Pretiosissimum Donum Dei

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herve.delboy.perso.sfr.fr http://herve.delboy.perso.sfr.fr/donum_dei.html Pretiosissimum Donum Dei revu le 17 avril 2008 Plan : Introduction - I. texte du Donum Dei [1. Du lion verd et de sa couleur - 2. Comment les corps doivent être dissous dans le Vif-Argent... - 3. Comment les corps sont dissous en l eau - 4. Ici se fait la putréfaction des philosophes - 5. La plupart de cette eau se transforme en terre - 6. Comment cette terre noire doit se tenir au-dessus - 7. Comment cette terre est dissoute dans l eau - 8. Comment le Dragon naît dans la noirceur - 9. Voici l eau entièrement nettoyée de sa noirceur - 10. Comment les nuages noirs qui étaient au-dessus - 11. Ces cendres sont faites blanches comme du marbre - 12. Comment cette blancheur est convertie - Notes - II. planches de l'Aureum Vellus - Notes complémentaires - III. Planches en couleur : Le précieux Don de Dieu - IV. Planches en noir et blanc , Donum Dei, Paris - V. planches de l'exemplaire du British Museum - Introduction. Ouvrage à la fois composite et pluriel, le Pretiosissimum Donum Dei vaut davantage par ses planches que par son texte. Celui-ci, en effet, emprunte à maints ouvrages que nous avons essayé de recenser dans l'analyse que nous en donnons et rien de neuf ne vient nous apprendre vraiment un point de l'Art que nous ne sachions déjà. En revanche, les planches sont du plus haut intérêt, au point qu'on a dénombré de nombreuses versions différentes du traité. Il y a ainsi plus de quatre-vingt manuscrits identifiés du Pretiosissimum Donum Dei, le plus ancien datant du XV e siècle. Quelques une des ces versions attribuent le texte à Georges Aurach d'Argentine [ou Anrach, de Strasbourg ou Georgium Unrach] et le datent de 1475. Georges Aurach, de Strasbourg, se fit remarquer par ses travaux alchimiques vers l'année 1470. Il a écrit un traité sur la pierre philosophale [ De Lapide philosophorum, qui de antimonio minerali conficitur ; Basil., 1686, 8]. Lenglet- Dufresnoy lui attribue un Rosaire et un ouvrage allégorique intitulé le Jardin des richesses [Histoire de la Philosophie hermétique, t. III, p. 107 ]. Dans son Histoire de la Chimie [Deuxième époque, §36, p 441], F. Hoefer ne cite pas le Pretiosissimum Donum Dei. On dénombre des versions en latin, allemand, français et italien, et une en anglais se trouvant à la British Library MS Harley 6453. John Ferguson cite ce traité, indirectement, par l'évocation de Claude Dariot dans sa Bibliotheca chemica : DARIOT CLAUDE. [médecin français, né à Pomar, en Bourgogne, en 1533, mort dans la même ville en 1594. On

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El más precioso don de Dios es Dios mismo.

