PROBLEMATIQUE DE LA MOBILITE EN MILIEU RURAL · Université Rennes II – Haute Bretagne U.F.R...

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Université Rennes II – Haute Bretagne U.F.R Sciences Sociales LA PROBLEMATIQUE DE LA MOBILITE EN MILIEU RURAL : L’EXEMPLE DU PAYS DU CENTRE BRETAGNE Mémoire de Master 2 Etudes Urbaines - Année universitaire 2007 - 2008 Présenté par : Antoine DUMAST Sous la direction de Mr Jean OLLIVRO

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Université Rennes II – Haute Bretagne U.F.R Sciences Sociales

LA PROBLEMATIQUE DE LA MOBILITE EN MILIEU RURAL :

L’EXEMPLE DU PAYS DU CENTRE BRETAGNE

Mémoire de Master 2 Etudes Urbaines -

Année universitaire 2007 - 2008

Présenté par :

Antoine DUMAST

Sous la direction de Mr Jean OLLIVRO

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Université Rennes II – Haute Bretagne U.F.R Sciences Sociales

LA PROBLEMATIQUE DE LA MOBILITE EN MILIEU RURAL :

L’EXEMPLE DU PAYS DU CENTRE BRETAGNE

Mémoire de Master 2 Etudes Urbaines

- Année universitaire 2007 - 2008

Présenté par : Antoine DUMAST

Sous la direction de Mr Jean OLLIVRO

4

SOMMAIRE

Remerciements

7

Introduction

8

A) Rappel sur la notion de pays

9

B) Géographie

11

C) Structure administrative

12

D) Démographie

18

E) Economie

20

F) Habitat

23

I. Recensement de l’offre existante…

25

A)…Sur le Pays du Centre Bretagne

25

1) En matière de transports

25

A) Réseaux de transports collectifs

25

• Transports scolaires

26

• Transports départementaux

27

• Transports régionaux

28

b) Offre en covoiturage

31

c) Transport à la demande

34

2) En matière de services aux personnes

39

B)…Sur d’autres territoires ayant des caractéristiques proches

40

1) Le covoiturage

40

2) L’autopartage

41

5

3) Les garages associatifs

43

4) Les actions sur le permis de conduire

45

a) Le permis de conduire

45

b) L’auto-école sociale

46

5) Le Transport à la Demande

47

a) En Bretagne

48

b) En France

50

c) En Europe

52

6) Prêts ou locations de véhicules à prix attractifs

59

7) Centrales de mobilité

61

II. Diagnostic mobilité

63

A) Mise en avant des enjeux et besoins en matière de mobilité

63

B) Equipement automobile du pays par rapport à la région

66

1) Selon l’âge

67

2) Selon la CSP

72

C) Les flux

81

1) Migrations alternantes en Bretagne

81

2) Migrations alternantes sur le Pays

84

3) Accès aux services

87

III. Propositions d’amélioration des conditions de mobilité sur le Pays du Centre Bretagne.

91

A) Méthodologie

91

B) Critères de sélections

95

C) Les préconisations privilégiées

97

1) Les PDE / PDIE 97

6

2) L’auto-école sociale

101

3) Le Transport à la Demande

103

Conclusion

106

Annexes

111

• Sources

111

• Glossaire 114

7

Remerciements : Tout d’abord, je souhaite remercier Monsieur Xavier DOUSSINAULT, animateur au

Conseil de Développement du Pays du Centre Bretagne et tuteur professionnel, pour

son accueil au sein de la structure mais également pour sa grande disponibilité et la

mise à disposition de tous les moyens nécessaires au bon déroulement de mon

stage. Je le remercie sincèrement de l’attention particulière portée sur mon travail

ainsi que la confiance accordée dès le début de ce stage.

Je tiens aussi à témoigner toute ma reconnaissance aux autres membres du Pays du

Centre Bretagne pour leur accueil, leur sympathie et leur disponibilité, à savoir

Monsieur Wilfried AUDIC, Madame Emmanuelle CARRO et Monsieur Franck LE

PROVOST.

Je remercie Monsieur Jean Ollivro, tuteur universitaire, pour sa disponibilité et ses

conseils avisés qui m’ont été précieux s’agissant des orientations à suivre dans la

rédaction de ce mémoire universitaire.

Enfin, une pensée va aux membres de ma famille pour leur soutien ainsi que pour

leurs conseils dans l’élaboration de ce travail universitaire.

8

Introduction

La question de la mobilité en milieu rural offre une problématique délicate à

traiter car mettant en avant de nombreux enjeux et besoins. En effet, de nombreuses

personnes sur ces territoires sont demandeuses de ce type de services et ce quel

que soit leur âge, leur sexe, leur catégorie socioprofessionnelle où la motivation de

ces déplacements. Cette question des déplacements est donc cruciale et primordiale

notamment du fait des évolutions sociodémographiques ayant eues lieu au cours des

dernières années voire, à une échelle encore plus importante, au cours des

dernières décennies (généralisation du phénomène de périurbanisation, baisse de la

part des actifs travaillant dans leur commune de résidence, accroissement de l’offre

et de la demande en matière de loisirs…). De plus, la question de l’évolution de ces

mobilités en milieu rural doit être soulevée dans un contexte où la thématique des

transports devra s’adapter à des nécessités de développement durable et faire face

à l’augmentation des coûts énergétiques qui semblent inéluctables.

Cependant, devant la multiplicité des situations nécessitant des déplacements et les

différentes caractéristiques propres à chaque territoire, les solutions pouvant être

envisagées dans le but d’améliorer les conditions de mobilité dans les espaces

ruraux doivent être pensées après avoir étudié de manière approfondie le territoire

en question. Ainsi, les conclusions tirées sur un territoire donné ne pourront pas

forcément être applicables sur d’autres espaces du fait de caractéristiques, de

besoins, de motivations de déplacements différentes d’un endroit à un autre.

C’est au regard de ces différentes problématiques que le Pays du Centre

Bretagne, par le biais de son Conseil de Développement, a décidé de se pencher sur

cette question de la mobilité. Bien que n’ayant pas de réel pouvoir de gouvernance

en la matière, la structure est néanmoins bien dans son rôle de réflexion sur

l’évolution et le développement de son territoire qui passe, en partie, par une

appréciation et une meilleure maîtrise des déplacements. De fait, cette étude vise à

être aussi complète que possible puisqu’elle pourra éventuellement servir de

première base à la mise en place effective de dispositifs visant à l’amélioration de la

mobilité sur le pays.

Par conséquent, avant de se pencher sur la question de la mobilité en elle-

même et tout ce qui lui est afférente, il semble indispensable de présenter dans un

9

premier temps le territoire d’intervention, à savoir, le Pays du Centre Bretagne. Pour

ce faire, un « rapide » diagnostic s’impose en reprécisant tout d’abord ce qu’est la

notion de pays puis en soulignant des données classiques lorsqu’il s’agit d’informer

sur les caractéristiques d’un espace et qui nous seront intéressantes dans le cadre

de cette étude, à savoir sa géographie, sa structure administrative, son économie, sa

démographie et la typologie de l’habitât.

A) Historique de la notion de pays1.

Les pays sont au cœur des démarches de développement territorial. En 1995,

la loi « Pasqua » introduisait dans la législation la notion de pays et invitait les

territoires à l’expérimentation. La loi « Voynet » en 1999 consacrait les pays comme

des espaces de fédération des acteurs publics et privés autour d’un projet et d’un

contrat. Enfin, en 2003, la loi « Urbanisme et Habitat » simplifiait les procédures

d’organisation et de reconnaissance des pays.

La loi du 4 Février 1995 d’orientation pour l’aménagement et le

développement du territoire dite loi « Pasqua » prévoit « une organisation du

territoire fondée sur les notions de bassins de vie, organisés en pays, et de réseaux

de villes ». Le terme de pays est communément utilisé pour parler d’un petit territoire,

à l’échelle d’un canton ou d’une intercommunalité en se référant le plus souvent au

nom de la commune principale : le pays dans ce cas est synonyme de proximité

géographique. Il peut aussi désigner des territoires plus vastes et plus identitaires

marqués par une histoire et une culture commune (pays Basque, pays Bigouden…).

Enfin, la notion de pays peut renvoyer à une forme d’organisation locale, témoignant

d’une volonté des acteurs de travailler ensemble au développement d’un territoire.

La loi du 25 Juillet 1999 d’orientation pour l’aménagement et le

développement durable du territoire (LOADDT), dite loi « Voynet », constitue une

étape déterminante dans l’organisation des territoires de projet. Elle réaffirme tout

d’abord le pays. Elle redéfinit son échelle, celle du bassin d’emploi, rappelle son rôle

de renforcement des solidarités entre ville et espaces ruraux et précise les objectifs

et les modes d’élaboration de son « projet commun de développement durable », qui

1 Source : www.projetdeterritoire.com

10

doit prendre la forme d’une charte. Afin d’organiser la participation des acteurs, elle

prévoit la création d’un conseil de développement composé de représentants des

milieux économiques, sociaux, culturels et associatifs, associé à l’élaboration de la

charte et consultable sur toute question relative à l’aménagement et au

développement du pays. Elle met également en place une procédure de création

beaucoup plus lourde, avec une première étape de reconnaissance d’un périmètre

d’étude marquant l’engagement dans la démarche puis, une fois la charte rédigée et

approuvée localement, la reconnaissance du périmètre définitif du pays. A chaque

étape sont consultées pour avis simple les commissions départementales de

coopération intercommunale, préfets de département, conseils généraux, conseils

régionaux et pour avis conforme, la ou les conférences régionales d’aménagement et

de développement du territoire concernées.

En second lieu, la LOADDT propose aux pays ainsi qu’aux agglomérations,

parcs naturels régionaux et aux réseaux de ville un contrat particulier en application

des contrats de plan Etat-Région. Pour en bénéficier, les pays doivent créer un

syndicat mixte ou un Groupement d’Intérêt Public de développement local. La loi

« Voynet » relance ainsi la dynamique de création des pays qui s’était rapidement

essoufflée après 1995. La perspective du contrat motive le démarrage des

nombreuses démarches, surtout dans les régions où le volet territorial du Contrat de

Plan Etat-Région est bien doté.

Après les élections de 2002, la politique des pays connaît un certain

flottement. Les incertitudes du nouveau gouvernement à son égard se traduisent par

un ralentissement du rythme de croissance, par le retard pris dans la signature des

contrats et par un quasi-arrêt de l’émergence de nouvelles démarches. Le comité

interministériel d’aménagement et de développement du territoire de décembre 2002

lève partiellement les inquiétudes mais il faut attendre la loi du 2 Juillet 2003

« Urbanisme et Habitat » pour observer une véritable relance. La procédure de

constitution est simplifiée avec la suppression de l’étape du périmètre d’étude et la

réduction du nombre de structures consultées : seuls les conseils généraux et

régionaux concernés peuvent se prononcer sur la charte et le périmètre du pays,

avant que le préfet de région ne prenne son arrêté.

11

Cet historique rapide montre bien que la création des territoires de projet s’est faite

dans un cadre juridique évolutif, qui a pu induire différents types de démarche,

favoriser différentes catégories de territoires, et susciter enthousiasme et

inquiétudes.

B) Géographie

Le pays du Centre Bretagne se situe au cœur de la Bretagne, ce qui constitue

le premier atout du pays. Bordé par la limite sud du département des Côtes d’Armor,

le pays regroupe 41 communes sur une superficie de 970km² ce qui fait de lui l’un

des plus petits de la région en terme de surface. Il s’étend sur 55 kilomètres d’ouest

en est et 35 kilomètres du nord au sud et son contour, fortement découpé, offre un

périmètre de 240 kilomètres. Sa position au centre de la Bretagne le situe à la

jonction de deux axes importants : la RN 164 reliant Rennes à Châteaulin et l’axe

reliant Saint Brieuc à Vannes et Lorient. Ces axes routiers sont actuellement en

cours d’aménagement pour contribuer au désenclavement de ce territoire.

LA BRETAGNE DES PAYS

Source : www.viaouest.com

12

LE PAYS DU CENTRE BRETAGNE

C) Structure administrative

Le pays du Centre Bretagne se décompose en quarante et une communes :

Allineuc, Coëtlogon, Collinée, Gausson, Goméné, Grace-Uzel, Hemonstoir, Illifaut,

La Chèze, La Ferrière, La Motte, La Prénessaye, Langourla, Laurenan, Le Cambout,

Le Gouray, Le Quillio, Loscouët sur Meu, Loudéac, Merdrignac, Mérillac, Merléac,

Plémet, Plessala, Plouguenast, Plumieux, St Barnabé, St Caradec, St Etienne du

Gué de l’Isle, St Gilles du Mené, St Gouëno, St Hervé, St Jacut du Mené, St

Launeuc, St Maudan, St Thélo, St Vran, Trédaniel, Trémorel, Trévé et Uzel-près-

l’Oust.

Par ailleurs, 6 cantons sont recensés sur le territoire : Uzel, La Chèze, Loudéac,

Merdrignac, Collinée et Plouguenast (sans les communes de Plémy et Langast).

Enfin, quatre communautés de communes ce sont réunies dès 1994 au sein de

l’Association Centre Bretagne Développement : la Communauté Intercommunale

pour le Développement de la Région et des Agglomérations de Loudéac (CIDERAL),

la Communauté de Communes du Pays d’Uzel près l’Oust, la Communauté de

Source : IGN – INSEE 2003

13

Communes du Mené et enfin, la Communauté de Communes du Hardouinais Mené.

Seule la commune de Trédaniel n’adhère à aucune structure intercommunale à

fiscalité propre.

LES DIFFERENTES COMMUNAUTES DE COMMUNES DU PAYS

Les quatre communautés de communes du pays du Centre Bretagne

présentent donc, ne serait-ce que sous l’angle géographique, des caractéristiques de

différentes natures (superficie, nombre de communes…comme on peut le voir sur la

carte). Afin de ne pas s’éloigner de la thématique de départ (la mobilité), il semble

important de présenter plus en détail la CIDERAL et ce pour une raison principale :

elle joue un rôle non négligeable sur l’organisation des déplacements comme nous le

verrons ultérieurement.

Le territoire de la CIDERAL (créée en décembre 1993) est donc composé de

21 communes réparties sur son espace de la manière suivante :

14

C’est la plus grande communauté de communes du pays du Centre Bretagne

puisqu’elle occupe une superficie de 445km². Elle compte près de 30 000 habitants

(dont 9619 pour la seule commune de Loudéac, dont la dernière enquête de

recensement effectuée par l’INSEE date de 2007), plus de 12 000 actifs et moins de

5% de chômage.

La structure administrative de la communauté de communes (présidée par Mr Guy

Le HELLOCO) s’établit de la manière suivante :

Source : CIDERAL

15

On peut repérer trois ensembles bien distincts qui veillent au bon

fonctionnement de la structure. Tout d’abord, le conseil communautaire qui est

composé de 56 élus, deux pour chaque communes excepté La Motte, Plouguenast,

Plumieux, Saint Caradec, Saint Barnabé et Trévé qui en ont trois, Plémet qui en a

quatre et Loudéac qui en fournit huit. Le bureau est quant à lui composé de 21 élus

(un pour chaque commune) et enfin, le troisième ensemble comprend les différentes

commissions réunissant 63 collaborateurs travaillant sur plusieurs thèmes importants

au niveau du territoire : l’aménagement de l’espace et environnement, la culture et le

sport, le développement économique, la vie sociale, les finances, la communication

et le patrimoine et tourisme.

Plusieurs projets ambitieux proposant des équipements de qualité ont ainsi été

réalisés sur le territoire de la CIDERAL tels que des bases Sport Nature, un centre

équestre intercommunal, le « Moulin à Sons » (musique), les Aquatides (centre

aquatique ouvert récemment), la Maison de l’Emploi (inaugurée au mois de Juillet

2008), un parc d’activités commerciales…

Ces divers équipements ont été financés via différents ressources à savoir la Taxe

Professionnelle Unique (TPU), la Dotation de Fonctionnement (émanant de l’Etat) et

des subventions d’investissements provenant de différentes sources (l’Europe, l’Etat,

la Région Bretagne, le Conseil Général des Côtes d’Armor).

Du point de vue économique, l’emploi sur la communauté de communes à, de

son côté, évolué quelque peu au cours de ces dernières années (plus précisément

entre 2001 et 2006)1. En effet, si les industries manufacturières et les industries

1 Source : CIDERAL

La Maison de l’Emploi

Les Aquatides

16

agroalimentaires sont toujours dominatrices quant au volume d’emplois offerts sur le

territoire de la CIDERAL, elles voient les effectifs se réduire quelque peu. Ainsi, pour

les industries manufacturières, nous sommes passé d’environ 1300 personnes

travaillant dans ce secteur à un tout petit peu plus de 1200, de même, pour le

secteur agroalimentaire où des emplois ont été perdus.

Parallèlement à ce phénomène, les services aux entreprises, la construction et le

transport logistique ont vus leurs effectifs croître de manière plus ou moins

importante. Le nombre de personnes travaillant pour les services aux entreprises est

ainsi passé de 600 à plus de 900 en 5 ans, celui de la construction a gagné environ

une centaine d’unités (plus de 800 personnes travaillent maintenant dans ce

secteur), enfin, dans la sphère transport – logistique, nous sommes passés d’un peu

moins de 600 emplois à quasiment 800.

Une autre croissance, moins spectaculaire, est enregistrée pour les services aux

personnes et le commerce de gros.

Le graphique représentant la typologie des emplois sur la communauté de

communes permet de mieux apprécier ces chiffres :

17

0

200

400

600

800

1 000

1 200

1 400

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eEffectifs en 2001Effectifs en 2006

Sur le territoire de la CIDERAL, plusieurs parcs d’activités sont recensés, on en

trouve 22 disséminés sur de nombreuses communes ce qui témoigne d’une certaine

homogénéité géographique quant à la localisation de ces activités (même si Loudéac

en polarise une partie). Le parc d’activités le plus important en termes de superficie

est celui du Docteur Etienne, il s’étale sur 400 hectares autour de l’hippodrome de

Loudéac et deviendra à terme le plus grand parc d’activités du département. Cent

entreprises prendront place sur cet espace.

D’autre part, au nord de cette même commune, un parc d’activités commerciales est

en cours d’élaboration, entre 50 à 70 enseignes sont attendues, touchant ainsi une

zone de chalandise de plus de 50 000 personnes. Ce projet ambitieux créerait alors

plus de 250 emplois. Au niveau financier, les investissements se chiffrent à 40

millions d’euros et la taxe professionnelle prévisionnelle est évaluée à 500 000€.

L’ouverture de cette zone qui révolutionnera le paysage commercial de la

communauté de communes et même du pays n’est cependant pas encore

programmée mais de nombreuses enseignes ont déjà été validées par le comité de

pilotage et occuperont donc les différents emplacements proposés.

Source : CIDERAL

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D) Démographie1 En 1999 (à défaut de recensement plus récent sur l’ensemble des communes

composant le pays), le territoire du Centre Bretagne comptait 43 395 habitants soit

une baisse de 3,1% par rapport à 1990 pour une densité atteignant 45 habitants au

km². Cependant, si l’on prend en compte les derniers recensements effectués dans

chaque commune (seules 11 municipalités voient leur dernière évaluation datée de

1999), alors la population totale du pays ce chiffrerait à 44 175 habitants soit une

augmentation de 1,6% par rapport à 1999.

Loudéac, avec ces 9 619 habitants est la seule unité urbaine repérée. Toutes les

autres communes sont dites rurales. La densité de population est largement

inférieure à la moyenne régionale (45 habitants au km² contre 107 en Bretagne).

Seules Loudéac, Uzel, Collinée et La Chèze dépassent cette moyenne, toutes les

autres communes du pays ont une densité très faible : elle est inférieure à 60

habitants au km² en périphérie de Loudéac et 40 dans les espaces encore plus

reculés.

Depuis un siècle, le territoire subit un déficit migratoire récurrent, néanmoins, les

derniers chiffres enregistrés laissent penser qu’un gain de population s’est effectué

depuis le début des années 2000 ce qui pourrait témoigner d’une attraction nouvelle

de cet espace qui a quand même perdu un tiers de ses habitants au cours du

vingtième siècle et ce du fait d’un ralentissement puis d’un déficit aussi bien au

niveau de l’accroissement naturel (on y recense en effet plus de décès que de

naissances entre 1990 et 1999) qu’au niveau des migrations (les arrivées ne venant

pas compenser les départs du territoire et ce quasiment depuis 1962 excepté la

période 1975-1982) comme en témoigne le graphique ci-après :

1 Source : www.insee.fr

19

Cette perte d’habitants et ce solde naturel négatif met clairement en avant le

problème de vieillissement de la population amorcé déjà depuis des décennies.

Ainsi, en 1999, plus du quart (28,3% plus précisément) des individus vivant dans le

pays du Centre Bretagne avaient plus de 60 ans soit quatre points de plus que la

moyenne régionale. Les moins de 40 ans représentaient quant à eux moins de la

moitié du peuplement du pays (47,5%) soit un effondrement de six points depuis

1990. Enfin, même si le pays recèle encore de communes ayant une population

relativement jeune (six d’entre elles comptant plus de jeunes de moins de 20 ans que

de personnes de plus de 60 ans), cela ne reflète pas la moyenne du territoire

puisque la part des moins de 20 ans y est de 22,9% donc inférieure à celle des plus

de 60 ans.

Source : INSEE, recensements de la population de 1962 à 1999

20

Au cours de la période 1990-1999, le solde migratoire s’est avéré lui aussi

négatif, les personnes quittant le pays étant plus nombreuses que celles y arrivant.

Ce déficit peut s’expliquer par plusieurs aspects : tout d’abord, ce pays est très peu

doté de dispositif d’enseignement supérieur, de fait, les jeunes en âge de poursuivre

des études supérieures sont contraints de quitter le territoire. Les actifs aussi partent

du Centre Bretagne en plus grand nombre qu’il n’en arrive, attirés par des villes telles

que Rennes, St Brieuc ou Vannes offrant plus de perspectives d’emplois mais

également de logement et d’équipements. Ce déséquilibre touche les jeunes adultes

mais également les jeunes couples avec enfants. En compensation, le nombre de

retraités arrivant dépassent le nombre des départs. Parmi ceux-ci, 60% sont nés en

Côtes d’Armor et la moitié d’entre eux résidaient précédemment en Ile de France.

E) Economie1

La population active compte près de 20 000 personnes en 1999, elle a

faiblement diminué par rapport à 1990 du fait du renouvellement des générations et

du départ en retraite de nombreux actifs. Le taux d’activité des femmes est quant à

lui passé de 67 à 72% entre ces deux dates dépassant de trois à quatre points la

moyenne régionale malgré le fait que le pays n’offre que peu d’emplois tertiaires.

Le taux de chômage est quant à lui plutôt faible, il touche 1 400 personnes sur le

pays en 1999, soit 7,4% de la population active, ce taux ayant été semble-t-il revu à

la baisse selon des estimations plus récentes et se situerait autour de 5%. Une

baisse significative du nombre de chômeurs a notamment été constatée entre 1999 1 Source : « Le pays du Centre Bretagne », www.insee.fr

21

et 2002. Par ailleurs, un autre indicateur démontre que le marché du travail sur le

pays se porte plutôt bien puisque la durée moyenne d’inscription à l’ANPE est de

227 jours fin 2002 soit la plus faible durée sur les 21 pays bretons.

Cette bonne santé économique du pays fait que celui-ci attire de nombreux individus

en son sein pour venir travailler. Ainsi, le solde des migrations quotidiennes pour des

raisons liées à l’emploi est positif sur le pays. En 1999, 3 200 personnes quittaient le

pays pour travailler et 4 800 y entraient. Trois communes bénéficient à plein de ces

arrivées : Collinée, Trémorel et surtout Loudéac. Cette dernière apparaît comme

étant le principal pôle d’emploi (et donc moteur économique) du pays. En effet, sur

le volume total d’emplois du pays (qui est de 19 000), 7 400 sont localisé dans cette

commune soit 39% du total du pays.

L’EMPLOI PAR COMMUNE EN 1999

Par ailleurs, la typologie des emplois a quelque peu évolué sur le pays du

Centre Bretagne. Ainsi, malgré l’effondrement des emplois agricoles (qui s’observe

un peu partout), le territoire a maintenu et conforté son volume d’emplois du fait

notamment du dynamisme des industries agroalimentaires (sur lesquelles

l’économie du pays est principalement axée) mais également du secteur tertiaire. On

constate aussi des créations d’emploi dans l’industrie de biens d’équipements en

22

lien avec le caractère agricole et agroalimentaire de la zone. Quant au secteur

tertiaire, bien qu’il reste encore peu développé, il progresse néanmoins plus

fortement que la moyenne régionale (entre 1990 et 1999), les activités connaissant

la croissance la plus forte étant celles relatives aux services aux entreprises, à

l’action sociale et au commerce.

