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La libération de la France et le retour à la République Remise des prix mardi 27 mai 2014 à l’Hôtel préfectoral - Amiens Concours National de la Résistance et de la Déportation - Saison 2013 - 2014 PRÉFET DE LA SOMME Souvenir

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La libération de la France et le retour à la République

Remise des prixmardi 27 mai 2014 à l’Hôtel préfectoral - Amiens

Concours National de la Résistance et de la Déportation - Saison 2013 - 2014

PRÉFET

DE LA SOMME

So

uvenir

Le débarquement de Provence. La 3e division d'infanterie américaine débarquant à Cavalaire, le 15 août 1944.

Le débarquement de Normandie. Des troupes américaines avançant dans l'eau d'Omaha Beach, le 6 juin 1944.

Photo de couverture : Été 1944 près de Rennes, trois FFI équipés d'armes prises aux Allemands.

Sommaire

Le mot du préfet...............................................................................................................4

Le mot du directeur académique des services de l’Éducation Nationale................7

Le Concours National de la Résistance et de la Déportation .......................................10

Objectifs ...........................................................................................................................11

Le CNRD en chiffres ......................................................................................................12

Modalités du concours ...................................................................................................13

Thème 2014......................................................................................................................14

Palmarès 2014.................................................................................................................16

Témoignages ..................................................................................................................24

Prolongements...............................................................................................................26

La libération d’Amiens. Le 31 août 1944, vers 5h du matin, les avant-gardes de l’armée britannique entrent dansAmiens. Guidées par des FFI, elles prennent rapidement le contrôle de la ville et des ponts. Cette photo a été prise l’après-midi du 1er septembre, boulevard Alsace-Lorraine, près du pont Beauvillé.

Le mot du préfet

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Au moment où la France entre dansun double cycle commémoratif, celuidu Centenaire de la Première Guerre(2014-2018), et celui du 70ème anni-versaire de la Résistance, des débar-quements, de la libération de laFrance et de la victoire sur la barbarienazie, le thème du Concours Nationalde la Résistance et de la Déportationpour l’année 2013/2014 « La libérationdu territoire et le retour à la Répu-

blique » évoque cet épisode exceptionnel de notre histoire.

Le sujet du concours, complexe et dense, amenait les élèves à réfléchir cette annéenon seulement sur les notions de libération et de République, mais également sur lalutte, la victoire, l’épuration, les procès, la reconstruction…. Il invitait les élèves à pren-dre conscience de l’héritage que nous a légué la Résistance, de la permanence de sesidées fondatrices, et de son héritage politique.En ce sens, le thème proposé s’inscrit pleinement dans cette dimension commémo-rative.

Les élèves ont été invités également à comprendre les étapes qui ont conduit à la res-tauration de la République (de la préparation de la Libération avant 1944 aux étapesde la Libération du territoire de juin 1944 à mai 1945, et enfin le retour de la Républiquede mai à décembre 1945). La libération du territoire du joug nazi et du régime de Vichya conduit les élèves à étudier, outre les faits militaires conduisant à la victoire, laFrance et ses Alliés, le rôle joué par l’empire colonial, ou le maquis, sans oublier lerenseignement, les parachutages, le sabotage…

Il s’agissait aussi de découvrir ou de mieux connaître les acteurs de la Libération : jepense à Jean Moulin, au général de Gaulle, au général Leclerc, au général de Lattrede Tassigny… aux Francs-tireurs et partisans — main d’œuvre immigrée (FTP-MOI),aux Forces françaises de l’intérieur (FFI), aux Forces françaises libres (FFL), au Comitéfrançais de Libération nationale (CFLN), c’est-à-dire à tous les acteurs de la Résistancetant intérieure qu’extérieure… Et aux Alliés qui ont joué un rôle essentiel : les Américains, les Britanniques, lesCanadiens, et bien d’autres encore.

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Nous avons toutes et tous en mémoire certes l’Appel du général de Gaulle du 18 juin1940, mais combien alors l’ont entendu ? Et que dire du discours du général de Gaulleradiodiffusé le 6 juin 1944, « La bataille suprême est engagée », que le plus grand nom-bre a découvert longtemps après.

