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LES PRAIRIES
A - CARACTRISTIQUES GNRALES DE LA PRODUCTION .................................................... 2
1. Utilisation ................................................................................................................................... 2
2. volution des surfaces, productions, rendements .................................................................... 2
3. Rpartition de la production sur le territoire .............................................................................. 5
B. BOTANIQUE ET COPHYSIOLOGIE.......................................................................................... 5
1. Facteurs de variation de la production quantitative................................................................... 6
2. Facteurs de variation de la qualit de la production.................................................................. 9
C. CONDUITE DES COUVERTS PRAIRIAUX............................................................................... 11
1. Place dans les systmes de culture, choix de lespce et de la varit ................................. 11
2. Implantation ............................................................................................................................. 12
3. Fertilisation .............................................................................................................................. 13
4. Protection phytosanitaire et entretien...................................................................................... 13
5. Exploitation .............................................................................................................................. 14
BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................................. 14
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A - CARACTRISTIQUES GNRALES DE LA PRODUCTION
1. Utilisation
Les prairies sont des surfaces dont les peuplements vgtaux sont composs principalement de
gramines et lgumineuses fourragres, utiliss pour lalimentation des polygastriques. La consommation de ces fourrages peut tre ralise directement au champ par pture, ou lauge sous forme de fourrage vert (venant juste dtre coup) ou conserv (par dessiccation comme le foin, ou par fermentation comme lensilage).
2. volution des surfaces, productions, rendements
Les surfaces en herbe reprsentent de loin la part la plus importante des surfaces agricoles de la
France. Lensemble correspondait en 2000 44% de la SAU nationale (soit plus de 13 millions dhectares).
On distingue dans ces couverts prairiaux
- les surfaces toujours en herbe, constitues principalement de prairies permanentes, cest--dire de prairies naturelles non semes ou de prairies
semes depuis plus de 10 ans. Dans les statistiques agricoles les prairies semes
de 6 10 ans dge sont souvent incluses dans cette catgorie, ainsi que les
landes, parcours, alpages et estives;
- les prairies artificielles, qui sont des prairies de 0 5 ans ensemences exclusivement en lgumineuses fourragres (luzerne, sainfoin, trfles, lotier...) en
culture pure ou en mlange;
- les prairies temporaires, qui sont des prairies de 0 5 ans dge ensemences en gramines fourragres (ray-grass, ftuque, dactyle ...) en culture pure, en
mlange de gramines, ou en mlange avec des espces lgumineuses.
Parmi les surfaces en herbe, 19 % taient considres comme faible productivit au sens du
SCEES1 (2 453 000 ha de STH peu productives dont les landes, parcours et alpages), le restant se
partageant entre 3 % de prairies artificielles, 20 % de prairies temporaires, et surtout 58 % de prairies permanentes productives.
Ces chiffres sont galement comparer aux superficies en fourrages annuels autres que prairiaux :
environ 1 400 000 hectares pour le mas-fourrage (soit prs de six fois moins que les STH
productives), et 300 000 ha pour lensemble des autres fourrages annuels (colza, sorgho, betteraves,
radis fourragers...).
INA P-G Dpartement AGER - 2003 1 Service Central des Enqutes et Etudes Statistiques du Ministre de lAgriculture.
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Figure 1 : Evolution des surfaces relatives (par rapport la SAU) des surfaces en prairies et mas-fourrage depuis
1950 (donnes Agreste)
Figure 2 : Evolution des surfaces en prairies et mas-fourage depuis 1950 (donnes Agreste)
Cette place encore considrable des prairies dans lutilisation du territoire ne doit pas masquer
leur dclin progressif, tant en valeur relative quen valeur absolue, depuis 25 ans, dclin survenant lui-mme aprs deux dcennies dexpansion lie au dveloppement de llevage dans les rgions
montagneuses et dans louest du pays (Figures 1 et 2). Laccroissement des surfaces en herbe de
1950 1970 tait surtout le fait de lextension des prairies semes; la rgression depuis 1970 touche
lensemble des types de prairies : division par trois des surfaces en prairies artificielles, par 2.5 des
STH, et baisse de 10% des surfaces en prairies temporaires. Ce dclin a t provoqu par un double
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mouvement de recul de llevage dans certaines rgions, et dintensification dans dautres, en
particulier avec un recours trs accru au mas-fourrage.
