Attaches et Escales

Procession des Courreaux à Larmor-Plage, Charles Longueville

Du 13 juin au 3 septembre 2014 Médiathèque de

Port-Louis DOSSIER DE

PRESSE

Charles Longueville et Jean Delouche

Le Coche, Jean Delouche

L’année 2014 était à Port-Louis une année consacrée aux pirates. Conférences, expositions, rencontres, films documentaires, chasse aux trésors, ateliers costumes de pirates, … les aventures ont été nombreuses ! Une fois le coffre aux trésors fermé, le thème s’est élargi au monde maritime, aux bateaux, aux hommes naviguant sur les mers. La médiathèque accueille, cet été 2014, un peintre de la Marine : Charles Longueville, peintre aux différentes techniques : huiles, dessins à la plume, eaux fortes, aquarelles, craies… et Jean Delouche, maquettiste et aquarelliste. Le musée de la Compagnie des Indes présentera ses maquettes, la médiathèque ses aquarelles. Deux professionnels de la Marine, deux artistes voyageurs liés à notre territoire maritime, qui nous invitent à travers leurs œuvres à suivre leur voyage…

Charles Longueville

Port-Louis, Retour de la pêche, Charles Longueville, Huile.

Charles Longueville

La Réunion, anciennement Ile Bourbon, Charles Longueville, Dessin à la plume.

CHARLES LONGUEVILLE, biographie

Officier de Marine (1829 – 1899) Nommé « peintre de la Marine » par l’amiral de Montaignac, ministre de la Marine et des colonies, le 31 mars 1875. Né à Lamballe le 22 septembre 1829, il entre à l’école navale le 1er octobre 1845. De ses principaux embarquements dans l’océan indien (1847-1850), aux Antilles (1850-1851), en Amérique du sud (1855-1857), dans l’escadre d’évolution en Méditerranée (1858-1862), dans l’escadre cuirassée de la Manche (1865-1866), il ramènera de très nombreux croquis et dessins. Il en a tiré plusieurs centaines de plumes et huiles sur divers supports, conservées pour la plupart chez ses descendants et alliés. Vers la fin de sa vie (1892-1895), il réalise la synthèse de son œuvre : une série de quatre albums de voyages, dédiés à son épouse et ses trois fils, qui sont autant de pages manuscrites, illustrées chacune d’une plume, parfois d’une aquarelle, et enluminées de motifs floraux. Il a été membre de la société des aquafortistes de 1863 à 1867. C’est de cette période que date la majorité de ses œuvres que l’on retrouve dans les musées et les bibliographies. Affecté depuis quarante-cinq ans par un psoriasis chronique qui l’affaiblit de plus en plus, il décède à Lorient le 24 juillet 1899.

CHARLES LONGUEVILLE, en quelques dates

L’homme : 22 septembre 1829 : Naissance à Lamballe. 11 février 1863 : Mariage à Morlaix avec Mathilde Desloges. Novembre 1863 : Naissance de son premier fils. Novembre 1864 : Naissance de son second fils, Edouard. 1866 : Sa femme et son fils aîné décèdent. 1874 : Il s’établit à Paris avec sa mère et son fils. Mai 1879 : Remariage à Paris avec Marie Eblé. Deux fils naissent de ce second mariage, Charles et Jean. Il s’établit à Lorient. 24 juillet 1899 : Mort à Lorient, il est atteint d’un psoriasis qui a évolué en rhumatisme paralysant au niveau des jambes.

Le marin : 4 octobre 1845 : Entrée à l’Ecole Navale de Brest. 1er août 1845 : Elève de 2ème classe. 1er septembre 1849 : Nommé aspirant de 1ère classe. 14 août 1852 : Enseigne de vaisseau. 3 octobre 1860 : Lieutenant de 2ème classe. 27 janvier 1864 : Lieutenant de 1ère classe. 1874 : A sa mise à la retraite, il est capitaine de frégate.

Le voyageur : Décembre 1847 : l’Ile Bourbon à bord de la frégate la Reine Blanche. Novembre 1850 : les Antilles à bord de la corvette la Caravane. Mai 1851 : le Sénégal et les Antilles. Novembre 1854 : le Brésil et La Plata à bord de la Thisbé. 1859 et 1860 : l’Adriatique, Toulon, Naples. Mai 1861 : les Côtes de Syrie.

