Portfolio Maria Fernanda Quintero Casas

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parce qu’il y a une vie au travail jobboom.com/magazine août 2011 vol 12 n4 // gratuit PP40052578 Astuces technos Ne perdez plus de temps Dossiers Services financiers Commerce de détail 24 28 Âgisme Déjà vieux à 45 ans 12 GARDERIES Parcours du combattant LE RAS-LE-BOL DES CONGÉS PARENTAUX BOSS PARTUM Portfolio LES CARRIÈRES D’AVENIR 2012 AUSSI Tournée des 17 régions du Québec 23 secteurs de l’économie sous la loupe 5 secteurs en vedette TOP 15 ORIENTATION Trouver sa voie FORMATIONS GAGNANTES 15 e é d i t i o n 150 CL ASSE MOYENNE (Classis media) 10 Modèle scandinave L’autre plan nord 34 Barista Jobde star Dossier Ventes et service à la clientèle 26 Enquête placement CAHIER DÉTACHABLE 2012 parce qu’il y a une vie au travail jobboom.com/magazine octobre 2012 vol13 n5 // gratuit PP40052578 Maintenant sur iPad CLASSE MOYENNE LA FIN EST PROCHE CL ASSE MOYENNE (Classis media) 10 Modèle scandinave L’autre plan nord 34 Barista Jobde star Dossier Ventes et service à la clientèle 26 Enquête placement CAHIER DÉTACHABLE 2012 parce qu’il y a une vie au travail jobboom.com/magazine octobre 2012 vol13 n5 // gratuit PP40052578 Maintenant sur iPad CLASSE MOYENNE LA FIN EST PROCHE CL ASSE MOYENNE (Classis media) 10 Modèle scandinave L’autre plan nord 34 Barista Jobde star Dossier Ventes et service à la clientèle 26 Enquête placement CAHIER DÉTACHABLE 2012 parce qu’il y a une vie au travail jobboom.com/magazine octobre 2012 vol13 no5 // gratuit PP40052578 Maintenant sur iPad CLASSE MOYENNE LA FIN EST PROCHE parce qu’il y a une vie au travail jobboom.com/magazine Autochtones Une tutelle coûteuse DÉMISSION Suivez le guide septembre 2013, vol. 14, n4 // gratuit PP40052578 Dossier Centres de relations clients FAVORITISME Ascenseur ou boomerang? Maintenant sur tablette Android L’ultime outil de travail Cerveau Cahier détachable Enquête placement 2013 le

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La conception graphique n’est pas un travail pour moi, mais une vraie passion. Mon parcours de 10 ans dans le milieu de l’édition m’a donné de solides bases. J’ai travaillé comme maquettiste graphiste, conceptrice graphique et comme directrice artistique dans la presse grand public, et plus particulièrement dans les magazines, ce qui m’a permis de participer tout au long du processus d’édition, à partir de la conception jusqu’à la réalisation de nombreux titres dans des domaines très variés. Ce qui m’a donné une parfaite maîtrise des différentes étapes de la production d’un magazine. J’ai ouvré aussi bien pour le marché latino-américain que canadien, notamment pour le magazine Jobboom et le magazine Montréal pour enfants.

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P o r t f o l i oles carrièresd’avenir2012

aussi✔Tournée des 17 régions

du Québec✔23 secteurs de

l’économie sous la loupe✔5 secteurs en vedette

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orientationTrouver sa voie

formations gagnantes

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AutochtonesUne tutelle coûteuse

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épargneDouloureux, mais payant

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SonPASSÉprISonnIer

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chercheursl’improbable

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Burkina FasoL’itinéraire de vos fripes

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cahier DétachaBleCarrières d’avenir 2012

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Maria-Fernanda quintero Casas

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M a g a z i n e s d u Q u é b e c G r a n d P r i x 2 0 1 2

F i n a l i s t eC a t é g o r i e v i s u e l l e

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M a u d e C h a u v i n , p h o t o g r a p h e

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vers ion imprimée et pour tablettes électroniques

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de dénoncerLe cauchemar

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octobre 2011 vol12 no5 // gratuitPP40052578

Maux de passeTrop, c’est comme pas assez

40ForêtChampignons magiques

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IngénIerIe Occasions

en Nord

quand l’intégrité se retourne contre vous

CahIer détaChable

Enquête placement

2011

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parce qu’il y a une vie au travail jobboom.com/magazine

novembre 2011 vol12 no6 // gratuitPP40052578

AUTISMETravailler dans sa bulle

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pATronS Casseux de party ForMATIon

ConTInUEAcceptez-vous

les frais?

09 Dossiers•Centres d’appels•Énergie

ÉtiquetteBière ou vin le midi?

Sortie extrêmeL’exploration urbaine

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Univers

Illustration : Katrinn Pelletier, colagene.com

14 à la une Autistes au travail

Défiant les idées reçues, de plus en plus d’autistes tentent de faire leur place sur le marché du travail. Tant mieux, car ces travailleurs fiables et assidus font souvent le bonheur de ceux qui les embauchent. Mais encore faut-il que les recruteurs voient le potentiel derrière leurs manières atypiques.

Par Marie-Hélène Proulx

parallèles

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carriere.jobboom.com/magazinenovembre 2011 vol12 n°6

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u premier regard, rien n’y paraît. 

Louis Therrien, 28 ans, incarne le jeune homme modèle. Grand brun élancé, poli, bien habillé. Job au service d’administration du Casino du Lac-Leamy, à Gatineau. Bac en histoire

et en développement international, projet de maîtrise en développement durable. Propriétaire d’une Toyota et d’un bungalow à Gatineau. Si ses planchers ne reluisent pas assez au goût de sa mère, on a vu pire au rayon des repaires de célibataire. Ne manque plus qu’une fiancée pour compléter le portrait.

Ce sont ses explications d’une minutie inusitée, débitées d’une voix abrupte, ainsi que l’expression figée de son visage qui le trahissent, au bout de quelques minutes d’entretien. Comme Lisbeth Salander, la fascinante crack d’informatique dans la série de polars Millénium, Louis Therrien a un syndrome d’Asperger.

Cette condition neurologique irréversible fait partie de la famille des troubles envahissants du développement (TED), au même titre que l’autisme. Environ 1 % de la population québécoise aurait un TED, soit 80 000 personnes, affirme le psychiatre Laurent Mottron, spécialiste de la question à l’Université de Montréal. Cette estimation est toutefois à prendre avec des pincettes, prévient-il, car les critères définissant les TED fluctuent d’une étude à l’autre.

À des degrés variables, les personnes dites «TED» sont peu enclines à se lier aux autres et ont du mal à décoder le langage verbal et non verbal. Lire les émotions sur un visage, par exemple. Ou faire le tri des informations pertinentes à la conversation. Beaucoup ont des champs d’intérêt restreints à des domaines qu’ils connaissent sur le bout des doigts – chiffres, cartes géographiques, personnages de films – et développent des manies : se balancer, se tordre les mains, tourner en rond. Les troubles envahissants du développement sont souvent accompagnés d’autres problèmes neurologiques, tels le trouble de déficit de l’attention et l’anxiété.

Louis Therrien croit néanmoins que ces limitations n’entament ni la volonté, ni la capacité des «TED» de travailler. «J’en suis la preuve. Cela dit, j’ai essuyé un paquet de rebuffades avant de convaincre un employeur de croire en moi.» Aujourd’hui, il projette une tournée des chambres de commerce du Québec pour faire savoir aux gens d’affaires que les «TED» sont une «main-d’œuvre en or», pour peu qu’on accepte leurs particularités.

a Portes closes //Cette sensibilisation s’impose d’autant plus que, au Québec, un nombre croissant de «TED» manifestent le désir d’intégrer le marché du travail depuis les dernières années, remarquent les spécialistes. Un phénomène qui découle possiblement de la hausse de la population «TED» au Québec et du développement des services adaptés à leur condition.

Au milieu des années 1990, les autorités médicales ont décidé d’élargir les critères de l’autisme, engendrant du coup une multiplication des diagnostics. De l’avis général, chercher à quantifier avec précision la population «TED» actuelle au Québec est une démarche kafkaïenne. Une compilation récente des données du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec témoigne toutefois de l’ampleur du phénomène chez les enfants : entre 2001 et 2008, le nombre d’élèves «TED» âgés de 4 à 17 ans est passé de 1 532 à 5 892.

Or, une partie de ces «TED» sont maintenant aux portes du marché du travail. Et ils sollicitent de plus en plus les organismes d’aide à l’emploi.

Ainsi, au Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement (CRDITED) de la Mauricie et du Centre-du-Québec, par exemple, les clients «TED» sont passés d’une vingtaine à 425 par année en 9 ans, tandis qu’aux Services spécialisés de main-d’œuvre pour personnes handicapées (SSMO-PH) À l’emploi – Action main-d’œuvre, à Montréal, on a traité 89 demandes de «TED» en 2010, comparativement à une trentaine il y a 6 ans.

L’ennui, c’est que les employeurs sont réticents à les embaucher. Au Québec, les deux tiers des personnes ayant un TED ou une déficience intellectuelle disent avoir été victimes de discrimination sur le marché du travail, soutient une étude publiée en 2010 par l’Office des personnes handicapées du Québec et l’Institut de la statistique du Québec (Vivre avec une incapacité au Québec. Un portrait statistique à partir de l’Enquête sur la participation et les limitations d’activités de 2001 et 2006). Par exemple, elles se sont vu refuser un job ou l’accès à une entrevue d’embauche à cause de leur condition.

«Souvent, les employeurs trouvent le CV des candidats “TED” intéressant, mais ils referment la porte quand on les informe de leur différence. Il faut parfois brandir le spectre d’une poursuite à la Commission des droits de la personne pour les obliger à leur accorder une entrevue», dit Martin Prévost, coordonnateur au SSMO-PH À l’emploi – Action main-d’œuvre.

Même constat du côté de Lise Boucher, directrice du SEMO La Rescousse du K.R.T.B., un organisme de Rivière-du-Loup qui guide les «TED» dans leur recherche d’emploi. «Je me suis déjà fait répondre qu’une personne handicapée, “ça volait le job des autres!” Mais le plus souvent, les employeurs refusent parce qu’ils craignent qu’un employé “TED” ajoute à leurs nombreux soucis.»

Résultat : au Québec, à peine 10 % des «TED» réussissent à percer le marché du travail, selon Laurent Mottron.

Il faut dire qu’environ le quart des «TED» présentent des difficultés d’adaptation majeures qui compliquent leur participation à la vie active, telle une déficience intellectuelle ou un trouble du langage.

Les autres ont cependant une intelligence normale, bien que leur cerveau soit organisé différemment de celui des

«neurotypiques», comme les «TED» désignent le commun des mortels. «Par exemple, beaucoup sont plus doués que la moyenne pour détecter et mémoriser des données, explique Laurent Mottron. Certains peuvent dire en quelques secondes à quel jour de la semaine correspondait telle

date il y a 40 ans, disons. Mais ils ont plus de mal à exercer leur imagination, à avoir des interactions sociales, parfois aussi à maîtriser le langage.»

À cause de leur capacité à emmagasiner de l’information, les «TED» ont souvent de bons résultats scolaires. Quelques-uns cumulent même les doctorats dans des domaines de pointe.

«Hélas! Bien des “TED” instruits dépendent des prestations d’aide sociale et vivent chez leurs parents. C’est un gaspillage de talents et de fonds publics», estime Lise St-Charles, qui a cofondé Concept ConsulTED, à Rivière-du-Loup. Elle et sa partenaire, la travailleuse sociale Brigitte Harrisson,

«Souvent, les employeurs trouvent le CV des candidats “TED” intéressant, mais ils referment la porte quand on les informe de leur différence.» Martin Prévost, SSMO-PH

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l est 18 h 20. J’arrive à mon rendez-vous devant la Canada Malting Plant. Cette ancienne usine de maltage, où l’on transformait l’orge en malt pour le brassage de la bière, a été construite en 1910 sur le bord du canal Lachine à Montréal, puis abandonnée par son propriétaire,

la Canada Maltage Cie Ltée, en 1985. C’est au pied de cet immense amas bancal de briques de plusieurs étages que je retrouve deux explorateurs urbains avec qui j’infiltrerai ce lieu oublié du reste du monde.

Guillaume Clément, un grand brun de 25 ans aux épaules bien bâties, est en d’autres temps technicien orthésiste. Mélanie Cantin, 38 ans, cheveux courts, haute comme trois pommes, travaille pour sa part comme opératrice d’équipement dans l’usine d’une compagnie pharmaceutique. À l’occasion, ils partent ensemble à la découverte d’immeubles abandonnés, terrains de jeux des itinérants, des junkys, des graffiteurs et des squatteurs. «Une fille fait rarement de l’exploration seule, car on ne sait pas sur qui on peut tomber dans ces endroits déserts, explique Mélanie. Aussi, on transporte du matériel photographique qui vaut cher et qu’on pourrait nous voler.» 

