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POURSUITES JUDICIAIRES Page 8 Nord-Ouest Qui sont les sénateurs SDF ? Page 12 Opération Epervier et universitaires L’avis du Pr Eloundou Enyegue N° 4594 - Mardi 10 avril 2018 400 FCFA Edité par la South Media Corporation Siège : rue de l’aéroport - BP 12348, Yaoundé Tél.: (237) 222 30 66 80 / 222 30 71 45/ Fax: 222 30 66 75 - Desk Douala : Rue Bebey Elamè, Tél : 699 50 46 59 - Bur.Bafoussam: Face pharmacie Madelon, Tel: 694 94 27 33 http://www.quotidienmutations.cm Deux chefs d’inculpation au Tribunal criminel spécial, un autre au Tribunal de première instance de Yaoundé-Centre administratif ; Au Tpi, l’ex-ministre de l’Eau et de l’Energie est accusé d’émigration clandestine. Page 5 Ce qui est retenu contre Atangana Kouna

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POURSUITES JUDICIAIRES

Page

8Nord-Ouest

Qui sont les sénateurs SDF ?Page

12Opération Epervier et universitaires

L’avis du Pr Eloundou Enyegue

N° 4594 - Mardi 10 avril 2018 400 FCFA

Edité par la South Media Corporation Siège : rue de l’aéroport - BP 12348, Yaoundé Tél.: (237) 222 30 66 80 / 222 30 71 45/ Fax: 222 30 66 75 - Desk Douala : Rue Bebey Elamè, Tél : 699 50 46 59 - Bur.Bafoussam: Face pharmacie Madelon, Tel: 694 94 27 33 http://www.quotidienmutations.cm

Deux chefs d’inculpation auTribunal criminel spécial, unautre au Tribunal de premièreinstance de Yaoundé-Centreadministratif ;Au Tpi, l’ex-ministre de l’Eauet de l’Energie est accuséd’émigration clandestine.

Page 5

Ce qui est retenu contreAtangana Kouna

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Mutations n° 4594 Mardi 10 avril 2018

ANNONCE2

Programme des obseq̀uues deAmadangoleda Louis Baltazar

1944 - 2018

Programme des obseq̀uues deMBOU’OU MFOU’OU Jules-André

1965 - 2018

Programme des obsèques deMarie Madeleine AKOMO

1988 - 2018

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CHRONIQUE 3

Président du conseil d’administrationProtais AyangmaDirecteur de publication a.i Georges Alain Boyomo

Administration, financeset ressources humaines

Marie Sidonie Boulounou

Audit et contentieux

Adrien Bassang’na BombaRédacteur en chef Georges Alain BoyomoRédacteurs en chef adjoints a.i Lucien Bodo (Actualité)Michel Ferdinand (Magazines)

Chroniqueurs Lucien Ntamag Dubois OnanaBibou NissackCaricaturiste Robert Pougoué

RUBRIQUESSociété Jean De Dieu BidiasEconomie Lucien Bodo

Education Nadine Guepi

Tech & WebMarguerite PapanaCultureMarthe Ndiang

PolitiqueLudovic AmaraSportsJacques Eric AndjickSanté/EnvironnementAdrienne Engono MoussangDigitalPascal DibamouRédactionWamba Sop, Paulette Ndong, Ibin Hassan,Josiane Afom, Désiré Domo, Vanessa Bassale,

Jean-Christophe Ongagna, Dimitri Mebenga, Mélanie Ambombo, RosineNtolo, Arnaud Kuipo, Renaud Inang, Guy Martial TchindaRelectureJules Stéphane Olinga

DESK LITTORAL ET SUD-OUEST

Chef : Michel Ferdinand

Adjoint : Blaise Djouokep

CORRESPONDANTS

Grand Nord : Jacques Kaldaoussa

Ouest/Nord-Ouest : Robert NkakeEst : Sebastian Chi Elvido

Sud : Guy-Roger Mvondo

Edition/Infographie

Samuel TcheudjoValentin Essimi TsangaService Commercial et Marketing Chef : Michael BrobstChargées de clientèle Pulcherie Nsia, Philiace Tamko Lionel Akono, Augustine Nokam Grâce OlingaSuzanne Essono NangaService de la comptabilité Jacques Barnabé Nthep

Albert MbendeService Production Joël AnongDieudonné BitangService Distribution Etienne Temfack Hervé NgomendaImpression Sopécam

Téléphone : (237) 222 306 680 / 222 306 675/ 698 24 99 29Site web : http://www.quotidienmutations.cm

Siège Yaoundé : Face CAMI TOYOTA - Mvog-MbiDouala : Rue Bebey Elame - Akwa

Edité par la South Media Corporation. Récepissé N° 00020/RDDJ/J/BASC

Caric

Par Bibou Nissack*

Un coup de tonnerre en provenance du micro-cosme universitaire a récemment vrillé lestympans. L’Université de Yaoundé II-Soa a re-

jeté une vingtaine de thèses de doctorat environ. La rai-son de cette déflagration réside dans le fait que lescandidats ont eu recours, pour autant que l’on s’entienne aux motifs allégués par l’institution universitaire,au ‘’plagiat’’. Autrement-dit, les thésards mis en causesont accusés d’avoir plagié, c’est-à-dire pillé pour sel’approprier frauduleusement, les œuvres de tiercespersonnes. C’est donc une sorte d’acte falsificateur etde contrefaçon intellectuelle, car il y aurait eu ici unefausse et indue appropriation des idées produites pard’autres. Ces plagiaires seraient donc des faussaires.Or, un cartel de la falsification semble opérer quotidien-nement dans l’esprit de nombre de Camerounais, heu-reusement pas tous. En effet, le faux est dans l’air dutemps et passe pour être une mode intemporelle. C’est en vertu de ce triste constat que foisonne dansl’actualité un éventail tentaculaire d’illustrations decette réalité honteuse et qui prend la forme de faux‘’docteurs’’ en droit, en médecine, en littérature et au-tres spécialités. De faux actes de naissance, de fauxbulletins, de fausses déclarations sur l’honneur, defaux bulletins médicaux, de faux diplômes, à l’exem-ple de ceux de ce maire du Sud-Ouest, de faux sala-riés, de faux marchés publics, de faux hommesd’Etat, de fausses notes d’examens, de fausses mis-sions publiques, de faux fonctionnaires…, car, tousfictifs ; de fausses admissions aux concours d’accèsaux institutions supérieures de formation adminis-trative et de magistrature où, souvent, des personnesmortes se hissent au rang de major de promotion ;de faux plans d’urgence. Ce phénomène déviant etpernicieux se fonde sur la définition courante que l’ondonne au terme ‘’intellectuel’’ dans notre pays, où unintellectuel s’entend de celui dont le cursus scolairea été sanctionné par l’obtention d’un ou plusieurs di-plômes… universitaires de préférence. Or, la consé-

quence majeure de cette définition courante est letriomphe des imposteurs. Car, les intellectuels présumés s’avèrent souvent êtredes ‘’bêtellectuels’’, c’est-à-dire qu’il s’agit a priori d’in-tellectuels, diplômes oblige, qui, à l’analyse, se révè-lent a postériori ne pas en être. Ceci expliquant cela,l’on peut comprendre que, de notre indépendance ànos jours, la courbe de croissance socioéconomiquecamerounaise ait été inversement décroissante à lacroissance exponentielle et spectaculaire des ‘’diplô-més’’. Cependant, sans jeter l’anathème sur tout cet‘’intellocosme’’ national, reconnaissons que la défini-tion courante du terme ‘’intellectuel’’ étant elle-mêmefausse, elle a permis l’arrimage à l’authentique ‘’intel-losphère’’ camerounaise de quelques passagers clan-destins et indésirables. En effet, en fait de titulaire dediplôme(s), ‘’intellectuel’’ se définit littéralement aumoins de trois manières distinctes, selon qu’il soitemployé comme adjectif ou nom. En tant qu’adjectif, le terme renvoie à l’intelligence, àl’activité de l’esprit. Tandis qu’utilisé comme nom, ildésigne d’abord une personne dont l’activité est abs-traite et manifestée par le discours en opposition àl’activité manuelle ; et dans un second sens, il désigneune personne qui se consacre professionnellement oulibrement à des activités relevant par exemple de l’in-tellect, de l’art ou de la culture, à titre de spéculations.Un ‘’pousseur’’, un ‘’call boxeur’’, une ‘’bayam sellam’’et un enseignant d’université peuvent donc tous, indé-pendamment de leur fonctions, prétendre sans usur-pation au statut d’’’intello’’, dès lors que l’on se fondesur l’étymologie originelle du terme. Car, cela se rap-porte aux théoriciens, aux idéologues ou à de simplespenseurs. Le versant normatif de la société en tantqu’éclaireurs leur étant réservé, il est évident qu’unesociété mal conduite, telle la nôtre, est forcément unesociété mal éclairée. Vivement une restauration de lanoblesse intellectuelle aux commandes.

*JURISTE D’AFFAIRES

Intellectuels ou‘’bêtellectuels’’ ?

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SOCIÉTÉ4

La situation en matière de distribution de cou-rant électrique est critique dans la région duSud ces derniers mois. De fait, il ne se passe

pas un seul jour sans que l’on n’enregistre une coupured’électricité. Les villes de Sangmelima et Ebolowa sontles plus affectées par ce phénomène. « En ce quiconcerne la situation contextuelle actuelle, j’avoue quenous avons l’électricité en discontinue, avec parfois unedizaine de coupures par jour », déplore le gouverneurde la région du Sud, Félix Nguélé Nguélé. Toutefois,poursuit-il, les populations sont en partie responsablede cela, avec des abattages intempestifs d’arbres etdes feux de brousse qui rendent la surveillance du ré-seau difficile à l’entreprise.Une situation qui a poussé les responsables de l’entre-prise Enéo, en charge de la distribution de l’énergie, à ef-fectuer une descente sur le terrain afin d’édifier lesautorités administratives et municipales, ainsi que lesministères sectoriels sur les raisons de l’interruption ré-pétitive du courant électrique. « Il y a coupure d’électricitéde manière régulière parce que nous avons plusieurs sup-ports en bois qui tombent. La distribution de l’énergie élec-trique est également menacée par de violents coups devents », explique Oumarou Hamandjoda, directeur géné-

ral adjoint d’Enéo (Dga). En effet, le Dga de la sociétéde distribution de l’énergie électrique au Camerouns’est rendu dans la région du Sud pour solliciter la col-laboration entre les autorités administratives, munici-pales et les représentants des ministères sectoriels(ministères de l’Eau et de l’Energie, des Marchés pu-blics, de l’Economie, de la Planification et de l’Aména-gement du territoire), dans l’optique de rendre plusperformant le réseau de distribution de l’énergie. « Lebut de notre présence ici est de renforcer le partenariatavec les parties prenantes autour du segment de distri-bution. Ce segment est en mal parce que les projets rac-cordés au réseau interconnecté sud ne respectent pasles normes », déplore le Dga.Oumarou Hamandjoda explique en outre que les inci-dents et autres accidents mortels survenus sur le ré-seau de distribution sont liés à la mauvaise réalisationdes ouvrages par certains démembrements de l’Etat.« Nous avons constaté que les ouvrages de distributionqui passent par les marchés publics sont réalisés avecdes matériaux inappropriés (poteaux et câbles). Nousdéplorons également l’exécution approximative desétudes de faisabilité qui, dans la plupart des cas, sontbâclées », explique le Dga d’Enéo. De même, poursuit

le directeur régional Sud et Mbalmayo d’Enéo, MichelMbopda, la défectuosité des réseaux construits constituele dénominateur commun des problèmes à l’origine desdésagréments des populations. Cependant, « la rencontreentre les responsables d’Enéo, les autorités administrativeset municipales et les ministères sectoriels va servir de déclicau respect des normes et des spécificités techniques en ma-tière de réalisation des ouvrages de distribution de l’énergie», rassure Michel Mbopda.

