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1 / 47 Programme des enseignements 1 er semestre Philosophie générale 1 er semestre 1) Eric MARQUER « Poésie et philosophie » La poésie apparaît souvent comme une expérimentation sur les possibilités du langage. Cette recherche, loin d’être une expérimentation aveugle, suscite de manière plus ou moins consciente ou explicite, un certain nombre de réflexions sur la nature du langage : le poème enrichit à la fois notre expérience des mots et notre réflexion sur le langage. Sans constituer pour autant un autre langage, le poème est l’effet d’un usage spécifique et, en un sens, paradoxal : si le langage est essentiellement communication, la communication n’est pas ce que semble viser, en premier lieu, le poème. En évitant d’opposer langage poétique et langage ordinaire, nous nous interrogerons sur le sens et la possibilité d’une approche philosophique du langage poétique, en revenant sur différents problèmes, classique ou moins classiques : la question de la distinction entre poésie et philosophie, le rôle de la métaphore, l’origine du langage, le sens des mots, la question des rapports entre poésie et vérité, le sens d’une raison poétique. Bibliographie Aristote, Poétique, Poche, 1990. Du Marsais, Des Tropes, Manucius, 2011. Esteban, Claude, Conjoncture du corps et du jardin, Flammarion, 1992. Esteban, Claude, Critique de la raison poétique, Flammarion, 1993. Nietzsche, Poèmes 1858-1888. Dithyrambes pour Dionysos, trad. M. Haar, Gallimard, 1997 (également Ainsi parlait Zarathoustra). Rilke, Lettres à un jeune poète, Poche, 1989. Rousseau, Essai sur l’origine des langues, GF, 1993. Mounin, Georges, Avez-vous lu Char ?, Gallimard, 1989. La poésie, textes présentés par H. Marchal, GF-Flammarion, Corpus, 2012. 2) Bernadette BENSAUDE-VINCENT « Nature et artifice » Sur quoi donc se fonde le partage entre le naturel et l’artificiel ? La distinction qui prit forme dans l’oeuvre d’Aristote est-elle la matrice des concepts en jeu dans les débats contemporains sur la procréation ou les OGM ? Ce cours propose de réfléchir sur les concepts de nature et d’artifice à la lumière de leur histoire. On se donne deux objectifs : - Identifier les divers contextes où fonctionne l’opposition entre nature et artifice. En commençant par la Physique d’Aristote, on évoquera la tradition scolastique, la condamnation des alchimistes, la mécanique avec Bacon et Descartes, la chimie avec Diderot et Rousseau, la cybernétique (Merleau-Ponty, Canguilhem). Dans

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Programme des enseignements

1er semestre

Philosophie générale 1er semestre 1) Eric MARQUER « Poésie et philosophie »

La poésie apparaît souvent comme une expérimentation sur les possibilités du langage. Cette recherche, loin d’être une expérimentation aveugle, suscite de manière plus ou moins consciente ou explicite, un certain nombre de réflexions sur la nature du langage : le poème enrichit à la fois notre expérience des mots et notre réflexion sur le langage. Sans constituer pour autant un autre langage, le poème est l’effet d’un usage spécifique et, en un sens, paradoxal : si le langage est essentiellement communication, la communication n’est pas ce que semble viser, en premier lieu, le poème. En évitant d’opposer langage poétique et langage ordinaire, nous nous interrogerons sur le sens et la possibilité d’une approche philosophique du langage poétique, en revenant sur différents problèmes, classique ou moins classiques : la question de la distinction entre poésie et philosophie, le rôle de la métaphore, l’origine du langage, le sens des mots, la question des rapports entre poésie et vérité, le sens d’une raison poétique. Bibliographie Aristote, Poétique, Poche, 1990. Du Marsais, Des Tropes, Manucius, 2011. Esteban, Claude, Conjoncture du corps et du jardin, Flammarion, 1992. Esteban, Claude, Critique de la raison poétique, Flammarion, 1993. Nietzsche, Poèmes 1858-1888. Dithyrambes pour Dionysos, trad. M. Haar, Gallimard, 1997 (également Ainsi parlait Zarathoustra). Rilke, Lettres à un jeune poète, Poche, 1989. Rousseau, Essai sur l’origine des langues, GF, 1993. Mounin, Georges, Avez-vous lu Char ?, Gallimard, 1989. La poésie, textes présentés par H. Marchal, GF-Flammarion, Corpus, 2012. 2) Bernadette BENSAUDE-VINCENT « Nature et artifice » Sur quoi donc se fonde le partage entre le naturel et l’artificiel ? La distinction qui prit forme dans l’œuvre d’Aristote est-elle la matrice des concepts en jeu dans les débats contemporains sur la procréation ou les OGM ? Ce cours propose de réfléchir sur les concepts de nature et d’artifice à la lumière de leur histoire. On se donne deux objectifs : - Identifier les divers contextes où fonctionne l’opposition entre nature et artifice. En commençant par la Physique d’Aristote, on évoquera la tradition scolastique, la condamnation des alchimistes, la mécanique avec Bacon et Descartes, la chimie avec Diderot et Rousseau, la cybernétique (Merleau-Ponty, Canguilhem). Dans

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quelle mesure le concept de nature est-il redéfini par les techniques de conception, de fabrication et de commercialisation des artefacts ? - Confronter les termes des controverses philosophiques avec les controverses publiques actuelles suscitées par certaines biotechnologies. Dans quelle mesure sommes-nous les héritiers d’Aristote et des scolastiques ? Une bibliographie sera communiquée à la rentrée

3) Guy Félix DUPORTAIL « L’intersubjectivité » (premier et second semestre) La quête d’une réponse à la question de l’intersubjectivité nous donnera l’occasion d’une confrontation entre, dans un premier temps, la problématique Hégélienne de la formation historico-dialectique d’un Esprit (Geist) et la problématique Husserlienne de la constitution orientée d’une communauté culturelle à partir d’un monde premier dont le monde culturel est l’horizon. Puis, dans un second temps (au second semestre), avec Lévinas et Habermas, nous verrons comment les critiques contemporaines de la phénoménologie de l’Esprit et de la phénoménologie transcendantale permettent de reprendre à nouveaux frais ces questions. On sait que la Phénoménologie de l’Esprit fut présentée par Hegel comme la science de l’expérience de la conscience. Mais, passée la section « Raison », le cheminement de l’Esprit n’est plus celui d’une conscience individuelle, mais celui d’une expérience historique. Toutefois, le dépassement de la conscience par l’Esprit, passe par les expériences malheureuses de la conscience accédant à l’universel. Aussi, la phénoménologie de Hegel, sans être une phénoménologie de la conscience est une phénoménologie qui reste dans l’élément de la conscience. Sur ce terrain une rencontre avec la phénoménologie husserlienne de la conscience est possible, et même nécessaire. Nous l’organiserons à partir d’une lecture patiente du tome I de la Phénoménologie de l’Esprit (sections conscience de soi et raison) ainsi que des Méditations Cartésiennes de Husserl. Nous opposerons dès lors la problématique de la reconstitution dialectique d’une totalité brisée, à celle de la constitution de l’intersubjectivité à partir d’un monde premier égologique. Dans un second temps, par-delà cette confrontation entre deux grandes phénoménologies de l’intersubjectivité – celle de la totalité spirituelle se divisant et se reconstituant et celle de l’ego transcendantal constituant autrui et les communautés intermonadiques supérieures – nous aborderons une alternative contemporaine à ces deux modèles: celle développée par Emmanuel Lévinas. En réintroduisant de façon radicale la transcendance de l’Infini dans la pensée, Emmanuel Lévinas s’est opposé comme de l’intérieur à la philosophie hégélienne, et par là-même, selon son propre dire, à la philosophie comme telle. Celle-ci soutiendrait en effet, par principe, que «la transcendance est toujours à réduire», et qu’il faudrait avec elle reconnaître que « le réel est raisonnable »1. En introduisant l’Infini dans la Totalité, ce qui produit son excès, Lévinas a certes déclaré la guerre à la guerre, mais il a aussi substitué à la reconnaissance hégélienne une relation immédiatement éthique à autrui, avant même tout conflit possible. De même, Lévinas a prétendu retrouver, contre Husserl, les fondements pathiques de l’intentionnalité objectivante dans l’érotisme du rapport à l’Autre. Enfin, nous nous demanderons si le sens du sens – comme droiture éthique de la signification – est bien hors langage comme le prétend Lévinas, ou bien s’il ne faut pas rechercher dans le langage lui-même les fondements de la relation éthique dont parle Lévinas. La rencontre de la philosophie de l’Esprit de Hegel et de la philosophie de la communication de Habermas est elle aussi nécessaire pour répondre à cette question. Habermas se positionne en effet comme l’héritier du jeune Hegel, le savoir absolu en moins. Pour Habermas, il s’agit de penser ce qui est et, ce qui est, c’est une société dominée par la rationalité instrumentale et les modèles

1 E.Lévinas, De Dieu qui vient à l’Idée. Paris, Vrin, 1998, p.126.

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de rentabilité immédiate. Dans ce nouveau contexte, l’intersubjectivité se met en place dans et par les actes sociaux de la communication et sa thématisation est indissociable d’une reprise des idéaux critiques du projet philosophique de la modernité. Nous verrons dès lors comment les notions d’acte de langage, de situation de parole idéale, d’émancipation, d’engagement illocutoire, de communauté de communication et de critique de la société, s’imposent d’elles-mêmes dans cette nouvelle approche de la relation intersubjective comme relation morale. Bibliographie sommaire : Hegel, Phénoménologie de l’Esprit, livre I. (la conscience de soi et la raison) Husserl, les Méditations Cartésiennes (Cinquième méditation) Lévinas, Totalité et Infini, Autrement qu’être Habermas, Théorie de l’agir communicationnel, Livre I et II, Logique des sciences sociales et autres essais, Morale et communication Apel, Transformation de la philosophie. 4) Jean-François BRAUNSTEIN « La mesure de l’homme » Les sciences humaines se sont constituées pour une bonne part sur l’idée que la connaissance de l’homme n’est véritablement scientifique que lorsqu’elle use d’un modèle « naturaliste » et lorsqu’elle devient quantitative. De manière assez provocante, il est affirmé que l’homme doit être réintégré parmi les autres espèces animales, et qu’il peut être mesuré, comme tout autre objet scientifique. Stephen Jay Gould a bien montré, dans un ouvrage classique, à quelles aberrations choquantes peut conduire cette Mal-mesure de l’homme. L’homme a pu être mesuré du point de vue « physique » (angle facial, taille, poids, crâne, cerveau…) mais aussi du point de vue « moral » (natalité, mortalité, criminalité, suicide, génie…). Ces deux types de mesure seront étudiés historiquement, et d’une manière critique, à partir de textes tirés des auteurs de la bibliographie. Bibliographie : ŒUVRES • « L’homme physique » Buffon, Histoire naturelle de l’homme, in Histoire naturelle générale et particulière, t. II, 1749 (sur Gallica) L.-J.-M. Daubenton, «Mémoire sur les différences de situation du grand trou occipital dans l’homme et dans les animaux» (1764), Mémoires de l’Académie des sciences, 1767 (sur Gallica). P. Camper Dissertation sur les variétés naturelles qui caractérisent la physionomie des hommes des différents pays et de différents âges, Paris, 1791 (sur Gallica). J.-F. Blumenbach De l’unité du genre humain et de ses variétés, Paris, 1804 (sur Google Livres). J.-G. Lavater, La physiognomonie ou l’art de connaître les hommes d’après les traits de leur physionomie, Genève, L’âge d’homme, 1998 (sur Gallica). F.-J. Gall, Sur les fonctions du cerveau et sur celles de chacune de ses parties, 6 vol., Paris, 1825 (sur Gallica). P. Broca, Mémoires d’anthropologie, (1871), Editions J.-M. Place, Paris, 1989. C. Lombroso, L’homme criminel, (1876), Paris, 1887 (sur Gallica). A. Bertillon, Identification anthropométrique, 1885, 2ème éd. Melun, 1893 (sur Gallica). • «L’homme moral» J. Graunt, Observations naturelles et politiques sur les bulletins de mortalité, (1662), INED, Paris, 1977. W. Petty, Political Arithmetic, 1691 (sur divers sites). J.-P. Süssmilch, L’ordre divin dans les changements du genre humain, prouvé d’après la naissance, la mort et la propagation de l’espèce (1765) INED, Paris, 1979. Condorcet, Mathématique et société, (choix de textes), Hermann, Paris, 1973.

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A. Quetelet, Sur l’homme et le développement de ses facultés ou Essai de physique sociale (1835), Fayard, Paris, 1991 (Sur Gallica). ETUDES • "L'homme physique" G. Barsanti et al., Misura d'uomo, Strumenti, teorie e pratiche dell'antropometria e della psicologia sperimentale tra'800 e '900, Istituto e museo di storia della scienza, Florence, 1986 P. Corsi éd., La fabrique de la pensée, Electa, Milan, 1990 B.-M. Stafford, Body criticism. Imaging the Unseen in Enlightenment Art and Medicine, MIT Press, Cambridge, 1991 S. - J. Gould, La mal-mesure de l'homme, Odile Jacob, Paris, 1997 • "L'homme moral" I. Hacking, L’émergence de la probabilité, Paris, Seuil, 2002 A. Desrosières, La politique des grands nombres, Histoire de la raison statistique, La Découverte, Paris, 1993 J. Bouveresse, L'homme probable. Robert Musil, le hasard, la moyenne et l'escargot de l'histoire, Editions de l'Eclat, Combas, 1993 Coll., XIXe siècle. La folie de la mesure, Les Cahiers de Science et vie, n'48, déc. 1998 J.-M. Rohrbasser, Dieu, l'ordre et le nombre, P.U.F., Paris, 2001 5) Intervenant à préciser « Intitulé à préciser »

Descriptif Bibliographie :

Histoire de la philosophie 1er Semestre 1) Jean-Baptiste BRENET

« Introduction à la philosophie médiévale arabe » Entre les Grecs et les Latins : les Arabes. Le cours propose une introduction à cette pensée médiévale arabe généralement ignorée de l’historiographie. Il s’agit à la fois d’en saisir la singularité (son rapport à l’Islam, à la théologie du Kalâm, ses thématiques propres) et de l’inscrire dans l’histoire d’une seule et même rationalité, entre son héritage grec et son legs aux Latins. Sur la base du Discours décisif d’Averroès, on tâchera, croisant les grands noms de la philosophie arabo-musulmane (Al-Fârâbî, Avicenne, Al-Ghazâlî, etc.), de repérer puis d’analyser certains des problèmes majeurs de leurs systèmes : l’accord entre raison et loi islamique, le statut de l’acte humain, la structure du cosmos, l’éternité du monde, la nature de l’intellect, la fonction politique de la religion, l’accomplissement philosophique, etc. Se procurer : Averroès, Discours décisif, Paris, GF-Flammarion (bilingue arabe-français) ; Averroès, L’Islam et la raison, Paris, GF-Flammarion ; Averroès, L’intelligence et la pensée, Paris, GF-Flammarion. Les autres textes seront distribués, ainsi qu’une bibliographie. 2) Dominique COUZINET

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« Dante et la philosophie »

Présentation

Pour Dante Alighieri (1265-1321) comme pour Aristote, « tous les hommes désirent naturellement savoir » (Banquet, I, I) et la perfection humaine est « la perfection de la raison » (III, XV). Pourtant, certains objets échappent à la faculté humaine de connaître : Dieu, l’éternité et la première matière. Est-ce à dire que l’homme, ne pouvant satisfaire son désir, ne puisse être heureux ? Dante répond « qu’en chaque chose le désir naturel est mesuré selon la possibilité de celui qui désire […]. Aussi le désir humain est-il proportionné en cette vie à la science que l’on peut avoir ici-bas ; et il ne franchit pas ce point sinon par une erreur qui est hors de l’intention naturelle ». D’où la conclusion : « Aussi, étant donné qu’il n’est pas possible à notre nature de connaître Dieu ni ce que sont certaines choses, nous ne désirons naturellement pas le savoir » (III, XV). Ruedi Imbach a montré que « renoncer ainsi à la métaphysique » conduit Dante à « inventer une théorie sociale et politique de l’intellect humain » (Dante, la philosophie et les laïcs, p. 189), où la revalorisation de la politique, à la suite de son maître Bruneto Latini, n’exclut aucun homme du banquet philosophique.

On travaillera essentiellement sur le Banquet, mais aussi sur De l’éloquence en vulgaire, les Épîtres à Cangrande della Scala et la Monarchie, sans exclure des passages de la Divine comédie.

Bibliographie sommaire

Traductions françaises

Dante, Œuvres complètes, traduction et commentaires par André Pézard, Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléïade), 1965.

Dante Alighieri, Oeuvres complètes, trad. nouvelle sous la direction de Christian Bec, trad. et notes de Christian Bec, Roberto Barbone, François Livi, Marc Scialon, Antonio Stäuble, Paris, Librairie Générale Française, 1996.

La Monarchie, trad. par Michèle Gally, précédé de « La modernité de Dante » par Claude Lefort, Paris, Belin, 1993.

Dante Alighieri, La Divine Comédie, préface de Michel Cazenave, trad., introd. et notes d’Alexandre Masseron, Paris, A. Michel, 2000.

Dante Alighieri, De l’éloquence en vulgaire, introduction et appareil critique par Irène Rosier-Catach, trad. fr. par Anne Grondeux, Ruedi Imbach et Irène Rosier-Catach, Paris, Fayard, 2011 [texte latin et traduction].

Quelques études

Filosofare in lingua volgare - Philosopher en vulgaire - Philosophieren in der Volkssprache, Akten des Kolloquiums am Istituto Svizzero di Roma vom 15.-17. Juni 2011 zu Ehren von Ruedi Imbach, Hrsg. von Dominik Perler, Sonderdruck der Freiburger Zeitschrift für Philosophie und Theologie, 2012.

Ruedi Imbach, Dante, la philosophie et les laïcs, Fribourg-Paris, Le Cerf, 1996.

Ruedi Imbach, Catherine König-Pralon, Le Défi laïque. Existe-t-il une philosophie de laïcs au Moyen Âge ?, Paris, Vrin, 2013.

Cesare Vasoli, Otto saggi per Dante, Firenze, Le Lettere, 1995.

