PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

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RAHANTASOA FINARITRA Casimir Fleur Prudence PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST- OPERATOIRES APRES RESECTION PULMONAIRE A L’HU-JRA DE 2009 A 2016 Thèse soutenue le 22 Décembre 2016 Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine

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RAHANTASOA FINARITRA Casimir Fleur Prudence

PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

OPERATOIRES APRES RESECTION PULMONAIRE A L’HU-JRA

DE 2009 A 2016

Thèse soutenue le 22 Décembre 2016

Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine

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Année : 2016 N° : 8900

PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

OPERATOIRES APRES RESECTION PULMONAIRE A L’HU-JRA

DE 2009A 2016

THESE

Présentée et soutenue publiquement le 22 Décembre 2016

A Antananarivo

Par

Mademoiselle RAHANTASOA FINARITRA Casimir Fleur Prudence

Née le 04 Novembre 1992 à Anosibe, Antananarivo

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MEDECINE (Diplôme d’Etat)

Directeur de thèse : Professeur RAKOTOVAO Hanitrala Jean Louis

MEMBRES DU JURY

Président : Professeur RAKOTOVAO Hanitrala Jean Louis

Juges : Professeur RAKOTOTIANA Auberlin Felantsoa

Professeur RAZAFIMAHANDRY Henri Jean Claude

Rapporteur : Docteur RAZAFIMANJATO Narindra

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INTRODUCTION

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INTRODUCTION

La résection pulmonaire est une ablation chirurgicale, par chirurgie conventionnelle ou

par voie endoscopique, d’un segment ou d’un lobe ou voire le poumon en entier. Les

résections ont des indications très diverses : infection, traumatisme, surtout tumorale.

Elle est dite carcinologique pour ce dernier. On peut pratiquer soit une lobectomie, ou

une pneumonectomie.

On note une mortalité élevée chez certain patient opéré. Certains facteurs prédisposent à

une mortalité post-opératoire [1]. Cependant tous les auteurs s’accordent sur leur gravité

avec un taux de mortalité avoisinant les 20% [2-6]. La population concernée par la

chirurgie pulmonaire d’exérèse est particulière. En effet, ces patients sont le plus

souvent soumis à une intoxication tabagique chronique, porteurs de nombreuses

comorbidités cardio-pulmonaires avec en tout premier lieu des maladies respiratoires

chroniques. De plus, l’indication chirurgicale est le plus souvent portée dans le cadre

d’une maladie néoplasique broncho-pulmonaire qui constitue une immunodépression

modérée [6-9].

A Madagascar, zone d’endémie tuberculeuse, la tuberculose constitue encore un

constant problème de santé. L’indication chirurgicale reste à discuter non seulement

dans les formes séquellaires tel que l’aspergillome pulmonaire, mais également dans sa

forme active, avec des lésions caverneuses parenchymateuses.

Les complications respiratoires post-opératoires représentent la cause la plus fréquente

des complications après chirurgie thoracique puisqu’elles ont un impact sur la

morbidité, la mortalité, la durée d’hospitalisation et le coût global de l’intervention.

Notre étude est basée sur la Chirurgie de résection pulmonaire. Qu’en est-il de la morbi-

mortalité post-opératoire après chirurgie de résection pulmonaire dans notre pays?

L’objectif de notre étude est de :

Déterminer l’incidence des complications en post-opératoire.

Déterminer l’incidence de la mortalité post-opératoire dans le but d’améliorer la prise en

charge de ces patients.

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Pour atteindre ces objectifs, nous verrons en première partie : des rappels sur l’anatomie

des poumons et des arbres respiratoires, ainsi que la physiologie respiratoire, en

deuxième partie : les méthodes et les résultats, et enfin en troisième partie : il y a la

discussion.

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PREMIERE PARTIE :

RAPPELS

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RAPPELS

I. ANATOMIE DESCRIPTIVE DES POUMONS

I. 1. CONFIGURATION EXTERNE

Les poumons sont des demi-cônes à base diaphragmatique, situés dans la partie

supérieure de la cage thoracique, séparés l’un de l’autre par le médiastin. Leurs

dimensions varient selon les individus (brévilignes et longilignes), l’âge, le sexe et l’état

respiratoire. Le poumon droit pèse 650 g, le poumon gauche 550 g.

Leur capacité moyenne est de 5 L. Ils sont entourés chacun par une membrane appelée

la plèvre. Le poumon droit est formé de trois lobes accolés et le poumon gauche, de

deux lobes. Ces lobes séparés par des scissures sont divisés en segments. Chaque

segment répond à une bronche segmentaire et à l'artère qui l'accompagne ainsi qu'une

veine. Le segment est centré par la bronche et l'artère, alors que la veine se trouve en

périphérie [10].

I. 1. 1. POUMON DROIT

Le poumon droit est formé de trois lobes et de deux scissures. Normalement, les lobes

peuvent se mobiliser librement les uns par rapport aux autres, parce qu’ils sont séparés

jusqu’au hile par les invaginations de la plèvre viscérale. Il assure 55% des échanges

gazeux. Il est divisé en trois lobes : le lobe supérieur, divisé en 3 segments (1 ; 2 et 3), le

lobe moyen, divisé en 2 segments (4 et 5), le lobe inférieur, divisé en 5 segments (6 ; 7 ;

8 ; 9 et 10). C’est la grande scissure formant un plan à surface hélicoïdale oblique en bas

et en avant qui sépare le lobe inférieur, du lobe moyen, et c’est la petite scissure,

presque horizontale partant de la partie moyenne de la grande scissure vers le bord

antérieur du poumon qui sépare le lobe supérieur, du lobe moyen. L’union des deux

plans scissuraux constitue le carrefour inter lobaire. Le poumon droit présente trois

faces (externe, médiatisnale, base) et trois bords (antérieur, postérieur, et inférieur) [11].

I. 1. 2. POUMON GAUCHE

Le poumon gauche (2) est divisé en deux lobes par une scissure oblique : le lobe

supérieur de siège antérieur, qui est divisé en 5 segments (1, 2, 3, 4 et 5), le lobe

inférieur de siège postérieur, qui est divisé en 5 segments (6, 7, 8, 9 et 10). Les

segments 4 et 5 constituent la lingula. Le plan scissural est oblique de haut en bas et

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d’arrière en avant, se rapprochant de la verticale. Parfois, cette scissure est incomplète

en bas et en avant. Contrairement au côté droit, elle est presque toujours libre dans la

partie haute. Il existe parfois une ébauche de petite scissure à gauche tendant à isoler un

lobe supérieur (culmen) et un lobe moyen (lingula); elle s’observe dans 10 % des cas ;

elle est exceptionnellement complète. Le poumon gauche présente trois faces (externe,

médiastinale, base) et trois bords (supérieur, inférieur, postérieur).

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Figure 1 : Anatomie descriptive du Poumon gauche et droit

(Source : Anatomie-Netter-Thorax-Www-fmp-usmba-un-Ma)

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Figure 2 : Poumon gauche et droit : vues latérales et médiales

(Source : Anatomie-Netter-Thorax-Www-fmp-usmba-un-Ma)

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Figure 3 : Coupe frontale de l’appareil pleuro-pulmonaire

Source : Kamina P, Anatomie Clinique. Thorax et Abdomen. Tome 3. 3ème édition,

Paris : Maloine ; 2009.

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Figure 4 : Anatomie de l’appareil respiratoire

Source : Kamina P, Anatomie Clinique. Thorax et Abdomen. Tome 3. 3ème édition,

Paris : Maloine ; 2009.

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I. 1. 3. CONFIGURATION INTERNE

Le parenchyme pulmonaire est segmenté en éléments de plus en plus petits,

accompagnés de divisions bronchiques vasculaires et nerveuses se réduisant également.

L’ensemble forme un « arbre ». Chaque segment de chaque lobe est divisé en un grand

nombre d’éléments constituant chacun une unité fonctionnelle respiratoire, en effet

l’unité macroscopique (et physiologique) la plus petite du poumon est le lobule

pulmonaire, identifiable à la surface du poumon par de fines lignes dessinant des

polygones appelés : lobules pulmonaires [12].

Les lobules pulmonaires sont formés

D’une bronchiole se divisant à l’intérieur du lobule en bronchioles terminales qui

aboutissent chacune dans un petit sac à paroi mince, l’acinus.

Chaque acinus est formé d’alvéoles pulmonaires (environ 500 millions ; surface

d’échange : 100 m2 / poumon). La paroi alvéolaire est formée d’une unique couche de

cellules dont la face interne est en contact avec l’air alvéolaire et dont la face externe est

tapissée de capillaires pulmonaires. La surface interne des alvéoles est entièrement

recouverte d’une pellicule très mince de surfactant (phosphoglycérides sécrétés par

certaines cellules alvéolaires) qui a pour fonction de réduire la tension superficielle et

donc d’augmenter la compliance ou l’extensibilité pulmonaire.

D’une artériole, dernière ramification de l’artère pulmonaire se terminant par un

réseau capillaire amenant le sang vicié à l’alvéole.

D’une veinule rejoignant la veine pulmonaire après avoir récupéré le sang oxygéné

d’un réseau capillaire veineux.

D’une enveloppe de tissu conjonctif riche en fibres élastiques.

Le revêtement des voies respiratoires varie d’épaisseur et de proportion de cellules

allant des cavités nasales, jusqu’au tissu pulmonaire. L’épithélium : riche en cellules

caliciformes dans les VAS, devient cylindrique unistratifié dépourvu de cellules

caliciformes dans les petites bronches distales. La transition se fait progressivement.

