Produire durablement -...

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« Produire durablement !... », compte-rendu du congrès des Producteurs de Légumes de France à Cavaillon les 19-20-21 novembre 2009 Page 1 Après Reims en 2007 et Montauban en 2008, les Producteurs de Légumes de France se sont réunis à Cavaillon les 19, 20, et 21 novembre 2009 autour du thème "Produire durablement !.. » Le congrès national des Producteurs de Légumes est une occasion de partager des analyses entre producteurs et de construire des propositions d’actions , de débattre sur ces analyses et ces propositions avec des responsables politiques, avec l’éclairage de grands témoins et d’experts. Le congrès est également un grand moment de convivialité entre producteurs venus de toutes les régions. En 2009, le congrès a réuni plus de 200 participants : responsable professionnels producteurs de légumes , représentants de l’Administration (Ministère de l’Agriculture, FranceAgriMer), experts techniques (CTIFL, stations d’expérimentation), experts « métiers » du Club Partenaires, journalistes de la presse spécialisée, élus mobilisés sur les fruits et légumes… Produire durablement ! … Compte-rendu du congrès des Producteurs de Légumes de France et des Légumes dans la Ville à Cavaillon les 19, 20 et 21 Novembre 2009 Evénements organisés par Légumes de France, la FDSEA du Vaucluse et la FRSEA Provence-Alpes-Côte-d’Azur

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« Produire durablement !... », compte-rendu du congrès des Producteurs de Légumes de France à Cavaillon les 19-20-21 novembre 2009 Page 1

Après Reims en 2007 et Montauban en 2008, les Producteurs de Légumes de France se sont réunis à

Cavaillon les 19, 20, et 21 novembre 2009 autour du thème "Produire durablement !.. »

Le congrès national des Producteurs de Légumes est une occasion de partager des analyses entre

producteurs et de construire des propositions d’actions , de débattre sur ces analyses et ces propositions

avec des responsables politiques, avec l’éclairage de grands témoins et d’experts. Le congrès est

également un grand moment de convivialité entre producteurs venus de toutes les régions.

En 2009, le congrès a réuni plus de 200 participants : responsable professionnels producteurs de légumes ,

représentants de l’Administration (Ministère de l’Agriculture, FranceAgriMer), experts techniques (CTIFL,

stations d’expérimentation), experts « métiers » du Club Partenaires, journalistes de la presse spécialisée,

élus mobilisés sur les fruits et légumes…

Produire durablement ! … Compte-rendu du congrès des

Producteurs de Légumes de France

et des Légumes dans la Ville

à Cavaillon les 19, 20 et 21 Novembre 2009

Evénements organisés par Légumes de France, la FDSEA du Vaucluse et la FRSEA Provence-Alpes-Côte-d’Azur

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Discours prononcé par Angélique Delahaye, Présidente de Légumes de France,

le 19 novembre (extraits)

Retrouvez le texte intégral et la vidéo du discours sur le

site www.legumesdefrance.fr

Euro compatibilité. LA condition sine qua none à toute

nouvelles mesures d’accompagnement de notre

profession.

Pourtant, aujourd’hui, pour les producteurs que nous

sommes, l’Europe n’est qu’une source de distorsions de

concurrence permanente plombant notre compétitivité.

En matière de coût du travail, quelques chiffres :

6 €/heure chargée en Allemagne pour un salarié

saisonnier, 12 €/heure chargée dans nos exploitations

pour le même saisonnier.

Sur le plan énergétique, une taxe carbone franco-

française qui, malgré les 75 % de remboursement, va

représenter près de 3000 € par hectare de serre, bien

évidemment non répercutés sur le prix de vente.

Sur la protection des cultures, comment expliquer

les interdictions de produits phytosanitaires en France

alors que les légumes de nos voisins, vendus aux côtés

des légumes de France, ont subi ces mêmes traitements ?

A quand une véritable harmonisation européenne ?

Je tiens à rappeler que même avec l’organisation des

producteurs la plus performante, nul, compte tenu de la

nature de nos produits, n’a capacité à résister à la

pression du grand commerce, qui utilise les produits

d’importation pour faire céder nos commerciaux.