Ces deux explorateurs urbains se sont rencontrés sur uer.ca, l’un des trois principaux sites canadiens qui répertorient des centaines de vestiges au pays, dont plusieurs à Montréal. Uer.ca rassemble plus de 200 passionnés qui s’adonnent à l’exploration urbaine (ou urbex), un mouvement popularisé en Amérique du Nord vers la fin des années 1980. Cette activité clandestine, qui est maintenant pratiquée aux quatre coins du monde, consiste à récolter des informations sur des bâtiments, des tunnels, des toits (abandonnés ou non), pour ensuite les visiter. Il ne s’agit pas de squatter un endroit, de le détériorer ou de taguer ses murs, mais bel et bien de mieux le connaître.

Selon les observations de Michelle Bélanger, étudiante à la maîtrise à l’Université de Montréal qui se penche sur le sujet dans le cadre de sa maîtrise en histoire de l’art et études cinématographiques, le nombre d’adeptes québécois – difficile à estimer – est en croissance. «C’est sûrement dû à l’essor de la photographie numérique et du Web 2.0, qui permet aux explorateurs de partager facilement leurs images et leurs récits d’infiltration.»

Qu’ils patrouillent une ancienne station de métro ou une piscine en friche à Paris, une île minière fantôme au Japon ou une

i manufacture montréalaise, les explorateurs sont souvent motivés par le thrill de l’infiltration, observe Michelle Bélanger. D’autres sont passionnés d’histoire ou aiment la désolation de ces bâtiments insolites, qui ont un grand potentiel photographique. «Beaucoup cherchent simplement à capter la beauté des lieux qu’ils visitent.» L’exploration urbaine est d’ailleurs un mode de préservation patrimoniale, souligne la chercheuse. «Les actions qu’elle implique [recherche, visite et documentation] permettent de faire ressurgir dans la mémoire collective des endroits en proie à un délaissement total.»

Ceux qui se targuent d’être des explorateurs urbains partagent la même philosophie : «Ne prends rien sauf des photos, ne laisse rien sauf des traces de pas.» «Je ne casserais jamais un carreau de fenêtre pour rentrer quelque part, confirme Mélanie. Par contre, je sais saisir les occasions pour pénétrer dans les bâtiments.»

En effet. Nous nous approchons maintenant du passage qu’elle souhaite garder «top secret» et qui nous permettra d’entrer illégalement dans l’usine désaffectée.

42 patrimoine L’étrange trip des explorateurs urbains

Par Matthieu Burgard | Photos : Valérian Mazataud

carriere.jobboom.com/magazinenovembre 2011 vol12 n°6

Infiltrer des édifices désaffectés

et les immortaliser au moyen de milliers de pixels. Voilà le curieux dada des explorateurs

urbains, qui font revivre ces constructions à leur façon.Escalade de la

façade de la Canada Malting Plant.

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«Plus il y a de monde qui connaît notre entrée, plus il y a de chances que quelqu’un se fasse voir et que notre passage soit condamné», explique-t-elle. Car depuis plusieurs mois, ils jouent au jeu du chat et de la souris avec «le soudeur», poursuit Guillaume, «un gars qui vient tous les deux jours souder les trous par lesquels on passe».

On rampe sur le sol afin de se glisser dans un trou dans le mur de briques qui n’est pas plus large que nos hanches. On est alors transporté dans un tout autre univers. À l’intérieur, il fait sombre. La seule source de lumière émane d’une grande brèche dans un mur. Au sol, un amas de briques, un téléviseur, des bombes de peinture.

On gravit un escalier pour rejoindre une immense pièce où une dizaine de cuves vertes qui rappellent des piscines de jardin sont accrochées au plafond. «Quand on a découvert cet endroit, on pouvait passer facilement 10 ou 12 heures ici : il y a tellement de choses à regarder! L’architecture et ces machines anciennes sont si belles», soupire Mélanie, émerveillée. «C’est comme si le temps s’était arrêté», ajoute Guillaume.

Nous poursuivons à tour de rôle notre ascension sur les étages en grimpant à des échelles. Il faut faire gaffe où on met les pieds. «L’une de nos règles de sécurité est de veiller à la solidité des structures sur lesquelles nous marchons, explique Mélanie. Il y en a d’autres, comme de ne jamais laisser un explorateur seul dans un bâtiment.»

Nous entrons finalement dans une pièce où l’on découvre une étrange machine sur rails. «Les grains d’orge arrivaient par ici, sur ce tapis, indique Guillaume. Puis, la machine les distribuait dans les silos qui sont sous ces trous que vous voyez au sol.»

Si ces explorateurs sont si bien renseignés, c’est qu’ils sont férus d’histoire et passent des heures à fouiller les archives des bâtiments qu’ils fréquentent. «J’essaie de comprendre à quoi servaient les machines, qui travaillait ici, dit Mélanie. J’imagine le bruit et la chaleur qui régnaient…»

Mais la flamme véritable qui les mène en ces lieux, c’est la photographie. «J’aime photographier des vieux bâtiments, qui ont une architecture bien plus intéressante que ceux d’aujourd’hui», dit Guillaume. Les

explorateurs comme lui peuvent prendre des centaines de photos d’un lieu, qu’ils partagent ensuite sur les forums spécialisés ou sur Flikr.

«Mais aussi, l’aspect illégal des visites m’excite!» admet Guillaume, qui s’est d’ailleurs fait pincer à plusieurs reprises lors de ses infiltrations. «Un gardien m’a déjà arrêté avec son gun de paint-ball braqué sur moi. Il était sur les dents; ça faisait des heures qu’il nous cherchait dans le bâtiment.» Au mieux, ces situations se soldent par un avertissement; au pire, par un tour au poste de police et une amende.

Guillaume aime aussi carburer à l’adrénaline du danger. Il est vrai qu’au creux de ces vestiges industriels, les risques ne manquent pas : au milieu des murs tranchants et des sols pourris, un accident peut vite arriver. «Je ne me suis jamais fait mal, raconte Mélanie. Mais une fois, ma jambe est passée à travers le plancher et j’ai vraiment eu peur que tout le reste cède.»

18 h 50. Nous redescendons, traversons la cour et pénétrons dans une autre tour. Dans un grand hall sombre, Guillaume montre une poutrelle de fer dans un coin et se met à l’escalader comme un babouin, avant de s’engouffrer par un minuscule trou. Je le suis, un peu éberlué. Je commence à comprendre ce qu’il m’a expliqué plus

tôt. «En plus d’être physique, l’exercice d’exploration est mental : tu dois être concentré pour ne pas chuter ou te blesser.»

Dix minutes plus tard, on émerge à l’extérieur du bâtiment par une petite porte et on grimpe sur le toit au moyen d’une échelle extérieure d’au moins 20 mètres. En haut, la vue est époustouflante, on voit tout Montréal : l’oratoire Saint-Joseph, le mont Royal, les tours du centre-ville, le pont Champlain, la biosphère, le canal Lachine et le fleuve!

Nous sommes comme des randonneurs qui viennent de gravir une montagne et qui savourent la quiétude des sommets. «Quel bonheur! L’exploration valait le coup, n’est-ce pas?» me demande Mélanie.

Assurément…

[email protected]

43

carriere.jobboom.com/magazinenovembre 2011 vol12 n°6

Guillaume Clément et Mélanie Cantin ayant réussi à s’infiltrer dans la Canada Malting Plant.

Mélanie Cantin sur le toit de

l’incinérateur no 3, rue des Carrières.

Guillaume Clément à l’extérieur de la Geo W. Reed Plant,

une ancienne usine d’équipement militaire.

J’essaie de comprendre à quoi servaient les machines, qui travaillait ici. J’imagine le bruit et la chaleur qui régnaient…

– Mélanie Cantin

« « Plus de photos et un

autre récit d’exploration urbaine à jobboom.com/

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Aussi : Leur virée en vidéo dans la version iPad

de ce numéro.

Plus de photos et un autre récit d’exploration urbaine à jobboom.com/

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M a g a z i n e J o b b o o m

Page 11: Portfolio Maria Fernanda Quintero Casas

Aux frontières du réel«La phrase la plus excitante à entendre en science, celle qui annonce de nouvelles découvertes, n’est pas : “Eurêka!”, mais plutôt : “Tiens, c’est marrant!”», affirmait le romancier et biochimiste Isaac Asimov. Ce principe en tête, le Magazine Jobboom a exploré une bonne partie des travaux des 8 654 chercheurs qui œuvrent dans les universités du Québec, en quête d’insolite et de pittoresque. Et nous avons été servis. De la téléportation à la recréation de dinosaures, les dadas de certains de nos savants rivalisent de singularité. Mais le sourire qu’ils nous arrachent n’empêche pas le sérieux de leurs démarches : après tout, c’est son intérêt pour les mouches à fruit qui a valu au biologiste luxembourgeois Jules Hoffmann le prix Nobel de médecine 2011… Portraits.

Par Marie-Hélène Proulx | Photos : David Simard

C’était en 2005, sans doute

dans un bar du Montana – le souvenir est vague. Autour d’un verre, deux paléontologues causaient de la possibilité de ressusciter un dinosaure à partir d’un embryon de poulet. Plan farfelu qui ne survivra pas au dégrisement, auraient parié les oreilles indiscrètes.

La conversation de taverne a pourtant fait des petits. Hans Larsson, 40 ans, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en paléontologie des vertébrés à l’Université McGill, est en train de matérialiser dans son laboratoire de Montréal «le projet fou» de son confrère américain Jack Horner : créer un «chickenosaurus» ou «dino-poulet».

Horner, un paléontologue réputé autant pour ses idées excentriques que pour ses découvertes de restes de dinosaure, a aussi été conseiller scientifique auprès de Steven Spielberg lors du tournage de Parc Jurassique, dans les années 1990.

Larsson avait l’expertise nécessaire en biologie de l’évolution pour mener l’expérience, Horner avait l’argent pour la subventionner – du moins, en partie. Si bien qu’aujourd’hui, «si tout roule sur les chapeaux de roue», le «dino-poulet» devrait voir le jour «d’ici cinq ans», évalue Hans Larsson, un aventurier qui sillonne régulièrement la planète pour trouver des fossiles de dinosaure, du Sahara jusqu’au-delà du cercle arctique.

Cet Ontarien installé au Québec depuis 2003 modère toutefois les transports : il n’y aura ni ptérodactyles ni tyrannosaures semant la terreur dans le parc Lafontaine. D’abord, contrairement à ce qu’avance le scénario du Parc Jurassique, aucune trace d’ADN de dinosaure n’a été trouvée à ce

jour : impossible, donc, de faire revivre une espèce disparue.

«Mon équipe fait des expériences à partir de l’embryon de poulet parce qu’il s’agit déjà d’un dinosaure.» En effet, le poulet, comme la plupart des oiseaux, descend de dinosaures bipèdes tels que le Tyrannosaurus rex et le vélociraptor. Mais il a perdu son look préhistorique il y a 100 ou 150 millions d’années. «Ses gènes ont muté de telle sorte que ses dents, sa longue queue et ses pattes à cinq doigts ont disparu», explique Hans Larsson.

Or, le poulet a survécu au cataclysme ayant anéanti 70 % de la vie sur la Terre il y a 65 millions d’années, probablement dû à l’écrasement d’une météorite dans le golfe du Mexique. Ce faisant, il a pu perpétuer certaines caractéristiques de ses ancêtres. Ainsi, au début de sa gestation, pendant une dizaine d’heures, l’embryon de poulet retrouve ses attributs primitifs. Puis, soudain, le processus s’interrompt : les dents disparaissent, des vertèbres fusionnent, et les pattes passent de cinq à trois doigts.

En gros, l’équipe de Hans Larsson tente d’intervenir au cours du développement embryonnaire pour que le poulet conserve ses caractéristiques d’antan. «Avec un succès certain», dit-il. Pour l’instant, leurs efforts se concentrent sur la queue. Grâce à l’injection de protéines et à des greffes pendant la gestation, ils ont pu l’allonger «très légèrement».

Ces essais sont fascinants, mais Hans Larsson insiste : pas question de créer un mutant dont la vie serait empoisonnée par toutes sortes de dysfonctions. Le «dino-poulet» pourra voir le jour à condition qu’il puisse vivre normalement, et il n’aura pas de descendant.

Hans Larssonfaire renaître un dinosaure

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14 à la une Les chercheurs de l’improbable

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La communauté scientifique internationale foisonne de tant d’excentriques qu’un organisme américain au titre éloquent, Improbable Research (Recherche improbable), s’occupe de répertorier leurs expériences insolites depuis 1955. Cet organisme, qui rassemble des chercheurs parmi lesquels on trouve plusieurs prix Nobel, a pour mission de faire rire, puis réfléchir les gens, entre autres à la façon subjective dont on détermine ce qui est important, en science comme dans d’autres domaines.

Improbable Research organise une fois l’an la cérémonie des «Ig Nobel», pour y récompenser les chercheurs – mais aussi toutes sortes d’autres spécimens – ayant repoussé les limites du burlesque au cours de l’année.