3) Charlotte MURGIER « Opinion et connaissance dans les dialogues de Platon » L’opposition entre opinion et connaissance traverse l’œuvre platonicienne : elle sous-tend l’examen socratique, invitant à se libérer de l’emprise de la doxa pour se mettre en quête d’un savoir véritable ; elle commande le rejet des rivaux du philosophe – sophistes, poètes ou rhéteurs – et de leurs prétentions à éduquer la cité ; elle justifie la primauté politique du gardien philosophe, détenteur d’une science qui est le seul garant d’un juste gouvernement. Quels sont donc les fondements d’une différence épistémologique dont la portée excède la théorie de la connaissance pour s’étendre au champ moral et politique ? Dans ce cours, on étudiera la fonction critique de l’opposition platonicienne entre opinion et connaissance, décisive pour définir la démarche philosophique. On cherchera aussi à en dégager la dimension constructive : en effet l’opinion, loin d’être limitée au rôle de repoussoir, conduit à s’interroger sur la nature et les conditions de possibilité d’un authentique savoir.

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Quelques indications bibliographiques : Platon, Ménon, République, Théétète, GF. L. Brisson (dir.), Platon. Œuvres complètes, Paris, Flammarion, 2008. J.-F. Balaudé, Le savoir-vivre philosophique. Empédocle, Socrate, Platon, Grasset, 2010. L. Brisson et F. Fronterotta (dir.), Lire Platon, Paris, PUF, 2006. M. Burnyeat, Introduction au Théétète de Platon, traduit de l’anglais par M. Narcy, Paris, PUF, 1998. M. Dixsaut, Platon. Le désir de comprendre, Paris, Vrin, 2003 (en particulier le chapitre III). D. El Murr (dir.), La mesure du savoir. Études sur le Théétète de Platon, Paris, Vrin, 2013. 4) Julie GIOVACCHINI « Anthropologie, éthique et politique dans l’épicurisme antique » L'objet du cours est de présenter de façon complète l'ensemble de la doctrine épicurienne dans son versant éthique, en étendant la réflexion aux sources anthropologiques et aux conséquences politiques du choix du plaisir comme Souverain Bien. La lecture approfondie d'un choix de grands textes épicuriens de référence sur la question (textes d'Epicure, Philodème, Lucrèce, Hermarque, Polystrate, Diogène d'Oenoanda) s'accompagnera de parallèles et de confrontations avec d'autres corpus philosophiques de l'Antiquité, classiques ou hellénistiques (Platon, Démocrite, Cicéron, Diodore de Sicile, Sextus Empiricus, Hippocrate...). Bibliographie indicative : - Prost, François. - Les théories hellénistiques de la douleur. Louvain ; Paris : Peeters, 2004. 375 p. index. (Bibliothèque d'études classiques ; 37). - Salem Jean. - La mort n'est rien pour nous : Lucrèce et l'éthique. Paris : Vrin, 1990. 302 p. 2 index. (Bibl. d'hist. de la philosophie). - Salem Jean. - Tel un dieu parmi les hommes. L'éthique d'Épicure. Paris : Vrin, 1989. 254 p. 2 index. (Bibl. d'hist. de la philos.). - L'épicurisme antique / études réunies par Thomas Bénatouïl, Valéry Laurand et Arnaud Macé. Paris : Vrin, 2003. 377 p. Notamment : George B. Kerferd, La doctrine de l'âme chez Epicure ; Alain Gigandet, Providence et causes finales ; Valéry Laurand, Le traitement épicurien de la douleur.

- Morel, Pierre-Marie. - Épicure : la nature et la raison. Paris : Vrin, 2009. 222 p. (Bibliothèque des philosophies).

- Morel, Pierre-Marie. - Épicure, Lettres, maximes et autres textes – Introduction, traduction, dossier et notes, Paris, GF-Flammarion, 2011. - Giovacchini, Julie. - Épicure. Paris : Les Belles Lettres, 2008. 236 p. 2 index. (Figures du savoir ; 43). En anglais : - Epicurus and the Epicurean tradition / ed. by Jeffrey Fish and Kirk R. Sanders. Cambridge ; New York : Cambridge University Pr., 2011. XI-267 p. 2 index. Notamment : chapitres 4, 5 et 6. - The Cambridge companion to Epicureanism / ed. by James Warren. Cambridge ; New York : Cambridge University Pr., 2009. IX-342 p. 2 index. (Cambridge companions to philosophy).Notamment : ch. 8, 9, 10, 13 et 14.

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5) Iacopo COSTA « La vertu et le vice dans la philosophie morale d’Aristote » Le cours se propose d’introduire l’un des thèmes les plus importants de la philosophie morale antique, à savoir la théorie aristotélicienne de la vertu et du vice. Le cours se focalisera en particulier sur les livres II-III et VI de l’Éthique à Nicomaque : on étudiera notamment le processus d’acquisition de la vertu morale, la question de la ‘vertu naturelle’ (disposition morale que l’homme possède dès la naissance) et celle de son rapport avec la vertu morale acquise. On s’interrogera aussi sur la relation entre la vertu, le vice et la responsabilité, ainsi que sur le rôle des vertus intellectuelles dans la ‘direction morale’ de l’individu. Ces thèmes seront analysés à la lumière de la psychologie et de la biologie aristotéliciennes. Les textes étudiés seront extraits principalement de l’Éthique à Nicomaque d’Aristote, traduction et présentation par Richard Bodéüs, Flammarion, Paris, 2004 ; des extraits d’autres ouvrages d’Aristote seront distribués.

Textes Philosophiques en Langues Etrangères (uniquement au 1er semestre) 4 groupes de TPLE Anglais 1) Paul RATEAU Strawson, Individuals: An Essay in Descriptive Metaphysics.

"Individuals: An essay in Descriptive Metaphysics" (1959) de P. F. Strawson est un ouvrage devenu classique de la philosophie analytique contemporaine. Sa lecture visera à rendre compte du projet de l'auteur d'une « métaphysique descriptive ». Sous ce nom, Strawson entend mettre au jour les présupposés ontologiques de notre schème d’appréhension du monde, en tant qu’il peut être saisi au niveau de nos manières ordinaires de parler.

Bibliographie: P. F. Strawson, "Individuals: An essay in Descriptive Metaphysics", Routledge, 1990. 2) Philippe CRIGNON « Hume, A Treatise of Human Nature. Book III : Of Morals » Le cours portera sur la troisième partie du Traité de la nature humaine de Hume (1739) et servira d’introduction à sa pensée morale et politique. Dans la continuité de son analyse de la connaissance (livre I : l’entendement) et des affects (livre II : les passions), le troisième et dernier livre du traité interroge en particulier l’origine de la morale et des jugements moraux, ainsi que la genèse de la vie sociale et des institutions politiques. On verra notamment comment les hypothèses d’une morale fondée en raison, d’un sens moral ou d’un contrat social sont analysées et pourquoi elles sont finalement écartées au profit de solutions originales. Œuvre étudiée :

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D. Hume, A Treatise of Human Nature, vol. I (texts), éd. David F. Norton et Mary J. Norton, Oxford, OUP, 2011. Autre édition disponible : D. Hume, A Treatise of Human Nature, éd. Ernest C. Mossner, Londres, Penguin Classics, 1985. Bibliographie sélective : The Cambridge Companion to Hume, éd. David F. Norton, Cambridge, CUP, 1993 (spécialement les chapitres 6, 7 et 8) Lectures de Hume, dir. Jean-Pierre Cléro et Philippe Saltel, Ellipses, 2009 (spécialement les chapitres 12 à 15). Éléonore Le Jallé, La régulation morale chez Hume, Paris, Puf, 1999. Frédéric Brahami, Introduction au Traité de la nature humaine de David Hume, Paris, Puf, 2003. 3) Eric MARQUER Locke, Of the Conduct of the Understanding

Bibliographie

Locke, Of the Conduct of the Understanding, ed. Paul Schuurman, 2000, en ligne. Locke, Some Thoughts Concerning Education and Of the Conduct of the Understanding, ed. Ruth W. Grant & Nathan Tarcov, Hackett Publishing Company Inc., Indianapolis/Cambridge, 1996.

Locke, De la conduite de l’entendement, trad. Y. Michaud, Paris, Vrin, 1975. Locke, Essai sur l’entendement humain, trad. Pierre Coste, ed. Philippe Hamou, Paris, Le Livre de Proche, 2009. Michaud, Yves, Locke, Paris, PUF, 1998. Parmentier, Marc, Introduction à l’Essai sur l’entendement humain de Locke, Paris, PUF, 1999. Vienne, Jean-Michel, Expérience et raison, Les fondements de la morale selon Locke, Paris, PUF, Paris, Vrin, 1991. Ayers, Michael, Locke, Paris, Seuil, 2000. Chappell V. C. The Cambridge companion to Locke, Cambridge, 1999. Yolton, John W., A Locke Dictionary, Cambridge, Blackwell, 1993. 4) Nicolas DUBOS Hume, The Natural History of Religion Hume, The Natural History of Religion in, Dialogues and Natural History of Religion, J.C.A. gaskin ed. ; Oxford University Press, 1993. Traduction : L’histoire naturelle de la religion, tr. M. Malherbe, Vrin, 1996

TPLE ESPAGNOL: Camille LACAU ST GUILY, Philosophie espagnole contemporaine Bref descriptif : Ce cours qui s’articule en deux temps (traduction et commentaire de texte) porte sur la spécificité de la philosophie espagnole contemporaine. Nous tenterons de nous départir de schèmes intellectualistes pour penser la philosophie espagnole, dans sa singularité vivante, poétique. Nous devrons, pour une part, nous excentrer de

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la métaphysique pure, car l’Espagne n’a pas produit de philosophie stricto sensu. Cependant, cette philosophie existe si l’on accepte de reconnaître que la philosophie peut être un artisanat poétique ou esthétique. Le Logos de la philosophie contemporaine espagnole est profondément musical, intrinsèquement dansant. Bibliographie : Bergamín, José, La decadencia del analfabetismo. La importancia del demonio, Santiago de Chile, Madrid, Cruz del Sur, 1961. Bergamín, José, El pozo de la angustia, Anthropos, 1985. Bergamín, José, La música callada del toreo, Madrid, Turner, 1994. Bergamín, José, Obra esencial, Madrid, Turner, 2005. García Bacca, Juan David, Filosofía en metáfora y parábolas. Introducción literaria a la filosofía [1945], México: Editora Central, 1964. García Bacca, Juan David, Filosofía de la música, Barcelona: Anthropos, 1990. García Lorca, Federico, Obras Completas III. Prosa, edición de Miguel García-Posada, Barcelona, Galaxia Gutenberg-Círculo de Lectores, 1997. Ortega y Gasset, José, Obras Completas, Tomo I (1902-1915), Tomo II (1916), Tomo III (1917-1925), Tomo IV (1926-1931), Tomo V (1932-1940), Tomo VI (1941-1955), Tomo VII (1902-1925) Obra póstuma, Tomo VIII (1926-1932) Obra póstuma, Tomo IX (1933-1948) Obra póstuma, Tomo X (1949-1955) Obra póstuma, Madrid, Taurus, 2008-2012. Unamuno, Miguel (de), Obras Completas, Madrid, Turner, 1995-1996. Zambrano, María, Obras reunidas, Madrid, Aguilar, “Col. Estudios Literarios”, 1971. Zambrano, María, El hombre y lo divino, México, FCE, 1973. Zambrano, María, El sueño creador [1965], Madrid, Turner, 1986. Zambrano, María, Hacia un saber sobre el alma [1934], Madrid, Alianza Tres, 1993. Zambrano, María, Filosofía y poesía [1939], Alcalá de Henares, Ediciones de la Universidad, Fondo de cultura económica, Biblioteca Premios Cervantes, 1993. Zambrano, María, Pensamiento y poesía en la vida española [1939], Madrid, Ediciones Endymion, 1996. Zambrano, María, Claros del bosque [1978], Barcelona, Seix Barral, 2002. TPLE Grec : Thomas AUFFRET : Platon, Théétète On traduira et commentera dans leur détail un certain nombre de textes célèbres tirés du Théétète de Platon ; une attention toute particulière sera accordée au prologue et à la première partie du dialogue consacrée à la réfutation du relativisme de Protagoras (143 a–187 b). L’étude de ce texte fondamental pour l’épistémologie ancienne sera également l’occasion d’aborder quelques points touchant l’histoire des mathématiques et les modèles que ces dernières fournissent à la réflexion du philosophe, comme du sophiste. On traduira le texte procuré par A. Diès dans la Collection des Universités de France : Platon, Théétète. Texte établi et traduit par A. Diès, Paris, 1926. Une lecture préalable du dialogue dans cette édition, ainsi que celle du Sophiste et du Politique, qui en forment la suite dramatique, est vivement conseillée. Une bibliographie détaillée et une copie des textes grecs seront distribuées à la rentrée.

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TPLE Latin : Marie-Dominique COUZINET : Ficin, De amore.

Marsile Ficin, Commentarium in Convivium Platonis De Amore (Commentaire sur Le Banquet de Platon, De l’amour) Marsile Ficin (1433-1499) est le représentant principal du platonisme florentin. Chargé par Cosme de Médicis de

traduire en latin et de commenter l’ensemble du corpus platonicien et le corpus hermétique, il traduit et commente aussi des auteurs néoplatoniciens, et rédige plusieurs ouvrages personnels, dans lesquels il expose sa propre philosophie, en particulier la Théologie platonicienne (Theologia platonica). Programme à la fois politique, philosophique et religieux, la « restauration » de la philosophie platonicienne s’exprime dans une thèse, « celle de l’éternelle révélation du Verbe, du Logos, de la pia philosophia transmise par les poètes antiques et par la Bible, thèse acceptée par Pythagore et Platon, approfondie par Plotin et les textes attribués à Denys l’Aréopagite. Il s’agit précisément de la théologie platonicienne, vue comme le modèle de la docta religio, d’une connaissance de soi par la connaissance de Dieu, et, inversement, d’une connaissance de Dieu par la connaissance de soi » (Eugenio Garin, L’Humanisme italien). Mais son ouvrage le plus connu, et celui qui a eu la fortune la plus importante dans le domaine de la philosophie et de la théorie de l’art, est le Commentaire sur Le Banquet de Platon, De l’amour (Commentarium in Convivium Platonis, De amore). Nous en traduirons et commenterons des extraits.

Texte latin et traduction

Marsile Ficin, Sur le Banquet de Platon ou de l’amour, présenté par Raymond Marcel, Paris, Les Belles Lettres, 1956 [texte latin, traduction et commentaire. Voir l’introduction].

* Marsile Ficin, Commentaire sur Le Banquet de Platon, De l’amour. Commentarium in Convivium Platonis, De amore, texte établi, traduit, présenté et annoté par Pierre Laurens, Paris, Les Belles Lettres, 2002. [Édition que l’on utilisera pendant le cours]

Commentaire

Maria-Christine Leitgeb, Concordia Mundi. Platons Symposion und Marsilio Ficinos Philosophie der Liebe, [Wien], Holzhausen, 2010.

Quelques études

Jean Festugière, La Philosophie de l’amour de Marsile Ficin et son influence sur la littérature française au XVIe siècle (1941), Paris, Vrin, 1980.

Paul Oskar Kristeller, Il Pensiero filosofico di Marsilio Ficino, (The Philosophy of M. F., New York, 1943), Firenze,

Sansoni, 1953 ; 19882, p. 441-476.

André Chastel, Marsile Ficin et l’art, Genève, Droz, 1954 ; 1975 ; 1996.

Raymond Marcel, Marsile Ficin (1433-1499), Paris, Les Belles Lettres, 1958 ; 2007.

Daniel P. Walker, La Magie spirituelle et angélique de Ficin à Campanella (1958), trad. Marc Rolland, Paris, Albin Michel, 1988 (plus particulièrement p. 19-77).

Cesare Vasoli, « Ficino, Marsilio », dans Biografia degli Italiani, Roma, Istituto della Enciclopedia italiana, 1997, vol. XLVII, p. 393-395, ou Id., « Ficin, Marsile », dans Centuriæ latinæ. Cent une figures humanistes de la Renaissance aux Lumières offertes à Jacques Chomarat, réunies par Colette Nativel, Genève, Droz, 1997, p. 373-377.

Revue

Accademia. Revue de la société Marsile Ficin, dir. Stéphane Toussaint, Lucca, Société Marsile Ficin, 1991, 1- (sommaires consultables sur le site : www.ficino.it/Accademia_n.htm) TPLE Italien : Marie-Dominique COUZINET : Patrizi, Della historia. Francesco Patrizi, Dix dialogues sur l’histoire (Della istoria dieci dialoghi, 1560)

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Francesco Patrizi est un des principaux représentants du platonisme de la Renaissance qu’il a introduit dans l’enseignement universitaire en Italie. Ses textes philosophiques les plus connus sont rédigés en latin : les Discussiones peripateticae (1581) dans lesquelles il critique durement la philosophie aristotélicienne, et la Nova de universis philosophia (1591) où il élabore une métaphysique de la lumière. Mais il a d’abord écrit en italien sur la poétique (1553), la rhétorique (1562) et l’histoire (1560). Dans les dialogues sur l’histoire dont nous lirons, traduirons et commenterons des passages, Patrizi confronte de façon très vivante connaissance historique et connaissance philosophique et nature et histoire, en référence constante aux dialogues de Platon et à la tradition néoplatonicienne qu’il connaissait de première main.

Texte au programme

Della istoria dieci dialoghi di M. Francesco Patritio, ne’quali si ragiona di tutte le cose appartenenti all’historia e allo scriverla e all’osservarla (Venetia, Andrea Arrivabene, 1560), dans Eckhard Kessler, Theoretiker Humanistischer Geschichtsschreibung, Nachdruck exemplarischer Texte aus dem 16. Jahrhundert, München, Wilhelm Fink Verlag, 1971 [Des photocopies du texte seront fournies pendant le cours].

Autres œuvres de Patrizi

La Città felice, Discorso della diversità de’furori poetici (Venezia, 1553) ; Della retorica dieci dialoghi (Venezia, 1562) [éd. A. L. Pugliafito Bleul, Lecce, 1994] ; Discussionum Peripateticarum tomi IV (Basileae, 1571) ; De rerum natura libri II . priores. Aliter de spacio physico; aliter de spacio mathematico (Ferrara, 1587) [éd. et trad. H. Védrine, Paris, Vrin, 1996] ; Nova de Universis philosophia (Ferrara, 1591, Venezia, 1593).