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herve.delboy.perso.sfr.fr http://herve.delboy.perso.sfr.fr/donum_dei.htmlPretiosissimum Donum Deirevu le 17 avril 2008Plan : Introduction - I. texte du Donum Dei [1. Du lion verd et de sa couleur - 2.Comment les corps doivent tre dissous dans le Vif-Argent... - 3.Comment les corpssont dissous en l eau - 4.Ici se fait la putrfaction des philosophes - 5.La plupart decette eau se transforme en terre - 6.Comment cette terre noire doit se tenir au-dessus- 7. Comment cette terre est dissoute dans l eau - 8. Comment le Dragon nat dans lanoirceur - 9. Voici l eau entirement nettoye de sa noirceur - 10. Comment les nuagesnoirs qui taient au-dessus - 11. Ces cendres sont faites blanches comme du marbre -12. Comment cette blancheur est convertie -Notes - II. planches de l'Aureum Vellus -Notes complmentaires - III.Planches en couleur : Le prcieux Don de Dieu - IV.Planches en noir et blanc, Donum Dei, Paris - V. planches de l'exemplaire du BritishMuseum -Introduction.Ouvrage la fois composite et pluriel, lePretiosissimum Donum Dei vaut davantagepar ses planches que par son texte. Celui-ci, en effet, emprunte maints ouvrages quenous avons essay de recenser dans l'analyse que nous en donnons et rien de neuf nevient nous apprendre vraiment un point de l'Art que nous ne sachions dj. Enrevanche, les planches sont du plus haut intrt, au point qu'on a dnombr denombreuses versions diffrentes du trait. Il y a ainsi plus de quatre-vingt manuscritsidentifis du Pretiosissimum Donum Dei, le plus ancien datant du XVe sicle.Quelques une des ces versions attribuent le texte Georges Aurach d'Argentine [ouAnrach, de Strasbourg ou Georgium Unrach] et le datent de 1475. Georges Aurach, deStrasbourg, se fit remarquer par ses travaux alchimiques vers l'anne 1470. Il a critun trait sur la pierre philosophale [De Lapide philosophorum, qui de antimoniominerali conficitur ; Basil., 1686, 8]. Lenglet- Dufresnoy lui attribue un Rosaire et unouvrage allgorique intitul le Jardin des richesses [Histoire de la Philosophiehermtique, t. III, p. 107]. Dans sonHistoire de la Chimie [Deuxime poque, 36, p441], F. Hoefer ne cite pas lePretiosissimum Donum Dei. On dnombre des versions enlatin, allemand, franais et italien, et une en anglais se trouvant la British Library MSHarley 6453. John Ferguson cite ce trait, indirectement, par l'vocation de Claude Dariot dans saBibliotheca chemica :DARIOT CLAUDE.[mdecin franais, n Pomar, en Bourgogne, en 1533, mort dans la mme ville en 1594. Onconnat de lui : I. De electionibus principiorum idoneorum rebus inchoandis. Lugduni, 1557, in-4.Trad. en franais. Lyon, 1558, in-4.II. Ad astrorum judicia facilis introductio de electionibusprincipiorum. De prSparatione medicamentorum. Lugduni, 1582, in-8. Trad. franc. Lyon, 1582-1589,in-4.III. Discours sur la goutte et trois traits sur la prparation des mdicaments. Lyon, 1603, in-4. Montbliard, 1608, in-8. ]Claude Dariot was born at Pomard, near Beaune, In Burgundy, and ultimately became townphysician of Beaune. He was a follower of Paracelsus, homo paracelsicus,and translated theMagna Chirurgia in French, 1589, 1593, I603, 1608. He cultivated astroiogical physic, and wrote awork on Critical days, Lyons, 1557; was a believer in chemical medicines, and in transmutation, andcompiled a treatise. De Praeparatione Medicamentorum, Lugd. 1582. He died in 1594. The presentcollection perports to have been in French, but it is not mentloned by his biographers, and theGermen version is the more familiar.the gulden Arch, Schatz: vnd Kunsthammer, In drey theil vnderscheiden. Im ersten werdenaufsfhrlich verhandlet drey Gesprch von Spargirischer preparation vnd zubereitung der Artzneyen.Als warumb die nicht allein von den Vegetabilibus vnd Animabilibus, sondern auch die von denMinerabilibus, hergenommene eintzele Medicamenta anderst als bifshero von den Gallenistenbeschehen, sollen vnd mssen praepariert werden, vnd dann auch wie selbige preparation recht vndwol vollbracht werden solle. Im andem vnd Ietsten Theil hat der Kunstbegierige Leser vieler als derfrnembsten aufserlesenisten Philosophorum, Medicorum vnd Spargicorum (sic) Geschrifften vndBcher. Allen der Chimei Liebhabern, sonderlich den Jungen angehenden nutzlich su lesen. DurchM. Claudium Dariotum bestellten Stattartzt zu Beaulne, in Frantzsischer Sprach beschrieben. Nunaber insonderheit der Kunst Liebhabern ins Teutsch mit sonderbarem fleifs vbergesetzt, durch I. A.M. D. Den Catalogum aller Tracttlein findt man gleich nach der Vorred, deren etliche mit Figurengezieret. Getruckt zu Basel, In verlegung des Authorn.M.DC.XIV.Der dritte vnd letste Theil Der guldin Arch, Schatz:List ot tracts in the third part:1. Von Offenbarung der Philosophischen Materien vnd Dingen, aufs welchem vollbracht wird dieMeisterschafft inn wrckung defs edlen vud gebenedeyten Steins der Philosophen, welches getheiltwird in 18 Capitel, p. 1.2. Thesaurus Philosophiae Euferarij. Schats der Philosophey, p. 17.3. Tractatus darinn das gantze Secret der Alchimay vont Stein der Weisen begriffen ist, p. 38.4. Lux lucens in Tenebris, p. 55.5. Tractatus de Vitriolo Philosophorum. Vom Philosophischen Vitriol, p. 62.6. Oleum Vitrioli, p. 737. Experimenta Raimundi Lullij, vund seiner Mitgenossen, p. 88.8. Das Buch der natrlichen Phitosophey der Metallen, defs edlen vund hochgelehrten Herrn DionisijZacharij Galli, p. 169.9. Ein Streft und Gesprach defs Golds vnd Mercurij wider den Stein der Weysen, p. 217.10. Etliche Korndorffische Particularia, p. 227.11. Spiegel der Philosophie, mit schonen Figuren geziert, p. 244.Pp. 73.88 inclusive ace wanting. They Include the conclusion of No. 5 , tire whole of 6, and tirebeginning of 7. As most 0f the tracts in Parts II. and III. are contained in other collections, the title ofeach should be consulted in the present Catalogue. Parts II. and III. of this book are simplyreprinted from the second volume of 'TrissmosinusAureum Vellus published at Basel in 1604. Thewhole work appeared afterwards in 1708 under the title Erffnete Geheimnisse des Steins derWeisen.Ainsi on voit que ce trait, lePretiosissimum Donum Dei, figure sous le titre deMiroir de laPhilosophie [Spiegel der Philosophie] dans un ouvrage qui n'est qu'une copie de l' Aureumvellus de Trismosin [ cf. Toyson d'or].Aureum vellus Oder Guldin Schatz und Kunst-Kammer, Darinnen der aller frnemisten,frtreffenlichsten, ausserlesenesten, herrlichisten und bewehrtesten Auctorum Schrifften und Bcher,au dem gar uralten Schatz der uberblibnen, verborgnenen, hinderhaltenen Reliquien undMonumenten der Aegyptiorum, Arabum, Chaldaeorum & Assyriorum Knigen und Weysen ...Hamburg, Christian Liebezeit, 1708.4to, pp. [xvi], 816, title printed in red and black, with 37 woodcut and engraved illustrations (manyfull-page size), including a portrait of Paracelsus, and the famous emblematic series, illustrating theSplendor Solis in the text; title with tiny hole, affecting two letters; lightly browned; nonetheless anunusually well preserved copy in contemporary half vellum over marbled boards; a little rubbed.The volume opens with the tracts of Trismosin's Aureum Vellus, of which the unknown editorwrites, that he had 'to procure the first, Rorschach, edition of 1598 at a very high price, because it isso rare' (Vorrede). The Aureum vellus starts with an autobiographical essay, wherein he describeshis travels, and how he obtained his knowledge in Venice, studied old manuscripts, and started tocarry out transmutations. There follow several texts by or attributed to Paracelsus, two tracts by hiscontemporary, Bartholomaeus Korndorffer, and the beautifully illustrated Splendor Solis, sometimesattributed to Trismosin. The Splendor Solis professedly draws from Arabic writers such as Rhazesand Haly Abenragel, and contains 22 full-page emblematic alchemical engravings, with theirexplanations.Other important texts are the Liber secretorum, Ramon Lull's Experimenta, translated into Germanby Georg Sanderreutter of Wasserburg in Bavaria, Das Bchlein der Philosophey der Metallen des... Dionisij Zacharij Galli, and the final, also well illustrated, Spiegel der Philosophey (for a completelist of contents see Ferguson).'The first treatise in this famous alchemical collection contains the works of the purported teacherof Paracelsus, Salomon Trismosin, who, just like the legendary Basil Valentine, never existed ... Thesecond treatise contains alchemical works of Paracelsus, the genuineness of which are more thandoubtful. Of more value in this collection are the pre-Paracelsian alchemical treatises in thevernacular, e.g. the beautifully illustrated Splendor Solis, published here for the first time' (translatedfrom 'Paracelsus in der Bibliotheca Philosophica Hermetica', p. 66). These famous illustrationsdepict the different phases of the 'Great Work' and form the beginning of the third part.A second issue, with the title altered to Erffnete Geheimnisse des Steins der Weisen, appearedin 1718.Fulcanelli citeAurach dans sonMystre desCathdrales :...[il] montre unmatras de verre,rempli moitid'une liqueurverte, et ajouteque tout l'artrepose surl'acquisition de ceseul Lion verd etque son nommme indique sacouleur. C'est levitriol de BasileValentin. [Myst.,p. 185]Ce n'est pas levitriol romain [cf.Atalanta, XXV]. Ils'agit l dudissolvantuniversel, dumoins comprisdans le petitmonde des alchimistes, c'est--dire du vitriol azoqu. Fulcanelli se rfre aux planchesV, V, bis, V, 4. E. Canseliet parle du Caput -de manire indirecte il est vrai- par unecitation (p. 261) de Georges Aurach, dans son Alchimie Explique sur ses Textesclassiques [l'Oeuf philosophal]:FIGURE I (c. XVIIe sicle, d'aprs G. Aurach) La premire, qui reprsente un lyon verd,contient la veritable matiere et faict cognoistrede quelle couleur elle est ; et on l'appelle Adropou Azoth, Atropum ou Duenech et Canseliet d'ajouter : Il est vrai que ce n'est pas le lion vert...quiconstitue directement la partie la plusimportante du vaisseau de nature, mais bienles deux sels qui en dcoulent, et dont l'unvient du caput mortuum, et l'autre, un peu plustard, de la vitreuse provision, aprs qu'elle alivr...le bouton de retour. et E. Canseliet s'est bien sr gard de dire queltait ce Caput et quelle tait la vitreuseprovision [en grec, paraskeuasthV, a le sens de ministre ou de serviteur, en rapportdirect avec le rle du Mercure]. Mais si l'on nous a bien suivi dans d'autres sections, ilsera facile de faire le rapprochement, riche de cabale, entre le bouton de retour et leretour des cendres, ce que les anciens alchimistes appellent - avec G. Aurach - CINISCINERUM [cendre des cendres]. Il devient ais de voir alors que le bouton de retourne peut tre que le Soufre rouge, l'expression n'tant pas employe par Canseliet, cartrop exotrique, et que le sel qui provient du Caput ne peut tre que celui qui rsulte dela dcapitation de la Gorgone par Perse : du sang de la Mduse, jaillit en effet lecheval Pgase et Chrysaor [cf. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8,]. L'tudiant n'aura pas grand'peine trouver quel est le SEL qui se cache sous les traits de Chrysaor... Aurach est cit parFulcanelli dans les Demeures Philosophales, tome I et II. Au tome II, nous trouvons,p. 112, une digression sur le serpent Ouroboros, o le grand Adepte professe quel'sotrisme [du dragon qui se mord la queue ] est quivalente certaines figuresfigurant dans le Trs prcieux Don de Dieu. On trouve encore une citation, p. 285, dela plume de Canseliet, qui ajoute une composition escript[e] par Georges Aurach et peinct[e] de sa propre main, l'an de Salut del'Humanit rachete, 1415 .FIGURE II (lgende : La pice est composedes quatre lments. Et les corpssont entirement dissous en notreargent vif, et il se fait une eau mobile, blanchecomme la larme)Cette planche reproduit celle duPrcieux Don de Dieu [BibliothecaAcademia dei Lincei, Rome, XVIesicle], planche III qui se rapprochede la planche II de l' Anatomia Auride Mylius. Par parenthse,Canseliet y voit l'action des QuatreElments, l o il est vident quec'est le systme des vents [rose desvents] qui est voqu, et partant, lesrgimes du feu dans l'oeuvre. Laplanche II de la Bibliothque del'Arsenal est analogue. Notez queseule la planche de Rome donne la clef de l'nigme. Il est fait rfrence de Vulturnus,Notus, Calas et Zths. Dans ses Etudes de symbolisme alchimique [Alchimie,Pauvert, 1978], Canseliet revient plusieurs fois sur G. Aurach. C'est pour nousprsenter le dbut de la putrfaction : L'esprit et le corps entrent ensemble dans la putrfaction salutaire, laquelle, sur leplan de la vrit physique, prescrit qu'on doive rejeter, avec horreur et indignation,l'incinration des dfunts. Evidemment, si l'on suit l'envieuse recommandation de Canseliet, on n'obtiendra pasla prcieuse CINIS CINERUM par laquelle l'occulte devient manifeste, d'o, destnbres surgit la lumire, sous la forme de ce bouton de retour que les anciensalchimistes ont voil avec leur lys, leur marguerite ou leur violette selon le stade o ilsconsidraient