Pour un renversement du regard, par Zéno Bianu

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  • 7/28/2019 Pour un renversement du regard, par Zno Bianu

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    Pour un renversement du regardPar Zno Bianu

    Auteur d'une oeuvre multiforme, pote Infiniment proche, (Gallimard) amoureux dessagesses orientales : La Montagne vide, Sagesses de la mort (Albin Michel), Haiku

    (Posie-Gallimard) Zno Bianu vient d'enregistrer un CD avec Denis Lavant: Dans lefeu du bleu (Thlme).

    Dans son livre Krishnamurti ou Vinsoumission de l'esprit(Points Sagesses-Seuil), ilcrit : "Avec Krishnamurti, oserait-on dire, si l'on se rincarne, c'est de son vivant."... Quel est donc ce matre qui ne se rclame d'aucun pouvoir, d'aucune croyance, d'au

    cune appartenance ? Quel est donc ce matre qui parle - littralement - au nom de rien ?Qui ne s'appuie sur aucune filiation, fut-elle millnaire ? Qui n'a besoin de nulle tribu

    pour rgner ? Dont la parole de haute dsobissance se dploie sans relche, secouant lasempiternelle lthargie qui nous soumet des dogmes et des sauveurs ?"

    Deux pralables la notion de sagesse

    or ien ta le :

    Le prem ier est de considrer que la sagesse

    orientale transcende naturellement la go-

    graphie (Jean de la Croix est aussi 'oriental'

    qu'un matre indien) et elle ne saurait tre

    reduite une religion ou une mmoire par-

    ticulire.D'ou, aucu ne adhs ion un dogme quel qu'il

    soit :

    "Si tu rencontres le Bouddha, tuele", disent

    les matres zen. Un Bouddha peru comme

    modle de perfection entrave, en effet, la

    dcouverte de notre propre esprit qui, une

    fois clairci, est luimme Bouddha.

    Le second pralable, je l'emprunte un

    pot e ch in oi s du IXe sicl e: "On ap pe ll e

    ph ra se mort e, un e ph ra se da ns le la nga ge

    duquel il y encore du langage; une phrase

    vivante est celle dont le langage n'est plus

    langage.'

    Je voudrais me tenir ici du ct de la phrase

    vivante et marquer la dimension oprante de

    ces sagesses au quotidien.

    Une anecdote taoste, pour commencer :

    Une araigne rencontre un millepattes et lui

    demande: 'Co mm ent faistu pour marcher sans

    entrem ler tes pattes? '

    Le millepatt es sarr te net, r flchit et reste

    sans rponse, mais lorsquil tente de se

    remettre en marche, c'est une pagaille indes-

    criptible, il ne peut plus avancer.

    'Notre propre aveuglement nous guide tout

    moment. Plus vaste est le chaos, plus toutdev ien t paru re . Md i te tou jours su r tou t ce

    qui tcxaspcrc. n

    Ce sont l quelques formules paradoxales de

    Chogyam Trungpa, matre tibtain contempo-

    rain d ont j'ai t raduit la 'Folle Sages se11'.

    Dans cette perspective, la pratique spirituelle

    na pas pour objet d'apporter une rponse

    confortable la douleur ou la confusion qui

    nous habitent. Au contraire, notre souffrance,

    nos motions sont perues comme autant de

    tremplins vers une redcouverte infinie de

    nousmmes. "On creuse dans ce que la vie a

    dirritant ", dit TYungpa. " On y plonge et on s'y

    tablit. ' Cest une sorte dascse renvers e, un

    complet basculement de lagir et du voir. La

    voie ne rejette rien. Elle est pur accueil, intime

    adhsion et consentement fluide. Les seuls

    vrais monastres, ici, ce sont les temptes de

    lexistence . Travail inou et infini d'accepta tion

    de soi. Reconnaissance de soi jusquau plus

    pr of on d, sans tr ic he r av ec le do ut e.

    Reconnaissance du fait que nous existons sur

    pl us ie ur s pl an s de r al it (u ne post ur e au the n-

    tique ment tolrante, donc loppos de lint-

    grisme). Exclure, diviser, c'est rtrcir la porte

    de notre chant. "Vous ne pouvez rien har de ceque vous avez fait", affirme lumineusement

    Abellio. Ne jouons pas cachecache avec le

    miroir.

    Les dsirs et les peurs sont alors rinvestis,

    dnuds et reconnus comme pure nergie.

    Tout ce qui nous mine, nous brle et nous

    ronge est foyer dveil.

