de serre et aider la société à faire face à la flambée des prix des produits pétroliers, les sociétés publiques de transport en commun sont la solution d’avenir et doivent jouir des moyens nécessaires au développe-ment de leur réseau. À ce titre, le PTB+ s’oppose à l’augmentation décidée par le gouvernement régional PS-cdH-Ecolo des tarifs de bus à 1,70 euro le ticket. Il s’agit d’un très mauvais signal écologique et social envers les utilisateurs des transports en commun. En 2010, la ville de Tallin en Estonie a décidé de la gra-tuité des transports en commun dans le centre-ville. Pourquoi ce qui est possible dans une ville beaucoup moins riche que Liège n’est-il pas possible chez nous ? Le PTB+ demande un plan ambitieux pour l’instau-ration progressive de la gratuité des transports en commun pour tous les résidents de la ville de Liège.

Augmenter et varier l’offre dans les quartiers

Le PTB+ s’inquiète de la répercussion de la réorganisation du réseau pour alimenter le tram sur l’offre de transport public dans les quartiers. La distance d’accès à un arrêt de bus ne peut être revue à la hausse pour les habitants des quartiers. Spécifiquement pour le quartier Sainte-Marguerite, le PTB+ a déjà mené plusieurs actions afin d’exiger le retour du bus dans le quartier. En effet, il n’est pas normal qu’un quar-tier aussi densément peuplé soit dépourvu d’offre de transport public. Le PTB+ est en faveur de la mise

2 Communiqué du 21 juin 2012 : http://www.gracq.be/LOCALE-Liege/files/uploads/LOCALE-Liege/CP_Rassemblement_GRACQ_2012-06-23.pdf.

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30 . PROGRAMME DU PTB+ AUX ÉLECTIONS COMMUNALES • LIÈGE 2012

en place de minibus (city bus) de manière à mettre en relation les différentes parties du quartier et pas seulement des liaisons quartier-centre-ville.

Organiser un transport de nuit

Le PTB+ demande la mise en place d’un transport en commun nocturne les nuits des week-ends. Les autorités publiques ne peuvent continuer à déplorer le nombre d’accidents les week-ends et en même temps ne pas offrir de transport en commun aux heures de sorties en ville et pour les discothèques dans la périphérie. Comme en témoignent la réussite des Noctambus liégeois de la Saint-Sylvestre et l’existence d’une telle offre dans beaucoup de villes européennes, la mise en place d’une offre de transport de nuit régulière permet de réduire significativement le nombre de blessés sur les routes les nuits de jours fériés et les week-ends.

Un tram structurant combiné à un RER liégeois

Le PTB+ est pour le développement d’un réseau de tram en étoile comme il en existe à Bordeaux, Stras-bourg ou Montpellier. Nous sommes contre la mise en place d’une ligne unique de tram à des fins touristiques et de prestige. Il est primordial de faire passer le tram par un maximum de quartiers afin d’offrir les avantages du tram aux gens près de chez eux. Nous rejoignons le point de vue et l’analyse de l’association Urbagora3 demandant le passage du tram également en rive droite. Nous nous éton-nons d’ailleurs du peu de concertation entre les autorités de la ville et cette association, vu le travail de qualité fourni par celle-ci sur le sujet. À l’instar de la ville de Reims, nous demandons au minimum que toutes les options soient prises afin de permettre le bouclage et la mise en croix des réseaux de tram ultérieurement, par exemple en préparant les aiguillages à cet effet et en permettant techniquement les croisements.

Le réseau de train intra-agglomération liégeoise doit être maintenu et développé. Le contrat de gestion de la SNCB doit être respecté. Nous demandons à ce titre la revalorisation et la mise en réseau de la ligne 40 (Visé), la ligne 34 (Liers), la ligne 37 (Vesdre) et la ligne 125 A (Seraing-Flémalle).

Faciliter le parking des riverains et dissuader les petits trajets en voiture

Le PTB+ demande la mise en place d’un vrai plan de mobilité étudié en fonction de toute l’agglomération liégeoise (et pas seulement de l’unique ville de Liège) et tenant compte de l’intermodalité nécessaire pour désengorger le centre-ville et privilégier les transports en commun. L’absence de parking de dissuasion (voiture-bus ou voiture-tram), la non-intégration du tram et de la gare des Guillemins, le peu de parkings vélo prévus sur le tracé du tram : tant de signes qui montrent une grande sous-estimation de l’intermoda-lité dans les projets de la majorité sortante.

Ce plan de mobilité doit aussi intégrer un plan de stationnement adéquat axé en priorité vers les rive-rains. Le choix de la voiture s’impose souvent à une partie des résidents des quartiers du centre-ville vu l’absence d’offre suffisante pour les déplacements « domicile-travail ». Le PTB+ dénonce les tentatives unilatérales de la ville de Liège d’imposer des solutions « venant d’en haut » sans concertation préa-lable et basées exclusivement sur la répression par amendes de police. De cette manière, on tente de se décharger d’une responsabilité sociétale et collective qu’est la gestion de la mobilité et on la renvoie vers la responsabilité individuelle du riverain.

3 Articles et dossier tram sur : http://urbagora.be/tags/tram.

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« PRENEZ L’HÔTEL DE VILLE ! »   31 .

Propositions du PTB+

1 Pour une plus grande fréquence (surtout en soirée et le week-end) de certaines lignes de bus, plus de capacité aux heures de pointe.

2 Construction d’un véritable réseau de trams opérant en boucle au centre-ville et reliant en étoile les quatre coins de la ville. Accélération de la mise en place de la deuxième phase de la construction du tram.

3 L’offre de transport scolaire et vers les zonings industriels doit s’améliorer. Mise en place d’un audit en besoin pour l’ensemble des travailleurs des entreprises des zonings principaux de l’agglomération.

4 La réduction de 50 % des tarifs et des billets uniques pour tous les moyens de transport en commun comme premier pas vers la gratuité.

5 Assurer une meilleure correspondance entre les bus et les trains.6 Promouvoir la construction de parkings de dissuasion en périphérie et à proximité des

lignes de bus et du futur tram.

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32 . PROGRAMME DU PTB+ AUX ÉLECTIONS COMMUNALES • LIÈGE 2012

8. Droit à un environnement sain, à une ville durable et aux espaces verts

Constats

Les atteintes à l’environnement, le réchauffement climatique sont des problèmes majeurs qui requièrent des solutions urgentes, collectives et globales. Avant 2050, les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites au moins de moitié. Aussi au niveau communal, des mesures sont elles possibles.

Vision du PTB+

Un plan ambitieux d’isolation des habitations, à commencer par les logements et bâtiments publics

Bien des habitations en cité ardente sont encore mal isolées. En Wallonie, trois habitations sur dix n’ont pas de double vitrage, quatre sur dix sont dépourvues d’isolation de la toiture et six sur dix d’isolation murale. Bien des habitations ne sont pas encore équipées de chaudières performantes, bien que celles-ci soient aisément disponibles techniquement. Voilà un immense terrain pour économiser massivement de l’énergie. La plupart des gens seraient d’accord d’investir pour économiser l’énergie, mais ils manquent de moyens.

Un plan ambitieux est nécessaire pour mettre en ?uvre dans l’ensemble du parc immobilier ce programme d’isolation gratuite pour toutes les maisons et bureaux. Cette mesure allégerait la facture énergétique de la population, améliorerait les maisons et créerait de nombreux emplois.