l'volution de ce bouton.FIGURE III (putrfaction)Tout, dans cette planche, a del'importance. Et d'abord, que laputrfaction - l'oeuvre au noir - n'estpas que dissolution, mais qu'elle estaussi la clef de la conjonction [cf.Ripley]. C'est ce qu'indique lebandeau blanc qui ceinture le vase.En arrire plan, nous voyons unfleuve qui descend des montagnes,d'o il prend sa source. A droite, onremarque que le flanc de lamontagne a t mis nu ; est-cepour dvoiler ainsi le V.I.T.R.I.O.L. ?Dans l'ensemble, cette planche estcohrente avec celles des autressries. Canseliet a insr la planchedans le chapitre de l'Oeuvrealchimique et la Sainte Messe.Sur le vitriol, voici quelques mots : Lucifer est l'toile du matin, la Vnus des Sages, qui porte, sur sa couronne, ce selsmaragdin, tant prcieux l'artiste et voil par Basile Valentin, sous le vocable devitriol. [Alchimie, p. 278]Occasion, pour nous, de revenir sur le symbolisme complexe de Vnus [ cf. Atalantafugiens]. La plante Vnus, dont Basile Valentin savait qu'elle tait de computationdifficile [Choses Naturelles et Surnaturelles] a cette double qualit, pourl'alchimiste, d'tre la plante la plus visible - en dehors de la Lune et de Jupiter -. Etd'apparatre, intervalle rgulier, soit l'Orient, soit l'Occident. Les alchimistes nousont toujours dit que le magistre avait aussi ses points cardinaux et que le dbuts'oprait l'Orient, et la fin l'Occident. Or, si l'on combine le croissant lunaire terminalet l'hiroglyphe de Vnus, nous obtenons le Mercure des Philosophes, d'o dpendfort logiquement le signe des Gmeaux. De mme, si l'on combine le premier croissantde Lune et Vnus l'Occident, qui du fait de son parcours d'Aphrodite qu'elle tait,s'est transforme en Terre - la fameuse stibine -, nous obtenons alors le signe deNeptune, qui dirige le signe des Poissons. Nous avons donc, d'un ct un signe d'EAU[Gmeaux] et de l'autre ct un signe d'AIR [ Poissons], selon le systme quaternairerform que nous avons propos [cf. Atalanta, XXIX]. Si l'on tient compte que leMercure est tout entier gouvern par l'AIR et l'EAU, nous tenons ds lors le secret dudissolvant avec les Gmeaux [le Caduce d'Herms, emblme de la conjonction,solution de la putrfaction, comme le donne voir la FIGURE III] et les Poissons[signe du Soufre renaissant]. E. Canseliet revient sur Aurach dans le chapitre de l 'Esotrisme du Verbe, p. 299 :Quant a la grande semaine ou le Dmiurge se reposa le septime jour,voici, maintenant, ce que nous dit, et qui n'est pas sans intrt, l'adepteinconnu, auteur du commentaire latin de strophes en langue italiennegalement anonymes, le tout traduit en franais par B. deL. initialescachant a peine Bruno de Lansac, ce respectable vieillard qui habitaitParis, vers 1725, et qui, toujours selon l'abb Lenglet-Dufresnoy, futdrob, par un sieur Halluy, le manuscrit du Jardin des Richesses parGeorges Aurach de Strasbourg Hortus Divinarum Georgio Aurachode Argentina : la Nature qui se plat dans ses propres nombres est satisfaite dunombre mystrieux de sept, surtout dans les choses qui dpendent duGlobe lunaire, la Lune nous faisant voir sensiblement un nombre infinid'altrations et de vicissitudes dans ce nombre septnaire. C'est par cenombre magique que la Nature, et tout ce qui en dpend estsecrtement gouvern. Mais ce mystre naturel est cach aux espritsgrossiers qui ne peuvent rien voir que par les veux du corps, qui secontentent de cela et ne cherchent rien davantage [...] Ce nom d'Aurach semble teint de cabale. Ainsi : Rullandus Blanchard dit qu'on a donn au nitre les nomsBaurach, Algali, selAnderone, Anatrm, Cabalatar, et que Basile Valentin l'indiquait par celui de Serpent deterre, Serpens terrenus. comme le rapporte Pernety. Outre l'aurichalque [dont on peut considrer que Aurachest l'anagramme incomplet], dont Fulcanelli suppute qu'il puisse avoir quelque rapportavec le colcothar, ce qui nous rapproche du vitriol romain [Atalanta, XXV]. M.Berthelot, de son ct, rapporte que l'aurichalque est synonyme du laiton [lato] : [...] C'est la plus vieille citation que je connaisse du mot laiton, employ commesynonyme de l'aurichalque, que l'on retrouve d'ailleurs dnomm concurremment (fol.5o v). Le mot lato lui-mme, substitu aurichalque, est une variante du motelectrum, comme Ducange l'admettait et comme le dmontre le passage suivant deVincent de Beauvais (Speculum naturale, liv. VIII, chap. xxxvi), lequel met en mmetemps a nu l'artifice ordinaire des prtendus transmutateurs [...] [in Ide alchimique,I]qui dsigne l'homme double ign de Basile, exact quivalent de l'image prsente surla FIGURE III. Quant Georgio Auracho deArgentina , o Argentina est pris pourStrasbourg [par cabale, ville du stras, cf. notre voie humide], voil un joli trait. O l'onapprend, en somme, que Latone doit non seulement tre blanchie, mais aussi dore[opration assure par le bouton de retour de la vitreuse provision, c'est--dire duserviteur de verre - verd, vert -]. Canseliet revient une dernire fois sur Bruno deLansac [alias Aurach], p. 368, au chapitre deDe Cyrano Bergerac : Ce noir plus noir que le noir et transparent nanmoins, regardons-le, maintenant,dans l'une des phases dont Georges Aurach de Strasbourg, illustra son petit ouvragenno encore imprim : Le Tre-Precieux Don de Dieu, escript et peinct de sa propremain, l'an du Salut de l'Humanit rachete, 1415 [...] FIGURE IV (conjonction) La tte du corbeau, une noirceurtransparente. Ce qui parat au-dessus de la matire, n'est autrechose que des vapeurs, ou desesprits, ou de la fume. Et cetteterre noire, jauntre et bourbeusedes fces, qui se tient au-dessus del'eau, descendra et il natra des versNotez que par perspective, on peuttout aussi bien voir dans le vase, unsdiment au-dessus duquel surnageune liqueur blanche qu'un bandeaublanc, se situant au milieu duvaisseau. Dans son Alchimie [Dervy, 1986], J.Van Lennep crit qu'E. Canselietpublia le texte du Trs prcieux don de Dieu, un mss. du XVIIe sicle qu'il avait purecopier en 1920 et dont il affirma qu'il diffrait sensiblement d'un autre exemplaire,postrieur d'un sicle et conserv la bibliothque nationale [in La Tour Saint-Jacques, mars-avril 1957, pp. 62-78 ; pp. 85-90 ; pp. 62-77]. Il s'agit d'une traductiond'un original latin qui est proche du texte, galement illustr, contenu dans un recueildu British Museum. On y trouve le texte de Johannes Andreae et le Donum Dei deGeorges Aurach. Il est dat, nous dit Van Lennep, du dernier quart du XVe sicle. Anoter que Thorndike, dans son History of Magic and Experimental Science [New-York, 1934, vol. III, p. 101], signale un Donum Dei au nom de John Dastin la Bibl.Univ. de Bologne. Il lui parat identique un texte attribu Raymond Lulle et ayant lemme titre. Quoi qu'il en soit, le manuscrit du British Museum est le premier quidveloppe la squence thmatique des vases figures retraant les tapes dumagistre. De tels vases taient dj apparus dans les traits de Gratheus [Grasseus?], puis dans l' Aurora Consurgens.Adam McLean signale : This famous work has a series of flasks in which the evolution of the white and red stones isdescribed. It first appears in the 15th century and is sometimes ascribed to George Aurach anddated 1475. I have been able to find over 60 manuscripts of this work. There are 12 (or sometimes13) small watercoloured drawings in the original Latin text. Le lecteur verra ci-dessous le texte qui provient probablement de l'exemplaire de labnf. Il est illustr de gravures dues J.D. Mylius, Anatomia Auri , 1628. Puis, en notede texte, nous donnonsles planches tires de l'Aureum Vellus de Gldin Schatz[Hambourg, 1708]. Puis encore, celles duprcieux Don de Dieu, [BibliothecaAcademia dei Lincei, Rome, XVIe sicle]. Celles du Donum Dei, [Paris, Bibliothquede l'Arsenal, Ms. 975, f. 10 r. - 26 r]. Enfin, celles du Britisch Museum [ MS. Sloane 2560],qui sont donc au plan historique, les premires du genre, avec un commentaire adaptde J. Van Lennep. Remerciements : mon ami Alain Mauranne, pour certaines planches en couleur del'exemplaire de la Bibliothque de l'Arsenal, Paris. Et pour les planches del'Anatomia Auride J.D. Mylius.Texte du Donum DeiJ ai eu la science de cet Art uniquement par l Inspiration Divine, qui a permis sonserviteur de dclarer les raisons vritables de juger et discerner, lui donnant la force la moindre occasion, et son pardon comme il n a donn aucun homme. Parconsquent si je ne craignais pas le jour du Jugement je ne dvoilerai ou publierai riende cette science. Mais je veux rendre mon devoir aux hommes fidles comme leurAncre de croyance qu'il m'a donn. Celui qui ne connat pas les principes en lui-mmeest trs loin de l art de la philosophie car il n a pas le vrai livre sur lequel il doit fondersa dtermination. Mais si vous connaissez avant tout et principalement ses causesnaturelles et point les autres, alors vous avez le chemin du chemin des principes de cetArt. Et bien qu un homme connaisse la matire il demeure accomplir plusieurschoses. Il est ncessaire que notre pierre soit tire des natures de deux corps avantque l Elixir puisse tre effectu, il est par consquent trs vrai de dire : Eau de formePontique, ou aigre qui dissous les Elments, Nature trs grande, crature de laNature qui contient la Nature, et domine la nature de tous ceux qui viennent avec lalumire et sont engendrs par la lumire et dont de tous elle est la mre, quel unnuage noir est sorti d elle1.Chapitre du Lion Vert et de sa couleur.Premirement de notre Lion Vert qui est notre matire vritable et de sa couleur, et estappel Adrop, clopum, Duenech2. Si vous comprenez correctement ce travail, le lisezd un bout l autre alors vous verrez des miracles fait de nos jours, que je n aurais pudcrire et peindre si je ne les avais vu et touch. Je n ai pas montr tout ce quiapparat et est ncessaire ce travail, car il est certaines choses dont on ne doit parler,ces choses, je les ai dcrites en images. Et il n y a jamais eu d ouvrages dcrivant cetravail compltement. Car il est impossible de le connatre sans l aide de Dieu ou d unmatre craignant Dieu. Comprenez que c est une trs longue voie, que par consquentpatience et attente seront ncessaires3. Car en notre Magistre il y aura des fous etaveugle qui diront qu ils peuvent faire L Or potable partir de l Or commun ou croientque c est le meilleur remde pour gurir toute infirmit. De mme certains Docteursfont bouillir des Ducats dans l eau, disant que c est ce qu il y a de meilleur pour lasant, mais ceci est plutt dangereux et ne doit tre bu. Car c est le pur contraire, saufleur respect, que cela tait le l Or potable ou que c tait bon pour la sant. Car jamais lOr commun ou aucun autre mtal n est bon pour gurir, mais ils sont plutt mauvaiscomme j ai dit et ne peuvent tre bu4. Mais je vous accorderai qu ils sont bons etmeilleurs pour acheter les mdications et payer les docteurs. Ils sont aussi bonscomme les bassines pleines de Ducat or d or fin pour les montrer l homme pauvre,pour le rconforter de la vue de l or, mais le vritable or potable des philosophes est lElixir complet5. Et c est l or potable dont seulement le pouvoir est visible, qui enlvetoutes superfluidits aussi bien pour tous les corps que des mtaux, car il convertit toutmtal imparfait lpreux et infirme, de mme qu il fait du corps de l homme. Et cela estdes plus certain. Notez que ceci est l intention des philosophes, mais ceux qui lecomprenne tre de l or commun, sont aveugles, et plus qu aveugles, et sont desfourbes. Car si l or commun devait donner sa perfection un autre, devrait-il alorsdemeurer imparfait ? Pourquoi devriez vous avoir cette science ou trouver le premierrgimeen lisant seulement un livre ? Maintenant par aprs, les philosophes ont ditque la vrit ne peut tre discerne sans erreur, et en cet Art rien ne converti mieux lespeines du cSur. Par consquent je n ai pas pargn ma longue vie pratiquer, de peurd aventure qu cause des rprimandes de cette sagesse je ne devienne dcourag.Je devrai premirement prier Dieu qui est le spectateur de toutes choses, qui rien nepeut tre cach, et qui appartiennent l honneur et la gloire dans tous les monde desmondes. Amenplanche IDe celui dont le pre est une vierge dit, viens ma bien aime que nous nousembrassions, et que nous engendrions une nouvelle forme qui ne sera pas comme sesparents. Le Roi par consquent dont la tte est rouge, les yeux noirs, et les piedsblancs est le Magistre. La mre n a pas conu, vois je viens toi, et je suis prte concevoir une forme, tel qu il n y en a pas dans le monde. Et il est n entre deuxmontagnes, vous connaissez maintenant la vrit6. Ce livre est crit suivant HermsTrimgiste, et ne diffre en lui en aucun texte, et cela vous devez le savoir. Et bien quecet ouvrage ne cite son nom, tout son contenu et ses fondements sont d Hermscomme ditci-dessus.Aucun deseschapitres na t ignor,aussi soyezsr de lessuivre car iln y a pas deplus srauteur, etaucun n estcomme lui,le texte nevarie en riende ce queles anciensont crit decet Art etdontHerms aparl plussimplementque tous lesautres, etpar la grcede Dieu qui est touthonneur ettoute gloire,le lecteurpourrapercevoir etcomprendre7. Amen

