Pour un idéal démocratique 2 0 version papier
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Pour un idéal démocratique
Manuel n°2 (Édition 2.0)
Rémi MATHIEU
2
3
Les nombreux siècles de monarchies, puis les gouvernements représentatifs actuels ont développé chez un bon nombre de nos
contemporains une véritable "idiocratie", du grec idiốtês (individuel): « homme sot, qui ne
participe pas à la vie politique de sa république ».
« Pourquoi observe-t-on une chute constante du taux de participations aux élections de
toutes natures? » [1]
« Pourquoi 75% des Français estiment n’avoir confiance ni dans la droite, ni dans
la gauche pour régler leurs problèmes? » [1]
Pour commencer, les bilans de nos hommes politiques sont loin d’être
positifs, à gauche comme à droite: hausse
du chômage, hausse des impôts, crise de la dette publique, austérité, guerres, inégalités,
etc… Ces piètres performances amènent le citoyen à un sentiment fataliste, pensant
4
que son vote ne changera rien, et que peut-
être, rien ne changera jamais.
Ensuite, et ceci est primordial, le « citoyen » moderne n’a presque plus de
leviers politiques à actionner. Son choix se résume aux quelques passages aux urnes où
les deux plus grands partis arrivent toujours en tête. Le fossé entre les gouvernés et les
gouvernants se creuse si profondément que nos dirigeants apparaissent pour
beaucoup comme totalement
déconnectés de la vie du citoyen moyen.
Issu de l’article « Le fossé se creuse entre les français et les politiques »[1.1]
5
Est-il normal que nous ne rencontrons presque jamais nos élus sensés nous représenter? Peut-on concevoir une
démocratie alors que la plupart des lois et décrets mis en application ne sont même
connus des citoyens?
Le problème réside donc dans la prison
politique dans laquelle nous nous trouvons : notre impossibilité de faire changer les choses
de manière durable, notre impuissance politique.
Nous allons maintenant vous faire partager les solutions potentielles qui
pourront, nous l’espérons, changer votre vision de la politique.
« La politique est l’art d’empêcher
les gens de se mêler de ce qui les
regarde»
Paul Valéry
6
Le monde est en crise. Chaque personne sur Terre est concernée, de près ou de loin,
par les inégalités grandissantes ; et cela peut
paraître un comble… En effet, notre civilisation n’a jamais eu autant de
moyens à sa disposition pour régler ces problèmes.
Malheureusement, le paradoxe terrestre
actuel est des plus révoltants : nous n’avons jamais eu tant de richesses sur Terre, mais la
pauvreté a atteint un niveau jamais connu.
Pourquoi le monde va-t-il si mal ? Pourquoi, malgré toutes nos connaissances, toutes
les nouvelles technologies et l’expérience que nous avons accumulées, presque
rien n’est mis en œuvre pour nous faire entrevoir un monde plus juste et
vivable pour tous?
1ère partie : les règles définissent nos limites…
7
On pourrait simplement répondre :
« l’homme est mauvais, égocentrique et ne pense qu’à son profit ». Un soupçon de vérité
émerge de cette réponse, mais elle reste à notre sens un peu trop simpliste. Rejeter
l’entière faute sur l’Homme est bien trop facile, et nous amènerait à la conclusion
que rien ne changera jamais!
Les règles définissent nos limites…
Lorsque vous regardez un match de
rugby, vous vous rendez rapidement compte que beaucoup de coups sont permis.
Cependant, peut-on en conclure que les joueurs sont violents ? Ce raccourci est biaisé,
car ce sont les règles qui permettent cette agressivité. Le même raisonnement peut
s’appliquer sur d’autres sujets : en 2007, la
bulle spéculative a éclaté, mettant plus de 60 millions de personnes à la rue. Cette dérive,
qui fut la plus grande crise financière de tous les temps, a été possible parce que les
responsables étaient cupides certes, mais pas seulement ! Ce sont les règles en place qui
leur ont permis d’agir ainsi : la fin de la
8
séparation des banques de dépôts et
d’investissement (1991) et la dérégulation financière depuis le milieu des années 80.
Sans ces limites plus que douteuses, nous n’aurions jamais entendu parler de
cette crise !
Le mot limite tient une place primordiale
pour bien comprendre ce qui se joue ici. « Chaque règle est faite pour être
contournée » nous direz-vous. Il est vrai que bien trop souvent, les abus sont présents.
Cependant, la majeure partie du temps, les mauvaises actions sont mises en
œuvre en toute légalité et même
« C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est
porté à en abuser; il va jusqu’à ce
qu’il trouve des limites. Qui le dirait ! La vertu même a besoin de
limites. »
Montesquieu philosophe
9
décidées par la politique de nos
gouvernements.
Un simple exemple effarant : il faudrait
« seulement » 50 milliards de dollars par an pour éradiquer le problème de la faim dans le
monde. Comment nos dirigeants peuvent-ils accorder 1600 milliards aux budgets militaires
et laisser mourir de faim 1 enfant toute les 5 secondes [2] ? C’est une décision politique
que de les laisser mourir, nous avons les moyens de les faire manger !
Notre but n’est pas ici de lister tous les problèmes du monde. Nous faisons confiance
aux lecteurs pour analyser objectivement l’état social et environnemental de notre
planète. Notre analyse nous amène plutôt à nous poser ces questions :
Idée n°1 : « La plupart des mauvaises
actions sont de pures décisions politiques et
relève du droit. »
10
Qui est à l’origine de ces
décisions ?
Quelles sont les personnes qui
permettent la mise en place de
telles règles ?
11
Les pouvoirs sont nécessaires mais dangereux, il est donc nécessaire de
réfléchir sur qui détient le pouvoir réel.
La réponse peut paraître évidente et l'on aurait tendance à répondre: « Ce sont les
partis politiques en place que nous élisons qui détiennent le pouvoir décisionnel ! ». Ils en
ont un, certes, mais est-il important ? Pour répondre à cette question, étudions déjà qui
finance leur campagne, pour quel montant mais surtout, d'où viennent ces fonds?
Voici les résultats de la dernière élection présidentielle en France :
2ère partie : qui détient le pouvoir ?
12
13
Les résultats ci-contre [3] montrent une
corrélation impressionnante entre le budget de chaque candidat et son score ainsi que son
temps de passage à la télévision [4]. Et cela, à 1 ou 2 points de pourcentage près ! Bien
sûr, l'argent investi dans la campagne n'est pas le seul facteur de réussite, mais on ne
peut le négliger !
Sans argent, un candidat n’est rien…
L'argent vous permet d'organiser des
meetings, de distribuer des tracts, d'assurer votre marketing. Un parti avec peu de budget
ne dispose pas des mêmes moyens ! L'habitude et la façon d’appréhender les
problèmes influent aussi beaucoup, mais on ne peut occulter le fait qu'un petit parti
politique avec peu de financement ne
peut arriver au pouvoir ! Il suffit de voir les résultats finaux des élections pour s’en
assurer: les deux plus grands partis arrivent toujours en tête ! Les partis les
plus vus à la télévision et possédant les frais de campagnes les plus élevés.
14
Qui finance les campagnes ?
Une campagne politique coûte cher ! Le
budget total de la campagne présidentielle aux États-Unis a dépassé un milliard de
dollars en 2012 ! Il est intéressant de constater que le plus gros du
financement venait du secteur financier.
Ici, nous prenons l'exemple états-unien, mais le constat est le même pour tous les
pays: les campagnes sont financées par les plus riches [5].
15
Ce système de financement amène les
candidats élus à un conflit d'intérêts majeur ! Comment réformer contre
quelqu'un qui vous a permis d'être au pouvoir ? Les candidats « doivent » quelque
chose à ces personnes, ils leur sont redevables. Il est donc tout à fait prévisible
que l'origine du financement va avoir un impact sur les décisions politiques prises par
la suite. Comment vont-ils pouvoir agir
contre l’intérêt de leurs riches donateurs ?
Qui n'a pas en tête un abus de pouvoir
dont sa société a été victime ? Les exemples
Abus de pouvoir:
« Pénalement sanctionné, l'abus de pouvoir
condamne une utilisation déloyale des pouvoirs conférés aux dirigeants d'une
société, à des fins personnelles, contraires aux intérêts de cette société. »
Définition Omnidico
16
sont connus, innombrables, mais surtout
tellement inhérents à la société que l'on a parfois tendance à oublier l'impact
désastreux qu'ils ont sur les prises de décision. On en a pris l'habitude, pensant ne
rien pouvoir faire pour les éviter...
Point important :
Nous rappelons ici l’importance pour
les états de créer leur propre
monnaie. Comme les banquiers privés
détiennent ce droit unique, ils disposent
d’un moyen supplémentaire de faire
basculer les décisions politiques en leur
faveur. Ce sont les seuls capables de
financer les investissements de l’État par
l’emprunt public. Le gouvernement a donc
besoin des banques pour obtenir l’argent
nécessaire à ses projets. Sous ces conditions,
comment pouvoir un jour espérer que
nos politiques régulent ou agissent
contre les intérêts des financiers ?