Les Régions doivent fournir des prêts sans intérêt. Le remboursement se fait sur base des économies d’énergie réalisées. La facture d’énergie des ménages sera moins élevée en raison de l’économie d’éner-gie réalisée et ces économies permettront de rembourser le prêt.

La société de construction et de rénovation de logement public communal peut contribuer à ce plan par la construction de maisons isolées et la rénovation dans ce sens d’habitations existantes. Cette société pourra également contribuer à la rénovation de tous les bâtiments publics dans ce sens. Certains bâti-ments publics sont de véritables passoires caloriques. Notons à ce sujet que 18,6 % des Liégeois sondés dans l’enquête du PTB+ veulent voir les bâtiments publics rendus écologiques.

Non aux nouvelles taxes poubelles au nom du coût-vérité

D’ici 2013, sur injonction de la Commission européenne, les communes belges devront appliquer le « coût-vérité » du traitement des déchets. Avec un surcoût qui pourrait monter à environ 250 euros par an suivant les communes.

Le « coût-vérité », sous prétexte de justice sociale et d’écologie, consiste à faire payer à tout le monde le coût réel du processus collecte-transport-tri-traitement-élimination des déchets selon le principe du pollueur payeur. Mais 250 euros par an pèsent beaucoup plus lourdement pour un revenu de 1 600 euros par mois d’un travailleur que pour un revenu de 20 000 euros par mois d’un patron du Bel20. Le « coût-vérité » émane d’une logique libérale à l’opposé de celle du service public.

Cette mesure vient en application d’une directive européenne de 2006, mise en pratique par la Région wallonne depuis le 1er janvier 2008. Le coût des déchets devra petit à petit être répercuté totalement sur le citoyen en passant de 75 % du coût total en 2008 jusqu’à 110 % en 2013. La mesure vise, tout

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« PRENEZ L’HÔTEL DE VILLE ! »   33 .

comme c’est le cas avec la distribution de l’eau, à rendre le secteur intéressant pour les multinationales privées du secteur des services comme Suez Environnement, filiale de GDF Suez. Au lieu d’encourager de soi-disant comportements responsables, c’est-à-dire sanctionner financièrement celui qui ne peut pas s’offrir le luxe d’acheter des produits plus écologiques, le PTB+ voudrait sanctionner directement les entreprises irresponsables qui produisent les déchets et qui polluent les supermarchés avec du triple emballage.

Certes, les déchets sont parfois un mal inévitable. Leur enlèvement et leur traitement devraient donc être conçus comme un service public à faible coût pour le citoyen. Dès lors, pourquoi ne pas faire payer plutôt le coût du traitement de ces déchets par les entreprises qui les génèrent et qui en tirent profit comme l’in-dustrie du plastique, les grandes multinationales de l’alimentaire et les grosses chaînes de distribution ? Ce serait une vraie application du pollueur-payeur, car ce ne sont pas les simples citoyens qui décident de ces emballages.

L’eau, domaine public

Le prix de l’eau augmente sans cesse. Raison majeure : l’évolution du coût de l’assainissement. À la base, la ressource en eau est gratuite, mais elle doit être captée, subir différents traitements et contrôles de qualité, être acheminée à travers un réseau installé et entretenu. L’eau doit être ensuite collectée par les égouts et conduite vers les stations d’épuration pour y être épurée et rejetée à la rivière. Le coût réel de l’eau — que l’on appelle aussi « coût-vérité » — est le coût de tout ce parcours et de ces services.

À Liège, c’est la Compagnie intercommunale liégeoise des eaux (la CILE) qui gère la production et la distri-bution des eaux. Elle est dépendante de la Société wallonne des eaux (SWE). La structure tarifaire de l’eau est la même partout en Wallonie : coût-vérité à la distribution (CVD) + coût-vérité à l’assainissement (CVA) + fonds social + TVA. Le CVD a été augmenté de 1,67 euro/m3 à 2,4 euros/m3. Une augmentation expliquée par l’augmentation des prix de l’énergie. Le CVA augmente de façon continue depuis quelques années. La Région justifie cette augmentation par la nécessité de résorber le retard de la Wallonie en matière d’assainissement des eaux usées afin de se conformer aux exigences européennes. Toutes ces augmen-tations s’expliquent parce que l’Union européenne veut que le consommateur paie un prix incluant tous les coûts liés au cycle de l’eau potable depuis son captage jusque et y compris son assainissement après son usage.

Auparavant la fourniture d’eau était un service public accessible à tous. Mais l’Union européenne veut autoriser l’accès du secteur aux vautours du privé comme la multinationale Suez. Mais pour que le mor-ceau soit attractif pour le privé, il faut que le prix payé par le consommateur soit suffisamment élevé. D’où l’instauration du coût-vérité.

Les particules fines : le tueur silencieux

Un risque accru de maladies cardiovasculaires est prouvé quand on est exposé régulièrement à une forte concentration en particules fines. Or, la ville de Liège est particulièrement exposée avec des n?uds auto-routiers aux abords, près du centre-ville (Laveu, Guillemins…) et les industries le long de la Meuse.

Aux Pays-Bas, depuis des années, existe un filtre à particules obligatoire pour tous les camions. Car ceux-ci rejettent en très grandes quantités les particules fines les plus dangereuses. Il est urgent de prendre une telle mesure chez nous aussi. La ville de Liège devrait interpeller les autorités compétentes à ce sujet.

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Propositions du PTB+

1 Un plan ambitieux pour mettre en ?uvre un programme d’isolation gratuite pour l’en-semble du parc immobilier.

2 Le retrait du décret qui vise à faire payer aux habitants en 2013, 100 % des coûts réels des déchets. L’enlèvement et le traitement des déchets doivent rester un service public à faible coût pour le citoyen.

3 Prise en main à la source de la production de déchet en réglementant les industries des produits de consommation et le secteur de la distribution.

4 Maintenir le caractère public du secteur de l’eau contre toute tentative de libéralisation. Une fixation stable des prix pour les consommateurs pour l’utilisation domestique de l’eau en cas de consommation raisonnable.

5 Augmenter la surface d’espaces verts accessibles au public — en particulier dans les quartiers densément peuplés — dans des projets participatifs avec les riverains.

6 Introduire un filtre à particules obligatoire pour tous les camions.7 Augmenter le nombre de mesures des particules fines et les rendre publiques.8 Interdire la construction de nouvelles centrales au charbon.

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« PRENEZ L’HÔTEL DE VILLE ! »   35 .

9. Droit à la culture, au sport et à la vie associative

Constats

45,8 % des 1 560 Liégeois questionnés par le PTB+ demande de « rendre les loisirs culturels plus acces-sibles ». C’est dire si la fracture sociale en matière d’accessibilité à la culture est vécue comme un pro-blème majeur par une grande partie de la population liégeoise.

La culture devient-elle un outil de « city marketing » ?

Si la vie culturelle à Liège s’est enrichie de nouvelles structures et de nouveaux événements ces dernières années, le PTB+ s’inquiète d’une évolution dangereuse pour l’accessibilité de la culture.

