Prix des lycéens autrichiens - apfa.at · Rencontres avec Bernard Friot 2.3 ... « L’échelle de...

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Prix des lycéens autrichiens 2008 Compte rendu Coordination : Anne-Marie JONCHIER, Attachée de coopération pour le français, Amandine SAGNIMORTE, Chargée de mission pour le français, Institut français de Vienne Sous le haut patronage du Ministère autrichien de l’Enseignement, de l’Art et de la Culture

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Prix des lycéens autrichiens

2008

Compte rendu

Coordination :

Anne-Marie JONCHIER, Attachée de coopération pour le français, Amandine SAGNIMORTE, Chargée de mission pour le français, Institut français de Vienne

Sous le haut patronage du Ministère autrichien de l’Enseignement, de l’Art et de la Culture

SOMMAIRE

1. Le projet 1.1. Descriptif 1.2. Déroulement 1.3. Romans sélectionnés 1.4. Partenaires 1.5. Etablissements participants 1.6. Lancement du projet

2. Les auteurs 2.1. Sélection 2008 2.2. Rencontres avec Bernard Friot 2.3. Rencontres avec Marcus Malte 2.4. Rencontres avec Marie-Florence Ehret 2.5. Anne Vantal 2.6. Isabelle Collombat

3. Jurys 3.1. Un jury animé (compte - rendu des débats) 3.2. Compte rendu des délibérations du jury fédéral

4. Remise du Prix 4.1. Cérémonie de remise du Prix 4.1. Salon Litera

5. Remerciements

6. Annexes - Paroles d’élèves : discours de la Présidente du jury, lettres, articles d’écoles - Paroles d’enseignants : lettres, discours de Mme Schallenberg - Paroles d’écrivains - Interview radiophonique sur Canal Académie - Comptes rendus de rencontres avec les auteurs : atelier, interviews - Jurys : règlement des votes par établissement, règlement du jury fédéral - Communication : communiqué de presse, invitation-programme, courrier d’information pour les élèves, affiche

1. Le projet 1.1. Descriptif

S’inspirant du « Prix Goncourt des lycéens » et du « Prix des lycéens allemands », l’Ambassade de France en Autriche a introduit en 2007-2008 le « Prix des lycéens autrichiens ». Ce prix est attribué par des élèves du second cycle à un roman de littérature jeunesse francophone. Il est placé sous le haut patronage du Ministère autrichien de l’Enseignement, de l’Art et de la Culture (BMUKK), en partenariat avec le salon international du livre LITERA de Linz, la maison d’édition Österreichischer Bundesverlag (ÖBV) et le Bureau du livre pour la jeunesse de Francfort. Cette action a pour but

- d’inciter les élèves apprenant le français à lire en continu des textes longs et authentiques en langue étrangère dans le cadre d’un projet responsabilisant, leur accordant une grande autonomie,

- de les familiariser avec la lecture d’œuvres complètes en langue originale, - de leur donner l’opportunité d’argumenter et de défendre un choix personnel devant un public

connu (le groupe-classe) et inconnu (le jury fédéral), de participer à un salon littéraire international où ils pourront rencontrer des auteurs français,

- de valoriser l’enseignement-apprentissage du français en Autriche, - de promouvoir la littérature francophone pour la jeunesse comme outil d’apprentissage du

français langue étrangère. Des stages accompagnent les enseignants s’engageant dans cette opération avec leurs classes. Ils ont pour objectif de leur apporter un complément de formation sur la pratique de la lecture suivie d’une œuvre complète en langue étrangère et les techniques d’argumentation (préparation des jurys). Pendant la période de lecture, les participants ont l’occasion de rencontrer certains auteurs des romans sélectionnés. 1.2. Déroulement du projet : mai – juin 2007 : Sélection des livres par le Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France (Service de coopération éducative et linguistique), en coopération avec le Bureau du livre pour la jeunesse de Francfort (Allemagne).

septembre – octobre 2007 : - campagne d’information et inscriptions des classes participantes, - commande des livres sélectionnés, - présentation du projet dans le cadre de l’action „Österreich liest. Treffpunkt Bibliothek“ (la version autrichienne de « Lire en fête »), le 18 octobre, à l’Institut français de Vienne, en présence de Bernard Friot. novembre 07 : - formation des enseignants participants, - livraison des livres, - lancement du projet dans les classes.

décembre – fin mars 08 : - les élèves lisent les 5 romans sélectionnés, débattent et, rassemblés en jurys, se mettent d’accord sur l’œuvre préférée de leur classe, - ils élisent un/e représentant/e qui défendra leur favori devant le jury fédéral, - les auteurs invités par le Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France tournent en Autriche et rencontrent les classes participantes. Ils animent également des ateliers de lecture avec des enseignants, des élèves ne participant pas au projet, ou des publics divers. avril 08 : Les délégués de toutes les classes participantes, sur invitation de l’Ambassade de France, participent au salon LITERA à Linz. Le jury fédéral se réunit et vote le 24 avril 2008. Le prix, somme de 2500 euros généreusement mise à disposition par la maison d’édition ÖBV Verlag pour financer une tournée fédérale de l’auteur lauréat, est remis le jour suivant.

1.3. Romans sélectionnés :

- Dans la peau des arbres, Isabelle Colombat, Editions du Rouergue, octobre 2007, 218 pages, - Fille des crocodiles, Marie-Florence Ehret, Thierry Magnier, janvier 2007, 191 pages,

- Rien dire, Bernard Friot, Actes Sud junior, février 2007, 94 pages,

- L’échelle de Glasgow, Marcus Malte, Syros, avril 2007, 122 pages,

- Un été Outremer, Anne Vantal, Actes Sud juniors, septembre 2006, 125 pages.

1.4. Partenaires :

- Le Ministère autrichien de l’enseignement, de l’art et de la culture (BMUKK), qui a parrainé le projet,

- La Maison d’édition Österreichischer Bundesverlag (ÖBV), qui a mis le

Prix à disposition, - Le premier salon international du livre de Linz LITERA et la Linzer

Kongressgesellschaft (Société des congrès de Linz), qui ont apporté leur soutien logistique à l’organisation des manifestations liées à la remise du Prix (lecture des auteurs, accueil des jurys et des invités, mise à disposition de locaux au Design Center de Linz),

- Le Bureau du livre pour la jeunesse de Francfort (Allemagne) pour la

sélection de certains romans et l’élaboration de livrets pédagogiques.

1.5. Etablissements participants Pour son année de lancement, le Prix des lycéens autrichiens a rassemblé 120 élèves de 7 Länder : en Basse-Autriche du BG Untere Bachgasse de Mödling, enseignante Mme Kaufmann, avec 16 élèves de classe 7 du BG Amstetten, enseignante Mme Stix, 4 élèves de classe 6

en Carinthie du BG - BRG Alpen-Adria Gymnasium de Völkermarkt, enseignante Mme Blaschun, avec 9 élèves de classe 7 du BG - BRG Villach St. Martin, enseignante Mme Watzenig, avec 22 élèves de classe 7

en Haute-Autriche du BG Schloss Traunsee de Gmunden, enseignante Mme Meingast, avec 7 élèves de classe 7

à Salzbourg, deux classes du BG Zaunergasse, enseignantes Mmes Brugger-Duft et Greifeneder-Denk, avec 22 élèves de classe 6 et 7

au Tirol du BG Sillgasse d’Innsbruck, enseignante Mme Handle, avec 13 élèves de classe 6

à Vienne du BG Heustadelgasse, enseignante Mme Holzer, avec 13 élèves de classe 7 du BG Maroltingergasse, enseignante Mme Grubhofer-Neudeck, avec 5 élèves de classe 8

au Vorarlberg du BG Bludenz, enseignante Mme Schallenberg, avec 9 élèves de classe 7 du BG Gallusstraße de Bregenz, enseignante Mme Thaler, avec 11 élèves de classe 8

1.6. Lancement du projet

Le lancement a eu lieu dans le cadre de la semaine « Österreich liest /

Lire en fête ». A cette occasion, le projet a été présenté à la médiathèque de l’Institut français de Vienne le 18 octobre 2008, en présence de Bernard Friot, auteur de Rien dire (Actes Sud Junior), l’un des cinq romans de la sélection.

« Au début de ce concours je n´ai pas cru, que je vais comprendre des livres français, parce que la langue est un peu difficile donc j´ai eu mes doutes. Mais après chaque livre j´ai noté que la lecture des livres devenait de plus en plus facile.

J´ai aimé les sujets et les thèmes, qui sont très actuels. Mais à mon avis ce qui m´a plu le mieux au « prix des lycéens » c´était qu´on fait la

connaissance des auteurs, qui ont écrit des livres. Je peux recommander le concours à tous les élèves qui apprennent le français comme langue étrangère à l´école ! »

Katharina Loupal, BG XXII Vienne

2. Les auteurs 2.1. Sélection 2008 Les œuvres sélectionnées sont des romans parus entre l’automne 2007 et le printemps 2008 chez des éditeurs de littérature jeunesse de l’espace francophone.

Dans la peau des arbres, Isabelle Colombat, Editions du Rouergue, octobre 2006, 218 pages

Fille des crocodiles, Marie-Florence Ehret, Thierry Magnier, janvier 2007, 191 pages

Rien dire, Bernard Friot, Actes Sud junior, février 2007, 94 pages

L’échelle de Glasgow, Marcus Malte, Syros, avril 2007, 122 pages

Un été Outremer, Anne Vantal, Actes Sud junior, septembre 2006, 125 pages

« Au début c’était difficile de lire en français, mais après la lecture du deuxième livre, ça m’a plu de lire en français. En plus ce sont des livres pas trop difficiles à comprendre. Les contenus sont très intéressants mais aussi un peu bizarres. Ce que j’aime vraiment, c’est que les contenus sont très différents. « L’échelle de Glasgow » est une histoire fantaisiste et amusante, mais le contenu de « Fille des crocodiles » est réelle et représente la situation tragique en Afrique. […]

Christina Bürkle, BG Bludenz

« Le contenu des cinq livres est très différent, mais il y avait une connexion entre eux. On remarque que ce sont des livres pour la jeunesse parce qu’ils traitent de sujets qui concernent les jeunes (le bac, l’adoption…). »

Nina Plank, BG Bludenz

2.2. Rencontres avec Bernard Friot Pédagogue et enseignant de lettres, Bernard Friot s’intéresse depuis longtemps aux pratiques de lectures des enfants et des adolescents. Traversant régulièrement et volontiers le Rhin, il a été pendant quatre ans responsable du Bureau du livre de jeunesse à Francfort.

Il dit "être tombé tout petit dans la lecture". En revanche il affirme détester écrire. Il est pourtant l'auteur d'une quantité d'histoires courtes, rassemblées en plusieurs volumes : Histoires pressées, Nouvelles histoires pressées, Encore des histoires pressées, et de nombreux romans. Plusieurs compagnies professionnelles de théâtre se sont emparé de ces textes pour monter des spectacles, en France et en Suisse. Bernard Friot se définit comme un "écrivain public" : il a besoin de contacts réguliers avec ses jeunes lecteurs pour retrouver en lui-même les émotions, les images dont naissent ses histoires. Il attache aussi une grande importance à la traduction de livres allemands pour la jeunesse car pour lui la traduction est un travail de création aussi noble et passionnant que l'écriture. À ce jour, il a traduit plus de trente romans et albums.

source : Ricochet.org

Durant sa visite en Autriche, Bernard Friot a rencontré les classes - du lycée BG Untere Bachgasse à Mödling, - du lycée BG Sillgasse à Innsbruck, - du lycée BG Bludenz dans le Vorarlberg.

Bibliographie jeunesse (Extrait) :

• Jours de collèges Gallimard jeunesse, Coll. Scripto - 2006 • Peut-être oui La Martinière jeunesse - 2006 • Pressé ? Pas si pressé ! Milan, Coll. Milan poche junior - 2006 • Pour vivre La Martinière jeunesse - 2005 • Un dernier été La Martinière jeunesse, Coll. Confessions - 2005 • Histoires pressées Milan, - 2005 • A mots croisés Milan, Coll. Milan Poche Junior - 2004 • C'est loin, Valparaiso ? Thierry Magnier - 2004 • Histoires pressées CRDP de Languedoc-Roussillon - 2004 • Un autre que moi La Martinière jeunesse - 2003 • Folle Thierry Magnier - 2002 • Nouvelles histoires pressées Milan - 2000

Rien dire a reçu le 30 avril 2008 le « Prix TSR littérature Ados » de la télévision et de la radio suisse romande. (page dédiée à l'émission du Prix TSR littérature Ados 08 : http://www.tsr.ch)

« Un grand merci d’avoir organisé pour mes élèves et moi l’atelier avec Bernard Friot jeudi dernier. Cette rencontre a eu lieu dans une ambiance excellente et détendue et les jeunes se sont prononcés sans la moindre gêne devant cet auteur bien sympathique. Nous avons passé un très bon moment ensemble ! »

Elisabeth Schallenberg, enseignante de français au BG Bludenz

(Vorarlberg)