La cuvée 2011 a de quoi réjouir les amateurs d’insolite. En biologie, par exemple, le prix a été attribué à une équipe de chercheurs canado-australo-américaine qui a découvert que des scarabées mâles

aiment s’accoupler avec les bouteilles d’une marque de bière australienne, attirance qui leur est souvent fatale… En médecine, le prix est allé à des scientifiques européens et américains qui ont établi qu’une pressante envie de pisser nous fait parfois prendre de bonnes décisions, mais parfois aussi, des mauvaises. Enfin, en mathématiques, des prédicateurs illuminés ayant régulièrement annoncé la fin du monde au cours des dernières années – dont le célèbre Harold Camping, au printemps – ont été récompensés pour leur démonstration éloquente que la prudence s’impose avant d’étayer des hypothèses à partir de calculs douteux.

Parmi les rares références à des chercheurs québécois sur le site d’Improbable Research figure Michel Cabanac de Lafregeyre, professeur associé en physiologie à l’Université Laval. C’est une étude menée au début des années 1980 qui lui a valu cet honneur; il avait alors démontré que la calvitie

s’est développée chez l’homme en réaction à la pousse de sa barbe, grosso modo pour moins souffrir de la chaleur en protégeant la température du cerveau.

Michel Cabanac ignorait qu’il avait sa place dans les annales d’Improbable Research avant que le Magazine Jobboom l’en informe. S’il comprend que l’expérience fasse rigoler, il soutient qu’il ne l’a pas réalisée pour plaisanter : «En recherche, on ne sait jamais ce qui mènera à une révolution. Est-ce utile ou pas? L’important est de faire avancer une question.» Par ailleurs, son étude sur la calvitie s’inscrit dans des travaux plus larges sur la thermorégulation corporelle, dont les conclusions ont aidé à raffiner les traitements contre le cancer. «Emprunter des chemins de traverse m’a permis d’avoir une carrière passionnante», assure-t-il.

Le site d’Improbable Research – divertissement garanti : www.improbable.com/

Si on ne vaut pas une risée…

De toute façon, même s’il se reproduisait, ses petits retrouveraient les caractéristiques actuelles du poulet, car son génome – c’est-à-dire l’ensemble de son matériel génétique – n’est pas altéré dans le cadre de cette expérience.

Le paléontologue se consacre à ce projet non pas «pour faire un cirque à la télé», mais parce qu’il cherche à saisir quels mécanismes génétiques produisent des changements dans un organisme au fil du temps, et pourquoi. «Au fond, le “dino-poulet” n’est qu’un prétexte pour pousser plus loin la compréhension de la biologie de l’évolution.»

Par ailleurs, ce papa de trois enfants estime que le «dino-poulet» a une valeur éducative. «Aux États-Unis, dans certaines

écoles, on oppose encore l’idée que Dieu a créé la Terre en une semaine à la théorie de l’évolution des espèces. C’est fou!» Démontrer l’évolution de l’anatomie du dinosaure pourrait rallier certains esprits au darwinisme, espère-t-il.

Enfin, il souhaite qu’une expérience frappant à ce point l’imaginaire ramène la science dans l’espace public. «Au Québec, on parle du registre des armes à feu, d’infrastructures à réparer, mais rarement de questions scientifiques. Ce n’est pas un sujet populaire. La fascination qu’exercerait forcément le “dino-poulet” donnerait peut-être envie à une génération d’enfants de s’intéresser aux sciences, suscitant même des vocations.»

Mon équipe fait des expériences à partir de l’embryon de poulet parce qu’il s’agit déjà d’un dinosaure.« «

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obert Piché imagine parfois ce qu’on aurait écrit à son sujet si, par malheur, l’avion Airbus A330 d’Air Transat qu’il pilotait s’était abîmé dans l’Atlantique à la suite de la panne de ses deux moteurs, la nuit du 24 août 2001.

On connaît l’heureuse issue : le commandant a réussi à faire planer l’appareil pendant 18 minutes jusqu’à une île des Açores, au Portugal, sauvant la vie de 306 personnes. Dix-huit minutes où il avoue s’être senti comme un «surhomme». «Mais si la manœuvre avait échoué, il se serait trouvé des gens pour blâmer la compagnie aérienne d’avoir embauché un ex-prisonnier», croit-il.

Le pilote de ligne de 60 ans s’estime chanceux que le sauvetage du vol 236 ait «lavé la connerie» qui l’a mené derrière les barreaux de la prison américaine de Reidsville, en 1983 : il s’était alors fait pincer à transporter du pot en avion de la Jamaïque jusqu’aux États-Unis. Les salutations révérencieuses des clients de la brasserie de Lachine où nous sommes attablés témoignent d’ailleurs du respect dont il jouit.

Il se sent surtout privilégié d’avoir été réembauché comme pilote de ligne en

dépit de son passé, après des années à galérer dans la restauration. «Quand je suis sorti de prison, en 1985, les compagnies aériennes ne voulaient pas entendre parler de moi.»

Sans la pénurie de pilotes au début des années 1990, il aurait été forcé de faire une croix sur l’aviation, pense-t-il. À cause des préjugés. «Entre deux candidats compétents, l’employeur préférera toujours celui dont le dossier est vierge. Pourtant, celui qui s’est réhabilité a peut-être autant, sinon plus de qualités et de ressources.» Il estime d’ailleurs que sa pénible expérience de détention lui a servi la nuit du 24 août, habitué qu’il était à réagir au quart de tour face au danger.

Big Brother //Il reste que traîner un casier judiciaire diminue de moitié les chances d’obtenir un emploi, selon le criminologue et spécialiste des droits de la personne Jean Claude Bernheim, qui s’appuie sur des études menées en Europe, en Nouvelle-Zélande et au Canada. Une situation qui touche environ 800 000 Québécois – soit 14 % de la population adulte. «Dans certains domaines, comme les banques, la sécurité, la santé ou l’enseignement,

la possibilité de se voir refuser un poste s’élève à 80 %.»

Le casier judiciaire est la conséquence de toute infraction au Code criminel, qu’on ait fait ou non de la prison. «Voler une pomme peut vous en valoir un», illustre Jean Claude Bernheim, qui est aussi président de l’Office des droits des détenus. Tout comme être arrêté pour possession de marijuana.

En principe, un casier judiciaire ne s’efface jamais. À moins qu’on ne soit absous par la Commission nationale des libérations conditionnelles pour bonne conduite – on dit aussi obtenir son pardon, être gracié ou réhabilité. «Et encore, il n’est pas complètement supprimé, comme c’est le cas en France, précise le criminologue. Il est simplement classé à part, de sorte que l’information sur les condamnations est difficilement accessible pour les employeurs, par exemple.»

Autrement, ces derniers ont tout le loisir de sonder le passé des candidats. «Grâce au Web, c’est plus facile que jamais», remarque Maryse Paré, coordonnatrice du Comité consultatif clientèle judiciarisée adulte (CCCJA). Par exemple, sur le site de la Société québécoise d’information juridique, tous peuvent consulter gratuitement les décisions rendues

Prisonnier de son passéUn Québécois adulte sur six a un casier judiciaire. Un boulet pénible à traîner au moment de trouver du travail, car les employeurs ont le droit de fouiller à leur guise le passé des candidats. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à vérifier les antécédents. Faut-il mieux protéger les droits des ex-contrevenants?

Par Marie-Hélène Proulx | Photos : Martin Laprise

Prisonnier son passérdedePrisonnier son passéPrisonnier son passé

18 à la une La réinsertion des ex-détenus

carriere.jobboom.com/magazinemars 2012 vol13 n°2

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dans les cours du Québec. Moyennant certains frais, les employeurs peuvent aussi accéder aux Plumitifs, qui regroupent l’historique des dossiers de nature civile ou pénale et la liste des personnes impliquées dans une cause, entre autres.

«Au Québec, le contrôle est systématique dans les grandes entreprises et les chaînes de restaurants ou de commerces de détail», dit Martine René, responsable des conseillers en emploi à La Jonction, à Québec. C’est aussi le cas des secteurs où circulent des données sensibles, tels que la fonction publique fédérale, les services de sécurité, les banques, les assurances.

De l’avis des intervenants des services d’employabilité, les chefs de PME sont les plus enclins à engager un candidat ayant un passé judiciaire, notamment en construction, en fabrication et en restauration.

Globalement, la méfiance des employeurs s’est intensifiée depuis les attentats au World Trade Center, soutiennent tous les interviewés. «L’insécurité a gagné la population, en dépit de la baisse du taux de criminalité au Canada», remarque Yvan Robinson, directeur général de l’organisme d’aide à l’emploi La Jonction.

«L’éventail des jobs accessibles à nos clients judiciarisés a beaucoup diminué», évalue Léo Croteau, directeur du Centre de main-d’œuvre OPEX Sherbrooke. En partie à cause de la sévérité accrue des exigences d’entrée aux États-Unis depuis le 11 septembre 2001.

Par exemple, en vertu de certains programmes d’échanges commerciaux, des entreprises canadiennes exportant des marchandises aux États-Unis sont contraintes de vérifier les antécédents judiciaires de tous leurs employés, même si ces derniers n’ont pas à traverser la frontière dans le cadre de leurs fonctions.

Armure trouée //En principe, la Charte des droits et libertés de la personne du Québec interdit aux employeurs de discriminer une «personne judiciarisée» si sa condamnation n’a pas de lien avec l’emploi auquel elle postule, ou si la personne a été graciée. Cette protection relève toutefois du vœu pieux, affirme l’avocat spécialisé en droit du travail Christian Brunelle, aussi professeur à l’Université Laval.

D’abord parce qu’il est «extrêmement difficile» de prouver qu’un employeur a bel et bien rejeté une candidature à cause d’un passé judiciaire, soutient aussi Jean Claude Bernheim. «Il suffit qu’un gestionnaire plaide qu’un autre candidat est plus compétent, et le chapitre est clos.»

Sans compter qu’un patron a le droit de demander à un candidat s’il a un casier, et que ce dernier est tenu de lui dire la vérité. Au risque d’être congédié plus tard.

C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à Richard Therrien, un juge de la Cour du Québec suspendu en 1996 pour avoir tu, lors de son entrevue d’embauche, qu’il avait séjourné en prison à cause de ses liens avec des membres du Front de libération du Québec, en 1970. Richard Therrien arguait qu’il avait été gracié depuis, ce qui le dispensait de révéler son passé judiciaire. Or, la Cour suprême a maintenu sa destitution.

«Il n’y a pas de volonté de protéger les droits des travailleurs qui ont un casier. Pour les juges, il semble que les préoccupations des employeurs l’emportent sur la réhabilitation», s’indigne Christian Brunelle.

La coordonnatrice du CCCJA Maryse Paré dénonce aussi l’ambiguïté du libellé de la Charte. «On y dit qu’un patron ne peut discriminer si l’emploi n’a pas de “lien” avec le motif de condamnation du travailleur. Mais qu’entend-on par “lien”, au juste? C’est assez flou.»

«Par exemple, s’il est clair qu’une personne ayant purgé une peine pour pédophilie n’ira pas travailler en garderie, qu’en est-il d’un ex-motard reconverti en concierge dans une résidence pour personnes âgées, comme

Pierre “Pépé” Provencher?» demande Martine René.

En 2010-2011, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec a reçu 31 plaintes pour discrimination de candidats au travail basée sur les antécédents judiciaires. Cela en fait le quatrième motif en importance quant au nombre de plaintes, derrière le handicap, la race et l’âge.

Cas de discrimination

Prisonnier de son passéPrisonnier son passéPrisonnier son passéPrisonnier son passé

Robert Piché

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Page 13: Portfolio Maria Fernanda Quintero Casas

isons que vous avez une voiture. Oseriez-vous la louer à des inconnus dénichés sur le Web? Pas sûr!

Pourtant, c’est exactement ce que propose Getaround, une start-up américaine lancée en mai dernier.

Implantée à San Francisco, San Diego et Portland, elle permet aux propriétaires d’une auto de la louer à l’heure, à la journée ou à la semaine, au prix de leur choix, par l’entremise du Web. Objectif : rentabiliser cet actif souvent sous-utilisé (la bagnole moyenne est sur la route seulement 8 % du temps) et réduire la taille du parc automobile.

Le Québec n’est pas en reste. Communauto devrait lancer au printemps un projet pilote du même ordre, après avoir implanté le partage de véhicules dans la province il y a près de 20 ans. «Il y a plus d’engouement que nous pensions : environ 300 ou 400 propriétaires ont manifesté leur intérêt dès l’annonce du projet», affirme Marco Viviani, directeur, développement et relations publiques. Inimaginable il y a quelques années à peine, voici venu l’autopartage entre particuliers.