Les autorités de la ville de Liège donnent une priorité unilatérale à la sauvegarde d’un certain patrimoine et à la défense de grandes infrastructures. Le but clairement énoncé est d’instrumentaliser la culture comme appât économique et touristique dans le cadre d’une stratégie marchande de « city marketing » . L’ORW, le CIAC, le Curtius…, Liège essaye de se vendre et mise tout sur un tourisme culturel très ciblé en pratiquant une politique « événementielle » avec de grosses machines comme le festival Les ardentes, la techno-parade, et le colosse Liège Expo 2017. Le PTB+ ne s’oppose évidemment pas à ces événements, mais dénonce les déséquilibres entre ce type de projets, certes utiles, et la multitude d’autres projets émanant des associations et des créateurs artistiques liégeois. On délaisse de cette manière la culture pour et par les Liégeois et on construit uniquement une culture « vendeuse » sur le marché touristique national et international. Le manque de lieux gratuits de répétition et de production et la faiblesse des subsides destinés aux jeunes artistes liégeois sont un gros problème de la politique culturelle de la ville. Notons à ce sujet l’insuffisance de moyens pour l’enseignement artistique communal et communautaire (bâtiments, soutien actif, manque d’initiatives…) Liège a pourtant la chance d’avoir sur son territoire des établissements artistiques de qualité tels que l’Académie des Beaux-Arts, Saint-Luc et le Conservatoire de Liège.

Outre les problèmes d’accessibilité financière, Liège manque d’outils performants pour informer les Lié-geois de son riche agenda culturel. Le manque de concertation organisée entre les différents acteurs officiels (provinces, communes voisines, différents échevinats) et associatifs (collectifs d’artistes, centres culturels, théâtres, galeries d’exposition, associations d’éducation permanente) n’est pas étranger à cette situation. De nombreux acteurs du secteur culturel demandent une meilleure collaboration et un dialogue plus régulier.

Le sport abandonné aux multinationales du secteur

Au niveau sportif, 27,7 % des Liégeois sondés par le PTB+ demandent « d’élargir l’offre » en pointant du doigt le manque de piscines et de salles de sport. Beaucoup de communes ferment de plus en plus leurs piscines étant donné les restrictions budgétaires des finances communales. Liège n’échappe malheureu-sement pas à cette règle en n’offrant plus que deux bassins à la disposition des Liégeois. Une génération est en train de naître et elle n’aura pas eu l’occasion d’apprendre à nager. En matière de salle sportive, force est de constater qu’on abandonne l’ensemble des Liégeois à des salles sportives onéreuses orga-nisées par des multinationales du secteur. 25 à 50 euros sont des sommes mensuelles demandées pour avoir accès à ces services. Ce qui est largement au-dessus des moyens d’une bonne partie de la popula-tion liégeoise.

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36 . PROGRAMME DU PTB+ AUX ÉLECTIONS COMMUNALES • LIÈGE 2012

Vision du PTB+

Émancipation et développement personnel nécessitent plus de moyens financiers

Culture, sport et loisirs doivent être populaires, au sens propre du terme, c’est-à-dire accessibles et ouverts à tous. Culture, sport et loisirs contribuent à la création d’une société solidaire, émancipée et consciente où chacun apprend à se connaître et à développer ses aptitudes et sa créativité. Bien souvent le secteur privé ne considère ces talents que comme une source d’exploitation et de profit à maximaliser. C’est pourquoi nous réclamons une vie culturelle et sportive publique financée à hauteur de ses défis.

La ville doit encourager les grandes institutions culturelles liégeoises à se saisir de leur rôle d’éducation permanente et développer une collaboration efficace entre le secteur social et le secteur culturel pour organiser une offre destinée à tous les travailleurs. En particulier, plus d’efforts sont nécessaires pour déployer des initiatives culturelles et sportives à l’égard de groupes cibles plus vulnérables : les quartiers socialement défavorisés, les personnes handicapées et les personnes âgées.

Faciliter le bénévolat et encourager les initiatives des jeunes

Chacun devrait pouvoir, à son niveau, avoir accès aux activités sportives et culturelles et même les orga-niser si nécessaire. Les autorités publiques doivent doter la ville des infrastructures nécessaires au déve-loppement de jeunes initiatives culturelles et sportives. Centres d’activités, salles de fête, centres de formation, terrains de récréation, lieux de production et diffusion artistiques : une politique volontariste est nécessaire à Liège pour combler ces besoins.

Les enfants devraient se familiariser dès l’école primaire avec le sport et la culture, non seulement durant les heures de cours, mais aussi sur le temps de midi et après l’école. C’est en outre une alternative pas trop onéreuse à la garderie et à l’étude. Des initiatives de ce type sont en cours, à Bruxelles par exemple avec un projet de sport de quartier, pour la plus grande satisfaction des parents, des élèves et des écoles. Ces activités profitent également aux mouvements de jeunesse. Le bénévolat pourrait une option pour les deux dernières années du secondaire. Une jeunesse impliquée et investie est gage d’une citoyenneté active et engagée.

Allô, la ville ?

La culture à Liège c’est beaucoup de petits réseaux qui travaillent chacun de leur côté sans mutualisation possible des moyens matériels ni circulation d’informations sur de possibles subsides ou aides finan-cières. Un bureau d’accueil doit être mis sur pied par la ville pour faciliter le partage d’informations et de moyens et aider à l’élaboration de projets. Cela permettrait de diminuer les freins de nombreux artistes à développer leurs projets par peur de ne pas trouver de financement suffisant. Évidemment, augmenter de manière durable les moyens dédiés à la culture reste le premier remède.

Le CIAC doit rester public

Au sujet de l’avenir du futur Mamac, le PTB+ s’oppose à ce que ce soit un privé qui reprenne l’exploitation du futur CIAC. En plus des interventions de fédération Wallonie-Bruxelles, la ville va dépenser plus de deux millions pour les travaux. L’échevin de la culture avance qu’il faudrait encore un besoin de trésorerie de quatre millions d’euros pour l’exploitation que devrait apporter un investisseur privé. La ville perdrait ainsi la gestion et la programmation de ce musée au profit de cet investisseur. Le PTB+ s’en étonne, sachant, par exemple, qu’uniquement pour la promotion de l’expo Liège 2017, la ville va investir plus de six millions d’euros. Des musées d’art moderne beaucoup plus importants ont su rester public, pourquoi pas celui de Liège ?

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Propositions du PTB+

1 Plus d’investissements et de moyens financiers pour une culture et des sports acces-sibles à tous.

2 Créer des espaces de production et diffusion artistiques.3 Investir dans des salles et des équipements nouveaux pour la vie associative. Non à la

privatisation de l’infrastructure existante.4 Revaloriser le statut de bénévole.5 Permettre l’accès aux cours de récréation comme terrains de jeux et terrains de sport.6 Inclure le sport et la culture dans les priorités de l’enseignement.7 Favoriser la collaboration entre les écoles et les associations sportives.8 Un pass culture gratuit pour tous les jeunes.

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10. Droit à la sécurité

Constats

Criminalité, violence, insécurité… sont des problèmes qui affectent non seulement les victimes et leur famille, mais aussi l’ensemble de la société. C’est une préoccupation des Liégeois comme l’a montré notre enquête où 9,3 % des 1 500 Liégeois sondés pointaient du doigt la sécurité comme premier problème.

Nous réclamons le droit de vivre en sécurité dans des quartiers agréables. Il est inacceptable que des familles n’osent plus laisser leurs enfants circuler dans certaines rues ou certaines places. Il est inaccep-table que des enfants allant à l’école doivent passer devant des personnes qui se piquent à l’héroïne. Il est inacceptable que des personnes évitent certaines lignes de bus par peur d’une agression.

Le PTB+ propose des pistes qui se veulent être des solutions durables. Pas des « solutions » qui ne sont que des coups d’éclat et ne résolvent rien sur le long terme. Nous réclamons des mesures concrètes contre ceux qui sont responsables de l’insécurité.