L’artiste : De 1845 à 1874 : Il est reconnu par ses pairs comme un homme très consciencieux, zélé et courageux mais aussi comme un artiste de talent. 1864 : Il publie une série de 12 eaux fortes, série intitulée « Sur Terre et sur Mer ». 1865 et 1870 : Il expose au Salon de Paris. 1866 : Il est mentionné comme membre de la Société des Aquafortistes. 19 mars 1875 : Demande de nomination comme Peintre de la Marine. 31 mars 1875 : Lettre favorable du ministre Monsieur Montaignac pour sa nomination. A partir de 1880 : Beaucoup de paysages bretons dans ses œuvres. De 1882 à 1896 : Il s’est inspiré de ses notes et de ses croquis pour en faire des recueils.

CHARLES LONGUEVILLE, le voyageur

CHARLES LONGUEVILLE, peintre de la marine

Il demande à être nommé peintre du département de la Marine par une lettre du 19 mars 1875, adressée au ministre de la Marine et des Colonies : « Amiral, j’ai l’honneur de vous demander à être attaché au Département de la Marine en qualité de peintre. A diverses reprises, mon nom a figuré soit au Salon à Paris, soit en Province, soit à l’étranger. La presse s’est occupée de mes œuvres, soit comme peintre de marine, ou de paysage. Dans la Marine enfin, je suis connu. J’ose espérer, amiral, que vous voudrez bien accueillir favorablement ma demande…» Le ministre, Monsieur Montaignac, lui répond très rapidement, puisque sa lettre est datée du 31 mars 1875 : « Monsieur le Commandant, Accueillant la demande que vous m’avez adressée le 19 de ce mois, j’ai décidé que vous seriez attaché à mon Département en qualité de Peintre ; vous serez inscrit, à ce titre, dans l’annuaire de la Marine et des Colonies de 1876. Je savais depuis longtemps que vous vous occupiez avec succès de peinture de Marine ou de paysage et que vos tableaux avaient figuré, à diverses reprises, soit au salon de Paris, soit dans les expositions de Province ou de l’Etranger. Il m’a donc été très agréable de vous accorder une faveur justifiée par votre talent et de rattacher ainsi à la Marine un de ses anciens Officiers Supérieurs dont le mérite m’avait été particulièrement signalé par Monsieur le Préfet Maritime de Brest… »

Charles Longueville par Piriou

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Nomination comme Peintre de la Marine

CHARLES LONGUEVILLE, l’artiste

Charles Longueville a peint tout au long de ses campagnes dans la marine, puis une fois à terre, la Bretagne l’a inspirée. Son œuvre est composée de croquis à la plume, au crayon, à la craie, des eaux-fortes, des aquarelles, des peintures à l’huile et des recueils. Ce sont des paysages, des bords de mer, des bateaux, les lieux qu’il a visité et dans les années 80 les paysages bretons. Le dessin à la plume : Au cours de ses missions, il dessine ce qu’il voit.

4 septembre 1860, Castellamare, La Baie de Naples

Pic de Ténérife

Les eaux-fortes : En 1863, Charles Longueville a déjà une grande maîtrise du dessin à plume. De ses dix années d’embarquement en Méditerranée et dans les océans Atlantique et Indien, il a ramené une collection très fournie. A ce moment, le renouveau de l’eau-forte connaît une poussée remarquable en France. L’éditeur Alfred Cadart fonde, en mai 1862, la Société des Aquafortistes, qui accueille jusqu’en 1867 des noms bientôt prestigieux : Cézanne, Corot, Courbet, Daumier, Gauguin, Jongkind, Manet, Millet, Monet, Berthe Morisot, Pissaro, Renoir parmi une centaine d’artistes. Charles Longueville s’inscrit en 1863 à la Société des Aquafortistes. Il grave deux séries d’eaux fortes entre 1864 et 1873 : « Sur terre et sur mer » et « Voyage d’un marin à Jérusalem ». C’est en temps que graveur que Charles Longueville est reconnu officiellement par la critique et qu’il côtoie le monde artistique.

Voyage d’un marin à Jérusalem. Voilier et felouque

Les aquarelles :

Escale ravitaillement

1855, la Thisbé en réparation en rade de Rio de Janeiro

Les peintures à l’huile : Charles Longueville fut reconnu pour ses gravures mais aussi pour ses peintures à l’huile exposées au Salon de Paris en 1865. Il en existe de toutes tailles avec comme sujet les paysages de ses voyages mais aussi de la Bretagne où l’on retrouve parfois des personnages.