17
Malheureusement, ces décisions
monétaires ne sont qu'une partie de ce
sombre tableau. Les lobbys et autres
« Je suis allé voir Henry Guaino, qui est (« était » Ndt) le conseiller
principal de l’Élysée. Je lui ai
montré la courbe du chômage, la gravité de la crise. Guaino me dit :
je partage votre inquiétude. Alors je lui réponds : pourquoi vous ne
faites rien? Le bureau d’à côté c’est celui du président. Pourquoi ne
faites-vous rien là où les leviers sont encore au niveau national ? Là,
il m’a lâché le morceau en me
disant que le vrai conseiller du président, celui que Sarkozy écoute
vraiment c’est Michel Pébereau, le patron de BNP Paribas »
Pierre Larrouturou,
Économiste[6]
18
groupes de pression ont une énorme influence
en politique.
Le lobbying fait partie intégrante de notre
système politique. Soulignons ici qu’au
parlement européen, il n’existe aucune loi
« Quand vous légiférez, vous êtes approché par des groupes de
pression qui vont vous dire : « On aimerait qu’il y ait l’article tant,
etc.». Il y a des cas où les députés se font payer pour passer
un amendement, moi j’ai vu ça au
parlement européen. Donc vous avez un système un peu opaque,
oligarchique, qui propose des textes et on demande aux députés
de le voter »
Yvan Blot, ancien député [7]
19
permettant de condamner un député recevant
de l’argent contre une voix. Les
eurodéputés signent même une
déclaration d’intérêts financiers chaque
mois leur permettant de recevoir de l’argent
sans jamais pouvoir être légalement
inquiétés [8].
Il apparaît donc clairement que leurs
décisions iront toujours dans le sens des
plus riches qui leur ont permis d’être au
pouvoir. Et les faits démontrent cette
affirmation…
Les abus de pouvoir sont à l'origine
de la plupart des injustices sociales. Les
Idée n°2 : « Sans argent, le décideur politique n’est jamais élu. Lorsqu’il reçoit
des financements, il se trouve être débiteur de ses donateurs. Ses décisions suivront
donc leurs intérêts financiers… »
20
bonnes décisions ne sont jamais prises, car il
y a trop d’enjeux économiques pour ceux qui
font les lois. Ils sont en conflit d’intérêts
permanent !
Le pouvoir est inatteignable pour une
personne seule. Seul un élu sponsorisé
peut arriver au pouvoir, ce qui mène à la
corruption obligatoire de nos Hommes
politiques. Les politiques entreprises ne
serviront donc jamais le bien commun et le
long terme, aspect pourtant primordiaux pour
la prospérité des peuples.
« Une société bien organisée est celle où le petit nombre fait travailler
le grand nombre, est nourri par lui, et le gouverne. »
Voltaire, philosophe, conteur, mais aussi riche marchand
d’armes et d’esclaves
21
La partie précédente reposait sur la
théorie, étudions maintenant les faits. La construction européenne ou Union
Européenne rassemble actuellement 27 pays
et elle est régie par le Traité sur l'Union européenne (TUE) et le Traité sur le
fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), dans leurs versions
actuelles, depuis le 1er décembre 2009 et l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne.
En clair, si vous êtes citoyen européen,
votre pays suit à la lettre ces 2 traités ![9]
Le 29 mai 2005, avec 70% de participation, les français ont rejeté le traité européen par
referendum. Quelle plus belle preuve de déchéance démocratique que de constater
que les parlementaires ratifieront seulement
3ème partie : un exemple concret, la construction
européenne
22
2 ans plus tard, un traité quasi-similaire au
précédent, rejeté par 54,7% des français.
Il est fort probable que vous n’ayez jamais lu le TFUE. Le dialecte utilisé n’est pas facile
d’accès et l’étudier en profondeur prend du temps. Cependant, il ne faut pas chercher loin
dans le document…Notre impuissance politique est écrite noir sur blanc dès les
premiers articles…
Article 3 du TFUE : [9]
« L’union dispose d’une compétence
exclusive dans les domaines suivants :
-L’union douanière. -L’établissement des règles de concurrence
nécessaires au fonctionnement du marché intérieur.
-la politique monétaire pour les États dont la monnaie est l’Euro. (géré par la BCE,
indépendante) -La conservation des ressources biologiques
de la mer dans le cadre de la politique
commune de pêche. -la politique commerciale commune. »
23
Sur ces sujets, les députés ne peuvent que voter la transposition en droit interne.
Les États n’ont même plus leur mot à dire ! La commission européenne a le
monopole de proposition. Et les domaines concernés ne sont pas des moindres : les
flux de capitaux, la valeur du taux de change, la privatisation des établissements publics, la
politique monétaire et commerciale…
.
« Ce que j’apprécie (dans
l’Europe d’aujourd’hui) c’est qu’elle soit à l’abri des aléas de l’humeur de
l’électorat et qu’elle soit éloignée des contraintes électorales »
Mario Monti,
Président du Conseil italien,
conseiller international de Goldman Sachs
24
L’article suivant réduit encore un peu plus la marge de manœuvre qu’ont nos dirigeants
sur les prises de décisions
N.B. : sa précédente citation nous oblige à rappeler qu’en 2011, Mario Monti a été
NOMMÉ président du conseil italien. Il devint alors le deuxième chef d’État au
pouvoir en Europe sans même une élection. Lukas Papademos en Grèce fut
lui aussi un chef d’État européen non-élu,
ces deux dirigeants sont en étroite relation avec Goldman Sachs [10]. En
Rome antique, lorsqu’une personne était nommée aux plus hautes fonctions de
l’État sans élection, il était appelé « Dictateur ». Le nom de Mario Monti ne
s’est jamais retrouvé sur un bulletin de vote, tout comme la totalité des
membres de la commission européenne
et de la BCE…Cela fait réfléchir, non?
25
Point important :
L’essentiel de nos lois et règlements
nationaux sont des simples
Article 4 du TFUE [4]: [9]
« L’union possède une compétence
partagée dans les domaines suivants :
-le marché intérieur. -La politique social, pour de très nombreux
aspects. -la cohésion économique, sociale et
territoriale. -l’agriculture.
-l’environnement. -la protection des consommateurs.
-les transports.
-les réseaux transeuropéens. -l’énergie.
-les questions de sécurité et de liberté publique
-la justice. -les enjeux communs de sécurité en
matière de santé publique.»
26
transpositions des directives européennes !
Croire que c’est son gouvernement qui prend les décisions sur les sujets précédemment
cités est une vue de l’esprit ! La loi nous oblige à nous soumettre à ces traités,
c’est donc la commission européenne non élue qui décide les lois qui impactent
le plus nos vies…Lister tous les articles du TFUE qui provoquent notre impuissance
politique serait bien trop long. Voici donc un
petit florilège afin de mieux cerner les conséquences qu’à la construction
européenne sur nos vies :
Article 121 [9]: fixe le fonctionnement des GOPE (Grandes orientations des politiques
économiques). Pour résumer, c’est la
commission européenne (non élue) qui fixe les objectifs économiques. Si un État membre
ne les respecte pas, la commission adresse un avertissement. « […] le Conseil statue sans
tenir compte du vote du membre du Conseil représentant l’État membre concerné. »
1) Le TFUE et l’économie :
27
Article 282 [9]: Qui fixe l’objectif principal de
la Banque Centrale Européenne (ses dirigeants sont non élus). Son but est de
maintenir la stabilité des prix. La B.C.E. n’a aucun objectif de taux de change externe
de l’Euro, aucun objectif de plein emploi ni aucun objectif de maintien des
industries nationales.
Le Traité budgétaire européen : l’adoption
de ce texte (TSCG) nous retire un de nos derniers moyens de souveraineté nationale.
En effet, le budget des États n’est plus de ressort national mais de l’Europe. La
commission européenne (non élue) a fixé une limite des déficits publics à 3% (la règle d’or).
Si les États ne respectent pas cette règle, ils se verront dans l’obligation d’imposer
l’austérité à leur peuple : baisse du
pouvoir d’achat, augmentation des impôts, taxes diverses, privatisation d’entreprises,
etc…
2) L’union européenne et la santé :
28
-Interdites depuis la crise de la vache folle en
1994, les farines animales vont être autorisées à compter du 1er juin 2013[11]
-Le 21 avril 2007: les autorités européennes
sont averties que l’huile de Saipol comporte de l’huile de moteur hautement toxique et
cancérigène. Le 5 mai 2007, l’UE autorise à hauteur de 10% l’huile de moteur dans
les produits alimentaires! (mayonnaises,
plats cuisinés, vinaigrette industrielle et les conserves à l’huile) [12]
-L’union européenne n’interdit pas la
viande clonée, elle vient même d’en interdire l’étiquetage. [13]
-31 mars 2011, l’UE a triplé les doses de
césium 136 autorisé dans les aliments!