En même temps, la criminalité et le vandalisme sont des fléaux que l’on pourrait en grande partie éviter grâce à un plus grand contrôle social et de la prévention. Et surtout en s’attaquant aux causes sociales à l’origine de tels comportements.

À ce titre, nous dénonçons aussi le discours de certains politiques qui instrumentalisent la question de la sécurité. Ne s’opposant pas aux forces financières qui détruisent l’emploi, la sécurité et la justice sont mises en avant comme étant les dernières problématiques sur lesquelles on peut agir.

Dans les grandes villes, les dotations à la police atteignaient jusqu’au double de celle allouée au CPAS, une situation intenable sur le plan social. Cela met bien en relief toute une vision de société : briser le tissu social pour le remplacer par plus de sécuritaire. Le discours sécuritaire devient alors un moyen de cacher les maux du système capitaliste. La pratique sécuritaire devient alors un moyen par une politique répressive (amendes pour incivilités) de chasser de la ville les groupes les plus faibles plutôt que d’appor-ter la sécurité à l’ensemble de la population.

Vision du PTB+

Un plus grand contrôle social et plus d’éducateurs de rue

Dans les quartiers et les cités, les animateurs de quartier, les éducateurs et les concierges pourraient signaler à temps aux sociétés de logement et à la commune les réparations à effectuer et les problèmes de sécurité.

Nous sommes pour plus d’éducateurs de rue, formés, proches des gens et accessibles. Nous voulons que les éducateurs de rue ne soient pas limités à « occuper les espaces » ou à occuper les jeunes, mais puissent faire un travail réellement social et pédagogique en lien avec les autres organisations dans le quartier. Des éducateurs qui parlent aux voisins et aux habitants. L’éducateur doit pouvoir avoir un rôle direct de prévention envers l’école (prévenir le brossage), envers le logement (problème de place, insa-lubrité…)

Le travail de rue doit être un tremplin vers d’autres formes d’organiser les jeunes, pas le but final. Être éducateur n’est pas un métier facile. Il nécessite une bonne formation. Le PTB+ ne veut pas de contrats précaires pour les éducateurs ni d’embauches sans réelle formation ni discussion d’un projet éducatif avec les différents acteurs de terrain.

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Il faut organiser très tôt à l’école des cours de civisme social. Ceux-ci pourraient être élargis aux associa-tions reconnues par la commune. Ils doivent être basés sur l’apprentissage du respect de la collectivité (son quartier, ses voisins…) et des services publics. Des rencontres avec des postiers, des agents des TEC, de la SNCB, du personnel du CPAS (et de son home) sur leur lieu de travail pourraient être par exemple organisées. Cela peut permettre de prévenir le vandalisme, les dépôts clandestins mais aussi développer le contrôle social.

La Ville pourrait davantage soutenir les comités et les projets de quartier par l’instauration d’un réel dia-logue permanent et un encadrement adéquat.

Pour une police de proximité et une revalorisation des agents de quartier

Nous sommes pour des agents de quartier, formés, proches des gens et accessibles et pas des « robo-cops » qui se comportent comme des cow-boys. Nous ne sommes donc pas pour plus de policiers (à Liège, il y a un policier pour 185 habitants, soit un des taux les plus élevés du pays) mais nous voulons une revalorisation des agents de quartier. Nous jugeons l’approche actuelle comme inefficace en matière de sécurité. Des agents « robocops » qui ne connaissent pas le quartier, qui arrivent avec des sirènes, ne sentent pas les problèmes du terrain. Dans notre enquête basée sur 1 500 personnes, 49,1 % des Liégeois sondés disent vouloir que « la ville investisse dans la présence de police de proximité ».

Des agents de quartier peuvent faire du travail de prévention, nouer des contacts, détecter des problèmes avant qu’ils ne dégénèrent et donc être plus à même de gérer efficacement la criminalité.

Actuellement l’agent de quartier est seulement là pour régler les problèmes administratifs (par exemple inscriptions dans la commune), pas pour être à l’écoute.

La police doit aussi être contrôlée plus étroitement par la population. Le plan de gestion de la criminalité d’une zone de police est soumis au conseil de police où siègent des élus communaux. Il serait préférable que ce plan soit aussi discuté lors d’assemblées de la population, quartier par quartier et que les chefs de corps (commissaires) doivent s’expliquer sur leurs priorités.

Dans ces mêmes assemblées, on pourrait aussi soumettre la politique de justice communale (voir plus loin). 21,7 % des personnes sondées par le PTB+ demandent aussi un « arrêt des dérapages policiers ».

Nous sommes contre le développement des caméras. Placer des caméras au centre ville ne fait que de déplacer les problèmes dans les quartiers périphériques. En outre, il y a des risques réels de dérives au niveau de la vie privée. Enfin, cela justifie le retrait de personnes sur le terrain, cela coûte très cher (coût des caméras, personnel pour visionner) et l’efficacité n’est pas démontrée.

Au niveau des transports en commun, le PTB+ demande un retour à des poinçonneurs. À Amsterdam et à Rotterdam, l’expérience a démontré qu’un accompagnateur de tram et de bus en plus du conducteur peut résorber sensiblement les agressions et la criminalité dans les transports en commun.

La victime au centre

Délits et actes de violence doivent être sanctionnés et les peines doivent être exécutées. Mais la nature et la durée de ces peines doivent être revues pour qu’elles réparent, qu’elles éduquent et évitent la récidive.

Dans le système judiciaire actuel, les personnes victimes de violence se retrouvent bien souvent abandon-nées. La justice fait peu cas de leurs expériences lors du traitement du dossier. Les victimes ont droit à un plus grand soutien. Une approche purement répressive a pour effet d’enfoncer davantage les auteurs de délits dans la marginalité et le crime. Ils se retrouvent ainsi enfermés dans un cercle vicieux. Concernant

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la « petite » criminalité, nous plaidons pour des sanctions rapides, basées sur la réparation des dégâts et l’aide aux victimes. Des sanctions de ce genre confrontent le responsable d’une agression à sa victime, elles permettent à l’agresseur de faire quelque chose de positif de sa peine et à la victime d’envisager une réparation (partielle) du dommage commis.

Il y a en Flandre des groupes de médiation, ce qu’on appelle les herstelgroepsoverleg pour mineurs où on confronte la victime et son entourage avec l’auteur et son entourage. Où on cherche à répondre à la ques-tion : comment réparer les dégâts faits à la victime, aux biens publics et aux proches ? C’est une approche médiation-réparation-confrontation qui vise à éviter les récidives et le passage en prison qui transforme souvent des petits délinquants en chefs de bande par la fréquentation du milieu. Cette approche permet d’éviter en grande partie les récidives chez les jeunes.

Au niveau communal, nous sommes pour une approche similaire pour des délits mineurs et incivilités devant une juridiction communale ou de proximité (comme la justice de paix). Elles remplaceraient les actuelles sanctions administratives communales (SAC) qui pénalisent graffitis, violences verbales…, mais qui sanctionnent sans droit à la défense, ni réparation à la victime des actes qui doivent être poursuivis.

Mieux vaut prévenir que punir

Il convient en outre de se pencher sur les causes de la criminalité. Le but n’est pas de justifier la crimina-lité ou l’impunité, mais la plupart des jeunes qui commettent des actes criminels sont sans emploi, peu ou pas du tout scolarisés et souvent victimes de discrimination. Ils n’ont aucune perspective. Un problème que l’on ne pourra résoudre que si leurs chances de réussite scolaire augmentent et s’ils peuvent espérer décrocher un emploi décent et stable. « Ouvrir une école, c’est fermer une prison », disait Victor Hugo. C’est pourquoi le PTB+ mise surtout sur le développement d’un système social solide.