1871, Port-Louis, retour de la pêche

Larmor, sortie de la rade de Lorient

CHARLES LONGUEVILLE, l’exposition à la médiathèque de Port-Louis La médiathèque Pondichéry présente les œuvres de Charles Longueville dans deux espaces : un dédié à ses œuvres sur la Bretagne et un sur ses œuvres représentant des destinations lointaines.

Dans le hall d’accueil, les peintures à l’huile sur la Bretagne et une huile sur ses voyages : La rade de Brest, La rade de Brest vaisseau La Bretagne par coup de vent, La Bretagne, Procession des Courreaux à Larmor-Plage, L’embouchure du Gapeau, Port-Louis retour de pêche, Larmor au soleil couchant, Larmor sortie de la rade de Lorient, Voiliers, Marine.

Dans l’auditorium, les gravures, les dessins à la plume et deux aquarelles faites pendant ses voyages : Pic de Ténérife Canaries, Le géant couché à l’entrée de la rade de Rio Janeiro, 6 eaux-fortes « Voyage d’un marin à Jérusalem », Corcorado et Tijouka Rio Janeiro, La Réunion, Port-Louis Ile de France, La Table Cap de Bonne Espérance, Escale ravitaillement, La Thisbé en réparation en rade de Rio Janeiro, Iles Saint-Paul et Amsterdam, Ile de Sainte-Hélène, Rocher le Diamant Martinique, Le Stromboli, Castellamare la baie de Naples.

Larmor au soleil couchant

Voyage d’un marin à Jérusalem

CHARLES LONGUEVILLE à Port-Louis Programme musical de la soirée donnée à Port Louis le 17 avril 1887

par Mme Marie Le Verger, et illustré par Charles Longueville.

CHARLES LONGUEVILLE dans la presse

Le Télégramme, Lamballe, 7 juin 2008

Le Penthièvre, 12 juin 2008

Le Télégramme, Lamballe, 12 août 2009

Les Nouvelles, 21 avril 2010

ENTRETIEN AVEC YVES DE LONGUEVILLE, descendant de CHARLES LONGUEVILLE

1- Comment vous est venue l’envie de faire des recherches sur votre aïeul, Charles Longueville ? Par le hasard des successions, de nombreuses œuvres de mon arrière-grand-père ont été réunies dans les mains de mon père. J’ai commencé à prendre conscience de l’existence de ce trésor familial lorsqu’il en a partagé quelques unes entre ses six enfants. Mais le vrai déclic est intervenu en 2008, avec l’exposition d’été organisée par « l’association des amis de Lamballe et du Penthièvre » à partir d’une sélection de ses œuvres. C’est en effet à Lamballe qu’il vit le jour en 1829. Dès lors, mon épouse et moi avons entamé des recherches approfondies sur les diverses facettes de sa vie, professionnelle, familiale, artistique … et avons ainsi pu recenser (et photographier) quelques six cent peintures et dessins.

Il faut dire également que nous avons été précédés dans ces recherches par une nièce, également descendante de mon arrière-grand-père, qui a produit un mémoire universitaire à Lausanne, il y a quelque trente ans, sous le titre « Charles Longueville, le chef-d’œuvre inconnu », et publié dans la revue « Neptunia » des amis du musée de la Marine.

2- A-t-il été facile de partir sur les traces artistiques de votre ancêtre ? Oui et non : sur le plan artistique, et même s’il fut le sixième à avoir été nommé « peintre de la Marine » (en 1875), mon arrière-grand-père n’a jamais cherché à vivre de son art. La quasi-totalité de son œuvre est demeurée dans les mains de sa famille ou de proches amis. Il est donc trop peu référencé dans les milieux artistiques de la seconde moitié du 19ème siècle. Par chance, il a pu avoir une disponibilité suffisante dans la première moitié des années 1860 pour être coopté par la « société des aquafortistes », dont furent également membres des célébrités comme Corot, Courbet, Daumier, Delacroix, Jongkind, Manet, Pissarro … Si l’on excepte trois grandes huiles, détenues par le musée des Jacobins de Morlaix, c’est d’ailleurs par la petite trentaine d’eaux-fortes, réalisées entre 1863 et 1872, qu’il a laissé une trace significative dans des musées français, britannique et nord-américains.