(pour ceux venant du Japon après Fukushima afin de ne pas dégrader les importations!)
Lors de la prise de toutes ces décisions, il
faudrait être assez braqué pour ne pas voir que ce sont les intérêts financiers qui
29
sont pris en compte et non les doléances du
peuple européen.
Précisons ici que, malgré toutes les promesses, malgré tous les beaux discours,
le bilan de nos politiques est désastreux.
L’euro n’a pas réalisé ses promesses et il va même à l’encontre de celles-ci : le chômage
augmente inexorablement et la crise des dettes publiques est à son paroxysme, nos
entreprises délocalisent, les pays se désindustrialisent…
"L’euro nous apportera plus de choix dans nos achats, des prix plus
bas, des nouvelles parts de marché,
de nouvelles possibilités d’investissements et donc d’emploi."
Jacques Chirac
Président de la république Francaise en 2002 lors du
passage à l’euro
30
Point important :
Que l’on soit pour ou contre la
construction européenne, il est irréfutable que les médias n’accordent
aucun temps de parole aux personnes anti-européennes. Vous n’avez donc
surement jamais entendu d’arguments contre
l’U.E. Si le cœur vous en dit, les conférences de François Asselineau (fondateur de l’UPR,
eurosceptique) sont disponibles gratuitement sur internet [13.1]. Loin de nous l’idée de
promouvoir ses idées ou d’y adhérer, il nous est nécessaire de rappeler que la
démocratie s’associe toujours à l’expression de la pluralité des opinions…
Le but de ce chapitre était d’alarmer le lecteur sur le déni démocratique mise
en place au sein de l’U.E. Des chefs d’État non élus, des referendums non pris en
compte, une banque centrale indépendante non élue, les pressions des lobbyistes. Le
peuple n’a plus son mot à dire! Le traité sur le fonctionnement de l’U.E. oblige nos
dirigeants à se plier face aux exigences de
31
Bruxelles et de sa commission. Il apparaît
donc clairement que le vote de chaque citoyen européen ne pèsera pas lourd
face à l’appétit des dirigeants européens non élus.
32
Précision n°1:
« Mais si le monde est contrôlé par une oligarchie, pourquoi les personnes
mettant en cause le système sont si peu nombreuses et n’apparaissent presque
jamais sur le paysage audiovisuel ?»
Cette question est très intéressante ! Si le monde va si mal, il semble douteux que nos
« experts » n’en parlent pas !
Les plus riches financent les campagnes
de nos politiques, mais ils détiennent aussi la plupart de vos journaux/radios/chaînes de
télévision! [14] Si vous doutez de la volonté de ces entreprises à contrôler l'information,
demandez-vous pourquoi la JP Morgan Bank a
acheté 10% de TF1, que le Crédit Mutuel contrôle « Le monde » ou que la banque
Rothschild possède le journal « Libération ».
4ème partie : quelques précisions nécessaires…
33
Ils perdent de l'argent avec leurs
journaux ! Connaissant leur attrait inconditionnel pour le profit, il semble
légitime de se poser la question suivante: pourquoi diable les achètent-
ils ?
Mais l’argent n’est pas le seul
responsable! Nous n’en parlons jamais par paresse intellectuelle et à cause des
convictions profondes auxquelles nous
sommes tous attachés. Un journaliste politique devrait remettre en question chacun
de ses écrits s’il déduisait que les hommes politiques actuels ne détiennent plus de réel
pouvoir. Ainsi que le père de famille qui remettrait en cause ce qu’il a appris à ses
enfants
"Toute vérité passe par trois stades:
en premier lieu, on la ridiculise; en deuxième lieu on s'y oppose
violemment; enfin on l'accepte comme si elle allait de soi."
Schopenhauer
34
L’expérience suivante, connue sous le nom
de la « La théorie des singes » [15], nous sert à bien comprendre ce qui est en jeu ici :
« Une vingtaine de chimpanzés est isolée dans une pièce où est accrochée au plafond
une banane, et seule une échelle permet d'y accéder. La pièce est également dotée d'un
système qui permet de faire couler de l'eau glacée dans la chambre dès qu'un singe tente
d'escalader l'échelle. Rapidement, les
chimpanzés apprennent qu'ils ne doivent pas escalader l'échelle. Le système d'aspersion
d'eau glacée est ensuite rendu inactif, mais les chimpanzés conservent l'expérience
acquise et ne tentent pas d'approcher de l'échelle.
Un des singes est remplacé par un nouveau. Lorsque ce dernier tente d'attraper
la banane en gravissant l'échelle, les autres
singes l'agressent violemment et le repoussent. Lorsqu'un second chimpanzé est
remplacé, lui aussi se fait agresser en tentant d'escalader l'échelle, y compris par le premier
singe remplaçant.
35
L'expérience est poursuivie jusqu'à ce que
la totalité des premiers chimpanzés qui avaient effectivement eu à subir les douches
froides soient tous remplacés. Pourtant, les singes ne tentent plus d'escalader l'échelle
pour atteindre la banane. Et si l'un d'entre eux s'y essaye néanmoins, il est puni par
les autres, sans savoir pourquoi cela est interdit et en n'ayant jamais subi de
douche glacée. »
Le parallèle avec l’Homme est on ne peut plus simple : l’Homme est conditionné pour
accepter le système tel qu’il est, sans jamais le remettre en cause profondément. Les
dogmes et le paradigme dans lequel nous vivons seront l’objet du 3ème manuel qui
sortira prochainement.
« On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont
engendré. »
Albert Einstein
36
37
Précision n°2 : « Vous nous dites que nos élus ne
détiendraient presque aucun pouvoir décisionnel, que ce serait les financiers
aux commandes. Mais cela fait un peu théorie du complot tout ça, non ? »
Il est vrai que nous abordons le thème de la
prise de pouvoir politique par ceux qui financent les campagnes et les emprunts
publics. Pour beaucoup de gens, ces simples affirmations nous cataloguent comme
« complotistes ».
Complot: « Projet secret élaboré par
plusieurs personnes contre une autre ou une institution. »
Au regard de cette définition, il apparaît évident que les complots existent. Reste à
ne pas tomber dans les deux raccourcis suivants:
1) Il y en a partout.
2) Il n'y en a nulle part.
38
Mais nous ne voyons pas des complots
partout ! Bien trop souvent, nos détracteurs s’écartent du débat en utilisant cette
phrase : « Vous êtes un complotiste ! ». Mais derrière ce qui pourrait paraître comme une
insulte à notre égard, il n’y a pas l’ombre d’un autre argument ! Les thèses dites
« complotistes » diffèrent les unes des autres, mais elles sont souvent exposées avec de
nombreux arguments et sources pour les
étayer. Certaines sont fausses, d’autres totalement vérifiables. Mais renvoyer comme
seul argument « Vous êtes un complotiste, vous voyez des complots partout » n’est pas
acceptable dans un débat digne de ce nom ! Si vous nous pensez paranoïaque, ne vous
dîtes pas juste « Ah, encore un adepte de ces théories ». Essayez de prouver que nos
affirmations sont fausses serait bien plus
productif, n’hésitez pas! N’oublions surtout pas que la plupart du temps, les personnes
concernées n’ont pas à se concerter pour organiser tous leurs méfaits, ce sont les
lois en place qui le leur permettent ! (voir 1ère partie : « Les règles sont nos limites… »).
39
Précision n°3:
« Qui sont ces personnes qui détiennent le pouvoir ? »
Cette question nous sert à rappeler un fait
très important : nous sommes pour le
libre-échange, la compétitivité entre les
entreprises et le développement humain.
Lorsque nous utilisons le terme « les plus
riches » nous ne parlons pas du petit PDG
d’entreprise. Nous ne nous battons pas
contre les patrons qui aident à
développer le pays par leur esprit
d’initiative, ils sont nécessaires. Nous
parlons des 1% les plus riches : les
multinationales et les banques en font
grandement partie.
Il est malgré tout difficile de définir le
degré de responsabilité de chacun. Chaque
multinationale et chaque lobby à son rôle à
jouer en nous laissant, qu’ils le désirent
ou non, dans une situation pitoyable.
40
« La corpotocratie est ce groupe
d’individus qui administre nos plus grosses corporations et ils agissent
réellement comme les empereurs de cet empire. Ils contrôlent nos
médias, ils contrôlent la plupart de nos politiciens car ils financent leurs
campagnes […] Ils ne sont pas élus, ils ne remplissent pas de mandat, ils
ne rendent de compte à personne, et
au sommet de la corpotocratie, vous ne pouvez distinguer si la personne
travaille pour une société privée ou le gouvernement […] Notre
gouvernement est invisible la plupart du temps et ses stratégies sont
exécutées par nos corporations à un niveau ou à un autre. Les stratégies
du gouvernement sont forgées par la
corpotocratie.»