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Les Pneumocytes de type I sont des cellules à fin cytoplasme, peu visible, couvrant la

majeure partie de la surface alvéolaire. Les Pneumocytes de type II, plus abondants,

couvrent une surface alvéolaire plus réduite, avec noyau nucléolé et cytoplasme

vacuolisé. Le tissu conjonctif de soutien fine est constitué de couche de minces fibres de

réticuline, de collagène et élastique. Le riche réseau capillaire est reconnaissable par la

présence au niveau de petits espaces de globules rouges. Les macrophages intra-

alvéolaires assurant la phagocytose de petites particules qui peuvent atteindre les

alvéoles : macrophages alvéolaires ou cellules à poussières.

I. 2. ANATOMIE DES BRONCHES

I. 2. 1. CONFIGURATION EXTERNE

Les bronches sont des conduits aérifères semi-rigides arborescents situés entre la

trachée et les alvéoles pulmonaires.

Bronche principale droite

Longue d’environ 2,5 cm, elle est presque verticale et légèrement concave médialement.

Elle répond en avant, à l’artère, aux veines pulmonaires droites et à la veine cave

inférieure ; en arrière, aux vaisseaux bronchiques et au nerf vague droit et en haut, elle

est surcroisée par l’arc de la veine azygos accompagnée de son lymphonoeud. Elle

donne sur sa face latérale, à 1 cm de son origine, la bronche lobaire supérieure droite qui

se divise en bronches segmentaires apicale (BI), postérieure (BII), et antérieure (BIII).

Elle se prolonge par la bronche intermédiaire qui se termine en bronches lobaires

moyenne et inférieure. La bronche lobaire moyenne droite naît à 2 cm en dessous de la

bronche lobaire supérieure. Elle se divise en bronches segmentaires latérale (BIV) et

médiale (BV) [13].

La bronche lobaire inférieure droite se ramifie en bronches segmentaires

supérieure(BVI), basale médiale (BVII), basale antérieure (BVIII), basale latérale (BIX)

et basale postérieure (BX).

Bronche principale gauche

Elle est, à son origine, concave en haut, puis elle est concave médialement et en bas.

Elle est plus étroite et mesure environ 5 cm. Elle répond en avant, à l’artère et aux

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veines pulmonaires gauches, à la plèvre et au poumon gauches ; en haut, à l’arc

aortique, le lymphonoeud du ligament artériel et le nerf laryngé récurrent, et en arrière,

à l’œsophage, à l’aorte thoracique et au nerf vague gauche. La bronche principale

gauche se termine en bronches lobaires supérieure et inférieure. La bronche lobaire

supérieure gauche donne : un tronc crânial qui se subdivise en bronches segmentaires

apico-postérieure (BI+II) et antérieure (BIII), un tronc caudal qui se subdivise en

bronches segmentaires lingulaires supérieures (BIV) et inférieures (BV). La bronche

lobaire inférieure gauche se ramifie en bronche segmentaire supérieure (BVI), basale

médiale (BVII), basale antérieure (BVIII), basale latérale (BIX) et basale postérieure

(BX) [13].

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Figure 6 : Arbre trachéo-bronchique

(Source : Anatomie-Netter-Thorax-Www-fmp-usmba-un-Ma)

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I. 2. 2. CONFIGURATION INTERNE

Les bronches souches et lobaires ont des architectures de base comparable à la trachée,

exceptée au niveau du chorion qui contient un réseau de fibres élastiques plus abondant,

des faisceaux discontinus de FML, au niveau de la sous-muqueuse avec moins de

structures glandulaires, les anneaux cartilagineux sont discontinus.

Les bronches segmentaires se modifient progressive le long de l’épithélium. Le chorion

est entouré d’une couche musculaire lisse spiralée. Les glandes et les amas cartilagineux

se raréfient. Les bronchioles sont dépourvues de cartilage et de glandes. Leur Lumière

est de forme étoilée au repos. L’épithélium est simple, cylindrique, cilié. Au-delà des

bronchioles les cellules caliciformes sont absentes. La couche musculaire est lisse,

spiralée.

Les bronchioles terminales sont de revêtement cylindrique cilié dépourvu de cellules

caliciformes mêlées à de rares cellules non ciliées (cellules de Clara). Ces dernières

forment le type cellulaire principal de l’épithélium des bronchioles respiratoires [10].

I. 3. ANATOMIE TOPOGRAPHIQUE

I. 3. 1. POUMON DROIT

La face externe répond à la paroi thoracique. La face médiastinale présente le hile dont

le recouvrement pleural se poursuit vers le bas par le ligament triangulaire oblique en

bas et en arrière. La base répond à la coupole diaphragmatique droite. Le sommet droit

entre en rapport avec les organes de la base du cou. Le bord antérieur et inférieur sont

minces, le bord postérieur épais répond à la gouttière costovertébrale [13].

Rapports du pédicule pulmonaire droit:

Avant : la plèvre médiastinale pré-hilaire, la veine cave supérieure, nerf phrénique,

péricarde

Arrière : la plèvre médiastinale rétro-hilaire, le pneumogastrique droit qui croise la

face postérieure de la bronche, la grande veine azygos.

Haut : crosse de l’azygos (avec le 1er relais ganglionnaire du poumon droit autour de

la crosse, dans la loge de Barety), la chaîne lymphatique latéro-trachéale droite avec le

ganglion de la crosse de l’azygos.

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Bas : ligament triangulaire du poumon, veine cave inférieure, oreillette (atrium)

droite

I. 3. 2. POUMON GAUCHE

La face externe répond à la paroi thoracique; La face médiastinale présente le hile; La

base est un peu moins étendue qu’à droite mais descend plus bas. Le sommet gauche est

un peu moins élevé que le droit.

Rapports du pédicule pulmonaire gauche:

Avant : la plèvre médiastinale pré-hilaire, le péricarde qui recouvre la terminaison

des veines pulmonaires, la face antérieure de la bronche gauche bombe à l’extrémité du

récessus pulmonaire gauche de la cavité péricardique, la crosse de l’aorte et le nerf

phrénique gauche

Arrière : la plèvre médiastinale rétro-hilaire, l’aorte thoracique descendante, l’

œsophage au contact du premier centimètre de la bronche gauche, et le nerf X gauche

qui croise la face postérieure de la bronche à 03 centimètres environ de son origine, le

canal thoracique, derrière l’œsophage

Haut : la crosse de l’aorte, la face inférieure de sa portion horizontale repose sur la

bronche, laissant une empreinte. Elle est unie à l’origine de l’artère pulmonaire gauche

par le ligament artériel, le nerf récurrent gauche qui croise la face inférieure de l’aorte

en arrière du ligament artériel, sur le bord supérieur de la bronche.

Bas : ligament pulmonaire oreillette gauche et ventricule gauche

En dedans : le péricarde

Rapports avec le hile à droite :

Le hile du poumon droit est une cavité ovalaire située sur la face interne, près du

bord postérieur. La lèvre postérieure est verticale, la lèvre antérieure oblique en bas et

en arrière. Le fond est silloné par les deux scissures qui séparent les trois lobes. La

plèvre s’invagine dans la cavité hilaire.

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La bronche droite occupe la partie postéro-supérieure dans la cavité, sa convexité

vers le fond.

Rapports avec le hile à gauche :

Le hile du poumon gauche est une cavité triangulaire située sur la face interne, près

du bord postérieur. La lèvre postérieure est verticale, la lèvre antérieure sinueuse, la

supérieure horizontale. Sur le fond une scissure sépare les deux lobes. La plèvre

s’invagine dans la cavité hilaire.

La bronche gauche occupe la partie postéro-supérieure de la cavité, sa convexité vers

le fond.

I.4. VASCULARISATION ET INNERVATION

Artères et veines

Elles forment deux systèmes : un système fonctionnel comprenant les artères et veines

pulmonaires et un système nourricier, comprenant les artères et veines bronchiques. La

segmentation de l’artère pulmonaire calque celle des bronches (on rappelle que l’artère

pulmonaire correspond au hile fonctionnel, pour les échanges gazeux, alors que les

artères bronchiques vascularisent le poumon). L’artère pulmonaire naît du ventricule

droit, dans le péricarde. Elle s’enroule autour de l’aorte ascendante puis se divise en

artères pulmonaires droite et gauche. L’artère pulmonaire droite croise en avant la

bronche lobaire intermédiaire, puis se retrouve sur son bord latéral, puis passe à la face

postérieure de l’arbre bronchique (les artères de la pyramide basale sont en arrière des

bronches). Elle donne des rameaux pour chaque segment. Retenir qu’elle est antérieure,

puis latérale, puis postérieure [10].

L’artère pulmonaire gauche passe en avant de la bronche souche gauche. Elle devient

latérale puis postérieure, à la partie inférieure de la pyramide basale. Elle donne des

rameaux pour les différents segments.

Les veines pulmonaires supérieures sont en avant des bronches, ce sont les éléments les

plus antérieurs du pédicule. A droite, la veine pulmonaire a en général 2 racines :

crâniale (lobe supérieur) et caudale (lobe moyen). Elle draine le lobe moyen et le lobe

supérieur. A gauche, la veine pulmonaire a 3 racines : 2 apicales et une caudale (pour la

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lingula). Les veines pulmonaires inférieures sont rétrobronchiques (en arrière des

bronches). Elles ont 2 racines chacune : crâniale et caudale.

Vaisseaux lymphatiques

Il suit la segmentation pulmonaire. Il y a des nœuds lymphatiques (ou lymphonoeuds) le long

des bronches segmentaire et dans le hile. Les nœuds lymphatiques bronchiques et du hile se

drainent ensuite dans le médiastin, selon quatre voies de drainage différentes reparties en

cadrans : supérieur droit, inférieur droit, supérieur gauche, inférieur gauche. Ils forment deux

systèmes : l’un est superficiel et pleural, l’autre est profond, suivant l’arbre bronchique

et les vaisseaux pulmonaires. Sur leur trajet s’interposent les nœuds pulmonaires, le

long des bronches segmentaires, et les nœuds broncho-pulmonaires situés dans le hile.

