Pr sidentielle : en battant la campagne · Steib. Les équipes sont incitées à expé-rimenter, à...

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Matinée Après-midi Demain MÉTÉO 0 1 5 6 6 7 R 28088 - 0204 1,60 3HIMSKI*iabgad+[A\M\K\E\A Page 19 Les premiers locataires quittent la cité Florimont COLMAR Au lycée de Munster, des élèves de 2 de ont travaillé de manière interdisciplinaire, à la fois sur des concepts littéraires et des œuvres d’arts plastiques. Photo L’Alsace/Thierry Gachon L’innovation en marche à l’école L’Alsace ne craint pas l’innovation pédagogique : 238 projets consistant à enseigner et à évaluer les élèves autrement sont répertoriés, comme au lycée Kirschleger de Munster. LE DOSSIER DE CATHERINE CHENCINER PAGE 36 Page 4 PARIS Un terroriste attaque des soldats à deux pas du Louvre Photo AFP/Alain Jocard Présidentielle : en battant la campagne L’ÉDITORIAL DE LAURENT BODIN EN PAGE 2/POUR MIEUX COMPRENDRE, NOTRE DOSSIER EN PAGE 3 FOOTBALL Le Racing remonte sur le podium Le Racing-Club de Strasbourg a été le grand bénéficiaire de la 23e journée de Ligue 2. En venant à bout du GFC Ajaccio (2-0), grâce à des buts de Boutaïb et Guillaume, il s’est hissé à la troisième place du championnat, tout en comp- tant un match en moins. Page 9 JUSTICE François Fillon toujours droit dans ses bottes Page 5 RÉSEAUX SOCIAUX Snapchat entre en bourse Page 6 VOLLEY-BALL Au bout du suspense, l’ASPTT Mulhouse s’impose à Cannes (3-2) Page 12 HAUT-RHIN Règlements de comptes au conseil départemental Page 31 Khalid Boutaïb et Baptiste Guillaume ont inscrit les deux buts strasbourgeois. Photo L’Alsace/Jean-Marc Loos Avec ce journal, votre supplément TV Mag COLMAR www.lalsace.fr SAMEDI 4 FÉVRIER 2017 1,60 N° 23117 UTT01 Sommaire publicités encartées: TVMALS.

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Les premiers locataires quittent la cité Florimont

COLMAR

Au lycée de Munster, des élèves de 2de ont travaillé de manière interdisciplinaire, à la fois sur des concepts littéraires et des œuvres d’arts plastiques. Photo L’Alsace/Thierry Gachon

L’innovation en marcheà l’école

L’Alsace ne craint pas l’innovation pédagogique : 238 projets consistant à enseigner et à évaluer les élèves autrement

sont répertoriés, comme au lycée Kirschleger de Munster. LE DOSSIER DE CATHERINE CHENCINER PAGE 36

Page 4

PARIS

Un terroriste attaque des soldats à deux pas du Louvre

Photo AFP/Alain Jocard

Présidentielle :en battant la campagne

L’ÉDITORIAL DE LAURENT BODIN EN PAGE 2/POUR MIEUX COMPRENDRE, NOTRE DOSSIER EN PAGE 3

FOOTBALLLe Racing remontesur le podium

Le Racing-Club de Strasbourg a été le grandbénéficiaire de la 23e journée de Ligue 2. Envenant à bout du GFC Ajaccio (2-0), grâce à desbuts de Boutaïb et Guillaume, il s’est hissé à latroisième place du championnat, tout en comp-tant un match en moins.

Page 9

JUSTICEFrançois Fillon toujours droit dans ses bottes

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RÉSEAUX SOCIAUXSnapchat entre en bourse

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VOLLEY-BALLAu bout du suspense,l’ASPTT Mulhouses’impose à Cannes (3-2)

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HAUT-RHINRèglements de comptes au conseil départemental

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Khalid Boutaïb et Baptiste Guillaume ont inscrit lesdeux buts strasbourgeois. Photo L’Alsace/Jean-Marc Loos

Avec ce journal, votresupplément TV Mag

C O L M A R

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C’est un pari que ce parcours PARI, « Pousses d’architectes et d’ingé-nieurs ». Une « voie de l’excellence » en STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement dura-ble) que veut ouvrir, à la rentrée pro-chaine, le lycée Blaise-Pascal de Colmar. L’établissement s’engage dans une expérimentation consistant à préparer quelque 35 élèves de 2nde non seulement à la réussite du bac (avec un taux espéré de 95 % de réussi-te), mais aussi à l’entrée en classe pré-paratoire aux grandes écoles d’ingénieur, en particulier TSI (tech-nologie et sciences industrielles) dansl’établissement (l’objectif d’orienta-tion étant de 65 %).