    Si les sagesses orientale s sont op rantes, cest

    pr c is me nt pa rc e q u el le s ne pe rd en t ja mais

    le rel de vue. Loin de toute sduction exo-

    tique, elles s'attachent vaincre la "superche-

    rie du moi' en cherchant draciner en nous

    tout ce qui relve du statique et de linerte, en

    qute du toujours plus inou, toujours plus

    tranchant. Non par ajout, mais par dpouille-

    ment, abandon des masques, panoplies et

    autres cocons. Patiente dcantation de chaque

    instant, incessante reprise de conscience qui

    if lfoSogp Juin/Juillet 2002

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    Krishnamurti - ou comment ne pas devenir disciple

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    saccorde limprvisibl e du mon de. Je songe

    ici la justesse dun danseur comme Merce

    Cunningham :

    Les instants les plus rvlateurs et les plus

    pa ss io nn an ts de la vie so nt ceux qu i n 'o m ni

    pa ss ni avenir , qui s' ac co mp li ss en t sa ns t re

    rattachs au contexte, quand l 'action, l 'acteur

    et le spectateur ne sont plus identifis, quand

    lesprit, lui aussi, est suspendu en lair."

    Dans son Ecole de la prire, le mtropolite

    Antoine compare chaque journe une vaste

    tend ue de neige im mac ule '2) : personne ne

    l'a encore foule aux pieds. Elle stend toute

    pu re et vie rge de va nt vo us |3)." M di ta nt su r la

    dimension toujours neuve de linstant, il le

    dsigne comme le "point d'intersection du

    temp s et de lte rnit (4)a le seul et uniqu e es pa-

    ce de notre propre dcouverte.

    Dans les mditat ions qui composent les

    Ca rn et s(5) ou le De rn ie r Jo ur na l161,

    Krishnamurti souligne le prodige de chaquenouveau matin, libre du poids du pass. L'aube

    y est sans mmoire, le soleil sans souvenir.

    Chaque chose, chaque nergie y est contem-

    ple, in la ss ab le me nt sai sie da ns son t er ni t

    neuve.

    "Ce point prcis de notre vie est toujours le

    seul instant, affirme TYungpa. Fautil manquer

    jamais linfini prsent ? Fautil donc, sem-

    blable ce vo ya ge ur qu i co ur t de la de rn i re

    la premire voiture dun train pour rduire la

    distance de son trajet, s'acharner vivre avec

    quelqu es cent im tres d avance, drisoires

    autant qu'illusoires ?

    Dan s sa fam eus e A dresse au Dala'ilama171,

    Artaud disait : "Faisnous un esprit sans habi-

    tudes...". Selon cette potique de linstant,

    chaque angle de la vie devient source d'mer-

    veillement. Ou, pour le dire de faon boud-

    dhiste, le monde reste beau malgr la souffran-

    ce. On ne surgit ni avant (le prjug), ni aprs

    (le projet), mais avec le monde. Ni recours, ni

    b quil les, ma is sai sie su r le vif. Ca r l' ill us ion

    n'est autre que le refus de ce qui est.

    Les sagesses orientales nous rappellent sans

    cesse l'vidence du rel. A l'accumulation

    pe rp t ue ll e, el les opp os en t la r g n ra ti on

    d'instant en instant. Il s'agit dapprocher la viesans la servitude du temps.

    L'objectif ? Se voir tel que lon est dans linstant,

    et non point travers une image de soi, l'ima-

    ge de ce que nous croyons tre ou de ce que

    nous voudrions tre, laquelle interdit en fait

    tout accs ce que nous sommes.

    En ce sens, esquiver le fait, c'est tre malheu-

    reux. Dans la vision krishnamurt ienne,

    admettre "ce qui est" constitue le premier pas

    de la sagesse. La vrit n a de sens q uau regard

    dune perception directe, d'une comprhen-

    sion inti me du p rsent , d une saisie libre de

    toute interprtation, condamnation ou justifi-

    cation. Rinventer chaque seconde une intel-

    ligence affranchie de la dure.

    "Je" veux tre cela, je veux faire ceci pour par-

    venir cela, en un mot, jent end s toujours

    devenir" quelque chose. Mais pourquoi donc ?

    Parce que j ai peur de n tre rien.