Propositions du PTB+

1 Une revalorisation de l’agent de quartier. Pas de diminution du nombre d’agents de quartier.

2 Un accompagnateur dans les trams et les bus.3 Des concierges dans les blocs d’habitations.4 Des animateurs et des éducateurs de quartier.5 Cours de civisme social et public dans les écoles.6 Soutien et dialogue permanent avec les comités de quartier.7 Des peines axées sur la réinsertion pour la petite criminalité.8 Plus de moyens pour l’enseignement, des emplois pour les jeunes et lutte contre les

exclusions et les discriminations.

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11. Droit à une ville « enfants admis »

Constats

La ville de Liège dispose de 492 places en crèche communale sur son territoire. Alors que le taux de couverture conseillé par l’Europe est de 33 %1, il n’est que de 24,5 % à Liège. Soit 8,5 points en dessous des recommandations internationales. Cette situation est d’autant plus pénible que Liège-ville, comme métropole et pourvoyeuse d’emploi, voit 30 % de ses lits occupés par des non-résidents dans la ville de Liège.

Dois-je inscrire mon enfant avant de le concevoir ?

Celles et ceux qui ont des enfants ont fait l’expérience de ces carences : concilier le travail (ou la recherche d’emploi) et l’éducation, la garde ou l’accueil de ses enfants ne se fait pas sans difficulté. Les entreprises demandent de plus en plus de flexibilité avec des horaires de plus en plus variables. Et ceci, alors que les places d’accueil pour la petite enfance sont faibles. En Wallonie, le temps d’attente moyen est de plus d’un an. Il faut parfois réserver une place en crèche avant même la conception de l’enfant ! C’est ce qui explique sûrement pourquoi 28,6 % des Liégeois ont, lors de l’enquête du PTB, plébiscité la proposition suivante : « Pour favoriser l’emploi des femmes et des chefs de ménages monoparentaux, il faut augmen-ter l’offre des crèches communales et des garderies. »

Ce sont les femmes qui sont le plus souvent touchées par ce manque d’offre. La situation est d’autant plus préoccupante que Liège est une des villes de Wallonie qui connaît le plus haut taux de familles monopa-rentales. On se retrouve ainsi devant des pièges à l’emploi qui voient des jeunes femmes avec enfants dans l’impossibilité de chercher un emploi parce qu’elles doivent assumer la garde de leurs enfants et qu’elles sont dans l’impossibilité de trouver une place dans une crèche.

Les gouvernements de la Communauté française et de la Région wallonne n’ont créé que 6 000 places, alors que les plans annoncés parlaient de 10 000 places d’ici 2010. L’inscription dans les crèches reste souvent difficile, les listes d’attente s’allongent à l’infini et les tarifs grimpent en flèche. Les crèches ONE sont insuffisantes et les crèches indépendantes trop chères pour beaucoup de travailleurs.

Quant à l’extension des titres service à la garde d’enfants à domicile, elle ne tient pas compte des revenus des parents et ne garantit pas la formation des personnes chargées de la garde.

Les enfants de Liège ont-ils suffisamment d’aires pour respirer et jouer ?

Au niveau des plaines de jeu, le PTB+ regrette le manque de nouvelles infrastructures, spécialement dans les quartiers à haute densité de population comme Saint-Léonard (qui ne compte que quatre aires de jeux), Outremeuse (trois aires) et Sainte-Marguerite (deux aires). 46 aires de jeu pour une population très urbanisée de près de 200 000 habitants est insuffisant. Le PTB+ demande à ce que soit reprise une aire de jeu dans le cadre du réaménagement de la place de l’Yser suite au déménagement du théâtre de la Place.

Vision du PTB+

Des solutions collectives doivent être mises en place pour répondre aux besoins, basées sur la solidarité entre les personnes et garantissant le bien-être des enfants.

1 Soit le nombre de lits disponibles divisé par le nombre d’enfants en âge d’aller à la crèche.

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Pour une augmentation substantielle de l’offre

Ce qui signifie la création de nouvelles structures d’accueil de l’enfance proches du domicile, accessibles financièrement et de qualité. Le personnel doit être professionnel, avec un emploi stable, statutaire et correctement rémunéré.

Pour une extension des horaires

Chaque enfant devrait avoir droit à un accueil durable et de qualité, quels que soient son état de santé, la situation économique de ses parents et leurs lieux d’habitation.

Les pouvoirs publics doivent adapter l’offre des crèches à la flexibilité accrue demandée par une grande partie du patronat. De plus en plus, il est demandé aux travailleurs de prester des heures supplémen-taires, de travailler en horaire coupé ou en équipe. Cette flexibilité subie ne doit pas retomber sur les épaules des parents. Pour ce faire, il importe d’élargir les heures d’ouverture des crèches. Actuellement limitée de 7 à 18 h (voire parfois 19 h), le PTB+ demande l’extension des horaires de 5 à 21 h pour 25 % des lits.

Pour une réelle progressivité des coûts

Au niveau de la contribution parentale, le PTB+ demande la mise en place de mécanismes plus équitables. En effet, le plafonnement de la progressivité de la contribution à un salaire net de 5 686 euros par mois combiné à une défiscalisation des frais de crèche accessible seulement pour les plus hauts revenus font que ce sont les familles les plus aisées qui proportionnellement paient le moins pour la garde des enfants. L’échelle de progressivité doit donc prendre en compte a posteriori les défiscalisations pour être plus juste. L’élargissement de l’offre publique est aussi la meilleure réponse aux coûts exorbitants pratiqués dans certaines crèches privées. Enfin, les ménages qui se trouvent sous le seuil de pauvreté doivent être exonérés de contribution financière.

Propositions du PTB+

1 Création de structures collectives et flexibles dans la commune : 300 nouvelles places d’accueil sont nécessaires pour obtenir le taux de couverture de 33 % recommandé par les instances internationales.

2 Les travailleurs du secteur doivent avoir un statut unique et des revenus proches de ceux des institutrices.

3 Interdiction des titres-services dans l’accueil des enfants. 4 L’accueil doit être accessible à tous à des tarifs liés aux revenus.5 À côté des crèches, une halte-garderie par quartier, accessible à tous. Cela permettrait

aux parents de souffler, de faire des courses, le ménage ou simplement avoir un peu de temps pour soi. Ces services devraient être reconnus car ils sont utiles pour les parents et permettent à l’enfant de se sociabiliser.

6 Au minimum 3 % d’espace de jeux en plein air dans chaque quartier résidentiel, plus particulièrement dans les quartiers à haute densité de population.

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12. Droit à l’aide sociale

Constats

Dans un pays aussi riche que la Belgique (16e pays le plus riche au monde en PIB par habitant), la pauvreté ne devrait pas exister. Pourtant, sur le territoire de la ville de Liège, pas moins de 20 % des habitants se trouvent sous le seuil de pauvreté. Cette situation est intolérable et doit mener les autorités à décréter l’état d’urgence sociale.

De plus en plus de gens dans notre pays font appel au CPAS (Centre public d’action sociale) comme des chômeurs, victimes de la politique d’activation du gouvernement fédéral, des intérimaires, des familles monoparentales. Mais la plupart des allocations accordées en Belgique se trouvent en dessous du seuil de pauvreté établi par l’Europe.