Choix d’études sur Patrizi

Paul Oskar Kristeller, « Patrizi », dans Id., Huit philosophes de la Renaissance italienne (1964), trad. Anne Denis, Genève, Droz, 1975, p. 107-123.

Lina Bolzoni, L’universo dei poemi possibili. Studi su Francesco Patrizi da Cherso, Roma, Bulzoni, 1980.

Cesare Vasoli, « Un mito storiografico : l’adolescenza di Francesco Patrizi », dans Id., Immagini umanistiche, Napoli, Morano, 1983, p. 527-557.

Cesare Vasoli, Francesco Patrizi da Cherso, Roma, Bulzoni, 1989.

« Pious, perennial, and Platonic philosophies : Francesco Patrizi », dans A History of Western Philosophy : 3. Renaissance Philosophy, Brian P. Copenhaver and Charles B. Schmitt (eds.), Oxford-New York, Oxford University Press, 1992 ; 2002, p. 184-194 [Situe Patrizi de façon claire et stimulante dans la tradition du platonisme issu de Ficin].

TPLE ALLEMAND:

Christian BONNET : Lichtenberg, Sudelbücher

Professeur de physique à l’université de Göttingen, Georg Christoph Lichtenberg – que Nietzsche tenait pour « l’un des rares prosateurs de langue allemande qui méritent d’être relus sans cesse » – rédige de 1762 à sa mort en 1799 des Sudelbücher (cahiers de brouillon ou de notes : de « sudeln » qui signifie « griffonner ») dans lesquels il traite des sujets les plus divers, dans un style ironique ou satirique qui en rend la lecture extrêmement plaisante. Adversaire résolu de toute superstition, de tout fanatisme et de toute Schwärmerei, mais également éloigné de l’optimisme naïf de certains de ses contemporains à l’égard des pouvoirs de la raison, cet Aufklärer critique entend faire droit au sentiment et à l’affectivité. Convaincu que « toute notre philosophie est rectification de l’usage du langage » (Sudelbücher, H 146), il développe un rationalisme sceptique qui fait écho à nos interrogations les plus contemporaines.

Nous traduirons et commenterons un choix de textes tirés de ces Sudelbücher portant sur des questions philosophiques.

Indications bibliographiques : nous travaillerons sur l’édition de Wolfgang Promies : Georg Christoph Lichtenberg, Sudelbücher, Munich, DTV, 2005. La traduction française la plus complète des aphorismes de

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Lichtenberg est celle de Charles Le Blanc : Georg Christoph Lichtenberg, Le miroir de l’âme, Paris, Corti, 1997.

La littérature secondaire en français sur Lichtenberg est peu abondante. Signalons toutefois : Jean Mondot, Georg Christoph Lichtenberg, Paris, Belin, 2008 ; Albert Schneider, Georg Christoph Lichtenberg, précurseur du romantisme, vol. 1 : L’Homme et l’œuvre, Nancy, Société d’impressions typographiques, 1954 ; vol. 2 : Georg Christoph Lichtenberg penseur, Paris, Les Belles Lettres, 1954. En allemand : Albrecht Schöne, Aufklärung aus dem Geist der Experimentalphysik, Lichtenbergsche Konjunktive, Munich, C. H. Beck, 1982. Et en anglais : J. P. Stern, Lichtenberg : a Doctrine of Scattered Occasions Reconstructed from His Aphorisms and Reflections, Indiana University Press, 1959.

Option Epistémologie (Commun au parcours logique) 1er semestre Marion Vorms « Le raisonnement scientifique : hypothèses, données, justification »

L’objet de ce cours se situe à la croisée de la théorie de la connaissance, qui s’intéresse à la nature et aux fondements de la connaissance en général, et de la philosophie des sciences, qui s’intéresse plus spécifiquement à la connaissance proprement scientifique. La question principale de ce cours est la suivante : comment les connaissances scientifiques sont-elles justifiées ? Il est clair que plus une hypothèse accumule d’indices (evidence) en sa faveur, plus il semble rationnel de l’accepter. Cette affirmation pose pourtant de nombreux problèmes, qui feront l’objet de ce cours.

1. Il s’agira d’abord de s’interroger sur la nature même de ce qui compte comme evidence en science, en posant les questions suivantes : qu’appelle-t-on “données” ? sont-elles indépendantes de toute hypothèse théorique préalable ? la perception est-elle une source fiable et immédiate de connaissance ? quel est le statut épistémologique du témoignage d’autrui ?

2. Ensuite, on examinera les conditions de possibilité de la justification des hypothèses sur la base de données. D’une part, on se demandera s’il est possible de tester une hypothèse isolément de tout un ensemble théorique (problème du holisme de la confirmation, posé par Duhem). D’autre part, partant du problème de l’induction posé par Hume, on s’interrogera sur la possibilité de mesurer le degré de confirmation d’une hypothèse, et sur la notion de probabilité en science.

3. Enfin, on étudiera les aspects dynamiques du raisonnement : comment choisir entre différentes hypothèses rendant également compte des données disponibles (problème de la sous-détermination des hypothèses par les données) ? quels sont les critères du choix théorique ? qu’est-ce qu’une inférence à la meilleure explication ? quelle hiérarchie établir entre différents types d’evidence (données des sens, proposition déduite d’une hypothèse tenue pour certaine, témoignage d’un expert, etc.) ?

L’analyse de ces problèmes s’appuiera sur la lecture détaillée d’œuvres classiques et contemporaines, et sur l’examen d’exemples tirés de l’histoire des sciences et de la pratique scientifique contemporaine. Le cours est complété par des exercices, pour lesquels est exigée une participation active des étudiants. Références bibliographiques : NB : cette bibliographie contient les fondamentaux qui seront étudiés en cours, ainsi que de nombreux ouvrages auxquels il sera occasionnellement fait référence, et qui permettent d’aller plus loin, mais dont la lecture n’est pas exigée.

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Barberousse, A., Kistler, M., et Ludwig, P. La Philosophie des sciences au xxe siècle, Flammarion, 2000, chapitres 1, 2 et 3.

Barberousse, A., Bonnay, D. et Cozic, M. Précis de philosophie des sciences, Paris, Vuibert, 2011, chapitre 2.

Bovens L. et Hartmann, S. (2004). Bayesian epistemology, Oxford University Press.

Curd, M. et Cover, J.A. (1998). Philosophy of Science: The Central Issues, W.W. Norton & Company Incorporated.

Duhem, P. (1906/1914). La théorie physique : son objet, sa structure. Nouvelle édition. Introduction, index et bibliographie par Paul Brouzeng. Paris, Vrin, 2007.

Earman, J. et Salmon, W. (1999). “The confirmation of scientific hypotheses”, in Salmon M. et al. Introduction to the philosophy of science, Indianapolis & Cambridge: Hackett publishers.

Glymour, C. (1980). Theory and Evidence. Princeton University Press.

Gillies, D. (2000). Philosophical theories of probabilities, Routledge.

Goodman, N. (1955). Fact, fiction and forecast, Harvard University Press. Trad. fr. Faits, fictions, prédictions, Minuit, 1985.

Hacking, I. (2001). An introduction to probability and inductive logic, Cambridge University Press. Trad. fr. L’ouverture au probable, Armand Colin, 2004.

Harman, G. (1986). Change in View: Principles of Reasoning, MIT.

Harman, G. (1965). “The Inference to the best explanation”, Philosophical Review, 74, pp. 88-95.

Hempel, C., Éléments d’épistémologie, 1966 ; tr. fr. par B. de Saint Sernin, Armand-Colin, 1972, chapitres 2, 3 et 4.

Hempel, C. (1945). “Studies in the Logic of Confirmation”, Mind, 54: pp. 1–26 et pp. 97–121.

Horwich, P. (1982). Probability and evidence, Cambridge University Press.

Howson, C. et Urbach, P. (1993). Scientific Reasoning: The Bayesian Approach, 2nd edition. Chicago: Open Court.

Hume, D. (1748). Enquête sur l’entendement humain, livre IV, section 4.

Lipton, P. (1991). Inference to the best explanation, Routledge.

Musgrave, A. (1993). Common sense, science and scepticism: A historical introduction to the theory of knowledge, Cambridge University Press.

Popper, K. (1935). La logique de la découverte scientifique, rééd. en français, Payot, 2007.

Russell, B. (1912). Problèmes de philosophie. Tr. fr. Payot, 1989.

Salmon, W. (1967). The Foundations of scientific inference, University of Pittsburgh Press.

Sellars, W. (1956). “Empiricism and the philosophy of mind”, Minnesota Studies in the Philosophy of Science, vol. 1, H. Feigl & M. Scriven (dir.), University of Minnesota Press, 1956, pp. 253–329.

Thagard, Paul. (1978). “The Best Explanation: Criteria for Theory Choice”, The Journal of Philosophy, Vol. 75, No. 2, 76-92.

Histoire des Sciences (Commun au parcours Logique) 1er semestre 1) Bernadette BENSAUDE-VINCENT « Histoire des sciences » Ce cours propose de délivrer une culture générale en histoire des sciences sur la longue durée en prenant pour fil conducteur les théories de la matière depuis la physique antique jusqu’à la physique quantique. On montrera la concurrence du paradigme mécaniste et des approches plus qualitatives, ainsi que les rapports complexes entre science et religion. On tentera, chemin faisant, de dégager quelques questions philosophiques relatives au réductionnisme, à la complexité etc.

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Bibliographie indicative Bernadette Bensaude-Vincent, Catherine Kounelis : Les atomes : une anthologie historique, Presses Pocket, Agora. Niels Bohr, Physique atomique et connaissance humaine, introduction et notes par Catherine Chevalley, 1991, Gallimard, Folio. Jean Marc Lévy-Leblond, Aux contraires, Paris, Gallimard. Georges Urbain, Les notions fondamentales d’élément chimique et d’atome, Paris, 1925, Bernard Vidal. "L'évolution des théories sur la structure de la matière", Cahiers d'histoire et de philosophie des sciences, 1, 1977, Ed. CNRS

2) Frédéric FRUTEAU DE LACLOS « Les sciences de l’homme et la philosophie en France au XXe siècle » On rendra compte des relations que certaines figures de la philosophie en France au XXe siècle ont entretenues avec les sciences de l’homme. On verra notamment comment, dans les années 1930, la phénoménologie importée d’Allemagne a été utilisée pour contrer la psycho-philosophie enseignée à la Sorbonne. On retracera les difficultés rencontrées par l’anthropologie culturelle américaine pour s’imposer après-guerre. Enfin, on s’interrogera sur ce que l’avènement du paradigme structuraliste a représenté pour la génération des penseurs contemporains de Mai 68. Indications bibliographiques : DELEUZE (Gilles), « À quoi reconnaît-on le structuralisme ? » (1972), L’Île déserte et autres textes, Paris : Minuit, 2002, pp. 238-269. DUFRENNE (Mikel), « Coup d’œil sur l’anthropologie culturelle américaine », Cahiers internationaux de sociologie, vol. 12, 1952, pp. 28-46. – Pour l’homme, Paris : Seuil, 1968. FOUCAULT (Michel), Les Mots et les choses. Une archéologie des sciences humaines, Paris : Gallimard, 1966. LYOTARD (Jean-François), « Les Indiens ne cueillent pas les fleurs » (1965), Claude Lévi-Strauss, Paris : Idées-Gallimard, 1979, pp. 49-92. –, « Le seuil de l’histoire » (1966), Poïkilia. Études offertes à Jean-Pierre Vernant, Paris : EHESS, 1987, pp. 313-355. SARTRE (Jean-Paul), « Une idée fondamentale de la phénoménologie de Husserl : l’intentionnalité » (1939), Situations, I, Paris : Gallimard, 1947, pp. 29-32. –, La Transcendance de l’Ego (1936), Paris : Vrin, 1992.

Philosophie de l’art 1er semestre 1) Danièle COHN, Catherine GUESDE et Giuseppe DI LIBERTI, aborderont le même thème « L’œuvre d’art »

L’objet particulier qui reçoit la dénomination « œuvre d’art » doit correspondre à des critères, à des fonctions et des usages qu’il s’agira d’analyser et d’interroger. Qu’est-ce qu’une œuvre, en quoi se distingue-t-elle d’un

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objet « ordinaire », « banal » ? Est-ce parce qu’elle est « de l’art» ? La notion d’œuvre d’art a une histoire, et une préhistoire, elle a été déclarée à maintes reprises obsolète. Le cours s’attachera, à partir des débats contemporains, à déterminer la configuration de cette notion, et ses fonctions. On croisera l’approche qu’en a eu l’esthétique philosophique depuis la Critique de la faculté de juger kantienne et celle qui a cours en histoire des arts. Textes philosophiques, écrits d’artistes nourriront la réflexion. Bibliographie commune à tous les enseignements : Textes clés d’esthétique, Danièle Cohn et Giuseppe Di Liberti, Vrin, Paris 2012 Arasse, Daniel, Le détail, pour une histoire rapprochée de la peinture, Flammarion, Paris, 2009 Benjamin, Walter, L'œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, traduction de l'allemand par Maurice de Gandillac revue par Rainer Rochlitz, Paris, Gallimard, 2007* Danto, Arthur Coleman, L’Assujettissement philosophique de l’art, trad. de l’anglais par Claude Hary-Schaeffer, Paris, Éd. du Seuil, 1993. Fiedler, Konrad, Sur l’origine de l’activité artistique, édition Danièle Cohn, Éditions Rue d’Ulm, Paris, 2008. Goodman, Nelson, Langages de l'art (1968), présenté et trad. par Jacques Morizot, Paris, Hachette littératures, 2005. * Hegel, Georg Wilhelm Friedrich, Cours d’esthétique, trad. par Jean-Pierre Lefevre et Veronika von Schenck, Paris, Aubier, 1995. En particulier : Introduction, et Idée du Beau** Hegel, Georg Wilhelm Friedrich, Phénoménologie de l'esprit, trad. par Bernard Bourgeois, Paris, Vrin, 2006. Heidegger, Martin, L'origine de l'oeuvre d'art (1935-1936) dans Chemins qui ne mènent nulle part, trad.par Wolfgang Brokmeier, Paris, Gallimard, 1992. * Kristeller Paul Oskar (1905-1999), Le système moderne des arts : étude d'histoire de l'esthétique (1951), trad. par Béatrice Han, Nîmes, J.Chambon, 1999. Lessing Gotthold Ephraim, Du Laocoon ou des frontières de la peinture et de la poésie (1766), trad. de Courtine rev. et corr. Paris, Hermann, 1990. * Nietzsche, Friedrich, La Naissance de la tragédie (1872), trad. par Michel Haar, Philippe Lacoue Labarthe et Jean-Luc Nancy, Paris, Gallimard, 1977.* Nietzsche, Friedrich, Le Cas Wagner suivi de Nietzsche contre Wagner, textes établis par Giorgio Colli, et Mazzino Montinari, trad. de l'allemand par Jean-Claude Hémery, Paris, Gallimard, 1980. Panofsky, Erwin, L’Œuvre d’art et ses significations, trad. par Bernard Teyssèdre, Paris, Gallimard, 1969. Schiller, Friedrich von, Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme (1795), trad. par Robert Leroux, Paris, Aubier, 1992. Schopenhauer, Arthur, Le monde comme volonté et comme représentation (1818-1819, 1844), trad. par A. Burdeau, Paris, Presses universitaires de France, 1992. Valéry, Paul, L’Homme et la Coquille, Paris, Gallimard, 1982. * Le cours s’appuiera plus particulièrement sur certains textes qui seront étudiés au long du semestre avec l’enseignant. Une prise de connaissance préalable est recommandée.

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Philosophie Morale et Politique 1er semestre 1) Chantal JAQUET « La morale dans ses rapports avec le corps et l’esprit »

La morale se présente comme un ensemble de normes et de prescriptions régissant les conduites en vue d’un bien. De ce fait, elle exerce une contrainte sur les corps et les esprits, qui peut être tour à tour source de servitude ou de liberté. C’est ce rôle de la morale dans ses rapports avec le corps et l’esprit qu’il s’agira d’analyser en étudiant le mode de constitution des valeurs, leur type de fondement et les interrogations critiques qu’elles peuvent susciter, selon qu’elles obéissent à un schéma dualiste ou moniste, qu’elles privilégient les sens ou la raison, qu’elles visent l’obéissance ou la liberté.

Bibliographie indicative : Platon:-Le Banquet, G.F. -Phédon, G.F. Aristote : Ethique à Nicomaque, Vrin ou G.F. Epicure : Lettre à Ménécée, Lettres et Maximes, traduction par Marcel Conche, PUF Les Stoïciens : Textes choisis par J. Brun, III, la Morale, P.U.F. Descartes : -Correspondance avec Elisabeth et autres Lettres, G. F. -Les Passions de l'âme, Livre de Poche. Spinoza : L’Ethique, G.F. Malebranche : Traité de morale, Vrin. Leibniz : Essais de théodicée, G. F. Hume : Traité de la nature humaine Aubier Montaigne. Diderot : Lettres sur les aveugles, Œuvres philosophiques, Garnier Rousseau : Emile, GF. Kant : Métaphysique des mœurs, I et II, G. F. Critique de la raison pratique, PUF Anthropologie du point de vue pragmatique, Vrin. Hegel : Principes de la philosophie du droit, II, La moralité, III, La vie éthique, Vrin. Nietzsche : La généalogie de la morale, Folio essais. -Par delà bien et mal, Folio essais. -Ecce homo, G F. Bergson : Les deux sources de la morale et de la religion, PUF Freud : Malaise dans la civilisation, PUF. Jankélévitch : Traité des Vertus, 3 volumes, Flammarion. Ricoeur : Essais d’herméneutique, Seuil. Andrieu : Les Cultes du corps. Ethique et Sciences, l'Harmatttan. Les Plaisirs de la chair, une philosophie politique du corps, Le temps des Cerises. Blondel :-Le problème moral, PUF. Brohm : Corps et politique, Editions J.-P. Delarge. Jaquet : Le désir, Quintette. -Le Corps, PUF. Collectifs : Le Corps : sous la direction de J.-C. Goddard et M. Labrune, Vrin. Corps sensibles Usages et langages des sens, sous la direction de M.-L. Gélard , Presses Universitaires de Nancy

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Les Philosophes et le corps : textes choisis par B. Huisman et F. Ribes, Dunod. Les liens corps esprit, regards croisés à partir de cas cliniques, C. Jaquet, P. Neveu, E. Pireyre, F ( de) Sainte-Maréville P. Scialom, Dunod. 1) Jean-Fabien SPITZ « Problèmes de philosophie politique contemporaine » Le cours portera sur quelques-uns des débats portant sur des thèmes majeurs de la Théorie de la Justice de John Rawls : l’objet de la justice, la neutralité, le dilemme de l’égalité et de la liberté, le multiculturalisme, les objections commmunautariennes, les objections libertariennes et néo libérales, etc..