De par sa localisation, le pays du Centre Bretagne offre de nombreux atouts

aux entreprises souhaitant s’y implanter. En effet, lorsque l’on regarde la carte de la

Bretagne, on mesure bien la situation de centralité dont bénéficie la communauté de

communes ce qui n’est pas négligeable pour certaines activités nécessitant un

rayonnement régional.

Cette prédominance du secteur agroalimentaire se traduit par une part importante

des agriculteurs et ouvriers dans la typologie socioprofessionnelle totale. Ainsi, ces

deux catégories représentent 52% des actifs ayant un emploi en 1999. Le poids des

catégories sociales élevées est largement inférieur à la moyenne régionale avec

20% de cadres et professions intermédiaires contre 32% dans le reste de la

Bretagne ce qui apparaît comme étant une conséquence directe de la spécialisation

agroalimentaire de la zone. En outre, la catégorie « cadre » reste donc marginale

mais c’est également celle ayant connu l’évolution la moins rapide entre 1990 et

1999 d’entre tous les pays bretons.

Les dernières évaluations disponibles (s’arrêtant en 2001) relatives aux différents

secteurs d’emploi démontrent un dynamisme des industries agroalimentaires qui se

23

maintient car 750 emplois ont été crées entre 1999 et 2001 soit une croissance

beaucoup plus rapide que sur l’ensemble de la région.

Quant au revenu médian du pays, il atteint 12 400€ par unité de consommation en

1999 soit 6% de moins que le revenu médian breton ce qui place la zone au

quinzième rang des 18 zones d’emploi bretonnes.

F) Habitat1

Le parc de logement, qui comprend une part importante de maisons

individuelles, est resté plutôt stable durant la dernière décennie. De 15 500

logements en 1968, le pays du Centre Bretagne est passé à plus de 21 300, soit une

évolution de +37% contre 69% en moyenne au niveau régional. L’évolution du

nombre de logements s’est atténuée depuis 1982 pour stagner dans la dernière

décennie à +3% seulement. En 1999, la ville de Loudéac représentait 19,5% du parc

de logements du pays contre 14,3% en 1968.

Un peu moins d’un tiers des communes du pays du Centre Bretagne connaît une

évolution négative du nombre de logements. Ces communes sont localisées dans la

partie centrale du pays. Les autres communes du territoire connaissent une faible

croissance notamment dans le secteur du Mené. Au nord-est du pays, l’évolution est

supérieure à 10% dans deux communes (Trédaniel et St Vran).

Le taux de résidences secondaires du pays est de 9,4% au dernier recensement.

C’est inférieur à la moyenne régionale et ce taux ne cesse de diminuer depuis 20

ans. La part de logement individuel du pays du Centre Bretagne (91%) est l’une des

plus importantes de la région. Il est largement supérieur à la moyenne régionale (qui

est de 73,7%). De fait, la proportion de petits collectifs est faible (5,4%) et celle des

grands collectifs (plus de 10 logements) encore plus (3,6%).

Enfin, la hausse du nombre de logements loués (+12,3%) ainsi que celle des

propriétaires (+ 5,3%) sont inférieures de moitié à la moyenne régionale.

Après cette introduction ayant visée à mieux appréhender le territoire qu’est le

Pays du Centre Bretagne, au travers de certaines informations « clés » permettant

de cerner du mieux possible ses caractéristiques, nous allons maintenant rentrer

« dans le vif du sujet » en se penchant directement sur la question de la mobilité en

1 Source : Charte de développement du territoire du pays du Centre Bretagne

24

effectuant tout d’abord un recensement de l’offre existante dans ce domaine sur

notre territoire d’étude mais aussi sur d’autres espaces présentant des dispositions

relativement semblables…

25

I. Recensement de l’offre existante…

A)…Sur le Pays du Centre Bretagne

1) En matière de transports

a)Réseaux de transports collectifs

En ce qui concerne le transport collectif, le Conseil Général et le Conseil

Régional se partagent la responsabilité des transports. La carte ci-après permet de

mieux visualiser la desserte effective sur l’ensemble de la région Bretagne mais

aussi de voir qui sont les maîtres d’ouvrages des différentes lignes existantes. En

outre, elle nous donne déjà une première information en matière d’infrastructures de

transports : bien qu’étant le cœur géographique de la Bretagne, le Centre Bretagne

est en situation de marge vis-à-vis des principales liaisons reliant les différents points

de la région.

26

Le réseau TER en Bretagne1

• Transports scolaires

Les transports scolaires à destination des établissements de l’enseignement

secondaire sont organisés par le Conseil Général. Pour le transport relatif aux

établissements primaires, il est délégué aux communes. Ainsi, 50 lignes relèvent de

la compétence directe du Conseil Général : elles desservent l’ensemble des

communes du pays à l’exception de St Launeuc et Loscouët sur Meu. 18 sont

parallèlement déléguées à des communes ou syndicats de communes. Elles

concernent 25 localités dont 16 ont signé un contrat de regroupement pédagogique

intercommunal (RPI) entre elles. Ainsi, à l’exception de Loscouët sur Meu, toutes les

communes sont desservies au moins une fois par jour, cependant, certaines ne le

1 Source : www.ter-sncf.com

Légende :

27

sont que le matin ou le soir. La commune la mieux desservie est Loudéac avec 33

dessertes quotidiennes au total, suivie de Plémet (12 lignes) et Merdrignac (9 lignes),

ces trois localités possédant toutes un collège et/ou un lycée.

• Transports départementaux

Deux lignes de transports collectifs sont assurées par le Conseil Général au

travers du service TIBUS. Il s’agit des lignes Carhaix – Loudéac et St Brieuc –

Merdrignac1.

La ligne Carhaix – Loudéac fonctionne du lundi au samedi et effectue des

arrêts sur seulement deux communes du territoire du pays : St Caradec et Loudéac.

Ainsi, dans le sens Carhaix – Loudéac, le premier ramassage s’effectue à 5h30 et

l’arrivée à la gare de Loudéac à lieu à 6h48. Le deuxième ramassage débute à

Carhaix à 7h30 et l’arrivée est programmée à 9h. Ces deux tranches sont les seules

fonctionnant à des heures d’embauches que l’on pourrait qualifier de « normales ».

Le problème qui se pose est pour les personnes débutant leur journée à 8h ou 8h30

par exemple…celles-ci devant attendre un long moment l’ouverture.

Ensuite, deux arrivées ont lieues dans la matinée, à 10h10 et 10h50, puis à 14h30,

14h40, 18h et 18h42. Le creux de milieu d’après-midi peut s’avérer problématique

pour les personnes utilisant cette ligne et finissant le travail vers 16h ou 17h. De

même, les individus venus faire leurs courses, effectuer différentes démarches

administratives, se rendre dans certaines structures pour des rendez-vous bien

précis (d’ordre médical, coiffeur…) sont contraintes de rester à Loudéac quasiment

toute l’après-midi si elles n’ont pas de moyens de transport individuel.

Dans le sens Loudéac – Carhaix, les départs s’effectuent à 7h au départ de la gare

ou 8h55 au départ du Lycée Polyvalent et ce du lundi au vendredi. Il est donc

impossible pour la population de rejoindre une des communes desservies par cette

ligne (Mur de Bretagne, Gouarec, Rostrenen ou Carhaix notamment) le samedi

matin. L’après-midi, un départ de la gare SNCF de Loudéac est programmé à 13h,

un autre 15h50. De même, un autre a lieu à 16h le samedi et un à 18h25 le vendredi.

1 Source : www.tibus.fr

28

Nous retrouvons là aussi un vide important puisque les lundis, mardis, mercredis et

jeudis, il est impossible de quitter Loudéac avec cette ligne après 15h50.

Quant aux rotations effectuées en période de vacances scolaires, elles sont réduites

puisque dans le sens Carhaix-Loudéac, les départs se font à 8h30, 12h40 et 17h05

du lundi au samedi avec une rotation supplémentaire le samedi à 11h45.

Dans le sens inverse, deux départs seulement existent, ils sont programmés à 13h et

16h et ce du lundi au samedi.

La deuxième ligne du réseau TIBUS et desservant une ou des communes du

pays est la ligne 8 reliant St Brieuc à Merdrignac. Elle s’arrêtera sur les localités de

Collinée et Merdrignac. Cette ligne, mise en place récemment, est en réalité la

prolongation du trajet reliant St Brieuc à Moncontour. Cette desserte s’effectue sur

demande de réservation la veille avant 17h auprès d’un numéro mis en place à cet

effet. Ainsi, dans le sens St Brieuc – Merdrignac, un seul arrêt peut être réalisé, il est

programmé le mardi et le samedi à 17h50 à Collinée et 18h10 à Merdrignac.

Dans le sens inverse, le mardi, on peut quitter Merdrignac à 12h15 (ou Collinée à

12h35) et le samedi à 9h (9h20 pour Collinée). Le service est le même durant les

vacances scolaires, et ce dans les deux sens.

Bien qu’ayant le mérite d’exister, cette prolongation de la ligne semble être quelque

peu limitée quant à la fréquence des rotations puisqu’il est impossible de se rendre à

St Brieuc en matinée par exemple. Par conséquent, il est impossible pour une

personne vivant à Merdrignac et travaillant à St Brieuc (ou inversement) d’emprunter

cette ligne pour se rendre sur le lieu de son emploi.

• Transports régionaux

Deux lignes de bus permettent de relier le pays du Centre Bretagne à ces

départements voisins1 : la ligne R3 allant de St Brieuc à Vannes et Lorient en

passant par Uzel, la Motte et Loudéac sur le territoire du pays. L’autre circuit est celui

offert par la ligne 12 reliant Rennes à Loudéac et qui s’arrête à Trémorel,

Merdrignac, Plémet et Loudéac sur le pays).

1 Source : www.tibus.fr

29

La ligne R3 avait été supprimée en septembre 2006 puis remise en service quelques

temps après. Cette ligne permet de se rendre de Loudéac à St Brieuc, Vannes,

Lorient et Pontivy.

Lorsque l’on détaille un peu plus l’offre de cette ligne, on se rend compte que le trajet

Loudéac – Pontivy est de qualité puisque l’on peut s’y rendre à quasiment toutes les

heures de la journée (entre 6h et 20h30) et ce quelque soit le sens (de Loudéac vers

Pontivy et de Pontivy vers Loudéac).

En ce qui concerne le trajet vers Vannes, des départs sont prévus à 6h, 7h05,

12h53, 15h11, 17h16 et 18h19 en Gare SNCF. Pour aller à Lorient, les départs sont

à 8h38, 14h01 et 19h06. Cependant, dans certains cas, il est possible de se

raccorder au réseau TIM qui effectue les trajets dans le Morbihan, au départ de

Pontivy vers les villes de Vannes et Lorient (et inversement).

Pour aller de Vannes vers Loudéac, les horaires de rotation sont planifiés, du lundi

au vendredi à 7h52, 12h52, 14h47 (seulement le vendredi), 17h54, 20h06 (le

vendredi uniquement là aussi) et 20h20, l’arrivée à Loudéac se faisant à 8h44,

13h38, 15h40, 18h47, 20h57 et 21h12.

Au départ de Lorient, les heures de ramassage sont prévues à 6h30, 12h06 et 15h40

et ce du lundi au vendredi.

Quant au samedi, les horaires de ramassage au départ de Loudéac en direction de

Vannes sont programmés à 8h18, 12h53 et 18h19. Les dimanches et jours fériés, la

ligne fonctionne aux horaires suivants : 12h53, 16h49 et 19h54.

Enfin, pour se rendre à Lorient avec la ligne R3 le samedi, on peut monter dans le

bus à 11h06 ou 19h06. Les dimanches et jours fériés, les rotations se font à 14h01 et

19h06.

Pour rejoindre Loudéac au départ de St Brieuc, l’offre est correcte puisque les

départs se font à 6h20, 7h52, 10h11, 12h07, 13h15, 14h25, 16h30 (seulement le

vendredi), 17h25, 17h33, 18h20 et 19h15. L’arrivée à Loudéac se faisant environ 45

minutes après le départ.

Le samedi, les fréquences restent relativement satisfaisante puisque le ramassage

se fait à 7h32, 10h20, 12h07, 14h25, 17h25, 17h33 et 18h20.

Les dimanches et fêtes, le service fonctionne à 12h07, 13h15, 16h07, 18h20 et

19h08.

30

Dans le sens inverse (Loudéac – St Brieuc), la salve de départs se fait à 6h52, 8h,

8h17, 9h16, 11h52, 12h37, 13h36, 14h10, 16h12 (le vendredi), 17h10, 19h18 et

21h28 (le vendredi) pour une arrivée à St Brieuc là aussi environ trois quarts d’heure

après le départ.

Pour les horaires du samedi, le ramassage s’effectue à 8h29, 9h04, 12h37, 13h36,

14h10, 18h35, 19h18. Enfin, les dimanches et fêtes, on peut prendre le car à 10h47,

13h36, 14h10, 17h05, 18h35 et 20h10.

Ces deux lignes ont été évaluées en Janvier 20081 par un comité de lignes

regroupant huit élus mais aussi des associations d’usagers, des entreprises

exploitantes et des acteurs socio-économiques. Ce comité (celui de Pontivy –

Loudéac) rassemble des personnes concernés par les lignes Loudéac – Rennes,

Pontivy – Rennes et St Brieuc – Loudéac – Pontivy – Vannes/Lorient. Cette dernière

ayant été réorganisée en 2006 avec des arrêts moins fréquents ce qui diminue le

temps de parcours entre villes. La refonte de cette ligne a entrainé des effets rapides

puisqu’une augmentation de 9% du trafic a été constatée ce qui met en avant une

réelle demande.

De son côté, la ligne Loudéac – Rennes présente des résultats encore plus

intéressants puisque 113 523 voyages ont été recensés en 20062 soit une

progression de 40% par rapport à 2005 et ce suite à une réorganisation des horaires.

Cette tendance à un trafic à la hausse de ces deux lignes ainsi que, plus

globalement, sur tout le territoire régional pouvant s’expliquer par l’amélioration des

dessertes (qui désormais seraient plus en adéquation avec la demande), un matériel

de meilleure qualité mais aussi, une essence qui coûte de plus en plus chère à la

pompe ce qui encourage les utilisateurs à emprunter les transports en commun,

même s’ils vivent loin de leur lieux de travail.

Afin de mieux appréhender visuellement la totalité des lignes de bus desservant le

Pays du Centre Bretagne, le site internet du réseau Tibus (www.tibus.fr) a mis à

disposition des internautes une carte mettant en avant l’ensemble du réseau

costarmoricain. Cette carte est présentée ci-dessous, dans un souci de meilleure

1 Source : « La ligne TER Nord – Sud se développe bien », www.maville.com (31/01/08) 2 Source : « Comité de lignes », Région Bretagne, (29/01/08)

31

lisibilité et compréhension de l’organisation de la desserte en bus et cars sur les

Côtes d’Armor1…

b) Offre en covoiturage

Tout d’abord, deux services « locaux » de covoiturage sont présents sur le

pays. D’un côté, « Ticoto » qui est un service émanant du Conseil Général (et

bénéficiant d’un site internet : www.ticoto.fr) et de l’autre, « Tandem Services » qui

est une entreprise privée.

« Ticoto » a été mis en place par le Conseil Général des Côtes d’Armor le 22

Septembre 20062. Son but était de « mettre en relation des personnes circulant sur

un itinéraire commun et les faire partager un véhicule, économies de carburants et

baisse des émissions polluantes à la clef ».

1 Source : www.tibus.fr 2 Source : www.ticoto.fr

32

Les trajets peuvent s’effectuer de manière quotidienne ou selon une temporalité plus

irrégulière. Ils ne se limitent pas, par ailleurs aux limites du département, plusieurs

utilisateurs se rendant dans un même endroit hors des Côtes d’Armor peuvent se

mettre en relation grâce au site.

A la différence de certains sites (majoritairement nationaux), les modalités

d’inscriptions sont gratuites, et ce dans le but de développer ce type de transport

alternatif. Quant aux tarifs des déplacements, chaque conducteur est libre de le fixer

comme bon lui semble, la seule contrainte étant l’adhésion à une charte de « bon

comportement ». Cette initiative vise avant tout à permettre aux gens qui le

souhaitent d’effectuer des économies puisque l’on a évalué à 4165€ par an (soit

347€ par mois) le budget moyen pour une petite voiture1essence. Ces chiffres

pourraient certainement diminuer si plus de voyageurs prenaient place au sein d’un

même véhicule. En effet, 93% des voitures circulent avec un seul passager aux

heures de pointe. « Ticoto » semble donc avoir un potentiel intéressant au niveau de

la demande, ce qui se constate avec les chiffres puisque depuis son lancement,

cette initiative a permis 1063 trajets et 565 mises en relation. Les utilisateurs sont

très majoritairement costarmoricains (à hauteur de 90%) et 80% sont des

demandeurs réguliers, ce qui peut laisser sous-entendre que les déplacements

effectués relient dans de nombreux cas le lieu de résidence au lieu de travail (et vice-

versa). La prise en charge des différents « covoitureurs » peut se faire sur des

parkings prévus à cet effet. Une quinzaine de sites de ce type sont attendus sur le

département, à une échéance encore non définie.

Au niveau des trajets proposés et concernant le Pays du Centre Bretagne (à la date

du 21 Mai 2008), sans surprise, la commune au départ et vers laquelle il y a le plus

de demandes est Loudéac. 22 personnes partent de cette ville (où y effectuent une

étape) pour des trajets réguliers (selon une temporalité donnée, à savoir, dans de

nombreux cas, correspondant à des migrations alternantes) en direction des Côtes

d’Armor ou du Morbihan (et ce selon une égalité quasi parfaite, 11 personnes se

rendant dans les Côtes d’Armor, 10 vers le Morbihan et 1 vers l’Ille et Vilaine). Pour

ce qui est des trajets à destination de Loudéac, on retrouve les retours de ces 22

personnes plus un déplacement unique.

1 Source : http://www.ademe.fr/particuliers/fiches/voiture/rub3.htm

33

Les autres communes du pays n’étant que très peu concernées par le dispositif

Ticoto puisque seules 12 d’entre elles (hormis Loudéac) recensent des inscrits, leurs

nombres atteignant cinq personnes pour Collinée et pas plus de deux pour les

autres.

De son côté, « Tandem Services » est une entreprise toute récente (le début

des trajets ayant eu lieu qu’à la fin du mois de février 2008)1. L’idée de base de sa

créatrice, Mme Rachel Rouschausse, qui ne possède pas le permis de conduire,

était la même que celle déjà existante par l’intermédiaire de « Ticoto ». Néanmoins,

plusieurs subtilités permettent de différencier ces deux services en covoiturage. Tout

d’abord, « Tandem Services » est basé sur un créneau beaucoup plus local qui se

matérialisé par des distances courtes, entre domicile et lieu de travail ou campagne

et ville. Son lieu de résidence (Allineuc, petit village rural du pays du Centre

Bretagne) lui a fait penser que la demande pour se rendre de ce type de village vers

des communes plus grande et possédant plus de services était bien réelle et que par

conséquent, un service véritablement de proximité pourrait s’avérer utile pour les

populations résidant dans ces communes assez isolées et dépourvues de services et

équipements.

Le deuxième aspect qui rend « Tandem Services » différent de « Ticoto » est son

mode de mise en relation. En effet, alors que le service proposé par le Conseil

Général est exclusivement basé sur internet, Rachel Rouschausse se veut être

l’intermédiaire entre les automobilistes et les personnes véhiculées. Cette différence

rend son utilisation plus aisée car plusieurs catégories de personnes n’ont pas

forcément accès à I’Internet telles que les ménages les moins aisées où les

personnes âgées. De plus, le fait que le contact se fasse par biais téléphonique

apporte une certaine sécurité aux utilisateurs car Mme Rouschausse a un contact

direct, et non pas virtuel avec le conducteur et son passager. De plus, cette manière

de procéder est plus directe que par voie informatique car en cas de changement

dans l’organisation, un lien direct et rapide peut être établi.

1 Source : « Covoiturage : elle met les gens en contact », Le Télégramme (30/01/08)

34

c) Transport à la demande

A l’échelle de la Communauté Intercommunale pour le Développement de la

Région et des Agglomérations de Loudéac (CIDERAL), un service de transport à la

demande à été développé : il s’agit du Trans’CIDERAL. Mis en service en 2002, il

fonctionne de la manière suivante1 : lorsqu’une personne souhaite se déplacer avec

ce dispositif, elle devra appeler la veille (avant 17h30) un centre d’appel (localisé à

Carhaix) afin d’informer le taxi des heures et lieux de rendez-vous. Ce sont des taxis

de la CIDERAL qui assurent les déplacements. Ils peuvent prendre la personne à

son domicile et ensuite la ramener chez elle ce qui en fait donc un service très

pratique. Néanmoins, il n’est pas totalement flexible du fait que le Trans’CIDERAL ne

fonctionne que le mardi, mercredi et samedi et seulement en après-midi (de 13h à

19h). Au niveau du coût, il est peu élevé pour l’utilisateur, le trajet revenant

seulement à 2€ soit 4€ l’aller-retour. Le taxi envoyant par courriel les détails de sa

course à la CIDERAL qui prend ensuite à sa charge la différence. Ainsi, par exemple,

pour une course à 10€, l’utilisateur en paiera 4 et la communauté de communes 6.

La charge financière prise par la CIDERAL est donc non négligeable ce qui rend ce

service très coûteux, des interrogations sont de mise quant à son avenir et

d’éventuelles solutions pour rendre ce dispositif moins dispendieux (estimé à

45 000€ en cette année 2008). D’autant plus que le Trans’CIDERAL, en apparence

fort attractif, ne semble pas utilisé de manière complètement optimale, et ce pour

plusieurs raisons. Tout d’abord, la communication et la publicité effectuées à ce sujet

est resté très faible, la population ne connaît pas forcément l’existence de ce service

où ne sait pas son mode de fonctionnement. De plus, il semblerait que ce sont

surtout les personnes âgées qui l’utilise, les jeunes ne le sollicitant que très peu pour

des raisons essentiellement de coût.

Afin d’en savoir plus sur le sujet, une étude a donc été menée durant le mois

de Juin 2008 pour mieux appréhender divers aspects de ce Trans’Cideral : des

questions relatives aux utilisateurs eux-mêmes, aux motifs des courses, aux

fréquences d’utilisation etc…. ont été posées selon le questionnaire ci-après :

1 Source : Plaquette d’informations « Trans’Cideral »

35

QUESTIONNAIRE A DESTINATION DES USAGERS DU TRANS’CIDERAL Dans le cadre d’une étude menée par le pays du Centre Bretagne concernant la mobilité de

ses habitants, nous nous intéressons à l’utilisation du service de transport à la demande mis en place

en 2002 par la CIDERAL : le TRANS’CIDERAL.

Afin de mieux apprécier son usage par les utilisateurs, nous souhaiterions vous soumettre un rapide

questionnaire à remplir lors de l’utilisation de ce service.

Age : Nom/Prénom (facultatif) :

� Moins de 20 ans � De 50 à 59 ans � De 20 à 29 ans � De 60 à 69 ans � De 30 à 39 ans � De 70 à 79 ans � De 40 à 49 ans � Plus de 80 ans

Situation professionnelle :

� Emploi en Intérim � Demandeur d’emploi � Emploi CDD � Lycéen(ne), Etudiant(e) � Emploi CDI � Retraité(e) � Autres

Journée d’utilisation : � Mardi � Mercredi � Samedi // � Aller Simple � Aller Retour Commune de départ de la course : Commune d’arrivée de la course : Motif de la course:

� Rendez-vous administratif � Loisirs (piscine, cinéma…) � Rendez-vous médical � Visite à un(e) ami(e) / famille � Courses � Autres

Utilisez-vous régulièrement ce service ? Si oui, � Très souvent (1 à plusieurs fois par semaine) � Régulièrement (2-3 fois par mois) � Occasionnellement (1 fois par mois) � Exceptionnellement (moins d’une fois par mois)

Avez-vous déjà répondu à ce questionnaire ? � Oui � Non Remarques concernant le fonctionnement du service : Suggestions éventuelles pour améliorer le TRANS’CIDERAL :

Merci d’utiliser le dos de la feuille si besoin

36

80 questionnaires distribués auprès de quatre taxis ont été retournés alors

qu’une estimation maximale d’un retour de 120 avait été envisagée. Les différents

champs de ce document ont permis d’établir quelques statistiques et mieux prendre

conscience de la portée de l’utilisation de ce service.