2.3. Rencontres avec Marcus Malte

Marcus Malte par Marcus Malte

« Un jour, une voyante a affirmé à ma mère que son fils aîné – moi – en était à sa septième vie. La dernière. Celle-ci débute en 1967 à La Seyne-sur-Mer. J’y suis né et j’y suis resté. Devant la mer. J’ai beaucoup rêvé. D’abord, d’être Platini. J’ai passé la majeure partie de mon enfance avec un ballon aux pieds. J’étais plutôt doué. J’aurais pu. Mais une vilaine blessure a mis un terme à ma brève mais prometteuse carrière. J’avais 13 ans quand mon genou gauche a craqué. Boum. Un rêve

qui s’effondre. Ensuite, d’être David Lynch. J’avais 14 ans et je venais de voir Elephant Man. J’ai passé une grande partie de la décennie suivante à bouffer de la pellicule, à concevoir dans ma tête de sublimes images, d’inoubliables dialogues, des scènes d’anthologie, à tourner des trucs bizarres en super 8 et vidéo, à étudier le septième art. Bref, à me faire des films. J’étais plutôt doué. J’aurais pu. Mais c’est le moment où mon premier fils a débarqué à l’improviste. J’avais 23 ans quand il est né. Boum. Un ange qui tombe. Pendant cette période, j’ai aussi rencontré quelques illuminés du type guitariste, bassiste, batteur, chanteur. Manquait plus qu’un pianiste. Je me suis souvenu que j’avais fait des gammes dans une autre vie – mais laquelle ? Je m’y suis remis. J’ai rêvé d’être Queen, Police et U2 réunis. J’ai rêvé d’être Thelonious Monk. J’ai fait de la variété dans les bals, sur des places de villages. J’ai fait du rock dans des MJC et des gymnases. J’ai fait du jazz dans ma chambre. Je n’étais pas très doué. La musique n’a pas perdu grand-chose quand j’ai raccroché les gants (ceux avec lesquels on aurait dit que je martelais le clavier). Boum. Un coup de gong, et le silence qui suit. Je suis devenu projectionniste. Un vrai boulot. Entre-temps, et durant toutes ces années, j’ai lu. De tout. Entre-temps, j’ai écrit. De tout. Beaucoup. Et j’y ai pris goût de plus en plus. J’ai commencé à rêver d’être Steinbeck. Giono. Céline. McCarthy, Garcia Marquez, Goodis, Melville, Crews… J’en oublie certainement et pas des moindres. Mon premier roman est sorti en 1996. J’avais 28 ans. Boum. Un rêve qui se réalise. Enfin. D’autres ont suivi. Des bouquins et des fils - car j’ai décidé de ne faire que des garçons. Et puis j’ai cessé d’être projectionniste. Et puis j’ai continué à écrire. Et puis j’ai chargé et déchargé des camions. Et puis j’ai continué à rêver. Et puis j’ai vendu des choses sur Internet. Tout et n’importe quoi. Ce genre de choses. Et puis j’ai continué à écrire. Et rêver. Et écrire. Et puis voilà. Et parfois… parfois, en relisant ces histoires que j’écris, je me demande ce qu’il a bien pu m’arriver au cours de mes six précédentes vies. »

Source : http://www.marcusmalte.com/

Pour sa première visite en Autriche, Marcus Malte s’est rendu dans les établissements suivants :

- lycée BG Heustadelgasse, Vienne 22 - lycée Untere Bachgasse, Mödling - lycée BG Maroltingergasse, Vienne 16 (compte - rendu de l’interview en annexe) - lycée BG Sillgasse, Innsbruck - lycée BG Bludenz (Vorarlberg) - lycée BG Bregenz (Vorarlberg)

Bibliographie jeunesse :

• De poussière et de sang, Pocket Junior, mars 2007 que renaissent les légendes

• Le chapeau (album) Syros, 2006 • Bandit (tome 1) Pocket Jeunesse, 2005 • Il va venir Syros collection Souris Noire, 2005 • Sous ma couverture Pocket Jeunesse, 2001 • Cent jours avec Antoine et Toine Seuil, 2001

Marcus Malte a obtenu en 2008 pour Garden of love le 39e Grand prix des lectrices de ELLE, catégorie policier

« C'était aussi très positif que les auteurs de „Fille des crocodiles“ et de „L'échelle de Glasgow“ soient venus à l'école pour discuter sur leurs livres. Quant à moi, Mme Ehret et M. Malte étaient très sympathiques et leurs visites m'ont aidé à comprendre les sujets et les messages des livres.. »

Nicole Topf, BG XXII Wien

« J’aime beaucoup « L’échelle de Glasgow », bien que l’auteur Marcus Malte soit un peu curieux (nous l’avons rencontré à Feldkirch). Le contenu de ce livre est une bonne idée et j’ai aimé la combinaison des deux histoires. En lisant, je ne voulais plus m’arrêter, je voulais savoir comment l’histoire continuerait. J’aime aussi sa façon de s’exprimer, il parle très bien des sentiments et on peut vraiment se familiariser avec l’événement. »

Veronika Metzler, BG Bludenz

« Hier s'est déroulé l'atelier de lecture avec M. Marcus Malte. Tous mes élèves étaient très intéressés et très contents du résultat et des informations reçues. Ils ont trouvé intéressant de parler à un auteur francais qui – lui-même - n'est pas toujours sûr de son intention, de son message, de son sujet. Ils ont apprécié sa façon de parler franchement, ne donnant pas de réponses toutes faites. En somme, c'était très réussi et je vous remercie de cette occasion de proposer à des élèves autrichiens cet atelier. Merci aussi à M. Malte. »

Irmentraud Thaler,

enseignante de français au BG Bregenz

(Vorarlberg)

2.4. Rencontres avec Marie-Florence Ehret

« Ma grand-mère répétait souvent: «Il faut bien vivre». Je n'en étais pas très sûre. Plus convaincante me parut la devise des Argonautes : «Vivre n'est pas nécessaire, il est nécessaire de naviguer». Mon premier voyage visait Chiraz et Persépolis. Je m'arrêtai en Turquie. J'étais partie pour ne pas revenir. Je revins. Ensuite il y eut l'Espagne, les Baléares, et puis le Maroc, l'Algérie. En Algérie, je retournai pour une année entière. J'attendis que mon fils ait dix ans pour repartir. Ce fut d'abord le Sénégal, le Mali, le Burkina. Plus tard,

Alexandrie, l'Égypte, le Mali encore une fois, le Portugal, et deux ans plus tard, le Burkina à nouveau, pour y mener un atelier d'écriture, et puis l'Inde du sud, la Mauritanie, Hong-Kong, le Vietnam en 2002 et en 2003, mais aussi la Champagne, les Ardennes, le Cotentin, les Pyrénées... un monde en expansion continue. Pas des vacances, des voyages. Comme l'écriture ».

source : http://mf.ehret.free.fr/

Pour sa première visite en Autriche, Marie-Florence Ehret s’est rendue dans les établissements

suivants : - lycée BG Maroltingergasse, Vienne 16, - lycée BG Schloss Traunsee, Gmunden, - lycée BG Zaunergasse, Salzbourg,

(compte - rendu des rencontres en annexe)

- lycée BG Alpen-Adria-Gymnasium, Völkermarkt (Carinthie) - lycée BG Heustadelgasse, Vienne 22

Des impressions sur sa visite en Autriche sont disponibles sur son site personnel : http://mf.ehret.free.fr/

Bibliographie Jeunesse (extraits) :

• Comme un coquelicot Bayard, 2005 • Et vogue la galère Syros sentiments, juin 2001 • Vol sans effraction Syros, Collection Souris Noire, 2000 • Rapt à Bamako Edicef, 1999 • Mortel coup d'oeil Rageot Cascade Policier 1999 • A cloche-coeur Rageot Cascade,1990

« La visite de Marie-Florence Ehret. Madame Ehret, l’auteur du livre « Fille des crocodiles » était à Vienne le 7 mars 2008 pour répondre à nos questions et pour éclairer les arrière-plans du livre. Elle était très polie et gentille et on avait l’impression qu’elle aimait vraiment écrire. L’atmosphère pendant le dialogue était détendue et chaque élève pouvait poser ses questions. Elle a pris assez de temps pour expliquer tout. En plus, c’était un grand honneur d’avoir la possibilité de parler avec une auteur française surson livre »

Julia Zellhofer, BG XXII Wien

2.5.

Extrait de la présentation des élèves du BG Bludenz

« Après un bac archi-classique, j’ai fait des études de chinois aux « Langues’O » jusqu’au DEA (Institut de langues orientales, Paris). J’ai aussi une licence de lettres et une licence d’anglais. J’ai d’abord enseigné deux ans à l’étranger, puis j’ai travaillé dans l’édition (préparation de copie et correction d’abord, secrétariat d’édition ensuite) et dans la presse (en particulier au magazine LIRE, où j’ai “pigé” comme journaliste pendant des années). J’ai été pendant un temps lexicographe pour la mise au point d’un dictionnaire publié par Hachette et Oxford University Press. Je continue à travailler en pointillé pour la presse (scientifique !), mais mon activité principale, depuis quelques années, est celle d’auteur. Je suis venue tardivement à la littérature jeunesse, puisque j’ai publié mon premier roman pour enfants en 2003. »

source, site du « Prix des incorruptibles » : http://www.lesincos.com

Bibliographie jeunesse : • Pourquoi j’ai pas les yeux bleus Actes Sud Junior, mai 2003 • Chère Théo Actes Sud Junior, février 2004 • Je hais la comtesse Actes Sud Junior, avril 2005 • Le maître des vecteurs Actes Sud Junior, janvier 2006 • La piste Le Chêne Jeunesse, 2006 • Je lis des histoires vraies Diverses collaborations au magazine (Fleurus-Presse)

« Mon favori personnel est « Un été outremer ». J’aime l’histoire de Félicien et sa découverte de ses racines. Le livre est très réaliste pour moi, parce que je connais des jeunes qui sont adoptés ».

Nina Plank, BG Bludenz Dans les livres, on peut bien s’identifier avec le personnage principal. […] je comprends aussi Félicien qui, pendant « Un été Outremer », veut retrouver sa mère biologique.

Maria Bitschnau, BG Bludenz

2.6. Isabelle Collombat Isabelle Collombat est née en 1970. En août 1994, tout juste diplômée de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille, elle a collaboré à Radio Gatashya, une radio à vocation humanitaire pour les réfugiés rwandais de Goma (Zaïre). Elle vit aujourd'hui dans l'Ain et collabore à la conception de manuels d'apprentissage du français pour une maison d'édition allemande. Dans la peau des arbres est son premier roman. source : http://www.prix-chronos.org/auteurs/collombat.htm

et http://www.ricochet-jeunes.org

Elle a dit : „Une personne qui lit le livre et qui dit: „ Maintenant je sais où aller“ - ce serait bien!“

« Mon livre préféré est „Dans la peau des arbres“, mais c'était dommage que l'auteur de ce livre ne soit pas venue chez nous ».

Nicole Topf, BG XXII Wien

« Plus je lisais, plus j’aimais le projet. Les livres étaient bien choisis et les contenus étaient exigeants et parfois amusants et tristes en même temps. ».

Julia Bacher, BG Bludenz

« Ce projet était super, et aussi le choix des livres ». J’espère qu’à l’avenir, d’autres élèves auront la possibilité de participer à un tel projet !

Christina Bürkle, BG Bludenz

« Le projet était vraiment super ; les livres étaient bien choisis, les thèmes

différents et intéressants. Bien que la lecture m’ait parue difficile au début, elle est devenue de plus en plus facile vers la fin de l’étape de lecture. »

Miriam Spau, BG Bludenz

3. Jurys

Le nombre de classes ayant participé au projet (12) ne justifiant pas de jurys régionaux, ce sont les jurys d’établissement qui ont directement élu les romans en lice pour le jury fédéral. Toutes les classes ont été représentées au jury fédéral. Détails des règlements pour les votes en annexe.

3.1. Jurys de classes : ont été classés au 1er rang

Auteur, œuvre : Etablissement :

I. COLLOMBAT Dans la peau

des arbres

M.-F. EHRET Fille

des crocodiles

B. FRIOT

Rien dire

M. MALTE L’échelle de

Glasgow

A. VANTAL Un été

Outremer

BG Völkermarkt x BRG 22 WIEN x BG 16 x BG Salzburg (classe1) x

BG Salzburg (classe2) x BG Villach x BG Mödling x BG Amstetten x BG Innsbruck x BG Bludenz x BG Bregenz x BG Gmunden x Total d’occurrences

sur 12 au 1er rang

1 0 1 7 3

« En lisant, je ne voulais plus m’arrêter, je voulais savoir comment l’histoire continuerait. » […] « C’est intéressant de discuter des livres avec les autres élèves parce que nous avons des opinions différentes. »

Veronika Metzler, BG Bludenz

« Dans « Rien dire », on peut bien comprendre Ibrahim et sa peur de parler devant les autres. Pour moi, c’est aussi un grand problème. »

Maria Bitschnau, BG Bludenz

3.2. Jury fédéral : compte rendu des délibérations

Un jury animé

Le 23 avril 2008, à 15 heures, les 12 élèves représentant les classes ayant participé au premier « Prix des lycéens autrichiens » se sont réunis dans une salle du Design Center de Linz, gracieusement mise à disposition par la Linzer Kongressgesellschaft.

Après avoir pris le temps de se présenter et de faire connaissance, les membres du jury se sont préparés pour le premier tour de vote. Les débats ont eu lieu en français, sans traduction.

Dans un premier temps, chaque roman a été présenté par un ou plusieurs participants, chacun faisant

part à l’assemblée du jugement de sa classe en le justifiant. Au décompte du premier scrutin, « l’Echelle de Glasgow » de Marcus MALTE était en tête avec 7 voix, devançant « Un été outremer » d’Anne VANTAL avec 3 voix, « Dans la Peau des arbres » d’Isabelle COLOMBAT (1 voix) et « Rien dire » de Bernard FRIOT (1 voix).

Jury fédéral, jeudi 24 avril 2008

Le roman arrivant en tête à l’issue du premier tour n’ayant pas réuni les 2/3 des suffrages, un second tour a dû être organisé, conformément au règlement. Chaque membre du jury a dû argumenter pour défendre son choix dans le but de convaincre son auditoire. Ce fut l’occasion d’un débat animé qui donna lieu à des prises de paroles vives et enthousiastes dont certaines portèrent leurs fruits puisque « L’Echelle de Glasgow » a été élu au deuxième tour, à 16 h 30, par 8 voix contre 4 pour « Un été outremer ».

Après une petite pause, le jury s’est de nouveau réuni pour élire son président et préparer avec lui la

cérémonie de remise du prix organisée le lendemain matin, à 11 heures. Sarah SCHWEIGHOFER du lycée BG Zaunergasse de Salzbourg a été élue et Madame Jonchier s’est retirée, laissant aux jeunes gens l’entière responsabilité de l’opération. A 19h15, ils travaillaient encore.