Chaque poumon présente trois territoires lymphatiques :

Les territoires pulmonaires supérieurs :

La partie antéro-médiale du lobe supérieur droit se draine dans les nœuds

trachéobronchiques supérieurs et para trachéaux droits tandis que la partie supérieure du

lobe supérieur gauche se draine dans les nœuds prévasculaires et trachéobronchiques

supérieurs gauches.

Les territoires pulmonaires moyens se drainent dans les nœuds trachéobronchiques

supérieurs et inférieurs. Les territoires pulmonaires inférieurs comprennent les segments

basaux des lobes inférieurs. Ils se drainent dans les nœuds trachéobronchiques inférieurs

et pulmonaires juxta-œsophagiens.

Innervation

Ils proviennent du plexus pulmonaire, constitué de neurofibres parasympathiques (nerf

vague) bronchodilatatrices, et de neurofibres sympathiques broncho constrictrice. Les

plèvres sont innervées par des rameaux issus du nerf phrénique, principalement destiné

à l’innervation du diaphragme.

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Figure 5 : Voies de drainage des poumons

(Source : Anatomie-Netter-Thorax-Www-fmp-usmba-un-Ma)

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II. PHYSIOLOGIE DES ÉCHANGES GAZEUX:

II. 1. Les zones fonctionnelles

Il y a deux zones fonctionnelles : une zone conductrice qui sert de passage de l'air mais

surtout de filtre pour l'air inspiré : inclus la bouche, le nez, la trachée, les bronches et les

bronchioles, une zone respiratoire qui permet les échanges gazeux grâce à 300 millions

d'alvéoles. Cette zone représente une grande surface d’échange pour la diffusion de l’air

(70m2). L'air qui va atteindre les poumons est réchauffé et saturé en vapeur d'eau. Ces

deux phénomènes (réchauffement et humidification) permettent de maintenir la

température corporelle.

A l'inspiration de repos on inhale en moyenne 500 ml d'air. Seulement 350 ml

parviennent aux alvéoles. En effet, 150 ml ne participe pas aux échanges alvéolo-

capillaires. On dit alors qu'il existe un espace mort (ou volume mort) qui ne participe

pas aux échanges [14].

II. 2. Les volumes respiratoires

Les Volumes respiratoires (inspiration et expiration) peuvent être mesurés au repos

grâce à ce que l’on appelle l’Exploration Fonctionnelle Respiratoire (EFR). L’EFR se

fait par spirométrie (mesure des volumes). On peut aussi définir ce que l’on appelle des

volumes dynamiques. Parmi les volumes dynamiques on mesure en général le volume

expiré maximal par seconde (VEMS). Ce volume a peu d’intérêt tout seul. Il est

rapporté à la capacité vitale et le rapport VEMS / CV (capacité vitale) représente

l’indice de TIFFENEAU. Cet indice chez tous les sujets qui ont des poumons en bon

état avec les bronches ouvertes doit représenter 80% (ca veut dire qu’à l’expiration on

doit être capable d’expirer à la première seconde d’expiration 80% de notre capacité

vitale). La capacité vitale représente la somme de trois volumes : le volume courant ou

volume tidal, le volume de réserve inspiratoire (VRI), le volume de réserve expiratoire

(VRE) [14].

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Page 41: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

Figure 7 : Volumes respiratoires dans un spirogramme

(Source : Spirogramme. https://www.ncbi)

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Ces volumes dépendent de l’âge, du sexe et de la taille.

Valeurs moyennes des différents volumes : VC ≈ 500 ml, VRI ≈ 2,5 l, VRE ≈ 1,5 l, CV

≈ 4,5 l, VR ≈ 1l, CPT ≈ 5,5 l, VEMS ≈ 3,4 l avec le spiromètre on ne peut mesurer que

des volumes mobilisables (VC, VRE, VRI).

La diffusion des gaz se fait à travers la membrane alvéolo-capillaire. Cette membrane se

trouve entre les alvéoles et les capillaires. On parle de diffusion alvéolo-capillaire. Cette

membrane alvéolo-capillaire a une surface très importante et fine, ce qui permet à l’O2

de passer facilement. Sa surface augment avec l’effort. Elle est de l’ordre de 70 m² au

repos et d’environ 120m² à l’exercice. L’O2 traverse par gradient de pression (c'est-à-

dire d’une zone de haute pression vers une zone de basse pression) la membrane

alvéolo-capillaire.

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Page 43: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

Figure 8 : Echanges gazeux alvéolo-capillaires

(Source : Echanges alvéolo-capillaire. https://www.ncbi)

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DEUXIEME PARTIE :

METHODES ET RESULTATS

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METHODE

I. 1. Cadre de l’étude

Notre étude a été réalisée au sein du service de chirurgie thoracique du CHU-HJRA.

Chirurgie thoracique

Le service de chirurgie thoracique se compose d’un Professeur Titulaire, d’un Chef de

Clinique, de deux Anciens Internes Qualifiants, d’Internes en cours de formation, d’une

Infirmière Major, de quatres Infirmiers, de trois Agents d’appui, et d’une Secrétaire.

Le service dispose de 33 lits qui sont répartis en six chambres, dont 03 salles sont

payantes.

I. 2. Type d’étude

Il s’agit d’une étude transversale descriptive sur la survenue des complications et la

mortalité post-opératoire des cas de résection pulmonaire.

I. 3. Période d’étude

Notre étude s’est déroulée sur une période de 07ans, allant de janvier 2009 au Mai 2016.

I. 4. Population d’étude et population étudiée

Population d’étude : patients hospitalisés en chirurgie thoracique

Population étudiée : il s’agit d’une étude exhaustive des résections pulmonaires

compliquées et non compliquées au CHU-JRA.

I. 5. Critère d’inclusion

Nous avons inclus dans notre étude, tous les patients âgé de plus de 18 ans, des deux

sexes, ayant bénéficié de lobectomie, bilobectomie, ou pneumonectomie, durant la

période d’étude. Les résections pulmonaires majeures seulement ont été incluses.

La lobectomie est une opération chirurgicale visant à retirer un lobe entier d'un poumon.

La bilobectomie consiste à réséquer deux lobes du poumon droit

La pneumonectomie est une intervention chirurgicale consistant à enlever un poumon.

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I. 6. Critères d’exclusion

Les patients ont été exclus si les dossiers médicaux étaient incomplets, c’est à dire ne

comprenant pas d’observation médicale ou de protocole opératoire. Les patients sans

bilan cardio-respiratoire fonctionnel ont également été exclus.

I. 7. Taille de l’échantillon

Nous avons effectué une étude exhaustive de tous les cas de résection tumorale dans le

service de chirurgie thoracique du CHUJRA.

I. 8. Paramètres à étudier

I. 8. 1. Terrain

Age

Genre : masculin ou féminin

Etat nutritionnel

La malnutrition se définit par un apport nutritionnel et énergétique insuffisant pour le

besoin du métabolisme de l’individu.

I. 8. 2. Etat général en post-opératoire

L’Indice de Performans Status varie de 0 à 4.

Score 0 : Capable d’une activité identique à celle précédant la maladie

Score 1 : Activité physique diminuée, mais ambulatoire et capable de mener un travail

Score 2 : Ambulatoire et capable de prendre soin de soi-même, incapable de travailler et

alité moins de 50% du temps.

Score 3 : Capable seulement de quelques activités, alité ou en chaise plus de 50% du

temps

Score 4 : Incapable de prendre soin de soi-même, alité ou en chaise en permanence

I. 8. 3. Bilan respiratoire fonctionnelle (E.F.R)

Le syndrôme obstructif se définit par une baisse de la valeur de la VEMS par rapport à

la valeur théorique, pouvant s’interpréter plus facilement par le rapport de TIFFENEAU

au cours de l’Exploration Fonctionnelle Respiratoire.

23

Page 47: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

I. 8. 4. Hémogramme en post-opératoiree

Une anémie se définit par un taux d’hémoglobine inférieur à 12g/dL chez l’homme, et

inférieur à 11g/dL chez la femme. Une hyperleucocytose se définit par un taux de

globules blancs supérieur à 10.000.

I. 8. 5. Radiographie du thorax à la recherche de pneumopathies post-

opératoires

I. 8. 6. TDM thoracique à la recherche d’image en faveur de pneumopathies, de

fistules broncho-cavitaires

I. 8. 7. Diagnostic final retenu : cancer broncho-pulmonaire, aspergillome,

autres (dilatation des bronches, infection, etc.)

I. 8. 8. Donnée concernant l’intervention chirurgicale

Le type de l’intervention a été comparé. Une pneumonectomie se définit par une

ablation chirurgicale du poumon avec ou sans résection-anastomose de la trachée. Une

lobectomie se définit par une ablation chirurgicale d’un lobe. Elle est alors dite

« simple ». La présence ou non de résection anastomose de la trachée permet de définir

si une lobectomie est dite « compliquée ». Une bilobectomie se définit comme une

résection chirurgicale de deux lobes du poumon, notamment au niveau du poumon

droit. La localisation de l’intervention a également été prise en compte si l’on a opéré à

droite ou à gauche.

I. 8. 9. Documentation bactériologique et identification du germe

I. 8. 10. Traitement médical reçu :

Broncho-dilatateur

Ventilation non invasive prophylactique

Antalgique

Antibiothérapie

Kinésithérapie respiratoire

24

Page 48: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

I. 8. 11. Complications post-opératoires :

Complications respiratoires

Insuffisance respiratoire aigüe

Atélectasies

Pneumopathies post-opératoires

Détresse respiratoire

Fistules bronchiques

Complications pariétales

Fractures des côtes

Infection de paroi

Abcès des parties molles

Hernies pulmonaires

Complications cardio-vasculaires

Arythmies

Infarctus

Complications neurologiques

Paralysies récurentielles

Paralysies phréniques

Atteinte du nerf intercostal

Synostoses

Complications digestives

Fistules de l’œsophage précoce

Fistules de l’œsophage tardif.