Ainsi, on se rend compte que, comme imaginé, les retraités sont les plus « friands »

du Trans’Cideral puisqu’ils représentent, et de très loin, les principaux utilisateurs

comme le démontre ces deux figures suivantes :

40-49 ans

50-59 ans

60-69 ans

70-79 ans

+ de 80 ans

30-39 ans

Moins de 20 ans

20-29 ans

Moins de 20 ans20-29 ans30-39 ans40-49 ans50-59 ans60-69 ans70-79 ans+ de 80 ans

Intérim

CDD

CDI

Demandeur d'emploi

Lycéen/Etudiant

Retraité

Autres

La masse de la catégorie « retraités » domine allègrement le reste des autres

situations professionnelles, néanmoins, l’importance de la situation « autres » pose

problème du fait que le statut de ces personnes est difficilement analysable

(homme/femme au foyer ?). On se rend également compte qu’aucune personne en

situation précaire (Intérim, CDD, CDI) n’a utilisé ce transport à la demande durant le

mois de Juin 2008, malgré le fait que le coût semble peu élevé, surtout dans un

37

contexte énergétique difficile, et sa facilité d’utilisation (« ramassage » et « dépôt »

aux lieux souhaités).

Au niveau de la fréquentation des différentes journées de fonctionnement, la figure

ci-après montre un certain partage même si la journée de mercredi apparaît comme

privilégiée :

Mardi Aller Retour

Mercredi Aller Simple

Mercredi Aller Retour

Samedi Aller Simple

Samedi Aller Retour

Mardi Aller Simple

Mardi Aller Simple

Mardi Aller Retour

Mercredi Aller Simple

Mercredi Aller Retour

Samedi Aller Simple

Samedi Aller Retour

On remarque cependant que les voyages en allers-retours sont largement privilégiés

aux allers-simples, ce qui se comprend lorsque l’on regarde les motifs de

déplacements. Ce sont en effet principalement pour les courses que les gens

prennent le Trans’Cidéral, devant les déplacements intitulés « autres » (ce qui laisse

la aussi quelques zones d’ombres…) et les rendez-vous médicaux. De manière

plutôt logique, les courses et les rendez-vous d’ordre médicaux semblent, a priori,

des raisons de déplacements nécessitant des allers-retours.

Le « camembert » ci-après permet de mieux saisir la teneur de ces motifs d’utilisation

du transport à la demande…

38

RDVadministratif

RDV Médical

Courses

Loisirs

Visitesamis/famille

Autres

Tout comme on pouvait imaginer avant la passation des questionnaires que les

retraités étaient le principal public du transport à la demande, on pouvait

légitimement penser que la commune de destination privilégiée était Loudéac, ce qui

se trouve confirmé à l’aide de la carte suivante mettant en avant les trajets les plus

fréquents. On y retrouve bien le phénomène de polarisation qu’exerce la principale

commune de la CIDERAL sur son territoire proche.

En effet, sur les 67 trajets représentés ci-dessus, 47 (soit 70%) vont vers Loudéac.

En comparaison, le deuxième pôle le plus important en termes de chiffres est

Plémet, avec 14 arrivées sur son territoire. Enfin, les réponses fournies par les clients

Déplacement au sein d’une seule et même commune

Légende :

De 2 à 4 trajets

De 5 à 10 trajets

+ De 10 trajets

39

du Trans’Cideral tendent à montrer que le dispositif est majoritairement usité par des

habitués puisqu’en effet, il apparaît que sur les 80 déplacements recensés, 42 ont

été réalisés par seulement 9 personnes (soit des personnes l’ayant pris plus de

quatre fois au cours du mois de Juin). Ces « habitués » ont donc réellement adopté

le Trans’Cidéral et semblent apprécier à sa juste valeur le côté pratique du service

mais également son aspect économique. Ce qui se vérifie par les réactions des

utilisateurs qui dans leur majorité laissent apparaître avant toute chose leur

satisfaction à l’égard de ce système de transport à la demande.

2) En matière de services aux personnes

Si l’offre en mobilité des personnes est indispensable et doit être

pensée et étudiée de manière efficace et satisfaisante pour la population, celle-ci

peut également être pensée dans l’autre sens, c'est-à-dire que ce ne serait pas les

gens qui iraient aux services mais les services qui iraient aux gens.

Sur ce principe là, plusieurs initiatives ont vus le jour sur le pays. Ainsi, au sein de la

CIDERAL, une offre en matière d’accessibilité à la vie sociale s’est développée1.

La ludothèque fonctionne selon une logique d’itinérance, 9 communes (La

Prénessaye, Plouguenast, Plumieux, St Caradec, Plémet, St Barnabé, Loudéac, La

Motte et St Thélo) l’accueillent et en 2007, on pouvait recenser 186 permanences et

1605 usagers de l’espace jeux. Par ailleurs, des après-midi ludiques gratuites dans

les communes de St Etienne du Gué de l’Isle, La Chèze, Grâce Uzel et Trévé sont

mises en place et ont vus 288 usagers les fréquentées au cours des 37 séances qui

se sont tenues.

En outre, le RPAM (Relais Parent(s) Assistant(es) Maternel(le)s) a permis la

participation de 762 enfants aux 77 matinées d’éveil (sur huit communes) en 2007

grâce à l’encadrement de 226 assistantes maternelles. Le succès de ce service est

tel que la rubrique qui lui est dédiée sur le site de la CIDERAL est la plus fréquentée.

Pour les personnes âgées et isolées, un service de portage de repas a été pensé

depuis le 15 Janvier 2007 (il était auparavant effectué par l’hôpital, la CIDERAL

l’ayant repris depuis cette date) grâce à la mobilisation d’une équipe de quatre

1 Source : CIDERAL

40

personnes qui assurent une distribution aux 110 individus en bénéficiant disséminés

aux quatre coins du territoire de la CIDERAL. Cette initiative solidaire est très

importante car elle permet aux personnes les plus isolées et en perte d’autonomie de

maintenir un lien social très important.

De même, une autre action à visée sociale s’est créée et est en place depuis le 18

Février 2008, il s’agit de la crèche d’entreprises. Elle est gérée par l’association

interentreprises SMILE (Structure Multiaccueil Interentreprises de Loudéac et ses

Envrions) et offre 16 emplois à long terme. Cette crèche, de 30 places, à la

particularité d’être ouverte à des horaires décalés puisque l’on peut y laisser son

(ses) enfant(s) de 5h à 21h30 et ce du lundi au samedi ce qui permet de résoudre un

certain nombre de problèmes notamment pour les personnes travaillant elles aussi

avec des horaires en décalage. Néanmoins, cela ne résous pas le problème qui peut

se poser lorsque l’enfant est déposé en crèche mais qu’il doit ensuite se rendre à

l’école…

B)…Sur d’autres territoires ayant des caractéristiques proches

Afin d’améliorer la problématique de la mobilité sur le territoire, il est intéressant de

se pencher sur des dispositifs mis en place sur d’autres espaces du même type

(c'est-à-dire à dominance rurale et constatant également des difficultés pour la

population en matière de déplacements), que ce soit dans les Côtes d’Armor, en

Bretagne voire ailleurs en France ou en Europe.

Ces différents dispositifs ne sont certainement pas tous applicables dans leurs

formules actuelles sur notre territoire (du fait de certaines spécificités au Centre

Bretagne), néanmoins, ils peuvent avoir le mérite de proposer des solutions et

donner des idées quant à l’amélioration des déplacements pour la population.

Plusieurs volets de proposition peuvent ainsi être dégagés.

1) Le covoiturage

Le covoiturage tend à se développer de plus en plus. Cette croissance est

expliquée par de nombreux facteurs au premier rang desquels se trouve la baisse

des coûts engendrée par le partage de son véhicule. Fort logiquement, plus le

41

nombre de personnes occupant une même voiture est élevé, plus le coût de la

distance par individu sera faible. Aujourd’hui, avec la flambée des prix du pétrole, ce

mode de déplacement est de plus en plus courtisé, et il y a fort à parier que si les

prix de l’énergie continuent sur cette trajectoire ascendante (ce qui est tout à fait

envisageable), cette tendance se confirmera. Cependant, la mise en place d’un

service de covoiturage satisfaisant n’est pas forcément chose aisée et peut se

heurter à divers obstacles tels que l’individualisme, la difficulté de la mise en relation

entre offre et demande, la nécessité d’un certain nombre de « covoitureurs » pour

que cela fonctionne (plus celui-ci est important, plus la probabilité de trouver un trajet

correspondant au souhait de plusieurs personnes est élevé).

Ainsi, pour aider les partisans du covoiturage à se mettre en relation, de plus

en plus de moyens voient le jour, notamment via Internet. Ainsi, des portails tels que

« tribu-covoiturage » mettent les utilisateurs en relation afin de faciliter leurs

rencontres et augmenter les chances de trouver quelqu’un avec qui partager la route.

Cette démarche permet non seulement de réduire les coûts énergétiques mais

également de briser la monotonie d’un trajet effectué seul. Enfin, pour les personnes

ne possédant pas le permis de conduire ou de véhicule personnel, c’est une solution

plus économique que de prendre le train par exemple.

2) L’auto-partage

Le concept d’auto-partage reste encore relativement méconnu du grand

public, notamment dans notre pays. L’utilisation de la voiture en temps partagé reste

marginale et souffre d’un déficit d’image auprès du grand-public mais également du

monde professionnel. Cet aspect peut peut-être s’expliquer par une communication

encore quelque peu timide qui rend l’accession aux informations concernant ce

dispositif encore peu évidente. De plus, comme tout dispositif relativement récent, il

faut un certain temps de latence avant que le public ou du moins une bonne partie de

celui-ci s’empare et adopte ce mode de déplacement alternatif. Néanmoins, il est fort

possible qu’à l’avenir, un développement de l’auto-partage puisse voir le jour. En

effet, des expériences, semblent-t-il fructueuses, existent et ne demandent qu’à être

suivies.

42

Ainsi, à Rennes, la société « City Roul’ » a « flairé le bon filon » et s’est inscrite sur

ce créneau. La démarche pour bénéficier de véhicules « auto-partagés » est simple :

grâce à un site internet (www.cityroul.com), la réservation de véhicules est

relativement aisée.

« City Roul’ » s’appuie sur trois créneaux, touchant ainsi une grande partie de la

population : les particuliers, les entreprises et les étudiants1. Cependant, la démarche

d’accès à la voiture reste relativement similaire. Une fois inscrite, la personne peut

réserver son véhicule pour tel jour à telle heure et pour une durée variable, la « prise

en main » du véhicule s’effectue grâce à une carte permettant de rentrer dans la

voiture et de la démarrer. Plusieurs stations existent sur la commune rennaise,

quadrillant de manière globalement satisfaisante le territoire, les automobiles y sont

stationnées et le retour doit se faire sur la même station qu’au départ. Quant aux

tarifications, plusieurs existent selon que l’on soit un particulier, une entreprise ou un

étudiant, elles restent cependant globalement attractives, surtout lorsque l’on utilise

le service régulièrement chaque mois.

Station « City’Roul », parking Centre Commercial Colombia, Rennes

Par ailleurs, bien qu’encore moins répandu, l’auto-partage en milieu rural

existe, notamment chez nos voisins suisses. En effet, bien qu’a priori ce concept soit

1 Source : www.cityroul.com

43

plus adapté aux milieux denses, sous réserve d’adaptations, il peut très bien se

mettre en place dans des zones moins peuplées et jouer, de plus, un rôle social

intéressant. Si le taux de pénétration dans les petites communes reste faible bien

évidemment, le potentiel existe néanmoins. Par exemple, en Suisse1, 26 communes

de moins de 2000 habitants disposent de stations d’auto-partage ainsi que 131

municipalités ayant entre 2000 et 5000 habitants. La mise en place d’un tel système

en milieu rural semble donc possible, encore faut-il que celui-ci soit étudié d’une telle

manière à ce qu’il soit adapté à son environnement.

3) Les garages associatifs

En Ardèche2, pour faire face à un taux de chômage important et une situation

d’enclavement du département, le Comité de Solidarité (association œuvrant pour la

réinsertion professionnelle) a constaté que l’absence de mobilité physique freine la

démarche de recherche d’emploi et favorise l’inertie psychologique. De fait, en 2002,

ce comité a développé le Plan Local d’Insertion du bassin d’Aubenas (sous-

préfecture de l’Ardèche) afin de répondre de manière durable et solidaire à

l’articulation de deux problématiques : celle de l’emploi et l’insertion et celle de la

mobilité et l’importance du véhicule. C’est dans ce contexte qu’a pu voir le jour, grâce

aux aides européennes du Fond Social Européen (FSE), un atelier mécanique

d’insertion visant à proposer à un public en difficulté un parcours d’insertion vers

l’emploi en travaillant à la fois sur la mobilité et la réparation automobile.

La mobilité dans le secteur est très réduite : les transports publics sont rares et

les moyens de transports individuels ne sont pas forcément accessibles aux publics

les plus fragiles. L’atelier mécanique d’insertion a donc été mis en place pour offrir

une partie de la réponse à ces problèmes de mobilité à l’aide de Contrats Emploi

Solidarité (CES) dans un parcours d’emploi et formation. Ces personnes sont

formées aux métiers de l’automobile tels que la réparation, l’entretien, la carrosserie,

la soudure et l’assemblage de métaux. Elles élaborent et valident un projet

professionnel en vue de leur réinsertion et sont accompagnés par des formateurs

dans la recherche d’emploi. Cet Atelier Permanent d’Insertion (A.P.I) participe

également à la restauration de véhicules donnés à l’association ou achetés à bas

1 Source : « La voiture en temps partagé », CERTU 2 Source : « L’aide à la mobilité, un préalable à l’emploi en Ardèche », www.projetsdeurope.gouv.fr

44

prix. Une fois restaurés, ces véhicules peuvent être mis à disposition des personnes

à faibles revenus, en échange d’une participation financière symbolique, afin qu’elles

puissent se rendre au travail.

Le garage associatif est ouvert aux personnes bénéficiant de minima sociaux

et sélectionnées par le comité de solidarité. Il est mis à leur disposition pour leur

permettre, sous la direction et le contrôle d’un mécanicien, de réparer leur véhicule.

Par ailleurs, des formations complémentaires sont dispensées pour permettre à ce

public en difficulté de bénéficier d’un accès facilité au permis de conduire par le biais

d’une sensibilisation à la sécurité routière, d’une préparation au permis de conduire

ou encore grâce à la conduite accompagnée. Cette action s’adresse exclusivement

aux bénéficiaires des minima sociaux (Revenu Minimum d’Insertion, Allocations

Sociales Spécifiques, Allocation Parent Isolé, Demandeurs d’Emploi de Longue

Durée, ou jeunes non indemnisés) ; L’encadrement est assuré par six personnes : un

dirigeant, un chargé de mission professionnel, une formatrice à l’emploi, un

encadrant technique, un magasinier ainsi qu’un moniteur d’auto-école.

Ce dispositif favorise donc la mobilité des demandeurs d’emplois et les aident

dans leur retour vers une activité. Les personnes recrutées en CES quittent le

Comité de Solidarité avec un véritable projet professionnel et la motivation

nécessaire pour le mener à terme. En outre, ce dispositif n’entre pas en concurrence

avec les garagistes (qui d’ailleurs s’impliquent dans la démarche) car bien souvent,

le public visé ici n’a pas les moyens d’effectuer les réparations nécessaires au bon

fonctionnement du véhicule. Ce garage associatif semble fonctionner de manière

satisfaisante puisque 90% des personnes ayant bénéficiés du prêt de véhicule ont

trouvé un emploi.

Au niveau financier, le budget total est de 188 205€, répartis comme suit :

42% à la charge de l’Union Européenne (au travers du FSE) ; 25% pour le

département ; 14% par le biais du contrat de ville d’Aubenas, 9% pour l’Etat, 6% pour

la région et 4% pour le maître d’ouvrage.

45

4) Les actions sur le permis de conduire

a) Le permis de conduire

Le permis de conduire apparaît depuis quelques années déjà et encore plus

aujourd’hui comme étant un passeport quasi-indispensable pour l’emploi. En effet,

dans de nombreux cas, détenir le « petit papier rose » s’avère décisif dans le cadre

de la recherche ou la pratique d’une activité, et ce dans de nombreux secteurs tels

que l’artisanat où le permis est souvent exigé pour pouvoir conduire un véhicule

d’entreprise, le travail en usine (très présent sur le territoire du pays avec

l’importance des métiers liés à l’agroalimentaire) avec des horaires en 2X8 ou 3X8,

l’hôtellerie-restauration (les horaires du dernier service ne permettant pas dans

certains cas de prendre les transports en commun par la suite)…De même, une

mobilité géographique limitée pour la recherche d’un emploi ou se rendre à une

formation est un obstacle de premier ordre. Enfin, le refus des jeunes non titulaires

du permis de conduire dans les agences d’intérims ou dans des formations élimine

d’emblée de nombreux candidats à l’emploi.

Ces quelques cinq exemples résument à eux seuls le nombre de métiers et

activités non négligeables pour lesquels la détention du permis est obligatoire. Mais

ils démontrent une autre chose : l’inadéquation de l’offre en transport par rapport aux

rythmes de travail que nécessitent certaines activités. Les métiers devant se

pratiquer selon des horaires différents de ceux les plus communément effectués (à

savoir des heures d’embauche autour de 8h-9h et de débauche entre 17h et 19h) ne

sont pas sur le même pied d’égalité vis-à-vis des transports et ne peuvent donc bien

souvent bénéficier de cette offre. Ce fait avéré se trouvant renforcé dans les

territoires ruraux du fait d’une demande en nombre encore plus faible que dans des

espaces plus urbains.

Le permis de conduire reste donc un précieux sésame quant à l’insertion

professionnelle. Or, celui-ci n’est pas forcément accessible à toutes les bourses. Il

coûte en moyenne autour de 1500€. Ce tarif peut être un obstacle pour de nombreux

ménages ayant des revenus limités. Afin d’aider ces personnes à financer le permis

de conduire, plusieurs dispositifs existent, qu’ils soient nationaux ou locaux.

46

Au niveau français, le permis à 1€ par jour possible via un prêt à taux zéro

remboursable sur quatre ans est l’exemple le plus connu car ayant une envergure

nationale. Mais les initiatives locales sur ce sujet, bien que n’ayant pas la même

envergure, sont également très intéressantes et se multiplient. Ainsi, à

Carcassonne1, en échange d’un travail d’intérêt général, la municipalité prend en

charge jusqu’à 80% des cours de code et conduite. En effet, contre une soixantaine

d’heures de travail d’intérêt général (aide aux devoirs, tri des vêtements au Secours

Populaire…), la ville va financer une grande partie du permis de conduire, et ce pour

aider les personnes les plus en difficulté financièrement. Cette idée a émergée au

printemps 2007, devant la recrudescence d’accidents impliquant des jeunes sans

permis. Cette « bourse au permis » fonctionne de la manière suivante : quatorze

candidatures (sur une quarantaine de dossiers déposés) ont été retenues. Elles

émanent de jeunes sans emplois, stagiaires, étudiants…issus de milieux peu

fortunés et ayant une raison particulière de posséder le permis (telle que le suivi

d’une formation hors de Carcassonne par exemple). Devant son succès et un coût

restant relativement faible (16 000€ pour vingt permis), la municipalité a décidé de

reconduire cette opération qui a créée des émules puisque d’après la responsable du

service « Jeunesse » de la ville (Mme Romani), une quarantaine de villes sont

intéressées par la mise en place d’un système d’aide au permis de conduire de ce

type.

b) L’auto-école sociale

Dans les Côtes d’Armor, le projet « d’auto-école sociale »2 à vu le jour

récemment. La particularité de ces auto-écoles est qu’elles offrent le permis à 150€

tout compris ! Il en existe deux dans le département, localisées à Guingamp et

Lannion. Cette initiative, mise en place par la Mission Locale Ouest Côtes d’Armor,

vise deux types de public : les jeunes de moins de 25 ans en difficulté ainsi que les

bénéficiaires du RMI. Les candidatures ne sont pas libres, en effet, les personnes

voulant y prétendre seront présentées par des travailleurs sociaux et les animateurs

des missions locales, puis des tests seront effectués. L’association est financée par

plusieurs échelons des collectivités. Ces auto-écoles d’un nouveau genre existent

1 Source : « A Carcassonne, la ville paie le permis des jeunes », Ouest France (3-4/05/08) 2 Source : « Le permis cher freine l’insertion des jeunes », Ouest France (28/11/07)

47

déjà depuis quelques années sur d’autres sites en Bretagne. A Brest1, elle a été

créée en 1984 et accueille 120 personnes par an qui payent la moitié du prix habituel

du permis soit 700€. A Rennes, un centre de formation du même type est lui plus

spécialisé dans l’aide des personnes d’origine étrangère (demandeurs d’asile ou

réfugiés politiques). Le permis y est facturé 300€.

Sur le Pays d’Auray2, une démarche du même type a été mise en place, avec

toujours en point de mire l’idée que l’obtention du permis constitue une étape

essentielle dans un parcours d’insertion sociale et professionnelle dont la finalité est

l’accès à l’emploi. Là aussi, le profil des candidats pouvant bénéficier de cette

initiative est bien défini. Il doit présenter les caractéristiques suivantes : grande

difficulté d’insertion sociale et professionnelle, très faible niveau scolaire et de

qualification, échec ou difficulté pour l’obtention du permis de conduire dans une

auto-école classique.

Il est à noter que ce dispositif ne peut venir concurrencer les auto-écoles classiques

car le mode d’apprentissage des auto-écoles traditionnelles n’est pas adapté à un

public dont le niveau de formation ne correspond pas aux exigences de ce type

d’apprentissage, et le fait que le coût de revient d’un permis classique est prohibitif

pour ces catégories de population de bas niveau de formation.

La participation des différents acteurs à ce type de projet est primordiale car dans

l’exemple du Pays d’Auray, le Conseil Général finance à hauteur de 60% cette

initiative.

5) Le Transport à la Demande

On appelle « Transport à la Demande » un service de transport public ne

fonctionnant que sur appel préalable d’un ou plusieurs clients. Il peut prendre

plusieurs formes, les plus répandues étant le service en porte à porte et la ligne

virtuelle. Ce type de déplacement est de plus en plus courant, de nombreux

exemples existent, que ce soit dans notre région, ailleurs en France mais aussi en

Europe.

1 Source : « L’auto-école sociale pour un permis pas cher », Ouest France (15/06/07) 2 Source : « Projet d’auto école sociale sur Auray », Fédération des Associations de la Route pour l’Education

48

a) En Bretagne

Sur Erquy1, un service de transports collectifs à la demande a été développé

par le Centre Communal d’Action Sociale, offrant ainsi un vrai transport à la

demande rayonnant sur tout le territoire de la commune depuis le domicile du

demandeur. Le circuit du minibus est défini la veille en fonction des demandes

exprimées par les habitants. Aucun secteur n’est laissé à l’écart puisque même les

espaces communaux les plus en marge sont desservis pour que les habitants

puissent se rendre aisément dans le centre-bourg. Ce service, renommé

« Erquybus » depuis le 15 décembre 2007 et la réception d’un nouveau véhicule,

fonctionne tous les jours (sauf le dimanche et jours fériés) mais à des horaires

variables. Le lundi, mardi et vendredi, les habitants peuvent l’utiliser de 9h à 12h30,

le mercredi et jeudi de 14h à 18h45 et le samedi de 8h à 13h30. Durant les mois de

Juillet et Août, ce service est remplacé par les navettes marché. Il est, par ailleurs,

important de noter que ce moyen de déplacement est accessible pour les personnes

à mobilité réduite.

Les tarifs de l’Erquybus restent accessibles, le ticket à l’unité revenant à 1€ et le

carnet de 10 tickets à 7€50. Quant au processus de réservation, il se fait par voie

téléphonique, la personne désirant utiliser ce transport à la demande devant appeler

la veille avant midi une centrale de réservation (joignable par un numéro gratuit).

Ainsi, à une échelle plus importante, la communauté de communes du Kreiz-

Breizh à développé son TRAD (Transport Rural A la Demande)2. Le TRAD est un

service de transport public destiné à tous les habitants. Il est assuré en partenariat

avec les transporteurs locaux l’offre en mobilité du Conseil Général des Côtes

d’Armor : « Tibus ». La particularité du TRAD est qu’il vient chercher la personne à 1 Source : « DISTRIBUS, service de transports collectifs à la demande », www.ville-erquy.com 2 Source : « Le transport rural à la demande », Ouest France (12/09/06)

49

son domicile, la dépose où elle le souhaite sur le territoire de la communauté de

communes et la ramène à son domicile à l’heure convenue lors de la réservation.

Pour ce faire, il suffit de téléphoner à la centrale de mobilité au plus tard à midi la

veille du déplacement souhaité.

Cependant, ce dispositif n’est pas d’une souplesse parfaite car il ne fonctionne que

trois jours dans la semaine (le mardi de 8h30 à 14h, le mercredi de 8h30 à 18h30 et

le vendredi de 13h à 18h30). Cette limite oblige donc la population à s’adapter à ces

horaires et de penser ces besoins de transport à l’avance. Un déplacement de

dernière minute (d’ordre médical par exemple) est donc difficilement envisageable

dans le cadre de ce service.

Quant au tarif, il est encore plus attractif que ceux pratiqué avec le Trans’CIDERAL

car le trajet s’établit à 1€ seulement !