Madame Jonchier a été très touchée par le sérieux, l’engagement, les qualités oratoires et la maîtrise du français des 12 jeunes gens représentant les lycéens autrichiens à Linz.

4. « Maintenant, je suis curieuse du livre ou de l’auteur qui va gagner le prix principal. »

Cindarella Bonetti, BG Bludenz« Ce qui me plaît aussi c’est que les auteurs soient « jugés » par nous et que nous, nous ne soyons pas jugés sur notre français. Merci de m’avoir donné la possibilité de participer à ce projet » Julia Bacher, BG Bludenz

« En plus ces cinq livres me plaisent beaucoup, c’est pourquoi c’était très difficile de choisir seulement un roman qui est mon favori. » Joya Kaserer, BG Bludenz

4. Remise du Prix

4.1. Cérémonie de remise du Prix

La cérémonie de remise du Prix des lycéens 2008 s’est déroulée le vendredi 25 avril à 11 heures, dans la grande salle du Palais des expositions de Linz, mise gratuitement à disposition par la Linzer Kongressgesellschaft (Société des congrès de Linz), organisatrice de la Buchmesse LITERA. Participants :

- représentants institutionnels : M. Brückl, Inspecteur régional pour les lycées en Haute-Autriche, M. Touzenis, Conseiller culturel près l’Ambassade de France, M. Redlhammer, Consul honoraire de Haute Autriche, M. Greif, Président de la Kongressgesellschaft de Linz, Mme Haunschmied, Directrice de programmes de la maison d’édition Österreichischer BundesVerlag (ÖBV), Mme Hemedinger, enseignante de français et déléguée de l’APFA en Haute Autriche, Mme Haller, Institut de littérature pour la jeunesse de Vienne, M. Sauvage, Attaché de coopération éducative et Mme Jonchier, Attachée de coopération pour le français.

- deux auteurs : Marcus Malte et Anne Vantal.

- le jury des élèves : Sarah Schweighofer (Présidente du jury), Lukas Arnold, Alexandra Bieber,

Martin Brandl, Theresa Dullnig, Katharina Hermann, Julia Huber, Andreas Jamnig, Cornelia Obenaus, Marco Schacherl, Nora Spiegel et Julia Zellhofer.

Animation : Renaud Lagabrielle, lecteur d’université, universités de Vienne et de Salzbourg. Public (environ 120 personnes dans la salle) : 9 classes sur les 12 étaient présentes accompagnées de leurs enseignants et de quelques collègues. Seuls les participants les plus éloignés (Vorarlberg, Villach) ne sont pas venus. La cérémonie s’est déroulée en deux temps :

- discours institutionnels (Président de la Linzer Kongressgesellschaft, Conseiller culturel, représentante de l’ÖBV, représentante de l’APFA). Un message de Mme Schallenberg, enseignante de français au lycée BG Bludenz, responsable du centre de ressources pour les langues SPEAK de Feldkirch, formatrice pour le français a été lu par Mme Jonchier.

- remise du Prix par les élèves. Après des lectures d’extraits et des commentaires des élèves sur les œuvres sélectionnées et le projet, la Présidente du jury (Sarah Schweighofer) a annoncé que le Prix des lycéens autrichiens était remis à Marcus Malte pour son roman « L’échelle de Glasgow ».

La cérémonie a été suivie d’un cocktail au restaurant du Palais des expositions.

4.2. Salon LITERA

Cette cérémonie de remise du Prix des lycéens autrichiens a été accueillie en 2008 par le 1er salon international du livre LITERA, à Linz, le vendredi 25 avril 2008 à 11 heures. Le Directeur de la Kongressgesellschaft de Linz (Société des congrès), M. Greif, avait gracieusement mis à la disposition de l’Institut français de Vienne un stand pour présenter ses activités et sa médiathèque ainsi que des ouvrages de littérature représentant l’édition actuelle en langue française. Dans le courant de la matinée du 25 avril, les visiteurs du salon ont pu assister aux lectures de Marcus Malte et d’Anne Vantal (Forum et Salle des congrès).

5. Remerciements… L’Institut français de Vienne remercie tous ceux qui ont participé à ce projet : Les sponsors : les éditions ÖBV, le Salon international du livre LITERA, la Kongressgesellschaft de Linz, Les partenaires : le Ministère autrichien de l’éducation, de l’art et de la culture (BMUKK) et les rectorats, particulièrement celui de Haute-Autriche, le bureau du livre pour la jeunesse de Francfort (Allemagne), le Département des langues romanes de l’université de Salzbourg, « Österreich liest », Les auteurs : Isabelle Collombat, Marie-Florence Ehret, Bernard Friot, Marcus Malte, Anne Vantal, Les éditeurs : Actes Sud junior, L’école des loisirs, Le Rouergue, Thierry Magnier, Syros, Les chefs d’établissements, les enseignants, les élèves et leurs parents, L’Institut français d’Innsbruck, l’Institut de formation pédagogique (PH) de Feldkirch, La librairie française « Bateau Livre » de Vienne.

6. Annexes

• Paroles d’élèves :

- discours de la Présidente du jury

- lettres

- articles d’écoles

• Paroles d’enseignants :

- lettres

- discours de Mme Schallenberg

• Paroles d’écrivains

• Interview radiophonique sur Canal Académie

• Comptes rendus de rencontres avec les auteurs :

- atelier

- interview de Marcus Malte

- interview de Marie-Florence Ehret

• Jurys :

- règlement des votes par établissement

- règlement du jury fédéral

• Communication :

- communiqué de presse

- invitation, programme

- courrier d’information pour les élèves

- affiche

DISCOURS DE SARAH SCHWEIGHOFER, PRESIDENTE DU JURY

« Bonjour Mesdames et Monsieurs, nous sommes le jury du Prix des lycéens autrichiens et nous représentons douze classes de français de toute l'Autriche. Ici nous nous sommes réunis pour élire un parmi cinq livres de jeunesse, écrits par des auteurs français, qui va gagner le prix. Mais d'abord nous voulons vous parler de nos impressions et émotions pendant ce projet et comment tout ça s'est passé.

Cornelia : « C’était un projet entièrement différent de ce que nous avions fait jusqu'à présent. On a gagné des expériences exceptionelles parce qu'on a élargi notre horizon et on a fait des efforts dans la langue française.

Martin : - En plus on a appris beaucoup sur les pays francophones et leurs relations avec la France. Et en étudiant cette littérature on a fait des nouveaux amis avec lesquels on a passé un temps très agréable.

Katharina : - Au delà, on a eu la possibilité d'utiliser le français pour argumenter pendant l'élection du livre préféré. Alors on espère que dans les années suivantes, plusieurs élèves autrichiens auront la possibilité de participer à ce projet et on peut juste le recommander à qui que ce soit. Présentations des œuvres en tandems : Theresa, Lukas, Alexandra, Julia, Nora, Andreas, Julia Marco. Moi (Sarah): Les deux livres les plus aimés étaient l’Echelle de Glasgow et Un été Outremer. Et enfin on a choisi… tada..... L'échelle de Glasgow!!! Bravo bravo… Les raisons pourquoi le livre nous a tous touché le plus, c’est qu’on pouvait s'identifier avec le caractère principal et que les thèmes nous concernent tous dans la vie quotidienne. On a choisi notre livre préféré ! »

LETTRES* « Notre classe de français a participé au prix des lycéens autrichiens. Nous avons dû lire cinq livres en français et rédigé des dossiers de lecture. Après nous avons dû voter pour le meilleur livre. Je suis triste que le livre «L’échelle de Glasgow» ait perdu parce que je pense que c’est le meilleur des cinq livres. Les auteurs de «L’échelle de Glasgow» et «Fille des crocodiles» étaient dans notre classe. Nous avons pu poser des questions aux auteurs. C’était très intéressant de savoir ce que les auteurs pensent de leurs livres et leurs carrières. Le prix est très important pour les auteurs et c’est pourquoi ils étaient là. En avril deux élèves de notre classe doivent aller à Linz. Là, beaucoup de classes discutent quel livre ou quel auteur gagnera le prix. »

Daniel Nejedlik, BG XXII Wien

* Les lettres n’ont pas ou peu été corrigées lorsque la lecture et la compréhension n’en étaient pas gênées

afin de conserver la spontanéité de ces prises de parole.

« J'aimais bien que ma classe participe à ce concours. A mon avis c'était dur de lire cinq livres français et d'écrire des dossiers de lecture en trois mois. En dépit du travail je pense que le concours était une bonne expérience pour toute la classe et que la lecture des livres améliore notre français. C'était aussi très positif que les auteurs de „Fille des crocodiles“ et de „L'échelle de Glasgow“ soient venus à l'école pour discuter sur leurs livres. Quant à moi, Mme Ehret et M. Malte étaient très sympathiques et leurs visites m'ont aidé à comprendre les sujets et les messages des livres. Je pense aussi que vous avez bien organisé le concours et que vous avez nous expliqué clairement les règles. Mon livre préféré est „Dans la peau des arbres“, mais c'était dommage que l'auteur de ce livre ne soit pas venue chez nous. »

Nicole Topf, BG XXII Wien « La première visite de Madame Jonchier : Madame Jonchier nous a rendu visite le 18 février 2008. Elle a nous expliqué que le Prix des lycéens autrichiens était inventé pour rameuter les jeunes en Autriche à la littérature française. Elle a aussi raconté que le Prix est inspiré du Prix Goncourt des lycéens français. En Autriche, il y a une douzaine de classes à travers tout le pays qui y participe. Il faut lire un nombre des livres avec la classe et choisir le meilleur livre. Après, les délégués des classes se rencontreront à Linz, où il faut choisir un vainqueur. Madame Jonchier a expliqué les règles de façon très détaillée et après elle a répondu patiemment nos questions. Cette heure de cours avec Madame Jonchier était très intéressante et informative. On peut être curieux du Prix des lycéens autrichiens. »

Julia Zellhofer, BG XXII Wien « La visite de Marie-Florence Ehret : Madame Ehret, l’auteur du livre « Fille des crocodiles » était à Vienne le 7 mars 2008 pour répondre à nos questions et pour éclairer les arrière-plans du livre. Elle était très polie et gentille et on avait l’impression, qu’elle aimait vraiment écrire. L’atmosphère pendant le dialogue était détendue et chaque élève pouvait poser ses questions. Elle a pris assez de temps pour expliquer tout. En plus c’était un grand honneur d’avoir la possibilité de parler avec une auteur française sur son livre. »

Julia Zellhofer, BG XXII Wien « Au début de ce concours je n´ai pas cru, que je vais comprendre des livres français, parce que la langue est un peu difficile donc j´ai eu mes doutes. Mais après chaque livre j´ai noté que la lecture des livres devenait de plus en plus facile. J´ai aimé les sujets et les thèmes, qui sont très actuels. Mais à mon avis ce qui m´a plu le mieux au « prix des lycéens » c´était qu´on fait la connaissance des auteurs qui ont écrit des livres. Je peux recommander le concours à tous les élèves qui apprennent le français comme langue étrangère à l´école ! »

Katharina Loupal, BG XXII Wien

« Je vous écris parce que je veux m’exprimer sur ce projet de lire cinq livres d’auteurs français. A mon avis, c’était une grande expérience de lire en français, bien que c’était difficile pour comprendre parfois. Mais plus j’ai lu, plus j’ai compris et plus vite j’ai pu lire en français. En plus c’était intéressant de faire la connaissance avec un des auteurs et parler avec lui de son roman. En plus, ces cinq livres me plaisent beaucoup, c’est pourquoi c’était très difficile de choisir seulement un roman, qui est mon favori. Quand même, je me suis décidée pour « l’échelle de Glasgow ». J’aime ce roman le plus parce que le fond est plutôt adressé aux jeunes. Les deux histoires qui se passent dans le livre sont très intéressantes. D’un coté il y a Michaël qui est dans le coma, on ne sait pas pourquoi, et de l’autre son père, qui lui raconte l’histoire de Catfish et Astroman, deux musiciens. Bien que je me trouve en préparation du bac et que c’était un peu stressant de lire ces cinq livres, je trouve que j’ai profité de ce projet ! »

Joya Kaserer, BG Bludenz « Le projet était vraiment super ; les livres étaient bien choisis, les thèmes différents et intéressants. Bien que la lecture m’ait parue difficile au début, elle est devenue de plus en plus facile vers la fin de l’étape de lecture. Le favori de notre classe, c’est le roman « l’échelle de Glasgow » écrit par Marcus Malte, l’auteur que nous avons rencontré en février. Moi, j’ai bien aimé cette rencontre. On a fait connaissance de la personne « derrière le livre » et appris beaucoup de choses intéressantes sur le roman, l’auteur et son inspiration. Je me réjouis donc d’avance des prochaines rencontres avec d’autres auteurs français. Je ne sais pas si c’était une part du projet ou seulement un souhait de notre prof, mais chaque élève a fait devant la classe une présentation sur un livre. J’ai bien aimé cet exercice parce qu’on s’est penché plus intensivement sur un roman, ses sujets et les personnages. Je dois dire que j’avais un peu peur de la dernière étape du projet – la discussion et le vote du meilleur livre à Linz. Moi, j’ai peur de parler français devant les autres, donc je suis vraiment soulagée que le seul garçon de notre classe veuille y aller volontairement. En somme le projet était vraiment une bonne diversion de la routine scolaire et je veux donc vous remercier pour la réalisation du « Prix des lycéens autrichiens ».

Miriam Spau, BG Bludenz « Moi, je suis Maria Bitschnau, lycéenne au BG Bludenz qui a participé au projet de lecture. D’abord, je veux vous dire que j’aime lire et que c’est un de mes passe-temps. C’est la raison pour laquelle j’aime ce projet. Je trouve qu’on a choisi des livres avec des thèmes différents, pour ce projet, cela me plaît beaucoup. Au début il a été un peu difficile de comprendre tout, mais plus j’ai lu, plus j’ai compris. En plus je trouve que lire des livres en français est une grande possibilité d’améliorer son français et de découvrir des mots inconnus. Dans les livres, on peut bien s’identifier avec le personnage principal. Dans « Rien dire » on peut bien comprendre Ibrahim et sa peur de parler devant les autres. Pour moi, c’est aussi un grand problème. Et puis je comprends aussi Félicien qui, pendant « un été Outremer », veut retrouver sa mère biologique. Mais il y a aussi des livres que je n’aime pas. « Dans la peau des arbres » a une langue trop difficile si on lit des livres en français pour la première fois. Même si ce projet est un peu stressant pour l’année du bac, j’aime ce projet et je le recommande à tous ceux qui aiment lire ! »

Maria Bitschnau, BG Bludenz

« Cette idée de faire ce projet était très bonne et je l’ai beaucoup aimée.