Par Guy Roger Mvondo

Délestages à Ebolowa

Enéo s’expliqueL’entreprise de distribution de l’énergie est revenue sur les raisons de la fourniture discontinue de l’énergie dans cette localité.

Dans un communiqué rendu public dimanchedernier, Me Félix Agbor Nkongho dénonce l’en-lèvement de l’ancien vice-président de la cour

d’appel du Sud-Ouest, Martin Mbeng. La scène s’est dé-roulée aux premières heures du dimanche 8 avril dansla localité d’Ewelle, département de la Manyu. MartinMbeng s’y rendait pour prendre part aux funérailles desa génitrice. L’avocat a par ailleurs lancé un appel à tousceux possédant des moyens nécessaires, de s’engagerpour arrêter les attaques odieuses et ramener MartinMbeng. Me Félix Agbor Nkongho demande en outre auxpopulations de ne pas être intimidées dans le silence parle canon d’une arme à feu brandie par les groupes armés.« Pour mettre fin à l’impasse, toutes les parties doivent re-chercher des négociations constructives qui conduiront àun règlement pacifique, à une stabilité à long terme etl’égalité des chances pour tous les citoyens », écrit-il dansle communiqué.

Sud-Ouest

L’ex-vice président de lacour d’appel Kidnappé

Ebolowa. Un support en bois qui peut tomber à tout moment.

Quelles sont les mesures prisespar Eneo pour améliorer la qua-lité des réseaux construits parles démembrements de l’Etat ?Eneo Cameroun vient d’engager desconcertations avec tous les acteurslocaux en charge de la construction,au nom de l’Etat, des réseaux d’élec-trification dans les régions. C’estdans ce cadre que nous avons ren-contré ce jour (lundi, 09 avril 2018)le gouverneur du Littoral, pour met-tre en place une plateforme deconcertation qui intègre toutes les parties prenantes dusecteur de l’électricité, dans le segment de la distribution.C’est pour s’assurer que tout projet dans le segment de dis-tribution est porté de manière cohérente, efficace, en res-pectant les règles et procédures standards, de la phase desétudes jusqu’à la réception. Et ces parties prenantes sontles maires, qui sont les porteurs de projets, les déléguésdu gouvernement, les démembrements de l’Etat (Feicom,Pndp, délégué régional des Marchés publics, de l’Energie)et naturellement Eneo.Qu’est-ce qui a suscité la mise en place de cette pla-teforme ?L’électricité est une denrée sensible, difficile à gérer, avectous les incidents et accidents que nous enregistrons sur

notre réseau de distribution. Il estdonc question de sensibiliser tousles acteurs autour de cette néces-sité, afin d’avoir une vision com-mune. Ce n’est qu’en avançantensemble que nous pouvons être ef-ficaces sur le terrain, s’assurer quel’électricité disponible est une éner-gie qui sera de qualité, une énergiequi va servir les Camerounais.Les poteaux électriques en boiscontinuent-ils de causer des dé-gâts ?

Nos différentes actions depuis 2014 ont déjà permis deréduire de 15% les incidents imputables aux poteaux-bois. La nouvelle stratégie qui est la nôtre va s’attaquerdirectement à l’exploitation des poteaux-bois. Pour amé-liorer les performances, de nouvelles mesures viennentd’être prises en 2018. La décision de ne plus acheter lespoteaux chez les tiers, pour limiter l’infection des réseauxconstruits par Eneo des supports de mauvaise qualité. Lechoix en forêt du bois brut devant être transformé en po-teau par les équipes d’Eneo. Ce n’est pas Eneo qui choisitle bois dans la forêt, mais les sous-traitants. D’où le tauxde rejet qui, en 2017, a avoisiné 25%. Nous allons égale-ment inspecter les travaux exécutés et mettre en placeun processus de tracking.

Par Blaise Djouokep

Oumarou Hamandjoda

Nous n’achèterons plus les poteaux électriques chez les tiersLe directeur général adjoint d’Eneo explique les mesures prises pour améliorer la qualité du réseau électrique.

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SOCIÉTÉ 5

Mutations n° 4594 Mardi 10 avril 2018

Assistance humanitaire

Le Circ sur les fronts sanitairesLes conflits à l’Extrême-Nord et la crise dans les régions anglophones à originede l’intensification des actions dans le domaine de la santé.

La Journée mondiale de la santé s’est célébrée le 7avril dernier sous le thème : « L’accès à la santé pourtous ». Une célébration qui a permis au Comité in-

ternational de la Croix rouge (Cicr) de faire le bilan de sesactivités au plan sanitaire sur les trois dernières années,marquées par un contexte devenu urgent avec les attaquesà répétition de la secte terroriste dans les localités de Ko-lofata, Mora, Memé, Makari, Mada, etc. Un contexte qui aobligé le Cicr à intervenir. En effet, dans ce contexte deconflit dans la région de l’Extrême-Nord depuis 2015 et lacrise dans les régions anglophones en 2016, le Cicr a mul-tiplié ses actions en apportant de l’assistance humanitaireaux populations des régions concernées. Sur le plan sani-taire, le niveau d’engagement du Cicr se greffe au ministère

de la Santé publique pour alléger les populations menacéespar la violence.Des engagements qui, d’après le Dr Come Konakuze, chefde la délégation régionale Cicr Yaoundé, se penchent surdes actions directes. Il s’agit notamment de la planificationet la gestion des soins, le renforcement des ressources hu-maines, l’approvisionnement en médicament, les servicescliniques, la prévention et la surveillance des malades. Desactions qui sont généralement menées dans des servicesde santé détruits pendant les conflits ou incapables defournir les soins de santé préventifs et curatifs à la popu-lation, dans les structures où le Cicr est accepté par lescommunautés, dans des sites où se trouvent des popula-tions déplacées et à des endroits où on note l’absence d’au-

tres acteurs de la santé.La surpopulation carcérale a également contraint le Cicrà intervenir dans les prisons de Yaoundé. Les bénéfi-ciaires de ses services dans les prisons, explique MarkusBrundermann, chef de la délégation régionale CicrYaoundé, ne sont pas ciblés. Tous les détenus présentantdes soucis de santé sont concernés. Dans la plupart descas, ce sont des maladies de la peau qui sont prises encharge dans ces milieux.

Le 23 mars dernier, un jour après soninterpellation au Nigeria, BasileAtangana Kouna, l’ancien ministre

de l’Eau et l’Energie (Minee), a été entenduau Tribunal criminel spécial (Tcs) par deuxjuges d’instruction. Au sortir de cette audi-tion sans doute houleuse, le « fugitif » estnotifié de deux premiers chefs d’inculpationet de deux mandats de détention. Les deuxpremiers remettent en cause sa gestion dela Cameroon Water Utilities Corporation(Camwater), comme directeur général (mars2006-mars 2012).En tête de ces accusations, on cite le paye-ment de débiteurs fictifs. D’après unesource proche du dossier, des présuméshommes d’affaires qui avaient, d’après l’ex-Dg, gagné des marchés à la Camwater, ontété convoqués par le Contrôle supérieur del’Etat (Consupe) pour justifier les paye-ments contenus dans les rapports d’auditayant conclu à un déficit de près de 3 milliards Fcfa. Cer-tains ont battu en brèche les sommes d’argent qui leur sontimputées, tandis que d’autres n’existeraient pas. « L’ex-Minee conteste ces conclusions des rapports d’audit duConsupe », apprend-on.Le deuxième chef d’accusation fait état d’un détournement(qui se chiffre également en milliards Fcfa) qui mettrait encause Aspac Cemac (basée à Yaoundé), une filiale de la so-ciété belge Aspac International, spécialisée dans l’appro-visionnement en eau potable. L’infraction est qualifiée d’«intérêts dans un acte ». En vocabulaire facile, « il est accuséd’avoir signé des contrats dans lesquels il aurait des intérêts.

On dit qu’il a violé la réglementation en matière de passationdes marchés. Cette accusation peut également renvoyer àdes sociétés écrans », explique un juriste.L’ancien Dg de la Camwater n’est visiblement pas au boutde ses peines. Puisque, mercredi 04 avril dernier, il a été ànouveau convoqué par le juge. Cette fois-ci, au tribunal depremière instance de Yaoundé-Centre administratif, où ilest inculpé pour « émigration clandestine ». Pourtant, souf-fle un proche d’Atangana Kouna, ce dernier n’a jamais éténotifié d’une interdiction de sortie du Cameroun. « Pourpreuve, il avait toujours son passeport diplomatique par de-vers lui », déclare notre informateur. Et d’ajouter : « C’est

son droit de se déplacer par le moyen de trans-port qu’il veut. Aucune loi au Cameroun n’inter-dit à un citoyen de sortir du pays de façondiscrète ».Même si d’aucuns se demandent pourquoil’ex-membre du gouvernement est sorti «clandestinement » du pays s’il se savaitexempt de poursuites judiciaires, et pourquoiil a mobilisé pour sa « cavale » des membresde son entourage, notamment un militaire,son majordome et son chauffeur (tous déjàécroués à Kondengui) et un prêtre, l’abbéAlain Nkodo, toujours en liberté.En rappel, le 22 mars dernier, Basile AtanganaKouna a été interpellé au Nigeria et rapatriéau Cameroun. Il a été placé en garde à vuependant près d’une semaine dans ce pays voi-sin avant que l’ambassade du Cameroun nesoit saisie, révèle une source. « Il a été inter-pellé à Bauchi, puis transféré à Abuja pour ex-ploitation. Il était en possession de la somme

de 9 millions Fcfa lorsqu’il a été rapatrié au Cameroun,contrairement à ce qui est dit ici et là. Le Cameroun n’a jouéaucun rôle dans cette arrestation », affirme notre source.Écroué à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, l’ex-Minee est passible d’une peine de 10 à 15 ans, voire d’unepeine à vie pour les deux premiers chefs d’accusation etd’une peine de deux à six mois de prison pour « émigrationclandestine ».