Toujours en Bretagne, le dispositif « Trans’com des Trois Monts »1 est

intéressant car, bien qu’il soit du même ordre que le Trans’CIDERAL ou le TRAD du

Kreiz-Breizh, une différence existe : ce système fonctionne sur trois communautés de

communes qui sont le pays de Quintin, le pays de Moncontour et Centre Armor

Puissance 4. Il est là aussi assuré en partenariat avec des compagnies de taxis

locales ainsi que la centrale de mobilité « TIBUS » du Conseil Général des Côtes

d’Armor. Les tarifs sont du même ordre que ceux pratiqués par le

« Trans’CIDERAL », à savoir, 2€ le trajet par personne et ce quelque soit la distance.

Dans la communauté de communes du Poher, un service de transport à la

demande existe également, il s’agit du « TaxiCom’ ». Mis en service en 1999, il est

assuré en partenariat avec 5 artisans taxi. Ce dispositif fonctionne le mardi matin de

8h à 12h30, le mercredi après-midi de 13h30 à 18h45 et le samedi de 8h à 18h45 et

ce pour un coût par trajet revenant à 2€. Le ramassage s’effectue au domicile de la

personne désireuse d’être transportée, celle-ci pouvant être déposée là où elle le

souhaite. Cependant, dans la commune de Carhaix, la prise en charge s’effectue

non pas au domicile mais à certains points d’arrêts (au nombre de sept). Comme

dans un certain nombre d’autres services de transports à la demande, la réservation

s’effectue la veille de la course (avant 17h) par téléphone.

1 Source : Plaquette « Trans’com des trois monts »

50

Enfin, pour terminer ce rapide tour d’horizon des exemples en matière de

services de transports à la demande en Bretagne, nous allons nous pencher sur le

« Distribus » circulant sur le territoire de « Lamballe Communauté ». Mis en place en

2000, ce service propose des itinéraires établis en fonction de la demande des

usagers puisque le système d’arrêt « porte à porte » est utilisé, comme sur d’autres

espaces. Ce service connaît un grand succès puisqu’en 2006, plus de 15 000 trajets

ont été enregistrés, représentant une distance totale parcourue de plus de 140 000

kilomètres. Ce minibus (accessible pour les personnes en situation de handicap),

séduit principalement les jeunes (pour se rendre à différentes activités périscolaires)

ainsi que les personnes âgées. Néanmoins, certains salariés, et de plus en plus,

l’utilisent aussi pour se rendre à leur travail1.

Les rotations s’effectuent tous les jours (sauf le jeudi matin où les minibus sont

utilisés pour desservir le marché de Lamballe, par le biais de lignes régulières), de

7h30 à 12h30 et de 13h30 à 19h30 pour un tarif d’1€30 par trajet (et 10€ pour un

carnet de 10 voyages). La réservation du trajet s’opérant, la aussi, par appel

téléphonique la veille avant midi auprès des « Transports LE VACON », qui organise

le ramassage du Distribus. En outre, ce service est relié à la CABRI (Communauté

d’Agglomération BRIochine) par des dessertes possibles en gare d’Yffiniac et à Saint

René qui permettent ensuite de circuler sur l’ensemble du territoire de la CABRI.

b) En France2

De nombreuses communes françaises bénéficient d’un voire plusieurs

systèmes de Transport à la Demande. Certains départements étant plus équipés que

d’autres puisque dans plusieurs d’entre eux, plus de 50 communes sont couvertes

par des dispositifs de ce type. Par ailleurs, 89 départements sur 92 comptent au

moins un TAD dans des zones rurales peu denses, comme en atteste cette carte

(voir page suivante).

1 Source : Rencontre du directeur des services techniques de Lamballe Communauté : Mr DENIS 2 Source : « Services à la demande et transports innovants en milieu rural : de l’inventaire à la valorisation des expériences », DATAR (Novembre 2004)

51

Les deux-tiers des TAD sont organisés par les intercommunalités, le plus

souvent des communautés de communes. En ce qui concerne les départements, le

quart d’entre eux les organisent directement, soit à l’échelle de tout le département,

soit sur des secteurs plus localisés.

Dans une majorité des cas, les Transports à la Demande ont été crées à la suite

d’initiatives d’élus locaux qui cherchaient bien souvent à pallier l’absence ou la

faiblesse de transport collectifs (surtout dans les territoires ruraux).

Tous ceux localisés dans des espaces ruraux permettent de se rendre dans un ou

plusieurs bourgs-centres, il s’agit d’ailleurs de leur fonction principale, ces bourgs

étant situés généralement dans la zone de desserte. Les lieux centraux polarisant le

52

territoire d’action du TAD sont, dans 45% des cas desservis plusieurs fois par

semaine, contre 10% une fréquence de une à plusieurs fois par jour et 37% une fois

par semaine. Les liaisons avec le bourg-centre sont rarement quotidiennes ce qui

impose alors à la population une organisation et une planification nécessaire à ses

déplacements. Et dans 55% des cas, ils desservent une gare SCNF qui fait donc

ensuite office de relais pour le déplacement vers d’autres espaces.

D’un point de vue horaire, seulement un quart des Transports à la Demande

fonctionnent toute la journée, les autres étant plus disséminés dans le temps (matin

ou après-midi). Et bien souvent, la desserte s’effectue dans les deux tiers des cas au

domicile des utilisateurs ce qui montre donc la prédominance du système du « porte-

à-porte » au détriment d’un ramassage sur certains points d’arrêts prédéfinis comme

c’est le cas des transports plus classiques.

La réservation se fait bien souvent par téléphone, que ce soit par le biais d’un(e)

opérateur(trice) téléphonique ou par celui d’un serveur. L’utilisation d’internet restant

encore très marginale. Le fait que l’utilisation du téléphone prédomine largement

s’explique peut-être par le besoin de contact direct (peut-être plus adéquat

qu’internet) dans la réservation car celle-ci s’effectue dans 88% des cas la veille pour

le lendemain mais aussi par la confirmation « en direct » de la réservation. Seuls

quelques territoires les autorisant dans les deux heures précédant le ramassage.

Celui-ci se faisant, du fait d’une demande relativement restreinte, par l’intermédiaire

d’un véhicule plutôt de taille réduite (souvent moins de neuf places) dans de

nombreux territoires. Le recours au car (ou bus) étant quant à lui beaucoup moins

fréquent.

Tous ces chiffres et informations sur le transport à la demande au niveau national

permet maintenant de mieux appréhender le fonctionnement de TAD en

France…mais aussi ailleurs sur le continent.

c) En Europe

Un certain nombre d’expériences en matière de transports à la demande ont

été mis en place au sein de l’Union Européenne. Ces expériences, développées

53

dans des milieux du même type que celui du pays du Centre Bretagne (c'est-à-dire à

caractère rural) ont été très souvent couronnées de succès.

Ainsi, trois exemples1, dans trois pays différents, et dans des territoires marqués par

des faibles densités, vont être développés.

Le premier cas de figure nous vient de Finlande et plus précisément de

Siilinjärvi (ne comptant que 2 000 habitants et offrant une densité de 38 habitants au

km²) où la municipalité à mis en place le système de « Service Line ». En 1999,

celle-ci a décidé de créer quatre lignes de transport à la demande assurées par un

minibus. Ce dispositif est basé selon le principe du porte-à-porte et concerne

essentiellement les personnes âgées. Les réservations de places se font trois heures

à l’avance ce qui laisse une certaine souplesse d’utilisation. Les résultats ne se sont

pas fait attendre et aujourd’hui, le « Service Line » recense près de 5 000 voyages

par an pour une population de 2 000 habitants.

Dans le pays voisin qu’est la Suède, la ville d’Ockelbo, comptant 7 000

habitants pour une densité de 20 personnes au km² à mis en place son

« Kuxabussarna ». Cette expérience s’est avérée être une vraie réussite car pas

moins de 20 000 voyages par an ont été réalisés pour la population de la ville. Le

système, qui a débuté en 1995, est basé sur neuf lignes virtuelles et l’utilisation de

véhicules de types monospaces pour effectuer les trajets. Les modalités de

réservation doivent se faire au moins douze heures à l’avance par téléphone et le

prix du trajet est de 3€ aller/retour. Grâce à ce volontarisme fort, les services publics

suédois réussissent à contrecarrer de manière efficace le phénomène de

désertification des zones rurales au profit des plus grandes villes du pays que sont

Stockholm, Göteborg ou Malmö.

1 Source : « Services à la demande et transports en milieu rural : de l’inventaire à la valorisation des expériences », DATAR (Novembre 2004)

54

Les pays scandinaves ne sont pas les seuls à développer les systèmes de

transport à la demande. Chez nos voisins italiens, la province de l’Alta Val Nure

(Emilie Romagne) s’est imposée comme la référence en la matière grâce à son

système de « Prontobus ». Sur ce territoire de 10 000 habitants répartis sur 50

villages, les proportions des personnes âgées et de personnes ne possédant pas de

voiture individuelle sont relativement élevées par rapport au reste du pays. Le but

avoué de la province a été de maintenir un certain niveau de transport public pour là

aussi, pallier au phénomène de désertification. Un système de transport à la

demande a donc été mis en place et ce depuis les années 80 (ce qui par ailleurs

démontre que les problématiques liées à ce sujet ne sont pas récentes et que déjà, à

l’époque, des solutions avaient été envisagées) qui fait de lui le plus ancien système

de ce type en Italie mais également le plus abouti. Le but était de relier d’une

manière satisfaisante l’ensemble des villages disséminés sur le territoire entre eux

ainsi qu’au centre régional. Les minibus de transport à la demande complètent ainsi

l’offre existante qui s’appuie sur trois allers/retours entre le plus gros village de l’Alta

Val Nure et la ville plus importante de Piacenza.

Le système « Prontobus » est en fait un système sans horaires fixes et avec des

parcours de porte à porte. Pour réserver son voyage, il faut appeler l’opérateur la

veille au soir (même si des réservations quelques heures avant le départ peuvent

être envisagées selon les disponibilités). En ce qui concerne les tarifs, le coût d’un

voyage est 1,5 fois plus élevé que celui des transports urbains de la municipalité de

Piacenza. Etant donné la longévité de ce dispositif, plusieurs bilans ont pu être

réalisés et dernièrement, on s’aperçoit que « Prontobus » n’est plus seulement utilisé

par des personnes âgées mais qu’il a également trouvé son public auprès des

jeunes non motorisés. Le bilan chiffré effectué en 2002 s’établissant ainsi à 25 000

voyages pour 10 000 habitants ce qui confirme donc la réussite de ce dispositif

ancien.

55

Ce qu’on peut retirer de ces diverses expériences en matière de Transports à

la Demande est tout d’abord la récurrence dans le choix du public-cible visé par ce

dispositif. En effet, ce sont les personnes âgées et dans une moindre mesure, les

demandeurs d’emploi et les jeunes qui utilisent ce moyen de locomotion. L’objectif

poursuivi étant l’adaptation ou l’amélioration du système existant.

D’un point de vue financier, on remarque que le coût d’un voyage est supérieur à

ceux pratiqués par un système de transport plus classique. Enfin, les réservations se

font préférentiellement par le biais téléphonique, l’utilisation de technologies plus

récentes n’étant pas très importante, peut-être parce que les personnes âgées qui

sont les plus utilisatrices de ce type de service ne sont en revanche pas celles qui

sont les plus familiarisées avec les nouvelles technologies.

Enfin, un exemple plus précis et plus complet nous vient de Belgique

(Wallonie)1. Là-bas, malgré le travail réalisé en matière de transport régulier (en

s’appuyant sur les communes qui sont chargées d’évaluer les besoins et demandes

des citoyens afin de définir au mieux les services de transport), des problèmes se

posent notamment pour les publics autres que les actifs occupés et les écoliers (pour

lesquels un ramassage classique s’opère).

Ainsi, un système de « bus local » a été mis en place. Il fonctionne avec des horaires

fixes, des arrêts prédéterminés mais une circulation périodique (ce qui le différencie

d’une ligne régulière). L’exploitation d’un bus local est en effet plus souple, les trajets

peuvent varier selon les jours de la semaine, la circulation ne peut intervenir que

certains jours…La commune est l’opérateur de transport, en partenariat avec le TEC

Wallonie (Transport En Commun, le service organisé par la Wallonie) c’est le seul

outil de transport régulier de personnes dont la maîtrise appartient à la commune.

Elle dispose ainsi de la possibilité de créer un service spécialisé répondant aux

besoins de sa population ou aux orientations données par la politique communale.

Le fonctionnement du bus local s’établit de la manière suivante :

- le matériel roulant est fourni par le TEC ;

- le carburant est payé par la commune ;

- les chauffeurs sont payés par la commune, le TEC se chargeant de leur

formation ;

1 Source : Le transport en zone rurale : organisations et opportunités pour les communes », www.uvcw.be

56

- les petits entretiens sont à la charge de la commune ou du TEC, moyennant

alors un paiement kilométrique. Les entretiens importants sont effectués par le TEC ;

- les recettes sont reversées au TEC ou partagées avec la commune ;

Des modalités telles que l’utilisation du bus en dehors des horaires de circulation

peuvent être envisagés.

De nombreux exemples de bus local sont ainsi mis en place. Par exemple, à Durbuy,

il existe une circulation inter-villages en boucles en fonction des moments de la

journée, de la période de l’année…Un partenariat financier a même été mis en place

avec les commerçants du marché de Bomal afin de financer une circulation

quotidienne en semaine. De plus, certains villages ne sont desservis qu’à la

demande (à l’aide d’un dispositif de réservation téléphonique).

Cependant, plusieurs obstacles se présentent quant à sa mise en œuvre, le premier

étant d’ordre financier. Comme le bus local est une offre de transport spécifique, qui

ne répond pas aux conditions d’exploitation d’un service de transport régulier, le taux

de couverture du service est faible. Dans ces conditions, les modalités de

financement sont importantes, elles dépendent notamment de la capacité de la

commune à négocier avec le TEC.

L’autre obstacle se présentant est la difficulté d’adaptabilité du service : une fois le

bus local installé, il faudra un avenant à la convention pour adapter le service (arrêt-

fréquence…).

Un autre système de service de transports alternatifs existe également en Belgique,

il s’agit du TEC Namur-Luxembourg qui organise depuis 2004 dans 215 villages de

la province de Luxembourg un service de transport à la demande, selon des horaires

fixes et des arrêts prédéterminés. Le trajet en bus est la résultante de l’addition de

demandes individuelles. Cette expérience montre les possibilités d’adaptation des

services de transports organisés par le TEC pour s’adapter aux particularités

inhérentes aux espaces ruraux. Le passage d’un service régulier à un service à la

demande nécessite néanmoins beaucoup d’informations quant aux usagers

potentiels ce qui entraîne dans de nombreux cas un démarrage du service bien

souvent délicat.

En outre, des centrales de mobilité existent en Wallonie, au nombre de deux. Celle

de Philippeville a été mise en place grâce à un financement européen (FEDER

57

Objectif 2). Divers services sont proposés à la population comme des informations

sur les services de transport disponibles par le biais d'un numéro vert, un service de

covoiturage (Taxistop) et de voiturage (appel à des bénévoles avec défraiement

kilométrique).

La centrale de la mobilité de la Basse Meuse à, quant à elle, été mise en place grâce

à l’implication de trois communes (Visé, Bassenge, Oupeye). Elle fournit divers

services comme des informations relatives à la mobilité, la promotion du covoiturage,

ou un système de transport à la demande. Celui-ci est organisé en collaboration

avec les TEC, qui fournit le bus, effectue les entretiens et perçoit les recettes

d'exploitation.

La centrale de mobilité doit quant à elle prendre en charge le carburant, les

chauffeurs et le fonctionnement du service. La mise en place d'un service à la

demande a été décidée suite à l'essai d'un service régulier qui n'a pas fonctionné.

Certains trajets sont cependant aujourd'hui encore effectués d'office, comme le

transport vers le marché, même lorsqu'aucune demande n'est enregistrée. Une

convention a par ailleurs été passée entre la centrale de mobilité et le Centre Public

d’Action Social (CPAS) d'Oupeye afin que ce dernier mette à disposition de la

centrale le minibus adapté aux personnes à mobilité réduite dont il dispose pour

permettre la fourniture d'un service de transport spécialisé sur l'ensemble du territoire

des 3 communes. La mise en place d'une centrale de mobilité est onéreuse,

principalement en phase de lancement, et nécessite des aides financières pour

fonctionner. Au lancement de la centrale de mobilité, les services fournis sont peu

connus et des efforts de communication doivent être réalisés envers les usagers.

Une réflexion sur la viabilité à moyen terme de la centrale de mobilité doit pouvoir

être réalisée, les aides n'étant pas forcément récurrentes. Pour assurer cette

viabilité, il est essentiel que celle-ci propose plusieurs types de services (organisation

transport à la demande, prêt ou location de véhicules, covoiturage, taxi social,

sensibilisation et éducation à la pratique du vélo, …), que son aire de services soit

suffisamment large pour drainer un potentiel de population large et que des

partenariats équilibrés puissent être trouvés afin de développer ses services.

58

Par ailleurs, d’autres systèmes existent, tels que les taxis dit « sociaux », les

transports de personnes à mobilité réduite ou les services de voiturage mis en place

par les communes, les CPAS ou les associations. Les taxis "sociaux", les services de

voiturage ou le transport de PMR sont des services développés dans le cadre

d'initiatives sociales. Il s'agit principalement de fournir une offre de transport pour

certains déplacements spécifiques, comme les déplacements médicaux ou le

transport de personnes en insertion, les visites familiales, les déplacements de

personnes en recherche d'emploi ou qui suivent une formation, … Ces services ont

une offre qui se caractérise par des horaires variables et totalement adaptés et par

des arrêts à domicile.

Le transport se fait généralement à prix coûtant au kilomètre (ou gratuit) par le biais

de l'utilisation d'un véhicule du CPAS conduit par un employé communal (ou d'une

voiture individuelle d'un bénévole). Des partenariats avec le TEC sont possibles pour

le développement de services à destination des PMR. La commune ou le CPAS peut

intervenir de deux manières différentes dans l'organisation de ce type de service.

Soit elle est opératrice de transport et met en place le système par l'achat du

véhicule et la rémunération du chauffeur. Le service prend alors en charge le public

du CPAS et les chauffeurs peuvent être subventionnés par la Région (insertion

professionnelle). Soit la commune peut soutenir les associations-opératrices par la

délivrance ou l'octroi à certains publics de chèques-transports permettant d'effectuer

un certain nombre de kilomètres avec ce service, ou encore par le soutien logistique

et organisationnel aux associations. Parmi les obstacles au développement de ce

type de service, on trouve notamment le fait que la demande doit souvent être limitée

aux déplacements médicaux.

Concernant les conclusions à tirer du transport à la demande, en premier lieu, il est

primordial de le mettre en place sur un territoire pertinent, un territoire qui soit

suffisamment important en termes d’usagers potentiels et d’équipements jouant un

rôle d’attraction sur la population. Cependant, le transport à la demande ne peut être

une solution à lui seul. Il doit pouvoir se reposer sur un éventail de services de

transport et une série d'alternatives afin que la demande soit développée et que le

transport à la demande, coûteux, ne soit pas le seul élément de mobilité de base,

après la voiture, dans la zone concernée.

59

6) Centrales de mobilité

Une centrale de mobilité englobe les organismes proposant au moins deux

services de transport distincts et complémentaires. Dans le cas où une centrale de

mobilité est organisée par une association, celle-ci s’attribue rarement le titre de

« centrale de mobilité » dans la mesure où elle n’en avait pas la vocation à l’origine,

les différents services d’étant agrégés au fil du temps.

Les offres de transport à proprement parler proposées et développées par les

centrales de mobilité sont les suivantes :

- Prêt ou location à prix attractifs de vélos, mobylettes ou voitures

- TAD à l’aide de minibus ou de voitures particulières

- Covoiturage

Ainsi, dans le pays de Bièvre-Valloire (Isère), l’association « Le Tacot Bièvre

Valloire Mobilité »1, née de la mobilisation de travailleurs sociaux et d’élus locaux,

offre des solutions de déplacement lorsque les acteurs sociaux du pays en font la

demande pour les personnes en parcours d’insertion ou en recherche d’emploi,

handicapées dans leurs démarches par le manque de moyen de transport. Cette

association a été créée en 2002 mais dès 1995, les travailleurs sociaux se sont

penchés sur la question. Ils se sont donc regroupés pour former un comité de

pilotage pour tenter de résoudre le problème inhérent aux transports. Dans un

premier temps, une centrale d’information communiquant sur tous les services de

transports disponibles dans le département de l’Isère a été mise en place. Puis, la

Mission Locale a ensuite acquis dix-sept mobylettes destinées aux moins de 26 ans,

financées par le Conseil Général et dont la gestion a été confiée à ce comité de

pilotage (baptisé « action transports »). En 1997, un financement de la Fondation de

la Caisse d’Epargne a permis l’acquisition d’un minibus d’occasion dans le but de

permettre les déplacements à la demande. Celui-ci, tout comme les mobylettes, sont

accessibles pour les personnes en recherche d’emploi sur prescription d’un

travailleur social. En 2000, la structure effectue un nouveau pas en avant en

obtenant dix vélos (financés par la commission locale d’insertion) qui sont mis en

1 Source : « Transport à la demande et location de mobylettes dans le pays de Bièvre-Valloire », www.localtis.info

60

location et en acquérant vingt nouvelles mobylettes ainsi qu’un minibus neuf obtenus

dans le cadre du contrat de développement du pays Bièvre-Valloire.

En 2002, afin de renforcer et pérenniser ce service, les élus ont encouragé la

création de l’association « Le Tacot Bièvre Valloire Mobilité ». Le parc des moyens

de locomotion dont dispose l’association se décline aujourd’hui de la manière

suivante : 10 vélos, 45 mobylettes et un minibus qui sont toujours disponibles sur

prescription d’un référent social.

En ce qui concerne le domaine économique, l’association bénéficie d’un

budget de fonctionnement de 120 000€ et est financé à 90% par différents

organismes (le Conseil Général, l’Etat, la Commission Locale d’Insertion, les quatre

communautés de communes réunies au sein du syndicat mixte du pays et enfin la

dernière communauté de communes du territoire) et à 10% par les usagers.

Les tarifs de location sont véritablement attractifs puisque la location, par exemple,

d’une mobylette pour une semaine se chiffre à 7,80€ pour les personnes ayant des

revenus inférieurs à 460€ par mois, 15€ pour des revenus de 460 à 760€ et 31€ pour

des revenus supérieurs à 760€.

Un bilan récent (effectué en 2006) permet de mieux apprécier la popularité dont

bénéficie l’association. En effet, celle-ci a réalisée 4700 prises en charges pour le

transport à la demande. Quant aux locations de cyclomoteurs, elles varient selon les

années de 4500 à 6000 jours de location.

Le succès de cette initiative a ainsi permis la mise en place par les structures

d’insertions de nouveaux chantiers. En outre, l’association, en plus des services

qu’elle rend, joue le rôle d’observatoire de la mobilité sur le territoire. Elle fait partie

de la commission Transports du syndicat mixte du pays de Bièvre Valloire mais

également d’un groupe de travail au Conseil Général. Par ailleurs, elle est sollicitée à

un niveau régional sur des questions relatives aux mobilités. Mais l’association n’en

reste pas là, son prochain cheval de bataille sera l’organisation d’un service de

transport vers les bourgs-centres les jours de marché pour un autre type de

population : les personnes en perte d’autonomie.

Cet exemple met donc en avant le fait que ce type d’initiative repose avant

tout sur la prise de conscience d’un problème par un groupe de personnes (ici les

travailleurs sociaux) ainsi qu’une réelle volonté des élus d’améliorer voire résoudre

61

les manques constatés. Une bonne collaboration entre ces deux acteurs offre une

sécurité non négligeable quant aux résultats positifs espérés par la mise en place de

dispositif de ce type visant à permettre à une partie de la population de bénéficier de

changements favorables vis-à-vis des manques pouvant être constatés

quotidiennement.