Je pense que c’est super d’encourager les élèves autrichiens à lire des livres français.

Au début c’était difficile pour moi de lire des livres en français et je pense que j’ai fait des efforts ! ☺

Au début c’était difficile de lire en français, mais après la lecture du deuxième livre, ça m’a plu de lire en français. En plus ce sont des livres pas trop difficiles à comprendre. Les contenus sont très intéressants mais aussi un peu bizarres, comme dans « Rien dire ». Ce que j’aime vraiment, c’est que les contenus sont très différents. « L’échelle de Glasgow » est une histoire fantaisiste et amusante, mais le contenu de « Fille des crocodiles » est réelle et représente la situation tragique en Afrique. Le seul problème pour moi, c’était de devoir lire des livres en parallèle avec la préparation du bac. Mais ce projet était super, et aussi le choix des livres. J’espère qu’à l’avenir, d’autres élèves auront la possibilité de participer à un tel projet ! »

Christina Bürkle, BG Bludenz « J’ai bien aimé ce projet. Au début, j’étais un peu sceptique parce que c’est ma dernière année à l’école. Je dois passer le bac, apprendre beaucoup et lire les 5 livres n’est pas facile pour moi, particulièrement parce que je ne suis pas très douée en français. Mais à mon avis, cela a changé en lisant les livres.

Au début, lire un livre était difficile pour moi. Mais plus je lisais, plus j’aimais le projet. Les livres étaient bien choisis et les contenus étaient exigeants et parfois amusants et tristes en même temps.

Tout était aussi très bien organisé. On a rencontré l’auteur de « L’échelle de Glasgow » qui est notre livre préféré. C’était une expérience très intéressante. On a aussi beaucoup parlé de ces livres en classe.

Ce qui me plaît aussi c’est que les auteurs soient « jugés » par nous et que nous, nous ne soyons pas jugés sur notre français.

Merci de m’avoir donné la possibilité de participer à ce projet. » Julia Bacher, BG Bludenz

« Je suis Nina, une lycéenne au Gymnasium de Bludenz. Ma classe et moi, nous avons participé au projet de lecture. Personnellement, j’ai bien aimé ce projet. C’est une bonne idée pour encourager les jeunes à lire.

Le contenu des cinq livres est très différent, mais il y avait une connexion entre eux. On remarque que ce sont des livres pour la jeunesse parce qu’ils traitent de sujets qui concernent les jeunes (le bac, l’adoption…).

Mon favori personnel est « Un été outremer ». J’aime l’histoire de Félicien et sa découverte de ses racines. Le livre est très réaliste pour moi, parce que je connais des jeunes qui sont adoptés. J’aime aussi « L’échelle de Glasgow », mais nous avons rencontré l’auteur et il était un peu bizarre. Par contre cette rencontre était utile pour comprendre l’histoire. Je n’aime pas « Rien dire », ce livre est vraiment trop bizarre. « Dans la peau des arbres » et « Fille des crocodiles » sont les plus difficiles à lire. Il y a beaucoup de personnages et un contenu complexe.

Néanmoins le projet me plaît et il est recommandable. On s’habitue à lire en français très rapidement.

Merci d’avoir permis la réalisation de ce projet de lecture. » Nina Plank, BG Bludenz

« Je m’appelle Cindarella Bonetti et suis élève au lycée de Bludenz. Je participe avec ma classe au projet de lecture. Je pense que c’est une bonne idée de faire ce projet pour les lycéens, parce que c’est une bonne opportunité pour améliorer le français et pour faire l’expérience d’un livre écrit pour les Français.

J’aimais faire la connaissance de Marcus Malte parce que son livre est mon livre préféré. J’ai lu son livre après son « atelier de lecture » avec nous et je ne pensais pas que ce livre était intéressant parce que l’auteur a dit qu’il n’avait pas une idée précise pour son livre. Mais, j’ai été surprise positivement en lisant le livre, il me plaît beaucoup et l’idée et le thème sont intéressants et captivants. En plus, il est facile à comprendre et c’est plus agréable à lire si on n’a pas besoin de beaucoup de temps.

Comme le bac approche, j’ai eu moins de temps pour lire et lire signifiait aussi plus de stress à l’école. Maintenant, je suis curieuse du livre ou de l’auteur qui va gagner le prix principal.

Je voudrais vous remercier d’avoir organisé ce projet ! » Cindarella Bonetti, BG Bludenz

« En tant qu’élève au lycée de Bludenz, je voudrais me prononcer sur ce projet de lecture. Dans l’ensemble, j’aime ce projet parce que je lis beaucoup dans mon temps libre et la lecture me plaît. Au contraire, je déteste lire quand je suis stressée et quand j’ai autre chose en tête. Comme j’ai beaucoup de travail en raison de la préparation du bac, la lecture n’était pas toujours un plaisir, surtout quand le livre était difficile à lire comme « Dans la peau des arbres ».

Heureusement j’ai vraiment vécu un progrès concernant mon français. En d’autres mots, ce projet est une bonne expérience. C’est intéressant de discuter avec les autres élèves des livres parce que nous avons des opinions différentes.

J’aime beaucoup « L’échelle de Glasgow », bien que l’auteur Marcus Malte soit un peu curieux (nous l’avons rencontré à Feldkirch). Le contenu de ce livre est une bonne idée et j’ai aimé la combinaison des deux histoires. En lisant, je ne voulais plus m’arrêter, je voulais savoir comment l’histoire continuerait. J’aime aussi sa façon de s’exprimer, il parle très bien des sentiments et on peut vraiment se familiariser avec l’événement. Finalement ce projet change de la « vie scolaire » et c’est une possibilité pour améliorer son français.

Notre professeur, Madame Schallenberg, nous a aussi beaucoup motivés. Je recommanderai ce projet à d’autres élèves et je suis heureuse que notre classe y ait participé. »

Veronika Metzler, BG Bludenz « J’ai absoluement aimée ce projet, parce que nous avons eu la possibilité de lire beaucoup de livre français qu’on ne lit pas normalement. Presque tous les livres m’ont plû et c’était vraiment bien d’entendre les avis d’autres jeunes sur ces livres et discuter avec eux à Linz. A Linz, tout était bien organisé et j’ai fait connaissance de beaucoup de personnes gentilles. Je crois que c’était aussi bien qu’on a dîné avec les auteurs de livre. »

Kathi, BG Bregenz « J’ai bien aimée le projet et je suis très contente d’avoir la possibilité d’aller à Linz. J’aime bien lire et tous les livres m’ont plû. Presque tous les histoires m’ont touchés beaucoup et je peux recommander ce projet à tout le monde. »

Lena, BG Bregenz « J’ai aussi aimé ce projet parce que j’aime aussi lire et les livres ont été très bien. Il y a eu des différents genres et des bons sujets dans chaque livre. Le travail sur les livres était bien parce que j’aime aussi écrire des choses sur les livres, les films, etc. et donner mes pensées et mon opinion sur un sujet. On a discussé sur les livres, mais c’était un peu court : j’aimerais parler un peu plus. Je recommande ce projet à tout le monde parce qu’on apprend beaucoup et on l’opportunité de lire des livres actuels et très bien. »

Duygn, BG Bregenz « Le projet était très interessant mais parfois un peu fatigant à cause de lire si beaucoup. Pour moi les discussions ont été super bien ! »

Antonia, BG Bregenz

« J’ai aimé ce projet parce qu’on a discuté beaucoup, et j’aime bien parler dans le WAPF (« Wahlpflichtfach », option obligatoire). C’était très intéressant et les livres presque tous m’ont plu. »

Feli, BG Bregenz « C’était très intéressant et rigolant de lire et de discuter les livres différents. »

Alina, BG Bregenz « Je pense que le projet était très interressant. On a parlé et discuté beaucoup, bien que je n’aimais pas tous les livres, ça m’a plaît de discuter. »

Nina, BG Bregenz « J’ai aussi aimé ce projet parce qu’on a lu beaucoup de livres. Moi, je ne voudrais pas lire des livres français (freiwillig) [volontairement]. Tous les livres étaient très intéressant et c’était bien que chaque livre a eu un autre sujet. Toutes les histoires m’ont touchée. Et moi aussi, je recommende ce projet à tout le monde. »

Mailin, BG Bregenz

Article pour le compte rendu annuel des activités de l’école, BG Amstetten

« Comment tout a commencé. Grâce à notre professeur de français, Madame Stix, nous, Alexandra Bieber,

Sandra Zablinger et Magdalena Gassner nous sommes engagées dans le projet du « Prix des lycéens autrichiens ». En l’espace de quelques mois, nous devions chacune lire 5 livres choisis par l’Institut français et décider ensemble de celui que nous trouvions le meilleur.

Après quelques débats, nous avions déjà élu notre livre préféré, que nous devions ensuite « défendre » le 24 avril au Design Center de Linz. Or le jury devant lequel nous devions nous battre pour notre livre préféré, composé de 12 membres, c’était nous-mêmes, élèves de toute l’Autriche, qui le formions.

Après des débats longs et animés, la majorité des jurys avait élu son livre préféré : « l’échelle de Glasgow » de Marcus Malte. Mais cela ne s’est pas arrêté là. Le même jour, nous devions encore préparer le programme de la cérémonie de remise du Prix qui se déroulait le jour suivant. Quand nos tâches de jury ont été accomplies, nous avons été invitées à dîner dans un joli restaurant français, en compagnie des deux auteurs favoris, le lauréat Marcus Malte et Anne Vantal. Le vendredi matin, nous avons encore pu assister aux lectures des auteurs avant de réaliser nous-mêmes la cérémonie de remise du Prix. Il ne reste plus qu’à dire que nous sommes heureuses d’avoir participé à ce projet. Non seulement parce qu’il était instructif et drôle, mais aussi parce que nous avons pu lier de nombreuses amitiés là-bas.

Alexandra Bieber (6a) Sandra Zablinger (6b)

Margit Stix, enseignante de français, lycée BG Amstetten

Article pour le compte rendu annuel des activités de l’école, BG Zaunergasse, Salzburg

Prix littéraire des lycéens autrichiens

In Anlehnung an den „Prix Goncourt des lycéens“, ein in Frankreich von SchülerInnen verliehener Literaturpreis, hat die Kulturabteilung der französischen Botschaft in Zusammenarbeit mit österreichischen Schulen heuer erstmals ein Buch-Projekt angeboten, um die französische Kultur und Sprache in österreichischen Schulen zu fördern und SchülerInnen der Oberstufe mit französischer Jugendliteratur bekannt zu machen. Der „Prix littéraire des lycéens autrichiens“ ist ein Literaturpreis, den SchülerInnen aus ganz Österreich verleihen. Heuer nahmen 12 Klassen aus 7 verschiedenen Bundesländern an diesem Projekt teil, unter anderem die 6.Klasse Wahlpflichtfach und die Französischgruppe der 7.Klassen unserer Schule. Die SchülerInnen dieser 12 Klassen lasen 5 Romane aus der aktuellsten französischen Jugendliteratur und stimmten ab, welches Buch ihnen am besten gefallen hatte. Am 24. April wurde ein Vertreter/ eine Vertreterin jeder Klasse nach Linz gesandt, um dort das ausgewählte Buch zu verteidigen. Aus unserer Schule waren dies Julia Huber (6A) und Sarah Schweighofer (7A). Am 25. April 2008 fand im Rahmen der LITERA in Linz die Preisverleihung statt. Alle SchülerInnen der Projektgruppe, in Begleitung von Frau Brugger-Duft und Frau Greifeneder, fuhren nach Linz, um bei der Preisverleihung dabei zu sein. Gewonnen hat das Buch: „L’échelle de Glasgow“ von Marcus Malte. Erfahrungsbericht der Jury-Teilnehmerinnen: Der Aufenthalt in Linz wurde uns vom Institut Français de Vienne ermöglicht, jegliche Spesen wurden retourniert. Es war eine wunderbare Erfahrung, mit SchülerInnen aus ganz Österreich über ein solch heikles Thema wie die Auswahl eines besten Buches zu diskutieren. Doch nicht nur die Unterhaltung auf Französisch und die kulturelle Weiterbildung waren für uns ein voller Erfolg, sondern auch die neu gewonnenen Freunde würden wir um keinen Preis missen wollen. Am ersten Tag lernten wir uns erst einmal kennen und schon kurz darauf tagte die Jury. Wir verteidigten unser „Lieblingsbuch“ und bereiteten die Zeremonie für die Preisübergabe vor. Tags darauf war es dann, nach einem netten Abend und einer etwas kurzen Nacht in der Jugendherberge, auch schon so weit und wir mussten auf die Bühne, um Marcus Malte den Preis zu überreichen. Abschließend können wir nur sagen, dass es ein sehr interessantes Projekt war. Die Vorbereitung fiel uns nicht immer leicht, da wir im Unterricht ständig vor Augen hatten, wie viele Bücher wir noch auf Französisch lesen mussten. Wir glauben, dass wir durch dieses Projekt Neues und Spannendes erfahren haben, auch in Bezug auf verschiedenste Kulturen. Wir hoffen, dass wir nächstes Jahr wieder teilnehmen werden und können dieses Projekt nur weiterempfehlen.