Tribunal criminel spécial

Trois chefs d’inculpation contre Atangana KounaL’ex-Minee est accusé de paiement de débiteurs fictifs, d’intérêts dans un acte et d’émigration clandestine.

Par Paulette Ndong

Par Josiane Afom

Atangana Kouna. L’ex-Minee face à la justice.

Conférence épiscopalenationaleLes travaux de la Conférence épiscopale nationale du Ca-meroun (Cenc) ont démarré hier à Yaoundé. Il est ques-tion pour les 14 commissions épiscopales qui prennentpart à ces assises de passer devant le conseil perma-nent. D’après le président de la Cecn, Mgr Samuel Kleda,par ailleurs archevêque métropolitain de Douala, cetteassemblée est l’occasion d'« étudier la vie de l’Eglise àtravers les différentes commissions épiscopales. Quandles évêques se réunissent, le but essentiel c’est de cher-cher comment annoncer l’évangile à l’homme camerou-nais aujourd’hui ». Au programme également, desassises, dont l’ouverture solennelle est prévue pour de-main mercredi 11 avril ; une messe pontificale, notam-ment pour la paix au Cameroun et le cinquièmeanniversaire du pontificat du pape François.

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EDUCATION6

Mutations n° 4594 Mardi 10 avril 2018

Marc Mboum, âgé de 14 ans, ne rêveque d’une seule chose : être libre etfaire tout ce qu’il lui plait. Pour

preuve, les conseils et punitions des parentsde cet adolescent ne sont pas les bienvenus.De ce fait, à la moindre remarque, il rentredans une colère noire. «J’étouffe. Vous vouleztoujours me comprimer ! Je ne suis plus unenfant !». Ainsi criait-il à sa mère le 1er avrildernier. Son mécontentement intervient à lasuite d’une interdiction de sortie. L’élève de laclasse de 3e voulait se rendre à la «petite fête»que les parents de Yannick Massing [son ca-marade de classe] ont organisée à l’occasionde sa première communion. «Tu vas encore tesaouler», lui rappelle son père. «Je n’étais passaoul la dernière fois. Je n’avais pris qu’une seule bière»,rétorque-t-il.Dans la maisonnée, les arguments et les contre-argu-ments se succèdent. Les voix s’élèvent, l’atmosphère de-vient pesante. Une situation qui n’enchante pas lamaîtresse des lieux. «Au fur et à mesure qu’il grandit, ildevient très têtu. Il est déjà immunisé contre la chicotte»,se plaint-elle. «Il se croit déjà assez grand pour se passerde nos conseils», se désole madame Mboum. Pour Jeanne

Amougou, une autre adolescente récalcitrante, c’est enclasse de 2nde qu’elle met un terme à ses études. « Ellen’écoutait plus personne. Elle passait certaines nuits horsde la maison. Jeanne faisait le bras de fer avec mon père.Elle était malpolie envers tout le monde », se rappelle GuyAmougou, son frère aîné. « Mes parents en ont souffert.Elle s’est calmée lorsqu’elle est tombée enceinte à l’âgede 17 ans», lâche-t-il, avec un pincement au cœur.  Selonune étude menée par le Fonds des Nations unies pour la

population (Unfpa) en 2016, être jeune fille auCameroun par exemple, c'est courir le risquede devenir mère avant de devenir adulte en te-nant compte que 60% de filles ont leur premierrapport sexuel avant 18 ans.Les différents comportements de ces jeunessont présentés par Jules Tagne, enseignant dessciences de la vie et de la terre (Svt), commedes manifestations de la puberté. Ce titulaire dudiplôme de professeurs de l’enseignement nor-mal 2e grade (Dipes2) définit cette étape du dé-veloppement comme le passage de l'enfance àl'adolescence.«Des modifications physiolo-giques et psychologiques qui se produisent àcette période. Les organes sexuels et lecorpsdans son ensemble évoluent, se développent

et/ou changent de fonctionnement. La croissance s'accé-lère. « Les saute d'humeur, attitudes de défi, opposition auxparents, comportements excessifs… sont supposés se pro-duire durant la phase de transition entre l'âge enfant etl'âge adulte qu'est l'adolescence », explique-t-il. Le psychologue du développement Erik Erikson parle de« crise d’identité », car les changements que traversent lesadolescents leur font éprouver des doutes, des remises encause, des recherches par essais-erreurs.

Par Paulette Ndong

Adolescence

La période de toutes les crisesAu cours du passage à l’âge adulte, des parents ont du mal à faire entendre raison à leurs enfants.

L’adolescence est considérée comme un processusau cours duquel certains jeunes sont agités, rebelles,en conflits avec leurs parents, etc. Est-ce qu’il y au-rait une éducation particulière pendant ce passage àl’âge adulte ? Elle commence avec la puberté, mais sa fin est difficile àsituer. Même en psychologie du développement, celle-ciest problématique, car les auteurs ne s’accordent pas là-dessus. Toutefois, l'on doit savoir qu'on cesse d'être ado-lescent quand on devient adulte. Alors, en ce qui concernel’éducation, elle se fera toujours en fonction des âges. Parexemple, l'éducation de l’enfant sera toujours différente decelle de l’adolescent. Il n’existe donc pas de recette miracleen matière d'éducation des adolescents. Cependant, faceaux différentes crises ou troubles de comportement de cesadolescents, les parents ne doivent ni les dramatiser, ni lesbanaliser. Ils doivent beaucoup plus observer, écouter etdialoguer avec ces personnes en quête d’identité. C'estdonc dire que chaque parent doit avant tout chercher àconnaitre son «enfant». Car, ce qui marche avec un adoles-cent ne fonctionne pas forcément avec tous les autres.Que faire si l’adolescent refuse de dialoguer oud’écouter les conseils ?Ce qu'il faut comprendre, c'est que l’adolescence est géné-ralement définie comme une période de prise de risques oud’expérimentations. Les psychanalystes l'ont même consi-

dérée comme étant une période de crise, c'est-à-dire unepériode de développement au cours de laquelle l'adolescents'oppose à tout ou remet tout en question et est en conflitavec ses parents. Autrement dit, c'est une période de ré-

volte, d'opposition et de trouble de comportement. C'estégalement à cette période que l’adolescent veut tout expé-rimenter et en prenant des risques ou en adoptant descomportements à risques.C'est enfin la période pendant laquelle «l'ado» veut êtrelibre, indépendant et autonome, mais en vain ! Car, sesmoyens sont limités. Il sera alors très vite désillusionnédans ses aventures par les dures réalités de la vie. Donc, ilest parfois inutile de lui faire entendre raison. Il seraitmême nécessaire, voire indispensable de le laisserfaire. Une fois qu’il sera buté ou déçu, il retournera toujoursvers ses parents ou vers un adulte protecteur à qui il a plusconfiance. Toutefois, il faut noter que l’adolescence peutêtre une période de crise pour certains, mais pas pour d'au-tres. Et cela s'explique ici par les différences individuelleset l'expérience personnelle. Chacun ayant sa propre histoirefamiliale !Est-il possible de prévenir la déperdition avant la ma-nifestation de ces «crises» ?Bien sûr que oui. C’est de l’ordre de la responsabilité pa-rentale ou du style d’éducation parentale. Et celui qui estgénéralement recommandé, c'est le style démocratique,c'est-à-dire un style d'éducation où l'on prend les décisionsensemble, prône le dialogue, la justice et le respect, ap-prend à l’adolescent l'esprit d'initiative, l'ardeur au travail,la discipline et à être autonome, etc.

Par Paulette Ndong

Justine Valérie Mogue

Le dialogue doit primer !La psychologue du développement donne des pistes de solutions pour éviter les conflits, les troubles de comportement et de conduite à l'adolescence.

Des adolecents. Dialogue de sourds.

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ECONOMIE 7

Mutations n° 4594 Mardi 10 avril 2018

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Menaces sur les marchéspublics en cette annéebudgétaire 2018 dans

le département de l’Océan (régiondu Sud). Au 29 mars 2018, le tauxde réalisation physique s’élève àseulement 2%. Dans le bulletindes projets d’investissement pu-blic dressé par le ministère del’Economie, de la Planification etde l’Aménagement du territoire(Minepat) pour l’exercice budgé-taire en cours, le département del’Océan s’en sort avec 91 projetsdont 22 à gestion départementaleet 64 à gestion communale. Mais, l’on décèle d’énormespoches de lenteur dans le processus de passation desmarchés publics.Lors du comité départemental de suivi de l'exécution phy-sico-financière du budget d’investissement public (Bip),réuni en sa première session de l’année 2018 le 29 marsdernier à Kribi, d’aucuns ont été désagréablement surprisde constater qu’à date, seulement cinq marchés avaientdéjà été attribués par la commission départementale depassation des marchés. Six autres étaient en cours de dé-

pouillement des offres. Pour des chantiers relatifs aux mar-chés déjà attribués, les ingénieurs de contrôle évaluent à2% le taux de réalisation. Un taux très faible, apprend-on,qui s’explique par l’élaboration tardive des dossiers d’appeld’offres (Dao) par certains maîtres d’ouvrage. Ce qui ralen-tit le processus de passation des marchés.Et pourtant, selon la prescription du ministre délégué à laprésidence de la République chargé des Marchés publics,« tous les marchés doivent être passés au plus tard le 30 avril». La crainte est que cette prescription soit bafouée dans

l'Océan. Car, il ne serait pas possible de passer les 86 mar-chés restants en moins de 30 jours. Recommandation estnéanmoins faite aux maîtres d'ouvrage d'allouer des fondspour l'élaboration des Dao.En rappel, en 2017, le département de l'Océan a enregis-tré un taux d'exécution physique de 59,89% et un tauxd'exécution financière de 45,41%. Deux projets sont tom-bés en forclusion pour des dotations respectives de 90et 30 millions Fcfa.

Par Lazare Kingue

Bip. Le Sud à la traine.

