PROGRAMME DE RENFORCEMENT DES CAPACITES (PRC CPE) …
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PROGRAMME DE RENFORCEMENT DES CAPACITES EN ANALYSE DES FLUX DES CAPITAUX PRIVES
ETRANGERS(PRC CPE)
BCEAO, DFI, INEC, MEPIR, DGICEN, CCIA, DGPIP
----------------
Bissau, Décembre 2010
RAPPORT SUR LES ACTIFS ET PASSIFSETRANGERS ET PERCEPTION DES
INVESTISSEURS EN 2009
LISTE DES GRAPHIQUES ..................................................................4LISTE DES TABLES.........................................................................5SIGLES ET ABREVIATIONS.................................................................6RESUME.....................................................................................7INTRODUCTION .......................................................................10I- ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL, REGIONAL ET NATIONAL A FIN 2009.....12
I-1 ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET FINANCIER INTERNATIONAL...........12I-2 ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET FINANCIER DE L’UEMOA................14I-3 ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET FINANCIER NATIONAL..................15
I-3-1 Cadre macroéconomique et performances économiques récentes. .15I-3-1 Investissement privé et climat des affaires ............................16
II- APPROCHE METHODOLOGIQUE.....................................................17II.1 ECHANTILLONNAGE .............................................................18II.2 ACTIONS DE SENSIBILISATION ET DE FORMATION...........................18II.3 OPÉRATION DE COLLECTE ET DE TRAITEMENT DES DONNÉES.............19
III– ANALYSE DE LA PERCEPTION DU CLIMAT DES AFFAIRES........................22III-1 DÉTERMINANTS DE LA DÉCISION INITIALE D´INVESTISSEMENT ..........23
III-1-1 Environnement du travail.................................................23III-1-2 Accès au marché..........................................................24III-1-3 Environnement incitatif des investissements mis en place par le Gouvernement......................................................................25II-1-4 Disponibilité du financement aux entreprises..........................26III-1-5 Politique et Gouvernance................................................26III-1-6 Autres facteurs.............................................................27
III-2 ORIENTATION PROBABLE DES INVESTISSEMENTS DANS LES 3 OU 4 ANNEES A VENIR.......................................................................27
III-2-1 Recherche et développement............................................28III-2-2 Diversification des investissements.....................................28II.2-3 Investissement en ressources humaines.................................29II-2-4 Echanges commerciaux....................................................29
III-3 FACTEURS AFFECTANT LES DECISIONS ACTUELLES........................29III-3-1 facteurs économiques et financiers.....................................30III-3-2 facteurs politiques et gouvernance ....................................33III.3.3 Infrastructures ............................................................35III.3.4 Facteurs liés à la main-d’œuvre........................................36III.3.5 facteurs environnementaux et sanitaires .............................37III.3.6 Impact de la concurrence sur les investissements...................37
III.4 UTILITE DES SOURCES D’INFORMATION SUR LES DECISIONS D’INVESTISSEMENT....................................................................38III-5 principales réformes engagées pour améliorer l’environnement des affaires ................................................................................39
IV- ACTIFS ET PASSIFS PRIVES ÉTRANGERS...........................................42IV-1 APERCU COMPARATIF DES DONNEES ISSUES DE L’ENQUETE PRC CPE ET CELLLES PROVENANT DES ENQUETES REALISEES DANS LE CADRE DE L’ELABOARTION DE LA BALANCE DES PAIEMENTS 2007.........................42
IV-1-1 La Balance des revenus des investissements privés ..................43IV-1-2 La Balance des opérations financières privées.......................43
IV-2 STOCK ET FLUX DES CAPITAUX PRIVES ETRANGERS EN 2007.............45IV-2-1– les investissements étrangers en Guinée-Bissau.....................45
IV-2-1-1 – Les Investissements Directs Etrangers...........................45IV-2-1-2 Les Investissements de portefeuille................................47IV-2-1-3 Les Autres Investissements ........................................47IV-2-1-4 – Rémunération des capitaux investis .............................48
IV-2-2 – les avoirs des entreprises à l’étranger................................49IV-2-2-1– Les Investissements de portefeuille détenus par les entreprises résidentes..........................................................49IV-2-2-2 Les Autres Investissements détenus par les entreprises résidentes ........................................................................50
V- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS.............................................51V.1 – Principales conclusions ....................................................51
ANNEXE....................................................................................55
LISTE DES GRAPHIQUES Figure 1 : les déterminants de la décision initiale d'investissement en Guinée-Bissau......................................................................................23Figure 2 : Niveau d’appréciation de l´environnement du travail................24Figure 3 : Niveau d’appréciation de l’accès au marché .........................25Figure 4 : niveau d’appréciation de l'environnement incitatif des investissements mis en place par le Gouvernement...............................25Figure 5 : niveau d’appréciation de la politique et gouvernance sur la décision d’investissement.........................................................................26Figure 6 : niveau d’appréciation des autres facteurs ............................27Figure 7 : Perspectives d’investissements selon les domaines de priorité.....28Figure 8 : facteurs ayant affecté la rentabilité des investissements au cours des deux dernières années.............................................................30Figure 9 : niveau d’appréciation des facteurs économiques ....................30Figure 10 : Impact du financement local............................................31Figure 11 : niveau d’appréciation des facteurs relatifs à la politique et à la gouvernance .............................................................................33Figure 12 : Impact des facteurs relatifs à la politique et à la gouvernance sur rentabilité des investissements.......................................................34Figure 13 : niveau d’appréciation des infrastructures de transport ............35Figure 14 : niveau d’appréciation de l’environnement du travail..............36Figure 15 : Impact des facteurs environnementaux et sanitaires ...............37Figure 16 : niveau d’appréciation de la pratique de la concurrence...........38Figure 17 : Utilité des sources d’information ......................................39Figure 18 : Soldes comparatifs des Opérations Financières du PRC CPE et de la BDP (en milliards de FCFA).............................................................42Figure 19 : Composition du stock d’IDE à fin 2007 (en milliards de FCFA)....46Figure 20 : Répartition sectorielle des IDE en Guinée-Bissau.....................46Figure 21 : Répartition des IDE en Guinée-Bissau par pays d’origine...........47Figure 22 : Répartition sectorielle des Autres Investissements en Guinée-Bissau......................................................................................47Figure 23 : Répartition des Autres Investissements par pays d’origine.........48Figure 24 : Rémunération des capitaux investis par secteur.....................48Figure 25 : Répartition sectorielle du stock des Investissements de portefeuille.............................................................................................49Figure 26 : Répartition par pays destinataires du stock des Investissements de portefeuille...............................................................................50Figure 27 : Répartition par secteur d’activité du stock des autres investissements..........................................................................50
LISTE DES TABLES
Table 1 : Etat comparatif PRC CPE/BDP (FCFA)....................................43Table 2 : Stocks et flux des avoirs et engagements extérieurs du secteur privé, 2006 et 2007 (en FCFA).................................................................45
LISTES DES GRAPHIQUES ET DES TABLEUX
REVIATIONS
SIGLES ET ABREVIATIONSAPE : Actifs Passifs Etrangers
ANP : Assemblée Nationale Populaire
APIX : Agence chargée de la Promotion de l’Investissement et des grands travaux
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
BDP : Balance Des Paiements
BEAC : Banque des Etats de l’Afrique Centrale
BCE: Banque Centrale Européenne BRI : Banque des Règlements Internationaux
CCIAS : Chambre de Commerce, d’Industrie, d´Agriculture et des Services
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale
CFA : Communauté Financière Africaine
CPE : Capitaux Privés Etrangers
CEDEAO: Communauté Economique des Etats de l´Afrique de l´Ouest
CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement
DFI : Development Finance International
DGCRI : Direction Générale de la Conjoncture et des Relations Internationales
DGICEN : Direction Générale de l´Identification Civile, de l´Enregistrement et du Notariat
DDE : Direction de la Dette Extérieure
DGPIP : Direction Générale de la Promotion de l'Investissement Privé
FMI : Fonds Monétaire International
FPE Sénégal : Fonds de Promotion Economique (Sénégal)
GTN : Groupe de Travail National
IDE : Investissements Directs Etrangers
INEC : Institut National de la Statistique et des Recensements
MEPIR : Ministère de l´Economie, du Plan et de l´Intégration Régionale
MF : Ministère des Finances
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
PI : Perception des Investisseurs
PNG : Position Nette du Gouvernement
PIB: Produit Intérieur Brut
PRC CPE : Programme de Renforcement des Capacités en analyse des flux de
Capitaux Privés Etrangers
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine
RESUMELe Projet de renforcement des capacités en analyse des flux de capitaux privés (PRC
CPE) a été lancé au milieu des années 1990 dans les pays à faibles revenus. Au
regard des enjeux que posent les flux des capitaux privés étrangers à destination des
pays en développement, le Conseil des Ministres de l'Union, en octobre 2007, à
décider d’étendre le projet PRC CPE à tous les pays membres de l’UEMOA, après les
phases pilotes menées au Burkina et au Cameroun.
Dans le cadre de sa mise en œuvre en Guinée-Bissau, un Groupe de Travail National
(GTN) a été mis en place, par Arrêté Conjoint N° 03/2008 en date du 1er septembre
2008 du Ministre de l’Economie, du Plan et de l’Intégration Régionale, et du Ministre
des Finances. Les deux volets de l’enquête (APE et PI) ont démarré effectivement le
17 août 2009 et la collecte a été menée jusqu’au 31 mars 2010. Au total, sur 106
questionnaires, 92 réponses ont été enregistrées, soit un taux de réponse de 86,8%.
Nonobstant les difficultés rencontrées, l’enquête PRC CPE a permis d’aboutir à des
résultats satisfaisants, susceptibles d’éclairer les décideurs sur les politiques à mettre
en œuvre pour la promotion du secteur privé en Guinée-Bissau.
Globalement, les réponses fournies par les entreprises révèlent une prépondérance de
l’environnement du travail et de l’accès au marché dans leur décision initiale d’investir.
Suivent dans l’ordre, la politique du gouvernement en matière d'investissement, la
disponibilité du financement aux entreprises et les autres facteurs. En revanche, la
politique et la gouvernance en Guinée-Bissau, auraient des effets plutôt négatifs sur la
décision initiale d’investissement dans le pays.
. Déterminants de la décision initiale d'investissement en Guinée-Bissau
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travail Acces aumarché
Politique dugouver sur le
inv
disponibilite dufinancement
Autres Politique etgouvernance
7
En termes de perspectives, les chefs d’entreprises prévoient plus un maintien de leurs
investissements qu'une expansion. Cette situation d’attente pourrait s’expliquer par les
contraintes soulevées dans le domaine des infrastructures, de la gouvernance et de la
stabilité sociopolitique. Le renforcement des capacités des ressources humaines figure
tout de même parmi les priorités des Chefs d'entreprises à moyen terme et les
investissements futurs s'orienteront prioritairement vers la formation et le recrutement
de nationaux.
L'enquête effectuée a cherché également à déterminer l'influence d'un certain nombre
de facteurs sur la rentabilité des investissements au cours des deux dernières années
(2007 et 2008). Les Chefs d’entreprises ont indiqué que la productivité du travail, la
stabilité politique régionale, le secteur extérieur, l’efficacité et la rapidité du processus
décisionnel ainsi que la disponibilité et la réglementation du travail en Guinée-Bissau
ont eu des effets positifs sur le rendement de leur investissement dans le pays. Par
contre, ils estiment que la corruption dans les entreprises, la fraude et la concurrence
déloyale, les coûts des transports maritime et aérien ainsi que l’ampleur de la
corruption au niveau de l’Etat ont impacté négativement le rendement de leurs
d’investissements en Guinée-Bissau. Impact des principaux facteurs sur la rentabilité des investissements au cours des deux dernières années
26
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-100 -80 -60 -40 -20 0 20 40
Productivité du travail
Stabilité politique régionale
Secteur extérieur,
processus décisionnel
réglementation du travail
Corruption au niveau de l'Etat
coûts des transports maritime et aériens
coûts des transports aériens
Concurrence déloyale
Corruption dans les entreprises
A fin décembre 2007, le stock des investissements étrangers en Guinée-Bissau s’est
situé à 44,8 milliards de FCFA, dont 94,6% sous forme d’IDE, 0,2% sous forme
d’investissement de portefeuille et 5,2% sous forme d’autres investissements. Les
principaux secteurs bénéficiaires des investissements étrangers sont les
télécommunications (particulièrement la téléphonie mobile), le commerce et le secteur
8
bancaire. Les investissements dans l’agro-industrie, le tourisme et la pêche sont
relativement faibles, contrastant avec les avantages comparatifs dont disposent le pays
dans ces secteurs. A fin décembre 2007, le ratio CPE/PIB se situe à 13,4% en Guinée-
Bissau contre 8% au Burkina, 14% en Côte d’Ivoire, 19% au Cameroun et 75% pour la
Zambie. S’agissant du stock d'avoirs des structures résidentes sur les entités non-
résidentes, il s'est établi à 15,9 milliards de FCFA à fin décembre 2007 dont 38,1%
sous forme d’investissement de portefeuille et 61,9% sous forme d’autres
investissements.