La grande distribution qui n’hésite pas par ailleurs à

transgresser les lois. Qu’attend-on !!!

A quand l’abandon des ristournes sur factures indûment prélevées aux producteurs par distributeurs et grossistes ?

Le secrétaire d’Etat au Commerce, Hervé Novelli, a osé

assigner 9 enseignes de distribution en justice. Enfin, un

ministre qui agit sur ce plan. Certes, notre fédération a

ouvert la voie après 8 ans de bataille juridique … nous

désespérions que les politiques nous suivent sur ce

terrain. Nous serions d’autant plus satisfaits si les

légumes étaient concernés par une de ces assignations.

La balle est clairement dans le camp du gouvernement !

Je sais que nous pouvons compter sur nos élus locaux qui

connaissent parfaitement nos problématiques et je tiens

à les remercier d’être à nos côtés à chaque fois que nous

les sollicitons.

Nous avons des atouts en terme d’emploi, de santé

publique, de gastronomie… Il faut poursuivre le combat

ensemble pour sauver la production de légumes en

France !

Discours prononcé par Bruno Le Maire, Ministre de l’Alimentation et de

l’Agriculture, le 19 novembre (synthèse)

Retrouvez le texte intégral du discours et un reportage

sur la visite du Ministre à Cavaillon sur

www.legumesdefrance.fr

Dans son discours prononcé à Cavaillon au congrès des

producteurs de légumes le 19 novembre, le Ministre de

l’Agriculture a réitéré les annonces de N Sarkozy du 27

octobre sur des mesures immédiates : 1 Md € de prêts

bonifiés, et 650 M € d’aides conjoncturelles (prises en

charge de cotisations sociales patronales pour l’année

2009 voire pour les années antérieures, mesures

AGRIDIFF) qui devraient être votées dans la loi de

finances rectificative pour 2010.

Il a ensuite répondu à 3 questions de fond

concernant la production légumière :

->L’ouverture des frontières : engagement à

réaffirmer une préférence communautaire

réaffirmée, et à défendre une sécurisation et

consolidation du système de prix d’entrée, ainsi

qu’une limitation des importations pendant les

périodes de production européenne

->Le coût de revient de la production : l’objectif est

l’harmonisation des règles européennes, sur les

différentes sources de distorsions de concurrence, à

savoir les phytosanitaires, l’énergie, et le coût du

travail. Une nouveauté a été annoncée sur ce

dernier point : le principe retenu sera d’élargir la

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base d’exonération aux cotisations conventionnelles.

En fruits et légumes, cela permettrait de passer de

90% à 100% d’exonérations de charges patronales

sur une base plus large, soit une baisse du coût du

travail saisonnier de 10,30 à 9,26 € de l’heure. Bruno

Le Maire a également annoncé que le chantier du

coût du travail permanent était ouvert. Il a

notamment demandé à la Commission européenne

un projet de directive sur l’emploi saisonnier dans

les autres pays européens de façon à mettre un

terme à certaines pratiques inacceptables. Il s’est

enfin engagé à expertiser toutes les solutions qui

pourront lui être soumises par la profession et les

parlementaires visant à réduire les distorsions de

concurrence avec nos voisins européens dues au

coût du travail.

->Le partage de la valeur ajoutée dans la filière :

renforcement et consolidation de l’Observatoire des

prix et des marges dans le cadre de la LMA,

inscriptions dans la LMA de l’encadrement du PAV,

de l’interdiction des rabais, remises et ristournes en

période de crise, et de l’obligation d’un accord écrit

entre les parties pour la publicité hors du lieu de

vente, création d’une commission d’examen des

contrats. S’agissant de l’organisation de la filière, le

Ministre a déclaré qu’il soutiendrait la filière pour

terminer les réformes engagées et que la réforme de

la gouvernance se ferait autour des AOP nationales

produits.

Enfin, Bruno Le Maire a exposé les grandes

lignes de la politique globale de l’alimentation qu’il

souhaite mettre en œuvre, articulée autour de

recommandations nutritionnelles, de mise en place

de filières courtes, de soutien à la restauration

collective, et aux producteurs qui la fournissent en

direct. C’est dans ce cadre que la production de

légumes de France pourra trouver son sens aux yeux

des citoyens et recevoir un appui politique massif.