Pas de doute, la consommation collaborative gagne des adeptes. Aussi appelé économie du partage, ce vaste mouvement dépoussière l’échange, le troc, la location et le partage – des comportements vieux comme le monde –

d

Nos habitations débordent de biens qui ne servent qu’à l’occasion, voire jamais. Si seulement on pouvait les louer… Mais à qui? Avec les sites de consommation collaborative, propriétaires et utilisateurs potentiels peuvent enfin se rencontrer. Et ce n’est qu’une des possibilités d’un mouvement qui secoue les puces de la société de consommation. Par Corinne Fréchette-Lessard

C’est que le Web facilite toutes sortes d’actions cruciales, comme la prise de réservations, l’identification des usagers, la localisation de biens. Ainsi, Airbnb, une compagnie parmi les plus hot du mouvement installée à San Francisco, permet à ses milliers d’usagers partout dans le monde de louer leur maison (ou chambre, chalet, cabane dans les arbres, igloo, etc.) à des visiteurs de passage, via son site Web. Pour les locateurs, il s’agit d’extraire de la valeur d’un espace sous-utilisé. Mais les revenus sont aussi au rendez-vous pour la compagnie, qui collecte des frais d’administration pour chacune des transactions faites sur son site. En trois ans et demi, plus de deux millions de nuitées ont été réservées dans 192 pays.

Pas étonnant que les investisseurs en capital de risque se bousculent au portillon! Lors de sa dernière

grâce, notamment, à la technologie. En 2011, le magazine Time plaçait le concept parmi les 10 idées qui vont changer le monde. Rien de moins!

Top modèles //La consommation collaborative a même son gourou : Rachel Botsman. Dans What’s Mine is Yours, écrit avec Roo Rogers, la Britannique livre un vigoureux plaidoyer en faveur du mouvement, qu’elle voit comme une façon de freiner la surconsommation, de maximiser l’utilisation des ressources et de créer des communautés. Elle en recense des milliers d’exemples partout dans le monde et dans toutes sortes de secteurs d’activité (finance, voyage, agriculture, éducation, etc.), qu’elle regroupe en trois grandes catégories : 1. Les services où l’accès aux biens prévaut sur leur possession (ex. : Communauto pour le partage de voitures; BIXI pour le partage des vélos).2 . La vente ou le troc entre particuliers (ex. : eBay; Déshabille-toi – une série d’événements d’échange de vêtements à grande échelle, née à Montréal). 3 . Les services de partage de ressources intangibles, comme le temps, l’espace et les compétences (ex. : les espaces de travail partagés).

Version numérique //Malgré ses airs vaguement hippie, l’économie du partage est devenue, avec Internet, un véritable marché.

Biens communs

à échang

er, à louer, à partager

mode de vie Consommation collaborative 48

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ronde de financement, en juillet 2011, Airbnb a amassé pas moins de 112 millions de dollars américains. Getaround a reçu 3,4 millions en capital de risque, tandis que son compétiteur Relay Rides bénéficie du soutien financier de Google Ventures, la branche investissement du géant de Mountain View.

Pouvoir d’attraction //Difficile de chiffrer les adeptes de la consommation collaborative. Aux gros joueurs internationaux comme eBay et Airbnb s’ajoutent d’innombrables services

locaux, qui rassemblent quelques centaines ou milliers d’usagers. Au

Québec, Communauto compte 25 000 abonnés; BIXI Montréal, 40 000.

Qu’est-ce qui motive tout ce beau monde? La sensibilisation à l’environnement

qui je partage l’espace, mais je me sens aussi directement liée aux abonnés de Communauto. Ce lien me force à être une bonne citoyenne et à rapporter la voiture à temps pour le prochain utilisateur, par exemple.»

vote de confiance //Malgré ses avantages, la consommation collaborative a des limites. Les biens à haute utilisation – votre ordinateur personnel, par exemple – sont difficilement partageables. «Certaines de nos possessions, comme les vêtements à bas prix, ne peuvent être redistribuées ou échangées étant donné leur durée de vie trop courte», ajoute Zeynep Arsel.

Mais la vulnérabilité de l’économie du partage tient surtout au fait qu’elle repose sur des liens entre inconnus : quelques pommes pourries peuvent ébranler la confiance des utilisateurs. En juin 2011, après deux ans d’activité, Airbnb a vécu son premier incident. Au retour d’un séjour à l’étranger, une utilisatrice a retrouvé son appartement de San Francisco complètement saccagé par les sous-locataires. L’histoire a été largement relayée dans les médias et aurait pu décourager beaucoup de gens de louer leur domicile. Mais la compagnie a rapidement réagi en bonifiant ses mesures de sécurité, ajoutant notamment une assurance.

«Une compagnie peut mettre en place toutes sortes de mesures et de mécanismes pour favoriser la confiance», ajoute Zeynep Arsel. Le concept de réputation est parmi les plus répandus. Ainsi, après chaque transaction sur eBay, le vendeur et l’acheteur peuvent s’évaluer mutuellement. Les deux parties ont intérêt à bien se comporter, puisque d’autres consulteront leur évaluation avant de décider de faire affaire avec elles.

Quel avenir pour la consommation collaborative? «Un jour ou l’autre, des chefs de file émergeront et domineront leur segment de marché, comme eBay pour la vente entre particuliers», croit Lauren Anderson. Au rayon techno, elle s’attend à l’apparition de plateformes simples qui pourront être utilisées par tout un chacun pour créer un service, à la manière de Blogger et WordPress pour les blogues.

Mais elle n’ose pas s’avancer sur les prochaines sphères qui seront gagnées par la consommation collaborative. «Je n’aurais jamais pu imaginer l’apparition de services spécialisés dans les expériences, comme Sidetour où des membres offrent une visite de leur ville à moto, par exemple. Qui sait quelle nouvelle niche surgira?» Les paris sont ouverts!

[email protected]

est un facteur. Louer la perceuse d’un voisin par l’entremise d’un site Web comme Zilok (établi notamment aux États-Unis et en France) ou Onloutou (au Québec et en France) est incontestablement plus vert qu’en acheter une, compte tenu des ressources nécessaires à sa production.

Les utilisateurs retirent aussi des bénéfices concrets, comme l’efficacité et la facilité. Par exemple, adhérer à BIXI, c’est dire adieu au casse-tête de l’entreposage d’un vélo l’hiver et aux visites chez le réparateur.

Dans beaucoup de cas, des économies sont aussi à la clé (louer ou échanger coûte moins cher qu’acheter). Par contre, il ne s’agit pas d’une mode passagère en attendant le retour de la croissance économique, selon Lauren Anderson, directrice de l’innovation chez Collaborative Consumption, la firme de consultation fondée par Rachel Botsman et installée en Australie. «Avec la crise, les gens ont réalisé que le système est fragile. Troquer des biens concrets devient plus attirant qu’échanger de l’argent abstrait, comme ça se fait à la bourse.»

nouvelle mentalité //Parallèlement, Internet ébranle les mentalités par rapport à la propriété. Prenons l’exemple de la musique : en quelques années, nous sommes passés des CD aux fichiers numériques, pour arriver à des services en ligne comme Rdio ou Spotify qui permettent l’écoute sur demande de millions de chansons, moyennant un abonnement de quelques dollars par mois (des redevances sont versées aux artistes). «Nous sommes encore très attachés à la propriété, mais un changement s’opère tranquillement vers une culture de l’accès», observe Zeynep Arsel, spécialiste des systèmes de redistribution et professeure adjointe de marketing à l’Université Concordia.

Autre attrait : l’appartenance à des communautés. «Louer une chambre ou un appartement sur Airbnb n’est pas nécessairement moins cher et rarement plus propre qu’un hôtel. Ce qui séduit, ce

sont les échanges avec l’hôte, la possibilité de résider dans un quartier moins touristique, l’expérience plus authentique», croit Lauren Anderson.

Pour Isabelle Lemaire, une Montréalaise utilisatrice de Communauto, BIXI, Airbnb et Station C (un espace de travail partagé

dans le quartier Mile-End), ces

communautés jouent un rôle important.

«À Station C, la relation est intime, puisque

je côtoie les gens avec

à échang

er, à louer, à partager

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carriere.jobboom.com/magazinemars 2012 vol13 n°2

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20 LES CARRIÈRES DE LA

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Carrières>

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21

Un titre professionnel, qu’il soit CA, CGA ou CMA, ouvre bien des portes... et les bonnes!

«Mon titre a fait toute la différence. J’ai pu constater que les CGA sont recon-nus jusqu’en Chine populaire», affirme Christophe Hervier.

Chef de service, vérification interne chez Molson Coors Canada, Christophe Hervier est bien placé pour le savoir. Car ce CGA a passé quelques mois dans l’empire du Milieu à travailler dans une entreprise chinoise. En plus d’avoir été en Grande-Bretagne, en Inde et surtout à Denver, au Colorado, là où se situe le siège social du brasseur Coors, l’autre entité du cinquième plus grand brasseur nord-américain qu’est Molson Coors.

Les CA ne sont pas en reste. «Mon titre de CA me permet d’exercer ma profes-sion en Suisse. Je pourrais même y deve-nir associé», affirme Sami Reguig. Chef de mission chez PricewaterhouseCoopers à Genève, ce CA de 27 ans s’est spécia-lisé dans le domaine financier.

Le titre de CMA donne aussi des ailes, comme en témoigne Jean-Sébastien Proulx-Maher. Directeur, Trésorerie Europe chez SNC-Lavalin à Reims, en France, ce CMA de 28 ans chapeaute une équipe de trois personnes. «Il y a certaines choses que je ne peux pas faire, comme signer des états financiers.

Comptables sans frontièresLe goût de l’aventure, un employeur aux visées internationales et… un titre comptable. Voilà la recette des comptables québécois qui exercent leur métier aux quatre coins de la planète, du Chili à la Chine en passant par la France et la Suisse.> par Jean-François Barbe

Pour tirer parti d’un séjour à l’étranger, autonomie et sens des responsabilités sont indispensables. «Il faut toujours être prêt à en faire davantage, car son champ d’action sera probablement plus vaste que ce qui était initiale-ment prévu. On doit aussi faire preuve d’autonomie, car son supérieur hié-rarchique de Montréal sera peut-être en train de dormir pendant qu’on sera au travail à l’autre bout du monde!» témoigne Christophe Hervier, CGA

chez Molson Coors Canada.

Mais on est largement récompensé de ses efforts. Jean-Sébastien Proulx-Maher, 28 ans, est convaincu que les six dernières années passées en sol européen ont accéléré sa carrière. «Je n’aurais jamais eu autant de respon-sabilités, si tôt dans ma vie, si j’étais resté au Québec», affirme le directeur Trésorerie Europe chez SNC-Lavalin à Reims, en France.

Par contre, beaucoup de connaissances sont transférables d’un pays à l’autre.»

La formation et la vision nord- américaines donnent une longueur d’avance, selon lui. «Nous avons une approche moins hiérarchique qu’en

Europe. D’ailleurs, nous déléguons plus facilement que nos homologues européens. Ce style nord-américain a assurément facilité mes relations avec mes collègues et avec le personnel que je supervise», dit-il.

L’appel du largeDe «nature curieuse», comme elle le dit d’elle-même, Josiane Paiement a passé une année au Chili. La CA de 28 ans savait depuis longtemps qu’elle voulait vivre l’expérience du travail à l’étranger. «Mon appétit de voyages était grand», constate-t-elle.

D’ailleurs, l’université peut très rapide-ment nous aider à donner vie à nos rêves. «Alors que j’étudiais à HEC Montréal, j’ai pu suivre une session complète d’études

RetouR suR investissement

Les entreprises cherchent des gens qui font preuve de bonnes capacités d’adaptation.

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> Jean-Sébastien Proulx-Maher, CMA, SNC-Lavalin

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Page 23: Portfolio Maria Fernanda Quintero Casas

L e s É d i t i o n s J o b b o o m

Il y a deux ans, Vincent Rondeau est allé à un 5 à 7 de l’École de techno-logie supérieure (ÉTS) qu’il n’est pas

près d’oublier. «Les membres du club Formule SAE m’ont présenté leur pro-totype de Formule 1 en fibre de verre. La complexité du projet et la somme incroyable de travail qu’il avait nécessité m’ont impressionné. Si je revois un jour une personne qui a participé à ce projet, c’est sûr que je me souviendrai d’elle.»

Détail important : Vincent Rondeau est… recruteur! À titre de conseiller en ressources humaines chez Vidéotron, il participe à l’embauche des 75 ingé-nieurs – surtout en télécommunication, en informatique et en électronique – recrutés en moyenne chaque année par la compagnie. «Entre deux candidats qui n’ont pas d’expérience concrète sur le marché du travail, c’est sûr que la participation à un projet technique fait la différence», affirme-t-il.

De la théorie à la pratiqueCar si la formation est solide sur le plan théorique, devenir membre d’un club permet de transposer ces connais-sances dans le concret.

Consacrés à la réalisation d’un projet d’ingénierie, les clubs sont gérés de façon autonome par des étudiants. Les plus petits ne regroupent que deux

Du club-école aux ligues majeuresDevenir membre d’un club de génie, c’est investir son temps et son énergie sans compter. Mais l’expérience peut se révéler payante. > Par Julien Cayer

ou trois passionnés, tandis que les plus gros peuvent compter plusieurs dizaines de membres. Habituellement, les étudiants passent la première moitié de l’année à concevoir un prototype ou à améliorer celui de l’année précédente, et la seconde, à le réaliser. La plupart du temps, l’objectif est la participation à une compétition de fin d’année, où ils affrontent des équipes d’universités canadiennes ou étrangères.