John Perkins, Auteur de « Confessions
d’un assassin économique »[16]
41
Les injustices sont de plus en plus
nombreuses: austérité, précarité, chômage, mauvaise répartition des richesses, la liste
serait trop longue, nous allons donc nous arrêter ici.
À chaque abus social, son groupe de
résistants: certains vont essayer de lever des
fonds pour lutter contre des maladies, pour l’environnement. D'autres vont aller faire du
bénévolat en Afrique afin d'aider les populations locales, manifester pour le
pouvoir d'achat, contre la précarité, etc...
Ces résistants ont tous un point commun: celui de vouloir le bien commun.
Mais malheureusement, nous sommes bien
trop divisés et il apparaît de plus en plus que ces combats seront vains si nous ne nous
5ème partie : la cause
des causes :
42
attardons pas sur la cause principale de
toutes ces injustices, « la Cause des causes »… Lorsqu'une personne est atteinte
d'une maladie, il ne sert à rien de s’en prendre aux symptômes. Il faut s'attaquer
à la cause du problème !
« Ne vous en prenez pas aux
conséquences, vous ne réglerez pas
le problème. Ne vous en prenez même pas aux causes, elles sont
multiples. Il vaut mieux chercher parmi celles-ci la "Cause des
causes".»
Étienne Chouard Professeur d’économie
et de droit
Idée n°3 : « Rien ne sert de se battre contre toutes les causes des injustices sociales.
Cherchons la cause principale ! »
43
Mais alors, il y aurait-il une cause
commune à tous nos problèmes actuels ?
Nous l’avons vu, la plupart des mauvaises décisions politiques sont des règles
inscrites noir sur blanc dans nos lois. Ce qui nous amène aux conséquences
44
désastreuses dont nous sommes témoins
aujourd’hui. Nous tenons donc à mettre en avant le rôle de nos constitutions dans les
prises de décisions.
Point important : qu’est-ce que la
Constitution ? À quoi sert-elle ?
« La Constitution (écrit généralement
avec une majuscule) est un texte qui fixe l'organisation et le fonctionnement d'un
organisme, généralement d’un État. La Constitution d'un État a valeur de loi. Elle est
à la fois l'acte politique et la loi fondamentale qui unit et régit de manière organisée et
hiérarchisée l’ensemble des rapports entre gouvernants et gouvernés au sein de cet État,
en tant qu'unité d'espace géographique et
humain. La Constitution protège les droits et les libertés des citoyens contre les abus de
pouvoir potentiels des titulaires des pouvoirs (exécutif, législatif, et judiciaire). »
Définition wikipédia
45
La constitution représente les règles
de ceux qui écrivent les lois…les limites du pouvoir… Elle devrait donc nous
permettre de contrôler et de surveiller nos dirigeants.
Qui écrit nos
constitutions ?
Ceux qui écrivent les lois!!!
Vous avez bien compris, nos systèmes
politiques laissent les personnes au pouvoir rédiger leurs propres règles.
Comment nos constitutions pourraient-elles nous protéger de ceux qui nous gouvernent
s’ils les rédigent eux-mêmes? Ils sont à la fois juge et partie !
Cela revient à un procès où le juge qui dirige la séance est le père de l’accusé. Ce
conflit d’intérêts énorme ne peut être toléré ! Écrivant leurs propres règles, il ne
faut donc pas s’étonner que nos élus ne nous donnent aucun pouvoir politique.
46
« Donnez ce pouvoir à l'homme le plus
vertueux qui soit, vous le verrez bientôt changer d'attitude. Sa fortune
nouvelle engendre en lui un orgueil sans mesure, et l'envie est innée dans
l'homme : avec ces deux vices, il n'y a plus en lui que perversité; il commet
follement des crimes sans nombre, saoul tantôt d'orgueil tantôt d'envie. »
Hérodote d’Halicarnasse, Enquêtes III 80-83, discours
d’Otanès
Idée n°4 : « La constitution sert à nous protéger du pouvoir. Malgré tout, nos
sociétés actuelles laissent les hommes au pouvoir la rédiger. Ils écrivent leurs
propres règles ! »
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Idée n°5 : « Nous ne pouvons laisser les
hommes au pouvoir écrire les règles du
pouvoir… »
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Hérodote d’Hallicarnasse (-484 à -425 av. J.-C.) est un historien, géographe et
prosateur grec. Ses écrits sont les premiers écrits politiques qui nous soient
parvenus. Dans Enquêtes III 80-83 [17], il décrit le discours entre trois prétendants au
trône. Chacun défend le moyen de gouverner
qu’il préfère : Otanès défend la démocratie. Mégabyse plaide en faveur de l'oligarchie.
Darius se fait l'avocat de la monarchie.
Ce qu'Hérodote nous enseigne ici, c'est qu'il existe trois moyens de
gouverner. Avant de se demander lequel est le meilleur, révisons ensemble leurs
significations.
6ème partie : Les 3 manières de gouverner
49
Point important : Utilisons-
nous les bonnes définitions ?
D’après le dictionnaire Larousse:
Oligarchie: Système politique dans lequel le pouvoir appartient à un petit nombre
d'individus constituant soit l'élite intellectuelle
(aristocratie), soit la minorité possédante (ploutocratie), ces deux aspects étant
fréquemment confondus.
Monarchie: Système politique dans lequel l'autorité politique est exercée par un individu
et par ses délégués. Pouvoir d'un seul.
Démocratie: Système politique, forme de
gouvernement dans lequel la souveraineté émane du peuple.
Serait-ce une erreur de langage que de
désigner comme démocratie un système qui met un petit groupe au pouvoir?
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L'élection est un système
aristocratique, le pouvoir aux meilleurs (aristos= les meilleurs en grec...). C'est
un système défendable, cependant, ne nous trompons pas de mots !
En -507 av. J.-C., la démocratie
athénienne vit le jour. Ses inventeurs en avaient une vision bien différente de la nôtre.
Pour eux, la démocratie ce n’était pas
l’élection…
Dans l’excellent livre de Mongens H.
Hansen, « La démocratie athénienne à l’époque de Démosthène » [18],
d’innombrables sources de l’époque présente
le tirage au sort comme caractéristique inhérente de la démocratie. Ceci est un
fait, une définition , et ne devrait pas faire lieu de débat. Imaginez comment
réagiraient les inventeurs de la démocratie s’ils apprenaient comment le nom de leur
invention était utilisé de nos jours !
LA DÉMOCRATIE ÉTAIT ASSURÉE PAR LE TIRAGE AU SORT…
51
Mais les athéniens n’étaient pas les
seuls à voir la démocratie de cette manière : jusqu’à la fin du 18ème siècle, tous
les intellectuels en étaient conscients aussi. Les débats étaient endiablés entre défenseurs
de l’aristocratie et les démocrates.
Le régime de l'élection s'est malgré tout
imposé vers la fin du 18ème siècle dans la quasi-totalité de nos sociétés occidentales.
L'abbé Sieyès, un grand acteur de la
révolution française était un fervent défendeur de ce système. L'auteur de
"Qu'est-ce que le Tiers état?" savait lui aussi que le gouvernement représentatif n'était pas
un régime démocratique, mais aristocratique.
« Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie ; le suffrage
par choix est de celle de l’aristocratie »
Montesquieu, dans "Esprit des lois"
52
Cette citation de Sieyès est on ne peut
plus claire sur la nature du gouvernement représentatif, il ne saurait être une
démocratie. Point à la ligne...
« Les citoyens qui se nomment
des représentants renoncent et
doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de
volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la
France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État
démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas
une démocratie (et la France ne
saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses
représentants. »
Abbé Sieyès (Discours du 7 septembre 1789, Dire
sur le véto royal [19])
53
Cependant, au fil du temps, la véritable
signification du mot démocratie a été perdue. Nos régimes actuels sont qualifiés
« démocratiques » par tous, et ce, dans les livres d’histoire, aux informations et dans les
repas de famille. Mais nous oublions l’oligarchie, comme si ce mot n'existait
plus. C’est pourtant le mot le plus à même de décrire nos sociétés actuelles !
(Système politique dans lequel le pouvoir
appartient à un petit nombre d'individus).
Nos régimes sont dits « gouvernements représentatifs ». À chaque élection, nous
élisons nos dirigeants politiques pour une durée parfois supérieure à 5 ans. Entre
temps, il n'existe aucun réel moyen pour nous d'agir sur leurs décisions. Nos élus
ne sont pas révocables (même s'ils nous
trahissent ...).Pendant leurs mandats, les Élus n'ont aucun compte à rendre.