    Cette peur alimente toutes les formes d'va-

    sion hors de ce qui est", savoir les innom-

    br ab le s th o logies du le nd em ai n, po ur le s-

    quelles le jour prochain, voire la vie prochaine,

    feront toujours laffaire. Et puisque lespoir

    d'un le nde mai n n y suffit pas, nous y ajouton s

    le fardeau de cent mille hiers :

    Ecoutons : "Hier, un e exprie nce vcue nous a

    appris quelque chose, et ce qu'elle nous a

    appris devient une nouvelle autorit. Cette

    autorit ne de la veille est aussi destructrice

    que celle que consacrent dix sicles dexisten-

    ce. Pour nous com pren dre, n ous n avons

    be so in ni d' un e au to ri t mi ll nai re , ni de ce lle

    dhier, car nous sommes des tres vivants, tou-

    jo ur s en mouv em ent se lo n le flot de lexi st en -

    ce, jamais au repos. Si l'on sexamin e du point

    de vue qu impose l autorit d'un p ass mort, on

    manque de comprendre ce mouvement vivant,

    ainsi qu e sa bea ut et sa qu ali t81."

    Dans une telle optique, vivre, cest oublier tout

    ce que l'on sait son propre sujet.Ds que le temps est l, l'intrieur de nous, la

    peu r j ail lit . On a un travai l, on pe ut le per dre.

    On a connu la douleur, on espere leviter; cest

    l'espace de la prolongation indfinie du souve-

    nir.

    'Il est assez effrayant de constater que le seul

    mot espoir comp rend tout lavenir du monde.

    Lide dun mouvement de ce qui est ce qui

    devrait tre est une illusion, et mme un men-

    song e1 ." Ou enco re: "Toute not re e xistenc e,

    tous nos livres, tous nos espoirs sont pour

    demain, demain, demain. Cette acceptation du

    te mp s es t la pir e de s sou ffra nces *101."

    Cette sempiternelle projection dans un avenir

    loin du prsent, du "je devrais tre" la

    recherche d'un audel, est la pierre angulaire

    du maltre. 1 II ny a pas de conduit e idale.

    Votre conduite est ce que vous tes travers les

    inst ants [...]. Lidal est un e fuite; vo us fuye z ce

    que vous tes. [...] se comprendre d'instant en

    instant dans la vie quotidienne, c'est cela la

    conn ai ss an ce de soi011.11

    Par un renversement foudroyant ,

    Krishnamurti veut "non pas rechercher un

    changement grce au temps, mais rcuser [le

    temps ] com me m oy en de ch an ge me nt 1121'.

    Dans la fracheur du lcherprise, la vie s'im-pr ov ise de com m ence m e nt en com m en ce-

    ment. Un tel tat puise la source de toute

    nergie; il est renc ont re de lnergie pure.

    Affranchi de toute continuit morte, de tout

    pli, il d co uv re la di sc on ti nu it cra tr ice. Cest

    un tat exprimental, un tat dexprience

    vivante, o la perception accueille sans satta-

    cher. Naissance dinstant en instant, qu'aucun

    dogme ou croyance ne vient colorer, vivacit

    capable de saisir dans limmdiat la qualit

    dune chose, sa vrit ou son erreur.

    Ne j am ai s s' inst al le r ni stabli r. "Lap pr c ia ti on

    de la beaut de la vie ne vient que lorsqu'il y a

    une norme incertitude [...] lorsque vous voyez

    le mouvement de chaque ombre, de chaque

    pe ns e , de ch aq ue m ot io n031.' Nous so mm es

    ici dans un monde o lon peut hsiter, o celui

    qui croit savoir ne saurait m me deviner lten -

    due de son ignorance, cest jamais un monde

    neuf, celui d'une infinie premire fois.

    Confront un modle dobissance, l'esprit

    abandonne sa fracheur et son tranchant. A

    Ivan lllich qui linterroge un jour su r la crati-

    vit, Krishnamurti rpond : "Lindividu est

    celui qui s 'carte du courant*"1'. En ce sens,

    duquer, ce nest pas insrer l'tre dans le cou-

    rant routinier des choses par une accumulation

    de savoir c'estdire lui dicter un destin mais

    lui permettre d'exercer, sur le mode de l'attrac-

    tion passionnelle, "un esprit qui n'aurait pas

    subi la conta mina tion du pass(l5)\ Plutt que

    dajouter sans cesse au connu, de transformer

    le vivant en un rceptacle d'informations, il

    convient ici de dsencombrer, de dgrossir, de

    dpouiller. Ne plus traduire la vie en cendres

    mortes, mais l 'affiner audel du champ des

    comparaisons.