L’éducation prioritaireet les filles en avant

Pour le proviseur, Christophe Steib, il s’agit d’améliorer l’image de cette fi-lière technologique, dont les élèves peuvent présenter des difficultés, de la rendre plus attractive pour en con-forter les effectifs. Il souhaite en élar-gir le recrutement, hors secteur, à des 3e de l’éducation prioritaire ou de zo-nes rurales éloignées, des jeunes qui « ont des capacités, des ambitions », mais peuvent être retenus par des bar-rières psychologiques, par exemple liées au milieu d’origine. Une « atten-tion particulière » leur sera donc por-tée lors du recrutement. En outre, les

dossiers des filles seront encouragés. « Aujourd’hui, elles sont cinq sur 100 élèves en STI2D, alors qu’elles réussis-sent bien en classe prépa », fait valoir Denis Gigant, directeur délégué aux formations professionnelles et tech-nologiques et référent du projet, pour lequel « le fait que le parcours soit sé-curisé et qu’il n’y ait plus le palier d’orientation de la 1re, peut aider à franchir le pas ».

Pour faire passer l’information, Blai-se-Pascal compte sur les principaux de

collèges et les conseillers d’orienta-tion. En plus d’avoir « un bon niveau »en maths et en physique, il sera de-mandé aux candidats, lors d’un entre-tien préalable, s’ils sont prêts à travailler en collaboration. La pédago-gie en 2nde PARI se veut, en effet, inno-vante avec une équipe de profs volontaires qui a « déjà plaisir à ensei-gner autrement », en l’occurrence dans une 2nde « mini-entreprise » dontle principe est « chaque année, d’étu-dier un objet ou un produit, de le con-cevoir puis de le réaliser. »

La 2nde PARI sera pareillement ouverte à des projets en lien avec le monde de l’entreprise. L’accent sera aussi mis sur la coopération interdisciplinaire.

Puisque les élèves ont vocation à poursuivre en 1re STI2D, avec un choix entre quatre spécialités, les emplois du temps seront remaniés et axés sur les compétences nécessaires à leur objectif. Pour lever les appréhensions et accompagner les élèves, des ensei-gnants de prépa TSI pourront interve-nir dans la classe. Des tutorats par des étudiants de l’Insa (Institut national des sciences appliquées) sont aussi prévus.

Le projet, validé pour cinq ans par le rectorat, a été construit avec l’aide de la cellule académique spécialisée dans les innovations et expérimenta-tions, ainsi que des inspecteurs des disciplines concernées, et sera évalué.« C’est une autonomie contrôlée, le modèle change, note Christophe Steib. Les équipes sont incitées à expé-rimenter, à développer une pratique réflexive. Ce qui marche, c’est la bien-veillance avec les élèves, la rencon-tre. » Le proviseur verrait d’ailleurs d’un bon œil la montée en puissance dans son lycée d’un « laboratoire pé-dagogique ».

SURFER www.lyc-pascal-colmar.ac-strasbourg.fr

Le PARI de Blaise-Pascal à Colmar

Hélène et Marion, deux des trois filles que compte aujourd’hui la terminaleSTI2D, attelées à leur projet de fin d’année. Photo L’Alsace