De notre initiative, nous ne pouvons
rien décider!
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Aucun référendum populaire, pas de véto
populaire (sauf quelques rares exceptions comme en Suisse ou au Venezuela), nous ne
pouvons choisir nos candidats parmi un large panel. Et cela finit toujours au deuxième tour
avec les deux plus grands partis du pays (PS et UMP en France par exemple...). Notre
seul pouvoir est de ne pas réélire la même personne qui nous a déçus. Mais si
celui ou celle qui le remplace nous trahit à
son tour, que pouvons- nous faire? Attendre les prochaines élections pour le punir semble
être la seule option possible. Et 5 ans, c'est long…pour n’avoir comme (faux) choix le
traître ayant précédé celui qu’il faut chasser aujourd’hui!...
Vouloir déléguer le pouvoir aux
meilleurs peut-être compréhensible,
c'est une vision de voir les choses, une manière de gouverner...Mais ce n'est pas
pour elle nous nous combattons... Une aristocratie (pouvoir aux meilleurs) non
corrompue et contrôlée en permanence serait sans doute un bon régime. Mais il faut
bien se rendre à l’évidence qu’actuellement,
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ce ne sont ni les meilleurs, ni les plus
compétents qui sont aux commandes. Presque toutes leurs décisions sont prises au
profit des plus riches, car ils achètent l’élection. L’argent reste privatisé, les dettes
explosent, les marchés financiers ne sont pas régulés et le chômage est en constante
augmentation, tout comme le montant de vos impôts…
Le gouvernement représentatif est plus démocratique qu’une dictature, mais il ne
serait être une démocratie directe telle que l’ont connue les citoyens athéniens. Vous
pouvez défendre l'élection, mais vous ne serez jamais démocrate. L’important est de
désigner les choses par leur vrai nom !
Vous devez peut-être vous dire :
« L’auteur joue sur les mots ici ! ». Il n’en est rien ! Cette erreur de langage quasi-
universelle est très importante car nous utilisons le même mot pour décrire le
problème et la solution.
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Il est normal que vous vous disiez
peut-être actuellement : « Le tirage au sort? N’importe quoi ! Cela a peut-être bien
fonctionné dans l’antiquité, mais c’était pour une toute petite cité. Les problèmes actuels
sont bien plus complexes et variés ! On ne peut laisser l’individu lambda prendre les
décisions ! ».
Ce sont des objections inhérentes au
débat et légitimes. Les Athéniens y ont aussi pensé lorsqu’ils écrivaient ces règles.
On ne répète que la cité athénienne a très bien fonctionné et ce pendant 200 ans. [20] Il
semble logique de se poser des questions sur
Idée n°6 : « La démocratie réelle,
c’est le tirage au sort et la rotation des charges. Le gouvernement représentatif
n’est pas la démocratie ! Prétendre le contraire reviendrait à désigner comme
bleu ce qui est rouge… »
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les raisons qui ont poussé les athéniens à
choisir ce type de régime politique. Nous espérons donc que vous lirez la suite de
ce manuel dans l’esprit du « Pourquoi pas!» plutôt que dans celui du
« Pourquoi donc? ». Les objections seront bien sûr traitées dans les parties suivantes.
Point important :
Ce qui précède peut en effet vous laisser perplexe. Cependant, derrière
son apparente simplicité, le tirage au sort en politique permet de limiter les conflits
d’intérêts au maximum. Que vous soyez ouvert ou non à ce point de vue, il est
primordial de ne pas rejeter cette idée sans vraiment la considérer. N’imaginez pas que
ce système reviendrait à seulement
remplacer vos élus par des tirés au sort, la démocratie réelle, c’est bien plus que
ça! Pour mieux le comprendre, étudions l’impact que le suffrage par le sort aurait sur
un principe clé de la démocratie : l’écriture de notre constitution…
58
Rappelons-le, la constitution représente le
droit du droit, le texte qui régit le pouvoir et
son mode de fonctionnement. C’est le texte que devrait craindre nos élus!
L’assemblée constituante (celle écrit la
constitution) se doit donc d’être désintéressée, incorruptible et révocable. Ceci
afin que ses membres soient préoccupés uniquement du bien commun. Mais surtout, il
faut être sûr que ce ne sera pas les
hommes au pouvoir qui écriront leurs propres règles ! Il est pour nous,
inconcevable de les laisser choisir leurs limites…
C’est pourquoi nous proposons de tirer au
sort l’assemblée qui écrira la constitution…
7ème partie : une assemblée constituante tirée au sort
59
Nous entendons déjà certains lecteurs qui pensent que des personnes tirées au hasard
parmi le corps électoral ne possèderaient pas les compétences nécessaires pour écrire un
tel texte de loi… Nous tenons à leur répondre en décrivant la simplicité de quelques règles à
mettre en œuvre :
1) Le respect du vote blanc.
2) Le referendum d’initiative citoyenne
(RIC) législatif (permet au peuple de proposer une loi)
3) Le RIC abrogatoire (permet au peuple
d’abroger une loi)
4) Le RIC révocatoire (permet au peuple de
révoquer un élu qui aurait trahi sa parole)
5) Le RIC constituant (permet au peuple de
contrôler la constitution)
6) Interdiction du cumul des mandats.
60
7) Limitation du renouvellement des mandats.
8) Juger de la responsabilité des acteurs
politiques par un jury citoyen.
9) Contrôle public de la télévision.
10) Contrôle public de l’énergie et de la
santé.
11) Contrôle public de la création monétaire.
12) Inégibilité des constituants aux fonctions qu’ils instituent eux-mêmes.
13) Etc….
Remarquez dans un premier temps que JAMAIS aucun élu ne proposera une
telle loi car elle restreindrait son pouvoir. Il faut ensuite bien comprendre
que ces règles sont simples et d’une logique basique : celui de contrôler nos
représentants… Et presque n’importe qui
61
aurait pu les trouver… Ce qui nous conforte
dans notre idée de choisir le suffrage par le sort pour désigner les personnes qui
écriront la constitution.
Pour améliorer le processus, nous pouvons imaginer diviser le travail en 4 assemblées
indépendantes les unes aux autres. À la fin de l’écriture, les constitutions seraient
comparées, discutées, contestées, puis
adoptées d’un commun accord.
Beaucoup pensent que donner une telle responsabilité à une personne lambda est
dangereux voire même contre-productif. Pourtant, et ceci est primordial, le tirage
au sort semble être le seul moyen de créer une assemblée constituante désintéressée
et soucieuse du bien commun. Vous voyez
une autre alternative? Faites-la connaître sur le forum de « Monnaie et démocratie ».
Vous pensez que cela est normal de faire écrire aux élus leurs propres
règles? Alors demandez-vous si vous laisseriez votre enfant écrire les siennes...
62
Il est important aussi de mettre en avant
le fait que donner des responsabilités à un individu renforce ses capacités. Être
sélectionnées par le sort pousse les personnes à la vertu, par besoin de
reconnaissance ou par sens du bien commun. Nous traiterons les bienfaits du
tirage au sort et ses objections plus en détails dans une partie suivante.
En 2007, à l’initiative d’Étienne Chouard,
le projet d’écrire une constitution a été lancé,
le Plan C [21]. De nombreux internautes ont
participé à l’élaboration de ce texte de loi.
Bien sûr, les personnes n’étaient pas
tirées au sort. Cependant, c’est la qualité de ce texte que nous tenons à mettre ici en
« L’une des meilleures façons d’aider quelqu’un est de lui donner une
responsabilité et de lui faire savoir que vous lui faîtes confiance »
Booker T. Washington,
63
avant. Simple, concis, il s’assure du
contrôle de nos représentants.
La constitution prévoit la présence de trois chambres: une chambre tirée au sort
écrit la constitution, une chambre d'élus propose des lois, puis la dernière chambre
tirée au sort les accepte ou non. Toutes ces étapes étant sous contrôle permanent du
peuple : à tous les niveaux, les quatre
référendums décrits plus haut sont bien évidemment présents. Remarquez que le
parlement est constitué de deux chambres : une élue et une tirée au sort
qui ne peut qu’accepter ou refuser les lois proposées. Les tirés au sort n’ont qu’un
pouvoir de contrôle, de consultation et de proposition, mais comme ils sont
désintéressés, leur tâche ne serait pas
entravée par des conflits d’intérêts.
Nous vous invitons à consulter la
description complète de cette constitution sur
le site du Plan C. [21]
64
65
C'est l'objection la plus fréquente lorsque nous parlons de tirage au sort autour de
nous. Premier fait, il sera difficile de faire pire que nos dirigeants actuels ! Leurs
bilans sont désastreux et ce, depuis plus de 40 ans ! Le chômage grimpe, les impôts
augmentent, les coupes sociales se multiplient. Ils déclenchent des guerres à
travers le monde, laissent mourir de faim un
enfant toutes les 5 secondes. Les inégalités ne cessent de se creuser. COMMENT PEUT-
ON LES TROUVER COMPÉTENTS? [22]
Ils sont incompétents non pas parce qu’ils sont mauvais, mais parce qu’ils
sont corrompus par les personnes détenant
8ème partie : des objections ?