    Peuton rellement passer l 'essentiel de notre

    vie comme un "tre de seconde main", rp-

    tant les mots des autres, les expriences des

    autres, le monde des autres ? Laisser notreesprit se voiler, se ternir sans jamais tabler sur

    notre trfonds, embras par notre propre ques-

    tionnement? Ressembler ces condamns que

    dpeint Kafka, recevant dans leur chair mme

    les sentences calligraphies par le comman-

    da nt de La Colon ie p nit en tia ire '16'.

    Conformisme, obissance, imitat ion, nous

    n'apprenons plus, nous suivons, encore et tou-

    jour s. No us no us re co pi on s no us m m es ,

    lidentique, reproduisant nos expriences, nos

    conclusions, nos souvenirs, rejouant la sempi-

    ternelle chanson du mme sur le disque ray

    d'une mmoire plombe :

    "Si lon vit une vie de seconde main, une vie

    fonde sur les mots, les ides, les croyances,

    l'esprit, la totalit de lesprit s'tiole tout natu

    rell eme ntil)*, affirme Krishnamu rti.

    Cest la mcaniq ue parfaitement huile du plus

    et du moins; nous sommes devenus des

    machines comparer :

    'On ne cesse de se comparer aux autres, son

    pr op re id al, ce ux qu i so nt plu s he ur eu x;

    c'est une activit mortelle; la comparaison est

    dgradante, pervertissante. Or, toute no tre du-

    cation et notre culture sont bties sur elle, d'o

    un effort continuel pour tre autre chose que

    ce que l'on est. Comprendre ce que l'on est, faitsurgir la crativit, alors que la comparaison

    neng end re que lesprit de comptition , la br u-

    talit, l'ambition, qui, croiton, mnent au pro-

    gr s 81."

    Celui qui (se) compare cesse de (se) com-

    pr en dr e. Tbu t t re humai n ne pe ut t re app ro -

    ch, et a fortiori respect, qu'en ce quil est

    incomparable. La comparaison doit sans cesse

    laisser place la compassion.

    La vraie comprhension jaillit hors du champ

    de lintellect, que les enseignements tibtains

    dsignent avec humour comme le premier

    ministre de lignorance, le comparant un

    "voleur dan s u ne mais on vide '191".

    "Et pour qu oi n e pas fa ire d' er re ur s1201?" lance un

    jo ur Kr is hn am ur ti de va nt un e class e de bam -

    bin s. Et de d m ontr er qu ' tr e "re spe cta ble ",

    cest prcisment avoir une peur panique, sa

    vie durant, de commettre des erreurs. Nous

    infosyoga Juin/Juillet 2002

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    Krishnamurti - ou comment ne pas devenir discipl

    n'avons appris qu' conqurir, mais la sponta-

    nit ne se conquiert pas.

    L'ducat ion krishnamurt ienne ne respecte

    aucune des valeurs factices reposant sur les dif-

    frentes formes de la dpendance. Ce qui

    conditionne lesprit interdit toute floraison. Et

    ce qui ne fleurit pas ne peut crotre en profon-

    deur. Former, c'est avant tout enseigner l'art

    d'apprendre, l 'art de l 'attention, regarder la

    totalit de la vie sans le truchement de l'intrt

    pe rs on ne l. Lat te nt ion, qu i es t un au tr e no m

    po ur l' amour. 'Tou te s les fois qu 'o n fait vrai-

    men t attenti on ', dit Simone Weil, ' on dtruit

    du mal en soi.'

    L'attention qui est l'art sans limites d'explorer

    l'extrme de soi, le meilleur de soi. Une forme

    de souverainet, la fois fluide et tendue,

    ouverte et rassemble.

    * "Mettez des cendres dans un verre d'eau,

    celui-ci sera pollu ;

    mettez des cendres dans locan,elles seront oublies ;

    votre cur est-il un verre d'eau

    ou un ocan ?"

    Not es, , , - . . J L a . m . '

    1. Folie Sagesse, Seitil, coU *Points-Sagesses\ 1993.

    2. Antoine Bloom, L'Ecole de la prire, traduit de 'anglais par Sur

    Jean-Marie, O.P., Seuil, col. Livre de vi e\ 1995, p 107.

    3. Ihid

    4.1bidp. 117

    5. Carnets, t rad Marie-Bertrande Maroger, avant-propos de Mary

    Lutyens, dit ions du Rocher, 1992.

    6. Dernier journal, Seuil, coll tPoints-Sagesses\ 1997.

    7 L'Ombi lic des limbes, Posie/Gallimard , 1968.8. Se librer du connu, textes choisis par Mar y Lutyens et t radui ts

    par CarloS u a r s , 1 9 9 1 , S t o c J t , rd. Le Li vr e de Poche, 1995, p.