Une fois la libération du territoire achevée vient le temps du « retour de la République ».C’est le second volet du thème proposé. En 1944, la libération progressive du territoire révèle une France meurtrie, rationnéeet appauvrie. Chaque Français n'a droit qu'à 500 grammes de sucre par mois, à 160grammes de viande par semaine et la mortalité infantile dépasse cent pour mille danscertaines régions. Le Comité français de Libération nationale devient, le 3 juin 1944, le Gouvernementprovisoire de la République française. Présidé par le Général de Gaulle, celui-ciprépare le rétablissement de la légalité républicaine. Avec l'ordonnance du 21 avril1944, le peuple français décide souverainement de ses institutions futures et uneAssemblée constituante est convoquée. Avec l'ordonnance du 9 août 1944, « Laforme du gouvernement de la France est et demeure la République ; en droit celle-ci n'a pas cessé d'exister ». Tous les actes du régime de Vichy sont annulés, saufceux jugés nécessaires à la continuité de la Nation. Le Gouvernement provisoire metaussitôt l'accent sur le rétablissement de la démocratie parlementaire. Les femmeset les hommes qui composent la représentation nationale, en particulier au débutde la Quatrième République, sont souvent d'anciens résistants, marqués par leurcombat contre les idéologies nazie et vichyste et attachés aux valeurs humanistes.La République s’installe à nouveau dès la libération de Paris, en août 1944. Les grandesréformes économiques et sociales, issues du programme du Conseil National de laRésistance (CNR), puis la construction européenne, sont engagées.Le général de Gaulle, Président du Gouvernement provisoire, assure la présence dela France dans les négociations de paix, rétablit l'État et entame la reconstruction. Desréformes de structure sont réalisées : nationalisations des Houillères du Nord et duPas-de-Calais, des usines Renault, des transports aériens. Le 22 février 1945 sont créésles comités d'entreprise et les grandes ordonnances d'octobre 1945 instituent lasécurité sociale. Le programme du CNR s’inscrit dans la réalité de notre pays.

Il faut tout en même temps traiter d’autres problématiques : le retour des déportés ettravailleurs du STO, la question de la transition démocratique et la mise en place de laIVème République française. Quelle ambition ! Imaginez la force de cette France renais-sante !

Aussi je souhaite féliciter chaleureusement les élèves (collégiennes, collégiens,lycéennes et lycéens) pour la qualité de leurs contributions tant individuelles quecollectives, ainsi que pour la profondeur des analyses historiques. Ces travaux etréflexions constituent un message fort à la société contemporaine. Ce jour symboliquede cérémonie officielle nationale consacrée à la Résistance montre que les élèves quevous êtes ne partagent pas le doute et scepticisme de certains. Ce jour rend hommage

à l’unité politique de la Résistance, à l’unité nationale. Souvenons-nous en au momentoù les derniers témoins de cette époque nous quittent.

Hommage soit également rendu aux enseignants et aux nombreux partenaires del’Éducation nationale qui encadrent nos jeunes esprits.

Enfin mon admiration et ma reconnaissance vont aux anciens combattants qui, unefois de plus, ont eu le courage de témoigner d’expériences souvent très douloureusesencore pour eux

Le combat des idées est la plus belle liberté que notre qualité de citoyen de Francenous confère ! Rappelez-vous le discours de Bayeux du 14 juin 1944 : « Notre cri main-tenant, comme toujours, est un cri de combat, parce que le chemin du combat est aussile chemin de la liberté et le chemin de l’honneur ». Ainsi s’exprimait le général deGaulle.Méditons ce message dont l’actualité ne nous échappe pas.

Jean-François CORDETpréfet de la région Picardie

préfet de la Somme

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Le mot de l’Inspecteur d’académie,Directeur académiquedes services de l’éducation nationale de la Somme

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Dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale,les associations de Résistants et de Déportés avaient appeléde leurs vœux l’association de la jeunesse à la commémo-ration de la Libération et à la perpétuation des idéaux et desvaleurs de la Résistance. Les pouvoirs publics, en la personne de Lucien Paye, ministrede l’Éducation nationale ont donné corps à ces aspirations eninstituant, il y a cinquante-trois ans, le Concours national dela Résistance et de la Déportation.