Budget d’investissement public

Les marchés en péril dans le département de l’OcéanAu terme du 1er trimestre 2018, le taux de réalisation physique s’élève à 2%, pour un total de 5 marchés déjà attribués sur 91 projets.

Le Cameroun a 6400 lignes tarifaires qui peuvent êtreexportées vers les Etats-Unis (Usa) dans le cadre del’African Growth and Opportunity Act -Croissance et

opportunités de développement en Afrique- (Agoa). Ce sont6400 produits transformés que les producteurs locaux ca-merounais ont donc l’opportunité de vendre sur ce marchéde près de 400 millions d’habitants. Une opportunité à sai-sir par les producteurs des denrées agroalimentaires quine se bousculent pourtant pas. « L’Agoa offre des opportu-nités d’affaires que nos producteurs locaux ne saisissent pasencore. C’est vrai que le marché américain est très contrai-gnant en termes de qualité et de quantité. Car, dès qu’ils s’ha-bituent à un produit et l’adoptent, il faut satisfaire la livraisonsur le long terme », précise Hamidou Bello, secrétaire géné-ral de la Chambre de commerce, d’industrie, des mines etde l’artisanat (Ccima) aux producteurs locaux lors de la ren-contre préparatoire à l’Agoa.Le Cameroun qui fait partie des 378 pays africains éligiblesà cette loi américaine votée et adoptée en 2000, entend ri-valiser avec la Côte d’Ivoire, premier pays africain entermes d’exportation vers les Etats-Unis. Ce qui ne sera paschose facile, puisque selon Olivier Dimala, responsable de

l’Agoa à la Ccima, les exportations du Cameroun vers lesUsa sont concentrées sur neuf produits de base (produitspétroliers, cacao, coton, aluminium, banane…) qui consti-tuent 90% des exportations. Or, « il est question, avec l’Agoa,d’encourager la transformation des produits locaux, des pro-duits agroalimentaires et de se projeter sur le marché amé-ricain », précise-t-il.Ainsi, la stratégie de pénétration du marché américainconsiste à être plus proche des clients, comprendre leursbesoins, créer et renforcer les partenariats, créer et entre-tenir les relations avec les entreprises et grandes surfacesaméricaines, avoir des informations sur le marché améri-cain, améliorer la qualité des produits et leur emballage,accentuer les mesures sanitaires et phytosanitaires.Un « show-room » a été ouvert à Philadelphie pour exposerles produits camerounais. Il est également question d’amé-liorer la balance commerciale déficitaire entre les deuxpays. Les importations sont par exemple passées de150,550 milliards Fcfa en 2014 à 79,850 milliards Fcfa en2017. Au moment où les exportations ont varié de 93,2 mil-liards Fcfa en 2014 à 59,750 milliards Fcfa en 2017.

Par Blaise Djouokep

Agoa

Une opportunité pour les produits locaux transformésL’initiative qui permet aux producteurs camerounais de vendre sans droits de douaneaux Etats-Unis doit relever la balance commerciale, déficitaire depuis 2014.

CamwaterLe 30 avril 2018, la Cameroon Water Utilities (Camwater),entreprise publique de patrimoine du secteur de l’eau po-table, reprendra officiellement les activités de distribu-tion de l’eau potable dans les centres urbains etpériurbains du Cameroun ; une activité anciennement dé-volue à la Camerounaise des eaux (Cde), société contrô-lée par un consortium marocain conduit par l’Officenational de l’eau potable. C’est la principale informationqui ressort d’une série de concertations organisées entrele 5 et le 6 avril 2018 à Douala, par le ministre de l’Eau etde l’Energie, Gaston Essomba Eloundou. Ce dernier a tourà tour rencontré les responsables de la Cde, de Camwa-ter, ainsi que les représentants des personnels des deuxentreprises.

PétroleLa prévention des risques liés à toute activité écono-mique de par le renforcement des connaissances des ac-teurs publics et privés. Tel est l’objectif recherché parl’Institut de sécurité maritime interrégional (Ismi). Sur fi-nancement de la Coopération française, en collaborationavec le Centre de documentation, de recherche et d’ex-périmentations sur les pollutions accidentelles des eauxet la compagnie canadienne Cnr international, l’Ismi or-ganise depuis hier lundi, et ce jusqu’au 13 avril prochainà l’hôtel Wafou d’Abidjan, en Côte-Ivoire, un séminairesur le thème : « Environnement maritime et exploitationoffshore des ressources pétrolières ». Le choix d’une tellethématique fait œuvre utile, étant donné que le dévelop-pement durable de la majeur partie des pays du Golfe deGuinée se construit dans l’espace maritime.

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POLITIQUE / DOSSIER8

Mutations n° 4594 Mardi 10 avril 2018

Sénatoriales/Nord-Ouest

Les sept mousquetaires du Social Democratic FrontAprès avoir remporté tous les sièges mis en jeu lors de la récente élection - le 25 mars dernier - des membres de la Chambrehaute, le Social Democratic Front (SDF), règne sans partage dans la région du Nord-Ouest. Alors qu’il ne comptait que 500conseillers municipaux ; soit moins de 38 que son principal challenger, le Rassemblement démocratique du peuple camerou-nais (Rdpc). A travers les tableaux ci-dessous, Mutations présente les sept nouveaux élus du principal parti de l’oppositioncamerounaise au Sénat, même s’il en faut encore trois autres pour constituer un groupe parlementaire.

Par Michel Ferdinand

Nkeze Emilia Kalebong Amazone et tête de liste

Ce n’est pas un hasard si sonparti lui a confié la « lourderesponsabilité » de conduire

la liste du SDF à l’élection sénatorialedans la région du Nord-Ouest. C’estque son engagement militant et sa fi-délité au « parti de la balance » nesouffrent d’aucune contestation. Sapremière carte de militante, NkezeEmilia Kalebong, 49 ans aujourd’hui,la prend en 1992, alors qu’elle est en-core élève dans un établissement se-condaire à Bambili (Bamenda).Depuis lors, l’enseignante de biologieau Collège d’enseignement tech-nique, industriel et commercial(Cetic) de Tangka-Mankon, proche deBamenda, n’a plus baissé les bras. Etcomme il n’est jamais trop tard, il afallu attendre cette année pour voirbriller l’étoile de la native du départe-ment de la Momo, qui n’était que can-didate suppléante à l’élection du 25mars dernier.

Henry Gamsey Kemende20 ans d’expérience au Barreau

A51 ans, Me Henry Gamsey Kemende,avocat au Barreau du Cameroun et re-présentant du bâtonnier de l’ordre au

Nord-Ouest, devra momentanément abandon-ner le prétoire pour se consacrer au vote deslois et autres. Originaire du département duNgoketunjia, le militant du SDF depuis 1990 afait études primaires et une partie du secon-daire à Ndop. Avant de fréquenter le lycée deWum dans le département de la Menchum oùil échoue l’examen du baccalauréat en 1987 :« c’était évident. J’ai publié quelque chose aulycée contre un député. Et à cause de mes acti-vités politiques, les forces de l’ordre m’ont dé-rangé », se souvient-il. L’année d’après, le jeunelycéen s’inscrit à dans un autre établissementscolaire à Bamenda pour décrocher le précieuxsésame. S’ouvrent alors les portes de l’univer-sité de Yaoundé (1987-1992), qu’il quitte étanttitulaire d’une licence en droit privé anglo-phone. A Ngoa-Ekellé, il y traîne aussi du faitdes revendications de la Coordination natio-nale des étudiants camerounais, plus connuesous le nom de « Parlement ».

Vanigansen MochiggleLe journaliste émérite

Ceux qui l’ont souvent aperçu autour de la conception desoutils de communication au SDF, étaient loin d’imaginerque Vanigansen Mochiggle, 66 ans, est un pur produit

de l’Ecole supérieure internationale de journalisme de Yaoundé(Esijy), l’ancêtre de l’Ecole supérieure des sciences et techniquesde l’information et de la communication (Esstic). Il en sort d’ail-leurs en 1977 avec comme camarades de promotion, l’actuel di-recteur de l’Esstic, Laurent-Charles Boyomo Assala, le journalisteen service à la Société de presse et d’édition du Cameroun (So-pecam), Augustin Fogang etc. En 1980, ce journaliste principalqu’il est, a participé à la création du journal « Le Perroquet », encompagnie d’un orfèvre de la plume et du micro de regrettée mé-moire, Henri Bandolo. Après le congrès de l’Union nationale ca-merounaise (Unc, ex-parti unique) en 1980 à Bafoussam, le jeunejournaliste est nommé attaché de cabinet au Conseil écono-mique et social (Ces), avant d’occuper le poste de rédacteur-en-chef adjoint du journal de l’Unc, connu sous le titre « Unité ».L’ancien délégué provincial de l’information et de la culture duNord (pendant neuf ans) et défenseur des libertés, a milité pourla « censure judiciaire » en lieu et place de la « censure adminis-trative », jusqu’à son départ anticipé de l’administration en 2000.Dix ans plus tôt, il militait déjà dans les rangs du SDF.

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POLITIQUE / DOSSIER 9

Mutations n° 4594 Mardi 10 avril 2018

Buh Sule Tegha L’homme d’affaires populaire

Les usa-gers eta u t r e s

clients de l’Eta-blissement dem ic r o - f in a n c e(Emf) dénomméCredit Union àAdhem par Wum,ont une idée dudynamisme de ce« Self Made Man »envié presque detous. PuisqueBuh Sule Tegha,né le 25 décem-bre 1959, sait semettre au servicede ses congé-nères. Ce qui acontribué pen-dant longtemps àforger son imageet à le propulsercomme membredu conseil d’ad-ministration de laCameroon Co-operative Credit Union League (Camccul),où il siège depuis pratiquement deux dé-cennies. Bien avant, cet agriculteur de pro-fession ne s’est pas moins distingué surquelques aires locales de football. L’ancien

joueur de PWD de Wum et des Green Eagles(équipes de seconde division) de la mêmelocalité, porte également une casquette deleader communautaire.

Honoré Ajuoh Ngam L’autre avocat du groupe

Dans sonF u n -d o n g

natal, chef-lieudu départementdu Boyo, une opi-nion pense qu’à45 ans, il serait leplus jeune élu dela seconde cuvéedes sénateurs auCameroun. En at-tendant d’en sa-voir davantage,ce spécialiste endroit de l’hommeet action humani-taire, titulaired’un master ob-tenu en 2008 àl’université deDschang, est éga-lement nantid’une maîtrise endroit, obtenuedeux ans plus tôtdans la mêmeinstitution. Aprèsle collège Sacré cœur - Sacred Heart Col-lege - de Bamenda (pendant du lycée géné-ral Leclerc de Yaoundé en termes deprestige), Honoré Ajuoh Ngam s’en tireavec une licence en droit privé anglophone

à l’université de Buea (1993-1996). C’estainsi qu’il embrasse son métier de rêve endevant avocat en 2003. Au SDF, il s’engageen 2009. Il y a neuf ans de cela.