    22.

    9 Dernier Journal, op. cit., p. 47

    10. De la natu re et de 'envir onnement, trad. Laurence Lar reur et

    Jean-Michel Piasait, diti ons du Rocher, 1994, p. 48.

    11 Del connaissance de soi, (Inde, 1948 1950), t rad. Carlo

    Suars, Le Cour rier du Li vre, coll. 'Religions et philosophies ori en

    tal es1, 1967, p. 78-79.

    12. Rponsess u r l'ducation , trad. Nadi a Kossiakov, dit ions

    Chris tian de Bart ill at, 1991, p 136.

    13. De la connaissance desoi, op. cit., p. 238

    14. n P. Jayakar, Kr ishnamurt i, sa vie, so n oeuvre, trad. Anne-

    Ccile Padoux, L 'Age du Verseau, 989, p. 256

    15. Rponsess u r l ducanon, op. cit., p. 143.

    16. La Colon ie pnit enti aire et autres rcits, traduit de tal lemandpa r Alexandre Vialatte, Gallimard , coll. Du monde entier', 1 9 5 9 .

    17 De lnature et de lenvir onnement, p. 161.

    18. In P. Jayakar, op cit., p 220.

    19 . Le Miro ir du Coeur, Tantra du Dzogchen, tradui t du t ibtain et

    commentpar Phil ippe Cornu, S e u i l , coll. Points-Sagesses', 1 9 9 5 ,

    p 144

    20. In P. Jayakar, op. cit ., p. 168

    t ,e H a t h a -FusionAv ec la no u v el l e v ag u e du yo ga en Eu ro pe

    et aux Etats-Unis, on peut assister une vo

    lut ion s igni f icat ive : de nom breu x cent res

    nouvel lement c rs proposent d i f frentes

    formes de yoga ; et avec l 'abondance de

    l ' o f f re en ate l iers et cours de format ion on

    constate que les enseignants de la nouvel le

    gnrat ion ont tendance s ' inspi rer de

    sources dif frentes, associant dans leur pra

    t ique les ides et les approches qui leur

    c onv iennen t , c e qu i rend p lus d i f f i c i l e

    l ' id ent if icat i on d e P "cole 11 don t i ls sont

    issus. C'est un signe de sant, une recon

    naissance du fait que les enseignants ne

    sauraient t re des c lones de leur gourou et

    que chacun appor te un lment personnel

    sa prat ique. Certains, cdant l 'obsession

    des t iquet tes , l 'appel lent "hatha-Fus ion " ,

    ce qui n 'es t somme toute que la reconnais

    sance du fa i t que l 'enseignement volue

    d u n e gnrat ion l 'aut re. (L'espri t du yoga

    de Kathy Phil l ips, Page 49)

    Krishnamurti par Mila

    L e c h e f d u g o u v e r n e m e n t i n t r i m a i r e

    afghan Hamid Karza a promis que son gou

    vernement res taurerai t les bouddhas gants

    de Bamiyan, dt ru i ts par les ta l ibans l an

    ne dernire. I l a quali f i la destruct ion des

    bouddhas de " t ragdie nat ionale" , mais n 'a

    fourni aucune prc is ion sur le dbut ou le

    f inancement d 'un projet de res taurat ion. La

    France a propos sont aide. Patrimoine de

    l ' humani t, les deux bouddhas, sculpts mme la falaise au I I I me et au V me

    sicle, sur l 'ancienne Route de la Soie,

    cons idrs comme ' ' ido lt res" par les ta l i

    bans, avaient t dt ru i ts malgr le to l l

    mond ia l dc lenc h . Se lon l e s c u lp t eu r

    a f ghan Amanu l l ah Ha ideraz ad , l e gouv er

    nement de Kaboul pourra i t res taurer le p lus

    grand des deux bouddhas, mais garder

    l ' aut re en ru ines, comme symbole de la

    fo l ie dest ruc t r ice des ta l ibans. Plus ieurs

    socits et inst i tut ions se sont dj propo

    s es pour rec ons t ru i re c es bouddhas ,

    t mo ins du pas s p r i s lam ique de

    l ' A f ghan is t an , qu i mes ura ien t l ' un 54

    mtres de haut et l 'autre 34, et avaient dj

    t df igurs au f i l des sicles.

    Lesbouddhasde Bam iyan

    infosoga Juin/Juillet 2002