Ce concours se donne pour objectifs de :- transmettre aux jeunes les valeurs qui se rattachent aux droits de l’Homme et auxprincipes de la démocratie,- développer un esprit de tolérance et un comportement citoyen,- développer la démarche scientifique de l’historien.

Organisé par l'Éducation nationale, ce concours prend toute sa dimension grâce àl'implication des acteurs et témoins de l'époque, qui ouvrent leurs portes à nosjeunes et donnent de leur temps pour intervenir dans les établissements scolaires.À vous, Mesdames et Messieurs, toute notre sincère et respectueuse gratitude.

Ce concours c’est aussi, au plan pédagogique, un travail considérable de rechercheet d'analyse, conduit par des enseignants et des élèves volontaires et motivés. Je lesremercie vivement et les félicite chaleureusement pour la qualité et l’exemplaritéde leurs travaux.

Merci à vous, Monsieur le Préfet, de nous accueillir dans ces magnifiques salons de laPréfecture pour la cérémonie de remise des prix.

Cette année, le thème retenu était : « La Libération du territoire et le retour à laRépublique ». Un sujet riche et difficile qui nécessitait de se détacher de clichésréducteurs pour conduire une réflexion sur nos valeurs républicaines.

***« …Blessent mon cœur d’une langueur monotone »…Dans l’imaginaire collectif, ce vers de Paul Verlaine, lancé sur la BBC aux réseaux deRésistance, en écho aux « …sanglots longs des violons de l’automne », marque le pointde départ de la Libération par le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. Ce n’esttoutefois qu’un jalon sur les chemins de la liberté retrouvée.

Ces chemins, longs et douloureux, ont été tracés dès juin 1940, alors même que laFrance vaincue succombait à l’invasion allemande. Une poignée d’hommes et defemmes, refusant la défaite et l’humiliation, ont œuvré, tant à l’intérieur qu’enGrande Bretagne ou dans l’Empire, à la libération du territoire et à la restaurationde la démocratie.

Il en a fallu du courage, de l’abnégation, des sacrifices et des morts, pour que pas àpas, des réseaux de Résistance se créent, s’organisent et se fédèrent dans l’ombrepour enfin donner toute leur mesure.

Il en a fallu du courage, de l’abnégation, des sacrifices et des morts, pour que desofficiers (De Gaulle, Leclerc, Koenig…) et des soldats disent non, choisissent la voiede l’honneur et de la désobéissance pour lever des troupes combattantes libres tanten exil que dans les colonies.

Ce courage, cette abnégation, ces sacrifices et ces morts de femmes et d’hommes- dont beaucoup, Français non par le sang reçu, mais par le sang versé - ont conduità la Libération d’une France meurtrie.

Il y a d’abord eu, en novembre 1942, la libération de l’Afrique du Nord, puis de septem-bre à octobre 1943 celle de la Corse et, de juin à septembre 1944 celle de la métropole,jusqu’à ce que tombent, au printemps 1945, les dernières places de l’Atlantique encoretenues par les Allemands.

Cette Libération n’a été possible que par la conjugaison des efforts inouïs de la Résis-tance, des Forces françaises libres, parmi lesquelles les troupes coloniales et de nosalliés britanniques, canadiens et américains.

La Libération marque la fin de l’occupation et de son cortège d’humiliations, de priva-tions, de pillages, de destructions, de déportations et d’assassinats perpétrés tant parles nazis que par des collaborateurs zélés.

La Libération, c’est aussi l’effondrement du régime de Vichy et le risque d’une vacuitéinstitutionnelle.

Les acteurs de la Résistance, toutes tendances confondues, voulaient construire unesociété nouvelle, démocratique et fraternelle. Fort des ces aspirations, le Gouvernement provisoire de la République française(GPRF), succédant au Comité français de Libération nationale (CFLN), présidé par legénéral De Gaulle, s’est mis au travail.