Bibliographie indicative : John Rawls, Théorie de la justice, Paris, Points Seuil John Rawls, Justice et démocratie, Paris, Points Seuil John Rawls, La justice comme équité. Une reformulation de Théorie de la justice, Paris, La Découverte. Robert Nozick, Anarchie, Etat et Utopie, Paris, PUF « Quadrige » Michael Sandel, Le libéralisme et les limites de la justice, Paris, Seuil Philip Pettit, Républicanisme, une théorie de la liberté et du gouvernement, Paris, Gallimard, 2002. Will Kymlicka, La citoyenneté multiculturelle. Une théorie libérale du droit des minorités, Paris, La Découverte, La Découverte. 3) Emmanuel PICAVET « Objectivité et contexte en éthique » Le rapport aux faits et à l’objectivité apparaît déterminant pour comprendre les ambitions de la philosophie

morale. Ce rapport est déterminant pour évoquer la question de la validité des thèses ou des analyses en matière morale. La question de la validité n’est guère séparable de l’examen philosophique de la nature des faits sur lesquels

on peut se prononcer dans une perspective morale. Existe-t-il des faits purement moraux, relevant d’une strate de la réalité qui serait proprement éthique? Par rapport à cette problématique classique, les réflexions venues de champs appliqués de l’éthique obligent à examiner la place à réserver au contexte (historique, social, culturel) et aux relations entre les êtres dans la formulation de jugements évaluatifs ou prescriptifs. La compatibilité avec les exigences d’impartialité et d’universalité retient particulièrement l’attention. A l’occasion d’exposés notamment, une place sera réservée à l’examen de problèmes de décision qui obligent à affronter des dilemmes éthiques. . Bibliographie - Aristote, Ethique à Eudème; Ethique à Nicomaque. Les Belles Lettres ou Vrin. - Bergson (H.) Les deux sources de la morale et de la religion. Paris, Alcan, - Blondel (E.) Le problème moral. Presses Universitaires de France. - Kant, Fondements de la Métaphysique des mœurs. Delagrave ou Pléiade (Gallimard). - Kant, Critique de la raison pratique. Vrin ou Pléiade (Gallimard). - Williams (B.) L’éthique et les limites de la philosophie. Paris, Gallimard. - Ogien (R.) et Tappolet (C.) Les concepts de l’éthique. Faut-il être conséquentialiste ? Paris, Hermann, 2008.

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4) Bertrand BINOCHE « Comment l’ascétisme est devenu un objet philosophique » Ce cours étudiera comment les philosophes ont fait de l'ascétisme un objet spécifique. Les textes retenus seront prélevés chez Schopenhauer (passim), Nietzsche (3e dissertation de La généalogie de la morale), Weber (Sociologie de la religion) et Foucault (Sécurité, territoire et population, Du gouvernement des vivants).

Philosophie du droit 1er semestre 1) Isabelle AUBERT « Les droits subjectifs » Philosophie du droit – Semestre 1 – Jeudi 8H-11H A l’époque moderne, la compréhension du système juridique donne progressivement une place centrale aux droits subjectifs, par contraste avec le droit objectif. Ce cours se penchera sur cette compréhension de la modernité juridique. On interrogera les sources philosophiques qui ont défendu le « sujet » comme titulaire des droits (la scolastique espagnole, l’école du droit naturel). L’importance des droits de l’individu, droits-libertés, et la question du fondement du droit amèneront à comprendre les enjeux du contractualisme et des théories du droit rationnel. Enfin, on s’intéressera aux questions que soulève la multiplication des droits depuis le XIXème siècle, celles qui sont liées notamment à leur reformulation (droits sociaux, droits créances) et/ou à leur inflation. VITORIA, Francisco de, Leçons sur les Indiens et sur le droit de guerre, trad. M. Barbier, Genève, Droz, 1966. HERNANDEZ MARTIN, Ramon, Francisco de Vitoria et la « Leçon sur les Indiens », trad. J. Mignon, Paris, Cerf, 1997. GROTIUS, Hugo, Le droit de la guerre et de la paix, trad. P. Pradier-Fodéré, Paris, PUF, 2012. KANT, Métaphysique des mœurs, II, « Doctrine du droit », trad. A. Renaut, Paris, GF. JELLINEK, Georg, La déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Contribution à l’histoire du droit constitutionnel moderne, trad. G. Fardis, Paris, Fontemoing, « bibliothèque de l’histoire du droit et des institutions », 1902. DUGUIT, Léon, Manuel de droit constitutionnel, introduction, Paris, Boccard, 1923. VILLEY, Michel, Le droit et les droits de l’homme, Paris, PUF, 2008. CARBONNIER, Jean, « La prolifération des droits subjectifs » in l’Etat de droit, Problèmes politiques et sociaux, La documentation française, mars 2004, n° 898. HABERMAS, Jürgen, Droit et démocratie, trad. R. Rochlitz et Ch. Bouchindhomme, Paris, gallimard, 1997. 2) Julie SAADA « Introduction à la philosophie du droit : le droit et les droits »

Descriptif Bibliographie : NB. Une bibliographie plus complète sera distribuée au début du cours.

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Sociologie 1er semestre

1) Yéza BOULHABEL-VILLAC « Socio-anthropologie : perspectives contemporaines »

Ce cours vise à analyser un certain nombre de perspectives contemporaines en matière de socio-anthropologie, autour de la question de ce qui fait le vivre ensemble, dans une société dans laquelle les valeurs de l’individualisation et la place centrale de l’individu sont mises en avant. On abordera cette question autour de différentes entrées successives, qui illustreront la façon dont cette thématique est retravaillée aujourd’hui en sciences sociales, et qui sont aussi un ensemble de points de tension dans nos sociétés contemporaines : les relations entre individus et famille, l’éducation et la question de l’égalité, l’intégration et les questions de discrimination, la ville et la ségrégation spatiale, la pauvreté et la disqualification sociale.

� BIBLIOGRAPHIE

R. Castel, La discrimination négative, Seuil, La République des Idées, 2007

F. Dubet, L’école des chances, Seuil, La République des Idées, 2004

F. Dubet, Injustices, l’expérience des inégalités au travail, Seuil, 2007

D. Lapeyronnie, Ghetto urbain; ségrégation, violence, pauvreté en France aujourd’hui, Robert Laffont, 2008

D. Schnapper, La relation à l’autre, Gallimard, 1998

F. de Singly, Libres et ensemble; l’individualisme dans la vie commune, Nathan 2000

2) Laurence RAINEAU « Socio-anthropologie des techniques et de l’environnement » A partir d’une approche socio-anthropologique des techniques, nous proposons d’aborder ici la problématique environnementale qui traverse nos sociétés aujourd’hui. Le cours s’appuiera sur la présentation d’auteurs et de thèses sociologiques et anthropologiques sur la technique, au fil d’un questionnement sur le rapport des sociétés modernes et contemporaines à la nature. Il sera compété d’un TD, où des notions telles que l’autonomie, la neutralité, le progrès, l’efficacité ou l’appropriation de la technique seront interrogées au regard de la crise énergétique, de ses différentes interprétations et des perspectives d’ « alternatives » ou de « transition » envisagées pour y répondre. � BIBLIOGRAPHIE Madeleine Akrich, « Comment décrire les objets techniques ? », in Techniques et culture, n°54-55, 2010 Gunther Anders, La Menace atomique. Considérations radicales sur l'âge atomique (1981), Le Serpent à Plumes, Paris, 2006 Dominique Bourg, Nature et technique, 1997

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Patrick Breton, « Imaginaire technique et pensée du social », Sociétés, n°93, 2006/3 Jean-Paul Deléage, Une histoire de l'Écologie, coll. Points, Seuil, 1994 Philippe Descola, Par-delà nature et culture, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », 2005 Alain Gras, Caroline Moricot, Technologies du quotidien. La complainte du progrès, Autrement, série science et société, n°3, 1992 Alain Gras, Grandeur et dépendance, sociologie des macro-systèmes techniques, Paris, PUF, 1993 Alain Gras, Fragilité de la puissance, Fayard, 2003 Alain Gras, Le choix du feu. Aux origines de la crise climatique, Fayard, 2007 Xavier Guchet, Les sens de l’évolution technique, Paris, Léo Sherer, 2005 André-Georges Haudricourt, « Domestication des animaux, culture des plantes et traitement d'autrui », L'Homme 11(1):40-50, 1962 Martin Heiddeger, « La question de la technique », dans Essais et conférences, 1958, Gallimard Thomas Hugues, Networks of power- Electrification in western Society, Baltimore, J. Hopkins University Press, 1983 François Jullien, Traité de l’efficacité, Paris, Grasset, 1996 Hans Jonas, Pour une éthique du futur, Paris, Rivages, 1998 Catherine et Raphaël Larrère, Du bon usage de la nature. Pour une philosophie de l’environnement, Paris, Champs essais, 1997 Bruno Latour, Nous n’avons jamais été modernes : essai d’anthropologie symétrique, Paris, La Découverte, 1991, 210 p. Bruno Latour et Pierre Lemonniers (eds.), De la préhistoire aux missiles balistiques. L’intelligence sociale des techniques, Paris, La Découverte, 1994 Bruno Latour, Politiques de la nature, Paris, La Découverte, 1999 André Leroi-Gourban, Le Geste et la parole, Paris, Albin Michel (coll. Sciences), 1964 Jean-Marie Levy-Leblond, La pierre de touche (la science à l’épreuve), Paris, Gallimard, 1996 Sophie Poirot-Delpech et Laurence Raineau (dir.), Pour une socio-anthropologie de l’environnement, Tome 1 : Par-delà le local et le global, et Tome 2 : Regards sur la crise écologique, L’Harmattan, Paris, 2012 Michel Serres, Le contrat naturel, Editions François Bourin, Michel Serres, Biogée, Paris, Le Pommier, 2010 Harold Wilhite, Consumption and the transformation of everyday life, Palgrave macmillan, 2008 Tanja Winther, The impact of electricity, Development, Desires and Dilemmas, Bergahn Books, 2008 3) Mme MAESTRUTTI « Sexe et genre » Cet enseignement aura pour objectif de revenir sur quelques courants majeurs qui ont parcouru la sociologie et l’anthropologie de la 2ème moitié du XXe siècle en adoptant la perspective du genre. L’enseignement vise à introduire l'étudiant/e à une réflexion socio-anthropologique sur les thématiques des rapports entre les sexes, des constructions sociales, culturelles et politiques des catégories du genre non comme des questions propres à un champ particulier, mais comme des questions transversales qui interviennent dans tous les domaines de la société. En concevant la différence masculin/féminin comme une construction sociale, culturelle et politique, on analysera l’apport des différentes tendances ou écoles de la sociologie et de l’anthropologie pour saisir un des grands principes organisateur de la société. Deux domaines de réflexion seront explorées à ces fins :

1) L’introduction du concept de genre (gender) et l’étude de la catégorisation par le sexe selon les approches socio-anthropologiques.

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Il s’agira d’explorer certains développements théoriques de l’épistémologie du genre et l’émergence des théories des études du genre (Gender Studies). Une attention particulière sera consacrée aux croisements entre disciplines (sociologie, anthropologie, philosophie, histoire) et aux approches de recherche différents. En particulier, le débat entre naturalisation et construction culturelle du sexe sera abordé par la prise en compte de la dimension corporelle des différences de genre : c’est dans le corps que la dimension matérielle – le portement, la posture, la manière d’agir et de parler – et celle symbolique – discours, classifications, catégories – donnent forme aux « identités de genre » (codifiées ou multiples). Le point de vue anthropologique a sûrement permis de poser certaines questions de manière plus généralisée, c'est-à-dire moins centrées sur une seule culture et une seule conception de la catégorisation par le sexe : tout comme l’idée de nature, la catégorisation par le sexe n’est pas essentielle.

On analysera comment l’idée d’une pertinence de la prise en compte de la catégorisation par le sexe émerge dans la pensée anthropologique, en choisissant un certain nombre d’auteurs classiques (E. Durkheim, M. Mauss, E. E. Evans-Pritchard, C. Lévi-Strauss, M. Mead) jusqu’à l’événement de la notion de genre et le passage de l’étude des femmes à l’étude de la catégorisation par le sexe (G. Rubin, MacCormack et Strathern, Godelier, Mathieu, Héritier).

2) Natures, cultures, Identités. Perspectives critiques contemporaines.

En poursuivant dans l’analyse de la relation entre différence sexuelle et structures pratiques de l’organisation sociale, on reviendra sur le pouvoir symbolique de l’idée de nature attribué à la catégorisation par le sexe (C. Guillaumin, P. Touraille) et on prendra en considération les perspectives critiques contemporaines qui ont contribué à ouvrir la notion d’identité de genre à la complexité de la pluralité des phénomènes et des structures sociaux (H. Garfinkel, C. West et D. H. Zimmerman). De l’émergence d’une pluralité de conceptions de la masculinité, aux déclinations multiples à travers lesquelles les identités de genre structurent et se structurent dans la vie sociale (travail, care, sexualité, famille, politique, violence), on obtient une définition du genre comme forme de positionnement par rapport à des structures et des pratiques fondamentales, mais organisées diversement, dans chaque société humaine.

� BIBLIOGRAPHIE

Livres de consultation générale et très conseillée pour encadrer, approfondir ou élargir les questions du cours :

L. Béréni, S. Chauvin, A. Jaunait, A. Revillard, Introduction aux Gender Studies, Manuel des études sur le genre, éditions de Boeck, 2008

D. Chabaud-Rychter, V. Descoutures, A.-M. Devreux, E. Varikas (dir.), Sous les sciences sociales, le genre, La Découverte, Paris, 2010

I. Théry, La distinction de sexe. Une nouvelle approche de l’égalité, Odile Jacob, Paris, 2007 I. Clair, Sociologie du genre, 128, Armand Colin, Paris, 2012 E. Dorlin, Sexe, genre et sexualités, PUF, Paris, 2008 Des indications bibliographiques supplémentaires seront données au cours du cours et du TD (certains textes seront disponibles sur l’EPI).

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Pratique de l’enquête sociologique Pour la mineure sociologie et le certificat de sociologie 1er semestre : 1) Caroline MORICOT « Pratique de l’enquête sociologique : Autour du corps » Partie cours : Cet enseignement présentera et discutera les moyens mis en œuvre dans le cadre de l'enquête qualitative à travers un certain nombre d'exemples choisis dans la littérature sociologique et anthropologique. Ce semestre sera plus particulièrement centré sur la construction de la problématique, la connaissance et le choix des outils d’investigation, le recueil de données, et à la mise en œuvre de l’enquête. Ainsi l'observation et l'entretien feront-ils l'objet d'une réflexion appr ofondie. Le TD sera consacré à la réalisation d'un travail sur le terrain permettant à chaque étudiant de mettre en pratique l'exercice du recueil des données et l'apprentissage d'une posture propre à l'enquête socio-anthropologique. � BIBLIOGRAPHIE S. Beaud et F. Weber, Guide de l’enquête de terrain, Paris, La Découverte, 2003 (1ère ed. 1997) H. Becker, Les ficelles du métier, Paris, La découverte, 2002 P. Bourdieu, J.-C. Chamborderon et J.-C. Passeron, Le métier de sociologue, Paris, Mouton, 1968 P. Bouvier, La socio-anthropologie, Paris, Armand Colin, 2000. En particulier le Chap. 3 : Méthodologie P. Declerck, Les Naufragés, Plon, Terre Humaine Poche, 2001 W. Foote Whyte, Street Corner Society, La Découverte / Poche, 2002. En particulier la Postface qui traite des aspects méthodologiques de l'étude B. Malinowski, Les Argonautes du Pacifique Occidental, Gallimard, 1963 (en particulier l’introduction) B. Malinowski, Journal d’ethnographe, Seuil, 1985 P. Masson, Faire de la sociologie. Les grandes enquêtes françaises depuis 1945, Paris, La Découverte, 2008 M. Mauss, Manuel d'ethnographie, Paris, Payot, 1967 E. Morin, La rumeur d’Orléans, Seuil, 1969. En particulier le chapitre « Principes d’une sociologie du présent » J.-P. Olivier de Sardan, La rigueur du qualitatif – Les contraintes empiriques de l’interprétation socio-anthropologique, Academia Bruylant, 2008 P. Paillé (dir.), La méthodologie qualitative, posture de recherche et travail de terrain, Paris, Armand Colin, 2006 P. Paillé, A. Mucchielli, L’analyse qualitative en sciences humaines et sociales, Armand Colin, 2008 O. Schwartz, "L'empirisme irréductible", in N. ANDERSON, Le hobo, Nathan, 1993 G. Tillon, Il était une fois l’ethnographie, Paris, Seuil, 2000 L. Wacquant, Corps et âme, carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur, Marseille, Agone, 2000 C. Wright Mills, L’imagination sociologique, La Découverte, 1997 (1959) Les revues, Ethnologie Française, Terrain et Genèse pourront être consultées utilement.