Objection n°1 : Et si on tirait au sort des incompétents?
66
le capital et n’ont aucun réel pouvoir politique
(voir précédemment « Qui détient le pouvoir? »).
Les arguments précédents ne prouvent
pas que le système par tirage au sort sera meilleur, essayons donc de vous convaincre
avec un approche différente:
Les hommes que nous élisons sont tous
avocats, hommes d'affaires, professeurs, etc... Leurs connaissances à l'ouverture
d'un dossier sont très faibles. Il n’y a presque jamais de professeurs à l’éducation
nationale, de juges au ministère de la justice ou encore de policier au ministère de
l’intérieur. C'est le travail qu'ils vont réaliser par la suite qui va les rendre compétents
dans un domaine spécifique. Ayant pour la
plupart suivi de hautes études, ils ont une facilité pour réfléchir certes, mais un
avocat connaît-il le nucléaire lorsqu’il rentre au ministère de l’environnement?
En fait, ils vont devoir discuter avec les partenaires sociaux et les différents acteurs
67
économiques avant de prendre une décision. ,
comme le ferait un tiré au sort!
« On prend à tort les ministres pour des hommes qui devraient être plus
savants que leurs subordonnés. Le
ministre n'est autre chose qu'un délégué du peuple pour la
surveillance d'un travail déterminé et nous avons, pour
surveiller le surveillant, un autre député, rapporteur du budget ; les
autres députés sont arbitres. […] Si le civet est brûlé, d'abord je le
sentirai très bien, sans être
cuisinier, et ensuite j'arriverai à me protéger contre ce petit malheur,
même sans entrer dans la cuisine, car je suis celui qui paie. Le peuple
est celui qui paie ; et ses représentants ont mille moyens de
faire que le peuple soit bien servi, si seulement ils le veulent. »
Alain dans Propos, 1912
68
De plus, et ceci est très important, le
système de tirage au sort ne consiste pas à seulement remplacer le gouvernement
élu par une assemblée de citoyens tirés au sort. Nous ne voulons pas tirer des noms
au hasard, les faire rentrer dans le parlement et dire: « À vous de jouer ! » La vraie
démocratie est bien plus astucieuse. Ils ne seront pas seuls: les débats iraient bon
train, différents avis seraient exposés, les
spécialistes du domaine en question exposeraient leurs arguments. De plus,
rappelons l’exemple de la constitution du Plan C où une chambre élue était présente. Elle
pourrait bien évidemment rappeler les réalités politico-économiques au peuple que certains
pourraient juger inapte à analyser objectivement la situation.
Soulignons ici les 6 moyens qui pourraient nous protéger des faiblesses du hasard : [22]
1) Possibilité pour les tirés au sort de
refuser. (forme d’autocensure)
2) La docimasie : un examen d’aptitude.
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3) L’ostracisme : la possibilité de bannir quelqu’un de la vie politique pendant
10 ans en cas de danger.
4) Pendant le mandat, le tiré au sort est révocable à tout moment par un vote
de l’assemblée.
5) En fin de mandat, les tirés au sort
doivent rendre des comptes (reddition des comptes). Punitions et
récompenses à la clé.
6) Après le mandat, des procédures d’accusation peuvent mettre en cause
après coup des acteurs éventuellement fautifs.
Tout ceci est bien plus protecteur qu’un système reposant sur l’élection, qui fait
croire que l’on pourrait compter sur la vertu de certains acteurs, meilleurs que les
autres.
70
La théorie est nécessaire mais l’expérience prévaut, rappelons ici que dans l’Histoire
humaine, toutes les expériences de tirage au sort n’ont eu que des résultats
positifs : divers jurys citoyens et écriture
populaire de la constitution de Colombie Britannique au Canada sont exemples
frappants.
La démocratie athénienne fut l’exemple le plus long et marquant. Les Athéniens,
pendant 200 ans, ont fait prospérer une cité fonctionnant par tirage au sort pour
la presque totalité ces rouages politiques
et prises de décisions. C’est l’accident d’une guerre perdue qui a mis fin à la
prospérité de la cité et non un vice de son système institutionnel.
Objection n°2 : Le tirage au sort n’est pas
adapté au monde actuel! La cité a très bien fonctionné certes, mais elle était petite,
l’économie actuelle est bien plus complexe.
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Contrairement aux idées reçues, le
système par élection ne peut fonctionner qu’à petite échelle puisqu’il suppose que
peuple connaisse à la fois les gouvernants et leur actions. Le tirage par le sort est, quant
à lui, beaucoup mieux adapté à des États à grande échelle puisqu’il suppose des
contrôles permanents à tous les étages politiques. [22]
Nous pourrions même imaginer des assemblées de communes et de région tirées
au sort. Ces assemblées « locales » se coordonneraient avec l’assemblée nationale
afin de faciliter la promotion de toutes les idées. De nos jours, tous les échanges sont
mondiaux et les moyens de communication sont bien plus importants que pendant
l’antiquité. Il semble donc difficile
d’affirmer que mettre en œuvre les moyens nécessaires serait impossible. Là
encore, c’est une question de volonté politique…
72
Si les tirés au sort changent d’avis, c’est que le peuple change d’avis. Les
tirés au sort sont le meilleur échantillon représentatif des citoyens. Les changements
d’avis ne durent qu’un temps, une fois les argumentations solides et le recul pris, sans
conflits d’intérêts. Plus le temps passera,
moins les citoyens changeront d’avis et plus la démocratie sera solide.
Point important :
Nous tenons à préciser que nous
n’affirmons pas détenir la solution miracle. Toutes nos propositions doivent être
débattues et méritent sûrement des
modifications. Donner la parole aux peuples est le but de ce manuel! Si une
autre objection vous rend encore perplexe, n’hésitez pas à la formuler dans la partie
objections du site « Monnaie et démocratie ». Les débats sont importants, enflammez-les!
Objection n°3 : Avec le tirage au sort, on changerait d’avis tout le temps!
73
Réécrire nous-mêmes notre Constitution
apporterait un souffle nouveau au monde
actuel. Des choses tout bonnement
impensables ou utopiques deviendraient
réalisables car nous serions de nouveaux
les maîtres de notre destin.
Rappelons-le, la majeure partie des
injustices est un problème de Droit. Notre
impuissance est écrite par nos dirigeants à
travers des textes de lois ou décrets.
Maintenant une question : si le peuple qui
détenait le pouvoir décisionnel, qu’elle serait
ses décisions ? Privatiser la monnaie ? Partir
en guerre ? Aidez les personnes les plus
riches ? Étudions le changement !
9ème partie : et tout devint possible…
74
Les idées suivantes représentent une liste non exhaustive de
toutes les solutions possibles pour rendre ce monde meilleur. Ce
chapitre est un moyen simple de comprendre comment la vraie Démocratie pourrait agir.
Vous ne serez peut-être pas d’accord avec certaines affirmations mais ce chapitre
n’engage que les auteurs. Car en finalité
ce sera le peuple qui décidera du chemin que devra prendre notre navire politique.
« L’utopie est simplement ce qui n’a
pas encore été essayé ! »
Théodore Monod
75
Possibilité n°1 : rendre la monnaie
publique !
Pas de prospérité sans monnaie publique.
Pas de monnaie publique sans démocratie.
Pas de vraie démocratie sans tirage au sort.
Les dirigeants en place ne laisseront
jamais l’État être le seul garant du
pouvoir de battre monnaie. Comme nous
l’avons vu dans le manuel n°1 :
« Comprendre la monnaie », les
conséquences d’un tel système sont le
chômage de masse et l’instabilité
économique. En plus de ces conséquences
désastreuses, le système met en place des
règles totalement injustes favorisant les
personnes détenant le capital au détriment
des peuples. Mais là encore, tout est une
question de droit! Le problème pourrait être
réglé en 2-3 lignes sur notre constitution!
Reste à savoir qui les écrit…
76
Possibilité n°2 : Moins (ou plus du tout)
de guerre…
Que cela soit l’OTAN, les États-Unis ou la
France, ils ont déclenché à eux seuls plus de
5 conflits majeurs sur la planète ces 10
dernières années, principalement en Afrique
et au Moyen-Orient. Pour la plupart, si ce
n’est pour tous, l’intérêt économique était
toujours l’enjeu principal de ces conflits.
La justification officielle était toujours de
défaire le tyran qui exploitait son peuple. Loin
de nous l’idée de dé diaboliser la tyrannie de
ces régimes, il est quand même nécessaire de
noter que les nations « va-t’en guerre »
laissent les pays dans un pire état qu’il
ne l’était auparavant : économiquement et
socialement parlant.