L’ordonnance du 9 avril 1944 disposait : « La forme du gouvernement de la France estet demeure la République… ». Oui mais, sous quelle forme ?

Un retour à la République posait en effet la question du modèle républicain.

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Le 27 octobre 1945, les Français et, pour la première fois les Françaises - ayant parleur participation active à la Résistance, gagné le droit de vote - furent appelés, à élireune assemblée constituante et à se prononcer sur le modèle qu’ils voulaient adopter.

La réponse des urnes fut sans détour. Oui à la République. Non à un retour aux insti-tutions de la 3ème République Les travaux de l’assemblée constituante, reprenant en les élargissant les principesfondamentaux de 1789, aboutirent à la rédaction de la Constitution du 27 octobre 1946,acte de naissance de la 4ème République. Il en découlait :- la Liberté réaffirmée.- L’Égalité, étendue aux femmes.- La Fraternité reposant désormais sur une plus grande justice économique et sociale,instaurant notamment le droit au travail et la sécurité sociale.

La restauration de la République s’inscrivait aussi dans le cadre de la reconstructiond’un pays endeuillé par la perte de 541 000 de ses concitoyens, l’anéantissement denombreuses villes, la destruction des infrastructures portuaires, du réseau ferré, d’ou-vrages d’art et le pillage économique.

Une tâche immense…

Soixante-dix années se sont écoulées… Le buste de Marianne préside dans nos mairies,le drapeau tricolore flotte sur nos édifices et leurs frontons affichent en trois mots,tout ce pour quoi tant d’aînés ont combattu : « Liberté, Égalité, Fraternité ».

Ces valeurs républicaines, ces principes qui nous élèvent, éclairent et balisent notreroute.

C’est un héritage précieux et fragile.

Les travaux récompensés aujourd’hui en témoignent.

Mais au-delà, c’est à vous, la Jeunesse, qui avez participé avec succès à ce concours,qu’il convient de porter cet héritage et de le transmettre aux générations à venir.

Yves DELECLUSEdirecteur académique des services

de l’Éducation Nationale de la Somme

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Le Concours National de la Résistanceet de la Déportation

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67 ans de témoignages de résistants et de déportés

Avec la fin de la Seconde Guerre mondiale, les résistants ont ressenti la nécessité detémoigner. Dès 1947, des témoins et acteurs de l’époque, résistants et déportés,prennent conscience que leur expérience « extraordinaire » doit être transmise.

1958 : Adoption du principe du concours national par le congrès de la Confédérationnationale des combattants volontaires de la résistance à Lyon.

1960 : Organisation des premiers concours départementaux.

11 avril 1961 : Lucien Paye, ministre de l’Éducation nationale et ancien de la FranceLibre, officialise le concours par une circulaire et le rend national.

1979 : Création d’une épreuve collective.

2008 : Création d’une épreuve collective supplémentaire exclusivement audiovisuelle.

Le charnier de Gentelles. Découvert par les FFI de Boves le 8 septembre 1944, peu après la Libération d'Amiens et de sarégion, il contenait les cadavres de 27 Résistants fusillés par les nazis, vraisemblablement dans la nuit du lundi 28 aumardi 29 août.

Objectifs

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Acquérir une démarche d’historien par la rencontre des acteurs et témoins desévénements.

Transmettre des valeurs humanistes et démocratiques à travers la mémoire.

Susciter un esprit de tolérance et une démarche de solidarité.

Tisser des liens intergénérationnels.

Préparer les jeunes à leur vie de citoyen.

L'opération Jéricho. C’est le nom donné à un raid aérien effectué le 18 février 1944par la RAF qui bombarda la prison d'Amiens, vraisemblablement afin de libérerdes agents secrets alliés et des résistants français. Cette opération fit 98 morts.

Le CNRD en chiffres

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En France

Chaque année, environ 46 000 élèves de troisième de collèges et de lycées d’enseignementgénéral, technologique, professionnel et agricole participent au concours.

6 catégories de concours existent :

Classes de lycée :

- Réalisation d’un devoir individuel.- Réalisation d’un travail collectif.- Réalisation d’un travail collectif exclusivement audiovisuel.