Heureusement aussi, sa carrière d’officier de marine permet de reconstituer aisément, grâce aux archives de la Défense à Vincennes, l’ensemble de sa vie professionnelle et de l’inscrire dans la grande histoire internationale, en particulier du Second Empire. Et cela donne accès à une fresque saisissante, illustrée par ses œuvres, et dont témoignent principalement les quatre albums de voyages, dont le texte est enrichi par des dessins à la plume et rehaussé par des enluminures florales en marge, sans doute le couronnement de sa production artistique, dont des extraits seront projetés à l’exposition.

3- Etiez-vous accompagné, aidé par des professionnels (critiques artistiques,

historiens..) ? Certainement trop peu : un artiste dont la production reste aussi confidentielle n’attire guère dans un premier temps. C’est pourquoi d’ailleurs, nous nous employons à le faire connaître et apprécier, et nous espérons que cette exposition 2014 à Port-Louis contribuera à accroître sa notoriété.

Pour ce qui est de l’histoire, c’est une matière dans laquelle je suis autodidacte, mais dont je me suis fait un violon d’Ingres depuis nombre d’années. J’ai donc, de ce côté, un besoin moins affirmé de soutien, d’autant plus que l’accès aux sources ne présente pas trop de difficultés. Mais j’accepte bien volontiers toute aide qui se présenterait.

4- Etes-vous encore étonné de vos découvertes ? La reconstitution de l’œuvre d’un artiste trop peu connu est une quête permanente : n’ayant cessé toute sa vie de distribuer ses dessins et ses huiles à son entourage, parents et amis, il n’est guère surprenant que ceux-ci soient à présents dispersés chez un nombre important de leurs descendants. Ce travail suppose donc d’identifier les éventuels possesseurs des œuvres, puis de prendre son bâton de pèlerin pour visiter chacun, questionner, inciter, intéresser … Mon arrière-grand-père serait certainement le premier surpris de voir à quel point il est devenu, à travers son œuvre, un ciment pour sa famille.

Pour répondre à la question, nous sommes effectivement encore étonnés de toutes les photos que nous avons pu rassembler, mais plus encore du fait que cette moisson continue : il n’est pas rare que de nouveaux tableaux, retrouvés par tel ou tel lors de rangements, viennent s’ajouter à la galerie de clichés déjà réunie. Et c’est chaque fois un émerveillement renouvelé, même si nous sommes un public particulièrement bienveillant.

5- Que faites-vous des œuvres retrouvées ? Tout d’abord, nous remercions chaleureusement les propriétaires de nous avoir permis de les découvrir et photographier. Puis nous les ajoutons à notre inventaire, avec toutes les informations accessibles : lieu, date, dimension, photo, nature de l’œuvre …

Un de nos principaux objectifs est de pouvoir réaliser à terme un catalogue raisonné suffisamment fourni. Dès à présent, nous nous servons de notre base de données pour le faire connaître lorsque l’occasion nous en est donnée.

Et surtout, il nous arrive aussi, pour nous orienter dans nos recherches, ou plus simplement pour le plaisir des yeux, d’en projeter quelques séquences sur un écran large …

6- Voulez-vous que Charles Longueville soit plus connu ? Les réponses aux questions précédentes donnent la tonalité de celle que nous pouvons faire ici : certainement oui. Comme son œuvre est demeurée confidentielle, il serait important de recueillir l’avis d’experts ou de critiques d’art sur le niveau de notoriété auquel il pourrait normalement prétendre. Il existe des textes de quelques critiques de son temps, principalement sur ses eaux-fortes (Philip Hamerton, Philippe Burty), mais cela couvre moins de 10% d’une production bien diversifiée.

7- Avez-vous des coups de cœur dans les œuvres de votre aïeul ? Parmi les œuvres qui sont exposées, les deux grands tableaux sont liés à de vraies émotions artistiques :

- la « Procession des Coureaux à Larmor », qui nous est parvenue dans un état médiocre (percée et très sale), nous est apparue en pleine lumière et dans la justesse de sa composition après restauration ; plusieurs autres huiles nous ont procuré de semblables « coups de cœur » ;

- « l’embouchure du Gapeau », que nous avons crue d’abord peinte en orient, et qu’une enquête minutieuse nous a permis de localiser, avant qu’une preuve formelle ne nous soit fournie ; son dépouillement et sa couleur nous avaient frappés d’emblée. Plus globalement, je suis très sensible au rendu des grands plans d’eau calme, auquel il atteint avec sa plume ou son crayon, à l’aide de quelques simples traits. C’est ici l’œil du marin, familier de tant de mers du globe, qui s’exprime.