Georges Kinyang Nyang Habitué des plaidoiries

Au moment oùla campagnepour la prési-

dentielle de 1992 prendde l’ampleur dans l’ar-rondissement de Noni(département du Bui,région du Nord-Ouest),Georges Kinyang Nyangest déjà politiquementassez impliqué auxcôtés du SDF. « On avoulu m’arrêter et j’ai fuià Douala en 1993 », sesouvient-t-il. En 1997, ilne passe pas inaperçuaux primaires devantdésigner le candidat deson parti. Malgré sa vic-toire, le directoire du «parti de la balance » leconvainc de s’abstenirau bénéfice d’un aîné.Rien n’entame pour au-tant sa déterminationpuisque grâce à sa stratégie, le SDF « ar-rache » la commune de Noni des mains duRdpc en 2013. L’homme des victoires de-venu avocat en 2000, n’oublie pas les mo-ments difficiles qu’il a traversés ;notamment quand il a failli être capturé pardes forces du maintien de l’ordre. A Doualaoù il trouve refuge, ce titulaire d’une li-

cence en droit privé anglophone décrochéeà l’université de Yaoundé, est accueilli parMe Nico Halle, ce parrain qui l’a encadréavant qu’il ne s’établisse à son proprecompte dans la capitale économique. Sansoublier qu’il est président national du co-mité de développement et culturel de sonvillage, Noni.

Kumbongsi Dyx Meten Alim L’agronome dévoué

Après avoirpassé septbonnes an-

nées à superviserles champs de laCameroon Develop-ment Corporation(CDC), KumbongsiDyx Meten Alims’envole pour lespays bas. Là-bas, ily approfondit sesétudes agrono-miques axées sur leversant tropical.Peu après, sa pro-chaine destinationle Canada, va luipermettre d’obtenirun master dans lemême domaine(1977-1978). Letravailleur recon-verti en étudiantveut aller loin. C’estainsi qu’il devient ti-tulaire d’un docto-rat en terre canadienne. « Au Canada, j’aitravaillé pour le gouvernement fédéral et lesentreprises privées », réagit-il. Son do-maine de compétence, c’est l’agroforeste-rie. En 2012, l’ancien employé de la CDCrentre au bercail. Mais il n’en a pas pour

longtemps au « berceau de nos ancêtres ».« J’ai dû repartir à l’étranger », précise Kum-bongsi Dyx Meten Alim. Ce n’est qu’en2017 qu’il revient définitivement au Came-roun, comme s’il a vu la direction du ventqui conduit au Sénat.

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SANTÉ / ENVIRONNEMENT10

Mutations n° 4594 Mardi 10 avril 2018

Dr Blaise Antoine Wodjiléo

Il faut consommer les aliments produits sous les tropiques Le spécialiste en thérapie alimentaire les conseille pour leurs vertus.

Pourquoi avez-vous commis tout un ouvrage intitulé«  Santé en milieu tropical  : grandir et vieillir enbeauté » ?Nous avons constaté que les Camerounais s’alimententtrès mal. Et dans ce livre, nous leur montrons commentprévenir des maladies avec les aliments. La solution, ce nesont pas les compléments alimentaires qui abondent surles marchés. Notre souhait, c’est que les consommateurscomprennent qu’ils peuvent avoir ces compléments ali-mentaires en mangeant ce qu’ils produisent, ce que nousavons sur le marché local. Bien manger, ce n’est pas seu-lement manger cher, mais c’est manger utile. Dans ce livre,nous avons donné une liste d’aliments pour chaque organecomme les yeux, la tête, les poumons, etc. De plus en plus,les femmes parlent de myomes, de cancer du sein, et leshommes de cancer de la prostate, etc. Tout est mis dansce livre pour pouvoir servir l’humanité.Quelles sont les vertus des aliments tropicaux ?Il y a encore de la chance que sous les tropiques, on puissemanger bio. Nous avons un soleil bienfaisant, une terre en-core saine. Tout ce que nous pouvons manger, sortant destropiques, fera du bien au corps humain. Nous pouvonsdonc mieux nous traiter avec ce que nous avons commealiments. Sur nos marchés, nous sommes inondés d’ali-ments tels que le haricot, le macabo, le manioc, le soja...Ce soja est sacré, parce que c’est une thérapie. Mais, ce

qu’on constate, c’est que les gens ne consomment plus lesoja : ils aiment plutôt la viande. En consommant beau-coup de soja, l’on est à l’abri du cancer et de l’inflammationde la   prostate. Combien de personnes savent qu’enconsommant nos tomates, on évite cette maladie. La pas-tèque, je la conseille pour nettoyer les reins.Vous déconseillez également de la consommationd’une bonne quantité d’eau à jeun ?Ceux qui consomment une grande quantité d’eau dans cetétat-là, croyant nettoyer les reins, sont plutôt en train deles détruire. Un verre d’eau suffit largement. Il faut enconsommer abondamment après avoir mangé, en journée.

La communauté internationale a com-mémoré le 7 avril, la Journée mon-diale de la santé.  Le thème de cette

70e édition était : « Agir pour une meilleuresanté pour tous dans le monde. Engagez-vous pour la couverture santé universelle ».L’Organisation mondiale de la santé (Oms) asaisi l’occasion pour lancer un appel aux di-rigeants  mondiaux  afin « qu’ils prennentdes mesures concrètes pour améliorer lasanté de tous ». En d’autres termes, partoutdans le monde, les populations doivent bé-néficier des soins de base de qualité, quelleque soit leur situation sociale. La couverture sanitaire uni-verselle est alors indispensable et doit être élargie à toutesles couches de la population.Au Cameroun, selon le ministre André Mama Fouda, danssa déclaration à l’occasion de la commémoration de laJournée mondiale de la santé, seulement : « 6,46% de lapopulation camerounaise est couverte par un mécanismede protection sociale en santé ».  Conséquence : le paysdépend essentiellement de l’extérieur pour la prise encharge des maladies comme le Vih/sida, le paludisme etla tuberculose, qui reçoivent des financements du Fonds

mondial de lutte contre lesdites pathologies. Malheureu-sement, malgré leur taux de prévalence important, la priseen charge néanmoins onéreuse des hépatites virales B etC et des maladies chroniques non-transmissibles telles lediabète, l’hypertension artérielle reste supportée par lesfamilles des patients.Or, le Cameroun a signé la Déclaration d’Abuja, documentayant sanctionné la rencontre des chefs d’Etat et de gou-vernement au cours de laquelle ces derniers s’engageaientà consacrer 15% de leur budget à la santé. C’était en 2006.Plus de dix années après, l’enveloppe dédiée à la santéstagne depuis 2011 et oscille entre 5,5 et 7%.

La réflexion sur la mise en place d’un système de couver-ture sanitaire universelle en cours est à saluer. Sauf qu’enattendant sa concrétisation, les malades sont soumis aurationnement des services, même contre la posologie.Aussi, assiste-t-on régulièrement aux mouvements d’hu-meur des personnes souffrant d’insuffisance rénale af-frontant régulièrement les difficiles ruptures de kitsd’hémodialyse. Le personnel de santé n’est lui pas logé àla bonne enseigne pour ce qui est des conditions de vieet de travail.

Journée mondiale de la santé

Seulement 6,46% de Camerounais couverts par une assuranceLe pays toujours loin des 15% du budget à consacrer à la santé, conformément à la déclaration d’Abuja.

Par Adrienne Engono Moussang

Par Michel Ferdinand

Bâtiment principal du ministère de la Santé publique.

Les résultats de l’enquête démographique de santé réa-lisée en 2011 (Eds 2011) d’une part et  les estimationsSpectrum 2016 d’autre part, révèlent que 5,6% de

femmes sont séropositives au Cameroun contre 2,9%d’hommes.La pauvreté, l’ignorance, le manque d’éducation, la mécon-naissance de leurs droits, etc. sont à l’origine de cette situa-tion. Onu Femmes mène des actions contre les violencesbasées sur le genre (Vbg) et le Vih chez les femmes et lesfilles, au travers d’un programme dénommé : « Genre, préven-tion du Vih et droits humains » pour l’atteinte des 90-90-90.90-90-90 étant un engagement proposé par Onusida pré-voyant que d’ici 2020, 90% de personnes vivant avec le Vihconnaissent leur statut sérologique, 90% des celles infectéessoient mises sous traitement antirétroviral et 90% de patientssous traitement ont leur charge virale indétectable.En fait, la lutte contre le Vih a encore beaucoup de défis à rele-ver au Cameroun, surtout chez la femme ; en plus du faibleaccès aux soins à cause de ses maigres revenus,  il y a les vio-lences basées sur le genre qu’elle subit. L’enquête de santé de2011 renseigne encore que 55% de femmes ont subi des vio-lences physiques à l’âge de 15 ans et que 20% de celles ayantdéjà eu des rapports sexuels ont été violées lors du premier.Les facteurs sociaux, culturels, politiques et éducatifs militenten faveur de ce mal que vit la femme sans souvent faire recoursaux voies légales de défense et de protection de sa personne.Pour apporter sa contribution dans cette revalorisation de lagent féminine,  Onu Femmes a mis en place un réseau descommunicateurs pour la sensibilisation du public sur les vio-lences basées sur le genre et la féminisation du Vih/sida. Leréseau, par la mutualisation des efforts de ses membres, vas’investir dans le traitement des sujets sur les problématiquessoulevées supra.Au cours d’un atelier de trois jours organisé à Yaoundé pour laredynamisation du réseau,  des communicateurs ont été infor-més des mesures visant à éradiquer des facteurs de vulnérabi-lité de la femme, etc. Selon le Comité national de lutte contre lesida, en 2017, 27,1% de personnes infectées ont reçu le traite-ment et au bout de 12 mois, 04 d’entre elles sur 10 ont été dé-clarées perdues de vue. Par ailleurs, seulement 57% des Pvvihdiagnostiquées connaissent leur statut, tandis qu’une personnesur deux diagnostiquée Vih+ n’est pas sous traitement.

Par Adrienne Engono Moussang

Vih/sida

Cinq femmes infectées,contre deux hommesOnu Femmes mobilise des communicateurs pour plus d’engage-ment au traitement  de l’information sur cette question.