Classes de troisième de collège :

- Réalisation d’un devoir individuel.- Réalisation d’un travail collectif.- Réalisation d’un travail collectif exclusivement audiovisuel.

Dans la Somme

En 2014, 264 élèves des lycées et collèges ont participé au concours dans ledépartement de la Somme.

Modalités du concours

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Le thème du concours est fixé par un jury national et porte alternativement sur laRésistance et sur la Déportation.

Les sujets des épreuves individuelles sont formulés par les jurys départementauxcomposés de professeurs, de représentants d’associations d’anciens combattantset de déportés. Les jurys sont placés sous la présidence de l’Inspecteur d’acadé-mie.

Les meilleurs devoirs de chaque catégorie sont présentés à Paris devant un jurynational de chercheurs et d’historiens, de membres de la Fondation de la Résis-tance, de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation ainsi que des représen-tants de l’association des lauréats du concours.

Pour tenir compte du développement des nouvelles technologies, une catégoriede travaux collectifs exclusivement audiovisuels est créée en 2008 au niveau deslycées, de même au niveau des collèges.

La libération de Vauchelles-les-Authies. Des membres de l’Organisation civile et militaire (OCM) guident les chars britanniques lors de la libération dela Somme. (Fonds privé Romain Cauët)

Thème 2014

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La Libération de la France et le retour à la République

Le thème du concours cette année est « la Libération de la France et le retour à laRépublique. »

Les deux résistances intérieures et extérieures vont coordonner leurs efforts, avec lesAlliés.

Elle va permettre à la résistance intérieure d'utiliser les forces qui se sont adjointes,notamment par les réfractaires au STO. Au socle des combattants inscrits dans unréseau, engagés politiquement, communistes et gaullistes, puis progressivementtoutes les forces politiques du pays suite à l'unification des mouvements de la résis-tance réalisée le 27 mai 1943 par Jean Moulin.

À Amiens, Madeleine Michelis est arrêtée alors qu'au sein de son réseau Shelburn,Libération Nord, elle aide à l'évacuation des aviateurs abattus par la flak. Elle meurtpour la France étranglée par ses tortionnaires le 15 février 1944.

L'année 1944 est une année importante pour la France qui connaît les deux débar-quements qui vont lui rendre sa liberté. Cela faisait longtemps que le pays attendaitces événement.

Où allaient-ils se produire ? En Picardie maritime ? Le déminage clandestin a bien eulieu, les compagnies FTP sont là pour en témoigner. D'ailleurs, pourquoi le 18 février1944 la RAF prend-t-elle le risque de lancer 18 mosquitos pour bombarder la prisond'Amiens ? Est-ce pour libérer une personnalité importante qui y serait détenue,serait-ce même celle chargée d'organiser le débarquement sur la côte picarde ?

Deux avions seront abattus par la Luftwaffe, et le capitaine Pickard fait partie desvictimes. « Ami, si tu tombes, un ami sort de l’ombre, à ta place… » dit le chant despartisants.

Quant à la prison d'Amiens, on décompte 98 victimes parmi ceux qui s’y trouvaient.Le lieu du débarquement est une information essentielle. On pense à l'échec de l'opé-ration Jubilé, le 19 août 1942 à Dieppe, que les canadiens, engagés dans le combat,gardent douloureusement en mémoire.

Le moment de l’invasion a également joué un rôle important, Eisenhower ayant faitinstaller en bordure des côtes anglaises une station météo ultra sophistiquée capablede prévoir le temps avec exactitude à trois jours. Encore une façon de prendre un coupd’avance sur l’adversaire. Ainsi Rommel dut revenir précipitamment d’Allemagne pourriposter au débarquement de Normandie.

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Le 6 juin 1944, c’est le débarquement de Normandie et M. Anselme Vilmont, marintélépointeur sur le Montcalm pourrait vous en parler, lui qui est Amiénois et qui l’avécu.Le 15 août 1944 a lieu le débarquement de Provence, puis la prise de Toulon. M. JeanJourdain, ancien de la Première armée, sous les ordres du général de Lattre deTassigny, peut encore nous expliquer certains aspects de la campagne de France.