Type de complication selon ClavinDindo

Grade I : Tout évènement post-opératoire indésirable ne nécessitant pas de traitement

médical, chirurgical, endoscopique ou radiologique. Les seuls traitements autorisés sont

les antiémétiques, antipyrétiques, antalgiques, diurétiques, électrolytes et la

physiothérapie.

25

Page 49: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

Grade II : Complication nécessitant un traitement médical n’étant pas autorisé dans le

grade 1.

Grade III : Complication nécessitant un traitement chirurgical, endoscopique ou radiologique.

IIIa : Sans anesthésie générale

IIIb : Sous anesthésie générale

Grade IV : Complication engageant le pronostic vital et nécessitant des soins intensifs

IVa : Défaillance d’un organe

IVb : Défaillance multi-viscérale

Grade V : Décès

Suffixe d : Complication en cours au moment de la sortie du patient nécessitant un suivi

ultérieur (d = discharge)

I. 9. Mode de collecte des données

Les données ont été recueillies à partir d’une fiche de questionnaire préétablie. Elles ont été

traité par la suite par le logiciel Microsoft Word 2013 et Microsoft Excel 2013.

I. 10. Limite de l’étude

Notre étude était limitée par l’exposition probable à des biais de sélection et d’observation par

faute de donnée.

I. 11. Ethique de recherche

Le secret médical a été respecté durant toute l’étude. Elle est réalisée dans le respect de la

confidentialité envers les patients.

26

Page 50: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

RESULTATS

Durant la période d’étude, nous avons pu colliger 35 dossiers médicaux répondant à nos critères

d’inclusion.

II. 1. L’âge

La population d’étude est une population adulte. L’âge médian était de 51,05 ans avec des

extrêmes de 25 à 67 ans. La catégorie d’âge la plus fréquente est classée entre l’âge de 50 à 60

ans avec une prédominance de 53 %.

27

Page 51: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

Figure 9 : Répartition des tranches d’âges des cas de résection pulmonaire

30 - 40 ans 41 - 50 ans 51 - 60 ans 61 - 67 ans30 – 40 ans 41 – 50 ans 51 – 60 ans 61 – 67 ans

53%

20%

13%.

28

Page 52: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

II. 2. Le genre

Durant la période d’étude, 35 patients dont 21 hommes, 14 femmes ont été opérés de

résection pulmonaire à l’Hôpital Universitaire de Joseph Ravoahangy Andrianavalona

avec un sex ratio = 1,5.

II. 3. Etat général

L’Indice de Performans Status est inférieur ou égal à 2 dans 73% des patients.

II. 4. L’hémogramme est normal chez 16 patients (45,71%).

L’anémie est présente chez 8 patients (22,85%), on retrouve une hyperleucocytose chez

9 patients (25,71%).

II. 5. L’Exploration fonctionnelle respiratoire

Parmi les 25 spirométries réalisées : Sept patients (20%) présentent un trouble

ventilatoire restrictif, 6 patients (17%) présentent un syndrôme obstructif avec une

altération de la VEMS, un syndrôme mixte chez 6 patients (17%), EFR normale chez 6

patients (17%).

29

Page 53: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

Trouble obstructif

Trouble mixte Trouble

restrictif

Normal

Figure 10 : Répartition des patients selon les résultats de l’EFR

16%

20%

30

Page 54: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

II. 6. Diagnostic retenu

La cause infectieuse a été l’indication chirurgicale principale, avec l’aspergillome dans

54,28%, et des infections chroniques non spécifiques dans 5,71%, et une dilatation des

bronches dans le cadre de lésion séquellaire tuberculeuse dans 2,85%. La cause a été

tumorale dans 37,14%.

II. 7. Traitement chirurgical

La lobectomie constituait la majorité du type d’intervention chirurgical. Parmi les 35

résections pulmonaires réalisées, 20 patients ont été opéré à droite.

31

Page 55: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

Lobectomie

Pneumonectomie

Bilobectomie

Figure 11 : Répartition de la population selon le type de résection pulmonaire

32

Page 56: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

II. 8. Traitement médical

La prescription d’antibiotique et d’antalgique a été systématique en post-opératoire. La

kinésithérapie a été prescrite chez tous les patients. La transfusion sanguine était

indiquée dans plus de la moitié des cas.

33

Page 57: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

Figure 12 : Traitement médical reçu en post-opératoire

100%

74%

40%

20%

34

Page 58: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

II. 9. Morbidités post-opératoires

Complications post-opératoires Effectifs Taux (%)

Complications respiratoires

Insuffisance respiratoire aigüe 02 (5,6%)

Atélectasies 01 (2,8%)

Pneumopathies post-opératoires 05 (14%)

Détresse respiratoire 01 (2,8%)

Fistules bronchiques 01 (2,8%)

Complications pariétales

Fractures des côtes - -

Infection de paroi 03 (8,5%)

Abcès des parties molles -

Hernies pulmonaires - -

Complications cardio-vasculaires

Arythmies - -

Infarctus - -

Complications neurologiques

Paralysies récurentielles - -

Paralysies phréniques - -

Atteinte du nerf intercostal - -

Synostoses - -

Complications digestives

Fistules de l’œsophage précoce 01 (2,8%)

Fistules de l’œsophage tardif. - -

II. 10. Mortalité post-opératoire

Six patients (17%) étaient décédés en post-opératoire. Trois patients ont présenté un état

de SEPSIS. Deux patients ont présenté des complications respiratoires dans un tableau

de détresse respiratoire. Un patient est décédé suite à un état de choc hypovolémique

devant une hémoptysie importante. Parmi les six patients décédés : un patient était

hypertendu, deux patients étaient diabétiques, deux patients étaient malnutris.

35

Page 59: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

TROISIEME PARTIE :

DISCUSSION

Page 60: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

DISCUSSION

La meilleure évaluation de l’opérabilité d’un sujet est l’évaluation clinique du praticien

expérimenté. La présence de comorbidités, de troubles cognitifs débutants ou une

dépendance à l’entourage sont autant de facteurs qui doivent peser dans la décision.

Différents paramètres entrent en jeu dans la morbi-mortalité post-opératoire. Après une

analyse de régression effectuée par Arozullah et al, le score pronostic comprenait

également ces variables : l’âge, le statut fonctionnel, la perte de poids récente, les

antécédents vasculaires cérébraux, les antécédents de transfusion, le tabagisme actif,

l’intoxication éthylique chronique et le type d’intervention chirurgicale [2, 3, 4, 5].

Age

D’après une étude en Europe sur une totale de 26.085 patients qui ont subi une résection

pulmonaire: l’âge moyenne était de 65.4 ± 11.4 ans [10]. En Egypte, l’âge variait de 24–

68 ans [11]. Une série monocentrique de 29 patients atteints de tuberculose

multirésistante qui ont été traité par des résections pulmonaires avait retrouvé une

tranche d’âge variant entre 20 à 66 ans avec une médiane de 37,03 ± 8,69 ans [12].

Dans notre étude: La majorité de nos patients étaient âgés de plus de 50 ans avec un pic

de fréquence entre l’âge de 50 à 60 ans constituant 53 % des patients.

Cette nette différence s’explique par la cause tumorale plus élevée dans les autres pays,

l’espérance de vie y étant plus longue [15]. En effet, l’incidence tumorale est plus

élevée dans les pays développés où les principales indications restent les cancers

broncho-pulmonaires, touchant surtout les patients âgés, tandis que dans les PVD tel

que Madagascar, ce sont les pathologies infectieuses retrouvés le plus fréquemment

chez les adultes jeunes qui prédominent.

La fréquence de complications postopératoires globale chez les patients d’âge supérieur

à 70 ans était estimée à 35 % [14]. Les patients âgés de moins de 75 ans sans co-

morbidité présentait du taux de morbidité en post-opératoire de 1,3%, les patients âgés

de plus de 75 ans avec des co-morbidités avait présenté un taux de morbidité de 5,8% (P

< 0,1) [14]. L’âge moyen était de 58.62 ± 10.54 ans avec des extrêmes de 18–83 ans

[15].

36

Page 61: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

Dans une étude analysant spécifiquement les patients de plus de 70 ans, la fréquence des

complications mineures et des complications majeures étaient respectivement 57% et

13%. Dans une étude récente, comparant les suites opératoires après lobectomie vidéo-

assistée et lobectomie par thoracotomie chez des patients de plus de 70 ans, le taux de

complications de grade supérieur ou égal à 2 était de 37% pour les lobectomies par

thoracotomie postérolatérale. Les complications infectieuses, respiratoires et cardiaques

étaient les principales complications rencontrées en chirurgie thoracique [2 - 5].

Genre

Fujita et al avait trouvé une prédominance masculine des patients avec un sex ratio de 1,

05 en Europe [10], de 1, 85 en Egypte [11], de 1,56 en Afrique [15].

Notre étude avait également retrouvé les mêmes résultats avec un sex ratio de 1,5.

Ceci s’explique par la prédominance masculine des cancers broncho-pulmonaires, cela

associée à la prevalence élevée du tabagisme masculin.

Type de traitement chirurgical

Dans notre étude : La lobectomie était l’intervention la plus indiquée. La lobectomie

représentait 83%, la pneumonectomie représentait 11%, la bilobectomie dans 6% des

cas.

Ceci s’explique par le fait que la lobectomie associée à un curage ganglionnaire reste le

gold standard du traitement chirurgical d’un cancer broncho-pulmonaire au stade de

début. Les patients atteints de cancer broncho-pulmonaires présentent pour la plupart

des facteurs de risque cardio-vasculaires comme le tabagisme, ou ont été diagnostiqué

de BPCO, l’exposant d’avantage à une morbi-mortalité en post-opératoire.

Bien que la résection pulmonaire offre les meilleures chances de guérison pour les

patients atteints de carcinome non-à-petites cellules, il n’en demeure pas moins qu’il

s’agit d’une procédure complexe et non dénuée de risque puisque 20% à 50% des

patients présenteront des complications post-opératoires.