La rectrice Sophie Béjean s’est dit « frappée » de voir à quel point ça « bouillonne » dans l’académie. « Je compte sur vous ! », a-t-elle encou-ragé les participants d’Eduinov, la journée académique de l’innovation pédagogique, mercredi à Sélestat. De fait, entre les 72 stands et 15 tables rondes, c’était « plein d’idées », par thématiques, pour enseigner et évaluer autrement, de la maternelle au lycée. Lors d’une conférence, François Taddéi, chercheur spécialisé dans l’innovation pédagogique, a évoqué sa mission, confiée par la ministre, et répondu aux questions. L’essentiel était dans ces échanges de pratiques, visant à démontrer « que c’est possible » et peut faire « boule de neige ». Depuis 2008, quelque 238 innovations ou expérimentations sont répertoriées en Alsace. Ces dernières, qui vont plus loin puisqu’elles touchent à l’organi-sation des enseignements, aux temps scolaire, etc. doivent être validées par un comité de pilotage académique (article L 401-1, code de l’éduca-tion), pour une durée de trois à cinq ans, l’institution veillant à garantir une « équité » sur le territoire. Les projets sont accompagnés en amont par la Cardie (cellule académique recherche, développement, innovation et expérimentation) et évalués « chemin faisant », selon la responsable Emmanuelle Pernoux. Se développe en particulier tout ce qui touche aux collaborations interdisciplinaires et intercycles, jusqu’à l’université. « Quand les enseignants sont confrontés à des difficultés, ils cherchent à les dépasser en travaillant ensemble, en décloisonnant », a résumé Sophie Béjean. Des usages qui se développent, mais que les formations de futurs enseignants n’intègrent pourtant pas encore assez.

Ça « bouillonne » dans l’académie

Élève dans la 2nde arts visuels àprojets culturels de Munster,Guillaume apprécie « le mélangedes matières qui rend les appren-tissages plus faciles. Par exemple,si quelqu’un a du mal en anglais,il s’appuie sur l’histoire. » « Cen’est pas un enseignement tradi-tionnel », reprend-il. Enseignantset élèves « font le cours ensembleet ça devient naturel ». Exemple,

livré par sa camarade Justine :« On parlait des amis virtuels encours d’allemand et c’est parti endébat, avec le point de vue dechacun. C’est une autre manièrede travailler. » Pour Guillaume,les élèves « ne voient pas les profscomme une autorité mais commeune aide ». Et Justine d’appré-cier : « On s’entraide, dans cetteclasse on est tous solidaires. »

« On voit les profs comme une aide »Textes : Catherine ChencinerPhotos : Thierry Gachon

« Itinéraires insolites »… Quelque peu mystérieux, l’intitulé recouvre un projet pédagogique aux aspects mul-tiples qu’Isabelle Nicole a exposé mer-credi, lors de la journée académique dédiée aux pratiques novatrices. « Il s’agit, en restant dans le programme de l’Éducation nationale, d’innover dans la manière de faire, de toutes les façons possibles et imaginables », ré-sume l’enseignante de français et de cinéma. Au lycée Kirschleger de Muns-ter, où l’évaluation sans notes en 2nde avait déjà été impulsée par la chef d’établissement Marie-Christine Bos-swingel, c’est l’une des deux nouvel-les expérimentations en cours, l’autre, également présentée, étant axée sur la réussite par le sport (lire ci-contre).

Approches multiplesDepuis la rentrée, 32 élèves de 2de ins-crits à l’enseignement d’exploration arts visuels et cinéma suivent des cours magistraux classiques, mais dé-couvrent aussi le principe de la classe inversée (en préparant eux-mêmes le cours), de la pédagogie explicative (par étapes structurées) et différen-ciée (selon les besoins), travaillent en îlots, de manière collaborative… Les enseignants impliqués, parmi les-quels Anne-Liz Drouot, en histoire-géographie et « euro » allemand, peuvent intervenir à plusieurs dans la classe, en associant les matières et leslangues vivantes. Le principe étant que l’interdisciplinarité, en reliant les apprentissages, leur donne davanta-ge de sens.

Exemples : parce que « la littérature, c’est la vie », les notions de naturalis-me, de fantastique et de merveilleux abordées en français ont pris la forme d’œuvres en arts plastiques, puis de « book trailers », de courtes présenta-

tions vidéo en allemand et en an-glais… Un module sur l’histoire des migrations européennes aux États-Unis, enrichi par des textes et des vi-déos, a abouti à la création d’un dialogue en anglais entre un douanieraméricain et un migrant… Des liens avec l’actualité internationale seront encore proposés en éducation moraleet civique…

Équipe motivée,élèves investis

Les élèves, qui viennent d’horizons di-vers, semblent avoir plaisir à travaillerensemble, s’investissant au-delà des espérances. « Ils ont passé du temps pour perfectionner le montage des images, certains ont apporté des cos-tumes… Ce sont eux qui sont deman-

deurs, nous essayons de réagir en modifiant le cours », précise Anne-Liz Drouot, estimant, comme Isabelle Ni-cole n’avoir « jamais eu une classe comme ça ». Autre constat, qui bat enbrèche certaines inquiétudes : la pé-dagogie par projets n’est pas une per-te de temps. Au contraire, les élèves acquièrent de l’autonomie, ils ont de la méthodologie, s’entraident et pro-gressent efficacement. « Une confian-ce s’est créée, ils sont attentifs, il n’y a pas de problème de discipline, du coup sur certains points j’avance plus vite », apprécie Anne-Liz Drouot.