Les Producteurs de Légumes mobilisés en 2009 pour obtenir les

conditions d’une production durable de légumes en France

Synthèse du rapport d’activités de Légumes de France présenté le 19 novembre

Coût du travail : les distorsions de concurrence enfin reconnues ! Il faut obtenir de réelles compensations !

Légumes de France a déployé en 2008-09 un travail

colossal sur les distorsions de concurrence liées au

coût du travail. Le résultat obtenu est la

reconnaissance à tous les niveaux de l’Etat

(Président de la République, Gouvernement,

Assemblée Nationale, Sénat) de l’existence des

distorsions de concurrence massives subies par les

producteurs de légumes, aux niveaux mis en

évidence par Légumes de France. En octobre 2008,

le gouvernement remettait encore en cause ces

distorsions : le travail et la mobilisation acharnée

des producteurs ont payé ! La diminution du coût du

travail saisonnier de plus de 1 € par heure est un

premier pas très important, qui revient à une

diminution d’au moins 150 € par mois par salarié !

La mobilisation doit continuer pour obtenir une

compensation des distorsions totale sur l’ensemble

des heures travaillées !

Responsables professionnels : Jean-Roger GARNIER,

Denis DIGEL, contact :

[email protected]

Protection des cultures : Légumes de France toujours mobilisé pour sortir des impasses techniques

En 2009, le travail de Légumes de France a permis

de faire reconnaître par les pouvoirs publics

l’urgence et la gravité de la situation en protection

des cultures légumières. L’ensemble des demandes

prioritaires a été intégré au plan d’action de la

Commission des usages orphelins, parmi les

demandes de toutes les filières végétales. Par

ailleurs, Légumes de France dénonce les distorsions

de concurrence intra communautaires auprès du

Ministère de l’Agriculture et active la mise en œuvre

de l’harmonisation européenne, votée en début

d’année 2009, en recensant de manière exhaustive

les distorsions. Enfin, les travaux de recherche pour

des solutions économiquement viables de

production intégrée se poursuivent, grâce aux

financements mobilisés dans le cadre du GIS PIClég.

Responsable professionnel : Gérard ROCHE,

contact : [email protected]

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Energie : Résister à la hausse des coûts et à la taxation en expliquant les atouts des entreprises maraîchères

La hausse du coût de l’énergie en 2008 a fortement

impacté les entreprises de production légumière, et

notamment serristes pendant cette campagne 2009.

La mobilisation syndicale par Légumes de France a

permis d’obtenir des facilités de paiement auprès de

GDF Suez (report de paiement de facture, réduction

de 50 % du coût de lissage), et une légère baisse des

tarifs du gaz en avril. L’exonération de TIPP et TICGN

a également été maintenue, ce qui correspond à

une économie de 3 500 €/ha de serre en moyenne !

Légumes de France a également participé aux

travaux sur la taxe carbone, qui menaçait fortement

les entreprises de production. Les 75 % de

remboursement et l’utilisation des 25 % restant

pour les aides à l’investissement en agriculture ont

finalement été votés par les parlementaires.

Responsable professionnel : Jean-François VINET,

contact [email protected]

Relations commerciales Ristournes abusives : la justice donne raison aux producteurs de légumes !

La décision de la Cour de Cassation de mai 2009 a

confirmé que les ristournes sans contreparties

imposées par la grande distribution aux producteurs

de légumes sont illicites. Elle a également confirmé

le bien-fondé et la légitimité de notre fédération

professionnelle à combattre les pratiques

commerciales abusives qui compromettent les

intérêts collectifs des producteurs. Ce qu'un

producteur en situation de dépendance

économique ne peut contester, une organisation

syndicale comme la nôtre peut et doit le faire

devant les tribunaux !

Responsables professionnels : Jean SALES, Jean-Paul

DOUILLARD contact

[email protected],

Communication Suite aux contacts répétés de Légumes de France

avec la presse, la radio et la tv, plusieurs reportages

révélant les réalités du métier de producteur de

légumes ont été diffusés en 2009 à des heures de

grande écoute, notamment le 22 février, reportage

au JT de 20h de TF1 sur les impasses techniques

liées à l’interdiction de produits de traitements , le

22 septembre, reportage au JT de 20 h de TF1 sur la

crise des F&, les distorsions de concurrence liées au

coût du travail et le dumping social sur le marché

français des fruits et légumes, et enfin le 17

novembre, reportage au JT de 13 h de France 3 sur

les pratiques abusives de la grande distribution avec

ses fournisseurs producteurs de légumes.