Julia Huber (6A) Sarah Schweighofer (7A)

Entretien pour la radio de Julia Zellhofer, BG Heustadelagasse, Vienne 22

Interview beim Radiosender «Canal Académie» Am 20. Mai 2008 wurden Frau Prof. Holzer und ich, eine Schülerin der 7B, anlässlich der Teilnahme am „Prix des lycéens autrichiens“ zu einem Interview in das „Institut français“ eingeladen. Dort wurden wir von einer Journalistin des «Canal Académie», dem Radiosender der Académie Française zu unseren Eindrücken vom Literaturwettbewerb befragt. Leider gab es einige technische Probleme, da das Interview per Telefon stattfand. Die Wartezeit betrug insgesamt 3 Stunden. Als die technischen Probleme endlich behoben waren, konnte die eigentliche Arbeit, nämlich das Interview beginnen. Es wurde von der Journalistin Krista Leuck direkt vom Studio der Académie aus durchgeführt. Frau Leuck war sehr freundlich und zuvorkommend und versuchte die Fragen auf Französisch nicht zu schwierig zu gestalten.

Frau Prof. Holzer und Julia Zellhofer beim Interview

Sie wollte vor allem wissen, worum es im „Prix des lycéens autrichiens“ ging, wer die Idee dazu hatte und wie die Durchführung abgelaufen ist. Dazu ist zu sagen, dass der „Prix des lycéens autrichiens“ vom französischen „Prix Goncourt des lycéens“ inspiriert ist, bei dem

Schüler in Frankreich einige Bücher lesen müssen und dann entscheiden dürfen, welches das beste Buch ist. Der Grundgedanke hinter dem Projekt ist österreichischen Schülern französische Jugendliteratur näher zu bringen. So durfte unsere Französischgruppe der 7B fünf Bücher lesen und danach wählten auch wir das beste Buch («Dans la peau des arbres» von Isabelle Collombat). Die Entscheidung fiel der Gruppe jedoch nicht wirklich leicht, da alle Bücher sehr interessant waren und jedes Buch ein eigenes wichtiges Thema behandelte. Der Literaturwettbewerb war wirklich eine Bereicherung für uns alle, da die Schüler erkannten, dass sie imstande sind, französische Jugendliteratur ohne Schwierigkeiten zu lesen und sehr froh waren, dass ihnen durch mich die Möglichkeit gegeben wurde, die persönlichen Eindrücke im Interview zu schildern und die neu erworbenen Französischkenntnisse unter Beweis zu stellen.

Großer Dank gebührt dem „Institut français“ und vor allem Anne-Marie Jonchier für die freundliche Zusammenarbeit und die nette Unterhaltung während der, doch ziemlich langen Wartezeit.

Anne-Marie Jonchier und Julia Zellhofer

vertreiben sich die Wartezeit

Julia Zellhofer, 7B

Article pour le compte rendu annuel des activités de l’école, BG Heustadelagasse,

Vienne 22 Prix des lycéens Autrichiens -Jugendliche als Literaturkritiker

Die Französischgruppe von Frau Prof. Holzer der 7 B hat am «Prix des lycéens autrichiens», der 2007/2008 erstmalig für österreichische Schüler veranstaltet wurde, teilgenommen. Das ist ein vom «Institut français de Vienne» - vertreten durch Mme Anne-Marie Jonchier - organisierter Wettbewerb, bei dem fünf französischsprachige Jugendbücher gelesen wurden. Das Buch, das uns am besten gefiel, wurde klassenintern in einem Auswahlverfahren bestimmt. Anschließend wurde unsere Klassenvertreterin Julia Zellhofer nach Linz geschickt, um mit den anderen Schülervertretern einen Sieger zu küren. Ich, die ich sie begleiten durfte, kann nur sagen, dass das kein leichtes Unterfangen war. Aber beginnen wir einmal ganz von vorne, in einer Zeit, als von der kleinen Reise nach Linz noch lange nicht die Rede war…….. Als wir die fünf Bücher «L´échelle de Glasgow», «Rien dire», «Dans la peau des arbres», «Fille de crocodiles», «Un été outremer», deren Lekture die Voraussetzung für die Teilnahme an diesem Wettbewerb war, im November 2007 zu lesen bekamen, waren wir zunächst etwas ratlos und auch ziemlich skeptisch, denn wir wussten nicht so recht, was wir damit anfangen sollten….klar, lesen, aber auf Französisch???. Wir hatten zwar davor schon französische Bücher in gekürzter oder vereinfachter Form gelesen, aber noch nie Jugendliteratur in Originalfassung. Da gab es zu Beginn einige Hürden zu überspringen, aber selbst die hartnäckigsten Skeptiker empfanden von Buch zu Buch eine zunehmende Erleichterung. Das lag aber nicht daran, dass die Bücher leichter wurden, sondern an unserer sprachlichen Weiterentwicklung im Bezug auf diese französische Lektüre. Nun mussten wir das beste Buch bestimmen, das unserer Meinung nach diesen «Prix des lycéens autrichiens 2008» verdienen würde. Diese Abstimmung endete mit einer relativen Mehrheit für «Dans la peau des arbres». Nachdem unser « livre préféré» ausgewählt worden war, musste das Resultat in die Welt, nämlich nach Linz, hinausgetragen werden, wohin jeweils ein Klassenvertreter - mit oder ohne seelischer Unterstützung – am 24. und 25. April hingeschickt wurde.

Die strenge Jury . Diese Jury grübelte am 1.Tag lang Stunde um Stunde, denn die Entscheidung fiel ihnen echt nicht leicht und ein Ergebnis gab es erst nach langen Dikussionen. Im Rahmen der Internationalen Buchmesse LITERA in Linz folgten am 25. April die Lesungen der beiden dort anwesenden Autoren Marcus Malte («L´échelle de Glasgow») und Anne Vantal («Un été outremer»). Die junge Jury ließ die armen Autoren aber ganz schön lange zappeln, denn bevor der Sieger bekannt gegeben wurde, gab es noch jede Menge Reden von diversen Sponsoren und Organisatoren, bevor es zur offiziellen Preisverleihung kam.

Links: Julia Zellhofer Mitte: Marcus Malte (Gewinner) Rechts: Katharina Loupal („seelische Unterstützung von Julia“)

Das Publikum tobte, als folgende Worte ertönten: « Notre livre préféré est L´échelle de Glasgow ». Als glorreicher Sieger dieses Tages ging Marcus Malte hervor, aber auch Julia Zellhofer, die unsere Schule an diesem Wettbewerb ehrwürdig vertreten hatte.

Katharina Loupal 7B BG Heustadelgasse, Wien 22

« Pour moi aussi, ce projet était très intéressant et m'a apporté beaucoup, à mon enseignement ainsi qu'à moi personnellement. Merci aussi d'avoir accueilli mes deux élèves à Linz, elles étaient ravies de ce séjour. »

Irmentraud Thaler,

enseignante de français au BG Bregenz

(Vorarlberg)

« Ce matin, j'ai eu l'occasion de revoir ma classe de terminale et surtout notre délégué, Marco, rentré sain et sauf de Linz.

Marco, normalement peu bavard, avait préparé volontairement un exposé en français sur les débats, le vote, la belle soirée de jeudi soir, la cérémonie de vendredi, les discours, son long entretien avec Marcus Malte (qui -à l'en croire- l'avait reconnu) et son voyage de retour en compagnie de 3 belles filles. Il voulait absolument nous faire part du moindre détail de son séjour en Haute-Autriche.Tu ne peux pas savoir à quel point cette expérience lui avait plu.

Les 12 jeunes gens venant des différents Bundesländer s'entendaient à merveille et ont décidé de se retrouver à Salzbourg cet été lors d'une grande fête. Ainsi, la lecture des cinq ouvrages a créé des liens durables chez ces ados. Ce beau projet a vraiment remporté d'énormes succès sur tous les plans - sur le plan pédagogique et didactique tout d'abord, sur le plan interculturel et émotionnel en plus !! »

Elisabeth Schallenberg,

enseignante de français au BG Bludenz

(Vorarlberg)

« Mes élèves étaient si heureuses de l´avoir fait ! »

Margit Stix,

enseignante de français au BG Amstetten

« Je suis vraiment touchée en lisant la lettre de Marcus Malte. Les élèves apprécient beaucoup qu'un auteur s'adresse à eux avec tant de gentillesse et ils seront donc encore plus motivés pour l'année prochaine...

Elisabeth Meingast,

enseignante de français au BG Gmunden

DISCOURS DE MME SCHALLENBERG, BG BLUDENZ « Nous voilà tous bien arrivés au but – ceci dit, tous les « coureurs » de ce marathon de lecture (dans le sens du terme expliqué dans le Petit Robert : « Epreuve prolongée qui exige une grande résistance ») ! Epuisés les uns, un peu hors d’haleine les autres, mais tous heureux d’avoir relevé ce défi et surtout d’avoir tenu le coup 4 longs mois durant, grâce à une idée de base tout à fait fascinante et à des ouvrages littéraires parfaitement adaptés aux goûts des enseignants aussi bien qu’à celui des jeunes apprenants. Ma petite équipe de jeunes « coureurs », 9 filles et un garçon, tous de grands lecteurs dans leur vie hors scolaire, avait accepté, en octobre dernier, avec stoïcisme et même une certaine réticence l’idée de participer aux Prix des lycéens en Autriche, se fiant à leur professeur sans savoir exactement ce qui les attendrait. Tout a changé le jour où Mme Anne-Marie Jonchier est arrivée en classe afin d’ouvrir formellement et par une intervention expérimentée ce projet de lecture. Dès le premier contact avec les cinq livres, mes élèves de terminale, tous en 4ème année de français, ont été convaincus que derrière ces premières de couverture qu’ils venaient de découvrir pendant ce beau cours d’initiation, ils risqueraient de rencontrer des aventures de lecture captivantes et inoubliables. Moi, en tant que professeur, j’ai très vite défini mon rôle dans cette « course » - j’étais entraîneuse et coach - accompagnatrice et organisatrice qui fixait le calendrier et les horaires, prévoyait les étapes de travail, tenait le journal de bord de la classe et inventait les activités orales et écrites. Pour moi, la théorie de l’apprentissage par les tâches et de la pédagogie actionnelle, avait soudain pris forme : pendant les vives discussions en classe, les présentations PowerPoint faites par les jeunes lecteurs, la très belle rencontre avec un auteur en atelier de lecture et les débats qui précédaient les votes du jury, mes élèves s’exprimaient non pas parce qu’ils étaient en cours de français où il était de rigeur de prendre la parole, mais tout simplement parce qu’ils éprouvaient le besoin de donner leur avis et de nous faire part de leurs sensations. Au fur et à mesure que la classe et moi avons avancé vers le jour « J », le 24 avril 2008, nous sommes devenus complices et compagnons de voyage, réunis par un lien invisible, celui des trames des 5 ouvrages. Cette toute première expérience de lecture n’a pas seulement motivé les jeunes dans leur apprentissage de langue, mais elle a surtout touché leur cœur en provoquant des émotions. A mon avis, ce sont ces émotions, ressenties aussi du côté de l’enseignant/e, qui sont garantes d’un succès de longue durée. » Bludenz, le 23 avril 08.

Elisabeth Schallenberg Professeure de français au BG Bludenz

participant au Prix des lycéens autrichiens avec la terminale 8A/B

Marcus Malte

Le 17 juin 2008

Chers amis lycéens,

Je voulais vous dire encore une fois à quel point j’ai été ravi par mes deux trop

courts séjours en Autriche. Cela m’a permis de découvrir un pays et des villes

que je ne connaissais pas, et surtout de vous découvrir, vous. J’ai déjà effectué de

nombreuses rencontres à travers la France, mais rarement aussi riches et

intéressantes que celles que j’ai vécues avec vous autres. Cela fait du bien de

pouvoir discuter avec des jeunes aussi motivés, des jeunes qui lisent, qui

réfléchissent et qui sont capables d’argumenter sur de nombreux sujets.

J’avoue que j’étais un peu inquiet, au départ, en particulier à cause de la barrière

de la langue. Mais vous m’avez très vite rassuré et je n’en reviens toujours pas de

vos connaissances et de votre aisance en Français. Franchement, je vous admire

et vous envie.

En plus, vous avez très bon goût en matière littéraire, puisque vous avez voté en

majorité pour « L’échelle de Glasgow » ! Je vous en remercie de tout cœur, et

sachez que j’en ai été extrêmement touché.

Bref, tout ça était génial, vous êtes géniaux, et j’espère que l’on aura l’occasion

de se revoir un jour ou l’autre !

Merci et amitiés à vous tous, ainsi qu’à vos professeurs de français qui sont

également formidables.

Marcus Malte

PS : A l’heure où je vous écris, il paraît difficile d’avoir une finale

France/Autriche pour l’Euro 2008 !

«««« Après l'Allemagne, c'est l'Autriche, grâce à l'attention de Frédéric Sauvage et Après l'Allemagne, c'est l'Autriche, grâce à l'attention de Frédéric Sauvage et Après l'Allemagne, c'est l'Autriche, grâce à l'attention de Frédéric Sauvage et Après l'Allemagne, c'est l'Autriche, grâce à l'attention de Frédéric Sauvage et AnneAnneAnneAnne----Marie Jonchier, qui accueille Marie Jonchier, qui accueille Marie Jonchier, qui accueille Marie Jonchier, qui accueille Fille des Crocodiles,Fille des Crocodiles,Fille des Crocodiles,Fille des Crocodiles, et leur auteur. et leur auteur. et leur auteur. et leur auteur.

Grâce à eux, à elle ("ma fGrâce à eux, à elle ("ma fGrâce à eux, à elle ("ma fGrâce à eux, à elle ("ma fille") j'ai pu de Vienne à Vienne rencontrerille") j'ai pu de Vienne à Vienne rencontrerille") j'ai pu de Vienne à Vienne rencontrerille") j'ai pu de Vienne à Vienne rencontrer des des des des lecteurslecteurslecteurslecteurs à Gmunden, Salzburg et Klagenfurt à Gmunden, Salzburg et Klagenfurt à Gmunden, Salzburg et Klagenfurt à Gmunden, Salzburg et Klagenfurt . . . . Merci à eux. Merci à eux. Merci à eux. Merci à eux.

