Ce projet de comŽdie musicale est d'abord le fruit d'une rencontre : celle d'Emmanuel Touchard, l'auteur-composit eur d'Alerte au Pays des Rêves. C'Žtait en 2006, alors que j'Žtais jeune enseignant dans l'AcadŽmie de CrŽteil. Un projet est nŽ ̂ ce moment-lˆ, portŽ par de nombreux professeurs d'Žducation musicale de l'acadŽmie. Ce projet, je l'ai emportŽ avec moi ̂ Illkirch, au Collège du Parc, et l'ai prŽsentŽ ˆ mes Žlèves d'alors ˆ l'atelier chorale. Je me sou-viens qu'ils se sont tout de suite montrŽs enthousiasmŽs par le projet : ils voulaient en savoir plus... Deux ans plus tard, voilˆ où nous en sommes. Ils sont cinquante-quatre ̂ s'être em-barquŽs dans cette aventure un peu folle. Une aventure humaine, pŽdagogique et artistique, mais avant tout musicale. Cinquante-quatre Žlèves issus de toutes les classes du collège, tous niveaux confondus, qui ont pris sur leur Ç temps de libertŽ Èpour venir apprendre ˆ chanter ensemble, souvent en polyphonie, ˆ danser d'un même pas et ˆ crŽer petit ˆ petit un esprit ˆ la fois critique et artistique. Ils ne sont pas seulement les exŽcutants d'Alerte au Pays des Rêves, mais Žgalement les crŽateurs de plusieurs chorŽgraphies, d'idŽes de mise en scène, de costumes, de maquillages ou de dŽcors de la pièce. Ils s'y sont investis sans compter, prenant parfois sur leurs week-ends ou leurs soirŽes pour perfectionner un solo, revoir un geste, ajuster un regard ou tout simplement regarder le travail accompli par leurs camarades. Tout ne s'est pas fait tout seul, et il a fallu beaucoup de temps et d'Žnergie pour en ar-river lˆ. J'ai rencontrŽ sur mon chemin bien des personnes qui ont permis ̂ ce spectacle

de voir le jour, et sans qui rien n'aurait ŽtŽ possible. Et il y a eu les Žlèves, leur bonne humeur, leur passion et leur Žnergie... Aucune sŽlection n'a ŽtŽ faite au dŽpart : le projet Žtait ouvert ˆ tous les Žlèves de notre Žtablissement. C'est ensuite ensemble que nous avons avancŽ pour aboutir au spec-tacle que vous allez voir ce soir. Cela n'a pas toujours ŽtŽ sans heurts ni sans pleurs. Mais ˆ force de petits-dŽjeuners communs, de friandises ŽchangŽes et d'un zest de per-sŽvŽrance, le tout enrobŽ dans des liens que la musique transcende, nous avons rŽussi ˆ nous rŽunir Ð ̂ vous rŽunir Ð pour partager ce moment avec nous. Peut-être plus que le moment prŽsent, c'est avant tout un souvenir que j'aimerai leur laisser. Le souvenir de cette comŽdie musicale. Ces Žlèves ont ce soir la possi-bilitŽ Ð peut-être unique dans leur vie Ð de monter sur une scène dans des conditions professionnelles. Les techniciens sont lˆ, dans l'ombre, prêts ˆ lancer les machines. Les costumes sont ajustŽs et les maquilleuses ont du supporter le trac de leurs protŽgŽs. Certains solistes revoient rapidement l'ordre des mots d'une phrase qu'ils s'imaginent ne plus conna”tre, et les assistants plateaux font les derniers rŽglages. Ici, l'un rŽpète un fragment de chorŽ graphie tandis que lˆ, un autre se demande s'il doit aller du c™tŽ cour ou du c™tŽ jardin, il n'a jamais vraiment compris la diffŽrence. Allez, il est temps. Temps de laisser la place ˆ la musique et ˆ la danse. Temps de lever le rideau.

Bon spectacle !

Martin Kappes

Edito

pages 02-03