Suite à la demande de Légumes de France,

l’interprofession des fruits et légumes Interfel a

lancé une campagne de communication sur le prix

des fruits et légumes, intitulée : « les fruits et

légumes frais trop chers ? Ne nous trompons pas de

combat ! » Cette campagne de communication

particulièrement efficace a gagné une audience

médiatique évaluée à 6 fois son coût réel !

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Les outils créés par Légumes de France en 2009 pour accompagner les

producteurs de légumes dans la production durable

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Table ronde du 20 novembre :

Relever le défi d'une filière de production de légumes durable en France :

responsabilités politiques et propositions professionnelles

Les intervenants (de gauche à droite)

- Claude COCHONNEAU, Président de la Commission emploi de la FNSEA

- Benoît JEANNEQUIN, ingénieur de recherche au département Sciences pour l'action et le

développement de l'INRA, dirige depuis 1995 l'unité expérimentale d'Alenya, dont les travaux portent sur l'innovation dans les systèmes maraîchers.

- Angélique DELAHAYE, Présidente de Légumes de France

- Henri BRICHART, Président de la Fédération Nationale des Producteurs de Lait- Eleveurs Laitiers de

France

- Christian LEONARD, Président de la Caisse régionale du Crédit Agricole de Provence-Alpes-Côte-

d’Azur

- Christiane HUMMEL, Sénateur du Var, membre de la commission de l’économie, membre du groupe

d’études fruits et légumes

Table ronde animée par Philippe LEFEBVRE, journaliste à France Inter, spécialiste des questions agricoles

Les intervenants de la table ronde ont débattu des trois conditions indispensables à la mise en place d’une production durable. -1ere condition : Une production durable nécessite des techniques de productions performantes et respectueuses de l’environnement. Pour cela, «le groupement

d’intérêt scientifique PIClég (Production Intégrée en

Cultures légumières) travaille sur des combinaisons

de méthodes alternatives pour faire face à la

diminution des produits phytosanitaires autorisés»,

explique Benoit Jeannequin. Et de poursuivre «le

durable ce n’est pas forcément la diversification

dans les ceintures vertes. C’est aussi les hautes

technologies.» Angélique Delahaye est convaincue

qu’«il faut modifier notre raisonnement des

systèmes de cultures. Cependant les délais imposés

par le Grenelle sont trop courts au regard du chemin

qu’il reste à parcourir.»

- 2ème condition : Une production durable nécessite une compétitivité des entreprises en termes de coût du travail. « Si le dossier du coût du travail a autant progressé

ces derniers mois, c’est parce que des élus ont été

attentifs, notamment le Président de la région Alsace

qui a visité des entreprises de l’autre côté de la

frontière » explique Denis Digel. La sénatrice

Christiane Hummel a rappelé l’importance du contact

entre élus et professionnels : « dès mon retour du

congrès des producteurs de légumes à Montauban en

décembre 2008, j’ai fait un rapport au Sénat, qui a

permis de faire avancer la compréhension ». Claude

Cochonneau : « l’une des pistes à envisager pourrait

être de taxer un peu plus les produits venant de chez

nos voisins qui n’auraient pas les mêmes charges

sociales que nous. Des pays le font déjà, comme le

Danemark. Le faire est vraiment une décision du

gouvernement français ». André Bernard, Président

de la FDSEA du Vaucluse : « il n’existe aucune règle

européenne sur la fiscalité, sur les charges sociales.

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C’est un problème de compatibilité franco française

que de considérer les parts patronales, de même que

les parts salariales, comme de la TVA »

- 3ème condition : Une production durable nécessite une valorisation de la production d’origine France Angélique Delahaye : « Nous ne pourrons pas

valoriser si nous ne sommes pas capables et si nous

ne sommes pas en mesure de mettre en place des

règles de commerce plus loyales et plus équitables .