Merci à tous mes jeunes lecteurs autrichiens pour leurs questions, leur Merci à tous mes jeunes lecteurs autrichiens pour leurs questions, leur Merci à tous mes jeunes lecteurs autrichiens pour leurs questions, leur Merci à tous mes jeunes lecteurs autrichiens pour leurs questions, leur attention, leur intérêt et à leurs enseignants, madame Grubhoferattention, leur intérêt et à leurs enseignants, madame Grubhoferattention, leur intérêt et à leurs enseignants, madame Grubhoferattention, leur intérêt et à leurs enseignants, madame Grubhofer----Neudeck, maNeudeck, maNeudeck, maNeudeck, madame dame dame dame Meingast, madame BruggerMeingast, madame BruggerMeingast, madame BruggerMeingast, madame Brugger----Duft, madame Greifeneder Denk, madame Blaschun et madame Duft, madame Greifeneder Denk, madame Blaschun et madame Duft, madame Greifeneder Denk, madame Blaschun et madame Duft, madame Greifeneder Denk, madame Blaschun et madame Holzer Holzer Holzer Holzer

Merci à Amandine Sagnimorte pour son accompagnement vigilant!Merci à Amandine Sagnimorte pour son accompagnement vigilant!Merci à Amandine Sagnimorte pour son accompagnement vigilant!Merci à Amandine Sagnimorte pour son accompagnement vigilant! »»»»

Marie Florence EhretMarie Florence EhretMarie Florence EhretMarie Florence Ehret

"La lecture et l'écriture peuvent-elles influencer le rapport que l'on entretient avec les autres ?

- La lecture -comme l'écriture- permet de mettre des mots sur les émotions, les angoisses, les fantasmes, les désirs qui nous agitent. J'ai grandi avec les livres : des livres très divers, séries policières, romans historiques, bandes dessinées, textes classiques, revues, livres de cuisine, encyclopédies... J'ai eu la chance, et je l'ai préservée, de pouvoir lire en toute liberté. J'essaye d'écrire de même, en me laissant surprendre par les images et les voix qui traversent mon esprit. Je ne sais d'où elles viennent, sans doute à part égale de moi-même et de tout ce qui m'entoure. Je cherche les mots, les formes qui permettent à chacun de comprendre et les autres et soi-même. Si la littérature ne fait pas lien entre les êtres humains, elle est vide et inutile."

Bernard Friot, (source http://www.tsr.ch, page dédiée à l'émission

« Lire Délire » du Prix TSR de littérature Ados)

Interview radiophonique sur Canal Académie Site Internet de la radio Canal Académie à l’adresse www.canalacademie.com/Le-Prix-des-lyceens-autrichiens.html où sont proposés, en français et en allemand, un article de présentation du projet ainsi que l’enregistrement audio de l’interview de Mme Jonchier, Mme Holzer et Julia Zellhofer (lycée BG Heustadelgasse, Vienne)

Recueil de réactions/ impressions d’élèves de la classe 8A/B après l’atelier : « Pour nous, c’est la première fois que nous avons l’occasion de discuter avec un Français qui ne parle pas allemand et cette situation authentique nous encourage à nous exprimer. » « Je suis déçue que cet auteur nous dise de ne pas avoir d’inspiration au départ. » « Un auteur « bizarre ». Je ne comprends pas qu’il refuse de lire ses textes ! Est-ce que cela veut dire qu’il ne s’identifie pas à ce qu’il écrit ? » « Il nous explique qu’il construit les phrases comme de la musique, qu’il « compose » avec les sons des mots. Alors, pourquoi n’aime-t-il pas les entendre en lisant à haute voix ? Pour moi, c’est une contradiction. »

Les élèves du lycée Maroltingergasse

rencontrent

Marcus MALTE

Est-ce que dans votre livre, il y a une part autobiographique ?

Aucun de mes livres n’est autobiographique. Raconter ma vie ne m’intéresse pas et je ne pense pas que cela intéresse le lecteur non plus. Cependant, j’utilise parfois des petits bouts de réalité, que je remodèle afin de les insérer dans une histoire. Par exemple, dans « L’échelle de Glasgow », c’est un vrai guitariste qui a inspiré le personnage d’Astro Man. Il est vrai également que j’ai fait moi-même de la musique dans ma jeunesse. Et que j’ai un fils de seize ans… Alors où s’arrête la réalité et où commence la fiction ?

Quand et pourquoi avez-vous commencé à écrire ? Jeune. J’ai commencé jeune, je ne sais plus, vers l’âge de 10 ou 11 ans. Je commençais des histoires que je ne finissais jamais. Je pense que c’est simplement le plaisir de lire qui m’a donné envie d’écrire. Depuis, je n’ai pas arrêté. A l’adolescence, j’ai écrit pas mal de paroles de chansons, parce que je faisais partie d’un groupe de musique.

C’était vous qui chantiez ? Certainement pas ! Non, non, je ne sais pas chanter, j’écrivais les textes et je jouais du clavier. Et pour le chant, je laissais ça au chanteur. Quand j’ai enfin réussi à terminer un roman, je devais avoir 20 ou 22 ans. Mais aucun éditeur n’en a voulu. Ils l’ont tous refusé, et je pense qu’ils avaient bien raison ! Pour voir mon premier roman publié, il m’a encore fallu attendre quelques années.

Ce premier roman, il a eu du succès ? Qu’est-ce que c’est le succès ? Si c’est vendre beaucoup de livres, alors pas vraiment. Il a eu ce qu’on appelle un succès critique, mais pas public : c’est-à-dire que les journalistes, les critiques ont bien accueilli le livre. Je ne vends pas énormément de livres... pour l’instant en tous cas.

Et est-ce que vous savez qui vous lit ? Non, je ne sais pas. Sauf dans des cas comme celui-ci, on a rarement l’occasion de rencontrer ses lecteurs.

Vous écrivez seulement pour la jeunesse ? Au départ, j’écrivais surtout pour les adultes. J’écris ce qu’on appelle du « roman noir » Je ne sais pas si ça vous dit quelque chose. En France, c’est un genre de polar, un roman policier mais où l’enquête est un peu diffuse. Ce qui importe, ce sont les personnages, l’ambiance, la psychologie. Et puis, peu à peu, je me suis mis à écrire aussi pour la jeunesse. Parfois pour les enfants, les petits de quatre, cinq ans. Parfois pour les adolescents.

C’est avant de commencer que vous décidez ? Qui choisit ? Cela dépend : il m’arrive de répondre à la commande d’un éditeur. A ce moment-là, le cadre de mon histoire est fixé à l’avance. Mais la plupart du temps, ce n’est qu’en écrivant que je découvre à qui s’adresse le roman. De toute façon, je raconte toujours l’histoire que j’ai envie d’écrire : il n’y a pas de censure parce que le public est « jeune ». Je pense qu’on peut parler de tout, il faut juste trouver la manière.

Combien de livres avez-vous écrit ? En tout, entre quinze et vingt. Il faudrait que je recompte !

Et comment vous écrivez ? A la main, tous les jours ? Vous savez, 90-95 % des écrivains ont un autre métier. On écrit d’abord quand on a le temps ! Quand j’ai commencé une histoire, j’aime écrire régulièrement, un peu tous les jours. J’ai commencé à la main, puis je suis passé à la machine à écrire et maintenant à l’ordinateur. Oui, quand je suis lancé, j’essaie d’écrire tous les jours, dès que je peux.

Comment trouvez-vous le sujet de votre histoire ? Quand je commence une histoire, je ne sais pas du tout ce que je vais raconter. Le déclencheur est la première phrase. Je suis là, je sais que j’ai envie de raconter une histoire et il faut que je trouve la première phrase, quelque chose « qui sonne bien ». C’est un peu ce qui va donner la mélodie. Quand j’ai trouvé cette phrase, j’en cherche une autre et chaque phrase en entraîne une autre. Et je découvre ma propre histoire au fur et à mesure. C’est comme une pelote de fil dont on attrape un bout : on prend le fil, on tire dessus, et ça se déroule… Et puis on regarde ce que ça donne à la fin.

Est-ce difficile de se faire éditer ? Oui. C’est très difficile. Pour être édité, en France quand on ne connaît personne dans le milieu de l’édition, il faut avoir beaucoup de chance. Quand vous postez votre manuscrit par la poste, comme des milliers d’autres, vous n’êtes pas sûr du tout que quelqu’un va le lire. De la chance et de l’obstination, voilà ce qui est nécessaire. Si on a un peu de talent en plus, ça peut toujours servir.

Y a –t-il des différences dans votre façon d’écrire en fonction du public ? Oui, non, oui et non. S’il y a des différences, je pense que cela se situe au niveau de la compréhension. Un jeune lecteur de 12 ans n’est pas censé avoir le même bagage culturel, la même expérience qu’un adulte.

Quel est le public que vous préférez ? Moi, j’aime explorer, changer. C’est la diversité qui m’intéresse. Je n’ai pas de préférence. C’est vrai qu’avec les adultes, on est un peu plus libre, il n’y a pas de barrières. Avec les jeunes je fais seulement attention qu’ils puissent comprendre mon histoire. C’est pareil avec les livres pour les tout petits, il faut s’adapter : c’est un peu comme un défi personnel à chaque fois.

Quel est votre livre préféré ? Des miens ? Ah non, mon livre préféré en général ? … C’est difficile ça ! Un livre, je ne sais pas. J’ai des auteurs que j’aime bien par contre. Je ne sais pas si vous les connaissez : il y a un français, Jean Giono, par exemple. Il y a aussi Cormac MacCarthy, un américain. Ce sont des auteurs pour qui j’ai beaucoup d’admiration. Mais il y en a bien d’autres.

Votre écriture, c’est une sorte de talent inné ou bien c’est votre « expérience » ? Vous vous demandez si je suis « inspiré » !? L’écriture, pour moi, c’est avant tout une envie. L’envie de raconter quelque chose, de l’écrire. C’est une passion. Et beaucoup de travail. Il faut s’accrocher sans savoir si cela va durer ni où cela va conduire. Je ne sais pas si j’écrirai toujours, si on continuera à me publier… Pour l’instant, j’écris, j’ai des choses à raconter, des personnages à rencontrer.

Vous avez un fils ? Que pense-t-il de vos livres ? J’ai trois fils ! Ils ont lu certains de mes livres, mais ils ne me disent pas ce qu’ils en pensent. Vous avez comment sont les garçons : ils ne parlent pas beaucoup.

Sont-ils fiers d’avoir un père écrivain ? Fiers ? Aujourd’hui, je pense que oui, ils sont contents. Mais au début non : je crois qu’ils trouvaient ça plutôt gênant. Les jeunes aiment bien comme les autres, dans la « norme ». Ils auraient sans doute préféré dire que j’étais banquier ou plombier. Et puis « écrivain », ce n’est pas vraiment un métier ! Pour moi non plus, écrivain n’a jamais été un « vrai métier » : cela ne fait que deux ans que je ne fais plus que ça. Et je ne sais pas si cela va durer. Je ne sais pas si je réussirai à écrire un autre livre, si on continuera à publier mes histoires. Tout est fragile, précaire.

Etes-vous en contact avec d’autres écrivains ?

Oui, un peu. On se rencontre sur des salons : certains deviennent des amis.

Est-ce que votre femme vous dit ce qu’elle pense, elle ?

Je lui fais lire le manuscrit quand il est terminé, pas forcément pour qu’elle me dise ce qu’elle en pense, mais un peu comme un cadeau. Pour qu’elle soit la première à découvrir l’histoire. Si elle n’aime pas, vous changez le texte ? Elle aime toujours !

Les élèves

du lycée Schloss Traunsee (Gmunden) et

du lycée Zaunergasse (Salzbourg)

rencontrent

Marie-Florence Ehret

- Comment avez-vous découvert l’univers où se déroule l’histoire de « Fille des crocodiles » ?

Depuis 20 ans, j’ai fait plusieurs voyages en Afrique de l’Ouest. En particulier un voyage en 2005 qui m’a conduite dans le village de Nanou dont il est question dans ce livre. En ce qui concerne l’excision, j’ai eu l’occasion d’accompagner un journaliste de RFI (Radio France International) dans un micro-trottoir (interview des gens dans la rue) à Bamako au sujet du procès de Tatie Awa. L’utilisation du mot « tatie » (domaine de la relation familiale) était la marque d’une solidarité de la part de la communauté malienne, choquée par la condamnation juridique envers cette exciseuse qui exerçait sa tâche en France. On sent bien que devant un journaliste, surtout accompagné d’une Blanche, les gens désapprouvent la pratique sans vraiment la condamner. Ils savent qu’on attend d’eux cette réponse : « Je pense que ce n’est pas bien, mais je ne peux pas condamner ceux qui perpétuent notre tradition ». Perpétuant une tradition ancestrale, cette femme ne devait pas être punie pour avoir accompli cette opération, monstrueuse à nos yeux, mais traditionnelle et donc normale aux leurs. Ce n’est pas la personne à qui incombe ce « devoir » aux yeux des familles qui doit être accusée, mais bien la pratique en elle-même… nuance délicate que j’ai voulue montrer dans ce roman.

J’ai vu des documentaires, vidéos et presse, sur ce sujet mais à part dans le cadre de cette enquête menée

par un journaliste camerounais, je n’ai pas eu d’échanges directs. C’est un sujet tabou en Afrique et il aurait été extrêmement irrespectueux de ma part d’essayer de parler d’excision avec les gens.

- Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui est imaginaire ?

Ce qui existe, c’est le village, les personnes qui ont inspiré le roman. La jeune femme, Delphine, a une réalité elle aussi, dans la vraie vie, elle s’appelle Marie. Elle vit en France, à Paris et ses deux filles sont restées au Burkina Faso, élevées par leur grand-mère. Il y a d’ailleurs des photos de cette famille, de Bégué, de la grand-mère sur mon site internet (http://mf.ehret.free.fr). La situation est réelle, mais l’histoire et les personnages, je les ai imaginés, inventés. Le récit lié à l’excision est totalement imaginé. Documenté, mais inventé.