Les nazis sentent que la victoire change de camp, et redoublent de violence. La Picar-die ne sera pas épargnée par les exactions. On découvrira des charniers à la citadelled’Amiens, à Gentelles, et ailleurs.

La Gestapo, rue Jeanne d'Arc intensifie ses coups de filets car la répression est d'au-tant plus forte que leurs chances de l’emporter s’amenuisent. Les Allemands re-prennent progressivement les arrestations à leur compte.

Mais la Libération ne s’arrête pas à son histoire militaire. C’est la mise en place duprogramme social du conseil national de la Résistance qui va profondément modifierla façon de vivre des Français. Que d’espoirs en perspective !

Les jours heureux. En deuxième titre, le Programme du Conseil National de la Résistance (CNR).

Palmarès 2014

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Classe de tous les lycées

Première catégorie - Devoir individuelParticipants : 6 établissements — 70 candidats

1er CHAPTAL Julien Lycée Lamarck - ALBERT

2ème CREPIN Hortense Lycée privé Saint-Pierre - ABBEVILLE

3ème PERRIEZ Nicolas Lycée Jean Racine - MONTDIDIER

4ème DECOSTER Camille Lycée Edouard Branly - AMIENS

5ème DESESQUELLE Camille Lycée Louis Thuillier - AMIENS

6ème DORÉ Carla Lycée du Vimeu - FRIVILLE-ESCARBOTIN

Lycée Lamarck - ALBERTCHAPTAL Julien

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Classe de tous les lycées

Deuxième catégorie - Travail collectifParticipants : 8 établissements — 46 candidats

1er BRASSET Baptiste Lycée Louis Thuillier

DESESQUELLE Camille AMIENS

DESESQUELLE Damien

FONTAINE Pierre

HURÉ Valentine

MEDMOUN Medhi

MELINE Léo

MOLLIER Etienne

VOYER Antoine

2ème CHAPTAL Julien Lycée Lamarck

STATEK Adrien ALBERT

Lycée Louis Thuillier - AMIENS

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3ème POUL Emérance Lycée privé Saint Pierre

DE POURCQ Marine ABBEVILLE

FERNANDEZ Barbara

4ème DORÉ Carla Lycée du Vimeu

SINOQUET Thomas FRIVILLE-ESCARBOTIN

CORNILLE Constance

5ème DUCROCQ Camille Lycée du Vimeu

KOBSCH Julia FRIVILLE-ESCARBOTIN

6ème DELARUE Florent Lycée Edouard Branly

VALTON Julien AMIENS

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Classe de tous les lycées

Troisième catégorie - Travail collectif audiovisuelParticipants : 2 établissements — 31 candidats

1er BAKSI Séma BALLUET CassandraBETHENCOURT MéganneBILLAULT SolèneBIZET OcéaneBROUET VictoriaBRUYANT JustineCRETELLE MélanieDEBACKERE LaurieDESJARDINS CamilleDESSAINT LaurieFAIVRE MélissaFLAMENT ChloéFRANCELLE MélissaGERY MélineGOMBART MarionGRIMAUX PaulineHETUIN TiffanyKIJUN SophieLEFEVRE ClémenceLEFRANC AliciaLEMAIRE LisaPOMMIER MargauxPRADAL MorganePREVOST Ophélie SOLEME CamilleSOVEAUX LudivineSTASIAK LucieTRICOTET Suzanne

2ème CAULIER Benjamin Lycée privé Saint PierreBOIDIN Gatien ABBEVILLE

Classe de seconde29 élèves Lycée PeltierBaccalauréat ProfessionnelASSP HAM

Lycée Peltier - HAM

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Collèges - Classes de 3ème

Quatrième catégorie - Devoir individuelParticipants : 6 établissements - 57 candidats