Je crois que la situation ne changera que si en tant

que producteurs nous avons la capacité, et si la

puissance publique nous le permet, de nous

structurer autour de ce que l’on appelle aujourd'hui

les AOP nationales produit, qui sont des structures

dans lesquelles il faudrait que nous puissions

échanger sur la compréhension que chaque

opérateur commercial a du marché, de façon à ce

que cette mise en commun d’informations permette

à chacun de se positionner par rapport au voisin, et

non pas dans un partenariat perdant/perdant, mais

gagnant/gagnant. »

Jean Sales, responsable professionnel sur le dossier

« relations commerciales » à Légumes de France :

« L’agriculture alimentaire devrait pouvoir bénéficier

d’un droit de la concurrence spécifique qui

bénéficierait des exemptions, notamment en

communiquant entre nous sur le prix de façon à

mettre en place une bonne organisation

économique. »

Henri Brichart : « Si la puissance publique a choisi de

se désengager de la régulation des marchés, elle doit

avoir un nouveau rôle législatif pour permettre que

le nouveau rapport de force ou les nouvelles

relations en train de se créer soient équilibrées et en

tout cas pas au désavantage des producteurs. »

« Par rapport à cette notion de volatilité qui va

s’accroître de par l’affaiblissement de la politique

agricole commune, nous allons pouvoir apporter, à

notre sens, un peu plus de stabilité si nous sommes

en capacité de stabiliser la consommation ou l’acte

de consommation. Nous avons donc lancé ce logo

« Eleveurs laitiers de France ».

Pierre Diot, Président de l’AOPN Tomates et

concombres de France et du GEFEL : « Il faut d’abord

que les produits d’importation soient soumis aux

mêmes règles que celles demandées aux

producteurs français. D’autre part, il faut éviter de

passer des accords avec des pays tiers sans regarder

l’incidence que cela peut avoir sur le marché

européen ».

Ateliers professionnels du 20 novembre :

Contraintes techniques et attentes sociétales : quelles réponses

professionnelles pour des entreprises économique durables ?

Atelier 1 : Productions et techniques : quels leviers pour une production durable ?

Deux sujets stratégiques ont émergés des

discussions.

La problématique de la protection des cultures a

été longuement abordée par les participants à partir

du cas concret du développement du parasite Tuta

absoluta dans les cultures de tomates en France. Les

producteurs qui représentaient l’ensemble des

régions ont souligné l’importance de la mise en place

d’un fonds de compensation sanitaire qui garantisse

l’indemnisation des producteurs en cas d’attaque. La

durabilité des entreprises passe par cette

surveillance constante des parasites, optimisant ainsi

les interventions et limitant les dégâts sur les

cultures. L’importance des stations

d’expérimentation a également été mise en avant :

« Le maintien de la production légumière en France

passera véritablement par un soutien fort des

paysans à la technique » a exprimé un producteur

participant. Les partenariats de recherche entre

public et privé ont également été cités. Texinov a

exposé son travail avec l’INRA sur les filets anti-

insectes, et cité l’exemple d’Israël, qui en 25 ans a

diminué son utilisation de produits phytosanitaires

de moitié grâce à l’utilisation de filets. Enfin,

l’harmonisation européenne est une attente forte de

la part de l’ensemble des acteurs : producteurs de

légumes, entreprises privés ou technicien, les

distorsions de concurrence ne sont plus acceptables

pour les entreprises.

Le deuxième axe abordé est celui de l’énergie, avec

la situation particulière des entreprises de

production sous serre. La pérennité des entreprises

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serristes passe par l’investissement dans de

nouveaux outils, plus performants et optimisant les

consommations, ainsi que par le raisonnement de

l’approvisionnement énergétique. Ainsi les nouveaux

projets de serre s’orientent sur la récupération

d’énergie fatale ou sur l’utilisation de biomasse.

Cependant ces investissements sont coûteux et les

agriculteurs ne peuvent plus garantir ces sommes.

L’un des participants suggère que les agriculteurs

puissent avoir accès au concours d’Oseo pour

cautionner leurs investissements.