«Les clubs font appel à toutes les habiletés qu’un ingénieur doit possé-der. Comme sur le marché du travail, l’étudiant membre d’un club doit faire la conception technique, travailler en équipe, respecter un cahier des charges, ainsi qu’un échéancier et les normes de santé et de sécurité. En plus, il lui faut rechercher du financement, en sollicitant des commanditaires», souligne François Godard, professeur et responsable du programme de génie mécanique à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.

Ceux qui sont membres d’un club aiguisent leur sens pratique, selon lui. «Les clubs permettent aux étudiants de développer leur côté manuel, avec le soudage ou le montage de structures, ce qu’ils n’explorent qu’en surface dans les cours», explique-t-il.

De plus, comme les équipes sont formées d’étudiants de plusieurs niveaux d’études, les membres en première année se frottent à ceux de deuxième ou de troisième année et prennent un peu d’avance. «Si on veut que le projet progresse, on n’a pas le choix de leur montrer des phases de conception qu’ils apprendront plus tard au cours de leur baccalauréat», explique Guillaume Laplante, coordonnateur de Baja SAE, où les étudiants doivent

Projets techniques parascolaires>

18l’ingénierie

LES CARRIÈRES DE

(ING2012) CLUB GENIE.indd 18 11-07-15 10:56

Du club-école aux ligues majeures

>concevoir et réaliser un véhicule tout-terrain qui répond aux standards de la Society of Automotive Engineers (SAE), de l’Université de Sherbrooke.

Pendant ses études, Alexandre Brizard a participé aux clubs AUV-Laval (sous-marin) et Ozone (véhicule électrique),

d’avoir travaillé concrètement à la réali-sation d’un véhicule électrique et d’avoir collaboré à une publication écologique m’a permis de démontrer le sérieux de mes convictions vertes. En effet, j’ai été engagé dans la division Solution écoénergétique, qui faisait des projets clés en main axés sur les économies d’énergie.» Cette division n’existe plus, mais il travaille toujours chez BPR.

Donner de son tempsGuillaume Laplante, qui achève sa formation en génie mécanique à l’Uni-versité de Sherbrooke, a mesuré toute l’ampleur des connaissances qu’il a acquises jusqu’à maintenant au sein

idées de génie

ÇA ROULE!gUiLLAUMe LAPLAnTe, coordonnateur

de BAJA SAE, au volant d’un véhicule tout-terrain fait par des étudiants de génie. Photo : Maude Chauvin

>

ainsi qu’à La conscience, le journal envi-ronnemental de la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval. Ces expériences lui ont beaucoup appris sur les aléas du travail en équipe. «Dans un groupe, il y a toujours des gens moins motivés. Parfois, il faut les tenir par la main. Ça peut être frustrant, mais ça m’a fait réaliser à quel point je suis perfec-tionniste», raconte l’ingénieur junior en génie mécanique.

Son implication parascolaire a porté ses fruits. Lors de son entrevue d’em-bauche à la firme de génie-conseil BPR, les recruteurs lui ont posé plusieurs questions sur ses expériences. «Le fait

Sous-marins à propulsion humaine, véhicules solaires, aéronefs auto-nomes, fusées expérimentales… à chaque club son idée! En voici quelques-unes.

Le béton a La cote En plus des nombreux groupes consacrés à la fabrication de canoës de béton (eh oui, ça flotte!), des clubs à l’ÉTS et à l’Université de Sherbrooke produisent chaque année un toboggan de béton qui dévale les pentes à 80 km/h.

Si j’avaiS un charDe nombreux clubs sont voués à la réalisation de véhicules en tout genre. En 2009, le groupe Alérion Supermileage de l’Université Laval a développé un véhicule dont le rendement a atteint 1 347 km par litre d’essence!

SouS LeS merSLe club OMER de l’ÉTS est consa-cré à la construction d’un sous-marin à propulsion humaine. En 2009, il a obtenu le record du monde en atteignant une vitesse de 9,5 km/h, soit presque deux fois la vitesse moyenne d’un humain qui marche.

une bonne froide«Si boire affecte tes facultés, manque pas de génie.» C’est le slogan de la bière L’ingénieuse, brassée par le groupe SherBroue, de l’Université de Sherbrooke. La Régie des alcools, des courses et des jeux interdit aux groupes étudiants de brasser de la bière en milieu universitaire sans permis de brassage, difficile à obtenir. SherBroue brasse donc de la bière sans alcool sur le campus et concocte L’ingénieuse dans les locaux de la microbrasserie Siboire.

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L e s É d i t i o n s J o b b o o m

Faits saillantsLes carrières en génie sont ponctuées de moments forts qui peuvent influencer un parcours professionnel. Des ingénieurs partagent ici une expérience marquante qui les a amenés à se dépasser. Des histoires inspirantes qui donnent le goût d’aller plus loin. > Par Julie Leduc

Travailler dans le domaine de l’aéro-spatiale est un rêve d’enfance pour Isabelle Tremblay. Lorsqu’elle

a obtenu un poste d’ingénieure en robotique en 1998 à l’Agence spatiale canadienne, c’est comme si elle avait décroché la lune!

L’expérience marquante de sa carrière est sans contredit sa participation à la Mission Phoenix, qui a permis d’envoyer une sonde robot sur Mars en 2008. Une mission chapeautée par la NASA, dont la contribution canadienne consistait à réaliser une station météo-rologique pour étudier l’atmosphère de Mars. «À titre d’ingénieure principale de systèmes, je devais m’assurer que les différents instruments développés pour mesurer, par exemple la pression et la température, répondaient aux besoins des scientifiques. Il fallait aussi qu’ils résistent au stress du lancement et aux conditions hostiles de la planète, marquées par de grandes variations de température», indique la titulaire d’une maîtrise en génie aérospatial.

Se retrouver au centre d’un projet d’exploration pure a été émouvant. «Je me souviens

d’une journée chez le constructeur américain de la sonde spatiale près de Denver, au Colorado, raconte-t-elle. J’étais dans le laboratoire, à installer nos instruments sur la sonde, entourée de photos retraçant l’histoire de l’exploration de Mars, et j’ai réalisé que j’étais exactement là où je voulais être quand, petite, je rêvais d’explorer des mondes inconnus.»

L’émotion était aussi au rendez-vous lors de l’atterrissage de la sonde, le 25 mai 2008. «Quand elle est entrée dans l’atmosphère de Mars, on a perdu le signal de communication, dit l’ingénieure. Il y a eu un long silence de 15 minutes avant qu’un signal nous revienne, confirmant qu’elle s’était bien posée sur la planète rouge. Quand on l’a reçu, c’était l’euphorie! J’ai sauté dans les bras de mes collègues.» Tous les instruments ont bien fonctionné et ont pu enregistrer les mesures météorologiques voulues.

L’aventure a été mar-quante. «Travailler sur des projets aussi complexes est enri-chissant, dit-elle. Le risque technique est élevé, il y a beau-coup d’inconnu et on pousse la technologie à la limite du pos-sible. En règle générale, plus on éprouve de difficultés, plus

on apprend. Et puis, j’ai atteint un objectif de longue date. Toute ma vie, j’ai été inspirée par l’exploration de l’espace, y participer activement était un accomplissement important pour moi.» Comme quoi, il faut s’accrocher à ses rêves et persévérer.

La tête dans

Les étoiLesIsabelle Tremblay,

ingénieure principale

de systèmes à l’agence

spatiale canadiennePhoto : Maude Chauvin

Carrière>

22l’ingénierie

LES CARRIÈRES DE

(ING2010)saIllaNTs.indd 22 11-07-15 14:47

>Recevoir un prix après seule-

ment trois années d’expérience professionnelle est incontesta-

blement un moment marquant dans une carrière. Yan Ferron, ingénieur pour la firme Pageau Morel, titulaire d’un baccalauréat en génie mécanique et d’une maîtrise en environnement, peut en témoigner. En 2010, il a remporté le prix de la relève de l’Association des ingénieurs-conseils du Québec pour son autonomie et sa capacité d’innova-tion à titre de chargé de projets dans la modernisation de la Buanderie centrale de Montréal.

«On est souvent montré du doigt quand ça ne marche pas, on en entend moins parler quand on fait un bon coup. Me faire reconnaître par le milieu du génie-conseil a été très valorisant, avoue Yan Ferron. Le lendemain [de la remise du prix], le retour au travail a été facile et la volonté de continuer était là.»

Dès le départ, en 2007, l’ingénieur était emballé par le mandat de moderni-sation de la Buanderie, un organisme sans but lucratif qui dessert depuis 30 ans une vingtaine d’établissements de santé de Montréal. «Il fallait aug-menter la productivité avec un souci de développement durable, car le client voulait récupérer le plus d’équipements existants et faire des économies d’éner-gie, dit-il. Il fallait aussi réduire la pous-sière et le bruit pour améliorer le confort des employés. Les défis étaient grands, d’autant plus qu’il n’était pas question d’arrêter la production de la buanderie, ne serait-ce qu’une journée!»

Ce dont il est le plus fier? Le système de récupération d’énergie. «Notre équi-pement préchauffe l’air extérieur avec l’énergie du système de climatisation pour alimenter les 21 séchoirs industriels. Cette innovation a permis de réduire de presque 30 % la facture de gaz.»

Propulsé par son prix, Yan Ferron a depuis supervisé la rénovation de deux autres buanderies au Québec. Il travaille aussi à la phase deux du projet de la Buanderie centrale de Montréal : l’implantation d’équipements qui réduiront de 30 % la consommation d’eau. Autant de défis pour lui assurer une carrière durable. >

Le génie vert

Yan Ferron,

ingénieur pour la firme de

génie-conseil Pageau MorelPhoto : Maude Chauvin

23

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Page 25: Portfolio Maria Fernanda Quintero Casas

L e s É d i t i o n s J o b b o o m

La vie d’ingénieur minier>

32l’ingénierie

LES CARRIÈRES DE

La première fois que Mélanie Côté est descendue sous terre, à l’occasion d’un emploi d’été à

Murdochville, ç’a été le coup de foudre. «Je suis tombée amoureuse de la tranquillité, de la fraîcheur, et de l’odeur unique de la roche», raconte-t-elle. Si bien qu’elle a effectué un virage profes-sionnel à 180 degrés. Sa formation en théâtre à peine terminée, elle a entre-pris un nouveau baccalauréat en génie des mines, terminé en 2004. Âgée de 32 ans, elle est aujourd’hui ingénieure sénior responsable de toutes les équipes d’ingénierie minière à la mine Raglan, à 1 600 kilomètres au nord de Rouyn-Noranda, au Nunavik. Plonger sous terre lui fait toujours le même effet. «Ça doit être mon cerveau préhisto-rique qui reconnaît l’odeur réconfortante de la caverne!» rigole-t-elle.

En Occident, les mines ont bien changé depuis la révolution industrielle. «À part l’odeur, ce qui frappe, c’est la complexi-té technique, les conduits de ventilation, la machinerie surdimensionnée, la so-phistication des plans de soutènement… Bref, toute l’organisation nécessaire pour extraire le minerai», explique Pierre Thibault, ing., directeur Services techniques à l’Association minière du Québec. On est loin des tunnels sombres et poussiéreux d’autrefois.

L’odeur de la rocheParcourir des tunnels à des kilomètres sous terre, prendre l’avion aux 15 jours vers une région éloignée, surmonter les défis posés par mère Nature… Pas de doute : la vie d’ingénieur minier est à mille lieues du travail dans un bureau. Amoureux du 9 à 5, s’abstenir!> Par Marie-Claude Élie Morin

La valeur des livraisons de minerais (métalliques et non métalliques confondus) a atteint 6,2 milliards de dollars en 2009, selon l’Association minière du Québec (AMQ).

Emploi-Québec recensait 400 ingénieurs miniers en poste au Québec en 2009. En tout, l’AMQ estime que la filière minérale génère plus de 50 000 emplois dans la province.

En 2010, l’enquête de Jobboom sur les carrières d’avenir évaluait qu’il y avait cinq fois plus d’offres d’emploi que de diplômés en génie minier. Selon les chiffres les plus récents d’Emploi-Québec, qui datent de 2009, le taux de chômage pour la profession était de 0 %.

La demande d’ingénieurs miniers est grande. Sur les marchés boursiers, le prix des minerais est en forte hausse, ce qui pousse les entreprises minières à développer de nouvelles exploitations ou à agrandir des mines existantes. Des projets d’investissements miniers de l’ordre de quatre milliards de dollars ont été annoncés au Québec depuis 2008. Une manne qui concerne avant tout les régions : les activités d’explo-ration ont lieu principalement dans le Nord et le Grand Nord québécois, en Abitibi-Témiscamingue et sur la Côte-Nord. Mieux vaut donc aimer la vie à l’extérieur des grands centres.