Stocks et flux des avoirs et engagements extérieurs du secteur privé, 2006 et 2007 (en FCFA)Stocks 2006 Hausse Baisse Autres variations Stocks 2007
TOTAL ENGAGEMENTS 25 116 398 729 28 164 306 131 9 507 197 650 991 604 884 44 765 112 094Investissements directs 23 002 608 420 27 050 085 536 8 712 100 089 987 266 054 42 327 859 921Investissements de portefeuille 91 989 419 -7 770 899 -11 694 272 0 95 912 792Autres investissements 2 021 800 890 1 121 991 494 806 791 833 4 338 830 2 341 339 381
TOTAL ACTIF ETRANGER 15 080 930 299 7 003 747 313 5 938 722 094 -255 362 654 15 890 592 864Investissements directs 0 0 0 0 0Investissements de portefeuille 893 056 034 4 994 269 873 0 163 733 860 6 051 059 767Autres investissements 14 187 874 265 2 009 477 440 5 938 722 094 -419 096 514 9 839 533 097
L'analyse des résultats de l'enquête FRC PRC révèle une forte attente du secteur privé
vis-à-vis du Gouvernement, notamment en matière d'amélioration du climat des
affaires. Des réformes importantes sont en cours et devraient permettre une meilleure
mobilisation des capitaux privés. Il est tout de même important d’associer pleinement le
secteur privé dans ce processus, à travers une concertation permanente et la mise en
place d’un partenariat public privé (PPP) efficace, en vue de permettre une mise en
valeur effective du potentiel productif du pays. Un accent particulier devrait être
accordé à la lutte contre la fraude, la corruption et la concurrence déloyale mais aussi
à la résolution des contraintes du secteur de l’énergie et à l’amélioration des
infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires. Les résultats des enquêtes
indiquent que dans les prochaines années, la plus part des chefs d’entreprises
envisagent un recrutement plus important de personnels locaux, en vue de réduire les
charges d’exploitation. Il s’avère donc utile de mettre à la disposition des entreprises
une main d’ouvre locale de qualité, ce qui exige une amélioration du système éducatif
et l’amélioration de la qualité de la formation professionnelle.
9
INTRODUCTION
Le rôle des apports de capitaux privés étrangers dans les économies bénéficiaires a
fait l’objet de beaucoup d’études qui ont souligné plusieurs aspects positifs. Ces
capitaux permettent d'accroître les échanges, de créer des pôles de compétitivité,
d'acquérir de nouvelles technologies et de générer des emplois (Alaya, Nicet-Chenaf et
Rougier, 2007). Les IDE, en particulier, contribuent fortement à la promotion de la
croissance par le biais des externalités positives qu'ils génèrent. Toutefois, avec la
volatilité des placements, particulièrement ceux à court terme, une forte exposition peut
avoir des effets adverses sur l’économie.
Au regard de ces enjeux, le programme de renforcement des capacités en analyse des
flux de capitaux privés étrangers (PRC CPE) a été lancé au milieu des années 1990
dans les pays à faible revenu (essentiellement les pays d'Afrique anglophone,
d'Amérique latine et des Caraïbes). L’objectif global du programme est de répondre
aux difficultés éprouvées par ces pays dans la collecte et l'analyse des données
statistiques sur les flux de capitaux privés étrangers, rendues plus complexes par
l'intensification des mouvements de capitaux consécutive à la libéralisation financière.
De cet objectif global, se décline plusieurs objectifs spécifiques qui sont les suivants :
• améliorer la transparence et la qualité des statistiques économiques, de même que la
conformité aux codes et normes internationaux ;
• analyser les causes, les effets et la viabilité des capitaux privés ;
• faire des recommandations portant sur la modification des politiques des pouvoirs
publics en matière macroéconomie et de promotion des investissements afin de
bénéficier des capitaux privés de bonne qualité et à faible coût ;
• enfin, maximiser la contribution des capitaux privés au développement durable et à la
réduction de la pauvreté.
Dans les pays de l’UEMOA, à la suite des résultats concluants enregistrés au cours de la
phase pilote qui s'est déroulée au Burkina Faso et au Cameroun en 2005 et 2006
respectivement, le Conseil des Ministres de l'Union en octobre 2007, a décidé d’étendre
le projet PRC CPE à tous les pays membres.
Le présent rapport fait une analyse des résultats de l’enquête sur les Actifs et Passifs
Etrangers au titre de l’année 2007 et sur la Perception des Investisseurs à fin 2009,
menée en Guinée-Bissau dans le cadre du projet. Il s’articule autour de cinq (05)
chapitres. Le premier chapitre fait un aperçu de l’environnement économique
international, régional et national qui a marqué l'évolution des flux d'investissements
Etrangers et la perception des investisseurs et chefs d'entreprises de la Guinée-
Bissau. Le second chapitre présente l'approche méthodologique de l'étude. Le
10
troisième chapitre est consacré à l'analyse de la perception des investisseurs en 2009.
Le dernier chapitre appréhende les mouvements des flux et les stocks de capitaux
privés étrangers au cours de l’année 2007. Le dernier chapitre présente les
conclusions et recommandations.
11
I- ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL, REGIONAL ET NATIONAL A FIN 2009
I-1 ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET FINANCIER INTERNATIONALL'activité économique mondiale a été morose en 2009, sous l'effet de l'aggravation de
la crise financière internationale et de l'accentuation de son impact sur le secteur réel.
Les turbulences enregistrées sur les marchés financiers américains et européens se
sont traduites par une profonde détérioration des conditions de financement de
l'économie, entraînant un repli de la demande et l'entrée en récession de la plupart des
pays de l'OCDE. Selon les estimations du Fonds Monétaire International (FMI), le taux
de croissance de l'économie mondiale ressortirait en recul de 0,6%, après des
progressions de 3,0% en 2008 et 5,2% en 2007.
Au sein des pays industrialisés, l'activité économique s'est globalement mal orientée.
Le produit intérieur brut a subi une baisse de 3,2% contre une hausse de 0,5% en
2008 et 2,7% en 2007, reflétant principalement l'incidence négative du recul de la
demande des ménages et des entreprises sur la croissance économique, en relation
avec une crise de liquidité due aux difficultés rencontrées par certaines banques, ainsi
que l'accentuation des incertitudes sur les marchés financiers. Au niveau de la Zone
euro, le produit intérieur brut s'est inscrit en diminution de 4,1%, après des
progressions de 0,6% en 2008 et 2,7% en 2007. Au Japon, la tendance baissière du
produit intérieur brut s'est accentuée, passant de -1,2% en 2008, à -5,3% en 2009
alors que le pays a enregistré une croissance de 2,4% en 2007.
Dans les pays émergents et en développement, l'activité économique a enregistré un
taux de croissance de 2,5% en 2009, après 6,1% en 2008 et 8,3% en 2007. Ce net
ralentissement reflète principalement la chute des exportations, le reflux des cours des
matières premières et la contraction des investissements directs étrangers. Le rythme
d'expansion économique des pays en développement d'Asie est ressorti à 6,5% en
2009, après 7,9% en 2008. Les pays asiatiques ont mieux résisté aux effets de la crise,
en raison notamment du dynamisme du commerce intra régional. En Afrique
subsaharienne, le taux de croissance du produit intérieur brut, en termes réels, s'est
établi à 2,2% en 2009, après 5,6% en 2008. Le continent a subi les contrecoups de sa
dépendance vis-à-vis des exportations de produits de base, dont les cours ont fléchi
durant le dernier trimestre de l'année 2009.
Le marché du travail a pâti de la dégradation des conditions de l'activité économique
qui a entretenu la prudence dans l'exécution des programmes d'investissement. Ainsi,
le taux de chômage a sensiblement augmenté aux Etats-Unis, ressortant à 9,3% en
2009 contre 5,8% en 2008. En Zone euro, il est passé de 7,6% en 2008 à 9,4% en
12
2009. Au Japon et au Royaume Uni, il est ressorti à 5,1% et 6,2% respectivement
contre 4,0% et 5,6% un an plus tôt. L'inflation mondiale est apparue modérée, en
liaison avec le repli significatif de la demande des ménages et des entreprises. Cette
tendance a été confortée par la baisse des cours des produits de base, notamment
ceux des produits pétroliers et alimentaires, après l'envolée enregistrée durant les
deux années précédentes.
Dans un contexte de raréfaction du crédit, la politique monétaire des banques
centrales des principaux pays industrialisés et émergents a été assouplie en vue de
soutenir l'activité économique. A cet effet, outre les baisses des taux directeurs, dont le
rythme s'est avéré historique, tant dans l'ampleur que dans la fréquence, les banques
centrales ont mis en œuvre des mesures dites « non conventionnelles », à travers
principalement des opérations de rachat direct de titres auprès d'entreprises en
difficulté. Au 31 décembre 2009, le taux de refinancement, le taux de la facilité de prêt
marginal et le taux de rémunération des dépôts de la Banque Centrale Européenne
(BCE), sont respectivement ressortis à 1,0%, 1,75% et 0,25%, après avoir atteint des
niveaux de 2,50%, 3,00% et 2,00% à la même période de l'année précédente. De son
côté, la Réserve Fédérale Américaine (FED), qui avait déjà abaissé, en fin d'année
2008, ses taux à des niveaux historiques, a privilégié des injections massives de
liquidités sur le marché monétaire. Ainsi, le taux d'escompte est resté fixé à 0,50%,
tandis que le taux des fonds fédéraux a oscillé entre 0% et 0,25%.
Sur le marché des changes, l’évolution des cours des devises a été marquée durant la
majeure partie de l'année 2009 par une nette appréciation de l'euro par rapport au
dollar, portée par une série de facteurs. Outre la détérioration de la situation du
système financier américain, liée à la crise mondiale, cette hausse de l'euro s'explique
par la politique monétaire résolument expansive de la Réserve Fédérale américaine,
induisant une désaffection des investisseurs pour les actifs américains. L'évolution de
l'euro porte également l'empreinte des rumeurs persistantes de réduction de la part du
dollar dans les réserves de change de la Chine et des perspectives de définition d'un
panier de monnaies, en vue de la fixation des cours du pétrole, en substitution au billet
vert. Dans ce contexte, la monnaie unique européenne a franchi la barre de 1,50 dollar
le 24 octobre 2009, soit son niveau le plus élevé depuis 14 mois, consolidant ainsi une
tendance haussière entamée en août 2008. Par rapport au yen, l'euro s'est établi en
moyenne à 130,3400 yens en 2009 contre 152,45 yens l'année précédente, soit une
dépréciation de 14,5%. En revanche, vis-à-vis de la livre sterling, l'euro s'est apprécié
de 11,89%, s'échangeant en moyenne contre 0,8909 livre. Du fait de son ancrage
nominal à l'euro, le franc CFA a connu, par rapport aux principales monnaies des pays
industrialisés, une évolution similaire à celle de la monnaie unique européenne.
13
Au niveau régional, l'évolution des principales monnaies de la Communauté
Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) par rapport au franc CFA est
ressortie contrastée. En effet, le naira, le cedi et le dalasi se sont dépréciés,
respectivement de 15,78%, 12,30% et 10,45%. Le franc guinéen s'est, pour sa part,
raffermi de 2,81%.
Sur les marchés financiers, les évolutions reflètent un net redressement des indices
Boursiers, à la faveur des ambitieux plans de relance mis en place pour rétablir la
confiance des opérateurs et améliorer significativement la situation financière des
entreprises. Au titre des matières premières, les cours moyens des principaux produits,
à l'exception du cacao et de l'or, ont reculé en 2009 par rapport aux niveaux atteints en
2008.
I-2 ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET FINANCIER DE L’UEMOALes économies de l'Union ont subi les effets de la crise économique internationale qui
se sont étendus à la Zone, à travers divers canaux, notamment le commerce extérieur,
le tourisme et les mouvements de capitaux. L'activité économique a toutefois été
soutenue dans l'Union, par la hausse modérée des récoltes de la campagne agricole
2009/2010, la poursuite de la mise en œuvre des programmes d'investissement public
et l'exécution, par l'ensemble des Etats membres, de programmes économiques et
financiers appuyés par les partenaires au développement. Les dernières estimations
situent le taux de croissance du produit intérieur brut de l'Union, en termes réels, en
2009, à 2,8% contre 3,8% en 2008.
L'exécution des opérations financières des Etats au cours de l'année 2009 s'est
traduite par une forte aggravation du déficit budgétaire par rapport à 2008, dans un
contexte marqué par la récession internationale avec ses effets négatifs sur les
économies de l'Union.
Les données provisoires sur les échanges extérieurs des Etats membres de l'Union
font ressortir, en 2009, un excédent de 539,9 milliards contre 91,4 milliards en 2008.
Cette évolution favorable découle principalement de la baisse du déficit du compte
courant, du fait notamment du repli des importations et de la progression des dons,
ainsi que de l'opération de privatisation de la Société de Télécommunications du Mali
(SOTELMA). Ces facteurs ont permis de compenser les effets négatifs de la crise
financière sur les exportations de biens et services et les transferts de fonds des
migrants.
14
I-3 ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET FINANCIER NATIONAL
I-3-1 Cadre macroéconomique et performances économiques récentes
La Guiné-Bissau est un pays d'une superficie de 36.125 Km2 avec une population
estimée à 1,5 million d'habitants en 2009. Dans un contexte marqué par une forte
inflation et une détérioration continue de la valeur de la monnaie nationale, le pays a
intégré la zone UEMOA en 1997. Cependant, les résultats enregistrés au plan
macroéconomique, suite à l’adhésion du pays à la zone UEMOA sont assez mitigés.
Nonobstant la maîtrise de l’inflation, les performances économiques, fortement
affectées par l’instabilité sociopolitiques, ont été relativement faibles.