Merci à tous les participants de l’atelier et

notamment à son animateur, Bernard Guillard, Merci

également aux responsables professionnels : Bruno

Vila, Jean-François Vinet, Michel Saffin, Roland Jaeg ;

aux représentants des entreprises privées Delphine

Paul-Dauphin pour BASF, François Moinereau et

Jacques Tankere pour Texinov, Julie Gemsa pour

Econotre, et Robert Bachmann et David Mourre pour

Eneria.

N’hésitez pas à contacter Anne-Sophie Le Menn,

[email protected], ou Oriane Garde,

[email protected] pour plus

d’informations sur cet atelier

Atelier 2 : Main d’œuvre et emploi,

Entre distorsions de concurrence et ressources humaines, charges et chances pour nos entreprises ? Denis Digel, producteur de légumes en Alsace et

responsable du dossier « emploi » à Légumes de

France a animé cet atelier en débutant par un sujet

d’actualité : les distorsions de concurrence intra-

européennes liées au coût du travail. André

Bernard, Président de la FDSEA du Vaucluse, a

présenté la proposition initiée par la FDSEA

Vaucluse et soutenue par Légumes de France qui

permettrait de compenser ces distorsions: il s’agit

de considérer que les charges sur salaires sont au

coût de la main d’œuvre ce que la TVA est pour les

achats de matériel, de services ou d’intrants.

Les difficultés de recrutement nous engagent à

identifier les possibilités que nous avons pour

fidéliser nos salariés. Certains producteurs mettent

en place une gestion des ressources humaines

optimisée. Suzanne Breton, productrice d’asperges

dans le Loir-et-Cher, est intervenue sur les objectifs

qu’elle met en place sur son exploitation en matière

de GRH, notamment grâce à la Charte de

l’employeur. Martine Milan, productrice de tomates

en Ille-et-Vilaine, a apporté un témoignage

particulièrement émouvant sur son expérience en

matière d’insertion des personnes handicapées.

Une manière de fidéliser son personnel : améliorer

les conditions de travail en utilisant le contrat de

prévention, un outil MSA. M. Mure, Président de la

MSA nous a donné des indications sur le déroulé

d’un contrat de prévention. Gilles Biscarrat,

producteur de melons dans le Vaucluse, a illustré les

propos en expliquant son expérience et ce qu’il a mis

en place dans son entreprise grâce à ce contrat.

Merci à l’animateur de cet atelier, Denis Digel, ainsi

qu’aux intervenants, notamment à André Bernard

(Président de la FDSEA Vaucluse), Martine Milan,

Suzanne Breton et Gilles Biscarrat (producteurs qui

font évoluer leurs pratiques professionnelles) et

Bernard Mure (président de la MSA). Merci à toutes

les personnes qui ont participé à cet atelier.

N’hésitez pas à contacter Céline Le Priol,

[email protected] , pour obtenir plus

d’informations sur cet atelier.

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Atelier 3 Produits et marchés : être acteurs de la valorisation de nos légumes

S'organiser entre producteurs, se parler et se

comprendre, communiquer au sein de la filière,

savoir négocier avec le client... tels sont les sujets

qui ont été traités dans le cadre de l'atelier

technique sur l'organisation de la

commercialisation et la valorisation de produits.

Jean Sales producteur de légumes dans les Pyrénées

Orientales, et ancien président de Légumes de

France, animait l'atelier.

La démarche de création de valeur a plusieurs

niveaux: sur l'exploitation, au niveau de l'OP ou du

groupement de producteurs, au niveau local, au

niveau national...

[extraits des témoignages]

- Alain Cottebrune, maraîcher à Barfleur, dans la

Manche a ouvert un magasin et vend ainsi ses

produits, avec également une gamme élargie en

épicerie et autres produits du terroir. Alain

Cottebrune est venu témoigner de son expérience

et des changements occasionnés par cette

initiative en terme de gestion mais également de

bénéfices.

La Semaine Fraîch'Attitude, la Rentrée

Fraîch'Attitude, le Salon International de

l'Agriculture, les Légumes dans la ville... (la liste est

loin d'être exhaustive) sont autant d'évènements

dans lesquels les producteurs peuvent s'impliquer

afin de communiquer sur leurs légumes, leur

fraîcheur et leurs bienfaits. Il en effet essentiel que

les producteurs de légumes parlent au grand public

de leurs métiers, des efforts qu'ils réalisent pour une

meilleure gestion de l'eau, de l'énergie, une

protection des cultures plus durables...