Chapitre Second.Comment les corps doivent tre dissous dans le Vif Argent des Philosophescomme en l eau.La matire de la Pierre est une eau grasse, ou est un froid, congelant l eau. Et cespierres sont plus prcieuses que celles qui viennent des animaux ou autre. Vous nepouvez prparer aucune pierre sans Duenech, la verte et liquide qui est ne dans nosmines8. Voyez, c est sur les montagnes qui sont sur la droite et la gauche et qui slvent proches l une de l autre que notre pierre doit tre trouve, et dans la montagnequi porte toutes sortes et espces d Esprits et choses secrtes Aromatiques, estsemblablement la mine de la pierre qui est ncessaire en ce travail, une chosevivante. Vous devez la trouver partout, dans les plaines, sur les montagnes, et dans leseaux, et le pauvre la possde aussi bien que le riche9. C est la fois une chose trsprcieuse et trs vile. Elle est ne de la chair et du sang, et combien elle estprcieuse celui qui la connat. Bnie sois-tu Nature qui par ton opration, fait dequelque chose d imparfait quelque chose de parfait. Par consquent, ne prenez cetteNature que pure et propre, l tat crud, terrestre, pure et vraie. Si vous faitesautrement, vous ne ferez rien de profitable10.Recherchons la nature des quatre lments, que Amptys, imperctys et amxtysont extrait du ventre de la terre.Planche IIAinsi se fait laSolution desphilosophesainsi quenotre VifArgent.11

ChapitreTroisime.Comment lescorps sontdissous en leau pourformer unnouveaucorps.Notre Pierreest un corpsinertemortifiant etvivifiant, et defaon ce querien d trangern entre dansnotre pierre, sice n est ellemme,conjoint leserviteur sasSurodorifrante etd eux sengendra l art.Que la femmeblanche soitmarie lhomme rouge,l embrasserapidement etsoit jointe lui,et qu ils se dissolvent ensemble et que d eux deux il ne soit fait qu un seul corps12. Il ya trois couleurs parfaites desquelles les autres prendront naissance. La premire estnoire, la seconde blanche, et la troisime rouge, il y a d autres couleurs, mais ont nedevra pas s en proccuper car elles disparatront avant la blancheur13. Alors est faite lunion des deux corps, et si ncessaire en notre Magistre, et si l un met seulement undes deux corps aux lieux des deux, dans notre Pierre, elle ne sera teinte en aucunemanire14, par consquent la conjonction de ces deux corps est ncessaire, lesquelsdeux quand ils sont conjoints, et ont t reu en la commixtion de la pierre, la pierre estengendre dans le ventre du vent, et c est ce que dit le philosophe. Le vent l a port enson ventre, et le vent est l Air, et l Air est la vie, et la vie est l Ame, qui est l huile et leau15. Je suis celui qui exalt par del les trois cercles16, qui du monde a quatre faceset n a pas de pre, dont l une est dans les montagnes, l autre dans les Airs, l autredans les Pierres, et l autre dans les cavernes ou les lieux creux17.Cette Pierre est faite et compose des quatre lmentsplanche IIIVoici les corpsdissous dansnotre Vif Argent eten est fait uneeau permanente,fixe et blanchecomme les larmesdes yeux.18

ChapitreQuatrime.Ici se fait laputrfaction desphilosophes qui navait t montreet qui est appelesoufre19.Convertissez lesNatures desElments et voustrouverez ce quevous chercher.Convertir lesnatures c est faireun corps spiritueldans notreMagistre,premirement nousfaisons que ce qui est pais devienne subtil, et d un corps d eau, et par consquentnous faisons que ce qui est dessous soit dessus, et vice versa, car les corps dissoussont rduits la nature des esprits, et ne seront jamais dsunis, de mme que l eaumlang avec l eau, et vraiment tout le rgime de l Suvre n est rien d autre, car l eaupermanente a en elle tout ce qui nous est ncessaire20. Par consquent gardezprcieusement cette eau qui est bonne opration, et faites le blanc blanc, et le rougerouge, elle est de mme nature que sa chair et son sang, l agent, ou chaux, et lesquatre Elments, sur lesquels elle a domination, ne doivent tre faits d autreslments qui ne participent pas sa nature21.La putrfaction des Philosophes est la tte de Corbeau une noirceur brillante ettransparente.planche IVQue les corpssoient mis enputrfaction etdeviennent terrenoire, et quandvous verrezcette matiredevenue noire,rjouissez-vouscar c est lecommencementdes oprations.Et laputrfaction estncessaire.22

Chapitrecinquime.La plupart decette eau setransforme enterre noire etfculente.Par consquentbrlez notreLaiton feumodrsemblable celui de la poule couvant ses Sufs, jusqu ce que du corps dont ils sontconstitus puisse tre extraite la teinture, cependant vous ne devriez pas la tirer touted un seul coup, mais petit petit, chaque jour jusqu compltion. Je suis le noir dublanc, et le rouge du blanc, et le citrine du rouge, et je ne suis certainement pointmenteur car je dis la vrit. Et maintenant vous qui tes rouge de l art vient le Corbeau,qui dans l obscurit de la nuit et la clart du jour vole sans ailes23. De l aigreur de sagorge la couleur est prise, de son corps la rougeur, et de son dos la pure eau.Comprenez le don de Dieu, recevez-le, et cachez-le la vue des faux philosophes, carelle n est pas cache aux cavernes des mtaux, laquelle pierre est minrale, etanimale, avec des couleurs brillantes, ou montagne, ou mer ouverte. Voyez je vous l aiexpos vritablement quand c est premirement noir, nous l appelons la caverne de lascience qui n est pas sans obscurit, car c est la teinture que nous cherchons, car enchaque corps nous donnons ou mettons de la couleur, laquelle chose tait cachedans son laiton, telle l Ame dans le corps de l homme24. Par consquent cher fils,quand vous tes en ce travail, voyez si vous avez d abord la couleur noire, et alorsvous tes sr que vous putrfiez et procdez de la bonne manire, patience et soinssont ncessaire notre ouvrage. nature bnie, que bnie soit ton Suvre, qui par lavritable putrfaction, noire et obscure fait que l imparfait devienne parfait. Aprs vousdevez faire natre des choses diverses et nouvelles, diverses couleurs que votreverdeur ou lion vert font apparatre25.La tte du Corbeau26 est noirceur transparente. C est sur la matire des nuagesnoirs, esprits ou formes. Cette terre qui est sur la matire descend au fond d unautre vaisseau et alors des vers apparaissent.planche VC est la terre noirefculente dont tousles Philosophesparlent et qui setient au-dessus deseaux.27