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Partie TD : En étroite collaboration avec le cours de « Pratique de l’enquête sociologique » (1), le TD permettra aux étudiants de mettre en œuvre les principes de l’enquête sociologique par la réalisation d’une recherche concrète et complète, depuis le choix d’un objet de recherche et la construction d’une problématique, jusqu’à la restitution d’un rapport de recherche. Les thèmes de travail seront choisis dans le cadre de deux grands domaines de la recherche socio-anthropologique : soit la socio-anthropologie du corps, soit la socio-anthropologie de la mort. Pour chacun de ces domaines, le TD apportera un complément de connaissances en même temps que le suivi étroit du travail de recherche. � BIBLIOGRAPHIE (Autour du corps) J.-M. Berthelot, M. Drulhe, S. Clément, Les sociologies et le corps, Current sociology, vol. 33, n°2 R. Birdwhistell, Introduction to kinesics, Louisville, University of Louisville Press, 1952 L. Boltanski, « Les usages sociaux du corps », Annales ESC, n°1, 1974 P. Bourdieu, La Distinction - Critique sociale du jugement, Paris, Minuit, 1979 ; « Le corps et le sacré » , in Actes de la recherche en sciences sociales, n°104 J.-M. Brohm, Corps et politique, Paris, Editions universitaires, 1975 ;; Sociologie politique du sport, Paris, Delarge, 1976 M. Douglas, De la souillure - Essai sur les notions de pollution et de tabou Paris, Maspero, 1971 D. Efron, Gesture, race and culture, La Hague-Paris, Mouton, 1972 N. Elias, La civilisation des mœurs, Paris, Calmannn-Lévy, 1973 D. Fassin, D. Memmi, Le gouvernement des corps, Paris, Ed de l’EHESS, 2004 J. Favret-Saada, Corps pour corps - La sorcellerie dans le bocage, Gallimard M. Foucault, Surveiller et punir, Paris, Gallimard, 1975 ; La volonté de savoir, Paris, Gallimard, 1976 M. Godelier, M. Panoff (dir), La production du corps, Editions des Archives contemporaines, 1998 E. Goffman, La mise en scène de la vie quotidienne, Paris, Minuit, 1973 ; « La ritualisation de la féminité », in Les moments et leurs hommes, Seuil-Minuit, 1988 E. T. Hall, La dimension cachée, Paris, Seuil, 1971 R. Hertz, « La prééminence de la main droite : étude sur la polarité religieuse », in Sociologie religieuse et folklore, Paris, PUF, 1970 D. Le Breton, Anthropologie du corps et modernité, Paris, PUF, 1990 ; L’adieu au corps, Paris, Métailié, 1999 ; La chair à vif. Usages médicaux et mondains du corps humain, Paris, Métailié, 1993 M. Leenhardt, Do Kamo . La personne et le mythe dans le monde mélanésien, Paris, Gallimard, 1947 F. Loux, Le corps dans la société traditionnelle, Paris, Berger-Levrault, 1979 M. Mauss, « Notion de technique du corps » (ou « Les techniques du corps »), in Sociologie et anthropologie, Paris, PUF, 1950 ; « L’expression obligatoire des sentiments », in Essais de sociologie, Seuil, 1980, « Effet physique chez l’individu de l’idée de mort suggérée par la collectivité », in Sociologie et anthropologie, Paris, Seuil, 1980 Y. Verdier, « Les femmes et le saloir », in Ethnologie française, t6, n° 3-4 G. Vigarello, Le propre et le sale - L’hygiène du corps depuis le Moyen-Age, Paris, Seuil, 1993 ; Le sain et le malsain - Histoire des pratiques de soin depuis le Moyen-Age, Seuil, 1993 Y. Winkin, La nouvelle communication, Paris, Seuil, 1981 � BIBLIOGRAPHIE (Autour de la mort) P. Ariès, L’homme devant la mort, Seuil, t1, Le Temps des gisants, t2, La Mort ensauvagée, Seuil, Points, 1977 P. Baudry, La place des morts – Enjeux et rites, Armand Colin, 1999 Z. Bauman, Mortality, immortality and other life strategies, Polity Press, Cambridge, 1992 J.-M. Brohm, Figures de la mort – Perspectives critiques, Beauchesnes, 2008 M. Castra, Bien mourir. Sociologie des soins palliatifs, PUF, 2003 J.-C. Chamboredon, « Sociologie et histoire sociale de la mort : transformations ou mode de traitement de la mort ou crise de civilisation ? », in Revue française de sociologie, 17-4, pp 665-676 G. Clavandier, Sociologie de la mort – Vivre et mourir dans la société contemporaine, Armand Colin, 2009 J.-H. Dechaux, Le souvenir des morts. Essai sur les liens de filiation, PUF, 1997

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Ph. Di Folco (dir), Dictionnaire de la mort, Larousse, 2010 N. Elias, La solitude du mourant, Agora/Pocket, (1982), 1988 G. Gorer, 1955, Pornography of death; 1965, Death, dying and the way we grief (1995, traduction française: Hélène Alouch, Ni pleurs, ni couronnes, E.P.E.L.) S.M. Guilbert, Death door’s- Modern Dying and the way we grieve, Norton, New-York, London, 2006 V. Jankélévitch, La mort, Flammarion, Champs, (1977), 2003 C. Javeau, Mourir, Les éperonniers, 2000 A. Kellehear, A social history of dying, Cambridge University Press, 2007 C. Lafontaine, La société post-mortelle, Seuil, 2004 F. Lenoir, J.-P. de Tonnac, (dir.), La mort et l’immortalité – Encyclopédie des savoirs et des croyances, Bayard, 2004 V. Souffron, Lire Edgar Morin : L’homme et la mort – Pour une anthropologie de la mort, Ellipses, 2013 L.V. Thomas, 1975, Anthropologie de la mort, Payot ; 1978, Mort et pouvoir, Payot ; 1979, Le cadavre – De la biologie à l’anthropologie, Complexe A.-M. Tillier, L’homme et la mort – L’émergence du geste funéraire durant la préhistoire, CNRS éditions, 2009 P. Trompette, Le marché des défunts, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2008 J.-D. Urbain, L’archipel des morts, Payot, 1989 P. Yonnet, Famille I – Le recul de la mort – L’avènement de l’individu contemporain, Gallimard, 2006 M. Vovelle, La mort et l’Occident de 1300 à nos jours, Gallimard, (1970), 1983 J. Ziegler, Les vivants et la mort, Seuil, Points, 1975 2) Y. BOULAHBEL-VILLAC « Pratique de l’enquête sociologique : pratiques culturelles – Que deviennent les étudiants de philosophie ? » Les moyens mis en œuvre dans le cadre de l'enquête qualitative seront présentés et discutés à travers un certain nombre d'exemples choisis dans la littérature sociologique et anthropologique. Ainsi, l'observation et l'entretien feront l'objet d'une réflexion approfondie. Les TD seront consacrés à la réalisation d'un travail sur le terrain permettant à chaque étudiant de mettre en pratique l'exercice du recueil des données et l'apprentissage d'une posture propre à l'enquête socio-anthropologique. � BIBLIOGRAPHIE S. Beaud et F. Weber, Guide de l’enquête de terrain, Paris, La Découverte, 2003 (1ère ed. 1997) H. Becker, Les ficelles du métier, Paris, La découverte, 2002 P. Bourdieu, J.-C. Chamborderon et J.-C. Passeron, Le métier de sociologue, Paris, Mouton, 1968 P. Bouvier, La socio-anthropologie, Paris, Armand Colin, 2000. En particulier le Chap. 3 : Méthodologie P. Declerck, Les Naufragés, Plon, Terre Humaine Poche, 2001 W. Foote Whyte, Street Corner Society, La Découverte / Poche, 2002. En particulier la Postface qui traite des aspects méthodologiques de l'étude B. Malinowski, Les Argonautes du Pacifique Occidental, Gallimard, 1963 (en particulier l’introduction) B. Malinowski, Journal d’ethnographe, Seuil, 1985 P. Masson, Faire de la sociologie. Les grandes enquêtes françaises depuis 1945, Paris, La Découverte, 2008 M. Mauss, Manuel d'ethnographie, Paris, Payot, 1967 E. Morin, La rumeur d’Orléans, Seuil, 1969. En particulier le chapitre « Principes d’une sociologie du présent » J.-P. Olivier de Sardan, La rigueur du qualitatif – Les contraintes empiriques de l’interprétation socio-anthropologique, Academia Bruylant, 2008 P. Paillé (dir.), La méthodologie qualitative, posture de recherche et travail de terrain, Paris, Armand Colin, 2006 P. Paillé, A. Mucchielli, L’analyse qualitative en sciences humaines et sociales, Armand Colin, 2008 O. Schwartz, "L'empirisme irréductible", in N. ANDERSON, Le hobo, Nathan, 1993 G. Tillon, Il était une fois l’ethnographie, Paris, Seuil, 2000

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L. Wacquant, Corps et âme, carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur, Marseille, Agone, 2000 C. Wright Mills, L’imagination sociologique, La Découverte, 1997 (1959) Les revues, Ethnologie Française, Terrain et Genèse pourront être consultées utilement.

Langue Vivante 1 (service du SGEL, à Tolbiac) 1er semestre Site internet: http://www.univ-paris1.fr/ufr/sgel/

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2nd semestre

Philosophie Générale 2nd semestre 1) ) Intervenant à préciser « Intitulé à préciser »

Descriptif Bibliographie : 2) Eric MARQUER

« L’imagination »

Même si la distinction de la raison et de l’imagination constitue souvent une condition du discours

philosophique, l’idée selon laquelle l’imagination est l’un des principaux ressorts de l’esprit est maintenant largement admise : la réévaluation du statut de l’imagination, son rôle dans la constitution des passions et l’organisation des rapports entre idées, ou même dans la formation de l’abstraction, sont des questions largement présentes dans la tradition philosophique.

Néanmoins, une réflexion générale sur l’imagination doit tenter de répondre à plusieurs questions difficiles ou embarrassantes : l’imagination est-elle une faculté ? Quel est le fondement de la distinction entre la mémoire et l’imagination ? Entre l’imagination et l’entendement ? L’imagination peut-elle être prise comme synonyme d’esprit ? Y a-t-il plusieurs types d’imagination ? Image, imaginer, imaginaire : ces mots ont-ils toujours le même sens ? C’est à ces différentes questions que nous tenterons de répondre, en insistant particulièrement sur le rôle de l’imagination dans la construction de la signification. Bibliographie Aristote, De l’âme, trad. R. Bodéüs, GF. Descartes, Méditations métaphysiques, PUF. Hume, Enquête sur l’entendement humain (de préférence trad. Malherbe, Vrin) ; Traité de la nature humaine, GF. Kant, Critique de la raison pure, PUF, Critique de la faculté de juger, Vrin. Locke, Essai sur l’entendement humain, II, 33, trad. Coste, Poche. Pascal, Pensées, ed. Brunschvicg, GF. Sartre, L’imaginaire, Gallimard, 1986 Sartre, L’imagination, PUF, 2012. Spinoza, Éthique, trad. Pautrat, Seuil ; Traité théologico-politique, GF.

3) Guy-Félix DUPORTAIL

« L’intersubjectivité »

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(premier et second semestre) La quête d’une réponse à la question de l’intersubjectivité nous donnera l’occasion d’une confrontation entre, dans un premier temps, la problématique Hégélienne de la formation historico-dialectique d’un Esprit (Geist) et la problématique Husserlienne de la constitution orientée d’une communauté culturelle à partir d’un monde premier dont le monde culturel est l’horizon. Puis, dans un second temps (au second semestre), avec Lévinas et Habermas, nous verrons comment les critiques contemporaines de la phénoménologie de l’Esprit et de la phénoménologie transcendantale permettent de reprendre à nouveaux frais ces questions. On sait que la Phénoménologie de l’Esprit fut présentée par Hegel comme la science de l’expérience de la conscience. Mais, passée la section « Raison », le cheminement de l’Esprit n’est plus celui d’une conscience individuelle, mais celui d’une expérience historique. Toutefois, le dépassement de la conscience par l’Esprit, passe par les expériences malheureuses de la conscience accédant à l’universel. Aussi, la phénoménologie de Hegel, sans être une phénoménologie de la conscience est une phénoménologie qui reste dans l’élément de la conscience. Sur ce terrain une rencontre avec la phénoménologie husserlienne de la conscience est possible, et même nécessaire. Nous l’organiserons à partir d’une lecture patiente du tome I de la Phénoménologie de l’Esprit (sections conscience de soi et raison) ainsi que des Méditations Cartésiennes de Husserl. Nous opposerons dès lors la problématique de la reconstitution dialectique d’une totalité brisée, à celle de la constitution de l’intersubjectivité à partir d’un monde premier égologique. Dans un second temps, par-delà cette confrontation entre deux grandes phénoménologies de l’intersubjectivité – celle de la totalité spirituelle se divisant et se reconstituant et celle de l’ego transcendantal constituant autrui et les communautés intermonadiques supérieures – nous aborderons une alternative contemporaine à ces deux modèles: celle développée par Emmanuel Lévinas. En réintroduisant de façon radicale la transcendance de l’Infini dans la pensée, Emmanuel Lévinas s’est opposé comme de l’intérieur à la philosophie hégélienne, et par là-même, selon son propre dire, à la philosophie comme telle. Celle-ci soutiendrait en effet, par principe, que «la transcendance est toujours à réduire», et qu’il faudrait avec elle reconnaître que « le réel est raisonnable »2. En introduisant l’Infini dans la Totalité, ce qui produit son excès, Lévinas a certes déclaré la guerre à la guerre, mais il a aussi substitué à la reconnaissance hégélienne une relation immédiatement éthique à autrui, avant même tout conflit possible. De même, Lévinas a prétendu retrouver, contre Husserl, les fondements pathiques de l’intentionnalité objectivante dans l’érotisme du rapport à l’Autre. Enfin, nous nous demanderons si le sens du sens – comme droiture éthique de la signification – est bien hors langage comme le prétend Lévinas, ou bien s’il ne faut pas rechercher dans le langage lui-même les fondements de la relation éthique dont parle Lévinas. La rencontre de la philosophie de l’Esprit de Hegel et de la philosophie de la communication de Habermas est elle aussi nécessaire pour répondre à cette question. Habermas se positionne en effet comme l’héritier du jeune Hegel, le savoir absolu en moins. Pour Habermas, il s’agit de penser ce qui est et, ce qui est, c’est une société dominée par la rationalité instrumentale et les modèles de rentabilité immédiate. Dans ce nouveau contexte, l’intersubjectivité se met en place dans et par les actes sociaux de la communication et sa thématisation est indissociable d’une reprise des idéaux critiques du projet philosophique de la modernité. Nous verrons dès lors comment les notions d’acte de langage, de situation de parole idéale, d’émancipation, d’engagement illocutoire, de communauté de communication et de critique de la société, s’imposent d’elles-mêmes dans cette nouvelle approche de la relation intersubjective comme relation morale. Bibliographie sommaire : Hegel, Phénoménologie de l’Esprit, livre I. (la conscience de soi et la raison) Husserl, les Méditations Cartésiennes, (Cinquième méditation) Lévinas, Totalité et Infini, Autrement qu’être

2 E.Lévinas, De Dieu qui vient à l’Idée. Paris, Vrin, 1998, p.126.

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Habermas, Théorie de l’agir communicationnel, Livre I et II, Logique des sciences sociales et autres essais, Morale et communication Apel, Transformation de la philosophie. 4) Intervenant à préciser « Intitulé à préciser »

Descriptif Bibliographie : 5) Intervenant à préciser « Intitulé à préciser »

Descriptif Bibliographie :

Histoire de la philosophie 2nd semestre

1) Christian BONNET

« Science et métaphysique chez Kant »

Si Kant ne s’est rien proposé de moins que de se demander « comment la métaphysique est possible à titre de science », elle qui « n’a pas encore été jusqu’ici assez favorisée du destin pour pouvoir prendre le chemin sûr d’une science », la limitation de notre pouvoir de connaître au seul champ phénoménal opérée par la Critique de la raison pure et la critique des prétentions de la métaphysique spéculative qui en résulte ont pour conséquence une redéfinition du concept même de métaphysique ainsi que des rôles respectifs de la science et de la métaphysique. Le cours, essentiellement fondé sur la lecture de la Critique de la raison pure, aura pour objet l’analyse de cette révolution que Kant que lui-même compare à celle par laquelle Copernic mit le Soleil au centre de l’Univers.

BIBLIOGRAPHIE Textes de Kant:

- Critique de la raison pure, trad. Delamarre et Marty, Paris, Gallimard /Folio, 1990. - Œuvres philosophiques, sous la direction de F. Alquié, 3 volumes, Paris, Gallimard “La Pleiade”, 1980-1986.

- Werkausgabe herausgegeben von W. Weischedel, 12 Bde., Frankfurt, Suhrkamp, 1968. - Correspondance, trad. M.-C. Challiol et alii , Paris, Gallimard, 1991. Outils de travail:

EISLER (Rudolf), Kant-Lexikon, trad. A.-D. Balmès et P. Osmo, 2 vol., Paris, Gallimard, coll. « Tel », 2011 VAYSSE (Jean-Marie), Le vocabulaire de Kant, Paris, Ellipses, 1998.

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VERNAUX (Roger), Le vocabulaire de Kant I et II, Paris, Aubier, 1967 et 1973. Études sur Kant : ALLISON (Henry E.), Kant’s Transcendental Idealism, New Haven, Yale University Press, 1983. ALQUIÉ (Ferdinand), La critique kantienne de la métaphysique, Paris, PUF, 1968. BENOIST (Jocelyn), Kant et les limites de la synthèse, Paris, PUF, 1996. BONNET (Christian), « Kant et les limites de la science » in Pierre Wagner (sous la direction de), Les Philosophes et la science, Paris, Gallimard/Folio, 2002. CASSIRER (Ernst), Kants Leben und Lehre, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1975. CASSIRER(Ernst) et HEIDEGGER (Martin), Débat sur le kantisme (mars 1929), trad. P. Aubenque, Paris, Beauschene, 1971. FRIEDMAN (Michael), Kant and the Exact Sciences, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1992. GRONDIN (Jean), Kant et le problème de la philosophie: l’a priori, Paris, Vrin, 1989. GRONDIN (Jean), Emmanuel Kant, Paris, Criterion, 1991. GUYER (Paul) [sous la direction de], The Cambridge Companion to Kant, Cambridge University Press, 1992. LEBRUN (Gérard), Kant et la fin de la métaphysique, Paris, A. Colin, 1970. LEBRUN (Gérard), Kants sans kantisme, Paris, Fayard, 2009. MALHERBE (Michel), Kant ou Hume, ou la raison et le sensible, Paris, Vrin, 1993. RIVELAYGUE (Jacques), Leçons de métaphysique allemande, Tome II, Paris, Grasset, 1992. WEIL (Éric), Problèmes kantiens, Paris, Vrin, 1963.