8- Quel est le lien entre Charles Longueville et Port-Louis ? Si Charles Longueville est né à Lamballe, berceau de sa famille maternelle, Lorient est la ville qui a accompagné son enfance, et au cadre de laquelle il resta attaché durant toute sa carrière, la ville où son père eut sa dernière affectation comme major-général de la Marine et où sa mère demeura veuve, la ville où lui-même passa les quinze dernières années de sa vie et où il est inhumé. L’artiste ne pouvait demeurer étranger aux sujets que la nature et l’homme offraient à son crayon, sa plume ou son pinceau dans cet environnement. L’ensemble de la rade de Lorient est très présent dans son œuvre, et plus largement le Morbihan et la Bretagne. Plus spécialement, Larmor et Port-Louis, les deux villes qui ouvrent sur le grand large, avaient un attrait particulier à ses yeux. A Port-Louis, il a séjourné de nombreux étés, ne manquant jamais de fixer les scènes de la vie quotidienne de cette cité déjà balnéaire à l’époque ; d’où toute une série de récits et de croquis, partagés avec des amis, qui constituent une sorte de chronique de Port-Louis à la fin du 19ème siècle, peut-être à faire découvrir une autre fois …

9- Pourquoi avoir choisi le titre « Attaches et escales » pour l’exposition à la médiathèque Pondichéry ? Lorsque nous sommes venus pour la première fois à la mairie, le thème d’année qui nous a été présenté était centré sur les bateaux et la mer. Le choix des œuvres retenues pour l’exposition en découle. Le titre devait y faire référence. Même s’il est aussi un peintre de grand talent, Charles Longueville est avant tout un dessinateur au crayon, à la pointe ou à la plume très précis. A l’école navale, où une grande importance était attachée alors à la représentation fidèle des côtes, cette qualité ne pouvait manquer de s’épanouir. C’est à cette précision dans les dessins des atterrages, exécutés par Charles Longueville, que se réfère ce titre, pour signifier tout le prix qu’un marin affecte « aux ports d’attache et aux lieux d’escale » qui jalonnent sa navigation.

10-Charles Longueville sera-t-il de nouveau exposé ? La réponse à cette question ne dépend pas que de nous, mais il est certain que nous sommes prêts à agir dans ce sens toutes les fois qu’une occasion se présentera, ou que nous serons en mesure d’en susciter une.

Jean Delouche

Le Massiac, Jean Delouche

La Gracieuse, Jean Delouche

JEAN DELOUCHE, biographie

Jean Delouche, Capitaine de Vaisseau, officier de la Légion d’Honneur, est né en 1922 et mort en 1996. Issu d’une longue lignée de marins bretons par sa mère, il s’est passionné dès l’enfance pour les « bateaux à voile ». Après une carrière bien remplie dans la Marine Nationale, il s’est consacré à sa passion du modélisme et des aquarelles de marine. Il a réalisé de nombreux modèles de vaisseaux et d’installations portuaires dont le plus grand nombre est exposé actuellement au Musée de la Compagnie des Indes de Lorient, installé dans la citadelle de Port-Louis.

JEAN DELOUCHE, par Jacques-Yves DANTEC Président des Amis du Musée de la Compagnie des Indes