Chapitre sixime.Comment cetteterre noire doit setenir au-dessusdes eaux aucommencement etpetit petit estensevelie dansleurs profondeurs.Dj voyant lamatire s accrotre,devenir plus paisseet descendre vers laterre, et cettepaisseur se tenantd abord sur leseaux, puis devenantpetit petit moinspaisse, ils virent laterre se noyer dans leau et demeurer au fond du vaisseau sous les eaux, laquelle terre tait jaune noire etfculente, ils dirent alors que la corruption tait parfaite28.Le feu modr du fourneau suivant la manire des Philosophes, fait que toute lamatire se dissout dans l eau. Aprs quoi gouvernez-le avec un feu doux jusqu ceque presque tout soit devenu une terre noire, ce qui sera fait en 21 jours29. Sachezque cette science n est rien d autre que la parfaite inspiration de Dieu. Car tout notreArt ou Magistre n est rien qu une seule chose et nous le prouverons par les dires desphilosophes. Et comme nous avons vu et touch par notre travail et industrie, nousavons connu cette seule chose parfaite jusqu au blanc puis jusqu au rouge, et nous nepourrons jamais trouver d autre chose o la perfection consiste en la vraietransmutation et parfaite prparation des corps, sinon tre dtruit ainsi et fait noir pourtoujours.Aussi soyez affair dans votre opration dans tous ses degrs patiemment continuantla dcoction jusqu ce qu avec le temps une teinture en sorte noire au-dessus deseaux, et quand vous verrez la noirceur apparatre dans ladite eau, sachez que tout lecorps doit tre liqufi, puis il convient de continuer le feu doux, jusqu ce les nuagesnoirs apparaissent. L intention des philosophes est que maintenant le corps dissout enpoudre noire peut entrer dans l eau et tout peut tre fait un. Puis l eau prend lablancheur de sa propre nature. Par consquent si tout n est transform en eau, vous narriverez jamais la parfaite perfection30.Caput Corvi.planche VI La tte duCorbeau est uneterre noire etfculente enlaquelle desvers sengendrent, l undvorant l autre,et par lacorruption de lun amne lagnration de lautre.31

ChapitreSeptime.Comment cetteterre estdissoute dans leau et denouveau avec lacouleur de lhuile qui estappele l huiledesPhilosophes.Ici est il estncessaire que par un long temps la pierre devienne noire et quelle ait l apparence dela vraie solution quand la noirceur apparat la premire fois, c est la figure de laputrfaction et de la solution de la pierre, mais quand elle s vanouit et disparat, c estun signe de toute la putrfaction de la pierre et de sa dissolution, ou autrement, ondemande parfois si les nuages noirs dans ladite pierre durent l espace de 40 jours, jerponds que quelquefois ils durent plus et quelquefois moins, cette variation provientde la varit et de la quantit de mdecine et dpend de la sagesse de l oprateur, parconsquent une quantit plus grande requiert un temps plus grand et une quantitmoindre un temps plus court. La sagesse de l oprateur aide l art de la sparation de lanoirceur. De plus certains demandent quel est le temps que cette putrfaction doitendurer jusqu'au nettoyage de la terre ? je la fais en 40 jours et quelquefois plus, toutdpend de la quantit d eau et de terre.32La Tte de Corbeau, l Huile des Philosophes.planche VIIAinsi nat notrenouveau Fils noir, etson nom est Elixir.La terre noire etfculente esttransforme enArgent-vif commeprcdemment etdissoute de la mmecouleur que l huile,que l on appelle lhuile desPhilosophes.33

Chapitre Huitime.Comment le Dragonnat dans la noirceuret est nourri de sonMercure et se tue lui-mme et est ensevelide mme et l eaudevient blanche.L or est dissous afin dtre rduit en sapremire matire, cest par cela qu il estfait vrai soufre etArgent-vif. Et par l nous pouvons faire meilleur argent et Or lorsqu il est converti enleur matire. Par consquent il doit tre parfaitement lav avant de devenir vrai soufreet Argent-vif, car en accord avec les Philosophes ceux-ci sont la vraie matire desmtaux. Alors il peut prendre femme, et lui faire un enfant et mortifier et vivifier lessortes de gnrations, et peut nettoyer et amener la lumire, et sparer le brillant de lobscur, et ce sera grande dignit. Par consquent nous conjoignons notre roi couronn notre enfant rouge et par un feu doux les unissons, ils concevront et engendreronsun Fils. Car les nuages qui taient sur lui retourneront dans le corps d o ils vinrent.Par consquent continue le bain tempr ou baigne-le pendant un temps tel que toutsoit dissout dans l eau, et que toute la teinture de couleur noire soit extraite ce qui estle signe et la marque de la Dissolution.34La maison noire est le soufre des Philosophes.planche VIIIIci le Dragon spaissit etblanchit etdvore sespropres ailes.35

Chapitreneuvime.Voici l eauentirementnettoye de sanoirceur et ayantla couleur du lait,et plusieurscouleursapparaissentdurant lanoirceur.Le dragon icidvore sespropres ailes etmontre alorsplusieurs couleursde diversesmanires et enplusieurs fois, ilpasse de couleuren couleur jusqu devenir blanc. Une bte sauvage et trs cruelle ne doit pas trenourrie, sauf quand elle est affame et assoife, et aprs trois jours de privations, alorsnat le Dragon, dont la maison est obscurit et noirceur. Vraie mort et noirceur volenten cette Mer, et le dragon vole partir des rayons lumineux du Fils qui arrte les trous,et notre forme morte revivra, et le roi viendra du feu, et sera rjoui par ce mariage. Etles choses caches apparatront, et le lait de la vierge sera fait blanc, et l enfantmaintenant vivifi est apprivois, et vainqueur du feu et triomphateur de la teinture.36La Maison noire, Soufre des Philosophes.planche IXIci tout le dragonest nettoy de sanoirceur et est faitblanc comme lait.

Chapitre dixime.Comment lesnuages noirs quitaient au-dessusdes eaux dans levaisseau sedissolvent dans lecorps d o ellesproviennent.Prenez le noir, plusnoir que noir, etdiverses couleursapparatront en lui,et le lait desvierges sera faitblanc, et notre Filsmaintenant revivifidoit tre fait unvainqueur du feu,excellant enteintures etcouleurs, et lesnuages s lvent de la mer, et la pluie tombe sur la terre, car chaque corps dense etpais tombe ou glisse en son centre. L Argent-vif sublim du laiton d o toute choseprovient, est une eau claire et vraie teinture qui fait disparatre l obscurit du laiton, carc est le soufre blanc qui seulement fait le laiton blanc d o l esprit est fix et ne peut senvoler, sache que le col du vaisseau est la tte du Corbeau que tu dois tuer, et quaprs apparatra une colombe puis aprs un phSnix. Soit fortun et heureux avec cesquelques mots contenant toute la science pour le blanc et le rouge.37La Cendre des Cendres.planche XLes nuagesnoirsdescendent surle corps d o ilssont sortis et sefait une allianceentre la terre et leau et lescendres sontformes. LeCorbeau estnoir, la Colombeest blanche, lePhSnix se brleafin de renatrede sescendres.38

Chapitreonzime.Ces cendressont faitesblanchescomme dumarbre Brillantet c est l Elixirau blanc et il est fait des cendres.Parce que la Nature ne se meut pas sauf par l emprise de la chaleur. Par consquentsi vous mesurez bien la chaleur, l eau et le feu lui sont suffisants. Car ils lavent lecorps, ils le nettoient et nourrissent et font disparatre sa noirceur. Cette eau rsidantdans l air doit tre attire vers la terre tel le Fer est attir par l aimant. Par consquenttous ces ordres de prparations sont ritrs sur lui quatre fois. Et la fin calcinez-lpar sa manire de calciner et de s lever, et de cette manire vous devez gouverner laTerre de la Pierre. Calciner n est rien d autre que de desscher et transformer encendres. Par consquent brlez-l sans peur, jusqu ce qu elle soit cendre, que vousmlangerez bien aprs. Ne mprisez pas ces cendres mais donnez-leur la sueur quelles ont rejete, et lorsqu elles ont bu toute l eau et elles seront transformes en terreen l espace de quelques jours. Quand toute l humidit sera sche, dans le vaisseauapparatront toutes les couleurs du monde. Par consquent laissez le feu plusieursjours jusqu ce que [tout] soit fait comme ci-dessus. Que se qui vient de lui soit remissur lui jusqu ce qu il soit entirement fixe, et ne s enfuira plus de lui par le feu, que lanoirceur spare du corps, soit rduite par le corps d o elle provient et soit faite uncorps.39La Rose Blanche.planche XIJe suis l Elixir aublanc transformanttous les corpsimparfaits en largent le plus purmeilleur que celuide la mine, dontune part changeun millier d Argent-vif en l Argent leplus pur.40