L’armée est nécessaire car elle est
garante de notre souveraineté et nous
protège des réelles menaces. Mais est-ce
aux personnes détenant un intérêt
économique de décider du pourquoi d’une
77
guerre? Là encore, tout est une question
de droit! Instaurer dans nos constitutions
des moyens de séparer le pouvoir
économique du pouvoir décisionnel
évincerait la manie colonialiste des nations
occidentales.
« Je suis allé au pentagone, 10 jours
après le 11 Septembre 2001 […] un officier de l’État-Major m’appelle dans
son bureau et me dit : je veux que vous sachiez que nous allons
attaquer l’Irak […] 6 semaines plus tard le même officier me dit : « C’est
bien pire que ça […] j’ai reçu ce
mémo du secrétaire à la défense qui dit que nous allons attaquer et
détruire les gouvernements dans 7 pays sur 5 ans : Irak, Syrie, Liban,
Libye, Somalie, Soudan et Iran»
Wesley Clark Ancien général de
l’armée américaine
78
Possibilité n°3 : Le revenu de base
Le revenu de base est un revenu que
toucherait chaque individu quelle que
soit sa profession, qu’il travaille ou non,
qu’il soit patron ou ouvrier. Attention!
Loin de l’idée du communisme, ce revenu
serait perçu par tous les individus certes,
mais une échelle des salaires serait présente.
La base que tout le monde toucherait serait le
juste nécessaire pour sustenter l’individu de
ses besoins primaires : manger, se loger et
s’éduquer. Et dès qu’un citoyen possèdera un
travail, il se mettra à gagner plus. En clair, un
médecin serait toujours mieux payé qu’un
technicien. La différence tient dans la
présence d’un salaire permettant de continuer
à vivre en cas de chômage ou de coup dur.
Les réalisateurs du film documentaire « Le
salaire de base » ont réalisé un sondage qui
posait ces questions :
Si vous touchiez un salaire de base,
continuerez-vous de travailler?
79
80% des sondés ont répondu qu’ils
continueraient à travailler.
Si le salaire de base existait, pensez-
vous que les gens continueraient à
travailler?
80% des sondés ont répondu par la
négative.
Vous l’avez compris nous voyons les
autres d’un bien mauvais œil, pensant
qu’ils resteraient tous chez eux en
attendant le salaire de base. Cependant la
vérité est tout autre, l’Homme a besoin de
s’occuper, d’accomplir des projets, de lier des
liens dans un esprit d’équipe, etc...
De plus en plus plébiscité, cette idée naît
d’un constat : nous travaillons de plus en
plus efficacement pour un pouvoir
d’achat toujours amoindri.
80
Le revenu de base n’apporterait pas
seulement à chacun la dignité dont il a
besoin, mais il insufflerait un tout autre mode
de vie à la civilisation actuelle.
81
Bien sûr, sans monnaie publique, nous
ne pourrions financer un tel projet de
société. Le système en place entretenant les
dettes publiques, les peuples sont condamnés
à l’austérité. Les coupes sociales sont
obligatoires pour faire survivre le système.
L’idée d’un salaire de base est donc
incompatible dans le système actuel si
bien qu’il est difficile de croire possible la
réalisation d’un tel projet.
Étudier en profondeur le sujet
nécessiterait la rédaction d’un autre manuel,
cependant, il sera pour vous facile de trouver
plus de renseignements. Regarder le film
documentaire « Le revenu de base »,
disponible gratuitement sur internet serait un
bon début. Objections, réponses aux
objections, explications des différents projets,
tout est disponible sur internet, n’hésitez pas!
82
Idée centrale :
Les problèmes engendrés par le système
actuel sont effarants et les conséquences socio-économiques sont dramatiques. Les
moyens pour y remédier sont innombrables.
Ils ne sont cependant jamais mis en œuvre fait de notre impuissance
politique.
Notre impuissance politique est écrite
dans un texte que nous sous-estimons : la constitution qui fixe les règles du pouvoir.
Nous laissons les personnes au pouvoir rédiger les règles qu’ils devraient
craindre. Il nous suffirait d’être nombreux
à VOULOIR une assemblée constituante tirée au sort afin de garantir l’impartialité
lors de l’écriture de ce texte si important.
Aucun profond changement ne viendra
par initiative du gouvernement élu donc sponsorisé. Battons-nous pour enfin faire
entendre la voix du peuple : réclamons une assemblée constituante tirée au
sort!
83
Extrait de "Centralité du tirage au sort" par Étienne
Chouard[22]
I) Les vices de l’élection :
Vice n°1: L’élection pousse au
mensonge les représentants : d’abord
pour accéder au pouvoir, puis pour le conserver, car les candidats ne peuvent être
élus, puis réélus, que si leur image est bonne : cela pousse mécaniquement à
mentir, sur le futur et sur le passé.
Vice n°2: L’élection pousse à la
corruption : les élus « sponsorisés » doivent fatalement « renvoyer l’ascenseur »
à leurs sponsors, ceux qui ont financé leur campagne électorale : la corruption est donc
inévitable, par l’existence même de la
10ème partie : les 7 vices de l’élection, les 11 vertus
du tirage au sort
84
campagne électorale dont le coût est
inaccessible au candidat seul. Le système de l’élection permet donc, et même
impose, la corruption des élus (ce qui arrange sans doute quelques acteurs
économiques fortunés). Grâce au principe de la campagne électorale ruineuse, nos
représentants sont à vendre (et nos libertés avec).
Vice n°3: L’élection incite au
regroupement en ligues et soumet
l’action politique à des clans et surtout à leurs chefs, avec son cortège de turpitudes
liées aux logiques d’appareil et à la quête ultra prioritaire (vitale) du pouvoir. Les
partis imposent leurs candidats, ce qui rend nos choix factices. Du fait de la
participation de groupes politiques à la
compétition électorale (concurrence déloyale), l’élection prive la plupart des
individus isolés de toute chance de participer au gouvernement de la Cité
et favorise donc le désintérêt politique (voire le rejet) des citoyens.
85
Vice n°4: L’élection délègue… et donc
dispense (éloigne) les citoyens de l’activité politique quotidienne et favorise la formation
de castes d’élus, professionnels à vie de la politique, qui s’éloignent de leurs électeurs
pour finalement ne plus représenter qu’eux-mêmes, transformant la protection promise
par l’élection en muselière politique.
Vice n°5: L’élection n’assure que la
légitimité des élus, sans garantir du tout la justice distributive dans la répartition des
charges : une assemblée de fonctionnaires et de médecins ne peut pas appréhender
l’intérêt général comme le ferait une assemblée tirée au sort. Une assemblée
élue n’est jamais représentative.
Vice n°6: L’élection étouffe les
résistances contre les abus de pouvoir : elle réduit notre précieuse liberté
de parole à un vote épisodique tous les cinq ans, vote tourmenté par un bipartisme de
façade qui n’offre que des choix factices. La consigne du « vote utile » est
un bâillon politique. L’élection sélectionne
86
par définition ceux qui semblent « les
meilleurs », des citoyens supérieurs aux électeurs, et renonce ainsi au principe
d’égalité (pourtant affiché partout, mensongèrement) : l’élection désigne
davantage des chefs qui recherchent un pouvoir (dominateurs) que des
représentants qui acceptent un pouvoir (médiateurs, à l’écoute et au
service des citoyens). L’élection est
profondément aristocratique, pas du tout démocratique. L’expression « élection
démocratique » est un oxymore (un assemblage de mots contradictoires).Un
inconvénient important de cette élite, c’est ce sentiment de puissance qui se développe
chez les élus au point qu’ils finissent par se permettre n’importe quoi.
Vice n°7: DE FAIT, depuis 200 ans (depuis
le début du 19ème), l’élection donne le
pouvoir politique aux plus riches et à eux seuls, jamais aux autres : l’élection de
représentants politiques permet de SYNCHRONISER durablement le pouvoir
politique et le pouvoir économique, créant
87
progressivement des monstres
irresponsables écrivant le droit pour eux-mêmes et s’appropriant le monopole de la
force publique à des fins privées.
II) Les vertus du tirage au sort :
Vertu n°1: La procédure du tirage au sort est impartiale et équitable : elle garantit
une justice distributive (conséquence logique
du principe d’égalité politique affirmé comme objectif central de la démocratie).
Vertu n°2: Le tirage au sort empêche la
corruption (il dissuade même les corrupteurs : il est impossible et donc inutile de tricher,
on évite les intrigues) : ne laissant pas de place à la volonté, ni des uns ni des autres, il
n’accorde aucune chance à la tromperie, à la
manipulation des volontés.
Vertu n°3: Le tirage au sort ne crée jamais de rancunes : pas de vanité d’avoir
été choisi ; pas de ressentiment à ne pas
88
avoir été choisi : il a des vertus pacifiantes
pour la Cité, de façon systémique.