L’économie reste peu diversifiée et caractérisée par un poids important du secteur
primaire, qui contribue à hauteur de 43% au PIB réel. Le poids du secteur secondaire a
connu une baisse continue passant de 20% en moyenne sur la période 1990-1995 à
14% sur la période de 2000-2009. Ce secteur reste encore marqué par les stigmates,
encore visibles, des destructions matérielles du tissu économique et social,
occasionnées par le conflit de 1998. Le secteur manufacturier en particulier, demeure
embryonnaire et composé d'un nombre limité d'entreprises opérant essentiellement
dans l'agro-alimentaire et dans la production de bois et article en bois. Au niveau des
emplois, la part de la consommation finale dans le PIB demeure élevée, représente
plus de 98%. Du fait de l'insuffisance de la production interne et de l'absence d'un tissu
industriel diversifié, la quasi-totalité des biens de consommation et d'équipement sont
importée. Les exportations, pour leur part, sont fortement concentrées sur la noix de
cajou brut, destinée exclusivement au marché indien, et dont les ventes représentent
plus de 90% de la valeur des exportations du pays.
Les performances macro-économiques enregistrées par le pays sur la période de
2007-2009 sont assez mitigés. En 2007, l’activité a évolué dans un contexte socio-
économique favorable avec l’adoption d’un programme d’assainissement des finances
publiques et l’amélioration des conditions de commercialisation de la noix de cajou.
Ainsi, le taux de croissance du PIB réel s’est relevé à 2,5% contre 1,6% en 2006. Cette
tendance favorable s’est consolidée en 2008 avec la conclusion d’un programme Post-
Conflit avec le FMI. L'activité économique en 2009 s'est toutefois ressentie des effets
de la crise internationale, en particulier le recul de la demande mondiale de produits
primaires, qui s'est traduit par une baisse des prix à l'exportation de la noix de cajou,
principale source de devises du pays. Elle a également été marquée par l'impact des
tensions sociopolitiques survenues au cours du premier trimestre. En rapport avec ce
contexte, le taux de croissance économique, en termes réels, a connu un recul,
ressortant à 2,9% en 2009 contre 3,3% en 2008. La croissance a été essentiellement
15
portée par le secteur primaire, qui en a contribué, grâce à la production vivrière ainsi
qu'à celle de noix de cajou, pour 1,6 point. L'activité économique a bénéficié également
d'un apport significatif de l'investissement public, en liaison essentiellement avec la
mise en œuvre de chantiers d'infrastructures de transport et d'énergie électrique, ainsi
que la construction de nouveaux bâtiments publics. Ces actions ont entraîné une nette
progression des activités au niveau du secteur secondaire, dont la contribution à la
croissance est passée de -0,4 point en 2008 à 0,3 point en 2009. En moyenne
annuelle, le taux d'inflation s'est établi à -1,6% en 2009 contre 10,4% l'année
précédente. Cette décrue du niveau général des prix à la consommation, observée
depuis le dernier trimestre 2008, reflète principalement le recul des prix des produits
pétroliers et des céréales, notamment le riz importé.
La situation des finances publiques s’est améliorée en 2009, avec une hausse de
27,2% des recettes fiscales, sous l’effet notamment des mesures prises dans le cadre
du programme Post-Conflit 2009. Au niveau des échanges extérieurs, le déficit du
solde de la balance des transactions courantes s'est nettement accru, en passant de
12,9 milliards (3,4% du PIB) en 2008 à 17,6 milliards (4,5% du PIB) en 2009. Cette
évolution est en liaison avec la détérioration de la balance commerciale et de celle des
services, du fait principalement de la hausse des importations de biens d'équipement
nécessaires à la réalisation des projets publics, conjuguée à la baisse de 1,7% de la
valeurs des exportations. Elle a été également accentuée par le recul des transferts
privé nets, consécutif à la crise financière et économique internationale.
I-3-1 Investissement privé et climat des affaires
L'investissement privé en Guinée-Bissau demeure faible, se situant en moyenne à 5%
du PIB. Ainsi, l'essentiel des investissements sont réalisés par le secteur public dans le
cadre des projets financés par les partenaires extérieurs. L’ancien code des investisse-
ments, adopté en 1991 n'a pas pu offrir suffisamment d'incitation à l'investissement,
nonobstant le fait qu'il prévoie des réductions de taxes jusqu'à hauteur de 10% aux en-
treprises dont les activités participent à la promotion des exportations ou à la substitu-
tion des importations. Un nouveau code des investissements a été adopté en 2010.
Le pays présente aussi des déficiences importantes dans le domaine des infrastruc-
tures, ce qui ne favorise pas l’investissement privé. En effet, l'électricité est quasi-in-
existante en Guinée-Bissau. La production a accusé une forte baisse; passant de 51
millions de kwh en 1990 à 43 millions de kwh en 1998, pour se situer en moyenne à 17
millions de kwh à partir 1999. Toutes les entreprises interrogées ont recours aux
groupes électrogènes, ce qui génère des charges importantes pour assurer leur entre-
16
tien et leur fonctionnement. Le réseau routier a une longueur de 2.755 km, dont 770
km (28%) sont revêtues. Les besoins en construction et en réhabilitation des routes
sont énormes et le fonds d’entretien routier mis en place, n'a pas permis d'assurer de
façon efficace, la maintenance du réseau. Le port de Bissau ne présente pas les
meilleures conditions pour une exploitation moderne. Aussi, rencontre-t-il des difficultés
dans sa gestion et les coûts de traversée sont élevés. Les infrastructures aéropor-
tuaires sont également dans un état de dégradation avancé.
Dans le rapport du Doing Business 2010, la Guinée-Bissau occupe la 181 ème place
sur 183 pays. Pour l’indicateur de création d’entreprise, le pays occupe la dernière
position. Dans le cadre d’une étude sur la productivité sectorielle des pays de
l’UEMOA, la BCEAO a mené en 2004, une enquête auprès des Chefs d’entreprises du
secteur manufacturier de la Guinée-Bissau pour identifier les principales contraintes
qui pèsent sur leur activité. La faible qualité des infrastructures de base est ressortie
comme la principale contrainte, suivie de l’instabilité socio-économique et
macroéconomique et des difficultés d’accès aux crédits bancaires.
II- APPROCHE METHODOLOGIQUE
L’approche méthodologique adoptée, conforme à la démarche retenue dans le cadre
du Projet de renforcement des capacités en analyse des flux de capitaux privés (PRC
CPE), repose sur la réalisation d’actions de fonction et de sensibilisation ainsi que sur
la conduite d’une enquête comportant deux (2) volets, dont l'un sur les actifs et passifs
étrangers (APE) et l'autre sur la perception du climat des affaires par les investisseurs
(PI). L'enquête sur les APE vise principalement l'amélioration des statistiques de la
balance des paiements et de la Position Extérieure Globale. Pour sa part, le volet
«Enquête sur la perception des investisseurs (EPI)» devrait favoriser et faciliter
l'investissement, et fournir un bon cadre d'évaluation de l'impact de la stratégie de
promotion de l'investissement.
Dans le cadre de sa mise en œuvre, un Groupe de Travail National (GTN) a été mis en
place, par Arrêté Conjoint N° 03/2008 en date du 1er septembre 2008 du Ministre de
l’Economie, du Plan et de l’Intégration Régionale, et du Ministre des Finances. Le
Groupe de Travail National (GTN) dont les membres sont désignés intuitu personae
comprend le Ministère de l’Economie, du Plan et de l’Intégration Régionale (MEPIR)
qui en assure la présidence, le Ministère des Finances, représenté par la Direction
Générale de la Conjoncture et des Relations Internationales (DGCRI), ainsi que la
Direction de la Dette Extérieure (DDE). Le GTN comprend, en outre, le Ministère de la
Justice, représenté par la Direction Générale de l’Identification Civile, de
17
l’Enregistrement et du Notariat (DGICEN) et la Chambre de Commerce, d’Industrie et
d’Agriculture (CCIA) qui représente le secteur privé. Le Ministère de l’Economie, du
Plan et de l’Intégration Régionale est représenté au sein du GTN par la Direction
Générale de la Promotion de l’Investissement Privé (DGPIP) et l’Institut National de la
Statistique et des Recensements (INEC). La Direction Nationale de la BCEAO,
également membre du GTN, en assure le secrétariat.
II.1 ECHANTILLONNAGE Pour constituer la base de sondage de l'enquête, le GTN a procédé à la fusion de
plusieurs fichiers d'entreprises en vue de disposer d’un échantillon maître. Il s’agit de
l’échantillon de l’Agence Principale de Bissau servant aux enquêtes de conjoncture
internes, du répertoire des créations d’entreprises tenu par la DGICEN et des résultats
préliminaires du recensement général des entreprises effectué par l’INEC. L’un des
principaux critères de sélection a été la tenue ou non d’une comptabilité par l’entreprise
et seules les unités de production disposant d’une comptabilité ont été sélectionnées.
De même, les entreprises de petites tailles échangeant faiblement et/ou celles n'ayant
pas d'échanges avec les non-résidents ont été écartées. L’enquête a couvert
exclusivement la ville de Bissau où est concentrée la quasi-totalité des entreprises du
secteur formel. Au total, toutes les entreprises du secteur formel, opérant à Bissau et
de taille relativement importante ont été retenues. L’échantillon a inclus dix entreprises
relevant du champ des unités couvertes par le programme de mise à niveau. Ce
programme a été initié par la Commission de l’UEMOA dans le cadre de la préparation
et de la mise aux normes des unités de production de la zone UEMOA en perspective
des Accords de Partenariat Economique (APE), notamment avec l’Union Européenne.
Au total, la taille de l’échantillon a été arrêtée à 106 entreprises. Sur les 106 structures
enquêtées, 92 questionnaires remplis ont été enregistrés, soit un taux global de
réponse de 86,8%.
Les documents techniques (questionnaires et manuels) ont été conçus par
Development Finance International (DFI) et la BCEAO, adaptés à l'environnement de
la Guinée-Bissau et traduits en portugais par les membres du GTN.
II.2 ACTIONS DE SENSIBILISATION ET DE FORMATIONUn atelier de sensibilisation des responsables d'entreprise, s'est tenu le 04 juillet 2009,
à l’hôtel « Bissau Palace Hôtel », sous la présidence effective du Ministre de
l’Economie, du Plan et de l’Intégration Régionale. Cet atelier, relayé par la presse
nationale, a permis d'attirer l'attention des responsables de banques et
d'établissements industriels et commerciaux sur les objectifs et l'intérêt de la réalisation
18
du PRC CPE pour les politiques visant l'amélioration du climat des investissements.
L’atelier a vu la participation des Directeurs généraux des quatre banques de la place,
des représentants des institutions d’assurance, des Directeurs généraux des
principales entreprises de Bissau et des représentants des Institutions internationales
et des corps diplomatiques.
A la suite de l’atelier, une session de formation assurée par une équipe de formateurs
de la BCEAO, a permis, d'une part, de réviser les questionnaires « Actifs Passifs
Etrangers » et « Perception des Investisseurs », et d'autre part, d'enseigner aux
participants, les bonnes méthodes de collecte des données et les attitudes à adopter
pour faciliter le contact avec les répondants. La formation a concerné les enquêteurs,
les membres du GTN, un représentant du Ministère des finances, de la CCIA, de
l’INEC de la DGPIP et des notaires, soit un total de 34 participations.
La faible maîtrise du français par les enquêteurs a constitué un handicap étant donnée
que la formation a été faite en français avec une traduction assurée par les agents de
l’Agence Principale de Bissau. Tous les questionnaires et les manuels d’enquête ont
été tout de même traduits en portugais de même qu’une partie des présentations.
L’atelier a effectivement contribué au renforcement des capacités du GTN qui pourrait
prendre le relais lors des prochaines phases et assuré la formation des enquêteurs, en
langue portugaise.
La phase de sensibilisation incluait également des débats radiophoniques organisés
sous l’égide de la CCIA pendant une période d’un (1) mois environ. Elle a été appuyée
par des interviews initiées par la Ministre de l’Economie, du Plan et de l’Intégration
Régionale (MEPIR) et le Directeur Général de l’Economie, avant le démarrage de la
phase de collecte.
II.3 OPÉRATION DE COLLECTE ET DE TRAITEMENT DES DONNÉESLa concentration des opérateurs économiques à Bissau a guidé le choix de cette ville
comme lieux de déroulement de l’enquête, avec comme période de référence, l’année
2007 pour le volet « APE » et l’année 2009 pour le volet « PI ». L’année 2007 a été
retenue pour le volet « APE » en vue d’une harmonisation avec les autres pays de la
zone, ce qui pourrait faciliter les travaux de réconciliation des flux intra UEMOA.
Sur la base de la répartition des responsabilités et des tâches, l’INEC a géré les
travaux de collecte sur le terrain. A cet égard, cette structure a eu à recruter, sur une
base temporaire, des enquêteurs, des contrôleurs, ainsi que des superviseurs qui ont
été ensuite formés et commis pour recueillir les informations. L'INEC a assuré le
contrôle de premier niveau sur les données collectées, ainsi que la supervision de
19
l’enquête. L’implication de l’INEC dans le processus de l’enquête s’est également
traduite par l’organisation d’une session de formation d’une (1) semaine à l’intention
des enquêteurs et des contrôleurs, avec pour objectif d’entretenir les connaissances
acquises par ceux-ci à l’issue de la session de formation initiée par le Siège de la
BCEAO en juillet 2009.
Les deux volets de l’enquête (APE et PI) ont démarré effectivement le 17 août 2009 et
la collecte qui devait s’achever à l’issue d’une période de deux (2) mois a été prorogée
jusqu’au 31 mars 2010, afin de tenir compte des difficultés rencontrées sur le terrain et
corriger les incohérences relevées sur les premières réponses.
La première étape de l’enquête a consisté à la distribution du questionnaire auprès des
entreprises. Pour amoindrir les difficultés éventuelles lors de cette étape, un dispositif
d’accompagnement a été mis en œuvre impliquant, à chaque fois, une équipe
comprenant un (1) agent de la BCEAO, un (1) agent de l’INEC et un (1) enquêteur. Au
cours de la seconde phase de l’enquête, les enquêteurs ont procédé à la collecte des
réponses. Au total, la collecte des données a mobilisé une équipe comprenant huit (8)
enquêteurs, deux (2) contrôleurs et un (1) superviseur qui ont été recrutés sur une
base temporaire.