Chapitredouzime.Comment cetteblancheur estconvertie en unerougeurtransparentecomme le Rubis, etc est l Elixir aurouge.41Prenez le laitonblanc et dchirezvos livres enmorceaux de peurque votre cSur nesoit dchir42. Car notre Art est ais et un peu d aide servira. Celui qui m a fait blancdoit me faire rouge, car le blanc et le rouge proviennent d une mme nature, ce qui estdans le blanc est dans le rouge, par consquent travaillez philosophiquement, et sivous faite le blanc et passez les limites, ou fin de cela, notre art bni, cette chose sivous la voyez soudainement, admiration ou merveille, peur et crainte vousenvahiront43. Dcantez, broyez, et ritrez, sachez que la fleur de la pierre est lapierre de la Pierre44, rtissez-la par consquent un certain nombre de jour jusqu cequ elle soit brillante comme du marbre, et alors sachez quand [cela] sera ainsi fait, quec est le plus grand secret. Car la pierre est mlange la Pierre. Maintenant meschers amis vous avez appris faire le blanc.Maintenant il doit tre parl du rouge, mais si vous ne faites d abord le blanc, vous neferez jamais le vrai rouge, car aucun homme ne peut aller du premier au troisime sanspasser par le second. Aussi vous ne passerez point du blanc au citrin sans passer parle blanc, parce que ce citrin est fait un corps contenant beaucoup de blanc et peu denoir45. Par consquent faites le noir blanc, et le blanc rouge et vous avez l art. Commel anne est divise en quatre parties ainsi est divis notre travail bni. La premire est lHiver froid et humide, la seconde est le printemps chaud humide et florissant. Latroisime est l t, chaud, sec et rouge. La quantime celle des moissons froide etsche, qui est le temps de rcolter les fruits46. Cette disposition colorant la naturegouverne jusqu au temps [o] les fruits soient mrs plaisir. Mais maintenant l hiverest pass, les pluies ont disparues. Car les fleurs sont apparues sur notre terre lpoque du printemps. Nanmoins nous circulons la rose blanche qui fait [que] toutcorps imparfait ou pais se transforme en pur argent. Par consquent lorsque vousvoyez la blancheur monter de toutes parts, soyez sr que dans cette blancheur estcache la rougeur. Par consquent vous devez tirer toute la blancheur et la cuire jusqu ce qu elle devienne entirement rouge.La Rose Rouge.planche XIIJe suis l Elixir aurougetransformanttous les corpsimparfait en l orle plus purmeilleur quecelui de la mine,une part projetesur mille dArgent-vif, nousla voyons secongeler etdevenir rouge, ettre convertie enor le plus pur.47planche XIIINotesLes notes sont accompagnes des planches en couleur, tires de l'AureumVellus de Gldin Schatz, Hambourg, 1708.1. Il n'y a rien l de trs nouveau. Le don de Dieu est aavnt tout est un don du soufre[qeion - qeioV]. Les principes de l'Art sacr sont trois : le Corps, l'Esprit et l'me.Envisags comme les Elments de Platon, il s'agit partir d'lments terreux, d'obtenirune eau ardente [EAU de FEU]. Le secret de l'oeuvre est la connaissance du moyenqui permet cete EAU de ne pas devenir AIR trop rapidement, avant la cuissoncomplte des natures mtalliques. C'est--dire, avant que cette eau ardente neredevienne TERRE, mais sous une forme transfigure, voile sous l'allgorie de lachute de l'Ange. Les deux corps sont le SEL proprement parler [Arsenic de Geber] etl'me [principe de teinture]. L'eau pontique, c'est l'eau permanente appele aussidissolvant des Sages ou Mercure philosophique. On lui connat deux tats. La lumiredont il est fait tat est l'allgorie de la capture d'un rayon ign solaire, hiroglyphespirituel du Soufre rouge. Le secret est de le prendre au filet, et de l'infuser dans leCorps, en masse. C'est pour cela que les alchimistes disent qu'ils leur faut un aimantpour attirer leur acier. 2. Il s'agit l de noms consacrs pour le Mercure. Voyez l' Atalanta, XXVIII pour desexplications touchant au Roi Duenech. Le terme clopum est rarement employ etPernety n'en parle pas dans son Dictionnaire ou dans les Fables Egyptiennes etGrecques. 3. Le temps est un facteur fondamental, par la voie sche. Tous les alchimistes ainsique les minralogistes franais du XIXe sicle qui ont prpar les synthses minraless'accordent sur ce point. 4. Nous partageons en tous points les vues de l'auteur. Voyez notrevoie humide et lechapitre sur l'or potable. 5. L'lixir est le Mercure philosophique au stade du Compost, passes les phases denoirceur, lorsque le laiton a t blanchi. 6. Il s'agit d'une variation sur la planche I. Cette planche prsente des analogiesformelles avec l'emblme qui est en frontispice duTriomphe Hermtique de Limojonde Saint-Didier. Le roi et la reine sont chacun sur sa colline, c'est--dire sur la rochedont provient chaque nature mtallique et l'extraction de chaque nature de sa minireest marque par les griffes que l'on devine en contrebas. L'embryon hermtique estentour de symboles mercuriels. Le roi s'extrait d'une terre adamique et la reine, d'unefange boueuse. Autre variante :planche I, bisPeut-tre moins suggestiveque la planche I, cettevariante nous prsente lencore les poux royaux,chacun semblant mis dansson vase ; le roi et la reinemontrent le matras d'osortent les sept bourgeonsde l'arbre solaire. Trois sontblancs, du ct de la reine[Soufre blanc ou SEL] ; troissont rouges et dsignent leSoufre rouge ; le milieu esttenu par la couleur jauneorang. 7. Trois crits sont attribus Herms : les SeptChapitres, la Tabled'Emeraude et l' Eptred'lsis, femme d'Osiris, surl'art sacr, adresse sonfils Horus. (Ms. 2250.).Herms Trismgiste tant fabuleux, les crits qu'on lui attribue sont donc parfaitementapocryphes... 8. On dit que la Pierre nat d'une conjonction entre l'cume de la Mer Rouge et de lagraisse du vent mercuriel [Fig. Hir.]. Duenech est le moyen de conjoindre ces deuxextrmits du vaisseau de nature. On le nomme d'abord le Lion Verd [Jacques LeTesson a crit un ouvrage qui lui est consacr, et Artphius, un trait qui est rput trel'un des plus clairs. Voyez encore l'Eptre de Pontanus]. 9. C'est l'un des leitmotive des alchimistes. La premire matire ne cote rien et tout lemonde la possde...Il semblerait mme que les pauvres en possdent plus que lesriches. On dit aussi que cette matire tait prsente dans la crche ou est n le divinenfant, alors que trois Mages voyaient une toile qui les dirigeait vers l'Orient. Il y a lune indication. 10. Rien ou peu prs ne peut te tir de positif ici. On sait seulement que le 1eroeuvre consiste lire les matires et les dpurer. En bref, on doit prparer le Soleilet la Lune. Le Soleil se trouve dans le vitriol romain et la Lune, dans une djection del'toile polaire. 11. L'ordre des planches ne suit pas le texte. Il faut donc ici s'armer de prudence. Laconception ne saurait prcder la dissolution. La planche II montre les poux royauxrunis ; l'embryon hermtique virtuel et les trois roses sortant du matras annoncent lesprincipes de l'oeuvre [certains y voient le symbole du tartre, dont E. Canseliet supputequ'il s'agit du truc - trux - de tout l'ouvrage]. On connat une variante de cettegravure.planche II, bisPlanche qui tient le milieu entre lanII, et celle du Rosaire. On y voit lecouple hermtique, des figures ol'on devine des VENTS ; d'autres,incrustes dans des roches qui fontvoir le corps du soleil et de la lune.Enfin, l'embryon ail ainsi que leveut cette priode o tout se passeen AIR et EAU. On remarquera quela couche du cot est de couleurverte. 12. Il s'agit du corps du Soleil et dela Lune. Cette opration s'effectuelors du bain des Astres et le Rosairedcrit trois phases de cetteconjonction. Le Soleil est aussiappel Gabertin ou Gabricius et laLune, Beja. 13. Le noir, le blanc et le rouge sontles trois couleurs cardinales del'oeuvre. Il y en a d'autres, etnotamment la couleur jaune-orange qui annonce symboliquement l'aurore. Les troiscouleurs n'existent probablement pas physiquement , et selon Tollius et Fulcanelli,c'est par l'esprit qu'il faut et les percevoir et les comprendre. Le noir est la couleurconsacre Saturne, le blanc la Lune et le rouge au Soleil. Mais cescorrespondances ne valent qu'en premire approximation, parce que les alchimistesont souvent brouill les pistes. Par exemple, ils disent que le blanc ou le gris seraientconsacrs Jupiter. Les couleurs intermdiaires voques dans le texte se rapportentvraisemblablement celles de la queue de paon, oiseau consacr Junon. Nous entraitons dans diverses sections [cf. par exemple, l' humide radical mtallique etl'Oeuvre secret de Jean d'Espagnet]. 14. Michel Maier reprend presque les mmes termes dans sonAtalanta, XXX.L'intrt de cette remarque est de faire voir ce que, exprimentalement, valent un crinvide ou une couleur pure. 15. Ce passage complexe ne peut se comprendre que si on sait ce qui est cach parl'Air des Sages. On doit admettre que les natures mtalliques sont dissoutes dans leMercure et que l'ensemble de cette dissolution, o ces substances sont pour ainsi diresublimes, constituent, avec le Mercure le Vent des philosophes, dans le sens ole Mercure apparat en constante agitation. Au dbut, Zphyr souffle, puis Vulturnus etNotus, enfin Amphion et Zths,les vents du Sud. Dire que le vent est l'AIR est banal,mais il est dj moins banal de voir pourquoi l'AIR est la vie, et la vie l'me [qui estl'huile et l'eau]. Le Mercure a comme attributs l'EAU et l'AIR et il contient un FEU enpuissance, qui est le rayon ign solaire que doit capter l'Artiste au moment opportun,pour le conjoindre au Corps de la Pierre. 16. sur les trois cercles, voir Atalanta, XXI et 1, 2, 3, 4, 5, 6. 17. Dans les montagnes, on trouvera l'EAU et le principe du FEU ; dans les Airs, ontrouvera l'un des principes du Mercure, qui se forme, entre autre, l'occasion de lafoudre ; dans les pierres, la TERRE adamique qui recle le SEL. Enfin, dans lescavernes, le V.I.T.R.I.O.L. [1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8,]. 18. La planche III donne voir les deux principes runis au fond d'un matras, en formede mnisque lunaire. C'est la Diane Philosophique. Au centre du matras, la Viergephilosophique en Virgo paritura ; en haut, toujours le BasileuV. Et les rameaux del'arbre solaire, comme sur la planche I, bis. Variante :planche III, bisIci, la couleur des fleurs est vidente: blanche, jaune et rouge. Les pouxroyaux trempent dans le Lion vert quitient le milieu, comme on voit, dumatras virtuel. La Diane n'est pasaussi hermtique que sur la plancheIII, mais l'exotrisme manifest par laplanche III, bis rend bien compte dece qui est cach par Duenech. 19. C'est une chose curieuse : laputrfaction est regarde par Aurachcomme prparant le Soufre...Maisles disciples d'Herms [Lettre auxvrais Disciples d'Herms deLimojon] auront compris que lanoirceur est la voie royale conduisantau diadme orn de rubis, celui quenous prsente, par exemple, MichelMaier, dans l'emblme de sonAtalanta, XXXI. 20. Ce passage s'inspire de Platon.Comment un alchimiste ne serait-il pas no-platonicien ? Tout le Time est imprgnde la transformation des lments rciproques. E. Chevreul avait parfaitement saisitoute la porte de Time [Rsum de l'Histoire de la Matire]. Tout le rgime del'oeuvre qui, au vrai, est unique, consiste tout uniment en une Coction progressive, quiconsiste cuire et dcuire, c'est--dire appliquer la technique des bains cossais. C'estce que les alchimistes ont rsum par la formule Solve et coagula, dsormaisemblmatique de leur Art. Tout consiste fondre des substances dans un tiers-milieuqu'ils ont nomm leur Eau permanente. Et le procd, l'artifice dont parle Fulcanellidans les Demeures Philosophales, va consister mettre les substances sansdessus dessous, c'est--dire tournebouler le vase de nature. 21. Il est trs rare que les alchimistes voquent en clair leurs matires. Or, Aurach semontre prodigue en son discours. Si nous comptons bien, il n'y a gure que Batsdorff,dans son Filet d'Ariadne, Albert Le Grand, dans leCompos des Composs,Cyliani, dans l'Herms Dvoil, le pseudo Flamel, dans le Dsir Dsir ; ou encoreRaymond Lulle [pseudo] dans l'Elucidation du Testament, Basile Valentin, dans lesDouze Clefs de Philosophie. Nous citerons aussi Limojon de Saint Didier, dans sonTriomphe Hermtique, qui a droit une mention spciale de la part de Fulcanelli,puisque l'illustre Adepte crit dans le 2me volume des Demeures Philosophales :" Limojon de Saint-Didier assure que cefeu est de la nature de lachaux." [DM, II, p.74]On peut mme affirmer que ce passage se trouve ici :Les sages n'ont pas est moins reservez touchant leur feu que touchantleur matiere; de sorte qu'il n'est pas en mon pouvoir de rien adjouter ce que je viens de vous en dire. Je vous renvoye donc Artephius, et Pontanus. Considerez seulement avec application, que ce feu naturelest neanmoins une artificieuse invention de l'artiste; qu'il est propre calciner, dissoudre, et sublimer la Pierre des Philosophes; et qu'il n'y aque cette seule sorte de feu au monde, capable de produire un pareileffet. Considerez que ce feu est de la nature de la chaux et qu'il n'est enaucune maniere estranger l'egard du sujet de la Philosophie.Considerez enfin par quels moyens Geber enseigne de faire lessublimations requises cet art: pour moy je ne puis faire davantage,que de faire pour vous le mme souhait, qu'a fait un autre Philosophe:Sydera Veneris, et corniculat dian tibi propitia sunto. [TriompheHermtique]Dans la dernire phrase, Limojon fait rfrence Vnus et Diane. Ce n'est certespas la Vnus-Aphrodite qui est voque ici, mais la Virgo paritura, telle qu'elle nous estpeinte dans la planche III, et telle qu'elle nous est suggre,planche III, bis. Lescornes de Diane forment le mnisque lunaire du matras de la planche III. Poursuivons.Le pseudo Lulle parle de notre chaux, dans sa Clavicule [il en parle ausi dansl'Elucidation du Testament]. Jean d'Espagnet - dont on ne dira jamais assezl'importance dans la comprhension de l'Art sacr, donne des lumires, l-dessus,dans le chapitre XLIX de son Oeuvre Secret. Isaac Le Hollandais, dont Chevreul dittant de bien, semble nous parler aussi des chaux dans son Oeuvre de Saturne. Ripleyn'est pas en reste, et dans son opus magnum, les Douze Portes, il professe l'intrtdes chaux mtalliques dans sa Premire Porte, et dans un chapitre spcial, attenantaux Erreurs de l'auteur, qui prsente un intrt tout particulier [ l'instar des prfaces etdes notes de bas de page des ouvrages de Fulcanelli et d'E. Canseliet]. Mme laTourbe, d'habitude si absconde, daigne livrer quelque lueur dans ce passage : On croirait entendre Zosime quand Pythagoras dclare: " Sachez que les chauxsulfureuses, les aluns et le kohol (sulfure d'antimoine) ne sont rien d'autre que deseaux sulfureuses (l'eau divine de l'Alexandrin)." [...] 22. La putrfaction. Ce terme voile une opration qui s'appelle l'oeuvre au noir [ dontMarguerite Yourcenar a tir la susbtance d'un roman absolument remarquable qui n'arien envier au Nom de la Rose, d'Umberto Eco]. La technique consiste faire unesparation. En chimie ancienne, on parlait du Caput mortuum : il s'agissait de rsidusqui restaient au fond de la cornue ; ainsi les fces de la prparation de l'eau-forte[aqua fortis, acide nitrique, acide azotique] ont-elles un certain intrt dans l'Art sacr.La prparation de l'acide azotique est connue au moins depuis Geber. Cette sparationchimique a le mrite de donner une explication physique de ce qui se produit, parexemple, quand on fait ragir un vitriol avec du nitre. On aurait tort, hlas, de croirequ'il s'agit de l'unique putrfaction. En effet, en croire Fulcanelli et surtout GoergesLe Breton, il y aurait quatre putrfactions dans le Magistre. Certaines semblentd'authentiques sparations, d'autres sont des sortes de synthses mentales, commeaurrait dit Chevreul, c'est--dire des allgories. La phase de putrfaction, telle qu'ellenous est rapporte dans les textes, rend compte en fait de l'immersion initiale desnatures mtalliques dans le Mercure des sages. La planche 4 montre, quant elle, l'homme double ign de Basile Valentin. C'estJanus, le Rebis, l'Airain philosophique. Il s'agit du rsultat de la putrfaction qui estmontr ici. Variante :planche IV, bisNous voyons sur cette gravure lecouple alchimique enlac, signantl'une des phases de la conjonction.Notez que le matras, ouvert jusqu'prsent, est ferm. Certainsalchimistes ont appel cettefermeture le sceau vitreuxd'Herms. Il semble s'agir ici de la3me phase de la conjonction,d'aprs le Rosaire ; voici ce que ditle pseudo-Aristote :" Tout d'abord on a la vraie matiredans le lion vert, de la couleur quiest la sienne. Et on l'appelle Adrop,Azoth ou Duenech vert. Audeuxime degr on a la mmechose, et au troisime les corps sedissolvent dans l'argent-vif desphilosophes, c'est--dire dans l'eaude notre Mercure, et il se fait uncorps nouveau. " [Rosaire des Philosophes]Voici ce que dit Dom Pernety de cette conjonction :Conjonction. Runion des natures rpugnantes et contraires en unitparfaite. Cette conjonction les convertit tellement l une en l'autre qu elleen fait un mariage indissoluble mme la plus grande violence du feu.Les Philosophes dfinissent encore cette conjonction, un assemblage etune runion des qualits spares, ou une adquation des principes.Riple. Il y a trois especes de conjonction.La Premiere est appele double. Elle se fait entre l agent et le patient,le mle et la femelle, la forme et la matiere, le mercure et le soufre, lesubtil et l pais. La seconde s appelle triple, parce qu elle runit trois choses, le corps, lme et l esprit. Faites donc en sorte de rduire la trinit l unit. La troisieme est dite quadruple, parce qu elle runit les quatre lmentsen un seul visible, mais qui renferme les trois autres. Souvenez-vous,dit Riple, que le mle a cinq vaisseaux requis pour la fcondit, et lafemelle quinze. Sachez donc que notre Soleil doit avoir trois parties deson eau, et notre Lune neuf. CONJONCTION signifie aussi l union du fixe et du volatil, du frere et dela sSur, du Soleil et de la Lune. Elle se fait pendant la noirceur quisurvient la matiere pendant la putrfaction. Les Philosophes lappellent aussi Conception, Union des lmens, Commixtion.[Dictionnaire Mytho-hermtique]Pernety cite Ripley qui a crit [Douze portes] un trait entier sur les oprations du3me oeuvre. Il n'est pas ais de dcrypter quelles sont les oprations et lessubstances qui sont requises pour l'opration de la triple conjonction. Nous sommesd'accord avec Pernety lorsqu'il nonce que la 1re se fait entre le mle et la femelle.C'est la prparation du Rebis, chose double igne, que l'on voit la planche IV. Lesautres acceptions qu'il donne sont notre avis inexactes ou mal places. La 2meconjonction recouvre le Mercure philosophique, l o les trois matires coexistent[Corps, me et Esprit]. La rduction de ces trois principes l'unit a t symbolisedans la Chrysope de Cloptre, par le serpent Ouroboros qui se mord la queue.Quant la 3me, elle fait intervenir le niveau lmentaire de Platon. On retrouve leMercure qui est une eau visqueuse, ardente et volatile. C'est l la vritable acceptionhermtique qu'il faut donner ces quatre Elments runis en un seul [que lesscholastiques mdivaux ont appel quintessence ; voir l'Oeuvre Secret de Jeand'Espagnet]. Enfin, la dernire dfinition que Pernety donne de la conjonction a notrecomplet agrment et illustre les planches suivantes du Donum Dei. 23. Les Artistes parlent souvent d'oiseaux qui volent sans aile. Philalthe parle descolombes volant sans aile, qui ont t trouves dans la fort de Vnus. On doits'imaginer que des substances dissoutes dans le Mercure, y sont en fait - par cabale -en tat de sublimation. Voici, par exemple, ce qu'en dit Basile Valentin : C'est le principe pour oeuvrer sur les mtaux, aprs qu'il a abouti une essencespirituelle qui est un poison achev; volant sans ailes et l c'est un vent agitant, quiexpuls de son domicile par Vulcain est pouss de force dans son chaos [Trait desChoses Naturelles et Supernaturelles, chap III]C'est le Mercure anim [le vritable Mercure philosophique] que Basile a en vue. Notezbien la distinction entre le Mercure simple et le Mercure compos. Le premier et auvrai, le vritable 1er Mercure des philosophes et l'autre, le double Mercure : c'estproprement alors le Mercure philosophique dans lequel sont, volant sans ailes, lesdeux colombes de Diane. Le 1er Mercure n'est donc rien en lui-mme et il n'agit quecomme hraut, intercdant entre les deux extrmits du vaisseau de nature. Philalthefait allusion ce corps mystrieux, dans l'Entre Ouverte au Palais Ferm du Roi : Que Diane ici te soit propice, qui sait dompter les btes sauvages et dont les deuxcolombes (qui ont t trouves volant sans ailes dans les bois de la Nymphe Vnus)tempreront de leurs plumes la malignit de l'air [Introtus, VI]Le grand et fabuleux Artphius place aussi cette expression dans sonLivre Secret : Et partant on dit que la pierre nat sagement en l'air, parce qu'elle est entirementspirituelle. Car ce vautour volant sans ailes, crie sur la montagne, disant : je suis leblanc du noir, et le rouge du blanc, et le citrin enfant du rouge, je dis vrai, et ne menspoint. Le vautour est un oiseau ddi Isis ; on remarquera la parent du texte duDonumDei cet endroit, avec leLivre Secret. Pontanus n'est pas en reste dans sonEptre[Pontanus et Artphius sont cits par Fulcanelli comme ayant parl clairement - sic ! -du Mercure] : ll nat de moi un Oiseau admirable, qui de ses os, qui sont mes os, se fait un petit nid,o, volant sans ailes, il se revivifie en mourant, et l'Art surpassant les lois de la Nature,il est la fin chang en un Roi, qui surpasse infiniment en vertu les six autres. Pontanus fait ici parler le Mercure. Dans la sectionMatire, nous avions t conduit identifier cet oiseau au Phnix [qui renat de ses cendres], mais il semble que cetoiseau soit bel et bien le vautour. Enfin, Salomon Trismosin cite le Grand Rosaire, danssa Toyson d'or, qui reprend peu prs les mmes termes : Nous tenons pour maxime vritable, que la tte de notre Art est uncorbeauvolantsans ailes en l'obscurit de la nuit aussi bien qu'en la clart du jour.Et ici, l'oiseau est un corbeau, ce qui s'accorde avec le texte d'Aurach. Plus loi,Trismosin revient sur cet esprit qui vole sans aile : [...] qualifiant cette terre spiritualise de divers noms selon la succession descouleurs et les diverses oprations de cet esprit volant sans ailes, en sublimant etrectifiant jusqu'au fond toute la masse qui se dcrot [...] On trouve encore une rfrence sur cet oiseau chez Herms [ Aurach a prvenu qu'ilcalquait son discours sur celui du Trismgiste] : Scachez aussi que le corbeau quivole sans ailes dans la noirceur de la nuit et dansla clart du jour, est la tte ou le commencement de l'art [Les Sept Chapitres,Herms]