7) Prêt ou locations de véhicules à prix attractifs

Plusieurs exemples viennent démontrer qu’un nouveau type d’offre en matière

de déplacements à tendance à se développer. Ainsi, sur le territoire de Quimper

Communauté, le dispositif « Mobil’Emploi »1 à été mis en place. Il s’adresse aux

personnes en insertion professionnelle et sans moyens de locomotion. Son but étant

d’apporter un petit « coup de pouce » nécessaire à la prise d’un emploi (entretiens

d’embauche, stages, formations…). Cette offre de transport est organisée sur les

trois bassins d’emplois du Pays de Cornouaille : Concarneau-Quimperlé, Quimper-

Châteaulin, Douarnenez-Ouest Cornouaille. Le matériel mis à disposition du public

concerné (bénéficiaires de minima sociaux, chômeurs longue durée, salariés en

contrats précaires, travailleurs handicapés, jeunes de moins de 26 ans, salariés sans

moyens de transport, salariés de structures d’insertion…) se décline de la manière

suivante : 3 minibus de 9 places (basés à Quimper, Douarnenez et Quimperlé) et 38

cyclomoteurs localisés sur 11 sites relais. En parallèle, un accompagnement

personnalisé a été développé pour l’achat d’une voiture, l’organisation de

covoiturage, l’accompagnement au permis…

De son côté, la Mission Locale du Pays de Vitré – Porte de Bretagne a mis en

place le principe « une voiture pour l’emploi »2. Le fonctionnement de ce système est

simple, il s’agit d’une déclinaison du concept d’auto-partage : une voiture est

proposée en location à tarif préférentiel pour la réalisation de petits trajets

occasionnels mais indispensables pour l’obtention d’un emploi comme un entretien

d’embauche par exemple. Chaque personne peut ainsi s’inscrire et réserver son

véhicule. Ce mode de déplacement alternatif, qui existe déjà en milieu urbain pourrait

véritablement trouver sa place en milieu rural du fait de la moindre densité du réseau

1 Source : « Mobil’Emploi », www.quimper-communaute.fr 2 Source : « Une voiture pour l’emploi », www.ml-vitre.com »

62

de transports en commun ainsi que de la fréquence réduite des rotations. En outre,

d’un point de vue environnemental, « une voiture pour l’emploi » est un système

correspondant aux critères de développement durable, le partage d’un véhicule par

plusieurs personnes limitant bien évidemment l’utilisation de plusieurs voitures par

ces personnes. Mais le Pays de Vitré – Porte de Bretagne est encore plus ambitieux

puisque son but, à échéance plus longue, serait de mettre en place une plate-forme

des mobilités qui permettrait d’articuler et optimiser différents moyens de transport à

l’échelle du pays.

Par ailleurs, ce même pays à également pensé à un autre système, plus en

faveur en des populations jeunes (16-25 ans). Il s’agit de la création du dispositif

« parc scoots »1, un parc comportant une quinzaine de scooters dans un premier

temps, renforcé ensuite par 45 nouveaux appareils. « Parc scoots » a été crée pour

répondre aux difficultés qu’éprouvent les jeunes vis-à-vis de leurs déplacements. En

effet, un jeune sur quatre n’a pas les moyens de se déplacer, quatre jeunes sur dix

de plus de 18 ans n’ont pas le permis de conduire…

Le pays de Vitré est donc très actif dans la recherche de moyens de locomotion

alternatifs pour les jeunes et les jeunes adultes en difficulté d’insertion mais d’autres

territoires ont également développé d’autres préceptes du même type.

1 Source : « La mission locale s’attaque à la mobilité », Le journal de Vitré (3/11/06)

63

II. Diagnostic mobilité

A) Mise en avant des enjeux et besoins en matière de mobilité

De nos jours, les décideurs locaux doivent de plus en plus s’interroger sur les

modalités de maintien et d’amélioration de l’accessibilité des services en milieu rural.

En effet, le phénomène de dispersion de l’habitât, les faibles densités, les difficultés

techniques et financières pour adapter l’offre en services de transport publics

réguliers à la dispersion de la demande, les exigences de restructuration de certains

services…sont autant d’aspects rentrant en ligne de compte lorsqu’il s’agit

d’envisager l’offre globale en matière de déplacements.

Les enjeux relatifs à ce sujet sont donc multiples et visent tout d’abord à

garantir l’accès aux services et l’emploi. Dans les territoires ruraux, l’utilisation du

véhicule individuel reste très importante du fait de la dispersion de l’habitât

conjuguée à la concentration dans les centres-bourg des différents services de

proximité et au manque de transport collectif. Par conséquent, les distances

parcourues tendent à être importante, rendant donc l’utilisation de moyens de

déplacements autres que le véhicule personnel difficilement envisageable. Face à

cette problématique, un certain nombre de ménages se trouvent démunis car ne

disposant pas de moyens de locomotion propre et ce par choix ou, bien souvent, par

nécessité (contrainte financière, absence de permis de conduire, incapacité à

conduire…). Il s’agit bien souvent de demandeurs d’emplois, allocataires des minima

sociaux mais aussi, et de plus en plus, de « petites classes moyennes » qui sont

touchées par les difficultés relatives à la mobilité1. Il s’agit notamment des

intérimaires, des personnes travaillant dans l’industrie agroalimentaire, le nettoyage

industriel, la grande distribution, l’hôtellerie, le bâtiment et, de plus en plus

fréquemment, des fonctionnaires à faible revenu. Ces personnes peuvent donc se

retrouver dépendantes des transports publics ou des systèmes de solidarité existant

dans certains cas. Or, dans des zones de type rural, les systèmes de transports ne

proposent pas toujours une offre en adéquation avec les besoins de la population car

le maillage (arrêt de bus trop éloigné du domicile) ou la fréquence des rotations

1 Source : « Entre domicile et travail : les salariés à la peine », Ouest France (5/5/08)

64

(horaires inadaptés à certains horaires de travail, à certaines démarches…) ne

correspondent pas forcément aux attentes des populations.

Ces difficultés en matière de déplacements touchent principalement les

jeunes, les personnes âgées en perte d’autonomie et certaines personnes

(notamment des jeunes) en voie d’insertion professionnelle. Elles engendrent dans

certains cas des situations d’isolement voire, parfois, d’exclusion. Cette situation

d’exclusion est mise en évidence par un cercle vicieux prouvant le caractère

essentiel de la faculté d’être mobile. En effet, une situation de chômage génère des

difficultés financières, celles-ci se faisant ressentir dans l’utilisation ou l’acquisition

d’un moyen de transport. Ce handicap peut ensuite malheureusement s’avérer

décisif dans l’obtention d’un emploi…Comme on peut le voir, les obstacles se

cumulent et s’additionnent et il n’est pas évident de les surmonter.

Du côté des entreprises, la question de la mobilité et notamment celle des

salariés mérite d’être étudiée. En effet, elles sont de plus en plus confrontées à des

problèmes de recrutement, de turnover, d’absentéisme1. Ces contrariétés influent

donc directement sur la productivité de l’entreprise puisque la difficulté de recruter

(des personnes ne bénéficiant pas d’un véhicule ne pourront, dans certains cas, se

rendre à un entretien d’embauche par exemple), une absence due à un problème de

transport (panne mécanique par exemple)…seront autant de contretemps que

l’entreprise devra subir. Il semble donc pertinent d’associer les entreprises dans la

réflexion sur l’amélioration des conditions de mobilité des salariés étant donné les

conséquences néfastes auxquelles elles peuvent se voir confronter dans certains

cas de figure.

Le second enjeu de l’amélioration des conditions de mobilité en milieu rural

est le maintien de la population ainsi que l’accueil de nouveaux habitants. En effet, si

l’offre en déplacement est insuffisante, certains ménages peuvent être tentés de

quitter le territoire vers un espace où ceux-ci seront assurés de pouvoir se déplacer

de manière plus efficace et répondant de manière plus satisfaisante aux besoins de

la famille. De même, une offre en transport public de qualité contribuera à améliorer

l’image d’un territoire et jouera en sa faveur lorsqu’il s’agira d’accueillir de nouvelles

populations, celles-ci étant attirées par un cadre de vie intéressant, un niveau de

65

services satisfaisant et surtout une accessibilité à ces services permettant d’en

profiter pleinement. Une offre de qualité en matière de mobilité est un vecteur

stratégique quant au développement du territoire et son attractivité.

Enfin, tout territoire à pour vocation d’être structuré. Il est important de penser

celui-ci en termes de flux et de maillage. Ainsi, les orientations qui seront décidées

en terme de politique de transport (regroupant tout ce qui touche au tracé, la

fréquence, les horaires, les destinations…) auront un impact sur des problématiques

telles que le rééquilibrage du territoire, la structuration de l’armature urbaine des

bourgs selon les pôles principaux et les pôles secondaires…La cohésion et

l’organisation du territoire seront renforcées par des aspects aussi divers et variés

tels que la convergence des flux vers les centres urbains, le raccordement aux lignes

régulières de transport public interurbains, la définition des horaires et des

fréquences de passage, la desserte d’espaces isolés et peu denses…

Les enjeux en matière de mobilité dans les territoires ruraux revêtent donc

d’une importance non négligeable, notamment vis-à-vis des populations y résidant et

étant dépendantes de ces moyens de locomotion. Ces services de transport seraient

certainement utilisés de manière plus efficace si un certain nombre de besoins

important pour les usagers étaient pris en compte de manière plus satisfaisante.

Ainsi, les démarches effectuées pour mieux appréhender les exigences des

utilisateurs mettent en avant un manque au niveau de l’information. Ce manque

passe par l’absence de documents ou de systèmes d’information sur les différents

réseaux présents sur le territoire (l’information n’est pas centralisée ou elle est

difficilement accessible du fait d’un manque de communication ou de l’inadaptation

des moyens choisis pour diffuser cette information). Enfin, l’accès à l’information par

Internet qui n’est pas encore utilisée par toute la population peut exclure certaines

catégories de population, notamment les personnes âgées, qui peuvent rencontrer

des difficultés quant à son utilisation.

Par ailleurs, les usagers recherchent également une connexion avec les gares

ferroviaires régionales ou aux arrêts de lignes d’autocars départementaux. Cette

desserte peut parfois s’avérer insuffisante ce qui entraîne une fréquentation qui

66

pourrait être plus intéressante si les rabattements sur les pôles cités précédemment

étaient plus systématiques.

En outre, si la connexion entre pôles principaux est correcte, la desserte de pôles

secondaires plus isolés et plus encore les liaisons entre deux pôles de ce type

peuvent encore être améliorées voire créées car elles n’existent pas toujours.

Certains déplacements sont alors difficilement réalisables ce qui est accentué par

des réseaux de transport public pas toujours coordonnés en terme d’horaires ou bien

de tarifications.

Enfin, il est primordial d’accorder les horaires des lignes de transport public avec les

horaires d’ouverture de certains services de proximité. Cette absence de

concordance est un des facteurs contribuant à la moindre efficacité des systèmes de

transport.

Tous ces besoins de première importance sont à analyser de manière plutôt

fine. En effet, les besoins en déplacement varient en fonction des jours de la

semaine. S’ils sont moindres le dimanche (fermeture des services de proximité,

journée non-travaillée…), ils peuvent être plus importants les jours de marché ainsi

que le mercredi et le samedi du fait des activités extrascolaires des jeunes

notamment.

De plus, les besoins peuvent varier selon les saisons. Ainsi, l’été, la demande en

transport se fait moins pressante du fait des congés. Les transporteurs adaptent

donc l’offre à la fréquentation du moment mais les usagers demeurant sur le territoire

se trouvent alors pénalisés. De même, dans les zones plus touristiques, les touristes

peuvent être une population nécessitant une offre en transport efficace. Il s’agit donc

aux collectivités d’y répondre tout en faisant face parfois à des problèmes de

congestion ou de gêne pour les locaux amenés à se déplacer quotidiennement dans

le cadre de leur travail notamment.

B) Equipement automobile du pays par rapport à la région

Grâce à diverses sources (notamment l’INSEE), une comparaison quant à

l’équipement automobile des ménages a pu être effectuée. Elle met notamment en

avant les différences existant entre tranches d’âges et entre CSP sur les territoires

du Pays du Centre Bretagne et de la Bretagne. Bien que la voiture individuelle reste

67

le moyen de transport le plus usité de nos jours, son utilisation et la dépendance des

individus vis-à-vis de leur automobile n’est pas forcément égale d’un territoire à

l’autre. Ainsi, en Centre Bretagne, les déplacements pour se rendre au travail se font

très majoritairement en voiture1, dans 72% des cas, ce qui est un taux très proche de

ce qui se fait en moyenne au niveau régional (aux alentours de 73%). Cependant,

une autre valeur est beaucoup plus intéressante et surtout représentative de la

problématique traitée : il s’agit de la part des ménages ne possédant pas de moyens

de transport pour se rendre au travail. Celle-ci atteint 15% dans le pays alors qu’elle

est de 8% en Bretagne. On peut également spéculer que l’offre en transport public

est inférieure à l’offre moyenne régionale, ce qui se confirme au travers des chiffres :

seulement 1,1% des actifs ayant un emploi utilisent uniquement un moyen de

transport en commun seul pour se rendre au travail contre 3,4% sur la région et 2,5%

prennent plusieurs modes de transports contre 4,9% à l’échelle bretonne.

Par conséquent, afin d’étudier plus en profondeur cette problématique, et mettre en

exergue les différences constatées entre les deux territoires, nous allons nous

pencher sur les pourcentages de motorisations des ménages selon les tranches

d’âges et les catégories socio-professionnelles.

1) Selon l’âge

Les tableaux montrant les taux de motorisation selon les tranches d’âge entre le

pays du Centre Bretagne et la région mettent en avant quelques différences sur

lesquelles il semble intéressant de se pencher.

Age des 15 ans ou + en 6

tranches

Taux de motorisation

Aucune voiture 1 voiture 2 voitures ou + P.C.B Bre. P.C.B Bre. P.C.B Bre.

15 à 29 ans 5,7% 14,9% 9,5% 13,1% 7,9% 7,7% 30 à 39 ans 5,5% 6,6% 13,8% 16,9% 22,1% 23,4% 40 à 49 ans 5,6% 7,3% 13,4% 15,7% 29,5% 29,6% 50 à 59 ans 5,5% 6,4% 11,1% 12,9% 21,2% 22,4% 60 à 74 ans 27,6% 22,7% 36% 28,2% 16,7% 14,6% + de 75 ans 50% 42% 16,1% 13,1% 2,5% 2,2%

Total 100% 100% 100% 100% 100% 100% 1 Source : INSEE

Légende : P.C.B= Pays du Centre Bretagne Bre.= Bretagne

68

Ainsi, plusieurs pourcentages mettent en avant des différences selon les

territoires étudiés qui peuvent être expliquées de diverses manières.

Commençons par les jeunes de 15 à 29 ans, à l’aide de ce tableau, on peut

clairement identifier le fait que ceux résidant dans le pays du Centre Bretagne sont

plus motorisés que ceux de toute la région (5,7% des personnes de référence des

ménages de 15 à 29 ans n’ont aucune voiture contre 14,9% à l’échelle régionale).

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cela. Tout d’abord, l’absence de grands centres

universitaires sur le pays fait que les jeunes du pays désirant poursuivre des études

supérieures sont contraints de quitter le territoire du Centre Bretagne. Ceux qui y

restent sont donc, a priori, des jeunes cherchant du travail. Couplé à un taux de

chômage relativement bas, les personnes de 15 à 29 ans ont tendance à ne pas

avoir trop de difficultés à trouver un emploi, comparativement à d’autres territoires.

Par conséquent, une partie du revenu procuré par ces emplois permet d’investir dans

un véhicule.

En outre, la faible présence de moyens de transports alternatifs à la voiture rend son

utilisation quasi obligatoire pour se déplacer, surtout pour effectuer des distances

relativement longues. C’est d’autant plus vrai pour les personnes résidant dans les

communes rurales les plus isolées puisqu’elles doivent souvent faire plusieurs

kilomètres pour se rendre sur leur lieu de travail ou pour satisfaire à des besoins en

matière de services notamment. Ces deux raisons peuvent contribuer à expliquer le

faible pourcentage de ménages de 15 à 29 ans possédant une voiture.

Pour ce qui est des ménages étant âgés de 30 à 59 ans, le taux d’équipement

automobile est là aussi inférieur à la moyenne régionale mais de manière moins

importante que ce qui pouvait être constaté chez les jeunes. Néanmoins, cela ne fait

que renforcer la tendance observée chez les jeunes à savoir le réel besoin d’un

véhicule individuel pour se déplacer sur un territoire de ce type.

Là où le tableau comparant les différences Centre – Bretagne / Bretagne en matière

de taux d’équipement automobile selon les classes d’âge se révèle très pertinent et

intéressant, s’agissant de mettre en avant les difficultés de mobilité rencontrées par

certaines personnes sur le territoire du pays, c’est quand on se penche sur les

personnes âgées de 60 à 74 ans et celles de plus de 75 ans.

Source : Insee

69

En effet, 27,6% des personnes n’ayant pas de voitures au sein du Centre

Bretagne ont entre 60 et 74 ans contre 22,7% en Bretagne. Cette surreprésentation

n’est pas négligeable lorsque l’on sait que les personnes issues de cette même

tranche d’âge représentent seulement 18,5% de la population totale du pays. Plus

révélateur encore, 50% de la population du pays n’ayant pas de véhicule individuel a

75 ans et plus (contre 42% en Bretagne). Bien que le pays doive faire face à un

vieillissement de sa population, cette part est néanmoins nettement supérieure à

celle de la même tranche d’âge dans la démographie du pays (qui est de 10% !).

Ces deux pourcentages (qui additionnés donnent 77,6% sur le territoire du Centre

Bretagne) mettent donc réellement en avant le type de population le plus touché par

les freins à la mobilité, et ce d’autant plus que parfois, d’autres problèmes viennent

s’y additionner (départ des services de proximité des communes les plus reculées,

perte d’autonomie, isolement social…).

Les graphiques et camembert correspondant à ce tableau permettent de mieux

apprécier visuellement les différences constatées grâce aux pourcentages, et

notamment les dissimilitudes entre les deux territoires pour ce qui est de la

population retraitée.

Légende :

P.C.B= Pays du Centre Bretagne

Bre.= Bretagne

Aucune voiture

0,0%10,0%20,0%30,0%40,0%50,0%

15-29 ans 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-74 ans + 75 a ns

P.C.B

Bre.

70

+ 75 ans50%

60-74 ans27,6%

30-39 ans5,5%

15-29 ans5,7%

40-49 ans5,6%

50-59 ans5,5%

Une voiture

0,0%5,0%

10,0%15,0%20,0%25,0%30,0%35,0%40,0%

15-29 ans 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-74 ans + 75 an s

P.C.B

Bre.

Deux voitures

0,0%

5,0%

10,0%

15,0%

20,0%

25,0%

30,0%

15-29 ans 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-74 ans + 75ans

P.C.B

Bre.

Parallèlement, il est intéressant de comparer les deux espaces géographiques au

sein des tranches d’âges les plus intéressantes (15-29 ans, 60-74 ans et plus de 75

ans). Par exemple, ces données permettront de mettre en valeur, au sein de la

catégorie 15-29 ans, la part des ménages appartenant au cas de figure « aucune

voiture », « une voiture » et « deux voitures ».

Le tableau ci-après met l’accent sur trois tranches d’âges, celles qui a priori

sont les plus intéressantes à étudier en matière de motorisation.

Camembert représentant la part de chaque tranche d’âge vis-à-vis de l’absence de véhicule au sein du Pays du Centre Bretagne

71

Age Taux de

motorisation Aucune voiture 1 voiture 2 voitures Total P.C.B Bre. P.C.B Bre. P.C.B Bre P.C.B Bre.

15-29 ans 11,5% 22,3% 52,7% 54,8% 35,6% 22,8% 100% 100% 60-74 ans 16,9% 17,4% 60,3% 60,3% 22,8% 22,2% 100% 100% + 75 ans 50,3% 50,7% 44,2% 44% 5,6% 5,3% 100% 100%

Là aussi, une réalisation graphique peut permettre de mieux apprécier ces

pourcentages et les comparer plus aisément.

15 – 29 ans :

0,0%

10,0%

20,0%

30,0%

40,0%

50,0%

60,0%

Aucune voiture 1 voiture 2 voitures

P.C.B

Bre.

60 – 74 ans :

0,0%

10,0%

20,0%

30,0%

40,0%

50,0%

60,0%

70,0%

Aucune voiture 1 voiture 2 voitures

P.C.B

Bre.

72

+ 75 ans :

0,0%

10,0%

20,0%

30,0%

40,0%

50,0%

60,0%

Aucune voiture 1 voiture 2 voitures

P.C.B

Bre.

Ces trois graphiques nous montrent donc que finalement, lorsque l’on fait des

comparaisons au sein même des tranches d’âges, les différences entre les deux

territoires ne sont pas flagrantes, le pays du Centre Bretagne présentant des taux

d’équipement automobile presque similaire à ceux de la région, excepté dans deux

cas de figure : la moindre importance des 15-29 ans sans voiture (11,5% contre

22,3% sur la Bretagne) et, toujours dans cette même fourchette, le pourcentage plus

élevé de jeunes ayant deux voitures (35,6% contre 22,8%).

On a donc bien finalement une population qui semble présenter des valeurs

comparables à celles de la région lorsque l’on met l’accent sur la motorisation au

sein de chaque tranche d’âge.

2) Selon la CSP

Le deuxième tableau permettant d’effectuer des comparaisons entre

populations du pays du Centre Bretagne et de la Bretagne est celui mettant en avant

les relations entre équipement automobile et catégorie socio professionnelle.

73

Catégorie Socio

Professionnelle

Taux de motorisation

Aucune voiture 1 voiture 2 voitures ou + P.C.B Bre. P.C.B Bre. P.C.B Bre.

Agriculteurs 0,5% 0,3% 5,5% 2,2% 14,5% 5,2% Artisans /

Commerçants 0,4% 1% 5% 4,4% 6,1% 7,8%

Cadres, Professions

Intellectuelles

0,3% 1% 2% 5,4% 5,4% 12,9%

Professions Intermédiaires

1% 2,6% 8% 12,1% 13,3% 18,8%

Employés 3,1% 7% 6,5% 11,9% 5% 8,4% Ouvriers 12,7% 9,3% 18,3% 16,4% 33,8% 26,8% Retraités 68,2% 52,3% 49,7% 39,3% 19% 17,3%

Autres Inactifs 13,6% 26,2% 4,8% 8,4% 2,6% 2,6% Total 100% 100% 100% 100% 100% 100%

D’une certaine manière, ces pourcentages rejoignent ceux constatés

précédemment, à savoir la part très importante des retraités parmi les personnes

n’ayant aucune voiture, et ce que ce soit au niveau local (sur le pays, 68% des gens

n’en possédant pas sont retraités) ou à l’échelle régionale (52,3%). Cette part

renforce donc la question des difficultés de déplacements des personnes âgées. Les

autres catégories socio professionnelles offrent des taux relativement similaires d’un

territoire à l’autre, excepté pour les « autres inactifs » qui sont deux fois mieux

équipés dans le pays qu’en Bretagne. De même, les ouvriers ont, eux aussi, un

équipement automobile légèrement supérieurs à ceux de l’échelle bretonne tandis

que les employés du pays apparaissent comme étant légèrement en retrait.

Pour ce qui est des individus possédant une voiture, les différences entre territoires

ne sont pas flagrantes, néanmoins, il apparaît que les retraités du pays soient mieux

équipés que ceux de la région (49,7% contre 39,3%), les cadres et les professions

intermédiaires étant de leurs côtés un peu en retrait.

Enfin, pour les ménages ayant deux voitures ou plus, la catégorie la mieux

représentée en Bretagne est celle des ouvriers (26,8%) tout comme en Centre

Bretagne (33,8%). L’écart n’étant pas forcément très important, il peut cependant

s’expliquer là aussi par la question des moyens de transports collectifs (et sa faible

offre) mais également la concentration de plusieurs industries agroalimentaires

comptant des effectifs importants dans certains pôles qui ne donne pas d’autres

Légende : P.C.B= Pays du Centre Bretagne Bre.= Bretagne

74

choix que la voiture pour s’y rendre lorsque les travailleurs vivent loin de leur lieu de

travail.

De nouveau, la représentation graphique de ces tableaux rend plus prégnante les

différences constatées entre le pays et la région et souligne donc les catégories

socioprofessionnelles en matière de motorisation.

Légende :

P.C.B= Pays du Centre Bretagne Bre.= Bretagne

Agri.= Agriculteurs Emp.= Employés

A.C.= Artisans / Commerçants Ouv.= Ouvriers

C.P.I.= Cadres et Professions Intellectuelles Ret.= Retraités

P.Int.= Professions Intermédiaires A.Ina.= Autres Inactifs

Aucune voiture

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

Agri. A.C C.P.I P.Int. Emp. Ouv. Ret. A.Ina

P.C.B

Bre.

Une voiture

0%10%20%30%40%50%60%

Agri. A.C C.P.I P.Int Emp. Ouv. Ret. A.Ina

P.C.B

Bre.

75

Deux voitures ou plus

0,0%

5,0%

10,0%

15,0%

20,0%

25,0%

30,0%

35,0%

Agri. A.C C.P.I P.Int Emp. Ouv. Ret. A.Ina

P.C.B

Bre.

En résumé, ces deux tableaux permettent de mettre en évidence la

vulnérabilité d’une catégorie de personnes bien définie vis-à-vis de la mobilité : les

personnes de plus de 60 ans (donc globalement les retraités dans le tableau des

CSP). Cela ne va pas sans poser de problèmes du fait de la ruralité du territoire,

l’offre en transport collectif ne permettant donc pas de pallier à l’absence de voiture

comme c’est le cas en territoire plus urbain. Ce manque rend donc difficile pour les

personnes ne disposant pas de moyen de locomotion individuel (automobile) de se

déplacer aisément, notamment sur des distances assez éloignées. Cependant, il est

nécessaire de souligner le fait que le pays du Centre Bretagne a connu un

vieillissement de sa population ces dernières années, par conséquent, les chiffres

mettant en avant les besoins des personnes âgées suivent dans une certaine

mesure l’évolution démographique du pays et l’augmentation du nombre de

personnes âgées.