La mission de suivi de la BCEAO - Siège, du 22 au 29 octobre 2009 a révélé que la
qualité des réponses au volet "APE" du questionnaire nécessitait des améliorations
alors que les réponses au volet "PI" souffraient de moins d’anomalies. En effet, les
vérifications effectuées sur la totalité des réponses pour lesquelles les entreprises
justifient de transactions financières avec des non-résidents (volet "APE"), ont fait
apparaître des incohérences et des omissions sur plusieurs rubriques du
questionnaire. Etaient concernés en particulier, les renseignements sur les tableaux 3
et 4, le non-report des crédits commerciaux ou d'autres prêts obtenus ou accordés, les
intérêts ou dividendes réglés ou perçus sur les engagements ou les avoirs vis-à-vis de
l’extérieur.
Les incohérences et insuffisances identifiées pourraient s’expliquer dans une large
mesure, comme le confirment l’INEC, par l’effet combiné de la faiblesse de la culture
statistique au niveau des entreprises, la faiblesse du système d'information1 et les
capacités intrinsèques des enquêteurs au regard des particularités de la présente
enquête. A ces problèmes, s’ajoutent les réticences enregistrées au niveau de
certaines entreprises lorsqu’elles sont invitées à corriger les anomalies relevées dans
leurs réponses.
1 L'utilisation du SYSCOA n'est pas encore effective en Guinée-Bissau.
20
Sur l’initiative de la BCEAO, un (1) agent ayant le profil de comptable a été recruté
pour prendre en charge le rapprochement des réponses au questionnaire du volet
"APE" avec les états financiers transmis par certaines entreprises. Ce dernier a été
initié aux méthodes et techniques de vérification, ainsi que sur les principaux points de
contrôle. L’agent recruté et un cadre de la BCEAO ont pris le relais avec les agents
enquêteurs qui ont poursuivi les travaux de collecte pendant un mois supplémentaire.
La dernière phase de collecte et de correction des données a été par la suite menée
par le cadre de la BCEAO sur la période de janvier à mars 2010.
Le traitement des données a été faite avec le logiciel DFI. Les paramétrages et la
saisie des données ont été faits sans difficultés majeures. Toutefois, des messages
d'erreurs souvent affichés par le logiciel ont considérablement ralenti le traitement des
données. Ces messages étaient souvent liés à des incompatibilités et ont pu être
résolus en interne ou avec l’appui de la BCEAO Siège. De même, l'extraction des
données compilées sur les APE, conformément aux types de tableaux d'analyse
souhaités pour la rédaction du rapport, n'a pas été aisée. Les tableaux de base ont été
générés et le traitement a été poursuivi sous « EXCEL ». Les questionnaires sur la
Perception des Investisseurs ont quant à eux été traités sans obstacles majeurs au
moyen dudit logiciel. Dans le cadre du traitement des données, un économiste
disposant d’un niveau satisfaisant en langue française a été contracté sur une période
d’un mois pour appuyer le GTN.
Globalement, la qualité des données paraît satisfaisante ; toutes les incohérences
relevées par la mission d’évaluation ayant pu être corrigées en collaboration avec les
entreprises. De même, les réponses aux questionnaires sont en adéquation avec les
bilans comptables des entreprises. Toutefois, les estimations faites dans le cadre de
l’élaboration de la balance des paiements et les données disponibles au niveau de la
BRI laisseraient croire que les déclarations des entreprises sur leurs dépôts à
l’étranger ne sont tout à fait exhaustives.
21
III– ANALYSE DE LA PERCEPTION DU CLIMAT DES AFFAIRESL´enquête sur la perception du climat d´affaires (PI) vise de façon générale, à recueillir
et à analyser les opinions des investisseurs et responsables des entreprises, sur le
climat des affaires en Guinée-Bissau. Elle a pour objet, en particulier, d´identifier les
facteurs déterminant la décision de l´investissement, de dégager le profil à court et
moyen terme des perspectives d´investissement et d´analyser l´impact des facteurs
sociaux, économiques et financiers sur la rentabilité des investissements. Pour chacun
de ces facteurs et leurs différentes modalités ou indicateurs, il est demandé au chef
d’entreprise de donner l´une des réponses qualitatives suivantes :
1 «Impact très positif»,
2 «Impact positif»,
3 «Aucun impact»,
4 «Impact négatif limité»,
5 «Impact très négatif»,
6 «Sans opinion».
En vue de disposer d’une vue globale sur l’importance de chaque facteur, les réponses
aux différentes variables composant les facteurs ont été pondérées (très positif=2/
positif=1/ aucun impact=0/ négatif=-1/ très négatif =-2), ce qui a permis de disposer
d’un score synthétique pour chaque facteur. Ce score qui varie de -100 à 100, reflète
l’importance qu’accordent les opérateurs à ce facteur.
22
III-1 DÉTERMINANTS DE LA DÉCISION INITIALE D´INVESTISSEMENT Les déterminants de la décision initiale d´investissement sont appréciés à travers six
(6) facteurs : l´accès au marché, la politique et la gouvernance, la politique du
gouvernement en matière d´investissement, la disponibilité du financement aux
entreprises, le travail et enfin les autres facteurs tels que, l´achat d´entreprises locales,
l´accès aux ressources naturelles ou la qualité des infrastructures du pays. Le
graphique suivant retrace le niveau d'appréciation exprimé par les chefs d'entreprise
sur les facteurs ayant déterminé leur décision initiale d'investissement.
Figure 1 : les déterminants de la décision initiale d'investissement en Guinée-Bissau
8
15
-7
39
57
-20
-10
0
10
20
30
40
50
60
70
travail Acces aumarché
Politique dugouver sur le
inv
disponibilite dufinancement
Autres Politique etgouvernance
Les réponses fournies par les entreprises révèlent une prépondérance de
l’environnement du travail (57) et de l’accès au marché (39) dans leur décision
d’investir. Suivent dans l’ordre, la politique du gouvernement en matière
d'investissement (8), la disponibilité du financement aux entreprises (5) et les autres
facteurs (1). En revanche, la politique et gouvernance en Guinée-Bissau, a des effets
négatifs sur la décision initiale d’investissement dans le pays. Le score négatif révèle
plutôt l’appréciation des Chefs d’entreprises sur la situation du pays par rapport à ce
facteur.
III-1-1 Environnement du travail
Cette section a permis de recueillir les avis des chefs d'entreprises sur la productivité
du facteur travail, la disponibilité du personnel d'encadrement et du personnel
technique qualifié, la compétitivité du coût du travail et la réglementation en vigueur sur
le marché du travail. Le graphique suivant retrace le niveau d'appréciation exprimé par
23
les chefs d'entreprise sur l’impact de ce facteur sur leur décision initiale
d’investissement.
Figure 2 : Niveau d’appréciation de l´environnement du travail
90
5952
43 43
0102030405060708090
100
Productivité dutravail
Disponibilité dupersonnel
d'encadrement
Disponibilité dupersonnel
technique qualifié
Compétitivité ducoût du travail
Réglementationdu marché du
travail
La majorité des chefs d'entreprises sont d’avis que les facteurs relatifs à
l’environnement du travail sont des éléments primordiaux dans leur décision d’investir.
Ils sont tout de même plus sensibles à la productivité du travail (90) et à la disponibilité
du personnel (55) qu’à la compétitivité du coût du travail (43) et au dispositif
réglementaire (43).
III-1-2 Accès au marché
L’accès au marché concerne la stabilité économique intérieure, la taille du marché
national et régional, la libéralisation du commerce et l’accès au marché international.
Les dirigeants d'entreprises interrogés sont très sensibles à la taille du marché régional
(75%) et à la libéralisation du commerce régional (51%). Ce résultat confirme la
pertinence de la décision prise par le pays d’intégrer la zone UEMOA en 1997, ce qui a
permis aux opérateurs de bénéficier d’un espace économique élargi. Après ces deux
facteurs, suivent dans l’ordre, la taille du marché national (36%) et la stabilité
économique intérieure (18%). L’accès au marché international a le score le plus faible
(15%), reflétant la faible proportion des entreprises du secteur formel exportatrice de
biens et services, étant donnée la forte concentration des exportations du pays sur la
noix cajou brute.
24
Figure 3 : Niveau d’appréciation de l’accès au marché
75
51
36
18 15
0
10
20
30
40
50
60
70
80
Taille du marchérégional
Libéralisation ducommerce
régional
Taille du marchénational
Stabilitééconomique
intérieure
Accès au marchéinternational
III-1-3 Environnement incitatif des investissements mis en place par le Gouvernement
Les indicateurs ayant permis de mesurer l'impact de la politique du gouvernement en
matière d'investissement sont au nombre de cinq (05) : incitations fiscales, incitations
douanières, autres incitations à l'investissement, protection légale des investissements
et libéralisation du change. Sur ces différents indicateurs, les aspects liés à la politique
de change (30%), à la protection légale des investissements (10%) et aux incitations
(7%) ont plus d’influence sur la décision initiale d’investir des Chefs d’entreprise
interrogés. Les investisseurs accordent beaucoup moins d’importance aux incitations
fiscales et estiment même que les incitations douanières influencent négativement les
décisions initiales d’investir. Figure 4 : niveau d’appréciation de l'environnement incitatif des investissements mis en place par le Gouvernement
30
107
2
-9-15-10-505
101520253035
Libéralisation duchange
Protection légaledes
investissements
Autres incitationsà l'investissement
Incitations fiscales Incitationsdounières
25
II-1-4 Disponibilité du financement aux entreprises
La problématique des conditions d'accès aux financements et aux crédits bancaires
demeure une préoccupation majeure des opérateurs économiques. En Guinée-Bissau,
le secteur financier est encore peu développé et les opérateurs, en particulier les PME/
PMI présentent d'importants besoins de financement non satisfaits. En effet, du fait du
faible niveau de la concurrence, les banques existantes ont un comportement très
sélectif dans l’octroi du crédit bancaire ; le choix n’étant porté que sur les entreprises,
caractérisées par l’importance de leur surface financière. En outre, la faiblesse de la
législation sur l’exécution de la garantie en cas de faillite et les lenteurs de l’appareil
judiciaire dans le traitement des dossiers sont des facteurs qui réduisent
considérablement les crédits octroyés.
En rapport avec ce contexte, il ressort des résultats de l’enquête que l'indifférence
prédomine. En effet, plus de 48% des opérateurs déclarent que ce facteur n’a pas
d’effet sur leur décision d’investissement initiale contre 26% seulement qui trouvent ce
facteur primordial pour le démarrage de leur activité. L’indifférence est plus marquée
vis-à-vis de la disponibilité du financement intérieur.
III-1-5 Politique et Gouvernance
Les facteurs évalués dans cette section portent sur la stabilité politique et l'efficacité du
système légal et de l’Administration et la corruption. Il est ressorti de la perception des
chefs d'entreprise, que les facteurs relatifs à la stabilité politique intérieure et l’efficacité
du système juridique ont un poids plus important sur les décisions initiales
d'investissement. Toutefois, en Guinée-Bissau, ces facteurs, particulièrement,
l’environnement juridique ont un impact plutôt négatif sur l’investissement privé.Figure 5 : niveau d’appréciation de la politique et gouvernance sur la décision d’investissement
20
5
-2
-13
-44-50
-40
-30
-20
-10
0
10
20
30
Stabité politiquerégional
Bas niveau decorruption
Efficacité del'administration
Stabité politiqueintérieure
Efficacité dusystème juridique
26
La majeure partie des Chefs d’entreprises (54%) ont souligné que l’environnement
juridique en Guinée-Bissau a un impact négatif sur la décision initiale d’investir dans le
pays et près de 37% ont précisé que l’impact est très négatif. Il convient tout de même
de préciser qu’en 2008, un Tribunal du Commerce a été mis en place en vue de
faciliter la résolution des conflits commerciaux et une réforme du système judiciaire est
en cours.
III-1-6 Autres facteurs
Cette composante mesure l'influence sur la décision initiale d'investissement
d'indicateurs tels que l'accès aux ressources naturelles, la possibilité d'achat
d'entreprises locales, la qualité des infrastructures ou tout autre sous-facteur non
identifié à priori. La majeure partie des Chefs d’entreprises ont souligné que l’accès
aux ressources naturelles a joué positivement dans leur décision d’investissement.Figure 6 : niveau d’appréciation des autres facteurs
6
20
-20-25
-20
-15
-10
-5
0
5
10
15
20
25
Achat d'entreprises locales Accès aux resourcesnaturelles
Qualité des infras tructures
En revanche, il ressort des résultats de l’enquête que la faible qualité des
infrastructures de base a un impact défavorable sur leur décision d’investissement.
III-2 ORIENTATION PROBABLE DES INVESTISSEMENTS DANS LES 3 OU 4 ANNEES A VENIR
L'orientation probable des investissements au cours des trois ou quatre prochaines
années (2010 – 2013) est mesurée à travers quatre facteurs : la diversification, les
ressources humaines, la recherche et développement et enfin le commerce. Pour
chacun de ces facteurs, les entreprises interrogées ont indiqué si l'orientation probable
de leurs activités s'inscrirait « en expansion », « en maintien » ou « en réduction ».