Selon l’analyse d’une large cohorte de patients opérés aux Etats-Unis et comparée à

d’autres types d’interventions, la chirurgie pulmonaire est grevée d’un taux élevé de

37

Page 62: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

mortalité opératoire (12% de décès versus 10,1% en chirurgie abdominale, 5,7% en

chirurgie vasculaire et 3,8% en chirurgie orthopédique) [25, 26].

En Europe, sur une population d’étude de 71.175 patients hospitalisés, 81% des patients

avaient été opéré de lobectomie et 19% de résection atypique [13]. Du 1er janvier 2009

au 31 décembre 2014, 19.304 cas de résection pulmonaire (861 pneumonectomies,

13.911 lobectomies, 571 segmentectomies, 2.306 résection de type wedge, 1.459

bilobectomies, et 196 bullectomies [15]. 74.9% était des lobectomies, 2.7% des

segmentectomies, et 14.5% était des résections type wedge. Près de 90% des patients

avaient bénéficié de curage ganglionnaire [16]. Sur 26.085 patients étudiés: 21.679

(83.2%) avait été opéré pour lobectomie, 1.446 patients de bilobectomies (5.5%), 1.697

cas de pneumonectomies (6.5%) [17].

La mortalité après résection pulmonaire variait de 2 à 12 %, en fonction du terrain et du

type de chirurgie, malgré d’importants progrès dans les techniques chirurgicales et

anesthésiques. La mortalité opératoire après chirurgie d’exérèse pulmonaire pour cancer

se situe d’après une étude récente entre 3 et 6 % [18 - 25].

Voie d’abord

D’après une étude menée par Dales et Al en sur 1847 patients opérés d’une résection

pulmonaire, 899 patients avaient bénéficié de lobectomies (49%), 724 patients (95%)

avaient été opéré par voie thoracoscopique, et 85 patients de pneumonectomie (5%). Le

taux de rehospitalisation générale était de 9.3% sans difference notable parmi les

patients opérés pour lobectomie (9,1%), pneumonectomie (11,8%), dont 8,4% avait été

abordé par voie thoracoscopique. Le délai de réadmission était de 14 jours pour les

thoracotomies, 13 jours pour les voies thoracoscopique [26]. Dans la littérature : les

patients opérés par thoracotomie pour une affection maligne ou bénigne présentant un

risque élevé des complications post-opératoires, à l’origine d’une morbidité importante,

après exérèse réglée, s’estimait autour de 25% [6, 7, 8].

Une étude menée par Busch et al avait rapporté une incidence de 39% de complications

post-opératoires dont 22% classées comme complications majeures, chez les patients

ayant bénéficié d’une thoracotomie pour néoplasie pulmonaire. Les complications dites

majeures incluaient : les pneumopathies, la détresse respiratoire requerrant une

38

Page 63: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

ventilation mécanique plus de 4 jours, la nécessité de fibro-aspirations à répétition et la

nécessité d’une trachéotomie. Lorsque la résection était étendue à la paroi thoracique,

les complications post-opératoires atteignaient 82% des patients [3].

En effet, la vidéothoracoscopie entre dans le cadre de la chirurgie mini-invasive, qui

intéresse l’ensemble des disciplines chirurgicales. En chirurgie thoracique les

procédures dites minimalement invasives sont très fréquentes dans les pays développés

avec l’endoscopie, la bronchoscopie rigide, la pleuroscopie mais aussi la

vidéothoracoscopie chirurgicale. Une des caractéristiques de cette dernière est d’être

très variée dans ses modalités, allant de la vidéothoracoscopie totalement endoscopique

au mini-abord vidéo-assisté. Cette hétérogénéité amène beaucoup de confusion quant à

la compréhension des voies d’abord, et notamment de leurs avantages potentiels. Si elle

est très répandue dans la prise en charge des pathologies pleurales où elle a quasiment

remplacé la chirurgie ouverte, son rôle dans les exérèses majeures reste limité et parfois

discuté, notamment dans les pays francophones. Les critiques les plus pertinentes

résident sur la nécessité de dissection des gros vaisseaux au cours des interventions en

chirurgie thoracique, ce qui a développé une méfiance à l’égard de cette voie d’abord

[14-24].

En cancérologie, la thoracoscopie a permis d’évaluer avec précision l’extension de

certains cancers et de contre-indiquer parfois certains interventions trop risquées pour le

patient. Elle seule permet parfois de diagnostiquer certains phénomènes néoplasiques,

mais surtout d’envisager les possibilités thérapeutiques dont les résections pulmonaires.

La lobectomie avec curage ganglionnaire étant le gold standart du traitement chirurgical

des cancers broncho-pulmonaires non à petites cellules.

Ces dernières années, le développement des techniques chirurgicales thoraciques par

thoracoscopie est spectaculaire. Cela grâce à l’apparition d’un matériel performant, aux

indications multiples. Le confort et le souci esthétique du patient y sont pour beaucoup.

Toutes nos voies d’abord étaient la thoracotomie. Aucun patient n’avait bénéficié d’une

thoracoscopie. Par défaut de plateau technique et les moyens financiers limités du

patient. Les complications pulmonaires, en particulier chez des patients BPCO, sont

39

Page 64: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

fréquentes et entraînent une prolongation du séjour hospitalier qui grève lourdement le

budget de nos hôpitaux.

Indication chirurgicale

Si la chirurgie constitue le traitement de première intention du cancer bronchique non à

petites cellules localisé, y compris chez les personnes âgées, l’acte chirurgical est

néanmoins grevé dans cette population d’une importante morbimortalité et la

pneumonectomie reste le geste chirurgical entraînant les complications les plus sévères

[5, 9, 25, 26].

Plusieurs facteurs pronostiques de la survie ont été rapportés par la littérature. Ainsi,

pour Mercier et al, les patients avec une métastase métachrone avaient une meilleure

survie que les patients avec une présentation synchrone, avec une survie à 2 ans de

respectivement 38 % [25, 26]. La prise en charge actuelle des CBPNPC de type

adénocarcinome est de plus en plus guidée par la biologie moléculaire et la recherche de

mutations oncogénétiques telles que l’EGFR et l’ALK. L’étude de l’influence des

mutations n’était pas réalisable. Cela limitait également la prediction de l’efficacité

probable du traitement dans notre étude.

Dans la littérature, le traitement de la tuberculose pulmonaire est chirurgicale devant un

échec de traitement, une infection à bacille resistant aux anti-tuberculeux, rechute de la

tuberculose, un parenchyme pulmonaire détruit ou cavitaire en raison du grand nombre

des bacilles qu’il pourrait contenir ; estimé entre cent millions et dix milliard de bacille

par cavité, et la difficulté des antibacillaires à accéder à ces sites hypovascularisés.

Les cavités parenchymateuses constituent en plus un milieu prospère pour la

prolifération et la mutation des BK parce que leurs parois protègent les bacilles des

défenses immunitaires de l’hôte. Il a été démontré une absence de lymphocytes CD4 et

CD8 dans ces lésions et une croissance accrue des bacilles dans les macrophages de ces

cavités[27], pleurésie compliquée de pachypleurite, ou une hémoptysie massive, ou

d’autres complications telle une fistule broncho-pleurale, sténose bronchique. Dans

51,37% une lobectomie avait été réalisée le plus souvent du lobe supérieur, site de

prédilection des lésions tuberculeuses, dans 41,37% : on a réalisé une pneumonectomie.

[17].

40

Page 65: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

Une étude qui a été réalisée aux Etats-Unis que le niveau bas socio-économique, le

tabagisme, l’alcool, la dénutrition, la limite de la résection pulmonaire, les séquelles

tuberculeuses, surtout rencontré dans les pays en voie de développement tel que

Madagascar avait marqué les cas de complication post-opératoire.

La pneumonectomie pour pyothorax chronique tuberculeux n’est cependant pas

recommandée par tous les auteurs à cause de ses difficultés techniques et ses

complications fréquentes. Des techniques alternatives sont plus privilégiées comme, la

décortication, la thoracoplastie et la thoracomyoplastie, avec conservation d’ »un

poumon prothèse ». Cependant, ce poumon est de mauvaise qualité et peut être source

de complications secondaires comme la suppuration bronchique, les hémoptysies et la

contamination controlatérale.

L’aspergillome classique résulte de la colonisation de spores d’aspergillus fumigatus

organisés en feutrage mycélien dense d’une cavité pulmonaire préexistante en

particulier la caverne tuberculeuse détergée et dépourvue d’un système de défense

locale [2, 3]. La chirurgie reste le traitement de référence de cette forme clinique en

dépit des difficultés opératoires [3]. Elle permet à la fois de stériliser le foyer de

l’aspergillus, par une résection complète de la truffe aspergillaire avec sa cavité et

d’éviter les récidives [4].

Cette affection nécessite alors un traitement approprié. Plusieurs moyens ont été

proposés et historiquement, la première résection chirurgicale avec succès avait été

réalisée par Gerstyl, Wideman et Newmann en 1948. [10] La prise en charge des

aspergillomes pulmonaires réclame une attitude thérapeutique stricte et un arbre

décisionnel bien adapté à chaque situation et selon le plateau technique disponible

comme nous avons proposé dans cette étude. L’attitude thérapeutique devant

l’aspergillome pulmonaire est généralement chirurgicale.

L’exérèse chirurgicale est le geste qui semble la plus logique face à des lésions simples

et localisées et chez les patients qui ne présentent aucune contre indication de la

résection chirurgicale car l’aspergillus peut déclencher des hémoptysies fatales

imprévisibles. La voie d’abord chirurgicale était la thoracotomie postérolatérale pour

tous les patients le plus souvent au quatrième espace intercostal. Ceci permet de bien

individualiser la truffe aspergillaire dès l’ouverture de la cavité pleurale. La mortalité du

41

Page 66: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

traitement chirurgical de l’aspergillome pulmonaire était très variable selon les series :

4.5% pour Faulkner et al. Et 9% pour Garvey et al, surtout fonction de l’état général du

patient et du parenchyme pulmonaire sous-jacent [6].