Lvaluation de la productivit des prairies est lvidence beaucoup plus difficile que pour les grandes cultures : lestimation du rendement lors des rcoltes est dans la trs grande majorit des
cas sommaire du fait de labsence de commercialisation, et la pture dune partie des surfaces accrot
encore la difficult. La figure 3 donne toutefois lvolution des rendements moyens nationaux
potentiels (cest--dire sur pied) pour quelques types de prairies, compars ceux du mas-fourrage.
Les gains de rendement ont ainsi t spectaculaires pour la luzerne en 25 ans (mais la forte
diminution des surfaces rend dlicate toute interprtation), et beaucoup plus modestes pour les STH.
En 2002 en France, la production moyenne en matire sche dun hectare de luzerne est proche de celle dun hectare de mas ensilage, celle dun hectare de RGI plus faible de 20%, et celle dun hectare de prairie naturelle productive moiti moindre. Une prairie de RGI ou de luzerne exploite intensivement peut produire 10 12 t de matire sche par ha et par an.
Figure 3 : Evolution des rendements des STH, du mas-fourrage et de la luzerne (donnes Agreste)
La rforme de la PAC de 1992 na touch quindirectement les surfaces en herbe. En effet, ce
sont les produits et ateliers animaux qui sont principalement lobjet de mesures, et la rpercussion sur
les surfaces fourragres dune baisse du prix de la viande ou dune prime la vache allaitante par
exemple est tempre par dautres caractristiques de lexploitation. Toutefois, lexistence dun
plafonnement de chargement (en UGB/ha) pour bnficier des primes, et celle de primes
complmentaires (en particulier la prime lherbe ) lorsque les chargements sont bas, devraient
encourager des levages plus extensifs et un recours suprieur lherbe. Mais pour maintenir la rentabilit dun troupeau en diminuant la part du mas-fourrage au profit de lherbe, il faut parfois
conduire cette dernire de manire plus intensive... Enfin, il faut noter que les mesures agri-environnementales, nationales ou europennes, peuvent amener une modification de la conduite des prairies comme de celle des grandes cultures. On pense par exemple aux modifications des
pratiques de pturage ovin dans les rgions mridionales dans le but de contribuer aux oprations de
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Dfense des Forts Contre les Incendies, ou aux contraintes lies lentretien des prairies dans les
rgions intrt faunistique.
3. Rpartition de la production sur le territoire
La rpartition des surfaces en herbe dans le territoire nest pas totalement calque sur celle des
herbivores (Figure 4) : la Bretagne en particulier, premire rgion productrice de lait, consacre moins
de 40% de SAU aux prairies, du fait de limportance du mas-fourrage. En Normandie, Franche-Cont,
Rhne-Alpes, Provence-Alpes-Cte-dAzur, cette part est suprieure 60%, avoisinant 80% en
Limousin et Auvergne.
Figure 4 : Localisation des prairies en France (SCEES 2002)
B. BOTANIQUE ET COPHYSIOLOGIE
Les caractristiques botaniques des prairies sont videmment extrmement variables : diversit
de la composition floristique des prairies naturelles, diversit despces semes en prairies
temporaires. Le tableau 1 donne quelques caractristiques cophysiologiques importantes pour les
principales espces semes. Mais quelle que soit la nature du couvert, le regard port sur
lcophysiologie des prairies est fortement marqu par deux traits de la production : limportance de la
qualit des prairies dans lvaluation de la production dune part, et, pour beaucoup dentre elles, la prennit des prairies dautre part. Celle-ci est rendue possible par laccumulation de rserves dans le bas des tiges et/ou la racine pivotante (voir le cas de la luzerne Figure 5), qui permet le
redmarrage de la croissance aprs une coupe.