Des indications bibliographiques complémentaires seront données au début du cours 2) Katia GENEL « Hannah Arendt » Alors même qu’elle ne se définit pas comme philosophe et qu’elle rejette la tradition philosophique, pour part en raison de sa compromission historique avec le nazisme, Arendt développe pourtant une manière très originale de pratiquer la philosophie. Comment penser ce que nous faisons, comment la pensée se lie-t-elle à l’expérience dans la modernité ? Arendt développe l’idée d’une pensée responsable, consciente de ses enjeux moraux et politiques, parce qu’elle est liée à l’action. Dans cette perspective, la lecture de La condition de l’homme moderne n’est pas séparable de celle des écrits moraux et des analyses politiques du totalitarisme. Nous étudierons sa redéfinition de l’action, de la liberté et de l’histoire, mais aussi celle de l’autorité et de la vérité. Bibliographie indicative : Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme (1951) Sur l’antisémitisme, L’Impérialisme, Le Système totalitaire, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2002. Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne, Paris, Presses-Pocket, 1988 (The Human Condition, 1958). Hannah Arendt, La Crise de la culture, trad. dir. par P. Lévy Paris, Gallimard, 1989 (ou in L’humaine condition, éd. Gallimard, «Quarto », 2012). Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal (1963), Paris, Gallimard, 1991. Hannah Arendt, Essai sur la révolution, in L’humaine condition, éd. Gallimard, « Quarto », 2012. Hannah Arendt, Du mensonge à la violence. Essais de politique contemporaine, Paris, Presses-Pocket, 1989. Hannah Arendt, Considérations morales, 1970, Paris, Rivages, 1996. Hannah Arendt, Responsabilité et jugement, Paris, Payot, 2000. Miguel Abensour, Hannah Arendt contre la philosophie politique ?, Paris, Sens&Tonka, 2006. Anne Amiel, Hannah Arendt, politique et événement, Paris, PUF, 1996 ; La Non-philosophie de Hannah Arendt. Révolution et jugement, Paris, PUF, 2001.

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Étienne Tassin, Le Trésor perdu. Hannah Arendt, l’intelligence de l’action politique, Paris, Payot, 1999. Politique et pensée. Actes du colloque Hannah Arendt, Paris, Payot, 2004. 3) Denis KAMBOUCHNER

« La croyance dans la pensée du XVIIe siècle »

Bibliographie I. Textes de base Montaigne, Apologie de Raimond Sebond (Essais II, 12) Descartes, Méditations Métaphysiques (éd. Beyssade, GF) Pascal, Pensées (éd. Sellier, Livre de Poche) Spinoza, Traité théologico-politique (éd. Appuhn, GF) Malebranche, Conversations chrétiennes. Entretiens sur la métaphysique et la religion (éd. Rodis-Lewis, Folio) Bayle (P.), Pensées diverses sur la comète (éd. Bost, GF) Locke, Essai sur l’entendement humain (trad. Coste, éd. Hamou, Livre de Poche) Leibniz, Essais de théodicée (éd. Brunschwig, GF) II. Études de base Hazard (P. ), La crise de la conscience européenne (Livre de Poche- Références) Popkin (R.), Histoire du scepticisme, d’Erasme à Spinoza (PUF) Scribano (E.), L’existence de Dieu (Points-Seuil) III. Indications complémentaires Augustin (saint), Confessions (Folio) Thomas d’Aquin (saint), Somme contre les Gentils, t. I (GF) La Mothe Le Vayer (F.), Dialogues faits à l’imitation des Anciens (Fayard-Corpus) Arnauld (A.), Textes philosophiques, éd. par D. Moreau (PUF) 4) Bertrand BINOCHE

« Rousseau, Diderot et le bon sauvage »

Le cours consistera en une lecture comparée, d'une part du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes de Rousseau et d'autre part du Supplément au voyage de Bougainville de Diderot.

5) Chantal JAQUET

« L’éthique de la liberté chez Spinoza »

Si l’on en croit la brève préface de la partie II, l’ Éthique de Spinoza a pour objet de conduire l’esprit humain comme par la main vers la suprême béatitude ou liberté. Il s’agira de proposer un parcours de l’ouvrage afin de comprendre comment la liberté est solidaire d’une théorie de la connaissance et de l’action qui ont pour fondement non pas le sujet pensant mais Dieu ou la nature.

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Bibliographie

I) Œuvres de Spinoza :

-Editions de références en latin :

-Spinoza Opera : Édition Carl GEBHARD, 4 volumes, Heidelberg, Carl Winters Universitätsbuchhandlung,

1925.

-Version française

-SPINOZA, Œuvres, traduites et annotées, nouvelle édition revue et corrigée d’après l'édition de Heidelberg, par

Charles APPUHN, 3 volumes, Paris Garnier. Reprise en 4 volumes, en Garnier Flammarion.

-Une nouvelle édition des œuvres complètes est en cours au PUF sous la direction de Pierre-François MOREAU

Déjà parus :

-SPINOZA, Œuvres III , Traité théologico-politique, Texte établi par Fokke AKKERMAN, traduction du latin et

notes par Jacqueline LAGRÉE, Pierre-François MOREAU, PUF, 1999

-SPINOZA, Œuvres V, Traité Politique. Texte établi par Omero PROIETTI ; traduction du latin, et notes, par

Charles RAMOND ; avec une notice de Pierre-François MOREAU, et des notes d'Alexandre MATHERON,

PUF 2005.

SPINOZA, ŒUVRES I, premiers écrits 2009.

*Pour l’ Éthique, la traduction de référence utilisée en cours sera celle de Bernard PAUTRAT, Paris,

Éditions du Seuil, 1988, réédition Point Essais, 1999.

II) Commentaires

L. BOVE : La Stratégie du conatus, Vrin, 1996.

G. DELEUZE : Spinoza et le problème de l’expression Paris, les éditions de Minuit, 1968.

-Spinoza Philosophie pratique, Les éditions de Minuit, 1981 M. GUEROULT : Spinoza, t. 1, Dieu, et t. II, L'Âme, Paris, Aubier, 1974.

C. JAQUET : L’Unité du corps et de l’esprit, affects, actions, passions chez Spinoza, Paris, PUF, 2004.

Les expressions de la puissance d’agir, Publications de la Sorbonne, 2005

C. JAQUET, P. SÉVÉRAC, A. SUHAMY : Fortitude et Servitude, Lectures de l’Éthique IV de Spinoza, Kimé,

2003.

P. MACHEREY : Introduction à l'Éthique de Spinoza, I, II, III, IV, V, Paris, PUF, 5 vol.

A. MATHERON : Individu et communauté chez Spinoza, Paris, Minuit, 1969.

P.-F. MOREAU : L’Expérience et l’éternité, PUF, 1994.

P. SEVERAC : Spinoza. Union et désunion, Vrin, 2011

Ariel SUHAMY : La communication du bien chez Spinoza, Classiques Garnier, 2010

F. ZOURABICHVILI : Spinoza, une physique de la pensée, Paris, PUF, 2002,

Le conservatisme paradoxal de Spinoza, Paris, PUF, 2002.

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Epistémologie (Commun au parcours logique) 2nd semestre

Max KISTLER « Philosophie de la psychologie » Nous retraçons quelques étapes de la réflexion du 20e siècle sur la nature de l’esprit et des phénomènes mentaux, dans leur rapport avec le cerveau. Il s’agit de comprendre l’articulation entre les phénomènes étudiés par la psychologie scientifique et accessibles à l’intuition en première personne et les phénomènes cérébraux sous-jacents étudiés par les neurosciences. Pour comprendre cette articulation nous partons des concepts de réduction inter-théorique et de « survenance ». Nous examinons les obstacles conceptuels qui semblent s’opposer à l’intégration du domaine de la cognition dans les sciences de la nature, notamment l’intentionnalité et la conscience phénoménale. Puis nous examinons différentes tentatives « naturalistes » de surmonter ces obstacles, notamment : le béhaviorisme logique ; la théorie de l'identité selon laquelle les états mentaux sont identiques à des états du cerveau ; l'éliminativisme qui soutient que tout le système conceptuel des états mentaux est désuet et voué à disparaître au profit d'une conception neuro-scientifique ; le fonctionnalisme qui conçoit les états mentaux grâce à l'analogie avec la machine manipulant des symboles qu'est l'ordinateur. Bibliographie : Manuels et recueils

- Paul M. Churchland, Matière et conscience, Champ-Vallon, collection milieux, 1999. - Michael Esfeld, La philosophie de l'esprit, A. Colin, 2005. - Jaegwon Kim, Philosophy of Mind, Boulder (Colorado), Westview Press, 1996/2006; trad. Philosophie

de l’esprit, Paris, Editions d’Ithaque, 2008. - Denis Fisette et Pierre Poirier (dir.), Philosophie de l’esprit, vol. I : Psychologie du sens commun et

sciences de l’esprit, Vrin, 2002. - Denis Fisette et Pierre Poirier (dir.), Philosophie de l’esprit, vol. II : Problèmes et perspectives, Vrin,

2003. - Pierre Poirier et Luc Faucher (dir.), Des neurosciences à la philosophie: Neurophilosophie et

philosophie des neurosciences, Syllepse, 2008.

Histoire des Sciences (Commun au parcours Logique) 2nd semestre

1) Nicola BERTOLDI « Quelle histoire pour quelles sciences ? Une introduction à l’épistémologie historique » L’histoire des sciences peut être définie comme une discipline ayant pour « objet » les sciences et pour « méthode » l’histoire. Cette définition naïve soulève d’emblée deux questions : de quelle manière est-il possible que les sciences fassent l’objet d’une étude historique ? En quoi consiste, au juste, la méthode historique retenue par l’histoire des sciences ? Ce cours affrontera ces deux problèmes en essayant de tracer une généalogie des différentes manières de faire l’histoire des sciences qui ont été successivement proposées dès la fin du XIX siècle. Une attention toute particulière sera prêtée à la tradition de l’épistémologie historique au sens large, qui inclut à la fois les auteurs bien connus de l’« école française » (Koyré, Bachelard, Canguilhem, Foucault) et des auteurs non français (Mach, Fleck, Kuhn, Hacking). Plus précisément, l’on tâchera de mettre en évidence le double mouvement d’« historicisation » de l’épistémologie et de « problématisation épistémologique » de l’histoire des sciences qui, comme l’observe Hans-Joerg Rheinberger, a profondément marqué ce style de pensée. Le cours s’achèvera par une analyse plus approfondie d’un ouvrage de Lorraine

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Daston et Peter Galison, portant sur l’histoire du concept d’objectivité scientifique, qui nous paraît très représentatif des développements les plus récents de l’épistémologie historique. Bibliographie Gaston Bachelard, La Formation de l’esprit scientifique, J. Vrin, Paris Gaston Bachelard, Le Matérialisme rationnel, PUF, Paris Jean-François Braunstein, L’Histoire des sciences. Méthodes, styles et controverses, J. Vrin, Paris, 2008 Georges Canguilhem, Etudes d’histoire et de philosophie des sciences, J. Vrin, Paris Georges Canguilhem, La Connaissance de la vie, J. Vrin, Paris Georges Canguilhem, Le Normal et le pathologique, PUF, Paris Lorraine Daston et Peter Galison, Objectivité, Les presses du réel, Paris, 2012 Pierre Duhem, La Théorie physique. Son objet, sa structure, J. Vrin, Paris Pierre Duhem, L’évolution de la mécanique, J. Vrin, Paris Ludwick Fleck, Genèse et développement d’un fait scientifique, Les Belles Lettres, Paris, 2005 Michel Foucault, L’Archéologie du savoir, Gallimard, Paris Michel Foucault, Les Mots et les Choses. Une archéologie des sciences humaines, Gallimard, Paris Ian Hacking, Entre science et réalité. La construction sociale de quoi ?, Editions La Découverte, Paris, 2008 Alexandre Koyré, D’un monde clos à un univers infini, Gallimard, Paris Alexandre Koyré, Etudes galiléennes, Hermann, Paris Thomas Kuhn, La Structure des révolutions scientifiques, Flammarion, Paris Emile Meyerson, Du cheminement de la pensée, J. Vrin, Paris, 2011 Henri Poincaré, La Science et l’hypothèse, Flammarion, Paris Hans-Joerg Rheinberger, Introduction à la philosophie des sciences, Editions La Découverte, Paris, 2014 2) Jean FICHOT « Sens, référence et existence » Présentation Le thème principal du cours portera sur le problème de la référence et les différentes analyses dont il a fait l’objet chez Frege, Meinong, Russell et d'autres auteurs. De façon plus générale, ce sera l'occasion de présenter les enjeux de ce que peut être une théorie de la signification. Si le temps et le public le permettent, une introduction aux logiques avec prédicat d’existence sera proposée. Bibliographie: des indications bibliographiques plus précises seront données en cours. G. Frege, Les fondements de l'arithmétique, Seuil. G. Frege, Ecrits logiques et philosophiques, Seuil. G. Frege, Idéographie, Vrin. B. Russell, Ecrits de logique philosophique, PUF. B. Russell, Introduction à la philosophie mathématique, Payot. A. Meinong, Théorie de l'objet et présentation personnelle, Vrin. L. Linsky, Le problème de la référence, Seuil. R.M. Sainsbury, Reference without referents, Oxford University Press. D. Vernant, La philosophie mathématique de Russell, Vrin. P. de Rouilhan, Russell et le cercle des paradoxes, PUF. P. de Rouilhan, Frege, les paradoxes de la représentation, Minuit. P. Potter, T. Ricketts (éd.), Frege, the Cambridge companion, Cambridge University Press. N. Griffin (éd.), Bertrand Russell, the Cambridge companion, Cambridge University Press.

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Philosophie de l’art 2nd semestre 1) Catherine FRICHEAU et Raphaëlle CAZAL aborderont le même thème « Le jugement esthétique et le goût »

Le jugement esthétique, en tant qu’appréciation portée sur les œuvres d’art, constitue depuis tout temps

les réflexions philosophiques sur l’art. Il n’est cependant érigé en problème théorique propre qu’au XVIIIe siècle, dans un contexte historique caractérisé par l’apparition des Salons (sous la forme à la fois d’expositions publiques permettant une démocratisation du jugement, et de genre littéraire constituant une première critique d’art). L’attention des théoriciens de l’art depuis l’Antiquité portait en effet essentiellement sur le beau en soi, et non sur la notion subjective de « jugement de goût ». Ce dernier, dans la mesure où la publicité des salons permet la confrontation d’une multiplicité d’avis, pose un problème majeur, auquel tâcheront de répondre les différents théoriciens qui traiteront du jugement esthétique : celui de l’existence de critères du goût, voire d’une norme universelle du goût, qui permettraient de donner un fondement au jugement esthétique, d’établir ses conditions de possibilité et par là même d’assurer sa validité afin d’échapper au relativisme. Cette question est particulièrement centrale et actuelle dans la mesure où elle revient à se demander s’il est possible de tenir un discours valable sur les œuvres d’art, tâche qui n’est autre que celle de l’esthétique elle-même (et de la critique d’art : d’où l’intérêt qu’il y aura à considérer les écrits de Diderot, ainsi que de Baudelaire, Zola, et de Walter Benjamin). À ce problème fondamental de l’objectivité du jugement s’en ajoutent d’autres, qui lui sont corrélés : celui de la détermination d’un « bon goût » et d’un « mauvais goût », d’une éducation possible du jugement, mais aussi, sur un plan analytique, d’une différence éventuelle de statut des jugements esthétiques évaluatifs et des jugements esthétiques descriptifs. Ce dernier point ouvre à son tour sur une double question, celle de savoir ce qui rend ces jugements « esthétiques », par différence avec les jugements éthiques d’une part, et les jugements perceptifs d’autre part. Émerge corrélativement le problème de la nature du plaisir inhérent au jugement esthétique, et du lien qu’entretient cet état subjectif et affectif avec les propriétés esthétiques conférées à l’objet.

Nous tenterons de démêler ces différents problèmes à travers un examen comparé des grandes thèses posées depuis le XVIIIe siècle jusqu’à l’époque contemporaine : les théories intellectualistes (Leibniz, Baumgarten), du sens esthétique (Shaftesbury, Hutcheson), physiologiques (Burke), réalistes empiriques (Hume), et surtout la perspective synthétique kantienne tentant d’articuler subjectivité et universalité. Nous en considérerons les prolongements possibles, tels que celui opéré par les théoriciens allemands de l’empathie ou « Einfühlung » (Theodor Lipps), et plus tard par Victor Basch, ainsi que les postures relativistes du XXe siècle (Gérard Genette), et les réponses qui leur ont été apportées (Luigi Pareyson, Frank Sibley (philosophe analytique), Robert Francès (esthétique expérimentale), Henri Maldiney et Mikel Dufrenne (phénoménologie). Bibliographie indicative commune à tous les enseignements : Les livres marqués d’un astérisque sont à lire en priorité et il est recommandé d’en prendre une connaissance préalable au cours. Baudelaire, Charles, Salons (1845, 1846, 1859), dans Œuvres complètes, édition de Claude Pichois, Paris, Pléiade/Gallimard, 1975, T.II. * Benjamin, Walter, Le concept de critique esthétique dans le romantisme allemand (1920), trad. par Philippe Lacoue-Labarthe et Anne-Marie Lang, Paris, Flammarion, 2008 Cassirer, Ernst, Ecrits sur l’art, éd. et postf. par Fabien Capeillères, présentation par John M. Krois, textes trad. par Christian Berner, Fabien Cappeillères, Jean Carro, in Ernst Cassirer, Œuvres, vol. 12, Paris, les Éd. du Cerf, 1995 Diderot, Denis, Essais sur la peinture, Salons de 1759, 1761, 1763, Paris, Hermann, 2007 Fiedler, Konrad, Aphorismes, éd. établie par Danièle Cohn, Paris, Images modernes, 2004 Genette, Gérard, éd., Esthétique et Poétique, Paris, Seuil, 1992 Hume, David, Essais sur l’art et le goût, introduction, traduction et notes par M. Malherbe, Paris, Vrin, 2010 **

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Hutcheson, Francis, Recherches sur l'origine de nos idées, de la beauté et de la vertu (1725), trad. par Anne-Dominique Balmès, Paris, Vrin, 1991. Kant, Emmanuel, Critique de la faculté de juger, trad. par Alexis Philonenko, Paris, Vrin, 1974 ** Montesquieu, Essai sur le goût, postf. de Louis Desgraves. Suivi d'un texte de Jean Starobinski, Paris, Rivages, 1993* Shaftesbury Anthony Ashley Cooper, Lettre sur l'enthousiasme (1708), trad., présentation, dossier et notes par Claire Crignon-De Oliveira, Paris, Librairie générale française, 2002 Starobinski, Jean, La Relation critique, Paris, Gallimard, 1970 Voltaire, Montesquieu, d'Alembert, Diderot, “ Goût”, Article de l’Encyclopédie * Zola, Émile, Écrits sur l’art, Paris, Gallimard, 1991 Philosophie Morale et Politique 2nd semestre 1) Julie SAADA – philosophie politique « Le libéralisme politique : théories et critiques » Ce cours examinera les théories modernes du libéralisme politique et leurs critiques, en particulier celle formulée par le républicanisme. Centré sur le concept de liberté, il évaluera la pertinence de la distinction entre liberté des anciens et liberté des modernes, liberté négative et liberté positive. Ce fil conducteur permettra d'analyser la manière dont sont construits un certain nombre de concepts tels que la représentation, la souveraineté, le pacte social et ses critiques, le droit naturel et le droit civil, la légitimité politique, la résistance et la désobéissance civile. Une attention particulière sera portée aux critiques faites par le républicanisme et le néorépublicanisme.