27
Il ressort des résultats de l'enquête que sur les différents facteurs étudiés, les
entreprises prévoient plus un maintien de leurs investissements qu'une expansion. Les
prévisions de baisse sont tout de même plus élevées dans les investissements en
ressources humaines (20% des entreprises) et en diversification (16% de l'échantillon)
alors que les intentions d’expansion sont plus élevées en recherche et développement
(46%). Figure 7 : Perspectives d’investissements selon les domaines de priorité
III-2-1 Recherche et développement
La recherche et développement comporte deux volets : le premier vise l’innovation
scientifique et le second l'investissement technologique. A moyen terme, les
investissements des Chefs d'entreprises s'orienteront plus vers le second volet avec
plus de 51% des Chefs d’entreprises qui envisagent une expansion de leur
investissement technologique contre 40% qui escomptent un accroissement de leur
investissement pour favoriser l’innovation scientifique.
III-2-2 Diversification des investissements
Les patrons d'entreprises envisagent de maintenir un statut quo évolutif dans le sens
où ils comptent étoffer leur portefeuille de produits (biens et/ou services) tout en
demeurant dans la même région d'implantation et le même secteur d'activité.
En effet, plus de la moitié des investisseurs (69%) n'envisagent pas une expansion de
leurs investissements vers d'autres régions économiques. La situation est
pratiquement la même quant à une éventuelle diversification vers d'autres secteurs
d'activités. Près de 51% des Chefs d'entreprises prévoient demeurer dans leurs
secteurs d'activités actuels contre 35% qui envisagent de diversifier leurs
28
investissements vers d'autres secteurs. En revanche, plus de la moitié des Chefs
d'entreprises comptent diversifier leurs produits (biens et/ou services) tandis que 35%
envisagent de les maintenir.
II.2-3 Investissement en ressources humaines
Les investissements futurs dans les ressources humaines s'orienteront prioritairement
vers la formation et le recrutement de nationaux. En effet, 52% des Chefs d'entreprises
envisagent accroître leur budget de formation d'ici à quatre années. S’agissant du
renforcement des effectifs employés, 53% des chefs d’entreprises interrogés pensent à
une augmentation du personnel local, tandis que 40% comptent maintenir le niveau
actuel et 6% envisagent une réduction. Concernant le recrutement des expatriés,
environ 43% des chefs d’entreprises veulent maintenir constant le niveau de
recrutement actuel, 28% envisagent une augmentation du rythme de recrutement et
30% optent pour une réduction.
II-2-4 Echanges commerciaux
En matière de commerce extérieur, les intentions de maintien au niveau actuel
concernent 51% des entreprises alors que 37% d'entre elles prévoient une expansion
au cours des prochaines années. Les prévisions de baisse touchent 12% des
entreprises de l'échantillon. Ce facteur renferme deux composantes : les importations
de biens d'équipement et les exportations de biens.
Sur ces deux critères, 44% des entreprises prévoient une hausse de leurs importations
de biens d'équipement et 31% des entreprises projettent une expansion de leurs
exportations de biens. Par ailleurs, 9% des structures interrogées envisagent une
réduction de leurs importations de biens d'équipement au cours des prochaines
années contre 15% pour les exportations.
III-3 FACTEURS AFFECTANT LES DECISIONS ACTUELLES
L'enquête effectuée auprès des entreprises a cherché à déterminer l'influence d'un
certain nombre de facteurs économiques et financiers sur la rentabilité des
investissements au cours des deux dernières années (2007 et 2008). De façon
générale, les Chefs d’entreprises ont indiqué que la productivité du travail, la stabilité
politique régionale, l’accès au marché régional et international, l’efficacité et la rapidité
du processus décisionnel ainsi que la disponibilité et la réglementation du travail ont eu
des effets positifs sur le rendement de leur investissement dans le pays. Par contre, ils
estiment que la corruption dans les entreprises, la fraude et la concurrence déloyale,
29
les coûts des transports maritime et aérien ainsi que l’ampleur de la corruption au
niveau de l’Etat ont impacté négativement le rendement de leurs investissements. Le
tableau ci-après présente les facteurs dont les scores sont plus significatifs.Figure 8 : facteurs ayant affecté la rentabilité des investissements au cours des deux dernières années
26
19
13
10
10
-77
-81
-82
-85
-88
-100 -80 -60 -40 -20 0 20 40
Productivité du travail
Stabilité politique régionale
Secteur extérieur,
processus décisionnel
réglementation du travail
Corruption au niveau de l'Etat
coûts des transports maritime et aériens
coûts des transports aériens
Concurrence déloyale
Corruption dans les entreprises
III-3-1 facteurs économiques et financiers
Ces facteurs, au nombre de cinq, ont concerné : le contexte économique, le secteur
extérieur, la politique budgétaire, la politique monétaire et la disponibilité du
financement aux entreprises. Les entreprises ont exprimé une appréciation quelque
peu favorable sur le facteur lié au commerce extérieur avec un score de 13%. Par
contre, l'influence négative des autres facteurs a été soulevé par la majorité des Chefs
d’entreprises interrogés. En particulier, les facteurs relatifs à la politique budgétaire et
monétaire et à la disponibilité du financement ont reçu les taux d'opinions défavorables
les plus élevés. Figure 9 : niveau d’appréciation des facteurs économiques
-20
-34
-42
13
-14
-50
-40
-30
-20
-10
0
10
20
Secteur extérieur Contexteéconomique
Disponibilité dufinancement aux
entreprises etdes crédits
Politiquemonétaire et prix
Politiquebudgetaire
30
Secteur extérieurConcernant les facteurs relatifs au contexte extérieur, 33% des dirigeants jugent que
l’accès au marché international a influé positivement la rentabilité de leur
investissement. En particulier, 37% ont indiqué les effets positifs de l’accès au
commerce régional et 28% ont soulevé les effets positifs de l’accès au marché
international. En outre, la majorité des chefs d’entreprise souligne que « le contrôle à
l'importation et à l'exportation et « la politique de change » n’ont eu aucun impact sur
la rentabilité de leurs investissements.
Contexte économique interneLes Chefs d’entreprises ont été plus sensibles à la situation conjoncturelle intérieure et
à la taille du marché national. En effet, plus de la moitié des dirigeants d'entreprises
(53%) ont déclaré que la situation économique intérieure a eu un effet négatif sur la
rentabilité de leurs investissements contre 35% qui jugent que les effets sont positifs.
Concernant la taille du marché national, 42% jugent que l’impact a été négatif sur leur
niveau de rentabilité contre 40% qui estiment le contraire.
Disponibilité du financement aux entreprises et des créditsGlobalement, les dirigeants d'entreprises ont considéré que la rareté des sources de
financement, particulièrement les sources locales, constitue un frein à la rentabilité des
investissements en Guinée-Bissau. Les indicateurs relatifs au financement interne
recueillent 20% d'appréciation positive contre 25% d’appréciation négative et 27%
d’indifférence.
Figure 10 : Impact du financement local
27
24
1
28
1010
0
5
10
15
20
25
30
Impact trèspositif
Impact positif Aucun impact Impact négatiftrès limité
Impact trèsnégatif
Sans opinion
31
Politique monétaire et prixL'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) est caractérisée par une inflation maîtrisée,
des taux d'intérêt libéralisés et un régime de taux de change fixe. Globalement, ce
facteur aurait eu un impact plutôt négatif sur la rentabilité des investissements.
Le coût du crédit a l’impact le plus significatif alors que l’inflation et la politique de
change ne semblent pas impacter de façon significative la rentabilité des
investissements.
Pour la majeure partie des chefs d’entreprises, le coût du crédit constitue une
contrainte élevée dans la décision d’investir dans un pays, en ce sens qu’il a eu un
effet négatif sur la rentabilité de leur entreprise. Par ailleurs, pour 36% de chefs
d’entreprises, les taux d’intérêt pratiqués par les banques commerciales en Guinée-
Bissau, n'ont pas d'incidence sur la rentabilité de leurs affaires. Il s'agit le plus souvent
d'entreprises qui n’ont pas bénéficié de concours bancaires et dont les activités sont
généralement autofinancées. Une minorité des Chefs d’entreprises (6%) ont indiqué
des effets positifs des taux d’intérêts pratiqués par les banques.
Plus de 50% des responsables d’entreprises estime que les niveaux d’inflation
enregistrés dans le pays n'ont pas eu d'incidence sur la rentabilité de leurs
investissements, 37% affirment que l’effet est négatif et 13% indiquent que l’impact est
plutôt positif.
Le régime de change fixe pratiqué dans l’espace UEMOA n’exerce aucun effet sur la
rentabilité des investissements, selon 39% des chefs d’entreprises alors que 21% des
dirigeants d’entreprises disent que ce régime de change exerce un effet négatif sur la
rentabilité des affaires et 13% affirment que l’effet est positif.
Politique BudgétaireLa politique budgétaire s'entend dans cette étude, par l’ensemble des instruments
fiscaux et non fiscaux utilisés par les pouvoirs publics en vue d’optimiser les recettes
de l’Etat. Dans ce domaine, 49% des dirigeants d’entreprises considèrent que les
impôts sur le bénéfice et les autres charges fiscales auxquels sont assujetties les
sociétés ont un impact négatif sur la rentabilité de leurs investissements. Une bonne
partie des Chefs d’entreprise (26%) ont tout de même indiqué que la fiscalité n’a eu
aucun impact sur la rentabilité de leurs investissements. Il convient de souligner que la
fiscalité intérieure peut participer à la protection des investisseurs contre des
concurrents éventuels et jouer un rôle positif dans l’activité des entreprises. Cet aspect
a été perçu par 18% des opérateurs économiques qui déclarent que la pression fiscale
a un impact plutôt positif sur la rentabilité de leurs investissements.
32
III-3-2 facteurs politiques et gouvernance
Deux préoccupations ont été soumises à l'appréciation des opérateurs économiques:
les facteurs relatifs à la politique et à la gouvernance et ceux liés à l'efficacité et la
rapidité du processus de prise de décision. Les chefs d’entreprises estiment que les
facteurs relatifs à la politique et à la gouvernance ont affecté négativement la rentabilité
de leurs investissements. En revanche, les effets positifs de l’efficacité et de la rapidité
du processus décisionnel en Guinée-Bissau ont été soulevés.
Figure 11 : niveau d’appréciation des facteurs relatifs à la politique et à la gouvernance
-44
10
-50
-40
-30
-20
-10
0
10
20
politique et à la gouvernance Efficacité et rapidité du processusdécisionnel
Facteurs relatifs à la politique et à la gouvernanceLa majorité des chefs d’entreprises a indiqué que le climat sociopolitique interne, la
corruption et l’insécurité ont impacté négativement la rentabilité de leurs
investissements. En revanche, la stabilité politique au plan régional a quelque peu
soutenu l’activité des entreprises du pays.
33
Figure 12 : Impact des facteurs relatifs à la politique et à la gouvernance sur rentabilité des investissements
-43
-77-88
19
-30
-100
-80
-60
-40
-20
0
20
40
Stabilité politiquerégional
Stabilité politiqueintèrieure
Sécurité etcriminalité
Corruption auniveau d'Etat
Corruption oufraude au niveau
des sociétés
Plus de la moitié des responsables d’entreprises interrogés (55%) affirment que
l'instabilité sociopolitique a eu un effet négatif sur la rentabilité de leurs investissements
au cours des deux dernières années et 41% indiquent que l’effet a été très négatif.
Plus 55% des responsables d’entreprises interrogés révèlent que l'insécurité et la
criminalité ont affecté négativement la rentabilité des entreprises, en ce sens qu’elle
exige des investissements supplémentaires pour garantir la sécurité de leurs
entreprises. De même, près de 55% des chefs d’entreprises déclarent que la
corruption a eu un impact négatif sur la rentabilité de leurs entreprises et 40%
précisent que l’impact a été très négatif.
En revanche, plus du tiers des dirigeants d’entreprises (38%) soulignent que la stabilité
régionale a eu un impact positif sur la rentabilité de leurs investissements en Guinée-
Bissau contre 17% qui soutiennent que ce facteur n’a eu aucun impact et 30% qui
jugent l’impact négatif.
Efficacité et rapidité du processus décisionnelL’efficacité et la célérité dans la prise de décision politique et de gouvernance des
institutions publiques ont produit un effet globalement positif sur la rentabilité des
investissements. Ainsi, selon les dirigeants d’entreprises interrogés, lorsque le
processus de prise de décision se réalise avec efficacité et rapidité, par les institutions
telles que la BCEAO, le Ministère du Commerce et Ministère de l’Economie et des
Finances, cela génère un impact positif sur la rentabilité des investissements.
34
Concernant l’impact de l'efficacité de l’Administration fiscale, 25% des chefs
d’entreprises le considèrent positif contre 33% qui estiment que l’administration fiscale
exerce un impact négatif sur la rentabilité des investissements.
Enfin, 20% des dirigeants d’entreprises estiment que l’efficacité et la célérité dans le
processus décisionnel au niveau de l’Agence chargée de la Promotion de
l’Investissement n’a aucun impact sur la rentabilité de leur investissement contre 28%
qui estime que l’effet est positif.
III.3.3 Infrastructures
D'une manière générale, les chefs d'entreprise ont indiqué que les infrastructures en
Guinée-Bissau ont plutôt des effets négatifs sur la rentabilité de leurs investissements.