On constate que les lobectomies donnaient moins de complications à condition que le

parenchyme restait soit de bonne qualité, lui permettant de s’expandre pour combler la

cavité résiduelle [3]. Les pneumonectomies avaient un taux important de morbidité [3].

L’hémothorax postopératoire se voyait dans 7.5 à 75% des cas en raison du caractère

hémorragique de ce type d’intervention [28].

La chirurgie de l’aspergillome pulmonaire est également envisagé à but préventif des

complications comme une hémoptysie foudroyante pouvant se révéler mortelle pour les

patients, mais également pour améliorer le pronostic de survie, ceci si le siège

anatomique était accessible à la chirurgie, et si le patient était opérable [28].

La pneumonectomie pour aspergillome complexe est une technique admise être difficile

pour la plupart des auteurs, et responsable d’une morbi-mortalité élevée. La durée

moyenne de l’intervention était de 432 mn pour Shiraisi, et de 342 +/- 56,45 minutes

pour Reed. La mortalité des pneumonectomies en cas d’aspergillome est élevée. Pour

Kao, elle est double de celle d’une série de pneumonectomie pour poumons détruits.

En cas de tuberculose séquellaire ou au cours des sarcoïdoses, l’existence même de

dilatation des bronches para-cicatricielle est un facteur de saignement, et pour la

sarcoïdose qui est un facteur de mauvais pronostic, nécessitant un traitement adapté,

éventuellement chirurgical.

Avanttoute chirurgie, il est recommandé de réaliser une fibroscopie bronchique

permettant, si ellen’a pas été réalisée auparavant, d’éliminer une obstruction bronchique

mécanique à l’origine de la bronchectasie.

En effet, dans la série de FUJIMOTO [36], il a été découvert chez 14 patients une

obstruction bronchique à l’origine de la bronchectasie. Les causes de l’obstruction

bronchique retrouvées étaient pour la majorité une tuberculose, parfois un corps

étranger et exceptionnellement une aspergillose ou une tumeur bénigne.

42

Page 67: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

Complications post-opératoires

Complications respiratoires

On sépare classiquement les complications pulmonaires postopératoires survenant au

cours de la période de réveil des complications plus tardives observées généralement au-

delà de la 48ème heure.

Dans notre étude, les complications pulmonaires occupant la Presque quasi-totalité des

complications. En effet, la chirurgie pulmonaire entraîne une augmentation du travail

respiratoire, un syndrôme restrictif, une hypoxémie et une dysfonction des muscles

respiratoires qui peut durer huit semaines. Cela résulte de la création d’une solution de

continuité au niveau des muscles inter-costaux, de la douleur et de la stimulation

viscérale qui, par voie réflexe, diminue la fonction diaphragmatique.

En post-opératoire, on observe une réduction de la force de contraction du diaphragme

et de la contribution diaphragmatique à la ventilation. [45 - 46]. Ces facteurs contribuent

à l’apparition des pneumopathies post-opératoires, ainsi que de l’insuffisance

respiratoire.

Insuffisance respiratoire aigüe

Dans notre étude, deux cas d’insuffisance respiratoire aiguë ont été retrouvé nécessitant

la mise en route d’une ventilation artificielle. Dans la littérature, elle est la deuxième

complication la plus fréquente avec une incidence médiane de 6,75 %. Cette

complication est associée dans plusieurs études à une mortalité élevée [13,17,18,27]. Le

pronostic est probablement plus en rapport avec la complication sous-jacente conduisant

à la ventilation mécanique qu’à cette dernière. Cependant, la ventilation mécanique est

associée avec un risque accru de pneumopathie nosocomiale [28] et de

fistulebronchopleurale, au pronostic redoutable [18, 24].

Pneumopathies post-opératoires

Dans notre étude, la pneumopathie post-opératoire constitue la complication la plus

fréquente avec une prévalence de 14%, avec un délai d’apparition moyen de 48 heures.

La spécificité infectieuse des pneumopathies post-opératoires distinguant les

pneumopathies communautaires et les pneumopathies nosocomiale est liée à leur date

d’apparition.

43

Page 68: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

Schématiquement, les pneumopathies précoces sont des pneumopathies de type

communautaire associées donc au Pneumocoque, à l’Hémophilus. Elles surviennent

potentiellement sur terrain BPCO colonisés par ces mêmes germes, ou par

contamination à partir de la cavité buccale ou du pharynx.

Les pneumopathies secondaires sont en revanche des pneumopathies nosocomiales avec

des germes plus résistants (pyocyanique, autre Gram négatif), et éventuellement

Staphylocoque Méti-R.

Enfin, exceptionnellement, on peut observer des pneumopathies tardives chez les

patients ventilés liées à des CMV. Les chimiothérapies néoadjuvantes augmentent

également l’incidence des infections à levure, et à CMV.

Certains facteurs de risque de développer une pneumonie postopératoire (POP) dans les

suites d’une résection parenchymateuse étendue ont déjà été décrits : un âge de plus de

70 ans, un amaigrissement au cours de 6 derniers mois, une BPCO associée, un

tabagisme actif ou arrêté depuis moins de 2 mois, un alcoolisme, des antécédents de

chirurgie de la tête et du cou. Les cancers bronchiques non à petites cellules

constituaient l’indication chirurgicale la plus fréquente. Les germes les plus

fréquemment retrouvés per-endoscopiques étaient : Haemophilus influenzae,

Streptococcus pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa ou bacilles à Gram négatif (20%)

[42].

Atélectasies

Si dans la littérature, les atélectasies arrivent en troisième position dans les

complications pulmonaires. Un patient a présenté des signes clinico-radiologiques

d’atélectasie durant l’étude, en post-opératoire. Ceci étant relié à l’exérèse pulmonaire

qui est source d’encombrement trachéobronchique postopératoire, dont le

retentissement respiratoire peut être sévère. Il se manifeste secondairement par une

atélectasie ayant ou non une manifestation radiologique. Les atélectasies sont situées

aux deux bases dans la moitié des cas environ et ne sont alors pas spécifique des

résections pulmonaires. Elles sont souvent bien tolérées au plan fonctionnel et

s’accompagnent rapidement d’un décalage thermique. Néanmoins elles sont

responsables d’un shunt droit-gauche important : s’associant à d’autres facteurs de

44

Page 69: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

risque ou d’autres complications, en particulier l’infection broncho-pulmonaire à

laquelle elles prédisposent, pouvant conduire à une détresse respiratoire.

A la fin de l’intervention, il faut expandre tout le parenchyme pulmonaire en ventilant

au ballon sous contrôle de la vue et libérer le ligament triangulaire lors des résections

supérieures, afin de favoriser la réhabilitation thoracique du poumon restant. En post-

opératoire, la prévention des atélectasies est basée sur les exercices respiratoires, les

exercices de toux, les drainages posturaux, et la mobilisation du patient par un lever

précoce.

Dans les cas de collapsus lobaires, une aspiration sous bronchoscopie souple, permettra

d’extraire des bouchons muqueux, parfois associé à des caillots. La prise en charge de la

douleur par analgésie péridurale ou rachianesthésie permettra d’optimiser le toux et la

mobilisation respiratoire des patients en post-opératoire. L’hypersécrétion bronchique

et surtout l’augmentation de la stagnation des sécrétions bronchiques peuvent se

rencontrer dans les suites des lobectomies bronchoplastiques. Elles résultent de la

dénervation bronchique du lobe sous-jacent.

Si l’on ne considère que les atélectasies les plus sévères (collapsus complet du ou des

lobes ipsilatéraux après lobectomie), celles-ci surviennent le plus souvent vers le

troisième/quatrième jour postopératoire, et nécessitent une bronchoscopie thérapeutique

dans 88 % des cas [29]. Ces atélectasies ne s’accompagnent pas d’une surmortalité,

mais augmentent la durée de séjour à l’hôpital [29].

Détresse respiratoire

Dans notre étude, deux patients ont présenté des complications respiratoires dans un

tableau de détresse respiratoire. Les détresses respiratoires précoces postopératoires

constituent la complication la plus redoutable des résections pulmonaires, souvent

létales. Les facteurs de risque de décompensation respiratoire sont : BPCO, insuffisance

respiratoire préalable, obésité, insuffisance ventriculaire gauche.

L’insuffisance respiratoire aiguë entraine une hypercapnie et des signes

d’hypoventilation alvéolaire. Il faut rechercher dans un premier temps un surdosage en

sédatifs ou une BPCO évolutive plus ou moins associés à un spasme bronchique.

C’est la complication la plus redoutable des résections pulmonaires, souvent létale.

Elle nécessite souvent une ventilation artificielle, elle-même source de complications.

45

Page 70: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

La ventilation assistée non invasive est intéressante en postopératoire, améliorant les

paramètres respiratoires sans comporter les complications propres à la ventilation

invasive. La mortalité associée est importante, 50 à 70% après lobectomie, plus de 80%

après pneumonectomie.

La défaillance respiratoire post-pneumonectomie, due à un œdème pulmonaire, est rare

mais de très mauvais pronostic.

Elle se manifeste trois suivant une pneumonectomie et par des infiltrats diffus à la

radiographie thoracique.

Fistules bronchiques

Un cas de fistule bronchique a été retrouvé dans notre étude, devant une persistence du

bullage dans le système d’aspiration du drain thoracique. La fibroscopie bronchique

ayant permit de poser le diagnostic. Les fistules bronchiques précoces restent la

complication la plus redoutée par le chirurgien. Le pronostic est particulièrement

sombre sur les pneumonectomies.

Selon la littérature, l’incidence est plus privilégiée à droite, reliée à la différence

anatomique de la bifurcation trachéobronchique. La bronche droite est plus courte et sa

vascularisation artérielle est moins riche [1].