Bibliographie Constant B., De la liberté des anciens comparée à celle des modernes, in Écrits politiques, Gallimard, 1997 Dworkin R., L'empire du droit, PUF, 1994. Hobbes, Léviathan, Sirey, 1971. Kant, Vers la paix perpétuelle, G-F, 1991. Locke J., Second traité du gouvernement civil, PUF, 1994. Machiavel, Le prince, PUF, 2000. Marx, L'idéologie allemande, Editions sociales, 1979. Pettit P., Républicanisme. Une théorie de la liberté et du gouvernement, Gallimard, 2004. Rawls J., Libéralisme politique, PUF, 1995. Rousseau, Du contract social, Vrin, 2012. Skinner Q., La liberté avant le libéralisme, Seuil, 2000. Spinoza, Traité théologico-politique, Oeuvres III, PUF, 2012. Mill J. S., De la liberté, Gallimard, Folio, 1990. Toqueville A., De la démocratie en Amérique, Gallimard, Folio, 1961. 2) Anna ZIELINSKA – philosophie morale Que signifient les énoncés moraux ? Quel type de discours peut-être qualifié de typiquement éthique, et quel est son régime de vérité ? Toutes ces questions constituent les fondements pour interroger les rapports que

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l’éthique entretient avec le langage. Le problème a été déjà allusivement évoqué par Platon, qui parle des liens entre le bien et le vrai. Plusieurs penseurs ont par la suite interrogé la capacité de dire quelque chose de vrai sur le bien : si les réactions éthiques sont uniquement fondées sur nos sentiment, comment parler ici d’une signification partagée possible et donc d’un discours susceptible d’être vrai ou faux ? A partir des considérations sur la capacité des énoncés moraux d’être vrais ou faux a émergé un autre questionnement, celui des méthodes permettant d’étudier l’éthique : si c’est le langage moral qui a une importance fondamentale dans notre perception de la sphère morale, l’éthique en tant que discipline académique doit peut-être se cantonner à « l’étude logique du langage de la morale », selon l’expression de R. M. Hare ? Ce cours examinera les relations complexes entre l’éthique et le langage, en constituant en même temps une occasion de se pencher aussi sur la question de l’argumentation morale, sur ce qui compte comme argument (quels sont les régimes de preuve dans le contexte moral), et enfin, sur que veut dire « convaincre » quelqu’un de la vérité d’une proposition morale.

Sources : Anscombe G. E. M « Philosophie morale moderne » (1958), trad. fr. Geneviève Ginvert et Patrick Ducray, revue Klésis 9 / 2008,

http://www.revue-klesis.org/pdf/Anscombe-Klesis-La-philosophie-morale-moderne.pdf. Hare, R. M. The Language of Morals. Oxford: Clarendon Press, 1952; http://www.ditext.com/hare/lm.html

Hume David, L’Enquête sur les principes de la morale, in Hume, Essais et traités sur plusieurs sujets, vol. IV. trad. fr. Michel Malherbe,

Paris, Vrin, 2002.

Platon, Gorgias, trad. fr. M. Canto-Sperber, Garnier Flammarion, 1993.

Wiggins, « Vérité et morale », in Canto-Sperber Monique, La philosophie morale britannique, Presses universitaires de France, 1994. Wittgenstein Ludwig, Conférence sur l’éthique: Suivi de Notes sur des conversations avec Wittgenstein, Gallimard, 2008.

Zielinska A. C. (dir.), Textes clés de métaéthique, Paris, Vrin, 2013.

Ouvrages généraux d’introduction : Jaffro Laurent, Le sens moral: une histoire de la philosophie morale de Locke à Kant, Presses Universitaires de France, 2000. Halais Emmanuel, Une certaine vision du Bien, Presses Universitaires de France, 2008. Ogien Ruwen, Le Realisme moral, Presses Universitaires de France, 1999.

3) Jean SALEM - philosophie politique « L’état du monde »

Présentation du cours

Comme dans une mauvaise pièce de Tchekhov, nous savons que quelque chose va venir, mais nous ne savons pas ce que c’est. Guerre, fascisme ou révolution ?

En tentant de décrire l’état du monde, à l’aide de données non seulement conceptuelles mais également historiques, économiques et « politologiques », nous nous efforcerons d’entrevoir ce qui vient. On étudiera ce que c’est qu’une crise. On soulignera le caractère toujours plus fictif des institutions dites « démocratiques » dans l’Occident postmoderne. On s’intéressera aux forces qui

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pourraient assurer la relève d’un système dont tous s’accordent à souligner l’extrême et, semble-t-il, l’insurmontable instabilité.

Bibliographie indicative

. Ouvrages de fond

[1] MARX (K.), Manuscrits de 1844 ; trad. franç. : Paris, Éditions sociales, 1972.

[2] MARX (K.), Le Capital [publ. du livre I : 1867] ; trad. franç. : Gallimard (‘Folio’), 2008.

[3] ROUSSEAU (J.-J.), Du Contrat social ; in Œuvres complètes, vol. 3 : Écrits politiques, Paris, Gallimard (‘Bibliothèque de la Pléiade’), 1964 .

[4] SMITH (A.), Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations [1776], Paris, GF Garnier Flammarion, 1991.

. Essais critiques

[5] CHOMSKY (N.), La Fabrication du consentement. De la propagande médiatique en démocratie [1988] ; trad. franç. : Agone (‘Contre-feux’), 2008.

[6] DERATHÉ (R.), Jean-Jacques Rousseau et la science politique de son temps, Paris, Vrin, 1970.

[7] KLEIN (N.), La Stratégie du choc. La Montée d’un capitalisme du désastre [2007] ; trad. franç. : Leméac / Actes Sud, 2008.

[8] SALEM (J.), Élections, piège à cons ? Que reste-t-il de la démocratie ?, Paris, Flammarion (‘Antidote’), 2012.

4) Sophie GUERARD de LATOUR - philosophie politique « Démocratie et représentation politique » La représentation politique est généralement considérée comme la condition naturelle des démocraties modernes, comme leur marque distinctive face aux démocraties antiques, dans lesquelles les citoyens participaient directement au pouvoir politique. On invoque tour à tour des contraintes techniques (taille de la population, complexité des problèmes) et des raisons normatives (liberté des Modernes) pour justifier la délégation du pouvoir à une minorité censée l’exercer « au nom du peuple ». Or il convient de rappeler que, si la démocratie représentative sonne aujourd’hui comme un pléonasme, elle a d’abord été un oxymore (J. Rancière). En effet, confier à une élite le soin de décider du bien commun pour les autres ne conduit-il pas à reformer inévitablement une aristocratie qui confisque la parole aux simples citoyens ? N’est-ce pas réintroduire la loi de l’oligarchie sous le masque de la démocratie ? Le cours examinera les problèmes que soulève l’articulation de l’égalité politique et de l’inégal accès au pouvoir dans les régimes démocratiques, lorsque ces derniers s’institutionnalisent sous la forme de gouvernements dits « représentatifs ». Il mobilisera à

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la fois les textes classiques qui ont contribué à forger le lexique philosophique de la démocratie représentative et les débats contemporains qui portent sur la crise de la représentation.

Bibliographie indicative

Corpus classique : Aristote, Les Politiques, en particulier les livres 3 à 6. Hamilton A., J. Jay, J. Madison, Le fédéraliste, Classiques-Garnier, 2012. Hobbes, Léviathan, en particulier chapitres 17 et 18. Platon, La République, en particulier les livres 1, 6, 8 et 9. Rousseau, Le Contrat social, en particulier livres 2 et 3

- Considérations sur le gouvernement de Pologne Stuart Mill, J., Considérations sur le gouvernement représentatif, Paris, Gallimard « NRF », 2009. Corpus contemporain : N. Fraser, Qu’est-ce que la justice sociale ? Paris, La Découverte, 2005. M. Gauchet, La démocratie contre elle-même, Paris, Gallimard, 2002. B. Manin, Principes du gouvernement représentatif, Paris, Champs-Flammarion, 1996. H. Pitkin, The Concept of Representation, University of California Press, 1992. J. Rancière, La haine de la démocratie, Paris, La Fabrique, 2005. M. Williams, Voice, Trust, Memory. Marginalized Groups and the Failings of Liberal Representation, Princeton University Press, 2000.

Philosophie du droit - 2nd semestre

1) Isabelle AUBERT « Le rôle de la constitution » Ce cours dressera un panorama des réflexions philosophiques qui portent sur le texte de droit particulier qu’est la Constitution. En partant des vues de l’Antiquité sur l’organisation de la cité politique, on mettra en évidence, par contraste, l’originalité de la tradition constitutionnaliste moderne, laquelle est centrée sur les fonctions de limitation (par rapport au pouvoir) et de protection (des libertés) de la constitution et est liée aux problématiques de l’Etat et de la souveraineté. Les nouveautés introduites par les moments constitutionnels des révolutions américaine et française conduiront à s’intéresser aux différents rapports possibles entre Constitution et loi et à leurs significations. Si ce débat mènera à l’étude du normativisme juridique, on verra que l’idée d’une hiérarchie des normes n’épuise pas plus le sens politique que revêt la Constitution en démocratie qu’elle ne peut répondre à l’idée d’une interprétation continue de ce texte fondateur. ARISTOTE, Constitution d’Athènes, Paris, Les Belles Lettres, poche, 1996. HOBBES, Thomas, Le léviathan, Paris, Dalloz. MONTESQUIEU, De l’esprit des lois, Paris, GF. CONSTANT, Benjamin, Ecrits politiques, Paris, folio essais, 1997. CARRE DE MALBERG, Raymond, La loi, expression de la volonté générale, Paris, Economica, 1984. KELSEN, Hans, Théorie pure du droit, Paris, L.G.D.J. ACKERMAN, Bruce, Au nom du peuple. Les fondements de la démocratie moderne, Paris, Calmann Lévy, 1998. HABERMAS, Jürgen, Droit et démocratie, trad. R. Rochlitz et Ch. Bouchindhomme, Paris, gallimard, 1997.

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MANIN, Bernard, « Frontières, freins et contrepoids. La séparation des pouvoirs dans le débat constitutionnel américain de 1787 », Revue française de science politique, 44/2, 1994.

2) Jean-Fabien SPITZ Constitutionnalisme et démocratie Le cours portera sur les différentes interprétations de la manière dont la présence d’un texte constitutionnel et d’une déclaration des droits affecte la définition de la démocratie. Bibliogaphie sommaire : -John Locke, Second Traité du gouvernement -Jean Bodin, Les six livres de la république -Bruce Ackerman, Au nom du peuple . Les fondements de la démocratie américaine -Ronald Dworkin, Is democracy possible here ? ( Princeton University press 2008) -Jeremy Waldron, Law and disagreement (Oxford University press, 2001) -John Elster/R.Slagstad, Constitutionalism and democray ( Cambridge UNiversity press, 1993)

Sociologie 2nd semestre 1) Valérie SOUFFRON « Socio-anthropologie et politique » « Nous estimerions que nos recherches ne méritent pas une heure de peine si elles ne devaient avoir qu’un intérêt spéculatif. », écrivait Durkheim. On partira de cette affirmation pour montrer, à partir des pères fondateurs de la discipline, et des partitions qu’ils posent, comment la sociologie se conçoit ou pas -et dans quelles mesures- comme une science pour l’action politique, et comment les grandes figures de la discipline ont pris éventuellement place dans les débats publics. Le cours sera construit à partir de quelques grandes figures et théories de la sociologie, depuis Saint Simon et Fourier, Durkheim et Weber, jusqu’aux sociologies contemporaines de Elias, Bourdieu, Morin et Bauman. NB : L’actualité des thèmes et auteurs traités en cours, ainsi que la mise à jour et les références complètes de la bibliographie, sont à consulter directement sur les Espaces Pédagogiques Interactifs. � BIBLIOGRAPHIE

Partie 1 : Les utopistes

Charles-Henri de Rouvroy, comte de Saint Simon Un recueil de textes (extraits) est disponible sur « Les classiques des sciences sociales » :

- Physiologie sociale (textes réunis et présentés par Georges Gurvitch)

- Sur l’auteur et/ou sa théorie : Juliette Grange, Saint Simon, Ellipses, 2005

Charles Fourier Les textes de C. Fourier sont sur « Les classiques des sciences sociales ». Lire en particulier :

- Le Nouveau monde industriel et sociétaire - Théorie des quatre mouvements et des destinées générales – suivi du Nouveau monde amoureux - Hiérarchie du cocuage - Fausseté des amours civilisés

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Charles Fourier, Vers une enfance majeure – Textes sur l’éducation, réunis et présentés par René Schérer, La fabrique éditions, 2006 Sur l’auteur et/ou sa théorie : Roland Barthes, Sade, Fourier, Loyola, Seuil, 1971 J. Beecher, Fourier, Fayard, 1993 Patrick Tacussel, Charles Fourier, le jeu des passions, Desclèe de Brouwer, 2000 Sites : Le site de l’Association d’études fouriéristes et des Cahiers Charles Fourier (informations, biographie, bibliographie, articles spécialisés) : www.charlesfourier.fr ; Le site du Familistère de Guise, le site de la Colonie de Condé-sur-Vesgre

Partie 2 : Les fondateurs Emile Durkheim

- Les règles de la méthode sociologique , PUF - Le suicide, PUF - Et pour aller plus loin : La science sociale et l’action (recueil d’articles), PUF (disponible sur le site de

l’UQAC)

Sur l’auteur et/ou sa théorie : Marcel Fournier, Emile Durkheim (1858-1917), Paris, Fayard, 2007 Marcel Mauss

- Essai sur le don, PUF (par exemple la nouvelle édition avec une introduction de Florence Weber, ou l’édition classique : dans Sociologie et anthropologie, aux PUF)

- Ecrits politiques – Textes réunis et présentés par Marcel Fournier, Paris, Fayard, 1997

Sur l’auteur et/ou sa théorie : Marcel Fournier, Marcel Mauss, Paris, Fayard, 1994 Voir aussi le site du M.A.U.S.S (Mouvement Anti-utilitariste en Sciences Sociales) Max Weber Ces textes étant souvent disponibles dans plusieurs éditions, on ne précisera pas ces dernières (sauf cas particuliers) :

- Economie et société/1, Les catégories de la science - L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme - Le savant et le politique (préface de Raymond Aron), Plon, 1959 - Essai sur la théorie de la science - La science, profession et vocation , suivi de Leçons wébériennes sur la science et la propagande, par Isabelle

Kalinowski, Paris, Agone, 2005

Sur l’auteur et/ou sa théorie : Laurent Fleury, Max Weber, PUF, Que-sais-je ? n°3612, 2001 Jean-Marie Vincent, Max Weber ou la démocratie inachevée, Paris, Félin, 1998 (Félin poche, 2008)

Partie 3 : Les contemporains Les éditions sont présentées de la façon suivante : édition et titre originaux, édition en langue française, édition

en poche

Norbert ELIAS - La civilisation des mœurs, (Uber den prozess der zivilisation, 1969), 1973, Calmann-Lévy, 2002, Pocket - Qu’est-ce que la sociologie ? (Was ist Sociologie ? 1970), 1991, Editions de l’Aube, 1993 Pocket -La société des individus (Die gesellschaft der individuen, 1987), 1991, Fayard, 1997, Pocket Sur l’auteur et/ou sa théorie : Vingtième siècle – Revue d’histoire, n° 106, avril-juin 2010, « Norbert Elias et le vingtième siècle – Le processus de civilisation à l’épreuve » , SiencesPo éditions Nathalie Heinich, La sociologie de Norbert Elias, Repères, La Découverte

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Zygmunt BAUMAN - Modernité et holocauste, 2002, La Fabrique éditions (éd originale 1989), 2008, Complexe -La vie en miettes – Expérience postmoderne et moralité, (Life in fragments – Essay on postmodern morality, 1995), 2003, Le Rouergue/Chambon et 2010, Hachette Pluriel - L’amour liquide – De la fragilité des liens entre les hommes (Liquid love, 2003), 2004, Le Rouergue/Chambon, et 2010, Hachette Pluriel Edgar MORIN -L’homme et la mort (1951), Le paradigme perdu : la nature humaine (1973), Sociologie (1984), Pour rentrer dans le XXIe siècle (2004), Introduction à la pensée complexe (2005), Science avec conscience (1990), La méthode (en deux volumes, 2008), Terre-patrie (2010) 2) Sophie POIROT-DELPECH « Socio-anthropologie des techniques et de la connaissance » Nous aborderons dans cet enseignement les techno-sciences comme un prisme à travers lequel se manifeste la

« totalité » du social et comme « problème » pour les sociétés contemporaines. La perspective privilégiée cette

année sera celle de la mémoire collective. Après un examen de ce concept à travers différentes œuvres de

Maurice Halbwachs, nous nous demanderons dans quelle mesure et de quelles manières les techno-sciences

contemporaines s’inscrivent dans notre société comme une mémoire. Accessible à des étudiants non

sociologues ou en tout cas non avertis de sociologie, ce cours permettra également de réenvisager certaines

œuvres fondatrices de la sociologie et de l’anthropologie.