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1. Facteurs de variation de la production quantitative
La part utile de la production prairiale est constitue de la totalit de la matire sche arienne.
Par ailleurs, sauf pendant la brve phase dinstallation du couvert en cas de prairie temporaire, la
prairie couvre entirement le sol et tout le rayonnement disponible est utilis. Les facteurs de variation
de la production potentielle sont donc ceux qui rgissent la photosynthse : rayonnement disponible, temprature, disponibilit en eau et en lments minraux. Les lois de variation de la production de matire sche en fonction de chacun de ces facteurs sont connues, comme le rappelle
la figure 6 qui donne lvolution de la matire sche produite en fonction du rayonnement disponible.
A lchelle de lanne culturale, la hirarchie des facteurs limitants dorigine climatique de la
production - continue mais irrgulire - de matire sche volue, comme lillustre la figure 7 : en hiver
et au dbut de printemps ce sont les tempratures trop basses qui limitent la croissance de lherbe,
puis cest le rayonnement disponible, puis le dficit hydrique et parfois des tempratures excessives
responsables du creux estival, enfin une combinaison de facteurs en automne. La forme gnrale
de la courbe de croissance potentielle dune prairie au printemps illustre par la figure 7 est valable pour toutes les prairies franaises, mais elle admet des fluctuations importantes dune anne lautre
en un mme lieu et dun lieu lautre en fonction des conditions climatiques (Tableau 2). Lazote disponible est galement un facteur important de variation de la vitesse de croissance des peuplements prairiaux, et donc de la production, comme lillustre la figure 8.
Tableau 1 : Caractristiques cophysiologiques des principales espces semes
Ray-Grass dItalie et hybride
Ray-Grass Anglais
Ftuque leve Dactyle Brome Luzerne Trfle violet
Installation Facile et rapide Facile Lente et dlicate
Lente et dlicate
Facile Facile Assez facile
Prennit > 2 ans pour RGI, 3 ans pour RGH
3 6 ans 6 15 ans 4 10 ans 3 4 ans 3 6 ans 2 3 ans
Sensibilit au stress hydrique
+ + 0 0 0 0 +
Sensibilit aux excs deau
0 + 0 ++ ++ + 0
Sensibilit aux maladies
+ + 0 + 0 + 0
Sensibilit lacidit du sol
0 0 0 0 0 + 0
Sensibilit au froid
0 + 0 0 + 0 +
0 : relative insensibilit au facteur mentionn; + +++ : degrs de sensibilit de plus en plus levs.
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Figure 5 : Coupe du bas dune tige de luzerne
Figure 6 : Relation entre production de matire sche et rayonnement incident
Figure 7 : Courbe-type de croissance dune prairie au cours du temps
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Tableau 2 : Effets des caractristiques pdoclimatiques sur la production prairiale
Rgions Type de climat Contraintes des sols
Contraintes topographiques
hivernales
Dure de stabulation
Scheresse estivale
Bretagne faible
Basse-Normandie faible moyenne
Haute-Normandie faible
Nord
ocanique frais et humide
terres lourdes
frquentes
terres lourdes frquentes
faible moyenne
faible
Pays de Loire moyenne forte
Poitou-Charentes
ocanique avec t plus sec et plus doux
prsence de marais faible
forte
Aquitaine faible moyenne forte
Midi-Pyrnes
ocanique chaud et assez humide influence des montagnes du
pourtour (Massif Central et Pyrnes
terres lourdes
frquentes
dans les zones de coteaux, dans les zones de collines
et montagne faible sauf dans
les zones de montagne
faible
Limousin moyenne longue
Auvergne
ocanique influence continentale renforce
dans les zones d'altitude
dans les zones d'altitude longue
faible
Franche-Comt longue moyenne faible
Lorraine
Bourgogne
continental (hiver rude et prolong, t
humide notamment en altitude)
terres lourdes moyenne
longue moyenne
Rhne-Alpes
continental avec de forts contrastes lis
l'altitude, influence mditerranenne dans
le sud
dans les collines et
zones de montagne
moyenne longue dans les
zones de montagne
moyenne faible en
montagne
Figure 8 : Effet de lapport dazote sur la croissance des couverts prairaux
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Enfin, mais dans une moindre mesure, la production de matire sche peut tre affecte par dautres
facteurs : arrires-effets des exploitations successives (fauches ou patures), infestations en
parasites...