Le Burkina Faso est un pays très pauvre en terme de PIB (produit intérieur brut), mais il est humainement très riche, c’est aussi ce que j’ai voulu faire sentir. Les populations y produisent ce dont elles ont besoin. Cela donne des femmes et des hommes d’une grande noblesse d’âme. Fiers et humbles à la fois. Là-bas, on entend toujours « si Dieu le veut », Inchallah, si la récolte est bonne, si la météo est favorable, si…, si…, si… La vie est très précaire, on dépend beaucoup des conditions climatiques. De nombreuses personnes partent à la ville car la production paysanne, si elle peut subvenir aux besoins du village, ne produit pas d’argent. Or l’argent devient de plus en plus nécessaire pour beaucoup de choses.

Il y a donc cette petite fille, Fanta, qui vit à Nanou, dans « la cour », avec la famille. Mais ce n’est pas la famille qu’on connaît nous avec le papa, la maman et les enfants. Non. C’est la grande famille. Là-bas il y a la femme, ou les femmes, le mari, ses parents, les enfants, les frères, les sœurs, des oncles, des tantes, des cousins, des neveux, etc. Ce n’est pas toujours facile à vivre. Les anciens ont toujours leur mot à dire, la belle-mère qui a marié son fils et à qui la belle-fille doit l’obéissance, n’est pas toujours accomodante… Fanta vit dans la cour de sa grand-mère aves ses oncles, tantes, cousins… Son grand-père est mort et sa maman est à Paris. Quant à son père, on n’a plus de nouvelles depuis longtemps.

Arrive le personnage de l’exciseuse. L’excision est un sujet de discussion interdit, un tabou absolu, d’ailleurs, personne n’emploie ce mot : on parle de « la purification » et celle qui la pratique est souvent appelée « la femme », tout simplement : tout le monde comprend de quoi il est question. Le clitoris est considéré comme un organe masculin qui doit être ôté afin de permettre à la femme d’accéder à sa féminité. Ce procédé ancestral est une marque de civilisation, brutale certes, mais culturelle.

A propos de tabou, il faut se rappeler que dans le roman, « la Vieille », si elle est respectée de part son âge, reste mal vue au village en s’opposant à la purification des filles de sa famille. On craint qu’elle n’apporte une malédiction sur l’ensemble de la communauté. Il faut remarquer que « la Vieille » n’est pas du tout une expression péjorative, au contraire, c’est une marque de respect. En effet, l’ancienneté dans la société, l’expérience de vie et la sagesse donnent droit au plus grand respect de toute la communauté. J’ai voulu utiliser des mots, des expressions propres au français d’Afrique : des mots comme « daba », par exemple, ouo « canari » ou « tiapolo ». Si vous utilisez ces mots en France, personne ne comprend. Il en va de même pour l’expression « couper une fille » par exemple : en français de France, c’est inimaginable. On coupe des cheveux, du papier, du tissu, la parole, … mais certainement pas des petites filles !

D’autres éléments de l’histoires sont empruntés à la réalité : le point de départ de l’histoire, la moto et son vol, la réaction des hommes,… que j’ai trouvés dans la presse.

- Qu’avez-vous voulu faire avec Fille des crocodiles ?

Le but, c’était de parler du lien au monde : un monde qui ne nous appartient pas mais auquel nous appartenons. Nous vivons dans une illusion de toute puissance, mais aussi dans une grande solitude. J’ai voulu faire ressentir la beauté du monde, d’un monde appréhendé autrement.

- Quelle est votre expérience africaine ?

Mon premier voyage s’est fait avec une copine, de Dakar (Sénégal) à Ouaga (Ouagadougou, Mali), par le train, le bus et les « cars rapides » qui ne sont pas rapides du tout –le train non plus, qui mettait 40 heures au moins pour faire les 1200 kilomètres qui séparent Dakar de Bamako. Je suis retournée à Bamako et à Fana (Mali) quelques années plus tard pour travailler en collaboration avec Alpha Mande Diarra, un auteur malien et nous avons écrit Rapt à Bamako. Ensuite, le Centre de coopération culturelle m’a demandé de faire un atelier d’écriture à Ouaga pour des professionnels africains. Plus tard encore, mon fils a voulu m’accompagner, il souhaitait que je lui fasse découvrir cette Afrique qu’il ne connaissait qu’à travers les Africains de France, nos voisins, et dont je parlais avec tant d’enthousiasme. Et il y a aussi ma vie à Paris dans le quartier de la Goutte d’or où réside une grande communauté africaine que je rencontre, côtoie, avec laquelle je vis. Les ateliers d’écriture que j’ai menés dans diverses banlieues parisiennes avec des femmes émigrées, en cours d’alphabétisation.

- Pourquoi avez-vous choisi ce titre ?

Pendant longtemps, j’ai cherché un titre pour ce texte que j’appelais « Fanta », ce qui ne pouvait convenir comme titre car cela faisait trop penser à un soda !

Et puis l’éditeur m’a demandé de supprimer un chapitre. On y voyait un chasseur du village voisin qui venait tuer un crocodile, ce qui mettait le village en émoi car le crocodile était l’animal symbolisant leurs ancêtres. Mon éditeur m’a dit que ce chapitre ralentissait le rythme du livre, qu’on s’écartait de la ligne de l’histoire. Je me suis résignée à le supprimer car ses arguments étaient bons, mais à regret car je tenais à montrer cette relation qui manifeste la continuité du règne animal au règne humain… J’ai donc rajouté quelques « touches » de crocodiles ici et là… et le titre m’est venu. Evident !

- Pourquoi Ma est-elle si différente des autres femmes de sa génération ?

Parce qu’elle a vécu une expérience particulière. Le spectacle effroyable de sa petite sœur se vidant de son sang dans ses bras est la source d’une force, celle de s’opposer, d’oser penser que non, cela n’est pas bien, que non, cela ne peut pas être juste, que non, cela n’est pas normal et que non, elle ne fera pas encourir le risque d’une mort atroce à ses petites filles.

- Combien de temps êtes-vous restée au Burkina Faso ?

Pas très longtemps : 1 ou 2 mois. Mais j’y suis allée plusieurs fois. C’est difficile d’écrire en Afrique car cela n’intéresse personne, dit mon ami Alpha, qui est écrivain mais aussi vétérinaire. Les gens ne comprennent pas pourquoi on se retire pour lire ou écrire. C’est du temps qu’on ne partage pas avec la communauté, le signe d’une certaine folie !

En Afrique, on n’est jamais seul. Les femmes qui partent en France souffrent d’ailleurs beaucoup de cette solitude nouvelle. Elles sont arrachées à la communauté, dont la présence est très forte dans la vie quotidienne où tout est fait ensemble : cuisine, lessive, soins du corps, coiffure, etc.

- Les ateliers d’écriture que vous avez faits en Afrique, ce n’est pas commun là-bas ?

Non, car la tradition africaine est orale et contée. La coopération française a initié cet atelier pour des enseignants, journalistes, poètes qui souhaitaient s’ouvrir sur une écriture « plus moderne », contemporaine.

- Quel était votre but pour ce livre ? Un livre, c’est un échange de conscience. C’est offrir une écoute profonde. C’était pour moi un moyen de partager mon regard, la tendresse de ce regard sur les traditions africaines, offrir mon regard d’occidentale à ceux de là-bas et à ceux d’ici.

- Ça vous a plu le Burkina Faso ?

Marie m’a fait un magnifique cadeau en me chargeant de remettre des affaires à ses filles : ce n’était rien qu’un sac, mais c’est en l’apportant que j’ai eu l’occasion de me rendre dans un village où sinon aucun Blanc ne va ! Il n’y a rien à voir, il n’y a pas de route ! Et ce rien était pour moi beaucoup plus que bien des hauts-lieux du tourisme !

En me rendant au village,

j’ai pu voir vivre les femmes. Elles sont magnifiques, elles portent les seaux avec la tête haute, des épaules droites ! Elles sont belles et courageuses, fortes et rayonnantes. C’est le paradoxe. Je trouve tout très beau, mais je ne pourrais me passer longtemps du confort de la vie moderne, et je ne vois pas de quel droit je souhaiterais en priver celles qui n’en profitent pas encore !

- Qu’est-ce que vous pensez de l’excision ?

Je condamne cet acte sans restriction. Mais je ne condamne pas celles qui le commettent. Je respecte leur désir de bien faire. Je regrette que notre société ne propose aucun rite aux adolescents : les réponses apportées par les cultures ne peuvent pas simplement disparaître sans rien proposer en échange. Mais je suis dans ma culture et je ne peux que condamner ce qui fait souffrir. Je ne peux que penser « c’est affreux ! ». La question que je me pose surtout, c’est comment ces pratiques sont nées. Elles s’enracinent sans doute dans la peur archaïque du masculin à l’égard du féminin. Nous avons tous les mêmes problèmes : pour construire notre devenir humain, répondre à nos questions et nos angoisses. Nous trouvons différentes réponses. Certains enferment leurs femmes pour s’assurer de la paternité de leur progéniture. Les pieds bandés des chinoises évitaient les escapades des épouses, notre Moyen-Âge avait développé les ceintures de châsteté. Aujourd’hui on préfère peut-être la solution scientifique par la recherche de l’ADN. Ou encore la solution éthique : la confiance…

- Pourquoi avoir choisi ce thème ?

Mon thème, c’est plutôt le rapport de la tradition à la modernité. Je n’ai pas voulu écrire sur l’excision. Je ne voulais pas non plus dire que la France était un paradis : c’est aussi le pays du chômage, de la délinquance. D’ailleurs, Marie ne veut pas faire venir Fanta à Paris. « Sally […] oublie ses inquiétudes dans la lumière du matin ». Ce que j’ai voulu transmettre aussi, c’est une forme de sérénité, de sagesse propre à l’Afrique. Vieillir, mourir. Je trouve que nous n’avons pas de très bonnes réponses en Occident. Les problèmes humains sont universels.

- Est-ce que vous avez vu un crocodile en face-à-face ?

A Nanou, on est allé au fleuve avec Bégué, tous les enfants du village nous accompagnaient, mais l’eau était partie et on n’a vu que les trous ! J’en ai vu plus tard dans le lac aux crocodiles, qui est une attraction pour touristes.

Ce qui est vrai, c’est que les crocodiles sont sacrés pour les Kô, famille à laquelle appartient Fanta.

- Vous aimez les repas africains ?

Oui ! Il y a le « to », qui est une farine un peu fade, mais avec les sauces et les herbes, ça devient délicieux ! Et la pintade au feu de bois, humm… C’est celle qui courait dans la cour ce matin ? Elle ne savait pas qu’elle allait mourir, mais au moins elle a eu une vie avant ! On peut trouver cruel de tuer une jolie petite pintade que l’on a vue picorer au soleil juste avant, mais je trouve ça moins cruel que les usines à viande dans lesquelles nous élevons des animaux que nous mangeons en Europe.

La vie pourrait être belle en Afrique, cela me désole de voir à quel point les aides ne sont pas adaptées, comme ces pompes pour lesquelles on n’a pas de pièce de rechange, et ces quantités de produits déversés sur le marché et qui dévalorisent le travail : le riz, les fripes, etc.

- Comment avez-vous fait pour communiquer avec les gens ?

C’était tellement naturel de parler en français que j’ai mis du temps pour réaliser que c’était à la fois le fruit de la francophonie mais aussi la trace laissée par la colonisation. Le français est une langue de communication dans toute l’Afrique de l’ouest. Un jour, j’ai pris une leçon de politesse dans un taxi collectif. J’ai voulu demander un renseignement et j’ai commencé : « Excusez-moi, … ». L’une des passagères m’a coupé la parole aussitôt et m’a dit d’un ton glacial : « Bonjour madame. Ici, on dit bonjour ».

- Est-ce que Fanta va rejoindre sa mère ?

Dans la vraie vie, Marie a épousé un Français et a demandé un visa -pour faire

venir sa fille pendant les vacances- qui lui a été refusé. Elle a demandé un regroupement familial qui ne peut pas lui être refusé et elle va venir au mois de mai. La vraie Fanta a 14 ans et elle va entrer au collège en 6ème (pour redoubler). La fille aînée par contre va rester au Burkina.

- Quel genre de livre aimez-vous ?

J’ai un éventail très large : je peux aimer un roman policier mais je n’aime pas LES policiers. J’aime la poésie mais pas toutes les poésies. Ce que j’aime surtout, ce sont les romans, la fiction. Je lis énormément, de façon boulimique. Et j’oublie aussi beaucoup. Ou par exemple, je découvre un auteur et si j’aime, je suis capable de lire tout de lui. Ça a été le cas avec Antonio Tabucci, un italien, ou Patrick Modiano que j’ai redécouvert récemment. Je lis en moyenne cinq livres par semaine, parfois un livre par jour. J’oublie souvent les titres mais je me souviens des auteurs : je sais que j’ai « rencontré » tel ou tel auteur, un jour, dans un de ses livres...

- Vos poèmes, ils sont avec des rimes ?

Non, ce sont des vers libres, comme depuis Rimbaud. Bien qu’il ait aussi écrit en rimes car il s’inspirait, entre autres de Victor Hugo et de Baudelaire. Je connais par cœur certains poèmes. Parmi les auteurs contemporains, certains, comme Jacques Roubaud, reviennent à des formes anciennes (le sonnet par exemple). Mais c’est très difficile car cela peut très vite devenir ennuyeux.

- Cela vous paraît-il plus facile d’écrire des poèmes ou bien des romans ?

Chacun a ses exigences propres. Il existe différentes sortes de poèmes. J’aime beaucoup le haïku par exemple qui est une forme

japonaise de poème très court où un fait ordinaire devient un événement. Ce sont trois vers qui par le « micro », le détail, reflètent l’ensemble du monde comme un reflet dans une goutte d’eau. Le poème est comme un diamant, quelque chose de diffus qui se cristallise. Mais à l’inverse, on trouve des poèmes très longs comme le poème épique Le Royaume du fruit-étoile de Derek Walcott, qui est une adptation de l’Iliade et l’Odyssée dans les Caraïbes. La différence est évidente mais elle ne se laisse pas expliquer, et il y a des textes qui sont aux frontières de l’un et de l’autre genre.