A gauche, le moignon est naturellement enfouis sous les tissus du médiastin richement

vascularisés. Le diagnostic est fibroscopique. Le traitement repose sur le drainage,

l’antibiothérapie, la renutrition, et d’autre part la chirurgie.

Sur une étude sur les cas de résection pulmonaire, le taux de morbidité était de 11.1%, 2

cas de lobectomies avaient développé un empyème (>350 ml/jour) avec fistule broncho-

pleurale. Durant la première semaine post-opératoire. Plutard en période post-

opératoire, 3 cas de pneumonectomie avait développé un empyème compliquée de

fistule broncho-pleurale [1]. Les fistules broncho-pleurales peuvent survenir en période

postopératoire immédiate (après 15 jours), témoignant du lâchage de la suture

bronchique, ou en période post-opératoire tardive, ce qui est fréquemment associé à un

empyème ou à une récidive tumorale.

46

Page 71: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

Devant une fistule bronchique, le traitement du moignon bronchique par des

attouchements de solution de nitrate d’argent plus ou moins concentrés a déjà été

effectué par différents auteurs. L’inconvénient de cette méthode résulte du fait que les

solutions de nitrate sont, trop dilués et ne s’accompagnent d’aucune modification

intéressante du moignon bronchique, soit très concentrées, et par leur écoulement le

long du tractus bronchique, déclenchent une importante inflammation de la muqueuse,

des bronchites circonscrites et sténosantes avec infection du territoire pulmonaire

correspondant. Pour éviter ces inconvénients, l’utilisation du bâton de nitrate d’argent

pur [12, 13]. Cette méthode a l’avantage de permettre des attouchements tout à fait

électifs de la bronche fistulisée à l’exclusion de tout autre territoire. Ils provoquent

immédiatement une nécrose superficielle de la muqueuse et lui donnent un aspect blanc

laiteux.

Les complications après chirurgie d’exérèse pulmonaire (pneumonectomie, lobectomie,

résection atypique) sont fréquentes et potentiellement graves.

L’imagerie conventionnelle et le scanner ont un rôle important, afin d’assurer un

diagnostic précoce et un traitement approprié. La fuite aérienne prolongée (FAP)

représente la CRPO la plus fréquente en chirurgie de résection pulmonaire. Le bullage

persistant dans le drain thoracique au-delà de 7 jours de la chirurgie en est l’expression

clinique. Selon différentes études, la FAP est une complication fréquente et bénigne qui

influence peu ou pas la mortalité [23, 25].

Son incidence peut aller de 7,9 à 46 % avec une moyenne de 10 %. Licker et al ont

trouvé que la complication respiratoire la plus fréquente après chirurgie de résection

pulmonaire était la FAP avec une prévalence de 20 % [1]. Plus récemment, Periquet

note une incidence d’environ 15 % [1].

Les autres complications précoces sont les fistules broncho-pleurales, le pyothorax,

l’atélectasie, les pneumopathies infectieuses, relativement fréquentes (2 à 22 % des cas),

favorisées par une ventilation mécanique prolongée, l’hémothorax, le chylothorax,

l’œdème pulmonaire, la torsion lobaire, la hernie cardiaque, le textilome, la fistule oeso-

pleurale, tandis que les complications tardives, incluent les fistules broncho et oeso-

47

Page 72: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

pleurales, le syndrome post-pneumonectomie, les fistules artério-veineuses pariétales et

la récidive tumorale locale [25].

D’autres causes bronchopulmonaires sont plus rares : volvulus lobaire, syndrôme du

moignon trop long, granulomes bronchiques, sténoses anastomotiques, syndrôme post-

pneumonectomie, hémorragie, emphysème sous-cutané.

Lors des exacerbations sévères de BPCO, la VNI diminue de façon significative le

recours à l’intubation, le taux d’infections nosocomiales, la durée de séjour en

réanimation et la mortalité [43]. Le bilan fonctionnel avant résection pulmonaire a pour

but de détecter les patients à risque de complications cardio-respiratoires

périopératoires. La prescription des tests fonctionnels doit être hiérarchisée en fonction

de leur valeur prédictive, de leur caractère invasif et du degré de spécialisation du

plateau technique requis.

Complications pariétales

Fractures des côtes, infection de paroi et abcès des parties molles, hernies pulmonaires

Complications cardio-vasculaires

Dans la littérature, le taux de morbidité post-opératoire est élevé chez les patients avec

des co-morbidités cardio-vasculaires devant une chirurgie de résection pulmonaire. Si

l’incidence est de moins de 3% chez les patients non à risques, elle est de 10% chez les

patients à risque [8]. Les résections pulmonaires sont associées à des complications

cardio-vasculaires dans 10 à 15% des cas. On retrouve surtout les arythmies, les

infarctus du myocarde pouvant mener au décès du patient. Dans notre étude, aucune

complication carsdio-vasculaire n’a été note. Ceci s’explique, par la moyenne d’âge

plus jeune des patients dans notre étude, devant la prévalence des causes infectieuses

dans les indications chirurgicales.

Arythmies

Les arythmies supraventriculaires sont les complications cardiaques les plus

fréquentes.Il est nécessaire de corriger l’hypoxémie, d’anticoaguler le patient, un

traitement anti-arythmique est également proposé.

48

Page 73: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

La prévention des sujets à risque, a pu être proposée, elle n’est pas sans inocuité, son

utilité n’est pas prouvée. A moyen terme, une cardioversion est inutile tant que

persistent des facteurs d’irritation péricardique. Ces troubles du rythme sont source

d’hospitalisation prolongée.

Infarctusw

Il a un pronostic sombre. L’existence d’une maladie coronarienne doit être dépistée. Les

autres complications cardio-vasculaires sont : syndrôme orthodéoxieplatypnée, hernie

cardiaque, embolie pulmonaire.

La chirurgie thoracique est une chirurgie lourde, aggravant donc de ce fait les risques

cardio-vasculaires du patient.

D’autre part le tabagisme, facteur de risque cardio-vasculaire indiscutable, est connu

pour favoriser les pneumopathies en post-opératoires. Autres facteurs de risque cardio-

vasculaires étudiées : les cardiopathies ischémiques, l’insuffisance cardiaque

congestive, les accidents vasculo-cérébraux, le traitement à base d’insuline en pré-

opératoire, une élévation de la créatininémie en pré-opératoire.

Une étude menée par Brunelli et ses collègues avait trouvé une pauvre relation cause à

effet entre les résections pulmonaires et les facteurs prédictifs cardio-vasculaires. Une

récente étude a permis de déterminer le ThRCRI (Thoracic Revised Index Cardiak) dont

les résultats n’avaient pas trouvé d’association significative [44, 45].

Les complications cardiovasculaires sont essentiellement représentées par les troubles

du rythme supraventriculaires qui ont un pic de fréquence vers le troisième ou

quatrième jour post-opératoire, et qui ne semblent pas influencer la mortalité [9, 16]. À

côté de ces complications, d’autres complications non spécifiques ont été rapportées

(médiane et extrêmes) : confusion mentale 9,7 % (6,8–12,2) [9, 15, 18] ; infection

urinaire5 %(1,5 – 8,7)[15,16] ;sepsis2,3 %(<1 – 3,9) [10, 15, 29] ; insuffisance rénale

aiguë 2% (<1,0 – 14,7)[10,12,15-17]. Les complications digestives (hémorragies gastro-

intestinales, ileus, péritonites) sont rapportées dans moins de 1 % des cas.

Complications neurologiques

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Page 74: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

Les complications neurologiques sont prédominés par les paralysies récurentielles,

paralysies phréniques, atteinte du nerf intercostal, synostoses.

Complications digestives

Un cas de fistule digestif a été note dans notre étude. Dans les autres études, les

complications digestives sont les plus souvent les cas de fistules de l’œsophage précoce

ou tardif

Place de l’imagerie

L’imagerie joue un rôle majeur pour le diagnostic des complications, fréquentes,

survenant après chirurgie d’exérèse pulmonaire. Le cliché thoracique reste l’examen

fondamental, le diagnostic étant fondé sur des modifications de la radiographie

thoracique sur les clichés successifs [19].

Dans la littérature Européenne : la mortalité globale des patients étaient comprise entre

09 et 46% pour les chirurgies de résections pulmonaires. Plus récemment, Dupont et al,

retrouvaient une mortalité globale de 23% dans le cadre d’une étude incluant 556

patients ayant présenté une pneumopathie post-opératoire, concernant tous types de

chirurgie. Après analyse statistique, 5 facteurs indépendants étaient associés à la

mortalité, il s’agissait : d’une score ASA supérieur ou égale à 3, d’un âge supérieur ou

égale à 64 ans, d’un délai d’apparition de plus de OA jours de la pneumopathie post-

opératoire par rapport à l’intervention, de la présence de marbrures ou d’hypotension.

Les suppurations pulmonaires et pleurales sont moins fréquentes depuis l'ère des

antibiotiques et exceptionnelles chez le sujet sain. Elles demeurent graves, et sont

souvent associées .

Elles surviennent en règle sur un terrain prédisposé en état de moindre défense.

L'identification des micro-organismes responsables (l'infection est souvent

polymicrobienne) est indispensable au moyen d'un prélèvement protégé comportant

obligatoirement la recherche d' anaérobies présents dans 70 à 90 % des cas.

Une affection maligne locorégionale est quelquefois sous-jacente (un cancer broncho -

pulmonaire ou de l'œsophage en particulier).

50

Page 75: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

En revanche, sur 322 cas documentés de pneumopathies post-opératoires, l’adaptation

initiale de l’antibiothérapie n’était pas statistiquement corrélée à la mortalité [3, 4, 5].

Les facteurs corrélés à la mortalité étaient : l’utilisation d’amines vasoactives, le recours

à la ventilation invasive, la durée de la ventilation invasive, l’existence d’une

pneumonectomie, la durée d’hospitalisation en unité de soins intensifs.

