Press_Article_EcoNostrum_8Juillet2011
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L'Ocemo part à la rencontre de la jeunesse
méditerranéenne
Le Think tank constitué de plusieurs réseaux d'experts méditerranéens est allé à la
rencontre de la jeunesse à l'Ecole de la 2e chance de Marseille. L'occasion de prendre le
pouls des aspirations des jeunes Méditerranéens mais aussi de mesurer le chemin à
parcourir.
L'Ocemo est un nouveau Think
tank qui se veut la voix de la
société civile (photo F.Dubessy)
FRANCE / MÉDITERRANÉE.
Pour sa conférence
inaugurale, le jeune Office de
coopération économique
pour la Méditerranée et
l'Orient (Ocemo) s'est
déplacé à l'Ecole de la 2e
chance (E2C) à Marseille
vendredi 8 juillet 2011.
Créé en novembre 2010 et
basé également dans la cité
phocéenne, l'Ocemo réunit plusieurs réseaux d'experts dont le Femise et Anima Investment Network. Il est soutenu
par la Caisse des Dépôts française, la Chambre de commerce et d'industrie de Marseille Provence, la ville de
Marseille et la Banque européenne d'investissement. ,
La vocation de ce Think tank est affichée clairement : être la voix de la société civile des pays méditerranéens et du
Golfe.
Pour leur première sortie et pour bien marquer leur ancrage, les membres de l'Ocemo voulaient entendre les attentes
d'une soixante de jeunes francophones de vingt quatre pays dont quatre méditerranéens.
"En donnant la parole à des jeunes issus d'horizons divers, l'IOcemo veut être à leur écoute afin d'impulser des actions
en adéquation avec leurs aspirations" commente Philippe de Fontaine Vive (président de la Banque européenne
d'investissement ), co-président de l'Ocemo avec Kamal Dervis, ancien ministre turc de l'économie puis du
Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) et actuel directeur de la Brookings Institution.
Les jeunes veulent agir socialement et economiquement
Jean-Louis Reiffers, vice
président de l'Ocemo et
président de l'école de la 2e
chance et Kemal Dervis,co-
président de l'Ocemo (photo
F.Dubessy)
"En étant face aux jeunes,
vous ressentez les
responsabilités et assimilez
que vous ne travaillez pas
pour vous mais pour le futur.
L'Ocemo est un pont très
important qui va aider l'Union
pour la Méditerranée (UpM) à
comprendre ce que nous
devons créer pour le
développement économique
de cette région" explique Lino
Cardarelli, secrétaire général
adjoint de l'UpM.
Interpellant les personnalités
présentes, cette étudiante
tunisienne affirme "nous
sommes dépourvus de culture politique mais nous avons envie de porter le flambeau de notre pays et de participer à
son avenir politique. Mon aspiration c'est que le contact existe entre les hommes politiques et les jeunes citoyens." Et
de réclamer un "parlement des jeunes. Qu'on nous donne les moyens du développement privé, d'agir socialement et
économiquement."
Président de l'E2C Marseille, coordinateur et président du comité scientifique du Femise et vice-président de l'Ocemo,
Jean-Louis Reiffers veut faire bouger les lignes. "Les grandes puissances doivent comprendre que l'on doit aider ces
pays dans ces périodes de transition comme nous l'avons fait avec l'Europe et l'Allemagne de l'Est. L'enjeu profond est
une mobilisation plus forte en faveur de ces pays méditerranéens !"
Réagissant à la question d'un jeune marocain sur la possibilité de créer des Ecoles de la 2e chance sur la rive sud de
la Méditerranée, il appuie cette demande. "Il faudrait généraliser en l'adaptant ce genre de mécanisme. Mais c'est
long... Ici, cette école a dix ans et j'ai des difficultés pour en créer une seconde. Dans une ville comme Marseille, il en
faudrait trois pour absorber le flux des jeunes qui quittent l'école sans diplômes. Les mêmes problèmes se retrouvent à
Alger, à Rabat et à Tunis !"
Même réaction de Lino Cardarelli, "les institutions sont trop lentes par rapport aux aspirations de la jeunesse. L'UpM
existe depuis trois ans mais n'a commencé à travailler que depuis deux mois."
L'Ocemo bénéficiera d'un budget de 1,1 M€ sur trois ans
Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat
français au commerce extérieur,
et Kemal Dervis,co-président de
l'Ocemo (photo F.Dubessy)
"Retrouvons les canaux pour
parler aux jeunes, donnons
leur les moyens. Pas pour
apporter des réponses à leurs
enfants ou leurs petits enfants
mais à eux !" insiste Laurent
Vigier, directeur des affaires
européennes et internationales
de la Caisse des Dépôts
française.
Kemal Dervis se veut rassurant : "c'est une grande chance pour les pays arabes? La croissance est à leur portée."
Laurent Vigier le rejoint dans l'optimisme de son discours, "quand l'Union européenne s'est ouverte à l'est, elle a oublié
qu'il y avait un sud. Il y a une évidence méditerranéenne mais aussi une urgence méditerranéenne. Il faut intégrer
davantage dans nos réflexions la société civile et la jeunesse. Si cette jeunesse réussit, la croissance de la
Méditerranée peut rejoindre celle de la Chine à 8 ou 9%. Ceci permettra d'absorber les jeunes qui arrivent sur le
marché du travail. Il ne faut surtout pas rester spectateur de cette ouverture mais en être acteur pour construire cet
avenir." Et le directeur des affaires européennes et internationales de la Caisse des Dépôts française ne se contente
pas de mots.
Son organisme va mettre à disposition de l'Ocemo deux salariés dont la future directrice générale du Think tank,
Pascale Chabrillat. Actuellement responsable du service Méditerranée à la direction internationale de la Caisse des
Dépôts, elle prendra ses fonctions le 1er septembre 2011. La Caisse des Dépôts va également assurer l'amorçage du
budget de l'Ocemo avec une enveloppe de 1,1 M€ sur trois ans.
Interrogé par un autre jeune sur les problèmes de libre circulation entre les deux rives de la Méditerranée, Philippe de
Fontaine Vive reconnaît pour les désavouer les craintes. Selon lui, "la révolution en Tunisie n'a pas encore changé la
perception de la Tunisie en France et en Europe. Il ne faut pas se trouver englué dans la peur et les différences."
"L'Europe n'est pas à la hauteur !" lache Pierre Lellouche, secrétaire d'état français au commerce extérieur. "L'Europe
doit se hisser au niveau de ces rendez-vous avec le monde arabe. Les réactions spontannées dans les capitales
européennes ne sont pas les mêmes." Et répondant à l'inquiétude d'une jeune tunisienne, "une élection ne suffit pas à
fabriquer la démocratie. Il faut de la patience et beaucoup de sagesse. Les révolutions sont toujours susceptibles
d'être capturées par un petit groupe organisé. Il faut être vigilant là-dessus."
Lire aussi :OCEMO : Création du réseau des réseaux méditerranéens
L'Ocemo va regrouper les expertises économiques du bassin méditerranéen
Frédéric Dubessy
Vendredi 8 Juillet 2011
Source :
http://www.econostrum.info/L-Ocemo-part-a-la-rencontre-de-la-jeunesse-mediterraneenne_a6432.html