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Division de la Communication Stratégique et de l’Information Publique – Publications

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Portrait de Donat Munyahu

J’ai, à plusieurs reprises,

entendu parler de notre

collègue, en de bons termes,

par le personnel de la Radio

Okapi, dont il organise le

transport, à toute heure du

jour comme de la nuit. Ces

derniers ne tarissent pas

d’éloges sur sa capacité à

trouver des solutions à leurs

besoins de déplacement: «

Donat, » dit l’un d’eux, « il

peut être à Matadi et gérer le

transport d’un présentateur

du journal qui, faute de

moyen de déplacement,

n’aurait pas pu effectuer sa

tâche, sans l’intervention de

Donat.» Comment ça, ai-je demandé, il a le don d’ubiquité ? « Non il est juste tellement investi dans son

travail, qu’il garde son téléphone et son talkie nuit et jour allumés. » Ce super héros est le Chef du

Dispatch à la Radio Okapi, au sein de la Division de la Communication stratégique et de l’Information

publique de la MONUSCO. Son travail principal consiste en l’organisation et la coordination de toutes les

courses, tant de ramassage et dépôt du personnel de la Radio que des reportages sur terrain ; et ça, sans

compter les autres tâches secondaires, dont les planifications des congés annuels de ses collègues, les

rotations mensuelles de travail, le rapport mensuel de transport, les planifications hebdomadaires des

courses de ramassage et le rapport journalier des véhicules de reportage. On peut dire qu’avec toutes ces

tâches, Donat a de quoi faire. C’est la raison pour laquelle on le voit toujours, la mine sérieuse, investi et

concentré dans tout ce qu’il fait.

Léonard Mulamba, un de ceux avec qui il a longuement cheminé à la Radio Okapi témoigne : « Donat

Munyahu est un positiviste. Jamais il prend les choses du mauvais côté. Depuis le départ de la

Fondation Hirondelle de Radio Okapi, le charroi du dispatch de Radio Okapi s’est réduit comme peau

de chagrin. Il sait toujours faire l’essentiel même avec peu. Les véhicules de Radio Okapi sont souvent,

sinon tous vieux mais Donat, lui, en bon débrouillard, sait faire avec. Il y a longtemps qu’il a arrêté de

se plaindre. Rendre service à près d’une centaine de personnels, gérer « mille » demandes souvent plus




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exigeantes les unes que les autres, qui vous tombent dessus, il faut avoir du cœur pour le supporter, et

il le fait. Un véhicule est là, au parking, mais pas de chauffeur. Le voilà qui quitte son bureau pour

prendre lui-même le volant, pour le ramassage des journalistes et techniciens, mais aussi pour le dépôt

de certains sur les lieux de reportage. C’est devenu fréquent. Malgré ces difficultés et sa tâche

herculéenne, aucun staff ne s’est plaint d’un mot déplacé de sa part. Un homme au grand cœur, toujours

avec une solution, même la moins bonne. » Léonard, vous êtes un homme au grand cœur aussi car, parler

ainsi d’un collègue n’est pas donné à tout le monde.

Je demande maintenant à Donat de nous parler de lui. « Il est difficile de parler de soi, me confie-t-il, mais

je vais essayer. Je suis de nationalité Congolaise, originaire de la Province du Sud-Kivu et précisément

d’ethnie Shi. Les Shi sont des éleveurs pour la plupart et aussi des guerriers. » Guerriers, vous voulez

parler de vos ancêtres, je suppose… ? « Oui, c’était nécessaire pour eux car à leur époque, il y avait

beaucoup de vols de bétail mais aussi il leur fallait défendre leur territoire. » Je comprends Donat, c’était

l’usage partout mais maintenant les états ont la charge de la défense des territoires, rassurez moi, c’est du

passé tout cela ? « Oui, bien sûr moi-même qui vous parle, je n’ai jamais touché à une arme. » Me voilà

rassurée… Maintenant que je suis sûre qu’on est à armes égales, Donat, vous pouvez poursuivre. « Je suis

entré aux Nations Unies par un heureux hasard, par un ami qui m’avait parlé d’un test à faire pour

un recrutement initié par la Fondation Hirondelle. Elle était à l’époque un partenaire très présent

de la Radio Okapi. C’était en 2003. Un après, je suis passé sous contrat MONUC, puis MONUSCO, cela

fait 14 ans maintenant. Servir les Nations Unies est devenue une passion pour moi. »

Avant ce parcours admirable, notre collègue avait fait des études secondaires en section littéraire option

latin-philosophie. Oui, oui, étonnez-vous ; vous voyez quelqu’un marcher dans la rue et vous pensez que ce

n’est pas un « fûté ». Hé bien vous avez tort. Latin-philo ? Chapeau bas l’Artiste ! Et il ne s’en est pas arrêté

là. « Je suis détenteur d’un diplôme de Sciences commerciales appliquées, obtenu en 1987 et enfin je

suis Licencié en Sciences Economiques et Gestion, option Management des Entreprises, délivré en 2010.