Échelle humaineL’envie de voir du pays et d’être entouré par la nature a beaucoup joué quand Michel Garon a choisi le génie minier. «Je suis natif de Montréal, mais je voulais vivre en dehors de la ville et avoir la pos-sibilité de voyager», raconte cet ingénieur au service de GENIVAR. Son vœu a été exaucé. Même s’il n’a jamais occupé de poste outre-mer, il a travaillé à Matagami, Chapais et Murdochville, ainsi que dans les Maritimes et le nord de l’Ontario.

A-t-il souffert de l’ennui? «Par moments, le moral est un peu bas et tout le monde a envie d’aller faire un tour à Québec ou Montréal, mais j’ai adoré vivre dans

L’industrie

minière en bref

ces petites communautés reculées. Les amitiés qu’on y crée sont tissées serrées. L’isolement entraîne une forme de soli-darité unique – les gens se parlent plus facilement, se serrent les coudes.»

Même son de cloche du côté d’Edith Lafontaine, ing., responsable du sys-tème de ventilation à la mine La Ronde d’Agnico-Eagle, en Abitibi. Pour elle, les rapports humains chaleureux sont un des principaux attraits de la profession. Énergique et fonceuse, elle s’est facile-ment taillé une place dans ce milieu très masculin, voire macho. «Ça prend du caractère et un bon sens de l’humour pour embarquer dans les blagues des mineurs, mais à partir du moment où tu as démontré ta compétence, ça n’a pas d’importance que tu sois un homme ou une femme», soutient-elle.

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33

Station nordiqueLe développement minier au Québec se fait dans des régions de plus en plus éloignées. «L’époque des petites villes minières où il y avait deux ou trois exploi-tations est presque révolue. À l’avenir, les emplois dans ce secteur seront en majorité dans des camps miniers et offri-ront des horaires en rotation», explique Pierre Thibault.

C’est déjà le cas pour Mélanie Côté, qui travaille à la mine 21 jours consécutifs, 12 heures par jour, et dispose ensuite de 14 jours de congé, qu’elle passe à sa résidence de Québec ou dans sa maison en Gaspésie.

Au Nunavik, Mélanie Côté loge dans un complexe résidentiel qui héberge les quelque 600 à 650 employés de la mine, en plus d’une cafétéria géante, d’un grand gymnase et des salons de détente. En hiver, avec le facteur éolien, la température descend facilement en dessous des -60 degrés. «J’essaie de mettre le nez dehors tous les jours, mais il faut faire attention aux engelures», raconte-t-elle. Les aurores boréales sont fréquentes, et en été, le soleil éclaire le paysage lunaire presque 23 heures sur 24. «Les journées sont bien remplies, alors je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Tout est pris en charge : les repas, le ménage... Je peux me concentrer uni-quement sur mon travail.»

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Les journées sont bien remplies, alors je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Tout est pris en charge : les repas, le ménage... Je peux me concentrer uniquement sur mon travail.

> Mélanie Côté, ing.

« «

Mélanie Côté, ingénieure sénior responsable des

équipes d’ingénierie minière à la mine Raglan

Photo : Maude Chauvin

Photo : Yves Motte

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Page 26: Portfolio Maria Fernanda Quintero Casas

L e s É d i t i o n s J o b b o o m

Rappel à l’ordreLes récents scandales et rumeurs de corruption ont un peu écorché l’image de la profession. L’Ordre des ingénieurs du Québec met les bouchées doubles pour corriger le tir.> par Jean-Sébastien Marsan

Depuis 2009, des médias rap-portent de présumées malver-sations ourdies par des firmes

de génie-conseil liées à l’industrie de la construction. Bien que les profes-sionnels formellement soupçonnés de corruption ne représentent qu’une infime partie des quelque 60 000 ingé-nieurs en exercice, un préjugé menace de prendre racine : les ingénieurs, tous des pourris!

Parmi la relève, les dommages semblent limités. «Les étudiants voient bien que des controverses portent atteinte au titre professionnel. Mais ils sont capables de faire des nuances. Un seul ingénieur fautif ne remet pas en question l’ingénierie dans son ensemble», note Bernard Lapierre, ing., coordonnateur-responsable du cours Éthique appliquée à l’ingénierie de l’École Polytechnique Montréal.

Mais en dehors de la profession, c’est une autre histoire. «Les scandales nuisent à la perception qu’ont les gens

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36l’ingénierie

LES CARRIÈRES DE

Éthique et déontologie

(ING2012) ETHIQUE.indd 36 11-07-15 13:50

de la profession, peu importe la dis-cipline», observe Guillaume Langlois, ingénieur junior en génie informatique et fondateur de l’entreprise de multi- média Space & Dream. «J’entends dire : “On le sait bien, avec les ingé-nieurs ça finit toujours par péter...”»

Devant cette rupture du lien de confiance entre la population et la profession, l’Ordre des ingénieurs du Québec n’est pas resté les bras croisés : injection d’argent frais dans son Bureau du syndic; ajout en 2010 de quelque 200 inspections pro-fessionnelles aux 750 déjà prévues auprès des ingénieurs en pratique privée; lettres ouvertes, conférences, mémoires, interventions à l’Assemblée nationale (par exemple lors de la créa-tion de l’agence Infrastructure Québec en 2009, pour la gestion du parc d’infrastructures publiques); et la pré-sidente de l’Ordre, Maud Cohen, ing., a publiquement réclamé une enquête sur l’industrie de la construction.

Lourde tâche Toutes ces interventions ont alourdi la tâche du Bureau du syndic. De 2008 à 2009, le nombre de demandes d’en-quête provenant du public a doublé. En

tenant compte du surcroît d’ins-pections professionnelles, le

Bureau a mené cinq fois plus d’enquêtes en 2009 qu’en 2008! Le nombre d’enquêtes a décru en 2010, pour atteindre environ le triple de ce qu’il était en 2008, mais il reste élevé.

«J’aimerais bien avoir plus d’ingénieurs civils pour mes enquêtes, mais je n’ar-rive pas à les recruter», soupire la syn-dique de l’Ordre, Jeannette Gauthier, ing. Pour se joindre à son équipe, il faut un minimum de dix années d’expé-rience en génie... et accepter un salaire moins avantageux que dans le secteur privé. Ce sont surtout des ingénieurs en fin de carrière qui acceptent des postes de syndics adjoints.

Pour accroître sa productivité malgré la pénurie de syndics adjoints, le Bureau a embauché des analystes-recherchistes (qui effectuent le travail de préenquête), des secrétaires (pour libérer les syndics adjoints de tâches de bureau) et a confié plus de respon-sabilités à des avocats.

L’Ordre cible aussi les ingénieurs juniors, vulnérables puisqu’ils sont rarement en position de décideurs. «Nous avons entre autres organisé un événement pour ceux qui reçoivent leur permis d’exercice de plein titre. Nous leur rappelons à cette occasion l’importance de nos valeurs fondamen-tales», indique Maud Cohen.

Enfin, l’Ordre a créé une ligne télé-phonique 1 877 ETHIQUE à la fin de 2010 : des avocats réfèrent les gens aux articles de loi pertinents, des ingénieurs du syndic conseillent leurs pairs, des secrétaires juridiques recueillent les demandes d’enquête du public. «On en a fait la promotion à l’interne, pour dire aux ingénieurs : “Si vous êtes aux prises avec un dilemme, appelez-nous. Demandez conseil à votre ordre professionnel.”», conclut Jeannette Gauthier.

Qu’une demande d’enquête provienne du public ou d’un ingénieur, les syndics enquêtent en recueillant les versions des faits des parties (avec tous les documents : contrats, plans, devis, etc.), puis vérifient si l’ingénieur visé a violé ou non le Code de déontologie, les lois et règlements.

Dans l’affirmative, le Bureau du syndic peut porter plainte au Conseil de discipline, un véritable tribunal. Ses sanctions : répri-

mandes, amendes (un minimum de 1 000 $ par infraction), limitation ou suspension du droit d’exercice (l’ingénieur n’a plus le droit de prati-quer sa profession pen-dant un certain temps) et, dans les cas gravis-simes, interdiction à vie de pratiquer le génie. Il existe des recours en appel, comme dans tout processus judiciaire.

À l’occasion, le Bureau décide de ne pas porter plainte. «On doit protéger le public, pas

nécessairement punir, souligne Jeannette Gauthier, ing. Si on constate que l’ingénieur a commis une erreur de parcours, qu’il a pris des mesures pour que ça ne se reproduise pas et qu’il n’y a pas de dommages, il se peut qu’on lui donne seulement un avertisse-ment.» Certains dossiers se règlent aussi par la médiation : «Les syndics ont un pouvoir de conciliation, pas juste le pouvoir d’enquêter et de porter plainte», précise Jeannette Gauthier.

Syndic 101

En tenant compte du surcroît d’inspections professionnelles, le Bureau a mené cinq fois plus d’enquêtes en 2009 qu’en 2008!

jeannette gauthier, ing., syndique de l’Ordre des ingénieurs du QuébecPhoto : Maude Chauvin

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Papa 3.0, inquiet : Ça ne va pas ? Il y a un problème ?

Maman 3.0 : Non. Je veux dire oui. Enfin, pas vraiment. Mais un peu quand même.

Je venais de confier mes bébés pour quelques heures à leur éducatrice, une gentille grand-maman, aimante et bien organisée. C’était la première fois. La coupure du cordon était douloureuse. Pour moi

Perle recherchéeJe suis assise dans ma voiture, le cœur en miette. Je n’ai nulle part où aller, mais je ne peux pas rester ici. Ce serait trop… bizarre. Je retourne donc à la maison et j’appelle Papa 3.0, la voix tremblotante.

« Bonjour Madame, c’est pour inscrire des petites cellules qui devraient former un beau bébé dans huit mois sur votre liste d’attente, svp. Son frère, un enfant très calme vous savez, est inscrit depuis plus d’un an. »

J’ai bien dû répéter mon baratin au moins une douzaine de fois, aux garderies de mon secteur puis à celles dans les environs de mon travail. Les mois ont passé et le téléphone est demeuré désespérément muet. Mademoiselle 3.2 est née. Le temps a continué de filer et toujours rien.

Évidemment, j’en ai parlé dans mon entourage. Mais quand celui-ci est composé en majorité de mamans à la recherche d’une garderie, ce n’est pas très productif. Je me suis donc mise à… faire le trottoir. Dans les rues et les parcs de mon quartier, j’ai lancé l’opération drague. J’ai tenté de séduire les éducatrices que je rencontrais, n’hési-tant pas à leur laisser mon numéro de téléphone sur une carte. Mais je n’étais pas la seule à les courtiser, il y avait de la compétition.

J’ai aussi épluché les petites annonces. J’avoue même avoir songé à faire du charme à mon camelot afin de recevoir mon hebdomadaire local en priorité. J’ai plutôt usé de mes contacts auprès du journal pour obtenir les annonces de garderie avant publication !

Et au fil des appels, j’allais de surprise en sur-prise. Il y a d’abord eu ces deux femmes qui accueillaient tellement de bambins à temps partiel qu’elles étaient incapables de me dire quel était, finalement, le ratio d’enfants par éducatrice. Je ne suis pas prof de mathématiques, mais je me suis permis de les recaler.

J’ai également rencontré une charmante grand-maman qui, durant l’entrevue, écrasait les insectes sur son plancher. En pleine lumière. Vous savez, l’humidité dans un sous-sol… Je n’osais imaginer combien on en retrouvait dans le coin sombre où étaient rangés les jouets. Un supplément de protéines à six pattes ? Je ne crois pas que ce soit nécessaire.

Il y a eu cette autre femme aussi qui m’a expliqué qu’elle intervenait dans les chicanes des petits seulement quand ils en venaient aux coups. J’ai déjà vu des arbitres plus sévères que ça au hockey. Je ne l’ai pas signée dans mon équipe.

J’ai également visité une éducatrice qui semblait plus intéressée par mon nombre de semaines de vacances que par mes minis. Douteux. À l’inverse, j’ai discuté avec un couple prêt à les garder 24 heures sur 24, sept jours sur sept, pour un tarif ridiculement bas. Louche.

J’étais découragée.

Puis ma chance a tourné. J’ai déniché LA perle rare. Une jeune éducatrice dynamique dont les enfants étaient à peine plus âgés que les miens. Elle travaillait dans une garderie, mais devait ouvrir la sienne chez elle quelques semaines avant mon retour au travail. Tout était parfait. Elle m’expliquait avec enthousiasme qu’elle comptait confectionner des agendas pour les bambins et qu’elle afficherait son menu dans l’entrée. Son conjoint, lui, était tout content de me parler des petits crochets qu’il allait poser ici, de la tablette qu’il devait installer là. Le parc était de l’autre côté de la rue. L’endroit était sur mon chemin pour le travail et le prix était raisonnable. J’étais convaincue.