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CULTURE 11

Mutations n° 4594 Mardi 10 avril 2018

Caravane universitaire du livre

Près de 1200 ouvrages en venteCette initiative de la Centrale d’édition de France vise à réduire lesobstacles économiques qui entravent  l’accès aux manuels scolaires.

Mettre à la disposition du grand public des ouvragesuniversitaires à bas prix. Ainsi se décline l’objectifque se fixe chaque année la Centrale d’édition de

France, en partenariat avec le ministère français de la Cul-ture. « On a profité d’un dispositif qui s’appelle programme plus,qui est porté par la Centrale d’édition en France, laquelle permetde mettre les ouvrages à la disposition du grand public à moitiéprix par rapport aux prix France », explique Laurent Boin, direc-teur général de la librairie Messapresse, partenaire du « pro-gramme plus ». A titre d’exemple, étudiants, enseignants etchercheurs peuvent s’offrir l’ouvrage intitulé « Théories des re-lations internationales de Dario Battistella » à 7.000 Fcfa. «Nous avons mobilisé environ 1200 ouvrages. Il y a à peu près30 éditeurs représentés dans 7 disciplines », détaille Joelle Tri-moulet, responsable du programme plus à la Centrale d’éditionde France.A l’occasion de la cérémonie de lancement officielle de la ca-ravane universitaire du livre, au siège de Messapresse, nonloin de l’hôtel de ville de Yaoundé, jeudi 5 avril dernier, les ou-vrages sur les disciplines telles le droit, le management, l’agro-nomie, la médecine, le bâtiment, la logistique ont attirél’attention du public, y compris les universitaires. « Celui qui aune bonne relation avec le livre peut tout faire », rappelle GérardMessina, enseignement à l’Institut des relations internatio-nales du Cameroun (Iric), au cours de son exposé surl’impor-tance du livre.La caravane universitaire du livre est une initiative qui fait

suite à une observation.  «J’ai constaté avec les différentséchanges qu’il y a des personnes qui sont attirées dans diffé-rents domaines et qui sont intéressées par ces ouvrages. Donc,il y a une demande, mais il n’y a pas toujours l’offre adéquate »,remarque une fois de plus Laurent Boin. Chaque année, l’undes 14 pays d’Afrique francophone est désigné pour accueillircette foire du livre. L’opération a débuté le mardi 3 mars àDouala, à l’Ecole supérieure des sciences économiques etcommerciales (Essec). A Yaoundé, la caravane universitairedu livre est allée à la rencontre des étudiants de l’Iric. Ensuite,les villes de Ngaoundéré, Bafoussam, Dschang prendront lerelais.  La caravane s’achèvera au mois de mai aux Jeux uni-versitaires de Maroua.  « Je visualise les besoins, l’intérêt dece programme et de ces livres », conclut Trimoulet.

Essentiellement faite avec de la bombe aérosol, cettefresque murale de sept mètres sur six, appelée « Murde Teo  », a été réalisée en trois jours. Elle

présente l’image d’une femme noire aux traits fins qui allaiteson  enfant, installée sur hanche droite. Sa tête et une partiede son buste sont recouvertes d’un pagne de couleur jaune.Une étoffe qui laisse cependant apparaître un sobre, sous le-quel on aperçoit des perles au bout des tresses. De bellesperles aux couleurs chatoyantes, bien agrémentées par descolliers blancs qui habillent son cou. Le regard étincelant etla mine sérieuse, cette mère inconnue avance sous un soleilardent. Cette grosse toile décore l’un des murs de l’Hôpital gy-néco-obstétrique et pédiatrique de Yassa à Douala. Une œuvred’artiste peintre portugais Hopare, de la Cox gallery. A peineachevé et exposé au regard du public, le mur de Téo suscitedéjà la curiosité de plus d’une personne.  Les visiteurs veulenten garder un souvenir.Du coup, téléphones et appareils-photos crépitent pour laprise des photos. « Filme-moi bien devant la peinture », dit unejeune fille à son compagnon. Ce dernier ne se fait pas prier etse prête à l’exercice avec plaisir. Inspiré par la multi culturalité

du Cameroun, Alexandre Monteiro dit Hopare, après hésitationentre le Nord et l’Ouest Cameroun, a finalement été séduit parla femme nordiste. Il représente ainsi l’amour maternel à tra-vers cette femme qui arpente les rues de la ville portant dansun  pagne  son enfant. « Son regard intense et sa mine serréemontrent sa  détermination, sa force,  son courage. C’est unefemme qui ne baisse les bras devant aucun obstacle », argue

le plasticien. A regarder de près, on se rend compte que l’œu-vre porte la marque de fabrique de l’artiste. A savoir, des lignesnoires qu’il met sur toutes ses peintures depuis dix ans. Surcette peinture murale, on retrouve également en arrière-planun « azouladge ». Qui est en fait un cardage sous forme deroue à pic, que l’on voit dans les rues de la ville de Porto auPortugal, son pays d’origine.Sur cette fresque, le jaune, le rouge, le violet, le bleu et l’oranges’allient bien. Une prédominance des couleurs vives et cha-leureuses qui, d’après Hopare, reflètent le paysage camerou-nais. Bon à savoir, cette fresque a été faite pour immortaliserla mission caritative de l’association Teo Aquitaine à l’Hôpitalgynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala. C’est dans lecadre de cette mission qui s’est déroulée du 2 au 5 avril 2018que l’artiste et son photographe Nicolas ont été choisis par laCox gallery, partenaire de ladite association. De plus, les bé-néfices récoltés à la suite de la vente des tableaux du mur deTeo à Bordeaux ont été reversés à l’association pour des in-terventions chirurgicales et des traitements gratuits en neuro-pédiatrie dans notre pays.

Exposition

Honneur à celle qui donne la vie La fresque murale réalisée par le plasticien Hopare de la Cox gallery décore un des murs de l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala.

Par Viviane Moumeni (stagiaire)

Par Florentin Ndatewouo

Aperçu de la fresque.

«On entend par artiste thérapeute, toute personne ca-pable de soulager les peines et de guérir un certainnombre de maladies, surtout celles qui affectent le

cerveau». Après avoir posé cette base, Patrice Belinga, le coor-donateur d’Artedo Afrique, peut aisément présenter le Centrede formation professionnelle d’art thérapie qui sera créé dansles prochains jours dans la ville de Yaoundé. Ce sera  une fi-liale de l’entreprise Artedo Italie, une structure reconnue pourses performances en matière d’art thérapie. Cet art permet desoulager les personnes autistes et les handicapées. Les fi-lières proposées vont de la musicothérapie à la danse théra-pie, en passant par le théâtre thérapie. Pas besoin d’être d’unoracle pour comprendre que les personnes qui assistaient àla conférence de presse donnée par les responsables duditcentre n’étaient pas très rassurées par leurs propos.Pour les convaincre, le responsable d’Artedo Afrique va sortirun autre argument. «C’est aussi une façon de donner unedeuxième carrière aux artistes. Prenons le cas d’un danseurprofessionnel, à 30 ans déjà, il n’a plus assez de force pourbouger comme un jeune de 20 ans». Avec un diplôme d’artthérapeute, les artistes peuvent trouver un emploi dans uncentre pour personnes handicapées ou un hôpital. Maisavant de penser au diplôme, il faut préalablement y êtreadmis. Comme dans tous les autres centres de formation, ily a des conditions à remplir. La première, c’est d’être un ar-tiste et avoir assez d’argent pour payer les frais de scolarité.En effet, la pension s’élève à 700 euros, soit environ 450.000Fcfa. L’étudiant peut payer en plusieurs mensualités. La for-mation dure 3 ans. Les cours se feront dans les locaux du la-boratoire théâtre Othni.

Yaoundé

Bientôt un centre de formationdes arts thérapeutesLes responsables veulent que ce métier soit plus valorisé au Cameroun.

Par Vanessa Bassale

Les conferenciers.

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L’INVITÉ12

Mutations n° 4594 Mardi 10 avril 2018

Qui est le professeur Eloundou ?Sur le plan professionnel, j’ai fait mes études à l’école pri-maire de Mvolyé (à quelques encablures de la rédaction devotre journal), mon secondaire au Lycée général Leclerc,puis obtenu un diplôme d’ingénieur en agroéconomie ausein de ce qui s’appelait alors l’Ecole nationale supérieured’agronomie. Par la suite, je me suis dirigé vers lessciences sociales, en particulier la démographie et la socio-économie aux Etats-Unis. L’essentiel de ma carrière s’estfait dans l’enseignement supérieur et j’ai eu l’opportunité,comme beaucoup d’enseignants, de combiner ce travaild’enseignant avec un volet important de recherche et appuiau développement. Pour quelles raisons êtes-vous au Cameroun en cemoment ?Deux raisons majeures : la première est que je participe àune conférence nationale organisée par l’Institut de forma-tion et de recherche démographiques (Iford), le Fonds desNations unies pour la population (Fnuap) et le ministèrel’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du ter-ritoire (Minepat). La conférence porte sur la population, lesquestions de jeunesse et les stratégies en cours au Came-roun pour maximiser les apports de cette jeunesse dans ledécollage économique. Comme deuxième raison, j’initieavec plusieurs collègues un programme de recherche surla transition des jeunes vers le monde de l’emploi et l’âgeadulte. L’objectif est de tester à petite échelle l’impact po-tentiel de plusieurs interventions politiques pour atténuerles difficultés auxquelles les jeunes doivent faire face auquotidien (chômage, inégalités, participation sociale, viefamiliale, fuites des savoirs, identité, sécurité, etc.). Undeuxième objectif est de favoriser la préservation, voirel’amélioration du capital humain des jeunes au cours decette transition vers le monde du travail.Avant de parler de ces deux projets, quelle est la por-tée du travail que vous effectuez actuellement avecles Nations unies sur les Odd ?Je fais partie d’un comité d’une quinzaine de scientifiqueschoisis à travers le monde et dans plusieurs disciplinespour rédiger le premier rapport d’évaluation des Odd. Cerapport qui devrait être conclu l’année prochaine n’est pas