Une des difficults de la conduite des prairies est de matriser cette productivit variable au cours du temps pour satisfaire les besoins du troupeau qui, eux, sont beaucoup moins fluctuants. Lleveur y parvient par des moyens de gestion lchelle de lensemble du systme fourrager
(recours plusieurs sources de fourrages, ralisation de stocks temporaires), ou de la parcelle (date
dimplantation de la prairie, fertilisation, rythme des coupes...).
2. Facteurs de variation de la qualit de la production
a. Composition floristique
La valeur alimentaire des diffrentes espces botaniques qui composent une prairie est trs variable. Dans une prairie permanente, on observe gnralement une diversit spcifique importante.
Une manire destimer la qualit du fourrage issu dune prairie naturelle consiste valuer les
proportions respectives des gramines, lgumineuses, et autres espces dans le couvert. Des
rfrences du type de celle prsente dans la Figure 9 permettent alors de comparer les qualits de
diffrentes parcelles prairiales.
b. Facteurs cophysiologiques
Un lment dterminant de la qualit de la plupart des couverts prairiaux est leur ge : dune manire gnrale, la qualit alimentaire du fourrage diminue avec le temps, en raison de la diminution
du rapport entre les feuilles et les tiges (valeur nergtique, voir Figure 10), et de la diminution de la
teneur en azote quand la matire sche augmente (valeur azote). Cette volution est dans un sens
oppos celle de la production quantitative : la conduite de la prairie, en particulier par le choix des
dates de pture ou de coupe, est forcment le rsultat dun compromis qualit/quantit. Les diffrentes phases de dveloppement distingues chez les espces prairiales sont :
Les stades de coupe recommands sont pi 10 cm pour lensilage des gramines, dbut piaison et dbut bourgeonnement pour le fanage des gramines et des lgumineuses
respectivement.
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Classe Gramines Lgumineuses Diverses Commentaires
I 25-100% 0-70% 0-5% Prairies temporaires plus ou moins bonnes
II 70-95% 0-25% 5-25% Trs bonnes prairies permanentes
III 25-70% 25-70% 5-25% Bonnes prairies permanentes, mais trop de lgumineuses : manque de fumure azote et surpturage
IV 25-75% 0-50% 25-50% Prairies moyennes mdiocres
V 25-50% 0-25% 50-75% Prairies trs mdiocres
VI 0-25% 0-25% 75-100% Trs mauvaises prairies, il s'agit plutt de parcours dans ce cas
VII 0-25% 0-75% 0-75% Prairies artificielles bonnes mdiocres VIII 0-25% 75-100% 0-25% Trs bonnes prairies artificielles
Figure 9 : Rfrences pour lanalyse floristique dune prairie
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Figure 10 : Evolution du rapport feuille/tige dune luzerne au cours du temps
C. CONDUITE DES COUVERTS PRAIRIAUX
1. Place dans les systmes de culture, choix de lespce et de la varit
Les prairies, surtout si elles sont de longues dures, sont considres comme de bons
prcdents pour la majorit des grandes cultures. Toutefois, elles sont susceptibles daugmenter les
populations dinsectes telluriques comme les taupins, et les cultures sensibles ces derniers sont
dconseilles derrire prairie. Le RGI faible prennit est souvent utilis dans des rotations avec du
mas-ensilage, voire en drobe pendant lhiver entre deux cultures de mas.
Une partie importante des prairies permanentes sont des prairies obligatoires : les conditions de milieu (pente, inondabilit, pierrosit...) ou leur mode dexploitation (pr-verger) et parfois les
contraintes de tenure foncire (imposes par le bailleur) empchent leur retournement. Quand le
retournement est possible, il a lieu soit pour mettre fin lexploitation dune prairie dont on estime quelle nest plus rentable (et la remplacer par une autre, sur la mme parcelle ou sur une autre), soit
parce que lvolution de lexploitation agricole justifie une diminution des surfaces prairiales.