Mais ce n’était pas tout. Mademoiselle 3.2, pourtant dans sa « phase farouche », s’est laissée prendre dans les bras avec le sourire. Je rêvais sûrement. Je me suis pincée. Ouch ! Non, je ne rêvais pas. Je n’étais pas seulement convaincue, j’avais le coup de foudre.

Trop beau pour être vrai, vous pensez ? Un mois avant mon retour au travail, elle m’appelle, un peu mal à l’aise. « Finalement, je n’ouvrirai pas ma garderie tout de suite, je suis enceinte. » Avec beaucoup d’efforts, j’ai bredouillé mes félicitations du bout des lèvres.

Je n’étais plus découragée. J’étais PANIQUÉE ! Je n’avais AUCUN plan B. Pas de grand-maman à proxi-mité pour me dépanner. Allais-je devoir demander un congé sans solde ? Si oui, me serait-il accordé ? Sinon, Papa 3.0 pourrait-il en avoir un, lui ? Les ques-tionnements se bousculaient dans ma tête.

J’ai recommencé à scruter les annonces et à faire des appels. Et j’ai eu de la chance. Alors que je n’y croyais plus, j’ai déniché une autre perle… trop âgée pour tomber enceinte !

Ouf !

Par Nathalie Côté (alias Maman 3.0)

bien sûr. Pas pour eux. Elle avait plein de beaux jouets. Tellement, que les minis ne se sont même pas retournés quand je leur ai dit au revoir.

Petits ingrats.

Mais je n’étais pas inquiète, j’avais ENFIN trouvé une bonne garderie. Un peu chère, mais bonne.

Dénicher ces places a été toute une aventure. Il faut dire que le défi était de taille. Obtenir une seule place en garderie dans un quartier réputé pour ses nombreuses jeunes familles est déjà compliqué. Mais mettre la main sur deux places au même endroit parce qu’on ne veut pas séparer nos enfants avec, en prime, une éducatrice non-fumeuse qui inspire confiance, c’est un véritable casse-tête. Et si, comme moi, vous refusez d’envoyer votre bébé d’à peine quatre mois à la garderie pour « réserver sa place », car c’est en septembre que lesdites places se libèrent, c’est quasi mission impossible. Remarquez que je n’ai pas encore parlé du tarif à 7 $...

Pourtant, j’avais été prévoyante. Dès la confirmation de ma seconde grossesse, j’avais commencé les appels. Enfin, j’ai peut-être pris le temps d’annoncer la bonne nouvelle à Papa 3.0 avant, mais c’est tout.

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6 vie de famille www.montrealpourenfants.com

pour petits ou grands ?

>Qui n’a jamais entendu parler des légendaires crises de colère du Terrible Two ? Ou des frustrations du Fucking four ? Qu’ils aient

deux, quatre, sept ou quatorze ans, nos enfants éprouvent leur lot d’agressivité et leur comportement n’apparaît pas toujours irréprochable. Cela dit, celui des parents non plus ! Devant l’indiscipline des enfants, leur refus de collaborer ou leurs doléances répétitives (chez moi, on se spécialise particulière-ment dans les : « beurk, je n’aime pas le repas ! » ou encore « j’ai oublié mes cahiers de devoirs à l’école ! »), demeurer calme relève souvent de l’exploit.

Quand vous sentez que la fumée va vous sortir du nez – ou même de certains autres orifices telle-ment vous n’en pouvez plus –, comment arriver à contrôler votre colère tout en faisant comprendre votre message ? Bon, ne croyez pas que j’ai la solu-tion miracle : si c’était le cas, je ne serais jamais en pétard et je dégagerais une paix intérieure si incroyable que même Gandhi en aurait été malade de jalousie.

Cela dit, quelques éléments de réflexion et diverses astuces simples à pratiquer (en théorie, du moins) peuvent vous aider à che-miner vers une certaine sérénité sans user

de choix pour cracher un venin qu’on n’oserait jamais formuler à d’autres personnes…

Observer sa colère et ses causes La première astuce pour combattre la colère est de se demander quand et pourquoi elle surgit. Si des situations ou moments spécifiques s’avèrent généralement à la base de vos mon-tées de lait, plutôt que de tenter d’y réagir calmement, pourquoi ne pas analyser s’il est possible de changer ces éléments à la base afin qu’ils ne constituent plus des irritants ?

Je suis une adepte du sommeil et une fervente utilisatrice du bouton « snooze ». Comme le concept de grasse matinée a perdu beaucoup de son sens depuis que je suis mère (ces matinées ayant subi un régime minceur des plus radicals !), j’avais tendance à dérober le plus grand nombre de minutes possibles au lit, les matins d’école. En fait, je réveil-lais ma marmaille selon un savant calcul de paresseuse : si s’habiller, déjeuner, peigner les crinières récalcitrantes, préparer les lunchs, enfiler les manteaux et installer mes

La colère,

de substances illicites ;-). Prêt à mettre votre colère K.O. ? C’est le temps de faire descendre la vapeur !

La colère, que dit-elle ? Émotion primaire, la colère a sa raison d’être… Moyen de défense et de survie, elle constitue une pulsion vitale. Cependant, dans un contexte familial, l’exprimer à outrance n’est pas une solution gagnante, d’autant plus que les comportements inadéquats de nos enfants ne nuisent en rien à notre survie, bien qu’ils viennent assurément réduire en miettes le bien-être et la tranquillité auxquels on aspire.

En fait, c’est probablement plus de cela que nous parlent nos colères : ce n’est pas tant le comporte-ment de l’enfant qui nous met en rogne, mais l’effet qu’il provoque sur notre niveau de quiétude. Que tient-on à extérioriser à travers notre fureur ? En quoi réside le réel message, la réelle frustration ?

Les colères expriment souvent ceci : « tu n’es pas comme je voudrais ! ». Toutefois, elles peuvent aussi n’être que l’expression d’un trop-plein de stress ; et voilà que le comportement de notre enfant devient la goutte qui fait déborder le vase, ou pire, la masse d’eau qui fait déferler le tsunami. En effet, soumis aux pressions constantes de la vie, à un horaire chargé, à une liste de tâches qui n’en finit plus d’allonger, à des problèmes de boulot ou de finances, à une

coupe de cheveux ratée ou au fait qu’il n’y a plus de chocolat dans l’armoire alors que vous avez une rage de sucre, il est très probable que le simple fait que votre enfant refuse de mettre son habit de neige puisse vous faire disjoncter.

Et hop, un sermon agressif qui n’en finit plus ! La colère, même si elle libère une cer-taine énergie et peut pousser à l’action, met la plupart du temps les relations en danger et peut générer de graves conséquences à court et à long terme… Puisque nos enfants

n’ont nullement la latitude de nous quitter, ils se transforment souvent en cibles

Il ne faut pas se mettre en colère contre les choses : cela ne leur fait absolument rien Madame de Staël

««Par AniK ROuThiER

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14 familles en cavale www.montrealpourenfants.com

Deux blogueuses rigolotes explorent différents lieux de Montréal en compagnie de leur marmaille. Cinq enfants, beaucoup d’humour et des dizaines d’idées de sorties !

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Destination : Jardin Botanique

GrandeSœur, levant les yeux au ciel : C’est vraiment bébé cette chanson-là... Maman 3.0 souriant : Tu as raison, mais connais-tu une meilleure chanson de papillon ? GrandeSœur, du tac au tac : Butterfly fly away. Excitée, Maman 3.0 fit une recherche sur son téléphone portable pour découvrir de quoi elle parlait. LaMèreCalme, souriant en coin : Hannah Montana n’est pas encore débarquée chez toi à ce que je vois ! Maman 3.0 : La chenille est toujours dans son cocon.

LaMèreCalme :... Maman 3.0, en riant :

Écoute, tu m’as donné rendez-vous à 9 h un jour

de congé. Tu ne t’attendais tout de même pas à des jeux de mots songés ?

LaMèreCalme,

lui tendant un des deux thermos qu’elle

gardait dans son sac : Ah bon, il n’y a pas d’applica-tion pour ça ? Tiens, je t’ai apporté un bon thé chaud. Tu verras qu’il n’est pas piqué des vers ! Maman 3.0, faisant tchin-tchin : Alors, san-thé ! Insensibles à l’humour matinal de Maman 3.0, les enfants gambadèrent jusqu’à la serre. En bonne péda-gogue, LaMèreCalme attisa leur intérêt pour les cactus et plantes grasses en chemin. LaMèreCalme : Voyez-vous ces branches rondes et plates ?

Frérot, confiant : Des « captus » ! LaMèreCalme : C’est vrai ! Mais c’est une variété qu’on appelle raquettes ! PetiteSœur, sceptique : Des raquettes, c’est pour jouer au badminton d’habitude. Maman 3.0, rattrapant la balle au bond : Et cette plante là-bas, c’est un aloès. Savez-vous où on en trouve ? Mademoiselle 3.2 : Dans le désert ? Maman 3.0 : Et dans la crème pour apaiser les coups

de soleil ! Regardez ce cactus rond. On le sur-nomme le siège de belle-mère. PetiteSœur : Pourquoi ? LaMèreCalme : Si Fiston 3.1 et toi étiez amoureux, Maman 3.0, ta belle-mère, pourrait s’y asseoir pour te regarder voler un baiser à ton compagnon ! Les deux principaux intéressés se regardèrent en faisant la grimace. PetiteSœur : Dégueu. En plus, Maman 3.0 aurait le popotin transformé en porc-épic. L’image les fit bien rigoler. Mais pressés d’aller voir les papillons, c’est à peine s’ils daignèrent ralentir le pas, dans la serre suivante, devant un vénérable bonsaï de 135 ans ! Le groupe arrivé à destination, LaMèreCalme stoppa net pour un rappel des consignes. LaMèreCalme : Vous vous souvenez bien de ce que j’ai dit ? Frérot, fier de lui : Il ne faut pas mettre ses doigts dans son nez ! LaMèreCalme : Oui, mais encore ? Visiblement, les enfants avaient oublié. On aurait pu entendre une mouche (ou un papillon) voler ! LaMèreCalme, pointant une affiche : Il est INTERDIT d’attraper les papillons ! Dans la serre, la foule était telle qu’on avançait à vitesse d’escargot. Dociles, les enfants se trouvèrent une place dans la file. Frérot, déçu : Maman, je ne vois rien ! Fiston 3.1, lui présentant cinq cartes qu’il avait prises à l’entrée : Observe bien ! Il faut jouer aux explorateurs et trouver ces papillons. Frérot, écarquillant exagérément les yeux : Il y a juste des feuilles et des personnes ! Mademoiselle 3.2, volant à leur secours : J’en vois un juste ici !

« Sur le dos d’un papillon, vole, vole, vole un baiser, sur une joue, dans un cou, où va-t-il se poser ? », chantonnait Maman 3.0 dans le stationnement du Jardin Botanique en signalant sa position sur les médias sociaux à l’aide de son téléphone tout neuf. Les deux familles s’étaient donné rendez-vous pour voir... les papillons en liberté, bien entendu !

Photo : Insectarium de Montréal (André Sarrazin)

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cocinaEl Olimpo de las plazas de mercado

Paloquemao

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¡A sua saúde! Quien haya tenido

la fortuna de extraer el jugo de la caña de azúcar,

antes de someterla al trapi-che, ha probado ‘el corazón

de la cachaça.’ Aquel extracto que pronto se convertirá en guarapo gracias a la fermentación, será des-tilado para obtener un aguardiente que reconforta almas, arde en la garganta y reanima el espíritu.

Nació por error entre los inge-nios de caña de azúcar de colonos portugueses en Brasil, a principios del siglo XV, y es el destilado más antiguo del sur del continente.

Fue moneda de canje y estimu-lante durante las duras jornadas de los esclavos, menjurje medicinal, símbolo de patriotismo, motivo

de rebelión y, en nuestros días, es el tercer destilado de mayor pro-ducción en el mundo e ingrediente fundamental del coctel caipirinha.

Pese a su evidente estirpe popular fue aceptada finalmen-te por las élites, acostumbradas a licores espirituosos europeos, en especial el oporto y la bagaceira (aguardiente de orujo). La Corona portuguesa procuró gravar la pro-ducción de este licor como me-dida de protección a su industria, y, posteriormente, para recaudar fondos que financiaran la recons-trucción de Lisboa, azotada por un terremoto en 1765. De allí que el

consumo de la cachaza empezara a asociarse con la patria: tomarla era sinónimo de resistencia ante el imperio portugués.

Finalmente todas las clases so-ciales sucumbieron ante su perfu-mado hálito, y, mientras se gestaba la independencia sui géneris del país (1822), los alambiques para su producción artesanal abunda-ban. Entre tanto, la producción industrial requería de una desti-

En Brasil se come feijoada, se oye bossa nova, se baila samba y se brinda con una buena cachaza. Una mirada alegre y ondulante al corazón del coctel caipirinha y a una historia que hizo patria’ entre cana y guarapo.

Según la Associação Brasileira de Bebidas, Brasil produce anualmente 1.300 millones de litros de cachaza, de los cuales 15 son exportados.