1er EVRARD Eugénie Collège Alfred Manessier

FLIXECOURT

2ème DUPONT Emilie Collège Alfred Manessier

FLIXECOURT

3ème LEFEBVRE Julien Collège Louis Jouvet

GAMACHES

4ème DESSELLE Coline Collège Louis Jouvet

GAMACHES

5ème HANOCQ Marco Collège Alfred Manessier

FLIXECOURT

6ème COURIAT Thomas Collège Alain Jacques

AILLY-LE-HAUT-CLOCHER

Collège Alfred Manessier - FLIXECOURTEVRARD Eugénie

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Collèges - Classes de 3ème

Cinquième catégorie - Travail collectifParticipants : 4 établissements -42 candidats

Classe de 3ème 1 — 19 élèves

1er ACHOUITAR Siham Collège Etouvie BALDE Djénabou AMIENSBELLIOT LydieBERNARDI OphélieCAMPOS GuillaumeDELAVIER Christopher DEWARCY SylvainDUCROCQ Alexia GAUDENS EbrimyGONCALVES SEMEDO ElisabeteGUERIN LauraLEDIEU MélanieMAROUCH EkramPETIT AlizéaRIBEIRO AlexisROBERT Aurélien SARABANDO Lisa SVETOJEVIC Axelle TSASA Pawola

Collège Etouvie - AMIENS

2ème BIDEAUX Maxence Collège Louis JouvetDA COSTA MOREIRA Vitor GAMACHESDELAVILLE DorianDELOBEL ValentineDESSELLE ColineDEVACHT AntoineJEANNE LoïsLANCEL NathanLEFEVRE JulienLEMOAL Camille

3ème BRATEK Audrey Collège BérangerLAMMENS Benoît PERONNEDUPUIS CamilleDENNE Océane

4ème CUINIER Lou-Anne Collège BérangerDAMELINCOURT Marina PERONNEDODRÉ AliceKANAFA Camille

5ème LEBLANC Ugo Collège BérangerBEN KHALFALLAH Soufiane PERONNEBOUCQ Quentin

6ème STIENNES Léa Collège BérangerOBLIN Lyona PERONNE

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Collèges - Classes de 3ème

Sixième catégorie - Travail collectif audiovisuelParticipants : 5 établissements - 22 candidats

1er EVRARD Eugénie Collège Alfred Manessier

DUPONT Emilie FLIXECOURT

LERRE Joséphine

GANGEMI AnthonyLE ROL Quentin

HANOCQ Marco

2ème BEAUMONT Chloé Collège Edmée Jarlaud

DHEILLY Océane ACHEUX-EN-AMIENOIS

DIAZ Morgane

3ème DE CATHEU Christophe Collège Sagebien

DELECROIX Augustin AMIENS

DELEMOTTE Paul

RADJI Paul

4ème CRAMPON Gwendoline Collège Béranger

MERCIER Léa PERONNE

LEGRAND Manon

NETO Grégory

5ème DUBOIS Laurie Collège Béranger

DUFOUR Cannelle PERONNE

MATEOS Cellia

6ème FOURNIER Léa Collège Les Coudriers

VILBERT Justine VILLERS-BOCAGE

Collège Alfred Manessier - FLIXECOURT

Témoignages

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Témoignage recueilli auprès de M. Jacques Audegond, combattant volontaire de larésistance dans la Somme, le lundi 5 mai 2014

« J'ai adhéré au PCF en premier. Puis je suis entré en relation avec Charles Lemaire.C'est à ce moment là qu'on a créé des groupes de sabotage.On appartenait à une organisation, les FTP du secteur de Blangy. Charles Lemaire étaitnotre chef de groupe. On bénéficiait de complicités au sein de la SNCF, qui nous ren-seignaient sur les types de convois, de façon à nous permettre d'organiser l'action laplus efficace. On enlevait les tire-fonds des voies ferrées, ce qui permettait de fairedérailler le train. Le premier déraillement n'a cependant pas réussi. On a fait riper lerail vers l'intérieur mais le train est passé quand même. Il s'est remis en ligne!Par la suite, cela a mieux fonctionné. On en a fait 6 ou 7, le groupe une quinzaine. »

Témoignage de M. Jean Jourdain, ancien de la première armée, 5e Division Blindée, 5e régiment de chasseurs d'Afrique, 1er escadron