Apres mes études j’ai travaillé comme Gestionnaire au Pavillon de Commerce « PACO » à Kinshasa.

C’est une entreprise privée s’occupant du commerce général. J’ai été par la suite employé comme Cadre

Comptable à ASHAMAK/ Import-Export à Kinshasa. Une société libanaise s’occupant de l’importation

et de l’exportation des divers produits, jusqu’en 1990. Dans une volonté de changer, j’ai accepté une

proposition de Délégué Commercial Itinérant « Vendeur Itinérant » à la Margarinerie, savonnerie et

cosmétique au Congo « MARSAVCO », une société du GROUPE UNILEVER au Congo. En dehors de

Kinshasa, j’ai travaillé à Goma dans le Nord-Kivu, à Gemena dans l’Equateur et à Mbuji-Mayi dans le

Kasaï Oriental comme Chef Régional des ventes pour le compte de MARSAVCO de septembre 1990 à

novembre 2001, soit 11 ans durant. » « « « « «

Retour au présent Donat, à la MONUSCO, nous travaillons avec à nos côtés des collègues de nationalités

différentes. N’est-ce pas trop difficile ? « J’ai de très bonnes relations avec mes collègues malgré les

contraintes socio-culturelles et aussi certains comportements liés aux us et coutumes étrangers.

J’accepte les autres comme j’imagine, ils m’acceptent aussi. Le milieu multiculturel pour moi est une




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chance car c’est une ouverture au monde. De chez moi, je voyage en écoutant les autres me parler de

leur pays, de leurs pratiques culturelles et religieuses. Parfois je suis étonné parce que ce n’est pas

du tout pareil que chez nous mais j’apprends et j’en parle autour de moi, à ma famille, aux amis qui

n’ont pas cette chance de côtoyer d’autres cultures. Je leur dit aussi que la RDC mon pays, notre pays

a beaucoup à prendre chez les autres, si seulement nos dirigeants le voulaient. L’ONU ne peut pas

tout faire car il y a trop de choses qui ne vont pas et ça, seul un éveil patriotique pourra les

arranger. »

On voit bien le philosophe dans ces propos. Mais cher Donat, vous ne passez pas, je présume, tout votre

temps libre à philosopher. Que faites-vous d’autre, en dehors du travail je veux dire ? « Je ne jouis pas de

beaucoup de temps libre, car vous savez mieux que moi que la Radio c’est 24h, 7 jours sur 7, 365 jours.

Donat (2ème à partir de la droite) avec quelques collègues de Radio Okapi au jardin botanique de Kisantu




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Je ne suis pas seul heureusement à assurer mais j’ai un peu de mal à lâcher prise. Je fais quelques

sorties le soir ou le

weekend en famille ou avec des amis et puis de la lecture. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer par ailleurs,

je vis heureusement en famille, je suis marié et père de trois enfants grands enfants dont deux filles et

un garçon. » Vous me connaissez, je saute sur l’occasion. Euh…deux filles, donc vous êtes sensible à

l’équilibre genre dans la société ? « Je ne suis pas pour les faveurs mais pour le mérite ; cependant, il

est clair que depuis toujours, les filles ont été défavorisées, pour l’école, le travail etc. Donc il est

évident qu’il y a quelque chose à rectifier. Mes filles sont allées à l’école, je n’aimerais pas qu’elles

soient considérées, à diplômes égales, comme moins performantes que les hommes. » C’est bien dit.

Un féministe de plus dans nos rangs !

Mais j’ai peut-être parlé un peu tôt car à la question de savoir ce qu’il partage comme tâches à la maison

avec son épouse et ses enfants, il me dit : « aucune tâche précise sauf à quelques occasions et réellement

rares où j’assiste madame et les enfants.» Ya du boulot encore mes chères sœurs !

Un rêve Donat pour votre pays ? « Mon rêve pour la RDC est qu’on arrête avec des discours

démagogiques, que l’on sorte concrètement de notre léthargie pour mener une gestion responsable et

arriver à l’utilisation et à la jouissance efficaces et efficientes de nos ressources, tant matérielles

qu’humaines. » Ce n’est pas un rêve ça Donat, c’est un cri du cœur ! Que tous les Dieux du Ciel t’entendent.

Par Aïssatou Laba Touré

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