La auténtica caipirinha (receta para un trago)“A cachaça só e boa prepara-da com limão”, así define el caipirinha el portugués José Calasans en su canción O elogio da cachaça. Corte un limón tahití y depo-site los trozos en el fondo de un vaso old fashioned. Agre-gue dos cucharadas soperas de azúcar y macere los limones exprimiendo su jugo. Vierta cachaza al gusto, añada tres cubos de hielo y revuelva. De-core con una rodaja de limón.

“Dentro do alambiqueQuero minha sepultura

Porque mesmo depois de mortoQuero viver na fartura.” Cuarteto popular brasilero

Oporto (vinho do port): vino fortificado con brandy durante su fermentación, producido en el Alto Duero portugués.

vinos y licores62 Bebidas exóticasFotos: 123RF y Clara Moreno | Agradecimientos: Global Gourmet

¡A sua saúde!

A diferencia del ron, que se destila de la melaza, la cachaza se obtiene al destilar el jugo de la

primera molienda de la caña.

lación continua por columnas, que fue tomando fuerza en grandes plantaciones. Sin em-bargo, nada la compara con la producción artesanal.

El arte de elaboración Su secreto se esconde en el

esmero por los detalles durante cada fase de producción. En la cosecha de la caña no se utilizan fuegos ni pesticidas, así como en la fermentación del guarapo se utilizan fubá, salvado de soya y arroz. Durante la destilación, la sabiduría campesina reza que solamente el ‘corazón’ del desti-lado produce cachaza excelsa, de 38 a 51 grados de alcohol, digna de ser añejada en barriles de maderas nacionales.

El maestro del alambique, a diferencia de los productores industriales, desprecia los pri-meros y últimos litros del desti-lado llamados cabezas y colas, los cuales contienen elementos agresivos para la salud.

A qué suena la cachaza Aunque en nuestra imaginario se impongan el bossa nova y la samba como ritmos emblemáti-cos de Brasil, la cachaza suele identificarse más con el choro (llanto), un estilo musical melancó-lico que requiere de una alta destreza técnica por la cantidad de instrumen-tos de cuerda empleados. Pese a ser más instrumen-tal, se distinguen vestigios del fado portugués. A continuación un popular himno en honor a esta bebida: “Pode me faltar tudo na vida/ arroz, feijao e pão/ so não quero que me falte / a gostosa da cachaça”.

Cuna de saborEl estado brasilero de Minas Gerais, al sudeste del país, es reconocido por producir la mejor cachaza del mundo. En sus regiones montañosas y frías, esta bebida halló una acogi-da que perdura hasta nuestros días.

Fubá: harina de maíz. Fado: música popular portuguesa, con un fuerte arraigo histórico en Lisboa, de carácter fatalista, triste y melancólico.

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Un recorrido por el fascinante y perfumado mundo de los pescados en la plaza de Paloquemao, en donde se codean los mejillones de Nueva Zelanda y las barbachatas del Amazonas.

y bigotudos

No hacen falta las flechas. No hace falta el aviso. Aun

en la penumbra de una no-che que no acaba de aceptar

su derrota, el olor señala la ruta hacia aquel cruce de pasillos en el que se concentran los puestos de pescado. Un olor que logró sobre-vivir al cloro y a los detergentes. Un olor que por momentos se matiza con el aroma del cilantro o del orégano, que cruzan por allí en bultos enormes a lomo de adoles-cente. Un olor que no se confunde con el de las reses que han muerto en la víspera, pero que a veces se suma al que despiden los costilla-res enormes que cuelgan del techo y los hígados que se desangran en bandejas de acero inoxidable en los puestos de al lado.

De doncellas

Huele a pescado. Huele a esa suma de pescados tan populares como el bagre, tan sabrosos como el pargo, tan apreciados como el lebranche, tan esquivos como la barbachata, tan exclusivos y ex-quisitos como el salmón.

El viento frío que baja del ce-rro de Guadalupe pasa de prisa frente a los refrigeradores en los que duermen doncellas recién descamadas y pirapichingas con sus bigotes eléctricos, cruza los cubículos en los que ofrecen cereales a granel, se pierde en el laberinto que se dibuja entre los puestos de frutas que apenas em-piezan a madurar, lejos, muy le-jos de los arbustos que las vieron nacer, y llega hasta el monumen-to que un comerciante agrade-

cido erigió en honor a la Virgen María y que se ha convertido en punto de encuentro de quienes visitan la plaza de Paloquemao. A su paso, va despertando apeti-tos y reemplazando aromas: el de las merluzas por los morrillos, el de los morrillos por las coliflores, el de las coliflores por las guaná-banas, hasta que se pierde en el patio de entrada entre las hojas de los helechos y las astromelias recién florecidas que se ofrecen por paquetes de a docena.

Poco antes de las seis de la ma-ñana el repertorio de aromas se am-plía con el del café recién molido y el que escapa de los pequeños hornos en los que crecen como por arte de levadura almojábanas y pandebonos con mucha harina y poco queso.

Los restauranteros madrugan todos

los días para quedarse con los pescados

más frescos y apetecidos que

diariamente llegan a la plaza.

Fernando Quiroz: glotón profesional y cocinero

aficionado. Ha sido editor cultural, corresponsal

en Buenos Aires y columnista. Dirige la

revista Bacánika.

cronica16 De visita por las plazas de mercadofotos: Nicolás Cabrera

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cocinas66 Fotos: Clara Moreno | Utensilios: cortesía Carmiña Villegas - Oporto Mesa y Cocina

Diseño

Gadgetsbiches

Las más importantes casas de diseno italianas y suecas presentan su colección primavera-verano, en la que colores llamativos se toman los utensilios multi funcionales. La sencillez, la creatividad y la belleza de las formas pueden hacer parte de su mesa y cocina.

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CLOSE UPteNeues/ 2005Las fotografías de Martin Schoeller son una mirada cercana e íntima de personalidades, tanto grandes como anónimas, de nuestra época. Un intenso estudio del alma curtida en cada rostro. Su talento, reconocido por revistas como The New Yorker, Esquire o Vogue, trasciende para desentrañar el carácter de figuras de la política, la farándula y las artes.

popcorn

ZatōiChi (JaPón)Shinkichi: “¿Por qué no estás apostando?”.Zatôichi: “Sólo quiero ver por ahora”.Shinkichi: “¿Ver?, ¡pero tu eres ciego!”.

EL tigrE y EL dragón (taiwán)Li Mu Bai: “Ya he desperdiciado toda mi vida. Quiero decirte con mi último aliento que siempre te he amado. Preferiría ser un fantasma con un alma condenada, que entrar al cielo sin ti. Gracias a tu amor nunca seré un espíritu solitario”.

La CaSa dE LaS dagaS vOLadOraS (China)Jin: “¿Cuándo podemos volver a vernos?”.Mei: “No podemos. Pertenecemos a mundos opuestos. Si nos vemos otra vez, uno de los dos morirá”.

Director: Takeshi Kitano. Guión:Takeshi Kitano. Estrellas: Takeshi Kitano, Tadanobu Asano y Michiyo Ookusu. Sinopsis: Un ciego y experto espadachín adicto a las apuestas llega a un pueblo en medio de las montañas. Allí, conoce a dos geishas a quiénes ayuda a vengar la muerte de sus padres, asesinados a manos de mafiosos. Premios: Ganadora de cuatro premios de la Academia japonesa a Mejor Fotografía, Mejor Edición, Mejor Iluminación y Mejor Sonido.

Director: Yimou Zhang. Guión: Feng Li y Bin Wang. Estrellas: Takeshi Kaneshiro, Andy Lau y Ziyi Zhang. Sinopsis: Una organización secreta llamada La casa de las dagas voladoras nace en medio del declive de la dinastía Tang. Es por eso que dos oficiales de policía ponen en marcha un plan para acabar con el grupo. Sin embargo, uno de ellos se enamora de la líder de los rebeldes, poniendo en peligro la misión. Premios: Nominada al Oscar en la categoría de Mejor Logro en Cinematografía y ganadora de tres premios BSFC a Mejor Película, Mejor Director y Mejor Película Extranjera.

rEtratOSPhaidon/ 2003Su labor de reportero gráfico lo ha conducido a los parajes más remotos, a presenciar numerosas guerras y a tener contacto con gente de todas las culturas. Steve McCurry, de la firma Magnum y asiduo colaborador de la National Geographic, presenta una colección de sus mejores retratos. Un libro de belleza multicultural de uno de los mejores fotógrafos del mundo.

andy warhOL POrtraitSPhaidon/ 2009Los retratos elaborados por Andy Warhol pertenecen al imaginario colectivo. Son íconos irrefutables de las últimas décadas. Como homenaje a su genialidad, este libro de gran formato deleita por las más de 300 personalidades que allí desfilan: desde Marlon Brando, Pelé, Michel Jackson, Jackie Kennedy, hasta autorretratos del creador del pop art.

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Director: Ang Lee. Guión: Hui-Ling Wang, James Schamus y Kuo Jung Tsai. Estrellas: Yun-Fat Chow, Michelle Yeoh y Ziyi Zhang. Sinopsis: La espada mágica de un legendario guerrero es robada por sus enemigos con el propósito de aumentar sus poderes. Esto inicia una búsqueda exhaustiva para encontrar el tesoro y evitar que caiga en manos de oscuros personajes. Premios: Ganadora de cuatro premios Oscar a Mejor Película, Mejor Dirección de Arte, Mejor Música Original y Mejor Película Extranjera.

vida mía, estar a tu lado es encontrar motivos para ser feliz. La música es una excusa para decirte de mil maneras cuánto te amo.

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Ivonne Valencia y José M. Rodríguez diseñaron en las afue-ras de Bogotá una casa de 800

metros cuadrados de estilo contemporáneo y minimalista.

Texto: Karen González • Fotografía: Studio Pubicidad y Estudio 3

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esde el portal, la es-tupenda fachada ver-de sauce labrada con generosas líneas hori-zontales de distintos tamaños, cubos que entran y salen de la

estructura y formas en ele que demarcan el con-torno, se complementa con fantásticos jardines sembrados con palma botella, mariposa y cica; bastones de emperador, gingers, heliconias y co-locacias. Y entre esa multitud de verdes, como un grandioso acento de color, aparece el beige a través de un par de muros en piedra cuadrada y labrada. Y todo esto es apenas un leve indicio de la riqueza arquitectónica y paisajística que esta casa campestre conserva en su interior.

El recorrido hasta el umbral, precedido por el so-nido del agua en movimiento, se hace a través de un puente en piedra muñeca, también en forma de ele, y que gana altura ayudado por un puñado de escalones que se agrupan en el vórtice de la figura. A lado y lado, el viaducto tiene corredores de agua con fondos en roca de río, materas flotantes con papiros paraguas y una jardinera que alberga un árbol casco de buey y palmas cola de pato.

Y, por fin, adentro...

A la derecha está la sala y un grupo habitacional compuesto por una suite y un cuarto infantil. A la izquierda, el comedor, dos cocinas y el segundo modulo de habitaciones con los dos mismos ele-

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Valencia son los genios creadores de esta casa. “Trabajamos desde hace 16 años en la construcción de viviendas hechas por encargo: no hacemos camisetas, hacemos vestidos de novia”, dice el arqui-tecto. Muchas de sus obras son condominios en el club Mesa de Yeguas, Anapoima y en el sector de Santa Ana, en Bogotá. Actualmente toda su creatividad se vuelca en un proyecto que desarrollan en Carta-gena para Constructora Colpatria. Otra línea de su trabajo es el de los museos, y ya han dejado legados como un par de regionales para el Banco de la República y el Museo del Ron, en la Habana (Cuba).

plataforma puesta sobre el agua. Es más, solo al recomponer el paseo en la mente se entiende que la casa está compuesta por tres cuerpos de agua, uno en la entrada, otro en la sala y la piscina que se prolonga en las laterales y en el fondo de la casa; y cuatro cuerpos sólidos, el garaje; la franja social y habitacional; la terraza, que divide la sala y comedor de la piscina y el techo, convertido en un jardín seco.

Aprovechar los techos es una oportunidad fantás-tica que los arquitectos supieron hacer muy bien. Allí se llega a través de las escaleras que despuntan desde cada módulo habitacional, son dos. Cons-truyeron amplias terrazas en piedra muñeca, co-rredores con rocas pequeñas y aberturas que per-miten ver las copas de los árboles de los jardines, como ese de heliconias que divide el comedor de las alcobas, o esos que se meten en los baños de los dormitorios principales.

Además, arriba hay un cuarto bajo techo que al-berga un estudio y una sala al aire libre cubierta para disfrutar del día bajo la sombra. Y en la otra punta, aprovechando la mampostería aparece una

5

Decoración

3. Los sofás emergen de la mamposterí a de la casa y se acompañan con sillas en ratán. 4. La cocina del área social fue diseñada para la preparación final de los ali-mentos y para el servicio de bar.

5. Cuando se abren las puer-tas corredizas del comedor rústico aparece uno de los me-jores jardines de la casa.

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