Cette situation est d’autant plus inacceptable que nous vivons dans un des pays où les 10 % les plus riches disposent de plus de la moitié de la richesse nationale et ont un patrimoine moyen de 1,9 million d’euros. Il faudra « activer » les richesses de cette partie de la population pour résoudre en partie le pro-blème de la pauvreté.

En outre, la situation à Liège risque de s’aggraver avec les nouvelles mesures à l’encontre des chômeurs qui rentreront en vigueur juste après les élections communales. Près de 4 000 personnes sont menacées, rien que pour la ville de Liège. À quoi servent les grandes déclarations de nos autorités locales sur la lutte contre la pauvreté, si leurs instances nationales votent des plans d’exclusion des chômeurs qui vont jus-tement grossir ce taux de pauvreté ?

Le PTB+ salue le travail entrepris par les autorités communales dans le plan de lutte communal contre la pauvreté. Mais nous devons constater que ce plan n’est pas à la hauteur de l’urgence sociale que connaît notre ville. Le fait même qu’aucun objectif chiffré ni aucun budget spécifique ne soient octroyés condamne ce plan à rester dans les tiroirs et à être réduit qu’à un catalogue de bonnes intentions. Le PTB+ s’étonne également de l’absence de données fiables sur la pauvreté à Liège et ce, malgré la mise sur pied d’un observatoire de la pauvreté. C’est dire si le problème est sous-estimé par les autorités.

Dans ce cadre, le PTB+ ne peut que déplorer la non-indexation des subsides au CPAS limitées à 1,5 % de croissance. Devant les conséquences de la crise économique dont les travailleurs ne sont pas respon-sables, un refinancement adéquat des subsides au CPAS doit être opéré.

Vision du PTB+

Le PTB+ estime qu’en matière de pauvreté, il faut en premier lieu s’attaquer aux causes plutôt qu’aux symptômes. Les problèmes d’emploi et de logement trouvent leurs causes dans l’orientation libérale et capitaliste de notre société. Les autorités des différents échelons de notre pays devraient s’attaquer à ce problème en premier lieu. Plus spécifiquement au niveau de la ville de Liège et en ce qui concerne l’emploi et le logement, le PTB+ a partagé ses différentes pistes de solutions dans les premier et deuxième points de ce programme.

En matière de logement, il est indécent d’abandonner une bonne partie de la population qui vit sous le seuil de pauvreté à l’offre locative privée. Le PTB+ rappelle sa proposition de construction de logements publics et populaires à hauteur de 30 % des habitations, comme c’est le cas aux Pays-Bas. De cette manière, il y aurait plus de capacités et pour les plus pauvres, et pour les travailleurs plus aisés à disposer d’un logement public de qualité.

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Propositions du PTB+

1 Le revenu minimum doit être relevé au-dessus du seuil de pauvreté qu’il s’agisse du revenu d’intégration, des allocations de chômage, de maladie ou d’invalidité ou de la pension.

2 Le revenu d’intégration doit être payé par le gouvernement fédéral. Il n’est pas normal que les communes (et donc la Ville de Liège) doivent payer la moitié de ce montant. Ce système pénalise les communes les plus pauvres et les plus sociales.

3 Pour le maintien des programmes sociaux de mise au travail (art. 60) pour l’insertion des personnes vivant du revenu d’intégration.

4 L’ensemble de la politique sociale de la Ville doit être aux mains du CPAS.

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13. Droit à l’énergie accessible à tous : pour une nouvelle Socolie du 21e siècle produisant de l’énergie 100 % liégeoise, écologique et peu chère

Constats

Dix ans après la libéralisation du marché de l’énergie, notre énergie a été vendue aux multinationales comme Electrabel & EDF Luminus : ces multinationales européennes ne pensent qu’à une seule chose, c’est à la maximalisation de leur profit. Raison pour laquelle les prix s’envolent. Le prix de l’électricité a augmenté de 44 % en cinq ans, celui du gaz même de 55 %. De plus en plus de familles sont exclues par leur fournisseur car elles ne pouvaient payer leur facture. Il est grand temps que nous (re)prenions notre propre sort énergétique en main. Des besoins de base comme le chauffage et l’éclairage sont trop impor-tants pour être abandonnés à la loi de la jungle du marché libre.

Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi. La ville de Liège avait auparavant sa propre société produc-trice d’énergie: la Socolie. Elle s’est fondue ensuite dans la SPE (Société productrice d’électricité). La SPE est née en 1978 du regroupement de plusieurs petits producteurs (des communes et des villes comme Seraing) ainsi que des intercommunales comme la Socolie (Société coopérative liégeoise d’électricité). Aujourd’hui, la SPE a été rachetée par la multinationale EDF en 2009 et est connue sous le nom de EDF Luminus.

Vision PTB+

Le PTB+ plaide pour une société publique productrice énergétique liégeoise qui produit elle-même de l’énergie verte et qui peut la revendre moins cher à sa population. Des coopératives comme Eco Power en Flandre pratiquent déjà cette manière de faire à petite échelle. Nous voulons que la ville de Liège fasse de même à plus grande échelle pour tous ses habitants. De cette manière, les Liégeois — et les services communaux — recevront de l’énergie moins chère et resteront indépendants d’Electrabel.

De plus, une telle société publique pourra également investir dans l’isolation et les économies d’énergie. Une telle entreprise communale sera bénéfique pour les gens, pour l’environnement, pour les caisses de la ville et pour l’emploi.

Avec la remise sur pied d’une Socolie du 21e siècle, on renoue avec une tradition de production d’énergie publique.

Quels seront les avantages de cette Socolie ?

1 L’énergie coûtera moins cher. Les ménages et petites entreprises qui achètent leur énergie au-près de grandes multinationales comme Luminus, Electrabel, Nuon ou Essent, paient déjà de trop depuis des années. Les actionnaires de ces grandes entreprises exigent un retour capital de 15 %. C’est ce mécanisme entre autres qui mène à l’augmentation des prix. Parce qu’une société publique se satisfait de rendement beaucoup moindre avec une marge bénéficiaire hon-nête, le prix de vente de cette énergie est moins cher.

2 C’est plus pratique. Celui qui veut trouver un fournisseur moins cher doit se frayer un chemin dans la jungle des tarifs et des publicités. Celui qui veut vraiment trouver le tarif moins cher doit changer chaque année de fournisseur. Auprès d’une société publique, il ne faudra plus changer sans cesse de fournisseur. Chacun aura la garantie d’avoir l’énergie la moins chère et produite de la manière la plus durable.

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3 C’est NOTRE énergie. Avec une société publique, nous gardons notre énergie dans nos propres mains. Et ce, d’une manière indépendante d’une grande multinationale énergétique. Avec cette société énergétique, nous soutiendrons une production locale, durable et verte d’énergie. Le soleil et le vent appartiennent à tout le monde. Il est donc logique que ce soit la collectivité, les gens et les communes, qui en profitent.

4 C’est plus durable. Nous déciderons nous-mêmes d’investir dans de l’énergie durable. Nous ne dépendrons plus de la bonne volonté d’une multinationale pour ce faire. En prenant nous-mêmes les leviers énergétiques en main, nous pourrons ?uvrer à faire de Liège une ville neutre d’un point de vue climatique. Si l’on doit attendre du secteur privé la reconversion énergétique, on pourra encore attendre longtemps.

5 C’est plus démocratique. Des multinationales comme Electrabel ou EDF Luminus ne se préoc-cupent pas trop de la participation citoyenne. Le seul droit qu’on a est de changer de fournis-seur mais pour le reste, pas question de participation au sujet de la fixation des prix ou des prio-rités d’investissement. Par contre, ce serait possible avec une société publique. Nous prônons une élection directe du conseil d’administration avec deux fois par an une justification des choix faits devant des assemblées générales citoyennes.