Vertu n°4: Tous les participants, représentants et représentés sont mis
sur un réel pied d’égalité.
Vertu n°5: Le hasard, reproduisant rarement deux fois le même choix, pousse
naturellement à la rotation des charges et
empêche mécaniquement la formation d’une classe politicienne toujours portée à tirer
vanité de sa condition et cherchant toujours à jouir de privilèges. Le principe protecteur
majeur est celui-ci : les gouvernants sont plus respectueux des gouvernés quand ils
savent avec certitude qu’ils reviendront bientôt eux-mêmes à la condition ordinaire de
gouvernés.
Vertu n°6: Le tirage au sort est facile,
rapide et économique.
Vertu n°7: Le hasard et les grands nombres composent naturellement,
mécaniquement, un échantillon
89
représentatif. Rien de mieux que le tirage
au sort pour composer une assemblée qui ressemble trait pour trait au peuple à
représenter. Pas besoin de quotas, pas de risque d’intrigues.
Vertu n°8: Savoir qu’il peut être tiré au
sort incite chaque citoyen à s’instruire et à participer aux controverses publiques : c’est
un moyen pédagogique d’émancipation
intellectuelle.
Vertu n°9: Avoir été tiré au sort pousse chaque citoyen à s’extraire de ses
préoccupations personnelles et à se préoccuper du monde commun ; sa
désignation et le regard public posé sur lui le poussent à s’instruire et à développer ses
compétences par son travail, exactement
comme cela se passe pour les élus : c’est un moyen pédagogique de responsabilisation des
citoyens, de tous les citoyens.
Vertu n°10: Préférer le tirage au sort, c’est refuser d’abandonner le pouvoir du
suffrage direct à l’Assemblée, et c’est tenir
90
à des contrôles réels de tous les
représentants : donc, le tirage au sort portant avec lui des contrôles drastiques à tous les
étages est mieux adapté que l’élection (qui suppose que les électeurs connaissent bien
les élus et leurs actes quotidiens) pour les entités de grande taille. (Alors qu’on entend
dire généralement le contraire.)
Vertu n°11: DE FAIT, pendant 200 ans de
tirage au sort quotidien (au Ve et IVe siècle av. J.-C. à Athènes), les riches n’ont JAMAIS
gouverné, et les pauvres toujours. (Les riches vivaient très confortablement, rassurez-vous,
mais ils ne pouvaient pas tout rafler sans limite, faute d’emprise politique.)
Ceci est essentiel : mécaniquement, infailliblement, irrésistiblement, le tirage au
sort DÉSYNCHRONISE le pouvoir politique du
pouvoir économique. C’est une façon très astucieuse d’affaiblir les pouvoirs pour éviter
qu’ils n’abusent. On est donc tenté de penser que c’est l’élection des acteurs politiques qui
a rendu possible le capitalisme (l'accumulation de la richesse Ndt), et que le
tirage au sort retirerait aux capitalistes (ceux
91
qui ont la majorité de l'argent) leur principal
moyen de domination.
92
Comme pour le manuel n°1 « Comprendre la monnaie », le sujet abordé est vaste et ce
manuel n’a pas la prétention de le couvrir totalement. Il se veut synthétique
et facile d’accès afin de toucher le plus de personnes possible.
Pour pousser la réflexion, de nombreux moyens s’offre à vous!
1) Le site « Monnaie et démocratie » sur
http://www.comprendrelargent.net vous pouvez trouver les livres traitants le
sujet, des articles mais surtout toutes les vidéos conférences d’Étienne Chouard, à
l’origine de ces idées.
2) Le site du « Plan C » le site
http://etienne.chouard.free.fr/Europe regroupe toutes les informations
nécessaires à la compréhension de ces
11ème partie : voulez-vous en savoir plus?
93
idées. Étienne Chouard est à l’origine
de ce mouvement, il y a de grandes chances que la réponse à vos
interrogations se trouve sur son site.
3) Le groupe des « Gentils virus », pour nous, le seul réel moyen de changer les
choses est d’agir comme un virus. Propager l’information de manière virale
est la mission de cette communauté très
active sur internet. Rejoignez leur groupe Facebook ou visitez leur site :
http://projetgentilsvirus.ouvaton.org
94
Si vous êtes convaincu que ce débat est
primordial, n’hésitez pas à le propager le plus le plus possible. C’est en mettant le débat sur
la place publique que nous arriverons à changer les choses. Encore une fois,
n’attendez rien de la part de vos élus, ils
ont trop à perdre. Ce manuel est gratuit et se diffuse très facilement par
l’intermédiaire de tous les réseaux sociaux et boites mail. Copier-coller l’adresse du site
internet www.comprendrelargent.net ne prendra pas trop de votre temps.
La rubrique « Agir » [30] de notre site
internet fourni de nombreux moyens de
propager l’information le plus efficacement possible. Nous n’y arriverons que si nous
sommes des millions à demander la même chose : une assemblée constituante tirée
au sort…
12ème partie : agir
95
[1] :http://www.delitsdopinion.com/1analyse
s/les-francais-et-la-politique-desinteret-ou-crise-de-confiance-2633/
[2] :http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_d%C3%A9penses_militaires
[3] :http://www.lemonde.fr/resultats-
election-presidentielle/ [4] :http://www.lexpress.fr/actualite/politique
/les-temps-de-parole-des-candidats-a-la-presidentielle_1089052.html
[5] :http://tempsreel.nouvelobs.com/presidentielle-us-2012/20120221.OBS1916/france-
usa-comment-sont-financees-les-campagnes-presidentielles.html
[6] :http://www.youtube.com/watch?v=AxaHi
dNSNXk [7] :http://www.youtube.com/watch?v=OwkL
NxPLbqU [8] :http://www.youtube.com/watch?feature
=player_embedded&v=UCoCBlsi4N4#at=586
Références :
96
[9] : http://eur-
lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:C:2010:083:0047:0200:fr:PDF
[10] :http://www.actuchomage.org/2011111517872/La-revue-de-presse/draghi-
papademos-monti-le-putsch-de-goldman-sachs-sur-leurope.html
[11] :http://www.midilibre.fr/2013/02/16/en-plain-scandale-alimentaire-les-farines-
animales-a-nouveau-autorisees-pour-les-
poissons,645521.php [12] :http://www.youtube.com/watch?v=eFU
sr4X1_SM [13] : http://www.vegactu.com/actualite/de-
la-viande-clonee-dans-les-assiettes-2236/ [14] :http://www.agoravox.fr/actualites/medi
as/article/qui-possede-les-medias-72443 [15] :http://fr.wikipedia.org/wiki/La_th%C3
%A9orie_des_singes
[16] :http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Confessions_d'un_assassin_financier
[17] :http://www.fsj.ualberta.ca/scsoc311/enquete.htm
[18] :http://www.amazon.fr/La-d%C3%A9mocratie-ath%C3%A9nienne-
97
l%C3%A9poque-
D%C3%A9mosth%C3%A8ne/dp/2251380248 [19] :https://play.google.com/books/reader?i
d=7ilCAAAAcAAJ&printsec=frontcover&output=reader&authuser=0&hl=en&pg=GBS.PA19
[20] :http://www.amazon.fr/Principes-gouvernement-repr%C3%A9sentatif-Bernard-
Manin/dp/2081286181/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1367323344&sr=1-
1&keywords=bernard+manin
[21] :http://etienne.chouard.free.fr/wikiconstitution/index.php?title=Constitution_nationale
_d%27origine_citoyenne [22] :http://etienne.chouard.free.fr/Europe/c
entralite_du_tirage_au_sort_en_democratie.pdf
[23] :http://actualitedelhistoire.over-blog.com/article-limit2-52993712.html
[24] :http://www.agoravox.fr/actualites/tech
nologies/article/qui-a-empoisonne-stanley-meyer-27550
[25] :http://www.youtube.com/watch?v=S7zfHLcdnX4
[26] :http://www.onnouscachetout.com/themes/technologie/tesla2.php
98
[27] :http://projectavalon.net/lang/fr/in_tribu
te_dr_eugene_mallove_fr.html [28] :http://fr.wikipedia.org/wiki/Eugene_Mal
love [29] :http://www.youtube.com/watch?v=xSV
zivzGeoc
Bibliographie :
« Principes du gouvernement représentatif »
de Bernard Manin « La démocratie athénienne » de Mogens H.
Hansen « Petite histoire de l’expérimentation
démocratique » de Yves Sintomer « Propos sur les pouvoirs » de Alain
« Du contrat social » de Jean Jacques Rousseau
« De l’esprit des lois » de Montesquieu
« De la démocratie en Amérique » de Tocqueville
Et bien sûr, de nombreux textes d’Étienne
Chouard disponibles sur le site du plan C !
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