Lors de limplantation dune nouvelle prairie, le choix de lespce se fait en comparant les caractristiques des espces disponibles et (i) des lments du milieu physique (acidit, risques de
scheresse ou dexcs deau...), (ii) les besoins en termes de rapidit dimplantation, de vitesse de
production au printemps, de prennit, de productivit prairiale, (iii) le reste du systme fourrager. Les
catalogues varitaux pour les espces fourragres (cf. Annexes) sont trs fournis, mme si la vitesse
de renouvellement des varits est peut-tre moindre que pour certaines grandes cultures. Il existe de
fortes diffrences intervaritales au sein dune espce (de prcocit, dalternativit, de prennit, de
rsistance la verse et au maladies...), qui permettent aux agriculteurs dadapter leur choix leurs
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besoins. La slection varitale des espces fourragres a permis d'allonger la dure entre le
dmarrage en vgtation et le dbut d'piaison des fourrages, de mieux rpartir la production sur
l'anne, d'amliorer la digestibilit et la qualit alimentaire des fourrages.
2. Implantation
La qualit de limplantation des prairies est dterminante pour pouvoir bnficier rapidement dune production. Comme pour les grandes cultures, les agriculteurs disposent pour semer les
prairies de semences certifies. Le semis, ralis une profondeur d1 2 cm, peut seffectuer avec
la technique traditionnelle (aprs travail du sol) ou par semis direct (sans labour, avec un semoir
spcial et aprs passage dun herbicide adapt). Le semis des prairies au printemps sous couvert
dune crale, autrefois largement pratiqu, tend disparatre. La date de semis est fonction de la
place de la prairie dans la succession culturale, et de la sensibilt de lespce semer diffrentes
conditions de sol et de climat (en particulier les tempratures basses); pour les espces
implantation rapide, un semis de printemps peut permettre une exploitation ds lautomne.
La principale difficult consiste assurer aux graines une imbibition suffisante pour permettre la phase de germination/leve, les semences despces prairiales tant de petite taille (2 4 mm de long et moins dun mm dpaisseur pour les gramines, 1 2 mm de diamtre pour les
lgumineuses). Outre le choix de la date de semis, cest la prparation du sol qui est dterminante,
car cest elle qui joue sur la taille des agrgats terreux dans le lit de semences, donc sur la qualit du
contact terre-graine. Un travail du sol appropri permet galement de limiter les obstacles la leve
que constitueraient des mottes de taille trop importante. Le tableau 3 donne les quantits de graines
par gramme de semences et les doses de semis recommandes pour diffrentes espces prairiales.
Tableau 3 : Densits de semis des prairies
Gramines Densit de semis (kg/ha) Lgumineuses Densit de
semis (kg/ha) Associations (1
gramine + 1 lgumineuse)
Densit de semis (kg/ha)
Ray-grass diplode 15-20 Luzerne 15-20
Luzerne + Dactyle
10 15 + 5 10
Ray-grass ttraplode 20-25
Trfle violet diplode 15-20
Trfle violet + RGI 10 + 10
Ftuque leve 20-25
Trfle violet ttraplode 20-25
gramine prenne + trfle blanc (ou lotier)
dose normale + 2 5 (ou 4 6)
Ftuque des prs 15-20 Trfle blanc
voir associations
Dactyle 15-20 Lotier voir associations
Flole 5-7
Brome (selon les espces) 40-60
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Gramines Nombre de
graines par g de semences
Lgumineuses Nombre de
graines par g de semences
Ray-grass diplode 450-550 Luzerne 400-700
Ray-grass ttraplode 350-400 Trfle violet diplode 500-600
Ftuque leve 400-550 Trfle violet ttraplode 300-400
Ftuque des prs 400-550 Trfle blanc 1500-2000
Dactyle 700-1000 Lotier 700-1000
Flole 2500
Brome (selon les espces) 50-125
3. Fertilisation
La fertilisation azote est un moyen de gestion important de la production des prairies permanentes et surtout temporaires. Si lapport dazote est inutile au moment de limplantation, des
apports rguliers sont en revanche ncessaires pour obtenir une croissance importante avant chaque coupe ou pture. Pour une exploitation intensive, les ordres de grandeur des apports sont les
suivants : 100 kg/ha pour un RGI de 6 mois exploit en une seule fois par ensilage puis retourn
(drobe), 200 300 kg/ha pour une gramine ou une prairie permanente exploite 4 8 fois dans
lanne (les apports on lieu la reprise de croissance au sortir de lhiver puis aprs chaque coupe).