� BIBLIOGRAPHIE Marc Augé, Les formes de l’oubli, Payot, 1998 Georges Balandier, Dédale, Fayard Chap.II, « Les chemins brouillés », p. 39-73 Marc Bloch, « Mémoire collective, tradition et coutume, à propos d’un livre récent », Revue de synthèse historique, t XL, n°118-120, 1925, p. 77-83 C. Castoriadis, L’institution imaginaire de la société, Le Seuil, Paris, 1975 : Chap. « Le social historique », p. 233-303 Mary Douglas, De la souillure. Essais sur les notions de pollution et de tabou. Paris, La Découverte Mary Douglas, Comment pensent les institutions. Paris, La Découverte Chap, « Les institutions se souviennent et oublient » E. Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse. PUF E. Durkheim, M. Mauss, « De quelques formes primitives de classification », Année sociologique, VI, (1901-1902), pp. 1 à 72 http://classiques.uqac.ca/classiques/mauss_marcel/oeuvres_2/oeuvres_2_01/classification_prim.html Jean Duvignaud, Le don du rien, Stock, 1977 - « L’os et la chair », p. 179-149 Maurice Halbwachs - Les cadres sociaux de la mémoire, Albin Michel, - Topographie légendaire des évangiles en terre sainte, PUF, 1971 - La mémoire collective, Albin Michel, 1997

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Jacques Goody, La raison graphique. La domestication de la pensée sauvage. Paris, Minuit, 1979, Chap. 5, à 8, p.140 à 245 François Hartog, Jacques Revel (dir) , Les usages politiques du passé, Revue « Enquête » n°1, Editions de l’EHESS : Avant-propos et introduction, p. 7-25 et choix d’un des articles Jacques Le Goff, Histoire et mémoire, Folio Histoire, 1984 - « Passé /Présent », p. 31-52 - « Mémoire », p.105-174 André Leroi-Gourhan, « Le geste et la parole II : La mémoire et les rythmes », Albin Michel, 1964 P. II : «Mémoire et technique» p. 9-79 Nicole Loraux, La cité divisée, L’oubli dans la mémoire d’Athènes, Payot, 1997 Pierre Nora, Les lieux de mémoire », T.1 , Gallimard, 1984 « Présentation » et « Entre mémoire et histoire », p. VII à XLVII. Choix d’une contribution de lieu de mémoire. S. Poirot-Delpech, Mémoire et histoire de l’automatisation du contrôle aérien. Sociobiographie du CAUTRA, L’Harmattan, 2009

Pratique de l’enquête sociologique Pour la mineure sociologie et le certificat de sociologie 2ème semestre : 1) V. SOUFFRON « Pratique de l’enquête sociologique / Autour du corps » Partie cours : A la suite du premier semestre, cet enseignement présentera et discutera les moyens mis en œuvre dans le cadre de l'enquête qualitative à travers un certain nombre d'exemples choisis dans la littérature sociologique et anthropologique. Ce semestre sera plus particulièrement consacré au travail dit « de terrain », au recueil et à l’exploitation des données recueillies. Les méthodes d’analyse des matériaux d’enquête, de présentation des résultats et de rédaction des textes sociologiques seront l’objet de notre attention. Le TD sera consacré à la réalisation d'un travail sur le terrain permettant à chaque étudiant de mettre en pratique l'exercice du recueil des données et l'apprentissage d'une posture propre à l'enquête socio-anthropologique.

� BIBLIOGRAPHIE S. Beaud et F. Weber, Guide de l’enquête de terrain, Paris, La Découverte, 2003 (1ère ed. 1997) H. Becker, Les ficelles du métier, Paris, La découverte, 2002 P. Bourdieu, J.-C. Chamborderon et J.-C. Passeron, Le métier de sociologue, Paris, Mouton, 1968 P. Bouvier, La socio-anthropologie, Paris, Armand Colin, 2000. En particulier le Chap. 3 : Méthodologie P. Declerck, Les Naufragés, Plon, Terre Humaine Poche, 2001 W. Foote Whyte, Street Corner Society, La Découverte / Poche, 2002. En particulier la Postface qui traite des aspects méthodologiques de l'étude B. Malinowski, Les Argonautes du Pacifique Occidental, Gallimard, 1963 (en particulier l’introduction) B. Malinowski, Journal d’ethnographe, Seuil, 1985 P. Masson, Faire de la sociologie. Les grandes enquêtes françaises depuis 1945, Paris, La Découverte, 2008 M. Mauss, Manuel d'ethnographie, Paris, Payot, 1967 E. Morin, La rumeur d’Orléans, Seuil, 1969. En particulier le chapitre « Principes d’une sociologie du présent » J.-P. Olivier de Sardan, La rigueur du qualitatif – Les contraintes empiriques de l’interprétation socio-anthropologique, Academia Bruylant, 2008

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P. Paillé (dir.), La méthodologie qualitative, posture de recherche et travail de terrain, Paris, Armand Colin, 2006 P. Paillé, A. Mucchielli, L’analyse qualitative en sciences humaines et sociales, Armand Colin, 2008 O. Schwartz, "L'empirisme irréductible", in N. ANDERSON, Le hobo, Nathan, 1993 G. Tillon, Il était une fois l’ethnographie, Paris, Seuil, 2000 L. Wacquant, Corps et âme, carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur, Marseille, Agone, 2000 C. Wright Mills, L’imagination sociologique, La Découverte, 1997 (1959) Les revues, Ethnologie Française, Terrain et Genèse pourront être consultées utilement.

Partie TD : Comme au premier semestre, en étroite collaboration avec le cours de « Pratique de l’enquête sociologique » (2), le TD permettra aux étudiants de mettre en œuvre les principes de l’enquête sociologique par la réalisation d’une recherche concrète et complète, depuis le choix d’un objet de recherche et la construction d’une problématique, jusqu’à la restitution d’un rapport de recherche. Les thèmes de travail seront choisis dans le cadre de deux grands domaines de la recherche socio-anthropologique : soit la socio-anthropologie du corps, soit la socio-anthropologie de la mort. Pour chacun de ces domaines, le TD apportera un complément de connaissances en même temps que le suivi étroit du travail de recherche. Durant le semestre, les étudiants seront invités à participer aux séminaires de l’équipe « Corps, techniques et société » du Cetcopra/AFS. � BIBLIOGRAPHIE (Autour du corps) J.-M. Berthelot, M. Drulhe, S. Clément, Les sociologies et le corps, Current sociology, vol. 33, n°2 R. Birdwhistell, Introduction to kinesics, Louisville, University of Louisville Press, 1952 L. Boltanski, « Les usages sociaux du corps », Annales ESC, n°1, 1974 P. Bourdieu, La Distinction - Critique sociale du jugement, Paris, Minuit, 1979 ; « Le corps et le sacré » , in Actes de la recherche en sciences sociales, n°104 J.-M. Brohm, Corps et politique, Paris, Editions universitaires, 1975 ; Sociologie politique du sport, Paris, Delarge, 1976 M. Douglas, De la souillure - Essai sur les notions de pollution et de tabou, Paris, Maspero, 1971 D. Efron, Gesture, race and culture, La Hague-Paris, Mouton, 1972 N. Elias, La civilisation des mœurs, Paris, Calmannn-Lévy, 1973 D. Fassin, D. Memmi, Le gouvernement des corps, Paris, Ed. de l’EHESS, 2004 J. Favret-Saada, Corps pour corps - La sorcellerie dans le bocage, Gallimard M. Foucault, Surveiller et punir, Paris, Gallimard, 1975 ; La volonté de savoir, Paris, Gallimard, 1976 M. Godelier, M. Panoff (dir), La production du corps, Editions des Archives contemporaines, 1998 E. Goffman, La mise en scène de la vie quotidienne, Paris, Minuit, 1973 ; « La ritualisation de la féminité », in Les moments et leurs hommes, Seuil-Minuit, 1988 E. T. Hall, La dimension cachée, Paris, Seuil, 1971 R. Hertz, « La prééminence de la main droite : étude sur la polarité religieuse », in Sociologie religieuse et folklore, Paris, PUF, 1970 D. Le Breton, Anthropologie du corps et modernité, Paris, PUF, 1990 ; L’adieu au corps, Paris, Métailié, 1999 ; La chair à vif. Usages médicaux et mondains du corps humain, Paris, Métailié, 1993 M. Leenhardt, Do Kam . La personne et le mythe dans le monde mélanésien, Paris, Gallimard, 1947 F. Loux, Le corps dans la société traditionnelle, Paris, Berger-Levrault, 1979 M. Mauss, « Notion de technique du corps » (ou « Les techniques du corps »), in Sociologie et anthropologie, Paris, PUF, 1950 ; « L’expression obligatoire des sentiments », in Essais de sociologie, Seuil, 1980, « Effet physique chez l’individu de l’idée de mort suggérée par la collectivité », in Sociologie et anthropologie, Paris, Seuil, 1980 Y. Verdier, « Les femmes et le saloir », in Ethnologie française, t6, n° 3-4 G. Vigarello, Le propre et le sale - L’hygiène du corps depuis le Moyen-Age, Paris, Seuil, 1993 ; Le sain et le malsain - Histoire des pratiques de soin depuis le Moyen-Age, Seuil, 1993

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Y. Winkin, La nouvelle communication, Paris, Seuil, 1981 � BIBLIOGRAPHIE (Autour de la mort) P. Ariès, L’homme devant la mort, Seuil, t1, Le Temps des gisants, t2, La Mort ensauvagée, Seuil, Points, 1977 P. Baudry, La place des morts – Enjeux et rites, Armand Colin, 1999 Z. Bauman, Mortality, immortality and other life strategies, Polity Press, Cambridge, 1992 J.-M. Brohm, Figures de la mort – Perspectives critiques, Beauchesnes, 2008 M. Castra, Bien mourir. Sociologie des soins palliatifs, PUF, 2003 J.-C. Chamboredon, « Sociologie et histoire sociale de la mort : transformations ou mode de traitement de la mort ou crise de civilisation ? », in Revue française de sociologie, 17-4, pp 665-676 G. Clavandier, Sociologie de la mort – Vivre et mourir dans la société contemporaine, Armand Colin, 2009 J.-H. Dechaux, Le souvenir des morts. Essai sur les liens de filiation, PUF, 1997 Ph. Di Folco (dir), Dictionnaire de la mort, Larousse, 2010 N. Elias, La solitude du mourant, Agora/Pocket, (1982), 1988 G. Gorer, 1955, Pornography of death; 1965, Death, dying and the way we grief (1995, traduction française: Hélène Alouch, Ni pleurs, ni couronnes, E.P.E.L.) S.M. Guilbert, Death door’s- Modern Dying and the way we grieve, Norton, New-York, London, 2006 V. Jankélévitch, La mort, Flammarion, Champs, (1977), 2003 C. Javeau, Mourir, Les éperonniers, 2000 A. Kellehear, A social history of dying, Cambridge University Press, 2007 C. Lafontaine, La société post-mortelle, Seuil, 2004 F. Lenoir, J.-P. de Tonnac, (dir.), La mort et l’immortalité – Encyclopédie des savoirs et des croyances, Bayard, 2004 V. Souffron, Lire Edgar Morin : L’homme et la mort – Pour une anthropologie de la mort, Ellipses, 2013 L.V. Thomas, 1975, Anthropologie de la mort, Payot ; 1978, Mort et pouvoir, Payot ; 1979, Le cadavre – De la biologie à l’anthropologie, Complexe A.-M. Tillier, L’homme et la mort – L’émergence du geste funéraire durant la préhistoire, CNRS éditions, 2009 P. Trompette, Le marché des défunts, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2008 J.-D. Urbain, L’archipel des morts, Payot, 1989 P. Yonnet, Famille I – Le recul de la mort – L’avènement de l’individu contemporain, Gallimard, 2006 M. Vovelle, La mort et l’Occident de 1300 à nos jours, Gallimard, (1970), 1983 J. Ziegler, Les vivants et la mort, Seuil, Points, 1975 2) Yéza Boulhabel-Villac « Pratique de l’enquête sociologique / pratiques culturelles Que deviennent les étudiants de philosophie ? En étroite collaboration avec le volet méthodologique de l’enseignement du 1er semestre de « Pratique de l’enquête de terrain », cet enseignement posera les bases théoriques d’une socio-anthropologie (origines, fondements, perspectives et controverses), et en présentera l’application dans le domaine des recherches portant sur les pratiques culturelles dans toute leur diversité. � BIBLIOGRAPHIE S. Beaud et F. Weber, Guide de l’enquête de terrain, Paris, La Découverte, 2003 (1ère ed. 1997) H. Becker, Les ficelles du métier, Paris, La découverte, 2002 P. Bourdieu, J.-C. Chamborderon et J.-C. Passeron, Le métier de sociologue, Paris, Mouton, 1968 P. Bouvier, La socio-anthropologie, Paris, Armand Colin, 2000. En particulier le Chap. 3 : Méthodologie P. Declerck, Les Naufragés, Plon, Terre Humaine Poche, 2001

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W. Foote Whyte, Street Corner Society, La Découverte / Poche, 2002. En particulier la Postface qui traite des aspects méthodologiques de l'étude B. Malinowski, Les Argonautes du Pacifique Occidental, Gallimard, 1963 (en particulier l’introduction) B. Malinowski, Journal d’ethnographe, Seuil, 1985 P. Masson, Faire de la sociologie. Les grandes enquêtes françaises depuis 1945, Paris, La Découverte, 2008 M. Mauss, Manuel d'ethnographie, Paris, Payot, 1967 E. Morin, La rumeur d’Orléans, Seuil, 1969. En particulier le chapitre « Principes d’une sociologie du présent » J.-P. Olivier de Sardan, La rigueur du qualitatif – Les contraintes empiriques de l’interprétation socio-anthropologique, Academia Bruylant, 2008 P. Paillé (dir.), La méthodologie qualitative, posture de recherche et travail de terrain, Paris, Armand Colin, 2006 P. Paillé, A. Mucchielli, L’analyse qualitative en sciences humaines et sociales, Armand Colin, 2008 O. Schwartz, "L'empirisme irréductible", in N. ANDERSON, Le hobo, Nathan, 1993 G. Tillon, Il était une fois l’ethnographie, Paris, Seuil, 2000 L. Wacquant, Corps et âme, carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur, Marseille, Agone, 2000 C. Wright Mills, L’imagination sociologique, La Découverte, 1997 (1959) Les revues, Ethnologie Française, Terrain et Genèse pourront être consultées utilement.

Langue Vivante 1 (service du SGEL, à Tolbiac) 2nd semestre Site internet: http://www.univ-paris1.fr/ufr/sgel/

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L3 Philosophie parcours logique L’UE FONDAMENTALE du parcours de LOGIQUE est composée au premier semestre par les cours de Logique et de Mathématiques et au second semestre par les cours de Logique et de Philosophie de la Logique.

Logique 1er et 2nd semestre - Pierre WAGNER cours magistral - Giulio Guerrieri travaux dirigés Descriptif Bibliographie :

Mathématiques 1er semestre

David WASZEK

Ce cours est conçu pour donner aux étudiants intéressés par la logique, la philosophie des sciences ou l'épistémologie l'occasion de découvrir et de pratiquer certaines des mathématiques qui ont donné lieu, au XIXe et au XXe siècle, à d'importantes réflexions philosophiques. Nous prendrons soin de motiver et d'illustrer les théories que nous présenterons. Il n'est pas nécessaire d'avoir une formation préalable en mathématiques.

Nous travaillerons tout d'abord sur la démonstration par récurrence, qui joue un rôle central dans toutes les réflexions modernes sur les nombres. Nous explorerons ensuite la notion de structure algébrique, que nous illustrerons d'applications puisées dans différents domaines des mathématiques (géométrie, arithmétique, ...). Si le temps le permet, nous aborderons la théorie des probabilités.

Certaines plages du cours feront office de séances d'exercices.

Il n'est pas nécessaire d'avoir suivi l'initiation aux mathématiques en L1 pour ce cours ; ces deux enseignements sont toutefois conçus pour se compléter et ne sont pas redondants.

Philosophie de la logique 2nd semestre

Pierre Wagner

« Le possible et le nécessaire » Les modalités du possible et du nécessaire soulèvent des difficultés philosophiques sur lesquelles Leibniz s’est opposé à Descartes, et Kant à Hume. Nous examinerons certaines analyses classiques du possible et du nécessaire. Plus récemment, la sémantique des logiques modales a éclairé ces difficultés d’un jour nouveau, non sans soulever de nouveaux problèmes – logiques, épistémologiques et métaphysiques – qui ont suscité une vaste littérature. Nous en explorerons certains aspects : la variété des concepts de possible et de nécessaire, leur

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relation à ce qui est concevable ou inconcevable, la réalité des mondes possibles, l’essentialisme, ou les problèmes liés à l’identité. Ce cours ne présuppose aucune connaissance préalable en logique modale et introduira au besoin quelques notions élémentaires de sémantique des mondes possibles. Bibliographie indicative CARNAP R., Signification et nécessité, 1947, 2e éd. 1956, trad. fr. Paris, Gallimard, 1997, chap. V : « Sur la

logique des modalités ». CHAUVIER S., « Concevabilité et possibilité : Kant ou Kripke », Les Etudes philosophiques, 84, 2008. DESCARTES R., Œuvres [des extraits choisis seront étudiés]. FINE K., « The Varieties of Necessity », in T. S. Gendler et J. Hawthorne, éd., Conceivability and Possibility,

Oxford, Clarendon Press, 2002. HUME D., Traité de la nature humaine, 1739-1740, trad. fr. GF-Flammarion. KANT I., Critique de la raison pure, 1781, 2e éd. 1787. KRIPKE S., La logique des noms propres [trad. de Naming and Necessity, 1980], trad. fr. Paris, Ed. de Minuit,

1982. LEWIS D., De la pluralité des mondes, 1986, trad. fr. Paris, L’Eclat, 2007. SIDER Th., Logic for Philosophy, Oxford, Oxford U. P., 2010. STALNAKER R., Ways a World Might Be, Oxford, 2003.