6 C’est meilleur pour les finances de la ville. Actuellement, la ville de Liège est toujours cliente auprès de Luminus. En produisant sa propre énergie, la ville de Liège ne dépendra plus des prix fixés par ces grandes multinationales. Cela permettra d’opérer des économies substantielles. Rien qu’à cause des hausses de prix de l’année passée, la ville de Liège a du dépenser 3,6 mil-lions d’euros en plus en 2011.

Mais n’est-ce pas utopique comme proposition ?

Non, des sociétés publiques productrices d’énergie existent à l’étranger, même dans un marché de l’éner-gie libéralisé. À Munich, l’entreprise Stadtwerk fournit du courant, de l’eau et de l’électricité. Aux Pays-Bas, il existe de telles sociétés publiques à Veendaal et Apeldoorn. Même aux États-Unis il y a des cen-taines de sociétés locales productrices d’énergie qui livrent de l’électricité à 46 millions de ménages. La société SMUD en Californie en est le meilleur exemple.

Propositions du PTB+

1 Mise sur pied d’une « Socolie du 21e siècle », une société publique de production énergé-tique.

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14. Droit à la diversité, droits égaux pour tous !

Constats

Tous les travailleurs ont les mêmes devoirs mais pas les mêmes droits 

À Liège, en 2010, on comptait 192 711 Liégeois, dont 158 513 Belges et donc 34 198 étrangers. Ce sont les Italiens qui sont en tête avec 9 285 habitants, viennent ensuite les Marocains au nombre de 3 977, les Français (3 898), les Espagnols (2 393) et les Turcs (1 436). Liège s’est construit d’ailleurs grâce aux diffé-rentes immigrations, venues du nord du pays, de Pologne et puis de la Méditerranée.

Certains patrons font appel à l’immigration pour combler les soi-disant « postes dont personne ne veut » alors que tant de jeunes, et en particulier des jeunes d’origine étrangère, sont sans emploi. Ce phéno-mène n’est pas nouveau. Le patronat s’est toujours servi de l’immigration pour faire pression sur les salaires et les conditions de travail. Les travailleurs issus de l’immigration gagnent en moyenne de 10 à 25 % de moins que les travailleurs d’origine belge.

La plupart des immigrés en Belgique sont des ouvriers, de même que leurs enfants. 95 % des Turcs et des Marocains ont un statut d’ouvrier contre 50 % des Belges. Ils ont les mêmes devoirs, payent les mêmes impôts… mais n’ont pas les mêmes droits, et encore moins les mêmes chances. Il est manifeste qu’une telle situation d’inégalité n’est bénéfique pour personne qu’il s’agisse des travailleurs belges ou immi-grés. C’est pourquoi nous réclamons des droits égaux pour tous.

Les discriminations se multiplient

Le droit à la diversité implique aussi la fin des discriminations sur le marché de l’emploi. Comme l’a révélé Solidaire, l’hebdomadaire du PTB1, des agences d’intérim organisent cette discrimination avec la mention BBB pour les entreprises qui refusent d’embaucher des immigrés ou des Belges d’origine immigrée. Plu-sieurs enquêtes ont démontré que beaucoup d’employeurs embaucheront plus facilement un candidat qui s’appelle Jean qu’un candidat prénommé Mohammed, même si tous deux présentent le même profil et qu’ils ont donné exactement les mêmes réponses aux tests. Les autorités reconnaissent le problème mais se limitent à « convaincre » les employeurs. On attend toujours le test de situation promis qui devrait permettre de déterminer si un employeur fait preuve de discrimination ou non.

Les autorités communales pourraient donner le bon exemple mais elles ne le font pas assez. Que ce soit en matière d’emploi ou à l’accès au logement social, le PTB+ pointe du doigt la responsabilité des auto-rités publiques dans les tensions crées au sein de la population. En restant impuissantes devant l’offre insuffisante au niveau du nombre d’emplois et de logements sociaux, les autorités publiques soumettent la population liégeoise à de fortes tensions psychologique et morale poussant certaines parties de la population à chercher ailleurs que dans cette pénurie les causes de la non-obtention d’un bon logement public ou d’un emploi. La mise en place d’une société solidaire et diversifiée passe aussi par la satisfac-tion des besoins de l’ensemble de la population.

Cela étant dit, le PTB+ salue positivement l’obtention par la Ville de Liège du label Égalité Diversité qui témoigne d’une volonté de lutter contre toutes les formes de discrimination, directes ou indirectes au sein de l’administration et veut encourager les autorités à continuer dans cette voie.

Quand fermera-t-on le « camp de la honte » ?

Le PTB+ rappelle son opposition au centre fermé de Vottem. Situé sur le territoire de la commune de

1 http://www.ptb.be/nieuws/artikel/exclusif-dossier-adecco-le-nom-des-entreprises.html.

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Herstal, les conseillers communaux herstaliens du PTB+, Johan Vandepaer et Nadia Moscufo, sont à de multiples reprises intervenus afin d’exiger la fermeture de ce « camp de la honte ». Y sont enfermées des centaines de personnes dont le seul « délit » est d’être étranger en Belgique. Le PTB+ rappelle que maintenir dans l’illégalité des milliers de personnes n’à qu’un seul effet, c’est celui de pousser toutes ces personnes dans un circuit professionnel parallèle aux salaires encore plus bas que la moyenne, tendant donc à mettre sous pression l’ensemble des salaires en Belgique. Le PTB+ demande des critères clairs de régularisation.

Vision du PTB+

Si les villes de Belgique se sont officiellement inscrites dans la construction d’une société interculturelle plutôt que multiculturelle, il est regrettable de constater que les projets concrets liés à la promotion d’une société interculturelle sont souvent restés emprunts d’un certain paternalisme. Un des principes fondamentaux de l’interculturalité est justement le respect de la diversité des cultures sans hiérarchie. Le PTB+ entend défendre une réelle société interculturelle basée sur le respect mutuel et le partage. Le PTB+ défend la mise en place de projets construits dans un dialogue permanent avec les associations de terrain et intégrant toute la population d’un quartier pour un mieux « vivre ensemble ». L’interculturalité ne doit pas se limiter uniquement à la subvention nécessaire de projets destinés à l’une ou l’autre communauté.

Pour réduire la discrimination dont sont victimes les immigrés, les autorités devraient prévoir plus d’em-plois dans l’enseignement, les soins de santé et les administrations publiques puisque ces secteurs em-ploient 16 % des Belges, mais à peine 2 % des Turcs et 4 % des Marocains.

Le droit à la diversité c’est aussi reconnaître les LGBTI dans leurs droits et avoir une politique active d’information et d’éducation pour briser les préjugés dangereux qui gangrènent notre société.

Propositions du PTB+

1 Introduire un test pratique de situation qui permettrait de déceler les comportements discriminatoires lors des entretiens d’embauche.

2 Créer un « Point de signalement local » pour recueillir et traiter les plaintes portant sur ces discriminations2.

3 Tendre à ce que le personnel communal corresponde à la composition sociale et cultu-relle de la Ville de Liège.

4 Développer de programmes interculturels par quartier avec l’objectif d’impliquer toute la population dans sa diversité.

5 Exiger la fermeture du centre fermé de Vottem.6 Développer une information offensive dans les écoles, l’administration communale, la

police, le CPAS, les centres de soins et les homes sur la réalité de la communauté LGBTI3.