TransportLa majorité des chefs d’entreprises (55%) a soulevé les effets négatifs des
infrastructures et du coût du transport sur la rentabilité de leur investissement. Plus de
45% des Chefs d’entreprises indiquent que les infrastructures routières et le coût du
transport routier ont impacté négativement la rentabilité de leur investissement contre
22% d’avis contraires. Le niveau d’insatisfaction est plus élevé pour les transports
ariens et maritimes avec des taux d’insatisfaction de plus de 56%. Concernant le
transport maritime en particulier, 8% seulement affirment n’avoir pas été affectés. Figure 13 : niveau d’appréciation des infrastructures de transport
-42-49
-81 -82
-36 -39
-90
-80
-70
-60
-50
-40
-30
-20
-10
0
Efficacité destransports
routiers
Coût destransports
routiers
Efficacité desaéroports et des
transportsaériens
Efficacité portset transpmaritimes
Coût desaéroports et des
transportsaériens
Coût des portset des
transportsmaritimes
Infrastructures et servicesLes chefs d’entreprises ont de façon quasi unanime indiqué que les déficiences dans
les infrastructures, les coûts élevés des services et leur faible qualité ont eu des effets
négatifs sur la rentabilité de leurs investissements. Dans le détail, les niveaux
35
d’insatisfaction ou d’impact négatif les plus élevés ont été relevés pour l’alimentation
électrique et le coût de l'électricité. En effet, 73% des Chefs d’entreprises ont soulevé
les effets négatifs des déficiences du secteur énergétique. L’efficacité des
télécommunications recueille 40% d’opinions défavorables et 35% d’opinions
favorables. L’efficacité et le coût des services d’Internet recueillent 55% d’opinions
défavorables contre 23% d’opinions favorables. Le coût des services de santé est
considéré comme trop cher par 67% des investisseurs, celui du loyer par 44% et celui
des services postaux par 55%.
III.3.4 Facteurs liés à la main-d’œuvre
L'impact du facteur travail sur la rentabilité des investissements est mesuré à travers
trois indicateurs : le coût du travail, la productivité du travail ainsi que la disponibilité et
la réglementation du travail. La disponibilité du personnel technique et d’encadrement
bien formé qui génère une forte productivité du travail, constitue le principal facteur de
la rentabilité des investissements selon les dirigeants d’entreprises interrogés. Pour
32% des chefs d’entreprises, la disponibilité du personnel d’encadrement et technique
a un effet positif sur les investissements de leur entreprise contre 17% qui affirment
que ce facteur n’a aucun effet et 20% qui affirment que l’effet est plutôt négatif. Pour
34% des chefs d’entreprises, les restrictions relatives à l’introduction des expatriés sur
le marché du travail n’ont aucun effet sur leurs investissements. Le coût de la main
d’œuvre est jugé acceptable et n’a pas d’impact significatif sur la rentabilité des
entreprises pour 30% des opérateurs contre 29% qui indiquent que les effets sont
négatifs et 35% qui expriment que les effets sont plutôt positifs.
Figure 14 : niveau d’appréciation de l’environnement du travail
5
10
26
0
5
10
15
20
25
30
PRODUCTIVITE DU TRAVAIL DISPONIBILITE ETREGLEMENTATIONDU TRAVAIL
COUT DE TRAVAIL
36
Au total, la promotion d'une main d’œuvre qualifiée et d’un cadre juridique efficient qui
régularise les actes des différents acteurs du marché du travail est le désir majeur des
Chefs d'entreprises. Les coûts du personnel technique et d'encadrement semblent
généralement assez compétitifs en Guinée-Bissau.
III.3.5 facteurs environnementaux et sanitaires
Globalement, les dirigeants d’entreprises pensent que les facteurs environnementaux et
sanitaires ne constituent pas des préoccupations majeures à moyen et long termes pour la
rentabilité des investissements réalisés en Guinée-Bissau.
Figure 15 : Impact des facteurs environnementaux et sanitaires
49
18
9
20
520
10
20
30
40
50
60
Impact trèspositif
Impact positif Aucun impact Impact négatiftrès limité
Impact trèsnégatif
Sans opinion
Les opinions recueillies montrent que les facteurs environnementaux notamment, les
inondations et la sécheresse sont des phénomènes jugés sans impact sur la rentabilité de
leurs investissements en Guinée-Bissau. Ce jugement pourrait s'expliquer par la rareté de
la survenance de ces facteurs. Toutefois, plus de 35% des opérateurs ont soulevés les
effets n’négatifs des animaux nuisibles et des autres désastres naturelles. Au plan
sanitaire, les facteurs les plus cités du fait de leur effet négatif sont le paludisme (37%),
VIH/SIDA (25%), et la tuberculose (25%).
III.3.6 Impact de la concurrence sur les investissements
La concurrence au plan économique est renforcée par un ensemble de dispositions
législatives et réglementaires visant à garantir le respect du principe de la liberté du
commerce et de l'industrie. Ce principe constitue le fondement du libéralisme économique
dans un Etat moderne. Dans ce contexte, les entreprises publiques ou privées sont
contraintes d'évoluer, pour la réalisation de leurs objectifs socio-économiques, dans un
37
environnement concurrentiel. Dans le cadre de l’étude, des domaines ainsi que des
pratiques de concurrence ont été ciblés aux fins de mieux appréhender la perception des
investisseurs par rapport au sujet en Guinée-Bissau.
Les responsables d’entreprises ont indiqué qu’ils étaient plus affectés par les fraudes et la
concurrence déloyale, la concurrence exercée par le secteur informel et les importations
non contrôlées. L’impact est plus faible par rapport autres aspects tels que la concurrence
des entreprises d’Etat, des grandes entreprises et des firmes étrangères avec
respectivement 50%, 36% et 44% des opérateurs qui indiquent que ces facteurs n’ont
aucun effet sur leur activité.
Figure 16 : niveau d’appréciation de la pratique de la concurrence
-16-20
-57-61
-85
-7-13
-90
-80
-70
-60
-50
-40
-30
-20
-10
0
Entreprised'Etat
Importationslégales
Grandes etmoyenneentreprise
Firmesétrangèresproduisantlocalement
Importationsnon
contrôlées
Secteurinformal
Fraudes etconcurrence
déloyale
III.4 UTILITE DES SOURCES D’INFORMATION SUR LES DECISIONS D’INVESTISSEMENT
L’information est un déterminant essentiel dans la prise de décision des investisseurs. Elle
incite l'investisseur privé à passer de l'intention à la décision de faire fructifier son capital.
Grâce aux supports de communication utilisés dans le recueil de données d’enquêtes,
l’analyse des perceptions des investisseurs a été possible du point de vue de l’utilité des
sources d’information des institutions telles que l’Institut National de la Statistique (INS), la
Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la Chambre de Commerce
d’Industrie et d’Agriculture (CCIA), les Médias locaux (ML) des Médias Internationaux (MI),
des entreprises concurrentes (EC) et des partenaires au développement. Globalement, les
opérateurs jugent que ces sources d’information ont été utiles dans leur prise de décision
initiale, particulièrement les informations provenant de la CCIA, de la BCEAO et de l’INEC.
38
Figure 17 : Utilité des sources d’information
Les supports d’informations tels que les rapports et les publications ad hoc ainsi que les
sites Internet de ces institutions ont été retenus dans le questionnaire. Selon les institutions
publiques ciblées et les opinions d’enquêtes dégagées, on peut faire la lecture synthétique
suivante :
Plus de 71% des Chefs d’entreprises indiquent l’utilité des informations produites par la
CCIA contre 19% qui indiquent ne pas les consulter.
Concernant la BCEAO, 65% des dirigeants d’entreprises jugent utiles les rapports et les
publications périodiques ainsi que le site internet de l’Institut d'émission tandis que 28%
d’entre eux disent ne pas consulter ces supports.
Au niveau de l’INEC, les rapports, les publications périodiques et le site constituent des
sources d’informations utiles selon 62% des Chefs d’entreprise.
III-5 principales réformes engagées pour améliorer l’environnement des affaires
Les résultats issus de l’enquête sur la perception des investisseurs indiquent l’urgence
d’accélérer les réformes déjà engagées dans le secteur de l’énergie, de
l’Administration Publique et de la défense et de lever les principaux obstacles au
développement du secteur privé. L’exécution satisfaisante de ces réformes qui
s’inscrivent notamment dans le cadre du programme ECF 2010-2012, approuvé en
mai 2010 par le FMI, est cruciale pour le pays et conditionne les perspectives
économiques.
39
Réforme du secteur de l’Energie
Une réforme du secteur de l’énergie a été initiée depuis plusieurs années avec l’appui
de la BOAD et de la BM. Au regard de l’importance de ce secteur et des perspectives
qu’offrent les projets tels que l’OMVG, toutes les actions idoines devraient être prises
par l’Etat et ses partenaires pour lever les contraintes qui entravent l’exécution
satisfaisante des actions prévues.
Réforme de l’Administration publique
Concernant la réforme de l’Administration, le Gouvernement a initié un programme
ambitieux qui vise à (i) réduire de façon significative le nombre de fonctionnaires
publics (ii) accroître l'efficacité de l'administration publique et (iii) améliorer les
conditions de travail des fonctionnaires. En 2009, la masse salariale a absorbé 75%
des recettes fiscales contre 96,4% en 2008 pour une norme communautaire de 35%.
Avec un effectif estimé à 22.000 fonctionnaires, la proportion de fonctionnaires dans la
population est la plus élevée de l'UEMOA. Aussi, la réforme de l'Administration est elle
nécessaire pour assurer la viabilité des finances publiques et améliorer la qualité des
services publics qui est ressorti comme une contrainte à l’éclosion du secteur privé.
Amélioration des infrastructures de transport
L'Etat compte améliorer les infrastructures routières, à travers les projets financés
notamment par la BM, la BOAD et la BAD. La réforme du port est déjà engagée et les
premières actions menées ont permis d’améliorer significativement le processus
d’exportation de la noix de cajou en 2009. Avec les perspectives d'exploitation des
mines de phosphate et de bauxite, il est prévu la construction d'un nouveau port et
d'une ligne de chemin de fer. Le Ministère de l’Économie du Plan et de l’Intégration
Régionale est chargé de réaliser les études techniques. L'Etat compte renforcer la
coordination des actions des partenaires au développement et impliquer le secteur
privé à travers un partenariat public/privé (PPP) efficace. A cet égard, un cadre
juridique de partenariat public privé a été élaboré avec l'appui de la Banque Mondiale.
Toutes ces actions augurent des perspectives meilleures. Toutefois, l’ampleur des
contraintes actuelles exige l’accélération du processus de mise en œuvre de ces
différents projets.
Lever les obstacles au développement du secteur privéLes réformes prévues à ce niveau visent l'élimination des obstacles au développement
du secteur privé. A cet égard, il est prévu l'adoption des règlements d'application du
nouveau Code des Investissements. En outre, une Commission Nationale de
40
Simplification des procédures administratives, a été mise en place sous la direction du
Ministre de l'Economie et les travaux seront achevés avant la fin de l'année 2010. Avec
l'appui de la Banque Mondiale et du PNUD, le guichet unique des affaires devrait être
fonctionnel en 2010. Il est également prévu l'adoption d'un nouveau Code du Travail
qui, entre autres, rendra le marché du travail plus flexible.
Les actions engagées en 2010 ont abouti à des résultats satisfaisants. Au cours du
premier trimestre 2010, les améliorations ci-après ont été apportées :
le délai moyen de création d’entreprises est passé de 213 jours (données issues du
rapport Doing Busness, 2010) à 27 jours ;
le coût global de création d’une entreprise est passé de 388.481 F CFA à 85.000
FCFA ;
la loi qui obligeait de publier les statuts d’une nouvelle entreprise dans le bulletin
officiel a été abrogée. La publication peut se faire maintenant dans n’importe
journal national.
Des réformes visant l'amélioration du système judiciaire sont également prévues avec
l'appui financier de l'UE. Dans le domaine des télécommunications, une nouvelle loi
cadre a été adoptée en 2010 par l’ANP.
41
IV- ACTIFS ET PASSIFS PRIVES ÉTRANGERSCe chapitre vise à appréhender les mouvements des flux de capitaux privés étrangers
au cours de l'année 2007. La première partie fera une analyse comparative des
données de l’enquête avec celles issues de la balance des paiements. La deuxième
partie sera centrée sur l’analyse des flux des Actifs et Passifs Etrangers (APE).
IV-1 APERCU COMPARATIF DES DONNEES ISSUES DE L’ENQUETE PRC CPE ET CELLLES PROVENANT DES ENQUETES REALISEES DANS LE CADRE DE L’ELABOARTION DE LA BALANCE DES PAIEMENTS 2007
La comparaison porte sur les flux relatifs à l’année 2007. Globalement, les données sur
les Actifs – Passifs Etrangers, compilées à partir de l'enquête 2009 du PRC CPE et
relatives aux transactions financières de l'année 2007, comparées à celles de la
Balance des Paiements (BDP) 2007, font ressortir des soldes de même signe, mais
divergents au niveau des montants.
Figure 18 : Soldes comparatifs des Opérations Financières du PRC CPE et de la BDP (en milliards de FCFA)
7,3
19,0
0,0 5,0 10,0 15,0 20,0
BDP
PRC CPE
Transactions nettes …
Ces divergences s'expliquent principalement par une meilleure évaluation par
l’enquête FRC PRC, des emprunts obtenus par les entreprises résidentes auprès des
affiliés. Ainsi, les flux d’IDE mobilisés en 2007 paraissent sous estimés par la BDP.
Cette meilleure évaluation s’explique par la campagne de sensibilisation et de
formation qui a permis aux enquêteurs et aux répondants d’avoir une meilleure
maîtrise du questionnaire. La différence de taille des échantillons d'entreprises
enquêtées au cours des deux opérations figure aussi parmi les facteurs explicatifs ; le
taux de réponse de l’enquête (plus de 80%) étant largement supérieur à celui de la
balance des paiements (moins de 35%).