Par ailleurs, une comparaison « actifs » (agriculteurs, artisans commerçants,

cadres et professions intellectuelles, professions intermédiaires, employés et

ouvriers), « retraités », « autres inactifs » à l’aide d’un tableau et plusieurs

graphiques (présentés ci-après), va nous donner la possibilité de mettre en avant

d’éventuelles dissimilitudes entre territoires.

76

C.S.P Taux de motorisation

Aucune voiture 1 voiture 2 voitures Total P.C.B Bre. P.C.B Bre. P.C.B Bre. P.C.B Bre. Actifs 4% 5,3% 40,8% 43,45% 54,8% 51,2% 100% 100% Retraités 27,6% 26,6% 55,2% 55,8% 17,2% 17,6% 100% 100% Autres Inactifs 41,8% 48% 40,3% 42,7% 17,9% 9, 3% 100% 100%

Actifs :

0,0%

10,0%

20,0%

30,0%

40,0%

50,0%

60,0%

Aucune voiture 1 voiture 2 voitures

P.C.B

Bre.

Retraités

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

Aucune voiture 1 voiture 2 voitures

P.C.B

Bre.

Autres inactifs :

0,0%

10,0%

20,0%

30,0%

40,0%

50,0%

Aucune voiture 1 voiture 2 voitures

P.C.B

Bre.

Là aussi, ces graphiques témoignent d’une absence de différences flagrantes

entre les deux territoires. Les données concernant les retraités montrent une

similitude quasi parfaite entre pays et région, ce qui vient corroborer le tableau

précédent relatif aux tranches d’âges. Pour ce qui est des autres inactifs, on constate

77

qu’ils sont moins souvent en situation d’absence de motorisation ; dans le même

temps, ils sont plus nombreux à posséder deux voitures qu’au niveau régional. Enfin,

en ce qui concerne les actifs, la majorité d’entre eux, et ce aussi bien en Centre

Bretagne qu’en Bretagne ont deux voitures, l’absence totale de véhicule étant

marginale (autour de 4% et 5%).

Afin de rendre cette étude comparative sur la motorisation des ménages du

Pays du Centre Bretagne et de la Bretagne plus complète et illustrée, une dernière

figure, relative à l’absence de voiture selon la tranche d’âge, est ainsi présentée.

Graphique représentant la situation des différentes tranches d’âge vis-à-vis la non-

possession de véhicule individuel

0,0%

10,0%

20,0%

30,0%

40,0%

50,0%

60,0%

15-29 ans 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-74 ans + 75 a ns

P.C.B

Bre.

De nouveau, ce graphique apporte son lot d’informations puisqu’il appuie le

fait que les individus les plus touchés par l’absence de motorisation sont les

personnes âgées (et notamment les plus de 75 ans), que ce soit à l’échelle du pays

ou de la région mais il souligne aussi le fait que les jeunes sont plus frappés par

l’absence de voiture que le reste de la population (hors plus de 60 ans). Une partie

des personnes en âge de travailler (de 30 à 59 ans soit des personnes déjà bien

installées dans la vie active) sont quant à elles plutôt bien équipées et ne semblent

pas souffrir outre-mesure de réels problèmes de mobilité puisqu’à l’intérieur de cette

fourchette, le pourcentage de non-possession de véhicule ne dépasse jamais les

10%. Par conséquent, si problèmes ou contrariétés vis-à-vis des déplacements il y a,

ils ne semblent pas dus directement à l’absence d’équipement automobile.

De part ces pourcentages d’absence de motorisation élevés mais aussi par

une capacité à se déplacer pouvant être rendue plus délicate du fait d’un âge

relativement avancé, il apparaît de manière incontestable que la population retraitée

78

soit celle vers laquelle les améliorations en matière de déplacements doivent être

apportées.

Les raisons les plus fréquemment évoquées pour expliquer ce retard des

personnes âgées dans la possession d’une voiture sont tout d’abord la démographie

puisque le pays subissant un vieillissement de la population, il est normal que la part

des retraités soit importante (bien que celle-ci soit supérieure à leur part dans la

démographie du pays, comme on a pu le constaté précédemment). De plus, le

vieillissement de la population a dans de nombreux cas pour conséquence une

moindre utilisation du véhicule individuel spécialement pour les personnes atteignant

un âge relativement avancé et/ou présentant une perte d’autonomie.

La question des ressources est la deuxième cause avancée à ce sous-

équipement puisque comme nous nous en apercevons avec la carte suivante, les

communes du pays ont un revenu moyen annuel inférieur aux espaces polarisés par

un centre urbain important. Le revenu moyen des foyers fiscaux centre-bretons est

beaucoup moins élevés que ceux enregistrés par exemple en première couronne

rennaise, autour du Golfe du Morbihan etc.…De fait, l’achat d’une voiture, qui est un

investissement conséquent pour tout ménage, l’est encore plus pour les habitants du

pays étant donné la faiblesse globale des revenus comparativement à ceux de la

région.

79

REVENU MOYEN ANNUEL PAR COMMUNE EN 1999 EN BRETAGNE

Cette quasi-dépendance à la voiture individuelle pour les déplacements, couplée au

sous-équipement des ménages en véhicule individuel et à un niveau de vie un peu

plus faible que la moyenne régionale met en exergue le besoin et la nécessité de

réfléchir à des solutions alternatives en matière de transport.

Ce besoin est d’autant plus réel que comme le souligne ce diagramme, le poste de

dépenses « transports » dans le budget des ménages arrive en deuxième position,

devancé seulement par tout ce qui est relatif au logement.

Pays du Centre Bretagne

80

Si la consommation des ménages n’a finalement que peu évoluée en une

décennie (entre 1995 et 2005), cela pourrait être différent dans un futur plus ou

moins proche étant donné la flambée des prix de l’énergie que l’on connaît

actuellement et qui est à craindre à l’avenir. La nécessité pour les ménages d’agir

sur cette thématique est donc réelle d’autant plus que comme il s’agit ici de territoires

ruraux, les déplacements effectués dans la recherche de services se font très

souvent en voiture. Or, ceux-ci étant implantés dans des pôles de taille un peu plus

importante, les personnes vivant dans les communes les plus isolées doivent bien

souvent, pour y accéder, utiliser leurs voitures. Le développement d’une offre en

transport alternatifs satisfaisante pourrait par conséquent être vu d’un bon œil par les

ménages souhaitant réduire leurs dépenses liées à la mobilité.

Evolution de la consommation des ménages par foncti on

0,0%

5,0%

10,0%

15,0%

20,0%

25,0%

30,0%

Logem

ent,

chau

ffage,

écla

irage

Trans

port

Alimen

tatio

n et

boi

ssons

non

alcoo

l...

Autre

s bien

s et s

ervic

es

Loisi

rs e

t cultu

re

Hôtel,

caf

és e

t res

taur

ants

Equipem

ent d

u loge

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Article

s d'h

abille

men

t et c

haus

sure

sSan

Boisso

ns a

lcool

isées

et t

abac

Comm

unica

tions

Educa

tion

1995

2005

Source : Insee

81

C) Les flux

1) Migrations alternantes en Bretagne

En Bretagne, en 2004, 70% des salariés bretons travaillaient hors de leur

commune de résidence1. On appelle ce type de déplacements les migrations

alternantes (ou pendulaires), les personnes effectuant ces déplacements étant des

« migrants alternants ». Cette mobilité s’effectue sur un trajet régulier, quotidien où le

terme « migration » indique la sortie de la commune de résidence et terme

« alternant » indiquant un trajet retour.

Cette part a augmenté de huit points depuis 1999. Une partie de la population habite

en effet de plus en plus loin des centres urbains alors que l’emploi y reste concentré :

59% des emplois se situent dans les pôles urbains qui ne concentrent que 40% de la

population. La Bretagne se distingue toutefois par une relative moindre concentration

de l’emploi dans les pôles urbains puisque 77% des emplois sont situés dans ces

lieux.

La carte ci-dessous permet mieux visualiser le rôle des métropoles régionales les

plus importantes puisque, comme on peut le voir Rennes, Nantes, St Brieuc, Brest,

Lorient ou Vannes agissent comme de véritables « aimants » à automobilistes qui se

dirigent majoritairement vers ces villes pour se rendre sur leur lieu de travail. On

constate par ailleurs un réel déséquilibre entre les flux de Bretagne intérieur et ceux

visant à se rendre vers des villes proches du littoral, la seule exception étant les

liaisons allant sur la métropole rennaise.

1 Source : Octant n°112, Avril 2008, INSEE

82

Afin de mettre l’accent sur les flux nous concernant directement, à savoir ceux

sur le Pays du Centre Bretagne, une carte de flux de ce territoire mais allant

également jusqu’à St Brieuc (pour mieux appréhender le volume de déplacements

vers ce pôle d’emploi) est présentée ci-après. Comme on pouvait s’y attendre, la

commune de Loudéac structure les déplacements au sein du pays puisque c’est vers

ou en provenance de cette municipalité que les chiffres de circulation sont les plus

importants. Ainsi, que ce soit sur la N164 (axe rejoignant la N12 reliant Rennes à St

Brieuc en passant par Merdrignac) ou la D700 (qui rejoint St Brieuc via la commune

d’Uzel), le trafic quotidien était, en 2005, de l’ordre de 5 000 à 10 000 véhicules, avec

même un court tronçon où la circulation atteint 10 000 à 20 000 véhicules par jour.

Les autres voies de circulation les plus importantes présentes sur le pays présentent

quant à elles des chiffres d’importance moindre, l’axe Loudéac – Lamballe (la D768,

passant à proximité de Plouguenast et Moncontour) enregistre de 2 000 à 5 000

véhicules par jour tandis que la route menant de La Chèze à Collinée présente un

faible flux, de l’ordre de seulement 1 000 à 2 000 véhicules quotidiennement. Enfin,

entre Collinée et Merdrignac, deux tronçons enregistrent de 2 000 à 5 000 véhicules

83

par jour et un autre, plus central, voit sa fréquentation osciller entre 1000 et 2000

passages.

Légende :

Source : Agence Technique Départementale – Antenne de Loudéac

84

Cette carte vient donc renforcer une tendance globale qui est le fait que les

pôles d’emplois (Loudéac sur le pays) attirent les gens, il n’est donc pas surprenant

de retrouver les flux de circulation les plus importants sur les axes permettant de s’y

rendre. Mais l’on peut penser aussi que l’axe Loudéac – St Brieuc, permet à un

certain nombre de personnes l’empruntant quotidiennement de rejoindre un pôle

d’emploi encore plus important, à savoir la préfecture des Côtes d’Armor.

2) Migrations alternantes sur le Pays

L’accroissement de la mobilité renforce le phénomène d’étalement urbain, de

plus en plus de communes hébergent une part importante de salariés travaillant dans

les plus grandes villes. L’espace périurbain s’est ainsi agrandi de 159 communes

entre 1999 et 2004 en Bretagne.

Les trois quarts des actifs mobiles parcourent plus de huit kilomètres pour se rendre

à leur travail. Les hommes sont en moyenne plus mobiles que les femmes, quelle

que soit leur catégorie socioprofessionnelle. Lorsqu’ils se déplacent, leurs trajets

sont également plus longs, 26 kilomètres contre 20 pour les femmes. La mobilité

varie aussi selon la catégorie socioprofessionnelle. En Bretagne, comme en France

métropolitaine, les employés quittent moins leur commune pour se rendre au travail.

En outre, lorsqu’ils le font, ils parcourent des distances moindres. Au niveau national,

les cadres et professions intermédiaires sont les plus mobiles. En Bretagne, ce sont

les ouvriers. Cette particularité peut s’expliquer par l’implantation géographique des

établissements de l’industrie agroalimentaire dans certains pôles. Ils concentrent de

nombreux emplois dans des petites et moyennes communes qui ne disposent pas

forcément d’un parc résidentiel suffisant pour ces actifs. Cependant, ils parcourent

moins de distance que les cadres et professions intermédiaires qui vont le plus loin.

Le Pays du Centre-Bretagne n’échappe pas à la règle et suit la tendance que

l’on observe à l’échelle de la région. Ainsi, entre 1990 et 1999, la part des actifs

travaillant dans leur commune de résidence est passée de 58,5% à 47,7%.

Ces chiffres sont variables selon la commune de résidence comme en attestent les

deux cartes ci-après :

85

En 1990, on s’aperçoit que de nombreux pôles, à l’échelle du pays,

réussissaient à maintenir ces actifs sur leur propre territoire. C’est le cas des

communes de Loudéac, Merdrignac, Collinée, Plumieux ou encore Plouguenast par

exemple. Sur ces territoires, c’est plus de 60% des actifs qui vivaient et travaillaient

au sein des limites communales. Et seul cinq communes voyaient moins de 40% de

leur population active effectuer des migrations pendulaires.

Loudéac Merdrignac

Plouguenast Collinée

La Chèze

Uzel

Part des actifs travaillant dans leur commune de résidence en 1999

50% ≤...< 60%

< 30%

≥ 60%

La moyenne est de 47,7 %

Part des actifs travaillant dans leur commune de résidence

40% ≤...< 50%

30% ≤...< 40%

Source : INSEE – RGP 1990 et 1999 ; traitement : Conseils de développement du Pays du Centre Bretagne

LoudéacMerdrignac

Plouguenast Collinée

La Chèze

Uzel

Part des actifs travaillant dans leur commune de résidence en 1990

50% ≤...< 60%

< 30%

≥ 60%

La moyenne est de 58,5 %

Part des actifs travaillant dans leur commune de résidence

40% ≤...< 50%

30% ≤...< 40%

Source : INSEE – RGP 1990 et 1999 ; traitement : Conseils de développement du Pays du Centre Bretagne

Source : INSEE – RGP 1990 et 1999 ; traitement : Conseil de Développement du Pays du Centre Bretagne

Source : INSEE – RGP1990 et 1999 ; traitement : Conseil de Développement du Pays du Centre Bretagne

86

En 1999, la situation a radicalement changée. Une évolution vers une

augmentation de ces migrations est constatée. Ainsi, Loudéac devient la seule

commune du pays où le pourcentage de la population active vivant et travaillant sur

son territoire s’élève à plus de 60%. Merdrignac, Plumieux et Plouguenast

observaient de leur côté un recul de quelques points et passaient dans la fourchette

inférieure, celle regroupant 50 à 60% des actifs vivant et travaillant au sein des

limites communales. Collinée, quant à elle, constatait une baisse de cette part

encore plus importante puisque celle-ci se situe désormais dans la fourchette allant

de 40 à 50%. Loudéac joue donc véritablement son rôle de commune-centre sur le

territoire proche comme peut le jouer sur d’autres espaces des municipalités lui

ressemblant au niveau de sa taille et de la typologie des espaces qu’elles polarisent.

C’est le cas par exemple de Carhaix-Plouguer, Josselin, Châteaulin, Guer…

Parallèlement, ce ne sont plus cinq mais dix-neuf communes où la part des

actifs vivant et travaillant au sein du même territoire est inférieure à 40% (voire 30%

dans sept cas). Il est intéressant de constater qu’en 1999, toutes les communes

bordant Loudéac ont une part inférieure à 40% ce qui peut laisser penser que le pôle

loudéacien s’est renforcé entre 1990 et 1999 et joue plus que jamais un véritable rôle

moteur dans le pays du Centre Bretagne, notamment auprès des communes situées

à proximité directe. Quant aux communes du nord et nord-est du pays, le déficit

constaté pourrait s’expliquer par la présence de communes dynamiques localisées

plus au nord : Saint Brieuc et Lamballe. Ces deux villes bénéficiant d’une aire

d’influence s’étendant jusqu’à la limite nord du pays et attirant donc une part d’actifs

non négligeable, qui ont malgré tout décidé de vivre au sein de ce pays.

Enfin, les dernières données disponibles (datant de 2004) de l’INSEE et

focalisant sur la mobilité des ménages met en avant les taux d’entrants et de sortants

des aires d’attraction des pôles urbains. En ce qui concerne le pays du Centre

Bretagne, seule la commune de Loudéac est évaluée quant aux migrations

pendulaires. On s’aperçoit ainsi qu’environ 30% des actifs quittent l’aire d’attraction

de Loudéac pour aller travailler et quasiment 50% des emplois de cette aire sont

occupés par des actifs qui n’y habitent pas.

87

3) Accès aux services

L’accès aux services pour les personnes résidant dans les territoires ruraux

n’est pas forcément chose aisée. Le pays du Centre Bretagne, de par son caractère

rural, se trouve dans cette situation. En effet, de nombreux individus éprouvent des

difficultés pour rejoindre les lieux où sont localisés les services. Certains

équipements sont localisés seulement dans certains pôles, l’accès pour les gens n’y

résidant pas n’est donc pas évident, surtout dès lors que la personne ne possède

pas de moyens de locomotion propre.

Ainsi, sur le pays, 25 communes (sur un total de 40) ont un niveau

d’équipement inférieur à 30% calculé à partir d’une série de 36 équipements de

référence. Ce sous-équipement entraîne des besoins en mobilité réels et fréquents.

Au niveau de ces communes, les besoins de première nécessité sont bien souvent

offerts mais il se peut que ce soit au niveau des équipements dont le besoin est

moins régulier que le manque se fait sentir. Et pour pallier à ce manque, les individus

doivent effectuer une distance plus ou moins longue selon le service recherché, vers

un pôle plus équipé. Plus le service recherché est « rare », plus la distance a

effectuer sera longue selon la localisation plus ou moins isolée de la commune. De

ce fait, sur le pays du Centre Bretagne, seule deux communes offrent un niveau

d’équipement supérieur à 90% : Loudéac et Merdrignac. Cette concentration dans

deux pôles de la plupart des services rend la fréquentation de ces deux villes

obligatoire pour les habitants des autres communes du pays. Ce besoin en mobilité,

si l’individu ne possède pas de véhicule individuel, peut s’avérer problématique si

l’offre en transport n’est pas satisfaisante.

Malgré tout, quelques communes telles Uzel, Plouguenast ou Collinée

bénéficient d’un statut de pôle que l’on pourrait qualifier « d’intermédiaire » et offrent

des services que les habitants des endroits les plus isolés ne peuvent trouver à

proximité immédiate. Ces personnes là n’ont ainsi pas besoin de se rendre à

Loudéac ou Merdrignac pour subvenir à ces besoins.

Le problème se trouve donc bien lorsqu’il s’agit de bénéficier de services plus rares,

présents seulement dans les deux pôles du pays, et vers lesquels les déplacements

ne sont pas forcément chose facile, surtout pour les populations ne bénéficiant pas

88

forcément de véhicules au premier rang desquelles on trouve les jeunes et les

personnes âgées.

La carte ci-dessous permet de mieux appréhender et d’illustrer cette réalité

grâce au niveau d’équipement présent sur chaque commune du pays.

Ce regroupement des équipements dans certaines communes se traduit par

un zonage du territoire en bassins de vie, définis comme étant un territoire

présentant une cohérence géographique, sociale, culturelle, et économique,

exprimant des besoins homogènes en matière d’activités et de ressources. On

répertorie 8 territoires de ce type au sein du pays. Une typologie à trois niveaux peut

ainsi être dégagée :

� Les espaces sous l’influence d’un pôle de services animant un bassin de vie

avec un niveau d’autonomie du bassin allant de zéro à vingt. On trouve trois

bassins de vie de ce type à l’échelle du pays : celui polarisé par Loudéac

(regroupant dix communes) et bénéficiant d’un niveau d’autonomie de vingt,

celui polarisé par Plémet qui offre un niveau d’autonomie de sept et qui

rassemble sept communes et enfin, celui regroupant huit communes autour

de Merdrignac (avec un niveau d’autonomie de dix-huit).

Loudéac Merdrignac

Plouguenast Collinée

La Chèze

Uzel

NIVEAU D'EQUIPEMENT DES COMMUNES(inventaire communal 1998)

70% <...< 90%

50 <...< 70%

Niveau d'équipement en % d'une série de 36

équipements de référence

Source : INSEE – Inventaire communal 1998

> 90%

30 <...< 50%

< 30%

Source : INSEE – Inventaire Communal 1998

89

� Ceux sous l’influence d’un pôle relais avec une aire d’influence. Ils sont

également au nombre de trois. On trouve le bassin de vie regroupant cinq

communes autour d’Uzel, celui de Plouguenast où seule deux communes

forment le bassin et enfin, celui de Collinée rassemblant six communes, par

ailleurs polarisées par une commune plus importante mais située en dehors

du pays du Centre-Bretagne : Lamballe.

� Enfin, deux communes sont à part : Plessala qui classée comme étant « une

commune rurale bien dotée en services sans aire d’influence » et celle de

Loscouët-sur-Meu qui est un peu dans le même cas de figure que la bassin

de vie autour de Collinée à savoir sous l’aire d’influence directe d’un pôle plus

doté en services : Saint Méen.

Ce zonage en bassins de vie qui approche au plus près l’aire de

déplacements des ménages dans leurs recherches de services de proximité renforce

ce que démontrait la carte précédente à savoir une prégnance sur le territoire du

pays de deux communes : Loudéac et Merdrignac, bien pourvues en services. En

Loudéac(20)

Merdrignac(18)

Plémet(7)

Plessala

Plouguenast Collinée

La Chèze

Uzel

Pôle de services animant un bassin de vie avec niveau d'autonomie du bassin de 0 à 20

Légende

Zonage du territoire en bassins de vie

Saint-Méen

Pôles relais avec aire d'influence

Source : INSEE inventaire communal 1998, octant n°9 8 juillet 2004

Lamballe

Commune rurale bien dotée en services sans aire d'influence

Communes de l'aire d'influence

Source : INSEE Inventaire Communal 1998, octant n°98 Juillet 2004

90

outre, on retrouve l’attraction qu’effectue Lamballe pour les communes localisées au

Nord et Nord-est ainsi que celle, de moindre importance, de Saint-Méen au Sud-est

(notamment sur Loscoüet-sur-Meu).

Après avoir réalisé un diagnostic mobilité sur le territoire du Pays du Centre

Bretagne mettant en avant les difficultés que pouvaient respectivement rencontrer

les jeunes, les adultes (et familles) et les personnes âgées vis-à-vis de l’accès à

l’emploi, aux services et aux loisirs, et en se basant sur le recensement des

possibilités de déplacement sur le pays ainsi que sur des dispositifs présents sur des

territoires du même type (ruraux, avec une proportion d’emplois fonctionnant en

horaires décalés importante…), nous allons pouvoir désormais mettre en avant des

propositions visant à rendre la question de la mobilité sur le territoire du pays plus

accessible à tous.

91

III. Propositions d’amélioration des conditions de mobilité sur le Pays du Centre Bretagne.

Ces différentes propositions ont peu à peu germées tout au long de l’étude et

ont été mises en avant en accord avec non seulement Mr Xavier DOUSSINAULT

(tuteur professionnel) mais aussi avec le « Groupe Mobilité » composé de personnes

issues de diverses structures qu’elles soient sociales (CAF, ANPE etc…) ou

intercommunales (CIDERAL, Hardouinais-Mené, Mené, Uzel près l’Oust).

Ainsi, pour les présenter de manière cohérente, la méthodologie utilisée sera mise

en avant dans un premier temps, puis, dans un deuxième temps, les critères de

sélection ayant permis de déterminer quelles sont les solutions les plus adaptées au

territoire seront détaillés et enfin, dans un troisième et dernier temps, seront

présentées les préconisations privilégiées.

