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Juridictions résolutives de problèmes, addictions & violence domestique Prof. Martine. Herzog-Evans, Phd Université de Reims

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Juridictions résolutives de problèmes, addictions & violence domestique

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Université de Reims

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Pourquoi? Aspect pratiques Histoire: 1989 l’histoire de la première « community court »

Et de son extension dans le reste du monde: - 3000 aux USA - importation en Australie, Nouvelle Zélande, Angleterre, Ecosse, Belgique, Amérique du Sud…

  En France: le vieillard juge de l’application des peines est-il une juridiction résolutive de problèmes ou l’a-t-il été?

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Pourquoi? Aspects pratiques

Pourquoi. Aspects pratiques - ‘Mcjustice’ - Absence d’impact sur la délinquance, l’environnement, la récidive,

les victimes, le voisinage

Recherche de solutions pratiques en commun. Rédéfinir une nouvelle forme de justice

Il est absurde d’imaginer réinsérer et résoudre les problèmes de récidive en ne comptant que sur la probation ou que sur le système pénal. Ces questions sont d’une extrême complexité et requièrent que l’ensemble de la société se retrousse les manches de manière collaborative, systématique et concrète.

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Pourquoi? Aspects théoriques 1) recherches dites “ legitimacy of justice”, TYLER (2012) - ‘People want to have a forum in which they can tell their story’ (écoute réelle;

temps de parole; comparution; audience, droits de la défense = procès équitable) -‘people react to evidence that the authorities with whom they are dealing are

neutral’ (principe de séparation des fonctions) -‘people are ‘sensitive to whether they are treated with dignity and politeness

and to whether their rights as citizens are respected’ (respect dans toute la chaîne pénale)

-‘people focus on cues that communicate information about the intentions and character of the legal authority with whom they are dealing’ (un juge ou une autorité qui s’intéresse véritablement à la personne)

= démonstration empirique que la légitimité de la justice est plus efficace sur la soumission aux obligations.

= note: ceci concerne autant les victimes, la justice civile et l’activité de la police, etc.

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Pourquoi? Aspects théoriques2) Littérature sur les rituels= Maruna, Tait et en France, Garapon et Desprez

3) Littérature relative à la “Compliance”Etre juste compteEx: Raynor (2013) = les “compliance interviews” de Jersey = les ‘recadrages’ des JAP français..

4) Littérature relative à la Désistance= collaboration avec l’intéressé + “agency”

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Pourquoi? Aspects théoriques5) Littérature relative à la résolution des problèmesChris Trotter (2006 – bientôt la 3e ed.)

6) Littérature relative au traitement des ‘needs’Andrews et Bonta (2010, 5e ed.)

7) Littérature dite “jurisprudence thérapeutique”

=> tout concourt à A) Maintenir et augmenter l’intervention judiciaire dans le

suivi des délinquantsB) Avoir une pratique collaborativeC) Avoir une pratique résolutive de problèmes

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Eléments principaux des JRP (PSC)1) Intervention judiciaire2) Collaboration de tous3) Insertion communautaire 4) “One stop shop”5) Résolution systématique des problèmes6) Spécialisation: juridictions drogue, conduite en état

d’imprégnation alcoolique, violences domestiques, maladie mentale, vétérans, juridictions familles…

7) Insertion et participation locale de la juridiction8) “Tough love” – accountability9) Le procès équitable informel et public comme

travail de groupe

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L’exemple de l’addiction Problème d’une extrême complexité: ils vont forcément rechuter, sont malades mais… causent beaucoup de nuisances (ex. Cambriolages en série) et leur désistance sera fortement reculée, si elle survient…

Ce qui marche (un peu mieux!): communautés thérapeutiques + AA et NA + 12 steps. Ce qui ne marche absolument pas: les sanctions pénales ou psychothérapies molles. Difficile choix entre: “real politik” ou abstinence totale (la culture joue un rôle…)

Les juridictions drogue ont systématiquement montré des résultats significativement plus positifs que la chaîne pénale classique.

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Drug Courts La seconde People: Paris Hilton

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L’exemple des violences domestiquesDimension absolument épidémique: 210-221 femmes sur

1000 en feront l’objet au cours de leurvie (Stark, 2007).

Problématique non seulement très complexe (biais cognitifs, troubles de la personnalité (presqu’impossibles à traiter) et perceptions extrêmement patriarcales (quel sens à traiter lorsque la société renvoie un message contraire?)