Préface du livre Navires des Compagnies des Indes Françaises (1664-1790) et grands voiliers français du 17ème siècle au 20ème siècle : Ma première vraie rencontre avec Jean Delouche se situe, si ma mémoire est bonne, Boulevard du Montparnasse à Paris autour des années 1960. Il avait alors évoqué les années de guerre, son passage en Angleterre et l’Ecole Navale de la France Libre. Nous devions nous retrouver par la suite au hasard de ses affections à la B.A.N de Lann Bihoué à Lorient. Dans les années 70 un grand projet de dimension nationale s’était fait jour autour du Port-Louis à la demande de M. Yvon Bourges, Ministre de la défense de l’époque : la création d’un « Musée de la Mer pour l’Atlantique » avec mise en valeur de la citadelle devant abriter plusieurs structures muséales consacrées aux activités de la mer et d’un musée à flot dans l’anse de la Brèche où l’on attendait l’arrivée de la « Duchesse Anne ». Cette réalisation n’est jamais allée à son terme. Mais elle a permis la réhabilitation de la citadelle, puis l’installation d’un Musée de la Marine – la Marine Nationale étant propriétaire des lieux – Et dès 1977 la mise à disposition du Musée de la Compagnie des Indes, d’une aile de la Cour d’honneur. L’ouverture au public s’étant faite en 1984. En février 1995, création par Pierre Delleur de la Société des Amis du Musée de la Compagnie des Indes.

Le Dromadaire, Jean Delouche

Dans ce site historique étaient enfin réunis les témoignages des riches heures du patrimoine maritime et des fabuleux échanges commerciaux Lorient-Extrême Orient au 17ème et 18ème siècles. Et c’est en franchissant les voûtes de la Citadelle que j’ai découvert « en vraie grandeur » cette autre facette de la personnalité de Jean Delouche : son immense talent de maquettiste, créateur de vaisseaux et de dioramas ; metteur en scène de toute une vie portuaire que l’on imagine à nouveau s’agitant entre le péristyle et le pied des remparts du Port-Louis. Ses réalisations ont été de toute première importance pour le fonds historique du Musée. Il était également peintre et lorsque sa famille nous a amicalement confié la série d’aquarelles sur le thème des Navires de la Compagnie des Indes et les Grands Voiliers Français, la Société des Amis, en hommage à l’homme et à tout le travail accompli – mémoire de la ville de l’Orient et de son enclos du Port – a saisi l’opportunité d’entreprendre l’édition de cet ouvrage :

JEAN DELOUCHE, l’exposition à la médiathèque de Port-Louis Entre 1976 et 1989, Jean Delouche a réalisé, sur commande, seize maquettes et dioramas qui sont venus enrichir de manière magistrale les collections du musée de la Compagnie des Indes. Par leur rigueur scientifique, le regard vivant qu'elles portent sur la vie à bord des navires de la Compagnie, elles sont un outil pédagogique de premier plan. Scientifiques, réalistes et ludiques, ces maquettes sont, en quelque sorte, des chefs d'œuvres du point de vue de la thématique maritime.

Maquette Le Soleil d’Orient de Jean Delouche au Musée de la Compagnie des Indes

Le Soleil d’Orient, aquarelle de Jean Delouche

La médiathèque Pondichéry présentera, entre les deux lieux d’exposition consacrés aux œuvres de Charles Longueville, 28 aquarelles des Navires des Compagnies des Indes Françaises (1660-1784) peintes par Jean Delouche. Toutes les aquarelles sont basées sur des documents du 17ème siècle ou du 18ème siècle, tels des plans, rapports de campagne, dossiers d’armement, traités de gréement ou dessins descriptifs. Les navires sont placés dans des positions, des circonstances et des allures différentes.

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Attaches et Escales

Médiathèque Pondichéry 57 Grande rue 56290 Port-Louis 02.97.82.17.08 serviceculturel.portlouis@wanadoo.fr communication.portlouis@orange.fr Ouverture exceptionnelle de la médiathèque pour l’exposition le dimanche 15 juin 2014 de 14h à 17h lors de la Fête du Port. Vernissage de l’exposition le 13 juin 2014 à 18h30 à la médiathèque. Conférence à 20h d’Anne-Marie Chiron en lien avec l’exposition, sur les Peintres de la Marine, à la médiathèque.

Sources pour le dossier de presse : Article Neptunia n°212, Mémoires Les Amis de Lamballe et du Penthièvre n°36, article d’Anne Raffray, Monsieur et Madame de Longueville, Livre Navires des Compagnies des Indes Françaises (1664-1790) et grands voiliers français du 17ème siècle au 20ème siècle des Amis du Musée de la Compagnie des Indes, Monsieur Jacques Dantec, le site internet du Musée de la Compagnie des Indes.

Médiathèque ouverte au public : le lundi, mardi et vendredi de 16h à 18h30, le mercredi de 9h30 à 12h et de 14h à 18h30, le samedi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 17h30