Jean Sales, en se basant sur une citation d'Albert

Einstein "Il n'y a pas de problème insoluble, il n'y a

que des problèmes mal posés" a conclu en rappelant

l'importance des échanges entre acteurs de la filière

pour poser les problèmes et les résoudre ensemble

au mieux.

Merci à Jean Sales, animateur de l'atelier et aux

témoins: Jean-Paul Douillard (producteur de

légumes en Vendée, vice-président de Légumes de

France), Alain Cottebrune (producteur de légumes

dans la Manche), Xavier Herry (INTERFEL), René

Molle (MIN de Cavaillon), Jean-Pierre Barrau (AOP

tomates), Pierre Diot (AOP tomates), Olivier de

Lagausie (ONDEF), Valérie Séné (INTERFEL), Christian

Chervieux (Agrial), Angélique Delahaye (producteur

de légumes en Tourraine et Présidente de Légumes

de France).

N’hésitez pas à contacter Sophie Chevallier,

[email protected] , pour plus

d’informations sur cet atelier.

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Les Légumes dans la Ville

Les 19, 20 et 21 novembre à Cavaillon, les légumes étaient à la fête !

Le succès des légumes frais !

Des dégustations : à la croque, en sauce, au beurre, en gratin, en brick, en soupe… A

Cavaillon, les visiteurs ont découvert de nombreuses façons de se régaler avec les

légumes frais et ont même participé à des ateliers culinaires. Des diététiciens étaient

également de la partie pour expliquer aux petits et grands les groupes alimentaires et

tous les bienfaits des légumes frais !

Un beau travail de sensibilisation auprès des enfants !

Ce sont plus de 750 élèves des écoles primaires de Cavaillon qui ont profité des

animations qui leur étaient proposées au village des Légumes dans la Ville, soit environ

trente classes ayant inscrit les légumes frais dans leur projet pédagogique. Les dix

œuvres du concours de fresques « Les légumes dans tous leurs états ! » sont exposées à

la mairie et raviront les cavaillonnais pendant plus d’un mois. Les classes poursuivront le

travail de sensibilisation entamé cette année grâce aux kits pédagogiques fournis par

Légumes de France, par la MSA de Vaucluse et par Interfel. En parallèle, une opération

« légumes frais dans les cantines » a été menée dans toutes les cantines des écoles de

Cavaillon.

Une grande affluence !

Le grand public a largement répondu présent : plus de 7000 visiteurs. Beau résultat

pour une charmante petite ville de 25000 habitants ! De nombreux évènements ont

ponctué la journée du samedi : un apéritif Crédit Agricole, un concours de Tians dont le

jury était composé de grands chefs étoilés de l’Académie Nationale de Cuisine, et pour

finir une vente aux enchères d’une citrouille sculptée au profit du Téléthon.

L’inauguration officielle a eu lieu en présence du Ministre de l’Agriculture Bruno

Lemaire, qui a suivi avec intérêt la visite du village menée par Angélique Delahaye,

Présidente de Légumes de France.

Les Légumes dans la Ville en chiffres :

Hauteur de la pyramide de

légumes : 7m

Producteurs mobilisés pour le

montage : 30

Don de légumes aux

associations caritatives : 4

Tonnes

Associations caritatives

impliquées : 5

Elèves et professeurs du lycée

professionnel A. Dumas

mobilisés sur la

manifestation : 50

Nombre d’ateliers proposés

aux visiteurs : 15

Paniers de légumes vendus au profit du

Téléthon : 180

Enchère de la citrouille sculptée au profit

du Téléthon : 115€

Nombre de visiteurs : plus de 7000

Dont scolaires : plus de 750

Flyers distribués : 12000

Médias : (Journaux) Le Dauphine, La

Provence, Vaucluse Agricole, (Télé) France

3 Paca, (Radio) France Bleu Vaucluse,

(Internet) Agrisalon, La France Agricole,

fldhebdo, Agrapresse, La Provence, Le

dauphiné, Orange.Nice