A) Méthodologie

La méthodologie utilisée ayant permis de retenir trois axes permettant de

solutionner, dans une certaine mesure, les impasses et les contraintes que peuvent

présenté la mobilité se décline de la manière suivante :

- La réalisation d’un « diagnostic mobilité »

- Des entretiens avec plusieurs acteurs du territoire

- Des réunions

- Une mise en valeur des publics les plus vulnérables

- Un recensement des nombreuses préconisations pouvant être imaginées

- Le choix de trois axes de travail selon différents critères

La réalisation du « diagnostic mobilité » a donc clairement permis de mettre

en avant des publics rencontrant des obstacles s’agissant de leurs déplacements. Ils

ont pu être identifiés grâce à la recherche de documents « papiers » ou informatique

mais également (et surtout), par de multiples rencontres avec des professionnels qui

ont permis l’assimilation d’un volume d’informations important et très intéressant. Les

personnes rencontrées appartiennent à des structures intercommunales (Mme Le

92

Vraux de la CIDERAL, chargée des questions portant sur la vie sociale, la petite

enfance, les jeunes et les personnes âgées ; Mr Gaudichau de la Communauté de

Communes du Mené, chargé des questions économiques ; Mr Michel, animateur des

services de proximité de la communauté de Communes du Hardouinais Mené ; Mme

Lucas, animatrice économique au sein de la CIDERAL ; Mme Josselin, animatrice

économique sur la communauté de communes d’Uzel près l’Oust et Mr Denis,

directeur des services techniques de Lamballe Communauté), des organismes à

caractères sociaux (Mme Desdouits-Lullien de la CSD (Circonscription Sociale

Départementale) s’occupant des personnes bénéficiaires du RMI ; Mme Grivel du

CLIC Sud’Armor (personnes âgées) ; Mr Prohet du Point Emploi Merdrignac ; Mme

Toutain de l’ANPE ; Mme Renault du CIDF (Centre d’Information sur le Droit des

Femmes) et Mme Chapelain de l’ADALEA (Association intervenant en matière

d’accompagnement, d’écoute et de veille sociale pour les personnes en difficulté)

ainsi que quelques autres acteurs provenant d’horizons différents (des étudiantes de

l’AFPE de St Brieuc (Association pour les Formations aux Professions Educatives)

ayant récolté des informations sur le Pays du Centre Bretagne ; Mme Goasampis du

GRETA de Pontivy (Centre de formation sur les professions du bâtiment, dans la

bureautique, le tertiaire…) ; Mr Michel de l’ADEME ; Mr Madoré de l’entreprise

SCAM et Mr Modicom des Transports Collier (assurant le transport scolaire sur le

secteur de Loudéac).

Ces nombreux rendez-vous divers et variés et touchant véritablement tous les

publics a donc permis d’emmagasiner de nombreuses informations qui, une fois

traitées et analysées ont été restituées durant plusieurs réunions auprès de deux

publics différents : le carrefour social (rencontré à une reprise) et au sein duquel sont

regroupées les personnes intervenants au sein des structures sociales et le groupe

mobilité (réuni trois fois) rassemblant non seulement le carrefour social mais

également d’autres personnes, intéressées par la thématique de la mobilité

(structures intercommunales, communales, chefs d’entreprises, représentants

d’établissements scolaires etc.…).

La première réunion avec le groupe mobilité a permis, après présentation des

contraintes en déplacements, de dégager trois types de situation sur lesquels il serait

souhaitable d’intervenir :

93

- Les actifs sans voiture

- Les inactifs sans voiture

- La réduction du poste « transport » dans le budget des ménages

Suite à l’émergence de ces trois cibles, un tableau a été élaboré afin de répondre à

ces cas de figure selon quatre thèmes inhérents à la problématique de la mobilité.

Ce tableau (présenté ci-après), permet donc de croiser nos trois situations avec

quatre facettes de la mobilité. Il est important de noter qu’il a été réalisé en

n’imposant aucune contrainte qu’elles soient d’ordre économique, juridique,

politique…, il a seulement pour vocation de montrer l’étendue des préconisations

existantes.

94

95

Bien que n’ayant pas la prétention d’être totalement exhaustive, on retrouve

rassemblé au sein de cette grille de nombreux moyens permettant de contribuer à

l’amélioration des déplacements. Afin de pouvoir en informer les personnes suivant

l’étude, deux réunions ont été programmées : la première avec uniquement le

carrefour social et la seconde avec le groupe mobilité.

De ces deux premiers rendez-vous, trois préconisations sont ressorties et ont été

dégagées comme étant « prioritaires », ce qui signifie que ce sont sur ces trois axes

de travail que se sont portés et se porteront le gros des efforts dans les temps à

venir, afin d’en savoir plus et de « creuser » d’une certaine manière les trois

dispositifs retenus. Le dernier rendez-vous a permis justement de présenter auprès

du groupe des précisions quant à ces préconisations.

B) Critères de sélections

Plusieurs critères de sélection ont donc été imaginés afin de retenir des

préconisations d’amélioration de la mobilité de manière « rationnelle », ce qui signifie

la mise en place de dispositifs adaptés aux caractéristiques du Pays du Centre

Bretagne.

En premier lieu, nous avons le nombre de personnes concernées. En effet, il est clair

que plus une mesure sera bénéficiaire au plus grand nombre, plus on peut penser

qu’elle aura un rôle d’une certaine importance auprès du public visé. Néanmoins, il

reste à voir dans quelle mesure cela impactera sur la vie des individus.

En deuxième lieu, il y a la facilité de mise en œuvre. Il est intéressant de savoir si le

dispositif souhaité est réellement novateur ou si au contraire, il est plutôt largement

répandu, notamment sur d’autres territoires. De même, est-ce qu’il sera lourd en

termes de temps pour se mettre en place ou au contraire, son développement sera

suffisamment rapide pour que les premiers utilisateurs puissent en profiter dans un

faible laps de temps.

Fort logiquement, le coût est un aspect qui rentre en compte. Avant de mettre un

système en place, les décideurs porteront une attention toute particulière à ce critère.

C’est évidemment un des volets les plus importants et il n’est pas à négliger.

Néanmoins, le coût est à relativiser par rapport à la qualité de la réponse offerte et à

l’aide que cela apportera aux divers publics. Un dispositif plutôt dispendieux restera

intéressant s’il répond de manière adéquate voire plus qu’adéquate aux demandes et

96

aux besoins de la population. Par exemple, pour revenir au territoire du Pays du

Centre Bretagne, bien qu’ayant un coût important pour la collectivité (estimé à

45 000€ en 2008), le Trans’Cidéral répond de manière très satisfaisante eux

personnes ayant compris tous les bénéfices qu’elles pouvaient tirer d’un service de

ce type. L’aspect du coût est donc très important et à prendre en compte mais il est à

relativiser avec la qualité du service qui sera mis en place et les services rendus à la

population.

Depuis quelques années déjà, et plus encore dans le futur, la question

environnementale est très largement à prendre en compte. En effet, les

préconisations imaginées ne doivent pas négliger cet aspect et doivent, autant que

possible, être inscrite dans une perspective et une logique axée sur le

développement durable.

Par ailleurs, la question sociale est aussi à mettre au premier plan : dans quelle

mesure résout-on le problème ? Est-ce que le dispositif mis en place permettra une

réelle amélioration des conditions de la mobilité et si oui, sur la durée ? Ou est-ce

que, au contraire, cela ne répondra qu’en partie à ces attentes, et sur un laps de

temps plutôt réduit. En outre, la question sociale peut être interprétée selon le public

choisi et notamment des personnes dites « en difficulté ». Dans ce cas de figure, la

question sociale sera donc de voir si le système mis en place donnera la possibilité

aux personnes en recherche de travail, aux personnes ayant des revenus plutôt

faibles…d’améliorer leurs déplacements aux quotidiens et leur ouvrir de nouvelles

portes concernant l’accès à l’emploi principalement mais aussi aux services et aux

loisirs.

Un autre critère à ne pas négliger est celui de la diversité des publics concernés par

la mise en application d’un dispositif. Il s’agit là de voir si l’on cible un public précis ou

si au contraire toute la population est concernée. Par exemple, est-ce que ce que

l’on va mettre en place touche seulement les personnes âgées où, au contraire, nous

avons affaire à un public beaucoup plus hétéroclite, composé de jeunes, adultes,

personnes âgées, actifs et non actifs etc…. Cette notion est donc aussi à prendre en

compte pour mieux appréhender la multiplicité des personnes touchées et pouvant

être touchées par l’élaboration d’une mesure visant à améliorer les conditions de

déplacements.

Enfin, le dernier critère d’appréciation et de sélection en faveur ou défaveur d’une

mesure est sa praticité d’utilisation. Pour expliciter cette notion, on peut penser à la

97

question de savoir si la mise en place d’une préconisation sera lourde au niveau

administratif par exemple mais aussi en temps. Est-ce que cela nécessitera le

rassemblement d’un nombre de personnes plus ou moins important durant des

réunions, que ce soit durant la phase de mise en place de la mesure ou bien une fois

que celle-ci sera « installée » ? Quelle sera la fréquence de ces réunions ? Ce genre

d’interrogations semble être en adéquation avec cette notion de praticité

d’utilisation…

Ainsi, afin de clarifier tous ces éléments qui peuvent apparaître pour certains d’entre

eux plutôt abstraits au premier abord, nous allons désormais mettre en avant la

manière dont ils répondent aux mesures que le groupe mobilité a choisi de réunir

comme étant des pistes d’évolution à creuser dans les temps à venir.

C) Les préconisations privilégiées

Trois des pistes présentes dans le tableau précédemment mis en avant ont

donc été retenues dans un premier temps pour contribuer à l’amélioration des

conditions de mobilité des habitants du Pays du Centre Bretagne.

1) Les PDE / PDIE

Avant de se pencher plus en détail sur la réponse qu’apportent les Plans de

Déplacements (PDE) aux différents critères énoncés précédemment, une

présentation succincte de ce mécanisme s’impose…

Les Plans de Déplacements d’Entreprise (PDE) ont de plus en plus tendance

à se développer. Ceux-ci sont défini comme étant le fait qu’un employeur (entreprise,

collectivité, administration…) décide de s’intéresser aux déplacements de ces

salariés afin de mettre en place des solutions ayant pour but la réduction de l’usage

de la voiture individuelle. Le Plan de Déplacements d’Entreprise s’apparente donc

d’une certaine manière à un plan de déplacement urbain mais à une échelle plus fine

à savoir celle d’un établissement.

98

Le PDE est une démarche d’analyse globale1 de tous les déplacements d’une

entreprise. Il aboutit à la mise en place d’un plan de mobilité. Sont ainsi privilégiées,

toutes les solutions de transport capables de limiter l’utilisation de la voiture

individuelle (vélo, marche à pied, transports en commun, covoiturage, véhicules

propres…).

Les PDE sont avant tout pragmatiques, ils cherchent à concilier les enjeux

environnementaux, les besoins des entreprises et ceux des salariés. En effet, les

transports représentent 35% du dioxyde de carbone (principal gaz à effet de serre)

rejeté dans l’atmosphère. Les entreprises sont donc un acteur parmi d’autres devant

participer à la réduction de ces émissions en aménageant leurs déplacements

notamment dans le cadre des Plans de Déplacements Urbains. Ainsi, en Juin 2005,

près de 250 entreprises se sont lancées dans la démarche des Plans de

Déplacements Entreprises, l’objectif étant de faire monter ce chiffre à 500 dans les

années à venir.

Un PDE s’articule autour de quatre idées clés qui sont Productivité, Mobilité,

Dialogue Social, Budget. Les Plans de Déplacements Entreprises permettent

d’améliorer la productivité car l’organisation de la mobilité de manière rationnelle

permet une optimisation des déplacements qui contribuera à améliorer la productivité

de l’entreprise. Du point de vue de la mobilité, une meilleure étude des déplacements

donnera aux salariés un plus grand choix de solutions de transports et une plus

grande flexibilité horaire. Cette maîtrise des déplacements peut donc se voir comme

une source d’économie ainsi qu’un gain en termes qualité de vie. La mise en place

d’un dispositif de ce type permet également de renforcer et de donner une nouvelle

dimension au dialogue social puisque le réaménagement des conditions de transport

des salariés permettrait de dynamiser la culture de l’entreprise autour d’un projet

fédérateur. Enfin, le dernier aspect se trouvant au cœur de la réflexion sur

l’élaboration est budgétaire. Le budget transport n’est pas évident à évaluer dans

une entreprise car il est intégré à des coûts globaux. Cependant, on sait que le

budget relatif aux migrations pendulaires effectuées par les salariés n’est pas

négligeable et qu’il a une incidence directe sur le revenu des employés. La mise en

place d’un PDE permettrait, de surcroît, d’évaluer avec une plus grande précision les

coûts de transport pour l’entreprise et ses salariés.

1 Source : « Plan de déplacements d’entreprises : Un nouveau défi pour l’entreprise », Plaquette réalisée par l’ADEME.

99

Les avantages issus des Plans de Déplacements d’Entreprise touchent tous les

acteurs du territoire, entreprises, collectivités et salariés. Ces derniers bénéficieront

de nombreuses retombées, qu’elles soient financières ou non. Ainsi, les frais

occasionnés par les migrations pendulaires seront réduits, c’est certainement cet

aspect qui est la source de motivation principale pour un salarié, d’autant plus

lorsque l’on voit le coût du carburant aujourd’hui. Mais d’autres avantages s’offrent à

eux tels que la diminution du stress et de la perte de temps par un plus grand confort

des déplacements, un choix plus large et sans contrainte du mode de déplacements,

la participation à un projet fédérateur et convivial dans l’entreprise qui peut contribuer

à une meilleure intégration ou un renforcement de celle-ci, le maintien en meilleure

forme physique, la valorisation du temps de déplacement ainsi que la participation

individuelle à une action citoyenne destinée à relever le défi du développement

durable.

De son côté, grâce à son PDE l’entreprise pourra en effet diminuer et optimiser

l’ensemble des coûts liés aux transports et donc les charges inhérentes aux

déplacements et au stationnement. Elle améliorera également l’accessibilité du site

pour ses salariés mais aussi pour ses clients, ses fournisseurs et ses visiteurs.

L’engagement de l’entreprise dans une démarche volontaire et citoyenne permettra

de valoriser son image auprès des différents publics. De même, cette volonté de

réorganisation des transports au sein de la firme jouera en faveur d’un dialogue

social renforcé entre les différents partis que sont la direction, les collaborateurs, les

fournisseurs, les clients…En outre, l’esprit d’équipe et la culture d’entreprise sera

développé, le projet de management environnemental sera affirmé (au travers des

démarches qualités par exemple…) et enfin, étant donné toutes les préoccupations

environnementales actuelles, on peut s’attendre à un durcissement de la

réglementation des déplacements (qui pourrait se matérialiser par des dispositifs tels

que la circulation alternée, la mise en place de zones de circulation réduite, de

péages urbains…). La mise en place d’un PDE permettrait d’anticiper tous ces

changements envisageables, par conséquent, le bon fonctionnement de l’entreprise

sera moins affecté.

100

Les collectivités, quant à elles, verront, grâce à cette démarche, une meilleure

intégration des entreprises dans les politiques des collectivités locales (PLU,

SCOT…) et elles soutiendront de manière encore plus efficace l’économie locale. La

sécurité routière se verra elle aussi améliorée et, d’un point de vue plus urbanistique,

des espaces publics pourront être récupérés du fait de la réduction envisageable de

places de stationnement et être affectés à d’autres utilisations.

Pour en revenir à l’adéquation entre critères de sélection et mesures choisies,

nous allons nous pencher dans un premier temps sur le public concerné. Il s’agit ici

des actifs occupés, qu’ils soient véhiculés ou non. Ce sont avant tout les personnes

souhaitant rationnaliser et réduire leurs dépenses énergétiques.

Pour ce qui est de la facilité de mise en œuvre, c’est une démarche qui s’étire sur

une durée allant de 2 à 6 mois (phases d’études… puis ensuite, pour entretenir la

dynamique de PDE, plusieurs manifestations doivent être organisées, plusieurs

conclusions doivent être tirées régulièrement…). Ce n’est donc pas forcément

évident à mettre en place, certaines phases d’études demandent par moment un réel

« travail de fourmi », tel que le recensement des lieux de résidence des salariés, la

diffusion de questionnaires pour en savoir plus sur les modalités de

déplacements…Cela nécessite donc la présence d’une personne ne s’occupant

quasiment que de cela, du moins durant la phase d’études. S’agissant de l’entretien

de la dynamique, une fois que le PDE est lancée, il peut éventuellement être opéré

par une personne désignée à ce titre. En outre, le processus peut se retrouver

démultiplié en fonction du nombre d’entreprises engagées dans une démarche qui

serait du coup celle d’un PDIE.

En ce qui concerne le coût, d’après l’ADEME, il s’évalue entre 30 500€ et 53 500€

selon la taille de l’entreprise. Pour ce qui est des PDIE, la fourchette est plus large

car elle va de 30 000 à 90 000€ selon l’importance de la zone en question, le

contexte géographique, l’étendue de la mission (en termes de nombre d’entreprises

notamment…)1 Par ailleurs, des aides peuvent être obtenues par le biais de

l’ADEME. Celle-ci est susceptible de financer l’étude d’un PDE ou d’un PDIE à

hauteur maximale de 50% dans la limite d’une contribution de 37 500€ par opération.

1 Source : « Guide méthodologique des plans de déplacements inter-entreprises (PDIE) », www.strasbourg.cci.fr

101

Au niveau environnemental, ce dispositif est plutôt positif puisque réduire l’utilisation

de la voiture au profit de modes doux ou des transports en commun en est l’un des

fondements.

Du point de vue de la question sociale, sur un territoire où les salaires sont

relativement peu élevés, la mise en place de PDE/PDIE semble intéressante. En

effet, tout d’abord, cela permettrait aux personnes n’ayant pas de véhicules de

pouvoir covoiturer avec celles en ayant une. Et deuxièmement, l’utilisation d’une

voiture avec plusieurs personnes peut permettre de diviser les frais inhérents aux

déplacements domicile-travail et, par conséquent, réduire la facture énergétique à la

fin du mois.

La question de la praticité d’utilisation est intéressante car tout en étant relativement

bien établie, la démarche de mise en place de Plans de Déplacements d’Entreprise

ou Inter-Entreprises se doit d’être rigoureuse et nécessite un minimum

d’organisation, notamment en ce qui concerne tout ce qui est relatif à la mise en

place du covoiturage et la passation de questionnaire. De plus, il est nécessaire

d’entretenir la démarche dans le temps ce qui passe par l’organisation de

manifestations etc.…

2) L’auto-école sociale

Le principe d’auto-école sociale ayant déjà été présenté précédemment, nous

allons donc nous pencher directement sur la manière dont ce dispositif répond aux

critères de sélection élaborée par le « groupe mobilité ». Pour ce faire, une rencontre

avec Mme Freslon, de la Mission Locale Ouest Côtes d’Armor a été organisée

puisque cette personne est à la base de la mise d’une auto-école à caractère social

localisée sur deux antennes : Lannion et Guingamp. Cette entrevue a donc permis

de mieux cerner ce qu’est finalement une auto-école sociale ainsi que son mode de

fonctionnement.

De fait, le public concerné sera composé de jeunes et adultes présentant des

difficultés en matière d’insertion, d’apprentissage… Ce sont des personnes

sélectionnées par des organismes prescripteurs tels que l’ANPE, les Missions

Locales, la Circonscription Sociale Départementale… Nous sommes donc ici devant

un dispositif ciblant bien un public précis, et, de fait, n’entre a priori pas en

102

concurrence avec des autos écoles plus classiques pour des raisons financières

mais aussi pédagogiques (l’apprentissage en auto-école sociale étant plus proche

des élèves, plus adapté aux difficultés rencontrées).

En ce qui concerne la question de la facilité de mise en œuvre d’une auto-école

sociale, bien que l’on recense prêt de 70 structures de ce type en août 20071, Mme

Freslon a mis le doigt sur le fait que c’est une démarche longue puisqu’entre le début

de la réflexion sur le sujet et l’ouverture de l’auto-école, deux ans se sont écoulés du

fait de la complication notamment des montages financiers et la multiplicité des

financeurs (conseil général, fond dans le cadre des projets de pays etc…).

La création d’une structure de ce type n’est donc pas évidente, le coût étant un des

principaux obstacles à négocier et anticiper…Ainsi, les dépenses d’investissements

pour l’auto-école sociale de Guingamp se chiffrent à 7 000€ (achat de matériel

pédagogique, de mobilier…), quant aux dépenses de fonctionnement, elles sont de

l’ordre de 44000€ par an (rémunération du moniteur, location du véhicule et des

infrastructures immobilières, entretien, assurance…). Par ailleurs, il convient de

rajouter quelques petites charges moins coûteuses mais à prendre en compte

(téléphone, formation continue…).

Du point de vue environnemental, on peut penser que ce dispositif n’est pas

forcément positif puisque quelque part, c’est un encouragement à l’utilisation de la

voiture individuelle. Néanmoins, son rôle social et le grand pas en avant dans l’accès

à l’emploi que permet l’obtention du permis de conduire prennent d’une certaine

manière le pas sur cet aspect…

Enfin, en ce qui concerne la praticité d’utilisation, c’est un système qui ne semble pas

insurmontable à mettre en place et à faire fonctionner, le tout étant de bénéficier des

ressources humaines et financières adéquates au bon fonctionnement du dispositif.

Cependant, une différence pourrait apparaître entre l’auto-école sociale mise en

place à Guingamp et celle pouvant éventuellement être implanté sur le pays. En

effet, durant les discussions ayant eu lieues au sein du carrefour social, l’idée de

réunir auto-école sociale et un atelier qui pourrait s’apparenter d’une certaine

manière à un garage associatif à été envisagé. On pourrait y apprendre et y effectué

des manipulations mécaniques basiques voire, pourquoi pas, « retapé » son

véhicule… Cette innovation là pourrait donc être envisagée à l’avenir et pourrait

1 Source : « Des auto-écoles qui mènent à l’emploi », La Croix, 30/08/07

103

s’intitulée « Mobi’Pass Centre Bretagne », appellation qui tente de regrouper la

notion de mobilité avec un parallèle entre le permis de conduire et son rôle de

passeport à l’insertion.

3) Le Transport à la Demande

Bien qu’étant déjà présent sur une partie du territoire du pays au travers du

service du Trans’Cidéral, le transport à la demande est à classer au premier plan des

solutions à envisagées en ce qui concerne la question de la mobilité, et notamment

sur des territoires de type rural, où les transports en commun restent marginaux.

Le public concerné est très large puisque théoriquement, tout le monde peux utiliser

le transport à la demande. Néanmoins, ce sont très souvent les personnes âgées qui

en profitent le plus, étant donné que ces services ne permettent que rarement de se

rendre au travail du fait de journées et d’horaires de fonctionnement peu compatibles

avec ceux pratiqués sur les lieux d’emplois (qu’ils soient en horaires décalés ou non,

les transports à la demande ne fonctionnant bien souvent que quelques journées ou

demi-journées dans la semaine, comme c’est le cas du Trans’Cidéral par exemple).

Etant déjà présent sur le pays mais aussi dans une très large majorité des

départements français, le transport à la demande peut sembler relativement aisé à

mettre en place puisque largement répandu. Néanmoins, la conséquence de son

investissement fait que tous les paramètres de son développement doivent être bien

mesurés afin de limiter au maximum les éventuels obstacles qui pourraient s’ériger

au fil du temps (comme par exemple, une fréquentation mal évaluée qui nécessiterait

une adaptation du service avec tous les investissements que cela occasionne

derrière).

Le principal obstacle au développement du transport à la demande est son coût. En

effet, celui-ci est très élevé. Par exemple, l’estimation effectuée par la CIDERAL pour

son transport à la demande pour l’année 2008 atteint les 45 000€, ce qui est loin

d’être négligeable…Cependant, la possibilité donnée par exemple aux retraités d’être

mobiles de temps à autres, de pouvoir subvenir à des besoins en matière de

services ou de santé permet de réduire les investissements qui pourraient être

nécessaires sur ces volets là si le transport à la demande n’existait pas (par exemple

104

au travers de la création, le développement où la réhabilitation de structures

accueillant des personnes du troisième âge).

Quant au volet environnemental, on peut penser que l’utilisation du transport à la

demande est plutôt positive puisque nous avons un partage de véhicules entre

plusieurs personnes ce qui contribue donc à réduire l’empreinte environnementale de

chacun. De plus, si les utilisateurs ne pouvaient bénéficier de ce service, ils seraient

contraints d’utiliser leur véhicule individuel quant ils en possèdent un ou de faire

appel à des relations pour que celles-ci puissent les emmener sur le lieu désiré mais

l’on peut penser que dans de nombreux cas, le véhicule serait composé d’un nombre

inférieur en terme d’occupants.

Néanmoins, les transports à la demande sur des territoires ruraux répondent de

manière très satisfaisante à la question sociale. En effet, cela donne des possibilités

de mobilité de manière aisée (on vient vous chercher à domicile) et économique

(coût relativement peu élevé pour l’utilisateur). C’est donc un système très

intéressant pour répondre à ce critère…mais seulement les jours de fonctionnement

du service.

Enfin, dernier critère à évaluer, la praticité d’utilisation. Le transport à la demande est

très commode du fait de la prise en charge et du « dépôt » au domicile. De plus,

étant donné que ce sont les personnes âgées qui l’utilisent le plus, ce sont des

véhicules plutôt bien adaptés à leur capacité de déplacements, contrairement à des

cars classiques par exemple où les mouvements ne sont pas évidents. Deux

contraintes pourraient cependant être signalées : il s’agit de l’obligation de

téléphoner pour réserver son trajet la veille du jour d’utilisation et par conséquent, de

devoir organiser un minimum ces déplacements. Et deuxièmement, les véhicules

peuvent ne pas être adaptés aux personnes à mobilité réduite ce qui pose des

problèmes dans certains cas à l’utilisation de ce service. Il va de soi que ce manque

se doit d’être corrigé.