un suivi classique d’indicateurs de développement, maisinclura une analyse de fond des transformations néces-saires pour accélérer l’avancement vers l’atteinte desditsobjectifs. Une rubrique majeure de ce rapport dont j’auraila charge fera le point des apports potentiels et actuels dela science à la résolution des problèmes de développe-ment. Le rapport prendra la mesure des progrès récentsdans les sciences de développement, mais aussi dans ladissémination et l’incorporation des résultats de la sciencedans l’élaboration des politiques et programmes de déve-loppement. Nous organisons à cet effet au mois de mai auxEtats-Unis un symposium qui planchera sur cette questionde l’interface entre science et décision politique. Pourquoi axer votre travail de recherche actuel surle capital humain ?Le capital humain est un volet essentiel pour tous les paysqui aspirent à décoller économiquement ou qui essaient deconsolider leur identité sociale et leur position écono-mique. Le capital humain, en réalité, c’est notre capacité àtransformer le monde à travers nos connaissances, notresavoir, notre disponibilité physique. Il s’appréhende concrè-tement à travers la mesure des niveaux d’éducation et desanté. Le capital humain renvoie donc à notre capacité àtransformer notre environnement de manière intelligente,efficace, et durable. De plus en plus, l’effort pour dévelop-per ce capital humain va au-delà de la période de scolari-sation et au-delà des savoirs classiques. Il intègre de plusen plus des compétences dites douces (en communication,leadership, entrepreneuriat, savoir se présenter, savoir ap-prendre, savoir organiser un groupe). Ces compétencesdouces ne se substituent certes pas aux connaissances

classiques, mais elles sont un complément et un catalyseurde plus en plus important dans le développement des viesprofessionnelles et sociales tout court. Qu’est-ce qui motive votre choix sur la jeunesse ?Le potentiel des jeunes est énorme et j’ai l’opportunité del’observer au quotidien dans mes activités d’enseignementet d’encadrement des étudiants. La jeunesse est un mo-ment optimal pour l’investissement dans le capital humain,dans la mesure où tout ce que nous pouvons accumuleraujourd’hui, c’est des investissements qui vont rapportertoute la vie. Mais, la jeunesse camerounaise a ceci de par-ticulier qu’elle est une jeunesse en transition entre traditionet modernité, entre économies classiques et nouvellesformes d’emploi. Il faut trouver des solutions nouvelles ausous-emploi des jeunes. Les jeunes eux-mêmes participe-ront à cette recherche de solutions, parce qu’ils ont un po-tentiel de créativité énorme. Que faut-il faire pour cette jeunesse camerounaise ? Les efforts doivent intervenir à plusieurs niveaux. Il faudraitpenser une intégration sociale des jeunes camerounais.Rappelez-vous que le «travail éloigne de nous trois grandsmaux : le vice, l’ennui et le besoin», pour citer Voltaire. Latendance habituelle est de mettre l’accent sur le troisièmemal (le besoin) à travers la création d’emplois. Une priseen charge plus complète devrait également assurer la par-ticipation sociale, les contributions civiques et l’enracine-ment culturel. Beaucoup de jeunes sont prêts à mettre unepartie de leur talent et de leur énergie au service des autres.Ce volontariat peut être cultivé et canalisé.Parlant de votre conférence de cette semaine, avez-vous l’impression que les politiques africaines pren-

Parfait Eloundou Enyegue

Les problèmes de corruption et de détournement sont des questions structurelles

Par la rédaction

Les éclairages de l’universi-taire, invité de la rédactionde Mutations le lundi 2 avrilsur sa récente nomination àun comité restreint de scien-tifiques pour la rédaction dupremier rapport des Objec-tifs de développement dura-ble (Odd), ses projets sur larecherche et l’enseignement,sur l’opération Epervier, entreautres.

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L’INVITÉ 13

Mutations n° 4594 Mardi 10 avril 2018

nent en compte la notion de dividende démogra-phique ?La prise en compte est graduelle. La conférence de cettesemaine essaiera justement de faire le point sur cette ap-propriation. Les scientifiques ont à ce jour fait l’essentieldu travail préparatoire qui était nécessaire. L’heure est dés-ormais au plaidoyer. Le Cameroun n’est pas en retard, maisil reste à penser concrètement et dans les détails des me-sures prioritaires concrètes pour appuyer la capture du di-vidende. Un défi justement serait de réaliser une prise encharge des jeunes qui soit aussi complète que possible etqui inclurait l’emploi, l’encadrement et l’insertion sociale.Nous avons le sentiment que les universités came-rounaises occupent souvent un rang modeste au ni-veau mondial… Pourquoi cela ?Les universités doivent communiquer et se vendre pourfaire connaitre leurs programmes et reconnaitre leurs com-pétences. Notre système éducatif est généralement per-formant, mais il gagnerait à être plus visible au planinternational. Ceci accroitrait la participation des camerou-nais dans les grandes institutions internationales de déve-loppement, telles que celles du système des Nations unies.Il y a un travail de communication et de pénétration systé-matique qui ne doit pas être laissé au hasard. En mêmetemps, les quelques représentants camerounais au sein deces institutions devraient se faire recenser et être des am-bassadeurs de leur pays, notamment en soignant leur ré-putation scientifique et en ouvrant la porte à d’autres.Un autre sujet d’actualité qui pourrait vous concernerest la possibilité gestion. Comment est géré le doc-torat professionnel au Canada ? Je dois avouer ne pas bien connaître le système canadien,ni le détail de la controverse récente dont vous parlez surle doctoral professionnel au Cameroun. Ce que je pourraisdire, et ce qui est mieux connu, c’est la notion de masterprofessionnel qui se distingue du master classique parl’emphase sur la recherche scientifique. Les deux profilsont des vocations différentes. Les doctorats et mastersclassiques mettent un accent fort sur un travail de re-cherche original qui fasse avancer la science. Le masterprofessionnel n’a pas la même vocation de recherche, maisplutôt de mise à niveau ou perfectionnement pour des pro-fessionnels. Des doctorats professionnels peuvent être at-tribués dans certaines filières particulières telles le droit,l’éducation ou la médecine et les affaires. Les publics visés

et les critères d’admission et d’évaluation, ainsi que lescompétences attendues devraient donc à priori être diffé-rents. Parlant de cette responsabilité, que faites-vous pourd’autres Camerounais ?Mes contributions de l’heure s’articulent autour de troisaxes. Le premier est l’enseignement. Je continue d’enca-drer quelques étudiants ou de donner à l’occasion descours à l’Iford. Ensuite, je mène un programme de re-cherche sur les jeunes et leur transition vers le monde del’emploi, en collaboration avec des partenaires locaux. Aterme, nous envisageons de mettre sur pied un cadre derecherche et d’appui aux jeunes qui faciliterait l’accumula-tion du capital humain et la transition vers le monde del’emploi. Le projet est dénommé « PICHNET », dans la me-sure où il vise à partager des pichenettes (astuces) qui fa-ciliteraient la transition des jeunes vers le monde du travail.A titre expérimental, nous organiserons à l’intention desjeunes des classes de première et terminale des camps etstages de vacances, avec l’intention de mesurer l’impactde ce genre d’intervention sur les parcours scolaires, pro-fessionnels et sociaux des jeunes. Ces stages incluent desactivités scolaires, professionnelles et sportives. Sur le plan académique, notre ambition est de développer

un incubateur pour l’excellence en recherche et en innova-tion. Dans un contexte de sureffectif des universités, il estdifficile de faire attention à ces quelques génies et leurdonner un cadre qui leur permette de s’enrichir davantage.L’incubateur offrirait à des jeunes intelligents, mais sansressources, d’avoir accès à un matériel d’enrichissementintellectuel (bibliothèques, ordinateurs, cours en ligne, vi-déoconférences, accès aux grands chercheurs et intellec-tuels…) pour stimuler leur éveil. Sur le plan physique et sportif, il est possible aussi d’ap-porter un appui. A l’heure où nous parlons, se joue un tour-noi de golf que nous avons organisé en collaboration avecla Fédération camerounaise de golf pour développer lesjeunes caddies (porteurs de sacs des joueurs de golf, Ndlr).Dans ce lot, il y a peut-être des jeunes qui vont émerger etqui peuvent être soutenus par la suite. Parlant de sport, pourquoi seuls les basketteursémergent facilement aux Etats-Unis ?Question difficile, mais les ressources physiques et finan-cières font certainement partie de la réponse. Le basket re-quiert des ressources physiques (en taille et puissance),critères que beaucoup de Camerounais peuvent remplir etil ne requiert pas un investissement financier prohibitif,tout au moins en comparaison avec des sports tels que letennis ou le golf. Le football étant quelque peu saturé, lebasket devient donc une alternative, d’autant que les exem-ples actuels de réussite dans ce sport susciteront des vo-cations. Il faudra aussi bien évidemment un soutien desaspirants aussi bien sur le plan de la préparation physiqueet technique que sur la gestion des carrières.Qu’est-ce que ça vous fait de voir certaines hautespersonnalités, y compris celles du système éducatif,incarcérées pour des raisons de détournement ?Les problèmes de corruption et de détournement sont desquestions structurelles, avec une part de responsabilitécollective. Ceux qui sont nommés à des postes de respon-sabilité sont systématiquement exposés à une forte de-mande sociale à laquelle il est difficile de se soustraire sil’on veut honorer son nouveau statut. Pour certains, j’ima-gine que le glissement vers la corruption se fait de façongraduelle. Il est juste de reconnaitre la responsabilité indi-viduelle des interpellés, mais il est tout aussi important decontinuer à renforcer les garde-fous administratifs et so-ciaux qui minimisent les tentations et réduisent la pressionsociale qui s’exerce sur les responsables administratifs.Vous êtes le géniteur d’une fille de 8 ans qui a publiéun livre. Est-ce réellement elle qui a rédigé cet ou-vrage ?C’est une question qu’on lui pose tout le temps et qui l’em-bête beaucoup. J’ai souvent demandé aux journalistes del’interviewer en mon absence pour qu’ils en soient convain-cus. Ma petite fille est absolument phénoménale sur le plandu vocabulaire. Des fois, je suis obligé de recourir à un dic-tionnaire pour mieux comprendre ses écrits. Actuellement,je suis en train de monter un projet qui commence par lesécoles. L’idée c’est de faire un transfert de capital social.Il y a beaucoup d’enfants qui sont perdus parce qu’ils n’ontpas de condition et de suivi. Il est question de desceller120 jeunes tirés principalement des lycées moyens et basautour des classes de première et terminale. Pour ces der-niers, je vais organiser un camp de vacances et je les met-trai en rapport systématique avec des mentors. Avec cesaînés, ils vont partager les mêmes aspirations, ils aurontdes conseils. Ceci aussi, à l’aide de mes activités connexescomme le sport.A l’heure où je vous parle il se joue un tournoi de golf que

j’ai organisé pour les jeunes kadis (porteurs de sacs, Ndlr).Dans ce lot, il y a peut-être des gens qui vont émerger etque je vais essayer de soutenir non pas nécessairementpar mes propres moyens, mais à travers des contacts dontje dispose. Du problème que vous posez, se cache en fili-grane l’inégalité qui est un problème extrêmement préoc-cupant pour tout le monde. Si vous regardez les écoles etles quartiers où les gens vivent, vous constatez que l’écartse creuse de plus en plus et n’est pas soutenable.