Évidemment, de telles initiatives ne sont pas simples à mener. Elles dépen-dent de la bonne volonté d’une équi-pe, car le travail de concertation est lourd, de même que les évaluations

régulières attendues par la hiérar-chie. Si l’expérimentation pédagogi-que est libre et même encouragée, c’est dans le cadre de l’institution et pour une durée limitée, en l’occurren-ce trois ans. Après ces premiers mois, « ce qui revient dans les bilans, c’est qu’ils se demandent comment faire pour quitter cette classe », sourit Isa-belle Nicole, convaincue qu’« avec ces élèves en 1re, il ne sera plus possi-ble de revenir en arrière… » D’ici là, plusieurs autres projets sont prévus, notamment en théâtre, tous culmi-nant dans une œuvre finale, encore tenue secrète et forcément « insoli-te ».

SURFER Exemple d’un très beau booktrailer à découvrir sur https ://you-tu.be/naUd1CGxQr0

ÉDUCATION

Le lycée de Munster travaille l’innovation238 projets pédagogiques novateurs sont répertoriés dans l’académie, dont certains ont été présentés lors d’Eduinov, la journée de l’innovation pédagogique qui s’est tenue cette semaineà Sélestat. De plus en plus d’enseignants collaborent entre eux, de manière originale, dans le but d’améliorer la motivation et la réussite des élèves, comme au lycée Kirschleger de Munster.

Des réalisations en arts plastiques créées autour de thèmes littéraires, présentés par Justine et Guillaume, accompagnésdes enseignantes Isabelle Nicole (à droite) et Anne-Liz Drouot. Photo L’Alsace

Parce qu’il ne reconnaissait pas ses élèves dans ce qui en était dit en con-seil de classe, Sébastien Pierré, ensei-gnant d’EPS (éducation physique et sportive) au lycée Kirschleger, a pris l’initiative, avec Jean Heckly, son collè-gue de sciences physiques, d’un pro-jet inter-degrés axé sur « la réussite par le sport ». « J’étais surpris par l’at-titude éteinte qu’on me décrivait… En fait, beaucoup d’élèves en décrocha-ge scolaire trouvent un point d’appui à travers l’EPS », explique-t-il.

Le but : « redonner sens à l’apprentis-sage » et travailler sur l’estime de soi, mener « de l’engagement physique à la persévérance scolaire ». Après un test l’an dernier, l’expérimentation a été lancée à la rentrée avec des élèves de 2de ainsi que des 3e du collège voisinayant une appétence pour le sport et de niveau scolaire hétérogène, « pouramener une dynamique de groupe ». D’autres professeurs s’y sont joints, entrant dans une nouvelle organisa-tion des enseignements, impliquant de la co-intervention en classe, trois

heures par semaine. « Tout part de la pratique sportive, du concret », préci-se Jean Heckly. Ainsi, une séance de badminton peut être prolongée lors de travaux pratiques sur les raquettes en sciences physiques, ou donner lieu à des relevés statistiques en maths. Également au programme : la décou-verte de nouvelles pratiques en EPS, l’organisation de rencontres sportiveset deux mini-stages dans la nature.

Les élèves, en plus d’être évalués sur leurs compétences scolaires, sont sui-vis sur leur savoir être, leur motiva-tion, le goût de l’effort, l’aptitude à se dépasser, des valeurs souvent asso-ciées au sport et étendues à toutes les matières. Sans tirer déjà un bilan, en lien avec la faculté de psychologie de Strasbourg, l’équipe constate que « les élèves s’épanouissent, on le voit aux sourires, à la prise de parole, à l’entraide. C’est une classe en deman-de d’échanges. » L’expérimentation, acceptée par le rectorat de Strasbourgau terme de plusieurs mois de prépa-ratifs, est autorisée pour cinq ans.

Le sport, catalyseur d’efforts

Jean Heckly et Sébastien Pierré, professeurs de sciences physiques et d’EPS,co-interviennent en classe, chacun dans leur domaine. Photo L’Alsace

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