Au cours de la réflexion sur l’évolution du Transport à la Demande en Centre-

Bretagne, il est apparu qu’il pourrait être intéressant de se pencher sur un

développement du service au niveau des bassins de vie de Loudéac et Merdrignac.

Cette hypothèse demande à être encore « creusée » et le sera à l’avenir dans le

cadre de la poursuite de la réflexion sur le sujet, si celle-ci devient effective.

105

Ces trois préconisations répondent donc toutes de manière différente aux

différents critères de sélection, certaines d’une façon plus efficace que d’autres.

Cependant, il convient de préciser qu’il est évidemment difficile de proposer des

dispositifs qui répondraient de manière optimale sur tous les points orientant le choix

vers tel ou tel type de dispositifs d’améliorations de la mobilité.

Sur un territoire comme celui du Centre Bretagne et pour son devenir, il semble en

effet primordial de pouvoir offrir aux habitants des conditions d’accès à l’emploi et

aux services d’une qualité suffisante pour permettre non seulement aux entreprises

de pouvoir trouver de la main d’œuvre plus facilement puisque certaines d’entre elles

éprouvent des difficultés à recruter, mais aussi, en corollaire, aux particuliers de

pouvoir de leur côté accéder plus facilement au marché de l’emploi ainsi qu’aux

services. Quant aux personnes retraitées, elles peuvent trouver sous certains

aspects les conditions nécessaires à l’amélioration de leur mobilité.

Ces préconisations touchent donc un public relativement large et divers puisque, en

résumé, l’auto-école sociale s’adresse avant tout à un public a priori social, à savoir

les jeunes et adultes n’ayant pas forcément les moyens de financer un permis de

conduite de manière dite « classique » et rencontrant des difficultés d’apprentissage.

De leur côté, les Plans de Déplacements d’Entreprise touchent tous les publics actifs

occupés voire même ceux qui sont inoccupés étant donné la possibilité pour eux, si

la question de la mobilité est le principal obstacle dans leur recherche d’emploi, de

pouvoir éventuellement s’insérer dans un schéma de covoiturage ou, plus ambitieux,

de bénéficier de navettes de transport.

Enfin, le transport à la demande est là aussi utilisable par tout le monde, cependant,

le public semblant le plus l’utilisé et pour qui ce système apparaît comme étant le

plus adapté sont les retraités qui peuvent bénéficier d’un service « porte-à-porte » et

qui peuvent profiter de tarifs plutôt avantageux.

106

Conclusion

La finalité de cette étude commandée par le Pays du Centre Bretagne a donc

été de balayer de la manière la plus complète possible la question de la mobilité sur

le territoire d’étude. Celui-ci semble être à la fois un espace atypique voire « unique »

par certains points mais aussi proche d’autres territoires bretons en ce qui concerne

les problématiques rencontrées. Atypique de par sa situation géographique par

exemple qui lui confère une position centrale en Bretagne qui pourrait être

considérée comme un atout de tout premier plan…si la localisation des

infrastructures de déplacements (notamment routières), suivant très

schématiquement le littoral et rejoignant Rennes, ne le plaçait pas dans une situation

de marginalité assez paradoxale ! Nous avons finalement ici un « territoire central

marginalisé ». Mais ce pays présente aussi des caractéristiques similaires à d’autres

pays au travers notamment de la typologie des emplois, fortement axée sur

l’agroalimentaire. Cette activité pourrait être considérée comme la pierre angulaire de

l’économie centre-bretonne puisque celle-ci reste dynamique, comme le prouve le

taux de chômage très faible (estimé dernièrement aux alentours de 5%). En outre,

après plusieurs décennies de baisse de population, il semblerait que celle-ci se soit

atténuée et que le nombre de personnes vivant sur le territoire ait augmenté

légèrement d’après les derniers recensements. De fait, le Pays du Centre Bretagne

se trouve en quelque sorte à la croisée des chemins : après plusieurs années de

recul démographique, comment continuer à attirer et conserver des habitants sur un

territoire où pour certaines entreprises, le manque de main d’œuvre et de

compétences est parfois réel ? Un des défis du pays se joue donc à ce niveau là :

parvenir à subvenir aux besoins des entreprises ce qui peut être en partie traduit par

la nécessité d’une main d’œuvre relativement jeune…or, le pays a tendance à vieillir.

C’est là aussi un autre « challenge » à relever : faire face au vieillissement de la

population avec tout le lot de décisions et d’aménagements à anticiper. Car bien que

n’étant plus actives, ces personnes ont de réels besoins en matière de services de

tout ordre (besoins de première nécessité, structures médicales) et de loisirs. Or,

l’accès à ces besoins n’est pas toujours évident. C’est, entre autres, dans ce cadre là

que rentre la question de la mobilité.

En effet, comme on a pu le voir au long de cette étude, la thématique des

déplacements est loin d’être aisée sur le territoire, et ce pour plusieurs raisons…

107

Nous sommes tout d’abord en présence d’un territoire où les transports en

communs, bien qu’existant, n’offrent qu’un éventail de déplacements très réduit, que

ce soit en terme de fréquence ou de lieux de desserte, d’autant plus lorsque la

personne ne vit pas à Loudéac ; commune au sein de laquelle passe la quasi-totalité

des transports en commun circulant sur le territoire. Par ailleurs, bien qu’existant sur

le pays comme ailleurs en France, le covoiturage n’est pas encore non plus

pleinement entré dans les mœurs et pratiqué. De fait, le seul moyen de transport

(outre le véhicule individuel) qui semble être efficace actuellement pour des

déplacements de proximité en Centre-Bretagne reste le transport à la demande par

le biais du Trans’Cidéral. Pourtant, celui-ci ne fonctionne pas tous les jours de la

semaine et seulement les après-midi. Et seulement sur une partie du territoire du

pays : la CIDERAL. L’insuffisance en termes de moyens de transports semble donc

là aussi bien réelle.

Dès lors, lorsqu’à ces manques s’ajoute un public qui présente des caractéristiques

rendant leur mobilité difficile pour plusieurs raisons, cette question de la mobilité

revêt encore plus d’importance.

En effet, nous sommes sur un territoire où le revenu moyen est un des plus faibles

de Bretagne. Par conséquent, la capacité à investir dans un véhicule et dans son

entretien peut apparaître plus délicate. De plus, c’est la population âgée qui souffre

le plus de l’absence de motorisation, or, le besoin est réel pour subvenir à des

besoins de première nécessité, d’autant plus que c’est une génération qui a grandie

avec la démocratisation de l’automobile et qui est donc habituée à l’utiliser.

Cependant, pour diverses raisons, notamment financières et de santé, certaines

personnes ne possèdent plus de voiture et se retrouve donc quelque peu démunies

s’agissant de se déplacer. De même, malgré un taux d’équipement automobile des

ménages plutôt satisfaisant, un problème se pose lorsque l’au sein du couple, il n’y a

qu’une seule voiture pour deux personnes. Du fait de la déficience d’autres

possibilités de déplacements, la personne ne bénéficiant pas de la voiture (et qui

reste bien souvent la femme…) se retrouve « bloquée » que ce soit dans la

recherche d’emploi, dans ses migrations pendulaires mais aussi pour accéder à

certains services par exemple.

En résumé, nous avons donc bien là un territoire présentant de réels manques d’un

point de vue « mobilité » et ce sont les citoyens qui en pâtissent. Par conséquent,

afin d’améliorer cette situation, il semble intéressant de regarder ce qui se fait

108

ailleurs, en Bretagne, en France voire en Europe. Et l’on se rend compte que les

dispositifs déjà établis ne manquent pas ! Qu’ils soient relatifs au transport à la

demande, au partage de véhicule (par le biais du covoiturage ou de l’auto-partage), à

l’aide à l’accès au permis de conduire etc.… Des dispositifs existent donc, il faut

néanmoins estimer leur adaptabilité au territoire du pays et à ces spécificités.

Afin de minimiser les risques, une réflexion a été menée sur les différents « types »

de publics observant des obstacles dans leurs déplacements ; publics qui ont été

identifiés à l’aide de statistiques recueillis notamment auprès de l’INSEE mais aussi

avec l’aide de nombreux « experts » étant quotidiennement au contact avec la

population (il s’agit le plus souvent de personnes travaillant dans des structures

sociales présentes auprès des personnes âgées, des adultes en difficulté d’insertion,

des jeunes etc.…). Cette mise en valeur de trois publics, couplée à quatre situations

relatives aux problématiques de mobilité (la mobilité individuelle, la rationalisation

des déplacements, la mobilité des services et le transport collectif) a permis de

dégager un large éventail de solutions envisageables (sans tenir compte de

quelconques paramètres politiques, économiques etc.… ; elles sont juste présentées

comme pouvant répondre à la question de l’amélioration des déplacements de la

population).

Par conséquent, prioriser ce qui pourrait être mis en place n’est pas chose aisée,

cela passe par la confrontation de toutes ces solutions envisagées avec plusieurs

critères rationnels permettant de mieux cerner les réponses adéquates à la

thématique de la mobilité sur le territoire du pays. Autant que possible, ces

propositions doivent être en accord de la manière la plus optimale possible avec des

logiques importantes pour l’espace en question, à savoir des paramètres sociaux,

économiques mais aussi environnementaux.

A la vue de ces impératifs, trois préconisations ont été retenues, touchant un large

éventail de la population, de sorte que les différents types de publics ainsi que les

différents besoins en déplacements puissent bénéficier de cette amélioration de la

mobilité.

Il s’agit de l’auto-école sociale qui permettrait à un public rencontrant notamment des

difficultés d’insertion du fait de l’absence de permis de conduire de pouvoir y

prétendre selon un coût et une pédagogie qui leur est adapté. L’idée de coupler cette

auto-école avec ce qui pourrait s’apparenter à un garage associatif, où des

manipulations mécaniques de base pourrait y être enseigné est envisagé. Afin de

109

proposer un service facilement identifiable, l’idée a été proposée de le nommer

« Mobi’Pass Centre Bretagne ».

Le deuxième moyen de répondre aux manques en matière de transports est la

question du transport à la demande. Celui-ci est n’est présent que sur seulement une

partie du territoire, or, l’étude est ici axée sur la totalité du Pays du Centre Bretagne.

Un travail sur l’évolution et le développement du Trans’CIDERAL déjà existant

pourrait être intéressant notamment au niveau du coût, des espaces desservis (avec

pourquoi pas l’utilisation des bassins de vie de Loudéac et Merdrignac comme

territoires de références), des modalités de déplacements etc.…

Enfin, troisième et dernier de travail à développer : les migrations pendulaires, au

travers notamment des Plans de Déplacements d’Entreprise. Ce concept vise à

proposer aux salariés des alternatives à la voiture individuelle lors de leurs

déplacements domicile-travail. Par le biais de plusieurs enquêtes très fines auprès

du personnel sur leurs modalités de déplacements, des solutions visant à réduire

leur budget « transport » pourront être envisagées, que ce soit par le biais du

covoiturage, du transport en commun (transports publics voire navettes) ou des

modes doux (vélo, marche…).

Bien que n’étant certainement pas parfaites et qu’elles ne pourront jamais résoudre

tous les obstacles liés à la question de la mobilité, ces préconisations semblent,

néanmoins, plutôt adaptées au territoire qu’est le Pays du Centre Bretagne du fait de

ces aspects solidaires et sociaux mais aussi par rapport à la volonté affichée dès le

début de l’étude d’éviter autant que possible l’exclusion de tel ou tel catégorie de

population dans la formulation de propositions d’amélioration de la capacité à se

déplacer. A ce titre, les trois pistes à développer semblent répondre à cette ambition,

bien qu’il apparaît objectivement que certaines personnes, plus en difficulté que

d’autres, se verront attribuer une attention particulière (c’est le cas notamment des

jeunes au travers de l’auto-école sociale et des personnes âgées, majoritairement

utilisatrices du transport à la demande). Par ailleurs, il semble indispensable que,

dans une ère où les nouvelles technologies de la communication se révèlent de plus

en performantes, le Pays du Centre Bretagne « garde à l’œil » ces évolutions

puisqu’il y a fort à parier que celles-ci verront leur rôle dans la gestion et

l’organisation des mobilités s’accroître de plus en plus. Il en va de même en ce qui

concerne le développement et la probable utilisation progressive dans les futures

décennies d’autres types de carburants (biocarburants, essor des véhicules utilisant

110

l’électricité ou autres). L’aspect Nouvelles Technologies d’Information et de

Communication (NTIC) ainsi que celui du délaissement graduel des hydrocarbures

n’est pas à sous-estimer et il est probable que ces deux sujets, pour lesquels une

évolution future est à envisager voire anticiper, deviennent réellement des

préoccupations majeures pour lesquelles les territoires les mieux préparés seront

ceux qui auront anticipé ces bouleversements

Enfin, il convient de repréciser que, bien qu’étant à l’initiative de cette étude, le Pays

du Centre Bretagne n’a pas de réel pouvoir sur la mise en place et l’application de tel

ou tel préconisation, les PDE étant plutôt l’apanage des entreprises, le transport à la

demande, dans l’état actuel, des communautés de communes et l’auto-école sociale,

si l’on s’en tient à ce qui a été fait à Guingamp, se développe au niveau des missions

locales. Malgré tout, le fait que cette réflexion ait été engagée démontre la prise de

conscience du territoire et de ses acteurs (le pays mais aussi le carrefour social, le

groupe mobilité etc.…) qu’un réel problème existe et que la question des

déplacements est un enjeu non négligeable pour le futur développement du territoire

du Pays du Centre Bretagne.

111

Annexes

• Sources

Bibliographie :

- « Charte de développement du territoire du pays du Centre Bretagne »

- « Diagnostic simplifié de la CIDERAL », CIDERAL, fin 2007

- « Mobilité et accès aux services en milieu rural et périurbain : quelles

méthodes d’analyse des besoins ? », Entreprises, Territoires et

Développement, Juillet 2007

- Octant n°98, Juillet 2004, INSEE

- Octant n°112, Avril 2008, INSEE

- « Le Pays du Centre Bretagne », INSEE

- « Projet d’auto école sociale sur le Pays d’Auray », Fédération des

Associations de la Route pour l’Education

- « Services à la demande et transports innovants en milieu rural : de

l’inventaire à la valorisation des expériences. », DATAR/DTT/ADEME,

Novembre 2004

- « Urbanisme et déplacements en Bretagne : évolution et politiques mises en

œuvre », Cyril MASCE, Mai 2003

Comptes-rendus de réunions :

- Carrefour social, sous-groupe mobilité, Réunion du 31 Janvier 2008

- Groupe mobilité, Réunion du 21 Février 2008

- Rendez-vous avec Mme Le Vraux, CIDERAL, 14 Avril 2008

- Rendez-vous avec Mme Desdouits-Lullien, CSD, 15 Avril 2008

- Rendez-vous avec Mme Grivel, CLIC SUD’ARMOR, 16 Avril 2008

- Rendez-vous avec Mr Prohet, Point Emploi de Merdrignac, 22 Avril 2008

- Rendez-vous avec Mme Toutain, ANPE, 23 Avril 2008

- Rendez-vous avec Mme Renault, CIDF, 29 Avril 2008

- Rendez-vous avec Mme Chapelain, ADALEA, 5 Mai 2008

- Rendez-vous avec Mme Goasampis, GRETA, 19 Mai 2008

- Rendez-vous avec Mr Michel, ADEME, 22 Mai 2008

112

- Rendez-vous avec Mr Gaudichau, Communauté de Communes du Mené, 23

Mai 2008

- Rendez-vous avec Mr Michel, Communauté de Communes du Hardouinais-

Mené, 28 Mai 2008

- Rendez-vous avec Mme Lucas, CIDERAL, 30 Mai 2008

- Rendez-vous avec Mr Madoré, SCAM (entreprise), 2 Juin 2008

- Rendez-vous avec Mr Modicom, Transports Collier, 3 Juin 2008

- Rendez-vous avec Mr Jérôme Denis, Services Techniques – Lamballe

Communauté, 9 Juillet 2008

- Rendez-vous avec Mme Josselin, Communauté de communes d’Uzel près

l’Oust, 22 Juillet 2008

- Rendez-vous avec Mme Freslon, Mission Locale Ouest Côtes d’Armor, 29

Juillet 2008

Articles de presse :

- « Le transport rural à la demande », Ouest France, 12/09/06

- « La Mission Locale s’attaque à la mobilité », Le Journal, 3/11/06

- « L’auto-école sociale pour un permis pas cher », Ouest France, 15/06/07

- « Un permis de conduire pour jeunes sans ressources », Le Trégor, 23/08/07

- « Des autos-écoles qui mènent à l’emploi », La Croix, 30/08/07

- « Le permis cher freine l’insertion des jeunes. », Ouest France, 28/11/07, P.6

- « Covoiturage : elle met les gens en contact », Le Télégramme, 30/01/08,

P.13

- « Ticoto.fr : service public de covoiturage », Le Télégramme, 30/01/08, P.13

- « A Carcassonne, la ville paie le permis des jeunes », Ouest France, 3-

4/05/08

- « Entre domicile et travail, les salariés à la peine », Ouest France, 5/5/08

Webographie :

- www.projetdeterritoire.com

- www.viaouest.com

- www.insee.fr

- www.centrebretagne.com

113

- www.cideral.fr

- www.ter-sncf.com

- www.tibus.fr

- « La ligne TER Nord – Sud se développe bien », www.maville.com, Janvier

2008

- www.ticoto.fr

- www.ademe.fr

- www.tribu-covoiturage.com

- www.cityroul.com

- www.certu.fr

- www.projetsdeurope.gouv.fr

- « Distribus, service de transports collectifs à la demande », www.ville-

erquy.com

- www.ockelbo.se

- www.tempi.piacenza.it

- « Le transport en zone rurale : organisations et opportunités pour les

communes », www.uvcw.be

- « Transport à la demande et location de mobylettes dans le pays de Bièvre-

Valloire », www.localtis.fr

- « Mobil’Emploi », www.quimper-communaute.fr

- « Une voiture pour l’emploi », www.ml-vitre.com

- « Une auto-école sociale dans les Côtes d’Armor », www.autoplus.fr

- www.hardouinais-mene.com

- www.mene.fr

- www.3evie.com

Prospectus:

- « Plan de déplacement entreprises : un nouveau défi pour l’entreprise »,

ADEME

- « Le PDE, définition et objectifs », Plaquette réalisée par l’ADEME

- « Trans’CIDERAL », Plaquette d’informations réalisée par la CIDERAL

- « Trans’Com des trois monts », Plaquette réalisée par le Pays de Quintin, le

Pays de Moncontour et Centre Armor Puissance 4

114

Etudes:

- « Etude d’organisation et de gestion des transports de voyageurs », Conseil

Général des Côtes d’Armor

- « Fiche de repérage de la mobilité", Carrefour social du Pays du Centre

Bretagne

-

- « Guide méthodologique des plans de déplacements inter-entreprises

(PDIE) », Chambre de Commerce et d’Industrie de Strasbourg

- « Les migrations alternantes en Côtes d’Armor », Les Cahiers de Côtes

d’Armor Développement

- « La voiture en temps partagé », CERTU

• Glossaire

Auto-école sociale :

Le candidat paye un très faible pourcentage du permis (de 150 à 200€ alors qu’un

permis classique tourne autour de 2000€), le reste est financé par les différents

échelons de la collectivité. Le candidat est présenté par des travailleurs sociaux ou

des animateurs de missions locales.

Ce la ne fait pas concurrence aux auto-écoles « classiques » car le candidat n’aurait

pas eu, a priori, les moyens de financer un permis au tarif habituel, de plus, le mode

d’apprentissage est différent car plus long et plus proche des élèves.

Autopartage :

Mise à disposition d’une (plusieurs) voiture(s) pour plusieurs particuliers ou

entreprises (voitures de fonction) qui se la partagerait selon leurs besoins par le biais

d’une centrale de réservation et d’une carte permettant d’accéder au véhicule.

Covoiturage :

Partage d’un véhicule entre son propriétaire et des passagers dans le but notamment

de réduire les coûts de transports

115

Garage associatif :

Initiation du public à la mécanique dans le cadre d’un atelier équipé. Apprentissage

d’opérations courantes ou plus élaborées qui, dans le futur, pourront s’effectuer de

manière individuelle.

Itinérance des services :

Déplacement des commerces ou des services dans différentes communes.

Utilisation d’un véhicule adapté.

Modes doux :

Les modes doux sont des moyens de transport non polluants à savoir principalement

la marche, le vélo mais aussi d’autres moyens de déplacements plus marginaux tels

que le roller ou la trottinette par exemple…

Moyens de transports alternatifs :

Cela comprend les modes doux ainsi que l’utilisation des transports en commun, le

covoiturage, l’autopartage…

PDE/PDIE :

Les plans de déplacements d’entreprise ou inter-entreprises visent à organiser et

optimiser les déplacements d’un ou plusieurs entreprises afin d’inciter à se détourner

de l’auto-solisme (être seul dans sa voiture). Cela passe principalement, sur un

territoire de type Centre-Bretagne, par le covoiturage, l’utilisation de modes doux,

une réflexion sur les horaires de travail pour voir si un aménagement est

éventuellement possible voire, suite à une étude cartographiée présentant le lieu de

résidence des salariés, la mise en place d’une navette de ramassage.

Transport à la demande :

Le TAD est un dispositif public souple et pratique pour la desserte de secteurs peu

denses. Il fonctionne sur réservation quelques heures ou la veille du déplacement.

Les TAD se distinguent des autres services de transports collectifs par le fait que les

véhicules n’empruntent pas d’itinéraires fixes et ne respectent pas un horaire précis.

Une centrale de réservation se charge alors de la planification et de l’organisation

afin de prendre en charge les voyageurs.

116

Visio-guichets :

Cabine de type « photomaton » dans laquelle l’utilisateur peut répondre à ses

besoins en matière notamment de services administratifs (services à l’emploi par

exemple), sans avoir à se déplacer directement au sein de ces organismes.

117

Summary of the Master Thesis in English:

The internship was spent in the “Pays du Centre Bretagne”. The purpose of

this placement was divided between two parts: the first one (which lasted three

months) was to emphasize on the needs of mobility according to the different publics

and reasons to move; to census the modes of mobility; to have a look on other

territories with the same features (that means rural areas) and how they manage

these questions and finally; to suggest some solutions to improve the transportation

realm on the “Pays du Centre Bretagne”. The second part of the internship was

essentially spent on the organization of a seminar about these questions of mobility

in order to gather all the different protagonists of the territory (elected

representatives, firms, associations and so on).

To achieve these two main tasks, it was important to collect some informations

about the subject, thus, Internet, the newspapers and many meetings with people

working in social structures (aiming to help citizens in their job research, in the

knowledge of their rights for example) were used as sources. At some point, this

amount of informations was enough to start to organize a background in which all the

datas could be gathered in a logical way. As an introduction, the territory was

presented, then, in a first part, the census of the existing offer (in terms of means of

transportation) was pointed up, as a second part, an inventory of different systems

established in the same kind of territories was underlined and as a third and last part,

different propositions to improve the moves on the “Pays du Centre Bretagne” was

suggested (after a couple of meetings with people involving in this question and

gathered into a task group). Three kinds of solutions came up.

- A social driving school (named “Mobi’Pass Centre Bretagne” to emphasize the

point that most of the time, driving license can lead you to a job, especially in

areas with few public transportations). This system provide cheap driving

lessons for a public who can’t afford courses in a “classic” driving school and

who has a professional project (to follow studies, to get a job involving a must-

have driving license…).

- Companies travel plans. This suggestion aim to offer to commuters different

alternatives than the daily use of their own car. It implies the car-sharing, the

118

use of non-polluting means of transportation (especially the use of bikes), to

set up bus lines according to the place where employees live, thus, these

buses would picked up people in there town and bring them to their job. And of

course, they would do the way back on the evening. Today, cars are very

expensive in terms of purchase but also maintenance (insurances, gas…), as

a consequence, the companies travel plans can be an answer to the

commuting costs decrease.

- The “Transport à la demande” (which is difficult to translate into

English…maybe « Demand transport » or « On the request transport” can

suits to this notion). It already exists on a part of the “Pays du Centre

Bretagne” but the idea here would be to think about how it can be developed

in a wider scale (that is to say on almost all the territory) and according to

different timetables. This is a really useful system in rural areas because of its

simple way to use. When you plan to move out for shopping, visiting your

doctor…, you phone to a call-center the day before and give all the

informations they need to book you a place on a vehicle (taxi, small bus…) like

where to pick you up (it can be at home), the place where you want to go and

the times that the vehicle will take you and will bring you back at home.

Of course, as the “Pays du Centre Bretagne” has just a “suggestion power”, it’s not

sure that even one of these proffers will be set up, it all depends on the elected

representatives. Nevertheless, the main purpose of this internship was to show to

people that there is solutions concerning transportations in rural areas and to gather

them around this question during, at least, one demonstration which was a seminar

organized on September 26th. During this meeting, this study was introducing to the

public and then, different stakeholders have talked about the three experiences

described previously which are already embedded in their own territories.