Et il est clair qu'ici, cet esprit ne peut tre le phnix, puisque nous en sommes encore la priode de putrfaction : il s'agit donc du vautour ou du corbeau, qui sont ici desoiseaux congnres. Cette expression n'apparat pas dans les Fables Egyptiennes etGrecques, mais dans le Dictionnaire, l'article vautour :Vautour. Oiseau de proie trs vorace, tenant de la nature de l'aigle. LesAnciens avaient consacr le vautour Mars et Junon. Apollon futappel Vulturius, ou Apollon aux vautours. La Fable nous reprsentePromthe attach un rocher du Mont Caucase, et dchir par unvautour, pour avoir vol le feu du ciel. Ces allgories font allusion l'eaumercurielle igne, chaude et volatile, qui en dissolvant le fixe, appelmine de feu cleste par quelques Philosophes, semble le dvorer.Voyez PROMETHEE. Herms a fait la mme allusion, lorsqu'il a dit : jesuis le vautour perch au haut de la montagne, qui crie sans cesse;aide-moi, je t'aiderai. Le mme Auteur ajoute : Je suis le blanc du noir,le citrin du blanc, et le rouge du citrin, pour indiquer les couleurssuccessives de l'Suvre. VAUTOUR volant sans ailes. Mercure desPhilosophes.Sur le vautour, voirFontenay. 24. La traduction de ce passage laisse sans doute dsirer. Mais il est clair que l'meest extraite de ce laiton initial, qu'il faut blanchir. 25. Il est possible que soient ici dsignes les couleurs de la queue de paon [ voyezHuginus Barma, les Douze Portes, la section Fontenay, la Nouvelle Lumirechymique, sur le paon]. Ces irisations semblent signaler la fin de la phase deputrfaction, marque par le rgime de Jupiter, dont la couleur serait le gris selonPernety [Fables]. 26. la tte de corbeau nous renvoie nos premires tudes alchimiques. Cette tte estassocie l'Occident, aux tnbres, l'clipse de Raymond Lulle, la lpre, etc.Pernety a recens plus de 50 appellations de cette nigme. Quoi qu'il en soit, lesalchimistes semblent s'accorder sur le fait qu'une fois que les matires ont t scellesdu sceau vitreux d'Herms dans le vase de nature, il faut XL jours pour qu'apparaissecette noirceur. Albert Le Grans en parle comme : [...] Laton immonde, rsidu noir, Airain des philosophes, Nummus, Soufre noir, mle,poux, etc. Malgr cette infinie varit de noms, ce n'est jamais qu'une seule et mmechose, tire d'une seule matire. [Compos des Composs]A notre sens, les termes de mle ou poux sont ici usurps. Il semble qu'il s'agissed'une vritable substance pulvrulente, d'une terre que Fulcanelli a assimil aupoussier de charbon [Mystre des Cathdrales]. Hesteau de Nuysement situe cettepriode de l'oeuvre exactement au mme stade qu'Aurach : Dans leur premier chaos trs profondment. Et puis toutes ces substances se noircissent,Comme fait la suie dans la chemine ;Ce qui se nomme latte de corbeau, Lequel n'est pas une petite marque de la grce de Dieu.Quand donc cela sera ainsi advenu, vous verrez en brefDes couleurs de toutes les manires, La rouge, la jaune, la bleue et les autres,Lesquelles nanmoins disparatront bientt toutes. Et vous verrez aprs de plus en plusQue toutes choses deviendront vertes, comme feuilles et comme l'herbe. Puis enfin la lumire de la Lune se fait voir [Trait du Sel, Discours traduit de Vers]Il semblerait que cette tte de corbeau soit le signe de la premire conjonction : L'indice de cette fcondation est cet Aleph ou commencement tnbreux que lesAnciens ont appel tte de corbeau [Huginus Barma]De son ct, E. Canseliet a rapproch le corbeau du chien de Corascne : le vocable Khorassan, du grec Korax, corbeau, voque l'origine de cette memtallique...extraite de la partie tnbreuse...[dsigne]...par l'expression tte decorbeau. [Deux Logis Alchimiques, les Deux chiens]o le Soufre rouge est dfini et symbolis par le chien du Corascne, la chienned'Armnie dsignant le Soufre blanc ou Sel. Voyez encore ce que nous disons ducorbeau Fontenay. Il semble, de plus, y avoir un rapport de cabale entre cette tte decorbeau et l'Hydre de Lerne [l'allgorie semble tourner autour de l'lection ou de lacapture du soufre rouge appropri]. 27. La planche V montre un anneau noir surnageant le fond de la cornue.planche V, bisLa planche V, bis, variante de la V,montre un anneau vert qui voquele Lion Verd de Jacques Le Tessonet de Ripley. Notez que le vase stclos alors qu'il est ouvert laplanche V. Il est pratiquementimpossible de savoir ce que lesAdeptes entendent par leur terrenoire fculente. Seul Limojon deSaint-Didier semble en parler : [...] lorsque par la distillation noustirons l'eau, qui est l'ame et l'esprit,le corps demeure au fond duvaisseau, comme une terre morte,noire, et feculente, laquelleneanmoins, n'est pas mpriser;car dans notre sujet, il n'y a rien quine soit bon. [Le TriompheHermtique]On peut seulement supputer qu'il s'agit du rsidu d'une distillation. Mais il ne s'agit pasd'une distillation vulgaire. Faut-il alors penser que cette distillation n'est autre que lacoction, par laquelle l'me et l'Esprit forment le ciel firmamental d'un ct, et le Selincombustible, la salamandre, de l'autre ct ? Nous n'oserions l'affirmer. 28. Pernety laisse entendre que sous les termes de corruption ou de putrfaction, lesalchimistes entendraient une calcination. Par ailleurs, il se pourrait que cette corruptioncache les cendres des Mixtes, c'est--dire des chaux mtalliques, ce qui claireraitd'une nouvelle lumire les expriences par la voie sche. Morien, dans ses Entretiens Calid, aurait mme dit que ces cendres constituaient le diadme du Roi [voyezAtalanta, XXXI]. Ds lors, il n'est pas impossible d'imaginer que sous l'oeuvre au noir,du moins son dbut, se cache la prparation des cendres des vgtaux, ce quiconstituerait la partie vgtale de l'oeuvre et la raison pour laquelle la couleur noire estrapporte la TERRE. C'est ce que semble dire Jean d'Espagnet dans saPhilosophie Naturelle Restitue : On peut remarquer dans l' humide radical quelque chose d'immortel, qui nes'vanouit point par la mort, et qui ne se consume point par tous les efforts du feu leplus violent, mais qui demeure dans les cadavres, et dans les cendres des corpsbrls, sans pouvoir tre dtruit par le feu [...] [chap. CCXV] 29. le rgime de Jupiter dure 21 jours. Il assure la transition entre le rgime deSaturne et celui de la Lune. Il est donc curieux de voir figurer Jupiter dans l'oeuvre aunoir, moins qu'il s'agisse d'un raccourci pour faire voir que le but de l'opration estl'obtention du second Mercure. 30. Aurach semble voquer l'Eau permanente, c'est--dire le Mercure contenant lesnatures mtalliques et c'est une phase laquelle il donne la couleur blanche. 31. La planche VI montre une tte de corbeau obstruant le matras. On voit dans lamatire des vers qu'on appellera serpents. Variante :planche VI, bisAlexandre Sethon s'est exprimsur les vers voqus dans cetexte, la priode putrfaction : De mme en l'Suvrephilosophique, la mre de cettechose est ton Eau que nousavons tant de fois rpte ; ettout ce qui nat de cette Eau,nat la faon des vers parputrfaction. C'est pourquoi lesPhilosophes ont cr le Phoenixet la Salamandre. [NouvelleLumire Chymique]Sethon anticipe sur les rgimesultrieurs. Il est clair, toutefois,que la salamandre symbolise leSEL incombistible, et que lephnix est le signe du Soufrerincrud. Dire que la corruptionde l'un amne gnration del'autre signifie que c'est le Mercure qui va servir de nourrice pour le Soufre. 32. Cette dure de 40 jours est signale par plusieurs auteurs. Nous en avons parldans l'humide radical mtallique. Le chimiste Nicolas Lefvre voque une prparationpour laquelle 40 jours sont requis. Il s'agirait pour lui, du vrai soufre de l'or. En fait, il nes'agit que d'un sesquichlorure d'or. Mais il ne semble pas que la vrit soit l. Ladifficult du passage rside dans le fait qu'on ne sait pas au juste si Aurach parle ici dela voie sche ou de la voie humide. S'il s'agit de la voie sche, tout ce qui est dit ici doitse comprendre par l'allgorie et la matire est une sorte de vitrification dont nous avonsparl ailleurs. S'il s'agit de la voie humide, nous sommes alors dans l'impasse caraucune raction chimique ne peut conduire ce que l'alchimiste crit [et qui est mettre sur le mme plan, ou un plan voisin de la sublimation de Georges Ripley, desrgimes plantaires que donne Sethon dans sa Nouvelle Lumire Chymique ouencore de ce que dit Synsius, dans son Vray Livre, etc.]. On ne saurait se fier Pernety qui assure, dans les Fables Egyptiennes et Grecques, que Pline le Naturalisteaurait dit que le mois philosophique tait de 40 jours [sic !]. On pourrait encore voquercette lgende d'Egypte, que rapporte aussi Pernety :Lorsque ce BSuf est mort ( Diodor. l. i. c. 4.), & qu il a tmagnifiquement inhum, des Prtres commis pour cela en cherchent unsemblable, & le deuil du peuple cesse lorsque ce Taureau est trouv.Les Prtres qui l on confie ce soin, conduisent le jeune animal laville du Nil, ou ils le nourrissent pendant quarante jours. Ils l introduisentensuite dans un vaisseau couvert, dans lequel on lui a prpar unlogement d or, & l ayant conduit Memphis avec tous les honneurs dus un Dieu, ils le logent dans le temple de Vulcain. [Fables]On croirait lire une vritable allgorie alchimique...Grosparmy, dans leTrsor desTrsors [rest semble-t-il non imprim] crit en substance que la matire seraputrfie et transforme en eau au bout de 40 jours. Basile Valentin, dans le CharTriomphal de l'Antimoine dit : Prenez de l'antimoine de Hongrie crud. Pilez-le et le mettez dans une cucurbite deterre. Versez dedans le vrai vinaigre des philosophes avec son sel . Lutez bien etputrfiez votre compos au bain-marie quarante jours de suite. Et vous verrez que lecorps de l'antimoine s'ouvrira et fera la liqueur plus noire que l'encre [en principe, lacouleur noire survient lorsque l'antimoine est l'tat mtallique : par exemple, le fer, lezinc, l'tain prcipitent le protoxyde d'antimoine l'tat mtallique sous la forme d'unepoudre noire], qui est le signe d'une solution parfaite.Alain de Lille revient sur cette dure de XL jours. D'aprs l'historien de la chimieFerdinand Hoefer, la matire en question ne pouvait tre que de l'oxyde de mercure etdu mercure dans un tat trs divis. Dans la Tourbe, on fait dire Theophilus : Sachez tous fils de doctrine que le secret de tout est unecouverture tnbreuse, delaquelle les Philosophes ont tant de fois parl, et cette veste et couverture se fait ainsi.Faites de votre corps tablettes menues, et les cuisez avec le venin, deux sept etdeux, c'est tout. Cuisez-le en cette eau quarante jours, et tirez votre vaisseau, et voustrouverez le vtement que vous demandez. Enfin, on trouve dans un texte de Tripied,Du Vitriol Philosophique, un extrait d'untexte de Le Crom qui semble s'appliquer la prparation de l'actate de fer. 33. la planche VII donne voir le mme matras [ ce n'est pas un matras, bien sr, maisl'athanor philosophique], avec un animal fabuleux o l'on peut deviner un griffon. Nousl'avons dit ailleurs [1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13,], le griffon est le sceau de lacombinaison entre le fixe et le volatil : c'est un oiseau fabuleux bec et aile d'aigle,au corps de lion. Combien de fois avons-nous vu cette allgorie ? C'est l'un dessecrets les plus hauts de l'oeuvre qui s'y cache. Celui de l'poque o le fixe l'emporte,puisqu'il faut toujours considrer que nous sommes en prsence d'tats instables [lessymboles ports par des animaux voquent presque toujours ce caractre detransition du passage d'un tat de la matire dans un autre tat]. Aigle et lion, voilaaussi deux hiroglyphes consacrs au soufre. Alors, comment lier cette tte decorbeau et ce soufre naissant ? Par le biais des phases de la conjonction, telle qu'ellenous apparat dans le Rosaire.planche VII, bisMais c'est une version trsdiffrente qui nous est proposedans cette variante. Au point quenous doutons que la mme phaseait t reprsente. Pourtant, ils'agit toujours du vase o leMercure philosophique tient lemilieu de l'athanor. Et l'inscriptionportant OLEUM PHILOS. lvel'quivoque et nous assure bienque dans ce Mercure, le Soufre estprsent dans cette forme d'huileincombustible qui constitue laminire, proprement parler, de laPierre. Du reste, ce vieillarddcharn qui nous est prsent [leMercurius senex de Jung] montreque le temps est bientt rvolu, decette priode de dissolution. Pouren revenir ce griffon, les Grecsen faisaient le gardien de trsors[toute la mythologie a employ ce symbolisme ; Wagner, dansSiegfried, emploie undragon, Fafner, qui garde l'or des Nibelungen et l'anneau magique d'Alberich] et lamonture d'Apollon. Autrement dit, nous devons voir dans ce griffon l'quivalent strict deLatone. Parce que tous les alchimistes prescrivent de blanchir Latone et de brler leslivres , ce qui est une contresens, car il s'agit en fait de rompre l'corce [ voirPhilalthe l-dessus et nosGardes du Corps]. 