Les doctorats et mastersclassiques mettent unaccent fort sur un travailde recherche original quifasse avancer la science.Le master professionneln’a pas la même vocationde recherche, mais plu-tôt de mise à niveau ouperfectionnement pourdes professionnels.

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SPORTS14

Mutations n° 4594 Mardi 10 avril 2018

Comme il est de coutume chaque année, RadioFrance internationale (Rfi) et France 24 ont dévoiléles noms des treize joueurs finalistes pour l’obten-

tion du Prix Marc-Vivien Foé 2018 qui récompense le meil-leur joueur africain évoluant dans le championnat deFrance de Ligue 1 pour la saison 2017-2018. Karl TokoEkambi et André Franck Zambo Anguissa font partie decette prestigieuse liste.  L’attaquant  d'Angers, déjànominé la saison dernière et auteur de 17 buts cette saison,fait partie des favoris pour remporter cette distinction cetteannée. Le milieu de terrain de l'Olympique deMarseille Zambo Anguissa, qui réalise une saison honora-ble avec les Phocéens, est quant à lui à sa première nomi-nation.Pour rappel, le prix Marc Vivien Foé est en hommage aumilieu de terrain camerounais décédé contre la Colombielors de la Coupe des confédérations en juin 2003. Depuisson lancement en 2009, aucun camerounais n’a remportéce prix. La succession de l’Ivoirien Jean Michel Seri estdonc ouverte.

Les nominés :Keita Baldé Diao (AS Monaco/Sénégal)Matthieu Dossevi (Fc Metz /Togo)Max-Alain Gradel (Toulouse Fc/Côte d’Ivoire)Gaël Kakuta (Amiens Sc/RD Congo)Wahbi Khazri (stade Rennais)Moussa Konaté (Amiens Sc/Sénégal)Nicolas Pépé (Lille/Côte d’Ivoire)Jean Michel Séri (Nice/Côte d’Ivoire)Julio Tavares (Dijon /Cap-Vert)Karl Toko Ekambi (Angers /Cameroun)Bertrand Traoré (Olympique lyonnais)Hamari Traoré (stade Rennais)André-Frank Zambo Anguissa (Marseille/Cameroun)

Samuel Eto'o vient d'inscrire son tout premier doublésous la tunique de Konyaspor. L'ancien capitaine deAntalyaspor compte désormais huit réalisations en

championnat cette saison. Konyaspor, tombeur de Sivass-por dimanche dernier, a engrangé d'importants points dansla course au maintien. Nejc Skubic ouvre le score à la 16eminute et Mehdi Bourabia viendra doubler à l'heure de jeu.Samuel Eto'o, d'un coup de génie, transforme un coup francà l'entrée de la surface adverse pour le 3-0. L'attaquant ca-merounais, en grande confiance, profite d'un bon service deÖmer Şahiner pour inscrire le quatrième but de son club.Volkan Şen, rentré à la seconde manche, viendra clôturer lefestival de buts en toute fin de partie. Grâce à son large suc-cès, Konyaspor quitte provisoirement la zone rouge etgrimpe à la 14e place au classement, en attendant les au-tres rencontres de la 28e journée du championnat turc.En Ligue 1 française, Toko Ekambi, l'ancien sochalien, amarqué son 17e but cette saison contre Strasbourg, dontsix lors des six derniers matches. L’attaquant camerounaisa ouvert le score dès la 6e minute, en poussant le ballondans le but vide, sur un service de Thomas Mangnagni.Quant à ÉricMaxim Choupo Moting, touché à l'aine aprèsson but contre Everton, il travaille en salle pour revenir enforme. La blessure de l’attaquant camerounais absent  sa-medi dernier lors de la défaite de Stoke City contre Totten-ham (1-2) n’est pas totalement rétablie, mais évoluefavorablement. Le Camerounais donne d'ailleurs quelques

nouvelles depuis son compte Instagram. Au Portugal, Joël Tagueu égalise contre Estoril. Mené auscore, Maritimo est revenu grâce à sa réalisation. L’atta-quant camerounais a repris le ballon de la tête sur un cor-ner pour remettre les deux équipes à égalité (1-1). Leseptième but de la saison en Liga Portugal pour ce natif deNkongsamba. Nicolas Nkoulou va finalement rester au To-rino. Le défenseur central du Cameroun a fait une superbesaison 2017-2018 en Italie. Auteur de deux buts qui ont

permis à son club à chaque fois de s’imposer, l’ex-capitainedes Lions indomptables va finalement prolonger son bailau Torino. Prêté par l’Olympique lyonnais au Torino l’annéedernière, Nicolas Nkoulou va rester avec le club italien lasaison prochaine. Le champion d’Afrique 2017 est devenuturinois, comme l’a annoncé le président du Torino, UrbanoCairo. L’option d’achat de l’ancien Marseillais était fixée à3,5 millions d’euros.

Par Dimitri Mebenga

Turquie

Eto'o foudroie Sivasspor Grâce à son  doublé,  le club de l’avant-centre camerounais,  Konyaspor, s’est imposé 5-0, lors de la 28e journée de la Türkiye Süper Lig.

Prix Marc-Vivien Foé

Toko Ekambi et Zambo Anguissa nominésCes Lions indomptables figurent parmi les treize candidats désignés pour cette distinction quirécompense le meilleur joueur de Ligue1 française chaque année.

Par Désiré Domo

Toko Ekambi au contrôle !

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SPORTS 15

Mutations n° 4594 Mardi 10 avril 2018

La journée d’hier était particulièrementmitigée pour la Team Cameroon qui sé-journe à Gold Coast. Elle a non seule-

ment été ponctuée par une médaille acquise parun des ambassadeurs camerounais, mais aussipar l’élimination d’un des maillons forts de latroupe. Alors que les espoirs des Camerounaiset fans des plénipotentiaires du vert-rouge-jaune étaient focalisés sur Wilfried SeyiNtshengue en boxe, chez les 75kg, lui qui restaitla seule chance de médaille du pays en Austra-lie, Clémentine Noumbissi Meukeugni a déjouéles pronostics qui ne plaidaient pas en sa fa-veur. Alors que les Camerounais sortaient deleur sommeil hier matin, ils ont été accueillis parune bonne nouvelle aux environs de 6h30 (heurelocale). L’haltérophile, logée dans la catégoriede -90kg, a terminé à la troisième marche du po-dium, soit une médaille de bronze glanée. Avecune masse cumulée de 226 kg, la Camerounaisepermet à son Cameroun natal de s’offrir sa pre-mière médaille depuis l’ouverture officielle desjeux mercredi 4 avril dernier. Elle réalise cet ex-ploit au bout d’une adversité féroce à l’arrachée(101kg) et à l’épaulé-jeté (125kg). Clémentine NoumbissiMeukeugni se hisse derrière une Australienne et Fidjienne,respectivement médaillée d’argent et médaillée de bronze.« Je suis très contente d’avoir sauvé mes collègues. Nous

avons tous travaillé ensemble. C’est encourageant. Le meil-leur est à venir », se réjouit l’athlète de 27 ans.Mais, la bonne nouvelle sur la prestation de ClémentineNoumbissi a été diluée par la défaite de Clotilde Essiane

en boxe. Le porte-étendard de la TeamCameroon était face à une Canadiennehier dans la mi-journée. Logée dans la ca-tégorie de 75kg, la pugiliste était très at-tendue. Même si elle a livré le combat leplus relevé de sa catégorie, ses effortsn’ont pas connu la faveur des juges-arbi-tres. Clotilde Essiane ne disputera pas lesdemi-finales. Son aventure s’arrête à lapremière apparition. Toutefois, le Came-roun n’a pas dit son dernier mot dans ces21e Jeux du Commonwealth. Plusieursathlètes entrent scène ce mardi 10 avril2018 dans plusieurs disciplines.

Par Désiré Domo

Jeux du Commonwealth 2018

Le Cameroun en bronzeL’haltérophile Clémentine Noumbissi est le premier athlète camerounais à glaner une médaille à Gold Coast en Australie.

Clémentine Noumbissi. L’haltérophile déjoue les pronostics.

Après près de deux ans sans matchs officiels ni re-groupement, les Lionnes indomptables vont enfinfaire leur retour (dernier match en date, la finale

de la Coupe d’Afrique des nations féminine en décembre2016). Ce sera en faveur du 2ème tour des éliminatoires dela Coupe d'Afrique des nations féminine qui se dérouleraau Ghana en novembre prochain. Leur futur adversairen'est autre que le Congo Brazzaville. Les Diablesses rouges(à l'image) sont allées tenir en échec la République centra-fricaine sur ses propres installations dimanche dernier (1-1). Les congolaises se qualifient grâce à leur victoires 2buts à 0 au match aller (2-0). Joseph Ndoko, qui fera sonbaptême du feu à l'occasion, et ses filles iront à Brazzavillele 1er juin pour la manche aller, et recevront à Yaoundé lesamedi 9 juin prochain pour une place en phase de groupe.Rappelons que le Cameroun était exempt du tour prélimi-naire (au même titre que le Nigeria, l'Afrique du Sud et laGuinée Équatoriale). La Coupe d’Afrique des nations (Can)dames se disputera du 17 novembre au 1er décembre pro-chain au Ghana. Pour cela, les sélections féminines de foot-ball du continent sont entrées en compétition dans le cadredes éliminatoires en vue de décrocher un ticket qualificatifpour cet évènement. Le premier tour de ces éliminatoires

a eu lieu la semaine dernière. Mais le Cameroun, ainsi quele Nigeria, l’Afrique du Sud et la Guinée Equatoriale étaientexempts. Le tirage au sort comptant pour le deuxième tourrenseigne que les Lionnes indomptables, vice-cham-

pionnes d’Afrique, seront opposées à leurs homologues dela République démocratique du Congo. Ce sera au mois dejuin prochain, soit dans deux mois.

Par Dimitri Mebenga

Eliminatoires Can 2018

Lionnes indomptables contre Diables rouges

Programme du jourAthlétisme200m : Irene Bell et Abessolo Bivina (12h30)BoxeChristelle Ndiang (57kg) vs Nicolson Skye (Austalie)(12h32)Ndzie Tchoyi (91kg) vs David Nyika (Nouvelle Zélande)(15h32)Arsène Fokou (+91 kg) vs Keddy (Seychelles) (20h32)BadmintonAntoine Owona Ndimako vs Naim Mohamed (13h40)Stella Ngadjui vs Rachael Darragh (14h15)

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ANNONCE16

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