Les programmes RNR qui marchent habituellement sont en revanche totalement inefficaces (Smedslund, et al., 2011; Akoensi et al., 2013)

En revanche relativement bons résultats des PSC “Domestic Violence” – (par ex. Cissner, 2013)

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DV Courts: la seconde people: Chris Brown/Rihanna

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Références Akoensi A.D., Koehler J.A., Lösel F., Humphreys, D.K. (2013) “Domestic Violence Perpetrator Programs in Europe, Part II: A Systematic Review of the

State of Evidence, Int J Offender Ther Comp Criminol, 57(10) 1206-1225 Bonta A. and Andrews. D. (2010), The Psychology of criminal conduct, Lexis Nexis. Canton R. & Eadie T. (2008), ‘Accountability, legitimacy and discretion: applying criminology in professional practice’, in: Stout, B., Yates, J. and

Williams, B. (eds.) Applied Criminology, London: Sage: 86-102 Cissner A.B., Labriola M. et Rempel M. (2013), Testing the Effect of New York’s Domestic Violence Court. A statewide Impact Evaluation, Center for

Court Innovation Connolly M. & Ward T. (2008), Morals, Rights and Practice in the Human Services, JKP Crawford A. & Hucklesby A. (eds.) (2012), Legitimacy and compliance in criminal justice, Routledge  Garapon A. (2001), Bien juger. Essai sur le rituel judiciaire, Paris, Odile Jacob Desprez F. (2009), Rituel judiciaire et procès pénal, Paris, LGDJ Herzog-Evans M. (1994), La gestion du comportement du détenu, Thesis, Poitiers. Herzog-Evans M. (2002, 2005, 2007 & 2013), Droit de l’exécution des peines, Paris, Dalloz. Herzog-Evans M. (2011), ‘ Révolutionner la pratique judiciaire. S’inspirer de l’inventivité américaine’, Recueil dalloz, n° 44, pp. 3016-3022

Herzog-Evans M. (2014), French reentry courts and rehabilitation: Monsieur Jourdain of desistance, Paris, l’Harmattan Maruna S. (2011 b), ‘Reentry as a rite of passage’, Punishment and Society, n° 13(1): 1-27 Nellis M. & Gelsthorpe, L. (2003), « Human rights and the probation value debate », in WH Chui & M Nellis (eds), Moving probation forward:

evidence, arguments and practic: .227-241. Padfield N., Morgan R. & Maguire M. (2012) Out of court, out of sight? Criminal sanctions and non-judicial decision-making”, in M. Maguire, R.

Morgan et R. Reiner (dir.), The Oxford Handbook of Criminology, Oxford Univ. Press, 5th edition, p. 955-985 Raynor P. (2013), ‘Compliance through Discussion: The Jersey Experience’, in P. Ugwudike and P. Raynor (eds), What works in offender compliance.

International perspective and evidence-based practice, Palgrave MacMillan: 107-118 Stark E. (2013), Coercive control. How men entrap women in personal life, Oxford University Press Smedslund G., Dalsbø T.K., Steiro A.K., Winsvold A., Clench-Aas J. (2011), Cognitive Behavioural, Therapy for Men WhoPhysically Abuse their Female

Partner, Campbell Systematic Reviews. Tait D. (2002), ‘Sentencing as Performance: Restoring Drama to the Courtroom’, in Tata C. and Hutton N. (eds.), Sentencing and Society, Aldershot,

Ashgate, 469-480 Tyler T. R. (2006), Why People Obey the Law, New Haven, CT, Yale University Press, 2nd ed. Tyler T.R. (ed.) (2007), Legitimacy and Criminal Justice. International Perspectives, Russel, Sage Foundation, New York van Zyl Smit D. &. Spencer J. R (2010), ‘The European dimension to the release of sentenced prisoners’, in N. Padfield, D. van Zyl Smit and F. Dünkel,

Release from Prison. European policy and practice, Willan Publishing, 2010: 9-46

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Résultats Très nombreuses recherches montrent efficacité

très supérieure des PSC (v. en Français, H-Evans, 2011) sur

- la récidive- la soumission aux obligations- la résolution des problèmes à l’origine de la

délinquance- la satisfaction des victimes et condamnés- la satisfaction des habitants du quartier- l’impact visible sur le quartier- l’économie: en économisant en coût du crime

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