34. Passage difficile dcrypter l encore. Le texte, d'ailleurs, souvent prolixe, donnel'impression d'tre composite. Il y a l un mlange de voie sche et de voie humide.Dissoudre l'or ne conduit videmment pas en obtenir la matire premire mais la voiehumide est le chemin vers les dissolutions auriques [l'or potable des vieux alchimistes ;voyez voie humide] et le pourpre de Cassius. Berthelot, dans sonIntroduction lachimie des Anciens a, en outre, fait voir que les noms d'or et d'argent ne renvoyaientpas toujours aux mtaux, mais des minraux. Toutefois, ce texte du Donum Deiprsente des points communs avec la Tourbe des Philosophes et se ressent d'uneinfluence des scholastiques mdivaux, lesquels, ne l'oublions pas, ont littralementinvent la pierre philosophale et tout l'appareil d'une vritable thosophie minrale,laquelle a en partie liquid la cabale hermtique traditionnelle pour y inclure deslments propres au christianisme. Paracelse devait par la suite utiliser de faon assezgniale tout ce mli-mlo sotrique. Lorsque Aurach nous dit qu'il faut faire de l'or, dusoufre et de l'argent-vif, nous avouons notre perplexit. Car soit il ne sait pas ce qu'ildit, soit il verse dans l'alchimie chimrique des transmutations. Eh certes ! Ce n'est pasqu'il n'y ait des transmutations qui rsistent la critique. Lorsque nous avons parl dela vie de martyre d'Alexandre Sethon, nous avons fait voir que le rcit de sestransmutations avait t tronqu par Louis Figuier et que l'explication rationnelleloufoque qu'il en donnait tenait de l'escroquerie intellectuelle. Pourtant, notre trsgrand regret, nous avons dit que nous ne pouvions retenir comme vridiques cestransmutations. Mais enfin, vouloir faire du soufre et de l'argent-vif, partir de l'or, netient videmment pas. L'alchimiste cherche de l'or dans les matires premires qu'iltraite, mais, comme l'ont fait observer les plus grands Adeptes, il ne s'agit pas de l'orvulgaire, mais philosophique . Qu'est-ce dire ? Pour nous, il ne fait point de doutequ'il doit s'agir de quelque principe de teinture [voyez Soufre]. Quant l'argent-vif, ils'agit du Mercure, c'est--dire du vicaire [1, 2, 3, 4, 5, 6, 7,]. C'est l'association del'argent-vif [et non du vif argent vulgaire] et du Soufre sublim qui forme l' OLEUMVITRI. Cet huile est encore appeleLait de Vierge par les Adeptes. Prendre femme signifie que le principe de teinture pollinise le principe CORPS de la pierre dontle rsultat consiste en la formation de l'embryon mtallique. 35. la planche VIII est davantage conforme la tradition. Elle annonce la sparation del'me [anima] et du corps [ corpore]. Ce qui, a priori, semblerait illogique, puisque ceque l'on veut faire, c'est prcisment lier l'me [Soufre rouge, teinture] au corps [Soufreblanc, rsine de l'or] pour en faire la Pierre. Le matras est toujours surmont d'une ttede corbeau. En fait, les alchimistes sont rests muets sur cette opration et le Rosairene l'aborde que sous le rapport des diffrentes phases e la conjonction. Voyez Ripleyl-dessus. Il est possible que sous toute cette allgorie se cache un processusphysico-chimique o un corps amorphe se transforme en un corps cristallis ; ouencore qu'un sulfate se transforme en un oxyde.On peut poser en hypothse que lesprcipits amorphes produits par certains sels solubles et les dissolutions mtalliquesne sont pas absolument insolubles dans les liqueurs salines, acides ou alcalines danslesquelles ils sont forms. Si alors, par un abaissement de temprature, par exemple,leur solubilit vient diminuer, une partie de la substance dissoute cristallise sur lesparois du verre on mme sur la substance amorphe ; une lvation de temprature, aucontraire, dtermine la dissolution d'une partie de la substance amorphe bien plusfacile dissoudre que les cristaux, de telle sorte que, par une srie de variations, sifaibles qu'on le voudra, mais continues, dans le pouvoir dissolvant du liquide, lamatire amorphe tout entire devra s'agglomrer en cristaux. Ce transport d'unematire amorphe vers une substance cristallise par l'intermdiaire d'un dissolvant estl'analogue de celui qui s'effectue dans les phnomnes observs dont nous avonsrendu compte, propos des expriences de M. H. Sainte-Claire Deville [voyezrincrudation]. Nous rejoignons ici le problme fondamental que les alchimistes ontpos comme la question du poids de nature, compar au poids de l'art. Si l'on supposedeux cristaux de poids P et P' diffrant seulement par les dimensions et pouvant treconsidrs peu prs comme des polydres semblables et que ceux-ci sont placsdans une solution sature de leur propre substance dont la masse est indfinie et dontla temprature s'accrot graduellement. Si la solubilit de la matire augmente avec latemprature, comme on peut l'admettre, ces deux cristaux vont, dans un temps trscourt, perdre des poids p et p' qui ne seront plus les mmes lorsqu'ils s'accrotront aumoment o la dissolution reprendra sa temprature primitive. C'est la loi dedcroissement et d'accroissement de ces cristaux qu'il s'agit d'tablir. Et c'est ainsi quel'on peut rsoudre cette question de poids de nature sur lequel l'Artiste ne peutvidemment pas avoir d'action.Quoi qu'il en soit, toutes les fois que l'on soumettra descristaux baignant dans un liquide satur des alternatives de temprature, les cristauxtendront se rduire un seul en gnral, pourvu que le mouvement continuel duliquide y maintienne une composition constante dans toutes ses tranches. On observeainsi, dans des expriences de spagyrie lmentaire faites dans les laboratoires, descristaux qui grossissent en vases ferms. De l l'ide, mise par Sainte-Claire Devilleque des matires insolubles, ou plutt considres comme insolubles, pourraient tretransformes en gros cristaux par l'action prolonge du temps et des changements detemprature.On conoit ds lors que ce systme puisse s'appliquer dans la nature faire concevoir le dveloppement des masses cristallises que dposent les eauxminrales ou les manations diverses servant ou ayant servi au remplissage des filons.Toute variation de temprature doit, en effet, dterminer le transport de la matire despetits cristaux ou mme de la matire amorphe sur les gros cristaux ou sur les cristauxdj forms. A cela vient s'ajouter le rle des agents minralisateurs, de l'eausurchauffe sous pression dont nous avons parl dans la section Mercure de nature.planche VIII, bisLa variante se rapproche trait pourtrait de la planche VIII. On y voit ledragon s'paissir et blanchir. Lergime du feu, bien conduit,permet de passer de Saturne laLune en transitant par Jupiter.Lorsque Aurach nous dit que ledragon dvore ses ailes, Fulcanellivoque le mme concept quand ilexamine l'un des caissons duchteau de Dampierre-sur-Boutonne o l'on voit un cygneperch d'une flche o lephylactre indique : je meurs parmes propres plumes . Il estquestion ici de la volatilisationprogressive du Mercure. Notezqu'ici cette phase semble dmarrerlors mme de la priode deputrfaction comme en tmoigne latte de corbeau. 36. L'image, ici, exprime bien mieux que le texte ce qui a t dit note 35. L'idegnrale semble tre que des couleurs intermdiaires multiples seraient visibles entrele NOIR et le BLANC. Ces couleurs, les alchimistes les ont voiles par celles qui sontvisibles sur la queue de paon.planche IX, bis Il semble qu'ici la rincrudationdbute, c'est--dire que le Soufre,auparavant dissous dans leMercure, atteigne ce degr desursaturation dont on a parl note35, degr ncessaire pour que lacristallisation survienne. Lesalchimistes voilent cette oprationsous l'allgorie de Latone quiaccouche sur Dlos de Dianed'abord et d'Artmis ensuite. Onpeut mme ajouter que lacristallisation s'opre de faon plusrapide au fur et mesure que lescristaux se constituent, ce que lesalchimistes, nouveau, ont voilsous la fable de Diane aidantLatone accoucher d'Apollon.Notez que l'image du roi revenantdu feu est voque dans l'emblmeXXIV de l' Atalanta fugiens. Ainsipeut-on considrer comme quivalentes le Roi couronn revenant du feu et les tacheslumineuses qu'on observe la planche IX, bis. C'est, au juste, le retour des cendres[cf. Atalanta, VI]. 37. Plusieurs alchimistes parlent du plus noir que noir pour signifier cette sorte delumire qui jaillit des tnbres [cf. Lux Obnubilata...]. Ils appellent cette couleursingulire le nigrum nigro nigrius. Basile Valentin, dans son Char Triomphal del'Antimoine crit : Et vous verrez que le corps de l'antimoine s'ouvrira et fera la liqueur plus noire quel'encre, qui est le signe d'une solution parfaite. Clovis Hesteau de Nuysement crit de mme dans sonTrait du Sel : [...] 12. Le vif. 12. Le Mort. 13. L'Eau-de-vie. 13. Le noir plus noir que le noir. 14. Le froid humide. 14. Le chaud sec. [...] [ chapitre IV : Comment notre Sel estdivis en quatre Elments selon l'intention des Philosophes]Les n12 et 13 sont une indication sur le Soufre dissous dans le Mercure. Paracelseenseigne que : [...] les matriaux idoines seront trouvs en Hongrie. Lili doit, dment prpar dans leplican, passer par les couleurs dans l'ordre requis, c'est--dire devenir plus noir quele corbeau, puis, plus blanc que le cygne, puis, jaune, enfin, plus rouge que le sang,jusqu' ce que Lili ait acquis les proprits de la Salamandre [De la teinture desphysiciens, chap. II, attribu Paracelse].Jean d'Espagnet, dans son Oeuvre secret d'Herms, traite de cette partie de l'oeuvreavec sa matrise habituelle : [...] La premire, c'est la noire, qui est appele la tte de corbeau, cause del'extrme noirceur qui arrive avec elle dans la matire ; son crpuscule et sa blancheurdfaillante indiquent le commencement de l'action du feu de la nature, ou lecommencement de la dissolution ; mais sa nuit la plus noire indique la perfection de laliqufaction et de la confusion des lments. Alors le grain commence pourrir et secorrompre, afin d'tre plus propre la gnration. A la couleur noire succde lablanche, o gt la perfection du premier degr, celle du soufre blanc [...] [Les milieuxet les extrmes, 64]Voyez aussi les Douze Portes de Ripley o nous donnons un extrait o Pernety donnetoutes les acceptions se rapportant l'expression plus noir que le noir . Le laitonblanc est encore appel l'airain blanc. Le col du vaisseau est une expression decabale. Batsdorff en parle dans son Filet d'Ariadne : Le premier Sceau se fait enfaisant fondre le col de l'Suf , qui est deverre, pour lequelil faut donner le feu de fusion peu peu, mettant entre le feu et l'Suf une tuile perce ;et lorsqu'on voit que le col du vaisseau commence s'incliner par la chaleur qui lefond, il faut avoir des ciseaux qui soient forts, et couper le col de ce vaisseau parl'endroit o le verre est comme coulant [...] [des Sceaux d'Herms]Nous n'insisterons pas sur la colombe [cf. Philalthe] et sur le phnix [cf. Blasonsalchimiques]. 38. A propos des cendres, voil ce que dit Pernety :Cendre. Les Sectateurs de la science Hermtique appellent souventcendre la matire de la pierre putrfie dans l aludel, parce que lachaleur extrieure agissant sur le mixte du vaisseau, en spare lhumide qui en liait les parties, et aprs l avoir dessech, laisse le mixtecomme une poudre, ou cendre, et la matiere dans cet tat est enputrfaction ou corruption; car l un et l autre terme se prennentindiffrem-ment pour signifier la mme chose. Les Philosophes Hermtiques disent qu il ne faut pas mpriser lacendre, et Morien dit qu elle est le diadme du Roi. Il faut entendre cestermes de la matire aprs qu elle a t en putr-faction; parce qu alorselle semble de la cendre, et que de cette cendre doit sortir le soufrephilosophique, qui est le diadme du Roi .On aura donc garde de confondre ici la cendre telle que les alchimistes l'utilisent dansla confection du Mercure et son retour , qui marque la rincrudation. Notons enfinque ce passage est transcrit, pour partie, du Dsir Dsir attribu Nicolas Flamel : C'est pourquoi Morien dit aussi : ne mprisez pas la Cendre, car elle est leDiadmede votre cSur, et une Cendre permanente [...] Il est clair que cette cendre permanente est le SEL incombustible des Sages, l'crin del'or, la rsine du Soufre, le christophore, en un mot.planche X, bisIci, la planche X, bis exprime mieuxl'opration en cours que la planche X,quelque peu nigmatique. Toutefois,on remarquera que la tte de corbeaua disparu, preuve que la blancheur dela planche IX a t dpasse. On voitun arbre qui prend sa racine dans leMercure ; il y a trois racines. La fleursymbolise la Pierre et a tout de lagrenade hermtique. Quant l'allianceentre la TERRE et l'EAU, elle ne tientpas compte du schma hermtiquedes correspondances entre les quatreElments. Cette alliance, en fait, vaproduire une TERRE dans laquelle unFEU est fait prisonnier et fix. Nousaurons donc l'quation [cf.cristallognie] :TERRE + FEU = EAU + AIRo l'on voit apparatre une quivalenceentre d'un ct, les lments constitutifs de la Pierre, et de l'autre, ceux constitutifs duMercure [EAU + AIR]. 39. Passage obscur avec de notables redondances. Quelque mouvement deconvection y est voqu. La traduction du texte doit laisser dsirer...L'ensemblevoque une sorte de rcapitulation dcousue. Sur la sueur, voyez Atalanta fugiens III,XXVI, XXVIII. 40. Nous tombons ici dans les lucubrations des textes. Notez que tout repose sur lemot lixir. Ce mot n'a pas la mme acception selon les traits. Pour les uns, il s'agit duMercure philosophique parvenu au rgime de la Lune ; pour d'autres, il correspond la Pierre au blanc . L'lixir blanc est voqu par Batsdorff : En ce mme temps, dis-je, l'me entre dans son corps, et la teinture s'y joint aussi :cette union de l'me au corps est une Suvre divine, parce que cela dpend de Dieuseul et de la Nature dans laquelle il agit ; et ce temps est celui auquel Morien dit qu'il yaura de grandes merveilles, qui est celui de la dalbation, auquel l'me entrant dansson corps, le fixe et l'lve en une teinture permanente au blanc et au rouge ; savoir, aublanc d