Le niveau des apports peut tre bien infrieur, lagriculteur adaptant le niveau de croissance
recherch ses besoins; les prairies permanentes sont ainsi souvent menes de manire beaucoup
plus extensive, avec une fertilisation azote de 0 100kg/ha et par an.
La fertilisation phospho-potassique est de lordre de 100 units de P et 200 units de K par ha et par an, et un chaulage est frquemment ralis en terrain acide avant limplantation dune prairie artificielle. En outre, une fertilisation organique est trs frquemment pratique sur prairie, remplaant en tout ou partie la fertilisation minrale. Elle est constitue dune fraction non matrisable
correspondant aux djections des animaux lors de la pture, et dune fraction davantage matrisable
(apports de lisiers, fumiers et purins).
4. Protection phytosanitaire et entretien
Le dsherbage est surtout important lanne de limplantation dune prairie artificilelle ou temporaire, lorsque la comptitivit de lespce seme est encore faible. Progressivement, la prairie
vieillissant, elle peut tre envahie par diverses adventices spcifiques. Un dsherbage sur prairie
ge, sil peut tre techniquement envisag, se justifie rarement sur le plan conomique.
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On appelle refus les touffes dherbes que les animaux la pture laissent de place en place
dans une prairie. Elles correspondent des vgtaux moins apptents. Si les parcelles sont
uniquement dvolues la pture, ces refus vont prendre une place croissante chaque anne, et
diminuer petit petit la qualit de la prairie. Aussi est-il conseill de pratiquer la fauche des refus une fois par an, ce qui permet de limiter leur extension.
Dautres interventions phytosanitaires peuvent exister (par exemple lutte contre les limaces lors
de limplantation dune luzerne), mais sont globalement beaucoup plus rares quen grande culture.
5. Exploitation
Lexploitation des prairies peut tre directe par lanimal sur la parcelle par pturage (on parle de
dprimage quand la pture a lieu sur gramines trs tt, bien avant la montaison), ou par coupe (trs
majoritaire en lgumineuses) avec des destinations diverses : zro-paturage quand le fourrage est
transport jusqu lanimal pour tre consomm sans stockage, ensilage, foin, et depuis quelques
annes enrubannage. Cette dernire technique est souvent prsente comme mi-foin, mi-
ensilage : le fourrage est coup mais non hach, puis rcolt en grosses balles mi-fanes isoles
de lair laide dun film tirable et collant qui comprime fortement le fourrage. Le mode de
conservation est celui de lensilage (fermentations anarobies), et la chane de rcolte dcompose
celle de la fenaison. Trs souvent, tirant parti de la capacit de repousse des espces fourragres,
les agriculteurs effectuent plusieurs exploitations successives par an sur la mme parcelle : par
exemple un ensilage, suivi dune fenaison et de deux ptures lautomne, ou plusieurs passages de
ptures, ou beaucoup dautres combinaisons possibles. Le nombre, le rythme des passages,
dpendra des besoins (quantitatifs et qualitatifs) de lleveur, mais aussi de ltat de la pture.
BIBLIOGRAPHIE
SCEES (2002). L'agriculture, la fort et les industries agroalimentaires, Ministre de l'Agriculture, de la Pche et de l'Alimentation.
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Annexe 1 : principales varits de ftuque leve
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Annexe 2 : principales varits de Dactyle
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Annexe 3 : principales varits de Ray-Grass
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BIBLIOGRAPHIE