Monsieur Jourdain participe à la campagne d'Alsace, protège Strasbourg libérée parla 2e DB d'une contre-attaque allemande, puis aux combats de la poche de Colmar quiont eu lieu du 20 janvier au 9 février 1945 avant d'entrer en Allemagne.« J'étais sous les ordres du général du Vigier. L'hiver 1944 a été très froid en Alsace.On a attaqué sous une tempête de neige. Les lunettes du pilote de char étaient gelées,celles de visées aussi. Puis tout a dégelé en trois jours. On avançait, on nous tirait dessus, on répliquait, c'était toujours pareil.Je commandais deux chars, c'était des chars légers américains, le Sherman M4. Ilsdisposaient d'un canon de 75 mais trop court, les chars lourds allemands avaient uncanon de meilleure portée. Ils tiraient de 3000 mètres sur nous. C'est comme cela que j'ai perdu mon camarade du Maroc, Noémie, de Soissons, marinreconverti dans le personnel de char de combat. Il a été frappé par un obus de charallemand. Il ne saignait pas lorsqu'il sortit du char, mais ses entrailles avaient été réduitesen bouillie du fait de l'onde de choc. Il a fait quelques pas avant de s'effondrer brusque-ment mort.Il fallait jouer à cache-cache, tout en remplissant sa mission de débusquer les Tigresou les Panther. Ensuite, les chars lourds américains étaient engagés contre eux. »

Témoignage remis par une déportée résistante souhaitant garder l'anonymat.

Nombre de déportés ne l’ont pas forcément été pour des raisons raciales, mais pourdes raisons politiques.« Je ne peux pas parler de la libération d'Amiens en août 1944. En mars 1944, jeunelycéenne, j'ai été arrêtée par la police française, puis transférée à la Gestapo.Avant de partir pour les camps, en juillet 1944, je savais que les alliés anglo-américainsavaient débarqué en Normandie et que l'Armée rouge reprenait l'offensive en URSS.C'était un espoir. Fin août 1944, date de la libération d'Amiens, j'étais incarcérée dansun commando disciplinaire du grand camp de femmes Ravensbrück.J'ai été libérée le 2 mai 1945 par l'Armée rouge et rapatriée dans le dernier convoi dela Croix-Rouge suédoise, le 25 juillet 1945.J'ai donc pu assister à la première commémoration de la fin de la guerre et de la libé-ration d'Amiens, le 30 août 1945.Je me souviens d'une ambiance de joie, de fraternité et de mouvements quelque peudésordonnés des jeunes. Il fallait profiter au maximum de cette liberté enfin retrouvée.Les années ont passé et la journée du souvenir de la déportation est souvent presqueoubliée. Nous sommes encore quelques survivants qui, dans nos associations, tra-vaillons pour maintenir le souvenir et rappeler le danger d'une idéologie meurtrière,telle que le nazisme.Je remercie toutes celles et tout ceux, descendants, camarades et amis qui prennentle relais pour que vive la mémoire. »

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La libération de Paris. Défilé sur les Champs-Élysées, le 26 août 1944

Prolongements

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Pour aller plus loin : des sites internet

Site de la fondation de la Résistancewww.fondationresistance.com

Site de la fondation de la France Librewww.france-libre.net

Site de la Fondation pour la mémoire de la déportationwww.fmd.asso.fr

Site du service départemental de l’ONACwww.somme.pref.gouv.fr/Politiques-publiques/Defense/Office-National-des-Anciens-Combattants-et-Victimes-de-Guerre-ONACVG

Association nationale des lauréats du CNRDPrésidente : LOISON AurélieSecrétaire générale : PRIEUR Jeanne.7A rue Hugues Krafft 51100 REIMSTél. : 01 43 78 46 [email protected]/amlcrd

Musée régional de la résistance et de la déportationPlace Carnégie 02700 FARGNIERSwww.resistance-deportation-picardie.com

Centre européen du résistant déporté du Struthofwww.struthof.fr

La coupole, centre d’histoire et de mémoire du Nord-Pas-de-Calaiswww.lacoupole-france.com

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PRÉFET

DE LA SOMME

Réalisation maquette : Préfecture de la Somme - Service régional de la communication interministérielle