Ces complications semblent être partiellement favorisées par des facteurs globaux

inhérents plus aux patients qu’au plateau technique et ressources humaines des

structures hospitalières.

Intérêt prophylactique de la ventilation non invasive

Par ailleurs, si la ventilation invasive est de très mauvais pronostic, le bénéfice d’une

VNI en post-opératoire d’une résection pulmonaire a bien été démontré dans une étude

randomisée de Auriant et al où la mortalité était significativement plus faible chez les

patients bénéficiant d’une VNI lors d’un épisode d’insuffisance respiratoire aigüe en

post-opératoire d’une résection pulmonaire (37,5% vs 12,5% p=0,04) [6, 7, 8].

Dans notre étude : l’évolution est fatale chez 6 patients (17%). Trois patients ont

présenté un état de SEPSIS. Deux patients ont présenté des complications respiratoires

dans un tableau d’insuffisance respiratoire. Un patient est décédé suite à un état de choc

hypovolémique devant une hémoptysie importante.

L’introduction, ces dernières années, de l’anesthésie péridurale thoracique a contribué à

réduire la mortalité à trente jours ainsi que les complications respiratoires, en particulier

chez des patients avec un VEMS1 préopératoire < 60%. Ce bénéfice pourrait être

attribué à l’atténuation de la réponse neuro-endocrine, à la modulation de l’état pro-

thrombotique et à l’amélioration de la fonction du diaphragme [6].Les indications à la

chirurgie vont probablement augmenter en raison du diagnostic plus précoce et plus

fiable des tumeurs pulmonaires (imagerie radiologique, scintigraphie) et de la réduction

des risques péri-opératoires [7, 8].

Place de l’antibiothérapie

Il est intéressant de souligner que lorsque le praticien ne respecte pas les

51

Page 76: PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

recommandations éditées par les sociétés savantes, le pronostic du patient est souvent

plus défavorable. Ainsi, Ménendez et al ont évalué dans une étude prospective le

pronostic de 225 patients admis dans une centre hospito-universitaire pour

pneumopathies communautaires et comparant le devenir des patients dont

l’antibiothérapie initiale, était concordante aux recommandations des sociétés savantes

américaines ou espagnoles à celles qui ne l’étaient pas.

Les résultats de cette étude montrent que chez les patients dont l’antibiothérapie n’est

pas conforme aux recommandations, il existe une surmortalité statistiquement

significative chez les patients présentant une pneumonie grave avec un score de Fine de

classe 5 (RR 2,6 ; 95% intervalle de confiance 1,1 à 5,8) [5, 6, 7]. De plus en analyse

multivariée, l’adhésion aux recommandations de l’American Thoracic Society est un

facteur indépendant lié à la baisse de mortalité après ajustement un score de Fine

(RR0,3 ; 95% intervalle de confiance 0,14 à 0,9).

Dans notre étude, l’antibiothérapie était au début probabiliste, avec diffusion

pulmonaire, secondairement adapté aux résultats des antibiogrammes suite aux

prélèvements en post-opératoires. Les premières études conduites dans les années 1960-

1970 confirmaient qu’un traitement antibiotique adapté, c’est-à-dire fondé sur

l’utilisation d’au moins un antibiotique actif in vitro sur le ou les germes responsables

d’une septicémie à bacilles à Gram négatif (BGN) incriminé dans un sepsis sévère ou

dans un état de choc septique, permettait de diminuer la mortalité dans de telles

situation. Une étude sur 173 patients présentant une septicémie sévère à BGN avait été

menée. Il avait montré que le taux de mortalité parmi les patients ayant bénéficié d’une

antibiothérapie initiale adaptée était statistiquement plus bas que chez ceux pour lequel

le traitement initial était incorrect (22% versus 48%, p inférieur à 0,01) [9].

Une étude menée par Arpajou et Al en 2013 avait démontré que les principaux facteurs

de mortalité dépend était le terrain avec l’âge avancé, du défaillance d’organe,

dénutrition, immunosuppression, des comorbidités, du cancer, du délai de prise en

charge chirurgicale, de la possibilité ou non de réaliser un geste chirurgical optimal, de

l’indication, du délai de mise en place d’une antibiothérapie efficace, des espèces

bactériennes isolées et de leur profil de résistance [40].

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CONCLUSION

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CONCLUSION

Dans cette étude transversale sur 35 patients opérés de résection pulmonaire

Madagascar, zone d’endémie tuberculeuse. L’aspergillome reste l’indication principale

des résections pulmonaires, si dans les pays développés, la cause tumorale prédomine

largement.

Le développement des pneumopathies post-opératoires a été la complication la plus

fréquemment retrouvée associée ou non à un état d’insuffisance respiratoire aigüe. La

mortalité post-opératoire était de 17%.De nombreux co-morbidités ont été noté chez

certains patients, pouvant être intrinsèques liée à l’état de santé du patient comprenant :

l’état nutritionnel, les antécédents de tabagisme, l’âge ainsi que les pathologies cardio-

pulmonaires associées. D’autre part, il y a ceux liés au type de l’intervention

chirurgicale.

La fréquence des complications reste depuis une vingtaine d’années sensiblement la

même sous la dépendance du terrain des patients, du type de chirurgie, de l’anesthésie et

de la durée d’ intervention.

Les fuites aériennes prolongées, l’insuffisance respiratoire aiguë et les SEPSIS sont les

trois complications les plus fréquentes. Dans la littérature d’autres complications sont

aussi fréquemment observées après chirurgie de resection pulmonaire telles les

pneumopathies infectieuses, le pyothorax, l’hémothorax, la fistule bronchique.

La prévention de la survenue des complications respiratoires devrait débuter dès la

période préopératoire, avec la recherche active des facteurs de risque sur lesquels il

serait possible d’agir (tabagisme, BPCO, asthme, infections pulmonaires). Cette

prévention devrait se poursuivre en peropératoire par la limitation de l’étendue de

l’exérèse pulmonaire. L’antibioprophylaxie, le drainage thoracique, la kinésithérapie

respiratoire et le contrôle de la douleur postopératoire et l’arrêt du tabac devraient venir

en renfort des stratégies déjà instituées.

On insistera sur le sevrage tabagique qui, réalisé au moins 8 semaines avant la chirurgie,

diminue significativement le risque de complications respiratoires post-opératoires.

Il serait souhaitable de compléter notre travail par une étude analytique à la recherche

des facteurs de risque de survenue des complications post-opératoires après chirurgie

derésection pulmonaire, en particulier lié au défaut de plateau technique, et à l’état de

malnutrition qui caractérise les patients dans notre pays.

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Name and first names: RAHANTASOA FINARITRA Casimir Fleur Prudence

Category : Surgery

Number of pages : 40 Number of bibliographical references : 46

Number of figures : 10

SUMMARY

Introduction : Our goal is to describe the postoperative morbidity and mortality of lung

resections at the University Hospital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HU-JRA).

Methodology: It is a cross sectional study descriptive regarding postoperative

morbidity and mortality of lung resections, with the HU-JRA over 07 years.

Results : Thirty-five cases of pulmonary resection were compiled. The median age was

51,05 years, with extremes of 25 and 67 years. The sex ratio was 3/2. Six cases

(17,14%) of diabetes were found and 8cases (23%) of hypertension. Six patients had

postoperative pneumonia. Six patients (17%) died, with three cases of sepsis (58,5%).

Conclusion : In a country like Madagascar, endemic tuberculosis area, aspergilloma is

the main indication for surgery. However there is a significant morbidity and mortality

in post-operative linked to the patient’s condition, but also in surgery.

Keywords :Aspergilloma; Lung cancer; Mortality; Pneumonectomy; Pneumonia

Director of thesis: Professor RAKOTOVAO Hanitrala Jean Louis

Reporter of thesis: Doctor RAZAFIMANJATO Narindra

Author’s address: Lot III T54 A Anosibe, Antananarivo 101

MORBIDITY AND MORTALITY POST-OPERATIVE AFTER

LUG RESECTION IN CHU-JRA ON 2009 TO 2016

Title of the thesis :

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Nom et prénoms : RAHANTASOA FINARITRA Casimir Fleur Prudence

Titre de thèse : PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES COMPLICATIONS POST-

OPERATOIRES APR OPERATOIRES APRES RESECTION PULMONAIRE A L’ HU-

2009 AU 2016 JRA DE 2009 AU 2016

Rubrique : Chirurgie

Nombre de pages : 54 Nombre de références bibliographiques : 46

Nombre de figures : 10

RESUME

Introduction : Notre objectif est de décrire la morbi-mortalité post-opératoire des

résections pulmonaires à l’Hôpital Univesitaire Ravoahangy Andriananvalona

Méthodes : Il s’agit d’une étude transversale, descriptive concernant la morbi-mortalité

post-opératoire des résections pulmonaires à l’ HU-JRA sur 07 ans.

Résultats : Trente-cinq cas de résection pulmonaire avait été colligé. L’âge médian était de

51,05 ans avec des extrêmes de 25 à 67 ans. Le sex ratio était de 3/2. Six cas (17,14%) de

diabète avait été retrouvés, et 8 cas (23%) d’HTA. Douze patients (34%) avaient présenté un

état de malnutrition. Six patients avaient présenté des pneumopathies post-opératoires.

Six patients (17%) étaient décédés, dont trois cas de SEPSIS.

Conclusion : Les premières complications post-opératoires restent les complications

respiratoires. Cependant elle touche une population particulière, pouvant influencer sa

morbi-mortalité.

Mots clés: Aspergillome ; Cancer broncho-pulmonaire ; Mortalité ; Pneumonectomie

; Pneumopathies post-opératoires

Directeur de thèse : Professeur RAKOTOVAO Hanitrala Jean Louis

Rapporteur de thèse : Docteur RAZAFIMANJATO Narindra

Adresse de l’auteur : Lot III T54 A Anosibe, Tana 101