42
Table 1 : Etat comparatif PRC CPE/BDP (FCFA)
BDPDEBIT CREDIT Solde Solde
Revenus des investissements 76 120 287 209 889 297 133 769 010 93 000 000Revenus des investissements directs 76 120 287 -76 120 287 0Revenus des investissements de portefeuille 0 117 080 000 117 080 000 -9 000 000Revenus des autres investissements 92 809 297 92 809 297 102 000 000Compte d'operations financières 809 662 565 19 648 713 365 18 839 050 800 7 252 000 000Investissements directs 0 19 325 251 501 19 325 251 501 8 996 000 000Investissements de portefeuille 5 158 003 733 3 923 373 -5 154 080 360 -2 844 000 000Autres investissements -4 348 341 168 319 538 491 4 667 879 659 1 100 000 000
PRC-CPE
IV-1-1 La Balance des revenus des investissements privés
Le poste Balance des revenus des investissements privés enregistre :
• au crédit, les flux de revenus perçus par les opérateurs économiques privés
résidents en Guinée-Bissau sur les titres de participation et les titres de créances
détenus sur l'étranger ;
• au débit, les flux relatifs aux dividendes et bénéfices payés à des non-résidents
détenteurs de parts de capital social dans les unités productrices nationales,
ainsi que les intérêts payés au titre de la dette extérieure privée.
En 2007, selon les données de l’enquête, le solde de la balance des revenus des
investissements privés est ressorti excédentaire de 133,8 millions de FCFA contre 93
millions de FCFA enregistrés dans la Balance des Paiements. Au titre des revenus des investissements directs, les entreprises de Guinée-Bissau ont enregistré, en
2007, un déficit 76 millions de FCFA selon l’enquête FRC CPE, pour un solde
d’équilibre selon les données issues de la BDP. Les revenus nets versés aux non-
résidents par les entreprises privées Bissau-Guinéenne, au titre des investissements de portefeuille, se sont soldés par un excédent de 117,1 millions de FCFA selon
l’enquête, contrastant avec le déficit de 9 millions de FCFA affiché par la BDP. Quant
aux revenus nets versés au titre des Autres investissements, ils se sont établis à 92
millions de FCFA contre 102 millions pour la BDP.
IV-1-2 La Balance des opérations financières privées
Le solde de la Balance des opérations financières retrace l'évolution des flux de
capitaux, entre les entreprises privées de la Guinée-Bissau et leurs partenaires non-
résidents, au titre des investissements directs, des investissements de portefeuille et
des autres investissements.
43
Au cours de l'année 2007, selon les données de l’enquête, le poste des opérations
financières du secteur privé est ressorti excédentaire de 19,8 milliards de FCFA contre
un excédent de 7,2 milliards de FCFA selon les données issues de la BDP 2007. Des
écarts ont été enregistrés au niveau de toutes les rubriques.
Les entrées nettes au titre des Investissements directs étrangers, c'est-à- dire, les
investissements des privés non-résidents dont les montants représentent
individuellement au moins 10% du capital social, se sont établis à 19,3 milliards de
FCFA en 2007 d’après l’enquête contre 9,0 milliards de FCFA selon les données de la
BDP. L’écart provient principalement d’une meilleure évaluation, par l’enquête PRC
CPE, des prêts inter entreprises.
Les Investissements de portefeuille traduisent les transactions sur titres de
participation dont la part détenue par les privés non-résidents représente moins de
10,0% du capital social des sociétés résidentes ainsi que les opérations sur titres de
créances. Le niveau des avoirs extérieurs tient compte des achats dans la zone
UEMOA, des titres d'emprunts et des bons et instruments du marché monétaire émis
par les non-résidents. Au cours de l'année 2007, le solde du poste des investissements
de portefeuille est ressorti déficitaire de 5,1 milliards de FCFA contre un déficit 2,8
milliards de FCFA, enregistré dans la Balance des Paiements.
Le poste des Autres investissements retrace notamment les opérations relatives aux
prêts et emprunts des agents économiques privés en relations avec les non-résidents,
y compris les crédits commerciaux. En 2007, les flux des échanges au titre de ces
transactions se sont soldés par une entrée nette de 4,7 milliards de FCFA, pour un
solde excédentaire de 1,1 milliard de FCFA relevé dans les statistiques de la Balance
des Paiements. L’écart provient principalement du taux de réponse qui est plus élevé
pour l’enquête.
44
IV-2 STOCK ET FLUX DES CAPITAUX PRIVES ETRANGERS EN 2007
Le tableau ci-dessous recense globalement le niveau des stocks d'engagements et
d'avoirs des agents économiques privés à fin décembre 2006 et fin décembre 2007,
ainsi que les flux résultant de la variation de ces stocks.
Table 2 : Stocks et flux des avoirs et engagements extérieurs du secteur privé, 2006 et 2007 (en FCFA)
Stocks 2006 Hausse Baisse Autres variations Stocks 2007TOTAL ENGAGEMENTS 25 116 398 729 28 164 306 131 9 507 197 650 991 604 884 44 765 112 094
Investissements directs 23 002 608 420 27 050 085 536 8 712 100 089 987 266 054 42 327 859 921Investissements de portefeuille 91 989 419 -7 770 899 -11 694 272 0 95 912 792Autres investissements 2 021 800 890 1 121 991 494 806 791 833 4 338 830 2 341 339 381
TOTAL ACTIF ETRANGER 15 080 930 299 7 003 747 313 5 938 722 094 -255 362 654 15 890 592 864Investissements directs 0 0 0 0 0Investissements de portefeuille 893 056 034 4 994 269 873 0 163 733 860 6 051 059 767Autres investissements 14 187 874 265 2 009 477 440 5 938 722 094 -419 096 514 9 839 533 097
A fin décembre 2007, le stock des investissements étrangers en Guinée-Bissau s’est
situé à 44,8 milliards de FCFA, dont 94,6% sous forme d’IDE, 0,2% sous forme
d’investissement de portefeuille et 5,2% sous forme d’autres investissements. Quant
au stock d'avoirs des structures résidentes sur les entités non-résidentes, il s'est établi
à 15,9 milliards de FCFA à fin décembre 2007 dont 38,1% sous forme d’investissement
de portefeuille et 61,9% sous forme d’autres investissements.
IV-2-1– les investissements étrangers en Guinée-Bissau
Le stock des investissements étrangers en Guinée-Bissau a progressé de 78% par
rapport à l'année antérieure, en se situant à 44.8 milliards de FCFA, sous l'impulsion
de la hausse des IDE et des autres investissements dans une moindre mesure. A fin
décembre 2007, le ratio CPE/PIB se situe à 13,4% contre 8% au Burkina et 14% en
Côte d’Ivoire et 19% au Cameroun.
IV-2-1-1 – Les Investissements Directs EtrangersLe stock des IDE a progressé de 84% sur la période 2006-2007, pour se situer à 42,3
milliards de FCFA à fin 2007, suite à une hausse de 96% des participations et de
61,4% des emprunts inter-entreprises. Le niveau record d’investissements directs
enregistré en 2007, serait lié à la hausse des emprunts inter - entreprises reçus par les
entreprises de Bissau et à l’installation au cours de l’année d’un nouvel opérateur de
téléphonie mobile (Orange-Bissau) et d’une nouvelle banque commerciale
(Ecobank.GB) dont les capitaux sont détenus essentiellement par des non résidents. A
fin 2007, 52% du stock des IDE sont constitués de prises de participation, 12% de
bénéfices réinvestis, 30% de prêts et 6% de crédits commerciaux.
45
Figure 19 : Composition du stock d’IDE à fin 2007 (en milliards de FCFA)
52%
12%
30%
6%
Actions
Bénéfices non distribués
Prêt
Crédits fournisseurs
Les secteurs bénéficiaires des IDE sont :
• «transports, entreposage et comunication » principalement le secteur des
télécommunications : 49,1% du stock total en 2007 contre 18,8% en 2006, sous
l’effet de l’implantation d’un nouvel opérateur de téléphonie mobile ;
• « Commerce de Gros » : 30,2% du stock total en 2007 contre 51,7% en 2006 ;
• « Intermédiation financière, assurance et retraites » : 19,8% du stock total en
2007 contre 29,6% en 2006.
Figure 20 : Répartition sectorielle des IDE en Guinée-Bissau
0%
30%
1%
49%
20%0%
A. Agriculture elevage peche etsylviculture
F. Commerce de gros et dedétail
G. Hotellerie, restautation etdébits de boisson
H. Transports, entreposage etcommunications
I. Intermédiation financière,assurance et retraites
J. Immobilier, location, serviceaux entreprises
Ces participations directes proviennent principalement du Portugal (32,6%), du
Sénégal (26,4%) et du Liban (22,9%). Globalement, les IDE en provenance des autres
pays de l’UEMOA représentent 38,8% du stock total des participations directes.
46
Figure 21 : Répartition des IDE en Guinée-Bissau par pays d’origine
IV-2-1-2 Les Investissements de portefeuille
Les investissements de portefeuille sont assez faibles, se situant à 95,9 millions de
FCFA contre 92,0 millions de FCFA à fin 2006. Il s’agit principalement des prises de
participation dans les banques de la Guinée-Bissau.
IV-2-1-3 Les Autres Investissements Les autres investissements sont constitués des prêts et des crédits commerciaux. Le
stock est ressorti en hausse de 15,8% entre 2006 et 2007, pour se fixer à 2,4 milliards
de FCFA, en liaison avec une augmentation des crédits commerciaux qui représentent
82,7% du stock en 2007. Ces emprunts commerciaux ont été octroyés principalement
aux entreprises du secteur commercial (86,8%) et du secteur financier (12,8%).Figure 22 : Répartition sectorielle des Autres Investissements en Guinée-Bissau
86,8%
12,8%
0,3% 0,2%
Commerce
Intermediaire financier
Immobilier
Industrie
47
33%
27%
23%
5%
3%3%
3% 2% 2%
Portugal
Sénégal
Liban
Togo
Mali
Niger
France
Burkina Faso
Gambie
Les autres investissements proviennent principalement du Portugal (43,4%), des pays
bas (21,7%) du Sénégal (13,9%), de la France (12,9%) et de la Gambie (5,8%).
Figure 23 : Répartition des Autres Investissements par pays d’origine
43%
22%
14%
13%
6%
2%
Portugal
Pays Bas
Sénégal
France
Gambie
Autres
IV-2-1-4 – Rémunération des capitaux investis En 2007, le secteur le plus rentable a été celui des télécommunications avec un niveau
moyen de rémunération des capitaux de 42,3%. Le secteur primaire (agriculture,
pêche, élevage et sylviculture), le Commerce et les secteurs hôteliers, immobiliers et
des services aux entreprises ont également enregistré des taux de rémunération
supérieurs à 5%. Pour le secteur financier, l’implantation de trois nouvelles structures
entre 2006 et 2007 ne permet d’apprécier les niveaux de rendements qui sont biaisés
par l’activité récente des ces structures dont les capitaux sont relativement importants.
Figure 24 : Rémunération des capitaux investis par secteur
14%
7%
10%
43%
13%
6%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45%
Agriculture, Elevage,pêche et Sylviculture
Commerce
Hotel et restaurant
Transport etcommunication
Immobilier et service auentreprises
Global
48
IV-2-2 – les avoirs des entreprises à l’étranger
Le stock global des avoirs des entreprises Bissau Guinéennes sur le reste du monde,
au 31 décembre 2007, se chiffre à 15.890,6 millions de francs CFA contre 15.080,3
millions l'année précédente. Ces avoirs extérieurs sont dominés par la composante
« Autres investissements » qui représente 61,9% du stock total d'avoirs. La
composante « Investissements de Portefeuille » représente 38,1% du stock ; aucune
entreprise résidente à Bissau n’ayant déclaré détenir des IDE à l’étranger.
IV-2-2-1– Les Investissements de portefeuille détenus par les entreprises résidentesLe stock des investissements de portefeuille des entreprises de la Guinée-Bissau à
l'extérieur s'élève à 6.051,1 millions à fin 2007, en forte hausse par rapport au niveau
de 2006 du fait des achats par les banques, de titres émis par les Etats de l’UEMOA.
La structure des investissements de portefeuille fait apparaître une prépondérance des
titres à court terme (73,8%). Ces actifs sont détenus principalement par les opérateurs
du secteur bancaire (92%).Figure 25 : Répartition sectorielle du stock des Investissements de portefeuille
92%
8%
Intermédiaire financier
Autres
Les principaux pays destinataires sont la Suède, le Maroc et les autres pays de
l’UEMOA. Les transactions sur les autres pays de l’UEMOA concernent principalement
les acquisitions de titres publics par les banques de la Guinée-Bissau.
49
Figure 26 : Répartition par pays destinataires du stock des Investissements de portefeuille
26%
8%66%
Suede
Maroc
Autres pays de l'UEMOA
IV-2-2-2 Les Autres Investissements détenus par les entreprises résidentes Les autres investissements sont constitués, d'une part, des prêts accordés par des
entreprises résidentes soit sous forme de Crédits commerciaux soit sous forme de
Prêts directs et, d'autre part, de la Monnaie fiduciaire et des Dépôts. Ils ont enregistré à
fin 2007, une baisse de 30,6%, pour s’établir à 9.839,5 millions de FCFA. La part
relative des avoirs sous forme de monnaie fiduciaire et dépôts (principalement du
secteur bancaire) se situe à 69,8% contre 26,3% pour les autres prêts (à court terme
exclusivement) et 3,9% pour les crédits commerciaux. Ces avoirs sont principalement
détenus par les acteurs du secteur financier.
Figure 27 : Répartition par secteur d’activité du stock des autres investissements
96%
4%
Intermédia ire financier
Autres
50
V- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
V.1 – Principales conclusions
L’enquête PRC CPE a permis d’apprécier la perception des investisseurs sur le climat
des affaires en Guinée-Bissau et de cerner la structure des avoirs et des engagements
extérieurs privés.