- Est-ce que vous pouvez imaginer votre histoire transformée en film ?

Et bien, il y a un projet concernant mon roman précédent, « Rapt à Bamako »… mais je préfère ne pas trop y penser car j’ai peur que cela ne se fasse pas si j’en parle ! Mais ça me ferait très plaisir, oui.

- Comment était le moment où vous avez commencé à écrire ce roman ?

J’étais en résidence à Nantes et je travaillais avec des élèves qui m’ont demandé ce qu’étaient mes projets. Et j’ai commencé à parler de mon idée d’un roman sur le Burkina Faso. Le projet s’est vraiment décidé en parlant avec cette classe.

- Quel est le message de cette histoire ?

L’Afrique n’échappera pas à la modernité, mais j’aimerais qu’elle

n’y perde pas son âme !

« Souviens-toi de l’immensité du monde quand tu le parcourais à

pieds ».

J’aimerais que le monde moderne soit moins prétentieux, moins totalitaire. Ce n’est pas aujourd’hui que l’on découvre le monde. Pour moi, chacun doit refaire le chemin qui mène en haut de la montagne. Les hommes modernes ne sont pas plus malins que les autres, on n’est pas plus intelligent parce qu’on a des interrupteurs : car on n’a pas inventé l’électricité.

Nous avons tous droit à tout l’héritage humain.

Mais chacun doit se l’approprier par son propre travail – manuel et intellectuel.

Ce serait quelque chose comme ça, le message de cette histoire.

Jurys

Règlement des votes par établissement

Les élèves du groupe qui participent au projet sont de droit membres du jury. Le jury se réunit sous la conduite du professeur qui a animé le groupe. Le professeur arbitre les débats, il n’y participe pas. Le chef d’établissement (ou son délégué) peut assister à l’ensemble des débats. Il est prié d’être présent à la dernière partie (en allemand) et de co-signer le procès verbal de séance.

- La durée des débats, ainsi que la date et l’horaire, sont fixés préalablement par le groupe, sous la direction du professeur, en concertation avec le chef d’établissement. Ces données sont communiquées à l’attaché de coopération pour le français (Anne-Marie Jonchier) qui assiste de plein droit à la réunion du jury de l’établissement, si son calendrier le permet. La durée des débats peut aller d’une heure et demi à trois heures.

- Scrutins et débats Après les explications et consignes données par le professeur, un premier vote a lieu (tous les votes sont à bulletin secret). Il convient donc de préparer des bulletins de vote, chaque élève doit recevoir un bulletin par roman, donc cinq bulletins. Ces bulletins pourront être redistribués après chaque tour de scrutin. Après le dépouillement, le premier vote est suivi d’un premier débat. Celui-ci est suivi d’un vote et ainsi de suite (le nombre des scrutins n’est pas limité) jusqu’à ce que l’un des titres des romans nominés obtienne deux tiers des voix au moins.

Tout au long de la séance, le professeur veillera au bon déroulement des débats, il ne perdra pas de vue que les travaux du jury, y compris les votes, doivent être achevés à l’heure fixée. Il sera éventuellement conduit à inciter le groupe pour accélérer les débats pour s’orienter vers un compromis. Les premiers débats (au moins un, quel que soit le résultat du premier scrutin) se déroulent en français. Le dernier débat se déroule en allemand. Après le dernier débat, qui peut avoir lieu en allemand, les membres du jury choisissent deux livres. Le premier est choisi à une majorité des deux tiers, le deuxième à une majorité simple. Il est important de prévoir un ou plusieurs rapporteurs qui prennent des notes, de manière à fixer les arguments avancés pour défendre les romans. Ils seront utiles pour la participation au jury fédéral. Après la détermination des 2 livres favoris a lieu l’élection de l’élève délégué qui représentera le lycée au jury fédéral. Les élèves élisent également un suppléant. Ces votes peuvent avoir lieu à main levée ou à bulletin secret, selon le souhait du groupe. Si une décision ne peut être prise, le vote se fait à bulletin secret. Le professeur tient le procès-verbal de séance. Un formulaire est fourni à cet effet. Sont consignés dans le procès-verbal les résultats de tous les scrutins, y compris celui du vote du délégué et de son suppléant. Le procès-verbal est signé par le professeur qui l’a rédigé et le chef d’établissement ou son représentant. Ce procès-verbal est confidentiel. Les membres du jury ont un devoir de confidentialité concernant les résultats des différents scrutins. Le procès-verbal de séance est adressé d’abord par courriel, puis par courrier postal, à l’Attaché de coopération pour le français (Anne-Marie Jonchier) dès la fin du jury. Sont transmis également les coordonnées complètes du délégué élu et de son suppléant. Seuls le choix du livre retenu et le nom du délégué peuvent être communiqués. La conférence de presse qui devrait normalement se tenir à l’issue de la séance sera conduite conjointement par le professeur et le délégué élu.

- Calendrier Le jury du lycée a lieu, au plus tard, le 4 avril 2008. La date en est communiquée à l’Attachée de coopération pour le français avant le 16 mars 2008.

Jury fédéral

Siège du Jury fédéral, jeudi 24 avril 2008

- Les délégués désignés au sein des jurys des lycées sont membres de droit du jury fédéral. Ce jury est animé par l’Attaché de coopération pour le français.

- Participation de personnes externes au jury Un représentant du « BMUKK » et/ou du « Landesschulrat » peut assister à l’ensemble du jury. Il est co-signataire du procès-verbal de séance. La participation d’autres membres du ministère est autorisée, en accord avec l’Attaché de coopération pour le français.

- Le déroulement du jury fédéral est, dans l’ensemble, identique à celui du jury des lycées. Il s’en différencie cependant sur les points suivants : • après l’introduction du représentant du ministère et de l’Attaché de coopération pour le français, la séance est ouverte par un débat au cours duquel les délégués présentent les livres nominés par leurs classes et leurs appréciations. A l’issue de ce débat a lieu le premier scrutin. Après le dépouillement s’engage un deuxième débat, puis un nouveau vote a lieu et ainsi de suite. • après le dernier débat, qui peut avoir lieu en allemand, les membres du jury choisissent à une majorité des deux tiers le livre gagnant. • le procès-verbal de séance et le résultat du vote sont rédigés par le Président du jury, co-signés par le représentant du « BMUKK » et/ou du « Landesschulrat » et archivé par l’Institut Français. Ils seront gardés secrets jusqu’à la cérémonie de remise du prix qui aura lieu le lendemain. • élection du Président de jury qui sera chargé de remettre le Prix et de mener les préparatifs d’animation pour la cérémonie de remise du Prix.

Communication Communiqué de presse

Le premier Prix des lycéens autrichiens

a été remis à

Marcus MALTE

pour son roman « L’échelle de Glasgow »,

publié en 2007

aux Editions Syros (Paris).

Il a été attribué par les représentants des classes ayant participé au projet 2008.

Venus de 7 Länder, ils ont siégé en jury fédéral, le jeudi 24 avril 2008, pour désigner le lauréat.

Le prix a été remis le 25 avril au Salon international du livre LITERA de Linz par Sarah Schweighofer, élève au lycée BG Zaunergasse de Salzbourg, en présence de M. Georges Touzenis, Conseiller culturel près l’Ambassade de France à Vienne, de Mme Helga Haunschmied de la maison d’édition « ÖBV » (Österreischicher Bundesverlag), de Monsieur Berthold Greif, président de la Société des congrès de Linz et de Madame Ulrike Hemedinger, enseignante de français, représentante de l’APFA (Association des enseignants de français autrichiens).

En présence d’environ 120 personnes, dont les élèves de 9 des 12 classes ayant participé au projet (seules les classes les plus éloignées ne sont pas venues), accompagnés de leurs enseignants et de quelques collègues, les membres du jury ont présenté les ouvrages de la sélection 2008. La Présidente du jury, Sarah Schweighofer, a ensuite annoncé que le Prix des lycéens autrichiens 2008 était remis à Marcus Malte pour son roman « L’échelle de Glasgow » La cérémonie a été suivie d’un cocktail au restaurant du Palais des expositions.

INVITATION – PROGRAMME

Lettre aux élèves

Service de coopération et d’action culturelle

Service de coopération éducative et linguistique

Affaire suivie par Anne Marie Jonchier

� (+43 1) 50 27 53 54

� (+43 1) 50 27 53 90 [email protected]

Vienne, le 29/08/2008 Prix des Lycéens autrichiens

Objet : votre participation au jury fédéral et à la cérémonie de remise du Prix

Mademoiselle, Monsieur,

Vous avez été élu(e) pour représenter votre classe au jury fédéral du Prix des lycéens autrichiens 2008. Nous vous en félicitons et vous remercions d’avoir accepté.

En annexe, vous trouverez plusieurs documents :

- une convention qui règle notre coopération (un exemplaire pour vous et un pour nous : merci de vous adresser à vos enseignants si vous avez des questions) : nous vous prions de nous retourner par voie postale un exemplaire de cette convention après

l’avoir lue et signée en ayant vérifié les informations qui y figurent. Si vous constatez des erreurs (nom, adresse, …), merci de bien vouloir m’en informer

directement le plus rapidement possible !

- une invitation et un programme destinés à vos parents,

- un document contenant des informations pratiques importantes pour l’organisation de votre séjour à Linz,

- un document « votre voyage », à nous retourner en indiquant le détail de votre trajet et de vos horaires de voyage.

Dans l’attente de vous rencontrer prochainement, je vous en souhaite bonne réception !

Meilleures salutations,

Anne-marie Jonchier Attachée de coopération pour le français

ORGANISATION DU SEJOUR A LINZ

JEUDI 24 ET VENDREDI 25 AVRIL 2008 Jeudi 24 avril 2008 :

• Entre 12 et 13 heures : rendez-vous à la gare de Linz avec Anne-Marie JONCHIER et Colin HEINE.

Le point de rencontre est à l’intérieur du hall principal au rez-de-chaussée, devant la grande statue du lion (en pierre), au bas d’un escalier roulant. EN CAS DE PROBLEME, VOUS POUVEZ CONTACTER MME JONCHIER SUR SON TELEPHONE PORTABLE : 0650 43 13 950 : EN CAS DE BESOIN, N’HESITEZ PAS ! (elle parle aussi allemand) Mme Jonchier vous remettra à chacun 31,80 € pour payer vos transports en commun et vos repas du jeudi soir et du vendredi midi. Vous recevrez également une enveloppe avec l’adresse de l’Institut pour envoyer les originaux de vos billets de train ou de bus (aller ET retour) dès que vous serez rentré(e) : votre voyage ne sera pas remboursé si nous n’avons pas ces documents ! Achat à la gare de deux « tickets journée » pour les transports en commun.

• Vers 13 heures : départ du groupe entier vers l’auberge de jeunesse :

Youthotel Linz

Wankmüllerhofstraße 39 4020 LINZ

tél. : 0732 34 23 61

fax : 0732 34 23 61 75 http://www.youthotel-linz.at

courriel : [email protected]

Répartition des élèves dans les chambres (3 ou 4 personnes par chambre). Les chambres sont réservées, vous n’avez rien à payer.

• Vers 14h30 : départ pour le Design Center (groupe accompagné de M. Heine) Design Center, Europaplatz 1, 4020 LINZ.

• A partir de 15h : jury fédéral, en salle « Spleetingraum 11 ». - délibération des élèves membres du jury : débats non-publics, en présence d’Anne-

Marie Jonchier, - Au début des débats, élection du Président de jury qui coanimera la cérémonie de

remise du Prix. Les candidats à ce rôle doivent préparer leurs arguments. - Réunion pour préparer la cérémonie de remise du Prix (merci d’en parler avec votre

enseignante ! Elle a normalement reçu un courriel de Mme Jonchier à ce sujet)

• vers 19 heures : départ du Design Center pour un dîner en ville en compagnie : - des auteurs présents à Linz, - des représentants de l’Institut français de Vienne, M. Sauvage et Mme Jonchier, - de l’animateur de la cérémonie de remise du Prix, M. Lagabrielle,

(l’adresse du restaurant vous sera communiquée sur place)

• Retour de l’ensemble du groupe à l’auberge de jeunesse Youthotel.

Vendredi 25 avril

• Petit-déjeuner à l’auberge de jeunesse,

• Vers 8h45 : départ tous ensemble pour le Design Center.

• 9h15 : lecture (cf. programme joint),

• Eventuellement : rendez-vous pour finir de préparer la cérémonie de remise du Prix.

• 11h00 : ouverture de la cérémonie de remise du Prix (elle aura été préparée la veille, à l’issue du jury). Vous serez tous amenés à vous exprimer.

• Fin des activités entre 12h30 et 13 heures.

Vous êtes cordialement invité(e) à visiter le Salon international du livre LITERA si vos horaires de voyage vous le permettent : l’entrée est gratuite pour tous les élèves.

Merci de votre lecture attentive ! Sous le haut patronage du Ministère autrichien de l’Enseignement, de l’Art et de la Culture

CONTACTS A Linz, vous allez rencontrer : Frédéric Sauvage, Attaché de coopération éducative, Service culturel de l’Ambassade de France en Autriche,

Anne-Marie Jonchier, Attachée de coopération pour le français, Service culturel de l’Ambassade de France en Autriche, initiatrice et responsable du projet Prix des lycéens autrichiens 2008,

Renaud Lagabrielle, Lecteur d’université aux départements de langues romanes des universités de Vienne et de Salzbourg,

Colin Heine, assistant de langue française dans un lycée viennois,

Frédéric Pfalzgraf, assistant de langue française dans un lycée de Linz

et bien d’autres…

En cas d’urgence : téléphoner à Mme JONCHIER : 0650 43 13 950

Pour vos envois, et pour tout renseignement sur l’organisation, merci de contacter : Amandine Sagnimorte Tél. : +43 1 50 27 53 52 Fax : +43 1 50 27 53 90 [email protected]

Par courrier : Institut Français de Vienne – SCEL A. Sagnimorte / PLA Währinger Straße 30 1090 WIEN