2 Comme demandé par le CRIPEL dans son Memorandum : http://www.cripel.be/usr//Memoradum-pour-une-commune-interculturelle-Ipdf.pdf.

3 Comme demandé par l’asbl Arc-en-Ciel dans son Memorandum : http://arcenciel-wallonie.be/web/acw/infos/348-elections-communales--ce-que-la-population-lgbt-demande.html.

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15. Droit à la participation démocratique, droit à une ville connectée

Constats

Dans son enquête auprès de 1 560 Liégeois, le PTB+ a soumis la phrase suivante : « la ville n’organise pas de réelle démocratie participative et n’implique pas les citoyens dans la décision des gros projets à Liège ». Sur une échelle de 0 (pas d’accord) à 10 (d’accord), la cote moyenne est de 7,72/10, soit un haut degré d’accord avec ce constat. Beaucoup de citoyens liégeois ne se sentent pas écoutés par les autorités, que ce soit dans les questions d’urbanisme, de mobilité ou de culture. Combien de fois, en travaillant avec des acteurs du monde associatif et les comités de quartier, n’avons-nous pas entendu que « la ville ne nous demande jamais notre avis et quand elle nous le demande, elle n’en tient pas compte » ? Il existe une réelle coupure entre les autorités de la ville et ses habitants et malgré les nombreuses déclarations d’intention, force est de constater que le fossé ne se résorbe pas.

Un chiffre : 50 personnes, c’est le nombre moyen de personnes qui viennent assister au conseil commu-nal de Liège. Moins même si l’on doit en soustraire les attachés de cabinet et le personnel lié à certains conseillers. 50 personnes… sur 200 000 habitants. C’est dire si la coupure est grande. C’est dire si les gens se sont habitués à ce que, de toute façon, ils n’ont pas voix au chapitre entre les six ans séparant deux élections communales. Trop peu d’efforts sont faits par les pouvoirs publics pour intéresser les habitants à la politique communale. La ville de Liège est d’ailleurs une des seules communes où le droit d’interpellation directe, pourtant prévu par le code de démocratie locale, n’est pas autorisé. Nombre d’as-sociations voulant relayer leurs demandes se retrouvent dès lors en attente de l’un ou l’autre conseiller communal qui voudrait bien relayer leur point de vue.

Plus globalement, le PTB+ déplore une communication quasi exclusivement «top-down » (du haut vers le bas) de la part des autorités. La multiplication de brochures et d’outils de communication de la ville de Liège ne change malheureusement rien à ce constat. On se retrouve plus en face d’outils tendant à vouloir convaincre du bien-fondé des projets de la Ville de Liège plutôt que d’outils visant à consulter et à impliquer la population. L’absence d’un quelconque outil d’interactivité sur le site de la ville de Liège en est un exemple illustratif.

À la Ville, la population et ses représentants élus devraient disposer d’un plus grand pouvoir. Aujourd’hui, les conseillers communaux ont peu d’impact sur les décisions qui sont accaparées par le Collège commu-nal du bourgmestre et de ses échevins.

En effet, ces conseillers communaux ne participent concrètement qu’à très peu de décisions. La popu-lation n’a dans le meilleur des cas qu’une voix consultative dans des organes de participation souvent confidentiels. Certes, le droit à l’organisation d’un référendum existe dans le cas où 10 % de la population en exprimerait la demande. L’unique fois où les Liégeois se sont mobilisés pour la potentielle candidature de Liège, capitale culturelle 2015, les autorités n’ont même pas daigné dépouiller après une campagne d’information désastreuse et partisane.

Actuellement, dans le code de démocratie locale, la question du budget sort des objets potentiellement soumis à un référendum. Et ce, alors que le budget est la question politique la plus importante indiquant les grandes orientations politiques. Le PTB+ demande l’extension de possibilité de consultation popu-laire au budget communal. À ce titre d’ailleurs, quel parcours du combattant pour des associations ou des partis non représentés au conseil communal pour avoir accès au budget et aux comptes de la ville de Liège ! Un véritable parcours du combattant destiné à décourager n’importe quel citoyen de s’intéresser à la gestion de la chose publique.

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Le PTB+ s’inquiète aussi de la dépossession de plus en plus forte des compétences communales au profit des instances européennes. De plus en plus de compétences ne sont plus, dans les faits, du ressort com-munal, et ne permettent donc plus un véritable débat démocratique au sein de son conseil et de la popu-lation. Que ce soit en matière de politique des déchets, de politique énergétique, de politique de subsi-diation par les fonds Feder, de politique d’emploi, de politique culturelle et tant d’autres compétences, nous demandons à la ville de Liège de faire passer les intérêts de sa population avant une quelconque subordination aux directives européennes.

Vision du PTB+

Nous proposons une réelle politique démocratique participative. Cette participation s’organiserait à tra-vers l’élection de plusieurs conseils. Un conseil de locataires permettrait la participation des habitants des logements publics. Un conseil de la santé permettrait la participation de la population et des acteurs de terrain à la politique de santé. Enfin, des conseils de quartiers permettraient l’implication active des habitants et des associations de chaque quartier dans la gestion de la cité.

Nous réclamons pour la population le droit d’édicter elle-même les règlements communaux, l’impératif d’organiser des assemblées d’habitants dans chaque quartier deux fois par an pour y soumettre le bud-get, les grands axes de la politique communale mais aussi pour tenir compte des doléances des habitants. L’organisation d’une consultation populaire doit être facilitée ainsi que la possibilité d’annuler par réfé-rendum des règlements déjà votés.

Pour le PTB+, la démocratie ne peut se limiter à aller voter une fois tous les six ans. Il faut encourager la participation permanente à la gestion de la chose publique. Le PTB+ demande une beaucoup plus grande publicité par les médias audiovisuels locaux des débats politiques au sein, mais surtout en dehors, du conseil communal. Non seulement par la retransmission en direct du conseil sur la chaîne audiovisuelle locale RTC, mais également par l’organisation de débats dynamiques entre acteurs de terrains, associa-tions, syndicalistes et monde politique. Pour ce faire, le PTB+ demande un refinancement de la chaîne publique locale afin de pouvoir organiser ce service.

Dans le même ordre d’idée, la ville doit développer une stratégie ambitieuse sur le Web avec l’interacti-vité, la transparence et l’efficacité comme objectifs. Liège accuse un grand retard dans le développement de projets « open data » visant à communiquer les données cartographiques et statistiques en toute transparence. À l’ère du multimédia, il est déplorable de constater la pauvreté du site de la ville de Liège en photos, vidéos et en contenus mobiles.

Le PTB+ demande aussi que les comités de quartier soient systématiquement consultés lorsqu’une déci-sion importante concerne le quartier. Ce sont les autorités de la ville qui doivent être demandeuses d’une telle consultation, et pas les comités de quartiers qui doivent frapper à toutes les portes afin d’être un tant soit peu entendus.

Propositions du PTB+

1 Assemblées populaires par quartier avec conseil d’habitants, conseil de santé, conseil de quartier, notamment pour les questions sociales, culturelles et de sécurité.

2 Possibilité d’organiser un référendum lorsque 10 000 citoyens en font la demande.3 Possibilité d’annuler par référendum des règlements déjà votés. 4 Plus de moyens pour les conseillers communaux.5 Organisation de retransmissions et débats télévisés réguliers sur les grandes questions

concernant la gestion de la ville de Liège.6 Développement d’une stratégie Web ambitieuse pour plus d’interactivité avec les ci-

toyens et en toute transparence.

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