Les opinions des Chefs d’entreprise opérant dans les principaux secteurs d’activité,
révèlent que les facteurs primordiaux pour l’investissement initial en Guinée-Bissau
sont la productivité du travail et dans une moindre mesure la disponibilité du personnel.
Les chefs d'entreprises sont également sensibles à la taille du marché régional et à la
libéralisation du commerce régional. En termes de perspectives, les chefs d’entreprises
prévoient plus un maintien de leurs investissements qu'une expansion. Le
renforcement des capacités des ressources humaines figure tout de même parmi les
priorités pour les Chefs d'entreprises et les investissements futurs dans les ressources
humaines s'orienteront prioritairement vers la formation et le recrutement de nationaux.
A fin décembre 2007, le stock des investissements étrangers en Guinée-Bissau s’est
situé à 44,8 milliards de FCFA, dont 94,6% sous forme d’IDE, 0,2% sous forme
d’investissement de portefeuille et 5,2% sous forme d’autres investissements. Quant
au stock d'avoirs des structures résidentes sur les entités non-résidentes, il s'est établi
à 15,9 milliards de FCFA à fin décembre 2007 dont 38,1% sous forme d’investissement
de portefeuille et 61,9% sous forme d’autres investissements. Les principaux secteurs
bénéficiaires des investissements étrangers sont les télécommunications
(particulièrement la téléphonie mobile), le commerce et le secteur bancaire. Les
investissements dans l’agro-industrie, le tourisme, la pêche sont relativement faibles,
contrastant avec les avantages comparatifs dont disposent le pays dans ces secteurs.
Dans le secteur de la pêche et de l’agro industrie, l’absence de laboratoire de
certefication de qualité constitue une contrainte dont la levée pourrait accroître les
investissements étrangers dans les ces secteurs.
L'enquête a également cherché à déterminer l'influence d'un certain nombre de
facteurs sur la rentabilité des investissements au cours des deux dernières années
(2007 et 2008). Les Chefs d’entreprises ont indiqué que la productivité du travail, la
stabilité politique régionale, le secteur extérieur, l’efficacité et la rapidité du processus
décisionnel ainsi que la disponibilité et la réglementation du travail en Guinée-Bissau
ont eu des effets positifs sur le rendement de leur investissement dans le pays.
Toutefois, cinq facteurs ont particulièrement affecté et de façon négative la rentabilité
de leurs investissements au cours des deux dernières années. Il s’agit principalement :
de la corruption au niveau des entreprises,
51
de la fraude et de la concurrence déloyale,
des coûts élevés des services du port et du transport maritime
des coûts élevés et de l’inefficacité des services de transport aérien ;
de l’ampleur de la corruption au niveau de l’Etat
L'enquête FRC PRC révèle une forte attente du secteur privé vis-à-vis du
Gouvernement, notamment en matière d'amélioration du climat des affaires,
d’amélioration de la qualité des infrastructures et de renforcement de stabilité
sociopolitique. L’Etat est certes conscient de l’urgence de lever ces contraintes et
plusieurs réformes sont engagées avec l’appui des partenaires extérieurs, dans le
cadre du programme ECF 2010-2012. Il est tout de même important d’associer
pleinement le secteur privé dans ce processus, à travers une concertation permanente
et la mise en place d’un partenariat public privé (PPP) efficace, en vue de permettre
une mise en valeur effective du potentiel productif du pays. Au delà des actions qui
sont d’ores et déjà engagées, des réformes idoines doivent être menées pour lever les
contraintes mises en exergue par le secteur privé. Quelques pistes pourraient d’ores et
déjà être explorées.
V.2 – Recommandations
Les résultats de l’enquête ont révélé des faiblesses dans le domaine de la promotion
de l’investissement d’où l’importance de dynamiser la DGPIP et d’accroître les moyens
humains et financiers mis à leur disposition. La mise en place d’un fonds de promotion
économique pourrait être envisagée. Dans ce domaine, l’assistance technique de
l’APIX et du FPE du Sénégal pourrait être sollicitée.
L’enquête a aussi révélé l’importance des ressources naturelles parmi les principaux
déterminants la décision initiale d’investissement. A ce niveau, la Guinée-Bissau
dispose d’atouts importants dans le domaine agricole, halieutique et minier. Avec des
infrastructures de qualité, le renforcement de stabilité et des politiques d’incitations
cohérentes, ce potentiel pourrait être mieux valorisé.
L’analyse des perspectives révèle des intentions de réduction du personnel expatrié
au profit d’un recrutement plus important de personnels locaux. Ceci est signal fort aux
responsables publics et révèle l’urgence de développer la formation professionnelle et
d’accroître la qualité de l'enseignement dans les universités pour pouvoir répondre à
cette demande supplémentaire de cadres nationaux formulée par les Chefs
d'entreprise.
Au regard, des résultats de l’enquête, en particulier ceux relatifs aux facteurs qui
affectent négativement la rentabilité de l’investissement privé, il s’avère utile, voire
nécessaire de mener des actions efficaces de lutte contre la corruption. A cet égard, à
52
l’instar de certains pays tels que le Malawi ou le Cameroun, il pourrait être envisagé la
mise en place d’un organe spécialisé dans la lutte contre la corruption, chargé de
mener l'exécution d'une stratégie nationale d'anticorruption comportant notamment :
l’application de la loi,
la prévention, en éliminant les occasions de corruption des systèmes dans les
secteurs publics et privés et,
l’éducation, en sensibilisant la communauté sur les effets néfastes de la
corruption et en mobilisant le soutien du public.
Il faudra accorder à cet organe spécialisé des pouvoirs d’enquêtes, un droit de
communication élargie et un maximum d’indépendance.
En outre, l’Etat devrait :
• veiller au respect des procédures administratives nécessaires à la création
d’entreprises et alléger les procédures d'obtention de licences d'exercice
d’activités dans certains secteurs ;
• aider les investisseurs étrangers dans l'accomplissement des formalités
d'immigration ;
• fournir aux opérateurs économiques des informations et des conseils sur les
règlements des entreprises, notamment dans les domaines du droit fiscal, de
l'embauche des travailleurs, de la prévoyance sociale ;
• appliquer les procédures de l'OHADA relative à la publication des statuts
d’entreprises dans la presse ;
• accélérer les travaux portant sur la réforme du système de passation des
marchés publics afin de garantir la séparation entre le contrôle, la régulation et
l'exécution.
• harmoniser les procédures d’appels d'offre avec les règles de l'UEMOA pour
accroître la transparence et l’efficacité ;
• améliorer le fonctionnement des institutions judiciaires ;
• renforcer le dialogue et le partenariat Public-Privé ;
• créer une cellule d’appui aux entreprises ;
• améliorer le système d'information entre l'administration et le privé ;
• mettre en place un système d'incitation à l'investissement privé adéquat;
• renforcer les sanctions contre les pratiques frauduleuses ;
• rendre plus opérationnel le centre d'arbitrage et le tribunal de commerce ;
• définir une stratégie de privatisation cohérente et efficace.
53
La réduction des coûts unitaires de production devrait également figurer parmi les axes
prioritaires de l’Etat, à travers la levée des contraintes dans le secteur de l’énergie et
l’amélioration des infrastructures portuaires et aéroportuaires, en accélérant les
réformes engagées dans ces secteurs. Il est également nécessaire d’accélérer le
processus de création des laboratoires de certification de produits halieutiques et
agricoles, en vue de rendre ces secteurs plus attractifs aux investisseurs étrangers.
Ces actions devraient être soutenues par la bonne gouvernance et le renforcement de
la stabilité sociopolitique.
54
ANNEXE
55
ANNEXES I : LES AVOIRS EXTERIEURS DES ENTREPRISES BISSAU GUINEEN
ANNEXES I : LES AVOIRS EXTERIEURS DES ENTREPRISES BISSAU GUINEEN
ANNEXE I-1 : Investissements de portefeuille
ANNEXE I-2 : Autres investissements à l'étranger
56
Autresen FCFA 2006 hausse baisse variations 2007
INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE 893.056.034 4.994.269.873 0 0 6.051.059.767
PARTICIPATION 893.056.034 527.269.873 0 0 1.584.059.767I .Intermédiation financière, assurance et retraites 893.056.034 527.269.873 0 0 1.584.059.767
TITRE DETENU 0 4.467.000.000 0 0 4.467.000.000Long terme 0 0 0 0 0Court terme 0 4.467.000.000 0 0 4.467.000.000
I .Intermédiation financière, assurance et retraites 0 4.467.000.000 0 0 4.467.000.000
Autresen FCFA 2006 hausse baisse variations 2007
AUTRES INVESTISSEMENTS 14.187.874.265 2.009.474.440 5.908.722.094 0 9.839.533.097
PRETS ACCORDES 4.418.874.265 2.009.474.440 3.011.722.094 0 2.967.533.097
Credit Commerciaux 610.874.265 883.995.440 650.389.094 0 380.054.097G Commerce gros et détail 10.289.698 37.114.845 650.389.094 37.117.845I .Intermédiation financière, assurance et retraites 600.584.567 846.880.595 0 342.936.252
Autres prêts 3.808.000.000 1.125.479.000 2.361.333.000 0 2.587.479.000I .Intermédiation financière, assurance et retraites 3.808.000.000 1.125.479.000 2.361.333.000 2.587.479.000
MONNAIE FIDUCIAIRE ET DEPOTS 9.769.000.000 0 2.897.000.000 0 6.872.000.000
Court terme 9.769.000.000 0 2.897.000.000 0 6.872.000.000I .Intermédiation financière, assurance et retraites 9.769.000.000 0 2.897.000.000 0 6.872.000.000
ANNEXES II : LES ENGAGEMENTS DES ENTREPRISES BISSAU GUINEEN
ANNEXES II-1 : Investissements directs
ANNEXE II-2 : Investissements de Portefeuille
57
Autresen FCFA 2006 hausse baisse variations 2007
INVESTISSEMENTS DIRECTS 23.002.608.420 27.050.085.536 8.712.100.089 987.266.054 42.327.859.921
PARTICIPATION 13.695.466.099 16.767.171.413 3.851.953.468 692.764.774 27.303.448.818
A .Agriculture, élevage, pêche et sylviculture 28.014.095 1.377.415 831.152 0 28.560.358F .Commerce de gros et de détail 3.930.125.881 1.443.811.463 657.262.329 80.130.209 4.796.805.224G .Hôtellerie, restauration et débits de boisson 0 458.575.170 0 0 458.575.170H .Transports, entreposage et communications 3.929.886.724 14.797.183.108 3.190.493.648 0 15.536.576.184I .Intermédiation financière, assurance et retraites 5.861.396.845 0 0 603.291.174 6.464.688.019J .Immobilier, location, services aux entreprises -53.957.446 66.224.257 3.366.339 9.343.391 18.243.863
EMPRUNTS INTRENTREPRISES 9.307.142.321 10.282.914.123 4.860.146.621 294.501.280 15.024.411.103
A .Agriculture, élevage, pêche et sylviculture 14.064.600 377.871.955 270.274.477 0 121.662.078F .Commerce de gros et de détail 7.961.112.918 3.160.811.937 3.777.309.568 484.501.280 7.829.116.567G .Hôtellerie, restauration et débits de boisson 0 666.647.595 403.357.000 0 263.290.595H .Transports, entreposage et communications 386.716.193 4.906.609.306 100.511.175 -190.000.000 5.002.814.324I .Intermédiation financière, assurance et retraites 945.248.610 1.170.973.330 308.694.401 0 1.807.527.539J .Immobilier, location, services aux entreprises 0 0 0 0 0
Autresen FCFA 2.006 hausse baisse variations 2.007
INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE 91.989.419 -7.770.899 -11.694.274 0 95.912.792
F .Commerce de gros et de détail 4.127.735 889.776 462.632 0 4.554.879I .Intermédiation financière, assurance et retraites 87.861.684 -8.660.675 -12.156.906 0 91.357.913
ANNEXE II-3 : Autres investissements
ANNEXE II-4 Répartition sectorielle des engagements
58
Autresen FCFA 2006 hausse baisse variations 2007
AUTRES INVESTISSEMENTS 2.021.800.863 1.121.991.494 806.791.833 4.338.830 2.341.339.354
CREDITS COMMERCIAUX 1.722.800.863 1.121.991.494 806.791.833 4.338.830 2.042.339.354
F .Commerce de gros et de détail 1.717.584.860 1.115.844.396 806.563.483 4.338.830 2.031.204.603J .Immobilier, location, services aux entreprises 877.200 6.147.098 228.350 0 6.795.948C.Industrie manufacturière 4.338.803 0 0 4.338.803
AUTRES EMPRUNTS 299.000.000 0 0 0 299.000.000
I .Intermédiation financière, assurance et retraites 299.000.000 0 0 0 299.000.000
Autresen FCFA 2006 hausse baisse variations 2007
TOTAL ENGAGEMENTS 25.116.398.729 28.164.306.131 9.507.197.650 991.604.884 44.765.112.094
A .Agriculture, élevage, pêche et sylviculture 42.078.695 379.249.370 271.105.629 0 150.222.436C.Industrie manufacturière 4.338.830 0 0 0 4.338.830F .Commerce de gros et de détail 13.612.951.394 5.721.357.572 5.241.598.012 568.970.319 14.661.681.273G .Hôtellerie, restauration et débits de boisson 0 1.125.222.765 403.357.000 0 721.865.765H .Transports, entreposage et communications 4.316.602.917 19.703.792.414 3.291.004.823 -190.000.000 20.539.390.508I .Intermédiation financière, assurance et retraites 7.193.507.139 1.162.312.655 296.537.497 603.291.174 8.662.573.471J .Immobilier, location, services aux entreprises -53.080.246 72.371.355 3.594.689 9.343.391 25.039.811